vernimmen lettre numero 133

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  • 7/23/2019 Vernimmen Lettre Numero 133

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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 133 aot 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    Au sommaire duprochain numro :

    Actualit : Lanalyse

    inancire des groupes

    ots amricains

    Tableau : Les dcotes

    daugmentation de

    apital avec DPS

    Recherche : l'impact du

    M&A sur la qualit des

    produits

    Question-rponse:

    Baisse-t-on son cot du

    apital en possdant son

    mmobilier ?

    ACTUALIT

    Le reportingintgr unesolution lavalanche

    dinformation ?

    ous cherchiez une lecture pour finir

    lt ? Si vous avez quelques

    semaines, vous pouvez vous

    attaquer aux rapports annuels des socits

    du CAC 40, un bel opus de plus de 14 000

    pages (soit 6 fois plus long quA la recherche

    du temps perdu, 10 fois Le seigneur des

    anneaux, 12 fois le Vernimmen 2015 ou

    2016). Il aurait fallu notre lecteur environ

    3 fois moins de temps il y a une vingtaine

    dannes pour se dlecter de ces rapports

    annuels. On a vu en effet passer le rapport

    annuel moyen de quelques 100 pages 350

    pages aujourdhui. Le passage aux IFRS (et

    lvolution de ces normes) est certainement

    responsable dune part importante de cette

    augmentation mais le nombre croissant de

    donnes non comptables intgrer

    (donnes environnementales, corporate

    governance) a galement jou dans le mme

    sens.

    Il nen fallait pas tant pour quune part

    importante des utilisateurs naturels de ces

    documents (investisseurs, analystes,

    banquiers, ) se considrent maintenant

    exonrs de la lecture de ces rapports

    pourtant toujours trs instructifs. Il est vrai

    que nombreux sont ceux qui avaient

    dmontr ds les annes 2000 que la lecture

    des rapports annuels tait optionnelle poureux, souvent leurs dpens au demeurant.

    Au-del des rapports annuels et autres

    documents priodiques, les entreprises

    cotes (et en particuliers les grands groupes)

    disposent aujourdhui de nombreux moyens

    de communication commencer par leur

    site internet, les rseaux sociaux ou encore

    les prsentations aux analystes.

    La qualit, quantit et lordonnancement de

    linformation priodique crite varie dune

    entreprise lautre. Le niveau dinformation

    priodique est trs variable. Cette disparit

    pourrait saccrotre alors que la diffusion

    dinformation trimestrielle nest plus

    obligatoire depuis fin 2014. En termes

    dinformation annuelle, au-del du

    document de rfrence ou son quivalent,

    certains groupes publient un rapport annuel,dautres un rapport dactivit et de

    ACTUALIT Le reportingintgr une solution lavalanchedinformation ?

    1-3

    GRAPHIQUE DUMOIS

    Les taux dimpt sur les socitsdans le monde 4-5

    RECHERCHE Agences de notation : plus svres pour les entreprises ! 6-7

    QUESTION ETRPONSE

    Les ordres de Bourse 7-8

    NOS LECTEURSECRIVENT

    Les intrts demprunt acquitts par les entreprisessont-ils toujours dductibles ? Par Christine ServeyChassaigne

    8-12

    V

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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 133 aot 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    dveloppement durable, ou encore un

    rapport socital, un rapport

    environnemental et social

    La quantit dinformation disponible est

    donc aujourdhui la fois beaucoup plus

    importante et plus difficile saisir et

    synthtiser.

    Cette surabondance dinformation est un

    sujet pour les autorits rglementaires. Ds

    2012, lANC avait publi des

    recommandations sur le volume dannexe ennormes IFRS. En 2013, lIASB a lanc le projet

    Disclosure Initiative qui a abouti dans un

    premier temps la modification de lIAS 1

    mais qui doit se prolonger1. LAMF a publi

    en juillet 2015 un Guide sur la pertinence,

    la cohrence et la lisibilit des tats

    financiers 2 .Ces recommandations sont

    focalises sur les tats financiers mais ne

    traitent pas des informations extra-

    comptables.

    Un nouvel outil de communication des

    entreprises est en train dmerger : le

    reporting intgr. Cest un document de

    synthse permettant dapprhender le

    modle conomique de lentreprise, (en

    pratique les grands groupes), et donc son

    mode de cration de valeur.

    Le dveloppement de ce projet sest (trs)structur autour de lInternational

    Integrated Reporting Council3 (IIRC) et

    dentreprises partenaires. La dmarche se

    veut consensuelle avec la mise en avant de

    propositions et la publication des ractions

    ces propositions. Un certain nombre de

    1http://www.ifrs.org/Current-Projects/IASB-

    Projects/Disclosure-Initiative/Pages/Disclosure-Initiative.aspx2http://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesS

    grands groupes se sont engags au niveau

    mondial dans la rflexion, quelques-uns ont

    publi leurs premiers rapports Intgrs (ENI,

    Akzo Nobel, Novo Nordisk, ). En France

    Engie a publi en 2015 son premier rapport,

    dautres y travaillent (Danone).

