Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

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Mission RDC, Sud Kivu Étude socio-économique dans les zones d’intervention d’Action Contre la Faim, Territoires de Fizi et Uvira, Sud Kivu, République Démocratique du Congo. Par Christine Plaza Décembre 2006-Mars 2007 Financée par

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Page 1: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Mission RDC, Sud Kivu

ÉÉttuuddee ssoocciioo--ééccoonnoommiiqquuee ddaannss lleess zzoonneess dd’’iinntteerrvveennttiioonn dd’’AAccttiioonn

CCoonnttrree llaa FFaaiimm,, TTeerrrriittooiirreess ddee FFiizzii eett UUvviirraa,, SSuudd KKiivvuu,, RRééppuubblliiqquuee DDéémmooccrraattiiqquuee dduu CCoonnggoo..

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DDéécceemmbbrree 22000066--MMaarrss 22000077

Financée par

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Remerciements Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, au bon déroulement de cette étude :

- Les autorités des territoires de Fizi et Uvira qui nous ont permis de nous déplacer librement.

- Les équipes d’ACF à Uvira, Baraka, Kilembwe et Bukavu pour tous les riches échanges formels et informels que nous avons eus, et pour la facilitation des déplacements.

- Les partenaires intervenants dans ces territoires pour les échanges de points de vue.

- L’équipe d’enquêteurs qui a durement travaillé, dans des conditions parfois difficiles, pour mener à bien l’étude dans le temps imparti. Un grand merci donc à Micheline, Dieudonné, Adolphe, Juvénal, Clément, Frédéric et Hugues.

- Les communautés enquêtées pour nous avoir accordé beaucoup de temps pour comprendre quelle est leur réalité.

- Le département de sécurité alimentaire d’ACF New York pour la relecture de ce document.

- DFID qui a financé cette étude.

Un grand merci à tous !

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Résumé Une enquête socio-économique à été conduite dans 39 villages des territoires de Fizi et Uvira, dans 4 zones d’économie alimentaire : la cuvette, le littoral, les moyens plateaux et la plaine de la Ruzizi.

Les résultats montrent que :

⇒ Les ménages enquêtés sont constitués en moyenne de 7personnes dont 4 enfants. La majorité d’entre eux sont des résidents qui se sentent bien souvent lésés par rapport aux rapatriés HCR qui eux bénéficient d’un support du HCR ou d’autres ONG qui ciblent en priorité les rapatriés ou les retournés internes.

⇒ Le manioc reste la culture principale dans la cuvette, le littoral et les moyens plateaux alors que dans la plaine la culture principale est le maïs. Les surfaces totales cultivées varient en moyenne entre 0,015 Ha et 4,67 Ha, avec une moyenne sur l’ensemble de la zone de 0,6 Ha. Les semences proviennent de l’achat ou du stock et l’arachide, le maïs, le haricot et le soja sont peu disponibles. La culture du manioc est fortement affectée par la mosaïque, ce qui amène les agriculteurs à se concentrer sur d’autres cultures comme l’arachide, le maïs ou le haricot, qui sont également affectées par des problèmes phytosanitaires. Les pratiques agricoles utilisées et la déforestation ont de lourdes conséquences sur l’environnement.

⇒ La pêche est réalisée dans le lac Tanganyika ou dans les rivières, et la pisciculture dans des étangs ou des barrages de rivière. Aujourd’hui, seulement 2% des pêcheurs vivent uniquement de leur activité et doivent se tourner soit vers l’agriculture, soit vers le petit commerce.

⇒ Les populations enquêtées combinent deux à trois sources de nourriture, principalement l’agriculture et l’achat, ou l’agriculture, l’achat et l’élevage. Lors de la période de soudure (d’octobre à février), plus de la moitié des interrogés diminue le nombre de repas quotidiens et la quantité de nourriture par repas. L’aliment de base est constitué de « fufu » de manioc et/ou de maïs, accompagné de légumes verts et de poisson et/ou haricots. Dans la plaine et le littoral, les besoins énergétiques des populations ne sont pas couverts.

⇒ Les interrogés génèrent des revenus en combinant différentes activités comme l’agriculture, l’élevage, le petit commerce, la fabrication d’huile de palme ou la vente de main d’œuvre. La proportion de chaque activité dans la génération de revenus s’est modifiée depuis la guerre : l’agriculture, l’élevage et la pêche ont diminué alors que la vente de main d’œuvre et la fabrication de charbon ont augmenté. Actuellement, les revenus mensuels varient entre 25,5$ et 45,5$, avec une moyenne sur l’ensemble des zones enquêtées de 36$. La principale source de dépense est l’achat de nourriture (qui peut atteindre jusqu’à 80% du budget de ménage), suivie des frais de santé (jusqu’à 60% du budget).

⇒ La population se distingue en 3 classes sociales qui se différencient par le nombre de repas quotidiens, le nombre d’animaux, et selon les zones, par l’équipement de pêche ou le nombre de champs de manioc ou de palmier. Plus de la moitié de la population appartient à une classe sociale pauvre qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire.

⇒ Seulement 20% de la population vit avec 15 litres d’eau par jour et par personne, qui est la quantité minimale pour couvrir les besoins basiques. Du fait du manque de latrines (en quantité et en qualité) les risques de transmission de maladies oro-fécales sont élevés.

⇒ Pour les traitements médicaux, une majorité de la population se rend dans les centres de santé où les soins sont payants : le prix varie entre 0,5$ et 4$ pour les adultes, entre 0,2$ et 2$ pour les enfants.

⇒ Les taux de malnutrition aiguë globale et malnutrition aiguë sévère ont diminué entre 2005 et 2006. Les mères ont de nombreuses croyances erronées concernant l’allaitement, les menant souvent à de mauvaises pratiques d’allaitement. La malnutrition dans les zones enquêtées est liée à de faibles revenus limitant l’accès à une alimentation équilibrée et aux soins, une méconnaissance de l’importance de la diversification de l’alimentation, des pratiques d’allaitement inadaptées, le manque d’eau potable et les mauvaises conditions sanitaires.

⇒ Les populations de la plaine et du littoral ne couvrant pas leurs besoins énergétiques quotidiens sont vulnérables d’un point de vue nutritionnel. Les personnes dépendant majoritairement de la vente de main d’œuvre pour générer des revenus, ou ne possédant pas d’équipement productif, sont vulnérables. ⇒ D’un point de vue eau et assainissement, toutes les zones sont vulnérables puisque 80% de la population vit avec moins de 15 litres d’eau par jour. Enfin, les zones enclavées comme la cuvette ou les moyens plateaux ont moins accès aux échanges commerciaux et sont donc plus vulnérables.

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À la vue de ces résultats, plusieurs recommandations ont été faites :

- Rendre accessible les semences à l’échelle des villages à travers leur multiplication et l’établissement de banques de semences ;

- Favoriser des pratiques préservatrices de l’environnement ;

- Permettre aux éleveurs de reconstituer leur cheptel ;

- Réaliser une étude faisabilité d’activités génératrices de revenus ;

- Améliorer l’accès à l’eau potable et aux latrines et mettre en place des programmes d’éducation à l’hygiène et à la santé ;

- Évaluer les programmes passés ;

- Développer les expertises techniques ;

- Participer à la redéfinition des interventions humanitaires et à la coordination des acteurs ;

- Élargir le ciblage des bénéficiaires dans les zones d’intervention

- Impliquer les autorités locales dans les problématiques actuelles et renforcer leurs capacités ;

- Développer un système de surveillance de la sécurité alimentaire dans les territoires de Fizi et Uvira.

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Abréviations et acronymes ACTED : Agence pour la coopération technique et le développement

ACF : Action Contre la Faim

AMI : Aide Médicale Internationale

AVSI: Association of Volunteers in International Service

C : Cuvette

CICR : Comité International de la Croix-rouge

CNS : Centre Nutritionnel Supplémentaire

CNT : Centre Nutritionnel Thérapeutique

CRS : Catholic Relief Services

GTZ : Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Coopération technique allemande)

FARDC : Forces Armées de la République Démocratique du Congo

FDLR : Forces Démocratiques de Libération du Rwanda

HCR : Haut Commissariat aux Réfugiés

IMC : International Medical Corps

L : Littoral

MP : Moyens plateaux

MSF-H : Médecins Sans Frontières -Hollande

MONUC : Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo

NRC : Norvegian Refugee Council (Conseil Norvégien pour les Réfugiés)

OGB : Oxfam Grande-Bretagne

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

P : Plaine de la Ruzizi

PDM : Post-Distribution Monitoring

TaD : Traitement à Domicile

ZEA : Zone d’Economie Alimentaire

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1 INTRODUCTION .................................................................................................................................. 8

1.1 CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET DEMOGRAPHIQUE .............................................................................. 8 1.2 CONTEXTE HISTORIQUE ET POLITIQUE ............................................................................................... 8 1.3 CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL ........................................................................................................ 8 1.4 CONTEXTE HUMANITAIRE.................................................................................................................. 9

2 OBJECTIFS .......................................................................................................................................... 10 3 METHODOLOGIE.............................................................................................................................. 11

3.1 IDENTIFICATION DES ZONES D’ETUDE.............................................................................................. 11 3.2 COLLECTE DE DONNEES................................................................................................................... 12 3.3 PROFIL DES BENEFICIAIRES.............................................................................................................. 13

4 CONTRAINTES RENCONTREES.................................................................................................... 13 5 RESULTATS......................................................................................................................................... 14

5.1 POPULATION.................................................................................................................................... 14 5.1.1 Caractéristiques des ménages................................................................................................. 14 5.1.2 Distribution ethnique dans les zones enquêtées...................................................................... 15 5.1.3 Caractéristiques des villages .................................................................................................. 15 5.1.4 Organisation sociale des villages ........................................................................................... 16

5.2 AGRICULTURE ................................................................................................................................. 17 5.2.1 Cultures principales................................................................................................................ 17 5.2.2 Surfaces cultivées totales ........................................................................................................ 18 5.2.3 Accès aux semences ................................................................................................................ 19 5.2.4 Problèmes phytosanitaires...................................................................................................... 20 5.2.5 Problèmes environnementaux ................................................................................................. 21

5.3 ELEVAGE ......................................................................................................................................... 22 5.4 PECHE ET PISCICULTURE.................................................................................................................. 24 5.5 ALIMENTATION ............................................................................................................................... 25

5.5.1 Sources de nourriture ............................................................................................................. 25 5.5.2 Mécanismes d’adaptations au manque de nourriture............................................................. 26 5.5.3 Habitudes alimentaires ........................................................................................................... 27 5.5.4 Pratiques d’allaitement........................................................................................................... 29

5.6 MODE DE VIE ET ACTIVITES ECONOMIQUES ..................................................................................... 30 5.6.1 Opportunités de travail et sources de revenus........................................................................ 30 5.6.2 Activités pouvant être développées ......................................................................................... 32 5.6.3 Sources de dépenses................................................................................................................ 33 5.6.4 Accès au marché ..................................................................................................................... 34

5.7 NIVEAUX DE RICHESSES................................................................................................................... 36 5.8 EAU ET ASSAINISSEMENT................................................................................................................. 38

5.8.1 Accès à l’eau........................................................................................................................... 38 5.8.2 Assainissement ........................................................................................................................ 40

5.9 SITUATION SANITAIRE ..................................................................................................................... 40 5.10 SITUATION NUTRITIONNELLE........................................................................................................... 41

5.10.1 Evolution depuis 2005............................................................................................................. 41 5.10.2 Profil des bénéficiaires CNT/CNS/TaD .................................................................................. 42 5.10.3 Les causes profondes de la malnutrition................................................................................. 47

5.11 SITUATION SECURITAIRE ................................................................................................................. 48 5.12 PROBLEMES RENCONTRES PAR LES POPULATIONS ET LEURS PROJETS .............................................. 48 5.13 IDENTIFICATION DES GROUPES VULNERABLES................................................................................. 51

6 CONCLUSION ..................................................................................................................................... 53 7 RECOMMANDATIONS ..................................................................................................................... 53 8 BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................................ 56 9 ANNEXES ............................................................................................................................................. 57

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FIGURES FIGURE 1 : CARTE ADMINISTRATIVE DE LA RDC. ................................................................................................................86 FIGURE 2 : LES CONTRAINTES ENVIRONEMENTALES .............................................................................................................87 FIGURE 3 : LOCALISATION DES VILLAGES ENQUETES............................................................................................................12 FIGURE 4 : SURFACES CULTIVEES DANS LES DIFFERENTES ZEA............................................................................................18 FIGURE 5 : LES SEMENCES MANQUANTES DANS LES DIFFERENTES ZEA. ...............................................................................20 FIGURE 6 : PRINCIPALES SOURCES DE NOURRITURE DANS LES DIFFERENTES ZONES. ..............................................................26 FIGURE 7 : ALIMENT DE BASE EN FONCTION DES ZEA..........................................................................................................27 FIGURE 8 : VALEUR ENERGETIQUE MOYENNE DES REPAS PAR ZEA. .....................................................................................28 FIGURE 9 : NOMBRE DE REPAS EN PERIODE NORMALE ET EN PERIODE DE SOUDURE. ..............................................................29 FIGURE 10 : PART DES DIFFERENTES ACTIVITES DANS LA GENERATION DE REVENUS AVANT LA GUERRE ET AUJOURD'HUI. .....30 FIGURE 11 : REVENUS DEGAGES DANS LES DIFFERENTES ZEA. ............................................................................................32 FIGURE 12 : LES DIFFERENTS TYPES D'ELEVAGE ENVISAGES PAR LES INTERROGES. ...............................................................33 FIGURE 13 : SOURCES DE DEPENSES DANS LES ZONES ENQUETEES. .......................................................................................33 FIGURE 14 : LES PRINCIPALES SOURCES DE DEPENSES DANS LES DIFFERENTES ZEA..............................................................34 FIGURE 15 : ACCES AU MARCHE DANS LES DIFFERENTES ZEA..............................................................................................35 FIGURE 16 : QUANTITE D’EAU QUOTIDIENNE PAR PERSONNE POUR LA BOISSON ET LA CUISINE. .............................................39 FIGURE 17 : QUANTITE D’EAU QUOTIDIENNE POUR ASSURER LES BESOINS BASIQUES. ...........................................................39 FIGURE 18 : FREQUENCE D’APPARITION DES MALADIES AU COURS DE L’ANNEE. ...................................................................40 FIGURE 19 : LES DIFFERENTES FAÇONS D’ATTEINDRE LES CENTRES NUTRITIONNELS.............................................................43 FIGURE 20 : PRINCIPAUX PROBLEMES RENCONTRES PAR LA POPULATION..............................................................................49 FIGURE 21 : LES PROJETS DES COMMUNAUTES ENQUETEES...................................................................................................50

TABLEAUX TABLEAU 1: STATISTIQUES CUMULEES PAR AXE DE RETOUR EN 2006 (SOURCE : HCR-UVIRA) ...............................................9 TABLEAU 2: VILLAGES SELECTIONNES POUR L’ENQUETE SOCIO-ECONOMIQUE .....................................................................11 TABLEAU 3: NOMBRE D'ENQUETES REALISEES PAR ZEA......................................................................................................13 TABLEAU 4 : NOMBRE D'ENQUETES REALISEES AVEC LES ACCOMPAGNANTS DANS DIFFERENTS CENTRES NUTRITIONNELS ACF.

..................................................................................................................................................................................13 TABLEAU 5 : PROPORTION D'ENFANTS, D'HOMMES ET DE FEMMES DANS LES MENAGES. ........................................................14 TABLEAU 6 : LE STATUT DES POPULATIONS EN FONCTION DES ZEA EN %. ...........................................................................14 TABLEAU 7 : COMPOSITION ETHNIQUE PAR ZEA..................................................................................................................15 TABLEAU 8 : NOMBRE MINIMAL, MAXIMAL ET MOYEN DE MENAGES DANS LES VILLAGES. ....................................................16 TABLEAU 9 : ACTIVITES DE GROUPE DANS LES VILLAGES ENQUETES. ...................................................................................16 TABLEAU 10 : LES CULTURES RENCONTREES DANS LES ZEA (EN % DU TOTAL)....................................................................17 TABLEAU 11 : SURFACES TOTALES MOYENNES, MINIMALE ET MAXIMALES DANS LES DIFFERENTES ZEA. .............................18 TABLEAU 12 : ESTIMATION DES RENDEMENTS ET DES SURFACES MINIMALES NECESSAIRES A LA SUBSISTANCE D'UN MENAGE

DE 6 PERSONNES.........................................................................................................................................................19 TABLEAU 13 : ORIGINE DES SEMENCES. ...............................................................................................................................19 TABLEAU 14 : POURCENTAGE DES SURFACES AYANT DES PROBLEMES PHYTOSANITAIRES DANS LES DIFFERENTES ZEA. .......21 TABLEAU 15 : NOMBRE D'ANIMAUX POSSEDES PAR ZEA. ....................................................................................................22 TABLEAU 16 : LES DIFFERENTS ROLES DU BETAIL. ...............................................................................................................23 TABLEAU 17 : SOURCES DE NOURRITURE SUR L'ENSEMBLE DES ZONES. ................................................................................25 TABLEAU 18 : LES DIFFERENTES ADAPTATIONS AU MANQUE DE NOURRITURE.......................................................................26 TABLEAU 19 : LES DIFFERENTS ACCOMPAGNEMENTS DU "FUFU". .........................................................................................27 TABLEAU 20 : QUESTIONNAIRES UTILISES POUR LE RAPPEL DES 24 HEURES..........................................................................28 TABLEAU 21 : PART DE CHAQUE ACTIVITE DANS LA GENERATION DE REVENUS DANS LES DIFFERENTES ZEA AVANT LA

GUERRE ET AUJOURD’HUI ...........................................................................................................................................31 TABLEAU 22 : FREQUENCE D’ACHAT DANS LES DIFFERENTES ZEA. .....................................................................................35 TABLEAU 23 : LES DIFFERENTES SOURCES D’EAU DANS LES ZEA.........................................................................................38 TABLEAU 24 : MALADIES LES PLUS FREQUENTES (EN %)......................................................................................................40 TABLEAU 25 : RESULTATS COMPARATIFS DES ENQUETES NUTRITIONNELLES ANTHROPOMETRIQUES REALISEES SUR LES

TERRITOIRES D’UVIRA ET FIZI (EN Z-SCORE, REFERENCE NCHS, INTERVALLE DE CONFIANCE A 95%).........................41 TABLEAU 26 : MOYENNE DE LA TAILLE DES MENAGES ET DU NOMBRE D’ENFANTS PAR STATUT ET ETHNIE............................42 TABLEAU 27 : NIVEAU DE SCOLARISATION ATTEINT PAR LES PARENTS DES BENEFICIAIRES. ..................................................43 TABLEAU 28 : SOURCES DE NOURRITURE DANS LES MENAGES DE BENEFICIAIRES..................................................................44 TABLEAU 29 : ALIMENTATION DE BASE CHEZ LES MENAGES BENEFICIAIRES. ........................................................................44 TABLEAU 30 : DUREE DE L’ALLAITEMENT EXCLUSIF DANS L’ECHANTILLON. ........................................................................45 TABLEAU 31 : SOURCES DE REVENUS DES MENAGES AYANT DES ENFANTS MALNUTRIS. ........................................................46 TABLEAU 32 : RATION DISTRIBUEE AUX BENEFICIAIRES DES CNS TOUS LES 14 JOURS. .........................................................46 TABLEAU 33 : RATION DISTRIBUEE AUX ACCOMPAGNANTS DES BENEFICIAIRES DU TAD. .....................................................47

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1 Introduction

1.1 Contexte géographique et démographique1 La République Démocratique du Congo (RDC), avec ses 2.345.000 km2 de territoire est le 3ème plus grand pays d’Afrique. De part sa position géographique (il est entouré de 9 pays, le Congo, la République de Centrafrique, le Soudan, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l’Angola) et ses ressources naturelles (cobalt, cuivre, pétrole, cassitérite, diamant, or, argent, zinc, manganèse, étain, germanium, uranium, coltan, bois, ressources hydrauliques et agricoles), la RDC a des atouts économiques majeurs.

Le pays est divisé en 11 provinces : le Bas-Congo, le Bandundu, l’Équateur, la Province orientale, le Nord Kivu, le Sud Kivu, le Maniema, le Katanga, le Kasaï occidental, le Kasaï oriental et Kinshasa (Figure 1, page 86).

La population de la RDC est d’environ 55 millions avec une croissance estimée à 3,18% par an. On dénombre environ 200 ethnies, avec les Bantu comme peuple dominant. Les Mongo, Luba, Kongo et Mangbetu-Azande représentent 45 % de la population en RDC. A l’est de la RDC, il existe une minorité importante de Hutus et Tutsis d’origine locale ou émigrés depuis le Rwanda et le Burundi au fil des siècles. On les nomme Banyarwanda ou Banyamulenge selon leur « ancienneté » en RDC. Les autres ethnies présentes dans l’est et plus particulièrement dans la région du Kivu sont les Nande, Nyanga, Bwisha, Hunde, Havu, Shi, Rega, Fuliiro, Rundi, Vira, Bembe, Bangilima, Batembo.

1.2 Contexte historique et politique La RDC, et en particulier le Kivu a connu depuis les années 90 de nombreux mouvements de population, avec l’arrivée de 1,2 million de réfugiés rwandais en 1994 lors du génocide au Rwanda, l’exil de 410 000 réfugiés Congolais vers les pays voisins et le déplacement interne de 3 millions de personnes. Ces divers mouvements de population ont déstabilisé, entre autres, le fragile équilibre ethnique au Kivu.

Le pays a vécu l’état de guerre de 1996 jusqu’en 2003, distingué en deux phases de conflit majeur, la guerre de 1996-1997 et celle de 1998-2003, qui ont coûté la vie à 4 millions de personnes2. Bien que le conflit ait diminué d’intensité avec l’accord de cessez-le-feu de Lusaka (Zambie) en 1999, les affrontements ont fortement perduré dans l’est du pays entre certains belligérants (armée gouvernementale, combattants de la résistance populaire (Maï-Maï), groupes armés rebelles, groupes armés étrangers) jusqu’en 2003.

L’application de l’accord de Pretoria3 a permis d’amorcer une période de transition de deux ans nécessaires pour l’adoption d’une constitution par référendum et la mise en place des conditions pour des élections présidentielle et législatives dans un pays réunifié et défendu par une armée nationale intégrée, composée d’une sélection de militaires de l’ex-armée gouvernementale et de combattants des ex-groupes rebelles. Le processus a débouché, avec un peu de retard, à l’adoption de la nouvelle constitution, l’élection de Joseph Kabila au poste de président en octobre 2006 et des élections législatives.

Ce nouveau climat politique a permis aussi la mise en place du processus de « brassage » au sein de l’armée nationale et l’isolement de plus en plus important des groupes armés restants. Enfin, il a permis d’initier le rapatriement des réfugiés congolais et le retour de populations déplacées internes.

1.3 Contexte environnemental De part sa géomorphologie, une cuvette entourée de montagnes tombant quasiment en à pic, le lac Tanganyika est le réceptacle de l’ensemble des perturbations de son bassin versant. De plus, le renouvellement de ses eaux est particulièrement long, ce qui en fait un écosystème très fragile. Actuellement, les contraintes environnementales subies par cet écosystème sont particulièrement prononcées comme le montre la Figure 2 (page 87).

1 D’après Cros et Misser, 2006. 2 IRC, 2003 3 L’accord de paix, global et inclusif, de Pretoria a été signé en Décembre 2002, le Dialogue Inter congolais est officiellement clôturé en Avril 2003.

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Depuis 2004 des perturbations climatiques majeures viennent considérablement affecter la plaine de la Ruzizi, le littoral du lac Tanganyika et en partie les moyens plateaux, touchant les productions agricoles. Ces perturbations se manifestent par une insuffisance pluviométrique généralisée, une mauvaise répartition des précipitations au cours des saisons et des intensités variables allant de la sècheresse prolongée aux pluies torrentielles. En liaison avec ces perturbations, la déforestation joue un rôle important et a des conséquences particulièrement graves.

Un des problèmes majeurs est donc lié à la disponibilité en eau, autant d’un point de vue sanitaire que d’un point de vue agricole. L’absence de barrières naturelles à la rétention de l’eau, due au déboisement massif, empêche la nappe phréatique de se renouveler et permet à l’eau d’accroître sa vitesse d’écoulement parfois de manière spectaculaire et destructrice, emportant avec elle beaucoup de sédiments, allant jusqu’à détruire les habitations, les routes et les ponts. Il s’en suit toute une chaîne de conséquences jusqu’au réceptacle qu’est le lac Tanganyika.

À ces facteurs, il convient d’ajouter les pollutions chimiques et industrielles pouvant être liées à l’exploitation de différents minerais, ainsi que l’augmentation de la densité de population dans ces régions (cf. § 1.2).

