11

Esmod

La revue des expos Marie-Christine Fiévet

et des livres

12/2015

Sommaire

Les Beaux Livres p. 2

Art contemporain p. 7 Mode, accessoires, textiles p. 17

Spectacles, musique p. 28 Métiers d’art, design, architecture p. 30 Histoire(s) de l’art p. 33 Peinture p. 43 Sculpture p. 47 Arts graphiques p. 48

Photo, vidéo, cinéma p. 49 Vive Paris ! p. 51 La Corée p. 52 L’Afrique p. 53 Civilisations p. 55

22

Les Beaux Livres pour les fêtes ! A retrouver dans les rubriques de la revue

p. 23

p. 46 p. 18 p. 14 p. 17 p. 19

33

p. 20 et 34

p. 30 p. 21 p. 22 p. 55

p. 22 p. 39 p. 20

44

p. 38 p. 23 p.19 p. 21 p. 24 p. 21 p. 22

55

p. 29 p. 30 p. 43 p. 20 p. 51 p. 24

66

p. 33 p. 45

p. 33 p. 48 p. 32 et 34 p. 29

77

La FIAC 2015 s’est tenue du 22 au 25 octobre, au Grand Palais mais également au Jardin des Tuileries, au Jardin des Plantes, place Vendôme et sur les Berges

de Seine. Compte rendu photographique en extérieur : (Photos FIAC © M-C Fiévet) Flottant au milieu du bassin rond central des Tuileries, le lustre à pampilles mis en mouvement dans une sphère gonflable transparente, de l’artiste niçois Vivien Roubaud présenté par la galerie In Situ – Fabienne Leclerc →

Autour du grand bassin octogonal, Circle of Animals/Zodiac Heads (2010) de Ai Weiwei, présenté par Lisson Gallery : l’artiste chinois a réinterprété à grande échelle, en bronze ↓ les douze têtes d’animaux du zodiaque chinois qui avaient

été créées au 18e siècle pour le Palais d’Eté de Pékin, mis à sac par les Occidentaux en 1860.

Une spectaculaire Installation !

Art contemporain

88

← Yure (2015) de Kengo Kuma, présenté par la galerie Philippe Gravier L’architecte japonais élabore des structures nomades, ici en mélèze, acier et textile

La place Vendôme accueillait deux « sculptures/ → pavillons » de Dan Graham, présentées par la galerie Marian Goodman, jouant avec la percep- tion de l’environnement ; ici Passage Intime (2015)

Et au Grand Palais : Chez Nathalie Obadia, Laure Prouvost exposait ↑ Mirror Paintings, a Story of Reflection – Pool (2014) oeuvre poétique dont on ne voit que le reflet

↑ Precious Stonewall (2015) par Jean-Michel Othoniel, à la galerie Perrotin : pièce murale en briques de verre indien miroité

Chez Gagosian, une œuvre photo- graphique de Thomas Ruff →

99

Œuvres picturales de qualité : ← Maria Helena Vieira da Silva Les Portes (1947) à la galerie Jeanne Bucher Jaeger

Ratuel, 1975 Nomade, 1952 ↑ Solo show Maurice Estève à la galerie Applicat-Prazan : un accrochage très réussi et des cartels détaillés pour chaque tableau

← Deux tableaux de la série Abend de Markus Lüpertz chez Michel Werner

Surprenant polyptyque Décharges → (1952) de Jürg Kreienbühl, chez Gabrielle Maubrie. Le peintre suisse ayant longtemps vécu et travaillé en France, représentait entre autres cime- tières, bidonvilles et dépôts d’ordures.

1010

18 May 2011

25 February 2011 Chez Annely Juda

12 April n°1, 2011 A la galerie Lelong ↑ Quelques arbres de la série The Arrival of Spring in Woldgate, East Yorkshire in 2011 du peintre britannique David Hockney dans deux galeries

← Chez Nathalie Obadia, Records (2011) de Fabrice Hyber

Une aquarelle sur papier de Hans Reichel, Kristalle : Luchtendes Maerchen (1948) chez Jeanne Bucher Jaeger

Peinture cellulaire rechargeable (2015) de Michel Blazy chez Art Concept

1111

De la sculpture :

↑ Puissantes sculptures de plâtre de David Altmejd : Work 2

(2015) chez Andrea Rosen. Un lapin halluciné qui a renoncé aux carottes pour d’autres substances… ↑ Rabbit (2015) de Nathalie Djurberg & Hans Berg à la Lisson Gallery. Rappelons que Nathalie Djurberg avait obtenu le Lion d’argent de la meilleure jeune artiste lors de la Biennale de Venise 2009 pour sa spec- taculaire installation dans le Pavillon central des Giardini. En collaboration avec Pierpaolo Ferrari, l’artiste Maurizio Cattelan publie main- tenant Toilet Paper, magazine d’images choc qui s’affichent sur quatre paravents (2015) ; ici chez Emmanuel Perrotin.

1212

Non loin de la FIAC, s’est tenue la foire SLICK, sur le port des Champs-Elysées au niveau du pont Alexandre III. Cette foire sympathique fêtait ses 10 ans ! De belles découvertes : A la galerie Binôme, œuvres tout en délicatesse de Michel Le Belhomme : paysages créés entièrement manuellement ← Les 2 labyrinthes, montagne et crayon de couleurs, courtesy galerie Binôme

↑ Les 2 labyrinthes, forêt d’écrans (découpages et collages) courtesy galerie Binôme

↑ Les 2 labyrinthes, les icebergs (découpages et collages) – courtesy galerie Binôme

Toujours à la galerie Binôme, Lisa Sartorio crée des simulacres de paysages ; lorsqu’on s’approche, on découvre le procédé : la photographie d’une arme – fusil mitrailleur en l’occurrence – est répétée des milliers de fois ! L’écrit de l’histoire ↓ courtesy galerie Binôme

Arisaka → courtesy galerie Binôme

1313

Autre œuvre particulièrement étonnante, celle de Marie-Anita Gaube, découverte à la Progress Gallery : un univers pictural déroutant, mystérieux, aux belles couleurs séduisantes, évoquant Peter Doig ou Marc Desgrandchamps. Talent à suivre !

← L’échappée belle, 2015 Huile sur toile – photo MCF

Série Nouvelles aires, → 2015, graphite et gouache

sur papier – photo MCF ooooooooooooo

A découvrir, le livre 50 / 52 artistes publié par 11/13 Editions (29€) Une sélection de 50 artistes français émergents : 50 artistes pour 52 semaines de l’année ! 50 /52 propose un vrai décryptage de l’actualité artistique, et devrait paraître chaque année pour mettre en avant les nouveaux talents.

1414

. Dominique Gonzalez-Foerster Coédition Flammarion/Centre national des arts plastiques – 45€ Cette monographie rend compte de l’ensemble de l’œuvre de la plasticienne française reconnue interna- tionalement. C’est elle-même qui en a assuré la direc- tion artistique ce qui lui confère une approche d’au- tant plus sensible. Le livre est organisé autour de ses thèmes de prédilection : les Apparitions où elle se met en scène dans la peau de divers personnages – « ce qui apparaît peut aussi disparaître », nous confie-t-elle –, puis les Attractions comprenant notamment ses colla- borations avec Nicolas Ghesquière, les Livres avec des installations d’une grande poésie, et aussi les Parcs, les Villes et les Chambres. . Dominique Gonzalez-Foerster. 1887 – 2058 Centre Georges Pompidou dans la galerie sud Jusqu’au 1er février

Dans un labyrinthe d’environne- ments que le visiteur traverse et ex- périmente, Dominique Gonzalez-

Foerster conjugue ici passé, présent et futur de sa vie interprétée.

Une chambre en ville, environnement Van Abbemuseum, Eindhoven, 1996

© Marc Domage © courtesy de l’artiste et Esther Schipper, Berlin © ADAGP, Paris 2015

. Anselm Kiefer Centre Georges Pompidou, galerie 1, niveau 6

du 16 décembre au 18 avril

Une rétrospective très attendue retraçant toute la carrière de l’artiste allemand, de la fin des années soixante à aujourd’hui.

Siegfried oublie Brunehilde, 1975 MKM Museum Küppersmühle für Moderne Kunst, Duisbourg, Ströher Collection Photo : © Olaf Bergmann Witten

1515

L’exposition réunit un ensemble exceptionnel des tableaux les plus emblématiques d’Anselm Kiefer, ainsi que des « vitrines », environnements conçus en 2015 sur les thèmes de l’alchimie et de la Kabbale.

