tunisie et marocpresse.bm-limoges.fr/le_populaire_du_centre/_images/pdf/... · 2012-05-15 ·...

4
MERCREDI 10 MAI 1011. RÉDACTEUR EN CW2 Marcel CMCHIN Journal Quotidien Régional SOUS LB CONTROLE DES FÉDÉRATIONS SOCIALISTES DU CENTRE (S.F.I.O.) ADMINISTRATEUR : Aohlllo FÈVRE ABONNEMENTS i Atli-OTtDH il Dipirttmisti tîmltropher i Un an francs Six mois 9 Trois mois * fr. je Autres Départements t Un an a franoi Six mois M Trots mois < Réduction et Administration l Place fontaine -des - Barres LIMOGES JLdreue léUgraphiqu* . POPULAIRE, Limoges TELEPHONE S.ÏO KE POPULAIRE DU CENTRE esf désigné pour l'Insertion des Annonces judiciaires légales ON S'ABONNE : Au Bureaux 3a Journal, Place Fontaine-des-Barres, et Bans frais dans tous les Bureaux de Poste Annonces..,. Réclames.... FaltB'Blvera , la ligne, > BO 1 » 2 » La Politique M. Steeg n'a pas de chance ! M. Monis, non puis. Les voilà, l'un et l'autre, en bien mauvaise yosturc... et leurs collègues avec eux. A propos du discours du ministre de l'instruction publique, le Temps, qui s'y connait, a dêcou.verl qu'ils étaient tous « .comme les autres » ;- c'est-à-dire que H l'a- finement du cabinet Monis » n'avait été qu' « un simple changement du personnel gouvernemental ». Sans doute, les nou- veaux ministres, tout d'abord, avaient vou- se singulariser en parlant un langage quelque peu différent de celui communé- ment employé par leurs prédécesseurs. Mais, au fond, ils avaient les mêmes senti- ments. Et la preuve, c'est que, bientôt, ils ont été entraînés à s'exprimer et à agir de la même manière. Ainsi, à Angers, M. Steeg, après quelques paroles de bataille contre la réaction, s'est écrié, pour adoucir l'effet de ses menaces, qu'il était « soucieux de bienveillance in- dividuelle et de réconciliation civique ». Et le Temps constate avec une mordante iro- nie que « M. Briand n'aurait rien à dire contre cette formule ». C'est aussi notre avis. Et nous devenons tout à fait d'accord avec le grand journal bourgeois quand il ajoute : « On est parfaitement libre de ne pas parler de conservation sociale ni d'a- paisement ; mais, pour vivre, tout gouver- nement est obligé de faire l'une et l'autre ». Il 7i'es« pas possible de dénoncer plus vi- goureusement les tares du régime capita- liste. Les gouvernants, en effet, ne vivent que par l'appui des maîtres de la produc- tion, des accapareurs de la richesse natio- nale, si intéressés au maintien de toutes les inégalités sociales. Et c'est pourquoi, malgré que M. Monis ait, un moment, pris des attitudes d'indépendance, il ne nous a pas inspiré confiance. L'expérience nous a instruits, et nous savions de science certai- ne ce que le Temps avoue aujourd'hui. Cela dicte son devoir à la classe ouvrière qui doit comprendre que sa lutte n'est pas finie, et qu'elle n'aura de repos et de sécu- rité que le jour elle se sera débarrassée du dernier représentant bourgeois et de la dernière parcelle du régime actuel. Limoges, 9 mai 1911. Tunisie et Maroc Le rêve jamais réalisé d'un président du conseil est, en l'absence des Cham- bres, de voif le calme le plus plat régner dans le pays et aussi à l'extérieur. Hé- las! des rumeurs guerrières s'élèvent au Maroc, la Champagne viticole n'est pas apaisée, la question des cheminots met aux prises le ministère et les grandes Compagnies, et l'on reproche à des par- lementaires de marque d'avoir su trou- ver en Tunisie, à des prix très accessi- bles, de vastes domaines qui font d'eux à peu de frais de grands propriétaires terriens. Le métier de chef de gouvernement est vraiment pénible, cependant dépu- tés et sénateurs se disputent avec achar- nement ce poste que le sage devrait fuir. L'exercice du pouvoir exerce une vé- ritable fascination sur les hommes qui y peuvent prétendre et Clemenceau qui se pique de philosophie, Clemenceau qui a écrit le Voile du Bonheur et aussi la Mêlée Sociale Clemenceau a voulu dans ses vieux jours goûter à la coupe d'amertume qui procure paraît-il tant d'ivresse. Le père Monis s'est laissé tenter par la succession d'Aristide, il doit mainte- nant faire d'amères réflexions sur la vanité des brillantes situations, et sur l'impossibUité dans laquelle il se trouve de rencontrer la tranquillité heureuse. A la rentrée, la bataille va commencer; les futurs ministres vont tendre des piè- ges au cabinet qui aura besoin de tout son sang-froid pour répondre aux in- terpellations et faire face aux difficultés inextricables de l'intérieur et de l'exté- rieur. Difficultés que ne résoudrait du reste pas une crise ministérielle. Si le protectorat en Tunisie a donné d'appréciables satisfactions à MM. Bou- Cochery, Mougeot, anciens minis- lres > les coloniaux estiment que le Ma- roc peut aussi leur réserver des béné- fices, et de toute leur influence ils pous- sent à une occupation militaire capable seulement de nous réserver des déboi- re s, les puissances européennes n'ac- Maro" 1 qUe la France tunisifie le Qu'allons-nous faire là-bas? menLT-T/ dS H M R ' ENT : " ^ drapeau «* engage il faut aller de l'avant ! » Belle logique qui va faire dépenser des millions et sacrifier des vies hu- maines en pure perte pour l'ensemble des Français et dans l'unique but d'en- richir des faiseurs d'affaires. Le drapeau est engagé ! dit-on. Ce n'est pas vrai ! Le drapeau n'est engagé que lorsque la volonté de la nation a été exprimée., or le peuple français ne veut pas de guerre et l'anarchie marocaine le laisse profondément indifférent. Peu lui importe que les tribus déposent ou pro- clament Ici ou tel sultan. Il -fallait simplement, dans les ports, protéger nos nationaux et se garder de se mêler aux querelles de l'intérieur ; mais on veut vraiment faire du Maroc une nouvelle Tunisie et l'on pense que puisque l'an est d'accord avec l'Angle- terre on pourra toujours négocier avec l'Espagne et l'Allemagne. La presse allemande cependant est remplie d'ar- ticles malveillants ou comminatoires desquels on aurait le plus grand tort de ne pas tenir compte. Pour tenter de faire au Maroc ce qui a été fait en Tunisie, on risque de se trouver dans la dure nécessité de rece- voir un ultimatum allemand disant : part à deux ! et l'on aura retiré pour nos voisins de l'Est les marrons du feu en se brûlant fortement les doigts. Mais l'exemple de la spoliation tuni- sienne est bien tentant ! Que s'est-il donc passé dans le pro- tectorat? Nous avons sous les yeux le rapport de Goudchaux Brunschyjcg pu- blié par la Ligue des droits de l'homme dont la lecture est des plus édifiantes. Dans sa séance du 3 avril 191 1 la Li- gue a adopté la résolution suivante qui ne peut manquer d'avoir une large ré- percussion à la Chambre : « Le Comité Central de la Ligue des Droits de l'Homme : » Vue le rapport d'un de ses conseils M" Goudchaux-Brunschvicg, avocat à la Cour de Paris, sur l'arbitraire en Tuni- sie ; » Vu les pièces et documents visés dans ce rapport ; » Vu les protestations qui se sont éle- vées récemment en Tunisie contre une série d'actes arbitraires commis par l'administration du protectorat et rela- tives notamment à la limitation de la li- berté de la presse, à la prolongation de la concession accordée à la Compagnie des phosphates de Gafsa sans l'avis de la conférence consultative, à la prolon- gation du mandat de certains membres de cette conférence ; » Constate que, sous le couvert de la théorie des terres collectives, l'Etat ne cesse d'augmenter abusivement son do- maine privé en Tunisie ; » Constate que le système de coloni- sation pratiqué pour les terres dites sia- lines et pour le domaine de Chérahil aboutit trop souvent à la spoliation des indigènes ; » Constate que les questions concer- nant les droits de propriété des Euro- péens et des indigènes ne sont pas tranchées par les tribunaux de droit commun, statuant sous le contrôle de ^f la cour d'appel d'Alger et de la cour de cassation, mais par un tribunal mixte, tribunal d'exception, jugeant souverai- nement et dont même les membres fran- çais sont désignés par le résident, du fait de la substitution en toute matière de l'administration française au pouvoir discrétionnaire du bey; » Constate que d'importantes conces- sions de terres ont été attribuées à des hommes politiques influents, notam- ment à d'anciens ministres ; » Affirme que ce système de favori- tisme et d'arbitraire empêche le contrôle réel et efficace de la presse et du Parle- ment et livre un grand pays au caprice de quelques fonctionnaires ; » Dénonce de nouveau ces faits à l'opi- nion, au Parlement et aux pouvoirs pu- blics et décide d'instituer une enquête permanente sur toutes les mesures arbi- traires dont sont victimes les colons et les indigènes en Tunisie. » On inventa les Kroumirs il y a vingt- cinq ans pour faire l'expédition tunisien- ne. On est arrivé, on le voit, à un ré- sultat remarquable : dépossession des indigènes, vente à dix francs l'hectare aux anciens ministres de terrains à oli- viers, suppression de la liberté de la presse, tribunaux comiques et tyrannie de l'administration. C'est ce genre de civilisation que l'on veut importer au Maroc ; tout d'abord il s'agissait de- pénétration pacifique, maintenant on pénètre plus vivement. Ah ! Monsieur Monis, je vous plains bien sincèrement d'avoir cette histoire marocaine sur les bras! Vous ne l'avez pas engagée, mais c'est tout de même un fâcheux héritage ! Prosper FERRERO. LES VOIX QUI S'ÉTEIGNENT. Il n'est que trop vrai que Caruso est ma- lade. Il vient de quitter l'Amérique à des- tination de l'Italie dont le climat, espère- t-11, le remettra. .Mais c'est la voix qui est atteinte. Et le mal, paraît-il, est grave. Bien entendu, Caruso ne chantera pas à Paris ce prin- temps. On va le soigner. Il gagnait par an un ou deux millions. Il a mis de côté une fortune acquise en dix ans et qui est con- sidérable. Et il pourrait jouir en paix d'une honnête aisance. Mais avoir été le. ténor unique, l'oiseau bleu, l'artiste dont chaque note représente... une banknote, dont on se dispute la présence ou les moin- dres souvenirs, et devenir, en pleine matu- rité, un millionnaire oisif et parcimonieux, c'est un sort peu digne d'envie ! La fortu- ne qui fut prodigue de ses dons envers le fameux artiste a-t-elle cessé de lui souri- re ?... LA PLUS VIEILLE MAISON D'EUROPE. La plus vieille maison habitée de l'Euro- pe se trouve, si nous en croyons de savants archéologues allemands, à Winfeld-le- Rhin. C'est un hôtel privé appartenant au comte de Matuschka-Grieffenklau. Il a ser- vi autrefois de résidence à l'illustre savant, et évêque de Mayence, Rabniis Maurus nous disons en français Raban Maur de 780 à 850. Cet hôtel est le logis le plus ancien de l'Europe. Ainsi en a décidé, à l'unanimité, une commission de savants convoquée par le comte Matuschka pour se prononcer sur le das. Il est certain que le comte Matuschka, nanti de cette déclaration, peut s'endor- mir chaque soir en se disant que son « re- cord » ne sera jamais battu. Par le temps qui court, c'est un précieux privilège. PELLES PlffliE LE GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L'INDO-CHINE Paris, 8 mai. Le mouvement dans le personnel des gouverneurs et secrétaires généraux des colonies, dont nous avons annoncé la préparation, est arrêté a peu près définitivement. Il comportera, assure-t-on, la désignation de M. Lebrun, député de Meurthe-et-Mo- selle, pour le gouvernement général de l'In- do-Chine, en remplacement de M. Klobu- kowski, qui serait nommé ambassadeur au Japon, il a déjà résidé comme consul gé- néral. LE BUDGET DE 1911 Paris, 8 mai. La commission des finan- ces se réunira demain, à 2 h. 1/2, sous la présidence de M. Rpuvier. Elle reprendra l'examen du budget de 1911 qu'elle avait suivi au fur et à mesure des décisions pri- ses par la Chambre des députés. Elle a pu ainsi terminer complètement l'examen du budget des dépenses pour chaque ministère. Il lui reste à examiner les articles de la loi de finances. Jaurès et les retraites annlaises Dans le « Populaire » d'hier, nous don- nions on « Opinions » un article de Jaurès relatif au projet de loi de M. Lloyd George tendant à assurer les ouvriers anglais con- tre le chômage et la maladie. Jaurès qui, a tort, croyons-nous, se fait le serviteur de la loi des retraites, en ce sens, qu'il veut qu'on en facilite l'application tout en pour- suivant son amélioration, tentait d'établir une. comparaison entre notre loi, que ré- prouvent les travailleurs, et le projet an- glais. Le citoyen A. Merrheim, dans la « Ba- taille syndicaliste », répond à l'article de Jaurès. Sa réponse, précise et documentée, nous semble intéressante et édifiante sur les points qui séparent notre loi et le projet Lloyd George. Qu'on en juge par ces quelques extraits : Les situations, dit A Merrheim, sont pro- fondément différentes. Tout d'abord, et ce- la est essentiel, le système de la capitalisa- tion, que nous avons toujours considéré comme le danger essentiel de la loi des re- traites, ne pourra fonctionner que sur une échelle très restreinte, puisqu'il s'agit de maladie et de chômage, et non de retraites. Quant aux cotisations que le projet an- glais demande aux ouvriers, elles sont éle- vées, il est vrai, mais les sacrifices qu'au- ront à faire les ouvriers pour les payer se- ront largement compensés par l'importance des secours qu'ils loucheront. Ainsi, l'nssm-ance payera aux malades 12 fr. 50 par semaine pendant trois mois. En comptant treize semaines, c'est donc 162 fr. 50 que toucheront ceux que la mala- die aura éloignés pendant trois mois du tra- vail. A un franc près, cette indemnité re- présente la rente annuelle qu'en France on accordera à l'ouvrier qui, sans manquer uno seule fois, aura fait tous ses verse- ments de 33 à 65 ans, c'est-à-dire pendant 32 ans... et s'il n'est pas mort. Si, au bout de ces trois mois, le malade n'est pas guéri, on le « classera » invalide et « tant que son invalidité durera », il tou- chera 6 fr. 25 par semaine. En France, l'in- valide devra attendre 55 ans pour liquider sa retraite. Et quelle retraite ! Puis Merrliehn examine ensuite la ques- tion des retraites en Angleterre et en Fran- Pour ce qui est des retraites proprement dites, il existe, en Angleterre, depuis 1908, une loi contre l'invalidité qui en tient lieu et dans laquelle aucun versement n'est de- mandé à l'ouvrier. Alors, en effet, qu'en France il faut, pour profiter do la loi de 1905, « être complète- ment dénué de ressources », ce qui est le propre d'une loi d'assistance, en Angleterre ont droit à une pension tous ceux qui ont moins de 787 fr. de ressources annuelles, c'est-à-dire, en fait, tous les ouvriers. L'absence complète de ressources est en France au contraire une condition absolu- ment nécessaire ; non seulement elle est inscrite dans la loi, mais je pourrais citer nombre de départements où, avec l'aide de la Sûreté générale, on a recherché et con- trôlé les ressources non seulement des vieil- lardsqui sollicitaient' l'assistance, mais, même celles de leurs enfants et petits-en- rants. Les condamnations en paiement de pensions alimentaires ont été prononcées, et quand le fils payait au père, on rognait d'autant l'indemnité à payer. Quant à la quotité des pensions versées aux invalides anglais elle se rapproche beaucoup plus de ce qui sera versé aux re- traités français en vertu de la loi de 1910, que de ce qui est versé aux assistés de la loi de 1905. En effet, l'Etat anglais donne 325 francs par an à ceux dont les ressources sont in- férieures à 525 francs, 260 francs à ceux qui ont moins de 590 francs ; et ainsi de suite jusqu'à ceux dont les ressources sont comprises entre 721 et 787 francs ét qui tou- chent 65 francs par an. Le chiffre que touchent donc en Angle- terre les plus pauvres sans avoir fait aucun versement s'approche donc beaucoup de celui que toucheront nos retraités fran- çais après 30 ans de versements. Mais la loi anglaise sur l'invalidité ne s'applique qu'à partir de 70 ans. Or, la loi des retraites en France, part de 65 ans. Les vieillards qui ont de 65 à 70 ans, ne pourront donc jouir que des indemnités pré- vues par les nouveaux projets de M. Lloyd George, dans le cas ils seraient inva- lides. . Mais, cette charge, que Jaurès déclare très lourde, est en réalité très faible en France. . . . La preuve s'en trouve dans les prévisions budgétaires de 1911 et clans celles des ac- tuaires français. Ceux-ci estiment, en effet, que, sur 1 mil- lion 292.385 personnes existantes en France de 65 à 70 ans, le nombre de ceux qui tom- beront sous le coup de la loi des retraites ne dépassera pas 227.000. Si bien que, dans le budget tic 1911, on a prévu qu'il v aurait seulement 94.000 assu- jettis obligatoires qui toucheront 100 francs par an, au total 9 millions iSO.OOO francs ; et 53.200 assujettis facultatifs à qui on ver- sera 72 francs par an, soit 3 millions 830.000 francs. Et Merrheim conclut ainsi, qu'il n'y a au- cune comparaison à établir entre la légis- lation anglaise et la législation française sur les retraites ; qu'il est d'accord, avec Lloyd George, qui répondait le 15 juin 1908, à certains parlementaires partisans des versements ouvriers : Aussi longtemps que vous aurez des droits qui frappent les denrées consommées en fait pour chaque famille de ce pays, vous ne pouvez songer à faire contribuer les in- téressés à la contribution de leur retraite. Puisque vous taxez le thé, le café, le sucre, la bière, le tabac, etc.., on peut dire que des retraites servies sur les deniers pu- blics sont aussi bien des retraites à l'al- lemande, ou tout autre système, dit contri- butif. Un ouvrier qui a donné en contri- bution sa force et son adresse pour faire la richesse de la nation a par même 11 contribué » au fonds qui doit lui servir une pension, le jour il n'est plus en état do créer la richesse. On ne peut que souscrire à cette déclara- tion de l'homme d'Etat anglais et reconnaî- tre, en effet, qu'il ne peut pas y avoir de rapprochements possibles entre, les deux lois. OPINION Conséquences fatales L'Humanité (Jean Jaurès) : Si notre pays savait voir la vérité, s'il sa- vait mesurer l'étendue du crime l'étendue du châtiment, il frapperait d'une peine terri- ble tous ces imprudents. Nos colonnes vont donc marcher sur Fez. Mais qu'advienûra-l-il V 11 se peut que, pen- dant la marche même de graves incidents se produisent.. Si les tribus sont, comme le di- sent les dépêches, soulevées et fanatisées, elles opposeront peut-être une résistance redouta- ble. Toutes les surprises sont à craindre. Et quand nos troupes seront arrivées à Fez, quand elles y seront installées, ce sera la rui- ne morale du Sultan, devenu pour tous les Marocains l'esclave, le jouet ignominieux de l 'étranger. Des Tévoltes éclateront, notamment- dans le sud. L'Europe, effrayée des propor- tions de l'aventure, élèvera des objections. La coalilion de l'Allemagne et de l 'Espagne se fera^contre nous, et il faudra ou bien se reti- rer du Fachoda marocain, ou bien acheter, par des concessions de tout ordre, par l'aban- don de notre influence en Orient, par l 'ouver- ture forcée de notre marché à toute la finan- ce allemande, le droit de partager avec i'Es- pagiie un Maroc anarchique et haineux. Ainsi la France va payer l 'immoralité, fourberie, le cvni&me de la politique qui a été pratiquée en sou nom par des hommes li- vrés aux intérêts les plus bas ou aux vanités les plus sordides. 11 n'y a de salut pour nous, il n'y a de sé- curité que dans la grandeur d 'une idée, dans la force de la justice. Ceux qui -.nous ont -égarés on des chemins fangeux ont été les pires ennemis de la Pa- trie . - Sur le complot anarchiste L'Evénement (Editorial) : Il parait que la polie: vient de découvrir un complot anarchiste. C'est, nous apprend-on, sur la préfecture de police et sur z".z représentant::, plus particu- lièrement, que quatre terroristes, activement recherchés, auraient projeté d'essayer leurs bombes. Us se réservaient, sans doute, lors- qu'ils se seraient fait la main, d'étendre leur champ d'expérience I Il n'est, sans doute, pas facile de faire en- tendre raison aux propagandistes de l'action directe ; mais, si ces criminels qui se llattent de faire œuvre politique n'étaient pas des fous, ils se rendraient compte que leurs odieux attentats vont toujours à rencontre du but qu'ils se flattent d'atteindre. Us veulent frap- per les esprits et réussissent parfois à affoler l'opinion publique. Or, que produit cet affo- lement 7 11 amène fatalement une réaction : au lieu d'améliorer la condition sociale des humbles, on risque donc de l'empirer. Fichu remède que celui imaginé par MM. les anar- chistes. Mais ne frémissons pas par avance. La nou- velle pourrait fort bien ne pas. être exacte. Quand les radicaux eux-mêmes doutent de la nouvelle, comment pourrait-on nous la faire prendre pour vrai ? Le discours de M. Steeg M. Steeg a parlé aux « Bleus de Breta- gne ». Il ne leur a rien dit de bien remar- quable. Son discours ressemble à ceux de tous les hommes qui le précédèrent à l'ins- truction publique. Mais, les radicaux l'ad- mirent beaucoup. Certains le comparent aux tranches d'éloquence de M. Briand. Ce n'est peut-être pas un grand compliment. Enfin, voici ce que disent quelques-uns de ces laudateurs obstinés : L'Action (M. Bérenger) : Il y a beaucoup"d'excelIentes choses, et fort bien dites, dans le discours prononcé hier par. M. Steeg, au congrès des « Bleus d'Anjou ». C'est à peu de chose près et avec la différence des deux tempéraments, le même discours que celui prononcé en 1909 par M. Briand aux Bleus de Normandie ». Tous les républicains y retrouveront le même souci de concilier la compréhension du syndicalisme moderne avec le maintien supérieur du pacte national. Il n'est pas, en effet, de problème plus immé- diat ni plus délicat dans la République, et c'est de sa solution que dépend tout l'avenir tle la démocratie sociale. Comment s'étonner, dès lors, que des esprits élevés et des partis d'apparence différente, aboutissent à des con- clusions identiques dès qu'ils reçoivent la charge de gouverner ? Qu'on veuille bien relire le discours de Briand au Neubourg, on y retrouvera la mê- me doctrine exposée presque dans les mêmes termes. Mais cette similitude ne diminue en rien la valeur des déclarations faites à An- gers par Steeg. Bien au contraire, elle honore le ministre d'hier et celui d'aujourd'hui. Car elle démontrent qu'en face des transforma- tions démocratiques actuelles, il ne peut y avoir, pour les hommes d'Etat dignes de ce nom qu'une continuité d'attitude républicaine. Le Ttappcl (Editorial) : M. le ministre de l'Instruction publique n'a pas été moins catégorique en ce qui concerne le devoir, pour le gouvernement, de combat- tre, a même par la force », le désordre ma- tériel. « Mais, a-t-il ajouté, mieux vaut sup- primer la cause qu'écraser les effets. » Et, en présence du formidable conflit des syndicats ouvriers et des groupements de résistance pa- tronale, il n'est, pour ce faire, qu'un moyen : obtenir des uns et des autres et qu'ils exigent eux-mêmes de leurs membres la subordina- tion des intérêts particuliers à l'intérêt géné- ral. M .Stoeg ne nous dissimule pas qu'il ne s'agit de rien moins que de déterminer le sta- tut de ces personnes juridiques nouvelles que sont les associations. L'œuvre, immense, est de celle que la société moderne ne saurait éluder. Nous avons l'assurance qu'en l'abordant, le gouvernement, selon les fortes et belles paro- les de M. Steeg, ne se montrera pas moins ré- solu « à assurer la continuité des services pu- blics, que soucieux de bienveillance indivi- duelle et de réconciliation civique ». De la sorte, dans sa politique sociale, com- me dans sa politique laïque, le gouvernement réalisera la fin même du pouvoir, qui est bien do « subordonner les intérêts de l'heure aux conditions durables de.la vie de la nation ». L'Application de la Loi sur les Retraites Ouvrières A Lens Lens, 8 mai. Le conseil municipal, réuni sous la présidence de M. Basly, dé-' puté, a décidé de payer, outre la cotisation patronale, la part des ouvriers munici- paux assujettis à la loi des eletraites ou- vrières. A Tours Tours, 8 mai. On compte, à Tours, en- viron 5.000 .adhésions aux retraites on vrières sur 25.000 bulletins envoyés. A Reims Reims, 8 mai. A ReirnSi sur -lu.ooo as- sujettis aux retraites ouvrières, un dixiè- me à peine ont renvoyé leurs feuilles après "" avoir remplies. les Présidant cet, après-midi le banquet des vieux ouvriers iitulaires de la médaille d'honneur, M. Louis Rousseau, adjoint au maire de Reims, aurès uvoir vanté l'initia- tive privée, malheureusement trop limitée qui assure à certains travailleurs une pe- tite pension, a ajouté que -le devoir du gou- vernement était d'étudier l'application des retraites ouvrières depuis si longtemps promises aux travailleurs. Sans doute cet- te loi est insuffisante, mais elle est perfec- tible et, consacre un principe excellent qu'il faut développer, aussi doït-on, sous cer- taines réserves, eu faciliter l'application Les ouvriers ne- comprennent pas de la même façon et ils ont raison. A Toulouse Toulouse, 8 mai. Le huitième con- grès national, des syndicats agricoles s'est tenu cet après-midi à Toulouse. Une longuo discussion a eu lieu sur les retraites ouvrières pour les pavsans. Le congrès s'est déclaré partisan de la loi sous la réserve que les fonds à prove- nir des versements soient versés à une caisse indépendants de l'Etat. C'est un vota de défiance à l'égard du gouvernement et personne ne s'v tminpe- :ra. ' LE NOUVEAU SULTAN Tanger, 8 mai. Moulay-Zim a été ac- cepté comme sultan par toutes les tribus du Nord. On a reçu ici une longue lettre de Moulay-Zim qui déclare qu'il ne voulait nullement accepter le trône et qu'il pro- testa aussi longtemps que possible, ar- guant que, sans armes, sans argent et sans munitions le mouvement était des- tiné à échouer. Mais les Berbères mena- çaient de piller la ville et se préparaient à attaquer le palais, de sorte qu'il dut cé- der. Il est évident que Moulay-Zim est pessimiste. On annonce que M. Czerny, l'Autrichien, qui est prisonnier à Méquinez, est bien traité. LA MARCHE DE LA COLONNE ROUMENS El-Aioun, 8 mai, 6 heures soir. (Retardée dans la transmission) : ,3» Taourirt, 6 mai. Les nouvelles re- çues de la colonne Roumens disent que ia marche en avant s'est exécutée sans incidents jusqu'à Aïn-Drissa. La voie réta- blie à proximité de la piste suivie par la co- lonne avait disparu. Quelques groupes pos- tés sur les hauteurs ont observé le défilé de la colonne, puis se sont retirés. On signale le rassemblement d'environ 600 Benl-Ouarain dans les parages de Guercit, sur la rive gauche de la Moulouya. Sur la rive droite, les Ouled-Rahi, entre Sidi-Abdallah, Sebhari, et Mérada, sont toujours animés de bonnes intentions à notre égard. Mais les Haouaras et les Ou- led-Messaoud de la rive gauche restent dans l'expectative. ^ FEZ NE POURRA TENIR QUE HUIT JOURS A la date du 2 mai, on mande de Fez que la situatio nempire sérieusement. L'énerve- ment de la population croit devant la per- sistance d'un blocus rigoureux qui retient toutes les nouvelles du dehors. Le manque d'argent se fait sentir et on prévoit que le moment est proche les troupes, faute de paye, déserteront. LE GÉNÉRAL MOINIER ET LA COLONNE VOLANTE Tanger, 8 mal (Rabat, 5 mai) : Deux escadrons de spahis, deux compagnies de la légion étrangère et 300 chameaux avec des munitions traversent le Cou-Regreg. Le général Moinier a reçu-dans ia .mati- née la colonie française. Le consul a pré- senté les vœux de la colonie pour le succès de la mission pacificatrice que le général va entreprendre. Il n rappelé qu'il y a une centaine d'années, l'entrée des Français à l'autre extrémité de l'Afrique a été le signal de l'éveil de l'Egypte à la civilisation. De même, la marche sur Fez marquera le dé- but d'une ère de paix, d'ordre et de justice. M. BOISSET DÉCORÉ Paris, 8 mai. Le Président de la Répu- blique a signé aujourd'hui le décret aux ter- mes duquel M. Boisset, agent consulaire de France à El-Ksar, est nommé chevalier de la Légion d'honneur. L'ALLEMAGNE N'ENVOIE PAS DE CROISEURS Paris, 8 mai. Le ministère des affaires étrangères communique une note pour dé- mentir l'envoi de trois croiseurs allemands au Maroc. LA QUESTION DU RAVITAILLEMENT Tanger, 8 mai. On mande de Casablan- ca, à la date du 7 mai, qu'une conférence sur le principe du fhode de ravitaillement des colonnes a réuni les directeurs du poi l, de l'intendance et des étapes, auxquels l'in- génieur Pobeguin a exposé les conditions pratiques d'utilisation de Mehedya. et dQ Sebou. LES RENFORTS Gabès,'8 mai. Vingt-deux hommes de la 13° compagnie du train des équipages sont partis pour Tunis, ils s'embarqueront à destination du Maroc. Versailles, 8 mai. - Un détachement du 20° escadron du train des équipages est parti hier pour le Maroc. M ESPAGNE Congrès international d'agrioulturs drid, 8 mai. Le congrès internatio- nal d'agriculture a tenu hier matin sa séance de clôture sous la présidence du roi, entouré des membres du gouvernement et des autorités. MM. Moret, ancien président du conseil, et Canalejas, on tprononcé des discours trè» applaudis exaltant l'agriculture, montrant la nécessité de donner des encourflgement.i aux agriculteurs, et de supprimer les oc- trois. Le roi a ensuite lu en français un dis- cours clans lequel il a salué les congressis- tes, les a remerciés de leur présence et a affirmé son désir de travailler en faveur de l 'agriculture, qu'il considère comme une source de régénération du payr. Une longue ovation 0 èaRlé le discours du roi., PER8E La famine provoque des émet tes Téhéran, 8 mai. En raison de la fami- ne, un soulèvement a éclaté à Ispahan. La foule a détruit un bureau de police de quar- tier ci a tué un membre de l 'administra- tion municipale; elle a donné l 'assaut à la maison du gouverneur, mais a élé repous- sée. Des soldats Bachtyarie ont prie part au soulèvement, qui a un caractère anticons- titutionnel et clérical. La consul de Rutsie a demanda aux autorités d'assurer la s'écii- rité dès surjets rlts's'es.

