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Viande bovine Comment valorisez-vous vos vaches de réforme ? P. 15 La viande bovine en Bretagne P. 12 LES REFERENCES DES ELEVEURS BRETONS AVRIL 20007 - N° 13 Un numéro spécial de

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Page 1: Viande bovine - Synagri.com...élevages de taille suffisante et l’achat complémentaire est souvent nécessaire. Le développement d’un atelier de vaches allaitantes permet de

Viande bovine

Comment valorisez-vous vos vaches de réforme ?P. 15

La viande bovine en BretagneP. 12

LES REFERENCES DES ELEVEURS BRETONS AVRIL 20007 - N° 13

Un numéro spécial de

Page 2: Viande bovine - Synagri.com...élevages de taille suffisante et l’achat complémentaire est souvent nécessaire. Le développement d’un atelier de vaches allaitantes permet de

éditorial

Partenaires associés au Pôle Herbivores :

Les travaux du Pôle Herbivores sont conduits avec le soutien financier de :

La viande bovine pour assurer plus de revenu à l’éleveur laitier

A l’heure où la filière viande bovine est suspendue aux négociations internationales, alors que le prix de la viande se maintient à un niveau élevé, son avenir et celui de la filière laitière n’ont jamais été aussi liés. En effet, la baisse du nombre de vaches laitières appauvrit la ressource tant en vaches de réforme (qui représentent 45 % de la viande produite en Bretagne), qu’en terme de veaux à naître. A l’inverse, la réforme de la PAC renforce le poids de la viande dans la stratégie des éleveurs laitiers. D’une part, parce que le prix du lait baissant, le poids de la viande dans le produit d’une exploitation laitière s’accroît, ce qui nécessite de bien valoriser ce co-produit. D’autre part, parce que la viande bovine peut permettre de valoriser des moyens de production disponibles et accroître la dimension économique de l’exploitation.

Depuis plusieurs années, les Chambres d’agriculture de Bretagne en partenariat avec l'Institut de l'Elevage ont engagé des travaux sur la valorisation de la viande issue du troupeau laitier, pour répondre aux interrogations de la filière. Les expérimentations mises en place à la station de Mauron et les suivis en fermes, ont permis de décrire des systèmes de production de viande en complément du lait et de proposer des éléments d’aide à la décision en prenant en compte les atouts et les contraintes de l’exploitation. En exploitation laitière spécialisée, le produit viande peut être estimé à 15 % du produit bovin, dont une part importante liée aux vaches de réforme. Leur bonne finition répond à un double enjeu : pour les producteurs car il a tout intérêt à leur bonne finition et pour le transformateur pour répondre aux besoins du marché.

Les résultats de ces travaux ont été présentés lors d’une journée à la Station de Mauron le 27 mars dernier. Ce numéro de Cap Elevage reprend une grande partie des travaux présentés au cours de cette journée. Des fiches «Cas Types» seront bientôt disponibles auprès du Pôle Herbivores sur Synagri.com pour compléter l’information.

Je tiens à remercier tout particulierement les éleveurs des réseaux d'élevages pour leur contribution et leur implication dans ces travaux.

Bonne lecture à tous.

Daniel JoannicMembre du Comité professionnel du Pôle Herbivores

Les références des éleveurs bretons

Revue éditée par la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne

(Pôle Herbivores)Rond Point Maurice Le LannouCS 74223, 35042 Rennes cedex

Cap Elevage est la continuité des revues départementales créées en Bretagne par

les Maisons de l’Elevage, les EDE et les Chambres d’agriculture :

Elevage Rentabilité (Côtes d’Armor, en 1967), A La Pointe de l’Elevage (Finistère, en 1968),

Morbihan Elevage (Morbihan, en 1997) et Elevage Avenir (Ille et Vilaine, en 2001)

Directeur de la publication : Jean Luc Fossé

Directeur de la rédaction : Rémi Espinasse

Rédacteur en chef : Roger Hérisset

Comité de rédaction : Roger Hérisset, Rémi Espinasse, Gérard Losq, Jacques Charlery,

Jean-Yves Porhiel, Benoît Rubin, Véronique Boyet

Assistante de rédaction : Madeleine Lefaucheur

Responsable promotion et diffusion : Jacques Charlery

PAO : Service communication de la Chambre

d’agriculture des Côtes d’Armor

Crédit photographique : Chambres d’agriculture de Bretagne,

Institut de l'Elevage et Contrôle Laitier. Dessins : Malo Louarn

Imprimerie : Imprimerie Dessalles - 22000 St Brieuc

CPPAP : 0511 B 07837 ISSN : 1779 - 5303

Dépôt légal : Avril 2007

Abonnement : 10 numéros : 48 TTC

Vente au numéro : 1 numéro : 6 TTC

A partir de 10 numéros : 5,25 TTC

✆ 02-96-79-21-63 [email protected]

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N° 13 - Avril 2007

Bulletin d’abonnementà retourner à : Cap Elevage - Pôle Herbivores

Maison des Agriculteurs - BP 540 - 22195 Plérin Cedex

Nom, prénom : .............................................................................................................................................................................

Adresse : ......................................................................................................................................................................................

................................................................................................................................. Tél. : ..........................................................

S’abonne à Cap Elevage au prix de 48 TTC annuelHors France : 66 pour 10 numéros annuels

■ Ci-joint chèque bancaire de ............................. libellé à l’ordre de l’Agent comptable de la Crab.

Date et signature

Aide à la décisionRaisonner la place de la viande bovine en complément du lait

DOSSIER •ElEvagE laItIER Et vIanDE bOvInE

4

6Résultats économiques des ateliers bovinsDes systèmes adaptés à différents contextes

10Cas-types en production bovine5 Fiches systèmes décrivent le fonctionnement des exploitations lait + viande

12Viande bovine en BretagneUne production essentiellement mixte

15Enquête sur la mise à la réforme des laitières«Le tarissement des vaches en état satisfaisant ne s’impose pas aux dires des éleveurs»

Vaches laitières de réformeLes abattoirs recherchent des vaches finies et taries 18

La viande de vache de réforme laitiereEssentielle pour la filière bretonne et pour le marché français

20Jeune bovin Prim’HolsteinLa maîtrise technique s’impose 22

Le Bœuf Prim’holsteinDes atouts... 24

Déclaration surfaceLa rigueur est encore nécessaire 26

tRavaIl

A MauronLa station bretonne de recherche appliquée en viande bovine 28

la vIE DES StatIOnS

sommaire

Notre viande a de la valeur

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� Avril 2007 - N° 13

out choix concer-nant l’ensemble de l’exploitation est un projet qui engage et

doit donc correspondre parfai-tement aux objectifs de l’éleveur.Le premier enjeu à prendre en compte est la rentabilité globale de l’exploitation notamment en cas de dimension économique insuffisante. La spécialisation de l’exploitation se justifie au-dessus d’une barre de 250 000 l de quota par UTH (seuil retenu dans le cadre des pro-jets agricoles départe-mentaux). En-dessous, d’autres productions doivent être envisagées afin d’employer et de rémunérer la main d’œuvre disponible.Une motivation essentielle rési-de dans le goût pour la pro-duction de viande bovine qui valorise notamment les compé-tences d’éleveurs avec ce que cela comporte en terme de suivi des vêlages et des veaux, d’af-fouragement et de finition des animaux.

En respectant les contraintes et selon les disponibilités des droits à produireEn Bretagne, l’évolution des productions est soumise aux respects de la législation environ-nementale : installations classées et plan d‘épandage, directives nitrates avec la limite des 170 Kg

de pression organique par ha (210 en ZAC). La création ou le déve-loppement d’ateliers viande en zones ZES ou ZAC sont soumis à des règles propres à chaque zone. Elles

peuvent être rédhibitoires pour développer un atelier conséquent de viande bovine. De même, le projet se réfléchit aussi en fonc-tion de la possibilité d’acquérir des droits accessibles (primes à la vache allaitante). Les condi-tions d’accessibilité sont définies départementalement.

Choisir une production adaptée aux atouts de son exploitation La diversité des productions de viande bovine lui permet de s’adapter à différents contextes d’exploitation : quelle disponi-bilité en veau ? quelles surfaces valorisables ? quels moyens de production ? Plusieurs types de production de viande peuvent être distingués : l’atelier d’en-graissement de jeunes bovins nés sur l’exploitation ou achetés à l’extérieur, un troupeau allaitant ou la production de bœufs.Pour valoriser la main d’œu-vre disponible : la viande

bovine nécessite moins de quan-tité de travail que la produc-tion laitière mais il ne faut pas sous-estimer l’importance des temps passés à l’alimentation et à la surveillance des animaux. La conduite d’un troupeau allai-tant est plus contraignante, alors qu’une production de bœufs est relativement souple à mettre en place et peut être gérée com-plémentairement à l’élevage de génisses.Pour rationaliser l’emploi des bâtiments et des équipe-ments : l’existence de bâtiments sous-employés suite à la mise aux normes ou à des regroupe-ments d’exploitations, peut faci-liter la mise en place d’un atelier complémentaire. C’est peut-être aussi l’occasion de repenser l’usage des bâtiments disponi-bles. L’absence de bâtiment n’est envisageable que dans le cadre de la production de bœufs voire de vaches allaitantes si les condi-tions sont réunies (sols portants, surface d’hivernage importante, abris).Pour valoriser toutes les sur-faces : selon les types de pro-ductions, les besoins en surface sont différents. Si l’exploitation possède des surfaces en herbe obligatoires, un troupeau allai-tant en conduite herbagère ou la production de bœufs s’imposent. Si les surfaces disponibles possè-dent un potentiel agronomique favorable, les choix sont plus lar-ges. Elles peuvent être valorisées par une production de maïs et de céréales destinées à l’engrais-sement de jeunes bovins ou par une production d’herbe pour un troupeau allaitant.

Selon les disponibilités finan-

Tout est affaire d’objectifs personnels

AiDE à LA DéCision

Raisonner la place de la viande bovine en complément du laitLa viande bovine peut constituer un revenu complémentaire pour un éleveur laitier. Il convient de s’orienter vers une production adaptée aux atouts ou contraintes de l’exploitation.

Une conduite commune entre génisses laitières et allaitantes.

Economie

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elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

cières : l’engraissement est gour-mand en trésorerie court terme et génère des frais financiers, un atelier allaitant nécessite un capi-tal important et une trésorerie saine. Enfin, les bœufs sont les plus économes en moyens finan-ciers nécessaires.

Une production de viande adaptée à la conduite laitièreLe type de production dépend aussi de la conduite laitière, elle même plus ou moins liée aux contraintes d’exploitation : la disponibilité générale en surface pour produire le quota laitier et les ares accessibles aux vaches laitières. - Au-delà de 7 000 l/ha de SAU,

il n’y a pas assez de surface disponible pour produire de la viande avec des fourrages. La conduite laitière est une voie intensive animale.

- En-dessous de 3 000 l/ha, il faut compléter la production laitière d’une diversification qui valo-rise l’herbe. Des vaches allai-tantes à l’herbe ou des bœufs

sont envisageables. - Enfin entre ces seuils, les choix

sont plus larges mais dépendent aussi des surfaces accessibles au pâturage des vaches laitières. Avec plus de 50 ares accessibles par VL, il y a peu de contraintes et la priorité peut être laissée à la

production de lait à l’herbe. Avec moins de 50 ares acces-sibles par VL, les contraintes sont plus fortes pour maximiser le pâturage. Une diversification par la viande bovine (JB, bœufs ou vaches allaitantes) peut rem-placer des cultures

Patrick Sarzeaud – Institut de l’[email protected]

Une production de viande adaptée à la conduite laitière

Le type de viande produite dépend des animaux disponibles et des débouchés potentiels. Dans le cadre d’un atelier d’engraissement, avoir des veaux à valoriser, c’est réduire les risques sanitaires liés à l’achat extérieur. Mais, dans un souci de maîtriser les coûts et notamment ceux du transport, la filière viande bovine souhaite travailler avec des élevages de taille suffisante et l’achat complémentaire est souvent nécessaire. Le développement d’un atelier de vaches allaitantes permet de s’assurer de la production sur la ferme des veaux et broutards finis sur l’exploitation.Enfin, les choix de production se font au regard des marchés potentiels. A cet égard, le déficit structurel européen constitue une opportunité et la demande semble tout autant privilégier les animaux de race à viande que ceux de race laitière. Ceci étant, il convient de bien prévoir ces débouchés afin de mieux tenir compte de leurs exigences en matière de poids, de qualité de finition et de période de production…

Quel type de viande bovine je peux produire ?

