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Trait d’Union OVR Solidarités -ALIM Complexe AGORA 8, rue Paul Bert, 92 130 - Issy-les-Moulineaux contact @ovrfrance.org - www.ovrfrance.org Édi to O pération Villages Roumains est une belle histoire, nous avons éprouvé beaucoup de plaisir à fêter ses vingt ans d'existence, puis ses vingt-cinq ans avec la présence de nos fondateurs que nous avons ovationnés à la hauteur de ce qu'ils méritent. C'est sur cette mémoire que nous nous appuyons souvent, nous n'hésitons pas à y faire référence, car cela a représenté une aven- ture solidaire unique en Europe et reconnue comme telle. Après toutes ces années, les valeurs sont toujours intactes et nous faisons en sorte de continuer sur ce chemin qui nous a été tracé par ceux qui courageusement se sont lancés dans cette défense des droits humains à une époque où ils étaient bafoués dans cette région d'Europe. L'entrée de la Roumanie au sein de l'Union européenne a été pour nous une grande satisfaction bien que suscitant des in- terrogations sur la rapidité de l’adhésion sachant qu’elle pou- vait engendrer des déséquilibres traditionnels en Roumanie. L’adhésion était en effet tributaire de cette question de cor- ruption et aussi de la situation Rrom. Aujourd'hui, nous regardons avec émoi nos amis roumains se mobiliser tous les soirs dans les grandes villes contre la corruption. Que de chemin parcouru !!! Cette société civile que nous avons tant voulu voir émerger est belle et bien en marche. Nos amis roumains peuvent être d'accord ou pas, mais c'est ce nouvel élan et cette façon de se rassembler contre ce qu'ils ressentent comme une injus- tice qui apparaissent à nos yeux comme le plus important. Ils ont ainsi réussi à faire plier le gouvernement qui a retiré l'ordonnance sur la dépénalisation. Comme la double flèche d’OVR, ils nous renvoient à cette idée de regarder chez nous, dans les pays de l’ouest euro- péen, si la corruption est vraiment annihilée. A mourir de rire et surtout de désillusions quand un scandale chasse l’autre au détriment de l’intérêt général. Courage à tous les poli- tiques honnêtes et représentants de la société civile qui ne banalisent pas et savent détecter les écarts démocratiques avec lucidité pour une vision partagée de la cité. N° 18 - avril 2017 Vous trouverez "entre autres" dans ce numéro 18 de Trait d'Union quelques réflexions sur le réseau OVR aujourd'hui, des témoignages notamment de cette jeunesse roumaine qui bouge et qui incarne la Roumanie de demain : . un article d'Édith Lhomel, fondatrice de notre mouvement, sur ce sujet. . une étude de la situation par Vintila Mihailescu, anthropo- logue, ancien directeur du musée du paysan roumain. . un compte-rendu des journées européennes de Transyl- vannie organisées par l'ambassade de France à Bucarest et pour lesquelles des membres d'OVR ont été sollicités. . les mots croisés de Jean-Luc Verne pour la détente et un magnifique poème choisi et traduit par Margareta Fichot. . l'idée de nos amis du Maine-et-Loire, de reprendre contact avec toutes les associations et autres structures franco-rou- maines dans le but de redynamiser ce réseau constitué de la Bretagne et des Pays de la Loire a pris forme. Ils ont été aidés pour cela des membres actifs du CA de cette région et de l'ap- pui de Mme Buron directrice de la maison de l'Europe de Nantes. L'organisation d'une journée de rencontres le 6 mai à Nantes, à l'occasion de la fête de l'Europe à l'espace Cosmopolis a été programmée. D'autres évènements viendront encore cette année animer notre réseau, le raid à vélo citoyen Delta 60, les Rencontres nationales d'OVR Solidarités à Mayenne, le forum Belgo-Roumain à Mons. De belles opportunités pour agir et nous retrouver !!! Et puis cette raison de nous réjouir, la constatation que les valeurs européennes sont vraiment en train de s'enraciner en Roumanie. La jeunesse roumaine veut appréhender la politique autrement. Alors, cela mérite que l'on se pose la question : Peut-être bien qu'avec nos modestes moyens nous y avons un peu contribué ensemble ??? Excellente lecture à tous, Michel De Backer, Président d'OVR International Anne-Marie Scotto, Présidente d'OVR Solidarités

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  • Trait d’UnionOVR Solidarités -ALIM Complexe AGORA 8, rue Paul Bert, 92 130 - Issy-les-Moulineaux

    contact @ovrfrance.org - www.ovrfrance.org

    ÉditoO pération Villages Roumains est une belle histoire, nousavons éprouvé beaucoup de plaisir à fêter ses vingt ansd'existence, puis ses vingt-cinq ans avec la présence de nosfondateurs que nous avons ovationnés à la hauteur de cequ'ils méritent.C'est sur cette mémoire que nous nous appuyons souvent, nousn'hésitons pas à y faire référence, car cela a représenté une aven-ture solidaire unique en Europe et reconnue comme telle.

    Après toutes ces années, les valeurs sont toujours intacteset nous faisons en sorte de continuer sur ce chemin qui nousa été tracé par ceux qui courageusement se sont lancés danscette défense des droits humains à une époque où ils étaientbafoués dans cette région d'Europe.

    L'entrée de la Roumanie au sein de l'Union européenne a étépour nous une grande satisfaction bien que suscitant des in-terrogations sur la rapidité de l’adhésion sachant qu’elle pou-vait engendrer des déséquilibres traditionnels en Roumanie.L’adhésion était en effet tributaire de cette question de cor-ruption et aussi de la situation Rrom.

    Aujourd'hui, nous regardons avec émoi nos amis roumainsse mobiliser tous les soirs dans les grandes villes contre lacorruption. Que de chemin parcouru !!!

    Cette société civile que nous avons tant voulu voir émergerest belle et bien en marche. Nos amis roumains peuvent êtred'accord ou pas, mais c'est ce nouvel élan et cette façon dese rassembler contre ce qu'ils ressentent comme une injus-tice qui apparaissent à nos yeux comme le plus important.Ils ont ainsi réussi à faire plier le gouvernement qui a retirél'ordonnance sur la dépénalisation.

    Comme la double flèche d’OVR, ils nous renvoient à cetteidée de regarder chez nous, dans les pays de l’ouest euro-péen, si la corruption est vraiment annihilée. A mourir de rireet surtout de désillusions quand un scandale chasse l’autreau détriment de l’intérêt général. Courage à tous les poli-tiques honnêtes et représentants de la société civile qui nebanalisent pas et savent détecter les écarts démocratiquesavec lucidité pour une vision partagée de la cité.

    N° 18 - avril 2017

    Vous trouverez "entre autres" dans ce numéro 18 de Traitd'Union quelques réflexions sur le réseau OVR aujourd'hui,des témoignages notamment de cette jeunesse roumaine quibouge et qui incarne la Roumanie de demain :

    . un article d'Édith Lhomel, fondatrice de notre mouvement,sur ce sujet.. une étude de la situation par Vintila Mihailescu, anthropo-logue, ancien directeur du musée du paysan roumain.. un compte-rendu des journées européennes de Transyl-vannie organisées par l'ambassade de France à Bucarest etpour lesquelles des membres d'OVR ont été sollicités.. les mots croisés de Jean-Luc Verne pour la détente et unmagnifique poème choisi et traduit par Margareta Fichot.. l'idée de nos amis du Maine-et-Loire, de reprendre contactavec toutes les associations et autres structures franco-rou-maines dans le but de redynamiser ce réseau constitué de laBretagne et des Pays de la Loire a pris forme. Ils ont été aidéspour cela des membres actifs du CA de cette région et de l'ap-pui de Mme Buron directrice de la maison de l'Europe deNantes. L'organisation d'une journée de rencontres le 6 maià Nantes, à l'occasion de la fête de l'Europe à l'espaceCosmopolis a été programmée.

    D'autres évènements viendront encore cette année animernotre réseau, le raid à vélo citoyen Delta 60, les Rencontresnationales d'OVR Solidarités à Mayenne, le forumBelgo-Roumain à Mons. De belles opportunités pour agir et nous retrouver !!!

    Et puis cette raison de nous réjouir, la constatation que lesvaleurs européennes sont vraiment en train de s'enracineren Roumanie.La jeunesse roumaine veut appréhender la politique autrement.Alors, cela mérite que l'on se pose la question :

    Peut-être bien qu'avec nos modestes moyens nous y avonsun peu contribué ensemble ???

    Excellente lecture à tous,

    Michel De Backer, Président d'OVR International

    Anne-Marie Scotto, Présidente d'OVR Solidarités

  • Sommaire

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    Éditorial 1

    Réseau OVRS :Annonce des RN de novembre 2 Rencontre Régionale du 6 mai 2017présentation 2invitation 2bulletin d’inscription 3pré-programme 3

    Vie des associations :Camp de vacances francophones 4/5Comité de jumelage Centre Mauges-Posesti 5

    Vie du réseau :Nos valeurs à OVR 6Comment décliner nos valeurs 6/7Rencontres Européennes de Transylvanie 7/8

    Focus sur la Roumanie :Haro sur la corruption en RoumanieEdith Lhomel 9/12Témoignage Bodgan Giurgiu 12/13Témoignage Andreea Păuna 13/15Comprendre l’opposition des deux Roumanies V. Milhailescu 15/16Le pays de Lapus - Terre des hommes 17/18

    Poème choisi par Margareta Fichot 19

    Détente :Mots croisés de Jean-Luc Verne 19Solution du TU 17 19Grille nouveau mots croisés 20

    L es associations OVR Solidarités desRégions : Pays de la Loire et Bre-tagne, conscientes de l’importance despartenariats avec "les Villages roumains"pour coopérer à leur développementdurable, ont décidé d’organiser une"Rencontre" de tous les acteurs régio-naux de la coopération franco-rou-maine. Cette journée est fixée au samedi6 mai 2017 de 9h 30 à 17h à NANTES

    Le 6 février dernier un premier groupe(membres d'OVR Solidarités) de travails'est réuni pour réfléchir ensemble àl'organisation de cette rencontre demai. On peut dire que ce fut une jour-née de travail très positive et c'est avecbeaucoup d'enthousiasme que nousnous sommes quittés bien décidés àcontinuer dans ce même esprit de ras-semblement.

    Les objectifs de cette initiative :- Créer une nouvelle dynamique - réflé-chir collectivement à un renouveau dansnos partenariats, leur redonner du sens- Échanger sur nos actions, nos projets,nos réalités, s'entraider- Créer un réseau inter-associatif régional

    La Maison de l’Europe à Nantes, grâceà sa présidente Martine Buron s’asso-cie à cette initiative à laquelle se jointaussi Madame Dauphin-Lazar, ConsuleHonoraire de la Roumanie à Nantes.Toutes les deux nous encouragent dansnotre démarche."Lors de la fête nationale de Roumanieà Paris le 4 décembre 2016, Monsieurl'Ambassadeur Lucas NICULESCU et la

    secrétaire générale de l'ambassadeMadame Mioara PITUT, ont confirmél'atout que constitue la coopérationFranco-Roumaine créative d'initiativesréalisées par les associations et les col-lectivités territoriales, pour le dévelop-pement de leur pays".

