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Michel PICWET* ORSTOM Institut français de recherche scientifique pour le diveloppement en coopération Université de Provence 3. place V. Hugo 13331 Marseille Cedex 03 T e-4 e . Les Wes tumsiennes : un essai de prospective a l’an 2009 \ La Tunisie est marquée par un extraordi- naire déséquilibre régional aux multiples aspects : démographiques, économiques, sociaux, infrastructurels qui tient pour une grande part à la configuration géographi- que du pays et à son histoire. De l’époque romaine à la période coloniale le schéma de distribution de la population et des acti- vités économiques est caractérisé par le peu d’interdépendance de ses éléments et un système d’échanges ouvert sur l’extérieur. Ce type de relations favorisa la fondation et l’accroissement des villes localisées sur le littoral les activités commerciales et portuaires pouvaient ‘se développer aisé- ment. La puissance coloniale ne fit qu’accentuer ce processus trouvant com- mode de s’appuyer sur quelques grands centres urbains importants pour I’écoule- ment des produits agricoles et miniers. Après l’indépendance, la consolidation du pouvoir central, l’impulsion donnée au développement des industries de substitu- tion des importations, le remplacement des cadres administratifs et techniques français et étrangers créent les conditions de nou- veaux marchés urbains. Ce processus se réalise à travers la dotation d’infrastructu- res et d’équipements, la localisation d’importants projets publics, et par la dis- tribution des salaires autant dans le secteur public que dans le secteur privé. I1 profite essentiellement aux grandes villes et en par- f.iculier à la capitale Tunis, lieux OG les nou- velles activités économiques et industrielles minimisent leur coût. De ce fait, émigrent des campagnes des contingents de plus en plus importants d’individus confrontés aux obstacles structurels du monde agricole et attirés par des taux de rentabilité plus éle- vés des activités industrielles et tertiaires. Ce phénomène sera particulièrement exa- cerbé après l’échec de la réforme agraire entreprise à la fin des années soixante. A cette même époque, et malgré les quel- ques tentatives pour implanter des pôles nouveaux d’activités dans l’intérieur du pays (usine de traitement de l’alfa à Kas- serine, activités sucrières dans la région de Béja, industries de transformations à Men- * Cette étude a été réalisée entre 1985 et 1987 con- jointement par le département etudes et enquêtes de l’Institut National de la Statistique (Tunis) sous la res- ponsabiliti de C. Trifa et par l’uniié de recherches croissance urbaine de I’ORSTOM (M. Picouet).

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y and al. <<Child- Child-spacing in

i l’acceptation de de l’Ouest N, com- #íal in fhences on ince, Ocho Rios,

coln. (<An analy- d survival in deve- fnd development

e santé primaire intile? Bilan criti- ins et asiatiques)), J., et Lopez, A., ris, P.U.F., 1985.

nataleà Kinshasa. i risque, Thèse de

a popirlation mon- blies en 1982, Etu- York, 1986,

xi~ext of develop- iliry survey, Popu- , 1987 a).

baniiation revised d o 101, New York,

res de / % i fécondil6 VED no 87, Paris,

sur la f6condiíQ

Michel PICWET* ORSTOM Institut français de recherche scientifique pour le diveloppement en coopération Université de Provence 3. place V. Hugo 13331 Marseille Cedex 03

T e - 4 e . Les W e s tumsiennes : un essai de prospective a l’an 2009

\

La Tunisie est marquée par un extraordi- naire déséquilibre régional aux multiples aspects : démographiques, économiques, sociaux, infrastructurels qui tient pour une grande part à la configuration géographi- que du pays et à son histoire. De l’époque romaine à la période coloniale le schéma de distribution de la population et des acti- vités économiques est caractérisé par le peu d’interdépendance de ses éléments et un système d’échanges ouvert sur l’extérieur. Ce type de relations favorisa la fondation et l’accroissement des villes localisées sur le littoral où les activités commerciales et portuaires pouvaient ‘se développer aisé- ment. La puissance coloniale ne fit qu’accentuer ce processus trouvant com- mode de s’appuyer sur quelques grands centres urbains importants pour I’écoule- ment des produits agricoles et miniers.

Après l’indépendance, la consolidation du pouvoir central, l’impulsion donnée au développement des industries de substitu- tion des importations, le remplacement des cadres administratifs et techniques français

et étrangers créent les conditions de nou- veaux marchés urbains. Ce processus se réalise à travers la dotation d’infrastructu- res et d’équipements, la localisation d’importants projets publics, et par la dis- tribution des salaires autant dans le secteur public que dans le secteur privé. I1 profite essentiellement aux grandes villes et en par- f.iculier à la capitale Tunis, lieux OG les nou- velles activités économiques et industrielles minimisent leur coût. De ce fait, émigrent des campagnes des contingents de plus en plus importants d’individus confrontés aux obstacles structurels du monde agricole et attirés par des taux de rentabilité plus éle- vés des activités industrielles et tertiaires. Ce phénomène sera particulièrement exa- cerbé après l’échec de la réforme agraire entreprise à la fin des années soixante.

A cette même époque, et malgré les quel- ques tentatives pour implanter des pôles nouveaux d’activités dans l’intérieur du pays (usine de traitement de l’alfa à Kas- serine, activités sucrières dans la région de Béja, industries de transformations à Men-

* Cette étude a été réalisée entre 1985 et 1987 con- jointement par le département etudes et enquêtes de l’Institut National de la Statistique (Tunis) sous la res-

ponsabiliti de C. Trifa et par l’uniié de recherches croissance urbaine de I’ORSTOM (M. Picouet).

