sommaire - salésiens de don bosco en haïti...12 ans de travail, sans se lasser, du-rant lesquels...

SOMMAIRERoute Circuit d'HaïtiBP 13233 - Delmascourriel : [email protected]

Directeur de la publicationRév. Père Ducange SYLVAIN

Directeur DBLNRév. Père Pierre Ernest BAZILE

Comité de RédactionRév. Père Ducange SYLVAIN

Rév. Père Pierre Ernest BAZILE

Rév. Père Lamarck FÉVRIER

Fr. Hubert MÉSIDOR

Renée HÉRAUX

Rév. Père Elder HYPPOLITE

PhotographieAbbé Josevel CADET

CorrecteurRév. Père Jean Loubens ROSEAU

Graphisme et MaquetteEmmanuel NAAR

4 Recteur Majeur

6 Ti koze sou lavi nou :Madan Serafen

16 Le Cardinalaten images

26 Salésiens dansle monde

28 Nouvelles dela Famille

30 Le Chapitre 27ème

18 Témoignage du P. Orlando

21 Interview à Isabel Artime maman du nou-veau Recteur Majeur

24 Propositions pourune vie meilleure

8 DOSSIER SPÉCIAL :Son Éminence Cardinal Chibly Langlois8

Bien chers amis, « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son Nom » ! Avec ce refrain du chant du Magnificat, nous vous offrons ce nouveau nu-méro de DON BOSKO LAKAY NOU. Ceci nous présente deux événements d’une grande importance dans la vie de l'Église d’Haïti et dans l’histoire de la Congrégation Salésienne de Don Bosco.

Dès son entrée au Pontificat, le Pape François par les gestes et les signes qu’il propose ne cesse d’inviter, nous chrétiens, à aller vers les périphéries pour apporter l'Évangile de la Joie. Ainsi, lors du Consistoire du 22 février 2014, il a créé le 1er Cardinal Haïtien, en la personne de son Éminence Mgr Chibly Langlois, Évêque des Cayes. Cette nomination annoncée le 12 janvier 2014, jour de la commémoration du 4ème anniversaire du terrible séisme qui a fortement frappé notre chère Haïti, indique la sensibilité du Pape pour être proche des plus petits et redresser les cœurs brisés. Nous ne pouvons que lui être reconnaissants. En plus d’être un signe d’espérance et de joie, la création du nouveau Cardinal implique un nouvel apprentissage pour notre Église, une responsabilité au sein d’un pays en quête de modèles, de témoins authentiques, un engagement dans la construction d’une société plus juste, plus humaine et surtout chrétienne. Les valeurs évangéliques vécues en plénitude transforment les cœurs, renou-vellent les attitudes et les comportements, et se manifestent dans des gestes de solidarité et de paix, signes et porteurs d’espérance.

La Célébration du 27ème Chapitre Général de la Congrégation à Rome du 22 février au 12 avril est le deuxième grand événement qui a touché non seulement la Société de Saint François de Sales, mais aussi la vie de toute la Famille Salésienne. 220 confrères salésiens appartenant à 132 pays, représentant tout le monde salésien, pendant six semaines se sont réunis, comme au Cénacle dans la prière et à l’ombre de l’Esprit-Saint autour du thème : « Témoins de la radicalité évangélique, appe-lés à vivre dans la fidélité le projet apostolique de Don Bosco. Travail et Tempérance ». Le Chapitre Général n'est pas une énorme commission chargée de rédiger des textes, mais une communauté de croyants qui dociles à l'Esprit se sent responsable d'une particulière forme charismatique de sequela Christi, l’approfondit, encourage et oriente les frères vers une expérience toujours plus au-thentique. On y expérimente la joie de suivre le Christ et de le mettre au centre de notre

existence, le courage de le faire dans le quo-tidien de la vie salésienne pour le salut des jeunes. Ce fut un grand moment de rendre grâce pour les nombreuses communautés et les nom-breux confrères, pour les nombreux jeunes et laïcs qui chaque jour dans les situations les plus diverses expérimentent la joie d'appar-tenir au Christ, de proclamer la foi et la voca-tion salésienne avec les œuvres, et de nous apprendre à être de joyeux et généreux mis-sionnaires de l'Évangile en étant comme Don Bosco, pasteurs et éducateurs des jeunes.

Au jour de la solennité de l’Annonciation, le 25 mars 2014, le 27ème Chapitre Général a élu le 10ème successeur de Don Bosco en la personne du P. Ángel Fernandez Artime qui a accepté cette noble mission en ces termes : « Je m’abandonne entre les mains du Sei-gneur. Demandons à Don Bosco et à Marie Auxiliatrice de nous accompagner… avec mes frères Salésiens et la Congrégation, en esprit de foi, j’accepte. » C’est un don de la Provi-dence à la Congrégation, à toute la Famille Salésienne et aux jeunes. Nous remercions de tout coeur le Père Pascual CHÁVEZ qui, à travers un ministère lumineux et fécond, a guidé la Congrégation salésienne à la suite de Don Bosco au cours de ces douze dernières années : 2002-2014. Nous accueillons aussi dans la joie l’élection au Conseil Général de la Congrégation du P. Timothy Ploch, de la Province San Francisco des États-Unis comme le nouveau régional de la région interaméricaine à laquelle nous appartenons. Nous remercions le P. Esteban Ortiz pour les 12 ans passés comme respon-sable de l’animation de notre région. Confions au Seigneur par l’intercession de Marie Auxiliatrice et de Don Bosco, la noble mission de son Éminence Mgr Chibly Lan-glois dans le Collège Cardinalice pour le bien de toute l'Église. A travers nos humbles prières, par l’intercession des Saints de la Famille Salésienne, offrons à Celui qui nous appelle à sa suite, le service d’animation et de gouvernement de notre Recteur Majeur P. Ángel Fernandez Artime et son Conseil

pour la promotion intégrale de nos des-tinataires. Signes et porteurs de l’amour de Dieu, vivons dans la fidélité le projet éducatif et pastoral de notre fondateur, Don Bosco. ■

Père Ducange Sylvain, sdbSupérieur Provincial

4 | DON BOSCO LAKAY NOU | JAN-AVR 2014 JAN-AVR 2014 | DON BOSCO LAKAY NOU | 5

Recteur MajeurMes chers frères et sœurs :

Un salut cordial et affectueux, depuis Rome, en terminant le 27ème Chapitre Général des Salésiens de Don Bosco. C’est le premier message

que je vous adresse comme Recteur Majeur. Je veux, en premier lieu, vous exprimer ma reconnaissance pour tant de signes de proximité et d’amitié que vous m’avez fait parvenir en ces pre-mières semaines de mon service. Je me sens très heureux de pouvoir compter sur vous et je suis sûr que, avec l’aide du Seigneur, nous vivrons une période de grande communion avec toute la Famille Salésienne pour continuer à ré-pondre ensemble aux défis des jeunes

les plus pauvres en ce temps si chargé d’expectatives et d’opportunités. Je désire aussi adresser, par le biais de ces pages du Bulletin Salésien, quelques mots de remerciements à Don Pascual Chávez Villanueva qui, avec tant de dévouement et de géné-rosité a exercé le ministère de Recteur Majeur jusqu’à maintenant. Ce furent 12 ans de travail, sans se lasser, du-rant lesquels il a rendu visible le visage de Don Bosco parmi nous et nous a laissé en héritage un magistère fécond et lumineux. Sa profonde pensée bi-blique et théologique, sa constante in-vitation à revenir à Don Bosco et l’élan donné à toute la famille salésienne resteront toujours dans notre mémoire

comme les traits caractéristiques de son rectorat. Nous le remercions de sa bonté et de sa tendresse envers tous, sa charité pastorale et son optimisme inébranlable par lesquels il a incarné pour nous, de façon éloquente, le père et maître de la jeunesse. Merci beau-coup, cher père Pascual pour ton don sans limite à la mission que le Seigneur t’a confiée. Le Chapitre Général 27ème a été un événement de grâce pour les salésiens et le sera, j’en suis sûr, pour les jeunes et pour toute notre Famille.

Nous avons voulu nous mettre à l’écoute sincère de l’Esprit Saint pour percevoir avec le plus de clarté l’hori-zon vers lequel Dieu nous envoie en ce temps et les chemins que nous avons parcourus comme Congrégation et for-mant partie vivante de notre Famille salésienne. Nous vivons un nouveau contexte ecclésial et nous nous sen-tons partie prenante des défis passion-nants que le pape François a placés devant tous les baptisés et, de façon spéciale devant nous, les consacrés. La rencontre avec le pape a déposé un feu dans notre cœur. Le pape nous a exprimé la grande affection qu’il éprouve pour les fils de Don Bosco et son message incisif a été un stimu-lant engageant dont nous ferons un itinéraire pour les prochaines années. En serrant sa main, nous avons renou-velé l’adhésion filiale au successeur de Pierre que notre père voulait pour tous ses salésiens.

Le Pape François nous a invités à vivre selon un style simple et authentique, clairement évangélique et engagés avec les plus pauvres. Il nous a invités à aller à la rencontre des plus néces-siteux en renouvelant nos structures et en atteignant les périphéries exis-tentielles des jeunes de notre monde. Pour cela, nous dit le pape François, nous devons consacrer nos meilleures énergies et les personnes les mieux préparées. Comme Don Bosco, la bon-té et l’affection doivent être, dans l’ac-

tion du salésien au milieu des jeunes, signes de la tendresse et de l’amour de Dieu qui s’exprime de façon préféren-tielle dans les petits et les derniers.

Valorisant ce que le pape nous a confié et attentifs à la voix de l’Esprit, Nous avons, Salésiens, renouvelé notre engagement pour une vie évangélique plus vraie, plus authentique et plus significative. Nous voulons être, réelle-ment, des hommes avec une profonde expérience de Dieu, capables d’annon-cer par notre vie son amour miséricor-dieux. Nous nous engageons à vivre en communautés plus fraternelles et qui transpirent la prophétie de la com-munion de la mission partagée avec la communauté éducative et pastorale et d’autres groupes de la Famille Salé-sienne. Nous renouvellerons jour après jour notre service généreux et consacré aux jeunes que le Seigneur nous confie, spécialement les plus nécessiteux. Nous chercherons, sans cesse, les dé-serts dans lesquels les pauvretés juvé-niles sont plus criantes et à elles nous consacrerons nos meilleures énergies.

