don bosco lakay nou (avril-juin 2011, année 26, numéro 21)

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SOMMAIRERoute Circuit d'HaïtiBP 13233 - Delmastél. : (509) 37.41.08.38 / 31.10.08.33 mél : [email protected]

Directeur de la publicationRév. Père Ducange SYLVAIN

Directeur éditorialRév. Père Pierre Ernest BAZILE

Comité de RédactionRév. Père Ducange SYLVAIN

Rév. Père Pierre Ernest BAZILE

Rév. Père Lamarck FÉVRIER

Fr. Hubert MÉSIDOR

Sr. Marie Linda JEAN-GILLES

Renée HÉRAUX

Charles ALMÉUS

PhotographieFondation Rinaldi

Service photos ANS

Graphisme et MaquetteEmmanuel NAAR

ÉDITORIAL

Bien chers amis, le DBLN (Don Bosko Lakay Nou), le bulletin Salésien d’Haïti (ou de notre Vice-Province) a fait peau neuve et a été bien

accueilli tant en Haïti qu’à l’étranger. Je tiens à encourager tous ceux et celles qui y collaborent en rendant possible la publication de cet organe de liaison au sein de la Famille Salésienne. Il nous revient de partager avec tous certains grands événements de notre vie salé-sienne et de participer ainsi à l’acte de reconstruction.

Depuis le 12 janvier 2010, les termes CONSTRUCTION ou RECONSTRUC-TION habitent nos esprits et nous pré-occupent. Les Salésiens d’Haïti ont emboité le pas en suivant les recom-mandations du P. Pascual Chavez, notre Recteur Majeur durant sa visite en Haïti, un mois après le séisme. Réci-ter un « acte de contrition » c’est appa-remment facile mais s’évertuer à faire « acte de construction » en ne comptant que de l’aide extérieure et en suivant les normes anti ou para sismiques au-jourd’hui n’est guère facile.

Après une visite guidée avec la Fonda-tion Rinaldi, notre Bureau de planifica-tion et de Développement, nous avons pu constater les nombreux efforts consentis pour doter la Vice-Province de certaines infrastructures nécessaires à rejoindre les jeunes dans leurs besoins d’éducation et d’évangélisation.

L’événement qui a aussi retenu notre attention dans le monde Salésien haïtien ces derniers mois fut la célé-bration des 50 ans de vie religieuse de nos deux « jeunes » confrères : P. Jean Gabriel Désir et P. Joseph M. Si-

mon. Ai-je exagéré en utilisant le terme « jeunes » ? Ces deux aînés qui sont à l’honneur n’ont-ils pas travaillé et ne travaillent-ils pas encore, afin de faire fructifier l’œuvre Salésienne implantée en Haïti par nos Pionniers conduits par le Révérend Père Pierre Marie Gimbert. A travers un entretien dans TI KOZE SOU LAVI NOU, ils partagent leur expé-rience de vie salésienne avec nous.

Un jubilé pointe à l’horizonLe 27 mai 2011 ramène le 75ème An-niversaire de la présence des Salésiens de Don Bosco en Haïti. Dans un texte de notre Regretté P. Jacques Mésidor nous découvrons la vérité de l’histoire de notre première implantation. Avec nous l’histoire salésienne en Haïti continue. . . Quelle belle aventure . . . !

Je souhaite à tous de développer l’uto-pie créatrice de l’espérance et de faire confiance à l’Esprit de Jésus ressuscité présent et agissant de manière invisible et discrète dans notre cœur, dans celui de notre réalité et de toute la Congréga-tion. En ce mois de mai, mois de Marie, puisse Marie Auxiliatrice nous accom-pagner et nous aider à être fidèle.

Avec mes affections fraternelles

Père Ducange SylvainProvincial4 Recteur Majeur

6 Verbum Domini

8 75 ans de présence des Salésiens en Haïti

17 Qu'est-ce un cyclone

26 Ti koze sou lavi nou

29 Nouvelles de la famille

33 Nos défunts

34 Devenir Salésiende Don Bosco

11 CIRHH: Commission Intérimaire pour la Reconstruction de l'Homme Haïtien

14 Coin de Salésiannité

16 Propositions pourune vie meilleure

18 DOSSIER SPÉCIAL :Reconstruction des oeuvressalésiennes en Haïti

4 | DON BOSCO LAKAY NOU | JAN-MAR 2011 JAN-MAR 2011 | DON BOSCO LAKAY NOU | 5

Comme on s’y attendait, la première action que le Recteur Majeur a accompli à l’ouverture de la session plénière d’été, c’était la présentation aux membres du Conseil général du thème de l’Étrenne 2012; un thème en ligne avec le chemin

de préparation aux célébrations du bicentenaire de la nais-sance de Don Bosco.

“Connaissant et en imitant Don Bosco, faisons des jeunes la mission de notre vie”, voici le thème de l’Étrenne 2012; il est accompagné par une citation de l’Évangile de saint Jean (10, 11) qui offre le point de vue biblique: “Je suis le bon pasteur.Le bon pasteur offre sa vie pour les brebis”.

“Nous devons l’étudier et, à travers les évènements de sa vie, nous devons le connaitre comme éducateur et pasteur, fondateur, guide, comme législateur” déclare le père Chávez en introduisant sa brève présentation. Les membres de la Famille salésienne seront appelés en 2012 à connaitre et à redécouvrir la figure multiforme du saint turinois.

Une connaissance historique qui n’est pas simple archéolo-gie, mais doit considérer l’époque présente: “L’image de Don Bosco et de son action doit être reconstruite sérieusement, à partir de notre horizon culturel: de la complexité de la vie d’aujourd’hui, de la mondialisation, des difficultés d’aposto-lat, de la baisse des vocations, de la ‘mise en question’ de la vie consacrée”.

Être fidèles à Don Bosco signifie renouveler l’objectif de sa vie, pour lequel il donna “tous ses souffles”: le salut des jeunes qui, comme le rappelle le Recteur Majeur, doivent être rencontrés dans leurs situations de difficulté: “la pauvreté, le travail des mineurs, l’exploitation sexuelle, le manque d’édu-cation et de formation professionnelle, l’intégration dans le monde du travail, le manque de confiance en eux-mêmes, la crainte de l’avenir, l’égarement du sens de la vie”. Le regard se tourne également sur les natifs numériques: “qui au moyen des nouvelles technologies cherchent des expé-riences de mobilisation sociale, des possibilités de dévelop-pement intellectuel, des éléments de progrès économique, des formes de communication instantanée, l’opportunité de jouer un rôle de premier plan… Même dans ce domaine, nous voulons partager leur vie et leurs intérêts”.

La connaissance de l’histoire de Don Bosco doit partir de quelques points de référence: la charité pastorale; les ef-forts, les renonciations, les privations, les souffrances, les nombreux sacrifices accomplis par Don Bosco; l’objectif de la Famille salésienne - être apôtres des jeunes, des milieux populaires, des zones les plus pauvres et missionnaires.

La présentation indique déjà les engagements qui devront jaillir de l’Étrenne 2012: être avec les jeunes dans les lieux, dans les situations et sur les frontières où ils attendent les membres de la Famille salésienne; la connaissance des ré-ponses de Don Bosco aux besoins des jeunes: la redécou-verte des “Mémoires de l’Oratoire de Saint-François”, écrites par Don Bosco à la demande explicite du Pape Pie IX, défi-nies comme “des mémoires de l’avenir”. “Ainsi, au cours de cette année (2012), engageons-nous à connaitre ce texte, à en communiquer les contenus, à le diffuser, surtout à le mettre entre les mains des jeunes: il deviendra un livre inspi-rateur également pour leurs choix vocationnels”. ■

Père Pascual Chavez VillanuevaRecteur Majeur

“Je suis le bon pasteur. Le bon pasteur offre sa vie pour les brebis”(Jean 10 : 11)

l’Etrenne 2012Connaître Don Bosco pour lui être fidèles

6 | DON BOSCO LAKAY NOU | AVR-JUIN 2011 AVR-JUIN 2011 | DON BOSCO LAKAY NOU | 7

DBLN: Le 11 novembre 2010, le pape Benoît XVI a publié l’Exhortation Apostolique sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église «Verbum Domini». Cette exhorta-tion apostolique est le fruit de la 12ème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques qui s’est tenue du 5 au 26 octobre 2008 au Vatican en présence de 250 pères syno-daux, et qui avait pour thème : «La parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église». Pourriez-vous nous présenter cette exhortation apostolique?

