sauvegarde et développement du patrimoine de hanoi et...

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L'IMPRESSION DE CE DOCUMENT A ÉTÉ GÉNÉREUSEMENT FINANCEE PAR LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS

(MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES)

Préparé par l'UNESCO en collaboration avec :

Les Amis de HuéLes Amis du Patrimoine Architectural du Viet Nam

L'Atelier Michel CLERL'Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille

CODEV VIET PHAPEDF - Mécénat Technologique et Scientifique

L'IMPRESSION DE CE DOCUMENT A ÉTÉ GÉNÉREUSEMENT FINANCEE PAR LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS

(MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES)

Préparé par l'UNESCO en collaboration avec :

Les Amis de HuéLes Amis du Patrimoine Architectural du Viet Nam

L'Atelier Michel CLERL'Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille

CODEV VIET PHAPEDF - Mécénat Technologique et Scientifique

Za composition architecturale de Hanoi et de Hué, leur ornementation et leur décorationobéissant au principe de la symétrie confucéenne les empreint de solennité. Le confucia¬

nisme a été la religion du Viet Nam depuis le Xle siècle. Le modèle de cette religion est repré¬sentépar l'Homme sage qui doitparticiper à l'administration de son pays et contribuer à sau¬vegarder la paix du monde."La beauté de l'image, dit Confucius, vaut mille mots". Ces images sont d'autant plus bellesqu'elles représentent la réalité, notre réalité transfigurée.

T Tanoi offre au visiteur le charme d'une beauté alanguie et silencieuse traversée de largesJ. J. avenues ombragées. Les troubles de ces dernières années n'aurontpas réussi à atteindrecette citéplacée à l'écart de la vaine agitation, peut-êtreplacée hors du temps. Lefutur d'Hanoiet son évolution doiventprendre en compte son héritage. Les nécessités de la modernisation nedoivent pas porter atteinte à l'identité des bâtiments d'architecture traditionnelle ou de ceuxmarqués de l'empreinte coloniale. Il est impérieux de veiller à ce que le développement urbainrespecte ce qui constitue la mémoire de cette capitale. Ce ne sontpas là des objectifs inconci¬liables. L'UNESCO estpour sa part prête à aider cette métropole chargée de souvenirs à se doterd'un plan cohérent qui pourrait servir de remparts aux inspirations les mieux intentionnéesmais dont le caractère improvisépourrait causer des dommages irrémédiables à ce qui consti¬tue l'une des composantes de l'âme vietnamienne.

Par son passé millénaire, par la place symbolique qu'elle occupe dans l'histoire du VietNam, par le trésors architecturaux qu'elle recèle, la cité de Hué a un rayonnement cul¬

turel qui déborde largement lesfrontières nationales.

71 /fais, cette architecture traditionnelle est avec le temps, déplus en plus vulnérable en rai-1 VA. son de la fragilité des matériaux utilisés. Au fil des siècles, le vent, la pluie, les typhonsont altéré les motifs décoratifs, fané ou effacé les couleur et détérioré les charpentes de bois tan¬dis que la végétation a envahi peu à peu les jardins et les pièces d'eau. Le dramatique incen¬die de 1947 a aggravé les dommages et quelquefois conduit à la disparition de certains édi¬fices. C'est pour porter un coup d'arrêt à cette évolution que l'UNESCO, le 25 novembre 1981,par la voix de mon prédécesseur, MonsieurAmadou Mahtar M'Bow avait lancé un appel à lacommunauté internationale. Les réponses ont tardé à venir. Les métamorphoses et les chan¬gements qui sefont aujourd'hui au Viet Nam ont ranimé l'intérêt de l'opinion internationaleet suscité des gestes de solidarité. De nombreux bâtiments retrouvent une seconde vie et denombreuxpartenaires manifestent leur intérêtpour participer à la renaissance de Hué.

r'rois préoccupations majeures de notre Organisation prennent aujourd'hui une grandesignification au Viet Nam : la sauvegarde du patrimoine culturel, la protection et l'amé¬

nagement de l'environnement ainsi que la revitalisation des métiers et techniques tradition¬nels. Il faut mobiliser toute les ressources possibles afin que ces villes historiques ne soient pasdétruites par les enjeux de la croissance et de la modernisation.

y^^yyFederico Mayor

Directeur général de l'UNESCO

Za composition architecturale de Hanoi et de Hué, leur ornementation et leur décorationobéissant au principe de la symétrie confucéenne les empreint de solennité. Le confucia¬

nisme a été la religion du Viet Nam depuis le Xle siècle. Le modèle de cette religion est repré¬sentépar l'Homme sage qui doitparticiper à l'administration de son pays et contribuer à sau¬vegarder la paix du monde."La beauté de l'image, dit Confucius, vaut mille mots". Ces images sont d'autant plus bellesqu'elles représentent la réalité, notre réalité transfigurée.

T Tanoi offre au visiteur le charme d'une beauté alanguie et silencieuse traversée de largesJ. J. avenues ombragées. Les troubles de ces dernières années n'aurontpas réussi à atteindrecette citéplacée à l'écart de la vaine agitation, peut-êtreplacée hors du temps. Lefutur d'Hanoiet son évolution doiventprendre en compte son héritage. Les nécessités de la modernisation nedoivent pas porter atteinte à l'identité des bâtiments d'architecture traditionnelle ou de ceuxmarqués de l'empreinte coloniale. Il est impérieux de veiller à ce que le développement urbainrespecte ce qui constitue la mémoire de cette capitale. Ce ne sontpas là des objectifs inconci¬liables. L'UNESCO estpour sa part prête à aider cette métropole chargée de souvenirs à se doterd'un plan cohérent qui pourrait servir de remparts aux inspirations les mieux intentionnéesmais dont le caractère improvisépourrait causer des dommages irrémédiables à ce qui consti¬tue l'une des composantes de l'âme vietnamienne.

Par son passé millénaire, par la place symbolique qu'elle occupe dans l'histoire du VietNam, par le trésors architecturaux qu'elle recèle, la cité de Hué a un rayonnement cul¬

turel qui déborde largement lesfrontières nationales.

71 /fais, cette architecture traditionnelle est avec le temps, déplus en plus vulnérable en rai-1 VA. son de la fragilité des matériaux utilisés. Au fil des siècles, le vent, la pluie, les typhonsont altéré les motifs décoratifs, fané ou effacé les couleur et détérioré les charpentes de bois tan¬dis que la végétation a envahi peu à peu les jardins et les pièces d'eau. Le dramatique incen¬die de 1947 a aggravé les dommages et quelquefois conduit à la disparition de certains édi¬fices. C'est pour porter un coup d'arrêt à cette évolution que l'UNESCO, le 25 novembre 1981,par la voix de mon prédécesseur, MonsieurAmadou Mahtar M'Bow avait lancé un appel à lacommunauté internationale. Les réponses ont tardé à venir. Les métamorphoses et les chan¬gements qui sefont aujourd'hui au Viet Nam ont ranimé l'intérêt de l'opinion internationaleet suscité des gestes de solidarité. De nombreux bâtiments retrouvent une seconde vie et denombreuxpartenaires manifestent leur intérêtpour participer à la renaissance de Hué.

r'rois préoccupations majeures de notre Organisation prennent aujourd'hui une grandesignification au Viet Nam : la sauvegarde du patrimoine culturel, la protection et l'amé¬

nagement de l'environnement ainsi que la revitalisation des métiers et techniques tradition¬nels. Il faut mobiliser toute les ressources possibles afin que ces villes historiques ne soient pasdétruites par les enjeux de la croissance et de la modernisation.

y^^yyFederico Mayor

Directeur général de l'UNESCO

CHINE

- Pleiku «An Nnon(Binh DintünS «^Qui Nhon

Nha Trang

Phan Rang '

Iles Con SonfPoulo Condore) -

CHINE

- Pleiku «An Nnon(Binh DintünS «^Qui Nhon

Nha Trang

Phan Rang '

Iles Con SonfPoulo Condore) -

SOMMAIREPAGE

Message de l'Ambassadeur du Viet Nam auprès de l'UNESCO 6

Introduction 7

HANOI

Esquisse de l'essor urbain de Hanoi 9Ville capitale et Patrimoine architectural

Le quartier des «Trente-six rues»La CitadelleLes Pagodes et les Temples

L'architecture occidentale 11Le petit lac et le «Quartier européen»Le quartier du gouvernement général et l'extension de Hanoi

Aménagement et Urbanisme 13

Pour une politique de développement urbain 14Méthode : Les quartiers comme trame structurelle

La rue : continuité et dynamiqueRésidence, le Théâtre, le Poste, les villas

HUE

Historique 17La CitadelleLa Cité ImpérialeLa Cité pourpre interditeLes Mausolées royaux

Appel du Directeur général de l'UNESCO pour la protection, la restauration 22et la mise en valeur du patrimoine architectural de la ville de Hué

Problématique de sauvegarde 24

Hué et la Convention du Patrimoine mondial 25

Opérations de sauvegarde 27Restaurations et projets effectués par les Autorités VietnamiennesProjets en cours avec l'assistance internationaleProjet à réaliser d'urgenceProjet : Etude chromatique

Revitalisation des arts et métiers traditionnelsRevitalisation des musiques et danses traditionnelles

Revitalisation des fêtesRevitalisation des artisanats traditionnelsTourisme culturel

PATRIMOINE ET PARTENARIAT

Mobilisation de ressources humaines, techniques et financières 37Colloque du 9 novembre 1993 à l'UNESCO

Partenaires : 39Association «Les Amis de Hué»Association «Les Amis du Patrimoine Architectural du Viet Nam»«L'Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille»«CODEV VIET PHAP»«EDF - Mécénat technologique»

SOMMAIREPAGE

Message de l'Ambassadeur du Viet Nam auprès de l'UNESCO 6

Introduction 7

HANOI

Esquisse de l'essor urbain de Hanoi 9Ville capitale et Patrimoine architectural

Le quartier des «Trente-six rues»La CitadelleLes Pagodes et les Temples

L'architecture occidentale 11Le petit lac et le «Quartier européen»Le quartier du gouvernement général et l'extension de Hanoi

Aménagement et Urbanisme 13

Pour une politique de développement urbain 14Méthode : Les quartiers comme trame structurelle

La rue : continuité et dynamiqueRésidence, le Théâtre, le Poste, les villas

HUE

Historique 17La CitadelleLa Cité ImpérialeLa Cité pourpre interditeLes Mausolées royaux

Appel du Directeur général de l'UNESCO pour la protection, la restauration 22et la mise en valeur du patrimoine architectural de la ville de Hué

Problématique de sauvegarde 24

Hué et la Convention du Patrimoine mondial 25

Opérations de sauvegarde 27Restaurations et projets effectués par les Autorités VietnamiennesProjets en cours avec l'assistance internationaleProjet à réaliser d'urgenceProjet : Etude chromatique

Revitalisation des arts et métiers traditionnelsRevitalisation des musiques et danses traditionnelles

Revitalisation des fêtesRevitalisation des artisanats traditionnelsTourisme culturel

PATRIMOINE ET PARTENARIAT

Mobilisation de ressources humaines, techniques et financières 37Colloque du 9 novembre 1993 à l'UNESCO

Partenaires : 39Association «Les Amis de Hué»Association «Les Amis du Patrimoine Architectural du Viet Nam»«L'Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille»«CODEV VIET PHAP»«EDF - Mécénat technologique»

Ze Viet Nampossède un despatrimoines architecturauxparmi lesplus riches dAsie. Sa capi¬tale, Hanoi, une ville d'Extrême-Orient unique dans son genre a été le témoin de tous les

événements importants du Viet Nam, de la Fondation du Royaume Dai Viet à l'avènement durégime républicain, Thang-Long, ancien nom de Hanoi, qui fut maintes fois ravagée etreconstruite dans son histoire, devient vers lafin du XIXe siècle une ville aux multiples aspects

architecturaux : maisons à toitures de tuiles rouges bordant les ruelles des vieux quartiers, vil¬las au style méditerranéen et citadelleféodale avec desportails de caractère monumental, ves¬

tiges de l'architecture traditionnelle du Viet Nam.