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zel Bourguiba...), la région tunisoise est démographiquement et économiquement hypertrophiée, les villes du Sahel et leur environnement rural végètent, seule la ville de Sfax par le développement et le renou- vellement d’activités différenciées trouve 1111 relatif équilibre entre une population croissant rapidement et son expansion éco- nomique. Dans le reste du pays, I’accélé- ration de la croissance démographique crée une distorsion de plus en plus importante entre la population et le développement des activitis. En milieu rural la pression démo- graphique est énorme. Le mouvement d’émigration s’intensifie à la fois vers les inétropoles régionales et surtout Tunis et vers la France et d’autres pays européens comme l’Allemagne ... L’analyse de cette situation (Aménagement du territoire/Groupe 8, 1972), montrait la fragilité de I’équilibre spatial face au rythme de la croissance démographique, à l’utilisation des ressources hydrauliques, aux accidents climatiques imprévisibles, à l’excessive concentration des hommes et des richesses dans la seule région tuni- soise ... Face à cette ((menace de désorga- nisation spatiale D, était alors préconisée une politique active de I’Etat quant à la localisation de ses investissements et par une planification dirigiste de I’investisse- ment étranger. Cela signifiait la mise en place de structures régionales de planifica- tion pouvant lutter efficacement contre les tendances lourdes de la distribution spatiale de la population, avec des effets à court terme faibles, mais certainement durables. Cette optique ne fut pas retenue et c’est plutôt vers une efficacité à court terme que les actions politiques et économiques ont tendu.

Cette orientation favorise rapidement toute la partie littorale du pays. Sous l’impulsion des investissements privés nationaux et étrangers, du développement de l’industrie touristique fortement dpaulée par I’Etat, on assiste depuis le début des années 1980 à une croissance rapide des grandes villes du littoral et de leur immédiate périphérie rurale. Ce processus, peu planifié et qui .&’exerce avec un certain désordre, obéit “9, - pourtant à u n e logique naturelle et histori-

\que, contrariée ou différée par des choix

-. =

200

politiques de développement économique autres et initialement plus en rapport avec la localisation des ressources en hommes. Au demeurant, logique de pénurie qui pousse, malgré les contraintes régionales et les phénomènes de saturation que connaît le pays, à la mobilisation des ressources en priorité dans les régions les plus denses, là oil se concentre la majeure partie de l’éCo- nomie tunisienne. N’est-il pas ainsi signi- ficatif que les changements considérables du champ migratoire de Tunis depuis une dizaine d’années suite à l’appauvrissement progressif du potentiel migratoire des cam- pagnes, à l’apparition de déséconomies croissantes et des nuisances, entament fina- lement peu le développement plus rapide de la région tunisoise. <<Les mutations rela- tives aux localisations industrielles à la montée des loisirs, à la mobilité croissante des hommes et des biens, à la nécessité de pousser toujours plus loin les bases d’approvisionnement de citadins de plus en plus nombreux et exigeants, favorisent I’émergence du Grand Tunis de l’an 2000 ... )) (Signoles, 1982)..

Cette évocation à larges traits de l’évolu- tion spatiale du pays dessine le cadre de l’analyse des croissances urbaines. Elle montre que le devenir du système urbain tunisien, des sous-systèmes régionaux est déjà engagé par les potentialités de croi- sance ou de régression propres aux villes, par leur nombre, leur localisation, par le taux d’occupation des espaces urbains ... tous ces facteurs jouent un rôle sélectif dans I’évolution de l’organisation urbaine. Les règles qu’ils établissent peuvent cepen- dant être contrariées ou renforcées par la croissance naturelle des populations; autre facteur de sélection qui a pris récemment toute sa dimension avec le processus de transition démographique. Les migrations sont les régulateurs de ces pressions, de ces oppositions entre l’entropie des systèmes urbains et les changments démographiques. En termes de prévision l’analyse de la rela- tion entre croissance des villes et migration est ainsi déterminante, elle permet de s’interroger sur la réponse humaine aux changements démographiques et aux phé- nomènes d’accumulation des richesses et à leur localisation. Dès lors, I’élaboration de

20 I I...

perspectives démdgraphiques “ des villes passe par la prise en compte de la dimen- sion régionale des évolutions. Les schémas

perspectifs sur les villes tunisiennes présen- tés ici procèdent de cette nécessité.

~~ ~

1. LES CONTRAINTES METHODOLOGIQUES D’UNE PROSPECTIVE AU NIVEAU REGIONAL

Intégrer aux perspectives de population la dimension régionale et en particulier la dynamique démographique propre aux vil- les des régions posent deux types de pro- blèmes :

- ceux afférents aux statistiques disponibles dans le pays et à leur fiabilité au niveau régional et au niveau de chaque unité urbaine retenue: données démographiques, données sur les flux migratoires inter- régionaux, entre villes, données sur les rela- tions internationales ... - ceux qui concernent la connaissance des processus de constitution des espaces urbains et de leurs évolutions récentes.

En Tunisie le matériau statistique r e fait pas défaut en ce qui concerne les grandes unités administratives régionales (les gou- vernorats), et sa fiabilité, quoique très variable selon les régions, le rend utilisa- ble. Néanmoins, malgré ce contexte, de nombreuses difficultés surgissent dès lors que les échanges migratoires entre villes, entre villes et campagnes, entre les régions et les pays étrangers sont prises en compte. Le problème revient à reconstituer le puzzle national à partir de ses Cléments constitu- tifs au niveau des régions. E n ce sens, la méthodologie employée considère le pays comme un agglomérat d’unités qui peuvent s’assembler en sous-cnscmbles homogènes du point de vue de la dynamique démogra- phique et (ou) migratoire. On a ainsi analysé les tendances passées et récentes des soldes migratoires de chacune de ces unités, éta- blissant ensuite une typologie suivant l’intensité et le sens des flux nets. C’est la distribution par unités de ces flux nets qui est ensuite estimée pour les périodes à venir selon les hypothèses d’évolution des régions

et tout en maintenant la cohérence interne des flux d’entrées et des flux de sorties (le solde national de la migration interne devant être par définition nul). Un procédé identique est utilisé pour les flux externes. Chaque unité ayant ainsi ses propres fac- teurs d’évolution peut être ainsi projetée selon la méthode des composantes. Le cadre des dynamiques régionales assure la cohérence au niveau national.

