travail de diplôme

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' ' A rsa sa t t Ta Ta lba r at Marrakech arrakech Travail de diplome Architecture du paysage Sébastien PErret Volée 2001/2005 Analyse du site et de son environnement L'illustration de quelques uns de ces ouvrages: canal de rocade: l'eau potable de marrakech Principe de sâniya d'une khettara Une khettara active Le célèbre bassin réservoir de la Ménara Les khettaras dans le paysage Séguia bétonée: le transport de l'eau entre Atlas et cultures dans le secteur de Talbarat Douar Talbarat ~ 20 familles Jardins de Talbarat (30 Ha) Projet 'Arsat Talbarat 2.7 Ha Douar Berrada ~ 30 familles - - Le projet d'aménagement de 2,7 Ha, 'Arsat Talbarat est inclus dans les jardins du Douar Talbarat de 30Ha. Cela implique que les habitants de ce douar vivent des récoltes et entretiennent les terres depuis des générations. Aujourd'hui, la zone de 30 Ha fait l'objet de plusieurs projets de villas privées compte tenu du caractère pittoresque du site. Dans une vision respectueuse du lieu, des traditions et des habitants locaux et pour de ne pas réitérer les erreurs urbanistiques de la périphérie de Marrakech en offrant le meilleur du lieu aux commanditaires, une réflexion élargie sur l'ensemble du site de 30 Ha s'impose, ici développée sur 2.7 Ha. Choix d'implantation du bâti : Etant donné le caractère authentique du verger d'oliviers centenaires, la présence du mesref d'irrigation et la longue perspective cadrée sur l'Atlas qu' offrent ces lignes d'oliviers, le choix d'imlantation du bâti se porte donc quasi naturellement sur la parcelle Est. La maison sera située en contre bas de la pente pour bénéficier de l'énergie potentielle d'un bassin de rétention. La seconde parcelle, régénerée dans ses plantations, est vouée à la culture. Il serait dommage de l'encombrer d'un bâtiment. Etat actuel de la végétation, projet d' implantation du bâti et transplantation des oliviers Caroubier Luzernière Verger d'oliviers centenaires Situé à 8 Km du centre ville de Marrakech, en plein Haouz, dans un lieu à vocation agricole, le projet va définitivement transformer le secteur en zone résidentielle "haut standing". Actuellement seul un réseau de piste désert le douar. Accès •Parcelle située dans un réseau complexe de pistes secondaires qui desservent l’ensemble des autres parcelles agricoles. •Le gabarit moyen de ces pistes n’excède pas deux mètres. Occupation du sol •Site à vocation agricole, endroit investit et cultivé depuis des générations par les habitants des douars à proximité, essentiellement arboriculture (Olea europaea var. oleaster), couverture inférieure (luzernière, blé tendre, maraîchage). •Haies de clôture végétales défensives: Acacia dealbata, Opuntia ficus-indica, Rosa arvensis, Ficus carica, Cneorum tricoccon, Cistus ladanifer, Cosmos… •Sujets isolés : Un sujet majestueux de Caroubier (Ceratonia siliqua) deux groupes de dattiers (Phoenix dactilifera) •Techniques agricoles rudimentaires, (Labours avec des ânes, soins et récoltes à la main...) ayant une grande souplesse d'éxécution dans les cultures. Architecture locale •Quasi inexistante sur la parcelle, seuls restent de vieux muret de clôture en pisé. •Aux alentours, l’architecture locale se résume en des volumes rationnels, fonctionnels, épurés, toujours plus bas que les frondaisons des vergers, avec des toitures plates fonctionelles l'été, munies d'acrotères et s' étalant horizontalement au sein des cultures. •Les enduits de façade traditionnels sont à base de terre et de chaux. Vues •Grandes perspectives filantes entre les vergers d’oliviers avec en toile de fond la chaîne de l’Atlas au sud et les Djebilets au nord. Réseau d’eau •Proximité de l’oued Issil (sec la majeure partie de l’année, flux important à la fonte des neiges de l’Atlas en avril, mai). •Réseau hydrologique extrêmement développé dans cette zone (sous forme de seguias en béton et terre) et entretenus par les habitants des Douars. •Présence de deux petits ruisseaux, mesref, toujours en eau qui traversent la parcelle (alimenté par le système : Oued Ourika > Khettaras > Seguias primaires > Secondaires > Tertiaires > Cultures). Principe d'organisation de la parcelle Parcelle Ouest: blé tendre, et jeunes oliviers La vôute d'Acacias de l'entrée, au bout de la piste La perspective file entre les vieux oliviers, droit sur le massif de l'Atlas Le mesref, toujours en eau et sa flore aquatique pour en témoigner Le caroubier magestueux de la parcelle Est Parcelle Est: après le labour, luzerne ou blé au pied d' oliviers séculaires Oliviers séculaires Le haie défensive de clôture; Rosa, Opuntias, Ficus, Acacia. Localisation , perceptions Les marqueurs du site: Le Maroc, Marrakech Le site du Douar Talbarat Historique Dans les temps anciens, la plaine de Marrakech était livrée à une végétation sauvage formée de jujubiers épineux, de pistachiers, de palmiers nains et d’oléastres. Les oueds de l’Atlas finissaient dans des bas-fonds marécageux, avant de se jeter dans l’oued Tensift. C’est dans ce décor inhospitalier que les Almoravides ont choisi d’établir leur campement. Ainsi, en 1071, Youssef ben Tachfine et ses hommes du désert maîtrisant les techniques d’irrigation, transforment la plaine aride en une opulente palmeraie. Avec le recul, on s’aperçoit à quel point l’emplacement de la ville était judicieux et parfaitement adapté aux contraintes du milieu et de la topographie du site. Marrakech a été construite dans un endroit suffisamment éloigné du Tensift et des eaux stagnantes qui le bordent, tout près de l’oued Issil, qui constitue un évacuateur naturel du trop-plein d’eau, et à une distance de la montagne telle qu’il était possible de drainer l’essentiel des ressources hydrauliques charriées par les oueds atlassiques. Les Almoravides ont ainsi retenu un site placé au carrefour d’énormes gisements hydrauliques. Néanmoins, avant de se tourner vers les eaux de l’Est, la capitale naissante a cherché à exploiter les potentialités les plus accessibles et les moins coûteuses. C’est ainsi qu’on est passé du système de la sâniya (machine à godets) à celui de la khettara, et de cette dernière à l’ère de la seguia (canal) à dimension régionale. Tout au long de l’histoire tumultueuse de Marrakech, de nombreuses dynasties se succèdent bâtissant, souvent sur les ruines des précédents, des édifices d’une grande beauté. Depuis 1985, la cité historique de Marrakech est classée au patrimoine universel de l’humanité par l’UNESCO. Vie sociale Marrakech est actuellement une ville touristique importante avec une infrastructure hôtelière considérée comme l’une des meilleures d’Afrique. Les Marrakchis et les berbères du Haut Atlas sont de bons vivants et très accueillants. Marrakech, ville impériale ayant accueilli plusieurs dynasties, conserve une forte empreinte historique. L’artisanat est très développé, mais la mane principale reste le tourisme avec deux millions de touristes par an. En regard de ce tourisme sans cesse grandissant, un phénomène d’urbanisation massif et d’investissements immobiliers se développent dans une certaine anarchie faute de réglementations. La ville tend à se propager sur la campagne… La campagne de Marrakech est marquée par une agriculture