Cette Exhortation porte la griffe de Joseph Ratzinger plus en-core que celle de Benoît XVI, on y perçoit le type de chercheur aigu, de professeur passionné, au fait des dernières nou-veautés dans le domaine de l’exégèse. Son attachement à la patristique y est clairement visible. Le texte est divisé en trois parties intercalées entre une introduction et une conclusion, le tout distribué en 124 numéros. Une chose importante à souligner : le pape a tenu compte de toutes les propositions des pères synodaux, mais le traitement qu’il en fait est si ori-ginal que lorsqu’on compare ses citations des propositions et les propositions elles-mêmes, on décèle un réel approfon-dissement et une pensée neuve. Le synode voulait vivre une expérience nouvelle avec la Parole et non d’abord théoriser

Verbum Dominiou parler d’elle; le pape par contre dans cette Exhortation Apostolique post synodale est l’expérimentateur en fonction, comme l’orant en train de prier. Les deux éléments sont conjoints pour former le message délivré par l’Exhortation au peuple de Dieu. C’est un texte majeur. Je prévois qu’il devien-dra une référence incontournable au 21ème siècle. Il sera lu comme le complément obligé de Dei verbum.

DBLN: Il y a plus de quarante ans, la Constitution dogma-tique Dei Verbum donnait une grande impulsion à la redécou-verte de la Parole de Dieu dans la vie de l'Église. Maintenant pourquoi un nouveau document sur la Parole de Dieu après une constitution dogmatique aussi riche que Dei Verbum? Le pourquoi de Verbum Domini est tapi au cœur même de Dei verbum : remettre l’actualité de la Constitution conci-liaire dans l’imaginaire collectif du peuple chrétien, édifier une nouvelle actualité de la richesse de Vatican II au plan de la Parole de Dieu, maîtresse de vie. En plus de cela nous avons, nous les humains une manière de lire et de faire fonc-tionner notre mémoire qui facilite l’oubli et le vieillissement. Comment ne pas oublier l’expérience de la Parole sinon en remettant toujours la Parole dans l’actualité de l’expérience quotidienne de chaque chrétien ? Tout comme pour le pape ou les pères sinodaux, il s’agit de dire que la Parole de Dieu redécouverte dans l’Église est la Parole actualisée dans la vie concrète de chaque chrétien. En ce sens Verbum Domini est non seulement opportun mais nécessaire pour garder vivante la tradition de la lecture et de l’interprétation de la Parole de Dieu.

DBLN: Nous lisons dans l’Évangile selon St Mathieu «Le ciel et la terre passeront, mais mes Paroles ne passeront point» (Mt. 24, 35). Avec VERBUM DOMINI, le Pape voudrait-il mettre en exergue que la Bible ne demeure pas une parole du passé, mais une Parole vivante, actuelle et éternelle?

L’expérience fondamentale ou même fondatrice de Verbum domini c’est presqu’une exégèse, un commentaire de Jn 1, 14 : le Verbe s’est fait chair pour habiter désormais avec nous, c’est-à-dire définitivement. Quel sentiment glorieux d’honneur de savoir que notre corps est déjà au ciel d’abord avec le Christ Jésus et ensuite avec Marie. L’humanité est devenue une part de la divinité. Nous avons de quoi nous faire envier des anges. Si nous comprenons toute la bible comme un dialogue de la sainte Trinité avec l’humanité, et si le point culminant de ce dialogue est effectivement l’Incar-nation, nous devons dire que c’est la Parole du passé qui est futur, qui possède un futur et qui nous donne un futur. Donc

la Parole n’a jamais eu de passé. Elle reste toujours dans une fulgurante actualité. De ce point de vue Verbum Domini est un rappel du mémorial permanent qu’est la Parole de Dieu.

DBLN: Est-ce qu’on peut dire que Verbum Domini s’inscrit en fait dans une logique de continuité et d’approfondissement du Concile Vatican II?

Dans l’histoire de l’Église il est rare que les documents du Magistère ne soient pas une explicitation du concile qui pré-cède. En ce sens Verbum Domini ne saurait ou ne pourrait avoir d’autres buts. C’est une inscription dans la plus pure tradition de notre Église. Cependant il ne s’agit pas à pro-prement parler d’approfondissement du seul concile, mais de celui de la relation de l’Église avec la Parole. En ce sens précis Verbum Domini fait suite non pas Dei verbum mais à L’interprétation de la bible dans l’Église (1993) de la Com-mission biblique pontificale qui dépend de la sacrée Congré-gation pour la doctrine de la foi.

DBLN: La Parole n’est pas seulement vivante, elle est vivi-fiante. Benoît XVI affirme que «l’Église est fondée sur la Parole de Dieu, elle en naît et en vit». On ne peut pas imaginer une Église qui cesserait d’être à l’écoute de la Sainte Écriture. La Parole est à l’Église ce que l’oxygène est à la fleur. Comme la fleur se fane si elle n’a pas d’oxygène, sans la Parole de Dieu l’Église est un corps sans âme. Pensez-vous que dans ce document, Benoit XVI donne raison aux «protestants» qui parlent toujours de la Bible comme la seule et l’unique source d’apprentissage sur la vie de Jésus?

Votre question est un commentaire judicieux de la vision du magistère pontifical au quotidien : l’Église est sous la Parole de Dieu et les serviteurs de la Parole dans l’Église qui les englobe et enveloppe mais qui les nourrit comme une mère. Il y a une relation intrinsèque et incassable entre la bible et l’Église. Sans celle-ci nous n’aurions pas celle-là. Là est aussi une des grandes différences entre la tradition protestante et celle catholique à propos de la bible. De même qu’une rivière se jette dans la mer, ainsi de la bible dans l’Église. Il y a l’Église avant la bible, donc celle-ci ne peut être seule et unique source de la connaissance de Dieu. Elle est de pré-férence une source fondamentale et incontournable. Cela aussi le document pontifical l’a rappelé avec une énergique netteté.

par Patrick Aris

P. Patrick Aris est un prêtre diocésain, il est le directeur-adjoint de Caritas-Haïti, il a déjà animé une trentaine d’émissions sur Radio Soleil expliquant cette exhortation apostolique VER-BUM DOMINI. Nous l’avons rencontré pour les lecteurs de DBLN.

par Jacques Mésidor, sdb

75 ans deprésencedes Salésiens en Haïti

L’histoire de la présence salé-sienne se confond, du moins dans les débuts, avec une ins-titution, l’Ecole Nationale des Arts et Métiers, plus connue

sous le nom générique de «Saint Jean Bosco».Elle fut fondé en 1936 sous le gouvernement du Président Vincent, qui avait vu les Salésiens à l’œuvre dans le pays voisin, Santo Domingo.

Trente ans auparavant, Mgr Conan, archevêque de Port-au-Prince, avait sol-licité à Don Rua, premier successeur de Don Bosco, l’envoi de Salésiens en Haïti. Les circonstances d’alors devaient liqui-

der le projet général et la proposition de fonder une école agricole au Cap-Haïtien.

En octobre 1934, Le Président Sténio Vincent invita Mgr Pittini, archevêque de Santo Domingo, à fonder à Port-au-Prince une œuvre salésienne similaire à celle qu’il dirigeait dans la capitale Domini-caine. L’année suivante, la maison géné-ralice de Turin délégua à Port-au-Prince un visiteur extraordinaire, Don Antoine Candela, qui avec Pittini et les autorités haïtiennes jetèrent les bases de la nou-velle fondation. Le 16 avril de la même année fut signé un accord relatif au dé-marrage de l’œuvre.

Turin délégua le Père Pierre Marie GIM-BERT, français d’origine bretonne, ancien provincial de Lyon, pour diriger la nouvelle implantation. Il débarqua au pays le 27 mai 1936, en compagnie d’un confrère italien, le coadjuteur Adrien Massa.

