sous-thème 1 -exercices contrôle social

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I. Qu’est-ce-que le contrôle social ? Regardez l’expérience de Milgram issu du documentaire La soumission à l’autorité d’ Alain Cops et Françoise Wolff Questions : 1. Caractérisez l’expérience de Stanley Milgram (objectifs, protocoles, résultats) 2. A qui l’individu obéit-il dans cette expérience ? 3. Quel est le pourcentage d’individus qui désobéissent ? 4. Les résultats sont-ils différents selon le sexe, l’origine sociale, le pays ? 5. Que cherchent à démontrer les chercheurs de l’Institut Max Plank de Munich quand ils réitèrent l’expérience ? 6. Pourquoi ce documentaire a-t-il fait scandale en Allemagne ? 7. Pourquoi peut-on parler de contrôle social ? Quelle est ici la forme du contrôle social ? Lire le texte Qui sont les participants "de la base", les exécuteurs, de la Solution finale ? Comment ces hommes sont-ils devenus des meurtriers en masse ? Telles sont les questions posées par l'historien américain Christopher Browning au début de son ouvrage. S'appuyant sur les témoignages de 125 hommes du 101e bataillon de police régulière recueillis par la justice d'Allemagne fédérale à l'occasion de l'enquête judiciaire dont cette unité fut l'objet au cours des années 1960, Christopher Browning a reconstruit, analysé et interprété l'action meurtrière de ce bataillon qui a opéré en Pologne de juillet 1942 à novembre 1943. Le 101e bataillon de police ordinaire (Ordnungspolizei), par sa participation à l'opération Reinhardt, porte la responsabilité de la mort directe ou indirecte de 83 000 Juifs.(…) Dans cette entreprise d'assassinat systématique, l'histoire du 101e bataillon permet d'éclairer le comportement, non des " apôtres noirs " (SS et autres membres du NSDAP), mais des hommes de " la zone grise " (pour reprendre une expression de Primo Levi), d'hommes moyens qui se sont transformés en tueurs, en " tueurs ordinaires ". Car l'étude sociologique de ce groupe de 500 hommes met justement en évidence la " banalité " de ces hommes . D'âge plutôt élevé (39 ans en moyenne), originaires de Hambourg, une des villes les moins nazifiées d'Allemagne, ce sont des réservistes, des rappelés, issus le plus souvent des basses couches de la société allemande. Peu appartiennent à la SS 3. Contrôle social et déviance sociaux Sociologie générale et sociologie politique Notions du référentiel : Capital social, formes de sociabilité Sous-thème 1 - Comment le contrôle social s’exerce-t-il aujourd’hui?

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Page 1: Sous-thème 1 -Exercices Contrôle Social

I. Qu’est-ce-que le contrôle social   ?

Regardez l’expérience de Milgram issu du documentaire La soumission à l’autorité d’ Alain Cops et Françoise Wolff

Questions :1. Caractérisez l’expérience de Stanley Milgram (objectifs, protocoles, résultats)2. A qui l’individu obéit-il dans cette expérience ? 3. Quel est le pourcentage d’individus qui désobéissent ?4. Les résultats sont-ils différents selon le sexe, l’origine sociale, le pays ?5. Que cherchent à démontrer les chercheurs de l’Institut Max Plank de Munich quand ils réitèrent l’expérience ?6. Pourquoi ce documentaire a-t-il fait scandale en Allemagne ?7. Pourquoi peut-on parler de contrôle social ? Quelle est ici la forme du contrôle social ?