Avec les veaux nés sur l’exploitation

Avec un troupeau de vaches allaitantes

Avec des veaux ou des broutards achetés

Des bœufs à l’herbe ou des jeunes bovins de type laitier

Femelles de boucherie et jeunes bovins

Des jeunes bovins engraissés à l’auge

Pour quel marché ?En substitution des vaches

laitières sur le marché français

Les femelles destinées au marché intérieur.

Les mâles destinés au marché du jeune bovin du

sud de l’Europe.

Le marché européen du taurillon : race à viande

en Italie, Espagne, Grèce… mixtes ou laitiers

en France, Portugal….

Avec quelle complé-mentarité avec l’activité laitière ?

Des bœufs élevés avec les génisses et valorisant les prairies médiocres et les

refus des VL. Des jeunes bovins peu

exigeants en travail.

La valorisation de bâtiments existants.

Une conduite commune entre génisses laitières et

allaitantes.

Une complémentarité sur l’alimentation et sur le

travail.

2 0 0 0

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Lait seul

Voieintensiveanimale

Voiefourrages

Voiemaxi-pâturage

Productivité en l/ha de SA U

Ares accessibles par VL

Jeune bovinBoeuf

Vaches allaitantes

Vaches allaitantesà l’herbe

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systèmes de production ont été décrits à partir des suivis dans 15 fermes

des Réseaux d’Elevage Bovins Viande de Bretagne de l’Institut de l’Elevage et des Chambres d’agriculture*. Ils visent à illustrer des situations rencontrées sur le terrain et qui fonctionnement bien.1. L’engraissement de 90 jeunes bovins de type viande achetés à l’extérieur et finis au maïs ensilage et aux concentrés dans une exploitation laitière familiale voulant valo-riser des surfaces à maïs2. L’engraissement de 23 veaux laitiers (type Holstein) nés sur

l’exploitation dans un GAEC à 2 associés 3. L’association lait-vaches allai-tantes sur des surfaces favorables dans une exploitation familiale 4. L’association lait-vaches allai-tante dans une exploitation fami-liale disposant de surfaces en herbe à valoriser

5. La valorisation des veaux laitiers (type Holstein) en bœufs produits à l’herbe dans une exploitation laitiè-re familiale.Les deux premiers sys-tèmes sont plus orien-

tés vers les cultures. C’est ce qui justifie leur diversification par l’engraissement de jeunes bovins. Ils bénéficient de surfaces

à bon potentiel (75 qx/ha en blé, 12,5 TMS/ha en maïs ensilage). Les trois autres systèmes ont peu ou pas de cultures, si ce n’est pour l’alimentation des bovins et

RésuLtAts éConoMiquEs DEs AtELiERs BoVins

Des systèmes adaptés à différents contextesL’étude de cinq systèmes de production de viande bovine a permis d’évaluer leurs résultats économiques

(*) Ces systè-mes-types sont

des résultats modélisés du point de vue technique et économique

à partir de l’observation

d’une quinzaine d’élevages

lait+viande sur une période

de 5 ans. Les références qui en sont issues

expriment un potentiel de

résultat au tiers supérieur.

Un troupeau allaitant en

complément du lait

Deux grands types de conduites laitières ont été déclinés au regard des observa-tions réalisées dans les Réseaux d’Ele-vage. Pour les trois premiers systèmes, il s’agit d’une conduite laitière avec une productivité de 7 500 à 8 000 l/VL, 70 - 75 jours de pâturage seul et plus du tiers de la SFP en maïs. Dans ces ateliers, les vêlages sont étalés sur l’automne et l’hiver, les taux de renouvellement sont supérieurs à 33 % et l’âge au vêlage est de 27 mois.Pour les systèmes à conduite herbagère (lait + VA et lait + boeuf), l’atelier laitier valorise au maximum les surfaces en herbe avec 150 jours de pâturage seul et seule-ment 17 % et 22 % de maïs.

Les conduites laitières valorisant au mieux les surfaces fourragères

5 systèmes qui ont fait leur preuve

Système

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5 0 0 0

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7 0 0 0

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9 0 0 0

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0 1 0 2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0

Lait seul

Voieintensiveanimale

Voiefourrages

Voiemaxipâturage

Productivité en L/ha de SAU

Ares accessibles par VL

Lait + JBlaitiers

Lait +JB achat

La it +Va h erb.

Lait +Va fourr

Lait +Boeuf

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elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

Patrick Sarzeaud – Institut de l’[email protected]

le système fourrager est globale-ment orienté vers l’herbe.

Différentes façons de produire de la viande bovineCes 5 cas illustrent la diversité des productions en viande bovine.

- L’engraissement des veaux laitiers nés sur l’exploitation sur une période de 18 mois et à partir de surface en maïs et en céréales. Les veaux, après une phase d’allaitement de 2 mois, sont affouragés à volonté en maïs ensilage et complémentés avec 2 kg de concentrés par jour. Ils

atteignent des croissances de 1160 g/j et sont finis à 350 kg de carcasse (kgc) à 550 jours.- L’engraissement de brou-tards de type viande (de race charolaise ou limousine) finis à partir de surfaces en maïs et en céréales. Les broutards sont ache-tés à 9 mois à 285 kg vif (kgv) et

Présentation des ateliers viande

Présentation des ateliers lait

Race et type90 JB :

36 Charolais 54 Limousin

23 JBPrim’Holstein

24 VA Blonde d’Aquitaine

Naisseur engraisseur

35 VA LimousineNaisseur

engraisseur

14 Boeufs Prim’Holstein

UGB Viande 46 UGB 15 UGB 46 UGB 61 UGB 17 UGB

SU : Surface utiliséeOu SFP : Surface Fourragère Principale

21,2 ha de SU(65 % maïs -

35 % blé)

6,8 ha de SU(80 % maïs -

20 % blé)

23,2 ha de SFP(16 % maïs - 84 % herbe)

38,9 ha de SFP(15 % maïs - 85 %herbe)

12 ha de SFP(100 % herbe)

Chargement 4 ,2 JB/ha 2,2 JB/ha 2,0 UGB/ha 1,6 UGB/ha 1,2 Bœuf/ha

Achats

Ventes

91 Brout. 285kgv

90 JB 413 kgc

24 veaux élevés

23 JB 350 kgc

12 JB 450 kgc7 Réformes 443 kgc4 Génisses 415 kgc

16 JB 415 kgc8 Réformes 370 kgc7 Génisses 355 kgc

14 veaux élevés

14 boeufs 335 kgc

Nb VL 40 52 29 34 40

UGB VL/UGB Tot 39 % 57 % 33 % 30 % 50 %

Ares pâturés/VL 26 31 30 55 44

Concentrés g/l lait 132 128 130 109 88

Lactation VL (kg) 8 000 7 500 7 500 6 500 7 000

Lait produit/VL (l) 7 310 6 820 7 080 6 010 6 390

% maïs /SFP lait 38 % 33 % 34 % 17 % 22 %

Chargement UGB lait/ha

1,66 1,68 1,71 1,58 1,65

Stocks en T MS/VL 3,8 3,2 3,3 2,1 2,6

Présentation des 5 systèmes

Système

1 2 3 4 5

Lait + Jeu-nes Bovins

achetés

Lait+Jeunes bovins nés

sur l’exploi-tation

Lait + Vaches allaitantes (fourrager)

Lait + Vaches allaitantes (herbager)

Lait + Bœufs

SAU (ha) 70 70 50 80 52

SFP (ha) 48 51 48 70 49

% maïs/SFP 56 % 41 % 26 % 16 % 17 %

UTH 1,8 2 (GAEC) 1,5 1,5 1

Quota laitier 280 000 350 000 200 000 200 000 250 000

Quota l/ha SAU 4 000 5 000 4 000 2 500 5 000

Atelier Viande 90 J.B. 23 J.B. 24 V.A. 35 V.A. 14 Bœufs

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sont engraissés sur une période de 310 jours avec des régimes à volonté en maïs et 3 kg de concentrés. Avec des croissances de 1 350 g/j pour les charolais et 1 250 g/j pour les limousins, ils sont finis en moyenne à 413 kg de carcasse.- L’élevage et la finition de bœufs Prim’Holstein unique-ment sur des surfaces en herbe à raison de 1,2 bœuf par ha. Ces conduites s’adaptent à différentes

périodes de naissance (automne ou fin d’hiver), et aboutissent à la production de bœufs de 27-28 mois finis à 335 kg de carcasse.- La production d’un troupeau allaitant en conduite fourra-gère intensive (2 UGB/ha). Les vaches allaitantes de race Blonde d’Aquitaine en vêlages étalés, produisent des jeunes bovins à 450 kg de carcasse et des génisses viande à 415 kg de carcasse.

- La production d’un troupeau allaitant en conduite herbagè-re (1,5 UGB/ha). Les vaches allai-tantes de race Limousine sont conduites en vêlages d’automne et produisent des jeunes bovins à 415 kg de carcasse et des génisses viande à 355 kg de carcasse.Les résultats économiques 2006 des ateliers lait dépendent des conduites animales. Les ven-tes issues du troupeau lait sont très comparables avec un pro-

Résultats économiques de l’atelier viande bovine

Résultats économiques de l'atelier lait

Système 1 2 3 4 5

Lait + Jeunes Bovins achetés

Lait+Jeunes bovins nés sur l’exploitation

Lait + Vaches allaitantes (fourrager)

Lait + Vaches allaitantes (herbager)

Lait + Bœufs

Produit €/1000 l 363 364 365 368 356

Dont réformes et veaux 15 % 15 % 15 % 18 % 16 %

Coût concentré VL (ct/l) 29 29 28 23 21

Coût fourrager VL (ct/l) 27 26 27 27 24

Marge €/1000 l 320 317 317 321 307

Marge € par ha SFP 2 580 2 405 2 495 1 910 2 035

Résultats économiques des systèmes en 2006

Marge exploitation en € 93 600 100 090 69 665 78 070 67 120

Dont viande en % 19 % 7 % 29 % 34 % 7 %

EBE en €€ 80 435 77 615 46 630 52 035 48 080

Dont DPU %DPU en €/ha

48 %552

37 %410

33 %218

37 %272

37 %251

EBE/PBT 40 % 41 % 37 % 36 % 41 %

EBE/1 000 litres (hors MSA, avec CT) 330 255 271 298 220

Charges de structures € par ha 1 305 1 270 1 245 930 1 230

Résultat courant € par UTH 22 705 19 955 15 190 15 180 20 825

Source Réseaux d’Elevage Institut de l’Elevage- Chambres d’agriculture

Système

Produit en € par animal (JB, VA ou bœuf) 510 780 1455 1290 667

Dont aides couplées en % 10 % 7 % 3 % 4 % 5 %

Coût opérationnel en € par animal 310 460 625 530 350

Dont coût alimentaire en € par animal 255 415 395 375 295

Marge par animal 200 320 840 755 315

Marge brute par ha SFP 1 255 1 310 890 685 380

Marge brute par ha utilisé 960 1 125

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�Avril 2007 - N° 13

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

duit viande issu de la vente des réformes et des veaux compris entre 15 et 18 % du chiffre d’affaire de l’atelier. La marge laitière varie de 310 à 320 €/1 000 l selon les systèmes. Ramenés par ha, les écarts sont plus marqués (1 900 à 2 580 €/ha, aides couplées com-prises), du fait des différences de conduites fourragères.

