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1 PLAN D’ACTION ENVIRONNEMENTAL DU BENIN Première version Cotonou , Juin 1993

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PLAN D’ACTION ENVIRONNEMENTAL DU BENIN

Première version

Cotonou , Juin 1993

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PLAN D’ACTION ENVIRONNEMENTAL DU BENIN

Résumé et conclusions

i. Le Gouvernement du Bénin a décidé en mars-avril 1991 le lancement de la préparation d’unPlan d’Action Environnemental. Cettepréparation a été effectuée dans des conditionstrès participatives à tous les niveaux et a permisà un grand nombre de personnes concernées parl’environnement Béninois, à divers niveaux, defaire connaître leurs problèmes, de suggérer dessolutions et d’exprimer leurs opinions sur lespriorités qui se dégageaient progressivement. Lapréparation du Plan d’Action Environnemental(P.A.E.) s'est terminée en fin décembre 1992,mais le processus lancé se poursuit sous forme demise en place des actions.

ii. Le Bénin, petit pays par la surface(112.622km²), dont la forme très allongée lui faitcouvrir des zones agro-socio-écologiques du nordsemi-aride au sud sub équatorial, connaîtactuellement une grande mutation institutionnelleet économique unique en Afrique de l’Ouest.C’est dans ce contexte de démocratie nouvelleque le pays s’est lancé, à la suite de plusieursautres pays africains dans la préparation d’unPlan d’Action Environnemental visant à assurerla cohérence des actions dans ce domaine sur lescourt, moyen et long termes. Cette préparation aété effectuée par plusieurs organismes, dont lacellule de coordination, secrétariat technique duComité Interministériel de Pilotage (CIP),financée par la Coopération Allemande, laCoopération Française, la Banque Mondiale etles Nations Unies (UNSO et PNUD). Le CIP estformé de représentants de neuf ministères, dontle Ministère de l’Environnement, de l’Habitat etde l’Urbanisme qui en assurait la présidence. Desateliers régionaux, enquêtes villageoises, groupesde travail thématiques et de recherches etd'analyses complémentaires, sous la coordinationde la cellule, ont permis de dégager, non seulementles grands axes d’une stratégie, mais égalementun plan d’action dont le caractère opérationnelsera confirmé par la mise en application dans les

mois qui viennent de mesures concrètesdemandées par tous les participants.

iii. Les principaux problèmes environnementauxactuels du Bénin sont liés à l’accroissementdémographique rapide, surtout dans le Sud, à lapauvreté généralisée, à l'inéquation entre laconsommation des ressources et leur rythme derenouvellement (par exemple dans le domainedes énergies traditionnelles). Les politiquessectorielles ont jusqu’à présent laissé une placemarginale aux soucis environnementaux. Lesmanifestations les plus visibles de la dégradationenvironnementale sont le recul du couvertforestier, l’extension de l’érosion sous toutes sesformes et en tous lieux, la baisse généralisée dela qualité des eaux et un développement urbaindéséquilibré. Les ateliers régionaux et des analy-ses ont permis d’affiner l’approche spatiale deces problèmes. Une première analyse desprincipaux coûts économiques liés à cettedégradation de l’environnement a montré qu'ellecoûte annuellement à la nation de 3 à 5% de sonPIB. Les principales causes de cette dégradationenvironnementale, en dehors des facteursénoncés ci-dessus, sont à rechercher dans :

- la crise macro-économique actuelle,- l'insuffisance d’information et

d’éducation,- l’insécurité foncière,- l’inadéquation des structures de gestion

et des motivations des services publics dans cedomaine,

- la mauvaise gestion de l'espace rural et lapersistance de techniques culturales inadaptées,

- le manque de transparence et le nonrespect des textes règlementaires existants,

- l’absence d'une politique et d'une stratégieclaire en matière d'aménagement du territoire,

- le manque d'articulation et de clarté decertains textes législatifs et règlementaires

iv. Une simulation simplifiée effectuée sur lesquinze prochaines années a confirmé la gravitédes problèmes environnementaux prévisibles

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. réprimer les excès dans l’exploitation desressources naturelles et de la biodiversité,appliquer la législation et prévenir les risques,

. accroître les capacités organisationnelles,techniques et financières d’auto-développement,

. aménager le territoire de façon progres-sive et doter les habitants des équipementsconvenables, marquer la propriété du territoiresans ambiguité,

. promouvoir la gestion de l’environnementà travers le développement d'un cadreinstitutionnel et législatif adéquat

. investir dans la capacité de faire du Béninun laboratoire du développement durable pour larégion.

vii. Cette stratégie a des aspects sectoriels etspatiaux qui ont été identifiés et rapidement décritsdans le présent document.

viii. Un Plan d’Action est proposé pour lutterefficacement et de manière intégrée contre ladégradation actuelle de l’environnement. CePlan d’Action comprend sept programmes,présentés en détail dans le document.

1. Education, formation, sensibilisation, com-munication

1.1. Sensibilisation des autoritéspolitiques, religieuses, coutumières ettraditionnelles,1.2. Etude opérationnelle sur lescomportements, les traditions, les atti-tudes et sur leurs déterminants,1.3. Formation de formateurs,1.4. Intégration de l’environnement dansl’enseignement,1.5. Formation généralisée desenseignants1.6. Recherche pluridisciplinaire etmultisectorielle à l’Université Nationaledu Bénin (UNB) et au Centre Béninoisde la Recherche Scientifique etTechnique(CBRST),1.7. Communication généralisée enmatière d’environnement1.8. Campagnes d’IEC surl’environnement en langues nationales,1.9. Création d’une masse critique despécialistes environnementaux

2. Recherche-action sur les terroirs2.1. Etablissement et appréciation desdemandes et de la disponibilité du foncier2.2. Mise au point des schémasd’aménagement au niveau local2.3. Mise au point et diffusion de

dans un scénario tendanciel. En 2005, si riend’important n’est fait à temps, l’érosion risque dedoubler d’intensité, l’écart entre consommationet production renouvelable de bois-énergie devraits’aggraver dans tous les départements, et ladisponibilité de terres cultivables s’amenuisernotablement.

v. Les actions à mener pour contrer ces évolutionsnéfastes doivent se situer dans le cadre d’unestratégie qui a été proposée et affinée tout au longde la préparation du P.A.E., stratégie dont le défimajeur à relever est la mise en place d'undéveloppement durable au Bénin.Les principaux objectifs poursuivis sont :

. changer les comportements, notammentpar une élévation du niveau de vie et uneconscientisation de tous les Béninois,

. maîtriser l’évolution des ressourcesnaturelles et mieux gérer la biodiversité

. améliorer le cadre de vie de l’ensembledes Béninois, Les principes mis en oeuvre dans l’applicationde cette stratégie seront les suivants :

. approche participative à tous les niveaux,

. importance fondamentale de la qualifica-tion et de laconscience environnementale des citoyens,

. attention accrue apportée à des groupesdont l’importance fondamentale dans la gestionde l’environnement a été identifiée, en particulierles femmes et les jeunes,

. approche intégrée des problèmes et de lamise en oeuvre de leurs solutions,

. volonté de répondre rapidement etefficacement aux situations de crise.

vi. Les principales composantes de cette stratégiesont :

. développer et diffuser des technologies etpratiques appropriées, en particulier dans tous lessecteurs,

. assurer une bonne intégration des activitésagricoles, pastorales et sylvicoles,

. accroître la qualification professionnelle,les capacités d’apprentissage, et faciliter l’accèsà l’information,

. faciliter l’action des entrepreneursd’actions positives pour l’environnement, etdécourager les autres par le principe “pollueur-payeur”

. mieux connaître “en temps réel” labiodiversité et les ressources naturelles, ainsi queleurs conditions de mobilisation et les risquesencourus,

. faire contribuer durablement les airesprotégées au développement économique localet national,

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méthodologies appropriées de gestion desterroirs2.4. Recherche-action sur les technolo-gies agricoles alternatives2.5. Recherche-action sur les biotech-nologies et les énergiesrenouvelables2.6. Recherche-action sur l’intégrationAgro-Sylvo-Pastorale2.7. Recherche-action sur les filières bois2.8. Recherche-action sur les produits etservices “secondaires” des arbres2.9. Recherche-action sur la promotiondes initiatives locales de gestion del’environnement2.10. Recherche-action sur le contrôledes feux de brousse2.11. Recherche-action sur la lutte anti-érosive et la gestion des pâturages naturels

3. Gestion de la diversité écologique3.1. Inventaire et étude des espèces etécosystèmes du Bénin3.2. Mise en place d’un système perma-nent de suivi de la diversité écologique3.3. Création de réserves biologiques3.4. Gestion des aires d’intérêt écologique(aires classées, protégées et privéesexistantes)3.5. Aménagement et gestion des forêtsnaturelles et autres écosystèmes menacés3.6. Projets d’élevage de gibier

3.7. Création et gestion de jardinsbotaniques, scientifiques, culturels et d’intérêtéconomique

4. La gestion des ressources en eau4.1. Inventaire et évaluation des ressourcesen eau4.2. Elaboration d’un schéma directeurde l’utilisation et la protection desressources en eau4.3. Poursuite et renforcement des ac-tions en cours

5. Amélioration du cadre de vie rural5.1. Réalisation d’infrastructurescommunautaires en zones rurales5.2. Construction, réhabilitation etentretien des pistes rurales5.3. Définition et mise en oeuvre d’unepolitique de gestion foncière5.4. Promotion d’activités secondaires ettertiaires en relation avec l’environnement

5.5. Actions visant à accroître la sécuritéalimentaire5.6. Réalisation de grands travaux

6. Amélioration du cadre de vie urbain6.1. Planification et aménagement descentres urbains6.2. Gestion des déchets solides et liquidesménagers6.3. Contrôle pollution industrielle et autresnuisances6.4. Garantie de la sécurité foncière6.5. Lutte contre l’érosion côtière6.6. Propreté et mise en valeur des plages6.7. Amélioration des infrastructures etdes méthodes de pêche6.8. Esthétique urbaine (architecture etespaces verts)6.9. Amélioration des capacitésfinancières des collectivités locales enrelation avec l’environnement

7. Cadre institutionnel et législatif, Systèmed’Information Sur l’Environnement

7.1. Mise sur pied d’une structure deconception-proposition7.2. Préparation d’une législationadéquate7.3. Directives aux opérateurssectoriels

ix. A long terme (15 ans), les actions à lancer ontété identifiées ci-dessus. A moyen terme (5 ans),il est recommandé de mettre en place les actionsprioritaires prévues dans le plan de manièrecohérente et coordonnée, par la préparation d’unprojet environnement dont les principalescomposantes font partie du Plan. A court terme(1993), une série de projets pilotes et d’actionscomplémentaires devraient être mise en place.Ces activités comprennent la préparation etl’adoption d’une charte nationale del’environnement ou d’une loi-cadre surl’environnement regroupant, améliorant et mettanten cohérence les textes existants, ainsi que lapréparation du projet environnementalrecommandé.

PLAN D’ACTION

ENVIRONNEMENTAL

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A - Le Bénin : pays au milieu naturel assezdiversifié

Situé entièrement dans la zone intertropicale, entre les parallèles 6°30' et 12°30' delatitude Nord d’une part, et le méridien 1° et 3°40'de longitude Est, la république du Bénin couvreune superficie de 112 622 km2. Elle est limitéeau nord par le Niger et le Burkina-Faso, au sudpar l’Océan Atlantique, à l’ouest par le Togo età l’est par le Nigéria (voir figure n° 1 et carte desdeux pages suivantes).

Le Bénin appartient à l’ensemble aplaniouest africain constitué de roches primaires,supportant des stratifications sédimentairesrelativement récentes. A ce titre, il n’offre pas dereliefs très affirmés. La zone montagneuse sesitue dans le nord-ouest du pays avec la chaîne del’Atacora qui morphologiquement est la plusimportante. Cette région montagneuse constituele château d’eau du Bénin d’où s’écoulentl’Ouémé, la Pendjari, la Mékrou etc...

Le deuxième ensemble est formé par lazone côtière qui s’étend le long du littoral sur unelargeur moyenne de 4 km. C’est lui qui abrite leslacs et les lagunes du Bénin.

Un troisième ensemble se situe entre laplaine côtière et la transversale Lonkli-Kétou.C’est une région de plateaux argileux dontl’altitude maximum dépasse rarement 200 m; àceux-ci viennent s’ajouter les plateaux gréseuxde Kandi.

Le reste du pays est une pénéplainecristalline, qui s’élève progressivement jusqu’àla hauteur du 10e parallèle, pour atteindre 491 mau nord de Bembéréké.

Le Bénin est divisé en trois zonesclimatiques :

- une zone subéquatoriale de la côte à latransversale de Savé (7°30 delatitude nord), où la

pluviométrie varie de 950 à 1.400 mm/an. Lestempératures moyennes sont proches de 25° Csur l’ensemble de l’année. La période decroissance végétale (PCV) oscille autour de 240jours répartis en deux saisons pluvieuses.

- une zone soudano-guinéenne entre le 8eau 9e parallèle nord (transversale Bembérékè).Les amplitudes thermiques y sont relativementaccusées et les moyennes pluviométriquesoscillent entre 1.000 et 1.200 mm/an. La périodede croissance végétale varie autour de 200 jourset bénéficie d’une saison pluvieuse ;

- une zone soudanienne sèche au nord duBorgou entre le 9e et le 12e parallèle. Lapluviométrie varie de 900 à 1.100 mm/an et lesamplitudes thermiques sont assez fortes (5 à 10).La période de croissance végétale est inférieureà 145 jours étalés sur une saison pluvieuse.

B - Bref historique

Ancienne colonie française, le Bénin aaccédé à l’indépendance le 1er août 1960. De1960 à 1972 le pays a connu une périoded’instabilité politique qui a abouti à la prise dupouvoir par les militaires le 26 octobre 1972 etl’adoption du marxisme léninisme comme voiede développement. Ce changement d’option estsuivi d’un changement de nom : de Dahomey, lepays est devenu le Bénin.

Dans le même temps se tenait à Stockholmla conférence des Nations-Unies surl’Environnement (1972). En application desrésolutions de cette conférence, le Bénin a, dès1974, mis en place des structures chargées del’animation environnementale et organisé desmanifestations en vue de sensibiliser l’opinionnationale sur les problèmes de l’environnement.Ainsi furent créées successivement :

- la Commission Nationale chargée de lalutte contre la pollution de la nature et pourl’amélioration de l’environnement (décret n° 74-60 du 8 mars 1974).

- le Comité National du Programme de

PLAN D'ACTION ENVIRONNEMENTAL DU BENIN

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l’UNESCO sur l’homme et la biosphère (MAB)(décret n° 78-180 du 14 juillet 1978).

- le Comité National de l’Eau Potable et del’Assainissement chargé de l’élaboration et dusuivi de l’exécution des programmes des secteurseau et assainissement dictés par la DIEPA(Décennie Internationale de l'Eau Potable et del'Assainissement).

Par décret n° 85-291 du 23 juillet 1985,une journée nationale de l’arbre a été instituée.

Ces différentes structures ont animé auniveau national de nombreuses équipes derecherches et mené d’importantes activités.

C - Le Bénin, dans l'Ouest Africain

Depuis la colonisation jusqu’aux années1970, le Bénin a joué un grand rôle dans la régionOuest Africaine. En effet, de par la qualité de sescadres reconnus pour leur conscienceprofessionnelle, le Bénin a joué le rôle depourvoyeur en cadres supérieurs aux différentspays de la région; ce qui lui a valu le surnom deQuartier Latin de l’Afrique.

Pour maintenir cette place, le Bénin a,depuis son accession à la souveraineté nationale,expérimenté plusieurs réformes éducatives, tropsouvent tournées vers celles qui étaient conçueset mises en oeuvre dans les pays développéscomme la France; ce qui a contribué à dévierl’école béninoise de ses objectifs.

Avec les indépendances et la montée dunationalisme, le Bénin s’est plutôt orienté vers laformation des cadres des pays de la sous-régiondont les universités ne disposent pas des cyclescomplets de formation (Niger, Burkina, Tchad,etc...), rôle qui devient de plus en plus importantavec la nouvelle orientation politique du Bénin.

D - Le Bénin du renouveau démocratique

La période 1982-1989 a vu le Bénin secouépar une crise économique généralisée, caractériséepar une baisse du produit intérieur brut parhabitant, un recul des investissements, uneéconomie rigidifiée par les interventions despouvoirs publics, ce qui a abouti à desdéséquilibres macro-économiques devenusingérables.

Cette détérioration de la situation

économique que le gouvernement d’alors neparvenait pas à maîtriser, conduisit à de gravestensions politiques et sociales. Lemécontentement à l’égard du régime marxiste-léniniste à parti unique a atteint un niveau tel qued'importantes manifestations anti-gouvernementales paralysèrent complètement lepays vers la fin de l’année 1989.

Une conférence nationale, tenue en février1990, a permis de mettre en place ungouvernement de transition, un Haut Conseil dela République; et un référendum sur la nouvelleconstitution fut organisé en décembre 1990, suivides élections législatives et présidentielle,respectivement en février et mars 1991, à l’issuedesquels le régime démocratique actuel a été misen place.

Tout en instaurant un processusdémocratique réel qui s’affirme comme référencedans une “Afrique en mutation”, le Bénin poursuitles efforts pour renforcer l’Etat de droit caractérisépar la séparation des pouvoirs, la liberté d’opinionet d’association, le multipartisme et l’alternance.

L’actuelle politique économique, quant àelle, se présente comme un approfondissementet un élargissement des réformes engagées dansla seconde moitié de 1989; ces réformes affichentun plus grand libéralisme économique et uneréduction progressive de l'intervention de l'Etat.Cependant le gouvernement entend mettrel’accent sur la prise en compte de la dimensionsociale du développement dans sa stratégie deredressement, de restructuration et de relance del’économie nationale.

Les principaux axes de cette politiqueéconomique sont :

- l’assainissement des finances publiques,- la restitution du système bancaire,- la restructuration du secteur des entreprises

publiques,- la promotion du secteur privé.

Pour y parvenir, le Bénin continuerad’utiliser toute la panoplie de moyensd'interventions à sa disposition, et en particulierle Programme d’Ajustement Structurel (PAS) etles programmes de réformes sectorielles.

Cet ensemble, par les réformes qu’ilimplique sur le moyen et le long terme, contribueraà consolider les bases de la croissance et donc àaugmenter la richesse nationale.

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Afin de s’assurer que l’ensemble de lapopulation puisse jouer effectivement et de façonéquitable des bénéfices de la croissance, legouvernement entend suivre, dans les années àvenir, un processus de développement quiprivilégie la lutte contre la pauvreté.

A cet effet, la stratégie de la DimensionSociale du Développement (DSD) s’articuleautour des points suivants :

- une démarche fondée sur la concertation,- une recherche de synergie,- une participation des bénéficiaires à

l’identification de leurs besoins sociaux et ausuivi de leur exécution,

- un suivi permanent du contexte social etdes interventions de la DSD,

- un effort d’établissement des prioritésdans les interventions.

Enfin, pour assurer une pérennité àl’ensemble, le gouvernement du Bénin a misl’accent sur la prise en compte de l’environnementdans sa politique de développement comme unenécessité impérieuse.

E - La gestion de l’environnement avant 1991Le droit à un environnement sain est un des

droits de l'homme auquel la République du Bénina souscrit. Cette préoccupation a été prise encompte dans sa nouvelle constitution qui stipuledans son article 27 que "Toute personne a droità un environnement sain, satisfaisant et durableet a le droit de le défendre. L’Etat veille à laprotection de l’environnement".

Sans être écrite dans la constitution dupays, cette préoccupation était présente au Béninavant 1990 et s’était manifestée par la création denombreuses institutions chargées de la gestionde l’environnement, l'adoption de nombreuxtextes réglementaires, la préparation et la mise enoeuvre de plusieurs projets en matièred’environnement. Ces différentes structures ontfonctionné de façon sectorielle sans aucune co-ordination. Cette absence de coordination seretrouvait aussi au niveau de l’administration oùl’"environnement" était dispersé dans plusieursministères, à savoir :

- le ministère du Plan,- le ministère du Développement Rural,- le ministère de l’Equipement et des

Transports,- le ministère de l’Education,- le ministère de la Santé Publique

- le ministère de la Justice, pour ne citer queceux-là.

C’est alors, pour trouver une solution à cemanque de coordination et pour rendre plusrationnelle sa politique en la matière, que leBénin avec l’appui du Programme des NationsUnies pour le Développement (PNUD), à traversle Bureau des Nations Unies pour la régionSoudano-Sahélienne (UNSO), la BanqueMondiale en tant qu'administrateur d'un FondsNorvégien, la Coopération Allemande (GTZ) etla Coopération Française (MICAC) a élaboré unPlan d’Action Environnemental en vue de sedoter d’une politique, d’une stratégie et d’un pland’action en matière d’environnement.

F - La préparation du PAE

Le PAE du Bénin est envisagé commepartie intégrante de la politique globale dedéveloppement du pays. A la recherche deséquilibres financiers internes et externespoursuivis dans le cadre du Programmed’Ajustement Structurel (PAS), le Plan d’ActionEnvironnemental (PAE) associe la recherched’un équilibre dans l’utilisation durable dupatrimoine national des ressources naturelles etde l’environnement.

Pour y parvenir, le Bénin a pris desdispositions précises, à savoir : la création d’uneCellule de Coordination et d’un comitéinterministériel de Pilotage (CIP).

1 - L’organisation structurelle

Deux structures formelles ont conduit lapréparation du Plan d’Action Environnementaldu Bénin. Il s’agit de la Cellule de Coordinationet du Comité Interministériel de Pilotage.

(a) La Cellule de Coordination

Elle assure le secrétariat du ComitéInterministériel de Pilotage et de ce fait est encontact très étroit avec les différents ministères.Elle a pour fonction :

- la coordination inter-institutionnelle,l’appui aux groupes de travail, la liaison avec lesbailleurs de fonds et les organismes internationauxapportant leur concours au PAE et la liaison avecles O.N.G.

- la sélection et le recrutement des consult-ants nécessaires à la préparation du PAE,

- le suivi de la programmation du PAE,- la gestion du budget prévu pour son

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élaboration,- la conduite de la campagne de

sensibilisation environnementale.

Pour remplir ses fonctions, la cellule duPAE Bénin est animée par un chef de cellule, uncoordonnateur technique, un conseiller techniqueprincipal et des experts conseillers (temporaires),enfin un personnel d’appui (Secrétaire,Gestionnaire, Planton et Chauffeurs).

(b) Le Comité Interministériel dePilotage (CIP)

La préparation du PAE est suivie par unComité Interministériel de Pilotage présidé par leministre de l’Environnement, de l’Habitat et del’Urbanisme (MEHU) et comprend les ministèresci-après :

- le ministère du Plan et de la RestructurationEconomique ,

- le ministère du Développement Rural,- le ministère de l’Education Nationale,- le ministère de l’Energie, des Mines et de

l’Hydraulique,- le ministère de la Santé,- le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité

et de l’Administration Territoriale,- le ministère des Travaux Publics et des

Transports,- le ministère de la Justice et de la

Législation.Ce Comité est chargé de suivre l’évolution

de la préparation du PAE et d’en rendre compteau gouvernement.

2 - Contributions des bailleurs de fonds

Le budget d'aide à la préparation du Pland’Action Environnemental est d’environ1.038.000 $ et est couvert par l’UNSO 513.914$, la Banque Mondiale 210.000 $, la France47.500.000 FCFA (175.000 $) et la CoopérationAllemande 140.000 $ et le gouvernementBéninois .

En plus de leur concours financier, lesbailleurs de fonds ontjoué un rôle de catalyseurs.En effet, de fréquentes concertations entre lacellule de coordination et les bailleurs de fondsd’une part et d’autre part entre les bailleurs defonds et le comité interministériel de pilotagesont organisées pour faire le point de l’avancementdu processus, discuter des différents problèmesapparus et reprogrammer au besoin les activités.

3 - Préparation technique du PAE

Les différentes étapes du processus depréparation du PAE s’articulent autour des outilsd’information suivants : les ateliers régionaux,les enquêtes villageoises et urbaines, les enquêtesbibliographiques et de projets, les groupes detravail thématiques, l’atelier national, les étudesdiagnostiques et complémentaires, l’inventairedes textes législatifs et règlementaires et leséminaire national.

La démarche d'ensemble de la préparationdu PAE est présentée ci-après.

(a) Ateliers régionaux

Ils constituent l’outil principal de la con-sultation des communautés. Cinq ateliers ont étéprogrammés et réalisés; il s’agit des ateliers desdépartements de l’Atacora, du Borgou, du Zou,des trois départements du sud (Ouémé, Mono,Atlantique) et de l'atelier sur les problèmes

Figure 5 :

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environnementaux des centres urbains. Ils ontpour objectifs les échanges d’informations etdiscussions sur les problèmes de l’environnementliés au développement au niveau local et lessolutions proposées à ces différents niveaux pourles résoudre. Il s’agit en fait d’identifier lesproblèmes pour en rechercher les causes, lesapproches de solutions et les contraintes liées àleur mise en oeuvre.

Le groupe cible est constitué desproducteurs ruraux (paysans, éléveurs, exploitantsforestiers, pêcheurs, etc...) et, pour l’atelier surles centres urbains, des représentants des différentssegments de la population urbaine qui constituent50 à 75 % de l’effectif total des participants plusles responsables des structures gouvernementales,des projets et des organisations nongouvernementales.

La méthodologie utilisée s’articule autourde trois axes :

- exposés en plénière suivis de débats,- travaux en groupes,- synthèse en plénière.

Les langues de travail sont le français et leslangues nationales.

Aussi les ateliers régionaux sont conçus endeux parties : un forum de libre expression desdifférents acteurs et segments de la populationdes départements concernés et une séance detravail en groupe pour arrêter les priorités et lesmodalités de mise en oeuvre de ces actions.

Les ateliers sont complétés par les enquêtesvillageoises et urbaines.

(b) Les enquêtes villageoises eturbaines

Deuxième outil de consultation populaire,les enquêtes ont eu pour objectifs de compléter etde tester les informations recueillies au cours desateliers régionaux. Elles

ont porté sur des détails spécifiques permettantde sonder les groupes cibles qui ne se sont pasexprimés d’une manière satisfaisante pendant lesateliers notamment les femmes et les jeunes.

Ces enquêtes ont été effectuées au niveaude quatorze zones écologiques du Bénin et ontpermis non seulement d'affiner les résultatsobtenus au cours des ateliers régionaux, maisaussi de suivre et d’évaluer de nombreusestentatives de solutions apportées aux problèmesenvironnementaux au niveau local par les groupes

cibles.

(c) Les groupes de travail thématiques

Cinq groupes de travail ont été mis enplace de février à mai 1992 et se sont intéressésaux domaines suivants :

- planification et économieenvironnementales,

- cadre institutionnel et législatif,- gestion du milieu rural et urbain,- banque de données et système

d’information et de suivi écologique,- sensibilisation, communication, éducation

et formation relatives à l’environnement .

Chaque groupe est constitué de 2 à 5consultants nationaux.

(d) L’atelier national

Tenu en fin mars-début avril 1992, il a étéune étape fondamentale du processus. Lesgroupes cibles sont constitués de représentantsdes ministères et autres institutionsgouvernementales, des organisations nongouvernementales, des représentants du secteurprivé, des universités et institutions de recherche,des associations professionnelles et dedéveloppement, des collectivités locales et desbailleurs de fonds.

A ce forum ont été présentés les résultatsdes études diagnostiques, du traitement del’information documentaire et des ateliersrégionaux mais aussi les propositions de stratégieet le Plan d’Action.

Les différents participants se sontprononcés sur les études diagnostiques, lastratégie et les priorités choisies. Ce qui a

permis aux groupes de travail thématiques definaliser leurs travaux. Auparavant, pour faciliterles travaux des groupes, une recherchedocumentaire et une enquête projets à caractèreenvironnemental ont été organisées.

(e) Recherche documentaire etenquête sur les projets à caractèreenvironnemental

Pour la préparation du PAE, il est apparunécessaire de faire une recherche documentaire

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et une enquête "projets".

La recherche documentaire a consisté àrechercher et à localiser tout document (rapportsd’étude ou de mission, documents de projet,études de faisabilité etc...) traitant des sujetsrelatifs à l’environnement. A l’issue de la recher-che, 2720 bordereaux de saisie ont été remplis etregroupés par thème.

L’enquête "projets" a, quant à elle, collectédes informations à propos de 202 projets couvrantdifférents secteurs de l’environnement.

(f) Inventaire des textes législatifs

Au cours de la préparation du PAE, lanécessité de la rédaction d’un avant-projet de loi-cadre relatif à l’environnement a été perçue partous les acteurs de l’environnement. Pour cefaire, un inventaire complet des textes législatifset règlementaires ayant une portéeenvironnementale a été effectué et couvre lapériode allant de la colonisation à nos jours(1898-1992).

Cet inventaire a permis :- d’apprécier l’évolution de cette législation,- de procéder à une classification des textes

par centre d’intérêt et par ordre chronologique,- de dresser la nomenclature juridique

correspondante,- de présenter une vue synoptique des

insuffisances constatées de façon à en faire unvéritable instrument de travail dans le cadre del’élaboration du projet de loi-cadre

environnementale, de la révision ou de la refontedes textes en vigueur.

(g) Autres actions

Beaucoup d’autres activités ont étéentreprises par la cellule de coordination du Pland’Action Environnemental, à savoir :

- l’atelier de formation des journalistes,- la conduite des études complémentaires,- la mise en oeuvre des actions pilotes,- l’organisation d’une journée de réflexion

sur les travaux des groupes thématiques,- des séances de travail avec les institutions

gouvernementales et non gouvernementales et

autres acteurs de l’environnement,- le séminaire national des 26, 27 et 28

novembre 1992, tenu à Cotonou sur le thème“vers une stratégie nationale de l’environnementau Bénin”.

De tout ce qui précède, il ressort que lePAE du Bénin a privilégié dans sa préparation, laparticipation de tous les acteurs del’environnement à travers plusieurs approches.

Par ailleurs de fréquentes rencontres entrela cellule de coordination et les organisations etinstitutions gouvernementales et nongouvernementales ont permis à la celluled’échanger des points de vue sur la méthodologiemais aussi d’avoir d’utiles renseignements sur lesdifférentes questions liées à l’environnement; carle PAE Bénin est conçu comme une forcemobilisatrice dont la cellule de coordination anon seulement la tâche d’organiser l’élaborationmais aussi de provoquer un large processus decommunication entre le plus grand nombre. C’estpourquoi la cellule a commencé non pas avec desindividus dispersés mais avec des organismes etinstitutions car ils ont l’avantage d’être desmultiplicateurs d’informations et faciles d’accès.

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II. LE DIAGNOSTIC

La mise en place d’une stratégie de gestionde l’environnement au Bénin suppose un diag-nostic précis mettant en exergue les atouts et lescontraintes de la gestion de l’environnementdans le pays.

Le présent diagnostic a été établi à partir del’état du milieu et des impacts des politiquessectorielles en tenant compte des aspects spatiaux,règlementaires, institutionnels et économiques.

A partir de cette situation et de l’observationdes principales tendances passées, une simula-tion est faite pour les quinze prochaines années.

A- L’état du milieu

Toute stratégie de gestion del’environnement au Bénin doit prendre commepoint de départ la population béninoise, sescaractéristiques et ses aspirations. Cette gestionde l’environnement doit en effet se faire pour leplus grand bien-être des générations présentes etfutures du pays. C’est par rapport à cette grandefinalité que l’état des ressources naturelles et desnuisances doit être apprécié.

A la dernière estimation (1990), la popula-tion Béninoise comptait presque 5 millionsd’habitants, avec une répartition sur l’ensembledu territoire qui est fournie dans le tableau suivant.

