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MEMOIRE DE FIN DE CYCLE Présenté par: Brice Ismaël OUEDRAOGO Maître de stage M. Olivier Yemdaogo KABORE Chargé des statistiques des Transports internationaux du CBC POUR LOBTENTION DE LA LICENCE EN ‘’TRANSPORT & LOGISTIQUE’’ ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014 Maître de mémoire M. W. Thierry DABRE Enseignant en Transport et Logistique MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET SUPERIEUR (MESS) ---------------------- DIRECTION GENERALE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET SUPERIEUR ----------------------- DIRECTION GENERALE DE L’ENSEIGNEMENT PRIVE BURKINA FASO Unité-Progrès-Justice THEME : « La problématique de la conteneurisation au Burkina Faso : enjeux et perspectives »

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Page 1: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE

Présenté par: Brice Ismaël OUEDRAOGO

Maître de stage

M. Olivier Yemdaogo KABORE

Chargé des statistiques des

Transports internationaux du CBC

POUR L’OBTENTION DE LA LICENCE EN ‘’TRANSPORT & LOGISTIQUE’’

ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014

Maître de mémoire

M. W. Thierry DABRE

Enseignant en Transport et

Logistique

MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS

SECONDAIRE ET SUPERIEUR (MESS)

----------------------

DIRECTION GENERALE DES

ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET SUPERIEUR

-----------------------

DIRECTION GENERALE DE

L’ENSEIGNEMENT PRIVE

BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice

THEME :

« La problématique de la conteneurisation au

Burkina Faso : enjeux et perspectives »

Page 2: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

i

Sommaire

Dédicace ............................................................................................................ ii

Remerciements ................................................................................................iii

Liste des abréviations ...................................................................................... v

Liste des tableaux ............................................................................................ vi

Préambule ...................................................................................................... vii

Résumé / Mots clés .......................................................................................... ix

Abstract ............................................................................................................ x

Introduction générale ...................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE : Approche Théorique .............................................. 11

Chapitre 1 : Présentation du CBC et historique ............................................. 13

Chapitre 2 : Approche conceptuelle .............................................................. 20

DEUXIEME PARTIE : CARACTERISTIQUES DES PRATIQUES DE TRANSPORT SUR LES CORRIDORS BURKINABE .............................. 31

Chapitre 1 : Les enjeux de la conteneurisation au Burkina Faso .................... 33

Chapitre 2 : Démarches d’optimisations et recommandations ....................... 49

Conclusion générale ....................................................................................... 55

Bibliographie ................................................................................................... xi

Les annexes.................................................................................................... xiii

Liste des annexes ........................................................................................... xiv

Table des matières ..................................................................................... xxvii

Page 3: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

ii

Dédicace

Je dédie ce modeste travail à mon père, Ignace OUEDRAOGO. Tu m’as éduqué à l’amour du prochain, au respect de tous et à la rigueur. Tu m’as beaucoup forgé, durant toutes ces années, je n’ai vu en toi qu’un modèle. Et cela n’est pas prêt de changer.

Page 4: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

iii

Remerciements

Ce mémoire couronne deux (02) mois d’un stage effectué à au Conseil

Burkinabè des Chargeurs (CBC), au terme duquel nous tenons à remercier

toutes les personnes qui l’ont rendu possible et qui ont contribué à

l’établissement du présent mémoire de fin de cycle. Nous adressons

particulièrement nos remerciements à nos encadreurs :

- M. Windewoga Thierry DABRE, Enseignant à Sup’Management, pour

son assistance et sa disponibilité.

- M. Olivier Yemdaogo KABORE, chargé des statistiques des transports

internationaux au CBC, pour le bon accueil qu’il nous a offert ainsi que

pour ses remarques et idées directrices sur l’étude.

- M. Alexis SOME, responsable du service Fret et Facilitation, il nous a

donné beaucoup d’informations enrichissantes pour notre travail.

- M. Jean Noël KABORE, premier responsable de la cellule formation des

chargeurs, pour sa disponibilité et ses multiples conseils pendant le

stage.

Nous remercions également :

- M. Albert KOMBASSERE, il nous a beaucoup dirigé dans nos

recherches documentaires.

- M. Arzouma DIARRA, au niveau du bureau CBC OUAGAGARE,

pour tout ce qu’il nous a permis d’apprendre à travers des visites sur le

terminal.

- Mme Noëllie YANOGO, chef du bureau délocalisé du CBC à

OUAGARINTER, pour nous avoir fait bénéficier de son expérience

professionnelle à travers toutes les données collectées.

Page 5: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

iv

Un grand merci à nos deux mères, Halimatou et Viviane, vous m’avez toute

donné la vie et chéri comme jamais. En vous j’ai trouvé une oreille toujours

prompte et attentive ; les conseils et le réconfort que j’y ai puisé me sont autant

bénéfiques que le lait l’est pour le nourrisson.

Merci à tous les membres de ma famille, à nos amis et camarades, que

JEHOVAH vous bénisse tous.

Page 6: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

v

Liste des abréviations

BESC Bordereau Electronique de Suivi de Cargaison BIM Bureau International Maritime BLD Bill of Lading Direct BLP Bill of lading Pier BSTF Bordereau de Suivi du Trafic Ferroviaire BSTR Bordereau de Suivi du Trafic Routier BSTT Bordereau de Suivi du Trafic en Transit BSVN Bordereau de Suivi des Véhicules à Nu CBC Conseil burkinabè des Chargeurs CCI-BF Chambre du Commerce et d’Industrie du Burkina Faso CCTI Cercle du Conteneur et du Transport Intermodal CEDEAO Commission Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CNUCED Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement

EQP Conteneur Equivalent à Quarante Pieds EVP Conteneur Equivalent à Vingt Pieds FOB Free On Board F CFA Franc de la Communauté Française d’Afrique FRCI Forces Républicaines de Côte d’Ivoire GTC Gestion des Transports Conteneurisés ISO International Standard Organisation OTRAF Organisation des Transporteurs du Faso OUAGARINTER Gare routière international de marandaises de Ouagadougou PAA Pot Autonome d’Abidjan PAC Port Autonome de Cotonou PAL Port Autonome de Lomé PNUD Programme de Nations Unis pour le Développement SETO Société d’Exploitation du Terminal de Ouagadougou

SITARAIL Société International de Transport Africain par Rail, basée à Abidjan

SYGESTRAN Système de Gestion des Transports TRCB Terminaux Routier à Conteneur du Burkina Faso

TRIE Transit Routier Inter Etat des marchandises (Convention CEDEAO)

TS Travail Supplémentaire UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

Page 7: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

vi

Liste des tableaux

Tableau n01 : Les filières disponibles en cours du jour à Sup’Management .... vii

Tableau n0 2 : Répartition des enquêtés par structure et par fonction ................ 9

Tableau n0 3: Modification des statuts du CBC en 1978 et en 1998 ................ 15

Tableau n°4 : Caractéristiques géométriques des corridors ............................. 27

Tableau n0 5 : Comparaison des coûts suivant le conditionnement sur le corridor ghanéen. ............................................................................................. 34

Tableau n0 6 : Comparaison des coûts suivant le conditionnement sur le corridor togolais ............................................................................................... 36

Tableau n0 7 : Comparaison des coûts suivant le conditionnement sur le corridor ivoirien ............................................................................................... 38

Tableau n0 8 : Comparaison des coûts suivant le conditionnement sur le corridor béninois .............................................................................................. 40

Tableau no 9: Délais moyen de traversée par corridor routier .......................... 42

Tableau no 10 : Tableau de facturation des surestaries par consignataires ....... 46

Page 8: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

vii

Préambule

L’université Inter Continentale Libre (UICL) Sup’Management est une école

supérieur marocaine née en 1992, dont le siège est situé à Fès au Maroc.

Déjà présente dans une trentaine de pays sur les cinq (05) continents, c’est en

octobre 2008, que la filiale Sup’Management Burkina ouvre ses portes dans la

ville de Ouagadougou.

Sup’Management Burkina se veut être une référence en plaçant sur le marché de

l’emploi « des tops managers », à travers la constante adaptation de son offre de

formation aux besoins des employeurs.

A cet effet, l’université dispense un programme Licence-Master-Doctorat

(LMD) ou d’ingéniorat, du type Grande Ecole, axé sur trois (03) pôles de

formations scindés en trois (03) sous écoles qui sont :

� l’Ecole de Management ;

� l’Ecole de Tourisme et;

� l’Ecole d’Ingénierie.

Toujours animé d’un esprit d’innovation, le Groupe a au fil des années tissé de

prestigieux partenariats avec de nombreuses multinationales, ONG et

Universités telles que l’Institut des Sciences de l’Information et de leurs

Interactions (INSII) et Newport University aux Etats Unis avec lesquelles, il co-

délivre des diplômes.

Ainsi, depuis sa création, Sup’Management Burkina octroie des diplômes aussi

bien reconnus au Burkina Faso qu’à l’international.

Les domaines de formation sont inscrits dans les filières suivantes :

Tableau n01 : Les filières disponibles en cours du jour à Sup’Management

Ecole de Management Ecole de Tourisme Ecole d’Ingénierie Finance Management Hôtellerie Internationale Ingénierie Informatique

Transport et Logistique Management Touristique Ingénierie des Systèmes et Réseaux

Communication d’Entreprise

Source : www.supmanagement.ma et dépliant Sup’Management.

Page 9: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

viii

Nous avons opté pour la filière Transport et Logistique à Sup’Management

Burkina. A l’issu de la troisième année, il est demandé aux étudiants d’effectuer

un stage d’au moins deux (02) mois en entreprise et de rédiger un mémoire de

stage pour l’obtention du diplôme de fin de cycle après soutenance devant un

jury.

Nous avons eu l’opportunité de faire un stage au sein du Conseil Burkinabè des

Chargeurs du 1er juillet au 31 août 2014.

Page 10: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

ix

Résumé / Mots clés

A l’heure de l’internationalisation des échanges on assiste à une double pratique des modes de conditionnement du fret.

Cette double pratique naturelle qui se traduit par un voisinage entre le transport en conteneur et celui en conventionnel suscite un certain nombre d’interrogations quand on observe que sur les corridors desservant le Burkina Faso, le premier qui est le leader mondial du conditionnement se trouve largement dominé par le second aux faiblesses duquel il est sensé pallier.

Cette situation paradoxale qui a retenu notre attention, présente un intérêt particulier pour nous d’en faire l’objet d’une étude sur le thème de : « la problématique de la conteneurisation au Burkina Faso : enjeux et perspectives ».

Dans la vision de produire des résultats probants ayant pour but d’inciter les acteurs du transport burkinabè à davantage recourir à la conteneurisation, trois (03) phases capitales du post-acheminement des marchandises sont prises en compte : il s’agit des maillons portuaires, des corridors terrestres et surtout des terminaux routiers et ferroviaires de Ouagadougou sur lesquels se focalise l’analyse.

Au terme de nos recherches, il ressort que le manque de compétitivité dont souffre le conteneur malgré la supériorité de ses avantages, trouve ses sources dans les coûts et les délais affairant à son emploi.

Mots clefs:

1. conteneurisation ; 2. enjeux ; 3. perspective.

Page 11: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

x

Abstract

In the times of the internationalization of trade, there is a dual practice of freight packaging methods.

This natural dual practice that results in a neighborhood between container transport and the conventional, raises a number of questions when we observe that, on the corridors serving Burkina Faso, the first one which is the global packaging leader is widely dominated by the second, of which weaknesses it is supposed to alleviate.

It is in this paradoxical and specific context that the study on « The problem of containerization in Burkina Faso: Issues and Prospects » has been conducted. In the vision of producing significant results with the aim of encouraging transport stakeholders in Burkina Faso to use containerization more and more, the analysis focused on three (03) phases of the capital post-delivery of goods. These are the port links, terrestrial routes, and road and rail terminals of Ouagadougou.

At the end of our research, it appears that the lack of competitiveness suffered by the container despite the superiority of its benefits, find their sources in the cost and time busying his employment.

Keywords:

1. the container; 2. challenges; 3. prospects.

Page 12: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

1

Introduction générale

1. Contexte

Le conteneur maritime est né en 1956 grâce à un transporteur routier américain

du nom de Malcom McLEAN1. Il constitue de nos jours, l’unité de transport

multimodale par excellence pour le transport de bout en bout. Il se veut meilleur

à tous les niveaux face au principe de transport de marchandises dit

conventionnel.

Confronté à une économie mondialisée, aucun Etat ne peut se développer en

autarcie. Il doit nécessairement satisfaire ses besoins à travers ses importations

et rentabiliser son économie par ses exportations. Il se trouve donc soumis aux

lois et aux tendances du marché international, notamment à l’application du

transport en conteneur ou du transport en conventionnel selon les circonstances.

Vaste d’une superficie d’environ 274 200 km2 2, le Burkina Faso est un pays

enclavé d’Afrique occidentale. Il demeure tributaire des pays limitrophes à

littoral que sont, le Togo, le Ghana, le Benin et la Côte d’Ivoire pour accéder au

commerce maritime qui représente 90% du transport mondial de fret3.

En effet le Burkina Faso achemine sur ses corridors de desserte routiers et

ferroviaires des milliers de tonnes de marchandises suivant les deux modes de

conditionnement sus cités, avec une forte domination du conventionnel.

Cependant l’on note deux tendances.

