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161 EX/INF.8 PARIS, le 21 mars 2001 Original français/anglais ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE CONSEIL EXECUTIF Cent soixante et unième session Point 8.3 de l’ordre du jour provisoire RAPPORT SEXENNAL DU CONSEIL EXECUTIF A LA CONFERENCE GENERALE SUR LE CONCOURS APPORTE A L’ACTION DE l’UNESCO PAR LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (1995-2000) RESUME Le présent document d'information réunit les rapports analytiques sur la mise en oeuvre des accords-cadres requis au paragraphe C.1.1 (a) des modalités financières et matérielles de coopération avec les organisations non gouvernementales en application de la Section IV, article 4.1 des Directives concernant les relations de l'UNESCO avec les organisations non gouvernementales (154 EX/Déc., 7.3). Chaque rapport est suivi d'une évaluation synthétique et des recommandations formulées en vue de sa reconduction par le secteur de programme concerné. Les accords-cadres ainsi que les états financiers correspondants sont tenus à la disposition des membres du Conseil.

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161 EX/INF.8 PARIS, le 21 mars 2001 Original français/anglais

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE

CONSEIL EXECUTIF

Cent soixante et unième session Point 8.3 de l’ordre du jour provisoire

RAPPORT SEXENNAL DU CONSEIL EXECUTIF A LA CONFERENCE GENERALE SUR LE CONCOURS APPORTE A L’ACTION DE l’UNESCO

PAR LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (1995-2000)

RESUME

Le présent document d'information réunit les rapports analytiques sur la mise en oeuvre des accords-cadres requis au paragraphe C.1.1 (a) des modalités financières et matérielles de coopération avec les organisations non gouvernementales en application de la Section IV, article 4.1 des Directives concernant les relations de l'UNESCO avec les organisations non gouvernementales (154 EX/Déc., 7.3).

Chaque rapport est suivi d'une évaluation synthétique et des recommandations formulées en vue de sa reconduction par le secteur de programme concerné. Les accords-cadres ainsi que les états financiers correspondants sont tenus à la disposition des membres du Conseil.

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(i)

TABLE DES MATIERES

RAPPORTS ANALYTIQUES REDIGES PAR LES ONG BENEFICIAIRES DES ACCORDS-CADRES

ET EVALUATION DES ACCORDS-CADRES PAR LE SECRETARIAT

DE L'UNESCO ET RECOMMANDATIONS SUR LA RECONDUCTION DE CES ACCORDS-CADRES

SECTEUR DE L'EDUCATION CONSEIL INTERNATIONAL POUR L’EDUCATION PHYSIQUE ET LA SCIENCE DU SPORT INTERNATIONAL COUNCIL OF SPORT SCIENCE AND PHYSICAL EDUCATION SECTEUR DES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES CONSEIL INTERNATIONAL DES SCIENCES DE L'INGENIEUR ET DE LA TECHNOLOGIE INTERNATIONAL COUNCIL FOR ENGINEERING AND TECHNOLOGY CONSEIL INTERNATIONAL POUR LA SCIENCE INTERNATIONAL COUNCIL FOR SCIENCE SECTEUR DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES CONSEIL INTERNATIONAL DE LA PHILOSOPHIE ET DES SCIENCES HUMAINES INTERNATIONAL COUNCIL FOR PHILOSOPHY AND HUMANISTIC STUDIES CONSEIL INTERNATIONAL DES SCIENCES SOCIALES INTERNATIONAL SOCIAL SCIENCE COUNCIL SECTEUR DE LA CULTURE CONSEIL INTERNATIONAL DE LA MUSIQUE INTERNATIONAL MUSIC COUNCIL CONSEIL INTERNATIONAL DES MONUMENTS ET DES SITES INTERNATIONAL COUNCIL ON MONUMENTS AND SITES CONSEIL INTERNATIONAL DES MUSEES INTERNATIONAL COUNCIL OF MUSEUMS FEDERATION INTERNATIONALE DES PEN CLUBS INTERNATIONAL PEN INSTITUT INTERNATIONAL DU THEATRE INTERNATIONAL THEATRE INSTITUTE SECTEUR DE LA COMMUNICATION ET DE L'INFORMATION CONSEIL INTERNATIONAL DES ARCHIVES INTERNATIONAL COUNCIL ON ARCHIVES FEDERATION INTERNATIONALE DES ASSOCIATIONS DE BIBLIOTHECAIRES ET DES BIBLIOTHEQUES INTERNATIONAL FEDERATION OF LIBRARY ASSOCIATIONS AND INSTITUTIONS

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161 EX/INF.8

CONSEIL INTERNATIONAL POUR L'EDUCATION PHYSIQUE ET LA SCIENCE DU SPORT (CIEPSS)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

Activités communes depuis la signature de l'accord-cadre UNESCO-CIEPSS

• Signature d’un accord-cadre avec l’UNESCO (Lausanne, mars 1998)

• Membre du Conseil consultatif permanent du CIGEPS depuis sa restructuration

Le CIEPSS a activement participé à toutes les sessions du CIGEPS et de certains groupes de travail (notamment celui sur le dopage) ayant eu lieu depuis la restructuration de ce Comité.

• Participation à une réunion du groupe de travail d'experts sur le sport et l'égalité des sexes

Des représentants du CIEPSS ont activement participé à la réunion de ce groupe d'experts qui a eu lieu le 24 Novembre 1998, et dont une des tâches principales était de coopérer à l'élaboration de la stratégie de l'UNESCO dans ce domaine.

• Participation à la "Conférence mondiale sur l'éducation et le sport pour une culture de la paix" (Paris, 5-7 juillet 1999)

Le CIEPSS a activement participé à cette conférence, au cours de laquelle sa Présidente a prononcé un discours sur le thème du "sport comme instrument de lutte contre l'exclusion et le racisme". La déclaration finale de cette conférence ainsi que le "Manifeste 2000 pour une culture de la paix et de la non-violence" ont été publiés dans le Bulletin du CIEPSS (n° 27, automne 1999).

• Organisation du Sommet mondial de l’éducation physique sous les auspices de l'UNESCO et avec sa collaboration (Berlin, 3-5 novembre 1999)

Bien qu'elle ait été reconnue comme droit fondamental dans la Charte internationale de l'éducation physique et du sport de l'UNESCO, l'éducation physique et sportive (EPS) à l'école est menacée dans le monde entier. Afin d'attirer l'attention du public sur cette situation, et de développer des solutions à court et à moyen terme, le Conseil international pour l'éducation physique et la science du sport a organisé du 3 au 5 novembre 1999 à Berlin le premier Sommet mondial de l'éducation physique. Sous le patronage de l'UNESCO, de l'Organisation mondiale de la santé, de la Conférence permanente des ministres de la culture des länder de la République fédérale d'Allemagne, et du Comité international olympique, plus de 250 personnalités d'horizons divers (y compris 4 ministres), originaires de 80 pays, ont participé à cette manifestation.

Le résultat le plus important a été l'adoption de "l’Agenda de Berlin pour l’action des ministres des gouvernements" (Berlin Agenda for Action for Government Ministers). Dans cet Agenda, les gouvernements sont invités à faire de l'EPS un droit fondamental de tous les enfants, à garantir la mise en oeuvre de programmes d'EPS de qualité, et à assurer une formation adéquate des enseignants. Ils sont également invités à développer la recherche scientifique en matière d'EPS, et à pleinement reconnaître la fonction éducatrice de celle-ci. Les résultats du Sommet ont alimenté le débat de nombreuses conférences nationales et internationales dans différents pays et continents (voir à ce sujet notre site Internet : www.icsspe.org). Les actes du Sommet seront publiés en janvier 2001.

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161 EX/INF.8 - page 2 • Préparation d’un document de travail en trois langues fondé sur les résultats du Sommet

mondial de l’éducation physique pour MINEPS III et participation active à cette même conférence

Les résultats du Sommet, et plus particulièrement l'Agenda de Berlin, ont été présentés en tant que document de travail officiel à la 3e Conférence internationale des ministres et hauts fonctionnaires responsables de l'éducation physique et du sport (MINEPS III) qui s'est tenue en Uruguay du 30 novembre au 3 décembre 1999 sous l'égide de l'UNESCO, et repris dans la déclaration finale et les recommandations de cette conférence.

• Publication en juillet 2000 d’un manuel sur les femmes et le sport avec le soutien financier de l’UNESCO et à la suite d’une initiative de l’UNESCO en 1997 (SHS/YSA)

Ce livre décrit des initiatives visant à susciter une participation active des femmes et des filles non seulement aux activités sportives, mais aussi à améliorer les possibilités qu'elles ont d'accéder à des postes de responsabilité dans l'administration du sport. Ce livre a été imprimé à 1.000 exemplaires et diffusé dans le monde entier. Un rapport financier a été soumis à l'UNESCO.

• Congrès préolympique 2000 (7-13 septembre 2000) organisé à Brisbane (Australie), sous le patronage et avec le soutien financier de l’UNESCO (PP 98-99)

Ce congrès a rassemblé plus de 1.250 participants venus de 64 pays du monde, dont de nombreux pays en développement. Un message du Directeur général de l'UNESCO a été distribué avec le programme du Congrès à tous les participants, et a été lu par la Présidente du CIEPSS lors de la cérémonie d'ouverture. Un rapport financier est en cours de préparation.

• Elaboration d'activités et de programmes de suivi de MINEPS III en coopération avec l'Unité EPS de l'UNESCO et le CIGEPS

Un manuel/kit sur la prévention du dopage est en cours de préparation. D'autres initiatives vont être discutées lors de la prochaine session du CIGEPS (février 2001).

• Diffusion d'informations sur les activités de l'UNESCO

Le CIEPSS publie régulièrement des articles sur les activités de l'UNESCO dans son Bulletin qui paraît trois fois par an. Le rapport final de MINEPS III a été envoyé à tous les membres du CIEPSS en décembre 2000. Des représentants de l'UNESCO sont invités à toutes les sessions du Comité exécutif et de l'Assemblée générale du CIEPSS. Un lien a été établi entre notre site Internet et celui de l'UNESCO.

• Participation à l'élaboration de la Stratégie à moyen terme et au budget de l'UNESCO pour 2002-2003

Le CIEPSS a soumis un document à ce sujet à l'UNESCO.

• Restructuration de l'UNESCO

Le CIEPSS a pris position sur la restructuration en cours du Secrétariat de l'UNESCO en insistant sur la nécessité de réserver au sport et à l'éducation physique la place qui leur revient, et sur le rôle essentiel de l'UNESCO dans ce domaine.

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161 EX/INF.8 - page 3

Conclusion

La coopération, aussi bien formelle qu'informelle entre le CIEPSS et l'UNESCO, est jugée de façon très positive par les instances dirigeantes de notre Organisation. Nous avons été à même de créer des effets de synergie très bénéfiques en utilisant les ressources combinées de nos organisations, ce qui nous a permis d'atteindre des résultats très positifs avec des moyens relativement limités. Nous souhaitons pouvoir continuer cette coopération dans l'esprit de bonne entente et de compréhension mutuelle qui prévaut aujourd'hui, et contribuer ainsi à la mise en oeuvre de nos objectifs communs.

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161 EX/INF.8 - page 4

EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DE L'EDUCATION ET RECOMMANDATION SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

1. Introduction

Le Conseil international pour l'éducation physique et la science du sport (CIEPSS) joue un rôle prépondérant dans l'action de l'UNESCO en matière d'éducation physique et du sport. Sa collaboration notamment dans le cadre des exercices biennaux du 28 C/5 au 30 C/5 a permis d'amorcer une coopération plus agissante et fructueuse sur le plan intellectuel, technique et scientifique grâce à l'avantage comparatif et à la valeur ajoutée de sa contribution dans les activités de l'Organisation. 2. Evaluation générale et spécifique

(a) Sur le plan général, la contribution du CIEPSS peut s'apprécier sur son appui constant et sa participation aux activités à caractère institutionnel relatif au programme d'éducation physique et du sport de l'UNESCO. A cet égard, au sein du CIGEPS, son rôle de conseil, de guide et d'orientation pour le suivi de MINEPS III a permis de consolider les objectifs visés dans la mise en oeuvre de MINEPS III grâce à son réseau d'ONG affiliées. C'est ainsi qu'il a forgé le bénéfice tiré du Conseil consultatif permanent du CIGEPS.

(b) Sur le plan spécifique, une production d'activités aussi variées que prolifiques a

substantiellement permis de bénéficier de l'expérience du CIEPSS en matière de science du sport, lato sensu. La conjonction des aspects généraux et spécifiques résultant de la contribution du CIEPSS a eu pour effet de permettre au programme sport de répondre à des besoins restés relativement peu couverts et qui participent aux défis auxquels l'Organisation entend répondre parmi ses priorités. 3. Contribution financière de l'UNESCO

28 C/5 US$ 14.000 Programme de participation 28 C/5 US$ 25.000 29 C/5 - Programme de participation 29 C/5 US$ 35.000 30 C/5 US$ 20.000 Programme de participation 30 C/5 -

Conclusion

Compte tenu de tout ce qui précède, le Secteur recommande le renouvellement de l'accord-cadre, lequel trouvera davantage de bien-fondé notamment dans le cadre du renforcement du suivi de MINEPS III, du Berlin Agenda for Action (résultat du Sommet de l'éducation physique appuyé par l'UNESCO) ainsi que dans le cadre des activités définies au titre des objectifs inscrits dans le C/4 auquel a contribué le CIEPSS.

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161 EX/INF.8 - page 5

CONSEIL INTERNATIONAL DES SCIENCES DE L'INGENIEUR ET DE LA TECHNOLOGIE (ICET)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

L'UNESCO a signé avec l'ICET un accord-cadre le 16 mars 1999 portant sur la fin de la période sexennale. Cet accord avait comme objectif essentiel d'initier un processus de partenariat entre l'UNESCO et l'ICET dans une démarche propre aux organisations internationales non gouvernementales faîtières bénéficiant de relations formelles d'association avec l'UNESCO.

Les objectifs fixés s'inscrivaient dans ceux de la Stratégie à moyen terme de l'UNESCO pour la période 1996-2001 et les tâches ou actions prévues devaient accompagner ou être complémentaires de celles entreprises par l'Organisation.

Le rapport sur la mise en oeuvre de cet accord ainsi que l'impact et le champ des activités exécutées dans le cadre de celui-ci s'établit comme suit :

L'ingénieur, sa formation, son statut

1. Suite à la Conférence mondiale sur la science (Budapest, juin-juillet 1999), l'ICET a proposé par lettre du 14 février 2000 la création du "Comité international de l'enseignement supérieur des technologies" (COMIEST) dont les objectifs principaux sont de favoriser le dialogue entre le monde technique et le monde humaniste et de conduire l'élaboration d'un rapport mondial sur la technologie.

L'UNESCO a exprimé son intérêt pour cette initiative et a donné son accord par lettre n° SC/EST/1124/2000 du 24 mars 2000 ; la constitution du COMIEST est en cours.

2. Par lettre du 16 juin 2000, l'ICET a présenté à l'UNESCO son projet de bibliothèque virtuelle des ingénieurs pour le développement durable (BVIDD) en demandant qu'il bénéficie des modalités de l'accord-cadre. L'UNESCO, dans sa lettre du 29 septembre 2000, a apporté son soutien à ce projet et souhaité qu'il soit développé et promu.

Une réalisation expérimentale (AVEL-SD) a été mise en place en Australie en novembre 2000 et préfigure la réalisation finale.

3. A la suite de la première Convention mondiale des ingénieurs qui s'est tenue à Hanovre (Allemagne) en juin 2000, un mémorandum a été édité sous le timbre UNESCO et constitue une première phase du Rapport mondial sur les technologies (voir pièce jointe).

Revivre en zones arides

En décembre 1999, préparation de l'étude de faisabilité d'un projet touchant l'amélioration des conditions de vie (eaux, énergie, salubrité) en zone subsaharienne : première expérience globale et concentrée, réalisée avec le Mali et le Sénégal. Recherche du financement nécessaire.

Transfert d'eau interbassins

Participation et contribution au Séminaire organisé en avril 1999 à l'UNESCO dans le cadre de la Vision mondiale de l'eau.

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161 EX/INF.8 - page 6 Décennie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles

1. En collaboration avec l'Association des Etats des Caraïbes (AEC), élaboration et mise en service (juin 1999) d'un site Web "ICARISK" dédié à l'information préventive des risques naturels. Une deuxième étape devrait traiter l'assistance-secours sous l'angle des communications. Les fonctions enseignement, formation et recherche sont traitées en priorité.

2. Participation et contributions aux conférences méditerranéennes de Valence (Espagne) et Naples (Italie) en 1999, ainsi qu'aux réunions générales de fin de décennie à Paris (juin 1999) et Forum de l'IDNDR de Genève (juillet 1999) sous l'égide des Nations Unies.

3. Séminaire de sensibilisation et d'information des villes du pourtour méditerranéen en novembre 2000 en présence du Secteur des sciences de l'UNESCO (Naples, novembre 2000).

Elaboration d'un projet de création d'un observatoire (des risques et de l'environnement) en Méditerranée.

Communication, information et informatique

1. Réalisation en septembre 2000 avec le concours de la Division de l'information et de l'informatique de l'UNESCO d'une bibliothèque virtuelle technique (informations et données sur les matériaux de construction) à l'usage des ingénieurs et des techniciens des pays en développement.

2. Mise au point d'un logiciel de terminologie à l'usage des associations internationales et organismes techniques : application au domaine de la route.

Pour l'ensemble des activités décrites ci-dessus et entrant dans le cadre de l'accord UNESCO/ICET du 16 mars 1999, aucune contribution financière de l'UNESCO n'a été obtenue.

En ce qui concerne le renouvellement de cet accord-cadre (préparé en 2001), des entretiens ont eu lieu entre le Secteur des sciences et l'ICET pour la mise au programme du biennium 2002-2003 d'activités communes.

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161 EX/INF.8 - page 7

EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES ET RECOMMANDATION

SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

Généralités

Un accord-cadre a été signé entre l'UNESCO et l'ICET (Conseil international pour l'ingénierie et la technologie) le 16 mars 1999. L'ICET a communiqué son point de vue sur le fonctionnement de cet accord-cadre par lettre en date du 13 février 2001, en français et en anglais. L'objectif global de l'accord-cadre de UNESCO-CIET est de promouvoir les sciences de l'ingénieur. Cet accord ne prévoit aucun soutien financier à l'ICET ou à FMOI/UATI bien que l'UNESCO fournisse à la FMOI des espaces de bureaux aménagés (deux bureaux) ainsi qu'à l'UATI (5 à 6 bureaux) (les prestations fournies concernent le chauffage, l'éclairage, le nettoyage et les appels téléphoniques locaux).

L'objectif du présent mémoire est d'évaluer le fonctionnement de l'accord-cadre du point de vue de l'UNESCO.

Présentation

L'ICET est un organisme de tutelle qui regroupe la Fédération mondiale des organisations d'ingénieurs (FMOI) - principale fédération internationale des associations d'ingénieurs regroupant plus de 80 organisations nationales, régionales et internationales qui représentent plus de 15 millions d'ingénieurs et l'Union internationale des associations et organisations de techniciens (UATI - organisation plus réduite basée en France qui regroupe une vingtaine d'associations dont certaines font également partie de la FMOI).

L'ICET a été créé à l'instigation de l'UNESCO pour servir d'entité faîtière représentant les organisations professionnelles s'occupant des sciences de l'ingénieur et de la technologie, avec laquelle l'UNESCO pourrait conclure un seul accord-cadre. D'un point de vue extérieur à l'UNESCO, la FMOI et l'UATI sont deux organisations bien distinctes.

Coopération

Comme l'ICET le signale dans sa lettre, la coopération avec l'UNESCO a porté sur les points suivants :

Conférences et réunions

Contribution à l'organisation et à la présentation de la Conférence mondiale sur la science dans le domaine des sciences de l'ingénieur.

Contribution à l'organisation de la première Convention mondiale des ingénieurs, organisée à Hanovre du 19 au 21 juin 2000, et rédaction et publication par l'association des ingénieurs allemands d'un rapport sur les travaux de la Convention. Ce document est le premier d'une série de rapports qui constitueront l'ouvrage collectif "Rapport mondial sur les sciences de l'ingénieur et la technologie" conformément aux propositions de la Conférence mondiale sur la science.

Coopération et assistance pour la préparation de la deuxième Conférence mondiale des ingénieurs qui se tiendra en 2004 à Shanghai.

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161 EX/INF.8 - page 8 Information et communication

Proposition et coopération pour l'élaboration d'une bibliothèque virtuelle des ingénieurs pour le développement rural (BVIDD) avec la participation spéciale de l'Institution of Engineers d'Australie.

Contribution à l'ouvrage collectif en cours "Rapport mondial sur les sciences de l'ingénieur et la technologie" dont l'idée a été lancée lors de la Conférence mondiale sur la science (voir ci-dessus).

Elaboration d'une bibliothèque virtuelle sur les matériaux de construction à l'intention des ingénieurs avec le Secteur CI.

Développement de logiciels de terminologie dans le domaine de la construction des routes (pour l'UATI).

Formation des ingénieurs

Projet de coopération en vue de créer un Comité international de l'enseignement supérieur des technologies COMIEST/ICHET.

Discussions concernant le développement de l'enseignement des sciences de l'ingénieur (voir ci-après).

Suivi de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles (1990-2000)

Contribution au suivi de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles (DIPCN).

Coopération avec les associations nationales des Caraïbes (développement du site Internet ICARISK).

Conférences méditerranéennes (relatives aux réunions finales et de suivi de la Décennie) sous l'égide des Nations Unies en 1999 (à Paris, Valence, Naples et Genève) et élaboration de projets connexes.

Autres activités

Discussions exploratoires sur des activités de projet dans les domaines de la validation des diplômes et de normes, de la mobilité des ingénieurs, de la promotion et de la popularisation des sciences de l'ingénieur, de la déontologie et de la pratique professionnelle.

Contribution à une étude de faisabilité en vue d'améliorer la qualité de la vie en Afrique subsaharienne (notamment en ce qui concerne l'alimentation en eau et en énergie au Mali et au Sénégal).

Coopération au Séminaire UNESCO "Water Vision" en avril 1999.

Perspectives de coopération

De nouvelles formes de coopération avec les membres de l'ICET ont été évoquées et sont en voie de réalisation dans les domaines suivants :

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formation des ingénieurs ; validation des diplômes et normes ; mobilité des ingénieurs ; promotion et popularisation des sciences de l'ingénieur ; déontologie et pratique professionnelle ; les sciences de l'ingénieur et la lutte contre la pauvreté.

Evaluation de la coopération avec les membres de l'ICET

La coopération avec les deux organisations membres de l'ICET - FMOI et UATI - a précédé la signature de l'Accord-cadre en mars 1999 et s'est poursuivie et développée de façon positive depuis lors. Dans l'ensemble, la coopération dans les domaines indiqués - conférences et réunions, information et communication, formation des ingénieurs, suivi de la Décennie NDR, etc. – a eu des résultats positifs en termes des objectifs et buts immédiats et d'une façon plus générale en termes de promotion des sciences de l'ingénieur.

Il existe également des possibilités importantes de collaboration accrue dans les domaines de la formation, de la validation des diplômes et des normes, de la mobilité des ingénieurs, de la promotion et de la popularisation des sciences de l'ingénieur, de l'éthique et de la pratique professionnelle, des sciences de l'ingénieur appliquées à l'environnement et au développement durable. Ce sont là des domaines que la profession considère comme importants. EST est en train d'élaborer les activités dans le domaine de la technologie au service de la lutte contre la pauvreté. Récemment, des membres de l'ICET ont donné des marques d'intérêt pour une coopération dans ce domaine, ce dont on ne peut que se féliciter.

Dans l'ensemble, l'évaluation par SC/BES/EST de l'Accord-cadre avec les membres de l'ICET est positive et justifie une recommandation de reconduction et de développement de l'accord comme indiqué ci-dessus.

Cela dit, quelques précisions s'imposent en vue d'améliorer et de faciliter la coopération avec les membres de l'ICET. Si l'on ne peut que se féliciter de l'intérêt manifesté pour la coopération en matière de formation des ingénieurs par exemple, on peut se demander si la création d'un Comité international de l'enseignement supérieur des technologies (CIEST) est bien nécessaire, la FMOI disposant déjà de plusieurs comités spécialisés dont un Comité pour l'éducation et la formation (CET) (les autres comités de la FMOI sont consacrés respectivement aux sciences de l'ingénieur et à l'environnement, à la technologie et à l'information et à la communication). Il paraît préférable de confier au Comité sur l'éducation et la formation de la FMOI un rôle consultatif auprès de l'UNESCO sur la formation des ingénieurs (avec la contribution de l'UATI) plutôt que de créer un nouveau comité ad hoc.

Il faut aussi noter la nécessité d'une plus grande clarté concernant le développement de la coopération avec l'ICET, vu que, comme il a été dit plus haut, il s'agit d'une organisation faîtière qui regroupe en son sein la FMOI et l'UATI. Il serait utile à cet effet de définir avec plus de précision les rôles et le champ de compétence des organisations membres de l'ICET.

Il ne faut pas fermer les yeux sur cette situation, car elle a des incidences à la fois au niveau des prestations effectives à la communauté des ingénieurs et sur la coopération avec l'UNESCO dans ce domaine. L'objectif de l'accord-cadre est de promouvoir la coopération entre l'UNESCO et les associations régionales et nationales d'ingénieurs du monde entier.

Si la reconduction de l'accord-cadre paraît souhaitable, on peut toutefois se demander comment structurer et organiser cet accord dans un souci maximum d'efficacité, en tenant compte des effectifs plus importants et de la plus grande représentativité de la FMOI.

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CONSEIL INTERNATIONAL POUR LA SCIENCE (CIUS)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

L'accord-cadre UNESCO/CIUS a eu des effets très bénéfiques pour les deux organisations pendant les six années écoulées. Les fonds procurés par l'UNESCO au titre de cet accord ont directement servi à promouvoir la coopération internationale dans le domaine de la science grâce à l'exécution par les unions scientifiques et les organismes interdisciplinaires du CIUS d'un très grand nombre d'activités scientifiques et éducatives. Ces activités du CIUS sont venues compléter les initiatives exposées par l'UNESCO dans ses récents documents de programme et de budget. L'accord-cadre prévoit une assistance du CIUS à l'exécution du grand programme II - Les sciences au service du développement dont les grandes orientations sont définies dans la Stratégie à moyen terme de l'UNESCO pour 1996-2001. Le CIUS a ainsi exécuté une série de projets dans trois grands domaines : (1) Renforcement de la science et de la technologie dans les pays en développement ; (2) Promotion de la coopération internationale dans le domaine de la recherche en sciences fondamentales ; et (3) Programmes de recherche et systèmes d'observation relatifs aux changements planétaires. Au total, 265 projets CIUS/UNESCO relevant de ces trois domaines ont été financés au cours des six années passées : 63 en 1996, 50 en 1997, 31 en 1998, 36 en 1999, 41 en 2000 et 44 en 2001. Les fonds versés par l'UNESCO ont servi à la mise en oeuvre des activités suivantes : cours de formation, ateliers, réunions scientifiques, projets de recherche, bourses, collecte et analyse de données, diffusion d'information, diffusion de la littérature scientifique et publications.

Après consultation, les deux organisations sont convenues que la meilleure façon d'utiliser les fonds de l'UNESCO était de les allouer dans le cadre du programme de subventions accordées chaque année par le CIUS selon une procédure de sélection. Le tableau 1 donne un aperçu du nombre de projets qui ont bénéficié de ce financement de l'UNESCO pendant les six années en question. En fait, les fonds de l'UNESCO ont eu un effet multiplicateur à l'appui des priorités de l'UNESCO de deux façons. D'une part, ils ont permis de mobiliser des ressources supplémentaires dans presque tous les cas et, d'autre part, les objectifs de l'UNESCO ont souvent été pris en compte dans d'autres projets financés par d'autres sources dans le cadre général du programme de subventions du CIUS.

Outre l'apport de ces fonds, l'accord-cadre a d'une manière générale permis de renforcer la collaboration entre les deux organisations. L'accord prévoit expressément que le CIUS joue le rôle d'un organe consultatif pour les questions scientifiques qui ont une portée internationale. Et c'est ce que le CIUS a fait comme en témoignent amplement les consultations très étroites et régulières qu'il a eues avec le Secrétariat, les organes directeurs et les comités concernés de l'UNESCO, ainsi qu'avec d'autres activités à Paris et ailleurs dans le monde. La préparation, le parrainage et le suivi conjoints de la Conférence mondiale sur la science tenue à Budapest ainsi que l'organisation commune des deux conférences sur la publication électronique en science, tenues en 1996 et 2001, illustrent bien ce rôle de partenaire de premier plan que le CIUS joue dans le domaine de la science.

Le Rapport d'évaluation externe de la coopération entre l'UNESCO et le CIUS au titre de l'accord-cadre, établi par l'UNESCO, contient une analyse très utile du fonctionnement et de l'efficacité de l'accord. Il dégage en particulier les principales réorientations qui ont considérablement renforcé le programme de subventions du CIUS en le resserrant sur un nombre limité d'activités. L'institution en 1997 de subventions d'un montant élevé a permis à des initiatives scientifiques internationales interdisciplinaires et novatrices de bénéficier des fonds d'amorçage pouvant aller jusqu'à 100.000 dollars des Etats-Unis.

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Plutôt que de reproduire l'analyse contenue dans l'évaluation externe de l'UNESCO, le présent rapport dégage les principales activités du CIUS qui ont bénéficié du soutien de l'accord-cadre dans les trois grands domaines identifiés par les deux organisations.

Projets subventionnés pendant la période d'application de l'accord-cadre (1996-2001)

1. Renforcement de la science et de la technologie dans les pays en développement

2. Promotion de la coopération internationale dans le domaine de la recherche en sciences fondamentales

[Ces deux domaines prioritaires sont présentés conjointement car les projets qui en relèvent se recoupaient souvent, visant par exemple à renforcer la recherche en sciences fondamentales dans les pays en développement.]

Conscient de la nécessité impérieuse de promouvoir la science et la technologie dans les pays en développement, le CIUS a lancé plusieurs initiatives. Le Comité sur la science et la technique dans les pays en développement (COSTED), qui est un comité scientifique spécialisé CIUS, a ainsi été créé dans le but de stimuler et de faciliter la participation des scientifiques et des institutions scientifiques des pays en développement aux activités menées à l'échelon international dans les domaines de la science et de la technologie. En 1993, le COSTED est devenu une initiative conjointe de l'UNESCO et du CIUS après avoir fusionné avec le Réseau international des biosciences (RIB). Il dispose à l'heure actuelle de sept secrétariats régionaux implantés en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans la région arabe. Grâce aux ressources fournies au titre de l'accord-cadre, des activités visant à favoriser le développement de réseaux thématiques régionaux ont été menées afin de renforcer les capacités dans des domaines intéressant les pays en développement, de promouvoir la gestion des technologies, d'encourager la mobilité et de réduire l'isolement des scientifiques de ces pays.

Les initiatives de renforcement des capacités lancées par les unions scientifiques et les organismes interdisciplinaires ont consisté à promouvoir l'enseignement dans divers domaines scientifiques, notamment dans les pays en développement et les pays en transition. De nombreuses activités ont été exécutées, axées en particulier sur l'amélioration des capacités de direction et d'organisation pour faire face aux défis mondiaux en matière de nutrition ; l'élaboration de programmes d'études ; la formation des enseignants, la recherche-développement, l'échange d'informations et de points de vue dans le cadre de conférences, de bulletins d'information et des médias des diverses disciplines scientifiques ; l'aide aux jeunes scientifiques des pays en développement afin de leur permettre de poursuivre ou d'achever des programmes de recherche dans les laboratoires des pays développés ou nouvellement industrialisés. De nombreux ateliers et cours de formation ont été organisés avec succès dans diverses régions du monde.

Se fondant sur les activités financées dans le passé au titre de l'accord-cadre, les participants à une conférence récente du CIUS sur le renforcement des capacités d'enseignement des sciences et des mathématiques dans le primaire ont observé que l'on ne pouvait espérer renforcer la capacité de mettre les sciences, les mathématiques et les technologies au service du bien-être de l'humanité sans assurer le succès de l'éducation des enfants. Ils ont recommandé de s'employer activement à mettre en réseau les institutions internationales intergouvernementales et non gouvernementales s'occupant d'enseignement des sciences et des mathématiques dans le primaire ; de mettre en oeuvre des actions de suivi concrètes de la Conférence mondiale sur la science ; d'établir un partenariat élargi avec les grandes initiatives mondiales et de promouvoir la collaboration avec des organisations internationales telles que l'UNESCO, le PNUD, l'UNIFEM, l'UNICEF et l'Inter-Academy

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161 EX/INF.8 - page 12 Panel (IAP). Une deuxième conférence se tiendra à Rio de Janeiro en 2002 en liaison avec la 27e Assemblée générale du CIUS. Le Conseil international pour la science appuie vigoureusement cette initiative qui vise à améliorer la coordination des activités d'éducation au sein des organismes scientifiques internationaux et il collabore étroitement à la fois avec le Secteur des sciences et celui de l'éducation au sein de l'UNESCO.

Les jeunes scientifiques (notamment de sexe féminin) des pays en développement et des pays en transition figurent parmi les principaux bénéficiaires des projets de bourses et de voyages relevant du programme de subventions du CIUS. L'aide fournie par ce biais permet aux intéressés de participer à un large éventail de cours de formation, ateliers et congrès organisés par divers organismes du CIUS.

L'Union internationale de physique pure et appliquée (UIPPA) organise une conférence dans un domaine essentiel de la physique, qui a pour principal objectif d'améliorer l'enseignement de la physique ainsi que la situation faite à cette discipline et la condition des membres de la profession dans les pays en développement. La Commission de l'enseignement de la physique (Commission on Physics Education) possède un site Web et publie un bulletin d'information semestriel qu'elle diffuse gratuitement dans le monde entier.

Les bourses de courte durée de l'Union internationale de biochimie et biologie moléculaire (UIBBM) permettent aux scientifiques des pays en développement de participer à des activités de recherche et d'assister à des congrès internationaux, et notamment à un cours spécial organisé par son comité de l'enseignement.

La commission chargée du développement et des échanges de l'Union mathématique internationale (UMI) a soutenu la création et la mise en oeuvre d'un certain nombre de programmes régionaux de recherche dans le domaine des sciences mathématiques en Afrique.

En outre, le CIUS mène des activités conjointement avec l'Académie des sciences du tiers monde (TWAS) et coparraine avec l'UNESCO et la TWAS le programme de chaires en sciences et le programme de bourses de courte durée en sciences fondamentales. Ces programmes ont bénéficié d'un financement au titre de l'accord-cadre et font partie des activités générales de renforcement des capacités scientifiques menées par les organismes en question pendant la décennie écoulée, qui ont contribué à promouvoir davantage encore les contacts scientifiques Nord-Sud et Sud-Sud.

Le comité directeur sur la génétique et la biotechnologie (SCGB) a fait réaliser un tutoriel de bio-informatique qui, bien qu'il ne soit pas directement financé au titre de l'accord-cadre, montre comment les activités du CIUS peuvent concourir à la réalisation d'un certain nombre d'objectifs énoncés dans l'accord. Conçu pour les scientifiques qui n'ont guère d'expérience de la bio-informatique, ce tutoriel est particulièrement fait pour les scientifiques des pays en développement ou travaillant dans des laboratoires où l'on ne sait pas se servir des outils de la bio-informatique. Il est disponible sur le Web et se trouve donc à la portée de tous ceux qui ont accès à l'Internet.

Une réunion informelle sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) a été organisée en septembre 1999 pendant l'Assemblée générale du CIUS. L'Assemblée a adopté une résolution demandant que le Conseil exécutif du CIUS examine, dans un premier temps, les enjeux scientifiques et éthiques des OGM en vue de définir ensuite une stratégie du CIUS, et que soit encouragée la coopération de tous les organismes du CIUS concernés par la question. Une des grosses subventions accordées au titre de l'accord-cadre en 2001 sert à financer la réalisation d'une étude sur les "aliments génétiquement modifiés aux fins du

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développement, de la santé et de la nutrition humaine : fondement scientifique d'une évaluation risques-bénéfices".