1.4 Contexte humanitaire Le conflit a créé de nombreux besoins auxquels les ONG tentent de répondre depuis de nombreuses années. Avec cette phase de stabilisation politique, les populations qui s’étaient déplacées (à l’intérieur ou à l’extérieur du pays) pendant le conflit reviennent s’installer dans leur lieu d’origine. En 2006, le HCR a enregistré les retours de réfugiés Congolais suivants :

Destination par axe Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juill Aout Sept Oct Nov Déc Total

cumulés

Baraka centre 571 1084 570 229 75 102 324 106 409 210 295 322 4297

Lubondja 415 681 484 187 59 134 324 146 427 201 150 165 3373

Kazimia 480 1143 656 116 92 75 200 34 303 174 103 190 3566

Ubwari 82 201 186 38 11 39 93 23 118 41 28 67 927

Uvira 431 961 712 202 175 128 368 142 514 216 180 310 4339

Total Général 1979 4070 2608 772 412 478 1309 451 1771 842 756 1054 16502

Tableau 1: Statistiques cumulées par axe de retour en 2006 (source : HCR-Uvira)

De nombreuses organisations non gouvernementales, intervenant en sécurité alimentaire, eau et assainissement, santé, nutrition, éducation et réhabilitation d’infrastructure, sont présentes dans les territoires de Fizi et Uvira :

- ACTED : Présente depuis 2005 sur la zone, cette ONG intervient dans 3 secteurs d’activités : la réhabilitation de routes et ponts, l’intégration socio-économique des rapatriés et des retournés, et le renforcement des capacités locales. Consciente du changement de contexte, cette ONG se positionne sur du moyen et long terme et développe donc des programmes basés sur une assise communautaire.

- AMI : Intervient depuis 2003 dans le soutien aux soins de santé primaire et participe au renforcement des capacités locales à travers des formations du personnel des Bureaux Centraux des Zones de santé (BCZ).

- Atlas Logistique : Partenaire privilégié du HCR, cette ONG intervient depuis 2005 dans le transport des rapatriés et la réhabilitation de routes.

- AVSI : Intervient depuis 2006 en sécurité alimentaire à travers des distributions de semences, de produits non alimentaires et la réhabilitation d’écoles.

- CARITAS : Cette ONG intervient en sécurité alimentaire en faisant des distributions de vivres et de semences sans faire de suivi, et également en nutrition à travers des CNS.

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- CICR : Présent depuis le début du conflit, il intervient aujourd’hui en sécurité alimentaire via des programmes de multiplication de manioc tolérant à la mosaïque, de légumineuse ainsi que de projets piscicoles. Leurs programmes se font en partenariat avec des associations locales.

- CRS : Intervient depuis 2006 dans l’appui aux soins de santé primaire.

- GTZ : Intervient depuis 2005 dans la réhabilitation de centres de santé et la sécurité alimentaire à travers la distribution de boutures de manioc.

- IMC : Apporte un appui aux hôpitaux et soutien les soins de santé primaire depuis 2006.

- MSF-H : A établi une clinique à Baraka et soutient des hôpitaux dans le territoire de Fizi.

- OGB :Présent depuis 2006, Oxfam Grande-Bretagne intervient pour le moment en eau et assainissement dans deux zones de santé du territoire d’Uvira, mais envisage d’intervenir en sécurité alimentaire et a réalisé une évaluation en novembre 2006 (dont le rapport n’est pas encore diffusé).

- Oxfam Solidarité : Cette ONG intervient depuis 2005 en sécurité alimentaire à travers des partenaires locaux et met en place des programmes de distribution de semences vivrières et maraîchères, d’élevage, de pêche et pisciculture ainsi que des projets de micro-crédit

- Tear Fund : Intervient depuis 2003 dans la construction ou réhabilitation de logement ainsi qu’en eau et assainissement, et envisage de démarrer des activités de sécurité alimentaire en 2007.

- NRC : Présent depuis 2005, le Conseil Norvégien pour les Réfugiés intervient dans l’éducation et la construction de logements pour les rapatriés congolais.

Globalement la situation humanitaire s’est améliorée, mais il est important de rester vigilant puisque 48 0004 nouveaux retours de rapatriés sont attendus pour 2007. L’enjeu humanitaire pour cette nouvelle période est donc de faciliter le retour des rapatriés et des retournés ainsi que leur réinsertion tout en ne délaissant pas les communautés hôtes qui vont subir les conséquences de ces retours et qui sont encore dans une situation fragile. Afin de participer à la relance fructueuse du pays et l’autonomisation des populations, le défi pour les acteurs humanitaires, est donc de répondre aux besoins de façon durable et coordonnée, tout en prenant en compte la situation environnementale très préoccupante, la présence d’une administration gouvernementale balbutiante, le gouvernement central qui doit prouver sa capacité à unifier le pays avec les opposants, et la situation sécuritaire actuellement dans une phase de réhabilitation/reconstruction.

2 Objectifs Action contre la Faim intervient dans le Sud Kivu depuis 1997 à travers des programmes nutritionnels, des programmes de sécurité alimentaire et des programmes d’eau et assainissement. Dans le cadre de son intervention, ACF réalise régulièrement des évaluations en nutrition et en sécurité alimentaire afin de comprendre l’évolution du contexte.

Les élections présidentielles de 2006, le retour des rapatriés et l’importance grandissante de la mosaïque du manioc marquant un nouveau tournant dans le contexte congolais, il est important d’évaluer la situation socio-économique dans nos zones d’intervention, afin d’améliorer notre compréhension du contexte, et ainsi mieux adapter nos interventions aux besoins des populations pour lesquelles nous travaillons.

L’étude s’est structurée autour des objectifs suivants :

OObbjjeeccttiiff ggéénnéérraall ::

Évaluer la situation socio-économique dans les territoires de Fizi et Uvira

OObbjjeeccttiiffss ssppéécciiffiiqquueess ::

- Comprendre les modes de vie des populations et leur évolution dans le temps

- Identifier les facteurs d’insécurité alimentaire

- Identifier les groupes les plus vulnérables

- Comprendre les causes profondes de la malnutrition

4 Estimation du HCR.

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3 Méthodologie L’étude s’est déroulée en 3 étapes : la première étape consistait à identifier les zones à enquêter, la deuxième concernait la collecte de données, et la troisième consistait à réaliser le profil des bénéficiaires CNT/CNS/TaD.

3.1 Identification des zones d’étude Classiquement et préalablement à l’enquête, nous avons procédé a un « zonage » du territoire à enquêter. Dans ce but, des discussions avec les différentes équipes ACF (sécurité alimentaire, nutrition) et les autres ONG ont été menées afin de définir des zones homogènes et d’obtenir des informations basiques sur ces zones (situation récente, population, etc.).

Quatre Zones d’Economie Alimentaire (ZEA5) ont ainsi été définies : - la plaine de la Ruzizi (au nord du lac Tanganyika, territoire d’Uvira) - le littoral (bordure du lac Tanganyika, territoire d’Uvira et de Fizi) - les moyens-plateaux (territoire d’Uvira et de Fizi) - la cuvette (zone de Kilembwe, territoire de Fizi)

Dans les quatre ZEA, nous avons décidé de sélectionner des villages dans lesquels ACF intervenait, et des villages dans lesquels nous n’intervenions pas. La figure 3 montre la localisation de chaque village.

Le tableau 2 montre les villages sélectionnés pour l’enquête :

Plaine Ruzizi

( P ) Littoral ( L )

Moyens Plateaux ( MP )

Cuvette ( C )

Village « ACF »

- Businga - Biriba - Nyamutiri - Katogota - Ndunda

- Ake - Makobola I - Ilila - Sebele - Kasandjali

- Mahungubwe - Bulaga - Misisi - Ngalula - Lubondja - Kishula

- Bibizi - Tulungu - Kihungwe - Makola - Kaymba

Village « non ACF »

- Kibirizi - Rusabagi - Kigoma - Sasira - Kiniynya

- Abeka - Kabumbe - Elumbwe - Caboba - Elemyonga

- Kidote - Narunanga - Lusuku

- Masanze - Asehe - Ambwete - Lubinga - Bisisi

GR

AN

D TO

TAL

TOTAL 10 10 9 10 39

Tableau 2: Villages sélectionnés pour l’enquête socio-économique

Ainsi, 39 villages ont été sélectionnés au total, dont 10 dans chaque ZEA (sauf dans la cuvette où nous n’en avons sélectionnés que 9).

5 Une Zone d’Economie Alimentaire est une zone géographique où la majorité des ménages obtiennent leur alimentation et leur revenus par une combinaison de moyens similaires. A l’intérieur de chaque ZEA, les gens ont les mêmes moyens d’existence (livelihood), Save the Children, 2004.

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Figure 3 : Localisation des villages enquêtés

3.2 Collecte de données Une équipe de 8 personnes a réalisé la collecte de données pendant deux mois, en utilisant des méthodes participatives :

- Discussion de groupe La discussion de groupe a pour objectif de collecter de l’information à l’échelle du village afin d’avoir une vision globale de la situation. Une discussion de groupe a été menée dans chaque village, où différents thèmes on été abordés, comme l’accès à la nourriture, l’accès aux revenus, l’accès à l’eau, etc. (Annexe 1).

- Enquêtes ménage Les enquêtes ménage sont des questionnaires semi-structurés, menés à l’échelle des ménages, de préférence avec la personne en charge de la préparation des repas (Annexe 2). Dans chaque village, 8 à 10 enquêtes ont été réalisées (Tableau 3).

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Plaine Littoral Moyens Plateaux Cuvette TOTAL Nombre questionnaires

98 102 90 100 390

Tableau 3: Nombre d'enquêtes réalisées par ZEA.

Plusieurs outils ont été utilisés pour la collecte de données : - utilisation des données secondaires - « proportional piling » - rappel des 24h - niveaux de richesse - observation visuelle

Les différents niveaux d’entretien (village/ménage) et les outils utilisés nous ont permis de croiser toute l’information collectée.

3.3 Profil des bénéficiaires Afin de comprendre la situation et les caractéristiques des ménages ayant un membre de la famille malnutri, des entretiens semi directifs ont été conduits auprès des accompagnants des bénéficiaires des centres ACF (ou le bénéficiaire lui-même dans le cas d’adultes). Le tableau 4 montre les centres nutritionnels où les enquêtes ont été réalisées.

CNT Uvira

CNT Baraka

TaD Uvira

TaD Mushimbakye

CNS Lubarika

CNS Nyamutiri

N° de bénéficiaires

(Janvier 2007) 60 35 25 8 88 153

N° enquêtes 12 8 5 5 9 16

Couverture 20% 22% 20% 62% 10% 10%

Tableau 4 : Nombre d'enquêtes réalisées avec les accompagnants dans les centres nutritionnels ACF.

Le questionnaire aborde les caractéristiques de la famille, les sources de nourriture, les pratiques d’allaitement, ainsi que les sources de revenus ou encore la possession de cheptel (Annexe 3).

4 Contraintes rencontrées Les principales contraintes rencontrées sont liées d’une part à la forte présence d’ONG dans certaines zones enquêtées et donc à l’habitude des populations qui en découle, d’autre part à la présence de forces armées dans l’ensemble des zones enquêtées, et enfin à l’enclavement de certaines zones.

DDeess ppooppuullaattiioonnss hhaabbiittuuééeess aauuxx OONNGG

Certaines zones, telles que la plaine de la Ruzizi et le littoral, sont facilement accessibles et connaissent une multitude d’intervention d’ONG depuis la période de conflit. Les interventions étant multiples et non coordonnées, les populations ont développé une mentalité d’assistanat et attendent beaucoup de la part des ONG.

Lorsque nous nous sommes rendus dans ces zones, il était difficile de faire comprendre aux villageois qu’il s’agissait « juste » d’une enquête et qu’il n’y avait pas de programme à la clef. Aussi, certaines données ont pu être exagérées par les populations dans l’espoir de bénéficier d’une aide humanitaire.

UUnnee ffoorrttee pprréésseennccee ddee ggrroouuppeess aarrmmééss

Bien que les élections aient eu lieu en 2006, qu’une période de paix et de stabilisation soit amorcée, il existe néanmoins une forte présence de groupes armés dans les territoires de Fizi et Uvira. En effet, sur la plaine de la Ruzizi et le littoral un nombre important de militaires de l’armée régulière peut être observés, tandis que dans les moyens plateaux des miliciens rwandais (FDLR) sont présents. La cuvette accueille des miliciens congolais (Maï-Maï) et rwandais.

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Face à ces groupes armés, la population reste craintive. Aussi, la question de la sécurité, abordée au cours de notre enquête, a souvent été escamotée par la population de peur de représailles.

DDeess zzoonneess eennccllaavvééeess

Contrairement aux zones très accessibles que sont la plaine et le littoral, il existe des zones très enclavées, uniquement accessibles à pied. Compte-tenu du temps limité de l’enquête et des règles de sécurité internes à ACF, nous n’avons pu aller dans les villages très éloignés, et avons dû nous limiter à ceux qui se situaient à 4h de marche maximum.

5 Résultats

5.1 Population

5.1.1 Caractéristiques des ménages La taille moyenne des ménages interrogés est de 7 personnes dont 1,6 enfant de moins de 5 ans et 2,4 enfants de plus de 5 ans. Comme le montre le tableau 5, les enfants représentent en moyenne 56% des membres du ménage ce qui signifie que nous avons une population relativement jeune. Bien que la polygamie soit pratiquée (de 1 à 4 épouses par homme), la proportion d’hommes (21%) et de femmes (23%) est à peu près équivalente car de nombreuses femmes sont veuves.

Tableau 5 : Proportion d'enfants, d'hommes et de femmes dans les ménages.

% du ménage

Enfant < 5ans 24

Enfant 5- 18 ans 32

Homme > 18 ans 21

Femme > 18 ans 23

Dans notre échantillon nous avons 91,8% de résidents, 2,6% de retournés internes6, 2,3% de déplacés, 2,3% de rapatriés HCR, 0,8% de rapatriés spontanés et 0,3% de réfugiés. Si l’on compare le statut des populations entre les ZEA (Tableau 6) nous voyons que la majorité des retours de population (rapatriés HCR, rapatriés spontanés et retournés internes) ont eu lieu sur le littoral et dans la cuvette.

Statut C L MP P

déplacé 2,31 3,92 2,22 1,02

rapatrié HCR 2,31 5,88 2,22 1,02

rapatrié spontané 0,77 1,96 0 0

réfugié 0,26 0 1,11 0

résident 91,79 85,29 93,33 96,94

retourné interne 2,56 2,94 1,11 1,02

Tableau 6 : Le statut des populations en fonction des ZEA en %.

Pour les populations interrogées il existe une nette différence entre les rapatriés HCR et les autres puisque le HCR, via ses partenaires, leur assure 6 mois de soins de santé primaire gratuits, 3 mois de vivres et 1 an de scolarisation gratuite. De plus, beaucoup d’ONG ciblent les rapatriés, notamment pour la construction de logement. Aussi les résidents, qui sont rentrés chez eux depuis un certain temps, les rapatriés spontanés et les retournés internes se sentent lésés par rapport aux rapatriés HCR, et auraient tendance à « gonfler » la proportion de rapatriés dans leur village afin de bénéficier de l’aide des ONG.

6 Nous avons considéré comme retourné interne des personnes originaires du village ayant fui à l’intérieur du pays et étant de retour au village depuis moins de 6 mois. Si ces retournés internes sont rentrés depuis plus de 6 mois, alors nous les considérons comme résidents.

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5.1.2 Distribution ethnique dans les zones enquêtées Les groupes de discussion menés dans les villages nous ont permis d’avoir une idée de leur composition ethnique. Le tableau suivant résume les compositions ethniques par ZEA : dans la cuvette et le littoral les Bembe sont l’ethnie dominante, alors que dans les moyens plateaux et la plaine ce sont les Fuliiru.

C (%) L (%) MP (%) P (%)

Bembe 66 42 30 10

Nyindu 4 11 4 2

Bamboti 0 4 3 3

Shi 2 4 10 10

Fuliiru 1 19 41 56,8

Vira 0 7 0 0

Rundi 0 8 0 11,4

Nyarwanda 3 1 4 5

Rega 4 3 2 3

Bangubangu 2 1 2 0

Zimba 3 2 2 0

Buyu 14,4 0 0 0

Hemba 1 0 3 0

Songola 0 0 0 0

Tableau 7 : Composition ethnique par ZEA.

D’après les interrogés, en plus de la langue, il existe des différences entre les ethnies au niveau de l’alimentation et de la dot.

Selon eux, les Fuliiru, les Bembe et les Bashi mangent des aliments « lourds7 » tel que le fufu alors que les Rundi, les Bamboti et les Nyarwanda mangent des aliments « légers » comme les haricots et les pommes de terre.

La dot est apportée par le futur marié aux parents de la future mariée. Chez les Bembe et les Rundi c’est une dot composée d’argent, de vaisselle, de caisses de bière et de vêtements, alors que chez les Fuliiru, les Shi et les Nyarwanda elle est composée d’animaux (chèvres, vaches), de caisses de bières et de vêtements.

5.1.3 Caractéristiques des villages Dans la plaine, le littoral et la cuvette, l’habitat est regroupé, alors que dans les moyens plateaux l’habitat peut être dispersé. En effet, dans cette zone montagneuse, un même village peut être étalé sur plusieurs collines, parfois distantes de plusieurs heures de marches (jusqu’à 3 heures) l’une de l’autre, pouvant avoir plusieurs chefs d’avenue mais étant géré par un seul chef de village.

Comme le montre le tableau 8, le nombre de ménages par village varie entre 30 et 1000 sur l’ensemble de la zone, soit une population variant entre 210 et 7000 personnes par village. En moyenne, les villages les plus peuplés sont ceux de la plaine (441 ménages) et des moyens plateaux (337 ménages), les moins peuplés se trouvent dans la cuvette (168 ménages). Cette différence de population entre les zones peut s’expliquer par le fait que :

- la zone de la plaine se trouve près de centres urbains comme Uvira ou Cibitoke (Burundi) qui attire la main d’œuvre

- les villages dans les moyens plateaux peuvent être étalés sur plusieurs collines - sur le littoral, les population qui ont fui lors du conflit ne sont pas encore de retour

7 Pour les interrogés, un aliment « lourd » est un aliment qui rassasie, et un aliment léger ne rassasie pas. Bien que les pommes de terre soient nutritives et rassasiantes, dans la conception des populations, c’est un aliment léger.

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- la cuvette est une zone forestière faiblement peuplée où les populations qui s’étaient déplacées pendant le conflit ne sont pas toutes encore rentrées.

ZONE N° minimal de ménages

N° maximal de ménages

N° moyen de ménages

C 30 700 168

L 80 800 289

MP 70 1000 337

P 150 800 441

Tableau 8 : Nombre minimal, maximal et moyen de ménages dans les villages.

5.1.4 Organisation sociale des villages Nous avons cherché à savoir comment étaient organisés les villages, comment était réparti le pouvoir au sein d’un village et si les villageois se regroupaient pour faire des activités communes.

Chaque village est géré par un chef de village (« capita ») qui n’est pas élu mais désigné de façon héréditaire par son père. Le village peut être découpé en avenues gérées par les chefs d’avenue (Annexe 4).

Le chef de village est un élément clef du village puisque toutes les décisions passent par lui, qu’il est le modérateur en cas de conflits entre villageois, et que c’est lui qui attribue les terres aux nouveaux venus.

Parmi les interrogés, 64% affirment participer à des activités de groupe. Comme le montre le tableau 9, les activités de groupe à proprement parler sont peu répandues dans les villages enquêtés et quand elles existent, il s’agit souvent d’activités proposées par les ONG à des groupes crées de toute pièce (13,3% des cas) ou de groupes de travail non agricole (10,5%) comme la fabrication et vente de pain et beignets ou encore la fabrication d’huile de palme, ou la pisciculture. En revanche l’entraide agricole est très présente (51,2%) : des personnes ayant des champs dans une même zone se mettent ensemble pour les travaux difficiles (défriche et sarclage essentiellement), et ils alternent d’un champ à l’autre.

Parfois, le groupe d’entraide peut également exploiter un champ en commun (9,3%, le plus souvent des femmes) ou faire une autre activité comme la fabrication de briques (5,2%, cas des jeunes hommes). Les femmes se regroupent parfois pour l’entraide sociale (1,6%) : en cas de cérémonie de deuil, de mariage ou de naissance, les femmes font les préparatifs ensemble.

Tableau 9 : Activités de groupe dans les villages enquêtés.

ACTIVITE %

champ collectif ONG 13,3

champ collectif non ONG 8,9

entraide agricole 51,2

entraide agricole et champ collectif 9,3

entraide agricole et fabrication briques 5,2

entraide sociale 1,6

groupes non agricoles 10,5

Principaux points : 1. Les ménages enquêtés sont constitués en moyenne de 7 membres dont 4 enfants 2. La majorité des interrogés sont des résidents, et ils se sentent lésés par rapport aux rapatriés HCR qui bénéficient d’un énorme support du HCR ou d’autres ONG qui ciblent en priorité les rapatriés ou retournés internes. 3. Dans la plaine et les moyens plateaux les Fuliiru sont dominants alors que dans la cuvette et le littoral ce sont les Bembe 4. Les villages enquêtés comportent entre 30 et 1000 ménages 5. Les activités de groupe sont peu répandues dans les villages mais l’entraide agricole est très présente.

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5.2 Agriculture L’agriculture est une activité importante dans les zones enquêtées et presque tout le monde a au moins un champ, aussi petit soit-il. Parmi nos interrogés, seulement 4% de personnes ne cultive pas et vit du petit commerce, d’un salaire, de la vente de main d’œuvre, de la vente de charbon ou des mines d’or.

Il existe différentes façons d’accéder à la terre, qui peuvent varier d’une zone à l’autre. Par exemple, sur la plaine, le littoral et les moyens plateaux, les terres sont soit héritées, soit achetées, soit louées, soit attribuées par le chef de village, soit obtenues en métayage. En revanche, dans la cuvette, la part d’achat est très faible, la location n’existe pas, l’héritage concerne uniquement les parcelles ayant des cultures pérennes, et la plupart des terres sont obtenues en défrichant. Il semble que dans cette zone les terres disponibles soient abondantes et chaque personne originaire du village peut défricher autant de terre que sa force de travail lui permet. Si des personnes non originaires du village veulent cultiver, elles doivent s’adresser au chef de village qui leur indiquera l’endroit et la surface à défricher.

Pour le moment il ne semble pas qu’il y ait de problème foncier dans la cuvette où les terres sont abondantes du fait de la faible densité de population, mais il existe un passif de conflit pour la terre entre les deux ethnies majoritaires (cf. 5.11). Dans la plaine de nombreux agriculteurs sont obligés de louer les terres à des grands propriétaires terriens qui ne louent qu’une parcelle de 10 ares par agriculteur. Ces agriculteurs ne peuvent donc pas cultiver autant qu’ils le souhaiteraient. Sur le littoral sud, où beaucoup de rapatriés sont attendus, certains agriculteurs commencent à se demander quel va être l’impact de ces retours sur la disponibilité en terre.

5.2.1 Cultures principales Les principales cultures rencontrées sont le manioc, le maïs, l’arachide, le haricot, le palmier à huile et le riz. Le tableau ci-dessous montre l’importance de chaque culture dans les zones enquêtées.

manioc maïs arachide haricot patate

douce maraîchage palmier riz sorgho banane pomme de terre

café canne à sucre

C 29 12 12 6 0 2 15 18 0 5 0 0 0

L 33 16 11 12 4 3 15 7 0 0 0 0 0

MP 43 13 10 15 1 1 1 3 0 5 2 2 4

P 21 30 18 17 7 0 0 5 4 0 0 0 0

Tableau 10 : Les cultures rencontrées dans les ZEA (en % du total).

Le manioc est la culture la plus répandue dans les moyens plateaux (43%), le littoral (33%) et la cuvette (29%), alors que dans la plaine c’est le maïs qui est le plus répandu (30%). Ceci s’explique par le fait que les champs de manioc sont très affectés par la mosaïque dans la plaine (cf. § 5.2.3) et les agriculteurs se tournent vers d’autres cultures pour faire face à ce problème. De même, dans les moyens plateaux, le littoral et la cuvette qui sont moins où pas du tout affectés par la mosaïque, on voit une diversification des cultures. Ainsi la deuxième culture la plus répandue est le riz dans la cuvette (18%), le haricot dans les moyens plateaux (15%), le maïs sur le littoral (16%) et le manioc dans la plaine (21%). Ces cultures vivrières sont également considérées comme des cultures de rente puisque lors de la récolte, une faible partie est consommée et la majorité est vendue.

La plupart des agriculteurs font deux saisons culturales (Annexe 5) : la saison A, entre septembre et février, et la saison B, entre janvier et juin. Certains peuvent faire une troisième saison culturale (la saison C, saison privilégiée pour le maraîchage) pendant la saison sèche (mi- mai jusqu’à mi-septembre) s’ils possèdent des bas fond ou ont la possibilité d’arroser.