    Les ambassades de Roumanie en Franceet de France en Roumanie, sont favora-bles à ce projet, car ils savent qu'OVRSolidarités partenaire des villages enRoumanie, où vit 50% de la populationdu pays, est un acteur expérimenté quipeut faciliter le développement rural in-dispensable pour lutter contre la frac-ture actuelle, sociale et économique,entre le milieu rural et le milieu urbain.

    Le Ministère des Affaires Etrangères(MAE) et l’AFCCRE (Association Fran-çaise du Conseil des Communes et Ré-gions d’Europe) ont organisé le 21 marsà Paris, un Groupe de travail sur la Coo-pération franco-roumaine, nous yétions présents. Monsieur Tarrissondirecteur du Pôle Echanges et Partena-riats Européens de l’AFCCRE participeraà la Rencontre du 6 mai à Nantes.

    L’Ambassade de France en Roumanievient d’organiser les 7èmes RencontresEuropéennes de Transylvanie sur la Santé :pour alerter, face aux conséquences dé-sastreuses sur l’accès aux soins (surtouten milieu rural) des migrations massivesdes médecins vers l’Europe de l’ouest, etfaciliter des réflexions, des coopérationseuropéennes indispensables dans ce do-maine avec la Roumanie.

    Réseau OVRS

    Jacques Prinet, Vice-président encharge de la politique sociale et de lasanté, a présenté le plaidoyer d’OVRSolidarités pour la création de maisonsde santé pilotes, comme l’une des solu-tions attractives pour retenir les jeunesprofessionnels de santé dans leur pays.(cf. article suivant)

    Plus que jamais les réseaux de coopé-ration, les échanges, sont nécessairespour que nos partenariats citoyens par-ticipent efficacement à la constructiond’une Europe plus solidaire.

    OVR Solidarités peut participer active-ment à ce réseau d’échanges d’expé-riences de solidarités avec nos amisroumains.

    Anne-Marie PrinetPrésidente du Comité de Jumelage

    Centre Mauges-Posesti

    Colette ChatellierMembre du CA d'OVR Solidarités

    Les Rencontres Nationales

    Rencontres régionales des acteurs de la CoopérationFranco- Roumaine - Le 6 mai à Nantes

    L es prochaines rencontres nationales d'OVR Solidarités auront lieules 11 et 12 novembre 2017 à Mayenne (53 100) dans les locaux du Lycée Roche-feuill, toutes les activités se dérouleront sur ce même site.Nous serons reçu par l'association OVR Mayenne-Novaci et son Président notreami Michel Pichon.

  • 3

    Réseau OVRS

    N ous vous invitons, dans le cadre dela Fête de l’Europe à Nantes, à unerencontre pour dynamiser la coopéra-tion franco roumaine.

    L’objectif de cette journée est de réflé-chir collectivement à une nouvelle étapedans nos partenariats, leur redonner dusens, échanger sur nos actions, nos pro-jets, nos réalités, s’entraider et se re-grouper pour plus de visibilité.

    Lors de la fête nationale de Roumanie àParis le 4 décembre dernier, l’ambassa-deur, Monsieur Niculescu, et la secré-taire générale de l’Ambassade, MadamePitut, ont confirmé l’atout que constituela Coopération Franco Roumaine, por-teuse d’initiatives émanant de nos asso-ciations et collectivités territoriales,pourle développement de leur pays.Cette rencontre pourra être un point dedépart d’événements dans le cadre de :« 2018, année de la Roumanie en Franceet de la France en Roumanie ».Vous trouverez ci-joint le pré-pro-gramme de cette journée et le bulletind’inscription.Soit par mail à : Madame Anne-MariePrinet [email protected] par courrier : Maison de l’Europe –Madame la Présidente Martine Buron33, rue de Strasbourg – 44000 NANTES

    Après votre inscription nous vous en-verrons le programme définitif et le pland’accès au centre Cosmopolis de Nantes

    Pour OVR Solidarités,Anne-Marie Prinet

    La Présidente de la MDE, Martine Buron

    Avec la participation de Madame laConsule Honoraire de Roumanie àNantes, Diana Dauphin-Lazar

    PRE-PROGRAMME9h30 : Accueil

    10h00 : Ouverture- Présentation de la journée- Prises de paroles des personnalités

    10h30 :- Échange d’expériences (par groupes) - Restitution/synthèse

    12h30 :- Repas (une participation sera demandée)

    14h00 : Ateliers thématiques :- Échanges jeunes (scolaires et extrascolaires) et adultes- Formations à l’animation Enfance-Jeunesse.

    - Coopération au développement ruraldurable (dimension socio-économique,programme LEADER…)

    15h30 : - Restitution/synthèse

    16h00 : - Quels financements pour les actionsde coopération - Intervention de Mon-sieur Tarrisson (AFCCRE)

    16h30 : - Interventions des personnalités pré-sentes, suites de la journée, perspectives

    17h00 : Clôture par Madame Dauphin Lazar, ConsuleHonoraire de Roumanie à Nantes.

    Journée de rencontre des associations - parrainages - comités de jumelage franco-roumains des régions Pays de la Loire et Bretagne

    Samedi 6 mai 2017 à Nantes - Espace Cosmopolis

    Inscription Rencontre Régionale 6 mai à Nantes

    Nom des participants à la rencontre :---Souhaitez vous un hébergement le vendredi soir chez des bénévoles nantais ?le préciser :

    Contacts :

    Adresse Mail : Téléphone :

    Caractéristiques de l’AssociationNom de l’Association ou Comité de Jumelage :

    Adresse Postale et mail :

    Commune partenaire en Roumanie :Judet :

    Année de création de l’Association : Evolution :- parrainage : - jumelage :

    Principales actions réalisées :

    Projets :

  • et les volontaires. Nousnous sommes vraiment at-tachés aux enfants malgréla barrière de la langue.Beaucoup d’enfants par-laient très bien français ouanglais. Il y avait vraimentun échange entre la cul-ture française et roumaineet c’était très enrichissant. Les enfantsétaient très volontaires pour apprendrede nouveaux mots, en théâtre nousavons réussi à faire une petite pièce enfrançais c’était vraiment sympa et valo-risant pour eux.

    La deuxième semaine, je suis allée dansun petit village dans le judet de VALCEA.J’ai été volontaire dans une associationqui organise une « école d’été » pour desenfants des villages alentour, car il n’y apas d’activité pour les enfants pendantles périodes de vacances. L’associations’appelle "Hrana pentru trup si suflet"(nourriture pour le corps et l’esprit). Jepense que dans cette association il yavait environ une vingtaine d’enfants,mais qui ne venaient à chaque séance.

    Cette association a été créée et est géréepar un prêtre et un professeur de rou-main. Ces deux hommes proposent auxenfants des cours de français, roumain,anglais, sport, guitare, chants et danses

    Vie des associations

    4

    J e m’appelle Noémie, j’ai 23 ans je suisétudiante en master politiques etprises en charge de la jeunesse à l’EHESPde Rennes. J’avais effectué il y a deux ans un stagede trois mois en Roumanie à Timisoaraet j’ai vraiment aimé ce pays donc j’ai dé-cidé d’y retourner cet été pour faire duvolontariat.Je suis partie en tout deux semaines enjuillet. La première semaine, j’ai été vo-lontaire au centre culturel francophonede Buzau, ou j’ai participé à un séjour devacances organisé pour des enfants rou-mains qui parlent français. L’objectif dece séjour était de promouvoir la culturefrancophone et de permettre aux en-fants de s’amuser en apprenant. Il y avait six volontaires, trois deBelgique, une de Grèce, une de Jordanieet moi de France ainsi que deux couplesde retraités investis dans des programmesd’échanges culturels. Les enfants étaientaccompagnés par leurs professeurs.

    Les enfants participants au séjourIls avaient entre 9 et 15 ans. Chaque vo-lontaire avait en charge l’animation d’unatelier, j’animais l’atelier théâtre. Il yavait aussi danse et chant espagnol,danse et chant oriental, art plastique,jeux sportifs. Les enfants étaient par pe-tits groupes et chaque jour ils faisaientun atelier différent. Le mercredi nousavons fait une sortie à la journée pourvisiter les volcans de boue puis nousavons fait des actions de solidarité(spectacle pour les personnes âgéesd’une ville) et dons de jeux faits pendantl’atelier activités manuelles à des en-fants dans un centre maternel. Nousétions logés dans un grand hôtel 4étoiles avec piscine en pension com-plète. Le soir, nous proposions des acti-vités de veillées comme le carnaval,incroyables talents… Il y avait vraimentune bonne ambiance entre les enfants,entre les volontaires et entre les enfants

    traditionnelles. Ces activités sont enca-drées par des professeurs. Moi je faisaisune activité théâtre en français. J’airéussi à préparer un spectacle à partird’une pièce française que l’on a traduiteen roumain afin de proposer une doublereprésentation en français/anglais. J’aieu un peu plus de mal à communiqueravec les enfants qui n’avaient pas un bonniveau, car ils étaient plus jeunes, maison s’est quand même compris en mi-mant en anglais moi un peu en rou-main…c’est la famille du prêtre qui m’ahébergée pendant cette semaine. Celaétait vraiment intéressant de vivre ausein d’une famille dans un village !

    C’était aussi intéressant, car les activitésavaient lieu dans des écoles, mais parfoiscela se déroulait dans l’église du prêtre.

    Ça a été parfois intimidant de faire duthéâtre dans une église qui d’habitude

    Camps de vacances francophones - Roumanie juilet 2017

    Tous les volontaires de cette semaine.

    Répétion de théâtre en français.

  • Vie des associations

    5

    est un lieu de recueille-ment où l’on chuchote,pas très propice au théâ-tre, mais qui finalementest original et c’est inté-ressant d’utiliser les lieuxque l’on a à dispositionfaute de locaux plus adap-tés… Je n’ai pas pu assis-ter au spectacle final, car

    mon billet d’avion avait été réservé.

    C’était un peu dommage, mais je suis tou-jours en contact avec eux et j’espère sin-cèrement repartir l’année prochaine ! J’ai réellement passé deux superbes se-maines en Roumanie avec des genssuper sympas et accueillants, c‘étaitvraiment une belle expérience !

    NoémieCours de guitare dans une église.