Upload: others

Post on 19-Jul-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Tunisie et Marocpresse.bm-limoges.fr/le_populaire_du_centre/_images/PDF/... · 2012-05-15 · paroles de bataille contre la réaction, s'est ... part à deux ! et l'on aura retiré

MERCREDI 10 MAI 1011.

RÉDACTEUR EN CW2 Marcel CMCHIN Journal Quotidien Régional

SOUS LB CONTROLE DES FÉDÉRATIONS SOCIALISTES DU CENTRE (S.F.I.O.) ADMINISTRATEUR : Aohlllo FÈVRE

ABONNEMENTS i

Atli-OTtDH il Dipirttmisti tîmltropher i Un an *« francs

Six mois 9 —

Trois mois * fr. je

Autres Départements t

Un an a franoi

Six mois M —

Trots mois < —

Réduction et Administration l Place fontaine -des - Barres — LIMOGES

JLdreue léUgraphiqu* . POPULAIRE, Limoges =« TELEPHONE S.ÏO

KE POPULAIRE DU CENTRE esf désigné pour l'Insertion des Annonces judiciaires eï légales

ON S'ABONNE :

Au Bureaux 3a Journal, Place Fontaine-des-Barres, et Bans frais dans

tous les Bureaux de Poste

Annonces..,. Réclames.... FaltB'Blvera ,

la ligne, > BO — 1 » — 2 »

La Politique

M. Steeg n'a pas de chance ! M. Monis,

non puis. Les voilà, l'un et l'autre, en bien

mauvaise yosturc... et leurs collègues avec

eux. A propos du discours du ministre de

l'instruction publique, le Temps, qui s'y

connait, a dêcou.verl qu'ils étaient tous

« .comme les autres » ;- c'est-à-dire que H l'a-

finement du cabinet Monis » n'avait été

qu' « un simple changement du personnel

gouvernemental ». Sans doute, les nou-

veaux ministres, tout d'abord, avaient vou-

se singulariser en parlant un langage

quelque peu différent de celui communé-

ment employé par leurs prédécesseurs.

Mais, au fond, ils avaient les mêmes senti-

ments. Et la preuve, c'est que, bientôt, ils

ont été entraînés à s'exprimer et à agir de

la même manière.

Ainsi, à Angers, M. Steeg, après quelques

paroles de bataille contre la réaction, s'est

écrié, pour adoucir l'effet de ses menaces,

qu'il était « soucieux de bienveillance in-

dividuelle et de réconciliation civique ». Et

le Temps constate avec une mordante iro-

nie que « M. Briand n'aurait rien à dire

contre cette formule ». C'est aussi notre

avis.

Et nous devenons tout à fait d'accord

avec le grand journal bourgeois quand il

ajoute : « On est parfaitement libre de ne

pas parler de conservation sociale ni d'a-

paisement ; mais, pour vivre, tout gouver-

nement est obligé de faire l'une et l'autre ».

Il 7i'es« pas possible de dénoncer plus vi-

goureusement les tares du régime capita-

liste. Les gouvernants, en effet, ne vivent

que par l'appui des maîtres de la produc-

tion, des accapareurs de la richesse natio-

nale, si intéressés au maintien de toutes

les inégalités sociales. Et c'est pourquoi,

malgré que M. Monis ait, un moment, pris

des attitudes d'indépendance, il ne nous a

pas inspiré confiance. L'expérience nous a

instruits, et nous savions de science certai-

ne ce que le Temps avoue aujourd'hui.

Cela dicte son devoir à la classe ouvrière

qui doit comprendre que sa lutte n'est pas

finie, et qu'elle n'aura de repos et de sécu-

rité que le jour où elle se sera débarrassée

du dernier représentant bourgeois et de la

dernière parcelle du régime actuel.

Limoges, 9 mai 1911.

Tunisie et Maroc Le rêve jamais réalisé d'un président

du conseil est, en l'absence des Cham-

bres, de voif le calme le plus plat régner

dans le pays et aussi à l'extérieur. Hé-

las! des rumeurs guerrières s'élèvent au

Maroc, la Champagne viticole n'est pas

apaisée, la question des cheminots met

aux prises le ministère et les grandes Compagnies, et l'on reproche à des par-

lementaires de marque d'avoir su trou-

ver en Tunisie, à des prix très accessi-

bles, de vastes domaines qui font d'eux

à peu de frais de grands propriétaires

terriens.

Le métier de chef de gouvernement

est vraiment pénible, cependant dépu-

tés et sénateurs se disputent avec achar-

nement ce poste que le sage devrait fuir.

L'exercice du pouvoir exerce une vé-

ritable fascination sur les hommes qui

y peuvent prétendre et Clemenceau qui

se pique de philosophie, Clemenceau

qui a écrit le Voile du Bonheur — et

aussi la Mêlée Sociale — Clemenceau a

voulu dans ses vieux jours goûter à la

coupe d'amertume qui procure paraît-il

tant d'ivresse.

Le père Monis s'est laissé tenter par

la succession d'Aristide, il doit mainte-

nant faire d'amères réflexions sur la

vanité des brillantes situations, et sur l'impossibUité dans laquelle il se trouve de rencontrer la tranquillité heureuse.

A la rentrée, la bataille va commencer;

les futurs ministres vont tendre des piè-

ges au cabinet qui aura besoin de tout

son sang-froid pour répondre aux in-

terpellations et faire face aux difficultés

inextricables de l'intérieur et de l'exté-

rieur. Difficultés que ne résoudrait du

reste pas une crise ministérielle.

Si le protectorat en Tunisie a donné

d'appréciables satisfactions à MM. Bou-

Cochery, Mougeot, anciens minis-lres

> les coloniaux estiment que le Ma-

roc peut aussi leur réserver des béné-

fices, et de toute leur influence ils pous-

sent à une occupation militaire capable

seulement de nous réserver des déboi-re

s, les puissances européennes n'ac-

Maro"1 qUe la France

tunisifie le

Qu'allons-nous faire là-bas?

menLT-T/dS H

M

R

'

ENT : " ^ drapeau

«* engage il faut aller de l'avant ! »

Belle logique qui va faire dépenser

des millions et sacrifier des vies hu-

maines en pure perte pour l'ensemble

des Français et dans l'unique but d'en-

richir des faiseurs d'affaires.

Le drapeau est engagé ! dit-on. Ce

n'est pas vrai ! Le drapeau n'est engagé

que lorsque la volonté de la nation a été

exprimée., or le peuple français ne veut

pas de guerre et l'anarchie marocaine le

laisse profondément indifférent. Peu lui

importe que les tribus déposent ou pro-

clament Ici ou tel sultan.

Il -fallait simplement, dans les ports,

protéger nos nationaux et se garder de

se mêler aux querelles de l'intérieur ;

mais on veut vraiment faire du Maroc

une nouvelle Tunisie et l'on pense que

puisque l'an est d'accord avec l'Angle-

terre on pourra toujours négocier avec

l'Espagne et l'Allemagne. La presse allemande cependant est remplie d'ar-

ticles malveillants ou comminatoires

desquels on aurait le plus grand tort

de ne pas tenir compte.

Pour tenter de faire au Maroc ce qui

a été fait en Tunisie, on risque de se

trouver dans la dure nécessité de rece-

voir un ultimatum allemand disant :

part à deux ! et l'on aura retiré pour nos

voisins de l'Est les marrons du feu en

se brûlant fortement les doigts.

Mais l'exemple de la spoliation tuni-sienne est bien tentant !

Que s'est-il donc passé dans le pro-

tectorat? Nous avons sous les yeux le

rapport de Goudchaux Brunschyjcg pu-

blié par la Ligue des droits de l'homme

dont la lecture est des plus édifiantes.

Dans sa séance du 3 avril 191 1 la Li-

gue a adopté la résolution suivante qui

ne peut manquer d'avoir une large ré-

percussion à la Chambre :

« Le Comité Central de la Ligue des Droits de l'Homme :

» Vue le rapport d'un de ses conseils

M" Goudchaux-Brunschvicg, avocat à la

Cour de Paris, sur l'arbitraire en Tuni-sie ;

» Vu les pièces et documents visés dans ce rapport ;

» Vu les protestations qui se sont éle-vées récemment en Tunisie contre une

série d'actes arbitraires commis par l'administration du protectorat et rela-

tives notamment à la limitation de la li-

berté de la presse, à la prolongation de

la concession accordée à la Compagnie

des phosphates de Gafsa sans l'avis de

la conférence consultative, à la prolon-

gation du mandat de certains membres

de cette conférence ;

» Constate que, sous le couvert de la

théorie des terres collectives, l'Etat ne

cesse d'augmenter abusivement son do-

maine privé en Tunisie ;

» Constate que le système de coloni-

sation pratiqué pour les terres dites sia-

lines et pour le domaine de Chérahil

aboutit trop souvent à la spoliation des indigènes ;

» Constate que les questions concer-

nant les droits de propriété des Euro-

péens et des indigènes ne sont pas

tranchées par les tribunaux de droit

commun, statuant sous le contrôle de^f la cour d'appel d'Alger et de la cour de

cassation, mais par un tribunal mixte,

tribunal d'exception, jugeant souverai-

nement et dont même les membres fran-

çais sont désignés par le résident, du fait

de la substitution en toute matière de

l'administration française au pouvoir discrétionnaire du bey;

» Constate que d'importantes conces-

sions de terres ont été attribuées à des

hommes politiques influents, notam-

ment à d'anciens ministres ;

» Affirme que ce système de favori-

tisme et d'arbitraire empêche le contrôle

réel et efficace de la presse et du Parle-

ment et livre un grand pays au caprice

de quelques fonctionnaires ;

» Dénonce de nouveau ces faits à l'opi-

nion, au Parlement et aux pouvoirs pu-

blics et décide d'instituer une enquête

permanente sur toutes les mesures arbi-

traires dont sont victimes les colons et les indigènes en Tunisie. »

On inventa les Kroumirs il y a vingt-

cinq ans pour faire l'expédition tunisien-

ne. On est arrivé, on le voit, à un ré-

sultat remarquable : dépossession des

indigènes, vente à dix francs l'hectare

aux anciens ministres de terrains à oli-

viers, suppression de la liberté de la

presse, tribunaux comiques et tyrannie de l'administration.

C'est ce genre de civilisation que l'on

veut importer au Maroc ; tout d'abord

il s'agissait de- pénétration pacifique,

maintenant on pénètre plus vivement.

Ah ! Monsieur Monis, je vous plains

bien sincèrement d'avoir cette histoire

marocaine sur les bras!

Vous ne l'avez pas engagée, mais c'est

tout de même un fâcheux héritage !

Prosper FERRERO.

LES VOIX QUI S'ÉTEIGNENT.

Il n'est que trop vrai que Caruso est ma-

lade. Il vient de quitter l'Amérique à des-tination de l'Italie dont le climat, espère-t-11, le remettra.

.Mais c'est la voix qui est atteinte. Et le mal, paraît-il, est grave. Bien entendu,

Caruso ne chantera pas à Paris ce prin-temps. On va le soigner. Il gagnait par an un ou deux millions. Il a mis de côté une fortune acquise en dix ans et qui est con-sidérable. Et il pourrait jouir en paix d'une honnête aisance. Mais avoir été le. ténor unique, l'oiseau bleu, l'artiste dont chaque note représente... une banknote, dont on se dispute la présence ou les moin-dres souvenirs, et devenir, en pleine matu-rité, un millionnaire oisif et parcimonieux, c'est un sort peu digne d'envie ! La fortu-ne qui fut prodigue de ses dons envers le fameux artiste a-t-elle cessé de lui souri-re ?...