La première s’appuie sur l’observation de l’évolution du commerce

international et nous permet de déduire d’une part que :

1Source: CBC, Rapport d’étude sur ‘’La définition d’une stratégie de promotion de l’utilisation du conteneur de bout en bout par les chargeurs des pays sans littoral de l’Afrique de l’ouest’’, Mars 2014, p 7 2Source:https://www.google.bf/webhp?sourceid=chrome-nstant&ion=1&espv=2&ie=UTF-8#q=superficie%20burkina%20faso 3Source : http://www.atlantico.fr/decryptage/transport-maritime-marche-insoupconne-qui-pese-plus-lourd-que-aeronautique-et-telecoms-florent-detroy-725479.html

Page 13: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

2

� selon les us et les coutumes du transport multimodal de marchandises, le

conteneur offre des avantages inégalés par rapport au conventionnel à

tous les stades du traitement du fret ;

� aussi, on note qu’une moyenne d’environ 70% du fret conteneurisé

débarqué dans les ports de transit à destination du Burkina Faso est

dépoté avant le post-acheminement4.

D’autre part, la seconde tendance est relative aux acteurs du transport burkinabè

qui justifient leur pratique suivant de nombreux arguments dont les principaux

sont :

� les chargeurs burkinabè ont une meilleure maîtrise des coûts et

procédures du conventionnel longtemps utilisé face au conteneur.

� L’application des procédures administratives au niveau des terminaux de

destination sont généralement plus favorables au conventionnel en terme

de coûts et de délais ;

� la capacité d’un conteneur même de 40 pieds reste inférieure à la charge

utile d’une semi-remorque. Ce qui leur revient nettement moins cher.

Confronté à ce contexte contradictoire entre les avantages que confèrent le

conteneur et sa faible utilisation, l’on fait la brève remarque que toute ces

suppositions avancées par les chargeurs burkinabè sur le faible usage de la boîte

de McLEAN gravitent autour de deux vocables clés qui sont : les coûts et les

délais de son usage.

Suivant ce constat, l’Etat burkinabè, à travers de nombreuses structures telles

que le Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) s’engage à apporter une

assistance continue aux chargeurs burkinabè afin de mieux les intégrer à la

pratique de la conteneurisation, et de se conformer aux standards du commerce

4Source : Moyenne calculée à partir des données collectées dans le Bulletin statistique des transports internationaux de marchandises, 2011 Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC)

Page 14: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

3

international, pour qui le conteneur est bénéfique à tous les maillons de la

chaîne logistique.

2. Problématique

Le Burkina Faso est desservi par quatre (04) corridors routiers à débouché

maritime que sont ceux du Benin, du Togo, du Ghana, et de la Côte d’ivoire qui,

à l’exception des autres est aussi nanti d’un corridor ferroviaire. En 2011 par

exemple, le Burkina a importé pour 1 577 452,98 tonnes de marchandises sur

lesquelles on retient des taux de dépotage record5 aux ports de transit, avant leur

réexpédition.

Ces taux sont de :

� 65% au port de Tema ;

� 65 à 70% au port de Lomé et ;

� 75% environ à Abidjan ;

� le Port Autonome de Cotonou (PAC), quant à lui, est beaucoup plus

utilisé pour l’importation des hydrocarbures. Par exemple, il n’a connu

aucun trafic conteneurisé à destination ou en provenance du Burkina en

20146.

De ce qui précède, il apparaît une faible utilisation du conteneur qui présente

pourtant des avantages certains puisqu’il a révolutionné le transport

international de marchandises.

Pour mieux appréhender cette situation que nous venons de schématiser, nous

pouvons nous poser les questions suivantes : tout d’abord, qu’est-ce qu’un

conteneur et quelles sont les atouts qu’offrent son emploi ? Ensuite, par

comparaison au conventionnel, quels sont les coûts et délais qui handicapent la

5Source : Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC), Bulletin statistique des transports internationaux de marchandises, 2011 6Source : CBC, Rapport d’étude sur la définition d’une stratégie de promotion de l’utilisation du conteneur de bout en bout par les chargeurs des pays sans littoral de l’Afrique de l’ouest, Mars 2014

Page 15: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

4

conteneurisation et quels sont les facteurs qui les surenchérissent ? Enfin,

quelles démarches d’optimisation pourraient être entreprises pour la rendre plus

compétitive ?

3. Objectif de l’étude

On distingue l’objectif général qui englobe les objectifs spécifiques.

3.1. Objectif générale

L’objectif général de l’étude est de comprendre et d’analyser les raisons de la

faible pratique de la conteneurisation afin de proposer des solutions dans le but

d’encourager les chargeurs burkinabè à davantage utiliser le conteneur.

3.2. Objectifs spécifiques

Cet objectif général peut se décliner en objectifs spécifiques suivants :

� définir clairement les notions de transport conteneurisé et de transport

conventionnel;

� expliquer comment les coûts et les délais tout au long du post-

acheminement motivent-ils le fort taux de dépotage des conteneurs

burkinabè dans les ports de transit ;

� proposer des solutions susceptibles aux chargeurs burkinabè afin de les

encourager à recourir à la conteneurisation.

4. Intérêt du sujet

4.1. Un intérêt scientifique

Il existe plusieurs documents qui abordent les difficultés que rencontre

l’application de la conteneurisation au Burkina Faso. Cependant nous avons pu

constater à travers nos recherches qu’il y en a peu qui montraient combien le

conteneur est cher comparativement au conventionnel et se limitaient

généralement à un seul corridor étudié. Notre thème apportera sa en tenant

Page 16: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

5

compte des principaux coûts et délais imposés au transport conteneurisé par

confrontation au conventionnel sur chacun des corridors desservant le Burkina

Faso.

4.2. Un intérêt économique

Plus le coût de transport est élevé, plus le pouvoir d’achat du consommateur

final est réduit. Dans les pays industrialisés, le transport en conteneur,

contrairement au conventionnel s’avère plus compétitif en termes de coûts et de

délais, raison pour laquelle la majorité du fret burkinabè débarqué dans les ports

de transit est conditionné en conteneur selon une étude du CBC7.

Par conséquent, ce mémoire propose des outils de maîtrise de ces facteurs

surenchérisseurs. Cela favoriserait donc un meilleur emploi du conteneur qui

au-delà du panier de la ménagère burkinabè serait bénéfique pour

l’approvisionnement du Burkina Faso en produits de première nécessité et en

intrants divers.

5. La revue de littérature

A travers les recherches documentaires, nous notons que la littérature en matière

d’optimisation des coûts et délais de la conteneurisation dans le cas du transport

burkinabè, n’est ni très fournie ni actualisée. Aussi, la majorité des ouvrages

consultés dépeignent-ils la situation dans laquelle le conteneur revient plus cher

que le conventionnel sans en donner un écart chiffré. Certains ouvrages traitent

des difficultés que rencontre la conteneurisation au Burkina en se focalisant

particulièrement sur les insuffisances des procédures portuaires et la lourdeur

des cautions dans les ports de transit. Ils regorgent de nombreuses données

statistiques. Ces données nous permettent de prendre conscience de l’état

7 Source : CBC, Rapport d’étude sur la définition d’une stratégie de promotion de l’utilisation du conteneur de bout en bout par les chargeurs des pays sans littoral de l’Afrique de l’ouest, Mars 2014

Page 17: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

6

critique de la pratique du dépotage au débarquement du fret tout en proposant

des solutions qui vont compléter nos suggestions

6. La méthodologie

Ce travail de recherche ambitionnant d’évaluer l’efficacité des modes de

conditionnement du transport des marchandises sur les corridors burkinabè à

toutes les étapes du traitement du fret, il va sans dire qu’une enquête auprès des

chargeurs et des acteurs du transport s’impose pour recueillir des données sur

leurs attentes (un exemplaire du questionnaire est en annexe n0 3).

L’enquête occupe donc une place importante sur les réelles difficultés

auxquelles fait face la conteneurisation du point de vue de ses usagers. C’est un

exercice qui met en lumière les relations croisées entre les ouvrages consultés

sur le thème et les intervenants dans la chaîne logistique au Burkina Faso.

Le questionnaire s’efforce de :

� Cerner les attentes, les besoins, les préférences, les priorités, les motifs

d’insatisfaction des acteurs du transport et des chargeurs burkinabè ... ;

� mesurer les niveaux de satisfaction, des acteurs du transport et des

chargeurs burkinabè en rapport avec la qualité de service, telle qu'elle est

effectivement perçue … ;

� mesurer le niveau de qualité attendu par les acteurs et parties prenantes ;

� recueillir des points d’amélioration et de recommandations.

Notons que le champ de l’étude se limite aux terminaux de OUAGAGARE et

de OUAGARINTER auxquels nous avons eu accès.

Elle s’intéresse particulièrement au transport routier et au transport ferroviaire à

l’import pour deux raisons. Tout d’abord, les principaux corridors desservant le

Burkina Faso sont terrestres.

Page 18: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

7

Ensuite, le Burkina Faso importe beaucoup plus qu’il n’exporte. Selon l’Institut

Nationale de la Statistique et de la Démographie (INSD), pareillement aux

années précédentes, la balance commerciale8 du Burkina fut déficitaire en 2013

de 894.5 milliards de Francs CFA XOF.

Pour mieux organiser cette analyse, nous distinguons trois phases essentielles

lors du post-acheminement du fret qui sont :

� les ports maritimes de transit ;

� la traversée des territoires le long des corridors et ;

� les terminaux ferroviaire de OUAGAGARE et routier de

OUAGARINTER.

Au cours de l’exposition des résultats du travail, notons que les coûts de

transport se référant aux dépenses que le chargeur, en général l’importateur doit

supporter prennent donc en compte les bénéfices du transporteur.

Le choix du conditionnement conteneurisé va porter sur un conteneur « Dry »

de 40 pieds (40’), d’une charge utile de 30 tonnes. Quant au transport en

conventionnel, il prendra également en compte la charge d’une semi-remorque

d’un Poids Total Autorisé à Charge (PTAC) de 30 tonnes. Dans la pratique, les

transporteurs routiers utilisent des semi-remorques dont le PTAC minimum est

de 35 tonnes. Nous tiendrons compte de ce fait dans la suite de notre étude.

6.1. La recherche documentaire

Une constitution bibliographique a été faite grâce aux documents consultés au

centre de documentation numérique du CBC. Ce centre renferme de nombreux

ouvrages, riches d’informations qui sont les fruits d’enquêtes portant sur divers

domaines tous liés au transport du Burkina.

8 Source : Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), SITUATION ANNUELLE DU COMMERCE EXTERIEUR BURKINA FASO, 2014.

Page 19: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

8

Les données relatives aux activités portuaires ont également été fournies par le

CBC, compte tenu que l’institution dispose de représentations dans les ports de

transit.

De nombreux sites internet, nous ont aussi permis d’étayer nos recherches, au

travers des articles scientifiques et articles de presse, disponibles en ligne.

6.2. L’échantillon

Pour la collecte des données, l’étude s’est fixée pour objectif d’enquêter

quelques acteurs de la chaîne logistique en charge de l’acheminement du fret

burkinabè.

Notre population cible est principalement composée des agents des institutions

parties prenantes de la chaîne logistique suivantes : la SNTB (Société Nationale

de Transit du Burkina), le groupe Bolloré Africa Logistics (BAL-Burkina Faso),

le CBC, l’OTRAF (Organisation des Transporteurs du Faso), la CCI-BF

(Chambre du Commerce et d’Industrie du Burkina), le SETO (Société

d’Exploitation du Terminal de Ouagadougou) et d’une dizaine d’entreprises qui

opèrent dans le secteur du transport et de la logistique.

Nous avons défini un échantillon de vingt-trois (23) personnes sur la base du

rôle et ou de la fonction stratégique qu’elles occupent et présentant donc un

intérêt avec l’étude. Le tableau ci-dessous résume la répartition des enquêtés par

structure et fonction occupée :

Page 20: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

9

Tableau n0 2 : Répartition des enquêtés par structure et par fonction

N0 d’ordre STRUCTURES FONCTION NOMBRE

01 SNTB Passeur en Douane 01

02 BAL-B

Deux Opérateurs Mining

04 Deux Déclarants en douane

03 CBC

Responsable cellule Chargeur

04 Chef du service Fret et Facilitation Responsables du bureau délocalisé du CBC à OUAGARINTER et son

adjointe

04 OTRAF Représentants OTRAF à

OUAGARINTER 02

05 CCI-BF Facturier à la CCI-BF

OUAGAGARE 01

06 SETO Operateur Général Cargo 01

07 VMAP (Vitrerie Menuiserie

Aluminium Peinture) Directeur General 01

08 DIACFA Siège Responsable du service

approvisionnement 01

09 SCIMAS Alimentation Chef Comptable 01

10 FASO CADO Responsable des ventes 01

11 CBB (Comptoir burkinabè du

Bâtiment) Chef comptable 01

12 Grand Chic Directeur Général 01

14 GROUPE MEGAMONDE Directeur Marketing 01

15 La Gâchette du Centre Responsable des ventes 01

16 MARINA Market Chef comptable 01

17 COPRPCHIM Directeur Général adjoint 01

NOMBRE TOTAL 23

Source : Enquête

Page 21: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

10

Cependant, bien que notre échantillon soit relativement représentatif, les

données qui en découlent sont des indications pertinentes sur la compréhension

des raisons de la faible pratique de la conteneurisation au Burkina Faso.

Nous pouvons ajouter que la moyenne d’âge des individus enquêtés est

d’environ 30 ans.

