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Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant d’un cancer lymphatique après s’être retiré de la scène publique, il adresse une lettre d’adieu à ses amis, une lettre émouvante à lire… Par Nanou et Stan Progression manuelle

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Page 1: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982,

souffrant d’un cancer lymphatique après s’être retiré de la scène publique,

il adresse une lettre d’adieu à ses amis, une lettre émouvante à lire…

Par Nanou et Stan

Progression manuelle

Page 2: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

«Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m’offrait un bout de vie, je profiterais de ce temps le plus que je pourrais. Il est fort probable que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais en définitive tout ce que je dis. J’accorderais de la valeur aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient.

Page 3: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

Je dormirais peu, je rêverais plus, j’entends que pour chaque minute dont nous fermons les yeux, nous

perdons soixante secondes de lumière.

Je marcherais quand les autres se détendent, je me réveillerais quand

les autres dorment. J’écouterais lorsque les autres parlent et…

combien je savourerais une bonne glace au chocolat.

Page 4: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

Si Dieu me faisait présent d’un bout de vie, je me

vêtirais simplement, m’étalerais à plat ventre au soleil, en laissant non seulement mon corps à découvert, mais aussi

mon âme.

Page 5: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

Bon Dieu, si j’avais un cœur, j’écrirais ma haine sur la glace et attendrais que le

soleil se lève. Dans un rêve de Van Gogh, je peindrais sur les étoiles un poème de

Benedetti et une chanson de Serrat serait la sérénade que je dédierais à la lune.

J’arroserais de mes larmes les roses, afin de sentir la douleur de leurs épines et le

baiser de leurs pétales.

Page 6: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

Bon Dieu, si j’avais un bout de vie… Je ne laisserais pas un seul jour se terminer sans dire aux gens que je les aime, que

je les aime. Je persuaderais toute femme ou homme qu’ils sont mes préférés et vivrais amoureux de l’amour. Aux

hommes, je prouverais combien ils sont dans l’erreur de penser qu’ils ne tombent plus amoureux en vieillissant, sans savoir qu’ils vieillissent en ne tombant plus amoureux. Aux

anciens, j’apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse, mais avec l’oubli.

Page 7: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

J’ai appris tellement de choses de vous autres, les humains… J’ai appris que tout le monde voulait vivre dans le sommet de la montagne, sans savoir

que le vrai bonheur est dans la façon d’escalader. J’ai appris

que lorsqu’un nouveau-né serre avec son petit poing,

pour la première fois le doigt de son père, il l’a attrapé pour

toujours.

Page 8: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

J’ai appris qu’un homme a le droit de regarder un autre d’en haut

seulement lorsqu’il va l’aider à se mettre debout. Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu

penses.

Si je savais qu’aujourd’hui c’est la dernière fois où je te vois dormir,

je t’embrasserais si fort et prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que ce sont les derniers

moments où je te vois, je dirais « je t’aime » et je ne présumerais

pas, bêtement, que tu le sais déjà.

Page 9: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une deuxième chance pour bien faire les

choses, mais si jamais je me trompe et aujourd’hui c’est tout ce qui nous reste, je

voudrais te dire combien je t’aime, et que je ne t’oublierai jamais. Le demain n’est garanti pour

personne, vieux ou jeune.

Page 10: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

Aujourd’hui est peut-être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. Alors n’attends

plus, fais-le aujourd’hui, car si demain n’arrive guère, sûrement tu regretteras le

jour où tu n’as pas pris le temps d’un sourire, une étreinte, un baiser et que tu étais très occupé pour leur accorder un dernier vœu.

Page 11: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

Maintiens ceux que tu aimes près de toi, dis leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aimes-les et traite les bien, prends le temps de leur dire « je suis désolé », « pardonnez-moi », « s’il vous plait », « merci » et tous

les mots d’amour que tu connais.

Page 12: Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel de littérature en 1982, souffrant dun cancer lymphatique après sêtre retiré de la scène publique, il adresse une lettre

Personne ne se souviendra de toi de par tes idées secrètes. Demande au

Seigneur la force et le savoir pour les exprimer. Prouves à tes amis et êtres chers combien ils comptent et sont

importants pour toi. Il y a tellement de choses que j’ai pu apprendre de vous autres…Mais en fait, elles ne serviront pas à grande chose, car lorsque l’on devra me ranger dans cette petite valise, malheureusement, je serai

mort».