LA PLUS VIEILLE MAISON D'EUROPE.

La plus vieille maison habitée de l'Euro-pe se trouve, si nous en croyons de savants archéologues allemands, à Winfeld-le-Rhin. C'est un hôtel privé appartenant au comte de Matuschka-Grieffenklau. Il a ser-vi autrefois de résidence à l'illustre savant, et évêque de Mayence, Rabniis Maurus — nous disons en français Raban Maur de 780 à 850.

Cet hôtel est le logis le plus ancien de l'Europe. Ainsi en a décidé, à l'unanimité,

une commission de savants convoquée par le comte Matuschka pour se prononcer sur le das.

Il est certain que le comte Matuschka, nanti de cette déclaration, peut s'endor-mir chaque soir en se disant que son « re-cord » ne sera jamais battu. Par le temps qui court, c'est un précieux privilège.

PELLES PlffliE LE GOUVERNEMENT GÉNÉRAL

DE L'INDO-CHINE

Paris, 8 mai. — Le mouvement dans le personnel des gouverneurs et secrétaires généraux des colonies, dont nous avons annoncé la préparation, est arrêté a peu près définitivement.

Il comportera, assure-t-on, la désignation de M. Lebrun, député de Meurthe-et-Mo-selle, pour le gouvernement général de l'In-do-Chine, en remplacement de M. Klobu-kowski, qui serait nommé ambassadeur au Japon, où il a déjà résidé comme consul gé-néral.

LE BUDGET DE 1911

Paris, 8 mai. — La commission des finan-ces se réunira demain, à 2 h. 1/2, sous la présidence de M. Rpuvier. Elle reprendra l'examen du budget de 1911 qu'elle avait suivi au fur et à mesure des décisions pri-ses par la Chambre des députés.

Elle a pu ainsi terminer complètement l'examen du budget des dépenses pour chaque ministère. Il lui reste à examiner les articles de la loi de finances.

Jaurès et les retraites annlaises Dans le « Populaire » d'hier, nous don-

nions on « Opinions » un article de Jaurès

relatif au projet de loi de M. Lloyd George

tendant à assurer les ouvriers anglais con-

tre le chômage et la maladie. Jaurès qui, a

tort, croyons-nous, se fait le serviteur de

la loi des retraites, en ce sens, qu'il veut

qu'on en facilite l'application tout en pour-

suivant son amélioration, tentait d'établir

une. comparaison entre notre loi, que ré-

prouvent les travailleurs, et le projet an-

glais.

Le citoyen A. Merrheim, dans la « Ba-

taille syndicaliste », répond à l'article de

Jaurès. Sa réponse, précise et documentée,

nous semble intéressante et édifiante sur

les points qui séparent notre loi et le projet

Lloyd George.

Qu'on en juge par ces quelques extraits :

Les situations, dit A Merrheim, sont pro-fondément différentes. Tout d'abord, et ce-la est essentiel, le système de la capitalisa-tion, que nous avons toujours considéré comme le danger essentiel de la loi des re-traites, ne pourra fonctionner que sur une échelle très restreinte, puisqu'il s'agit de maladie et de chômage, et non de retraites.

Quant aux cotisations que le projet an-glais demande aux ouvriers, elles sont éle-vées, il est vrai, mais les sacrifices qu'au-ront à faire les ouvriers pour les payer se-ront largement compensés par l'importance des secours qu'ils loucheront.

Ainsi, l'nssm-ance payera aux malades 12 fr. 50 par semaine pendant trois mois. En comptant treize semaines, c'est donc 162 fr. 50 que toucheront ceux que la mala-die aura éloignés pendant trois mois du tra-vail. A un franc près, cette indemnité re-présente la rente annuelle qu'en France on accordera à l'ouvrier qui, sans manquer uno seule fois, aura fait tous ses verse-ments de 33 à 65 ans, c'est-à-dire pendant 32 ans... et s'il n'est pas mort.

Si, au bout de ces trois mois, le malade n'est pas guéri, on le « classera » invalide et « tant que son invalidité durera », il tou-chera 6 fr. 25 par semaine. En France, l'in-

valide devra attendre 55 ans pour liquider sa retraite. Et quelle retraite !

Puis Merrliehn examine ensuite la ques-

tion des retraites en Angleterre et en Fran-

Pour ce qui est des retraites proprement

dites, il existe, en Angleterre, depuis 1908,

une loi contre l'invalidité qui en tient lieu et dans laquelle aucun versement n'est de-mandé à l'ouvrier.

Alors, en effet, qu'en France il faut, pour profiter do la loi de 1905, « être complète-ment dénué de ressources », ce qui est le propre d'une loi d'assistance, en Angleterre ont droit à une pension tous ceux qui ont moins de 787 fr. de ressources annuelles, c'est-à-dire, en fait, tous les ouvriers.

L'absence complète de ressources est en France au contraire une condition absolu-ment nécessaire ; non seulement elle est inscrite dans la loi, mais je pourrais citer nombre de départements où, avec l'aide de la Sûreté générale, on a recherché et con-trôlé les ressources non seulement des vieil-lardsqui sollicitaient' l'assistance, mais, même celles de leurs enfants et petits-en-rants. Les condamnations en paiement de pensions alimentaires ont été prononcées, et quand le fils payait au père, on rognait d'autant l'indemnité à payer.

Quant à la quotité des pensions versées aux invalides anglais elle se rapproche beaucoup plus de ce qui sera versé aux re-traités français en vertu de la loi de 1910, que de ce qui est versé aux assistés de la loi de 1905.

En effet, l'Etat anglais donne 325 francs par an à ceux dont les ressources sont in-férieures à 525 francs, 260 francs à ceux qui ont moins de 590 francs ; et ainsi de suite jusqu'à ceux dont les ressources sont comprises entre 721 et 787 francs ét qui tou-chent 65 francs par an.

Le chiffre que touchent donc en Angle-terre les plus pauvres sans avoir fait aucun versement s'approche donc beaucoup de celui que toucheront nos retraités fran-

çais après 30 ans de versements. Mais la loi anglaise sur l'invalidité ne

s'applique qu'à partir de 70 ans. Or, la loi des retraites en France, part de 65 ans.

Les vieillards qui ont de 65 à 70 ans, ne pourront donc jouir que des indemnités pré-vues par les nouveaux projets de M. Lloyd George, dans le cas où ils seraient inva-

lides. . ■ Mais, cette charge, que Jaurès déclare

très lourde, est en réalité très faible en

France. . . . La preuve s'en trouve dans les prévisions

budgétaires de 1911 et clans celles des ac-tuaires français.

Ceux-ci estiment, en effet, que, sur 1 mil-lion 292.385 personnes existantes en France de 65 à 70 ans, le nombre de ceux qui tom-beront sous le coup de la loi des retraites ne dépassera pas 227.000.

Si bien que, dans le budget tic 1911, on a prévu qu'il v aurait seulement 94.000 assu-jettis obligatoires qui toucheront 100 francs par an, au total 9 millions iSO.OOO francs ; et 53.200 assujettis facultatifs à qui on ver-sera 72 francs par an, soit 3 millions 830.000 francs.

Et Merrheim conclut ainsi, qu'il n'y a au-

cune comparaison à établir entre la légis-

lation anglaise et la législation française

sur les retraites ; qu'il est d'accord, avec

Lloyd George, qui répondait le 15 juin 1908,

à certains parlementaires partisans des

versements ouvriers :

Aussi longtemps que vous aurez des droits qui frappent les denrées consommées en fait pour chaque famille de ce pays, vous ne pouvez songer à faire contribuer les in-téressés à la contribution de leur retraite. Puisque vous taxez le thé, le café, le sucre, la bière, le tabac, etc.., on peut dire que des retraites servies sur les deniers pu-blics sont aussi bien des retraites à l'al-lemande, ou tout autre système, dit contri-butif. Un ouvrier qui a donné en contri-bution sa force et son adresse pour faire la richesse de la nation a par là même 11 contribué » au fonds qui doit lui servir une pension, le jour où il n'est plus en état do créer la richesse.

On ne peut que souscrire à cette déclara-

tion de l'homme d'Etat anglais et reconnaî-

tre, en effet, qu'il ne peut pas y avoir de

rapprochements possibles entre, les deux

lois.

OPINION Conséquences fatales

L'Humanité (Jean Jaurès) :

Si notre pays savait voir la vérité, s'il sa-vait mesurer 'à l'étendue du crime l'étendue du châtiment, il frapperait d'une peine terri-ble tous ces imprudents.

Nos colonnes vont donc marcher sur Fez. Mais qu'advienûra-l-il V 11 se peut que, pen-dant la marche même de graves incidents se produisent.. Si les tribus sont, comme le di-sent les dépêches, soulevées et fanatisées, elles opposeront peut-être une résistance redouta-ble. Toutes les surprises sont à craindre. Et quand nos troupes seront arrivées à Fez, quand elles y seront installées, ce sera la rui-ne morale du Sultan, devenu pour tous les Marocains l'esclave, le jouet ignominieux de l 'étranger. Des Tévoltes éclateront, notamment-dans le sud. L'Europe, effrayée des propor-tions de l'aventure, élèvera des objections. La coalilion de l'Allemagne et de l 'Espagne se fera^contre nous, et il faudra ou bien se reti-rer du Fachoda marocain, ou bien acheter, par des concessions de tout ordre, par l'aban-don de notre influence en Orient, par l 'ouver-ture forcée de notre marché à toute la finan-ce allemande, le droit de partager avec i'Es-pagiie un Maroc anarchique et haineux.

Ainsi la France va payer l 'immoralité, !î fourberie, le cvni&me de la politique qui a été pratiquée en sou nom par des hommes li-vrés aux intérêts les plus bas ou aux vanités les plus sordides.

11 n'y a de salut pour nous, il n'y a de sé-curité que dans la grandeur d 'une idée, dans la force de la justice.

Ceux qui -.nous ont -égarés on des chemins fangeux ont été les pires ennemis de la Pa-trie . -

Sur le complot anarchiste L'Evénement (Editorial) :

Il parait que la polie: vient de découvrir un complot anarchiste.

C'est, nous apprend-on, sur la préfecture de police et sur z".z représentant::, plus particu-

lièrement, que quatre terroristes, activement recherchés, auraient projeté d'essayer leurs bombes. Us se réservaient, sans doute, lors-qu'ils se seraient fait la main, d'étendre leur champ d'expérience I

Il n'est, sans doute, pas facile de faire en-tendre raison aux propagandistes de l'action directe ; mais, si ces criminels qui se llattent de faire œuvre politique n'étaient pas des fous, ils se rendraient compte que leurs odieux attentats vont toujours à rencontre du but qu'ils se flattent d'atteindre. Us veulent frap-per les esprits et réussissent parfois à affoler l'opinion publique. Or, que produit cet affo-lement 7 11 amène fatalement une réaction : au lieu d'améliorer la condition sociale des humbles, on risque donc de l'empirer. Fichu remède que celui imaginé par MM. les anar-chistes.

Mais ne frémissons pas par avance. La nou-velle pourrait fort bien ne pas. être exacte.

Quand les radicaux eux-mêmes doutent de la nouvelle, comment pourrait-on nous la faire prendre pour vrai ?

Le discours de M. Steeg M. Steeg a parlé aux « Bleus de Breta-

gne ». Il ne leur a rien dit de bien remar-quable. Son discours ressemble à ceux de tous les hommes qui le précédèrent à l'ins-truction publique. Mais, les radicaux l'ad-mirent beaucoup. Certains le comparent aux tranches d'éloquence de M. Briand. Ce n'est peut-être pas un grand compliment. Enfin, voici ce que disent quelques-uns de ces laudateurs obstinés :

L'Action (M. Bérenger) :

Il y a beaucoup"d'excelIentes choses, et fort bien dites, dans le discours prononcé hier par. M. Steeg, au congrès des « Bleus d'Anjou ». C'est à peu de chose près et avec la différence des deux tempéraments, le même discours que celui prononcé en 1909 par M. Briand aux ■ Bleus de Normandie ». Tous les républicains y retrouveront le même souci de concilier la compréhension du syndicalisme moderne avec le maintien supérieur du pacte national. Il n'est pas, en effet, de problème plus immé-diat ni plus délicat dans la République, et c'est de sa solution que dépend tout l'avenir tle la démocratie sociale. Comment s'étonner, dès lors, que des esprits élevés et des partis d'apparence différente, aboutissent à des con-clusions identiques dès qu'ils reçoivent la charge de gouverner ?

Qu'on veuille bien relire le discours de Briand au Neubourg, on y retrouvera la mê-me doctrine exposée presque dans les mêmes termes. Mais cette similitude ne diminue en rien la valeur des déclarations faites à An-gers par Steeg. Bien au contraire, elle honore le ministre d'hier et celui d'aujourd'hui. Car elle démontrent qu'en face des transforma-tions démocratiques actuelles, il ne peut y avoir, pour les hommes d'Etat dignes de ce nom qu'une continuité d'attitude républicaine.

Le Ttappcl (Editorial) :

M. le ministre de l'Instruction publique n'a pas été moins catégorique en ce qui concerne le devoir, pour le gouvernement, de combat-tre, a même par la force », le désordre ma-tériel. « Mais, a-t-il ajouté, mieux vaut sup-primer la cause qu'écraser les effets. » Et, en présence du formidable conflit des syndicats ouvriers et des groupements de résistance pa-tronale, il n'est, pour ce faire, qu'un moyen : obtenir des uns et des autres et qu'ils exigent eux-mêmes de leurs membres la subordina-tion des intérêts particuliers à l'intérêt géné-ral.

M .Stoeg ne nous dissimule pas qu'il ne s'agit de rien moins que de déterminer le sta-tut de ces personnes juridiques nouvelles que sont les associations.

L'œuvre, immense, est de celle que la société moderne ne saurait éluder.

Nous avons l'assurance qu'en l'abordant, le gouvernement, selon les fortes et belles paro-les de M. Steeg, ne se montrera pas moins ré-solu « à assurer la continuité des services pu-blics, que soucieux de bienveillance indivi-duelle et de réconciliation civique ».

De la sorte, dans sa politique sociale, com-me dans sa politique laïque, le gouvernement réalisera la fin même du pouvoir, qui est bien do « subordonner les intérêts de l'heure aux conditions durables de.la vie de la nation ».

L'Application de la Loi

sur les Retraites Ouvrières

A Lens

Lens, 8 mai. — Le conseil municipal, réuni sous la présidence de M. Basly, dé-' puté, a décidé de payer, outre la cotisation patronale, la part des ouvriers munici-paux assujettis à la loi des eletraites ou-vrières.

A Tours

Tours, 8 mai. — On compte, à Tours, en-viron 5.000 .adhésions aux retraites on vrières sur 25.000 bulletins envoyés.

A Reims

Reims, 8 mai. — A ReirnSi sur -lu.ooo as-sujettis aux retraites ouvrières, un dixiè-me à peine ont renvoyé leurs feuilles après "" avoir remplies. les

Présidant cet, après-midi le banquet des vieux ouvriers iitulaires de la médaille d'honneur, M. Louis Rousseau, adjoint au maire de Reims, aurès uvoir vanté l'initia-tive privée, malheureusement trop limitée

qui assure à certains travailleurs une pe-tite pension, a ajouté que -le devoir du gou-vernement était d'étudier l'application des retraites ouvrières depuis si longtemps promises aux travailleurs. Sans doute cet-te loi est insuffisante, mais elle est perfec-tible et, consacre un principe excellent qu'il faut développer, aussi doït-on, sous cer-taines réserves, eu faciliter l'application

Les ouvriers ne- comprennent pas de la même façon et ils ont raison.

A Toulouse

Toulouse, 8 mai. — Le huitième con-grès national, des syndicats agricoles s'est tenu cet après-midi à Toulouse.

Une longuo discussion a eu lieu sur les retraites ouvrières pour les pavsans.

Le congrès s'est déclaré partisan de la

loi sous la réserve que les fonds à prove-nir des versements soient versés à une caisse indépendants de l'Etat.

C'est là un vota de défiance à l'égard du gouvernement et personne ne s'v tminpe-:ra. ' ■

LE NOUVEAU SULTAN

Tanger, 8 mai. — Moulay-Zim a été ac-cepté comme sultan par toutes les tribus du Nord. On a reçu ici une longue lettre de Moulay-Zim qui déclare qu'il ne voulait nullement accepter le trône et qu'il pro-testa aussi longtemps que possible, ar-guant que, sans armes, sans argent et sans munitions le mouvement était des-tiné à échouer. Mais les Berbères mena-çaient de piller la ville et se préparaient à attaquer le palais, de sorte qu'il dut cé-der. Il est évident que Moulay-Zim est pessimiste.

On annonce que M. Czerny, l'Autrichien, qui est prisonnier à Méquinez, est bien traité.

LA MARCHE DE LA COLONNE ROUMENS

El-Aioun, 8 mai, 6 heures soir. (Retardée dans la transmission) : ,3»

Taourirt, 6 mai. — Les nouvelles re-çues de la colonne Roumens disent que ia marche en avant s'est exécutée sans incidents jusqu'à Aïn-Drissa. La voie réta-blie à proximité de la piste suivie par la co-lonne avait disparu. Quelques groupes pos-tés sur les hauteurs ont observé le défilé de la colonne, puis se sont retirés.

On signale le rassemblement d'environ 600 Benl-Ouarain dans les parages de Guercit, sur la rive gauche de la Moulouya.

Sur la rive droite, les Ouled-Rahi, entre Sidi-Abdallah, Sebhari, et Mérada, sont toujours animés de bonnes intentions à notre égard. Mais les Haouaras et les Ou-led-Messaoud de la rive gauche restent dans l'expectative.

^ FEZ NE POURRA TENIR

QUE HUIT JOURS

A la date du 2 mai, on mande de Fez que la situatio nempire sérieusement. L'énerve-ment de la population croit devant la per-sistance d'un blocus rigoureux qui retient toutes les nouvelles du dehors. Le manque d'argent se fait sentir et on prévoit que le moment est proche où les troupes, faute de paye, déserteront.

LE GÉNÉRAL MOINIER ET LA COLONNE

VOLANTE

Tanger, 8 mal — (Rabat, 5 mai) : Deux escadrons de spahis, deux compagnies de la légion étrangère et 300 chameaux avec des munitions traversent le Cou-Regreg.

Le général Moinier a reçu-dans ia .mati-née la colonie française. Le consul a pré-senté les vœux de la colonie pour le succès de la mission pacificatrice que le général va entreprendre. Il n rappelé qu'il y a une centaine d'années, l'entrée des Français à l'autre extrémité de l'Afrique a été le signal de l'éveil de l'Egypte à la civilisation. De même, la marche sur Fez marquera le dé-but d'une ère de paix, d'ordre et de justice.

M. BOISSET DÉCORÉ

Paris, 8 mai. — Le Président de la Répu-blique a signé aujourd'hui le décret aux ter-mes duquel M. Boisset, agent consulaire de France à El-Ksar, est nommé chevalier de la Légion d'honneur.

L'ALLEMAGNE N'ENVOIE

PAS DE CROISEURS

Paris, 8 mai. — Le ministère des affaires étrangères communique une note pour dé-mentir l'envoi de trois croiseurs allemands au Maroc.

LA QUESTION DU RAVITAILLEMENT

Tanger, 8 mai. — On mande de Casablan-ca, à la date du 7 mai, qu'une conférence sur le principe du fhode de ravitaillement des colonnes a réuni les directeurs du poi l, de l'intendance et des étapes, auxquels l'in-génieur Pobeguin a exposé les conditions pratiques d'utilisation de Mehedya. et dQ Sebou.

LES RENFORTS

Gabès,'8 mai. — Vingt-deux hommes de la 13° compagnie du train des équipages sont partis pour Tunis, où ils s'embarqueront à destination du Maroc.

Versailles, 8 mai. —- Un détachement du 20° escadron du train des équipages est parti hier pour le Maroc.

M

ESPAGNE

Congrès international d'agrioulturs

drid, 8 mai. — Le congrès internatio-nal d'agriculture a tenu hier matin sa séance de clôture sous la présidence du roi, entouré des membres du gouvernement et des autorités.

MM. Moret, ancien président du conseil, et Canalejas, on tprononcé des discours trè» applaudis exaltant l'agriculture, montrant la nécessité de donner des encourflgement.i aux agriculteurs, et de supprimer les oc-trois.

Le roi a ensuite lu en français un dis-cours clans lequel il a salué les congressis-tes, les a remerciés de leur présence et a affirmé son désir de travailler en faveur de l 'agriculture, qu'il considère comme une source de régénération du payr.

Une longue ovation 0 èaRlé le discours du roi.,

PER8E

La famine provoque des émet tes

Téhéran, 8 mai. — En raison de la fami-ne, un soulèvement a éclaté à Ispahan. La foule a détruit un bureau de police de quar-tier ci a tué un membre de l 'administra-tion municipale; elle a donné l 'assaut à la maison du gouverneur, mais a élé repous-sée.

Des soldats Bachtyarie ont prie part au soulèvement, qui a un caractère anticons-titutionnel et clérical. La consul de Rutsie a demanda aux autorités d'assurer la s'écii-rité dès surjets rlts's'es.