Lire le texte

Qui sont les participants "de la base", les exécuteurs, de la Solution finale ? Comment ces hommes sont-ils devenus des meurtriers en masse ? Telles sont les questions posées par l'historien américain Christopher Browning au début de son ouvrage.S'appuyant sur les témoignages de 125 hommes du 101e bataillon de police régulière recueillis par la justice d'Allemagne fédérale à l'occasion de l'enquête judiciaire dont cette unité fut l'objet au cours des années 1960, Christopher Browning a reconstruit, analysé et interprété l'action meurtrière de ce bataillon qui a opéré en Pologne de juillet 1942 à novembre 1943. Le 101e bataillon de police ordinaire (Ordnungspolizei), par sa participation à l'opération Reinhardt, porte la responsabilité de la mort directe ou indirecte de 83 000 Juifs.(…)Dans cette entreprise d'assassinat systématique, l'histoire du 101e bataillon permet d'éclairer le comportement, non des " apôtres noirs " (SS et autres membres du NSDAP), mais des hommes de " la zone grise " (pour reprendre une expression de Primo Levi), d'hommes moyens qui se sont transformés en tueurs, en " tueurs ordinaires ". Car l'étude sociologique de ce groupe de 500 hommes met justement en évidence la " banalité " de ces hommes . D'âge plutôt élevé (39 ans en moyenne), originaires de Hambourg, une des villes les moins nazifiées d'Allemagne, ce sont des réservistes, des rappelés, issus le plus souvent des basses couches de la société allemande. Peu appartiennent à la SS (aucun parmi les hommes du rang, 7 sur 32 sous-officiers), un quart de l'effectif appartient au NSDAP. Par leur âge et leur origine sociale, ces hommes ont par ailleurs connu d'autres normes morales et politiques que celles du nazisme. Bref des hommes " ordinaires " qui ne sont ni des SS, ni des fanatiques endoctrinés. Des hommes d'une unité non pas formée dans le but de participer à l'extermination du judaïsme européen, mais qui y a participé parce qu'elle était disponible."Ordinaires", ils se sont pourtant retrouvés au cœur de la Solution finale, et, lorsque leur fut offerte la possibilité de se soustraire aux actions, au cours desquelles la tuerie se fait d'homme à homme, à bout portant, seuls 10% d'entre eux refusèrent, d'autres, peu nombreux, tentèrent de ne pas participer aux exécutions, en tirant à côté des victimes ou en se faisant affecter à la surveillance.(…)De l'analyse détaillée de Christopher Browning ressortent quelques facteurs explicatifs dominants (ch.18).Ces atrocités ont pu être commises car elles relèvent d'une politique gouvernementale officielle. Les massacres sont en effet décidés, organisés et planifiés par les plus hautes autorités de l'Etat. Ils sont donc perpétrés non à l'occasion de déchaînements de violence générés par la guerre, mais au nom de la Loi. Les policiers du 101e bataillon ont donc le sentiment de se soumettre à la Loi, d'obéir aux ordres, rejetant ainsi toute forme de responsabilité individuelle et de culpabilité personnelle.La soumission à la loi est, par ailleurs, légitimée par l'endoctrinement. Celui-ci participe à la suppression de toute résistance au meurtre et à l'effacement de la culpabilité. Ainsi la politique d'exclusion des Juifs, mise en œuvre de façon graduée à partir de 1933, conduit-elle à considérer que les Juifs sont hors humanité. L'amalgame, l'identification du Juif à l'ennemi, qui aboutit à la déshumanisation de l'autre, contribue à la distanciation psychologique, et facilite la tuerie : le fait que les Juifs ne soient pas des hommes légitime la possibilité de les tuer. Sans être la cause des

3. Contrôle social et déviance sociaux

Sociologie générale et sociologie politique Notions du référentiel : Capital social, formes de sociabilité

Sous-thème 1 - Comment le contrôle social s’exerce-t-il aujourd’hui?

Page 2: Sous-thème 1 -Exercices Contrôle Social

massacres, l'anéantissement de tout esprit critique et le martelage idéologique pendant le IIIe Reich ont cependant facilité l'accommodation au meurtre de masse.Enfin, si 80 à 90% des hommes ont tué c'est aussi par conformisme, par logique grégaire, parce qu'ils ont cédé à la pression du groupe. Refuser de participer aux massacres, c'est commettre une action " asociale " (p.243), rompre les liens de camaraderie, et donc risquer l'isolement, le rejet du groupe qui constitue le seul lieu de sociabilité pour ces hommes.Source : http://ecehg.ens-lyon.fr/ECEHG/enjeux-de-memoire/Shoah-et-deportation/ressources-pedagogiques/lectures/des-hommes-ordinairesQuestions :

1. Quelles sont les caractéristiques des hommes du 101° bataillon ?2. En quoi ces caractéristiques sont-elles en contradiction avec les massacres perpétrés par ce bataillon ? 3. Comment C.Browning explique-t-il ce paradoxe ?4. Quelles formes de contrôle social ont joué : interne ? externe ? Formel ? informel ?

Regardez un extrait du Jeu de la mort jusqu’ 2.33Questions :

1. En quoi le jeu de la mort reprend-t-il l’expérience de Stanley Milgram ?2. Que veut démontrer cette émission de télé ?3. Quelles formes de contrôle social ont joué : interne ? externe ? Formel ? informel ?

Regardez L'expérience d'Asch Questions :

1. Caractérisez l’expérience d’Asch (objectifs, protocoles, résultats). 2. Quels facteurs influencent les résultats ?3. Quelles formes de contrôle social ont joué : interne ? externe ? Formel ? informel ?4. Pourquoi peut-on parler de surconformité ?

II. Quelles évolutions du contrôle social   ?

Un scénario de tâche complexe : un débat sur le rôle de la vidéo surveillance Faut-il augmenter le nombre de caméras de vidéosurveillance en France  ?Ce débat doit permettre de répondre à différentes questions :

Le nombre de caméras a-t-il augmenté en France ? Où ? Dans quel contexte ? Les caméras assurent-elles un contrôle social plus efficace aux yeux du public? Aux yeux des

chercheurs ? Quelle est sa nature ? Formel ? Informel ? Les caméras de vidéosurveillance sont-elles efficaces pour lutter contre les comportements déviants  ? Les caméras réduisent-elles-la liberté des individus ?