Les résultats du dernier recensement généralde population (1992) sont en cours d’exploitation.

Comme on peut le voir, la populationBéninoise est très inégalement répartie surl’ensemble du territoire, avec un gradient dedensité croissante général nord-sud. L’Atacoraet le Borgou, qui occupent près de 80% de lasurface du pays, accueillent moins de 30% de lapopulation.

Cette population croît à une vitesse assezélevée, même dans le contexte africain. En 1961,la population Béninoise était tout juste de 2Millions d’habitants. On estime le taux decroissance global à 3,2% l’an. La populationurbaine croît nettement plus vite (environ 5,2%l’an en moyenne) que la population rurale (environ1,4% l’an en moyenne), traduisant ainsi un exoderural important. Cotonou n’est pas la seule villeà recevoir ce flux migratoire, et le Bénin a réussià maintenir un réseau important de villes grandeset moyennes (Porto Novo, Abomey, Parakou,Natitingou). Ce réseau est très important pour

PLAN D’ACTION ENVIRONNEMENTAL DU BENIN

Tableau 1 : Données de base sur la population au Bénin Superficie Population

Rurale Urbaine Totale Densitékm² milliers

Atacora 31200 536 110 646 23 Atlantique 3240 367 651 1018 340 Borgou 51082 513 162 675 14 Mono 3800 540 146 686 170 Ouémé 4700 519 390 909 180 Zou 18600 743 62 805 49

Total 112622 3218 1521 4739 44Source : Rapport de la Mission de préparation du Projet de Gestion des Ressources Naturelles (PGRN) , FAO 1990.

1- Les habitants

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l’aménagement d’ensemble du territoire national.

Le solde naturel de la population s’expliquepar un taux de natalité important (environ 4,8%l’an), lui-même lié à une forte fécondité (près de7 enfants par femme en moyenne). La mortalité,grâce à des progrès médicaux importants, estmaintenue autour de 1,6% par an. Il faut cependantnoter une mortalité infantile encore trop forte,même si elle est meilleure que la moyenne del’Afrique Sub-Saharienne (8,5% contre 9,4%).

La population Béninoise est jeune. Commedans beaucoup de pays de la région, les moins de15 ans représentent pratiquement la moitié de lapopulation. Ceci est un gage de dynamisme pourle pays, mais présente aussi des défis trèsimportants dans les domaines de la santé et del’éducation comme dans ceux des loisirs et de lacréation progressive d’emplois.

Les migrations jouent un rôle très impor-tant au Bénin, même si elles sont mal suiviesstatistiquement. Pourtant, la population Béninoiseest fortement attachée à son terroir, et ce sontessentiellement des raisons économiques quimotivent les migrations. Il existe un grand nombrede groupes ethniques, ce qui s’explique aisémentpar la grande richesse de l’histoire Béninoise.Les groupes les plus nombreux sont les Fon(40% de la population), les Adja (de mêmeorigine 19,5%), les Yoruba-Nago (12%), lesBatonou (8,5%), les Ditamari (6,5%), les Peuhl(5,6%) et les Dendi (3%).

L’espérance de vie à la naissance au Béninest encore faible (environ 50 ans), mais elle est enaugmentation constante (elle n’était que de 46ans en 1980), ce qui traduit un état de santé ennette amélioration.

Cet état de santé est en effet généralementacceptable grâce à une couverture sanitaireconvenable. On note cependant des difficultésbudgétaires certaines au niveau des servicespublics sanitaires et sociaux nationaux. Lagénéralisation des soins de santé primaires baséesur le financement communautaire a donné desrésultats très appréciables qu'un programmed'Information, d'Education et de Communica-tion en cours d'élaboration viendra consolider. Ily a aussi lieu de tenir compte de la politique

de généralisation des soins de santé primaire quicouvre tout le pays et qui comporte notammentune composante environnementale importanteavec la latrinisation et l'utilisation de l'eau potable.

Enfin, un fort taux d’analphabétismesubsiste, ce qui est paradoxal dans un pays quis’est fait connaître internationalement par sa forteculture. Chez les adultes, seuls 32% des hommeset 16% des femmes savent lire et écrire en 1990.Ce fort taux d’analphabétisme handicape leBénin, en particulier dans la détermination deson Indice de Développement Humain(récemment créé par les Nations Unies) qui leclasse à la 150ème place au monde, un classementnon conforme aux ambitions du pays.

2.- Les ressources naturelles

Le Bénin est caractérisé par un climathumide dans le Sud qui devient proche du semi-aride dans l’extrême Nord. En année moyenne,on passe de 700 mm (extrême nord) à 1500 mm(frange est du littoral). L’étude de la répartitionannuelle fait apparaître deux saisons des pluies,suffisamment abondante dans la plus grandepartie du pays (200 à 240 jours de période decroissance des végétaux) pour permettre deuxcultures par an sur la même parcelle. Les culturespérennes et les arbres trouvent des conditionsclimatiques de croissance optimales au Bénin.Les sols sont par contre un facteur limitant de laproductivité agricole.

Les eaux continentales sont abondantesau Bénin (plus de 7.000 km linéaires de coursd’eau, soit 1 km pour 16 km² du territoire). Ellesjouent un rôle important dans les activitésagricoles, et halieutiques, comme dans la vie detous les jours des Béninois. L’eau, vitale pourl’organisme humain, peut devenir égalementfatale dans les cas de crues et d’inondations,fréquentes au Bénin. Ces inondations sontessentiellement le fait du non respect desrèglements d’urbanisme, les habitants venantoccuper des zones non constructibles dansbeaucoup de grandes villes. Le Bénin dépend enpartie des pays voisins pour l’amont ou sur unesection des principaux bassins versants (Niger,Pendjari, et Mono).

Les eaux maritimes ont été peu étudiéesjusqu’à présent. On manque donc de points derepère, tant pour l’évolution dans le temps quepour l’étude des mécanismes de pollution.D’une manière générale, on note à présentquelques problèmes ponctuels de qualité deseaux maritimes. C’est notamment l’impact deseffluents de l’usine de phosphate de Kpémé auTogo, qui jaunit les eaux alentour sans que l’onconnaisse la gravité réelle de l’impact. C’est

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aussi le dégazage périodique des bateaux enpleine mer, mal contrôlé actuellement par manquede moyens. Aucun accident pétrolier n’estsurvenu pour l’instant à part les fuites lors desopérations d'exploitation off-shore sur le sitepétrolier de Sèmé, mais le risque est réel. D'où lanécessité de dôter le Bénin d'un plan d'urgence.

La zone littorale du Bénin, d’une faiblelongueur par rapport à la taille du pays (125 kmseulement) est extrêmement fragile. Une partieseulement de la côte est urbanisée, le reste étantdédié à la pêche, à l’agriculture et à l’élevage. Celittoral connaît de sérieux problèmes d’érosioncôtière. Cette érosion a été reliée par lesscientifiques aux grands courants marins

plantes médicinales Béninoises et leur utilisation.Des travaux du Laboratoire de Botanique del’Université Nationale du Bénin et de l’HerbierNational ont apporté des compléments. On aainsi inventorié plus de 1.500 espèces classéespar famille. Il ressort de ces analyses que cetteflore est assez diversifiée, éventuellement sur depetites surfaces, avec le privilège, pour certaineszones, d’être des espaces sacrés ayant permis uneexcellente conservation à ce jour. L’endémismedes espèces ne semble pas très important, mais unchercheur (Mondjannagni en 1969) a recenséune centaine d’espèces dans la seule forêt deDogo (département de l’Ouémé).

Les forêts reculent au Bénin. On estimaiten 1975 (FAO sur la base d’images LANDSAT)que le couvert forestier était constitué comme suit:

- forêts denses : 631 km². Ce sont desformations extrêmement précieuses pour lesnaturalistes, qui sont malheureusement en trainde disparaître rapidement et dont la protection estdifficile à cause des faibles superficies et de leurdispersion,

- forêt claire et savane boisée : 12.744 km²,soit plus de 10% de la superficie nationale totale.Taux de couverture des couronnes de 50% à80%.

- savane arborée : 60.956 km². Taux decouverture des couronnes inférieur à 20%.Répartition sur l’ensemble du territoire, un peuplus rare dans la frange littorale.

Malgré la pénurie de données précises, etgrâce aux travaux récents du CENATEL quicomblent progressivement ces lacunes, il sembleque la forêt recule au rythme annuel moyen de1.000 km². Cette estimation a été contestée, maissans contre-proposition fondée. En tout état decause, la situation des forêts serait actuellementbeaucoup moins bonne que dans les estimationsci-dessus.

Le Bénin abrite plusieurs écosystèmesspécifiques en dehors des aires protégées. C’estnotamment le cas des mangroves, qui seretrouvent dans l’ensemble de la frange côtière,y compris à proximité des agglomérations et desactivités humaines. Ces mangroves ont égalementsouffert de la dégradation causée par lespopulations riveraines, en particulier pour lacollecte de bois de feu. La reconstitution partiellede ces mangroves est en cours. Elle rencontre unaccueil intéressé de la part des populationsriveraines, surtout lorsque des efforts

régionaux (le courant de dérive littorale enparticulier) et à certaines activités humaines(extraction de sable, construction du port en eauxprofondes de Cotonou). Cette érosion poseproblème, en particulier en zones urbaines. Il està noter l'absence totale d'une politique du littoralqui définisse et fasse respecter les règles d'unegestion rationnelle du littoral.

La faune sauvage est abondante etdiversifiée au Bénin. Une politique de conserva-tion de la Nature n’a réellement été initiée quedepuis quelques années, et principalement sur leparc national de la Pendjari. Cette politique doitêtre développée et renforcée dans l’avenir. Onnote donc jusqu’à présent une fragilité de cettebiodiversité, qui peut être illustrée par les donnéesdu tableau 2.

Tableau 2 : Changements dans les popula-tions d’animaux sauvages dans le ParcNational de la PendjariEspèces 1978 1989 89/78

en %Eléphants nd 856 ndHippopotames nd 280 ndBuffles 5815 2000 -66%Antilopes Topi 194 170 -12%Antilopes de Kob 9555 6000 -37%Phacochères 4942 3000 -39%Source : Heymans, Oude et Kidjo

Une partie seulement de la flore sauvagedu pays a été décrite en détail de manièrescientifique. Quelques études ponctuelles ont étémenées, principalement en relation avec lesprojets locaux de conservation de la nature. Desthèses ont été rédigées. Une expédition ethno-botanique a été effectuée par l’Agence deCoopération Culturelle et Technique sur les

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pédagogiques sont entrepris et que les popula-tions font le lien entre la reconstitution de lamangrove et celles des frayères.

Les sols du Bénin peuvent être classés en9 grandes catégories. Les sols de loin les plusreprésentés sont les sols ferrugineux tropicauxlessivés qui occupent plus de 80% de la surfacedu pays. Viennent ensuite les sols faiblementferralitiques, puis les lithosols. Les sols ferrugineuxprésentent une grande variabilité en fonction deleur place dans les pentes. Ils nécessitent unerestitution organique pour pouvoir être cultivésen continu avec maintien de la fertilité. Les solsfaiblement ferralitiques ont une importancefondamentale dans l’économie du pays, car prèsde la moitié des Béninois vivent sur ces sols, quiont généralement de bonnes qualitésagronomiques. Les lithosols ne sont en pratiqued’aucun intérêt agronomique.

A cause de leurs caractéristiques propres,de l'abondance des pluies et du manque deprécautions prises (en particulier déforestation,culture itinérante sur brûlis), les sols sont trèssensibles à l’érosion, ce qui a des impacts tantlocaux qu’éloignés, sur les agriculteurs eux-mêmes comme sur les gestionnaires d’ouvragesd’art en aval.

Le sous-sol n’est connu qu’imparfaitement.Il est pourtant le support d’activités importantes,en particulier l’alimentation en eau des Béninois.Une meilleure connaissance des quatre grandesformations hydrogéologiques est en cours dansle cadre d’un projet Inventaire des Ressources enEaux Souterraines.

Les ressources énergétiques du pays sontégalement très abondantes. Les ressources enhydrocarbures (pétrole et gaz naturel)commencent seulement à être exploitées depuis1982. Les ressources hydro-électriques sontégalement importantes et estimées à environ 900MW. La centrale hydroélectrique de Nangbéto(60 MW), sur le Mono, projet conjoint Bénin-Togo (Communauté Electrique du Bénin), initiéen 1987, est considérée comme la première étapede développement du potentiel hydroélectriqueBéninois. Deux sites (Adjarala et Tététou) ontété identifiés en aval et sont en cours d'étude; uneétude de faisabilité comprenant une Etuded'Impact sur l'Environnement a été effectuéepour Adjarala et est en cours d'examen. Desétudes préliminaires couvrant la cartographie,l'hydrologie, la géologie et l'ingéniérie (faisabilité)

sont également en cours sur l'Ouémé.L’énergie solaire, régulière et bien répartie,

a un potentiel d’environ 1.800 kWh/m²/an. Lesvents sur les côtes pourraient également fournirune énergie non négligeable (vitesse moyennesouvent supérieure à 5 m/s). Enfin les combus-tibles ligneux (schématiquement : bois dans lescampagnes et bois + charbon de bois dans lesvilles) sont utilisés par la majorité des habitants.Malgré l’abondance de ces ressourcesénergétiques, les combustibles ligneux sont utilisésà un rythme ne permettant pas la reconstitution dela ressource au plan national, comme on le verraplus loin, ce qui contribue aux problèmesenvironnementaux nationaux et locaux.

Enfin, en plus de la biodiversité "noble"constituée par la faune et la flore sauvages, ilconvient de signaler que peu d'intérêt a été portéjusqu'à présent à la diversité des plantes cultivéeset des animaux domestiqués.

Or, dans ce domaine, les spécialistesreconnaissent de plus en plus l’importance desplantes et des animaux adaptés aux terroirs, ainsique les vertus de pratiques comme les culturesassociées, qui permettent de maximiser la sécuritéalimentaire et financière de l’exploitant agricole.

3. Les principales pollutions et nuisancesobservées (poussières, émission par les usines,les pots d'échappement ...)

En dehors des grands centres urbains, laqualité de l’air est généralement bonne au Bénin,pays peu industrialisé actuellement. Dansplusieurs grandes villes, des problèmes ponctuelssont susceptibles de se poser, principalement àcause de l' installation de l’habitat dans la zoneindustrielle.

De toute façon, il n’existe pas de réseau demesure de cette qualité de l’air, et il serait bond’avoir quelques données d’observation et demesure dans ce domaine.

L’eau pose problème, pour sa quantitécomme pour sa qualité, au moins localement.Des baisses de niveau des plans d’eau ont étéobservées, ainsi que des comblements progressifs.Les récentes sècheresses (notamment celles desannées 1976-77 et 1983) et l’accroissement desconsommations en eau en sont partiellement lacause, ainsi que la forte érosion sur les solsdénudés par la déforestation. On noteaussi un envahissement de certains plans d’eaupar la jacinthe d’eau qui crée une gêne directe, enparticulier pour la pêche et la navigation (lagune

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de Porto Novo, lac Nokoué, basse vallée del’Ouémé).

Malgré les ambitions affichées pour ladécennie de l'eau potable, l’approvisionnementdes populations est loin d’être généralisé, et seuls66% de la population urbaine ont accès à l’eaupotable, contre 46% pour la population rurale.

Tableau 3 : Accès à l’assainissement età l’eau potable (en pourcentage)

Eau potable 1980 1988Rural 15 % 46 %Urbain 26 % 66 %

Assainissement 1980 1988Rural 4 % 31 %Urbain 48 % 42 %Source : Rapport sur les ressources mondiales1992-1993

Les déchets urbains ne sont “gérés” quede façon médiocre surtout dans les plus grandesvilles. Cette gestion n’est que partielle, puisqu’onestime que 70 à 75% des déchets domestiques dela ville de Cotonou ne sont pas collectés, mêmesi, depuis quelques années, grâce à la libéralisationdu secteur de la gestion des déchets solides et deseaux usées, des entreprises privées contribuent àune évacuation plus intensive et plus rapide desdéchets.

Une faible partie de ces déchets estégalement recyclée par le secteur informel, commedans la plupart des pays Africains. Il restecependant qu’une grosse partie de ces déchets estsoit enfouie sur place soit entassée dans desdécharges sauvages qui envahissent souvent lesgrandes artères routières au grand mépris desrègles d’hygiène élémentaire. Le manque globalde moyens est directement responsable de cetétat de fait.

Les risques industriels sont actuellementfaibles au Bénin, compte tenu du faibledéveloppement industriel. Toutefois, desprécautions insuffisantes à cause de l’état devétusté de certains bâtiments industriels peuventcauser des problèmes dans l’avenir si uneéducation et un bon contrôle des conditionsd’exploitation ne sont pas mis en place.

L’érosion des sols est un phènomèneparticulièrement inquiétant au Bénin, en

particulier à cause du régime pluviométrique.Cette pluviométrie, globalement élevée - au moinsdans le sud du pays - connaît des pointes horairesparticulièrement fortes.

Toutes les catégories de sols sont touchées,y compris les sols ferrugineux et les solsferralitiques.

Selon le Centre National d’Agro-Pédologie(CENAP), les pertes annuelles de sols sont lessuivantes selon les départements :

Tableau 4 : Répartition de l’érosion pardépartementUnité : tonnes/ha/anSource : CENAP, citée dans le rapportd’Andrew KOPS

Atacora 12,3Atlantique 23,8Borgou 8,0Mono 37,0Ouémé 24,5Zou 23,0

En plus de la pluviométrie et de sarépartition, les facteurs importants dedétermination de l’érosion sur une parcelle donnéesont la pente du terrain, les techniques deconservation des sols employées et la densité dela couverture végétale.

Pour une pente moyenne, les degrés relatifsde vulnérabilité des différentes cultures sontdonnés ci-après.

Tableau 5 : Degrés relatifs de vulnérabilitédes sols à l’érosion sous les principalescultures au Bénin

Unité : nombre relatif sans dimension (ex : 1= érosion de 12,3 t/ha/an dans l’Atacora)

Plantation 0,33Savane 0,5Pois d’Angole 0,5Piment 1,5

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Coton 1,1Mil Fonio 0,85Maïs 1,4Manioc associé à maïs 1,2Sorgho 1,25Arachides 0,85Voandzou 0,85Igname 1,1-1,35

Source : CENAP, citée dans le rapportd’Andrew KOPS

Sur cette base, et dans les conditionsactuelles de mise en cultures, l’érosionreprésenterait une perte annuelle de près de 30Millions de tonnes de sols, tous les départementsétant touchés, de l’Atacora (un peu plus de 3 Mt/an) au Zou (près de 7,5 M t/an). Comme on leverra plus loin, les pertes par érosion vont aller enaugmentant à cause des variations de modesd’occupation des sols dans chaque département.

B - LES IMPACTS DES POLITIQUESSECTORIELLES JUSQU'A PRESENT

1. Agriculture, élevage et pêche

L’ensemble du secteur primaire (agricul-ture, élevage, foresterie, chasse et pêches etactivités minières) représente actuellement 36%du PIB Béninois, à peu près autant qu’en 1965.Le PIB du secteur primaire a crû d'environ 3%l’an depuis 1985, beaucoup plus vite que celuides autres secteurs.

Le développement de l’agriculture et del’élevage au Bénin s’est fait jusqu’à présent sansune prise en compte explicite de l’environnementnaturel.

L’agriculture est très diversifiée et tireparti des ressources édaphiques et climatiques dupays avec une efficacité moyenne dans le contexterégional. Les cultures vivrières comprennent lescéréales (sorgho, maïs), les

tubercules (igname, manioc), les légumineuses(haricots et arachides), et de nombreux fruits etlégumes. Les principales cultures d’exportationsont le coton et le café (en fort déclin). Le cotonà lui seul (fibre et graine) représente actuellementplus de 14 Milliards de FCFA d’exportationsannuelles, le quart environ de l’ensemble desexportations.

La surface mise en culture cotonnière a crûtrès rapidement ces dernières années (plus de

19% par an dans le seul département du Borgouau cours des dix dernières années).Les cultures vivrières ont progressé égalementau cours de ces dernières années, mais moinsrapidement que la croissance démographique.D’une manière générale, les termes de l’échangede plus en plus défavorables aux matièrespremières végétales oblige le Bénin à se lancerdans une course poursuite qui ne lui apporteactuellement pas suffisamment de richesse.Les restitutions minérales et organiques desprélèvements par les plantes cultivées sontactuellement insuffisantes, et les recherchesagricoles ont clairement établi l’épuisementprogressif des terres cultivées en continu.Toutefois, l’impact sur les rendements n’est pasévident statistiquement, à cause des possibilitésde mise en valeur de nouvelles terres.Le bas prix des denrées agricoles aux producteurs,le faible degré de transformation des produits auniveau local ainsi que la mauvaise organisationdes sociétés d’Etat chargées de lacommercialisation et de l’approvisionnement etle mauvais état des pistes de dessertes rurales ontété jusqu’à des temps récents, des freins importantsà l’intensification agricole.

L’élevage, qui représente plus de 10% duPIB selon des estimations partielles, regroupe uncheptel important de bovins (près d’1 million detêtes), porcins (plus de 400.000) et d’ovins-caprins (1.800.000 têtes). L’élevage des porcinsest concentré dans le sud, celui des bovins,itinérant, dans le nord. Le cheptel a augmenténotablement depuis les grandes sècheresses desannées 1970, et de nombreux conflits sociaux surl’eau et les pâturages entre éleveurs et agriculteurssont observés. Le développement d’un élevage“moderne”, en particulier porcin, susceptibled’avoir un très fort impact négatif surl’environnement, n’est actuellementqu’embryonnaire.

La pêche est une activité importante auBénin et une source majeure de protéines dansl’alimentation. La production nationale s’élève àplus de 40.000 tonnes/an pour une valeurfinancière supérieure à celle de l’élevage. Oncompte environ 47.000 pêcheurs générant unetrès forte activité en aval comme en amont. Lapêche artisanale est pratiquée en zone côtièrecomme dans les lacs et les lagunes. Cette pêchepeut avoir un impact négatif important surl’environnement (destruction de certaines espècesforestières et halieutiques, comblement des lacs).

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La nouvelle politique agricole que leGouvernement Béninois met en place avec l’aidede bailleurs de fonds comme la BanqueMondiale, intègre désormais très étroitementl’environnement.

2. Foresterie

Le Bénin ne dispose plus que de quelquesrestes de forêts secondaires denses, trop morcelés.L’exploitation forestière elle-même n’a que peud’importance sur le plan commercial.La majorité du bois d’oeuvre produit provientdes 6.500 ha d’une ancienne teckeraie. L’objectifde l’exploitation est de couvrir avant l’an 2.000les besoins domestiques, estimés à 30.000 m3/an. Actuellement, les bois nécessaires proviennentdes pays voisins (Togo, Nigéria).

Plusieurs autres produits forestiers sontmis sur le marché : anacardes (graines de 2.000à 2.500 t/an), karité et néré, en grande partie auto-consommés, miel, qui n’est actuellement pasbien valorisé.

Au contraire d’autres pays tropicaux, leBénin ne connaît pas trop de problèmesenvironnementaux liés directement àl’exploitation forestière pour le bois d’oeuvre.Cette dernière est en effet d’une relativementfaible ampleur. Le principal danger vient plutôtd’une sous-valorisation de cette ressource, ce quifait que l’anacardier, par exemple, est en cours dedestruction au profit des cultures annuelles.

Le gibier représenterait, selon les estima-tions disponibles, 20.000 tonnes/an. On nedispose d’aucune donnée sur le braconnage auBénin.

3. Industrie

Le Bénin possède de nombreusesressources minières insuffisamment exploitéespour des raisons financières et industrielles. L'orde Perma et les dépôts de phosphates de Nékrouont été estimés à près de 5 millions de tonnes.Une production de l'or à petite échelle a étéégalement entreprise dans l'extrême nord-ouestdu pays, avec de bonnes perspectives dedéveloppement. Le calcaire, l’argile, les galets etle sable sont une partie des ressourcesmobilisables. Toutefois, une partie de cesressources est déjà mobilisée (360.000 m3 par les

professionnels de Ouidah, Cotonou et Sémé)dans des conditions qui peuvent générer desproblèmes environnementaux. L’industriecimentière locale est alimentée partiellement pardes matières premières importées, dans desconditions environnementales peu satisfaisantes,au stockage, à la manutention et au transport deces matières.

L’industrie manufacturière, elle, est peudéveloppée au Bénin (8% du PIB sur un total de13% pour le secteur secondaire). La stratégieinitiale du Gouvernement était tournée vers lasubstitution des importations de biens deconsommation. L’industrie agro-alimentaire estla seule industrie manufacturière un peudéveloppée. Actuellement, la politiqued’intervention directe de l’Etat dans l’industrieest contestée, et l’on s’oriente vers beaucoup plusde libéralisme dans ce domaine. Le secteurinformel est entrain de prendre une ampleurconsidérable dans le domaine de l'industriemanufacturière. Ce secteur le plus important ausein duquel les femmes jouent un rôle catalyseur,doit être la cible des efforts visant à réduire lapauvreté et à promouvoir l'amélioration del'environnement. Globalement, l’impact surl’environnement de ces industries manufacturièresest actuellement peu important. Toutefois, onnote des problèmes ponctuels avec une brasseriequi déverse ses drêches dans la lagune, unesavonnerie et une usine textile qui déversentleurs eaux usées en mer. Il convient de mettre unaccent particulier sur l'activité des cimenteriesqui ensemble génèrent une quantité importantede poussière rejetée dans l'air et dont les impactssur l'environnement restent à évaluer.

L’artisanat de service est un secteur - leplus souvent informel - dynamique au Bénin. Sesimpacts négatifs sur l’environnement sont

minimes. Cet artisanat peut par contre jouer unrôle positif important pour l’environnement,notamment dans les activités de recyclage.

4. Transports et infrastructures

Le réseau routier s’est relativementdéveloppé en longueur et en qualité depuis 1975.Le parc automobile a augmenté très rapidement,doublant pratiquement tous les trois ans. Lapriorité accordée à la route pour le transport depassagers et de marchandises se retrouve dans la

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forte dépendance des transports sur ces infra-structures (75% des marchandises et 90% despassagers). La tendance future sera à encore plusde transports routiers, ce qui est une orientationconsommatrice d'énergie et très couteuse en termesde sécurité des habitants.

Le port de Cotonou a un rôle régionalimportant. Avec plus d’un million de tonnes paran, il alimente non seulement l’intérieur du pays,mais aussi le Niger et le Burkina Faso, le Mali etles pays enclavés. Le Nigeria fait égalementtransiter des marchandises par Cotonou. Le portest un lieu de production de pollutions malcontrôlées actuellement.

Le réseau ferroviaire est extrêmementcourt (moins de 600 km d’opérationnels) et nepermettra pas dans le proche avenir de gagnerdes parts de marché sur les transports routiers.

Enfin le transport aérien, ne permetactuellement que de gérer le transport interna-tional, dans des conditions concurrentiellesfaibles. Ceci, combiné à la quasi-inexistence deréseau national, constitue un frein important audéveloppement d’un éco-tourisme international.

5. Développement urbain et touristique

Jusqu’à ces toutes dernières années, ledéveloppement urbain au Bénin était largementspontané. Peu de contraintes et peu de politiquepréventive étaient mises en oeuvre. Ceci expliqueen grande partie les difficultés rencontréesdésormais pour assurer la satisfaction desprincipaux besoins essentiels des habitants desgrandes villes (près de 2 millions d’habitantsbientôt).

Actuellement, le MEHU, avec le

SERHAU et l’AGETUR et l’aide de quelquesbailleurs de fonds, remettent en place les struc-tures et les procédures ad hoc pour gérer lesgrandes villes. Ce travail de fond va dans le sensd’une meilleure gestion de l’environnement, parexemple dans la maîtrise des inondations et lacollecte et le traitement des déchets.

Mais ces efforts sont encore largementinsuffisants par rapport aux enjeux du prochainsiècle liés à l’afflux massif des populations dansles villes.

Le développement touristique au Béninest embryonnaire, malgré la grande qualité des

ressources nationales dans ce domaine. Lesstatistiques sont inadaptées, et l’image dressée dela fréquentation touristique dans le pays ne peutêtre que parcellaire. Des indications partielles -visite du site de Ganvié - montrerait même unrecul du nombre de touristes de 1983 à 1989.

Pourtant, le Bénin n’est que moyennementéloigné des pays du Nord et dispose de nombreuxatouts touristiques, seul ou en destinationcombinée avec les pays voisins. L’éco-tourismedevrait diversifier et intensifier les chances dupays dans le domaine touristique. Il reste àconcrétiser ces potentialités, tout en maîtrisant lesimpacts les plus négatifs sur l’environnement decette fréquentation accrue.

6. Energie

Le secteur énergétique commercialcomprend essentiellement les produits pétrolierset l'électricité d'origine hydraulique. En 1982,dernière date pour laquelle on dispose d’un bilanénergétique national complet, la consommationde pétrole représentait plus de 80% de l’énergiecommerciale, mais seulement 12% de laconsommation totale, compte tenu de l’écrasanteimportance des combustibles ligneux du secteurinformel.

Les problèmes à attendre (dont certainsd'ores et déjà observés) du développementhydroélectrique au Bénin sont essentiellement :

- l'impact sur l'hydrologie en aval deséquipements,

- l'absence de consultation des populationsconcernées, ainsi que de ré-installation organisée,

- les pertes éventuelles de terres arables parsubmersion et érosion,

- l'apport de vecteurs de maladies et laqualité des eaux,

- la perturbation des conditions physico-chimiques des plans d'eau entraînant une baissede la productivité des écosystèmes, et donc desressourcs halieutiques durables,

- suppression de l'agriculture de décrue.

La prospection et l'exploitation - sur terreet off-shore - des ressources pétrolières (sousforme liquides ou sous forme gazeuses) ont desimpacts environnementaux et ne conduisent pasforcément à une exploitation durable. A ce niveau,aucun plan d'urgence n'a été prévu. Même si laproduction pétrolière a chuté ces dernières années,les récents développements laissent supposer

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que d'autres gisements pourraient être bientôtexplorés.

La production totale du pétrole du site deSèmé avoisine les 4.000 barils / jour. Des réservesde ressources pétrolières sur terre ont été égalementidentifiées vers Sèmé et les études de faisabilitéen cours. Trois potentialités d'extraction ont étéidentifiées; la plus importante a été estimée àplus de 500 millions de barils (cf. Int' Oil Letterdu 13 Avril 1992, p.4)

Dans la période 1983-88, la productionpétrolière était supérieure à la consommationintérieure. Mais, depuis 1989, en raison del’épuisement du champ, la production aconsidérablement baissé. Le pétrole n’est pasraffiné localement et est exporté en brut, comptetenu des faibles quantités produites à l’échellenationale et surtout de l’étroitesse du marchéintérieur.

Le principal problème environnementallié à l’énergie est celui de la déforestation due àl’exploitation des combustibles ligneux. Commeon le verra sur la simulation 2005, laconsommation de combustibles ligneux estdirectement responsable d’une partie importantede la déforestation, et des mesures doivent êtreprises d’urgence pour freiner cette déforestation.

On note aussi un problèmeenvironnemental lié à la distribution illicite decarburants pétroliers, qui s’effectue dans de trèsmauvaises conditions de sécurité et de salubrité.

7. Impacts de l’environnement sur les activitéshumaines

Les différentes politiques sectorielles ontdonc un impact évident sur l’environnement.Mais l’environnement a des incidences sur lesactivités humaines.

En effet, si, par exemple, les risques decyclônes sont quasi-nuls au Bénin, les inondationsont une fréquence importante, surtout dans lafrange littorale relativement plate et surtout danscertaines zones des grandes villes et aux abordsdes cours d’eau en zones basses de vallées.Périodiquement, des quartiers entiers sontinondés plus ou moins gravement.