    Les deux objectifs du reportingintgr sont :

    dune part dinclure dans un seul et

    mme document des donnes

    financires, conomiques, des lments

    de stratgie et des engagements etralisations sociales et

    environnementales,

    dautre part daboutir un document

    synthtique et donc court.

    A titre dexemple, le document dEngie

    (Rapport intgr 2015) comporte 50 pages

    rparties en 8 chapitres :

    - Vision

    -

    Enjeux- Stratgie et objectifs

    - Analyse des risques

    - Gouvernance et processus de dcision

    - Performance

    - Indicateurs

    - Perspectives

    Trs cumnique, le rapport se veut donc

    utile un trs large ventail dintervenants:

    investisseurs, partenaires, clients,

    fournisseurs, autorits. Les aptres de

    l4 mettent en avant quau-del de

    linformation des parties prenantes, la

    dmarche permet galement de

    dcloisonner lentreprise et dimposer un

    dialogue entre les diffrentes quipes (RH,

    Finance, CSR). Mais vouloir tout regrouper

    tore/867e30e0-807f-437c-af31-

    ee2686d81c4e_fr_1.0_rendition).3IIRC, http://integratedreporting.org/4Integrated reportingbien sr !

    http://www.ifrs.org/Current-Projects/IASB-Projects/Disclosure-Initiative/Pages/Disclosure-Initiative.aspxhttp://www.ifrs.org/Current-Projects/IASB-Projects/Disclosure-Initiative/Pages/Disclosure-Initiative.aspxhttp://www.ifrs.org/Current-Projects/IASB-Projects/Disclosure-Initiative/Pages/Disclosure-Initiative.aspxhttp://www.ifrs.org/Current-Projects/IASB-Projects/Disclosure-Initiative/Pages/Disclosure-Initiative.aspxhttp://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://integratedreporting.org/http://integratedreporting.org/http://integratedreporting.org/http://integratedreporting.org/http://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://www.amf-france.org/technique/multimedia?docId=workspace://SpacesStore/867e30e0-807f-437c-af31-ee2686d81c4e_fr_1.0_renditionhttp://www.ifrs.org/Current-Projects/IASB-Projects/Disclosure-Initiative/Pages/Disclosure-Initiative.aspxhttp://www.ifrs.org/Current-Projects/IASB-Projects/Disclosure-Initiative/Pages/Disclosure-Initiative.aspx
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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 133 aot 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    de manire synthtique, ne perd-on pas

    lintrt pourla plupart des lecteurs ? L

    nest-il alors quune brochure de chiffre

    cls ou de faits essentiels qui existait

    dj mais dans un format plus moderne ?

    Certains mettent en avant le formalisme des

    rapports annuels pour viter de les ouvrir.

    Ou pour se contenter de documents plus

    synthtiques. Ce nest certainement pas une

    solution ! Les rapports intgrs ne peuvent

    tre considrs par la sphre financire que

    comme un complment au document de

    rfrence. Les promoteurs de l le

    revendiquent dailleurs comme tel. Cest

    donc bel et bien un rapport de plus !

    Lintrt du rapport intgr semble donc

    rsider dans son approche de la stratgie de

    lentreprise mais alors soit le document reste

    trs gnral et il ne sert alors pas grand-

    chose, soit il en dvoile plus et il risque alors

    dtre trs utile la concurrence. Mais nest-

    ce pas l lquilibre trouver de toute

    communication financire ?

    Notons que nous sommes dans un monde

    deux vitesses (voire trois) : les socits ayant

    mis un instrument cot (action ou

    obligation) diffusent une information

    plthorique alors que les socits non cotes

    protgent jalousement leurs informations.

    Cest l bien un frein la cotation ou

    lmission dobligations.

    Le marketing autour de l est important

    ce qui nous rend naturellement mfiant il

    nous rappelle un peu celui autour de lEVA5

    qui avait eu ses afficionados avant de

    retomber dans loubli! Si le concept d

    prend effectivement, il va certainement

    gnrer sa propre conomie (terminologie

    5Voir le chapitre 31 du Vernimmen 2015

    politiquement correcte pour dire des cots) :

    consultants (les grands cabinets comptables

    avancent dj leurs pions), mobilisation de

    ressources internes lentreprise.

