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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL ET INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE URBANISATION, CULTURE ET SOCIÉTÉ LA FABRICATION D'UN PAYSAGE URBAIN À HÀ-NÔI : IDENTITÉ ARCHITECTURALE ET VALEURS PATRIMONIALES DE L'HABITAT DU QUARTIER BÙI XUÂN THÈSE PRÉSENTÉE COMME EXIGENCE PARTIELLE DU DOCTORAT EN ÉTUDES URBAINES PAR QUANG-VINH DAO JUIN 2010

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La fabrication d'un paysage urbain à Hà-Nôi : identité architecturale et valeurs patrimoniales de l'habitat du quartier Bùi Thi XuânET
URBANISATION, CULTURE ET SOCIÉTÉ
IDENTITÉ ARCHITECTURALE ET VALEURS PATRIMONIALES
DE L'HABITAT DU QUARTIER BÙI TH~ XUÂN
THÈSE
PRÉSENTÉE
PAR
Avertissement
La diffusion de cette thèse se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522 - Rév.û1-2ûû6). Cette autorisation stipule que «conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.»
«Penser, c'est oublier des différences, c'est généraliser, abstraire. »
Jorge Luis Borges, Funes ou la mémoire.
REMERCIEMENTS
Un de mes professeurs lors de mes études d'architecture faisait le constat que
l'étudiant en quête du choix d'un sujet et d'un terrain de recherche pour un travail de fin de
parcours universitaire s'orientait généralement vers le lieu de ses origines. li manifestait par
ce fait une forme de reconnaissance et de contribution à la puissance évocatrice d'un lieu qui
l'a aidé a forgé son identité. Né en Suisse mais de père vietnamien, je n'ai pas échappé à cet
axiome. Même si j'ai grandi dans un contexte culturel européen, mon regard extérieur sur
mon lieu de thèse n'aura été que partiel, conditionné par mon bagage génétique et le parcours
de vie de ma famille. N'ayant jamais vécu auparavant à Hà-Nç,i, cette ville m'a néanmoins de
suite séduit; et la reconnaissance du regard des Hanoiens sur ma condition métisse
eurasienne a certainement aidé à l'appropriation personnelle que j'ai pu développer du lieu
d'origine de mes ancêtres vietnamiens. La perception des « autres» sur ma propre personne
aura contribué à renforcer ma construction autobiographique, renforçant l'axiome de
l'écrivain-voyageur Nicolas Bouvier qui écrit, dans L'usage du monde: «On croit qu'on va
faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait.» Que ces
personnes soient ici remerciées; et ainsi, à mon tour et retour, j'espère, par l'intermédiaire de
ce travail doctoral, pouvoir leur rendre un modeste hommage.
La rédaction d'une thèse est une mise à l'épreuve de la confiance: confiance dans la
réussite de l'ambition du projet, dans le renouvellement quotidien de la capacité à être créatif.
Toutes les personnes qui ont contribué à renforcer la mienne sont ici cordialement remerciées.