Le non respect d’un minimum de règlesurbanistiques fait que ces inondations sont lacause directe de nombreuses pertes de patrimoineet même de vies humaines. Une étude spécifiquede ce phénomène a conclu à la nécessité d’agir àla fois de manière curative et préventive, dans ce

dernier cas en édictant des règles urbanistiquescohérentes et en mettant en place les moyens deles faire respecter.

C’est à ce prix que de nouvelles pertesseront évitées dans l’avenir.

Enfin, il faut noter les effets quotidiens despollutions sur la santé humaine : maladiesrespiratoires (pollution de l’air dans les villes,particulièrement néfastes aux nourrissons et auxjeunes enfants), maladies liées à une mauvaisehygiène hydrique. Si la dégradation del’environnement a de forts impacts économiques,elle a aussi un coût social extrêmement élevé,même s’il est difficilement quantifiable; c'est lecas du paludisme.

C - LES ASPECTS SPATIAUX

1. Les principales caractéristiquesenvironnementales des six départements

Chacun des six départements a sa proprepersonnalité environnementale, spécificité quiest prise en compte explicitement dansl’élaboration et les recommandations du Pland’Action Environnemental. Cette personnalitéinduit des contraintes et des opportunitésenvironnementales qui sont brièvement décritesci-après.

Les départements ont été présentés dans l’ordrealphabétique.

Le Département de l'ATACORAL’Atacora est le deuxième département

au Bénin par la taille et représente presque 30%de la surface nationale totale avec environ13,4 % de la population du Bénin. C’est undépartement très rural, avec plus de 80% de lapopulation vivant dans les campagnes.Les deux grandes zones écologiques dudépartement sont le sud, jusqu’à la hauteur de laligne Natitingou-Kouandé, pluvieuse (1.200 à1.400 mm/an), grandes savanes boiséesentrecoupées par des galeries forestières et desforêts denses et sèches, et le nord, plus sec (900à 1.000 mm/an), couvert de vastes savanesarborées et herbeuses.

La zone a une histoire d’exploitationforestière intensive et rentable depuis les années70. Cette exploitation connaît désormais desdifficultés liées à la raréfaction de sa matièrepremière et ce sont des arbres de plus en plusjeunes qui sont coupés, sans régénération pos-

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sible au rythme actuel.

L’élevage transhumant est un facteur dedégradation de l’environnement, notamment lespetits ruminants. Le problème est compliqué parla transhumance d’éleveurs étrangers, avec tousles heurts résultants sur la population locale. Onsoupçonne l’élevage transhumant d’êtreresponsable de la transmission d’épizooties,pouvant le cas échéant décimer les populationsde faune sauvage. En liaison avec ces pratiques,les feux de brousse sont réguliers et destructeurs.Ils constituent un véritable fléau très mal maîtrisé.

Le braconnage est développé, y comprisen zones limitrophes du Parc National. Activitééconomique très rentable, grâce aux demandesfort développé dans les villes, le braconnage esten pleine expansion et demandera des moyenstrès importants pour être combattu.

La principale agglomération du partementde l’Atacora, Djougou (130.000 habitants), aune économie étroitement liée à l’agriculture et àl’élevage, par sa position dans les axes detranshumance en provenance du Burkina Faso etdu Togo. La circonscription urbaine deNatitingou, chef lieu du département, regroupeprès de 60.000 habitants, mais n’a pas une grandeimportance économique.

L’Atacora abrite le Parc National de laPendjari, dont le vis à vis Burkinabé est le ParcNational de l’Arly. Les infrastructures de trans-port (aéroport) requises pour un développementimportant de l’éco-tourisme, sont en cours deréhabilitation.

La plus grande partie de l’Atacora estfortement dégradée sur le plan environnemental(principalement érosion des sols et désertification)et réclame une intervention d’urgence.

Tableau 6. Fiche signalétique dudépartement de l’Atacora

Population 1979 (milliers) 480Population 1990 (milliers) Rurale 537 Urbaine 111 Totale 648Superficie (km²) 31.200Principales cultures (milliers ha)Sorgho 55,4Igname 34,1Mil 29,2

Maïs 26,7Haricot 16,2Coton 12,1

- Le Département de l'ATLANTIQUEL’Atlantique est le plus petit département

par la taille (3% environ de la surface nationale),mais regroupe plus de 21,8 % de la population -soit 1.060.320 habitants - et ce à cause de laprésence de la capitale économique Cotonou(533.212 habitants), dont l’agglomération est enpleine croissance démographique même si laville centre se dépeuple un peu . Les problèmesd’environnement urbain, notamment la gestiondes ordures ménagères et les divers risques, dontcelui d’inondations, sont particulièrement fortsdans ce département.

Le climat du département est humide, avecdeux saisons des pluies qui permettent deuxsaisons de culture, mais qui sont également àl’origine de phénomènes d’érosion etd’inondations, particulièrement graves dans lescuvettes occupées par beaucoup d’établissementshumains.

Les habitants sont urbains en grandemajorité (64%), mais la frange côtière est loind’être entièrement urbanisée, un atout importantà conserver pour ce département phare du pays.

L’agriculture et l’élevage sont égalementpratiqués dans le département, avec le maïs commegrande culture et le développement des culturesmaraîchères à proximité du marché de Cotonou.

Les voies de communication sont biendéveloppées, en dehors de la voirie des grandesvilles, plutôt déficiente. Un commerce actif estentretenu avec les deux départements voisins,l’Ouémé et le Mono.

Les principaux problèmesenvironnementaux identifiés dans le départementde l’Atlantique sont :

- baisse de la fertilité des sols,- multiplication des parasites, insectes et

autres déprédateurs,- manque de terres cultivables de bonne

qualité,- déforestation et incendies,- inondations périodiques,- baisse de la qualité des eaux de surface et

des prises de la pêche liée à la destruction des

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frayères,- recul de la mangrove,- nombreux conflits éleveurs-agriculteurs,- pollution de l’air à Cotonou due aux gaz

d’échappement,- gestion des ordures ménagères à Cotonou,- extension incontrôlée des zones urbaines

(sans infrastructures de base électricité, eau po-table, etc...),

- érosion côtière,- mauvaise maîtrise du foncier.

Tableau 7. Fiche signalétique dudépartement de l’Atlantique

Population 1979 (milliers) 628Population 1990 (milliers) Rurale 367 Urbaine 651 Totale 1.018Superficie (km²) 3.240Principales culturesMaïs 85,1Manioc 18,5

- Le Département du BORGOULe Borgou est le plus grand département

par la taille (45% de la surface totale du pays pour16,8 % de la population). Le chef lieu dudépartement du Borgou, Parakou, troisième villedu Bénin par sa population, abrite environ106.708 habitants et continue à croître.

L’élevage transhumant joue un rôlefondamental dans l’économie de ce département,qui est le plus grand fournisseur de bovins dupays, avec des échanges importants avec les paysriverains, Niger, Burkina Faso et Nigeria.

Le Borgou est le département du Bénindisposant de la plus grande surface de terrescultivables disponibles, ce qui peut lui donner unrôle fondamental dans les stratégies futures dedéveloppement agricole. C’est un départementtrès rural (72% de la population).

Le Borgou abrite la partie Béninoise duParc National du W, partagé avec le Niger et leBurkina Faso.

Les principaux constatsenvironnementaux pouvant être faits sur ledépartement du Borgou sont :

- la progression du Sahel, notamment àKarimama et Malanville,

- la régression des zones de pâturage- l’étendue des feux de brousse,- la dégradation générale du couvert végétal,

toutes strates confondues, et, en particulier, reculdes dernières zones forestières et raréfaction desessences de valeur,

- accroissement et généralisation del’érosion hydrique et éolienne,

- extension rapide et régulière de la culturedu coton, au détriment des formations arborées etarbustives,

- les impacts résultant d’une faibleproductivité de l’éco-système : faibles gainspondéraux pour les animaux, faibles rendementspour les cultures.

A cause de sa position septentrionaleproche du Sahel, le Borgou est probablement ledépartement rural le plus touché par la dégradationactuelle de l’environnement.

Tableau 8. Fiche signalétique dudépartement du Borgou

Population 1979 (milliers) 491Population 1990 (milliers) Rurale 513 Urbaine 162 Totale 675Superficie (km²) 51.082Principales cultures (milliers ha)Coton 85,9Sorgho 79,2Maïs 71,4Igname 39,5Arachide 16,0Haricot 16,5Mil 14,6

- Le MONOLe Mono est un petit département par la

taille. Il joue un rôle très important dans l’économienationale, à cause de sa position frontalière avecle Togo. Il reste cependant très rural : c’estparadoxalement le département le plus rural duBénin avec plus de 85% de la population vivantdans les campagnes.Le chef lieu de département du Mono, Lokossa,compte actuellement un peu plus de 52.909habitants.Le Mono abrite Grand Popo, station balnéairepotentiellement importante pour la population deCotonou.

Les principaux problèmesenvironnementaux du Mono sont :

- inondations dans la vallée du fleuve Mono,- conflits permanents entre éleveurs tran-

shumants et paysans sédentaires, en particulier àcause de la pression sur les terres,

- pauvreté rurale entraînant des choix “de

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survie” au détriment de l’environnement,- baisse de fertilité des sols,- litiges fonciers fréquents et manque de

base juridique pour les résoudre durablement,- érosion côtière menaçant même l'existence

de la ville de Grand-Popo.- prolifération périodique d’insectes et

autres déprédateurs,- ensablement des cours et des plans d’eau

entraînant une productivité réduite de cesécosystèmes et donc une réduction des prisessoutenables de la pêche,

- absence de gestion des déchets urbains- manque d’eau potable,- recul de la végétation arborée,- mauvaise gestion des déchets et, plus

généralement, de l’hygiène domestique,- dégradation de la mangrove.

Tableau 9. Fiche signalétique dudépartement du Mono

Population 1979 (milliers) 477Population 1990 (milliers) Rurale 540 Urbaine 146 Totale 686

Superficie (km²) 3.800Principales cultures (milliers ha)Maïs 70,5Manioc 18,7Coton 12,5Haricot 11,8

- Le Département de l'OUEMEL’Ouémé est un département du Sud de

petite taille comme les deux autres. Comme leMono, sa position frontalière sur la frange côtière,fait que l’économie de ce département estlargement influencée par les relations avec leNigeria et le commerce entre Cotonou et la capitaleNigeriane.

Le chef lieu du département de l’Ouémé,Porto Novo, capitale politique du pays, est ladeuxième ville du Bénin par ordre de taille. Sonagglomération regroupe 177.660 personnes, encroissance régulière.

Les principaux problèmesenvironnementaux de l’Ouémé sont :

- dégradation des sols, en particulier àcause de l’extension de la culture itinérante surbrûlis et de la réduction de la durée de jachère,

- réduction du couvert végétal, en particulierde la strate arborée,

- recul de la biodiversité, en particulier àcause du développement du braconnage,

- comblement des plans d’eau etenvahissement des plans et des cours d’eau parla jacinthe d’eau,

- conflits, en particulier sur les terres,générés par la transhumance des animauxd’élevage et le mode de transmission de l'héritage,

- dégradation des cours d’eau et desconditions de la pêche continentale et maritime,

- mauvaise gestion des ordures ménagèresde Porto Novo,

- risques liés aux eaux de pluie et mauvaisassainissement dans les zones urbaines,

- extension incontrôlées des zones urbaineset accroissement des risques de dégâts desinondations.

Tableau 10. Fiche signalétique dudépartement de l’Ouémé

Population 1979 (milliers) 627Population 1990 (milliers) Rurale 519 Urbaine 390 Totale 909Superficie (km²) 4.700Principales cultures (milliers ha)Maïs 135,0Manioc 24,8Haricot 12,7Arachide 10,2

- Le Département du ZOULe département du Zou dispose

actuellement de 1.148 km² de forêts, naturelles etartificielles, classées par l’Etat. Aussi, il n’est pasrare de trouver des ilôts de forêts disséminés çaet là et qui présentent des intérêts appréciables.

Par ailleurs, le département du Zou possèdeégalement près de 20.000 ha de bas-fonds et devallées.

Le Zou est un département charnièredans la géographie du Bénin. Il articule les zonesméridionales, très urbanisées et à très forte densitéde population, avec les zones septentrionales,plus sèches et ayant les plus grandes potentialitésfoncières.

On trouve trois grands types de sols dansle Zou :

- sols ferralitiques ou terres de barre sur15% du territoire, essentiellement dans le sud,

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l’agriculture et l’élevage traditionnels, les pra-tiques actuelles ont généré des impacts négatifssur l’environnement naturel, par le biais del’érosion. On note également un manqued’infrastructures, en particulier routières, quihandicape gravement le développementéconomique. Un des principaux défis del’économie du département est de moderniser lesactivités agricoles et pastorales de manièreéconomique sans porter atteinte àl’environnement.

Tableau 11. Fiche signalétique dudépartement du Zou

Population 1979 (milliers) 570Population 1990 (milliers) Rurale 743 Urbaine 62 Totale 805Superficie (km²) 18.600Principales cultures (milliers ha)Maïs 75,6Arachide 52,5Manioc 45,4Coton 37,3Haricot 36,6Igname 26,5Sorgho 12,62. L’environnement dans les relations actuellesentre le Bénin et les pays voisins

A cause de sa position géographique, leBénin a une politique environnementale qui, aumoins partiellement, devrait être influencée pardes décisions prises en dehors de ses frontières.Ceci est particulièrement vrai dans les secteurssuivants :

- conservation de la nature et éco-tourisme,- gestion de la zone maritime et du littoral,- transports intérieurs et impacts liés,- opération commune dans le domaine

hydroélectrique.Dans le domaine de la conservation de la

nature, les deux parcs nationaux sonttransfrontaliers et tout laxisme éventuel dans lagestion de la partie externe de ces parcs peutavoir des conséquences dommageables pour lapartie Béninoise. De la même manière, si laconcertation n’est pas bonne entre les paysconcernés, une vive concurrence peut s’instaurerentre le Bénin et ses pays voisins pour attirerl’éco-tourisme dans ces parcs nationaux. Or l’éco-tourisme est une activité qui sera de plus en plusrémunératrice dans l’avenir.

- sols ferrugineux tropicaux essentiellementdans le nord sur 60% du territoire départemental,

- vertisols et sols hydromorphes dans lesbas-fonds et dans les vallées sur le reste duterritoire.

On note un grave problème dedéforestation lié à l’exploitation charbonnière,notamment par la coupe à blanc de plusieursessences dont le Propopis africana, pour leravitaillement des grandes villes du pays.

Le Zou est bien irrigué, avec deux desprincipaux cours d’eau nationaux : le Zou etl’Ouémé qui reçoit le fleuve Zou. Les lacs sontnombreux et jouent un rôle important dansl’économie locale : Celé, Azili,....

Le climat du département est humide, avecdeux saisons des pluies totalisant 1100 à 1200mm/an, ce qui permet deux cultures par an. Ladensité humaine croît du nord vers le sud, commela pluviométrie : 52% de la population seconcentre sur les 15% du territoire départementalsitués au sud.

Le chef lieu de département du Zou,Abomey (65.000 habitants), a un rôle historiquefondamental, qui dépasse largement les frontièresactuelles du Bénin. Bohicon (81.000 habitants)est également une ville importante historiquement,économiquement et socialement.

Le paysage de collines (Savalou, Dassa etSavè), agréable, est actuellement peu valorisépar le tourisme.

Les principaux problèmesenvironnementaux du département du Zou sont:

- dégradation des sols en particulier à causede la culture itinérante sur brulis et la réduction dela jachère,

- recul de la biodiversité à cause dubraconnage et de la déforestation ,

- comblement des cours et plans d'eau,- non maîtrise du foncier,- conflits permanents entre agriculteurs

sédentaires et éleveurs transhumants,- manque d'eau potable, développement

des maladies d'origine hydrique : dracunculose,etc...

- absence d'une gestion rationnelle desdéchets de tous germes,

- inondation dans les vallées de l'Ouémé etdu Zou,

- absence d'esthétique urbaine.

Dans une économie dominée par

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La gestion de la zone maritime et littorale,et en particulier la gestion des pollutions marineset de l’érosion côtière dépend au Bénin desaménagements effectués dans le reste du golfe deGuinée, ainsi que des règlementations mises enplace dans les pays voisins- en particulier le Togoet le Nigeria - et de leur applications.

Couloir étroit que des camions peuventtraverser en deux à trois heures dans le sens est-ouest, le Bénin est également soumis à uneintensité de trafic routier qui dépend largementde l’état des économies de ses pays voisins.Compte tenu de la taille du Nigeria et des pointesdans le fonctionnement de cette économie, leBénin peut se trouver confronté à des intensitésde circulation - avec tous les impacts associés surla sécurité, la santé, les frais d’entretien desouvrages et la pollution atmosphérique - trèsvariables d’une année sur l’autre.

Enfin et toujours dans ses relations avecses pays voisins (Togo et Nigéria), le Bénin offredes possibilités d'opérations communes dans ledomaine hydroélectrique.

Le Bénin est signataire de plusieurs con-ventions internationales sur l’environnement,notamment :

- la Convention Africaine sur la Conserva-tion de la Nature et des Ressources Naturelles(sols, eaux, flore) de l’Organisation de l’UnitéAfricaine (Alger, 15 septembre 1989),

- la Convention 45-CE-FONDS6CA 76sur les formalités de chasse applicables auxtouristes entrant dans les Pays de l’Entente,

Le Bénin n’est par contre pas signataire deconventions internationales importantes pour sonenvironnement, en particulier la convention de1972 protégeant les zones humides, dite conven-tion de Ramsar. Une liste des traités, accords etconventions auxquels le Bénin a adhéré dans ledomaine de l'environnement est annexée auprésent document.

Les principaux organismes internationauxtravaillant avec le Bénin dans le domaine del’environnement sont :

- les organismes du système des NationsUnies, depuis la conférence de Stockholm en1972 (FAO, PNUD, UNSO, PNUE,UNESCO),

- les organismes de la Francophonie,- l’Organisation de l’Unité Africaine

(OUA),- certains organismes internationaux

régionaux ou sous-régionaux (Conseil del’Entente, CEAO, CEDEAO),

- les pays voisins dans le cadre de conven-tions bilatérales,

Plusieurs bailleurs de fonds (BanqueMondiale, Programme des Nations Unies pour leDéveloppement, Coopération Française,Coopération Allemande) ont joué un rôlefondamental dans le soutien de la mise au pointd’une politique environnementale nationale.D’autres bailleurs de fonds sont prêts à intervenirde manière cohérente et coordonnée dans cedomaine.

Plus que dans la plupart des pays Africains,à cause de sa situation géographique particulière,le Bénin aura besoin d’une politique étrangèrecohérente dans le domaine de l’environnement.

D - LA GESTION REGLEMENTAIRE ETINSTITUTIONNELLE DE L'ENVIRON-NEMENT AU BENIN

1. Le cadre règlementaire et législatif

Le gouvernement Béninois s’est depuislongtemps préoccupé de la préservation de laqualité de l’environnement national. Ce souci

s’est notamment manifesté par la promulgationde textes règlementaires et par la créationd’institutions ad hoc. Les principaux texteslégislatifs sont :

- loi 65-25 portant organisation de lapropriété foncière,

- décret 82-435 portant interdiction desfeux de brousse et incendies de plantation,

- loi 87-12 portant Code Forestier de laRépublique Populaire du Bénin, bientôt remplacéeparune loi portant régime des forêts.

- loi 87-13 portant règlementation de lavaine pâture, de la garde des animaux domestiqueset de la transhumance,

- loi 87-14 portant règlementation de laprotection de la nature et de l’exercice de lachasse,

- loi 87-15 portant Code de l’HygiènePublique,

- loi 87-16 portant Code de l’Eau.Des textes ont également établi les limites dudomaine classé de l’Etat : forêts classées, zonescynégétiques, parcs nationaux, périmètres dereboisement.

Toutefois, ces textes qui traitent du

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problème environnemental de manière parcellaire,ont de grosses difficultés de mise en applicationet prennent en compte l’environnement demanière défensive dans la gestion d’ensemble dudéveloppement national. L’effort de préparationdu Plan d’Action Environnemental est destiné àcombler ces lacunes, dans la droite ligne desefforts faits par le Gouvernement depuis 1990.

La Constitution du 10/12/90, dans sonarticle 27, stipule notamment que le droit à unenvironnement sain, satisfaisant et durable est undes droits fondamentaux de la personne humaine.

2. Cadre institutionnel

* L'Assemblée NationaleL’Assemblée Nationale, qui est l’organe

fondamental de législation, dispose, grâce auxarticles 28, 29 et 98 de la Constitution du 11Décembre 1990, de pouvoir d’orientationgénérale, de définition du cadre général depolitique et de législation, ainsi que du pouvoirde contrôle dans la protection de l’environnementet des ressources naturelles, avec un accent toutparticulier sur les déchets toxiques.

En application des articles 139, 140 et 141de la Constitution et de la Loi organique n°92-10 du 1er Juillet 1992 , un Conseil Economiqueet Social, a été créé en République du Bénin. Cetorgane représente la structure institutionnelle lamieux placée pour assurer un soutien politiquepermanent pour le plan d'ActionEnvironnemental. Doté d'un pouvoirconstitutionnel et d'une indépendance, le ConseilEconomique et Social a un mandat consultatif àl'Assemblée Nationale et au Gouvernement quipourrait:

- assurer l'intégration de l'environnementdans les politiques, les plans et programmessocio-économiques;

- donner des conseils et recommandationssur les projets de réforme et de législationenvironnementales;

- donner des conseils sur tout problème àcaractère environnemental.

Il importe de souligner ici le rôle nonmoins important que doit également jouer laCommisions des Lois.

* Le Ministère de l’Environnement, del’Habitat et de l’Urbanisme

De création très récente (décret 92-17 du28 janvier 1992), ce ministère a pour missions :

- la définition et la mise en oeuvre de la

politique de l’Etat en matière d’environnement,d’habitat et d’urbanisme et de protection desmilieux naturels,

- l'élaboration des textes législatifs et lesuivi de leur application,

- le contrôle de la règlementation,- la promotion d’un meilleur cadre de vie,

tant en milieu urbain que rural,- la participation à la définition des politiques

de financement des activités du ministère,- l'assainissement,- la protection des ressources naturelles,- la promotion de la recherche en matière

d’environnement, d’habitat, d’aménagement duterritoire et d’urbanisme,

- servir de point focal de toutes les questionsrelatives à l’environnement et à la protection dela nature sur le plan national et international,

- la coordination de l’information en matièrecartographique et géographique au niveau na-tional.

Le MEHU abrite les Directions suivantes,particulièrement concernées par le Plan d’ActionEnvironnemental :

. Direction de l’Environnement,

. Direction de l’Urbanisme et del’Assainissement,

. Direction de l’Habitat et de la Construc-tion,

. Direction de l’Aménagement du Territoire,

La Direction de l’Environnement couvretous les aspects liés à l’initiation, l’orientation etla coordination des actions environnementales.

La Direction de l’Urbanisme et del’Assainissement traite de deux aspectsfondamentaux de la politique environnementale,dans un pays où la proportion d’urbains ne cessede croître pour probablement approcher 45% en2005.

La Direction de l’Habitat et de la Con-struction a un rôle moindre dans la politiqueglobale d’environnement.

La Direction de l’Aménagement duTerritoire, autrefois au Ministère du Plan et de laRestructuration Economique est responsable dela politique d’organisation et de gestion del’espace national, de l’élaboration des schémasdirecteurs d’aménagement du territoire. Il estregretté qu’un Plan - ou à défaut un SchémaNational d’Aménagement du Territoire - n’aitpas été produit à ce jour. Ce document aurait une

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très grande importance pour la résolutioncohérente d’une partie des problèmesenvironnementaux du pays.

Le MEHU, de création récente, bénéficiera,dans la mise en place du PAE, d’une clarificationde son rôle et de ses moyens d’action quipermettront d’ancrer encore plus solidement lapolitique environnementale nationale dans lapolitique de développement.

Plusieurs organismes se trouvent sous latutelle du Ministère de l’Environnement, del’Habitat et de l’Urbanisme :

- l’Institut Géographique National (IGN),- la Société de Gestion Immobilière (SGI),- la Société d’Etudes Régionales d’Habitat

et d’Aménagement Urbain (SERHAU),- la cellule Plan d’Action Environnemental

(PAE) jusqu’à la fin 1992,- le Projet de Réhabilitation et de Gestion

Urbaine (PRGU).

* Les autres Ministères

- le Ministère du Développement Rural

Par sa vocation et l’étendue géographiquede son champ d’action, ce Ministère organisé parle décret n° 91-301 du 31 Décembre 1991, joueun rôle fondamental dans la gestion des ressourcesnaturelles, notamment au travers des Directionssuivantes :

- Direction des Forêts et des RessourcesNaturelles (inventaire, aménagement, reconsti-tution, gestion, règlementation et protection desressources naturelles),

- Direction du Génie Rural (construction etdessertes rurales, aménagements hydro-agricoles,mécanisation et technologie agricole appropriée,hydraulique rurale),

- Direction de l’Agriculture (productionagricole, protection des végétaux et contrôlesphytosanitaires),

- Direction de l’Elevage (productionanimale, santé animale, contrôle des denréesanimales et des aliments du bétail),

- Direction des Pêches (pêche maritime,continentale, aquaculture, contrôle et suivi desproduits de la pêche),

- Direction de la Promotion et de laLégislation Rurales (organisations paysannes,activités féminines rurales, affaires foncières etlégislation rurales),

- Direction de l’Alimentation et de laNutrition Appliquée (hygiène alimentaire),

- Direction du Contrôle et duConditionnement des Produits,

- Direction de la Recherche Agronomique,

Plusieurs organismes de rechercheappliquée dépendent également du Ministère duDéveloppement Rural :

- Centre National d’Agro-Pédologie(CENAP),

- Laboratoire d’Economie et de SociologieRurales (LESR),

- Unité de Recherche Forestière (URF),- Centre National de Télédétection

(CENATEL)- Sécurité alimentaire (O.N.C.)

- le Ministère du Plan et de laRestructuration Economique

Ce ministère est régi par le décret n° 92-63du 10 mars 1992. .

Trois Directions ont une importanceparticulière pour la politique environnementaledu Bénin :

- Direction de la Planification Régionale etde la Promotion des Initiatives de Base,

- Direction du Plan et de la Prospective, quigère le Programme d’Investissements Publics(P.I.P.),

- La Direction de la Coordination desRessources Extérieures.

Ce Ministère, qui gère la coordination desressources extérieures, a un rôle futur fondamentalà jouer dans le domaine de la gestion del'environnement.

C'est le Ministère du Plan qui sera dans laposition la plus favorable pour :

- identifier les projets et programmes àvenir et balayer leurs impacts possibles surl'environnement,

- effectuer le suivi de projets et programmeset de leurs impacts réels sur le terrain, en particuliersur l'environnement.

- le Ministère des Travaux Publics et desTransports

C’est comme dans tous les pays unopérateur fondamental de l’équipement duterritoire. Ce département, organisé par le décretn° 92-18 du 3 Fevrier 1992 a donc un rôleimportant, d’une part parce qu’il est directementvictime d’une mauvaise gestion éventuelle del’environnement (impacts de l’érosion sur lesouvrages d’art), d’autre part parce qu’il peut

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contribuer à aménager le territoire de manièrecompatible avec l’environnement si les bonnespratiques lui sont proposées.

Les principales Directions concernées sontcelles des Routes et des Ouvrages d’Art, laDirection des Etudes Techniques, ainsi que laDirection de l’Aéronautique Civile.

Le Port Autonome de Cotonou et l’Agencepour la Sécurité de la Navigation Aérienne(ASECNA) sont également au coeur du problèmeenvironnemental et produisent des données debase intéressant notamment la productionrégulière de données climatologiques de suivi etde contrôle du climat.

- Le Ministère du Commerce et duTourisme

Conformément au décret qui porte sesattributions, organisation et fonctionnement ceministère a pour prérogatives intéressant

l’environnement la protection des paysages, ainsique le développement touristique qui doit se faireen respectant l’environnement naturel et culturel,depuis l’élaboration de la politique jusqu’auxtravaux de base et au suivi de la fréquentationtouristique.

- Le Ministère de l’Intérieur, de la Sécuritéet de l’Administration Territoriale (MISAT)

L'organisation de ce département que portele décret n° 91-269 du 3 Décembre 1991 prévoitun certain nombre d'organismes concernés parl'environnement parmi lesquels il convient deciter :

- la Direction de l’AdministrationTerritoriale et des Collectivités Locales, quiintervient dans le cadre du suivi de la vie et dufonctionnement des collectivités décentralisées(voirie, cultes, coutumes, relations de voisinage,salubrité),

- la Commission Nationale des AffairesDomaniales qui règle et coordonne les questionsfoncières.

- la Direction de la Prévention et de laprotection Civile, chargée des questions desauvegarde et de protection des populations encas de sinistres ou de catastrophes naturels.

- Le Ministère de l’Energie, des Mines etde l’Hydraulique

Régi par le décret n° 92-46 du 3 Mars1992, sa Direction de l’Hydraulique s’occupe dela mise en oeuvre d’une politique globale degestion de l’eau, tant au niveau de la ressource(souterraine comme de surface) que de sa qualité.L’approvisionnement en eau des zones ruralesest également de la compétence de cette Direc-tion.

La Direction de l’Energie est responsablede la politique énergétique d’ensemble et donc,en particulier, de la gestion du difficile problèmedes combustibles ligneux en relation avec laDirection des Forêts et des Ressources Naturellesdu Ministère du Développement Rural.

Des organismes sous tutelle jouentégalement un rôle important :

- Société Béninoise d’Eau et d’Electricité,- Office Béninois des Mines,- Projet Pétrolier de Sémé.

- Le Ministère de l’Industrie et de laPromotion des Petites et Moyennes Entreprises

Régi par le décret n° 92-62 ,du 10 Mars1992, sa Direction de l’Industrie qui est le pointde passage obligé pour introduire les techniqueset mesures de maîtrise des pollutions par lesPetites et Moyennes Industries. Par ailleurs, laCommission de Contrôle des Investissements(CCI) vérifie la conformité des investissementspar rapport à la loi Béninoise. Cette Commissionattache d’ores et déjà beaucoup d’importance àl’environnement lors de ses contrôles périodiquesdes industries en fonctionnement.

- Le Ministère de la Santé Publique

La Direction de l’Hygiène et del’Assainissement de ce département assure lamise en application de la politique nationale enmatière de salubrité, tant en milieu rural qu’urbain.Son rôle s’étend :

- à la diffusion de l’information sur l’hygièneet la salubrité,

- à la promotion de l’assainissementautonome,

- au contrôle des normes et directives enmatière d’hygiène et d’assainissement,

- au contrôle des vecteurs animés.

Le Code de l’Hygiène, outil de travail

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quotidien du Ministère, souffre malheureusementd’un manque en textes d’application mais aussien système d'information et d'éducation despopulations.

La Direction Nationale de la ProtectionSanitaire assure l’information, l’éducation pourla Santé et la communication.

Un organisme sous tutelle du Ministèrejoue un rôle important : le Centre Régional pourl’Eau Potable et l’Assainissement à Faible Coût(CREPA) qui s’investit dans la recherche, laformation et la documentation en eau potable etassainissement.

- Le Ministère de la Justice et de laLégislation

Il est organisé par le décret n° 92-08 du 22Janvier 1992. Sa Direction de la Législation et dela Codification apporte son soutien dans lapréparation des lois et des règlements, ainsi quedans la diffusion de ces textes, malheureusement

avec des moyens beaucoup trop réduits.