Çituée au centre du Viet Nam, Hué en a longtemps été sa capitale historique. Bercéepar les

^J flots de la Rivière des Parfums, entourée de collines boisées, agrémentée de jardins luxu¬riants, ciselée par les canaux qui l'entourent, la ville est un chef d'oeuvre de poésie urbaine.Du Mont de l'Ecran Royal à la Colline du Belvédère, la ville de Hué a été construite en sym¬

biose parfaite avec l'environnement. L'organisation symbolique de ses différents espaces faitde Hué la ville de l'harmonie réussie, synthèse de l'architecture religieuse et profane, de l'an¬cien et du moderne. Mais Hué n'est pas seulement un modèle d'architecture, c'est égalementun haut lieu spirituel et un intensefoyer culturel.

± t

bus ces ensembles architecturaux exposés au fil des années aux intempéries et aux des¬

tructions humaines doivent être préservés.

Le Viet Nam soutiendra toute initiative, tant individuelle qu'associative à cette entrepriserapprochant les peuples et resserrant les liens culturels et d'amitié entre eux.

LE Van-ToanAmbassadeur de la République du Viet Nam auprès de l'UNESCO

Ze Viet Nampossède un despatrimoines architecturauxparmi lesplus riches dAsie. Sa capi¬tale, Hanoi, une ville d'Extrême-Orient unique dans son genre a été le témoin de tous les

événements importants du Viet Nam, de la Fondation du Royaume Dai Viet à l'avènement durégime républicain, Thang-Long, ancien nom de Hanoi, qui fut maintes fois ravagée etreconstruite dans son histoire, devient vers lafin du XIXe siècle une ville aux multiples aspects

architecturaux : maisons à toitures de tuiles rouges bordant les ruelles des vieux quartiers, vil¬las au style méditerranéen et citadelleféodale avec desportails de caractère monumental, ves¬

tiges de l'architecture traditionnelle du Viet Nam.

Çituée au centre du Viet Nam, Hué en a longtemps été sa capitale historique. Bercéepar les

^J flots de la Rivière des Parfums, entourée de collines boisées, agrémentée de jardins luxu¬riants, ciselée par les canaux qui l'entourent, la ville est un chef d'oeuvre de poésie urbaine.Du Mont de l'Ecran Royal à la Colline du Belvédère, la ville de Hué a été construite en sym¬

biose parfaite avec l'environnement. L'organisation symbolique de ses différents espaces faitde Hué la ville de l'harmonie réussie, synthèse de l'architecture religieuse et profane, de l'an¬cien et du moderne. Mais Hué n'est pas seulement un modèle d'architecture, c'est égalementun haut lieu spirituel et un intensefoyer culturel.

± t

bus ces ensembles architecturaux exposés au fil des années aux intempéries et aux des¬

tructions humaines doivent être préservés.

Le Viet Nam soutiendra toute initiative, tant individuelle qu'associative à cette entrepriserapprochant les peuples et resserrant les liens culturels et d'amitié entre eux.

LE Van-ToanAmbassadeur de la République du Viet Nam auprès de l'UNESCO

INTRODUCTION

/Constamment en relation avec de nombreuses cultures, ayant connu lui-même une his-V^/ toirepolitique extrêmement riche, le Viet Nam offre une immense diversité de monumentsd'inspirations et d'époques multiples. Il ne saurait donc être question de tenter de faire briè¬

vement une histoire exhaustive de son patrimoine monumental. Quelques repères importantspeuvent cependant être proposés.

T~\epuis une époque extrêmement reculée, l'art du Viet Nam a occupé uneplace de toutpre-JLs mier rang dans les cultures de l'Asie. Vers lafin du deuxième millénaire avant l'ère chré¬

tienne, le cuivre et surtout le bronze font leur apparition et le pays devient le berceau de lacivilisation du bronze en Asie : lesfouilles menées au village de Dong-Son, province de Thanh-Hoa, révélèrent notamment les tambours de bronze, retrouvés dans tout le sud-est asiatique,mais de l'avis de tous, ceux du Viet Nam sont les plus beaux (fouilles en 1959). Ils servaientdans les grandesfêtes et cérémonies, en particulier dans celles d'invocation à la pluie.

Zes siècles suivants allaient notamment laisser les temples du brillant royaume de Fou-Nan,puis, à la fin du VlIIème siècle produire de magnifiques édifices bouddhistes, comme les

stupas ornés de bas reliefs en terre cuite, celui de Bin-Son comprenant douze étages édifiésdans ce matériau. Au Xème siècle, les temples sanctuaires de Song-My seront construits avecun extrême raffinement. Thang-Long (l'actuelle Hanoi), vit s'ériger à partir du Xlème siècle desplendides pagodes, des stupas et des temples. La pagode de Ninh-Phuc et son célèbre stupa, leBao-Thien (1050), témoignent avec éclat de la perfection de l'architecture du Viet Nam auXlème siècle.

Apartir du XlIIème siècle, l'architecture militaire connut un grand essor (citadelle Tay-Do¿xédifiée en 1397 à Thanh-Hoa par le roi HO Quy-Ly) et l'architecture royale nous a lais¬

sé, parmi bien d'autres monuments, le magnifique escalier du palais de Hanoi (1428-1433),les tombes royales de Han Sun, les deux templesfunéraires de Hoa Lu (1607-1610) et celui deVan Phuc.

A u début du XIXème siècle, le palais impérial de Hué avec son portail colossal, son belvé-¿~\dère et ses superstructures en bois et en tuiles vernissées, apparaît certainement comme lacréation la plus somptueuse de l'époque, et c'est l'ensemble de ses richesses culturelles que leComité du patrimoine mondial a tenu a reconnaître, en insérant l'ensemble de ses monu¬ments historiques sur la Liste du patrimoine mondial.

INTRODUCTION

/Constamment en relation avec de nombreuses cultures, ayant connu lui-même une his-V^/ toirepolitique extrêmement riche, le Viet Nam offre une immense diversité de monumentsd'inspirations et d'époques multiples. Il ne saurait donc être question de tenter de faire briè¬

vement une histoire exhaustive de son patrimoine monumental. Quelques repères importantspeuvent cependant être proposés.

T~\epuis une époque extrêmement reculée, l'art du Viet Nam a occupé uneplace de toutpre-JLs mier rang dans les cultures de l'Asie. Vers lafin du deuxième millénaire avant l'ère chré¬

tienne, le cuivre et surtout le bronze font leur apparition et le pays devient le berceau de lacivilisation du bronze en Asie : lesfouilles menées au village de Dong-Son, province de Thanh-Hoa, révélèrent notamment les tambours de bronze, retrouvés dans tout le sud-est asiatique,mais de l'avis de tous, ceux du Viet Nam sont les plus beaux (fouilles en 1959). Ils servaientdans les grandesfêtes et cérémonies, en particulier dans celles d'invocation à la pluie.

Zes siècles suivants allaient notamment laisser les temples du brillant royaume de Fou-Nan,puis, à la fin du VlIIème siècle produire de magnifiques édifices bouddhistes, comme les

stupas ornés de bas reliefs en terre cuite, celui de Bin-Son comprenant douze étages édifiésdans ce matériau. Au Xème siècle, les temples sanctuaires de Song-My seront construits avecun extrême raffinement. Thang-Long (l'actuelle Hanoi), vit s'ériger à partir du Xlème siècle desplendides pagodes, des stupas et des temples. La pagode de Ninh-Phuc et son célèbre stupa, leBao-Thien (1050), témoignent avec éclat de la perfection de l'architecture du Viet Nam auXlème siècle.

Apartir du XlIIème siècle, l'architecture militaire connut un grand essor (citadelle Tay-Do¿xédifiée en 1397 à Thanh-Hoa par le roi HO Quy-Ly) et l'architecture royale nous a lais¬

sé, parmi bien d'autres monuments, le magnifique escalier du palais de Hanoi (1428-1433),les tombes royales de Han Sun, les deux templesfunéraires de Hoa Lu (1607-1610) et celui deVan Phuc.

A u début du XIXème siècle, le palais impérial de Hué avec son portail colossal, son belvé-¿~\dère et ses superstructures en bois et en tuiles vernissées, apparaît certainement comme lacréation la plus somptueuse de l'époque, et c'est l'ensemble de ses richesses culturelles que leComité du patrimoine mondial a tenu a reconnaître, en insérant l'ensemble de ses monu¬ments historiques sur la Liste du patrimoine mondial.

p. Lafond

HÀfi^I

Léonard de Selva - Tapabor

n- o 1

ESQUISSE DE L'ESSORURBAIN DE HANOI

Située au bord du delta du Fleuve Rouge, privilégiée parun site naturel remarquable ponctué de petits lacs, la

ville de Hanoi est dotée d'un patrimoine architectural eturbain particulièrement riche. Il témoigne d'un développe¬ment urbain long et complexe.

Selon la tradition, la première «capitale» était située dans laprovince de Dinh-Phu en amont de celle d'Hanoi, puis aulile siècle avant l'ère chrétienne fut fixé le siège de la chef-ferie protohistorique d'Au-Lac, Loa-Thanh, à une dizaine dekilomètres en amont de Hanoi.

Au début du Vile siècle de notre ère, le site devient le pointfocal du delta quand l'administration y établit un fort, lapetite citadelle, Tu-Thanh, de quatre cent mètres de côté,dans la boucle de la rivière To-Lich (à deux kilomètres del'actuel Mausolée de Ho Chi -Minh, dans le quartier deCong-Vi). La rive actuelle du Fleuve Rouge, atteinte au XVesiècle, se trouve à cinq kilomètres à l'est du noyau d'origi¬ne.

Au IXe siècle, la ville occupe un quadrilatère de trois kilo¬mètres de long sur deux kilomètres de large. Cette villeaccède au titre de capitale avec la dynastie des Ly (1009-1225), dont le roi Ly Thai-To quittant sa capitale Hoa-Lupour visiter Dinh-Bang, son village natal, aperçut, selon lalégende, un dragon doré surgir de l'eau et déployer ses

ailes au moment où il s'apprêtait à sauter de sa barqueroyale sur les berges. Le roi y voit un signe céleste l'inci¬tant à y établir sa capitale qu'il nomme alors Thang-Long,«le Dragon volant».

LacTây

Le Van-Miéu

La ville ainsi créée est divisée en deux parties : la CitéRoyale (Hoang-Thanh) et la Cité civile (Kinh-Thanh). La

première est réservée au roi et à sa cour. Vaste enclosentouré de murs en briques, la Cité Royale constitue le lieudu pouvoir. On y accède par quatre portes symbolisant lespoints cardinaux; l'intérieur est occupé, au centre, actuelquartier Ngoc-Ha, par le Palais Royal ou Cité interdite(Cam-Thanh), dont le plan est légèrement incliné versl'ouest. Ce quartier réservé exclusivement à la vie privéedes familles royales, est sacré et l'accès n'y est autorisé quesur ordre exprès du roi.