Waterloo, Waterloo et la terre tremble encore, 1982 Maxime and Stuart Frankel Foundation for Art – Photo © Atelier Anselm Kiefer

Toujours au Centre Georges Pompidou, l’œuvre de Julien Prévieux, Prix Marcel Duchamp 2014, est présentée jusqu’au 1er février. Et Gérard Fromanger, du 17 février au 16 mai. Au Palais de Tokyo, un ensemble d’expositions sous le titre La Vie magnifique jusqu’au 10 janvier : L’artiste islandais Ragnar Kjartansson propose plusieurs installations. Seul celui qui connaît le désir (2015) est un paysage de rochers et glaciers peints sur bois, ac- compagné d’un superbe mur d’aquarelles

représentant la mer, réalisées avec son père. Bonjour (2015) est une performance inédite mettant en scène la brève rencontre de Jean et Marie, dans un village théâtralement re- constitué. Photos MCF

1616

Les espaces du rez-de-chaussée sont occupés par Ugo Rondinone : I Love John Giorno, hommage rendu par l’artiste suisse Ugo Rondinone à son compagnon le poète John Giorno, qui fut proche de William Burroughs et d’Andy Warhol. A voir aussi : Mélanie Matranga, et Mathis Collins . Co-Workers, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, jusqu’au 31 janvier : créations d’une vingtaine d’artistes autour de l’univers de l’animation en 3D et des jeux vidéo et : The House of Horrors de Sturtevant, installation dans les collections perma- nentes du musée. . Climats artificiels, à l’Espace Fondation EDF (6 rue Récamier, 75007) jusqu’au 28 février . Grande présentation d’art contemporain chinois à la Fondation Louis Vuitton (bois de Boulogne), du 26 janvier à fin avril + œuvres appartenant à la collection permanente jusqu’en septembre . Miquel Barcelo. Sol y sombra, au musée Picasso du 22 mars au 31 juillet . La manifestation Art Paris Art Fair se tiendra du 31 mars au 3 avril, sous la Nef du Grand Palais . De même, la manifestation MONUMENTA 2016 accueillera du 8 mai au 18 juin, sous la Nef du Grand Palais, l’artiste d’origine chinoise vivant à Paris Huang Yong Ping . Nouvel accrochage des collections au MAC/VAL de Vitry-sur-Seine : L’Effet Vertigo réunit près de 70 artistes

Sous le titre La vie moderne la 13e édition de la Biennale d’art contemporain de Lyon occupe jusqu’au 3 janvier les espaces de la Sucrière, du Musée d’art contempo- rain et la salle 15 du musée des Confluences.

1717

. Annette Messager, Dessus Dessous, au musée des Beaux-arts et à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais, jusqu’au 15 mai

. Tadashi Kawamata Under the water au Centre Pompidou Metz, de février à juin

L’artiste britannique Damien Hirst ouvre son espace d’exposition à Londres, la Newport Street Gallery avec 6 galeries, un restaurant et une boutique. Il y présente sa propre collection (3000 œuvres) + une exposition d’ouverture con- sacrée à John Hoyland jusqu’au 3 avril . 2050. Une brève histoire de l’avenir, aux Musées royaux des Beaux-arts de Belgique, à Bruxelles, jusqu’au 24 janvier . Philippe Parreno Hypothesis, au Hangar Bicocca à Milan, jusqu’au 14 février

. Désirée Sadek et Guillaume de Laubier Maisons de haute couture Editions de La Martinière – 45€ Ce beau livre nous donne l’occasion de pé- nétrer dans les lieux très fermés que sont les maisons de couture parisiennes. Grâce aux photos de Guillaume de Laubier, accompagnées des textes de Désirée Sadek, nous découvrons une dizaine de maisons, de l’architecture des lieux aux prémices des dé- filés, en passant par « l’intimité des ateliers ». Certaines adresses sont mythiques – 31 rue Cambon, 30 avenue Montaigne, 5 avenue Marceau – et, avant d’ouvrir la porte des ate- liers, on visite les appartements/bureaux de Gabrielle Chanel, Christian Dior, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Chez Jean Paul Gaultier, Stéphane Rolland, Franck Sorbier, et autres maisons, on admire le travail méticuleux des tailleurs, plisseurs, brodeurs, puis coiffeurs et maquilleurs lors- qu’approche l’heure du défilé…

Mode, costume et textiles

1818

. Autre Couture Textes d’Olivier Saillard et Tilda Swinton 3 volumes sous coffret : The Impossible Wardrobe – 2012 Eternity Dress – 2013 Cloakroom Vestiaire obligatoire – 2014

Rizzoli New York – 100€ Photo © Ruediger Glatz

C’est un grand coffret contenant les 3 volumes relatant chacune des performances imaginées par Olivier Saillard et Tilda Swinton successi- vement au Palais de Tokyo en 2012, dans l’am- phithéâtre des Beaux-arts en 2013 et au Palais Galliera en 2014. Directeur de ce dernier, Olivier Saillard est aussi historien de la mode et il met en scène ces performances qui sont de véritables odes au vêtement, avec sa muse l’actrice écossaise Tilda Swinton. The Impossible Wardrobe est un défilé/ballet Photo © Vincent Lappartient très particulier : l’actrice, revêtue d’un peignoir

de coton, porte entre ses bras des vê- tements extraits des réserves du mu- sée Galliera, et les fait revivre de façon touchante. Avec Eternity Dress la collaboration se poursuit ; Olivier Saillard crée en direct une robe sur le corps de Tilda Swinton, en suivant toutes les étapes, de la prise de mesures à la couture, pour démontrer que « faire un vête- ment, c’est mathématique » en in- sistant sur la précision des gestes ; pour Cloakroom, la dernière perfor- mance, l’actrice se transforme en une dame de vestiaire très particu- lière, s’appropriant un instant les vê- tements laissés par les spectateurs, les examinant, les essayant éventuel- lement, leur ajoutant un détail… « Autre couture », ce coffret magni- fique porte bien son nom : une autre façon de concevoir la mode.

1919

. Marie Bariller

La mariée, Rêve de créateurs Editions de La Martinière – 59€ Sur la couverture, elle apparaît telle une fée nimbée de tulle. Cette robe de rêve, créée par Jean Paul Gaultier en 2009 se dévoile dans son intégralité à l’intérieur du livre : « robe corset en éventail de volants plissés ivoire… ». Chaque couturier clôt son défilé en apothéose par la robe de mariée qui révè-

le par-dessus tout sa créativité et le savoir- faire de son atelier. Epurée ou extravagante, composée de drapés savants, volutes soyeuses, dentelles, plumes, elle peut aussi être totalement anticonformiste comme la fameuse Babouchka d’Yves Saint Laurent, la tenue du mariage inuit de Yohji Yamamoto ou l’ensemble punk d’Alber Elbaz pour Lanvin. Et chez Alexander McQueen, Stéphane Rolland ou Yiqing Yin, la mariée était en rouge ! Les plus belles robes de mariée à découvrir avec émerveillement… . Dior, la révolution du New Look Textes de Laurence Benaïm, préface de Florence Müller Rizzoli New York – 35€ Une silhouette reconnaissable entre toutes, celle du tailleur Bar, née du crayon de Christian Dior en 1947 ! « Le tailleur Bar, c’était un symbole. Une provo- cation. Avant, tout était mou. Christian Dior a imposé une ligne » analyse Pierre Cardin, alors tout jeune modéliste chez le couturier. Une taille si cintrée que l’on utilisait un buste mannequin réalisé spécifiquement pour Christian Dior, des basques évasées et rigides, une jupe Corolle dissimulant les mollets, telles sont les caractéristiques de cet ensemble emblématique du New Look, source d’inspiration pour les directeurs artistiques successifs, jusqu’à Raf Simons qui depuis 2012 le revisite de façon épurée.

2020

. Linda Watson : Les plus grands créateurs de mode Editions de La Martinière, collection Visionnaires – 35€ C’est le 4e volume de la collection Visionnaires, consacré aux grandes figures de la mode : 75 cou- turiers et créateurs, de Thierry Hermès – fonda- teur de la maison – né en 1801, à Gareth Pugh né 180 ans plus tard, sont présentés par ordre de date de naissance depuis le début du 19e siècle. Ils sont français, anglais, américains, italiens, espa- gnols, japonais, belges, allemands… Ils ont fondé leur propre maison, ont travaillé aussi en tant que directeurs artistiques selon les époques, et ce livre, en quelques pages pour chacun et avec de belles illustrations, nous explique leurs parcours, les faits marquants de leurs carrières et de leurs vies, et nous montre leurs créations emblématiques. . Sonia Rachline : C’est le Printemps de 1865 à demain, l’histoire du grand magasin parisien Editions de La Martinière – 60€ Pour fêter les 150 ans du grand magasin parisien vient d’être édité un joli coffret de 3 livres racon- tant chacun un pan de cette riche histoire. Un modèle de mode nous propose une petite his- toire de la mode à travers affiches et catalogues de 1882 à 2012, et rend hommage à ceux qui ont contribué à sa notoriété. Avec Du grand art c’est le style du grand magasin qui est évoqué : sa su- perbe coupole, ses escaliers à double révolution – qui ont hélas été supprimés – et toutes les créa- tions « Primavera ». Enfin, Un monde d’avance démontre que le Printemps est toujours en recher- che d’innovation. Pour les fêtes, on pense aussi à ce beau livre déjà présenté : . Sophie Rochas : Marcel Rochas, Audace et élégance Beaux Livres Flammarion – 75€