Quoique ne relevant pas initialement de l'accord-cadre, la Conférence mondiale sur la science illustre avec éclat le très haut degré de collaboration et de synergie entre le CIUS et l'UNESCO à l'appui de la communauté scientifique internationale et de l'utilisation de la science pour répondre aux exigences de l'action politique au niveau mondial. Les ressources provenant des contrats passés au titre de l'accord-cadre tant pour 1998 que pour 1999 ont aidé le CIUS à assurer le coparrainage de la Conférence mondiale sur la science. En 2000 et 2001, ces ressources lui ont permis de mettre en route son propre programme de suivi de la Conférence.

Les ressources de l'UNESCO ont particulièrement contribué à renforcer la participation et à promouvoir le rôle des scientifiques des pays en développement et des pays en transition aux travaux des divers membres de la famille du CIUS et de ses innombrables organismes interdisciplinaires.

3. Programmes de recherche et systèmes d'observation relatifs aux changements planétaires

Après une décennie de planification et d'exécution, le Programme international sur la géosphère et la biosphère (PIGB) s'est engagé en 1998-2001 dans une phase de synthèse qui va permettre d'intégrer les recherches effectuées et de définir un nouveau cadre pour les recherches à entreprendre pendant les dix années à venir. Les synthèses des projets thématiques, à savoir BAHC (Aspects du cycle hydrologique se rapportant à la biosphère), IGAC (Programme international concernant la chimie de l'atmosphère à l'échelle du globe), JGOFS (Etude conjointe des flux océaniques mondiaux) et PAGES (Les changements planétaires survenus dans le passé), sont toutes en bonne voie ; la synthèse du GCTE (Changements planétaires et écosystèmes terrestres) fait l'objet d'une mise à jour. Le programme GLOBEC (Dynamique des écosystèmes océaniques à l'échelle mondiale) a achevé son plan de mise en oeuvre en 1998 et établi un Bureau international du programme, le programme LOICZ (Interaction terre-océan dans les zones côtières) a été profondément réorganisé en 1998 et le programme LUCC (Changements d'utilisation et de couverture des sols) est entré en 1998 dans sa phase d'exécution. Le PIGB a tenu son deuxième Congrès au Japon, en mai 1999, qui a été un très grand succès, et prévoit d'organiser sa première Conférence ouverte sur la science aux Pays-Bas en 2001. L'accord-cadre a permis d'apporter un soutien important à l'exécution d'activités spéciales du PIGB au cours des six années écoulées.

Depuis 1996, le CIUS coparraine, avec le Conseil international des sciences sociales (CISS), le Programme international sur les dimensions humaines des changements de l'environnement planétaire (IHDP), dont relèvent quatre programmes scientifiques : changements d'utilisation et de couverture des sols (LUCC) ; dimensions institutionnelles du changement de l'environnement à l'échelle du globe (IDGEC) ; environnement mondial et sécurité humaine (GECHS) ; et projet de transformation industrielle. L'IHDP a organisé au Japon, en juin 1999, une réunion scientifique ouverte sur la dimension humaine du changement de l'environnement à l'échelle du globe, qui a eu beaucoup de succès, et une autre est prévue pour 2001.

Au titre de l'accord-cadre, une subvention d'un montant élevé a été accordée en 1999 à un programme de recherche sur la santé et l'environnement coordonné par l'IHDP et l'UGI, qui a pour objet de réunir des chercheurs ayant en commun un intérêt multidisciplinaire pour la recherche sur la santé et l'environnement. Quatre ateliers ont été organisés en vue de définir

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161 EX/INF.8 - page 14 un programme de recherche qui tienne compte des points de vue des sciences sociales, des sciences exactes et naturelles et des sciences de la vie sur des questions essentielles pour la compréhension de la santé et de l'environnement, qui ont une incidence sur l'économie des pays développés, des pays en transition et des pays en développement. Les participants représentaient 24 pays différents ; 34 % étaient des femmes et 41 % des ressortissants de pays en développement ou en transition.

Le programme DIVERSITAS, coparrainé par l'UNESCO, le SCOPE, l'UISB, l'UISM et le PIGB, est devenu un grand programme de recherche sur la biodiversité dans le monde. Il s'articule autour de cinq éléments de programme (effet de la biodiversité sur le fonctionnement des écosystèmes ; origine, maintien et évolution de la biodiversité ; systématique ; surveillance ; conservation et restauration) et de six STARS (domaines de recherche ciblés) : diversité des sols et des sédiments ; diversité marine ; diversité microbienne ; diversité des eaux continentales ; dimensions humaines de la biodiversité et espèces envahissantes). Un programme mondial d'évaluation de la biodiversité des montagnes est également en cours. Un mémorandum de coopération a été signé en 1997 entre DIVERSITAS et le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CBD). Le programme DIVERSITAS coordonne en outre l'organisation en 2001 de l'Année internationale de l'observation de la biodiversité. Grâce aux ressources fournies par le biais de l'accord-cadre, une nouvelle initiative de grande envergure a été lancée en 1998 concernant une stratégie mondiale pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes (GISP) ; ce programme a mobilisé d'importantes ressources supplémentaires et constitue désormais un programme à part entière au sein de DIVERSITAS.

Le Comité spécial du CIUS chargé de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles (DIPCN) a reçu des fonds au titre de l'accord-cadre qui ont permis au CIUS de fournir un soutien scientifique et technologique important à la recherche sur le renforcement des capacités de prévention des catastrophes naturelles. L'Initiative séismes et mégapoles (EMI), qui a bénéficié d'une importante subvention, vise à construire les modèles nécessaires pour évaluer les risques, déterminer la vulnérabilité, évaluer la durabilité et promouvoir l'atténuation.

Le CIUS s'efforce constamment d'améliorer et de renforcer ses grands programmes internationaux interdisciplinaires. A cet égard, le Conseil exécutif du CIUS a proposé de soumettre tous ses organismes à un examen, y compris un examen d'ensemble pour dégager d'éventuelles possibilités de rationalisation et de synergies nouvelles. Ce processus devrait également aider le CIUS à se concentrer sur un nombre limité de thèmes scientifiques prioritaires pour l'avenir.

En 1997, le programme de subventions du CIUS a été recentré de façon à donner la priorité à l'identification et au soutien d'initiatives scientifiques nouvelles, liées aux questions d'actualité dans le domaine des sciences. Le CIUS a entrepris d'établir au sein de son CSPR (Comité chargé de la planification et de l'examen scientifiques) un mécanisme spécial expressément chargé d'identifier et de développer les questions scientifiques nouvelles ou qui commencent à se dessiner pour l'avenir. Ce mécanisme devrait assurer des consultations étroites avec l'UNESCO. Le programme de subventions du CIUS facilitera ce processus et apportera un soutien aux nouvelles initiatives scientifiques présentant un intérêt.

Comme indiqué plus haut, le CIUS a réussi à utiliser avec efficacité les fonds fournis par l'UNESCO par l'intermédiaire de l'accord-cadre pour augmenter sensiblement sa capacité de collaborer avec des scientifiques du monde entier sur de nouvelles questions scientifiques importantes, liées aux grands défis scientifiques auxquels nos pays et la planète sont confrontés.

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EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES ET RECOMMANDATION

SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

Le Secrétariat se félicite de la gamme étendue d'activités mises en oeuvre dans le contexte de l'accord-cadre par les organes membres du CIUS en vue de réaliser les objectifs et les buts du Secteur des sciences de l'UNESCO. A la lumière du rapport analytique du CIUS et des conclusions de l'évaluation externe de la coopération entre l'UNESCO et le CIUS aux termes de l'accord-cadre, il est recommandé au Conseil exécutif d'autoriser la mise en oeuvre d'un second accord-cadre couvrant la période de la Stratégie à moyen terme 2002-2007. Les dispositions budgétaires du Projet de programme et de budget 2002-2003 prévoient une aide financière égale à celle prévue dans le 30 C/5 à des activités du CIUS adoptées en concertation avec l'UNESCO. Ces activités seront définies conjointement par les deux organisations en se référant aux conclusions de la Conférence mondiale sur la science et en tenant compte des priorités de l'UNESCO pour la période de la Stratégie à moyen terme et de son propre Programme et budget biennal.

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CONSEIL INTERNATIONAL DE LA PHILOSOPHIE ET DES SCIENCES HUMAINES (CIPSH)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

Considérations générales

L’action du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines a été marquée au cours de la période 1996-2000 par un élargissement progressif de la base géographique et culturelle du Conseil. Au moment de rédiger ce rapport, un élargissement de la base associative du CIPSH est également en cours de discussion au niveau des grandes organisations internationales membres du Conseil.

Sur un plan plus général, la coopération du CIPSH avec les secteurs de l'UNESCO dont les activités sont du ressort du domaine de la philosophie et des sciences humaines a marqué une nette reprise par rapport à la crise que ces rapports avaient connue, pour des raisons certes conjoncturelles, mais lourdes de conséquences, entre 1995 et 1996. Un considérable travail de redressement avait déjà été effectué par Jean Bingen entre 1996 et 1998, face à une situation qui mettait en danger l’existence même du CIPSH. Ce travail a pu compter à la fois sur l’appui des grandes fédérations scientifiques que le CIPSH regroupe, et sur l’encouragement de l’UNESCO, qui ne manquait pas de nous dire son inquiétude face à l'affaiblissement éventuel des liens que le CIPSH assure entre l'UNESCO et la communauté scientifique et académique internationale.

Depuis, le CIPSH a retrouvé, après le bilan de l’état de nos disciplines qui avait été effectué à Naples, sa capacité d’animation en direction de l’extérieur et de mobilisation des nouveaux partenaires. L’Assemblée Générale de Buenos Aires, et le colloque que nous y avons tenu sur le thème Regard de l’autre, regard sur l’autre, ont marqué en ce sens un moment important d’ouverture vers les chercheurs et les institutions de cette région.

Le CIPSH souhaite poursuivre et renforcer cette action en liaison étroite avec les différentes instances de l’UNESCO. Cette action s'articule avec les autres missions que l'UNESCO a confiées au CIPSH au moment de sa création : notamment l'aide aux grands instruments de travail, conçus à la fois comme sauvegarde de patrimoines et comme aide directe aux pays moins bien armés sur le plan universitaire, l'organisation de contacts permanents entre des structures savantes et le rappel constant de l'ouverture nécessaire sur l'ensemble du monde pour dépasser les anciennes perspectives intellectuelles, souvent de type occidental.

C’est avec satisfaction que l’on pourrait à cet égard regarder en arrière et rappeler les propos de Jaime Torres Bodet pour qui, avant la naissance du CIPSH, "l’UNESCO se trouvait en face d’organisations spécialisées, toutes animées du même désir de favoriser un rapprochement entre les savants et de mettre les trésors de la connaissance au service de l’homme, mais dépourvues des moyens de conjuguer leurs efforts, de soumettre leurs entreprises à un plan général". Avec le CIPSH, l’UNESCO trouvait un partenaire en mesure d’aider à la circulation "des grands instruments internationaux d’échanges d’information, d’aider à la convocation des réunions les plus importantes".

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Impact de la mise en place du système nouveau des accords-cadres sur les types d'action du CIPSH

Sur la base du rapport qui lui a été présenté par son Secrétaire général (rapport dont les paragraphes qui suivent résument les lignes principales), l’Assemblée générale de Buenos Aires (22 septembre - 2 octobre 2001) a été l’occasion de faire le point sur la situation actuelle du CIPSH et sur les problèmes qui se posent aujourd’hui, ou risquent de se poser à très brève échéance. Ces problèmes sont importants et touchent le fond des choses. Ils nous contraignent à réfléchir sur ce qu’est le CIPSH, sur ses missions et ses modes d’action, sur sa capacité à répondre à la fois aux critiques et aux demandes dont il fait l’objet, sur l’environnement dans lequel il est appelé à vivre et à opérer.

D’abord, nous sommes tout à fait conscients du fait que l’UNESCO ne voit pas aujourd’hui le CIPSH avec le même regard qu’il y a cinquante ans. La création du CIPSH était due à l’initiative de l’UNESCO, qui souhaitait pouvoir s’appuyer sur la communauté intellectuelle et scientifique organisée. Aujourd’hui l’UNESCO bénéficie certes de l’apport essentiel des trois grands conseils scientifiques. Mais elle ne se sent plus autant engagée que par le passé à en soutenir seule un fonctionnement qu’elle perçoit parfois, à tort ou à raison, comme trop détaché de ses propres lignes d’action et comme trop strictement académique.

Par ailleurs, dans ses rapports avec une organisation internationale qui affiche sa préférence soit pour des soutiens à des programmes conduits par des organisations autonomes, soit pour de véritables projets dont elle peut confier la responsabilité partielle à des opérateurs capables de les mener à bien, le rôle du CIPSH est de se donner les moyens de participer à de tels projets comme opérateur principal ou secondaire, et mieux encore, à aider les secteurs concernés à définir ces projets. Le CIPSH ne peut que gagner à assumer une attitude active de force de proposition et de réalisation.

Une telle mutation implique de la part du CIPSH un certain nombre de changements.

La critique la plus fréquente qui nous est faite est en effet de représenter de façon privilégiée : (a) une culture euro-américaine dont la prétention universaliste est plus que jamais contestée par l’affirmation des autres grandes cultures du monde ; (b) une culture humaniste et savante trop élitiste et trop coupée des réalités et des besoins des sociétés contemporaines ; (c) une culture trop attachée, dans ses modes de fonctionnement et de communication, aux formes traditionnelles de production et de transmission du savoir : colloques spécialisés, publications d’instruments de travail, de bibliographies, d’encyclopédies, de thesaurus, d’actes de rencontre.

Il nous est demandé au contraire d’accorder plus d’importance aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), qui permettent, à condition d’appuyer dans les pays les plus défavorisés la mise en place des infrastructures indispensables, de rendre les résultats de nos travaux, nos recherches et nos instruments de travail accessibles plus rapidement à un public infiniment plus large, et plus également réparti sur la planète.

Sur ces points, il est important que le CIPSH sache, et pas seulement pour répondre à la critique, non seulement corriger cette image, mais aussi modifier la réalité. L’ouverture du Bureau à une représentation effective plus large des différentes cultures du monde est essentielle. Pour rendre cette représentation plus effective et plus large encore, l’Assemblée générale de Buenos Aires a pris la décision de s’adjoindre un Comité international d’experts issus des différentes régions et des différentes disciplines. Sur le plan de l’utilisation des ressources financières, il est nécessaire d’encourager de façon systématique toutes les

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161 EX/INF.8 - page 18 initiatives en provenance des (ou concernant les) pays de l’Est et du Sud. Pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), il faut opter résolument pour qu’une partie de la production que nous soutenons - bibliographie, encyclopédies, dictionnaires - soit publiée et consultée sur support informatique (qui en facilite l’accessibilité, l’indexation et la mise à jour permanente). Ce qui implique qu’en contrepartie nous organisions, dans le cadre de nos fédérations, la numérisation des corpus extérieurs des mêmes instruments de travail, qui ont souvent plus d’un siècle. Diogène est en train d’en donner l’exemple : non seulement l’édition anglaise est désormais disponible sur le Web, grâce au soutien de la Fondation Soros, pour plus de 1.400 centres de recherche de l’Europe de l’Est et dans nombre de pays africains, mais nous envisageons également de tenter une première expérience d’édition électronique de la version espagnole. Les sommaires de l’édition française de la revue sont par ailleurs consultables en ligne depuis 1998.

Il faut enfin saisir toutes les occasions de nous ouvrir aux autres champs disciplinaires. Le CIPSH a pu être représenté à la Conférence mondiale sur la science (Budapest, fin juin 1999), où nous avons insisté pour que les sciences sociales et humaines soient représentées et pris contact avec le CISS pour manifester notre volonté de coopération.

Reste l’essentiel. Le CIPSH doit se préparer à intervenir aussi comme opérateur de projets, c’est-à-dire à répondre à des demandes extérieures et, le cas échéant, à aider l’UNESCO à formuler de nouvelles demandes. Pour y parvenir, il lui faut élargir et diversifier ses forces, en s’ouvrant, soit directement au sein du CIPSH, soit par l’intermédiaire de nos Fédérations, à un ensemble d’associations savantes souvent puissantes et représentatives qui, pour l’instant, ne figurent pas dans nos rangs. Il lui faut également renforcer ses liens avec le Conseil international des sciences sociales, avec lequel des contacts très positifs ont d’ores et déjà été pris : sur plus d’un point, la frontière établie entre sciences sociales et humaines il y a cinquante ans ne correspond plus aujourd’hui à la réalité. Il en est de même avec le CIUS. De façon significative, plusieurs fédérations (anthropologues, historiens des sciences, etc.) appartiennent à deux ou trois de nos conseils. Dans l’esprit du rapport de la Commission Gulbenkian sur la restructuration des sciences sociales présidée par I. Wallerstein, nous devons donc être particulièrement attentifs aux redéfinitions déjà engagées ou prévisibles entre sciences de la nature, sciences sociales et sciences humaines.

L'importance de cette oeuvre qui est à la fois de coordination, de dialogue et de sensibilisation est capitale pour la contribution que peut apporter le CIPSH à l’action de l'UNESCO dans le monde contemporain. La notion même de développement durable s’appuie sur un travail de formation scientifique de fond, centré sur la recherche avancée et qui vise à renforcer les capacités endogènes de recherche scientifique et de développement culturel.

Les initiatives conjointes du CIPSH et de l'UNESCO et les actions menées sous leurs auspices se caractérisent par ailleurs par leur caractère incitatif. L'action du CIPSH ne consiste pas à réaliser directement et intégralement des activités, mais à s'associer les institutions savantes, les académies, les communautés scientifiques et les centres de recherche, tantôt directement, tantôt par l'intermédiaire de ses différentes organisations membres.

Ce caractère, que le système de mise au point des programmes d’activités introduit avec les accords-cadres a sensiblement accentué, est particulièrement important dans les pays moins avancés et donne un début de visibilité et un impact particulier aux projets en question. Mais, et c'est un trait spécifique du CIPSH, ce caractère incitatif des subsides s'avère surtout capable de mobiliser des ressources financières, scientifiques et humaines des pays favorisés au service des besoins les plus criants des pays défavorisés dans les domaines qui relèvent du CIPSH.

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Les activités du CIPSH 1996-2000

(a) Le rôle et l’action du CIPSH dans le contexte de la coopération intellectuelle internationale

Le CIPSH a mené jusqu’à présent son action de rapprochement et d'échange d'idées selon ses formes particulières liées à ses structures et missions originelles, telles qu'elles furent suscitées par l'UNESCO entre autres sous l'impulsion de l'Union académique internationale, elle-même pluridisciplinaire : le regroupement des savants et chercheurs du monde entier dans des organisations vouées chacune à un des grands domaines des sciences humaines, à l'image de la Fédération internationale des sociétés de philosophie qui venait d'être créée, ou du Comité international des sciences historiques qui avait vu le jour entre les deux guerres. En même temps, cette structure devait organiser le décloisonnement des spécialités et l'ouverture sur l'ensemble des cultures.

Aujourd'hui, ce rôle d'interface avec le monde savant doit se mobiliser davantage au niveau de ses instances régionales et nationales. Dans cette perspective d’ouverture au reste du monde, le CIPSH doit resserrer les liens avec des institutions qui jouent le rôle de fédérations à l’échelle non des disciplines, mais des grandes aires régionales. L’expérience a été tentée pour l’Afrique. Elle gagnerait à être reprise et élargie dans d’autres directions, tout comme les fédérations disciplinaires devront être encouragées à élargir leur base géographique pour se donner une dimension mondiale plus représentative.

Cette approche saura par ailleurs mettre davantage en valeur le rôle essentiel des organisations qui composent le CIPSH dans l’abord pluridisciplinaire des études sur l’homme. Il est arrivé que l'UNESCO nous demande, comme à d'autres ONG, d'établir éventuellement un choix dans les priorités à accorder aux sciences humaines. Le CIPSH a à cet égard soutenu la position qu'il ne peut pas y avoir quelques disciplines phares sur lesquelles il y aurait lieu de concentrer l'action de l'Organisation. Des questions de priorité entre les sciences humaines pourront se poser à court terme et, de fait, elles se poseront à la fois en fonction des hommes disponibles, des carences à pallier d'urgence et de l'aptitude à proposer des projets concrets. Mais cela doit se passer à un niveau conjoncturel et non pas structurel. L'expérience a montré qu'il y a intérêt à assurer un progrès d'ensemble des sciences humaines en raison des aides réciproques qu'elles s'apportent l'une à l'autre.

Le rôle des sciences humaines dans l'éducation et le développement de nos sociétés sera d'autant plus incisif qu'il visera à renforcer les interactions entre les différentes disciplines et cherchera à établir un dialogue constant avec les sciences sociales et exactes. Tout cloisonnement ne pourra entraîner qu'un affaiblissement de nos capacités de forger de nouveaux instruments intellectuels pour aborder et résoudre les problèmes toujours nouveaux auxquels nous sommes confrontés et pour donner à chaque être humain les instruments de repère dont il a besoin pour se situer dans le monde où il vit, par rapport à sa société et à ses traditions, mais aussi par rapport aux autres sociétés et aux autres cultures.

Ce qui est plus important, et ici le développement concerté des sciences humaines apparaît comme une nécessité, est l'exigence critique d'élever partout le niveau d'objectivité et de rigueur de toutes les sciences humaines. Toutes, et pas seulement l'histoire, doivent se dégager de tout discours tendant à justifier la supériorité ou la légitimité du système ambiant, son autoprotection, le droit à l'immobilisme des éléments dominants ou celui à l'hégémonie, qu'elle soit politique, religieuse, intellectuelle ou économique, du groupe qui prétend "dire" la science humaine et s’imposer comme seule instance de légitimation.

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Les effets négatifs que des séparations rigides ont pu avoir dans le passé, par exemple en dissociant trop souvent la sociologie et l'histoire, doivent mettre en garde contre toute tentation de toute discipline à toute forme de splendide isolement. Chaque discipline a le désir légitime de fixer sa méthode, ses concepts, son angle d'études, ses objectifs. Mais aucune n'a de sens si elle ne se réfère en ultime analyse à ces deux facteurs d'unité que sont l'homme et la société. Le dialogue entre les sciences humaines, et entre celles-ci et les sciences sociales, est devenu une réalité quotidienne. Le CIPSH oeuvre pour renforcer cette intégration, tout en cherchant aussi à saisir toutes les possibilités de dialogue avec les sciences exactes.

Cet effort de soutien interdisciplinaire à l'égard des activités des organisations qui le composent s'accorde d'ailleurs avec le rôle de coordination que l'UNESCO, via l'accord-cadre, reconnaît au CIPSH. C'est au niveau des organisations membres que se situent les meilleures possibilités d'action concrète à l'échelle régionale et en faveur de zones défavorisées. Le CIPSH le leur rappelle et subordonne souvent son aide et son entremise au caractère universaliste des entreprises. Il a souvent provoqué une incitation centrifuge nouvelle pour le développement et pour le partage des connaissances. Tel est d’ailleurs le sens de ses choix pour l’organisation de ses Assemblées générales, désormais systématiquement liées à l’organisation d’un colloque mobilisant la communauté scientifique locale : Buenos Aires en septembre 2000, avec le colloque Regard de l’autre, regard sur l’autre, Porto-Novo (Bénin en 2002) avec le colloque sur Les rationalités.

(b) Les grands instruments de communication scientifique internationale

Une des modifications majeures qui apparaissent dans les nouvelles relations avec l'UNESCO nées de l'accord-cadre réside dans le fait qu'il est demandé au CIPSH de jouer à la fois un rôle de juge et de responsable des projets qui émanent des organisations internationales qui le composent, et qui jouent un rôle créatif dans l'ensemble de l'activité internationale en philosophie et en sciences humaines, et une fonction active d'incitation pour des interventions autres que celles qui émanent directement de ces fédérations internationales.

Cette action spécifique du Conseil dans le domaine de la coopération intellectuelle s’exerce principalement par le soutien à la mobilité internationale des chercheurs et aux grands instruments internationaux d’information scientifique.

L’action de soutien à la diffusion des grands instruments internationaux d’information scientifique (bibliographies, répertoires, recueils et catalogues) constitue une contribution majeure au développement des communautés savantes des pays moins avancés. C’est en effet là où l’accès aux dernières avancées de la recherche est plus difficile que les chercheurs tirent le plus grand profit de ces instruments, souvent les seuls capables d’assurer le maintien du contact avec les développements de la recherche au niveau international.

L’impact social de cette action n’est pas toujours perçu dans sa portée réelle. Le soutien à la croissance des communautés savantes là où elles ne sont pas encore établies de façon solide rejoint le programme de l'UNESCO à deux niveaux principaux. D’un côté, le Conseil contribue par ce moyen à la préparation culturelle et scientifique des chercheurs-enseignants qui opèrent aux différents niveaux de l’enseignement scolaire, de l’éducation de base à la formation supérieure. D’autre part, ces instruments internationaux d’échange d’information permettent le maintien d’une communication scientifique qui, si elle est importante pour les pays plus avancés, est plus vitale encore pour les pays moins avancés, où les savants, les académies, les étudiants disposent encore de moyens insuffisants pour accéder aux résultats les plus récents de la recherche, et souffrent d’un double déficit d’instruments de travail et d’accès à l’information.

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Le Conseil reçoit de plus en plus de sollicitations en faveur d’une diffusion accrue de ces antidotes à l’exclusion scientifique, qui sont un outil capital pour renforcer la croissance des nouvelles communautés savantes et leur permettre de participer activement aux processus de développement et consolidation démocratique en cours.

(c) Le programme "Extension géographique"

L’expérience et le temps ont montré l’importance d’accompagner au soutien aux grands instruments internationaux d’échange d’information un engagement en faveur du rapprochement et du contact international entre les chercheurs, particulièrement entre, d’une part, les pays qui ne disposent pas encore de la masse critique suffisante en termes d’institutions d’enseignement supérieur et de recherche et en termes de chercheurs et, d’autre part, les centres de recherche établis.

C'est en raison de l’importance sociale des sciences humaines, et en dialogue constant avec les sciences sociales et exactes, que le Conseil accorde une importance prioritaire aux initiatives des milieux culturels extra-européens (et de l'hémisphère Sud en particulier) et qu’il s'est engagé à sensibiliser les instances scientifiques et académiques locales autour des grands programmes de l'UNESCO. Ce travail constitue également la raison de fond de l’aide sélective que le Conseil apporte aux rencontres scientifiques organisées par ses organisations membres à l’échelle internationale, régionale ou subrégionale.

Depuis toujours, le CIPSH a partagé avec les organisations membres la difficulté de devoir prévoir les besoins de projets spécifiques plusieurs années à l'avance, difficulté qui se répercute au niveau de l'élaboration centrale du contrat. La possibilité d’une action ponctuelle et urgente constitue un atout de la part du CIPSH. Dans le passé, ce type d'intervention, qui s’exerce proprement par le programme Extension géographique, s'avérait particulièrement précieux quand il permettait de rapprocher les jeunes chercheurs des différentes communautés savantes. Malheureusement, la disparition dans les accords-cadres des frais de fonctionnement liés aux voyages des jeunes chercheurs des pays en voie de développement a freiné gravement cet aspect de notre action.

(d) Les Assemblées générales du Conseil

Le Conseil partage la tendance de l'UNESCO à une action caractérisée, d'une part, par la mise en place de grands projets d'envergure internationale et, d'autre part, par la mobilisation et la sensibilisation de partenaires locaux. Une action en partenariat avec les organisations locales, régionales ou nationales, s’avérera utile en fonction du caractère spécifique d'un programme ; aussi la diversité de nos organisations membres et de leurs centaines d'associations fait que c'est à leur niveau que l'initiative d'intégration régionale peut être le plus efficacement prise. C'est pourquoi le Conseil a voulu profiter de l'échéance de son cinquantième anniversaire pour susciter, grâce au soutien substantiel de l'UNESCO et avec la collaboration de l'Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, une réflexion et une confrontation entre les diverses organisations membres de manière à faire le point sur les tendances actuelles et les démarches nouvelles de la recherche dans les domaines scientifiques de leur compétence, et à étudier l’impact et les développements positifs de la globalisation culturelle. Comment les sciences humaines, qui depuis un demi-siècle ont évolué considérablement sous la pression de bouleversements historiques, politiques et technologiques, vont-elles sortir du morcellement analytique produit de la pression subie, qui est un état de crise, pour aboutir à une synthèse généralisée d'une humanité prise dans son ensemble ?

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Sur cette même voie, par laquelle le CIPSH se propose de réunir périodiquement des forums internationaux de spécialistes des sciences humaines, la 25e Assemblée générale du Conseil s’est déroulée à Buenos Aires en septembre 2000, accompagnée d'une rencontre internationale, organisée par les scientifiques argentins et, plus largement, latino-américains, sur le sujet "Regard de l'autre, regard sur l'autre". Cet événement, qui a suscité une mobilisation scientifique exceptionnelle et marqué une ouverture nouvelle du Conseil et de ses organisations au niveau régional, répondait à une demande de présence accrue du Conseil dans cette région.

Le CIPSH entend poursuivre cette démarche dans d'autres directions géographiques, pour étayer encore sa propre base et la rendre encore plus interculturelle. La prochaine Assemblée générale aura ainsi lieu au Bénin en septembre 2002, et sera également doublée d’un colloque international sur "Les rationalités", qui constituera un moment marquant pour la circulation des idées et des chercheurs du continent africain.

Le choix de créer un Comité international d’experts chargé de côtoyer le Bureau du CIPSH répond aussi à l’exigence de tenir sa place dans un monde dont la pluralité des cultures est la caractéristique fondamentale. Cette décentralisation poussée nous paraît d'autant plus importante que le CIPSH continuera d’assurer une pénétration capillaire des initiatives de l'UNESCO à tous les niveaux (international, régional, local) et ce, tant pour la mise en oeuvre d'actions ponctuelles que pour promouvoir des projets que seuls des organismes à structure fortement internationale peuvent supporter.

(e) Les grands programmes "Langues en danger" et "Archives mondiales de l’art rupestre"

Durant toute la période prise en compte par l’accord-cadre, le Conseil a considérablement amplifié son action déjà importante de sauvegarde du patrimoine matériel, écrit et linguistique (forme du message), en lui adjoignant, plus qu'elle ne l'a fait jusqu'ici, le patrimoine oral (contenu du message) et immatériel de l'humanité.

C'est à cette échelle qu’une partie importante des contrats inclus dans l'accord-cadre ont été dès 1996-1997 expressément affectés au programme de sauvetage des "Langues en danger de disparition". A la demande du Directeur général, qui souhaitait que l'UNESCO ne se limitât pas "à sauvegarder des monuments en pierre mais aussi à sauvegarder ces monuments représentés par les langages du monde", le CIPSH s’est mis à la disposition de l'UNESCO pour faire de ce vaste programme une de ses orientations nouvelles majeures.

Conformément à la vocation du CIPSH, ce sont les aspects scientifiques de ce programme qui sont privilégiés, alors qu'il comporte des volets actifs de survie de la langue et d'éducation qui par leurs aspects politiques doivent être réservés aux programmes parallèles de l'UNESCO. L'objectif du travail envisagé consiste principalement à étudier le lexique et les structures de la langue menacée afin d'en produire une grammaire voire un dictionnaire. Souvent ce travail s'étend jusqu'à la transcription de traditions, mythologies ou littératures orales. Quelquefois, enfin, les chercheurs conçoivent leur travail comme l'amorce de structures éducatives organisées, destinées aux communautés indigènes ou aux groupes défavorisés locaux.

Autre projet inspiré par l'UNESCO que le CIPSH a soutenu au moyen de son accord-cadre, le projet WARA (World Archives of Rock Art), coordonné par le Centro Camuno di Studi Preistorici, constitue le premier et le plus important effort à l'échelle mondiale pour réaliser une base de données informatisée destinée à recueillir toutes les formes de l'expression primitive. L'art rupestre est un bon exemple de l'interpénétration des formes du

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patrimoine, une des lignes de réflexion du CIPSH : sous le signifiant conservé de cultures primitives apparaissent des enseignements et des conditionnements de traditions culturelles purement orales. Actuellement, le projet réunit les données provenant de plus de 3.000 sites dans tous les continents. Plusieurs hypothèses de déchiffrement et des postulats interprétatifs ont été élaborés. L'art rupestre a été divisé en quatre catégories, sur la base d'éléments stylistiques communs qui renvoient, entre autres, à des conditions sociales diverses.

Un nombre important d'éléments communs, présents dans tous les continents, ont déjà pu être dégagés par l'analyse comparative des différentes concentrations d'art rupestre, indiquant que la syntaxe de base de l'art rupestre répond à des modèles cognitifs logiques et de communication universels. L'art rupestre semble ainsi exprimer un langage primordial universel, articulé en archétypes visuels qui, aujourd'hui encore, agissent dans notre culture et transmettent des messages à un niveau profond.

Dans les deux cas, l'ambition est de sauver un patrimoine culturel menacé et méconnu, mais aussi d'aider notre culture, que ses progrès contraignent à faire des choix qui sont souvent des sacrifices, à prendre conscience des liens qui l'unissent aux cultures qui l'ont précédée et préparée, et de la possibilité, mieux même de la nécessité, d'établir avec elles le dialogue nécessaire.

Seuls des organismes internationaux à l'échelle mondiale comme l'UNESCO et le CIPSH peuvent développer ce type de programmes. Le CIPSH leur accorde des aides scientifiques et financières au titre d'incitation aux institutions et chercheurs chargés des investigations sur le terrain, de manière à produire une mobilisation et une sensibilisation importantes tant au niveau des communautés scientifiques, qui possèdent les techniques de conservation, que des éléments locaux souvent peu conscients des enjeux humains en cause. Le caractère largement international de ces programmes, caractérisé par une répartition géographique dosée au mieux des potentialités scientifiques dont nous disposons, assure la participation large de la communauté scientifique et stimule l'action de toutes les entités susceptibles de contribuer à leur mise en place.

La revue Diogène

Diogène est, au sens le plus fort du terme, la carte de visite du CIPSH, conjuguant à la fois régularité et niveau de qualité.

Fondée en 1952 par Roger Caillois, elle est entrée en 2001 dans sa quarante-neuvième année de parution ininterrompue. Au cours des dernières années, d’importantes transformations se sont produites dans les formes de publication et de diffusion de la revue.

Une informatisation poussée de la revue a été réalisée entre 1998 et 1999, qui a amené à rendre disponibles en ligne l’ensemble des sommaires de l’édition française de la revue. En 1999 a eu lieu le passage de l’édition française de la maison Gallimard aux Presses Universitaires de France. Si ce passage a occasionné un retard de six mois par rapport à l’échelonnement des parutions pour 1999 et 2000, retard qui est en train d’être complètement rattrapé, l’efficacité dans la diffusion de la revue, qui constitue l’un des nos soucis principaux, s’est considérablement améliorée.

Depuis janvier 1999, l'édition anglaise de la revue est assurée par la maison d'éditions Blackwell (Oxford), qui publie quelques-unes des revues de l'UNESCO, et a une grande expérience avec ses 200 périodiques distribués dans le monde entier. Blackwell fait de Diogène l’une de ses revues de pointe, désormais également disponible sur le Web. Grâce notamment à l’accord avec la Fondation Soros et la Eastern European Journals Donation Fund,

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161 EX/INF.8 - page 24 plus de 1.400 fondations et centres de recherche en Europe de l’Est et dans plusieurs pays d’Afrique peuvent consulter la revue en ligne. D'un côté, l'accès direct à la revue on-line par les usagers des bibliothèques et les institutions abonnées représente une énorme facilité de lecture ; d’autre part, cette accélération marque une étape décisive pour une meilleure diffusion de la Revue et de ses contenus dans un nombre de pays où elle n'était pas encore accessible. Cela rend par ailleurs Diogène plus aisément accessible aux chercheurs russes, qui depuis plusieurs années ont entrepris des démarches pour réaliser une édition en russe, pour l’instant bloquée par manque de fonds.

