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UN FILM DE YANN ARTHUS-BERTRAND UN DOSSIER PÉDAGOGIQUE POUR DÉCRYPTER

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  • UN FILM DE YANN ARTHUS-BERTRANDUN DOSSIER PDAGOGIQUE POUR DCRYPTER

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 1

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Sommaire

    p. 01 Sommaire

    Outils p. 02 Note dintention des rdacteurs

    p. 03 Mthode gnrale propose

    p. 04 Gnrique, synopsis, dcoupage squentiel

    p. 06 Vocabulaire cinma utilis dans les fi ches

    Pistes danimation pdagogique p. 07 FICHE 1 genre et statut du fi lm

    p. 10 FICHE 2 points de vue et images du monde

    p. 14 FICHE 3 le contenu et le sujet du fi lm

    p. 16 FICHE 4 le temps, lment dramatique du fi lm

    p. 20 FICHE 5 la bande son

    p. 26 FICHE 6 lhomme sur la terre, reprsentations symboliques

    p. 32 FICHE 7 les fi gures du discours

    Ressources pour aller plus loin p. 39 FICHE 8 les lieux du fi lm

    p. 40 FICHE 9 mots-cls et lexique du fi lm

    p. 45 FICHE 10 les mesures de temps et de dure

    p. 48 FICHE 11 lhistoire gologique

    p. 50 FICHE 12 les migrations humaines

    p. 55 FICHE 13 les mythes fondateurs, cosmogonie et rcits des origines

    p. 58 FICHE 14 les mythes de la connaissance

    p. 61 FICHE 15 la musique

    p. 67 FICHE 16 ateliers, expriences

    p. 72 FICHE 17 rfrences et webographie commente

    Jeunes regardsp. 77 FICHE 18 la fort

    p. 80 FICHE 19 les beauts de la nature

    p. 83 FICHE 20 lempreinte cologique

    Toute reproduction est interdite. La reproduction des textes est autorise dans le cadre de lutilisation du DVD des fi ns pdagogiques pour un travail dducation limage. Les droits de ce produit ont t librs pour toute utilisation dans un cadre pdagogique de formation caractre non commercial. Droits rservs copyright Ligue de lenseignement- 2009

  • HOME / DOSSSIER PDDAGOGIQQUE P 2

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Ce dossier pdagogique constitue un outil destin aux enseignants et aux animateurs qui souhaitent conduire un travail approfondi sur le fi lm.

    Les pistes danimation ont t conues comme autant de tactiques permettant de guider le spec-tateur dans son approche progressive de luvre. Il appartient aux enseignants et aux animateurs de se les approprier en fonction de leur exprience, de leurs habitudes et de leurs pratiques, et den adap-ter la dmarche leur contexte (connaissances, in-vestissement du public, temps disponible).

    Les fi ches pdagogiques font rfrence aux squen-ces du fi lm correspondant au dcoupage squentiel du dossier (et non pas au chapitrage du fi lm) acces-sible en cliquant sur les liens. Le fi lm HOME dans sa version courte est accessible dans son intgralit dans la zone LANCER LE FILM .

    Les fi ches sont utilisables partir de 9-10 ans. Les contenus des fi ches doivent tre adapts au niveau des publics, en fonction de la rceptivit de chaque ge.Les utilisateurs peuvent faire part de leurs remar-ques et de leurs expriences sur le site de la Ligue de lenseignement : @ www.laligue.org .

    Note dintention des rdacteursOUTILS

    http://www.youtube.com/homeproject

  • HOME / DOSSSIER PDDAGOGIQQUE P 3

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    La premire tape consiste voir le fi lm dans sa totalit, sur cran cinma, dans une salle spcia-lise. La prsentation du fi lm est souhaitable, elle doit aiguiser la curiosit du spectateur sans privi-lgier un sens particulier. Aprs le fi lm, le travail peut se dcomposer en quatre phases.

    1. Expression spontane partir de ce que les spectateurs ont ressenti On peut demander un court crit, quelques mots ou encore un dessin - sur ce que vous avez envie dexprimer, ce que vous ressentez propos du fi lm ou de tel ou tel moment de celui-ci . Il sagit dune aide la m-morisation, avant la remmoration collective (voir phase 2) qui permet dviter leffet de mimtisme avec ce quun autre a dit prcdemment.

    2. Communication au groupe a Chaque spectateur lit ce quil a crit, libr du souci davoir se sou-

    venir de ce quil voulait dire.

    b Lenseignant ou lanimateur note sommairement sur un tableau, les signifi cations avances, les ressentis exprims.

    3. Confrontation collective de ces diverses perceptions Cest le moment du dbat dans le groupe, qui conduit des remarques sur les zones daccord, les diffrences et les oppositions, et la nces-sit de justifi er les affi rmations et les signifi cations avances par les lments du fi lm vus et entendus.

    4. Utilisation de la partie des fi ches pdagogiques : pistes danimation pdagogique et fi ches ressources. Elle se fera selon les demandes issues de la phase de confrontation. Selon le cas, elle servira :

    enrichir la mmoire explicite pour chacun (la mmoire du fi lm), dcouvrir les procds dexpression cinmatographique, partir

    des signifi cations avances, des ressentis exprims (tudes plus d-tailles des squences)On doit parvenir ainsi un ensemble plus fouill et plus ample de la perception du fi lm, sans tre ncessairement amens saccorder sur une signifi cation unique. Il peut persister plusieurs sens, tous cohrents avec le vu/entendu.La complexit du fi lm, sa richesse, ses ambiguts non rsolues per-mettent de donner plusieurs rponses. Le travail de lenseignant ou de lanimateur consistera mettre en lien les interprtations proposes par les spectateurs, les appuyer sur les extraits visionns et, dans certains cas, les confronter aux intentions du ralisateur et de son quipe.NB : les squences cites renvoient au dcoupage squentiel du dossier et non pas au chapitrage du fi lm.

    Mthode gnraleOUTILS

  • OUTILS

    HOME / DOSSSIER PDDAGOGIQQUE P 4

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    SynopsisLapparition de la vie sur Terre est le rsultat dquilibres entre des lments qui ont mis des millions dannes avant de se stabiliser. LHomme profi te des ressources prodigues par la terre, mais change la face du monde par lexploitation quil en fait. La matrise du ptrole et la surexploi-tation qui en dcoule ont des consquences dra-matiques pour notre plante.Lhomme doit modifi er ses comportements et ses modes de vie avant quil ne soit trop tard, pour lui, pour ses descendants et pour la vie sur terre.

    Dcoupage squentielAvertissement : les squences cites dans les pistes danimation pdagogi-que renvoient au dcoupage squentiel, et non au chapitrage du fi lm.

    SQUENCE 1 Noir. Croissant de terre puis clair de Terre. Dbut du com-mentaire : ( Ecoute-moi sil te plat ) lhistoire extraordinaire de la terre et de lhomme.

    SQUENCE 2 ( Voici les traces de nos origines )Traces des origines : nuages, volcans, fumes, ruissellements deau.

    SQUENCE 3 ( Do venons-nous ) Apparition de la vie sur Terre : les bactries, le carbone, le vgtal, loxygne, leau ; tout est li, tout est partage . La vie repose sur un quilibre fragile.

    SQUENCE 4 ( La terre ne calcule le temps ) La mesure du temps se fait en milliards dannes. Apparition de larbre, des sols, des micro-or-ganismes puis des animaux dans une suite logique o chacun a sa pla-ce.

    SQUENCE 5 ( Et cest l que toi ) Apparition de lhomme, conqute des espaces, persistance dun mode de vie millnaire pour un quart de lhumanit. Invention de lagriculture et marque que lhomme impose aux paysages. Recherche de lnergie pour se nourrir.

    SQUENCE 6 ( Cette nergie que lhomme ) Matrise du ptrole.Changement de plan et de sonorit sur le verbe jaillir . Fondu en-chan.

    SQUENCE 7 ( Tout sacclre ) Croissance exponentielle de la popu-lation mondiale, mgalopoles : Shenzhen en Chine, Shanghai, New York ; lagriculture ptrolire et ses drives : lpuisement des rserves en eau, la monoculture, les pesticides et les engrais, les serres dAlmeria en Es-pagne. La consommation de viande. La standardisation des produits.

    GnriqueHOMEFilm deYann ARTHUS-BERTRANDVersion courte 922009, France, format numriqueProducteur : Elzevir Films EuropaCorpDistributeur France : EuropaCorp Distribution

    Gnrique / SynopsisDcoupage squentiel

  • HOME / DOSSSIER PDDAGOGIQQUE P 5

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Dcoupage squentiel

    SQUENCE 8 ( Voici la nouvelle mesure ) Le temps se mesure au rythme de lextraction du ptrole, dans un insatiable apptit de lhomme. Los Angeles et sa dbauche de lumires, Pkin. La voiture est reine, les ingalits nont jamais t aussi fl agrantes. Duba est le symbole de cette course effrne. Raccord entre les deux squences : plan sur la baie de Duba suivi dun plan sur locan.

    SQUENCE 9 ( Depuis 1950 ) Leau : la disparition des poissons, la surcon-sommation deau. Les rsultats dune politique dsastreuse en Arabie Saoudite, en Isral, en Inde. Le scandale de Las Vegas. Les marais, source de vie ignore et dtruite.

    SQUENCE 10 ( Tout est vivant, tout est li ) La fort : ncessaire lquilibre climatique, elle est victime de la dforestation, en Amazonie, Borno, Hati, Madagascar. Les dgts de la monoculture.

    SQUENCE 11 ( Voici une thorie de lhistoire des Pascuans ) Histoire de lle de Pques.

    SQUENCE 12 ( Depuis 1950 la population mondiale ) Modifi cations apportes par lhomme et les migrations humaines : lexemple du Nigeria, de la ville de La-gos. Famine et pauvret poussent des tres humains chercher leur subsistance dans les poubelles.

    SQUENCE 13 ( Nous ne changeons pas de modle ) Pas de changement de modle, lhomme poursuit sa qute effrne pour trouver du ptrole. Les cons-quences de sa surexploitation sont dsastreuses pour la plante : les glaces des Ples et la calotte glaciaire du Groenland fondent, entranant une lvation du niveau des ocans. Le drglement de lcosystme est dj perceptible dans la disparition des coraux, dans la modifi cation des trajectoires des grands vents. La gographie des climats change. Des populations sont dj menaces.

    SQUENCE 14 ( Que feront les grandes villes ) Menace de disparition des villes ctires (Tokyo). Risque de disparition de leau potable : fonte des neiges du Kili-mandjaro, des glaciers de lHimalaya et consquence sur le dbit des grands fl eu-ves de lAsie, effet dj sensible pour le Bengladesh. Les populations migrent. Ailleurs (en Australie), scheresse et incendies se multiplient. Raccord au noir.