Nous comptons sur vous pour nous ai-der à être fidèles à ce que nous avons proposé. Nous avons besoin de vous et nous vous prions de rester avec nous sur le chemin renouvelé que nous avons emprunté. “Sans vous nous ne serions ce que nous sommes”, répétait souvent le père Pascual du-rant son sexennat précédent. Je suis convaincu que c’est ainsi. Don Bosco a voulu que nous soyons un vaste mouvement de personnes au service de la mission juvénile et populaire. Nous devons continuer à avancer ensemble en ces années pour que la prophétie de notre père se convertisse chaque jour davantage en une heu-reuse réalité dans tous les contextes du monde salésien. La carte d’iden-tité de la Famille Salésienne doit nous aider, comme authentique programme d’action, à occuper notre place dans l'Église comme mouvement spirituel

et charismatique dans la mission que Don Bosco nous a léguée.

Je conclus par ces quelques mots dé-diés à mes chers jeunes. Je vous porte dans mon cœur. Je désire de toutes mes forces pouvoir vous rencontrer, vous accompagner, partager les désirs, les espérances les difficultés de chacun d’entre vous. Je veux que vous sachiez que je me mets inconditionnellement à votre disposition et que tout mon temps et mes énergies vous appartiennent. Comptez sur moi comme je compte sur vous. Je vous prie de m’aider à vivre comme Don Bosco et de concert avec les salésiens de Don Bosco de toutes les communautés pour contribuer en ces années à continuer à rendre pré-sents son message et sa proposition au nom du Seigneur Jésus-Christ à tous les jeunes du monde. Ce désir est également vivant pour la chère Famille Salésienne. Je prends congé de vous avec une affectueuse accolade pour tous, de-mandant à Dieu sa bénédiction pour chacun de vous et pour vos familles. Je recommande à Marie Auxiliatrice et à votre intercession le service qui m’a été confié.

Avec affection,

Don Ángel Fernández

6 | DON BOSCO LAKAY NOU | JAN-AVR 2014

St Fleur

Une collaboratriceC’est une femme à fort caractère. Éducatrice, elle est très organisée dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée. Elle a une per-sonnalité forte, sait ce qu’elle veut et va « droit au but ». Elle est une « Maman » et un « Papa » pour les enfants de LAKAY parce qu’elle sait bien quand et comment hausser le ton avec eux dans le but de main-tenir la discipline. Écoutons-la au micro de DBLN.

Mme Huguette Saint-Fleur :10 questions 1. Mme Huguette St Fleur tu es née quand ? Où ? Je suis née le 18 mars 1950 au Cap-Haïtien et plus précisément à l’hôpital Justinien.

2. Tu travailles à LAKAY depuis quand ?Depuis 1990.

3. Comment évalues-tu cette expérience avec les Salésiens et ces enfants ?C’est une expérience très enrichissante avec ses hauts et ses bas. Je me sens très bien et je qualifie une telle expé-rience d’un appel de Dieu.

4. Depuis quand tu t’es lancée dans le cinéma ?Depuis 1993 avec Ali Alvarès qui m’a regardée une fois avec un œil séduisant et m’a invité à m’aventurer dans ce domaine.

5. D’où vient le nom de «Madan Serafen » ?Cela vient du film « Piwili e zenglendo » de Gary Victor qui a écrit le scénario. Bien avant c’était une pièce. C’est juste après qu’on a pensé à convertir tout cela en film. Mais, depuis toute petite, je jouais au théâtre.

6. Pourrais-tu nous énumérer tous les films haïtiens dans lesquels tu as participé et quels rôles tu as joué?Les films haïtiens dans lesquels j’ai participé sont les suivants : « Ma petite famille » de Ali Alvarès. Rôle : conseillère, tante de deux jeunes filles.« Piwili e zenglendo » de Gary Victor et de Ricardo. Rôle : Madanm Serafen, la voisine.« Allelouya » de Richard Harens. Rôle : Sè pwotestant, appelée « Divilas » kap fimen tabak tout lajounen…« Miracle de la foi » de Jean Gardy Bien-aimé. Rôle : Mambo.« Le président a-t-il le sida ? » d’Arnold Antonin. Rôle : Voisine…« Kitem pale » de Réginald Lubin. Rôle : La tante de l’acteur principal.

« Désillusion » de René Durocher sur le VIH sida. Rôle : La mère de l’acteur principal…

7. Comment vois-tu le cinéma haïtien aujourd’hui?Deux aspects sont à souligner : le constat sur le marché haïtien des bouts de film qui nous arrivent des USA et qui sont surtout négatifs mentionnant le sexe, le wanga, l’argent, la tromperie, etc. Et puis, ce qui est positif, ce sont les efforts qui se déploient pour donner quelque chose dans le monde du ciné haïtien. Donc, ce qui est notable, c’est que les cinéastes haïtiens se livrent un combat sans merci de façons à ne pas laisser mourir le cinéma haïtien. Même si d’un autre côté, le copiage de certains films cause un tort énorme à ce dernier. 8. Pourquoi tu es toujours ciblée quand il s’agit de trouver un rôle de «Personne âgée» dans un film ?Parce que je suis habituée à jouer ce rôle. On dit que je suis naturelle et que les messages qu’on veut véhiculer passent vite à travers ma personne. Je suis une artiste née. Ce qui est intéres-sant et qui mérite l’attention, c’est que même si je suis très sollicitée, on ne me donne pas n’importe quel rôle, car on sait que je suis éducatrice.

Serafen9. Dans le domaine radiophonique, quel est ton parcours ?La première fois, j’ai travaillé avec Gary Victor dans un feuilleton concernant la formation sur le VIH sida. A cause de cette expérience, je suis souvent appe-lée par des personnes ou des groupes pour conscientiser les gens autour de cette maladie qui fait rage un peu par-tout dans le monde et même dans notre propre terroir. Ensuite à Radio Soleil dans l’émission « Citoyen pour la vie » depuis août 2010 ; et à Télé Soleil dans l’émis-sion « Chimen Kwaze » pour les personnes âgées.

10. Un message à tous les jeunes ?Je les exhorterais à vivre leur temps intensément, plei-nement. Qu’ils soient toujours joyeux et qu’ils cherchent toujours un moyen de faire rire les autres.

sans fin pour les Salésiens d'Haïti

dit

lavi nouTi kozesou Mme Huguette


Notre jeune et vieille Église catholique d’Haïti se retrouve tout d’un coup investie d’une nouvelle responsabilité par l’heureuse nomination faite par sa Sainteté le Pape François de S. E. Mgr Chibly Langlois, évêque des Cayes, président de la Confé-

rence des Évêques d’Haïti, comme cardinal de la sainte Église romaine.

Vieille Église… des temps coloniaux, au concordat de 1860 et aux derniers amendements du Concordat… Jeune Église… du travail acharné des missionnaires français, canadiens, belges et autres depuis le Concordat… jusqu’à l’indigénisation de la hiérarchie… la mise en place des réformes du deuxième Concile du Vatican… la visite du Pape Jean-Paul II… la création des deux provinces ecclésiastiques… Témoins du travail de l’Esprit du Seigneur dans la partie française de notre île : le Bienheureux Jacques Jules Bonnaud, le Vénérable Pierre Toussaint, la servante de Dieu

Marie Elisabeth Lange… et plus près de nous le serviteur de Dieu Père Farnèse Louis-Charles et la servante de Dieu Sr Ca-mélia Lohier… Église militante qui a appris à être un seul corps (« Legliz se nou, nou se Legliz ») et qui aujourd’hui par sa dias-pora de plus en plus nombreuse aux États-Unis et au Canada continue à maintenir les valeurs de sa foi catholique et à en témoigner au milieu de mille difficultés, pressions des sectes, humiliations et incompréhensions… Église souffrante parce qu’elle est ce peuple broyé par une histoire atroce de luttes pour la liberté et la dignité humaine… Vieille Église qui doit savoir distinguer dans son passé le bon grain de l’ivraie, qui doit savoir engranger le bon grain et brûler l’ivraie, qui doit préparer le sol pour les semailles d’aujourd’hui et en même temps lever la tête car les champs sont blancs pour la moisson… Jeune Église qui doit faire l’apprentissage de bien des aspects de la vie du tronc d’où elle provient et dont elle n’a jamais voulu être séparée. De cette même sève dont elle a toujours vécu et produit des fleurs et des fruits, elle est appe-lée aujourd’hui à en être le garant par une fidélité accrue à l’Évangile et à la communion dans l’Église ainsi que par un engagement encore plus fervent sur les chemins de la sain-teté… afin que les semeurs et les moissonneurs puissent se réjouir ensemble… Dans notre situation actuelle nous devons apprendre deux leçons fondamentales: une sur le choix et la fonction d’un Cardinal, l’autre sur le rôle du Nonce Apostolique.

1 Code de Droit Canonique, (promulgué en 1983 par le Pape Jean-Paul II), livre II : Le peuple de Dieu ; Deuxième partie : La constitution hiérarchique de l’Église ; Section I : L’autorité suprême de l’Église (cann. 330 - 367) ; Chapitre III : Les cardinaux de la sainte Église Romaine (cann. 349-359).2 Ostie, Albano, Frascati, Palestrina, Porto et Santa Rufina, Sabina et Poggio Mirteto, Velletri.

1. Choix et fonction d’un Cardinal. Mission et responsabilité de l’Église dont il provient

Pour la première leçon nous devons relire tout de suite les ca-nons qui concernent la fonction confiée aujourd’hui à l’un des fils de notre terre (Code de Droit Canonique, livre 2, deuxième partie, section 1, chapitre 3: “Les Cardinaux dans la Sainte Église Romaine”)1 :

Can. 349 - Les Cardinaux de la Sainte Église Romaine constituent un Col-lège particulier auquel il revient de pourvoir à l’élection du Pontife Romain selon le droit particulier; les Cardinaux assistent également le Pontife Ro-main en agissant collégialement quand ils sont convoqués en corps pour traiter de questions de grande importance, ou individuellement, à savoir par les divers offices qu’ils remplissent en apportant leur concours au Pon-tife Romain surtout dans le soin quotidien de l’Église tout entière.Can. 350 - § 1. Le Collège des Cardinaux est réparti en trois ordres: l’ordre épiscopal à qui appartiennent les Cardinaux auxquels le Pontife Romain attribue le titre d’une Église suburbicaire 2, ainsi que les Patriarches Orien-taux qui ont été reçus au sein du Collège des Cardinaux; l’ordre presbytéral et l’ordre diaconal.