Je pense en particulier aux professeurs Luc Noppen et André Casault, pour leur contribution
scientifique, logistique et amicale, aux professeurs Doàn Nhu Kim et Phi;im DInh Vi~t à Hà­
NQi, au personnel administratif de l'Université du Québec à Montréal, de l'Institut du
patrimoine à Montréal et de la Faculté d'architecture de l'École nationale supérieure de génie
civil à Hà-NQi ; ainsi qu'à tous les personnes et les étudiants rencontrés ces dernières années
IV
qui ont emichi mon expérience de vie estudiantine. Je remercie également les
documentalistes des différents centres de recherche que j'ai visités, en particulier
Mme Nolwenn Rannou au Centre d'archives d'architecture du XXe siècle de l'Institut français
d'architecture (lFA) à Paris, Mme Lucette Vachier au Centre des archives d'outre-mer
(CAOM), devenu entre-temps les Archives nationales d'outre-mer (ANOM) à Aix-en­
Provence, ainsi que le personnel de J'École française d'Extrême-Orient à Hà-NQi et du Centre
nO 1 des Archives nationales du Vi~t-Nam (ANV) à Hà-NQi. Un grand merci également au
Bureau de l'enseignement et des programmes (BEP) et au Bureau de la coopération
internationale (BCI) de l'UQAM, au Centre d'études et de recherche sur le Viet-Nam
(CEREV) de l'UQAM, au Centre interuniversitaire d'études sur les lettres, les arts et les
traditions (CELAT) et à l'Institut du patrimoine de leur soutien logistique et financier; ainsi
qu'à mon frère Hien et à Micheline Giroux-Aubin pour leur relecture attentive. Enfin, toute
ma gratitude va à ma famille, mon épouse Melissa et mes enfants Quentin et Anouk, sans qui
rien n'aurait été possible ou, surtout, avec beaucoup moins d'énergie positive et de plaisirs
partagés!
AVANT-PROPOS
VAGABONDAGESHANOffiNS: ÉPROUVER BÙI THl XUÂN
Le visiteur étranger peut tout à fait passer à côté du quartier Bùi Th! Xuân sans le
remarquer. Petit, mal indiqué, peu étudié, pas encore «patrimonialisé » malgré un début de
recOlUlaissance scientifique, il échappe aux circuits touristiques en dépit des Î1Ulombrables
mini-hôtels qui aujourd'hui s'y concentrent. Bordé, encadré, contenu par les deux avenues à
grande circulation que sont la rue Bà Trieu et la route de Huê, ce quartier ne se laisse pas
facilement aborder. Ponctué au nord par la poste centrale et au sud par le nouveau complexe
commercial et de bureaux Vincom City Towers, ce quartier au cœur du Hà-nQi résidentiel
s'efface dans l'ombre de ses dernières réalisations architecturales, héraldiques verticales
d'une certaine modernité importée, que les Vietnamiens viennent aujourd'hui visiter les yeux
rêveurs à défaut de pouvoir même penser à y consommer quoi que ce soit.
Dans le sens est-ouest, les voies qui le transpercent de part en part entraînent dans
leur sillage l'établissement de nombreux commerces sur rue densément achalandés. L'appel à
grand renfort de tentures et d'enseignes publicitaires que surplombent des arbres feuillus
empêche l'œil d'être attiré par la qualité architecturale que pourraient suggérer les façades du
quartier. Pourtant il serait dommage de louper ces fameuses « villas-compartiments »,
typologie inédite née à la fin des années 1930 parallèlement à l'avènement de la première
classe moyenne urbaine vietnamienne. Car nous nous situons bien ici au cœur des premières
extensions méridionales du Hà-Nôi colonial, dont les premiers établissements servirent à
accueillir les populations indigènes arrivées des campagnes dès la fin du XIXe siècle. Alors
que l'ancien quartier indigène semblait non seulement déjà bien trop plein et dense, mais
VI
aussi quelque part irréductible aux exigences de la science urbanistique française, il valai t
mieux pour l'administration coloniale repartir de rien sur des terrains marécageux et prévoir
quelques dispositions urbaines qu'elle pensait pouvoir, si ce n'est contrôler du moins plus
activement influer par pressions et chantages.