    SQUENCE 15 ( Lhorloge du changement climatique ) Disparition program-me du permafrost en Sibrie : le dgagement de mthane dans latmosphre provoquerait un emballement de leffet de serre.

    SQUENCE 16 ( Nous avons engendr des phnomnes ) Lhomme est seul res-ponsable de phnomnes quil ne matrise plus. CARTONS. Ingalits et injustice frappent les rfugis, alors que la solidarit est indispensable. Un homme, mme seul, peut abattre tous les murs .

    SQUENCE 17 Il est trop tard pour tre pessimiste : partout des actions sont menes pour amliorer les situations : au Lesotho, au Qatar pour lducation ; au Bangladesh pour les aides fi nancires aux plus dmunis ; lAntarctique est une rserve mondiale ; aux Etats-Unis, en Core du Sud, au Costa-Rica, au Gabon, les gouvernements ont pris conscience de lurgence protger les eaux et les forts. Les modes dexploitation peuvent tre changs, dans les domaines de lagricul-ture, de la pche, de lhabitat (Fribourg, Bombay, la Nouvelle Zlande, lIslande, lAutriche, la Sude), des nergies (au Danemark, en Islande, aux Etats-Unis, en Chine, en Inde, en Allemagne, en Espagne). Il faut apprendre utiliser lnergie solaire. Nous avons tous le pouvoir de changer . Appel la conscience de cha-cun dentre nous pour sauver notre terre. CARTONS A nous dcrire la suite de notre histoire. Ensemble . Gnrique de fi n. Photos des lieux.

    OUTILS

  • OUTILS

    HOME / DOSSSIER PDDAGOGIQQUE P 6

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Cadre : Limite du champ visuel enregistr. Carton : Image fi xe en insert entre deux plans ou squences ani-

    mes, qui apporte des informations au spectateur Les cartons dans HOME contribuent lenchanement narratif, servent pour le reprage spatio-temporel, prsentent un aspect didactique voire pdagogique. Les cartons focalisent lattention.

    Champ : Fragment despace visuel donn voir. Contrechamp : Espace visuel oppos au champ. Il dcouvre le

    point de vue do tait vu le champ. Hors champ : Partie de lespace exclue par le champ de la camra

    (= off). Son hors champ : son qui provient de lespace non montr par le champ.

    Echelle de plan : Faon de cadrer un personnage ou un dcor (du plan gnral au gros plan).

    Fondu enchan : Technique de transition consistant superposer deux prises de vues durant un laps de temps, en diminuant la lumino-sit de la premire tout en augmentant celle de la seconde. Fondu au noir : Technique de transition entre deux plans, deux ima-

    ges, consistant en un obscurcissement progressif du premier, jusquau noir total (la dure du noir est variable, en fonction de lintention).

    Montage : Assemblage des plans bout bout (avec possibilit daf-fi ner les raccords).

    Montage cut : Passage dun plan lautre sans transition, les plans se succdant sans effet.

    Montage parallle : Type de montage faisant alterner des actions diffrentes mais se droulant dans le mme temps.

    Panoramique : Mouvement de la camra, fi xe sur un pied, qui effectue une rotation horizontale ou verticale ou en diagonale

    Travelling : Mouvement de la camra qui se dplace sur un chariot, latralement ou en avanant ou en reculant ou en tournant sur elle-mme (travelling rotatif).

    Photogramme : Image isole dun plan (Dans une seconde de fi lm, il y a 24 photogrammes).

    Plan : Morceau de fi lm enregistr au cours dune mme prise. Unit lmentaire dun fi lm mont.

    Plonge : Prise de vue avec la camra oriente du haut vers le bas. Contre plonge : Prise de vue avec la camra oriente vers le

    haut.Raccord : Opration de montage entre deux plans, appele lien ou suture , obissant une exigence de rythme ou de dure, qui donne au fi lm son unit stylistique et esthtique.

    Scne : Dans la construction dun fi lm, sous-ensemble de plans ayant trait un mme lieu ou une mme unit daction.

    Squence : Suite de scnes formant un ensemble cohrent, mme si elles ne se prsentent pas dans un mme dcor. Une squence est compose de plans.

    Zoom (avant ou arrire) : Rtrcissement (zoom avant) ou lar-gissement du champ de vision (zoom arrire), la camra tant fi xe. Lan-gle de prise de vue et la taille apparente des lments de limage sen trouvent modifi s, mais pas la perspective des objets fi lms.

    Vocabulaire cinma utilis dans les fi ches

  • Argument

    HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 7

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    FICHE 2 Points de vue et images du mondeFICHE 6 Lhomme sur la Terre, reprsentations symboliquesFICHE 7 Les fi gures du discoursFICHE 8 Les lieux du fi lm

    Correspondances

    HOME, UN FILM INCLASSABLE ?

    Home est un fi lm qui chappe a priori toute tentative de classifi cation : ni fi ction, ni documentaire, ni cours dcologie, il regorge pourtant de caractristiques qui le font naviguer entre diffrents genres cinmatogra-phiques, jusquau fi lm de propagande, au service dun propos minemment militant.

    Pistes danimationn1

    Le genre et le statut du fi lm

    Objectifs

    Apprendre les caractristiques de quelques genres cinmatographiques

    Distinguer les diffrences entre documentaire et reportage

    O

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 8

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn1

    Les tapes possibles1 partir des dfi nitions, trouver dans HOME

    quelques caractristiques des genres suivants

    1.1 Le documentaireDfi nition : le documentaire a pour but de produire une reprsentation de la ra-lit, sans intervenir sur son droulement. Le documentaire est une uvre de cration, qui ne saurait prtendre lobjectivit.

    En quoi HOME relve-t-il du documentaire ?(Les paysages sont fi lms tels quils sont, dans une reprsentation personnelle, du fait des choix du ralisateur. Le point de vue de lauteur est identifi able et personnel. Il ne ralise pas dinterviews, les gens ne jouent pas un rle, sa camra fi lme ce qui se passe. Cest luvre dun artiste, une uvre personnelle)

    1.2 Le reportageDfi nition : le reportage est un compte-rendu dvnements auxquels assiste le journaliste sur le terrain. Tmoin des vnements, le journaliste rapporte les faits, les questionnements et porte un regard curieux et critique sur ce quil fi lme. Le reportage fi lm se distingue du documentaire par le choix dun angle qui servira de fi l conducteur.

    En quoi HOME relve t-il du reportage ?(Yann Arthus Bertrand fait le compte-rendu dvnements qui se passent sur terre. Il rapporte et dcrit des faits. Son angle est clair : la terre souffre, les hommes peuvent faire quelque chose)

    1.3 La fi ction Dfi nition : la fi ction sappuie sur une narration pour produire une illusion de ralit. Elle est construite partir dune histoire, dun scnario et dune mise en scne. Des acteurs jouent un rle qui ne correspond pas ce quils sont dans la ralit.

    En quoi HOME relve t-il de la fi ction ?(Le fi lm est construit autour dune narration, il raconte une histoire .Le fi lm donne une certaine vision du rel, trs retravaille par lil dun photographe, dun artiste : lesth-tique est trs pousse, les couleurs et les formes qui composent certaines des images virent labstraction, on ne sait plus ni o on est, ni ce qui est reprsent vraiment. Dune certaine manire, il donne lillusion du rel car ce qui est fi lm ne ressemble pas ce que nous voyons au quotidien)

    1.4 Le cours dcologie, le cinma ducateurDfi nition : les mouvements dducation populaire sont lorigine du concept de cinma ducateur et ont dvelopp les cin-clubs, traitant le fi lm comme une uvre mais galement comme un moyen dducation.Un cours est un outil de soutien aux enseignements. Les fi lms peuvent tre mis au service de lducation, servir dappui aux apprentissages.

    En quoi HOME relve-t-il du cours dcologie, du cinma ducateur ?(Le fi lm livre de nombreuses informations sur lcologie, la gologie, la biologie, la gographie, lhistoire Il cherche expliquer certains mcanismes de forma-tion de la terre et de dgradation de notre environnement et nous faire retenir les notions essentielles, les chiffres-cls)

    Le genre et le statut du fi lm

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 9

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn1Le genre et le statut du fi lm

    2 Trouver dans HOME ce qui le fait chapper un classement par catgorie.

    2.1 Pourquoi HOME nest pas vraiment un documentaire ?(La camra ne prend pas le temps de la rencontre avec les hommes, elle ne se pose pas auprs deux pour les voir vivre)

    2.2 Pourquoi HOME nest pas vraiment un reportage ?(Le fi lm na pas t command par un organe de presse. Il ne traite pas dun fait dac-tualit, son propos est universel, il ne couvre pas un vnement particulier)

    2.3 Pourquoi HOME nest pas vraiment une fi ction ?(La mise en scne se limite un placement de camra distancie. Lhistoire nest pas cense tre diffrente de la ralit)

    2.4 Pourquoi HOME nest pas vraiment un cours dcologie ?(Les informations sont partielles, elles sont donnes pour illustrer un propos et servir dargumentation, plus que pour nous permettre dapprendre les tapes de lhistoire de notre plante ou les gestes qui peuvent la sauver)

    3 HOME : un fi lm de propagande, un fi lm-manifeste ?Home est un fi lm diffi cile caractriser, il est luvre dun artiste photographe en-gag, qui a dcid de raliser une uvre de cinma au service dune mission : sauver la plante. Il utilise des techniques du fi lm de propagande afi n dtre le plus effi cace possible dans le message quil souhaite porter.

    3.1 Le fi lm de propagande est un genre cinmatographique ; il est utilis pour servir un pouvoir politique et endoctriner les popula-tions.

    Lister les aspects de ce fi lm qui relvent du fi lm de propagande.(Yann Arthus Bertrand impose sa faon de penser, il ne nous laisse pas raisonner seuls. Le fi lm souhaite nous convaincre et nous amener agir)

    3.2 Un manifeste est une dclaration crite et publique par laquelle un gouvernement, un homme ou un parti expose une dcision, un pro-gramme ou une position, le plus souvent politique ou esthtique.

    Pourquoi sagit-il davantage dun manifeste ? (Le propos est port par un artiste engag, pas par un homme politique. Sa cause est juste et universelle. On ne voit jamais Yann Arthus Bertrand lcran, contrairement aux hommes politiques des fi lms de propagande)

    Tenter de synthtiser.(HOME est un fi lm dont la forme est au service dun discours. Yann Arthus Bertrand est trs connu pour ses photographies vues du ciel et ce fi lm est la continuit de son uvre, quil met au service de son engagement)

    Anne LIDOVE (Ligue de lenseignement)

  • Argument

    HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 10

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Objectifs Analyser les effets induits

    par la position de la camra

    Analyser le point de vue du ralisateur

    Analyser la position du spectateur

    O

    FICHE 1 Genre et statut du fi lmFICHE 3 Le contenu et le sujet du fi lmFICHE 4 Le temps, lment dramatique du fi lmFICHE 6 Lhomme sur la Terre, reprsentations symboliquesFICHE 7 Les fi gures du discoursFICHE 8 Les lieux du fi lmFICHE 10 Les mesures de temps et de dure

    Correspondances

    BOULEVERSEMENT, DISTANCIATION ET ANTHROPOMORPHISME.

