trajectoire n°104, dossier finance et immobilier de luxe

51
Jean-Paul Gaultier La femme sublimée Où buller cet été ? Berlusconi Bouffon tragique Passion ou ennui ? 9 771662 103 Été 2013 N°103 | CHF 6.– Genève – Lausanne – Gstaad – Verbier – Bâle – Lucerne – Zurich Dossier FINANCE IMMOBILIER DE LUXE 9 771662 619008 104 Automne 2013 N°104 | CHF 6.– Royal PRINCE ! L’élégance par Givenchy Sarko, le retour ?

Upload: magazine-trajectoire

Post on 28-Mar-2016

217 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Des rencontres, des opinions, de l'élégance TRAJECTOIRE est devenu, ces dernières années, le magazine ayant le plus d’abonnés payants en Suisse romande… Ce qui nous pousse à l’excellence. A la fois élitiste, qualitatif et indépendant, il s’adresse principalement aux leaders d’opinion.

TRANSCRIPT

Jean-Paul GaultierLa femme sublimée

Où buller cet été ?Berlusconi Bouffon tragiquePassionou ennui ? 9 771662 619008

103

Été 2013N°103 | CHF 6.–

Genève – Lausanne – Gstaad – Verbier – Bâle – Lucerne – Zurich

Dossier

FINANCE IMMOBILIER

DE LUXE

9 771662 619008

104

Automne 2013N°104 | CHF 6.–

Royal PRINCE !L’élégance par Givenchy

Sarko, le retour ?

Bien des patrimoines et des fortunes familiales sont issus d’entreprises et d’initiatives de personnes d’exception.

Patiemment construites, transmises de génération en génération, ou fruit d’une cession récente, ces richesses méritent une vigilance et un soin exceptionnels.

Une banque sûre, une qualité suisse de gestion, et une conception partagée de l’économie et des marchés � nanciers.

La Banque Cantonale de Genève: une vision différente de la gestion de fortune pour pérenniser vos succès � nanciers.

Jérôme MonnierDirecteur général Clientèle Privée et PME Genevoises

Franco FurcoloDirecteur Private Banking Genève

Port de Bâle, Suisse, 16h.

Genève Zürich Lausanne Lyon Annecy Paris

Dubaï Hong Kong www.bcge.ch/privatebanking

“Comprendre votre succès et

vos attentes: notre priorité N° 1.”depuis 1816

Philosophied’investissement

unique

Gestionde fortune

indépendante

Tradition bancairegenevoise

PB/

CH

F/F/

2111

11

BCGE_Trajectoire_PBSwissA_230x300.indd 1 13.08.13 11:52

009

Automne 2013

É- DI-TOOUF, la rentrée ! Trouver un peu de calme cet été fut une entreprise épuisante. Il nous faudrait presque

à nouveau des vacances, juste pour se reposer de les avoir organisées !

Après avoir réservé la meilleure colo pour mon petit dernier, le stage de remise à niveau

pour ma fi lle (vous savez, celui où l’iPod, l’iPad, l’ordi et toute autre « connexion vitale »

de ce genre sont prohibés…), décroché le premier job d’été pour mon grand garçon

et traversé la Suisse de long en large pour aller embrasser la tante, la grand-mère, la belle-

mère, le tonton grincheux, et les « amis »… Je vous assure, ce fut éreintant.

Heureusement, la sacro-sainte semaine sous les cocotiers a fait oublier le stress !

Vous savez, celle où l’on met le réveil à 6 h pour réserver un espace où poser sa serviette

sur le sable (les transats au bord de la piscine étant plastifi és à 4 h…), où les boules Quies

dès 8 h sont de mise pour ne pas subir les hurlements du prof d’aquagym, où la bataille

commando pour réserver la table du dîner dès 16 h est de rigueur… Et surtout, où le

spectacle des cohues bedonnantes et transpirantes de touristes tout de short-marcel-

tongs vêtus, plus aff airés à « textoter » devant la glace dégoulinante de leur petit que de

s’émerveiller devant les œuvres d’un musée, nous fascine. (A croire qu’un musée ça ne se

visite pas, ça se photographie seulement, non ?) A se demander si on ne préfère pas notre

vie professionnelle, les réunions, la pression... si les heures de pointe ne sont fi nalement

pas moins étouff antes que toute cette population estivale ?

Heureusement, septembre est ar-ri-vé !

Alors, comme toute routine de rentrée – c’est peut-être ça qui nous rassure –, on va se

promettre de rester zen, de mieux s’organiser, d’être performant et, bien sûr, de rêver de

nos prochaines (vraies) vacances… comme par exemple, Tadoussac, en page 166.

Mais rassurez-vous, entre deux siestes et deux Aperol bien glacés, nous avons cogités à

de nouvelles rubriques. Le buzz, où un sujet d’actualité est décrypté, un jeune talent mis

en lumière, un conseil vestimentaire à ne surtout pas rater (!), et toujours des rencontres

fascinantes... Comme ici Prince, à qui nous avons réussi à capter trois minutes de sa

« royale » attention lors de son passage à Montreux ! Bonne lecture !

Siphra M.

© Benny-t.com

009

Automne 2013

É- DI-TOOUF, la rentrée ! Trouver un peu de calme cet été fut une entreprise épuisante. Il nous faudrait presque

à nouveau des vacances, juste pour se reposer de les avoir organisées !

Après avoir réservé la meilleure colo pour mon petit dernier, le stage de remise à niveau

pour ma fi lle (vous savez, celui où l’iPod, l’iPad, l’ordi et toute autre « connexion vitale »

de ce genre sont prohibés…), décroché le premier job d’été pour mon grand garçon

et traversé la Suisse de long en large pour aller embrasser la tante, la grand-mère, la belle-

mère, le tonton grincheux, et les « amis »… Je vous assure, ce fut éreintant.

Heureusement, la sacro-sainte semaine sous les cocotiers a fait oublier le stress !

Vous savez, celle où l’on met le réveil à 6 h pour réserver un espace où poser sa serviette

sur le sable (les transats au bord de la piscine étant plastifi és à 4 h…), où les boules Quies

dès 8 h sont de mise pour ne pas subir les hurlements du prof d’aquagym, où la bataille

commando pour réserver la table du dîner dès 16 h est de rigueur… Et surtout, où le

spectacle des cohues bedonnantes et transpirantes de touristes tout de short-marcel-

tongs vêtus, plus aff airés à « textoter » devant la glace dégoulinante de leur petit que de

s’émerveiller devant les œuvres d’un musée, nous fascine. (A croire qu’un musée ça ne se

visite pas, ça se photographie seulement, non ?) A se demander si on ne préfère pas notre

vie professionnelle, les réunions, la pression... si les heures de pointe ne sont fi nalement

pas moins étouff antes que toute cette population estivale ?

Heureusement, septembre est ar-ri-vé !

Alors, comme toute routine de rentrée – c’est peut-être ça qui nous rassure –, on va se

promettre de rester zen, de mieux s’organiser, d’être performant et, bien sûr, de rêver de

nos prochaines (vraies) vacances… comme par exemple, Tadoussac, en page 166.

Mais rassurez-vous, entre deux siestes et deux Aperol bien glacés, nous avons cogités à

de nouvelles rubriques. Le buzz, où un sujet d’actualité est décrypté, un jeune talent mis

en lumière, un conseil vestimentaire à ne surtout pas rater (!), et toujours des rencontres

fascinantes... Comme ici Prince, à qui nous avons réussi à capter trois minutes de sa

« royale » attention lors de son passage à Montreux ! Bonne lecture !

Siphra M.

© Benny-t.com

010

Automne 2013

IM- PRESS-UM

Suivez-nous sur Facebook !

Like

POUR S’ABONNER À TRAJECTOIRE

A retourner àTrajectoire MagazineService des lecteursCh. de la Marbrerie 11227 CarougeSuisse

Abonnement pour 4 numéros à CHF 25.– (1 an) Abonnement pour 8 numéros à CHF 50.– (2 ans)

Nom

Prénom

Adresse

NPA/localité

E-mail

Signature

ÉDITEURAndré Chevalley

Promoco Développement SAChemin de la Marbrerie 1

CH – 1227 CarougeT. +41 (0)22 827 71 00

www.trajectoire.ch

DIRECTRICE DE LA RÉDACTIONSiphra Moine-Woerlen

PUBLICITÉ & RELATIONS PUBLIQUESOlivier Jordan | [email protected]

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION& COORDINATION

Nicole Degaudenzi

RESPONSABLE ARTISTIQUE & GRAPHISME Carine Bovey

RÉDACTEURSMathilde Binetruy, Paul-Henry Bizon, Christine Brumm,

Gil Egger, Fabrice Eschmann, Henri Fournichot, Patrick Galan, Saskia Galitch, Eric Othenin-Girard,

Béatrice Hirt, Julie Masson, Didier Planche, Manon Provost, Gaëlle Sinnassamy,

Marie-France Rigataux, Viviane Scaramiglia, Pierre Thomas, Christopher Tracy

RELECTURE & CORRECTIONSAdeline Vanoverbeke

COUVERTUREMartin Schoeller | August

TIRAGETirage vendu : 20’502 exemplairesCertifi cation REMP 2012Période de relevé : 01.07.2011 – 30.06.2012Abonnés payants : 18’222 exemplaires

TIRAGE IMPRIMÉ24’000 exemplaires

IMPRESSIONVogt-Schild Druck AG

DIFFUSIONL’abonnement au magazine Trajectoire est proposé aux clients Mercedes-Benz, Volvo, Rolls-Royce, Bentley, Bugatti et Maybach du Groupe André Chevalley SA. Trajectoire est vendu dans les kiosques Naville, envoyé par abonnement aux médecins, avocats, notaires, agences immobilières de Suisse romande ainsi qu’aux membres des clubs de golf et de polo, dans les établissements les plus prestigieux et les hôtels 5 étoiles à Genève, Crans-Montana, Divonne, Lausanne, Montreux, Gstaad, Verbier et Villars.©Trajectoire | La reproduction, même partielle, du matériel publié est interdite. Les pages « Event » n’engagent pas la rédaction. La rédaction décline toute responsabilité en cas de perte ou de dété-rioration des textes ou photos adressés pour appréciation.

ABONNEMENTS4 numéros : CHF 25.– (1 an) | 8 numéros : CHF 50.– (2 ans)[email protected]. +41 (0)22 827 71 00

WEBPromoco | Carine Bovey, Nicole Degaudenzi

1Repérer...

2 Rencontrer...

SOMMAIREAutomne 2013

16 LE BUZZ Nicolas Sarkozy, la Tentation de Venise ?

28 NEXT IN THE WORLD Le tour du monde en 80 secondes !

32 WHAT’S UP LA ROMANDIE ? Dernières news du luxe.

120 DESIGN PARISIEN (Des) créateurs d’atmosphère.

162 UNE VILLE, UN COUP DE CŒUR Budapest, une ville de théâtre et d’eau.

40 MARINE VACTH Jeune, jolie et déjà célèbre.

52 COVER STORY La légende du funk, Prince.

58 MICHELE SOFISTI L’innovation en priorité chez Girard-Perregaux.

76 VÉRONIQUE NICHANIAN 25 ans de bonheur chez Hermès.

96 Dossier spécial Les grands patrons de la place financière et immobilière répondent à nos questions.

176 5 MINUTES AVEC... Valérie Boscat, femme aux goûts éclectiques.

1Repérer...

2 Rencontrer...

SOMMAIREAutomne 2013

16 LE BUZZ Nicolas Sarkozy, la Tentation de Venise ?

28 NEXT IN THE WORLD Le tour du monde en 80 secondes !

32 WHAT’S UP LA ROMANDIE ? Dernières news du luxe.

120 DESIGN PARISIEN (Des) créateurs d’atmosphère.

162 UNE VILLE, UN COUP DE CŒUR Budapest, une ville de théâtre et d’eau.

40 MARINE VACTH Jeune, jolie et déjà célèbre.

52 COVER STORY La légende du funk, Prince.

58 MICHELE SOFISTI L’innovation en priorité chez Girard-Perregaux.

76 VÉRONIQUE NICHANIAN 25 ans de bonheur chez Hermès.

96 Dossier spécial Les grands patrons de la place financière et immobilière répondent à nos questions.

176 5 MINUTES AVEC... Valérie Boscat, femme aux goûts éclectiques.

POURQUOI ÊTRE PRÉCIS QUAND ON PEUT ÊTRE LE PLUS PRÉCIS ?