Le maïs, le haricot et l’arachide sont cultivés en saison A et B. Le riz est généralement cultivé une fois par an dans la cuvette, et peut être cultivé jusqu’à trois fois par an dans la plaine (selon la variété). La patate douce peut également être cultivée trois fois par an.

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5.2.2 Surfaces cultivées totales Il n’est pas toujours aisé pour les populations d’estimer la surface qu’ils cultivent, et dans notre échantillonnage 14% des interrogés n’ont pas su nous répondre.

Les surfaces cultivées varient entre 0, 015 Ha et 4,67 Ha comme le montre le tableau 11.

Zone Surface totale minimale (Ha)

Surface moyenne (Ha)

Surface totale maximale (Ha)

C 0,04 1,08 4,67

L 0,01 0,36 3,1

MP 0,015 0,34 2,04

P 0,1 0,58 3,5

Tableau 11 : Surfaces totales moyennes, minimale et maximales dans les différentes ZEA.

Comme le montre la figure 4, dans la cuvette, le littoral et les moyens plateaux, la majorité des interrogés cultivent moins de 0,5 Ha alors que dans la plaine la majorité cultive entre 0,5 et 0,75 Ha.

Les plus grosses exploitations sont observées dans la cuvette (25% des exploitations ont plus d’1,5 ha contre seulement 3% des exploitations du littoral et des moyens plateaux pour cette même catégorie) et à l’inverse les plus petites sont situées sur le littoral et les moyens plateaux (respectivement plus de 55% des exploitations font moins de 0.5 hectares contre 25% des exploitations de la cuvette).

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

55

60

ne sait pas 0 < 0.5 Ha 0.5 - 0.75 Ha 0.75 - 1 Ha 1 - 1.5 Ha > 1.5 Ha

%

C L MP P

Figure 4 : Surfaces cultivées dans les différentes ZEA.

Nous avons cherché à connaître la surface qui était nécessaire pour couvrir les besoins d’un ménage de 6 personnes, en nous basant sur les cultures comme le maïs, l’arachide, le haricot et le soja. Nous n’avons pas considéré le manioc puisqu’à l’heure actuelle, avec l’étendue de la mosaïque, nous n’avons pas de données concernant les rendements.

D’après les standards Sphère, un individu a besoin de 2100 Kcal par jour pour couvrir ses besoins, donc un ménage de 6 personnes a besoin de 4599000 Kcal pour une année.

Compte tenu de la valeur énergétique de chaque culture, et de son rendement à l’hectare, nous pouvons calculer l’apport énergétique d’un hectare, et donc estimer la surface nécessaire pour couvrir les besoins du ménage pendant un an (Tableau 12).

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Rendement/Ha (Tonnes)8

Valeur énergétique/100g

(Kcal)

Valeur énergétique/Ha

(Kcal)

Surface minimale nécessaire (Ha)

Arachide 1,34 567 7 623 143 0,60

Maïs 3,5 350 12 400 000 0,37

Haricot 0,87 335 2 921 200 1,57

Soja 1,04 416 4 348 587 1,05

Tableau 12 : Estimation des rendements et des surfaces minimales nécessaires à la subsistance d'un ménage de 6 personnes.

Ainsi la surface minimale nécessaire estimée pour couvrir les besoins d’un ménage de 6 personnes pendant une année serait soit 0,37 Ha de maïs, soit 0,6 Ha d’arachide, soit 1,05 Ha de soja ou 1,57 Ha d’haricot. Quand on compare ces surfaces aux surfaces moyennes totales cultivées dans les zones enquêtées (cf. tableau 8), qui varient entre 0,36 Ha et 1,08 Ha, on se rend compte que : - dans les moyens plateaux et le littoral, les surfaces cultivées ne suffisent pas à assurer l’autosuffisance alimentaire des ménages ; - dans la plaine, les ménages pourraient subvenir à leurs besoins s’ils cultivaient toute leur surface en maïs ; - dans la cuvette, l’autosuffisance alimentaire pourrait être assurée si les agriculteurs cultivaient toute leur surface en arachide, ou en maïs, ou en soja.

Il faut toutefois nuancer ces informations car ce ne sont que des estimations et plusieurs données sont manquantes pour affiner les informations : - nous n’avons pas d’idée concernant la proportion de la récolte qui est consommée, vendue, échangée ou perdue, et pour notre calcul nous avons considéré que toute la production était autoconsommée ; - les agriculteurs pratiquent l’association de cultures et nous n’avons pas d’information sur la proportion de chaque culture dans un même champ, nous avons donc considéré des monocultures pour nos calculs.

5.2.3 Accès aux semences Les semences peuvent provenir du stock issu de la récolte précédente, du marché, du don des ONG intervenant en agriculture, du don ou du prêt par d’autres villageois (Tableau 13). La part d’achat de semences est la plus importante sur le littoral (63%) alors qu’elle est moindre dans la cuvette (24%) où la part provenant du stock est la plus importante (53%). Ceci peut s’expliquer d’une part par le fait que sur le littoral les surface cultivées sont inférieures et donc la production aussi. D’autre part, les agriculteurs du littoral peuvent plus facilement vendre leur production au moment de la récolte du fait de la présence de nombreux marchés dans cette zone, et racheter des semences avant les semis. Sur les moyens plateaux et la plaine, la part d’achat et de stock est à peu près équivalente (autour de 44%).

stock achat échange prêt don ONG

C 53 % 24 % 5 % 10 % 4 % 0 %

L 25 % 63 % 0 % 1 % 4 % 8 %

MP 46 % 44 % 0 % 1 % 1 % 8 %

P 44 % 46 % 1 % 3 % 3 % 3 %

Tableau 13 : Origine des semences.

48% des interrogés estiment que certaines semences manquent sur les marchés, en particulier l’arachide (citée dans 61% des cas), le maïs (30%), les haricots (22%), le soja (20%), les semences maraîchères (choux, tomates, oignons, 17%) et le riz (16%). Il existe tout de même une différence entre les zones, ainsi, bien que le riz soit le moins cité sur l’ensemble des zones, il est l’une des semences qui manque le plus dans la

8 Données tirées des résultats des carrés de rendement d’ACF Uvira pour la saison culturale A 2007.

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cuvette (Figure 5) : non seulement une grande majorité d’agriculteurs le cultive (ce qui n’est pas le cas dans les autres zones), mais aussi il entre dans la composition du repas des ménages.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Arachide Haricot Maïs Soja Riz Semencesmaraichères

%

C L MP P

Figure 5 : Les semences manquantes dans les différentes ZEA.

Parfois les agriculteurs parlent de rareté des semences alors qu’en réalité, il s’agit d’un manque d’argent pour acheter les semences souhaitées. En effet, beaucoup d’agriculteurs vendent une grande partie de leur production au moment de la récolte, l’offre en semences à cette période-là étant importante, leur prix diminue. En revanche, au moment des semis, la demande en semences augmente et leur prix aussi, et les agriculteurs à cette période-là n’ont pas forcément les moyens d’acheter autant de semences qu’ils le souhaiteraient.

5.2.4 Problèmes phytosanitaires LLaa mmoossaaïïqquuee dduu mmaanniioocc

Une des contraintes à laquelle font face les agriculteurs aujourd’hui est la mosaïque du manioc. Cette maladie virale attaque les feuilles des plants et, en ayant un effet sur leur photosynthèse, a un impact direct sur la tubérisation du manioc. Ainsi les plants atteints voient leur production nettement réduite.

Les zones les plus touchées sont la plaine qui a 99% des champs de manioc affectés, le littoral (71%) et les moyens plateaux (54%). En revanche la cuvette est, pour le moment, complètement épargnée.

Les agriculteurs n’ont pour l’instant aucune solution efficace à ce problème. Certains (16% essentiellement sur le littoral) se sont procuré des boutures résistantes de manioc mais la maladie n’a pas stoppé pour autant. En effet, la maladie se propage rapidement (20 à 30 km /an9) et si tous les champs autour du champ planté avec des boutures résistantes sont contaminés, la résistance ne dure pas longtemps.

Pour pallier à ce problème, la majorité des agriculteurs (78% des personnes interrogées) diminuent, voir arrêtent, la culture de manioc, surtout dans la plaine, et se concentrent sur d’autres cultures. D’autres augmentent les surfaces cultivées en maïs, haricot ou patates douces (81% des personnes interrogées). On pourrait penser que ce changement de cultures conséquent à la mosaïque du manioc entraîne un changement des habitudes alimentaires. Or pour le moment, les populations se débrouillent encore pour obtenir de la farine de manioc provenant de zones peu affectées par la mosaïque. Bien que certains agriculteurs soient conscients de l’intérêt de substituer le manioc par d’autres aliments et qu’eux-mêmes l’expérimentent, ils nous ont confié qu’il serait important que les ONG sensibilisent les populations sur l’intérêt de ces cultures de substitution au manioc dans l’alimentation. En effet, beaucoup pensent que les ONG ont un réel pouvoir de persuasion sur les populations.

LLeess aauuttrreess pprroobbllèèmmeess pphhyyttoossaanniittaaiirreess

Les cultures d’arachide, de maïs, de haricot, de riz et de bananes connaissent également des maladies (Tableau 14), mais les agriculteurs n’ont pas forcément les moyens d’acheter des produits phytosanitaires pour les traiter.

9 FEWS NET, 2002.

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Arachide (%)

Mais (%)

Bananes (%)

Haricot (%)

Riz (%)

C 100 33 22 44 67

L 57 29 43 29 0

MP 67 56 33 44 0

P 75 50 12,5 75 0

Moyenne 75 42 28 48 67

Tableau 14 : Pourcentage des surfaces ayant des problèmes phytosanitaires dans les différentes ZEA.

La culture la plus touchée est l’arachide (75% en moyenne) suivie du riz (67%), du haricot (48%), du maïs (42%) et de la banane (28%). Il faut toutefois nuancer ces données car même si les agriculteurs nous ont dit que tous les champs sont affectés (cas de l’arachide dans la cuvette 100%), il existe des zones au sein d’un champ qui peuvent ne pas être affectées. Ainsi, il est difficile d’estimer la surface réellement atteinte par des problèmes phytosanitaires.

5.2.5 Problèmes environnementaux Il suffit de regarder les paysages dans les zones enquêtées pour se rendre compte que les populations évoluent dans un environnement fragile : les collines sont dénudées, des champs sont cultivés sur les pentes, les signes d’érosion sont nombreux (Annexe 6).

Avant le génocide rwandais et le déplacement massif de réfugiés vers la RDC, les zones dans lesquelles nous travaillons étaient boisées. Mais l’augmentation de la population a amorcé la déforestation puisque ces personnes avaient besoin de bois de chauffe. Par la suite la vente de bois et la fabrication de charbon sont devenues des activités commerciales, ce qui n’a fait qu’amplifier le phénomène de déforestation. De plus, l’agriculture pratiquée est une agriculture de défriche-brûlis, or ce type d’agriculture n’est viable que sous couvert forestier avec une période de jachère de plusieurs années (20 à 30 ans), dans des conditions particulières de densité de population. Avec l’augmentation de la densité de population les périodes de jachère ont diminué ou disparu dans certaines zones (cas de la plaine et du littoral), la végétation est passée d’une couverture forestière à une végétation de savane, et les agriculteurs vont toujours plus haut sur les pentes afin de trouver des terres propices à la culture.

L’absence d’arbres a des conséquences néfastes sur :

- la qualité des sols puisque la défriche et le brûlis sur savane ne font qu’appauvrir le sol ;

- le climat puisque les arbres créant un micro climat humide, la déforestation favorise un réchauffement des sols, et une perturbation des régimes des précipitations ;

- les prédateurs des ravageurs puisque le climat se réchauffant, ces prédateurs ne trouvent plus d’habitat adapté et fuient (ou meurent), et les ravageurs se multiplient et dévastent les cultures ;

- l’écoulement de l’eau de pluie sur des reliefs pentus puisque les arbres ne peuvent plus canaliser l’eau ni retenir les sols, ce qui favorise l’érosion et peut détruire les habitats ;

- le milieu halieutique du lac puisque en dévalant les pentes à forte vitesse, les pluies se transforment en torrent qui charrient des débris jusqu’au lac ce qui modifie ce milieu.

Certaines personnes interrogées ont bien compris l’enjeu environnemental actuel, et le lien existant entre la déforestation et les problèmes qu’ils rencontrent. Aussi certains ont commencé à reboiser certaines zones, mais ces initiatives restent trop marginales.

Il est donc primordial de sensibiliser dès à présent les populations sur l’importance des arbres et la préservation de l’environnement (via notamment des techniques agricoles adaptées) afin d’éviter une catastrophe écologique qui pourrait rapidement se transformer en catastrophe humanitaire.

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Principaux points :

1. Le manioc reste la culture principale dans la cuvette, le littoral et les moyens plateaux alors que dans la plaine la culture principale est le maïs.

2. Les surfaces cultivées varient entre 0,015 Ha et 4,67 Ha, avec une moyenne sur l’ensemble des zones de 0,6 Ha.

3. Les semences proviennent de l’achat (42%) ou du stock (44%), et l’arachide, le maïs, les haricots et le soja sont peu disponibles.

4. La culture de manioc est fortement affectée par la mosaïque, en particulier dans la plaine et le littoral, ce qui amène les agriculteurs à se concentrer sur d’autres cultures comme l’arachide, le maïs ou le haricot. Toutefois, ces dernières sont également affectées par des problèmes phytosanitaires.

5. La déforestation massive du milieu et les pratiques agricoles employées ont des répercutions néfastes sur l’environnement.

5.3 Elevage D’après nos enquêtes, 57% des ménages interrogés possèdent actuellement du bétail, alors que l’an dernier seulement 48% des ménages en possédaient. La majorité des éleveurs sont de l’ethnie Bembe (51%) ou Fuliiru (38%), et dans une moindre mesure ils appartiennent à l’ethnie Buyu (3%), Nyundu (3%), Vira (2%), ou Shi (1%).

Les animaux les plus représentés sont la volaille (poules et /ou canard et/ou pigeons, 70% des ménages possédant du bétail), les chèvres (64%), les cochons (6%), les cochons d’Inde (1%) et les lapins (0,5%). Les vaches ne sont absolument pas présentes dans notre échantillonnage alors que nous en avons vu dans certains villages au cours de l’enquête. Il semble en effet que beaucoup de propriétaires de vaches ne résident pas dans la zone et confient leurs bêtes à des bergers. Le tableau ci –dessous indique le nombre d’animaux possédé par ZEA.

Chèvre Mouton Cochon Volaille Lapin Cochon d’Inde

N° moyen 4,4 1 1 7,08 0 0 Cuvette

N° possédé 1 à 10 1 1 1 à 30 0 0

N° moyen 3,64 0 2,75 5,26 2 0 Littoral

N° possédé 1 à 10 0 1 à 8 1 à 21 2 0

N° moyen 3,6 0 1 4,3 0 12 Moyens Plateaux N° possédé 1 à 12 0 1 1 à 30 0 12

N° moyen 4,41 0 2,3 4,2 0 12 Plaine Ruzizi N° possédé 1 à 15 0 1 à 5 1 à 15 0 12

Tableau 15 : Nombre d'animaux possédés par ZEA.

Les chèvres, la volaille et les cochons sont présents sur toutes les zones alors que les lapins se retrouvent uniquement sur le littoral et les cochons d’Inde dans la plaine et les moyens plateaux. Le nombre moyen de chèvres varie peu entre les zones (entre 3,6 pour les moyens plateaux et 4,41 dans la plaine), et le nombre total de chèvres n’excède pas 15. Pour les poules, le nombre moyen varie entre 4,2 (plaine) et 7,08 (cuvette), et les interrogés peuvent avoir jusqu’à 30 poules.

Nos enquêtes ont également révélé que, parmi les personnes ayant des animaux cette année, 20% n’en avaient pas l’an dernier, ce qui signifie qu’elles ont eu l’opportunité de capitaliser à travers le bétail. En revanche, parmi ceux qui n’ont pas d’animaux cette année, 5% en avaient en 2006 et ont donc décapitalisé au cours de l’année. Ces personnes ont été obligées de vendre leurs bêtes pour avoir de l’argent et acheter de la nourriture ou couvrir les frais scolaires et/ou de santé.

Lorsque nous avons demandé quel était le rôle du bétail, la réponse la plus fréquente était « capital sur pied » (50% des cas sur l’ensemble de la zone, Tableau 16) ou « capital sur pied et nourriture » (26% des cas). En

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effet, le bétail est un capital que l’on peut vendre à tout moment, notamment en cas de besoin urgent d’argent pour faire face à des besoins primaires (nourriture, santé, éducation). De plus, la volaille est consommée, notamment lors de la venue de visiteurs dans le ménage. En revanche les chèvres sont rarement consommées (sauf en cas de mort accidentelle de l’animal) car, en plus du rôle de capital rapidement mobilisable, elles ont également un rôle social lors de la dot (chez les Bembe et le Fuliiru en particulier). Il est intéressant de noter que dans les moyens plateaux les animaux sont parfois utilisés pour fertiliser les champs (2% des cas), ce qui est une bonne alternative à la baisse de fertilité due à la dégradation des sols.

L’élevage est rarement considéré uniquement comme une source de nourriture (4% des interrogés) ou comme une source de revenus (2% des interrogés), sans doute parce qu’actuellement le nombre de tête reste faible et ne permet pas aux ménages d’en vivre.

Ensemble ZEA (%)

Cuvette

(%)

Littoral

(%) Moyens

Plateaux (%) Plaine(%)

capital 50 39 58 47 53

capital/nourriture 26 24 24 25 29

capital/nourriture/dot 6 15 3 4 4

capital/nourriture/fertilisation 0 0 0 2 0

capital/nourriture/revenus 5 4 6 2 7

capital/nourriture/revenus/dot 0 2 0 0 0

capital/nourriture/revenus/fertilisation 0 0 0 2 0

capital/revenus 4 0 6 4 5

capital/revenus/dot 0 0 0 2 0

capital/revenus/fertilisation 0 0 0 0 2

dot 0 0 0 2 0

nourriture 4 7 2 8 0

nourriture/revenus 1 2 0 2 0

revenus 2 7 0 0 0

Tableau 16 : Les différents rôles du bétail.

L’élevage étant divagant, les éleveurs n’ont pas à se préoccuper de la nourriture des animaux, mais cela entraîne parfois de petits conflits entre agriculteurs et éleveurs puisque les animaux se rendent librement dans les champs et peuvent saccager les cultures.

Actuellement, les services vétérinaires sont quasi inexistants, aussi, les éleveurs laissent mourir leurs bêtes quand celles-ci sont malades. D’ailleurs, il semble qu’en décembre 2006 il y a eu une épidémie qui a décimé la volaille puisque dans toutes les zones enquêtées les villageois nous ont dit avoir perdu une grande partie de leurs poules. Mais les éleveurs ne savent en général pas quelles maladies affectent les bêtes.

Principaux points :

1. Plus de la moitié des interrogés possèdent des animaux, en majorité de la volaille et des chèvres.

2. Les animaux sont dans la plupart des cas considérés comme un capital sur pied rapidement mobilisable en cas de besoin financier.

3. Par manque de services vétérinaires, les animaux ne sont pas soignés en cas de maladies, ce qui augmente la décapitalisation des ménages.

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5.4 Pêche et pisciculture La pêche et/ou la pisciculture sont des activités présentes sur toutes les zones enquêtées : la pêche se fait dans le lac Tanganyika et dans les rivières ; la pisciculture se fait en étang ou en rivière (barrage de rivières). Parmi les interrogés, 14% pratiquent la pêche et 3% pratiquent la pisciculture.

Dans les villages enquêtés du littoral, 38% de la population pêche dans le lac Tanganyika10 et 1% pratique la pisciculture. Il existe trois types de pêcheurs :

- les patrons pêcheurs qui possèdent une ou plusieurs pirogues motorisées, des filets dormants et/ou des filets à fretin ;

- les ouvriers pêcheurs qui peuvent posséder des filets et travaillent pour les premiers ;

- les pêcheurs indépendants, qui peuvent posséder un filet et des hameçons.

Les poissons ciblés sont le ndagala, le mukeke et les poissons littoraux

Dans les autres zones, les gens pêchent dans les rivières ou pratiquent la pisciculture. La pêche en rivières se fait grâce à des filets dormants ou des lignes avec hameçons. Les principaux poissons pêchés sont les tilapias et les clarias. La pisciculture se fait en étang (cas de la plaine et des moyens plateaux) ou « en rivière » (cas de la cuvette). Dans le cas de la pêche en rivière, les pêcheurs réalisent un barrage sur la rivière qui permet de retenir l’eau et de faire office d’étang. La pêche se fait alors soit à la ligne avec hameçons, soit avec des nasses tressées, soit avec des filets.

La pêche ou pisciculture dans les rivières et étangs est nettement moins développée que la pêche sur le lac. En effet, dans les moyens plateaux, seulement 4% de la population interrogée pêche, dans la cuvette il y a 10% de pêcheurs et sur la plaine on en compte 13%.

Généralement, les gens qui pêchent ou pratiquent la pisciculture pratiquent également l’agriculture. Dans notre échantillon, seul 4% des pêcheurs ne pratiquent pas l’agriculture, et leurs revenus dépendent soit exclusivement de la pêche (2% des cas), soit de la pêche et du petit commerce (2% des cas).

Principaux points :

1. La pêche est réalisée dans le lac Tanganyika ou dans les rivières, et la pisciculture dans des étangs ou des barrages de rivières.

2. Aujourd’hui seulement 2% des pêcheurs vivent uniquement de leur activité et doivent se tourner soit vers l’agriculture, soit vers le petit commerce.

10 Pour plus d’information sur la pêche dans le lac Tanganyika, se référer au document d’Yves Fermon.

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5.5 Alimentation

5.5.1 Sources de nourriture Il existe différentes façons d’accéder à la nourriture : sa propre production (agriculture, élevage ou pisciculture), la pêche, la chasse, l’achat, le don ou l’aide humanitaire11. Dans les zones enquêtées, on observe majoritairement une combinaison de deux à trois sources de nourritures, dont les principales sont agriculture /achat (42,1%) et agriculture/achat/élevage (22,1%, Tableau 17). Mais dans certains cas, les interrogés n’ont qu’une seule source de nourriture qui peut être l’achat (2,8% des cas) ou l’échange de main-d’œuvre contre de la nourriture (0,3%).

SOURCES DE NOURRITURE %

Agriculture / Achat 42,1

Agriculture / Achat / Elevage 22,1

Agriculture / Achat / Autre12 10,8

Agriculture / Achat / Elevage / Pêche 7,4

Agriculture / Achat / Pêche 6,2

Agriculture / Achat / Elevage / Autre 4,9

Achat 2,8

Agriculture / Achat / Pêche / Autre 1,3

Achat / Autre 1,0

Achat / Pêche 0,8

Agriculture / Elevage / Pêche 0,3

Echange MO contre nourriture 0,3

Agriculture / Achat / Elevage / Pêche / Autre 0,3

Tableau 17 : Sources de nourriture sur l'ensemble des zones.

Si l’on compare les principales sources de nourriture entre les différentes zones (Figure 6) on remarque que la combinaison agriculture /achat est la plus importante dans toutes les zones (entre 45% dans la cuvette et 30% sur le littoral et la plaine) suivie de la combinaison agriculture/achat/élevage (23% sur les moyens plateaux, 20% dans les autres zones). La troisième source comprend la pêche et/ou la pisciculture sur le littoral (17%) et la plaine (17%, qui bénéficie d’étangs piscicoles et d’importantes rivières) alors que dans la cuvette et les moyens plateaux c’est une combinaison d’agriculture, d’achat et/ou de don et/ou d’emprunt et/ou de chasse.

11 Aujourd’hui encore certaines ONG internationales ou organisations des nations unies font des distributions massives de vivres. Certaines ONG locales font également des distributions régulières. 12 Le terme « autre » concerne à la fois le don, l’emprunt, l’aide alimentaire ou la chasse

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0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

C L MP P

%

Agriculture / Achat Agriculture / Achat / Elevage

Agriculture / Achat / Autre Agriculture / Achat / Elevage / Autre

Agriculture / Achat / Elevage / Pêche ou pisciculture Agriculture / Achat / Pêche ou pisciculture

Figure 6 : Principales sources de nourriture dans les différentes zones.

5.5.2 Mécanismes d’adaptations au manque de nourriture A certaines périodes les ménages doivent faire face à une diminution de nourriture, notamment pendant la période de soudure (octobre à février), et dans ce cas il existe plusieurs stratégies de survie comme le montre le tableau ci-dessous. La principale stratégie consiste à diminuer à la fois la quantité de nourriture et le nombre de repas (58%).

ADAPTATIONS AU MANQUE DE NOURRITURE %

réduction quantité et nombre repas 58

réduction quantité 23

réduction nombre repas 7

réduction quantité, nombre repas et personnes mangeant 3

réduction quantité, nombre repas et vente biens13 3

réduction quantité et vente biens 2

réduction nombre repas et personnes mangeant 1

réduction quantité et personnes mangeant 1

réduction quantité, personnes mangeant et vente biens 1

réduction quantité, nombre repas, personnes mangeant et vente biens 1

Tableau 18 : Les différentes adaptations au manque de nourriture.

