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VOYAGES VOYAGES 163 NOVEMBRE 2011 VOYAGES VOYAGES 163 NOVEMBRE 2011 19 COVER - ARGENTINE Le fabuleux nord-ouest argentin est le théâtre d'une pièce magistrale où se mêlent cultures ancestrales, décors subjuguants et apologie du bien-être. REPORTAGE FLORENT TORCHUT E TERRE QUECHUA EXIL EN Exit les voies de bitume qui s'entrecroisent, les taxis noirs et jaunes qui filent comme le bolide de l'illustre Fangio, les bus qui vrombissent et vous crachent leur fumée à la figure sur des trottoirs encombrés. Bon- jour l'air pur, les grands espaces, un ciel d'un bleu profond comme l'océan. Passé le tumulte urbain de la gargantuesque Buenos Aires et le transit obligé de Tucuman, surnommé le Jardin de la République (c'est dans l'Hôtel de ville qu'a été signée l'Indépen- dance), on avale volontiers une poignée de kilomè- tres d'asphaltes en cinémascope. À peine quitte-t-on les champs de canne à sucre, qui s'étendent à perte de vue à la sortie de la capitale de la province épo- nyme, que l'on se retrouve plongé au cœur d'une im- mense jungle où les lacets sont légion, passage obligé vers les Vallées Calchaquies. Une bonne excuse pour goûter à la feuille de coca, remède local contre le mal de l'altitude et la nausée. La légende raconte que le chanteur de folklore Atahualpa Yupanqui, à cheval et dès l'aube, chantait sur cette route à la pleine lune. On quitte la corniche gravillonnée pour s'élancer sur une ligne droite goudronnée. La transition entre une végétation luxuriante et des montagnes désertiques est brutale, surréaliste. Le dépaysement complet. Le vert et le marron cèdent leur place à une terre à la couleur caramel et à un ciel limpide. Une halte à Tafi (qui signifie «lieu d'entrée splendide» en kakan, dialec- te encore parlé par une partie de la population dans la vallée) ou à Amaicha s'impose. Les deux villages se prêtent parfaitement à une première dégustation des produits locaux. Humita (purée de maïs enve- loppé dans une feuille), locro (sorte de ragoût à base de maïs et de morceaux de viande), quesillo (fromage frais) accompagné de cayote (pâte de fruit au potiron) ou membrillo (pâte de coing): on n'a que l'embarras du choix et le baptême se révèle extrêmement plai- sant. Tout comme la petite balade digestive qui tend les bras au visiteur dans les petites rues pavées de ces deux havres de paix où l'on trouve des vêtements réa- lisés par les communautés indiennes à partir de la laine de lama ou de ses cousins, la vigogne et l'alpaga. Pour relier Cafayate, une ascension à près de 3.000 mètres vous attend. Cafayate et ses vignobles Quelques kilomètres avant de franchir la ligne imagi- naire qui marque le début de la province de Salta, un lieu mystique vous tend les bras. Les ruines de Quil- mes, une ville construite aux alentours de l'an mille par le peuple du même nom, sont les vestiges d'une des dernières civilisations qui résista pendant 130 ans aux Espagnols avant d'être déportée à Buenos Aires à marche forcée. Le site a été récupéré en 2008 par les descendants de ces martyrs. Après une visite très ins- tructive en compagnie de l'un d'entre eux, il est temps de se diriger vers Cafayate, en prenant soin d'éviter les nombreux nids de poule qui jonchent le bitume. Lorsqu'on approche de la capitale du Torrontés au coucher de soleil, les vignobles semblent nous escor- ter de part et d'autre de la route. Les bodegas sont in- nombrables tout autour et la cité accueille même un musée du vin. Après avoir parcouru la bodega Nan- ni, fondée en 1897 et située dans le centre-ville, on apprécie une virée au pied du cerro (montagne) San

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Le fabuleux nord-ouest argentin est le théâtre d'une pièce magistrale où se mêlent cultures ancestrales, décors subjuguants et apologie du bien-être.