Les protagonistes du débat : Un animateur qui reprend, relance et pointe les contradictions des débateurs Un représentant d’un syndicat policier qui met en évidence les avantages de la vidéo

surveillance pour le travail de police Un maire d’une commune qui envisage d’augmenter le nombre de caméras de vidéos

surveillance pour assurer la sécurité de ses administrés Un sociologue qui met en avant la relative inefficacité des caméras sur la délinquance et les

effets pervers des caméras

Le travail : Rechercher dans le dossier documentaire des arguments Etre capable de voir les critiques qui peuvent vous être faites et chercher des contre-arguments Remplir un tableau de ce type

Argument Critique Contre-argument

Dans chaque groupe, la critique de l’un est l’argument de l’autre

Page 3: Sous-thème 1 -Exercices Contrôle Social

Le dossier documentaire : Regardez le reportage de BFM le 28/11/2013

Une EC 3 corrigé   : Comment la vidéosurveillance modifie-t-elle le contrôle social   ?

Si les statistiques de la délinquance ressemblaient aux personnes les plus surveillées par ceux dont le métier est de regarder les écrans de contrôle des systèmes de vidéosurveillance, les jeunes femmes en mini-jupe ou décolletés pigeonnants deviendraient probablement l'ennemi public n°1.Ces dernières n'ayant pas précisément le "bon profil" des délinquants, ceux dont le métier est de nous vidéosurveiller se rabattent donc généralement, et de préférence, sur les jeunes (de banlieue / basanés / de couleur / encapuchonnés / roms / en bande), les SDF et les "marginaux". (…)La vidéosurveillance permet d'abord et avant tout de stigmatiser certaines catégories de la population considérées, a priori, comme criminogènes, quand bien même elles n'auraient rien fait de répréhensibles, et n'auraient rien à se reprocher.(…)Noé Le Blanc, auteur de plusieurs articles très fouillés démontrant l'inefficacité de la vidéosurveillance, soulignait ainsi l'an passé que, en Grande-Bretagne : "15% du temps passé par les opérateurs devant leurs écrans de contrôle relèverait du voyeurisme, 68% des noirs qui sont surveillés le sont sans raison spéciale, tout comme 86% des jeunes de moins de 30 ans, et 93% des hommes. En résumé, un jeune homme noir a beaucoup plus de probabilité d’être vidéosurveillé par les caméras, mais du coup, ça ne correspond plus à la délinquance.Plutôt que de parler de vidéosurveillance, ou encore de "vidéoprotection" -comme tente de le faire le ministère de l'Intérieur-, Noé Le Blanc propose ainsi de parler de "vidéodiscrimination", puisque la vidéosurveillance, c'est aussi "l'institutionnalisation, et la technologisation, du délit de faciès", ou de "vidéonormalisation", avec comme exemple ces centres commerciaux qui, au moyen de la vidéosurveillance, créent "des zones d'apartheid social et géographique« Source : J.Manach, Vidéosurveillance ou vidéodiscrimination ?, Bug Brother, 08 septembre 2009

L'efficacité dissuasive de la vidéosurveillance est peu évidente et, en tous les cas, très difficilement démontrable. [ ... ] Toutes les études convergent pour pointer une certaine efficacité sur les atteintes aux biens dans les lieux fermés (parkings, hôpitaux, écoles) et, tout particulièrement, dans les parkings où elle diminuerait les vols et dégradations des véhicules. En revanche, la vidéosurveillance n'a qu'un faible impact dans les espace étendus ou complexes (ex. les métros ou dédales de rues) où les caméras de surveillance ne dissuadent pas les délinquants potentiels de passer à l'acte (pour des vols à l'arraché, vols à la tire, vols à l'étalage). Quels que soient les espaces, la vidéosurveillance n'a quasiment aucun impact sur les délits impulsifs et ceux commis par des personnes sous l'emprise de drogues ou d'alcool. Plus généralement, cet outil n'a qu'un faible impact dissuasif sur les atteintes aux personnes. [… ]En raison de la faible efficacité dissuasive de l'outil et de son instrumentalisation par les services de police, il tend progressivement à se transformer en un outil de police judiciaire plus qu'en un outil de dissuasion. Son impact statistique sur l’identification et l'arrestation des suspects est toutefois variable et quantitativement faible. Par comparaison au nombre total de délits élucidés, ceux qui l'ont été grâce à des preuves apportées par la vidéosurveillance demeurent en effet peu nombreux. [ ... ] En ce sens, il s'agit bien d'un outil visant moins à discipliner les comportements des individus qu'à discipliner des territoires, à rendre certains quartiers ou secteurs plus sûrs... parfois aux dépens d'autres.Source : Tanguy Le Goff et Mathilde Fontenau,« Vidéosurveillance et espaces publics. État des lieux des évaluations menées en France et à l'étranger »,Rapport pour l'Institut et d'urbanisme d'Ile-de-France, octobre 2008.