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Fédération Syndicale Unitaire fenêtres sur . cours ( ) ( ) f e n ê t r e s sur . cours SNUipp Fédération Syndicale Unitaire HEBDOMADAIRE - 17 OCTOBRE 2005 - N°275 - ISSN 1241 - 0497 Pourquoi faire complexe ? Notre dossier 4 octobre les suites Troubles des conduites un rapport de l’INSERM Papier recyclé

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Fédération Syndicale Unitaire

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Pourquoi fairecomplexe ?Notre dossier

4 octobreles suites

Troubles desconduitesun rapport de l’INSERM

Papier recyclé

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E d i tès cet été, lesordonnances ont bienmontré que le docteurVillepin allait

administrer un traitement socialde choc. Face à la contestation massivequi s'est notamment exprimée le4 octobre, le premier ministreécoute mais ne répond rien et seprépare à faire adopter sonbudget pour 2006.Il programme moins de servicepublic, moins de solidarité, touten servant principalement lesintérêts des plus riches, moinsnombreux que les manifestants,mais mieux entendus...Moins de service public pournos élèves, ce sont des classesplus chargées, desremplacements non assurés.C'est aussi la formationdiminuée, des élèves nonscolarisés,... et des entravesplutôt qu’une aide pourrépondre aux besoins des élèvesen difficulté.Les choix qui sont faits et lapersévérance implacable à lesmettre en œuvre imposent uneopposition déterminée de notrepart, sur le terrain éducatifcomme sur le terrain social.C'est la perspective que proposele SNUipp, avec la FSU, pourconstruire dans la durée lesmobilisations unitaires quis'imposent.

Guy Pourchet

( )( )fenêtressur . coursfenêtressur . cours

N° 275 17 octobre 2005

4 OCTOBRE : le million dans la rueLYON : l'environnement d'uneclasse testé au laboratoireGUYANE : enfants cherchentécole

POURQUOI FAIRECOMPLEXE ?Le métier évolue etdevient de plus en pluscomplexe. Comment celase traduit-il dans lesécoles ?

PORTRAIT: Gérard Orrico a enseigné dans une zone isolée de la RéunionCOLOMBES : des élèvesd'EMP sensibilisés au racismeSECONDE CARRIÈRE :débuts difficiles

POLITIQUE DE LA FAMILLE :un rapport qui fâcheINTERVIEW :Christian Baudelot aborde les effets de l'éducation

Dossier

Métier

Réflexions

ActuD

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Actu

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Le gouvernement, pour réduire le déficit de la sécuritésociale, a imposé une réforme l'an dernier. Cependant,l'effet escompté n'est pas à la hauteur.Les soldes du régime général sont étroitement liés à lasituation du marché de l’emploi étant donné que lesdeux tiers des ressources proviennent des cotisationssociales. En période de croissance, les ressources sontmécaniquement plus importantes, comme cela a été lecas dans la période 1999-2001. Rappelons qu'1 pointde masse salariale équivaut à 1,5 milliard de recettespour la branche générale de la sécurité sociale. L'inverse est tout aussi vrai. Depuis 2002, plusieursphénomènes expliquent la croissance du déficit. Lahausse du chômage restreint les ressources liées auxcotisations sociales, tout comme la faibleaugmentation des salaires. De plus, les exonérationsde cotisations patronales (emplois aidés) génèrent tousles ans 3 milliards de manque à gagner pour le régimegénéral. Les négociations conventionnelles pour lespraticiens ont entraîné une augmentation des tarifs desgénéralistes et spécialistes . Le vieillissement de lapopulation (départ massif en retraite des baby-boomers) a également des répercussions. L'ensemblede ces facteurs interviennent dans le creusement dudéficit depuis 2002.

« Le ministère, plutôt que d'abandonner leprincipe d'une journée de travail gratuite, «concerte » sur les modalités d'applicationde la journée de solidarité pour 2006. Ladésatreuse expérience de 2005 continue dese heurter à l'opposition massive des ensei-gnants comme des salariés. Voici ce qu'in-dique le SNUipp dans un communiqué depresse faisant suite au projet d'arrêté et denote de service prévoyant l'organisation dela journée de solidarité pour 2006. Celui-ciprévoit notamment pour les personnels «une journée, le cas échéant fractionnée endeux demi-journées, consacrée hors tempsscolaire, à une activité concourant directe-

ment à la conduite de la politique éducati-ve de l'école. Sa date sera déterminée parl'IEN après consultation du conseil desmaîtres ». Le SNUipp continue de « dé-noncer cette décision autoritaire, injuste etinefficace ». La version finale du texte quisera présentée au CTPM le 18 octobre, pré-voit toujours un seul type de fractionne-ment et une date décidée par l'IEN. LeSNUipp et la FSU prennent des contactsunitaires pour organiser l'action, car «d'autres choix sont nécessaires et possiblesafin de garantir la prise en charge solidai-re de la perte de l'autonomie, en raison del'âge ou du handicap ».

Lundi de Pentecôte : « d’autres choix sont nécessaires »

Cachemire :génération perdue ?

Sécu : comptes en berne

L’aide internationale afflue aujourd’hui auCachemire, où le violent séisme du 8 oc-tobre a fait plus de 40 000 morts et descentaines de milliers de victimes. Les se-cours n’ont pu encore dégager tous les dé-combres dans cette région montagneuse oùde nombreux chemins et routes sont cou-pées. Les images disent toute la détressedes populations indiennes et pakistanaises,notamment les écoles et collèges détruits àl’heure même de la classe. Au point quecertains observateurs parlent d’une génè-ration perdue. Les secours arrivent pro-gressivement, mais l’aide internationaleest encore insuffisante et les O.N.G. pré-sentes sur place font appel à la générositédes citoyens et des Etats.

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

-8,2

-5,1

-2,5

+0,1+0,8

Solde du régime général+0,5

-3,5

-10,2

-11,9 -11,6

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Soldes en encaissements - décaissements jusqu’en 1998, en droits constatés à partir de 1999

prévisions pour 2005

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• Directeur de la publication : Gilles Sarrotte • Rédaction : Bernadette Groison,Michèle Frémont, Delphine Henry, Philippe Hermant, Michelle Frémont, Eliane

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Actu

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Direction : envers du décor

c'est le montant en euros que l'ex-so-ciété de transports Grimaud basée àBressuire (Deux-sèvres) a été condam-née à verser à chacun des 84 salariésqu'elle avait licenciés par une simplenote de service. Simple mais parfaite-ment interdit.

Un enfant peut il être considérécomme sans papiers ?Tout enfant jusqu'à 18 ans, n'a pasà avoir de titre de séjour enFrance. Ce que l'on appelle les en-fants sans papiers sont donc soitdes jeunes majeurs à qui on a re-fusé une régularisation soit desenfants de parents qui eux n'ontpas de papiers. On parlera alorsd'enfants de sans papiers. Ces der-niers sont donc expulsables parceque leurs parents sont eux mêmesexpulsables.

La scolarisation des sans papiers consti-tuent elle un phénomène grandissant ?Non, je pense que ces enfants existaientavant mais ils sont de plus en plus nom-breux aujourd'hui à se faire connaître du faitde la médiatisation des affaires. De plus, laradicalisation de la police et du gouverne-

ment fait que la pression sur cesfamilles est de plus en plus forte.

Sur quels outils pratiques, régle-mentaires et juridiques les ensei-gnants confrontés à cette situa-tion peuvent ils s'appuyer ?Tout d'abord, la loi et les conven-tions internationales qui expli-quent que tout enfant vivant surun territoire donné doit être obli-gatoirement scolarisé quelquesoit sa situation et celle de ses pa-

rents. Il existe un texte plus récent et demoindre portée qui est la circulaire du 20 mars 2002. Enfin, le réseau « éducationsans frontières » a édité un guide pratiques'adressant notamment aux enseignants « Jeunes scolarisés sans papiers ; régulari-sation mode d'emploi ».

Propos recueillis parSébastien Sihr

« La pression sur les sans papiers estde plus en plus forte »

Ceuta et Melilla : « murs de la honte européen »Les enclaves espagnoles de Ceuta etMelilla au Maroc, voies d'accés de mi-grants africains vers l'Union européenne,de plus en plus militarisées. Au moins huitpersonnes ont été tuées et plusieurs di-zaines blessées par les forces de l'ordremarocaines. Des centaines ont été expul-sées dans le désert. La FSU a exprimé « son indignation ». Elle réclame que lesresponsabilités soient déterminées et dé-nonce le traitement du phénomène migra-toire par le biais d'une réponse répressiveet sanglante remettant en cause la libre cir-culation des personnes et le droit d'asilegarantis par la Déclaration universelle desdroits de l'Homme.

Maroc : en grèveLe 7 octobre, les enseignants marocainsétaient appelés à faire grève à l'appel dequatre syndicats de l'enseignement public.Ils dénoncent leurs conditions de travail,estimant qu’elles nuisent à leur missiond’enseignement. Le nombre d’élèves dansune classe peut aller jusqu'à 60 et la for-mation continue est à leurs yeux largementinsuffisante au regard des besoins. Pour lessyndicats marocains, ces conditions inci-tent implicitement les parents d’élèves à setourner vers l’enseignement privé.

Conséquence de la réussite de la jour-née unitaire « direction et fonction-nement d'école » du Mercredi 21

septembre à l'initiative de l'intersyndicaleSNUipp, SE, SGEN, le ministère recevraces mêmes organisations le vendredi 21 oc-tobre. Le ministè-re souhaite désor-mais « relancerla réflexion et laconcertation afind'établir un bilande la situation actuelle et desproblèmes à ré-soudre ». Le mi-nistre parle mêmede « reprise dudialogue pourdonner des perspectives crédibles à de fu-tures négociations ». Ce ne sera pas la pre-mière fois que ces intentions sont affichées,le SNUipp attend de con côté de véritablesréponses en terme de temps de décharge,d’améliorations indiciaires et de définitiondes responsabilités des directeurs, mais

aussi de création d'emplois administratifs,d'aides matérielles. Dans l'immédiat et afinde dynamiser et d’élargir l’action, leSNUipp et le SGEN ont décidé par unelettre commune de s'adresser aux parentsd'élèves, notamment à l'occasion des élec-

tions au conseild'école. Ce cour-rier intitulé « Connaissez vousl'envers du décor ?» a pour but defaire connaître lesraisons de la grèveadministrative. P a r a l l è l e m e n t ,cette grèveadministrative sepoursuit : blocages

des enquêtes des IEN et de l'IA, refus detransmettre les comptes rendus des réunions(conseils de maîtres, de cycle, d'école),absence de participation aux réunions del'administration ou des collectivitésterritoriales.

Sénégal : hausse de la scolarisationLe taux brut de scolarisation au Sénégalest passé de 79,9 en 2003 à 82,5% en2004 selon le ministère de l'éducation dece pays. Cette hausse s'explique par laconstruction de 3 000 salles de classesélémentaires, 80 collèges et sept lycées.Le nombre de bacheliers a progressé de10 %, passant à 16 500 lauréats.

Richard Moyon,Education sans

frontière

11 000

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Plus d'un million de manifestants le 4octobre. Une mobilisation inégalée de-puis longtemps dans le secteur privé.

De nouveau imposante dans le public. Avecpour porte drapeau les symboles du moment.La SNCM en tête de cortège à Marseille etles H.P à Grenoble. Le gouvernement écoute.Toujours. Le premier ministre tente deconvaincre qu'il a entendu les manifestantsavec beaucoup d'énergie. En guise de répon-se aux attentes des Français, il rappelle qu'il« se bat pour l'emploi » et « le pouvoird'achat ». « Le gouvernement mobilisé surtous les fronts » revendique à son actif « labaisse du chômage », il parie sur « le retourde la croissance ». La belle affaire quand 91 % des Francais (sondage CSA) « souhai-tent l'ouverture de négociations sur les sa-laires et la précarité ».Côté éducation, un enseignant sur deux étaiten grève dans le premier degré à l'appel uni-taire des fédérations. « Les personnels ontmarqué une nouvelle fois avec force leur vo-lonté de changement en matière de politiqueéducative, de choix budgétaires et de dia-logue social ». Les fédérations qui se sontrencontrées le 7 octobre « ont constaté l'ab-sence de réponse du gouvernement ».La FSU reçue par Gilles de Robien le 11 oc-tobre n' espérait pas de scoop. Elle n'en a paseu. « Nous étions venus à cette rencontreavec nos revendications de la mobilisationdu 4 octobre et nous n'avons pas les réponsesque les personnels attendaient ». GérardAschiéri fait allusion d'abord à la politique deréduction de l'emploi public. Le projet debudget 2006 ? Le ministre reconnaît que lebudget de l'éducation « n'est pas merveilleuxmais c'est le budget qui connait la plus forteprogression » comparé à ceux des autres mi-nistères...

Les 800 postes créés pour les écoles serontplus qu'insuffisants alors que sont attendus42700 élèves supplémentaires à la rentrée2006. Les conditions d'enseignement et d'ac-cueil seront rendues encore plus difficiles no-tamment en maternelle du fait des haussessuccessives sur plusieurs rentrées. Une nou-velle baisse de scolarisation des enfants de 2ans est malheureusement prévisible. Unebaisse des effectifs de 12000 élèves est pré-

vue par le ministère lui-même.Le SNUipp a redit au Ministre qu'un tel bud-get ne portait aucune ambition pour l'école etla réussite de tous les élèves. Il a rappelé lanécessité d'emplois d'enseignants en nombrepour alléger les effectifs, accroître la scolari-sation des enfants de deux ans afin de ré-pondre à la demande des familles, améliorerle remplacement des maîtres, compléter etcréer les RASED pour l'aide et la prise encharge des élèves en difficulté, donner dutemps de décharge pour la direction et lefonctionnement de toutes les écoles, formerles enseignants, développer le travail en équi-pe avec notamment plus de maîtres que declasses.Il a insisté sur la nécessité de mesuresconcrètes qui interviennent rapidement pourles ZEP et la direction d'école.A l'heure de la mise en oeuvre du dispositifdes « emplois de vie scolaire » le SNUipp arappelé l'exigence pour le bon fonctionne-ment des écoles d'emplois stables et qualifiésafin de rendre pérennes de nouvelles mis-sions auprès des enseignants. Les disposi-tions retenues pour les EVS s'inscrivent àl'inverse dans une logique de précarité ac-crue.Reste, si l'on peut dire, la question du pouvoird'achat passée au premier rang des préoccu-pations. Les discussions promises par leMinistre de la Fonction publique doivents'ouvrir rapidement et avant la fin du débatbudgétaire. Sans cela le cadre imposé ne per-mettra pas d'étudier un rattrapage des pertessubies depuis 2000, ni de prévoir une pro-

4 octobre et suites

gression du pouvoir d'achat pour les années àvenir. En l'état les 1,8 % concédés par le gou-vernement aux fonctionnaires ne couvrirontpas l'inflation pour 2005.