Rappel

2121

. Guénolée Milleret : Haute couture Histoire de l’industrie de la création française Editions Eyrolles – 22€ Tous les livres de Guénolée Milleret sont passion- nants et celui-ci n’y fait pas exception : avec de très nombreux documents, elle nous explique la genè- se et l’évolution historique de la haute couture pari- sienne et détaille à chaque époque le rôle et l’impor- tance des protagonistes : couturiers et petites mains, fournisseurs, mannequins, clientes, acheteurs, rédac- trices de mode, personnalités économiques, hommes d’affaires, actrices, muses, conservateurs de musées… Un ouvrage très bien fait pour comprendre ce secteur du luxe qui fait le renom de la France. . Arthur Dreyfus : 101 robes Editions Flammarion – 24,90€ Un beau livre à la présentation très soignée, qui de 1915 à 2015, recense 101 robes emblématiques. Pour chaque année de ce siècle, l’auteur a donc sélectionné une robe, accompagnée d’une cita- tion issue de la presse mode de cette même année. De la robe du soir Delphos de Mariano Fortuny à celle d’Andrea Crews composée d’écharpes détour- nées incrustées dans un coupe-vent, on mesure décennie par décennie l’évolution de ce vêtement archétype du vestiaire féminin et l’on assiste à un superbe défilé de pièces iconiques.

. Le costume français Editions Flammarion – 12€ C’est un livre de petit format, mais dense, que l’on emporte facilement avec soi, qui explique chronolo- giquement toute l’histoire du vêtement en France de l’époque gallo-romaine à l’an 2000. Allant de pair avec les transformations successives de la société, les mutations culturelles et les influences venues d’autres pays, l’évolution de la mode vestimentaire française est ici racontée de façon synthétique, avec cependant moult détails et exemples. Un incontour-

nable de la collection Les Essentiels.

2222

. Sandrine Lajus et Raphaëlle Orsini Iconic La mode incarnée Editions de La Martinière – 29,90€ Quels sont les vêtements ou accessoires fétiches des grandes personnalités, depuis les années 1930 ? Réponse en quatre chapitres dans ce beau livre des éditions de La Martinière : « Glamour » avec la robe métro de Marilyn, le bikini blanc d’Ursula Andress ou la cuissarde de B.B. ; pour la « Cool attitude », James Dean, les Beatles, Picasso – en maillot marin – Serge Gainsbourg, ou Pharrell Williams arrivent en bonne position ; « Elégance » innée chez Audrey Hepburn en petite robe noire Givenchy, Lauren Bacall en tailleur pied de poule, Marlene Dietrich ou Tilda Swinton en costume androgyme ; quant aux « Inimitables », de Frida Kahlo à Stromae en passant par Madonna, Dita Von Teese ou David Bowie, ils se sont créé leur propre style. . Yseult Williams : Impératrices de la mode Editions de La Martinière – 18€ Ces « impératrices », ce sont les pionnières et grandes per- sonnalités de la presse de mode, femmes d’influence tout au long du XXe siècle jusqu’à nos jours. Six portraits com- posent cette véritable saga, de Edna Woolman Chase à Anna Wintour, en passant par Carmel Snow, Marcelle Auclair, Hélène Lazareff et Diana Vreeland. Sans elles, les revues mondialement connues Vogue, Harper’s Bazaar, Marie- Claire, Elle, ne seraient pas ce qu’elles sont devenues, ou même, n’existeraient pas. . Garance Doré : Love Style Life Beaux Livres Flammarion – 25€ C’est un livre sympathique et enlevé dans lequel la blogueuse Garance Doré se raconte et nous donne des conseils. Avec hu- mour et lucidité – « J’ai appris à me moquer de moi-même » dit-elle – elle parle de sa vie, de son parcours, de ses incerti- tudes. Cette quadragénaire énergique et passionnée commente, après une observation fine et distanciée, le monde de la mode entre Paris et New York, le style, la beauté, la photo, les défilés, les comportements et le quotidien de son travail. La lecture est très agréable, car le tout est vivant, agrémenté de nombreuses photos et des dessins séduisants de la blogueuse

2323

. François Chaille Cartier étourdissant Beaux Livres Flammarion – 95€

Il y a deux ans, le Grand Palais à Paris accueillait en son Salon d’Honneur la splendide exposition Cartier, Le Style et l’Histoire, retraçant la saga de la Maison de joaillerie. Après un retour sur les évè- nements et joyaux prestigieux – dont le « saphir Romanov » – qui ont contribué à asseoir le renom de la Maison tout au long du XXe siècle, ce livre magnifique met en avant les pierres précieuses qui ornent la haute joaillerie et les objets précieux avec de grandes photos très pré- cises permettant d’admirer émeraudes, diamants, opales, saphirs, grenats…ainsi que le travail des artisans joailliers. Un dernier chapitre est consacré au bes- tiaire qui a inspiré les collections, avec le thème fétiche de la panthère. . De neige et de rêve, Les bijoux d’Elsa Triolet Editions du Chêne – 29,90€ Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition éponyme qui se tient à Evreux (voir ci-dessous). L’ensemble des 54 bijoux a été offert par Louis Aragon à la bibliothè- que de Saint-Etienne-du-Rouvray ; ce sont des prototypes ou des essais que la jeune ro- mancière d’origine russe, devenue son épou- se, a réalisés entre 1929 et 1932 pour la haute couture. Souvent portés par elle-même, dont Man Ray a fait de beaux portraits, ces bijoux sont réalisés avec d’étonnants matériaux : colliers de perles de coton ou pâte à papier recouverte de peinture nacrée, bracelets de velours et perles de pâte de verre, collier en crin artificiel tissé et torsadé, colliers avec roses en pâte de verre. Des merveilles de créativité !

L’exposition De neige et de rêve, Les bijoux d’Elsa Triolet se tient au musée d’Art, d’Histoire et d’Archéologie d’Evreux, jusqu’au 14 février.

2424

. Luxe, cuir et volupté Histoire de la chaussure Beaux Livres Flammarion – 35,50€

Simultanément à l’exposition Shoes. Pleasure and Pain qui se tient à Londres (voir p.28) ce livre aux multiples illustrations souvent inédites, envi-

sage la chaussure sous ses aspects les moins con- ventionnels. Car cet indispensable accessoire ne remplit pas toujours sa fonction de protection du pied et d’aide à la marche : objet de séduction, voire de fétichisme, la chaussure peut se faire bijou, sculpture ou parfois même devenir un véri- table instrument de torture… Chaussures féminines et masculines sont étudiées aussi bien sous l’aspect des matériaux, des tech- niques que d’un point de vue culturel.

Vêtements traditionnels :

. Kimonos : L’art japonais des motifs et des couleurs La Bibliothèque des Arts – 59€ Ce grand livre est une véritable fresque his- torique sur l’art des kimonos au Japon depuis l’époque Edo, reflétant les évolutions de la société. Le passage d’un ordre ancien à un ordre moderne se fait notamment par l’enri- chissement de la classe marchande, désireuse de consommer et de paraître : la création de textiles et de kimonos raffinés répond à cette attente, mêlant motifs chargés de symboles et coloris somptueux. La tradition est mise à mal à l’ère Meiji : les hommes adoptent peu à peu le costume occidental, et les femmes de la haute société, les robes à tournure tail- lées dans des tissus japonais. Dans le même temps, le japonisme s’empare de l’Europe où les femmes à la mode portent des kimonos d’intérieur ! Au début du XXe siècle on croise dans les rues de Tokyo aussi bien vêtements occidentaux que kimonos vendus en prêt-à-porter. Et à l’aube du XXIe siècle, des artistes s’emploient à perpétuer la création et l’usage des kimonos grâce à des techniques innovantes. Un ouvra- ge bien documenté et superbement illustré !