La Commission Nationale d’EnquêteFoncière, créée en 1986, a démarré depuis 1990une enquête nationale devant servir de base àl’élaboration d’une loi foncière en Républiquedu Bénin.

- Le Ministère de l’Education Nationale

Au Bénin comme un peu partout dans lemonde, le Ministère de l’Education Nationalejoue un rôle fondamental dans la préparation del’avenir du pays à tous les niveaux. Les principauxorganismes concernés par la politiqued’environnement sont :

- l’Université Nationale du Bénin, avec sesFacultés de Lettres, d’Arts et de SciencesHumaines (comprenant une section degéographie), des Sciences Agronomiques, desSciences et des Techniques, l’Institut des Sci-ences Biomédicales Avancées et le ComplexePolytechnique Universitaire,

- le Centre Béninois de RecherchesScientifiques et Techniques,

- le Comité Man And Biosphere (MAB),- le Comité PHI (Programme Hydrologique

International),- la Commission Nationale Béninoise pour

l’UNESCO.

Il convient de rendre compte des efforts

faits dans l’enseignement primaire et secondairepour des matières touchant à l’environnement,notamment géographie, sciences naturelles(biologie), physique et chimie.

Ces efforts permettent de former desBéninois sensibles à la protection del’environnement, susceptibles ultérieurement dese spécialiser dans des domaines plus précis auniveau du supérieur.

L’enseignement supérieur est égalementune pépinière pour des entreprises de services, deconseil et de recherches appliquées dans ledomaine de l’environnement. Il faut notertoutefois la forte proportion de diplômés, dans lessciences de l’environnement comme dans lesautres, actuellement à la recherche d’un emploi.

Ce chômage intellectuel, assez répandu enAfrique, est particulièrement sensible au Bénin.

- Le Ministère des Affaires Etrangères etde la Coopération

Dans le domaine de l’environnementcomme dans tous les domaines de l’activitéhumaine nécessitant un apport technique ou uneintervention financière en provenance del’étranger, le Ministère des Affaires Etrangères etde la Coopération (MAEC) joue un rôle de miseen relations avec les partenaires bilatéraux etmultilatéraux du Bénin.

Ce travail est effectué dans le secteur del’environnement à travers plusieurs directionsspécifiques du MAEC, comme la Direction Eu-rope (pour les partenaires européens traditionnelset nouveaux : France, République Fédéraled’Allemagne, Pays-Bas) et la Direction desOrganisations Internationales (Programme desNations Unies pour l’Environnement,Organisation Maritime Mondiale, etc).

- Le Ministère des FinancesDans le domaine de l'environnement, son

implication a été faible jusqu'à présent. Pourtantle rôle fondamental joué par ce ministère dans lavie économique et sociale du pays devrait forcerà une réflexion sur son intervention future.

Globalement, dans le cadre de la mise enplace d'une politique d'environnement au niveaunational, le Ministère des finances devrait :

- supprimer les incitations conduisant,directement ou indirectement, à une dégradationde l'environnement,

- viser à intégrer des incitations, fiscales enparticulier, en faveur d'une amélioration de

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l'environnement Béninois. Dans le milieu urbain,ces incitations peuvent toucher, par exemple, àl'embellissement des bâtiments et de leurs abords.Dans le milieu rural, ces incitations peuventtrouver, par exemple, l'encouragement à uneintensification raisonnée des cultures et del'élevage, en particulier dans les zones où la terrecultivable peut être un facteur limitant dans lesannées à venir.

* Les organismes départementaux etinfradépartementaux

Au niveau de chacun des six départements,des services de l’Etat sont représentés et travaillentsous la responsabilité du Préfet. Ce sontnotamment les services extérieurs du Ministèredu Développement Rural, sous forme de Centresd’Action Régionale pour le Développement Rural(CARDER) structurés sur le même modèle quele siège du Ministère. Les autres ministères ontégalement des services déconcentrés au niveaudes départements.

Ce découpage vertical peut poser desproblèmes de mise en oeuvre des politiques si lacoordination locale des politiques n’est passuffisamment forte ou si cette cohérence n’estpas suffisamment expliquée aux producteurs debase.

Au niveau des communautés de base, leGouvernement Béninois est en train de préparerune réforme de l’administration territoriale,réforme dans laquelle un rôle accru sera donnéaux collectivités territoriales locales. Celles-cipourront alors voir leur rôle déborder le cadreétroit de leurs prérogatives actuelles(assainissement, voirie, salubrité générale).Certaines communes urbaines ont d’ores et déjàcommencé à avoir une politique plus impliquéedans la gestion de certains aspectsenvironnementaux. Les communes les plus pe-tites, en particulier dans le monde rural,rencontreront des problèmes plus aigüs pouraccroître leurs capacités d’intervention.

Faiblesses de l'organisation règlementaire etinstitutionnelle actuelle du Bénin

Comme on peut le constater ci-dessus, leBénin est doté de nombreux outils règlementaireset institutionnels pour la gestion de sonenvironnement. Toutefois, l'absence d'unecoordination d'ensemble et d'une vision clairedes objectifs à moyen terme empêchent le paysd'avoir jusqu'à ce jour une réelle politiqueenvironnementale d'ensemble.

La stratégie recommandée ici, en particulierdans ses aspects institutionnels, visera àcompenser ces manques de coordination et decohérence, notamment au niveau de l'élaboration,de la mise en place et du suivi de tous les projets,programmes et plans touchant à l'aménagementet au développement du pays.

* Les Organisations NonGouvernementales (ONG)

On compte un grand nombre d’ONG auBénin, la plupart dans le domaine dudéveloppement. Dans la défense del’environnement, à titre militant ou à titreprofessionnel, on en dénombre plusieurs dont lesprincipales sont :

- Association des Ecologistes du Bénin,- Association pour la Sauvegarde de

l’Environnement et le D é v e l o p p e m e n t(ASED),

- Clubs "Excellence et Développement"- Centre Panafricain de Prospective Sociale

(CPPS),- Forum 3 : Homme, Développement et

Environnement,- Groupement d’Experts en Projets

d’Education et de Développement (GEPED),- Bénin-Nature,- Centre de Recherche International pour

le Développement Economique, Social et Culturel(CIRDESC),

- Centre d’Etudes et de Recherche d’Actionpour la Protection de l’Environnement (CERAE).

Ces groupes travaillent actuellement demanière peu coordonnée, mais des tentatives defédération sont en cours, tant au niveau nationalqu’international. La préparation du PAE a étél’occasion pour ces groupes de travailler en-semble et avec les instances gouvernementales.

Une catégorie particulière d’ONG méritel’attention : les Associations de Développementdes localités. Installées sur la plus grande partiedu territoire national, ces associations mènent untravail de fond sur les collectivités de base et lesaident à l’amélioration de leur cadre de vie.Malgré quelques dérapages, en particulierpolitiques, ces associations peuvent coopérerefficacement à la mise en oeuvre des aspectséducatifs, ainsi que des micro-réalisations, detoute politique d’environnement.

* Les autres groupesLes organes de presse sont nombreux au

Bénin et ont un rôle fondamental et très dynamique dans la diffusion de l’information.Leur participation active à la préparation du PAE

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terme ayant peu d’influence sur la sphèreéconomique locale et nationale. D’autres im-pacts, par contre, touchent directement aufonctionnement de l’économie.

Sur la base des informations disponibles -actuellement insuffisantes pour tracer une imagecomplète de la situation -, les impactséconomiques de la dégradation del’environnement touchent essentiellement :

- à l'érosion et appauvrissement des sols,- au recul du couvert forestier et arboré,- à la pollution de l’eau,- aux inondations,- au recul de la biodiversité,- à la diminution des ressources

halieutiques, en particulier dans les lagunes.Ces impacts économiques ont été estimés

à partir des ressources qu’il faudrait mobiliserdans le secteur marchand (par exemple engraisminéraux pour compenser les pertes d’élémentsnutritifs minéraux dues à l’érosion) pourcompenser les dégradations environnementalesconstatées actuellement. Souvent, ces estima-tions ont été effectuées par défaut.

Le recul du couvert forestier est à la foisune perte de patrimoine et une cause importantede l’accroissement de l’érosion. Cette érosion ades coûts importants, d'une part à cause del’appauvrissement - organique et minéral - dessols, d’autre part par l’accroissement des coûtsd’entretien des ouvrages et équipements en aval.

a été un des traits les plus originaux du PlanBéninois.

Les autorités religieuses sont très écoutéesau Bénin. Les autorités religieuses modernes,n’ont pas jusqu’à présent joué un rôle actif dansla promotion d’une gestion rationnelle del’environnement naturel.

Par contre, les autorités religieusestraditionnelles (garanties d'une moraletraditionnelle de l'Environnement) ont une atti-tude très positive par rapport à la protection del’environnement, de manière défensive (forêtsfétiches), comme de manière dynamique (recon-stitution de la mangrove).

Enfin le secteur privé traditionnel, échaudépar la politique gouvernementale jusqu’en 1990,est pour l’instant dans une période d’observationet d’expectative par rapport à la mise au pointd’une nouvelle politique environnementale. Unefois cette période passée, il sera sans doute possiblede proposer des actions communes, en particulierde réduction des pollutions avec gains deproductivité ou des opérations de parrainage ensynergie avec la politique gouvernementale.

E - LES IMPACTS ECONOMIQUES DE LADEGRADATION ACTUELLE DEL'ENVIRONNEMENT

Les effets sur l’environnement des pra-tiques actuelles au Bénin sont multiples et touchentà tous les secteurs de la vie sociale. Certains deces effets touchent à des mécanismes à très long

Fig. 11 : Le Bénin, degrés d'érosion (t/ha/an)

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Aa At B M O Z

Départements

t/ha/an

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des maladies liées à une mauvaise qualité del’eau et l’ensemble des cas, traités et non traités,ce sont environ 350.000 à 400.000 cas de maladieannuels qui sont liés à la mauvaise qualité del’environnement. Il faut y ajouter les impactsdirects d’émissions industrielles comme celles dela cimenterie de Cotonou (maladies respiratoires,oculaires et dermatologiques). Aux dépensesliées au traitement des maladies, il convientd’ajouter le manque à gagner pour l’économienationale des journées de travail perdues par sesagents pour cause de maladies.

Les inondations périodiques ont desimpacts sur la santé humaine, les valeurspatrimoniales endommagées et les pertes desagents économiques locaux. Les effets sur lasanté ont été inclus dans le paragraphe précédent.Ce sont environ 10.000 logements à Cotonou(près de 10% des logements) et 300 à Porto Novo(1% des logements) qui sont vulnérables auxinondations annuelles. Des pertes importantessont également liées à la destruction de cultures,même si celles-ci sont partiellement compenséespar les bénéfices économiques des inondationspour les cultures de décrue. Les pertes globalesdues aux inondations ont été estimées commesuit.

Tableau 12. Pertes annuelles dues aux

Les coûts correspondants ont été estimés à(en millions de FCFA/an) :- érosion des sols 6100-11100- perte de végétation ligneuse 1700-5400- feux de savanes et de forêts 355- appauvrissement des sols 2000-3000- Total 10155-19855

Dans cette estimation, il n’a pas été tenucompte des impacts en aval de l’érosion sous laforme du comblement de plans d’eau(couramment observé), ni des coûts d’entretiensupplémentaires des ouvrages - entretien régulierou besoins d’intervention d’urgence, sur les routesrecouvertes de boue par exemple. Il s’agit doncd’une estimation par défaut.

La pollution urbaine et industrielle ades conséquences directes sur la santé humaine,et le coût correspondant peut être estimé à partirdes maladies liées à la mauvaise qualité du milieu.

Le manque d’assainissement ad hoc estdirectement responsable d’un accroissement dela fréquence de la diarrhée et de la dysenterie, etla mauvaise gestion de l’eau entraîne directementune prolifération des vecteurs de la malaria, pourne citer que ces trois maladies. Au Bénin, 190.000cas de diarrhée et 30.000 cas de malaria ont ététraités en 1989. En prenant en compte l’ensemble

Légende :; ERO : Erosion; APP : Appauvrissement des; sols; POL : Pollution; INO : Inondations; POI : Ressourceshalieutiques; DEF : Défrichements; INC : Incendies.

Fig. 13 : Coût de la dégradation environnementale au Bénin

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inondationsUnité : Millions FCFA/anSource : estimations (1992) Andrew KOPS,consultant

Loyers et meubles en ville 410Pertes de rendements agricoles 990-1485Dommages aux habitations rurales 41Dommages aux pistes rurales 35

Enfin, la baisse de la productivité desressources halieutiques, d’ores et déjà observée,conduit à des impacts économiques qui ont étéestimés à partir de l’accroissement des importa-tions de poissons dues à la baisse de la productionintérieure. Sur cette base, le coût serait d’environ75% des importations supplé-mentaires, soitenviron 572 Millions FCFA/an.

Il faut noter que beaucoup d’impactsenvironnementaux ne peuvent actuellement pasêtre traduits en termes économiques, mais quel’influence de la dégradation observée n’en estpas moins grave. C’est notamment le cas pour lespertes liées à l’isolement des habitants pendantles périodes de crues et d’inondations, la perterelative de la biodiversité et son impact potentielsur le tourisme de nature et la chasse. Il est clairque la prise en compte de l’ensemble des élémentséconomiquement liés à la dégradation del’environnement ne pourra se faire qu’avec l’aided’un outil comptable et statistique amélioré.

Au total, les coûts environnementauxpeuvent être estimés par défaut comme suit (Mil-lions FCA/an) :

Tableau 13. Coûts environnementauxglobaux (million de Frcs CFA)

Perte du couvert forestier 10155-19855Pollutions industrielle et urbaine 2900Inondations 1790-2290Pertes en ressources halieutiques 572

Total 15417-25617

Ce total représente environ 3 à 5% du PIBactuel, ce qui démontre bien, à la fois que la criseenvironnementale a bien commencé au Bénin,mais aussi que cette crise est encore nettementmoins grave que dans des pays commeMadagascar où la dégradation environnementalecoûtait en 1987 entre 5 et 15% du PIB. Plusieursspécialistes estiment que les chiffres ci-dessus

sont beaucoup trop faibles, et une révision de cesestimations est en cours.

F - LES PERSPECTIVESREGIONALISEES 2005 : un scénario gris

Le Bénin commence à connaître desproblèmes environnementaux importants, maisencore largement contrôlables. Ces problèmessont en tout cas d’une ampleur bien moindre quedans beaucoup de pays Africains, même dans larégion.

Toutefois, il a semblé intéressant d’explorerle futur en effectuant une simulation des impactsenvironnementaux probables d’une prolongationdes tendances observées à ce jour, en particulierpar rapport aux évolutions

Comme on peut le voir, les surfacescultivées ont augmenté très rapidement, enparticulier dans le Borgou à cause de l’extensiondes cultures de rente et des migrations. La terrecultivable sature dans l’Ouémé et approche de lasaturation dans le Mono et l’Atlantique.

Les données pour l’érosion sont lessuivantes (à partir des estimations effectuées parAndrew KOPS, les données finales différant trèslégèrement).

1990 Erosion 2005Totale à l'ha Totale (Mt) (t/ha/an) (Mt)

Atacora 2,3 12,3 4,0 Atlantique 3,5 23,8 5,4 Borgou 3,0 8,0 6,7 Mono 5,6 37,0 10,0 Ouémé 5,9 24,5 9,4 Zou 7,2 23,0 13,7

Total 27,4 49,2

L’érosion se développe à une très fortevitesse et double pratiquement d’ici 2005,atteignant des niveaux catastrophiques enparticulier dans le Zou et l’Ouémé.

Mais la plus forte tension sur les ressourcesnaturelles se situe sur le rapport entre l’offresoutenable et la demande de combustibles ligneux(bois de feu et charbon de bois). Comme on peutle voir, l’offre soutenable -celle qui pourrait êtresatisfaite sans prélèvement sur le stock et donc

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démographiques. Les tendances ont été dans lalimite de validité des données actuelles, identifiéesdans l’espace pour chacun des 6 départements dupays.

Cet exercice n’avait jamais été effectuésous cette forme au Bénin et ses conclusions,valables en tant qu’ordres de grandeur,renseignent sur les risques encourus parl’environnement dans les 15 années à venir.

Cette période de 15 ans a été retenue, carelle est cohérente avec beaucoup d’inerties dusystème observé, en particulier en ce qui concerneles principaux éléments pris en compte :

- tendances démographiques,- extension des terres cultivées pour

l’alimentation et l’exportation,- poursuite de la collecte de combustibles

ligneux pour les besoins énergétiques courants,

et impacts résultants sur la déforestation,- poursuite de l’exode rural,

.

Selon toute vraisemblance, saufchangements radicaux, ces tendances vont seprolonger dans l’avenir, suffisamment pour avoirdes impacts comparables à ceux qui sontidentifiés dans cette simulation.

Les éléments de base de la simulation sontles évolutions observées et décrites dans cediagnostic.

Au niveau des terres agricoles, les surfacescultivables et cultivées en 1990 et 2005 sontexposées ci-après.

CultivablesCultivéesCultivées1990 2005

Atacora 13410 1790 3137 Atlantique 2350 1213 1890 Borgou 27500 3502 7930 Mono 2810 1363 2484 Ouémé 3480 2078 3339 Zou 12300 3151 5983

Total 61850 13097 24764

Unité : km2

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à l’offre soutenable, ce qui signifie que ladéforestation, non seulement se poursuit, maiségalement s’amplifie.

Figure 15 : Bénin : bilan des combustiblesligneux en 1990

0,01000,02000,03000,04000,05000,06000,07000,08000,09000,0

10000,0

Aa At B M O Z Tt

Demande

Offre soutenable

1.000 t/an

Départements

Figure 16 : BéninEstimation du bilan des combustibles

0,01000,02000,03000,04000,05000,06000,07000,08000,09000,0

Aa At B M O Z Tt

Deman Offre souten

sans causer de déforestation - était déjàglobalement inférieure à la demande en 1990, etseul le Borgou était en excédent. En 2005, selonles résultats de la simulation effectuée , la situa-tion empire, et la demande est partout supérieure

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Ces évolutions (recul des jachèresforestières, rôle négligeable des plantations,accroissement rapide des combustibles ligneuxet, en particulier de la proportion de charbon debois, particulièrement dévastateur) entraînent unedemande totale et un déficit de l’offre soutenablesur la demande qui sont exposés ci-après pardépartement.

Offre-demande de combustibles ligneux en2005

Jach.for. Plantat. Prod.StnBois CB Demande Excédent

totale /souten.

Atac. 1633,1 1,293 595,7

914,7 2,5 939,5 -343,9 Atlan. 51,3 0 18,51943,4 18,6 2129,7 -2111,3Borgou 2480,0 0,51 895,8995,0 3,9 1034,3 -138,4Mono 58,1 0 20,91172,2 3,2 1204,6 -1183,7Ouémé 34,1 2,19 25,41584,6 8,3 1667,5 -1642,1Zou 737,9 0,173 266,71382,3 2,0 1402,1 -1135,4

Total 4994,4 4,162 1823,07992,2 38,6 8377,8 -6554,8Unités et légende : voir tableau précédent

Comme on le voit, le seul départementexcédentaire était le Borgou en 1990. En 2005,si les tendances actuelles se poursuivent, tous lesdépartements deviennnent déficitaires. C’est

Combustibles ligneux offre-demande en 1990

SurfacesJach.for. Plantat. Prod.Stn Bois CB Demande Excédent

totale /souten.

Ata. 1773,0 1,293 646,0 713,1 1,2 725,2 -79,1 Atl. 184,1 0 66,3 971,9 7,2 1043,5 -977,2 Bor. 2902,9 0,506 1048,1 729,8 1,8 747,5 300,5 Mono 215,9 0 77,7 747,9 1,6 764,0 -686,2 Ouémé 218,9 2,19 91,9 928,9 4,3 971,8 -879,9 Zou 1057,0 0,173 381,6 912,3 0,7 919,0 537,5

Total 6351,8 4,2 2311,6 5003,8 16,7 5171,1 -2859,4Unités : surfaces = milliers d’hectaresproductions/demandes = milliers de tonnes/an

LégendeCB : Charbon de bois (en tonnes de charbon de bois)Jach.for. : Jachères forestièresProd. Stn : Production soutenable (pouvant être récoltée sans entamer le stock des produits ligneux)Demande : total en énergie primaire bois (le charbon de bois étant converti en énergie primaire).Excédent/souten. : valeur algébrique de la différence entre production soutenable et consommationde produits ligneux. Si cette valeur est positive, le stock forestier a tendance à croître. Si l’excédent/soutenable est négatif, le stock forestier diminue et le couvert forestier recule.

notamment le cas pour l’Atlantique et l' Ouéméqui enregistrent des déficits records.

Les principaux impacts de la poursuite destendances actuelles peuvent se résumer ainsi :

- la population du Bénin en 2005

approcherait 8 Millions d’habitants, dont environ45% d’urbains et 55% de ruraux,

- cette population serait encore plusinégalement répartie qu’en 1990, avec desdensités très fortes dans les départements du sud,

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en particulier l’Atlantique,- la pression sur les terres agricoles générée par le besoin croissant d’aliments et de rece

d’exportation entraînerait un accroissement de 1,17 M ha, soit 90 % d’extension des terres cultivpar rapport à 1990,

- cette extension des terres cultivées se traduirait par un recul spectaculaire des jachèforestières,

- l’érosion augmenterait dans de très fortes proportions et atteindrait en l’an 2.005 près de 50t/an, soit une augmentation de 81 % sur la période 1990-2005.

Tableau 14 : Projections de population 2005 Rurale Urbaine Totale

milliers

Atacora 626 226 852 Atlantique 449 1694 2143 Borgou 600 357 957 Mono 798 295 1093 Ouémé 822 754 1575 Zou 1064 179 1243Total 4359 3505 7864

Conclusion du diagnostic : le scénariotendanciel est inacceptable. De plus, la vie nes’arrêtera pas en 2005, et l’on risque une aggra-vation de la situation par la suite. Les impactssimulés ci-dessus doivent s’observer dans quinzeans. On dispose donc d’un peu de temps pour“redresser la barre”. Mais ceci ne pourra se faireque si des investissements judicieux sont faits dès

maintenant, ce qui signifie en pratique: :- arrêter ou réorienter les investissements

aggravant la dégradation de l’environnementBéninois,

- favoriser ou mettre en oeuvre lesinvestissements améliorant cet environnement,en commençant par ceux qui ont la meilleureefficacité économique.

G - LES CAUSES FONDAMENTALESET LEUR ERADICATION

En réaction à des contraintes etopportunités, à la fois génériques dans les pays

Fig. 17 : Populations totales du Bénin 1990-2005

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

Aa At B M O Z Tt

1990

2005

1.000 hab.

Départements

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- le manque d’information et d’éducationrelative aux contraintes liées à la gestion del’environnement,

- la croissance démographique,- l’insécurité foncière,- l’inadéquation et la dispersion des

structures de gestion de l’environnement,- le manque de qualité et de motivations

dans l’action des services publics en faveur de labonne gestion de l’environnement,

- le manque de respect des textesrèglementaires existants et des moyens d’en suivrel’application,

- l'absence d'une politique et d'une stratégieen matière d'aménagement du territoire.

La pauvreté, résultat d’une politique de

pauvres et spécifiques au Bénin, cette stratégie sedéfinit essentiellement par : . les grands défis qu'elle veut relever . les principes qui guident l’élaboration de cettestratégie . la mobilisation des moyens pour atteindre lesobjectifs

Les grands défis environnementaux que leBénin veut relever sont le résultat d’une réflexionsur les causes profondes de la criseenvironnementale potentielle dans le pays.

Ces causes fondamentales sont :- la pauvreté et ses conséquences aux

niveaux individuel et collectif,

Fig. 18 : Populations urbaines 1990-2005

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

Aa At B M O Z Tt

1990

2005

1.000 hab.

Départements

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développement extraverti au coup par coupn’intégrant pas les intérêts de l’ensemble desBéninois, engendre des comportementsprivilégiant le court terme et la mobilisationindiscriminée des ressources. Cette pauvretéd’une grande partie des individus rend à son tourtrès difficile toute action collective dans la mesureoù les rendements fiscaux sont faibles.

Il convient de rappeler que le Bénin évolueactuellement dans une économie internationaleen crise, marquée par un rapport de force Nord-Sud de plus en plus défavorable au sud (qui semanifeste notamment par la poursuite de l’érosiondes termes de l’échange), dans lequel l’AfriqueSub-Saharienne a une position particulièrementfragile. Malgré ses 450 Millions d’habitants, lesous-continent représente désormais moins de1% du commerce mondial et souffre d’une ex-portation nette de capitaux. Le GouvernementBéninois, avec un budget très réduit, a une margede manoeuvre extrêmement faible pour déciderdes investissements modifiant radicalement lesmodes de développement suivis jusqu’à présent.

Le manque d’information et d’éducationà la gestion de l’environnement se retrouve àtous les niveaux, des producteurs de base auxgrands décideurs. Il est vrai que la gestion del’environnement est une technique nouvelle,complexe et pour laquelle de nombreusesrecherches sont encore requises. Ces recherchessont handicapées par le manque de données debase complètes et fiables.La croissance démographique, particulièrementforte au Bénin, génère des demandessupplémentaires d’aliments et une série deconsommations qui réclament la mobilisation deressources naturelles. Ces demandes entraînent àla fois une dégradation lorsque des techniquesinapproriées sont utilisées et des conflits sociauximportants apparaissent dans l'utilisation desressources foncières.Le problème est compliqué et renforcé parl’insécurité foncière qui caractérise les condi-tions d’existence des agriculteurs et éleveursfamiliaux. Cette insécurité est une des causes dumanque d’investissement dans l’améliorationfoncière et la protection du patrimoine naturel.

L’inadéquation et la dispersion des struc-tures de gestion de l’environnement, à cause dela date récente de la mise en place d’une politiqueenvironnementale entraîne, jusqu’à présent, unretard dans cette gestion.Le manque de qualité et de motivations dansl’action des services publics en faveur de labonne gestion de l’environnement,

essentiellement par les acteurs sectoriels-agriculture, élevage, forêts, infrastructures - estrelevé par les producteurs de base comme unecause fondamentale de la dégradation del’environnement observée actuellement.

La préparation du Plan d’ActionEnvironnemental a été l’occasion d’une réflexioncollective de l’ensemble des acteurs concernéssur les moyens d’agir sur ces causesfondamentales. Pourtant, ce processuspréparatoire, forcément limité dans le temps, n’apas autorisé l’enclenchement d’une démarchesystématique à la hauteur des enjeux, démarchequi aurait permis :

- l’inventaire des besoins actuels de lapopulation et une exploration prospective del’évolution de ces besoins dans le temps,

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- l’inventaire des moyens existants ou en coursd’élaboration pour satisfaire au mieux ces besoins,

- l’évaluation exhaustive des évolutions

passées et de leur efficacité réelle,

- l’inventaire des moyens supplémentairesrequis pour assurer un mode de développementcompatible avec le développement durable.

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d’institutions de gestion de l’environnement, ainsique sur les investissements à réaliser en priorité.

Tous les participants à la préparation duP.A.E. ont noté que le manque de donnéesscientifiques sur l’environnement béninois est unhandicap majeur pour la conception des actionsà mettre en oeuvre, ainsi que pour l’appréciationde l’efficacité de ces actions.

Le plus souvent, ce manque de donnéesest surtout un manque de centralisation deconnaissances accumulées par diverses équipesde recherche, connaissances disperséesphysiquement à travers le monde. Les effortsentrepris par la cellule P.A.E. pour centraliser lesréférences et les informations sont un premier pasdans la bonne direction.

Il manque toujours, par exemple, une esti-mation fine et fiable des superficies exactes desdifférentes formations forestières actuellementau Bénin.

La pauvreté des habitants et le faible pouvoird’auto-financement du pays sont autant de facteurslimitants dans la mise en oeuvre desinvestissements requis. Il s’agit même d’unphénomène pervers, la faiblesse des moyensd’intervention publique n’incitant pas lecontribuable à s’acquitter de son dû vis à vis dela collectivité, quels que soient ses revenus. Onnote ainsi la faiblesse du rendement de la fiscalitécentrale et locale en l’absence d’une politiqueforte et cohérente.

en 1990 (milliers de FCFA)

PLAN D’ACTION ENVIRONNEMENTAL DU BENIN

Tableau 15. Exemple de faiblesse du rendement fiscal : Résultats de la collecte destaxes locales pour la sous-préfecture de Djidja

Taxes Revenus Revenus effectivement % de réali-poten- perçus au 31.12.91 sation

tiels

Civique 9385 3269 35Amendes 2600 220 8Carrières 1900 0 0Pâturages 1620 0 0Autres 6399 2112 33Total 21904 5601 26

Toutefois, l’expérience des gestions urbaines menées en profondeur et avec sérieux dangrandes villes comme Parakou (Registre Foncier Urbain - RFU, mis en place par le SERHAU) mo

III. LA STRATEGIE

A. LES CONTRAINTES ET LESOPPORTUNITES POUR LA MISE ENOEUVRE D'UNE STRATEGIEENVIRONNEMENTALE AU BENIN

1. Les contraintes

Ce sont essentiellement :

. la crise macro-économique que traversele pays,

. le manque de données fiables,

. le manque global de moyens,

. l’influence directe des politiques des paysvoisins,

. la faible taille du pays,

. le fort degré d’analphabétisme.Le Plan d’Action Environnemental du

Bénin est conçu dans une période marquée, pourle pays, par une crise macro-économique majeure,commune à plusieurs pays de l’Afrique Sub-Saharienne. Dans ce contexte, un ajustementstructurel est en cours qui vise à redresser lesfinances publiques et à relancer l’économie. Mêmesi cette situation n’est pas particulière au Bénin,elle crée de nombreuses contraintes, en particuliersur les possibilités d’intervention du secteur publicet sur la planification pluri-annuelle des activités.Obligé en pratique de piloter à vue, avec desconsignes attentives d’organismes financiersinternationaux, le Gouvernement Béninois a unemarge de manoeuvre très faible sur la création

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qu’il est possible d’augmenter dans de grandesproportions ce rendement fiscal.

La taille, la position du pays et la longueurde ses frontières font enfin que les actions décidéespar des voisins de plus grande dimension ont uneinfluence déterminante sur les actions menéespar le Bénin. Cette contrainte est particulièrementforte dans le domaine de la gestion des airesprotégées, qui réclame impérativement une actiontransfrontalière. Ainsi la politique littorale peutêtre difficilement menée de manière isolée sur les125 kilomètres de côtes du pays sans un minimumde cohérence avec les politiques des Etats voisins.

De la même manière, les deux parcsnationaux du Bénin, qui sont transfrontaliers, ontbesoin d’une approche coordonnée entre le payset ses principaux voisins (Niger et Burkina Faso)pour en assurer une gestion convenable. De cefait, la gestion de l'environnement au Bénin a unedimension internationale propre qu'il convientd'intégrer à toutes les actions à entreprendre.

2. Les opportunités

Ce sont essentiellement :. le besoin global de reconstruction. les migrations des populations du sud

vers le nord. l’expérience accumulée sur les P.A.E. en

Afrique. les résultats des premiers projets

environnementaux au Bénin

D’une manière générale, le Bénin a besoin,depuis 1990, de reconstruire, non seulement sesinfrastructures physiques, mais aussi ses règlesde jeu de gouvernement à tous les niveaux. Cequi constitue un handicap financier est par contreune opportunité pour la politiqueenvironnementale qui va pouvoir être créative et,dans une certaine mesure, en dehors du carcan deprocédures existantes.

Les migrations humaines du sud vers lenord du pays pour occuper les espacesdisponibles sont des opportunités pour que lespaysans locaux prennent conscience du caractèrelimité des ressources.