MASTER TOURBILLON DUALTIME.Calibre Jaeger-LeCoultre 978B avec date sautante brevetée.Gagnant du 1er Concours international de chronométrie du XXIème siècle, sous l’égide de l’Observatoire de Genève, le Calibre Jaeger-LeCoultre 978 offre une précision inégalée dans un nouveau boîtier en or rose de 41.5 mm de diamètre. D’une légèreté extraordinaire grâce à sa cage en titane grade 5, le tourbillon comprend 71 éléments dont un grand balancier à inertie variable battant au rythme de 28’800 alternances par heure. VOUS MÉRITEZ UNE VRAIE MONTRE.

Boutique Jaeger-LeCoultre2, rue du Rhône - Genève

+41 (0)22 310 61 50

3 (s’) Offrir...

4 Découvrir...

SOMMAIREAutomne 2013

50 LITTÉRATURE Nos quatre coups de cœur littéraires.

92 24 HEURES AVEC LE REPTILE A Troyes on tricote !

128 AVIATION Jamais sans mon jet !

136 AUTOMOBILE Cheveux au vent avec Bentley.

152 BEAUTÉ Des hommes au parfum.

158 VIN A la bonne vôtre !

44 PSYCHOLOGIE The perfect life ?

62 HORLOGERIE Savoir-faire hors du temps.

80 MODE Givenchy, 60 ans d’élégance.

144 ON AIME… OU PAS ? Ou pas du tout ?

166 DESTINATION Fascinant Québec !

hermès. le temps réinventé.

la montre hermès dompte le temps pour en maîtriser la mesure.

une pression sur le bouton poussoir et la seconde du chronographe s’élance pour entraîner

dans son sillage, les aiguilles des compteurs. sous le cadran, la mécanique

d’un mouvement de manufacture H1925, gage de l’exigence de la maison, rythme la cadence.

précision et élégance ne font plus qu’un, rappelant que chaque seconde est unique.

dressage

Pour information: +41 32 366 71 00, [email protected]

LMH_HQ • Visual: Dressage Chrono • Magazine: Trajectoire (CH) • Language: French • Doc size: 230 x 300 mm • Calitho #: 07-13-88479 • AOS #: HER_00829 • EB 12.7.2013

Tout le monde dit Sarkozy. Il n’a pas fallu plus d’un an pour que la droite,

en panne de leadership depuis sa défaite aux élections présidentielles de 2012, agite sa fi gurine préférée, celle de Nicolas Sarkozy, son Superman. Calculs politiciens, tentatives de

diversion face aux scandales et réelle volonté de reconquête ont donc

alimenté le feuilleton de l’été. Et celui de la rentrée…

016

Automne 2013

L’ACTU

E n France comme partout ailleurs, la politique est de-venue un véritable jeu de dupes. Elle l’a toujours été, me direz-vous. Oui, mais elle n’intéressait personne ! Or, les crises économiques successives et l’impor-

tance croissante des réseaux sociaux ont considérablement am-plifi é son bourdonnement, jusqu’à la réduire à un feuilleton. Car les gens aiment le temps court, voyez-vous, le buzz, les change-ments, les surprises, les scandales, les rebondissements, les his-toires d’amour… autant de choses qui n’ont a priori rien à voir avec la politique, cette activité d’anticipation et de constance au rythme beaucoup plus lent. Mais c’est ainsi, avec l’avènement de la « géné-ration Sarkozy et Royal » et de tous les quinquas nourris au mérite des affaires, le temps politique a bien changé. Désormais, le salut est dans l’action. Qu’importent les conséquences, à chaque évé-nement, il faut agir et faire réagir. Les citoyens sont pris à partie, on les nourrit aux faits divers, on fait vibrer l’indignation… Alors,

depuis 2007, tout le monde en a pour son argent, se sent concerné, important. On a trouvé la solution, le sommet de la moder-nité : la démocratie de chaque instant ! Au-trement dit, la communication. Seulement, pour tenir le rythme, il faut être un « sacré client » ou, comme François Hollande, de-meurer presque absent. Le problème est qu’à droite, les idiotes querelles politiques et d’ego de François Fillon et de Jean-Fran-çois Copé (ainsi que de tous les petits ca-poraux) ont changé l’UMP en un champ de ruines, tourné une grande partie de l’élec-torat vers Marine Le Pen, tout en faisant fuir les meilleurs d’entre eux vers le centre de l’échiquier. « L’UMP est un parti vérolé », ira

Buzz ! LA TENTATION DE VENISE ? Texte Carole Guérin

017

Automne 2013

017

Automne 2013

020

Automne 2013

OBJETS DE DÉSIR

1.

2.

3.

4.

5.

1. Adler Caméléon Bague en or blanc sertie de 66 saphirs roses 2,48 cts. CHF 3’800.– 2. Camomilla Milano Serre-tête nœud. CHF 30.– 3. Shawish Magic Mushroom Clé USB de 32 Go en or rose sertie de saphirs roses et de diamants. CHF 21’600.– 4. Louis Vuitton Magnetic Escarpins en veau glacé. Talons 9 cm. CHF 775.– 5. Smart ebike Vélo électrique. CHF 3’450.–

Sage comme une

IMAGETexte Marie-Carine FavreIllustration Carine Bovey

ww

w.d

ior.c

om

Miss_Dior_Trajectoire_FR_230x300_130806.indd 1 06.08.13 12:29

020

Automne 2013

OBJETS DE DÉSIR

1.

2.

3.

4.

5.

1. Adler Caméléon Bague en or blanc sertie de 66 saphirs roses 2,48 cts. CHF 3’800.– 2. Camomilla Milano Serre-tête nœud. CHF 30.– 3. Shawish Magic Mushroom Clé USB de 32 Go en or rose sertie de saphirs roses et de diamants. CHF 21’600.– 4. Louis Vuitton Magnetic Escarpins en veau glacé. Talons 9 cm. CHF 775.– 5. Smart ebike Vélo électrique. CHF 3’450.–

Sage comme une

IMAGETexte Marie-Carine FavreIllustration Carine Bovey

ww

w.d

ior.c

om

Miss_Dior_Trajectoire_FR_230x300_130806.indd 1 06.08.13 12:29

026

Automne 2013

ÉTOILE MONTANTE

Thi Thanh Vu Texte Mathilde Binetruy | Photo Gregory Batardon

Ils sont doués, créatifs et en passe de changer le cours de leur destin. Une nouvelle génération de talents est en train de s’imposer en Suisse. La Fondation Hans-Wilsdorf a choisi de les soutenir et Trajectoire se joint à elle pour vous les présenter. La styliste Thi Thanh Vu est la première à monter sur le podium.

1.

3.

UNE SIGNATURE QUI VOUS CARACTÉRISE ?Une double culture : vietnamienne et suisse. Il n’y a pas de différence entre ce que je suis et ce que fais. Je puise mon inspiration dans le quotidien : la nature, la musique, le cinéma, les voyages… Je crée des robes en pensant à une femme unique. Je l’imagine la plus attirante, la plus sexy, la plus sophistiquée et la plus élégante possible. J’aime l’idée que les femmes que j’habille paraissent fortes. Si je devais résumer mon travail en quelques mots, je dirais ultra-féminin et ultra-sexy.

UN MODÈLE ABSOLU ?J’en ai plusieurs. Ils changent selon les années ou mon humeur. Petite, c’était des personnages de dessins animés que je regardais (Cendrillon, Sailor Moon). J’aime aussi beaucoup Coco Chanel, son côté « main de fer dans un gant de velours ». Et je reste très admirative des créations hors norme d’Alexander McQueen.

UN MOT QUI TITILLE VOTRE IMAGINAIRE ?Surprenant. Chaque robe est une surprise pour la femme qui la porte et pour l’homme qui la découvre. La surprise se niche dans un détail, une couleur, une découpe ou un imprimé en ajout.

UN RÊVE ?Réaliser tous mes rêves. (rires)

2.

4.piaget-altiplano.com

Boutiques PIAGET : Genève - rue du Rhône 40 • Zurich - Bahnhofstrasse 38

ULTIME DISCRÉTION

PIAGET ALTIPLANOLa montre automatique la plus plate du mondeBoîtier en or blanc, 5,25 mm d’épaisseurLe mouvement automatique le plus plat du mondeCalibre Manufacture Piaget, 2,35 mm d’épaisseur

230x300_G0A35130_bout_FR_G0A35130_1_1 28.08.13 09:43 Page1

piaget-altiplano.com

Boutiques PIAGET : Genève - rue du Rhône 40 • Zurich - Bahnhofstrasse 38

ULTIME DISCRÉTION

PIAGET ALTIPLANOLa montre automatique la plus plate du mondeBoîtier en or blanc, 5,25 mm d’épaisseurLe mouvement automatique le plus plat du mondeCalibre Manufacture Piaget, 2,35 mm d’épaisseur

230x300_G0A35130_bout_FR_G0A35130_1_1 28.08.13 09:43 Page1

034

Automne 2013

GALERIE URS MEILE Cette maison de style Bauhaus regorge de trésors insolites. En ef-fet, le galeriste Urs Meile, un des premiers à collectionner l’art mo-derne chinois, a lancé les artistes les plus intéressants du pays sur le marché international, dont Ai Weiwei. C’est à ce dernier que l’on doit la construction du pendant de la galerie lucernoise à Pékin, une résidence-atelier qui permet aux artistes occidentaux de travailler dans l’Empire du Milieu et de se familiariser avec la scène artistique chinoise.

GALERIE URS MEILE LUCERNE

Rosenberghöhe 4 – 6004 Lucerne T. +41 (0)41 420 33 18 – www.galerieursmeile.com

WOHNIDEE : PLATEFORME HISTORIQUE DU GOÛT CONTEMPORAIN

Etonnant tous ces magasins de meubles dans cette petite ville ! Le dernier venu a de la suite dans les idées en proposant des produits d’habitat sur huit étages, non pas dans un immeuble ultramoderne, mais dans une demeure datant du XVIe siècle avec des fresques peintes, paraît-il, par Hans Holbein. On est enthousiasmé en voyant des col-lections de meubles modernes dans un environnement regorgeant de souvenirs d’un passé lointain.

WOHNIDEE LUZERN

Metzgerrainle 6 – 6004 Lucerne – T. +41 (0)41 410 37 27 – www.wohnidee.ch

WHAT’S UP LUCERNE ?Texte Béatrice Hirt et Henri Fournichot

Le saviez-vous ?Du chocolat à l’emballage, Max Chocolatier fait tout lui-même dans son atelier à deux pas du lac des Quatre-Cantons. Tous les

gourmands sont aux anges !{ }

À suivre... L’oligarche russe Alexandre Lebedev va prendre les

choses en main au Château Gütsch en lui donnant une seconde jeunesse. La réouverture est prévue cet automne.

DOUCEUR AUTOMNALE CHEZ SCHLOSSBERG La nouvelle collection du fabricant suisse de linge Schlossberg propose un voyage hivernal peu ordinaire. Mé-lancolie, romantisme et nostalgie d’horizons lointains trans-paraissent aux côtés de l’opulence et du bien-être – une véritable délectation déclinée sur des textiles de grande qualité. Un petit air de « Gatsby le Magnifique » et d’« Orient-Express » pour trouver l’inspiration dans une atmosphère à la fois élégante et douillette. Bonne nuit !

SCHLOSSBERG

Weinmarkt 13 – 6004 LucerneT. +41 (0)41 266 03 85 – www.schlossberg.ch

038

Automne 2013

DISQUESTexte Saskia Galitch

Yodelice MONTAGNE DE (YO) DÉLICES

Maxim Nucci en avait-il assez de faire la une des magazines « people » ? La célébrité estampillée « TV » lui pesait-elle trop ? Al-lez savoir. Le fait est qu’en 2008, il pose les plaques et disparaît. Puis revient quelques mois plus tard, transformé: adieu Maxim, bonjour Yodelice – personnage inspiré de l’univers de Tim Burton grâce auquel il peut désormais faire ce qui lui plaît. A savoir de la pop-folk en anglais. Du coup, il sort Tree of Life, qui lui vaut une Victoire de la musique en 2010. La suite ? Une succession de tubes, dont Talk to me ou Sunday with a flu. Et, ces temps, Fade away, titre un chouïa plus rock, à l’instar de son nouvel album, Square Eyes, qui réserve une montagne de surprises et de (Yo) délices…

SQUARE EYES 23 septembre, www.yodelice.com

Agnes Obel LA PURETÉ MÉLANCOLIQUEAgnes Obel, née Agnes Caroline Thaa-rup Obel le 28 octobre 1980 à Gentofte, au Danemark, c’est d’abord une voix. Enfan-tine et pure, même si très finement voilée. Mais c’est aussi un sens aigu de la mélodie toute simple, entêtante, envoûtante même, où l’on sent, parfois, l’influence de ses maîtres Satie, Ravel ou Debussy. Et puis, c’est encore une ambiance à la Edgar Allan Poe, un peu sépia, entre chien et loup, dé-licieusement mélancolique et dans laquelle on aime à se lover… Une atmosphère que l’on se réjouit de retrouver dans Aventine, deuxième album concocté par la belle Da-noise et sur lequel elle a travaillé presque toute seule depuis l’été 2011.