S'étalant autour des enceintes de la Cité royale, la Cité civi¬le est à son tour délimitée par des murailles. C'est ici querésident les mandarins et les militaires et que se développela ville marchande, au XHIe siècle. La ville de Hanoi futainsi construite sous forme d'enceintes encastrées, hiérar¬chisées autour du noyau que constitue la Cité interdite.

VILLE-CAPITALE ET PATRIMOINEARCHITECTURAL

Capitale du royaume pendant de longs siècles (entre 1009et 1802), Hanoi connaît un essor urbain rapide. Attirés parla présence de la cour, de nombreux artisans et commer¬çants s'installent au nord du lac Hoan-Kiem, entre l'encein¬te de l'ancienne Cité royale et les bords du fleuve Rouge,dans la ville marchande qui connaît une densification pro¬gressive de sa trame urbaine. Le port fluvial approvisionnaitles marchés en produits agricoles venus du nord et du sud,renforçant la perméabilité entre la ville et la campagne. Aunord du Petit Lac, entre la Citadelle et le fleuve, le quartierdu «vieux Hanoi» commerçant conserva sa trame ancienneen damier irrégulier traversé par les deux axes nord-suddes rues Hang-Can et Hang-Dao et par l'axe est-ouest desrues Hang-Bo et Hang-Bac. Il se termine au nord par lemarché Dong-Xuan et le château d'eau. La cité artisanale etcommerçante se divisait en «Pho», unités administrativesregroupant les artisans de même métier.

Le quartier des «Trente six rues»Le développement des métiers artisanaux amena les roisTran (1225-1360) à agrandir la capitale et à subdiviser lesquartiers populaires en quartiers spécialisés dans chaquemétier. La capitale, Thang-Long, avait ainsi au XHIe sièclesoixante et un quartiers occupés chacun par une corpora¬tion et devenait alors le grand centre commercial du pays.

A partir du XVe siècle, Hanoi fut répartie en trente-six«Pho». A cette époque s'organisèrent les rues spécialiséespar activités où les habitants maintenaient des liens serrésavec leurs villages d'origine, signalés par la présence desmaisons communes où l'on célébrait le culte des anciensgénies tutélaires. Chaque «Pho» possédait un statut sem¬

blable à celui du village. Les quartiers séparés les uns desautres par de grandes portes sont organisés autour d'un

9

n- o 1

ESQUISSE DE L'ESSORURBAIN DE HANOI

Située au bord du delta du Fleuve Rouge, privilégiée parun site naturel remarquable ponctué de petits lacs, la

ville de Hanoi est dotée d'un patrimoine architectural eturbain particulièrement riche. Il témoigne d'un développe¬ment urbain long et complexe.

Selon la tradition, la première «capitale» était située dans laprovince de Dinh-Phu en amont de celle d'Hanoi, puis aulile siècle avant l'ère chrétienne fut fixé le siège de la chef-ferie protohistorique d'Au-Lac, Loa-Thanh, à une dizaine dekilomètres en amont de Hanoi.

Au début du Vile siècle de notre ère, le site devient le pointfocal du delta quand l'administration y établit un fort, lapetite citadelle, Tu-Thanh, de quatre cent mètres de côté,dans la boucle de la rivière To-Lich (à deux kilomètres del'actuel Mausolée de Ho Chi -Minh, dans le quartier deCong-Vi). La rive actuelle du Fleuve Rouge, atteinte au XVesiècle, se trouve à cinq kilomètres à l'est du noyau d'origi¬ne.

Au IXe siècle, la ville occupe un quadrilatère de trois kilo¬mètres de long sur deux kilomètres de large. Cette villeaccède au titre de capitale avec la dynastie des Ly (1009-1225), dont le roi Ly Thai-To quittant sa capitale Hoa-Lupour visiter Dinh-Bang, son village natal, aperçut, selon lalégende, un dragon doré surgir de l'eau et déployer ses

ailes au moment où il s'apprêtait à sauter de sa barqueroyale sur les berges. Le roi y voit un signe céleste l'inci¬tant à y établir sa capitale qu'il nomme alors Thang-Long,«le Dragon volant».

LacTây

Le Van-Miéu

La ville ainsi créée est divisée en deux parties : la CitéRoyale (Hoang-Thanh) et la Cité civile (Kinh-Thanh). La

première est réservée au roi et à sa cour. Vaste enclosentouré de murs en briques, la Cité Royale constitue le lieudu pouvoir. On y accède par quatre portes symbolisant lespoints cardinaux; l'intérieur est occupé, au centre, actuelquartier Ngoc-Ha, par le Palais Royal ou Cité interdite(Cam-Thanh), dont le plan est légèrement incliné versl'ouest. Ce quartier réservé exclusivement à la vie privéedes familles royales, est sacré et l'accès n'y est autorisé quesur ordre exprès du roi.

S'étalant autour des enceintes de la Cité royale, la Cité civi¬le est à son tour délimitée par des murailles. C'est ici querésident les mandarins et les militaires et que se développela ville marchande, au XHIe siècle. La ville de Hanoi futainsi construite sous forme d'enceintes encastrées, hiérar¬chisées autour du noyau que constitue la Cité interdite.

VILLE-CAPITALE ET PATRIMOINEARCHITECTURAL

Capitale du royaume pendant de longs siècles (entre 1009et 1802), Hanoi connaît un essor urbain rapide. Attirés parla présence de la cour, de nombreux artisans et commer¬çants s'installent au nord du lac Hoan-Kiem, entre l'encein¬te de l'ancienne Cité royale et les bords du fleuve Rouge,dans la ville marchande qui connaît une densification pro¬gressive de sa trame urbaine. Le port fluvial approvisionnaitles marchés en produits agricoles venus du nord et du sud,renforçant la perméabilité entre la ville et la campagne. Aunord du Petit Lac, entre la Citadelle et le fleuve, le quartierdu «vieux Hanoi» commerçant conserva sa trame ancienneen damier irrégulier traversé par les deux axes nord-suddes rues Hang-Can et Hang-Dao et par l'axe est-ouest desrues Hang-Bo et Hang-Bac. Il se termine au nord par lemarché Dong-Xuan et le château d'eau. La cité artisanale etcommerçante se divisait en «Pho», unités administrativesregroupant les artisans de même métier.

Le quartier des «Trente six rues»Le développement des métiers artisanaux amena les roisTran (1225-1360) à agrandir la capitale et à subdiviser lesquartiers populaires en quartiers spécialisés dans chaquemétier. La capitale, Thang-Long, avait ainsi au XHIe sièclesoixante et un quartiers occupés chacun par une corpora¬tion et devenait alors le grand centre commercial du pays.

A partir du XVe siècle, Hanoi fut répartie en trente-six«Pho». A cette époque s'organisèrent les rues spécialiséespar activités où les habitants maintenaient des liens serrésavec leurs villages d'origine, signalés par la présence desmaisons communes où l'on célébrait le culte des anciensgénies tutélaires. Chaque «Pho» possédait un statut sem¬

blable à celui du village. Les quartiers séparés les uns desautres par de grandes portes sont organisés autour d'un

9

n-

réseau de mes aux noms évocateurs : rue de la Soie, desOrfèvres, du Chanvre, des Voiles, etc. Ils se caractérisentpar un parcellaire en lanières perpendiculaires aux mes surlesquelles ne s'ouvrent que d'étroites façades. La maison-tube ou «à compartiments», donne sur la rue par une faça¬

de de deux à cinq mètres de large et s'enfonce de vingt à

soixante mètres en profondeur. Le schéma de cet habitatdériverait du modèle campagnard, où se succédaient lasalle réservée au repos familial et aux visites, la salle du

chef de famille, une cour-jardin, puis les salles d'habitationet de service. Transposé à la ville, ce modèle aurait perduen largeur, aboutissant à des façades étroites donnant surune boutique-atelier. Cette structure urbaine datant du XVesiècle nous est parvenue presque inchangée avec desconstmctions réalisées pour la plupart à la fin du XIXe etau début du XXe siècle, dans des matériaux tels quebriques, tuiles et bois. Cependant, les murs mitoyens large¬ment débordants ont dispam au profit d'un alignement plussystématique, les lourds toits de tuiles pentus et parallèlesà la rue, doublés d'auvents, ont cédé le pas à des façadesen écran. La majorité des maisons date des années 1920 ou1930 et intègre les apports occidentaux, baies en arcades,corniches et balcons pour les plus anciennes, ornementsart-déco mêlés aux motifs traditionnels, puis baies rectan¬gulaires, occuli, voire toits-terrasses à l'imitation des villasmodernes de Hanoi. Ce quartier conserve d'autres traits his¬

toriques et se caractérise par sa surpopulation. Dans lesannées 1940, le service d'hygiène de la Ville de Hanoidénombrait jusqu'à trois mille habitants par hectare. La villemarchande était protégée par des portes, dont l'une datéedu XVIIIe siècle est toujours visible rue Hang-Chieu.

La CitadelleSi les plans occidentaux furent légèrement modifiés pourcorrespondre aux impératifs géomantiques traditionnels, laCitadelle de Hanoi, à l'instar des nombreux équipementsanalogues construits à la fin du XVIIIe et au début du XIXesiècle, apparaît comme le prélude à l'introduction d'unearchitecture de type européen. Ses dimensions sont cellesd'un carré mesurant un kilomètre de côté. Chaque facecomportait trois courtines et deux bastions, et une lunette

10

à chaque angle. Les faces est, ouest et nord étaient percéeschacune d'une porte; seule la face sud comportait deuxportes. Enfin, un fossé, dont la largeur variait de vingt à

quarante mètres, contournait les remparts. Sur cette infra-stnicture militaire étaient posés les édifices dérivés desmodèles chinois : palais royal, Kinh-Thanh, logements etbureaux des mandarins, pagodes, magasins, écuries deséléphants royaux et casernements à proximité des portessurmontées d'un pavillon à toits recourbés. De cetensemble ne subsistent que la porte nord et la Tour du dra¬

peau constmite en 1812.

Les Pagodes et les TemplesDeux grandes doctrines inspiraient la vie publique et spiri¬tuelle à cette époque : le Bouddhisme et le Confucianismequi s'amalgamaient avec les traditions nationales.Le Bouddhisme fut introduit au Viet Nam entre 544 et 602de notre ère et connut son apogée sous la dynastie des Lydont l'avènement avait été favorisé par le clergé bouddhis¬te. Celui-ci connut en retour les plus hauts privilèges, lesrois s'occupaient eux-mêmes des doctrines et prenaientcomme conseillers des bonzes. Ils firent construire de nom¬breuses pagodes, firent couler des cloches et patronnèrentla diffusion des livres sacrés. De nombreux rois devinrentdes patriarches de sectes bouddhistes, des princes et desnobles suivirent leur exemple. De nombreux monuments à

caractère religieux virent ainsi le jour durant cette période,tels les temples dédiés aux héros nationaux et aux diffé¬rents génies, dont certains sont conservés de nos jours à

Hanoi.