traditionnelle extensive et des productions variées : élevage, polyculture, maraîchage, arboriculture, cultures associées ex: luzernière / sous verger, courges / sous agrumes... Mais elle intéresse de plus en plus les investisseurs immobiliers Cette catégorie sociale d'agriculteurs reste cependant tributaire des récoltes; les niveaux de vies très modestes sont généralisés, ils interdisent les mauvaises années de récoltes et justifient une gestion de l'eau très pointue pour l'irrigation de chaque parcelle. Un douar aux alentours de Marrakech Processus d'extention de l'aire urbaine, les souvenirs d'une cité jardin Les Douars Le terme « douar » est entré dans la langue française en 1628. Définition du Petit Robert : «agglomérations de tentes disposées en cercle que les arabes nomades installent temporairement». En remplaçant les tentes par des maisons en pisé avec des cours intérieures et des enclos pour le bétail, on a une idée approximative de ce que fut l’habitat rural extra-muros. La ville, quant à elle, se définit comme « une agglomération fondée autour d’une ancienne cité sur le terrain d’anciens domaines ruraux ». Les 'Arsat A Marrakech, la ville et ses douars ont grandi ensemble. Dès le Moyen Age, quand elle est devenue une capitale d’empire, la cité a développé autour d’elle toute une ceinture de jardins et de vergers, les 'arsat. Les douars, peuplés de paysans, de jardiniers et de maraîchers, ont contribués durant des siècles à mettre en valeur les terroirs environnants. Sans ce travail continu, l’émergence du modèle de la cité-jardin et sa permanence à travers le temps aurait été difficile. La fonction nourricière des douars et leur relation positive avec la ville ont constitué un des traits majeurs de l’évolution urbaine durant la période précoloniale. Anciennement, Marrakech ne rencontrait pas de problème avec ses douars. Les urbanistes marocains de l’époque précoloniale avaient délimité très tôt l’espace à l’intérieur duquel la ville devait croître et se développer. Au-delà des remparts s’étendait le domaine des vergers et des espaces de culture, maintenus verts et productifs grâce au labeur des habitants des douars. Les effets pervers de la relation entre la ville et les douars ont commencé à apparaître lorsque l’urbanisation a engloutie les espaces nourriciers des villages ruraux, finissant par transformer la ceinture verte de Marrakech en une ceinture de pauvreté. A partir de 1960, la ville de Marrakech a connu un redressement démographique qui n’a fait que s’affirmer au cours du temps. En l’espace d’une vingtaine d’années (de 1960 à 1982) , la population est passée de 243 000 habitants à 440 000 habitants. Sur le plan de l’urbanisation, on a assisté au développement des cités satellites au sud-est, au nord et à l’ouest. En 2000, la population de Marrakech est estimée à un million d’habitants et les surfaces urbanisées sont toujours plus importantes, en 1945 : la ville occupe 2100 Ha, en 1992 : 18 000 Ha. Au vu de ces tendances, le sort réservé aux espaces verts est inquiétant. Medina < Nord Zone de projet Atlas > Guéliz Av. Mohammed IV < Route de Casablanca Jardins de l'agdal Bassin de la Ménara Le recul des jardins nourriciers à Marrakech. Etat des lieux en 1898 puis 2000 (réferences M. El Faïz) Vue aérienne de Marrakech, décembre 2004 Le lien agriculture - eau - reliefs Passés les Rehamna, entre les Djebilet et le Haut Atlas, s'ouvre le Haouz de Marrakech. Ancien chott (en Afrique, terre salée qui entoure une sebkha, c'est à dire une dépression inondable et salée) comblé par les alluvions atlasiques, c'est une plaine uniforme, sèche, isolée de la mer. Mais grâce au Grand Atlas qui domine déjà la région géographiquement et économiquement, l'irrigation est possible. Généralement, le mot Haouz renvoie à un espace qui couvre tout l’arrière-pays agricole d’une agglomération urbaine, qu’il s’agisse d’une grande métropole ou d’une ville d’une dimension plus réduite. Du point de vue des conditions de la géographie et du climat, le Haouz de Marrakech appartient à un écosystème aride à semi-aride, caractérisé par une faible pluviométrie et des températures moyennes élevées, avec de grands écarts mensuels et même journaliers. Les précipitations annuelles (240 mm) se répartissent entre une saison pluvieuse (d’octobre à avril) et une saison sèche qui dure tout l’été. Cette saison sèche est généralement marquée par de fortes chaleurs et des vents desséchants pendant une quarantaine de jours. Pour résumer, ces conditions climatiques sévères rendent la mobilisation des ressources hydrauliques non seulement nécessaire, mais vitale. Grâce à la proximité de la chaîne montagneuse du Haut-Atlas, qui forme un véritable château d’eau, le Haouz, bien qu’il soit constamment sous la menace de la sécheresse, a pu échapper au destin des zones désertiques. En effet, la plaine arrive aujourd’hui à drainer les ressources hydrauliques de sept oueds appartenant à deux grands bassins hydrauliques (le Tensift et l’Oum er-Rbia). L’apport moyen annuel de ces oueds s’élève à 1,605 milliards de mètres cubes, auxquels on peut ajouter tout le potentiel des eaux souterraines (238 millions de mètres cubes). Ce sont ces réserves qui ont permis la mise en place de politiques d’aménagements hydro-agricoles plus ou moins audacieuses, visant à contre balancer la rigueur du climat et à accroître les productions agricoles de la région assurées traditionnellement par les habitants des douars. Le génie hydraulique Les Khettaras : Un Khettara est un canal conduisant de l’eau d’une montagne vers une plaine. Son originalité est qu’il est alternativement, en fonction de la dureté des terrains traversés, à ciel ouvert ou enterré avec des accès par des regards. Ceux rencontrés au Maroc on pour certains plus de 1000 ans. Les premiers exemples de ce genre d’irrigation ont été vus en Iran et en Mongolie. Principe des Khettaras : Réseau hydrologique de la région et principe du canal de rocade Gestion de l'eau et technique d'irrigation des cultures : Gestion de l'eau d'un bassin versant : Données générales Le Maroc est le plus favorisé des pays de l'Afrique du Nord. Au nord-ouest de l'Afrique, c'est le Maghreb extrême, entre le Sahara, l'Océan, la Méditerranée et les hauts plateaux steppiques. Encore européen par sa structure et son climat méditerranéen, déjà africain par les influences sahariennes, c'est ainsi, que mille fois répété, on le présente comme une terre de contacts et de contrastes. La chaîne de l’Atlas joue alors un rôle primordial; vaste amphithéâtre tourné vers l'ouest, bien exposée aux vents de l'Atlantique, dont les sommets atteignent 4000m, elle condense l'humidité, la met en réserve par ses neiges et son sol calcaire. Superficie : 440 000 Km2 (660 000 Km2 avec le Sahara Occidental) Indépendance : en 1956 Nature de l’état : Royaume Régime : Monarchie constitutionnelle Chef de l’état : Mohamed VI Capitale : Rabat Langue officielle : Arabe Autres langues : Français, berbère Population : 29,17 millions d’habitants Population urbaine : 56,1% Densité : 65hab/Km2 Espérance de vie : 68 ans Exportations : 7142 millions US $ Importations : 10 164 millions US $ Religion : Muasulmane à 99% Mesref en aval du projet Carrés de rétention au pied des oliviers