    Je regarde un fi lm dans lequel un homme (me/nous) parle et (me/nous) montre lHomme (moi/lui/nous) dans le temps et dans lespace de la Terre, mais sans jamais y poser un pied !Pour se reprer dans les mthodes et les effets du bouleversement des codes classiques du cinma, un premier dcryptage simpose, qui permet de dpasser lmotion et dentrer dans lanalyse.Le ralisateur Yann Arthus Bertrand fi lme la terre partir du ciel. A la fois vision du monde et parti pris artistique, ce point de vue permet dinterroger la place de la camra et celle du spectateur, tout en nous per-mettant de contempler la Terre, plante magnifi que bouscule par lHomme, et dont la beaut est glorifi epar un parti pris esthtique danthropomorphisme.

    Pistes danimationn2

    Points de vue images du monde

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 11

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn2

    Les tapes possibles1 La position de la camra

    1.1 La position de la camra induit une certaine vision du monde Dcrire la position de la camra de Yann Arthus Bertrand.

    Do fi lme t-il ? (Dun hlicoptre parfois, vues satellites retravailles par ordi-nateur pour donner du mouvement un plan fi xe)

    Que voit-on ? (La terre vue du ciel, quelques centaines de mtres du sol ; notre plante comme on ne la voit jamais tous les jours)

    Comment la Terre est-elle fi lme ? (Plonge, travelling, zoom)

    Quelles impressions donne la position de la camra ? Devant des pay-sages impressionnants, des lments gigantesques (montagnes, casca-des), que ressentons-nous ? (Lhomme est une toute petite partie du vivant ; il est non reconnaissable de lhlicoptre ; on voit rarement les visages, il est anonyme, tous les hommes se valent)

    Les images dune grande beaut : travers les couleurs, la richesse et la diversit des paysages, que cherche nous faire ressentir le ralisa-teur ? (Lamour de notre plante : souffl s par tant de beaut, on doit tre convaincu quil faut prserver cette beaut, ne pas abmer notre plante)

    Limpression dune distance identique durant tout le fi lm : jamais la camra ne sapproche ni ne se met au niveau du sol, de la vision habi-tuelle de lhomme ; que produit cette distance ? (Un certain ennui, une impres-sion de fl ottement, voire un peu le tournis, le mal des transports ; une disponibilit pour couter le texte ; on se laisse emporter, on se laisse bercer)

    1.2 Le procd de la distanciationLe procd de la distanciation a t invent et mis en scne par le dramaturge Bertold Brecht. Il souhaitait rompre avec lillusion thtrale et pousser le spectateur la r-fl exion : par lusage de panneaux avec des maximes, des aparts en direction du pu-blic pour commenter la pice, il forait le spectateur avoir un regard critique.Dans son thtre, lacteur doit plus raconter quincarner, susciter la rfl exion et le jugement plutt que lidentifi cation.

    Dcrire ce qui permet la distanciation dans le fi lm. (La position de la ca-mra permet de se distancer par rapport la vision de la terre que lon a habituelle-ment, celle dune vision fragmente, vue du sol, limite notre environnement quoti-dien. La position de la camra produit un effet de distanciation. Le son du fi lm nest pas celui de la vie sur terre : le son de lhlicoptre est absent, les sons directs sont choisis ou attnus , ils illustrent limage et le propos mais sans relle implication ; le texte est rationnel et non fi ctionnel, )

    Dcrire les effets de cette distanciation. (Le spectateur est pris parti, on prend le raisonnement du fi lm notre compte, on se sent responsable ; voir la fi che n7 sur les fi gures du discours)

    Points de vue images du monde

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 12

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn2Points de vue images du monde

    2 La position de lhomme

    2.1 La place de lhomme dans ce dcor Comment lhomme apparat-il limage : comment est-il reprsent ?

    (Tout petit, paysan, pauvre, noir, plutt que blanc et habitant des villes)

    Quelles sont les reprsentations et les mentions de lhomme limage dans la SQUENCE 7 ? (Lignes courbes et lignes droites, quipements, lhomme dans la machine)

    2.2 La position du ralisateur. Quelle est la position du ralisateur ? pourquoi ? quinduit-elle ? (La

    position du ralisateur est toujours loigne du monde des hommes. Le ralisateur est comme protg des alas de la vie sur terre par son hlicoptre, qui lui sert de cara-pace et lui permet de se situer au dessus des autres hommes. Ce choix est li au travail de photographe de Yann Arthus Bertrand et la dimension artistique quil donne la terre vue du ciel)

    Dcrire les limites de cette position, de ce point de vue : est-il facile de sidentifi er aux autres hommes ? (Vision loigne de la vie relle, voire dsincar-ne ; le ralisateur se sentirait-il au dessus de lhumanit ? Au service de lhistoire et du sauvetage de la plante ?)

    Dcrire leffet de lhlicoptre sur les animaux : comment sont repr-sents les animaux dans les SQUENCES 13 ET 16 ? (aprs les cartons pro-pos des disparitions des mammifres) (En groupes par espces, en fuite, agresss par le bruit de lhlicoptre, qui sapproche et les effraie : cf llphant, lourse blanche avec ses petits, le troupeau de buffl es, la girafe, le vautour ; ces scnes renvoient au propos principal du fi lm : lhomme agresse son environnement, la nature, la terre. Yann Arthus Bertrand souhaitait ne pas dranger en fi lmant, mais les effets induits sont linverse de sa volont : la prsence du ralisateur est sentie lcran)

    2.3 Le point de vue du ralisateurYann Arthus Bertrand est photographe, il est aussi le ralisateur du fi lm.

    Imaginer le mtier du narrateur (Un professeur de biologie, de gologie, de sciences de lenvironnement, un homme politique, un militant cologique ? Plutt un homme qui, en tant qutre humain, prend conscience des dangers pour sa plante et de limportance de la sauver ; un propos qui vulgarise les connaissances et a pour ob-jectif de convaincre ses semblables)

    Deviner qui sadresse le narrateur : tous les hommes sur terre ? A une certaine catgorie dtres humains ? Plutt aux enfants, aux adultes, aux hommes politiques ? Aux hommes des pays riches, des pays pauvres ? (A travers un message minemment politique, qui doit au fi nal toucher ceux qui ont le pouvoir et peuvent mettre en place des politiques incitatives pour le dveloppement des nergies renouvelables, des investissements en faveur de lcologie, il souhaite convain-cre tous les hommes quel que soit leur ge. Le texte peut tre compris par des enfants comme par des adultes. Le propos est davantage destin aux habitants des pays riches, aux Europens quaux habitants des pays pauvres : Yann Arthus Bertrand sadresse ses contemporains)

    Tenter de caractriser le point de vue idologique du ralisateur et donner des explications. (Naf ? Idaliste ? Catastrophiste ?...)

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 13

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn2Points de vue images du monde

    3 La place du spectateur

    Comment qualifi er les sentiments suscits par ce fi lm ? (Liste de mots, les affi cher, changer, expliquer ensemble ). A la fi n du fi lm jai eu envie de (Achever individuellement la phrase, puis affi chage collectif anonyme, discussion)

    Pouvez-vous dcrire la premire image du fi lm ? la dernire image du fi lm ? Idem avec les premires et les dernires phrases du fi lm ? Com-ment fonctionnent cette introduction et cette conclusion ? (Terre vue de les-pace dans son entiret, rsum du propos/ rsum du message)

    Peut-on rsumer le fi lm en une phrase ? (Ecrit individuel, puis affi chage col-lectif, changes )

    Que penser du titre du fi lm ? (Home : la maison, chez soi, le connu, le domesti-que, le prvisible ) Si lhomme est chez lui sur Terre : comment soccu-pe-t-il de sa demeure ? Cette demeure est-elle unique, partage, irrem-plaable, rparable ?

    Qui est le personnage central du fi lm ? (La Terre ? Lhomme ? Le temps ?)

    Quel est le sujet du fi lm ? (Lhomme sur la Terre ? la relation Homme nature ? le Vivant)

    Observer comment la terre est fi lme. (Douceur des angles, des mouve-ments de camras)

    Quels adjectifs pour qualifi er le sentiment de lauteur envers son su-jet ? (Relation presque amoureuse, esthtique, dramatique)

    Si le personnage central tait une personne, comment limaginer ? (Homme ou Femme ? Vieux ou jeune ? Mtaphore fi le du corps de la Terre, de sa vie, de son vieillissement, de ses renaissances )

    Se souvenir de tous les moments du fi lm o une image de la terre nous a fait penser autre chose. Puis retrouver ces images et couter le texte (Les procds de la personnifi cation, les parallles anthropomorphiques constants dans limage et le discours : forts fl euves mers permafrost / cheveux poumons re-gard bouche - vaisseaux )

    Anne LIDOVE et Cyril SEASSAU (Ligue de lenseignement)

  • Argument

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    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Objectifs

    Travailler sur les programmes scolaires partir du fi lm

    ou utiliser des squences du fi lm pour illustrer le cours.

    O

    FICHE 2 Points de vue et images du mondeFICHE 8 Les lieux du fi lmFICHE 9 Mots-cls et lexique du fi lm

    Correspondances

    PLUSIEURS SITUATIONS PROBLME VOQUES DANS HOME SONT ABORDES DANS LES ENSEI-GNEMENTS SCOLAIRES.

    Le sujet du fi lm croise le programme de 3e de collge en SVT, dont une partie traite de la responsabilithumaine en matire de sant et denvironnement . Les squences du fi lm sy rfrant fonctionnent comme autant dexemples qui permettent denrichir lenseignement

    Pistes danimationn3

    Le sujet et le contenu du fi lm

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 15

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn3

    Les tapes possibles1 Dfi nir le sujet du fi lm Reprer les squences qui correspondent aux chapitres abords en

    SVT (classe de 3e de collge) en utilisant le dcoupage squentiel et lister les si-tuations abordes.

    THMES Les nergies fossiles SQUENCE 6 Les pesticides SQUENCE 7 Les engrais SQUENCE 7 La surpche SQUENCE 9 La dforestation SQUENCE 9 La monoculture SQUENCE 10 Lrosion des sols SQUENCE 10 Le rchauffement climatique SQUENCE 13 Les parcs naturels SQUENCE 17 Le reboisement SQUENCE 17 Les nergies renouvelables SQUENCE 17

    Rfl chir en commun un titre diffrent pour le fi lm. Proposer un rsum des squences repres selon les consignes sui-

    vantes : de quoi sagit-il ? comment est-ce dcrit (image et commentaire) ? quelle analyse propose le fi lm ? quelle conclusion en tirez-vous ?