Des résultats économiques favorables à la viande bovine en 2006Dans ces systèmes, le poids de l’activité bovine est variable : la marge d’atelier représente de 7 % pour l’atelier bœuf à 35 % de la marge globale d’exploitation pour les ateliers allaitants. Avec des coûts relativement conte-nus, l’activité d’engraissement dégage une marge par animal de 200 à 320 € par tête. Parmi ces coûts, le poste alimentaire est le plus important et doit être

particulièrement suivi. Pour l’ate-lier bœuf, la maîtrise des coûts passe par la conduite à l’herbe. Pour les taurillons, il s’agit d’assurer l’effi-cacité alimentaire de l’engraissement des jeunes bovins par une ration adaptée et de

bonnes croissances. Les ateliers allaitants ne bénéficient pas de prime à la vache allaitante mais dégagent tout de même une

marge brute de 840 et 755 € par vache. Les prix 2006 de vente sont en progression d’environ 5 % par rapport à 2005 concer-nant les cours des femelles, de 9 % concernant les mâles. En conduite extensive, la production de bœufs sur des surfaces peu intensifiables, dégage une marge par ha réduite (voir tableau ci-contre).

L’association lait-viande bonifie le revenuLes résultats de ces systèmes ne sont pas comparables en tant que tels dans la mesure où ils font appel à des dimensions, à des conduites et à des moyens de pro-duction différents. Ils illustrent toutefois la capacité de la viande bovine à s’inscrire en complé-ment du lait, l’alliance des pro-ductions permettant d’atteindre une bonne efficacité économique (proche de 40 % d’Excédent Brut d’Exploitation sur produit total par exemple pour les systèmes avec engraissement de mâles) et un revenu intéressant en cas de difficulté à obtenir des quotas laitiers supplémentaires. Ces sys-tèmes sont toutefois sensibles aux charges de structures : cel-les nécessaires aux équipements d’affouragement et de cultures et celles inhérentes au logement des bovins

Prix de vente en 2006

Prix de vente en € au kg carc en 2006

Jeunes bovins Vaches Génisses Bœufs

Limousin 3,37 3,35 (3,96) 3,5 (4,04) -

Charolais 3,27 - - -

Blond Aquitaine 3,4 3,35 (3,94) 3,5( 4,15) -

Prim’Holstein 2,66 2,49 - 2,53(entre parenthèses : prix animaux vendus en label rouge)

2006, une année favorable à la viande bovine

Des boeufs pour valoriser des surfaces peu favorables

Jeunes bovins, une bonne complémentarité avec le lait

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10 Avril 2007 - N° 13

Le contexte de l'exploitation : SAU, quota, main d'œuvre et dimension de l'atelier viande. 2 graphiques caractérisent le système face à son contexte de dimension économique (quota par ha de SAU et par UTH) et relativement à ses contraintes de surfaces (disponibi-lité et accessibilité).

CAs-tyPEs En PRoDuCtion BoVinE

5 Fiches systèmes décrivent le fonctionnement des exploitations lait + viandePour chacun des cinq systèmes de production, une fiche recto verso décrit le fonctionnement de l'exploitation. Cette fiche rassemble les résultats techniques des deux ateliers et aborde plus particulièrement la conduite de l'atelier de viande bovine.

L'utilisation des surfaces et la constitu-tion des stocks : - la surface des différentes cultures et la part

de chacune dans la SAU.- la surface fourragère de l'ensemble du sys-

tème de production.- le niveau d'intensification exprimé par le

chargement global.- les stocks fourragers globaux de l'exploita-

tion (en Tonne de Matière Sèche Utile)

L'alimentation des vaches laitières et des vaches allaitantes :

L'utilisation des fourrages est visualisée par ce calendrier. On y trouve les périodes où le troupeau est alimenté à partir des fourrages stockés et la période de pâturage avec les dates clés ainsi que les phases de transition.

Les quantités de concentrés et les surfaces consommées par vache figurent à droite de ce calendrier.

L'alimentation des génisses et des bovins à l'engrais :Ce tableau présente par génisse et par jeune bovin : la nature et les quantités de fourrages et de concentrés nécessaires sur l'ensemble du cycle de production de l'animal.Pour les femelles en finition, ne figurent que les besoins alimentaires de la période d'engraissement

Système

Travail réalisé avec l'appui de

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11Avril 2007 - N° 13

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

Alain Guillaume – Chambres d’agriculture de [email protected]

Le fonctionnement du troupeau allaitant :Cette partie décrit - le fonctionnement du troupeau allaitant et les différents lots constitués par les génis-

ses et les jeunes bovins- le bilan des ventes (type d'animal, effectif, poids de carcasse, valorisation et période

de vente) y est détaillé.Pour les systèmes lait + jeunes bovins et lait + bœufs, cette partie développe les itinéraires techniques de production, les croissances et les besoins alimentaires des bovins viande par période.

Les résultats techniques de l'atelier viande : - la reproduction avec les période de vêlage et les princi-

paux indicateurs (taux de mortalité des veaux, producti-vité du troupeau…)

- les performances des veaux : - poids au sevrage - croissance naissance-sevrage - âge au sevrage- les performances des jeunes bovins en engraissement- la production de viande exprimée : - en kilo brut de viande vive - en kilo sans les concentrés (production autonome)

Les résultats techniques de l'atelier lait :Les principaux indicateurs de fonctionnement de l'atelier lait sont regroupés dans cet encadré.

Le produit viande de l'atelier lait y est également indiqué.

Les critères environnementaux et la fertilisation :Cette partie rassemble :- les critères environnementaux (pression organique et

bilan des minéraux)- la fertilisation minérale et organique par culture et par

ha de SAU.- les quantités de déjections (fumier, lisier) produites sur

l'exploitation et leur utilisation.

Les fiches descriptives de ces 5 systèmes font partie d'un dossier réalisé par les ingénieurs des Réseaux d’Elevage Bovins Viande des Chambres d’agriculture de Bretagne et de l’Institut de l’Elevage.Dans ces Réseaux, 60 élevages sont suivis en continu pour produire des références technico-économiques et décrire les systèmes viables, vivables et reproductibles (conventionnels, agrobio, mixte lait-viande).

Nous remerçions les éleveurs pour leur implication.

Travail réalisé pour le Pôle Herbivores par :Christian Veillaux 02 23 48 26 87Thomas Rocuet 02 98 99 34 26Alain Guillaume 02 97 22 61 11Thierry Offredo 02 96 79 21 82avec la collaboration de Jean-Yves Carré.Et pour l’Institut Elevage : Patrick Sarzeaud 02 23 48 29 20

Fiches disponibles auprès de Madeleine Lefaucheur Pôle Herbivores BP 540 - 22195 Plérin cedex02 96 79 21 63 et sur www.synagri.com

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12 Avril 2007 - N° 13

es traitements actuelle-ment possibles des bases de données d’identifica-

tion (EDE de Bretagne - ARSOE) donnent une bonne photographie des systèmes d’élevage lait et viande de Bretagne mais ne per-mettent pas d’évaluer les com-binaisons avec les productions hors-sol. Les 28 000 éleveurs bre-tons sont répartis selon une nou-velle classification regroupant les élevages selon leurs principales orientations (production laitière, allaitante ou engraissement de bovins mâles). La lecture de cette classification donne des indications sur la répartition des systè-mes, l’importance de la mixité et leurs contri-butions relatives aux productions bovines. En premier lieu, cette répartition met en lumière la part encore importante des très petits élevages (moins de 5 vaches ou

moins de 10 bovins). Ceux-ci sont nombreux (plus de 5 200 éle-

vages) soit 19 % des détenteurs de bovins. Par contre, leur poids dans la production bovine est très faible, puisque ces déten-teurs ne représentent que 1 % du cheptel

bovin. Ils sont en forte diminu-tion : - 14% de 2002 à 2005.

Un éleveur laitier sur cinq possède une activité viande conséquenteEn Bretagne, la première région laitière en France, on y trouve des systèmes d'élevages princi-palement laitiers : 83 % des éle-vages soit 22 827 fermes. Dans 21 % des cas, une production de viande significative est asso-ciée à l’activité laitière. Si par le passé c’était avant tout une production de taurillons issus des veaux de l’exploitation, il n’en est plus de même aujourd’hui. En effet, il s’agit dans plus de la moitié des cas, d’ateliers de types vaches allaitantes (2 300 éleva-ges). Géographiquement, cette mixité est plus accentuée en Ille et Vilaine (24 %) et moins pré-sente dans le Morbihan (16 %). Par ailleurs, les structures laitiè-res de ces élevages mixtes sont équivalentes aux systèmes lai-tiers spécialisés : on y dénombre 40,3 vaches laitières en moyenne contre 39,5 en spécialisés.Les élevages strictement allaitants représentent 13 % des exploi-

11 % d'élevages en moins en 4 ans

ViAnDE BoVinE En BREtAgnE

Une production essentiellement mixteEn Bretagne, la viande bovine est fortement associée avec la production laitière. Ainsi une vache allaitante sur trois et trois bovins mâles sur quatre sont détenus par un éleveur laitier. Au final, les systèmes mixtes représentent 20 % des élevages laitiers. On observe une forte restructuration avec la disparition des petits ateliers complémentaires et le maintien des ateliers significatifs

Graphique 1 : Nombre d’élevages par système d’élevages en Bretagne

En Bretagne, une vache allaitante sur trois est élevée chez un éleveur laitier

territoire

2 868119

874

2 301

1 630

15 085

Elevages allaitants spécialisésEngraisseurs de Jeunes Bovins spécialisés

Autres engraisseurs de bovinsMixtes laitiers et vaches allaitantesMixtes Laitiers + engraissement de mâles

Laitiers spécialisés

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13Avril 2007 - N° 13

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

tations bovines (2 870 élevages) et sont plus nombreux dans les Côtes d’Armor et le Finistère. Le nombre d’engraisseurs spéciali-sés de jeunes bovins a beaucoup diminué. On ne compte plus que 119 engraisseurs élevant cha-cun en moyenne 85 taurillons, localisés près de la moitié en Ille et Vilaine. Les 874 autres ate-liers d’engraissement regroupent des exploitations de taille très modeste avec un cheptel de 26 têtes dont 10 génisses de viande. L’évolution du nombre d’éleva-ges au sein de chaque système résulte de l’impact des cessations d’activité et des changements d’orientation de production pos-sibles. L’observation des systèmes entre 2002 et 2005 fournit une vue des changements en cours et c’est d’abord la restructuration des élevages qui est frappante : en seulement 4 ans, la Bretagne a perdu 3 560 élevages, soit 11 % des exploitations bovines. Cette baisse est plus accentuée pour les systèmes engraisseurs de bovins (- 15 %) et pour les systèmes mixtes lait-viande bovine (- 15 % avec vaches allaitantes, - 21 % avec engraissement de bovins). Elle traduit probablement une désaffection pour les productions bovines de la part des éleveurs laitiers, suite aux crises qui ont ébranlé la filière viande sans oublier les contraintes environ-nementales et les ajustements à la main d’œuvre. Dans les systè-mes spécialisés en production de viande ou en production laitière, la baisse du nombre d’élevages

est plus modérée, respectivement 6 % et 9 %.

Une vache allaitante sur trois dans un élevage laitierLes 125 200 vaches allaitantes bretonnes se répartissent pour 35 % des vaches dans les éleva-ges laitiers et pour deux tiers en élevages allaitants spécialisés.La taille moyenne des troupeaux allaitants est faible compte-tenu du nombre important de petits détenteurs spécialisés et de cette mixité fréquente. La dimension moyenne atteint ainsi 17 vaches par atelier pour les systèmes mix-tes lait vaches allaitantes, contre 26 en système naisseur et 35 en système naisseur-engraisseur. Mais les effectifs moyens pro-gressent rapidement ; les chep-tels de plus de 40 mères sont passés de 705 à 845 élevages de 2002 à 2006.