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Projet de jardin pour une villa privée, Marrackech

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Page 1: Travail de diplôme

''Arsasat t TaTalbaratMarrakecharrakech

T r a va i l d e d i p l o m e

A r c h i t e c t u r e d u p a y s a g e

S é b a s t i e n P E r r e t

V o l é e 2 0 0 1 / 2 0 0 5

Analyse du site et de son environnement

L'illustration de quelques uns de ces ouvrages:

canal de rocade: l'eau potable de marrakech

Principe de sâniya d'une khettara

Une khettara activeLe célèbre bassin réservoir de la Ménara Les khettaras dans le paysageSéguia bétonée: le transport de l'eau entre Atlas et cultures dans le secteur de Talbarat

Douar Talbarat~ 20 familles

Jardins de Talbarat (30 Ha)

Projet 'Arsat Talbarat 2.7 HaDouar Berrada~ 30 familles-

-

Le projet d'aménagement de 2,7 Ha, 'Arsat Talbarat est inclus dans les jardins du Douar Talbarat de 30Ha. Cela implique que les habitants de ce douar vivent des récoltes et entretiennent les terres depuis des générations. Aujourd'hui, la zone de 30 Ha fait l'objet de plusieurs projets de villas privées compte tenu du caractère pittoresque du site.Dans une vision respectueuse du lieu, des traditions et des habitants locaux et pour de ne pas réitérer les erreurs urbanistiques de la périphérie de Marrakech en offrant le meilleur du lieu aux commanditaires, une réflexion élargie sur l'ensemble du site de 30 Ha s'impose, ici développée sur 2.7 Ha.

Choix d'implantation du bâti :

Etant donné le caractère authentique du verger d'oliviers centenaires, la présence du mesref

d'irrigation et la longue perspective cadrée sur l'Atlas qu' offrent ces lignes d'oliviers, le choix

d'imlantation du bâti se porte donc quasi naturellement sur la parcelle Est. La maison sera située

en contre bas de la pente pour bénéficier de l'énergie potentielle d'un bassin de rétention. La

seconde parcelle, régénerée dans ses plantations, est vouée à la culture. Il serait dommage de

l'encombrer d'un bâtiment.

Etat actuel de la végétation, projet d' implantation du bâti et transplantation des oliviers

Caroubier

Luzernière

Verger d'oliviers centenaires

Situé à 8 Km du centre ville de Marrakech, en plein Haouz, dans un lieu à vocation agricole, le projet va définitivement transformer le secteur en zone résidentielle "haut standing". Actuellement seul un réseau de piste désert le douar.

Accès•Parcelle située dans un réseau complexe de pistes secondaires qui desservent l’ensemble des autres parcelles agricoles.

•Le gabarit moyen de ces pistes n’excède pas deux mètres.

Occupation du sol•Site à vocation agricole, endroit investit et cultivé depuis des générations par les habitants des douars à proximité, essentiellement arboriculture (Olea

europaea var. oleaster), couverture inférieure (luzernière, blé tendre, maraîchage).

•Haies de clôture végétales défensives: Acacia dealbata, Opuntia ficus-indica, Rosa arvensis, Ficus carica, Cneorum tricoccon, Cistus ladanifer,

Cosmos…

•Sujets isolés : Un sujet majestueux de Caroubier (Ceratonia siliqua) deux groupes de dattiers (Phoenix dactilifera)

•Techniques agricoles rudimentaires, (Labours avec des ânes, soins et récoltes à la main...) ayant une grande souplesse d'éxécution dans les cultures.

Architecture locale•Quasi inexistante sur la parcelle, seuls restent de vieux muret de clôture en pisé.

•Aux alentours, l’architecture locale se résume en des volumes rationnels, fonctionnels, épurés, toujours plus bas que les frondaisons des vergers,

avec des toitures plates fonctionelles l'été, munies d'acrotères et s' étalant horizontalement au sein des cultures.

•Les enduits de façade traditionnels sont à base de terre et de chaux.

Vues•Grandes perspectives filantes entre les vergers d’oliviers avec en toile de fond la chaîne de l’Atlas au sud et les Djebilets au nord.

Réseau d’eau•Proximité de l’oued Issil (sec la majeure partie de l’année, flux important à la fonte des neiges de l’Atlas en avril, mai).

•Réseau hydrologique extrêmement développé dans cette zone (sous forme de seguias en béton et terre) et entretenus par les habitants des Douars.

•Présence de deux petits ruisseaux, mesref, toujours en eau qui traversent la parcelle (alimenté par le système : Oued Ourika > Khettaras > Seguias

primaires > Secondaires > Tertiaires > Cultures).

Principe d'organisation de la parcelle

Parcelle Ouest: blé tendre, et jeunes oliviersLa vôute d'Acacias de l'entrée, au bout de la pisteLa perspective file entre les vieux oliviers, droit sur le massif de l'Atlas Le mesref, toujours en eau et sa flore aquatique pour en témoigner Le caroubier magestueux de la parcelle Est Parcelle Est: après le labour, luzerne ou blé au pied d' oliviers séculaires Oliviers séculaires Le haie défensive de clôture; Rosa, Opuntias, Ficus, Acacia...