Ils furent suivis par d’autres confrères qui vinrent compléter la communauté, qui à la veille de la rentrée scolaire, comptait 3 français, 3 italiens, 1 belge et 1 uru-guayen. Mais cette diversité de prove-nance, ces vaillants pionniers n’avaient qu’un objectif: l’éducation des jeunes déshérités haïtiens selon la pédagogie salésienne axée sur la raison, la religion,

l’affection. L’école débuta le 5 octobre 1936 avec seulement quelques élèves, la plupart étaient rescapés du fameux massacre des Haïtiens par les soldats du dictateur dominicain, Trujillo.

Le savoir-faire et le dévouement des nouveaux venus à travers l’école et la nouveauté du patro des samedis et dimanche qui attirait les jeunes par centaines, opèrent des merveilles. Les ateliers dirigés par des maîtres italiens jeunes, dynamiques et compétents pla-cèrent vite l’école au rang de la meilleure école professionnelle du pays. En 1939 sortait la première promotion d’ouvriers

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Visite du Recteur Majeur Don Ziggiotti en Haïti

Façade principale de l'ENAM

AVR-JUIN 2011 | DON BOSCO LAKAY NOU | 11

qualifiés formés par les Salésiens et qui se feront remarquer sur le marché du travail.

La seconde guerre mondiale, qui provo-qua l’exode massif de la population en Europe particulièrement, permit l’arrivée d’un peu de renfort en personnel prove-nant de la Belgique. Ce qui aida le Père Gimbert à renforcer son équipe et penser déjà à la relève par l’éveil des vocations locales, aidé en cela par le Père Florent Cerfont, ancien directeur de Farnières en Belgique. C’est lui qui débuta avec des apprentis qui se sentaient la vocation de devenir Salésien.

Le premier salésien haïtien, l’abbé Serges Lamaute professa en 1946. L’an-née suivante, M. Hubert Sanon, premier coadjuteur salésien fit sa première pro-fession à Cuba. En 1948 un groupe de 5 jeunes, parmi eux Mésidor et Volel, fut envoyé en France pour y faire le noviciat et les études de philosophie. D’autres suivront qui étudieront la théologie à Lyon/Fontanières.

Durant plusieurs années, à de la guerre 1934/1945, qui limitait les déplace-ments entre pays, l’implantation salé-sienne se limite à l’unique maison de la Saline à Port-au-Prince. Salésiens était synonyme de l’Ecole des Arts et Métiers,

avec ses ateliers, son patro et sa chapelle publique très fréquentée.

Il faudra attendre 1951 pour voir les Salésiens s’installer à Pétion-Ville, à la demande de 2 bienfaiteurs, le Docteur Charmant et Mme Walker qui mirent deux terrains contigus à leur disposition pour l’installation de l’œuvre.

En 1955, les Salésiens s’installent au Cap-Haïtien à la Fondation Vincent. Là, débordant le cadre d’une simple institu-tion d’enseignement, ils fondèrent la pre-mière paroisse dédiée à leur fondateur, celle de Saint Jean Bosco à Vertières. Pendant plusieurs décennies, Haïti fit partie successivement de la province salésienne Mexique/Antilles avec siège à la Havane, puis de celle des Antilles en-semble avec Cuba, Porto- Rico et Répu-blique Dominicaine, avec siège à Santo Domingo.

Depuis janvier 1992, Haïti est devenue une vice-province autonome, avec siège à Port-au-Prince. Le premier provincial Haïtien est le Père Jacques Mésidor qui assumait jusque-là la fonction de Délé-gué provincial.

Cet aboutissement est le signe que l’inculturation du charisme salésien s’est faite avec succès. La Vice-Province

Bienheureux Philippe Rinaldi compte 11 présences, 7 à la capitale et sa banlieue, 1 au Cap-Haïtien, 1 aux Cayes, 1 à Fort Liberté, 1 aux Gonaïves, avec les struc-tures d’accueil pour la formation : Petit séminaire, pré-noviciat et post-noviciat. Les confrères sont au nombre de 70 : 5 missionnaires et 65 natifs, 1 évêque, Mgr Louis Kébreau, Archevêque de l’Ar-chidiocèse du Cap-Haïtien.

On a beaucoup parlé des Salésiens d’Haïti en 1988, l’année du centenaire de la mort du Fondateur, avec l’incendie de l’église Saint Jean Bosco et l’affaire du Père Aristide devenu depuis Président de la République.

Grâce à l’action et au témoignage des pionniers, l’œuvre Salésienne est désor-mais bien implantée, avec des présences signifiantes dans les milieux déshérités. Qui ne connaît Cité-Soleil rendue célèbre par CNN ? La relève semble assurée et une collaboration de bon aloi avec laïcs permettent aux Salésiens de regarder l’avenir avec sérénité et d’entrer sans complexe dans le troisième millénaire.Don Bosco fait désormais partie du pay-sage culturel Haïtien. ■ Le 31 mars 2011, plus de deux(2) mois après le

tremblement de terre, la communauté internatio-nale s’était réunie au siège des Nations Unies à New York pour des discussions autour des besoins post-séisme d’Haïti. Ces discussions avaient porté

sur le document baptisé PDNA (Post Disaster Needs Assess-ment) préparé par le gouvernement haïtien avec l’aide d’une équipe de deux cents (200) experts internationaux. Lors de cette réunion, des bailleurs avaient promis une aide 9.9 milliards de dollars à Haïti sur une période de dix (10) ans, et de ce montant 3.9 milliards devraient être dispo-nibles pour les 18 prochains mois à compter de la date du 31 mars 2010. Les représentants des Etats et organismes de financement à cette conférence des donateurs s’étaient mis d’accord sur la création de la CIRH, Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti.

Au-delà des bâtiments, l’hommeLa reconstruction qui pourra fondamentalement changer la physionomie et la vie de ce pays doit indubitablement pas-ser par le forgeage du nouvel homme haïtien. Pour cela, le

corps social dans son ensemble doit être mû – je ne sais par quelle force du Bien – afin de changer le cours des choses en l’orientant vers la dynamique du changement. Alors il est ur-gent et indispensable de penser à une CIRHH, une commis-sion intérimaire pour la reconstruction de l’homme haitien.

Le nouvel homme Haïtien n’est pas un idéaltype dans le sens ou l’entend Max Weber. Il doit s’agir d’un homme engagé dans sa société, la porte en lui-même et qui travaille à l’amé-liorer au jour le jour. Pour avancer en ce sens, il importe de tenir compte de certaines considérations :

1.- Le pays a besoin de gens qui se préparent aux catas-trophes: Depuis le tremblement de terre, les Haïtiens vivent un traumatisme énorme. Le moindre bruit ramène à l’esprit le Goudougoudou1. Cela, assurément, prendra du temps pour oublier un peu. Combien de gens, surtout dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, travaillant ou dor-mant dans des bâtiments construits en hauteur, qui vont et viennent avec une peur bleue, ne sachant à quel moment la terre va encore se mettre à bouger. Certains, pour ne pas dire beaucoup, sont très enclin, à la moindre secousse, à

1 Goudougoudou : Terme consacré dans le langage populaire haïtien pour designer le Tremblement de terre. Le simple Haïtien considérant le séisme comme un phénomène innommable disait également ‘’ Mesye a (le Monsieur)’’ ou ‘’Bagay la (la Chose)’’. Par contre, c’est le terme ‘’Goudougoudou’’ qui s’est imposé au final.

CIRHH:Comission Intérimaire pour laReconstruction de l'Homme Haïtien

par Idson Saint-Fleur

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sauter d’une fenêtre, à se jeter dans la rue croyant que le pire peut se produire.

A ce niveau également, il doit être question d’éducation. L’Haïti de l’après 12 janvier 2010 a l’obligation de se souve-nir des menaces sismiques et de toute autre menace pou-vant déboucher sur des catastrophes tout en se préparant à y faire face. Voilà un principe de vie nouveau. Il importe de bien apprécier les risques et d’anticiper, autant que faire se peut, les dégâts éventuels. Les ingénieurs, contremaîtres et le simple citoyen propriétaire doivent faire montre d’une certaine responsabilité dans la construction des maisons en faisant les études nécessaires et en choisissant les maté-riaux de qualité.