La réussite de la mobilisation du 4 octobrepermet d'envisager de nouvelles actions uni-taires à l'appel des organisations syndicales.Pour le SNUipp et la FSU une nouvelle ac-tion interprofessionnelle est nécessaire pourles salaires, l'emploi et les services publics.Dans l'éducation, le SNUipp s'emploiera àcréer les conditions d'une mobilisation uni-taire d'ampleur (grève ou manifestation...) aumoment du débat sur le budget et celles de lamise en oeuvre d'une campagne en faveur duservice public d'éducation mettant enexergue les besoins de l'école. La manifesta-tion du 19 novembre (voir tiroir) s'inscritdans ces perspectives.

19 novembre : pour les services publicsC’est le service public d’éducation dèsl’école primaire qu’il s’agira de promou-voir le 19 Novembre pour une grandemanifestation nationale à Paris. Elus, or-ganisations syndicales et associatives ré-pondront à l’appel de la fédération descollectifs Convergences pour la défenseet le développement des services publicscrée le 26 juin à Guéret. L'occasion de ré-affirmer que des services publics de qua-lités, sur tous le territoire et répondantaux besoins fondamentaux de tous sontune nécessité.

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Actu

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médias, salles de cours organisées de ma-nière moins académique, autres usages debâtiments hors du temps scolaire. Ainsi avec l’éclairage artificiel, tous lesélèves ne bénéficient pas du mêmeconfort: dans la moitié des cas, il est mal

fait ou inexistant. LaurentEscaffre explique comment « dix-huit configurations ontété testées en jouant sur les cou-leurs, les matériaux pour lessols, les plafonds, en cherchantles contrastes aussi avec le mo-bilier ». La visibilité du ta-bleau, qui reste un outil essen-tiel, a concentré un temps lespréoccupations : « les tableauxblancs, c’est bien car ils sont

moins poussiéreux, mais les feutresbrillent et de loin on ne voit plus grand-chose ». Les problèmes de reflet gênentbeaucoup les élèves les plus éloignés : descontrastes inversés, des effets de luminan-ce par la lumière latérale des fenêtres oucelle des plafonniers perturbent l’acuité vi-suelle et provoque une plus grande fatigue

Dans le cadre d’unprogramme de recherche

sur la qualitéenvironnementale dans

les écoles, deux classes engrandeur nature ont été

installées à Lyon pourfaciliter les

expérimentations.

ui a déjà remarqué que lesclasses étaient organisées sur-tout pour les droitiers ?Comment profiter de la lumièrenaturelle sans souffrir de lachaleur ? Ouvrir une fenêtre

suffit-il à renouveler l’air dans les clas-ses ?Les évolutions technologiques contempo-raines pourraient offrir aux écoles un cadresain et propice aux apprentissages. Or jus-qu’à présent les techniques utilisées pourdes bureaux se sont avérées insuffisanteset inadaptées aux locaux d’enseignement.De plus il s’agit d’élaborer une approcheglobale, en évitant de mettre bout à boutdifférentes technologies. Le projet s’estdonc appuyé sur la construction d’un espa-ce de laboratoire particulier. Deux salles de classes ont étéconstruites en grandeur réelleavec des équipements pour lesmesures physiques. Des panelsd’observateurs ont été sélec-tionnés : deux groupes de pro-fesseurs et d’élèves de lycée etcollège et deux groupes de pro-fesseurs qui ont été soumis àdes tests et des questionnaires.Si des professeurs des écolesse sont prêtés à l’exercice, iln’a pas été possible d’amener des élèvesd’âge primaire car les conditions de sécu-rité n’étaient pas réunies. Tout a été passé au crible : lumière natu-relle et artificielle, acoustique, renouvelle-ment de l’air, qualité des matériaux, ergo-nomie… en tenant compte des évolutionsà l’école : mise en œuvre des nouveaux

Une classepassée au labo

L’objectif finalest de bâtir unréférentiel pourservir dans le

cahier descharges pour lestravaux à venir.

Q

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visuelle. « Même si cela ne résout pas leproblème à la source, un bon éclairage dutableau en lui-même permet d’améliorerles choses ». Les plafonds ont égalementété étudiés pour une meilleure acoustiqueafin de donner la même qualité de son àtout le monde même au fond de la classe,tout en épargnant la voix des ensei-gnants !

Comment avoir une bonne qualité de l’air? En 2001, l’observatoire de la qualité del’air intérieur (OQAI) avait constaté que «des sources de polluants permanentes(formaldéhyde) et épisodiques (hydrocar-bures chlorés, esters…), liées à la manipu-lation de certains produits dans les écoles,ont pu être identifiées. De même, il y a unparallélisme entre contaminations bacté-riennes et teneurs en CO2 ». Enfin leradon, gaz radioactif d’origine naturelle,doit être contrôlé dans un certain nombrede régions. « Ouvrir la fenêtre ne suffitpas pour renouveler l’air et c’est mêmeparfois pire selon l’environnement del’établissement ! ». Une ventilation effi-

Respirez ! Des écoles mal aérées

Un colloque sur la qualité de l’air intérieur dans les écoles a eu lieu à Paris le 4 juillet der-nier à l’initiative du Ministère de l’écologie et du développement durable. Une étude pré-sentée par le réseau d’experts Recherche-Santé-Environnement-Intérieur a montré que lesécoles visitées avaient un air pollué affectant ainsi la santé et les performances des élèves: maux de tête, nausées, allergies, asthme, somnolence, pertes d’attention. Les études fran-çaises et étrangères mettent en évidence des taux importants de « formaldéhyde », unesubstance cancérogène présente dans les mobiliers et dans les colles, feutres, etc. Une en-quête danoise a comparé entre 2003 et 2005 les performances des élèves selon que l’air estbien renouvelé ou non. Les résultats montrent des résultats scoscolaires nettement meilleursquand le volume d’air est doublé et dans une moindre mesure quand la température est bais-sée autour de 20 degrés.Il semble donc urgent et prioritaire d’obtenir une ventilation efficace dans les écoles.

Lycéens etprofesseurstestentl’éclairage dutableau.

cace doit fonctionner. Des modalités ontété testées en intégrant la dimension deséconomies d’énergie (éviter les déperdi-tions, les effets de parois froides commesur les vitrages), tout en s’inscrivant dansune logique de développement durableavec un choix de qualité des matériaux.Enfin tout ceci doit aussi prendre en comp-te l’ergonomie des usagers et des per-sonnes chargées de l’entretien : vitragesauto-nettoyants, mobilier…Cette opération a exigé beaucoup d’éner-gie, d’importants financements par les en-treprises, sous l’égide de Mat’électirique,de l’ADEME et des collectivités territo-riales : le fait que ces dernières aient lacharge de la construction ou de la réhabili-tation de bâtiments scolaires en mêmetemps que de leur maintenance influent demanière importante sur les investisse-ments. L’objectif final est de bâtir un ré-férentiel pour servir dans le cahier descharges pour les travaux à venir. Cet outilsera très important pour les décideurs,maîtres d’ouvrage, fabricants, académieset enseignants.« Il a été difficile d’impliquer le monde del’éducation » et « j’ai donné beaucoupd’énergie », déclare Laurent Escaffre quiinsiste : « aujourd’hui il faut profiter del’élan produit par ces expériences, il y aune volonté certaine des maîtres d’ouvra-ge pour changer les choses ».Les 18, 19 et 20 octobre prochains serontconsacrés à des conférences sur les résul-tats obtenus dans les locaux du « Mat’électrique » à Lyon Gerland : lavisite des laboratoires sera également pos-sible, « sans problème » !

Michelle Frémont

QELE

Le programme QELE(qualité environne-mentale des locauxd’enseignement) vade l’école à l’universi-té. Y participent :la ré-gion Rhône-Alpes, laSavoie, Lyon etl’Agence de l’environ-nement et de la maîtri-se de l’énergie(ADEME). Le labora-toire de sciences del’habitat du CNRS,sous la direction deMarc Fontoynont, etl’INSERM, avec VitalDurand, accompa-gnent cette initiativecoordonnée parLaurent Escaffre, ingé-nieur architecte et en-seignant à l’Ecole na-tionale des travaux pu-blics de l’Etat.

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Actu

Le 5 octobre, Gilles de Robien etFrançois Goulard, ministre délégué à larecherche, ont présenté le « pacte pourla recherche ». Ce projet de loi à lapréparation auquel les syndicats dechercheurs n’ont pas été associés (Fsc271), a suscité une vive déception chezla plupart des organisationsreprésentatives.Le gouvernement annonce uneaugmentation progressive desdépenses publiques pour la rechercheet l’enseignement supérieur de 18,561milliards d’euros en 2005 à 24milliards en 2010. Pour piloter la recherche au niveaunational, il prévoit de créer un HautConseil de la Science et desTechnologies, organisme consultatif àla disposition du Président de laRépublique. Le projet prévoit lacréation d’une Agence d’Evaluation dela Recherche chargée d’harmoniser lesystème d’évaluation desétablissements publics de recherche. Les universités et les organismes derecherche tels le CNRS ou l’Inserm,agissant sur un même territoire,devront constituer des PRES (Pôles deRecherche d’Enseignement Supérieur)regroupant leurs moyens ; leslaboratoires et écoles doctorales étantde leur côté invités à créer des Campusautour de thématiques « d’enverguremondiale ». Les premiers seconstitueront en Etablissement Publicde Coopération Scientifique, et lesseconds en Fondation de CoopérationScientifique. Le gouvernement prétend « doter laFrance d’une agence de moyens pourdévelopper la recherche publique etrenforcer les partenariats entre acteurssocio-économiques ». Pour cela il adéjà créé l’Agence Nationale de laRecherche. Constituée sous forme deGIP, elle a bénéficié de 350 millionsd’euros en 2005. 1,3 milliards d’eurossont annoncés pour 2006.Le gouvernement prévoit également uncertain nombre de mesures afin desimplifier les procéduresadministratives dans la gestion des

EPCS. Des mesures sont prévues pouraméliorer les débuts de carrière : miseen place du contrat de chercheurassocié, appel à projets des jeuneschercheurs de l’ANR, revalorisation de8 % des allocations doctorales,augmentation de 10 % du nombre debourses CIFRE, création d’une BourseDescartes relevant le salaire de 60 %… En termes de recrutements 3000embauches sont programmées pour2006, autant pour 2007, après on verra.Mais le gouvernement s’engage àgarantir un taux de recrutementéquivalent à 4,5 % de l’effectif enplace. Des mesures sont égalementenvisagées pour soutenir l’effort derecherche des entreprises, notammentà travers le développement departenariats public-privé et le soutien àl’innovation, et pour « intégrer lesystème français de recherche dansl’espace européen ».Ce texte apparemment riche dedécisions est pourtant loin de fairel’unanimité chez les chercheurs. AinsiAlain Trautmann du collectif SauvonsLa Recherche, le juge « globalementmauvais » malgré « quelques mesurespositives ». Le « projet de loi procèdesur des points fondamentaux à undétournement complet de l'esprit denos propositions » faites lors des EtatsGénéraux fin 2004 à Grenoble,commente-t-il. Pour Jacques Fossey,secrétaire général du SNCS-FSU,membre de SLR, estime que les « Lesorganismes de recherche, comme leCNRS, et les Universités font êtreaffaiblis par cette loi. Tous les moyensfinanciers et humains vont êtreconcentrés sur un petit nombre de sitestels les Campus de recherche ou dessuperuniversités appelés PRES. Dessuper-primes, pouvant représenter lesdeux-tiers du salaire seront attribués àun petit nombre de chercheurs.L’intersyndicale “Recherche ensei-gnement supérieur” appelle l’ensembledes personnels à se mobiliser et àconstruire une action forte pour mettreen échec ce projet ».

Conseillers pédagogiques : nouvelles actionsAprès une amorce de discussion avec la Desco,les conseillers pédagogiques attendent toujours duministère des propositions de textes concernantleurs missions, leurs conditions de travail. Unelettre commune des organisations syndicales –SNUipp-Fsu, Se-Unsa, Sgen-Cfdt et Snudi-Fo –et de l’ANCP demande au Ministre de faireaboutir toutes ces questions. D’ores et déjà desmobilisations ont lieu dans les départements.L’intersyndicale et l’ANCP continueront àimpulser l’action sur ce dossier.

34Hérault

76 : la directrice réintégréeLa tribunal administratif de Seine-Maritime vientde casser la décision de retrait d'emploi dedirecteur décrété par l’IA à l'encontre de ladirectrice de l'école maternelle de Yerville le 20 juin, officiellement suite à une plainte desagents territoriaux auprès de l’IEN.L’enseignante avait saisi le TA et n’a pu avoiraccès à son dossier que le 7 juillet. « Rien nejustifiait la sanction sinon la volonté de l’IEN etdu maire d’ouvrir une école primaire… et dedissoudre l’école maternelle » dénonce leSNUIpp 76. L’intersyndicale SNUipp-SE-Sud aorganisé des actions : rassemblement devant leslocaux de l’IEN le 23 juin, grève le 30 juin,pétition ayant recueilli plus de 1500 signatures.L’exécution de la mesure a donc été suspendue etl’Etat devra verser 1000 euros. L’IA n’a pas faitappel.

Recherche : le pacte rejetéUne formation de moniteur-éducateur et d’éducateur spécialisé (200 h.) a été

obtenue en 2004 par les AVS dansl’Hérault – comme dans le Gard et les

Pyrénées Orientales-, à la place de cellesur l’adaptation à l’emploi (60 h.). Remise en cause à la rentrée, cetteformation est maintenue suite à une

mobilisation des AVS avec le soutien des sections

du SNUipp.