    Nanmoins, lintrt exprim par un grand

    nombre de grands groupes indique que les

    entreprises y voient une utilit et donc un

    intrt potentiel (meilleure valorisation de

    leur titre, plus grande adhsion des

    employs et autres stakeholders). Ne soyons

    donc pas catgoriques. Le temps dira si ce

    document est utile certains, sil viendra se

    substituer dautres ou se rajouter. Une

    chose est sre, pour lanalyste financier, le

    document de rfrence restera le document

    essentiel !

    http://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_3_La_valeur/Chapitre_31_Les_mesures_de_la_creation_de_valeur_.htmlhttp://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_3_La_valeur/Chapitre_31_Les_mesures_de_la_creation_de_valeur_.html
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    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    TABLEAU DU MOIS

    Les taux dimpt sur les

    socits dans le monde

    e taux moyen dimpt sur les socits

    dans le monde stablit en 2015 23,68

    % en lgre hausse (de 0,11 point), la

    premire depuis 1995. Dans lUnion

    Europenne, la moyenne est 22,15 % grce la Sude 22 %, le Royaume-Uni 20 %, la

    Pologne 19 %. Lan prochain lEspagne sera

    25 % niveau actuel des PaysBas. A ct de

    chez nous, la Suisse est 18%, la Russie 20

    %. Et la France est 38 %, sans compter les

    impts locaux et les prlvements sociaux et

    divers.

    Taux faciaux dimpt sur les socits dans

    les pays de lUnion europenne, de lOCDEet dans le monde (Source : KPMG)

    6Voir La Lettre Vernimmen.net n110 doctobre 2012

    Lcart entre la France et le Royaume-Uni est

    maintenant pour les groupes de 18 points.

    Autrement dit le mme bnfice avant impt

    se traduit par un rsultat aprs impt de 29 %suprieur outre-manche ce quil est ici, et

    donc par un autofinancement suprieur. Et

    comme on croit comprendre que le projet du

    gouvernement de rduire le taux de

    limposition sur les socits franais 30 %

    sera cot budgtaire nul, de nouvelles taxes

    tant crs pour compenser, cet cart nest

    pas prt de se rduire, malheureusement pour

    la comptitivit des entreprises franaises.

    Comme Henri Lagarde la trs bien montr 6

    ces taux ne sont que des taux faciaux qui

    cachent des modalits dapplication qui, en

    France, ont tendance alourdir le taux

    effectif.

    L

    http://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_110.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_110.html
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    N 133 aot 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    Au sommaire duprochain numro :

    Actualit : Lanalyse

    inancire des groupes

    ots amricains

    Tableau : Les dcotes

    daugmentation de

    apital avec DPS

    Recherche : l'impact du

    M&A sur la qualit des

    produits

    Question-rponse:

    Baisse-t-on son cot du

    apital en possdant son

    mmobilier ?

    PaysTaux d'imposition sur les

    socit 2015Evolution Commentaires

    Algrie 23% +

    Allemagne 29,65% +Ce taux inclut l 'impt sur les bnfi ces hauteur de 15 %, une coti sation de sol idari t de0,825% et l'impt sur le commerce, dont le t aux varie ent re 7 % et 17,15 % selon lesmunicipalits. Cette charge n'est plus dductible dans le calcul de l'IS.

    Belgique 33,99% =

    Ce taux inclut un prlvement exceptionnel de 3 %. Un taux rduit est appliqu aux entreprisesd tenues pl us de 50% par des personnes phys iques. Dans l a pra ti que , l a possi bi li t deconstater une charge fiscalement dductible hauteur d'une rmunration des capitaux propresde 2,63 % (et 3,13% pour les pet ites entreprises), condui t un taux d'impt effecti f sur lessocits de 24 27 %.

    Chine 25,00% = Correspondant un impt national de 25%. Un taux de 20 % s'applique pour les PME.

    Espagne 28,00% -Les socits dont le chi ff re d'affai res n'excde pas 10 M bnficient d'un taux d'impositionrduit de 25% pourla part des bnfices allant jusqu' 300 000 et 28 % audessus. En 2016,le taux de 28% sera rduit 25 %.

    Etats-Unis 40,00% =La taxe fdrale reprsente 35 %. Les taxes locales peuvent varier entre 1 % et 12 %. El lessont en gnrales dductibles du calcul de l'impt fdral.

    France(1) 38,00% =Taux d'IS de 33,33 %. Une contribut ion sociale de 3,3 % est applique aux socits dont lemontant de l'impt dpasse 763 000 . Si le chiffre d'affaires est > 250 M, l e taux total est de38,0 %.

    Les socits qui ( i) ont un chiffre d'affaires infrieur 7, 63 M et (i i) dont 75 % du capi ta l estdtenu par des personnes physiques ou par des socits rpondant aux mmes critres sontassujetties untaux d'impt rduit de 15 % sur la part des bnfices allant jusqu' 38120 etne sont pas soumises la contribution sociale de 3,3 %, soit un taux de 33,33 % au del.

    Inde 34,61% +Pour l es soci ts l oca les ayant des revenus > 100 M INR, ma is 43,26 % pour l es soci tstrangres dans ce cas.