Localisation , perceptions Les marqueurs du site:

Le Maroc, Marrakech

Le site du Douar Talbarat

Historique

Dans les temps anciens, la plaine de Marrakech était livrée à une végétation sauvage formée de jujubiers épineux, de pistachiers, de palmiers nains et d’oléastres. Les oueds de l’Atlas finissaient dans des bas-fonds marécageux, avant de se jeter dans l’oued Tensift. C’est dans ce décor inhospitalier que les Almoravides ont choisi d’établir leur campement. Ainsi, en 1071, Youssef ben Tachfine et ses hommes du désert maîtrisant les techniques d’irrigation, transforment la plaine aride en une opulente palmeraie.Avec le recul, on s’aperçoit à quel point l’emplacement de la ville était judicieux et parfaitement adapté aux contraintes du milieu et de la topographie du site. Marrakech a été construite dans un endroit suffisamment éloigné du Tensift et des eaux stagnantes qui le bordent, tout près de l’oued Issil, qui constitue un évacuateur naturel du trop-plein d’eau, et à une distance de la montagne telle qu’il était possible de drainer l’essentiel des ressources hydrauliques charriées par les oueds atlassiques. Les Almoravides ont ainsi retenu un site placé au carrefour d’énormes gisements hydrauliques. Néanmoins, avant de se tourner vers les eaux de l’Est, la capitale naissante a cherché à exploiter les potentialités les plus accessibles et les moins coûteuses. C’est ainsi qu’on est passé du système de la sâniya (machine à godets) à celui de la khettara, et de cette dernière à l’ère de la seguia (canal) à dimension régionale.Tout au long de l’histoire tumultueuse de Marrakech, de nombreuses dynasties se succèdent bâtissant, souvent sur les ruines des précédents, des édifices d’une grande beauté.

Depuis 1985, la cité historique de Marrakech est classée au patrimoine universel de l’humanité par l’UNESCO.

Vie sociale

Marrakech est actuellement une ville touristique importante avec une infrastructure hôtelière considérée comme l’une des meilleures d’Afrique. Les Marrakchis et les berbères du Haut Atlas sont de bons vivants et très accueillants. Marrakech, ville impériale ayant accueilli plusieurs dynasties, conserve une forte empreinte historique. L’artisanat est très développé, mais la mane principale reste le tourisme avec deux millions de touristes par an. En regard de ce tourisme sans cesse grandissant, un phénomène d’urbanisation massif et d’investissements immobiliers se développent dans une certaine anarchie faute de réglementations. La ville tend à se propager sur la campagne…La campagne de Marrakech est marquée par une agriculture traditionnelle extensive et des productions variées : élevage, polyculture, maraîchage, arboriculture, cultures associées ex: luzernière / sous verger, courges / sous agrumes... Mais elle intéresse de plus en plus les investisseurs immobiliersCette catégorie sociale d'agriculteurs reste cependant tributaire des récoltes; les niveaux de vies très modestes sont généralisés, ils interdisent les mauvaises années de récoltes et justifient une gestion de l'eau très pointue pour l'irrigation de chaque parcelle.

Un douar aux alentours de Marrakech

Processus d'extention de l'aire urbaine, les souvenirs d'une cité jardin

Les Douars

Le terme « douar » est entré dans la langue française en 1628. Définition du Petit Robert : «agglomérations de tentes disposées en cercle que les arabes nomades installent temporairement».En remplaçant les tentes par des maisons en pisé avec des cours intérieures et des enclos pour le bétail, on a une idée approximative de ce que fut l’habitat rural extra-muros. La ville, quant à elle, se définit comme « une agglomération fondée autour d’une ancienne cité sur le terrain d’anciens domaines ruraux ».

Les 'Arsat

A Marrakech, la ville et ses douars ont grandi ensemble. Dès le Moyen Age, quand elle est devenue une capitale d’empire, la cité a développé autour d’elle toute une ceinture de jardins et de vergers, les 'arsat. Les douars, peuplés de paysans, de jardiniers et de maraîchers, ont contribués durant des siècles à mettre en valeur les terroirs environnants. Sans ce travail continu, l’émergence du modèle de la cité-jardin et sa permanence à travers le temps aurait été difficile. La fonction nourricière des douars et leur relation positive avec la ville ont constitué un des traits majeurs de l’évolution urbaine durant la période précoloniale.

Anciennement, Marrakech ne rencontrait pas de problème avec ses douars. Les urbanistes marocains de l’époque précoloniale avaient délimité très tôt l’espace à l’intérieur duquel la ville devait croître et se développer. Au-delà des remparts s’étendait le domaine des vergers et des espaces de culture, maintenus verts et productifs grâce au labeur des habitants des douars.

Les effets pervers de la relation entre la ville et les douars ont commencé à apparaître lorsque l’urbanisation a engloutie les espaces nourriciers des villages ruraux, finissant par transformer la ceinture verte de Marrakech en une ceinture de pauvreté.A partir de 1960, la ville de Marrakech a connu un redressement démographique qui n’a fait que s’affirmer au cours du temps. En l’espace d’une vingtaine d’années (de 1960 à 1982) , la population est passée de 243 000 habitants à 440 000 habitants. Sur le plan de l’urbanisation, on a assisté au développement des cités satellites au sud-est, au nord et à l’ouest. En 2000, la population de Marrakech est estimée à un million d’habitants et les surfaces urbanisées sont toujours plus importantes, en 1945 : la ville occupe 2100 Ha, en 1992 : 18 000 Ha.

Au vu de ces tendances, le sort réservé aux espaces verts est inquiétant.

Medina

< Nord

Zone de projetAtlas >

Guéliz

Av. M

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V

< Route de Casablanca

Jardins de l'agdal

Bassin de la Ménara

Le recul des jardins nourriciers à Marrakech.Etat des lieux en 1898 puis 2000 (réferences M. El Faïz)Vue aérienne de Marrakech, décembre 2004

Le lien agriculture - eau - reliefs

Passés les Rehamna, entre les Djebilet et le Haut Atlas, s'ouvre le Haouz de Marrakech. Ancien chott (en Afrique, terre salée qui entoure une sebkha, c'est à dire une dépression inondable et salée) comblé par les alluvions atlasiques, c'est une plaine uniforme, sèche, isolée de la mer. Mais grâce au Grand Atlas qui domine déjà la région géographiquement et économiquement, l'irrigation est possible.

Généralement, le mot Haouz renvoie à un espace qui couvre tout l’arrière-pays agricole d’une agglomération urbaine, qu’il s’agisse d’une grande métropole ou d’une ville d’une dimension plus réduite.

Du point de vue des conditions de la géographie et du climat, le Haouz de Marrakech appartient à un écosystème aride à semi-aride, caractérisé par une faible pluviométrie et des températures moyennes élevées, avec de grands écarts mensuels et même journaliers. Les précipitations annuelles (240 mm) se répartissent entre une saison pluvieuse (d’octobre à avril) et une saison sèche qui dure tout l’été. Cette saison sèche est généralement marquée par de fortes chaleurs et des vents desséchants pendant une quarantaine de jours.