En ce qui concerne l’édition en langue espagnole, assurée par l’Université nationale de Mexico, des pourparlers sont actuellement en cours pour passer à une version entièrement en ligne, par laquelle nous espérons proposer une solution pour ces difficultés de diffusion qui caractérisent l’ensemble des publications en langue espagnole, et que Diogène connaît également depuis quelques temps. L'anthologie en langue chinoise, réalisée par l’Académie chinoise de sciences sociales, suscite un intérêt considérable au niveau local. Un volume recueillant les principaux textes d’argument philosophique paru dans Diogène a été réalisé à l’initiative de l’Académie en 1999 et la possibilité de passer à une édition trimestrielle de la revue est à l’étude.

Questions financières

La Conférence générale de l’UNESCO a insisté depuis 1997 sur le fait que "les sciences humaines devraient occuper une place plus grande dans les activités de l'Organisation". Le CIPSH, organisme international dont la vocation est de développer par tous les moyens le rôle et la place qu'occupent les sciences humaines dans la construction d'un développement durable, partage d'enthousiasme cette directive. Néanmoins, ce développement éventuel devra allier l'efficacité sur le terrain et la rigueur de la pensée scientifique directrice, tout en multipliant les contacts interdisciplinaires. Et de plus, il devra s'accompagner des moyens financiers qui permettent de passer aux réalisations concrètes.

Quelques difficultés sur ce point se sont dégagées au cours de la période considérée. Un retard considérable dans l'obtention des fonds de l'UNESCO, dont le CIPSH dépend largement, se produisait au moment même où on aurait dû mettre en place le système des accords-cadres fixant pour six ans (1996-2001) la coopération avec l'UNESCO. Le document d'application relatif au biennium 1996-1997, qui aurait dû être arrêté au plus tard au début de 1996, ne put être signé qu’à la fin de 1996. D'autre part, l'accord-cadre était alors conclu sur la base nettement insuffisante de 350.000 dollars, de loin inférieure aux accords conclus par les deux autres grands Conseils, le CIUS et le CISS, et aux dotations dont le CIPSH avait le plus souvent disposé dans les bienniums antérieurs.

Par ailleurs, le programme "Langues en danger" a été engagé à partir du biennium 1996-1997 et a pu être poursuivi tant que les moyens appropriés à ce développement demandé lui ont été accordés. L’UNESCO avait alors insisté pour que le suivi des langues en danger devînt l’un des axes majeurs de l’action du CIPSH. Mais, à partir de 1999, cette collaboration s’est heurtée à des difficultés majeures au niveau de l'administration, qui nous ont contraints à suspendre toute action concrète pour le biennium 2000-2001. Malheureusement, l'état actuel des financements assurés par l'UNESCO au CIPSH ne permet pas de fixer une date précise pour reprendre ces activités au niveau qui serait souhaitable.

D’autre part, le CIPSH a déployé un effort considérable pour aider les milieux culturels extra-européens ainsi que pour aider les communautés scientifiques récemment constituées à s’organiser. Malheureusement la disparition dans les accords-cadres des frais de fonction-nement liés aux voyages des jeunes chercheurs des pays en voie de développement a freiné

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gravement cet aspect de notre action. Le rétablissement de l’extension géographique parmi les activités prévues au titre de l’accord-cadre n’a pu pallier qu’en partie cette situation.

Le plan d’économies financières annoncé par l’UNESCO au début de l’année 2000 a pris la forme de ce qui était annoncé comme un gel provisoire, mais qui est devenu en fait, sauf miracle inespéré, une coupure définitive de 20 % des sommes allouées au CIPSH et à Diogène par la Conférence générale. Cette coupure exceptionnelle, qui nous a obligés à revoir à la baisse et en cours de route nos activités, a accentué cette incertitude et limité en mesure inquiétante les ressources dont le CIPSH dispose pour mettre en oeuvre les activités envisagées en accord avec l’UNESCO.

La subvention de l’UNESCO destinée à la revue Diogène a diminué de façon considérable à partir de 1996, passant de 115.000 dollars annuels en 1994-1995, à 82.500 dollars annuels en 1996 et 1997. Ce chiffre, maintenu pour 1998 et 1999, a été à nouveau amputé una tantum de 20 % pour 2000-2001, descendant en dessous du seuil de survie. Si cette amputation devait être reconduite, c’est désormais la poursuite même des publications qui, en dépit des efforts constants que déploie la revue pour limiter ses frais, se trouvera remise en cause.

Le CIPSH a été créé pour collaborer avec l’UNESCO et reçoit de lui, en dehors des cotisations des organisations membres, l’essentiel de ses ressources. Celles-ci ont fortement diminué au cours, notamment, de la dernière décennie. L'accent que l’UNESCO met progressivement sur sa vocation de mobilisation de ressources plutôt que de mise en oeuvre directe des programmes trouve dans le CIPSH un complément naturel et en mesure de produire un effet multiplicateur important à partir de ressources initiales limitées. Mais la constante ouverture de nos activités pose des contraintes logistiques et financières qui devraient être tenues davantage en considération au moment des décisions concernant l’allocation des ressources financières.

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EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES ET RECOMMANDATION

SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

La Division SHS/PHE est concernée par l'évaluation présentée par le Conseil international de la philosophie et des sciences humaines (CIPSH). Sur la base du projet d'évaluation reçu du CIPSH, la Division recommande que l'accord-cadre soit reconduit et que l'UNESCO inclue dans son Projet de programme et de budget pour 2002-2003 le même montant qu'elle avait accordé au CIPSH pour ses activités, ainsi qu'à la revue Diogène pour sa publication.

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CONSEIL INTERNATIONAL DES SCIENCES SOCIALES (CISS)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

Introduction

L'accord-cadre a été signé le 9 mai 1996 pour six ans (1996-2001). Il prévoyait la participation du CISS et de ses organisations membres à la réalisation des activités de l'UNESCO ainsi qu'un soutien à des initiatives complémentaires prises par le CISS lui-même et par ses organisations membres. La coopération était en particulier axée sur : les thèmes prioritaires de la recherche internationale en sciences sociales (notamment les dimensions humaines du changement de l'environnement mondial, la lutte contre la pauvreté, les systèmes d'alerte rapide en cas de conflit, les problèmes urbains, la multi-ethnicité, l'exclusion et la cohésion sociales, les transformations socio-économiques et politiques et les problèmes éthiques de la recherche), la facilitation de la communication entre les spécialistes des sciences sociales (notamment la mise en place de réseaux et le soutien à des réunions professionnelles), et le renforcement des capacités en sciences sociales dans les pays en développement.

Dans chaque C/5, la coopération avec le CISS a été spécifiée. Ensuite, des contrats ont été négociés et signés entre le CISS et l'UNESCO, d'une part, et, d'autre part, entre le Secrétariat du CISS et différentes associations membres et programmes interdisciplinaires qui participaient à la réalisation des projets. En application de la politique de décentralisation, l'UNESCO était représentée par le Secteur des sciences sociales et humaines ainsi que par plusieurs bureaux hors Siège. Certains contrats n'étaient que de six mois, d'autres portaient sur toute une année. Par la suite, plusieurs ont été prolongés. Dans la plupart des cas, chaque bureau a suivi une procédure différente.

Bureau Numéro du contrat Date de signature

Montant (en dollars

des Etats-Unis)

1996-1997

SRP 302.048.6 4 juillet 1996 615.000 Bangkok 848.097 12 septembre 1996 50.000 Buenos Aires 897.543.7 13 mars 1997 25.000 Dakar 805.578.6 27 janvier 1997 25.000 Port-au-Prince 898.605.7 2 septembre 1997 25.000 Tunis 302.088.6 Décembre 1996 50.000

1998-1999

SRP 302.024.8 26 mai 1998 255.000 Bangkok 848.053.8 9 juin 1998 35.000 Caracas 888.901.8 25 juin 1998 20.000 Dakar 805.502.8 26 mai 1998 30.000 Windhoek 823.055.8 2 septembre 1998 20.000 SRP 302.152.9 14-16 avril 1999 152.000 4-12 août 1999 153.000 Amman 830.016.9 15 mars 1999 20.000 Bangkok 848.060.9 9-23 février 1999 45.000 Caracas Lettre d'accord 23-27 avril 1999 30.000 Dakar 805.543.9 1er-20 avril 1999 40.000

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Bureau Numéro du contrat Date de signature

Montant (en dollars

des Etats-Unis)

2000-2001

SRP 301.038.0 14-17 avril 2000 83.000 301.038a.0 4-11 septembre 2000 400.500 Bangkok 848.053.0 17-21 avril 2000 24.000 848.059.0 14-19 septembre 2000 15.000 Caracas Lettre d'accord 5-13 avril 2000 4.000 12-13 septembre 2000 18.000 16-17 octobre 2000 4.000 Dakar 805.505.0 20-29 avril 2000 12.000 805.512.0 27 septembre - 5 octobre 2000 21.000

Financement

Les fonds réservés à la coopération avec le CISS sont normalement approuvés par le Conseil exécutif et la Conférence générale et les montants totaux ont été publiés dans les documents de l'UNESCO.

1998-1999, 29 C/5, annexe technique, p. 49 800.000 dollars 2000-2001, 30 C/5 approuvé, p. 302 720.000 dollars

Pour cette dernière période, les montants totaux qui apparaissent dans le programme SISTER sont inférieurs à ceux qui ont été publiés dans le C/5. Ce sont ces chiffres inférieurs (693.500 dollars) qui ont été effectivement utilisés.

L'essentiel du financement est venu du bureau de Paris, et les fonds décentralisés ont représenté respectivement au cours de trois exercices 24,5 %, 30 % et 30,3 %.

Il convient de noter que les fonds de l'UNESCO n'ont constitué qu'une partie des sommes dépensées par le CISS et ses membres pour des activités au titre de l'accord-cadre. D'autres fonds ont été obtenus à d'autres sources.

Procédures

Dans l'année qui précède chaque nouvel exercice, le secrétariat du CISS demande à ses associations membres et aux programmes interdisciplinaires du Conseil de lui proposer des projets. Le Comité exécutif évalue les projets et accorde des approbations temporaires, sous réserve de leur acceptation par l'UNESCO. Les propositions sont regroupées par thèmes et régions et soumises à SRP et/ou aux bureaux hors siège compétents. Après des négociations et, éventuellement, des modifications, l'UNESCO accorde d'ordinaire son approbation au début de chaque année et signe un contrat, suivi, de 4 à 10 semaines plus tard, par le versement d'une avance.

Pendant ce temps, le secrétariat du CISS entre en contact avec tous les membres susceptibles d'être intéressés par la réalisation des projets et leur communique diverses précisions, notamment les délais pour la remise du rapport intermédiaire et du rapport final, pour le versement de l'avance et du solde, etc. Chaque subvention de projet est spécifiée sur une lettre contresignée. Toute cette procédure prend du temps et est assez complexe.

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Projets financés par des subventions de l'UNESCO

Au cours des six années considérées, environ 180 projets ont été réalisés. Ils ont été en partie financés par des subventions de l'UNESCO mais, dans la plupart des cas, des fonds supplémentaires ont été obtenus auprès d'autres sources.

Soixante-huit projets ont été consacrés à des thèmes spécifiés dans l'accord-cadre :

• les dimensions humaines du changement mondial - 14 projets • la lutte contre la pauvreté, l'exclusion et la cohésion sociales - 25 projets • les conflits et le système d'alerte rapide - 14 projets • les problèmes urbains - 5 projets • la transformation économique et politique - 3 projets • la communication entre spécialistes des sciences sociales - 7 projets.

De surcroît, 21 projets ont été conçus pour répondre à des demandes spécifiques de l'UNESCO.

De leur propre initiative, les associations membres du CISS ont réalisé 9 projets sur l'égalité des sexes, 2 relatifs à la justice, aux droits de l'homme et à la démocratisation, 5 sur des questions de démographie, 3 sur le patrimoine culturel, 10 sur des questions de gestion et de gouvernance, 5 sur le développement économique, et 9 liés au transfert de connaissances.

La coopération CISS/UNESCO : évaluation

L'accord-cadre a créé une base officielle de coopération qui a permis à l'UNESCO de mettre à profit les talents et l'expérience rassemblés dans le vaste réseau des 14 unions et associations membres du Conseil. Les fonds fournis ont souvent servi de capital de lancement, lequel a permis d'appeler d'autres fonds s'ajoutant aux ressources offertes dans un premier temps par l'UNESCO.

Le programme de coopération a rendu possibles les résultats suivants :

• il a maintenu une liaison active entre l'UNESCO et les ONG universitaires en sciences sociales et sciences du comportement ;

• il a tenu les ONG informées des priorités de l'UNESCO et leur a donné la possibilité de participer à son programme en réalisant des projets qui intéressaient directement ou indirectement l'UNESCO ;

• il a facilité la communication et les échanges entre les associations de sciences sociales et sciences du comportement ainsi qu'entre particuliers ;

• il a fourni une aide à de jeunes universitaires ainsi qu'à des personnes originaires de pays en développement et pays en transition pour leur permettre de participer à des réunions universitaires, des ateliers et des activités faisant intervenir des transferts de connaissances ;

• il a offert la possibilité de participer à des manifestations et activités comme le Sommet mondial pour le développement social (Copenhague et Genève), la Conférence mondiale sur la science, etc. ;

• il a aidé à diffuser, par des publications, les résultats d'initiatives scientifiques.

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Parmi les projets particulièrement importants, certains méritent d'être spécialement mentionnés :

• participation du CISS à l'élaboration du Rapport mondial sur les sciences sociales ;

• aide à la création de programmes et comités nationaux sur les dimensions humaines du changement de l'environnement mondial, en particulier dans les pays du tiers monde ;

• aide à l'élaboration d'un réseau d'universitaires spécialistes de la recherche sur la pauvreté, en particulier dans le tiers monde et les pays en transition ;

• organisation de deux colloques, conjointement avec l'UNESCO, sur des thèmes présentant un intérêt direct : les partenariats urbains et la migration internationale ;

• organisation d'une série de consultations régionales avec des spécialistes des sciences sociales ;

• organisation d'un atelier sur les sciences sociales et les nouvelles pratiques électroniques ;

• organisation de divers ateliers, universités d'été, etc., pour de jeunes universitaires.

Si le CISS se félicite du soutien continu que l'UNESCO lui apporte et de la coopération avec celle-ci au titre de l'accord-cadre, cette coopération se trouve entravée par de nombreux facteurs :

• le montant total du financement disponible au cours de l'exercice est d'ordinaire connu assez tard et les informations reçues changent souvent. Notre planification s'en trouve affectée ;

• la décentralisation, en confiant une partie des fonds à des bureaux hors siège sous-équipés en effectif et mal informés, a été source de multiples complications, en particulier pendant le premier exercice (1996-1997) ;

• les limitations imposées aux combinaisons de thèmes et de régions ont été très contraignantes et inutiles (heureusement, elles n'ont eu cours qu'en 1996-1997) ;

• des bureaux hors Siège ont présenté des demandes d'activités spécifiques quand l'ensemble du plan avait déjà été arrêté ;

• en raison de décisions tardives des bureaux de l'UNESCO (voir les dates de contrats) et de virements de crédits très retardés, nous avons dû modifier constamment les plans de recherche, apporter des ajustements, présenter des demandes de délai, etc. D'où un surcroît de travail improductif très lourd pour nos effectifs limités et des frais de communication et frais bancaires supplémentaires ;

• fragmentation des contrats et versements. Les contrats semestriels CISS/UNESCO avec versements échelonnés, suivis de contrats et versements tout aussi fragmentés pour ce qui est des associations membres, ont considérablement compliqué le suivi des projets ;

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• il faut toutefois reconnaître que le personnel de l'UNESCO s'est rendu compte de nos difficultés et s'est montré compréhensif et conciliant ; sinon la coopération au titre de l'accord-cadre aurait fort bien pu cesser.

Conclusion

Selon nous, l'adoption de l'accord-cadre a été bénéfique tant pour l'UNESCO que pour le Conseil international des sciences sociales. Elle a aidé à centrer les activités sur des thèmes proches des intérêts de l'UNESCO, à améliorer l'efficacité de la recherche et à renforcer la discipline en matière d'établissement des rapports.

Cependant, une procédure excessivement complexe et fragmentée a alourdi les dépenses de gestion, tandis que les retards des décisions et virements de fonds obligeaient à modifier des plans conçus dans l'idée que les activités auraient lieu dans les délais prévus.

Nous espérons vivement que l'accord-cadre pourra être prolongé mais que les procédures seront rationalisées et simplifiées.

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EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES ET RECOMMANDATION

SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

En ce qui concerne le rapport analytique, le Secteur est en mesure d'indiquer ce qui

suit :

1. Le Conseil international des sciences sociales a servi d'organisme de centralisation des informations pour le financement des activités de ses organisations membres (et de leurs membres) en rapport avec les sciences sociales et qui correspondent aux priorités et intérêts généraux de l'UNESCO. Parmi les actions les plus remarquables, on citera :

• la création de comités et programmes nationaux sur les dimensions humaines du changement de l'environnement mondial ;

• la mise en place d'un réseau d'universitaires spécialistes des recherches sur la pauvreté ;

• l'organisation de colloques et d'ateliers sur les partenariats urbains, la migration internationale, les sciences sociales et les nouvelles pratiques électroniques, etc.

2. Dans une moindre mesure, le CISS a joué un rôle dans la réalisation d'éléments du programme de l'UNESCO durant la période considérée. L'exemple le plus remarquable en est la rédaction de textes pour des encadrés et des chapitres du Rapport mondial sur les sciences sociales de l'UNESCO publié en 1999.

3. Troisièmement, le CISS a joué un rôle d'intermédiaire entre l'UNESCO et les universitaires et professionnels spécialistes des sciences sociales, via ses organisations membres et leurs réseaux.

4. Le CISS s'est efficacement acquitté de ces tâches dans un esprit de compréhension mutuelle, et avec un grand souci de réduire le plus possible les frais généraux. Le Secteur est pleinement satisfait de la qualité du travail de cette ONG. Il recommande donc sans aucune réserve la reconduction de l'accord-cadre avec le CISS.

5. En même temps, il semblerait qu'une plus grande réflexion sur les buts fondamentaux des accords-cadres soit nécessaire, aussi bien dans le cas du CISS que dans celui d'ONG similaires. Actuellement, la majeure partie des fonds mis à la disposition du CISS au titre de l'accord-cadre est destinée au financement des activités de ses organisations membres (voir paragraphe 1 ci-dessus). Ces activités correspondent certainement à l'esprit de la mission de l'UNESCO, mais elles ne font pas partie de son programme. Quant aux fonds restants, ils servent essentiellement à couvrir les frais de fonctionnement du secrétariat du CISS. La question qui se pose est donc de nature politique, et elle devrait être examinée au plus haut niveau ; il s'agit de savoir si l'interprétation "large" actuellement donnée de l'objectif de l'accord-cadre est encore possible, ou s'il ne vaut pas mieux adopter une interprétation plus "étroite" aux termes de laquelle les financements de l'UNESCO seraient réservés à l'exécution de projets spécifiques de son programme.

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CONSEIL INTERNATIONAL DE LA MUSIQUE (CIM)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L’ACCORD-CADRE

1. Présentation synthétique des principaux résultats obtenus

L’accord-cadre 1996-2001 a permis au CIM d’entreprendre ou de poursuivre plus d’une soixantaine de projets s’inscrivant dans des axes thématiques bien définis. Dans chacun des cas, l’impulsion financière et morale de l’UNESCO a permis de générer des fonds supplémentaires avec le résultat que les quelque 340.000 dollars de l’UNESCO ont été plus que décuplés en faveur de projets qui ont un impact allant du régional à l’universel.

(a) Les projets en éducation et formation musicales nous ont permis d’influer sur la situation de la musique en Amérique latine, en Afrique, dans les pays arabes et en Europe.

La tenue d’ateliers pour enseignants dans cinq différentes régions d’Afrique aura contribué à rendre plus courante et praticable l’utilisation pédagogique de matériel autochtone alors que les ateliers pour jeunes compositeurs africains auront permis à ceux-ci d’affiner leur métier et de mieux les préparer à s’intégrer au marché de la créativité contemporaine. De rencontres plus récentes de musiciens éducateurs africains a résulté la formation d’une association qui rendra plus efficace la distribution d’informations utiles à leur profession. Des ateliers de musique chorale ont apporté aux chefs de choeur africains un complément de savoir-faire indispensable.

Dans les pays arabes - y compris la Palestine - les projets de recherche et les ateliers ont rendu plus approchables et immédiats des concepts permettant de rationaliser la musique arabe et son enseignement tout en y impliquant les jeunes musiciens.

Les rencontres de musiciens éducateurs en Amérique latine ont aussi favorisé l’éclosion d’un réseau de musiciens éducateurs, ce qui facilite la diffusion d’information et l’échange d’expériences tout en contribuant au renforcement de la qualité de l’enseignement.

Des projets de lobbying et de recherche en faveur de l’éducation musicale pour tous, à tous les niveaux et dans tous les milieux devraient créer une atmosphère propice à une revalorisation de l’enseignement musical.

(b) Nos projets pour favoriser la créativité musicale se sont aussi portés sur plusieurs régions, soit par les six tribunes internationales des compositeurs, les trois tribunes biennales de musique électroacoustique, les deux tribunes de musique d’Amérique latine et des Caraïbes ou encore par la promotion des femmes compositrices et les ateliers pour compositeurs africains ou latino-américains. Avec la coopération de nos associations membres spécialisées dans la diffusion de la créativité et celle des producteurs radiophoniques, nous oeuvrons ainsi à créer une réceptivité accrue pour les oeuvres des compositeurs d’aujourd’hui tout en permettant à ceux-ci de constamment améliorer leur métier par le biais d’une saine compétitivité.

(c) La condition de l’artiste musicien ne saurait trop être privilégiée et c’est ainsi que depuis notre participation active au Congrès UNESCO sur la condition de l’artiste, nous avons fait publier une étude bien accueillie sur la promotion des jeunes talents qui a eu des suites concrètes dans plusieurs régions (Amérique latine et Europe en particulier) et avons organisé avec nos partenaires deux rencontres cruciales en Asie et en Amérique latine pour assurer aux interprètes la juste place qui leur revient dans la société d’aujourd’hui.

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A ceci s’ajoutent une promotion périodique du statut de tous les musiciens dans notre revue RESONANCE et la tenue de concerts lors de nos activités, que ce soient, par exemple, Musica Danubiana, un colloque à Amman, une Tribune à Sidi Bou Saïd ou une assemblée générale à Tokyo.

(d) Des projets d’études et des prospectives sont essentiels aussi à la vie musicale et en cela nous avons pu diversifier notre action quant au contenu et aux régions concernées. "Musique et mondialisation" retient notre attention depuis deux ans déjà et le colloque d’Amman sur la mondialisation et ses effets sur les musiques locales a joui d’un retentissement important. Non moins utile à long et à court terme, une étude sur la musique et la mondialisation devrait offrir à tous les musiciens la chance de profiter du phénomène de la mondialisation tout en apprenant à mieux se défendre contre ses excès négatifs. Ici encore, notre publication RESONANCE nous permet de diffuser le message à travers le monde.

D’autres études sur des phénomènes spécifiques nous semblent également importantes : la situation de la musique en Palestine, l’enseignement interculturel de la musique, l’enseignement de la musique en Amérique latine, la musique au niveau préscolaire dans les pays arabes, la musique et la danse sur les canaux télévisés spécialisés, les travaux musicologiques dans les pays d’Europe de l’Est, les aspects économiques de la musique en Afrique. D’autres encore ouvrent des perspectives vers un avenir encore plus lointain : un réseau pour les institutions vouées aux nouvelles technologies, une tribune consacrée à la promotion de l’innovation.

Un projet en cours, aux multiples facettes, s’inscrit ici : "Musique et paix", une vaste entreprise à laquelle ont d’emblée adhéré tous nos membres et d’autres secteurs de la vie musicale car il répond à un souhait universel comme l’a bien constaté l’UNESCO, tout comme l’Organisation des Nations Unies. On ne saurait sous-estimer l’ampleur des réactions positives à ce projet qui nous ont permis de véhiculer encore plus loin le message de l’UNESCO.

Tout ceci nous semble indispensable pour consolider la cohésion du monde musical et rendre son profil plus visible et attractif pour les décideurs politiques et le public général.

(e) La diffusion de l’information résultant de ces projets a semblé à l’UNESCO comme à nous essentielle. Aussi avons-nous abondamment publié communiqués de presse et bulletins externes ou internes autant que cela pouvait se faire. L’utilité de ceux-ci peut être vérifiée en ce que nos informations sont régulièrement reprises par les médias y compris les organes d’information de l’UNESCO (Courrier, Sources, UNESCO-Presse). Notre réseau de comités nationaux et de membres associatifs ainsi que, parallèlement, nos réseaux radiophoniques et de presse écrite ou télévisuelle, offrent à nos actions - et conséquemment à l’UNESCO - un plus vaste champ d’influence. Il en est de même pour notre périodique bilingue RESONANCE dont les thématiques reflètent les préoccupations du monde musical et celles de l’UNESCO.

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2. Activités particulièrement réussies ou qui ont obtenu un grand succès ou impact

Qu’il nous soit d’abord permis de constater sans fausse modestie qu’aucun des projets entrepris entre 1996 et 1999 ne nous semble avoir failli à son cahier de charges. Certains des projets 2000 s’avèrent déjà promis à des séquences significatives et ceux de 2001 sont fort prometteurs.

On relèvera néanmoins tous les projets ayant trait à l’éducation qui ont permis d’assurer des bases plus solides pour l’enseignement de la musique, surtout dans les régions en développement.

Le succès des différentes tribunes - surtout la Tribune internationale des compositeurs qui annuellement rassemble des producteurs radiophoniques d’au moins cinq régions du globe - ne se dément pas et nous rassure sur la validité de notre démarche.

Notre travail pour promouvoir la musique et la paix ainsi que nos efforts pour encourager une saine utilisation de la mondialisation - le Colloque d’Amman en ayant été l’événement phare jusqu’ici - nous ont apporté beaucoup de satisfaction.

Tout ce qui concerne l’amélioration du statut de l’artiste-musicien nous paraît plus que nécessaire et les retombées en sont vivaces.

Enfin, le constant renouvellement de nos réseaux et la qualité en augmentation de nos outils de diffusion dont le site Internet et la revue RESONANCE nous confirment le bien-fondé de nos orientations et de nos méthodes de travail.

3. Appréciation du fonctionnement de la coopération

Nous apprécions beaucoup la coopération franche et ouverte de ces dernières années avec l’UNESCO. Nous avons rencontré une immense réceptivité chez ses fonctionnaires ainsi qu'une grande ouverture sur les problématiques dans notre domaine.

Toutefois, en tant que principale ONG dans le domaine de la musique auprès de l’UNESCO, nous souhaiterions un échange plus systématique d’information en ce qui a trait aux projets musicaux entrepris ou appuyés par l’UNESCO auprès de tiers, surtout dans des domaines où l’accord-cadre nous lie ; nous pourrions citer à titre d’exemple des projets ou des appuis dans les domaines de l’éducation et de "Musique et paix". Non que le CIM veuille s’ériger en seul partenaire de l’UNESCO, mais plutôt parce qu’il nous semble essentiel de travailler dans une atmosphère de transparence en tous propos, ne serait-ce que pour éviter le dédoublement d’efforts et de frais.

D’autre part, comme nous l’avons signalé à maintes reprises - aussi bien au Directeur général de l’UNESCO qu’au secteur même - il nous semble impératif d’éviter que le CIM soit affecté dans l’accord-cadre par tout cloisonnement dû à l’organigramme de l’UNESCO afin qu’il nous soit possible d’accéder à d’autres programmes qui nous intéressent foncièrement, comme les politiques culturelles ou le pluralisme culturel, et surtout à ce qui a trait aux traditions musicales maintenant classées sous le vocable de "patrimoine immatériel".

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Les traditions musicales sont inséparables de la musique vivante et depuis sa fondation, le CIM y oeuvre avec passion car cela est d’un intérêt primordial pour plusieurs de ses membres ; n’est-ce pas le CIM qui a fondé et mené à bien la collection d’enregistrements de musique traditionnelle de l’UNESCO de 1968 à 1998 ? Le CIM dispose de nombreux spécialistes dans ses rangs en mesure de faire fructifier tout projet qui nous serait confié dans ce domaine.

Qu’il nous soit aussi permis de suggérer que le calendrier biennal interne de l’accord-cadre devrait être convenu d’un commun accord et que le mode de regroupement des contrats devrait être aussi revu de façon à répondre aux besoins des exécutants des projets.

4. Enseignements tirés, implications pour l’avenir, recommandations pour le renouvellement de l’accord-cadre

Le paragraphe précédent vous fait part de nos appréciations et de nos soucis. L’octroi de contrats hors accord-cadre en ce biennium courant nous laisse envisager une coopération plus proche et enrichie : il nous semble souhaitable que plus de projets soient confiés au CIM et que le montant de 120.000 dollars par biennium - déjà en vigueur depuis bon nombre d’années avant même la signature de l’accord-cadre - soit revu à la hausse. Ceci reflèterait aussi bien la réalité économique actuelle que le souhait du secteur de considérer le CIM comme son partenaire privilégié en tout ce qui a trait à la musique.

Il ressort de la liste des projets accomplis grâce à ce premier accord-cadre que les plus importants besoins se font sentir dans les régions les plus pauvres et celles en voie de développement, particulièrement en ce qui y a trait à l’éducation musicale. Le travail à accomplir est immense mais les ouvriers de bonne volonté sont nombreux : il nous incombe de les guider et de les encourager.

Ces mêmes pays font preuve d’une créativité musicale bouillonnante : ici encore, les efforts entrepris sont à poursuivre systématiquement pour éviter un saupoudrage qui risquerait de devenir insignifiant. Tant que ces régions ne seront pas en mesure de prendre elles-mêmes la relève, il nous incombe de les aider, de la façon la plus endogène possible.

Les traditions doivent être fortement appuyées face à une mondialisation effrénée : chaque jour compte et nous nous rendrions tous coupables de passivité vis-à-vis de l’extinction de cultures musicales de grande valeur si on ne pouvait leur accorder l’attention qu’elles méritent.

Comme nous l’avons déjà formulé lors de la consultation des ONG sur les projets de l’UNESCO de Stratégie à moyen terme et de Programme et budget pour 2002-2003, il nous semble essentiel que l’UNESCO ne cesse de manifester son engagement pour le développement et la paix ; pour notre part, nous continuerons à mobiliser des millions de musiciens et mélomanes.

Nous nous réjouissons de l’intérêt particulier du Directeur général de l’UNESCO au processus de la mondialisation ; il nous semble difficile de dissocier ce phénomène du développement, de la paix, et à coup sûr, de la révolution des techniques de l’information. Le CIM continuera à travailler à cette problématique et pourra contribuer de façon altruiste, avec l’appui de l’UNESCO, à en remettre les éléments en perspective.

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Pour accomplir ces tâches, des systèmes d’information et des réseaux renforcés sont indispensables : tout cela coûte matériellement ; mais comme cela a été prouvé constamment par le passé, une contribution de l’UNESCO en entraîne beaucoup d’autres, en nature et en espèces.

Le rôle de conseil et d’expertise de l’UNESCO, comme l’a formulé le Directeur général, se doit de passer par des conseillers qualifiés. Si ceux-ci ne se trouvent pas déjà dans la maison, il n’y a aucune honte à les rechercher à l’extérieur. En ceci, les ONG spécialisées offrent leurs services désintéressés. Il nous semble tout naturel que l’UNESCO utilise autant qu’elle le peut ses "partenaires civils" qui exercent leurs activités au-delà des clivages politiques et qui mobilisent à fort peu de frais une vaste communauté intellectuelle hautement qualifiée.

Nous sommes confiants plus que jamais que notre action conjointe peut porter des fruits d’une exceptionnelle richesse et nous comptons sur l’UNESCO pour que cette collaboration soit poursuivie et renforcée au cours des années à venir.

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ACTIVITES AYANT BENEFICIE D'UN APPUI FINANCIER DE L'UNESCO AU TITRE DE L'ACCORD-CADRE 1996-2001

Colloque sur la situation de la musique en Palestine Ramallah, Université Birzeit, mars 1997

Participation au Congrès de l'UNESCO sur la condition de l'artiste Paris, Maison de l'UNESCO, juin 1997

Formation des enseignants en Amérique latine Salvador de Bahia (Brésil), septembre 1997

L'enseignement de la musique dans le préscolaire dans les Etats arabes Amman, décembre 1998

Ateliers de formation en musique et danse traditionnelle pour les enseignants africains Abidjan (Côte d'Ivoire), février 1999 Accra (Ghana), décembre 1999

Etude sur la promotion des jeunes talents, 1998

Publication des actes du colloque "Femmes et créativité musicale"

Organisation de deux ateliers de perfectionnement pour jeunes compositeurs (en Afrique et en Amérique latine), mai 1999 et mars 2000

Recherches en vue de la création d'un réseau d'instituts consacrés aux nouvelles technologies en relation avec la création musicale, 1999-2000

Etude de faisabilité d'une Tribune musicale en relation avec les nouvelles technologies, 2000

Table ronde sur "Les chaînes télévisuelles spécialisées en musique et danse "classiques" : vers la constitution d'un réseau", janvier 2000

Inventaire des principaux ouvrages musicologiques d'Europe de l'Est, 2000

Projets relatifs à l'enseignement musical en milieu scolaire et extrascolaire, 1998-2000

Programme "Musique et paix", 1999-2001

Conférence de Bologne (2000)/recherche en éducation musicale dans les langues latines, février 2000

Création de logiciels pour la présentation des bases de la musique arabe (phase 1 : rythmes utilisés dans la musique arabe), 2001

Orchestre de chambre du Moyen-Orient/Orchestre arabe des jeunes, 1999-2001

Ateliers de formation en musiques et danses traditionnelles africaines pour des enseignants lusophones Angola, décembre 2000 et Mozambique, printemps 2001

Premier Congrès de la Société panafricaine d'éducation musicale Harare, Zimbabwe, août 2000

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Atelier sous-régional sur l'éducation musicale dans le préscolaire Sénégal, novembre 2000

Rencontres polyphoniques du Bénin Cotonou, septembre 2000

Jubilé 2000 : reconnaissance de la contribution des femmes à la musique et à la création d'oeuvres nouvelles

Colloque régional sur les droits des musiciens Pékin, octobre 2000

Conférence et festival international : La promotion du patrimoine musical à l'ère de la mondialisation Amman, septembre 2000

Les effets de la mondialisation sur le monde de la musique, 1999-2001

Conférence sous-régionale "Musica Danubiana" Budapest, octobre 2000

Colloque sur la musique et l'économie en Afrique, 2001

Colloque-festival sur le statut de l'artiste en Amérique latine, avril 2001

Tribune de musique d'Afrique, 2001

TRIBUNES RADIOPHONIQUES Tribune internationale des compositeurs Paris, 1996-1999, 2001 Amsterdam, 2000 Tribune internationale de musique électroacoustique Amsterdam, 1996 Vienne, 1998 Madrid, 2000 Tribune internationale des jeunes interprètes Portugal, 1996, 2000 Bratislava, 1997, 1999, 2001 Slovénie, 1998 Tribune de musique d'Amérique latine et des Caraïbes Argentine, 1997 Cuba, 2000 Tribune de musique arabe Amman, 1997 Tunis, 1999

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161 EX/INF.8 - page 40 PUBLICATIONS 1996-2000 RESONANCE # 21 - 29 Bulletin du CIM # 2 - 21 Feuillets • Conseil international de la musique : en 1996, 1998 et 2000 • Tribune internationale des compositeurs : annuel • Tribune internationale de musique électroacoustique : 1998 • Fundraising : 1998 Répertoire des membres : 1997, 1998, 1999 Rapports des activités des membres (au total 5 volumes) : 1997, 1999 Communiqués de presse : 25 Site Internet du CIM

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EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DE LA CULTURE ET RECOMMANDATION SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

Le Conseil international de la musique a fait aussi parvenir au Secrétariat ses rapports financiers annuels qui sont classés dans la Division CLT/ACE et qui peuvent être produits à tout moment en vue d’un contrôle financier. Evaluation synthétique

Le Conseil international de la musique est une ONG créée en 1949 qui est actuellement composée de : 73 comités nationaux répartis dans 73 pays, 34 organisations musicales internationales oeuvrant dans les domaines spécifiques de l’ONG. 1. Principaux résultats obtenus dans les cinq champs de coopération prévus

dans l’article 2.A de l’accord-cadre signé entre le Conseil international de la musique et l’UNESCO.