Sur la base d’une telle approche on a cher- ché à mener: - une perspective à l’an 2009 de I’ensetn- ble des villes et agglom&rations tunisiennes, permettant de suivre l’organisation urbaine du pays suivant différents scénarii au cours des vingt prochaines années, - une &tude de la dynatnique urbaine actuelle et des conditions d’organisation de l’espaceà venirà travers les migrations de populations (interne et externe), il s’agis- sait ici de suivre en termes prospectifs la gestion des potentiels migratoires régionaux et nationaux.

Le choix des unités s’est fait à partir des résultats du recensement de 1984(*), des études urbaines antérieures (Groupe 8, 1972; Signoles 1985) et des projets et pro- grammes d’aménagement du territoire en cours. En s’attachant plus aux réalités régionales qu’à un découpage administra- tif stricto-sensu(**), une partition nationale en 89 unités a été réalisée. Elle comprend (détail dans le tableau en annexe): - 22 uni tb rurales qui correspondent à la partie rurale du gouvernorat. Dans quel- ques cas, ces unités comprennent une ou plusieurs agglomérations de type essentiel- lement rural et ne pouvant être rattachées à aucun système ou sous-système régional :

~~ ~ ~

(*) Population par division administrative - déléga- tion milieu rural, milieu urbain, cominunes, gouvcr- norats - accompagnée de documents cartographiques actualisés, caractéristiques socio-économiques, etc.

(**) I I faut souligner qu’une unité de base de la pro- jection est une ou un nombre entier d’unités admi- nistratives. Ceci afin de préserver I’exhaustivité de la partition et éviter les doubles comptages. .

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le cas de Sejenane dans Bizerte Ouest par exemple,

- 8 unifds mixtes régionales du cenlre du pays, oìl il apparaissait difficile de disso- cier le milieu urbain régional de son envi- ronnement rural,

- 59 unitks urbaines comprenant: 13 unités de l’ensemble urbain de Tunis et banlieue, - 7 aires niétropolitaines d’importance rCgionale, 17 regroupements de villes secondaires en sous-système régional homogène, 22 villes. Une structure ((en arbre)) des unités per-

.I984

202

met de retrouver par gouvernorat, par région et au niveau national les populations urbaines et rurales du pays, et de suivre au niveau de la dynamique urbaine I’évolution des sous-systkmes et des systèmes urbains régionaux, enfin la capitale Tunis peut être traitée

- selon les unités qui la composent, mon- trant ainsi la croissance différentielle du centre et des banlieues entre elles,

- en tant que métropole, ensemble des 13 unités constituant l’aire urbaine de Tunis,

- comme système urbain régional regrou- pant 21 unités y compris les sous-Systemes urbains de Nabeul et de Bizerte Est.

1989 1994 1999 2004 2009

2. LES FACTEURS D’EVOLUTION : HYPOTHESES PREVISIONNELLES

3,22 1.58 5.33 2,62 3,81 1 .E5

La méthode de projection des ((composan- tes)) implique pour chaque unité des hypo- thèses sur I’évolution future et la fécondité, la mortalité, la migration interne et la niigtation internationale. En ce qui con- cerne les facteurs naturels de I’évolution démographique le problème est moins d’isoler un modèle d’évolution sptcifique à chaque unité que de rechercher dans l’ensemble des tendances régionales les comportements homogenes. En milieu rural, par exemple, on peut constater une ccrtaine homogénéité des nivcaux de la fécondité dans la région Nord-Ouest du pays (Béja, Jendouba, Kef, Siliana) oh on constate une amorce de baisse de la descen- dance (en dessous de 5 enfants par femme), différente de celle que l’on peut observer dans le Centre (Kairouan, Kasserine, Sidi Bou Zid) et dans les régions du Sud (Gafsa, Médenine, Tatahouine, Tozeur, Kebili. ..) oÙ les comportements malthusiens sont encore rares (descendance supérieure à 6 enfants par femme, dépassant même 7 enfants à Sidi Bou Zid). C’est cette identi- fication des modèles régionaux et par milieu qui a servi de base aux hypothèses sur la fécondité et la mortalité.

3,13 1,58 4,77 2,18 3,63 1.77

Les facteurs naturels: une réduction lcntc des disparités régionales

Ces tendances régionales, hiérarchisées des variations des taux de fécondité

par âge observées en Tunisie de 1966 à 1981 par gouvernorat et milieu, se résume ainsi dans un modèle de fécondité à plusieurs séquences comprenant 20 séries de taux de fécondité par âge de la femme. Le taux de reproduction brut (TBR) le plus élevé de 3,51 (nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer égal à 7,15) illustre la situation actuelle des régions du Centre- Sud: Sidi Bou Zid, Kasserine, Kairouan. Le TBR le plus bas de 1,48 (3,03 enfants par femme) est celui qu’atteindra Tunis en 2009.

Le choix des séquences et de vitesse d’évo- lution pour chaque unité tient compte de plusieurs variables : le niveau du taux brut de reproduction par milieu et par région en 1966, 1975 et 1980, le taux d’analphabéti- sation des femmes et leur degré d’instruc- tion au dernier recensement par milieu et gouvernorat. On utilise ici la‘forte corré- lation existante entre le degré d’instruction et le niveau de la fécondité (tableau 1).