2525

Très vaste présentation au musée des Arts Décoratifs (107 rue de Rivoli, 75001) de l’ensemble des arts décoratifs coréens sous le titre Korea Now ! design, craft, graphisme et mode en Corée jusqu’au 3 janvier. Les deux étages du musée de la mode offrent une vision très étendue des vêtements traditionnels et de

Jintéok Corsage en mousseline de soie et dentelle Tablier en peau frangée Jupe en multiples épaisseurs de crêpe de soie Automne-hiver 2000 Photos MC Fiévet

Le hanbok, costume leurs réinterprétations

officiel de la Présidente ainsi que de tenues de créateurs contemporains

Tchai Kim Young-jin tels Lee Young-hee, Cheolik (tunique) à taille Jintéok, Jung Wook-jun plissée portée par officiers ou Sul Yun-hyoung. des dynasties Goryeo et Joseon, réinterprétée en soie gaufrée, avec jupe troussée – rep. 2015 En 2016, au musée des Arts Décoratifs : . Barbie, dans les étages mode, à partir du 10 mars

. Trois siècles de mode 18e – 21e siècles, dans la Nef à partir d’avril : le fonds mode des Arts Décoratifs pour célébrer les 30 ans de la collection

2626

Photographie de Paul Nadar La comtesse Greffulhe portant la « Robe aux lys » créée par Worth, 1896 © Eric Emo / Galliera / Roger-Viollet Maison Worth robe du soir dite « Robe aux lys », vers 1896 Velours noir, applications de soie ivoire en forme de lys rebrodées de perles et de paillettes métalliques © L. Degrâces et Ph. Joffre / Galliera / Roger-Viollet . La mode retrouvée Les robes-trésors de la comtesse Greffulhe au Palais Galliera (10 av. Pierre 1er de Serbie, 75116), jusqu’au 20 mars L’exposition consacrée à la garde-robe de la comtesse Greffulhe – cousine de Robert de Montesquiou, qui a inspiré Marcel Proust pour son personnage de la duchesse de Guermantes dans A la recherche du temps perdu – est une invitation à découvrir « la plus belle femme de Paris » qui régna sur l’élégance, du Second Empire aux Années folles. Née Elisabeth de Caraman-Chimay, la comtesse conçoit sa vie comme une mise en valeur de sa beauté et de son esprit. Par ses tenues élégantes, son excen- tricité, les photos de Nadar qui rendent hommage à sa silhouette, et ses apparitions en public parfaitement orchestrées, elle s’attache à se rendre désirable et inaccessi- ble allant jusqu’à voler la vedette à sa fille, le jour de son mariage… Photos, esquisses de Helleu, nombreuses citations littéraires accompagnent les tenues créées par Worth, Babani, Fortuny, Jeanne Lanvin, Nina Ricci et font revivre la « divine comtesse », cette personnalité extraordinaire.

Les tenues « vertes » dans le Salon d’Honneur – photo MCF

2727

. Volez, Voguez, Voyagez – Louis Vuitton au Grand Palais, jusqu’au 21 février C’est à un voyage de rêve que nous convie Olivier Saillard, qui a orchestré cette exposi- tion consacrée à l’art du bagage chez Louis Vuitton. Une première salle, en lambris de bois clair et odorant, rend hommage tout d’abord à Louis Vuitton, qui en 1835 vint à pied à Paris depuis le Jura, ainsi qu’au métier d’origine de la fa- mille Vuitton, la boissellerie, avec une pas- sionnante galerie de photos d’époque. Suit un inventaire des malles classiques, selon leurs formes et leurs toiles, du gris Trianon, à l’iconique toile Monogram en passant par les toiles rayée et Damier. Et l’on part en voyage ! L’époustouflante scénographie, due à Robert Carsen, nous emmène en expédition vers des terres lointaines, en croisière, en automobile, en avion, en train… Les bagages de la Maison, pour tous usages et de toutes époques sont accompagnés de vêtements et d’accessoires, dans ces fabuleux décors. Le parcours se poursuit avec des salles thé- matiques : l’importance de l’écriture – les malles secrétaire ou malles bibliothèque, mais aussi les sacs en toile Monogram graffiti par

Marc Jacobs et Stephen Sprouse –, les colla- borations artistiques, les coffrets d’apparat qui trouvent leur place dans les garde-robes

Photos MCF de femmes célèbres, les nécessaires de beauté, la bagagerie masculine, et les commandes spéciales autour de la musique. Embarquement immédiat au Grand Palais !

. Karl Lagerfeld, A Visual Journey à la Pinacothèque de Paris (8 rue Vignon,

75009), jusqu’au 20 mars . Sneakers, objets de désirs, au Crédit municipal de Paris (55 rue des Francs-Bourgeois, 75004) jusqu’au 13 janvier

2828

. Future exposition présentée à la Cité de la dentelle et de la mode : Anne Valérie Hash. Décrayonner du 8 avril au 13 novembre 2016

. A fleur de peau Histoires textiles au Musée du Peigne et de la Plasturgie à Oyonnax, jusqu’au 9 janvier

A l’international :

. The Fabric of India au V&A de Londres, jusqu’au 10 janvier : rétrospective

sur les textiles de l’Inde, travaillés à la main.

. Shoes Pleasure and Pain au V & A de Londres, jusqu’au 31 janvier . Liberty in fashion au Fashion & Textile Museum de Londres, jusqu’au 28 février

. Foot Print, the tracks of shoes in fashion au MoMu d’Anvers, jusqu’au 14 février

. Jazz Age Les Folles Années 20 au musée de la Mode à Hasselt, jusqu’au 31 janvier

. A Palace & the City au Museo Salvatore Ferragamo de Florence, jusqu’au 3 avril

. Denim : Fashion’s Frontier au Museum at the FIT de New York, jusqu’au 7 mai . Fairy Tale Fashion au Museum at the FIT de New York, du 12 février au 16 avril . Jacqueline de Ribes : the art of style, au MET de New York, jusqu’au 21 février

. Marc Chagall le triomphe de la musique à la Philarmonie de Paris, jusqu’au 31 janvier

. Marc Chagall les sources de la musique à la Piscine / Musée d’art et d’industrie de Roubaix, jusqu’au 31 janvier

Musique et costumes de spectacle

2929

. Angelin Preljocaj costumes de danse au CNCS de Moulins-sur-Allier, jusqu’au 6 mars

. PolnaExpo au MuPop de Montluçon, jusqu’au 31 décembre : l’univers musical de Michel Polnareff avec notamment ses costumes

. Björk : archives Ouvrage collectif Flammarion – 49,90€ Ce coffret consacré à Björk prolonge la ré- trospective qui a eu lieu au MOMA de New York au printemps dernier. Les fans de la musicienne et chanteuse islan- daise devraient en apprécier la conception originale due aux graphistes M/M Paris : 5 cahiers – qui en se dépliant affichent une partition de ses plus grands succès – compor- tant sa biographie détaillée, deux essais sur la musique, un échange avec le philosophe Timothy Morton, et un poème de son ami Sjón. De superbes photos de Björk, notam- ment avec ses déconcertantes et exubérantes tenues de scène, rendent compte de la totalité de sa carrière. . Denis Roulleau Culture Rock L’Encyclopédie Editions Flammarion – 29,90€ Une nouvelle édition de cette encyclopédie de référence vient de paraître, actualisée et aug- mentée de 80 pages. C’est un livre à la mise en page très vivante, aux entrées multiples, bien illustré. Au fil des pages, on constate que la culture rock ne comprend pas que la musique mais bien d’autres disciplines, et nourrit films, livres, magazines, graphisme, émissions de TV, mode... De « A », avec Actuel, à « Z » avec avec Ziggy Stardust, on croise musiciens et chanteurs, groupes, fans, lieux mythiques, fes- tivals, ou vêtements emblématiques – perfecto, mini jupe, T-shirt, Dr Martens – et aussi d’autres sujets auxquels on ne s’attendait pas, tels le foot, l’humanitaire ou la science-fiction !

3030

. Femmes d’art des métiers d’art 11/13 éditions – 28,80€ Dans le texte d’édito, la directrice générale de l’Institut National des Métiers d’art, Mme Frémont, constate que loin de se cantonner aux travaux tex- tiles, les artisanes « n’hésitent plus à affronter les matières les plus physiques et variées : verre, métal, terre, pierre… ». La preuve en est donnée au fil des pages où l’on rencontre ces femmes mosaïste, laqueuse, designer, tapissière, relieuse, rotinière, mais aussi créatrice de filigranes en verre ou de végétaux de porcelaine, sculptrice sur bois, restauratrice de bois doré, édi- trice d’ouvrages d’artistes, ou réalisatrice de vitraux à l’instar de Lavina Felzine qui a restauré la gran- diose coupole du magasin Printemps Haussmann. Avec de superbes photos, c’est un hommage mérité qui est rendu à ces détentrices de précieux savoir- faire ! . Nicole Brugier Les laques de Coromandel La Bibliothèque des Arts – 69€ La technique de la laque – résine issue de l’arbre à laque – est pratiquée en Chine depuis l’époque des Shang, et le paravent, très prisé, aurait été inventé au 3e millénai- re avant notre ère ! Quant aux superbes pa- ravents en laque de Coromandel, gravée et peinte, ils connaissent leur apogée sous les Ming puis les Qing. Leurs décors précis et élégants composés de jardins, d’animaux, de paysages, de pagodes ou de scènes de la vie de palais séduisent non seulement le mar- ché intérieur chinois, mais les négociants eu- ropéens qui ouvrent les compagnies mariti- mes pour établir des échanges. La vogue des chinoiseries favorise alors l’importation de mobilier laqué qui connaît une nouvelle vie, souvent après transformation, en Europe.