De nombreux vestiges dans Hanoi évoquent le passélégendaire et historique de la capitale Thang-Long. Sur l'îlotdu Lac de l'Épée restituée (Ho-Hoan-Kiem), est constmit leTemple de la Montagne de Jade (Ngoc-Son) qui date duXIXe siècle et qui est dédié au génie des lettres Van Xuong,à Trang Hung-Dao, vainqueur des Mongols au Xlle siècleet à l'ancêtre de la médecine, La To.Le lac de l'ouest appelé jadis Lac des Brumes avait sur sa

rive des palais royaux et seigneuriaux détmits aux coursdes guerres féodales.

La Pagode au Pilier Unique (Chua-Mot-Cot ou Dien-Huu)construite en 1049 évoque l'image d'un lotus. Le roi fonda¬teur Ly Thai-To, sans descendance mâle, vit en songe,d'après la légende, la déesse Quan Am assise sur une fleurde lotus lui tendant un enfant mâle. Il épousa alors unejeune paysanne entrevue dans un jardin et eut un fils héri¬tier. Il construisit cette pagode en témoignage de sa grati¬tude.

La Pagode de la Défense du pays (Tran-Quoc) sur le côtédu lac de l'ouest, appelée jadis Khai-Quoc (Fondation duPays) construite dès 544-546 était devenue, sous les Ly, ungrand centre bouddhique où vivaient des bonzes célèbreset conseillers à la Cour royale. Une stèle datant de 1639raconte l'histoire de cette pagode.

T7 ^ 'H' ¿Tí-,

La Pagode des Ambassadeurs (Quan-Su) nommée ainsi ensouvenir de l'ancien emplacement, au XVIIIe siècle, de laMaison d'accueil des Ambassadeurs étrangers venus despays bouddhiques fut reconstruite en 1930.

La Pagode de la Sainte Dame en pierre (Ba Da) ainsi nom¬mée parce qu'on aurait mis à jour une statue de femme enpierre lors de travaux de terrassement pour la constmctionde la Citadelle Than-Long. Elle est datée du XVe siècle.

La Pagode de la Répartition des Lotus (Lien-Phai), compo¬sée de onze étages fut fondée sous les Le. Un monastèrebouddhique reconstruit en 1732 s'y trouve ce qui expliquele grand nombre de stupas funéraires dont le plus beau etle plus grand remonte au XIXe siècle.

La Pagode bouddhique des Dames (Chieu Thien) bâtie auXlle siècle et reconstmite au XVIIe siècle.

Le Temple des Deux Soeurs (Den Hai-Ba) dont la premiè¬re construction date de 1142 est dédié aux soeurs Trung,patriotes se dressant contre l'invasion chinoise en 39 del'ère chrétienne.

Le Temple de l'Éléphant agenouillé (Voi-Phuc) dont lespremières constructions datent du règne de Ly Thanh-Tong(1054-1072).. Il était dédié au prince Linh Lang qui a char¬gé les chinois Song avec son escadron d'éléphants.

Le Temple Quan-Thanh ou Tran Vo baptisé à tort Pagodedu Grand Bouddha fut bâti pour la première fois sous lesLy au bord du Lac de l'ouest. Tran Vo était le gardien dunord, portait un étendard noir et avait comme attributs latortue et le serpent, embles de puissance. Une statue enbronze de 1677, haute de trois mètres soixante-douze etpesant quatre tonnes y est encore visible.

Le Temple de la Littérature (Van-Mieu) fut édifié en 1070sous le règne du roi Ly Thanh-Tong. A ses débuts c'étaitune école réservée aux fils des rois Ly puis son accès futélargi aux enfants de familles aisées avant d'être finalementouvert à tous. Le Van-Mieu matérialise le culte confucéen.C'est un long rectangle de trois cent-cinquante mètres de

long et de soixante-dix mètres de large entouré de murs etcomprenant cinq cours. On traverse les deux premièresavant d'arriver à un pavillon à un étage, le Khue Van-Cac,dédié au génie de la constellation de la littérature. On accè¬

de ensuite à la troisième cour, «Cour des Stèles», au bord dubassin Puits de l'Éclat Céleste, Thieu Quanh-Tinh où sontalignées quatre vingt-deux stèles gravées des dates deconcours royaux et du nom des lauréats. La plus ancienneest datée de 1481 et la plus récente de 1779. Un portiquefermé donne accès au Temple de Confucius. Derrière celui-ci se trouve le Camp des Lettrés où se déroulaient lesconcours triennaux d'accès au mandarinat.

L'ARCHITECTURE OCCIDENTALE

Hanoi devient, en 1888, la capitale de l'Union IndochinoiseFrançaise. Le développement des quartiers européens dès1901, au sud et à l'ouest du Vieux Hanoi dans une trameurbaine en damier «régulier» inscrite dans des larges mes et

la réalisation de nouvelles infrastructures urbaines vontentraîner la démolition d'importants édifices vietnamiens :

la Pagode Bao-Thien, rasée pour céder la place à laCathédrale (1883), le Camp des Lettrés, les remparts de laCitadelle (1894-1897). Cette période se caractérise par unemise en valeur des sites naturels (le Petit Lac, le bord estdu Grand Lac,...). Ainsi d'une juxtaposition des différentescomposantes de la ville de Hanoi émerge un ordre visuel,une harmonie des lieux et des choses.

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Par la convention du 6 février 1874, confirmée en août1875, la Cour de Hué cédait à la France une bande de terred'une superficie de deux hectares et demi, située au borddu Fleuve Rouge, au sud du Petit Lac. Derrière les mursouverts par une unique porte, les premiers bâtiments furentédifiés, notamment l'Hôtel du Consul, bâtiment à un étagesur rez-de-chaussée muni d'une galerie et une caserne tou¬jours en place. Ainsi se dessinait l'axe reliant la Citadelle à

la concession françai.se, la rue Paul Bert, (actuelle rue KhayTrang-Tien) qui devenait le vecteur du développement dela ville coloniale. A partir de 1901, le choix fut fait d'yimplanter le théâtre, achevé en 1911 et une vingtaine d'an¬nées plus tard le musée de l'École Française d'Extrême-Orient. La me Paul Bert bifurquait à l'ouest du Petit Lacvers l'évêché par la me de la Mission (actuelle rue Nha-Chung), qui reçut la cathédrale et le couvent des soeurs deNotre-Dame du Carmel.

Le quartier du gouvernement général et l'extension deHanoiDès 1901, la construction à l'ouest de la Citadelle du Palaisdu Gouverneur général entouré d'un jardin botanique etzoologique jette un point d'appui pour l'extension de laville vers le nord. Un vaste centre administratif regroupantles différents services comprenant la Direction des financeset de l'enregistrement fut conçu au sud du Grand Lac.

Constatant que le port fluvial était impraticable, on préco¬nisa de le reporter à Gia-Lam, sur la rive droite du fleuveque le pont Paul Doumer reliait à la ville. Ainsi, Hanois'étendit au sud durant les années 1930 et 1940. Autour dulac Thien-Quang fleurirent les villas modernes. De part etd'autre de la route Mandarine s'établirent le complexe hos¬

pitalier René Robin en 1931 et la cité universitaire en 1943-

Le Petit Lac et le «quartier européen»Dès 1884, le Petit Lac fut aménagé par les Français qui lecirconscrivent par l'aménagement d'un boulevard-prome¬nade. En 1886 furent érigés la Résidence supérieure, laMairie, la Poste et le Trésor. Cette implantation permitl'aménagement du square Paul Bert que vint animer unkiosque à musique. Au-delà du square, sur la place forméepar la rencontre des boulevards Henri Rivière (actuelle meNao-Quyen) et amiral Courbet, s'implantèrent l'HôtelMétropole, la Banque de l'Indochine, puis la Résidencesupérieure du Tonkin.

En 1954, Hanoi devient la capitale de la Républiquedémocratique du nord-Viet Nam, puis, en 1976, siège

du gouvernement de l'actuelle République socialiste duViet Nam unifié.

De 130 000 habitants en 1930, la ville s'est considérable¬ment développée, atteignant aujourd'hui 2,7 millions d'ha¬bitants. Une véritable politique de gestion urbaine est indis¬pensable au maintien de l'harmonie du patrimoine archi¬tectural de Hanoi. Sa sauvegarde appelle aujourd'hui uneaction concertée soutenue par la communauté internatio¬nale.

Au sud du Petit Lac, la création du boulevard Gambetta(actuelle me Tran Hung-Dao) menant à la gare et parallèleà la me Paul Bert, dessinait un vaste quadrilatère. En retraitde la voie, le Palais des expositions constmit en 1902-1903déployait ses pompeuses façades classiques jusqu'à sa des¬

truction en 1945 par un bombardement. Le quartier euro¬péen accueillit les écoles, des bâtiments publics comme lePalais de Justice et la prison, et se couvrit de villas desti¬

nées aux fonctionnaires.

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laurif

P. Lafond

AMENAGEMENT ET URBANISME

Un Plan d'Aménagement et d'Urbanisme de Hanoi a

été élaboré en 1992 par le NIURP (National Institutefor Urban and Rural Planning). Il définit les grandes

orientations du développement de l'agglomération deHanoi jusqu'en 2010. et développe notamment une nou¬velle politique de protection du patrimoine historique de laville dans toute sa dimension. Dans le cadre des inflexionsproposées au schéma initial, cette notion dépasse la pro¬tection des seuls monuments historiques. En effet, on peutconsidérer certains quartiers et villages anciens, les sitesnaturels remarquables, voir des activités traditionnellescomme autant d'éléments du patrimoine qui confèrent à

Hanoi son caractère exceptionnel largement reconnu.

Ces préoccupations concernent le projet majeur de déve¬loppement urbain localisé entre la deuxième rocade et lecentre historique au sud du lac Tay.

La taille de l'opération qui équivaudrait à terme à doublerle centre ville actuel représente un pari pour l'avenir deHanoi. Près de quatre millions de mètres carrés à construi¬re dans une première phase, dont une bonne partie dansle secteur sensible du lac Tay, ainsi que la proximité decentre historique, notamment le quartier des Trente-sixmes, font de ce projet un enjeu considérable tant au planéconomique que pour l'image de la ville.

Ainsi, il s'agit d'un morceau de ville qui doit être considé¬ré comme une véritable extension du centre historiqueactuel. La localisation et la taille de l'opération présente¬raient à terme le risque, si elle était considérée isolément,de le déséquilibrer, d'y induire des problèmes fonctionnelsmajeurs, voir de le faire dépérir.

Il découle la nécessité d'une réflexion sur les objectifs etleur traduction sous la forme d'un schéma susceptible d'of¬frir une grande souplesse pour dégager des propositionsd'aménagement contrastées. Parmi ces objectifs figurent lesliens à établir entre l'opération projetée et le centre histo¬rique.

Ils s'expriment de différentes manières et tout d'abord parla cohérence nécessaire des infrastructures. En effet, lesdéplacements générés par les nouvelles constmctions doi¬vent être compatibles avec la capacité du réseau existant enville. Ceci dépend des choix, notamment sur la densité desconstmctions et la place réservée aux transports collectifs.Innombrable sont les exemples de métropoles submergéespar une pollution et des encombrements quasiment inso¬lubles. Etant donné le contexte de Hanoi, il est souhaitableque la réalisation d'infrastructures de type autoroutier avecouvrages dénivelés soit réservées à des rocades de contour-nement, hors des lieux sensibles comme les abords des lacset le centre historique.