6.3. Dépouillement

Le dépouillement s’est opéré à l’aide d’outils de traitement tels que des logiciels

suivants :

Après avoir collecté les données quantitatives provenant des fiches d’enquête,

nous avons calculé la moyenne des coûts par catégorie avant de les synthétiser

par tableau et par corridor grâce au logiciel Microsoft Office Excel 2013.

Et enfin, nous avons opté pour le traitement manuel des données relatives aux

questions ouvertes, que nous avons passées au peigne pour extraire les données

qualitatives relatives au point de vue des enquêtés sur la conteneurisation au

Burkina. Nous avons ensuite utilisé le logiciel Microsoft Office Word 2013

pour la saisie des données.

6.1. Difficultés rencontrées

Les difficultés rencontrées sont de deux ordres : (i) la rareté de la

documentation portant sur le sujet et la vétusté des informations y relatives et

(ii) l’indisponibilité de certains acteurs enquêtés.

Page 22: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

11

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THÉORIQUE

Page 23: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

12

Toute étude scientifique se fonde sur une démarche rigoureuse. Elle part aussi

de constat d’une situation d’inconfort pour faire un diagnostic et proposer des

solutions à même de remédier aux problèmes soulevés. Cette première partie

comporte deux chapitres.

Le chapitre premier de cette partie présente le CBC à travers son historique, son

organisation, son secteur d’activité, son objectif majeur, ses missions, et enfin

ses produits.

Le second chapitre présente l’approche conceptuelle qui s’évertue à apporter

une meilleure compréhension du thème à travers une définition de ses mots clés.

Page 24: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

13

Chapitre 1 : Présentation du CBC et historique

Presque tous les pays ouest-africains, sont dotés de structures étatiques qui ont

en charge l’assistance des chargeurs. Ces structures portent en générale le nom

de Conseil des Chargeurs. A ce titre, nous pouvons citer par exemple, le Conseil

Togolais des Chargeurs (CTC) et le Conseil National des Chargeurs du

Cameroun (CNCC).

Au Burkina Faso, cette institution porte le nom de Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC).

Le CBC est une grande institution parapublique dont l’histoire et le

fonctionnement peut être présenté comme suit.

1.1. Historique du CBC

Les dates clefs qui ont marquées l’existence de la structure depuis sa création

peuvent être chronologiquement citées comme suit.

� En 1978

Le CBC a été créé le 6 janvier 1978 à l’initiative de la CNUCED, de la Charte

d’Abidjan sur le commerce maritime et des différentes résolutions de la

Conférence Ministérielle des Etats de l’Afrique de l’Ouest et du Centre sur les

Transports Maritimes visant à promouvoir et encourager un programme de

développement maritime intégré dans la sous-région.

� En 1983

A cette date, la structure change de nom pour celui qu’il porte actuellement, le

CBC. En effet, elle fut connue sous le nom de COVOC (Conseil Voltaïque des

Chargeurs) jusqu’au 4 Août 1983.

Page 25: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

14

� En 1998

Le décret n° 78/005/PRES/CODIM du 06/01/98 permet à l’institution de passer

du statut d’établissement public à caractère spécifique à celui d’établissement

public à caractère professionnel. Il est à cet effet, reconnu en tant qu’institution

autonome financièrement.

Toujours dans la même année, le CBC sous l’égide de la Banque Mondiale

connaîtra une forte restructuration qui octroiera une place majoritaire aux

chargeurs dans le dispositif de gouvernance.

De nos jours, il est lancé et accompli de nombreux projets tels que la facilitation

du trafic terrestre, les actions spécifiques dans les différents ports et à la

Direction Régionale de Bobo-Dioulasso. Entre autres, on note les efforts

investis dans la coopération sous régionale et internationale à travers des

séminaires internationaux tels que le TRANSLOG9 ou par la participation à

plusieurs rencontres régionales, sous régionales et internationales.

1.2. Présentation du CBC

Au nombre des institutions étatiques au Burkina Faso, le Conseil Burkinabè des

Chargeurs « se voit confier le volet Transport international pour une mission

d’assistance aux chargeurs» selon Monsieur Ali TRAORE, premier responsable

de l’organisation10.

En d’autres termes, l’établissement milite au profit des intérêts des chargeurs

burkinabè sans entraver la compétitivité du commerce et du transport

international. Il est un organisme professionnel regroupant les importateurs et

exportateurs, utilisateurs des services de transport internationaux.

9 TRANSLOG : Symposium international sur le Transport et la Logistique 10 Source : Toanda, revue trimestrielle du chargeur (Janvier, Février, Mars 2001), n° 1 « CBC : La renaissance », pp 5-7.

Page 26: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

15

Fort d’un personnel compétent œuvrant sur le terrain à travers son siège social à

Ouagadougou, et ses bureaux au Burkina Faso et dans les pays de la sous-

région, le CBC est un maillon incontournable dans la chaîne des transports

internationaux du Burkina Faso.

1.2.1. L’organisation du CBC

Le CBC est doté d’une assemblée générale composée de cinquante-quatre (54) membres avec une représentation majoritaire du secteur privée et d’un conseil d’administration d’un effectif de quinze (15) membres11.

Le tableau suivant résume la modification intervenue dans les statuts de

l’établissement.

Tableau n0 3: Modification des statuts du CBC en 1978 et en 1998

1978: Structure Étatique 1998: Établissement public à

caractère professionnel Établissement public à caractère

spécifique créé par décret N° 78/005/PRES/CODIM du 6 janvier

1978

Établissement public à caractère professionnel créé par décret N°

98/133/PRES/PM/MTT du 15 avril 1998

Assemblée Générale des Sociétés d’État

Assemblée Générale de 54 membres dont 4 représentants de l’État

Comité Directeur avec représentation majoritaire de l’État (12 membres dont 8 représentants de l’État et 4

représentants des Importateurs/exportateurs)

Un Conseil d’Administration avec représentation majoritaire des

chargeurs: 10 représentants du secteur privé, 2 membres d’institutions d’appui au secteur privé (CCIB,

ONAC12) et 3 représentants de l’État (ministères)

PCA nommé par le conseil des ministres

PCA issu du secteur privé, élu par les administrateurs

SG nommé par le conseil des ministères

DG nommé par le Conseil d’Administration

Subventions de l’État Suppression des subventions en 2002 Source : www.cbc.bf

11Source : Toanda, revue trimestrielle du chargeur (Janvier, Février, Mars 2001), n° 1 « CBC : La renaissance », pp 5-7. 12 Devenu APEX Burkina. (Agence pour la Promotion des Exportations)

Page 27: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

16

Notons par ailleurs que le CBC est organisé autour de directions13 et services

comme suit :

1.2.1.1. La Direction Générale

Elle a pour but de définir la stratégie globale de l’établissement et de superviser

son exécution. Autrement dit, elle définit les objectifs, prévoit et choisit les

actions à accomplir, contrôle leur réalisations et prend d’éventuelles mesures

correctives.

Elle est directement administrée par le Directeur Général qui en est le premier

responsable.

1.2.1.2. La Direction du Trafic, du Fret et de l’Assistance aux Chargeurs (DTFAC)

Elle a pour objet le suivi des marchandises à l’import, à l’export ou en transit

par le territoire burkinabè. En plus, la DTF administre les services suivants :

� le service trafic et facilitation auquel se rattachent les bureaux CBC à

OUAGAGARE et à OUAGARINTER. Ils sont en contact direct avec les

chargeurs et les transporteurs ;

� le service fret et information commerciale. Ce service novateur s’occupe

de la gestion d’une bourse de fret virtuelle et physique qui met en

relations les chargeurs et les différents transporteurs.

1.2.1.3. La Direction de l’Observatoire des Transports Internationaux et de la Prospective (DOTIP)

Cette direction collecte les données relatives au transport, les traite et en tire des

statistiques. Elle est donc à vocation statistique. Par ailleurs, elle s’assure de la

conformité des données saisies numériquement par les opérateurs du CBC aux

13 On distingue les Directions de Support (DAFRH, DSI) et les Directions Opérationnelles (DTF, DOTIP et DACI)

Page 28: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

17

points de passage des marchandises. Parmi les services qui lui sont rattachés,

l’on compte :

� le service statistique et ;

� le service documentation (physique et numérique).

1.2.1.4. La Direction des Systèmes d’Information (DSI)

La DSI joue un rôle fondamental pour le CBC, en ce sens qu’elle gère tout ce

qui relève du volet informatique et électronique de l’organisation.

La structure se veut à la pointe des Nouvelles Technologies de l’Information et

de la Communication (NTIC). Ainsi, tout ou presque est numérisé au CBC, du

suivi des marchandises à l’étranger jusqu'à leur destination aux terminaux en

passant par la bourse de fret virtuelle et la consultation des documents de la

bibliothèque on-line. Ce fort recours à l’outil informatique, est bien supervisé

par la DSI, qui dans cet élan a contribué avec des partenaires internationaux à la

conception du logiciel SYGESTRAN II14, par le biais duquel, le CBC suit le

fret.

Il existe d’autres directions telles que la Direction des Affaires Administratives

et des Ressources Humaines (DAFRH), la Direction de l’Appui Conseil

Individualisé (DACI) et la Direction Régionale de Bobo (DRB).

Il faut souligner que le CBC est géographiquement organisé sur le plan national

et international.

Au plan national, nous pouvons citer les bureaux de OUAGAGARE et de

OUAGARINTER15 ainsi que les bureaux frontaliers de Nadiagou, Bittou,

Niangologo, Dakola, Ouessa, Faramana.

14 SYGESTRAN II : Système de Gestion des Transports deuxième version. Il contient toutes les informations relatives aux marchandises à l’import, à l’export ou en transit par le Burkina Faso. 15 OUAGARE et OUAGARINTER sont situés dans la ville de Ouagadougou.

Page 29: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

18

Parallèlement, au plan international, on trouve les représentations d’Abidjan, de

Cotonou, de Lomé, de Tema et de Takoradi.

Le CBC s’appuie sur cette organisation pour l’atteinte de ses objectifs.

(L’organigramme du CBC est en annexe n08)

1.3. Le secteur d’activité

A ce niveau, nous pouvons dire que la structure opère dans le domaine des

transports internationaux.

Suivant les points ci-dessous, nous verrons, quel est son objectif majeur, ses

missions et ses produits.

1.4. L’objectif du CBC

L’objectif majeur du CBC se résume à assurer l’approvisionnement régulier du

Burkina Faso en produits, marchandises et denrées diverses, dans les meilleures

conditions de coûts, célérité et sécurité par l’assistance des chargeurs et la

coordination de la chaine des transports : maritime, aérien, ferroviaire et

routier16.

1.5. Les missions et les produits du CBC

1.5.1. Les missions du CBC :

Il faut noter que le CBC remplit des missions relevant du service public. Ses

missions peuvent être résumées de la façon suivante:

� coordonner les interventions des partenaires de la chaine des transports

dans les pays de transit afin de réduire les délais et les coûts

d’acheminement ;

� assurer les formations des chargeurs et des autres utilisateurs de la chaîne

de transport ;

16 Source : CBC (un schéma de suivi des marchandises par le CBC à l’import est en annexe n0 2)

Page 30: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

19

� conduire les actions et procédures d’harmonisation et de simplification

dans le cadre de la facilitation du système des transports ;

� gérer le fret généré par le commerce extérieur du Burkina ;

� mettre à la disposition des chargeurs et des autres opérateurs

économiques, les informations sur les coûts, l’organisation et les

conditions de transport.

1.5.2. Les produits du CBC

Les produits sont entre autres des moyens mis à la disposition des importateurs

et des exportateurs pour faciliter leurs opérations de transport internationaux.

Ainsi, depuis sa restructuration en 1998 il a été mis en place :

� un observatoire national des transports internationaux pour collecter et

diffuser les informations statistiques pertinentes sur la chaine des

transports ;

� une bourse nationale de fret dans le but de rationaliser et de réduire les

coûts de transport ;

� le Bordereau Electronique de Suivi des Cargaisons17 (BESC) pour un

suivi des marchandises en temps réel lors du préacheminement. Au

moment du post-acheminement, il cède sa place au : Bordereau de Suivi

du Trafic Routier (BSTR), au Bordereau de Suivi du trafic Ferroviaire

(BSTF), au Bordereau de Suivi du Trafic en Transit (BSTT) et au

Bordereau de Suivi des Véhicules à Nu (BSVN) selon les usages18.

17 Le BESC est strictement électronique contrairement au BSTR, BSTF, BSTT et BSVN qui sont à la fois électronique et numériques. 18 Un exemplaire de BSTR, BSTF, BSVN et BSTT sont respectivement en annexe n04, n05, n06 et n07.

Page 31: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

20

Chapitre 2 : Approche conceptuelle

L’approche conceptuelle consiste en la définition des concepts de l’étude et de

ses mots clefs.

Elle nous permettra d’abord de mieux comprendre ce qu’est la conteneurisation,

et ce que l’on entend par notion de conventionnel mais aussi d’enjeux et de

perspectives.

Ensuite, dans le souci de mieux comprendre ce thème d’étude, nous définirons

également certains termes importants tels que les corridors et les terminaux qui

sont incontournables dans l’acheminement du fret burkinabè ou en transit par le

Burkina Faso.