    2 Dfi nir le contenu du fi lm En sappuyant sur les squences repres prcdemment, analyser la

    responsabilit de lhomme sur les transformations de notre plante. Avec laide de la FICHE 8 (les lieux du fi lm), pointer sur un planisphre les

    pays et les villes cits. Dcrire les paysages transforms par lhomme. (La dforestation, la

    construction de villes immenses, les bidonvilles, lagriculture intensive)

    Dcrire les dangers des excs entrans par la surexploitation des res-sources par lhomme (La fonte des glaces des ples, les pollutions, la famine, les migrations humaines)

    Comment se termine le fi lm ? (Par la description dinventions technologiques qui ont des incidences moins nfastes sur lenvironnement : les capteurs solaires)

    Lister les solutions alternatives et complter le cas chant par dautres informations.

    Deviner quelle conclusion veut nous faire parvenir Yann Arthus Bertrand. (Lhomme est aussi linventeur de solutions qui pourront sauver la plante, nous pouvons tre de ceux-l ; nous pouvons convaincre les autres de changer datti-tude, nous ne sommes pas uniquement coupables, nous pouvons retrouver espoir)

    Pourquoi Yann Arthus Bertrand termine-t-il son fi lm de cette mani-re ? (Il souhaite que nous prenions conscience des risques cologiques et que nous devenions des acteurs du changement, pas des personnes dprimes et dcoura-ges)

    Anne-Marie MICHAUD et Anne LIDOVE (Ligue de lenseignement)

    Le sujet et le contenu du fi lm

  • Argument

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    Objectifs Trouver les caractristiques du rcit

    de la formation de la Terre qui rapproche celui ci dune cosmogonie.

    Trouver les procds de distorsion, ralentissement et acclration du temps utiliss par le cinaste pour la dramatisation.

    O

    FICHE 1 Genre et statut du fi lmFICHE 3 Le contenu et le sujet du fi lmFICHE 7 Les fi gures du discoursFICHE 10 Les mesures de temps et de dureFICHE 11 Lhistoire gologiqueFICHE 13 Mythes fondateurs, cosmogonie et rcits des origines

    Correspondances

    LES CHELLES DU TEMPS ET DE LA DURE, LA CHRONOLOGIE, LES PROCDS DE LACCLRATION ET DE LA DRAMATISATION.

    Nous allons chercher comprendre comment partir des donnes scientifi ques nonces dans le fi lm se construit un vritable rcit mythique des origines de lhumanit. Au cours de ce rcit, la Terre et lhomme semblent saffronter pour la matrise du temps. Le temps est dabord soumis au rythme lent des lments naturels. Puis grce la matrise du ptrole, lhomme va en prendre le contrle et acclrer le droulementdes grands cycles naturels en risquant dpuiser les ressources fournies par la Terre. Le contrle du temps fi nit par lui chapper et cest dsormais le rchauffement climatique qui va dicter le rythme des modifi ca-tions la surface de la Terre.

    Pistes danimationn4

    Le temps, lment dramatique du fi lm

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    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn4

    Les tapes possibles1 Lhistoire de la vie sur terre ou le mythe

    de nos origines ?

    1.1 Les grandes tapes de la formation de la Terre. Reprer dans la squence n2 les vnements qui y sont dcrits, les

    dater grce la fi che contenu histoire gologique . La succession des vnements voqus ici respecte-t-elle la chronologie? (Le droulement chronologique des vnements est respect. Ce droulement chronologique va servir de trame au rcit mythique des origines de lhomme)

    1.2 Les lments caractristiques dune cosmogonie. A partir des exemples de mythes proposs dans la FICHE 13 (Mythes

    fondateurs, cosmogonie et rcits des origines), faire retrouver les quatre l-ments constitutifs dune cosmogonie. (Le chaos primordial, luttes et sacrifi ces, leau et larbre)

    Retrouve-t-on ces quatre lments dans le rcit de la formation de la Terre? (Au dbut du fi lm, la Terre apparat dans le noir qui reprsente lunivers (chaos primordial), les volcans reprsentent la lutte des lments, les ocans se forment suite des pluies diluviennes, larbre apparat comme une source de vie car capable de rali-ser la photosynthse)

    1.3 Le temps mythique : un cycle ternellement recommenc.Le temps du mythe est un temps qui chappe au droulement de lhistoire. Les vne-ments mythiques se succdent au cours dun cycle sans fi n.

    Rechercher dans les deux extraits ci-dessous ce qui illustre le temps cyclique. Le cycle de leau : SQUENCE 3 . Le cycle de la matire organique : SQUENCE 4 .(Les images actuelles servent montrer des vnements passs car rien ne change vraiment. Tout est un ternel recommencement. Les lments naturels font partie dun cycle dans lequel rien ne se cre, rien ne se perd)

    2 La Terre et lhomme se disputent la matrise du temps.

    2.1 Le rythme de lvolution naturelle de la Terre. Caractriser le rythme auquel se succdent les vnements lis lap-

    parition de la vie et son dveloppement sur terre. (Au dbut du fi lm, les vnements se succdent un rythme lent. Lapparition de la vie et son dveloppement suivent aussi un rythme lent. Lhomme lui-mme est soumis au rythme impos par les lments naturels)

    Retrouver sur la FICHE 11 (Lhistoire gologique) la dure ncessaire lapparition de la vie. Comment la dure est-elle suggre dans le fi lm? (4 min de fi lm correspondent +/- 1 milliards dannes. Squence compose de plans de longue dure, accompagns dun commentaire au rythme lent entrecoup de silen-ces, rythme lent de la musique. Les diffrents lments constitutifs de la Terre (roche, eau, air) se mettent en place lentement)

    Le temps, lment dramatique du fi lm

    dfi nitionLE TEMPSextraite du petit ROBERT :

    Milieu indfi ni o paraissent sedrouler irrversiblement les exis-tences dans leur changement, lesvnements et les phnomnesdans leur succession.Le temps peut tre considr :

    dans sa dure(chronomtrie),

    dans sa succession(chronologie),

    comme une entit repr-sentative du changementcontinuel de lunivers.

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    Pistes danimationn4Le temps, lment dramatique du fi lm

    2.2 Lapparition de la vie sur Terre. Combien de temps a-t-il fallu la Terre pour voir apparatre les ar-

    bres? Quel est lge de la Terre?

    Voir la SQUENCE 4 . Lapparition de larbre : qui a cr larbre et en combien de temps? (La Terre a mis 4 milliards dannes pour crer larbre)

    Quelle est la place de lespce humaine dans la chronologie ? dans le monde du vivant ? (Lespce humaine est le maillon fi nal dune longue chane tem-porelle dtres vivants qui se sont succds des bactries aux animaux. Elle constitue un nouveau personnage soumis au rythme impos par la Terre)

    Quelle est la place de la nature dans le rythme de la vie humaine ? voir les SQUENCES 4 ET 5 . (Apparition et migration de lespce humaine la surface de la Terre et invention de lagriculture : nos anctres suivaient le rythme des saisons et certains hommes actuels le suivent encore : sacrifi ce sans cesse recommenc )

    3 Une nouvelle re souvre, celle de lhomme qui saffranchit du temps .

    3.1 Le ptrole Quelles consquences la dcouverte du ptrole a-t-elle sur la vie de

    lhomme ?

    (Lhomme va se librer grce au ptrole de sa soumission aux rythmes naturels. Mais il va profi ter de cette libration pour dilapider les ressources naturelles)

    Quentrane invitablement la course lutilisation du ptrole ? (Lhom-me consomme trs rapidement les combustibles fossiles qui ont mis des millions dan-nes saccumuler)

    Voir la SQUENCE 6 : quelle symbolique se dgage des images ? (Les fl ammes brlent instantanment ce qui a mis des millions dannes se former : image du fl ambeur ? celui qui dpense sans compter ? Les fl ammes suggrent la dilapida-tion des poches de soleil)

    Voir la SQUENCE 7 : comment suggrer que lhomme a plus chang le monde en 50 ans quen 200 000 ans? (Accumulation de donnes, rptition de tout sacclre)

    3.2 La Terre au rythme du ptrole qui fl ambe. Voir la SQUENCE 7 : comment est suggr le nouveau rythme de lagri-

    culture ? (Vitesse des machines agricoles. Le rythme des machines mues par lner-gie du ptrole est oppos au rythme des tres vivants et celui des humains dpourvus de la matrise du ptrole)

    Voir les SQUENCES 8 ET 9 : comment est soulign le changement de mesure du temps ? (La nouvelle horloge de notre temps est suggre par le rythme implacable des machines qui extraient le ptrole. Lacclration est souligne par le rappel des rythmes lents de la nature)

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 19

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    Pistes danimationn4Le temps, lment dramatique du fi lm

    3.3 Lhorloge du temps fi nit par se drgler. Quelles perturbations sont sensibles aujourdhui ? (Les cycles naturels

    sont perturbs. Ce sont les nergies fossiles qui dirigent les rythmes de production. Les repres naturels disparaissent)

    Voir les SQUENCES 7 ET 8 et noter les perturbations. (Lalternance jour/nuit semble disparatre ; les cycles de production ne suivent plus lordre logique : fabriquer de la viande plus vite que lanimal ; les normes de distance dfi nies depuis des mill-naires sont remplaces par une nouvelle norme celle du Temps : on parle non plus en miles mais en minutes)

    4 Le Temps chappe tout contrle.4.1 Les modifi cations.

    Quelles sont pour la Terre les consquences gravissimes de lutilisa-tion exponentielle du ptrole ? quest-ce que cela induit pour lhomme ? (Lutilisation du ptrole aboutit lpuisement des ressources naturelles et la modifi -cation des grands cycles de la Terre. Les gaz effet de serre rejets lors de la combus-tion du ptrole vont entraner lacclration du rchauffement climatique. Cette accl-ration chappe lhomme qui se trouve dsormais face un avenir incertain. Les ressources naturelles ne peuvent plus se rgnrer)

    Voir les SQUENCES 10 ET 13 sur la dforestation de lAmazonie et sur la fonte de la banquise : comment sont suggres les modifi cations ? (Pour souligner la vitesse de ces modifi cations, le procd de morphing des images satellitai-res renforce la sensation dacclration en faisant se drouler trs vite des vnements qui ont mis plusieurs annes se raliser)

    4.2 Les menaces. Quelle nouvelle menace se profi le pour lhomme ? (La menace du mtha-

    ne, nouvelle bombe climatique). Voir la SQUENCE 15 et relever les conclu-sions. (Si lhomme ne modifi e pas son comportement, la matrise du temps va compl-tement lui chapper et les modifi cations seront alors telles que nous ne pouvons pas les imaginer : la nouvelle horloge climatique est prsent celle du mthane)

    Anne-Marie MICHAUD (Ligue de lenseignement)

  • Argument

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    Objectifs Par une approche sensible, fonde

    sur lcoute et lexpression du ressenti, distinguer les diffrents lments constitutifs de la bande son, et tenter de dgager des pistes de signifi cation pour chacun deux, en les mettant en rapport avec limage et le discours gnral du fi lm.