L’hypothèse que les comportements en matière de reproduction sociale et familiale des différentes régions auront tendance avec le temps à s’homogénéiser conduit à établir des schémas d’évolution plus rapide pour les régions actuellement les plus pro- lifiques. L’écart entre les deux extrêmes: Tunis et Rural Sidi Bou Zid passe de 137 enfant en 1984 à 0,72 enfant en 2009.

c >

Tableau 1 NOI&C d’enfants moyen par femme sclon le degré d’instruction en 1980

Sans instruction Priniaire Secondaire Supérieur

(15-49 45-49 % de

12,4 1.6 2,2 1.0

4,3 7,O 100.0

Source: C. Trifa: Projection de Population; Quelle tendance choisir pour la Ficondilé, INS, Tunis, 1985.

Huit modèles de mortalité ont été cons- truits à partir des tables de mortalité par gouvernorat (23 tables) et des tables par milieu au niveau national (3 tables) établies par I’INS, et des taux d’urbanisation régio- naux observés au recensement de 1984. La disparité niarquée entre Ics villes et les cam- pagnes ct entre le centre du pays et le litto- ral tend A s’estomper après l’an 2000 en particulier pour la mortalité au-dessus de 5 ans. La mortalité infantile reste cepen- dant un facteur discriminant important au niveau des régions.

La migration interne: un accroissement de la mobilité inter-régionale et inter-urbaine

Depuis l’indépendance, la Tunisie connaît une prodigieuse extension des champs migratoires liée autant aux changements démographiques qu’aux évolutions socia- les, économiques et politiques de la société tunisienne. Le suivi des faits migratoires montre que les phénomènes n’ont pas été

203

uniformes ni dans leur nature, ni dans leur intensité. Si le dhveloppement de l’espace migratoire de Tunis apparaît bien comme une constante, occultant par son intensité les autres flux régionaux, l’action conju- guée de la croissance ou de la décroissance des potentiels migratoires des régions et des mesures économiques et politiques a con- sidérablement modifié la dynamique migratoire.

Passés les grands mouvements de popula- tions qui se sont opérés à la faveur de l’indépendance et des premières tentatives de décollage économique : remplacement des populations etrangères (1956-1960), exode rural après I’échec des coopératives (1968-1972), envahissement de la région tunisoise, etc.; I’évolution de l’espace migra- toire interne de la Tunisie est dominée depuis une décennie par plusieurs phéno- mènes, certains conjoncturels, d’autres plus structurcls exprimant des changements plus profonds et durables.

Les dernières observations (Trifa, 1985) montrent que :

- la ville de Tunis, dans ses limites adnii- nistratives, perd près de 30000 habitants entre 1979 et 1984. La Médina ct I’cx-ville européenne et la proche banlieue saturée (Le Bardo) se dépeuplent au profit de la grande périphérie de la capitale et de son espace rural (Cité Ettadhamen, Douar Hicher, Ariana),

- la région de Tunis, bien que soumise à un phénomène de péri-urbanisation intense, ne connaît pas dans son ensemble un taux de croissance élevé (3,2% par an), très en dessous des taux de l’ordre de 6 070

Tunis Nb enf.

S.B. Zid Nb. enf.

National Nb enf.

TBR

TBK

TBR

3,95 1,94 7.15 3.51 4,65 2.26

’ 3,63 1,77 6.29 3,09 4.25 2.07

3,32 I ,63 5.84 2.87 3,95 1.94

1 3,03 I .48 4,47 2.18 3,46 1.70

~~

-e- - L

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constatés dans la plupart des capitales du Tiers Monde. Les flux enregistres ne sont plus majoritaires, ils ont tendance à baisser,

- seules les villes du Nord-Oucst du pays sont dans une situation déficitaire très mar- quée (Béja, Kef...), dans le Centre le solde migratoire dans les villes est à peine équili- bré, contrastant avec l’essor démographi- que de la plupart des villes du littoral,

- l’émigration des campagnes avec une moyenne annuelle estimée de 1 I O00 per- sonnes continue d’être nourrie par le Nord- Ouest et le Centre. Dans les territoires du Sud, à l’exception de Gafsa, les soldes migratoires sont positifs,

- au niveau régional on assiste à un trans- fert de population de l’Ouest du pays vers l’Est et la côte.

Les raisons de ces évolutions sont multi- ples. La recomposition de l’espace tunisois semble obéir pour partie au phénomène de déconcentration du centre des capitales au bénéfice de leur périphérie. Les coûts de réhabilitation de l’habitat ancien et non adapté aux conditions de vie moderne aux- quelles aspirent le plus grand nombre de citadins, sont prohibitifs par rapport à l’aménagement de l’espace périphérique peu densifié ou vierge. L’existence d’un important réseau de villes secondaires et l’émergence de quelques métropoles régio- nales écarte l’hypothèse d’une mégapolisa- tion à l’extrême comme on peut l’observer dans certains pays en développement. Enfin il est évident que les possibilités de création d’emplois existantes dans les vil- les du littoral entretiennent une attraction forte sur la population instruite de I’inté- rieur du pays. Les régions déshéritées de l’Ouest tunisien continuent ainsi à abriter la population la moins instruite propre à inciter )CS plus entreprenants à rechercher des revenus plus élevés et nionétarisés dans les zones urbanisées. Les deux scenarii retenus procèdent de ces conclusions. Bien que la méthode perspec- tive adoptée permette d’étudier tous les scé- narii possibles, même les nlus extrêmes. il n’a pas été envisagé un retournement con-

‘?. séquent des tendances où, par exemple, un . k y l o p p e m e n t accéléré de l’Ouest tunisien

-1 I ‘

204

réduit I’écart entre l’intérieur du pays et sa façade maritime. Le coût économique et social d’une telle opération apparaît insur- montable pour une économie aux ressour- ces limitées et dépendantes. Les scénarii diffèrent par la nature de la concentration urbaine aussi bien dans la région tunisoise, qu’au niveau des régions:

- le premier scénario s’inscrit dans un rcn- forcement des tendances a lourdes )) de l’organisation de l’espace tunisien c’est-à- dire : des phénomènes de péri-urbanisation importants au détriment du centre de la capitale, une concentration de l’émigration interne ves la banlieue Ouest de Tunis et la poursuite du développement des villes du littoral. Ces tendances seraient cependant limitées par les options de développement régional envisagées à terme,

- dans IC second scénario les tendances actuelles de l’organisation urbaine se pour- suivent avec une concentration plus affir- mée sur la région centrale de Tunis élargie à Bizerte et Nabeul. La péri-urbanisation toujours rapide de la capitale n’entamerait pas cependant la possibilité d’une réhabi- litation du centre. Les effets de cette évo- lution se feront sentir vers l’an 2000, le centre ville connaîtrait alors un solde Iégè- rement positif. Enfin au niveau régional on observerait une attraction plus équilibrée des aires métropolitaines du littoral, Sfax, frange littorale de Madhia à Monastir, Gabès - Métouia ... et une concentration sur quelques villes de l’intérieur (Jeri- douba/Bou Salem, Kairouan par exemple) au détriment des autres villes de ces régions.

Dans les deux scénarii, le volume total de la mobilité progresse en rapport avec la croissance démographique, 158000 per- sonnes au cours de la ptriode 1984/89, 254000 personnes en 2004-09.

L a migration internationale: un effet boomerang toujours possible

L’ensemble de l’information et des études réalisées sur la migration internationale (G. Simon, 1979; Taamallah, 1980 ...) s’accordent sur le développement récent et très fluctuant de l’émigration internationale

en Tunisie. Ces flux sont sensibles aux mesures gouvernementales d’incitation ou de rétention prises à I’égard des candidats à l’expatriation et aux événements écono- iniques ou politiques des pays d’accueil. Le renvoi en moins de trois mois de quelque 33000 Tunisiens inslallCs en Lybie dans lciir pays illustre bien le caractère imprévi- sible de ce facteur. Au demeurant, il est également difficile d’occulter complète- ment le phénomène eu égard à ces inciden- ces au niveau régional. En ce sens, on peut retenir les traits dominants des évolutions récentes sous réserve qu’ils ne soient pas en contradiction avec la dynamique migratoire générale interne et externe observée depuis deux décennies.

Une question posée sur les Tunisiens décla- rés résidants à I’étranger au dernier recen- sement montre que ce sont surtout les régions du Sud : Medenine avec l’émigra- tion jerbienne (plus de 10% des émigres à I’étranger recensés en 1984), Tatahouine et Gabès, les zones urbanisées du littoral: Sousse, Madhia, Sfax et Tunis, qui consti- tuent les principaux foyers d’émigration vers I’étranger. L’intérieur du pays parti- cipe assez peu à ces flux. Les flux vers I’étranger en provenance de ces régions rurales sont sans commune mesure avec l’intensité des flux d’émigration qu’elles ali- mentent vers la capitale ou vers les autres villes. En ce qui concerne le volume des retours on doit tenir compte du nombre des Tunisiens résidents à I’étranger qui serait de l’ordre de 320000 personnes localisées surtout en France (210000 environ) et en Lybie (autour de 75000). Au cours d’une période quinquennale, environ 180000 per- sonnes reviennent au pays selon les estima- tions tirées des deux derniers recensements (1975 et 1984). Près de 4 5 % d’entre eux s’installent dans la capitale et dans les vil- les importantes du pays. Sans en exagérer la portée, ce mouvement aurait ainsi ten- dance à renforcer la concentration de la population dans les grandes villes.

Sous l’effet cumulé des retours exception- nels de Lybie, de la récession économique en Europe qui non seulement bloque le départ de nouveaux émigrants mais égale- ment occasionne des retours et de l’arrivée d’étrangers en provenance des pays arabes

205

(liée à l’installation du siège de la Ligue arabe à Tunis), le solde migratoire inter- national de ces dernières années est nette- ment positif. I1 est évident que cette situation conjoncturelle ne peut pas cons- tituer la base d’une hypothèse à terme. II en a été simplement tenu compte pour la première pér iode d e la project ion 1984/1989. Au-delà, les mouvements d’entrée et de sortie doivent à terme s’équi- librer si l’on retient que les pays tradition- nels d’accueil n’auront plus les capacités réceptives qu’ils ont connues au moment de la période de forte croissance économique des années 1960 et 1970. Le milieu urbain étant le principal acteur de ces mouve- ments, on envisage également une situation d’équilibre au niveau régional à l’an 2000.

3. Les résultats: un panorama réaliste (le l’espace urbain tunisien en l’an 2000

Selon les deux scénarii on a pour chaque unité et pour les regroupements des unités en métropoles urbaines, sous-systèmes urbains, systèmes urbains, milieu urbain, milieu rural par gouvernorat et au niveau national :

- les effectifs globaux par sexe au ler juil- let de chaque bond quinquennal de 1984 à 2009, - la structure par âge et sexe par groupes d’âges quinquennaux (effectifs et pour lOOOO), - les principaux indicateurs démographi- ques quinquennaux par périodes, - les pyramides aux années 1984, 1999 et 2009.