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Le nombre d'emplois consacrés dans lepremier degré au remplacement (1) estde 25332 soit 8,16 % de l'ensemble des

emplois. La progression est continue de 1985à 2003 (+0,9 % sur la période). Tout élémentpris en compte, le ministère conclut que «globalement, les moyens de remplacementsont suffisants pour couvrir les besoins ».La situation sur le terrain est vécue bien dif-féremment. Les congès non remplacés sontplus nombreux, leur durée s'accroit.L'administration impose les changementsd'affectation même en cours de remplacementau gré de ses priorités : l'élémentaire ou lemécontentement des parents... Premiers sacri-fiés : l'école maternelle et l'A.I.S.D'autres chiffres rarement publiés, il est vrai,par les inspecteurs d'Académie font écho decette réalité. Dans le Pas de Calais, à l'imagede nombreux départements, la progression dunombre de journées non remplacées estconstante depuis trois ans : 7400, 8000, 9000l'an dernier. Ici, elle est la conséquence direc-te du redéploiement : fermetures des postesde T.R pour assurer les décharges de direc-tions d'école à 5 classes. Idem dans la Drômeoù en un an le nombre de jours non remplacésest passé de 7000 à 9860. Pour endiguer l'in-flation, les 23 postes de la « brigade départe-mentale » réservés jusqu'ici au remplace-ment des maîtres en formation continue, ontété affectés au remplacement pour maladie etmaternité. Résultat : près de 50 % de l'offre deformation continue en moins. Dans la Loire, les 14 ouvertures de classefaites en urgence à cette rentrée hausse dé-mographique oblige, n'ont pu être réaliséesqu'en bloquant pour l'année autant de T.R quifont déjà défaut sur le terrain. Mais pas pourles statistiques ministérielles! Dans le mêmeesprit 10 remplaçants seront utilisés cetteannée pour compléter le service des person-nels qui travailleront à 80 %. Un nouveaudroit à moyens constants! Cette pratiques'étend un peu partout avec des variantes.Dans l'Orne où 5 postes sont sans instituteur,l'I.A a nommé à l'année des T.R sur troisd'entre eux.Dans la région parisienne, les mouvements depopulation et les fluctuations des effectifsd'élèves sont monnaie courante à la rentrée.Dans le Val d'Oise, 18 postes sont créés à

cette rentrée pour faire face... Au détriment dela brigade départementale de remplacement. En Martinique, le Ministère a retiré 84 postesen 3 ans au nom de la baisse démographique(26 à cette rentrée). Dans le même temps, leremplacement a perdu 70 postes. Après la sai-gnée, rien d'étonnant qu'à cette rentrée, tousles T.R soient déjà mobilisés sur de longsremplacements. L' I.A accuse l'augmentationdes congès de maternité. Comme s'il y avaitabus!Un argument souvent repris par l'administra-tion. Le ministère annonce 2,70 % d'augmen-tation de ces congès sur tout le territoire en2002/03. Si l'importance de l'augmentationobservée dans le Doubs l'annnée suivante(+43 %), fait exception, elle s'inscrit cepen-dant dans un mouvement d'ensemble incon-testable. Une réalité qui va s'amplifier sousl'effet conjugué de deux facteurs. D'une partla féminisation de la profession se poursuit.Le taux d'admises aux concours continue decroître (85 % au concours externe). D'autrepart, le renouvellement de la profession s' ac-célère par le fait des départs massifs à la re-traite.Cette nouvelle donne doit-être prise en comp-te par le ministère afin d'abonder les dota-tions en postes déjà bien insuffisantes.Restrictions budgétaires et redéploiement nepeuvent faire office de politique pour ré-pondre aux besoins et garantir toutes les mis-sions du service public.

Gilles Sarrotte(1) dernierschiffres ministériels, « indicateurs, implanta-tion des emplois » fiches de liaison 1er degré (2003-2004)

Frais de déplacement : le SNUipp intervientC'est peu de dire que la question des fraisde déplacement des personnels estdevenue extrèmement sensible(augmentation du prix du pétrole). Pourautant cette question n'est pas nouvelle etfait l'objet de l'intervention du SNUipp etde la FSU auprès du Ministère depuislongue date.Dans le cadre d'un groupe de travail avecles organisations syndicales au Ministèrede la Fonction publique, la question étaitune fois de plus évoquée fin septembre.Le SNUipp rappelait que dans le premierdegré nombre de personnels sont amenés àse déplacer pour assurer leur mission enétant insuffisamment ou pas du toutremboursés. Personnels des RASED,maîtres itinérants ou exerçant sur postesfractionnés, titulaires remplaçants,personnels rattachés aux circonscriptions...Le SNUipp a refusé de dissocier dans lesdiscussions les deux aspects :élargissement des ayants droit etrevalorisation de l'indemnisationkilométrique.Le syndicat reçu en audience le 12 octobredernier a demandé l'augmentation desenveloppes budgétaires pour permettrel'indemnisation de tous les personnels surla base des frais réels. Pas de réponse etpas de surprise au regard des restrictionsbudgétaires actuelles.

Gard : l'ISSR rétablieprovisoirement

Les enseignants des écoles du Gardexerçant sur poste fractionné bénéficiaientdu versement de l'indemnité de sujétionspéciale de remplacement (ISSR) pourl'indemnisation de leurs frais dedéplacement. A cette rentrée, la décision aété prise de la supprimer. Suite auxpressions syndicales, le recteur a annoncéau SNUipp le mardi 11 octobre lerétablissement provisoire de sonversement. En attendant la modificationdes textes annoncée (décret de 1989)…

« Encore non remplacé ! »

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Six mille enfants de 3 à 16 ans ne sontpas inscrits à l'école en Guyane selonune estimation de l'INSEE.

L'observatoire de la non scolarisation sou-haitée par la FSU a été mis en place en jan-vier 2005 par le rectorat, l'Etat , les collec-tivités locales. Le collectif pour la scolarisa-tion des enfants en Guyane (1) en fait partie.Ce regroupement d'associations et de syndi-cats veut impulser pour le département uneréelle politique en matière de droit à l''édu-cation.C'est qu'ici la situation est peu reluisante :la scolarisation des enfants de 2 ans est mar-ginale ( 2,4 % ), les capacités d'accueil pourles enfants handicapés sont insuffisantes etl'absence de médiateurs titulaires bilinguesest un obstacle dans un département où 60% des enfants sont peu francophones. Leparticularisme guyanais ne s'arrête pas là :les titulaires remplaçants sont nommés surdes postes non pourvus à l'année pour pal-lier le manque d'enseignants alors que laliste complémentaire est déjà épuisée et queplus de 200 contractuels ont déjà été recru-tés depuis la rentrée. Malgré cela, de nom-breux élèves se retrouvent sans enseignants.A cela, s'ajoute un ramassage scolaireconstitué de lignes de bus et de pirogues quis'avère complexe, prohibitif et parfois défi-cient .

Aujourd'hui, le collectif recense et localiseles enfants à inscrire dans les écoles maisaussi et surtout sollicite tous les acteurs (pa-rents, rectorat, état , préfecture, collectivitéslocales) pour que l'éducation soit une réellepriorité. Ainsi, il a obtenu en réunissant lesmaires un bulletin d'inscription unique.Conséquence 1200 enfants supplémentairesinscrits et une rallonge du ministère qui per-met au rectorat de recruter pour chaque ou-verture de classe. « Malgré cela, commen-te Christian Bourrel, membre du SNUippGuyane, les élus locaux ne jouent pas tous

le jeu de la scolarisation ». La nécessaireconstruction d'écoles tarde alors que 50 %de la population a moins de 20 ans et quedes secteurs entiers comme les villagesamérindiens du Haut Maroni sont sansécole. A Providence, dans l'ouest sur leMaroni où 500 enfants sont scolarisables,l'école est réclamée et attendue depuis 10ans. En ce sens, le plan Guyane 2006 visantl'accélération des constructions de locauxscolaires mais aussi de logements pour les

enseignants dans les villages isolés est unobjectif du collectif. L'avenir de toute unejeune population se joue maintenant.

Sébastien Sihr

(1) Membres du collectif : ADAPD, AIDE, Associaitondes habitants du quartier CABASSOU, Balata Abriba,FOAG, LDH, Mama Bobi, Pirouettes cacahuètes,SNUIPP, SNES, SUD, Association des villages amé-rindiens, Parents d’élèves du haut Maroni, Parents deCamopi Numéro vert : 05 94 25 59 91

Actu

Guyane : ils rêvent tous d’une école

Plusieurs milliers d’enfants ne sont pas scolarisés en Guyane. Un collectif récemment créé veut fairerespecter le droit à l’éducation.

Droit du sol à géométrie variable

Les propos de François Baroin qui envisageait la remise en question du droit du sol pourl'accession à la nationalité française dans « certaines collectivités d'Outre-Mer » ont faitréagir le SNUipp Guyane. « Cette déclaration démontre que le ministre ne connaît pas la loi ou fait semblant del'ignorer » précise le syndicat. En effet, les enfants nés en France de parents étrangers nedeviennent pas français automatiquement. « En proposant une loi d'exception à l'OutreMer, le ministre stigmatise des populations, flatte les instincts xénophobes et contribuentà construire le sentiment que notre région n'est qu'un sous département » conclut lesnuipp de Guyane. Une déclaration du premier ministre a voulu, depuis, mettre lesformes…

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En ce début d’année, c’est dans près de1000 villes au cours de réunions d’in-formation syndicale, que va être pré-

senté le film « Tous les enfants ont droit…» réalisé à la demande du SNUipp. Le silen-ce n’étant certainement pas le meilleurmoyen de faire avancer les choses, la paroleest aux enseignants. Et dès ces premiers dé-bats, témoignages, interrogations, exaspéra-tions, et fnalement propositions fleurissentdans les salles. Comme le note dans le Pas-de-Calais, Valérie « cela fait du bien de par-ler de nos problèmes mais aussi de nos réus-sites, de faire partager ce que l’on vit ».Point de vue développé par Laurent qui ap-précie d’entendre dans le film « des per-sonnes qui prennent du recul sur le métier», lui au 30 septembre, il n’a encore réussiet a « juste papoté quelques instants avecles autres enseignants de l’école ». Car lemanque de temps revient sans cesse dans lespropos. Pour Fabienne de Saint Valéry surSomme « les 18 heures en équipe ne suffi-sent pas ». « Pour nous c’est presque 18heures par semaine.. » surenchéritLaurence. Certaines, comme Joëlle, regret-tent « le peu d’intérêt de nombreuses ani-mations pédagogiques » et proposent d’uti-liser ce temps « pour travailler entre col-

lègues aux projets ». Catherine, directrice àDivion aimerait quant à elle « avoir plus dedécharge pour que les directeurs puissentrecevoir les parents à un autre moment quele soir jusqu’à six ou sept heures ».Autre sujet sensible, les effectifs dans lesclasses choquent. Pour Soizic « 30 en ma-ternelle ne permet pas de travailler avectous les élèves les mots de vocabulaire à ac-quérir ». Et là les chiffres enflent très vite etmontent à certains moments à des propor-tions importantes voire inquiétantes « 31avec trois niveaux…34..36 ». Mais commele dit Fabienne heureuse bénéficiaire dansson école d’un maître surnuméraire « un en-seignant supplémentaire permet la mise enplace de groupes de besoins pour débloquerles choses ».Des thèmes également partagés à Saint-Etienne-au-Mont et à Les Mées où les rela-tions avec les parents, l’accueil des enfantshandicapés accaparaient également les dé-bats. Débats qui feront l’objet de synthèsesen vue d’initiatives nationales en 2006.Alors d’ici là, il reste pour tous, l’occasionde participer comme des dizaines de milliersd’enseignants aux projections.

Philippe Hermant

« Tous les enfants ont droit… »Revue de presse

La journée du 4 octobre est une « offen-sive sociale réussie » titre La

Marseillaise.A Marseille,100 000 per-sonnes ontdéfilé duVieux-Port àla préfecture.La manifes-

tation était ouverte par les marins de laSNCM, accompagnés par les salariés deNestlé.

« Plus de8000 mani-festants àNice » rela-te Nice-matin, quiinsiste sur la

forte mobilisation des salariés du secteurprivé. « Jacques et Solange (FSU) por-tent la tente dans laquelle des profs auchômage campent de nuit devant le rec-torat ».

« La comba-tivité à maréehaute » titreL'Echo de laH a u t e -Vienne. ALimoges prèsde 20 000 per-sonnes ont

manifesté leur ras-le-bol de la politiqueantisociale du gouvernement.

« Monde ouvrier : le temps de la révolte » titre L'Echo de la Creuse quirelate la stagnation des salaires, la dégra-dation des conditions de travail et la pré-carité de l'emploi. La responsabilité enincombe autant au patronat qu'au gouver-

nement quiaggrave lap r é c a r i t éavec lescontrats nou-velle em-bauche.

Béthune, Abbeville, Saint-Etienne au Mont et Les Mées ont été parmiles premières villes à projeter « Tous les enfants ont droit… »

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Complexe : aura-t-on jamais autantdécliné ce qualificatif rapporté à lasociété que ces dernières années ?

En regard, son opposé, l'adjectif « simple »est employé pour désigner les relationsd'ordre qui auraient paraît-il dirigé le monded'avant-guerre. Notre société est donc com-plexe, elle l'est parce que la démocratie abesoin de faire place à diffé-rents points de vue parfoiscontradictoires. Elle l'est enco-re parce que les technologieset les connaissances, notam-ment celles de l'information,évoluent à une vitesse qui lais-se à peine le temps non de s'yadapter, mais d'apprendre à lesfaire fonctionner. Elle l'estenfin parce qu'elle est ouvertesur les peuples et les pays duglobe.

Comment dans ces conditions,la complexité ne toucherait-elle pas le travail, le métier, surtout quandcelui-ci a pour mission l'éducation desjeunes enfants ? La complexité est d'ailleursplacée au premier rang des préoccupationspar les enseignants.. Selon une étude réali-sée par la Direction de développement etprospective du ministère de l'éducation (*),la « complexité des missions demandées àl'enseignant » apparaît comme la premièresource de difficultés (60 %) dans la pratiquequotidienne de la gestion de la classe et desapprentissages, devant le comportement desélèves. Le comportement passe ainsi, etpour la première fois dans ces enquêtes ré-gulières, au second rang, traduisant l'idéeque la complexité est acceptée comme une

donnée de base. Ainsi à l'inverse de ceuxque la nostalgie pourrait suggérer, la com-plexité de notre société est moins vuecomme un fléau qu'il faudrait combattre quecomme une réalité avec laquelle il fautvivre. Voire, pour les plus optimistes, unechance qu'il faut savoir saisir.Sociologue et enseignant à l'Iufm de Créteil,

Patrick Rayou le dit bien :l'exercice de l'enseignementaujourd'hui « est infinimentplus complexe qu'auparavant.Face à l'hétérogénéité de leurclasse, les professeurs sont dé-sormais tenus d'adapter lescontenus des programmes auxélèves qu'ils ont devant eux etde consacrer beaucoup detemps à la gestion de classe ».