§ 2. À chaque cardinal de l’ordre presbytéral et diaconal, le Pontife Romain attribue un titre ou une diaconie à Rome.§ 3. Les Patriarches Orientaux qui sont reçus au sein du Collège des Cardi-naux ont pour titre leur siège patriarcal.§ 4. Le Cardinal Doyen a pour titre le diocèse d’Ostie conjointement avec l’Église qu’il avait déjà en titre.§ 5. Par option faite en Consistoire et approuvée par le Pontife Suprême, et en respectant la priorité d’ordre et de promotion, les Cardinaux de l’ordre presbytéral peuvent passer à un autre titre, et les Cardinaux de l’ordre dia-conal à une autre diaconie, et si ceux-ci sont restés une décennie entière dans l’ordre diaconal, ils peuvent aussi passer à l’ordre presbytéral.§ 6. Le Cardinal de l’ordre diaconal qui passe par option à l’ordre presby-téral prend place avant tous les Cardinaux prêtres qui ont été élevés après lui au Cardinalat.Can. 351 - § 1. Pour la promotion au Cardinalat, le Pontife Romain choisit librement des hommes qui sont constitués au moins dans l’ordre du pres-bytérat, remarquables par leur doctrine, leurs mœurs, leur piété et leur pru-dence dans la conduite des affaires; ceux qui ne sont pas encore Évêques doivent recevoir la consécration épiscopale.§ 2. Les Cardinaux sont créés par décret du Pontife Romain de fait publié devant le Collège des Cardinaux; à partir de cette publication, ils sont tenus aux devoirs et jouissent des droits définis par la loi.§ 3. Celui qui est promu à la dignité cardinalice et dont le Pontife Romain a annoncé la création mais en réservant le nom in pectore n’est tenu pen-dant cette période à aucun des devoirs des Cardinaux et il ne jouit d’aucun de leurs droits; cependant, une fois son nom publié par le Pontife Romain, il est tenu à ces mêmes devoirs et jouit de ces mêmes droits; mais il obtient la préséance à partir du jour de la réservation in pectore.Can. 352 - § 1. Le Doyen préside le Collège des Cardinaux; quand il est empêché, il est remplacé par le Vice-Doyen; le Doyen ou le Vice-Doyen ne possède aucun pouvoir de gouvernement sur les autres Cardinaux, mais il est considéré comme le premier parmi ses pairs.§ 2. Quand la fonction de Doyen devient vacante, les Cardinaux titulaires d’une Église suburbicaire et eux seuls, sous la présidence du Vice-Doyen, s’il est là, ou du plus ancien d’entre eux, élisent du sein de leur groupe celui qui sera le Doyen du Collège; ils communiquent son nom au Pontife Romain à qui il revient d’approuver l’élu.§ 3. De la même façon qu’au § 2, sous la présidence du Doyen lui-même, est élu le Vice-Doyen; il re¬vient également au Pontife Romain d’approuver l’élection du Vice-Doyen.§ 4. Si le Doyen et le Vice-Doyen n’ont pas de domicile à Rome, ils doivent en acquérir un.Can. 353 - § 1. Les Cardinaux apportent leur aide au Pasteur Suprême de l’Église par une action collégiale surtout dans les Consistoires où ils sont réunis sur l’ordre et sous la présidence du Pontife Romain; les Consistoires sont ordinaires ou extraordinaires.§ 2. Au Consistoire ordinaire sont convoqués tous les Cardinaux, du moins ceux qui se trouvent à Rome, afin d’être consultés sur certaines affaires graves, mais qui surviennent assez communément, ou bien afin d’accom-plir certains actes particulièrement solennels.§ 3. Au Consistoire extraordinaire qui est célébré lorsque des nécessités particulières de l’Église ou l’étude d’affaires de grande importance le conseillent, tous les Cardinaux sont convoqués.§ 4. Seul le Consistoire ordinaire où sont célébrées certaines solennités peut être public, c’est-à-dire quand, en plus des Cardinaux, y sont admis des prélats, les représentants des sociétés civiles ainsi que d’autres invités.Can. 354 - Les Pères Cardinaux préposés aux dicastères et autres institu-tions permanentes de la Curie Romaine et de la Cité du Vatican, qui ont soixante-quinze ans accomplis, sont priés de présenter la renonciation à leur office au Pontife Romain qui, tout bien pesé, en décidera.Can. 355 - § 1. Il revient au Cardinal Doyen d’ordonner Évêque le Pontife

Son Éminence Cardinal Chibly Langlois

Les nouveaux Cardinaux créés le 22 février 2014 par le Pape François

DOSSIERSPÉCIAL

Romain élu, si l’élu a besoin d’être ordonné. Si le Doyen est empêché, ce droit revient au Vice-Doyen, et si celui-ci est empêché, au Cardinal le plus ancien de l’ordre épiscopal.§ 2. Le Cardinal Proto-diacre annonce au peuple le nom du nouveau Pontife Suprême élu; de même, c’est lui qui à la place du Pontife Romain impose le palllium aux Métropolitains ou le remet à leurs procureurs.Can. 356 - Les Cardinaux sont tenus par l’obligation de coopérer étroite-ment avec le Pontife Romain; aussi, les Cardinaux qui exercent tout office que ce soit dans la Curie et qui ne sont pas Évêques diocésains sont-ils tenus par l’obligation de résider à Rome; les Cardinaux qui ont la charge d’un diocèse comme Évêques diocésains se rendront à Rome chaque fois qu’ils seront convoqués par le Pontife Romain.Can. 357 - § 1. Les Cardinaux qui ont reçu en titre une Église suburbicaire ou une Église à Rome, après en avoir pris possession, promouvront par leur conseil et leur patronage le bien de ces diocèses et de ces églises, mais sans y posséder aucun pouvoir de gouvernement et sans s’immiscer d’aucune manière dans ce qui regarde l’administration de leurs biens, la discipline ou le service des églises.§ 2. Les Cardinaux qui se trouvent hors de Rome et hors de leur propre diocèse sont exempts, en ce qui concerne leur propre personne, du pouvoir de gouvernement de l’Évêque du diocèse où ils résident.Can. 358 - Le Cardinal à qui le Pontife Romain a commis la charge de le représenter dans une célébration solennelle ou dans une assemblée comme légat a latere, c’est-à-dire, comme son alter ego, et de même le Cardinal à qui le Pontife Romain a confié une charge pastorale déterminée comme son envoyé spécial, n’ont compétence que pour les affaires que leur a confiées le Pontife Romain.Can. 359 - Pendant la vacance du Siège Apostolique, le Collège des Car-dinaux possède dans l’Église uniquement le pouvoir que lui attribue la loi particulière.

Reprenons quelques aspects fondamentaux pour notre situa-tion particulière :

A.- Fonctions du collège cardinalice : 1) Élire l’Évêque de Rome, le Pontife Romain en cas de vacance du Siège Apostolique.2) Assister le Pontife Romain en apportant leur concours sur-tout dans le soin quotidien de l’Église tout entière.B.- Motifs du choix du Pape :Can. 351 - § 1. Pour la promotion au Cardinalat, le Pontife Romain choisit libre-ment des hommes qui sont constitués au moins dans l’ordre du presbytérat, remarquables par leur doctrine, leurs mœurs, leur piété et leur prudence dans la conduite des affaires;


Cela nous suffit pour comprendre qu’il s’agit d’une haute et noble tâche qui vient d’être confiée à un fils de la terre d’Haïti. Il serait important maintenant de relire l’histoire de cette insti-tution qui a été structurée au fur et à mesure pour protéger la liberté et l’indépendance de l’Évêque de Rome contre l’ingé-rence des hommes politiques au long de l’histoire. Nous lais-sons cet approfondissement historique à votre curiosité. Deux faits nous viennent à l’esprit en pensant à ce qui vient de nous être offert par le Pape François. Voici le premier présenté à la manière d’un conte de fée :

« Il était une fois… » des dames haïtiennes très catholiques qui se plaignaient auprès d’un cardinal de la sainte Église romaine et lui demandaient pourquoi il n’y avait pas encore de cardi-nal haïtien. L’empourpré leur répondit qu’il n’en savait rien et qu’elles devaient demander l’aide de leur ange gardien… C’est fait désormais… leur prière a été écoutée comme l’aurait dit l’Apocalypse (8,3-4) :

« Un autre Ange vint alors se placer près de l'autel, muni d'une pelle en or. On lui donna beaucoup de parfums pour qu'il les offrît, avec les prières de tous les saints, sur l'autel d'or placé devant le trône. Et, de la main de l'Ange, la fumée des parfums s'éleva devant Dieu, avec les prières des saints ».

Autrefois on pourrait répondre à ces dames que la pauvreté de notre Église serait une raison majeure qui expliquerait l’ab-sence de cardinal haïtien, car il faut bien qu’une Église locale sache soutenir économiquement la vie et les engagements d’un Cardinal ; on pourrait dire aussi que la situation politique en Haïti et les déboires de l’Église avec les différents gouver-nements expliqueraient ce vide, car un Cardinal a besoin de liberté de mouvement et d’action pour aider efficacement le Pape, mais les derniers amendements au Concordat où le gouvernement haïtien renonçait à son droit dans le choix des évêques avaient ouvert la porte à cette liberté majeure…

Voilà qu’aujourd’hui ces raisons tombent d’elles-mêmes, rap-pelant que la fonction cardinalice dépend du libre choix du Pape et non pas de raisons socio-politico-économiques, et qu’en fin de compte même le concept de « sièges cardinalices » doit être relativisé comme le rappelait le cardinal Gantin : « Le concept des diocèses dits 'cardinalices' doit être grandement relativisé. Le cardinalat est un service qui est demandé à un évêque ou à un prêtre en tenant compte d’un grand nombre de circonstances. Actuellement, dans les pays d’évangélisa-tion récente, tels que ceux d’Asie et d’Afrique, il n’y a pas de diocèses 'cardinalices', mais la pourpre est donnée à la per-sonne. Il devrait en être de même partout, y compris en Occi-dent » (revue « 30 giorni », juin 1999).

Parmi le « grand nombre de circonstances » que mentionnait le Cardinal Gantin, faut-il souscrire à l’option pour les « pauvres » présenté par le porte-parole du Vatican… et dans beaucoup de médias dans le monde comme motif principal pour le choix de

Mgr Chibly Langlois ou des autres nommés des Philippines, du Nicaragua, de la Côte d’Ivoire, du Burkina-Faso et du Brésil ?

