traitement de lenfant infecté par le vih-1 échec virologique toxicité devenir long terme pr...
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Traitement de l’enfant infecté par le VIH-1
échec virologiquetoxicité
devenir long terme
Pr Albert Faye
Hôpital Robert Debré, Paris
Introduction : échec thérapeutique
• Problème clé dans le cadre de l’accès aux ARV
• Difficultés majorées chez l’enfant dans les pays à ressources limitées :– absence de formulations adaptées - rupture– utilisation des NNRTI en 1ère ligne– transmission de virus résistants (échec PTME)– limitation des alternatives
EPF : Multithérapie avec RTV et NFV, Faye et al, J Pediatr Inf Dis 2002PENTA 7 : D4T+DDI+NFV, Aboulker et al, AIDS 2003Pactg 356 : tri ou quadrithérapie avec NFV, NVP, ABC, Luzuriaga et al, J Virol 2000Borkowsky : traitement non précisé, Nikoloic-Djokic et al, JID 2002Saez-Llorens : Lopinavir/rtv +( DT4+3TC naif) ou (NVP+ 1 ou 2 INRT),Saez-Llorens et al Pediatr Inf Dis, 2003
Résultats globaux des traitementsau « début des multithérapies »
Déterminants de l’échec en pédiatrie
– Particularités pédiatriques de la pharmacocinétique des antirétroviraux
– Puissance du traitement insuffisante– Difficultés accrues d’observance et
d’accession à des formulations réellement pédiatriques
Le risque : induction de mutations de résistance
Prévalence de la résistance chez les enfants/adultes avec CV>500 copies/ml
0
20
40
60
80
100
Any drug NRTI NNRTI PI 2 classes 3 classes
Drug resistance detected
Dru
g r
esi
sta
nce
Children
Adults
2001 -2003, Hôpital Necker, Paris
Traitement précoce du nourrisson et risque de résistance
Faye et al, PIDJ 2002
Cas clinique
– Emmanuel, 7 ans, 17 kg, TME VIH-1– ATCD : infections broncho-pulmonaires et
gastro-intestinales depuis l’âge de 2 ans – Prise en charge 2002, CD4 17% => pas de tt– 2004 : méningite à cryptoccoque => mise sous
D4T+3TC+EFV– Remontée des CD4 à 22%, amélioration
clinique
Cas clinique (suite et fin)
– Après 1 an de traitement ARV récidive des infections BP, AEG => CD4 ↓ 7% et CV >100.000 copies, observance OK
– Poursuite du tt : 6 mois → génotype– Résistance à tous les INTI (sauf TFV),
résistance aux INNTI, sensibilité aux IP– Aggravation clinique avec suspicion de
tuberculose => tt anti-BK
Critères d’échec thérapeutiqueAPRES 6 MOIS DE TRAITEMENT
Pas d’amélioration des CD4Retour des CD4 à la Baseline
en l’absence d’infection intercurrenteDiminution des CD4 > 50% / pic de CD4
Progression
clinique
Charge virale
détectable
RISQUE : ACCUMULATION DE MUTATIONS DE RESISTANCE
Prise en charge de l’échec thérapeutique : les questions
DoseEffets II ndmineursOBSERVANCE Dosage
Nutrition Infection intercurrente
Génotype
SWITCH
Par quelles molécules switcher ? (1)
• Difficultés dans les pays à ressources limitées : limitation même du choix de 1ere ligne
• Difficultés logistiques / réfrigération pour les IP boosté par le ritonavir
• Si possible 3 nouvelles molécules (pas moins de 2) si possible une molécule ou plus d’une nouvelle classe
Par quelles molécules switcher ? (2)
Projet recommandations OMS 2005
Dans notre observation
–Résistance à tous les INTI (sauf TFV), résistance aux INNTI, sensibilité aux IP
-Introduction de TFV → difficile
-Multi avec INTI et LPV/rtv ou NFV ou SQV/rtv seul = monothérapie -SQV + NFV et maintien du 3TC (Grub et al, 2002)
-NFV + RTV et maintien du 3TC (PACTG 406)
LPV/rtv+SQV « double IP boostée » une alternative ?
• 20 enfants : 5 à 10 ans
• 63% > 4 mutations aux INTI (dont TAM)
• LPV/rtv 230/57.5 mg/m2 + SQV 50 mg/kg x 2 + 3TC
• Tolérance : 1 arrêt/20
• PK (limite supérieure)
Ananworanich et al, 2005
LPV/rtv+SQV « double IP boostée » une alternative ?
Caractéristiques baseline S24 p
Stade A/B/C % 5/85/10 -
CV médiane 4.9 2.6 (80%<400)
<0.001
CD4 médian % 6.5 11.5 <0.001
TG mg/dL 111 161 <0.001
CT mg/dL 150 188 <0.001
En conclusion échec thérapeutique quelques questions…
• NNRTI en première ligne ?• Quand switcher ?
– Attendre l’échec clinique ou immunologique ?
– Obtenir une mesure de charge virale systématique à M6 ?
• Place de – double IP boosté ?