2.1. Notion sur la conteneurisation et ses avantages

2.1.1. Notion de conteneurisation

Selon l’encyclopédie libre Wikipédia19 : « la conteneurisation est le nom du

processus qui, débuté dans les années 1960 sous l'impulsion de entrepreneur

américain Malcom McLean et mondialisé dans les années 1980, a généralisé

l'usage du conteneur dans le transport de marchandises, principalement dans le

transport maritime. »

2.1.1.1. Le conteneur : définition

La Convention Internationale Douanière de 1972 et le Cercle du Conteneur et

du Transport Intermodal (CCTI), définit le conteneur comme « un équipement

de transport (cadre, citerne amovible ou autre engin analogue) ;

� constituant un compartiment totalement ou partiellement clos destiné à

contenir des marchandises ;

� ayant un caractère permanent et étant de ce fait suffisamment résistant

pour permettre un usage répété ;

19 Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Conteneurisation

Page 32: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

21

� spécialement conçu pour faciliter le transport de marchandises sans

rupture de charge par un ou plusieurs modes de transports ;

� conçu de façon à être facile à remplir et à vider ;

� d’un volume intérieur d’au moins un mètre cube (1m3)20».

Les normes ISO (Organisation Internationale de Normalisation) ont défini deux

longueurs : vingt (20) pieds (exactement 19 pieds et 10,5 pouces (6,06 m) et

quarante (40) pieds (12,19 m), une largeur huit (8) pieds (2,44 m), deux

hauteurs 8 pieds 6 pouces (2,59 m) et 9 pieds 6 pouces (2,89 m), une masse

maximum : 30,480 tonnes21.

Ces dimensions standards n’empêchent pas d’autres dimensions d’exister. On a

ainsi des conteneurs de dix (10) pieds, de quarante-cinq (45) pieds etc.

2.1.1.2. Les différents types de conteneurs

On distingue trois grandes catégories de conteneurs qui sont :

� Les conteneurs pour marchandises générales :

Sont considérés généralement comme conteneurs pour marchandises générales,

tous les types de conteneurs qui ne sont conçus ni pour le transport aérien, ni

pour un type particulier de marchandises telles que les liquides, les gaz, le bétail

ou celles nécessitant un contrôle de température. Dans cette catégorie nous

avons :

� les conteneurs dry : conçus pour le transport de toute sorte22 ;

� les conteneurs autrement que par les portes d’extrémités. On a dans

cette catégorie : les open top ou conteneur à toit ouvert, les bolster

ou conteneurs plateforme, les conteneurs bulk ou conteneurs pour

20 In contribution au fonctionnement des terminaux, Thierry DABRE 21 Extrait de la norme ISO 668 conteneurs 20 et 40 pieds dry 22 Une image d’un conteneur dry est en annexe n0 10.

Page 33: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

22

marchandises en conventionnel, les open side ou conteneurs à

parois latérales ouvertes, les open ends ou conteneurs à extrémités

ouvertes.

� Les conteneurs thermiques :

Ce sont des conteneurs comportant des parois, des portes, un plancher et un toit

isolé qui diminue le taux de transmission de la chaleur entre l’extérieur et

l’intérieur du conteneur. Ils peuvent être soit de type isotherme soit de type

réfrigéré.

� les conteneurs isothermes sont des conteneurs caractéristiques pour

lesquels on n’utilise pas d’appareil pour le refroidissement et/ou le

chauffage. Leur utilisation n’est pas répandue.

� les conteneurs réfrigérés (à réfrigérant renouvelable) sont des

conteneurs équipés individuellement et de manière permanente de

leur propre groupe de réfrigération autonome (glace, neige

carbonique), de sorte à assurer la circulation de l’air à travers le

conteneur et le maintien des marchandises à la température

souhaitée.

� Les conteneurs citernes

Ce sont des conteneurs fabriqués essentiellement en acier inoxydable. Les

citernes disposent d’équipements correspondants aux spécifications ISO pour

l’acier. Ils peuvent être de hauteur entière (avec réservoir) ou de demi-hauteur.

2.1.2. Les avantages que confère l’utilisation du conteneur

Les nombreuses insuffisances qu’a montrées le conventionnel ont fait le succès

de la trouvaille de Malcom McLEAN au plan international. Les avantages

relatifs à la conteneurisation sont multiples. Malgré les handicapes dont il

Page 34: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

23

souffre dans le post-acheminement du fret burkinabè, ses principaux avantages

sont les suivants.

2.1.2.1. La sécurité des marchandises empotées

Le conteneur est un emballage standardisé conçu pour faciliter le transport de

marchandises, notamment lors du transbordement d’un mode de transport à

l’autre. Le but premier d’un emballage est de protéger son contenu. Dans ce

sens, le conteneur réduit considérablement les risques de vols, de pertes ou

d’incendies des marchandises. Et même dans les cas d’accidents en transport

routier, le conteneur grâce à sa structure métallique contribue à sauver le fret

selon les circonstances. Cet atout peut entre-autre constituer un argument solide

dans l’obtention des réductions des primes d’assurance.

Par contre, les marchandises transportées en conventionnelles souffrent de

multiples risques tels que, les pertes des colis ou de leurs détériorations lors du

post-acheminement qui sont très fréquents. Il arrive donc que cette insécurité

pénalise les transporteurs en offrant aux chargeurs le prétexte de s’acquitter

partiellement des frais de transport ou de leurs obligations. Ces situations sont

de plus en plus récurrentes pour les agents de l’OTRAF qui défendent les

intérêts des transporteurs.

2.1.2.2. La réduction des risques de fraude

Le conteneur réduit considérablement les risques de fraude et garantit une

meilleure rentabilité dans le calcul des recettes douanières. En effet, le dépotage

du conteneur à destination empêche l’introduction frauduleuse de produits le

long de la chaîne logistique, produits pouvant être ainsi dissimulés à

l’application des taxations douanières. Par ailleurs, ceci pourrait contribuer à

lutter plus efficacement contre certains trafics tels que les trafics de stupéfiants

par exemple.

Page 35: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

24

En sus, l’usage du conteneur est un frein à la pratique de la surcharge, ce qui

entraine une préservation du patrimoine routier.

2.1.2.3. La facilité de manutention

Ensuite, l’emploi du conteneur offre un avantage unique, qui a été à l’origine de

son invention. En effet, il permet une grande facilité des opérations de

manutention, notamment lors des débarquements du fret à quai. Cet avantage

offre des économies et des gains de temps précieux à tous les maillons de la

chaîne logistique.

Au SETO (Société d’Exploitation du Terminal de Ouagadougou), pour le

chargement le chargement d’un conteneur de 40 pieds pesant environ une

trentaine de tonnes sur un camion, nous avons chronométré une trentaine de

secondes.

Pour le chargement d’une trentaine de tonnes de marchandises en conventionnel

sur une semi-remorque, nous avons estimé environ 24 heures de travail acharné

de manœuvres journaliers.

2.1.2.4. L’allégement des formalités le long des corridors

La conteneurisation réduit les temps d’arrêt, amoindrit les perceptions illicites

au niveau des postes de contrôles et le long des corridors (douane, gendarmerie,

police, eaux et forêt…).

Cela s’explique par le fait que le conteneur voyage sans rupture de charge. Il est

scellé par un plomb une fois l’opération d’empotage achevée dans le pays

d’expédition, et ne peut être ouvert qu’au point de destination final. Ainsi, les

autorités publiques le long des corridors étant renseignés sur la nature du fret

conteneurisé, sont rassurés de la quasi impossibilité de fraude, par insertion de

produits illicites. De surcroît, ils ne peuvent d’ailleurs pas stopper le camions

Page 36: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

25

porte conteneur pour un éventuel contrôle du fret puisque le conteneur est

plombé et ne saurait être victime d’aucune violation de la sorte.

L’on note à ce niveau un triple avantage en faveur du conteneur :

� un temps réduit de manutention et de traversée du corridor ;

� pas de-perceptions illicites et ;

� une marchandise moins coûteuse à l’arrivée pour le panier de la

ménagère.

En revanche, les marchandises conditionnées en conventionnel sont pénalisées

par tous ces maux. Au final, les transporteurs s’en trouvent perdants car ces

ralentissements réduisent le nombre de rotation de leurs camions sur le corridor

et donc amenuisent une meilleure rentabilité de leur marge bénéficiaire. De

même, les chargeurs sont contraints de supporter des retards de livraisons ou au

pire, des marchandises réceptionnées plus coûteuses que prévues.

2.1.2.5. L’augmentation du volume des échanges

En dernier lieu, l’augmentation du volume des échanges en transport

international, est indéniablement liée aux avantages de rapidité et de

massification des flux offerts par le conteneur. La massification des flux

provient du fait que le transport en conteneur, contrairement au transport en

conventionnel, a permis la suppression des différences de nature qui existent

entre les marchandises en offrant la possibilité de les mettre ensemble. En effet,

presque tout peut se mélanger dans le conteneur.

Cette fluidité est surtout très manifeste au niveau du transport ferroviaire sur le

corridor Abidjan-Ouagadougou.

Cet avantage a pour conséquence positive d’accroitre le volume des

marchandises à l’import comme à l’export du Burkina sans augmentation

aucune ou à moindre coûts. En somme, toute la chaîne logistique sans exception

Page 37: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

26

en bénéficie et en particulier le consommateur tout comme l’opérateur

économique burkinabè.

En réalité, la majorité des chargeurs burkinabè sont bien conscients de ce que

rapportent les précédents points. Ils ne nient aucunement les attributs bénéfiques

propres au conteneur palliant logiquement au conventionnel et à ses nombreux

vices.

2.2. Notion de conventionnel

2.2.1. Définition

On peut définir le transport en conventionnel comme étant celui des

marchandises qui ne sont transportées ni en vrac, ni en conteneurs23. Il s’agit de

marchandises emballées en sacs, en caisse ou en palette. En transport routier, les

marchandises en conventionnel sont transportées dans des camions articulés ou

non, prévus à cet effet.

Image n0 1 : Deux camions transportant du fret en conventionnel

Source : Photos prises à OUAGARINTER et dans la périphérie le 29 août 2014.

2.3. Enjeux et perspectives

Selon « Le Petit Larousse 2000 », l’enjeu se définit comme étant : « ce que l’on peut gagner ou perdre dans une entreprise » et les perspectives comme : « l’idée ou la représentation d’un événement dans l’avenir ». 23 Source : http://www.logistiqueconseil.org/Articles/Transport-routier/Type-transport-marchandises.htm

Page 38: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

27

2.4. Cartographie des différents corridors et localisation des

terminaux à conteneurs burkinabè

2.4.1. Définition « Le Petit Larousse 2000 » définit le corridor comme étant un « couloir ». En logistique le corridor est un couloir ou une voie par laquelle il peut être

acheminé des biens et des personnes24.

Aussi distingue-t-on les corridors routiers, aériens, ferroviaires et maritimes.

2.4.2. Cartographie des différents corridors Les corridors desservant le Burkina Faso sont des véritables bronches

nécessaires à l’oxygénation de son économie. Ils sont longs d’un linéaire de 4

196 Km de route et 1 260 km de rail. (Une cartographie des corridors est en

annexe n0 1).

Tableau n°4 : Caractéristiques géométriques des corridors

Corridors Distances

en km

Portion du corridor au

Burkina Faso en Km

Ports Pays

portuaires

Tema-Ouagadougou 1 040 170 Tema Ghana Lomé-Ouagadougou 948 281 Lomé Togo

Cotonou-Ouagadougou 1 060 370 Cotonou Bénin

Abidjan-Ouagadougou

Route 1 148 510 Abidjan

Côte d’Ivoire

Rail 1 260 622 Source : Conseil Burkinabè des Chargeurs

Ces différentes voies de communication terrestre sont nécessaires au développement de trois (03) grands courants de trafics tels que :

24 Source : Une relecture du concept des corridors de transport : Illustration comparée Europe/Amérique du Nord, Les cahiers scientifiques du transport no 58, 2010, Page 128

Page 39: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

28

� les trafics commerciaux intérieurs, reliant les différentes villes du Burkina Faso ;

� les trafics d’échanges internationaux entre le Burkina Faso et ses pays

limitrophes dotés d’infrastructures portuaires;

� et enfin les trafics passant par le Burkina Faso en tant que pays de transit

à destination du Mali, du Niger, du Ghana, du Togo.

Par ailleurs, il est important de souligner que le corridor ferroviaire reliant le

Burkina à la Côte d’Ivoire sert de trait d’union entre les villes d’Abidjan, de

Bobo Dioulasso, de Ouagadougou et de Kaya.

2.4.3. Localisation des terminaux pris en compte dans l’étude

2.4.3.1. OUAGARINTER

Crée en 1980, OUAGARINTER, est la première25 plateforme logistique en

Afrique de l’Ouest spécialisée dans le traitement du trafic international et

national de marchandises importées par voie routière. D’une superficie de 26 ha

et situé dans la ville de Ouagadougou, il se compose de :

� De trois magasins de 5 000 m2 de surface, dont un sous douane ;

� un terre-plein de 28 800 m2 de surface ;

� de bureaux sur 2 100 m2 composés de ceux du CCI-BF, du CBC et des

transitaires (Bolloré Africa Logistics, SNTB…) ;

� d’un pont bascule d’une capacité de 50 tonnes ;

� des aires de manœuvre et de stationnement (28000m2 et 10 000 m2) ;

� du Terminal Routier à Conteneur du Burkina (le TRCB) et un scanner ;

� d’un hôtel (trois étoiles) de vingt chambres et cinq bungalows.

2.4.3.2. OUAGAGARE

Tout d’abord, soulignons que OUAGAGARE est un terminal à marchandise

reliant le Burkina Faso à la Côte d’Ivoire par un corridor ferroviaire.