RepoRtage FloRent toRchut

Eterre quechuaexiL en Exit les voies de bitume qui s'entrecroisent, les taxis

noirs et jaunes qui filent comme le bolide de l'illustre Fangio, les bus qui vrombissent et vous crachent leur fumée à la figure sur des trottoirs encombrés. Bon-jour l'air pur, les grands espaces, un ciel d'un bleu profond comme l'océan. Passé le tumulte urbain de la gargantuesque Buenos Aires et le transit obligé de Tucuman, surnommé le Jardin de la République (c'est dans l'Hôtel de ville qu'a été signée l'Indépen-dance), on avale volontiers une poignée de kilomè-tres d'asphaltes en cinémascope. À peine quitte-t-on les champs de canne à sucre, qui s'étendent à perte de vue à la sortie de la capitale de la province épo-nyme, que l'on se retrouve plongé au cœur d'une im-mense jungle où les lacets sont légion, passage obligé vers les Vallées Calchaquies. Une bonne excuse pour goûter à la feuille de coca, remède local contre le mal de l'altitude et la nausée. La légende raconte que le chanteur de folklore Atahualpa Yupanqui, à cheval et dès l'aube, chantait sur cette route à la pleine lune. On quitte la corniche gravillonnée pour s'élancer sur une ligne droite goudronnée. La transition entre une végétation luxuriante et des montagnes désertiques est brutale, surréaliste. Le dépaysement complet. Le vert et le marron cèdent leur place à une terre à la couleur caramel et à un ciel limpide. Une halte à Tafi (qui signifie «lieu d'entrée splendide» en kakan, dialec-te encore parlé par une partie de la population dans la vallée) ou à Amaicha s'impose. Les deux villages se prêtent parfaitement à une première dégustation des produits locaux. Humita (purée de maïs enve-loppé dans une feuille), locro (sorte de ragoût à base

de maïs et de morceaux de viande), quesillo (fromage frais) accompagné de cayote (pâte de fruit au potiron) ou membrillo (pâte de coing): on n'a que l'embarras du choix et le baptême se révèle extrêmement plai-sant. Tout comme la petite balade digestive qui tend les bras au visiteur dans les petites rues pavées de ces deux havres de paix où l'on trouve des vêtements réa-lisés par les communautés indiennes à partir de la laine de lama ou de ses cousins, la vigogne et l'alpaga. Pour relier Cafayate, une ascension à près de 3.000 mètres vous attend.

cafayate et ses vignobles Quelques kilomètres avant de franchir la ligne imagi-naire qui marque le début de la province de Salta, un lieu mystique vous tend les bras. Les ruines de Quil-mes, une ville construite aux alentours de l'an mille par le peuple du même nom, sont les vestiges d'une des dernières civilisations qui résista pendant 130 ans aux Espagnols avant d'être déportée à Buenos Aires à marche forcée. Le site a été récupéré en 2008 par les descendants de ces martyrs. Après une visite très ins-tructive en compagnie de l'un d'entre eux, il est temps de se diriger vers Cafayate, en prenant soin d'éviter les nombreux nids de poule qui jonchent le bitume. Lorsqu'on approche de la capitale du Torrontés au coucher de soleil, les vignobles semblent nous escor-ter de part et d'autre de la route. Les bodegas sont in-nombrables tout autour et la cité accueille même un musée du vin. Après avoir parcouru la bodega Nan-ni, fondée en 1897 et située dans le centre-ville, on apprécie une virée au pied du cerro (montagne) San

