tribune de genève - la rvue 2010

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30 Sortir ce week-end Tribune de Genève | Jeudi 21 octobre 2010 Tribune de Genève | Jeudi 21 oc La R’vue 2010 met du chœur à l’outrage La paire Boesch-Cohen signe un spectacle enlevé qui lorgne du côté de la comédie musicale Scènes Pratique La R’vue. Au Casino-Théâtre, 42, rue de Carouge. Du jeudi 21 oct au jeudi 31 déc (hors prolon- gations). Du mardi au dimanche (lundi relâche). Billets de 10 à 65 fr. Renseignements et loca- tion: 0800 418 418 (numéro gratuit), www.larvue.ch A qui l’équipe de la R’vue va-t-elle chercher des crosses? GABRIEL BONNEFOY Lionel Chiuch «Autrefois, c’était les bus qui al- laient d’un arrêt à l’autre. Mainte- nant, c’est les arrêts qui vont d’un bus à l’autre.» Voilà, en guise d’échantillon, une des plus adroites répliques de la nouvelle R’vue de Genève. Rassu- rez-vous, il y en a d’autres, issues d’un même tonneau qui n’est toute- fois pas saturé en acide. La R’vue 2010 n’est pas cruelle mais elle est belle. Et surtout, elle swingue. Aux manettes, Gaspard Boesch signe un spectacle enlevé, à la mise en scène ingénieuse et aux chorégraphies – elles sont signées Sylvia Stocker – superbes. De Sardou à AC/DC Spectaculaire, oui, ce nouveau cru. Notamment grâce à l’apport de la vidéo, qui permet à Philippe Cohen de virevolter dans le ciel de Genève, au risque de venir mordre le gohrr de la plaine de Plainpalais. La partie musicale est égale- ment soignée, avec un répertoire qui va de Michel Sardou (En chan- tant devient En chantier!) à AC/DC en passant par Jacques Brel et le hip-hop. La nouvelle équipe, qui signe ici sa 2e édition, avait pré- venu: «La R’vue descend dans la rue pour s’intéresser au conflit in- tergénérationnel.» Le lifting est conséquent: oubliées les brèves de comptoir, voici le règne du slam, de la science- fiction et de Titeuf. Le héros à mè- che de Zep fait d’ailleurs une appa- rition, sous les traits d’Alain Mon- ney. Le voyage temporel débute dans les années 80, lorsque la gauche genevoise fourbissait ses armes. Entre la Salerno baba d’hier et l’ac- tuelle maire de Genève, les utopies ont pris une bonne claque dans la figure. Au fil du voyage, on croisera Michel Chevrolet – «Lourd comme un sumo et collant comme un atta- ché de presse» –, Isabel Rochat, Pierre Maudet, Rémy Pagani, Char- les Beer ou encore Jacques Barillon, en défenseur de la cause canine. A défaut d’assassinats en règle, on a droit à quelques coups de griffe bien placés, qui relèvent surtout de la dérision. C’est sans doute ce qu’on appelle l’élégance du chœur… Une belle distribution Parmi les sketches les plus réussis: une virée en compagnie d’un père et de son fils dans une Genève étouffée par les chantiers, une évo- cation de la brillante carrière artisti- que de Kirsty Bertarelli (notre confrère Jean-Daniel Sallin en fait les frais), une parodie de la stratégie commerciale du team Alinghi, une brève visite chez Marcel Ospel. La «mafia» des assurances, l’équipe de France de football, le Genève-Ser- vette et les prêcheurs de toute con- fession en prennent également pour leur grade. Côté distribution, l’affiche tient ses promesses avec Sibylle Blanc, Céline Goormaghtigh (très drôle en Liliane Bettencourt), Léonie Keller, Sylvie Legault (quelle voix!), Phi- lippe Cohen, Nicolas Haut, Alain Monney, Marc-André Muller (quel coffre!) et Christian Sinniger.

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30Sortir ce week-end Tribune de Genève | Jeudi 21 octobre 2010

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Tribune de Genève | Jeudi 21 octobre 2010 Sortir ce week-end31

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La R’vue 2010met du chœurà l’outrageLa paire Boesch-Cohen signe un spectacle enlevéqui lorgne du côté de la comédiemusicale

Scènes

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Voir notre sélection lémaniquedans le site duguidetvloisirs.ch

PratiqueLa R’vue. Au Casino-Théâtre,42, rue de Carouge. Du jeudi 21oct au jeudi 31 déc (hors prolon-gations). Du mardi au dimanche(lundi relâche). Billets de 10 à65 fr. Renseignements et loca-tion: 0800 418 418 (numérogratuit),www.larvue.ch