Si c’est parce qu’il est « pauvre » et qu’il vient d’un pays « pauvre », « le plus pauvre économiquement » du monde occi-dental, ou comme on le dit de manière plus polie « pays en voie de développement », que Mgr Chibly Langlois a été choisi, alors nous pourrions d’une part nous réjouir de cette condes-cendance qui dit la magnanimité du cœur du Pape et de son attention envers les plus petits 3, et d’autre part nous épou-vanter des conséquences de choix faits uniquement sur cette base !

Si c’est plutôt et surtout parce que Mgr Chibly Langlois a des qualités humaines et chrétiennes authentiques, celles qui sont requises pour la fonction qui lui est confiée selon le Canon 351 - § 1, et nous ne pouvons douter que c’est pour cela que le Pape l’a choisi, en connaissant aussi la réalité de son pays et en pensant à l’enrichissement que l’expérience haïtienne pourrait constituer pour le Sacré Collège, alors nous pouvons chanter le « Magnificat » à la manière de Notre-Dame,

la Très Sainte Vierge Marie, car le Seigneur a regardé l’humilité de son serviteur et a fait de grandes choses en lui : « Saint est son Nom ».

Il est bien sûr facile de se baser sur certains critères « établis » pour affirmer selon des valeurs absolues « la pauvreté » d’un pays, mais nous pouvons bien demander s’il y a aussi des cri-tères « établis » pour constater « l’appauvrissement » d’un pays à cause de sa relation avec d’autres pays qui en profitent. Il nous suffit de remarquer que de l’indépendance d’Haïti (1er janvier 1804) jusqu’à la signature de l’accord avec la France pour le paiement de l’indemnité (1825) le pays a vécu dans la peur du retour des Français. Puis pendant soixante ans il a fallu essayer de payer les 150 millions de francs or exigés par la France pour reconnaître notre indépendance. En 1890 Haïti obtint une remise de cette dette, mais elle avait déjà versé 90 millions de francs. Ce qui explique que notre commerce était tourné complètement vers l’Europe et la France en particulier. Il sera ensuite aux mains des Allemands dont les bateaux de guerre imposeront plusieurs fois des ultimatums au gouverne-ment haïtien. Puis vingt-cinq ans plus tard en 1915, nous su-

3 Selon le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, le choix des cardinaux du Burkina Faso et de Haïti, manifeste l’attention portée aux peuples éprouvés par la pauvreté (cf. Zenit. org, Rome, 13 janvier 2014 – ZF140113).

L'Évèque C. Langlois salue le Pape Jean Paul II

L'Évèque C. Langlois salue le Pape Benoît XVI


bissions l’occupation américaine qui nous laissa en 1935 une armée formée selon les vues des États-Unis qui sera inféodée par François Duvalier en 1957, soutenu par les Américains au nom du danger imminent du communisme international qui venait de s’installer à Cuba. Alors notre intelligentsia dût s’exi-ler devenant facteur de développement dans beaucoup de pays de l’Afrique post-coloniale. Et maintenant dans la débâcle de l’après-Duvalier (1986) et les missions de « stabilisation » des Nations-Unies, nous sommes arrivés à la catastrophe du 12 janvier 2010, aubaine incalculable pour l’aide humanitaire. On pourrait se demander si nous avons eu un temps réel de liberté (malgré notre indépendance et souveraineté procla-mées en 1804) pour nous occuper de nous-mêmes !

Mais dans les annales de l’histoire, le regard de l’Église sur Haïti n’a pas dépendu de sa « pauvreté » mais de sa foi à ren-forcer, à faire grandir et à protéger. Ce n’est pas par hasard que le Vatican a été un des premiers états à signer un contrat bilatéral avec Haïti à l’époque où l’esclavage aux États-Unis ou au Brésil étaient encore une plaie béante. Il suffit de se rap-peler qu’à la rencontre des ex-colonies qui venaient de gagner leur indépendance grâce au soutien apporté par Haïti à Boli-var et Miranda, les États-Unis obligèrent à ne pas inviter Haïti 4.

Quand à « l’internationalisation » du collège cardinalice… en vue d’exprimer « l’universalité de l’Église » et « l’unité de l’Église » 5 , cela semble un motif solide et légitime si comme

5 Voir les paroles du Pape François lors de l’Angelus du dimanche 12 janvier 2014: “Come è stato già annunciato, il prossimo 22 febbraio, festa della Cattedra di San Pietro, avrò la gioia di tenere un Concistoro, durante il quale nominerò 16 nuovi Cardinali, che, appartenenti a 12 Nazioni di ogni parte del mondo, rappresentano il profondo rapporto ecclesiale fra la Chiesa di Roma e le altre Chiese sparse per il mondo” (http://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2014/01/12/0024/00041.html).6 Cf. Zenit. org, Rome, 12 janvier 2014 – ZF1401127 Code de Droit Canonique, (promulgué en 1983 par le Pape Jean-Paul II), livre II : Le peuple de Dieu ; Deuxième partie : La constitution hiérarchique de l’Église ; Section I : L’autorité suprême de l’Église (cann. 330 - 367) ; Chapitre III : Les Légats du Pontife Romain (cann. 362-367).

nous l’avons dit plus haut ce n’est pas l’unique motif du choix d’un Cardinal… Un autre fait raconté comme une remise en question :

« Il était une fois… » des enfants au catéchisme qui deman-daient pourquoi il n’y avait pas de saints haïtiens canonisés ? Alors on leur a appris à connaître nos bienheureux, nos véné-rables, nos serviteurs et servantes de Dieu. On les a invités à les imiter et à demander leur aide. La réponse à leur question était une autre question provocatrice : Voulons-nous nous-mêmes nous engager sur la voie de la sainteté puisque c’est la volonté de Dieu sur nous ? S’il n’y aurait pas encore de figures canonisables dans l’histoire de l’Église en Haïti (et il y en a !), le plus important ne serait-il pas de chercher à vivre l’Évangile dans la disponibilité à la grâce de Dieu ? Ce n’est pas la cano-nisation qu’il faut rechercher mais la sainteté véritable !

C’est certainement un motif de fierté d’avoir des ministres de l’Église provenant de nos familles catholiques d’Haïti (diacres, prêtres, évêques), c’est aussi une grande satisfaction de savoir que quelques-uns parmi nous soient appelés à aider le Très Saint Père dans sa sollicitude pour toutes les Églises, mais c’est pour que cela nous garde dans l’humilité et la vérité de l’Évangile, non pour une vaine gloire terrestre dont on voudrait se gargariser. C’est une responsabilité à assumer au quotidien de notre vie chrétienne en vue de la transformation même

physique de notre pays, au nom de notre foi... Encore une fois l’Église nous rappelle qu’ « il faut que quelque chose change ici… pour que les pauvres se remettent à espérer… » Mais elle sait bien que les changements les plus profonds viennent de cœurs qui accueillent la joie de l’Évangile et en vivent, donc des saints !

Les plus grands dans l’Église ce ne sont pas les ministres (diacres, prêtres, évêques), mais les saints, qu’ils proviennent du clergé ou des laïcs… Le « sacerdoce baptismal » qu’on ap-pelle aussi le « sacerdoce royal » ou le « sacerdoce commun », celui qu’ont en partage tous les baptisés (les fidèles et les mi-nistres puisque le « sacerdoce ministériel » est au service du « sacerdoce royal » de tous les baptisés) est celui qui nous sanc-tifie en transformant notre vie entière en offrande agréable à Dieu.Comme l’a demandé le Pape François, « Prions pour les nou-veaux cardinaux, afin que revêtus des vertus et des sentiments du Seigneur Jésus, le Bon Pasteur, ils puissent aider plus effi-cacement l’évêque de Rome dans son service à l’Église Uni-verselle » 6 . Prions pour tous nos ministres et notre nouveau et premier Car-dinal haïtien. Prions pour que la volonté de Dieu soit faite en nous et la volonté de Dieu c’est que vous soyez saints !

2. Rôle du Nonce Apostolique

Voyons maintenant la deuxième leçon que nous devons ap-prendre en relisant tout de suite les canons qui concernent le rôle du Nonce Apostolique (Code de Droit Canonique, livre 2, deuxième partie, section 1, chapitre 5: “Les Légats du Pontife Romain”) 7 :

Can. 362 - Le Pontife Romain a le droit inné et indépendant de nommer des Légats et de les envoyer auprès des Églises particulières dans les diverses nations ou régions, ou en même temps auprès des États et Auto-rités publiques, ainsi que de les transférer et de les rappeler, en respectant cependant les règles du droit international en ce qui regarde l’envoi et le rappel des Légats accrédités auprès des États.Can. 363 - § 1. Aux Légats du Pontife Romain est commis l’office de re-présenter le Pontife Romain lui-même de façon stable auprès des Églises particulières ou encore auprès des États et des Autorités publiques auprès de qui ils sont envoyés. § 2. Représentent aussi le Siège Apostolique les personnes qui sont dési-gnées pour une mission pontificale comme Délégués ou Observateurs auprès d’Organismes internationaux, ou bien auprès de Conférences et d’Assemblées.Can. 364 - La charge principale du Légat pontifical est de rendre toujours plus solides et efficaces les liens d’unité qui existent entre le Siège Apos-tolique et les Églises particulières. Il appartient donc au Légat pontifical dans les limites de son ressort:

1 d’informer le Siège Apostolique de la situation des Églises particulières et de tout ce qui touche la vie même de l’Église et le bien des âmes;2 d’aider les Évêques par son action et ses conseils, demeurant entier l’exercice de leur pouvoir légitime;3 d’entretenir des relations fréquentes avec la conférence des Évêques, en lui apportant toute aide possible;4 en ce qui concerne la nomination des Évêques, de transmettre au Siège Apostolique ou de lui proposer les noms des candidats, ainsi que l’enquête concernant les sujets à promouvoir, selon les règles données par le Siège Apostolique;5 de s’efforcer d’encourager ce qui concerne la paix, le progrès et la coo-pération des peuples;6 de collaborer avec les Évêques pour développer des relations oppor-tunes entre l’Église catholique et les autres Églises ou communautés ecclésiales, et même les religions non chrétiennes;7 de défendre auprès des chefs d’État, en action concertée avec les Évêques, ce qui concerne la mission de l’Église et du Siège Apostolique;8 enfin, d’exercer les facultés et de remplir les autres mandats qui lui sont confiés par le Siège Apostolique.Can. 365 - § 1. Le Légat pontifical accrédité en même temps auprès de l’État selon les règles du droit international a en plus la charge particulière:1 de promouvoir et d’entretenir les rapports entre le Siège Apostolique et les Autorités de l’État;2 de traiter les questions concernant les relations de l’Église et de l’État et, en particulier, de travailler à l’élaboration et à la mise en œuvre des concordats et autres conventions du même genre. § 2. Dans la conduite des affaires signalées au § 1, suivant ce que sug-gèrent les circonstances, le Légat pontifical ne manquera pas de deman-der l’avis et le conseil des Évêques de son ressort ecclésiastique et de les mettre au courant du déroulement des affaires.Can. 366 - Étant donné le caractère particulier de la charge de Légat:1 le siège de la Légation pontificale est exempt du pouvoir de gouver-nement de l’Ordinaire du lieu, sauf en ce qui regarde la célébration des mariages;2 le Légat pontifical peut, après avoir averti autant que possible les Ordi-naires des lieux, accomplir des célébrations liturgiques, même selon le rite pontifical, dans toutes les églises de sa légation.Can. 367 - La charge du Légat pontifical n’expire pas à la vacance du Siège Apostolique, à moins que les lettres pontificales n’en disposent autrement; mais elle cesse à l’expiration de son mandat, par le rappel qui lui est signifié, par sa renonciation acceptée par le Pontife Romain.