2.- Le pays a besoin de gens honnêtes : La race des hommes honnêtes tend à diminuer de plus en plus dans ce pays. L’ap-pétit pour le lucre est valorisé. La course à l’argent est deve-nue une règle nationale. La plupart des gens veulent accu-muler de la richesse à tous les coups. Ainsi, le bien commun est mis à mal ; la corruption s’installe et traverse la société dans son ensemble, de ‘’bas en haut’’ ou de ‘’haut en bas’’. L’on ne saurait se représenter ce que cela suppose comme pertes pour la caisse d’Etat, les rackets dans les bureaux publics, les commissions sur les transactions financières gonflées à dessein, l’attribution de contrats et les passations de marchés réalisées sur la base de copinage. Le petit détaillant multiplie par 3, 4, 5 la valeur réelle de son produit ; le négociant en fait de même. Certains services de l’administration publique se paient au prix d’or. Pour para-phraser un éditorialiste, très souvent le citoyen haïtien est contraint à mettre le vin dans les pots et quelque chose de dessous les tables. La conscience du bien commun est mise à mort, l’idée de la république avec !

3.- Le pays a besoin de gens instruits et éduqués : Haïti a encore une chance ! La population de moins de 15 ans représente 36.5 % de la population totale2 en extrayant, bien sur, les décès dus au séisme de 2010. Cette couche de la population au lieu de constituer un facteur explosif, mérite d’être vue, une fois bien encadrée comme une opportunité démographique(Les démographes parlent de préférence de bonus démographique) à même de favoriser la croissance économique et rompre le pont intergénérationnel de la pau-vreté. Le bon encadrement suppose des investissements dans l’éducation, la santé des jeunes et dans l’emploi. Le développement d’un pays passe par cet investissement dans

l’Homme, ce que les économistes appellent dans leur jargon le capital humain. ‘’ La théorie de l’investissement en capital humain montre qu’en portant une attention à la qualité de la population plutôt qu’à son volume, on favorisera le déve-loppement économique et social. En outre, l’amélioration du capital humain influencera les variables démographiques de façons habituellement considérées comme favorables à une conception du développement qui donne leur juste place aux préoccupations d’équité’’3 .

C’est la direction à prendre si l’on veut vraiment donner vie à l’espoir d’un lendemain meilleur pour ce pays. Ici comme ailleurs l’importance multifonctionnelle de l’éducation dans l’amélioration des conditions de vie dans tous les pays est reconnue. Cette conception traverse de A à Z la Déclaration mondiale sur l’éducation adoptée4 à la Conférence de Jom-tien (Thaïlande, 5-9 mars 1990), mais elle peut être résumée en ce paragraphe :’’l’éducation est un droit fondamental pour tous, femmes et hommes, à tout âge et dans le monde entier, est une condition indispensable, sinon suffisante, du déve-loppement de l’individu et de la société et peut contribuer à améliorer la sécurité, la santé, la prospérité et l’équilibre écologique dans le monde, en même temps qu’elle favorise le progrès social, économique et culturel, la tolérance et la coopération internationale’’.

De plus, ‘’L’éducation en tant qu’objectif est un résultat du développement, tandis qu’en tant que moyen elle peut être un moteur de développement et un outil indispensable pour améliorer la qualité de vie des personnes’’, a t- on soutenu au Forum mondial sur l’éducation5 organisée à Dakar(Sénégal), du 26 1u 28 avril 2000.

4.- Le pays a besoin de gens qui se l’approprient : Trop d’Haïtiens vivent dans ce pays comme des gens en transit. Certains veulent le quitter parce qu’ils sont incapables d’y réaliser leur projet de vie ; à contrario, d’autres y réussissent leurs affaires mais ne se considèrent pas comme citoyen de ce lieu. Dans la représentation qu’ils se font du pays, ils le voient comme une vaste Zone Franche.

Dans les deux(2) cas, la nouvelle règle du changement veut que l’on modifie cette perception. Il faudra désormais – et ceci le séisme, et beaucoup plus après - habiter ce pays en Citoyen. Le commerçant, l’éducateur, le religieux, le socio-professionnel, l’industriel, l’architecte, le chauffeur, le ma-çon, l’ouvrier, le paysan et tutti quanti, tous ils doivent vivre leur citoyenneté au quotidien. Il faut l’habiter suivant une

2 Collection : Population et pauvreté, Comprendre et Agir; Réseau National en Population et Développement, Avril 2008.3 MERTENS, Walter; Population et Développement: contributions sociologiques dans un cadre interdisciplinaire in La Sociologie des Populations, Les Presses de l’Université de Montréal, 1995.4 Déclaration mondiale sur l’éducation pour tous, www.droitsenfants.com5 SCHLEICHER, Maria Teresa Siniscalco, Forum mondial sur l’éducation, Etudes thématiques, Unesco, France, 2001.

éthique de responsabilité6 , c’est-à-dire viser son bien, et en le faisant, le bien de soi-même. Cette attitude responsable avait été conseillée, dans le passé très lointain, à d’autres peuples. Dans une lettre adressée aux captifs de Babylone, l’auteur du livre de Jérémie écrit ceci :’’ Cherchez à rendre prospère la ville où le Seigneur vous a fait déporter, et priez-le pour elle, car plus elle sera prospère, plus vous le serez vous-mêmes’’ (Jérémie 29 : 7).

Avec ces mots le prophète avait proposé aux Israelites faits captifs par le roi Nabuchodonosor de travailler à la prospéri-té de Babylone, leur nouveau lieu d’habitation, lequel ne leur appartenait pas légalement. Si ces Israelites vivaient sur leur terre native, assurément il leur en dirait davantage. A travers ce message, Jérémie parle aujourd’hui aux Haïtiens. Il nous demande d’habiter ce pays avec honnêteté, responsabilité et dignité, d’habiter ce pays en toute citoyenneté, d’habiter ce pays avec cette envie de l’aimer et de le servir davantage, au jour le jour.

L’Haïtien qui vit avec ce besoin de patrie7 appartient à une race presque éteinte. C’est un Homme pareil qu’il importe de façonner si l’on veut donner une chance à ce pays. Tel devrait être le projet-phare de la reconstruction. L’on ne de-mande pas de passer une croix sur les nouveaux projets d’ur-banisme, cependant la meilleure reconstruction sera celle qui fait la projection d’un Haïtien instruit, éduqué, animé de la volonté de mettre son savoir-faire au service de son pays.

Si les nationaux et les étrangers qui pilotent la reconstruc-tion entendent faire œuvre qui vaillent, ils ont intérêt à placer l’Homme haïtien8 au cœur de leur projet. La reconstruction qui se voudra pérenne aura le mérite de commencer par panser les blessés de ce dernier tout en essayant, par ail-leurs, de lui ouvrir d’autres perspectives plus prometteuses, annonciatrices d’un lendemain construit sur le roc plus résis-tant au déchainement de la terre. ■

P.S : La CIRH jouit d’un mandat de 18 mois, allant du 21 avril 2010 au 21 octobre 2011. Elle s’assure de la coordination de la reconstruction d’Haïti. Elle devrait faire place, après avoir aplani le sentier, à l’Agence Haïtienne de Développe-ment.

Idson SAINT-FLEUR,Responsable de communicationà la Fondation Rinaldi - [email protected]

6 Terme introduit dans la littérature sociologique par Max Weber. Ici l’expression éthique de responsabilité est saisie dans son sens littéral par l’accouple-ment des deux mots : Ethique et Responsabilité. 7 Le besoin de patrie : cela sous-entend cette envie, parfois, obsessionnelle de servir son pays, de travailler dans son intérêt et à son avancement.8 Je ne voudrais pas soulever la colère de féministes, l’expression ‘’Homme haïtien’’ ne fait pas de différence de sexes.

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Je m’excuse auprès de vous chers lecteurs de DBLN, je vous avais promis de vous parler des 3 piliers du système préventif de Don Bosco (Twa wòch dife) : Raison, Religion, Amore-volezza, mais vu que nous venons de traverser le mois de mai qui est le mois de Marie, le mois le plus beau, comment ne pas vous présenter la relation entre Don Bosco et Marie.

Don Bosco est né le 16 août 1815. Lui prétendait être né le 15. On peut déjà y voir son désir de mettre Marie au cœur de sa vie. Le

jour de son baptême, sa maman, Ma-man Marguerite, l'a consacré à Marie. Elle le lui rappellera souvent au cours de sa vie. Très tôt, Don Bosco apprit à prier Marie. Il n'hésite pas à dire:

"C'est sur les genoux de ma mère que j'ai appris à prier."