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divers troupeaux de moutons qui broutent ici et là. Le respect de la terre fait figure d'évidence dans une région où la principale divinité est la Pachamama, la terre mère, louée par Manu Chao dans sa chanson «Por el Suelo». Avant de traverser le Parque de los Cardones (une plaine inondée de cactus en chande-lier) et d'initier une magistrale descente en zigzags vers Salta, on peut s'offrir une pause bienvenue à Cachi, réputée pour ses gâteaux fourrés au dulce de leche (confiture de lait). Salta, dernière grande ville avant d'atteindre la Bolivie, s'est développée grâce au commerce entre le Pérou, la Bolivie et le port de Buenos Aires, d'où partaient des navires chargés d'or et d'autres minerais précieux. La Belle du Noroeste se caractérise par une multitude d'édifices religieux aux couleurs pastels et aux ornements qui font écho à son glorieux passé. Encore plus au nord, Purma-marca a d'autres arguments de séduction. Le village

est surplombé d'un assemblage de plaques rocheuses qui jouent les arcs-en-ciel. Rouge, ocre, vert-de-gris, ardoise, marron, violet, beige: la richesse minérale se décline en sept couleurs dans la vallée des Peintres. Plus à l'ouest, sur la route du Chili, d'une blancheur immaculée, les Salinas Grandes sont les restes d'un immense lac desséché qui fournit la majeure partie de la production nationale de sel, dans une zone qui tutoie le tropique du Capricorne, située à mi-chemin entre Tilcara et Humahuaca, deux villages typiques situés à près de 3.000 mètres d'altitude. Après une dernière nuit à Salta sur le chemin du retour, la Que-brada de las Conchas et ses paysages qui évoquent l'Ouest Américain et la route 66 constituent le bou-quet final. Les roches, sculptées par l'érosion, ont pris l'apparence d'étranges personnages que l'on quitte difficilement, à l'instar d'une région envoûtante qui vous marque à jamais.

Isidro, dans la finca (propriété) Las Nubes pour goû-ter le vin tout en se délectant d'une viande grillée et du paysage. Et avant de quitter Cafayate pour pour-suivre sa route vers le nord, on ne se privera pas de tester le fameux Torrontés Cuma produit par la bode-ga El Esteco, autour d'une splendide bâtisse coloniale entièrement blanche. Mais attention aux excès, car la portion de route qui vous attend, au beau milieu d'un décor revivifiant, de la Quebrada de las Flechas (formations rocailleuses en forme de flèche) aux vas-tes pâturages en passant par les cultures de piments rouges qui sèchent au soleil, n'est pas de tout repos. Il vous faudra de la patience avant d'atteindre Moli-nos, ses rues pavées désertes, ses maisons aux gran-des façades blanches et aux volets verts. Le souffle du vent et la poussière qu'il emporte comme seuls com-pagnons, un silence de cathédrale... On se croirait presque dans un western de Sergio Leone. On ima-

gine aisément les brigands venir se réfugier dans l'Es-tancia de Colomé, planquée derrière les montagnes, lieu idéal pour couler des jours heureux sans être in-quiété. L'estancia, qui abrite la plus vieille bodega du pays, créée en 1831, fut la propriété de Nicolas Severo de Isasmendi, le dernier gouverneur espagnol de Sal-ta del Tucuman, dont le corps repose d'ailleurs dans la petite église de Molinos. C'est sa fille Ascension qui rapporta de France des plants de Cabernet Sauvignon et de Malbec au milieu du XIXe siècle, aujourd'hui encore répartis sur quatre hectares. Des vignes de Torrontés sont venues s'ajouter depuis dans ces vi-gnobles considérés comme les plus hauts du monde, s'étendant entre 2.200 et 3.100 mètres d'altitude. Les différents cépages bénéficient de l'amplitude thermi-que -les températures varient d'une vingtaine de de-grés entre le jour et la nuit et d'une agriculture bio-dynamique qui semble convenir parfaitement aux