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Gabriel García Márquez, né le 6 mars 19271 à Aracataca (Colombie) et mort le 17 avril 2014 (à 87 ans) à Mexico, était un écrivain colombien.

Romancier, nouvelliste, mais également journaliste et activiste politique, il reçoit en 1982 le prix Nobel de littérature. Affectueusement connu sous le surnom de « Gabo » en Amérique latine, il est l'un des auteurs les plus significatifs du XXe siècle.

Étudiant, García Márquez poursuit en autodidacte ses études après avoir quitté son école de droit pour se lancer dans le journalisme. Très tôt, il ne montre aucune retenue dans sa critique sur la politique intérieure comme extérieure de la Colombie. En 1958, il épouse Mercedes Barcha avec qui il a deux fils : Gonzalo et Rodrigo García, devenu réalisateur. Il a beaucoup voyagé en Europe et vit ensuite à Mexico, où il lance une édition mexicaine de son hebdomadaire colombien Cambio. Depuis 1999, il se bat contre un cancer lymphatique.

En tant qu'écrivain, García Márquez commence en publiant nombre d'œuvres littéraires, généralement bien reçues, dans le domaine de la non fiction, ainsi que des nouvelles. Cependant ce sont ses romans, tels que Cent ans de solitude (1967), Chronique d'une mort annoncée (1981) et L'Amour aux temps du choléra (1985), qui lui ont apporté la reconnaissance de la critique littéraire ainsi qu'un large succès commercial. Son nom est associé fréquemment au « réalisme magique », genre qui insère des éléments magiques et des éléments surnaturels dans des situations se rattachant à un cadre historique et géographique avéré. La plupart de ses livres abordent le thème de la solitude ; l'action de plusieurs de ses œuvres se déroule dans un village fictif appelé « Macondo ».Prix Nobel

Devenu un écrivain respecté, médiatique et populaire pour la bonne humeur de son style, ses récits pittoresques et originaux et sa langue enjouée, García Márquez met en accord la critique littéraire et le public international qui vantent l'extrême fécondité de son imagination créatrice. Ce statut l'amène logiquement à recevoir le prix Nobel de littérature, en 1982, décerné par l'Académie suédoise en l'honneur de « ses romans et ses nouvelles, dans lesquels le fantastique et le réalisme se combinent dans un univers à l'imagination très riche, reflétant la vie d'un continent et ses conflits ». L'écrivain colombien est averti par téléphone de l'obtention du prix par Pierre Shori, ministre adjoint des affaires étrangères suédois. À la suite de cet appel, il déclare ainsi à sa femme Mercedes : « Je suis baisé ».

…../…..

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La nouvelle de la victoire s'étant propagée rapidement, García Márquez doit improviser une conférence de presse pour la centaine de journalistes qui avaient envahi son domicile à Mexico.

Le 10 décembre 1982, lors de la cérémonie qui se déroule à Stockholm, García Márquez se présente vêtu d'un liquiliqui (habit traditionnel blanc du Venezuela et de certaines régions de Colombie) et de bottes noires, ce qui lui vaut, par la suite, quelques critiques. Dans son discours de réception du Nobel de littérature intitulé « La soledad de America latina » (« La solitude de l'Amérique latine »), l'auteur colombien considère la poésie comme la « preuve la plus flagrante de l'existence de l'homme ». García Márquez, un des plus jeunes prix Nobel, a ainsi été le premier colombien et le quatrième latino-américain à remporter ce prix Nobel de littérature, après Gabriela Mistral (1945), Miguel Ángel Asturias (1967) et Pablo Neruda (1971). Lui succèderont le Mexicain Octavio Paz en 1990 et le Péruvien Mario Vargas Llosa en 2010. Après être devenu lauréat de ce prix prestigieux, García Márquez a déclaré à un correspondant:

« J'ai l'impression, qu'en m'attribuant le prix, qu'ils ont tenu compte de la littérature du sous-continent américain et, que ce faisant, ils cherchaient à récompenser toute la littérature de cette région. »

Nanou et Stan le 11/04/23