    Italie 31,40% =Ce taux comprend l 'impt sur les bnfi ces (IRES) hauteur de 27,5 % et la taxe rgionale(IRAP) de 3,9 %, qui est en gnral calcule sur une base plus leve que cel le de l 'impt surles bnfices.

    Japon 33,06% -Ce taux comprend l'impt surles bnfices hauteur de 30 % et les impts locaux et rgionaux.Il devrait tomber 32,26% aprs mars 2016.

    Maroc 30,00% =

    Une contribution sociale comprise entre 0,5 % et 2 % s'applique aux profits suprieurs 14 M

    MAD.

    Pays-Bas 25,00% = Un taux rduit de 20 % est appliqu sur la part des bnfices allant jusqu' 200 000 .

    Pologne 19,00% =

    Royaume-Uni 20,00% -

    Russie 20,00% = Dont 2% pour l'tat fdral, 18 % pour les rgions (avec la facult de le rduire 13,5 %).

    Suisse 17,92% -Ce taux comprend les impts fdraux, cantonaux et municipaux. Le taux de 17,92 % correspond la moyenne des taux effectifs dans les capitales des cantons. Selon les cantons, les t auxs'tagent entre 11,48 %( Lucerne) et 24,43 % (Genve).

    Tunisie 25,00% =

    (1) Pour plus de dtail s, voir la Le ttre Vernimmen.net n 130 de fvrier 2015.

    Source KPMG

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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 133 aot 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    RECHERCHE

    Agences de notation : plussvres pour les

    entreprises !

    avec la collaboration de Simon Gueguen -

    Enseignant-chercheur Paris Dauphine

    es agences de notation fontrgulirement lobjet de critiques,

    parfois lgitimes. Il leur fut reproch

    rcemment davoir favoris la crise des

    subprimes7 en notant de manire trop

    indulgente les produits structurs. Larticle

    que nous prsentons ce mois8va lencontre

    de lide reue selon laquelle ces agences

    attribueraient systmatiquement des notes

    complaisantes tous leurs clients en raison de

    leur modle conomique. Du moins, la

    tendance de long terme est-elle plus de

    svrit pour ce qui concerne les dettes

    dentreprises.

    Lessentiel de ltude porte sur les notes

    attribues par Standard & Poors, mais la

    corrlation avec les notes de Moodys et Fitch

    est norme (94%). La grille de note de cette

    agence est constitue de 21 niveaux, de AAA

    C. Entre 1985 et 2009, le nombre de bonnes

    notes a diminu et le nombre de mauvaises

    augment. Dans le mme temps, les taux de

    dfaut dentreprise note quivalente ont

    diminu. Ainsi, la cause du phnomne nest

    sans doute pas chercher dans des conditions

    macroconomiques plus difficiles mais plutt

    dans le mode de notation des agences.

    7Pour plus de dtails sur les subprimes, voir la Lettre

    Vernimmen.net n 60 doctobre 2007.8R.P.BAGHAI, H.SERVAES et A.TAMAYO, Have rating agencies

    become more conservative? Implications forcapital structure

    Surtout, des entreprises de caractristiques

    quivalentes (niveaux de dette court terme et

    long terme, niveau de cash, profitabilit, taille,

    tangibilit des actifs, etc.) sont notes plus

    svrement. La diffrence est notable, la note

    baisse en moyenne de 3 crans ! Une entreprise

    se situant dans la moyenne de celles qui

    obtenaient AAA en 1985 nobtiendrait plus

    que AA- en 2009.

    Dans la suite de larticle, les auteurs mesurent

    la svrit par lcart entre la note obtenue

    et la note thorique si le modle de 1985 avait

    t maintenu. Cela leur permet de mesurer

    empiriquement les consquences de ce

    conservatisme sur le comportement des

    entreprises dune part, et sur le march de la

    dette dautre part. Ils montrent quune

    entreprise note un cran plus svrement

    met substantiellement moins de dette. La

    diffrence correspond 0,2 % du total des

    actifs (pour une mission moyenne de 2,6 %).

    De mme, le montant des acquisitions

    diminue et le niveau de cash dtenu

    augmente. Voici peut-tre une explication

    alternative laugmentation de la trsorerie

    des entreprises amricaines que celle que

    nous avons prsente dans le numro 129 de

    janvier 2015 (Dtention de liquidit et risque

    de refinancement) !

    Concernant les marchs du crdit, sans

    surprise la note a un impact sur le prix. A un

    cran de notation de perdu correspond une

    augmentation de la marge de 74 points de

    base (pb). Plus intressant, note

    quivalente, le spread est plus faible (de 9,5

    pb) pour les entreprises qui sont notes

    svrement (et auraient donc obtenu une

    and debt pricing,Journal of Finance, vol.69, n5, pages 1961

    2005.

