value chain actors: from seed to markets

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3rd Africa Rice Congress Plenary Debate 2: Value Chain Actors: from seed to markets Author: Oumar Niangado

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Mesdames/Messieurs les Ministres,

Mesdames/Messieurs les Directeurs des Systèmes Nationaux de Recherche Agronomique,

Mesdames/Messieurs les Représentants des Institutions Régionales et internationales,

Mesdames/Messieurs les Représentants des Exploitations Familiales,

Honorables Invités à vos titres et grades respectifs,

Chers Collègues, Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi tout d’abord, au nom du Directeur Exécutif de la Fondation Syngenta pour une Agriculture Durable empêché et à mon nom propre, de remercier les Autorités camerounaises pour la qualité de l’accueil qui nous a été réservé et toutes les facilités qui nous ont été accordées. Mes remerciements vont également à la Direction Générale du Centre du Riz pour l’Afrique (AfricaRice) d’avoir bien voulu nous inviter au présent Congrès.

La Fondation Syngenta est très heureuse d’avoir été associée à ce 3ème Congrès du riz en Afrique, évènement de très haute portée pour la région ouest africaine en matière de sécurité alimentaire.

Les organisateurs du congrès nous ont demandé de vous entretenir sur les acteurs de la chaîne de valeur : des semences aux marchés, domaine auquel la fondation consacre ses efforts depuis quelques années.

Au cours des trente dernières années, l'évolution de la production de nombreuses cultures à travers le monde a été très significative. Les rendements de nombreuses cultures comme le maïs, le riz et les plantes à tubercules ont souvent été multipliés par deux et plus de surfaces ont été mises en culture pour des espèces comme les mil-sorghos.

Au niveau du riz, des producteurs du Sénégal et du Mali arrivent assez souvent à atteindre des rendements de 10 tonnes par hectare. Toutefois, il est triste de constater que la qualité de la production locale, au niveau de nombreux périmètres n’est pas toujours compétitive par rapport à celle du riz importé. Les marchés urbains exigeant souvent une très bonne qualité de riz pour la consommation préfère l’importé au locale. Des efforts louables, tant au niveau des producteurs que des transformateurs sont en cours et la situation est en train de changer. Une analyse d’AfricaRice a montré que le taux de croissance de la production de paddy en Afrique subsaharienne est passé de 3 % par an avant la crise rizicole de 2008 à plus de 8 % par an après la crise. L'analyse a également montré que le rendement moyen du riz a augmenté d'environ 30 % au cours de cette période et qu'il augmente à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale. Cela montre, qu’il ya eu au niveau de la région une plus grande utilisation des innovations technologiques telles que les variétés améliorées et les meilleures techniques de production. Malgré tous ces changements positifs, des millions d’exploitations familiales sont encore dans des situations similaires à celles de leurs parents et grands-parents.

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Honorables Invités, Mesdames et Messieurs Selon l’OCDE, la population ouest-africaine va être multipliée par 4 entre 2010 et 2050, tandis que l’étude d’Africapolis indique que la population urbaine régionale a été multipliée par 20 entre 1950 et 2010, et que le nombre de villes de plus de 10 000 habitants s’est également accru. Dans ce contexte, l’augmentation de la production doit donc provenir d’une intensification agricole durable. Ce qui donne de belles perspectives pour la production et la commercialisation du riz local. L’Afrique de l’Ouest importe environ 5 millions de tonnes de riz, et ne couvre que 60 pourcent de ses besoins, cela, malgré un potentiel de production considérable. La dépendance est due à l’accroissement de la consommation de plus en plus forte du riz tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Que faire pour que le riz local trouve toute sa place au niveau de nos marchés ? Comment réduire cette dépendance par rapport au riz importé ? Ce sont là des questions auxquelles nous devons apporter des réponses.