25 Source : http://www.cci.bf/sites/default/files/notes_sectorielles_002.pdf

Page 40: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

29

OUAGAGARE est situé dans la ville de Ouagadougou et est administré à la fois

par la SITARAIL (Société International de Transport Africain par Rail, dont le

siège est établi à Abidjan), le SETO et la Chambre du Commerce et d’Industrie

du Burkina Faso (CCI-BF).

OUAGAGARE est également doté d’un terminal à conteneur (TRCB), cogéré

par le SETO et la CCI-BF.

Page 41: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

30

Conclusion partielle

Cette première partie nous a permis de mieux connaître le CBC ainsi que les

raisons qui ont motivé sa création. Nous avons aussi compris comment le CBC

intervient auprès des chargeurs et des transporteurs par le biais de ses bureaux

présents sur le terrain.

En plus, nous retenons quelles sont les différences caractéristiques et avantages

qui démarquent le transport en conteneur du transport en conventionnel et quels

sont les corridors empruntés par le fret burkinabè.

Page 42: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

31

DEUXIEME PARTIE : CARACTERISTIQUES DES

PRATIQUES DE TRANSPORT SUR LES CORRIDORS

BURKINABE

Page 43: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

32

Les caractéristiques des pratiques de transport sur les corridors burkinabè

s’organisent autour de deux (02) chapitres.

Le chapitre premier fait un état des lieux. Il montre simplement quels sont les

coûts et délais auxquels sont soumis les acteurs du transport burkinabè qui

recourent à la conteneurisation. Ensuite, il présente les éléments qui les

surenchérissent. Pour rendre l’analyse plus intéressante, nous avons comparé les

coûts du transport en conteneurisé à celui du transport en conventionnel sur les

mêmes corridors.

Le second chapitre de l’étude présente les perspectives, c’est-à-dire des

démarches d’optimisations qui pourraient être entreprises pour une meilleure

compétitivité du conteneur. On ne saurait conclure ce chapitre, sans faire des

suggestions et des recommandations.

.

Page 44: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

33

Chapitre 1 : Les enjeux de la conteneurisation au Burkina

Faso

Les enjeux de la conteneurisation se comportent les coûts qu’elle génère et les

délais nécessaires.

Les coûts et délais supportés par les acteurs du transport burkinabè, sont en

grande majorité standardisés. Ils sont bien sûrs certes différents selon que le fret

est conditionné en conteneur ou en conventionnel constituent donc un facteur

clé dans le choix du conditionnement.

Ainsi, les coûts à l’import sont en général composés des tarifs de manutention,

des coûts du transport, des opérations annexes telles que l’échange de

connaissement, le passage en magasin ou le passage au terreplein, l’acquisition

de BSTR ou BSTF etc.

Ils seront donc relatés dans des tableaux, suivant le sens des importations,

depuis les ports de débarquement jusqu’aux terminaux de OUAGAGARE ou de

OUAGARINTER. Les montants figurants sont en Franc CFA.

Concernant les délais de transport, ils se concentrent particulièrement au niveau

de la traversée des corridors et lors des stationnements aux terminaux de

destinations. Nous verrons donc par la suite si ces délais diffèrent d’un mode de

conditionnement à l’autre et pour lequel des deux sont-ils le plus avantageux.

Toute fois notons que les procédures portuaires de sortie du fret sont les mêmes

que celui-ci soit réacheminé en conteneur ou en conventionnel. La seule

différence se situe au niveau où le fret est débarqué conteneurisé du navire ou

déjà conditionné en conventionnel. Dans le premier cas, l’importateur en plus

de recourir aux autorités portuaires entrera en contact avec les armateurs

Page 45: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

34

propriétaires des conteneurs. Tandis que dans le second cas, il ne les contactera

pas26.

1.1. Les coûts au niveau des ports et le long des corridors à l’import ainsi que leurs impacts

1.1.1. Sur le corridor ghanéen

Au port de Tema et le long du corridor ghanéen, les coûts de manutention et

d’acheminement des marchandises en conteneur et en conventionnel peuvent

être résumés comme suit :

Tableau n0 5 : Comparaison des coûts suivant le conditionnement sur le corridor ghanéen.

TEMA-OUAGADOUGOU

Un EQP (soit 30 tonnes)

Conteneur dépoté puis acheminé en conventionnel d’un poids de 30 tonnes Unité

Au port de transit

G

H

A

N

A

Coûts de manutention Sans dépotage 50.955 Avec dépotage 88.005 Echange de connaissement 38.500 1 EQP Passage magasin 1.020x30 tonnes=30.600 Camion Passage terreplein 510x30 tonnes=15.300 Camion Transport 1.350.000 32.250x30 tonnes=967.500 Camion

Transit Pays côtier Garantie TRIE (sur valeur CAF)

[0,25% à 0.50%] Camion

Carnet TRIE 945 945 Camion Tracking 25.000 25.000 Camion

CBC BSTR 12.500 12.500 Camion Syndicat Pays côtier 25.000 25.000 Camion OTRAF 10.000 10.000 Camion

Frontière Burkina Faso - Terminaux

B U R K I N A

Manutention SETO/TRCB 194.360 1 EQP

Retour Conteneur vide (BLP) 300.000 1 EQP

TOTAL 2.007.260 1.174.850

Source : Enquêtes

26 Une liste détaillée des procédures portuaires est en annexe n0 9 (Exemple au port de Tema).

Page 46: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

35

Notons que :

� Valeur CAF : Valeur Coût Assurance et Fret désigne la valeur de la

marchandise majorée des frais de transport et d’assurance nécessaires à

son acheminement. ;

� BLP (Bill of Lading Pier): il représente un contrat de transport maritime

stipulant que les responsabilités de l’expéditeur s’éteignent une fois la

marchandise débarquée à quai dans le port de destination.

Sur ce corridor on note qu’en optant pour un transport en conteneur, le chargeur

dépensera 832.410 F CFA de plus. Le transport en conventionnel est donc

moins cher sur la ligne Tema – Ouagadougou de 40%.

Impact sur le corridor ghanéen27

Selon le bulletin statistique des transports internationaux de marchandises du

CBC (édition 2011), le constat à l’import est frappant, sur le corridor Ghanéen,

environ 3,68% des transporteurs ont recours à la conteneurisation contre 96%

environ pour le conventionnel. Tandis qu’à peine 1,57% du fret burkinabè est

conteneurisé à l’export sur ce corridor.

1.1.2. Sur le corridor togolais

A une différence près du précédent corridor, les coûts peuvent être ainsi

récapitulés.

27 Source : Bulletin statistique des transports internationaux de marchandises, 2011 Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC)

Page 47: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

36

Tableau n0 6 : Comparaison des coûts suivant le conditionnement sur le corridor togolais

LOME-OUAGADOUGOU

Un EQP (soit 30 Tonnes)

Conteneur dépoté puis acheminé en conventionnel d’un poids de 30

tonnes Unité

Au port de transit

T

O

G

O

Coûts de manutention

Avec dépotage 106.092

5.617 x30 tonnes=168.510

Echange de connaissement

56.102 1 EQP

Passage magasin 2.800x30tonnes= 84.000 Camion

Passage terreplein 1.400x30 tonnes=42.000 Camion

Transport 1.150.000 32.250x30 tonnes=967.500

Transit Pays côtier Garantie TRIE (sur valeur CAF)

[0,25% à 0.50%] Camion

Carnet TRIE 7.000 7.000 Camion

Tracking 20.000 20.000 Camion

CBC BSTR 12.500 12.500 Camion

Syndicat Pays côtier 5.000 5.000 Camion

OTRAF 10.000 10.000 Camion

Frontière TS 6.000 6.000 Déclaration

Frontière Burkina Faso - Terminaux

B U R K I N A

Manutention SETO/TRCB

194.360 1 EQP

Retour Conteneur vide (BLP)

300.000 1 EQP

TOTAL 1.867.054 1.360.510

Source : Enquêtes

De même, le corridor togolais revient plus coûteux au chargeur qui y fait

transiter un conteneur au lieu d’un fret en conventionnel de 27%.

Page 48: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

37

Impact sur le corridor togolais28

Sur le corridor togolais, 44% du fret est conditionné en conteneur à l’import,

contre seulement 0.25% à l’export.

1.1.3. Sur le corridor ivoirien

28 Source : Bulletin statistique des transports internationaux de marchandises, 2011 Conseil Burkinabè des Chargeurs

Page 49: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

38

Tableau n0 7 : Comparaison des coûts suivant le conditionnement sur le corridor ivoirien

ABIDJAN-OUAGADOUGOU Par rail Route

Unité Un EQP (soit 30 Tonnes)

Un EQP (soit 30 Tonnes)

Conteneur dépoté puis acheminé en

conventionnel d’un poids de 30 tonnes

Au port de transit

C O T E

D ‘ I V O I R E

Coûts de manutention

- Sans

dépotage 228.075

Avec dépotage 228.178,24

Echange de connaissement

- 43.800 1 EQP

Passage magasin - - Camion Passage terreplein - - Camion

Transport 1.250.000 1.200.000 39.000x30 tonnes=

1.170.000 Conteneur 40 pieds

Transit Pays côtier Garantie TRIE (Sur valeur CAF)

- [0,25% à 0.50%] Valeur

Carnet TRIE - 7.000 7.000 Camion Tracking - - - Camion Escorte Douanière - 100.000 100.000 Camion CBC BSTF/BSTR - 12.500 12.500 Camion Syndicat Pays côtier

- 5.000 5.000 Camion

OTRAF - 10.000 10.000 Camion Frontière TS - 5.000 5.000 Déclaration Frais d’expédition de dossier par wagon de conteneur

40.000 - Wagon

B U R K I N A

Frontière Burkina Faso - Terminaux Manutention SETO/TRCB

194 360 194.360 1 EQP

Retour Conteneur vide (BLP)

- 300.000 1 EQP

TOTAL 1.484.360 2.105.735 1.537.678.24

Source : Enquêtes

A l’exception des autres lignes, le réseau ferroviaire Abidjan-Ouagadougou,

s’avère propice à l’emploie du conteneur par ses coûts plus abordables que ceux

du routier avec une économie de 29%. En effet, l’importateur qui opte pour la

Page 50: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

39

ligne ferroviaire recevrait son conteneur avec une économie de 621.375 F CFA

par rapport au mode routier.

Comparativement aux autres corridors le transporteur de fret en conventionnel

gagnerait 195.000 F CFA en plus.

Nous avons observé sur le corridor ferroviaire, que l’application du retour en

BLP des conteneurs est très rare. Dans la pratique, le coût total de la prestation

d’import payé par l’importateur à la compagnie ferroviaire prend en charge le

retour du conteneur. Il ne s’en soucie donc plus.

Entre le mode conventionnel et conteneurisé, le premier se révèle plus

abordable avec un pourcentage de 30% sur l’axe routier.

Impact sur le corridor ivoirien29

� Sur le corridor routier Abidjan-Ouagadougou, ont transité en 2011 ;

162.601,48 tonnes dont seulement 58,63 tonnes étaient conteneurisées,

équivalant à 1 EQP et 3 EVP ;

� en revanche au cours de la même année, le port d’Abidjan a été la porte

de sortie de 1.747,10 tonnes de marchandises uniquement conditionnées

en conventionnel.

1.1.4. Sur le corridor béninois

Les coûts sont les suivants :

29 Source : CBC, Bulletin statistique des transports internationaux de marchandises, 2011

Page 51: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

40

Tableau n0 8 : Comparaison des coûts suivant le conditionnement sur le corridor béninois

COTONOU-OUAGADOUGOU

Un EQP (soit 30 tonnes)

Conteneur dépoté puis acheminé en conventionnel d’un poids de 30 tonnes Unité

Au port de transit

B

E

N I

N

Coûts de manutention

Sans dépotage 37.770

Avec dépotage 100.000

Echange de connaissement

18.500 1 EQP

Passage magasin - - Camion Passage terreplein - - Camion Transport 1.150.000 33.000 x30tonnes=990.000 Camion

Transit Pays côtier Garantie TRIE (Valeur CAF)

[0,25% à 0.50%] Camion

Carnet TRIE - - Camion Tracking 99.656 99.656 Camion Escorte Douanière - - Camion CBC BSTR 12.500 12.500 Camion OTRAF 10.000 10.000 Camion Frais terminal ALLADA

232.460

B U R K I N A

Frontière Burkina Faso - Terminaux

Manutention SETO/TRCB

194.360 1 EQP

Retour Conteneur vide (BLP)

50.000 1 EQP

TOTAL 1.805.246 1.212.156 Source : Enquêtes

L’écart du total des coûts montre que le transport en conteneur est 32% plus

cher que le conventionnel. Ce constat ne saurait qu’encourager les chargeurs

burkinabè à se tourner sans appel vers le conventionnel.

Page 52: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

41

Sur ce corridor, nous avons eu quelques peines à trouver les coûts relatifs au

passage magasin et au terreplein vu que la majorité du fret burkinabè transitant

par ce port est constitué d’hydrocarbures.

Impact sur le corridor béninois30 Durant l’année 2014 aucun conteneur n’a transité par le PAC à destination ou en provenance du Burkina Faso.

En résumé, sur chacun de ces corridors, le transport en conteneur se révèle

beaucoup plus cher que le transport en conventionnel, rien qu’en considérant les

coûts de transport liés au post-acheminement31, exception faite de l’axe

ferroviaire Abidjan-Ouagadougou qui est le plus profitable sur le corridor

ivoirien en conteneur.