Un tri complémentaire des éleva-ges mixtes lait-vaches allaitantes a permis de mettre en évidence trois situations très différentes. Un premier sous-groupe d’éleva-ges mixtes de dimension modes-te possédant 26 laitières et 12 vaches nourrices. Un deuxieme constitué de petits ateliers de 9 vaches allaitantes en complément d’un troupeau laitier conséquent (45 VL). Ces deux sous-groupes, notamment le premier cité ont plutôt tendance à régresser sur ces dernières années. Le troisième sous-groupe est formé d’élevages de plus de 20 vaches nourrices bien en place au sein de l’ex-ploitation et qui perdurent. Les ateliers atteignent une moyenne de 39 VL et de 31 vaches allaitan-tes. Au total, ce dernier groupe représente 18 % de la production allaitante bretonne. Ces données donnent à penser que la pro-duction de vaches allaitantes en complément du lait se retrouve

Christian Veillaux et Thierry Offredo – Chambres d’agriculture de Bretagnechristian.veillaux@ille-et-vilaine.chambagri.frthierry.offredo@cotes-d-armor.chambagri.fr

Tableau 1 : Répartition des vaches allaitantes selon les systèmes d’élevage en 2005

Données 2005 Bretagne Nombre de vaches par système et par département

Nombre d’élevages

Nombre de vaches allaitantes 22 29 35 56

Naisseurs 1 716 44 805 13 475 12 846 8 874 9 610

Naisseurs-engraisseurs JB 651 23 012 6 964 6 964 5 863 2 781

Autres élevages allaitants 1 494 9 031 2 453 2 453 1 861 1 865

Mixtes Vaches allaitantes 2 301 39 585 8 476 8 476 13 552 6 275

Autres élevages laitiers 16 715 4 351 778 778 1 428 932

Petits élevages 5 206 4 452 978 978 1 308 966

Total 28 083 125 236 32 495 32 495 32 886 22 429

Beaucoup d'ateliers jeunes bovins dans les élevages laitiers

La contribution à la mixité est variable selon les départements bretons

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1� Avril 2007 - N° 13

plutôt dans des cheptels laitiers conséquents et vient, soit en diversification, soit en deuxième production.

3 mâles sur 4 dans un élevage laitierLes bovins mâles sont majoritai-rement produits par les éleveurs laitiers puisqu’ils en détiennent 75 %. Cette part est semblable dans tous les départements bre-tons, mais avec un développe-ment de l’activité engraissement plus ou moins marqué. Ainsi, 35 % des mâles bretons sont détenus en Ille-et-Vilaine, du fait du poids des systèmes mixtes avec un complément de jeunes bovins achetés. La diversité des systèmes explique la très forte atomisation de cette production avec une moyenne de 8,2 bovins par élevage.

Mais là aussi, la restructuration de la production est en cours. Le nombre de détenteurs de bovins mâles a diminué de 21 % entre 2002 et 2006, la baisse a été forte les deux premières années. Elle se stabilise depuis à 2 % par an. Elle est surtout le fait des ateliers de petites dimensions (- 20 % pour les ateliers inférieurs à 40 mâles). Les effectifs de mâles ont chuté de 20 % sur cette même période notamment dans les systèmes laitiers ou mixtes-vaches allaitan-tes. Par contre, pour les 665 éle-vages achetant des jeunes bovins et qui produisent à eux seuls 16 % des bovins mâles bretons, les effectifs se sont maintenus.La taille moyenne de ces ateliers est de 52 mâles contre 30 pour les systèmes laitiers avec des jeu-nes bovins nés sur l’exploitation. Le nombre de vaches laitières est

là aussi plus important que dans les systèmes laitiers purs avec respectivement 43 et 50 bêtes. Les systèmes orientés vers une production de bœufs sont peu fréquents. On dénombre 246 éle-vages mixtes lait plus bœufs. Ils possèdent en moyenne 36 vaches laitières et 30 mâles. Seulement 168 élevages allaitants engrais-sent des bœufs. Ce sont des exploitations de dimension limi-tée, 17 vaches et 18 mâles. Cette photographie de la pro-duction met en exergue le poids essentiel de la mixité-lait viande bovine, notamment dans la pro-duction de mâles. Cette mixité est plutôt mise en œuvre dans des exploitations laitières de dimension importante

Informations sur : www.bretagne-elevage.com

Tableau 2 : Répartition des mâles selon les systèmes d’élevage en 2005

Mâles > 2 mois Bretagne Nombre de mâles par système et par département

Nombre d’élevages

Nombre de mâles

En % du total de mâles

Nbre de mâles par élevage

22 29 35 56

Naisseurs 1 716 12 215 6 % 7 3 952 3 330 2 295 2 638Naisseurs-engraisseurs de JB 483 18 295 9 % 38 5 946 5 903 4 381 2 065Naisseurs-engraisseurs de Bœufs 168 2 973 1 % 18 643 880 932 518

Engraisseurs de jeunes bovins 119 10 070 5 % 85 1 747 2 979 4 437 907Autres élevages 6 581 11 829 6 % 2 2 935 2 590 3 607 2 697Mixtes Jeunes bovins nés 728 22 095 10 % 30 5 341 5 903 6 897 3 954Mixtes Jeunes bovins achetés 656 33 863 16 % 52 5 909 6 623 17 224 4 107Mixtes bœufs 246 7 360 3 % 30 1 761 2 239 2 498 862Laitiers 15 085 45 176 21 % 3 11 705 10 831 14 517 8 123Mixtes Vaches allaitantes 2 301 47 010 22 % 20 12 745 10 462 16 263 7 540Total 28 083 210 886 100 % 8 52 684 51 740 73 051 33 411

La viande bovine est présente dans des exploitations

laitières de grande dimension.

territoire

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

Les systèmes avec un atelier d'engraissement des mâles détiennent 30 % des mâles

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1�Avril 2007 - N° 13

es études effectuées en 2005 par le pôle Herbivores des cham-

bres d’agriculture de Bretagne et l’Institut de l’Elevage avaient mis en lumière une part importante d’animaux maigres livrés à l’abat-toir (35 % des vaches) qui étaient principalement en lactation . En contrepar-tie, la fraction des vaches abattues en lactation et en état satisfaisant avait des caractéristiques de carcasse proches de cel-les des vaches taries. Ce constat a généré des questions sur les rai-

sons qui poussent les éleveurs à pratiquer ou non un tarissement suivi d’une finition et celles qui aboutissent à la livraison d’ani-maux maigres. Afin d’y répon-dre, une enquête a été réalisée dans 59 élevages, suivis dans le

cadre des dispositifs de fermes de référen-ces sur la campagne 2005-2006 (réseau ETRE, lait + viande). L’échantillon com-porte 815 vaches sorties des exploi-

tations, dont 644 vaches ven-dues à la boucherie. La race

Prim’Holstein est largement majoritaire (77 % de l’échan-tillon) Les races normande et Montbéliarde représentent res-pectivement 14 % et 5 %.

Une meilleure valorisation pour les vaches taries mais…Dans cette enquête, la proportion d’animaux abattus en lactation est plus faible que celle obser-vée dans les études précédentes (44 % contre 55 %). Néanmoins, on retrouve les tendances. Ainsi, au sein de chaque exploitation,

+ 224 € pour les vaches de

réforme en état

EnquêtE suR LA MisE à LA RéfoRME DEs LAitièREs

«Le tarissement des vaches en état satisfaisant ne s’impose pas aux dires des éleveurs»La décision d’abattage des vaches de réformes laitières est d’abord prise en fonction de leur état. Elles sont dans 56 % des cas préalablement taries et finies classiquement à l’herbe ou au maïs-ensilage. Pour 2/3 des vaches abattues en lactation, les éleveurs ne jugent pas pertinent de les tarir, vu leur état satisfaisant lié à des durées de lactation très longues. La présence de vaches maigres, près de 35 % des vaches non préalablement taries, s’explique par des réformes subies, non prévues ou par des difficultés de conduite (dépassement du quota, stocks fourragers insuffisants ...).

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

valorisation des produits

40 % des vaches de réfome sont finies à l'herbe

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1� Avril 2007 - N° 13

dans plus de 75 % des cas, on trouve aussi bien des vaches abattues taries que des vaches abattues en lactation. Par ailleurs, deux tiers des exploitations com-mercialisent au moins une vache maigre.Sur les 402 vaches de race Prim’Holstein, la comparaison des poids de carcasse, montre une supériorité de 22 kg pour les vaches taries par rapport à celles abattues en lactation. Cependant cet écart est nettement réduit pour les carcasses des vaches livrées en état satisfaisant (11 kg). La proportion d’animaux maigres abattus en lactation atteint 34 %. Ils se distinguent par des durées de lactation plus courtes (104 jours) - (voir tableau 1).Les dates d’abattage sont en moyenne équivalentes entre les vaches taries et les vaches abat-tues en lactation. Néanmoins, il existe une proportion plus forte d’animaux abattus en lactation en début d’automne (graphique 1).Les prix de vente au kilo de car-casse, relevés chez les éleveurs, sont pour les vaches abattues en lactation plus élevés pour celles en état par rapport à celles jugées maigres (2,42 contre 2,16). Ils sont aussi plus importants pour les vaches taries en état (2,49 contre 2,42). Cet écart de 7 centi-mes d’euros, conjugué à un poids de carcasse plus important, abou-tit à une différence de 50 € du prix de vente de l’animal pour les vaches taries en état, par rapport aux vaches en lactation dans le même état et à 244 € par rapport aux vaches maigres.

Traitement systématique et une finition à base d’herbe ou de mais ensilage Lors du tarissement, l’animal est isolé dans 80 % des cas, soit sur une parcelle, soit dans un autre bâtiment réservé aux vaches taries ou aux génisses. Un traite-ment est effectué pour 80 % des bêtes. Il s’agit d’un antibiotique dans 75 % des cas. Le coût de ce traitement se situe en moyenne

Graphique 1 : Saisonnalité des sorties des vaches de réforme selon leurs statuts à l’abattage

Une proportion plus forte d'animaux abattus en lactation en automne

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

14%

16%

18%

20%

avr mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars

% d

es e

ffec

tifs

Vaches en lactation

Vaches taries

valorisation des produits

Tableau 1 : Caractéristiques des carcasses des vaches selon le statut à l’abattage

Race Prim’Holstein En Lactation Taries

Classes d’engraissement 1 et 2 3 3

Effectif 61 115 185

% des vaches 34 % 64 % 85 %

Poids de carcasse (kg) 271 322 333

Conformation 4,8 5,7 6,1

Prix au kilo de carcasse (€ par kg) 2,16 2,42 2,49

Age (ans) 5,7 5,7 5,6

Durée entre le dernier vêlage et l’abattage (en jours) 309 413 370

Lait au dernier contrôle laitier (kg lait) 20 17 21

Les auteurs remercient très

vivement les relecteurs et les

personnes qui ont collaboré

aux études en particulier

Bernard Le Lan, Philippe Cadoret,

Sophie Tirard, Anne Bras,

Jean-Yves Carré, Françoise Roger,

Guylaine Trou des Chambres

d'agriculture de Bretagne

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1�Avril 2007 - N° 13

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

à 8 € par vache. L’alimentation, après l’arrêt de la traite, est com-posée dans 30 % des cas par de la paille, 22 % par du foin ou dans 20 % des cas par du pâtu-rage. Dans les autres cas, il s’agit de combinaisons avec ou sans apports de fourrages en quantité limitée. La ration, lors de la finition, est basée sur du maïs-ensilage pour la moitié des animaux ou sur du pâturage (40 %). Les poids de carcasse sont très proches quel que soit le régime. La date de sor-tie des vaches de réformes finies à l’herbe est le 20 août contre le 8 novembre pour celles finies au maïs-ensilage. La ration des vaches de réformes est rarement commune à d’autres catégories d’animaux (35 % des situations).