Echange d’information et d’expertise dans le domaine de la musique Impression de neuf numéros de la publication RESONANCE où figurent les résultats des principaux débats ayant eu lieu dans les forums de discussion et d’échange organisés par le CIM pendant la période considérée. Cette revue bilingue (anglais, français) est tirée à 3.000 exemplaires. Publication de 19 numéros du bulletin du CIM, contenant des informations sur la vie associative du CIM ; publication de trois mises à jour du Répertoire des membres du CIM ; création d’un site Internet. Sauvegarde et réhabilitation de la musique traditionnelle Organisation de trois ateliers de formation en musique et danse traditionnelle pour enseignants (Côte d’Ivoire, Angola, Mozambique) ; organisation de trois rencontres/festivals de promotion de la musique classique et traditionnelle (Bénin, Jordanie, Hongrie) ; constitution d’un réseau de chaînes télévisuelles de musique et de danse ; établissement d’un inventaire des principaux ouvrages musicologiques d’Europe de l’Est ; création de logiciels pour la présentation de bases de la musique arabe ; soutien à l’orchestre de chambre du Moyen-Orient/Orchestre arabe des jeunes. Promotion de la création musicale contemporaine Organisation de 18 tribunes radiophoniques qui réunissaient les travaux musicaux de compositeurs, de musique électronique, de jeunes interprètes, de musiques d’Amérique latine et des Caraïbes, de musiques d’Afrique et de musiques arabes. Ces tribunes sont compétitives et les oeuvres primées sont diffusées sur les ondes de plus de 30 pays dont la France, les Pays-Bas, l’Autriche, l’Espagne, le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie, l’Argentine, Cuba, la Jordanie, la Tunisie. Réalisation d’une étude de faisabilité pour la création d’une tribune de musique électronique. Organisation d’un colloque sur la musique contemporaine (Palestine).

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161 EX/INF.8 - page 42 Six attributions du prix UNESCO/CIM pour la musique qui récompense des musiciens, compositeurs, pédagogues, musicologues et institutions dont l'activité a contribué à l'enrichissement et au développement de la musique et a servi la paix, la compréhension entre les peuples, la coopération internationale, et les autres fins proclamées par la Charte des Nations Unies et l'Acte constitutif de l'UNESCO. Education musicale Organisation de trois rencontres/séminaires sur l’enseignement musical, en particulier pour les enfants du préscolaire (Jordanie, Sénégal), et dans les langues latines (Italie). Soutien à l’organisation de la première rencontre de la Société panafricaine d’éducation musicale (Zimbabwe) et du programme de l’UNESCO relatif à l’éducation artistique en milieu scolaire et extrascolaire. Diffusion et promotion des travaux réalisés par les comités nationaux du CIM dans le domaine de l’éducation musicale, recueils d’articles, ouvrages, feuillets, etc. L’amélioration de la condition des musiciens et des compositeurs et leur formation Participation à l’organisation de trois Congrès sur la condition de l’artiste (Paris, UNESCO, Chine, Amérique latine) ; rédaction d’une étude sur les jeunes talents, organisation de trois ateliers de formation pour les jeunes (Amérique latine et Afrique) ; mise en oeuvre d’un programme "Musique et paix" de coopération entre plusieurs institutions musicales oeuvrant pour la paix dans les pays du monde arabe et en Israël ; formation de 30 jeunes musiciens de la région. 2. Actions particulièrement réussies L'organisation de rencontres concernant la protection des droits des musiciens dans des régions où la protection sociale des artistes-interprètes et musiciens est quasiment inexistante, entraîne une meilleure organisation de la profession et un dialogue entre la société civile et les autorités gouvernementales. Le programme des tribunes du CIM est particulièrement apprécié par les musiciens. Il donne une opportunité unique de faire connaître leurs musiques à travers les ondes. Les travaux du CIM sur l’éducation musicale constituent une source riche d'information pour l’UNESCO qui dans le cadre du programme "l’éducation pour tous", a mis en chantier un vaste projet international sur l’éducation artistique en milieu scolaire. 3. Appréciation de la coopération du point de vue de l’UNESCO Les rapports de travail entre le Conseil international de la musique et l’UNESCO ont été très fructueux et francs pendant la période considérée. Le CIM a notamment effectué un réel effort en vue d’une coopération plus étroite avec l’UNESCO et il a renforcé son action envers les pays en développement dans le domaine de la promotion des musiciens et des compositeurs, et de leur condition. Un programme important est prévu dans cette même optique pour le prochain plan sexennal. 4. Enseignements tirés, implications pour l’avenir, et recommandation Alors que les rapports entre l’UNESCO et le CIM s’intensifient, le CIM est un partenaire incontournable de l’Organisation dans tous les domaines touchant à la musique, quel que soit le secteur d’où ils émanent. A ce titre une reconduction de l’accord-cadre est hautement recommandée et le Secteur de la culture fera de son mieux pour allouer une somme de 120.000 dollars à la coopération avec cette ONG dans le cadre des trois Programmes et budgets 31 C/5, 32 C/5 et 33 C/5.

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CONSEIL INTERNATIONAL DES MONUMENTS ET DES SITES (ICOMOS)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

Suite à la résolution 28 C/13.141 prise en 1995 par la Conférence générale de l'UNESCO, la subvention accordée jusqu'alors à l'ICOMOS a été remplacée par la signature d'un accord-cadre pour une durée égale à celle du Plan à moyen terme de l'UNESCO. Dans ce cadre, l'ICOMOS à été chargé d'assumer un certain nombre de responsabilités générales (art. 2.A de l'accord) ; d'exécuter un certain nombre de tâches prévues dans le programme de l'UNESCO ; et de prendre des initiatives complémentaires à celles de l'UNESCO (art. 2.B). Ces dernières tâches particulières sont établies, entre les deux organisations, avant chacun des trois exercices biennaux couverts par la Stratégie à moyen terme.

Ces activités soutenues par l'accord-cadre (tenue d'une conférence, publication d'actes,

études, etc.) facilitent et appuient des programmes plus larges qui comportent diverses autres activités organisées par l'ICOMOS en dehors de l'accord-cadre. Elles ont souvent un effet multiplicateur et d'émulation, et donnent l'impulsion à la réalisation d'activités complémentaires.

Durant les six dernières années, le réseau de l'ICOMOS a grandi et s'est diversifié

géographiquement. Nous comptons désormais plus de 6.600 membres dans 107 pays. Depuis 1996, l'ICOMOS a pu accueillir des nouveaux comités nationaux dans les pays suivants : Andorre, Arabie saoudite, Azerbaïdjan, Iran, Islande, Kenya, Malawi, Malte, Maroc, Népal, Nicaragua, Nigéria, Ouganda, République de Corée, Suriname, Togo, Uruguay, Yougoslavie. De même, sur le plan scientifique, de nouveaux comités scientifiques internationaux de l'ICOMOS ont été créés, portant le nombre total à 21 : Peintures murales ; Itinéraires culturels ; Patrimoine polaire ; Architecture et urbanisme colonial ; Questions légales, administratives et financières ; Préparation aux risques.

Pour stimuler les activités et les échanges au sein des régions, l'ICOMOS encourage

que soient tenues régulièrement des réunions regroupant tous les présidents des comités nationaux d'une même aire géographique. C'est ainsi que des réunions se sont déroulées en République dominicaine pour l'Amérique latine et à Harare pour l'Afrique australe. Le Groupe Europe, réunissant tous les présidents des comités européens s'est réuni déjà 10 fois, notamment à Londres, Munich et Prague.

Lors de la 8e réunion, le 7 mars 1999 à Munich, soutenue par l'accord-cadre,

23 participants ont accueilli les représentants de nouveaux comités, discuté de l'implication des pays dans les comités scientifiques de l'ICOMOS, du travail de l'ICOMOS dans le cadre du patrimoine mondial, de sites en danger, des activités prévues par les divers Comités. Ces réunions permettent non seulement une meilleure coordination des manifestations autour des thèmes d'actualité, mais aussi d'entreprendre des activités conjointes. Des exemples d'activités de coopération entre plusieurs comités européens de l'ICOMOS sont la réalisation de la conférence "Façadisme et identité urbaine" à Paris et le Programme sur les routes culturelles dans les Balkans piloté par l'ICOMOS-Bulgarie.

L'une des fonctions essentielles de l'ICOMOS est de produire et de diffuser des

documents scientifiques qui permettent à la communauté internationale des professionnels de la conservation de prendre part à la réflexion intellectuelle sur les différents aspects de leurs domaines d'activités, ainsi que de définir et affiner la philosophie et les normes de la conservation en développant des chartes, recommandations et d'autres textes doctrinaux.

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Lors des deux dernières Assemblées générales - 1996 à Sofia et 1999 au Mexique - l'ICOMOS a adopté les textes suivants : la Charte internationale sur la protection et la gestion du patrimoine culturel subaquatique ; la Charte révisée du tourisme culturel ; les principes à suivre pour la conservation des structures historiques en bois ; la Charte du patrimoine bâti vernaculaire.

L'accord-cadre UNESCO-ICOMOS a permis notamment au Comité scientifique sur le

tourisme culturel de l'ICOMOS de se réunir à Evora en septembre 1997, en marge de la conférence de l'organisation des villes du patrimoine mondial (OVPM), afin de mettre la dernière main au texte de la Charte révisée du tourisme culturel. Aboutissement d’un processus de consultation qui a duré trois ans, ce texte a remplacé la version originale de la Charte établie en 1976, reflétant l'énorme croissance du tourisme au niveau mondial, ainsi que l'évolution des attitudes et des méthodologies au sein de la communauté de la conservation qui sauvegarde et administre les sites du patrimoine culturel mondial. La nouvelle Charte favorise le concept suivant lequel l'une des principales raisons de toute forme de conservation est de rendre la signification patrimoniale du site, ou de l'objet, accessible au visiteur, et ce de façon dirigée. Sans une conscience aiguë de la part du public et sans son soutien, la conservation des bâtiments - et du patrimoine culturel en général - n'obtiendra jamais la base politique et financière nécessaire à sa survie. L'industrie du tourisme est pleinement consciente que les sites du patrimoine et les cultures traditionnelles représentent le plus gros pourcentage des attractions touristiques mondiales. Ils sont également conscients de leur fragilité. La Charte du tourisme culturel de l'ICOMOS encourage les conservateurs et l'industrie du tourisme à se pencher ensemble sur ce défi, en vue d'un patrimoine culturel durable, et ce pour chaque communauté impliquée. Le Comité cherche maintenant à ce que les principes de la Charte soient adoptés par d'autres organisations internationales, notamment celles qui sont liées à l'industrie du voyage. Il espère que la Charte sera non seulement un document de travail de l'ICOMOS, mais une véritable Charte internationale servant aussi bien la conservation que le tourisme.

Dans cette perspective, il multiplie sa participation à des événements internationaux sur

le tourisme culturel (Conférences de Hong Kong, décembre 1999; Nazareth, février 2000 ; Népal, avril 2000 ; APEC Tourism Forum, avril 2000 ; Budapest, novembre 2000).

L'accord-cadre a également permis au Président du Comité scientifique sur le

patrimoine subaquatique de l'ICOMOS de jouer un rôle actif lors de la "Troisième réunion d'experts gouvernementaux chargés d'examiner le projet de convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique", 3-7 juillet 2000 (des représentants du Comité ont aussi participé aux réunions précédentes). Parmi les documents dont se sont inspirés les experts qui rédigent ce texte figure en première ligne la Charte internationale sur la protection et la gestion du patrimoine culturel subaquatique de l’ICOMOS élaborée sur ce même thème déjà en 1996. A l'occasion de la réunion d'experts à l'UNESCO, et par le biais du financement du contrat-cadre de l'UNESCO, l’ICOMOS a réalisé une brochure de cette Charte (anglais, français, espagnol), qui explique aussi le rôle de l'ICOMOS et de son Comité scientifique. Parallèlement, et toujours dans le cadre de l'accord-cadre, le Comité scientifique sur le patrimoine subaquatique de l'ICOMOS a publié une brochure intitulée "L'ICUCH peut vous aider", destinée à sensibiliser les professionnels du patrimoine, les décideurs mais aussi le grand public, et à les inciter à contacter les représentants du Comité scientifique sur le patrimoine subaquatique de l'ICOMOS, dans les divers pays, afin d’obtenir des conseils sur la gestion et la sauvegarde de leur patrimoine subaquatique national. Ces brochures sont également utilisées par le Comité dans sa participation à des initiatives de formation (avec la Nautical Archaeological Society (Royaume-Uni) - formation NAS) - notamment en Amérique du Sud.

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De 1998 à 2000, l'ICOMOS, avec le soutien de l'accord-cadre, a participé à un Programme de coopération internationale et de débat des méthodes actuelles relatives à la conservation du patrimoine culturel organisé par les Universités de Cracovie et Venise, et l'ICOMOS Pologne. La conférence de clôture, Krakow 2000 - "Cultural Heritage as the Foundation of the Development of Civilisation", tenue en octobre 2000 a abouti à une déclaration de principes pour la conservation et restauration du patrimoine bâti, nommé "Charte de Cracovie". Ce document n'est pas une Charte ICOMOS, n'ayant pas suivi le processus d'adoption nécessaire pour ce genre de texte doctrinal. Une publication des actes de la Conférence et des conclusions des diverses commissions de travail est prévue.

En plus de ces textes doctrinaux, l'ICOMOS a aussi produit une série de publications scientifiques avec le soutien de l'accord-cadre de l'UNESCO. Depuis 1996, quatre volumes du Journal scientifique ont été publiés sur des thèmes liés à l'actualité scientifique ou institutionnelle : le n° 6 qui rassemble des articles de membres de l'ICOMOS autour du thème "Ethique, principes et méthodologie" ; le n° 7 qui porte sur la conservation du patrimoine en Afrique ; le n° 8 "Renaissance des villes anciennes" ; et le n° 9 en hommage à l'émérite professeur et président d'honneur de l'ICOMOS - Raymond Lemaire - décédé en août 1997.

Depuis 1996, l'ICOMOS, a en outre publié un total de 22 livres dans la série intitulée "Monuments et sites", portant sur le patrimoine des pays suivants : Australie, Bolivie, Bulgarie, Canada, Cuba, Chypre, République tchèque, République dominicaine, Hongrie, Inde, Israël, Jamaïque, Japon, Russie, Afrique du Sud, Sri Lanka, Zimbabwe, Brésil, Chili, Egypte, Finlande, Indonésie. Ces ouvrages ont été présentés à l'occasion de l'Assemblée générale de Sofia (1996) et de Mexico (1999).

Tous ces textes et publications sont largement et régulièrement diffusés au moyen de notre bulletin d'information, du Centre de documentation et du site Web de l'ICOMOS.

Un des axes majeurs du travail de l'ICOMOS, qui a toujours été soutenu par l'UNESCO, est le patrimoine culturel en péril et la préparation aux risques. Cette initiative pionnière de l'ICOMOS s'est traduite notamment en 1996 par la fondation du Comité international du Bouclier Bleu (ICBS) - accord de coopération entre quatre ONG consultantes de l'UNESCO dans le domaine du patrimoine culturel - ICOMOS, ICOM (musées), IFLA (bibliothèques) et ICA (archives). Le principal objectif de l'ICBS est de fédérer les informations, coordonner les actions et sensibiliser les autorités et le public au sort du patrimoine face aux situations d'urgence (catastrophes naturelles et conflits armés). Parmi d'autres activités de sensibilisation et de formation, l'ICBS a activement participé à l'élaboration du 2e protocole de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé qui reconnaît à l'ICBS un rôle consultatif. Cependant l'action de l'ICBS n'a de sens que si elle est relayée par des initiatives locales. C'est dans cette optique que les organisations constituant l'ICBS ont encouragé leurs représentants nationaux à constituer des comités nationaux du Bouclier Bleu. Parmi ceux-ci, citons le Comité du Bouclier Bleu belge, pour lequel la participation de l'ICOMOS à la réunion fondatrice a été soutenue par l'accord-cadre. Environ 160 professionnels de tous les secteurs du patrimoine, ainsi que des représentants des pouvoirs publics (communes et régions, défense nationale et protection civile, etc.) se sont réunis le 23 novembre 1999 à Bruxelles pour écouter 33 intervenants, nationaux et internationaux, et débattre de la structure du futur Comité national belge, des plans d'urgence, de la prévention ainsi que des mesures à prendre avant, pendant et après un sinistre. Cette initiative a fait beaucoup d'émules et l’on compte à présent des Comités nationaux du Bouclier Bleu en France, au Pays-Bas, au Costa Rica, au Royaume-Uni et en Pologne (en cours de création).

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En France, les Journées techniques internationales, organisées par ICOMOS-France avec le soutien du secrétariat international, dans le cadre de l'accord-cadre, les 10 et 11 décembre 1998, sur le thème "La sécurité du patrimoine" ont donné une première impulsion à la création du Comité du Bouclier Bleu français, suite à une déclaration issue de ce colloque invitant les autorités compétentes à prendre des mesures concrètes pour la prévention des risques. Les interventions présentées durant ces journées, où 150 participants se sont efforcés de faire progresser la réflexion sur les besoins techniques et humains et leurs limites pour réduire les risques et les impacts des sinistres, ont fait l'objet d'une publication.

Cette thématique a aussi suscité l'intérêt du Comité scientifique sur le bois de l'ICOMOS qui, avec l'ICOMOS Turquie et le soutien du secrétariat international à travers l'accord-cadre, a réalisé une Conférence à Istanbul du 16 au 18 novembre 2000 sur le thème "Tremblements de terre - sécurité : leçons à tirer des constructions traditionnelles". Des spécialistes de 25 pays ont discuté des techniques de construction des bâtiments traditionnels et leurs performances lors des tremblements de terre, afin d'encourager une vision plus équilibrée des performances sismiques respectives des bâtiments traditionnels comparés aux constructions plus récentes, qui souvent sont plus vulnérables en cas de séisme. La Conférence a débattu des méthodes et des directives qui pourraient être utilisées dans la conception des bâtiments neufs ou réutilisés, non ou mal réglementés, soumis à des risques de tremblements de terre.

C'est en 1999 que l'ICOMOS a lancé peut-être l’une de ces initiatives les plus importantes dans le domaine du patrimoine en danger. Avec le soutien, parmi d'autres, de l'accord-cadre, et suite à une réunion d'experts à Munich du 3 au 5 juillet 2000, l'ICOMOS à publié son premier Rapport mondial sur les monuments et les sites en péril - Heritage@Risk2000. Sur 240 pages, illustrées par plus de 270 photographies, les rapports de plus de 60 pays montrent les divers types de menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel. Les catastrophes naturelles et les guerres ont toujours dévasté notre patrimoine mais le développement accéléré à l'échelle mondiale a fait surgir de nouvelles menaces - standardisation de la culture, prédominance des intérêts économiques, accroissement de la population et de la pauvreté, déplacement des populations loin de leurs pays et styles de vie traditionnels, questions liées à l'environnement et à la pollution, effets du tourisme de masse, trafic illicite et pillage de sites. Mais aussi l'évolution du rôle de l'état, la modification de l'équilibre entre les intérêts publics et privés ainsi que le manque de ressources humaines, financières et professionnelles rendent difficiles la protection et la conservation des biens culturels. Le rapport met également l'accent sur certaines catégories du patrimoine spécialement menacées telles que : le patrimoine religieux, les valeurs immatérielles du patrimoine ; le patrimoine vernaculaire, le patrimoine urbain, le patrimoine du XXe siècle. Le rapport a été présenté en présence de l'UNESCO le 10 novembre 2000, et ensuite largement diffusé dans le réseau ICOMOS, parmi les délégations de l'UNESCO, les organisations internationales oeuvrant dans le domaine du patrimoine culturel (plus de 2.000 exemplaires envoyés). Avec plus de 2.000 volumes papier distribués et 900 consultations sur le site Web de l'ICOMOS à ce jour (où le rapport est disponible dans son intégralité), Heritage@Risk 2.000 a suscité un vif intérêt dans la presse, avec des articles parus au Royaume-Uni, Canada, Allemagne, Danemark, France (Le Figaro, Le journal des arts, Libération). L'ICOMOS a demandé à ses comités nationaux d'utiliser ce rapport pour obtenir le soutien moral de l'opinion internationale dans la lutte contre les menaces que subit le patrimoine, mais aussi pour obtenir des résultats concrets en coopération avec toute les forces intéressées. En 2001, il est prévu de publier un rapport réunissant davantage encore de pays, et l'ICOMOS espère pouvoir diffuser un nouveau rapport chaque année.

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Durant le triennium 1996-1999, le principal thème de réflexion de l'ICOMOS a été "Le bon usage du patrimoine - patrimoine et développement". Ce thème était en quelque sorte la suite logique du débat entamé lors de l'Assemblée générale de Sofia en 1996 sur "Le patrimoine et les changements sociaux".

Ce dernier sujet a été choisi en fonction de son intérêt général et surtout en vue des

problèmes spécifiques que connaissaient les pays en transition entre deux systèmes économiques, particulièrement en Europe centrale et en Europe de l'Est. La préparation scientifique du Symposium de l'Assemblée générale du Mexique en 1999, ainsi que la publication des actes de 1996 et 1999 ont été soutenues par l'accord-cadre. Ces deux manifestations ont vu la participation de plus de 600 délégués, et leurs conclusions ont été diffusées le plus largement possible à travers notre bulletin et site Web. Le rôle du patrimoine dans le développement économique et social est une problématique qui suscite un intérêt grandissant parmi les organisations internationales, dont la Banque mondiale. D'ailleurs, l’ICOM à choisi un thème similaire ("Faire face aux défis économiques et sociaux") pour sa prochaine Assemblée générale.

La problématique du bon usage du patrimoine est fréquemment soulevée dans le contexte des villes historiques, qui sont particulièrement vulnérables face à l'impact du tourisme de masse ainsi que des projets immobiliers qui ne tiennent pas compte du tissu urbain historique.

Depuis 1996, l'ICOMOS a traité à plusieurs reprises de la problématique spécifique des

villes historiques, notamment à travers deux manifestations, soutenues par l'accord-cadre. Parallèlement à la réunion du Comité consultatif de l'ICOMOS tenu à Rabat (Maroc) en novembre 1997, un séminaire scientifique consacré au thème "Le centre historique dans la ville d'aujourd'hui" auquel ont participé les présidents des comités nationaux de l'ICOMOS ainsi que des participants marocains. Des experts, parmi d'autres, Egypte, Cuba, Slovénie, Maroc et Hongrie, ont abordé la question de la sauvegarde des centres anciens, compte tenu des pressions diverses de l'expansion urbaine et l'évolution des modes de vie dans des régions connaissant des changements sociaux importants et rapides, dans l'optique d'un développement durable et l'amélioration des conditions de vie des citadins. L'année suivante, en septembre 1998, de nouveau lors du Comité consultatif, ICOMOS-Suède et le Comité scientifique sur les villes et villages historiques de l'ICOMOS ont organisé une conférence à Stockholm intitulée "Villes historiques - un patrimoine pour l'avenir" ; 12 conférenciers internationaux y ont débattu en particulier de l'identification et de la promotion d'une plus grande compréhension des valeurs historiques, ainsi que de leur présentation et leur usage dans la planification et les décisions politiques.

Les réflexions menées par l'ICOMOS ont trouvé leur application concrète lors des études sur ces villes historiques faites par l'ICOMOS à la demande de l'UNESCO. Deux rapports d'experts ont ainsi été fournis sur les perspectives et les plans d'aménagement pour la ville de Lahore (Pakistan) et la Médina de Marrakech (Maroc).

Le patrimoine et le tissu urbain du XXe siècle sont souvent sous-appréciés et moins protégés par rapport au patrimoine traditionnel "ancien" et l’on considère parfois, trop rapidement, qu’ils peuvent être éliminés. Souvent les designs sophistiqués et la technologie expérimentale employée provoquent une vulnérabilité supplémentaire. L'ICOMOS a lancé un débat autour de ce thème au moyen de deux séminaires, en coopération avec DOCOMOMO, en 1995 à Helsinki et en 1996 au Mexique.

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Ce dernier séminaire, qui était soutenu par l'accord-cadre de l'UNESCO, a réuni 23 spécialistes de 14 pays pour discuter des mécanismes d'identification et protection, ainsi que des critères d'intervention et la promotion de ce patrimoine. Ses actes et conclusions ont été publiés et largement diffusés. Suite à des propositions du Mexique et de la Finlande, l'ICOMOS prévoit la création d'un groupe de travail (ou Comité scientifique), en étroite collaboration avec DOCOMOMO. Le thème continue d'être exploré dans d'autres réunions professionnelles notamment de nouveau à Helsinki en février 2001 sous le thème "Dangerous liaisons - preserving post-war modernism in city centers". Cette préoccupation a aussi trouvé son écho dans les efforts du gouvernement français qui mène des actions particulières en faveur du patrimoine du XXe siècle en 2000, notamment à travers des Journées du patrimoine.

A la demande de l'UNESCO, à l'occasion de la clôture de la campagne de l'UNESCO en faveur du Triangle culturel du Sri Lanka, l’ICOMOS a coordonné la réalisation d'une des trois publications produites par le Central Cultural Fund, agence chargée de la gestion de la campagne. Ce volume inclut les rapports des 12 directeurs des six projets du Triangle culturel concernant l'aménagement et les questions architecturales, ainsi que le rapport du Comité d'évaluation de la campagne qui s'est réuni en décembre 1999.

Durant le triennium 1999-2001, l'ICOMOS continuera à se pencher en particulier sur la question d'une meilleure reconnaissance internationale et identification du patrimoine africain, plus particulièrement dans sa dimension intangible, et notamment sur la Liste du patrimoine mondial. De fait, le thème choisi pour la 13e Assemblée générale de l'ICOMOS qui se tiendra au Zimbabwe en 2002 est "Lieu, mémoire et signification - Evaluer l'intangible". Ce thème, étroitement lié à l'interprétation du concept d'authenticité - suite à la Conférence de Nara en 1996 et à l'obligation d'inclure une "déclaration de valeur" dans les dossiers de propositions au patrimoine mondial -, est aussi de grand intérêt en dehors du continent africain, notamment en Océanie, Amérique du Nord et le nord de l'Europe. Le Symposium scientifique du Zimbabwe en 2002 sera précédé d'une série de réunions sur le même thème, par exemple au Canada en novembre 2000 sous le titre "Matière à mémoires".

Par ailleurs, l'ICOMOS a joué un rôle actif dans l'étude de la conservation et promotion des caravansérails situés sur la Route de la soie. Cette implication se traduit notamment par une participation à un séminaire qui s'est déroulé à Téhéran en 1997.

Les activités suivantes seront lancées en 2001, et feront donc l'objet d'un rapport ultérieur. - Inventaire des sites patrimoniaux dans les îles de l'océan Indien : en vue de permettre des

procédures de classement au niveau national ainsi que la préparation de dossiers de propositions d'inscription au patrimoine mondial ; réaliser en collaboration avec les autorités de ces pays une étude sur l'établissement d'inventaires selon un système unifié et les modalités pour leur mise en oeuvre.

Cette étude devrait d'ailleurs permettre à ces pays de disposer davantage de données pour

développer un programme sous-régional de conservation ainsi qu'un programme de formation de leurs professionnels du patrimoine. Une mission ICOMOS vient d'avoir lieu en janvier 2001 pour préparer cette étude.

- Projet de programme sur l'art rupestre : étudier la faisabilité de la création d'un site de

documentation électronique mondial sur l'art rupestre qui pourra servir comme base à des actions de sensibilisation et à la mise en place de projets pilotes appliquant les nouvelles technologies à la protection de ce patrimoine.

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- Préceptes pour l'établissement de plans de gestion : création d'un manuel pratique, avec des

définitions claires et suggestions concrètes sur les plans de gestion pour des sites archéologiques, les villes historiques, les édifices monumentaux et les paysages culturels.

Centre de documentation UNESCO-ICOMOS

Le Centre de documentation représente une partie majeure de l'accord-cadre. Sous ces termes, l'ICOMOS doit gérer et assurer le fonctionnement du Centre, en coopération avec l'ICOM et l'ICCROM, dans le cadre d'un programme international conjoint de documentation sous l'égide de l'UNESCO. Le déménagement des plus de 25.000 documents du Centre de documentation de la rue du Temple dans le nouveau siège de l'ICOMOS rue de la Fédération en 1996 à été une très lourde opération. Cependant, la nouvelle situation a l'avantage majeur d'être plus proche de l'UNESCO, ce qui facilite la coopération et l'accès de visiteurs dirigés vers nous par l'UNESCO.

Le Centre assure la collecte, le catalogage, l'indexation et la diffusion de documents et de publications sur la préservation des biens culturels immeubles, ainsi que la saisie des données concernant les sujets mentionnés ci-dessus dans la base de données ICOMOS, l'accueil des visiteurs, la gestion des demandes d'information reçues par courrier normal et électronique, ainsi que par téléphone, et le développement et la mise à jour des pages d'information sur le site Web.

Le Centre est toujours confronté à un manque de personnel, avec un seul documentaliste à plein temps chargé de toutes ces tâches. Son travail est soutenu, dans la mesure du possible, par des stagiaires documentalistes qualifiés.

Mme Suzanne d'Abzac, chargée du Centre de documentation jusqu'en avril 1999, ayant pris sa retraite, a été remplacée par M. José García, documentaliste diplômé de l'Université de Salamanque (Espagne) et de l'IUT de Paris V.

Mais aussi, malgré tous les efforts entrepris avec le soutien constant de l'UNESCO pour

optimiser au mieux l'espace disponible, il s'avère maintenant qu'un des obstacles majeurs auquel le Centre de documentation est confronté est le manque de place criant pour stocker les nouveaux documents reçus régulièrement.

Nous pouvons diviser les activités du Centre de Documentation en trois grands

chapitres : I. Le Centre de documentation et ses fonctions de collecte, catalogage, indexation,

saisie et diffusion de documents et publications 1. Accroissement du fonds documentaire Les principales sources d'enrichissement du fonds sont :

- les comités nationaux et internationaux de l'ICOMOS qui, régulièrement,

envoient ou déposent, lors de leurs réunions à Paris, leurs publications ; - la Division du Patrimoine culturel de l'UNESCO ;

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- les institutions spécialisées - telles que le Comité du patrimoine culturel du Conseil de l'Europe- avec lesquelles le Centre de documentation collabore et procède à des échanges ou des dons d'ouvrages relatifs à leur spécificité ;

- certains auteurs et éditeurs qui envoient au Centre de documentation des

ouvrages spécialisés, lequel l'annonce dans le bulletin d'information "Nouvelles de l'ICOMOS" ;

- la réception régulière de périodiques en échange des "Nouvelles de

l'ICOMOS", qui permet au Centre d'avoir des collections complètes sur 10 ou 20 ans et de les mettre à la disposition des visiteurs. Cette importante source d'information sur l'actualité du patrimoine bâti n'est pas assez connue et utilisée. La première démarche de traitement et de diffusion de ce fonds a été de créer en 2000 une revue trimestrielle des sommaires des périodiques reçus. Cette revue est à la disposition des visiteurs. Une liste de ces périodiques est aussi consultable dans les pages Web du Centre. L'un des projets pour 2001 sera de réorganiser le fonds des périodiques.

- le fonds des documents iconographiques, essentiellement composé de

diapositives, qui s'accroît régulièrement chaque année de documents illustrant les propositions d'inscription de biens sur la Liste du patrimoine mondial.

- les dossiers de propositions d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial

dont le nombre s'accroît tous les ans (environ 40 à 50 dossiers par an). L'une des priorités depuis 1999 à été de renforcer le travail de collecte documentaire auprès de l'UNESCO, du Conseil de l'Europe, d'autres organisations et des membres de l'ICOMOS.

2. Catalogage, analyse, indexation et saisie des données bibliographiques

L'indexation, le catalogage et la saisie des documents sont essentiels et incontournables puisqu'ils permettent l'accès aux documents. En moyenne, le Centre traite près de 1.000 références chaque année. Le travail de saisie des données bibliographiques est indissociable du travail de catalogage, d'analyse et d'indexation puisque la base de données ICOMOS sert de catalogue bibliographique au Centre. La saisie est assurée dans sa totalité par le documentaliste en charge du Centre avec, le cas échéant, l'aide de stagiaires en documentation. L'ICOMOS étant une organisation présente dans 107 pays, le Centre reçoit des documents dans des langues autres que celles maîtrisées par notre documentaliste (français, anglais, espagnol). En 2001, le Centre à prévu le traitement de ces documents, ce qui nécessite le recours d'une manière ponctuelle à des indexeurs externes. Depuis 1999, la réorganisation et l'informatisation de la diathèque a permis de la consulter plus facilement et rapidement. Une mise à jour d'indexation, de catalogage et de saisie est effectuée régulièrement. Elle nécessite un bon mois par an de travail à temps complet qui est effectué en général grâce aux stagiaires.

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Depuis 2000, la même organisation a été initiée pour les vidéos et CD-ROM qui accompagnent de plus en plus souvent les dossiers de propositions d'inscription au Patrimoine mondial. L'achat du matériel nécessaire pour visionner ces vidéos est prévu en 2001.

3. Diffusion de l'information Le centre est ouvert au public pour consultation le lundi de 14 heures à 20 heures et du mardi au jeudi de 14 heures à 17 heures. Depuis 1999, les horaires d'ouverture ont été étendus les lundis jusqu'à 20 heures au lieu de 17 heures, ce qui a été apprécié par nos visiteurs. Les visiteurs peuvent déjà consulter directement la base de données de l'ICOMOS sur place. Cela facilite et améliore la réalisation de leurs recherches. De la même manière, ils peuvent aussi consulter les bases de données de l'UNESCO sur CD-ROM que l'"UNESCO Clearing House" met à jour chaque année. Les catalogues bibliographiques sur papier demeurent absolument indispensables pour la consultation par les visiteurs. C'est pourquoi, la liste générale par mots clés et les listes bibliographiques des fonds spécialisés sont remises à jour et réimprimées sur papier régulièrement, permettant une consultation efficace de tous les documents traités et consultables au Centre. L'accent est toujours mis sur un traitement prioritaire des documents récents sur les documents plus anciens. Le Centre produit régulièrement des nouvelles bibliographies sur des sujets d'actualité, la dernière en date étant sur la préparation aux risques. La demande de renseignements notamment par courrier électronique s'accroît. Actuellement, le documentaliste traite environ 200 demandes de renseignements documentaires par année. Le fait d'avoir de plus en plus d'information du Centre sur nos pages Web a contribué à cette augmentation des demandes via le site Internet. L'accès à l'Internet du Centre de documentation est fourni par l'UNESCO et son adresse de messagerie est : [email protected] Chercheurs et visiteurs : Le nombre des visiteurs comme le nombre de documents consultés et le temps passé par visiteur au Centre augmentent. Actuellement le Centre reçoit environ 150 visiteurs par année. Le public est composé d'une majorité d'étudiants en architecture et en histoire de l'art et des étudiants de l'Ecole du Louvre, d'un grand nombre de professionnels du secteur de l'architecture ou de l'urbanisme et enfin d'un bon nombre de consultants, d'experts et de chargés de mission ou de recherches. On constate que le nombre de visiteurs étant membres de l'ICOMOS augmente régulièrement. Les recherches documentaires effectuées portent sur la Convention du patrimoine mondial et les biens inscrits, le patrimoine d'un pays, d'une région, les villes historiques, les techniques et les matériaux de construction, la législation, la restauration, la réhabilitation, les désastres ou séismes ...

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Une partie des visiteurs vient simplement chercher des informations sur l'ICOMOS, sur le Centre de documentation lui-même, sur les publications d'ICOMOS ou de l'UNESCO, et sur la Convention du patrimoine mondial. Enfin, un grand nombre de visiteurs sont invités à poursuivre leurs recherches au Centre de documentation de l'UNESCO (Division du patrimoine physique, bibliothèque, Centre du patrimoine mondial, etc. ...). Les collections de périodiques, mises à jour régulièrement, sont souvent consultées. La mise à disposition immédiate du dernier numéro reçu est appréciée des visiteurs.