Avec ce qui les préoccupe enpremier lieu : comment faireprogresser tous les élèves enles inscrivant dans « une lo-

gique de compréhension » rappelleFrédéric Saujat, sociologue à l'IUFM d'Aixmarseille « Il ne suffit pas que les élèvesfassent, il faut aussi qu'ils aient compris cequ'ils font ».Ces exigences qui ont pris le pas dans l'éco-le ces dernières années, sont pour l'ensei-gnant des difficultés « souvent vécuescomme personnelles mais qui renvoient enfait à des soucis qui interrogent le métier :comment faire avec les nouvelles demandessociales, les échecs, les refus d'appren-dre? » poursuit le sociologue (voir page19).Comment faire ? Une question qui témoigneautant du désarroi des enseignants face à la

Complexe le métierd’enseignant ? Nul

n’en doute et surtoutpas les premiers

intéressés qui, pour lapremière fois, pointent

cette complexité commeproblème numéro un

des difficultés dumétier. Une complexité

qui demande à êtregérée.

Dossier réalisé parPhilippe Hermant

Christelle MaussJacques Mucchielli

Gilles Sarrotte

Dossier

Les exigencessociales sont pourl'enseignant des

difficultés souventvécues comme

personnelles maisqui renvoient enfait à des soucisinterrogeant le

métier.

Pourquoi fairecomplexe ?

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complexité, qu'elle interroge sur les moyenspour y faire face.Car lorsque la complexité se confond avecla multiplicité des tâches, elle apparaîtcomme une contrainte. De surcroit impos-sible à gérer quand l'institution fait peserdans le contrat l'obligation de résultats.L'objectif de réussite de tous, dès lors, « re-lève plus d'une injonction volontariste qued'une réelle prescription ». Comment faire « quand les critères de cetteréussite ne sont pas clairement identifiés etque les moyens pour y parvenir ne font pasl'objet d'une réflexion organisée » ? La ré-ponse appartient au moins pour partie àl'institution qui ne peut se contenter de lafuite en avant en « chargeant toujours plusla barque de l'école » (voir page 16).

Cette évolution vers un métier plus com-plexe a aussi commandé depuis plusieursannées aux enseignants et à tous ceux quiinterviennent dans l'équipe éducative, d' yfaire face à plusieurs par la réflexion et letravail collectif. Mais là encore le travail enéquipe pour ne pas en rester à l'injonction

doit s'accompagner des moyens nécessaires(voir page 18).Exigences de société. Les parents ne sontplus spectateurs. La nécessité d'un dialogueavec l'école a pris corps permettant demieux situer les uns et les autres dans leur

rôle (voir page 17). Une relation dont laqualité est essentielle pour le parcours del'enfant mais complexe à gérer. Toujours.

(*) Enquête réalisée en mai-juin 2004 sur unéchan-tillon de mille enseignants du primaire. Note d'infor-mation consultable sur www.education.gouv.fr/stateval

Comment prendre en charge la complexité

Si la complexité des missions demandées à l'école est source de difficultés pour les ensei-gnants, elle doit cependant pouvoir être appréhendée et maîtrisée dans l'exercice de leur mé-tier. Qu'est ce que réussir pour tous les élèves aujourd'hui ? Quelles sont les missions assignéesà l'école pour cela ? Ce débat démocratique intéresse l'ensemble de la société. Il appartient auxpouvoirs publics de le mener, comme de clarifier les missions et fixer les moyens permettantaux enseignants d'exercer dès lors leur pleine responsabilité, ce qui leur est demandé. LeSNUipp fait des propositions pour transformer l'école et avancer vers la réussite de tous.Développer le travail en équipe en donnant aux enseignants le temps pour la réflexion et le tra-vail collectif, travailler à plusieurs avec plus de maîtres que de classes pour mieux prendre encharge les difficultés des enfants dans la classe, donner les moyens de l'accompagnement deséquipes par des personnels et des aides, développer la formation initiale et continue et l'écolematernelle dès deux ans, réduire les effectifs... Autant d'outils et d'aides qui permettront auxenseignants d'innover et de trouver des réponses à la question « comment faire pour qu'ilsréussissent ? »

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Dossier

Langues, élèves en difficulté,projets d’école…

Coup de projecteur et témoignages sur desinjonctions qui complexifient le quotidien.

LanguesL'enseignement des langues étrangères s'estorienté vers un apprentissage plus précoce.93,4 % des élèves de cycle 3 bénéficient d'unenseignement de langues étrangères. Maisson élargissement au cycle 2 se heurte à desvariables de personnels et de formation. Siaujourd'hui, 50 % de l'enseignement est assu-ré par les maîtres du premier degré, Marie-Claude, habilitée en anglais, assure les ensei-gnements d'anglais pour toutes les classes ducycle 3 de son école. « Cela implique descontraintes d'échange de service et l'horairen'est pas utilisé complétement ». « Avant,l'initiation nous laissait plus de souplesse.

D'après une enquête d'Eurydice, « les enseignants sont soumis à de multiples exi-gences et demandes éducatives ». Force est d'avouer que les prescriptions ministé-rielles se sont elles aussi multipliées. Témoignages.

Aujourd'hui, avec l’existence de pro-grammes, je suis obligée de sacrifier unepart du travail consacrée à la communica-tion orale ». « Récemment, nous avons ap-pris qu'un enfant doit suivre la même languetout au long de sa scolarité primaire » ducoup, l'allemand a disparu.

Elèves en difficultéLa dernière procédure de prise en charge desélèves en difficulté a pris le nom de PPAP(projet pédagogique d'aide personnalisée),élargie au PPRE depuis cette rentrée. « Unerédaction supplémentaire » pour Chantalqui comptait dans sa classe sept enfantsconcernés par un PPAP. « Le PPAP a le mé-rite de formaliser et communiquer l'aide »,Sans cela, elle aurait quand même mis enœuvre un soutien auprès des élèves. Des in-jonctions supplémentaires dont la multiplica-tion devance l'appropriation par les équipes.Sur les conséquences des PPAP, MarcDemeuse, chercheur, parle d'une forme de «médicalisation dans l'apprentissage » et es-time que « le maître est dépossédé de la ca-pacité de réguler les apprentissages pourtous les élèves dans la classe ».

Projets d'école, de cycle Pour le sociologue Christian Maroy, « lesenseignants tendent à surtravailler pour si-multanément répondre aux exigences ex-ternes et réaliser leurs conceptions propresdu métier. Plus de travail social, administra-

Les TIC aussiValérie Reeb, enseignante en CM1-CM2,témoigne : « Suite au départ de l'AE au30 septembre, j'ai été propulsée person-ne ressource TIC pour l'école car l'admi-nistration avait besoin d'une personne ré-férente, notamment pour les remontéesdes évaluations CE2. Je ne suis pas in-formaticienne, je me suis formée seule, etassurer la maintenance, sans formation,ce n'est pas possible. Je peux tournerlongtemps avant de trouver la pannealors qu'un spécialiste trouvera rapide-ment l'origine. C'est la débrouille en per-manence. La journée de formation promi-se n'y suffira pas. Je ne peux pas rempla-cer seule un AE à plein temps tout enétant dans ma classe sans décharge. Jeprends sur mon temps personnel le soirou le midi : ces deux dernières semaines,j'y ai passé au moins 4 heures hebdoma-daires plus les week-end. Sous prétextequ'on est de bonne volonté, on nous endemande toujours plus. »

D’après laDEP, 53 % desenseignants dupremier degré

trouvent lemétier de plus

en plus diffi-cile, contre

37 % en 2001

Intégration des enfants en situation de handicap

« Pour la troisième année, nous scolari-sons à temps partiel (l’élève est pris encharge médicalement par ailleurs) un en-fant dont le diagnostic d'une forme d'au-tisme vient seulement d'être posé » ex-plique Martine Ségalas, directrice écolematernelle Soings en Sologne.L’école ne dispose d’aucune aide pour cetenfant. « Malgré nos 2 ou 3 équipes édu-catives par an, la CCPE a fait capoter leprojet de maintien en MS qui faisait ac-cord entre enseignants et parents. Notreprésence lors de la commission n'a pasété requise, et la décision nous a rendustrès en colère ». « On se sent compléte-ment démunies », ajoute Martine. Elles’interroge : « Nous craignons que l'inté-gration ait l'effet inverse de celui es-compté » et se souvient d'une élève sour-de intégrée à mi-temps « il y a plusieursannées, à qui la scolarisation en milieuordinaire était bénéfique ».

tif, plus d'implication dans des innovations ».Pour de nombreuses écoles, cette explicationest notamment valable pour les projets d'éco-le ou de cycle. Pour Fabienne, directriced'école maternelle, « au bout de 3 ans, onnous a retiré les moyens. Comment réaliseralors nos projets d'école ? ».

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Enseignants et parents se rejoignent aujourd’hui sur la nécessitéd’un réel partenariat dans l’intérêt de l’enfant et de l’école.

«Les parentsattendenténormé-

ment de nous et ilest normal, de sesentir un peu perduet de se demandercomment faire ? ».C a t h e r i n eDavrinches, direc-trice d'école dans lePas de Calais ex-prime avec une re-lative sérenité ceque d'autres ressen-tent plus difficile-ment. Questionnés récemment par laDirection de l'évaluation et de la prospecti-ve (DEP) au Ministère de l'E.N sur les rai-sons de leur « malaise », les enseignantsplacent au deuxième rang « la dégradationde leur image dans la société » et au qua-trième les « exigences et attentes socialestrop fortes des parents ». Pourtant plusieursenquêtes récentes convergent (le Monde del'Education 09/05) attestant que la sociétéperçoit mieux les enseignants qu'ils ne lepensent. On pourrait évoquer sans fin les re-proches que les uns et les autres s'adressentenquêtes à l'appui, toujours. Pour les pa-rents, les enseignants ne dialoguent pas suf-fisamment ou n'ont pas assez d'autorité surleurs élèves ou les infantilisent... Les ensei-gnants ne sont pas moins critiques. PatrickRayou, sociologue et spécialiste desSciences de l'Education observe deux re-proches contradictoires : « d'une partd'avoir démissionné face à l'école et d'autrepart de trop vouloir se mêler de ce qui sepasse dans les murs de l'établissement ».Des reproches « qui n'en finissent pas derevenir depuis que la loi d'orientation de1989 a officiellement rendu les parentsmembres de la communauté éducative ».Une vision que Patrick Rayou tempère auregard de l'étude menée en collaborationavec Agnès Van Zanten, sociologue auCNRS. Ces derniers « se sentent plus inter-

pellés sur leurs gestes et leur pratique quesur leur personne, et considèrent plus vo-lontiers les parents comme des partenaires». De fait les uns et les autres dans leur ma-jorité convergent aujourd'hui sur la nécessi-té d'un réel partenariat dans le souci de l'en-fant. Nathalie Sauvage, enseignante dans le Pasde Calais insiste sur la nécessité « d'asso-cier à tout prix la famille au développementde l'enfant » et sur le « grand besoin enformation pour communiquer et bien expli-quer notre rôle, notre façon de fonctionnerdans la classe ». Daniel Thin, sociologue, professeur àl'Université Lyon lumière 2 rappelait dansnos colonnes qu'il « y aurait une illusion àcroire que des meilleures relations entre lesparents et les enseignants seraient la clé dela réussite scolaire ». Pour autant « unerupture complète entre parents et ensei-gnants ne peut qu'amplifier le malaise desenfants » de milieux populaires. « Le butde la communication à établir n'est doncpas l'éducation des parents mais la lisibilitéde l'école, la connaissance de chacun etl'établissement d'un climat de confiance. »(voir ci-contre).

« Associer à tout prix la famille au déve-loppement de l'enfant ».

Parents : établir la lisibilité de l'école et la confiance

Charles III bichonne

les parents

Le travail de relation que vous avez menéavec les parents d'élèves est finalementsurtout profitable aux élèves le plus en dif-ficulté ?« Oui, répond Jacqueline Fontaine, direc-trice jusqu'à l'année dernière de l'écoleCharles III en ZEP à Nancy. Parce qu'aubout du compte ce sont les parents qui netravaillent pas qui prennent du temps pourrester à l'école ». Un « oui » sans hésita-tion qui pourrait servir de conclusion à sonexpérience.Une expérience de plusieurs années dontelle témoigne avec conviction. Jacquelinea instauré un dispositif d'accueil des pa-rents à l'école pour la classe des tout petits.Inscrit dans le projet d'école, l'objectif estde favoriser une « entrée à l'école sansdouleur pour les enfants, de façonconfiante ». « Le processus d'intégrationest d'ailleurs possible à tout moment del'année » jusqu'aux vacances de prin-temps. « Les parents sont invités à resteravec les enfants aussi longtemps que né-cessaire pour les uns comme pour lesautres ». Ce qui peut au début se traduirepar la demi-journée entière. Le but estd'éviter les pleurs qui durent, le stress, lesangoisses qui se communiquent et qui sontvécus comme « traumatismes ». Pour les parents qui aident au passage auxtoilettes, et à l'habillage on demande une «vraie présence » pour leur enfant commepour les autres. Jacqueline proposaitmême à certains de gérer un atelier. Un ca-lendrier négocié permet de situer lemeilleur moment pour l'entrée à l'école,tout en évitant la présence simultanée detrop de parents. Bilan : « ils entrent dansl'école sans problème, ils discutent avecles maîtresses, cela devient une habitudedurant toute le scolarité en maternelle. Ilse crée aussi des liens entre parents ».Çela permet surtout d'établir la « confian-ce » : « l'école n'est pas un monde étran-ger et imperméable ! ». Ce qui est essen-tiel pour les parents qui ne fréquentent pasa priori l'école et pour la réussite de leursenfants.