Le plus grand souci de Maman Mar-guerite fut d'instruire ses fils dans la religion, de les inciter à l'obéissance et de leur fournir des occupations en rapport avec leur âge. "Tant que je fus petit, elle m'apprit elle-même les prières. Devenu capable de me joindre

à mes frères, elle me faisait mettre à genoux avec eux, matin et soir, et tous ensemble nous récitions les prières en commun et le chapelet."

Maman Marguerite accordait beau-coup d'importance à la prière et priait beaucoup la Vierge. Elle priait tous les soirs avec ses enfants et leur appre-nait à prier l'angélus trois fois par jour. Dans chaque moment de difficulté de sa vie (et Dieu sait qu'elle en a connu beaucoup : veuve avec 3 enfants et une belle-mère de 70 ans impotente à charge + la famine qui a sévi à cette époque de grande pauvreté) Maman Marguerite priait et inculquait la prière à ses enfants.

Souvenons-nous du songe des 9 ans:

- Je suis le fils de celle que ta mère t'a appris à saluer trois fois par jour.

Dans ce songe, on peut relever la grande dévotion mariale au sein de cette petite famille de Becchi.

C’est Elle qui a tout faitIl y a eu comme un échange entre Ma-rie et Don Bosco. Celui-ci s’est fait le champion de l’Auxiliatrice. Mais en re-tour Marie lui a promis d’être aussi le Secours de chacune de ses maisons. Tu fréquentes une chapelle ou tu es dans une œuvre salésienne spéciale-ment protégée par Marie: c’est grâce à elle qu’on y vit dans un climat de paix, de confiance, d’entraide, de travail, de prière, de pureté, de sécurité et de joie.

Cela n’empêche pas que chacun ait à mener sa lutte personnelle contre les tentations d’un monde jouisseur et contre la facilité des égoïsmes multi-formes. Invoque Marie comme une mère aussi puissante que bonne. Elle sauvera en toi ces trois richesses es-sentielles: ta foi, ta pureté, ta généro-sité de fils de Dieu.

Pour cela, tu as chaque année la

grande fête du 24 mai; chaque mois, la journée du 24; chaque jour la médi-tation des mystères du Rosaire et ces multiples appels : Marie, secours des chrétiens, priez pour nous. Et d’un cœur joyeux à la fin de ta vie tu diras comme Don Bosco : C’est Elle qui a tout fait.

Voici quelques citations de Don Bosco à l’égard de Marie :

- Les raisons pour lesquelles nous devons être dévoués à Marie sont: " Marie est la plus sainte ". " Marie est la Mère de Dieu ".

- Marie Auxiliatrice a obtenu et obtien-dra toujours des grâces particulières, même extraordinaires et miracu-leuses, pour ceux qui aident à donner une éducation chrétienne à la jeu-nesse, à travers les oeuvres, par des conseils, de bons exemples ou simple-ment par la prière.

- Ceux qui font confiance à Marie ne seront jamais déçus.

- Marie apprécie la réalité, non pas l'apparence.

- Marie ne fait jamais les choses à moi-tié.

- Marie est notre Guide, notre Maî-tresse et notre Mère. - La très Sainte Vierge a toujours été notre Mère.

- Un très puissant appui pour vous contre les tentations du Diable, vous l'avez, mes chers jeunes, grâce à votre dévotion à la Très Sainte Vierge.

- Marie nous assure que si nous lui sommes dévoués. Elle nous reconnaî-tra comme ses fils. Elle nous couvrira de son manteau. Elle nous comblera de bénédictions en ce monde, pour nous donner le Paradis.

- Marie est la Mère de Dieu et notre

Mère, une Mère puissante et qui a pitié, qui désire toujours nous combler de ses faveurs célestes.

- Nous sommes dans ce monde comme dans une tempête, comme en exil, dans une vallée de larmes. Marie est l'Etoile de la mer, le Confort de notre exil, la Lumière qui nous in-dique la voie du Ciel, et qui essuie nos larmes. La Très Sainte Marie protège ceux qui lui sont dévoués en tous leurs besoins, mais Elle les protège surtout au moment de leur mort.

- Les mères de la Terre n'abandonnent jamais leur enfant. Ainsi pour Marie, qui aime beaucoup ses enfants dans leur vie: avec une grande tendresse, une grande bonté, Elle les protègera au moment de leur mort, lorsque la besogne est plus grande. Aimez, hono-rez, servez Marie. Faites-la connaître, aimer et honorer. Jamais ne mourra un enfant qui aura honoré cette Mère. Il pourra aspirer à une grande couronne dabs le Ciel.

- Il est presque impossible d'aller à Jé-sus si on ne passe pas par Marie.

Don Bosco parlait avec la Sainte Vierge Marie comme s’il conversait avec sa maman Marguerite. Il priait Marie comme il respirait: naturellement! Il a pris l’habitude de parler avec Elle comme avec une amie. C’est devenu aussi régulier que le battement de son cœur. Il la priait en tout temps, en tous lieux, pour toutes causes. Vous membres de la famille salésienne, jeunes du Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ), faites autant, soyez des dévots de la Sainte Vierge Marie comme l’a été Don Bosco. ■

par Fr Hubert Mésidor

Coin de Salésiannité :Don Bosco et Marie

Nino Musio

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Soyons honnêtes. Je ne sais plus qui a dit: « L’œil ac-coutumé à la poussière bientôt supporte le sable. » Triste Verité! Tous nos critères de valeur ont été len-tement mais sûrement chambardés:

- Le respect de Dieu, des églises, du drapeau.- Le respect de l’Autorité, de la hiérarchie, des personnes

âgées, des règlements. - Le respect de l’autre, de ses opinions, de son espace.

Tout, mais absolument tout a été bousculé, banalisé, dévalori-sé. Et, nous nous sommes petit à petit habitués à ces dérives qui sont devenues des normes. Passivement, nous les avons acceptées. Mais, soyons honnêtes et reconnaissons que de-puis lors, notre société se porte mal très mal. Elle se porte mal parce que nous sommes désormais davan-tage habités par un esprit de concurrence avec les autres que par celui d'établir d’excellentes relations avec eux. Elle se porte mal notre société parce que nous refusons d’admettre que chacun gagne à donner et surtout parce que nous accor-dons une importance capitale aux actions d’éclat dénuées de toute sincérité et nous ne faisons pas grand cas de ces délicates attentions, de tous ces petits riens qui touchent si profondément l'âme.

Pour y remédier, il faut absolument croire en l’efficacité de la bonne gestion des relations humaines. Il faut comprendre et accepter que les compétences nécessaires pour s’entendre avec les autres, ne sont pas innées... Elles doivent être ac-quises. Tout s’apprend. Le Savoir-Vivre aussi. Nous y croyons ferme. Et c’est au nom de cette croyance que nous lançons aujourd’hui à l’intention de nos amis lecteurs notre rubrique. Petits conseils, petits rappels glanés ici et la dans l’unique but de leur être utile.

Petits conseils, petits rappelsLe savoir vivre est un lien entre les hommes. On doit se garder de le confondre avec la Pédanterie. Ils ne s’apparentent en rien. Il n’existe pas plusieurs sortes de savoir vivre.

- Le savoir vivre commence chez soi.- C’est avec les siens que sa pratique doit commencer- On est poli ou on ne l’est pas.- Notre corps est notre compagnon de tous les instants.- Prenons en soin pour être de compagnie agréable.- La propreté est la condition première d’une allure soignée.- L’eau est le seul élément indispensable à la propreté.- Le parfum est le privilège de ceux qui se sont d’abord lavés

avec soin.- La propreté n’est pas liée à la condition financière.- Combattons les petites odeurs corporelles à l’aide de certains

adjuvants: liquide antiseptique ou eau légèrement citronnée (pour la bouche); déodorants (pour les aisselles) atomiseurs spéciaux ou eau légèrement permanganatée ( pour les par-ties intimes) poudre antiperspirante ( pour les pieds).

- On se doit de saluer toutes les personnes avec lesquelles la vie nous met en contact.

- On ne dit pas: Bonjour Messieurs-Dames, mais plutôt bonjour Monsieur, bonjour Madame ou tout simplement: Bonjour.

