séquence 3 : la renversante beaute de la laideur · platon (ve-ive siècle avant notre ère),...

Thème 2 : Des goûts et des couleurs, discutons-en !

I s a b e l l e S I N I G A G L I A

Séquence 3 : LA RENVERSANTE BEAUTE DE LA LAIDEUR !

Séance 1 : DES MOTS POUR LE DIRE…

1. Pour vous, qu’est-ce que la beauté ? Qu’est-ce que la laideur ?

2. Regardez ce tableau : En vous appuyant sur vos critères du beau et du laid, qu’en pensez-

vous ?

Amedeo Modigliani, Nu assis, 1916. Huile sur toile, 92,4 x 59,8 cm. Londres, Courtauld Institute

Galleries, Samuel Courtauld Collection.

Amedeo Modigliani est né le 12 juillet 1884 à Livourne, en Italie dans une famille bourgeoise

d’origine juive. Il existe peu de témoignages authentiques sur la vie de ce peintre. Cependant c’est en

France à Montmartre et à Montparnasse qu’il vit et peint. Pauvre et sans succès, il mène la vie

d’artiste et ses excès : bohème, infortune, passions amoureuses, alcool et cannabis ! Bien qu’entouré

des plus grands : Pablo Picasso, Georges Braques, Henri Matisse… ; il reste un marginal de la Belle

Époque. Sa vie s’achève rapidement. Il meurt de tuberculose à l’âge de 35 ans (1920).



Umberto Eco, Histoire de la laideur, Flammarion, 2007.

Si on examine les synonymes de beau et laid, on voit que, tandis qu’est tenu pour beau ce qui est

mignon, joli, plaisant, attirant, agréable, avenant, délicieux, harmonieux, merveilleux, délicat, joliet,

enchanteur, magnifique, stupéfiant, sublime, exceptionnel, fabuleux, féerique, fantastique,

magique, admirable, estimable, spectaculaire, splendide, superbe, est laid ce qui est repoussant,

horrifiant, dégoûtant, désagréable, grotesque, abominable, rebutant, odieux, indécent, immonde,

sale, obscène, répugnant, épouvantable, abject, horrible, atroce, horripilant, affreux, terrible,

terrifiant, effrayant, cauchemardesque, monstrueux, révoltant, répulsif, sordide, nauséabond, fétide,

épouvantable, ignoble, disgracieux, pesant, indécent, difforme, déformé, défiguré (sans parler de la

façon dont l’horreur peut se manifester aussi dans des domaines traditionnellement assignés au

beau, comme le fabuleux, le fantastique, le magique, le sublime).

1. Divisez d’un trait vert ce texte en deux parties logiques.

2. Quelle est la classe grammaticale des mots énumérés ?

3. Quelle est la particularité des mots soulignés. Ont-ils le même sens ?

4. À quel champ lexical appartiennent les mots en gras ?

5. Trouvez un autre champ lexical dans les synonymes de laid.

6. Chercher dans un dictionnaire les définitions des mots synonyme et antonyme.

7. Trouvez pour chacun des deux mots suivants un antonyme dans l’une des énumérations de

ce texte :

- Attirant

- Horrible

8. À l’aide du vocabulaire dont vous disposez maintenant, écrivez une phrase mettant en avant

la beauté de la femme du tableau et une phrase mettant en avant la laideur de cette femme.



Séance 2 : LA BEAUTÉ EST-ELLE UNIVERSELLE ?…

Texte 1 :

Platon (Ve-Ive siècle avant notre ère), Hippias Majeur.