Les abords du lac Tay offrent d'amples perspectives et despaysages d'une grande qualité à préserver et à prendre encompte comme l'élément majeur de l'urbanisme historiqueet du patrimoine naturel de la ville. Ainsi, la connexion del'urbanisation projetée avec le lac, la hauteur des bâtiments,l'importance de la zone non aedificandi, l'usage des bergeset leur continuité avec les autres grands espaces publics dela ville sont autant de questions auxquelles il faut apporterune réponse avant de réaliser les projets immobiliers.La mise en oeuvre d'une telle opération portera atteinte à

la qualité exceptionnelle du site et à l'échelle de l'environ¬nement architectural et urbanistique de Hanoi. Elle offriral'opportunité de canaliser sur ce site exceptionnel, les pro¬jets immobiliers qui actuellement, faute de schéma d'en¬semble, fleurissent en divers endroits du lac au détrimentde l'environnement et de l'usage de ses berges par lapopulation de Hanoi.

Le processus s'avère complexe et accompagné des incerti¬tudes de programmation inhérentes à un projet d'une telledimension. Sur le plan opérationnel, elle nécessite une maî¬

trise publique offrant les meilleures garanties quant à lacohérence de l'opération, au respect du patrimoine et aucontrôle des investissements publics vietnamiens. Seule lamise en place d'une structure spécifique contrôlée parl'Etat, possédant des pouvoirs et des moyens politiques,techniques, juridiques et financiers peut remplir ce rôle.

Si l'on veut que le schéma directeur d'aménagement etd'urbanisme soit respecté dans ses grandes options et aitun sens, il doit être accompagné de schémas de «zonage»plus précis découlant des prescriptions sur les objectifsdéfinis. Ensuite, l'élaboration d'un programme et de règle¬ments ayant une valeur juridique par la structure d'aména¬gement en charge de l'opération, intégrera l'ensemble desaspects relatifs à la protection du patrimoine tant bâti quenaturel.

La protection du centre historique, un objectif du schémadirecteur, c'est aussi l'évaluation des risques de saturationdes espaces publics et de la voirie, qui pourraient résulterdu trafic généré par des opérations surdimmensionnées.Enfin, le respect du patrimoine c'est également la prise encompte, lors de constmctions nouvelles, des alignementsdu bâti existant, de la volumétrie et de la qualité architec¬turale des immeubles considérés comme témoins remar¬quables d'une époque.

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AMENAGEMENT ET URBANISME

Un Plan d'Aménagement et d'Urbanisme de Hanoi a

été élaboré en 1992 par le NIURP (National Institutefor Urban and Rural Planning). Il définit les grandes

orientations du développement de l'agglomération deHanoi jusqu'en 2010. et développe notamment une nou¬velle politique de protection du patrimoine historique de laville dans toute sa dimension. Dans le cadre des inflexionsproposées au schéma initial, cette notion dépasse la pro¬tection des seuls monuments historiques. En effet, on peutconsidérer certains quartiers et villages anciens, les sitesnaturels remarquables, voir des activités traditionnellescomme autant d'éléments du patrimoine qui confèrent à

Hanoi son caractère exceptionnel largement reconnu.

Ces préoccupations concernent le projet majeur de déve¬loppement urbain localisé entre la deuxième rocade et lecentre historique au sud du lac Tay.

La taille de l'opération qui équivaudrait à terme à doublerle centre ville actuel représente un pari pour l'avenir deHanoi. Près de quatre millions de mètres carrés à construi¬re dans une première phase, dont une bonne partie dansle secteur sensible du lac Tay, ainsi que la proximité decentre historique, notamment le quartier des Trente-sixmes, font de ce projet un enjeu considérable tant au planéconomique que pour l'image de la ville.

Ainsi, il s'agit d'un morceau de ville qui doit être considé¬ré comme une véritable extension du centre historiqueactuel. La localisation et la taille de l'opération présente¬raient à terme le risque, si elle était considérée isolément,de le déséquilibrer, d'y induire des problèmes fonctionnelsmajeurs, voir de le faire dépérir.

Il découle la nécessité d'une réflexion sur les objectifs etleur traduction sous la forme d'un schéma susceptible d'of¬frir une grande souplesse pour dégager des propositionsd'aménagement contrastées. Parmi ces objectifs figurent lesliens à établir entre l'opération projetée et le centre histo¬rique.

Ils s'expriment de différentes manières et tout d'abord parla cohérence nécessaire des infrastructures. En effet, lesdéplacements générés par les nouvelles constmctions doi¬vent être compatibles avec la capacité du réseau existant enville. Ceci dépend des choix, notamment sur la densité desconstmctions et la place réservée aux transports collectifs.Innombrable sont les exemples de métropoles submergéespar une pollution et des encombrements quasiment inso¬lubles. Etant donné le contexte de Hanoi, il est souhaitableque la réalisation d'infrastructures de type autoroutier avecouvrages dénivelés soit réservées à des rocades de contour-nement, hors des lieux sensibles comme les abords des lacset le centre historique.

Les abords du lac Tay offrent d'amples perspectives et despaysages d'une grande qualité à préserver et à prendre encompte comme l'élément majeur de l'urbanisme historiqueet du patrimoine naturel de la ville. Ainsi, la connexion del'urbanisation projetée avec le lac, la hauteur des bâtiments,l'importance de la zone non aedificandi, l'usage des bergeset leur continuité avec les autres grands espaces publics dela ville sont autant de questions auxquelles il faut apporterune réponse avant de réaliser les projets immobiliers.La mise en oeuvre d'une telle opération portera atteinte à

la qualité exceptionnelle du site et à l'échelle de l'environ¬nement architectural et urbanistique de Hanoi. Elle offriral'opportunité de canaliser sur ce site exceptionnel, les pro¬jets immobiliers qui actuellement, faute de schéma d'en¬semble, fleurissent en divers endroits du lac au détrimentde l'environnement et de l'usage de ses berges par lapopulation de Hanoi.

Le processus s'avère complexe et accompagné des incerti¬tudes de programmation inhérentes à un projet d'une telledimension. Sur le plan opérationnel, elle nécessite une maî¬

trise publique offrant les meilleures garanties quant à lacohérence de l'opération, au respect du patrimoine et aucontrôle des investissements publics vietnamiens. Seule lamise en place d'une structure spécifique contrôlée parl'Etat, possédant des pouvoirs et des moyens politiques,techniques, juridiques et financiers peut remplir ce rôle.

Si l'on veut que le schéma directeur d'aménagement etd'urbanisme soit respecté dans ses grandes options et aitun sens, il doit être accompagné de schémas de «zonage»plus précis découlant des prescriptions sur les objectifsdéfinis. Ensuite, l'élaboration d'un programme et de règle¬ments ayant une valeur juridique par la structure d'aména¬gement en charge de l'opération, intégrera l'ensemble desaspects relatifs à la protection du patrimoine tant bâti quenaturel.

La protection du centre historique, un objectif du schémadirecteur, c'est aussi l'évaluation des risques de saturationdes espaces publics et de la voirie, qui pourraient résulterdu trafic généré par des opérations surdimmensionnées.Enfin, le respect du patrimoine c'est également la prise encompte, lors de constmctions nouvelles, des alignementsdu bâti existant, de la volumétrie et de la qualité architec¬turale des immeubles considérés comme témoins remar¬quables d'une époque.

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<v-. r'X «-,' - rr . r> es n- :->

«Z'flri y# ¿fe contraintes et meurt de liberté- écrivaitPaul VALERY.

Ce rugueux et stimulant constat s'applique¬rait-il de façon identique à «l'art de vivre» et plusencore à celui de vivre en ville ?

Tant de molles initiatives, de vues à courtterme, tant departiesperdues sur le doubleplan dudéveloppement et de la sauvegarde, nous incitent àadopter d'enthousiasme la «règle» de notrepoètephi¬losophe.

Dans l'exemple d'Hanoi - que nous aimons- de quoi s'agit-il ? En aucun cas «défaire la leçon».Cette leçon, en effet, qui pourrait en avoir l'audaceau regard de toutes les consternantes erreurs accu¬mulées, ici, en France, comme ailleurs, sous lapous¬sée d'un urbanisme régi par l'urgence et pour cetteraison, trop souventpardonnées ?

Pourtant, cette nécessaire lucidité ne doit enrien se muer en démagogie démobilisatrice. Et ainsiface à cette ville, la capitale du Viet Nam, qu'unsouhaitable développement va saisir dans son entier,«ne pas baisser les bras» et dans la mesure de nosmoyens aider les responsables d'Hanoi à relever ledéfi d'envergure qui s'offre à eux.

Belle complicité que les propositions del'APAV entendent nourrir de leur modeste maisconcrète compétence.

Philippe SAINTENY

POUR UNE POLITIQUE DEDEVELOPPEMENT URBAIN

A l'articulation des grandes influences du Sud-estAsiatique, le Viet Nam s'engage dans un nouveau dialogueavec le monde.

Capitale administrative et politique du Viet Nam,Hanoi est un site privilégié notamment pour des investisse¬ments internationaux. Dans cette mouvance, il est urgent des'interroger sur des principes de composition urbaine à éla¬

borer, reconnaissant une continuité entre la mémoire cultu¬relle inscrite dans la typologie du Centre Historique et lefutur d'une expansion à inventer.

En coopération avec les autorités vietnamiennes,l'Association APAV propose de contribuer à une meilleureconnaissance du patrimoine architectural et urbain vietna¬mien et à la mise en uvre d'une stratégie en vue de sa

sauvegarde.

Sur Hanoi, une méthode d'analyse coordonnantpanorama global et cadrages locaux permettra de dégagerles facteurs exemplaires d'une transition réussie vers uneagglomération dynamique du XXIe siècle.

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«Z'flri y# ¿fe contraintes et meurt de liberté- écrivaitPaul VALERY.

Ce rugueux et stimulant constat s'applique¬rait-il de façon identique à «l'art de vivre» et plusencore à celui de vivre en ville ?

Tant de molles initiatives, de vues à courtterme, tant departiesperdues sur le doubleplan dudéveloppement et de la sauvegarde, nous incitent àadopter d'enthousiasme la «règle» de notrepoètephi¬losophe.

Dans l'exemple d'Hanoi - que nous aimons- de quoi s'agit-il ? En aucun cas «défaire la leçon».Cette leçon, en effet, qui pourrait en avoir l'audaceau regard de toutes les consternantes erreurs accu¬mulées, ici, en France, comme ailleurs, sous lapous¬sée d'un urbanisme régi par l'urgence et pour cetteraison, trop souventpardonnées ?

Pourtant, cette nécessaire lucidité ne doit enrien se muer en démagogie démobilisatrice. Et ainsiface à cette ville, la capitale du Viet Nam, qu'unsouhaitable développement va saisir dans son entier,«ne pas baisser les bras» et dans la mesure de nosmoyens aider les responsables d'Hanoi à relever ledéfi d'envergure qui s'offre à eux.

Belle complicité que les propositions del'APAV entendent nourrir de leur modeste maisconcrète compétence.

Philippe SAINTENY

POUR UNE POLITIQUE DEDEVELOPPEMENT URBAIN

A l'articulation des grandes influences du Sud-estAsiatique, le Viet Nam s'engage dans un nouveau dialogueavec le monde.

Capitale administrative et politique du Viet Nam,Hanoi est un site privilégié notamment pour des investisse¬ments internationaux. Dans cette mouvance, il est urgent des'interroger sur des principes de composition urbaine à éla¬

borer, reconnaissant une continuité entre la mémoire cultu¬relle inscrite dans la typologie du Centre Historique et lefutur d'une expansion à inventer.