Les conclusions tirées de la physionomie des villes tunisiennes de l’an 2000-2009 sont nombreuses. On décrit ici les traits domi- nants des évolutions à venir, sans entrer dans le détail des interactions entre les dynamiques démographiques et les dyna- miques migratoires qui les sous-tendent :

- Une certaine inerhe de la distribution spatiale: la Tunisie comptera en l’an 2000 plus de 10 millions d’habitants, en 2009 12,8 millions. La région de Tunis, avec une croissance annuelle de 3,05 Vo , continue son expansion à un rythme modéré passant de près de 20% de la population totale en 1984 5 23,4 Vo en 2009. Les régions littora-

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206

Tableau 3 Croissance des régions 1984 - 2009

Scénario 1

IZGgions

District de Tunis Région du Nord-Est

Région du Centre-Ouest ,

Région du Sud-Ouest Region du Sud-Est

Tunisie entitre

Région du Nord-Ouest

Région du Centre-Est

207

1984 2009 1984 2009 Errcctirs Poiirccnla~cs

1401 3 O00 I9,9G 23.42 989 1672 I4,09 13,05

1 1 1 1 I564 15,83 12,21 1 O16 I898 14,47 14.82 I459 271 I 20,79 21.16 401 723 5,71 5.64 642 1243 9,15 ’ 9.70

7019 1281 I 100,oo 100.00

< Tableau 4

Croissarice des principaux centres urbains de la Tunisie entre 1984 et 2009 (Effectifs en milliers)

I401 I06 95 47 35 35 73 . 48 19

114

3 O00 210 175 69 67 45

138 I15 60

216

Taux d’nccrois- scmclll alIlIllcl

2.50 2.48 2.36 2.64

2.41 I

les progressent également à l’exception du Nord-Est (Nabeul, Bizerte) qui pâtit de la proximité de la région de Tunis. Près de 68 % de la population se concentre sur les régions littorales. La progression est de 3 points, bien moindre que ne le laisserait penser la situation actuelle mais compré- hensible par le dynaniisme démographique des régions de l’intérieur, en particulier du Centre-Ouest (Sidi Bou Zid, Kasserine, Kairouan). Seule la région du Nord-Ouest voit sa population diminuer en importance. Ainsi, mis 8 part le renforcement assez net de la région tunisoise, on n’assiste pas à un basculement drastique de la distribution spatiale en faveur du littoral du pays (tableau 3). I1 faut y voir l’effet d’une fécondité différentielle qui favorise les régions du Centre et de l’Ouest et qui coni- pense dans une certaine mesure la baisse des effectifs par migration. Sans doute, faudrait-il étendre le champ de la pcrspec- tive au-del8 de 2009 pour que l’on puisse constater les effets cumulés de la baisse de fécondité et la poursuite de l’émigration dans ces régions.

- Une croissance urbaine d$férentielle et localisée; les grands centres et en particu- lier les aires métropolitaines ou conurba- tions localisées dans les régions littorales sont les principaux bénéficiaires de I’urba- nisation croissante du pays (tableau 4). Les taux de croissance sont supérieurs 2 la moyenne nationale particulièrement dans le

3 réscau des gros bourgs du Sahel qui tendent y former des conurbations importantes:

I

--. \*., - - - I/.

K. Kebira-K., Seghira-Akouda, ou Moknine-Ksar Hellal par exemple. Les grandes villes du littoral, Sfax, Sousse, et Gabès confortent leur prééminence régio- nale. Certaines villes de l’intérieur comme Sidi Bou Zid, Kasserine, Kairouan voient s’affirmer leur rôle de centres administra- tifs multi-fonctionnels pouvant fixer une partie de l’émigration des campagnes. Ces villes cristallisent le fort dynamisme démo- graphique de leur environnement rural. Dans le Nord-Ouest, les villes semblent végéter. A l’image de leur région, leur croissance est faible, la ponction opérée par la migration depuis plusieurs décennies et le caractère familial ont réduit le potentiel de reproduction. Par ailleurs, ces centres bénéficient très peu de l’apport des migra- tions de retours. Ils se différencient en cela des villes du Sud qui récupèrent, à terme, une partie de leurs émigrants. Enfin, ils participent peu au mouvement inter-urbain qui s’est développé dans les autres régions.

- [a reconipositiori de l’espace urbain de la région tunisoise: c’est certainement le point le plus marquant de ces évolutions. En effet, quel que soit le scénario, le centre de Tunis n’est plus majoritaire. Son impor- tance passe de 42,7 % à 28/30 qo selon les hypothèses (tableau 5). L’extension vers l’Ouest (Ariana) est remarquable: plus d’un million de personnes (40% de la population de la capitale) s’y concentrerait avec occupation de l’espace rural (Cité Ettadhamen, Douar Hichcr), éclatement des limites des petites villes satellites comme

Scénario 1

Rfgions

District de Tunis AM Nabeul AM Bizerte Ufja Jcntlouba Uou Salcni tief Kairouan Kasserine Sidi uou Zid Ah1 de Sousse ti. Kebira. Sepliira, Akoud Mo nast ir Ab1 hlokninc. ti. i ~ e l l ~ i l ... Ouarda. Jeniiiial Teboulba Madhia AM srax Gafsa A M Gab& MCtouia Reste Tunisie

Tunisie entihe

I984 2009 Effectifs

IO6

I04 194

I64 24G

4 237 7 O90

7 019 12 81 1

I984 2009 Pourcentages

19.96 1.51 I ,35 0.67 OJO 0.50 I ,o4 0,68 0.27 I ,62 0.80 0.51 1.48 I ,30 0.53 4.37 I .o0 1,54

60.36

100,oo

23.42 1.64 1.37 OS4 0.52 0,35 I ,O8 0,90 0.47 1.69 0.83 0.66 1.51 I ,30 0.57 4.61 I .28 1.92

55.34

lOO,OO

raux d’accrois. sement annuel

1984-2009

3,05 2.73 2.44 1.54 2.60 I ,o1 2.55 3.50 4.60 2,56 2 , s 3.44 2,49 2.43 2,72 2.62 3,41 3.29 2.06

2.41 --

Sidi Thabet, Jedeida, Tebourba, etc., qui connaissent une véritable explosion démo- graphique. Dans la banlieue Sud, le phé- nomène de péri-urbanisation, bien que limité par la configuration géographique de l’espace, reste intense. Comme pour la région Ouest de la capitale, les taux de croissance ne descendent pas au-dessous de 5 qo par an, au cours de la première décen- nie de projection, ne fáiblissant réellement qu’h partir de l’an 2000. A cette date, la baisse de Ia fécondité commence à faire sentir ses effets sur I’évolution des effec- tifs. Enfin peut-on constater que malgré le solde migratoire négatif (scénario 1) le cen- tre de Tunis continue de croître et atteint plus de 600 O00 personnes en 2009. Dans le cas du scénario 2, la politique de réhabi- litation du centre ville, effective 8 partir de l’an 2000, stoppe l’hémorragie de popula- tion du centre vers la périphérie. Le solde migratoire redevient positif au cours de la dernière période. L a population du centre atteint alors presque le million de person- nes, rééquilibrant quelque peu la distribu- tion de la population dans cette région.