- Tout salut doit être rendu. L’entrant salue d’abord.- Les hommes saluent mais attendent que les femmes leur tendent la main.

- Les femmes restent assises quand les hommes les saluent.Les hommes au contraire se mettent debout quand les femmes les saluent et attendent l’invitation de ces dernières à se rasseoir.

- La politesse exige que l’on se mette debout pour accueillir un supérieur, un célébrant.

- Il est bon de se souvenir uniquement de ce qu’on a découvert de meilleur en l’autre.

- Notre vraie valeur ne dépend uniquement que de notre capacité de considérer l’autre comme un frère, une sœur.

Elle est extrèmement enrichissante, chers amis lecteurs, exal-tante meme, croyez moi,la lutte pour une bonne entente avec les autres, avec tous les autres.

A la prochaine... ■

Propositionspour une vie meilleure

par Renée Héraux

Qu'est-ce qu'un cyclone?

Le mot cyclone a été inventé par un marin an-glais Henry Piddington en 1789 Il a rendu un témoignage éloquent des dégats et des morts causés dans la ville indienne de Corin-

gans par un cyclone, dans son livre "The Horn-book for the Law of Storms for the Indian and China Seas (Mé-moires sur les tempêtes de l'Inde)" . Par analogie à un serpent enroulé en cercle, il s'inspire de la terminologie grecque: kyklos qui signi-fie serpent , pour décrire le phénomène météorolo-gique observé sous le nom de cyclone.

En effet, un cyclone est une succession de vents violents qui se déplacent en tire-bouchon comme un serpent enroulé. Il prend naissance suite à une turbulence de l'atmosphère sous l'effet d'une brusque augmentation de la température.

L'air chaud est plus léger que l'air froid. Quand le soleil chauffe les couches inférieures d'air les plus proches de la surface de la mer, elles s'élèvent dans l'atmosphère

avec des vapeurs d'eau qui vont donner naissance aux pluies torrentielles. Immé-diatement viennent les couches successives qui forment ce tourbillon qui se déplace rapidement sous forme de tempêtes. On observe au centre un trou dénommé l'oeil du cyclone, c'est à dire une zone de vents calmes et cléments dans laquelle volent les avi-ons de nos scientistes qui communiquent la vitesse du cyclone et sa direction aux stations météorolo-giques. ■

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Les bases pour la Reconstructiondes œuvres salésiennes en Haiti.Rencontre des ONG et Procures salésiennes:

Ce fut un moment important de réflexion et d’effort qui nous a permis de mieux saisir les enjeux de la reconstruction. A Moulin-sur-Mer (Haïti), du 10 au 13 avril 2010, nous avons été très concrets lors de la Rencontre des Donateurs, trois mois après

le séisme. Le parcours est long ; nous avançons lentement,

mais nous ne nous arrêtons pas. On a fait des changements à mesure que les besoins se précisaient. Pressés par le temps et les urgences, peut-être n'étions-nous pas conscients du bon nombre de propositions engagées que nous avons faites: Pratiquement toutes les propositions ont été traduites dans la réalité grâce à ceux qui y ont participé, mais aussi grâce à beaucoup d'autres; car des institutions qui n'avaient pas par-ticipé à la rencontre ont souscrit, par la suite, à nos propo-sitions. La relation que nous vous en présentons ci-dessous, nous le savons bien, ne fait justice équitable aux efforts et à la valeur des engagements de tout un chacun. De petits projets ponctuels occupent le même espace que le dévouement gé-

néreux et continu de l'ODAN de Santo Domingo, pour ne citer que cette institution soeur de notre île.

La Vice-Province est très reconnaissante pour la confiance que vous lui avez manifestée: non seulement vous êtes venus à nos côtés dans un moment difficile, mais surtout vous aviez accepté de laisser votre supériorité de "développés" et d'ex-perts en développement pour discuter avec nous des options et de la stratégie que nous étions en train de proposer pour la reprise des activités, pour la reconstruction des oeuvres et pour la relance de la Mission Salésienne en Haïti en fidélité aux priorités marquées par le Recteur Majeur, Don Pascual

Chávez, lors de sa visite en Février 2010. Une année après la rencontre de Moulins-sur-Mer, il importe de saluer votre dé-termination à nous aider; espérant que l’année prochaine, à pareille époque, nous serons plus confiants en regardant tout le travail qui a été fait et le peu qui nous restera à faire. Merci de votre engagement auprès de nous. ■

Actes de Construction

Reconstructiondes oeuvres salésiennesen Haïti

DOSSIER SPÉCIAL

20 | DON BOSCO LAKAY NOU | AVR-JUIN 2011

Réhabilitation de l'ancienne Maison Provinciale

Internat de Gressier

Réhabilitation de la salle polyvalente de Gressier

Restauration de la maison située en face de la Maison Provinciale

Dépôt de Drouillard

Pétion Ville réhabilitation de l'escalier de l'Ecole primaire Dominique Savio

Salle de classe préfabriquée ENAM

Les étudiants de l'Ecole Professionnelle St Jean Bosco (OPEPB) construisent eux-mêmes des salles préfabriquées pour leur école.

Mur de clôture - Drouillard

Salle d'informatique - Cayes

Construction du dortoir de Gressier

Blocs sanitaires à la Fondation Vincent

Préfabriqué à Fort-Liberté

Construction du murde clôture à Thorland

Si vous voulez aider à la recons-truction de l'oeuvre salésienne en Haïti, contactez-nous aux adresses suivantes:[email protected]@gmail.comtéls: (509) 25.10.76.68

29.40.09.92

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Interview avec le Père SimonDBLN : Père Simon, vous venez d’avoir 50 ans comme prêtre salésien. Vous avez fait du chemin, n’est ce pas ? Pour ini-tier notre rencontre, notre dialogue, pouvez-vous nous dire comment votre vocation comme salésien prêtre a-t-elle com-mencé ?Père Simon : Tout d’abord, tout ce que je suis aujourd’hui trouve ses explications dans ma famille qui constitue la racine de mon éducation .Cette famille, en toute vérité, était très chrétienne. Mes proches m’ont raconté tout cela, au moment opportun. Ils m’ont aussi parlé d’un prêtre Breton, qui était devenu l’ami de la famille et qui a fait aussi cette découverte. On pouvait et on peut trouver des documents qui datent de l’année 1945 et qui peuvent rendre témoignage en ce sens. Ma mère était très responsable à l’église avec beaucoup d’autres femmes à l’époque et mon père à son tour n’était pas indifférent face aux activités ecclésiales. Comme la mai-son paternelle se trouvait un petit peu à distance du centre paroissiale, il m’ a confié d’aller tout seul à cheval à l’école et à la messe pour retourner le jour suivant. J’ai même tenté un jour, de me rendre de mon village natal à Port-au-Prince à cheval avec le consentement de mes parents. C’est que à titre d’expérience, ils avaient déposé en moi une confiance sans commune mesure .Ils avaient en fait un esprit très large. Maman était vraiment pieuse. Quand les grandes difficultés frappaient à la porte de ma vie, pour ne pas dire, de notre vie, papa et maman m’ont appris à avoir du courage et à me défendre en allant contre vents et marées. Voila pourquoi, face aux difficultés, je ne me suis jamais senti déprimé au point de me laisser emporter par le découragement.Confié à ce prêtre Breton, un fran-çais et moi-même en temps qu’en-fant de cœur, je recevais dix gourdes après chaque service rendu dans le temps pour les célébrations eucharistiques et pour les désordres enregistrés et de mon côté et du côté des enfants de cœur on enlevait cin-quante centimes dans cet argent qui était donné. L’ambiance se ré-vélait intéressante, joyeuse et tout le monde se sentait dans sa peau. Je suis toujours fier d’avoir fait une telle expérience dans ma famille qui m’a donné les premières leçons de la vie en pre-nant avec moi la route qui mène vers Dieu.En 1943, je suis entré chez les salésiens. Ces derniers étaient devenus de très tôt mes amis. Père Cerfont, est un des sa-lésiens de l’heure qui avait attiré mon attention et qui avait les yeux fixés sur un petit groupe formé à l’époque dont je

Interview avec le Père DésirDBLN : Père Désir, je viens à peine de rencon-trer Père Simon, dans le cadre de ses 50 ans comme Prêtre Salésien. En dialoguant avec lui, j’ai pensé aussi à vous à l’aube de votre mariage d’or avec l’Église et avec la congréga-tion (si je me permets d’utiliser l’expression).Pour donner le coup d’envoi à notre dialogue, pouvez-vous nous dire comment votre voca-tion comme Prêtre Salésien a-t-elle commen-cé ?Père Désir : De toutes façons à l’école pri-

maire, j’avais toujours l’intention de me faire prêtre à l’école Jean Marie Guilloux, mais après mes parents se sont arrangés pour me faire apprendre un métier et soudain ils m’ont parlé des salé-

siens. En arrivant chez les SDB, j’ai vu d’autres jeunes comme Jacques Mésidor et autres qui apprenaient le latin pour devenir prêtre. Et puis j’ai dit est ce que je peux venir aussi. Et c’est ainsi que tout a commencé avec Père Florent, responsable de la Pastorale. Je ne connais-sais pas du tout les Salésiens. J’ai commencé à apprendre la cordonnerie avec quelqu’un et j’ai continué avec mon chemi-nement.