Page 2: Tunisie et Marocpresse.bm-limoges.fr/le_populaire_du_centre/_images/PDF/... · 2012-05-15 · paroles de bataille contre la réaction, s'est ... part à deux ! et l'on aura retiré

TRIBUNAUX

Bruxelles, 8 mai. — Le Peuple publie ce soir un second article sur la succession de Léopold II. II commence par rappeler ce mot cruel d'un ancien ministre catholique : « Léopold II a deux rêves : devenir milliar-

• daire et déshériter ses filles ». On ne saura sans doute jamais dans

quelle mesure le feu roi se rapprocha de son premier idéal. En revanche, on com-mence à connaître les movens ingénieux qu'il a mis en œuvre pour réduire à la portion congrue les trois princesses qui ont eu, avec tant d'autres malheurs, celui d'être ses filles. Un de ces moyens, ce fut la création de la « Fondation de la Cou-ronne ». Mais en 1908, les libéraux et les socialistes demandent et obtiennent la sup-pression de cette fondation. Le gouverne-ment soutient qu'il détourna, pour les con-sacrer à des fins somptuaires, do 50 à 60 millions qui faisaient partie de l'actif du Congo ou de la fondation, et qui, par con-séquent, devaient revenir et doivent enco-re revenir à la Belgique.

Nous croyons savoir qu'à cette thèse la princesse Louise en oppose une autre. En vertu de son pouvoir absolu et antérieure-ment à la cession du Congo, le roi, à di-verses époques, se serait approprié des sommes considérables qu'il aurait remises pour partie à M. le baron Auguste Goffi-net, administrateur de la fondation de la Couronne, et pour parti à M. Tochez, son homme h tout faire. Ce sont ces fonds se-crets qui étaient à sa disposition person-nelle et qu'on appelait le fond de guerre ou le dépôt. Ce sont ces fonds qu'il n'a jamais eu l'intention de transférer à la Belgique, qui ne furent pas mentionnés dans l'inven-taire et qu'il plaça par la suite dans la fon-dation de Iderfullbach, la société de Sitef et la société de la Côte d'Azur.

Si ces personnes morales sont dissoutes, les fonds doivent rentrer dans son patri-moine privé et par conséquent revenir à ses héritiers naturels.

Le Peuple établit que le roi Léopold a détourné ou distrait du patrimoine de l'E-tat du Congo plus de 50 millions. Ajoutez à cela les millions de la baronne Vaughan, les millions de rentes congolaises payées à M. Wauters-Dustin, une trentaine de millions, paraît-il, pour des travaux de luxe radicalement inutiles au Palais de La-

ken, les millions de l'arcade du cinquan-tenaire dite l'Arcade de mains coupées, et tant d'autres millions encore engloutis par des caprices de despote babylonien. Il ap-paraît que plus de 100 millions, 150 mil-lions peut-être, ont été extorqués par le feu roi aux indigènes du Congo, avec cette circonstance terriblement aggravante que pour accomplir ce crime contre les masses, on a oppressé, martyrisé, massacré des milliers d'êtres humains.

C'est avant tout ce que les travailleurs belges n'oublieront pas, en suivant avec at-tention les débats du procès qui va s'ou-vrir.

UN DEBITANT POIGNARDE Paris, 8 mai. — M. Ernest Jallut, âgé de 42

ans, tient un débit de vins, 105, quai Valmy, et s'occupe en même temps de déchargement de bateaux. Il avait, dernièrement, embauché un débardeur, liaptiste Romarin, âgé de 35 ans, qui, avec d'autres ouvriers, travailla sous ses ordj-es pendant quelques jours.

Romarin avait touché, ' pour ses journées, une somme de 45 francs, mais quelqu'un lui affirma que Jallut aurait dû lui verser 75 fr.

Furieux, le débardeur entra hier soir, vers dix heures, dans l'établissement de Jallut, et, sans explications, frappa le débitant d'un ter-rible coup de couteau dans le dos puis il prit la fuite.

On s'empressa autour de Jallut, un médecin fut appelé et constata que le débitant était très grièvement blessé, car le poumon gauche avait été atteint par le couteau du meurtrier.

M. Souliard, commissaire de police du quar-tier de la Porte-Saint-Martin fait rechercher Romarin.

SUICIDE D'UNE COMMUNIANTE Falaise, 8 mai. — Un suicide particulière-

ment impressionnant vient de mettre en émoi la paisible commune -de Noron. Une fillette de douze ans, la jeune Yvonne Martyre, avait été abandonnée de ses parents, et les époux Blot s'étaient chargés de son éducation. Pour des raisons encore mal connues, la fillette, qui était depuis quelque temps très triste et qui devait renouveler aujourd'hui sa première communion, monta dans le grenier à foin, enroula une longe à bestiaux autour d'une poutre et se pendit.

Inquiète de n'avoir pas aperçu la fillette de-puis quelques heures, Mme Blot et sa bonne se mirent à sa Teclierche et ne tardèrent pas a découvrir le corps déjà froid de la petite dé-sespérée.

(Par Servis© spéel«l)

le complot policier Paris, 8 mai. — Une surveillance active

continue à s'exercer à la porte de la préfec-ture, boulevard du Palais, et dans le ves-tibule qui précède le cabinet du préfet, au sujet d'un complot anarchiste contre la po-lice.

Jusqu'ici aucune opération n'a été faite, On ignore si cette affaire aura des suites. Quelques-uns de nos confrères ont publié ce matin les noms des conjurés,_accompa-gnés de copieuses précisions sur leurs faits et gestes. On déclare, à la préfecture, que les noms sont inexacts et les renseigne-ments fantaisistes.

Naturellement, puisque ça ne prend pas 1... /

L'affaire OhôsSanno Paris, 8 mai. — Le comité des services

extérieurs et administratifs s'est réuni à trois heures pour continuer l'examen des questions relatives aux services de M. Ché-danne.

M. Chédanne, souffrant, ne s'est pas pré-senté. Son avocat, M0 Ployer, a fourni cer-taines explications complémentaires. Le comité a délibéré ensuite. Il a émis, à l'u-nanimité, l'avis qu'en raison d'irrégulari-tés graves et répétées dans l'exercice de son mandat, que M. Chédanne a lui-même reconnues, il devait être relevé de ses fonc-tions au ministère des affaires étrangères.

M. Cruppi a, en conséquence, signé un arrêt révoquant M. Chédanne.

La Champagne s'apaise Le gouvernement- a fait arracher les

drapeaux rouges. — La popu-lation esl restée calme

Bar-sui '-Aube, 8 mai. — Ce matin, vers -six heures, les drapeaux rouges, qui étaient restés sur l'hôtel de ville et les hal-les depuis le 19 mairs, ont été enlevés sans incident. Un drapeau tricolode flotte main-tenant sur le dôme de l'hôtel de ville. L'ins-cription : « Liberté, Egalité, Fraternité » a été rétablie et la phrase injurieuse enle-vée. It

Sur la place, occupée militairement, on remarquait M. Masnou, sous-préfet, qui a pris possession de son poste hier ; le gé-néral Sellier et M. Mallet, commissaire spécial. Des barrages avaient été établis dans les rues avoisinantes et de fortes pa-trouilles de dragons et de chasseurs à che-val parcouraient les rues principalos.

La population semble s'incliner devant le fait accompli. Les membres du comité de

Feuilleton du POPULAinE DU MENTHE

H GMSIOR 29

Q É ( % îs$ G5 E SB RE NI A R D

28 juin . — Parfaits envers moi, mes hô-tes. Le pain d'autrui est moins amer a man-ger que je n'aurais cru. Ils me traitent en homme de leur monde dont la famille a. eu des malheurs. Il ne tiendrait qu'à moi de me croire en villégiature dans une maison amie où je suis venu prendre part à une chasse d'espèce rare, 4a chasse aux élec-teurs.

l"c juillet, y M. de Sermoize va se présen-ter comme républioain conservateur. Il est grand propriétaire, directeur d'une fabri-que, administrateur de la Compagnie d'Or-léans. Il a jusqu'ici boudé la République, parce qu'il la considérait comme une forme de gouvernement peu favorable aux inté-rêts des hautes classes. Mais il a remarqué que propriétaires, fabricants, Compagnies de chemins de fer, font aussi bien leurs af-faires sou.-, la République que sous la mo-narchie. Il se rallie donc à un régime qui rassure les capitaux, comme il dit. Mais c'est à condition qu'on ne change rien à la constitution de l'impôt, qu'on ne touche pas aux lois existantes sur la propriété, les fa-briques, les grandes Compagnies, etc. Sa formule vraie serait : La République con-servatrice est la meilleure des monarchies bourgeoises. — Tout ce gu'il réclame, ce sont quelques réformes à rebours. Ainsi l'on poui-ïail opérer (Tes êc'ono'miés en ba-

défense avaient d'ailleurs, recommandé à leurs amis de ne pas s'opposer à l'enlève-ment des drapeaux. Cette opération s'ef-fectue cet après-midi dans les communes environantes.

Des délégués du comité de défense sont partis en automobile recommander le cal-me aux vignerons.

Dans la ville, l'animation est des plus vi-ves. On épilogue sur l'enlèvement des dra-peaux et on se demande de quelle façon les autorités s'y prendront pour arracher ceux qui sont aux fenêtres des maisons particulières.

Jusqu'à présent, aucun avertissement, aucune proclamation n'a été faite à ce su-jet.

Bar-sur-Seine, 8 mai. — Le calme le plus complet règne à Bar-sur-Seine, où l'on a également procédé à l'enlèvement des dra-peaux rouges qui flottaient au sommet des édifices municipaux.

Bar-sur-Aube^ 8 mai. — La campagne est calme. On avait signalé, mais à tort, une agitation à Bai-ville, à Fontaine, à Co-lombey. En réalité, cette agitation n'exis-te pas. Ces villages sont absolument tran-quilles.

Le comité de défense viticole a fait pu-blier, au son du tambour, un appel à la population, où tout en blâmant les actes du gouvernement, il dit : « Du calme, tou-jours du calme, encore du calme ».

Le comité déclare que le drapeau rouge flottait en vertu d'un compromis entre les représentants des vignerons et les repré-sentants du gouvernement, qui, lui, aurait manqué à la parole donnée.

— Le drapeau rouge, ajoutent-ils, était le symbole de revendications qui, elles, res-teront au fond du cœur et ne pourront être enlevées. Le gouvernement n'amoindrit pas et n'amoindrira pas l'enthousiasme des vignerons pour leur cause.

C'est dans ces condition? que les chefs du mouvement viticole recommandent aux populations de ne pas entrer en collision avec les troupes.

Des réservistes manifestent Ils tiennent un meeting et saisissent le

préfet de leurs plaintes Marseille, 8 mai. — Un groupe important

de réservistes, ayant accompli ces jours derniers une période d'instruction au 3/,*; d'infanterie au camp de Carpia"-~ e s'est réuni hier pour formuler

une"' série de

griefs. Les divers ora_t.'tfUrs qui ont priB la

parole, notamrn;Ilt ûnt formulé

ies

plaintes suivantes jj^g n0us signalons à titre docu-

tlssant moins d'écoles, en rognant les ap-pointements des instituteurs. Est-ce que le peuple a besoin de tant d'instruction ? On pourrait encore faire une large part aux classes dirigeantes dans l'administration de la chose publique. — Je n'ai pas à discu-ter, Dieu merci I les idées de M .de Sermoi-ze, mais je suis curieux de voir comment il les fera accepter des électeurs. Des gros, cela va tout seul; mais des petits, qui ont des intérêts diamétralement contraires ? C'est là le point qui m'intéresse. Je n'ai ja-mais vu de guillotinés par persuasion.

5 juillet, — Un pêcheur à la ligne, qui veut prendre beaucoup de poisson, a soin, avant l'ouverture de la pêche, de semer des grains de blés, des miettes, des vers aux endroits où il compte jeter sa ligne ou son filet. C'est ce qu'on appelle « amorcer ». J'amorce en ce moment avec Mme de Ser-moize. Mes fonctions consistent à l'accom-pagner en voiture à travers les villages de l'arrondissement. Beaucoup de paysans ont ici leur habitation creusée dans le tuf; des trous carrés souvent à mi-hauteur dans les collines; ce sont les portes et les fenêtres; les chambres s'étendent sous le rocher qui 6e

creuse comme du beurre, la cheminée sort de terre au milieu du pré ou de la vigne qui pousse sur le toit de la maison. Nous entrons chez ces Trogladytes; nous leur por-tons de bonnes paroles, de bon vin, de la flanelle, des baumes et des élixirs de toutes sortes; car les murs des caves où Os logent suent l'eau et les rhumatismes; nous em-brassons des tas de marmots mal peignés et mal mouchés; nous partons couverts de bénédictions. — Pas fière, Mme de Sermoi-ze, oh ! pas fière du tout, en ce moment. Et si charitable cette année ! Aussi les de-mandes de secours tombent-elles chez elle drues comme grêle ! J'en copie une qui mé-riterait de passer à la postérité :

« Bonne Madame, » La présente est pour vous dire que je

suis bien malheureux, quç je n'ai plus ffeu,-

mentaire : Les grossièretés de langage de certains officiers, le manque de baraque-ment au camp de Carpiagne, les défectuo-sités du couchage des hommes exposés sous la tente à toutes les intempéries, la pénurie tfeau, l'insuffisance de nourriture et sa mauvaise qualité, la difficulté éprouvée par les malades à être reconnus comme tels par le médecin-major, vu l'hostilité du colonel; les punitions exagérées infligées aux hom-mes. pour des raisons futiles, et surtout cel-le qui atteint le caporal Hilaire Biot, ac-tuellement en prévention de conseil de guerre.

Des élus assistèrent à cette réunion et une délégation a été présentée aujourd'hui au préfet pour le saisir des doléances pré-citées au corps d'armée.

Suicide «J'en officier de marine Brest, 8 mai. — L'enseigne de vaisseau

P..., âgé de 24 ans, originaire de Plougniel (Côtes-du-Nord), désespéré de ne pouvoir se marier avec une jeune fille qu'il aimait, le père de celle-ci ayant refusé son consente-ment, s'est tiré un coup de revolver d'ordon-nance dans la bouche.

Il a été transporté à l'hôpital maritime dans un état désespéré.

Arrestation d'un Instituteur Graulhet (Tarn), 8 mai. — A la suite d'une

enquête rapidement menée par M. Satgé, commissaire de police, le parquet de La-vaur s'est transporté à Graulhet et a mis en état d'arrestation un instituteur adjoint de l'école publique de garçons, nommé Car-rausse, qui se livrait depuis quelque temps ù dés attouchements et à des caresses im-mondes sur des enfants de 9 à 10 ans fré-quentant sa classe.

Les déclarations d'une dizaine d'élèves ont été reçues hier par le procureur de la République.

Un ballon électrocuté Zurich, 8 mai. — Hier après-midi, un bal-

lon allemand, parti de Constance, est entré en contact, près de Buchs, avec les fils élec-triques d'une usine consuisant un courant à haute tension.

La nacelle fut entourée d'étincelles, et un passager, le lieutenant berlinois Fritz Ul-termann, tomba de la nacelle et se brisa les deux pieds. Le pilote eut l'épaule démise au moment de l'atterrissage, qui se fit à la lisière d'un bois.

Le ballon est gravement endommagé.

La révolution mexicaine Le tyran Diaz est obligé de se retirer. —

Le pays est en joie

Mexico, 8 mai. — Le président Diaz vient de publier un manifeste dans lequel il dé-clare qu'il démissionnera aussitôt que la paix sera rétablie. La publication de ce ma-nifeste paraît faire prévoir la solution paci-fique attendue. On sait, en effet, que les in-surgés prétendaient exiger cette démission, dont le gouvernement régulier refusait de prendre l'initiative.

La décision spontanée du président Diaz et l'arrivée au pouvoir de M. Limantour permettraient une transaction pratique en-tre les deux partis.

El Paso, 8 mai. — Dans la crainte de com-plications avec les Etats-Unis, Medero avait donné l'ordre à tous les insurgés de se' re-tirer de la frontière. Lui-même s'avançait du sud de Juarez rur Mexico. Madero était déjà en marche vers la capitale lorsqu'il reçut la nouvelle de la décision du président Diaz. Il déclara : n J'enverrai au président une dépèche le félicitant de son acte qui exigeait de sa part une suprême abnéga-tion patriotique. »

Madero annonce qu'il acceptera le nouvel armistice dans le but d'abréger les négocia-tions de paix. Le camp se réjouit de l'évé-nement parce que le président Diaz, en agis-sant ainsi .semble avoir obéi à l'ultimatum de Madero.

Mexico, 8 mai. — Des éditions spéciales des journaux ont publié la décision du pré-sident Diaz. Elle a été accueillie avec joie. Le président Diaz a fait connaître sa déci-sion au conseil des ministres. Il se réserve le droit d'annoncer le moment où la paix sera véritablement rétablie. Il déclare qu'il le fera aussitôt qu'il sera certain que l'a-narchie ne suivra pas sa démission. Son seul désir est de servir les intérêts de la patrie. Il demande au peuple de travailler pour la paix et le progrès du pays.

^. ^ ^ ^ <fr -^-fr-^- ̂ ^^^^^^^^i^-

lillllil « MES AMIS LES INSTITUTEURS » Je serais désolé qu'un seul de nos lec-

teurs pût me croire animé do sentiments

d'hostilité personnelle à l'égard de M. Mar-quet.

Bien, au contraire, je professe à son en-

drojt» en même temps qu'une grande esti-

me pour son talent, des sentiments de

compassion. Et tous nos lecteurs, j'en suis

persuadé, concevront de son mérite une opi-

nion identique quand ils sauront qu'il par-

le bien, mais agit... mal.

lement d'habits à me mettre, et que je vous autorise à me donner un vieux pantalon à votre mari. Le bon Dieu vous le rendra.

» Je me recommande à votre grande bon-té.

» COQUILLARD (Narcisse), » Tourneur et électeur. »

Ledit Coquillard, ivrogne fieffé, quoique électeur, a eu non pas seulement un pan-talon, mais un vêtement complet. Cela sera compté à Mme de Sermoize... ou à son mari. Un bienfait n'est jamais perdu.

7 juillet. — M. de Sermoize amorce de son côté. Il offre des pompes aux corps de pompiers, des bannières aux sociétés de mu-sique, des fontaines aux villages sans eaux, des lustres et des tableaux aux églises. J'ai déjà écrit vingt lettres à peu près identi-ques à l'adresse des journaux du pays :

« Mon cher rédacteur, » Aurez-vous l'obligeance de faire insérer

ces deux mots seulement; que je viens de donner 500 francs à la bibliothèque popu-laire de Bléré et 200 francs à l'Association des anciens élèves du collège d'Amboise...

» Agréez, etc. ,etc... » Les journaux conservateurs insèrent, les

autres ne disent rien, et voila comme, sui-vant le précepte, la gauche Ignore ce que donne la droite !

10 juillet. — Nous avons un concurrent un concurrent redoutable; M. Philippeaux' propriétaire du grand Bazar Parisien de iâ place de la Bastille. Il est arehi-mlllionnal-re et capable, lui aussi, d'inonder la con-trée de bienfaits. Il est commerçant, et, comme tel, rompu à toutes les roueries dé la réclame." Il n'est pas du pays, c'est vrai-mais il y a acheté, voici deux ans] un châ-teau historique où il est le successeur des rois de France. Son instruction présente quelques lacunes.- Il aime à vanter les ar-bres n séculiers » de son parc et 11 se plaint que son château, avec les réparation qu'il eïig'e, soit un « tombirau » aes Uanarcl'es.

Ah ! ce fut un beau geste, un geste à l'an-

tique, grand, noble, héroïque, que celui

de M. le député lorsqu'il défendit ses « amis

les instituteurs » au conseil général.

« Mes amis les instituteurs. » Quand il

prononce ces mots « à la Chambre », au

conseil général ou dans les réunions publi-

ques, il ouvre la bouche comme une gueule

de four. De sorte que ces simples mots ont

une portée autrement grande que si nous les prononcions, vous ou moi.

L'emphase parlementaire les enfle au

point de les transformer et presque de leur donner une autre « signification » : n Mes

amis les instituteurs » ne sont plus de mé-

chants révolutionnaires, des syndicalistes,

des unifiés. Ce sont des hommes doux, pai-

sibles, « mes amis les instituteurs ! ». C'est

extraordinaire comme il les aime, les ins-tituteurs, M. le député.

Dans ses professions électorales, il leur

parle de sa « reconnaissance ». Moi, je pré-tends qu'il n'a pour eux que du mépris, et

qu'il serait parfois bien gêné d'être en leur

compagnie.

Jugez-en :

Chaque année, M. Marquet donne, dans

ses salons, une ou deux soirées dansantes;

outre les gros bonnets de Rochechouart,

tous les fonctionnaires y assistent. Seuls,

Mmes les institutrices et MM. les institu-

teurs ne reçoivent aucune invitation. Ils ne

sont pas jugés dignes de patiner et de val-

ser avec les invités de M. le maire.

Les membres de l'enseignement sont de-

venus tellement « populaires » que M. Mar-

quet craint qu'il suffise à deux ou trois

d'entre eux de passer le seuil de sa demeu-

re, pour qu'immédiatement il entende ses

« riches amis » crier : n A la porte ! »

Et cependant, à la veille des élections, au

conseil général, à la « Chambre », M. le ré-

publicain de gaucho aime les instituteurs.