Métiers d’art, design et architecture

3131

Le musée des Arts Décoratifs présente jusqu’au 3 janvier Korea Now ! design, craft, graphisme et mode en Corée → voir p. 52 Puis, du 21 janvier au 15 mai, dans les galeries d’études : . Faire le mur 4 siècles de papiers peints : les techniques, les motifs, les matériaux, à chaque époque, dans une présentation non chronologique . Tissus inspirés Pierre Frey : les plus belles réalisations conçues par la maison Pierre Frey depuis 1935 On peut en profiter pour consulter le bel ouvrage, publié l’an dernier aux éditions de la Martinière, consacré à la maison Pierre Frey :

. Serge Gleizes et Philippe Garcia : Pierre Frey, Maison inspirée Editions de La Martinière – 49€ Il s’agit du premier ouvrage consacré à cette grande maison française, fondée en 1935 par Pierre Frey, toujours aux mains de la famille, qui d’abord a fabriqué et édité étoffes et papiers peints, puis s’est développée en rachetant d’au- tres maisons, dont Braquenié et Boussac, et en produisant tapis et moquettes. Forte d’un « petit » musée abritant ses archives – 25000 références, plus celles de Braquenié – la maison a disposé d’une source d’inspiration conséquente pour ses collaborations de rénova- tion avec le musée du Louvre ou le château Borély à Marseille ! Ce beau livre nous montre, grâce à de nombreuses illustrations, la passion des belles matières, de la recherche textile et des savoir-faire. . Invention / design. Regards croisés, au musée des Arts et Métiers (60 rue Réaumur, 75003), jusqu’au 6 mars . Grande rétrospective Pierre Paulin annoncée au Centre Georges Pompidou, du 11 mai au 22 août, après les expositions que la galerie Perrotin et le Bon Marché ont respectivement consacrées au designer durant l’automne 2015.

3232

. L’Eternel dans l’instant, Andrée Putman, au CAPC de Bordeaux, jusqu’au 10 janvier . Mirages, à la Cité du Design de Saint-Etienne, jusqu’au 27 mars : Une exposition qui réunit designers, architectes et artistes autour de 3 matériaux : polymère, acier et céramique. . Making Africa Un continent de design contemporain, au musée Guggenheim de Bilbao, jusqu’au 21 février Architecture : . Richard Weston :

Les plus grands architectes Editions de La Martinière, collection Visionnaires – 35€

De Antoni Gaudi, que l’on ne présente plus, à Shigeru Ban, auteur entre autres du Centre Pompidou Metz, ce sont 75 grands architectes internationaux, représentatifs des 130 dernières années, qui figurent dans ce nouveau volume de la collection Visionnaires. Le travail de chacun est résumé, photos à l’appui, sur 4 pages et une citation annonce le portrait. Certaines sont célèbres, telles « Moins, c’est plus » de Ludwig Mies van der Rohe, ou bien « L’architecture est le jeu, savant, correct et ma- gnifique des volumes sous la lumière » de Le Corbusier. Les plus « jeunes » sélectionnés ici sont des très grands noms de l’architecture con- temporaine dont les réalisations font figure de monument : Rem Koolhaas, Daniel Libeskind, Zaha Hadid, Herzog & de Meuron, Santiago Calatrava et le « benjamin », Shigeru Ban. . Renzo Piano, à la Cité de l’architecture et du patrimoine, jusqu’au 29 février . Chandigarh 50 ans après Le Corbusier, à la Cité de l’architecture et du patrimoine, jusqu’au 14 mars

3333

. Vincent Brocvielle : Bizarre,

L’autre histoire de l’art Editions Flammarion – 35€

Voilà une originale et captivante histoire de l’art ! L’auteur, spécialiste d’esthétique, entre- prend de nous montrer comment le goût pour l’étrange se développe dans l’art religieux puis dans l’art profane, du Moyen-âge à nos jours, par l’intermé- diaire d’images déconcertantes pour le spectateur : jugements derniers, mons- truosités, écorchés, vanités, architectures imaginaires ou fantasmagories.

De Giotto à Cindy Sherman, en passant par Jérôme Bosch, Léonard de Vinci, Arcimboldo, Füssli, Goya, Odilon Redon, Hans Bellmer, et tant d’autres, il se trouve à chaque époque des artistes dont certai- nes œuvres suscitent la polémique et dont l’étude se révèle ici passionnante.

. Suzanne Pagé, Béatrice Parent Les Clefs d’une passion Catalogue de l’exposition - Editions Hazan / Fondation Louis Vuitton – 45€ Le catalogue de cette exceptionnelle exposition qui s’est tenue au printemps 2015 a toute sa pla- ce dans cette revue de fin d’année. Suzanne Pagé, directeur artistique de la Fondation et co- auteur de ce catalogue, explique dans la préface que les « œuvres venues de différents horizons ont en commun d’avoir « cassé les règles » de l’art de leur époque. Ce sont des repères et des boussoles. Elles nous guident encore. » Le parcours de l’exposition n’a pas été repris par le catalogue qui, après de passionnants essais de philosophes et d’historiens de l’art, nous pro- pose le corpus d’œuvres par ordre alphabétique d’artistes, favorisant une meilleure analyse.

Un beau cadeau !

Histoire(s) de l’art

3434

Cette collection Visionnaires constitue une belle encyclopédie des arts de l’époque moderne, au début du XXIe siècle ! Chaque volume présente environ 75 grands noms des pratiques artistiques considérées, tous ayant été des visionnaires à leur manière, renou- velant les sujets, les styles et les techniques. Les deux premiers volumes, parus au printemps 2015

concernent Les plus grands graphistes et Les plus grands photographes ; ont suivi cet automne Les plus grands architectes et Les plus grands créateurs de mode, et en 2016 sera publié le dernier titre de la collec- tion, Les plus grands artistes. Collection Visionnaires – 35€ chaque titre : Caroline Roberts : Les plus grands graphistes Mary Warner Marien : Les plus grands photographes Richard Weston : Les plus grands architectes Linda Watson : Les plus grands créateurs de mode

3535

L’art du portrait : . Au Grand Palais, avec Elisabeth Louise Vigée Le Brun 1755-1842 Jusqu’au 11 janvier

Elisabeth Louise Vigée Lebrun L’Artiste exécutant un portrait de la reine Marie-Antoinette, 1790 Florence, Galleria degli Uffizi, Corridoio Vasariano © Galleria degli Uffizi, Florence, Italy / Bridgeman Images Quelle portraitiste virtuose que Madame Vigée Le Brun ! Avisée et jolie, elle exécute des auto- portraits qui assurent sa promotion, puis proté- gée de Marie-Antoinette elle représente toute l’aristocratie française avec talent, et continue après la Révolution, en exil dans les cours euro- péennes, avant de revenir à Paris. Appréciable : à travers ces150 portraits, la rétrospective mon- tre toute l’évolution de la mode élégante de l’Ancien Régime à la période romantique.

Elisabeth Louise Vigée Le Brun Gabrielle Yolande Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune femme, dite Claude Martine de Polastron, duchesse de Polignac, Léontine de Rivière, 1831 – Saint-Petersbourg, musée 1782 – Versailles, musée national des châteaux de de l’Ermitage – Photograph © The State Hermitage Versailles et de Trianon © Photo Rmn- Grand Palais Museum / V. Terebin, L. Kheifets, Y. Molodkovets (Château de Versailles) / Gérard Blot S. Suetova, K. Sinyavsky

3636

. Florence, portraits à la cour des Médicis Musée Jacquemart-André 158 bd Haussmann – 75008 Jusqu’au 25 janvier

Bronzino (Agnolo di Cosimo, dit) Portrait d’Eléonore de Tolède, 1522 Prague, NarodnI Galerie © National Gallery of Prague 2014 Très bel ensemble d’une quarantaine de portraits florentins à la cour des Médicis au XVIe siècle : personnages hiératiques, précision des costumes, élégance et raffi- nement des ornements… Une autre expo- sition incontournable !

Giorgio Vasari Portrait d’Alexandre de Médicis devant la ville de Florence, vers 1534 Florence, Istituti museali della Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino, Galleria degli Uffizi © S.S.P.S.A.E. e per il Polo Museale Bronzino (Agnolo di Cosimo, dit) Portrait de della Citta di Firenze Cosme 1er de Médicis à l’âge de quarante ans, 1560 – Newark, Delaware, The Alana Collection © The Alana Collection, Newark, Delaware, USA

3737

Collections : Henri Manguin “La Flora”, Winterthur, 1912 © Hahnloser / Jaeggli Stiftung, Winterthur photo Reto Pedrini, Zurich Giovanni Giacometti Dahlias et raisins, 1908 © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur photo Reto Pedrini, Zurich Villa Flora Les Temps enchantés, au au musée Marmottan Monet (2 rue Louis-Boilly, 75016) jusqu’au 7 février : une exposition vraiment plaisante. Les Hahnloser avaient fait de leur maison à Winterthur un vrai rendez-vous d’artistes dont ils collectionnaient les œuvres. Leur choix s’est d’abord porté sur des peintres suisses, puis sur Cézanne, Manet, Renoir, Redon, Manguin, Matisse et principale- ment le groupe des Nabis. Le sous-titre de cette exposition est bien choisi : un parcours « enchanteur » !