    Etudier plus particulirement la musique, en rapport avec dautres formes de musique (voir FICHE 15 sur la musique), pour tenter de dgager son rle : sagit-il dillustrer un propos, de le commenter, de lamplifi er ? La musique constitue-t-elle un propos par elle-mme ?

    O

    FICHE 2 Points de vue et images du mondeFICHE 3 Le contenu et le sujet du fi lmFICHE 4 Le temps, lment dramatique du fi lmFICHE 7 Les fi gures du discoursFICHE 8 Les lieux du fi lmFICHE 15 La musique

    Correspondances

    La bande son est tout ce qui constitue la partie sonore dun fi lm. Elle peut contenir des dialogues, des voix-off,des silences, des bruitages, des bruits naturels, de la musiqueElle est une construction qui rsulte de choix, dun ralisateur, dun compositeur, dingnieurs du son... Ellenest donc pas forcment le refl et sonore dune ralit qui serait dcrite par les images, et constitue en celaun lment signifi ant du fi lm.Parmi tous les lments qui constituent une bande son, la musique joue gnralement un rle important. Par ailleurs, la musique elle seule, tout au long de son histoire, a entretenu des rapports troits avec la des-cription, lillustration, limitation. Son articulation avec des images, avec un discours, ne fait quamplifi er lesinterrogations sur ces aspects.

    Pistes danimationn5

    La bande son

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    Pistes danimationn5

    Les tapes possibles1 Observation.

    Objectif : recenser de manire exhaustive tous les lments qui consti-tuent la bande son.

    Parler du ressenti aprs la projection :

    De quoi vous souvenez vous ?

    Est-ce que certains lments vous ont plus frapp que dautres ? Mu-sique, paroles / discours / rcitant, silence, bruits (Dans la bande-son, on peut entendre :de la musique, des paroles / un discours / un rcitant, du silence, des bruits de la nature, des bruits industriels , souffl e, grondement, un cur qui bat au d-but)

    Entend-on tous ces lments ensemble tout le temps ? (Non : musique et discours / musique et bruits / musique et bruits et discours / discours sans musique)

    2 La musique du fi lm.Objectif : reprer les diffrents instruments, les associer aux diffrentes musiques, pour passer ltape suivante, danalyse de larticulation en-tre la bande-son, les images et le discours.

    Dans les passages musicaux, recenser les instruments. (Percussions, voix (dhomme et de femme), instruments cordes (formation classique du quatuor), orchestre symphonique (vents et bois en plus des cordes), piano , instruments tradition-nels : sanza, luth (terme gnrique), fl tes traditionnelles, instruments anche tradi-tionnels [liste non exhaustive])

    Quels types de musique repre-t-on ? (Musique ethnique, traditionnelle, musique symphonique occidentale, souvent de type rptitive)

    A quelles musiques sont associs quels instruments ? (Les instruments traditionnels et les voix sont au service de la musique ethnique ; lorchestre sympho-nique, le piano, la formation classique du quatuor sont au service de la musique occi-dentale. MAIS, il y a des passages mixtes, o une musique ethnique est renforce par un quatuor cordes par exemple ; ou bien des transitions ne prsentent pratique-ment pas de rupture de continuit entre une musique ethnique et une musique oc-cidentale)

    La bande son

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    Consulter la fiche complte

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    contribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn5La bande son

    3 Analyse de squences.Objectif : comprendre larticulation entre des images, un discours et une bande-son.

    3.1 Visionner la SQUEncE 5

    Que voit-on ? Quel discours ? Quentend-on ?Des paysages, o peu peu lhumain apparait : des villages, des femmes pilant des vgtaux, des barques

    Un tat des lieux sur lhomme dpendant de la Nature

    Des percussions africaines , un luth, une flte traditionnelle. Puis introduction de cordes

    mais comment conqurir le monde la faim au ventre ?

    Silence

    Des activits agricoles dans des pays en voie de dveloppement

    Linvention de lagriculture. Le contournement des alas, dans une existence pnible o prvalent le travail, la sueur et la peine

    Musique coulante, douce, joue par un orchestre symphonique

    cette nergie () il va la faire jaillir un jour des profondeurs de la terre

    Arrt de la musique sur cette nergie . grondement trs intense sur jaillir puis percussions rapides

    Des torchres Le charbon, le gaz, et surtout le ptrole permettent lhomme de saffranchir du temps et de vivre dans le confort

    Musique rptitive tempo trs rapide et percussions

    Des villes et des gratte-ciel

    Avec le ptrole, tout sacclre

    Bruits de sirnes, musique rptitive rapide, arpges trs rapides au violon

    3.2 Questions, pistes dinterprtation : comment est accompagne la transition entre un homme dpendant

    de la nature et un homme qui commence avoir prise sur son destin travers linvention de lagriculture ? (On passe dune musique traditionnelle une musique symphonique, qui a un caractre pastoral)

    comment est ponctue lapparition du ptrole ? (Un long plan sur des tor-chres accompagn par un grondement sourd et intense : caractre inquitant, voca-tion dune force immense (cf. le mme grondement accompagnant les plans de volcans au dbut du film))

    ce grondement reflte-t-il une ralit du son ? (Non, il est dtach de la ralit, mais renforce leffet dramatique)

    Le rcitant rpte trois fois tout sacclre partir de lapparition des torchres. (Il le rptera plusieurs fois ensuite galement). comment est traduite cette acclration ? (Les percussions sont trs prsentes, un niveau sonore assez intense, et sur un rythme rapide. Les instruments cordes jouent des rythmes trs rapides un tempo trs rapide : la musique prend un caractre saccad, hach, qui contraste avec le caractre coulant, pastoral, entendu prcdemment)

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    Pistes danimationn5La bande son

    Comment senchanent les deux squences ? (On a un changement brutal dimage, de lagriculture aux torchres, et quelques secondes de silence avant lappari-tion du grondement)

    Comment est renforc leffet dramatique ce moment ? (Il existe un si-lence, qui par contraste rend plus fort le grondement, et le grondement apparat exac-tement sur le mot jaillir)

    Le premier plan dune ville est symbole du dveloppement le plus fort de la civilisation occidentale. Quel bruit laccompagne ? (Des sirnes de po-lice ou dambulance. On retrouvera la mme vocation un peu plus loin lors des plans sur Los Angeles)

    Est-ce que ce bruit refl te tous les aspects sonores dune ville ? (Non, on aurait pu entendre une foule dont les talons claquent sur le trottoir, des klaxons dans une rue encombre, des tramways, des bus ou des trains qui passent Il sagit ici aussi de renforcer leffet dramatique)

    3.3 Visionner la SQUENCE 8 Que voit-on ? Quel discours ? Quentend-on ?Des mines ciel ouvert, des camions, des chantiers, des containers

    Tout sacclre. Lexploi-tation dmesure puisera la quasi-totalit des rserves de la plante avant la fi n du sicle. Lactivit humaine est dmesure

    Pas de musique.Des bruits de camions, de chantier, des containers qui sentrechoquent

    Lle artifi cielle de Duba qui apparat en acclr.Une tour en construction, qui parat ne jamais devoir fi nir Des plans sur les gratte-ciel de Duba

    Duba est le symbole de lhomme affranchi de la Nature et de la terre. Rien ne semble plus loign de la Nature que Duba. Nous navons pas pris conscience que nous sommes en train dpuiser la Nature

    Des percussions

    Une baleine qui sbat dans locan Un bateau de pche industriel qui hisse un chalut

    Lactivit de pche a connu une progression exponentielle. Les poissons disparaissent. L encore, nous som-mes en train dpuiser la plante.

    Voix de femme, musique ethnique . Instrument traditionnel anche

    Sans transition, plan sur un dsert

    Pas de musique

    3.4 Questions, pistes dinterprtation : Comment est accompagn le thme de lexploitation industrielle ? (Il ny

    a que des bruits industriels, de machine, de camion, de gravats quon dverse, de contai-ners qui sentrechoquent)

    Comment peut-on interprter labsence de musique ce moment ? (Elle peut refl ter lappauvrissement des rserves : il ne restera rien)

    Comment est accompagne toute la squence sur Duba ? (Uniquement avec des percussions)

    Quvoque cette utilisation exclusive des percussions ? (Elle peut voquer une activit industrielle effrne, dnue de posie - pas de ligne mlodique)

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 24

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn5La bande son

    Comment est accompagne lascension le long de la tour en construc-tion ? (Par une monte en puissance des percussions, un crescendo qui ne semble jamais fi nir, linstar de la tour qui stire sans fi n dans le ciel)

    Sur quelles images se fi nit ce crescendo ? (Sur des tours aux angles trs aigus, avant de plonger sur locan)

    Comment est accompagne la rupture entre le plan sur les gratte-ciel et lapparition de la baleine ? (On observe un grand contraste entre des percus-sions qui allaient crescendo et lapparition dune voix de femme qui entame une mlodie lente)

    Comment est mis en valeur le caractre lent et majestueux de la ba-leine qui sbat ? (Par le mme caractre transpos au niveau musical : une mlodie ample, lente, chante par une voix de femme)

    Le discours change-t-il dans le plan qui suit la baleine, cest--dire le bateau de pche ? (En fait non : il sagit du mme discours, sur lpuisement des rserves)

    Comment caractriser le morceau de musique qui accompagne toute cette squence (baleine et bateau de pche) ? (On peut considrer quil est ample et majestueux, - mouvements de la baleine, en mme temps quil est trs triste et dsol - puisement des ressources de pche)

    Sur lensemble de cette squence (chantiers, Duba, baleine, bateau), com-ment interprter la progression de la bande son (hormis le commentaire) ? (On peut proposer le schma suivant : Pas de musique, bruits industriels = activit hu-maine industrielle, illustration analogique de lpuisement des ressources; percussions = activit humaine effrne; crescendo des percussions = activit humaine dmesure; mlodie lente par une voix de femme = dsolation, illustration du sentiment de lpuise-ment des ressources)

    4 Les bruits.Objectif : Reprer les bruits, les diffrencier de la musique. Reprer les bruits qui existent et les diffrencier des bruitages qui ont t rajouts. Reprer le caractre non naturel de lutilisation des bruits.