En coopération avec les autorités vietnamiennes,l'Association APAV propose de contribuer à une meilleureconnaissance du patrimoine architectural et urbain vietna¬mien et à la mise en uvre d'une stratégie en vue de sa

sauvegarde.

Sur Hanoi, une méthode d'analyse coordonnantpanorama global et cadrages locaux permettra de dégagerles facteurs exemplaires d'une transition réussie vers uneagglomération dynamique du XXIe siècle.

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METHODE :

LES QUARTIERS COMMETRAME STRUCTURELLE

Au ceur de tout plan de sauvegarde, s'inscrira lavolonté politique affirmée du Viet Nam de mener à biendes actions qui s'intègrent dans le contexte culturel de laville en relation avec un schéma directeur.

Un exemple peut être approfondi par l'étude duquartier autour du Lac Hoan-Kiem, au cur de la ville.

En effet, une image urbaine forte est constituée parl'interrelation du quartier des Trente-six mes au nord et del'ancien quartier européen au sud.

Un des objectifs pourra être l'élaboration d'un guided'aménagement :

relevé des volumes existants, analyse des «pleins

et des vides» du bâti et répertoire des terrains vacants.

proposition de programmes équilibrant habitat,activités, équipements de quartier afin de faire des hypo¬thèses de mutations ponctuelles préservant les caractéris¬tiques essentielles du patrimoine.

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XI n ,i. .'. n -..,

LA RUE :

CONTINUITE ET DYNAMIQUE

Si l'alignement et la continuité du bâti sont des fac¬

teurs d'unité urbaine, il s'agit de regarder les mes commedes espaces dynamiques, supports de différentes catégoriesde flux :

- piétonnier- véhicules- infrastmctures souterraines irriguant les quartiers

La reconnaissance des façades urbaines existantespermettra d'établir des règles de gabarit, de rythme enga¬

geant un dialogue cohérent entre le patrimoine et les nou¬veaux bâtiments à venir.

Quelques exemples réussis de restructuration etde réhabilitation seront présentés :

1. L'aménagement du quartier de «la Butte auxCailles» à Paris

2. Le réaménagement de la place Stalingrad

3- Bibliothèque et Archives de la Direction duPatrimoine à Paris, Ille arrondissement

4. Réhabilitation d'habitats anciens

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Résidence

Léonard de Selva - Tapahor

La Résidence supérieurefut achevée en 1918.

L'édificefait partie intégrante du Hanoi administratif, mais il adopte l'apparence d'un gravid hôlelpar¬ticulier, isolé selon des modèles de l'époque Napoléon III, à la fois majestueux dense et riche en détails légers,

presque rocaille.

L'austérité de l'accès ordonnancé et dominé par la silhouette d'une toiture à la française, s'avère touterelative : la corniche du fronton est brisée, des pilastres ioniques accouplés le soutiennent, l'escalier monu¬mental conduit à un auvent, certes utile sous des climats pluvieux.

Les rampes latérales, destinées aux voitures, justifient, d'ailleurs, les doutes qui peuvent surgir à proposde l'utilisation piétonnière de l'accès. Le bâtiment est théâtral et symétrique. Les ailes, à deux étages et cinqtravées, sont couronnées, à la naissance de la toiture, d'une balustrade.

Le caractère éclectique et mixte se confirme à l'intérieur. Côté rue, le hall dessert des salles de réceptionen enfilade.

Un couloir les sépare des deux bureaux, disposés symétriquement dans l'avant-corps, côté jardin.

HÀÎî^I

Le Théâtre

L'architecte du théâtre municipal de1911 demeure inconnu. L'édifice se situesur un terrain irrégulier, aménagé en jar¬din. Le tracé en diagonale des rues adja¬centes permet de constituer une véritableplace.

Le théâtre n'est pas très éloigné duport.

Avec ses galeries aux colonnes dio-riques et ioniques, galeries ouvertes entredeux pavillons d'angle, la façade princi¬pale évoque l'Opéra Garnier de Paris.

Mais ici, il s'agit d'une salle rectan¬gulaire longitudinale, tout en profondeur,dont la masse imposante veut effacer tout caractère provincial. p. ¡.afond

Tout comme le magnifique décor de l'intérieur, enfer à cheval, dont les galeries et loges suspendues entredes colonnes corinthiennes colossales, mais de proportion légèrement trapue, peuvent abriter jusqu'à quatrecent-dix neuf personnes, nombre impressionnant par rapport au parterre.

La Poste

A l'ensemble de bâtiments construits,au bord du lac, depuis 1900 s'ajoutent,dans les années 1940 et 1950, d'impo¬santes structures cubiques, dont cet édifi¬ce, aux piliers porteurs colossaux et,

dominé d'une horloge, implantée sur latoiture comme un belvédère.

L'apparence de la construction et laconception modulaire des panneaux se

démarque et indique une tendance quisera prisée dans les pays socialistes,durant les années 1950.

Dans l'architecture des "villas", rési¬

dences desfonctionnaires et notables, unevaste panoplie de styles correspond àautant de dispositions.

W. Szamhien

HÀiS^I

Villa 1

De style impérial - la comparaisonavec des bâtiments victoriens ou wilhel-miniens, voire turinois de la secondemoitié du XIXe siècle s'impose - cette villa1900 semble, par l'opulence des orne¬ments trop charnus, émaner d'un style

Louis XVI.w. Szamhien

Villa 2

De date incertaine, entre 1900 et 1920. Le

néoclassicisme rationaliste a porié ses fruitsjusque dans la conception des pavillons de ban¬

lieue.

L'élaboration des détails et l'échelle seules

marquent la prétention de la demeure.

L'avant-corps central, discret et rigide, unbalcon au premier étage, un couronnementassimilable à un entablement ont été déclinés àl'infini dans des constructions toujours symé¬

triques et semblables et dont la fréquentationréclame une certaine tenue.

w. Szamhien

Villa 3

La combinaison de pilastres, d'ouvertures cintrées, de

fenêtres divisées en deux parités élancées et élégantes, un belvé¬

dère au fronton circulaire surmontant une toitureplate est l'apa¬

nage d'une dignité incontestable, mais allégée en comparaisonavec le néoclassicisme pur.

w. Szamhien

HÀS^I

Villa 4

Pittoresque, l'effet recherché est celui de la variété des volumeset des coideurs.

L'indispensable pergola ici à l'entrée, la tourelle et son posted'observation, toujours si superflu dans les pays plats, une compo¬

sition asymétriques corroborent à produire l'impression du bien-être de l'occupant, indépendamment du lieu d'implantation.

Les ornements polychromes permettent de mieux dater cette

résidence peu avant l'arrivée du modernisme.

w. Szamhien

Villa 5

Le néo-classicisme moderniste et expérimentaljoue ici tout en s'inspirant des modèles de la fin duXVIIIe siècle, sur des formes et des symétries moinsordinaires en hiérarchisant les volumes selon unaxe non orthogonal à la rue Les arcades de l'arron¬di du bel étage deviennent ainsi le motif dominantde cette maison d'angle, sans pour autant s'avancerréellementpar rapport aux ailes.

w. Szamhien

Villa 6

Le modernisme des années 1930 autorise, non pas tant àcause despossibilités techniques du béton armé, mais au nom d'unaménagement intérieur plus rationnel, des jeux de cubes et decylindres, auxquelles adhèrent provisoirement un goût de nou¬veauté et defraîcheur.

Proportions et formes se combinent plus librement, la symé¬

trie étant abandonnée au bénéfice d'un équilibre tridimensionnel,analogique d'une empriseplus complète sur l'espace et qui se dégui¬

se sous les apparences innocentes de la blancheur.Léonard de Selva - Tapahor

HÀfi^I

p. Lafond

p. Lafond

P. Lafond

Durant 4000 ans de civilisation, le patrimoine archi¬tectural historique du Viet Nam s'est constmit,développé, détruit et reconstruit chaque fois que le

territoire géopolitique se formait. De la dynastie des LY(1009-1225), premier Etat féodal centralisé, et TRAN (1225-1397) dont le témoignage de Thang-Long attestait cettepuissante civilisation pendant quatre siècles, jusqu'à ladynastie de Hau LE (de 1427 à 1560), nouvelle étape de laMonarchie féodale, il ne reste, de nos jours, que des ves¬

tiges éparpillés (citadelles fortifiées de Co-Loa, édifiée parle roi An Vuong en 258 avant notre ère, de Thang-Long édi¬fiée en 1010 à Hanoi, de Tay-Do édifiée par HO Quy-Ly en1397 à Thanh-Hoa) et heureusement quelques templesdédiés aux rois glorieux qui existent encore dans des vil¬lages ou hameaux mraux. Seule, sur le territoire de Hué,capitale de la dernière monarchie du Viet Nam (1802-1945),persiste encore une Citadelle Impériale, témoignage d'unpatrimoine architectural et historique du peuple vietna¬mien.

RAPPEL HISTORIQUE

Hué était appelée Phu-Xuan et était le territoire d'une peu¬plade du nom de Viet-Thuong, une des quinze peupladesdu pays Van-Lang (Viet Nam protohistorique). A partir del'an 192 de l'ère chrétienne, la zone Viet-Thuong-Nhat-Namconstitua un royaume du Champa indépendant. Après lavictoire historique au fleuve Bach-Dang remportée par NgoQuyen en l'an 938, Dai-Viet devint un pays indépendant etdéveloppa ses frontières vers le sud, voire sur les territoiresdu peuple pacifié Champa. En 1306, après le mariage de laprincesse Huyen-Tran, soeur du roi TRAN Anh-Tong, avecle roi Jaya Sinhavarman III, deux provinces du royaume deChampa, Chau O et Chau Ly (de Quang-Tri à Da-Nang),sont rattachées au territoire Dai-Viet et converties enThuan-Hoa par le roi TRAN. C'était sur ce nouveau territoi¬re, entre 1358-1389, que la Dynastie de TRAN fit construirela première "citadelle impériale", appelée Hoa-Chan, situéenon loin de l'emplacement de l'actuelle citadelle de Hué.

En 1558, le Seigneur Nguyen Hoang sollicita d'aller gou¬verner la région de Thuan-Hoa et commença ainsi la pério¬de des neuf Seigneurs NGUYEN à Phu-Xuan qui dura jus¬

qu'en 1774. Dès lors, Phu-Xuan fut le chef-lieu de la zonesud et devint, sous le règne de Tay Son-Quang-Trung, leroi Nguyen-Hue (1788-1801), la capitale du Dai-Viet unifiépuis celle du Viet Nam sous la dynastie des NGUYEN de1802 à 1945.

Dès le milieu du XVIe siècle, Phu-Xuan et Hué deviennentles centres politiques, économiques, culturels et artistiquesdu Viet Nam. Cette région, chargée de l'histoire millénaired'un patrimoine archéologique de grande importance de lacivilisation du peuple Champa et d'un patrimoine histo¬rique de grande valeur architecturale abrite des chefs-d'oeuvre du peuple vietnamien.