Pour résumer, ces conditions climatiques sévères rendent la mobilisation des ressources hydrauliques non seulement nécessaire, mais vitale.

Grâce à la proximité de la chaîne montagneuse du Haut-Atlas, qui forme un véritable château d’eau, le Haouz, bien qu’il soit constamment sous la menace de la sécheresse, a pu échapper au destin des zones désertiques. En effet, la plaine arrive aujourd’hui à drainer les ressources hydrauliques de sept oueds appartenant à deux grands bassins hydrauliques (le Tensift et l’Oum er-Rbia). L’apport moyen annuel de ces oueds s’élève à 1,605 milliards de mètres cubes, auxquels on peut ajouter tout le potentiel des eaux souterraines (238 millions de mètres cubes). Ce sont ces réserves qui ont permis la mise en place de politiques d’aménagements hydro-agricoles plus ou moins audacieuses, visant à contre balancer la rigueur du climat et à accroître les productions agricoles de la région assurées traditionnellement par les habitants des douars.

Le génie hydrauliqueLes Khettaras : Un Khettara est un canal conduisant de l’eau d’une montagne vers une plaine. Son originalité est qu’il est alternativement, en fonction de la dureté des terrains traversés, à ciel ouvert ou enterré avec des accès par des regards. Ceux rencontrés au Maroc on pour certains plus de 1000 ans. Les premiers exemples de ce genre d’irrigation ont été vus en Iran et en Mongolie.

Principe des Khettaras :

Réseau hydrologique de la région et principe du canal de rocade

Gestion de l'eau et technique d'irrigation des cultures :

Gestion de l'eau d'un bassin versant :

Données générales

Le Maroc est le plus favorisé des pays de l'Afrique du Nord. Au nord-ouest de l'Afrique, c'est le Maghreb extrême, entre le Sahara, l'Océan, la Méditerranée et les hauts plateaux steppiques. Encore européen par sa structure et son climat méditerranéen, déjà africain par les influences sahariennes, c'est ainsi, que mille fois répété, on le présente comme une terre de contacts et de contrastes. La chaîne de l’Atlas joue alors un rôle primordial; vaste amphithéâtre tourné vers l'ouest, bien exposée aux vents de l'Atlantique, dont les sommets atteignent 4000m, elle condense l'humidité, la met en réserve par ses neiges et son sol calcaire.

Superficie : 440 000 Km2 (660 000 Km2 avec le Sahara Occidental)

Indépendance : en 1956

Nature de l’état : Royaume

Régime : Monarchie constitutionnelle

Chef de l’état : Mohamed VI

Capitale : Rabat

Langue officielle : Arabe

Autres langues : Français, berbère

Population : 29,17 millions d’habitants

Population urbaine : 56,1%

Densité : 65hab/Km2

Espérance de vie : 68 ans

Exportations : 7142 millions US $

Importations : 10 164 millions US $

Religion : Muasulmane à 99%

Mesref en aval du projet Carrés de rétention au pied des oliviers

Page 2: Travail de diplôme

T r a va i l d e d i p l o m e

A r c h i t e c t u r e d u p a y s a g e

S é b a s t i e n P E r r e t

V o l é e 2 0 0 1 / 2 0 0 5

Concept et strates d'aménagements

Coupe A-A' sur la cour anglaise 1/100 ème

Murets de clôture en pisé traditionnel,qui comble les ouvertures dans la haie

Hauteur : 180 ( 2 banches )

Zone de détente, ombrière

Palmiers dattier conservés

Oliveraie de production conservée en l'étatRestauration des séguias en terre

et carrés de rétention 6 X 6m sous chaque olivier

Rotation des cultures de céréales

Chemins en stabilisé

Le chemin de ceinture de l'ensemble du projet reste "tel quel": une fauche

périodique limitera les adventices

Murets en pisé traditionnel, H: 0.80

Luzernière

Volière, poulailler

Accès d'exploitation

Le mesref (servitude) qui alimente la parcelle Ouest

Entrée : parking en gravier stabilisé, dépendance gardien sous une extension du

couvert végétal des haies existantes.Deux Acacias dealbata sont plantés pour apporter une ombre filtrante nécessaire

aux voitures en plein été

Dallage en opus incertum de lauzes rouges de la vallée de l'Ourika (grès)

Oued Issil

Les murets à proximité de la maison et dans le jardin sont tous traités en mur pisé sur une banche (90cm) et couvertine traditionnelle en Arundo donax et terre

Grand Deck ombragé sous le caroubier

Terrasse en carreaux de bejmat

Plein pied des chambres et salles d'eau en teck

Haies de clôtures conservées et renforcées dans les percées par des murs en piséHauteur : 180cm ( 2 banches )

Bassin-piscine-réservoir des eaux de l'aquifère et des eaux pluviales. Volume : 177 m3

Réseau de séguias en terre alimentées par le mesref

Maison d'amis

Puit de captage d'eau et local technique

Potager et dépendance

Luzernière

Alternative au gazon économe en eau : le Kikuyu, Stenotaphrum secundatum

Verger d'agrumes

Mesref

B

B'

A' A

Suite au diagnostic esquissé de la zone, la proposition d’aménagement de cette maison individuelle vise à limiter les contrastes et les extrêmes marqués et à insérer le bâtiment en douceur dans le parcellaire agricole existant.

Intégrer le projet, son architecture et tous ses équipements dans l’environnement existant, en respectant la tradition agricole de la zone et la population locale, en définitive préserver l’âme du site.

•Des parcelles agricoles qui deviennent des parcelles habitées tout en gardant la fonction agricole et vivrière pour les habitants locaux,

•Respect du site et prise en compte du savoir faire local ancestral en matière d'architecture et d'aménagements paysagers pour ne pas dénaturer cette zone pittoresque,

•Gestion raisonnée de l'eau qui conditionne l'existence et la prospérité du paysage dans ce milieux aride.

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Coupe B-B' sur le bassin 1/100 ème

Dans un souci de respect et d'intégration de l'initiative immobilière et au regard de ce lieu pittoresque, un principe général d'aménagement doit être énoncé. Il concerne l'architecture bien sûr, mais aussi la trame des aménagements paysagers en intégrant la gestion d'une ressource précieuse du pays : l'eau...

Principes d’aménagements applicables aux 30 hectares :

Accès et circulations

•Le parcellaire étant très morcelé, les accès aux habitations doivent suivre le tracé des pistes existantes.•Des accès subsidiaires et les tracés internes d'aménagement des jardins doivent prendre en compte (dans leurs formes / textures) une logique d’exploitation agricole.

Social

•La gestion de chaque projet d'implantation doit prendre en compte la population locale vivant à proximité (dans les douars Talbarat / Berrada) en créant des emplois et en respectant sa tradition agricole: les récoltes de blé, olives, luzerne… continuent à être effectuées par ces paysans bénéficiant ainsi du fruit des récoltes et assurant en échange l’entretien de chaque parcelle.