    4.1 Reprer les diffrents bruits. (Bruits de la nature : chutes deau, cris danimaux (lphants, oiseaux), pataugements, tremblements du passage dun troupeau ; bruits non naturels : bruits dengins, ca-mions, pompes ptrole, sirnes, gravats)

    4.2 Sur les bruits non fabriqus : Y a-t-il un bruit quon nentend pas ? (Oui, toutes les scnes sont fi lmes du

    ciel : le ralisateur est donc en hlicoptre ou en avion, pourtant on nentend jamais cet engin)

    Les bruits non fabriqus quon entend ont-ils t ajouts ? (Oui, il ne peuvent pas avoir t enregistrs de lendroit o ont t tournes les images - proximit, bruit parasite de lavion ou de lhlicoptre)

    A quoi servent-ils ? (On peut penser quils servent renforcer leffet dramatique, ainsi qu crer artifi ciellement une impression de proximit et renforcer un sentiment de ralit)

    Existe-t-il dautres bruits ? (Oui : bruit de cur qui bat au dbut du fi lm, bruit de fond qui va du souffl e au grondement)

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 25

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn5La bande son

    4.3 Bruit de cur : quand lentend-on ? (Au dbut du fi lm, pendant quapparat le globe terrestre. On peut penser que ce nest pas lenregistrement dun vrai cur, mais une percussion trs basse sur le rythme dun cur)

    Quelle est sa signifi cation ? (On peut penser que cest parce que ce fi lm va nous parler dune plante en vie, et / ou nous raconter une histoire dont limportance est vi-tale)

    4.4 Bruit de fond : le bruit de fond de souffl e ou de grondement est-il permanent ? (Non, mais il est trs prsent)

    Reprer des scnes o on entend le souffl e. (Dsert, chutes deau) Quels sentiments inspire ce bruit ? (Majest, grandeur, distance, loigne-

    ment, vent, immensit, caractre sauvage)

    Reprer des scnes o on entend le grondement. (Volcans, normes chu-tes deau, torchres)

    Quels sentiments inspire le grondement ? (La majest, la grandeur, notre petitesse devant ce qui nous est prsent, mais il peut aussi voquer linquitude, le danger, la menace)

    Ce bruit est-il rel ? (Non. Cest un bruit ajout. On en est sr par exemple lorsquon lentend dans la premire squence o la Terre est vue de lespace : dans lespace, il ny a pas de son, pas de bruit)

    Quel est le rle de ce bruit de fond ? (Renforcer le caractre dramatique. Cest pour cela quon ne lentend pas en permanence mme sil est prsent trs souvent : il perdrait de sa signifi cation tre entendu en continu tout au long du fi lm)

    5 Synthse / rsum.Il ny a pas de caractre exhaustif aux suggestions ci-dessous.

    5.1 Rle des bruits : renforcer leffet dramatique, renforcer le caractre rel, crer une im-pression de proximit, crer du sens (cur qui bat)

    5.2 Rle de la musique : renforcer, illustrer un sentiment, accentuer un discours, renforcer leffet dramatique, situer une image. (Pays en voie de dveloppement / pays industria-lis par exemple), illustrer une action, une activit, renforcer un rythme (image, discours)

    5.3 Rle des silences : illustrer, renforcer, crer un sentiment (de vide, par exemple), renforcer par contraste la squence qui prcde ou qui suit

    Chacun peut faire ensuite son choix, selon sa sensibilit, mais galement selon les diffrents moments du fi lm, et les diffrents fi lms, pour dcider quand la ban-de son illustre, quand elle imite ou amplifi e les images et le discours dun fi lm.

    Philippe AUZET (Ligue de lenseignement)

  • Argument

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    Objectifs

    Retrouver les lments textuels et iconiques de ce message dans le fi lm, puis susciter analyse et commentaires par un dbat.

    O

    FICHE 2 Points de vue et images du mondeFICHE 7 Les fi gures du discoursFICHE 13 Les mythes fondateurs, cosmogonie et rcit des originesFICHE 14 Les mythes de la connaissance

    Correspondances

    LHOMME SUR LA TERRE, REPRSENTATIONS SYMBOLIQUES.

    Nous sommes tous porteurs de culture, cest--dire de systmes de reprsentations du monde dans lequelnous vivons. Les auteurs du fi lm utilisent des rfrents culturels trs nombreux, de manire objective ou plusimplicite. Concernant les relations de lhomme la Terre, le rcit du fi lm nest pas seulement scientifi que. Ilemprunte des expressions et des reprsentations philosophiques, religieuses, ou mythologiques.Pour que chacun puisse se situer, nous proposons dobserver quelques-unes de ces rfrences.

    Pistes danimationn6

    Lhomme sur la terre, reprsentations symboliques

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 27

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    Pistes danimationn6

    Les tapes possibles1 Des messages majeurs la structure du fi lm.

    1.1 Reprer les phrases et les images qui constituent la structure et le fi l dramatique du fi lm.Identifi er les messages cls, les slogans des auteurs. Analyser les implicites culturels.

    1.2 Dmarche gnrale : Noter les phrases retenues de mmoire. Noter les images que lon est capable de dcrire prcisment, de des-

    siner sous forme de croquis (criture individuelle, affi chage collectif, dbat puis vrifi cation de lexactitude du texte).

    Faire le mme travail sur un extrait de musique : peut-on le chanter, le dcrire ?

    Classer dans un tableau : 1 phrase cl / 1 image / 1 adjectif qualifi ant la musique ou les sons.

    Analyser ces correspondances son-image : un troisime sens apparat-il parfois ?

    Peut-on rorganiser le tableau en regroupant les phrases pour rep-rer les messages majeurs du fi lm ?

    Peut-on rsumer chaque message par un slogan inventer collective-ment ?

    Peut-on reprsenter par une frise les grands mouvements du fi lm, la structure du rcit ? (voir le dcoupage squentiel)

    2 Message A : La Vie est un miracle.2.1 Repres de citations : La vie, ce miracle unique dans lunivers est arrive il y a presque 4 milliards danne, et nous les hommes, il y a seulement 200 000 ans SQUENCE 1

    un amas de poussires agglutines semblable tant dautres dans lUnivers, et pourtant ici est n un miracle : la vie. Aujourdhui cette vie, notre vie, nest que le maillon dune chane reliant dinnombrables tres vivants qui se succdent depuis prs de 4 milliards dannes. SQUENCE 2

    Que savons-nous de la vie sur Terre ? Combien despces connaissons-nous ? Un dixime? Un centime peut-tre? Que savons-nous des relations qui se nouent entre elles ? La Terre est un miracle, le Vivant reste un mystre. SQUENCE 4

    2.2 Approfondissement. A quoi vous font penser ces phrases ? Que ressentez- vous ce mo-

    ment du fi lm ? Quand commence le rcit du fi lm ? (La formation de la Terre, la question de la formation de lUnivers nest pas pose )

    Que pensez-vous de lutilisation des mots miracle ou mystre ? (Ce qui ne peut sexpliquer par la raison, qui ressort dune explication supra-humaine, dun lexique religieux judo-chrtien en particulier ; conciliation dune pense scientifi que et de rfrents mystiques parfois dans la mme phrase ; opposition entre crationnisme et darwinisme )

    Lhomme sur la terre, reprsentations symboliques

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    Pistes danimationn6Lhomme sur la terre, reprsentations symboliques

    Les bornes de la connaissance actuelle impliquent-elles forcment lhypothse dune cration ? (Etat des connaissances scientifi ques ce jour ; la cause premire, la diversit des reprsentations cosmogoniques )

    3 Message B : le Vivant est un tout.3.1 Repres de citations : Aujourdhui cette vie, notre vie, nest que le maillon dune chane reliant dinnombra-bles tres vivants qui se succdent depuis prs de 4 milliards dannes. SQUENCE 2

    Le moteur de la vie, cest le lien. Tout est li. Rien ne se suffi t en soi. Leau et lair sont insparables, unis pour la vie et pour notre vie sur Terre. Tout est partage. SQUENCE 3

    La Terre ne calcule le temps quen milliards dannes. Il lui en a fallu plus de 4 pour crer larbre. Dans la chane des espces, larbre est un aboutissement en soi, une sculpture vivante et parfaite. Larbre est un dfi la pesanteur. Il est le seul lment naturel en mouvement perptuel vers le ciel. Il crot sans hte vers la lumire dont son feuillage se nourrit. Il a hrit de cette minuscule cyanobactrie le pouvoir de capturer lnergie lumineuse. Il laccumule et sen nourrit pour la transformer en bois et en feuilles. Cette matire se dcompose ensuite dans un mlange deau, de min-ral, de vgtal et de vivant. Et ainsi peu peu se forment les sols. SQUENCE 4

    Des familles danimaux se sont formes, soudes entre elles par des habitudes et des rites qui se perptuent de gnration en gnration. Certains se sont adapts la nature de leur pturage et leur pturage sest adapt eux. Chacun y trouve son compte, lanimal pour sa faim, larbre pour de nouveaux bourgeons. SQUENCE 4

    Dans la grande aventure de la Terre, chaque espce a son rle, chaque espce a sa place. Aucune nest inutile ou nuisible, toutes squilibrent. SQUENCE 4

    3.2 Approfondissement. A quoi font penser ces phrases ? Comment existe lide dune unit

    entre tout ce qui est vivant ? A quel moment apparat le premier tre vi-vant limage ? ( SQUENCE 3 : traverse dun oiseau symbole classique du lien, de lannonciation, cf texte)

    Visionner la SQUENCE 4 (lextrait sur larbre) : comment qualifi er ce pas-sage ? pourquoi choisir larbre ? (Elment minemment symbolique, larbre de vie est prsent dans de nombreux rcits des origines comme lien entre les lments et fi gure de lhomme)

    Le classement traditionnel en sciences entre le minral, le vgtal, lanimal est plusieurs fois dpass dans le fi lm : pourquoi ? (Dmonstration scientifi que et symbolique de linterdpendance sur une plante reprsentant un tout achev et non renouvelable)

    Quelle place est donne lhomme dans le vivant (Intgration mais rle minent de pense et de conscience de soi, cf la reprise rpte de Homo sapiens)

    Comment qualifi er cette relation de lespce humaine au reste du vi-vant ? (Malgr la personnifi cation et lanthropomorphisme pour qualifi er potiquement la Terre, seul lhomme (se) pense ; distinction entre lvolution et laction, notion de res-ponsabilit)

    Que savez-vous de la rfrence la chane des espces ? (Thorie de lvolution)

    Que savez-vous des philosophies de lunit ? (Prolongement possible vers les penses bouddhiste, taoste de lUnit et de linterdpendance perptuelle)

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    4 Message C : avec lhomme, tout sacclre.4.1 Repres de citations : Et cest l que Toi, oui Toi, Homo sapiens, lhomme qui pense , tu apparais dans cette histoire. Tu profi tes du fabuleux hritage de plus de 4 milliards dannes que te donne la Terre. Tu nas que 200 000 ans, mais tu vas changer la face du monde. Pour-tant fragile, tu vas conqurir tous les milieux, prendre possession de territoires en-tiers, comme aucune autre espce ne lavait fait avant toi. SQUENCE 5