Oh oui ! il les aime ! Et il entend bien ne

point les oublier. Il les «time avec cette spé-

ciale affection qu'on a pour des êtres infé-

rieurs, comme le pâtre aime ses vaches; la

vieille fille son perroquet; le bateleur son

singe. « Conservez vos distances. »

Il les aime à la condition qu'ils conti-

nuent à plier, à se mettre à genoux. Prenez garde, Monsieur, M. l'archiprêtre

a dû vous dire que les instituteurs étaient

à l'avant du parti républicain et qu'ils at-

tiraient la foudre.

Vous vous croyez obligé de leur parler de

votre « reconnaissance » et de votre « ami-

tié » pour essayer de piper leurs suffrages.

Vous voulez les « protéger » et avec eux

les institutions laïques; oubliez-vous donc

que vous n'avez point fait confiance à l'éco-

le laïque ? A certaines époques, vous avez besoin

d'elle pour franchir un échelon de la hié-

rarchie sociale. Alors, vous jurez vos

grands dieux que .vous êtes sincère et par-

faitement désintéressé. Je veux bien, moi !

Cela prouve que vous êtes né sous une bon-

ne étoile. Cela ne prouve pas que « vos

amis les instituteurs » aient intérêt à vous

envoyer siéger à la Chambre.

Monsieur le député, les instituteurs com-mencent à perdre la confiance et même le » respect ».

Quand on veut confiance et respect, il ne

faut pas être « bouffon ».

Octave BELLEVUE.

■Hf

Au 209° de réserve QUESTIONS PRÉCISES

Il nous paraît utile de poser aujourd'hui à M. le colonel du 209° de réserve, à Caylus (Tarn-et-Garonne), quelques questions aux-quelles une réponse catégorique doit être faite.

Pourquoi, depuis dix jours que sont arri-vés les réservistes, ne leur a-t-on pas rem-boursé l'indemnité de route ? Pourquoi repousse-t-on tous les jouis l'échéance :

M. le colonel, s'il s'occupe 'de son régi-ment — et il a le devoir de s'en occuper — pense-t-il que les pauvres bougres qui vont là-bas perdre leur temps et leur salaire, qui laissent parfois la maison sans argent et la bûche a peu près vide, sont des mil-lionnaires pouvant attendre un mois le remboursement d'une indemnité qu'on au-rait dû leur payer à l'arrivée 1

Les caisses des compagnies sont-elles Vi-des ? On ne saurait le soutenir.

D'autre part, pourquoi des gaspillages ridicules et nuisibles ? Voudrait-on nous dire pourquoi on a refusé au sergent de la 22J compagnie, chargé de les remettre, des cartouches, sous le prétexte qu'elles n'étaient pas brûlées au retour du service en campagne ? Le sergent fut obligé de ti-rer en l'air pour remettre les étuis vides. N'est-ce pas que c'est là de la belle admi-nistration ? Comme on sent bien que ceux qui laissent se commettre de semblables choses, ne sont pas les mêmes que ceux qui

sont chargés d'alimenter le budget écra-sant de la guerre !

A ces questions, il faudra répondre, et, bon gré-mal gré, il faudra rendre aux ré-servistes l'argent qu'on leur doit, qui leur fait besoin et qu'on a eu tort de leur faire attendre.

A PROPOS DES RETRAITES OUVRIÈRES

Nous avons reçu la lettre suivante :

« Dans une des nombreuses lettres de protestation contre la loi des retraites ou-vrières qui ont été publiés par les journaux loca ux, les protestataires ont déclaré que « les employés civils et militaires occupés par l'Etat touchent une retraite au bout d'une vingtaine d'années, sans jamais avoir versé un sou. » Cette phrase renfer-me deux erreurs qui doivent être recti-fiées, en ce qui concerne les fonctionnaires civils. La loi fixe pour les pensions civiles Y tige de la retraite à 55. 60 et 70 ans, selon les catégories ; cet âge ne donne pas droit, d'une façon formelle, à être retraité ; il ne ■ donne que la possibilité d'obtenir la retrai-te, cl. l'Etat reste libre de la retarder ; de plus, il faut avoir non seulement 55, 60 ou 70 ans d'âge, mais aussi au moins 25 ou 30 ans de service. En second lieu, tout fonc-tionnaire civil verse, pour la retraite, cinq pour cent de son traitement ; ou plutôt il touche, à la fin du mois, son traitement, diminué de la somme de 5 pour cent, qui est retenue d'office et obligatoirement ; aussi, s'il lui est dû 100 francs, il touche 95; de plus l'Etat lui retient le premier mois de son premier traitement, et le premier mois de chaque augmentation.

» UN GROUPE DE FONCTIONNAIRES CIVILS. »

N. D. L. R. — Nos correspondants ont raison : les retraites coûtent, en général, très cher aux fonctionnaires civils, aux pe-tits surtout, qui no sont jamais certains d'en jouir. Us sont, eux aussi, exploités par l'Etat qui spécule avec les fonds qu'il leur retient souvent de façon arbitraire. Les seules retraites servies régulièrement sont celles de l'armée. Encore, s'occupe-t-on toujours de les améliorer.

^> TOUS PROPRIÉTAIRES, SANS ARGENT,

d'une bicyclette Terrot, La Française-Diamant, Alcyon, Lakmé, Aiglon ou Jouhaud, à 150 fr., payables 10 fr. p. mois. Rien d'avance. Escomp-te 'au comptant. Chez Jouhaud, cycles, armure-rie et machines à coudre, r. Montmailler, 56.

^ LES PROCHAINES ASSISES

On sait que la deuxième session des assises cle la Haute-Vienne s'ouvrira le 29 mal pro-chain, sous la présidence de M. Villemaud. Trois affaires sont inscrites au rôle. Voici la liste des jurés qui s'est tirée hier.

LISTE DES JURÉS

MM. Defournoux, Joseph, maire de Saint-Priest-Taurion.

Fargeaud, Auguste, notaire à Saint-Ger-main-les-Belles.

Mazin, François, propriétaire à Neuvic-En-tier.

Sotte, Léon, garçon de magasin à Limoges. Coussy, Pierre, agriculteur à Verneuil. Desbordes, François, maire de Lavignac. Chapeyroux, Eugène, pharmacien à Siint-

Vrieix. De Luze, Henri, Ingénieur à Limoges. Gorceix, Henri, propriétaire à Bujaleuf. Lcmasson, Jean, marchand de bois â Limo-

Chanton, Joseph, conseiller municipal à St-Sornin-Leulac.

Charzat, Urbain, entrepreneur à Droux. Faucher, Eugène, serrurier à Limoges. Puybonnieux, Richard, employé aux pom-

pes .funèbres à Limoges. Coulloux, Léonard, propriétaire à Cognac. Viacroze, Ernest, plâtrier à Saint-Yrielx. Chapeau, Pierre, propriétaire à Thouron. Faucher, Antoine, 111s, agriculteur-expert à

Saint-Léonard. Jourde, Joseph, entrepreneur à Feytiat. Laurent, Charles, fabricant de porcelaine à

Limoges. Lavaud Saint-Etienne de la Lande, maire de

Saint-Bon n et -Briunce. Mavalier, Paul, notaire à Saint-Germaln-les-

Belles. Coste, Léonard, cultivateur à Coussac-Bonne-

val. Chainiaud, Pierre, propriétaire a Saint-Ma-

thieu. Dartoud, Pierre, mouleur sur porcelaine, à

Limoges. • Léouon-Létang, Auguste, propriétaire à La

Croisille. Marcoux, Jean, propriétaire, maire à Saint-

Ouen. Cliassagne, Camille, négociant ù Limoges. Tallet. Félix, serrurier à Saint-Yrieix. Deguillaume, Clément, juge de paix sup-

pléent A Saint-Léonard. Poutoud, André, commis-livreur, à Saint-

Germain-les-Belles. Devillechabrol, Marcelin, cultivateur à Vo-

londat. Degabriel, Hilaire, hôtelier à Nedde. Duléry, Louis, négociant à Coussac-Bonne-

val. Laporte, Frédéric, négociant ù St-Laurent-

sur-Gorre. JURÉS SUPPLÉMENTAIRE

Chambras, Baptiste, ancien négociant à Li-moges.

Cadet, Léonard, sabotier au Vigen. Dada, Charles, rentier à Limoges. Berthou, Léonard, ex-mécanicien à Limo-

ges.

-H-—-— Vient de paraître, et est en vente à l'Im-

primerie Nouvelle :

L'Organisation socialiste de la Franco

L'ARMÉE NOUVELLE

PAR JEAN JAURES

Fort volume de 700 pages : 3 francs.

nmsmmmsssssasEaaaaa

Mais qu'importe ? Il est certain d'avoir le puissant appui de l'administration. Il se dit radical de gouvernement.

Si je comprends bien, mais je ne suis pas sûr de comprendre, cela signifie qu'il trou-ve quantité dê réformés excellentes', néces-saires, mais qu'il les ajourne à des temps meilleurs, par exemple- vers le milieu du siècle prochain. D'ici l.à ( il n'y a qu'à lais-ser aller les choses dont il n'a pas lieu d'être mécontent.

Pauvres électeurs I Je parle toujours des petits I Comment choisir entre deux candi-dats plus millionnaires l'un que l'autre ? Je ne saurais dire lequel est le moins intéressé à faire valoir leurs droits, leurs vœux, leurs doléances. S'imagine-t-on, dans un congrès de la gent animale, les rats représentés par un chat ?

12 juillet. — Pauvres électeurs ! Ai-je dit. — Heureux électeurs, devrais-je dire peut-être I Une élection vaut une récolte supplé-mentaire. Une manne abondante s'abat sur l'arrondissement. — Pluie de journaux, d'abord. Notre concurrent en a acheté un, deux, trois, qu'il fait distribuer gratis et qu'il nous sert généreusement à nous-mê-mes : il en a créé un quatrième, illustré ce-lui-là, qui publie dans son premier numéro le portrait et la biographie du Président de la République, et sur la seconde page, la biographie et le portrait de l'illustre Phi-lippeaux : un bel homme, admirablement fourni en cheveux et en vertus. On insiste sur la générosité avec laquelle il dépense son argent : on oublie de dire comment 11 l'a gagné; un mariage avec une veuve très ri-che et très vieille, dont il a hérité; une heu-reuse spéculation sur les farines qui a tenu le pain cher toute une année.

En retour, nous sommes copieusement renseignés sur les secours que son inépui-sable charité ne sait pas refuser à l'infor-tune, et sur les agrandissements successifs rie ses magasins : article à double fin qui

doit faire monter, les actions du commer-çant et du candidat.

Après cette pluie de phrases creuses, pluie de biens plus substantiels. — Le 14 juillet approche, la même main libérale envoie aux communes, pour les aider à célébrer la Fête natiohale, des drapeaux, des lanter-nes, des feux d'artifice, des bibelots de tout genre : tous les rossignols du Grand Bazar Parisien, commençaient à dire les mauvai-ses langues. Mais un coup de maître a fer-mé la bouche à la calomnie : il n crevé sur le pays une averse de ï;4rets verts, bleu-ciel, écartâtes, sur lesquels brille, imprimée en or, l'héroïne du jour, la tour Eiffel.

Où trouver des cadeaux d'une nouveauté plus saisissante ? Il pleùt, il pleut encore des habillements de communiants et de communiantes. Habile compensation aux dons patriotiques du 14 juillet. — Effort mé-ritoire pour ménager la chèvre et le chou, l'Eglise et l'Etat ! Moyen de conquérir les mamans par les enfants, et les papas par les mamans I Décidément, nous n'avons qu'à nous bien tenir. M. de Sermoize ne dé-colère pas contre ces procédés de mar-chand.

20 juillet. — Revanche I Revanche ! Nous avons aussi notre journal, nos journaux, qui publient le portrait et la biographie de M. de Sermoize : et nous les envoyons aussi gratis à tout le monde, sans oublier notre cher concurrent I

Puis nous avons fait venir pour les éco-les de garçons et de filles des centaines de livres dorés sur tranche; et nous avons eu la joie d'entendre dix fois cette phrase, sa-luée de bravos qui ne laissent pas d'être agréables, même la dixième fois : n M. de Sermoize, dont on retrouve le nom partout où il s'agit d'encourager l'instruction... »

Pauvre M. de Sermoize; lui qui tr,ouve,,„ neuple déjà trop instruit ! Il fait a,ors "n

sourire qui ressemble à une :çrlmnce —jsou rire de candidat. Nous tâchons a'0*! 06 re' conefuérir lS's mamans par les entant-

Les incidents de Laurière La révolte est éteinte. — L'autorité

triomphe avec éclat

Ainsi que le « Populaire » le disait hier, là révolte de Laurière est maintenant anéantie. L autorité triomphe sans aucune modération. On a vu hier, en effet, que par un communiqué officiel, elle proclamait les incidents clos et maintenait energiquement sa décision du transfert à Saint-Sulpice du percepteur. Le vainqueur se montrait cruel.

Les papiers sont remis

Donc, une nouvelle délégation est venue hier matin, vers 10 heures, à la préfecture. Elle n'était composée que de quatre délé-gués dont le maire. Elle apportait deux caisses contenantes papiers de la percep-tion et les remettait au préfet, sans aucune condition.

M. Morain a félicité les délégués, parti-culièrement le maire, d'avoir enfin compris qu ils donnaient un très mauvais exemple à leurs concitoyens. Il est, d'ailleurs, per-suadé, leur a-t-il dit, qu'en remettant vo-lontairement les papiers ils n'ont pas cédé à un sentiment de crainte, mais ont agi seu-lement par conviction. La voix de la raison a certainement été plus forte que l'intimi-dation.

La délégation a approuvé et a demandé au préfet de vouloir bien tenir sa promesse d'intervenir auprès des pouvoirs publics pour faire obtenir satisfaction à la commu-ne de Laurière.

M. Morain a promis et la discussion a pris fin.

Nous croyons savoir que la municipalité va se pourvoir devant le conseil d'Etat con-tre la décision ministérielle.

Aussitôt le préfet faisait connaître par té-léphone au ministère de l'intérieur la solu-tion du conflit.

Puis, quelques instants après, arrivaient MM. Jacomet, procureur général, Eyquem, procureur de la République, et ils étaient aussitôt introduits dans le cabinet préfecto-ral.

L'entretien qui se prolongea près d'une de-mi-heure, roula,. sans doute, sur la question de l'action judiciaire.

L'après-midi, les délégués étaient convo-qués à 2 heures au Palais de Justice. Ils ont subi un interrogatoire de pure forme, et le dossier de l'affaire va être transmis au gar-de des sceaux qui rendra, sans doute, une ordonnance de non-lieu.

Les papiers à la trésorerie

Le fondé de pouvoirs de la trésorerie gé-nérale est venu prendre possession des deux caisses contenant les papiers, et, hier après-midi, on a procédé au récolement. M. Char-reyre, commissaire central, avait été, par commission rogatoire, invité à assister à cette opération.

Voilà donc la révolte éteinte. L'adminis-tration, délivrée de ce cauchemar, a poussé un gros soupir de soulagement.

Et M. Pacaud, maire de Laurière, dans une exclamation, disait lui aussi combien il était tranquillisé. Assis sur l'une des deux caisses de papiers, dans l'antichambre pré-fectorale, il s'est, en effet, écrié : ;

— Enfin, je suis assis sur ces papiers, qui m'ont tant pesé sur les épaules I •

M. Pacaud, certainement, dormira mieux cette nuit que la nuit psécédente.

Faites vos achats à l'herboristerie

69, avenue du Pont-Neuf

-++-AJOURNEMENTS AUX RÉSERVISTES

On sait que les militaires de la réserve et de l'armée territoriale convoqués à une ma-nœuvre, dans une période d'exercice spé-cial, ne peuvent obtenir aucun ajourne-ment, sauf en cas de force majeure dûment justifié.

Le ministre a décidé d'assimiler au cas de force majeure les calamités exception-nelles telles que : inondations, incendies, pertes de bétail ou de récolte, chômage pro-longé d'ouvriers.

En conséquence, les chefs de corps sont invités à accorder dans ces cas exception-nels les changements de série ou les ajour-nements demandés, sans autre examen que celui de la matérialité du dommage éprouvé, co dommage devant d ailleurs être dûment justifié.

g janri fSBBf& Poudre de toilette LSitfT' Inl9 prix du flacon. 1 fr. 50

Dépôt à l Phi" D' Biais, Pl. des Bancs Limoges 1 Herborister 1 » Mallet, av. Pont-Neuf

f+ SOUSCRIPTION EN FAVEUR

DES SINISTRÉS DE LA M™ VINCENT

Maison Trapinaud et Cie 24 75 Liste 57 et 58, maison Blanchard,

versé par Labernède jeune 42 10 Fabrication, magasin et useurs

de grains, maison Lanternier et C" 13 50 Liste 65, le personnel de la mai-

son Sylvestre Vincent 38 65 MM. Sylvestre Vincent père et

fils, versé par Lafontaine 20 » Liste 6, personnel ouvriers et ou-

vrières de la Maison Bastin Le-noir, versé par Bourgoin 11 »

Liste précédente 41 15

Total 191 «>

Quant aux papas, nous ne leur avons pas donné de bérêts avec l'image de la tour Eif-fel ; nous avons fait mieux; nous leur avons fourni les moyens de l'aller voir elle-même. La Compagnie d'Orléans a organisé des trains de plaisir d'un bon marché fabuleux et nous avons laissé savoir que nous n'é-tions pas étrangers à cette libéralité de la compagnie. Quand je vous disais que les électeurs de cette circonscription ont trop de bonheur !

28 juillet. — Nous assistons à la distribu-tion des prix du Collège d'Amboise-Philippeaux y est venu, comme nous, et êomme nous, il offre de superbes volucoes_ Le président de la solennilé associe dans ses remerciements éclectiques les deux B= néreux donateurs, dont on retrouve ie noms partout où... etc. Le discours a us ge, prononcé par un jeune professeur i-ressortir les avantages d'une solide êaued.-tiofi : - Oui, jeunes élèves, rappelez-vous que la vraie grandeur d'un homme consiste dans sa valeur intellectuelle et morale, « plus tard, quand vous aurez quitté ce nai siblo asils de votre jeunesse pour les; flots

queront jamais, trouvai •• y naroles du sage J£.

du dans un naufra-

ge a

Près

failli Je porte tout mon hïsn 3UV

molo}iniamecumpor^ écoutent ce

LeS f e«urcm« : la ont même la naïveté ,a

teffronter " d'applaudir, et moi je me 0UJ envi i de crier : Eh I Monsieur le pro-

fS!,seu? dites donc à l'honorable assistan-ce Jeunes élèves on se moque de vous Oui, au collège, vous avez été classés d après votre mérite, non d'après votre fortune. Vous avez été punis ou récompensés selon votre travail, votre conduite, votre captei-

**• - (,4 suivre.)

Page 3: Tunisie et Marocpresse.bm-limoges.fr/le_populaire_du_centre/_images/PDF/... · 2012-05-15 · paroles de bataille contre la réaction, s'est ... part à deux ! et l'on aura retiré

LA VILLE DE PARIS

'«ArutB OUB le très beau vêtement sur ne irM Voir aux étalages le complet ves-,fn réclame * 68 fr. 50, coupe, cachet, fini

du grand tailleur parisien.

00NTB^

D

A^™T"OUVB|ÈRES

LE PERSZlïLvofA

vLÊ MAIS0N

Le personnel de la maison BeUugeaud,

fabricant de caisses et tonneaux, considé-rant nue la loi sur les retraiets ouvrières et paysannes est une nouvelle charge ve-nant peser lourdement sur le budget déjà

maigre des travaileurs ; Considérant aussi que cet impôt d un

nouveau genre ne sera profitable qu à une infime minorité d'assujettis étant donné

l'â<*e reculé de la retraite (65 ans) ; Etant donné également qu'il découlera

des conséquences désastreuses pour la cjasse ouvrière par suite de la cotisation

patronale, qui est une prime de chômage ; Pour ces motifs, proteste énergiquenient

contre l'application de la loi telle qu'elle

est établie et décide de s'y opposer por tous les moyens.

Nous vous prions, Monsieur le rédac-

teur, de bien vouloir insérer notre protes-tation dans votre estimable journal.

Agréez, etc. (Suivent 49 signatures.)

LE PERSONNEL DE LA MAISON

HENItl BALLEROY ET C"

Considérant que la loi des retjliites ou-vrières ne nous donne aucune satisfaction, nous décidons de nous opposer par tous les moyens à sa mise en application tant qu'elle n'aura pas été modifiée.

Nous 'demandons :

1° La suppression de toute cotisation ou-vrière ;

2° L'abaissement de la limite d'âge ;

3° Le bénéfice de la loi pour tous les vieux travailleurs, quel que soit leur âge ;

4° L'augmentation de la pension. Agréez, Monsieur le Préfet, etc.

(Suivent 121 signatures.)

LES OUVRIERS DE LA MAISON

ROUGERIE Les ouvriers et employés de la maison

Rougerie, rue des Trois-Châtains, au nom-bre de 158, protestent aussi contre l'appli-cation de la loi des retraites telle qu'elle est instituée.

Ils en ont informé le préfet.