Dans les cas où il y a réduction du nombre de personnes partageant le repas, ce sont généralement les enfants qui sont privilégiés et les parents jeûnent. Dans d’autres cas, les parents mangent le repas familial et les enfants sont envoyés chez la famille ou les voisins pour partager le repas de ces derniers.

La durée de la période de soudure peut varier en fonction du nombre de saisons culturales entreprises par les agriculteurs (cf § 5.2). Ainsi, pour les agriculteurs n’ayant pas la possibilité de faire la saison C, la période de soudure peut durer 7 mois (août à février). Un nombre réduit de repas pendant cette période peut donc affaiblir les personnes les plus vulnérables, à savoir les enfants, les vieillards et les personnes malades.

13 La vente de biens concerne les ustensiles de cuisine, les vêtements ou les terres agricoles

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5.5.3 Habitudes alimentaires Dans les zones enquêtées, le repas de base est constitué de « fufu » et de légumes verts (feuilles de manioc, feuilles de courges, ou amarante), accompagné ou non de poisson et/ ou viande, ainsi que de haricot ou de riz.

Le « fufu » peut être préparé à base de farine de manioc, de farine de maïs ou d’un mélange des deux farines. La farine de maïs a la particularité de donner un « fufu » plus volumineux que le « fufu » de manioc pour une même quantité de farine. Aussi, bien que le prix de la farine de maïs soit parfois plus élevé que celui du manioc, lorsque les moyens financiers sont restreints, il arrive que certains ménages achètent de la farine de maïs (en moindre quantité que s’ils avaient acheté de la farine de manioc) pour préparer le « fufu ». Dans ces cas, soit le « fufu » est préparé uniquement avec la farine de maïs, soit cette dernière est mélangée à la farine de manioc.

Bien que le fufu de maïs soit plus nutritif que le fufu de manioc, de manière culturelle, la majorité des interrogés préfèrent le fufu de manioc, quelle que soit la zone d’économie alimentaire considérée (Figure 7).

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Cuvette Littoral Moyen Plateau Plaine

%

fufu manioc+legumes verts fufu mais+legumes verts fufu mixte (manioc+mais) +legumes verts

Figure 7 : Aliment de base en fonction des ZEA.

On observe que dans les zones affectées par la mosaïque du manioc (en particulier la plaine, le littoral et les moyens plateaux), l’importance du « fufu » de manioc diminue au profit du « fufu » mixte et du « fufu » de maïs. En effet, dans ces zones là, la farine de manioc est moins disponible que dans la cuvette où les champs de manioc sont intacts.

Le « fufu », quelque soit son type, est souvent accompagné de poisson et de haricots, ou de poisson seul (Tableau 19).

Accompagnement (%)

poisson et haricots

poisson seul

poisson ou viande rien haricot

haricots, riz, et poisson ou

viande Total

fufu manioc+légumes 42 14 7 5 3 2 73

fufu mais+légumes 7 0 0 0 0 0 9

fufu mixte+légumes 8 3 2 0 2 2 18

Grand total 100

Tableau 19 : Les différents accompagnements du "fufu".

Afin d’avoir des informations sur la quantité d’énergie absorbée dans le ménage nous avons réalisé le rappel des 24h : nous avons demandé à chaque ménage le type et la quantité de nourriture ingérée la veille de notre

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passage. Nous avons calculé cette quantité en prenant la ZEA comme variable et avons considéré 20% de l’échantillon. Le tableau 20 résume le nombre de questionnaires pris en compte dans chaque ZEA.

Cuvette Littoral Moyens Plateaux Plaine

N° total de questionnaires

100 102 90 98

N° de questionnaires utilisés pour les calculs

20 20 18 20

Tableau 20 : Questionnaires utilisés pour le rappel des 24 heures.

D’après les standards Sphère, le besoin nutritionnel par personne et par jour est de 2100 Kilocalories. Si nous regardons la figure 8, nous voyons que dans la plaine et sur le littoral les personnes interrogées n’ont pas leurs besoins couverts en termes de kilocalories. Or un manque régulier de kilocalories peut mener à la malnutrition. Il faut toutefois prendre ces chiffres avec précaution puisque beaucoup de personnes considèrent qu’elles ont mangé uniquement lorsqu’elles ont pris une ration de « fufu ». Les fruits ou autres aliments que l’on peut prendre pendant la journée ne sont pas considérés comme faisant partie d’un repas.

2100 Kcal/jour/personne

0

250

500

750

1000

1250

1500

1750

2000

2250

2500

C L MP P

KC

alor

ies

Figure 8 : Valeur énergétique moyenne des repas par ZEA.

Nous avons cherché à comparer le nombre de repas quotidien dans les zones enquêtées en période normale et en période de soudure. En période normale, une minorité d’interrogés prennent 3 repas par jour (4%), 57% prennent 2 repas et 39% prennent un seul repas par jour. Ces derniers se retrouvent essentiellement dans la plaine de la Ruzizi et sur le littoral comme le montre la figure 9. En période de soudure, sur la plaine et sur le littoral tout le monde ne prend qu’un seul repas par jour alors que dans la cuvette et dans les moyens plateaux certains prennent 2 repas quotidiens (respectivement 40% et 20% de la population interrogée). Ceci s’explique d’une part par le fait que dans ces zones la production de manioc est plus importante puisque peu ou non touchée par la mosaïque. D’autre part, l’alimentation y est plus variée puisque dans la cuvette les gens consomment du riz et dans les moyens plateaux ils consomment des haricots.

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0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

normal soudure normal soudure normal soudure normal soudure

C L MP P

%

1 repas 2 repas 3 repas

Figure 9 : Nombre de repas en période normale et en période de soudure.

5.5.4 Pratiques d’allaitement De manière culturelle, les femmes congolaises allaitent leur enfant, cependant, de mauvaises pratiques sont identifiées. Beaucoup de mères donnent directement le repas familial à l’enfant (54%), alors que certaines commencent par donner de la bouillie de manioc, de soja, de maïs ou de sorgho (38%), et d’autres donnent des biscuits (4%), du lait de vache (2%) ou du riz et des pommes de terre (2%).

Le sevrage de l’enfant a lieu après 1 an dans 97% des cas, et entre 6 mois et 1 an dans 3% des cas. L’aliment de sevrage le plus courant est le repas familial, et dans une moindre mesure il s’agit de bouillie de manioc sucrée.

Le sevrage peut être avancé si la mère est à nouveau enceinte. En effet, de nombreuses mères sont persuadées que lorsqu’elles sont enceintes leur lait devient mauvais et n’est plus consommable par l’enfant. Même si certaines femmes savent qu’il n’y a pas de risque à allaiter un enfant en cas de grossesse, le poids de la famille et des traditions est tel qu’elles doivent arrêter l’allaitement. En effet, en se mariant les femmes vont vivre dans leur belle-famille, et souvent, lors de la première naissance, c’est la belle-mère qui décide de la période d’allaitement.

Principaux points :

1. Les populations enquêtées combinent deux à trois sources de nourriture, principalement l’agriculture et l’achat, ou l’agriculture, l’achat, l’élevage.

2. Lors de la période de soudure, 58% des interrogés diminue le nombre de repas quotidien et la quantité de nourriture par repas.

3. L’aliment de base est constitué de « fufu » de manioc et/ou de maïs accompagné de légumes verts et de poisson et/ou haricots.

4. Dans la plaine et le littoral, les besoins énergétiques des populations ne sont pas couverts (au dessous du minimum standard).

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5.6 Mode de vie et activités économiques

5.6.1 Opportunités de travail et sources de revenus Les opportunités de travail, et donc de génération de revenus, sont aujourd’hui faibles car :

- les usines (de sucre et de coton dans la plaine, de coton dans la cuvette) qui employaient un grand nombre de personnes avant la guerre ont été détruites ;

- les artisans ont perdu leurs outils pendant la guerre et n’ont pas forcément encore le capital pour redémarrer leur activité ;

- le bétail a été pillé ou tué durant la guerre ;

- la production agricole a diminué, du fait des problèmes phytosanitaires et du retour récent des populations, et la partie destinée à la vente est faible ;

- les structures gouvernementales (hôpitaux, écoles, etc.) n’ont pas encore les moyens de payer leurs employés.

Les populations sont donc obligées de diversifier leurs activités, de les combiner pour générer des revenus. Les activités pratiquées sont l’agriculture, l’élevage, le petit commerce, la fabrication et vente d’huile de palme, la vente de main-d’œuvre, l’artisanat, la fabrication et vente de charbon de bois, la chasse et le creusage dans les mines. Ces activités existaient déjà avant la guerre mais leur proportion différait d’aujourd’hui (Figure 10). Par exemple la part de l’agriculture dans la génération de revenus a baissé (passant de 46% à 35%), de même que celle de l’élevage (de 19% à 13%), et de la pêche (de 10% à 5%). En revanche, des activités comme le petit commerce, la fabrication et vente d’huile de palme, la vente de charbon de bois ou encore la vente de main d’œuvre ont augmenté (passant de 3% avant la guerre à 17% aujourd’hui). Ceci signifie que les populations sont parfois obligées de se tourner vers des activités précaires (vente de main d’œuvre qui peut constituer jusqu’à 65% du revenu aujourd’hui contre 26% avant la guerre) ou destructrices de l’environnement (fabrication et vente de charbon de bois pouvant constituer jusqu’à 46% des revenus contre 8% avant la guerre) afin de subvenir à leurs besoins.

0

10

20

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40

50

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agric

ultu

re

pêch

e/pisc

icultu

re

élev

age

petit

com

mer

ce

vent

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ile palme

vent

e MO

artis

anat

fabr

icatio

n ch

arbo

n

chas

se

mines

%

aujourd'hui Avant guerre Min. avant guerre Min. aujourd'hui MAX avant guerre MAX aujourd'hui

Figure 10 : Part des différentes activités dans la génération de revenus avant la guerre et aujourd'hui.

Si l’on compare la part de chaque activité dans la génération de revenus dans les différentes ZEA avant et après la guerre (Tableau 21) on observe que :

=> l’agriculture avait la part principale dans la génération de revenus dans toutes les zones avant la guerre, et l’a encore aujourd’hui dans la cuvette (46%) et les moyens plateaux (55%) mais en proportion différente. En revanche, dans la plaine c’est la vente de main-d’œuvre (agricole ou non) qui prédomine (30%) et sur le

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littoral c’est la vente d’huile de palme (21%). En effet, ces deux dernières zones sont très touchées par la mosaïque du manioc, donc pour faire face à cette diminution de production, les populations ont développé certaines activités qu’ils pratiquaient dans une moindre mesure dans le passé.

=> l’élevage était la deuxième activité la plus importante dans la génération de revenus dans la plaine (25%), les moyens plateaux (13%) et la cuvette (19%), alors qu’aujourd’hui il a fortement diminué. Le cheptel a diminué du fait de la guerre, et les populations ne sont pas encore dans une situation de recapitalisation.

=> la pêche, activité ayant une part importante dans la génération des revenus sur le littoral avant la guerre connaît également une diminution. Non seulement beaucoup de pêcheurs ont perdu leur équipement de pêche pendant la guerre, mais aussi les techniques aujourd’hui employées ne sont pas optimales et les captures sont faibles. Aussi une grande part du poisson pêché est destinée à la consommation du ménage, et une moindre part destinée à la vente.

Agriculture (%)

Pêche ou pisciculture (%)

Elevage (%)

Petit commerce (%)

Vente huile palme (%)

Vente MO (%)

Artisanat (%)

fabrication charbon (%)

Chasse (%)

Mines (%)

aujourd'hui 47 3 9 8 7 15 5 0 7 0

C avant guerre 46 5 19 6 6 1 5 0 10 1

aujourd'hui 18 14 15 12 21 15 5 0 0 0

L avant guerre 36 22 17 9 8 3 4 0 0 0

aujourd'hui 55 1 10 14 0 11 0 3 0 8

MP avant guerre 50 5 13 13 0 9 2 1 0 10

aujourd'hui 23 1 18 7 1 30 8 11 0 0

P avant guerre 52 5 25 9 0 2 5 2 0 0

Tableau 21 : Part de chaque activité dans la génération de revenus dans les différentes ZEA avant la guerre et aujourd’hui

La proportion de chaque activité dans la génération de revenus a donc changé puisque les activités qui étaient autrefois rémunératrices (agriculture, élevage, pêche) ne le sont plus aujourd’hui. Aussi, pour pallier à cette baisse de revenus, les populations se sont concentrées sur des activités plus précaires comme la vente de main-d’œuvre ou la fabrication de charbon de bois.

Nous avons essayé d’estimer les revenus mensuels des ménages interrogés, et nous avons eu des difficultés pour avoir cette information lorsque l’interrogée était une femme. En effet, il semblerait que les femmes ne soient pas forcément au courant des revenus générés par leur mari. Sur l’ensemble des zones enquêtées, le revenu moyen est de 36$/mois, avec un minimum moyen de 25,5$/mois et un maximum de 45,5$/mois. En regardant la figure 11 on remarque que dans les moyens plateaux les revenus dégagés sont supérieurs aux autres zones, et dans la cuvette les revenus sont les plus faibles. Ceci peut s’expliquer par le fait que les moyens plateaux sont une zone de production qui alimente les centres urbains de la plaine et du littoral, notamment en manioc et en haricots, alors que la dans la cuvette les produits agricoles sont peu exportés vers d’autres zones du fait de l’enclavement et de l’état des routes.

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17

44

24

64

4140

21

0

5

10

15

20

25

30

35

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45

50

55

60

65

Maximum Minimum

Rev

enus

men

suel

($)

Cuvette Littoral Moyens Plateaux Plaine

Figure 11 : Revenus dégagés dans les différentes ZEA.

5.6.2 Activités pouvant être développées Nous avons demandé aux interrogés quelles seraient les activités qui pourraient être développées afin d’améliorer leur situation. Les réponses qui revenaient le plus fréquemment sont le petit commerce (56% des cas), l’élevage (31%), l’agriculture (26%), la fabrication et vente de beignets et pains (11%), la pêche ou la pisciculture (10%), la fabrication et la vente de savons (3%) et l’artisanat (menuiserie 3%, couture 3%, maçonnerie 2%).

- Le petit commerce

Pour cette activité, les interrogés de toutes les zones envisagent la vente de savon, de sel, de sucre, de pétrole et d’huile de palme. D’autres articles ont été rajoutés en fonction de la zone considérée : dans la cuvette les interrogés ont rajouté le fretin sec et les vêtements ; sur le littoral ils ont rajouté les haricots et la farine de manioc, dans les moyens plateaux ils ont rajoutés la farine de maïs, et dans la plaine ils ont rajouté la farine de manioc, la farine de maïs et les haricots. Globalement, les interrogés pensent qu’un capital de 150$ pourrait leur permettre de démarrer cette activité.

- L’agriculture

Afin de développer l’agriculture, les interrogés voudraient augmenter les surfaces en arachide, haricot et maïs mais ils n’ont pas précisé la surface qu’ils voudraient atteindre. Pour cela ils envisagent d’obtenir des semences et des outils. Certains ont également émis le souhait de se procurer des boutures résistantes de manioc.

- La fabrication et la vente de beignets ou de pain

Cette activité a été mentionnée par les femmes. Pour la démarrer elles auraient besoin de sacs de farine de froment, de sucre, d’huile et de levure, d’ustensiles ou d’un montant de 500$.

- La pêche et la pisciculture

Sur la zone littorale les gens voient la pêche comme une activité génératrice de revenus et pensent que des pirogues motorisées et plusieurs filets pourraient développer cette activité. Dans la cuvette, la population pense que la pisciculture pourrait améliorer leur situation, mais c’est une pisciculture assez particulière qu’ils envisagent puisqu’ils voudraient avoir du matériel pour barrer des rivières et créer ainsi des étangs. Or la rivière étant utilisée à la fois pour la consommation d’eau et le lavage (cf. § 5.8), de tels barrages de rivière auraient un effet négatif sur les population en aval du cours d’eau qui n’auraient plus la ressource suffisante pour satisfaire leurs besoins.

- L’artisanat

Il semblerait que les populations aient l’habitude de travailler dans la menuiserie, la couture, et la maçonnerie, que la matière première soit disponible mais que les outils manquent.

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- L’élevage

Comme le montre la figure 12 , plusieurs types d’élevages sont envisagés et les principaux sont : l’élevage de chèvres (31% des premiers choix) ; de chèvres et volaille (24%); de chèvres, vaches, cochons et volaille (13%); de chèvres et cochons (9%); et de chèvres, cochons et volaille (8%). La chèvre est la plus demandée puisqu’elle apparaît dans presque tous les types d’élevages envisagés, et les interrogés estiment qu’il faudrait 4 femelles et 1 mâle pour initier la reconstitution du cheptel. Viennent ensuite la volaille et les cochons. En revanche les vaches sont peu demandées, sans doute parce qu’un tel élevage demande un capital de départ important (une vache coûte entre 200 et 300$) que la plupart des ménages n’ont pas encore.

05

101520253035

chev

res

chev

res, v

olaille

chev

res, v

ache

s, co

chon

s, vo

laille

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chev

res, m

outon

s,vola

ille

coch

ons

lapins

, coc

hons

d'ind

e

volai

lle

%

Figure 12 : Les différents types d'élevage envisagés par les interrogés.

5.6.3 Sources de dépenses La principale source de dépense dans les ménages est la nourriture qui peut, dans certains cas, représenter jusqu’à 80% du budget (Figure 13). En effet, actuellement aucun ménage n’est autosuffisant en nourriture et tout le monde achète une partie au moins de sa nourriture, alors qu’avant la première guerre les populations dépendaient moins du marché. La deuxième source de dépense concerne les frais de santé, qui peuvent atteindre 60% du budget familial.

43,9

0,3

17,1

8,5

0,2

15,011,9

0,3 0,6 2,2

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

nourriture eau santé hygiène logement education vêtements transport MOagricole

autre

%

MOYENNE MIN MAX

Figure 13 : Sources de dépenses dans les zones enquêtées.

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La source « autre » représente les dépenses effectuées pour acheter les semences, le bétail ou renouveler le capital du petit commerce. En effet, les agriculteurs ne stockent pas forcément une partie de leurs semences d’une saison pour l’autre, et s’ils le font, la quantité stockée n’est pas toujours suffisante, aussi, ils rachètent des semences à chaque saison agricole.

Si l’on compare les principales sources de dépense par ZEA (Figure 14) on remarque qu’en ce qui concerne la nourriture, les dépenses les plus importantes sont dans la plaine et les moins importantes dans la cuvette. Ceci peut s’expliquer par le fait que dans la plaine, la mosaïque du manioc affecte une majorité de champs, donc la production locale de farine est faible, alors que la cuvette n’est pas affectée du tout par la mosaïque. En ce qui concerne les moyens plateaux, on peut penser qu’en plus de la baisse de la production liée à la mosaïque (dans une moindre mesure que dans la plaine), l’enclavement et le manque de marchés implique une hausse des prix des denrées. La zone littorale, bien qu’affectée par la mosaïque, est beaucoup plus accessible que les autres et, en plus des grands marchés organisés régulièrement dans certains villages, à de petits marchés quotidiens dans presque tous les villages, généralement à l’arrivée des pêcheurs.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

nourriture santé education vêtements hygiène

%

C

L

MP

P

Figure 14 : Les principales sources de dépenses dans les différentes ZEA.

5.6.4 Accès au marché Il n’existe pas de grand marché organisé dans chaque village, aussi les villageois doivent parcourir des distances plus ou moins grandes pour s’approvisionner :

- dans la cuvette, les gens mettent entre 30 minutes et 4 heures pour se rendre au marché et la moyenne se situe autour de 1h30 minutes ;

- sur le littoral, ils mettent entre 10 minutes et 3heures, la moyenne étant de 1h00 ;

- dans les moyens plateaux ils mettent entre 30 minutes et 6 heures, la moyenne étant de 1h20 minutes ;

- dans la plaine, ils mettent entre 10 minutes et 4 heures, la moyenne étant de 2h00.

Toutefois, certains villages ont des marchés et les habitants s’y approvisionnent exclusivement. Dans d’autres cas, les villageois se rendent au marché de leur village ainsi qu’au marché d’autres villages (Figure 15).

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44

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88

0

9

0 1

66

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101520253035404550556065707580859095

100

Cuvette Littoral Moyen Plateau Plaine

%

marche village marche hors village marche village+marche hors village

Figure 15 : Accès au marché dans les différentes ZEA.

La fréquence d’achat peut être quotidienne, hebdomadaire ou deux fois par semaine, cette dernière étant la plus répandue comme le montre le tableau 22.

Fréquence d'achat Cuvette LittoralMoyens Plateaux Plaine

quotidienne 37 41 23 0

hebdomadaire 23 16 63 48

2 fois/semaine 40 43 13 52

Tableau 22 : Fréquence d’achat dans les différentes ZEA.

Nous avons cherché à savoir quels articles manquaient le plus fréquemment sur les marchés dans chaque ZEA. Les principaux articles cités par ordre de fréquence sont :

- le poisson frais (cuvette, moyens plateaux et plaine),

- le sel (cuvette, moyens plateaux, plaine)

- le sucre (littoral, moyens plateaux, plaine)

- la viande (cuvette et moyens plateaux)

- le riz (littoral et moyens plateaux)

- la farine de manioc (littoral et plaine)

- la farine de maïs (littoral)

- les vêtements (cuvette et plaine)

Il existe des flux de produits entre les différentes zones (Annexe 7) : la zone littorale approvisionne les autres zones en poisson (mais les captures étant faibles, elles ne suffisent pas à couvrir tous les marchés) et alimente aussi les marchés de la plaine et des moyens plateaux en huile de palme. La cuvette, zone productrice de riz et d’arachide, alimente les marchés des moyens plateaux et du littoral. Les moyens plateaux alimentent la plaine et le littoral en manioc et bananes. Enfin, la plaine alimente le littoral en arachide et en riz.

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Principaux points :

1. Les populations génèrent des revenus en combinant différentes activités comme l’agriculture, l’élevage, le petit commerce, la fabrication d’huile de palme ou la vente de main d’œuvre. La proportion de chaque activité dans la génération de revenus s’est modifiée depuis la guerre : l’agriculture, l’élevage et la pêche ont diminué alors que la vente de main-d’œuvre et la fabrication de charbon ont augmenté

2. Actuellement, les revenus mensuels varient entre 25,5$ et 45,5$, avec une moyenne sur l’ensemble des zones enquêtées de 36$.

3. La principale source de dépense est la nourriture (qui peut atteindre 80% du budget du ménage), suivie des frais de santé (jusqu’à 60% du budget).

4. Pour se rendre au marché, les populations marchent en moyenne entre 1 et 2 heures.

5.7 Niveaux de richesses Pendant les groupes de discussion dans les villages nous avons demandé aux participants de définir les niveaux de richesse (« classes sociales ») et les critères les différenciant. Il existe des critères communs aux quatre zones (le nombre d’animaux, le nombre de repas quotidien) et des critères différents d’une zone à l’autre, aussi nous avons résumé les caractéristiques de chaque zone séparément.

LLaa ccuuvveettttee

Les principaux critères énoncés par la population pour différencier les personnes entre elles sont le nombre d’animaux possédés, le nombre de champs de manioc possédés et leur taille, le nombre de palmeraies et leur taille, et le nombre de repas quotidiens. Le tableau suivant montre les caractéristiques de chaque groupe.

CRITERES

RICHES MOYENS PAUVRES

> 5 chèvres 1 à 10 chèvres 0 à 1 chèvre Animaux possédés

> 10 poules 3 à 5 poules 0 à 2 poules

Champs de manioc > 4 champs 2 à 3 champs 1 champ

Taille champs manioc 50m*70m 40m*50m 30m*30m

Champs de palmier > 2 champs 1 à 2 champs 0 champs

Taille champs palmier 50m*100m 30m*50m 0

Nombre repas quotidien 3 2 1 à 2

POURCENTAGE 13% 38% 49%

LLeess mmooyyeennss ppllaatteeaauuxx

Les principaux critères énoncés par la population pour différencier les personnes entre elles sont le nombre d’animaux possédés, le nombre de champs de manioc possédés et leur taille, le nombre quotidien de repas et la quantité de farine utilisée. Le tableau suivant montre les caractéristiques de chaque groupe.

CRITERES RICHES MOYENS PAUVRES

> 10 chèvres 2 à 10 chèvres 0 à 1 chèvre Animaux possédés

> 10 poules 5 à 10 poules < 5 poules

Champs de manioc 4 champs 2 à 3 champs 1 champ

Taille champs manioc 80m*100m 50m*80m 50m*50m

Nombre repas quotidien 2 à 3 2 1 à 2

Quantité de farine/repas > 5 guigoz 3 à 5 guigoz 2 guigoz

POURCENTAGE 13% 30% 57%

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LLee lliittttoorraall

Les principaux critères énoncés par la population pour différencier les personnes entre elles sont l’équipement de pêche possédé, le nombre d’animaux possédés, le nombre de palmeraies et leur taille, le nombre quotidien de repas et la quantité de farine utilisée pour préparer le « fufu ». Le tableau suivant montre les caractéristiques de chaque groupe.