Ferdinand Hodler Le Lac Léman avec les Alpes Odilon Redon Le Bateau rouge, vers 1910 savoyardes, vers 1905 © Hahnloser / Jaeggli Stiftung, © Hahnloser / Jaeggli Stiftung, Winterthur Winterthur – photo Reto Pedrini, Zürich photo Reto Pedrini, Zurich

3838

Félix Vallotton L’Estérel et la baie de Cannes, Pierre Bonnard Le Débarcadère (ou l’embarcadère) 1925 © Collection particulière, Villa Flora, de Cannes, 1928-1934 Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich © Hahnloser / Jaeggli Stiftung, Winterthur

photo Reto Pedrini, Zurich

. Yves Saint Laurent – Jacques Doucet Vivre pour l’art Editions Flammarion – 39€ Deux époques, deux couturiers, une même passion : collectionner les œuvres d’art. Ils ont chacun créé, au sein de leurs maisons, des « espaces-collections » que l’on pouvait considérer comme de véritables expositions reflétant leur goût personnel, mais aussi celui de l’époque. Le livre nous emmène donc à la découverte des salons respectifs des deux couturiers, appréciant et collectionnant sou- vent les mêmes artistes – Picasso, Brancusi, Modigliani, Chirico…– Yves Saint Laurent et Pierre Bergé ayant acquis trois œuvres provenant de la collection Doucet. L’exposition éponyme se tient jusqu’au 14 février à la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent . Dans la préface du livre, Pierre Bergé annonce qu’il s’agit de la dernière exposition présentée par la Fondation, celle-ci devenant ensuite le musée Yves Saint Laurent. ! Picasso ! L’exposition anniversaire célèbre la réouverture il y a un an du musée Picasso avec un accrochage de l’ensemble de ses collections. (5 rue de Thorigny, 75003)

3939

. La Collection Pop et musique, à la Fondation Vuitton (bois de Boulogne), jusqu’au 4 janvier : un choix d’œuvres contemporaines particulièrement intéressant, sélectionné dans la collection de la Fondation, occupe tous les espaces. . Chefs-d’œuvre des musées de Budapest, au musée du Luxembourg, du 9 mars au 10 juillet En France : . Les Collections du Prince de Liechtenstein, au Centre d’art Caumont à Aix-en-Provence, jusqu’au 20 mars . Henry Vasnier Les passions modernes d’un collectionneur audacieux à la Villa Demoiselle, à Reims jusqu’au 22 mai : Henry Vasnier, directeur de la maison Pommery jusqu’en 1907 et généreux dona- du musée des Beaux-arts de Reims

Thèmes d’art et d’histoire : . Hélène Delalex Un jour avec Marie-Antoinette Beaux Livres Flammarion – 24,90€ C’est un très joli coffret, orné d’un projet de décor pour la chambre de la souveraine à Versailles, qui reflète (en 1780) son désir de changement, son goût pour les motifs fleuris et les coloris frais. L’auteure, attachée de conservation au château de Versailles, nous fait découvrir cette « dernière repré- sante de l’Ancien Régime, [qui] incarne pourtant la princesse moderne, rebelle et insoumise » devenue maintenant une icône grâce au cinéma, à la décora- tion et à la mode. Textes passionnants et illustrations soignées relatent sa vie, ses goûts en matière de mode et de beauté, son refuge au Petit Trianon, les bals où elle se rend, sa coterie, mais aussi l’amour qu’elle porte à ses enfants et sa dignité face à l’effondrement de son monde.

4040

. Mythes fondateurs d’Hercule à Dark Vador, à la Petite Galerie du Louvre, jusqu’au 4 juillet . Splendeurs et misères Images de la prostitution, 1850-1910 au musée d’Orsay, jusqu’au 17 janvier : grand parcours d’environ 400 œuvres pour montrer ce phéno- mène social qui, hors des lieux dédiés, envahit l’espace public au 19e siècle. Peintres, photographes puis cinéastes ont abondamment représenté les maisons closes, les théâtres, les cafés, cafés-concerts, et la rue parisienne. . Visages de l’effroi Violence et fantastique de David à Delacroix, au mu- sée de la Vie romantique (16 rue Chaptal, 75009), jusqu’au 28 février . Frontières au Musée de l’Histoire de l’immigration (Palais de la Porte dorée), jusqu’au 29 mai . Picasso.mania au Grand Palais, jusqu’au 29 février . Hey ! Modern act & pop culture / Act III, à la Halle Saint Pierre (2 rue Ronsard, 75018), jusqu’au 8 mars . L’Art et l’enfant chefs-d’œuvre de la peinture française, au musée Marmottan (2 rue Louis-Boilly, 75016), du 10 mars au 3 juillet . Carambolages, au Grand Palais, du 2 mars au 4 juillet 150 œuvres d’art regroupées non par genre ou époque mais par affinités formelles ou mentales : de Boucher à Annette Messager en passant par Rembrandt, Giacometti ou Man Ray.

Libertinage :

C’est Fragonard amoureux, galant et libertin que l’on peut découvrir au musée du Luxembourg (19 rue de Vaugirard, 75006) jusqu’au 24 janvier. Entre fêtes galantes et intrigues amoureuses, une parfaite illustration des mœurs de ce XVIIIe siècle très porté sur la séduction ! Jean-Honoré Fragonard Le Billet doux ou La Lettre d’amour, vers 1775 New York, The Metropolitan Museum of Art, collection Jules S. Bache, 1949 © The Metropolitan Museum of Art, dist. Rmn-Grand Palais / image of the MMA

4141

. Dansez, embrassez qui vous voudrez Fêtes et plaisirs d’amour au siècle de Madame de Pompadour, au Louvre Lens, jusqu’au 29 février . Bacchanales modernes ! Le nu, l’ivresse et la danse dans l’art français du XIXe siècle, à la Galerie des Beaux-arts de Bordeaux, du 11 février au 23 mai

Et aussi : . Le Palais des Beaux-Arts de Lille présente jusqu’au 17 janvier une réjouisssante exposition sur la Joie de Vivre, dans le cadre de la saison « Renaissance » de Lille 3000. Mark Handforth Rising Sun, 2003 Coll. FRAC Poitou-Charentes © Photo Jean-Marie Dautel Roy Lichtenstein Sunrise, 1965 – New York, Estate of Roy Lichtenstein © Adagp, Paris 2015

Jan Brueghel (attr. à), dit Brueghel de Velours La Danse de noces, vers 1600 Bordeaux, Musée des Beaux-Arts © Rmn-Grand Palais / A. Danvers Consacrée à la représentation du bonheur, cette exposi- tion couvre une vaste période allant de l’Antiquité à l’art contemporain et accorde une place à tous les modes d’expression artistique, y compris cinéma et musique. Affiche de l’exposition © Palais des Beaux-Arts de Lille, conception Claire Masset, 2015

4242

. Lille 3000 ! Cette 4e édition – après Bombaysers de Lille, Europe XXL et Fantastic – rassemble jusqu’au 17 janvier toute la région lilloise autour du thème Renaissance. Programme et renseignements : www.lille3000.eu/

. Cosa mentale Les imaginaires de la télépathie dans l’art du XXe siècle, au Centre Pompidou Metz, jusqu’au 28 mars Et, du 11 février au 5 septembre : Sublime les tremblements du monde

. L’art et la machine au Musée des Confluences de Lyon, jusqu’au 24 janvier Plus de 170 pièces en provenance de 44 musées européens pour montrer les liens entre les arts plastiques et la machine, au cours de son évolution. . Au Musée des confluences, l’exposition Dans la Chambre des merveilles a été prolongée jusqu’au 10 avril . La Renaissance à Lyon, au musée des Beaux-arts, jusqu’au 26 janvier . Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël , Les géants de la Renaissance Carrières de Lumières Les Baux-de-Provence Jusqu’au 3 janvier Un beau spectacle !