4. Recherches documentaires

Les recherches documentaires que le Centre de documentation aimerait pouvoir assurer sont, à quelques exceptions près, toujours provisoirement suspendues et ne pourront être reprises que lorsque le retard de catalogage, d'indexation et de saisie, travail incontournable, aura été comblé.

5. Ventes de publications

Le chiffre d'affaires des publications vendues augmente progressivement d'année en année - avec environ 100 commandes facturées par année. La liste de publications en vente est régulièrement remise à jour et systématiquement envoyée avec tout courrier émanant du Centre de documentation. Le traitement rapide des commandes et le travail de promotion que nous poursuivons depuis plusieurs années semblent commencer à porter ses fruits et nous avons maintenant des clients fidèles. La liste de nos publications en vente accompagnée d'un bon de commande est aussi sur notre site Internet et remise à jour régulièrement. Depuis 2000, le Centre diffuse aussi une liste de publications gratuites. Nous avons demandé à nos comités nationaux d'informer les universités et centres de recherches dans leurs pays de cette opportunité pour qu'un maximum d'étudiants et chercheurs puissent en bénéficier.

6. Publicité auprès des écoles et universités

De plus, afin de mieux faire connaître la richesse du Centre de documentation au plus grand nombre possible d'étudiants et de professionnels dans le domaine du patrimoine culturel, nous avons commencé une campagne de publicité auprès des principales écoles d'art, d'architecture, du paysage et d'urbanisme, etc., en France.

II. Informatique

1. Migration de la base de données bibliographiques et mise en ligne sur le site Web L'UNESCO ayant abandonné le logiciel CDS-ISIS main frame, nous avons été amenés à réétudier la gestion de la base de données bibliographiques ICOMMOS. Cette base de données servant de catalogue aux centres de documentation de l'ICOM et de l'ICOMOS a été divisée et installée sur les micro-ordinateurs de

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chaque organisation. Pour simplifier la migration, la version micro de CDS-ISIS 1.31 a été adoptée par l'ICOM et par l'ICOMOS. Ce transfert a été achevé en juin 1999. Ce grand projet trouvera son aboutissement en 2001 par la mise sur nos pages Web de la base de données afin d'élargir sa diffusion au monde entier. Ces deux opérations représentent un investissement financier considérable dans l'adaptation des programmes informatiques. D'ailleurs, nous avons fait une demande pour que la base soit hébergée par le serveur Internet de l'UNESCO, avec un lien aux pages Web de l'ICOMOS hébergées au Canada.

2. Nouveau matériel informatique

L'achat en 1998 d'un ordinateur assez puissant pour abriter la base de données bibliographiques "ICOMOS", a été complété en 1999 par l'achat d'un deuxième ordinateur. Ces deux ordinateurs ayant été mis en réseau grâce au Service informatique de l'UNESCO, nous disposons désormais de deux postes de travail pour cataloguer et indexer ainsi que pour consulter la base de données et les CD-ROM. L'un de ces postes est à la disposition des visiteurs. Le Centre a également acquis un scanner. Cela a permis de commencer la numérisation des publications des comités nationaux et scientifiques internationaux de l'ICOMOS et de les mettre sur le site Web.

3. Le Centre de documentation est sur l'Internet

Le Centre vise de plus en plus ces pages Web pour montrer davantage les services, le fonds bibliographique et la richesse documentaire du Centre. Depuis 1999, l'extension et le développement de ces pages ont été une priorité pour promouvoir activement le Centre. Le site Web de l'ICOMOS international reçoit environ 5.000 consultations par mois. Maintenant, la page d'accueil propose de nouvelles informations ou documents à consulter : - Fonds bibliographique - Base de données ICOMOS (en cours de réalisation) - Dernières acquisitions - Liste de périodiques reçus - Dossiers du patrimoine mondial - Liste de publications en vente - Publications ICOMOS (sommaires) - ROMs/vidéos (en cours de réalisation) - Rapports de la 12e Assemblée générale de l'ICOMOS (Mexico, 1999) - Calendrier des événements - Série d'articles sur la dimension immatérielle des monuments et des sites - sur

le thème "Lieu, mémoire et signification : évaluer l'intangible" choisie pour la prochaine Assemblée générale de l'ICOMOS en 2002.

- Le rapport Heritage@Risk2000 - premier rapport mondial de l'ICOMOS sur les monuments et sites en péril.

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L'ICOMOS à travers son Centre de documentation vise à contribuer activement aux projets de diffusion de la connaissance sur la conservation du patrimoine par les outils de la nouvelle technologie. Ainsi, le documentaliste du Centre a participé en mai 2000 à une réunion organisée par l'ICCROM pour étudier comment les diverses organisations peuvent partager les données sur les villes historiques, en particulier dans le cadre du projet URBAVISTA de l'OVPM. José Garcia a aussi représenté l'ICOMOS à une réunion organisée par MEDICI en septembre 2000 à Milan sur les réseaux multimédias dans le patrimoine culturel.

III. Le Centre de documentation et ses autres activités

1. Collaboration avec la Division du patrimoine culturel de l'UNESCO et le Centre

du patrimoine mondial

- Réponses aux demandes de renseignements par téléphone émanant principalement de la Division du patrimoine culturel et accueil des chercheurs et experts travaillant à l'UNESCO et désirant consulter ou se procurer les documents disponibles au Centre de documentation.

- Diffusion de la documentation émanant de l'UNESCO, et en particulier, de la

collection "Etudes et documents sur le patrimoine culturel". Cette collection est distribuée gratuitement au Centre et elle figure sur la liste des publications.

- Convention du patrimoine mondial. Chaque année, l'ICOMOS examine les propositions d'inscription à la Liste du patrimoine mondial. Le Centre de documentation collabore à cette activité : - en rassemblant une documentation complémentaire aux dossiers présentés par

les Etats pour permettre la préparation de leur évaluation ; - en répondant à toutes les questions qui lui sont posées sur la Convention du

patrimoine mondial et sur les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. 2. Support au secrétariat international de l'ICOMOS

Le Centre de documentation travaille avec le secrétariat international tant pour la répartition et la circulation des informations et recherches documentaires que pour des aides ponctuelles.

3. Collaboration avec les comités nationaux et internationaux

et les membres de l'ICOMOS Le Centre de documentation participe régulièrement à la revue "Les nouvelles de l'ICOMOS" qui constitue le principal lien et moyen d'information entre l'ICOMOS et ses membres. Le bulletin publie maintenant régulièrement des extraits du calendrier des événements produit par le Centre et présente quelques-uns des nouveaux ouvrages spécialisés reçus par le Centre.

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4. Collaboration avec d'autres organisations

Le Centre de documentation poursuit ses relations de travail avec les partenaires traditionnels de l'ICOMOS :

- ICOM

La collaboration entre les deux centres a été importante depuis 1999 pour la préparation de la migration de la base de données.

- ICCROM

La collaboration avec l'ICCROM s'est faite cette année à travers des échanges de publications et d'informations.

- LE CONSEIL DE l'EUROPE

La collaboration du Centre de documentation et du Comité du patrimoine culturel du Conseil de l'Europe s'est poursuivie.

- CHIN (Réseau canadien d'information sur le patrimoine)

Le Centre de documentation a participé depuis 1986 à la BCIN, la base de données du RCIP. Nous continuons à envoyer les références de notre base de données au réseau canadien.

- Forum UNESCO - Université et Patrimoine L'ICOMOS a collaboré de manière suivie et a été représenté à toutes les

réunions de travail qui se sont tenues, depuis la constitution du Forum en 1995. - TICCIH

Dans le domaine du patrimoine industriel une convention de collaboration a été établie avec le TICCIH, qui remplit le rôle de comité scientifique international pour l'ICOMOS dans ce domaine.

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EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DE LA CULTURE ET RECOMMANDATION SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

L’ICOMOS a été chargé de l’exécution de tâches inscrites dans le programme de

l’UNESCO et d’apporter son soutien à des initiatives complémentaires à celles de l’UNESCO. Par ailleurs, l’ICOMOS assure, auprès de l’UNESCO, un rôle de conseiller technique, notamment dans le cadre de l’élaboration de la Liste du patrimoine mondial et du suivi des biens inscrits sur cette Liste.

Principaux résultats obtenus Renforcement notamment de la coopération internationale, participation à l’élaboration des chartes, recommandations et conventions et contribution à la formation de professionnels de la conservation. Echange d’informations scientifiques : Centre de documentation UNESCO-ICOMOS

Le centre de documentation est chargé de la collecte, du catalogage, de l’indexation et de la diffusion de documents et de publications sur la préservation et la présentation des propriétés culturelles immeubles et en assure l’information et la gestion de la base de données bibliographiques imposée par l’UNESCO.

Prévention des risques L’ICOMOS est l’une des quatre organisations membres du

Comité international du Bouclier Bleu, mis en place en 1996, avec l’ICA, l’ICOM et l’IFLA et qui fédère les informations, coordonne les actions et sensibilise les autorités et le public au sort du patrimoine face aux situations d’urgence (catastrophes naturelles et conflits armés).

Echange d’expertise A travers les travaux des comités scientifiques nationaux et

internationaux et des programmes tels que le Bouclier Bleu et des missions d’experts, ainsi que l’assistance aux gouvernements et institutions dans le développement de leur programme de conservation par des missions de consultation, des symposiums, des ateliers de travail, etc.

Formation en conservation du patrimoine culturel

Education continue sous forme de programmes d’entraînement, diffusion d’informations sur les standards professionnels et de chartes et par l’organisation de programmes académiques.

Normes internationales Participation au développement de normes et de conventions,

tels que la "Convention du patrimoine mondial" (1972), "Convention de La Haye" (1954) et trafic illicite (1970).

Production et diffusion de documents scientifiques

Publication de périodiques (ICOMOS Newsletter, Journal scientifique de l’ICOMOS), publication de la collection "monuments et sites", publication et rapports sur les pratiques en conservation/préservation et utilisation, des nouvelles technologies.

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Activités particulièrement réussies - Participation, en 1996, d’un expert ICOM en législation du patrimoine culturel à l’atelier

de formation organisé par l’UNESCO, portant sur la protection et la restauration architecturale pour Sarajevo et Mostar.

- L’organisation des Journées techniques internationales, à Rennes, en 1998, sur le thème de

"la sécurité du patrimoine" ; 150 participants se sont efforcés de faire progresser la réflexion sur les besoins techniques humains et leurs limites, pour réduire les risques et les impacts des sinistres et d’aboutir, dans leurs conclusions, à l’élaboration d’une "Déclaration sur la sécurité du patrimoine".

- Présentation, en 2000, de la Charte ICOMOS sur le patrimoine culturel subaquatique et

coopération à la préparation, par l’UNESCO, d’une Convention sur le patrimoine culturel subaquatique.

- Publication, en novembre 2000, du premier rapport mondial des monuments et sites en

danger Heritage@Risk2000, et distribution sous forme imprimée et via le site Internet d’ICOMOS.

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CONSEIL INTERNATIONAL DES MUSEES (ICOM)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

Historique

Le Conseil international des musées a été créé lors d'une réunion qui s'est tenue au Musée du Louvre à Paris du 16 au 20 novembre 1946, juste avant la première Conférence générale de l'UNESCO. Son objectif déclaré était d'offrir une instance appropriée pour promouvoir la coopération internationale entre les musées et de servir d'organe international et professionnel de coordination et de représentation pour servir les intérêts des musées.

Dès sa création, l'UNESCO a donné la preuve de l'intérêt qu'elle portait aux musées en créant en son sein une Section des musées et en lui affectant du personnel et des crédits. C'est ainsi que s'instaurèrent des relations officielles et une coopération étroite entre la Section des musées de l'UNESCO et le Conseil international des musées.

En 1948, l'ICOM avait déjà mis en place dans 53 pays des comités nationaux de coopération internationale entre les musées. Aujourd'hui, on compte 103 comités nationaux de ce type, 28 comités internationaux spécialisés, 13 organisations affiliées et 7 organisations régionales. En tout, ces comités et organisations regroupent environ 16.000 professionnels des musées et instituts de 147 pays du monde.

Avec le temps, et étant donné la qualité de la coopération entre les deux organisations et l'efficacité que l'ICOM montrait pour tout ce qui avait trait aux musées, l'UNESCO a supprimé sa section des musées et s'est appuyée de plus en plus sur le secrétariat compétent de l'ICOM et sur son vaste réseau de professionnels des musées pour répondre aux besoins des projets et programmes dans le domaine des musées et des activités connexes.

"Cinquante années de collaboration étroite ont confirmé l'importance de notre partenariat. Cette période a vu la croissance remarquable du nombre des musées et l'élargissement de leur audience ; aujourd'hui, la préoccupation commune de l'UNESCO et de l'ICOM - la conservation et la préservation des biens culturels mobiliers - est largement partagée dans le monde entier (...). Ces dernières années, l'UNESCO s'est directement investie dans la création et le développement de plus de trente musées de par le monde. Dans cette tâche comme sur d'autres fronts - la lutte contre le trafic des biens culturels, la promotion de normes éthiques, l'amélioration des compétences, la création de réseaux professionnels - l'ICOM a été notre partenaire privilégié, et indispensable"1

Activité contractuelle de l'ICOM avec l'UNESCO

Jusqu'en 1995, et donc jusqu'à la mise en place de l'accord-cadre conformément aux Directives de 1995, la collaboration avec l'ICOM a pris la forme de contrats de consultants ou de contrats d'honoraires que l'UNESCO a accordés à l'ICOM pour des activités comme :

La création de musées

Musées nationaux de Libye, de Jordanie et du Koweït Musée des enfants à Malte Cité de la science et de la technologie, Tunisie

1 Federico Mayor. L'ICOM et l'UNESCO. Nouvelles de l'ICOM, vol. 49, n° 1, 1996.

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Des études

Le retour ou la restitution de biens culturels à leur pays d'origine La conservation de la vieille ville d'Alep La sécurité des musées à Chypre

Des répertoires

Les répertoires des musées d'Asie, d'Afrique

Des publications

Un manuel technique sur les musées de site archéologique Les musées : un investissement pour le développement Code de déontologie professionnelle de l'ICOM Principes directeurs généraux pour les formateurs des personnels des musées Les musées et l'accueil des personnes handicapées La revue "Museum International"

Des inventaires de collections

Les collections du Pacifique, l'art d'Afrique, l'inventaire national des objets culturels du Mali

Des programmes de formation

Pour le personnel du Musée de Nubie

Centre de documentation UNESCO-ICOM

Programme international conjoint de documentation en collaboration avec l'ICOMOS et l'ICCROM

Traitement des données pour la base conjointe ICOM-ICOMOS

Participation à des campagnes internationales de l'UNESCO

Campagne internationale pour le Musée de Nubie et le Musée national de la civilisation égyptienne du Caire, Projet de modernisation du Musée d'Egypte, Préservation de Moenjodaro

Collaboration à des activités en relation avec des conventions de l'UNESCO

Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel

Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels

Convention de La Haye de 1954 et deuxième Protocole à celle-ci

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161 EX/INF.8 - page 60 Subventions de l'UNESCO

L'ICOM a aussi reçu des subventions pour le Centre de documentation UNESCO-ICOM et pour des publications telles que Nouvelles de l'ICOM et le bulletin trimestriel de l'ICOM.

A l'époque, 99 % des contrats et accords portant sur des activités contractuelles venaient de l'UNESCO, et le Secteur de programme de l'ICOM comptait cinq personnes. Le Centre de documentation UNESCO-ICOM employait lui aussi cinq personnes.

Depuis, les récessions économiques qui ont frappé le monde ont entraîné des diminutions des dépenses dans le monde entier, touchant l'UNESCO et, par voie de conséquence l'ICOM. La subvention de l'UNESCO a diminué, et dans les deux secteurs les effectifs sont passés de cinq à deux personnes. Aujourd'hui, le Centre n'emploie qu'une documentaliste.

L'accord-cadre

Par sa résolution 27 C/13.141, la Conférence générale de l'UNESCO a décidé que les subventions aux ONG ne seraient plus accordées directement à compter de l'exercice 1996-1997, pour être remplacées par un accord-cadre relatif à des activités liées au programme de l'UNESCO et à des initiatives prises par l'ICOM et qui sont complémentaires de celles de l'UNESCO. Cette décision a plusieurs conséquences et implications pour le travail de l'ICOM.

En tant qu'organisation sans but lucratif, l'ICOM ne dispose pas de fonds pour mener à bien ses activités de programme et projets. Son budget d'exploitation, dont les recettes ne sont fournies que par les cotisations des membres et par des subventions peu importantes de la Direction des musées de France, ne couvre que les frais de fonctionnement et les services apportés aux membres. Ses activités de programme, dont le cadre est défini tous les trois ans lors de la Conférence générale de l'ICOM, doivent toutes être financées par des sources extérieures comme l'UNESCO ou d'autres bailleurs de fonds. Les activités de programme sont essentielles pour l'organisation. Elles protègent les intérêts des professionnels des musées, contribue à enrichir leur expérience et leurs capacités, et attirent l'attention non seulement sur l'ICOM mais également sur ses partenaires, au premier rang desquels figure l'UNESCO.

Soucieuse de maintenir ses activités au même niveau et de les accroître conformément à ses objectifs ainsi qu'aux besoins de ses 16.000 membres répartis sur les cinq continents, l'ICOM mène donc une politique très active de recherche de fonds pour pouvoir continuer de renforcer ses programmes et activités au service des musées et des professionnels du monde entier.

L'accord-cadre - avantages et inconvénients

De façon générale, l'accord a trois grandes composantes : le soutien aux activités ordinaires, le soutien au Centre d'information UNESCO/ICOM et la contribution à des projets spécifiques.

Soutien aux activités ordinaires

Ce soutien est essentiel et très utile à l'ICOM parce qu'il lui permet de faciliter l'organisation et le suivi des activités régulières au service de ses membres. Sont très importants à cet égard les Etudes de l'ICOM effectuées en collaboration avec les comités spécialisés internationaux de l'ICOM, les Nouvelles de l'ICOM et le site Web de l'ICOM. Ce sont là nos principaux instruments de communication avec nos membres et avec le monde des

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musées en général. Pour un certain nombre de professionnels du monde, ces publications sont parfois le seul moyen d'obtenir des informations sur les musées et les différentes disciplines de la muséologie.

En fait, le soutien de l'UNESCO est capital dans ce domaine, car l'ICOM a beaucoup de mal à trouver des financements extérieurs pour des activités ordinaires de ce type. Il facilite considérablement le travail de notre organisation et sert donc la cause de l'UNESCO.

Soutien au Centre d'information UNESCO-ICOM

Pour faire face à une situation économique difficile, l'ICOM a conclu un accord avec la Direction des musées de France (DMF), aux termes duquel une partie des collections du Centre d'information UNESCO-ICOM ont été transférées à la DMF, à charge pour celle-ci de les gérer. Nous avons pu ainsi assurer à nos utilisateurs une qualité inchangée de service. Les informations sur l'accès à ces collections sont disponibles en ligne. L'ICOM a également transféré sa collection de catalogues d'expositions temporaires à l'Ecole des beaux arts, où chacun peut les consulter.

Aujourd'hui, avec un seul documentaliste, c'est tout juste si le Centre peut collecter et traiter les informations et la documentation, répondre aux demandes d'information (qui se sont multipliées avec l'Internet et le courrier électronique), ainsi que recevoir les visiteurs et les aider dans leurs recherches. Avec un soutien financier supplémentaire, il pourrait publier davantage de bibliographies, de rapports et de dossiers sur des sujets spécifiques, en même temps qu'enrichir ses collections et publications sur le trafic illicite, la restitution et les œuvres d'art pillées par les nazis - domaines auxquels l'UNESCO travaille actuellement - pour compléter encore la documentation de la Division du patrimoine culturel. Ce soutien faciliterait aussi l'indexation des publications des comités internationaux et nationaux de l'ICOM et permettrait de l'approfondir, ce qui correspond à un besoin réel en raison de la mauvaise diffusion de ces publications à l'heure actuelle.

Contribution à des projets spécifiques

C'est un domaine dans lequel le soutien de l'UNESCO aux termes de l'accord-cadre est aussi extrêmement utile parce que l'ICOM peut ainsi lancer des projets et leur donner l'élan nécessaire pour trouver des financements extérieurs. L'aide de l'UNESCO encourage les bailleurs de fonds extérieurs en ce sens qu'elle apporte une sorte "d'approbation officielle". Les avantages pour l'UNESCO sont évidents : l'UNESCO peut participer à davantage de projets et d'activités que si elle finançait intégralement chaque projet. De la sorte, elle peut, conjointement avec l'ICOM, rester sur le devant de la scène en ce qui concerne les concepts et projets nouveaux en muséologie.

L'ICOM apporte donc une contribution utile à la réalisation de la mission de l'UNESCO. De plus, en raison de son statut d'organisation non gouvernementale, il permet à l'UNESCO de réaliser des projets spéciaux qui, autrement, risqueraient de ne pas voir le jour (par exemple, la publication sur les objets de l'île de Pâques qui se trouvent dans les musées du monde).

Cependant, malgré l'impulsion donnée, le principe inscrit dans l'accord-cadre qui consiste à fournir un capital initial pour certaines activités que l'ICOM doit compléter en collectant des fonds n'est pas toujours satisfaisant dans la mesure où il peut se révéler difficile d'intéresser des organismes de financement qui ont leurs propres priorités et programmes dans ces domaines d'activités. Or, faute de la participation d'autres bailleurs de fonds, il peut se

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161 EX/INF.8 - page 62 révéler impossible d'exécuter le projet et de le mener à terme dans les délais requis par l'accord-cadre.

Conclusion

En dehors de l'activité contractuelle prévue entre nos deux organisations pour des projets et programmes spécifiques, l'accord-cadre UNESCO-ICOM apporte une contribution utile et vitale aux activités de l'ICOM et à sa collaboration active avec l'UNESCO, tant sur le plan professionnel que sur le plan financier. Pour l'UNESCO, l'accès au vaste réseau de professionnels des musées de l'ICOM offre un garant d'authenticité et de crédibilité dans tous les domaines qui ont trait à la muséologie et à la protection du patrimoine culturel. Un accès est apporté à quiconque s'intéresse à ces questions, par-delà les barrières politiques. La relation entre l'UNESCO et l'ICOM offre donc un bel exemple de coopération mutuelle et de mise en commun d'avantages.

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EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DE LA CULTURE ET RECOMMANDATION SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

L’ICOM a été chargé de l’exécution de tâches inscrites dans le programme de l’UNESCO et d’apporter son soutien à des initiatives complémentaires à celles de l’UNESCO.

Principaux résultats obtenus

Renforcement notamment de la promotion et du développement des musées et de la profession muséale au niveau international et élaboration de conventions dans le cadre des normes et de l’action préventive pour la protection du patrimoine culturel : Echange d’informations scientifiques : Centre d’information UNESCO-ICOM

Le centre d’information est une source extrêmement riche de renseignements sur les activités de l’Organisation, sur les documents et les publications de l’ICOM, en particulier au niveau de la protection du patrimoine culturel et des différentes législations nationales, de répertoires de musées, du trafic illicite, du patrimoine en danger et des situations d’urgence. Il permet également de consulter des catalogues d’expositions temporaires et de collections permanentes ainsi que des ouvrages et périodiques d’intérêt muséologique.

Lutte contre le trafic illicite

La lutte contre le trafic illicite constitue l’une des grandes priorités du programme UNESCO-ICOM, et de nombreuses activités autour de ce thème ont été lancées, telles que la mise en oeuvre des recommandations des ateliers régionaux et une étroite collaboration avec toutes les instances partenaires - UNESCO, INTERPOL, police nationale spécialisée, Conseil de l’Europe, etc. Lorsqu’un objet est retrouvé, l’ICOM participe en général aux démarches nécessaires à la restitution en facilitant les contacts entre autorités muséales, police et juristes du pays concerné.

Prévention des risques Bouclier Bleu : l’évaluation de la situation du patrimoine

culturel dans des pays en conflit et adoption de plans d’actions d’urgence. Exemple : Conférence diplomatique concernant le deuxième protocole à la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

Etablissement de normes Collaboration aux activités en rapport avec les Conventions de

l’UNESCO. Réunions d’experts Formation de personnel des musées et inventaire de collections

L’UNESCO a chargé l’ICOM d’organiser quatre ateliers in situ au Musée de la Nubie d’Assouan, portant sur quatre thèmes : muséologie générale, documentation, éducation par le musée et conservation.

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Activités particulièrement réussies

Parmi les activités, les unes toutes aussi importantes que les autres, on peut mentionner :

- la Conférence diplomatique sur le deuxième protocole à la Convention de La Haye (mars 1999), qui a abouti à l’élaboration et l’adoption de cet instrument. A cet égard, il est important de souligner que l’ICOM, grâce à son réseau de collaboration professionnelle, a pu collecter une documentation de référence sur les biens culturels dans l’ex-Yougoslavie ;

- la publication "Cent objets disparus" ;

- la réunion AFRICOM et séminaire régional pour l’Afrique centrale sur la "Formation aux normes documentaires et l’harmonisation des législations nationales" (1998).

Fonctionnement de la coopération

L’ICOM et l’ICOMOS sont des partenaires majeurs de l’UNESCO dans le domaine de la protection du patrimoine culturel. La signature de la lettre d’agrément pour chaque biennium permet de définir au mieux les intérêts des deux institutions et de fixer les montants à allouer. Par leur envergure internationale, leur caractère d’organisations professionnelles et leur vaste réseau de spécialistes, leur bonne extension géographique et leur indépendance face aux différents gouvernements, ces deux ONG sont des partenaires majeurs de l’UNESCO, permettant une coopération plus substantielle et plus intensive sur des points importants et une coopération plus flexible dans la réalisation du programme de la division du patrimoine culturel.

Enseignements tirés et implications pour l’avenir et recommandation pour le renouvellement de l’accord-cadre

L’ICOMOS représente, tout comme l’ICOM pour les musées, une institution extrêmement importante dans la coopération internationale visant à la préservation et à la mise en valeur du patrimoine culturel. Aujourd’hui, le développement des moyens de communication, mais aussi l’accroissement des dangers de toutes sortes qui pèsent sur le patrimoine, imposent plus que jamais un renforcement de toutes les institutions qui oeuvrent à sa protection. Il faut également arriver à assurer un accès facile à la documentation scientifique et technique sur les biens immeubles et mobiliers. De ce point de vue, l’UNESCO considère qu’une coopération encore plus étroite doit se faire entre les ONG (ICOMOS, ICOM) et les OIG (UNESCO, ICCROM), particulièrement dans des cas de crises et de conflits, qui ne cessent de se développer, et où le patrimoine culturel est très souvent pris pour cible et dont la destruction est programmée.

L’UNESCO doit devenir un véritable forum pour une coopération universelle. Dans le cadre de la réforme actuelle, il serait souhaitable que l’UNESCO profite autant que possible de la flexibilité et de la force innovatrice des ONG, qui, à leur tour, devraient devenir non seulement des exécutants mais des partenaires égaux des OIG. Par ailleurs, la restriction budgétaire touchant toutes les institutions en charge de la protection du patrimoine culturel, il est important que les efforts soient partagés par tous ceux qui oeuvrent dans le même sens, afin d’éviter un dédoublement des mêmes activités et un " gaspillage" des fonds devenus de plus en plus rares.

Il est ainsi recommandé que les accords-cadres pour l’ICOM et l’ICOMOS soient renouvelés, mais qu’il y ait en même temps renforcement de la collaboration entre les différentes institutions.

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FEDERATION INTERNATIONALE DES PEN CLUBS

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

I. Introduction

Conformément à l'article premier de l'accord, la Fédération internationale est tenue d'"entreprendre pour l'UNESCO l'exécution de certaines tâches prévues dans le programme de l'UNESCO et/ou ... de prendre des initiatives qui complètent celles de l'UNESCO". Nous estimons que la Fédération internationale a pleinement tenu ses engagements, avec enthousiasme et énergie.

Les PEN Clubs ont une vocation véritablement globale. Il ne s'agit pas d'un organisme centralisé dont les membres reçoivent leurs instructions d'un organe directeur mais d'une organisation dont on peut vraiment dire qu'elle est dirigée par la base. Les idées et l'énergie qui sous-tendent les plans et les activités du PEN sont l'émanation directe de ses centres - les PEN Clubs - et comités permanents, (lesquels jouissent d'une complète autonomie), c'est-à-dire de la communauté des écrivains du monde entier. Certes, on répète souvent que la Fédération internationale n'est pas une organisation faîtière au sens habituel du mot mais, en fait, c'est précisément de cette manière qu'elle fonctionne avec une équipe de permanents très réduite qui centralise les contributions de ses représentants. Ce sont les mêmes clubs et comités, constitués presque entièrement de bénévoles, qui réalisent les différents programmes, projets et activités, ce qui veut dire que ces initiatives émanent d'un peu partout dans le monde. Même si cela pose parfois des problèmes d'organisation, cela donne à nos activités une remarquable diversité géographique et culturelle.

Les grandes orientations de la Fédération internationale sont définies par l'Assemblée des délégués représentant les 128 PEN Clubs. Le Comité exécutif, nommé 1998, met en oeuvre ces décisions et agit au nom de l'Assemblée pendant les périodes entre les sessions. L'équipe du Siège et les représentants des PEN Clubs oeuvrent de concert pour fournir un mécanisme fiable et central de communication , de consultation, d'information et de soutien à nos membres du monde entier, dans le respect des principes de la Fédération, qui sont si proches de ceux de l'UNESCO.

L'équipe du Siège assure également l'échange d'informations et la coopération avec divers organismes à vocation culturelle comme l'Echange international de la liberté d'expression (IFEX) dont le PEN est membre fondateur. L'IFEX est une plate-forme associative de publicité et d'information qui regroupe plus de 30 associations militant pour la liberté d'expression. Grâce notamment à sa présence sur des sites Internet tels que OneWorldOnline, la Fédération internationale peut sensibiliser à son action en faveur de la liberté d'expression un vaste public international et ceci dans plusieurs langues. La Fédération entretient également des contacts avec bien d'autres organisations culturelles comme la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques (IFLA) et sa filiale, FAIFE, mise en place pour défendre et promouvoir la liberté intellectuelle telle qu'elle est définie dans l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme ; le Axial Writing Project sur les cultures transnationales, ou encore le Parlement international des écrivains.

En 1999, a été créée l'organisation Freemuse qui défend les droits des musiciens et des paroliers de participer librement à la vie culturelle sans aucune censure ni contrainte (comme le prévoit, par exemple, le préambule de la Recommandation de l'UNESCO concernant la participation et la contribution des masses populaires à la vie culturelle (novembre 1976). Les

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161 EX/INF.8 - page 66 fondateurs de Freemuse ont tenu à consulter la Fédération internationale sur ses principes, ses objectifs et ses activités dont ils se sont inspirés pour rédiger leurs propres statuts.

Le Siège de PEN International collabore activement avec l'Unité pour la libre expression et la démocratie de l'UNESCO à la mise en place d'un Réseau des arts pour faciliter l'échange d'informations sur les atteintes à la liberté artistique et coordonner les initiatives visant à les combattre.

La Fédération internationale se réjouit également que la campagne menée depuis plusieurs années par le PEN Club anglais et le groupe de pression réclamant le retour du Royaume-Uni au sein de l'UNESCO ait finalement été couronnée de succès. Le PEN Club était d'ailleurs représenté à la récente réunion des ONG du Royaume-Uni officiellement reconnues par l'UNESCO, réunion organisée par la Commission nationale du Royaume-Uni pour l'UNESCO et au cours de laquelle M. Patrick Watkins, consultant à la Section des ONG du Secrétariat de l'UNESCO, a pris la parole. Les participants ont étudié le contexte du Rapport sexennal, auquel le PEN a apporté sa pleine contribution.

Au cours de cet exercice, la Fédération internationale a collaboré étroitement avec l'UNESCO à l'organisation de deux grandes conférences. En 1997, elle a participé à la sélection des participants au Congrès mondial de l'UNESCO sur la mise en oeuvre de la Recommandation concernant le statut de l'artiste et s'est chargée des détails pratiques de leur participation. De même, en 1999, la Fédération internationale a coorganisé avec l'UNESCO une conférence sur le thème de la littérature et de la poésie arabes qui s'est tenue à Alger avec un grand succès. L'intérêt considérable qu'a suscité cette conférence pour notre organisation devrait aboutir à la création prochaine d'un PEN Club algérien.

Bon nombre des programmes et activités de la Fédération internationale sont réalisés en étroite collaboration avec l'UNESCO, et s'inspirent du programme et des idéaux de l'Organisation. La liste des congrès et réunions figurant en annexe, ainsi que les autres activités bénéficiant du soutien de l'UNESCO, prouvent que la Fédération internationale a su, par l'intermédiaire de ses clubs, promouvoir d'une manière remarquablement complète les idéaux communs aux deux organisations. Mais cette liste de nos initiatives les plus médiatiques est bien entendu loin de couvrir la totalité des activités des clubs et comités qui, à un niveau beaucoup plus local, animent leurs propres programmes de réunions, de lectures, d'éducation et de vulgarisation littéraire, de soutien aux écrivains victimes de la censure, de l'exil ou d'autres mesures discriminatoires, etc., tout en animant leurs propres réseaux et en multipliant les contacts au niveau local.

2. Mise en oeuvre des exigences spécifiques de l'accord-cadre

Article 2 A

Aux termes de l'article 2 A, la Fédération internationale s'engage à conseiller l'UNESCO sur les questions de littérature, et en particulier à coopérer avec l'UNESCO dans cinq domaines précis :

- échange d'informations et d'expertise sur la littérature ; - promotion de la littérature pour renforcer la coopération intellectuelle ; - défense des écrivains contre la censure ; - amélioration du statut et de la formation des écrivains, et en particulier des femmes ; - défense des droits linguistiques et des langues menacées.

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(a) Echange d'informations et d'expertise sur la littérature

On sait que la Fédération internationale des PEN Clubs n'est pas un syndicat et n'a nullement vocation à jouer les agents littéraires. C'est à la fois un forum où les écrivains peuvent se réunir librement pour discuter de leur travail et une voix qui s'exprime en faveur des écrivains emprisonnés, persécutés ou attaqués de quelque manière que ce soit pour avoir exprimé leur opinion. Nous avons toujours affirmé que le fait de préserver la liberté nécessaire aux écrivains pour penser et créer et leur fournir les moyens matériels et spirituels de le faire ne profite pas seulement aux intéressés eux-mêmes mais favorise également l'échange d'informations et d'expertise et contribue donc à l'émergence d'une société civile libre et pacifique. C'est essentiellement par ses réunions et publications que la Fédération internationale s'est acquittée de ses engagements dans ce domaine.

Il est incontestable que les principales manifestations organisées par la Fédération internationale au cours de l'exercice sexennal jusqu'à aujourd'hui (38 en tout, dont 18 ont bénéficié du soutien de l'UNESCO) ont toutes contribué à promouvoir l'échange d'informations et d'expertise sur la littérature. En dehors de celles qui seront évoquées ultérieurement à propos des articles 2 A et 2 B, presque toutes ces réunions peuvent être considérées comme ayant un caractère exemplaire. Par exemple, la Conférence régionale asiatique de 1996 a réuni à Tokyo les représentants de 13 PEN Clubs et de quatre autres associations d'écrivains pour réfléchir aux littératures de l'Asie dans une période de grands bouleversements avec pour principaux thèmes : littérature et langues, littérature et discrimination, littérature et guerre et littérature et environnement. En 1998, le PEN Club cypriote a organisé une conférence régionale sur le thème : "Les racines de la culture méditerranéenne, passé, présent et avenir" à l'intention des délégués de 12 centres et des représentants d'associations littéraires locales. Comme le suggère son titre, cet échange de vues sur l'histoire culturelle et littéraire de la région méditerranéenne, qui s'accompagnait d'une réflexion sur les perspectives d'avenir dans ce domaine, devrait considérablement faciliter la planification des initiatives régionales.