DBLN : Auriez-vous l’amabilité de nous décrire un peu votre parcours comme sdb ?Père Désir : Je suis déjà prêtre. Ordonné le 25 mars 1961 en France au Séminaire Salésien. Après je suis retourné en Haïti.A l’ENAM, comme responsable des études pendant plu-sieurs années. Responsable à maintes reprises du Patro. Et après je suis allé au Cap-Haïtien, comme responsable des vocations. Ensuite je voulais travailler pour les vocations des coadjuteurs, j’ai présenté le projet et celui-ci a été accepté sans aucun problème. Une logistique a été préparée en ce sens. Et on a commencé avec quelques jeunes. En laissant

Cap-Haïtien, ils étaient au nombre d’une dizaine. Après mon départ, le projet n’a pas eu de continuité et tout est tombé à l’eau. De Pétion-Ville, je suis passé à l’ENAM et de l’ENAM à Pétion-Ville.

DBLN : Depuis le 1er jour de votre engagement sacerdotal, qu’est ce qui vous a toujours tenu à cœur ?Père Désir : Ma devise d’ordination : « Prêtre partout et tou-jours pour aimer et servir ».L’effort d’être fidèle à cela.

DBLN : Quelles ont été les jours les plus difficiles de votre vie ?Père Désir : Ça a été bien. Les jours les plus difficiles étaient trop difficiles pour les partager.

DBLN : Avez-vous eu des rencontres qui vous ont causé des troubles tout au long du chemin ?Père Désir : Non, j’ai essayé d’être prêtre partout et toujours. DBLN : Comment vous voyez-vous aujourd’hui dans votre bou-lot en compagnie de vos collaborateurs proches ?Père Désir : J’ai continué à être prêtre et à réaliser mon bou-lot comme d’habitude. DBLN : Où avez-vous passé plus de temps à exercer votre ministère en tant que prêtre ?Père Désir : A l’ENAM, à Pétion-Ville, au Cap-Haïtien.

DBLN : Si Je vous demande quels sont les plus grands sou-venirs que vous avez acquéris au sein de la famille Salé-sienne, que me diriez-vous?Père Désir : Le travail du Patro, surtout à l’ENAM.

DBLN : Qu’est ce qui vous a marqué le plus dans votre vie Sacerdotale au point que vous diriez que s’il fallait être ordonné à nouveau, je le ferai encore ?Père Désir : Etre prêtre pour célébrer la messe car c’est la liturgie qui m’intéresse le plus. DBLN : En tant que Salésien prêtre que diriez-vous aux jeunes prêtres salésiens, prêtres qui confrontent des dif-ficultés ?Père Désir : De ne jamais donner un mauvais exemple.

DBLN : Durant votre vie sacerdotale, vous avez prêté votre service à l’Archidiocèse, en particulier à la Paroisse de la Croix-des-missions. Quelles ont été vos plus grandes satis-factions ou déceptions ?Père Désir : J’ai remarqué que ceux qui m’ont appelé restent et demeurent satisfait de mon travail. Egalement le peuple chrétien, les prêtres de l’époque et aussi les sémi-naristes.

DBLN : A partir de vos multiples expériences, de vos vé-cus comme personne, comme salésien et comme prêtre, comment pouvez-vous définir le mot chrétien dans l’au-jourd’hui de la vie ?Père Désir : C’est quelqu’un qui essaie de rencontrer Jé-sus-Christ et de vivre sa vie à partir de LUI.

Ti koze sou lavi noupar Pierre Ernest Bazile

50 ans de sacerdoce des Pères Désir et Simon

28 | DON BOSCO LAKAY NOU | AVR-JUIN 2011 AVR-JUIN 2011 | DON BOSCO LAKAY NOU | 29

DBLN : Si Je vous demande quels sont les plus grands souve-nirs que vous avez acquis au sein de la famille Salésienne, que me diriez- vous ?Père Simon: Quant aux souvenirs, je ne peux oublier l’appré-ciation, le respect des prêtres bretons pour moi et ma famille. Un beau jour, un de ces prêtres m’a appelé et m’a dit : ta maman m’écrivait de temps à autre au noviciat, je vais te remettre les lettres avant ton départ pour la France.A l’occasion de la fête de Saint Joseph, au cours d’une neu-vaine en 1979, j’ai fait une expérience formidable… Un souve-nir aux Cayes, une assemblée, une procession de 5 à 6 mille personnes au cours de la fête de la Vierge le 24 Mai

DBLN : Qu’est ce qui vous a marqué le plus dans votre vie Sa-cerdotale au point que vous diriez que s’il fallait être ordonné à nouveau, je le ferai encore ?Père Simon : Tout dernièrement, c’est un peu long à dire, 1er/1/ 2009, J’ai dit à Dieu: « Dis-moi un mot clair ». J’avais 70 cartons avec des messages différents, j’ai choisi un et qui disait: « Je suis devant toi pour te tracer la route ». Au second moment (24 mai), j’ai pris un second carton, et j’ai trouvé : « J’enverrai mon ange devant toi »En 2010, au lieu de prendre un petit carton, j’ai décidé moi-même en allant me reposer et durant le moment de repos à l’extérieur, le séisme s’est produit . Une décision prise par Dieu à travers la personne aimée. Une joie ineffable, qu’il nous est impossible de décrire la présence permanente de Dieu dans notre vie. La présence dévotionnelle de Marie Auxiliatrice dans ma vie .La plupart des cadeaux, je les reçois le jour de dévotion à travers Marie.

DBLN : En tant que Salésien prêtre que diriez- vous aux jeunes prêtres salésiens, prêtres qui confrontent des difficultés ?Père Simon : Je leur dirai que leur vocation est un jeu de liber-tés entre Dieu et leur personne. Ce que tu fais, fais- le avec ardeur, avec amour, le peu qu’il soit. Il n’y a pas moyen de se décourager. Ce n’est pas la quantité, mais la qualité de ce que je fais mais le faire pour Dieu et avec Dieu Voila pourquoi, il faut avancer en eau profonde peu importe les obstacles.

faisais partie. Ce groupe s’adonnait au théâtre et cultivait le goût et le désir de savoir. J’apprenais le latin et j’étais reconnu comme un grand latiniste. Les pères Blancs comme l’on disait à l’époque, était très fiers du groupe et de près et de loin, on se rendait compte que tout était très beau.

DBLN : Auriez-vous l’amabilité de nous décrire un peu votre parcours comme sdb ?Père Simon : Arrivé de France pour s’occuper des séminaristes à Pétion-Ville il devient économe chez les sdb pour réparer cer-tains dégâts à Port-au-Prince ;Puis au Cap-Haïtien, encore une fois comme économe et P. Jacques Mésidor comme Directeur ;Puis directeur après le départ de P. Jacques du Cap-Haïtien pour Port-au-Prince,Professeur au Cap-Haïtien à l’école des infirmières Responsable de la Pastorale des jeunes au Cap-Haïtien.Au Cap-Haitien étant, je me suis fait aider par 3 Laïcs. Mr. Jacques Manigat et deux autres – Le notaire lui a aidé à ache-ter des terrains au Cap-Haïtien. La famille Manigat est une des familles qui a aidé le plus à la famille salésienne en Haïti.Du Cap-Haïtien, je suis arrivé à Pétion-Ville. Avec la demande de l’Evêque, je suis devenu responsable de la Pastorale et du bulletin de l’Archidiocèse, et de là, je me suis mis à écrire des livres pour aider les jeunes. Après il a été nommé curé à St Joseph et en même temps directeur à St. Martial.Après, on lui a envoyé prendre une année sabbatique en Italie et au retour il a été envoyé aux Cayes.