AVENTINE 30 septembre, www.agnesobel.com

Morcheeba BAIN DE DOUCEURMorcheeba aime le downtempo. Musicale-ment, évidemment. Mais aussi dans sa ma-nière de travailler. Ce qui explique qu’entre deux albums, on ne compte plus en mois, mais en années. Or, bonne surprise de l’au-tomne, voici que les deux frères Godfrey et Skye Edwards sortent enfin un nouvel opus. Baptisée Head Up High, la galette se révèle être une plongée dans un trip hop pop origi-nel mâtiné de blues, comme un retour aux sources musicales du groupe, et, surtout, un bain de douceur. De fait, la voix de Skye Edwards, qui a gagné en maturité et en ve-louté, même sur des pièces plus rythmées comme Gimme your Love, se montre sensuel-lement enveloppante. Bref… rien que du bonheur!

HEAD UP HIGH 14 octobre 2013, www.morcheeba.co.uk

MobyPLEIN LES OREILLES !On le pensait un peu rangé des platines, Moby. Trop occupé à promouvoir la médi-tation ou à défendre la cause des animaux. Eh bien, on se trompait. La preuve avec son nouvel album, Innocents, qui sort fin sep-tembre, et pour lequel le DJ polymorphe et multi-instrumentiste s’est entouré d’une ky-rielle d’invités prestigieux. Parmi lesquels Mark Lanegan, dont la voix râpeuse fait merveille sur le planant et stellaire The Lo-nely Night. Ou Al Spx, chanteuse du groupe Cold Specks, qui illumine le très soul A Case for Shame. Car, oui, comme à son habitude, le New-Yorkais jongle avec les genres, mixe joyeusement trance, techno, électro, am-biant, soul, pop…

INNOCENTS 30 septembre, www.moby.com

038

Automne 2013

DISQUESTexte Saskia Galitch

Yodelice MONTAGNE DE (YO) DÉLICES

Maxim Nucci en avait-il assez de faire la une des magazines « people » ? La célébrité estampillée « TV » lui pesait-elle trop ? Al-lez savoir. Le fait est qu’en 2008, il pose les plaques et disparaît. Puis revient quelques mois plus tard, transformé: adieu Maxim, bonjour Yodelice – personnage inspiré de l’univers de Tim Burton grâce auquel il peut désormais faire ce qui lui plaît. A savoir de la pop-folk en anglais. Du coup, il sort Tree of Life, qui lui vaut une Victoire de la musique en 2010. La suite ? Une succession de tubes, dont Talk to me ou Sunday with a flu. Et, ces temps, Fade away, titre un chouïa plus rock, à l’instar de son nouvel album, Square Eyes, qui réserve une montagne de surprises et de (Yo) délices…

SQUARE EYES 23 septembre, www.yodelice.com

Agnes Obel LA PURETÉ MÉLANCOLIQUEAgnes Obel, née Agnes Caroline Thaa-rup Obel le 28 octobre 1980 à Gentofte, au Danemark, c’est d’abord une voix. Enfan-tine et pure, même si très finement voilée. Mais c’est aussi un sens aigu de la mélodie toute simple, entêtante, envoûtante même, où l’on sent, parfois, l’influence de ses maîtres Satie, Ravel ou Debussy. Et puis, c’est encore une ambiance à la Edgar Allan Poe, un peu sépia, entre chien et loup, dé-licieusement mélancolique et dans laquelle on aime à se lover… Une atmosphère que l’on se réjouit de retrouver dans Aventine, deuxième album concocté par la belle Da-noise et sur lequel elle a travaillé presque toute seule depuis l’été 2011.

AVENTINE 30 septembre, www.agnesobel.com

Morcheeba BAIN DE DOUCEURMorcheeba aime le downtempo. Musicale-ment, évidemment. Mais aussi dans sa ma-nière de travailler. Ce qui explique qu’entre deux albums, on ne compte plus en mois, mais en années. Or, bonne surprise de l’au-tomne, voici que les deux frères Godfrey et Skye Edwards sortent enfin un nouvel opus. Baptisée Head Up High, la galette se révèle être une plongée dans un trip hop pop origi-nel mâtiné de blues, comme un retour aux sources musicales du groupe, et, surtout, un bain de douceur. De fait, la voix de Skye Edwards, qui a gagné en maturité et en ve-louté, même sur des pièces plus rythmées comme Gimme your Love, se montre sensuel-lement enveloppante. Bref… rien que du bonheur!

HEAD UP HIGH 14 octobre 2013, www.morcheeba.co.uk

MobyPLEIN LES OREILLES !On le pensait un peu rangé des platines, Moby. Trop occupé à promouvoir la médi-tation ou à défendre la cause des animaux. Eh bien, on se trompait. La preuve avec son nouvel album, Innocents, qui sort fin sep-tembre, et pour lequel le DJ polymorphe et multi-instrumentiste s’est entouré d’une ky-rielle d’invités prestigieux. Parmi lesquels Mark Lanegan, dont la voix râpeuse fait merveille sur le planant et stellaire The Lo-nely Night. Ou Al Spx, chanteuse du groupe Cold Specks, qui illumine le très soul A Case for Shame. Car, oui, comme à son habitude, le New-Yorkais jongle avec les genres, mixe joyeusement trance, techno, électro, am-biant, soul, pop…

INNOCENTS 30 septembre, www.moby.com

radiomir 1940 3 days (ref. 514)available in steel and red gold

historya n d heroes.

Mediterranean Sea.“Gamma” men in training.

The diver emerging from the water is wearing a Panerai compass on his wrist.

pa n e r a i . c o m

BOUTIQUE PANERAIGENÈVE - RUE DU RHÔNE, 19 - Tél. +41 22 818 66 44

Trajectoire_230x300_PAM514.indd 1 13.08.13 09:39

052

Automne 2013

COVER

A l’été 2007, Prince offrait au public médusé du Montreux Jazz Festival, un bœuf improvisé et près de trois heures d’un show dont seul le Maestro a le secret. Deux ans plus tard, intimiste, Prince proposa à un public médusé deux shows le même soir constitués de raretés et quasiment d’aucun hits. En juillet dernier, The kid of Minneapolis a décidé de récidiver. Durant trois soirs consécutifs, il a coloré la scène de l’Auditorium Stravinski de son purple style.

Prince, purple reign ! Texte Manon Provost et Christopher Tracy | Photos Marc Ducrest

053

Automne 2013

Trois. Le temps en minutes accor-dé par sa majesté.

Six. Le nombre de minutes qu’il a suf-fi t pour vendre les 4’000 premiers billets.

Onze. Le nombre de cuivres de son big band NPG Hornz pour les deux pre-miers concerts aux sonorités soul et funky.

T iré à quatre épingles dans un costume noir, le quinqua a re-noué avec sa coupe afro. Cette réminiscence capillaire nous

fait basculer un instant dans les années 1970, Grand Central, 94 East, ses premiers bands... Une époque où il passait avec ai-sance du piano à la guitare. Mais en ce samedi 13 juillet 2013, pas de solo. Prince boude sa guitare et le piano. Les prouesses musicales, il les laisse à son big band, com-posé ce soir-là du bassiste Andrew Gouché, de la claviériste Cassandra O’Neal et de 3rdEyeGirl – un groupe de fi lles survoltées monté par Prince. Dans une ondulation, il lance Days O’ Wild, un hymne férocement funky. Que le spectacle continue...

CONTROVERSYLe show a débuté il y a déjà plus de trente ans. Janvier 1980, Prince a 22 ans. Invité à l’émission American Bandstand, il vit sa pre-mière mise en lumière. Timide en interview, le Kid de Minneapolis se révèle éloquent sur scène. Décomplexé, la guitare collée contre sa silhouette androgyne, il interprète I Wanna Be Your Lover. Un tube vendu à un million d’exemplaires et extrait d’un second album modestement baptisé Prince. A cette époque, le jeune prodige a déjà signé avec la gigantesque major de disques Warner Bros. Rejouant Hercule contre Goliath, il a obtenu, on croit rêver, un million de dol-lars et la pleine liberté artistique pour son premier album For You ainsi que pour les suivants. Compositeur, musicien, interprète et arrangeur, il est maître en sa demeure et se lance dans le rythme effréné d’un album par an. Avec Dirty Mind en 1980, il ajoute au funk et à la soul des débuts de nouvelles tonalités et une allure androgyne plus affi r-mée. L’ambiguïté sexuelle est manifeste, et le look – justaucorps et dessous féminins – peu conventionnel. La foi, le sexe et la

053

Automne 2013

Trois. Le temps en minutes accor-dé par sa majesté.

Six. Le nombre de minutes qu’il a suf-fi t pour vendre les 4’000 premiers billets.

Onze. Le nombre de cuivres de son big band NPG Hornz pour les deux pre-miers concerts aux sonorités soul et funky.

T iré à quatre épingles dans un costume noir, le quinqua a re-noué avec sa coupe afro. Cette réminiscence capillaire nous

fait basculer un instant dans les années 1970, Grand Central, 94 East, ses premiers bands... Une époque où il passait avec ai-sance du piano à la guitare. Mais en ce samedi 13 juillet 2013, pas de solo. Prince boude sa guitare et le piano. Les prouesses musicales, il les laisse à son big band, com-posé ce soir-là du bassiste Andrew Gouché, de la claviériste Cassandra O’Neal et de 3rdEyeGirl – un groupe de fi lles survoltées monté par Prince. Dans une ondulation, il lance Days O’ Wild, un hymne férocement funky. Que le spectacle continue...

CONTROVERSYLe show a débuté il y a déjà plus de trente ans. Janvier 1980, Prince a 22 ans. Invité à l’émission American Bandstand, il vit sa pre-mière mise en lumière. Timide en interview, le Kid de Minneapolis se révèle éloquent sur scène. Décomplexé, la guitare collée contre sa silhouette androgyne, il interprète I Wanna Be Your Lover. Un tube vendu à un million d’exemplaires et extrait d’un second album modestement baptisé Prince. A cette époque, le jeune prodige a déjà signé avec la gigantesque major de disques Warner Bros. Rejouant Hercule contre Goliath, il a obtenu, on croit rêver, un million de dol-lars et la pleine liberté artistique pour son premier album For You ainsi que pour les suivants. Compositeur, musicien, interprète et arrangeur, il est maître en sa demeure et se lance dans le rythme effréné d’un album par an. Avec Dirty Mind en 1980, il ajoute au funk et à la soul des débuts de nouvelles tonalités et une allure androgyne plus affi r-mée. L’ambiguïté sexuelle est manifeste, et le look – justaucorps et dessous féminins – peu conventionnel. La foi, le sexe et la

058

Automne 2013

RENCONTREHorlogerie

Michele Sofi sti a pris les rênes de Girard-Perregaux et JeanRichard en septembre 2011. Le travail accompli en quelques mois dans ces deux marques est phénoménal. Rencontre avec un patron attachant, pour qui la photo est une seconde passion.