L’expérience accumulée par les quelquevingt pays Africains ayant fait ou en train depréparer un P.A.E. est riche d’enseignementspour les Béninois, qui ont été particulièrementactifs dans le suivi de ces travaux à travers leRéseau pour l'Environnement et leDéveloppement Durable en Afrique (REDDA)créé pour renforcer la capacité des gouvernements

africains à mieux prendre en compte leurs prioritésen matière d'environnement et de développementpar la mise en place de cadres stratégiques visantle développement durable.

Dans certains cas, les P.A.E. ont fait l’objetde début de mise en application sous la forme deprojets d’investissements. C’est notamment lecas de Madagascar, où les premières réalisationsdu projet Environnement I (85 Millions de $ USpour ce pays de 11 Millions d’habitants)permettent d’ores et déjà de réflechir sur lesavantages et les inconvénients des solutions misesen oeuvre, notamment sur le plan institutionnel.

Plusieurs projets à objectifsenvironnementaux ont déjà été mis en oeuvre auBénin. C’est notamment le cas des activitéssuivantes :

- le reboisement et les plantations privées,- la plantation d’arbres à buts multiples,- les aménagements des parcs nationaux

(sur financement de la CommunautéEuropéenne),

- la gestion des bassins versants et la luttecontre les feux de brousse.

Les bilans des campagnes annuelles dereboisement ne sont pas à la hauteur des espoirsde l’avis même des CARDER, en particulierdans les zones septentrionales, principalement àcause du manque de plants, des choixtechnologiques et de l’insuffisance de lacommunication avec les acteurs locaux.

Cependant depuis ces trois dernières annéeset avec le concours de plus en plus significatif desONGs et autres associations de développement ,la situation s'améliore au plan qualitatif.

Le projet plantation d’arbres à buts mul-tiples, lui, a dépassé ses objectifs quantitatifs,passant au delà des 1.500 ha fixés initialement(2.260 ha réalisés).

Le succès de cette opération a étéessentiellement lié à l’utilité des essencesproposées par le projet, ce qui ne représente pasforcément l'optimum environnemental. Il faudraune évaluation détaillée et quantifiée de ce projetpour en connaître précisément l'efficacité.

La réalisation de ces projets a permis detirer des leçons méthodologiques extrèmementimportantes, en particulier en ce qui concerne lerôle de la particpation locale et le besoin impératifd'une meilleure coordination inter-sectorielle dansles actions des divers ministères.

De nouveaux projets sont en cours depréparation, de formulation ou de démarrage :

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lutte contre l'érosion côtière, projets de gestiondes terroirs, projet de gestion des ressourcesnaturelles (PGRN) en particulier. Ces projetssont repris dans le Plan d'Action Environnemental.

B. LES FINALITES DE LA STRATEGIEENVIRONNEMENTALE BENINOISE

1. Les grands défis actuels et à moyen terme

Comme on l'a vu plus haut, l'état actuel del'environnement du Bénin est globalement ac-ceptable, malgré plusieurs points noirs à moyenterme.

Mais en ce qui concerne l'avenir, lapoursuite de tendances perverses peut générerdes impacts négatifs sur l'environnement. Cestendances, sous-tendues par une forte augmenta-tion démographique, une faible sécurité foncièreet un pouvoir d'achat en cours de détériorationrapide, créent des défis que le GouvernementBéninois a décidé de relever dans le présent Plan.Lutter contre les phénomènes suivants constituel'ensemble de ces défis :

- Extension de la pauvreté et du manquegénéralisé de moyens d’action sur la réalité

- Dégradation des conditions socialesaccompagnant la pauvreté

- Expansion démographique et pressionsqui en résultent

- Menaces directes et indirectes sur labiodiversité

- Accroissement des conflits d’utilisationdes ressources, en particulier foncières

- Diminution des capacités productivesdes ressources naturelles

- Destructuration du milieu et émiettagedes responsabilités

- Dégradation des infrastructures et desservices

- Situations de crise dans les pays voisins- Le manque de maîtrise du foncier

Bien que la comptabilité nationale ne soitpas suffisamment fiable pour le montrer aveccertitude, on assiste visiblement à une extensionde la pauvreté et du manque généralisé de moyensd’action sur la réalité. Ceci résulte d’une politiquequi, jusqu’en 1990, n’a pas suffisamment tenucompte de la nécessité d’une distribution équitabledes fruits de la croissance économique. Cettepauvreté a fait “tache d’huile” car elle a privé leGouvernement et les collectivités locales desources de taxation et donc des recettes

nécessaires.

Les conditions sociales qui accompagnentl’extension de la pauvreté se sont égalementdétérioriées, principalement dans le domaine dela sécurité, en particulier en ville. La capacité deréaction aux crises (catastrophes naturelles typesinondations, sécheresse, incendies) s’en estégalement trouvée diminuée.

L’expansion démographique observéeactuellement au Bénin a une très forte inertie.Selon tous les spécialistes démographes, le tempset les ressources requis pour faire diminuer lavitesse d’expansion de la population sontconsidérables. Au niveau de la prochainedécennie, et même de la suivante, sauf catastro-phe majeure, les possibilités de freiner lacroissance démographique sont faibles. Lespressions qui résultent de la croissancedémographique sur les ressources humaines etnaturelles (santé, nutrition, terres, emploi)persisteront donc pendant une assez longuepériode à moins qu'une campagne soutenued'éducation des populations vienne inverser latendance.

En l'absence d'une politique de populationen terme d'un "système de programmes intégrés",le Bénin dispose d'un ensemble de programmesd'actions dans les domaines de la fécondité et dela répartition spatiale de la population. Dans ledomaine de la fécondité, le Bénin tolère depuis1974 les activités de planning familial dans lecadre du Comité National du Bénin pour lapromotion de la famille (ONG). Ces activitéssont complétées depuis 1982 par un projet desanté maternelle et infantile et de planificationfamiliale. Des programmes organisésd'"information - Education - Communication"(IEC) sont prévus dans les activités du CNBPF.

Les menaces directes et indirectes qui pèsentsur la biodiversité persisteront pendant plusieursannées. Si la situation peut être relativementfacilement contrôlée dans les aires protégées, àcondition que les moyens requis pour leur gestionsoient mis à disposition, la biodiversité ailleursdans le pays risque de subir des atteintesirréversibles.

Devant l’expansion démographique et lesdemandes, en particulier alimentaires, croissantesqui en résulteront, il va se produire unaccroissement des conflits d’utilisation desressources, en particulier foncières. Ce conflitsera particulièrement aigü entre agriculteurs et

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éleveurs dans plusieurs endroits du pays, ainsiqu’entre éleveurs, agriculteurs et forestiers dansles zones méridionales ayant un bon potentielforestier.

La diminution des capacités productivesdes ressources naturelles, si elles se confirment,en particulier dans le domaine de la fertilité dessols, accroîtront ces tensions entre usages con-currents des terres. Les objectifs d’auto-suffisancealimentaire et d’exportation de produits agricolesrisquent d’être plus difficiles à mettre en oeuvreà cause de cette dégradation.

D’une manière générale, au Bénin commedans beaucoup d’autres pays Africains, on aassisté à une destructuration du milieu et à unémiettage des responsabilités. Les sociétéstraditionnelles, avec de faibles densités de popu-lation et une forte influence de la tradition, avaientréussi tant bien que mal à bien gérerl’environnement.

L'émergence de nouvelles structures,devant souvent gérer les ressources naturelles àdistance (depuis la capitale, souvent),l’affaiblissement du pouvoir traditionnel, lespressions physiques sur les ressources sont autantde facteurs déstabilisants.

La dégradation des infrastructures et desservices, elle-même liée au manque de moyensdes gestionnaires publics, entraîne, notammenten milieu urbain, une moindre capacité à répondre- par exemple pour l’enlèvement et le traitementdes ordures - aux demandes d’un environnementde qualité. Au mieux, cette capacité de réponseest plus onéreuse (accroissement des coûts detransport). Au pire, l’intervention devient impos-sible ou tellement lente qu’elle n’est plus adéquate(maîtrise des

incendies, par exemple).

Enfin, le Bénin peut, sans en êtreresponsable, être victime des situations de crisedans les pays voisins. C’est notamment le caspour le Nigeria, pays d’Afrique Noire le pluspeuplé (plus de 100 Millions d’habitants), et dontla crise actuelle entraîne un effet “boule de neige”pour le Bénin. En effet, les exportations se fontbeaucoup plus difficilement et l’effet de synergiesous-régionale ne peut pas jouer à plein.

Le manque de maîtrise du foncier a été àplusieurs reprises, par les producteurs eux-mêmes, identifié comme une des causes

fondamentales de l’absence d’investissementdans la conservation des ressources naturelles.Ce manque de maîtrise du foncier s’étendégalement aux zones urbaines.

Voici donc les grands enjeux auxquels

l’ensemble des acteurs Béninois, sous la conduitedu Gouvernement, ont décidé de répondre dansles 15 ans à venir.

2. Le défi majeur

Mettre concrètement en place le développementdurable au Bénin.

Le Bénin a pris la décision de mettre enoeuvre les moyens requis pour faire dudéveloppement durable son engagement de basedans les années et les décennies à venir. C’est lesens de sa déclaration à la dernière conférence deRio en juin 1992.

Ce choix est ambitieux : le développementdurable est un concept nouveau, développéessentiellement par des chercheurs et qui a besoinde nombreuses mises au point sur le terrain tantpour les techniques que pour les politiquesd’accompagnement comme les politiques de prix.Malgré ces difficultés, le Gouvernement Béninoisestime que la voie du développement durabledoit être celle des prochaines décennies pour lepays et l’ensemble de ses habitants.

3. Les trois principaux objectifs

Les options prises par le Gouvernement Béninoisdans la gestion de l’environnement montrentclairement que les trois grands objectifs nationauxpeuvent être présentés comme suit:

. changer les comportements, notammentpar une élévation du niveau de vie et uneconscientisation de tous les Béninois,

. acquérir la capacité de suivre avecprécision l’évolution des ressources naturelles etde la biodiversité et optimiser leur gestion,

. améliorer le cadre de vie de l’ensembledes Béninois.

Les comportements de l’ensemble desBéninois doivent changer dans l’avenir. Cechangement doit aller dans le sens d’une meilleureconscience de l’importance d’un bon état del’environnement comme condition à undéveloppement harmonieux de l’économie et dela société Béninoise en général.

Afin de tirer un profit optimal durable des

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ressources naturelles et de la biodiversité, unepolitique idoine doit être mise en oeuvre, quipermette de connaître en permanence leurévolution, leur réaction aux différentes activitéshumaines, et d'appliquer les meilleures tech-niques pour leur gestion.

Le cadre de vie de l’ensemble des Béninois,enfin, doit être l’objet d’une attention touteparticulière. La population urbaine va être deplus en plus nombreuse et il est essentiel que sonenvironnement soit amélioré. Mais la populationrurale a également droit à un cadre de vie dequalité et à des services de base lui permettantune meilleure santé

C - LA STRATEGIE D'ENSEMBLE

1. L’horizon visé : 15 ans

Il a été décidé que les actions prévues dansle P.A.E. s’étaleraient sur une quinzaine d’années,ce qui souligne l’importance de la prise de con-science en matière de problèmesenvironnementaux. Cette durée est, comme dansbeaucoup d’autres P.A.E. un compromis entre laprise en compte intégrale des cycles naturels qui,dans la plupart des cas (forêts en particulier) sontbeaucoup plus longs, et les habitudes desplanificateurs économiques qui généralementraisonnent sur des durées nettement plus courtes.

2. Les éléments de stratégie

La politique environnementale du Béninprendra en compte les principes dudéveloppement durable et, à ce titre, portera uneattention toute particulière à l'économie dessolutions à mettre en place.

Il sera ainsi donné une place privilégiéeaux projets permettant à la fois d'améliorer laqualité de l'environnement et de rentabiliser àcourt ou moyen terme les investissementsconsentis.

A tout le moins, les investissements réaliséspour une meilleure gestion de l'environnementdevront être aussi efficaces que possible sur leplan économique, en recherchant en priorité lessolutions au mondre coût. Le cas échéant, ce seraaux politiques publiques d'obliger les opérateursà supporter financièrement le coût de leurs impactsenvironnementaux en application du principepollueur-payeur.

La stratégie se définit par les principes misen oeuvre et par son contenu.

Les principes mis en oeuvre dans cettestratégie seront les suivants :

. approche participative à tous les niveaux,

. tabler le plus largement possible sur unebanque de données scientifiquement élaborée

. importance fondamentale de la qualifica-tion et de la conscience environnementale descitoyens,

. attention accrue apportée à des groupesdont l’importance fondamentale dans la gestionde l’environnement a été identifiée, en particulierfemmes et jeunes,

. approche intégrée des problèmes et de lamise en oeuvre de leurs solutions,

. volonté de répondre rapidement etfortement aux situations de crise.

L’approche de la mise en oeuvre dessolutions devra être participative à tous lesniveaux. Cette méthode de travail, pronée par leGouvernement Béninois, est indissociable de labonne gestion de l’environnement qui est, endernier ressort, l’affaire de toutes et de tous. Lapréparation du P.A.E. est une expérience envraie grandeur de cette approche, tant pour lescitoyens et ONG consultés que pourl’administration Béninoise et les bailleurs defonds impliqués. La mise en oeuvre des conclu-sions du PAE, sous quelque forme qu’elle seproduise, devra continuer à se faire en participa-tion avec les intéressés et d’autres acteurs nonassociés à la préparation du P.A.E..

L’importance fondamentale de la qualifi-cation et de la conscience environnementaledes citoyens sera concrétisée d’une part par lamise en oeuvre d’une vaste campagned’éducation et de sensibilisation à la gestion del’environnement, d’autre part par l’adjonctionsystématique de volets éducation-formation àtous les projets touchant de près ou de loinl’environnement du Bénin.

Les femmes et les jeunes jouent un rôlefondamental dans la gestion actuelle et future del’environnement Béninois. Les premières parceque, à tous les niveaux, des problèmesdémographiques à la production agricole enpassant par l’éducation des enfants, ellescontrôlent des décisions individuelles ou collec-tives qui sont fondamentales pourl’environnement; les jeunes parce qu’ils serontles acteurs du développement et del’environnement au début du siècle prochain,horizon du P.A.E.. Il convient d’attacher unegrande importance à ces deux groupes dans la

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conception, la mise en oeuvre et le suivi desfutures actions environnementales au Bénin.

Face à la pression démographique identifiéeau nombre des facteurs favorisant la dégradationdes ressources naturelles et la détérioration ducadre de vie, l'éducation sociale et l'améliorationde l'état de santé des femmes et des jeunesconstitueront l'outil privilégié de la planificationfamiliale.

L’approche intégrée des problèmes et dela mise en oeuvre de leurs solutions est seulgarant d’une efficacité d’ensemble des actions.Les actions sectorielles comme les actionsterritoriales devront non seulement impliquertous les acteurs concernés (approche participa-tive), mais aussi intégrer toutes les facettes de lagestion de l’environnement. Ce principed’intégration devra avoir des implications sur laconstitution des équipes de techniciens,spécialistes de sciences naturelles, humaines etde sciences exactes travaillant sur le sujet.

Enfin, la volonté de répondre rapidementet fortement aux situations de crise se manifesterapar une exigence accrue de qualité de la part desintervenants, en particulier publics, qui devronts’attacher à rendre le meilleur service possible, àtout moment et en toutes circonstances.

Ces principes ont été énoncés et confirméslors des nombreux travaux de préparation duP.A.E., aussi bien au niveau central que dans lesdépartements, au cours des ateliers ad hoc. Le contenu de la stratégie sera le suivant:

. développer et diffuser des technologies etpratiques appropriées, en particulier, mais pasuniquement, dans les secteurs productifs,

. assurer une bonne intégration des activitésagricoles, pastorales et sylvicoles,

. accroître la qualification professionnelle,les capacités d’apprentissage, en particulier maispas uniquement dans le domaine productif, etfaciliter l’accès à l’information,

. faciliter l’action des entrepreneursd’actions positives pour l ’ e n v i r o n n e m e n t ,décourager les autres, (principe “pollueur-payeur”)

. mieux connaître “en temps réel” labiodiversité et les ressources naturelles, ainsi queleurs conditions de mobilisation et les risquesencourus,

. faire contribuer durablement les airesprotégées au développement économique localet national,

. réglementer les excès dans l’exploitationdes ressources naturelles et la biodiversité,

appliquer la législation et prévenir les risques,. accroître les capacités organisationnelles,

techniques et financières d’auto-développementdes communautés,

. mieux définir l'utilisation du territoireselon ses potentialités sa configuration et lanature de ses sites,

. mieux définir les normes, mesuresd'utilisation et d'accès à la propriété foncière pourune grande sécurité et garantie des droitsindividuels et collectifs,

. favoriser l'accès des femmes et des jeunesà une meilleure éducation et élever leur étatsanitaire pour faciliter l'adoption de mesuresappropriées et volontaires de planificationfamiliale,

.accompagner la gestion del’environnement du cadre institutionnel etlégislatif adéquat,

. investir dans la capacité de faire du Béninun laboratoire du développement durable pour larégion,

. appuyer les programmes de recherchescientifiques et techniques qui concourent à unemeilleure connaissance des problèmesenvironnementaux et de leurs solutions,

. promouvoir l'assainissement des villessurtout celui de la ville de Cotonou,

. assurer le développement et laréhabilitation des infrastructures de transport entenant compte des conclusions de l'étude destratégie du secteur des transports en coursd'adoption.

. réduire le rechauffement de la planète parune diminution des émmissions de gaz à effet deserre et un confinement du carbone,

. préserver la diversité biologique parl'élaboration et la mise en oeuvre d'une stratégiede cogstion des ressources naturelles entre lespopulations riverraines et les structuresconventionnelles de gestion des ressources.

. gérer rationnellement les eauxinternationalespar une réduction des pressionsécologiques sur lse eaux côtières, lacs, lagunes,cours d'eau et nappes souterraines communs auBénin et à ses voisins.

Il conviendra de développer et diffuser destechnologies et pratiques appropriées, enparticulier dans les secteurs productifs. La re-cherche a été jusqu’à présent trop lente et troptimide pour apporter des solutions pratiques,rentables et efficaces aux principaux problèmesenvironnementaux rencontrés au Bénin. C’est lecas pour l’agriculture comme pour l’élevage, laforesterie et la pêche. Il faudra donc la redynamiser,car elle reste la seule garante d'une prise de

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décision rationnelle. Mais ces technologiesappropriées doivent également pénétrer dans lessecteurs non productifs comme l’habitat,l’adduction d’eau et l’assainissement.

Il faudra aussi assurer une bonneintégration des activités agricoles, pastorales etsylvicoles à tous les niveaux territoriaux, mais, enparticulier, dans chaque terroir. Les principauxconflits dans le domaine de l’environnementpour les années à venir proviendront d’un conflitde base sur les usages du territoire. C’est donc àchacune des différentes échelles (nation,département, terroir) qu’il faudra résoudre cescontradictions.

L’accroissement de la qualificationprofessionnelle et des capacités d’apprentissage,est impératif en particulier dans le domaineproductif. Faciliter l’accès à l’information est unautre aspect de la même stratégie. Mais il nefaudra pas limiter cette approche au seul secteurproductif. Dans le domaine de l’habitat commedans celui de la culture, la qualification desindividus sera de plus en plus un facteurd’opportunité d’amélioration du cadre de vie aumoindre coût.

L’action des entrepreneurs dans desopérations positives pour l’environnement devraêtre facilitée. Cela réclamera la mise au point decritères de choix pour ces opérations. Au contraire,les actions négatives devront être découragéesautant que possible, en particulier par l’applicationoptimale du principe “pollueur-payeur”. Il faudraintroduire progressivement ces principes dans lesecteur productif, en commençant par les actionsd’ores et déjà lancées depuis plusieurs années(taxes d’enlèvement des ordures, par exemple).Les individus et groupes qui, en pratique,permettent l’embellissement du cadre de vie, enparticulier urbain, devront également êtreencouragés, et les pollueurs découragés.

Il faudra mieux connaître le comportementet l'évolution permanente de la biodiversité et desressources naturelles, ainsi que leurs conditionsde mobilisation et les risques encourus. Ceciréclamera un effort scientifique et technique degrande ampleur, ainsi qu’une collaboration étroiteentre chercheurs, techniciens, économistes etspécialistes de la gestion financière et techniquepour bien définir les limites de cette mobilisation.

Les aires protégées devront apporter unecontribution maximale au développement

économique local et national. Ceci devra se faireen étroite coordination avec les habitants deszones riveraines et porter sur l’ensemble desaspects de la vie sociale et économique locale. Iciencore, la patience de la programmation devraaccompagner la pédagogie de l’action et lacréativité en matière de valorisation.

Les excès dans l’exploitation desressources naturelles et la destruction de labiodiversité devront être réprimés, par delà lesmécanismes économiques et financiers évoquésplus haut. Il faudra faire appliquer la législationde manière curative tout en prévenant les risquesultérieurs.

Les capacités organisationnelles, techniqueset financières d’auto-développement devront êtreencouragées et développées. Cette demande,formulée par de nombreux participants auxséminaires de préparation du PAE, devra êtredéfinie et suivie d’effets concrets et à court termesur le terrain.

Il conviendra d'orienter avec précautionl'aménagement du territoire en veillant à doterles habitants des équipements convenables, etdéfinir l'utilisation du territoire selon sespotentialités et ses contraintes. Ceci permettrade sortir de l’impasse actuelle d’une mauvaisegestion environnementale générant de plus enplus de problèmes et diminuant la valeur dupatrimoine naturel.

Un cadre institutionnel et législatif adéquatdevra accompagner la gestion del’environnement. Compte tenu de l’importancefondamentale de ce cadre institutionnel, il estdécrit plus en détail ci-dessous.

Enfin, il est souhaitable de saisirl’opportunité de la nouvelle donne dans ledomaine de l’environnement pour investir dansla capacité de faire du Bénin un laboratoire dudéveloppement durable pour la région. Comptetenu de sa tradition universitaire, ainsi que de saplace privilégiée dans la région, le Bénin peutapporter à d’autres pays Africains la ressource deses spécialistes. La gestion de l’environnementau Bénin permettra de traiter, avec le temps pourle faire, les principaux problèmes rencontrés siles moyens convenables sont mis en oeuvre.Cette expérience positive pourra être mise à ladisposition d’autres pays dans lesquels la crise

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environnementale a pris des tournures beaucoupplus graves. Il faudra pour cela combiner unestructuration de l’offre de services Béninoise,une préférence donnée à l’intervention des équipesnationales dans les projets environnementaux auBénin, une formation ad hoc, ainsi qu’une réussitesur le terrain des méthodes et outils testés.

Assainissement des centres urbains: dansla poursuite des objectifs définis pour la DécennieInternationale de l'Eau Potable et del'Assainisement (DIEPA), des améliorations ontété constatées au niveau des tauxd'approvisionnement en eau potable.Par contreles autres objectifs visés, tels que l'améliorationdu drainage en zone urbaine à 50%, la collecte etle traitement des déchets solides à un taux decouverture de 100%, l'évacuation des excrétas à80% en zone urbaine sont loin d'être réalisés.L'enlèvement des déchets solides urbains n'aaugmenté que de 2%, l'évacuation des excrétasd'environ 5%, et le drainage de 10% dans laplupart des villes. Le mauvais drainage et lesinondations sont des problèmes vécus dansdifférentes villes du pays mais plusparticulièrement à Cotonou.

Les composantes de la Politique Nationaled'Assainissement (PNA) et les principes dedéveloppement du sous-secteur del'assainissement correspondant à ceux dessecteurs particuliers tels que l'aménagement duterritoire, le secteur privé de l'urbanisme peuventêtre mise en oeuvre dans le cadre d'une stratégiepour l'amélioration de l'environnement sanitaireurbain au Bénin.

Concernant le secteur des transports, uneétude de stratégie a permis de déterminer lesorientations et les actions à entreprendre au coursde la période 1993-1997 tant du point de vue desinvestissements que du point de vueréglementaire, organisationnel ou institutionnel.Dans ses orientations générales ,la stratégieélaborée s'insère dans la politique d'une gestionrationnelle de l'environnement.

Le point présentant un grand intérêt estcelui des infrastructures en général. A ce sujet, leproblème principal demeure celui de l'entretiencourant, periodique renforcé, voire deréhabilitation, plus que celui d'investissementsde capacité. Il est en outre recommandé que despriorités politiques soient clairement affichéesentre routes justifiées par le calcul économiqueclassique et celles tributaires de variables externestelles que le désenclavement, les effets réseaux etla protection de l'environnement.

Ces éléments de stratégie formeront labase de la loi-cadre sur l’Environnement qui seraélaborée par le Gouvernement Béninois dans lecadre de la finalisation du présent P.A.E..

D. LA TRADUCTION SECTORIELLE DELA STRATEGIE

D’une manière générale, il est recommandéde rechercher la cohérence entre les politiquessectorielles de la manière suivante:(a) dans la planification en amont des programmeset des projets, notamment en introduisant descritères environnementaux dans les choix delocalisation des projets dans une optique de bonaménagement du territoire,(b) dans la formulation des projetsd’investissement, notamment par une meilleureparticipation, un meilleur suivi et des précautionsenvironnementales accrues, et un filtrage desinvestissements sur la base de leurs impactsprobables sur l’environnement,(c) dans le suivi-monitoring des opérations eneffectuant des mesures scientifiques des effetsdes projets sur l’environnement, ainsi que desaudits, et en traduisant ces interventions enconsignes opérationnelles et, le cas échéant,contraignantes,(d) dans les choix technologiques effectués dansles projets en donnant la priorité aux technolo-gies les plus efficaces possibles conciliantenvironnement et économie.

1. Agriculture et élevage

Dans ce domaine, la cohérence entre lespolitiques environnementales et sectorielles serarecherchée par :

- la recherche d’une intensificationraisonnée de l’agriculture permettant, notammentpar le recyclage de la matière organique, lerecours à la lutte intégrée contre les parasites,l’association agriculture-élevage-foresterie et plusgénéralement le recours aux technologiesappropriées de mécanisation et de fertilisation,

- l’application de mesures dissuasives parrapport à l’extension du système de cultureitinérante et l’arrêt des mesures d’encouragementau défrichement,

- l’encouragement à la conservation desvariétés végétales et animales locales, bienadaptées à leur environnement,

- l’éducation généralisée des producteursagricoles et pastoraux,

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- la priorité dans l’élevage au renforcementde la santé et de la robustesse des animaux,

- l’encouragement à la recherche sur lestechnologies environnementales les plusproductives pour les agriculteurs et les éleveurs,

- l’encouragement aux pratiques les plusappropriées aux terroirs sur lesquels les interven-tions agricoles et pastorales sont prévues.

Dans ce schéma, on accordera une impor-tance primordiale à la préparation des programmesdes CARDER. Cette préparation devra se faireen harmonie avec les actions des responsables dela politique environnementale nationale.

2. Foresterie

La stratégie d’action environnementale setraduira par :

- une priorité à la connaissance scientifiqueet à la gestion rationnelle des ressourcesforestières,

- une priorité à la gestion rationnelle desressources forestières permettant de conserver aumieux le patrimoine existant et l’habitat qu’ilconstitue pour la faune Béninoise, ainsi que lessources de revenus pour les habitants,

- une implication étroite des populationsriveraines dans la gestion de leur patrimoine,

- une surveillance renforcée des zonesforestières de protection,

- une recherche méthodologique deméthodes rentables économiquement pour laconservation des ressources, avec un accentparticulier sur les politiques et pratiquespréventives (par exemple amélioration del’efficacité de la carbonisation ou de la combus-tion domestique du bois et du charbon de bois),

- l’éducation à tous les niveaux des acteursde la filière bois au Bénin,

- la recherche de valorisations desécosystèmes forestiers compatibles avec la con-servation de leurs fonctions écologiquesessentielles (apiculture, fruiticulture, récolteraisonnée de fourrages....)

- la recherche d’occupation des espaceslocaux compatibles avec une bonne conserva-tion des formations forestières et arborées.

3. Industrie

Dans ce domaine, les prioritésenvironnementales se traduiront par:

- un encouragement à la mise en placed’actions préventives de contrôle des pollutions,en particulier pour les nouvelles implantationsindustrielles, la différenciation des zonesindustrielles et résidentielles, le contrôle desétablissements classés,

- l'adoption d’une approche globale del’implantation ou du fonctionnement d’uneactivité industrielle sur une zone donnée et, enparticulier, un suivi environnemental au cours dela réalisation du projet,

- l’encouragement au respect desrecommandations des audits environnementauxauxquels seront soumis les plus grosétablissements industriels existants,

- la mise en place de procédures de filtragedes investissements (type EIE) pour les projetsd’une taille, d’une catégorie et d’une localisationles justifiant (normes et critères à établir),

- la formation à tous les niveaux (chefsd’entreprise, gestionnaires, techniciens) à la miseen place de solutions (des plus simples aux pluscomplexes) permettant de minimiser les impactsenvironnementaux de toute activité industrielle,

- le soutien à la recherche et à la recherche-développement sur les technologies propres etsur les énergies alternatives au bois de feu.

4. Transports et infrastructures

La stratégie d’action environnementale setraduira par :

- une approche globale des effets de toutprojet d’infrastructure, en particulier de trans-ports, sur les sites d’implantation des projets,

- une intégration des projetsd’infrastructure, en particulier de transports, dansune démarche d’ensemble d’aménagementprogressif du territoire, selon un plan d'usage desterres tenant compte des exigences de gestiondurable des ressources naturelles,

- l'adoption de procédures de filtrage desinvestissements type EIE pour les projets d’unetaille, d’une catégorie et d’une localisation lesjustifiant (normes et critères à établir),

- l’application de mesures dissuasives parrapport aux travaux et méthodes de constructiondestructrices des ressources naturelles ougénératrices de risques d’accidents pour lespopulations, et l’encouragement aux méthodesappropriées de réalisation des travaux et ouvrages,

- la formation à tous les niveaux desintervenants dans la conception, la planification,la programmation, la réalisation des ouvrages,ainsi que dans le suivi de cette réalisation.

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5. Développement urbain

La stratégie se concentrera globalementsur la recherche d’une gestion durable des villespar rétablissement des mécanismes institutionnels,techniques et financiers permettant auxcollectivités locales de gérer convenablementleur environnement.

Plus spécifiquement, la stratégie mettral’accent sur :

- une amélioration de la gestion et del’efficacité de l’ensemble des services publicsdans les villes du pays,

- le zonage des activitésautorisées/encouragées/interdites/découragées,

- une recherche systématique du recyclagedes sous-produits des activités humaines,

- l'accord d'une importance optimale, àchaque fois que cela sera possible, aux aspectsqualitatifs (embellissement des villes) et de con-servation du patrimoine culturel et naturel,

- la recherche d’un meilleur climat pour lesinvestissements des particuliers dansl’amélioration de leur cadre de vie (sécuritéfoncière),

- la mise en place de mesures dissuasivesau non respect des règles d’urbanisme, enparticulier dans le domaine des zones inondableset de la gestion des eaux pluviales,

- la recherche de solutions préventives àl’extension de futurs problèmesenvironnementaux (ex. alternatives à la réalisationd’aires bétonnées dans les zones soumises à lacirculation des eaux pluviales),

- l’éducation à tous les niveaux - du granddécideur au technicien de base - des acteurs de lagestion urbaine au Bénin.