- Socrate : Récemment, en effet, dans une discussion où je blâmais la laideur et vantais la

beauté de certaines choses, je me suis trouvé embarrassé par mon interlocuteur. Il me

demandait, non sans ironie : « comment fais-tu, Socrate, pour savoir ce qui est beau et ce qui

est laid ? » *…+

- Hippias : Ce qui est beau, Socrate, sache-le bien, à parler en toute vérité, c’est une belle

vierge. *…+

- Socrate : « Tu es délicieux, Socrate, me dira-t-il. Mais une belle cavale n’a-t-elle pas aussi de

la beauté, puisque le dieu lui-même l’a vantée dans un oracle ? » Que répondre, Hippias ? Ne

faut-il pas reconnaître qu’une jument a de la beauté, quand elle est belle ? *…+

- Hippias : Tu as raison, Socrate : c’est à bon droit que le dieu lui-même déclare les cavales très

belles. Le fait est qu’à Élis nous en avons d’admirables.

- Socrate : « Bien », me dira-t-il. « Et une belle lyre, a-t-elle de la beauté ? *…+ Et une belle

marmite, mon très cher, n’est-ce pas une belle chose ? » *…+ Supposons une marmite

fabriquée par un bon potier, bien polie, bien ronde, bien cuite, comme ces belles marmites à

deux anses qui contiennent six conges et qui sont si belles : je dis que s’il pensait à

quelqu’une d’elles, il faudrait convenir qu’elle est belle. *…+

- Hippias : Voici, Socrate, ce que j’en pense : sans doute un objet de ce genre, quand il est bien

fait, a sa beauté, mais en somme cette beauté n’est pas comparable à celle d’une cavale,

d’une jeune fille ou des autres choses vraiment belles.

- Socrate : Soit. Si je t’entends bien, Hippias, je devrai répondre à sa question de la manière

suivante : « Tu méconnais, mon ami, la vérité de ce mot d’Héraclite, que le plus beau des

singes est laid en comparaison de l’espèce humaine, et tu oublies que la plus belle marmite

est laide en comparaison de la race des vierges, au jugement du savant Hippias. » *…+ La race

des vierges, comparée à celle des dieux, n’est-elle pas dans le même cas que les marmites

comparées aux vierges ? La plus belle des jeunes filles ne semblera-t-elle pas laide en

comparaison ?

Texte 2 :

Voltaire, Dictionnaire philosophique,

Demandez à un crapaud ce que c’est que la beauté, le grand beau, le tò Kalon. Il vous répondra que

c’est sa crapaude avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un

ventre jaune, un dos brun. Interrogez un nègre de Guinée ; le beau est pour lui une peau noire,

huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté. Interrogez le diable ; il vous dira que le beau est une paire

de cornes, quatre griffes, et une queue.



Document 3 : Masque Kanago dogon tiré du site :

http://www.masque-africain.net/masque-dogon-kanaga.php

Origine : Mali

Matériaux : Bois, pigments, cuir.

Hauteur : 96 cm

Largeur : 50 cm

Ce masque est très important pour le peuple Dogon, car il évoque

les détenteurs du savoir et les créateurs qui montrent d’une main

le ciel et de l’autre la terre. Lors des cérémonies, le porteur le

frotte au sol, pour reproduire par des mouvements rotatifs la

création du monde.

1. Relevez dans le texte 1, un extrait qui montre que Socrate oppose la laideur et la beauté.

Comment s’appelle cette figure de style.

2. Quel est le ton de ce texte. Relevez des extraits pour en justifier.

3. Quelles sont les deux réponses apportées par Socrate à la question de son ami : « Comment

fais-tu, Socrate, pour savoir ce qui est beau et ce qui est laid ? ».

4. Quel rôle joue Hippias sans ce dialogue.

5. Voltaire rejoint-il l’avis de Socrate dans le texte 1 ?

6. Document 3 : Que pensez-vous de cet objet ? Répond-il à nos critères du beau ?

7. Pensez-vous qu’un Dogon serait de notre avis ?

8. Essayez de répondre dans un débat organisé et dans un français correct à la question-titre de

cette séance. (Prise de notes obligatoire).

http://www.masque-africain.net/masque-dogon-kanaga.php



Séance 3 : L’ART EST-IL OBLIGATOIREMENT BEAU ?…

Document 1 :