Ceux relatifs au paiement des cautions d’une moyenne de 2.350.000 FCFA et

des risques encourus de surestaries n’ont pas été pris en compte au niveau du

conteneur. Les cautions sont en principe remboursées au chargeur lorsque le

conteneur est rendu en bon état. Quant aux surestaries, ils sont très variables et

circonstanciels.

Si la base de calcul du prix du transport routier tenait compte du tonnage de 35

tonnes, le transporteur gagnerait 17% de plus.

Pour mieux illustrer la cherté de la conteneurisation, nous avons calculé que si

l’on devait tenir compte du tonnage dans une optique où la surcharge ne serait

pas considéré, il faudrait par exemple charger la semi-remorque jusqu’à 45

tonnes pour égaliser les coûts totaux en conteneur sur la l’axe togolais. Le

montant de la caution ayant toujours été omis dans cette évaluation.

30 Source : CBC, Rapport d’étude sur la définition d’une stratégie de promotion de l’utilisation du conteneur de bout en bout par les chargeurs des pays sans littoral de l’Afrique de l’ouest, Mars 2014 31 Il s’agit du coût de transport routier ; à ne pas confondre avec le coût du transport maritime.

Page 53: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

42

1.2. Les délais sur les corridors

Les délais sont répertoriés aux grands points suivants tels que : les formalités de

transit dans les pays côtiers, la traversée du territoire, les diverses formalités

douanières à la frontière, le réacheminement à Ouagadougou depuis le poste

frontalier et enfin le temps de séjour à OUAGARINTER ou OUAGAGARE

avant la livraison finale de la marchandise.

Le tableau ci-dessous résume ces délais.

Tableau no 9: Délais moyen de traversée par corridor routier

Axes Lomé-Ouaga

Tema-Ouaga

Cotonou-Ouaga

Abidjan-Ouaga (Route)

Abidjan-Ouaga (Rails)

Distance 948 km 1 040 km 1 060 km 1 148 km 1 260 km

Formalités de transit

Une (01) semaine + 02 jours à Zongo

03 jours 02 jours 03 jours

Traversée du territoire 01 à 02 jours 02 jours 02 jours 03 jours Formalités à la frontière

03 à 04 jours 02 jours 01 jour 03 jours

Réacheminement à Ouaga

01 jour 01 jour 01 jour 02 jours

Temps de séjour à OUAGARINTER/ OUAGAGARE

05 à 10 jours parfois plusieurs semaines

05 à 10 jours parfois plusieurs semaines

Plusieurs jours au dépôt SONABHY

05 à 10 jours parfois plusieurs semaines

Source : Conseil Burkinabè des Chargeurs32

De ce tableau analytique, nous déduisons que les délais de traversée des

corridors sont les mêmes que le fret soit conditionné en conteneur ou en

conventionnel.

32 Source : CBC, rapport d’étude sur la desserte maritime du Burkina Faso, février 2004, p 8

Page 54: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

43

Dans la pratique, nous avons observé que les délais diffèrent sur les terminaux

en défaveur du conteneur. Et selon nos enquêtes, il ressort que la responsabilité

de ce désavantage n’incombe pas aux administrations des terminaux mais plutôt

aux chargeurs pour plusieurs raisons, telles que principalement, leur

indisponibilité à réceptionner le conteneur ou le manque de maîtrise dont ils

font preuve dans l’accomplissement des procédures nécessaires à sa sortie.

� Sur le terminal de OUAGAGARE

A OUAGAGARE, les marchandises sont en totalité acheminées par voie

ferroviaire en provenance d’Abidjan dont une grande partie en conteneurs (2 x

20 pieds par wagon). Les conteneurs sont directement débarqués sur la

plateforme de SETO et y séjournent en moyenne une dizaine de jours avant

d’être retirés par les chargeurs33.

Mais, quand il s’agit de wagons marchandises en conventionnel, ils sont

rapidement déchargés dès le lendemain de l’arrivée du train, par les différents

importateurs qui attendent leur fret. Ce fait est d’autant plus avantageux pour les

autorités de la SITARAIL, en ce sens qu’il permet une meilleur rotation des

wagons marchandises.

En outre, les wagons porte-conteneurs mettent beaucoup plus de temps dès

l’arrivée du train au SETO dans l’attente que les conteneurs soient déposés à

terre par un seul engin de manutention disponible.

� Sur le terminal de OUAGARINTER

Dans ce terminal, le fret est strictement acheminé par camion. Ainsi, les délais

diffèrent quand les marchandises sont conditionnées en conventionnel ou en

conteneurisé.

A cet effet, les conteneurs à l’import sont d’abord retirés des camions pour être

placés sur le parc à conteneur, dans l’attente d’être enlevés par l’importateur et

33 Source: Sur la base d’entretien avec le personnel de la CCI-BF à la date du jeudi 21 Août 2014

Page 55: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

44

replacés de nouveau sur les camions. Dans la pratique, on assiste à un surplus de

manutention qui additionné aux procédures afférentes rendent plus long le

temps d’attente pour faire sortir la marchandise conteneurisée, plutôt qu’une

marchandise en conventionnel du terminal.

Par contre lorsque le fret arrive en conventionnel à OUAGARINTER, les

camions et leurs marchandises sont simplement stationnés. Les délais de sortie

du camion dépendent en général des performances du transitaire en l’absence de

vice de procédure. Le délai moyen est d’environ 2 jours.

En somme, il est flagrant que sur tous les corridors routiers sans exception, le

transport en conteneurisé, malgré les avantages qu’il confère est très peu utilisé

par rapport au conventionnel.

Il est donc certain que les coûts élevés de la conteneurisation et les délais de

manutention relativement longs aux niveaux des terminaux constituent l’un des

facteurs les plus pertinents sur les difficultés qu’elle éprouve à concurrencer le

transport en conventionnel.

Alors, quelles sont les raisons qui surenchérissent ces coûts et délais au profit du

conventionnel?

1.3. Les facteurs surenchérisseurs des coûts et délais de la conteneurisation

Sur la base de recherche documentaire et d’enquête réalisées sur le terrain

auprès des acteurs du transport burkinabè ; les éléments que font ressortir ce

point s’accorderont d’abord, à mettre en lumière les raisons qui surenchérissent

les coûts et les délais dont souffre le transport en conteneur.

Elles sont nombreuses, mais les plus pertinentes portent sur les montants élevés

des cautions, les courts délais de franchises, les risques accrues de surestaries

ainsi que les lenteurs des opérations physiques au niveau des terminaux.

Page 56: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

45

1.3.1. Le montant élevé des cautions

En rappel, la caution conteneur est la somme que l’importateur doit fournir

comme garantie à l’agence maritime avant que celle-ci ne lui permette de

prendre possession du conteneur jusqu’à la destination finale. Au retour du

conteneur, l’agence rembourse la caution à l’expéditeur (importateur qui

retourne le conteneur) s’il n’a pas subi de dommage ou s’il revient dans les

délais de franchise impartis.

Ces cautions34 sont très variées. Elles peuvent aller de 300.000 FCFA à plus de

1.700.000 FCFA pour un conteneur de 20’ et entre 700.000 FCFA et 4.000.000

FCFA pour un 40’ suivant les consignataires maritimes. La majorité des

chargeurs burkinabè ont du mal à payer la caution qu’ils jugent à l’unanimité

très élevée.

En plus le problème de la fluctuation des taux de change et les retards inhérents

aux transferts des fonds transfrontaliers pour financer la caution, aggrave cette

difficulté dans le cas des chargeurs qui utilisent le port de Tema.

Cette contrainte de caution qui n’existe pas en conventionnel est le premier

handicap à l’usage du conteneur.

1.3.2. Les délais de franchises

Sur le délai de franchise, variant de quinze (15) à vingt-un jour35 (21) suivant les

consignataires, de sept (07) à dix (10) jours sont consommés dans

l’accomplissement des formalités et autres opérations portuaires depuis l’arrivée

du navire jusqu’à la sortie du conteneur du port pour sa destination finale36.

34 Source : CBC, Rapport d’étude sur la définition d’une stratégie de promotion de l’utilisation du conteneur de bout en bout par les chargeurs des pays sans littoral de l’Afrique de l’ouest, Mars 2014. 35 Les délais de franchise: il s’agit d’un délai imparti en nombre de jour, accordé par la compagnie propriétaire du conteneur aux chargeurs des pays de l’hinterland pour retourner le conteneur. 36 Source : CBC, Rapport d’étude de la définition d’une stratégie de promotion de l’utilisation du conteneur de bout en bout par les chargeurs des pays sans littoral de l’Afrique de l’ouest, mars 2014.

Page 57: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

46

Dans l’état actuel des choses, il est quasiment impossible pour le chargeur de

ramener le conteneur au port dans le délai imparti.

Les insuffisances de ces délais constituent donc un puissant frein à l’utilisation

du conteneur de bout en bout par les chargeurs burkinabès, car leur non-respect

est accompagné de pénalités appelées surestaries.

1.3.3. Les montants élevés des surestaries

Quand un importateur utilise de bout en bout le conteneur et qu’il n’arrive pas à

respecter les délais de franchise, voici les pénalités qu’il encoure à titre

d’exemple.

Tableau no 10 : Tableau de facturation des surestaries par consignataires

Consignataire Délais TC20 T40

Taux/jour

MSC 10jrs

1ère tranche du 11ème au 21ème jour

7 875 15 750

2ème tranche au-delà du 21ème 15 750 31 500

Autres (Maersk, Delmas, Safmarine, etc.) 10 jrs

1ère tranche du 11ème au 21ème jour

4 800 9 600

2ème tranche au-delà du 21ème 8 800 17 500

Source : CBC, Rapport d’étude sur ‘’la stratégie de promotion de l’utilisation du conteneur de bout en bout par les

chargeurs des pays sans littoral de l’Afrique de l’Ouest’ mars 2014

Notons que tous ces frais sont en hors TVA (18%) sur les surestaries.

En tenant compte des cautions et des surestaries, l’on comprend en partie le

dépotage précoce des marchandises à destination du Burkina Faso, dans les

ports de débarquement (65% à Tema, 65 à 70% à Lomé, et 75% environ à

Abidjan37).

37 Source : Bulletin statistique des transports internationaux de marchandises, 2011 Conseil Burkinabè des Chargeurs.

Page 58: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

47

En conventionnel, les chargeurs ne connaissent pas les aléas liés aux cautions et

encore moins aux surestaries. Ce sont des surcoûts auxquels ils ne sont pas près

de se soumettre.

1.3.4. La lenteur des formalités et des opérations physiques

portuaires

Le temps de passage portuaire apparaît comme une contrainte exogène sur

laquelle le chargeur pris isolement a peu de moyen de marge de manœuvre. Il

s’agit de délais de respect des formalités, d’identification du conteneur, du

chargement de celui-ci sur un camion et de la sortie du port de ce dernier pour

la destination finale dans le pays de l’inter-land.

Par ailleurs on peut noter l’absence d’aires de stockage, destinés aux conteneurs

en transit dans les ports au débarquement. A cela s’ajoutent le contrôle physique

et l’octroi de la main levée de la douane qui ralentissent l’identification des

conteneurs en transit.

Mis à part les délais additionnels qui peuvent être occasionnés par l’importateur

du pays de l’inter-land lui-même (transmission des documents tardifs ou

comportant des vices par le transfert tardif des fonds nécessaires au paiement

des frais de passage portuaire et de réexpédition), le chargeur s’en trouve ainsi

pénalisé d’autant plus que le délai de franchise accordé par les consignataires

court à partir de la date d’arrivée du navire à quai.

Aussi, l’on peut relever quelques points organisationnels qui pourraient être

améliorés tels que :

� l’absence de guichet unique qui oblige le transitaire à faire la navette

entre les autorités portuaires, le CBC et la CCI-BF ;

� la vétusté du matériel de manutention qui rallonge les délais de recherche

et de déplacement des conteneurs ;

Malgré le temps de traversée du corridor plus favorable au conteneur, la lenteur

dans les formalités portuaires quand les délais de franchise, accroissent la

Page 59: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

48

tentation des chargeurs à le vider dès son débarquement du navire pour plus de

flexibilité.

1.3.5. Les coûts élevés de la manutention des conteneurs aux terminaux De nos entretiens auprès des chefs d’entreprise, il ressort que le dépotage des

conteneurs au niveau des ports avait pour entre autres raisons le coût élevé des

opérations terminales.

En outre, il est fait obligation de décharger les camions systématiquement des

conteneurs dès leur arrivée au terminal. Un acte que les chargeurs estiment

inutile et qui occasionne des coûts de manutention supplémentaires.

Entre autres, les tarifs38 de manutention appliqués par le SETO et le TRCB sont

harmonisés et se présentent comme suit:

� Cent vingt-huit mille six cent quatre-vingt-quatre (128 684) francs CFA

TTC pour un conteneur de 20 pieds et de ;

� cent quatre-vingt-quatorze mille trois cent soixante (194 360) francs

CFA TTC pour un conteneur de 40 pieds.

Un problème supplémentaire est que le TRCB facture le déchargement des

conteneurs même si les marchandises concernées sont exemptées de

dédouanement du fait d’une autorisation spéciale des services douaniers

pour livraison immédiate (par exemple dans le cas de marchandises

dangereuses39).