    L

    http://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_60.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_60.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_60.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_60.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_60.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_60.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_60.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_60.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_60.html
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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 133 aot 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    meilleure note en 1985). Autrement dit, les

    marchs compensent lgrement les effets de

    cette plus grande svrit.

    Trs complet sur le plan de lanalyse

    empirique, larticle montre que les agences

    ont not de plus en plus svrement les

    entreprises entre 1985 et 2009, et que les

    entreprises et les marchs en ont tenu

    compte. Pourquoi cette tendance ? Un effet

    dapprentissage des erreurs passes? Et quen

    est-il des notations des produits structurs ?

    Et des dettes souveraines ? Autant de

    questions pour de futurs travaux !

    QUESTION-RPONSE

    Les ordres de Bourse

    es ordres de Bourse sont en gnral

    transmis par des prestataires de services

    dinvestissement (PSI) qui peuvent ou

    pas tre membres du march. Les ordres sont

    dfinis par les caractristiques suivantes :

    le nom du titre traiter et son code (que

    lon appelle code ISIN) ;

    le nombre de titres traiter ;

    le sens de lopration raliser (achat ou

    vente) ;

    la dure de validit de lordre ;

    le prix ;

    ventuellement la modalit de rglement si

    lordre est pass pour les titres ligibles au

    service rglement diffr (SRD).

    Si les trois premires caractristiques sont

    videntes, linvestisseur pourra choisir

    diffrentes options pour la dure de validit

    de son ordre et le prix auquel son ordre pourra

    tre excut.

    Lorsquun investisseur donne un ordre de

    Bourse, il doit prciser si son ordre est valable :

    jour : soit uniquement durant la journe

    de Bourse au cours de laquelle il est pass ;

    date dtermine : autrement dit

    linvestisseur fixe une dure de vie pour son

    ordre (gnralement quelques jours). Si

    lordre na pas pu tre excut durant cette

    priode, il sera annul ;

    rvocation : lordre (sauf contre-ordre

    de linvestisseur) restera valable pendant

    toute la dure du mois (mois boursier pour les

    actions ngocies avec le Service de

    rglement diffr, mois calendaire pour les

    autres actions).

    Suivant que linvestisseur veuille vendre ou

    acheter immdiatement et nimporte quel

    prix, ou se soit fix des objectifs de prix

    minimum ou maximum, il utilisera diffrents

    types dordre de Bourse :

    lordre cours limit : un ordre de vente

    limit 100 ne pourra tre excut que si le

    cours de laction dpasse 100 . Il pourra

    ntre excut que partiellement (si les

    quantits dans le livre dordre sont

    insuffisantes) ;

    lordre la meilleure limite : lordre se

    transforme immdiatement en cours limit au

    prix actuel de laction (ou au prix douverture

    sil est pass avant louverture de march). Si

    la liquidit est faible ou la quantit traiter

    importante, cet ordre peut ne pas tre

    excut totalement (si peu de personnes

    souhaitent traiter au prix actuel) ;

    lordre au march est un ordre prioritaire,

    il est excut nimporte quel prix. Ainsi, si

    linvestisseur souhaite acqurir 100 titres et

    L

  • 7/23/2019 Vernimmen Lettre Numero 133

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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 133 aot 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    que le carnet dordres fait apparatre un

    vendeur 50 pour 50 titres, un vendeur 51

    pour 20 titres et un vendeur 52 pour 30

    titres, linvestisseur va se porter contrepartie

    pour tous et obtiendra un prix moyen de 50,80

    pour ses 100 titres ;

    lordre seuil de dclenchement ne

    commence tre valable que si le cours de

    laction franchit la hausse ou la baisse (

    stop loss ) un certain seuil, il devient alors un

    ordre au march. Il permet notamment aux

    investisseurs de se protger contre un krach ;

    lordre plage de dclenchement ( stop

    limit ) ne sactive, tout comme le prcdent,

    qu partir dun certain seuil, mais il devient

    alors un ordre limite. Il permet donc de fixer

    une fourchette de prix pour lexcution ;

    depuis louverture la concurrence en

    matire dexcution dordre de bourse

    (consquence de la directive Marchs

    dinstruments financiers , MIF), un nouveau

    type dordre est apparu : ordre meilleure

    place , qui doit permettre de diriger lordre

    vers la place de ngociation offrant le meilleur

    prix.

    NOS LECTEURS ECRIVENT

    Les intrts dempruntacquittes par les entreprises

    sont-ils toujoursdductibles ?

    La saga sur la dductibilit fiscale en Francedes intrts sest toffe dun nouvel

    pisode: le dispositif dit anti hybride surcharges financires. Quelle en est la

    logique ?