G. W. F. Hegel, Esthétique, 1829 (traduit de l’Allemand).

Dans la vie courante, on a coutume, il est vrai de parler de belles couleurs, d’un beau ciel, d’un beau

torrent, et encore de belles fleurs, de beaux animaux et même de beaux hommes. Nous ne voulons

pas ici nous embarquer dans la question de savoir dans quelle mesure la qualité de la beauté peut

être attribuée légitimement à tels objets et si, en général, le beau naturel peut être mis en parallèle

avec le beau artistique. Mais il est permis de soutenir dès maintenant que le beau artistique est plus

élevé que le beau dans la nature. Car la beauté artistique est la beauté née et comme deux fois née

de l’esprit. Or, autant l’esprit et ses créations sont plus élevés que la nature et ses manifestations,

autant le beau artistique est lui aussi plus élevé que la beauté de la nature.

1. Quelles sont les deux types de beauté mise en opposition dans ce texte ?

2. Quelle est la thèse soutenue par Hegel ?

3. Quel est l’argument avancé par Hegel pour étayer sa thèse ?

4. Comment cet argument est-il introduit ? Quelle est la nature de ce mot ? Quel est son rôle ?

5. Que ressentez-vous en regardant le document 2 ?

6. Le tableau ressemble-t-il à son modèle (document 3) ?

7. Vous trouverez ci-dessous un tableau de connecteurs logiques très pratiques pour construire

une argumentation, ainsi qu’un tableau malle à outils. Avec leur aide et en vous appuyant sur

le tableau de Picasso, construisez 3 arguments montrant que vous êtes d’accord avec Hegel.

8. Essayez maintenant de débattre, en vous servant des outils de ce cours pour répondre à la

question-titre de cette séance. (Prise de notes obligatoire).

MALLE À OUTILS :

Arguments exemples



Document 2 : Pablo Picasso,

La femme qui pleure, 1937,

Londres, Tate Gallery.

Pablo Picasso (25/1O/1881 –

8/04/1973) . .Il

peint ses

premières toiles

à l’âge de 8 ans.

En 1917, il

forme avec

Georges Braque le courant du

Cubisme qui se caractérise par une

recherche sur la géométrie des

formes représentées. En 1925, son

art prend une nouvelle dimension

avec le mouvement littéraire,

philosophique et artistique du

Surréalisme. À la suite du

bombardement le 26 avril 1937 du

village de Guernica en Espagne,

Picasso peint une toile engagée et

pacifiste : Guernica. En 1955, il

reçoit le prix international de la

paix. La vie de Picasso est pleine de

femmes. Mais, elle sera marquée

principalement par : Marie-Thérèse

Walter dont il a une fille : Maya ;

Dora Maar qui fut sa maîtresse et

sa muse pendant presque 9 ans ;

Françoise Gilot qui lui donnera

deux enfants : Claude et Paloma ;

et, Jacqueline Roque qu’il épouse

en 1961.

Document 3 :Portrait photographique de Dora Maar.

Dora Maar (22/11/1907 – 16/10/1997 à Paris). Henriette

Théodora Markovitch est la fille d’un architecte croate. Elle va

faire des études d’arts décoratifs et de photographie. Artiste, elle

rencontre Picasso en 1935. Leur liaison va durer presque neuf

années, durant lesquelles, elle sera sa muse aux dépends de son

œuvre qui ne sera reconnue qu’à titre posthume à partir de 1999.



Séance 4 : DRÔLES DE CANONS* !…

Document 1 :

* Canon : n.m (grec kanôn, règle). 1. Théol. Chrét. Décret. Règle concernant la foi ou la discipline

religieuse. Les canons de l’Église. 2. Ensemble des textes de la Bible tenus pour être d’inspiration

divine. 3. Cath. Partie de la messe qui va de la Préface au Pater. 4. Antiq. Ensemble de règles servant

à déterminer les proportions du corps humain selon un idéal esthétique (à l’origine de la statuaire

grecque) ; cet idéal. 5. Litt. Principe servant de règle ; objet pris comme type idéal. 6. Mus.