Pour découvrir ce quartier, il faudra s'aventurer plus à l'intérieur dans les rues
longitudinales Bùi Thi Xuân, Triçu Vi~t Vuang et Mai Hâc IJê. C'est bien là que s'alignent,
de manière sérielle et depuis près de cent ans, des parcelles oblongues qui accueillent tout
l'éventail de l'habitat urbain issu de la petite propriété hanoienne. Il faudra s'attarder auprès
du marchand de bière ambulant, s'asseoir dans la rue Mai Hâc Dê sur ces petites chaises en
plastique, manger son phi'J (soupe traditionnelle), son bûn chà (vermicelle au porc grillé) et
autre chè (pudding d'haricot ou de maïs) à même le trottoir, entre deux émanations de gaz
d'échappement automobile. La gastronomie vietnamienne est une très bonne porte d'accès à
la culture locale. Il faudra aussi rencontrer les étudiants au café Trung Nguyên du quartier
pour se présenter, dire qui on est et ce qu'on est venu faire; monter sur un xe ôm pétaradant
(moto-taxi populaire, xe signifiant « véhicule» et ôm « enlacer») pour prendre l'air du
temps.
À Hà-NÔi, il n'est jamais simple de se balader à pied pour découvrir les lieux.
Pratique touristique, la déambulation pédestre ne semble pas appartenir au vocabulaire de
l'urbain hanoien contemporain. Autrefois vélos et cyclos, aujourd'hui motos et voitures,
semblent mieux adaptés aux conditions météorologiques éprouvantes qui annihilent toute
volonté d'effort physique. Les chauffeurs de moto-taxis deviennent des véritables
équilibristes, acceptant une famille entière sur la place arrière ou se transformant en livreur de
marchandises pour le commerçant d'à côté. La ville se vit à l'oreille des klaxons aigus qui
obligent à tourner le regard vers ces bolides qu'aucun obstacle ne saurait ralentir dans lem
mission de transport. Les pieds sont donc devenus les véhicules du pauvre, du marchand
ambulant venu des campagnes. Pour se reposer, ce dernier n'hésite pas à faire sa sieste à
même les trottoirs. Mais ils ne leurs sont pas réservés, bien au contraire! Quand les trottoirs
ne sont pas utilisés comme aire de stationnement pour les véhicules, ils semblent davantage
«appartenir» au commerce qui les borde. Le tenancier n'hésite pas à déborder sur la rue et à
s'approprier le bout de trottoir qui se situe directement dans la continuité spatiale de son
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échoppe. Ce coin de voirie est souvent entretenu, repavé et nettoyé par le propriétaire lui­
même. Ici le dispositif bâti/rue semble participer pleinement à la création de cet « esprit du
lieu» typiquement hanoien où la mixité des activités domestiques et commerciales
transforme les rues en « marché habité» vivant. La rue joue donc le rôle de « l'espace
public» par excellence et se substitue à la nécessité de création d'un lieu public privilégié
(place, agora, etc.), sciemment institué, un lieu où se cristalliseraient en particulier des formes
de sociabilité. L'intrication entre espace public et espace privé se fait de manière graduelle et
se flexibilise selon les temporalités de la journée. Cette absence d'espace public autre que
celui de la rue signale également une lutte pour l'occupation de la terre qui subdivise la
parcellarisation et intensifie le bâti sur le moindre mètre carré libre. La vraie richesse se situe
bien plus dans le terrain constructible, issu du travail séculaire de la main de l'homme pour
« domestiquer» les terres inondables du delta du fleuve Rouge, que dans le bâti qui l'occupe.
Arpentant un jour chaud et humide de juillet les rues du quartier, un vieil homme
francophile du quartier s'enquit de ma stature d'anthropologue de la culture matérielle des
villes. «Pourquoi vous intéressez-vous à ce quartier? Il va bien! » Paradoxalement, cette
apparente normalité et bonne santé motive mon regard autre. Elle témoigne à mes yeux de la
bonne digestion des transformations sociétales en cours et, d'une certaine manière, de la
validité des répercussions sur le cadre bâti. Car « s'il va bien», le quartier n'en est pas moins
fascinant par la fièvre constructive qui s'y opère. Rares sont les maisons qui n'ont pas été
transformées. Et de les voir il faut se dépêcher! L'effervescence constructive d'une société
avide d'espace et de confort moderne l'autorise à démolir et à modifier. Pas de place pour la
nostalgie du temps passé, le qualificatif de « vieux» (cu) n'ayant pas de valeur d'art ou
d'histoire comme le terme « antique» (c6), mais étant davantage synonyme de vétusté. Ajout,
soustraction, destruction, reconstruction, densification, verticalisation : plus qu'un désordre
chaotique, l'hétérogénéité volumétrique témoigne aussi l'inventivité Issue de la
multiplication des acteurs individuels autour du thème de l'habitat domestique. Loin d'être
aléatoire, la composition d'ensemble apparaît comme un éventail des possibles déclinaisons
autour d'un même bâti de base, avec ses nombreuses déclinaisons et appropriations, pour
former aujourd'hui un quartier urbain formé d'îlots « poreux» par les nombreux ouvertures
verticales et passages horizontaux qui le pénètrent.