CONCLUSION

On n’assiste pas, dans le cadre des scenarii développés, à une redistribution des hiérar- chies entre métropoles régionales et la capi- tale, ni même à un dépeuplement intensif de la Tunisie continentale au profit des régions plus urbanisées du littoral. I1 y a certes un renforcement des tendances actuelles avec un processus d’urbanisation croissant mais à un rythme modéré, qui se fait au bénéfice de la région tunisoise et des régions littorales. Cependant, un boulever- sement notable dans la distribution spatiale du pays ne semble pas se confirmer. I1 sem- blerait que la dynamique démographique plus forte de l’intérieur du pays compense les effets négatifs de la composante migra- toire qui lui est fortement défavorable. Tout cela procède des hypothèses sur l’évo- lution de la fécondité différentielle au niveau des régions. Des changements de comportements plus rapides que ceux qui ont été envisagés atteignant en particulier les régions les plus reculées du pays vien- draient certainement bousculer ces prévi-

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. 205

Tableau 5 District de Tunis selon les deux scériarii - Effectifs

(Effectifs en milliers)

1984 2009 2009 1984 Scénario I Scénario 2

Tunis 599 843 924 42.76 Uanlieue Nord-Bardo 178 33 1 276 12.71 Uanlieue Ariana 408 1 203 I 193 29.12 Banlieue Ben Arous 216 623 637 15,42

District Tunis I401 3 O00 3 030 100.00

2009 2009 Scénario1 Scenario 2

28.10 30.50 11.03 9.1 I 40.10 39,37 20.77 21.02

100.00 100,oo

Tunis

I3anlieue Ariana 4.29

District Tunis I 3,05 I 3,09 I

sions. Par ailleurs, la croissance des effcctifs s’accompagne de transformations profondes dans les structures démographi- ques de la population. Dans ce domaine les oppositions sont plus marquées : entre les régions aux populations B structure jeune (intérieur du pays, zones rurales, ou cer- taines périphéries des grandes villes) et les régions déjja atteintes par des phénomènes de vieillissement (capitale, grandes villes,

zones perturbées par une émigration inten- sive). Ces processus sont atténués ou cxa- ccrbés par la migration si elle s’exerce avec suffisamment d’intensité dans un milieu déterminé. L’opposition entre le centre de Tunis marqué par un vieillissement assez rapide de sa population et le dynamisrnre démographique de ses satellites est h ce sujet significatif.

209

Annexe Population des unités de base en 1984 et 2009 en milieu d’année

(Scénario 1) (Ces r6sultats infdits doivent être cités sous la référence: Picouel (M.) et Trifa (C.),

Perspeclives des villes tiitiisierines, INS/ORSTOM, Tunis 1987

Tunis La Goulette Carthage, Marsa, Sidi uou Said Le Uardo

Goriveriiornl (IC Tiinis

Ariana klaiiouba Djcdeida, Tebourba Sidi Thabct. Kalaat, EI Andalous Mornaguia. Borg El Ainfi Cité Ettadhainen Rural l>istrict de Tunis

599 199 GI 900

50 GOO 66 O00

777 699

99 100 31 900 36 800

15 500

IO O00 73 100

141 600

Gouvertwr:il tlc I’Ariana 407 999

Ben Arous, Ham Lif, Mcgrinc, FadCs 178 999 Mlicmdia. I:oucliana 21 900 hlornaguc 14 200

Gouvernorat de 1 k 1 1 Arous 215 099

Dislricl dc l’unis I 400 796

2009

842 703 I43 223

I I5 371 71 537

1 172 838

274 235 33 161 87 521

56 330

44 189 394 092 313 809

1 203 337

466 517 124 554 32 286

623 356

2 999 529

Libellé dc I’unili. de base

~~

Agg. Urb. Nabeul, Hammamet VG Korba, Tazarka, Kelibia, M. Trnim VG Grombalia, h4. Bouzelfa, Scliman Rural Nabcul

1984

105 700

92 200

37 700 208 599

Goavcmornl de Nal)cul 464 199

Agg. Urb. Bizerte 95 IO0 VG R. Djebel Metlin, Kafraf, G. blelli 46 300 kknzel Bourguiba 51 700 Mateur 25 200 Rural Bizerte-Est 69 500 Rural Bizerte-Ouest 109 200

Goiwcritoral dc Uizerlc 396 999

Zagliouan, Zriba 15 500 El Falis I I 800 Rural Zagliouan 100 100

Goevernoral (le 127 400

I1Cgioii ds Nord-Est 988 598

1 2009

210 191

163 531

127 919 343 899

845 601

174 807

100 123 83 072 25 893

I I I 581 125 O48

620 523

30 256 18 316

157 375

205 947

1 672 070

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210

Annexe Population des unités de base en 1984 e l 2009 en riiilieu d’année

(Scénario 1) (Ces résultais ilifdits doivent ëtre cités sous la référence: Picouet (hl.) et Trifa (C.),

Perspectives des i’illes tiiriisicniies. INWORSTOM, Tunis 1987

21 1 1 Annexe

I’opulntion cles unilfs de base en 1984 el 2009 en iiiilieii d’année

(Scénario I) (Ces résultats inédits doivent être cités sous la réfhrence: Picouet (M.) et Trifa (C.),