CRITERES RICHES MOYENS PAUVRES

1 à 2 pirogues motorisées

1 pirogue non motorisée

0 pirogue Equipement de pêche

Filet dormant Filet dormant + hameçons

Hameçons

Statut des pêcheurs Patron pêcheur Ouvrier pêcheur Ouvrier pêcheur

> 8 chèvres 2 à 8 chèvres 0 à 2 chèvres Animaux possédés

> 8 poules 4 à 8 poules < 4 poules

Champs de palmier 2 à 6 champs 1 à 2 champs 0 champs

Taille champs palmier 40m*60m 40m*60m 0

Nombre repas quotidien 2 à 3 2 1 à 2

Quantité de farine/repas > 5 guigoz14 3 à 5 guigoz 2 guigoz

POURCENTAGE 15% 25% 60%

LLaa ppllaaiinnee

Les principaux critères énoncés par la population pour différencier les personnes entre elles sont le nombre d’animaux possédés, le nombre de champs de manioc possédés et leur taille, le nombre quotidien de repas et la quantité de farine utilisée. Le tableau suivant montre les caractéristiques de chaque groupe.

CRITERES RICHES MOYENS PAUVRES

> 2 vaches 0 à 2 vaches 0 vaches

5 à 10 chèvres 2 à 5 chèvres 0 à 2 chèvres

3 à 5 cochons 1 à 2 cochons 0 à 1 cochon

1 à 2 moutons 1 à 2 moutons 0 moutons

Animaux possédés

> 10 poules 5 à 10 poules < 5 poules

Champs de manioc > 5 champs 2 à 5 champs 1 champ

Taille champs manioc 50m*50m 50m*50m 50m*50m

Nombre repas quotidien 2 à 3 2 1 à 2

Quantité de farine/repas > 5 guigoz 3 à 5 guigoz 2 guigoz

POURCENTAGE 17% 29% 55%

Ainsi, sur l’ensemble des zones, nous avons en moyenne 14,4% de personnes appartenant à la classe « riches », 30,5% à la classe « moyens » et 55% à la classe « pauvres ». Cela signifie qu’il existe une majorité de familles pauvres qui n’ont pas les moyens d’assurer une autosuffisance alimentaire et qui se trouvent donc en situation d’insécurité alimentaire. D’autre part, une classe moyenne aux conditions fragiles et une classe plus aisée qui est le moteur de l’économie locale.

14 Le guigoz est l’unité de mesure locale pour la farine et les haricots : 1 guigoz = 580 grammes.

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Principaux points :

1. La population se distingue en 3 classes sociales qui se différencient par le nombre de repas quotidiens, le nombre d’animaux, et selon les zones par l’équipement de pêche, ou le nombre de champs de manioc ou de palmier.

2. Plus de la moitié de la population appartient à une classe sociale pauvre qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire.

5.8 Eau et assainissement

5.8.1 Accès à l’eau TTyyppeess ddee ppooiinnttss dd’’eeaauu

Comme le montre le tableau 23, les principales sources d’eau utilisées pour la boisson et la cuisine sont la rivière, les sources non aménagées, et les robinets ou sources d’eau captées. En effet, la zone couverte comprend de nombreuses rivières et la partie littorale à la particularité de posséder des robinets dans les villages. Ces robinets sont en fait des sources captées, canalisées possédant des robinets. Dans les autres zones, ces sources captées ne possèdent pas de robinet.

Type point d'eau Boisson (%)

Cuisine (%)

Hygiène (%)

rivière 31 31 63

robinet ou source captée 30 30 8 Cuvette

source non aménagée 39 39 29

lac 1 1 29

rivière 33 33 57

robinet ou source captée 52 52 9 Littoral

source non aménagée 15 15 5

rivière 19 19 54

robinet ou source captée 74 74 34 Moyens Plateaux

source non aménagée 7 7 11

rivière 77 77 94

robinet ou source captée 21 21 6 Plaine

source non aménagée 1 0 0

Tableau 23 : Les différentes sources d’eau dans les ZEA.

Il existe une classification des points d’eau pour la consommation15 :

- eau potable : eau minérale, source protégée, eau de pluie ;

- eau moyennement potable : puit couvert ;

- eau non potable : puit non protégé, source non protégée ;

- eau à hauts risques : rivière ;

On remarque donc qu’une grande partie de la population consomme de l’eau non potable voir une eau à risque (rivières, sources non aménagées et lac), ce qui peut entraîner des maladies hydriques. La plaine et la

15 SPHERE Project Handbook, 2004.

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cuvette sont les zones les plus concernées puisque 78% de l’eau de boisson provient de points d’eau à risque dans la plaine et 70% dans la cuvette.

La rivière est le principal point d’eau utilisé pour la toilette, de même que le lac Tanganyika pour les populations vivant sur le littoral.

CCoonnssoommmmaattiioonn qquuoottiiddiieennnnee

D’après les standards Sphère16, le besoin minimum vital en eau (boisson+ cuisine) est compris entre 2,5 et 3 litres d’eau par jour par personne, et le minimum pour satisfaire les besoins basiques (boisson, cuisine, hygiène) est compris entre 7,5 et 15 litres d’eau par jour et par personne.

La figure 16 montre que 17% des interrogés vivent avec moins de 3 litres d’eau par jour (minimum vital).

< 2.5 L8% 2.5 - 3

L

> 3 l83%

Figure 16 : Quantité d’eau quotidienne par personne pour la boisson et la cuisine.

Lors de nos enquêtes nous n’avons pu estimer la quantité d’eau utilisée pour l’hygiène dans les cas où les villageois allaient se laver dans la rivière ou dans le lac. En revanche, nous avons estimé cette quantité lorsque les villageois remplissaient des bidons d’eau pour se laver (187 interrogés sur un total de 390). Il apparaît que 22% des interrogés vivent avec une quantité d’eau inférieure au minimum nécessaire pour couvrir les besoins basiques (Figure 17).

7.5 -15

litres

< 7.5 litres

> 15 litres20%

Figure 17 : Quantité d’eau quotidienne pour assurer les besoins basiques.

Lorsque nous avons demandé aux villageois s’ils étaient satisfaits de l’eau disponible, 93% ont estimé la quantité suffisante, et 57% ont estimé que la qualité de l’eau était bonne. Il faut tout de même nuancer cette dernière réponse puisque pour beaucoup de personnes, l’eau est de bonne qualité si elle est « relativement claire ». Or, la plupart des points d’eau ont de multiples usages (boisson humaine, boisson animale et toilette), et les risques de contamination sont élevés. Seuls les robinets et les sources captées présentent moins de risque de contamination car ce sont des points d’eau couvert. Mais ces points d’eau ne sont pas forcément entretenus.

16 SPHERE Project Handbook, 2004

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La situation en termes d’eau dans les zones enquêtées est donc préoccupante puisque une faible partie de la population couvre ses besoins basiques en eau et que l’eau disponible n’est pas forcément de bonne qualité, ce qui peut avoir un effet sur la santé des populations.

5.8.2 Assainissement Les latrines rencontrées sont de simples fosses dans le sol, entourées de clôtures en paille ou de murets en adobe.

Bien que 84% de la population ait accès aux latrines, le nombre de latrine disponible n’est pas suffisant puisque plusieurs ménages se partagent une même latrine. Et certains ménages préfèrent aller se soulager en brousse plutôt que de partager les latrines d’autrui. Les risques de maladies à transmission oro-fécale sont donc importants.

Principaux points :

1. Seulement 20% de la population vit avec 15l d’eau par jour et par personne (minimum standard pour couvrir les besoins basiques), et bien souvent c’est une eau non potable provenant des rivières ou de sources non aménagées.

2. Du fait du manque de latrines (en quantité et en qualité) les risque de transmission de maladies oro-fécales sont élevés dans la zone enquêtée.

5.9 Situation sanitaire D’après nos enquêtes, on observe deux pics d’apparition de maladies, le premier en janvier-février, qui correspond au passage de la saison des pluies à la petite saison sèche, et le second en juillet-août, en saison sèche (Figure 18).

0

10

20

30

40

50

60

70

J F M A M J J A S O N D

% F

réquen

ce

diarrhee paludisme vers intestinaux

Figure 18 : Fréquence d’apparition des maladies au cours de l’année.

Chez les adultes, la maladie la plus fréquemment mentionnée est le paludisme (52,7%) alors que chez les enfants il s’agit de diarrhée (48,7%) comme le montre le tableau 24.

Enfants Adultes

Diarrhée 81 68

Paludisme 95 94

Fièvre 1 1

Malnutrition 1 0

Vers intestinaux 16 14

Rougeole 1 0

Tuberculose 0 1

Tableau 24 : Maladies les plus fréquentes (en %).

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Les populations ne différencient pas maladies et symptômes. C’est pourquoi la diarrhée est toujours considérée comme une maladie alors qu’elle peut être un symptôme d’une pathologie médicale : verminose, gastro-entérite, etc.

Pour les traitements médicaux, les gens se rendent dans les centres de santé (85,6%), à l’hôpital (4,9%), dans les postes de santé (4,1%), les dispensaires privés (4,1%), ont recours à l’automédication (0,5%), à la phytothérapie (0,3%) ou vont à la clinique MSF de Baraka (0,5%).

Le prix des traitements varie d’un lieu à un autre : de 0,5 à 4$ pour les adultes, et de 0,2 à 2$ pour les enfants.

Principaux points :

1. Les principales maladies rencontrées sont, chez les enfants, la diarrhée, et chez les adultes le paludisme

2. Pour les traitements médicaux, une majorité de la population se rend dans les centres de santé, où les soins sont payants : le prix des consultations varie de 0,5 à 4$ pour les adultes et 0,2 à 2$ pour les enfants.

5.10 Situation nutritionnelle

5.10.1 Evolution depuis 2005 Afin de suivre l’évolution de la situation nutritionnelle, Action Contre la Faim conduit régulièrement des enquêtes nutritionnelles anthropométriques auprès d’enfants de 6 à 59 mois. Les résultats de ces enquêtes sont montrés dans le tableau 25.

Zone de Santé Année de l’enquête

Malnutrition Aiguë Globale

Malnutrition Aiguë Sévère

2005 5,1% [3,3% - 7,6%]

1,2% [0,4% - 2,8%] Lemera

2006 2,8% [1,6% - 4,9%]

0,3% [0,0% - 1,5%]

2005* 5,4% 0,8% Uvira

2006 3,7% [2,2% - 5,9%]

0,3% [0,0% - 1,5%]

2005* 7,3% 0,6% Plaine de la Ruzizi 2006 3,6%

[2,2% - 6,0%] 0,3%

[0,0% -1,5%]

2004 15,7% [13,3% -18,3%]

3,0% [2,0% - 4,4%] Nundu

2005 9,6% [7,1% - 12,7%]

2,7% [1,5% - 4,8%]

2004 9,0% [6,5% - 11,5%]

3,4% [0,9% - 5,9%]

Fizi 2006 2,9%

[1,6% - 4,1%] 0,2%

[0,0 - 0,5%]

Kimbi 2006 1,4% [0,5% - 2,3%]

0,0% [0,0% - 1,0%]

2005 10,2 % [7,7% - 13,4 %]

3,4 % [2,0 % - 5,6 %] Lulenge

2006 1,5% [0,6% - 3,2%]

0,2% [0,0% - 1,4%]

*CARITAS, en collaboration avec l’IPS, a réalisé les enquêtes sur les ZS d’Uvira et de la Plaine de la Ruzizi en 2005. Les intervalles de confiance ne sont pas présentés dans les rapports finaux diffusés.

Tableau 25 : Résultats comparatifs des enquêtes nutritionnelles anthropométriques réalisées sur les territoires d’Uvira et Fizi (en Z-score, référence NCHS, Intervalle de confiance à 95%)

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On observe une diminution du taux de malnutrition aiguë globale ainsi que du taux de malnutrition aiguë sévère dans toutes les zones de santé entre 2005 et 2006.

5.10.2 Profil des bénéficiaires CNT/CNS/TaD Les enquêtes dans les centres nutritionnels ayant été menées en janvier-février, les résultats présentés ci-dessous ne reflètent donc que la situation pendant ces mois là.

SSttaattuutt ddeess bbéénnééffiicciiaaiirreess

Parmi les personnes interrogées dans les centres nutritionnels, 91% sont des résidents, 5% sont rapatriés HCR, 2% sont retournés internes et 2% sont déplacés.

Les ethnies les plus représentées parmi nos bénéficiaires sont les Fuliiru (43%), les Bembe (35%), les Rega et les Shi (5% chacune), les Hemba (4%), les Buyu et Kasaï (2% chacune).

CCoommppoossiittiioonn dduu mméénnaaggee

La taille moyenne des ménages est de 5,97 personnes, et il y a 3,23 enfants par ménage. Il existe toutefois des différences de taille du ménage et du nombre d’enfants en fonction du statut et de l’ethnie (Tableau 26).

Taille ménage N° enfants

Déplacé 7,00 4,00

Rapatrié HCR 8,33 3,67

Résident 5,77 3,16

Retourné interne 9,00 5,00

Bembe 6,50 3,65

Hemba 6,50 3,00

Nyindu 7,50 1,00

Rega 5,00 3,33

Shi 3,67 1,67

Bembe 7,00 5,00

Buyu 8,00 6,00

Fuliiru 5,35 3,12

Kasaï 17,00 5,00

Moyenne 5,97 3,23

Tableau 26 : Moyenne de la taille des ménages et du nombre d’enfants par statut et ethnie.

AAddmmiissssiioonn ddeess bbéénnééffiicciiaaiirreess

87% des ménages interrogés ont uniquement 1 enfant malnutri alors que le reste des ménages en a deux (11%) ou trois (2%) en traitement dans les centres nutritionnels.

Il arrive que des bénéficiaires soient déclarés guéris et soient déchargés mais qui, après un certain temps, redeviennent bénéficiaires. Parmi les interrogés nous avons trouvé des bénéficiaires qui en étaient à leur deuxième admission (20% des cas).

Les bénéficiaires atteignent nos centres de manière spontanée ou après référencement par l’un des différents acteurs travaillant dans la surveillance nutritionnelle (BCZ, ONG locale, ACF, visiteurs à domicile). Dans notre échantillon, une majorité de bénéficiaires des CNS vient spontanément alors que dans les CNT une majorité est référée par les centres de santé (Figure 19). En revanche, les statistiques des centres nutritionnels montrent que les bénéficiaires des CNS et des CNT viennent dans nos centres suite à un référencement des visiteurs à domicile.

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CNT

refere centre sante34%

refere hopital12%

spontane31%

refere equipe ACF23%

CNS

refere centre sante22%

refere equipe ACF

22%refere hopital

4%

spontane43%

transfertCNT9%

Figure 19 : Les différentes façons d’atteindre les centres nutritionnels.

NNiivveeaauu ddee ssccoollaarriissaattiioonn ddee llaa ffaammiillllee

Dans 28% des cas les parents de bénéficiaires ne sont pas allés à l’école, mais dans 28% des cas les deux parents y sont allés, et dans 44% des cas au moins un des deux parents y est allé (36% le père, 8% la mère). Le niveau atteint est principalement le primaire, mais dans certains cas le secondaire a été atteint (Tableau 27).

École primaire

École secondaire

Parents 36% 2 %

Père 41 % 9 %

Mère 11 % 0 %

Tableau 27 : Niveau de scolarisation atteint par les parents des bénéficiaires.

SSoouurrcceess ddee nnoouurrrriittuurree eett hhaabbiittuuddeess aalliimmeennttaaiirreess

Dans notre échantillon, les interrogés ont souvent recours a une combinaison de plusieurs sources de nourritures pour se nourrir (Tableau 28), dont les principales sont l’agriculture et l’achat (41%), ou l’agriculture, l’achat et le don (18%). Dans certains cas il n’existe qu’une seule source de nourriture, lorsque notamment les personnes ne cultivent pas.

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Source nourriture %

Achat/Aide alimentaire 2

Achat/Don 2

Achat 13

Agriculture/Achat 41

Agriculture/Achat/Don 18

Agriculture/Achat/Don/Aide alimentaire 2

Agriculture/Achat/Echange 2

Agriculture/Achat/Elevage 8

Agriculture/Achat/Elevage/Don 5

Agriculture/Achat/Peche 7

Don 2

Tableau 28 : Sources de nourriture dans les ménages de bénéficiaires.

La nourriture de base est composée par le « fufu » de manioc (72%) ou le « fufu » de maïs (15%) ou le « fufu » mixte manioc-maïs (13%), toujours accompagnés de légumes verts (feuille de manioc ou amarante ou feuilles de courge) que l’on peut compléter avec du poisson et/ou de la viande, du riz ou des haricots (Tableau 29).

Aliment de base %

Légume vert+haricot 3

Légume vert+poisson 3

Légume vert+poisson ou viande 2

Fufu de maïs

Légume vert+poisson+haricot 7

Légume vert+haricot 2

Légume vert+poisson 41

Légume vert+poisson ou viande 2

Légume vert+poisson+haricot 23

Légume vert+poisson+riz 5

Fufu de manioc

Légume vert 2

Légume vert+poisson 5

Légume vert+poisson+haricot 5

Fufu mixte manioc – maïs

Légume vert+viande 2

Tableau 29 : Alimentation de base chez les ménages bénéficiaires.

45% des interrogés prennent 1 repas par jour alors que dans 49% des cas, les personnes prennent 2 repas par jour, et certains prennent jusqu’à 3 repas (7%).

Certains aliments, comme la viande de porc ou la viande d’animaux sauvages, sont interdits dans certains ménages : le cochon est considéré comme un animal sale, vecteur de maladie, et les interrogés croient que les animaux sauvages peuvent transmettre leur férocité si on les consomme.

D’autres croyances concernent l’allaitement. Certaines femmes nous ont confié qu’elles n’allaitaient plus lorsqu’elles étaient enceintes car elles sont persuadées d’une part qu’à ce moment-là leur « lait est de mauvaise qualité » et donc que l’enfant allaitant pourrait avoir une mauvaise croissance. D’autre part elles

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Page 45: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

pensent que si elles allaitent, le fœtus aura un mauvais développement puisque son frère ou sa sœur pompe toute l’énergie de la mère.

Bien que certaines femmes aient été sensibilisées par les médecins et/ou le personnel des centres nutritionnels sur l’allaitement, elles cessent d’allaiter en cas de grossesse car c’est une croyance transmise de génération en génération et qu’elles doivent respecter cette « règle ». Dans d’autres cas, il s’agit simplement d’un manque d’informations relatives aux pratiques d’allaitement.

Comme le montre le tableau 30, parmi les interrogés, l’allaitement exclusif dure entre 2 semaines (6%) et 8 mois (6%).

Allaitement exclusif %

2 semaines 6

2 mois 23

3 mois 3

4 mois 16

5 mois 16

6 mois 23

7 mois 6,5

8 mois 6,5

Tableau 30 : Durée de l’allaitement exclusif dans l’échantillon.

L’OMS considère que l’allaitement exclusif doit durer entre 6 mois et qu’au-delà le lait maternel ne suffisant pas et il faut inclure de nouveaux aliments dans la diète des enfants pour couvrir leurs tous leurs besoins nutritionnels. Dans notre échantillon, seulement 55% des mères ont de bonnes pratiques d’allaitement. Les autres arrêtent l’allaitement exclusif trop précocement (32%), ce qui peut entraîner des troubles digestifs chez l’enfant ; et 12% des mères l’arrêtent trop tardivement et ce qui accentue le risque de carences chez l’enfant, et à terme mène à un état de malnutrition.

Lorsque les mères commencent à diversifier l’alimentation des enfants, dans 82% des cas, le lait maternel est directement complété par le repas familial, alors que dans 15% des cas il s’agit de bouillie de manioc, de soja ou de maïs, et dans 3% des cas de riz et bananes écrasées.

L’arrêt complet de l’allaitement se fait en théorie à partir de 2 ans, mais dans bien des cas, cette période est raccourcie en cas de nouvelle grossesse.

SSoouurrccee ddee rreevveennuuss

Les principales sources de revenus sont l’agriculture combinée à la vente de main d’œuvre (23%), l’agriculture seule (16%), la vente de main d’œuvre seule (10%) et le petit commerce (7%, Tableau 31).

Source de revenus %

Agriculture 16

Agriculture/Artisanat 2

Agriculture/Elevage 2

Agriculture/Elevage/Petit commerce 3

Agriculture/Elevage/Petit commerce/Artisanat 2

Agriculture/Elevage/Vente MO 2

Agriculture/Mine or 3

Agriculture/Pêche 2

Agriculture/VenteMO 23

Agriculture/VenteMO/Fabrication charbon 3

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Page 46: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Agriculture/VenteMO/Petit commerce 3

Artisanat 2

Petit commerce/Artisanat 2

Petit commerce 7

Pêche 2

Pêche/Petit commerce 2

Vente MO 10

Vente MO/Artisanat 2

Vente MO/Petit commerce 5

VenteMO/Fabrication charbon 7

VenteMO/Artisanat/Petit commerce 2

Agriculture/Petit commerce 2

Tableau 31 : Sources de revenus des ménages ayant des enfants malnutris.

Les revenus dégagés sont compris entre 18 et 37$, avec une moyenne sur l’ensemble des interrogés de 22$, ce qui est inférieur au revenu mensuel moyen dégagé par les interrogés non bénéficiaires des centres nutritionnels (36$, cf. § 5.6.1).

Ce sont majoritairement les femmes qui s’occupent de l’agriculture, du petit commerce et de l’élevage alors que les hommes pratiquent la pêche et l’artisanat (maçonnerie, menuiserie). La vente de main d’œuvre, qu’elle soit agricole ou autre, concerne les femmes et les hommes à la fois.

PPoosstt DDiissttrriibbuuttiioonn MMoonniittoorriinngg

Afin de connaître l’impact des rations distribuées dans les CNS aux malnutris modérés et dans les TaD aux malnutris sévères, nous avons réalisé un rapide PDM lors de nos enquêtes auprès des bénéficiaires.

- CNS :

Les bénéficiaires du CNS reçoivent une ration sèche devant apporter au moins 1500Kcal/bénéficiaire (Tableau 32).

Fréquence de distribution

CSB Farine maïs

Haricots Sucre Huile Sel Total

14 jours 1,4 Kg 1,4 Kg 0,840 Kg 0,140 Kg 0,420 Kg 0,042 Kg 4,452 Kg

Tableau 32 : Ration distribuée aux bénéficiaires des CNS tous les 14 jours.

Cette ration est un traitement destiné à la personne malnutrie uniquement, or uniquement dans 65% des cas c’est cette personne qui en bénéficie exclusivement. Dans d’autres cas la ration est partagée au sein de la fratrie (9%) ou entre les différents membres de la famille (26%).

Cette ration, qui est censée couvrir les besoins des bénéficiaires pour 14 jours, couvre dans le meilleur des cas 10 jours (13%). Dans 70% des cas la ration est consommée en 1 semaine, et dans 17% des cas en 3 jours.

De plus, c’est une ration supplémentaire, ce qui signifie que la personne malnutrie est censée consommer d’autres aliments. Dans 96% des cas les bénéficiaires consomme le repas familial, mais dans 4% des cas, la ration distribuée au CNS est sa seule alimentation.

Ainsi, ce mode de consommation de la ration (partage entre plusieurs membres de la famille et consommation rapide) peut entraîner du retard dans la guérison des bénéficiaires.

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Page 47: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

- TaD :

Les bénéficiaires du TaD reçoivent du « plumpy nut17 », et une ration de protection pour 2 accompagnants est également distribuée (Tableau 33).

Fréquence de distribution

Farine maïs

Haricots Huile Sel Total

7 jours 2,800 Kg 0,840 Kg 0,210 Kg 0,035 Kg 3,885Kg

Tableau 33 : Ration distribuée aux accompagnants des bénéficiaires du TaD.

Dans notre échantillon, le plumpy nut est exclusivement consommé par les bénéficiaires, et la ration dure 1 semaine dans 90% des cas.

Dans le protocole de traitement, les bénéficiaires du TaD peuvent consommer d’autres aliments s’ils ont consommé toute leur ration de plumpy nut. Certains bénéficiaires ne consomment rien d’autre (30%), mais d’autres consomment en plus du plumpy nut soit le lait maternel (10%), soit de la bouille de soja et/ou de maïs (20%), soit le repas familial (40%).

5.10.3 Les causes profondes de la malnutrition La malnutrition est due à une combinaison de plusieurs facteurs : de faibles revenus limitant l’accès à une alimentation équilibrée et aux soins, une méconnaissance de l’importance de la diversification de l’alimentation, des pratiques d’allaitement inadaptées, le manque d’eau potable et les mauvaises conditions sanitaires.