A qui l’équipe de la R’vue va-t-elle chercher des crosses? GABRIEL BONNEFOY

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Les choixde larédaction

ScènesLes Spectacteurstroublent CarougeQuand on ne distingue plusl’envers et l’endroit du décor, c’estqu’on a affaire aux Spectacteurs.Une bande de comédiens horsnorme qui apostrophent la fouleet sèment le trouble, comme ilsl’avaient déjà fait avec succès il y adeux ans. Il y a là Philippe Mo-rand, Doris Ittig, Mauro Bellucci,Cédric Dorier, Thierry Jorand etSelvi Purro. Ce collectif de joyeuxdrilles met le théâtre à nu. Entreeux et les spectateurs, ces acteursqui s’ignorent, une complicités’instaure dans un joyeux tour-billon. PH.M.Jusqu’au 30 octobre, Théâtre deCarouge, salle Gérard-Carrat, rueAncienne 57. Rés: 022 343 43 43

ExposEnki Bilal illustrele passage du tempsOn ne présente plus Enki Bilal. Enattendant la publication de sonnouvel album BD, Julia etRoem, à paraître en février, lecélèbre dessinateur et réalisa-teur expose une séried’illustrations inéditesspécialement réaliséespour accompagner sept

petites nouvelles écrites par PaoloCoelho sur le thème du temps.L’ensemble s’insère dans un livre,IWC Schaffhausen. EngineeringTime Since 1868, qui relate l’his-toire de l’entreprise horlogèrehelvétique en abordant la créationde ses différentes familles demontres. PH.M.Loft 43, galerie Guy Bärtschi,rte des Jeunes43, jusqu’au6nov.

ConcertsUne voix suaveà l’EpicentreOn dit d’elle qu’elle est fascinante.Avec sa voix suave, Bïa déroute etenchante. Forte d’un répertoireque l’on retrouve sur ses cinqalbums, la chanteuse brésiliennes’offre une tournée intimiste enEurope. Citoyenne dumonde, elleoffre un tour de la planète em-prunt de latinité avec des chan-sons en portugais, espagnol etfrançais. La belle se produit pourla première fois en Suisse, àl’Epicentre. A découvrir. Ph.M.Samedi 23octobre, Epicentre, ch.deMancy61, àCollonge-Belllerive

CinémaRétro Gorettaà Saint-GervaisJusqu’à samedi, l’œuvre deClaude Goretta se déploie à Saint-Gervais. On conseillera d’abordles métrages les plus rares,comme ce documentaire dédiéaux saisonniers, Pour vivre ici(1963). Ou ce reportage dédié à unJohnny Hallyday star depuis sixans, Johnny, un roi triste (1966).Quant à L’invitation (1973) ou La

dentellière (1977), ils ontdésormais valeur declassiques. P.G.Jusqu’au samedi 23,Théâtre Saint-Gervais

Dimanche24octobreGenève Il était une fois le Tdansant de l’Usine… Au Zoo, de17 h au douzième coup de minuit(et plus si affinités), la fin d’après-midi et la soirée se placent sous lesigne des contes et légendes. Enmusique évidemment, sous lahoulette de Greta Gratos, Radio-Momie et autres David de Bâle…

Samedi 23 octobreGenève Ça va bouger à l’UniParty, la soirée annuelle de larentrée des étudiants. Ambiancetropicale de mise au Palladium,sur le thème d’Hawaï. Les 300premiers arrivants recevront uncollier à fleurs. Aloah!

Jeudi 21 octobreAnnemasse Trompettiste detalent, Alain Della-Maestra aaccompagné les plus grands:Quincy Jones, Toos Thielemans,Didier Lockwood. Il se consacreaujourd’hui à son sextet, qu’ilmène comme une démoniaquemachine à groove. Avec sescomplices de Border Jazz,l’homme joue à Chateau Rouge(20 h 30) dans le cadre du festivalJazzContreBand.

A ne pas rater dans les communes

Dimanche24octobreGenève Roberto Sawicki est unhabitué des concerts donnés àCité Seniors, à la rue Amat. On luidoit de beaux dimanches classi-ques, jamais les mêmes, invitant àchaque fois un ou une complicede haut vol. Place à la musiquerusse et tzigane ce dimanche à14 h, avec Denis Croisonnier.

Jeudi 21 octobreCarouge De la musique classiqueet de la bonne, au Centre musicalRobert Dunand, sur le coup des19 h 30. Thèmes et Variationsinclut des œuvres de WolfgangAmadeus Mozart, Robert Schu-mann et Félix Mendelssohn-Bar-tholdy. Derrière le piano, ontrouve Aline Jaussi.