Le Nonce Apostolique, Légat du Pontife Romain en Haïti est comme un ambassadeur du Pape auprès du gouvernement avec toutes les prérogatives qui lui accorde le Concordat, mais pour les croyants il est le garant de l’unité avec le Siège Apos-tolique et de la sollicitude du Saint Père envers notre Église:

Can. 364 - La charge principale du Légat pontifical est de rendre toujours plus solides et efficaces les liens d’unité qui existent entre le Siège Apos-tolique et les Églises particulières.

Nous pourrions donc dire que si un Nonce Apostolique est surtout la main tendue du Successeur de Pierre vers les autres membres du Collège Épiscopal, un Cardinal est le coup de main offert par une Église particulière au Successeur de Pierre. Admirable échange qui invite à une maturité particu-

4 « En cette même année 1821, le célèbre Simon Bolivar projeta pour 1824 une réunion de tous les États de l’Amérique à Panama. Les délégués des États-Unis de l’Amérique du Nord demandèrent l’exclusion des Haïtiens comme nègres. Simon Bolivar eut la faiblesse d’accéder à cette demande insensée et sacrifia au préjugé de couleur. Les Haï-tiens furent avec raison très mécontents. Mais plus tard, le Peuple du Vénézuéla répara la faute de Bolivar en glorifiant Haïti à l’occasion du centenaire national de 1911 : la statue de Pétion fut érigée à Caracas sur une place qui porte le nom de l’illustre Fondateur de la République d’Haïti. La nation vénézuélienne donnait par là au monde entier la preuve irrécusable de sa noblesse morale et du caractère de son indéfectible amour pour Pétion et Haïti » (François Dalencour, Précis méthodique d’Histoire d’Haïti, Port-au-Prince, Chez l’auteur, 1935, p. 54).

Le Père Hector Pascal, SDB et Mgr Luckner tenant l'Évangile sur la tête de Mgr. Chibly lors de son ordination épiscopale en 2004

14 | DON BOSCO LAKAY NOU | JAN-AVR 2014

lière dans la relation et un engagement renouvelé dans la garde du dépôt de la foi.

Là encore, il serait extrêmement intéressant d’approfondir l’his-toire du développement de la figure du Légat du Pontife Romain, en particulier en Haïti avec le Concordat très spécial qui règle le rapport entre le gouvernement haïtien et le Saint-Siège. Nous laissons cela à votre curiosité.

Conclusion

En considérant l’étymologie du terme “cardinal” nous voyons qu’il vient du latin “cardo, cardinis” qui signifie tout d’abord le “gond” mais qui servait aussi à indiquer les limites d’une rue, d’un quartier en direction nord-sud alors que “decimanus” ou “decumanus” indiquait les rues transversales de l’est à l’ouest. Les deux sens se sont liées pour indiquer soit un “quartier” du diocèse de Rome, soit celui sur qui le Pape s’appuyait (comme un gond) pour le soin pastoral de ce “quartier” (d’où l’attribu-tion d’une église suburbicaire, d’une paroisse ou d’une diaconie à chaque cardinal). Le même terme désigne aussi les vertus autour desquelles toutes les autres vertus s’organisent. Les ver-tus cardinales de justice, prudence, force et tempérance sont principes et fondements de toutes les vertus et la prudence en particulier en est le guide “auriga virtutum”.

D’autre part la couleur pourpre des cardinaux qui signifiait au départ une participation à l’autorité royale ou souveraine du Pape signifiera au fur et à mesure le “témoignage” qu’ils sont appelés à offrir au Christ jusqu’au don suprême de leur vie, donc le “martyre” 8 : “usque ad sanguinis effusionem, comme le dit la formule de l’imposition du chapeau et comme le montre la

LETTRE DU PAPE FRANÇOIS AUX CARDINAUXQUI SERONT CRÉES AU CONSISTOIRE DU 22 FÉVRIER 2014

Le Saint-Père, Pape François, a envoyé une Lettre aux cardinaux désignés publiquement hier lors de l’Angélus et qui seront créés au prochain consistoire du 22 février.

Voici le texte de la Lettre du Pape :

Cher Frère,Au jour où sera rendu public ta nomination comme membre du Col-lège Cardinalice, je désire te faire parvenir une salutation cordiale ainsi que l’assurance de ma proximité et de ma prière. Je désire qu’en tant qu’agrégé à l’Église de Rome, revêtu des sentiments du Seigneur Jésus (cfr Rm 13,14), tu puisses m’aider d’une manière effi-cace et fraternelle dans mon service à l’Église universelle.

Le Cardinalat ne signifie pas une promotion, ni un honneur, ni une décoration ; c’est simplement un service qui exige un regard plus ample et une dilatation du cœur. Et, même si cela semble paradoxal, cette possibilité de regarder plus loin et d’aimer plus universelle-

8 L’evangelista Marco ci ricorda, cari e venerati Fratelli, che ogni vero discepolo di Cristo può aspirare ad una cosa sola: a condividere la sua passione, senza rivendicare alcuna ricompensa. Il cristiano è chiamato ad assumere la condizione di "servo" seguendo le orme di Gesù, spendendo cioè la sua vita per gli altri in modo gratuito e disinteressato. Non la ricerca del potere e del successo, ma l’umile dono di sé per il bene della Chiesa deve caratterizzare ogni nostro gesto ed ogni nostra parola. La vera grandezza cristiana, infatti, non consiste nel dominare, ma nel servire. Gesù ripete quest’oggi a ciascuno di noi che Egli «non è venuto per essere servito, ma per servire e dare la propria vita in riscatto per molti» (Mc 10,45). Ecco l’ideale che deve orientare il vostro servizio. Cari Fratelli, entrando a far parte del Collegio dei Cardinali, il Signore vi chiede e vi affida il servizio dell’amore: amore per Dio, amore per la sua Chiesa, amore per i fratelli con una dedizione massima ed incondizionata, usque ad sanguinis effusionem, come recita la formula per l’imposizione della berretta e come mostra il colore rosso degli abiti che indossate »(http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2007/documents/hf_ben-xvi_hom_20071124_consistory_it.html)

Mgr. Rémy Augustin, a été le Premier Évêque Haï-tien. Il a été auxiliaire de l'archidiocèse de Port-au-Prince et fut nommé

à ce poste par le Pape Pie XII le 8 avril 1953 et sacré Évêque le 31 mai 1953. Exilé en 1961 après avoir été briève-

ment avec une plus grande intensité, ne s’acquiert qu’en suivant le même chemin que le Seigneur : le chemin de l’abaissement et de l’humilité, en prenant la condition du serviteur (cf. Ph 2,5-8). Pour cela, je te demande, s’il te plait, de recevoir cette nomination d’un cœur simple et humble. Et, même si tu dois le faire avec joie, fais en sorte que ce sentiment soit étranger à toute expression mondaine, à toute fête qui ne s’accorde pas à l’esprit évangélique d’austérité, de sobriété et de pauvreté.

À nous revoir donc le prochain 20 février, où nous commencerons deux journées de réflexion sur la famille. Je reste à ta disposition et te demande, s’il te plait, de prier et de faire prier pour moi.

Que Jésus te bénisse et que la Sainte Vierge te protège.

Fraternellement,FrançoisDu Vatican, le 12 janvier 2014

Rappel historique :Mgr Rémy Augustin,premier Évêque Haïtien

couleur rouge des habits que vous portez » disait le Pape Benoît XVI au nouveaux cardinaux en 2007. Le Christ de l’Ecce homo a été ainsi revêtu de pourpre par dérision.

Terminons les deux leçons de notre nouvel apprentissage en relisant la lettre envoyée par le Pape François aux nouveaux Car-dinaux. Elle est bien plus éloquente que tous les commentaires

de la presse pour nous situer dans la juste perspective de ce qui est demandé à Son Éminence Chibly, Cardinal Langlois person-nellement, mais qui nous concerne tous puisque nous devons tous l’accompagner par la prière et le soutien fraternel dont il aura besoin pour accomplir sa tâche. ■

ment l'administrateur de l'Archevêché de Port-au-Prince, il revint en Haïti en 1966 et devint Évêque titulaire de Port-de-Paix, poste qu'il occupa jusqu'à sa démission le 22 février 1982. Il rendit l'âme le 29 mars 1983.

Mgr Guire Poulard et Mgr Chibly Langlois

Mgr Rémy Augustin (3ème à gauche) et un groupe de prélats avec le Pape Jean XXIII

Le Pape François dépose la bar-rette cardinalice sur la tête du pre-mier Cardinal Haïtien.Le Cardinal Chibly Langlois salue les autres Cardinaux après avoir reçu entre les mains du Saint Père la barrette cardinalice, l’anneau.

Dans l’après-midi du samedi 22 février, à la salle Paul VI, des cen-taines de compatriotes haïtiens s’étaient rassemblés pour saluer le Cardinal Chibly Langlois.

Les Salésiens Haïtiens et les Filles de Marie Auxiliatrice étudiant à Rome saluent le nouveau Cardinal.

A Rome : Le Cardinal entre le pré-sident d’Haïti et le président du Sénat.

Le vendredi 28 février, le Cardinal Langlois est de retour au bercail. Il est accueilli par Son Excellence le président de la République, le pre-mier ministre et l’Archevêque de Port-au-Prince Mgr Guire Poulard.

Le dimanche 9 mars 2014 à l’oc-casion des 31 ans de la visite du Pape Jean-Paul II en Haïti, l’Église d’Haïti accueille solennellement le cardinal par une grande célébra-tion eucharistique au stade Sylvio Cator.