À cause des déplacements liés à la guerre, les populations ne dépendent plus uniquement de l’agriculture ou de l’élevage comme c’était le cas auparavant, et les opportunités de travail restent limitées. Aussi, les populations font face à un manque de revenus qui limite leur accès à une nourriture appropriée en quantité et en qualité.

De plus, les populations sont souvent réinstallées dans des lieux où les infrastructures ont été détruites ou non entretenues. D’une part, les conditions d’hygiène et d’accès à l’eau potable ne sont pas optimales, ce qui augmente le risque de maladies. D’autre part, les populations ont un accès limité à l’éducation et les mères ne connaissent pas forcément les bonnes pratiques d’hygiène et d’allaitement. Enfin, l’accès aux soins est payant et si le ménage n’a pas de moyens de payer les soins, il va tarder à faire consulter le malade et l’état de santé peut rapidement s’aggraver.

La combinaison de ces facteurs augmente la probabilité de malnutrition au sein du ménage (Annexe 8).

Principaux points :

1. Les taux de malnutrition aiguë globale et malnutrition aiguë sévère ont diminué entre 2005 et 2006.

2. Dans les centres nutritionnels ACF, 87% des bénéficiaires sont admis pour la première fois.

3. Les mères ont de nombreuses croyances erronées concernant l’allaitement, les menant souvent à de mauvaises pratiques d’allaitement.

4. La malnutrition dans les zones enquêtées est liée à de faibles revenus limitant l’accès à une alimentation équilibrée et aux soins, une méconnaissance de l’importance de la diversification de l’alimentation, des pratiques d’allaitement inadaptées, le manque d’eau potable et les mauvaises conditions sanitaires.

17 Pâte d’arachide enrichie en vitamine et minéraux

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Page 48: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

5.11 Situation sécuritaire UUnnee ffoorrttee pprréésseennccee ddee ggrroouuppeess aarrmmééss

Au cours de nôtre enquête nous avons demandé aux populations quelle était la situation sécuritaire dans leur village et ses alentours. Sur l’ensemble des interrogés, 83% estiment que la situation est bonne, 15% estiment qu’elle est moyenne, et 2% estiment qu’elle est mauvaise.

Les raisons évoquées pour expliquer la situation sécuritaire insatisfaisante sont principalement la présence de groupes armés (que ce soit des troupes de l’armée régulière, des miliciens Maï-Maï non brassés, ou des miliciens FDLR) et les rackets et/ou pillages commis par ceux-ci. Le racket se fait sous deux formes : soit ces groupes armés obligent les chefs de village à collecter des produits agricoles auprès de la population ; soit ils font des barrières les jours de marché et toute personne se rendant au marché pour vendre ses produits doit leur laisser une partie des biens.

Des enquêtés nous ont confié qu’en cas de refus de don de vivres, les groupes armés pouvaient devenir violents : enlèvement de chef de villages et augmentation de la quantité de vivres à collecter, violence physique.

Des cas de viols et de tentatives de viol ont également été rapportés, en particulier dans la cuvette, et les FDLR sont souvent montrés comme les auteurs de ces exactions. Il faut toutefois rester prudent quant à ces accusations car il est socialement plus acceptable et plus facile d’accuser des « étrangers » de viol que des autochtones.

Sur la plaine de la Ruzizi et le littoral, ce sont essentiellement les troupes de l’armée régulière qui seraient responsables des « tracasseries », alors que dans les moyens plateaux et dans la cuvette, ce serait les FDLR.

Il est important de noter que dans la cuvette, les miliciens FDLR sont d’importants acteurs économiques puisqu’ils participent au commerce. En effet, ils achètent les produits agricoles (farine de manioc, farine de maïs, riz, haricots) cultivés dans la cuvette, vont les vendre à vélo dans les zones minières (Misisi) et reviennent avec des produits de première nécessité (pétrole, vêtements, savons) qui ne sont pas disponibles dans la cuvette. Aussi, bien que ces miliciens rackettent et pillent la population, cette dernière supporte ces actions puisqu’une grande partie du commerce dépend aujourd’hui d’eux.

DDeess ccoonnfflliittss lliiééss àà llaa tteerrrree

La zone de Kilembwe (cuvette) connaît aujourd’hui encore des tensions ethniques liées à la terre. En effet, originellement cette zone est dominée par l’ethnie Buyu, mais pendant la colonisation Belge, les colons ont fait appel à de la main-d’oeuvre pour travailler dans les champs de coton. Une grande partie de la main d’œuvre était constituée par des personnes de l’ethnie Bembe. Au moment de la décolonisation, les Bembe étaient majoritaires en nombre et revendiquaient les terres alors que les Buyu, minoritaires, se considéraient comme propriétaires des terres. Ces tensions n’ont jamais vraiment cessé et ont mené à un grand conflit en 2000 qui a poussé une grande partie des Buyu à fuir.

Avec la fin de la guerre et les élections présidentielles, de nombreux déplacés, originaires de la zone de Kilembwe ont décidé de rentrer chez eux. Or, en arrivant chez eux ils trouvent souvent leurs terres occupées par des Bembe. Bien qu’ils essaient d’abord de passer par les voies traditionnelles (chefs coutumiers) pour régler ces conflits, beaucoup d’interrogés nous ont confié qu’ils devraient peut-être reprendre les armes pour retrouver leurs biens.

Cette zone reste donc sensible en terme de sécurité.

5.12 Problèmes rencontrés par les populations et leurs projets PPrroobbllèèmmeess rreennccoonnttrrééss

La figure 20 montre les problèmes rencontrés cités par les interrogés, les principaux concernent le manque de revenus (92%), le manque d’eau potable et/ou de latrines (31%), la diminution de la production agricole due à la mosaïque du manioc et autres problèmes phytosanitaires (27%) et les maladies humaines (20%).

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3127

20 179 9 8 6 4 4 3 2

92

0

10

20

30

40

50

60

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Fré

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(%

)

Figure 20 : Principaux problèmes rencontrés par la population.

À aucun moment les « tracasseries » militaires n’ont été citées comme problème rencontré. Il semble en effet que, puisque les populations ont connu des exactions bien plus importantes pendant la guerre, les rackets et pillages actuellement subis sont considérés comme peu importants et certaines personnes ne réalisent pas que ces actions ne sont pas normales. De plus, la sécurité est un sujet sensible et beaucoup de personnes ont peur de l’aborder (cf.§ 4).

PPrroojjeettss ddeess ccoommmmuunnaauuttééss

Nous avons demandé aux enquêtés quels étaient les projets à l’échelle du village pour améliorer leur situation. Ces projets concernent les infrastructures (routes, centres de santé, écoles, captages de sources, unités de transformation des produits agricoles), la production agricole, l’élevage, la production piscicole (Figure 21).

Cuvette

80

60

30 3020 20 20 20

10 10 10

0102030405060708090

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(%

)

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Page 50: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Littoral

50

20 20 20

10 10 10 10 10 10 10 10 10 10

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Plaine

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20 20 20

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)

Figure 21 : Les projets des communautés enquêtées.

Dans la cuvette et le littoral, le projet le plus fréquemment cité est la construction de logement (respectivement 80% et 50%), d’ailleurs certaines communautés ont déjà commencé à construire des briques mais il semblerait qu’ils leur manque des tôles pour le toit des maisons.

En revanche, dans les moyens plateaux et la plaine, le principal projet est la construction de centres de santé car les populations estiment qu’elles doivent parcourir de trop grande distances pour se faire soigner. Pour ce projet les populations sollicitent l’assistance d’ONG.

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L’enclavement est un problème important pour les populations des moyens plateaux et de la cuvette, aussi souhaiteraient-ils que les routes soient réhabilitées. Certains villageois ont commencé à réhabiliter les chemins autour du village, mais ils disposent de peu de moyens pour mener à bien cette entreprise.

La construction d’écoles est un projet commun à l’ensemble des zones : les écoles sont peu nombreuses et les enfants doivent parfois parcourir de grandes distances. De plus il semblerait que de nombreux enseignants soient aujourd’hui au chômage, donc la création d’école entraînerait la création d’emploi.

Principaux points :

1. Le manque de revenus, d’accès à l’eau potable et la diminution de la production agricole son les principaux problèmes cités par les populations.

2. Les principaux projets des communautés pour améliorer leur situation concernent les infrastructures (construction de logements, de centres de santé, d’écoles, réhabilitation de route, captages de sources, unités de transformation des produits agricoles), la production agricole, l’élevage, et la production piscicole.

5.13 Identification des groupes vulnérables D’après ce que nous avons observé et appris pendant cette enquête (Annexe 9), nous pouvons aborder la vulnérabilité sous différents angles : nutrition, revenus, équipement productif, eau et assainissement, enclavement.

VVuullnnéérraabbiilliittéé dd’’uunn ppooiinntt ddee vvuuee nnuuttrriittiioonnnneell

Nous pouvons considérer que, dans notre échantillon, les populations de la plaine et du littoral sont vulnérables puisque elles ne prennent qu’un a deux repas par jour et leur apport énergétique quotidien est inférieur au minimum standard requis, ce qui peut avec le temps les mener à un état de malnutrition.

VVuullnnéérraabbiilliittéé dduu ppooiinntt ddee vvuuee ddeess rreevveennuuss ddééggaaggééss

Les personnes dont les revenus dépendent majoritairement de la vente de main-d’œuvre sont les plus vulnérables puisque qu’elles cherchent du travail au quotidien et ne sont pas sûres d’avoir des revenus réguliers. Ce cas de figure se présente essentiellement dans la plaine de la Ruzizi (22% des interrogés) et dans les moyens plateaux (11% des interrogés).

VVuullnnéérraabbiilliittéé dduu ppooiinntt ddee vvuuee ddeess ééqquuiippeemmeennttss//bbiieennss pprroodduuccttiiffss

On peut être vulnérable si l’on possède peu ou pas d’équipement productif, or actuellement l’agriculture n’est pas modernisée, les agriculteurs cultivent à l’aide de houes et machettes. La taille des champs est petite (entre 0,34 et 1,08 Ha en moyenne) et ne suffit pas pour satisfaire les besoins des ménages. De même, les équipements de pêche sont peu nombreux et souvent mal adaptés aux possibilités qu’offre le milieu halieutique. Enfin, les éleveurs ont peu de cheptel et les animaux ne sont pour le moment qu’un capital sur pied, alors qu’ils pourraient être au centre d’une activité économique rémunératrice. Ainsi, toutes les personnes appartenant à la catégorie « pauvres » (cf. § 5.7) sont vulnérables du fait de leur faible équipement productif.

VVuullnnéérraabbiilliittéé dd’’uunn ppooiinntt ddee vvuuee eeaauu eett aassssaaiinniisssseemmeenntt

D’un point de vue eau et assainissement, on peut être vulnérable si l’on n’a pas accès à une eau de qualité en quantité suffisante. Concernant la qualité de l’eau, on peut dire que les zones les plus vulnérables sont la plaine et la cuvette puisqu’une majorité de la population consomme de l’eau de rivières ou de sources non captées (donc non protégées). En revanche, ce sont toutes les zones qui sont vulnérables en terme de quantité d’eau consommée car 80% des enquêtées (toutes zones confondues) vivent avec moins de 15 litres d’eau par jour et par personne (minimum standard pour couvrir les besoins vitaux).

VVuullnnéérraabbiilliittéé dd’’uunn ppooiinntt ddee vvuuee ggééooggrraapphhiiqquuee

La cuvette et les moyens plateaux sont des zones beaucoup moins accessibles que la plaine et le littoral, donc la fréquentation de véhicules y est moins importante. Ainsi les marchés sont moins approvisionnés que dans les autres zones, et surtout, il est difficile pour les agriculteurs d’aller vendre leur production dans les zones où la demande est forte. L’isolement lié à la géographie des sites est donc un facteur de vulnérabilité pour les populations.

Le tableau ci-dessous récapitule les indicateurs de vulnérabilité en fonction des ZEA. Pour chaque indicateur nous avons attribué le chiffre 1 pour une forte vulnérabilité et le chiffre 0 pour une faible vulnérabilité.

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Indicateurs de vulnérabilité IC

C IC / C L IC / L MP IC / MP P IC / P

Surface cultivée moyenne

1,08 Ha 0 0,36 Ha 1 0,34 Ha 1 0,58 Ha 0

Mosaïque du manioc (% champs affectes)

0 % 0 71 % 1 54 % 1 99 % 1

Nombre repas quotidiens

2 a 3 0 1 a 2 1 2 0 1 a 2 1

Apport calorique quotidien

2472 Kcal 0 1841 Kcal 1 2288 Kcal 0 1444 Kcal 1

Nombre moyen d’animaux

4,4 chèvres

7,08 poules

1 3,64 chèvres

5,26 poules

1 3,6 chèvres

4,3 poules

1 4,41 chèvres

4,2 poules

1

Revenu dégagé moyen

26 $ 1 27 $ 1 56$ 0 32 $ 1

Principale source de revenus

Agriculture (47%)

0 Vente huile (21%)

0 Agriculture (55%)

0 Vente main d’œuvre (30%)

1

Enclavement oui 1 non 0 oui 1 non 0

Eau potable 30% 1 51% 1 74% 0 22% 1

Quantité eau >15L/jour/personne

26% 1 85% 0 24% 1 15% 1

Total Vulnérabilité

5 7 5 8

Ainsi, la ZEA la plus vulnérable est la plaine de la Ruzizi qui compte 8 critères sur 10, suivi du littoral (7 critères sur 10), et enfin les moyens plateaux et la cuvette (5 critères sur 10 pour chacun).

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6 Conclusion L’apport énergétique quotidien parmi la population interrogée est dans certaines zones au-dessous du minimum standard pour mener une vie saine et active. De plus, il existe de fortes croyances sur l’alimentation en général, et les pratiques d’allaitement en particulier (sevrage précoce, aliment de sevrage inadapté). Ces phénomènes qui sont liés au faible accès aux revenus ainsi qu’à la faible connaissance sur une diète équilibrée peuvent mener à une situation de malnutrition.

La diminution de la production agricole limite la part de vente des produits. Ceci accentue le manque de revenus disponibles au sein des ménages, qui doivent prioriser leurs dépenses. En effet, comme les revenus sont trop faibles pour couvrir tous leurs besoins, certains ménages n’envoient pas leurs enfants à l’école, ce qui accentue le faible niveau d’éducation et donc diminue les opportunités de travail (une personne avec un faible niveau d’éducation ne peut pas prétendre à des emplois qualifiés). D’autre part, certains sont obligés de vendre leurs biens (animaux et/ou terres), et donc décapitalisent. Finalement, l’accès aux revenus est un cercle vicieux, et la vulnérabilité des populations est fortement liée aux opportunités de travail.

Les conditions sanitaires sont déplorables puisque la population vit avec des installations sanitaires inadaptées, ce qui rend les populations vulnérables aux maladies, en particulier les enfants.

Tous les facteurs menant à la malnutrition sont rassemblés dans les zones enquêtées : l’accès limité aux revenus qui ne permet pas aux populations d’acheter une nourriture adaptée, le faible niveau d’éducation limitant les possibilités d’emploi ainsi que les connaissances sur les pratiques d’allaitement ou d’hygiène, un environnement sanitaire malsain, et des facteurs structurels comme une déstructuration du tissu économique et du monde agricole, accompagnée d’un manque d’appui institutionnel. La sécurité alimentaire dans les territoires de Fizi et Uvira demeure donc fragile.

7 Recommandations -- RReennddrree aacccceessssiibbllee lleess sseemmeenncceess àà ll’’éécchheellllee ddeess vviillllaaggeess àà ttrraavveerrss lleeuurr mmuullttiipplliiccaattiioonn eett ll’’ééttaabblliisssseemmeenntt ddee bbaannqquueess ddee sseemmeenncceess..

La majorité des agriculteurs à recours à l’achat de semences à chaque saison culturale et certaines semences, en particulier l’arachide, le maïs, le haricot, le soja et les semences maraîchères, manquent régulièrement. On peut donc penser à un système de multiplication de semences villageois ou inter-villageois pour augmenter la quantité de semences disponibles : des semences pourraient être distribuées dans les villages sous forme de prêt, les agriculteurs les cultiveraient au niveau individuel ou au niveau collectif (selon l’organisation du village et l’existence ou non de groupes agricoles spontanés). Au moment de la récolte, l’équivalent de la quantité de semences initialement reçue serait redistribuée au sein du village (à d’autre individus ou d’autres groupes) ou dans un village voisin afin de les multiplier, et le surplus serait utilisé par les premiers individus ou groupes ayant reçu les semences pour les multiplier. Ceci permettrait donc d’augmenter la disponibilité et la variété de semence.

-- FFaavvoorriisseerr ddeess pprraattiiqquueess pprréésseerrvvaattrriicceess ddee ll’’eennvviirroonnnneemmeenntt..

La déforestation et les pratiques culturales mises en place mettent en danger l’écosystème dans lequel les populations évoluent. Il faudrait donc sensibiliser les populations sur la fragilité de leur milieu et leur montrer des pratiques culturales adaptées, qui répondent aux critères d’une agriculture durable (maximisation de la fertilité du sol, lutte phytosanitaire naturelle, plantation en courbes de niveau, arrêt du brûlis) et stimuler la plantation d’arbres (haies vives, plantation d’arbres fruitiers ou d’arbres ayant un intérêt économique, systèmes agro-forestiers).

D’autre part, les populations utilisent beaucoup de bois notamment pour cuisiner. On pourrait donc penser à développer l’utilisation de foyers améliorés qui diminuent la consommation de bois.

-- PPeerrmmeettttrree aauuxx éélleevveeuurrss ddee rreeccoonnssttiittuueerr lleeuurr cchheepptteell..

La plupart des animaux ont été tués ou pillés pendant la guerre et les populations n’ont pas encore les moyens financiers de redémarrer l’élevage. On peut donc envisager un programme de relance de l’élevage caprin: des ménages pourraient être identifiés dans les villages et pourraient recevoir 5 chèvres et 1 bouc sous forme de prêt (1 pour 1). Après la mise bas, chaque ménage ayant reçu des animaux redistribuerait une partie des petits à d’autres ménages au sein du village, jusqu’à avoir remboursé ses 6 animaux. La deuxième série de ménages recevant des animaux des premiers ménages élèverait et multiplierait à son tour les animaux, et les redistribuerait les petits à d’autres ménages. Tous les ménages sachant à l’avance qui doit recevoir des animaux en premier ou deuxième tour, il y aurait une pression sociale naturelle entre les

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ménages, ce qui augmenterait le soin apporté aux animaux et favoriserait le bon déroulement d’un tel programme.

La redynamisation de l’élevage permettrait d’une part aux populations d’avoir une source de revenus et une source de nourriture diversifiée (viande et lait).

-- RRééaalliisseerr uunnee ééttuuddee ddee ffaaiissaabbiilliittéé dd’’aaccttiivviittééss ggéénnéérraattrriicceess ddee rreevveennuuss..

Les opportunités de travail sont faibles et les activités génératrices de revenus peu développées alors que la population voudrait entreprendre des activités comme le petit commerce, la fabrication de beignets et de pains ou encore la fabrication de savons. Une étude de faisabilité des activités génératrices de revenus, incluant une étude de filière des produits, permettrait d’identifier les activités appropriées à développer dans chaque zone et la meilleure façon de les mettre en place.

-- AAmméélliioorreerr ll’’aaccccèèss àà ll’’eeaauu ppoottaabbllee eett aauuxx llaattrriinneess eett mmeettttrree eenn ppllaaccee ddeess pprrooggrraammmmeess dd’’éédduuccaattiioonn àà ll’’hhyyggiièènnee eett àà llaa ssaannttéé..

Les populations dépendent souvent de l’eau de rivière ou de l’eau de sources non protégées qui ne sont pas saines. De plus le manque de latrines et d’éducation à l’hygiène augmente le risque de maladies, ce qui augmente également le risque de malnutrition. Il est donc urgent que les ONG spécialisées en eau et assainissement s’attèlent à la réhabilitation des sources captées, au captage de sources et à la construction de latrines dans les différentes zones enquêtées, ainsi qu’à l’éducation à l’hygiène des populations.

-- ÉÉvvaalluueerr lleess pprrooggrraammmmeess ppaassssééss..

La phase d’urgence étant passée, il est important de prendre le temps de faire des évaluations des programmes en cours ou passés afin de mettre en avant ce qui est pertinent ou pas, capitaliser sur notre expérience, et améliorer notre intervention d’un point de vue méthodologique (sélection des zones d’intervention, ciblage des bénéficiaires, formations à entreprendre, etc).

Par exemple, dans le programme en cours, nous travaillons avec des groupements agricoles or les résultats de l’enquête montrent qu’il y a très peu de groupes de travail spontanés et que lorsqu’ils existent, ce ne sont pas forcément des groupements agricoles. On peut donc se demander dans quelle mesure la favorisation du travail en groupe est adaptée au contexte dans lequel nous intervenons.

-- DDéévveellooppppeerr lleess eexxppeerrttiisseess tteecchhnniiqquueess..

Les populations voient leurs cultures ravagées par des problèmes phytosanitaires, leurs animaux décimés par les maladies, et restent sans solutions pour faire face à ces problèmes. Aussi il est urgent de mener des expertises techniques sur les différentes problématiques rencontrées afin de proposer des solutions aux populations et leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie.

-- PPaarrttiicciippeerr aa llaa rreeddééffiinniittiioonn ddeess iinntteerrvveennttiioonnss hhuummaanniittaaiirreess eett àà llaa ccoooorrddiinnaattiioonn ddeess aacctteeuurrss..

Le contexte dans les territoires de Fizi et Uvira à évolué, passant d’une situation d’urgence à une situation de réhabilitation, aussi les interventions humanitaires doivent-elles être redéfinie.

Ces territoires accueillent de nombreux acteurs humanitaires, en particulier sur la plaine de la Ruzizi et sur le littoral, et les interventions sont multiples et variées dans les domaines de la sécurité alimentaire, l’eau et l’assainissement, la nutrition et la santé. Malheureusement les interventions ne sont pas coordonnées, les approches diffèrent et les conséquences sur le terrain sont souvent négatives.

Par exemple, certains acteurs, se positionnant sur du court terme ou ne voyant pas l’évolution du contexte, continuent à faire des distributions massives répétitives de vivres ou de semences alors que d’autres se positionnent sur des projets de moyen où long terme et essaient, tant bien que mal, d’impliquer les populations dans leur propre développement. Mais les actions des premiers font du tort aux actions des autres et aux populations puisque ces dernières se maintiennent dans une situation d’assistanat.

Il est donc grand temps que tous les acteurs s’assoient ensemble pour discuter une stratégie commune d’intervention (approche, ciblage, durée de l’intervention) ainsi qu’une distribution géographique des interventions afin d’éviter les duplications. En effet, il est malheureux de voir deux interventions similaires dans un même village alors qu’il existe de nombreux villages où les besoins ne sont pas couverts ! Les réunions sectorielles existantes pourraient être le lieu de cet échange si leurs objectifs changeaient et se focalisaient plus sur les discussions de fond entre intervenants.

D’autre part, on pourrait envisager des collaborations entre ONG intervenant dans le même secteur, ayant des compétences et des expériences différentes mais pouvant être complémentaires.

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-- ÉÉllaarrggiirr llee cciibbllaaggee ddeess bbéénnééffiicciiaaiirreess ddaannss lleess zzoonneess dd’’iinntteerrvveennttiioonn..

La situation sécuritaire s’étant améliorée, le retour des rapatriés et des retournés a démarré et s’intensifiera dans les mois à venir. Il est donc important pour les acteurs humanitaires de faciliter ces retours et la réintégration de ces personnes. Toutefois, il est primordial de ne pas se focaliser uniquement sur ces rapatriés et/ou retournés et prendre également en compte les populations hôtes qui elles aussi subissent les conséquences du conflit et ne bénéficient pas forcément des mêmes avantages que les premiers. En effet, la plupart des intervenants mettent en place des projets destinés aux rapatriés ou aux retournés et beaucoup de résidents se sentent lésés, et affirment parfois « regretter » de ne pas être parti dans les camps de réfugiés. Cette différenciation peut engendrer à terme des conflits entre les résidents et les rapatriés. Afin de prévenir cela, il est important que les différents acteurs humanitaires élargissent leur ciblage et prennent en compte toutes les catégories de populations (rapatriés, retournés internes, déplacés et résidents). Mais cela suppose que les bailleurs de fonds soient conscients de cette réalité et acceptent que les financements qu’ils proposent puissent être destinés à l’ensemble de la population.

-- IImmpplliiqquueerr lleess aauuttoorriittééss llooccaalleess ddaannss lleess pprroobblléémmaattiiqquueess aaccttuueelllleess eett rreennffoorrcceerr lleeuurrss ccaappaacciittééss

Jusqu’à présent, les acteurs humanitaires intervenaient dans l’urgence, en essayant de répondre aux besoins des populations, sans forcément impliquer les autorités locales dans leur action. Or une nouvelle phase s’amorce et il est important d’impliquer les autorités locales dès à présent afin qu’elles puissent prendre le relais lors du départ des acteurs humanitaires.