A LA MAISON DENIS

Les ouvriers de la manufacture de chaussures Denis, au nombre d'une cen-taine, ont également protesté.

A LA MAISON BALLEROY ET PAILLET

Le personnel de la maison Balleroy et Paillet, rue de Châleauroux, vient aussi d'envoyer une protestation à la préfecture.

LE PERSONNEL

DE L'USINE BEAULIEU

Les soussignés, ouvrières, ouvriers, em-ployés de la maison Léon Beaulieu, coupe-rie de poils à Limoges, 29, rue d'Auzette. après connaissance prise de la loi dite des « Retraites ouvrières et paysannes"» en-trant en vigueur le 3 juillet prochain.

Considérant :

î° Que l'âge de 65 ans fixé pour avoir droit à la retraite n'étant atteint que par une très minime minorité, et, que s'il y a beaucoup d'appelés, il y aura peu d'élus ;

2° Que les versements exigés ne sont qu'un nouvel impôt de misère sottement déguisé, lequel ne peut que venir affaiblir les ressources déjà trop modestes de cha-cun, vu les salaires minimes, la cherté de la. vie et l'augmentation croissante des loyers ;

3° Que le travail des ouvriers est cent fois plus utile que celui de nos députés et fonctionnaires : tous, budgétivores, s'assu-rant à nos frais et sans avoir jamais versé un sou, une vieillesse heureuse et grasse-ment rétribuée ;

Décident : S'opposer énergiquement et par tous

moyens à toute retenue sur leurs salaires, retenue qui mettrait entre les mains du gouvernement une somme considérable qui aurait tôt fait d'aller rejoindre le con-tenu de la caisse des inscrits maritimes, ainsi que le milliard des congrégations, base première de la retraite, lequel s'est fondu dans les mains de dilapideuses plus

ou moins jolies. Et, repoussant la loi spoliatrice de la re-

traite des morts, uniquement destinée au malheur de l'ouvrier, dont ils laissent en-tière responsabilité aux auteurs ;

Vous présentent, monsieur le préfet, etc. (Suivent 217 signatures.)

H

ARTICLES POUB FU1HEURS - RÉPARATIONS DE PIPES

JIA.1II10.NNAUD A ÎNÉ, 3. rue des Anglais

-M-AUX OUVRIERS

DE LA MAISON COLBERT VINCENT

Le personnel sinistré de la maison Col-bert Vincent est invité à assister à la réu-nion générale qui se tiendra à l'hôtel de ville, salle des Prud'hommes, aujourd'hui mardi, à 3 heures précises, pour la distri-bution des premiers secours.

LE C OMITÉ.

v se trouve dans les meil-LE SUEDE Ieurs CAFÉS I:T CO,NP"

TABLEAU D'AVANCEMENT

Réserve. — Infanterie

Pour le grade de chef de bataillon : M. Hennequin, capitaine au régiment de

Brive. Pour le grade do lieutenant (service d'é-

'at-major) : M. Marty-Lavauzelle, lieutenant à la 5"

région.

Territoriale

Pour le grade de chef do bataillon : M. Neige, capitaine au 92° territorial. Pour le grade de capitaine : M. Charbonnier, lieutenant au /jgiment

de Périgueux.

M. «*oueil, lieutenant au 93° territorial. M. Fourneaux, lieutenant au 91° territo-

rial.

M. Jouhaud, lieutenant au 89» territorial. M. Laboujonnière, lieutenant au 90» ter-

ritorial.

M. Lajat, lieutenant au 89« territorial. M. Lansade, lieutenant au 91° territorial. M. Rosier, lieutenant au 93" territorial.

M. Marchadier, lieutenant à l'état-major de la 12" région (service des chemins de fer «t étapes).

Réserve. — Cavalerie

?otw le grade de capitaine : **• ûevillegourelx, lieutenant au 30" dra-

gons.

S0CIÉT6 D'ÉDUCATION PHYSIQUE

CONSEIL D'ADMINISTRATION ET COMITÉS

l'Wif fiers J M^Duris, directeur de

Vml !°N TUR

80T

. «. cours Gav-Lussac. m liï ■',*' industriel, ancien conseiller

ancien 0{flcisr d* réserve, 6, rue

°»»?rvstç?ir du meWriel ; M. Chaba-

nier, officier de réserve, négociant, rue Prépapaud, 1.

Comité d'éducation physique : MM. Rou-velloux, commandant en retraite, prési-

dent, 55, rue Théodore-Bac. Duché, capi-

taine de territoriale, membre, 9, rue Noël-Laudin. Lachaud, président de la société de trompettes, la Diane Limousine, mem-bre, 76, faubourg des Casseaux. Péniçaud,

capitaine en retraite, membre, rue Monta-lembert.

Comité d'équitation : MM. Devillegou-

reix, officier de réserve, distillateur, con-seiller municipal, président, 19, rue Jules-Noriac. De la Saigne du Boucheron, offi-

cier de réserve, propriétaire, membre, 6, boulevard Montmailler. Boyron, directeur

de l'école de dressage, membre, 1, chemin de Sainte-Claire. Mansoux, ancien adju-

dant de gendarmerie, bibliothécaire à l'é-cole de notariat, membre, place de l'An-cienne préfecture.

Comité de tir : MM. Planckaërt, adjoint

au maire, président de la société de tir Le Pistolet, président, 25, avenue Fou-caud. Crouzillard, président de la Société

des Médaillés militaires, membre, 12, bou-levard Louis-Blanc. W. Guérin, ingénieur des arts et manufactures, directeur de l'u-sine Guérin, membre, rue du Petit-Tour.

Relier, sous-directïur de l'Institution Tur-got, membre, cours Gay-Lussac.

Comité des sports : MM. De Luze, lieu-tenant détat-major de réserve, ingénieur des arts et manufactures, président, 8, rue d'Isly. Quéré, conseiller municipal, publi-ciste, professeur de sténographie, membre, 9, rue Adrien-Dubouché. Rabâche, officier de territoriale, juge au tribunal de com-merce, négociant en vins, membre, 2, rue Jean-Noualhier. Vigneras, docteur en droit, directeur de l'école normale d'insti-tuteurs, professeur à l'école de droit, mem-bre, à Bellevue, près Limoges.

Comité des cours spéciaux : MM. Portier, proviseur du lycée Gay-Lussac, président boulevard Georges-Perrin. Chauviret, pré-

sident de la Fanfare de Limoges, conseil-ler municipal, distillateur, membre, 7, rue de l'Ecole-de-Médecine. Docteur Marcland, professeur à.l'école de médecine, secrétaire général de l'Union pour le bien, membre, §4, avenue de Juillet. Saulnier, avocat, président de sociétés de secours mutuels, professeur à l'école de droit, membre, 1, rue de la Mauvendiere. Mazeron, avocat à la cour d'appel, place du Champ-de-Foire.

Comité des fêtes : MM. Debay, président do l'Harmonie de Limoges, secrétaire gé-néral du Syndicat d'initiative de la Haute-Vienne,, directeur d'assurances, président, 1, rue de la Mauvendière. Laguérenne, avocat à la cour d'appel, professeur à l'é-cole de droit, membre. 12, avenue Fou-caud. Mazen, officier de réserve, président de l'Association générale des étudiants, membre, 1, rue des Anglais. Roby, direc-teur de l'école de musique, membre, 26, avenue Saint-Surin.

Comité des locaux : MM. Langlade, di-recteur de l'école pratique de commerce et de l'industrie, président, 24, rue Manigne. Crouzillard (Alfred), officier de réserve,

architecte, membre, 9, avenue Baudin. Du-ché, ancien moniteur de l'école de Join-ville, industriel, membre, 4, rue Cruvei-Ihier. Marchandon, ancien notaire, indus-triel, président de la Société l'Auenir, mem-bre, ancienne route d'Aixe. Faure, ingé-nieur-constructeur, place du Champ-de-Foire.

ENCORE UN ACCIDENT D'AUTOMOBILE

IL Y A QUATRE BLESSÉS, DONT UN GRIÈVEMENT

Uzerche, 7 mai. — Dimanche, vers 6 heu-res 30 de l'après-midi, à la sortie du pont du chemin de fer, une automobile, dans la-quelle se trouvait la famille de M. Nouger, architecte à Limoges, se renconéra brusque-ment avec un cycliste, un ouvrier charron nommé Maze, âgé de 19 ans.

Des deux côtés on essaya, mais trop tard, de s'éviter. Le cycliste vint se jeter dans le capot et l'auto, sans doute par sui-te d'une brusque manœuvre, culbuta dans le fossé.

M. Maze est très grièvement blessé au cou et a une jambe brisée. Il faudra, dit-on, lui faire subir l'amputation.

M. Nouger est. indemne ; son épouse a un poignet foulé et son fils quatre dents de cassées. En outre, une dame, dont nous ignorons le nom et -que se trouvait dans l'auto, avec la famille Nouger, a eu la figu-re fortement endommagée et porte une blessure sérieuse au front, Nranmoins, au-

cune de ses blessures ne paraissent dan-gereuses.

M-. Fougeras qui, en automobile égale-

ment, venait derrière les accidentés, fit vi-rer sa machine pour ramener du secours et revint avec M. le docteur Verdier.

M. Maze fut transporté d'urgence à l'hos-

pice et les autres blessés furent conduits à l'hôtel de France.

«H-MORDUE PAR UN CHIEN

Hier soir, vers 6 heures, rue des Tanne-ries, une petite fille de 13 mois a été mor-due par un chien noir et blanc dont on con-naît le propriétaire. Le père de l'enfant, M. Léonard Dussartre, 27 ans, marchand de charbon, demeurant au n° 8 de la dite rue, a déposé une plainte.

CHAMBRE DE COMMERCE DE LIMOGES

; {Suite et fin)

Cours complémentaires d'apprentissage.

— Comme suite à ce qui avait été décidé à une précédente séance au cours de laquelle avaient été consacrées la création d'une chambre de métiers et l'organisation de cours complémentaires gratuits d'appren-tissage à Limoges, M. le président rend compte des nouvelles démarches qui ont été faites. Un local a été loué rue des Vénitiens où seront installés les cours d'imprimerie, de lithographie et de chaussures. Les au-tres cours se feront dans les locaux précé-demment indiqués.

Les inscriptions a ces cours sont déjà nombreuses Ils ouvriront vers le 20 mai, avec 80 apprentis au moins, appartenant aux corps de métiers suivants : mécanique, serrurerie, imprimerie, typographie, litho-graphie, hôtellerie pâtisserie, horticulture.

L'empressertrent mis de toutes parts a se-

conder nos efforts montre mieux que tout ce qu'on pourrait dirs que cette organisa-tion répond vraiment à un besoin ; c'est du reste l'avenir qui fera juger l'œuvre.

M. le président demande à la chambre -le nommer 'e comité d'honneur de la chambre de métiers de la Haute-Vienne.

Sont nommés membres de ce comité : MM. le préfet de la Haute-Vienne, le pré-

sident du conseil général de la Haute-Vien-

ne. Ies_sénateurs et députés de la Haute-Vienne, le maire de Limoges, le président du tribunal de commerce, les inspecteurs

départementaux de l'enseignement techni-que, l'inspecteur divisionnaire du travail, 1 inspecteur d'académie de la Haute-Vienne, l'inspecteur départemental lu travail, le

directeur de l'école pratique de commerce et d industrie, le président du conseil de,

prud'hommes. La plupart des professeurs des cours Bout

également designés ; une lettre leur sera

adressée pour leur faire part du choix dont

ils ont été l'objet, et les prient de vouloir bien accepter cette fonction. La liste com-

plète des professeurs sera publiée ultérieu-

rement. M. le président ne reut p*« t-erminer cot-

te question sans adresser officiellement à M. Blanchard, chef des travaux à l'école

pratique de commerce et d'industrie, ses

remerciements les plus sincères et sa gra-titude la plus vive pour le dévouement in-telligent qu'il a mis au service de cette œu-

vre ù laquelle il travaille depuis trois mois d'une façon si conscienciuse et si désinté-

ressée. Sa collaboration active et éclairée lui a été d'un précieux concours dans cette entreprise où il a porté en plus de ses con-naissances pratiques des qualités de cœur

auxquelles il es; heureux de rendre publi-quement hommage.

• M. le président demande à la chambre de

nomme* M. Blanchard directeur des cours complémentaires d'apprentissage et de lui

décerner la médaille en vermeil de la cham-bre de commerce en témoignage de recon-

naissance. La chambre, unanimement, s'associe aux

paroles de son président, remercie M. Blan-chard de sa précieuse collaboration et le

désigne comme directeur des cours complé-mentaires d'apprentissage.

Conférence des présidents des tribunaux

de commerce. — A l'assemblée générale des présidents des tribunaux de commerce de France, tenue le 27 juin, plusieurs ques-

tions présentant un grand intérêt pour lo

commerce ont été traitées. M. Patry en a retenu deux sur lesquelles il présente un très intéressant rapport et qui sont relati-ves à la création de sociétés en nom collec-

tif à respoisabilité limitée et i.i un projet de loi visant les sociétés étrangères par actions établies en France. Los conclusions du re-

porteur fortement motivées sont approu-vées à l'unanimité par la chambre qui adopte le principe de la société en'nom col lectif à responsabilité limitée sous réserve de certaines garanties. Elle décidé égale-ment d'appuyer tout projet de loi ayant pour but d'obliger lès sociétés étrangères par actions à déclarer dans quelle mesure leur capital actions a été souscrit et versé, et cela sous certaines pénalités en cas d'in-fraction, de façon a sauvegarder les inté-rêts français.

La chambre décide que copie du rapport de M. Patry sera adressée aux ministères intéressés et aux chambres de commerce.

Elections consulaires. — M. le président rappelle la lettre reçue il y a quelques jours de M. Charles Martin, président du tribu-nal de commerce, par laquelle le tribunal s'associe au vœu émis précédemment par la chambre, demandant qu'il soit ouvert de nouveaux bureaux de vote pour les élec-tions consulaires, dans les communes les plus importantes du département.

La chambre délègue MM. Boudet, Demer-liac et Maury poui s'entmdre sur cette question avec M. Ch. Martin et les juges du tribunal de commerce qui seront désignés, et faire avec eux toutes démarches utiles.

Chargement et déchargement d la gare

Montjo'vis. — La chambré est saisie d'une lettre lui signalant la pénurie des moyens de chargement et de déchargement de la gare de Montjovis.

Il sera écrit à la Compagnie d'Orléans pour lui demander l'établissement d'une seconde grue tournante du type de celles existant dans les stations d'une force de 8 à 10.000 kilos, absolument mdispensahle pour opérer le déchargement de gros maté-riaux, et le pavage de la comm mication en-tre les deux cours de la gare, décidé depuis longtemps, mais non encore exécuté.

Service téléphonique de nuit. — Le direc-teur des P. T. T. de la Haute-Vienne infor-me la chambre que dans le courant de mars, 13 communications téléphoniques ont été établies en dehors des heures normales

d'ouverture entre Limoges et différents ré-seaux du département.

La séance est levée Le compte rendu in-evtenso des séances

de la chambre est publié dans le Bulletin nui est adressé à toutp rersonne qui en fait la demande au secrétariat.

VOLS

Des malfaiteurs, encore inconnus, ont cnm-/s plusieurs vols avec escalade et ef-fraction, rue de Panazol. Ils ont dérobé :

1" 4 lapins à M. Bourgoin ; 2° 5 poules à M. David ; 3° des outils de jardinage et des ustensiles de lessive à M. Trouvât, instituteur. Les trois victimes habitent aux numéros 5 et 7 de la rue de Panazol.

M. le commissaire du 4" arrondissement,

devant leouel plainte a été déposée, a ou-

vert une enquête.

TRIBUNAL CQBRECTiQPEL Audience du 8 mai 1911

Président : M. ROUBLIN

Ministère public : M. G AGET.

Jeunes voleurs

Henri Teyton, 17 ans, plombier, et Mar-

cel Peyrani, 20 ans, demeurant rue du Ca-nard, ont déboulonné des rails de la Com-pagnie d'Orléans, et dérobé les boulons.

Ils comparaissent sous l'inculpation de

vôl. Leurs antécédents sont déplorables. Le tribunal déclare que le premier a agi

avec discernement et le condamne à 1 mois de prison ; puis il inflige au second 2 mois de la même peine.

M" Marlineau a. présenté la défense de Teyton.

Vol de pierres Noël J..., 37 ans, charretier, s'était ren-

du le 12 mars dernier dans une carrière du Moulin-Rabaud, appartenant à M. Laju-die, et, sans autorisation, chargea un tom-bereau de pierres. M. Lajudie n'étant pas là, il voulut donner à une voisine la som-me de 4 francs pour remettre au proprié-taire des . pierres. La voisine refusa de prendre l'argent et le charretier partit.

Aujourd'hui, M. Lajudie fait poursuivre

Noël J... sous l'inculpation de vol. Cette accusation n'est pas sérieuse ;

c'est ce que fait ressortir M' Labesse. La bonne foi du prévenu, en effet, ne paraît pas douteuse.

Le tribunal ne l'en condamne pas moins à 25 francs d'amende avec sursis.

Abus de eonfianoe

Le nommé Mausset, inculpé d'abus de confiance au préjudice de Mme Nurshe, bi-joutière, avenue Garibaldi, ne comparaît pas. Le tribunal le condamne à 20 jours de

prison- par défaut.

Au bal Le 9 avril dernier, une rixe éclata au bal

Izaret. Un jeune homme fut violemment

frappé par un nommé Gabriel H..., âgé de 17 ans. Poursuivi pour coups et blessures, ce dernier fait défaut également.

25 francs d'amende.

TRIBUNE SYNDICALE Chambre syndicale des typos et Impri-

meurs. — Les membres du syndicat des ty-pos et Imprimeurs sont prévenus que la réu-nion générale ordinaire aura Heu mercredi 10 mai, à 8 h. 1/2, au Restaurant Coopéra-tif, 1 er étage.

S()(:IETËS¥ÏHOTTES Groupe Esperantlste. — Réunions de la se-

maine : Mardi 9 mai, cours élémentaire -, Jeudi 11 mai, comité d'organisation du con-

grès. Samedi 13 mai. «Miaibièe gwnérslé «traor-

#in«4re.

SPORTS

Racing-Ciub Limousin. — Lo Racing-Club Limousin inaugurera sa saison de courses sur piste, qui fut si brillante l'annés passée, le 81 mal prochain.

La réunion d'ouverture sera composée prin-cipalement des championnats vitesse, ama-teurs indépendants, 50 kilomètres amateur de la Haute-Vienne, ainsi qu'en épreuve de 10 kilomètres, appelée « brassard » du R. C. L.

Une course Club réservée à la catégorie B sera également disputée le même Jour.

Le classement des coureurs par catégorie sera affiché à la sale d'athlétisme, rue du 71"Mobiles.

LA C OMMISSION.

P. S. — La commission prévient les cou-reurs que le brevet militaire 50 kilomètres aura lieu le 28 mai courant. Rendez-vous à 7 heures et demie du matin.

Jeunesse Sportive Limousine. — Champion-nat de lutte. — Finale : C'est devant une salle comble qui a vu se dérouler les luttes finales du championnat qui a obtenu un succès des plus mérités et a récompensé ainsi les actifs organisateurs de ce beau tournoi athlétique.

Voici les résultats de la dernière soirée : Poids légers : Neuville tombe Cadet en 7 m.

10 s. par une retournement de bras à terre. — Poids lourds : Mandeix tombe" Brissaud en 59 m. par une ceinture de côté ; Dubois tombe Llnwfl en 13 m. par un tour de hanche en tête ; Brissaud tombe Texier en 3 m. 15 s. par un bras à la volée ; Liraud tombe Brissaud par un tour de hanche en tête en 8 m. 5 s. ; i'exter tombe Lagier en 7 m. 15 s. ; Ditlecadet tornje Lagier en 2!) m. par une ceinture avant; Dubois tombe Mand'eix en 0 m. 13 s. par une prise d'épaules. Ces deux dernières luttes fu-rent passionnantes au plus haut degré et nous eûmes souvent des émotions, comme seules de telles épreuves savent en faire ressentir. Lé fin lutteur qu'est Dubois remporte haut la main et avec la plus grande facilité ce cham-pionnat et c'est justice car nul que lui n'est qualifié pour défendre chèrement son titre. Dans la catégorie des poids légers, c'est Pia-rou nui triomphe devant un joli lot de coura-geux jeunes qui lui ont mené, plus d'une fois, ia vie dure.

Voici le classement général : Poids lourds : l" r Dubois, 7 points ; 2», Ditle-

cadet, 8 points ; 3", Mandeix, 9 points ; 4°, Lagier ; 5e , Liraud ; 6°, Brissaud ; 7", Texier -, S", Adolphe.

Poids légers : 1er , Piarou ; 2e , Neuville ; 3", C. François ; -4°, Lacombe ; 5°" ex-œquo, Ba-chellerie et Bailly.

La distribution des prix aura lieu samedi au Comptoir de Paris et ainsi se terminera agréablement pour les heureux gagnants ce championnat qui fut un brillant succès pour la Jeunesse Sportive Limousine.

Automobile Olub Limousin. — La commis-sion rappelle aux membres de l'A. C. L. que le secrétaire se tient à leur disposition pour effectuer les démarches nécessaires à l'obten-tion du certificat international de route. Il est indispensable de remplir cette formalité pour pouvoir franchir les frontières des pays limi-trophes de la France.