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Dossier

«Seule, je n’y arrive plus »…« Moi, je n’aime pas le regard desautres, pour moi, le travail en

équipe c’est en dehors de la classe »… «Je souhaiterais que des collègues viennentme voir travailler en classe pour m’aider etm’améliorer »… « Il n’y aura pas réelle-ment d’avancées dans la définition du tra-vail en équipe tant qu’il n’y aura pas detransformation ou d’éclatement du groupeclasse »… « Ce qui fait peur, c’est quecela aborde l’évaluation du travail des en-fants, mais aussi la notre ». Le regard desautres, le travail avec d’autres adultes au-tour de l’enfant, ne vont pas de soi dans uneécole où le dogme de base était l’enseignantseul maître à bord dans sa classe. Pour au-tant, face à la complexité de la classe, le tra-vail collectif est perçu comme un élémentessentiel qui permettra de gérer la difficul-té. Le travail en équipe apparaît ainsicomme un élément important de l’exercicedu métier, un outil nécessaire à la gestiondifficile de l'hétérogénéité des classes.Loin de diminuer la complexité du métiercela au contraire l’accroît. En effet, l’ensei-gnant outre les collègues de son école estamené à travailler avec d’autres adultes auxstatuts divers et parfois peu clairs. Ici unAVS, là un aide éducateur, ailleurs un pro-fesseur de sport de la ville, autant de rela-tions complexes à débrouiller pour lui.D’une même manière, il rencontre et colla-bore avec toutes les personnes relevant del’équipe éducative, créée après la loi de 89,c'est-à-dire les parents, le psychologue sco-laire, les enseignants spécialisés interve-nant dans l'école, éventuellement le méde-cin de l'éducation nationale, l'infirmièrescolaire, l'assistante sociale et les person-nels contribuant à la scolarisation desélèves handicapés. Autant de relations quinécessitent une gestion réfléchie, si l’onvise l’efficacité pour l’élève.Présenté ainsi, le travail à plusieurs accroîtla complexité. Mais s’il est pensé et maîtri-sé, s’il devient travail en équipe, il permet

de gérer efficacement la complexité.D’autant que par les nouvelles matières àenseigner –les langues, l’informatique,…-le champ des compétences de l’enseignants’est encore accru. Ainsi certains ensei-gnants utilisent les décloisonnements oudes échanges de services qui permettent àdifférents regards de se porter sur l’élève.Comme le note Philippe Perrenoud, socio-logue à l’université de Genève, l’équipe estalors un acteur collectif « la formationd’une équipe modifie alors la division dutravail de prise en charge ; il y a décloi-sonnement, mobilité des maîtres ou desélèves, multiplication des modes de groupe-ment des élèves et de prise en charge parles maîtres ».

Manière efficace de gérer la complexité,l’utilisation du maître surnuméraire quipeut soit intervenir dans la classe, soitprendre en charge un groupe d’enfants. Cet aspect nouveau du métier exige par làune formation dont les enseignants sont de-mandeurs. Car au niveau des stages de for-mation continue, l’équipe est souvent per-çue comme le critère indispensable du réin-vestissement que ce soit lors du stage ou deretour dans l’école. Une enquête sur l’« Evaluation différée de la formationcontinue du premier degré » réalisée en2001 par les services académiques de laFormation Continue et de l'Innovation del’académie de Lyon montre que les ensei-gnants lui associent de nombreuses vertus.En effet ils apprécient l’apport « des re-pères et un langage communs, l’utilisationdes mêmes outils, le renforcement des liensprofessionnels : une idée d’un réseau pro-fessionnel qui ne se réduit pas au réseauconvivial, la possibilité de reconstruire letravail fait en stage au sein d’un projet col-lectif qui donne par là du sens à l’activité etla confrontation des mises en applicationde ces outils entre membres de l’équipe ».

Le passage de la transmission des savoirs à leur construction par l’enfant et les nou-velles missions ont conduit au développement du travail en équipe des enseignants.

L’équipe ? Complexe aussi…

Enquête sur les relations au sein de l’école

L’enquête de la DEP « Portrait en 2004 des enseignants du premier degré » montre queceux-ci portent un regard très positif sur la qualité des relations avec la communauté édu-cative. Ainsi les relations avec les collègues sont qualifiées à 91 % de bonnes ou très bonnes. Demême, elles le sont aussi avec le (la) directeur(trice) à 82 %, les parents d’élèves rencon-trés individuellement à 88 %, les délégués des parents d’élèves à 81%, les ATSEM à 80 %,les membres du RASED à 72 %. A noter qu’elles ne représentent que 19% avec les éluslocaux.Par ailleurs l’enquête montre l’absence de relations avec l’assistante sociale 70 %, l’infir-mière scolaire 49%, le médecin scolaire 47 %. Ces valeurs perdent 10 % quand on neconsidère que les enseignants exerçant en ZEP. L’absence de relations touche aussi lesaides éducateurs 45 %, les ATSEM 12 % et les élus locaux 28 % mais 45 % en ZEP.Quant aux relations avec l’inspection et les conseillers pédagogiques, si elles sont jugéestrès bonnes ou bonnes à 67 % elles sont dans 23 % des cas inexistantes.

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« Une difficulté qui interroge le métier »

« Satisfaits de leur expérience profes-sionnelle », les enseignants évoquent deplus en plus leurs difficultés « pour faireprogresser tous les élèves ». Que vousinspire ce paradoxe ?Au regard de nos travaux (1), je seraismoins tranché concernant le rapport à l’ex-périence professionnelle, qui me paraîtplus ambivalent. Effectivement, une pré-occupation forte des enseignants est de sa-voir comment faire progresser tous lesélèves dans un contexte d'accroissementde l'hétérogénéité. Cette difficulté, souventvécue comme personnelle, renvoie en faità des « soucis » qui interrogent le métier :comment faire avec les nouvelles de-mandes sociales, les échecs, les refus d’ap-prendre ? Or en faisant peser une obliga-tion de résultats dont les objectifs sont in-certains, voire contradictoires (transmettredes connaissances et/ou préparer à l’em-ployabilité), et dont les moyens sont lais-sés à la charge des enseignants, l'institu-tion contraint ces derniers à « prendre sureux », face à des problèmes professionnelsde plus en plus compliqués. Cela se traduitsouvent par une « efficacité malgré tout »,mais cela peut engendrer aussi un senti-ment d’impuissance, et de la souffrance.

Plus d'autonomie et de responsabilitépour l'enseignant avec pour prescriptionla réussite de tous. Le travail en équipeest-il une clé du problème ?La réussite de tous relève plus d’une in-jonction volontariste que d’une réelle pres-cription. Les critères de cette réussite nesont pas clairement identifiés et lesmoyens pour y parvenir ne font pas l'objetd'une réflexion organisée. La responsabili-té des enseignants est convoquée, maissans possibilité effective d'exercer cetteresponsabilité dans la définition de leurtravail.Du coup le travail en équipe pour réaliserune tâche prescrite, souvent perçue par lesenseignants comme extérieure à leur acti-

vité, n’est pas productif. L'exigence régu-lière de réécriture du projet d'école en est,par exemple, l'illustration. Pour qu'il y aitcollectif de travail réel, il faut que le grou-pe se constitue autour d’un but en rapportavec les préoccupations issues du travailquotidien. Le groupe doit pouvoir procé-der à un travail d'organisation qui aidechacun à mieux faire son travail. Il ne suf-fit pas pour cela de prescrire le travail enéquipe : dans les concertations parexemple, un soutien plus affirmé de l'insti-tution est nécessaire pour accompagner lesenseignants dans l’analyse de leur travail.

L'exigence et les attentes sociales des pa-rents sont devenues plus fortes. Quelle

évolution cela nécessite t-il pour l'ensei-gnant dans son travail ?Le slogan sur lequel s'est édifié la loid'orientation, « mettre l'élève au centre dusystème éducatif » a été assez ravageurcar mettre l'enfant au centre c'est, pourchaque parent, y mettre son enfant.Réfléchir à la relation avec les familles estindispensable, mais en resituant les at-tentes sociales des parents dans un cadrepolitique plus large, où devraient être dis-cutées les finalités et les missions de l’éco-le. On ne peut pas demander à l'école derégler les problèmes de la société, pas plusqu’on ne peut renvoyer à des arrangementslocaux la négociation des attentes des pa-rents. Néanmoins il y a nécessité de créer des es-paces de dialogue au sein desquels la lisi-bilité de l’école pour les parents puisseêtre accrue. Des exemples de dispositifsexistent qu’il appartient à l'institution dedévelopper.

Missions plus complexes, sollicitationsplus pressantes. Comment l'institutionpeut-elle aider l'enseignant à prendre encompte les évolutions en cours ?Je dirais en déplaçant un peu votre ques-tion que l'institution aidera d’autant mieuxles enseignants qu’elle s'intéressera deplus près aux évolutions en cours de leurtravail réel, à la fois du point de vue de sesdifficultés mais aussi de ses réussites. Unedes fonctions de la formation est de déve-lopper cette expérience, de la constituer enpatrimoine collectif, d'en permettre la cir-culation pour refaire du métier.Que veut dire enseigner aujourd'hui danscertains quartiers? Est-on grand frère, psy-chologue, assistante sociale, etc.? Le croi-sement des missions brouille le sens dumétier. L'institution doit opter pour uneécole à responsabilité limitée, alors que latendance actuelle est de charger toujoursplus la barque de l'école.

Entretien avecFrédéric Saujat

La responsabilité des enseignantsest convoquée, mais sans possibili-té effective d'exercer cette respon-sabilité dans la définition de leurtravail.

Frédéric Saujat, maître de conférence en Sciences de l’éducation à l’IUFM d’Aix-Marseille, travaille ausein de l’équipe « Ergonomie de l’activité des professionnels de l’éducation ».

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Métier

Le SNEP et le centre EPS etSociété co-organisent un grandforum pour le développementde l'éducation physique à l'écoleet pour un sport humaniste quise tiendra les 4, 5 et 6 no-vembre, dans le cadre de l'annéeinternationale de l'éducationphysique et du sport décidée parl'ONU pour 2005. Trois jours deconférences, de tables rondes,de débats, de comptes-rendus depratiques dont : « Quelles acqui-sitions pour tous, fin de primai-re, fin de collège ? C'est néces-

saire, c'est possible », « Le sportscolaire, un sport alternatif », «Ecole/hors école : spécificités etcomplémentarités », « Culturecommune et disciplines »…Trois jours pour la reconnais-sance de la participation del’EPS à la formation générale detous les élèves, pour une écoleréellement démocratique.

Les 4, 5 et 6 novembre à la Cité interna-tionale Universitaire (RER cité universi-taire) : 30 euros pour les 3 jours pour lessyndiqués du SNUipp (repas du midi in-clus)Rens. : http://www.snepfsu.net/forum/

Le SNUipp vient de mettre à jour son guideresponsabilité des enseignants en y intégrantl'ensemble des dernières réglementations envigueur. Ce guide traite des sorties scolaires,des activités physiques et sportives, de lasurveillance et de la sécurité des élèves dansles écoles, de la mise en place des PPMS et de

la protection de l'enfance. Il est disponible auprès de votresection départementale du SNUipp.

responsabilité

« Dès la maternelle, le langage doit être un objet pour

apprendre mais également un objet à apprendre. »Sylvie Chevillard,

conseillère pédagogique à Orléans, membre de l’équipe Escol

Mise à jour du guide

Un forum organisé par le SNEP

eps

Quand près d’un quart des élèves du primaire fréquententl’école rurale, il est impératif que cette donnée soit prise encompte dans la formation initiale des professeurs d’école. Uncourrier commun des organisations syndicales (SNUipp-FSU,SE-UNSA, SGEN-CFDT), associées à Fédération nationalepour l’école rurale et l’Association des maires ruraux deFrance, rappelle ainsi au Ministre Gilles e Robien les pointsindispensables à mettre en œuvre dans la formation. Il fautabsolument que « des postes d’IMF soient implantés en zonerurale, si possible sous forme de réseaux d’IMF en écolesrurales…». Dans l’attente d’une réponse du ministère, le SNUippcontinuera de défendre auprès des académies la mise en œuvrede ces mesures.

Maître formateur pour l’école rurale

formation initiale

JJeunesse en plein air et la Rubrique scientifique de Bouletpropose aux classes des écoles de participer à l'écriture d'unscénario de bande dessinée sur le thème de la solidarité, en lienavec les vacances et les loisirs et inspiré par l'univers de laRubrique scientifique. Les productions des élèves se feront en10-11 vignettes. Une occasion de devenir spécialiste en «solidarologie » en apportant des réponses pour que tous lesenfants aient droit aux vacances et aux loisirs. Le meilleurscénario sera illustré par Boulet lui même. L'opération est ouverteà tous les enseignants du cycle 3 jusqu'au 10 mars 2006.

Opération BD Tchölidaire

jeunesse en plein air

Comme chaque année depuis plus de vingt ans, le salon du livreet de la presse jeunesse de Montreuil ouvre ses portes du 30 no-vembre au 5 décembre. Le fil conducteur de cette édition 2005 estl'animal dans la littérature de jeunesse. Le Brésil est l'invité de cesalon, l'occasion de découvrir des expositions consacrées au pa-trimoine culturel et artistique de ce pays et de rencontrer des au-teurs brésiliens. D'autre part, un hommage sera rendu à Pef en saprésence et une exposition Andersen proposera des illustrationsde ses contes réalisées par des dessinateurs de bandes dessinées.

Du mercredi 30/11 au lundi 5/12 à partir de 9hHalle des expositions, 128 rue de Paris 93100 Montreuil (métro Robespierre)Rens. : www.salon-livre-presse-jeunesse.net

Animaux et brésil

salon de montreuil

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Gérard Orrico, directeur à la Reunion

Portrait« Il a fallu 6 mois pourobtenir le téléphone »,raconte Gérard qui re-joignait son école dansla montagne après deuxheures de marche soli-taire.