VIll
Ces étranges îlots ainsi constitués progressivement par densification successIve
d'éléments d'habitation individualisés ne proposent pas de cour centrale publique. En leur
centre se trouve la ligne virtuelle de la limite de propriété, le long de laquelle s'adossent, en
bons voisins qui se· tournent le dos, les corps de bâti les plus hauts de leur composition
typologique. Ces îlots impénétrables à l'étranger évoquent le monde imaginaire du privé et de
la cellule familiale, celui du calme et de l'ombragé, face au tumulte moite de la rue. C'est là­
bas, au fond de la parcelle, proche du milieu de l'îlot, que se replie l'intimité des familles,
que se préparent les mets et que l'on se nettoie. Du fond de parcelle privé à la rue publique,
une hiérarchie mouvante entre le serni-public et le semi-privé, entre la vente et la réception
des amis, s'établit au rez-de-chaussée du bâti, qui spatialise de manière dynamique et
pragmatique les relations sociales et une certaine forme d'urbanité comme savoir-vivre
ensemble. Dans ces îlots se cachent aussi des petites pagodes de quartier, dont seul le culte
vivace des génies et des héros légendaires autorise leur survie face à la pression immobilière.
Les dons privés permettent leur entretien et leur reconstruction. Ils sont les lieux des fêtes
populaires, les lieux de réunions aussi des femmes du quartier qui préparent le temple ou la
pagode pour les célébrations bi-mensuelles.
M. Trung, professeur de langues à la retraite, vit toujours dans une pièce unique au
rez-de-chaussée d'une maison où cohabitent plusieurs familles non apparentées et des
commerces. Il reçoit depuis quelques années les enfants des parents nouvellement riches qui
désirent leur offrir les meilleures chances de réussite. Il leur apprend l'anglais bien sûr, même
si lui préférerait leur enseigner la langue de La Fontaine qu'il parle encore couramment et
qu'il partage avec une joie communicative. Il transforme chaque jour son studio en classe
d'école privée, puis s'en va déjeuner tous les jours à midi en motocyclette au même
restaurant du quartier. Aujourd'hui c'est une société vietnamienne décomplexée de son passé,
dont près des deux tiers de sa jeune population n'a pas connu la guerre, qui désire ardemment
s'investir dans les possibilités d'émancipation qu'offre l'ouverture politico-économique du
Vi~t-Nam depuis vingt ans. L'inscription dans la pierre de ces mutations réserve bien des
surprises au chercheur en quête de patrimoine, qui, loin d'alUlihiler le charme des petites
maisons d'antan, façonne dans un nouveau cycle un urbain à son image: un urbain inventif,
qui va de l'avant sans renier ses fondements.