058

Automne 2013 059

Automne 2013

mun. Géologue de formation, c’est en effet dans la construction de tunnels qu’il com-mence par travailler. Il parcourt alors l’Italie, mais également l’Allemagne, où il fi nira par s’installer et apprendre la langue. Ce milieu, cette profession qu’il aimait, auraient pu être sa vie. C’était sans compter le destin : après sept ans, une entreprise mythique lui propose un pont en or. Grâce à ses connais-sances linguistiques, grâce aussi à son en-tregent, Ferrari lui offre la responsabilité du marché allemand. « Je n’aurais pas accepté si cela avait été Porsche, mais là, c’était ma-gique ! » raconte-il. Avant de reconnaître : « Ce ne serait plus possible aujourd’hui. Il n’y avait pas besoin d’être un professionnel du marketing ou de la vente à l’époque. On était à la fi n des années 1980, c’était encore la période héroïque de Ferrari. »

Michele Sofi sti apprend alors son nouveau métier avec abnégation, avec passion, jusqu’à devenir directeur général de la fi liale allemande de Ferrari. Puis, en 1995, c’est le second saut quantique : « J’avais pris l’habi-tude de descendre chaque année au Salon de l’auto à Genève avec des clients. Nous en profi tions également pour visiter une

L a poignée de main est chaleureuse, le sourire affable. Pour peu, il s’excuserait presque de nous avoir fait ve-nir à la Villa JeanRichard, splendide bâtisse construite en 1908 à La Chaux-de-Fonds. C’est pourtant nous qui

avons sollicité une interview. Michele (prononcez Mikélé) Sofi sti est de ceux qui aiment les gens, qui les respectent. Il a le don in-croyable de créer en quelques secondes cette atmosphère si ca-ractéristique qui accompagne les réunions de famille italiennes, mélange de connivences, de plaisanteries et de convictions. Une décontraction qui lui fait parler de sa mère comme si nous la connaissions depuis toujours ; de ses origines italiennes comme si le monde entier les partageait ; de ses passions comme d’une évidence.

Pourtant, confesse-t-il, « sans mon expérience calabraise, j’aurais été un Italien typique, un peu fermé sur lui-même. Jusqu’à 29 ans, je ne parlais aucune langue et n’avais jamais pris l’avion ! » Son ex-périence calabraise, comme il la nomme, c’est à vrai dire un exode marquant, de l’extrême nord de l’Italie à son extrême sud. Né à Bormio dans les Alpes – à un jet de pierre de l’Engadine – c’est à Parme qu’il a grandi et étudié. A la fi n des années 1960 cependant, il quitte la région pour la Calabre, où son père, boxeur profession-nel dans l’équipe nationale italienne, s’entraînera désormais. « Il n’y avait pas d’autoroute à cette époque-là, et ce voyage de 1000 kilo-mètres a été une véritable aventure. »

Cet événement va profondément forger la personnalité de Michele Sofi sti, et le conduire à une carrière professionnelle hors du com-

L’innovation en

priorité !Texte Fabrice Eschmann | Photo Nicolas Righetti > Rezo.ch

Automne 2013

058

Automne 2013

RENCONTREHorlogerie

Michele Sofi sti a pris les rênes de Girard-Perregaux et JeanRichard en septembre 2011. Le travail accompli en quelques mois dans ces deux marques est phénoménal. Rencontre avec un patron attachant, pour qui la photo est une seconde passion.

058

Automne 2013 059

Automne 2013

mun. Géologue de formation, c’est en effet dans la construction de tunnels qu’il com-mence par travailler. Il parcourt alors l’Italie, mais également l’Allemagne, où il fi nira par s’installer et apprendre la langue. Ce milieu, cette profession qu’il aimait, auraient pu être sa vie. C’était sans compter le destin : après sept ans, une entreprise mythique lui propose un pont en or. Grâce à ses connais-sances linguistiques, grâce aussi à son en-tregent, Ferrari lui offre la responsabilité du marché allemand. « Je n’aurais pas accepté si cela avait été Porsche, mais là, c’était ma-gique ! » raconte-il. Avant de reconnaître : « Ce ne serait plus possible aujourd’hui. Il n’y avait pas besoin d’être un professionnel du marketing ou de la vente à l’époque. On était à la fi n des années 1980, c’était encore la période héroïque de Ferrari. »

Michele Sofi sti apprend alors son nouveau métier avec abnégation, avec passion, jusqu’à devenir directeur général de la fi liale allemande de Ferrari. Puis, en 1995, c’est le second saut quantique : « J’avais pris l’habi-tude de descendre chaque année au Salon de l’auto à Genève avec des clients. Nous en profi tions également pour visiter une

L a poignée de main est chaleureuse, le sourire affable. Pour peu, il s’excuserait presque de nous avoir fait ve-nir à la Villa JeanRichard, splendide bâtisse construite en 1908 à La Chaux-de-Fonds. C’est pourtant nous qui

avons sollicité une interview. Michele (prononcez Mikélé) Sofi sti est de ceux qui aiment les gens, qui les respectent. Il a le don in-croyable de créer en quelques secondes cette atmosphère si ca-ractéristique qui accompagne les réunions de famille italiennes, mélange de connivences, de plaisanteries et de convictions. Une décontraction qui lui fait parler de sa mère comme si nous la connaissions depuis toujours ; de ses origines italiennes comme si le monde entier les partageait ; de ses passions comme d’une évidence.

Pourtant, confesse-t-il, « sans mon expérience calabraise, j’aurais été un Italien typique, un peu fermé sur lui-même. Jusqu’à 29 ans, je ne parlais aucune langue et n’avais jamais pris l’avion ! » Son ex-périence calabraise, comme il la nomme, c’est à vrai dire un exode marquant, de l’extrême nord de l’Italie à son extrême sud. Né à Bormio dans les Alpes – à un jet de pierre de l’Engadine – c’est à Parme qu’il a grandi et étudié. A la fi n des années 1960 cependant, il quitte la région pour la Calabre, où son père, boxeur profession-nel dans l’équipe nationale italienne, s’entraînera désormais. « Il n’y avait pas d’autoroute à cette époque-là, et ce voyage de 1000 kilo-mètres a été une véritable aventure. »

Cet événement va profondément forger la personnalité de Michele Sofi sti, et le conduire à une carrière professionnelle hors du com-

L’innovation en

priorité !Texte Fabrice Eschmann | Photo Nicolas Righetti > Rezo.ch

Automne 2013

062

Automne 2013

SÉLECTIONHorlogère

Métiers d’Art, Savoir-faire hors du tempsTexte Fabrice Eschmann

Sortis du fond des âges, les arts décoratifs font le prestige de la haute horlogerie, aujourd’hui plus que jamais. Savoir-faire traditionnels ou techniques lointaines, ils sont le refl et du dynamisme comme de l’ouverture au monde de l’industrie horlogère suisse.

062

Automne 2013

063

Automne 2013

L a haute horlogerie a ceci de particulier qu’elle navigue sur deux océans de savoir-faire ancestraux : la méca-nique et les arts décoratifs. Et bien malin celui qui pour-rait dire qui, du moteur ou de la robe, emporte l’intérêt

des passionnés. Mais telle n’est pas la question !

Intimement liés, ces deux univers le sont depuis toujours. En 1541 à Genève, le réformateur Jean Calvin bannit les signes extérieurs de richesse, interdisant aux dames le port de bijoux et aux orfèvres la fabrication d’objets de culte – croix, calices et autres tabernacles.

Réputés dans le monde entier pour leur fi nesse, les artisans de l’or se tournent alors vers la réalisation de boîtiers de montres, en-traînant avec eux tout ce que la cité genevoise compte d’artistes émailleurs, graveurs ou sertisseurs. Les garde-temps deviennent ainsi rapidement de véritables bijoux, que l’on cache sous les vê-tements.

Ces métiers d’art ont cependant bien failli disparaître. Au XXe siècle, devenue un outil dont le seul enjeu était la précision, puis un objet des plus communs avec l’arrivée du quartz, la montre cessa d’être considérée comme un bijou. La renaissance de l’hor-logerie mécanique dans les années 1980, mais surtout les efforts de certaines marques pour retrouver et pérenniser ces techniques, vont en décider autrement.

A tel point que les métiers d’art connaissent aujourd’hui un suc-cès jamais encore observé. Plus encore : au-delà des savoir-faire traditionnels que sont l’émaillage, le sertissage, la gravure et le guillochage, certaines grandes maisons ont même pris le parti de promouvoir, voire de ressusciter, des techniques lointaines, jamais appliquées à la décoration d’un garde-temps. Laque japonaise, damasquinage, mosaïque, marqueterie ou encore granulation ont ainsi fait leur apparition dans l’horlogerie.

Fruits de très grands efforts de recherche et de formation, les mé-tiers d’art de l’horlogerie restent l’apanage d’une poignée de ma-nufactures prestigieuses. Si certaines ont leur spécialité, toutes maî-trisent plus d’une technique. Diffi cile, dès lors, d’en choisir une par marque. La présente sélection ne prétend donc pas confi ner telle maison dans tel savoir-faire mais, de manière plus ambitieuse, célé-brer l’incroyable vitalité de l’horlogerie suisse et de ses artisans. —

Automne 2013

© V

ache

ron

Con

stan

tin

064

Automne 2013

SÉLECTIONHorlogère

La gravureEtape d’une technique complexe ou aboutissement en soi, la gra-vure en horlogerie est aussi multiple qu’ancienne. De la simple mention écrite au dos de la montre à la technique du squelettage, en passant par l’art du ciselage, la sculpture dans la masse et même le bas-relief, elle a traversé les siècles et eu ses modes. Mais elle repose toujours sur le même principe : enlever de la matière – gé-néralement un métal précieux – par copeaux pour obtenir une forme ou un motif. Pour ce modèle Année du Serpent, Vacheron Constantin – qui a poussé la gravure à des sommets – utilise, d’une part, la taille dans la masse du cadran – passé ensuite à l’émail grand feu – puis, d’autre part, la sculpture sur or. Les écailles du serpent, à elles seules, ont nécessité au minimum 30 heures de tra-vail. Edition limitée à 12 pièces pour chaque modèle de l’année du calendrier chinois.

Vacheron Constantin, La Légende du Zodiaque Chinois

La marqueterie de pailleLa marqueterie est l’un des rares métiers d’art utilisés dans l’hor-logerie à ne pas trouver ses origines dans la bijouterie ou l’orfè-vrerie. Car c’est bien à l’ébénisterie que l’on doit cette technique. Qu’elle soit de bois, d’ivoire, de pierre ou de nacre, la marqueterie est un assemblage de placages, qui permet de former un dessin sur un meuble, une paroi ou un tableau. En 2010, Hermès avait déjà réédité certaines pièces de mobilier du célèbre marqueteur de paille Jean-Michel Frank (1895-1941). De là vient l’idée d’un cadran de montre. La technique diffère cependant : outre le travail de mi-niaturisation, l’artisan sélectionne ici minutieusement les brins de paille de seigle, préalablement teintés dans la masse. Puis il les ouvre avec une fi ne lame avant de les aplanir à l’aide d’un outil en os. Découpés, assemblés sur un papier millimétré, ils sont alors col-lés sur le cadran, comme l’est la reliure en cuir d’un livre.

Hermès, Arceau Marqueterie de Paille

Le guillochageTechnique très ancienne proche de la gravure, le guillochage consiste à créer, à l’aide de burins maintenus sur une sorte de tour, des motifs précis et géométriques composés de lignes droites, bri-sés ou courbes et sculptées en creux. La combinaison des formes, de l’espacement et de l’entrecroisement de ces lignes permet ainsi d’obtenir une infi nité de dessins différents, comme autant de jeux d’ombre et de lumière. D’abord appliqué à des matériaux organiques comme l’ivoire ou des pierres tendres, le guillochage a été introduit dans l’horlogerie par Abraham-Louis Breguet à la fi n du XVIIIe siècle. Rien d’étonnant donc à ce que la manufacture Breguet soit aujourd’hui encore l’ambassadrice naturelle de cette technique. Le cadran de son modèle 7727 est ainsi un véritable répertoire de motifs guillochés main : « vagues de Genève » pour la partie centrale ; « clous de Paris » pour la petite seconde à 12h ; guilloché « soleil » pour le compteur de 1/10e de seconde à 1h ; « en chevrons » pour l’indication de la réserve de marche à 11h ; « liseré » pour le tour d’heure et enfi n décoré d’un motif « grains d’orge » sur la bordure extérieure. That’s it.

Breguet, Classique Chronométrie 7727

Le damasquinageCertainement le plus ancien art décoratif de cette sélection hor-logère ! Inventé en Chine, c’est dans l’ancienne Damas, 1600 ans av. J.-C., que se développe le damasquinage. La technique n’a pas changé : la surface à décorer – la plupart du temps en fer, en bronze ou en acier – est préalablement creusée pour former le dessin sou-haité. Dans le profi l ainsi créé, on vient ensuite marteler un fi l de métal tendre – généralement de l’or – du centre vers les bords, de manière à ce que ces derniers se rabattent sur lui et l’enchâssent. Aucune colle ni aucune soudure n’est utilisée. La damasquinure est ensuite polie à plat. Pour cette pièce, Blancpain a fait le choix d’un cadran en titane grade 2, ornementé d’un serpent fi nement cise-lé dans de l’or de manière traditionnelle, que les damasquinures viennent faire rayonner. Ces modèles peuvent être entièrement personnalisés.