Composition à deux ou plusieurs voix répétant à intervalle et à distance fixes le même dessin

mélodique.

Adj. 1. Droit canon : droit ecclésiastique. (Il est régi par un Code promulgué en 1917 et dont la

réforme a été achevé en 1983. 2. Inv et nom masculin. Fam. Se dit d’une femme au physique très

attirant. Des filles canon.

Définition tirée du Petit Larousse 2003.

Document 2 :

La Fontaine(1621-1695), Épître à Huet, 1687. (Extraits)

Qui de nous aujourd’hui

S’égale aux anciens, tant estimés chez lui ?

Tel est mon sentiment, tel doit être le vôtre.

Mais, si votre suffrage en entraîne quelque autre,

Il ne fait pas la foule, et je vois des auteurs

Qui, plus savants que moi, sont moins admirateurs.

Si vous les en croyez, on ne peut sans faiblesse

Rendre hommage aux esprits de Rome et de la Grèce.

« Craindre ces écrivains ! On écrit tant chez nous !

La France excelle aux arts, ils y fleurissent tous *…+

Dieu n’aimerait-il plus à former des talents ?

Les Romains et les Grecs sont-ils seuls excellents ? »

Ces discours sont fort beaux, mais fort souvent frivoles :

Et, faute d’admirer les Grecs et les Romains,

On s’égare en voulant tenir d’autres chemins.



Document 3 :

Charles Perrault (1628-1703), Parallèles des Anciens et des Modernes, 1692.

Tous les arts ont été portés dans notre siècle à un plus haut degré de perfection que celui où ils

étaient parmi les Anciens, parce que le temps a découvert plusieurs secrets dans tous les arts, qui,

joints à ceux que les Anciens nous ont laissés, les ont rendus plus accomplis, l’art n’étant autre

chose, selon Aristote même, qu’un amas de préceptes pour bien faire l’ouvrage qu’il a pour objet. Or

quand j’ai fait voir qu’Homère et Virgile ont fait une infinité de fautes où les Modernes ne tombent

plus, je crois avoir prouvé qu’ils n’avaient pas toutes les règles que nous avons, puisque l’effet

naturel des règles est d’empêcher qu’on fasse des fautes.

1. Les textes 2 et 3 mettent en avant une querelle, quelle est-elle ?

2. Quel parti défend La Fontaine ? Quel(s)argument(s) avance-t-il ?

3. Quel parti défend Perrault ? Quels sont ses arguments ?

4. Documents 1 et 3 : À quel canon correspondent les règles de Perrault ?

Cette querelle prend une ampleur considérable à la fin du XVIIe siècle. Cependant, elle est

aujourd’hui encore, d’actualité.

5. Pourquoi puis-je affirmer cela ?



Deuxième partie : Comparons !

Léonard De Vinci, La Joconde, 1503-1507, Paris, musée du

Louvre.

Jean-Michel Basquiat (1960-1988), Mona Lisa, 1983. Coll.

Particulière.

Peintre américain, il débuta par le graffiti. Son œuvre,

engagée, dénonce les injustices. Il mourut dans la

misère.

1. Comment appelle-t-on une œuvre comme celle de Jean-Michel Basquiat ?

2. Voici quelques connecteurs d’analogie qui entrent dans la construction de la comparaison.

Utilisez chacun d’eux pour comparer ces deux œuvres.

Connecteurs

Ressemblance Comme / Semblable à / Pareil à…

Différence À la différence de / Au contraire de…

Supériorité Davantage que…

Infériorité Moins que …

Égalité Autant que…

3. Quel tableau préférez-vous ? Pourquoi ?

4. Transportez-vous au XVIIe siècle. Dans quel camp, votre position vous place-t-elle ?

5. Quelle aurait été la position des contemporains de Léonard de Vinci face à l’œuvre de J-M

Basquiat ? Pourquoi ?