Le lendemain, samedi 1er mars, le Cardinal a été accueilli chaleu-reusement dans son diocèse, les Cayes par une solennelle célébra-tion eucharistique.


Sensationnel : Deux Papesdans un consistoire

Le lendemain du Consistoire, di-manche 23 février 2014, le Pape François a célébré la Messe avec les nouveaux Cardinaux dans la Basilique Saint Pierre.


Le 24 mars 2014, La Famille Salé-sienne en Haïti sést réveillée avec lánnonce de l´élection du P. Ángel Fernández Artime comme dixième successeur de Saint Jean

Bosco. Pour la plupart, un inconnu qui ne figurait pas sur les paris des habituels aux pronostiques.

La note officielle ne disait pas grand-chose. Et ceci plutôt compliqué: bien quíl est espagnol, originaire de la Province de León dont il fut le Provincial entre 2000 et 2006, Don Ángel est au Chapitre 27 en tant que Provincial de lÁrgentine Sud;

et, à cause de son élection comme Rec-teur Majeur, il ne pourra pas occuper

le poste de Provincial de lÉspagne Méditerranéenne, auquel il avait été

affecté le mois de décembre der-nier…

Être espagnol, appartenir à la Province Méditerranéenne, savoir que la Province de León

couvre le territoire des Asturies, terre natale de Don Ángel et avoir

eu la chance de partager un bout du chemin avec lui peut aider à situer le

personnage.

Cést mon cas; raison pour laquelle on m’a demandé d’écrire quelques impressions et souvenirs personnels des cinq ans (1996 – 2001) où tous les deux appartenions à la commu-nauté de la Maison Provinciale de León (Nord-ouest de l’Espagne); moi en tant qu’économe de la maison et lui en tant que Délégué Provincial de la Pastorale, puis Vicaire Provincial et, à partir de l’an 2000, jeune Provincial avec 40 ans.

Maintenant, quatorze ans après, je peux toujours dire qu’Angel est un homme bon, honnête et conciliant, consacré à la cause de Jésus le Seigneur (el Señor Jesús est son expression préférée) dans l’accompagnement des jeunes, à la manière de Don Bosco.

C’est en vain qu’on chercherait en lui des capacités éblouissantes ou l’indi-vidu qui s’impose par ses habiletés à manœuvrer. Le P. Ángel Fernández est un marcheur de longue haleine, tou-jours prêt à soutenir les compagnons de route. La Famille Salésienne a donc raison de se réjouir de son élection comme successeur de Don Bosco.

Si cela vous semble un peu abstrait, je peux essayer d’être plus concret en vous disant que je vois Ángel comme:

1. Un fils bien-aimé. Rien qu’à le voir agir ou l’entendre parler, tu perçois ce genre de personne se sen-tant à l’aise avec soi-même qui n’a pas besoin de mendier l’affection parce qu’au sein des siens il en a reçu assez et il lui est connaturel de l’offrir aux autres. Ángel est très aimé de ses parents et il est très aimé aus-si de ses supérieurs (je l’ai constaté pour le Provincial et Régional P. Fili-berto Rodríguez, le Provincial P. Anto-nio Sanmartín, le Recteur Majeur P. Pascual Chávez).

2. Un frère semeur de commu-nion. Sa taille et sa présence, son intelligence et sa sûreté, son endu-rance et ses réussites sont des atouts à susciter la jalousie. Or, par sa sim-plicité et par sa proximité, Ángel est un agent de communion fraternelle. Il ne se dérobe pas à la vie com-munautaire, au contraire, il s’y fait présent pour la prière sans se faire

quémander pour son animation, il participe aux repas en commun avec une conversation joyeuse, il apporte sa guitare et son travail de ménage pour que les fêtes réussissent. De-vant un Chapitre de León qui l’avait choisi comme Délégué Provincial au Chapitre Général, son humilité est allée jusqu’à présenter sa renoncia-tion alléguant qu’il était trop jeune et qu’il y avait des confrères beaucoup mieux qualifiés que lui pour représen-ter la Province. Ceux qui avaient mis en doute l’authenticité de ce geste ont dû reconnaître, par son compor-tement ultérieur, qu’il n’y avait point d’affectation ou d’arrière-pensée.

3. Un travailleur méthodique et inlassable. Le sens du devoir ainsi que la responsabilité et le respect devant les autres sont des valeurs qu’il a dû apprendre à aimer et pra-tiquer à côté de ses parents pour servir la poissonnerie familiale qu’ils géraient à Gozón-Luanco. Cela lui a permis non seulement de devenir un connaisseur en poisson, mais plus spécialement une personne capable

Je garde un très bonsouvenir du P. ÁngelFernández Artime

par P. Orlando González


La Congrégation salésienne est un navire qui a besoin d’un bon timonier pour naviguer.

Le XXVIIème Chapitre Général des Salésiens a élu Rec-teur Majeur de la Congrégation le P. Ángel Fernández Artime. Il est né à Luanco (Asturies) et il a fait son pe-tit séminaire à Astudillo (Palencia), puis à Cambados (Pontevedra, Galice) et León. On le retrouve à Moher-

nando (Guadalajara) pour son noviciat, puis à Valladolid pour ses études de Philosophie. Ses deux années de pratique se passent à León. À Santiago de Compostelle (La Coruña) il prononce ses vœux perpétuels et fait ses études de Théolo-gie. Il est ordonné prêtre à León. Les premières années de ministère se déroulent à la maison salésienne d’Avilés (Astu-ries) ; ensuite il va à Madrid pour des études universitaires de Théologie pastorale et de Philosophie. Plus tard il revient à León en tant que Délégué de la Pastorale des Jeunes, puis Vicaire provincial, et enfin Provincial. Directeur d’Orense, cette maison a été sa dernière destination en Espagne avant d’être nommé Provincial à Buenos Aires (Argentine) ces der-nières années.

QUESTION.— Isabel, qui vous a annoncé l’élection de votre fils comme Recteur Majeur de la Congrégation salésienne ?RÉPONSE.— La première personne qui me l’a dit est le pro-vincial de León, P. José Rodríguez Pacheco. Ce fut une très grosse surprise, je ne pouvais y croire. J’ai reçu ensuite un

coup de téléphone du P. Pascual Chávez, le Recteur Majeur jusqu’alors. Émue jusqu’aux larmes, je n’ai pu lui répondre. Après j’ai eu aussi des appels du secrétaire de don Pascual, le P. Juan José Bartolomé, et du P. Filiberto González, Conseil-ler de Communication Sociale.

Q.— Qu’avez-vous ressenti en ce moment ?R.— J’ai dit : « Mon Dieu, il a besoin de toi, aide-le ». Mais je ne savais pas trop quoi penser, quoi faire. J’ai eu un sentiment d’inquiétude car c’est un poste d’une grande responsabilité où il devra affronter bien des difficultés. Mais aussi… d’espé-rance. Je lui ai toujours dit que les talents que Dieu lui a don-nés, ce n’est pas pour les enterrer mais pour les donner aux autres. Étant sa mère, je sais combien il est capable.

Q.— Lorsque votre fils vous a appelée, qu’avez-vous pu lui dire ?R.— Cela ne s’est pas passé tout de suite, mais plus de deux heures après les premiers coups de téléphone. Je lui ai raconté que je le savais déjà et que le bon Dieu va l’aider quand il en aura besoin. Il m’a répondu de ne pas m’en faire parce que l’aide et les secours ne vont pas lui manquer. Une conversation très brève. Il avait en ce moment beaucoup à faire ; il me rappellerait pour causer plus tranquillement.

Q.— Comment a-t-il connu les Salésiens ?R.— La main de Dieu se manifeste clairement dans nos vies. Mon mari et moi nous vivions de la pêche ; lui pêchait et

ordinaires ou extraordinaires, qui se déclenchent dans la vie de toute institution. Pour moi, cela a été cho-quant d’apprendre que lui, un espa-gnol, avait était nommé Provincial pour l’Argentine. Mais ceux qui le connaissaient mieux que moi ne se sont pas trompés, car il agit toujours en rassembleur et il sait promouvoir et reconnaître l’appui des autres. Par oral et par écrit, il m’a fait expérimen-ter l’une de ces qualités qui rendent les dirigeants aimables, la reconnais-sance.

La conclusion est claire : je ne peux que garder un très bon sou-venir du P. Ángel Fernández Artime. La mémoire des cinq années passées dans la même communauté est inca-pable de trouver un point d’ombre où s’estomperait la lumière de cette grâce qui m’a été donnée.

Nous pouvons remercier les membres du Chapitre 27 pour nous avoir choisi une telle personne comme Père de notre grande Famille. Et nous devons prier pour que l’amour de Dieu et la protection de l’Auxiliatrice l’accom-pagnent toujours.

P. Orlando GonzálezPétion-Ville, HaïtiLe 4 avril 2014

d’observer, d’écouter, d’essayer de comprendre ce que cherche celui qui est devant lui. Une excellente base enfin pour réussir ses études, se consacrer à l’éducation et assumer des lourdes responsabilités comme Délégué Provincial de Pastorale pen-dant sept ans, Provincial de León et d’Argentine Sud pendant dix ans, et aujourd’hui comme Supérieur Géné-ral des Salésiens. Il ne craint pas les difficultés; il sait qu’avec rigueur et foi en Dieu et en ceux qui sont autour de lui, elles peuvent être surmontées. On pourrait rappeler comme exemple sa résistance, jusqu’à ce que justice ait été faite au centre où il était le Directeur, devant l’interventionnisme de certains pouvoirs publiques qui lésinaient l’école salésienne.

4. Un accompagnateur atten-tif et discret. Je l’ai connu en 1996 quand il démarrait sa cinquième année comme Délégué de Pastorale. Ceux qui connaissent l’importance que notre Congrégation a accordée à cette fonction depuis le XXe Chapitre Général et comment elle s’est déve-loppée en Espagne de la main de Don Juan Vecchi, don Antonio Doménech et le Centre National de Pastorale de Jeunes (pour n’oublier personne, je n’ajouterai des noms), pourront se faire une idée de la capacité d’anima-tion et de travail qu’on doit avoir pour que, en respectant tout le Plan Orga-nique Provincial, dans les écoles, les

centres de formation professionnelle, les patronages et centres de jeunes, les maisons d’accueil et réinsertion, les paroisses, les associations des jeunes, c’est-à-dire dans l’ensemble de l’action salésienne, les personnes, et surtout les plus petits et vulné-rables, puissent grandir comme bons chrétiens et citoyens honnêtes. Pen-dant trois ans, j’ai connu un Ángel qui sillonnait sans arrêt les routes pour rencontrer les vingt communautés éducativo-pastorales, qui convoquait les responsables des secteurs pour établir les lignes d’action et évaluer leur implantation, qui participait aux sessions du Conseil pour veiller à la bonne marche générale, et qui par-dessus tout savait soutenir et accom-pagner les personnes avec discrétion. Il était déjà Provincial quand, en fé-vrier 2001, au moment de m’habil-ler pour présider les funérailles de ma mère, je l’ai remarqué parmi les autres salésiens qui étaient venus m’accompagner.