Architecture

•Les constructions doivent s’intégrer en respectant le patrimoine végétal existant.•Toujours plus basse que les frondaisons environnantes, l'architecture s’étale en largeur plutôt qu’en hauteur.•L’architecte s’attache à implanter des formes géométriques simples dans des teintes terre / chaux, à l’image des constructions locales.

Paysage

•Le traitement des limites suit l’esprit traditionnel du ‘arsat : haies mixtes défensives (Opuntia ficus-indica / Acacia dealba / Rosa rugosa) éventuellement associées à des ouvrages ponctuels en pisé.•Les structures végétales en place dans les parcelles, doivent être intégrées aux aménagements et renforcées.•L’utilisation de plantes ornementales est justifiée aux abords directs des habitations.•Le gazon d’ornement est proscrit. On préférera en remplacement, Stenotaphrum secondatum, Kikuyu, une graminée adaptée aux conditions de sécheresse et demandant peu d’entretien. Les surfaces ainsi engazonnées n'excéderont pas plus de 3% de la surface totale de chaque projet.

Gestion de l’eau

•Les systèmes d’irrigation en place (mesrefs / seguias) font parti d’un réseau global. Ils doivent être développés et entretenus. •Un prélèvement de l’eau par forage est nécessaire en vue de la potabilisation de chaque parcelle et de l’arrosage. •La récupération des eaux de toiture servira entre autre à alimenter un système de climatisation des bâtiments.•Ces eaux (pompage et récupération toiture) doivent être dirigées vers le volume d’un bassin de rétention calculé en fonction des besoins. Celui-ci peut éventuellement intégrer un bassin de baignade. Il doit, dans tous les cas, être gardé propre par un système de désinfection écologique non salin et non chloré: la lampe UV.•L’eau stockée est ensuite acheminée dans un réseau moderne pour la consommation de la maison et l’irrigation des plantes ornementales où un système d’arrosage précis doit être mis en oeuvre (goutte à goutte, brumisateur, tuyau microporeux…)

Les enfants du Douar...

Perspective ouverte sur la chaîne de l'Atlas

Une seguia en béton s'étendant au Sud - Est de Marrakech ; la vie conditionnée

La maison et son miroir d'eau

La constante des paysages du Haouz : des perspectives fuyantes entre les lignes de culture

Cultures associées dans la parcelle Ouest

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Technique

Plan de niveaux du mesref, bassin et séguias en terre :

85.00 cm

3.90 m

7.00°

36.50 cm

Ø 15.00 cm

contre pente

10.00 cm123.00 cm

3.10 m

2.00 m

50.00 cm

10.00 cm

2.13 m59.00 cm

Drain flex Ø 15 cm

1.60°

20.00 cm

2.80 m

2.20 m

L'eau est stockée dans un grand bassin miroir à proximité de la maison, entre les rangées d'oliviers centenaires et axé sur l'Atlas.Le volume de ce bassin est optimisé pour : •Arrosage goutte à goutte et brumisation (cour anglaise) de l'ensemble des plantes d'ornement autour de la maison ainsi qu’au potager et dans le verger d'agrumes, en complément de l’arrosage gravitaire du mesref.•Potabilisation de la maison après désinfection aux U-V.•Production d’eau courante, (w-c, lave-linge, douches, etc…)•Climatisation du bâtiment.•Aspect esthétique et rafraîchissant.•Une sur-profondeur du réservoir permet d'intégrer un bassin de natation, bien venu lors des périodes de chaleur estivale…

Les cheminements de la parcelle Ouest ne doivent pas freiner l'exploitation agricole. Dans cet esprit, les chemins en stabilisé donnent une dimension à la promenade sans pour autant gêner les interventions des paysants. De plus, avec le temps, la patine du revêtement et son érosion ne pourra qu'ajouter un charme supplémentaire au site.

Profil longitudinal du bassin et coupes de principe 1/50 ème

+3.35 +4.85

+3.55

+3.55

+3.95

+3.35

EP

EP

EPEP

+3.35

EPEP

EP

Plan de récupération des eaux de toiture :Schéma de principe du circuit des eaux :

26.00 cm

50.00 cm

4.00 cm

20.00 cm

1.15° 1.15°

1.00°

R 20.29 cm

R 32.51 cm

R 177.59 cm

50.00 m

10.00 m

10.00 m 10.00 m 10.00 m

Ø rotules 63mmØ rotules 63mmØ rotules 63mmØ rotules 63mm

Bassin tampon V: 9m3 Bassin de rétention V: 177m3

2.72 m

0.85 m

. +- 0.00cm

. - 0.22m

. -200cm

. -50cm

. -5cm

3.70°

Vers maison:-arrosage

-potabilisation-eau courante

-climatisation

Arrivée eaux de toiture Ø 15 cm

Drain flex Ø 15 cm

Fente de débordement 4 cm

10.00 m

joints de dilatation goudron

T.N

Nappe géotextile sur fond de forme <0.5%<

Gravier filtrant

10.00 cm

Tranchée gravier filtrant

Orientation du jet des rotules de refoulement

Béton armé lisse de décoffrage CP 325 Kg/m3 + hydrofuge

Bonde de fond

T.V: ~ 40 cmT.V: ~ 40 cm

C

C'

B

B'

A

A'

20.00 cm

Ø 15.00 cm

Ø 15.00 cm

Ø 7.00 cm

50cm Orientation du jet des rotules de refoulementØ rotules 63mm

3.10 m

circuit filtration bassin

vers maison

Retour vers puit,infiltration nappe phréatique

<1%<

2.80 m

Béton enduit. Teintes idem bâtiment

~1%

Quatre mois minimum sans pluie, l’hydraulique tient une place vitale dans le jardin méditerranéen. Depuis l’antiquité, on stocke l’eau. La façon la plus simple est le barrage réservoir, on en voit à la campagne pour abreuver les bêtes. Le besoin d’eau d’un jardin va nettement au delà de ce que peut stocker un réservoir courant. Une citerne de 40m3 ne couvre pas la consommation du seul mois de juin dans un petit jardin. Dès lors que l’on passe une centaine de m2 de jardin dans une zone reculée de la ville, il devient déraisonnable d’utiliser l’eau des réseaux publics qui est en plus chlorée.

La solution est connue depuis longtemps : le bassin-réservoir destiné à l’arrosage. Tanque de agua.Le réservoir est alimenté par des eaux de pompage, de source ou de captation. La fonction première du bassin est de stocker, mais il faut aussi réchauffer (à 12°, l’eau de profondeur ne convient pas aux plantes, il faut être le plus proche possible de 20°) et enfin oxygèner les eaux souterraines. A l'image des Almohades qui choisissent l’emplacement de leurs villes aux pieds de chaînes de montagnes (Grenade, Marrakech) de façon à assurer l’alimentation des bassins en eau par des aqueducs. Ils construisent des bassins immenses. Le tanque est alimenté en permanence. Cette pratique existe également au nord, au jardin de Villandry par exemple.