    Le gnie de lhomme est davoir toujours eu lintuition de sa faiblesse. Lnergie phy-sique, la force que la nature ne lui a pas donnes, il va les chercher dans lanimal qui laide dans la dcouverte de nouveaux territoires. SQUENCE 5

    Linvention de lagriculture a boulevers notre histoire. Ctait il y a moins de 10 000 ans. Elle fut notre premire grande rvolution. SQUENCE 5

    Lagriculture est une tradition qui se transmet de gnration en gnration, dans la sueur, le travail et la peine, parce quelle est pour lHumanit, la condition mme de sa survie. Cette nergie que lhomme cultive la force de ses bras, il va la faire jaillir un jour des profondeurs de la terre. SQUENCE 5

    Avec le ptrole, sest ouvert le temps de lHomme qui saffranchit du temps. Avec le ptrole, certains dentre nous ont connu un confort comme jamais lhumanit nen a bnfi ci. Et en 50 ans, nous avons modifi la terre plus rapidement que tous les hom-mes qui nous ont prcds. SQUENCE 6

    Voici une thorie de lhistoire des Pascuans, sur lle de Pques. Elle peut peut-tre nous amener rfl chir. Ici, sur lle la plus isole au monde, les habitants ont ex-ploit leurs ressources jusquau bout. Leur civilisation ny a pas survcu. Il y avait sur ces terres les palmiers les plus hauts du monde. Ils ont disparu. Les Pascuans les ont exploits jusquau dernier. Ils durent ensuite affronter une rosion gnrale de leurs sols. Les Pascuans ne pouvaient plus pcher. Ils navaient plus darbres pour construi-re leurs pirogues SQUENCE 11

    Nous avons engendr des phnomnes qui nous dpassent. Depuis les origines, leau, lair, la matire, le Vivant, sont intimement lis. Mais depuis peu, nous brisons ces liens. SQUENCE 16

    Ne nous voilons pas la face. Ce que nous savons, il faut le croire. Tout ce que nous ve-nons de voir nous ressemble. Nous avons fait la Terre notre image. SQUENCE 16

    4.2 Approfondissement. A quoi font penser ces phrases dun point de vue philosophique ? Comment est qualifi lhomme tour tour ? Quelle place, quelle fonction, quelles responsabilits lui sont recon-

    nues ? Comment le dveloppement de cette partie mdiane du fi lm sappuie

    sur le passage de donnes historiques vers des donnes conomiques dactualit ?

    Comment le basculement dune relation dquilibre un affrontement dangereux caractrise le rapport de lhomme son environnement ?

    Quelle place est donne lhomme dans le vivant ? (Intgration mais rle minent de pense et de conscience de soi, (cf la reprise rpte de Homo sapiens) ; relever quel moment du fi lm les mentions de lhomme et de ses activits apparaissent limage)

    Comment qualifi er cette relation de lhomme au reste du vivant et du minral ? (Malgr la personnifi cation et lanthropomorphisme pour qualifi er potique-ment la Terre, seul lhomme (se) pense ; distinction entre lvolution et laction, notion de responsabilit)

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    Comment est prsente la relation de lhomme son environnement, ltape des socits agricoles traditionnelles et du dbut de loecou-mne ? (Bienveillance, terre nourricire gnreuse, fi gures symboliques de laccord). A quels mythes et rcits cela vous fait penser ? (Lge dor dHsiode, Cyble, desse-mre fi gure de fcondit, le Paradis terrestre )

    Quel est le moment du fi lm o tout bascule ? SQUENCES 5 ET 6 Quels sont les lments de dramatisation du propos ? (Musique, image : lever de feu derrire le rideau vgtal)

    De quoi les hommes sont-ils responsables partir de ce moment ? (Ruptures des quilibres, dmesure, volont de matrise au lieu de se contenter du contrle raisonn de leur action )

    A quelles fi gures mythologiques ou religieuses vous fait penser cet pisode ? (Lhybris des Grecs, Icare mentionn par loiseau sur ce plan, Promthe drobant le feu, la bote de Pandore, Adam et Eve chasss du paradis )

    Comment fonctionne la parabole de lle de Pques SQUENCE 11 ? (Une pause dans la longue liste des excs, une dramatisation du discours nous savons ce que cela amne ; une rfrence symbolique des mythes eschatologiques, lAtlantide )

    Dans cette deuxime partie du fi lm, le ton et la place de lauteur, in-carn par la voix off, changent rsolument : quoi le voit-on ? (Observer lalternance du nous et du tu, jusquau je assum dans la dernire partie ; analy-ser les fonctions de la musique, le changement du rythme de montage des images, lemploi plus important des travellings rotatifs)

    Commenter cette phrase : Ne nous voilons pas la face. Ce que nous savons, il faut le croire. Tout ce que nous venons de voir nous ressemble. Nous avons fait la Terre notre image. SQUENCE 16 Dfi nir le ton de lauteur. Comment qualifi er son rle ? (Figure prophtique et emprunts bibli-ques quasi directs : En vrit, en vrit, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous rendons tmoignage de ce que nous avons vu; et vous ne recevez pas notre tmoi-gnage. [Ev. De Jean 3,11])

    5 Message D : Il est trop tard pour tre pessimiste .

    5.1 Repres de citations : Il nous reste peu de temps pour changer. Comment ce sicle pourra-t-il porter le poids de 9 milliards dtres humains, si nous nacceptons pas de faire enfi n les comp-tes, de tout ce dont nous sommes les seuls responsables ? SQUENCE 16

    Le compte de nos actions est lourd. Dautres que nous en payent le prix sans en avoir t partie prenante. Jai vu des camps de rfugis, aussi vastes que des villes, jets dans le dsert. Combien dhommes, de femmes denfants laisserons-nous au bord du chemin ? SQUENCE 16

    Faut-il toujours construire des murs, pour rompre les chanes des solidarits hu-maines, sparer les hommes dautres hommes, le bonheur des uns du malheur des autres ? Il est trop tard pour tre pessimiste. Je sais quun homme, mme seul, peut abattre tous les murs. SQUENCE 17

    Cest le moment daller la rencontre lun de lautre. Car ce qui est important, ce nest pas ce que nous avons perdu, mais ce quil nous reste. Il nous reste la moiti des forts du monde, des milliers de rivires, de lacs et de glaciers, des milliers despces bien vivantes encore. Nous savons trs bien aujourdhui les solutions existent. Nous avons tous le pouvoir de changer. Alors, quest-ce quon attend ? SQUENCE 17

    nous dcrire la suite de notre histoire / ensemble (cartons de la fi n)

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 31

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    Pistes danimationn6Lhomme sur la terre, reprsentations symboliques

    5.2 Approfondissement. A quoi font penser ces phrases ? Quels effets de style sont mis en uvre dans la dernire phase du fi lm

    qui interpelle directement le spectateur ? Comment ce mouvement, le plus politique au sens premier du terme,

    parvient nous concerner sans nous opposer ? Reprer lemploi du tu, du je, du nous. (Le tutoiement et lutilisation

    massive du je permet une relation plus intime au spectateur, pour mieux convaincre et entraner, jusquau nous de la chute)

    Que signifi e lutilisation du leitmotiv jai vu et quel est son effet ? (Lauteur du fi lm assume et incarne la fi gure positive du tmoin messager annoncia-teur)

    Idem pour Il est trop tard pour tre pessimiste ? A quels slogans ces phrases vous font-elles penser ? (I have a dream de

    Martin Luther King Yes we can de B.Obama We need you )

    Relever dans les dix dernires minutes du fi lm tout ce qui dnote la volont de convaincre et de nous pousser laction. (Le texte, le ton de la voix off, lacclration, la musique, les images comme lments au service dun message ; retrouver les caractristiques dune communication positive)

    Quelle est la dernire image du fi lm ? (La mme que celle du dbut) ? Pour-quoi ce choix ? (La reprsentation de la Terre dans son entiret soutient le message dintroduction et de conclusion du fi lm : effet dloignement, de distanciation, penser et voir en observateur)

    Comment qualifi er la posture dans laquelle ce fi lm nous place ? (Acteur et objet du propos, responsable mais jamais isol, maillon Je sais quun homme, mme seul )

    Cyril SEASSAU (Ligue de lenseignement)

  • Argument

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    Objectifs

    Comprendre lorganisation et le but du discours (commentaire et images)

    Reprer les outils de la rhtorique (commentaire et images)

    O

    FICHE 2 Points de vue et images du mondeFICHE 3 Le contenu et le sujet du fi lmFICHE 5 La bande sonFICHE 6 Lhomme sur la Terre, reprsentations symboliquesFICHE 13 Les mythes fondateurs, cosmogonie et rcit des originesFICHE 14 Les mythes de la connaissanceFICHE 15 La musique

    Correspondances

    LA RHTORIQUE AU SERVICE DUN OBJECTIF.

    HOME fait entendre un discours qui sappuie sur des images et sur des mots. Lart de lloquence (la rhtorique)remonte lAntiquit (Aristote chez les Grecs puis Cicron et Quintilien chez les Romains), et a dabord concern lacommunication orale.Sinterroger sur larchitecture, le type de discours et la manire dont il est agenc dans HOME, sur le message quilcherche faire passer, permet daborder le genre de lloquence, de comprendre ses composantes et dapprendre les reconnatre dans des textes plus anciens et dans les discours contemporains.Posons-nous les questions suivantes : quel effet cherche produire HOME sur le spectateur ? De quel discourssagit-il ? Comment est-il construit, en images et en mots ?La premire constatation est que HOME cherche persuader le spectateur (lauditoire). Pour cela, le propos sorga-nise dans une relation indissociable des images et du commentaire, par la composition et par le choix des fi gures,selon les rgles classiques issues de la rhtorique latine, reprise par Bossuet* au XVIIe s. dans ses Sermons.Toutes les fi gures du discours nont pas t traites ici. Ne sont prsentes que quelques pistes de reprage etdanalyse.

    Pistes danimationn7

    Les fi gures du discours

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 33

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    Pistes danimationn7

    Des outils pour comprendreLa Rhtorique est lart de bien parler ; lart de prsenter les ides de la faon la plus persuasive possible, dans un style oratoire, et grce une loquence dcla-matoire.La correspondance entre les images du fi lm HOME et son commentaire le ratta-che lart oratoire dans un rapport logique exprim dans les rgles classiques de la rhtorique.

    La rhtorique se divise en cinq grandes parties :

    Linvention*, choix de la matire traiter dans le discours (lobjet, ce dont on va parler) et procdures rgissant le dveloppement du discours (lieux, argu-ments, preuves, moyens de persuasion, logique, techniques damplifi cation).

    La disposition*, (organisation ou composition) du discours (en quel lieu on place ce que lon a dire), arrangement du discours (la distribution des parties la place et au rang quelles doivent avoir), est galement la mise en ordre des moyens de persuasion, lagencement et la rpartition des arguments. La dis-position se dcompose traditionnellement en quatre parties : lexorde, la narra-tion, la confi rmation, la proraison (voir les dfi nitions infra).