Blancpain, Villeret Damasquiné Serpent

065

Automne 2013

064

Automne 2013

SÉLECTIONHorlogère

La gravureEtape d’une technique complexe ou aboutissement en soi, la gra-vure en horlogerie est aussi multiple qu’ancienne. De la simple mention écrite au dos de la montre à la technique du squelettage, en passant par l’art du ciselage, la sculpture dans la masse et même le bas-relief, elle a traversé les siècles et eu ses modes. Mais elle repose toujours sur le même principe : enlever de la matière – gé-néralement un métal précieux – par copeaux pour obtenir une forme ou un motif. Pour ce modèle Année du Serpent, Vacheron Constantin – qui a poussé la gravure à des sommets – utilise, d’une part, la taille dans la masse du cadran – passé ensuite à l’émail grand feu – puis, d’autre part, la sculpture sur or. Les écailles du serpent, à elles seules, ont nécessité au minimum 30 heures de tra-vail. Edition limitée à 12 pièces pour chaque modèle de l’année du calendrier chinois.

Vacheron Constantin, La Légende du Zodiaque Chinois

La marqueterie de pailleLa marqueterie est l’un des rares métiers d’art utilisés dans l’hor-logerie à ne pas trouver ses origines dans la bijouterie ou l’orfè-vrerie. Car c’est bien à l’ébénisterie que l’on doit cette technique. Qu’elle soit de bois, d’ivoire, de pierre ou de nacre, la marqueterie est un assemblage de placages, qui permet de former un dessin sur un meuble, une paroi ou un tableau. En 2010, Hermès avait déjà réédité certaines pièces de mobilier du célèbre marqueteur de paille Jean-Michel Frank (1895-1941). De là vient l’idée d’un cadran de montre. La technique diffère cependant : outre le travail de mi-niaturisation, l’artisan sélectionne ici minutieusement les brins de paille de seigle, préalablement teintés dans la masse. Puis il les ouvre avec une fi ne lame avant de les aplanir à l’aide d’un outil en os. Découpés, assemblés sur un papier millimétré, ils sont alors col-lés sur le cadran, comme l’est la reliure en cuir d’un livre.

Hermès, Arceau Marqueterie de Paille

Le guillochageTechnique très ancienne proche de la gravure, le guillochage consiste à créer, à l’aide de burins maintenus sur une sorte de tour, des motifs précis et géométriques composés de lignes droites, bri-sés ou courbes et sculptées en creux. La combinaison des formes, de l’espacement et de l’entrecroisement de ces lignes permet ainsi d’obtenir une infi nité de dessins différents, comme autant de jeux d’ombre et de lumière. D’abord appliqué à des matériaux organiques comme l’ivoire ou des pierres tendres, le guillochage a été introduit dans l’horlogerie par Abraham-Louis Breguet à la fi n du XVIIIe siècle. Rien d’étonnant donc à ce que la manufacture Breguet soit aujourd’hui encore l’ambassadrice naturelle de cette technique. Le cadran de son modèle 7727 est ainsi un véritable répertoire de motifs guillochés main : « vagues de Genève » pour la partie centrale ; « clous de Paris » pour la petite seconde à 12h ; guilloché « soleil » pour le compteur de 1/10e de seconde à 1h ; « en chevrons » pour l’indication de la réserve de marche à 11h ; « liseré » pour le tour d’heure et enfi n décoré d’un motif « grains d’orge » sur la bordure extérieure. That’s it.

Breguet, Classique Chronométrie 7727

Le damasquinageCertainement le plus ancien art décoratif de cette sélection hor-logère ! Inventé en Chine, c’est dans l’ancienne Damas, 1600 ans av. J.-C., que se développe le damasquinage. La technique n’a pas changé : la surface à décorer – la plupart du temps en fer, en bronze ou en acier – est préalablement creusée pour former le dessin sou-haité. Dans le profi l ainsi créé, on vient ensuite marteler un fi l de métal tendre – généralement de l’or – du centre vers les bords, de manière à ce que ces derniers se rabattent sur lui et l’enchâssent. Aucune colle ni aucune soudure n’est utilisée. La damasquinure est ensuite polie à plat. Pour cette pièce, Blancpain a fait le choix d’un cadran en titane grade 2, ornementé d’un serpent fi nement cise-lé dans de l’or de manière traditionnelle, que les damasquinures viennent faire rayonner. Ces modèles peuvent être entièrement personnalisés.

Blancpain, Villeret Damasquiné Serpent

065

Automne 2013

068

RENCONTREHorlogerie

Ancien conseiller d’Etat chargé du Département de l’économie publique, Carlo Lamprecht n’a rien du « retraité télé ». Au contraire, pour faire monter en puissance le Grand Prix d’horlogerie de Genève, dont il assume la présidence de la fondation, il est partout. Dans les soirées, les manifestations de tout genre, à Genève et ailleurs. Avec le Grand Prix, ce n’est pas seulement du rayonnement de la cité de Calvin dont il s’agit, mais aussi de celui de la Suisse entière ! Rencontre…

Perpétuons l’excellence helvétique !Texte Eric Othenin-Girard

Automne 2013 069

Automne 2013

Carlo Lamprecht, comment passe-t-on du Conseil d’Etat genevois à la présidence du Grand Prix d’horlogerie ?Après huit ans passés au gouvernement de la République et canton de Genève, je connaissais bien sûr le Grand Prix, qui avait d’ailleurs obtenu des aides du can-ton, sous forme de prestations notamment. Lorsque j’ai été contacté, en 2005, j’étais déjà convaincu de l’importance de cette manifestation, qui permet de soutenir et de démontrer l’excellence de l’horlogerie suisse. Donc, quand Edipresse m’a proposé de créer une fondation qui devrait abriter le prix, j’ai dit oui ! J’étais en effet certain que c’était la meilleure manière de faire perdu-rer ce prix et qu’à travers une fondation, nous pourrions « l’offi cialiser ».

Vous avez donc cherché des partenaires…Oui, et les deux premiers, naturellement, furent le canton et la Ville de Genève, qui re-joignirent Edipresse, propriétaire de la ma-nifestation. Mais je voulais aussi adjoindre la branche horlogère. C’est ainsi que j’ai pu intégrer le Musée international d’horloge-rie de La Chaux-de-Fonds et la Fondation du Poinçon de Genève. Nous avons ainsi pu mettre sous toit cette fondation indé-pendante, qui permet de faire rayonner l’industrie de la montre à l’étranger. En plus de la cérémonie du mois de novembre au Grand Théâtre de Genève, nous organisons des expositions de montres participant au Grand Prix dans plusieurs pays lors de chaque édition.

069

Automne 2013

Carlo Lamprecht, comment passe-t-on du Conseil d’Etat genevois à la présidence du Grand Prix d’horlogerie ?Après huit ans passés au gouvernement de la République et canton de Genève, je connaissais bien sûr le Grand Prix, qui avait d’ailleurs obtenu des aides du can-ton, sous forme de prestations notamment. Lorsque j’ai été contacté, en 2005, j’étais déjà convaincu de l’importance de cette manifestation, qui permet de soutenir et de démontrer l’excellence de l’horlogerie suisse. Donc, quand Edipresse m’a proposé de créer une fondation qui devrait abriter le prix, j’ai dit oui ! J’étais en effet certain que c’était la meilleure manière de faire perdu-rer ce prix et qu’à travers une fondation, nous pourrions « l’offi cialiser ».

Vous avez donc cherché des partenaires…Oui, et les deux premiers, naturellement, furent le canton et la Ville de Genève, qui re-joignirent Edipresse, propriétaire de la ma-nifestation. Mais je voulais aussi adjoindre la branche horlogère. C’est ainsi que j’ai pu intégrer le Musée international d’horloge-rie de La Chaux-de-Fonds et la Fondation du Poinçon de Genève. Nous avons ainsi pu mettre sous toit cette fondation indé-pendante, qui permet de faire rayonner l’industrie de la montre à l’étranger. En plus de la cérémonie du mois de novembre au Grand Théâtre de Genève, nous organisons des expositions de montres participant au Grand Prix dans plusieurs pays lors de chaque édition.

074

Automne 2013

STYLE ACADÉMIE

POURCe n’est pas sa fonction première mais tous les hommes reconnaîtront que la meilleure raison de porter une cravate est de pouvoir la mettre sur les yeux de sa partenaire, façon Scarlett Johansson dans Match Point. Dans un contexte plus mondain, l’accessoire a aussi une vocation à l’entre-soi. C’est un (dress) code. La cravate donne dans le signifi ant social : un métier, une fonction, une institution. Elle prend véritablement son essor lorsqu’on la couple à un autre accessoire érotique : le pouvoir. Que votre ambition soit de conquérir le monde ou une blonde pulpeuse (cf. plus haut), votre cravate est là pour vous soutenir dans votre démarche. En son absence, même une tenue relativement correcte devient alors décontractée. Se souvenir que Mark Zuckerberg (créateur de Facebook) n’a de chic que ses millions ! A la différence de la ceinture ou des bretelles, la cravate ne présente pas d’utilité pratique. Ou alors une seule : « C’est qu’on la retire sitôt rentré chez soi pour se donner l’impression d’être libéré de quelque chose, mais on ne sait pas de quoi » (Paulo Coelho).

074

Automne 2013

CONTREPour upgrader son charme, rien de tel qu’un col révélant un torse viril. Tomber la cravate dénote une grande ouverture d’esprit. Il convient néanmoins de ne pas déposer (toutes) les armes en même temps. Un pantalon près du corps, une veste taillée pour la séduction et des chaussures au potentiel sexy sont bien évidemment une excellente idée dans le cas présent. La dissidence préconise le bon sens : soi-gnez votre côté viril, une allure de mauvais garçon, soit brillez par l’esprit et non par l’habit. Si l’intervention d’un sourire carnassier éradique le besoin d’accessoires, posséder une voiture au nombre de chevaux indécent demeure un incontournable. Il convient de la conduire chemise déboutonnée, le genre de valeur qui fera de vous un homme élégant, à l’esprit décontracté. En résumé, il faut faire oublier son mépris des convenances tout en en conservant les codes. Pensez Ryan Gosling, Romain Duris et remettez-vous aux équations : une cravate en moins égale un mâle en plus. Les femmes trouvent toujours du charme aux hommes qui font sécession.

Cravate... or not ? Texte Mathilde Binetruy

Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance in-temporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objec-tifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intempo-relle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, labor et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépen-dant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intempo-relle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, omnia et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, vincit, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépen-dant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intempo-relle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objec-tifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intempo-relle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objec-tifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intempo-relle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objec-tifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intempo-relle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objec-tifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intempo-relle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objectifs, travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle. Esprit indépendant, grands objec-

Esprit indépendant,grands objectifs,travail d’excellence, humilité, honnêteté et élégance intemporelle.

Gentlemen, Entrepreneurs,vos valeurs sont mes valeurs.

Costume de ville,tenue de soirée et chemises, à votre mesure.

Monsieur de Barros, créateur indépendant à genève – uniquement sur rendez-vous – 022 588 68 98

www.monsieurdebarros.com

MonsieurDeBarros_Pub.indd 1 28.08.13 17:24

080

Automne 2013

EN VOGUEGivenchy

L’épeler est un délice. A sa simple évocation surgit le pastel d’un bouquet printanier, le parfum de l’élégance parisienne, la petite robe cocktail chère à Audrey Hepburn, la fameuse blouse Bettina, clin d’œil à son amie et mannequin égérie des années 1950, Bettina Graziani, la robe-chemise, le manteau ballon. A travers ses pièces iconiques, la maison Givenchy, fondée en 1952 par l’aristocrate Hubert de Givenchy, fait défi ler un pan de l’histoire de la haute couture française. Soixante années d’exaltation et d’élégance.