6. Energie

La stratégie environnementale se traduirapar :

- la prise en compte des énergies noncommerciales (et renouvelables) au même titreque les énergies commerciales,

- une attention soutenue aux impactsenvironnementaux éventuels de la gestion desénergies commerciales classiques,

- la prise en compte de la fragilité des sitespour l’implantation des équipements énergétiques,en particulier centrales hydro-électriques, ou, sipossible, l'adoption de procédures de filtrage des

investissements type Etudes d’Impact surl’Environnement,

- la surveillance soutenue des activités desopérateurs privés dans le domaine de l’énergie etl’encouragement à leurs actions positives pourl’environnement,

- la recherche de mesures de protectionpoussées dans les activités pétrolières, enparticulier celles qui sont susceptibles d’avoir unimpact sur la qualité des eaux maritimes,

- l’éducation à tous les niveaux desopérateurs et des gestionnaires de la politiqueénergétique nationale.

7. Politique sociale

(a) éducation

La nouvelle stratégie environnementaleimpliquera :

- l’intégration des enseignementsenvironnementaux à tous les niveaux del’enseignement Béninois, dans une formulationet avec des supports adaptés à chacun desgroupes sociaux visés,

- l’intégration des soucis environnementauxà tous les niveaux décisionnels de la politiqueéducative, en particulier lors de la constructionde bâtiments et autres aménagements,

- l’encouragement à des démarchesinnovantes et efficaces dans le domaine del’éducation à l’environnement,

- l’éducation des formateurs à tous lesniveaux

(b) santé

La nouvelle stratégie environnementaleimpliquera :

- une priorité aux gestions préventives dela santé, notamment par l’amélioration du cadrede vie et de l’hygiène dans chaque famille,

- l’implication des professionnels de lasanté, présents dans les diverses contrées du payspour appuyer la diffusion du messageenvironnemental,

- l’intégration de soucis environnementauxdans l’ensemble des travaux du secteur de lasanté, notamment la construction de bâtiments etouvrages assimilés, et gestion des déchets,

- l’éducation environnementale à tous lesniveaux des intervenants de la politique de santé(formation des agents de santé pour leur permettred'être des relais efficaces).

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(c) femmes et jeunes

Comme il a été dit dans les éléments destratégie, on commence seulement à prendre lamesure de l’importance des femmes et desjeunes dans la gestion actuelle de l’environnementet dans la résolution des problèmes futurs, enparticulier démographiques.

Dans la politique locale, nationale etinternationale vis à vis des femmes, le Béninengagera des actions multiples et coordonnéespour introduire les considérations liées àl’environnement et, plus généralement audéveloppement durable.

E. LA TRADUCTION SPATIALE DE LASTRATEGIE

1. Dans chaque département

Dans l’Atacora, l’accent sera mis sur :. l’amélioration des infrastructures et des

services en zones rurales,. la gestion des sols et des eaux,.la gestion intégrée agro-sylvo-pastorale,. la gestion de la biodiversité

Dans ce vaste département, ledéveloppement des infrastructures doit jouer unrôle fondamental. Il faudra donc faciliter la circu-lation des produits pour accroître les revenusfinanciers localement, préalable à toute actionenvironnementale de long terme.

Les sols, dégradés par l’érosion, menacéspar une extension et une intensification de cefléau, devront être protégés en toute priorité. Lescours d’eau et les nappes devront êtresoigneusement étudiés et suivis. Les moyens demobilisation de cette eau pour le développementlocal devront être dégagés, dans le cadre globald’une politique départementale de l’eau.

Dans les endroits qui conservent un couvertarboré convenable, il faudra mettre en place unegestion intégrée agro-sylvo-pastorale en relationétroite avec les habitants et les producteurs debase. Le choix des essences forestières devraprendre en compte soigneusement l’écologielocale. La sédentarisation des élevagestranshumants est le plus souvent une nécessitééconomique. Elle constitue cependant une ruptureavec des pratiques ancestrales, profondémentancrées dans les comportements et les mentalités.A ce titre, cette sédentarisation peut constituer undrame humain qu’il faudra savoir minimiser en

l’accompagnant de mesures pédagogiques,sociales et économiques.

Enfin, la biodiversité, en particulier pourles espèces animales et végétales qui se trouventdans les parcs nationaux, devra être l’objet d’uneprotection intensifiée.

Les éléments de stratégie concernerontplus particulièrement, dans l’ensemble des troisdépartements du sud (Atlantique, Mono,Ouémé):

. les changements de techniques et depratiques, en particulier dans le domaine del’énergie et de l’architecture,

. la gestion agro-sylvo-pastorale,

. la planification familiale,

. l’amélioration des infrastructures et desservices,

. le renforcement de la législation et sa miseen application, en particulier par rapport auxforêts à protéger,

. la gestion foncière.

. suivi de l'impact des aménagementshydrauliques,

. gestion du littoral.

Les changements de techniques et depratiques sont indispensables, en milieu urbaincomme en milieu rural. Dans les départements dusud, ces changements devront aller dans le sensd’une intensification accrue de l’agriculture, dela mise au point et la diffusion à grande échelle detechnologies énergétiques appropriées, ainsi quede gestion de l’habitat.

La gestion agro-sylvo-pastorale estparticulièrement requise compte tenu de la fortedensité de population qui réclame beaucoup deproduits, mais dans des conditionsenvironnementalement satisfaisantes.

Compte tenu des changement culturelsspécifiques en milieu urbain, particulièrementtouché par la crise financière, les habitants desdépartements du sud devraient êtreparticulièrement réceptifs aux programmes deplanification familiale, requis pour freiner ladégradation des ressources naturelles et humainesau Bénin.

Malgré le dense réseau routier, et enparticulier à cause de la forte fréquentation de ceréseau pour des échanges transfrontaliers, lesdépartements du sud ont besoin d’un renforcementdu réseau et d’apports de services de base auxpopulations dans de bonnes conditions, enparticulier financières.

Ici comme dans le reste du Bénin, il convient

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de mettre à jour la législation, en particulier dansla gestion des ressources naturelles et, surtout, defaire appliquer la législation existante. Le laxismequi a pu être observé dans le contrôle du respectde la législation ne peut être compatible avec lamise en place d’une nouvelle politiqueenvironnementale.

La gestion agro-sylvo-pastorale et larésolution de la question foncière sont égalementde fortes priorités dans les départements du sud,où la pression démographique sur les terres estparticulièrement forte.

Dans le Borgou, l’accent sera mis sur :. la mise en application de la législation, en

particulier forestière,. la gestion intégrée agro-sylvo-pastorale,. l’amélioration des infrastructures,. l’organisation sociale des producteurs,. les changements de technologies,. la gestion des sols,. la qualité des services, en particulier

publics.

La législation forestière Béninoise seramieux appliquée par un effort de pédagogie de lapart des responsables de ce secteur qui veillerontà intégrer étroitement les habitants dans cettedémarche.

Les producteurs du Borgou, départementoù les ressources arborées sont particulièrementfragiles à cause d’un climat moins favorable quedans le reste de la République, devront veiller àintroduire des modes d’occupation de l’espaceintégrant arbres, cultures et élevage.

L’amélioration des infrastructures routièrespermettra un meilleur désenclavement et unemeilleure desserte, éléments essentiels pour labonne valorisation des produits primaires locauxet un bon approvisionnement de l’économielocale.

L’organisation sociale des producteurs seraaméliorée dans le sens d’une maîtrise accrue surleur éducation, leur vulgarisation, leursapprovisionnements et leur commercialisation.

Dans cette organisation, un accentparticulier sera mis sur des choix technologiquescompatibles avec du patrimoine de ressourcesnaturelles. Un accent particulier sera mis sur larecherche et la mise en application de techniquesenvironnementalement acceptables dans laculture du coton.

La bonne gestion des sols ira de pair avecune gestion améliorée de l’eau.

Enfin, le Gouvernement attachera unegrande importance, au Borgou comme dans les

autres départements, à l’amélioration de la qualitédes services publics à tous les niveaux.

Dans le Zou, on retiendra plusparticulièrement :

. les changements de technologies et depratiques,

. l’amélioration des infrastructures et desservices,

. la mise en application de la législation,

. l’organisation du territoire,

. l’organisation sociale,

. la vulgarisation et l’application de lalégislation foncière.

. la gestion intégrée agro-sylvo-pastorale.

Ces éléments, qui ont été explicitementdemandés par les producteurs rassemblés dansl’atelier régional correspondant, serontfondamentalement les mêmes que dans lesdépartements du nord, compte tenu du caractèrerural très prononcé du Zou.

2. Dans les zones urbaines

Comme on l’a vu plus haut, ces zones vontjouer dans l’avenir, dans les politiques sociale,économique et environnementale, un rôlefondamental, compte tenu de l’afflux massif depopulations vers les villes. La politiqueenvironnementale définie dans le PAE visera àl’amélioration :

. des infrastructures et des services,

.de la gestion - en particulier prévisionnelle- du foncier,

. de l’organisation sociale,

. de la mise en application et l’adaptationde la législation environnementale,

. et l’accroissement des mesures-analyses.

Les infrastructures et services devrontconnaître une amélioration quantitative et quali-tative. Les ressources nécessaires devront êtrerecherchées d’une part dans une plus grandeparticipation des habitants à la gestion de leurenvironnement, d’autre part dans l'application dela nouvelle politique de décentralisation. L’étatdes infrastructures routières, en particulier, quidétermine largement beaucoup des impactsenvironnementaux et économiques, devra êtreamélioré en priorité.

La gestion du foncier se fera prioritairementde manière prévisionnelle en gérant l’informationsur les états de propriété et les caractéristiquesparcellaires. La manipulation d’un Systèmed’Information Géographique (SIG) sera d’une

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grande utilité dans ce contexte.L’organisation sociale devra se faire autant

que possible par quartier pour mieux (i) identifierles problèmes environnementaux prioritaires etles faire remonter aux autorités concernées et (ii)intervenir directement lorsque cela est possible.

L’harmonisation, la mise en application dela législation, et son adaptation progressive,devront se faire avec beaucoup de pédagogie etde concertation. Dans les domaines de la gestiondes déchets, comme des eaux pluviales, un effortmulti-disciplinaire (en particulier desprofessionnels de l’environnement et de la santéet techniciens municipaux) devra être effectué.

Enfin, un réseau de mesures et d’analysesdevra être mis en place pour permettre de mieuxsuivre l’évolution de l’état de l’environnement

dans les villes et, le cas échéant, déclencher lesalertes requises en cas d’accidents.

3. Dans les relations avec les pays voisins

Certaines politiques ne pourrontvéritablement être efficace que dans le cadred'une approche régionale coordonnée. En effetdans ses relations avec ses pays voisins dans ledomaine de l’environnement, le Bénin accorderaune importance particulière à :

- la protection de la nature,- la protection des eaux maritimes et la

biodiversité qu’elles contiennent,- la protection des zones côtières et littorales,

en particulier la lutte contre l’érosion côtière,- la surveillance des impacts potentiels des

transports.La coopération avec le Burkina Faso et le

Niger pour une gestion coordonnée des deuxparcs nationaux sera renforcée dans le sens d’unemeilleure protection de la biodiversité.

Les eaux maritimes feront l’objet -notamment au travers d’une politique de surveil-lance, d’alerte et de recherche - d’une concertationsystématique renforcée avec le Togo et le Nigeria.

La protection des zones côtières et littoralesse fera en concertation avec les mêmes pays, enparticulier en ce qui concerne l’information surles travaux susceptibles d’influer sur la dynamiquedes courants locaux, ainsi que sur les techniquesanti-érosion utilisées ou utilisables dans ces pays.

Les transports routiers, très intensifs entreles pays voisins et le Bénin (ce dernier étantsouvent simplement traversé par les camions)

feront l’objet d’une surveillance accrue etrèglementée de manière coordonnée avec lespays voisins. Cette surveillance portera sur l’étatdes véhicules, leur chargement, le respect deslégislations nationales, des interdits traditionnelsainsi que sur toute caractéristique susceptible degénérer des impacts environnementaux négatifs.

F. LA TRADUCTION INSTITUTION-NELLE DE LA STRATEGIE

1. La gestion d’ensemble de l’environnement

La mise en place d’une structure amélioréede gestion de l’environnement est un problèmecomplexe pour tous les Etats. Cette mise en placedoit tenir compte des structures existantes, deshabitudes prises en matière d’intégration del’environnement dans les décisions, de la taille etdu mode de fonctionnement du pays (ex.fédéralisme ou non), ainsi que du rapport deforces entre les défenseurs de l’environnement etles "développeurs" conventionnels. Il est juste dedire que peu de pays ont, à l’heure actuelle,trouvé une solution totalement satisfaisante en cesens.

Dans le cas du Bénin, et compte tenu ducaractère récent de la prise en compte officiellede l’environnement, il est proposé de distinguerles fonctions suivantes pour les organismes chargésde la mise en oeuvre des recommandations duP.A.E. Bénin :

. conception

. force de proposition

. contrôle

. répression

. assistance technique

. gestion directe

. incitation

. observation-suivi

. fonctions spécialisées :

. éducation

. recherche

. communication

. amélioration de la législation

C’est au niveau de chacune de ces fonctionsqu’il faut juger de la pertinence des structuresactuelles et du besoin éventuel d’en créer denouvelles, à condition de leur distribuer cesfonctions de manière rationnelle. Cette perti-nence a été recherchée en appliquant les principessuivants :

. pas de chevauchement,

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. pas d’oublis,

. le plus possible d’articulations entre lesorganismes,

. application du principe de "subsidiarité".

Les structures à mettre en place et àdévelopper ne devront pas opérer de duplicationdans leurs activités. Elles devront donc avoir desdomaines d’intervention et des cahiers des chargesassurant cette indépendance des champs et modesd’intervention.

Par contre, ces structures ne devront pas“laisser de trous” entre elles, ce qui signifieraitqu’une partie de l’environnement serait peu oupas du tout gérée.

Les organismes intervenant dans la gestionde l’environnement devront s'articuler entre euxen réseaux logiques. Par exemple, les organismesresponsables du suivi de l’environnement devrontpouvoir alerter très rapidement ceux chargés dela répression des pollueurs en cas de besoin(réseau de contrôle des pollutions). Autre exemple: les organismes faisant de la recherche dans ledomaine de l’environnement devront pouvoir (i)bien identifier les besoins par l’intermédiaire desorganismes au contact des réalités de terrain et (ii)transférer leurs découvertes aux organismes (lesmêmes que ci-dessus ou d’autres) chargés de leurmise en application (système d'information)..

A ce stade de la réflexion, il est proposéque les organismes suivants s’occupent desfonctions suivantes :- Ministère de l’Environnement, de l’Habitat etde l’Urbanisme MEHU),

Direction de l’Environnement :. contrôle (ex. mesures des effluents d’une

usine, mesures de l’état de l’environnement dansle port, ......),

. répression (ex. condamnation pénale d’unpollueur ou du responsable d’un accidentindustriel),

. assistance technique (ex. suivi ponctueld’une opération de dépollution sur le terrain)

. incitation (ex. subvention à des travauxd’épuration-assainissement),

Toutefois, il serait bon d’envisager àmoyenne échéance de transférer cette dernièrefonction à des dispositifs de types "Agence deBassin" et "Agence pour la Qualité de l’Air".Ces agences pourront ainsi équilibrer leurscomptes en prélevant des redevances sur lespollutions des usines et en les distribuant à celleset ceux qui font des efforts pour contrôler cettepollution. De la même manière, la fonctiond’assistance technique devrait progressivement

passer au secteur privé au fur et à mesure qu’unvéritable marché des prestations intellectuellesdans le domaine de l’environnement sedéveloppe.

Ministères techniques :. Ministère du Développement Rural

(Direction des Forêts et des RessourcesNaturelles) : gestion des aires protégées, affecta-tion confirmée compte tenu de la technicitéparticulière requise pour les parcs nationaux enparticulier,

. Ministère de l’Education Nationale :éducation,

. Centre Béninois de la RechercheScientifique et Technique et Université Nationaledu Bénin : recherche,

. Ministères de l’Information et del’Intérieur (MISAT): communication,

. Ministère de la Justice : législation.

Il reste plusieurs fonctions fondamentales,actuellement remplies par la cellule PAE qui estun organisme ad hoc de conception, force deproposition et observation-suivi. Ces fonctionsfondamentales peuvent être illustrées sur plusieursexemples :

- conception : un organismegouvernemental devra étudier la mise en placed’un projet Environnemental à la suite du PAE,

- force de proposition : de la préparationd’une loi-cadre à la proposition de normesenvironnementales (qualité des eaux de baignade,par exemple), en passant par les directives auxministères techniques (voir ci-après),

- observation-suivi : du travail de collecteet de description bibliographique effectué parla cellule PAE existante à la mise au point/miseà jour d’un tableau de bord national del'environnement.

Il est proposé qu’une petite équipe, detrès haut niveau, réellement pluridisciplinaire,intervienne pour assurer ces trois dernièresfonctions. Cette petite équipe, par le mandatquilui en sera donné par le Gouvernement, devra sesituer au dessus des conflits inter-ministériels,faute de quoi ses prescriptions ne serontqu’indicatives. Or la politique environnementaledu Bénin devra montrer ses fruits aussirapidement que possible. Il en va de la crédibilitédu présent document. Il est proposé de rattachercette équipe à la Présidence de la République

Le chapitre suivant (Plan d’ActionEnvironnemental) contient des propositions

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complémentaires pour la création et lefonctionnement de cette équipe.

2. Les directives et les stratégies de renforcementdes capacités de gestion de l'Environnementpar Ministère

Chaque politique sectorielle devra intégrerdes éléments de stratégie environnementale. Cetteprise en compte passera, dans l’action publique,par chaque ministère concerné. Celui -ci devradisposer d’un ensemble de règlements édictéspar l’autorité responsable détaillant la conduite àsuivre dans toutes les actions par rapport à leurimpact possible sur l’environnement.

Ces directives devront être produites aussirapidement que possible après l’adoption duPlan d’Action Environnemental.Elles devront,d'une part, marquer une fote amélioration de laprise en compte actuelle de l'environnement danschaque ministère, d'autre part être applicablesprogressivement sans bouleversement desprocédures et habitudes actuelles.

Compte tenu de leur complexité, lesdirectives devront être rédigées par des spécialistesconnaissant bien à la fois le Bénin et le sujet.Dans un premier temps, il serait utile de disposerde directives dans les secteurs suivants:

- éducation et recherche,- agriculture,- pêches et pisciculture,- élevage,- foresterie,- industrie,- urbanisme,- infrastructures, en particulier de trans-

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ports,- énergie (commerciale et non

commerciale),- développement de la capacité de gestion

de l'environnement,- aménagement du territoire.

3. L'intégration du P.A.E. dans le prochainPlan National de Développement.

Le Plan National de Développement esten pleine reformulation, suite à la mise en placede l'ajustement structurel. Lorsque ce Plan serade nouveau opérationnel, il intègrera le P.A.E.

En attendant, l'un des premiers défis estd'intégrer dans le programme d'InvestissementPublic (P.I.P.) les actions proposées à courttermedans le P.A.E.

4. Gestion de l'environnement etdécentralisation/déconcentration

Un enjeu politique fondamental pour leBénin est la prochaine décentralisation. Cephénomène historique, d'une grande force àlong terme, car il complète indissolublement ladémarche démocratique, est en pleineprogression au Bénin.

Il est essentiel, pour toute politique del'environnement, de reposer sur des acteurs etdes procédures situés le plus près possible despersonnes et des problèmes locaux.

La décentralisation en cours au Bénin estun des moyens d'action priviligiés du Pland'Action Environnemental. Grâce à cettedécentralisation, il sera possible :

- d’identifier les bons projetsenvironnementaux,

- d’être alerté très rapidement en casd’accident environnemental,

- de suivre l’exécution des projets sectorielset leurs impacts sur l’environnement,

- de compléter les politiques nationales enmatière d’environnement.

Il faudra pour cela que les politiques dedécentralisation et de déconcentration soientaussi efficaces et aussi globales que possible.

Ces actions pourront comprendre,notamment :

- des exemptions fiscales auxinvestissements économisant les ressourcesnaturelles, en particulier dans le secteurénergétique,

- des exemptions fiscales auxinvestissements anti-pollution, en particulier dansles secteurs les plus polluants,

- des interventions financières pour freinerl’extension de certaines spéculations au détrimentdes formations forestières,

- des encouragements fiscaux aux famillesdans le cadre d' une politique démographiqueplus compatible avec le développement durable.

Ces actions devront être définies en étroitecoopération avec les Ministères chargés desFinances et de l’Economie nationale, ainsiqu’avec les services déconcentrés, à mêmed’apprécier les réalités locales et la faisabilité deces actions.

5. Politique fiscale et para-fiscale

Il sera également utilisé les instrumentsfiscaux et para-fiscaux (impôts, taxes directes etindirectes) pour encourager une utilisationdurable des ressources naturelles et découragerles pollutions, nuisances et autres destructionsdes ressources naturelles.

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IV. LE PLAN D’ACTION

Au terme d’une longue et patientepréparation, le Plan d’Action Environnementalest présenté ci-après. Il est d’abord traité du Pland’Action proprement dit, qui engagera la NationBéninoise pour les quinze années à venir, puisd’une première étape de mise en oeuvre sous laforme d’un projet d’environ 5 ans à proposer auxbailleurs de fonds, et enfin du calendrier desactions à mettre en place en 1993 pour commencerla mise en oeuvre effective des recommandationsdu P.A.E..

A. A l'horizon 15 ANS

1. La cohérence des programmes duP.A.E.

PLAN D’ACTION ENVIRONNEMENTAL DU BENIN

Les critères de choix utilisés pour retenirune action environnementale idéale dans lecontexte des programmes de mise en oeuvre duP.A.E. Bénin ont été essentiellement , pour cetteaction, qu'elle soit :

. identifiée sur la base d'une vaste consul-tation nationale;

. bénéfique à long terme;

. réalisable techniquement etéconomiquement (rentabilité économique);

. susceptible d'être financée;

. cohérente avec la politique nationale;

. non réalisée par d’autres (en particulierdans un cadre sectoriel);

. entreprise au sein d'une structure d’accueil(maître d’ouvrage) pour sa gestion ultérieure.

2. Le cadre programmatique

Figure 22: Présentation schématique du P.A.E. Bénin

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d’ensemble

Les composantes du P.A.E.du Bénin

1. Education, formation, sensibilisation,communication

1.1. Sensibilisation des autoritéspolitiques, religieuses, coutumières ettraditionnelles,1.2. Etude opérationnelle descomportements, des traditions, des atti-tudes et de leurs déterminants,1.3. Formation de formateurs,1.4. Intégration de l’environnement dansl’enseignement,1.5. Formation généralisée desenseignants1.6. Recherche pluridisciplinaire etmultisectorielle à l’Université Nationaledu Bénin (UNB) et au Centre Béninoisde la Recherche Scientifique et Tech-nique (CBRST),1.7. Communication généralisée enmatière d’environnement1.8. Campagnes d’IEC surl’environnement en langues nationales,1.9. Création d’une masse critique despécialistes environnementaux

2. Recherche-action sur les terroirs2.1. Etablissement et appréciation de lademande et de la disponibilité foncière2.2. Mise au point des schémasd’aménagement au niveau local2.3. Mise au point et diffusion deméthodologies appropriées de gestion desterroirs2.4. Recherche-action sur les techniquesagricoles alternatives2.5. Recherche-action sur les biotech-nologies et les énergies renouvelables2.6. Recherche-action sur l’intégrationAgro-Sylvo-Pastorale2.7. Recherche-action sur les filières-bois2.8. Recherche-action sur les produits etservices forestiers non-ligneux2.9. Recherche-action sur la promotiondes initiatives locales de gestion del’environnement2.10. Recherche-action sur le contrôledes feux de brousse2.11. Recherche-action sur la lutte anti-érosive

3. Gestion de la diversité écologique3.1. Inventaire et étude des espèces etécosystèmes du Bénin3.2. Mise en place d’un système de suivi

permanent de la diversité écologique3.3. Création de réserves biologiques3.4. Gestion des aires d’intérêt écologique(aires classées, protégées et privéesexistantes)3.5. Aménagement et gestion des forêtsnaturelles et autres écosystèmes menacés3.6. Projets d’élevage de gibier3.7. Création et gestion de jardinsbotaniques, scientifiques, culturels etd’intérêt économique.

4. La gestion des ressources en eau4.1. Inventaire et évaluation des ressourcesen eau,4.2. Elaboration d’un schéma directeurde l’utilisation et de la protection desressources en eau,4.3. Poursuite et renforcement des ac-tions en cours

5. Amélioration du cadre de vie rural5.1. Réalisation d’infrastructurescommunautaires en zones rurales5.2. Construction, réhabilitation etentretien de pistes rurales5.3. Définition et mise en oeuvre d’unepolitique de gestion foncière5.4. Promotion d’activités secondaires ettertiaires en relation avec l’environnement5.5. Actions visant à accroître la sécuritéalimentaire5.6. Réalisation de grands travaux

6. Amélioration du cadre de vie urbain6.1. Planification et aménagement descentres urbains6.2. Gestion des déchets solides et liquidesménagers6.3. Contrôle de la pollution industrielleet autres nuisances6.4. Sécurisation foncière6.5. Lutte contre l’érosion côtière6.6. Assainissement et mise en valeur desplages6.7. Amélioration des infrastructures, destechniques et des méthodes de pêche6.8. Amélioration de l'esthétique urbaine(architecture et espaces verts)6.9. Amélioration des capacitésfinancières des collectivités locales enrelation avec l’environnement

7. Cadre institutionnel et législatif, Systèmed’Information Sur l’Environnement

7.1. Mise sur pied d’une structure deconception-proposition7.2. Préparation d’une législationadéquate7.3. Elaboration de directives aux

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opérateurs sectoriels7.4. Mise en place d'un systèmed'information et de suivi del'Environnement

3. Ebauche des programmes à mettreen oeuvre

PROGRAMME 1. Education, forma-tion, sensibilisation, communication

Il est le moyen privilégié de répondre au besoinexprimé constamment, tout au long de lapréparation du PAE, de faire parvenir les mes-sages quant aux soucis environnementaux et auxcomportements positifs auprès de chacune desBéninoises et chacun des Béninois, dans quelquerégion et dans quelque situation qu’ils se trouvent.

Ce programme pourra bénéficier d’unesynergie avec les efforts d’Information Educa-tion Commmunication (IEC) en cours dansl’ensemble de la politique Béninoise.

1.1. Sensibilisation des autoritéspolitiques, religieuses, coutumières ettraditionnelles

(a) objectifs- lier l’environnement à tout programme dedéveloppement,- amener les autorités à prendre plus consciencedes problèmes de l’environnement et à prendreles décisions promptes et appropriées,- amener les groupes cibles à prendre consciencede la nécessité de protéger l’environnement et àcomprendre la nécessité d’éduquer, de former etd’informer,- amener les autorités à prendre des décisions entenant compte des réalités de terrain,- amener les autorités à faire de l’environnementune priorité, de manière à changer qualitativementle cadre de vie des populations,- amener les autorités politiques, religieuses,coutumières et traditionnelles à accorder uneimportance prioritaire aux problèmes del’environnement en prenant des actes politiquesqui devront favoriser la mise en oeuvre desprogrammes et projets sur l’environnement,- amener les autorités à se sentir concernées parles problèmes de l’environnement dans larésolution des problèmes environnementaux detous ordres,- amener les autorités à percevoir l’importance dela sauvegarde de l’environnement et à prioriser le

financement nécessaire à sa réalisation,- sensibiliser les autorités à prendre consciencedes risques que représentent les problèmes nonrésolus de l’environnement.

(b) les groupes ciblesCe travail concerne les autorités suivantes :

- organes exécutifs,- organes législatifs,- autorités religieuses,- instances locales,- chefs traditionnels,- élus locaux,- responsables associatifs,- leaders d’opinion (prescripteurs)

(c) les actions à menerElles comprennent :

- réunions,- élaboration d’une charte prenant en

compte les comportements et leurs déterminants,- consultations populaires,- vulgarisation des textes,- communications au Conseil des Ministres

et à l’Assemblée Nationale,- réunions et rencontres avec les autorités

religieuses,- organisation de forums/débats avec les

groupes cibles.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Education Nationale- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de la Culture- Ministère chargé de la Communication

- Organisations Non Gouvernementales(ONG)

- Comité National MAB- Structure technique chargée de

l'Environnement

1.2. Etude opérationnelle descomportements, des traditions, des atti-tudes et de leurs déterminants

(a) objectifsInventaire des comportements, traditions et atti-tudes en vue d’encourager ceux qui sontfavorables d'infléchir ceux qui entraînent desdégradations.

(b) groupes ciblesInitialement :

- chefs coutumiers,

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- chefs religieux,- autres chefs traditionnels,- femmes,- exploitants forestiers,- paysans,- quelques catégories socio-culturelles et

classes d'âge spécifiques.

Dans un deuxième temps :- populations urbaines,- chasseurs,- éleveurs.

(c) actions à menerElles porteront surtout sur :

- l’étude du milieu,- l’organisation de sondages, notamment

avec le concours des médias (ORTB et autresorganes de presse),

- la détermination des causescomportementales liées aux problèmes del’environnement,

- l'identification des traditions favorableset défavorables à la préservation del’environnement,

- l'identification des perceptions de lapopulation sur les liens entre l’environnement, ledéveloppement et la santé.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de la Culture- Ministère chargé de la Communication- Ministère chargé de l’Education Nationale- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National MAB- Université Nationale du Bénin

1.3. Formation de formateurs

(a) objectifIl s’agit notamment de doter le pays des

cadres capables d’assurer une formation prenanten compte le maintien et l'amélioration del’environnement avec un effet démultiplicateur.

(b) groupes ciblesIls appartiennent à deux secteurs : l’informel et leformel.Dans le secteur informel, la formation desformateurs s’adressera notamment aux :

- alphabétisateurs,- chefs d’entreprises,- responsables d’associations de jeunes et

de développement,- responsables des ONG’s,- responsables des mouvements de femmes,- responsables chargés de la formation au

niveau des syndicats,- responsables des groupements ruraux,- cadres administratifs et techniques dans

tous les secteurs de développement,- responsables religieux des forêts sacrées.

Dans le secteur formel, elle s’adressera notammentaux :

- toutes structures de recherche,- responsables de l’enseignement

(inspecteurs et conseillers pédagogiques),- chefs d’établissements d’enseignement

général et spécialisé,- chercheurs,- communicateurs,- directeurs d’écoles,- directeurs d’Ecoles Normales intégrées,- directeur d’Ecole Normale Supérieure.

(c) actions à menerIl s’agit essentiellement de :

- l’analyse et l’actualisation desprogrammes existants,

- la conception et l’élaboration desprogrammes à dimension environnementale,

- l’élaboration d’un guide de formation desformateurs,

- la conception et l’élaboration des docu-ments et supports pédagogiques,

- l’organisation de séminaires de forma-tion,

- la constitution d’un fonds documentairesur la formation relative à l’environnement,

- l’intégration du programme de dimen-sion environnementale dans le programmed’enseignement classique,

- la coordination des différentes actions parle Ministère chargé de l’environnement.L’approche de cette formation devra êtrepluridisciplinaire et toutes les questions devrontconverger vers l’environnement.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de la Culture- Ministère chargé de l’Education Nationale- Institut National de la Formation et de la

Recherche en Education- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Université Nationale du Bénin

1.4. Intégration de l’environnement

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dans l’enseignement

(a) objectifs- introduction de la dimension

environnementale dans le programme classiqued’enseignement, à travers les matièrestraditionnellement enseignées,

- amélioration de la connaissance surl’environnement et les problèmes qui y sont liés,

- changement positif des comportementscollectifs et individuels des populations vis à visde l’environnement.

(b) groupes ciblesTous les élèves de tous les niveaux scolaires etuniversitaires.