Entre autres publications concernées par cet aspect de l'accord, le Pen International Magazine, qui touche tous les clubs et tous les correspondants de la Fédération, mais aussi les bibliothèques nationales et universitaires, les magazines littéraires et de nombreuses personnalités du monde entier, contribue dans un sens plus large à l'échange d'informations et expertise. Cette publication, qui bénéficie depuis longtemps du soutien de l'UNESCO, a pour politique éditoriale de consacrer son bulletin à des livres, des critiques d'ouvrages littéraires et à des langues d'accès relativement difficile ; elle permet ainsi à ses nombreux lecteurs de découvrir des écrivains et des cultures injustement méconnus ou ignorés. Cet idéal est défendu également dans les pages du magazine sous forme d'articles consacrés à certains écrivains ou aux littératures nationales, par exemple Ecrire au Malawi aujourd'hui (1999), La littérature taiwanaise (1998), L'écrivain arménien Sylva Kapoutikian (1999) - et les nombreux textes (nouvelles, poésies, essais), communiqués à l'occasion des divers congrès et réunions (passim). En 1999, le magazine PEN International a publié une remarquable étude sur la poésie en traduction, avec des exemples tirés des oeuvres de Jan Twardowski (Pologne), Nicolás Guillén (Cuba) et Hatif Janabi (Irak) et de l'épopée finlandaise du Kalevala. En l'an 2000, une réflexion sur l'idée de frontières, basée sur le thème de la troisième Conférence internationale des écrivains et de la réunion des écrivains pour le Comité de la paix, a tenté de situer ce thème dans le temps et dans l'espace.

Pour d'autres exemples de publications, se reporter aux sections (c) et (d) ci-après.

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(b) Promotion de la littérature pour renforcer la coopération intellectuelle

Les quatre articles de la Charte du PEN ne font que souligner le rôle de la littérature comme moyen de renforcer la coopération intellectuelle et la communication sans obstacle des idées. Outre les nombreuses initiatives locales de ses différents centres, les réunions organisées par la Fédération peuvent être considérées comme le moyen essentiel de réaliser cet engagement de l'Organisation. Chacun de nos congrès mondiaux attire les délégués et représentants de quelque 70 à 80 PEN Clubs en moyenne qui participent aux débats de l'assemblée et assistent à des sessions littéraires, séances de lecture, débats, manifestations culturelles, auxquels il faut ajouter les nombreux contacts personnels.

L'éclectisme, qui préside au choix des locations du congrès mondial et des autres réunions, permet aux nombreux écrivains locaux qui ne seraient pas en mesure de se déplacer de participer à ces manifestations. Cela signifie entre autres que le contexte littéraire sous-jacent change à chaque congrès ou réunion régionale, créant une dynamique remarquablement productive qui oblige à recadrer à chaque fois le débat dans une perspective différente liée au contexte.

L'une des manifestations les plus intéressantes et les plus stimulantes de l'exercice en cours aura été le colloque PEN/UNESCO sur "La terre 2000 : Ecrivains et scientifiques ; alliances pour un développement viable" qui s'est déroulé à Mexico en janvier 2000. Animée par le Président du PEN international, Homero Aridjis, cette réunion est née de la volonté d'explorer toutes les possibilités de communiquer les idées sur la nature au-delà des frontières nationales, linguistiques ou disciplinaires. Le succès de ce colloque et l'intérêt qu'il a suscité ont créé les bases d'un dialogue international permanent entre les écrivains et les scientifiques qui y participaient. Le rapport final, qui intégrera les conclusions du colloque ainsi que la substance des débats, constituera sans nul doute un document sans équivalent à ce jour.

Le Comité des écrivains pour la paix, créé par la Fédération internationale en 1984, a pour objectif proclamé de promouvoir le dialogue et d'encourager la coexistence pacifique entre écrivains et intellectuels des régions en conflit. A cet égard, le Comité a joué un rôle décisif avant et pendant l'exercice en cours par ses efforts extraordinairement efficaces en vue de maintenir la communication et finalement la solidarité entre les écrivains et les intellectuels des pays de l'ex-Yougoslavie. En même temps, sa vocation littéraire lui a permis de dénoncer les tentatives de détournement de l'écriture à des fins de propagande et d'incitation à la haine entre les nationalités, les religions et les cultures.

A un niveau plus modeste, de nombreux centres animent depuis des années des campagnes promotionnelles pour présenter des écrivains à de nouveaux lectorats (c'est le cas notamment des PEN Clubs américain et anglais). Après avoir recensé les lieux tels que les prisons, les écoles des quartiers défavorisés, etc., où il existe un vide culturel que ce programme pourrait combler, on invite des poètes, écrivains pour enfants, romanciers, etc. – à venir y parler de leurs livres et discuter des problèmes de la lecture et de l'écriture avec leur auditoire (auquel des exemplaires des livres ont été préalablement fournis à titre gracieux par les éditeurs). De nombreux centres animent également des revues littéraires (citons les PEN Clubs d'Argentine, de Bolivie, de Chine nationaliste, de Catalogne, de Guadalajara, de Corée, du Malawi, du Népal et de Turquie et le PEN Club pan-indien), certains avec le soutien de la Fédération internationale. Eventuellement, les centres utilisent ces publications pour introduire la littérature en milieu scolaire et susciter des vocations. Les PEN Clubs organisent fréquemment des réunions publiques au cours desquelles des écrivains locaux mais aussi étrangers sont invités à venir parler de la littérature, de la liberté d'expression, du rôle de l'écrivain, de la Fédération internationale, de son action et de son réseau. Ces initiatives

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suscitent partout un large intérêt pour notre Organisation et ses principes, ce qui ne peut que favoriser la coopération intellectuelle et promouvoir son développement.

Dans le même ordre d'idées, une initiative majeure lancée en 1999 avec le soutien de l'UNESCO est le projet Young PEN, qui invite de jeunes auteurs à rédiger des essais, des poèmes et des nouvelles qui expriment les problèmes du monde d'aujourd'hui et les idéaux du PEN international. Il s'agit d'ouvrir à ces jeunes créateurs une fenêtre sur le monde en publiant leurs oeuvres en français, en anglais et en espagnol, tout en les sensibilisant aux objectifs, aux idéaux et à l'action des PEN Clubs. Une rencontre préparatoire au projet est prévue lors de la 34e Conférence internationale des écrivains qui se tiendra à Bled, Slovénie, en 2001 ; elle devrait être suivie d'un séminaire organisé lors du prochain 68e Congrès mondial de la Fédération internationale, qui se tiendra à Ohrid, Macédoine, en septembre 2001.

La défense et la diffusion de la poésie occupent une place importante dans le travail de promotion littéraire des PEN Clubs en faveur de la coopération intellectuelle. En 1997, l'Assemblée des délégués du Congrès d'Edinburgh a approuvé par acclamation l'instauration d'une Journée mondiale de la poésie. Pour tous nos membres, c'était l'aboutissement d'une action concertée menée depuis de nombreuses années en faveur de la poésie. Au cours de l'exercice sexennal, les PEN Clubs de Macédoine, de Palestine, de Portugal et de Turquie ont organisé des festivals internationaux de poésie et publié une anthologie des poètes invités. Ces centres, comme bien d'autres, célèbrent avec enthousiasme la Journée mondiale de la poésie. Le Centre de Galice compte organiser en 2001 une grande conférence régionale à l'occasion de la Journée mondiale de la poésie ; pour sa part, la Fédération internationale est en pourparlers avec les organisateurs du projet "Passerelles littéraires du monde", qui devrait être réalisé à Lisbonne en juillet 2001 et qui prévoit notamment un festival international de poésie, auquel participeront les "passeurs" que sont par définition les poètes, dont l'oeuvre constitue d'authentiques passerelles entre les cultures. Nous espérons pouvoir présenter une documentation en quatre langues sur ce festival dans le PEN International Magazine.

(c) Défense des écrivains contre la censure

Aspect essentiel, objectif prioritaire de la mission et de l'action des PEN Clubs depuis les années 30, la défense des écrivains contre la censure n'a cessé de prendre de l'ampleur au cours des 50 dernières années, et en particulier depuis la création en 1960 du Comité des écrivains emprisonnés. Les débats des divers congrès et réunions régionales de la Fédération internationale reflètent cet engagement et cette détermination sans faille en faveur de la liberté d'expression.

L'action dans ce domaine, relayée par les différents PEN Clubs, s'appuie sur le travail de recherche et d'information et les réseaux du Comité des écrivains emprisonnés. A côté des écrivains incarcérés pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression, on sait que d'autres sont soumis depuis quelques années à de nouvelles et dramatiques formes de censure : menaces de mort, parfois suivies d'effet, agressions contre les proches, exil forcé, etc. La Fédération internationale se dépense sans compter pour dénoncer et combattre cette inquiétante évolution.

La plupart des actions lancées par la Fédération internationale au cours de l'exercice sexennal pour défendre les écrivains contre la censure l'ont été par l'intermédiaire du Comité des écrivains emprisonnés. En premier lieu, le Comité a instauré un système de conférences biennales (Copenhague, 1996, Chichester [Royaume-Uni], 1998, Katmandou, 2000) pour faire le bilan des pratiques et activités passées et planifier les actions à venir. Deuxièmement, le Comité a mis en place un réseau d'intervention rapide qui permet d'alerter ses membres et les nombreuses autres organisations et personnalités avec lesquelles elle est en contact dans

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161 EX/INF.8 - page 70 les cas d'urgence qui nécessitent une intervention immédiate en faveur d'écrivains persécutés. Le réseau agit en liaison et par l'intermédiaire de l'IFEX, déjà mentionné dans l'introduction du présent rapport.

Au début de l'exercice sexennal, le Comité des écrivains emprisonnés a publié une anthologie d'écrivains emprisonnés, This Prison Where I Live, préfacée par le poète Joseph Brodsky, prix Nobel de littérature (Londres, 1996). Cette anthologie a été traduite bénévolement par des écrivains membres des PEN Clubs en catalan, danois, néerlandais, français, norvégien et espagnol. En 1998, le Comité des écrivains emprisonnés a rédigé un manuel intitulé A Handbook : Information for PEN members everywhere about defending writers under attack, déjà traduit en espagnol selon la même procédure. Par ailleurs, le Comité publie tous les six mois le bulletin Case List, qui recense les écrivains menacés dans le monde entier (513 noms pour la période de janvier à juin 2000) et un bulletin trimestriel Centre to Centre (l'une des publications du PEN International qui bénéficie du soutien de l'UNESCO).

Bon nombre de PEN Clubs prennent des initiatives qui complètent le travail entrepris en collaboration avec le Comité des écrivains emprisonnés. Ils peuvent par exemple décerner un prix à des écrivains qui ont bravé la censure ou les soutenir, eux et leur famille, moralement, financièrement ou de toute autre manière. Ils peuvent aussi défier la censure en publiant les écrivains mis à l'index : ainsi, le PEN Club de Russie a édité une anthologie d'écrivains emprisonnés par les autorités soviétiques : Written in Prison. XXth Century. Russia. Ce témoignage de l'action incessante du PEN Club de Russie en faveur des écrivains menacés ou interdits a été distribué lors de l'ouverture du Congrès de Moscou en 2000.

En 1999, la Fédération internationale a pris une importante mesure pour défendre les écrivains contre la censure en créant un programme permanent Ecrivains en exil dont le principal objectif est de renforcer le soutien aux écrivains que la censure a contraints à l'exil pour tenter d'étouffer leur voix. Basé initialement à Londres, et désormais hébergé par le PEN Club d'Allemagne, ce programme fournit un soutien et des informations aux écrivains exilés pour les aider à poursuivre leur oeuvre dans les circonstances extraordinairement difficiles qui sont les leurs, en leur fournissant des repères, des conseils et une aide morale et si possible matérielle. L'adresse du site sur le Web est : www.pen-deutschland.de

(d) Amélioration du statut et de la formation des écrivains, et en particulier des femmes

L'exercice sexennal a été marqué par un développement important de l'activité en faveur des femmes écrivains, tant au niveau de la Fédération internationale que par l'intermédiaire de son Comité ad hoc.

Au cours de la période, la présidence tournante du Comité des femmes écrivains a été exercée successivement par des membres des PEN Clubs du Népal, de San Miguel de Allende et de Guadalajara (Mexique), la Commission étant chaque fois hébergée par le Centre qui exerce la présidence. C'est là une politique délibérée visant à multiplier les actions au nom des femmes écrivains du monde entier à partir de différentes perspectives.

En 1998, le Comité a organisé avec le soutien de l'UNESCO la deuxième Conférence régionale sur la censure et l'autocensure des femmes écrivains en Amérique latine (Mexique, 1998) à laquelle assistaient 80 participantes de onze pays ainsi que le Président de la Fédération internationale, Homero Aridjis, le Président de la Commission mexicaine des droits de l'homme et le Directeur de la Foire exposition du livre de Guadalajara. La réunion a largement rempli les objectifs qu'elle s'était assignés : elle a permis de mieux cerner

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l'autocensure généralisée qui empêche les femmes écrivains d'Amérique latine de s'exprimer librement, d'identifier les causes et les agents de la répression et de proposer des solutions concrètes pour remédier à cette situation. Trois volumes de documents de la Conférence ont déjà été publiés en espagnol et un volume en traduction anglaise est paru en mai 2000 sous les auspices du Comité Sogen/Guadalajara et de la Fondation latino-américaine du PEN Club International.

Dans son programme de mise en réseau et de diffusion et de poursuite de ses objectifs, le Comité publie désormais un bulletin trimestriel trilingue, Network/Le Réseau/La Red, qui a bénéficié d'un financement de l'UNESCO pendant l'exercice biennal 1996-1997. Il a également créé son propre site sur le Web : http://www.marran.com/chicagonetwork

Le Comité des femmes écrivains était représenté par trois déléguées à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de Beijing en 1995 ; il a présenté à la Conférence un document de travail qui a été retenu pour figurer dans le rapport final. Fort de cette expérience, le Comité a continué à participer en l'an 2000, pour la quatrième année consécutive, à la Commission des Nations Unies sur le statut des femmes. Deux déléguées ont assisté aux réunions des Nations Unies pour le cinquième anniversaire de la Conférence mondiale de Beijing, et ont contribué au bilan des progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la plate-forme d'action de Beijing. Le Comité des femmes écrivains est l'une des organisations signataires du document qui en est résulté, Beijing + 5.

D'autres actions ont été entreprises en faveur des femmes écrivains. En liaison et avec le soutien de l'UNESCO, la Fédération internationale a organisé en 1997, à l'occasion de son 64e Congrès mondial d'Edinburgh un séminaire sur l'identité culturelle des femmes au cours duquel ont été évoquées les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes écrivains, le problème de l'affirmation de leur spécificité culturelle, la question de savoir s'il existe des canons littéraires différents pour les écrivains des deux sexes et le rôle émancipateur de l'écriture pour libérer l'énergie psychique et morale des femmes. Ce séminaire a été immédiatement suivi d'une première initiative : la décision des PEN Clubs et de l'UNESCO de s'associer pour permettre à des femmes écrivains d'assister aux conférences régionales de Split (Croatie) et Ohrid (Macédoine) ayant respectivement pour thème "Les femmes : héritières ou gardiennes" et "Dialogue entre les littératures".

(e) Défense des droits linguistiques et des langues menacées

La structure de la Fédération internationale qui fait que le pouvoir émane de la base signifie que l'Organisation a naturellement vocation à s'intéresser à toutes les langues, quelle que soit leur aire de diffusion, et aux problèmes et aspirations communs à toutes les langues "minoritaires" en matière de traduction et de diffusion, comme en témoigne la politique éditoriale du PEN International Magazine.

Depuis sa création en 1978, le Comité des traductions et des droits linguistiques s'efforce de promouvoir la diversité linguistique en s'intéressant particulièrement aux langues les moins répandues. Le Comité, hébergé par le PEN Club de Catalogne, coopère assidûment avec diverses organisations à la préservation des langues menacées, notamment dans le cadre de l'important travail qu'il a entrepris pour rédiger une Déclaration universelle des droits linguistiques (DUDL) et la faire adopter par l'UNESCO.

Les piliers de cette initiative sont le Comité et le PEN Club de Catalogne qui l'héberge. Une première Conférence mondiale sur ce thème s'est tenue à Barcelone en juin 1996 avec l'appui de l'UNESCO. Une centaine d'ONG et de PEN Clubs ont participé à la mise au point des grands axes de la Déclaration dont le texte a été ensuite adopté par les ONG participantes

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161 EX/INF.8 - page 72 et publiée en 1998. Par la suite, le travail de mise au net et de coordination avec l'UNESCO a nécessité un temps et une énergie considérables, comme en témoigne la longue liste des réunions internationales, séminaires et conférences organisés dans ce cadre ("Rapport des activités réalisées par le Comité d'accompagnement de la Déclaration universelle des droits linguistiques, septembre 1996 - juillet 1999").

Une Conférence de suivi sur la DUDL a été organisée avec un grand succès à Gerone en juillet 1999 et l'on envisageait même un moment l'adoption du texte définitif par la Conférence générale de l'UNESCO en 2001, mais ce calendrier semble aujourd'hui un peu trop optimiste. Il n'en reste pas moins que cette initiative de la Fédération internationale a inspiré de nombreuses campagnes de sensibilisation du public, comme en témoigne le site www.linguistic-declaration.org. Le travail se poursuivra sur cette base à l'avenir. En attendant, la Déclaration a été traduite en 18 langues, et d'autres traductions sont en cours. Mais ce n'est pas là le seul aspect de notre action en faveur des droits linguistiques et des langues menacées par l'intermédiaire du Comité sur la traduction et droits linguistiques. En 1996, une anthologie poétique de Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie traduite en galicien a été publiée à l'issue d'une rencontre très féconde à l'occasion de la 25e Conférence internationale des écrivains (Slovénie, 1992). Parallèlement, certains de nos membres ont entrepris à titre individuel des traductions croisées de leurs oeuvres : c'est le cas notamment de deux écrivains, l'un de langue roumaine et l'autre de langue portugaise. En 1998, le Comité de traduction et des droits linguistiques a décidé de lancer un ambitieux projet international pour promouvoir les traductions des langues minoritaires. Une réunion extraordinaire est prévue en 2001 pour le lancement de ce projet.

Article 2 B

Aux termes de l'article 2 B, la Fédération internationale s'engage à entreprendre avec l'UNESCO des actions concertées pour étendre et renforcer son réseau international, en particulier dans les pays en développement et les nouvelles démocraties. Il est incontestable que de grands progrès ont été accomplis dans ce domaine au cours de l'exercice sexennal avec la création de nombreux PEN Clubs et l'élargissement systématique de nos réseaux, essentiellement en Amérique latine et en Afrique. Cette politique sera maintenue au cours de la première décennie du nouveau millénaire.

Au cours de l'exercice sexennal, de nombreux PEN Clubs ont été créés ou réactivés : pour les écrivains kurdes, au Tatarstan, au Sierra Leone, au Costa Rica, à Salta (Argentine) et au Pérou (1996), pour les écrivains de langue somali, pour les écrivains cubains en exil, en Sardaigne et à Mexico (1997), pour les écrivains soudanais en exil, à Canberra (1998) et au Nicaragua (2000). Rappelons que la majorité de nos membres exilés de langues somali et soudanaise vivent en Afrique ; bien que les présidents de ces deux centres résident respectivement au Royaume-Uni et au Canada, ils retournent fréquemment dans leurs régions d'origine pour rester en étroit contact avec leurs collègues.

Outre la création de nouveaux centres, des travaux sont en cours pour élargir et renforcer le réseau international des PEN Clubs en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Des contacts étroits ont été pris avec les écrivains concernés du Guatemala, du Honduras, du Salvador et du Paraguay et les pourparlers en vue de créer des PEN Clubs dans ces pays sont très avancés. En outre, une étude de faisabilité sera entreprise en cette dernière année de l'exercice sexennal en vue de fonder en Argentine une maison des écrivains qui servirait à la fois de lieu de réunions pour toute l'Amérique latine et de centre d'accueil pour les écrivains ayant besoin d'espace et de tranquillité pour travailler.

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En Afrique, des progrès considérables ont été réalisés depuis le début de l'exercice sexennal en 1996. Un séminaire organisé en 1997 a réuni des écrivains d'Egypte, de Côte d'Ivoire, du Kenya, du Malawi, du Mali, du Nigéria, du Sénégal, de Somalie et d'Afrique du Sud en présence de M. Henri Lopes, représentant l'UNESCO. Cela a permis d'exposer les problèmes des écrivains africains et de formuler des recommandations. Parmi les suggestions auxquelles il a déjà été donné suite figurent la création de nouveaux clubs (Sierra Leone, écrivains de langue somali, écrivains soudanais en exil, voir ci-dessus), le programme de jumelage entre centres de l'hémisphère Nord et de l'hémisphère Sud (les PEN Clubs d'Ecosse et du Malawi par exemple), et la création de groupes et de réseaux régionaux (comme c'est le cas en Afrique occidentale francophone). Enfin, l'année 2001 devrait voir la création de deux nouveaux PEN Clubs, au Botswana et en Algérie (voir introduction ci-dessus).

La Fédération internationale a continué à financer les déplacements de certains de ses membres d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie, pour leur permettre d'être présents à ses congrès et réunions. Depuis 1996 un soutien est apporté aux écrivains africains en exil et aux PEN Clubs du Bengale, de Colombie, d'Egypte, du Ghana, de Guadalajara, du Malawi, du Népal, du Pérou, du Sénégal ainsi qu'au centre pan-indien, et au centre des écrivains de langue somali (branche de Djibouti) pour permettre à tous ces clubs d'envoyer des représentants à au moins deux de nos manifestations annuelles.

La Fédération continue par ailleurs à alimenter un fonds de solidarité destiné à aider les délégués des PEN Clubs de l'ex-Union soviétique à participer à ses congrès.

En décembre 2000, le Secrétaire international ainsi qu'un chercheur du Comité des écrivains emprisonnés ont assisté au Festival international de la libre expression organisé à Ouagadougou (Burkina Faso). Au cours de cette réunion, le Secrétaire international a rencontré le Président et le Secrétaire du PEN Club du Ghana et pris de nombreux autres contacts. La diversité des participants avec lesquels il a instauré un dialogue témoigne de l'intérêt enthousiaste que suscite la Fédération internationale. L'an prochain, avec l'aide de l'UNESCO, cet effort en direction de l'Afrique se poursuivra avec la tournée que le Secrétaire international compte effectuer en compagnie d'un membre du Comité exécutif dans sept pays d'Afrique : Sénégal, Ghana, Afrique du Sud, Zimbabwe, Malawi, Kenya et Ouganda, pour étudier les moyens d'aider les PEN Clubs locaux à développer et étendre leurs activités dans un contexte difficile ; une rencontre est également prévue avec des écrivains d'Ouganda en vue de la création éventuelle d'un centre dans ce pays. En outre, une subvention sera accordée par l'intermédiaire de la Fédération pour encourager l'activité littéraire dans la région subsaharienne, sous l'égide du PEN Club sénégalais.

Dans la région de l'Asie et du littoral du Pacifique, si les progrès sont moins spectaculaires, des démarches ont été entreprises pour collaborer avec les nouvelles démocraties de la région. Le Siège international du PEN est en contact avec les animateurs du PEN Club indonésien pour discuter des problèmes auxquels ils sont confrontés et des moyens d'y faire face. La Fédération a également pris contact avec les écrivains de Singapour qui ont fait savoir par l'intermédiaire du Centre de Sydney qu'ils souhaitaient fonder leur propre PEN Club. En outre, le nouveau PEN Club de Nouvelle-Zélande étudie avec les écrivains des pays insulaires du Sud-Pacifique la possibilité de créer un centre régional.

La Fédération internationale collabore également avec les centres des pays de l'ex-Yougoslavie soit directement, soit par l'intermédiaire du Comité des écrivains pour la paix, afin de les aider à assurer leur survie littéraire et dans certains cas leur survie tout court. Par exemple, lorsque le PEN Club de Bosnie-Herzégovine a vu son statut pluriculturel remis en cause à la fin de la guerre, le soutien apporté par le Président international et le Secrétaire international d'alors lui ont permis de préserver son intégrité. La Conférence régionale sur le

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161 EX/INF.8 - page 74 rôle de l'écrivain dans la construction d'une société civile dans la culture de paix, organisée par le PEN Club de Sarajevo en octobre 2000, avec l'appui de l'UNESCO, a en outre contribué à renforcer sa stabilité et à assurer son développement, apportant en même temps une contribution substantielle au programme concerné de l'UNESCO.

3. Résumé

Il ressort de ce qui précède que l'accord-cadre a fourni à la Fédération internationale des PEN Clubs l'occasion de prendre des initiatives particulièrement fécondes et intéressantes pendant ces six années au cours desquelles les exigences de l'accord, telles qu'elles sont énoncées dans les articles 1 et 2 nous semblent avoir été pleinement remplies.

Les activités suivantes, notamment, ont particulièrement contribué à renforcer les capacités de la Fédération tout en créant des bases solides pour son action future.

• Congrès et réunions. L'impact de nos congrès, pour lesquels la Fédération a bénéficié d'un soutien substantiel et continu de l'UNESCO, ne saurait être surestimé. Outre leur fonction essentielle (définir l'orientation future et l'organisation de nos activités, en ce qui concerne notamment la promotion de la littérature, l'échange d'information et le renforcement de la coopération intellectuelle qui sont nos objectifs prioritaires) (voir plus haut), ils bénéficient des contributions d'écrivains membres mondialement connus et aussi éminents que Günter Grass (qui a prononcé le discours d'ouverture du Congrès de Moscou en 2000), Vaclav Havel, Arthur Miller, Chinua Achebe, Salman Rushdie, Mario Vargas Llosa, Nuruddin Farah ou Leszed Kolakowski, ce qui leur donne un retentissement considérable.

Chaque Congrès trouve un large écho dans la presse internationale et la participation très médiatisée de ces écrivains prestigieux contribue à sensibiliser l'opinion mondiale à l'action et aux principes des PEN Clubs.

Toutes les réunions de la Fédération internationale sont multilingues. Chacune fournit au centre qui l'accueille l'occasion de présenter ses écrivains et leurs oeuvres à un parterre international de collègues, de participants, d'observateurs, d'invités et aux représentants de la presse mondiale. Ce pluralisme culturel et linguistique est ouvertement et assidûment encouragé.

• Lutte contre la censure et défense des écrivains. Comme on l'a vu, le combat pour la liberté d'expression, la liberté d'écrire, qui est l'une des raisons d'être du PEN international depuis le début des années 30, ne s'est pas seulement poursuivi et intensifié pour lutter contre les formes qu'on pourrait qualifier de "traditionnelles" de censure et de répression auxquelles sont en butte les écrivains ; il a pris également une orientation différente pour lutter contre l'arsenal des nouvelles mesures répressives qu'utilisent entre autres les gouvernements pour tenter de réduire les écrivains au silence et les empêcher de s'exprimer librement.

• Soutien aux femmes écrivains. La lecture de ce qui précède prouve que la création en 1991 du Comité des femmes écrivains par la Fédération internationale a eu un impact décisif. Les cinq dernières années ont vu un renforcement de la structure et des travaux du Comité dont le réseau s'étend à plus de 80 centres, sans oublier les nombreux autres qui se disent intéressés et ont pris des contacts. L'action déterminée du Comité pour les femmes écrivains au cours de l'exercice sexennal a créé des bases solides pour de nouvelles initiatives dans ce domaine.

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• Défense des droits linguistiques et des langues menacées. L'exercice a été marqué par diverses initiatives très intéressantes de la Fédération internationale à l'appui des droits linguistiques et des langues menacées. Le rôle pilote du Comité des traductions et des droits linguistiques et des nombreux PEN Clubs qui collaborent avec lui à la rédaction de la Déclaration universelle des droits linguistiques est une initiative dont la Fédération se glorifie à juste titre et qu'elle entend bien mener à son terme. Dans le domaine de la traduction, en sus du programme du Comité lui-même, le travail de traduction des PEN Clubs, qu'il s'agisse de leurs propres publications ou de celles de la Fédération, témoigne de l'importance que tous nos membres attachent au droit de s'exprimer dans sa langue maternelle, quelle qu'elle soit.

• Le renforcement du réseau international des PEN Clubs dans les pays en développement et les nouvelles démocraties. Les efforts considérables consentis au cours de l'exercice sexennal (création de nouveaux PEN Clubs, facilités offertes aux membres pour assister aux congrès et réunions et soutien de la Fédération à l'activité des centres) ont permis de renforcer considérablement notre réseau. Cette politique sera poursuivie et intensifiée, en particulier en Afrique et en Amérique latine, lors de la dernière année du présent exercice et au-delà.

4. Appréciation du fonctionnement de la coopération entre la Fédération internationale des PEN Clubs et l'UNESCO du point de vue de la Fédération

La Fédération internationale a soumis son point de vue mûrement réfléchi sur le fonctionnement de la coopération entre nos deux organisations dans sa réponse en date du 28 juillet 2000 au document de consultation sur le Projet de stratégie à moyen terme (31 C/4) et de Programme et budget pour 2002-2003 (31 C/5), ainsi qu'elle y avait été invitée par M. Koïchiro Matsuura, directeur général de l'UNESCO. Bon nombre des problèmes évoqués nous concernent au premier chef - nous avons répondu notamment aux rubriques intitulées "Enjeux et défis", "Principes et domaines d'action" et "Domaines d'action prioritaires".

Dans les paragraphes concernant les "Priorités du programme biennal 2002-2003" nous avons écrit :

"La Fédération internationale des PEN Clubs, l'une des principales ONG internationales bénévoles ayant des relations officielles avec l'UNESCO, pense qu'il existe de vastes possibilités de coopération avec l'UNESCO dans des domaines comme le renforcement de la société civile. En même temps, elle estime que la part du budget de l'UNESCO affectée à la culture et à la communication ne devrait jamais être inférieure à ce qu'elle est actuellement …

En conclusion, la Fédération internationale réaffirme sa foi en l'UNESCO et le rôle essentiel qui est le sien dans la préservation de la sensibilité fondamentale que revêt l'importance du dialogue sur la morale et les valeurs liées à l'évolution de la société moderne. Cela suppose que les écrivains de tous horizons puissent se réunir et débattre des défis de notre temps, de préférence avec le concours des médias nationaux et internationaux. Tout effort visant à propager et diffuser les principes et politiques sur lesquels reposent l'UNESCO ne pourra être efficace qu'en fonction d'une coopération mutuelle entre l'Organisation et ses partenaires, qu'ils soient professionnels ou bénévoles. La Fédération internationale espère que la restructuration que compte entreprendre l'UNESCO en matière de planification stratégique tiendra compte de ce facteur et qu'ainsi pourront se poursuivre les partenariats précieux et utiles qui se sont établis jusqu'ici."

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En ce qui concerne la coopération actuelle, la Fédération internationale ne peut que répéter combien elle apprécie les consultations étroites, professionnelles et informelles dont elle a bénéficié grâce à ses contacts avec la Division de la créativité et des industries culturelles de l'UNESCO. Les fonds reçus de l'UNESCO ont apporté une aide décisive à l'ensemble des activités du PEN international ; en même temps, comme toutes les ONG internationales actives dans le domaine de la culture nous ne pouvons que souhaiter une augmentation des subsides et en tout cas des informations précises et communiquées le plus tôt possible sur les intentions de nos bailleurs de fonds : nous nous félicitons de la restructuration en cours de l'UNESCO, car elle devrait simplifier le processus de prise de décision pour tenir compte des circonstances particulières dans lesquelles se trouvent les ONG bénévoles, auxquelles les moyens matériels font souvent défaut, alors qu'elles constituent un relais efficace et indispensable avec la société civile, et notamment avec les créateurs.

5. Proposition d'accord-cadre entre l'UNESCO et la Fédération internationale pour la période 2002-2007

La Fédération internationale, ce n'est pas seulement un congrès, des commissions permanentes, un bulletin, des séminaires, mais une structure qui fonctionne simultanément à plusieurs niveaux. Ses programmes et activités en cours, qui bénéficient des contributions de l'UNESCO pour l'exercice biennal, sont définis dans le document intitulé "Plan stratégique du PEN international". Ce Plan stratégique esquisse de façon cohérente les grandes lignes du développement de nos activités au cours de la prochaine décennie. Il repose essentiellement sur les comités permanents et leurs activités de programme et, par leur intermédiaire, sur l'ensemble des PEN Clubs. Tout cela constitue un réseau global et de plus en plus motivé de correspondants - les écrivains du monde entier résolus à défendre et promouvoir la littérature au nom de la liberté d'expression.

L'aide des institutions à l'ensemble des programmes de la Fédération est indispensable. La contribution de l'UNESCO est loin de financer intégralement son action, l'obligeant à rechercher d'autres sources de financement - ainsi, l'an dernier, des subventions ont été obtenues de l'Agence suédoise de développement international et, par le biais d'un projet du PEN Club américain cogéré par le Siège, de la Fondation Rockefeller. Le financement de chaque congrès est entièrement assuré par le centre d'accueil - ainsi, pour le Congrès de Moscou en l'an 2000, le PEN Club de Russie a réussi à collecter quelque 200.000 dollars auprès de mécènes tels que la Fondation Ford, la Commission européenne, l'Institut pour une société ouverte, l'Agence suédoise pour le développement international, le Groupe Saison et les autorités locales de Moscou, somme à laquelle il faut ajouter des fonds et des contributions en nature émanant de Litfond (Fondation littéraire russe), du Siège de la Fédération internationale et du PEN Club de Finlande.

Selon le même principe, les réunions et projets des différents PEN Clubs et des comités permanents sont financés en quasi-totalité par les organisateurs eux-mêmes.

Tout en poursuivant les objectifs de son Plan stratégique, la Fédération internationale poursuit avec détermination la mise en oeuvre de ses projets en cours comme le projet Young PEN, le soutien aux femmes écrivains et le développement et le renforcement du réseau des PEN Clubs.

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• En ce qui concerne le Young PEN, les plans immédiats après le Young PEN des Balkans consistent en un programme et une réunion de suivi qui coïncidera avec le Congrès de 2002, dont nous souhaitons qu'il soit un Congrès régional des Amériques, et en la création d'un Young PEN en Afrique.

• Le Comité des femmes écrivains compte publier une anthologie trilingue des femmes poétesses, romancières et essayistes - dans le cadre de ses efforts en vue d'aider les femmes à accéder à la notoriété. Le Comité explorera par ailleurs les obstacles - objectifs et subjectifs, conscients et inconscients, visibles et invisibles - qui empêchent les femmes écrivains de faire entendre leur voix et de contribuer pleinement à la vie publique. A cette fin, le Comité a entrepris de créer une base de données, d'élargir ses réseaux et de multiplier les réunions régionales. La troisième se tiendra à Mexico sous l'égide conjointe des Centres de Guadalajara et Salta (Argentine) et de la Fondation latino-américaine du PEN international.

• Le programme de développement et de consolidation des Centres va être élargi et prévoit notamment le renforcement du réseau des PEN Clubs pour favoriser l'échange d'idées et d'informations et le développement de la coopération et de l'entraide mutuelle. Un réseau hispanophone de membres et de Centres va être bientôt mis en place et sera suivi par la création d'un réseau francophone. En outre, un financement va être recherché en vue de moderniser le site Internet du PEN international (actuellement le manque de personnel empêche la mise à jour régulière du site) et de traduire les textes en français et en espagnol afin que les trois langues de travail de la Fédération soient représentées sur la toile.

Le retentissement de nos initiatives est considérable. Presque toutes nos réunions attirent des noms prestigieux et des écrivains éminents, associant ainsi visiblement l'UNESCO aux valeurs de promotion de la littérature et de défense de la liberté d'expression. Si certains bénéficiaires directs de l'action du PEN sont faciles à recenser (les écrivains emprisonnés dont nous avons obtenu la libération), l'importance des audiences cumulées des manifestations PEN/UNESCO au cours des six dernières années ne peut être évidemment qu'estimative. Dans le domaine de la culture, la priorité principale énoncée par l'UNESCO : préserver la diversité, le pluralisme culturel et le dialogue entre les cultures et les civilisations est aussi manifestement la nôtre - aucune autre organisation bénévole ne propose à notre connaissance une palette aussi riche et cohérente à la fois d'activités culturelles géographiquement diversifiées ni ne peut rivaliser avec le réseau international des PEN Clubs, qui fonctionne en toute indépendance depuis 80 ans. Les objectifs de la diversité linguistique et culturelle que nous prônons ouvertement et assidûment nous paraissent tout à fait conformes aux ambitions globales de l'UNESCO.