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Qui es-tu torrontés?Depuis quelques mois, descendue des Vallées Calchaquies, tout là-haut, dans le nord-ouest argentin, circule une douce rumeur qui n'en

finit plus de faire saliver les fins gourmets. Si les Argentins se vantent parfois d'avoir inventé le

bus et le stylo, certains audacieux n'hésitent pas à prétendre que le Torrontés est la création la plus alléchante née en Argentine depuis le tango. Ou

tout au moins depuis le Malbec, ce cépage rouge cultivé exclusivement sur la terre des gauchos. À

l'instar de son frère de sang devenu figure de proue de l'Argentine, seul endroit de la planète où il est

produit, le Torrontés s'est forgé ces dernières années une solide réputation. Il existe bien en Espagne un vin dénommé Torrontés, mais à en croire les spécialistes, le cépage argentin n'a aucun lien de

parenté avec son homonyme ibérique. Si le mystère reste entier, on suppose qu'il

est originaire de Méditerranée. Mais certains laboratoires prétendent qu'il serait un croisement

entre le Muscat d'Alexandrie et la Criolla Chica (connue comme Mission aux États-Unis et Pais

au Chili), un raisin de table issu d'Espagne. Si on trouve également du Torrontés dans les régions de

La Rioja, de Mendoza et de San Juan, le meilleur Torrontés est produit dans la région de Salta.

C'est au cœur de ces paysages fabuleux, à plus de 1.200 mètres d'altitude, que l'on découvre ce vin

blanc encore méconnu qui est en train de se faire un nom du côté des hauts plateaux andins. Cet élixir

atypique fait la fierté de la communauté salteña, qui n'oublie pas pour autant de produire du Malbec,

emblème du vin rouge argentin dans le monde, mais aussi d'excellents Cabernet Sauvignon, Merlot,

Tempranillo et Pinot Noir. Vin étrange à bien des égards, le Torrontés est très raffiné, fruité et sec à la

fois, ce qui lui a valu de nombreuses récompenses internationales. Si il évoque le muscat, de manière

douce et élégante, avec une volupté fruitée et des tons épicés et floraux, ne vous laissez pas piéger: le

Torrontés est bel et bien un vin sec. Il possède un arôme très fort, exagérément floral, avec une pointe d'acidité, qui oscille entre rose, abricot, camomille,

mandarine, clou de girofle et miel. D'apparence jaune pâle, verdâtre ou doré, le Torrontés acquiert

des reflets brillants lorsqu'il vieillit, sachant que comme la plupart des vins blancs, il se boit jeune

(dans la première année qui suit son élaboration à priori), avec des fruits de mer ou en apéritif, mais

aussi avec des produits locaux comme les empanadas salteñas (chaussons à la viande haché ou au poulet)

ou le locro (potage à base de maïs et de morceaux de viande), entre huit et dix degrés. Les plus curieux

pourront s'aventurer à tester les mousseux de Torrontés, une expérience déconcertante.

Lorsqu'on hume une coupe de Torrontés pour la première fois, il n'est pas rare de se demander si on a affaire à du vin...ou à du parfum!

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première étape: tucuman, tafi et amaicha del ValleSans grand intérêt touristique, San Miguel de Tucuman n'est que le point de départ de votre aventure. Lorsque l'on quitte la ville vers l'ouest, la variété de paysages rencon-

trés est impressionnante. Aux portes de la province de Salta, Tafi et Amaicha del Valle sont deux charmants villages situés au bord d'un immense lac, à 2.000 mètres d'altitude. Découverte de l'arti-sanat et premières dégustations de produits régionaux vous atten-dent. On vous conseille de réserver une journée sur le chemin du retour pour visiter les ruines de Quilmes, vestiges ancestrales d'un village en palier chargé d'Histoire.

Deuxième étape: cafayateAprès une bonne nuit de sommeil, des dizaines de bo-degas sont à visiter dans les environs de cette petite bourgade très agréable, où s'organisent de nombreux

restaurants tout autour de la place principale sur laquelle trône une église en terre. L'opportunité d'écouter du folklore (musique traditionnelle du Noroeste) tout en se rassasiant. Et pour ceux qui souhaitent pousser le vice jusqu'au bout, Helados Miranda pro-pose des glaces au Cabernet et au Torrontés.

troisième étape: Molinos et cachiSi vous cherchiez à vous ressourcer, à prendre le temps de vous re-trouver, de profiter de chaque instant, de chaque parcelle qui se pré-sente sur votre chemin, Molinos est fait pour vous. D'autant plus si vous prenez la route de l'estancia de Colomé pour une expérience inoubliable au cœur de paysages à vous couper le souffle. Un brin plus touristique que Molinos, Cachi n'en est pas moins une destina-tion privilégiée, où on prend plaisir à siroter un petit verre de Tor-rontés en terrasse aux abords de la place du village ou à déambuler entre les petits stands d'artisanats et de pâtisseries du coin.