Pas de conduite particulière pour les vaches abattues en lactationConcernant les vaches laitières abattues en lactation, 90 % des éleveurs n’ont pas de pratiques particulières pour remettre en état les vaches. Seul un éleveur opère une traite sur deux et un

autre réalise une sur-alimenta-tion. La durée de lactation par-ticulièrement longue des vaches abattues en lactation explique en grande partie la reprise de leur état d’engraissement.Les régimes avant abattage sont composés de maïs-ensilage dans 80 % des cas, apporté essen-tiellement sous forme de ration complète ou semi complète.

Absence de tarissement liée à l’état satisfaisant de l’animal mais pas aux causes de réforme Pour chaque vache, les causes de réforme ont été relevées en distin-guant celles liées à l’animal et celles induites par le fonctionnement du troupeau. Ces dernières sont évo-quées pour la moitié des animaux. La gestion du quota est le facteur essentiel et notamment pour les vaches en lactation abattues en état insatisfaisant. Parmi les causes indi-viduelles, les difficultés de reproduc-tion et l’état sanitaire des mamelles représentent respectivement 38 % et 27 % des causes citées. Ces propor-tions sont différentes selon le statut à l’abattage et l’état d’engraissement

(tableau 2). Pour les vaches en lacta-tion maigres (note 1 et 2), l’élimina-tion des vaches liée à des mammites ou aux leucocytes est plus fréquen-tes. Toutefois, cette analyse ne met pas en lumière de fortes relations entre les causes de réformes et la décision de tarir ou non.Pour chaque vache, quand on inter-roge les éleveurs sur les raisons de l’absence de tarissement, avant abat-tage, ils évoquent le manque d’inté-rêt économique (40 % des cas) et l’état satisfaisant de l’animal (31 %). Les difficultés pouvant surgir lors du tarissement représentent 7 % des cas. L’absence de places en bâtiment ou l’impossibilité de faire un lot sont citées respectivement à 4 et 3 %. Le tri des vaches a été effectué selon les raisons formulées par les éleveurs et comparé aux vaches taries. Ainsi pour les vaches jugées en état par les éleveurs (90 animaux), les poids de carcasse et le prix de carcasse sont très voisins de ceux des vaches préa-lablement taries (329 kg à 2,41 € par kilo contre 333 kg à 2,49 €), soit un écart de 36 € seulement !

La cause de la livraison d’ani-maux maigres est complexe et se conjugue certainement au pluriel. Il faut noter qu’un élevage sur deux livre au moins une carcasse maigre. Cette proportion est très forte pour les élevages disposant de stocks fourragers insuffisants ou confrontés au dépassement du quota.De ce fait, ils ne se retrouvent pas dans des situations favora-bles à une bonne valorisation des vaches de réformes

Christian Veillaux – Chambres d’agriculture de [email protected]

Tableau 2 : Fréquence des principales causes de réformes selon le statut à l’abattage et l’état d’engraissement

Race Prim’Holstein En Lactation Taries

Effectif 61 115 185

Classes d’engraissement 1 et 2 3 3

Causes Troupeau

% des vaches concernées 57% 52% 45%

Dépassement du quota 71% 67% 58%

Introduction des génisses 9% 15% 21%

Sélection génétique 6% 3% 14%

Causes animales

Nombres de causes par animal 1,32 1,14 1,16

Reproduction 30% 48% 34%

Leucocytes 27% 22% 21%

Mammites 14% 4% 8%

Morphologie de la mamelle 6% 8% 7%

Niveau de production 7% 2% 7%

Pour affiner ce travail, un essai est en cours en vue de mesurer l’impact d’un tarissement suivi d’une finition sur des vaches déjà en état satisfaisant. Il permet-tra d’évaluer particulièrement les pertes de poids éventuelles liées au tarissement et les reprises de poids possibles pendant la phase de finition. Un deuxième volet visera à estimer le délai néces-saire depuis le tarissement pour éviter les écoulements mammai-res à l’abattage.

A Mauron

Les difficultés de reproduction sont la première cause de réforme

Les études et les essais réalisés sur les vaches de réforme laitières pour le pôle Herbivores ont bénéficié d'un soutien financier d'Interbovi Bretagne

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1� Avril 2007 - N° 13

e poids moyen des carcasses des vaches Prim’Holstein produites

en Bretagne est de 307 kg, ce qui est relativement proche de la moyenne nationale (autour de 310 kg).Par contre, il existe une varia-bilité importante de ces poids de carcasse puisque certaines vaches sont abattues à 200 kg de carcasse et d’autres à 400 kg. Environ ¼ des vaches ont un poids de carcasse inférieur à 280 kg, la moitié ont un poids compris entre 280 et 340 kg et le ¼ restant est abattu à plus de 340 kg de carcasse.Cette hétérogénéité s’explique surtout par l’état de finition des vaches lors de l’abattage. En effet, les 2/3 des vaches de moins de

280 kg de carcasse sont abattues maigres (carcasses classées 1 ou 2 à l’abattoir), contre seulement 14 % de celles qui ont entre 280 et 340 kg de carcasse et 2 % de celles abattues à plus de 340 kg. Par contre, si en-dessous de 340 kg de carcasse, les risques d’ob-tention de carcasse trop grasses

(classées 4 ou 5) est faible (moins de 2 %), au-delà de 340 kg, il devient plus conséquent : plus de 11 % des vaches abattues à plus de 340 kg de carcasse ont été classées 4 ou 5 à l’abattoir.Cet état de finition explique davantage ces écarts sur les poids de carcasse des vaches

VACHEs LAitièREs DE RéfoRME

Les abattoirs recherchent des vaches finies et tariesLes poids de carcasses des vaches de réforme laitières sont très variables, allant de moins de 250 kg à plus de 350 kg. L’état de finition de vaches abattues explique surtout cette hétérogénéité de poids. En Prim’Holstein, 1 vache sur 4 est abattue maigre, ce qui entraîne une perte de près de 60 kg de viande sur la carcasse. 55 % des vaches sont abattues en lactation, et présentent des risques de maîtrise d’hygiène aux abattoirs. Mais toutes les vaches en lactation ne sont pas maigres.

Les vaches Prim’Holstein

abattues en état fournissent des

carcasses de 320 kg en moyenne,

classées P+ alors que celles qui sont

maigres accusent 60 kg et 1/3 de classe

en moins

Répartition des effectifs de vaches de réforme Prim’Holstein selon leur poids de carcasse et l’état d’engraissement (% de la population totale)

Tranche de poids de carcasse

moins de 280 kg

280-340 kg

plus de 340 kg

Effectifs de vaches (%) 27,5 % 48,1 % 24,4 %

% en lactation 74,3 % 55,1 % 40,0 %

Etat de finition des carcassesMaigres (classées 1 ou 2)Grasses (classées 4 ou 4)

66,2 %0,1 %

14,0 %1,9 %

1,6 %11,4 %

Conformation des carcassesP-P=P+O

46,8 %44,4 %7,3 %1,4 %

5,7 %40,3 %30,6 %23,4 %

0,3 %11,9 %21,8 %66,0 %

valorisation des produits

0,0%

2,0%

4,0%

6,0%

8,0%

10,0%

12,0%

14,0%

16,0%

18,0%

<200 200-220

220-240

240-260

260-280

280-300

300-320

320-340

340-360

360-380

380-400

>400

poids de ca rca sse (kg )

effe

ctif

(%

de

la p

op

ula

tio

n t

ota

le)

"grasses " (4+5)

"optimal" (3)

"maigres" (1+2)

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1�Avril 2007 - N° 13

Prim’Holstein que le fait qu’elles soient taries ou pas. En effet, même si près des ¾ des vaches les plus légères correspondent à des vaches abattues en lactation, près de la moitié des vaches les plus lourdes (au-delà des 280 kg de carcasse) sont également abat-tues en lactation alors qu’elles sont pour l’essentiel finies.

Une perte de viande sur les carcasses non finiesEn race Prim’Holstein, environ 25 % des vaches abattues pré-sentent des carcasses maigres (classées 1 ou 2). Les carcasses de ces vaches pèsent en moyenne 260 kg et sont classées P- / P=. Si ces carcasses étaient finies, elles pourraient en moyenne atteindre les 320 kg sans trop de risque d’excès de gras*. Ainsi, ces 60 kg supplé-mentaires de viande ramenés à l’échelle de la population fran-çaise de vaches Prim’Holstein réformées (environ 730 000) représente 11 000 tonnes de viande. Ce qui équivaut à 16 000 tonnes équivalent carcasse, soit

50 000 vaches à 320 kg de carcas-ses. Pour la seule région Bretagne et pour la Prim’Holstein, le man-que à gagner pour la production est estimé à 15 000 vaches de réforme.

Des vaches en lactation qui posent problème aux abattoirsDes études de l’Institut de l’Ele-vage et du Pôle Herbivores ont montré que près de 55 % des vaches laitières sont abattues en

lactation. Cette propor-tion est la même tant au niveau régional que national et identique pour les 3 principales races laitières. Selon les abattoirs, ces vaches présentent un risque

en terme d’hygiène des carcasses. Des observations en abattoir ont montré que ces vaches abattues en lactation présentent des écou-lements significatifs de lait sur la chaîne d’abattage au moment de l’enlèvement des mamelles. A ce stade, même si un certain nombre d’abattoirs ont mis en place des actions préventives, le risque de contamination bacté-

riologique des carcasses est lié à l’entraînement des germes pré-sents sur le cuir de l’animal ou par ceux potentiellement présents dans le lait. Mais le tarissement ne per-met pas d’éliminer tous les risques. 40 % des vaches taries présentaient des écoulements mammaires de liquide clair avec tout de même pour la plupart d’entre elles des volumes faibles. Par ailleurs, des mammites cliniques ont été obser-vées sur 7 % des vaches laitières, qu’elles soient taries ou pas.

Les vaches abattues en lactation ne sont pas toutes maigresEn race Prim’Holstein, 62 % des vaches abattues en lactation pré-sentent un état d’engraissement optimal (note de 3 à l’abattoir) et fournissent des carcasses aux caractéristiques proches de celles des vaches taries. Seul un tiers des vaches abattues en lactation sont maigres (carcasses classées 1 ou 2 à l’abattoir). Ces animaux non finis présentent des poids de carcasse et des conformations nettement infé-rieurs : de 50 à 60 kg et un bon tiers de classe de conformation en moins

Didier Bastien – Institut de l’[email protected]

Prim’Holstein : des carcasses hétérogènes

55 % des vaches laitières sont abattues en lactation entraînant des écoulements de lait sur la chaîne d’abattage

Caractéristiques des carcasses des vaches de réforme Prim'Holstein en fonction de l’état d’engraissement (7 500 vaches)

Observation en abattoirs en 2004

VL réformées En lactation Taries

Etat d'engraissement 1 et 2 3 3

% de vaches 35,7 61,8 83,5

Poids carcasse (kg) 261 316 327

Conformation P-/P= P+ P+

* Voir article Cap Elevage n° 3 Avril 2006 sur les essais finition de laitières réformées menés à la station de Mauron

Proportion de vaches laitières abattues en lactation et conséquences en terme d’écoulements mammaires sur la chaîne d’abattage

Vaches laitières abattues

54,9 % en lactation

100 % perdent du lait enquantité significative

40,4 % taries

40 % d'écoulement

faible de liquide clair

60 %aucun

écoulement

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

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20 Avril 2007 - N° 13

n France, plus d’un mil-lion de vaches laitières sont abattues chaque

année, représentant 21 % du tonnage de viande produite. La production de viande bovine est d’environ 1,350 million de ton-nes. 40 % de ce tonnage produit au niveau national est issu d’ani-maux de races laitières (vaches de réforme mais aussi jeunes bovins, bœufs et génisses). En Bretagne, cette part des animaux laitiers dans la production de viande est encore plus importante. Près de 75 % du tonnage de viande bovi-ne produite en Bretagne est issu d’animaux de race laitière et les vaches de réforme laitière repré-sentent à elles seules 45 %. Plus de 80 % de ces réformes laitières

en Bretagne sont des vaches de race Prim’Holstein.