Le bassin doit toujours se situer sur un point haut. Les méditerranéens traditionnels construisent la maison autour du bassin d’eau. Au centre de la maison méditerranéo-arabe un impluvium ou un réservoir. L'eau a une fonction esthétique, rafraîchissante et son horizontalité est reposante.

Un contre sens serait de transformer ce bassin en mare à lotus ou à nénuphars : il doit être propre pour ne pas boucher les gouttes à gouttes et pour éviter les moustiques...

Utilisation de la stérilisation UV dans le traitement des eaux usées :

La technologie de désinfection des eaux épurées par rayonnement UV a été développée en Amérique du Nord ces 10 dernières années. Elle est considérée comme la meilleure alternative à la chloration.

Les rayonnements UV sont des ondes lumineuses de longueur d'onde comprise entre 100 et 400 nm . Leur pouvoir germicide dépend de la longueur d'onde émise. Ce sont les UVc compris entre 200 et 280 nm qui sont les plus germicides. L'efficacité des rayons UV est fonction de la dose absorbée par les micro-organismes. Cette dose est définie par le produit de l'intensité UV par le temps d'exposition des germes aux rayonnements.

Le bassin réservoir :

Autour de l'eau

Principe de franchissement des séguias en terre :

Développement du système de filtration UV :

Chemin stabilisé à la chaux

Elément en béton bréfabriqué

Dalettes béton

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S é b a s t i e n P E r r e t

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Plantations

Sedum rubrotinctumSedum album Aloe variegata Kalanchoe 'Tessa'

Passiflora edulisBauhinia galpinii Lonicera fragrantissima

Asplenium scolopendrium Asplenium ceterach Polipodium cambricum

Cyathea dregei

Cyathea woollsiana

Filtre à lumière

A propos des fougères arborescentes:

-Cyathea dregei: H 4m, stipe épais, originaire d'Afrique du Sud et de Madagascar, atmosphère non obligatoirement humide, supporte mieux le vent, les grosses chaleurs et des périodes de sécheresse.-Cyathea woollsiana: (F.Muell.) H 3m, soleil, résiste bien à la sécheresse.

Néanmoins, la végétation proposée dans la cour anglaise apprécie les situations ombragées et relativements humides. A cet effet, un système d'arrosage goutte à goutte couplé à un brumisateur périodique est prévu pour assurer la prospérité des plantations.

Melissa officinalis Helichrysum stoechas Origanum vulgareThymus X citriodorusArtemisia absinthiumMentha X peperita Armoracia rusticana

Essence Cond. Q.AromatiquesArmoracia rusticana G 11X11 10Artemisia absinthium G 11X11 10Helichrysum stoechas G 11X11 10Melissa officinalis G 11X11 10Mentha X peperita G 11X11 10Origanum vulgare G 11X11 10Rosmarinus officinalis G 11X11 10Thymus X citriodorus G 11X11 10

Caltha palustrisSchoenoplectus lacustris Ranunculus lingua

Fuschia magellanicaGrevillea rosmarinifolia Pistacia lentiscus Pittosporum tobiraYucca gloriosa Correa reflexa Hyb.Polygala myrtifolia Dombeya X cayeuxii Arum (fruits) Arum italicumOrnithogalum arabicum

Carpobrotus edulis Cerastium tomentosumIris pseudopodes (fruits)Vinca diformis Carpobrotus en fleurAptenia cordifolia Crassula socials

Stenotaphrum secundatum

A propos du Kikuyu:

Faux kikuyu, Buffalo Grass, St Augustine GrassNom latin : Stenotaphrum secundatunGraminéePort : rampant couvre-solFeuillage : persistantFloraison : été Couleur : épillets de graminées Croissance : rapideHauteur : 0,05-0,10 m Plantation : automne-hiver ou printempsMultiplication : bouture de tronçons de rhizomesSol : quelconqueEmplacement : soleilZone : 8-9Entretien : Une tonte par mois, un arrosage toutes les deux semaines l'été.NB : Supporte un piétinement intensif et plusieurs semaines sans eau, jaunit l'hiver. Ne pas confondre avec le vrai kikuyu, disponible en graines, moins décoratif et très envahissant. Cycas revoluta

E. horridus Zamia furfuracea

A propos des Cycas:

Préspermaphytes apparus il y a 260 millions d'années, regroupé dans l'ordre : Cycadophyta.Plante rustique, trois grandes familles: Cycadaceae, Stangeriaceae, Zamiaceae. Plante dioïque à croissance très lente.

Les Cycas en général n'apprécient pas les situation exposées. Dans le milieu de culture envisagé, une grande ombrière est tendue pour apporter l'ombre et la fraîcheur nécéssaire à leur développement.

Récapitulatif du choix des végétaux

Sigle essence Feuillage intérêt force conditionnement quantité Succulentes Av Aloe variegata persistant 04-05 1 G 11X11 1Eu Euphorbia characias persistant 10-12 1 G 11X11 2Eu Euphorbia myrsinites persistant 10-12 1 G 11X11 2 Kt Kalanchoe ‘Tessa’ persistant 12-02 1 G 11X11 2 Sa Sedum album persistant 06-07 1 G 11X11 30 Se Sedum rubrotinctum persistant 04-05 1 G 11X11 30 Couvre-sol Ac Aptenia cordifolia persistant 07-10 25-30/m2 Boutures 250>10m2 Ce Carpobrotus edulis persistant 04-08 25-30/m2 Boutures 2375>95m2

Ct Cerastium tomentosum persistant 03-04 10-12/m2 G 11X11 250>15m2 Cs Crassula socialis persistant 04-05 10-15/m2 G 11X11 25>2m2 If Iris foetidissima persistant 09-11 Graines 15-20/m2 G 11X11 100>5m2 St Stenotaphrum secundatum persistant Graminée 50-60/m2 Boutures 54000>900m2

Vd Vinca diformis persistant 03-06 10-15/m2 G 11X11 150>14m2 Aquatiques�/ niveau d’eau changeant Cp Caltha palustris caduc 03-05 5/m2 G 11X11 250>50m2 Rl Ranunculus lingua caduc 06-08 5/m2 G 11X11 250>50m2 Sl Schoenoplectus lacustris caduc Graminée 3/m2 G 11X11 250>50m2 Collection Cycas Cyr Cycas revoluta persistant 1 Motte 1 Eh Encephalartos horridus persistant 1 Motte 1 Zf Zamia furfuracea persistant 1 Motte 1