Jusqu’à présent les efforts des Gouvernements et des partenaires techniques et financiers ont porté essentiellement sur l’amélioration de la production du riz comme l’atteste la plus plupart des initiatives prises au niveau de la région. Ces efforts mériteraient d’être poursuivis, mais on doit noter cependant que peu d’efforts ont été consacrés aux activités post-récoltes et à la meilleure intégration des acteurs au niveau des chaînes de valeur. Honorables invités, Mesdames et Messieurs Si selon Hobbs et al., 2000 « une chaîne de valeur est une alliance stratégique verticale entre des acteurs indépendants dans une filière » l’analyse des rôles et des responsabilités des différents acteurs montre que la chaîne de valeur du riz local ne fonctionne pas. Les relations entre ces différents acteurs sont surtout caractérisées par le manque de confiance. Les producteurs n’ont pas confiance en l’Etat; les commerçants, les transformateurs et les institutions financières n’ont pas confiance aux producteurs. Chaque acteur tente toujours de maximiser son profit au détriment des autres en présence de services d’appui conseil peu fonctionnels ou inexistants. Face à cette situation les politiques, dans un souci de satisfaire les consommateurs urbains, ont eu tendance à faciliter les importations au regard du prix et de la qualité du riz local. De nombreuses études ont porté sur l’évaluation des chaînes de valeur du riz en Afrique de l’Ouest (USAID, AfricaRice, Agence française de Développement (AFD). Toutes ces études font le même constat : il n’existe en fait pas de chaine de valeur fonctionnelle de riz au niveau de la sous région. Au niveau de la région, les exploitations familiales, de petites tailles constituent un des acteurs les plus importants de la filière. Avec des petites superficies et une production

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atomisée, il leur est très difficile voire impossible d’assurer un approvisionnement correct et régulier des unités de transformation. Concernant les distributeurs d’intrants, les entreprises et coopératives semencières: ils constituent un maillon important du système de production, car ils assurent l’approvisionnement des producteurs en intrants. Les boutiques d’intrants mises en place fonctionnement difficilement, les entreprises et coopératives semencières n’arrivent pas souvent à vendre leur production tandis que des producteurs ayant besoin de semence n’arrivent pas à satisfaire leur demande. Si ces semenciers et ces distributeurs étaient intégrés dans une chaîne de valeur, il y’aurait une meilleure adéquation entre l’offre et la demande. Certaines organisations paysannes et leurs faîtières jouent de plus en plus un rôle important dans ce domaine en assurant ces services à leurs membres. En ce qui concernant les collecteurs/agrégateurs et les négociants, ils sont limités par leur faible capacité financière et d'entreposage. Travaillant en général pour des grossistes, ils veulent toujours acquérir le paddy à bas prix. Sans un système d’agrégation approprié et un stockage adéquat, le système de distribution du riz ne peut pas approvisionner régulièrement, toute l’année et de la façon la plus efficace le marché en riz local. En général, tous ces intermédiaires n'ont pas de contrats avec les agriculteurs, mais ils peuvent leur fournir du financement à court terme, payable en paddy au moment de la récolte selon des modalités fixées par eux. De nombreuses initiatives sur la promotion du warrantage ont été mises en œuvre en Afrique de l’Ouest par la FAO et certaines ONG, permettant ainsi d’améliorer la vente groupée de céréales aux bénéfices des producteurs. Ce mécanisme mériterait d’être promu au niveau des organisations paysannes, car il permet d’éviter aux producteurs de brader leur production au moment de la récolte et négocier de meilleurs prix avec les collecteurs/agrégateurs et les négociants. En ce qui concerne les transformateurs de paddy : avec le désengagement de l’Etat et la libération de la filière entraînant l’arrêt des grandes rizeries, on a assisté à la diffusion de petites décortiqueuses dans la plupart des bassins de production. Cette introduction a permis de diversifier les opportunités de transformation de riz local au niveau de nombreuses zones de production. Même si la qualité du riz produit est généralement faible, cette action a permis l'émergence de petites unités de transformation gérées soit par des privés soit par des exploitations familiales individuellement ou collectivement. En ce qui concerne les commerçants, les grossistes, dans la plupart des pays, ils se concentrent sur la vente du riz importés à travers un réseau de distributeurs et de détaillants dans les zones urbaines et périurbaines. En raison des petits volumes vendus sur les marchés par les producteurs, la saisonnalité de l'approvisionnement des marchés et la faible capacité de stockage au niveau des différents acteurs, le riz local n’est généralement pas leur priorité. Une

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intégration des efforts et les perspectives d’une meilleure commercialisation pourraient inciter de nombreux producteurs à produire plus.