    Par Christine Servey Chassaigne,

    Enseignant associ, EM Strasbourg

    RESUME DE LARTICLE

    Une rgle interne conditionne dsormais en

    France la dductibilit fiscale des intrts la

    preuve de leur assujettissement une imposition

    minimale chez lentreprise bnficiaire. En

    parallle une rgle europenne applicable depuis

    2015 prvoit que les dividendes ne sont plus

    exonrs chez la bnficiaire lorsquils ont t

    dduits par lentreprise dbitrice. Ce dispositif

    europen taxant les flux entrants aurait suffi

    lutter au sein de lUE contre certains abus des

    groupes multinationaux, notamment en cas de

    recours des instruments financiers hybrides

    pour dplacer la base taxable vers des

    juridictions fiscalit clmente .

    ans un article prcdent de la lettre

    Vernimmen.net n116 de juillet 2013

    nous avions dtaill les six dispositifs

    lgaux, limitant en France pour les

    entreprises, la dductibilit fiscale des intrts

    financiers.

    Mais aux yeux du lgislateur, ces rgles

    pourtant dj complexes demeuraient

    insuffisantes! Elles ont ainsi t compltes en

    2013 par une septime disposition,

    conditionnant la dductibilit des intrts

    verss, leur assujettissement une

    imposition minimale au niveau de lentreprise

    bnficiaire (dispositif dit de lutte contre

    LES INSTRUMENTS FINANCIERS HYBRIDES ).

    Nous dtaillons ci-aprs les rgles

    correspondantes en prcisant leur articulation

    squentielle avec les dispositions

    prexistantes.

    Nous tablirons ensuite un parallle avec le

    nouveau dispositif applicable aux flux

    entrants et prvoyant dsormais, la taxationsystmatique en France des bnfices

    D

    http://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_116.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_116.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_116.html
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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

    N 133 aot 2015

    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    distribus par les filiales dentreprises

    franaises, dans la mesure o ces sommes

    auront t dduites par la distributrice. Ce

    dernier texte sinscrit en effet lui aussi, dans le

    dispositif de lutte contre les instruments

    financiers hybrides .

    Nous nous interrogerons alors sur la lgitimit

    conomique de cette double riposte franaise.

    I.

    Le dispositif anti hybride sur les fluxentrants : pour dduire des intrts,lentreprise franaise qui les verse doit

    dmontrer limposition minimale de ces

    sommes chez la bnficiaire

    Comme le rappelle ldition 2015 du

    VERNIMMEN dans son chapitre 37

    (Structure financire, fiscalit et thorie

    des organisations), le traitement fiscal des

    intrts affrents la dette financire est

    sensiblement plus intressant que celui

    des dividendes correspondants aux fonds

    propres, puisque les intrts rduisent la

    base imposable.

    Ce principe a toutefois t remis en cause

    en France de nombreuses reprises avant

    2013, par le biais dun durcissement

    graduel de la loi fiscale. Ainsi, fin 2012, les

    entreprises avaient-elles dj lobligation

    de combiner six mesures complexes pour

    dterminer le montant des charges

    dintrts demeurant fiscalement

    dductibles

    Mais un schma doptimisation fiscal

    subsistait: le recours aux instruments

    financiers hybrides, tels que les

    obligations remboursables en actions, ou

    les prts participatifs. Ces instruments

    financiers, se caractrisent notamment,

    par une qualification juridique et/ou

    fiscale, souvent diffrente, selon que lon

    se place du point de vue du dbiteur (o

    ils sont assimils des titres de dette

    gnrant des intrts), ou du crancier(o ils constituent souvent des titres de

    participation, rmunrs par des

    dividendes).

    De nombreux groupes multinationaux

    avaient, ds lors, mis en place des

    schmas optimisants: une socit

    crancire, rsidente fiscale dun tat

    fiscalit forte (par exemple franaise)

    choisissait de se financer auprs dune

    autre entit du groupe, en recourant des

    instruments financiers hybrides, qualifis

    en France de dette financire.

    Mcaniquement, la base imposable de

    lentreprise franaise se voyait rduite concurrence des intrts financiers

    connexes cette dette. A linverse,

    lentreprise crancire, opportunment

    situe dans une juridiction o la fiscalit

    des produits financiers affrents

    linstrument hybride, tait nulle ou trs

    faible (par exemple du fait de leur

    qualification de dividendes ), percevait

    des sommes en quasi exonration

    dimpt.

    In fine, un tel schma laissaitlendettement financier net du groupe

    inchang, mais permettait de rduire

    sensiblement limpt global acquitt

    auprs des administrations comptentes.

    Qualifiant ces situations dabusives, le

    lgislateur franais sest empar de cette

    question en intgrant un nouveau texte

    dans la Loi de Finances pour 2014.