Sigle essence Feuillage intérêt force conditionnement quantité Arbustes Cr Correa reflexa Hyb. persistant 08-11 40/50 C 15l 62Dc Dombeya X cayeuxii caduc 12-01 40/50 C 15l 4Fm Fuschia magellanica caduc 8-9 40/45 C 15l 12Gr Grevillea rosmarinifolia persistant 9-12 40/45 C 15l 20Of Opuntia ficus-indica persistant 04-06 90/100 C 15l 7Pl Pistascia lentiscus persistant Fruits rouges 40/50 C 15l 9Pt Pittosporum tobira persistant 05-06 40/50 C 15l 60Pm Polygala myrtifolia persistant Toute l’année 40/45 C 15l 10Yg Yucca gloriosa persistant 06-08 40/50 Motte 3 Grimpantes Bg Bauhinia galpinii persistant 08-09 60/100 C 15l 2Co Clematis orientalis caduc 07-10 60/100 G 15X1 3 Pe Passiflora edulis persistant toute l’année 60/100 G 15X15 2Lf Lonicera fragrantissima persistant 11-01 60/100 G 15X15 2

Vivaces, bulbeuses Ai Arum italicum 03-05 1 Bulb. 7 Oa Ornithogalum arabicum 03-04 1 Bulb 70 Fougères Asc Asplenium ceterach persistant 1 G 11X11 40As Asplenium scolopendrium persistant 1 G 11X11 30 Pc Polypodium cambricum persistant 1 G 11X11 20Cd Cyathea dregei persistant 80/100 Stipe 2Cw Cyathea woollsiana persistant 80/100 Stipe 1

Sujets conservés d' Olea europaea var. oleaster (+-200 ans)

Grimpantes pour la pergola: Co

Couvre-sol persistant: Ce Fougères Arbo. CdFougères: Pc

Fougères Pc, AsFougères arbo. Cd, CwArbustes: FmGrimpante: Pe

Arbustes: Pm

Arbustes en haie basse: Cr

Arbustes: YgCouvre-sol: VdCouvre-sol: If

Plante grimpante pour la pergola: Lf

Arbustes: Gr

Luzerne

Couvre-sol: Ce

Couvre-sol: Ce

Bulbes: Ai

Fougères: Sc, Ac, As

Enrochement mis en scène avec des fougères: Pc, Ac, Aset une succulente: Kt

Enrochement mis en scène avec des fougères: Pc, Ac, Aset une succulente: Kt

Couvre-sol: Ct

Couvre-sol: Ct

Couvre-sol: Ct

Couvre-sol: CeBulbeuse: Oa

Couvre-sol: CeBulbeuse: Oa

Arbuste: Fm

Arbuste: Fm

Arbuste: Pt

Arbustes: Pl taillés en boulle

Plancher teck

Arbustes: Pl taillés en boulle

Luzerne

Grimpante: Bg

Strate inférieure de succulentes: Av, Ac, Cs, Ec, Em, Sa, Sc.

Couvre-sol de "kuikuyu", Ss

Arbustes: Dc en potsPlantes aquatiques et de niveau d'eau changeant: Cp, Rl, Sl

Carrés de plantes aromatiques et condimentaires

Collection de Cycas sous l'ombrière: Cyr, Eh, Zh

Blé tendre, sujets isolés d'arbustes succulents: Of

Le projet de plantation global est divisé en deux secteurs bien différenciés.L’utilisation de plantes ornementales tolérants la sécheresse gravite autour du lieu de vie; elle concerne le périmètre attenant à la maison, et les micros jardins des chambres et salles d'eau.Le reste de la propriété est traité selon l'esprit du lieu, dans le plus pur respect d'un ordre établi depuis des siècles...

Zone intensive :Limitée aux abords directs de la maison, comme une extension des pièces de vie. Elle se compose d’une série d’ambiances propres a chaque lieu :

•Après le franchissement du mesref, deux haies basses fleuries de fuschia d’Australie guident nos pas jusqu’à l’entrée.

•On accède alors à l’entrée principale de la maison par le Nord. Sur une seconde passerelle, à hauteur des fougères arbustives, on découvre en contre bas, une cour anglaise, aménagée de plantes tolérants l’ombre et appréciant une certaine humidité atmosphérique ; Fuschias du cap, fougères, sur une note colorée d’iris aux étranges fruits rouges.

•Des formes libres et formes taillées se côtoient dans les mêmes massifs ; Pittosporums odorants maintenus à 1,5m et Pistachiers traités en boule comme écran visuel des chambres à l’Est.

•Depuis les chambres des enfants, au bout du deck, se détachent

de délicates bulbeuses blanches sur un tapis couvre sol très rustique de « doigt de sorcière », le Carpobrotus. Une petite percée permet de se faufiler dans le jardin…

•La chambre des parents quant à elle, bénéficie d’une vue axée sur la perspective du verger, filtrée par le massif de Grevillea fleuri dans l'hiver et le chèvre feuille parfumé de la pergola.

•L’espace attenant aux salles de bain est protégé par un mur en pisé traditionnel (h : 160). La mise en scène végétale évolue autour d’un enrochement agrémenté de fougères tolérant la sécheresse, sur un tapis gris vaporeux de Cerastium. Une note de couleur contrastante est apportée par les Fuschias, les Kalanchoés écarlates ou le Bauhinia retombant.

Le vieux et majestueux Caroubier est intégré à la vie de la maison grâce à un grand deck pour des repas à l'ombre du soleil brûlant d'été.

•Le renfoncement à proximité de la terrasse au Sud permet l’introduction d’une collection de Cycas et Sedums, protégée des rayons du soleil par une ombrière.

•De grosses poteries de Dombeyas sont disposées sur la terrasse Sud pour apprécier pleinement la floraison retombante.

•A proximité de la cuisine d’été, on trouve des carrés de plantes condimentaires et aromatiques.

Zone extensive :Elle concerne toutes les surfaces vouées à l’agriculture, soit, la grande majorité de la surface du projet.

•Les transplantations nécessaires de certains vieux oliviers pour insérer le bâti au coeur du verger permettent de compléter l'alignement et la perspective du vieux verger Est.

•Un potager ainsi qu’un verger d’agrumes pour la famille sont intégrés à proximité de la maison dans la continuité du verger.

•Le verger Ouest est conservé en intégrant les cheminements et quelques infrastructures légères implantées au plus près du patrimoine végétal, dans l’unique but de respect le lieu.

•La couverture des sols suit cette même logique : cultures utilitaires alternant blé tendre / luzerne.

•Les limites du projet sont traitées comme à l’existant : plantées d’acacias, opuntia… en restaurant dans certaines trouées, les vieux murs en pisé pour ouvrir les limites et cadrer les vues.