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Syndrome de Lynch ou HNPCC Ce test s’adresse à des personnes asymptomatiques lorsqu’il existe une mutation identifiée dans leur famille, afin de rechercher chez eux cette mutation, et ainsi connaître leur statut. Cela permettra de savoir si cette personne doit se faire surveiller ou non, et si elle sera à risque de transmettre cette mutation à sa descendance. Cette analyse ne peut être réalisée que chez des personnes ma- jeures. Elle consiste en une première consultation d’oncogénétique à la suite de laquelle un premier prélèvement sanguin pourra être réalisé si la personne souhaite connaître son statut. Un deuxième prélèvement sanguin indépendant sera réalisé un autre jour, idéa- lement associé à une consultation avec la psycho- logue du service. Le patient sera revu une troisième fois pour le rendu du résultat. Le diagnostic présymptomatique Prise en charge colorectale : coloscopie totale avec chromoen- doscopie à l’indigo carmin tous les deux ans à partir de 25-30 ans. Il n’y a pas d’indication de chirurgie prophylactique chez une per- sonne asymptomatique. Cependant une colectomie subtotale peut être propôsée à la place d’une hémicolectomie en cas de chirurgie suite à la découverte d’une lésion néoplasique colique notamment chez le sujet jeune. Prise en charge gynécologique : échographie endovaginale annuelle associée à un prélèvement endométrial en privilégiant la pipelle de Cornier à partir de 25-35 ans. Une hystérectomie et annexectomie prophylactiques doivent être discutées chez une femme ayant achevé son projet parental, après l’âge de 40 ans ou en cas d’indication de chirurgie. Autres organes à surveiller en cas d’antécédents familiaux : de cancer gastrique : surveillance gastrique par fibroscopie tous les 2 ans (dépistage d’Helicobacter Pylori par biopsies antrales) de cancer des voies urinaires : surveillance par échographie abdo- minorénale et analyse d’urines. Le suivi d’une personne présentant une mutation dans un gène MMR Le réseau ONCOGENE Bour- gogne Franche-Comté a été créé pour aider au suivi des personnes de Bourgogne Franche- Comté porteuses d’une prédisposition génétique au cancer. Il permet aux méde- cins et aux soignants de mieux coordonner leurs actions. Il assure une meilleure continuité du suivi médical entre les consultations d’oncologie gé- nétique, et les médecins assurant habituellement la surveillance du patient. Il permet aux personnes porteuses d’une prédisposition génétique de bénéficier d’un suivi organisé et pluridisciplinaire, ainsi que de mises à jour régulières sur l’évolution des recommandations de prise en charge. Réseau ONCOGèNE Bourgogne Franche-Comté Pour prendre un rendez-vous en consultation d'oncogénétique CH de Nevers : mise en place prochainement d'une consultation par télémédecine. Pour toutes informations complémentaires : [email protected] Service Communication CGFL - Décembre 2014 CHU Dijon CH Châlon sur Saône CH Auxerre Secrétariat CHU Dijon Hôpital d’Enfants a03 80 29 53 13 Secrétariat Centre Georges François Leclerc Dijon a03 45 34 80 82 Secrétariat CH Mâcon a03 85 27 53 03

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Syndrome de Lynch ou HNPCC

Ce test s’adresse à des personnes asymptomatiques lorsqu’il existe une mutation identifiée dans leur famille, afin de rechercher chez eux cette mutation, et ainsi connaître leur statut. Cela permettra de savoir si cette personne doit se faire surveiller ou non, et si elle sera à risque de transmettre cette mutation à sa descendance.

Cette analyse ne peut être réalisée que chez des personnes ma-jeures.

Elle consiste en une première consultation d’oncogénétique à la suite de laquelle un premier prélèvement sanguin pourra être réalisé si la personne souhaite connaître son statut. Un deuxième prélèvement sanguin indépendant sera réalisé un autre jour, idéa-lement associé à une consultation avec la psycho-logue du service. Le patient sera revu une troisième fois pour le rendu du résultat.

Le diagnostic présymptomatique

Prise en charge colorectale : coloscopie totale avec chromoen-doscopie à l’indigo carmin tous les deux ans à partir de 25-30 ans. Il n’y a pas d’indication de chirurgie prophylactique chez une per-sonne asymptomatique. Cependant une colectomie subtotale peut être propôsée à la place d’une hémicolectomie en cas de chirurgie suite à la découverte d’une lésion néoplasique colique notamment chez le sujet jeune.

Prise en charge gynécologique : échographie endovaginale annuelle associée à un prélèvement endométrial en privilégiant la pipelle de Cornier à partir de 25-35 ans. Une hystérectomie et annexectomie prophylactiques doivent être discutées chez une femme ayant achevé son projet parental, après l’âge de 40 ans ou en cas d’indication de chirurgie.

Autres organes à surveiller en cas d’antécédents familiaux :

de cancer gastrique : surveillance gastrique par fibroscopie tous les 2 ans (dépistage d’Helicobacter Pylori par biopsies antrales)

de cancer des voies urinaires : surveillance par échographie abdo-minorénale et analyse d’urines.