    L 'été dernier, suite à la formationBAFA franco-roumaine que nousavions organisée avec "Familles Rurales49" de 2013 à 2015, notre coopérationavec Posesti a permis l’ouverture duCentre de Loisirs pour la troisièmeannée consécutive - deux semaines enaoût -. La nouveauté est que le centre afonctionné pour la première fois entoute autonomie, sans aucune présencefrançaise avec les animateurs nouvelle-ment diplômés. La municipalité dePosesti coopère en mettant à dispositionles bâtiments et les bus scolaires pourfaire le ramassage dans les villages avoi-sinants, et en donnant une petite rému-nération aux animateurs. Le thèmechoisi était : «dans le monde des contes»d’où les créations de costumes,

    Comité de Jumelage Centre Mauges-Posesti

    construction de maquettes de château,etc. (voir photo). Notre comité avait lar-gement approvisionné le centre en ma-tériel de base, grâce au transporthumanitaire l’an dernier. Il y a des pro-jets pour faire fonctionner le centre pen-dant les petites vacances. Nous pensonsmaintenant à la pérennisation du centreet donc former d’autres animateurspour assurer la relève. Une réflexion estengagée avec "Familles Rurales" pourorganiser sur place une formation spéci-fique, adaptée à la réalité locale. Le di-plôme final un peu différent d’un BAFAdevra être reconnu par les autorités rou-maines.Douze élèves du lycée NDBN viennentde vivre deux semaines avec leurs cor-respondants de Valenii de Munte, une

    en France suivie d’une en Roumanie. Lesjeunes roumains interrogés ont envie dedécouvrir un autre mode de vie, parlentd’ouverture d’esprit et de relations hu-maines fortes. Notre comité insiste surl’importance de l’ouverture au mondedes jeunes. Il faut faciliter au maximumles échanges entre les deux pays, profi-ter de la diversité culturelle et appren-dre à construire une citoyennetéeuropéenne pour lutter contre les pré-jugés et la peur de l’autre.

    Jacqueline YouSecrétaire du Comité de jumelage

    Centre Mauges-Posesti

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    Vie du réseauNos valeurs à OVR Solidarités

    B ientôt trente années d'existence etle réseau associatif OVR est tou-jours actif.Certes, le nombre d'adhérents estmoins important, certaines associa-tions sont parfois en sommeil quelquestemps pour retrouver un nouveau souf-fle ensuite. La flamme reste toujours intacte etanime ce même désir de solidarité,d'amitié.Le lien avec des pays comme laRoumanie ne peut laisser indifférent,lorsque l'on a connu ce pays on ycompte forcément de nombreux amiset c'est un vrai bonheur à chaque foisde les retrouver.

    La vie en Roumanie s'est améliorée,mais il reste encore beaucoup à faire

    pour transformer le quotidien des ha-bitants. Force est de constater qu'il y aencore à faire des progrès dans plu-sieurs domaines et particulièrementdans celui de la santé.

    Notre politique d'élargissement à d'autrespays comme la République de Moldavie etla constatation des besoins n'a fait queconforter notre volonté d'actions.

    Mais ce qui nous stimule également,c'est que nous avons tellement à ap-prendre de nos amis, chaque voyage estsource de nouvelles découvertes.Notre logo avec les deux flèches dansles deux sens, ce symbole "aller-retour"est la parfaite illustration d'une réalitéde la situation, chacun a besoin de senourrir de l'autre.

    Tous les bénévoles des associations don-nent de leur temps, ils savent très bienqu'il est important de continuer, cela re-donne "la pêche" et rend moins égoïste.

    Depuis le début de notre mouvement,le monde a évolué et malheureusementpas toujours dans le bon sens. Lesguerres, les attentats, la crise des mi-grants, la tentation et même le retourdu populisme dans le monde nous inci-tent à continuer plus que jamais à af-firmer nos valeurs autour de nous et àles véhiculer le plus loin possible. Cela tous les membres d'OVR savent lefaire, il ne fait aucun doute que la mo-bilisation doit continuer.

    Anne-Marie Scotto et le CA d'OVR Solidarités

    Comment décliner nos valeursOVR, les fondamentaux qui rassemblent.

    A éroport de Cluj mars 2017, la soiréeétait déjà avancée, le chauffeur del’Institut Français était là à nous atten-dre avec sa Dacia “normale”. De suite,il nous parla en terme flatteur de OVR,manifestement il avait repéré que cemouvement de solidarité entre peuplesavait eu et avait encore un rôle dansl’espace Européen. D’autant que OVR aune singularité, être une ONG transna-tionale allant de La Roumanie, la Ré-publique Moldave, La Suisse, laBelgique, et la France. OVR s’enrichitdes spécificités de chacun.

    Dans les différents lieux de rencontreset de partages, il y a des acteurs de lacoopération décentralisée entre laRoumanie et la France et ceci en lienavec le plus haut niveau et dans lemême temps en lien avec le niveaubasal, local du petit territoire ressor-tent les thèmes ou les marqueurs sui-vants :

    Rassembler des énergies complémen-taires : citoyens, élus des territoires, acteurs éco-nomiques, universitaires, représentantsde l’état, membres associatifs et parte-naires de la coopération internationale.En se rassemblant, il faut se parler etOVR peut, avec d’autres, être un des es-paces où ces liens peuvent se manifes-ter, où des idées peuvent surgir, où desprojets peuvent se réaliser.

    Les problèmes de tous les joursFinalement sont ceux qui concernent lavie de la population et pour lesquelsexistent de nombreuses attentes enRoumanie. Et pour cela, de modestesactions nécessitant peu de moyenspeuvent se mettre en place. Grâce à sespartenariats entre villages roumains etfrançais, OVR a les moyens de pouvoir,pas à pas, contribuer avec d’autres àaméliorer le quotidien des personnes,des familles.

    Acteur au niveau localEn Roumanie, un certain nombre desecteurs relèvent des compétencescommunales ou départementales.Certains territoires ont su s’organisermieux que d’autres. Et OVR en raisonde ses jumelages locaux ou de ses rela-tions associatives peut là aussi être unacteur, avec d’autres, dans des do-maines qui concernent certains équipe-ments, des formations, culture.

    Mutualiser les actions, les projets des uns et des au-tres, stimuler par les initiatives, par lacollaboration et le partage. OVR peutavec d’autres être un de ses lieux, afind’agir ensemble

    La jeunesse est un des axes prioritaires au plushaut niveau de la coopération inter-nationale. Un certain nombre de par-tenariats entre villages roumains et

  • Vie du réseaufrançais mettent en place avec succèsdes actions en direction des jeunes(formations diverses, échanges cultu-rels, universitaires et lycées, camps devacances). Ce sont des actions où OVRa décidé de s’engager en Europe pourla jeunesse. Le partenariat qui a étéentre nos 2 pays et aussi la RépubliqueMoldave voisine à travers les “Conteset Légendes” de chaque territoire apermis de comprendre et de mélangeraujourd’hui certains éléments symbo-liques, traditionnels et fondateurs denos histoires et cultures populaires sidifférentes et si communes.

    L’Inclusion sociale est une préoccupation permanentepour OVR et pour les personnes, en gé-néral qui agissent pour faire vivre cespartenariats. Ce terme est l’inverse del’exclusion. Les domaines de la cultureet du tourisme furent aussi des lieux deconcrétisation de nos relations. Lasanté et le secteur du médico-socialsont actuellement au coeur des ré-

    7

    Rencontres Européennes de Transylvanie 2017

    flexions de OVR, car au coeur despréoccupations des citoyens Roumains.OVR veut s’en faire l’écho, en étant au-près des décideurs, artisan d’un plai-doyer pour la création de structures desoins telles que les maisons de santépluridisciplinaires. Un petit livret d’in-formation sanitaire sera aussi artisande préventions et de compréhensionspour le maintien des populations ensanté.

    Toutes les personnes rencontrées au-tour de cette coopération décentraliséecomme tous ceux qui s’inscrivent dansle mouvement OVR sont les acteurs decet humanisme européen où l’altruismepeut se manifester. 2018-2019 sera la grande saisoncroisée roumaine en France et fran-çaise en Roumanie. Nous devrons yparticiper avec beaucoup de plaisir,et d’imagination.Ces manifestations, entre autres,s’appuieront sur des personnes qui aucours de l’histoire animèrent à leur

    manière les relations entre nos deuxpays.

    Citons Panait Istrati qui fut l’un d’eux,dont la vie se partagea entre la Rouma-nie et la France, permettant ainsi pourterminer ce propos d’atteindre furtive-ment “L’âme roumaine” aux confins del’orient :

    ”Que connaissons-nous de la nature hu-maine. Si j’avais eu le loisir de matermes sens et d’apprivoiser mes instinctsaurais-je réussi à trouver l’équilibre ?Mais pour cela il m’aurait fallu la bien-veillance des hommes et le concoursdes circonstances “ et encore “ : Cesvertus que je cherchais vainement,c’est-à-dire justice, bonté, honnêteté,sobriété, la culture du «Beau» et par-dessus tout une vraie fraternité dansles faits, avec l’homme …. “

    Jacques PrinetVice-président d'OVR Solidarités

    C ette année le thème était : Les Po-litiques de Santé, quelles solutionsinnovantes pour les Territoires.

    Organisées avec une certaine perfec-tion par l’Ambassade de France deBucarest et l’institut français de Cluj-Napoca.

    Les objectifs annoncés : Rassembler des décideurs locaux, deschefs d’entreprises, des représentants dela société civile, des professionnels desanté autour d’un thème relevant du dé-veloppement territorial en Europe.Fruit de partenariats noués avec lesautorités territoriales roumaines,hôtes, les collectivités territorialesfrançaises, les universités, les associa-tions, les entreprises françaises et rou-maines.

    Stimuler les débats, créer des liens, valo-riser les projets réalisés à l’échelon local.

    Le Choix des lieux : pourquoi ?

    - le 8 mars à Cluj : lieu d’Universitésdes Professions de santé, incontourna-ble pour tous débats sur ces sujets. Villed’excellence et de qualité et aussi deressources.

    - le 9 mars à Zalău et son départe-ment de Sălaj, mènent des projets par-ticulièrement innovants dédiés àl’amélioration des services médicaux àla population :(entreprise Michelin, Centre des Mala-dies Rares)

    Le 10 mars à Oradea, des coopérationstransfrontalières avec la Hongrie enmatière de santé.

    Avant de vous communiquer un pre-mier compte rendu général de ces troisjours réalisé par Mme Périni del'Ambassade France, je vous partagemes premières impressions et des élé-ments signifiants pour la Roumaniequi ont été entendus.

    - Les inégalités face aux soins sontgrandes entre les différents territoiresen Roumanie. Avec de mauvais indica-teurs de santé (mortalité infantile) enlien avec la pauvreté.- Des secteurs de la population ne bé-néficient d’aucune assurance santé.- Les hôpitaux relèvent des compé-tences départementales et parfois com-munales, ce qui a comme conséquencesque bien des choses peuvent se déciderau niveau local, que les partenaires sontà rechercher localement.

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    Vie du réseau- Les hôpitaux reçoivent trop de pa-tients qui devraient être pris en chargepar la médecine de famille.- Le départ massif des médecins formésen Roumanie vers les pays de l’Europede l’Ouest.- Existence de cofinancements public-privé pour réaliser dans certains terri-toires des projets innovants. Desexemples précis ont été rapportés,exemples à caractère communautaireen particulier dans le domaine de laprévention et des dépistages. Mais celareste encore à un niveau très bas dansle pays.- La fonction sociale des hôpitaux oc-cupe une grande place au dépend de lafonction soins.- Des acteurs de soins et responsablespolitiques sont conscients de l’impor-tance de développer des axes de pré-vention, mais ils se heurtent auxpartisans de la recherche de résultatsimmédiats et efficaces à court terme,mais qui nécessiteront des équipe-ments onéreux, de petites mesures peucoûteuses peuvent changer les vies.- Les différents gouvernements succes-sifs n’ont pas mis en place de pro-grammes avec une vision à long terme.