TABLEAU CHRONOLOGIQUEDES MONUMENTS DE HUE

1358-1389 La dynastie Tran constmit à Hué la citadel¬le Hoa-Chan, non loin de l'emplacement de l'actuellecitadelle

l601 Construction de la première pagode de la DameCéleste, elle sera détmite puis reconstruite en 1844

1687 La dynastie Nguyen s'installe à Phu-Xuan,embryon de la future Hué, dans l'angle sud-est de l'em¬placement de l'actuelle citadelle

1802 Nguyen Anh se proclame empereur sous le nomde Gia Long, Hué devient capitale

1802-1820 Règne de Gia Long, constmction desmonuments de Hué et du mausolée impérial

1805-1846 Constmction de l'actuelle Citadelle, de lacité impériale et de la Cité pourpre interdite (au coursdes premières années, 50000 à 80000 paysans, soldatset artistes y travaillaient chaque jour)- le bois de fer (lim) venait de la province de Nghe-An- les planches de bois venaient de Gia-Dinh- les dalles de pierre de Thanh-Hoa- les briques et les tuiles de Quang-Ngai- l'or, la laque et le laiton étaient importés de Chine

1805 Constmction de la première Salle du trône

1820-1840 Règne de Minh Mang

1830 Constmction des arènes

1833-1840 Constmction de la Porte du Midi (Ngo-Mon). Reconstruction de la salle du Trône dans sonétat actuel

1835-1839 Les neuf urnes dynastiques sont fondues

1840-1843 Constmction du mausolée de Minh Mang

1841-1847 Règne de Thieu Tri et constmction de sontombeau

1844 Constmction de la tour à sept étages de la pago¬

de de la Dame céleste (Thieu-Mieu)

1848-1883 Règne de Tu Duc et constmction de sontombeau

I916-I925 Règne de Khai Dinh et constmction de sontombeau

1947 Incendie de la Cité impériale et de la Citépourpre interdite, une grande majorité des monumentsest détmite

1975 Début des restaurations

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Durant 4000 ans de civilisation, le patrimoine archi¬tectural historique du Viet Nam s'est constmit,développé, détruit et reconstruit chaque fois que le

territoire géopolitique se formait. De la dynastie des LY(1009-1225), premier Etat féodal centralisé, et TRAN (1225-1397) dont le témoignage de Thang-Long attestait cettepuissante civilisation pendant quatre siècles, jusqu'à ladynastie de Hau LE (de 1427 à 1560), nouvelle étape de laMonarchie féodale, il ne reste, de nos jours, que des ves¬

tiges éparpillés (citadelles fortifiées de Co-Loa, édifiée parle roi An Vuong en 258 avant notre ère, de Thang-Long édi¬fiée en 1010 à Hanoi, de Tay-Do édifiée par HO Quy-Ly en1397 à Thanh-Hoa) et heureusement quelques templesdédiés aux rois glorieux qui existent encore dans des vil¬lages ou hameaux mraux. Seule, sur le territoire de Hué,capitale de la dernière monarchie du Viet Nam (1802-1945),persiste encore une Citadelle Impériale, témoignage d'unpatrimoine architectural et historique du peuple vietna¬mien.

RAPPEL HISTORIQUE

Hué était appelée Phu-Xuan et était le territoire d'une peu¬plade du nom de Viet-Thuong, une des quinze peupladesdu pays Van-Lang (Viet Nam protohistorique). A partir del'an 192 de l'ère chrétienne, la zone Viet-Thuong-Nhat-Namconstitua un royaume du Champa indépendant. Après lavictoire historique au fleuve Bach-Dang remportée par NgoQuyen en l'an 938, Dai-Viet devint un pays indépendant etdéveloppa ses frontières vers le sud, voire sur les territoiresdu peuple pacifié Champa. En 1306, après le mariage de laprincesse Huyen-Tran, soeur du roi TRAN Anh-Tong, avecle roi Jaya Sinhavarman III, deux provinces du royaume deChampa, Chau O et Chau Ly (de Quang-Tri à Da-Nang),sont rattachées au territoire Dai-Viet et converties enThuan-Hoa par le roi TRAN. C'était sur ce nouveau territoi¬re, entre 1358-1389, que la Dynastie de TRAN fit construirela première "citadelle impériale", appelée Hoa-Chan, situéenon loin de l'emplacement de l'actuelle citadelle de Hué.

En 1558, le Seigneur Nguyen Hoang sollicita d'aller gou¬verner la région de Thuan-Hoa et commença ainsi la pério¬de des neuf Seigneurs NGUYEN à Phu-Xuan qui dura jus¬

qu'en 1774. Dès lors, Phu-Xuan fut le chef-lieu de la zonesud et devint, sous le règne de Tay Son-Quang-Trung, leroi Nguyen-Hue (1788-1801), la capitale du Dai-Viet unifiépuis celle du Viet Nam sous la dynastie des NGUYEN de1802 à 1945.

Dès le milieu du XVIe siècle, Phu-Xuan et Hué deviennentles centres politiques, économiques, culturels et artistiquesdu Viet Nam. Cette région, chargée de l'histoire millénaired'un patrimoine archéologique de grande importance de lacivilisation du peuple Champa et d'un patrimoine histo¬rique de grande valeur architecturale abrite des chefs-d'oeuvre du peuple vietnamien.

TABLEAU CHRONOLOGIQUEDES MONUMENTS DE HUE

1358-1389 La dynastie Tran constmit à Hué la citadel¬le Hoa-Chan, non loin de l'emplacement de l'actuellecitadelle

l601 Construction de la première pagode de la DameCéleste, elle sera détmite puis reconstruite en 1844

1687 La dynastie Nguyen s'installe à Phu-Xuan,embryon de la future Hué, dans l'angle sud-est de l'em¬placement de l'actuelle citadelle

1802 Nguyen Anh se proclame empereur sous le nomde Gia Long, Hué devient capitale

1802-1820 Règne de Gia Long, constmction desmonuments de Hué et du mausolée impérial

1805-1846 Constmction de l'actuelle Citadelle, de lacité impériale et de la Cité pourpre interdite (au coursdes premières années, 50000 à 80000 paysans, soldatset artistes y travaillaient chaque jour)- le bois de fer (lim) venait de la province de Nghe-An- les planches de bois venaient de Gia-Dinh- les dalles de pierre de Thanh-Hoa- les briques et les tuiles de Quang-Ngai- l'or, la laque et le laiton étaient importés de Chine

1805 Constmction de la première Salle du trône

1820-1840 Règne de Minh Mang

1830 Constmction des arènes

1833-1840 Constmction de la Porte du Midi (Ngo-Mon). Reconstruction de la salle du Trône dans sonétat actuel

1835-1839 Les neuf urnes dynastiques sont fondues

1840-1843 Constmction du mausolée de Minh Mang

1841-1847 Règne de Thieu Tri et constmction de sontombeau

1844 Constmction de la tour à sept étages de la pago¬

de de la Dame céleste (Thieu-Mieu)

1848-1883 Règne de Tu Duc et constmction de sontombeau

I916-I925 Règne de Khai Dinh et constmction de sontombeau

1947 Incendie de la Cité impériale et de la Citépourpre interdite, une grande majorité des monumentsest détmite

1975 Début des restaurations

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1]1' uri

PARTICULARITES DUPATRIMOINE ARCHITECTURAL DE LADYNASTIE DES NGUYEN (1802-1945)

Le courant architectural sous le règne des Nguyen (1802-1945) a subit une influence de la culture architecturale

occidentale et peut être défini en deux périodes : tradi¬

tionnelle del802 à 1883 et moderne de 1883 à 1945.

La première période (1802-1883) se déroule sous les règnesde Gia Long (1802-1819), Minh Mang (1820-1840), ThieuTri (1841-1847) et Tu Duc (1848-1883). Pendant cette pério¬de, l'architecture des monuments historiques de Hué étaitconsidérée comme les chefs-d'oeuvre du peupleVietnamien et avait atteint son apogée sous le règne deMinh Mang : la Porte du Midi avec le Pavillon des cinqPhénix, le Temple du Culte des Empereurs, le pavillon deLecture à Deux Etages, le Palais du Trône, le Palais desAudiences, le Palais Long-An, les mausolées royaux deMinh Mang et de Tu Duc. Cette architecture avait effective¬ment son apparence empruntée à l'architecture royale de laChine, mais en réalité, elle prenait son origine d'un «arché¬

type», le temple Lai-The constmit en 1741 à l'est du centre

de Hué, et le temple The-Lai constmit en 1801. Les

meilleures leçons et registres architecturaux de ces deuxtemples constituaient les premières règles de constmctionet décoration de l'architecture dynastique de Nguyen :

l'échelle, la division compartimentale, la composition et lenombre de toitures (au nombre de huit), la stmcture et l'or¬ganisation fonctionnelle de l'intérieur, la composition et ladécoration de la charpenterie des édifices. La spécificitéarchitecturale réside dans le principe de «construction pou¬vant être démultipliée» (associer deux volumes différentsavec une gouttière en raccord pour augmenter la largeur etla profondeur de l'édifice).

Chaque palais est un lieu culturel grâce à des poésiessculptées sur les panneaux de cloison ou sur les charpentesde bois. Chaque édifice abrite une richesse de décorationde l'art populaire du Viet Nam : sculptures sur bois et sur

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bronze, objets en bronze, peinture laquée et dorée tradi¬tionnelle, incrustation de nacre, art d'assemblage des céra¬

miques.

La deuxième période s'étend de la fin du XIXe siècle jus¬

qu'en 1945, la culture architecturale était influencée parl'architecture occidentale. Le mausolée royal de Khai Dinh,édifié en 1920, est un exemple de synthèse des trois cul¬

tures architecturales chinoise, champa et française.

La dernière particularité de l'architecture de la dynastie deNguyen est la maîtrise de l'association entre l'architecture etla nature. Depuis la Cité impériale jusqu'aux mausoléesroyaux, chaque ensemble ou sous-ensemble est un cadrepaysager, pittoresque et serein grâce à la parfaite harmonieentre l'architecture et le site, entre les édifices et la végéta¬tion.

LA CITADELLE (1805-1832)

L'édification de la citadelle de Hué fut l'oeuvre des rois GiaLong (1802-1819) et Minh Mang (1820-1840). Dès sonaccession au trône en 1802, le roi Gia Long ordonna auxmandarins Nguyen Van-Yen, Do Phuc-Thanh, NguyenHoc, Nguyen Thông et Truong Viet-Suy d'étudier les sitesafin d'élaborer un plan de masse et de concevoir les tech¬

niques de constmction de la Citadelle. Le choix du site etl'orientation principale de la Citadelle ont été basés sur larègle d'or du «Livre des Changements» (Kinh Dich, 550avant Jésus Christ). La Citadelle fortifiée de Hué est dumodèle de fortification de Vauban à Strasbourg en Franceet elle est parmi les trois fortifications les plus monumen¬tales ayant existé au Viet Nam (les deux autres, ayant dis-pam, étaient à Hanoi et à Saigon) est sans doute la seule etunique restante en Asie du sud-est.

Les grands travaux de construction commencèrent en 1805avec les aides techniques des ingénieurs militaires françaisspécialisés dans les constructions des fortifications,Messieurs Chaigneau, Vannier et Olivier de Puymanel.Cette gigantesque opération réalisée en plusieurs étapes a

duré vingt-sept ans (jusqu'en 1832) avec la participation demillions de personnes et de militaires pour achever uneoeuvre architecturale militaire composée de trois élémentsessentiels: la Citadelle, la Cité impériale et la Cité pourpreinterdite.Bien que la Citadelle de Hué soit édifiée suivant le modè¬le de fortification de Vauban, son organisation spatiale estpar contre, entièrement différente par les principes d'orga¬nisation traditionnelle des anciennes fortifications du VietNam : tout d'abord, une cité à trois niveaux de fortification(modèle de la citadelle Co-Loa, Ille siècle avant J.C), troisceintures de remparts disposées en spirale : la Citadelle, laCité impériale et la Cité pourpre interdite dont chacuned'elle est une fortification enveloppant et protégeantl'autre. L'ensemble est orienté selon un axe prescrit par le«Livre des Changements» (Kinh-Dich) qui détermine la pla-

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nification des sous-ensembles et la disposition des édificesselon leurs fonctions.

du rempart avec les meurtrières et les lunettes d'angle pourmieux assurer la sécurité de la Citadelle.