Givenchy, un homme, un nom, une histoire

Texte Manon Provost

© A

gath

e P

oupe

ney

081

Automne 2013

G comme glamour I comme imprimés

V comme volupté

E comme élégance N comme nantis

C comme couture

H comme Hepburn

Y comme Gi-ven-chy…

086

Automne 2013

EN VOGUEGivenchy

A u mois de mai dernier, l’ac-trice Amanda Seyfried était à l’inauguration de l’exposi-tion Punk : Chaos to Couture,

au Metropolitan Museum of Art, au mois de mai dernier. Egérie de la dernière campagne Givenchy, elle a fait sensation aux côtés du ci-néaste espagnol Pedro Almodovar. Elle était habillée d’une longue robe en soie imprimée, une création de la collection Givenchy Haute Couture printemps-été 2007.

Madonna était également présente pour incarner l’esprit punk à travers une création Givenchy conçue spécialement pour l’occa-sion par Riccardo Tisci. Bas en résille, uni-forme en version extra-courte et chapelet pendu à la ceinture, la tenue s’habille d’une pointe de provocation, savamment dosée par le styliste, pour répondre à l’extravagance de la reine de la pop.

Lors de la première du fi lm Tout est perdu d’avance (All is Lost) organisée le 22 mai der-nier, lors du 66ème Festival de Cannes, l’actrice Jessica Chastain avait jeté son dévolu sur une robe du soir violette et son corset de satin. Une tenue composée également de den-telles pourpres, et brodée de paillettes, de pierres et de cristaux Swarovsky. Lumineuse.

Givenchy et les Stars Texte Manon Provost

01

087

Automne 2013

Automne-hiver2013-2014

D ans un esprit « gipsy chic » surgit la beauté sauvage. Le noir en toile de fond laisse s’épanouir des motifs fl oraux et des tons audacieux comme un orange fl amboyant. Les courbes de pe-tits volants ajustés au bas des jupes longues tranchent avec les

imprimés de fl ammes embrasant les manches des sweat-shirts. L’oiseau de feu, Riccardo Tisci, compose une nouvelle fois avec l’héritage de la maison Givenchy et ses propres aspirations. L’excentricité d’un imprimé, la force obscure du noir, la transparence d’un voile et la sobriété d’une coupe s’équilibrent dans un dialogue entre les matières. On admire religieusement.

01 Sweat-shirt en satin imprimé, chemise en popeline de coton imprimée

à carreaux, jupe en mousseline et twill de soie, gourmettes en métal et bot-

tines en ayers imprimé.

01

087

Automne 2013

Automne-hiver2013-2014

D ans un esprit « gipsy chic » surgit la beauté sauvage. Le noir en toile de fond laisse s’épanouir des motifs fl oraux et des tons audacieux comme un orange fl amboyant. Les courbes de pe-tits volants ajustés au bas des jupes longues tranchent avec les

imprimés de fl ammes embrasant les manches des sweat-shirts. L’oiseau de feu, Riccardo Tisci, compose une nouvelle fois avec l’héritage de la maison Givenchy et ses propres aspirations. L’excentricité d’un imprimé, la force obscure du noir, la transparence d’un voile et la sobriété d’une coupe s’équilibrent dans un dialogue entre les matières. On admire religieusement.

01 Sweat-shirt en satin imprimé, chemise en popeline de coton imprimée

à carreaux, jupe en mousseline et twill de soie, gourmettes en métal et bot-

tines en ayers imprimé.

0102

04

088

Automne 2013

EN VOGUEGivenchy

01 Chemise en popeline de coton, ceinture-dou-

doune et short en laine bouillie, jupe en mousseline

de soie. Bottines en python et anguille. 02 Sweat-

shirt en molleton de coton imprimé et jupe en twill de

soie. Bottines en ayers. 03 Perfecto en tweed laqué

peint à la main d’un motif fl oral et robe en mousse-

line de soie. Bottines en anguille. 04 Duffl e-coat en

feutre de laine et jupe en laine stretch. Bottines en

anguille et élaphe. 05 Chemise en popeline de co-

ton et jupe en cuir. Bottines en ayers. 06 Perfecto

en velours de coton et cuir, ceinture-doudoune en

velours de coton, short en crêpe de laine et jupe en

mousseline de soie. Bottines en python et anguille.

0102

04

088

Automne 2013

EN VOGUEGivenchy

01 Chemise en popeline de coton, ceinture-dou-

doune et short en laine bouillie, jupe en mousseline

de soie. Bottines en python et anguille. 02 Sweat-

shirt en molleton de coton imprimé et jupe en twill de

soie. Bottines en ayers. 03 Perfecto en tweed laqué

peint à la main d’un motif fl oral et robe en mousse-

line de soie. Bottines en anguille. 04 Duffl e-coat en

feutre de laine et jupe en laine stretch. Bottines en

anguille et élaphe. 05 Chemise en popeline de co-

ton et jupe en cuir. Bottines en ayers. 06 Perfecto

en velours de coton et cuir, ceinture-doudoune en

velours de coton, short en crêpe de laine et jupe en

mousseline de soie. Bottines en python et anguille.

03

05 06

089

Automne 2013

096

Automne 2013

Finance, NOM FÉMININ (ancien français finer, mener à fin)

Science de la gestion des patrimoines individuels, des patrimoines d’entreprise et des deniers publics.

Projet Stack de Mugi Yamamoto > ECAL

096

Automne 2013

Finance, NOM FÉMININ (ancien français finer, mener à fin)

Science de la gestion des patrimoines individuels, des patrimoines d’entreprise et des deniers publics.

Projet Stack de Mugi Yamamoto > ECAL

Faire confi ance à la créativité

des banquiers Dossier réalisé par Didier Planche

P rises en étau entre une véritable guerre économique me-née de front par les Etats-Unis, l’Union européenne et

l’OCDE, prenant en otage la fi scalité helvétique, et l’obligation de se soumettre à des réglementations particulièrement strictes, les banques suisses naviguent plutôt à vue. Les conséquences de la crise fi nancière des années 2007-2008, mais aussi l’accroissement des réglementations en matière de régulation et de fi scalité, donc l’affaiblissement des marges et l’augmentation des coûts internes des banques, ne serait-ce que dans le domaine de la compliance, sont autant de facteurs contrai-gnants qui accélèrent la restructuration du tissu bancaire, c’est-à-dire sa consolidation et même sa concentration. Dans ce contexte, le secteur bancaire se réorganise par le biais de fusions, regroupe-ments et disparitions de banques, malheureusement inéluctables, celles n’ayant ni la taille ni la masse critiques, et pas suffi samment de fonds propres étant appelées à fermer leurs portes. Rien qu’à Genève, 13 enseignes ont déjà mis un terme à leurs activités en quatre ans. Mais les banquiers suisses, de tout temps, ont réussi à se réinventer pour mieux rebondir. Dans cet élan créatif, certains établissements s’orientent désormais, par exemple, vers l’investissement sociale-ment responsable, ou la fi nance durable, qui répond de plus en plus aux préoccupations des investisseurs privés et institutionnels du monde entier, ayant pris conscience de la nécessité d’intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans une partie de leurs placements. La place fi nancière suisse et celle de Genève en particulier se profi lent déjà, avec clairvoyance, dans cette thématique au fort potentiel. —

097

Automne 2013

098

Automne 2013

DOSSIER FINANCE

semble du portefeuille se voit attribuer trois notes basées sur les critères ESG, pour environnementaux, sociaux et de gouvernance, allant d’une échelle de 0 à 100. L’évaluation ESG est réalisée sur un univers de 4’000 entreprises et de 40 pays. A la lecture de son rap-port de portefeuille, le client a donc le choix d’arbitrer certains de ses investissements, afi n d’améliorer ses notes ESG. L’objectif de la banque n’est pas de vendre des produits labellisés ISR, mais d’offrir un conseil personnalisé pour améliorer les notes ESG de l’ensemble de ses clients. Cette approche permet de donner à chacun la pos-sibilité d’exprimer ses convictions et son éthique personnelle, avec un outil innovant positionnant notre banque comme un acteur sé-rieux et transparent de la fi nance durable en Suisse.

Le secteur bancaire en Suisse va-t-il vivre une énième phase de consolida-tion ? Il va effectivement connaître de nouvelles évolutions. Mais ses fondamentaux liés à l’attractivité de la Suisse (stabilité politique, solidité économique) et à la richesse des expertises fi nancières développées depuis une dizaine d’années lui permettront de conti-nuer à disposer d’un goodwill et d’avantages concurrentiels dans le private banking international, notamment auprès des très grandes fortunes, les HNWI. Si la base de coûts augmente dans cette phase de transition et d’adaptation, elle devrait se stabiliser dans un deu-xième temps. In fi ne, leur nature changera avec l’augmentation des coûts relatifs aux besoins d’une réglementation plus exigeante. Dans ce contexte, la consolidation du secteur est inévitable. Cer-taines banques fusionneront soit parce qu’elles ne disposent pas d’une base clientèle suffi samment positionnée sur les HNWI, soit parce qu’elles ne pourront pas assumer la phase d’adaptation de leur structure de coûts, notamment sur la partie informatique. —

T itulaire d’un diplôme en management fi nancier de l’Ecole supérieure de commerce de Paris, d’une maîtrise en droit

des affaires et d’un DESS en fi scalité internationale, Pierre Masclet bénéfi cie d’une expérience de vingt ans du métier de banque pri-vée, au sein du Groupe Crédit Agricole. Responsable de l’offre pro-duits et services, ainsi que de la stratégie d’investissement de la Banque Privée de Crédit Agricole Suisse, il assure la supervision de plus de 150 collaborateurs répartis en dix départements. Il est, par ailleurs, membre du comité exécutif de la banque.

Sur quelles thématiques d’investissement se focalise votre banque ?Sur la partie obligataire, nous privilégions les obligations émises par les entreprises. Cette stratégie couvre des obligations de diffé-rentes qualités de l’Investment Grade, ou High Yield. Sur ce dernier segment, nous nous concentrons sur les maturités courtes, per-mettant d’avoir un portage nettement positif à risque limité. Ces choix prennent en compte la bonne santé des entreprises, grâce au travail d’optimisation réalisé sur leur bilan. En ce qui concerne les actions, nous apprécions le thème « qualité croissance ». Il favorise les actions internationales disposant, entre autres, d’une croissance régulière et supérieure à la moyenne, de marges robustes avec des cash-fl ows libres signifi catifs et d’un bilan solide.

Quel est son positionnement dans l’investissement socialement responsable ?Dans le cadre de sa stratégie liée à la fi nance durable, Crédit Agri-cole Suisse Private Banking dispose d’une approche unique des-tinée à sa clientèle privée. La banque a ainsi pris l’initiative de développer un système de notation sur la base des critères de l’in-vestissement socialement responsable (ISR), qui s’applique à tous les titres détenus dans les portefeuilles de sa clientèle privée. L’en-

CRÉDIT AGRICOLE SUISSE PRIVATE BANKINGDate de création : 1876Masse sous gestion : 44,9 milliards de francs (2012)Effectif total : 1’400 collaborateurs (2012)

Pierre Masclet, responsable Markets & Investment Solutions Crédit Agricole Suisse Private Banking, Genève

098

Automne 2013

DOSSIER FINANCE

semble du portefeuille se voit attribuer trois notes basées sur les critères ESG, pour environnementaux, sociaux et de gouvernance, allant d’une échelle de 0 à 100. L’évaluation ESG est réalisée sur un univers de 4’000 entreprises et de 40 pays. A la lecture de son rap-port de portefeuille, le client a donc le choix d’arbitrer certains de ses investissements, afi n d’améliorer ses notes ESG. L’objectif de la banque n’est pas de vendre des produits labellisés ISR, mais d’offrir un conseil personnalisé pour améliorer les notes ESG de l’ensemble de ses clients. Cette approche permet de donner à chacun la pos-sibilité d’exprimer ses convictions et son éthique personnelle, avec un outil innovant positionnant notre banque comme un acteur sé-rieux et transparent de la fi nance durable en Suisse.