C’est au cœur des montagnes de La Réunion,dans le cirque de Mafate que Gérard Orricoa assuré l’an dernier les fonctions de direc-

teur à l’école de l’Ilet aux orangers : une expérien-ce hors du commun dans cet endroit très isolé quel’on atteint après deux heures de marche ! Les lun-dis matin, Gérard entamait son expédition, le retourse faisant le vendredi après-midi. L’école à deuxclasses regroupait 19 élèves, certains venant aussid’un autre village, l’Ilet aux lataniers, après… 1 heure 30 de marche. Le plus pesant pour Gérard Orrico, c’était « l’iso-lement et le sentiment d’un certain abandon » : « il a fallu 6 mois pour obtenir enfin le télé-phone ». Le logement, partagé avec son collèguependant la semaine, et les classes étaient d’unconfort « assez lamentable »: fuites dans les toits,pas de chauffe-eau avec des températures à 2 ou 3degrés l’hiver ! Mais la municipalité ne s’impliquepas. Ainsi la bibliothèque, « lieu de rencontre im-portant pour les populations » n’est toujours pasreconstruite depuis le cyclone de 2002. Si « prendre le sentier permet de rencontrer lesparents », l’intérêt des familles pour l’école est ré-duit. L’absentéisme est important car les enfantssont une « main d’œuvre commode pour les fa-milles ». Gérard se révolte : « on a des gaminsqui errent dans la nature et cela ne semble inquié-ter personne ». Leurs parents ont refusé leur dé-part au Collège. « Quand vous terminez votreannée et que les enfants ne vont pas en 6ème, vousavez l’impression d’avoir travaillé pour rien ».L’administration ne fait pas d’effort non plus et nerépond guère aux sollicitations.On comprend pourquoi les collègues ne demandentpas ces postes. Gérard a aussi préféré prendre uneautre direction sur le littoral, même si dans ce sec-teur Zep et Zus, les responsabilités sont beaucoupplus importantes. Les souvenirs de ces longues heures de marche solitaire, en « faisant attention aux chutes de pier-re », resteront ponctués de moments agréables, « ça donne la forme », et de moments plus inquié-tants : « lors des fortes pluies, c’était très dange-reux, on n’avait rien, personne ne s’en inquiétait ! »

Michelle Frémont

A Vincennes, à l'école du Sud, Françoise Jézéquel, IMF, intervient en an-glais sur des classes de CM2. Sur l'année, de 12 à 15 séances sont consa-crées à la pratique de l'EPS en anglais, à moins que ça ne soit de l'an-glais en EPS. Les actions motrices et langagières cohabitent lors de lamême séance. Les règles d'expression sont strictes: anglais exclusive-ment ! C'est au son de « shoot, run, jump, turn around, come here... »que les séances d'EPS, essentiellement sports collectifs et athlétisme,plus propices aux verbes d'action, se déroulent. L'activité est détournéeet adaptée aux besoins de la langue, la communication orale se déroulantdans un contexte non artificiel. Les formules répétitives prennent unetournure moins rébarbative, et à la fin de l'année, les élèves jouent entié-rement en anglais. D'une pierre deux coups, l'anglais se poursuit aprèsl'EPS en compréhension et en production écrites. Une formule intéres-sante qui allège ces classes de 34 élèves grâce à la présence -partielle-d'une enseignante supplémentaire le temps d'un créneau d'anglais.

anglais en eps Vincennes innove

Pourquoi partir dès septembre enclasse transplantée ? Depuis deuxans, pour trois classes de l'écoleMakarenko B de Vitry sur Seine laquestion ne se pose plus. Le 23 sep-tembre, 55 élèves se sont rendus enclasse découverte. La préparationde ce voyage a été anticipée l'annéescolaire précédente. Prises decontact, projet pédagogique, infor-mation aux parents se sont déroulésen avril-mai. L'exploitation en clas-se s'en trouve modifiée. Cette se-maine sert de « base concrète detravail, les thèmes développés surplace sont exploités toute l'année et

permettent des accroches plus fa-ciles avec les élèves. Les souvenirssont plus parlants que des photosextraites d'un manuel quandj'aborde le littoral », décrit une en-seignante. « Les élèves sontconfrontés plus tôt et dans uncontexte différent à leurs nouveauxcamarades de classe et à l'autoritéde l'adulte », dont la pérennisationse ressent toute l'année. Pour cesenseignantes, « partir dès le débutde l'année scolaire est devenu uneconviction, ça améliore l'ambianceet la cohésion de la classe ».

Pourquoi partir en septembre ?

classe transplantée

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Métier

Tout commence, il y a 6 ans lorsquesuite à une lecture collective d'extra-its du journal d'Anne Franck,

Mireille Dupille-Mascarallo avait organiséune rencontre avec Danielle Marc-Gervais,auteure d'un livre (1) sur son parcours d'en-fant juive pendant la guerre. « Je me suis ditque le témoignage d'une personne sur lepassé, ses origines parlait à ces jeunes, lesquestionnait » poursuit l'enseignante. Danscette école les 60 enfants de 5 à 15 ans onttous des besoins spécifiques liés à destroubles du comportement, de la personna-lité et à la difficulté à entrer dans les ap-prentissages. Ces élèves sont aussi dans desquestionnements forts du temps de l'adoles-cence. Mireille témoigne « Tous sont nésen France mais dans leurs échanges par-fois agressifs, j'avais remarqué de fortesconfusions entre nationalités, religions,origines. Tous ces mots n'avaient pas desens pour eux. Nous avons exploré en-semble par le passé ce que pouvait être uneidentité culturelle plurielle ».C'est ainsi, que chaque année , un groupeclasse d'une dizaine d'élèves de 12 à 15 anscommence par découvrir la dérive des

c o n t i n e n t s .« On est surla terre, on nevient pasd'ai l leurs »peut on lired'un élève surle mur d'expo-sition. De là,se poursuittoute une re-cherche surles origines

géographiques de leur famille. Ils placentles pays ou régions sur un planisphère, re-cherche le drapeau ou des informations surl'histoire, écoutent des poèmes de tous lesendroits du monde. « Cela a un effet dé-clencheur pour s'intéresser aux autres et enmême temps travailler de manière trans-versale différents apprentissages. J'essaiede donner du sens » explique MireilleDupille. Ils parlent et cherchent à lire et àécrire. Plus encore, le projet permet une « médiation entre les élèves là où les rap-ports étaient souvent tendus, agressifs ».Le groupe s'apaise, se questionne à proposdes objets rapportés de la maison, des re-cettes de cuisine, des musiques qui témoi-gnent parfois de la culture d'origine. Il en-

tègre dans le projet globalde l'établissement ».Avec plusieurs années derecul sur la pratique de sonprojet, Mireille est formel-le sur ce qu'il permet.« Les enfants acquièrentnon seulement des appren-tissages scolaires, mais leregard qu’ ils portent sureux mêmes, les autres et le

monde évolue. Ils font preuve d’initiatives». « A la fin de l'année, certains sont ca-pables de répondre à des questions ou-vertes, d'argumenter. Plus encore, ils pren-nent les journaux, tentent de comprendrel'actualité internationale ». Mireille af-fiche sa satisfaction de professionnelle «l'année dernière, quatre enfants du groupeont été intégrés en SEGPA ».

Sébastien Sihr

tretient le dialogue quandchacun présente la carted'identité d'un pays, d'unerégion. Tout ne s'arrête pasune fois la porte de la sallede classe franchie.Jacques De Chalendar,éducateur spécialisé tra-vaille aussi avec le groupe.« Dans le cadre des ate-liers, ils tapent leurs textesà l'ordinateur, font des recherches sur in-ternet. Ils essaient de travailler ensemble »précise t-il. Le travail en équipe, c'est aussi une réalitéentre les professionnels de cet établisse-ment spécialisé. La directrice de l'établisse-ment Anne Cismondo explique que lorsdes réunions de synthèse, « les trois pôlespédagogique, éducatif et médico-psycholo-gique parlent de l'enfant de ce qu'il fait, deson comportement, de ses désirs, de ses ap-pétences, de ses difficultés. L'enseignantporte la dimension pédagogique qui s'in-

Quelques mots tapés à l'ordi-nateur par un jeune de 12 anstémoignent « Je me demande s'il y a du dan-ger dans les autres pays, s'il y ades prisons. On a pas les mêmesyeux, les mêmes peaux, lesmêmes têtes et on ne mange pasla même nourriture et on est tousdes êtres humains, tous sur lamême planète »

Jacques De Chalendar, éduca-teur spécialisé« Parler de la différence les aamené à la représenter. Le pro-jet a été l'objet d'un travail plas-tique autour de masques. A par-tir du même support, il s'agissaitde le décorer de manière per-sonnelle. Comme un symbole,les sculptures illustrent le mêmeet l'autre » .

A l'externat médico pédagogique de Colombes dans les Hauts-de-Seine, les élèves travaillent dans le cadre de l'éducation contre le ra-cisme. Comment s'ouvrir au monde, apprendre par un détour dansle passé à vivre ensemble au présent ?

Colombes : dis t’es où ?Colombes :

dis t’es d’où ?

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Que permet une démarche inter-culturelle ?La question de la diversité culturel-le induit l’apprentissage de la ren-contre et de l’expérience de l’altéri-té. Il ne s’agit pas de développerdes connaissances culturelles surautrui mais d’apprendre à re-connaître l’autre dans sa totale sin-gularité mais aussi dans sa totaleuniversalité. C’est sur cette tensionque s’appuie la démarche intercul-turelle qui loin de mettre enexergue les catégories et les défini-tions culturelles met en valeur leprincipe de variation et non celuide différenciation.

Comment la construire en classe ?Si l’approche interculturelle se dé-finit comme l’apprentissage de larelation à l’autre, de l’altérité dansla diversité, les disciplines, commel’histoire, la littérature, les langues,les arts sont l’occasion des ces ap-prentissages à condition qu’ils nesoient pas réduits à des techniques,à des savoirs vides de sens. La pé-dagogie interculturelle n’est pasune discipline, elle ne s’adresse pasà un public particulier, elle est cequi permet d’apprendre le singu-lier-universel. En ce sens, elle relè-ve plus de la philosophie anthropo-

logique que de la didactique.

Quels écueils à éviter ?Sans souci ni d’exhaustivité, onmentionnera à titre d’exemple : lanécessité de ne pas réduire l’ap-proche interculturelle, à un publicspécifique, celui lié à l’immigra-tion. En effet, « l’interculturel » afonctionné et fonctionne souventencore comme une opération demarquage.La focalisation sur des discours etdes pratiques mettant en évidenceles différences au détriment de larecherche de l’universalité qui secache justement derrière les diffé-rences.Le recours systématique à la com-paraison. Celle-ci présente des li-mites dans la mesure où on étalesur un plan unique des données quirelèvent de périodes et de contextesdifférents.Le pointage des caractéristiques,des traits des cultures et des identi-tés car en réalité celles-ci ne se dé-finissent ni comme des catégories,ni comme des structures maiscomme des processus dynamiquesqui évoluent en fonction descontextes et des relations entrete-nues entre les individus et lesgroupes.

Mireille Dupille-Mascarallo et sesélèves autour du planisphère. Le groupe s’appaise, le dialogue s’instaure.

Martine Abdallah-Pretceille

Professeur des Universités - Paris VIII et Paris III Sorbonne Nouvelle

ETUDES

Reconnaître l’autre dans sa singularité

Seconde carrière : une première ratée !

Pour changer d'activité au cours de la vie professionnel-le, les enseignants peuvent bénéficier de mesures de «seconde carrière » dans la fonction publique. C'est dumoins ce que prévoit le texte de loi qui, en application dela loi Fillon sur les retraites, avait été présenté commeune contrepartie à l'allongement des carrières et à la priseen compte de la pénibilité du métier d'enseignant : « lesenseignants pourront occuper en position de service dé-taché, des emplois correspondant à leurs qualifica-tions...».La mise en application était prévue dès la rentrée 2005.Malgré les interventions du SNUipp auprès des minis-tères concernés l'engagement n'a pas été tenu en raison,selon le Ministère du très faible nombre de postes propo-sé (15 postes!) par les autres ministères.Le décret (J.O du 10/08/2005) et l'arrêté (B.O n° 36 du6/10/.05) précisent les modalités de mise en place et d'or-ganisation et de fonctionnement des commissions acadé-miques.Présidée par le recteur, la commission émet un avis surchaque candidature qui tient compte de la qualification,de l'expérience, la valeur professionnelle fondée sur lescompétences et « la manière de servir », les voeux for-mulés.Les dossiers de candidature doivent comprendre unelettre de motivation dactylographiée rédigée par chaquecandidat pour un des emplois proposés, un curriculumvitae établi à partir d'un document fourni par l'adminis-tration (affectations, stages, civilité, expérience profes-sionnelle...), une fiche d'appréciation sur la carrière éta-blie par le recteur se fondant sur les notations. Le calen-drier est fixé annuellement par le Ministère (postes of-ferts, dépôt de candidature, date d'examen des dossiers,etc...).

Tout est vraiment prêt, il ne manque que ...les postes !Reportée par le ministère à la rentrée 2006, la mise enœuvre du dispositif dépendra donc des créations depostes au budget et de la volonté ministérielle de donnervie à ce dispositif. D'où l'appel du SNUipp pour une fortemobilisation qui modifie le projet de budget.

GS

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Métier infos servicesinfos services

CAPA-SH, préparationdu diplôme d’Etat depsychologue scolaire,formation initiale des di-recteurs d’école... Lesconférences pédago-giques, examens etconcours de la fonctionpublique peuvent aussiouvrir des droits seule-ment lorsqu’ils sont ac-compagnés d’uneconvocation ou d’unordre de mission éma-nant de l’administration.Ces indemnités serontperçues uniquementlorsque le stage se dé-roule en dehors de lacommune ou de la com-munauté de communes(Aix-Mareille, petitecouronne parisienne)dans laquelle le stagiaireexerce ou habite. Pour plus de renseigne-

L’ouverture du sitepour la saisie descandidatures pourle recrutement desexpatriés à l’AEFEest prolongée jusqu’au12 octobre (minuit –heure de Paris) suite àdes difficultés impor-tantes sur le site internet.Mais la limite de trans-mission obligatoire desdossiers à l’AEFE, par lavoie hiérarchique(Inspection académiquepour les personnels dupremier degré) restefixée au 21 octobre.

Différents stagespeuvent ouvrir desdroits à des indem-nités : formationcontinue, formation

ments, contacter votresection départementale.

Pour l’installationdes nouveaux fonc-tionnaires la circulai-re 2003-034 du27/02/2003 prévoit 3dispositifs, non cumula-tifs, d’aide ou de prêt enfaveur des listes complé-mentaires, PE2 et T1. Cesont les AIP-PIP (Ile deFrance et PACA), AIP-PIP (Zus) et AIP-CIV.Ces aides et prêts (sansintérêt) sont soumis àconditions.Les demandes d’aide etde prêt doivent être ef-fectuées auprès des ser-vices sociaux desInspections acadé-miques.

Je suis en retraite depuis le 1er septembre 2005. Je suis parent de 3 enfants,mais le troisième, né en 1994, n’avait pas 16 ans au moment de la liquidationde ma pension. Je n’ai donc pas pu bénéficier de la majoration de 10 % pour3 enfants. Cette situation est-elle révisable au moment où mon enfant aura 16ans ?Tout à fait. Cette disposition figure à l’article L18 du Code des pensions civileset militaires. Mais il faut en faire explicitement la demande au moment où votreenfant atteindra l’âge de 16 ans.

Comment dois-je faire pour participer aux permutations nationales ?A partir de cette année toutes les candidatures se feront par internet sur « i-prof» (SIAM) du 7 au 25 novembre. C’est par cette même procédure qu’il faudraconfirmer sa participation aux permutations.

En quoi consistent les vœux liés pour les permutations nationales ?Deux conjoints peuvent postuler chacun dans le cadre des vœux liés - mêmesvœux dans le même ordre – en ayant la garantie d’obtenir ou de ne pas obtenirensembles la mutation demandée. Dans ce cas c’est le barème moyen des deuxconjoints qui est pris en compte.

Je suis originaire d’un DOM, est-ce que je bénéficie d’un avantage pour le « retour au pays » ?Non, il n’y a pas d’éléments dans le barème qui prennent en compte cette di-mension. Les éléments de barème figurent dans la note de service n° 2005-151du 27 septembre 2005 (BO n°36 du 06-10-2005.