Le suivi d’une personne présentant une mutation dans un gène MMR

Le réseau ONCOGENE Bour-gogne Franche-Comté a

été créé pour aider au suivi des personnes de

Bourgogne Franche-Comté porteuses d’une prédisposition génétique au cancer. Il permet aux méde-

cins et aux soignants de mieux coordonner

leurs actions. Il assure une meilleure continuité

du suivi médical entre les consultations d’oncologie gé-

nétique, et les médecins assurant habituellement la surveillance du patient. Il permet aux personnes porteuses d’une prédisposition génétique de bénéficier d’un suivi organisé et pluridisciplinaire, ainsi que de mises à jour régulières sur l’évolution des recommandations de prise en charge.

Réseau ONCOGèNE Bourgogne

Franche-Comté

Pour prendre un rendez-vous en consultation d'oncogénétique

CH de Nevers : mise en place prochainement d'une consultation par télémédecine.

Pour toutes informations complémentaires : [email protected]

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CHU DijonCH Châlon sur SaôneCH Auxerre

Secrétariat CHU Dijon Hôpital d’Enfants a03 80 29 53 13

Secrétariat Centre Georges François Leclerc Dijon a03 45 34 80 82

Secrétariat CH Mâcon a03 85 27 53 03

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Les analyses génétiques permettant de rechercher si une personne est porteuse ou non d’une mutation dans un gène de prédisposition qui pourrait favoriser le développement de cancers sont très encadrées en France. Elles ne sont proposées que s’il existe une histoire personnelle et/ou familiale évocatrice.

Patient ayant présenté une tumeur du spectre HNPCC* avec insta-bilité des microsatellites.

En l’absence d’analyse tumorale réalisable : Patient ayant présenté une tumeur du spectre HNPCC avant l’âge de 60 ans ou quelque soit l’âge avec un apparenté du premier ou second degré ayant également présenté une tumeur du spectre*.

Patiente ayant présenté un cancer de l’utérus ou de l’ovaire avec un apparenté du premier ou second degré ayant également pré-senté une tumeur du spectre*, même avec un phénotype stable sur l’analyse tumorale.

Patient asymptomatique dans la famille duquel une mutation des gènes MMR a été mise en évidence.

La première analyse génétique dans une famille

Améliorer l’accès au diagnostic

L’instabilité des microsatellites est une analyse de pré-criblage se réalisant sur un prélèvement tumoral du patient. Il s’agit d’un pré-requis à l’analyse des gènes MMR. Cette analyse doit systématiquement être demandée pour une tumeur du spectre* diagnostiquée avant l’âge de 60 ans, ou en cas d’antécédent familial de cancer du spectre, quel que soit l’âge.

En l'absence d'instabilité des microsatellites il n'y a pas de prédisposition génétique aux cancers colorectaux de type HNPCC (Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer ou Cancer colorectal héréditaire sans polypose).

En revanche, une analyse des gènes MMR sur un prélèvement sanguin sera proposée lorsqu’il existe une instabilité des microsatellites. Dans ce cas une étude complémentaire en immunohistochimie sur le prélèvement tumoral du patient sera demandé afin de pouvoir cibler le gène MMR le plus probable impliqué.

Cette recherche d’instabilité des microsatellites n’est jugé sensible que sur une tumeur colorectale. Un phénotype stable sur une tumeur autre que colorectale peut faire discuter, suivant l’histoire familiale et personnelle, d’une analyse des gènes MMR.

La recherche d’instabilité des microsatellites

Les critères d’indication de consultation d’oncogénétique :

Chaque année, en France, environ 40000 personnes développent un cancer colorectal, et à 75 ans, 1 personne sur 25 aura présenté un cancer colorectal.En cas de cancers à début précoce ou retrouvés chez plusieurs membres d’une même branche parentale, il va être suspecté la contribution de gènes de prédisposition. Ces gènes, lorsqu’ils sont le siège d’une mutation, entraînent un sur risque important de cancer du spectre*. Ces mutations sont habituellement transmises par un parent.Quatres gènes majeurs ont actuellement été identifiés dans les prédispositions génétiques au cancer colorectal sans polypose : MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 (gènes MMR). On estime que 5% des cancers colorectaux sont liés à une prédisposition génétique.

Cancer du spectre* : cancer de l’ovaire, cancer de l’estomac, cancer des voies urinaires, cancer des voies biliaires, cancer de l’intestin grêle, côlon, endomètre.

L’analyse des gènes MMR :L’analyse des gènes MMR est proposée sur un prélèvement san-guin. Il faut compter plusieurs mois avant d’obtenir les résultats. Ces délais devraient se racourcir à l'avenir avec l'arrivée des tech-nologies de séquençage haut débit.

Les risques

Le risque de cancer colorectal est de 50% à 70 ans pour les hommes, contre 35% à 70 ans pour les femmes.

Le risque de cancer de l’endomètre est de 15% à 70 ans.

Il existe également une augmentation du risque des autres can-cers du spectre*.

Dans une famille, cette analyse ne peut être réalisée pour la

première fois que chez une personne ayant

présenté un cancer du spectre * .

%

Une mutation au sein des gènes MMR entraine un risque cumulé de cancer évalué à 50% à 70 ans chez les femmes comme chez les hommes.