Le secteur bancaire en Suisse va-t-il vivre une énième phase de consolida-tion ? Il va effectivement connaître de nouvelles évolutions. Mais ses fondamentaux liés à l’attractivité de la Suisse (stabilité politique, solidité économique) et à la richesse des expertises fi nancières développées depuis une dizaine d’années lui permettront de conti-nuer à disposer d’un goodwill et d’avantages concurrentiels dans le private banking international, notamment auprès des très grandes fortunes, les HNWI. Si la base de coûts augmente dans cette phase de transition et d’adaptation, elle devrait se stabiliser dans un deu-xième temps. In fi ne, leur nature changera avec l’augmentation des coûts relatifs aux besoins d’une réglementation plus exigeante. Dans ce contexte, la consolidation du secteur est inévitable. Cer-taines banques fusionneront soit parce qu’elles ne disposent pas d’une base clientèle suffi samment positionnée sur les HNWI, soit parce qu’elles ne pourront pas assumer la phase d’adaptation de leur structure de coûts, notamment sur la partie informatique. —

T itulaire d’un diplôme en management fi nancier de l’Ecole supérieure de commerce de Paris, d’une maîtrise en droit

des affaires et d’un DESS en fi scalité internationale, Pierre Masclet bénéfi cie d’une expérience de vingt ans du métier de banque pri-vée, au sein du Groupe Crédit Agricole. Responsable de l’offre pro-duits et services, ainsi que de la stratégie d’investissement de la Banque Privée de Crédit Agricole Suisse, il assure la supervision de plus de 150 collaborateurs répartis en dix départements. Il est, par ailleurs, membre du comité exécutif de la banque.

Sur quelles thématiques d’investissement se focalise votre banque ?Sur la partie obligataire, nous privilégions les obligations émises par les entreprises. Cette stratégie couvre des obligations de diffé-rentes qualités de l’Investment Grade, ou High Yield. Sur ce dernier segment, nous nous concentrons sur les maturités courtes, per-mettant d’avoir un portage nettement positif à risque limité. Ces choix prennent en compte la bonne santé des entreprises, grâce au travail d’optimisation réalisé sur leur bilan. En ce qui concerne les actions, nous apprécions le thème « qualité croissance ». Il favorise les actions internationales disposant, entre autres, d’une croissance régulière et supérieure à la moyenne, de marges robustes avec des cash-fl ows libres signifi catifs et d’un bilan solide.

Quel est son positionnement dans l’investissement socialement responsable ?Dans le cadre de sa stratégie liée à la fi nance durable, Crédit Agri-cole Suisse Private Banking dispose d’une approche unique des-tinée à sa clientèle privée. La banque a ainsi pris l’initiative de développer un système de notation sur la base des critères de l’in-vestissement socialement responsable (ISR), qui s’applique à tous les titres détenus dans les portefeuilles de sa clientèle privée. L’en-

CRÉDIT AGRICOLE SUISSE PRIVATE BANKINGDate de création : 1876Masse sous gestion : 44,9 milliards de francs (2012)Effectif total : 1’400 collaborateurs (2012)

Pierre Masclet, responsable Markets & Investment Solutions Crédit Agricole Suisse Private Banking, Genève

Zenith_HQ • Visual: Ch1969RG • Magazine: Trajectoire (CH) • Language: French Doc size: 230 x 300 mm • Calitho #: 04-13-85930 • AOS #: ZEN_04922 • FM 1.5.2013

Zenith Boutique35, Rue du Rhône - Genève

+41 (0)22 311 18 [email protected]

E L P R I M E R O C H R O N O M A S T E R 19 6 9

Reconnu comme le meilleur chronographe du monde, il est l’héritier du

légendaire El Primero dévoilé pour la première fois en 1969. Les couleurs iconiques

du premier calibre automatique haute fréquence à roue à colonne sont là. Une

audacieuse prouesse mécanique incarne, en 36 000 battements par heure,

l’exceptionnel savoir-faire de la Manufacture.

F O L L O W Y O U R O W N S T A RW

WW

.Z

EN

IT

H-

WA

TC

HE

S.

CO

M

CRÉDIT AGRICOLE SUISSE PRIVATE BANKING

106

Automne 2013

Immobilier, NOM MASCULIN (immeuble, du latin immobilis)

Secteur commercial qui a trait à la constuction, la vente, la location de maisons ou d’appartements.

Projet Stock de Levi Dethier > ECAL | Photo Nicolas Genta

106

Automne 2013

Immobilier, NOM MASCULIN (immeuble, du latin immobilis)

Secteur commercial qui a trait à la constuction, la vente, la location de maisons ou d’appartements.

Projet Stock de Levi Dethier > ECAL | Photo Nicolas Genta

107

Automne 2013

S’offrir laperle rare

Dossier réalisé par Didier Planche

T rajectoire, calqué sur l’«Axe du luxe», se devait d’aborder, un jour ou l’autre, le thème des résidences et autres appar-

tements dits d’exception. C’est désormais chose faite.Selon nos interlocuteurs professionnels – plusieurs régies immobi-lières romandes au bénéfi ce d’une saine réputation –, ce segment du marché enregistre actuellement une faiblesse de la demande, donc un fl échissement des transactions, sur l’Arc lémanique mais aussi sur l’ensemble du territoire helvétique, en partie à cause de l’insécurité fi scale prévalant en Suisse, qui touche directement la clientèle étrangère, et de la conjoncture économique mondiale problématique, avec des taux de croissance en déclin. Après de nombreuses années de hausse sans discontinuité, l’immobilier de prestige subit ainsi une phase d’adaptation des prix, voire de correction, représentant parfois jusqu’à 20% de baisse, selon les biens. L’emplacement géographique, avec les commodités de transport et d’infrastructure, reste certes le premier critère de choix des acquéreurs. Mais c’est surtout le coup de cœur qui déclenche la décision de s’offrir la perle rare, le bijou unique, puisque les biens immobiliers d’exception s’apparentent souvent à des objets d’art.Investir dans un bien de luxe ne répond pas à un objectif de rende-ment de la part des acquéreurs, ayant fait le choix d’y vivre. Met-tant en exergue d’autres critères d’appréciation, ils le considèrent tout au plus comme un investissement doté d’un potentiel de plus-value. En général fortunés, ces derniers ont de multiples possibili-tés de faire fructifi er leur capital, comme par exemple l’achat d’un immeuble de rendement ou commercial, voire des parts de fonds de placement cotés en bourse avec des rendements stables dans le temps, pour rester dans le secteur immobilier. —

108

Automne 2013

PILET & RENAUD SA

Comment évolue l’immobilier d’exception sur Genève et ses environs ?Sur un plan général, ce segment du marché immobilier connaît un certain ralentissement, sauf pour les biens tout à fait excep-tionnels. Nos clients, dont bon nombre d’étrangers vivant et travaillant à Genève ou dans sa proche région, évoluent dans une phase d’attentisme, due à l’incertitude de l’évolution éco-nomique européenne et mondiale, en particulier. De plus, ils attendent de mieux cerner la politique fi scale que met actuel-lement en place le gouvernement suisse, avant de se décider à acquérir une résidence, par exemple. Une certaine forme de dés-tabilisation du secteur bancaire les inquiète aussi, surtout que les établissements rechignent à entrer en matière sur les questions de fi nancement, selon le niveau des prix des biens immobiliers proposés, indépendamment de la fortune des clients, d’où leur découragement.

Avez-vous des conseils professionnels à donner à un futur acquéreur de bien immobilier de luxe ?Comme les objets immobiliers d’exception répondent souvent à un coup de foudre et à un ressenti de l’habitat choisi, il est assez diffi cile de donner des conseils précis et, parfois, les acquéreurs ne souhaitent même pas en recevoir ! Bien sûr, l’emplacement joue un rôle de première importance, ce qu’ils savent parfaite-ment car ils connaissent très bien les endroits et quartiers à privi-légier. En outre, ils favorisent les sites sécurisés.

Les acquéreurs de ce type d’objets recourent-ils aussi au fi nancement hy-pothécaire ?Pas automatiquement, compte tenu de leur niveau de fortune, et si c’est le cas, la partie du fi nancement hypothécaire reste plutôt marginale. En revanche, les acquéreurs sollicitent leur banquier pour recevoir des conseils avisés, notamment pour les questions de prix et de fi scalité.

L’investissement immobilier dans le secteur du luxe est-il considéré comme un placement attractif ?Là aussi, les acquéreurs des objets d’exception ne cherchent pas le rendement, surtout qu’ils y vivent la plupart du temps. Ils font fructifi er leur patrimoine dans d’autres placements. En revanche, ils savent pertinemment que le bien acquis prendra de la valeur au fi l des années, surtout grâce à sa situation géographique. —

Date de création : 1872Effectif total du groupe : 85 collaborateursEtat locatif géré par le groupe : 260 millions de francs (2012)Nombre de biens vendus : 53 (2012)

La Lyonnaise Maud Dondain travaille depuis 1968 dans le courtage immobilier, et s’est

spécialisée dans les ventes d’appartements et de villas sur

plans, les reventes d’appartements, de villas et de terrains.

Actuellement, elle s’occupe plus particulièrement des biens

d’exception. Bien connue à Genève, Maud Dondain est considérée

comme l’une des meilleures professionnelles de ce segment.

1.

2.

3.

4.

Fondée en 1872, Pilet & Renaud SA est l’une des plus anciennes régies de la place de Genève. Basée

près du quartier des banques en plein centre-ville, son style de gestion allie tradition, discrétion et

efficacité. La solidité de son actionnariat lui assure une réputation sans faille.

Membre de l’Union Suisse des Professionnels de l’Immobilier (USPI) à Genève, la régie Pilet & Renaud SA répond aux exigences nécessaires à l’obtention du Label Qualité, du Label Vert et du

Label Formation délivrés par l’USPI.Membre fondateur du réseau « Courtiers Parte-

naires », elle est active dans la vente de biens sur l’ensemble de la région lémanique, dans le plein

respect des règles de convenance, de performance et de déontologie.

Consciente de ses responsabilités écologiques, elle adhère au Label Vert de l’USPI Genève.

Fin 2011, Pilet & Renaud SA a pris une participa-tion majoritaire dans le Forum immobilier et dans

l’Immobilière des Quais, qui rejoignent ainsi le groupe Pilet & Renaud SA.

DOSSIER IMMOBILIER

108

Automne 2013

PILET & RENAUD SA

Comment évolue l’immobilier d’exception sur Genève et ses environs ?Sur un plan général, ce segment du marché immobilier connaît un certain ralentissement, sauf pour les biens tout à fait excep-tionnels. Nos clients, dont bon nombre d’étrangers vivant et travaillant à Genève ou dans sa proche région, évoluent dans une phase d’attentisme, due à l’incertitude de l’évolution éco-nomique européenne et mondiale, en particulier. De plus, ils attendent de mieux cerner la politique fi scale que met actuel-lement en place le gouvernement suisse, avant de se décider à acquérir une résidence, par exemple. Une certaine forme de dés-tabilisation du secteur bancaire les inquiète aussi, surtout que les établissements rechignent à entrer en matière sur les questions de fi nancement, selon le niveau des prix des biens immobiliers proposés, indépendamment de la fortune des clients, d’où leur découragement.

Avez-vous des conseils professionnels à donner à un futur acquéreur de bien immobilier de luxe ?Comme les objets immobiliers d’exception répondent souvent à un coup de foudre et à un ressenti de l’habitat choisi, il est assez diffi cile de donner des conseils précis et, parfois, les acquéreurs ne souhaitent même pas en recevoir ! Bien sûr, l’emplacement joue un rôle de première importance, ce qu’ils savent parfaite-ment car ils connaissent très bien les endroits et quartiers à privi-légier. En outre, ils favorisent les sites sécurisés.

Les acquéreurs de ce type d’objets recourent-ils aussi au fi nancement hy-pothécaire ?Pas automatiquement, compte tenu de leur niveau de fortune, et si c’est le cas, la partie du fi nancement hypothécaire reste plutôt marginale. En revanche, les acquéreurs sollicitent leur banquier pour recevoir des conseils avisés, notamment pour les questions de prix et de fi scalité.

L’investissement immobilier dans le secteur du luxe est-il considéré comme un placement attractif ?Là aussi, les acquéreurs des objets d’exception ne cherchent pas le rendement, surtout qu’ils y vivent la plupart du temps. Ils font fructifi er leur patrimoine dans d’autres placements. En revanche, ils savent pertinemment que le bien acquis prendra de la valeur au fi l des années, surtout grâce à sa situation géographique. —

Date de création : 1872Effectif total du groupe : 85 collaborateursEtat locatif géré par le groupe : 260 millions de francs (2012)Nombre de biens vendus : 53 (2012)

La Lyonnaise Maud Dondain travaille depuis 1968 dans le courtage immobilier, et s’est

spécialisée dans les ventes d’appartements et de villas sur

plans, les reventes d’appartements, de villas et de terrains.

Actuellement, elle s’occupe plus particulièrement des biens

d’exception. Bien connue à Genève, Maud Dondain est considérée

comme l’une des meilleures professionnelles de ce segment.