Séance 5 : LA BEAUTÉ EST-ELLE LE PROPRE DE LA JEUNESSE ?…

Document 1 :

Pierre de Ronsard, Ode à Cassandre, Odes, I, 17, 1550.

Mignonne, allons voir si la rose

Qui se matin avait déclose

Sa robe de pourpre au soleil,

A point perdu cette vesprée

Les plis de sa robe pourprée,

Et son teint au vôtre pareil.

Las ! Voyez comme en peu d’espace,

Mignonne, elle a dessus la place,

Las ! las ! ses beautés laissé choir !

Ô vraiment marâtre ! Nature

Puisqu’une telle fleur ne dure

Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,

Tandis que votre âge fleuronne

En sa plus verte nouveauté,

Cueillez, cueillez votre jeunesse :

Comme à cette fleur la vieillesse

Fera ternir votre beauté.

1. Quelle est la particularité de chacune des strophes de cette ode ?

2. Quel est le nombre de syllabes de chaque vers ? On parle de mètre régulier, c’est-à-dire du

même nombre de pieds par vers.

3. Parmi ces deux tonalités, laquelle correspond à cette ode :

Lyrique : le poète exprime ses sentiments, il s’exprime à la première personne.

Épique : le poète vante la grandeur des siècles passés.

4. Quelle autre forme de poème est caractéristique des poètes de la Pléiade ?

5. Ce poème est également une métaphore filée (figure de l’analogie). Que compare Ronsard ?

Pierre de Ronsard (1524-585)

Il fait partie des poètes de la Pléiade dont il est le cofondateur avec son ami Joachin Du Bellay.

Ce groupe de 7 jeunes gens, admirateurs de Pétrarque et

nourris d’Humanisme, s’est fixé pour objectif de défendre

(Défense et illustration de la langue française, 1549) et

d’enrichir la langue française.

Vocabulaire :

- Déclose : ouvert.

- Vesprée : soirée.

- Marâtre : mauvaise

mère.



Document 2 :

Jean-Pierre Velly (1943-1990), La Vieille, 1966, gravure 31,8 x 41,2 cm. Voir site internet :

http://www.velly.org/Home.html

J.P Velly est un peintre et graveur d’origine bretonne. Pauvre, il va concourir pour de nombreuses

bourses d’études artistiques. En 1966, Il participe au Prix de Rome qu’il remporte avec La Clef des

songes. Il obtient alors une bourse de 40 mois pour la Villa Médicis qui accueille des artistes en

résidence. Elle est alors dirigée par Balthus. Il va passer l’essentiel de sa vie en Italie. Son œuvre est

particulièrement influencée par Dürer et bon nombre d’artistes de la Renaissance, mais aussi par

Rembrandt, Goya et Bresdin. Il meurt prématurément dans les eaux du lac de Bracciano, mais son

corps ne sera jamais retrouvé.

1. Que ressentez-vous en regardant cette œuvre ?

2. Décrivez le corps de cette femme. Pourquoi est-elle vieille ?

3. Décrivez ce qui l’entoure ? Trouvez un mot qui peut correspondre à cela.

4. Qu’arrive-t-il à cette femme ? Justifiez votre réponse.

5. Quel est l’intention du peintre ?

6. En quoi ce tableau illustre-t-il l’Ode à Cassandre de Pierre de Ronsard ? Rédigez un

paragraphe d’une dizaine de lignes et justifiez vos arguments par des exemples précis.

http://www.velly.org/Home.html



Deuxième partie :

Consignes :

- Constituez des groupes de trois.

- Choisissez et défendez l’une des affirmations suivantes :

1. La beauté est le propre de la jeunesse.

2. La beauté n’est pas le propre de la jeunesse.

3. La beauté est le propre de la vieillesse.

4. La laideur est le propre de la vieillesse.

5. La beauté n’est le propre ni de la vieillesse, ni de la jeunesse.

- Cherchez des arguments et des exemples, dans l’intégralité du cours, au CDI et sur internet.

- Préparez un exposé oral de 10 minutes et un PowerPoint de présentation pour défendre votre

affirmation. Il devra contenir au moins deux œuvres d’art (sculpture, peinture…) et un texte.