© Culturespaces – G. Iannuzzi, R. Gatto, M. Siccardi . J’aime les panoramas au MuCEM de Marseille, jusqu’au 29 février . Métamorphoses Carte blanche à Bruno Gaudichon, au Louvre Lens, jusqu’au 21 mars A Londres, le pop art est revisité à la Tate Modern avec The World Goes Pop jusqu’au 24 janvier Et à Bruxelles, c’est l’art cinétique des années 1955-1985 qui est à l’honneur à la Patinoire Royale avec Let’s Move jusqu’au 26 mars

4343

. Valadon, Utrillo & Utter à l’atelier de la rue Cortot 1912-1926, au musée de Montmartre (12 rue Cortot, 75018), jusqu’au 15 février Il faut grimper au sommet de la butte pour découvrir ce lieu plein de charme avec ses hôtels particuliers et son jardin. Outre les col- lections permanentes, l’exposition annuelle est consacrée à Suzanne Valadon, son fils Maurice Utrillo, et André Utter, surnommés le « trio infernal » ; leur vie com- mune tourmentée, rue Cortot, ne se laisse pas de- viner dans leurs œuvres respectives exposées ici : un étage est réservé à Suzanne Valadon Portrait de famille, 1912 L’atelier de Suzanne Valadon, Centre Pompidou MNAM-CCI, dist. RMN- reconstitué rue Cortot Grand Palais/Philippe Migeat photo MC Fiévet Suzanne Valadon, et dans une moindre part à André Utter, l’autre entièrement à l’œuvre de Maurice Utrillo, très ancrée dans la vie montmartroise. Trois œuvres différentes à découvrir. . Valadon, Utrillo & Utter à l’atelier de la rue Cortot 1912-1926 Catalogue de l’exposition Somogy Editions d’art – 19€ Ce catalogue, également édité en anglais, relate d’abord ce que fut la vie mouvementée de Suzanne Valadon « femme artiste avant-gardiste », de son fils Maurice Utrillo à l’humeur instable, et d’André Utter ami de Maurice, devenu amant de Suzanne, dans cet atelier de la rue Cortot. Sont ensuite plus spéciale- ment développés l’engagement passionné de Suzanne dans ses recherches picturales, avec no- tamment la grande toile Le lancement du filet de 1914, puis la peinture « pittoresque » de Maurice qui traduit tous les aspects de Montmartre en pein- ture à l’huile, à la gouache ou en lithographie. Œuvres et textes forment un beau témoignage sur la vie artistique à Montmartre au début du 20e siècle.

Peinture

4444

Au Centre Georges Pompidou : . Wifredo Lam dans la galerie 2, niveau 6, jusqu’au 15 février Exceptionnelle rétrospective de l’œuvre de l’artiste cubain ! La Ventana I, 1935 – Pérez Art Museum, Miami – Photo : Sid Hoetzell photography © ADAGP, Paris 2015 La Jungla, 1943 The Museum of Modern Art, New York, 2015 © ADAGP, Paris, 2015 . Karel Appel œuvres sur papier, dans la galerie d’art graphique niveau 4 Jusqu’au 11 janvier

Le Poisson, 1947 © Succession Karel Appel – Photo Tom Haartsen, Animal n° 14, 1951 © Succession Karel Appel Oudekerk a/d Amstel, Pays-Bas Photo Tom Haartsen, Oudekerk a/d Amstel, Pays-Bas

4545

. Warhol Unlimited, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, jusqu’au 7 février . Albert Marquet, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, du 24 mars au 21 août . Gustave Moreau – Georges Rouault. Souvenirs d’atelier, au musée Gustave Moreau (14 rue de La Rochefoucauld, 75009), du 27 janvier au 25 avril . Normandie, l’atelier en plein air Monet, Renoir, Pissarro, Boudin Gauguin au musée Jacquemart-André (158 bd Haussmann, 75008) du 18 mars au 25 juillet . Le Douanier Rousseau L’innocence archaïque, au musée d’Orsay, du 22 mars au 17 juillet . Paul Klee L’ironie à l’œuvre au Centre Georges Pompidou, du 6 avril au 1er août . Charles Le Brun au Louvre Lens, du 8 mai au 29 août L’exposition Gérard Garouste En chemin a maintenant fermé ses portes à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, mais il reste le beau catalogue :

. Gérard Garouste En chemin Catalogue de l’exposition de la Fondation Maeght - Coédition Flammarion/Fondation Maeght – 39,90€ Ce très beau catalogue, qui accompagnait l’ex- position de la Fondation Maeght, présente en premier lieu douze carnets de notes et croquis du peintre, montrés pour la première fois, et rendant particulièrement bien compte de ses recherches et processus créatif. Sous le titre le Talmud de Gérard Garouste suivent « Quatorze variations » sur l’œuvre du peintre, par Marc-Alain Ouaknin, confron- tant des tableaux récents à d’autres plus an- ciens : la peinture de Gérard Garouste raconte des histoires énigmatiques, inspirées de sa vie personnelle ou de textes sacrés et profanes, pas évidentes à décrypter. Corps étirés, visages gri- maçants, membres démultipliés, visions anamor- phiques : Gérard Garouste explique qu’il « y a une identification de l’être à la lettre, et [que] ce sont les corps qui véhiculent ce langage ».

4646

. Georgia O’Keeffe et ses amis photographes Catalogue de l’exposition du musée de Grenoble Somogy Editions d’art – 28€ C’est la première exposition française con- sacrée à la grande artiste américaine ; son œuvre est ici mise en regard de celles des photographes de l’époque, Alfred Stieglitz son mari, Paul Strand, Ansel Adams, Edward Weston…Le catalogue procède par ordre chronologique – abstraction et biomorphis- me, peinture de fleurs, gratte-ciel, le Nouveau Mexique avec ses canyons et ses déserts – et si les influences de ses amis photographes sont manifestes, le style de Georgia O’Keeffe est reconnaissable entre tous, étrange, séduc- teur, avec des tableaux oscillant entre figu- ration et abstraction. Un très beau livre ! Imogen Cunnigham Magnolia Blossom, vers 1925 Museum of Modern Art, New York © 2015 Imogen Cunningham Trust

Alfred Stieglitz La ville de l’ambition Georgia O’Keeffe Nuit sur la entre 1910 et 1911 – Musée d’Orsay, ville, 1926 © Georgia O’Keeffe Paris – Photo RMN-Grand Palais/ Museum / ADAGP, Paris 2015 Hervé Lewandowski © Georgia O’Keeffe

Museum/ADAGP, Paris 2015 Affiche de l’exposition A voir absolument : Georgia O’Keeffe et ses amis photographes, au musée de Grenoble, jusqu’au 7 février

4747

L’un des évènements parisiens de l’automne est la réouverture du musée Rodin avec la rénovation de l’Hôtel Biron, après trois ans de travaux. Le lieu, qui a été le dernier atelier du sculpteur, puis transformé en musée en 1919, propose un nouveau parcours sur 18 salles, dans une architecture intérieure repensée avec mobilier dis- cret et éclairage naturel mettant en va- leur les œuvres. Un nouvel espace abrite la collection d’art graphique et les photos. L’Hôtel Biron rénové – photo MCF On apprécie également particulièrement le jardin de sculptures avec ses bronzes monumentaux et sa galerie des marbres. Prochaines expositions temporaires : Entre sculpture et photographie, du 12 avril au 17 juillet, puis La Porte de l’Enfer, du 18 octobre au 22 janvier 2017. . Picasso, Sculptures au musée Picasso (5 rue de Thorigny, 75003), du 8 mars au 18 septembre . Les Frères Chapuisat, au Parc de la Villette, du 13 avril au 18 septembre : les visiteurs exploreront les œuvres des Frères Chapuisat, entre sculptures et petites architectures selon un par- cours surprenant. . Ceramix de Rodin à Schütte, à la Maison Rouge (10 bd de la Bastille, 75012), du 9 mars au 12 juin . C’est à Londres, à la Tate Modern, qu’il faut se rendre pour voir Alexander Calder Performing Sculpture, jusqu’au 3 avril. Et le 17 juin, la Tate Modern s’agrandit en ouvrant sa nouvelle tour qui doit accueillir des œuvres de tous les horizons.

Sculpture

4848

. Au musée des Arts Décoratifs (107 rue de Rivoli, 75001) l’exposition Korea Now ! occupe également les espaces Graphisme et Publicité, jusqu’au 3 janvier . Le Petit Palais célèbre l’estampe avec deux expositions, jusqu’au 17 janvier :

- L’estampe fantastique au XIXe siècle De Goya à Redon - Kuniyoshi (1797-1861) Le démon de l’estampe

. Léonard de Vinci, Il genio Les secrets révélés du Codex Atlanticus, à la Pinacothèque de Paris (28 place de la Madeleine, 75008) jusqu’au 31 janvier Bande dessinée : . Claire Brétécher, à la BPI du Centre Georges Pompidou, jusqu’au 8 février . L’art de Morris, au musée de la BD d’Angoulême, du 28 janvier au 18 septembre Pour la jeunesse : . Benoît Bonnemaison-Fitte (dit Bonnefrite) : L’explo-rateur – le Rouergue éditions – 16€ Où sont cachés les monstres ? Au lecteur de les débus- quer dans ces pages-paysages à travers lesquelles nous entraîne le professeur explorateur. Comble de l’ironie, celui-ci ne remarque rien alors que le jeune lecteur les imagine rapidement : à mettre entre toutes les mains !