    Pas de recommandations claires.- Des projets ont pu être réalisés danscertains territoires de Transylvanie àcaractère de santé publique impliquantles acteurs locaux (professionnels deSanté, responsables élus départemen-taux ou communaux, partenairesétrangers, et entreprises) grâce à leurmotivation, comme équipements d’hô-pitaux, dépistages de cancer du sein,amélioration de la couverture vacci-nale, soins à domicile, développementdes enfants, création d’unités mobilesde soins...

    Jacques PrinetVice-président en charge

    de la politique sociale et de la santé

    Premières conclusions partagées

    Ayant pris conscience de :

    • La forte croissance en Roumanie despersonnes âgées dépendantes• Le grand écart entre l'accès aux soinsde santé en milieu rural versus milieuurbain.• La sur-morbidité et mortalité évita-ble par maladies chroniques cardiovas-culaires en particulier en Transylvanie.

    Ayant constaté que les modèles depolitiques de santé évoqués pendantles RET 2017, qui ont été développéesen Europe et en particulier en France,sont en cours d'évolution vers plus desouplesse et d'agilité afin de mieux ré-pondre aux besoins en santé des popu-lations en :

    ➢ Développant pro-activement uneoffre équitable de soins par la mobili-sation de nouveaux fournisseurs desanté, et la réallocation de ressourcesbudgétaires correspondant à l'évolu-tion des besoins (pathologies chro-niques, etc.),

    ➢ Permettant l'évolution dans le tempsvers la désertification des services enpartant d'un système centré sur les hô-pitaux vers des systèmes équilibrés oùl'hôpital fait partie d'un réseau de ser-vices en proximité des bénéficiaires :maisons et pôles de santé, servicesd'aide à domicile, etc.

    Ayant mesuré à quel point des initia-tives en Roumanie ont montré le bonchemin car c'est "la société civile quifait la force" conduisant les conseilscommunaux à s'engager pour la santéau quotidien de leurs habitants (élus,entreprises, associations, écoles).

    Les participants des Rencontres euro-péennes de Transylvanie 2017 sont en-gagés à accroître l'accès aux soins desanté de base avec accent en milieurural – prévention et services dans leurscommunautés en mettant en pratiquedes instruments comme :

    • L'appui à la mobilisation des per-sonnes malades, de leurs familles etplus largement des citoyens pour qu'ilsexpriment les besoins de sans dansleurs communautés (facilitant le déve-loppement d'une société civile qui peuttravailler bottom-up).

    • Les évaluations des besoins de santépar bassins de vie (démarche où les ac-teurs locaux se mobilisent).

    • Les Maisons de santé pluri-profes-sionnelles renforçant le travail coor-donné horizontal en équipe deprofessionnels, attractif pour les pro-fessionnels et efficace pour la popula-tion.

    • Les Conférences des financeurs, pourqu'ils se coordonnent sur un territoire.

    • Des programmes de formation desprofessionnels et d'échange d'expé-riences autour des bonnes pratiques lo-cales existantes, qu'il convient desoutenir plutôt que de vouloir créer denouvelles.

    RENCONTRES EUROPEENNES DE TRANSYLVANNIE 2017 (7ème édition)"Politique de santé : quelles solutions innovantes pour les territoires ? "

    Cluj-Napoca – Zalău – Oradéa - 8-9-10 mars 2017

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    Focus Roumanie

    report de trois ans n’a pas levé pour au-tant toutes les réticences des instanceseuropéennes : si le Parlement européena fini au terme de débats houleux parapprouver l’entrée de ces deux payscandidats dans l’UE, le Conseil, sur l’in-sistance de plusieurs États membres, aassorti ces adhésions de mesures d’ac-compagnement. Outre des clauses desauvegarde concernant le marché inté-rieur et le secteur de la justice et des af-faires intérieures (intégration àl’espace Schengen) que l’Union pouvaitinvoquer pendant une période maxi-male de trois ans à compter de la dated’adhésion, cette dernière a décidé demettre en place un Mécanisme de coo-pération et de vérification (MCV, déci-sion de la Commission européenne du13 décembre 2006), un cas sans précé-dent de « conditionnalité post-adhé-sion » afin de surveiller les progrèseffectués par les deux pays dans le ren-forcement de l’état de droit, notam-ment dans les domaines de la luttecontre la corruption et la criminalitéorganisée.

    Quatre objectifs ont alors été assignésà la Roumanie :• Garantir un processus judiciaire à lafois plus transparent et plus efficace(renforcement et responsabilisation duConseil supérieur de la magistrature) ;• Constituer une agence pour l’inté-grité dotée de responsabilités en ma-tière de vérification de patrimoine,d’incompatibilités et de conflits d’inté-rêts potentiels ;• Continuer à mener des enquêtes pro-fessionnelles et non partisanes sur les al-légations de corruption à haut niveau ;• Prendre des mesures supplémen-taires pour prévenir et combattre lacorruption, en particulier au sein del’administration locale.

    A l’heure où les critiques se multi-plient à l’adresse d’une Union euro-péenne pointée du doigt pour sonincapacité à endiguer la montée decourants populistes qui, dans plusieurspays européens, attirent pêle-mêle lesvoix des perdants de l’intégration euro-péenne, des nostalgiques d’une identiténationale forte, ou plus grave, des te-nants d’un État autoritaire et xéno-phobe, les événements survenus enRoumanie durant la première quin-zaine de février 2017 rappellent quel’adhésion à l’UE constitue un levier dé-cisif pour aider à la moralisation de lavie politique et au renforcement del’état de droit.Facteur important mais non suffisant,le processus de surveillance mis enplace par la Commission européennelors de l’adhésion de la Roumanie en2007, sous l’intitulé rébarbatif de «Mé-canisme de coopération et de vérifica-tion» (MCV) et qui a consisté à exercerun suivi régulier des moyens mis enœuvre pour lutter contre la corruptionet à inciter les autorités politiques, ju-diciaires et administratives à se doterdes procédures et des structures indis-pensables pour lutter contre ce mal en-démique, ne pouvait, seul, mener ce quisur le terrain s’est traduit par une mul-tiplication d’opérations «mains pro-pres». Pour être efficace, cettecontrainte extérieure s’est appuyée surl’opiniâtreté d’une poignée de magis-trats et de responsables politiques dé-terminés à rompre avec l’image peureluisante que renvoyait leur pays ainsique sur un réseau d’associations activesdepuis plusieurs années, et pour beau-coup financées par des fonds exté-rieurs, notamment européens.Cette pression s’est en quelque sorteconjuguée avec la prise de conscienceprogressive au sein de la société rou-

    maine de la nécessité impérative derompre avec une corruption qui, engangrénant les relations entre l’admi-nistration, le pouvoir politique et les ci-toyens a été jusqu’à causer la mort deplus d’une soixantaine de jeunes en no-vembre 2015 lors de l’incendie d’uneboîte de nuit à Bucarest, ouverte, grâceà divers passe-droits, au mépris des rè-gles de sécurité élémentaires.Ce dramatique événement donnera lieuà d’importants rassemblements àBucarest dénonçant «une corruptionqui tue !» qui aboutiront à la démissiondu Premier ministre Victor Ponta(Parti social-démocrate, PSD). Repre-nant un an plus tard des slogans iden-tiques, des centaines de milliers demanifestants ont acculé le gouverne-ment socialiste de Sorin Grindeanunommé à peine un mois plus tôt, à reti-rer au terme de dix jours de protesta-tions, les ordonnances d’urgence quivisaient à soustraire à la justice quelque2 000 élus, parlementaires, sénateurset hauts fonctionnaires en poste auxdifférents niveaux de l’administration.

    La pression constante de l’Union européenne

    Écartées de la vague d’adhésion de2004 en raison de leur incapacité à sa-tisfaire aux critères de Copenhague, laRoumanie, tout comme la Bulgarie, ontintégré l’Union européenne au 1er jan-vier 2007 au terme d’une marche for-cée législative ayant pour objectif lareprise de l’acquis communautaire. Ce

    Haro sur la corruption en Roumanie. L’Union européenne et la société se mobilisent.

  • Focus RoumanieChaque année, dix ans durant,un rapport rédigé par la Com-mission s’appuyant sur desmissions en Roumanie menéestrois fois par an a fait le pointsur ces objectifs, actualisé lesrecommandations en fonctiondes avancées constatées et desobstacles rencontrés : ce mo-nitoring somme toute encontinu est devenu au fil desannées un document considéré par leséquipes politiques successives commeune sorte d’examen de passage dont latonalité plus ou moins positive faisaitfigure de verdict.Bien que la Commission s’en défende,ces évaluations successives aux conte-nus longtemps très critiques ont par-fois été opposées par certains Etatsmembres (Pays-Bas, Allemagne, France,etc.) pour refuser à la Roumanie l’entréedans l’Espace Schengen.À l’inverse des gouvernements succes-sifs souvent embarrassés par ces rap-ports de la Commission, l'opinionpublique a soutenu ce mécanismecomme l’illustre le sondage d’Euroba-romètre réalisé en 2014 montrantqu’une grande majorité de Roumainsestimait que l’UE avait, au travers duMCV, un impact positif sur les défautsdu système judicaire, la corruption etla criminalité et souhaitait que ce mé-canisme soit maintenu.À plusieurs reprises, la Commission dé-noncera les nombreuses attaques vi-sant juges et procureurs dans lesmédias, les critiques excessives du gou-vernement à l’égard des décisions de laCour constitutionnelle, la réticence duParlement roumain à donner suite dansles délais impartis aux arrêts de cetteCour, le recours trop fréquent aux or-donnances d’urgence ; elle appellerasans désemparer à la transparence et àdes nominations fondées sur le mérite,à commencer par celles des procureurs,enfin déplorera le fait que la majorité10

    des peines dans les affaires de corrup-tion soit assortie d’un sursis ainsi que laréticence du Parlement à suspendre lesmembres inculpés dans des affaires à lademande de la Direction nationaleanti-corruption (DNA).Le rapport de 2015 relevait que les pro-cédures de marchés publics, notam-ment à l’échelon local, restaientexposées aux risques de corruption etde conflits d’intérêts, ce qui avait aussides conséquences sur l’absorption desfonds structurels alloués par l’UE dansle cadre de la Politique de cohésion.Effet pervers d’une attribution demoyens financiers sans commune me-sure avec les moyens administratifsmobilisables pour en contrôler l’utilisa-tion, nombre de responsables et d’éluslocaux (maires, présidents de conseilsdépartementaux) vont en effet sou-vent tenter de tirer le meilleur partipossible de cette manne financière leurpermettant de s’assurer du vote deleurs administrés.Au fil des rapports(1), il est aussi faitétat d’un renforcement de la confiancedes Roumains dans leur système judi-ciaire et d’une meilleure acceptationdes règles relatives aux incompatibili-tés de fonctions et aux notions deconflits d’intérêt qui, jusque-là, pas-saient pour des pratiques communé-ment admises. Ce qui, voilà dix ans,pouvait apparaître comme normal oudu moins inévitable est alors progressi-vement ressenti comme un abus de

    pouvoir, un facteur nuisant aubon fonctionnement de la dé-mocratie et non plus comme leseul moyen d’obtenir un ser-vice de l’administration.Il faudra attendre ce rapportde janvier 2015, soit sept ansaprès avoir intégré l’UE, pourque la Roumanie soit considé-rée «sur la bonne voie» et inci-tée «à tenir le cap, la lutte

    contre la corruption restant le plusgrand défi à relever et la principalepriorité».