Questions / Réponses

n°34 du 22/09/05 - Nouvelles technologies : Lestechnologies d’information et de communicationdans l’enseignement scolaireListes d’aptitude : Répartition des emplois ouvertsen 2005 pour l’intégration des instituteurs dans lecorps des professeurs des écolesn°35 du 29/09/05 - Action éducative européenne :Programme d’action communautaire Socrates -Appel à candidatures - année scolaire 2006-2007 ENCART du n°35 : mise en œuvre de la loid'orientation et de programme pour l'avenir del'école ; mise en œuvre des dispositifs de réussiteéducative ; modification du décret du 30 août 1985relatif aux établissements publics locaux d’ensei-gnement ; conditions de recrutement et d’emploides assistants d’éducation ; assistants pédago-giquesn°36 du 06/10/05 - Activités éducatives : grandprix des jeunes lecteurs 2006Mouvement : changement de département des en-seignants du premier degré – rentrée 2006Mouvement : mise à disposition de la Polynésiefrançaise de personnels enseignants, d’éducation,d’information et d’orientation de l’enseignementdu second degré – rentrée 2006Mutations : candidatures à des postes dans desétablissements de la Mission laïque française àl’étranger – année 2006-2007Détachement des personnels enseignants : compo-sition, modalités d’organisation et fonctionnementdes commissions académiques d’instruction etd’orientation

SOMMES INDUES

Toute somme reçue de l’Etat, d’un établissement pub-lic ou d’une commune, de manière indue, est immédi-atement exigible. Une circulaire du 5 novembre 1980rappelle les conditions de recouvrement de cessommes et propose de trouver une solution aux prob-lèmes de remboursement que cela peut poser, en par-ticulier si la retenue est supérieure à la quotité saisiss-able. La dette ne sera éteinte qu’après 30 ans (pre-scription trentenaire).Par contre les personnes ne disposent que de 4 ans(prescription quadriennale) pour exiger les sommesqui leur sont dues par l’Etat.

Lu au BO

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En ligneUne semaine

pour la solidarité internationaleLe site de la Ligue de l’enseignement consacré à lacommémoration. La rubrique « laïcité au quotidien » permet de téléchar-ger des modules de réflexion illustrés par des coupureset dessins de presse, conçu pour faciliter l’organisationde débatsdans uncadre scolai-re.Dans la rubrique « 1905 » on retrouve la loi dite de sé-paration des Eglises et de l’Etat, les conditions de sonadoption et des débats actuels. Un forum permet àtous de dialoguer et de contribuer à laréflexion sur les questions de laïcité. http://www.laicite-laligue.org/la-ligue/laicite-laligue/index.html

Le blog de Jean Baubérot Docteur en histoire et titulaire de la seule chaire enFrance consacrée à la Laïcité à l'Ecole Pratique desHautes Etudes.http://jeanbauberotlaicite.blogspirit.com/

Sur le site du ScérenSur le site du Scéren un dossier inti-tulé « Laïcité, valeur de l'école ré-publicaine ». La rubrique pourl’école donne en plus des pro-grammes officiels de l’école des ressources documen-taires pour traiter le sujet.www.sceren.fr/laicite/default.htm

Celui du ministère et de l’Assemblée nationaleMis en ligne par le ministère de l’Éducation nationale etl’Assemblée nationale, il propose unefrise chronologique, des fiches théma-tiques, un quizz...http://education.assemblee-nationale.fr/site-jeunes/laicite/accueil/accueil.asp

Vie publiqueSur le site de vie publique, le dossier laïcité proposé parla Documentation Françaisewww.vie-publique.fr/actualitevp/dossier/laicite.htm

1905-2005, cent ans de laïcité

Un livre pour parler de l’éco-le, pour lui « rendre justice »et témoigner du chemin à par-courir pour « Réussir notreécole ». Sous forme de dia-logue avec une journaliste,Gérard Aschieri, secrétaire gé-néral de la FSU, décline de Aà Z ses expériences, ses es-poirs d’enseignant et de syndi-caliste.

Réussir notre écoleGérad AschieriLa Table Ronde, septembre2005

Du 12 au 20 no-vembre, partout enFrance, 50 associa-tions et collectifs dontla FSU invitent toutun chacun à participerà de nombreuses ani-mations originales etconviviales lors de lasemaine de la solidarité.Commerce équitable,respect des droits hu-mains, échanges inter-culturels, citoyenneté,environnement, tou-risme solidaire, santé,annulation de ladette... toutes les thé-

matiques de la solidarité internationale seront à l'honneur. Ce sera l'occa-sion pour les associations, ONG, collectivités territoriales, établissementsscolaires, syndicats d'informer sur les enjeux de la solidarité internationa-le et de proposer des pistes concrètes pour agir en citoyensolidaire.www.lasemaine.org

« Réussir notre école »

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Zaü, le documentaire explique par le menules mille et une étapes qui ont jalonné lanaissance de « Sous le grand banian ».On entre dans l’intimité de l’auteur et del’illustratrice, depuis les brouillons, les es-quisses. On suit le manuscrit à l’imprime-rie, on s’émerveille de la magie de la qua-drichromie qui permet la reproduction fi-dèle des somptueuses illustrations de N.Novi. On découvre le rôle de l’éditeur, dudiffuseur, le travail du libraire, l’acheteuret enfin…l’heureux lecteur !Indispensable…

L'Affaire du livre à taches (A) P. Cox –Albin Michel 1991 (13 euros) Dès 9 ans(Sélection Ministère Cycle 3) Archibald le koala, détective, reçoit le der-nier tome de ses propres aventures envoyépar l’imprimeur Blaireautative. On suitdonc avec Archibald la découverte de cetalbum… inséré dans le livre lu. Mais l’al-bum est très mal imprimé et plein detaches ! Furieux, Archibald se rend chezl’imprimeur qui finit par découvrir le potaux roses. Ses enfants qui devaient sur-veiller l’impression du livre ont déréglé lapresse ! Le livre est donc réimprimé et lehéros comme ses lecteurs peuvent termi-ner leur lecture des dernières Aventuresd’Archibald ! Voir aussi d’autresexemples d’enchâssement d’un livre dansun autre, de jeu de mise en abîme de la lec-ture, dans « L’écoute aux portes », ClaudePonti, (L’école des loisirs) et dans « Lelivre dans le livre dans le livre », Jorg

Muller - Dragon d’or.

Le libraire diffuseurA toutes les époques, de la Chine àl’Occident - de Giordano Bruno à «Fahrenheit » - les églises et les étatsont censuré, interdit et brûlé les livres,leurs auteurs et leurs diffuseurs, quand

ils rompaient avec les croyances ou va-leurs de l’époque... Mais grâce aux li-braires et aux colporteurs, ces écrits diffu-sés clandestinement ont passé les fron-tières et touché un vaste public.

Libraire de nuit (R) J. Mirande – Castor-Poche 1999 (4 euros) Dès 11 ansEn cette fin du XVIIIe siècle, sur lesberges de la Seine, les intempéries rendentle métier de libraire ambu-lant bien difficile. BelleHumeur, ancien sergent de-venu colporteur de livres,espère s’enrichir par lavente, strictement interdite,de volumes del'Encyclopédie de Diderot,au risque d’y perdre la tête.Avec l’aide de Sylvain, soncommis et fils adoptif, par-viendra-t-il à échapper à la police ?

Le bibliothécaire médiateurLa bibliothécaire de Bassora, Une histoi-re vraie (A) J. Winter - Gallimard 2005(10,50 euros) Dès 7 ansVoici l’histoire vraie en 2003 d’AliaMuhammad Baker, bibliothécaire deBassora, en Irak,histoire illustrée parl’auteur dans unstyle naïf et sobre.C’est la guerre sansmerci et dans cepays dévasté où lescivils – surtout lesfemmes – n’ont pasde pouvoir réel, Aliaredoute que les trente mille livres irrem-plaçables de sa bibliothèque ne soient per-dus à tout jamais. Avec l’aide d’amis etd’enfants, elle transfert clandestinement,un à un, les précieux ouvrages dans un lieuplus sûr et sauve ainsi une partie précieu-se du patrimoine irakien. Parfois – queloptimisme ! - l'amour des livres et le res-pect du savoir sont plus forts que lesarmes.

Autres titresSite du SNUIPP : http://www.snuipp.fr/enseignants/frameressources.html :Livres de jeunesse – « Le livre et son his-toire »

Marie-Claire Plume

La grande histoire du livre (D) collectif –Gallimard (Les Racines du Savoir) 1995(16,8 euros) Dès 10 ans.Superbe album carré, esthétique et lu-dique, avec des pages vernissées qui se dé-plient, se découpent, des transparents, desautocollants, des adresses, un lexique, un

index... Ajoutons uneiconographie somp-tueuse, faisant appelaux œuvres d’art et auxdocuments anciens. Ondécouvre les premièresmatières : argile, ro-seau, bambou, soie,peau de bête, les pre-mières forme, tablettes,

rouleaux ou accordéon. On admire le tra-vail des copistes du Moyen Âge sur lesmanuscrits enluminés. Puis c’est l’épopéedu papier, Gutenberg et l’imprimerie, leprogrès des techniques et la photogravureà travers un vrai film noir - L’avenir dulivre à l’ère de l’informatique n’est pasévoqué - Enfin, on salue le rôle des média-teurs : libraires et bibliothécaires. Ce sontles 5000 ans de l’histoire du livre qui sedéroulent.

Comment un livre vient au monde (D) A.Serres, ill. Zaü – Rue du monde 2005 (13euros) Dès 9 ans.Voici un album documentaire particulière-ment original. Il est édité en même tempsque le très beau conte de J.C. Mourlevatillustré par N. Novi, « Sous le grand ba-nian » qui met enscène les rêves multi-colores de deux petitesindiennes aveugles.Grâce aux textes trèsvivants, précis etsimples d’A. Serres etaux croquis colorés de

Le livre et son histoireLitterature de jeunesse

Voici la 17ème édition de « Lire en Fête ». Lisons, faisons lire, par-tageons nos lectures ! Le livre est le héros de la semaine, un per-sonnage de roman à lui tout seul !

Métier

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Al’occasion de la conférence annuel-le de la famille le 22 septembre,Dominique de Villepin a annoncé

des mesures censées « mieux concilier viefamiliale et vie professionnelle ». En plusde l’actuel congé parental rémunéré 512euros par mois pendant trois ans, il proposeà compter de juillet 2006 un congé parentald’un an, avec un revenu mensuel de 750euros. Cette mesure inspirée par une poli-tique natalis-te n’est ap-plicable qu’àpartir du 3ème

e n f a n tPlusieurs or-ganisationssynd ica lesdont la FSUsouhaitaientqu’elle lesoit à partirdu 1er. Il apar ailleurschargé sesministres de la Santé et de la Sécurité socia-le d’étudier « une refonte plus importantedu dispositif ». Le gouvernement souhaitemodifier le soutien aux familles pour lagarde des enfants de moins de 6 ans. Il a dé-cidé « de doubler le crédit d’impôt pour lesfrais de garde hors du domicile familial »sans pour autant toucher au plafond de 2300euros. Cette mesure sera inscrite dans leprojet de loi de finances pour 2006. Le pre-mier ministre assure « poursuivre les ré-flexions pour accroître l’offre de garde ».D’ici 2008, 46 000 places de crèches de-vraient être créées en France.Par ailleurs, le chef du gouvernement pré-voit la création d’une « carte famille nom-breuse » pour celles comptant au moinstrois enfants, permettant d’accéder à desbiens et des services à tarif réduit. La nou-velle carte ne concernera pas que les trans-ports ferroviaires. Elle fonctionnera pourd’autres services publics dont la liste n’a

Politique de la famille : les plus aisées d’abord

pas été précisée, et pour les produits com-mercialisés par des enseignes « partenaires». Le Premier ministre a toutefois indiquéque l’effort portera sur les trois grandspostes de dépenses : l’équipement desfoyers, les biens et services de la vie quoti-dienne, les loisirs sports et offres culturelles(mais pas sur le logement). Dominique deVillepin a encore annoncé pour avril 2006une réforme de l’allocation de présence pa-

rentale. Lesparents d’en-fants acciden-tés, hospitali-sés, handica-pés, pourrontin te r rompretempora i re -ment leur tra-vail grâce à uncrédit de 310jours utili-sable de ma-nière fraction-née sur une

période de trois ans. Ils recevront une aidede 100 euros par mois.Enfin, le gouvernement veut renforcer laprotection des mineurs sur l’internet et sou-haite pour cela que les fournisseurs d’accèsproposent des logiciels de filtrage aux pa-rents. A défaut d’un accord concerté, il en-visage une modification de la législation.En revanche, le gouvernement a refuséd’inscrire à l’ordre du jour de la Conférencede la famille l’examen du rapport Hirsch, dunom du président d’Emmaüs France. Cerapport intitulé « zéro enfant pauvre » pro-pose 15 mesures pour lutter contre la pau-vreté. Rappelons que le Conseil de l’emploi,des revenus et de la cohésion sociale estimedans un rapport publié l’année dernière « qu’un million d’enfants appartiennent àdes familles dont le niveau de vie est infé-rieur au seuil de pauvreté ».

Pierre Magnetto

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RéflexionsL e u r a v i s

Nicole Prudhomme, présidente de lacaisse nationale d'allocations fami-liales (CNAF):« 750 euros mensuels, comme labranche famille n'est pas en bonne santéavec 1,3 milliard d’euros de déficit, jecrois qu'il était difficile de faire plus. »

La CGT« La mesure retenue par le gouverne-ment ne correspond pas aux attentesréelles des parents. Ils ont besoin d'unservice public diversifié d'accueil desjeunes enfants et de l'allongement ducongé de maternité à 24 semaines pourles premier et deuxième enfants. »

Thierry Damien, président nationaldes Familles rurales: « C'est une mesure très intéressantepuisqu'elle va permettre aux famillesd'avoir un véritable libre choix, une op-tion entre le congé qui existe de troisans et ce nouveau congé d'un an. Celui-ci va permettre à des femmes de revenirplus rapidement à l'emploi et donc demoins pénaliser le travail en entrepriseet surtout de mieux concilier vie fami-liale et vie professionnelle ».

Gilbert Lagouanelle, du Secours ca-tholique« Le thème des enfants pauvres a étéoublié par le gouvernement dans cetteconférence. Dans les mesures annon-cées, encore faut-il avoir un travail, en-core faut-il ne pas avoir d'emploi pré-caire ».