DBLN : Depuis le 1er jour de votre vie sacerdotale, qu’est ce qui vous a toujours tenu à cœur ?Père Simon : Je suis toujours allé en ligne droite. Le but était clair, une mission de trajectoire. J’ai toujours été à l’aise de faire mon devoir de prêtre sans trop de difficulté. A Pétion-Ville, j’avais une heure par jour par semaine. Face à cela, je me suis jeté dans la rue avec les pauvres, les enfants de Don Bosco. DBLN : Quelles ont été les jours les plus difficiles de votre vie ?Père Simon : Je me suis toujours senti accompagné de l’invi-sible qui, depuis le début, m’a formé dans ma famille. Mon Père est mort en prison. Et d’autres évènements ont marqué la vie familiale. Donc le caractère bien formé à la lutte .Ce qui lui a rendu facile le chemin malgré les multiples difficultés.

DBLN : Où avez-vous passé plus de temps à exercer votre mi-nistère en tant que prêtre ?Père Simon : A Pétion-Ville, et je suis très heureux de ce que je suis le Premier enfant à dormir seul chez les salésiens à Pétion-Ville. Je suis content d’être ce prêtre-la qui a fait une telle expérience. Premier salésien élève à Pétion-Ville. Pre-mier Salésien haïtien à former des jeunes pour le certificat et autres… Après un essai d’envoyer les gars au certificat, ils ont réussi avec un lauréat.

Nouvellesde la Famille

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Pâques des jeunes

KAJ à Fondation Vincent

Au début du mois de Février, environ une cin-quantaine de jeunes s’étaient réunis à Fleuriot dans le cadre du programme de formation des agents sociaux (PROFAS)

Du 4 au 8 Mars 2011, plusieurs jeunes de la Fondation Vincent et d’autres jeunes de Port-au-Prince ont organisé le traditionnel Kanaval ak Jezu (KAJ)..

A Grand Boulage cette année c'était la grande surprise: Environ 300 jeunes s’étaient réunis pour célébrer la Pâques des jeunes.

PROFAS (Fleuriot)

30 | DON BOSCO LAKAY NOU | AVR-JUIN 2011 AVR-JUIN 2011 | DON BOSCO LAKAY NOU | 31

24 Mai à la Saline

La promesse de 6 coopérateurs

Foire à Thorland

Activités à Drouillard

Visite

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4Soutenance de mémoireLe Jeudi 23 Juin 2011, P. Harold Bernard a soutenu sa thèse de mémoire à l'Université Quisqueya à Port-au-Prince.

L'impact du créole sur l'apprentis-sage en 1ère Année de l'école fon-damentale en Haïti

Depuis plus de deux mois la Paroisse Immaculée de Cité Soleil a organisé chaque après-midi des activités parascolaires pour les enfants et jeunes des quartiers environnants.(Groupe de jeunes pratiquant l'art floral posant avec les fruits de leurs travaux)

6 coopérateurs ont émis leurs promesses comme salé-siens coopérateurs dans la chapelle St Jean Bosco à Pétion-Ville ce dimanche 8 Mai 2011.

La Secrétaire à la coopération espagnole Mme Soraya Rodriguez a visité la construction de Gressier le vendredi 13 Mai 2011.

Traditionnellement chaque 24 Mai à la Saline, c’est la rencontre fraternelle de la Famille Salé-sienne en Haiti. Les mimeuses étaient bel et bien présentes.

P. Ducange Sylvain durant son homélie

Les membres du jury

Le Collège Marie Régine à Thorland a orga-nisé du 15 au 17 Mai une grande foire avec comme thème: la biodiversité, un enjeu pour l’avenir de notre planète.

32 | DON BOSCO LAKAY NOU | AVR-JUIN 2011

Nos défunts

Visite de belges à Fort-Liberté

Visite de jeunes américains à la Fondation Vincent

Lancement des 75 ans – SDB-Hai12

1110Un groupe de volontaires

américains a visité la Fon-dation Vincent du 1er au 10 Mai 2011

Un groupe de Belges a travaillé intensément à Fort-Li-berté dans le cadre de la construction des préfabriqués.

Le samedi 28 Mai 2011 à l’ENAM, les Salésiens d’Haiti ont lancé officiellement les activités devant marquer les 75 ans de leur présence dans ce pays.

Frère Anthony MésidorDécédé le 16 avril 2011, frère duP. René Mésidor, oncle de P. Jean-Paul Mésidor et de Fr Hubert Mésidor

Michel LouisOncle du P. Jean-Marie Phanord, décédé le 18 Février 2011

Annamercy Fils-aiméTante du P. Jacques Antoine Souve-rain et Jaccilia Souverain

Vincent FrançoisDécédé le 31 Mars 2011. Oncle du P. Gérald Jeannot

Sœur Elena MODONESIFMA décédée le 10 avril 2011

Georges RameauDécédé le 16 avril 2011, père de Sr Danielle Rameau, FMA

Méofils Massier"Papa Yòyò", décédé le 17 Mars 2011 à l'âge de 95 ans. Grand Père du père Yves Jorcelim

Edner FévrierDécédé le 5 avril 2011. Oncle du P. Lamarck Février

34 | DON BOSCO LAKAY NOU | AVR-JUIN 2011 AVR-JUIN 2011 | DON BOSCO LAKAY NOU | 35

Ce n’est pas appartenir à un mouvement en plus, mais c’est être conscient de vivre un style de vie qui colore toutes les actions du quotidien et qui s’affine tous les jours …

Que c'est beau d'être Salésien...Le mot salésien évoque tout d'abord St François de Sales dont la spiritualité consiste à tout accueillir et tout accomplir par amour (de Dieu et des hommes) et rien par force. ■

Si tu sens l'appel de Dieu, ne résiste pas.Visite la maison salésienne la plus proche.

Ouanaminthe : FMAFort-Liberté : DBTEC - SDBCap-Haïtien : Fondation VincentPort-au-Prince : ENAM, THORLAND, FLEURIOTCayes : CEDAM (Bergeaud) - FMAJacmel : FMA

Etre Salésiende Don Bosco

Le Salésien frère

Profession perpétuelle du Frère Ricardo Belas le 9 Juillet 2011 à l'église Saint Jean Bosco de Pétion Ville

«J’ai besoin que là où se trouve l’un d’entre vous, on soit sûr qu’il y règne l’ordre, la moralité, le bien… » (Don Bosco)

Le Frère salésien ou coadjuteur salésien est un reli-gieux qui a renoncé au monde et s’est donné à Dieu. Son seul désir est de vivre le mystère du Christ comme un état et un rapport permanent de nature à orienter ses options et toutes ses façons de vivre.

Comme salésien, il est avant tout un éducateur, voué à la pro-motion intégrale de la jeunesse et des gens du peuple selon le vœu de notre bien-aimé fondateur. Il accomplit des tâches d’ordre culturel, professionnel, social et économique, mais tout autant catéchétique, liturgique et missionnaire. Il est en-gagé dans tous les domaines éducatifs et pastoraux. Puisque, en qualité de religieux, il ne travaille pas en son nom propre mais reçoit sa mission de l’Église, participe profondément au

ministère pastoral et exerce de la sorte son sacerdoce baptis-mal d’une manière toute particulière.

Le salésien Frère a fait le choix d’un idéal chrétien positif qui n’est pas défini par le sacrement de l’ordre, mais qui est constitué par un ensemble de valeurs formant par elles-mêmes un véritable objectif de haute qualité pour sa vocation. Son caractère jovial et sa compétence particulière unis à une disponibilité sans limite.

Le salésien Frère au sens plein du terme, s’efforce de repro-duire don Bosco dans le monde où il vit. Il le fait en laïc bap-tisé. Il œuvre pour l’établissement du Règne de Dieu dans la création, qui est d’abord pour lui, celui des jeunes et des tra-vailleurs (cf. Const.45). ■

par Fr Ricardo Belas

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