    2007 : entrée de la Roumanie dansl’Union européenne.2012 : importantes manifestationspour protester contre les mesuresd’austérité du gouvernement Boc(PDL) contraint à la démission.2013 : protestations contre le projetd’installation d’une mine d’extractionde minerai aurifère à ciel ouvert àRosia Montana.2016 : le gouvernement Ponta (PSD)est contraint à la démission à la suitede manifestations durant plusieursjours provoquées par l’incendie d’uneboîte de nuit ayant entraîné la mort deplus de 63 personnes.1er au 15 février 2017 : manifestationsà Bucarest et dans de nombreuses villesdu pays contre trois ordonnances d’ur-gence promulguées à la hâte par legouvernement Grindeanu (PSD) arrivéau pouvoir à la suite des électionslégislatives de décembre 2016.7 février 2017 : recul du gouvernement :abrogation des deux ordonnances d’ur-gence, l’une modifiait le code pénal etle code de procédure pénale, l’autredite «de grâce» amnistiait plus de2 000 responsables et hauts fonction-naires. Le gouvernement s’engage àpasser devant le Parlement pour légi-férer en la matière. La mobilisationcitoyenne continue.

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    Focus Roumanie

    Une prise de conscience progressiveNon sans difficultés compte tenu del’opposition d’une grande partie de laclasse politique, toutes tendancesconfondues qui, tout en obtempérantaux demandes de réformes (adminis-tratives, législatives, etc.) de Bruxelles,déploiera une capacité redoutable deprocrastination dans la mise en œuvreeffective de celles-ci, la Roumanie s’estdotée d’un dispositif de lutte contre lacorruption dont l’efficacité est au-jourd’hui attestée tant par les études del’OCDE que par les rapports du Grouped’États contre la corruption (GRECO),organisme créé en 1999 par le Conseilde l’Europe(2). Ainsi, le GRECO consi-dère que les nouveaux code pénal etcode de procédure pénale sont à ceteffet des outils déterminants, pré-voyant notamment des réductions depeines pour les repentis qui coopèrent,une modalité qui se serait avérée, seloncet organisme, particulièrement effi-cace.. La direction nationale anti-corruption(DNA) créée en 2002, a connu une im-pulsion décisive grâce à MonicaMacovei, ministre de la Justice de 2004à 2007 qui, malgré la brièveté de sonmandat, s’est employée à accorder à laDNA l’indépendance nécessaire pourexercer ses missions et initiera les ré-formes judiciaires visant à préparer

    tive, ce qui a posteriori pourrait expli-quer l’empressement du gouvernementGrindeanu à vouloir, dès sa mise enplace, revenir sur un certain nombre dedécisions de justice.La mobilisation citoyenne qui, pour lapremière fois, s’est étendue à des villesmoyennes comme Oradea, Craiova,Piteşti, Constanţa, Brasov, Bacàu, etc.,témoigne d’une transformation en pro-fondeur de la société. Qualifiée de«révolution», le terme peut effective-ment pour partie s’appliquer aux men-talités, la jeunesse roumaine rompue àl’usage de l’internet et des réseaux so-ciaux étant parvenue à convaincre sesaînés qu’en finir avec une corruptionsévissant à tous les échelons de l’admi-nistration était chose possible. Le filmdu cinéaste roumain, Cristian Mungiu,Baccalauréat, sorti sur les écrans enjanvier 2017 dit bien la difficulté de lagénération des 40-50 ans à sortir de lanasse infernale des petits services etdes grandes compromissions tant elleapparaît désabusée par une sortie de lapériode communiste longue et tor-tueuse et une transition vers l’écono-mie libérale non moins complexe etsocialement très rude.Mais le rejet d’une classe politique dis-créditée(3) – si l’on excepte quelquesrares personnalités comme le chef del’État Klaus Johannis (élu en 2014), quis’est rapidement rangé aux côtés desmanifestants –, va de pair avec unecrise de la démocratie représenta-tive(4). Le taux de participation auxélections législatives de décembre 2016n’a pas dépassé les 40 %, ce qui a jouéen faveur du PSD dont l’électorat ma-joritairement rural est davantage ex-posé aux pressions et pratiquesclientélistes des «barons locaux», ainsique la presse roumaine a coutume deles prénommer. La Roumanie demeureun pays doté d’un revenu par habitantparmi les moins élevés de l’UE (57 % dela moyenne européenne) et souffre,

    l’adhésion de la Roumanie à l’UE. Sonpremier responsable, Daniel Morar, de-venu en 2013 juge à la Cour constitu-tionnelle, cèdera sa place à LauraCodruţa Kövesi dont la réputation deprobité et d’inflexibilité en fait au-jourd’hui une des « figures » les plus ac-clamées par les manifestants. Dotéed’un budget de 22 millions d’euros en2015, la DNA qui compte 122 juges étaitconsidérée selon Bruxelles, en 2014,comme l’une des cinq institutions anti-corruption les plus efficaces en Europe.. L’Agence nationale pour l’intégritéconstituée en 2007 et composée d’unecentaine d’agents, enquête quant à ellesur les cas d’enrichissement personnel,de conflit d’intérêts et d’incompatibilitéimpliquant les ministres, les élus, leshauts fonctionnaires. Une de ses prin-cipales réalisations est d’être parvenueà imposer une certaine transparencesur les déclarations de patrimoine et derevenus des parlementaires et des sé-nateurs.Bien que n’ayant pu exercer ses fonc-tions qu’une seule année sous le gou-vernement dit de technocrates deDacian Ciolos (novembre 2015-décem-bre 2016), Raluca Alexandra Pruna, an-cienne directrice de Transparencyinternational, s’efforcera à la tête duministère de la Justice de rendre cettelutte contre la corruption plus effec-

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    Focus Roumanieau-delà d’une croissance certes dyna-mique (plus de 3 % en 2016), d’inégali-tés sociales criantes. Près d’un tiers dela population vit en-dessous du seuil depauvreté, pauvreté qui se concentredans les régions rurales (notamment auNord-Est du pays) où vit près la moitiédes Roumains.Connue pour ses relations traditionnel-lement étroites avec les autorités enplace, critiquée aussi pour le coût de laconstruction de la pharaonique«Cathédrale du salut de la nation» (soitquelque 200 millions d’euros) au cen-tre de Bucarest, la hiérarchie ortho-doxe, dès le 3 février 2017, par la voixde son patriarche Daniel de Moldavie(nommé en 2007), a pris soin de décla-rer : «Même si l’Église est neutre politi-quement, elle n’est pas socialementindifférente. Nous accusons réceptionde l’orientation et du grand souhait dupeuple qui sont : la justice sociale, la di-minution de la pauvreté et l’élévationdu niveau de vie. Dans ce sens, le com-bat anti-corruption doit être poursuiviet ceux qui sont jugés coupables doi-vent être sanctionnés, parce que le voldégrade la société moralement et ma-tériellement». La recommandationdans un pays où le pope, surtout dansles campagnes, est un acteur central dela collectivité, a son importance.

    Notes(1) Commission européenne, Rapport dela Commission au Parlement européenet au Conseil sur les progrès réalisés parla Roumanie au titre du mécanisme decoopération et de vérification, (PDF 193Ko) COM (2017) 44 final, 16 pages. (2) Virginie Ma-Dupont, Roumanie :championne de la lutte contre la cor-ruption en Europe, Gestion publique,note réactive, n°81, mars 2016.(3) Voir Édith Lhomel, Une flambée decolère fragilise le pouvoir, P@ges Eu-rope, février 2012, DILA © La Docu-mentation française,

    (4) Florent Parmentier, Les origines so-ciales des manifestations de masse enRoumanie, The Conversation, 13 février 2017.

    Autres sourcesMirel Bran, «La Roumanie, mouton noirde l’UE, donne l’exemple», Le Monde, 11mai 2013. Mirel Bran, et Jean-BaptisteChastand, «En Roumanie, la lutte anti-corruption a fait naître une société ci-vile», Le Monde, 9 février 2017 et «Auxracines de la révolte roumaine», 15 fé-vrier 2017.Le dossier constitué par Regard sur l’Est(mise en ligne, 20 février 2016), notam-ment Irène Costelian, «en Roumanie, lasolidarité se réinvente au pluriel», RSE,20 février 2016.Paul Ivan, «La Roumanie dans l’Unioneuropéenne. Un bilan mitigé» et (sur le

    président élu en novembre 2014), IoanCrăciun, «La Roumanie à la croisée deschemins». Regard sur l’Est.Le courrier des BalkansLe courrier des pays de l’Est, revue dela Documentation française, années1990 à 2008.Observatoire des élections en Europe,Fondation Robert Schuman, synthèsesde Corinne Deloye.* analyste-rédactrice, responsable de lacollection Réflexe Europe

    Pour citer cet article, Édith Lhomel, «Haro sur la corruption en Roumanie.

    L’Union européenne et la société se mobilisent»,

    P@ges Europe, 16 février 2017, DILA © La Documentation française

    Témoignage

    L es manifestations qui ont eu lieudans toutes les grandes villes deRoumanie, ayant pour cause l’ordon-nance 13 prise par le gouvernement,ont été la source de l'explosion de fiertédes générations nées après la périodecommuniste.

    Les protestations ont été spontanées,aucune personne n'a été payée pourdescendre dans la rue, comme ont es-sayé de faire croire certaines publica-tions roumaines. Les jeunes sont sortisdans les rues car ils ne pouvaient plustolérer quelque chose de semblable après 25 ans de démocratie.ils ont eu honte par rapport à leurs pa-rents qui se sont battus pour leur li-berté en décembre 1989.

    Ce gouvernement a attiré la populationavec des arguments comme le bien-être puis il a apporté le désespoir parmielle. Nous avons montré aux politiciensque nous souhaitons une Roumanienormale, de la solidarité, qui est un étatqui prend sa source dans un sentimentpositif, mais eux, n'ayant pas l’enver-

    gure de véritables chefs d’État avecl'amour du pays, ont appelé à l'autremoteur de séduction : la peur. La peurde la prison, le manque de honte du po-liticien montre juste son appartenanceanimale. Il y a que les animaux qui ré-sument tout aux instincts primaires.Bien que l'instinct de la liberté appar-tient à la race humaine, la destructionde l’adversaire ou de la conjoncture quipeut le priver de liberté à cause desfaits commis, est définie par de l'ar-gent, beaucoup d'argent, cela n'a rien àvoir avec l'homme.

    Nous vivons des jours dans lesquels lessujets de débat public sont en rapportavec la survie de l’intérêt personnel,non national. Jamais depuis ces der-niers 25 ans, la Roumanie n'a été aussidivisée.