Cette implication peut s’envisager sous différentes formes :

- à travers la coordination des activités mises en place,

- à travers des formations spécifiques

- à travers des partenariats entre ONG, ministères et centres de recherche.

Action Contre la Faim est entrée dans cette démarche cette année en créant un partenariat avec le ministère de l’agriculture, le ministère de la pêche et l’environnement, et le centre de recherche hydrobiologique dans le cadre des ses activités sur le lac Tanganyika. Mais ce type d’initiative reste encore trop marginal alors qu’elle devrait être entreprise à plus grande échelle afin de passer le relais aux autorités locales.

-- DDéévveellooppppeerr uunn ssyyssttèèmmee ddee ssuurrvveeiillllaannccee ddee llaa ssééccuurriittéé aalliimmeennttaaiirree

Bien que plusieurs intervenants travaillent dans le Sud-Kivu en sécurité alimentaire depuis de nombreuses années, certaines données de base sont manquantes pour suivre l’évolution de la sécurité alimentaire (surfaces cultivées, rendements, étendue des maladies phytosanitaires ou vétérinaires, etc). D’autre part, certains intervenants, plus alarmistes que d’autres, annoncent parfois des situations de crise affectant la population (sècheresses, inondations, famines) sans même avoir toutes les données en main pour juger d’une telle situation. Ceci est dû d’une part aux différences d’approches entre les intervenants ; d’autre part, au manque d’indicateurs de suivi de la situation des populations.

Pour pallier à cela, on pourrait envisager d’établir un système de suivi de la sécurité alimentaire, qui définirait des indicateurs précis et simples (surfaces cultivées, rendements, prix des denrées de base sur les marchés, nombre de rapatriements, etc.), qui seraient suivis périodiquement. Ce système permettrait d’échanger des informations basiques entre les partenaires, et également d’anticiper une éventuelle situation de crise.

-- PPrrooppoossiittiioonn ddee zzoonneess eett ttyyppeess dd’’iinntteerrvveennttiioonn ppoouurr AAccttiioonn CCoonnttrree llaa FFaaiimm

La plaine de la Ruzizi :

Elle apparaît comme une zone prioritaire dans le domaine de l’eau et assainissement, de la lutte contre la mosaïque du manioc et de la génération de revenus. L’agriculture dans cette zone étant fortement handicapée du fait de la présence de la mosaïque du manioc, les agriculteurs n’arrivent pas a vivre de leur production et doivent diversifier leurs activités pour générer des revenus. Or les opportunités de travail sont rares et les populations n’ont d’autres moyens que de vendre leur main-d’œuvre, ce qui les met en situation de vulnérabilité puisque cette activité est aléatoire et non régulière.

Une intervention dans cette zone à travers des projets de multiplication de boutures de manioc tolérantes à la mosaïque et d’activités génératrices de revenus (par exemple reconstitution du cheptel, petit commerce ou cultures maraîchères) permettrait d’améliorer la sécurité alimentaire des populations. Pour cette intervention, on pourrait cibler en priorité les ménages d’agriculteurs qui dépendent de la vente de main-d’œuvre pour générer des revenus.

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Le littoral :

Cette zone est non seulement fortement affectée par la mosaïque du manioc, mais aussi par le fait que la majeure partie des semences provient de l’achat, or les revenus dégagés étant faibles, les ménages n’ont pas la capacité de cultiver autant qu’ils le voudraient. De plus, la pêche actuellement pratiquée dans le lac Tanganyika ne permet pas de couvrir les besoins (alimentaires et financiers) des populations.

Afin d’améliorer la sécurité alimentaire des populations, on peut donc envisager une intervention dans cette zone à travers des projets de multiplication de boutures de manioc tolérantes à la mosaïque, de multiplication de semences (arachides, haricot, mais), de reconstitution de zones de frayères dans le lac et d’activités génératrices de revenus.

Les moyens plateaux :

La mosaïque du manioc touche plus de la moitie des champs cultivés et la majeure partie des semences provient de l’achat. Pour améliorer la sécurité alimentaire des ménages, on peut donc songer à un projet de multiplication de boutures de manioc tolérantes à la mosaïque et de multiplication de semences pour diversifier les cultures, augmenter les surfaces cultivées, et donc augmenter la production. De plus, un projet de reconstitution du cheptel permettrait à la fois de diversifier l’alimentation et les revenus.

La cuvette :

Le manque d’eau potable rend cette zone prioritaire dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Bien que non affectée par la mosaïque, l’agriculture dans cette zone ne permet pas de dégager suffisamment de revenus. De plus, du fait de son enclavement, les opportunités de travail dans la zone sont insuffisantes.

La présence de nombreuses rivières fait que cette zone présente un fort potentiel pour la pisciculture. Des étangs piscicoles permettraient d’une part d’augmenter la disponibilité en protéines animales sur la zone et d’autre part d’assurer des revenus aux ménages pisciculteurs. De même, la multiplication de semences de rente (riz, arachide) permettrait de disponibiliser ces semences, d’augmenter la production et à terme de générer des revenus.

Une intervention à travers des projets d’eau et assainissement, de pisciculture, de multiplication de semences et d’activités génératrices de revenus contribuerait à améliorer la sécurité alimentaire des populations.

8 Bibliographie - ACF, 2006. Enquête nutritionnelle anthropométrique, Zone de santé de Uvira, District sanitaire du Sud Kivu

- ACF, 2006. Enquête nutritionnelle anthropométrique, Zone de santé de Ruzizi, District sanitaire du Sud Kivu

- ACF, 2006. Enquête nutritionnelle anthropométrique, Zone de santé de Lemera, District sanitaire du Sud Kivu

- ACF, 2006. Enquête nutritionnelle anthropométrique, Zone de santé de Uvira, District sanitaire du Sud Kivu

- ACF, 2006. Enquête nutritionnelle anthropométrique, Zone de santé de Fizi, District sanitaire du Sud Kivu

- ACF, 2006. Enquête nutritionnelle anthropométrique, Zone de santé de Kimbi-Lulenge, Secteur de Lulenge, District sanitaire du Sud Kivu,

- ACF, 2006. Enquête nutritionnelle anthropométrique, Zone de santé de Kimbi-Lulenge, Secteur de Kimbi, District sanitaire du Sud Kivu,

- ACF, 2005. Rapport d’enquête nutritionnelle, Zone de santé de Kimbi-Lulenge, Secteur de Kimbi, District sanitaire du Sud Kivu

- ACF, 2005. Rapport d’enquête nutritionnelle, Zone de santé de Kimbi-Lulenge, Secteur de Lulenge, District sanitaire du Sud Kivu, RDC.

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- ACF, 2005. Rapport d’enquête nutritionnelle, Zone de santé de Lemera, District sanitaire du Sud Kivu

- ACF, 2005. Rapport d’enquête nutritionnelle, Zone de santé de Fizi, District sanitaire du Sud Kivu

- CARITAS, 2005. Enquête nutritionnelle anthropométrique, Zone de santé de Uvira, District sanitaire du Sud Kivu, RDC.

- CARITAS, 2005. Enquête nutritionnelle anthropométrique, Zone de santé de Ruzizi, District sanitaire du Sud Kivu, RDC.

- CROS, M.F. et MISSER, F., 2006. Géopolitique du Congo (RDC), 142p

- DEPOOTERE E., CHECCI F., 2006. Pre-emptive war epidemiology : lessons fron Democratic Republic of Congo, The Lancet, vol 367, 07 january 2006.

- FERMON Y., 2007. Étude basique de l’état des pêches et du lac Tanganyika dans le cadre du Programme Pêche d’Action Contre la Faim (étude en cours).

- FEWS NET, 2002. La mosaïque du manioc menace la sécurité alimentaire en Afrique de l’Est.

- ICG, 2000. Le partage du congo : anatomie d’une sale guerre, ICG-Afrique, Rapport n° 26, 114p.

- ICG, 2003. The Kivu’s : the forgotten crucible of the Congo conflict, ICG-Afrique, Rapport n°56, 49p.

- ICG, 2005. The Congo’s transition is failing : crisis in the Kivu’s, ICG-Afrique, Rapport n°91, 41p.

- IDMC, 2006. Democratic Republic of Congo : some 40000 flee ongoing fighting every month, 169p.

- IRC, 2003. Mortality in the Democratic Republic of Congo : results from a nationwide survey, 26p.

- KAMUNDU BATUNDI D., ?.Comprendre la crise au Congo : une première nécessite pour aider le peuple de la région à s’en sortir, Communiqué de presse, SOPROP, 8p.

- LEMARCHAND, R., 2000. Aux sources de la crise des grands Lacs, 10p.

- PNUD, 2004. Conflits armés en République Démocratique du Congo : le rôle des facteurs économiques et leçons pour la reconstruction, 72p.

- The Sphere project handbook, 2004. Humanitarian charter and minimum standards in disaster response, 339p.

-. SEAMAN J., CLARKE P., BOUDREAU T., HOLT J., 2001. The household economy approach: a resource manual for practitioners. Save the children.

- USAID/DCHA, 2004. Terrorisme sexuel : le viol comme arme de guerre dans l’est de la République Démocratique du Congo, 34p.

9 Annexes Annexe 1 : Questionnaire discussion de groupe

Annexe 2 : Questionnaire ménage

Annexe 3 : Questionnaire profil bénéficiaire CNT/CNS/TaD

Annexe 4 : Organisation politico administrative

Annexe 5 : Calendrier agricole

Annexe 6 : Planche photos

Annexe 7 : Représentation schématique des flux de produits agricoles entre les ZEA.

Annexe 8 : Etude causale de la malnutrition

Annexe 9 : Récapitulatif des principaux résultats.

Figure 1 : Carte administrative de la République Démocratique du Congo

Figure 2 : Les contraintes environnementales, Lac Tanganyika, (FERMON Y., 2007)

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Annexe 1 : Questionnaire de discussion de groupe.

Territoire : Fizi / Uvira ZEA : littoral / plaine Ruzizi / moyens plateaux /cuvette

ZS : ___________________________ AS : ______________________ Village:

______________________ Nom de l’enquêteur : _____________________ Date :

I. Informations générales

Population totale du village : __________ Nombre de ménages : ________ Taille ménage moyen : ________

Utiliser le proportional piling !

%

Hommes

Femmes

Enfants

Ethnies & statut : Utiliser le proportional piling !

Ethnies % Statut %

Résident

Déplacé

Rapatrié spontané

Rapatrié assisté (HCR)

Retourné interne

Refugié

Différences entre ethnies ? Oui Non

Si oui, lesquelles ?_________________________________

_________________________________________________

Différences entre statuts ? Oui Non

Si oui,lesquelles ?_____________________________

____________________________________________

Des ONG interviennent-elles dans le village ? Oui Non

Si oui, qui et que font-elles ?

_______________________ agriculture pêche/pisciculture élevage santé éducation eau/assainissement rehabilitation route logement

_______________________ agriculture pêche/pisciculture élevage santé éducation eau/assainissement rehabilitation route logement

_______________________ agriculture pêche/pisciculture élevage santé éducation eau/assainissement rehabilitation route logement

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II. Moyens de subsistance

• Sources de nourriture

Agriculture Élevage Pêche Achat Don Emprunt Aide alimentaire

Autre (spécifier)

% (présent)

% (passé)

Sont-elles différentes du passé et pourquoi?_______________________________________________________

Quelle est la composition d’un repas ? ___________________________________________________________

Quand a lieu la période de soudure ? _____________________________________________________________

Nombre de repas/jour pendant la période de soudure : ____________

Nombre de repas/jour hors période de soudure : _________________

• Sources de revenus

Avez-vous des revenus (même minimes) ? Oui Non

Quelles sont les activités qui génèrent des revenus dans le village (Remplir le tableau)?

Source de revenus % (présent) % (passé)

Activité 1 :

Activité 2 :

Activité 3 :

Activité 4 :

Activité 5 :

Activité 6 :

Autre (spécifier)

Les activités génératrices de revenus sont-elles les mêmes qu’avant le conflit ? Oui Non

Si non :

- Quelles activités ont disparu et pourquoi ? ______________________________________________________

_______________________________________________________________________________________

- Quelles activités génératrices de revenus pourraient être développées dans le village ?

_______________________________________________________________________________________

__________________________________________________________________________________________

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- Quels seraient les moyens (humains, logistiques, financiers, etc.) nécessaires pour les mettre en place ?

__________________________________________________________________________________________

Sources de dépenses (remplir le tableau)

Source de dépenses %(présent)

Nourriture

Eau

Santé

Hygiène

Logement

Education

Habillement

Autre(préciser)

Existe-t’il un marché dans le village ? Oui Non

Existe-t’il un magasin/une échoppe dans le village ? Oui Non

=> Si oui, quels sont les principaux articles achetés et /ou vendus ? (5 articles principaux)

Marché :

____________________________________________________________________________________

Magasin/échoppe :

____________________________________________________________________________

Fréquence du marché ? quotidien hebdomadaire 2 fois/semaine

mensuelle

Quels articles manquent le plus fréquemment ? (5 articles principaux)

_______________________________________________________________________________________

=> Si non, où allez-vous et à quelle distance est-ce (en minutes) ?

_______________________________________________________________________________________

Fréquence du marché ? quotidien hebdomadaire 2 fois/semaine

mensuelle

Quels sont les principaux articles achetés et /ou vendus ? (5 articles principaux)

_______________________________________________________________________________________

______

Quels articles manquent le plus fréquemment ? (5 articles principaux)

_____________________________________________________________________________________________

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• Agriculture

Pratiquez-vous l’agriculture dans ce village ? oui non

Proportion d’agriculteurs dans le village/population totale (proportional pilling) :

______________________

Comment accède-t’on à la terre dans ce village?

héritage achat location attribution par chef village métayage

autre (préciser) : ________________

Surface cultivée

Cult. 1 Cult. 2 Cult. 3 Cult. 4 Cult. 5

%

Dans quel type d’endroit cultivez-vous ? colline plaine marais forêt

autre (préciser) : ____________________________

Origine des semences/boutures (proportional pilling)

Stock Achat Echange Prêt Don Autre (préciser)

Transforme-t’on les produits agricoles (quoi et comment) ?

______________________________________________

______________

Êtes-vous affecté par la mosaïque du manioc ? Oui Non

Si oui,

- quel pourcentage de la surface totale cultivée est affecté ? ____________

- quel pourcentage de la population est affecté ? ____________

- comment faites-vous face à ce problème ? ________________________________________________________

_______________________________________________________________________________________

Avez-vous des problèmes phytosanitaires avec d’autres cultures ? Oui Non

Si oui, quelle culture et quel pourcentage de la surface totale cultivée est affecté ? __________________________

• Élevage

Pratiquez-vous l’élevage dans ce village ? oui non

Proportion d’éleveurs dans le village/population totale (proportional pilling) : _________________________

Qui sont les éleveurs (statut/ethnie/etc) ? : ______________________________________________________

Type d’élevage

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Chèvre Mouton Vache Cochon Volaille Autre (préciser)

Présent (%)

Passé (%)

Existe-t’il des conflits entre éleveurs et agriculteurs ? Oui Non

Si oui, pourquoi ?

_______________________________________________________________________________________

• Pêche

Pratiquez-vous la pêche ? Oui Non ; Pratiquez-vous la pisciculture ? Oui Non

Proportion de pêcheurs dans le village/population totale (proportional pilling) :

_________________________

Qui sont les pêcheurs (statut/ethnie/etc) ? :

______________________________________________________

Quel est le poisson ciblé ?

ndagala (sardines) mukeke (perche) poissons littoraux clarias tilapia

Combien de pirogues y a-t’il dans le village ? motorisées _________ non motorisées

__________

Quel engin de pêche utilisez-vous ? filet à fretin filet dormant hameçon

autre (préciser) _________________

Pêchez-vous tous les mois de l’année ? Oui Non

Si non, au cours de quel mois vous ne pêchez pas ? ____________________

Pêchez-vous tous les jours au cours d’un mois ? Oui Non

Si non, combien de jour par mois pêchez-vous? ____________________

Quel est votre poisson préféré (point de vue gustatif)? ___________________

III. Niveaux de richesse

Comment définit-on les pauvres/moyens/riches dans le village, comment les différencie-t-on et quelle est leur proportion?

Riche Moyen Pauvre

Critère1:

Critère 2:

Critère 3:

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Page 63: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Critère 4:

Critère 5:

%

Qui sont les plus vulnérables dans le village? _____________________________

Qu’est-ce qui les affecte le plus? ____________________________________________________________

IV. Eau et assainissement

Quels sont les points d’eau disponibles ?

(L=lavage; B=boisson; C=cuisine); S = saison sèche, P = saison pluies

Type Saison Utilisation Distance

point 1

point 2

point 3

Comment est la qualité de l’eau ?______________________________________________________________

Comment est la quantité d’eau disponible ? ______________________________________________________

Nombre et type de latrine ?____________________________________________________________________

Proportion de la population les utilisant ? _________________________________________________________

V. Santé

Quelles sont les principales maladies rencontrées pendant l’année?

Maladie Personne concernée (A= adultes ; E= enfants)

Existe-t’il de la malnutrition dans le village ? Oui Non

Qui est affecté (tranche d’âge/ethnie/statut/groupe)? ________________________________________________

D’après vous, quelles sont les causes de la malnutrition?

_____________________________________________

_______________________________________________________________________________________

___

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Page 64: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

VI. Stratégies de survie

Quelles stratégies de survie la population adopte-t’elle (préciser la stratégie selon les circonstances) ?

réduction quantité nourriture réduction nombre de repas

réduction du nombre de personnes mangeant vente de biens (préciser)

___________________________

autre (préciser)

______________________________________________________________________________

Existe-t’il une différence de stratégie en fonction du statut/ethnie/groupe ? Oui Non

Si oui, préciser les différences ___________________________________________________________________

___________________________________________________________________________

Quels sont vos principaux problèmes (Lister par ordre d’importance) ?

1)_________________________________ 2)_____________________________________

3)_________________________________ 4)_____________________________________

VII. Organisation sociale

Comment est organisée la communauté (chefs, règles, rôle homme/femmes, etc) _____________________________

______________________________________________________________________________________________

Existe-t’il des activités de groupe ? Oui Non

Si oui, préciser : groupe d’hommes groupe de femmes groupe de jeunes autre (préciser) ______________

Comment y participe-t’on ? _______________________________________________________________________

_______

Existe-t’il un système de tontine ? Oui Non

Comment y participer ? __________________________________________________________________________

_______

VIII. Conditions de sécurité

Quelle est la situation sécuritaire dans le village et ses environs ? bonne moyenne mauvaise

Vous sentez-vous libres de vos mouvements? oui non

Si non, pourquoi ?

_________________________________________________________________________

IX. Projets/souhaits

Quels sont les projets de la communauté pour le futur?

_________________________________________________

Comment la population pourrait-elle améliorer sa situation?

_____________________________________________

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Page 65: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Annexe 2 : Questionnaire ménage Territoire : Fizi / Uvira ZEA : littoral / plaine Ruzizi / moyens plateaux /cuvette

ZS : AS : Village :

__________________________________

Nom enquêteur : Date :

I. Information générale

Groupe ethnique :

Sexe de l’enquêté : masculin féminin Age : __________

II. Identification du ménage

• Nombre de personnes vivant dans la maison : ______________________________

• Chef de ménage : homme femme

•Description du ménage (personnes partageant la même gamelle!):

Enfant < 5ans

Enfant 5- 18 ans

Homme > 18 ans

Femme > 18 ans

• Statut du ménage

Résident Réfugié Déplacé Retourné interne

Rapatrié spontané Rapatrié assisté (HCR)

•Si non résident, quel est votre lieu d’origine (pays/province/territoire/ville ou village) : ____________________

Quand êtes-vous arrivé (année/mois)? ________________________________

Pourquoi avez-vous quitté votre lieux d’origine?

guerre opportunité de travail rejoindre la famille

autre (préciser) _________________________________

III. Sécurité alimentaire

Source de nourriture

• Quelles sont vos sources de nourriture (proportional piling)?:

Agriculture Elevage Pêche Achat Don Emprunt Aide alimentaire

Autre (préciser)

%

• Si aide alimentaire :

- de quelle organisation? ______________________________________________________

- quel type de nourriture? ____________________________________________________________

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Page 66: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

- est-ce suffisant pour nourrir votre famille? Oui Non

• Si achat nourriture :

Où? marché village magasin/échoppe village marché hors village magasin/échoppe hors village

Distance depuis vôtre domicile (en minutes) : __________

Fréquence d’achat : quotidienne hebdomadaire 2 fois/semaine mensuelle 2 fois/mois

Quels articles manquent le plus régulièrement?

___________________________________________________________________________________________________

• Quelle est votre nourriture de base? _______________________________________________________________

•Est-ce que le type et la quantité de nourriture changent au cours de l’année? Oui Non

Si oui, remplir les tableaux :

N°repas/jour J F M A M J J A S O N D

1 repas

2 repas

3 repas

> 3 repas

Type nourriture Qté nourriture/repas J F M A M J J A S O N D

• Avez-vous un stock de nourriture ? Oui Non

Où?________________________________Pourquoi?_______________________________________________________________________________________________________________

Coût? ____________________________

Articles stockés ___________________________________________________________________

•Quand la nourriture est insuffisante, comment vous adaptez-vous au changement de situation?

réduction quantité nourriture réduction nombre de repas

réduction du nombre de personnes mangeant vente de biens (préciser) ____________________

autre (préciser) _______________________________________________________________________

Alimentation bébés

• Si présence d’un enfant de 0 à 6 mois, est-il allaité? Oui Non

Si non, pourquoi ? ______________________

Si oui, l’enfant est-il rasasié ? Oui Non

• Donne-t’on au bébé, en plus du lait maternel, un autre type de nourriture ? Oui Non

Si oui, quoi? _____________________________________

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Page 67: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

• A quel âge l’enfant est-il sevré?

< 6 mois 6 mois-1 an > 1 an

• Quelle est la nourriture de sevrage?______________________________

• Existe-t’il des aliments interdits pour les enfants? Oui Non ___________________________________

• Existe-t’il des aliments interdits pour les femmes allaitantes? Oui Non _____________________________

• Existe-t’il des aliments interdits pour les autres membres du ménage? Oui Non ______________________

24 H recall

• Combien de fois/jour mangez-vous habituellement? 1 2 3 >3 (Préciser) ___

• Combien de fois avez-vous mangé hier? 1 2 3 > 3 (Préciser) ___

Combien de personnes ont partagé les repas hier ? _______________________

• Aliments consommés hier pour chaque repas

Origine Produit Quantité(kg)

Production Achat village

(coût)

Achat hors village

(coût)

Aide alimentaire

Don Autre

(préciser)

Source de revenus

• Avez-vous des revenus (même minimes)? Oui Non

Si oui, quelles sont vos sources de revenus (use proportional piling)

Source de revenus % Personne impliquée

Activité 1 :

Activité 2 :

Activité 3 :

Activité 4 :

Activité 5 :

Activité 6 :

Autre (spécifier)

• Quels revenus avez-vous par jour/semaine/mois :

____________________________________________________

• Quel est votre revenu mensuel maximum? ________________________

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Page 68: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

• Quel est votre revenu mensuel minimum? _________________________

• Calendrier des revenus

Source revenus J F M A M J J A S O N D

Total

Les activités génératrices de revenus sont-elles les mêmes qu’avant le conflit ? Oui Non

Si non :

- Quelles activités ont disparu et pourquoi ? ______________________________________________________

_______________________________________________________________________________________

- Quelles activités génératrices de revenus pourraient être développées dans le village ou au sein de votre ménage?

_____________________________________________________________________________________

_- Quels seraient les moyens (humains, logistiques, financiers, etc.) nécessaires pour les mettre en place ?

__________________________________________________________________________________________

• Quelles sont vos sources de dépense (proportional pilling)?

Source de dépenses %

Nourriture

Eau

Santé

Hygiène

Logement

Education

Habillement

Autre(préciser)

• Combien de dépense avez-vous par jour/semaine/mois : ____________________

• Calendrier des dépenses

Source dépenses J F M A M J J A S O N D

Total

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Page 69: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Agriculture

• Pratiquez-vous l’agriculture? Oui Non

Si oui, quel cultivez-vous ? (Condition d’accès : 1 = achat, 2 = héritage, 3 = location, 4= attribution chef village, 5 = métayage, 6= autre (à préciser)) ?

Culture 1

Culture 2 Culture 3 Culture 4

Condition d’accès

Lieu de culture

Surface

Rendement moyen/Ha

%

• Origine des semences (proportional pilling)

Stock Achat Echange Prêt Don Autre (préciser)

Si achat, où achetez-vous ? __________________________ Distance (en minutes) ?