Une viande importante pour la transformation et le marché françaisLa viande de vaches laitières est non seulement importante pour la filière viande parce qu’elle représente des tonnages produits impor-tants, mais aussi parce que c’est un produit très travaillé et consommé en France. C’est une des vian-des de bœuf les plus travaillées par les entreprises industriel-

les. L’essentiel des carcasses de vaches laitières est découpé, transformé, conditionné dans les entreprises de découpe et de transformation avant de parvenir en grande surface ou en restau-ration sous forme de produits de plus en plus élaborés en muscles PAD, en piécé, en haché, en plats cuisinés… Cette viande est donc

importante pour de nombreuses entre-prises, notamment en Bretagne (abat-toirs, ateliers de découpe, ateliers de fabrication de haché, de plats cuisinés…) dont c’est la princi-

pale matière première.Si la production de vaches de réforme laitière en France fournit près de 290 000 tonnes de viande équivalent carcasses, c’est plus du double qui est consommé sur le territoire national. La vian-de des seules femelles laitières représente près de la moitié de la consommation française. Ainsi, c’est le recours à l’importation (près de 300 000 tonnes en 2005) qui permet de combler le déficit du marché français dans ce type de viande.Cette viande est vendue pour partie dans la grande distribu-tion en rayon libre-service. Une autre partie importante de ces volumes de viande est écoulée en restauration. Dans ce secteur, l’essentiel de la viande bovine consommée est de la viande de vache laitière dont la moitié sous forme de haché. La restauration commerciale représente les 2/3 des tonnages de ce secteur, le

Vache laitière : la moitié de la viande produite

en Bretagne

LA ViAnDE DE VACHE DE RéfoRME LAitiERE

Essentielle pour la filière bretonne et pour le marché françaisPrès de la moitié de la consommation de la viande bovine française provient des femelles de races laitières. La production française ne couvre que 50 % de ce marché. Le recours à l’importation permet de combler ce déficit. Face à l’augmentation de la part des ventes de viande en GMS et en restauration, secteurs qui recherchent ce type de viande, le nombre de vaches de réforme diminue.

Production de viande bovine en 2005 Répartition du tonnage selon les types d’animaux - En France (en Bretagne)

Bovins allaitants 60 % (25 %) Bovins laitiers 40 % (75 %)

Source : Institut de l’Elevage

valorisation des produits

Vaches allaitantes2 6 % (7 %)

Génisses allaitantes8 % (5 %)

Bœufs allaitants2 % (0 %)

Jeunes bovins allaitants24 % (14 %)

Jeunes bovins laitiers9 % (12 %)

Bœufs laitiers5 % (6 %)

Génisses laitières5 % (10 %)

Vaches laitières21 % (46 %)

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21Avril 2007 - N° 13

tiers restant étant représenté par la restauration collective (écoles, hôpitaux…).

Une production en baisse face à un besoin croissantDepuis la mise en place des quo-tas, le cheptel laitier a baissé de près de 50 %, entraînant une éro-sion des abattages des vaches de réforme laitières (près de 1 mil-lion de vaches de réforme laitiè-res en moins en France depuis 1980). Parallèlement à cette évolution, le paysage de la distribution a forte-ment évolué avec la prédominan-ce de plus en plus marquée des

GMS au dépend de la boucherie artisanale qui ne représente plus aujourd’hui que 1/5e des points de vente (en volume) contre près de la moitié en 1980.Cette modification profonde des circuits de distribution a des conséquences importantes sur les besoins en viande de la filière. En effet, les boucheries artisana-les écoulent essentiellement des femelles de race à viande, plus lourdes et mieux conformées. A l’inverse, la grande distribution demande de plus en plus à ses fournisseurs des produits déjà mis en barquettes et à moindre coût pour le fond de rayon ou les promotions. Ce sont les carcas-ses de vaches laitières qui sont

surtout utilisées pour ce secteur. Sans oublier la restauration col-lective qui recherche avant tout une viande au coût le plus faible.Ainsi, en France au début des années 80, les vaches de réfor-me laitières représentaient qua-siment les tonnages de viande bovine vendus dans les GMS. En 2005, les tonnages produits ne représentent plus que 40 %. Toutefois, la viande issue de l’ensemble du troupeau laitier (génisses, bœufs, jeunes bovins et vaches de réforme) totalise 70 % des ventes en GMS. Ceci explique, que d’une part, une proportion non négligeable de viande issue de vaches allaitan-tes ainsi que de jeunes bovins est écoulée en grande surface et que d’autre part la restauration hors foyer a recours en partie à des viandes d’importation pour satisfaire ses besoins

Didier Bastien – Institut de l’[email protected]

Répartition de la viande bovine consommée en France en 2002 selon les types d’animaux (% du tonnage)

Source : GEB, Institut de l’Elevage

Les pistes pour demain : finir les vaches maigres et travailler sur les produits de substitution Face à ce manque croissant de viande de vaches laitières, plusieurs pistes peuvent être envisagées. Tout d’abord met-tre des kg supplémentaires de viande sur un certain nombre de vaches laitières abattues maigres. D’autre part, des pro-duits tels que les jeunes bovins laitiers ou les bœufs laitiers pourraient convenir et pallier en partie la baisse du nombre des vaches laitières.

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

Depuis la mise en place des quotas, près de la moitié du cheptel laitier a disparu, alors que la demande du marché français dans ce type de viande n’a cessé d’augmenter

Schéma 1 : Part de la viande de vaches de réforme laitières dans les circuits de consommation en France en 2005 (% du tonnage)

Source : Institut de l’Elevage, estimations d’après GEB et OFFICE

part des vacheslaitières dans le

circuit Commentaires

environ 50%

environ 5%

environ 95%

en fond de rayon

en rayon promotion

dans les platscuisinés

moitié en hachémoitié en piécé

2/3 en restaurant commercial1/3 en restauration collective

( scolaire, santé, travail,…)

Consommation1,3 million de tonnes

GMS58 %

Boucheriesartisanales

16 %

Restaurationhors

domicile26 %

Femelles allaitantes32%

Femelles laitières45%

Jeunes bovins allaitants10%

Bœufs allaitants4%

Bœufs laitiers5%

Jeunes bovins laitiers4

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22 Avril 2007 - N° 13

e jeune bovin laitier se positionne de plus en plus sur le créneau des

viandes issues des réformes lai-tières du fait de leur raréfaction. Néanmoins, les poids de carcasse excessifs d’une partie des carcas-ses de jeunes bovins peuvent être une entrave pour ces nouveaux débouchés. Un état des lieux a été réalisé par le pôle Herbivores des Chambres d’agricultures de Bretagne à partir des données d’abattage fournies par Interbovi sur trois années : 2003 à 2005. L’échantillon représentait près de 70 % des jeunes bovins de race Prim’Holstein produits en Bretagne soit 50 339 têtes.

Des jeunes bovins âgés : 21,6 mois à la venteLes animaux sont abattus en moyenne à 21,6 mois. L’âge moyen à l'abattage évolue peu sur les trois années étudiées. Les jeunes bovins sont essentielle-ment commercialisés entre 18 et 23 mois, 65,8 % le sont à plus de 21 mois (graphique 1). On note un effectif nettement plus important (près de 30 % des animaux) dans la tranche «23 mois». Ceci s’explique prin-cipalement par la limite d’âge des 24 mois au-delà de laquelle les jeunes bovins passent dans la catégorie «taureaux». Un très faible pourcentage (0,6 %) d’ani-maux est abattu avant 15 mois, il correspond essentiellement aux animaux accidentés.

Le poids de carcasse progres-se peu au-delà de 19-20 mois d’âge. Par contre pour une même classe d’âge, la variation est très importante : l’écart type varie de 37 à 60 kg suivant la classe d’âge. Ceci s’explique probablement par des différences de conduite alimentaire.

Des carcasses très lourdes : 38 % des jeunes bovins à 407,5 kgSur cet échantillon, le poids moyen de carcasse est de 365,8 kg. Il est stable sur 2003 et 2004 (363 kg) et il progresse de 7 kg pour atteindre 370 kg en 2005.En moyenne sur les trois années, plus d’une carcasse sur trois a un poids supérieur à 380 kg. Cette

proportion augmente, elle passe de 35 % en 2003 et 2004 à 42% en 2005. Toutefois, 40 % des car-casses sont trop grasses et clas-sées 4 en état d’engraissement.

Une carcasse sur cinq a un poids inférieur à 340 kg et une sur deux a un poids compris entre 340 et 380 kg.Le classement moyen des carcasses est iden-

tique sur ces trois années, aussi bien pour la conformation (O-) que pour l’état d’engraissement (3). Toutefois, dans cet échan-tillon, 22 % des carcasses sont jugées trop grasses (classées en 4). Ces carcasses proviennent des animaux les plus lourds. Nous constatons une évolution du nombre de carcasses trop grasses parallèlement à l’augmentation des poids. Au-delà de 400 kg, c’est pratiquement une carcasse sur deux qui se trouve classée 4.

JEunE BoVin PRiM’HoLstEin

La maîtrise technique s’imposeLes jeunes bovins de race Prim’Holstein représentent 30 % des jeunes bovins produits en Bretagne. Une analyse des données d’abattage met en évidence d’importantes marges de progrès. Ces gains de productivité sont indispensables au maintien de la rentabilité suite au découplage des aides. Aujourd’hui, en jeunes bovins, la marge hors aides représente 75 % de la marge de l’activité. Elle n’atteignait que 35 % avant la réforme de la PAC.

Graphique 1 : Evolution du poids de carcasse et de l’effectif suivant l’âge des jeunes bovins

Gagner en productivité

Economie

19.5%

0.2%

29.1%

17.0%13.4%10.0%

6.2%2.8%

1.2%0.3%0.1%0.0%0.0%

357367375373366356

344333

319300

276277

207

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24150

200

250

300

350

%d'a nima ux

P oids de carcasse (kg )

â ge en mois

kg c

arca

sse

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23Avril 2007 - N° 13

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

4,3 mois d’engraissement en moins et 9 kg de carcasse en plus pour les meilleursLes jeunes bovins de cet échan-tillon ont obtenu des croissances modestes et inférieures au poten-

tiel de la race, soit en moyenne 1 017g par jour de vie (naissance – vente).Dans une gamme de poids de carcasse habituellement recom-mandée (tableau), le tri réalisé sur la croissance fait apparaître d’importants écarts de perfor-mances. Entre le quart supérieur

et le quart inférieur, on note un écart de croissance de 235 g par jour. Au final cet écart de croissance se traduit par un écart d’âge à la vente de 4,3 mois et de 9 kg de carcasse

Alain Guillaume – Chambres d’agriculture de [email protected]

Graphique 2 : Répartition des animaux par tranche de poids de car-casse

Dans le contexte de prix et de primes de 2006, la marge des jeunes bovins Prim’Holstein varie de 750 à 1 000 €/ha de surface utilisée suivant la période de naissance des veaux et de commercialisation des jeunes bovins. Dans cette marge, les frais financiers liés au capital immobilisé (prix du veau, dépenses alimentaires et frais d’élevage) sont déduits ainsi que les charges de structures spécifiques à la production (eau, électricité, mécanisation...).