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Mali à travers son programme « Achat au service du progrès » grâce à la contractualisation de ses achats avec les organisations paysannes, contrats signés en début de campagne, a pu améliorer non seulement le volume de ses achats, mais à permis aux producteurs d’avoir de meilleurs prix. Il arrive actuellement à assurer la couverture totale de ses besoins à travers cette contractualisation. On voit ainsi, qu’en général, si les producteurs sont assurés de pouvoir vendre leur production, ils peuvent approvisionner le marché de façon adéquate. Honorables Invités, Mesdames et Messieurs

Le marché est l'une des plus anciennes formes d'interaction humaine. Cependant certains analystes, au regard de la crise financière et de la volatilité des prix agricoles, restent sceptiques quant aux bénéfices de l’intégration des exploitations familiales aux marchés. Comment améliorer le revenu des producteurs si on occulte le marché ? Comment lutter contre la pauvreté en milieu rural sans une amélioration des revenus des producteurs. Nous restons convaincus que seule une production agricole orientée vers le marché, avec des exploitations agricoles familiales modernes nous permettra d’assurer la sécurité alimentaire de la sous région et faire face aux défis du futur. Au regard des énormes potentialités de production, le véritable ennemi de l'agriculture africaine n’est le marché mais plutôt le manque d’opportunités d’accès aux marchés. Le marché n’est pas en lui-même un problème pour les producteurs, car il offre une opportunité de négociation et d’échange entre les acteurs, mais c’est comment faire en sorte qu’il puisse être profitable aux exploitations familiales ?. Les producteurs ont été toujours les perdants du marché tandis les autres acteurs en étaient les gagnants. La région ouest-africaine, à travers ses grands bassins de consommation de riz (Côte d’Ivoire, Nigéria, Ghana et Sénégal etc.) constitue un marché potentiel important, donc des opportunités pour la transformation de l’agriculture de la sous-région et un levier pour le développement. Une meilleure organisation de la chaîne de valeur permettra aux producteurs de tirer le meilleur bénéfice des marchés.

L’Afrique de l’Ouest a besoin d’un grand marché régional de riz local où les pays pourront venir s’y approvisionner. Mais il faut reconnaitre que malgré l’existence d’accords régionaux (CEDEAO et UEMOA), le commerce intra régional fait face à de nombreuses contraintes, limitant le flux des céréales entre les pays.

Excellences Messieurs les Ministres, Honorables Invités, Mesdames et Messieurs Selon Shepherd (2007) il existe de nombreuses possibilités de partenariat entre les producteurs et les autres acteurs de la chaîne de valeur (entre producteurs et fournisseurs

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d’intrants ; entre producteurs et négociants de paddy ; entre producteurs et les rizeries etc.) qui permettent tous de développer des modèles d’affaires. Au niveau de la sous région de nombreux investisseurs privés installent souvent de grandes exploitations agricoles pour se consacrer à la riziculture industrielle, ils cohabitent souvent avec des exploitations familiales. Nous pensons que ces deux modes d’exploitations peuvent travailler ensemble pour assurer une production suffisante, comme c’est le cas pour certaines cultures de rente comme la tomate au Sénégal. Il ya cependant, des zones où il n’ya pas de riziculture industrielle, l’essentiel de la production est assurée par les exploitations familiales. C’est le cas des vieux bassins de production du riz de la Vallée du Fleuve Sénégal et de l’Office du Niger etc. Pour apporter notre contribution à la recherche de solution tangible au Partenariat Public-Privé, sur la base des résultats des expériences passées, la Fondation Syngenta a initié, avec son partenaire AfricaRice, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali et au Sénégal, un programme régional sur le riz portant sur la mise en œuvre de 2 modèles d’affaires :

-­‐ Le premier modèle, dirigé par un investisseur privé, est mis en œuvre au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana. Au niveau de ce modèle, l’investisseur va assurer, sur ses propres ressources, l’essentiel des services au niveau de la chaîne de valeur (fourniture des intrants, appui conseil, collecte et stockage du paddy, transformation et commercialisation). L’Etat ou les collectivités locales peuvent participer au modèle en assurant l’accès au foncier et/ou comme actionnaire. Les producteurs encadrés s’engagent à travers un contrat à vendre leur production à l’investisseur selon un prix fixé de commun accord, avec la possibilité de paiement de prémium aux producteurs.