- Vous réutiliserez les connaissances du cours sur l’analogie et sur les connecteurs logiques.

PRESENTATION :

- Utilisez le tableau ou votre PowerPoint pour permettre à vos camarades de suivre et d’écrire les mots

difficiles.

- Utilisez un langage courant à soutenu.

- Soignez votre présentation (attitude et diction)

- Travaillez en équipe et soutenez-vous.

- Ne lisez pas vos notes et maîtrisez votre discours.

GRILLE DE NOTATION :

Attentes Points Commentaires PRESENTATION :

- Utilisez le tableau ou votre PowerPoint pour permettre à vos camarades de suivre et d’écrire les mots difficiles. (2 points)

- Utilisez un langage courant à soutenu. (2 points)

- Soignez votre présentation (attitude et diction) (2 points)

- Travaillez en équipe et soutenez-vous. (2 points)

Ne lisez pas vos notes et maîtrisez votre discours. (2 points)

/10

QUALITE DU POWERPOINT : - Il y a deux œuvres d’art et

un texte. (2 points) - Le groupe s’appuie sur le

PowerPoint pour argumenter et défendre son affirmation. (3 points)

/5

QUALITE DE L’ARGUMENTATION : - Utilisation des connaissances

et des outils du cours. (2 points)

- L’argumentation est logique. Chaque argument avancé est étayé par un exemple. (3 points)

/5



Séance 6 : POUR CONCLURE !…

Umberto Eco, Histoire de la laideur, Flammarion, 2007.

À Chaque siècle, philosophes et artistes ont fourni des définitions de la beauté, et leurs témoignages

ont permis de construire une histoire des idées esthétiques au fil des âges. Il en est allé différemment

avec la laideur. La plupart du temps, on a défini le laid en opposition au beau, *…+.

Toutefois, une histoire de la laideur a des caractères communs avec une histoire de la beauté. Tout

d’abord, nous supposons seulement que les goûts communs correspondaient peu ou prou aux goûts

artistiques de leur temps. Si un visiteur venu de l’espace entrait dans une galerie d’art contemporain,

voyait les visages féminins peints par Picasso et entendait les visiteurs les juger « beaux », il pourrait

se faire l’idée erronée que, dans la réalité quotidienne, les hommes de notre époque trouvent belles

et désirables des créatures féminines au visage semblable à celui présenté par le peintre. Notre

extraterrestre pourrait cependant corriger son opinion en assistant à un défilé de mode ou à un

concours de Miss Univers, où il verrait que d’autres modèles de beauté y sont célébrés. Hélas, cela

nous est impossible ; lorsque nous visitons le passé lointain, nous ne pouvons faire aucune

vérification, ni par rapport au beau ni par rapport au laid, car, de ces époques, il ne nous reste que

des témoignages artistiques. Autre caractéristique commune tant à l’histoire du beau qu’à celle du

laid : nous devons nous limiter à la civilisation occidentale. *…+

Dans le cas d’autres cultures, riches en textes poétiques et philosophiques (comme les cultures

indienne, japonaise ou chinoise, par exemple), nous voyons des images et des formes, mais, si l’on

traduit la littérature ou la philosophie, il est rarement aisé de savoir jusqu’à quel point certains

concepts sont indentifiables aux nôtres, même si la tradition nous a amenés à les traduire en des

termes occidentaux tels que « beau » ou « laid ». *…+

1. Quelles sont d’après Umberto Eco, les raisons de notre perception de la beauté et de la

laideur ?

2. Comment le laid est-il défini ?

3. Peut-on réellement affirmer qu’une chose est belle ou laide ? Quel autre facteur entre en

jeu ?

4. La beauté et la laideur sont-elles des concepts objectifs ou subjectifs ? Pourquoi ?

5. Justifiez le titre de cette séquence : « La renversante beauté de la laideur ». Êtes-vous

d’accord avec ce choix ?