Bouclez la Boucleune semaine s'avère trop courte pour découvrir la

région. Dix voire quinze jours semblent plus appropriés, tant celle-ci est riche à tout point de vue, et tant le plaisir réside ici dans l'art de prendre son temps.

1 2 Quatrième étape: SaltaVous ne tarderez pas à saisir pourquoi on surnomme Salta, la «Linda» (la Belle). La capitale de la province a su conserver son architecture coloniale, ses maisons en

adobe, ses balcons en bois travaillé, ses fontaines en pierre, ses portails en fer forgé… En dehors de la balade classique dans les ruelles, n'hésitez pas à vous offrir un authentique panorama de la cité depuis le cerro (montagne) San Bernardo, par lequel on ac-cède en téléphérique ou par la route. Incontournable: le Musée Ar-chéologique de Haute Montagne, qui regorgent de trésors.

cinquième étape: la Quebrada de humahuacaAvant de redescendre de Tucuman, vous ne pouvez pas manquer de vous offrir une escapade au cœur de ces canyons classés au Pa-trimoine mondial de l'humanité et qui ne revêtent pas moins de sept couleurs autour de Purmamarca, à une trentaine de kilomètres au nord de Salta. En poursuivant votre route vers la Bolivie, Tilcara et Humahuaca sont deux autres étapes à la fois ravissantes et renversantes.

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Sixième étape: la Quebrada de las conchas et les ruines de QuilmesEn Salta et Cafayate, plusieurs haltes surprenantes vous attendent sur la route de l'est, celle de la Qua-brada de las Conchas. De la Gorge du diable à des Châteaux un peu particuliers passant par l'Amphithéâtre, le Crapaud ou encore l'Obélisque, émerveillement garanti. S'il vous reste encore un peu de force et de curiosité, terminez votre excursion par les mysti-ques ruines de Quilmes avant de rallier Tucuman.

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• Entre Tucumán et Salta• Killa Cafayate: situé dans le centre de cafayate, l'hôtel prend soin de respecter l'harmonie architecturale et décorative locale en faisant la part belle à l'artisanat. Des chambres spacieuses et lumi-neuses avec de très belles vues. colon 47. tél. +54/386.842.22.54. www.killacafayate.com.ar• Estancia Colomé: Dans un cadre exceptionnel, entouré de vignes et d'une chaîne montagneuse, cette estancia imaginée par le milliardaire américain Donald Hess offre un univers parallèle totalement déconnecté de la civilisation. outre la visite de la bo-dega, vous êtes invités à découvrir le musée consacré aux œuvres lumineuses et géométriques de James turrell, des pièces acquises par l'homme d'affaires, présentées pour la première fois au monde. ruta Provincial 53, km 20 (à une vingtaine de minutes de molinos). tél. +54/386.849.42.00. www.estanciacolome.com• La Merced del Alto: au pied du pic enneigé de cachi (qui pointe à 6.380 mètres), cette propriété d'une limpide blancheur dans le style colonial se trouve au milieu d'un paradis où règnent cactus, lavande, ruisseaux et montagnes colorées. Hormis ce fantas-tique paysage, l'architecture, la décoration et les plats, dans la plus pure tradition locale, sont autant d'invitations à l'évasion auxquelles l'hôte ne peut échapper. Fuerte alto (dans les hauteurs de cachi). tél. +54/386.49.00.30. www.lamerceddelalto.com