– Accessibilité pédiatrique et pays du Sud aux nouvelles molécules (IP, anti-intégrase…) ???....
Introduction : toxicité des ARV (1)
• Toxicité → complexité d’utilisation des multithérapies en pédiatrie
• Gravité dans les pays à ressources limitées– Difficultés d’accès aux soins de santé primaire
– Impact de la dénutrition
– Impact des co-infections
– Traitements pédiatriques alternatifs limités
– Utilisation de galénique adulte amenant parfois à un surdosage
Toxicité des ARV (2)
• Quels types de toxicité ?
• Quelle surveillance et prise en charge ?
• Quelle toxicité long terme ?
Cas clinique
-Noureen, diagnostic VIH à l’âge de 12 mois
-Antécédents : abcès - ostéo-arthrite
-Examen : dénutrition modérée, candidose OP, atteinte neurologique
-Biologie : CD4 9%, CV 1.900.000 copies/ml
-Co-infection : primo-infection à CMV
Cas clinique (suite)
-Traitement initial AZT+3TC+ABC+LPV/rtv
+ bactrim, triflucan, cymévan oral
-J6 : éruption urticarienne généralisée
=> Arrêt définitif de l’ABACAVIR
-M2 : pâleur intense, érosion amygdalienne et ulcération vulvaire (à pyocianique)
Biologie : Hb 4 gr/100 ml – PN 500/mm3
=>Transfusion + ATB + G-CSF + arrêt du cymévan
Cas clinique (suite et fin)
-M3 : récidive de l’anémie à 7,3 gr/100 ml
=> nouvelle transfusion – arrêt AZT et 3TC remplacement par D4T+ddI+NVP (associé au LPV/rtv)
-M16 (âge 28 mois): CV <50 copies/ml depuis M6, CD4> 25%, encéphalopathie (+ marquée sur le plan moteur)
« crampes aux pieds » => suspicion de neuropathie
=>Arrêt ddI remplacement par 3TC => amélioration rapide
EFFETS SECONDAIRES DES ANTIRETROVIRAUX (I)
Hématologiquesmyélosupression
Dysfonction mitochondriale
Anomalies métaboliques
Allergie
Anémie+++Neutropénie++ThrombopénieLymphopénie
Acidose lactiqueHépatitePancréatiteNeuropathie périph.
EruptionHyper-sensibilité
LipodystrophieMétabolismeGlucido-lipidiqueOs, Rein
Troubles digestifs Troubles SNC
EFFETS SECONDAIRES DES ANTIRETROVIRAUX (II)
Hématologiquesmyélosupression Dysfonction
mitochondriale
Anomalies métaboliques
Allergie
Troubles digestifs Troubles SNC
-Tout ARV-IP+++
EFV
-Nuc.AZT>3TC>D4T
-Nuc : ABC-Non nuc :NVP>EFV-IP
-IP-D4T-TFV
-Tous les Nuc.AZT, 3TC…
Effets secondaires des ARV : quelle conduite à tenir ? (1)
• L’effet secondaire même mineur = lit de «l’inobservance» => dépistage + + +
• Interrogatoire, clinique
• Biologie minimale :– NFS-P /mois, 3 mois puis/ 6 mois– ASAT, ALAT /mois, 3 mois puis/6 mois– Biochimie complète / 6 mois
Effets secondaires des ARV : quelle conduite à tenir ? (2)
Effet secondaire
1) Gradation
2) Imputabilité
3) Pathologie autre
IV: Potentiellement létaleIII: SévèreII: ModéréeI: Peu sévère
Effets secondaires des ARV : quelle conduite à tenir ? (3)
Grade IV
Grade III
Grade II
Grade I
-Arrêt de la multithérapie-Prise en charge de l’effet secondaire-Multithérapie modifiée après stabilisation
-Substituer l’ARV responsable
-Traitement symptomatique -Si échec substitution
-Pas de changement de traitement-Mais attention = lit de l’inobservance
OMS 2005
Effets secondaires des ARV : quelle conduite à tenir ? (4)
• AZT → D4T ou ABC – anémie, troubles digestifs, neutropénie
• D4T →(AZT) ou ABC – acidose, pancréatite, neuropathie, lipoatrophie
• ABC → AZT ou Non Nuc ou IP– hypersensibilité
• NVP → EFV ou IP– Hépatite, rash, SJS (switch pour 1 IP)
• EFV → NVP– Toxicité SNC, tératogénicité potentielle
Effets secondaires et interactions médicamenteuses
• Traitement anti-tuberculeux + ARV ± dénutrition => risque de toxicité hépatique majeure (mais aussi neuropathie)
• Dans la mesure du possible traiter la tuberculose complètement avant le VIH
• Si ARV nécessaires rapidement :– Stabilisation tuberculose 15j – 8 semaines
– Multithérapie avec EFV (> 3 ans), trithérapie de Nuc. (< 3 ans) si possible avec ABC
OMS, 2005
Toxicité long terme
lipodystrophies et anomalies du métabolisme glucido-lipidique (1)
24,622
19
1513,6
0
5
10
15
20
25
30
po
urc
enta
ge
Lypodystrophies
↑ cholestérol↑ TG
↓ HDL
Insulino-résistance
Beregszaszi et al, AIDS 2005
N= 130, age Med.10 ans
Anomalie biologique
= 42%
• Stabilité sur 2 ans : lipodystrophie, TG, cholest.• ↑ insulino-résistance• FDR lipodystrophie : ethnie, gravité initiale, durée de
l’infection, INRT• FDR tb métabolique : stade V de Tanner, gravité
initiale, IP
lipodystrophies et anomalies du métabolisme glucido-lipidique (2)
Beregszaszi et al, AIDS 2005
Prise en charge lipodystrophie
• Switch des ARV impliqués => disparition partielle à complète
• Mesures diététiques
• Activité sportive
• Anti-cholestérolémiant : expérience limitée chez l’enfant infecté
Non invasive measurements of arterial properties
D. Bonnet, Hôpital Necker, Paris, unpublished
Le virus lui-même: un facteur de risque d’athérosclérose ?