____________________

Quelles semence ou boutures achetez-vous ? _______________________________________________

Quelle est la qualité des semences achetées ? bonne moyenne mauvaise

Quelles semences manquent le plus fréquemment ?

____________________________________________________

• Quels membres de votre ménage participent aux travaux des champs? (qui fait quoi)

Qui ? Quoi ? Quand ?

Père

Mère

Garçons

Filles

• Produits phytosanitaires

Utilisez-vous des produits phytosanitaires ? Oui Non

Si oui, comment vous les procurez-vous ? achat emprunt don autre (préciser) _____________

Si achat, où achetez-vous ? ______________________ Distance (en minutes) ________________________

Quels sont les principaux articles achetés ?

_______________________ ______________________ ______________________

Quels articles manquent le plus fréquemment ?

_______________________ ______________________ ______________ ________

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Page 70: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Elevage

• Avez-vous du bétail? Oui Non

Chèvre Mouton Vache Cochon Volaille Autre (préciser)

Cette année

L’an dernier

N° vendus

N° consommés

N° mort

N° pillés

Y at’il un changement dans la composition de votre troupeau, pourquoi ?

_______________________________________________________________________________________

• Quel est le rôle du bétail dans votre vie? Classer par ordre d’importance.

1________________________ 2__________________________

3________________________ 4__________________________

• Avez-vous assez de nourriture pour nourrir votre bétail toute l’année? Oui Non

Si non, précisez les mois d’insuffisance et les raisons : ________________________________

____________________________________________________________________________

• Les services vétérinaires sont-ils disponibles ? Oui Non

Sous quelles conditions? ________________________________________________________

• Existe-t’il un mouvement saisonnier pour votre troupeau? Oui Non

Si oui, remplir le calendrier suivant :

Lieu Raison J F M A M J J A S O N D

Pêche

Pratiquez-vous la pêche? Oui Non ; Pratiquez-vous la pisciculture ? Oui Non

Quel est le poisson ciblé ? ndagala (sardines) mukeke (perche) poissons littoraux

tilapia clarias

Possédez-vous votre propre matériel? Oui Non

- Si oui : pirogue motorisée pirogue non motorisée filet hameçon autre (préciser)

__________

- Si non, comment faites-vous? location prêt autre (préciser) ________________________________

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Page 71: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Pêchez-vous tous les mois de l’année ? Oui Non

Si non, au cours de quel mois vous ne pêchez pas ?

________________________________________

Pêchez-vous tous les jours au cours d’un mois ? Oui Non

Si non, combien de jour par mois pêchez-vous? __________________________________________

IV. Eau et assainissement

Points d’eau

(L=lavage; B=boisson; C=cuisine); S = saison sèche, P = saison pluies

Type Saison Utilisation Distance (minutes)

point 1

point 2

point 3

• Combien d’eau par jour votre ménage utilise-t’il? (préciser l’ unité!)

Boire : _________ Cuisiner : ___________ Laver : ____________

• La qualité de l’eau est-elle bonne? Oui Non

• La quantité d’eau est-elle suffisante? Oui Non ; Si non, quand ?____________________

Latrines

• Avez-vous accès aux latrines? Oui Non

Type de latrine? __________________________________________

Santé

•A quelles principales maladies votre ménage est-il confronté pendant l’année?

Maladie Qui? J F M A M J J A S O N D

• Où allez-vous pour le traitement médical? ______________________________

• Quelles sont les conditions du traitement? ______________________________

•Dans votre ménage, y a-t’il eu des morts d’enfant par diarrhée l’an dernier? Oui Non ; nombre : _____

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Page 72: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

V. Organisation sociale

• Existe-t’il des activités de groupe dans le village? Oui Non

Si oui, préciser : groupe d’hommes groupe de femmes groupe de jeunes autre (préciser) ______________

Quel est l’objectif et comment y participe-t’on ? _____________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________

- Faites-vous partie d’un (ou plusieurs) groupe? Oui Non ; Si oui, lequel? ___________________________

Si non, pourquoi? ______________________________________________________________________________

- Existe-t’il un système de tontine ? Oui Non

Comment y participe-t’on ? ____________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________________

Participez-vous aux tontines? Oui Non

Si non, pourquoi?

______________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________________

VI. Conditions de sécurité

Quelle est la situation sécuritaire dans le village et ses environs ? bonne moyenne mauvaise

Vous sentez-vous libres de vos mouvements? oui non

Si non, pourquoi ?

_________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________________

VII. Problèmes rencontrés

Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez (lister par ordre d’importance)

1)________________________ 2)_______________________ 3)_________________________

VIII. Remarques / Commentaires (de l’enquêté ou de l’enquêteur)

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Page 73: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Annexe 3 : Questionnaire profil bénéficiaires CNT/CNS/TaD

Date : _____________ Lieu : _____________ N° bénéficiaire CNT/CNS/TaD : ________

Nom de l’enquêteur : ____________________

Caractéristique ménage :

Lieu de résidence : ___________________________________

Sexe de l’enquêté : Homme Femme Age : __________ Lien avec bénéficiaire : ________

Ethnie : __________________________

• Nombre de personnes vivant au domicile : ______________________________

• Chef de ménage : Homme Femme Age : __________

•Description du ménage (personnes partageant la même gamelle!):

Homme > 18 ans

Femme > 18 ans

Enfant n°

Age

• Combien d’enfants malnutris* ? CNT : _______ CNS : _____ TaD : _________

* Entourer la case correspondante dans le tableau ci-dessus

• Statut : Résident Réfugié Déplacé Retourné interne

Rapatrié spontané Rapatrié assisté HCR

• Si non résident, quel est votre lieu d’origine (pays/province/territoire/ville ou village) ?: _____________________

Quand l’avez-vous quitté? (année/mois)? _______________________________

Pourquoi ? guerre opportunité de travail pour rejoindre d’autres membres de la famille

autre (préciser) _________________________________

• Les parents sont-ils allés à l’école? Oui Non Qui? Père Mère

Jusqu’à quel niveau? Primaire post-primaire Secondaire Université

• Les enfants vont-ils à l’école? Oui Non

Jusqu’à quel niveau? Primaire post-primaire Secondaire Université

• Est-ce la première fois que votre enfant est admis en CNT/CNS/TaD? Oui Non

Si non, combien de fois a-t’il été admis?

__________________________________________________________________

D’autres de vos enfants sont-il ou ont-il déjà été admis en CNT/CNS/TaD ? Oui Non

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Page 74: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Si oui, combien de fois ont-il été admis et où ? _____________________________________________________________

• Quand et pourquoi êtes-vous venu au CNT / CNS /TaD (expliquer les raisons) :

_______________________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________________

_______________________________________________

Sources de nourriture :

(Use the proportional piling!)

Agriculture Elevage Pêche Achat Don Emprunt Aide alimentaire (ONG)

Autre(préciser)

Maintenant

Avant guerre

• Quelle est votre nourriture de base? ______________________________________________________

_____________________________________________________________________________

• Combien de fois/jour mangez-vous habituellement? 1 2 3 > 3 (Préciser) _________

• Y-a-t’il de la nourriture que votre famille ne mange jamais (aliments interdits) ? Oui Non

Quoi et

pourquoi?_______________________________________________________________________________

_______

• Quand il n’y a pas suffisamment de nourriture, comment vous adaptez-vous à ce changement de situation ?

réduction quantité nourriture réduction nombre de repas

réduction nombre de personnes mangeant vente de biens (préciser) _____________________________

autre (préciser) : ________________________

Alimentation bébés

• L’enfant est-il allaité? Oui Non

Si oui, à partir de quand? Naissance 2 jours après naissance autre (préciser) _______________

• Pendant combien de temps l’enfant est-il nourri uniquement avec du lait maternel ? _________________________

• A quel âge l’enfant n’est-il plus allaité?

< 6 mois 6 mois-1 an 1 an > 1 an (préciser) ____________

• Quel est l’aliment de sevrage?______________________________

• Allaitez-vous lorsque vous êtes enceinte?

Oui Non Si non,

pourquoi?________________________________________________________

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Page 75: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Ration CNS:

• Qui mange la ration CNS?

l’enfant malnutri ses frère/soeurs la famille entière

autre (préciser)_____________________

• Combien de temps dure la ration?

1 jour 3 jour s 1 semaine 10 jours 2 semaines plus de 2 semaines

• Donnez-vous d’autres aliments à l’enfant malnutri en plus de la ration? Oui Non

Si oui, quoi?

Traitement à domicile :

• Qui mange le plumpy nut?

l’enfant malnutri ses frère/soeurs la famille entière

autre (préciser)_____________________

• Combien de temps dure le plumby nut?

1 jour 3 jour s 1 semaine 10 jours 2 semaines plus de 2 semaines

• Qui mange la ration de protection ?

l’enfant malnutri ses frère/soeurs la famille entière

autre (préciser)_____________________

• Combien de temps dure la ration de protection?

1 jour 3 jour s 1 semaine 10 jours 2 semaines plus de 2 semaines

• Donnez-vous d’autres aliments à l’enfant malnutri en plus du plum peanut ? Oui Non

Si oui, quoi?

Sources de revenus :

• Avez-vous des revenus (même minimes)? Oui Non

Si oui, quelles sont vos sources de revenus (use proportional piling)

Source de revenus % Personne impliquée

Activité 1 :

Activité 2 :

Activité 3 :

Activité 4 :

Activité 5 :

Activité 6 :

Autre (spécifier)

• Quels revenus avez-vous par jour/semaine/mois : ____________________

• Quel est votre revenu mensuel maximum? ________________________

• Quel est votre revenu mensuel minimum? _________________________

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Page 76: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Agriculture : :(si source de nourriture ou de revenus)

• Avez-vous accès à la terre? Oui Non

Culture 1 Culture 2 Culture 3 Culture 4

Surface

Rendement moyen

Condition d’accès

%

• Origine des semences/boutures (proportional pilling)

Stock Achat Echange Prêt Don Autre (préciser)

Si achat, où achetez-vous ? __________________________ Distance (en minutes) ?

Quels articles manquent le plus fréquemment ?

Elevage : :(si source de nourriture ou de revenus)

Chèvre Mouton Vache Cochon Volaille Autre (préciser)

Année 2007

Année 2006

N° vendus

N° consommés

N° mort

N° pillés

Y at’il un changement dans la composition de votre troupeau, pourquoi ?

• Quel est le rôle du bétail dans votre vie? Classer par ordre d’importance.

1________________________ 2__________________________

3________________________ 4__________________________

Pêche :(si source de nourriture ou de revenus)

•Pratiquez-vous la pêche? Oui Non ; Pratiquez-vous la pisciculture? Oui Non

Quel est le poisson ciblé ? ndagala (sardines) mukeke (perche) poissons littoraux

tilapia clarias autre : __________________

Possédez-vous votre propre matériel? Oui Non

- Si oui : pirogue motorisée pirogue non motorisée filet hameçon autre (préciser)

- Si non, comment faites-vous? location prêt autre (préciser) ____________________

Pêchez-vous tous les mois de l’année ? Oui Non

Si non, au cours de quel mois vous ne pêchez pas ?

Pêchez-vous tous les jours au cours d’un mois ? Oui Non

Si non, combien de jour par mois pêchez-vous?

D’après vous, quelles sont les causes de la malnutrition ?

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Page 77: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

Annexe 4 : Organisation politico-administrative

Province

(Gouverneur)

Collectivité

(chef de collectivité)

Avenues

Quartiers (villages)

(« capita » ou chef de village)

Localités

(chef de localité, notables)

Groupements

(chef de groupement)

Collectivité chefferie

(Uvira rural)

Cellules

Avenues

Quartier

Cité

(chef de cité)

Territoire

(Administrateur de territoire)

LLee TTee

Entité

Le terarrêté

Un ATadmintrouva

L’AT son rel’état c

L’AT les lie

Pouvoir administratif

(chef d’avenue)

rrrriittooiirree :

politico administrative regroupant 2 ou plusieurs chefferies et quelques fois des cités.

ritoire est dirigé par l’Administrateur du Territoire (AT) qui est un fonctionnaire dministériel du ministère de l’intérieur et investi par le gouverneur de Province.

peut être muté pour exercer une fonction similaire dans un autre territoire en RDC. istratif sur les chefs de chefferie, les chefs de cité ainsi que sur les détachements de lnt sur son territoire.

exerce également les fonctions d’Officier de Police Judiciaire (OPJ) et contrôle tous lessort. Il gère certaines taxes prélevées dans les marchés, les échoppes, les postes fronivil.

à une ou plusieurs assistants qui sont soit ses adjoints au bureau du territoire, soit seux très éloignés du chef-lieu de territoire.

Pouvoir coutumier

Collectivité secteur

(littoral nord)

ou

e l’Etat désigné par

Il exerce un contrôle a police nationale se

s services publics de tières et les taxes de

s représentants dans

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Page 78: Étude socio-économique dans les zones d’intervention d

LLaa CCoolllleeccttiivviittéé :

C’est une entité administrative décentralisée avec personnalité juridique, qui est une entité coutumière correspondant généralement à une aire ethnique, comprenant plusieurs groupements.

Il existe deux sortes de collectivités : - - collectivité-chefferie - - collectivité-secteur -

1) Collectivité-chefferie (Territoire d’Uvira)

C’est celle où le pouvoir du chef de collectivité est héréditaire et détenu par la famille régnante du Mwami qui est désigné à vie.

Le mode de désignation du Mwami (chef de collectivité-chefferie) doit suivre la coutume de l’ethnie en place. Généralement, c’est le fils ainé du Mwami défunt qui succède à son père. Mais comme les Mwami sont généralement polygames, leur succession pose problème entre les fils et conduit parfois à des conflits armés au sein de la population.

L’aire gérée par une chefferie est un territoire ethnique, appelé « terre des ancêtres ». Les membres d’autres ethnies ou les étrangers s’établissant sur ce territoire sont soumis aux règles de l’ethnie propriétaire de la terre, les « originaires ».

Le Mwami a un conseil de sages (nommés conseillés et élus par la population) qui représentent chacun leur groupement d’origine. Ils sont tous de la même ethnie que le Mwami.

Le chef de chefferie a un pouvoir coutumier traditionnel et il est aussi le représentant de l’état dans son entité. C’est pourquoi sa désignation est faite selon les règles traditionnelles de l’ethnie concernée mais il doit être reconnu officiellement par arrêté ministériel et investi par l’AT sur délégation de pouvoir du gouverneur de province.

Les pouvoirs du Mwami sont :

- un pouvoir moral très étendu au sein de la population, au point que l’Etat doit collaborer avec lui pour asseoir son pouvoir sur la population. Ainsi, lorsque de nouveaux dirigeants prennent le pouvoir de l’Etat, ils cherchent à s’attirer la sympathie des Mwami (par intimidation ou par achat de conscience), ou à imposer des Mwami acquis à leur cause. Cette imposition conduit souvent à la division de la population en deux camps et à des conflits armés.

- un pouvoir judiciaire car il préside le tribunal coutumier, nomme les différents juges des tribunaux coutumiers disséminés sur l’étendue de sa chefferie

- il nomme et révoque les agents de la chefferie chargés de l’administration au sein de sa chefferie : taxateurs, chef de localité, chefs de groupements.

-il gère les marchés et lève des taxes sur les marchés.

2) Collectivité-secteur (Territoire de Fizi)

Elle a le pouvoir sur une terre ethnique comme la chefferie mais la désignation du chef de secteur n’est pas héréditaire. Le chef de secteur est nommé, au sein de la communauté ethnique du territoire, par l’AT, où il est élu par des représentants des groupements réunis en conseil de collectivité. Il est ensuite reconnu par arrêté ministériel après avis du gouverneur de Province.

La collectivité –secteur concerne surtout les ethnies qui avant et pendant la colonisation n’avaient pas de tradition dans la centralisation du pouvoir par un chef réunissant toute l’ethnie (qui n’étaient pas des royaumes, des principautés ou des empires). Les ethnologues du 19ème siècle les appelaient des sociétés « sans Etat » ou « sociétés archaïques ».

Dans la collectivité-secteur, le pouvoir moral est principalement détenu par les chefs de groupements.

LLee ggrroouuppeemmeenntt :

C’est une division administrative, composée de plusieurs localités, dirigée par un chef de groupement qui est désigné par la coutume de l’ethnie originaire du lieu. Son pouvoir est héréditaire et à vie sauf dans les cas où il abuse de son pouvoir auprès de la population.

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Le chef de groupement est nommé et investi par le chef de collectivité au sein de la famille régnante du groupement.

Les pouvoirs du chef de groupement sont :

- il est le représentant du chef de la collectivité et de l’Etat au sein de son groupement.

- il collecte des tributs auprès de la population (taxes coutumières ponctuelles) qu’il va reverser au chef de collectivité.

- il distribue les terres à ceux qui en ont besoin

- il nomme les chefs de localité ou les fait nommer par le chef de collectivité

- il n’est pas un officier de la police judiciaire ni un officier de l’état civil.

Au sein du groupement se trouvent un taxateur, un agronome et un recenseur, qui sont des agents de la collectivité basés au sein de chaque groupement.

=> Le taxateur collecte les taxes sur le marché pour la collectivité (taxe sur le bétail vendu, sur les produits agricoles vendus, sur la bière, etc.). Il collecte également des taxes sur l’exploitation artisanale des minerais, sur la fabrication artisanale d’huile de palme et de la bière locale.

=> L’agronome tranche localement, sans être un juge, les litiges entre éleveurs et agriculteurs, ou entre agriculteurs lorsqu’ils se disputent les limites d’une plantation. Dans les cas où il ne peut pas régler le litige, l’affaire atteint le tribunal de paix ou le tribunal de première instance.

=> Le recenseur exerce les fonctions de l’état-civil : il enregistre les naissances, les décès, les mariages, il fait organiser le recensement de la population dans chaque village du groupement.

LLaa llooccaalliittéé :

La localité regroupe plusieurs villages. Le chef de localité est désigné par la coutume et son pouvoir est héréditaire. Pour exercer ses fonctions il doit être reconnu et investi par le chef de collectivité via le chef de groupement qui est son supérieur hierarchique.

Le chef de localité est le « notable », son pouvoir tient surtout du prestige de sa famille et des liens familiaux qu’il à avec les habitants de sa localité et les chefs de village qu’il contrôle.

LLee vviillllaaggee :

Plus petite entité se situant à l’échelle des collines, d’un regroupement de familles ou d’agglomérations. Le chef de village est souvent un membre de la famille élargie du chef de localité. Son pouvoir est coutumier et héréditaire. Il représente les chefs de localité, de groupement et de collectivité dans son village mais ne perçoit pas de salaire de l’administration centrale de l’Etat.

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Annexe 5: Calendrier agricole

Saison des pluies

Saison APréparation terreSemisRécolte

Saison BPréparation terreSemisRécolte

Saison CPréparation terreSemisRécolte

Sep Oct Nov DecMay Jun Jul AugJan Feb Mar Apr

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Annexe 6: Un environnement fragile

Photo 1 : Vue du littoral

Photo 2 : Signes d'érosion

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Photo 3 : Rivière en crue suite à des pluies torrentielles

Photo 4 : Embouchure de la rivière sur le lac Tanganyika.

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Annexe 7: Représentation schématique des flux de produits agricoles entre les ZEA

N

Lac

Lac

Tang

anik

aTa

ngan

ika

Légende :

Flux de produits

Riz

Arachide

Manioc

Bananes

Poissons

Huile palme

Moyens plateauxMoyens plateaux LittoralLittoral

PlainePlaine

CuvetteCuvette

Riz

Arachide

NN

Lac

Lac

Tang

anik

aTa

ngan

ika

Légende :

Flux de produits

Riz

Arachide

Manioc

Bananes

Poissons

Huile palme

Moyens plateauxMoyens plateaux LittoralLittoral

PlainePlaine

CuvetteCuvette

Riz

Arachide

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Annexe 8: Etude causale de la malnutrition dans les territoires de Fizi and Uvira

Apports alimentaires Apports alimentaires inadinadééquatsquats

MaladiesMaladiesEmpEmpêchementêchement de la de la croissancecroissance et et dududdééveloppementveloppement

MORTALITE

MalnutritionMalnutrition

Pillage des champs

Diminution de la production

agricolePillage des troupeaux

Opportunités de travail limitées

Manque de revenus Manque de nourriture

Manque d’eaupotable et de

latrinesAccès limité à

l’éducation

Consommation d’eaunon potablePratiques

d’allaitementinadaptées

Manqued’hygiène

GUERRE

Déplacement de populationInsécurité

Destruction ou non entretien des

infrastructures

Destructuration du tissu économique et du monde agricole

Causes immCauses imméédiatesdiates

Causes Causes soussous--jascentesjascentes

Causes de baseCauses de base

DEGRADATION ENVIRONNEMENT

Mauvaise utilisation des

ressources

Manque d’appui institutionnel et de

recherche agronomique

Pillage des équipements productifs

Apports alimentaires Apports alimentaires inadinadééquatsquats

MaladiesMaladiesEmpEmpêchementêchement de la de la croissancecroissance et et dududdééveloppementveloppement

MORTALITE

MalnutritionMalnutrition

Pillage des champs

Diminution de la production

agricolePillage des troupeaux

Opportunités de travail limitées

Manque de revenus Manque de nourriture

Manque d’eaupotable et de

latrinesAccès limité à

l’éducation

Consommation d’eaunon potablePratiques

d’allaitementinadaptées

Manqued’hygiène

GUERRE

Déplacement de populationInsécurité

Destruction ou non entretien des

infrastructures

Destructuration du tissu économique et du monde agricole

Causes immCauses imméédiatesdiates

Causes Causes soussous--jascentesjascentes

Causes de baseCauses de base

DEGRADATION ENVIRONNEMENT

Mauvaise utilisation des

ressources

Manque d’appui institutionnel et de

recherche agronomique

Pillage des équipements productifs

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Annexe 9: Récapitulatif des principaux résultats

Cuvette Littoral Moyens plateaux Plaine Source de nourriture

63% Agriculture 29% achat 3% élevage 2% pêche/pisciculture 1,5% don 1% chasse 1% cueillette

41% agriculture 43% Achat 5% élevage 8% pêche 2% don 1% aide alimentaire

47% agriculture 45% achat 4% élevage 1% pêche 1,5% don 1% aide alimentaire

41% agriculture 51% achat 5% élevage 1,5% pêche 1% don

Alimentation 100% fufu manioc 75% fufu manioc 20% fufu mixte 5% fufu maïs

86% fufu manioc 13% fufu mixte 1% fufu maïs

45% fufu manioc 36% fufu mixte 20% fufu maïs

Nombre de repas/jour

2 à 3 1 à 2 2 repas 1 à 2

Agriculture 29% manioc 18% riz 15% palmier 12% maïs 12% arachide 6% haricot 5 % bananes

33% manioc 16% maïs 15% palmier 12% haricot 11% arachide 7% riz 4% patate douce 3% maraîchage

43% manioc 15% haricot 13% maïs 10% arachide 5% bananes 4% canne à sucre 3% riz 2% café 1% palmier 1% patate douce 1% maraîchage

30% maïs 21% manioc 18% arachide 17% haricot 7% patate douce 5% riz 4% sorgho

Surface cultivée totale

0,04 à 4,67 Ha 0,01 à 3,1 Ha 0,015 à 2,04 Ha 0,1 à 3,5 Ha

Élevage Chèvre/Volaille/Mouton/cochon Chèvre/volaille/Cochon Chèvre/volaille/cochon/cochon d’Inde

Chèvre/volaille/cochon/cochon d’Inde

Sources de revenus

47% agriculture 15% vente MO 9% élevage 8% petit commerce 7% vente huile palme 7% chasse 5% artisanat 3% pêche/pisciculture

21% vente huile palme 18% agriculture 15% vente MO 15% élevage 14% pêche 12% petit commerce 5% artisanat

55% agriculture 14% petit commerce 11% vente MO 10% élevage 8% mines 3% fabrication charbon 1% pêche/pisciculture

30% vente MO 23% agriculture 18% élevage 11% fabrication charbon 8% artisanat 7% petit commerce 1% pêche/pisciculture 1% vente huile palme

Revenus mensuels

17 à 33 $ 24 à 44 $ 41 à 64 $ 21 à 40 $

Source de dépenses

34% nourriture 19% santé 20% éducation 16% vêtements 10% hygiène

43% nourriture 17% santé 17% éducation 11% vêtements 8% hygiène

48% nourriture 16% santé 12% éducation 12% vêtements 8% hygiène

49% nourriture 17% santé 13% éducation 9% vêtements 7% hygiène

Accès à l’eau

Source non aménagée, rivière, source captée

Robinet, rivière, source non captée, lac

Source captée, rivière, source non aménagée

Rivière, source captée, source non aménagée

Situation sécuritaire

Racket par Maï-Maï et FDLR Racket par armée régulière

Racket par FDLR Racket par armée régulière

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Figure 1: Carte administrative de la République Démocratique du Congo

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Figure 2: Les contraintes environnementales, Lac Tanganyika (FERMON, Y., 2007)

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