(c) actions à menerCe sont notamment :

- l'élaboration d’un programmed’environnement à inclure dans les disciplinestraditionnellement enseignées au niveau dechaque ordre d’enseignement,

- choix de manuels, élaboration de matérielsdidactiques et de supports appropriés aux ordresd’enseignement,

- la formation des enseignants (voir action1.5.),

- l'expérimentation, suivi et évaluation duprogramme en vue de sa généralisation,

- l'adoption des mesures règlementairesappropriées à la mise en oeuvre effective duprogramme d’enseignement sur l’environnement,

- la mise à contribution des médias etorganes de presse (voir action 1.1.).

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de l’Education Nationale

(Directions del’enseignement primaire et de l’enseignementsecondaire)

- Centre Béninois de la RechercheScientifique et Technique

- Université Nationale du Bénin- Institut National de la Formation et de la

Recherche en Education- Comité National MAB

1.5. Formation généralisée desenseignants

(a) objectifsIntroduction effective du programmed’enseignement sur l’environnement dans le

programme d’enseignement classique.

(b) groupes ciblesEnseignants du général et du technique, duprimaire au supérieur en passant par le secondaire.

(c) actions à menerElles comprennent une phase d’expérimentationet une phase de généralisation :

- l'organisation de séminaires-ateliers deformation,

- l'expérimentation en situation réelle,- le travail de suivi-évaluation,- la généralisation-extension.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de l’Education Nationale

(Directions del’enseignement primaire et de

l’enseignement secondaire)- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Université Nationale du Bénin- Institut National de la Formation et de la

Recherche en Education

1.6. Recherche pluridisciplinaire etmultisectorielle à l’Université Nationaledu Bénin (UNB) et au CentreBéninois dela Recherche Scientifique etTechnique(CBRST),

(a) objectifs- favoriser une meilleure compréhension

des problèmes de l’environnement en vue de leurrésolution par une publication permanente desrésultats des recherches sur l’environnement,

- créer le cadre d’une meilleure stratégie degestion de l’environnement,

- favoriser le décloisonnement et lacomplémentarité des programmes de recherchesur l’environnement,

- stimuler les échanges en matière derecherches sur l’environnement.

(b) groupes cibles- professeurs des facultés et instituts de

l’UNB- étudiants,- chercheurs,- communautés.

(c) actions à mener- systématisation de la communication des

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résultats de recherches en matièred’environnement, par la publication et la mise àdisposition auprès des groupes socio-professionnels et des institutions chargés del’environnement au Bénin,

- aide à la création de groupes de rechercheprivés en matière d’environnement,

- définition des domaines et sujets derecherche sur l’environnement,

- création d’un Comité pluridisciplinaire àl’UNB et au CBRST en matière de rechercheenvironnementale,

- coopération avec l’Institut National de laRecherche Agronomique au Bénin sur les activitésliées à la gestion de l’environnement.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de l’Education et de la

Recherche- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Université Nationale du Bénin- Secteur privé

1.7. Communication généralisée enmatière d’environnement

(a) objectifs- amélioration des connaissances des

populations et incitation à adopter descomportements positifs par rapport àl’environnement,

- accompagnement progressif des popula-tions vers une prise de conscience individuelle etcollective des impacts négatifs de l’activitéhumaine sur l’environnement,

- promotion de l’éthique de vieenvironnementale.

(b) groupes ciblesToutes les catégories socio-culturelles.

(c) actions à mener- création d’une structure nationale

d’Information, Education, Communication (IEC)sur l’environnement au Ministère de laCommunication,

- formation des communicateurs (crieurspublics, griots, artistes),

- promotion des radios rurales et radioscommunautaires “environnement”,

- création de réseaux documentaires,- organisation de campagnes IEC/

environnement multi-médias,- manifestations culturelles et artistiques

relatives aux problèmes de l’environnement,- concours littéraires en langues nationales

et en français en matière d’environnement,- recherche en communication sur

l’environnement.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de la Communication- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de la Culture- Presse officielle et privée- ONG’s- Secteur privé

1.8. Campagnes d’IEC surl’environnement en langues nationales

(a) objectifs- élévation du niveau de connaissances du

plus grand nombre de personnes aux problèmesde l’environnement dans le respect du patrimoinelinguistique Béninois,

- sensibilisation de la population en vued’enrayer les pratiques dégradantes del’environnement,

- facilitation et élargissement de la diffu-sion de l’information sur l’environnement.

(b) groupes ciblesEssentiellement les populations analphabètes.

(c) actions à mener- élaboration de documents

d’alphabétisation fonctionnelle,- intégration de la dimension

environnementale dans les programmesd’alphabétisation,

- poursuite de la traduction en languesnationales des concepts relatifs à l’environnement.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de la Communication

(Direction de l’alphabétisation)- Ministère chargé de la Culture- Presse rurale- ONG’s- Collectivités territoriales- Agents de vulgarisation, .......

1.9. Création d’une masse critique despécialistes environnementaux pour lasous-région

(a) objectifs

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Mettre en place, à partir d’une action piloteglobale dans la gestion de l’environnementBéninois, des équipes de consultants et dechercheurs apportant leurs services dans le restede la région dans le domaine de l’environnement.

(b) groupes cibles- chercheurs,- enseignants,- techniciens, ingénieurs et spécialistes des

sciences humaines,- étudiants et jeunes diplômés,- décideurs.

(c) actions à mener. mise en oeuvre d'un programme de

formation en vue du renforcement de la capacitéinstitutionnelle de Gestion de l'environnementdans chaque ministère,

. étudier le marché des prestationsenvironnementales dans la région,

. mettre en réseau des personnes etorganismes ressources existants,

. élaborer les programmes d’enseignementet de formation requis.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de l’Education Nationale- Université Nationale du Bénin,- Centre Béninois de Recherche

Scientifique et Technique,- Secteur privé (bureaux d’études,

individus),- Ministère des Affaires Etrangères et de la

Coopération- ONG’s- Collectivités territoriales.

PROGRAMME 2. Recherche-actionsur les terroirs

L’approche recherche-action estparticulièrement adaptée au développementdurable car c’est une démarche progressive,scientifiquement rigoureuse, situant ses objectifsdans le long terme et intégrant les progrès tech-niques dans les exploitations agricoles au fur et àmesure des capacités d’absorption. Ici, cetterecherche-action se situera dans une approchepermettant une cohérence dans les grands en-sembles écologiques que forment les bassinsversants. Ce programme apportera descompléments au Projet de Gestion des RessourcesNaturelles (PGRN), à un moment où celui-ci

commencera à produire ses premiers résultats,Les sous-programmes suivants seront mis

en oeuvre.

2.1. Etablissement et appréciationdemande et disponibilité du foncier

(a) objectifsEtablir, au niveau local, les potentialités et lescontraintes des terres, afin de mieux maîtriser lesévolutions futures.

(b) groupes cibles- agriculteurs,- éleveurs-pêcheurs-pisciculteurs,- tous usagers des terres au Bénin,- élus locaux et collectivités locales.

(c) actions à menerEtude nationale, à une échelle à définir, de lademande et la disponibilité en terres :

- statut pédologique,- potentialités et contraintes de mise en

valeur,- patrimoine naturel végétal existant,- possibilités alternatives de mise en valeur,- impacts environnementaux de ces alter-

natives,- statut foncier,- prescriptions de statut et de mise en

valeur.(d) principaux acteurs

- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural

(Direction de la Recherche Agronomique)- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Université Nationale du Bénin- Centre National d’Agro-Pédologie- Collectivités territoriales

2.2. Mise au point des schémasd’aménagement au niveau local

(a) objectifsProcéder graduellement à un aménagement duterritoire cohérent, du niveau local au niveaunational.Contribuer à gérer de manière préventive lesconflits sur l’utilisation des terres.

(b) groupes cibles- agriculteurs,- éleveurs-pêcheurs-pisciculteurs,- tous usagers des terres au Bénin,

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- collectivités locales et élus locaux.

(c) actions à mener- Démarrage, à l’échelle pilote, de schémasd’aménagement des terres au niveau local (àl’échelle communale dans un premier temps), encoordination avec 2.3. et avec la mise en oeuvrede la décentralisation.- Evaluation de ces opérations pilotes, enparticulier sur l’économie des moyens employéset la possibilité d’étendre l’opération à grandeéchelle avec génération d’emplois locaux com-patible avec les finances publiques et enmaximisant la contribution des bénéficiaires aufinancement.- Extension à grande échelle de ces schémasd’aménagement de manière coordonnée.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé du Plan- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Université Nationale du Bénin- ONG’s- Collectivités territoriales

2.3. Mise au point et diffusion deméthodologies appropriées de gestiondes terroirs

(a) objectifsConcevoir de manière interactive desméthodologies de gestion des terroirs adaptéesaux divers territoires Béninois, permettantd’appliquer l’ensemble des principes dudéveloppement durable localement.

(b) groupes cibles- agriculteurs,- éleveurs-pêcheurs-pisciculteurs,- tous usagers des terres au Bénin,- tous habitants, permanents ou temporaires,

des zones rurales au Bénin.

(c) actions à mener- Démarrage, à l’échelle pilote, d’opérations derecherche-action permettant de faire coopérerchercheurs et vulgarisateurs avec les acteurslocaux, dans le sens d’une gestion optimale desterroirs et d’intervention sur les plans social,économique, technologique et environnemental.- Evaluation de ces opérations pilotes, enparticulier sur l’économie des moyens employéset la possibilité d’étendre l’opération à grande

échelle avec génération d’emplois locaux com-patible avec les finances publiques et enmaximisant la contribution des bénéficiaires aufinancement.- Choix progressif d’un petit nombre deméthodologies adaptées aux diverses réalitéssocio-écologiques du pays,- Diffusion à grande échelle des méthodologiesappropriées.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de l’Education Nationale- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Université Nationale du Bénin- Collectivités territoriales

2.4. Recherche-action sur les techniquesagricoles alternatives

(a) objectifsMettre au point des techniques agricolespermettant, pour un milieu donné, uneproductivité aussi forte que possible des facteursagricoles dans le respect des éco-systèmes.

(b) groupes cibles- agriculteurs,- éleveurs-pêcheurs-pisciculteurs,- utilisateurs des ressources forestières.

(c) actions à mener- Expérimentation, en liaison avec l’InstitutNational de la Recherche Agronomique au Bénin,mais de manière très ouverte, de techniquesagricoles productives bénignes pourl’environnement, notamment dans les domainessuivants :

- travail du sol,- fertilisation raisonnée et recyclage de

matière organique,- lutte intégrée contre les nuisances,- intégration élevage-(pisciculture)-

agriculture,- agro-foresterie,- machinisme agricole approprié,- réhabilitation des cultures associées,- génétique végétale et animale,- diffusion la plus large possible des résultats

de ces recherches par le biais de l’IEC.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural

(Direction de la

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Recherche Agronomique)- Ministère chargé de l’Hydraulique- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Université Nationale du Bénin- ONG’s

2.5. Recherche-action sur les biotech-nologies et les énergies renouvelables

(a) objectifsMettre au point de nouvelles utilisations etvalorisations économiques des ressourcesnaturelles et énergétiques disponibles au Bénin.

(b) groupes ciblesTous les habitants du pays, regroupés parcatégories spécifiques, selon le thème ou lemoment.

(c) actions à mener- Expérimentation, la plus ouverte possible, surles nouvelles utilisations des matériels végétauxlocaux et sur la valorisation des énergiesrenouvelables, de manière compatible avec unesaine gestion de l’environnement (en particulierénergies solaire et éolienne, biogaz).- Diffusion la plus large possible des résultats deces recherches par le biais de l’IEC.Ces recherches-actions s’effectueront en réseauavec d’autres centres de recherche de la région etdu nord.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural

(Eaux et Forêts etChasse, Direction de la Recherche

Agronomique)- Ministère chargé de l’Energie- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Université Nationale du Bénin

2.6. Recherche-action sur l’intégrationAgro-Sylvo-Pastorale

(a) objectifsMettre au point, dans les méthodologies de gestiondes terroirs, des modules d’intégration agro-sylvo-pastorale adaptables aux diverses situations socio-écologiques rencontrées au Bénin.

(b) groupes cibles

- agriculteurs,- éleveurs, pêcheurs, pisciculteurs,- tous usagers des terres au Bénin,- tous habitants, permanents ou temporaires,

des zones rurales au Bénin.

(c) actions à mener- Expérimentation, dans le cadre d’opérationspilotes de gestion des terroirs, d’approches, enparticulier, de l’intégration agro-sylvo-pastoralepermettant une valorisation optimale desressources naturelles, notamment par la protec-tion des sols et de leur fertilité.- Diffusion à grande échelle des modules mis aupoint.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé du développement rural

(Directions de la Recherche Agronomique, del’Elevage, des Forêts et des Ressources Naturelles,de l’Agriculture)

- Centre Béninois de la RechercheScientifique et Technique

- Université Nationale du Bénin- ONG’s- Secteur privé

2.7. Recherche-action sur les filières-bois

(a) objectifsPermettre aux décideurs d’intégrer dans lastratégie environnementale des actions permettantde freiner la déforestation par une meilleureéconomie de la ressource-bois, c’est à dire obtenirune satisfaction accrue ou constante duconsommateur pour une consommation moindrede matière première.

(b) groupes cibles- sylviculteurs,- charbonniers,- artisans du bois,- commerçants et transporteurs de com-

bustibles ligneux,- agents de l’Etat, en particulier forestiers,- toute personne concernée par la filière

bois.

(c) actions à menerExpérimentation, la plus ouverte possible, surdes techniques, pratiques et procédures permettantune économie maximale de la matière premièrebois depuis la plantation jusqu’aux dernièrestransformations des matériaux, notamment par :

- minimisation de la production de déchets,

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- recyclage des déchets partout où ils nepeuvent être évités,

- valorisation optimale du matériau bois encommençant par ses utilisations les plus nobleschaque fois qu’elles sont possibles,

- maximisation de l’efficacité des procédésde transformation (carbonisation en particulier),Ces recherches-actions s’effectueront en réseauavec d’autres centres de recherche de la région etdu nord.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Energie- Ministère chargé du Développement Rural

(Direction des Forêts et des RessourcesNaturelles)

- Ministère chargé de la RechercheScientifique

- ONG’s- Secteur privé- Ministère chargé de l'environnement- Université Nationale du Bénin

2.8. Recherche-action sur les produits etservices forestiers non-ligneux

(a) objectifsMettre au point, par la recherche-action,

une meilleure valorisation locale des produits etdes services forestiers non-ligneux :

. miel, fruits, plantes médicinales, essences,etc...

. protection des sols et fertilisation,

. création d’un micro-climat,

. toutes fonctions de protection et culturelles.

(b) groupes ciblesEnsemble des habitants des zones rurales eturbaines.

(c) actions à menerRecherche-action pluridisciplinaire :

. inventaire et analyse des utilisationsactuelles de ces produits et services,

. choix de programmes prioritaires selonles zones agro-écologiques,

. réalisation des programmes prioritairesde recherche action.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Energie- Ministère chargé du Développement Rural

(Direction des Forêts et des RessourcesNaturelles)

- Ministère chargé de la RechercheScientifique

- ONG’s- Secteur privé- Ministère chargé de l'Environnement- Université Nationale du Bénin

2.9. Recherche-action sur la promotiondes initiatives locales de gestion del’environnement

(a) objectifsFavoriser l’éclosion et l’action de groupes locauxautour de petites initiatives en faveur del’environnement reposant essentiellement sur desqualifications, de la main d'oeuvre et desressources mobilisables localement.

(b) groupes ciblesTous les habitants du Bénin.ONG’s nationales et associations dedéveloppement

(c) actions à mener- étude des mécanismes disponibles pour

apporter facilement, et sur l’ensemble du territoire,des aides aux initiatives locales en matièred’environnement (matière grise pour le montagede projets, garantie d’emprunts, aide à desbanques prêtant localement type banqueGrameen, petit fonds d’aide aux initiatives lo-cales) et choix d’un ou de plusieurs mécanismes,

- publicité sur les priorités de la politiquenationale en matière d’environnement, la volontégouvernementale et les mécanismes disponibles,

- aide aux initiatives locales par le biais desmécanismes choisis, évaluation périodique etextension progressive des mécanismes en fonctionde leurs performances réelles,

- recensement et vulgarisation des tech-niques traditionnelles et locales adaptées à lagestion rationnelle de l'environnement.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural

(Directions des Forêts et des RessourcesNaturelles, de la Recherche Agronomique)

- Ministère chargé du Plan- ONG’s- Secteur privé- Collectivité

2.10. Recherche-action sur le contrôledes feux de brousse

(a) objectifsPermettre un meilleur contrôle des feux de

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brousse, les supprimant là où ils n’ont aucunejustification, les maîtrisant là où leurs bénéficespeuvent être assurés.

(b) groupes cibles- éleveurs,- agriculteurs,- sylviculteurs et autres utilisateurs des

ressources forestières,- chasseurs,- utilisateurs de l’espace rural.

(c) actions à mener- études sur les motivations et les pratiques defeux de brousse pour dégager une typologieopérationnelle,- recherche-action, avec les intéressés sur lesmoyens techniques, économiques etsociologiques requis pour freiner les feux debrousse et les supprimer lorsqu’ils se révèlenttrop nuisibles,- évaluation périodique des opérations, publica-tion et diffusion des résultats.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de l’Education Nationale- Ministère chargé du Développement Rural

(Directions des Forêts et des RessourcesNaturelles, de la Recherche Agronomique)

- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- ONG’s- Secteur privé

2.11. Recherche-action sur la lutte anti-érosive

(a) objectifsFreiner l’érosion à la source en faisant appliquerde manière volontaire, des méthodesd’aménagement anti-érosives aux agriculteurs,en particulier dans les zones les plus menacées.

(b) groupes cibles- agriculteurs,- gestionnaires d’ouvrages d’art (routes,

ponts, ouvrages d’irrigation, barrages),- propriétaires et usagers d’habitations

situées dans des zones de forte érosion,- tous groupes victimes de l’érosion.

(c) actions à mener- opérations pilotes pour tester l’efficacité et

l’acceptabilité de méthodes de lutte anti-érosive(ex. labour en courbes de niveau), en commençantpar les zones les plus menacées par l’érosion.- évaluation de ces opérations pilotes,- extension progressive de ces opérations auniveau national.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de l’Education Nationale- Ministère chargé du Développement Rural

(Directions des Forêts et des RessourcesNaturelles, de la Recherche Agronomique)

- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- ONG’s- Secteur privé

PROGRAMME 3. Gestion de ladiversité écologique

Dans son principe, cette gestion intervientaussi bien dans les aires ayant actuellement unstatut les protégeant comme en dehors d’elles,afin de protéger efficacement la biodiversitépartout où elle peut se trouver.

Les sous-programmes suivants seront misen oeuvre:

3.1. Inventaire et étude des espèces etécosystèmes du Bénin

(a) objectifs- Systématiser les approches sectorielles adoptéesjusqu’à présent sur les espèces végétales etanimales, ainsi que sur les principaux écosystèmesdu Bénin dans une optique de développementdurable et de conservation.- Diagnostiquer les bio-indicateurs végétaux.- Déterminer la richesse floristique et faunique.- Evaluer l'intérêt écologique, culturel etéconomique des bio-indicateurs.

(b) groupes ciblesTous utilisateurs des ressources naturelles auBénin.ONG’s nationales et internationales de protec-tion de la nature.Communauté scientifique nationale etinternationale.Professionnels du tourisme et en particulier del'éco-tourisme et touristes.

(c) actions à menerEtablissement d’un plan d’inventaire comprenant

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:- choix de l’échelle de travail,- établissement des priorités géographiques

et scientifiques,- réalisation de l’inventaire par phases,- publication et diffusion des résultats de

l’inventaire au fur et à mesure de leur validation.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de l’Education Nationale- Ministère chargé du Développement Rural- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National MAB- ONG’s- Secteur privé- Collectivités territoriales

3.2. Mise en place d’un système perma-nent de suivi de la diversité écologique

(a) objectifsPermettre, dans le cadre d’ensemble du Systèmed’Information sur l’Environnement, uneconnaissance fine et permanente de l’état de ladiversité écologique sur l’ensemble du territoire.

(b) groupes ciblesTous utilisateurs des ressources naturelles auBénin,ONG’s nationales et internationales de protec-tion de l’environnement,Communauté scientifique nationale etinternationale,Professionnels du tourisme et éco-touristes.

(c) actions à mener- choix d’une échelle de travail et d’un

découpage territorial d’ensemble,- inventaire et centralisation des études,

recherches et données existantes au Bénin et àl’étranger, sur la diversité écologique nationale,

- mise en place des systèmes de mesures(matériels : comptage des espèces et mesures desespaces; immatériels : observations qualitativesen relation avec la recherche-action sur lesterroirs),

- centralisation des données, publication etdiffusion périodique des résultats.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de l’Education Nationale- Ministère chargé du Développement Rural

- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National MAB- ONG’s- Secteur privé- Collectivités territoriales

3.3. Création de réserves biologiques

(a) objectifsAssurer la conservation d’espèces et d’espacesparticulièrement sensibles et stratégiques sur leplan écologique et culturel au Bénin.

(b) groupes ciblesTous utilisateurs des ressources naturelles auBénin,ONG’s nationales et internationales de protec-tion de l’environnement,Communauté scientifique nationale etinternationale,Professionnels du tourisme et éco-touristes.

(c) actions à mener- utilisation opérationnelle des résultats de

l’inventaire et des études de 3.1. et d’une analysedu statut foncier des espaces à protéger, pourdéterminer les espaces et les espèces à protégeren priorité,

- analyse critique des différents statuts deprotection envisageables pour ces espaces,

- choix de statuts de protection et mise enplace progressive de cette protection en relationconstante et étroite avec les acteurs de terrainconcernés.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de l’Education Nationale- Ministère chargé du Développement Rural- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National MAB- ONG’s- Secteur privé- Collectivités territoriales

3.4. Gestion des aires d’intérêtécologique (aires classées, protégées etprivées existantes)

(a) objectifsAméliorer la gestion des aires d’intérêtécologique, actuellement identifiées, ayant un

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statut légal de protection, pas toujours respectéfaute de moyens.La protection devra être recherchée de la manièrela plus génératrice possible de revenus à court età moyen terme pour les propriétaires et les popu-lations riveraines de ces zones.

(b) groupes cibles- propriétaires fonciers dans et à proximité

de ces aires d’intérêt écologique,- services de l’Etat chargés de

l’aménagement et de la gestion de ces zones,- collectivités locales le cas échéant,- ONG nationales et internationales de

protection de la nature,- chercheurs et enseignants.

(c) actions à mener- inventaire national cartographié de ces

aires d’intérêt écologique : localisation précise,surface, type d’écosystèmes, faune, flore, statutjuridique, utilisation actuelle, principales men-aces,

- choix de critères d’intervention prioritairesdans ces zones,

- conception et mise en oeuvre d’un pland’action pour le renforcement de la protection deces zones,

- suivi (voir 3.2.) de l’évolution des zonessous le système de gestion préconisé.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National MAB- ONG’s- Secteur privé

3.5. Aménagement et gestion des forêtsnaturelles et autres écosystèmes menacés

(a) objectifsMieux assurer la protection d’écosystèmesparticuliers, reconnus d’une grande valeurscientifique et/ou économique, n’ayantactuellement pas le statut ou les moyens de cetteprotection et ne pouvant faire l’objet de mesuresde conservation stricte (forêts naturelles, man-groves, .....).

(b) groupes ciblesTous utilisateurs des ressources naturelles auBénin,

ONG’s nationales et internationales de protec-tion de la nature.Communauté scientifique nationale etinternationale.Professionnels du tourisme et éco-touristes.

(c) actions à mener- utilisation opérationnelle des résultats de

l’inventaire et des études de 3.1. et d’une analysedu statut foncier des écosystèmes menacés pourdéterminer les espaces à gérer en priorité,

- analyse critique des différentes méthodesde gestion envisageables pour ces espaces,

- choix de méthodes de gestion et mise enplace progressive de cette gestion en relationconstante et étroite avec les acteurs de terrainconcernés.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National MAB- ONG’s- Secteur privé

3.6. Projets d’élevage de gibier

(a) objectifsAssurer l'approvisionnement durable en espècesanimales sauvages actuellement en raréfactionou menacées, par leur élevage contrôlé.

(b) groupes cibles- secteur privé- chasseurs,- ONG nationales et internationales de

protection de la nature.

(c) actions à mener- inventaire des espèces animales sauvages

en raréfaction ou menacées, susceptibles d’unélevage contrôlé,

- lancement avec le secteur privé de fermesd’élevage de ces espèces,

- suivi permanent des méthodes et desmodes de gestion de ces élevages pour s’assurerde leur compatibilité avec une politique globalede gestion de l’environnement au Bénin.

(d) principaux acteurs

- Ministère chargé du Développement Rural

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- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National MAB- ONG’s- Secteur privé- Ministère chargé de l’Environnement

3.7. Création et gestion de jardinsbotaniques, scientifiques, culturels etd’intérêt économique

(a) objectifsPromouvoir à la fois la conservation de la diversitéécologique, l’embellissement des paysages, letourisme de découverte.

(b) groupes cibles- secteur privé (pépinièristes, horticulteurs),- agriculteurs,- chercheurs,- ONG’s nationales et internationales de

protection de la nature.

(c) actions à mener- établissement de cahiers des charges pour lacréation de jardins botaniques de tailles petite etmoyenne, à rentabilité économique assurée,- diffusion de ces cahiers des charges et assis-tance technique légère aux entrepreneursintéressés,- création d’un petit nombre de grands jardinsbotaniques à vocations scientifique et culturelle,dans différentes zones écologiques, de préférencesur les circuits touristiques.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Développement Rural- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National MAB- ONG’s- Secteur privé

PROGRAMME 4. La gestion desressources en eau

Ce programme s’intéressera tant aux eauxde surface que souterraines. Dans ce cadre, ilfaudra tout d’abord procéder à l’inventaire desressources en eau nationales afin d’élaborer et demettre en oeuvre un schéma directeur de gestiondes dites ressources.

4.1. Inventaire et évaluation desressources en eau

(a) objectifsDisposer d'une connaissance optimale desressources en eau mobilisables au Bénin, desquantités disponibles, ainsi que des contraintes àleur mobilisation .

(b) groupes ciblesTous les utilisateurs d’eau, de surface ousouterraines, au Bénin, entre autres :

- ménages ruraux et urbains,- industries et artisanat,- collectivités territoriales,- travaux publics,- secteur de la santé.

(c) actions à mener- poursuite et intensification du projet

inventaire des plans d’eau,- inventaire, analyse et cartographie

hydroécologiques- lien avec le suivi permanent de la diversité

écologique (3.1.),- traitement des données, publication et

diffusion des résultats de l’inventaire.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Hydraulique- Ministère chargé du Développement Rural

(CENATEL)- Ministère chargé de l’Energie- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National du Programme

Hydrologique International- CNERTP- Collectivités Territoriales- Municipalités- Ministère chargé de l'Environnement

4.2. Elaboration d’un schéma directeurde l’utilisation et de la protection desressources en eau.

(a) objectifsA partir de l’inventaire (4.1.), recherche depriorités et mise en cohérence des actions àmettre en oeuvre pour protéger et répartir demanière optimale entre les divers secteursconsommateurs les utilisations des ressources eneau au Bénin.Rationalisation de l’exploitation des cours et

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plans d’eau, ainsi que de l’eau souterraine poursatisfaire de manière optimale les besoins sociaux,économiques et environnementaux.

(b) groupes ciblesTous les utilisateurs d’eau, de surface ousouterraines, au Bénin, entre autres :

- ménages ruraux et urbains,- industries et artisanat,- collectivités territoriales,- travaux publics,- secteur de la santé.

(c) actions à mener- utilisation “en continu” des résultats de

l’inventaire 4.1. pour déterminer les zonesd’action prioritaires,

- choix d’une échelle de travail et d’unstatut de coopération interministériel adéquat,

- élaboration et mise en oeuvre d’un schémadirecteur de gestion des eaux de surface etsouterraines,

- révision permanente de ce schéma enfonction du suivi 3.1. et de l’identification denouveaux besoins et de nouvelles contraintes.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Hydraulique- Ministère chargé du Développement Rural

(CENATEL)- Ministère chargé de l’Energie- Ministère chargé du Tourisme- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National du Programme

Hydrologique International- CNERTP- Collectivités territoriales- Municipalités- Ministère chargé de l'Environnement

4.3. Poursuite et renforcement des ac-tions en cours dans le domaine de lagestion des eaux

(a) objectifsIntensifier les actions portant sur la protection etl’utilisation optimale des ressources en eaunationales.

(b) groupes-ciblesTous les utilisateurs de l’eau au Bénin.

(c) actions à menerCe seront principalement :

. Gestion des cours et des plans d’eau

. Surveillance et protection des eauxsouterraines. Hydraulique villageoise et pastorale. Eau potable accessible à tous les habi-tants des villes. Lutte contre la jacinthe d’eau

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de la Santé- Société Béninoise d’Eau et d’Electricité

(SBEE),- Ministère chargé de l’Hydraulique- Ministère chargé du Développement Rural

(CENATEL)- Ministère chargé de l’Energie- Université Nationale du Bénin- Centre Béninois de la Recherche

Scientifique et Technique- Comité National du Programme

Hydrologique International- CNERTP- Collectivités territoriales- Municipalités- Ministère chargé de l'Environnement

PROGRAMME 5. Amélioration ducadre de vie rural

Cette amélioration est réclamée parl’ensemble des acteurs et doit permettre, dansune certaine mesure, de freiner l’exode rural. Lesuccès de la mise en oeuvre de ce programme nepeut être garanti que par l’approche participativeet la valorisation de certains us et coutumes.

5.1. Réalisation d’infrastructurescommunautaires en zones rurales

(a) objectifsAccroître les revenus des ménages ruraux.Améliorer la qualité et accroître la disponibilitédes équipements de base.

(b) groupes ciblesTous les habitants des zones rurales.

(c) actions à mener- inventaire cartographique, dans chaque

département, des infrastructures existantes et desprojets d’amélioration à court terme de cesinfrastructures,

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- détermination des lacunes à combler dansces infrastructures et des critères de choix desinfrastructures à réaliser en priorité, à partir d’uneconcertation avec les habitants concernés et del'analyse économique des possibilités,

- mise en oeuvre d’un programmed’amélioration des infrastructures faisantlargement appel à la participation volontaire desintéressés.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de l’Education Nationale- Ministère chargé de l’Energie- Ministère chargé de l’Hydraulique- Ministère chargé de la Santé- Collectivités Territoriales- ONG’s- Secteur privé

5.2. Construction, réhabilitation etentretien des pistes rurales

(a) objectifsAméliorer la desserte des zones rurales et ainsifaciliter l’écoulement des produits agricolesexcédentaires et l’approvisionnement en moyensde production dans un cadre global d’interventionpermettant de s’assurer que les actionsdéveloppées ne porteront pas atteinte àl’environnement.

(b) groupes cibles- agriculteurs,- éleveurs,- sylviculteurs,- transporteurs,- tous utilisateurs des espaces ruraux.

(c) actions à mener- établissement de schémas départementauxd'ouverture, réhabilitation et entretien des pistesrurales en tenant compte de l’ensemble de lastratégie environnementale, en particulier descontraintes de protection et de gestion des airesd’intérêt écologique ou des écosystèmes menacés,- mise en oeuvre de ces schémas et suivi-évaluation.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de l’Equipement- Ministère chargé des Transports- Collectivités Territoriales

- ONG’s- Secteur privé

5.3. Définition et mise en oeuvre d’unepolitique de gestion foncière

(a) objectifsMettre en place les mécanismes permettant, aumoindre coût, d’assurer aux utilisateurs du foncierla pérennité de cet usage,Encourager un investissement plus intensif dansl’amélioration foncière des parcelles sécurisées.

(b) groupes cibles- tous utilisateurs du foncier en zones

rurales.