1.

2.

3.

4.

Fondée en 1872, Pilet & Renaud SA est l’une des plus anciennes régies de la place de Genève. Basée

près du quartier des banques en plein centre-ville, son style de gestion allie tradition, discrétion et

efficacité. La solidité de son actionnariat lui assure une réputation sans faille.

Membre de l’Union Suisse des Professionnels de l’Immobilier (USPI) à Genève, la régie Pilet & Renaud SA répond aux exigences nécessaires à l’obtention du Label Qualité, du Label Vert et du

Label Formation délivrés par l’USPI.Membre fondateur du réseau « Courtiers Parte-

naires », elle est active dans la vente de biens sur l’ensemble de la région lémanique, dans le plein

respect des règles de convenance, de performance et de déontologie.

Consciente de ses responsabilités écologiques, elle adhère au Label Vert de l’USPI Genève.

Fin 2011, Pilet & Renaud SA a pris une participa-tion majoritaire dans le Forum immobilier et dans

l’Immobilière des Quais, qui rejoignent ainsi le groupe Pilet & Renaud SA.

DOSSIER IMMOBILIER

CONTEMPORARY EXPRESSION OF WATCHMAKING ART

SPHERICAL MOON PHASE

SILICON/PLATINUM BALANCE WHEEL

TRIPLE PARE-CHUTE - SHOCK-ABSORBING SYSTEM

FLOATING LUGS

TO U R B I L LO N

DeBethune_DB28T_coop_230x300mm.indd 1 25.07.13 18:10

Date de création : 1872Effectif total du groupe : 85 collaborateursEtat locatif géré par le groupe : 260 millions de francs (2012)Nombre de biens vendus : 53 (2012)

120

Automne 2013

DESIGN

Ils ont l’art de métamorphoser nos intérieurs. Des espaces intimes ou des lieux publics

deviennent sous leur « griffe » de véritables paradis, des fantasmes

prodigieusement exaucés, des havres de délicatesse… A ce titre, les architectes sont tantôt des metteurs en scène, des sculpteurs, des stylistes, des designers… en somme, les

artistes d’un art de vivre érigé au rang de savoir-faire. Tour d’horizon des

fi gures les plus infl uentes de la scène parisienne.

Paris et ses créateurs d’atmosphère Texte Paul-Henry Bizon et Manon Provost

120

Automne 2013

120

Automne 2013

DESIGN

Ils ont l’art de métamorphoser nos intérieurs. Des espaces intimes ou des lieux publics

deviennent sous leur « griffe » de véritables paradis, des fantasmes

prodigieusement exaucés, des havres de délicatesse… A ce titre, les architectes sont tantôt des metteurs en scène, des sculpteurs, des stylistes, des designers… en somme, les

artistes d’un art de vivre érigé au rang de savoir-faire. Tour d’horizon des

fi gures les plus infl uentes de la scène parisienne.

Paris et ses créateurs d’atmosphère Texte Paul-Henry Bizon et Manon Provost

120

Automne 2013 121

Automne 2013

Si on lit entre ses lignes, c’est qu’il sait les faire parler. Après une brillante carrière en tant que sty-liste chez Pierre Cardin, Pierre Yovanovitch des-sine de nouveaux plans en créant en 2001 son agence d’architecte d’intérieur. A peine a-t-il enfilé son nouveau costume que les projets s’enchaî-nent. D’un château du XVIIe siècle en Provence aux grands appartements parisiens, il habille les pièces de lignes fuyantes et graphiques, de formes géométriques réconfortantes et de cou-leurs savamment dispatchées dans des espaces qu’il aime volumineux. Son écriture est sensible, fluide et sobre, mêlant un style scandinave et l’aléatoire de pièces de collection. Chaque espace

est une escale intimiste réchauffée par des maté-riaux naturels et nobles, comme le chêne sablé et le marbre, et l’usage bien dosé des tons sur tons. Dans une courbe, le mobilier vient apporter une forme de légèreté à un ensemble équilibré. Ici, rien d’ostentatoire. Demeurent la finesse et l’élégance avec lesquelles il vient de recouvrir les murs de l’Hôtel Marignan à Paris. Après avoir rénové la salle d’attente du groupe Artémis et re-pensé les 1’000 m2 d’un hôtel particulier sur le Champ-de-Mars, il partage à présent son temps entre Tel-Aviv, New York et Bruxelles, où des projets résidentiels vont l’occuper ses prochains mois.

On ne présente plus ce tandem parisien. Patrick Gilles et Dorothée Boissier se sont rencontrés en 1995 chez Christian Liaigre – maître dans le travail du bois et l’harmonie chromatique – avant de côtoyer l’univers fantasque de Philippe Starck et de fonder leur propre studio en 2004. Depuis, ils cultivent leur style bien à eux, une élégance sophistiquée où la richesse des matériaux contraste souvent avec une gamme chro-matique très sobre de gris ou de beige. Un classicisme assumé qui n’exclut pas pour autant des notes de fantaisie. Ces touches oniriques se cueillent tantôt dans les dessins fl oraux de Cyprien Chabert au Steak House de Fort Lauderdale (Floride), tantôt dans les sculptures et les totems en tissu du plasticien Christian Astuguevieille. Après avoir si-gné dans le marbre du spectaculaire restaurant Hakkasan, à New York, leur entrée dans la sphère internationale de l’architecture d’intérieur, ils sont aujourd’hui appelés aux quatre coins du monde. D’un nouveau fl agship Moncler de 600 m2 rue Saint-Honoré au double chantier – appartement et yacht – du fondateur de la marque, Remo Ruffi ni, ils réinterprètent les lieux par l’imaginaire et le respect des ambiances. En 2014, ils mettront le cap sur le Maghreb et un chantier convoité, le Mandarin Oriental de Marrakech, avant d’atterrir à Megève pour ha-biller le Six Senses.

Automne 2013

Paris et ses créateurs d’atmosphère Texte Paul-Henry Bizon et Manon Provost

GILLES & BOISSIER LE DUO NÉO-BAROQUE

PIERRE YOVANOVITCH LE STYLISTE

152

Automne 2013

BEAUTÉParfum

152

Automne 2013

bonnes raisons qu’ont les

femmes

de piquer un parfum aux hommes

Texte Marie-France RIgataux

Six

152

Automne 2013

BEAUTÉParfum

152

Automne 2013

bonnes raisons qu’ont les

femmes

de piquer un parfum aux hommes

Texte Marie-France RIgataux

Six

153

Automne 2013Automne 2013

POUR TITILLER SON

IMAGINAIRE Refuser d’endosser les sillages

classiquement dévolus aux fi lles, avec ce qu’ils supposent d’une sé-

duction tout aussi traditionnelle. Sur-prendre, fût-ce avec une allure ou un par-

fum, c’est déjà entretenir un certain mystère. Lui montrer que l’on peut sortir des senteurs battues, c’est déjà gagner son intérêt. Les parfums idéaux : Hermès, Hermessence, Epice Marine. Une ode aux épices mâtinée d’éffluves des côtes bretonnes.

Somptueux ! CHF 259.– les 100 ml Jean Paul Gaultier, Le Beau Male. Une fraîcheur torride faite d’un cock-

tail de menthe-armoise et lavande sur fond mus-qué. CHF 81.– les 75 ml

POUR LUI SOUFFLER

UNE RAISON D’EN

CHANGERUn rien narcissique, il apprécie l’ex-

clusivité. Dans son style vestimentaire, mais aussi dans sa signature olfactive. Pas

question, pour lui, de partager son jus. Lui emprunter, c’est aussi une manière de lui faire renoncer à cette eau qui vous indispose ! Le parfum idéal : Aramis, Calligraphy Rose. Volontaire-

ment masculin-féminin, une odeur capiteuse, associant l ’absolue de rose de Turquie au labdanum, à l ’huile

de musc, à l ’ambre. Avec une note de lavande. CHF 168.– les 100 ml

POUR S’OFFRIR UN

SILLAGE DIFFÉRENT

Une façon d’affi rmer sa personna-lité et de susciter les questions. Même

si le oud, ce bois précieux, puissant, intri-guant, est aussi décliné au féminin singulier,

il déploie son aura différemment dans les eaux viriles. « Après tout, ajoute Alberto Mo-rillas, c’est la société qui a imposé le sexe des parfums. Il n’y a aucune règle obligatoire ! » Le parfum idéal : Versace pour homme, Oud Noir.

L’opulence orientale dans un parfum au cœur de safran et de cardamome, résine et encens, sur un fond de

patchouli et de cuir. CHF 169.– les 50 ml

166

Automne 2013

L e Québec est en fête. On a rangé les bottes fourrées et les bonnets de ragondin. L’été jette mille couleurs éclatantes

sur la forêt d’érables, sur les berges des ri-vières à truites, sur les terrasses à la mode, et la vie retrouve ses envies après un début d’année décourageant. Le Québec tourne les pages géantes du grand livre de la na-ture et renaît sous le soleil des passions: randonnées sur la piste des trappeurs, rencontre avec l’histoire de la conquête, séjour dans les villes connues ou dans des villages oubliés, spectacles de légende… c’est au choix ! La forêt cache des centaines de lacs reliés entre eux par des sentiers de découverte, également aménagés pour le portage des canoës. Et au cours de la pro-menade, il n’est pas rare de croiser un trou-peau d’orignals ou une famille d’écureuils. Ici, liberté rime avec immensité et diversité (cinq cités majeures et autant de décors), sans compter que nos amis canadiens ne sont jamais avares de générosité envers leurs curieux cousins voyageurs venus du Vieux Continent, et qu’ils sont toujours prêts à vous faire découvrir leur région. Et il y en a des choses à voir, « tabarnak » !

« TABARNAK »Ce terme connu, très impoli, remplace un certain nombre de jurons européens. On peut également dire « Tarbarmouche » ou « Tabarouette », qui sont des versions moins grossières. Pour ceux qui envisageraient d’employer cette expression lors de leur prochain voyage au Québec, histoire de tenter de passer inaperçus ou de faire cou-leur locale, ce serait une méga-erreur. En effet, il y a neuf chances sur dix pour que vous utilisiez ce mot à mauvais escient, au mauvais moment, vous retrouvant ainsi au cœur des railleries des « vrais » Québécois.

DESTINATION

166

Automne 2013

L e Québec est en fête. On a rangé les bottes fourrées et les bonnets de ragondin. L’été jette mille couleurs éclatantes

sur la forêt d’érables, sur les berges des ri-vières à truites, sur les terrasses à la mode, et la vie retrouve ses envies après un début d’année décourageant. Le Québec tourne les pages géantes du grand livre de la na-ture et renaît sous le soleil des passions: randonnées sur la piste des trappeurs, rencontre avec l’histoire de la conquête, séjour dans les villes connues ou dans des villages oubliés, spectacles de légende… c’est au choix ! La forêt cache des centaines de lacs reliés entre eux par des sentiers de découverte, également aménagés pour le portage des canoës. Et au cours de la pro-menade, il n’est pas rare de croiser un trou-peau d’orignals ou une famille d’écureuils. Ici, liberté rime avec immensité et diversité (cinq cités majeures et autant de décors), sans compter que nos amis canadiens ne sont jamais avares de générosité envers leurs curieux cousins voyageurs venus du Vieux Continent, et qu’ils sont toujours prêts à vous faire découvrir leur région. Et il y en a des choses à voir, « tabarnak » !

« TABARNAK »Ce terme connu, très impoli, remplace un certain nombre de jurons européens. On peut également dire « Tarbarmouche » ou « Tabarouette », qui sont des versions moins grossières. Pour ceux qui envisageraient d’employer cette expression lors de leur prochain voyage au Québec, histoire de tenter de passer inaperçus ou de faire cou-leur locale, ce serait une méga-erreur. En effet, il y a neuf chances sur dix pour que vous utilisiez ce mot à mauvais escient, au mauvais moment, vous retrouvant ainsi au cœur des railleries des « vrais » Québécois.

DESTINATION

© S

teve

n F

erla

tte

167

Automne 2013

Fascinant Québec tabarnak !

Texte Patrick Galan

Marcel Proust, l’auteur de « A la recherche du temps perdu» disait : « Le véritable voyage ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux. » C’est donc avec de nouveaux yeux et sans perdre de temps, que nous souhaitons vous entraîner une nouvelle fois sur les chemins de la « Belle Province ». Québec, nous voici !