(a) prix moyen du veau en 2006, 155 € de août à novembre, 195 € de décembre à février et 245 € de mars à juillet(b) prix du kg de carcasse en 2006

+/- 15 € du prix du veau

= +/- 70 € de marge /ha SU

+/- 0.5 € / kg de carcasse

= +/- 55 € de marge /ha SU

+/- 1 T. de M.S. de maïs / ha

= +/- 80 € de marge/ ha SU

0%2%4%6%8%

10%12%14%16%18%20%

261-280

281-300

301-320

321-340

341-360

361-380

381-400

401-420

421-440

441-460

2003 2004 2005

class es de poids de carcas se

38% des J b407,5 kg de c arc ass eà 22 mois

27% des J b299 kg de carc ass eà 21,2 mois

25 % GMQ

inférieurmoyenne

25 % GMQ

supérieur

Prim'Holsteinde 341 et 380 kgde carcasse

Nombre animaux 1359 5437 1359

Poids carcasse (kg) 354 361 363

Âge à la vente (mois) 23,3 21,4 19,0

GMQ nais.- vente (g/j) 895 1000 1130

Poids de carcasse (kg) 350

Bilan alimentaire

Maïs ensilage (kg de M.S.) Blé (kg brut) Tx de soja 48 (kg brut) A.M.V. (kg brut)

2 75046549575

Surface utilisée (SU en ares/ J.b.) 32

dont : - maïs (rdt : 11.5 t MSu/ ha) - blé (rdt : 70 qtx/ha)

257

Nb de jeune bovin produit / ha SU 3,16

Prix du veau (€) (a) 155 à 245

Prix / kg de carcasse (€) (b) 2,55 à 2,75

Marge directe par hectare de SU (€) 750 à 1 000

Ecarts de performances entre les 25% moins bonnes et les 25% meilleures croissances

Actuellement un essai est en cours sur des jeunes bovins Prim’Holstein afin de mesurer l’incidence de l’alourdissement des carcasses sur les perfor-mances techniques (indice de consommation, croissances, caractéristiques des carcas-ses…) et économiques (coût de production, rentabilité…). Les 2 lots sont alimentés avec une ration à base d’ensilage de maïs complémentée avec 1 kg de tourteau de soja et des minéraux. Deux poids de carcasse seront comparés : 350 et 400 kg.

Essai en cours à Mauron

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2� Avril 2007 - N° 13

es essais réalisés à Mauron ont porté sur des veaux nés en autom-

ne et abattus à l’âge de 24 mois. L’objectif était d’élaborer des iti-néraires de production économes fournissant des carcasses confor-mes à la demande du marché.

Une viande comparable à celle de la vache de réforme laitièreAbattus à 24 mois, le bœuf Prim’Holstein produit des car-casses dont les caractéristiques (poids, conformation, état, cou-leur des gras et de la viande) sont proches de celles des vaches de réforme de même race. La teneur en lipides et la composition en aci-des gras et notamment en acides gras polyinsaturés (Oméga 3…) de la viande sont également pro-ches de celles des vaches de réfor-me finies à l’herbe. Le bœuf peut pallier au déficit de viande issue des réformes laitiè-res. Toutefois, compte-tenu de ses caractéristiques, son prix ne

peut être très différent de celui de vaches de réforme. La rentabilité de cette production oblige à une bonne maîtrise des coûts de pro-duction et carcasses produites.

Moins de 300 euros de coût alimentaire par bœuf …Selon la zone pédoclimatique, le coût alimentaire par boeuf varie de 260 à 300 euros, y compris la poudre de lait (80 euros). La maî-trise du coût alimentaire néces-site de bien valoriser le pâturage. Le gain de poids avec l’herbe pâturée reste celui qui coûte le moins cher. Le nombre de bœufs produit par hectare est un élé-ment déterminant de la marge.Dans les essais à Mauron, les prairies étaient constituées d’as-sociations RGA-trèfle blanc et dactyle-trèfle blanc et exploitées en pâturage tournant sur 6 à 7 parcelles. Les excédents récoltés au printemps ont été redistribués en été. Une hauteur d’herbe à l’entrée des parcelles de 10-12 cm à l’herbomètre et une hauteur à la sortie de 5-6 cm au prin-temps permettent de disposer d’une herbe de qualité et de bien valoriser la prairie. La surface pâturée par animal a été de 6 à 10 ares pour les bœufs de pre-mière année et de 17 ares pour les bœufs de deuxième année. En été la surface a atteint 18 ares et 25 ares respectivement pour les bœufs de première année et ceux de deuxième année, avec une distribution plus ou moins importante d’ensilage d’herbe selon la pousse de l’herbe (bilan alimentaire ci-contre).

… Une conduite rigoureuseAtteindre 660 kg de poids vif à 24 mois nécessite des croissances relativement soutenues sur toute la durée d’élevage. De la nais-sance à 15-16 mois, les objectifs de croissance et l’alimentation correspondent à ceux des génis-ses laitières de renouvellement. Le sevrage a lieu à 10 semaines au poids de 100 kg. Après le sevrage, l’alimentation à base de maïs ensilage complémenté per-met d’atteindre le poids de 220 kg à 6 mois lors de la première mise à l’herbe début avril.Dans les essais, en première année de pâturage, la croissance journalière a été en moyenne de 910 g. A la mise à l’herbe, les bœufs ont reçu 1,5 kg de céréale par jour et du foin jusqu’à la mi-mai. En été, de l’ensilage d’herbe et du foin complémentés par 0,9 kg d’aliment concentré ont été distribués.Pendant la phase hivernale sui-vante, les bœufs doivent être rationnés pour ne pas dépasser 800-850 g de croissance par jour, ceci afin de mieux valoriser le pâturage suivant et de réduire le coût alimentaire.A Mauron, avec 745 g par jour de croissance pendant l’hiver, les croissances à l’herbe au printemps ont été de 1 380 g sans complé-mentation. De l’ensilage d’herbe a été distribué dès le début août. Sur la période estivale, les bœufs ont réalisé des croissances de 900 g par jour. En zone humide, plus favorable à la pousse de l’herbe, les besoins en fourrage complémentaire en été auraient été certainement moindres.

LE Bœuf PRiM’HoLstEin

Des atouts...Dans un contexte de production déficitaire de viande bovine, le bœuf Prim’Holstein apparaît comme une alternative intéressante. Avec une viande comparable à celles des vaches de réforme laitières, il correspond à la demande du marché intérieur. Des essais réalisés à la station expérimentale de Mauron montrent que le bœuf de 335 kg de carcasse, produit à 24 mois, peut être une production rentable.

Au printemps, 1380 g de croissance sans concentré, c’est possible avec du pâturage bien valorisé

valorisation des produits

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2�Avril 2007 - N° 13

elevage

laitier

et viande bovine

DOSSIER

En finition, l’état d’engraisse-ment est à surveiller de près pour éviter de produire des carcasses trop grasses.

De 650 à plus de 800 € de marge par hectare de SFP Pour des veaux nés à l’automne (période où le prix du veau est au plus bas) et avec une vente des bœufs à 24 mois, en septem-bre, avant la baisse habituelle des cours, le produit brut (vente - achat) dégagé par bœuf est élevé : 732 € par animal, soit 1€ par jour. La marge brute, après déduction des frais financiers liés

au capital immobilisé (prix du veau, charges engagées) atteint 655 €/ha de SFP en zone sèche et 835 € en zone plus favorable à la production d’herbe en système naisseur-engraisseur. Dans les élevages laitiers, la com-plémentarité des deux ateliers (lait et boeuf) peut engendrer une réduction non négligeable des coûts et améliorer d’autant la marge. La valorisation du lait non commercialisable, le nettoyage des prairies en automne et en hiver, la consommation des refus des vaches laitières, l’utilisation de couverts végétaux sont des solutions à explorer pour réduire le coût de production. Par exem-ple, le coût de la poudre de lait

a une incidence d’environ 150 € par ha. La conduite des boeufs avec les génisses ou avec les vaches taries ne pose pas de pro-blème. Parfois, elle peut même être un atout pour une meilleure gestion du pâturage du fait de taille de lot plus important. Le déficit de production de viande bovine laisse espérer un maintien des cours et offre des perspecti-ves pour la production de bœufs rajeunis. Le niveau de rentabilité sera fonction aussi du prix du veau qui reste très dépendant de la filière veaux de boucherie. La production de bœuf ne sera inté-ressante pour l’éleveur comme pour l’ensemble de la filière que si elle est organisée

Daniel Le Pichon – Alain Guillaume – Chambres d’agriculture de [email protected][email protected]

Résultats suivant la zone climatique

(a) prix moyen du veau du 15 août à fin novembre moyenne 2004 à 2006une variation de +/- 15 € du prix du veau = +/- 40 € de marge/ha SFP(b) prix moyen du kg de carcasse d’août à octobre 2006 une variation de +/- 0,5 €/kg de carcasse = +/- 70 € de marge/ha SFP

Zone séchante Zone humide

Croissance de l'herbe en été défavorable favorable

Surface utilisée (ares/boeuf) dont : - prairie (rdt : 7 et 8,5 t MSU/ha - maïs (rdt : 11,5 t MSU/ ha)Total concentrés (kg/bœuf)

54468

575

48462

580

Nb de bœuf produit / ha SFP 1,84 2,09

Prix du veau (€) (a) 155 155

Prix/kg de carcasse (€) (b) 2,65 2,65

Marge directe par hectare de SFP (€) 655 835

L’essai conduit à Mauron entre 2003 et 2005 a permis de tester l’effet d’une condui-te économe en valorisant le pâturage hivernal et du stock d’herbe sur pied pour com-bler le trou d’été. Dans cet essai, la conduite économe a permis d’économiser 180 kg de concentrés, de valoriser un peu plus de surface en herbe et un peu moins de maïs. Le coût de production a été inférieur de 19 % par rapport au témoin, soit 72 € par bœuf. Malgré un poids de carcas-se inférieur d’une dizaine de kilos, la marge a été améliorée de 85 € par hectare*.

DatesAges (mois)

0

100

200

300

400

500

600

700

Po

ids

(kg

)

101 kg

392 kg

617 kg

505 kg

684 kg

(482 kg)

1045 g/j

895 g/j

1045 g/j

800 g/j

1380 g/j

223 kg

310 kg

(226 kg)

745 g/j

6 18,52517

700 g/j50 kg 10

pâturage(ares / tête)

B ilan par anim al (ares)

Surface utilisée

dont : prairie

m aïs

54

46

8

hivermaïsensilage

30/09 13/12 08/04 22/07 31/10 25/03 17/07 30/09

0 2,5 6,0 9,5 13,0 18,0 21,5 24,0

(2) total par bœuf

- 5630,6 913

43816,5 0,4 1,4 342

6,5 23020 1,48 3151,4 30

42,2 (1) par jour (2) par période

1,40,08

(1)

1,69

0,4

0,68

Maïs ensilé (kg ms)

(1)

5,23,3

0,9

(1)

6,6

0,17

0,1

(1)

1,7

2,3

0,70,03

d'allaitement

T soja 48 (kg brut)

Foin (kg brut)

Céréales (kg brut)CMV (kg brut)

Paille (kg brut)

ALIMENTATION

Aliment (kg brut)

herbe ensilée (kg ms)

20/05 19/04

20/05

dès le 01/08

* Voir numéros 5 et 11 Cap Elevage sur les essais boeufs Prim'Holstein

Bœuf Prim'holstein 24 mois 335 kg de carcasse (zone séchante)

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urface admissible, surface éligible, surface en prai-ries permanentes, y a de

quoi s’y perdre ; revenons à l’es-sentiel.La surface éligible concerne les aides couplées : ce sont les surfa-ces que vous cochez «A» ou «G» dans le document surface «S2» : céréales dont le Maïs, oléagineux, protéagineux, gel (obligatoire ou volontaire). Pour demander cette aide directe (environ 88 € par ha), il faut que la surface concernée soit « éligible ». Seules sont iné-ligibles les surfaces déclarées en 2003 comme prairies permanen-tes. Ces surfaces sont connues à la DDAF. Nouveauté en 2007 : elles figureront, à titre indicatif, dans une couleur particulière sur les photos et sur les ordinateurs des techniciens. La surface iné-ligible, par nature, ne varie pas d’une année à l’autre.