IX
L'orientation nord-sud du quartier dirige l'évolution architecturale des formes
bâties qui le composent: à partir des rangées de petites maisons serrées, situées dans sa partie
septentrionale et fruit de l'optimalisation foncière, le système parcellaire s'élargit
progressivement en descendant vers le sud, accueillant des maisons plus spacieuses et plus
« aérées ». Cette évolution marque la progressive prise en main du quartier par l'autorité
bureaucratique à l'époque coloniale en vue de son embellissement et d'une mise en règle
« moderne ». Depuis, logiquement, ce sont ces parcelles les plus étroites qui sont les plus
densément bâties. Atteignant plus rapidement le terme de leur cycle d'usage, ces
constructions sont détruites et remplacées par des nouvelles, qui cette fois s'élèvent en
empilant les étages, voulant montrer au monde qu'elles existent au-dessus de leur voisines
qui les compressent sur les côtés. Tout en haut, l'autel des ancêtres est encore plus proche des
nuages ...
RÉSUMÉ xxxv
LISTE DES FIGURES xv
INTRODUCTION 1 I.1 La compréhension de la construction d'un lieu 1
1.2 L'objet, l'espace et le temps du sujet doctoral.. 2
1.3 Structure de la thèse 5
PREMIÈRE PARTIE PROBLÉMATIQUE, MÉTHODOLOGIE ET QUELQUES ÉLÉMENTS D'ORDRE CULTUREL POUR SAISIR LA SPÉCIFICITÉ DU PATRIMOINE URBAIN DU QUARTIER BÙI TH! XUÂN HÀ-NOI : VILLE VIETNAMIENNE, VILLE ASIATIQUE 7
CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE: CARACTÉRISER LE PATRIMOINE HANOIEN DANS LE COl\JTEXTE ASIATIQUE 8 1.1 Hà-Nçi, contexte d'un sujet de recherche sur le patrimoine 8
1.2 Le patrimoine comme objet de recherche occidentaL 19
1.3 Le patrimoine asiatique et sa relation à l'authenticité, au temps et à la mémoire : 22
1.4 L'invention du patrimoine à Hà-N('>i : concepts, pratiques et acteurs 29
1.5 L'internationalisation des acteurs de la patrimonialisation à Hà-N('>i 36
Xl
1.6 La prise en charge patrimoniale du quartier historique des « 36 rues et corporations» et sa confrontation aux pratiques architecturales des habitants 41
1.7 À la recherche de l'identité architecturale de l'habitat urbain hanoien à travers 1e prisme du patrimoine des usages et des savoir-faire 47
CHAPITRE II MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE 53 2.1 Fondements théoriques 53
2.2 Question générale de recherche et hypothèses de travai1.. 57
2.3 La méthodologie de recherche 60
2.4 Les sources et leur traitement: l'opératioIUlalisation de la recherche 64
2.5 Périodisation, pertinence du choix de la ville et du site d'étude 76
2.6 Les contributions scientifiques 81
CHAPITRE III À LA RECHERCHE DE L'IDENTITÉ URBAINE VIETNAMIENNE: FONDEMENTS CULTURELS D'UN MONDE SINISÉ 85 3.1 Fondation et mythologie 86
3.2 De l'influence chinoise dans l'identité culturelle vietnamieIUle 90
3.3 Ville et culture: la géomancie 94
3.4 L'eau: de la forme symbolique aux conditions topographiques de structuration d'un territoire 100
3.5 Origine, statut et rôle de la ville dans le Vi~t-Nam à l'époque féodale 104
3.6 La cité impériale de Thang-Long: un modèle de tradition chinoise ? 108
3.7 Qualité architecturale de la ville vietnamieIUle à l'ère précoloniale 118
3.8 Que nous apprend le patrimoine de la citadelle impériale? 121
xu