La Fédération internationale des PEN Clubs, association mondiale des écrivains, ne peut qu'être fière d'inscrire ses activités dans le cadre d'un accord permanent avec l'UNESCO. Un tel partenariat nous paraît présenter les meilleures perspectives de succès pour l'avenir.

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EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DE LA CULTURE ET RECOMMANDATION SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

Le PEN International a fait aussi parvenir au Secrétariat ses rapports financiers annuels qui sont classés dans la Division CLT/ACE et qui peuvent être produits à tout moment en vue d'un contrôle financier.

Evaluation synthétique

Le PEN International est une ONG, créée en 1921, qui est actuellement composée de : 129 comités nationaux et linguistiques répartis dans 92 pays sur six continents ; cinq comités internationaux oeuvrant dans les domaines spécifiques de l'ONG. Elle entretient des relations de travail avec 14 ONG internationales, et, à travers ses comités internationaux, un vaste éventail d'ONG régionales et internationales oeuvrant dans le domaine de la liberté d'expression et des droits de l'homme.

1. Principaux résultats obtenus dans les cinq champs de coopération prévus dans l'article 2 A de l'accord-cadre signé entre le PEN International et l'UNESCO

Echange d'information et d'expertise dans le domaine de la littérature

Impression de 12 numéros de la revue PEN International où figurent les résultats des principaux débats ayant eu lieu dans les 18 forums de discussion et d'échange organisés par PEN et portant sur des thèmes tels que : la littérature asiatique et ses transformations actuelles (Japon), la littérature et la poésie contemporaine arabe (Algérie), la littérature, le langage et la protection des langues minoritaires (Espagne), littérature et discrimination (Bosnie-Herzégovine), littérature et écologie (Mexique). Tirée à 750 exemplaires, cette revue trilingue (anglais, français et espagnol) a publié pendant la période considérée 127 comptes rendus d'ouvrages parus à travers le monde sur des thèmes d'intérêt particuliers pour l'ONG, ainsi que 32 courts récits de grand intérêt littéraire dus à des écrivains peu connus ou, en particulier, des femmes.

Promotion de la littérature pour la coopération intellectuelle

Organisation de six congrès mondiaux (Mexique, Royaume-Uni, Finlande, Pologne, Russie, ex-République yougoslave de Macédoine) qui ont réuni en moyenne entre 250 et 500 membres venant des différents 85 comités nationaux et au cours desquels se tiennent des débats sur les thèmes statutaires des comités que compose l'ONG, à savoir : comité des femmes, des écrivains en prison et de la liberté d'expression, des écrivains pour la paix, des droits linguistiques, et d'écrivains en exil. Organisation de trois grandes manifestations internationales à l'occasion de la Journée mondiale de la poésie (Turquie, Palestine, Espagne). Participation financière à l'organisation de cinq rencontres et projets régionaux, en vue de promouvoir la créativité littéraire et poétique (Sénégal, Argentine, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Slovénie).

La défense des écrivains contre la censure

Organisation de trois conférences biennales (Danemark, Royaume-Uni, Népal) pour la préparation de plans d'action. Création d'un "Rapid Action Network" (réseau d'action rapide), en vue d'une action efficace et instantanée pour les écrivains menacés. Création en 1999 d'un programme permanent d'écrivains en exil, en vue d'assister les multiples comités nationaux (tels les comités d'Australie, Canada, Ghana, Guinée, Pays-Bas, Norvège, Russie, etc.) qui oeuvrent et travaillent au nom des écrivains obligés de vivre en exil.

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L'amélioration de la condition des auteurs et spécialement des femmes

Organisation d'un séminaire sur la censure et l'autocensure des femmes (Mexique), et la publication de trois volumes de conclusions ; participation à l'organisation du Congrès mondial sur la condition de l'artiste tenu à l'UNESCO en 1997.

Protection des droits linguistiques et langues en danger

Organisation d'une Conférence mondiale en 1996 (Espagne) et d'une Conférence de suivi en 1999 (Espagne). Publication et traduction en galicien d'une anthologie poétique de poètes des Balkans (1996).

Article 2 D. Accroissement de l'extension géographique de l'ONG

Treize centres nationaux et linguistiques ont été créés ou réactivés pendant la période considérée. Langues : kurde, somalien, soudanais, tartar. Pays : Australie, Nicaragua, Italie, Mexique, Sierra Leone, Costa Rica, Argentine, Pérou. Deux autres centres devraient être créés en 2001 : Algérie et Botswana.

2. Actions particulièrement réussies

Pendant la période considérée, le PEN a concentré ses efforts dans deux axes principaux, le développement de son réseau avec la création de nouveaux centres et le soutien moral et assistance technique des écrivains vivant dans des pays en guerre, en particulier ceux de l'ex-Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine, Croatie). Le comité du PEN pour la paix a, à cet effet, réalisé un travail important dans ce domaine.

3. Appréciation de la coopération du point de vue de l'UNESCO

Les rapports de travail entre le PEN International et l'UNESCO ont été très fructueux et francs pendant la période considérée. Le PEN a notamment effectué un réel effort en vue d'une coopération plus étroite avec l'UNESCO et il a renforcé son action envers les pays en développement, que ce soit pour la création de nouveaux centres ou pour le soutien des activités organisées dans ces pays. Un programme important est prévu dans cette même optique pour le prochain plan sexennal.

4. Enseignements tirés et implications pour l'avenir

Le programme de littérature de l'UNESCO et du PEN ayant les mêmes objectifs sont complémentaires. Le PEN International a su s'adapter, au prix de certaines difficultés internes, aux nouvelles orientations de coopération établies par les organes directeurs de l'Organisation, avec la mise en place des accords-cadres, il a montré la pertinence de son action et son efficacité à l'aide d'un réseau de partenaires spécialisés dans un grand nombre de pays. A ce titre, une reconduction de l'accord-cadre est hautement recommandée et le Secteur de la culture fera de son mieux pour allouer une somme de 120.000 dollars à la coopération avec cette ONG dans le cadre des trois Programmes et budgets 31 C/5, 32 C/5 et 33 C/5.

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INSTITUT INTERNATIONAL DU THEATRE (IIT)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L’ACCORD-CADRE

♦ Présentation synthétique des principaux résultats obtenus par la mise en oeuvre de l’accord-cadre

La liste des manifestations est jointe en annexe. Le premier enseignement qui peut être tiré de la lecture de cette liste est que la

répartition géographique des activités entreprises au titre de l’accord-cadre est particulièrement respectée.

Sur une période de six années, celle du plan sexennal de stratégie à moyen terme,

ont eu ou auront lieu : (en 2001)

� Pays arabes : 2 activités � Afrique subsaharienne : 3 activités � Amérique latine : 2 activités � Asie : 4 activités � Siège de l’UNESCO : 1 activité � Europe Orientale : 1 activité � Europe méditerranéenne : 2 activités � Europe centrale : 2 activités � Europe occidentale : 1 activité Une seconde lecture de cette liste permet de distinguer que 13 manifestations ont été

consacrées à la Formation et cinq autres à la culture de la paix. Il faut souligner que quelques-unes des manifestations ayant pour objet l’éducation étaient dirigées exclusivement vers les femmes.

Enfin la manifestation organisée au Siège de l’UNESCO, par l’UNESCO avec le

concours des ONG dont l’IIT, avait pour thème la condition de l’artiste.

Cependant, une analyse de ces manifestations ne serait pas suffisante si elle n’était pas remise dans le contexte de toutes les manifestations organisées par ou avec le concours de l’IIT dans le monde entier. Celles-ci représentent sur la période du plan sexennal un nombre de plus de 120 manifestations.

Certaines d’entre elles sont la suite des activités initiées avec l’aide des moyens mis à notre disposition par l’application de l’accord-cadre. ♦ Deux exemples de manifestations particulièrement réussies ou qui ont obtenu un grand

succès ou impact SANTA MARTA (Colombie)

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Action phare pour l’Année internationale pour la culture de la paix (AICP)

FORUM MONDIAL "ARTISTES POUR LA PAIX"

Pays de l’action : COLOMBIE

Lieu : Santa Marta

Couverture géographique : Internationale

Date du début : 13/12/99

Date de la fin : 17/12/99

Objectifs

Lancement en Amérique latine et dans les Caraïbes de l’Année "Culture de la paix" dans le domaine des arts de la scène par un Forum mondial des artistes pour la paix.

Mobilisation de l’éventail le plus large possible de partenaires, dans le domaine des arts du spectacle vivant, afin de sensibiliser l'opinion publique et de jeter les bases d'une coopération internationale entre les différents acteurs du spectacle vivant.

Il s'agissait également d'approfondir les fondements de la culture de la paix, en apportant une attention particulière aux mécanismes et modalités de prévention des conflits éventuels, et en utilisant la démarche artistique de la communauté théâtrale latino-américaine. Celles-ci ont étudié l'interrelation entre les activités artistiques et leur relation avec le respect des droits de l'homme et le pluralisme culturel.

Description

Le Forum mondial des artistes pour la paix a été composé de plusieurs événements.

En coopération avec le réseau des 90 centres de l'Institut international du théâtre sur les cinq continents qui ont envoyé des messages de solidarité, le Forum a apporté son soutien aux actes symboliques suivants en faveur de la paix :

� une Veillée internationale pour la paix le 16 décembre - (Journée commémorative du 169e anniversaire de la mort de Simón Bolívar) ;

� la désignation de Santa Marta comme capitale mondiale de la paix pour la journée du 17 décembre ;

� l'appui à l'inscription de la Quinta de San Pedro Alejandrino au patrimoine mondial de l'humanité et sa transformation en espace consacré à l'étude de la culture de la paix ;

� une exposition d'art contemporain sur le thème de Simón Bolívar, organisée par la Fondation Museo Bolivariano d'art contemporain ;

� une réunion des délégués des centres nationaux de l'IIT en Amérique latine et dans les Caraïbes (Argentine, Colombie, Costa Rica, Equateur, Pérou, Uruguay, Venezuela), les adhérents d'autres réseaux du théâtre et d’autres personnalités dont l'attachement à la défense des valeurs humanitaires est particulièrement connu ;

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� la publication de "Memorias" - un recueil des interventions et de textes sur le forum (en espagnol).

Présence de : Kim Jeong Ok (Corée), président mondial de l'IIT, André-Louis Perinetti, secrétaire général de l'IIT, Nelly Garzon, présidente du Bureau régional pour l'Amérique latine, des représentants de l'IIT d’Europe, des Etats-Unis et d’Asie ainsi que Georges Banu, président de l’Association internationale des critiques de théâtre.

Organisés par l'Institut international du théâtre, le Centre colombien de l'IIT, le Centre vénézuélien de l'IIT, le Festival international de théâtre des Caraïbes "Festicaribe", la Fondation Museo Bolivariano de Arte Contemporaneo.

Public impliqué : GRAND PUBLIC

Groupes d’âge : TOUS

Nombre de personnes : + 1.000

OUAGADOUGOU (Burkina Faso)

du 28 octobre au 4 novembre 2000

7e EDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL DE THEATRE ET DE MARIONNETTES DE OUAGADOUGOU (FITMO 2000)

Thème du festival et des ateliers : THEATRE, DROITS HUMAINS ET PAIX EN AFRIQUE

Objectifs :

Offrir un cadre de rencontres aux artistes africains.

Faciliter la circulation des productions artistiques.

Susciter des projets de travail en commun (coproductions, formations, etc. ...) .

Créer un marché des arts du spectacle, non seulement pour les promoteurs africains, mais aussi pour ceux des autres parties du monde.

Contribuer à l’élévation de la qualité artistique des représentations artistiques en stimulant les participants à la recherche de l’excellence et en leur permettant de s’enrichir des multiples expériences partagées pendant les manifestations.

Offrir au public une diversité d’approches théâtrales.

Susciter et entretenir le goût du théâtre chez le jeune public.

Hommage à Sony Labou Tansi.

Ateliers de formation sur le thème cité plus haut à partir du théâtre de Sony Labou Tansi.

Au total 23 troupes de théâtre, dont 8 du Burkina Faso, ont animé le festival, le colloque et les ateliers de formation.

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Six ateliers ont été organisés et ont été suivis par 90 stagiaires environ sous la direction de maîtres d’ateliers d’Afrique et du monde.

La conclusion principale a été de considérer la culture comme un vecteur du développement et le théâtre comme un des agents principaux de la formation artistique.

Manifestation organisée par l’IIT, le Centre Burkinabé de l’IIT, avec le concours de l’UNESCO, de l’Agence de la francophonie, la coopération française, l’UNICEF et le Ministère de la communication et de la culture.

Appréciation du fonctionnement de la coopération, du point de vue de l’IIT

Ainsi que cela a déjà été écrit, les manifestations organisées avec l’aide de l’UNESCO ne peuvent être étudiées séparément de l’ensemble de la programmation de l’IIT au cours du plan sexennal. Ces manifestations contribuent à la politique générale définie par l’IIT. Cependant, parfois, elles peuvent être à l’origine de manifestations qui deviennent ensuite récurrentes. L’aspect initiateur de telles manifestations doit être souligné, en particulier dans le domaine de la formation et de l’éducation artistique (exemples : manifestations de Sinaïa (Roumanie), de Drushia (Chypre) ou encore de Ouagadougou (Burkina Faso)

Fractionnement des aides

Le début de l’application de l’accord-cadre a vu l’attribution de la même enveloppe financière à un nombre très réduit de manifestations sélectionnées chaque année. Au fil des années cette enveloppe financière, d’un même montant, a été partagée en attributions plus nombreuses dont les montants étaient fortement diminués.

La première attitude permettait de créer de toutes pièces (ou presque) un événement et de répondre ainsi aux demandes issues des différents centres. La seconde nous oblige à rechercher impérativement des partenaires afin de permettre l’aboutissement des projets, ce qui n’était pas toujours le cas dans la première période. Ceci peut limiter la répartition géographique.

L’action de l’UNESCO est alors considérée plus comme un support semblable à celui d’un patronage, plutôt que celui d’un des acteurs principaux de l’événement. Mais cet appui est cependant primordial pour lever d’autres concours extérieurs à l’IIT et à l’UNESCO.

Mais la recherche d’autres partenaires n’est pas identique dans chaque pays, surtout dans les pays en voie de développement. Aussi sommes-nous tributaires de cette possibilité de trouver des partenaires. Ainsi, nous ne pourrons jamais répondre à une demande, soit de l’UNESCO, soit d’un Etat membre, pour accorder une aide spécifique à une manifestation, si l’IIT ne possède pas dans ce pays un centre national et l’infrastructure qu’il implique. La demande doit être issue du pays concerné et s’inscrire dans la politique de l’IIT déterminée par son propre conseil exécutif.

Il s’agit aussi d’une question de visibilité, tant pour l’UNESCO que pour l’IIT, à travers ses programmes mis en application. Un événement ne peut être unique et doit répondre à une politique de développement déjà élaborée depuis un certain temps. Il ne peut être artificiel et doit s’appuyer sur des groupes déjà en relations avec nous et avec des partenaires. Tout remonte de la base.

"L’image et le nom". L’usage du nom, du logo et du patronage de l’UNESCO font partie des dispositions matérielles de coopération entre l’IIT et l’UNESCO. Ces dispositions ont été adoptées au cours de la 154e session du Conseil exécutif de l’UNESCO en 1998.

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Le Comité des ONG du Conseil exécutif de l’UNESCO a rendu hommage aux ONG qui effectuent un très bon travail sur le terrain et facilitent l’accès aux problèmes du monde artistique réel.

Il a cependant souligné la nécessité de simplifier les procédures des accords-cadres qui parfois font obstacle à la coopération.

Pour notre part, nous nous félicitons des relations entretenues avec nos interlocuteurs de l’UNESCO. Cependant le principe de l’établissement de lettre-contrat dans laquelle s’inscrivent des manifestations différentes a été parfois pénalisant sur le plan financier, le solde des contrats ne pouvant être versé qu’avec le dernier rapport financier de la dernière manifestation de l’année. Par ailleurs, l’établissement initial des lettres-contrats (suivant le principe des semestres) se faisant alors que le semestre est déjà très engagé, pénalise aussi toutes les manifestations placées au début du semestre. Or la majorité des dépenses concernent le coût des voyages et les frais de séjour qui doivent être réglés très rapidement.

Le retard apporté à la rédaction des lettres-contrats et les difficultés inhérentes au circuit intérieur propre à l’UNESCO entre le Secteur et la trésorerie pénalise financièrement les responsables des manifestations.

Pour ce qui concerne le suivi des manifestations, nous avons constaté sur le plan national l’insuffisance de l’implication de l’IIT dans les processus de prise de décision pouvant faire suite aux manifestations.

Sauf exception, les expériences des ONG dans la conception des programmes artistiques sont rarement prises en compte. Nous regrettons également que la diffusion des objectifs, et surtout des acquis des ONG, ne soit pas mieux assurée par les autorités nationales.

Les manifestations organisées ont pour but essentiel de créer des espaces d’échanges et de concertation entre les pouvoirs publics et les ONG. Mais ils ont aussi pour but de révéler des cadres permettant de développer une politique nationale, en relations avec le réseau mondial de l’IIT.

ARGUMENTAIRE POUR LE RENOUVELLEMENT DES ACCORDS-CADRES ENTRE L’UNESCO ET L’INSTITUT INTERNATIONAL DU THEATRE

Il existe à bien des égards une identification entre le programme de l’UNESCO et l’action de l’Institut international du théâtre, qui a été créé par l’UNESCO et la communauté théâtrale internationale. Depuis sa fondation, l’IIT oeuvre largement à l’élaboration et à la mise en oeuvre du programme issu des décisions prises par l’UNESCO dans le domaine du spectacle vivant.

Il s’agit de maintenir ces rapports de travail.

Cette collaboration étroite peut s’exercer notamment par la signature d’un accord-cadre. Le travail mené au niveau de l’IIT assure une pénétration des initiatives de l’UNESCO à tous les niveaux. La mise à disposition du réseau mondial de l’IIT, de l’ensemble de ses experts, la mobilisation de la communauté théâtrale internationale, permettent la mise en oeuvre d’actions ponctuelles ou bien de promouvoir des projets que seule une organisation à structure internationale peut supporter.

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Ce rôle dans la mise en oeuvre des actions de l’UNESCO, pour la visibilité de son action et la diffusion de ses objectifs est resté, depuis le temps de notre fondation, la dynamique majeure de notre organisation. Cette tâche, nous désirons évidemment la poursuivre. Et ce serait un énorme gâchis de tout ce qui a été fait jusqu’à ce jour, si elle était altérée ou remise en cause. De plus le moment serait particulièrement malencontreux, alors que l’IIT bénéficie aujourd’hui d’une expérience confirmée et d’un rayonnement authentiquement international.

Les actions que l’IIT a accomplies dans le cadre de cet accord financier et de coopération avec l’UNESCO ne consistent pas seulement à réaliser directement et intégralement les différentes activités choisies. Elles visent à impliquer, mobiliser, sensibiliser d’autres partenaires. Ce qui permet un effet multiplicateur des ressources, ce qui répond à la demande de l’UNESCO. Car l’initiative conjointe de l’IIT et de l’UNESCO et les actions menées sous cette égide commune donnent une visibilité et un impact aux projets entrepris, et mobilisent d’une façon significative d’une part des ressources financières, mais aussi les ressources artistiques et humaines. L’action d’une ONG, telle l’IIT, couvre l’ensemble des cinq continents, et elle innerve dans le corps même des nations et des cultures, à travers ses centres nationaux et ses organisations professionnelles.

Si les contributions de l’UNESCO à la mise en oeuvre des activités dans le domaine du spectacle vivant étaient de nouveau réduites, ou (nous n’osons pas y penser) supprimées, cela entraînerait des difficultés considérables pour les activités de notre organisation.

L’assurance du soutien de l’UNESCO à certaines de nos actions est absolument nécessaire.

Nous songeons en particulier à l’axe de nos activités qui a été défini par nos deux derniers congrès. Il s’agit de la formation et de l’éducation artistique. Nous renvoyons à la liste des activités aidées par l’UNESCO où la majorité de celles-ci concernent cet axe. Nous rappelons également la création de la chaire de théâtre UNESCO/IIT, unique chaire UNESCO créée avec la collaboration d’une ONG. Les rapports des activités de cette chaire, sous l’égide de notre comité de la formation, démontrent l’engagement qui a été pris dans le domaine de l’éducation artistique.

Nous sommes persuadés que le niveau de l’action et de la coopération de fond ne peut être remis en question, au risque de détruire tout ce qui a été structuré et installé depuis de nombreuses années.

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INSTITUT INTERNATIONAL DU THEATRE

ACCORD-CADRE - UNESCO/IIT 1996- 2001

Manifestations

1996

2-21 décembre 1996

DACCA (Bangladesh)

L'organisation d'un atelier régional pour jeunes comédiennes de la région Asie-Pacifique sur le rôle féminin dans le théâtre contemporain, l'écriture d'un théâtre mettant en évidence la situation de la femme dans la société, la préparation des futures actrices dans les écoles de formation théâtrale et la relation avec les autres médias.

1997

4-19 octobre 1997

TUNIS (Tunisie)

L'organisation dans le cadre des journées théâtrales de Carthage de quatre ateliers de théâtre à l'intention de jeunes professionnels des différentes disciplines théâtrales de pays africains subsahariens et des pays méditerranéens avec une attention particulière accordée aux professionnels palestiniens résidant à l'intérieur ou à l'extérieur des territoires occupés et de la Bande de Gaza.

16-20 juin 1997

Siège de l'UNESCO, PARIS (France)

Dans le cadre du Congrès mondial sur l'application de la Recommandation relative à la condition de l'artiste, organisé par l'UNESCO, l'IIT avait pour mission de participer à la sélection, en accord avec l'UNESCO, d'une vingtaine d'artistes venant des différentes régions géoculturelles ainsi que de six ou sept artistes français reconnus pour leur engagement dans la cause de la condition de l'artiste. L'IIT devait inviter ces artistes à participer aux débats qui se sont tenus au cours du Congrès en s'engageant à couvrir leurs frais de voyage et de séjour.

L'IIT devait également procéder à une recherche de fonds auprès des fondations, etc., afin de garantir la participation du plus grand nombre de participants au Congrès. L'IIT devait remettre à l'UNESCO les résultats de son enquête sur la condition de l'artiste pour que ces informations servent de document de travail pour les débats et fournissent un bref rapport sur les suites que l'Institut comptait donner au Congrès.

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1998

1er-10 septembre 1998

DROUSHIA/PAPHOS (Chypre)

Promotion de l'organisation d'un séminaire international et d'un festival d'écoles de théâtre sur le thème "Le théâtre antique grec" en septembre 1998 à Chypre.

24-31 octobre 1998

OUAGADOUGOU (Burkina Faso))

Organisation d'une Réunion sur le thème "Education artistique des jeunes en Afrique" dans le cadre du Festival international du théâtre de marionnettes de Ouagadougou (FITMO'98) et présentation d'un rapport d'activité sur cette rencontre.

1999

premier semestre

7-10 juillet 1999

SINAÏA (Roumanie)

Organisation d'une Conférence mondiale réunissant les directeurs d'établissements d'enseignement supérieur artistique de différentes régions géoculturelles.

deuxième semestre

15-22 novembre 1999 YAOUNDE(Cameroun) 13-17 décembre 1999 SANTA MARTA (Colombie)

Organisation de deux rencontres régionales (en Afrique et en Amérique latine) dans le cadre de la préparation du Congrès de l'IIT de l'an 2000 et notamment en rapport avec l'action des centres nationaux de l'IIT à l'occasion de l'année internationale de la culture de la paix.

Contribuer à la diffusion du programme "Théâtre et culture de la paix" que l'IIT fera sien après les réunions mentionnées ci-dessus, auprès de la communauté théâtrale internationale.

8-17 novembre 1999

SHANGHAI (Chine)

Organisation d'un Cours de formation théâtrale en Asie (Chine) à l'intention de jeunes comédiens et metteurs en scène asiatiques.

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161 EX/INF.8 - page 88 2000

premier semestre

13 au 21 mai 2000

MARSEILLE (France)

Organisation d'un atelier UNESCO/IIT de formation pour acteurs et metteurs en scène qui aura lieu à Marseille (France) du 13 au 21 mai 2000 sur le thème "Théâtre de rue" destiné aux jeunes professionnels de la communauté théâtrale internationale.

deuxième semestre

3-13 juillet 2000

SINAÏA (Roumanie)

Organisation de la deuxième rencontre des ateliers internationaux des écoles supérieures d'art dramatique et la 2e Conférence des directeurs des écoles supérieures d'art dramatique.

20 juillet - 5 septembre 2000

DROUSHIA/PAPHOS (Chypre)

Organisation d'un cours d'été/séminaire et festival d'écoles de théâtre et le 6e Symposium international sur le théâtre grec antique.

13-22 octobre 2000

SEOUL (République de Corée)

Organisation, dans le cadre du festival Beseto, organisé chaque année par un des centres nationaux de l'IIT (Chine, Corée, Japon) d'un atelier de formation postgraduée à vocation régionale sur les traditions théâtrales d'Asie.

28 octobre - 4 novembre 2000

OUAGADOUGOU (Burkina Faso)

Organisation du 7e Festival international de théâtre et de marionnettes de Ouagadougou (FITMO) sur le thème "Théâtre, droits humains et paix en Afrique" et un atelier de formation et hommage à Sony Labou Tansi.

2001

18-20 février 2001

DACCA (Bangladesh)

Séminaire international et festival international du théâtre indigène Centre du Bangladesh (ASIE)

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24-31 mars 2001

MEXICO ET XALAPA (Mexique)

Rencontre des centres de l'IIT des Amériques et des Caraïbes Centre mexicain (AMERIQUE LATINE)

25 août - 13 septembre 2001

TUNIS (Tunisie)

Session de l'Université du théâtre des nations - La Méditerranée à travers ses récits Centre tunisien (PAYS ARABES - MEDITERRANEE)

octobre 2001

MOSCOU (Russie)

Atelier itinérant et séminaire pour jeunes acteurs et critiques dans le cadre du festival des monodrames Centre russe (EUROPE) (projet présenté en collaboration avec le centre allemand)

(A confirmer/dates à fixer)

KINSHASA (République démocratique du Congo)

Rencontre artistique - spectacles, ateliers - pour la paix et pour éloigner la guerre Centre de la République démocratique du Congo (AFRIQUE)

Chaque année, depuis 1996, dans le cadre du développement et du renforcement de l'IIT, un soutien a été accordé à la publication du bulletin périodique sur les activités des centres nationaux de l'IIT et la publication des dossiers spécifiques (Journée mondiale du théâtre, Journée internationale de la danse, éducation artistique, etc.).

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EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DE LA CULTURE ET RECOMMANDATION SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

L’Institut international du théâtre a fait aussi parvenir au Secrétariat ses rapports financiers annuels qui sont classés dans la Division CLT/ACE et qui peuvent être produits à tout moment en vue d’un contrôle financier. Evaluation synthétique

L’Institut international du théâtre est une ONG créée en 1948 qui est actuellement composée de : 90 comités nationaux répartis dans 88 pays, de 7 comités internationaux oeuvrant dans les domaines spécifiques de l’ONG et entretenant des relations de travail avec 20 ONG internationales.

1. Principaux résultats obtenus dans les cinq champs de coopération prévus

dans l’article 2 A de l’accord-cadre signé entre l’Institut international du théâtre et l’UNESCO.

Echange d’information et d’expertise dans le domaine du théâtre

Publication de 18 numéros du bulletin de l’ITI, en français et en anglais reproduits à

750 exemplaires dans chaque langue et contenant des informations sur la vie associative de l’ONG ; publication de dossiers spécifiques sur la Journée mondiale du théâtre, la Journée internationale de la danse, l’éducation artistique. Organisation de trois rencontres régionales dans le cadre de l’Année internationale de la culture de la paix (Colombie, République populaire du Congo, Cameroun). Promotion de la création théâtrale contemporaine et de la production

Soutien à trois festivals internationaux dans le domaine de la marionnette (Burkina Faso), le théâtre autochtone (Bangladesh), et le théâtre africain (Journée théâtrale de Carthage, Tunisie). Sensibilisation des jeunes à l’art théâtral

Organisation de deux rencontres/Festival des écoles de théâtre à travers le monde (Chypre). L’amélioration de la condition et de la formation des acteurs et des écrivains dramatiques

Organisation de neuf ateliers/cours de formation régionaux de perfectionnement à l’intention de comédiens des pays en développement sur les différents thèmes liés à l’art dramatique (Tunisie, Bangladesh, Chine, France, République de Corée, Russie) ; tenue d’une session de l’Université des Théâtre des Nations (Tunisie) sur la "Méditerranée à travers ses récits" ; création d’une chaire UNESCO/ITI de théâtre et création d’un réseau international d’écoles de théâtre à travers le monde (Roumanie) ; participation à l’organisation du Congrès mondial sur la condition de l’artiste (UNESCO), Paris.

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Article 2 D. Accroissement de l’extension géographique de l’ONG

Création ou réactivation de huit centres nationaux (Angola, Colombie, Costa Rica, Côte d’Ivoire, Moldavie, Népal, Tchad, Togo). 2. Actions particulièrement réussies

L’ITI a concentré ses efforts pendant toute la période considérée, dans la formation et le perfectionnent des comédiens des pays où il existe une réelle carence dans ce domaine, le développement et la confrontation de traditions et expressions théâtrales diverses, et les travaux de recherche dans le domaine de l’enseignement professionnel des métiers de la scène. Il s’agit d’un programme ambitieux qui est mené sur le terrain par des spécialistes nationaux de très grande compétence, et dont les résultats en termes de professionnalisation, de promotion des échanges et des pratiques culturelles, sont particulièrement importantes. 3. Appréciation de la coopération du point de vue de l’UNESCO

Les rapports de travail entre l’Institut international du théâtre et l’UNESCO ont été très fructueux et francs pendant la période considérée. Un plus grand rapprochement des activités proposées à l’UNESCO par les Etats membres (notamment en vue de la promotion du spectacle vivant) et les activités de l’ONG, est néanmoins à atteindre dans le cadre du prochain plan sexennal pour lequel un programme important est prévu. 4. Enseignements tirés et implications pour l’avenir

Alors que les rapports entre l’UNESCO et l’ITI s’intensifient, l’ITI est un partenaire important de l’Organisation dans tous les domaines touchant à l’échelle théâtrale, quel que soit le secteur d’où ils émanent. A ce titre une reconduction de l’accord cadre est hautement recommandée et le Secteur de la culture fera de son mieux pour allouer une somme de 120.000 dollars à la coopération avec cette ONG dans le cadre des trois Programmes et budgets 31 C/5, 32 C/5 et 33 C/5.

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CONSEIL INTERNATIONAL DES ARCHIVES (CIA)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

RESUME

Au cours de la période considérée, de gros efforts ont été déployés en vue d'atteindre les objectifs de l'accord-cadre. Dans un monde en mutation rapide du fait des nouvelles technologies et de la mondialisation, les archivistes continuent d'être mis au défi de trouver des solutions appropriées pour conserver les pièces d'archives représentant la mémoire du monde. Une réflexion générale peut souvent conduire à une action locale adaptée et le CIA doit, plus que jamais, jouer le rôle qui lui est dévolu et canaliser judicieusement les activités de ses membres afin que chacun d'entre eux obtienne de meilleurs résultats à tous niveaux. Il reste encore beaucoup à faire. C'est pourquoi le CIA a besoin aussi de la contribution de tous les archivistes et de toutes les institutions susceptibles de faire progresser l'intérêt pour les archives et de valoriser son potentiel aux niveaux local, régional et international.

La solidarité internationale et le concours prêté par les OIG aux travaux de l'entité hybride mi-ONG/mi-OIG qu'est le CIA sont, à bien des égards, décisifs pour faire de l'information/des archives/des documents, quelle que soit leur dénomination, de véritables instruments au service du développement et de la paix.

Bien que leurs programmes et priorités ne soient pas identiques, l'UNESCO et le CIA ont la même vocation. La participation de l'UNESCO à la matérialisation des programmes du CIA devrait être encouragée car le monde et, par suite, le CIA est scindé en deux groupes - les "nantis de l'information" et les "nécessiteux" - correspondant à la ligne de démarcation entre les personnes qui peuvent ou non assister à des réunions d'experts.

Le concours que l'UNESCO pourrait apporter aux experts originaires de pays n'ayant pas les moyens d'assumer leur présence aux réunions des comités, ainsi qu'à l'exécution du programme professionnel mutuel permettant au CIA de s'acquitter pleinement de son rôle d'organisme de promotion et de formation et de servir de bourse d'échanges pour les experts serait extrêmement bienvenu et amènerait le CIA à combler le fossé qui sépare les riches et les pauvres.

Les effectifs du CIA à travers le monde témoignent du développement de la profession d'un point de vue géographique, au même titre que le nombre et la répartition des participants dans le système de bureaux et de comités du CIA. Si positives soient-elles, les indications chiffrées mentionnées dans le corps du texte sont quelque peu assombries par la chaîne ininterrompue de dégradations délibérées ou accidentelles que subissent les archives, du fait de l'homme ou de la nature.

Aider les pays à protéger et à sauver leurs fonds d'archives est une tâche urgente qui relève du domaine de compétence des grandes organisations intergouvernementales comme l'UNESCO et l'ONU. Au CIA de mettre ses compétences et ses spécialistes à leur disposition en contribuant à relever le niveau de préparation aux catastrophes et à renforcer la capacité de réaction.

En lançant, en 1993, le programme "Mémoire du monde", l'UNESCO plaçait la sauvegarde des archives et des bibliothèques au coeur de ses préoccupations. Le CIA l'a soutenu dès le départ malgré quelques objections à l'égard de certains volets.

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Le CIA aimerait qu'il y ait d'autres consultations mutuelles débouchant sur l'harmonisation des choix et des besoins des deux organisations et sur la définition d'une formule acceptable par elles deux pour la période visée par le prochain accord-cadre ; cette démarche pourrait entraîner la révision de l'article 2.

Contrats

Le CIA peut se prévaloir, à juste titre, des actions qu'il a conduites en coopération avec l'UNESCO, comme le montre la liste thématique des contrats signés :

• mission d'experts auprès des archives nationales et de la Bibliothèque nationale d'Ethiopie (février/mars 1996)

• mission d'experts chargés d'évaluer la situation des fonds d'archives en Bosnie-Herzégovine (mai 1996)

• contentieux en matière d'archives. Analyse d'une étude internationale (publiée dans la série RAMP, en 1998)

• sauvegarde des documents en cas de conflit armé (mai 1998)

• séminaire sur l'accès par opposition à la protection (octobre 1996, interrompu)

• organisation à Praïa (Cap-Vert) d'un atelier sur la sauvegarde des documents de bibliothèque et d'archives dans les pays africains lusophones (avril 1999)

• organisation à Zanzibar (Tanzanie) d'un séminaire sur les Services d'archives et sur le concept d'utilisateur (juillet 1999)

• Guide des archives des organisations intergouvernementales (accessible sur le site Web de l'UNESCO depuis 1998 et publié en 1999)

• élaboration de principes directeurs régissant le rôle des constitutions d'archivage dans les projets de gouvernance en ligne avec expérimentation dans le cadre d'un projet pilote mené en Namibie (novembre 1999)

• mission conjointe CIA/UNESCO/Conseil de l'Europe chargée d'évaluer la situation des archives en Bosnie (novembre 1999)

• assistance à la ville de Pristina pour y effectuer des travaux de restauration et de préservation visant à sauvegarder ses fonds en péril - action faisant suite à la mission d'évaluation (mars 2000)

• enquête sur les infrastructures techniques et les besoins d'ESARBICA en matière d'accès électronique aux archives et de création de dépôts électroniques (1998 et 1999)

• programme d'urgence pour la sauvegarde des documents vitaux en cas de conflit armé, assorti d'études de cas effectuées au Costa Rica, en Croatie et en Gambie, et de principes directeurs (accessibles sur le site Web de l'UNESCO depuis 1998)

• projet d'Archives sur la traite négrière : mise en place d'une base de données répertoriant les informations sur les documents existants, leur état et leur accessibilité ; adoption de mesures urgentes veillant à assurer la préservation de ces

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documents et à en élargir les moyens d'accès grâce à l'électronique (date d'achèvement prévue - 2003).