    Traduction de Margareta Fichot, Bogdan Andrei Giurgiu

    étudiant, IV année, Université "Transilvania" Brasov,

    fils de Francisc Giurgiu, Président d' OVR Roumanie

  • Focus Roumanie

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    M anifestațiile care au avut loc întoate marile orașe ale României dincauza ordonanței 13 data de guvern aufost rabufnirea de orgoliu a generațiilornăscute după perioada comunistă.Protestele au fost spontane, nu au exis-tat persoane plătite asa cum au încercatunele publicații din România sa dezin-formeze. Tinerii au iesit pe străzi pentruca nu putem tolera asa ceva după 25 deani de democrație, ne este rusine depărinții noștri care au luptat pentru li-bertatea noastră în decembrie 1989.

    Acest guvern a momit populația cubunăstarea iar apoi a adus disperareaprintre noi. Noi am arătat politicieni-lor ca ne dorim o Românie normală,solidaritate, care este o stare ceizvorăște dintr-un sentiment pozitiviarei, neavând anvergura unorconducători cu dragoste de țară, auapelat la celălat motor al seducției,teama. Teama de închisoare nu de ru-sine a politicianului arată doar statulsau de animal. Doar animalele rezumătotul la instincte primare. Desi instinc-tul libertății aparține rasei umane dis-trugerea adversarului sau aconjuncturii care îl poate lipsi de liber-tate datorită faptelor comise este defi-nita prin bani, multi bani, nu are nimicde a face cu omul.

    Trărim zile in care temele din dezbate-rea publică au legătură cu supraviețui-rea personală nu cea națională.Niciodată în ultimul sfert de veacn-a fost România atât de dezbinatata.

    Bogdan Andrei Giurgiu

    L a Roumanie a passé les premiersmois de l’année 2017 sous les projec-teurs, sur une scène politique interna-tionale surprenante et tumultueuse.Presque 3 décennies après la révolutionde 1989, le peuple roumain montre qu’ila acquis les principes démocratiques etqu’il est en mesure de passer à unedémocratie d’exercice, où les Roumainsassument leur rôle de citoyens, en de-venant actifs en dehors de la périodeélectorale. L’ouverture à l’Europe, suite à l’adhé-sion à l’Union Européenne, ainsi qu’auxactions entreprises depuis quelquesdécennies par des associations commeOVR, a eu un rôle majeur dans leur par-cours de devenir les citoyens d’un étatdémocratique. Depuis le début de l’année 2017, descentaines de milliers de roumains ontmanifesté pacifiquement pour soute-nir la justice, pour que le pays conti-nue son chemin européen et pourattirer l’attention aux gouvernantsqu’on attend d’eux de représenter lesintérêts du peuple et non pas les inté-rêts personnels ou ceux des partis dontils font partie. Les premières manifestations ont com-mencé vers le 20 janvier et ont été cau-sées par l’intention du gouvernementde dépénaliser certains abus de pouvoir,d’introduire un pardon pour certainescondamnations et de modifier le codepénal. Les mesures annoncées étaientclairement destinées à ceux membres despartis au pouvoir, qui sont impliquéesdans des affaires de corruption. Les ma-nifestations ont pris de grandes propor-tions le 31 janvier, quand le Ministre dela Justice à cette époque-là a annoncé,vers 22h00, que l’Ordonnance d’Urgencevisant les modifications du code pénal aété adoptée à la réunion ministérielle dece soir-là, même si cela ne figurait pas àl’ordre du jour.

    L’annonce a été un choc, après uneannée de gouvernance transparente,durant laquelle le gouvernement dirigépar Dacian Ciolos a pris des mesuressans précédent contre la corruptiondans l’administration publique, des me-sures dont les effets étaient visibles.Malgré l’heure et le froid, environ15 000 personnes ont pris la directionde Piata Victoriei, pour se réunir devantle bâtiment du gouvernement ce soir-là, peu après l’annonce du Ministre deJustice. C’était la première des nom-breuses soirées que j’ai passé dans PiataVictoriei, à côté d’une génération deRoumains conscients de l’importanced’être là, en ce moment-là.

    Des Roumains de tous les âges ontcontinué de se rendre dans les placesdes villes roumaines tous les soirs, enatteignant une participation record. Lepeuple roumain montrait qu’il est enétat de vigilance et les émotions qu’onsentait au milieu de la foule étaientépoustouflantes. Parmi les souvenirsles plus inoubliables : les momentsquand la foule gardait le silence, lechant de l’hymne national, le momentquand un inconnu nous offrait du théchaud pour nous réchauffer, les enfantsportant des pancartes qu’ils avaientgriffonné au feutre des messagescomme “Vous n’avez pas le droit devoler mon présent !”.

    La foule est devenue une vraie com-munauté, l’une des plus civilisées et lesplus agréables communautés dont j’aifait partie jusqu’à présent, une com-munauté qui a inspiré une vague deprotestation dans des pays comme laFrance ou l’Albanie. La solidarité, le dé-vouement et la créativité débordanted’une génération de Roumains qui sesent partie intégrante et non l’annexede l’Union Européenne, a transforméles soirées qu’on a passé debout, à 0° C

    #rezist

  • Focus Roumanie

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    dans des soirées inoubliables, dans uneleçon de démocratie vivante.

    Peu de temps après le début des mani-festations, le président de la Roumanie,les représentants des ambassades desautres Etats membres, des Etats-Unis,les représentants de la CommissionEuropéenne, des voix indépendantesont exprimé leurs inquiétudes concer-nant les actions du gouvernement dansle domaine de la justice, actions quipourraient compromettre le progrès dupays dans la lutte anti-corruption. Desparlementaires de l’opposition ont ma-nifesté également dans la salle de réu-nion du Parlement roumain, où ilsemblait que le message des Roumainsqui manifestaient n’a pas été compris.La réaction qui tardait à arriver étaitcelle du Gouvernement, ce qui a généréplus de mécontement parmi les mani-festants de Piata Victoriei.

    Des leaders et des membres des partisau pouvoir, les acolytes et quelquesmédias roumains ont lancé des accusa-tions à qui mieux mieux, en se basantsur des sources anonymes, visant à dis-crétiser les manifestations. Après envi-ron 3 décennies de démocratie,l’implication dans les manifestationsdes “agents étrangers” et des multina-tionales, ces croque-mitaines d’une en-tière génération de Roumains, a été laplus populaire accusation. Les protestespacifiques et démocratiques ont été dé-crits par les leaders de PSD comme “unetentative de coup d’Etat” et ont étécomparés, hypocritement, avec les mi-nériades, des évènements tragiquesdans l’histoire récente du pays, pourlesquels le président honorifique dePSD lui-même est accusé.

    Il n’a jamais été si clair que de point devue de l’électorat, en Roumanie il y aplusieurs réalités : • la réalité des Roumains nostalgiquesde l’époque communiste, qui sont ou-verts au discours populiste et nationa-

    liste, dont l’esprit civique est éveilléd’une manière forcée par le réseaud’élus locaux, à l’occasion de chaque pé-riode électorale, et il est entretenu ré-gulièrement par l’intermède de 2chaînes de télévision ayant des pro-blèmes éthiques graves. • la réalité des Roumains pro-Europe,des admirateurs passionnés de la dé-mocratie et de l’état de droit, profon-dément indignés par la corruption, quidemandent une nouvelle générationdes politiciens responsables. Ils sontconscients que la scène politique in-fluence leur présent et leur futur, ilsdésapprouvent les discours populisteset sont, en général, de fervents adeptesde la méritocratie.• la réalité des roumains-spectateurs,qui ne considèrent pas que leur votecompte ou qu’ils devraient donner leuravis sur la politique. Ils ne votent pas etils ne manifestent pas.

    Oui, la Roumanie continue d’être unpays ayant des réalités parallèles dansbeaucoup de domaines et cela est in-quiétant. Néanmoins, la réalité dont j’aiété témoin ces mois-ci, aux manifesta-tions de Piata Victoriei, m’encourage àcroire vraiment que le meilleur reste àvenir : la Roumanie devient une démo-cratie mature et nous avons besoin desreprésentants à la hauteur de la société. La barre a été placée très haut !

    Andreea PăunaBucarest, Mars 2017

    #rezistPe o scena politica internationala sur-prinzatoare si tumultoasa, Romania s-a aflat din nou in lumina reflectoarelorin primele luni ale anului 2017. Laaproape 3 decenii dupa revolutia din1989, poporul roman arata ca si-a insu-sit principiile democratice si este capa-bil de o democratie de exercitiu, in careromanii isi asuma rolul de cetateni, de-

    venind activi si in afara perioadelorelectorale. In devenirea lor ca cetateniai unui stat democratic, un rol major siincontestabil l-a avut deschiderea catreEuropa, realizata atat prin aderarea laUniunea Europeana, cat si prin activi-tatile intreprinse in ultimele decenii deasociatii asa cum este OVR. De la inceputul anului 2017, sute de miide romani au demonstrat pasnic pentrusustinerea justitiei, pentru ca tara sa isicontinue parcursul european si pentru ale atrage atentia guvernantilor ca se as-teapta de la ei sa reprezinte intereselepoporului, nu interesele personale sauinteresele partidelor din care fac parte. Primele manifestatii au inceput in juruldatei de 20 ianuarie si au fost provo-cate de intentia guvernului Grindeanude a dezincrimina unele abuzuri in ser-viciu, de a gratia anumite fapte si de aaduce modificari Codului Penal. Masu-rile anuntate pareau sa ii vizeze directpe membrii si sustinatorii partideloraflate la guvernare. Protestele au luatamploare in data de 31 ianuarie, candMinistrul Justitiei de la acea vreme aanuntat, in jurul orei 22h00 ca Ordo-nanta de Urgenta privind modificareacodurilor penale a fost adoptata la se-dinta de guvern din acea seara, fara camasura sa se fi aflat pe ordinea de zi.Anuntul a venit ca un soc, dupa un ande guvernare transparenta, in careguvernul tehnocrat condus de DacianCiolos a luat masuri fara precedentimpotriva coruptiei din administratiapublica, masuri ale caror efecte erauvizibile si incurajatoare. In ciuda orei tarzii, a frigului si a condi-tiilor de iarna, aproximativ 15 000 per-soane au ajuns in Piata Victoriei, in fatacladirii guvernului in acea seara, lascurt timp dupa anuntul Ministrului deJustitie. Aceasta avea sa fie prima dintroserie de seri pe care le-am petrecut inPiata Victoriei, alaturi de o generatie deromani constienti de importanta pre-zentei lor in acel loc, in acel moment.