DEUXIÈME PARTIE LA QUESTION DES MODÈLES DANS LA CONSTITUTION DES FORMES DE L'HABITAT URBAIN À HÀ-N<)I : UN PANORAMA POUR COMPRENDRE BÙI THl XUÂN 125
CHAPITRE IV LE MODÈLE DE LA VILLE MARCHANDE ET L'HABITAT URBAIN TRADITIONNEL À HÀ-N<)I 130 4.1 Les conditions de l'émergence du commerce urbain 131
4.2 De la structure villageoise aux quartiers urbains 134
4.3 Le prototype du compartiment.. 141
4.4 Le compartiment hanoien et l'espace public de la rue: une relation duale .. 145
4.5 La « rue-quartier» de Hà-NQi conune unité morphologique: portrait précolonial 151
4.6 Une représentation du patrimoine précolonial 157
CHAPITRE V LE MODÈLE DE LA VILLE COLONIALE: UNE INTRODUCTION AU PROJET MODERNE DE L'HABITAT« À L'OCCIDENTAL » 162 5.1 Problématique coloniale au Tonkin et le modèle de la concession française
à Hà-NQi 163
5.3 Le modèle d'habitation coloniale à Hà-NÔi 173
5.4 Modernisation du projet colonial sous les tropiques: une ouverture à l'altérité 181
5.5 De l'interculturalité dans l'affirmation d'une architecture nationale vietnamienne 190
CHAPITRE VI LA CONSTITUTION DU PAYSAGE URBAIN DU QUARTIER BÙI THl XUÂN : DES MODALITÉS NÉGOCIÉES AUTOUR DE LA GESTION D'UN QUARTIER« INDIGÈNE» AUX TEMPS COLONIAUX (1888-1945) .... 197 6.1 Le tenitoire du quartier Bùi Th! Xuân dans l'évolution des limites
de la ville de Hà-NÔi 201
6.2 Esquisse des villages du canton de Kim Liên à l'époque précoloniale 206
Xll1
6.3 La reconnaissance d'un regroupement spontané: le « Nouveau Quartier Indigène» (NQI) 212
6.4 Accaparement des terrains communautaires et constitution d'un domaine municipal 216
6.5 La privatisation des terrains communaux comme mode de gestion 218
6.6 Aspects démographiques et vie de quartier.. 221
6.7 L'évolution du type de bâti comme indicateur d'urbanité: la chasse aux paillottes, les compartiments disgracieux et les normes de construction de type « européen» pour une bonne santé publique 224
6.8 Les «habitations à bon marché» ou le début d'une« bourgeoisie» urbaine vietnamienne 230
6.9 Les maisons du quartier comme une interprétation du compartiment à l'ère coloniale 234
6.10 Un quartier arrivé à maturation 242
TROISIÈME PARTIE L'IDENTITÉ PATRIMONIALE DU QUARTIER BÙI THl XUÂN: HÉRITAGES PASSÉS ET PROCESSUS CONTEMPORAINS DE TRANSFORMATION 248
CHAPITRE VII APPROCHES CROISÉES SUR UN QUARTIER CENTRAL DE HÀ-NOI : BÙI THI XUÂN AUJüURD'HUI.. 251 7.1 Hà-NQi, vingt ans d'urbanisation (1986-2006) 251
7.2 Le quartier comme unité administrative et l'informel dans la gestion de la ville « ordinaire » 258
7.3 Approche du quartier par la structure urbaine et le tissu urbain 264
7.4 Approche du quartier par le type de bâti 274
7.5 La question de(s) l'espace(s) public(s) du quartier Bùi Th! Xuân 280
7.6 Quelques enseignements à retenir pour l'étude du patrimoine de l'habitat domestique 300
XIV
CHAPITRE VIII L'ARCHITECTURE DES MAISONS: FAMILLES ET FILIATIONS DU COMPARTIMENT 304 8.1 Présenter 1'identité 304
8.2 Introduction à l'inventaire: treize déclinaisons autour d'une disposition commune 308
8.3 L'inventaire des familles 312
8.4 Identité décorative des maisons de base 335
8.5 Le « compartiment» comme règle, la « villa-compartiment» comme déclinaison alternative 348
CHAPITRE IX PROCESSUS DE TRANSFORMATION DES MAISONS DU QUARTIER: VERS LES COMPARTIMENTS-LAMES…