Arts graphiques

4949

. Une histoire, encore ! 50 ans de création à l’école des loisirs au musée des Arts Décoratifs, jusqu’au 7 février . J’ai 10 ans au musée de l’Illustration jeunesse de Moulins (03), jusqu’au 3 janvier

. Lucien Clergue Les premiers albums au Grand Palais, jusqu’au 14 février

Directeur artistique de l’exposition, Christian Lacroix précise que « ce n’est pas une rétros- pective, c’est un hommage affectueux ». Lucien Clergue a fait d’Arles une grande place de la photo et c’est avec émotion et émerveille- ment que l’on découvre ses premiers reporta- ges : saltimbanques, corridas, gitans, et paysages de Camargue avec cette longue fresque d’ima- ges graphiques où les éléments photographiés se muent en dessins abstraits.

Lucien Clergue La Vague Camargue, 1971 tirage vintage © Atelier Lucien Clergue

Lucien Clergue Draga en robe à pois Les Saintes-Maries-de-la-Mer, 1957 tirage moderne argentique © Atelier Lucien Clergue Lucien Clergue Champ de roseaux Camargue, 1964 tirage vintage © Atelier Lucien Clergue

Photographie

5050

. Qui a peur des femmes photographes ? 1839-1945, au musée d’Orsay et au musée de l’Orangerie, jusqu’au 24 janvier :

1839-1919 → au musée de l’Orangerie 1918-1945 → au musée d’Orsay Une exposition très complète qui, en deux volets, montre comment les femmes se sont emparées du medium photographique pour développer des œuvres à la fois personnelles et reflétant les préoccupations sociales. De grands noms – Julia Mar- garet Cameron, Diane Arbus ou Berenice Abbott – mais aussi des inconnues, pour cette histoire de la photographie au féminin, plus sensible dans sa première partie, puis prenant de l’ampleur au fil des décennies.

. Philippe Halsman. Etonnez-moi ! au musée du Jeu de Paume, jusqu’au 24 janvier Près de 300 œuvres réunies ici pour rendre compte de la carrière de Philippe Halsman entre Paris et New York où il se réfugie en 1940. Très connu comme photographe des stars avec des images devenues iconiques, auteur de la « jumpology » qui consiste à faire sauter les modèles pour les surprendre avec son objectif, il livre des clichés précis, bien composés et souvent loufoques, où il ne cesse d’expérimenter. Philippe Halsman Marilyn Monroe, 1959 Musée de l’Elysée © 2015 Philippe Halsman Archives / Magnum Photos Cette exposition sera suivie, du 9 février au 22 mai, de :

- Helena Almeida - François Kollar 1904-1979

Le Jeu de Paume au Château de Tours présente jusqu’au 29 mai, Robert Capa et la couleur . Les années 80 L’insoutenable légèreté. Photographies, Films, au Centre Georges Pompidou, du 9 mars au 30 mai . Seydou Keita au Grand Palais, du 30 mars au 24 juillet . Life’s a Beach / Evian sous l’œil de Martin Parr, au Palais Lumière d’Evian, jusqu’au 10 janvier

5151

. Mon Paris Ines de la Fressange avec Sophie Gachet Beaux Livres Flammarion – 18,50€ On peut faire confiance à Ines de la Fressange, la Parisienne par excellence, pour nous livrer les bonnes adresses de la capitale ! Ce joli carnet, rédigé avec la complicité de Sophie Gachet, nous fait découvrir, quartier par quartier, où déni- cher vêtements et accessoires de mode, tissus, produits de beauté, cadeaux, mais aussi hôtels, restaurants, pâtisseries et épiceries. Sympathiques illustrations et plans complètent les commentaires. En cette fin d’année, on n’oublie pas les autres petits livres sur Paris – déjà présentés dans cette revue – joignant l’utile à l’agréable :

Vive Paris !

5252

De très nombreuses manifestations, à Paris et en France, pour cette commémoration :

. Korea Now ! design, craft, graphisme et mode en Corée Les Arts Décoratifs 107 rue de Rivoli - 75001 Jusqu’au 3 janvier

Outre le musée de la mode qui

expose les vêtements tradition- nels et les tenues des créateurs coréens contemporains (voir p. 25)

une vaste présentation des arts décoratifs et des arts graphiques est proposée dans la nef, les ga- leries latérales ainsi qu’au musée de la publicité. A découvrir absolument ! Lee Sung-keun mobile Human, Love, Light, 2015 métal, fil plastique – collection de l’artiste

Hong Sung-hwan Park Won-min mobilier Vase série BARA, 2015 série Haze, 2015 Verre soufflé Résine, acier Collection de l’artiste Prêt Carpenters Workshop Gallery

Choi Byung-hoon Mobilier Afterimage, 2008 Chêne rouge, pierre

Photos MC Fiévet Collection de l’artiste

L’année France - Corée 2015-2016

5353

Deux expositions au musée Guimet (6 place d’Iéna, 75116) : . Tigres de papier Cinq siècles de peinture en Corée jusqu’au 22 février . Carte blanche à Lee Bae jusqu’au 25 janvier

et aux galeries du Panthéon bouddhique (19 av. d’Iéna, 75116) : . Intérieur coréen œuvres de In-Sook Son jusqu’au 14 mars

. Séoul Paris Séoul au musée Cernuschi (av. Velasquez, 75008), jusqu’au 7 février

. Lee Bul Aubade III au Palais de Tokyo, jusqu’au 10 janvier

. Séoul, Vite, Vite ! au Tri Postal, à Lille, jusqu’au 17 janvier . Kimsooja To Breathe au Centre Pompidou Metz, jusqu’au 4 janvier

Réjouissante exposition à la Fondation Cartier (261 bd Raspail, 75014), jusqu’au 10 janvier : Beauté Congo 1926-2015 raconte presque un siècle de production artistique en République démocratique du Congo. Peintures, sculptures, photographies rendent compte des traditions, de la vie populaire, de la jeunesse et de la vitalité de Kinshasa, des Sapeurs et de la musique !

Sylvestre Kaballa Sans titre, vers 1950 JP Mika Kiese na Kiese, 2014 Collection Pierre Loos, Bruxelles © Sylvestre Kaballa Collection Pas-Chaudoir, Belgique Photo © Michel De Plaen © JP Mika / Photo © Antoine de Roux

Chéri Samba Amour & Pastèque, 1984 Collection privée / © Chéri Samba Photo © Florian Kleinefenn

L’Afrique

5454

. Chefs-d’œuvre d’Afrique dans les collections du musée Dapper au Musée Dapper (35bis rue Paul Valéry, 75116), jusqu’au 17 juillet L’exposition annuelle du musée Dapper est consacrée aux chefs-d’œuvre de sa collection : statues, statuettes, masques, figures de reliquaire… Présentation superbe, comme toujours, dans ce beau musée parisien.

Masque ntomo Bamana / Marka - Mali © Archives musée Dapper Photo Hugues Dubois

Figure de reliquaire eyema byeri Statuette kafigelejo Fang – Gabon / Guinée équatoriale Senufo – Côte d’Ivoire Anciennes collections de G. de Miré, Ancienne collection de Charles de L. Carré (1931), de J. Epstein et Ratton de C. Monzino © Archives musée Dapper © Archives musée Dapper Photo Hugues Dubois Photo Hugues Dubois

. L’ancien et les modernes au musée africain de Lyon, jusqu’au 3 janvier

. Senufo, Art et identités en Afrique de l’Ouest, au musée Fabre de Montpellier, jusqu’au 6 mars

. Making Africa, un continent de design contemporain, au musée Guggenheim de Bilbao, jusqu’au 21 février Toute l’énergie créative des designers africains ! . Prochaines éditions de la Foire d’art africain contemporain 1 :54 à New York du 6 au 8 mai, puis Londres du 6 au 9 octobre

5555

. L’Histoire du monde en 1000 objets Beaux Livres Flammarion – 35€ Il s’agit d’une formidable encyclopédie de l’in- ventivité et de la créativité humaines, englobant les productions des cinq continents depuis la préhistoire. Partant du constat que « l’extraordinaire réussite de l’humanité provient de notre capacité à conce- voir des procédés culturels capables de surmon- ter nos limites physiques » l’ouvrage propose un inventaire chronologique des inventions dans différents domaines, pour chaque civili- sation : des premiers outils et figurines préhis- toriques aux objets connectés du XXIe siècle, c’est une vaste fresque de 1500 illustrations couleur, dans laquelle le vêtement n’est pas ou- blié, qui nous est présentée. Réouverture du Musée de l’homme, place du Trocadéro, 75116.

. Osiris, mystères engloutis d’Egypte à l’Institut du Monde Arabe, jusqu’au 31 janvier

Au musée du quai Branly :

. SEPIK Arts de Papouasie – Nouvelle-Guinée, jusqu’au 31 janvier . Esthétiques de l’Amour Sibérie Extrême-Orientale, jusqu’ au 17 janvier . Mata Hoata Art et société aux îles Marquises du 12 avril au 24 juillet . Signes de richesse Inégalités au Néolithique au musée des Confluences de Lyon, Jusqu’au 17 avril ooooooooooo

Civilisations