• À Salta• Legado Mitico Salta: au cœur du centre historique de salta, cette belle demeure de caractère dispose de onze chambres, qui, comme chez son homologue de buenos aires, rendent hommage à des personnages historiques. ici ce sont des personnalités de la région qui sont mis à l'honneur: écrivain, musicien, poète, mais aussi le gaucho, le caudillo (leader politique) le calchaqui, le Wichi et le Kolla, représentant des trois principales communautés indigènes du nord-ouest argentin. De 150 à 175€. rue mitre 647. tél. +54/387.422.87.86. www.legadomitico.com• Kkala: au pied du cerro (montagne) de salta, dans un quartier résidentiel très calme, un hôtel qui respire l'élégance et le bien-être. Les différents espaces, très lumineux, sont décorés avec des éléments naturels comme la pierre et le bois, qui composent des pièces d'artisanats typiques de la région. selon l'époque, vous êtes invités à profiter de la cheminée ou de la piscine. Las Higueras 104 (tres cerritos). tél. +54/387.439.65.90. www.hotelkkala.com.ar

Se renseigner• Casa de la Provincia de Salta (ministère du tourisme de la Province de salta), avenue roque saenz Peña 933 à buenos aires. tél. +54/11.43.26.13.14. www.casadesalta.gov.ar• agence de voyage Equinoxe, avenue callao 384 à buenos aires. tél. +54/11.51.73.50.50. www.equinoxe-argentine.com• office de tourisme de salta, rue buenos aires 93 à salta. tél. +54/387.431.09.50. www.turismosalta.gov.ar

Carnet de voyage

y allerseul Air France propose un vol direct quotidien depuis roissy. compter environ 1.100€ l'aller-retour. au départ de Paris, mais avec une escale, TAM (via le brésil) et Iberia (via l'espagne) proposent les tarifs les plus compétitifs vers buenos aires (à partir de 900€ l'aller-retour).

• Se rendre à Salta ou à TucumanLa compagnie Aerolinas Argentina (www.aerolinas.com.ar) propose plusieurs vols quotidiens vers salta et tucuman. compter autour de 350€ l'aller-retour. L'aéroport martín miguel de güemes et l'aéroport benjamin matienzo se trouvent respectivement à vingt minutes du centre de salta et de celui de tucuman. Possibilité de louer une voiture directement à l'aéroport (avis, budget, Hertz).

Se loger• À Buenos Aires• Posada de la Luna: À deux pas de la célèbre Place de mai où trône la casa rosada (la maison «rose» du gouvernement), cette immense maison coloniale ayant appartenu à cornelio saavedra, le premier président argentin, est un havre de paix où les voyageurs se sentent comme chez eux. tout au fond, l'hôtel compte une terrasse ensoleillée accompagnée d'un grande parilla (pour déguster les fa-meuses viandes argentines en asado). et devant, un grand salon où il fait bon se reposer après une journée de marche et de découverte dans la ville. De 53 à 70€. rue Peru 565 (san telmo). tél. +54/11.43.43.09.11. www.posadaluna.com• Rendez-Vous: Dans le quartier chic et tranquille de Palermo, un petit hôtel de charme tenu par Fred, un français tombé amoureux de l'argentine. ses onze chambres colorées et soigneusement dé-corées offrent un beau panorama du pays des gauchos, en accord avec les principes du Feng shui. Une adresse ravissante à l'atmos-phère apaisante. De 80 à 110€. rue bonpland 1484 (Palermo). tél. +54/11.39.64.52.22. www.rendezvoushotel.com.ar• Legado Mitico: Également situé à Palermo, cet hôtel spacieux fait la part belle à la culture et à l'histoire argentine. chacune des onze chambres est dédiée à un personnage historique local. Du chanteur de tango carlos gardel au révolutionnaire ernesto che guevara en passant par l'héroïne de bD mafalda et celle du peuple evita (alias eva Perón), il y en a pour tous les goûts, dans un style très raffiné. L'hôtel possède une magnifique bibliothèque, un petit patio très agréable et un jacuzzi. De 210 à 780€. rue gurruchaga 1848 (Palermo). tél. +54/11.48.33.13.00. www.legadomitico.com