38 Source : Sur la base d’entretiens avec le personnel du service facturation du groupe Bolloré Africa logistics 39 Exception faite pour les produits miniers dangereux

Page 60: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

49

Chapitre 2 : Démarches d’optimisations et recommandations

Les démarches d’optimisations nous permette de voir dans quelles perspectives les freins à la conteneurisation peuvent être levés afin d’inciter les chargeurs burkinabè à l’utiliser d’avantage.

2.1. Les démarches d’optimisations qui pourraient être entreprises pour une meilleure compétitivité de la conteneurisation

Comme on le constate, l’utilisation du conteneur de bout en bout par les

chargeurs des pays sans littoral est confrontée à d’énormes difficultés. La

résolution de ces problèmes requiert des mesures et des stratégies appropriées

dont la mise en œuvre nécessite par moment des actions conjointes à prendre

par les divers acteurs du transport concernés. Ces démarches ou perspectives

font l’objet des points que nous proposons de de développer dans les

paragraphes suivants.

2.1.1. La réduction du montant des cautions et l’évolution vers une formule alternative

Au cours de nos recherches, il est ressorti que les consignataires, dans une large

majorité sont disposés à revoir à la baisse le montant des cautions si un système

de suivi efficace des conteneurs était mis en place et garantissant ainsi leur

retour dans des délais raisonnables.

Le fonctionnement optimal d’un tel système, assurant le retour effectif des

conteneurs dans les conditions souhaitées par les consignataires, pourrait

permettre une évolution vers la formule des lettres de garantie délivrées par le

CBC au profit des chargeurs.

La lettre de garantie relève d’une formule par laquelle, le Conseil des Chargeurs

se porte garant du retour du conteneur vis-à-vis du consignataire au bénéfice des

chargeurs membres répondant à des critères d’éligibilité définis.

Page 61: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

50

La mise en place d’un système de suivi des conteneurs interpelle naturellement

les Conseils des Chargeurs qui ont entre autres missions le suivi du trafic et la

réduction des coûts et délais de transport.

Aussi, les armateurs en réponse aux coûts de caution et de surestaries élevés

proposent en option le Bill of Lading Direct40 (BLD). Par cette option,

l’armateur se charge lui-même de la livraison du conteneur jusqu’au point de

destination souhaité par le client. Ce qui l’exempte des frais de caution et des

risques de surestaries.

Cependant, peu de chargeurs optent pour le BLD qu’ils jugent beaucoup plus

cher que le BLP surtout que ce dernier leur offre la possibilité de dépoter le

conteneur au débarquement.

2.1.2. Mesures en vue de la réduction des délais d’accomplissement des formalités et des opérations portuaires

La capacité d’un importateur à ramener dans le délai de franchise imparti un

conteneur de marchandises réacheminé sur un pays de l’hinterland est largement

tributaire du temps mis pour l’accomplissement des formalités et des opérations

dans le port de transit.

Il s’agit ici d’identifier des mesures permettant de réduire les délais mis par les

différents intervenants portuaires pour l’accomplissement des formalités

administratives et douanières ainsi que les opérations physiques nécessaires au

passage portuaire du conteneur en transit depuis la date de déchargement du

navire jusqu’à la date de mise en route effective du camion sur lequel il est

chargé.

40 Source : Rapport final des Journées Nationales de la Logistique (JNL) 2015, Contribution des acteurs à la promotion de la conteneurisation pour l’optimisation de la chaîne de transport, Juillet 2015, 8p.

Page 62: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

51

La question requiert une "prise en charge" collective et la coopération de

plusieurs acteurs dont les gestionnaires des terminaux à conteneurs et

l’administration douanière dans les ports à travers les mesures suivantes :

� la mise en place et le fonctionnement efficient de guichets uniques

électroniques dans les ports de transit en tant que plateforme virtuel

permettant d’accélérer l’accomplissement des formalités de passage

portuaire tout en réduisant les opportunités de pots de vin ;

� la simplification des formalités de contrôle physique et d’octroi de la

main levée de la douane pour les conteneurs en transit ;

� la modernisation des processus de gestion des terminaux à conteneurs en

vue de réduire le temps de recherche des conteneurs dans les ports ;

� l’aménagement d’aires de stockage dédiées aux conteneurs en transit sur

les terminaux ;

� l’acquisition d’équipements de manutention pour accélérer les cadences

tant au niveau des quais qu’au niveau des aires de stockage ;

Compte tenu de l’implication de plusieurs intervenants portuaires dans la

résolution de ce problème, le Conseil burkinabè des Chargeurs pourrait

examiner les propositions ci-dessus citées lors des prochaines réunions des

Communautés Portuaires et des Comités Nationaux de facilitation du transport

et du commerce des pays de transit.

2.1.3. Extension des délais de franchise et réduction du montant des Surestaries Il serait judicieux à ce niveau, que le CBC et les ports entreprennent des

négociations avec les consignataires en vue de :

� l’obtention de délais de franchise plus longs ;

� l’adhésion des consignataires au principe d’une concertation avec les

autres Conseils des Chargeurs des pays sans littoral et l’autorité portuaire

avant toute révision à la hausse des montants des surestaries ;

Page 63: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

52

� la réduction significative des montants des surestaries ;

� l’harmonisation de la date de décompte des délais de franchise.

2.1.4. Les solutions aux coûts élevés des opérations terminales

Il a été relevé que le dépotage des conteneurs au niveau des ports avait entre

autre explication les coûts élevés de la manutention des terminaux à conteneurs

dans les gares terminales de OUAGAGRE et OUAGARINTER et l’exigence de

certaines opérations telles que le dépôt du conteneur à terre particulièrement au

terminal routier.

Il pourrait être suggéré la mise en place d’un groupe de travail composé de

représentants de BORDERLESS Alliance41, des consignataires, des

gestionnaires des terminaux à conteneur, et de la Douane pour examiner les

solutions possibles d’une amélioration des opérations terminales portant

notamment sur :

� l’opportunité du déchargement définitif des conteneurs sans besoin

de dépôt à terre ainsi que ;

� la révision à la baisse des coûts des opérations de manutention

terminales et des surestaries appliquées à leur niveau.

2.2. Les recommandations

Les investigations réalisées dans le cadre de cette étude nous ont permis

d’identifier un certain nombre d’irrégularités qui, si elles sont résolues,

réduiraient considérablement les coûts et les délais qui entravent l’usage de la

conteneurisation sur les corridors desservant le Burkina Faso.

Ce second point nous conduits dans la formulation des suggestions dans les

lignes qui suivent.

41 BORDERLESS Alliance est un partenariat multilatéral entre des acteurs privés et publics qui travaillent à accroitre les échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest, et à éliminer les obstacles du commerce. Il rassemble les parties prenantes à tous les niveaux de la chaine des transports.

Page 64: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

53

� Nous avons constaté sur le terrain que la majorité des chargeurs de fret en

conventionnel se font une opinion du conteneur qu’ils qualifient de

dispositif de mauvaise réputation engendrant des coûts supplémentaires.

Il serait donc pertinent d’envisager une sensibilisation voire formation au

profit des chargeurs;

� Le suivi du fret burkinabè sur les corridors serait encore plus efficace par

la mise en place d’un système de suivi par géolocalisation satellitaire des

camions et du même coup des conteneurs comme cela se pratique au

Ghana. Ce système de suivi en direct du fret peut être un argument solide

qui convaincrait les consignataires maritimes à réduire les cautions, voire

même à les annuler.

� Au cours de nos enquêtes nous avons remarqué que les deux terminaux à

conteneurs de Ouagadougou sont gérés en partie par le même opérateur

privé. Il pourrait être judicieux d’annuler ce monopole. Nous

recommandons donc aux autorités politiques et aux acteurs de la chaine

logistique burkinabè de reconsidérer les clauses du contrat qui octroie la

gestion monopolistique des terminaux.

� Au cours de nos visites, nous avons noté que le corridor ferroviaire

ivoirien draine plus de conteneurs en raison de son coût moins onéreux

que le corridor routier. lorsque le montant de la caution conteneur en BLP

est dument remboursé. Ce fait est d’autant vrai que la superficie de

stockage du SETO est plus grande que celle du TRCB. Il serait donc dans

l’intérêt de la conteneurisation que le réseau ferroviaire soit plus

développé et s’étendent naturellement jusqu’aux autres ports de transit

des marchandises burkinabè.

Page 65: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

54

Conclusion partielle

A travers la seconde partie de notre étude, nous avons compris combien la

conteneurisation est coûteuse sur les corridors. Elle souffre également de

quelques lourdeurs administratives qui freinent son emploi.

En dépit de ses handicaps, le conteneur ne perd aucun de ses avantages dont

peuvent bénéficier les chargeurs burkinabè.

Toutefois, ces barrières en termes de coûts et de délais pourraient se voir

solutionner par les démarches d’optimisations préalablement énumérées.

Page 66: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

55

Conclusion générale

Cette recherche exploratoire nous a permis de réaliser une analyse des modes du

conditionnement du fret burkinabè, majoritairement conventionnel, dans un

contexte de commerce international où le transport en conteneur règne sans

conteste.

A l’issu de l’étude nous pouvons retenir que :

� le conteneur par ses avantages est préférable au conventionnel pour

l’acheminement du fret burkinabè;

� sur chaque corridor, pour des délais pratiquement identiques, le

conteneur est entre 27% et 40% moins économique que le

conventionnel

� malgré ses coûts élevés de la conteneurisation, de nombreuses

solutions reposant sur de meilleures négociations avec les armateurs

au sujet des cautions et délais de franchise encourageraient les

chargeurs burkinabè à utiliser d’avantage le conteneur

Par conséquent, cette étude comparative entre conteneurisé et conventionnel qui

se fonde sur des données statistiques collectées au sein du CBC, met en

évidence le retard du Burkina Faso en matière de conteneurisation.

Elle s’avère donc très importante en ce sens qu’elle éveille les consciences tout

en restant optimiste sur le fait que les chargeurs burkinabè pourraient à moyen

terme, entrer dans la logique du commerce international pour qui le transport du

fret est indissociable de la trouvaille révolutionnaire de Malcom McLEAN.

Néanmoins une meilleure compétitivité du conteneur, ne se limite pas à un

assouplissement des coûts et délais du post-acheminement, relatifs à son emploi,

mais tient compte d’autres facteurs tels que le niveau de développement des

installations portuaires et une règlementation plus stricte de la charge à l’essieu,

Page 67: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

56

qui peuvent fortement influencer les choix des chargeurs burkinabè au bénéfice

de la conteneurisation.

Page 68: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xi

Bibliographie

Mémoires

• Issaka YENKENE, étude comparative des principaux corridors desservant

le Burkina Faso : coûts et délais, mémoire de fin de cycle ingénieur, 2iE,

2013,

85p.

• Windewoga Thierry DABRE, analyse du fonctionnement des terminaux

intérieurs : le cas du terminal à conteneurs de Ouagarinter, mémoire de fin

de cycle, 2014, 62p.

Les revues littéraires

• CBC, La renaissance, Toanda, revue trimestrielle du chargeur n°1, 2001

Les rapports d’études et conférences

• Yves-A. FURE et Pascal LABAZEE, Socio-économie des villes africaines :

Bobo et Korhogo dans les défis de la décentralisation, IRD Edition et

KARTHALA, 2002, 245p

• Malang FATY, Conférence sur les défis et opportunités économiques au

mali: note de synthèse sur la contribution des programmes majeurs de la

commission de l’UEMOA à l’amélioration des infrastructures de transport,

de communication, d’eau et d’énergie du Mali, Bamako, 17-18 mars 2011,

23p.

• Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD),

SITUATION ANNUELLE DU COMMERCE EXTERIEUR BURKINA

FASO, 2014

• Une relecture du concept des corridors de transport : Illustration comparée

Europe/Amérique du Nord, Les cahiers scientifiques du transport no 58,

2010, Page 128

Page 69: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xii

• Rapport technique West Trade Hub n0 25, coûts de transport et de la

logistique sur le corridor Tema-Ouagadougou, avril 2010, 148p.

• Rapport technique West Africa Trade Hub n0 47, coûts de transport et de

logistique sur le corridor Lomé – Ouagadougou, janvier 2012, 123p.

• Rapport final des Journées Nationales de la Logistique (JNL) 2015,

Contribution des acteurs à la promotion de la conteneurisation pour

l’optimisation de la chaîne de transport, Juillet 2015, 8p.

• CBC, Bulletin statistique des transports internationaux de marchandises,

2011, 35p.

• CBC, Rapport d’étude sur la définition d’une stratégie de promotion de

l’utilisation du conteneur de bout en bout par les chargeurs des pays sans

littoral de l’Afrique de l’ouest, Mars 2014, 36p.

• CBC, Rapport d’étude sur la desserte maritime du Burkina Faso, février

2004, 23p.