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    Focus RoumanieRomani de toate varstele au continuatsa iasa in pietele oraselor din Romania,seara de seara, ajungandu-se la cifre re-cord. Romania arata ca este “treaza”,iar emotiile din mijlocul multimii erauinaltatoare. Momentele in care sute demii de persoane pastrau linistea saucand zeci de mii de oameni incepeau sacante imnul in cor la ora fixa, momen-tele in care la 0 grade Celsius un strainiti oferea un ceai cald sau atunci candvedeai un copil cu o pancarta pe caremazgalise cu carioca “N-aveti dreptulsa-mi furati prezentul !” sunt de nee-galat. Multimea devenise o adevaratacomunitate, probabil una dintre celemai civilizate si agreabile comunitatidin care am facut parte pana acum, ocomunitate care a ajuns sa inspire unval de proteste anticoruptie in tari pre-cum Franta sau Albania. Solidaritatea, daruirea si creativitateadebordanta a unei generatii de romanicare se simte cu adevarat parte inte-granta, nu anexa a Uniunii Europene, atransformat serile lungi de stat in pi-cioare in conditii de iarna, in seri deneuitat, intr-o lectie vie de democratie. La scurt timp dupa declansarea mani-festatiilor, presedintele Romaniei, am-basadele Belgiei, Canadei, Frantei,Germaniei, Olandei, Statelor Unite aleAmericii, reprezentanti ai ComisieiEuropene si voci independente dinRomania si din spatiul international si-au exprimat ingrijorarea fata de actiu-nile guvernului in domeniul justitiei,actiuni care ar putea pune in pericol pro-gresul Romaniei in lupta anticoruptie. Parlamentari ai partidelor din opozitieau organizat proteste in Parlament,unde parea ca mesajul romanilor aflatiin strada nu patrundea. Reactia care salasat prea mult asteptata a fost tocmaicea a Guvernului, fapt care a accentuatnemultumirea manifestantilor dinPiata Victoriei. Liderii dar si membri ai partidelor poli-tice aflate la guvernare, acoliti si o

    parte din media s-au intrecut in acuza-tii si dezvaluiri “pe surse”, menite sa de-credibilizeze manifestatiile. Una dintrecele mai populare acuzatii ramanand,dupa aproape 3 decenii de democratie,implicarea in organizarea manifestatii-lor a “agentilor straini” si a multinatio-nalelor, acesti baubau ai unei intregigeneratii de romani. Protestele pasnicesi democratice au fost descrise de lideriPSD ca fiind “inceputul unei lovituri destat” si au fost comparate, in mod ipo-crit, cu Mineriadele, evenimente tra-gice si violente din istoria recenta atarii, pentru care insusi presedinteleonorific al partidului aflat la guvernareeste cercetat penal.Nu a fost nicicand mai evident ca dinpunct de vedere al electoratului, inRomania exista mai multe realitati : • realitatea romanilor nostalgiques del’epoque communiste, gata sa acceptesi sa aprobe un discurs populist, natio-nalist, al caror spirit civic este trezit inmod fortat de catre reteaua de alesi lo-cali si membri PSD, cu ocazia fiecareiperioade electorale si este intretinut inmod sustinut de 2 posturi de televi-ziune cu probleme etice.

    • realitatea romanilor pro-europeni,sustinatori aprigi ai democratiei si aistatului de drept, profund indignati decoruptie, care isi doresc o clasa noua depoliticieni, fara probleme cu justitia sifara antecedente indoielnice. Ei suntconstienti ca scena politica le influen-teaza prezentul si viitorul, nu aprobadiscursurile populiste si sunt in generaladepti ai meritocratiei.• realitatea romanilor-spectatori, carenu considera ca votul sau parerea lorconteaza in afara cercului restrans for-mat din prieteni si familie. Indiferent demiza, ei nu voteaza si nu protesteaza. Da, Romania continua sa fie o tara curealitati paralele din foarte multepuncte de vedere si acest lucru este in-grijorator. Cu toate acestea, realitateala care am asistat in aceste ultime lunila protestele din Piata Victoriei, ma in-curajeaza sa cred ca ceea ce urmeazaeste mai bun : Romania devine o de-mocratie matura si avem nevoie de re-prezentanti pe masura. Stacheta a fostridicata !

    Andreea PăunaBucuresti, Martie 2017

    Comprendre l'opposition des deux Roumanies

    L es récents bouleversements que laRoumanie traverse, ont abouti à unedivision de la société : les manifesta-tions contre le gouvernement en placecontinuent à Piata Victoriei, alors quedes contre-manifestations ont lieu de-

    vant le siège de la présidence deBucarest. Rencontre avec l’anthropo-logue Vintilă Mihăilescu pour compren-dre l'opposition des deux Roumanies.

    Lepetitjournal.com/Bucarest : La criseque traverse en ce moment la Roumaniea engendré une division de la société :pour/contre les derniers décrets d’ur-gence, pour/contre le PSD, pour/contreles manifestations,… Cette séparationau niveau sociétal, se ressent aussi dansdes sphères plus intimes : parfois au seind’une même famille ou d’un grouped’amis. Pensez-vous que cette fractureest avant tout générationnelle ?

  • Focus Roumanie

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    Vintilă Mihăilescu : Il y a, certes, unclivage générationnel, mais il y a sur-tout d’autres éléments, comme desconflits et des frustrations d’autresnatures, qui s’expriment à traverscette image d’une «guerre des géné-rations». C’est plus facile et, d’unecertaine manière, plus «efficace» : onse donne un bouc émissaire, unique,à travers lequel on justifie sa souf-france. Ce bouc émissaire est identi-fiable, tout près de soi, on peut lemontrer du doigt et, au besoin, l’en-gueuler. Il y a, depuis longtempsdéjà, un mal de société partagé par lagrande majorité, un sentiment aigud’être les laissés-pour-compte de lasociété, les enfants mal aimés, les vic-times. Or, ce sentiment est vécu dif-féremment par les jeunes, quisentent qu’on leur vole leur avenir,alors que les plus âgés demandentqu’on reconnaisse leur passé. Qui estcoupable ? L’autre, le plus proche :les parents qui ont vécu leur vie etnous empêchent maintenant devivre la nôtre, ou les jeunes, pour les-quels on s’est sacrifiés et qui mainte-nant nous sacrifient. On est en pleinecrise œdipienne… Mais, ce qui estplus important, je crois, c’est quecette «fracture générationnelle»n’est que l’espace domestique où sejoue le manque accru de communi-cation, manque qui caractérise l’es-pace publique roumain en général.

    Peut-on parler d’un clivage entre laville et la campagne ?Certes, et c’est, peut-être, le plus im-portant problème structurel de laRoumanie. Les décalages et iniquitésentre l’espace rural et l’espace urbainne font que s’accroître en dépit desquelques mesures qu’on a commencéà mettre en place. Mais c’est aussi leproblème le plus méconnu par « laville » et les élites urbaines en géné-ral. Pire encore : quand on parle des

    «deux Roumanies» c’est souventpour incriminer la campagne et sesroumains pauvres car « paresseux »(voire pire encore !). Ce refus decompréhension et, encore une fois,de communication, est responsablede l’approfondissement de ce clivagedéjà existant. Par ailleurs, on ne doitpas considérer «les campagnes» dansle sens strictement spatial car, pourla plupart des petites villes, c’est lemême schéma. En effet, toute unegénération d’anciens paysans, quis’est vue poussée vers les villes et lesindustries communistes, se voitmaintenant repoussée vers ses vil-lages d’origine. Et, aujourd’hui, de re-tour au village ou en ville, ilspartagent sui generis ce stigmate descampagnes, et sont perçus, eux aussi,comme des Roumains second hand,mal éduqués et rétrogrades.Malheureusement, le PSD a été etreste le seul parti à savoir et à vou-loir parler à ces gens ; hélas, ce n’estpas forcément pour les aider…

    Croyez-vous que des différences fon-damentales de valeurs et de réfé-rences morales séparent ces deuxRoumanies ?A première vue, oui. Ce serait mêmebien normal. Mais, pour parler de dif-férences de valeurs et de référencesmorales il faudrait qu’on en parle,qu’on en discute, bref, qu’on com-munique. On y revient donc : ce quisépare par-dessus tout les deuxcamps (entre autres…) c’est ce mur

    de non-communication, mis enplace, surtout, par le politique et am-plifié sans cesse par les médias.

    Au sujet des manifestants de PiataVictoriei et de Cotroceni, il y a eubeaucoup de rumeurs selon les-quelles les manifestants seraientpayés, manipulés,... On dirait qu’undébat rationnel est impossible entreles deux camps...On réchauffe une rhétorique an-cienne, mais aussi assez générale. Enfin de compte, il s’agit toujours d’unemise en scène de la réalité : si elleconvient, on essaye de se convaincreque la «vraie» réalité est au-dessusde ce qu’on voit, qu’elle est encoreplus grande et plus puissante. Sinon,on se met à la combattre en se disantque ce qu’on voit, n’est pas la «vraie»réalité, que celle-ci est ailleurs, ca-chée quelque part en-dessous de nosregards naïfs. Maintenant, à chaud, ilest impossible de convaincre les gensdu contraire. Par ailleurs, à quelquechose malheur est bon : l’enverguredes protestations et aussi une rela-tive maturation politique des jeunesprotestataires, ont poussé les gensvers une certaine prise de consciencedu danger qu’un pareil clivage socié-tal peut représenter pour tous. C’estpossible donc, à mon avis, qu’unecertaine ouverture vers le dialoguesocial se mette en place, à la suite deces manifestations. Non tant dansl’espoir du meilleur, mais surtout parpeur du pire…

    www.lepetitjournal.com/Bucarest

  • Focus Roumanie

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    M aramures est l'une des principalesdestinations touristiques deRoumanie, et la région de Lapus a unattrait particulier pour les touristesroumains et étrangers. Targu Lapus est une petite ville situéedans le sud-est de Maramures, régionethno-folklorique nommée le Pays deLapus. La ville est située dans une ré-gion d’un pittoresque rare, le parfumde la tradition est toujours vivant. Laville et la région sont connues pour lemonastère de Rohia et pour de nom-breuses églises en bois datant depuisdes centaines d'années et en mêmetemps pour les gorges de Lapus, une ré-serve naturelle d’une beauté à couperle souffle.Une caractéristique de la ville est la ré-partition géographique et la superficietotale qu'elle occupe, très grande(24 735 ha) grâce à des villages-satellites. La surface du territoire administratif dela ville est donc près de 4% de la super-ficie totale du département deMaramures. Près de la moitié de la po-pulation vit dans les zones rurales dansles 13 villages-satellites.

    La ville Targu Lapus a été documentéeen 1291 bien qu'elle soit beaucoup plusvieille que ça. Étant situé dans unezone d'interférence au niveau desmoyens de communication, deconfluence de villes, ce qui explique ledéveloppement progressif du bassin su-périeur de la rivière Lapus. En 1968,Targu Lapus a été déclarée ville.

    Actuellement, la ville connaît un retourau plan d'urbanisme et économique.L'infrastructure locale a bénéficié d'in-vestissements considérables (nouveaucollège, nouvelle policlinique, nouvelhôpital, l'extension du réseau d'eau etd'électricité, etc.), prévoyant une ré-gion plus large avec une populationd'environ 45 000 personnes.Tout au long de l'existence de la popu-lation locale, un certain nombre decoutumes et traditions étroitementliées aux principales étapes de la vie aété précieusement gardé : naissance,baptême, mariage, décès et célébra-tions au cours de l'année. La religiositéla population locale est un élément cléde ce qui était l'ampleur des principalesfêtes: Noël et Pâques.La veille de Noël il y a des groupes dechanteurs qui vont d'une maison à l’au-tre apporter la grande nouvelle :"Aujourd'hui, le Christ est né." Et cesfêtes continuent jusqu'à l’Épiphanie.