A Annemasse, la Fête de la science faitde ses visiteurs des Sherlock HolmesFamilleUn voyage au pays de lacriminologie, ponctuéepar une «murder party»Elémentaire, mon cher Watson…Chère à Sherlock Holmes, la petitephrase pourrait bien retentir plusd’une fois jusqu’à dimanche. Célé-brée dans différents lieux de Haute-Savoie, la Fête de la science s’offreun voyage au pays de la criminolo-gie à Annemasse.

En quête de preuvespropose niplus ni moins que de se glisser dansla peau du héros de Conan Doyle.Objectif: faire découvrir la scienceà travers le monde de l’investiga-

tion. Diverses animations figurentà l’affiche de vendredi à dimanche,dontuneconférencedesexpertsdela police scientifique, vendredi soir.Durant les trois jours, les visiteurspourront également élucider unsombre mystère dans les locaux ducomplexe Martin Luther King. Uneenquête résolument familiale.

Cerise sur le gâteau, la Compa-gnie d’un soir invite dimanche lescurieux (à partir de 14 ans) à unemurderparty. Les inscrits devrontrésoudre une enquête sur laquelleSherlock Holmes lui-même s’étaitexercé. Philippe MuriSalle Martin Luther King, rue duDr.-Baud,Annemasse. Jusqu’à di-manche. Infos:0033450 95 89 09

Sherlock Holmes enquête enHaute-Savoie. G.SIMOND

Bilal/D

R

CarougeAnnemasse

Genève-Ville

LacLéman

Ain

Haute-Savoie

Genève

DR

LAURENT GUIRAUD

PHILIPPEMURI

Lionel Chiuch

«Autrefois, c’était les bus qui al-laient d’un arrêt à l’autre. Mainte-nant, c’est les arrêts qui vont d’unbus à l’autre.»

Voilà, en guise d’échantillon,une des plus adroites répliques delanouvelleR’vuedeGenève.Rassu-rez-vous, il y en a d’autres, issuesd’unmêmetonneauquin’est toute-fois pas saturé en acide. La R’vue2010 n’est pas cruelle mais elle estbelle. Et surtout, elle swingue. Auxmanettes, Gaspard Boesch signe unspectacle enlevé, à la mise en scèneingénieuse et aux chorégraphies –elles sont signées Sylvia Stocker –superbes.

De Sardou àAC/DCSpectaculaire, oui, ce nouveau cru.Notamment grâce à l’apport de lavidéo, qui permet à Philippe Cohendevirevolterdans lecieldeGenève,au risque de venir mordre le gohrrde la plaine de Plainpalais.

La partie musicale est égale-ment soignée, avec un répertoirequi va de Michel Sardou (Enchan-tantdevientEnchantier!) à AC/DCen passant par Jacques Brel et lehip-hop. La nouvelle équipe, quisigne ici sa 2e édition, avait pré-venu: «La R’vue descend dans larue pour s’intéresser au conflit in-tergénérationnel.»

Le lifting est conséquent:oubliées les brèves de comptoir,

voici lerègneduslam,de lascience-fiction et de Titeuf. Le héros à mè-che de Zep fait d’ailleurs une appa-rition, sous les traits d’Alain Mon-ney.

Levoyagetemporeldébutedansles années 80, lorsque la gauchegenevoise fourbissait ses armes.Entre la Salerno baba d’hier et l’ac-tuelle maire de Genève, les utopies

ont pris une bonne claque dans lafigure. Au fil du voyage, on croiseraMichel Chevrolet – «Lourd commeun sumo et collant comme un atta-ché de presse» –, Isabel Rochat,Pierre Maudet, Rémy Pagani, Char-lesBeerouencore JacquesBarillon,en défenseur de la cause canine. Adéfaut d’assassinats en règle, on adroit à quelques coups de griffebien placés, qui relèvent surtout dela dérision. C’est sans doute cequ’on appelle l’élégance duchœur…

Unebelle distributionParmi les sketches les plus réussis:une virée en compagnie d’un pèreet de son fils dans une Genèveétouffée par les chantiers, une évo-cation de la brillante carrière artisti-que de Kirsty Bertarelli (notreconfrère Jean-Daniel Sallin en faitles frais),uneparodiede lastratégiecommerciale du team Alinghi, unebrève visite chez Marcel Ospel. La«mafia» des assurances, l’équipe deFrance de football, le Genève-Ser-vette et les prêcheurs de toute con-fession en prennent égalementpour leur grade.

Côté distribution, l’affiche tientses promesses avec Sibylle Blanc,Céline Goormaghtigh (très drôle enLiliane Bettencourt), Léonie Keller,Sylvie Legault (quelle voix!), Phi-lippe Cohen, Nicolas Haut, AlainMonney, Marc-André Muller (quelcoffre!) et Christian Sinniger.