(c) actions à mener- établissement, par département, de schémas deproduction cadastrale,- mise en oeuvre de ces schémas de manièrecoordonnée au niveau national,- actions de sensibilisation pour améliorer lefoncier une fois sécurisé.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de la Justice- Ministère chargé de l’Administration

Territoriale- Collectivités locales

5.4. Promotion d’activités secondaireset tertiaires en relation avecl’environnement

(a) objectifsAccroître les revenus des habitants des zonesrurales et diversifier les économies locales pourles rendre moins dépendantes des aléas climatiqueset économiques.

(b) groupes cibles- agriculteurs,- éleveurs,- secteur privé,- étudiants et jeunes sans emploi.

(c) actions à mener- établissement des cahiers des charges d’activitésde transformation de produits agricoles,pastoraux, sylvicoles et de la création de services,en particulier dans le secteur touristique en zonesrurales,- promotion et diffusion de ces cahiers des charges,

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- assistance technique au montage de projets.(d) principaux acteurs

- Ministère chargé du Commerce et duTourisme

- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère chargé de l’Environnement- Secteur privé- ONG’s- Collectivités Territoriales

5.5. Actions visant à accroître la sécuritéalimentaire

(a) objectifsAméliorer les capacités de production, stockage,transports et transformation des produitsalimentaires permettant une meilleure sécuritéalimentaire à long terme.

(b) groupes ciblesTous les acteurs intervenant dans le systèmeagricole.

(c) actions à mener- inventaire des problèmes actuels de sécuritéalimentaire par département,- inventaire des potentialités non utilisées,mobilisables de manière cohérente avec lapolitique environnementale,- soutien aux actions améliorant la sécuritéalimentaire dans les sous-secteurs suivants :production, stockage à la ferme et centralisé,transports, transformation/conservation.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé du Développement Rural- Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et

de l’AdministrationTerritoriale

- Collectivités Territoriales- ONG’s- Secteur privé

5.6. Réalisation de grands travaux

(a) objectifsAméliorer le patrimoine Béninois et sa répartition,afin de lutter contre la pauvreté.

(b) groupes cibles- chômeurs,- personnes en sous-emploi (par exemple

en agriculture),- victimes d’accidents climatiques

(sècheresse, ...).- population béninoise.

(c) actions à menerLancement, au moment opportun, de grandstravaux de création et d’entretien d’infrastructurespar recours à une haute intensité de main d’oeuvredans des secteurs essentiels comme le transport,l’agriculture, la sylviculture (plantations de zonesérodées, par exemple).

(d) principaux acteurs- Ministère chargé des Travaux Publics- Ministère chargé des Transports- Ministère chargé du Développement Rural- ONG’s- Secteur privé

PROGRAMME 6. Amélioration ducadre de vie urbain

La population urbaine, croissante à la foisdans l’absolu et en valeur relative dans le pays, abesoin d’une amélioration de ses conditions devie quotidiennes. Ce besoin deviendra de plus enplus une demande explicite et forte dans lesannées à venir. Le PAE visera à améliorer cecadre notamment par des actions permettant auxcollectivités territoriales, par le transfert decompétences et de ressources, une réelle prise encharge de la qualité du cadre de vie.

Le projet urbain, démarré à Cotonou et àParakou, est une première mise en place d’unepolitique dont le volet environnemental est im-portant. Les sous-programmes suivants viendronten grande partie appuyer ce projet.

6.1. Planification et aménagement descentres urbains

(a) objectifsRendre plus fonctionnels et agréables les centresurbains.

(b) groupes ciblesTous les habitants des centres urbains.

(c) actions à mener- évaluation de l’opération "18 centressecondaires" du SERHAU,- extension de cette opération aux principauxcentres urbains dans le pays.- amélioration de l'assainissement et dudrainage dans les centres urbains.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Urbanisme et de

l’Habitat

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- Ministère chargé de la Santé- Ministère chargé de l’Hydraulique- Ministère chargé de l’Energie- Ministère chargé des Travaux Publics- Collectivités Territoriales- Secteur privé- ONG’s- Ministère chargé de l'Environnement

6.2. Gestion des déchets solides etliquides ménagers

(a) objectifsAméliorer la salubrité et la sécurité publiques.Valoriser des produits recyclables.

(b) groupes ciblesTous les habitants des zones urbaines et enparticulier les plus fragiles (nourrissons, enfants,malades, .....).

(c) actions à mener- établissement de cahiers des charges de lagestion des déchets dans les villes Béninoises enfonction de leur taille et de leur emplacementgéographique,- élaboration avec les collectivités locales deplans de collecte, traitement et valorisation desdéchets solides et liquides par adaptation descahiers des charges à la réalité de chaquecollectivité,- encouragement à la création de services privésdans ce domaine.

(d) principaux acteurs- Municipalités- Secteur privé- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de la Santé- Ministère chargé de l’Administration

Territoriale

6.3. Contrôle pollution industrielle etautres nuisances

(a) objectifsMinimiser les pollutions continues, ainsi que lesrisques d’accidents, en provenance des installa-tions industrielles et assimilées,Eduquer les maîtres d’ouvrage industriels à la“nouvelle donne” environnementale.

(b) groupes cibles- industriels privés et publics,- autorités portuaires,- riverains des installations industrielles.

(c) actions à mener- étude par mesure directe des pollutions produitespar les installations les plus dangereuses au Bénin,- étude avec les intéressés (par des audits à fraispartagés) des moyens de minimiser les pollutionset nuisances,- mise en oeuvre des solutions préconisées,- création et mise à jour d’un tableau de bord despollutions industrielles et assimilées et des progrèsfaits dans le traitement et l’élimination de cespollutions et nuisances.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de l’Industrie- Ministère chargé de l’Hydraulique- Ministère chargé de l’Energie- Municipalités- ONG’s- Secteur privé

6.4. Garantie de la sécurité foncière

(a) objectifsMettre en place les mécanismes permettant, aumoindre coût, d’assurer aux utilisateurs du foncierla pérennité de cet usage,Encourager un investissement plus intensif dansl’amélioration foncière des parcelles sécurisées.

(b) groupes cibles- tous utilisateurs du foncier en zones urbaines.

(c) actions à mener- établissement progressif, en relation avec lespropriétaires et les utilisateurs, d’un cadastre desterres urbaines au Bénin, en commençant par lesplus grandes villes, dans la suite des projetsurbains à Cotonou et Parakou,- extension à des villes de plus petite taille de lamise au point et de la gestion du Registre FoncierUrbain,- actions de sensibilisation pour améliorer lefoncier une fois sécurisé.

(d) principaux acteurs- Municipalités- Ministère chargé de l’Urbanisme- Ministère chargé de la Justice- Ministère chargé de l’Administration

Territoriale- Ministère chargé des Finances

6.5. Lutte contre l’érosion côtière

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(a) objectifsMaîtriser localement l’érosion côtière.Faire pression internationalement pour supprimerles causes externes de l’érosion côtière observéeau Bénin.

(b) groupes cibles - toutes victimes de l’érosion côtière au Bénin.

(c) actions à mener- inventaire des sites soumis à l'érosion côtière(voir projet pilote de système d’information sur lelittoral Béninois), des principaux problèmes etévolutions observés et analyse des causes,- recherche sur les mécanismes permettant demaîtriser les effets et/ou contenir l’érosion côtière,et ceux permettant d'agir sur les causes,- diffusion de l'application de ces mécanismes etsuivi-évaluation,- assistance technique et financière auxprofessionnels du tourisme entreprenant destravaux ponctuels d'aménagement du littoral.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé du Tourisme- Ministère chargé des Transports- Ministère chargé des Travaux Publics- Minsitère chargé des Finances

6.6. Propreté et mise en valeur desplages

(a) objectifsAssainir les plages Béninoises et leur redonnerun attrait touristique.

(b) groupes ciblesTouristes étrangers et nationaux,Habitants riverains des plages,Professionnels du tourisme.

(c) actions à menerOpérations de nettoyage des plages et designalisation de propreté avec haute intensité demain d’oeuvre en co-financement : Etat,collectivités locales, établissements touristiquesriverains.NB : Cette action est toutefois conditionnée parune amélioration de la sécurité en zone littorale.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé de l'Environnement- Ministère chargé de la Jeunesse- Ministère chargé du Tourisme

-Municipalités- ONG's-Secteur privé- Ministère chargé de l'Intérieur et de la

Sécurité

6.7. Amélioration des infrastructures etdes méthodes de pêche

(a) objectifsDiminuer les risques d’exploitation abusive desressources halieutiques.

(b) groupes cibles- pêcheurs.

(c) actions à mener-analyse exhaustive des méthodes actuelles depêche,- recherche-action sur les méthodes amélioréespermettant un maintien ou un accroissement desrevenus et un impact environnemental moindre,- suivi-évaluation de ces opérations.

(d) principaux acteurs- Ministère chargé du Développement Rural

(Direction des Pêches)- Ministère chargé des Transports- Université Nationale du Bénin

6.8. Esthétique urbaine (architecture &espaces verts)

(a) objectifsAméliorer l’esthétique urbaine, au moindre coût.Eduquer les habitants des zones urbaines dansl’aménagement de leur environnement immédiat.

(b) groupes ciblesPropriétaires et usagers des établissementshumains en zones urbaines (habitat, commerce,industrie, transports).

(c) actions à mener- élaboration et diffusion de plans d’esthétiqueurbaine avec le concours de spécialistes,notamment dans l'identification d'une esthétiqueculturellement adaptée,- promotion fiscale d’actions (pouvant aller de lapetite à la grande opération) de réhabilitation oud’amélioration des façades des immeubles,- actions de sensibilisation et d’éducation (voirprogramme 1).

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(d) principaux acteurs- Municipalités- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de l’Urbanisme- Ministère chargé des Finances- Ministère chargé de l’Economie- ONG’s- Secteur privé

6.9. Amélioration des capacitésfinancières des collectivités locales enrelation avec l’environnement

(a) objectifsRendre les collectivités locales de plus en plusautonomes dans la gestion de leur environnement.

(b) groupes cibles- cadres locaux,- chefs et leaders locaux.

(c) actions à mener- accroissement du recouvrement effectif destaxes et impôts existants,- formation des personnels des collectivitéslocales,- facturation de services remplis actuellementgratuitement, en particulier dans la gestion desdéchets.

(d) principaux acteurs- Municipalités- Collectivités Territoriales- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de l’Urbanisme- Ministère chargé des Finances

PROGRAMME 7. Cadreinstitutionnel et législatif, Systèmed’Information Sur l’Environnement

La gestion de l’environnement, domainenouveau et complexe au Bénin, sera mieuxassurée lors de la mise en oeuvre du PAE. Il resteencore beaucoup de travail à faire pour bâtir uncadre institutionnel ad hoc et le doter des outilsnécessaires. Les éléments suivants sontfondamentaux, dans ce cadre :

. il couvre la gestion de l’informationfoncière et de la cartographie,

. il comprend un organisme de propositionet de coordination à créer, comprenant unObservatoire National de l’Environnement, dotéd'un programme de recherches et gérant leSystème d’Information Sur l’Environnement

(SISE),. il s'occupe de la rédaction de directives

pour les opérateurs sectoriels, et de l'intégrationdes Etudes d’Impact sur l’Environnement dansla législation nationale.

7.1. Mise sur pied d’une structure deconception-proposition

Cette mise sur pied nécessitera des étudescomplémentaires approfondies (voir leprogramme à court terme). Une possibilité a étéparticulièrement étudiée par le Séminaire Na-tional de novembre 1992. Cette possibilité estexposée ci-après.

(a) objectifsMettre en place une structure institutionnellesouple permettant, à terme, d’intégrer les soucisenvironnementaux le plus en amont possible desgrandes décisions de développement etd’aménagement dans le pays. Améliorer lefonctionnement des institutions et leurs relationsavec la société civile et les organismes nongouvernementaux

(b) groupes ciblesTous acteurs intervenant dans l'environnement

(c) actions à menerCréation des organismes suivants :

- Observatoire national surl'environnement,

- Commission Nationale del’Environnement, organe multi-représentatif desdifférents acteurs nationaux dans le domaine del’environnement,

- Structure technique légère, dynamique,autonome et pluridisciplinaire chargée d’assurerla conception, le suivi et l’orientation de lapolitique environnementale, dotée d’unecrédibilité optimale.

La mission principale de cette structureserait pilotée par un Comité Interministériel dePilotage (C.I.P.) composé de tous les ministèresconcernés par les problèmes d’environnementau Bénin et présidé par le Ministre chargé del’Environnement.

La Commission Nationale del’Environnement (C.N.E.) doit être un organismeconsultatif composé de tous les acteurs dudéveloppement (société civile, associations,ONG, minorités). La CNE donne son avis auMinistre de l’Environnement.

Cette recommandation peut êtreschématisée par l’organigramme suivant :

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Présidence de la République

CNE

CIP

Structure technique

Cet organigramme indicatif fait apparaîtrele Président de la République comme le premierresponsable de la politique nationaled’environnement qui, à ce titre, assure sa missionen prenant l’avis de la Commission Nationale del’Environnement, organe chargé de conseiller leGouvernement Béninois sur les orientations àprendre en matière environnementale, le Présidentpouvant déléguer son autorité.

La structure légère évoquée plus haut est àconsidérer en pratique comme un secrétariattechnique de la CNE. L’action de la structuren’entre pas en concurrence avec celle de laDirection de l’Environnement (DE).

La mise en place d'un cadre institutionnelapproprié pour la mise en oeuvre du Plan d'ActionEnvironnemental, revêt au point où nous ensommes une grande importance et constitue unenécessité pressante. Les propositions d'ordreinstitutionnel contenues dans ce document sontformulées en des termes généraux, et nepermettent que de se faire une idée approximativede ce que le cadre institutionnel pourrait être.C'est pourquoi il s'avère nécessaire de commettreune consultation pour la préparation d'uneproposition détaillée du cadre institutionnel. Lesobjectifs visés sont :

- la formulation d'une proposition détailléedu cadre institutionnel, afin de permettre unevision précise et globale de la structure, dufonctionnement, des attributions de chaqueinstitution intervenant dans la gestion del'environnement, ainsi que des relations entre lesdifférentes institutions ;

- l'articulation d'une stratégie de mise enplace des nouvelles institutions à créer et deréforme de celles existantes.

(d) principaux acteurs

- Présidence de la République- Ministère chargé de l’Environnement- Tous les autres ministères

7.2. Préparation et vulgarisation d’unelégislation adéquate

(a) objectifsRationaliser l’approche législative de la gestionde l’environnement en regroupant la législationexistante, la rendant plus opérationnelle sur leterrain et la faisant connaître.

(b) groupes cibles* Pendant la conception et la mise en place ducadre institutionnel :- Les spécialistes juridiques du Gouvernement,et en particulier du Ministère chargé de la Justice,et de l’UNB.- L'Assemblée Nationale.* Lors de la mise en oeuvre effective :Tous les citoyens Béninois.

(c) actions à mener- élaboration de la loi-cadre sur

l’Environnement sur la base des articles 27, 28,29 et 98 de la Constitution du 11 décembre 1990et des Conventions Internationales auxquelles leBénin adhère,

- signature et ratification des principalesconventions internationales concernant le Bénin,

- harmonisation de la législation existanteau niveau national (concertation intersectorielle)et international.

(d) principaux acteurs- Assemblée Nationale- Structure technique PAE- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de la Jeunesse- Ministère chargé de la Législation- Collectivités territoriales- Ministère chargé des Relations avec le

Parlement

7.3. Directives aux opérateurs sectoriels

(a) objectifsFournir aux opérateurs sectoriels des signauxexplicites sur les actions à encourager ou àdécourager dans leur secteur par rapport à lapolitique globale d’environnement du pays.

(b) groupes cibles- toutes administrations sectorielles,- représentants des entrepreneurs (Chambre

de Commerce et d’Industrie),

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- syndicats patronaux et ouvriers,- investisseurs nationaux ou étrangers,- offices de tourisme.

(c) actions à mener- étude et suivi des impacts environnementauxdes actions sectorielles au Bénin,- rédaction de prescriptions permettant, par desmesures économiques, technologiques ou autres(formation) de réduire au moindre coût ces im-pacts environnementaux, cette rédaction se faisanten concertation étroite avec les opérateurssectoriels concernés, diffusion de ces prescrip-tions,- suivi-évaluation des effets de ces prescriptions.

(d) principaux acteurs- Structure technique PAE- Ministère chargé de l’Environnement- Ministère chargé de la Justice- Ministère chargé de la Santé

4. Ebauche de chiffrage desprogrammes et réflexion sur les im-pacts des programmes proposés sur lesfinances publiques

Ces éléments de programme ont reçu undébut d’évaluation très grossière des besoins definancement, premiers éléments qui sontreproduits ici, mais qui ne préjugent pas desrésultats de l’évaluation approfondie qui pourraêtre faite dans le cadre de la préparation du projetEnvironnement I.

Une fois ce chiffrage effectué, il faudraétudier de près les incidences de la mise enapplication du PAE sur les finances publiques dupays en effectuant les simulations requises. Sansindication suffisamment précise actuellement,mais en se référant aux autres PAE en Afrique,on peut estimer qu’il serait raisonnable d’engageren monnaie constante 80 à 100 M US$ (20 à 25Milliards de FCFA) sur 15 ans dans le cadre duprésent Plan d’Action pour le Bénin.

Compte tenu de l’absence “naturelle” derentabilité financière à court terme d’une partiedes investissements dans le domaine del’environnement, le Bénin recherchera pour cettepartie là, des dons et autres fonds concessionnels.

B. A l'horizon 5 ANS

Sur la période 1993-1997, le Bénin mettraen place la première partie de son Plan d’Action

Environnemental.

1. Le besoin d’actions concrètes

La mise en oeuvre concrète d’actions estl’objectif fondamental du P.A.E. du Bénin. Cecia été répété tout au long de l’exercice depréparation. Ce plan ambitieux aura besoin demoyens importants dans sa mise en oeuvre. Il estde la première importance que les ressourcesnationales, du secteur privé comme du secteurassociatif et public, dans la mesure de leurdisponibilité, soient affectées à cette mise enoeuvre. Toutefois, dans le contexte actuel, cettemobilisation ne permettra de mettre en placequ’une partie des actions identifiées. Il faudradonc recourir à des apports financiers extérieurs.

Dans le cycle de projets des principauxbailleurs de fonds, les trois étapes initialesfondamentales sont l’identification, puis lapréparation et l’évaluation ex ante qui précèdentles négociations entre le Gouvernement et lesbailleurs de fonds.

Compte tenu de la méthodologie participa-tive utilisée dans la préparation du P.A.E., il estclair que les programmes décrits ci-dessusreprésentent d’ores et déjà les prioritésBéninoises. Une approche plus fine a permis dedresser une liste des composantes prioritairesdans ces programmes, pour servir de base àl’élaboration d’un projet pour les cinq premièresannées.

La phase d’identification de projet esteffectuée et son produit en est le présent docu-ment du P.A.E.. Le projet tel qu’identifié à cestade se présente comme ci-après.

2. Proposition d’un "ProjetEnvironnement I" au Bénin

D’ores et déjà, les principaux élémentssuivants peuvent être présentés:

. principales composantes,

. ordre de grandeur des coûts,

. rôles respectifs des institutions concernées

Les principales composantes, compte tenude la cohérence du PAE, seront cellescorrespondant aux sept programmes du Plan, àsavoir :

Education, formation, sensibilisation, commu-

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nicationRecherche-action sur les terroirsGestion de la biodiversitéGestion de l’eauAmélioration du cadre de vie ruralAmélioration du cadre de vie urbainCadre institutionnel et législatif, Systèmed’Information Sur l’Environnement

A l’intérieur de ces composantes, desconsidérations relatives à l’urgence, la faisabilitétechnico-économique, la probabilité de mise enoeuvre et la visibilité des actions recommandéesont permis de déterminer les actions à mettre enoeuvre dans les toutes prochaines années sous laforme d’un projet d’ensemble.

Ces actions prioritaires sont les suivantes(entre parenthèses les institutions les plusconcernées par cette action) :

Education, formation, sensibilisation, com-munication. Sensibilisation des autorités politiques(Organisme de conception, ministère chargé del’Environnement, médias). Formation de formateurs (Ministère chargé del’Education Nationale). Séminaires périodiques pour groupes-cibles(Organisme de conception, ministère chargé del’Environnement, médias). Animation audio-visuelle sur le thème del’environnement (Organisme de conception,ministère chargé de l'Environnement, médias).

Recherche-action sur les terroirs. Mise au point et diffusion de méthodologiesappropriées de gestion de terroirs (Ministèrechargé du Développement Rural). Recherche-action sur les technologies agricolesalternatives (Ministère chargé du DéveloppementRural)

Gestion de la biodiversité. Inventaire et étude des espèces et écosystèmesdu Bénin (Ministères chargés de l’EducationNationale, du Développement Rural). Mise en place d’un système permanent de suivide la diversité écologique Ministères chargés del’Education Nationale, du Développement Ru-ral, Collectivités territoriales, ONG). Aménagement et gestion des forêts naturelles etautres écosystèmes menacés (Ministères chargésdu Développement Rural, de l’Environnement,Collectivités territoriales, ONG, secteur privé). Utilisation de la diversité phyto-génétique localeet internationale (Ministères chargés de

l’Education Nationale, du Développement Ru-ral, Collectivités territoriales, secteur privé, ONG)

Gestion de l’eau. Inventaire et évaluation des ressources en eau(Ministères chargés de l’Environnement, duDéveloppement Rural, de l’Environnement,l'Education, Collectivités locales).. Elaboration d’un Schéma Directeur de la pro-tection et de l’utilisation des ressources en eau(Ministères chargés de l’Environnement, duDéveloppement Rural, de la Santé, du Tourisme,des Travaux Publics et des Transports,Collectivités locales).. Poursuite et intensification d’actions en cours.

Encadré : l’équipe deconception-proposition-observation

L’organisme de conception-proposition-observation dans le domaine del’environnement sera composé de cadres dehaut niveau scientifique dont les profils serontfonction des préoccupations exprimées.

Cette petite équipe aura l’assistancelogistique requise (secrétariat, micro-informatique, lecteurs de micro-fiches,véhicules) et les remboursements de frais leurpemettant de se déplacer facilement dans lepays.

Les principales tâches à effectuer par cetorganisme seront :

. observer en permanence l’évolution :- de la qualité de l’environnement au

Bénin,- des risques éventuels encourus,- des impacts, en particulier sociaux et

environnementaux, de la qualité del’environnement,

. observer l’évolution internationale desproblèmes et solutions environnementaux,

. suivre sur le terrain l’exécution deprojets - environnementaux ou non - et leursimpacts mesurés sur l’environnement,

. mettre à jour en permanence le PAE eten diffuser le contenu périodiquement, sousforme de rapports annuels comme sous formede bulletin d’information,

. proposer au Gouvernement Béninois, àson plus haut niveau, de nouvelles mesures àprendre pour corriger des dysfonctionnementsdans le domaine de l’environnement etpromouvoir les actions positives dans le

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domaine de l’environnement,. participer à tous les efforts de réflexion

dans le domaine de l’environnement, avec leMEHU comme avec les ministères sectoriels..

Gestion des déchets et pollutions solides etliquides dans les villes (Ministères chargés del’Environnement, du Tourisme, Collectivitésterritoriales, ONG, secteur privé). Amélioration de la sécurité foncière (Ministèreschargés de l’Administration Territoriale, del’Environnement et des Finances, CollectivitésTerritoriales). Lutte contre l’érosion côtière (CommissionNationale de la Gestion Côtière, Collectivitésterritoriales).

Cadre institutionnel et législatif. Mise sur pied et fonctionnement de l’organismede conception-proposition-observation et de sesfonctions essentielles (Gouvernement au plushaut niveau)

L’ordre de grandeur des coûts du projetEnvironnement I sera déterminé au cours de sapréparation.

Une première identification des maîtresd’ouvrage a été effectuée plus haut. Toutefois, la

mise en oeuvre effective du Projet EnvironnementI demandera l’engagement actif d’autres institutionsBéninoises qui seront mobilisées à des degrésdivers:

Ministère du Plan (Ressources Extérieures)SERHAU pour ce qui touche à l’environnementurbainCARDER pour ce qui concerne les actions dansles départementsConsultants privés et publics

3. Préalables à la mise en place de ce projet

Avant la mise en place du projet, plusieurspréalables devront avoir été, sinon résolus, aumoins traités. Ces préalables toucheront au cadreinstitutionnel et règlementaire.

Des dispositions seront prises pour que lastructure institutionnelle soit en place dès quepossible et pour que les grands principesrèglementaires aient été intégrés dans le systèmejuridique national, en particulier pour le filtragedes investissements.Les outils comme le SISE devront égalementconnaître un début de mise en place.

C. A l'horizon 12 MOIS

Dans le courant de l’année 1993, plusieursactivités se mettront en place, dans la droite lignede l’application des principes retenus pour lapréparation du PAE.

1. Les actions pilotes et étudescomplémentaires

Plusieurs de ces actions pilotes sont sur lepoint d’être lancées début 1993 :

. appui à la gestion urbaine de Cotonou :traitement des ordures ménagères typecompostage,

. appui à la gestion urbaine de Parakou :évacuation et compostage des ordures ménagères,

. appui à la mise en place d’un systèmed’information environnemental à la gestion littoraledu Bénin,

. appui à la mise en place du Service Central

Amélioration du cadre de vie rural. Définition et mise en oeuvre d’une politique degestion foncière (Ministères chargés duDéveloppement Rural, de l’AdministrationTerritoriale, de la Justice et des Collectivitésterritoriales). Promotion des activités secondaires et tertiairesen relation avec l'environnement (Ministèreschargés de l'Industrie, du Commerce, du Plan ,du Développement rural, Collectivitésterritoriales, ONG). Poursuite et intensification d'actions en cours,notamment dans le domaine des infrastructures.

Amélioration du cadre de vie urbain. Planification et aménagement des centres urbainset esthétique urbaine et touristique (Ministèreschargés de l’Environnement, du Tourisme,Collectivités territoriales, ONG)

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BIRD Banque Internationale pour la Re-construction et le

DéveloppementCARDER Centres d’Action Régionale pourle Développement RuralCBRST Centre Béninois de la RechercheScientifique et TechniqueCIP Comité Interministériel de Pilot-ageEIE Etude d’Impact surl’EnvironnementGTZ Gesellschaft für TechnischeZusammenarbeit (Agence de

Coopération TechniqueBilatérale Allemande)IEC Information, Education, Commu-nicationMAB Man and Biosphere (Programmede l’UNESCO sur l’Homme et la Biosphère)MAEC Ministère des Affaires Etrangèreset de la CoopérationMEHU Ministère de l’Environnement, del’Habitat et de l’UrbanismeMICAC Mission de Coopération etd’Aide CulturelleMISAT Ministère de l’Intérieur, de laSécurité et de l’Administration

du TerritoireONG Organisations NonGouvernementalesPAE Plan d’Action EnvironnementalPAS Programme d’AjustementStructurelPGRN Projet de Gestion des RessourcesNaturellesPHI Programme Hydrologique Inter-nationalPIP Programme d’InvestissementsPublicsPNUD Programme des Nations Uniespour le DéveloppementPNUE Programme des Nations Uniespour l’EnvironnementRFU Registre Foncier UrbainRRA Rapid Rural AppraisalSBEE Société Béninoise d’Electricitéet d’EauSERHAU Société d’Etudes et deRecherches sur l’Habitat et

de Documentation,. appui à la préparation et la distribution des

lexiques de mots et d’expressionsenvironnementaux en langues nationales,

. formation des formateurs sur le diagnos-tic concerté des modes de gestion des ressourcesnaturelles : Rapid Rural Appraisal (RRA)

. préparation et distribution des matérielsdidactiques en matière d’environnement pourl’école primaire.

D’autres actions pilotes pourront êtreproposées et lancées dans les mois à venir dans lecadre de la préparation du Projet EnvironnementI.

Les études et actions complémentairesproposées sont :

. préparation d’un avant-projet de loi cadrepour l’environnement,

. restitution des résultats de la préparationdu P.A.E. dans les départements,

. étude de la valorisation de matériels issusde recyclage des déchets provenant des orduresménagères,

. rédaction, publication et diffusion sousforme accessible au grand public du P.A.E..

2. La préparation de la loi-cadre surl’environnement

Une loi-cadre sur la gestion del’environnement sera préparée et présentée auxinstances nationales compétentes.

Cette loi cadre permettra :- d’affirmer que la gestion de

l'environnement est une composante

Sigles et abréviations

ACCT Agence de CoopérationCulturelle et TechniqueAGETUR Agence d’Exécution des TravauxUrbains

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3. La préparation du projetEnvironnementaI au Bénin

Cette préparation sera mise suivant uneapproche "Programme"

UNESCO United Nations Education,Science and Culture OrganizationUNSO United Nations Sudano-Sahelian Office

Liste des tableaux

1. Données de base sur la population au Bénin2. Changements dans les populations

fondamentale de la mise en oeuvre d’undéveloppement durable au Bénin,

- d’officialiser et de stabiliser la structureinstitutionnelle mise en place pour gérerl’environnement au Bénin,

- d’officialiser les règles du jeu dufonctionnement des structures mises en place,

de filtrage des investissements,- d’officialiser le système de répression des

pollutions et d’encouragement au développementde projets et technologies propres.

l’Aménagement UrbainSISE Système d’Information Surl’EnvironnementUNB Université Nationale du Bénin

Cette approche “programme” permettraplus de cohérence et d’efficacité qu’une approcheparcellisée dans laquelle les actions élémentairesci-dessus seraient présentées “à la carte” etindividuellement à chaque bailleur de fonds, lerisque de cette dernière tactique (vérifié par lesretards dans la mise en place des actions prévuesdans les P.A.E. de certains pays) étant le manquede cohérence et la lenteur de la mise en oeuvredes actions.

La conception du PAE s’est appuyée surplusieurs principes, dont celui de synergie :

- entre acteurs privés et publics dudéveloppement Béninois,

- entre institutions gouvernementales,- entre les actions proposées,- entre les régions concernées,- entre le Bénin et ses partenaires au

développement.

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d’animaux sauvages dans le Parc National de la Pendjari3. Accès à l’assainissement et à l’eau potable dans les zones urbaines et rurales4. Répartition de l’érosion par département5. Degrés reltaifs de vulnérabilité à l’érosion des principales cultures au Bénin6. Fiche signalétique du département de l’Atacora7. Fiche signalétique du département de l’Atlantique8. Fiche signalétique du département du Borgou9. Fiche signalétique du département du Mono10. Fiche signalétique du département de l’Ouémé11. Fiche signalétique du département du Zou12. Pertes annuelles dues aux inondations13. Coûts environnementaux globaux14. Population urbaine 200515. Exemple de faiblesse du rendement fiscal

Liste des figures

1. Localisation du Bénin en Afrique2. Pluviométrie au Bénin3. Relation entre le PAE et les programmes et projets de développement4. L’organisation du PAE pendant les phases I et II5. Démarche d’ensemble de la préparation du PAE6. Répartition de la population au Bénin7. Le département de l’Atacora dans le Bénin8. Le département de l’Atlantique dans le Bénin9. Le département du Borgou dans le Bénin10. Le département du Mono dans le Bénin11. Le département de l’Ouémé dans le Bénin12. Le département du Zou dans le Bénin13. Le Bénin : degrés d’érosion14. Le Bénin : coût de la dégradation de l’environnement15. Superficie cultivée par rapport à la superficie cultivable en 199016. Estimation de la superficie cultivée par rapport à la superficie cultivable en 200517. Bénin : bilan des combustibles ligneux en 199018. Bénin : estimation du bilan des combustibles ligneux en 200519. Bénin : estimation population totale en 200520. Populations urbaines 1990-200521. Répartition population urbaine en 200522. Présentation schématique du PAE Bénin