On peut trouver de plus amples informations en consultant le site Web de l'UNESCO (www.unesco.org/webworld/archives).

Malheureusement, seuls quatre titres figurent depuis 1996 dans la série des études RAMP. L'étude majeure sur la gestion des archives des anciens organes de répression dans les nouvelles démocraties est parue dans Janus 1998-2 pour la version anglaise et Janus 1999-1 pour la version française. Le Guide des archives des organisations intergouvernementales a été publié dans la série en question et est également accessible sur le site Web de l'UNESCO.

Le CIA-ONG est une confédération regroupant 218 Archives nationales et Administrations chargées de leur conservation dans 184 pays et territoires, dont 69 associations d'archivistes professionnels originaires de 38 pays et quelque 1.600 autres institutions (dépôts d'archives, établissements d'enseignement), principalement issues du secteur public d'environ 120 pays et territoires (septembre 2000).

Le nombre global d'affiliés est en augmentation constante, même si le nombre de membres de pays en transition ou situés dans des zones dépourvues de devises fortes stagne, quant à lui.

Impact des influences extérieures

Au cours de toute la période considérée, les activités du CIA ont été influencées par l'essor prodigieux des technologies de l'information dans certaines parties du monde, la privatisation du secteur public dans bon nombre de pays et la disparition des structures professionnelles dans d'autres.

L'impact du premier facteur sur les communications et les produits s'est traduit par de nouveaux défis relatifs à l'égalité d'accès au CIA et à ses services pour tous les membres et tous les professionnels, qu'ils soient originaires de zones géographiques "nanties des technologies de l'information" ou "dépourvues" de ces technologies. Le deuxième facteur a montré que même le CIA n'échappait pas aux conséquences des restrictions budgétaires et des compressions de personnel parmi ses membres, notamment ses principaux protagonistes. Le dernier facteur est particulièrement préoccupant en ce qui concerne la préservation de la mémoire de l'humanité dans ces pays.

Les ressources dont le CIA dispose pour mener à bien ses projets ont légèrement augmenté au cours de la période considérée mais il lui en faudrait davantage pour accroître l'efficacité de plusieurs programmes. Le CIA a bénéficié d'un appui, notamment de la part de l'UNESCO, du Conseil de l'Europe, de la Banque internationale d'information des Etats francophones, de l'Open Society Archives, du PNUD et de l'OMM. Bon nombre d'Archives nationales ont contribué au financement de projets spécifiques, accueilli des réunions, séminaires ou conférences, et autorisé leur personnel à consacrer davantage de temps aux travaux du CIA. La liste des pays et institutions étant extrêmement longue, mieux vaut s'abstenir de les énumérer afin de ne pas risquer d'en oublier, exception faite, cependant, pour le Programme suisse destiné à l'Europe orientale. Ces contributions permettent au CIA de fonctionner et il faut savoir que sans elles, bien des activités n'auraient pu être réalisées.

Le profond changement sociétal, politique, économique, culturel et technologique de l'environnement dans lequel les archivistes et le CIA, en tant qu'organisation, fonctionnent ont obligé ce dernier à reconsidérer sa structure et ses programmes.

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La motivation d'un tel remaniement tient essentiellement à la volonté de transformer le CIA en prestataire de services pour ses membres et les archivistes du monde entier. L'évolution est nécessaire si l'on veut parvenir à une participation équilibrée des archivistes de tout niveau et du monde entier au programme du CIA. Il conviendrait maintenant de refléter cette notion de globalité dans la composition de tous les organes du CIA et dans le processus décisionnel du plus haut niveau de la pyramide jusqu'aux échelons inférieurs. Parallèlement, il importe de veiller à la transparence, à l'efficacité et à la rentabilité du CIA dans son fonctionnement, l'exécution de ses programmes et la prestation de services à ses membres.

Bien que l'acceptation par l'Assemblée générale de Beijing (1996) de son Plan stratégique n'ait pas été rendue explicite dans la présentation des communications du CIA, elle a eu implicitement un gros impact sur les priorités des activités du Bureau de Paris. Le Comité exécutif a décidé, lors de sa réunion du mois d'avril 2000, de redynamiser le plan en proposant cinq priorités pour la période 2000-2010 : (1) participation et développement à l'échelle mondiale, (2) formation, (3) introduction de la notion "Archives - Mémoire des nations", (4) communication avec nos membres et le reste du monde et (5) élaboration de normes (voir annexe).

Préservation

Les efforts que l'UNESCO déploie depuis plusieurs années en vue de faire réviser le texte de la Convention de La Haye concernant la protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé (1954) ont été récompensés avec la signature, en mars 1999, par 28 pays, du Deuxième Protocole à la Convention. Le Comité international du Bouclier Bleu (ICBS) et les ONG qui le composent ont fait l'objet d'une reconnaissance absolument sans précédent lors de la Conférence diplomatique et bénéficient maintenant d'un statut de conseiller auprès du nouvel organe intergouvernemental chargé de superviser la Convention.

Le Comité mixte IFLA/CIA sur la préservation en Afrique (JICPA), créé au début de l'année 1996, a organisé une série de séminaires à l'intention des archivistes et des conservateurs d'archives et de bibliothèques. Le programme "Mémoire du monde" facilitera la tenue de la réunion du JICPA en 2001.

Le CIA intègre à ses programmes la notion d'archives - "Mémoire des nations", soulignant par là même la décision unanime prise à Budapest de ne pas introduire ni promouvoir de système séparé d'enregistrement des archives sur des listes internationales, régionales ou nationales, mais plutôt de les réunir, du moins pour ce qui est des archives nationales, sur une liste commune. Cette prise de position devrait être entérinée par le futur Congrès de Vienne (2004) qui aura pour thème : "les archives : mémoire et savoir". La tenue de ce congrès et l'originalité du système proposé devraient attirer l'attention du public et des médias sur la nécessité de préserver la mémoire des nations.

A L'instar de la FIAF, de l'IASA, de l'IFLA et de l'UNESCO, le CIA est membre fondateur du Conseil de coordination des associations d'archives audiovisuelles (CCAAA), lequel s'est réuni pour la première fois en mars 2000. L'une de ses premières réalisations sera l'élaboration d'un manuel sur la conservation des documents audiovisuels dans les archives de non-spécialistes.

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161 EX/INF.8 - page 96 Le CIA - organisation mondiale

A compter de l'année 2000, le Comité exécutif du CIA se compose principalement des présidents des bureaux régionaux.

Depuis 1998, les intérêts du CIA sont pris en compte par les bureaux régionaux ci-après : ALA (Association latino-américaine d'archives), ARBICA (Bureau régional pour les pays arabes), CARBICA (Bureau régional pour les Caraïbes), CENARBICA (Bureau régional pour l'Afrique centrale), et EASTICA (Bureau régional pour l'Asie de l'Est), ESARBICA (Bureau régional pour l'Afrique de l'Est et du Sud), PARBICA (Bureau régional pour le Pacifique), SARBICA (Bureau régional pour l'Asie du Sud-Est), SWARBICA (Bureau régional pour l'Asie du Sud et de l'Ouest), WARBICA (Bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest).

Des impératifs de transparence ont présidé à la création, en 2000, d'EURBICA (Bureau régional pour l'Europe (géographique)), d'EURASICA (Bureau régional pour l'Eurasie) et à la fusion temporaire de WARBICA et CENARBICA sous le seul nom de WARBICA.

Le CIA - organisation professionnelle

L'exécution du programme professionnel du CIA est depuis 1996, assurée par un regroupement d'institutions, à savoir : ICA/SAE (Section de l'éducation et de la formation à l'archivistique) ; CIA/SAR (Section des documents d'architecture), CIA/SBL (Section des archives des entreprises et de la main-d'oeuvre), CIA/SIO (Section des archivistes des organisations internationales), CIA/SKR (Section des archives des églises et confessions), CIA/SMA (Section des archives municipales), CIA/SML (Section provisoire des archives militaires), CIA/SPA (Section des associations d'archivage professionnelles), CIA/SPP (Section des archives des Parlements et partis politiques), CIA/SUV (Section des archives des universités et des instituts de recherche) ; et par un regroupement d'experts : CIA/CBQ (Comité des bâtiments et équipements d'archives), CIA/CDS (Comité des normes descriptives), CIA/CER (Comité des documents électroniques et autres documents courants), CIA/CIT (Comité des technologies de l'information), CIA/CLM (Comité des questions juridiques relatives à l'archivage), CIA/CPR (Comité de sauvegarde des documents d'archives), CIA/CSG (Comité de sigillographie), CIA/DAT (Groupe de projet sur la terminologie) et CIA/PAV (Groupe de projet sur les archives audiovisuelles), CIA/PDP (Groupe de projet sur la protection des archives en cas de conflit armé ou autres catastrophes), CIA/PLA (Groupe de projet sur les archives littéraires et artistiques).

Une nouvelle entité a été constituée en 2000 : il s'agit du CIA/SSO (Section des archives des Comités olympiques et des organisations sportives internationales).

Dans un souci d'exhaustivité et de respect des besoins effectifs de la profession, plusieurs regroupements internationaux d'experts ont été remaniés et d'autres ont vu le jour :

CIA/CBQ et CIA/CPR, chacun ayant été subdivisé en deux comités concentrant les besoins des institutions situées dans des zones climatiques respectivement tropicales et tempérées (CIA/CBTE, CIA/CBTR, CIA/CPTE, CIA/CPTR) ;

le CIA/PDP a été dissous et ses objectifs intégrés à ceux du CIA/CBTE, du CIA/CBTR, du CIA/CPTE et du CIA/CPTR ;

le CIA/CER a été subdivisé en deux comités chargés des archives actuelles dans un environnement respectivement électronique et non électronique (CIA/CER et CIA/CCR).

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Pour servir les besoins des pays en transition et/ou des cultures où l'écrit est un élément mineur, ont été institués des comités de l'évaluation (CIA/CAP), de la vulgarisation (CIA/CEO), de la tradition orale (CIA/COT) et de la formation professionnelle (CIA/CPT).

Pour servir les besoins des institutions implantées dans des zones à coefficient scientifique élevé, un comité des archives scientifiques, médicales et technologiques (CIA/CST) a été constitué.

Le Groupe de terminologie a mis fin à ses travaux d'élaboration de glossaires en allemand, anglais, espagnol, français et russe, lesquels sont destinés à remplacer la deuxième édition du Dictionnaire de terminologie archivistique. Au lieu de publier le nouveau dictionnaire sur un support papier, il a été décidé qu'il serait réalisé sous forme électronique dans le cadre du projet EUAN (voir ci-dessus) et une première version a été dévoilée lors du Congrès international de Séville.

Un très gros effort a été accompli dans le domaine de la normalisation. La première édition d'ISAD(G) a été traduite dans une dizaine de langues. ISAAR(CPF) a suscité le même intérêt. Plusieurs séminaires régionaux ont été organisés en vue de promouvoir les normes et la participation des archivistes aux travaux des organes nationaux et internationaux pertinents est à l'étude. La révision d'ISAD(G) a été achevée et diffusée.

ANNEXES

Plan stratégique 2000-2010

Le présent document constitue une version abrégée du Plan stratégique pour 1996, adopté lors de l'Assemblée générale de Beijing. Il a été mis à jour à Paris, en février 2000, par la Commission de gestion des programmes et, en avril 2000, à Tunis, par le Comité exécutif.

Version septembre 2000

Le CIA a pour mission de promouvoir les archives à travers le monde. En témoignant des activités et des transactions humaines, les archives sous-tendent les droits des personnes et des Etats et ont un rôle essentiel pour la démocratie et pour une bonne gouvernance. Les archives sauvegardent la mémoire de l'humanité en préservant son patrimoine documentaire. Par son action de promotion, le CIA oeuvre à la protection et à l'intensification de la mémoire de l'humanité.

Le CIA s'est donc fixé pour la décennie à venir les priorités stratégiques suivantes :

1. Participation et développement à l'échelle mondiale

Au cours des 50 années écoulées, le CIA s'est positionné comme l'une des organisations non gouvernementales les plus internationales du monde puisqu'elle est présente dans plus de 180 pays et territoires et qu'elle dispose d'un réseau de bureaux régionaux qui couvre la planète. Dans la décennie à venir, le CIA vise à approfondir son internationalisme, à décentraliser son activité et son influence vers les bureaux régionaux, profitant des sources de compétence précédemment inexploitées pour promouvoir des systèmes d'archivage exhaustifs et professionnels dans le monde entier :

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• le fonds de développement des archives au FIDA sera restructuré de façon à lui faire jouer un rôle central dans les programmes internationaux du CIA ;

• les bureaux régionaux participeront davantage au processus décisionnel ;

• de nouveaux bureaux seront créés dans les régions où les membres les appellent de leurs voeux, et une gamme d'activités professionnelles sera confiée aux bureaux régionaux ;

• les bureaux régionaux seront invités à étoffer leurs effectifs et à inclure des organisations de moindre importance ainsi que des personnes.

2. Formation

La formation du personnel d'archivage professionnel et paraprofessionnel figure depuis longtemps dans les programmes du CIA et a fortement contribué à l'amélioration des services d'archives à travers le monde. Au cours de la prochaine décennie, le CIA s'efforcera de donner aux archivistes les moyens de relever les défis à court et à long terme auxquels ils sont confrontés. Il s'emploiera à promouvoir la formation de nouveaux archivistes, conservateurs et gestionnaires, et à faciliter la formation continue de ceux qui sont déjà en poste grâce à l'élaboration et à la diffusion de matériels didactiques :

• le CIA continuera de collaborer avec des partenaires stratégiques comme IRMT, d'adapter et de concevoir des matériels didactiques dans plusieurs langues, dont l'espagnol et le français ;

• il définira les profils de compétence des archivistes et des conservateurs ;

• il encouragera les systèmes de téléenseignement via l'Internet dans les pays ne disposant pas d'une formation professionnelle classique ;

• le CIA s'emploiera à soutenir les archivistes en accélérant la mise en oeuvre du Code d'éthique.

3. Les archives - Mémoire des nations

Bien qu'elles soient essentielles pour la démocratie et une bonne gouvernance, les archives et les documents dont elles sont tirées sont souvent considérés comme allant de soi, ou même oubliés par le public et les décideurs. L'archiviste doit constamment appeler l'attention sur l'importance cruciale du patrimoine documentaire et sur sa valeur culturelle et probante. Les archives représentent la mémoire collective des sociétés et des nations.

• Au cours de la décennie à venir, le CIA insistera sur leur importance pour les nations comme pour les personnes.

L'intégration croissante des nouvelles technologies dans la création, la manipulation et la préservation des documents offre aux archivistes du XXIe siècle et aux organisations d'archivage des débouchés insoupçonnés. Les archivistes doivent faire appel à leurs compétences professionnelles pour trouver des solutions aux problèmes urgents de l'archivage numérique et les institutions d'archivage doivent proposer de nouveaux types de services à un public de plus en plus international. Les archivistes doivent se tenir au courant des changements de réglementation qui affectent leurs travaux. Il leur faut aussi veiller à conserver leur indépendance professionnelle et leur intégrité éthique. Dans la décennie à

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161 EX/INF.8 - page 99

venir, le CIA s'emploiera à soutenir les archivistes en étudiant les tendances qui se dessinent et en produisant des matériels didactiques sur :

• l'archivage électronique ; • les nouvelles technologies de la communication ; • la préservation de toutes les formes d'information et de ses supports ; • les changements de réglementation à travers le monde.

4. Communiquer avec le monde et avec nos membres

Les communications sont le ciment qui maintient l'intégrité d'une organisation plurielle et géographiquement dispersée comme le CIA. Pour qu'elle fonctionne efficacement, cette organisation doit constamment améliorer ses communications, utilisant pleinement les possibilités technologiques. Au cours de la prochaine décennie, le CIA :

• placera la valeur probante et la valeur culturelle des archives au coeur d'une stratégie de communication rénovée, insistant sur leur importance auprès des nations et des personnes ;

• veillera à ce que tous les membres du CIA aient accès à tous les produits pertinents ;

• fera en sorte que tous les membres du CIA relevant de la catégorie A et toutes les écoles d'archivage aient accès à l'Internet, en recourant éventuellement à un financement extérieur.

5. L'élaboration de normes

Dans le contexte général qui caractérise le début du XXIe siècle - réduction des distances et unification des marchés - l'élaboration de normes revêt une importance cruciale et affecte tous les aspects de la vie sociale. Les archivistes doivent impérativement jouer un rôle actif dans le processus d'établissement des normes, veillant à ce que leurs besoins et préoccupations spécifiques soient pris en compte et surveillant l'élaboration et l'application des nouvelles normes pertinentes. La gamme des normes applicables aux archives est immense et le CIA concentrera, par conséquent, ses efforts sur les domaines les plus importants, à savoir :

• les normes destinées aux archivistes, y compris les normes descriptives et l'éthique ; • les normes relatives à la gestion de l'information et aux questions connexes ; • les normes relatives à la préservation, y compris l'archivage proprement dit, et la

préparation aux catastrophes.

Les pays et les systèmes d'archivage ne sont pas tous, tant s'en faut, à même d'appliquer pleinement les normes de l'ISO en raison d'un manque d'infrastructures ou de financement.

• Le CIA définira, à chaque stade, les meilleures pratiques auxquelles doivent se conformer ses membres pour s'acheminer vers une pleine application des normes internationales.

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Le CIA s'emploiera aussi à surveiller le respect des nouvelles normes :

• il s'assurera l'aide de tous ses membres, en particulier de ceux qui, dans leur pays, s'occupent directement des normes nationales ;

• les comités d'experts du CIA seront invités à multiplier les contacts avec les comités voulus de l'ISO et à faire usage de leur statut d'observateur où que possible.

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161 EX/INF.8 - page 101

EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DE LA COMMUNICATION ET DE L'INFORMATION ET RECOMMANDATION SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

I. Cadre général de coopération

Le CIA est une organisation professionnelle, internationale et non gouvernementale qui représente les intérêts des services d'archives et des archivistes du monde entier. Il s'emploie à promouvoir la préservation, le développement et l'utilisation du patrimoine archivistique mondial.

La coopération entre le CIA et l'UNESCO a été officialisée par un accord-cadre signé par les deux organisations en 1996. Cet accord porte sur une période de six ans, d'une durée égale à celle couverte par la Stratégie à moyen terme de l'UNESCO (1996-2001). Le mandat qu'il définit prévoit une coopération dans les domaines suivants :

(a) renforcement des capacités des Etats membres en matière d'information, notamment dans le domaine des archives, y compris les archives audiovisuelles, l'objectif principal étant de développer les infrastructures et d'améliorer la formation professionnelle dans les pays en développement et dans les pays en transition vers la démocratie ;

(b) mise en valeur du patrimoine culturel, notamment en améliorant l'application de la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et en renforçant les capacités nationales en matière de prévision et de gestion des catastrophes naturelles ;

(c) progrès de la connaissance scientifique, notamment par la collecte, le stockage, le recouvrement et la diffusion des informations conservées dans les archives relatives aux sciences naturelles.

II. Résultats

La coopération menée ces dernières années a produit des résultats, en particulier dans les domaines suivants :

• échange d'informations sur les perspectives de développement dans le domaine de la gestion et de la préservation des documents et des archives ;

• mise en oeuvre de projets communs, en particulier dans les domaines où sont menées des activités en amont, afin d'évaluer les tendances et les évolutions en ce qui concerne la gestion des documents et des archives, la définition de principes directeurs, les activités de formation et les services consultatifs techniques fournis aux Etats membres (voir la liste figurant dans le Rapport analytique présenté par le CIA).

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161 EX/INF.8 - page 102 III. Fonctionnement de la coopération

Coopération officialisée

• Participation du CIA aux réunions des organes directeurs de l'UNESCO (Conférence générale, Conseil exécutif (selon le cas), aux réunions des anciens Conseil et Bureau du PGI, aux réunions de son nouvel organe directeur, aux consultations formelles et informelles (27-30 C/5, 31 C/4, etc.).

• Participation de l'UNESCO aux réunions et conférences du CIA (Conférence internationale de la table ronde des archives (CITRA) organisée tous les ans), aux Congrès internationaux des archives (Beijing, 1996 et Séville, 2000), aux réunions des comités et des sections du CIA (selon le cas)1.

• A la dernière Assemblée générale du CIA (Séville, 2000), Jens Boel, archiviste en chef de l'UNESCO, a été élu président de la Section des archivistes des organisations internationales (CIA/SIO) ; il est devenu, en conséquence, membre de droit du Comité exécutif du CIA, représentant les membres de la catégorie C (membres institutionnels) du CIA.

Coopération informelle

• Contacts téléphoniques et par courrier électronique fréquents avec le Secrétaire général et autres responsables du CIA.

IV. Evaluation

Le Conseil international des archives a été fortement perturbé par le changement de direction : Joan van Albada, Pays-Bas, a succédé en 1998 à Charles Kecskeméti, France, au poste de secrétaire général.

L'opération ultérieure, à savoir la réforme de la structure du CIA, qui a été adoptée à l'Assemblée générale du CIA à Séville, Espagne, en septembre 2000, a ralenti les activités du CIA pendant plus de 24 mois. D'où, notamment, une mise en oeuvre des projets qui laisse beaucoup à désirer, un non-respect des délais, etc.

Le CIA se définit désormais comme un "hybride d'ONG et d'OIG", compte tenu du fait qu'une part importante de ses partenaires (Archives nationales) est étroitement liée aux structures gouvernementales. En outre, il privilégie son rôle d'"organisation de développement et de formation". Le CIA a indiqué à maintes reprises qu'il n'entend pas continuer à jouer le rôle d'un organisme de mise en oeuvre des projets de l'UNESCO.

Le CIA a remis en cause le champ d'action et les objectifs du programme "Mémoire du monde". Il s'est fait le porte-parole de certains représentants de la communauté archivistique, préoccupés par le fait que ce programme donne la priorité de façon exclusive à une sélection de collections importantes en vue notamment de leur inscription au Registre de "Mémoire du monde", au lieu de traiter les fonds d'archives comme un corpus de documents indivisible et cohérent. Le CIA a donc inclus dans son Plan stratégique 2000-2010 sa priorité stratégique

1 L'UNESCO n'a pas été consultée par le CIA pour l'élaboration de son "Plan stratégique 2000-2010"

adopté par l'Assemblée générale du CIA, qui s'est tenue dans le cadre du Congrès international des archives, Séville, Espagne, septembre 2000. Le plan omet de prévoir l'établissement de partenariats stratégiques dans l'accomplissement de la mission du CIA, par exemple avec l'UNESCO et d'autres organisations intergouvernementales et non gouvernementales.

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161 EX/INF.8 - page 103

"Archives as Memory of Nations" (Archives et la mémoire des nations) sans mentionner le programme de l'UNESCO "Mémoire du monde". Le lancement d'une initiative en matière de préservation et d'accès par l'un des principaux partenaires de l'UNESCO pourrait compromettre l'adoption d'une approche internationale cohérente aux problèmes de sauvegarde.

Le CIA s'est interrogé à plusieurs reprises sur la question de savoir s'il est judicieux que CI continue d'assumer la responsabilité de la liaison avec le CIA et, de façon non officielle, il a suggéré à l'UNESCO de confier cette responsabilité à CLT. Dans ce contexte, le CIA a exprimé sa "frustration de voir à quel point l'établissement par l'UNESCO de lignes de partage entre les divisions est contre-productif". Le CIA a fait par ailleurs valoir qu'il est nécessaire d'harmoniser les besoins (politiques) immédiats de l'UNESCO et les besoins à long terme de la profession archivistique, notamment en matière de formation, de matériels de formation, de sensibilisation et de préservation. Le CIA a recommandé à l'UNESCO de mieux tirer parti de son aptitude à servir de base de connaissances intermédiaire concernant la réflexion, le développement et les actions interdisciplinaires. Il a pour finir exprimé le souhait que l'UNESCO accroisse le budget affecté aux activités archivistiques.

V. Recommandations

Malgré une coopération peu satisfaisante avec le CIA et une application déficiente de l'accord-cadre au cours de ces deux dernières années, le CIA, qui représente une communauté très importante de fournisseurs de contenu - tant sur le plan du patrimoine que sur celui de l'information - restera un des principaux partenaires de l'UNESCO dans l'action menée par l'Organisation pour contribuer à assurer à tous l'accès à l'information.

CI recommande en conséquence que soit établi un nouvel accord-cadre portant sur la période 2002-2007, qui redéfinisse son mandat à la lumière des observations ci-dessus, du Plan stratégique du CIA pour 2000-2010, de la Stratégie à moyen terme de l'UNESCO pour 2002-2007 et du programme "Information pour tous".

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161 EX/INF.8 - page 104 FEDERATION INTERNATIONALE DES ASSOCIATIONS DE BIBLIOTHECAIRES

ET DES BIBLIOTHEQUES (IFLA)

RAPPORT ANALYTIQUE SUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD-CADRE

L'accord-cadre conclu entre l'UNESCO et l'IFLA en 1996 prévoit que l'IFLA coopère avec l'UNESCO au renforcement des capacités des Etats membres de l'UNESCO en matière d'information, notamment dans le domaine des bibliothèques et des services d'information.

On trouvera ci-joint une liste des contrats passés entre l'UNESCO et la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques (IFLA) de 1996 à 2000.

Quand on revient sur la période 1996-2000, on a tout lieu d'être satisfait des nombreux contrats que nous avons été en mesure de passer, et l'on ne peut que se féliciter de l'esprit excellent qui a présidé à la coopération entre nos organisations.

L'envergure des projets est manifeste. Les thèmes vont de "Conservation préventive du patrimoine documentaire" aux "Principes directeurs pour une législation sur le dépôt légal", et de "Normes pour la fourniture d'information aux collectivités rurales" au "Réseau pilote de bibliothèques virtuelles de la Méditerranée (MEDLIB)".

Les deux Manifestes sont exceptionnels par leur ampleur, leur profondeur, leur impact et leur potentiel. Le "Manifeste de l'UNESCO/IFLA sur la bibliothèque publique" et le "Manifeste UNESCO/IFLA de la bibliothèque scolaire" ont amené nos organisations à conjuguer leurs forces sur une échelle réellement mondiale au meilleur sens du mot. Ces deux Manifestes sont encore les fers de lance de nos activités communes dans le secteur des bibliothèques et ils continueront certainement d'exercer leur influence. Ce sont de très bons exemples, dont pourraient peut-être s'inspirer à l'avenir d'autres "Manifestes".

Non seulement pouvons-nous faire état d'un bilan impressionnant en ce qui concerne les accords conclus, mais nous avons atteint, il convient de le rappeler, un niveau presque toujours satisfaisant de coopération et de coordination pratiques avec les personnels des différentes divisions de l'UNESCO, plus particulièrement, bien sûr, avec le Secteur de la communication, de l'information et de l'informatique. Au cours de ces dernières années, nous avons, ensemble, réussi à répondre aux attentes nombreuses, de façon méthodique et en temps voulu.

Par ailleurs, tant l'UNESCO que l'IFLA ont tiré profit, à divers niveaux de la relation que nous avons établie. Il y a lieu de mentionner ici plus particulièrement nos conférences annuelles ou bisannuelles. L'UNESCO a toujours été représentée aux Congrès de l'IFLA ; les représentants de l'IFLA ont toujours participé aux Conférences générales de l'UNESCO, et à bien d'autres manifestations de l'UNESCO au cours de la période considérée.

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161 EX/INF.8 - page 105

Contrats passés entre l'UNESCO et la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques (IFLA), 1996-2000

Thème Dates

1996

402.702.6 Normes pour la fourniture d'information aux collectivités rurales

30/11/96 30/04/97

402.703.6 Programme "Mémoire du monde", Brasilia

Séminaire régional de cinq jours sur la préservation des collections photographiques en Amérique latine

30/06/96 28/02/97

402.704.6 Affiche : Manifeste de l'UNESCO sur la bibliothèque publique

31/07/96 31/10/96

402.705.6 Le dépôt légal des archives audiovisuelles 30/10/96 31/12/97

402.051.6 Normes pour la fourniture d'information aux collectivités rurales

30/04/97 30/09/97

402.712.6 Principes directeurs pour la mise en place de nouveaux services et le renforcement de l'efficacité et de la qualité des services traditionnels fournis par les bibliothèques par le recours à l'Internet

31/03/97 30/11/97

1997

401.505.7 Séminaire de sensibilisation à l'Internet, Afrique du Sud

09/07/97 31/10/97

402.713.7 Séminaire présession, Aalborg 30/06/97 30/09/97

402.714.7 CD-ROM de photographies d'Amérique latine et des Caraïbes

30/04/97 20/12/97

1998

403.001.8 Programme "Mémoire du monde" 31/03/98 30/11/99

403.006.8 CD-ROM sur la conservation préventive du patrimoine documentaire

30/06/98 30/11/99

403.007.8 Préconférence : la bibliothèque publique comme point d'accès à la société de l'information, Pays-Bas

30/06/98 31/12/98

403.009.8 Atelier : Manifeste UNESCO de la bibliothèques scolaire, Pays-Bas

30/06/98 31/12/98

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161 EX/INF.8 - page 106 Thème Dates

403.012.8 Atelier régional sur la préservation et la conservation en Afrique, Harare

15/03/99 15/03/99

403.013.8 Base de données UAP (deux années supplémentaires)

31/12/99

403.014.8 Programme "Mémoire du monde", réunion sur la technologie, Madrid

30/11/98 31/03/99

403.017.8 Réunion satellite : collecte et sauvegarde des traditions orales, Thaïlande

15/12/98 30/09/99

1999

403.003.9 Principes directeurs pour une législation sur le dépôt légal

31/12/99 31/03/00

2000

403.006.0 Réseau pilote de bibliothèques virtuelles de la Méditerranée (MEDLIB)

15/01/01 30/04/01

408.414.0 Atelier : sauvegarde du patrimoine documentaire africain, Afrique du Sud

15/01/01 30/04/01

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161 EX/INF.8 - page 107

EVALUATION DE L'ACCORD-CADRE PAR LE SECTEUR DE LA COMMUNICATION ET DE L'INFORMATION ET RECOMMANDATION

SUR LA RECONDUCTION DE CET ACCORD

L'IFLA (Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques) est le principal organisme international représentant les intérêts des services de bibliothèques et d'information et de leurs utilisateurs. La Fédération est le porte-parole, à l'échelle mondiale, des professionnels des bibliothèques et des centres d'information.

Fondée à Edimbourgh, en Ecosse, en 1927, lors d'une conférence internationale, l'IFLA célébrera son 75e anniversaire à sa Conférence générale, prévue pour 2002 et qui se tiendra à Glasgow, en Ecosse. L'IFLA compte 1.622 membres, représentant 143 pays. Elle a été enregistrée aux Pays-Bas en 1971. La Royal Library, la Bibliothèque nationale des Pays-Bas, à La Haye, accueille le siège de l'IFLA.

Dans l'action qu'elle mène pour le développement des bibliothèques et l'accès au savoir, l'UNESCO continue, depuis sa création, à oeuvrer en coopération étroite et confiante avec l'IFLA et ses bureaux. L'IFLA et les autres organisations non gouvernementales qu'elle coiffe, avec lesquelles l'UNESCO coopère dans le domaine des bibliothèques et des services d'information, collaborent de façon exemplaire avec l'Organisation.

L'accord-cadre conclu en 1996 prévoit que l'IFLA coopère avec l'UNESCO au renforcement des capacités d'information des Etats membres, notamment dans le domaine des bibliothèques et des services publics d'information. Plus précisément, l'IFLA devra :

(i) apporter son soutien à la mise en place d'une coopération technique internationale dans le domaine des bibliothèques ;

(ii) fournir à l'UNESCO des avis autorisés sur les questions relatives à l'incidence des "autoroutes de l'information" sur les services de bibliothèques, en particulier sur les méthodes novatrices permettant d'assurer l'accès à l'information par le recours aux technologies de l'information et de la communication ;

(iii) encourager, en coopération avec l'UNESCO, la constitution de réseaux de coopération entre les écoles et les établissements universitaires qui jouent un rôle dans la formation des bibliothécaires ;

(iv) coopérer avec l'UNESCO à l'amélioration de l'organisation et du fonctionnement des services de bibliothèques des pays en développement ;

(v) en coopération avec l'UNESCO, aider les Etats membres à préserver leur patrimoine documentaire détenu dans les bibliothèques et mobiliser les savoirs et les savoir-faire indispensables à sa restauration, à sa reproduction, à son archivage et à sa diffusion la plus large possible dans le cadre du programme "Mémoire du monde" ;

(vi) fournir à l'UNESCO des avis autorisés en ce qui concerne l'inscription du patrimoine documentaire au Registre de la Mémoire du monde ;

(vii) en coopération avec l'UNESCO, assurer le renforcement du secteur bénévole dans le domaine des bibliothèques, dans les pays et les régions où ce secteur est faible.

Page 110: UNESCO. Executive Board; 161st; Rapport sexennal du ...unesdoc.unesco.org/images/0012/001221/122193f.pdf · tant que document de travail officiel à la 3e Conférence ... • Publication

161 EX/INF.8 - page 108

Dans tous ces domaines, l'IFLA a été en mesure de satisfaire à toutes les clauses de l'accord-cadre. Le travail accompli, qu'il s'agisse des contrats, des consultations, des déclarations de principe faites par l'IFLA, aux différentes sessions de la Conférence générale de l'UNESCO et par l'UNESCO aux Congrès de l'IFLA, des travaux au sein des commissions, ou de l'élaboration des documents C/4 et C/5, a contribué de façon très importante à façonner le programme de l'UNESCO en matière de bibliothèques, son programme "Mémoire du monde" et son nouveau programme "Information pour tous".

Au nombre des principaux résultats obtenus, il y a notamment le "Manifeste de l'UNESCO sur les bibliothèques publiques" et le "Manifeste de l'UNESCO sur les bibliothèques scolaires" adoptés par la Conférence générale à sa 30e session.

En moyenne, des contrats d'un montant de 100.000 dollars des Etats-Unis sont conclus chaque exercice biennal par l'UNESCO. Parmi les travaux accomplis récemment par l'IFLA, citons :

1. Contrat avec l'IFLA pour l'organisation d'un Séminaire international sur la "Bibliothèque publique comme point d'accès à la société de l'information" (25.000 dollars des Etats-Unis).

2. Publication, dans le cadre du programme "Mémoire du monde", d'un CD-ROM encyclopédique sur la préservation préventive des documents de toute espèce, en anglais et en français, comportant quelque 400 illustrations (50.000 dollars des Etats-Unis). Ce disque présente une documentation complète et illustrée sur les facteurs de dégradation des matériels des bibliothèques et des services d'archives ainsi que sur les mesures à prendre à titre préventif. Ce disque est appelé à être utilisé dans toutes sortes de programmes d'éducation et de formation. Le site Web "Mémoire du monde" en présente de larges extraits.

3. Contrat d'auteur conclu avec l'IFLA pour mener une étude internationale sur les principaux programmes de numérisation (40.000 dollars des Etats-Unis). Cette étude sur les collections numériques et leur préservation a été menée au cours de l'année 2000. On se trouve dans une grande incertitude concernant la préservation de l'information numérique, et les milieux professionnels sont de plus en plus préoccupés par la sauvegarde de ces nouveaux documents. Bien que cette préoccupation soit partagée par bien d'autres organisations et beaucoup de responsables de projet, notamment celui de "Bibliotheca Universalis" lancé par la Conférence du G7 sur la société de l'information, aucune réponse globale n'a jusqu'à ce jour été apportée. Le projet IFLA/UNESCO a un double objectif. Il s'agit d'abord de dresser la liste des programmes de numérisation menés à travers le monde. Cela permettra à l'UNESCO de recenser les collections susceptibles d'être associées au programme "Mémoire du monde", et débouchera sur la création (soit par accès direct à une base de données, soit par connexion avec les sites Web des bibliothèques) d'une bibliothèque virtuelle mondiale, au moins pour ce qui est des documents qui appartiennent au "domaine public". Il s'agit ensuite de recenser et d'évaluer les différentes politiques et stratégies de préservation des collections numériques. A l'évidence, ce problème particulier de préservation lance un défi technique, financier et juridique à la communauté des bibliothèques tout entière.

Compte tenu des excellents résultats obtenus, il est recommandé de renouveler l'accord-cadre avec l'IFLA.