-­‐ Le second modèle dirigé par les organisations paysannes est mis en œuvre au Mali en zone Office du Niger et au Sénégal dans la Vallée du Fleuve Sénégal. Au niveau de modèle, il appartient aux organisations de producteurs d’assurer en partenariat avec les autres acteurs de la chaine, l’accès de ses membres aux intrants, d’organiser la collecte et le stockage du paddy, sa transformation et sa commercialisation. L’appui conseil dans ce cas est assuré par les services de vulgarisation de l’Etat.

La Fondation, au niveau de ces 2 modèles va fournir une expertise agronomique aux exploitations familiales en vue de leur permettre d’intensifier de façon durable leur production et d’accéder aux marchés. Les résultats tirés de ces 2 modèles devront nous permettre de mieux appuyer les futures initiatives de partenariat. La promotion d’une chaîne de valeur ne doit pas être vue seulement sur le plan de l'économie ou du financement. Il s'agit de la mise en place d’un mécanisme permettant, au-delà de l’amélioration des revenus, de la possibilité de création d’emplois en milieu rural, d’un processus de développement d’un meilleur cadre de vie pour les producteurs de riz.

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Excellences Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs Les exploitations familiales devront occuper une place centrale dans toutes les stratégies d’investissement et de croissance. Ces investissements pour être efficaces, devront prendre en compte non seulement les aspirations des exploitations familiales mais aussi celles des autres acteurs de la chaine. C’est la condition sine qua non pour que l’agriculture apporte sa contribution à la résorption du chômage des jeunes. Il est essentiel aussi que les exploitations familiales s’organisent mieux pour coordonner leur action afin d’accéder à un financement approprié. Avec le développement des mouvements coopératifs au niveau de la sous région, les activités de renforcement des capacités techniques et organisationnelles des organisations paysannes par les partenaires, la situation pourrait beaucoup changer dans un proche avenir. En général, partout où les producteurs sont suffisamment organisés, utilisant des intrants de qualité, appuyés par les services agricoles, ayant accès aux marchés, ils peuvent produire suffisamment pour satisfaire la demande. Cependant, les organisations paysannes doivent veiller au remboursement des crédits empruntés aux institutions financières. Malheureusement, uu niveau de la plupart des pays de la sous-région, se propage actuellement une épidémie de « non paiement des crédits » au niveau des organisations paysannes. De nombreuses institutions bancaires n’acceptent plus de donner des crédits aux producteurs au regard de leurs impayés. Ce qui rend difficile les négociations pour l’accès des exploitations familiales aux financements. Mais des chaînes de valeur fonctionnelles pourraient être des gages pour les institutions de financement. Dans un contexte de croissance démographique et d’urbanisation, l'intensification de la production agricole au niveau du continent africain est une urgence. Ceci n’est possible qu’avec des investissements adéquats tout en s’appuyant sur la science, la technologie et le savoir-faire traditionnels scientifiquement éprouvé. Aujourd’hui la région dispose de nombreuses innovations technologiques, judicieusement utilisées, elles permettent de doubler de façon durable les rendements. A l’horizon 2020, la demande en riz pour l’Afrique de l’Ouest est estimée à trois millions de tonnes par an. Nous pensons que la production des exploitations familiales à elle seule, ne permettrait pas de couvrir cette demande. Il faudrait donc promouvoir l’intervention du secteur privé, qui couplé à celles des exploitations familiales permettrait de résorber cette importation. Ces partenariats doivent se faire de façon transparente et équitable ou chacun doit jouer son rôle. C’est à ce prix, comme le dit le Président du FIDA, que "L'Afrique peut nourrir l'Afrique". "L'Afrique doit nourrir l'Afrique". Et je suis convaincu que "l'Afrique va nourrir l'Afrique et nourrira le monde"

Je vous remercie.