5. Un supérieur rassembleur et reconnaissant. Ce n’est qu’à la fin de mon séjour dans la maison provinciale de León que je l’ai connu comme supérieur Provincial. Son style personnel n’a pas changé; et, qui plus est, il n’a perdu rien de sa fraîcheur relationnelle ni de sa liberté d’intervention. Il est capable de sti-muler l’action commune allant au-de-là des contradictions et des conflits,

Les parents, la sœur et la nièce du Recteur Majeur.

par José Antonio San Martínphotos : José Pérez Mata

Interview à Isabel Artime maman dunouveau Recteur Majeur, Ángel Fernández Artime


En l’année 1985, est né le Bulletin Salésien d’Haïti «Don Bosco Lakay Nou» en vue de faire connaître les différentes activités éducatives et pastorales organisées en faveur des jeunes par la Congrégation.

Ainsi, après 29 ans d’existence, le Bulletin Salésien à tra-vers vents et marées, ombres et lumière grandit, s’adapte et répond à sa vocation.La distribution est toujours gratuite. DBLN veut et doit continuer

sa mission, alors il sollicite le soutien de chacun, de chaque ami et collaborateur de l’œuvre salésienne en Haïti.

Pour offrir un don aux Salésiens de Don Bosco pour qu’ils puissent continuer à éduquer et évangéliser les enfants et les jeunes de notre

pays plus particulièrement les plus nécessiteux, faites un chèque* au nom de la Congrégation des Salésiens (Mémo DBLN).

La Publication du Bulletin Salésien est soutenuegrâce à la collaboration volontaire des lecteurs

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moi je vendais le poisson à notre poissonnerie. Un beau jour, quand Ángel avait neuf ans, María Sánchez Miñambres, une grande amie bienfaitrice de León, lui a demandé s’il voulait aller étudier chez les Salésiens de León. Ángel répondit qu’il y penserait. L’année suivante, à dix ans, il décida d’y aller. Après quatre ans, il aurait pu faire son bac à Luanco, mais il y renonça : il voulait continuer à León. Dès lors les Salésiens avaient pénétré à fond dans sa vie.

Q.— Quelles qualités de votre fils appréciez-vous davantage ?R.— Une grande bonté. Il est très gentil, très affectueux. Très attentif à tout, à sa famille, à son travail. Tout cela parce que, depuis son enfance, nous lui avons transmis la foi. Nous avons été une famille chrétienne.

Q.— Parmi les choses que vous lui cuisinez lorsqu’il va à Luanco, qu’est-ce qu’il préfère ?R.— Oh ! Il y a beaucoup de choses qu’il aime, mais surtout les légumes, le pot-au-feu asturien avec des choux, du « cho-rizo », du boudin, du lard, du « fariñon » ; et forcément aussi la « fabada » de la région. Sans oublier le poisson, tous les poissons. Ici le poisson est extra.

Q.— Un conseil que ses parents lui ont donné pour la vie ?R.— Ce que j’ai dit avant, au sujet des talents, qui ne sont pas pour lui, qu’il ne doit pas enterrer, qu’il doit en faire profiter les autres.

Q.— Quel est le cadeau qui vous a plu davantage de tous ceux qu’Án-gel a pu vous rapporter ?R.— Une statuette de Notre-Dame Auxiliatrice qu’il m’a rap-portée de León, de son temps de Provincial. Ici chez moi et depuis qu’il me l’a donnée, un cierge brûle devant elle les 24 heures du jour, la lumière ne s’éteint jamais. Je l’aime bien.

Q.— Vous souvenez-vous de quelque gaminerie de son enfance ?R.— Il était si sage qu’il n’en faisait jamais. La seule chose est qu’à sa naissance il n’a pas pleuré, et nous étions inquiets au sujet de sa santé. Pourtant, durant les trois années sui-vantes, il pleurait sans arrêt. Nous étions au désespoir, mais quand nous sommes revenus chez mes parents et une fois réunis avec les autres membres de ma famille, il n’a plus pleuré du tout. Son enfance a été difficile parce qu’il restait seul pendant de longues journées ; nous étions à la poisson-nerie.

Q.— Qu’avez-vous demandé à Dieu et à Notre-Dame Auxiliatrice pour votre fils ?R.— Qu’ils l’aident beaucoup, qu’il puisse mener à bien son travail. J’appartiens à Dieu d’abord, puis aux saints. Je les ai suppliés de l’épauler dans sa nouvelle mission. Sans leur appui aucune personne ne peut faire quoi que ce soit. La Congrégation salésienne est un navire qui a besoin d’un bon timonier pour naviguer. Dieu et Don Bosco —en tant que son successeur—, l’aideront durant ces prochaines années.

Luanco (Asturies), village natal

Maison actuelle des parents à Luanco (Asturies)


Lettre à Martine

Chère Martine,

Merci d’accueillir favorablement mes petits conseils verbaux. Ils ont aiguisé, dis-tu, ta capacité de réflexion. Tu souhaites alors que je les approfondisse pour toi par écrit. Nos rencontres s’avérant plutôt difficiles. Fidèle lectrice de DBLN (Don Bosco Lakay Nou), tu m’invites à utiliser ce biais parce que selon toi, elles sont nombreuses les « Martine » auxquelles de tels conseils seraient profitables. Je souscris à ton désir mais laisse-moi préalable-ment te rappeler que je n’ai pas les compétences nécessaires pour combler tous tes manques… Mes conseils viennent tout simplement d’un cœur de mère et des expériences acquises au cours de mes nombreuses années dans l'Éducation et de mes multiples contacts avec les jeunes.

Autant que je m’en souvienne, ce jour de Janvier, peu après les fêtes lorsque nos chemins par hasard se sont croisés, tu étais très abattue, tu traînais les pieds comme un

corps sans âme, la mine déconfite, tu offrais un aspect phy-sique peu attrayant. Surprise de te voir si mal en point, ma question fusa spontanément, accompagnée d’une tape ami-cale : Hey Martine qu’est-ce qui ne va pas aujourd’hui ? Ce fut le stylet dont ton invisible abcès avait besoin… Tu te mis à sangloter sur mes épaules… Et maternellement, je recueillis tes vomissures…

• Tes parents sont absents.• Tu viens de perdre ton travail, le second en deux ans.• Tes relations avec les autres sont souvent conflictuelles.• Ton petit ami (le suppléant ainsi tu le dénommes) ne te fréquente plus.• La surdité du Dieu de ton enfance t’exaspère…

En quoi l’absence des parents devrait-elle nuire si profondément à une adulte de vingt huit ans ? Sois vraie avec toi-même Martine… Ne t’est-il pas souvent arrivé de faire fi de leurs conseils ? Ne les as-tu pas souvent trouvés vieux jeux ? Et n’as-tu pas souvent agi comme bon te sem-blait sans trop te soucier de leur avis personnel ? Réfléchis bien. Vois dans quelle mesure tu as toujours tenu compte de leur présence… Il a fallu cette absence à un moment

crucial pour toi pour réaliser leur importance dans ta vie… Comprends à quel point ils ont dû eux souffrir de tes ab-sences à toi, de tes absences souvent répétées sans leur adhésion… Tu sais où ils sont n’est-ce pas ?… Il leur est arrivé souvent, très souvent, trop souvent d’ignorer tes des-tinations… et tu n’en as eu cure… Alors compare… juge… Martine...

Tu viens de perdre ton emploi. Une seconde fois en deux ans. Des motifs différents justifient tes renvois: Tenue incorrecte et Retards répétés ; mésentente avec tes collè-gues et mauvais accueil des clients.

Martine, nonobstant l’éducation reçue chez toi… Tu as aussi fréquenté des établissements scolaires et uni-versitaires valables. Ici et là il t’a été appris qu’il y a une te-nue pour chaque circonstance. La mode, tu l’as également appris, a ses exigences ; le professionnalisme a les siennes . Il convient donc de les distinguer. Tu n’ignores pas non plus Martine que deux types de qualités sont indispensables à tout professionnel digne de ce titre. Je veux faire mention des qualités personnelles et des qualités professionnelles. Les premières, rappelle- toi sont celles qui mettent en relief l’aspect physique de la personne (propreté, hygiène, tenue vestimentaire, posture, voix, langage etc… Les deuxièmes relèvent de la profession : Esprit d’entraide, tact, loyauté, discrétion, personnalité, ordre etc…

Par ailleurs, Martine, tu sembles ignorer le vieil adage qui dit : LE CLIENT EST ROI. Retiens que le client est plus important que l’employé… L’un est source de revenus, l’autre, source de dépenses. Et puis qu’est ce que tu penses offrir à d’éventuels nouveaux employeurs comme garantie. Il y a toujours une certaine complicité entre les patrons… Notre savoureux créole la traduit ainsi : Youn krache nan bouch lòt… Retiens le.