• 49 enfants infectés (34 traités, 15 non traités, 13,5 ans [3,5-19]) / 24 contrôles– Evaluation propriétés mécaniques carotide et de
l’endothélium par échographie
• Chez les enfants VIH+:– ↓ variation systolo-diast. diamètre carotidien
– ↓ compliance, distensibilité, dilatation dépendante de l’endothélium et ↑rigidité pariétale vasculaire
– Constations indépendantes du traitement par ARV
Bonnet et al, AIDS 2004
Ténofovir et troubles de l’ossification
• 15 enfants en échappement thérapeutique
• 12 ±2 ans
• ↓ D.O chez 6 enfants (les plus jeunes)
• A 24 semaines : ↑ de calciurie
• 2 enfants : arrêt du traitement pour déminéralisation osseuse à 48 semaines amélioration à 96 semaines
R. Gafni–CROI 2006 –(Hazna–Pédiatrics2005)
Rapport bénéfice / risque à évaluer constamment
Impact du HIV vs Toxicité et résistance
Organisme en développement
20 à 30 années de + que l’adulte
Quel maladie à très long terme ?
Devenir long terme
Situation actuelle en France: répartition des âges et des traitements (N = 701)
05
1015202530354045
< 2 an
s
2 –
6 an
s
6 –
12 a
ns
12 –
18 an
s
> 18 a
ns
Po
urc
enta
ge
12%8%
70%
7% 3%
Non traités Bithérapie Trithérapie
Quadrithérapie > 4 molécules
Données issues d’une enquête au sein des 10 grands centres du groupe pédiatrique sur l’infection à VIH
VIH chez l’adolescent (1)
• patients inclus dans la cohorte EPF
• 293 patients nés entre 1986 et 1993- 171 (58 %) vivants, régulièrement suivis- 27 (9 %) perdus de vue- 95 (32 %) décédés
Dollfus et al, CROI 2006
VIH chez l’adolescent (2)
• N= 171 (92 garçons , 79 filles)
• Age au dernier bilan : 14,5 ans [11-17]
• 19 % ont présenté un stade C au cours du suivi (n=33)
SITUATION THERAPEUTIQUE ACTUELLE
832
131
- Jamais traités : 19 % (6)
- ATCD de mono : 12.5 % (4)
- ATCD de bithérapie : 12.5 % (4)
-- ATCD de multithérapie : 56 % (17)
- 3 NRTI : 4 % (5)
- 2 NRTI + 1 NNRTI : 20 % (26)
- 2 NRTI + IP : 61 % (80)
- Autres combinaisons : 15 % (20)
- 84/131 = 64 % reçoivent une IP boostée
Non traités (18 %)
Bithérapie (5 %)
Multithérapie (77 %) : 91 combinaisons différentes
ETAT IMMUNOLOGIQUE ACTUEL
CD4Non
traités
N = 31
Bithérapie
N = 8
Multithérap.
N = 127
TOTAL
N = 165
> 500/mm3 65 % 75 % 59 %
61 %
200-500/mm3
29 % 25 % 33 % 32 %
< 200/mm3 6 % 0 9 % 8 %
ETAT VIROLOGIQUE ACTUEL
CVc/ml
Non traités
N = 29
Bithérapie
N = 8
Multithérap.
N = 129
TOTAL
N = 166
<50 3 % 13 % 50 % 40%
50 – 1000 13 % 13 % 18 % 17 %
1000 – 30.000
52 % 63 % 20 % 27 %
> 30.000 31 % 13 % 12 % 15 %
Problème du passage à l’âge adulte
• Difficultés d’observance
• Accompagnement dans l’annonce du diagnostic (réticence/mots, question de la transmission maternelle…)
• Sexualité
• Passage en service adulte (désir du patient, maturité, évènements scolaires…)
• Projection dans l’avenir
Conclusion
Le devenir long terme vers « une espérance de vie normale» ?
Survie très long terme dans l’EPF
2000 (n=43)
1994-1995 (n=55)
1993 (n=343)
1996-1999 (n=78)
Survie globale