    Ainsi, pour les exercices clos compter du

    25 septembre 2013, la dduction des

    charges financires dues par une

    entreprise dbitrice rsidente franaise

    passible de lIS une entreprise crancire

    qui lui est lie, quelle soit ou non

    rsidente franaise, est subordonne la

    dmonstration par la dbitrice que les

    produits correspondants, sont soumis

    une imposition minimum, entre les mains

    de la crancire , correspondant auquart au moins du taux de droit commun

    http://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_4_La_politique_financiere/Chapitre_37_Structure_financiere,_fiscalite_et_theorie_des_organisations_.htmlhttp://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_4_La_politique_financiere/Chapitre_37_Structure_financiere,_fiscalite_et_theorie_des_organisations_.htmlhttp://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_4_La_politique_financiere/Chapitre_37_Structure_financiere,_fiscalite_et_theorie_des_organisations_.htmlhttp://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_4_La_politique_financiere/Chapitre_37_Structure_financiere,_fiscalite_et_theorie_des_organisations_.htmlhttp://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_4_La_politique_financiere/Chapitre_37_Structure_financiere,_fiscalite_et_theorie_des_organisations_.htmlhttp://www.vernimmen.net/Vernimmen/Resumes_des_chapitres/Partie_4_La_politique_financiere/Chapitre_37_Structure_financiere,_fiscalite_et_theorie_des_organisations_.html
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    par Pascal Quiry

    et Yann Le Fur

    de l'impt sur les socits franais (CGI

    art. 212, I-b)., auquel sajoutent des

    contributions additionnelles (BOI-IS-BASE-

    35-50 n 40).

    Ce taux minimal constitue la rfrence,

    mais le produit financier en cause, ne doit

    pas ncessairement donner lieu au

    versement dun impt, et ce notamment

    en cas de charges dductibles venant

    diminuer le rsultat taxable de

    lentreprise crancire. En particulier, le

    fait que lentreprise crancire soit

    dficitaire nest pas rdhibitoire, pour ladductibilit fiscale des intrts verss. En

    pratique, dans lhypothse (courante) o

    lentreprise crancire est tablie

    fiscalement hors de France, lIS minimum

    considrer, pour la comparaison,

    correspond celui dont cette dernire

    aurait t redevable en France, sur de

    simples produits dintrts, si elle y avait

    t tablie. Ceci revient comparer le

    taux dimposition applicable sur les

    produits perus, ltranger parlentreprise bnficiaire des intrts

    (quelle que soit la qualification des

    sommes et compte tenu des rgles

    spcifiques dassiette, des abattements,

    rfactions etc.), avec un quart du taux

    dimposition franais.

    Compte tenu des taux actuels dIS et de

    contributions, selon la situation de la

    socit crancire, le taux minimal

    dimposition dmontrer stablit :

    IMPOT A 33 1/3%

    DONT LACREANCIERE

    AURAIT ETEREDEVABLE SI

    ELLE AVAIT ETE

    ETABLIE EN

    FRANCE

    lIS est

    < 763k

    lIS >

    763 ket le CA

    < 250m

    lIS >

    763 ket le

    CA est> 250

    m

    Taux global

    applicable si la

    crancire avait t

    tablie en France (IS+

    CONTRIBUTIONS)

    33

    1/3%

    34.43% 38%

    TAUXDIMPOSITION

    MINIMALE A

    ETABLIR (1/4 de

    lIS et contributions)

    8 1/3% 8.6083% 9.5%

    Cette nouvelle mesure est couramment

    qualifie de dispositif anti hybride .

    Pour autant il ne faut pas se mprendre: il

    sagit l dune disposition gnrale. Dans

    lhypothse, o la socit dbitrice des

    intrts, ne peut pas dmontrer

    limposition minimale au niveau de

    lentreprise crancire, les intrts sont

    non dductibles et ce, mme en labsence

    dutilisation de produits financiershybrides. Par exemple, les transferts de

    base taxable vers un pays fiscalit

    privilgie par recours lendettement

    sont clairement viss par le texte.

    Les sommes correspondantes, ne sont

    toutefois, pas constitutives de revenus

    distribus, et chappent en consquence

    la taxe de 3% sur les distributions

    instaure en 2012 (BOI-IS-BASE-35-50

    n230, 05-08-2014).

    Comment ce nouveau dispositif se

    combine-t-il aux nombreuses rgles dj

    existantes, limitant la dductibilit des

    charges dintrts ? Ladministration a

    prcis lordre dapplication de ces

    mesures comme suit:

    dispositifs relatifs au taux d'intrts

    limite, rmunrant les sommes

    laisses ou mises disposition par uneentreprise lie ou de limitation

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    LA LETTRE VERNIMMEN.NET

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    et Yann Le Fur

    applicable aux intrts servis aux

    associs, en fonction des taux effectifs

    moyens pratiqus par les

    tablissements de crdit et non

    dductibilit des charges financires

    en cas de faible imposition ou

    d'exonration des produits

    correspondants (dispositif anti

    hybride ) ;

    dispositif de lutte contre la sous-

    capitalisation ;

    dispositif de limitation de la dduction

    des charges financires affrentes

    certains titres de participation

    (dispositif Carrez ) ;

    mcanisme du plafonnement gnral

    de dduction des charges financires

    nettes (dispositif du rabot fiscal ).