    Laction*, interprtation et signe de lindividualit et de la singularit de lora-teur, se traduit dans la prononciation et le geste (effets de voix, regard).

    La mmoire*, ou mmorisation du discours qui permet limprovisation (la matrise du discours par lorateur).

    Llocution*, rdaction du discours, qui fait de celui-ci un texte littraire, fait appel au choix et la disposition des mots dans la phrase, aux effets de rythme, au niveau de langage, aux fi gures de style.

    Le discours dmonstratif : le genre dmonstratif est lun des trois grands genres de lloquence (avec le genre dlibratif et le genre judiciaire). Il se dfi nit par la matire du discours : le bien ou le mal. Il devient blme ou loge, lauditoire tant reprsent par des spectateurs. Le discours dmonstratif ne dicte pas un choix, mais oriente les choix futurs et peut-tre employ des fi ns pdagogiques. Lamplifi cation est souvent employe dans ce genre de discours.

    La transition* : conclusion partielle la fi n de chaque partie du discours, elle annonce la thse suivante, permettant dtablir un rapport logique entre les parties.

    Les dfi nitions des parties de lorganisation du discours (ou disposition, ou composition) Lexorde : premire partie du discours, il expose clairement et brivement la question dont on va traiter : il peut souvrir sur une prsentation de lorateur (ouverture du discours) ;

    La narration : expos des faits concernant le sujet traiter, dun point de vue objectif (clart, brivet, crdibilit) ;

    La confi rmation (ou discussion) : regroupement de lensemble des preuves, elle est suivie traditionnellement de la rfutation (qui dtruit les arguments adver-ses) ;

    La proraison : couronnement du discours, elle doit produire limpression dcisive pour emporter la conviction des auditeurs. Elle met fi n au discours, elle peut tre longue et se diviser en parties : lamplifi cation o lon insiste sur la gra-vit, la passion pour susciter passion ou indignation, la rcapitulation o lon r-sume largumentation. Elle peut tre un rsum, un mystre ou un appel la piti (Cicron).

    Les fi gures du discours

    BOSSUET(Jacques-Bnigne, 1627-1704) :ecclsiastique et grand prdica-teur, il prche avec clat la ville et la Cour. Il prononce de nom-breux sermons et les oraisons fu-nbres de hauts et puissants per-sonnages. Soucieux de persuader,Bossuet est pass matre en lart de lloquence, quil dpouille pour lui donner plus de force. Ses Sermons, sorte de longues conf-rences, partent dune citation bi-blique ; suivent un premier exorde (sujet et esprit du sermon), un se-cond exorde (commentaire de la citation, prsentation de deux ou trois ides, les points du ser-mon), la discussion sur chaquepoint selon un schma dynamique(antithse, progression) ; enfi n, la proraison vient clore le sermon. Limprovisation tait courante, suivant les ractions de lauditoire et linspiration du prdicateur.

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 34

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    Pistes danimationn7Les fi gures du discours

    Quelques fi gures de style (ou fi gures du discours) utilises dans HOME(source : Les fi gures de style, Patrick Bacry, Belin, 2000)

    La comparaison : mise en relation, laide dun mot de comparaison, de deux ralits (le compar et le comparant) appartenant deux champs smanti-ques diffrents et dont on affi rme que, dun certain point de vue, elles se ressem-blent. La comparaison peut servir clairer une ide, ou illustrer un propos. Elle permet lauteur, par le jeu des associations et des correspondances, de rendre immdiatement sensible sa vision personnelle du monde.

    La mtaphore : substitution ou accolement, dans le cours dune phrase, dun mot un autre mot dans une relation de similitude ; la mtaphore ne pr-sente aucun mot de comparaison. La prsence nette dun comparant et dun compar dans lnonc na plus rien dobligatoire. Le contexte dans lequel ap-parat un terme mtaphorique joue un rle fondamental dans le reprage de cette fi gure.

    La mtaphore fi le : fi ler une mtaphore, cest continuer, aprs lappari-tion dun premier terme mtaphorique, dutiliser un vocabulaire appartenant au champ smantique de ce mot fi gur, sans cesser de parler de la ralit initiale. La mtaphore, mme si elle semble sappuyer sur un rapprochement entre un compar et un comparant, consiste en fait dans le remplacement de lun par lautre. Elle permet de prsenter en un seul mot le sens de deux mots, donc denrichir le contenu de lnonc.

    La synecdoque : remplacement dans le cours dune phrase dun substantif par un autre substantif, le terme propre et le terme fi gur se trouvant dans un rapport dinclusion (partie pour le tout, genre pour lespce, etc). Figure fonda-mentale du discours, la synecdoque (variante de la mtonymie) est frquemment utilise.

    La personnifi cation : assimilation mtaphorique dune chose concrte un tre vivant rel, personne ou animal. Ce qui compte, cest la force et la co-hrence du rapprochement smantique opr.

    Lallusion : rfrence implicite mais claire une uvre antrieure ou des lments culturels notoires.

    La priphrase : expression dveloppe permettant de dsigner une ralit sans la nommer prcisment mais en indiquant certaines de ses caractristi-ques. Parfois ncessaire pour dsigner une ralit nouvelle, la priphrase per-met duser de nouvelles formules pour dsigner un personne ou une chose ; elle a des vises amplifi catoires, peut tre drle, mais surtout elle importe des connotations qui constituent une part essentielle des effets quelle produit.

    La rptition : rptition dun mme mot ou groupe de mots lintrieur dune structure donne. Selon la diversit des contextes, la rptition permet de varier les effets (douloureuse, suggestive, mlancolique, intensive et dynami-que).

    Lamplifi cation : lhyperbole (exagration de lexpression par rapport la ralit de rfrence) srieuse caractrise le style pique : accumulation de su-perlatifs, de comparaisons Ce qui caractrise lexpression ou limage hyperbo-lique, cest quelle outrepasse parfois de fort loin la ralit quelle est cense dcrire.

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 35

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    Pistes danimationn7Les fi gures du discours

    Les tapes possiblesNB. Les mots suivis dune * sont expliqus dans la partie des outils pour comprendre

    1 La structure rhtorique du fi lm.1.1 Mmorisation collective.

    Quelles sont les diffrentes parties du fi lm (images et commentaire) ? (La formation de la Terre, le rle de lHomo sapiens et les consquences nfastes de ses actes, les solutions)

    Quel est le sujet du discours ? (La Terre, lHomme). Quel est lobjet du fi lm de YAB ? (Dnoncer les dangers de la surexploitation, convaincre lhomme de protger la plante avant quil ne soit trop tard, sensibiliser les populations des pays riches aux problmes humains que pose la destruction de la plante)

    1.2 La rhtorique*. Reprer la composition du discours* dans lensemble du fi lm.

    (Lexorde*, SQUENCES 1 4 : la formation de la Terre, lapparition du vivant ; la narration* , SQUENCES 5 ET 6 : le rle de lHomme, la captation du ptrole ; la confi rmation*, SQUENCES 7 15 : les consquences de lexploitation du ptrole sur leau, les forts, le climat ; la proraison*, SQUENCES 16 ET 17 : lHomme est responsable. Il peut ragir, des solutions existent)

    Noter les raccords qui, limage, correspondent aux changements de priodes rhtoriques. (Cut entre lexorde* et la narration* : plonge sur des trou-peaux puis travelling avant sur un habitat. A noter la continuit de la musique et le bref arrt du commentaire SQUENCE 5 . Fondu enchan entre la narration* et la confi r-mation* : le plan rapproch sur le ptrole en fl ammes fait place une plonge en tra-velling sur des gratte-ciels SQUENCE 7 , il sagit dun modle de transition* qui conclut et annonce la suite. Composition plus complexe entre la confi rmation* et la prorai-son* SQUENCE 15 : la transition se fait sous la forme de limage (suite dun travelling sur les forts de Sibrie, puis changement de plan sur un travelling avant de nuages lvocation du mot frontire, enfi n fondu au noir), sous la forme du discours ( il ne reste pas plus de 10 ans lHumanit pour inverser la tendance et viter de franchir la frontire de cette terre inconnue qui serait dsormais la ntre ), et sous la forme de deux interruptions de la narration (14 avant la phrase de transition et 19 aprs))

    Pourquoi ces choix ? (Lexorde* sert dexposition au propos, il est dune certaine manire autonome et donc doit tre clairement distingu limage. Le rapport entre narration* et confi rmation* est celui de cause effet, et justifi e le fondu enchan des fl ammes la cit, composition par ailleurs symbolique. Enfi n, lannonce dun discours qui tend la dramatisation dans la dernire partie se traduit par une composition com-plexe limage)

  • HOME / DOSSIER PDAGOGIQUE P 36

    En limitant vos impcontribuez au respect de lenvironnement en limitant vos impressions

    Pistes danimationn7Les fi gures du discours

    2 La composition du discours*, la rhtorique des images et des mots et la correspondance en-tre images et commentaire.

    2.1 Un exemple : le dbut du fi lm. Visionner les SQUENCES 1 ET 2 . A quoi correspondent les premires secondes du fi lm ? (Il sagit dune

    ouverture* qui expose le propos ; limage unique est celle dune partie du globe vue depuis un relais satellite, elle reprsente aussi lorateur : cest la Terre qui nous parle)

    Quel rle est jou par limage en ce dbut du fi lm ? (Limage est ici dordre illustratif : quasiment fi xe, elle napporte rien au discours). En quoi le choix de cette image-l, prcisment, renforce-t-il le propos ? (Limage par satellite dter-mine le sujet du discours : la Terre ; le titre du fi lm HOME, situ sur la partie inf-rieure de lcran opre comme une synecdoque* : le remplacement de la terre par le foyer, la maison permet le rapprochement entre lhomme et la plante, dans une appropriation de la seconde par le premier qui peut se rvler tragique ; elle renvoie galement lUnivers et lide daventure, cits dans le commentaire)

    Comment sorganise le discours par rapport la musique et aux ima-ges dans ce dbut de fi lm ? (Le rythme est lent : lents travellings suivant les cir-convolutions des nuages, les couches gologiques, les vallesplonges, fondus en-chans ; le discours est interrompu 6 fois)

    Sous forme de tableau, amusez-vous reprer les images exactes qui correspondent certains mots. (La vision dun cratre fumant alors quon voque le chaos, lamas de poussires ; le travelling sur la chane des volcans teints au mo-ment de lvocation de la vie humaine comme maillon dune chane ; le changement de plan et le gros plan sur un cratre fumant sur ladjectif paisse ; le 1er fondu en-chan sur un plan rapproch de ruissellements lannonce des pluies diluviennes ; le 2e fondu enchan sur dautres ruissellements fi lms de bas en haut, illustrant les branches , les veines du commentaire)

    Quelles remarques peut-on faire sur les choix du montage par rapport au discours ? (Le choix des images