Perspectives des viNes lunisietines, INS/ORSTOM, Tunis I987

Libellé de I’llllilé de 1J:lSC

- 1 1984 I 20091 Libellé de l’unité I de base I 1984 1 20091 Libellé de l’uniti de hase

Lihellf de l’unité de hase

1984 2009

215 893 72 659

106 102

39 822 182 498

616 973

85 149

I94 091

167 274 84 392

530 ‘)(I6

72 694

96 006 183 622 146 139

498 512

590 628 92 570

150 541

I I9 298

91 511 20 075

1 064 623

2 711 O11

2009

137 557 173 O15 213 819

252 583

776 973

114 771

74 243 385 055

574 069

59 817

24 733 462 023

546 573

1 897 614

Aggl. Urb. Sousse Msakcn VG Akoud, K. Kebira, K . Segliira VG Bollficlla, s. Uounli. Nfida, Hcrgl, Rural Sousse

114 100 41 400

55 700

I8 700 94 400

Gafsa. Lala VG Metlaoui, Redeyef, Mdil Cumlar Rural Gafsa

Kairouan Région Oueslatia Plaine du Kairouaiiais Région Sud- Kairouanais

Réja Medjez El Dab Testour, Teboursouk Rural I3éja

72 700 99 400

114 100

138 100

Couvernurat (le Kairouan Gouvernorat cle Soussc 324 300 Jcntlouba, Bou Salem

Tabarka. Ain Draheni Ghartliinaou. Oued Meliz 32 612 Rural Jendouba

Gorivcrnoral tlc Jenrlonba

424 299 35 800

104 200

90 700 49 500

Monastir Agg. Urb. Mokninc, IC. Hclal, tilienis GV Ouerdanine. Jcm- mal, Teboulba Rural hlonaslir

Kasserine GV Feriana, Sbeitla. Tclla Rural Kasserine

48 O00

38 443 214 199

Gouvernorat de Kasserine 300 642

Sidi Bou Zid 19 400 G V Mcknassi, Jelma. Regueb, Bi Hfay 16 900 Ï Rural Sidi Bou Zid 254 899

I ;;;I 1 45 2351 EI Kef Jerissa, Tajerouine 103 755 Rural EI Kef 152 800 183 O l l

Cowertioral du Kef 249 300 332 O 0 1

280 200

El klalldia CÌV Ksour, Esscf El .Icni, Chebba Rural hlahdia-Ouest icural hlahdia-Est

37 100

51 500 99 200 84 500

Siliana 12 500 34 578 Région Siliana-Nord 89400 128 133 Région Siliana-Sud I21 600 166478

Goiivernoral de Siliana 223 500 329 I89

Il6gion du Nord-Ouesl 1 111 096 I 564 958

Gouvernorat de Sidi I ~ o u %id 291 199

I<fgion du Centre-Ouesl 1 016 140

(;ouvernorat d e h1:ilrdia

Agg. Urb. Sfax Rural Agg. Urb. Sfax Région Nord Sfax, Jchcniana. Hcnclia Région Ouest Sfax, Mcnzelcliaker Région Sud Sfax, h1ahari.s. Skira Kerkennah

306 800 55 200

85 500

67 500

52 400 14 500

Gouvernorat de Sfax 581 899

1 458 697 Réeion du Centre-Est

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212

Annexe Population des unités de base en 1984 et 2009 en milieu d’annfe

(ScCnario 1) (Ces resultats inédits doivent ëtre cites sous la riférence: Picouet (h.1.) et Trifa (C.),

Perspectives des villes tunisiennes, INWORSTOM, Tunis 1987

1 1984 Libelli de l’uniti de base

Agg. Urb. Gabis, Metouia 108 400 GV El Hamma, Mefeth. lvlatmata Rural 0abl.s 100 o00

Gouvernornl de Cnbks 242 O00

,Medenine 26 900 Jerjiss 49 500 Djerba 93 100 Ben Gardene 9 500 Rural Medenine Beni Khedeche 119 600

Gouvernorat de Medenine 298 600

Tataouine 30 700 Gomrassen Rural Tataouine 60 800

Gouvernorat dc Tataouine 101 500

2009

246 147

66 290 162 048

474 485

77 680 126 296 182 240

19 817

185 I41

591 173

71 421 17 900

8 124

177 416

1 243 104

.2 810 998

RGfércnces:

Groupe 8 - Unirés urbaines tunisiennes, 1970. - Les villes en Tunisie (3 tomes), 1972, 1973. - Etudes régionales. Sfax (1972), Tunis (1972-76), Kai- rouan, Gabes (1973). - Villes et développemenl, Aménagement du territoire, Ministere de l’Economie Nationale, Tunis.

Signoles (P.). L’espace tunisien: capitale et élut- région. Fascicule de recherches no 14, URBAIMA, Tours, 1985, 1.041 p.

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Papail (J.) , Picouet (M.), Des villes el du pétrole. Aspects historiques el prospectijs des populations urbaines uti Venezuela. Travaux et Documents de I’ORSTOM no 203, Editions de I’ORSTOM Paris, 1987. 171 p.

Simon (Ci.), L’espace des travailleurs tunisiens en France, Ed. Poitiers, 1979, 426 p.

Taamallah (K.), tes lravuilletrrs trinisiens en France. Aspects socio-démographiques, tkonomiqoes et pro- bl$niesde retour. Pubi. Univ., Vol. XI. Tunis, 1980. 567 p.

L’ima: vers 1s appart c’est c mière i derniei tienne dra cc

1. LA

Au ni? dispon fois er I’appa d’urba entre I 1976 1: sentait en 198 tition s’accoi r y t h m

- <I! Bien ete effec lement c 1897.