    Les Pâques sont préparées soigneuse-ment pendant le jeûne dans lequel il y aune purification du corps et de l'âme. Cemoment est marqué par des symbolesde Pâques : le sacrifice de l'agneau, lapeinture à l'œuf, le renouvellement desmaisons, la cuisine spécifique. Les coutumes folkloriques de Lapussont gardes en même temps par les ar-tisans des lieux, qui font des objets enbois et en laine, spécifiques, des tables,des chaises, des tapis, des costumes tra-ditionnels.

    Le Monastère de Rohia – Le Monastèrede la Sainte Anne - se trouve àquelques kilomètres de Targu Lapus, ilest connu en Roumanie et à l’étranger.C’est l'un des monuments religieux lesplus précieux du pays, il est situé dansun cadre pittoresque au sommet d'unecolline au milieu d'une forêt de hêtreset de chênes. Le Monastère de Rohiaest le lieu privilégié de prière dans lecalme de la forêt.

    Les débuts sont liés à un prêtre ortho-doxe roumain Nicholas Herman qui afait construire ce monastère en mé-moire de sa fille, Anne, morte à l’âgede 10 ans. Les travaux ont commencéen 1923 et fini en 1926, pour la fête del’Assomption. Il est servi par desmoines très zélés, qui ont su garder etenrichir son patrimoine : l’autel d’hiver,la Maison du poète, l’autel d'été, le por-tail de Maramures, la bibliothèque quiabrite un grand nombre de volumesavec des thématiques différentes, reli-gieuses, mais laïques en même temps.

    L'église en bois «St Archanges» deRogoz, construite en 1663 est un exem-ple de référence pour les églises du paysde Lapus. La beauté et la valeur decette église lui ont valu un lieu dans lepatrimoine UNESCO, a cote d’autresmonuments d’architecture. Aucune autre église ne présente unetelle abondance de décorations qui fontde cette église Rogoz un véritablejoyau architectural. Chaque élément destructure est une pièce décorative à la

    Le pays de Lapus - Terre des hommes

  • Focus Roumaniefois à l'intérieur et l'extérieur. Lasilhouette asymétrique de l'avant-toitprolongé au nord, surdimensionné oule long de tout le corps de l'église donneune note spécifique, à souligner le fili-grane fragile à la tour de la cloche. Lapeinture intérieure et extérieure del’église est exceptionnellement réaliséedes 1785.Les Gorges de Lapus.La réserve naturelle Les Gorges deLapus s’étend à partir du villageRazoare sur 25 ha, sur une longueur de28 km de la rivière Lapus. Les bords de la rivière permettent depratiquer beaucoup d’activités : lapêche, le camping sauvage, la natation,le rafting. Longtemps, l’occupation principale deshabitants était l'agriculture, mais plu-tôt à niveau familial. On cultivait dumais, des pommes de terre et on élevaitdes animaux. Les buffles que l’on voyaitil y a une vingtaine d’années, ontpresque disparu. À côté de l’agriculture,les habitants s’occupent aussi du travaildans les forêts. Avant il y avait desmines, très riches en minerai de cuivre,or et argent ; malheureusement, toutesces mines sont fermées ou tenues enétat de conservation.

    Mariana Medisan, professeur a Liceul Technologic

    “Grigore C. Moisil”Tirgu Lapus

    Dacă tu ai dispărea de Adrian Pâunescu

    Dacă tu ai dispăreaÎntr-o noapte oarecareDulcea mea, amara meaAş pleca nebun pe mare.

    Cu un sac întreg de lutŞi-o spinare de nuieleSă te fac de la-nceputCu puterea mîinii mele.

    Lucru lung şi monotonSă te înviez, femeie, Eu, bolnav HyperionHai şi umblă, Galatee !

    Dacă tu ai dispăreaFi-ţi-ar moartea numai viaţăDulcea mea, amara meaAş pleca în ţări de gheaţă.

    Să te fac din ţurţuri reciSă te-mbrac în promoroacăŞi apoi să poţi să pleciOrişiunde o să-ţi placă…

    De-ai cădea într-adevărÎn momentul marii frîngeriAş veni la tine-n cerSă te recompun din îngeri.

    Şi pe urmă aş plecaUmilit şi iluzoriuUnde este casa meaO mansardă-n purgatoriu.

    Dacă tu ai dispăreaŞi din rîsu-mi şi din plînsu-miTe-aş găsi în sinea meaTe-aş zidi din mine însumï !

    Si toi, tu disparaissaisde Adrian Pâunescu

    Si toi, tu disparaissaisUne nuit, n'importe laquelle,Ma friandise, mon amertume,Je partirais fou en mer.

    Avec un sac plein d'argileLe dos chargé de rameaux,Pour te faire, dès le début,A la force de mes mains.

    Chose longue et monotone,Te ressusciter, toi, femme,Moi, l 'malade Hypérion,Va et marche Galatée !

    Si toi, tu disparaissais,Que ta mort, te soit la vie,Ma friandise, mon amertume,J' partirais en froids pays.

    Te faire des icicles froidesT'habiller de givre blancTu pourras partir après,N'importe où il te plaira.

    Si tu tomberais, en vraiAu moment de la brisure,J' viendrais dans le cielDes anges te recomposer.

    Puis je repartiraisHumilié et illusoire,Où se trouve ma maison,Une mansarde en purgatoire.

    Si toi, tu disparaissais,De mes rires, de mes pleures,Je te trouverais en moi,Je te bâtirais d' moi-même !

    Poème choisi et traduit par Margareta Fichot

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    Détente

    HORIZONTALEMENT

    1 Craiova. Constanta. Nu2 Opale. Lia. MI3 Reçut. Brutal. Suceava 4 Asie. Ma. Litote. Mil 5 Steaua. Baia Mare. Dace6 Sel. Indigo. Alba Iulia7 Cote. Cea. Pi8 Valachie. Cep. Régie9 Elu. Legs. Lies. Do. As10 Ré. Hé. Multumesc11 Ivre. Sea. Jardina. Meu12 Niaise. La. Soul13 Nine. Turnu Severin14 Rer. Cures. Ebola15 As. Bief. In. Timis16 Ukrainiens. Irun. Li17 Cou. Neuf. Olt. Ae18 Adam. Cinci. Bucarest19 Sanatate Exécution20 Tot. Ecrémé. Atteste

    VERTICALEMENT

    1 Caras Severin. Caucase2 Este. Alevin . Skoda3 Ciel. Lu. Raie. Ruant4 Iouea. Va. Hein. Mao5 Opt. Ui. Clé. Serbie. Tt6 Va. Manche. Se. Ein. Ca7 Alba. Doigté. Trei. Ite8 E. Bites. Alu. Fennec9 Usage. Arc. Nec10 Olt. Io. Cluj. Nu. Suidé11 Niala. Leila. Uri12 Salima. Petruseni. Bée13 Talc. Sud. Es. Roux14 Sorbet. Mi. Tulcea15 Nmuteaa. Dense. Intact16 Tice. Rosa. Rem. Rut17 Dupe. Sibiu. Eté18 Mamaliga. Monos. Sis19 Vici. Is. Eu. Latot20 Aléa. Bulgarie. Ne

    HORIZONTALEMENT

    1 Consigne belge . Salle de concert parisienne . Sied

    2 Lèse . Posséda . Conjonction3 Idée loufoque . Serviette belge .

    Kermesse belge4 Prénom féminin .

    Unités informatiques . Parfois en clé5 Camarade bouleversée .

    Ota les pierres . Jeune parigot6 Lotion . Erode . Bohémien7 Gonzesse . Direction . Note de musique8 Fixation . Bergerie provençale . Post in9 Lettre grecque . Loué par Adolf .

    A souvent la fibre musicale .Au cœur de la matière . A la tête de l'empire

    10 Usages . Marque automobile . Ville roumaine

    11 Röntgen le maîtrisait . Anti-Iroquois Oxyde de plomb . Fourrure

    12 Reptile en mauvaise santé . Démonstratif

    13 Fixe les teintures . Le mouvement OVR a besoin de l'être .

    14 Instrument cassé . Détérioration . Sauce italienne

    15 Phonétiquement : partie de l'oeil . Jean au cinéma . Mesure chinoise . Ota le faîte

    16 Machine à laver belge . Animal indésirable . Ecrivain français

    17 Un terrain qui se dérobe . Chanoinebourguignon . Ville britannique

    18 Oeuvre musicale . Ville roumaine .Avant-toit . Rudiments

    19 La Transylvanie y est située . Au comportement changeant

    20 Prénom masculin . Ville andalouse .Article germain . Pronom personnel

    VERTICALEMENT

    1 Séjour d'agrément . Mac outillage2 Totalement bouleversée . Détruira .

    Guêpe italienne

    3 Contrat immobilier . Petit filet . Chaussure . Insensible

    4 Ville roumaine . Interjection .Porte germaine . Ville belge

    5 Multitude . Possessif . Touche la Roumanie . On fête le nouveau

    6 Soldat américain . Révolutionnaire .Fin du début . Monnaie bulgare . Cernent un brevet .

    7 Mammifère allemand . Franz Liszt l'était . Oeuvre de Chateaubriand . Prénom masculin

    8 En matière de . Piégée . Trou mural Edit tsariste

    9 Précède souvent Etienne . Demi femme. Négation . Il faut généralement le payer . Positionné

    10 Monnaie roumaine . Préposition . Liliacée . Ronge

    11 Parfois sur le feu . Groupe féminin .Non avenu

    12 De bas en haut : lettre grecque . Phonétiquement : éclater .Apanage d'OVR

    13 Celle du cône est circulaire . Pronom personnel . Retirai

    14 Greta Garbo l'était surnommée . Au cœur de Craiova . Dans la filasse de chanvre ou de lin

    15 Groupement de revues . Combines . Parfois humanitaire

    16 Formes architecturales . Vieille Thaïlande . Disposition oblique . Phonétiquement : prénom féminin

    17 Fin de soirée agitée . Tourneboulé .Fleuve .

    18 Equilibre . Autrefois entre le Prout et le Dniestr .

    19 Accompagne l'y laisse . Fin du réferendum . Dialecte . Terroir

    20 Celui de la démocratie a été organisé par Delta 60 en 2013 . Défense souhaitée du mouvementOVR . Ancienne compagne

    Solutions mots croisésn°17

    Mots croisés n°18

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    Directrice de la rédaction : Anne-Marie Scotto

    Rédacteurs en chef : Michèle Deletang,Jean-Luc Verne

    Rédaction : Colette Chatelier, MargaretaFichot, Bodgan Andrei Giurgu, MarianaMedisan, Noémie, Anne-Marie Prinet,Andreea Pauna, Jacques Prinet, Anne-Marie Scotto, Jean-Luc Verne, Jacqueline You.Photos : OVR Solidarités

    Mise en page : Michelle Plocki

    Diffusion par internet :Frédéric Fichot

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    Nous vous en remercions par avance !

    Détente