Un délai de quinze Jours étant nécessaire pour obtenir le certificat international de rou-te, les automobilistes désirant aller en pays étranger devront déposer leur demande en temps utile.

La commission informe les membres de l'A. C. L. qu'ils peuvent communiquer télé-phoniquement avec le secrétaire en deman-dant le numéro 699.

Trophée de France. — Il est organisé comme l'an passé dans chaque département, une course appelée Trophée de France, dotée de superbes prix, dont les principaux sont des bicyclettes, des chronomètres en,or et des mé-dailles d'or.

L'épreuve concernant les coureurs de la Haute-Vienne est fixée au 14 courant. Rendez-vous à 7 heures 15, avenue Garibaldi, départ officiel à 8 heures.

L'itinéraire et l'heure de départ seront an-noncés ultérieurement.—

Les engagements seront clos le samedi 13 mai et sont reçus dès aujourd'hui chez M. Gayout, avenue Garibaldi ; ils devront être accompagnés de la somme de 2 francs poul-ies non licenciés rie l'U, V. F.

étoile Sportive Limousine. — Voici le ré-sultat de ta course de 50 kilomètres qui s'est disputée dimanche dernier, 7 mai, au Champ-de-Juillet :

1", Maurice Monjoze, couvrant les 50 kilo-mètres en 1 h. 55 m. 3/5.

2°, Gaston Cassou ; 3° et 4°, Quinque, Lageais, « dead-heat » 5°, Dubois, abanriunné par suite de crevai-

son. Les autres, loin. La distribution des prix aura lieu le diman-

che 14 courant, chez M .Chabrier, restaura-teur, place Maison-Dieu.

Le comité des fêtes tient h prévenir les cou-reurs qu'une course de 30 kilomètres aura lieu à l'occasion de la continuation de la Irairle, le dimanche 14. Les engagements sont reçus dès à présent, chez M. Saraudy, fils, secrétaire, impasse Saint-Surin, jusqu'au vendredi 12 courant à 7 heures du soir, dernier délai.

jeunesse Sportive Limousine. — C'est par une belle journée, qu'au terrain de la Croix-des-Places a été ouverte, dimanche dernier, la saison d'athlétisme.

Profitant du beau temps, les athlètes s'y étaient rendus nombreux, et nous avons ainsi assisté à une séance d'entraînement vraiment Intéressante et profitable.

Voici le détail des diverses épreuves dispu-tées, ainsi que le nom des deux premiers classés dans chacune d'elles :

Lancement du poids : lGr , Rougerie ; 2°, Man-deix. '

Lancement du disque : 1", Rougerie ; 2°, Mandeix.

Saut à la perche : 1"', Labrou ; 2°, Neuville. Saut en longueur : V", Bonnefond ; 2 , Na-

frechoux. Saut en hauteur : l«r , Nestor ; 2", Martin. 100 mètres : V, Bonnefond ; 2", Sangan. 110 mètres haies : 1", Bonnefond ; 8", Nestor. 600 métrés : l", Contant ; 2», Sangan .

Championnat de demi-fond (Saint-Junien et retour 60 kilom.). — C'est sous les yeux d'une foule enthousiaste que fut donné le départ du championnat de demi-fond des seniors, orga-nisé par le Sporting Club Limousin.

Les engagements étaient nombreux et le nom île Mazabraud circulait déjà dès le départ de bouche en bouche parmi le public.

Le départ fut donné à 2 h. 45 ; dès le début ce fut une envolée terrible ; mais, par malheur en franchissant le pont, à 800 mètres du dé-part, Mazabraud, Masquet et Desvilles jeune, font une embardée terrible pour éviter un malheuSeruc ■ cabôt » et tombent. Marquet et Dc-svilles ne peuvent continuer; Desvilles a la clavicule droite cassée et Marquet de légères contusions ; malgré cela, Mazabraud repart à 400 mètres derrière le peloton de tête.

A la Bàrïe-de-Vèyrac passent ensemble Coussedière, C.iioupinaud et Mazabraud ; à 4 minutes suit Nouger qui, quoique seul, mène un train formidable.

Au virage. à Saint-Junien, un public nom-breux et enthousiaste attendait nos coureurs.

Aussitôt le virage fait, Coussedière et Maza-braud tienne;..- laMête et c'est sous l'œil d'un public anxleu" que l'on voit poindre au loin l'infatigable ei tant aimé coureur Mazabraud.

Voici les résultats : 1"', Mazabraud, en 2 h. 12 m. ; «e. Cbussedlère, en 2 h. 13 m. ; 3«, Nou-ger, en 2 h. ?6 ni. ; 4°, Choupinaud, loin.

Ii est A regretter que Desvllles et Marquet n'aient pu couiinuer, sans quoi la lutte aurait été très acharnée.

Championnat de demi-fond (La Barre-de-Veyrac). — A la même heure se courait le championnat de demi-fond juniors, 30 kilom.; c'était vraiment un spectacle charmant que de voir ces jeunes coureurs en ligne .

Les résultats ont été les suivants : l"r , Cui-siniers, en 1 h. 20 m.; S», Aupetit, en 1 h. 21 m.; 3-, Dubois, en 1 h. 25 m.

Il est à noter que malgré un vent contraire, les juniors et seniors ont très bien marché.

Mardi 9 courant, réunion de la commission «t distribution des prix, S, boulevard Gambst-ta, au siège social.

SPECTACLES ET CONCERTS CASINO DE LIMOGES

Tous les soirs, à 8 h. 30, représentation. Hageow, dans ses transformations et imi-

tations. MM. Murn)*v. N»nMÏ«r. L« BliéHH-Mnwt-

Mines Lydia, Berthy, Cinani, Starki. Le grand succès ■ Les Lardillon », vaudevil-

le en un acte, de M. E. Gustin.

AUX NOUVEAUTES

Aujourd'hui, mardi, sera donnée la cinquiè-me grande soirée de cette semaine.

Comme intermède, 1' « Ordonnance Bézu-clet », vaudeville militaire en un acte.

ETAT CIVIL Des 7 et 8 mai 1911

NAISSANCES

Xavier Pénicout, rue du Général-Cérez, 5. — Aimé Raymondaud, rue Adrien-Dubouché, 23. — Marcel Hénier, avenue du Masnouf. — Ma-deleine Grenier, place des Carmes, 13. — Ana-tole Talabot, chemin du Clos-Jargot, 21.

DECES

Jeanne Ducouret, veuve Noniso, rue Théo-dore-Bac, 50. — Anne Ravisy, veuve Lemaitre, rue du Chinchauvaud, 70. — Laurent Perguet, avenue de Naugeat.

DERNIER

(PAR SERVICES TELEPHONIQUES

SPECIAUX)

tH. Lépine poursuivi

en diffamation Paris, 9 mai.

On annonce que M. Ch. Malato ayant été mis en cause par des racontars comme l'i-nitiateur d'un complot terroriste, a décidé de poursuivre M. Lépine, qu'il rend res-ponsable de ces racontars. 11 a chargé M.

Lhermite, avocat à la cour, de le représen-ter.

Les cheminots révoqués Paris, 9 mai.

Continuant ses démarches auprès des directeurs des comnagnies de chemin ds

fer, en faveur des cheminots révoqués, M. Monis a conféré hier avec M. Mauris, in-génieur en chef au P.-L.-M.

Chutes d'aviateurs Lyon, 9 mai.

Un coup de vent ayant fait capoter à l'aé-rodrome d'Ambérieu-en-Bugay le mono-plan de l'aviateur Eparvier, ' celui-ci est tombé d'une vingtaine de mètres de hau-teur. On l'a relevé sans connaissance, cou-vert de contusions multiples.

Versailles, 9 mai. Le lieutenant aviateur Lodcr, qui avait

samedi dernier fait une chute à l'aérodro-me de Saint-Cyr, est dans un état des plus graves. Il a la colonne vertébrale brisée. Qh a les plus vives inquétudes.

Le désespoir d'un soldat Lorient, 9 mai.

Désespéré d'être retenu à la caserne plusieurs jours après l'expiration de son engagement, en raison de punitions nom-breuses qu'il avait encourues, un soldat du 28- d'artillerie, nommé Louis Béguin, en g i.rnison à Vannes, s'est porté plusieurs c-iups do rasoir à la gorge et à la poitrine.

Son état est désespéré.

Une affaire de séquestration Le Mans, 9 'mai.

On vient de découvrir au hameau de

Maupertuis, commune de Juigné-sur»Sar-tb.e, près de Sablé, une vieille fille, Mlle Abricaud, 59 ans, séquestrée depuis plu-sieurs mois par sa famille.

Elle avait été reléguée dans un étroit lo-cal, sur un tas de paille pourrie et n'avait pour toute nourriture qu'un peu de pain et d'eau. Son corps était d'une maigreur squclettique.

Ehe a été transportée à l'hôpital de- Sa-bié.

Est-ce un parricide? Le Puy, 9 mai.

Le Parquet, accompagné d'un médecin légiste, s'est rendu à la Ribayre, commune de Caux-d'AUègre, une lettre anonyme lui ayant révélé que M. Alexandre Chandes, 63 ans, enterré depuis quelques jours, était mort assassiné.

Le fils Chandes, après interrogatoire, a été arrêté.

Rixe mortelle Marseille, 9 mai.

Au quartier Labedoule, localité située à 26 kilomètres de Marseille, se trouvent de nombreuses fabriques et le pays est habité par un assez grand nombre d'Italiens.

Hier, à la suite d'une futile discussion,

l'un de ces derniers, Jean Cubbeddu, 32 ans, se prit.de querelle avec un jeune homme du pays, Barthélémy Posero, 20 ans, et lui plongea dans la poitrine son couteau jus-qu'au manche. Le pauvre garçon expira presque aussitôt.

L'Italien, lynché par la population, fut conduit a demi-mort à la gendarmerie.

Les affaires marocaines Tanger, 9 mai.

Un radiotélégramme de Rabat confirme q-i'un deuxième convoi a été attaqué entre Rabat et Salé.

Après une vive fusillade, los agresseurs r at été mis en fuite, mais au cours de l'en-gagement un sous-officier français a été tué et deux soldats indigènes blessés.

Les reconnaissances envoyées dans diver-ses directions signalent d'importants ras-semblements de Beni Hassen. Deux batail-lons de renfort sont arrivés.

Marseille, 9 mai. Le ministre de la guerre a donné l'ordre

au vapeur Imerithie qui va retourner au Maroc, de toucher à Cette où il embarque-ra des bois de construction.

L'ImertfJue devra ensuite se rendre à Marseille le 11 et partir le lendemain pour le Maroc avec 32 officiers, 1.200 hommes,

215 chevaux, du matériel de guerre et qua-tre mille quintaux de bois à brûler.

H est aura ni Coopératif 3 MB , Avenue Garibaldi

Repas ô emporter

Déjeuners ci -Dîners à ffr. &Q

PENSION A S0 FRANCS PAR MOIS

CifonipeJjnentaie OOUSSAC-BONNEVAL

ACCIDENT MORTEL. — M. Antoine Mazelle, 62 ans, boucher et aubergiste à Coussac-Bon-neval, est tombé accidentellement de la fenê-tre de son grenier, située à 8 mètres de hau-teur et donnant sur la route. Dans sa chute, il s'est fracturé le cr&ne, rompu la colonne ver-tébrale et brisé la jambe gauche. La mort a été instantanée.

M. Mazelle laisse une veuvo et plusieurs enfants adultes.

U y a quelque temps, un des enfants de M. Mazelle était tombé de cette même fenfire sans se blesser grièvement, ayant eu la bon-ne fortune de choir sur du foin.

NEXON.

COURSES DE BICYCLETTES. — Résultais : 3 prix : 20 fr., 15 fr. et 10 fr. 12 partants. — 1", Julien Maury, de Limoges ; 2°, Léon Couturier, de Limoges, à une roue ; 8», Copmann, de Li-moges, à 3 longueurs ; 4°, Duprat, de Limoges, à 10 mètres (tombé) ; 5°, Morange, de Limoges (loin) ; les autres ont abandonné.

SAINT-JUMiEM

ETAT CIVIL du 30 avril au 6 mai 1911. — Naissances. — Joséphine Hardy, à Glane. — Germaine Barataud, faubourg Saler. — Mar-guerite Nicolas, faubourg Notre-Dame. — Mar-tial Lasvergnas, place Roche.

Publications. — Entre : Jean Raymond, cultivateur à La Bretagne,

et Marie Buisson, cultivatrice à La Bretagne. Léonard VareiUe, cultivateur ti Boronneau.

et Marie Graud, papetière à Grenoble. Mariages. — Entre : Jean Touyéras, mégissier, rue de l'Arehi-

prêtre, et Marcelle Menut, gantière, impasse Lanoaille.

Lucien Pagnoux, mégissier, route de Bri-guait, et Marie Chartier, gantière, avenue Bo-billot.

Jean-François Burbaud, mégissier à Cerva-lose, èt Marie-Marla Dupuy, cultivatrice au Monteil.

Junien Gaillard, cultivateur au Mas, et Ma-rie-Marguerite Burbaud, sachetière à Cerva-lose.

François-Louis Matournaud, charron ù St-Brice, et Jeanne Burbaud, couturière à Cerva-lode.

Décès. — Pierre Granet, 16 ans, gantier, rue de la Liberté .— Albert Marchand, 23 ans, em-ployé de commerce, rue du Pont. — Louise-Catherine Jourdannaud, 45 ans, couturière en robes, boulevard Gambetta.

Faites vos achats e L'Imprimerie Nouvelle,

des-Bnrres.

1 PAPETERIE è place Fontaine-

SOLIGNAC.

REUNION PUBLIQUE ET CONTRADICTOI-RE. — Dimanche 7 mai le groupe socialiste de Solignac;. d 'accord avec la Bourse du travail de Limoges, avait organisé une réunion pour traiter la question des retraites « dites ouvriè-res et paysannes ».

Les citoyens Saulnier, avocat à la cour d'ap-pel, et Bonnet, secrétaire généTal de la céra-mique, avaient été- désignés à cet effet. A 4 heures, la réunion eut lieu sous le préau de l'école. Le citoyen Peymard fut acclamé com-me président. Devard et Galinet comme asses-seurs. Le président présente les orateurs et donne la parole à Bonnet.

Le dévoué secrétaire général de la cérami-que, dans un langage clair et précis, explique d'une façon détaillée le fonctionnement de cet-te loi. Il fait ressortir les. inconvénients et les lacunes qui font que cette loi ne donne au-cun avantage, aucune garantie en considéra-tion des versements à effectuer Jusqu'à 65 ans. Il termine en faisant appel à l'organisation du prolétariat. <■ Rentrez à vos organisations respectives, dit-il, syndiquez -vous et lorsque, unis et conscients, vous vous dresserez en clamant votre droit à la vie, l'Etat bourgeois, dont les bases fragiles ne tiennent qu'à votre apathie et à votre manque d'organisation, sera obligé de compter avec la masse des produc-teurs qui font la richesse nationale. Son dis-cours très écouté, fut couvert d'applaudisse-ments.

Saulnier lui succède. Avec une éloquence et une précision remarquables, celui-ci fait un exposé des suites néfastes que peut entraîner cette loi fondée sur des bases irréfléchies et peu durables ; avec des arguments probants, il fait ressortir les difficultés journalières qui vont surgir, mettant aux prises employeurs et employés, créant par cela même un antago-nisme flagrant. Saulnier dénonce également quelle sera l'irrégularité du fonctionnement de la caisse de capitalisation ; il démontre qu'il eut été facile de trouver les fonds néces-saires sans augmenter les charges et grever le budget si restreint d'un ménage ouvrier souffrant de plus en plus du chômage causé par la production intense du machinisme

Il dit : « N'avons-nous pas à notre portée des richesses inouïes, telles que rivières cours d'eau, etc., qui sont le domaine public ? En concédant une partie de ces richesses aux Compagnies d'électricité ou autres, pourquoi ne pas les obliger à payer un droit de conces-sion qui viendraiLalimenter la caisse des re-traites ? Ou plutôt, pourquoi ne pas les ex-ploiter au profit de l'Etat. Cette loi, dit-il lie creéera qu'une armée de" fonctionnaires (îul viendra grever le budget national.

Ce discours, compris par tous, fut très an-plaudi.

Après avoir demandé s'il y avait contradic-tion, personne ne s'étant présenté, un ordre du jour lu par le président, fut accepté à l'u-nanimité.

Il est entendu que cet ordre du jour ser? adresseoMle préfet de la Haute-Vienne.

OMS ft DHSMTDSPF ON DEMANDE une BONNE PAREUSE,

maison Péricaud, Lionet et C le , 68, rue du Pont-Saint-Martial. Inutile de se présenter sans^capacité.

A i flUFR au bourg du Palais, 5 kilo-LUsJLlî mètres du tramway, et 3

kilomètres de la gare, Petite Maison d'agré-ment, 5 pièces, eau, jardin; prix modéré.

— S'adresser au bureau du journal. ■ j , ...^ yrimiiTnEiiiiwiwi— IIM -f°7-~rrv\

AUX PROPRIÉTAIRES ET LOCATAIRES

Propriétaires ! Voulez-vous louer vos ap-partements, vendre vos immeubles dans un bref délai, ou les faire gérer ?

Locataires ! Voulez-vous avoir des indica-tions très précises sur le logement qui pour-rait vous convenir ?

Voue qui voulez faire construire ! Vou-lez-vous des conseils pratiques, utiles et tous renseignements concernant l'immeu-ble mie vou3 voulez faire édifier (choix

d'un emplacement, nature'des matériaux à employer, examen du cahier, des charges, évaluation, avances de fonds, exporti'-e après incendie, etc..)

Adressez-vous à Max. FAUBI2, ex-entre-

preneur, directeur particulier des Mutuel-les- du Mans, téléphone 7-28. boulevard Louis-BInnc; 2, Limoges

TERRAIN A VENDRE PAR PETITS LOTS

8e et 4' chemins de Bcaumont

De TROI8 à QUATRE FRANCS LE METRE

Bon air, belle vue

S'adresser sur place, à M. BONNET, jar-dinier, ou à M. MIGNOT, notaire, fau-bourg des Arènes.

CARNET DU CULTIVATEUR JURISPRUDENCE

La vente sans garantie de jeunes clis-

vaux ou yearlings atteints de cornage

chronique e»t soumUe au régime de la loi du 2 ncrflt 188-i, sur les vieé» r4dhlbitoi-res.

L'n acheteur ayant demandé la résilia-

tion d'un marché de eu genre dans les dé-

lais prévus à l'article 5 de la dite loi, s'est

vu débouter de sa demande par 18 5» nham-bi-e iTu MrrrtrrM fîvîf *• Ta P*ini\

Page 4: Tunisie et Marocpresse.bm-limoges.fr/le_populaire_du_centre/_images/PDF/... · 2012-05-15 · paroles de bataille contre la réaction, s'est ... part à deux ! et l'on aura retiré

(Audience du 24 mars 1911). Il préten-dait qu'il y avait dol de. la part du. ven-deur qui aurait dissimulé la vue au mo-

ment de la vente. Nous trouvons dans le jugement : ii Si la clause de non garantie appliquée

aux vices rédhibitoiros est licite, c'est à la condition que le vendeur n'ait pas connu le vice au- moment de la vente."

u Mais le dol et la mauvaise foi ne se présumant pas, l'acheteur ne. peut faire prononcer la résiliation de la vente que s'il établit la connaissance du. vice par des présomptions graves, précises et concor-

dantes. )> Et, si le cornage chronique est, par sa

nature, un vice qui doit être connu du'ven-, deur, cette présomption ne peut être admi-se que pour un cheval qui se livre à un tra-vail régulier et suivi, non pour un jeune poulain qui n'a encore été soumis à aucun

travail, » Si au contraire de ce qu'indique ce juge-

ment, l'acheteur avait pu établir que le vendeur connaissant le vice, la clause de non garantie n'était Jîas. -licite, la vente au-rait ét annulée et le dol admis.

E... PICOUX.

CHRONIQUE ESPÉRANTISTE L'ESPERANTO EN VOYAGE

Nous lisons dans « Franca Esperantis-

to » :

Le capitaine Bayol nous a transmis la lettre que l'on trouvera ci-dessous et qui lui a été adressée par M. Blin, ex-sergent de' sa compagnie, lettre qui, nous l'espé-rons, intéressera vivement nos lecteurs. Ajoutons que, encouragé par les excellents résultats obtenus par lui, M. Blin se dis-

pose à faire le tour du monde en n'em-ployant que l'espéranto dans, les différents pays qu'il traversera : Allemagne, Suède, Russie, Japon, Chine, les deux Amériques, etc.. Est-il vraiment nécessaire de souhai-ter un bon voyage au touriste qui prend pour guide la plus utile .de toutes les, étoi-

les, l'étoile verte de l'espéranto ? '

« Beauvais, le 8 février 1911.

» Mon capitaine,

» Permettez-moi de vous exprimer com-bien je vous suis reconnaissant de l'excel-lent conseil que vous m'avez donné un jour en me disant d'apprendre l'espéranto. La

langue auxiliaire internationale vient de me rendre de très grands services pendant le séjour que j'ai fait en Espagne.