Les sites internet http://www.cbc.bf/index.php?option=com_content&view=article&id=50&Itemid=65

&lang=fr -- Consulté le 11 juillet 2014, 10H 21

http://www.watradehub.com/ -- Consulté le 15 juillet 2014, 15H 28

http://www.cbc.bf/pmb/opac_css/ -- Consulté le 6 août 2014, 21H 45

http://www.ccia.bf/ -- Consulté le 7 août 2014, 06H 37

http://www.bollore-africa-logistics.com/qui-sommes-nous/filiales-en-afrique/burkina-faso.html -- Consulté le 10 décembre 2014, 13H 24

http://www.lesechos.fr -- Consulté le 10 décembre 2014, 14H 07

http://www.viacombi.eu/les-conteneurs -- Consulté le 07 juillet 2015, 19H 03

http://www.logistiqueconseil.org -- Consulté le 09 juillet 2015, 17H 10

Page 70: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xiii

https://fr.wikipedia.org/wiki/Conteneurisation -- Consulté le 10 juillet 2015, 17H 10

Page 71: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xiii

LES ANNEXES

Page 72: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xiv

Liste des annexes Annexe no 1 : Principaux corridors desservant le Burkina Faso ....................... xv

Annexe n0 2 : Schémas du suivi des marchandises par le CBC à l’import ...... xvi

Annexe n0 3 : Questionnaire .......................................................................... xvii

Annexe n0 4 : Bordereau du Suivi du Trafic Routier (BSTR) ......................... xix

Annexe n0 5 : Bordereau du Suivi du Trafic Ferroviaire (BSTF) ..................... xx

Annexe n0 6 : Bordereau du Suivi des Véhicules à Nu (BSVN)..................... xxi

Annexe n0 7 : Bordereau du Suivi du Trafic en Transit (BSTT) .................... xxii

Annexe n0 8 : Organigramme du CBC ......................................................... xxiii

Annexe n0 9 : Procédures portuaire à l’import (exemple au port de Tema) ... xxiv

Annexe n0 10 : Images d’un conteneur Dry .................................................. xxvi

Page 73: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xv

Annexe no 1 : Principaux corridors desservant le Burkina Faso

Source : http://www.bollore-africa-logistics.com/qui-sommes-nous/filiales-en-

afrique/burkina-faso.html

Page 74: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xvi

Annexe n0 2 : Schémas du suivi des marchandises par le CBC à l’import

Annexe n

03 : Schémas du suivi des m

archandises par le CB

C à l’im

port

Le B

IM

PO

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D’EX

PÉD

ITION

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TERM

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LE MA

RC

HE

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ALE

Source : Enquêtes

Page 75: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xvii

Annexe n0 3 : Questionnaire sur la problématique de la conteneurisation au Burkina Faso : Enjeux et perspectives

Date : …………………………………....................

Nom de l’entreprise :………………………………

Fonction de l’interviewé(e) :………………...........

Nom de l’enquêteur :………………………………

Question n0 1 : Quels produits importez-vous et commercialisez-vous ? ……………………………………………………………………………………

Question n0 2 :

A : Quelle mode de conditionnement employez-vous pour l’importation de vos produits depuis le pays d’expédition jusqu’au port de transit ? ……………………………………………………………………………………

B : Et du port de transit à vos magasins ? ……………………………………………………………………………………

Question n0 3 : Que pensez-vous du transport en conteneur et du transport en conventionnel ? ……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

Question n0 4 : Lequel trouvez-vous le plus avantageux en termes de coûts et de de délais ? Pourquoi ? ……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

Question n0 5 : Que reprochez-vous à ce mode de transport (Le moins avantageux) ……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

Question n0 6 : Que recommandez-vous pour améliorer sa faible utilisation ? ……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

Question n0 7 : Combien d’employés environ compte votre entreprise? ……………………………………………………………………………………

Page 76: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xviii

Tableau des coûts et délais d’acheminement par corridor

CORRIDOR

…………- OUAGA

COUTS EN FCFA IMPORT UNITE

Un EQP (soit 30 tonnes)

conventionnel d’un poids de 30 tonnes

Couts de manutention

Echange de connaissement

Passage magasin

Passage Terre plein

Transport

Garantie TRIE

Carnet TRIE

Tracking

Escorte Douanière

CBC BSTR

Syndicat Pays côtier

OTRAF

Frontière TS

Frais d’expédition de dossier par wagon de conteneur

Escorte douanière

TS

RI

Garantie TRIE

Carnet TRIE

Péage

Manutention SETO/TRCB

TOTAL

Source : De nos recherches

Page 77: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xix

Annexe n0 4 : Bordereau du Suivi du Trafic Routier (BSTR)

Source : Conseil Burkinabè des Chargeurs

Page 78: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xx

Annexe n0 5 : Bordereau du Suivi du Trafic Ferroviaire (BSTF)

Source : Conseil Burkinabè des Chargeurs

Page 79: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xxi

Annexe n0 6 : Bordereau du Suivi des Véhicules à Nu (BSVN)

Source : Conseil Burkinabè des Chargeurs

Page 80: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xxii

Annexe n0 7 : Bordereau du Suivi du Trafic en Transit (BSTT)

Source : Conseil Burkinabè des Chargeurs

Page 81: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xxiii

Annexe n0 8 : Organigramme du CBC

Source : Conseil Burkinabè des Chargeurs

Page 82: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xxiv

Annexe n0 9 : Procédures portuaire à l’import (exemple au port de Tema42)

Le chargement des marchandises au port de Tema destinées au Burkina Faso est

soumis à un certain nombre de procédures impliquant principalement le CBC et

les transitaires comme suit :

1- Le transitaire, représentant l’importateur, présente un formulaire de notification

de pré chargement intitulé « déclaration de marchandise » au bureau du CBC

au port, ainsi l’informant de la marchandise à être dédouanée pour le transport

au Burkina Faso. Cette notification doit être soumise au moins 48 heures avant

le que chargement du camion ne commence. La présentation et le traitement de

la déclaration sont gratuits.

2- Le transitaire assure la liaison avec l’OTRAF pour la sélection des camions

nécessaire pour charger l’expédition. Le transitaire a le droit de rejeter le

camion proposé par l’OTRAF (s’il doute, par exemple, de son état de rouler) et

de signer un contrat directement avec le transporteur de son choix.

3- Le transitaire présente les informations des camions choisis au CBC, qui

délivre « une note de chargement » pour chaque camion sur la liste. Les

camions procèdent au point de chargement dans le port. Les opérateurs de

terminal ou d’entrepôt vérifient la note de chargement avant que les camions ne

soient chargés. Le GPHA (Ghana Ports and Harbors Authority43) exige que

les sociétés de transport obtiennent les notes de chargement du conseil des

chargeurs du pays de transit et les vérifient avant que les camions ne quittent la

cour de transit du port.

4- Une fois que les camions sont chargés et le transitaire a l’information sur les

détails de l’expédition chargée sur chaque camion, il obtient une feuille de

route inter-état du CBC pour chaque camion avant que le camion ne quitte le

42 Source: Rapport technique West Trade Hub n0 25, coûts de transport et de la logistique sur le corridor Tema-Ouagadougou, avril 2010 43 GPHA: Autorités portuaires ghanéenne.

Page 83: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xxv

port. Ce document couvre le véhicule et la marchandise jusqu’à leur destination

finale et fait partie des exigences des douanes burkinabè : les agents des

douanes vérifieront la feuille de route inter-état au bureau d’entrée burkinabè à

Dakola, ainsi qu’au bureau de destination à Ouagadougou. Les agents de

sécurité du GPHA vérifient que chaque camion chargé avec de la marchandise

de transit de Burkina ont reçu une feuille de route inter état avant qu’il ne quitte

la cour de transit du port.

5- Pour plus d’efficacité et de sécurité de l’activité, le GPHA a pris des mesures

pour établir un registre de tous les véhicules affectés au transport des

marchandises en transit du port. Cette information comprend les données des

châssis et numéros d’immatriculation de chaque véhicule, le nom et l’adresse

de son chauffeur et les agréments donnés par le syndicat de transport reconnue

à laquelle le propriétaire du véhicule peut appartenir. Le GPHA transmet ces

informations au CEPS44 (Ghana Customs Excise and Preventive Service), qui

libère uniquement les véhicules immatriculés pour entreprendre le voyage de

transit au Burkina Faso.

6- En vue de s’engager dans le transport régional, les camions doivent être assurés

par le régime de la carte brune de la CEDEAO de l’assurance automobile.

44 CEPS: Autorités de la douane ghanéenne

Page 84: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xxvi

Annexe n0 10 : Images d’un conteneur Dry

Vue interne

Vue externe

Source : https://www.google.bf/search?q=images+de+conteneur+ouvert

Page 85: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xxvii

Table des matières Sommaire .......................................................................................................... i

Dédicace ............................................................................................................ ii

Remerciements ................................................................................................iii

Liste des abréviations ...................................................................................... v

Liste des tableaux ............................................................................................ vi

Préambule ...................................................................................................... vii

Résumé / Mots clés .......................................................................................... ix

Abstract ............................................................................................................ x

Introduction générale ...................................................................................... 1

1. Contexte ................................................................................................... 1

2. Problématique ........................................................................................... 3

3. Objectif de l’étude .................................................................................... 4

3.1. Objectif générale ................................................................................ 4

3.2. Objectifs spécifiques .............................................................................. 4

4. Intérêt du sujet .......................................................................................... 4

4.1. Un intérêt scientifique ........................................................................ 4

4.2. Un intérêt économique ........................................................................ 5

5. La revue de littérature ............................................................................... 5

6. La méthodologie ....................................................................................... 6

6.1. La recherche documentaire ................................................................. 7

6.2. L’échantillon ...................................................................................... 8

6.3. Dépouillement .................................................................................. 10

6.1. Difficultés rencontrées ...................................................................... 10

PREMIERE PARTIE : Approche Théorique .............................................. 11

Chapitre 1 : Présentation du CBC et historique ............................................. 13

1.1. Historique du CBC ................................................................................ 13

1.2. Présentation du CBC ........................................................................... 14

1.2.1. L’organisation du CBC ....................................................................... 15

1.2.1.1. La Direction Générale ................................................................ 16

Page 86: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xxviii

1.2.1.2. La Direction du Trafic, du Fret et de l’Assistance aux Chargeurs (DTFAC) ................................................................................................... 16

1.2.1.3. La Direction de l’Observatoire des Transports Internationaux et de la Prospective (DOTIP) ............................................................................. 16

1.2.1.4. La Direction des Systèmes d’Information (DSI) ......................... 17

1.3. Le secteur d’activité ............................................................................. 18

1.4. L’objectif du CBC ............................................................................... 18

1.5. Les missions et les produits du CBC .................................................... 18

1.5.1. Les missions du CBC : ..................................................................... 18

1.5.2. Les produits du CBC ........................................................................ 19

Chapitre 2 : Approche conceptuelle .............................................................. 20

2.1. Notion sur la conteneurisation et ses avantages.................................... 20

2.1.1. Notion de conteneurisation ............................................................... 20

2.1.1.1. Le conteneur : définition ................................................................ 20

2.1.1.2. Les différents types de conteneurs ................................................. 21

2.1.2. Les avantages que confère l’utilisation du conteneur ........................ 22

2.1.2.1. La sécurité des marchandises empotées ......................................... 23

2.1.2.2. La réduction des risques de fraude ................................................... 23

2.1.2.3. La facilité de manutention ............................................................. 24

2.1.2.4. L’allégement des formalités le long des corridors .......................... 24

2.1.2.5. L’augmentation du volume des échanges ...................................... 25

2.2. Notion de conventionnel ...................................................................... 26

2.2.1. Définition ......................................................................................... 26

2.3. Enjeux et perspectives ......................................................................... 26

2.4. Cartographie des différents corridors et localisation des terminaux à conteneurs burkinabè .................................................................................... 27

2.4.1. Définition ......................................................................................... 27

2.4.2. Cartographie des différents corridors ................................................ 27

2.4.3. Localisation des terminaux pris en compte dans l’étude ................... 28

2.4.3.1. OUAGARINTER .......................................................................... 28

2.4.3.2. OUAGAGARE .............................................................................. 28

Page 87: THEME : « La problématique de la conteneurisation au

xxix

DEUXIEME PARTIE : CARACTERISTIQUES DES PRATIQUES DE TRANSPORT SUR LES CORRIDORS BURKINABE .............................. 31

Chapitre 1 : Les enjeux de la conteneurisation au Burkina Faso .................... 33

1.1. Les coûts au niveau des ports et le long des corridors à l’import ainsi que leurs impacts .......................................................................................... 34

1.1.1. Sur le corridor ghanéen .................................................................. 34

1.1.2. Sur le corridor togolais ..................................................................... 35

1.1.3. Sur le corridor ivoirien...................................................................... 37

1.1.4. Sur le corridor béninois .................................................................... 39

1.2. Les délais sur les corridors ................................................................... 42

1.3. Les facteurs surenchérisseurs des coûts et délais de la conteneurisation 44

1.3.1. Le montant élevé des cautions .......................................................... 45

1.3.2. Les délais de franchises .................................................................... 45

1.3.3. Les montants élevés des surestaries .................................................. 46

1.3.4. La lenteur des formalités et des opérations physiques portuaires ...... 47

1.3.5. Les coûts élevés de la manutention des conteneurs aux terminaux .... 48

Chapitre 2 : Démarches d’optimisations et recommandations ....................... 49

2.1. Les démarches d’optimisations qui pourraient être entreprises pour une meilleure compétitivité de la conteneurisation .............................................. 49

2.1.1. La réduction du montant des cautions et l’évolution vers une formule alternative ..................................................................................................... 49

2.1.2. Mesures en vue de la réduction des délais d’accomplissement des formalités et des opérations portuaires .......................................................... 50

2.1.3. Extension des délais de franchise et réduction du montant des Surestaries .................................................................................................... 51

2.1.4. Les solutions aux coûts élevés des opérations terminales .................. 52

2.2. Les recommandations .......................................................................... 52

Conclusion générale ....................................................................................... 55

Bibliographie ................................................................................................... xi

LES ANNEXES ............................................................................................. xiii