La surface admissible peut varier chaque annéeCette surface concerne les aides découplées, c’est à dire les DPU. Pour activer tous vos DPU (jachè-res ou normaux), il faut, cha-que année, avoir une surface dite «admissible» au moins égale aux DPU détenus ; c’est le cas pour 90 % des déclarants. Attention quand même aux surprises. La surface admissible correspond en pratique à toute la SAU déclarée, sauf la surface en légumes, ver-gers, et bien sûr chemins, bois (si ces surfaces non agricoles figu-rent dans votre déclaration). Une perte de SAU, ou un accroisse-ment de la sole en légume peut ainsi entraîner le non paiement de DPU. Plus douloureusement, une sur-face, exclue lors d’un contrôle terrain, entraîne de facto une

diminution de la surface admis-sible. C’est parfois le cas des prairies permanentes laissées à l'abandon ; une surface exces-sive est largement visible sur les photos, pour l’agriculteur comme pour l’Administration. C’est une cause importante de pénalités lors des contrôles terrain.D’autres facteurs augmentent la surface admissible : reprise de surfaces, même celles jamais déclarées à la Pac, surfaces défri-chées (avec autorisation).

Les prairies de plus de 5 ans ne posent aucun problèmeToutes les surfaces déclarées en « prairie permanente » en 2003 (PP), admissibles aux DPU, doi-vent le rester. C’est une mesure de la conditionnalité des aides .Quant aux prairies temporaires de plus de 5 ans (PT5), elles sont,

DéCLARAtion suRfACE

La rigueur est encore nécessaireDepuis 1992, la déclaration surface est un temps fort dans l’année ; ce n’est pas étonnant : plus de 75 % du revenu des producteurs spécialisés en lait provient des aides couplées et découplées … Attention à la routine : la réforme de la PAC en 2003 est passée par là, et le contexte a changé.

Ces outils bénéficient tous deux d’une précision identique, mais ils sont de nature différente. La cartographie se fait devant un écran. Le dessin peut être ajusté au mètre près selon la topographie des lieux. Son inconvénient : les ronciers récents, les talus mal entretenus se voient mal. La photo, prise tous les 5 ans, peut être un peu décalée par rapport à la réalité du terrain. Avantage énorme : pour l’éleveur qui connaît l’état des bords de ses parcelles, l’outil est peu onéreux, rapide à mettre en œuvre, et précis.Le GPS est l’outil de contrôle de l’Administration. Le tracé obtenu est fonction de l’état de la culture le jour du contrôle (accident de culture, envahissement de ronces, chemins sont systématiquement exclus). Comme l’appareil ne peut passer dans les haies, fossés, talus, ceux ci sont réintroduits selon les règles des arrêtés préfectoraux. Un éleveur qui s’appuie « à la lettre » sur des mesures GPS pour déterminer ses surfaces perd ainsi systématiquement de la surface admissible. A noter que le GPS reste très fiable en passant sous les arbres ; il faut que les branches laissent passer un outil de récolte. Le GPS peut s’avérer très utile pour apprécier certaines parcelles difficiles à « cartographier » : remembrement, contours complexes, pertes de repères photographi-ques.

Cartographie ou GPS pour fiabiliser vos surfaces ?

Avec la cartographie, on peut «zoomer» pour vérifier les «zones litigieuses», ou placer le couvert environnemental

2�

travail

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elles aussi, admissibles aux DPU, et éligibles aux aides directes si elles retournent en Scop ou en gel, même des années plus tard. Il faut continuer à les déclarer comme telles.

Vérifiez bien les superficies déclarées en prairiesDe 1992 à 2004, personne ne portait d’intérêt à ces surfaces car elles n’étaient pas primées. La référence au Cadastre conten-tait tout le monde, du fait de la difficulté à appréhender leur superficie. La nouvelle référence est aujourd’hui le RPG. Avec les DPU, elles sont, de fait, aidées à une hauteur moyenne de 305 € (valeur moyenne des DPU avec ADL en Bretagne), puisqu'elles représentent une part importante des surfaces admissi-bles. Le recours à la carto-graphie est précieux : le dessin donne une surface précise. Les fonctions de zoom de notre logiciel permettent de mieux visualiser les zones liti-gieuses (broussailles, zones incul-tes, etc).

La réintégration de certains éléments de bordure de culture sont possibles Haies, talus, fossés, murets sont des éléments dits « de bordure » qui, lors d’un contrôle, peuvent être réintégrés sous deux condi-tions : ils doivent appartenir à la parcelle et doivent être confor-mes aux arrêtés départementaux (attention aux changements ; c’est le cas par exemple en 2007, en Côtes d’Armor, de la largeur réintégrable des fossés qui passe de 2,5 m à 3 m).La largeur est calculée à partir de la zone travaillée de part et d’autre de la haie, talus, ou fossé. L’ entretien régulier des zones de bordures est, on le comprend, important.1 289 km de haies ont ainsi été réintégrés en Bretagne en 2006

lors de contrôles de l’AUP, repré-sentant un total de 275 ha.Un conseil pour « dormir tran-quille » et être serein par rapport aux contrôles : ne pas chercher

sys témat iquement à se mettre en limite de la réglementation, pour grappiller ici ou là quelques ares. Inversement, prendre une sécurité excessive peut, par perte de sur-

face admissible, rendre inactif des DPU.L’outil cartographique permet, en corrigeant les contours, de mesu-rer l’incidence, en temps réel, sur la surface.

La cartographie : une aide à la déclaration PAC ?La cartographie permet de sécu-riser et de fiabiliser les surfaces ; c’est un travail, selon les dépar-tements, qui est plus ou moins

avancé, mais « quand c’est fait, ce n’est plus à faire ! »Nouveauté en 2007, votre tech-nicien disposera des îlots voisins, de façon anonyme : une bonne façon de repérer les doublons ; c’est beaucoup de temps écono-misé par la suite.Une fois la surface des parcel-les définies, la déclaration PAC devient désormais une formalité : les cultures sont saisies dans cha-que parcelle et la déclaration est générée automatiquement chez vous. Il ne reste plus qu’à faire les vérifications d’usage.

Le couvert environnemental 3 % n’est pas déclaratifCette obligation concerne le volet conditionnalité des aides. Le cou-vert doit être mis en priorité le long des cours d’eau. Il est décla-ré soit en Gel (gel environnemen-tal si les bandes enherbées font plus de 5 m mais moins de 10 m), soit en prairies. « Les petits pro-ducteurs » sont exonérés de cette obligation, sauf certains bassins versants en contentieux qui ont des mesures encore plus restric-tives.Ces surfaces ne figurent sur aucune déclaration mais atten-tion, le déclarant doit les avoir nécessairement identifiées car leur entretien en prairie est res-treint : pas de fertilisation (sauf le pâturage), pas de phytos (tolérés en localisé au-delà des 5 m des cours d’eau)

Olivier Schricke – Bretagne Contrôle Laitier [email protected]

Attention aux changements

Prenons l’exemple d’une parcelle déclarée à 4,50 ha. Le contrôle GPS donne 4,27 ha pour un périmètre de 1500 m linéaires. Des fossés sur 100 m linéaires, dont la largeur est estimée en moyenne à 2 m sont réintégrés, soit 2 ares à comptabiliser en plus. La surface dite « constatée » est alors de 4,29 ha. Une incertitude est calculée pour tenir compte de la fiabilité des appa-reils. Elle représente le périmètre X1,25m, soit 19 ares. Si on ajoute l’incertitude à la surface constatée, cela conduit à 4,48 ha. Ce résultat est alors comparé à la déclaration de 4,50 ha. Il est infé-rieur : la surface constatée sera alors de 4,29 ha. En aucun cas l’incer-titude constitue une franchise.Si, avec l’incertitude, la mesure avait dépassé les 4,50 ha déclarés, la surface retenue serait restée à 4,50 ha...

Litige de surface en cas de contrôle : ne pas confondre «franchise» et «incertitude»

2�

La surface d’une parcelle se mesure en limite de la culture….

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la vie des stations

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ituée dans le Morbihan, en limite des dépar-tements des Côtes d’Armor et d’Ille et Vilaine, la station est installée dans une zone

séchante. Avec 720 mm en moyenne de pluviomé-trie annuelle, la sécheresse estivale est marquée (188 mm de juin à septembre).La station dispose de 58 ha de SAU, dont 19 ha en maïs et 40 ha en herbe pour l’année 2007. Le parc bâtiments d’élevage est composé, pour les bovins, de 3 stabulations pour une capacité totale de 220 places et d’une nurserie de 48 places. Par ailleurs, une bergerie accueille l’hiver les 150 bre-bis de race INRA 401. La troupe ovine est aujourd’hui un outil de démonstration et le support de formation pour les éleveurs. Animée par Daniel Le Pichon, responsable de la station, une équipe de quatre techni-ciens et une secrétaire à mi-temps assure la réalisation des essais. Les mesures, l’en-registrement et le traitement des données expérimentales représentent la majeure partie du temps de travail.Les ateliers viande bovine regroupent différentes races (laitières, allaitantes, des races mixtes et aussi des croisements entre races) et aussi différents types d’animaux : du jeune bovin, du bœuf, de la génisse et des vaches de réforme. Aussi, les travaux conduits à la station de Mauron sont menés sur cette diversité de races et de types d'animaux.

Les essais en coursLes axes de recherche actuels portent sur la simpli-fication des itinéraires techniques, la maîtrise des coûts et la qualité des produits.- Veau d’élevage : simplifier le plan d’allaitement

avec la distribution d’une quantité de lait constan-te sur toute la période d’allaitement.

- Jeune bovin : réduire la fréquence de distribution d’une ration sèche fabriquée à la ferme : quoti-dienne, 2 fois par semaine ou en libre service dans

un nourrisseur.- Bœuf Prim’Holstein : élaborer des itiné-

raires techniques économes valorisant le pâturage. Trois âges à l’abattage sont comparés : 19 mois, 23 mois et 26 mois.

- Jeune bovin Prim’Holstein : mesurer l’incidence technico-économique d’un alourdissement des carcasses au-delà des recommandations habituelles.

- Vache Prim’Holstein : sur des vaches en état et en fin de lactation, mesurer l’impact d’un tarissement suivi d’une finition courte sur les carcasses.

- Luzerne enrubannée : pour la finition des génisses de race à viande, mesurer l’intérêt technico-écono-mique de la luzerne enrubannée en complément d’un régime maïs ensilage et l’impact sur la qualité des viandes produites.

- Finition au pâturage : élaborer des itinéraires techniques pour finir des génisses de race Blonde d’Aquitaine avec du pâturage en fin de prin-temps.

- Fourrages : acquérir des références sur les espèces, les variétés d’herbe, les types de prairie et leur entretien (rendement, pérennité, comportement au pâturage ou en fauche)

De plus, 31 ha de landes sont pâturés par des brebis, des vaches de race Salers et des juments de Trait Breton dans l’objectif de limiter les risques d’incen-die sur le massif de Brocéliande

Daniel Le Pichon – Chambres d’agriculture de [email protected]

A MAuRon

La station bretonne de recherche appliquée en viande bovineA Mauron, se trouve la station de recherche appliquée en production de viande bovine des Chambres d’agriculture de Bretagne. Créée en 1968 sur une propriété du Conseil Général du Morbihan, elle contribue à l’élaboration de techniques de production en viande bovine. Les essais, décidés par le comité professionnel du Pôle Herbivores, sont réalisés en collaboration avec l’Institut de l’Elevage.

Des essais sur races à viande et laitière, à l’auge ou au

pâturage

L'équipe de Mauron (de gauche à droite) : Yvon Pilorget, Alain Commeureuc, Philippe Pocard, Monique Pérot, Daniel Théraud, Daniel Le Pichon