D Avant de quitter la France, je dois avouer que j'étais très embarrassé, ne con-naissant ni le pays, ni la langue. J'eus, alors, l'idée d'écrire au président du grou-pe espérantiste de Bilbao, où je devais al-ler, en lui exprimant mon embarras et en lui demandant de me faire- connaître quel-qu'un qui puisse me « piloter ». Je n'atten-dais guère de réponse à une lettre aussi libre vis-à-vis d'un monsieur que je ne connaissais absolument pas et je ne fus pas peu surpris, la veille même de mon départ, de recevoir une aimable carte d'un M. Rodriguez, konsulo por studentoz, qui m'annonçait qu'il se mettait à mon entière disposition pour me guider dans sa ville et me donner tous les. renseignements dont je

pourrais avoir besoin. » En arrivant en Espagne, je fus très em-

barrassé. Dans tous les pays que j'ai visi-tés jusqu'à présent, j'ai pu me faire com-prendre, même en Hollande, où, je par-lais soit anglais, soit allemand, mais à la frontière espagnole même, à Irun, j'eus la désagréable impression qu'éprouve . tout homme lorsqu'il ne peut se faire compren-dre de ses semblables que par gestes.

« Le lendemain de mon arrivée à Bilbao, j'allai voir le « consul «.espérantiste. Je trouvai, un jeune homme charmant, et pour la première fois de ma vie je parlai espéranto; niai, naturellement, étant don-né le peu de temps que j'avais consacré à l'étude de la langue, mais très suffisam-ment pour me faire comprendre. M. Rodi-i-guez vint me chercher' le lendemain à l'hô-tel et me fit visiter la ville, m'emmena au théâtre, au siège du groupe de la ville, dont tous les .membres- me reçurent d'une façon -tout- à fait aimable, m'invitant mê-me a une excursion suivie d'une fête, qui fut des plus cordiales et' des mieux réus-

sies,

» J'allai un jour chez un libraire, et, ne pouvant, m'expliquer en espagnol, je de-mandai : « En vi parolas espérante ? n

— « Non, me répondit l'employé, mais ce monsieur au comptoir le parle. »

» Trouver un samideano, surtout à l'étranger, c'est trouver un ami ; aussi ce libraire ne manqua pas de m'offrir de m'accompagner pour me servir d'interprè-te dans mes courses et de renseigner sur tout ce qui m'intéresserait.

» Je gardai, pendant mon séjour à Bil-bao, les meilleures relations avec les mem-bres du groupe, surtout avec le consul espérantiste, qui devint bientôt un vérita-ble ami pour moi. Je fus reçu dans sa fa-mille et tous les siens me témoignèrent la plus vive sympathie. Et maintenant que j'ai complètement quitté l'Espagne, nous nous écrivons toujours comme de bons

amis. » Dans les autres villes que j'ai visitées :

Burgos, Madrid, Valence et Barcelone, partout j'ai pu voir les progrès très sensi-bles qu'a fait en si peu de temps la seule

vraie « lingvo internacia ». » Vous voudrez bien, mon capitaine, ex-

cuser la longueur de ma lettre, mais il est difficile d'exprimer en peu de mots mon

enthousiasme pour l'espéranto après de telles preuves à la fois pratiques et per-

sonnelles. » Veuillez agréer, etc..

» Jean Bus. »

LES ŒUFS DANOIS

II est intéressant de connaître le dévelop-pement extraordinaire que prend l'avicul* ture au Danemark.

Non seulement la production des œufs de volaille y est énorme et augmente cjiaque année, mais c'est surtout l'amélioration en poids de cet aliment qui mérite d'attirer plus particulièrement notre attention.

Pendant la première semaine d'avril, le Danemark a expédié sur Londres seul 27 wagons d'œufs de poules,- soit 2.700 caisses ou, en chiffres ronds, 3.888.000 œufs. Parmi ces 2.700 caisses :

132 pesaient 22 livres anglaises (0 gr. 453) les 10 douzaines ou 83 kilos le mille;

272 pesaient 20 livres anglaises les 10 dou-zaines ou 75 à 76 kilos le mille;

III pesaient 19 livres anglaises les 10 dou-

zaines ou 72 kilos le mille; 171 pesaient 18 livres, anglaises les 10 dou-

zaines ou 68 kilos le mille; 519 pesaient 17 livres anglaises les 10 dou-

zaines ou 64/65 kilos le mille. Or, il est bien connu que le maximum du

poids des œufs français n'est que 64 à 65 ki-los le mille; bien entendu plus l'œuf est gros, plus élevée est sa valeur, et on se demande pourquoi la France, qui jouit d'un meilleur climat, se laisse ainsi surpasser par le Da-

nemark. Est-ce une. question de races, de nourri-

ture ou de soins ? Cette question est des plus importantes

pour notre pays. Nous nous rappelons le temps où non seulement la France n'impor-tait pas d'œufs, mais était seule à en expé-dier en Angleterre : il y a de cela 30 ou 40 ans.

Petit à petit, le Danemark, la Russie, l'Italie et d'autres encore nous ont concur-rencé, à un tel point que nos envois ont décru rapidement, qu'ils tendent même à disparaître et, ce qu'il y a de plus regret-table, c'est que la France, ne pouvant se suffire elle-même, en est réduite à se pro-curer le même produit aux sources ci-des-sus indiquées.

NITRATONS D'URGENCE

Trois francs d'économie par sac de nitrate Bon et pas cher : tel est le rêve de tous

les acheteurs ; surtout quand il s'agit d'en-

grais. Or ce rêve est réalisable, en ce mo-ment : le nitrate, qui est le meilleur de tous les engrais azotés à employer au prin-

temps, est actuellement le moins cher. Comptons ensemble :

D'après les cotations du mois d'avril à Dunkerque, les 100 kilos de sulfate d'am-moniaque coûtent 35 francs. Comme il dose 20,5 % d'azote, le degré d'azote revient donc à 35 : 20,5, soit 1.72

Le nitrate de soude dosant 15,5 % d'azote coûtant 23 fr. 40, le met à 1.50

Soit une économie en faveur du ni-trate, de 0.22

Or, si l'on gagne 22 centimes par degré d'azote de nitrate de soude, cela fait pour les 15 unités et demie que contient le quin-tal de cet engrais une économie de 22 x 15,5,

soit 3 fr. 41. Par le temps qui court, une économie

semblable de près de 3 fr. 50 par sac de nitrate de soude n'est pas à dédaigner.

— Mais, dira-t-on peut-être, le sulfate

d'ammoniaque étant plus concentré que le

nitrate de soude est d'un transport moins onéreux

— C'est- vrai, mais la différence est fn»i-gnifiante.

Comptons encore : Le frêt de 1.000 kilos d'engrais étant de

15 francs pour 500 kilomètres, un consom-mateur aussi éloigné de Dunkerque par exemple, d'où il fera venir • ses engrais, paiera 15 francs pour le transport de 1.000 kilos de nitrate contenant 155 kilos d'azote et seulement 11 fr. 34 pour les 756 kilos de sulfate d'ammoniaque, contenant le même

dosage de 155 kilos d'azote De là une économie de transport avec

le sulfate d'ammoniaque de 3 fr. 66 sur le port de la tonne de nitrate, soit 2 centimes

36 seulement par unité d'azote Mais on perd en revanche les 22 centi-

mes que l'on paie l'unité d'azote du sulfate plus cher que dans le nitrate.

De sorte qu'en fin de compte, si l'on ga-gne 2 centimes 36 sur le transport, on perd 22 centimes sur l'achat, ou 19 centimes 64 par unité d'azote de sulfate, soit 30 fr. 44 pour tout l'azote contenu dans les 756 ki-los de sulfate d'ammoniaque. -

Autrement dit, même en tenant compte de l'économie réalisable sur le transport du sulfate d'ammoniaque, on gagne, aux prix actuels des deux engrais, plus de trois francs par quintal en achetant le nitrate.

Remarquons en outre qu'à cette époque de l'année, l'emploi du nitrate est de beau-coup préférable à celui du sulfate d 'am-

moniaque : céréales, plantes sarclées et toutes autres cultures ont besoin d'un en-grais leur procurant l'azote sous une forme, immédiatement assimilable. Et seul le ni-

trate peut le leur fournir à cet état. On a donc un double avantage à emplo-

yer de suite le nitrate de soude, puisqu'il est à la fois le meilleur et le moins cher

des engrais azotés. A.-J. DOTEimXE.

20, Rue Adrien-Dubouché, 20

VEND MOINS CHER QUE PARTOUT AILLEURS Les Gants, Gravâtes, Faux-Cola

Bonneterie, Fantaisie pour Daines, otOm

Vient de paraître et est en vente à l'Imprimerie Nouvelle :

L'Organisation socialiste de la France

MÉE Par J&an JA URÈS -

Fort volume de 700 pa;;es au prix de 3 francs*

FABRIQUE DE MEUBLKS

Spécialité de Ms de St -Junien NETTOYAGE DE GANTS SANS ODEIH

8, Rue Fourie Près la Place Salm-Plsrre

Sièges, Tentures, Literie

CHAMBRES A COUCHER — Sât.LES A MAHC-ER

On reçoit en paiement les bons du Crédit Commercial

L. ROU ■ ■ ■ w (Bas e s s a

Marchand-Tailleur Olvll et Militaire

84, Avenus Garibaldi, 84 — LIMOGES

Tous vendent plus Cher >-=> Aucun n'habille mieux

VOIR AUX ÉTALAGES

Garanti indéformable

POUR DEUIL. LIVRAISON EN 24 HEURES jf

iMPRÉMERIE NOUVELLE — ■ PLAGE rONTAINE-BES-BARREE '

tMPRiMERiE NOUVELLE

—— PLACE FONTAINE-DES-BARRE8|

GRSHDS MAGASINS DE NOUVEAUTÉS DE LA

Rue du Consulat, 3 SHIalson spéciale de Tissus Rua du Consulat, 3

LIMOGES VENDANT LE MGILLEUB MARCHÉ DO MONDE LIMOGES

Nouveautés p* Dames — Draperie pn Hommes BLftNC TOILES. «IDEAUX. TAPIS. CARPETTES. LINOLÉUM, TOILES CIRÉES

SOIERIES, DOUBLURES LINGERIE BONNETERIE

\KTIOI ES SBÉCUÏiX Pli.UK ROBB8 l>E MARIAGE - RAYON SPÉCI AL DE ÎTÉIJIÏ

Les Vignerons Libres

CAVE

(Hérault) Société Coopérative de. Production Agricole

COMMUNE DE VINIFICATION $ ««ÏÏSÎÏÏÏ Montpellier 1902, Médaille d'or — Liège 1905. Médaille d'or

ENTREPOT DU CENTRE : 4, Rue de l'Ecole-de-Médecine, LIMOGES Dépôts Locaux : SAINT-LÉONARD, SAINT-MIEN, CHALDS, SOLIGNAC

Se recommandent spécialement aux agriculteurs par la modicité de leur prix et la qua

dté de leurs produits.

EXPÉDITIONS FRâHCfl DANS TOUTES LES GSBES 0E U RÉGIQR

60, Avenue Garibaldi

VOIR

Sa série de Complots sur Mesure

Feuilleton du POPULAIRE DU CENTRE

20

UN ÉPISODE

LUTTE DTCLASSES A LIMOGES

Le coup du 27 Avril 1848 et ses origines

(juin 184? — mai 1848)

Pur VICTOR CHA2ELAS

Chamiot, qu'on ne peut pas soupçonner do partialité pour la Société populaire, af-firme qu'elle fut tout à fait étrangère, à la lacération. En lait, la Société populaire n'avait aucun intérêt à la lacération des procès-verbaux de l'armée. Ils : donnaient beaucoup de voix à Dussoubs et Villegou-rcix qui étaient sur les listes des candidats officiels. On ne pouvait, pas non plus son-ger à faire recommencer les élections en rendant impossible la proclamation des ré-sultats, puisque, au vu de tout le monde, Chamiot avait emporté' les procès-verbaux

à la préfecture. Rien, d'autre part, ne per-met de supposer que ce fut une manœuvre provocatrice des bourgeois. Tout ce que l'on sait, c'est que ce furent de tout jeunes gens e,t des enfants qui firent le coup.

(.et acte obscur est,' d'ailleurs, insigni-fiant. La lacération des bulletins de l'armée ne compromettait' on rien les résultats. Ils forent proclamés Immédiatement, sauf pour U dernier élu, Corali, sur le sort de

qui l'Assemblée constituante se prononç i plus tard.

Mais ce mouvement nerveux de quelques inconnus est comme, le signal qu'atten-daient bourgeois et ouvriers pour se jeter

les uns sur les autres. La nouvelle s'en répandit très vite à tra-

vers la ville. « Les gardes nationaux sor-tent en armes, la population s'élance dans les rues. » Genty, qui est un classique en fdit de révolution, écrira le soir du 27 au président du Club des clubs : « Aujourd'hui j'ai vu une petite diminution de nos bonnes émeutes de Paris, boutiques fermées, armu-

riers obligés de donner leurs armes, etc.,

rien n'y a manqué. » 11 s'en faut de beaucoup qu'on puisse aus-

si simplement raconter les faits. Deux traits, dans l'ensemble, caractéri-

sent le mouvement du 27 avril. Ge n'est pas un mouvement de révolte

contre les pouvoirs officiels; les ouvriers ne s'attaquent qu'à la garde nationale bour-geoise qui est, selon eux, indûment armée et qui se montre provocante. C'est une col-lision entre les deux classes, indépendante de toute idée révolutionnaire; le comité qui s'établit le soir du 27 n'a rien d'un comité insurrectionnel ; sa formation est provo-quée par le commissaire du gouvernement lui-même, qui ne voit que ce moyen de ré-tablir l'ordre. La foule des ouvriers, qui, cependant, se défie du commissaire, ac-cepte qu'il fasse partie du comité. Elle se calme, quand son but est atteint : désar-

mer les bourgeois. D'autre part, le mouvement en ce qu il a

de violent et de décisif n'est pas l'oeuvre des ouvriers qui occupent la scène depuis le 25 février. Les disciples do P. Leroux, respectueux de la légalité et pleins d'hor-reur pour la violenco. n'oseront pas agir. Les ouvriers des chantiers, qui sont en mê-me temps les membres de la Société popu-laire, passent au champ do Juillet l'après-

midi du 27; et, pendant qu'on se bat à la mairie et dans' les rues, ils essayent encore d'agir légalement en envoyant une déléga-tion au commissaire. Ce sont les gens du Naveix, simples et* brutaux, qui, montés des bords de la Vienne avec leurs lancis, se font les exécuteurs de l'idée ouvrière et dé-

sarment la garde nationale à la mairie et à la' préfecture (1).

L'action dure de midi à 3 heures environ.

Elle se passe simultanément en quatre en-droits différents : à la préfecture, à la mai-rie, à la poudrière où se trouvent des pi-quets de garde nationale et au champ de Juillet, où sont réunis les ouvriers des chan-

tiers. . .. . . , Vers une heure, nous trouvons une foule

d'ouvriers réunis au champ de Juillet. La plupart y sont venus directement, quel-ques-uns ont passé par le manège où ils ont assisté ù la lacération des procès-verbaux.

Cette réunion s'est faite en dehors de tou-

te idée d'agitation, dans des conditions as-sez peu claires l e bruit avait couru dan:; la matinée aux différents chantiers muni-cipaux- qu'il y aurait, vers une heure, dis-tribution d'ormes au champ de Juillet. Malgré l'opposition des chefs de chantier, peu à peu, de onze heures à une heure, tous les ouvriers avaient quitté leur travail. Dussoubs jeune expliqua, aux débats du procès, à Poitiers, que ces ouvriers qui as-sistaient la veille à la réunion de la Société populaire avaient sans doute mal compris, la veille, quand Chamiot et Bulot avaient

(1) Je n'entends pas dire par là qu'il n'y a eu à la mairie et à la préfecture que des gens du Naveix. ris n'étaient probablement qu'une minorité, mnis leur présence a suffi pour don-ner aux événements l'allure qu'ils ont eue. Les gens de la « Société populaire » n'étalent pas là .Ils ont profité de leur absence. Ils ont entrainé des neutres et imposé la manière forte que les ouvriers restés au champ de Juillet auraient Tefusé d'appliquer.

annoncé l'arrivée de 1.000 fusils, et avaient cru à une distribution. C'est donc un ras-semblement de membres de la Société popu-laire, d'ouvriers habitués du club. Leur conduite le prouve. Ils tiennent une sorte

de meeting en plein air. Il y a parmi eux un moment de tumulte.

Dans des conditions inexpliquées, les ca-nons de la garde nationale, vieux canons qui justifient l'existence d'une compagnie d'élite d'artillerie, mais qui, en temps ordi-naire, sont paisiblement conservés dans la cour de la Monnaie où les enfants jouent avec, ont été conduits au Champ-de-Juillet. En arrivant, on les renverse et de leurs gueules tombent des boîtes de mitraille. Im-médiatement on crie que les bourgeois ont chargé les canons. Quelques individus ra-massent des balles et courent les montrer partout dans la ville. Mais, au champ de Juillet, la panique est vite calmée. Il n'y a pas de poudre dans les canaris. Les boites de mitraille s'y trouvent par hasard : Bar-donnaud, « concierge de la Société popu-laire », hissé sur un affût le crie à tous.

La plupart des membres influents de la Société populaire sont là : Genty, Bulot, Tnlandier, Mollat, Dussoubs jeune.

Genty monte sur un canon et tient un discours long et embrouillé où il attaque le commissaire du gouvernement. Mais son discours n'est pas violent. Quand il redes-cend, Dussoubs jeune lui dit qu'il a bien fait de ne pas parler de pillage, sans quoi il lui aurait brûlé la cervelle. Il prend à son tour la parole et prononce suivant l'avocat Miguet, un discours remarquable.

Ce meeting se termine par une délégation composée de Genty, Dussoubs, Bulot, Ta-landier, Mollat, envoyée à la préfecture. Les ouvriers du champ de Juillet no sui-

vent pas leurs délégués. 'A la préfecture les délégués ne peuvent

pénétrer que sur l'intervention de Chamiot. Les gardes nationaux de service à la pré-

fecture font une opposition farouche à leur

entrée.

C'est vers midi que Chamiot, averti lui-même sur la route du manège par le com-missaire de police Longuet, a annoncé à la préfecture la lacération des procès-verbaux

de l'armée. La compagnie de garde est la compagnie

Vergnaud, celle qui la veille à pris le service d'elle-même : elle exige que le commissaire fasse battre le rappel. Comme Chamiot se dérobe, elle demande au général qui se trouve là pour le conseil de révision, de se mettre à sa tête. Le général refuse et, sur l'ordre de Chamiot, il va à la caserne tenir le régiment prêt à répondre à toute réqui-

sition. Chamiot a toutes les peines du monde à

échapper aux donneurs de conseils qui se trouvent réunis là à cause du conseil do révision. Le procureur général est d'avis de battre le rappel ; le colonel de la garde

-nationale s'y oppose, prétendant qu'il y

ytuirait imprudence à le faire. La nouvelle arrive de la prise de la pou-

drière et de l'enlèvement des canons, Cha-miot se décide à donner l'ordre de battre le rappel, et il écrit au général d'envoyer

soixante hommes à la poudrière. Presque aussitôt il retire les deux ordres;

il vient de recevoir une lettre de Bac, ainsi conçue : « Citoyen commissaire. — Empê-chez de sortir le régiment, sa présence se-rait le signal d'une conflagration générale,

prodiguez-vous partout où l'ordre est trou-blé ainsi que je le fais. Le peuple se calme-ra, si la garde nationale est plus prudente et qu'elle décharge ses armes. » — Les tam-bours chargés de battre le rappel ont fait à peine quelques pas dans la rue.

Mais la garde nationale bourgeoise, elle l'a montré déjà, n'a pas besoin de rappel pour se réunir. Une compagnie s'est ras-

semblée place de la Liberté ; trois compa-gnies ont l'arme au pied, place de la Ré-publique ; les capitaines viennent deman-der des ordres. Le colonel Raybaud n'est pas à la préfecture. Tout. le monde s'em-porte contre lui, y compris le commissaire, qui songe un moment à lui donner un rem-plaçant. Chamiot toujours prudent, ré-pousse toutes ces offres de secours. Une compagnie, celle du capitaine Doumatias est venue à la préfecture ; des gardes na-tionaux isolés viennent aussi porter ren-fort. Un détachement est envoyé aux ca-nons où il n'a aucune prise de corps avec

les ouvriers qui s'y trouvent déjà ; la com-pagnie Doumarias est envoyée à la pou-

drière.

(A suivre.)

Vient de paraître, et est en vente à l'Im-

primerie Nouvelle :

L'Organisation socialiste de la France

L'ARMÉE NOUVELLE

. PAR JEAN JAURES

Fort volume de 700 pages : 3 francs.

Composé sur Machines Linotype de la

Compagnie Linotype et Machinery Linu-

ted, 10, rue de Valois, Paris.

IMPRIMERIE NOUVELLE. — Limoges.

Exécuté par de» Ouvriari Syndiqués.

-JJ^DITLÉON BERLAND.

M L'AJPEIEKT M&£AUX- TENTURES

SOCIETE DU MEUBLE MASSI LIMOGES 8, RWW PRÉPAPAUD, 8 - UI5V10C3ES

pur rimprtmi>ur loUKolirn*

Vo pour la Égalisation de la signature

cl-contre, eu Mairie, à LlmogOB, le 9 MAI 1911.