Tes relations avec les autres sont conflictuelles. Tu le reconnais, c’est déjà extraordinaire… Étends plus loin les limites de ta franchise… Tu n’es pas vilaine, tu es même très belle. On s’accorde à le reconnaître. Tu as eu la chance de faire des études assez solides… Tu n’es pas une descendante de Crésus loin de là… mais tu peux te payer certaines fantaisies… Et, il t’arrive alors de te prendre pour une autre et de te croire supérieure à tous les autres et de les traiter de haut… Tu joues à la plus jolie, à la plus capable, à la mieux informée… Hélas ! Martine… Tu oublies que parmi les qualités indispensables aux bonnes relations humaines les plus importantes sont : la considération et la communication… Il faut absolument accorder ton estime à tous… Ce n’est pas si difficile. Il suffit de dire bonjour en souriant, de venir en aide quand on le peut, de faire un com-pliment, d’encourager… et le tour est joué… Ce ne sont que

de bonnes habitudes à contracter… Les bonnes relations humaines affectent ta vie personnelle, elles affectent aussi ta carrière... Ne l’oublie jamais…

Ton petit ami (le suppléant), Martine très chère, tu as noté mon étonnement ce jour là quand tu m’as sorti cette boutade… Et moi de te rappeler qu’un suppléant est celui qui remplace provisoirement quelqu’un dans ses fonc-tions… Et toi de renchérir en pleurant : Je l’avais juste pour combler ma solitude… Mon véritable ami étant absent du pays pour plusieurs mois… Là alors, je tombai des nues… Puis j'enchaînai : Tu n’apprécies plus les bonnes lectures, tu n'as vraiment pas d’autres camarades avec lesquels tu peux avoir du bon temps, la musique ne t’intéresse plus, le cinéma et le théâtre non plus. Martine très chère, relève toi… L’homme qui s’approche de toi, doit le faire par amour et non par sensualité ; il doit pouvoir trouver en toi une com-pagne, une semblable et non une femelle. Tu veux sortir de ton trou ? Tu le peux, tu as suffisamment de ressources en toi pour reprendre l’ascension des sommets…

Parlons maintenant du Dieu de ton enfance auquel tu fais allusion… Laisse-moi encore te faire un petit rappel. Il n’y a qu’un seul et même Dieu. Celui de ton enfance n’est pas différent de celui de ton âge adulte et il n’est pas diffé-rent du mien… Il n’y a qu’un seul Vrai Dieu… Et il n’est pas sourd… Il nous arrive à nous de l’ignorer pour ne pas l’écou-ter parce que ce qu’il nous dit n’est pas souvent conforme à ce que nous aimerions entendre.

Aucune prière bien faite Martine, c'est-à-dire faite avec foi, ne reste sans réponse. Il nous revient d’être at-tentif. Nous n’obtenons pas ce que nous demandons mais nous obtenons ce dont nous avons besoin.

N’oublie pas Martine, toute victoire s’acquiert par un travail constant, patient, prudent or Dieu seul dont la bonté est sans mesure peut nous aider à être constant, pru-dent et patient. ■ AffectueusementManmie Héraux

Propositionspour une vie meilleure

par Renée Héraux

Salésiens

Rome, Italie – 19 Janvier 2014 | Visite pastorale du Pape François à l’œuvre salésienne du Sacré Cœur où il a rencon-tré les Salésiens, des membres d’autres groupes et commu-nautés religieuses, des réfugiés, des jeunes, des familles et des séniors.

63 Salésiens nouveaux profès | Le mois de Janvier, le mois de Don Bosco et de nombreuses autres figures de sainteté salésienne, a également marqué cette année, pour de nom-breux jeunes, l’étape de la première profession. Inter-Amé-rique : 18 ; Argentine : 13 ; Brésil : 17 ; Corée : 5 ; Afrique : 8 ; Australie : 2

Vénézuela – Février 2014 | Deux salésiens ont été tués et deux autres blessés dans le cadre d’un vol à main armée. Ces faits tragiques ont eu lieu dans la soirée de samedi 15 février, lorsque deux jeunes sont entrés dans l’école salésienne, à ce qu’il semble avec l’intention d’y effectuer un cambriolage, faisant usage de la violence à l’encontre des religieux. Le rapport de police confirme que les agresseurs sont deux mineurs de 13 et 15 ans qui voulaient voler des ordinateurs, des liquidités, des téléphones portables et autres objets de valeur. Il s’agit du Père Jesus Plaza (80 ans) et du frère Luis Sanchez (84 ans). Que leur âme repose en paix. Leurs funérailles ont été chantées le 17 février.

Valladolid, Espagne - Février 2014 | Trois mille personnes, encadrées par une centaine de volontaires, ont participé à la XVIIème édition du Marathon Popu-laire Don Bosco avec départ et arrivée à la Maison de la Jeunesse "Aleste", fon-dée en 1972 comme centre salésien des jeunes. Le marathon a été organisé dans le but de faire participer les citoyens de Valladolid en une journée de fête centrée sur le sport comme alternative éduca-tive, visiter le quartier de "Pajarillos" et encourager les oeuvres de volontariat.

Février 2014 | Le lundi 10 février, le Géné-ral Colin Powell a rencontré les étudiants et professeurs de “Don Bosco Cristo Rey High School”: il a été mis au courant de “Corpo-rate Work Study Program” de l’école et il a visité la nouvelle aile Académique et des Sciences, parvenue à la fin des travaux. Le Général Powell a envoyé un fort message aux étudiants, les défiant à “être le mieux qu'ils peuvent chaque jour – soyez le point de référence pour vous-mêmes et fixez tout seuls vos standards.”

Alicante - Février 2014 | Le 8 et 9 février, Don Pascual Chávez Villanueva, Recteur Majeur des Salésiens, a visité Alicante pour présider la célébration solennelle de l’Eucharistie du centenaire de l’arrivée des Salésiens dans cette ville. Les membres de la Fa-mille Salésienne locale, les paroissiens de l’église Marie Auxilia-trice et les nombreux salésiens de toute la Province ont participé en masse à la célébration eucharistique du dimanche, présidée par le Recteur Majeur et animée par le “Choeur Don Bosco 100”.

1er avril 1934 – 1er avril 2014 | 80 ans de la Canonisa-tion de Don Bosco sur la Place Saint Pierre à Rome

JAN-AVR 2014 | DON BOSCO LAKAY NOU | 27

Rome, Italie – Janvier 2014 | Le 27 janvier, s’est déroulée la dernière rencontre des Conseils Généraux des Salésiens et des Filles de Marie Auxiliatrice, durant laquelle des remerciements réciproques ont été exprimés pour le don de la communion et de l’unité d’intentions et de che-minements dans la Famille Salésienne.

dans le monde

Du 17 au 20 février, s’est réunie à San Antonio, Texas, l’équipe des écoles de la CIMAC-NAC-MESOAMERICA – organisme qui comprend 14 Provinces des Filles de Marie Auxiliatrice (FMA) et des Salésiens. La rencontre a eu lieu à la Maison Provinciale des FMA des États-Unis Ouest.Le but de ces rencontres est de renforcer la synergie entre les zones pour améliorer la qualité et l’efficacité de la proposition éducative et pastorale des écoles salésiennes, en relation avec les politiques élaborées durant la troisième rencontre continen-tale américaine de l’École Salésienne (ESA III).

Nouvelles de la Famille

Rencontre de la CIMAC Mésoamerica

Promesses des Coopérateurs à Thorland

1Ordination sacerdotale Garius et Alès

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3Le dimanche 2 mars 2014, l’ASCH, l’Association des Sa-lésiens Coopérateurs en Haïti ont clôturé leur Assemblée générale avec la promesse de 19 Salésiens Coopéra-teurs. C’est le Révérend Père Gérald Jeannot, Vicaire Pro-vincial et Délégué SDB pour l’Association des Salésiens Coopérateurs en Haïti qui a présidé la célébration. Voici leur nom : Alcide Mikelange Petit, Baptiste Jean Junior, Dessources Delourdes, Devalery Evens, Francois Valery, Gabriel Reynold, Jean Baptiste Jean Albert, Jean Maliana, Joseph Frantz, Lamy Gesner, Louis Esperanta, Louis Myr-tha, Louis Stevenson, Sylvia Lacorne Fanor, Veronique J. Phanor, Raoul Denis Junior, Saintilus Sorel, Samedi Lio-nel, Thelemaque Martine Athis. DBLN souhaite un fruc-tueux apostolat à ces nouveaux Salésiens Coopérateurs.

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KAJ : Pignon

Aller au Vatican sans passer par Rome

Inauguration des nouveaux locaux de LAKOU

Fête de la reconnaissance pourSr Marie Claire Jean, Provinciale des FMA en Haïti

Depuis plus de 15 ans, le Comité Mixte, organe de la pastorale regroupant les SDB et les FMA organise le KAJ (Kanaval ak Jezu ou Carnaval avec Jésus). Cette année, du 1er au 4 mars 2014, le rendez-vous pour le KAJ a été du côté de Pignon. Plus de 400 jeunes se sont réunis pour de vrais moments de partage, de chants, d’animation et de détente saine.

Le vendredi 28 mars 2014, Les Salésiens de Don Bosco en Haïti ont organisé la cérémonie de bénédiction des nouveaux locaux pour les ateliers-LAKOU, une Œuvre Salésienne dédiée aux enfants et Jeunes en difficultés. Plusieurs autorités civiles et de l’État ont fait le déplacement pour assister à cette inaugu-ration. Il faut souligner que le projet LAKAY-LAKOU a été fondé en 1988 par le Révérend Père Attilio Stra, SDB.

Le dimanche 9 Février 2014, les enfants du Foyer (Benjamines) de la Maison Provinciale des Sœurs Salésiennes d’Haïti et leur fondatrice, Sœur Nicolle Gaillard , accompagnées de quelques Sœurs, dont la Provinciale Sr Marie Claire Jean ont rendu visite à la Nonciature sur l’invitation de Mgr Giuseppe Trentadue, le Secrétaire de la Nonciature.Le Nonce, Monseigneur Bernardito Auza a passé un temps à expliquer aux enfants le fonctionnement de la Nonciature et la mission d’un Nonce. Ça a été une école pour les Sœurs et les enfants. Elles sont allées au Vatican sans passer par Rome.

«Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. »Jean 15, 16.Le samedi 11 janvier 2014, à la Cathédrale St Joseph de Fort-Liberté, les Salésiens d’Haïti et les familles Dumé et Pierre étaient en joie à l’occasion de l’ordination sacerdo-tale de leur fils Garius et Alès. L’ordre sacré leur était confé-ré par l’imposition des mains de Son Excellence Mgr Louis Nerval Kébreau, Archevêque Métropolitain du Cap-Haïtien. Les nouveaux prêtres comptent sur les ferventes prières de la Famille Salésienne.

Le samedi 29 mars 2014, les Filles de Marie Auxiliatrice en Haïti ont organisé la traditionnelle fête de gratitude pour leur Provin-ciale, la Révérende Sœur Marie Claire Jean. Plusieurs déléga-tions d’élèves venues de toutes les communautés salésiennes du pays y ont pris part. C’est le Révérend Père Gérald Jeannot, sdb, vicaire provincial des Salésiens en Haïti qui a présidé la cérémo-nie ; il a transmis les salutations et souhaits du père Provincial Du-cange Sylvain à Rome pour le chapitre général. Après la célébra-tion eucharistique, les délégations des différentes communautés ont organisé une séance théâtrale extraordinaire avec le thème « Famille de Nazareth, Maison de foi, de joie et d’amour»

Le Chapitre 27ème

Merci BienvenueP. ÁngelP. Pascual

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