Gérard Aschiéri, FSU« Les conditions d’entrée dans la vieactive (précarité, salaires faibles, diffi-cultés de se loger…) qui sont les véri-tables obstacles à l’accomplissement dudésir d’enfant, ne donnent pas lieu à desannonces gouvernementales. La FSUs’indigne du silence gouvernemental ebce qui concerne les familles pauvres etvulnérables après le rapport Hirsch. Legouvernement préfère cibler les fa-milles aisées. Un choix de société ! »

Lors de la conférence de la famille, le premier ministre a annoncéune série de mesures mais il a refusé d’inscrire à l’ordre du jour lethème de la pauvreté.

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Un groupe d'experts de l'INSERM arécemment rendu public un rapportsur « les troubles des conduites

chez l'enfant et l'adolescent » suite à unecommande de la Canam (caisse nationaled'assurance maladie des travailleurs indé-pendants). L'analyse, réalisée par un groupepluridisciplinaire d'experts se veut porteused'éclairages et de conseils sur ce trouble «peu connu du grand public ». Mais ce rap-port a surtout semé un profond malaise chezles professionnels de la santé et de l'éduca-tion.L'expertise de l'INSERM définit le troubledes conduites (comportements agressifs,destruction de biens matériels, les violationsde règles établies, hyperactivité) comme «l'expression d'un comportement dans lequelsont transgressées les règles sociales ». Letrouble des conduites (forme agressive ounon) atteindrait une prévalence de 2 % chezles enfants de 5 à 12 ans, et de 3 à 9 % chezles 13-18 ans d'après la littérature scienti-fique internationale. Le rapport précise enoutre que « la très grande majorité desadultes présentant une personnalité antiso-ciale ont des antécédents de trouble desconduites ». Plus ces troubles de conduitesurviennent précocement (avant 10 ans),plus le risque serait élevé d'évolution versune « personnalité antisociale » à l'âgeadulte. Cependant, la fréquence des agres-sions physiques diminuerait chez la grandemajorité des enfants après 4 ans. Compte tenu de l'absence d'études épidé-miologiques en France dans ce domaine (àl'exception d'une étude partielle et ancienneréalisée à Chartres en 1994), l'INSERMremet en cause les grandes orientations psy-chiatriques qui prévalent en France au béné-fice de celles usitées aux Etats-Unis. En fai-sant un tel écho à la classification lestroubles mentaux (DSM IV), l'INSERMoriente les soins sous l'angle de la psychia-trie américaine qui découpe les pathologiespour y associer des solutions médicamen-teuses adaptées, et nie la tradition psychia-trique française irriguée par la psychologie

clinique. En validant cette notion de troubledes conduites, l'INSERM induit la référenceà des conduites qui seraient soit « normales» soit « pathologiques ». Les donnéesconcernant la dimension individuelle ou lavaleur subjective des actes sont absentes, ladimension clinique, chère à la psychiatriefrançaise, qui s'appuie sur la parole, est élu-dée. Pour l'INSERM, si l'interrelation entre desfacteurs individuels (facteur génétique, tem-pérament, personnalité) et environnemen-taux (relations familiales, environnementsocial) favorisent l'apparition du trouble desconduites, le déterminisme familial seraitdéterminant. Cela « moralise le débat là où,au contraire, il faudrait accepter la diversi-té de tous les parents » commente PierreDelion, pédopsychiatre à Lille.

L'INSERM formule des « recommanda-tions » pour améliorer le dépistage, la pré-vention et la prise en charge. Le dépistagedu trouble est préconisé dès la naissancepuis dans les structures d'accueil (crèche,maternelle) pour intervenir lors de la petiteenfance (0-3 ans) et dans les familles défi-nies comme à risque par l'INSERM. Or,comme le précise Pierre Delion, « à ce mo-ment là, l'important n'est pas de faire un dé-

pistage systématique, de type Big Brother,mais de rendre possible, pour les parents, larencontre avec des professionnels, pour ac-cueillir cette souffrance de l'enfant et éven-tuellemnt la traiter ». Mais en terme detraitement, les préconisations du rapportsont radicales : inciter aux thérapies, ou, «si la sévérité du trouble l'exige, le recours àde nouveaux médicaments agissant sur lescomportements agressifs ». « Il est impor-tant de préconiser la prévention comme untravail essentiel, mais le faire à des fins denormalisation des enfants et des famillespose de sérieux problèmes éthiques » com-mente une psychologue scolaire.Le lancement d'une étude épidémiologiquepour évaluer la fréquence de ce symptômeen France chez les enfants et adolescents estnéanmoins dans la liste des recommanda-tions. Un tel dépistage a été réalisé en 2003aux Etats-Unis, il a entraîné une évolutionconsidérable de la consommation de psy-chotropes. En France, près de 25 % des as-surés sociaux consomment déjà des psycho-tropes au moins une fois par an. Les intérêtséconomiques des firmes pharmaceutiques etla dépendance aux médicaments dès le plusjeune âge se profilent.

Christelle Mauss

Troubles de conduiteRéflexions

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L’INSERM vient de publier un rapport sur « les troubles des conduites ». Ses orientations et sesconclusions inquiètent les proféssionnels de santé et d’éducation.

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L’amour et la révolution… La jeunesse d’unhomme de soixante ans d’aujourd’hui s’ap-pelle Mai 68. Récemment, Bertolucci réali-sait « Dreamers » et échouait à y faire croireà la passion romantique, aux jeunes gensdésespérés et amoureux issus d’un rêve duXIX° siècle. Avec le même protagoniste queBertolucci, Louis Garrel, qui est son proprefils, Philippe Garrel propose le 26 octobre «Les amants réguliers ». C’est un chef-d’œuvre au sens ancien du terme, à laconstruction irréprochable, venu des annéesd’expérience d’un maître à la main sûre.Après un exposé d’une heure pour raconterles barricades de 68 à la manière d’unDelacroix en noir et blanc, Garrel emploieune seconde heure au récit doux et simple del’amour à vingt ans. Puis, dans une troisièmeheure, avec une utilisation magistrale de ladurée, il dit la fin de cet amour et sonentrée dans une sorte d’éternité de la mémoi-re. Film autobiographique sans doute, puis-qu’on reconnaît, sous les traits de la comé-dienne Clotilde Hesme, la chanteuse Nico,que Garrel aima et évidemment le cinéastelui-même sous les traits de son fils. Il montreencore longuement son père, le comédienMaurice Garrel, en faux gâteux brillantissi-me. Mais les détails biographiques ont peud’importance, tant on est d’abord captivé parla beauté élégiaque de ce récit pris dans les

fumées de l’opium, récit d’une jeunesse loin-taine et préservée. Fumées aussi des gaz la-crymogènes : les combats entre CRS et étu-diants paraissentune hallucination. Le tour de force étantqu’on a l’impression d’une « hallucinationréaliste », ce qui est peut-être une définitiondu cinéma. Le romantisme des jeunes gens de1830 est suggéré en permanence, dans letraitement pictural de l’image comme dans laconduite du récit, rappelant souvent lesgrands récits d’apprentissage de ces années-là. Sans oublier la présence de l’« anachro-nique » opium. Les images de WilliamLubtchansky magnifient ce film admirable,fait de douceur, de rêve et de maîtrise.

René Marx

Les critiques de cinéma de Fenêtres sur Cours sont dis-ponibles sur www.laviedesfilms.com

Musique Expériences

Université d'automne du SnuippDu 21 au 23 octobre à La Londe lesmaures

Education, religion et laicitéColloque international « Quels enjeuxpour l'éducation comparée? » du 19 au21 octobreOrganisé par l'Association d'francopho-ne d'éducation comparée et le centre in-ternational d'études pédagogiques àSèvres ( hauts de Seine)Rens : http://afecinfo.free.fr/afec/index.htm

Les imagiesTroisièmes rencontres nationales surl'image et la pédagogie les 20 et 21 oc-tobreOrganisé par le CRDP de Montpellier,le CDDP de l'HéraultRens : 04 99 58 37 11 - www.crdp-montpellier.fr

Déficience intellectuelleColloque « accompagner les parentsavec une déficience intellectuelle » du19 au 21 octobre à Villeneuve-d'Ascq Organisé par l'Association des parentsavec unedéficience intellectuelle,l'Ecole d'éducatuers spécialisés de Lilleet l'UFR des sciences de l'éducation deLille-IIIRens : 06 82 19 32 06

Enfance et exclusionsColloque co-organisé par l'AWO et lesfrancas en partenariat avec l'office fran-co allemand pour la jeunesse. Du 8 au10 novembre 2005 à EvreuxRens : http://www.francas.asso.fr/

Cité des sciences3ème forum de la visite scolaire.Mercredi 9 novembre 2005, de 10h à18h (Entrée gratuite)Quarante huit exposants (Futuroscope,Institut du monde arabe, Cinémathèque,Centre Pompidou).

L’ a g e n d a

centre d’un œuf». Il s’agit biend’assister à lagestation du trio.De très beaux accents jazz, une harmonieréussie entre tradition orientale, classicismeeuropéen et fougue indienne. De parfaitsjeux d’écoute.

Laure Gandebeuf

Rabih Abou-Khalil : Journey to the Centre of an EggEnja. En concert Le 15-10 à Roubaix, Le 17-10 à laCigale à Paris, le 22-10 à Brest, le 1-12 à Nice / MagicMalik : Orchestra XP II Label Bleu. En concert le 20-10 à Limoges, le 25-10, le 2 et 3-12 au New Morningà Paris, Le 31-10 au Point Ephémère à Paris, Le 10-11à Rennes, le 23-11 à Reims.

Nouvel opus pour Magic Malik et son or-chestra avec une belle recherche de sons,une véritable rencontre entre instrumen-tistes avec Denis Guivarc’h et SteveColeman au saxophone alto, GillesCoronado à la guitare, Maxime Zampieri àla batterie, Sarah Murcia à la contrebasse,Or Salomon aux claviers... et MalikMezzadri à la flûte. Chacun trouve sa partbelle entre chœur, solo et enchaînements.Une symphonie chaotique ou langoureuse.Une autre entrevue musicale entre RabihAbou-Khalil le oudiste libanais, le pianisteallemand Joachim Kühn et le percussionnis-te Jarrod Cagwin pour une « journée au

Cinéma Les amants réguliers

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Comment peut-on apprécier les « effets» de l’éducation ? Il y a une difficulté car l’éducation estgénéralement abordée sur un plan quali-tatif. Mais les économistes en se penchantsur cette question ont mis en évidence lelien entre éducation et enrichissement. Plusla population est diplômée, plus la sociétéest sophistiquée et le produit national brutaugmente. De même plus une personne estdiplômée, plus son salaire est élevé bienque l’on constate un accroissement dunombre de diplômés sans emploi ou occu-pant des emplois inférieurs. Dans les pays développés comme dans lespays en voie de développement, l’éduca-tion agit également sur les comportementsculturels, sociaux et politiques dans le sensd’une plus grande émancipation.L’éducation fournit aussi des codes intel-lectuels et une culture, communs à tous enprincipe : l’enseignement de l’histoire, lalittérature créent ainsi des références com-munes. Dans l’esprit des fondateurs de laRépublique : l’école en formant descitoyens devait produire du consensus. Ilsespéraient aussi comme Victor Hugo qu’ « en ouvrant une école, on fermeraitune prison ». Sur le plan social il reste quela grande majorité de la population car-cérale est moins éduquée. Pour autant il ya aussi des effets pervers quand unemeilleure éducation rend les délinquantsplus performants (escrocs, hackers…) !Enfin l’éducation modèle aussi les goûts etles préférences mais selon le niveau d’édu-cation, vous n’écouterez pas la mêmemusique ! Quant au domaine politique,l’éducation facilite une plus grande impli-cation et ne prédispose pas aux attitudespartisanes. En conclusion, l’éducation modèle énor-mément les comportements à la fois indi-viduels et généraux.

L’éducation produit-elle les mêmes effetspour tout le monde ? Toutes les enquêtes ont montré une réussitescolaire dépendant largement de l’origine

sociale, du capital culturel accumulé parles parents. François Leclercq, économistedu développement, a démontré que dansun pays en voie de développement, l’ou-verture d’une école produit un bondénorme pour toute la population, et ce,quelque soit la qualité de l’enseignement.Les femmes y sont particulièrement gag-nantes. C’est après, au niveau du collège,que l’école reconstruit de nouvelles inégal-ités liées plus à la naissance qu’au mérite.Dans les pays développés cette tendancepeut être sensible dès le primaire.

Vous parlez de « capital humain, capitalculturel ». Que recouvrent ces notions ?Deux personnes ont introduit cette notionmais de manière très différente. GaryBecker, économiste prônant un libéralisme« très dur », définit le capital humaincomme l’ensemble des connaissances

qu’on peut acquérir par soi-même en ter-mes de compétences professionnelles et desavoirs cognitifs appris à l’école. Et PierreBourdieu, sociologue, définit le capitalculturel comme un ensemble des disposi-tions léguées par les familles qui permet-tent au jeune enfant d’être productif enmatière d’école. Cette métaphore du « capital » est juste, riche. C’est l’idéeque cela s’acquiert, se transmet, fructifieou se déprécie: il faut une bonne formationde base pour progresser. Mais le « capitalhumain » peut aussi devenir une marchan-dise comme l’atteste les classements degrandes écoles…

Comment alors concilier les effets de l’é-ducation et l’égalité des chances ? Les différences reposent sur les valeursque la société donne aux différentes sortesde capital. Ces valorisations sont variablesselon les instances : l’école favorise lesétudes longues, le bac général alors que lesentreprises plébiscitent les bacs profes-sionnels. On a beaucoup espéré de l’éduca-tion pour favoriser l’intégration complètedes individus dans la société. Jusque dansles années 1960, l’école était vraiment uneinstitution universelle, un monopole. Toutle problème est de savoir ce que peut l’é-cole aujourd’hui car les effets de l’éduca-tion sont concurrencés par d’autres formessociales comme le marché, les médias, in-ternet. Les profs ont de plus en plus de malà imposer leur voix dans ce tintamarre.Mais ce rapport nous a montré que l’édu-cation a un effet tout à fait considérable etles enseignants ne doivent pas oublierqu’ils détiennent toujours une cartemaîtresse même si c’est plus difficile.

Propos recueillis parMichelle Frémont

Christian Baudélot a dirigé avec François Leclercq unrapport sur « Les effets de l’éducation », qui vientd’être publié à la Documentation française.

Réflexions

Christian Baudelot,Professeur de sociologie à

l’Ecole Normale Supérieure

« Ouvrir une école, un bond en avant pour tous »