    Chacun des dispositifs mentionns doit

    tre appliqu successivement. Ils

    s'appliquent "nets" des charges

    financires rintgrer en application duou des dispositifs appliqus

    prcdemment (BOI-IS-BASE-35-10 n 70

    et 80).

    Pour plus de prcisions sur la logique des

    mesures pr existantes nous vous invitons

    vous rfrer la lettre Vernimmen.net

    n116 de juillet 2013.

    II.

    Le dispositif anti hybrides sur les flux

    entrants : pour les dividendes

    perus, provenant de France comme de

    ltranger, lexonration prvue par le

    rgime mre-fille, est dsormais

    subordonne la condition expresse que

    ces sommes naient pas t dduites du

    rsultat de la filiale

    Lorsquune entreprise dont les rsultats

    ont t imposs, distribue des dividendes

    ses associs passibles de lIS, il y a un

    risque de double imposition.

    Heureusement des mcanismes

    permettent dviter cette avalanche

    fiscale . Au sein de lUE, la Directive-Mre

    Fille vite la double imposition en

    exonrant purement et simple les

    dividendes. Ainsi, ds lors quun certain

    nombre de conditions sont remplies

    (pourcentage et dure de dtention) et

    sous rserve de la rintgration de

    certaines montants (quote-part de frais et

    charges), les entreprises franaises lIS

    sont exonres sur les dividendes

    quelles peroivent de leurs filiales

    (article 145 du CGI transposant les

    dispositions de la directive en droit

    interne).

    Mais comme on la vu, certaines

    multinationales ont tir profit de ces

    dispositions en recourant des

    instruments financiers hybridespermettant de rduire la charge fiscale

    globale sans modifier lendettement total.

    Face ces situations abusives, la France

    navait pas t la seule ragir. La

    Commission Europenne avait galement

    identifi cette problmatique et avait

    annonc la riposte quelle allait mettre en

    uvre: la Commission a ainsi modifi la

    Directive Europenne Mre Fille

    courant 2014, en refusant lexonrationdes dividendes chez la bnficiaire,

    lorsque les sommes correspondantes ont

    t dduites par lentreprise dbitrice. Le

    lgislateur franais a alors fait

    diligence son obligation de

    transposition en droit interne et a

    complt la loi franaise en ce sens.

    L'article 145, 6-b du CGI exclut ainsidsormais pour les exercices ouverts compter du 1erjanvier 2015, lapplication

    du rgime mre-fille par une entreprisefranaise bnficiaire, aux produits des

    http://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_116.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_116.htmlhttp://www.vernimmen.net/Lire/Lettre_Vernimmen/Lettre_116.html
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    titres dune socit, dans la proportiono les bnfices ainsi distribus sont

    dductibles du rsultat imposable decette socit.

    III.

    Conclusion: deux nouvelles mesures anti

    abus applicables en France, nest-ce pas

    excessif ?

    Comme nous lavons expliqu, le recours

    des instruments hybrides a par le pass,

    largement permis certains groupes, sansmodifier leur endettement global, de

    rduire leur charge fiscale. Lunion

    Europenne a donc ragi et la France a

    adapt en consquence, son droit

    interne pour application compter de

    2015.

    Ces nouvelles dispositions anti abus,

    auraient tout fait suffi faire chec aux

    schmas doptimisation viss.

    Mais le lgislateur franais staitempress danticiper, en se dotant ds

    2013 de ses propres mesures rpressives

    (cf. I ci-dessus), et ce alors mme, que la

    Commission de Bruxelles avait annonc

    son initiative de modification de la

    directive mre fille, dans un projet en date

    du 25 novembre 2013.

    Y avait-il urgence?

    Sous couvert de mesures anti abus, la

    France taxe maintenant non seulement

    certains flux entrants (dividendes

    reus en France ayant fait lobjet dune

    dduction en France ou ltranger) mais

    aussi certains flux sortants (intrts

    franais ne subissant pas une taxation

    minimale chez la bnficiaire et ce, en

    France ou ltranger). Le lgislateur a

    ainsi augment doublement les recettes

    dIS pour ladministration fiscale franaise.

    On comprend aisment la logique

    budgtaire de ces initiatives. Mais on ne

    peut tout fait adhrer aux justifications

    conomiques mises en avant. Linitiative

    europenne de modification de la

    directive mre fille suffisait faire chec

    aux schmas abusifs au sein de lUE. Elle

    prsentait de surcroit le grand avantage

    de constituer une rponse globale etcoordonne au sein des vingt-huit tats de

    lUnion.

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