L'organisation intérieure de la Citadelle de Hué n'est pasune conception entièrement dérivée de la culture chinoise.Les temples dédiés au culte des ancêtres ne figurent pasdans l'organisation de la Cité impériale en Chine. Parcontre, le culte des rois et seigneurs Nguyen est un desprincipes fondamental qui règle l'organisation spatiale de laCité impériale de Hué, lieu de convivialité permanente desrois vivants et de leurs ancêtres : ainsi cinq temples sontdédiés au culte des Empereurs Nguyen, au culte de laRésurrection, au culte des Neuf Seigneurs Nguyen, à celuide l'Ancêtre des Fondateurs de Hué et du culte desAncêtres.

La Citadelle est un grand quadrilatère de deux kilomètresdeux cent de côté ayant une superficie de cinq-cent vingtkilomètres carrés, soit cinq-cent vingt hectares. Il est prati¬quement divisé en deux par un Canal Royal, creusé en1805, qui isole la Cité impériale et la Cité pourpre interdi¬te. Cette citadelle fortifiée, pourvue de tous les registres del'architecture de Vauban (glacis, Ibermes), est entouréed'un mur de rempart de six mètres soixante de haut et devingt-et-un mètres de large constitué par une double paroien briques à l'extérieur et en terre à l'intérieur et est dotéede vingt-quatre bastions dont six de chaque côté. Les rem¬parts sont protégés à l'extérieur par un fossé périphériquedoublé par une bande de terre de deux cent mètres. Plusloin se trouve un deuxie canal plus important et plus pro¬fond appelé Ho Thanh-Ha. Il fut creusé en 1805 et est longde sept kilomètres et large de trente-cinq mètres. Il est cou¬

ronné de miradors édifiés en 1824, 1829 et 1831 qui don¬nent sur les douves et les onze ponts. Afin de surveiller lecours de la rivière vers la mer sans modifier l'axe cosmiquede la citadelle, on avait constmit en 1805, dans l'anglenord-est du rempart, le bastion Mang-Ca. Au sud, se dres¬

se le Cavalier du roi, bastion massif édifié en brique en1807, haut de dix-sept mètres cinquante avec un mât detrente-sept mètres de haut. En 1831-1832, le roi Minh Mangordonna la constmction des «murs de tir» sur les courtines

Au sujet de la fortification occidentale, la présence desmiradors, con.stmits sur chaque porte de la Citadelle, a réel¬

lement attesté une empreinte architecturale du Viet Nam.Chaque mirador, contrairement à sa fonction essentielle deguet, est un temple ancien avec une couverture en tuilescanals Am-Duong, des faîtages voûtés avec quatre phénixet la lettre «Longévité» restylée sur les deux murs defaçades.

En 1819, après la visite de Hué, le Commandant Le Rey dela flotte française avait eu ces mots : «La Citadelle de Huéest certainement la meilleure fortification de l'Asie du sud-est même en la comparant avec la fortification William à

Calcutta et celle de Saint-Georges à Madras construite parles Anglais».

Hué intra-muros fut, de tout le temps, le lieu de résidenceprivilégiée. Le recensement démographique effectué en1993 par l'Office de Constmction de Thua-Thien-Hué,confirme cette potentialité résidentielle du site : la popula¬tion totale de la ville de Hué est de deux cent soixantemille cent vingt-sept habitants soit une densité moyenne dequatre mille habitants au kilomètre carré. tandis que lapopulation de la Citadelle est de deux cent dix mille cinqcent soixante-neuf personnes, soit une densité moyenne dehuit mille habitants au kilomètre carré. Selon les statistiquesde la même source, le nombre d'habitants de Hué intra-muros sera de deux cent quarante et un mille deux centsen 1995 et trois cent mille six cents en 2010.

LA CITE IMPÉRIALE (1805-1846)

Située à l'intérieur de la Citadelle, la Cité impériale est aussiun deuxième quadrilatère de six cent six mètres sur six centvingt-deux mètres ayant une superficie de trente -sept hec¬

tares cinquante. En 1803, le roi Gia Long avait confié auxdeux Mandarins, Nguyen Van-Tmong et Le Chat, la tâchede lui proposer un plan de masse de la Cité impériale ainsique la Cité pourpre interdite :

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m

L'enceinte est constituée d'un mur de briques, haut dequatre mètres, épais de un mètre et entouré d'un fossé rem¬pli d'eau. Chaque côté du mur dispose d'une grande portedont la Porte du Midi située au sud (édifiée en 1833 par leroi Minh Mang) et réservée exclusivement aux passages duroi et des troupes militaires, la Porte de la Paix située aunord et réservée aux promenades du roi, la Porte del'Humanité située à l'est et réservée aux Mandarins et auxsoldats et enfin la Porte de la Vertu située à l'ouest et réser¬

vée aux femmes. Chaque porte est monumentale par sonarchitecture et artistique par la qualité esthétique de l'artcéramique spécifique à la Dynastie des Nguyen.

Le plan comprend l'organisation spatiale et l'architecture decent quarante-sept constmctions diverses: palais, temples,dépendances, pavillons, kiosques, ponts, lacs, pago-dons...Ces ensembles architecturaux, édifiés entre 1804-1883 selon les règles prescrites par la Loi de Gia Long, sontcomposés en plusieurs sous-ensembles qui sont disposésd'une rigueur symétrique par opposition à un axe médiannord-sud sur lequel se trouvent le Pavillon des cinq Phénix,la Cour des Grands Saluts et la Salle du Trône.

A l'ouest de cet espace et occupant toute la longueur de laCité, délimités par des murs coupés de nombreuses portesse trouvent quatre ensembles majeurs de bâtiments entou¬rés d'arbres et de végétation, séparés par des allées pavéesde briques.

Du nord au sud :

- un premier ensemble composé du Pavillon de Lecture à

deux étages, des Neuf Urnes Dynastiques, du Temple duCulte des empereurs Nguyen et du Temple de Résurrection(culte de Nguyen Phuc-Luan, père du roi Gia Long).- un deuxième ensemble du Temple des Cultes auxAncêtres- un troisième ensemble du Palais de la Reine-Mère.- un quatrième ensemble du Palais de la Longévité (de laGrand-Mère du roi).

A l'est, toujours entourés des murs dotés de portes et fon¬dus dans la végétation se trouvent, du sud au nord :

- l'ensemble du Temple du Culte des Neuf Seigneurs

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Nguyen et du Temple de l'Ancêtre des Fondateurs de Hué.- l'ensemble de l'Intendance du Palais Impérial.- l'ensemble de la Bibliothèque impériale et les pavillonsnautiques.

LA CITE POURPRE INTERDITE

C'est un troisième quadrilatère de trois cent trente mètressur trois cent vingt-quatre situé à l'intérieur des deux pre¬miers et entouré d'un mur de trois mètres cinquante dehaut sur un mètre de large avec sept portes de communi¬cation avec l'extérieur. Réservée exclusivement à la familleroyale, la Cité pourpre interdite renferme sur dix hectaresenviron cinquante oeuvres architecturales splendides de ladynastie des Nguyen édifiées entre 1810 (première phasecommencée sous le règne de Gia Long) et 1833 (deuxièmephase organisée sous le règne de Minh Mang).

Situés dans l'axe médian du site, du sud au nord et à l'ar¬

rière de la porte principale, la Grande Porte Dorée, réser¬vée uniquement aux passages du roi, se trouvent quatreédifices de grande importance qui communiquent entreeux par un système de galeries couvertes :

- le Palais des Audiences accompagné de deux dépen¬dances est et ouest et de deux salles des Affaires militaireset des Affaires civile.- les Appartements privés de Sa Majesté accompagnés desPalais des Princesses et des Princes héritiers, du belvédère,des logements des Concubines, du Palais du repos et d'étu¬de du roi .

- le Palais de la Reine accompagné d'une salle de spectaclede danseuses.- le Palais Kien-Trung construit en 1920 sous le règne deKhai-Dinh accompagné des dépendances.

L'espace à l'ouest du site est occupé par plusieurs pavillonsréservés aux concubines royales (au sud) et les harems (aunord).

L'espace à l'est du site, du sud au nord, est occupé par unbâtiment d'archives de l'Etat, le théâtre Royal, le Pavillon delecture, la pagode Pho-Minh et l'étang Ngu-Ha.

Les guerres du passé, la durée limitée des matériaux deconstruction, les intempéries et les termites ont ravagé qua¬

rante trois édifices. Aujourd'hui, il ne reste qu'un paysagedésolant.

Sur cent vingt-huit éléments recensés à l'intérieur de la Citéimpériale, on constate :

- quarante-huit disparus (soit 37,5%)- onze en mine (soit 8,6%)- seize ayant été améliorés ( soit 12,5%)- cinquante-trois dégradés (soit 41,4%). L'état de dégrada¬tion des édifices est évalué comme suit :

- douze éléments dégradés entre 0 à 25% (22,6%)- quatorze éléments dégradés entre 25 à 50% (soit 26,4%)

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L, J" Opérotton de sauvetage réalisée.

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' Projet en préparation

p. Lafond

- quinze éléments dégradés entre 50 à 75% (soit 28,4%) - douze éléments dégradés entre 75 à 100% (soit 22%)

LES MAUSOLÉES ROYAUX

La dynastie des Nguyen, de 1802 à 1945, comprend treize rois. Pour des raisons historiques, il n'y a que sept mauso- lées royaux appartenant à dix rois :

1- Mausolée du roi Gia Long (1872-1820), édifié en 1814 pour la Reine et en 1820 pour le roi . 2- Mausolée du roi Minh Mang (1791-1841), édifié en 1840- 1843. 3- Mausolée du roi Thieu Tri (1807-1847), édifié en 1848. 4- Mausolée du roi Tu Duc (1829-1883), édifié en 1864- 1867. 5- Mausolée de trois rois : Duc Duc (1852-1883), Thanh Thai (1889-1907) et Duy Tan (1907-1916), édifié en 1883. 6- Mausolée du roi Dong Khanh (1864-18891, édifié en 1888-1917. 7- Mausolée du roi Khai Dinh (1885-1929, édifié en 1920- 1931. Ces mausolées sont situés au sud et à l'ouest de la Citadelle et disposés de part et d'autre de la rivière des Parfums. Le choix des sites funéraires avait une grande importance sur les principes géomanciens qui devaient réunir tous les élé- ments naturels du site : rivière, montagne, lac. Mais surtout le cadre paysager du site et l'aménagement de chaque mausolée était défini par :

A/- la personnalité du roi pendant son règne : le thème d'aménagement, les détails d'architecture et la végétation sont réglés par le roi. Le mausolée du roi Gia Long est un immense jardin naturel, le mausolée du roi Minh Mang est un lieu d'aménagement serein et de rigueur, et celui du roi Tu Duc est un site poétique et pittoresque.

B/- les influences d'une philosophie passive de la vie et de la mort inspirées du Bouddhisme : chaque mausolée est un palais royal de l'au-delà pour le roi après sa mort, un lieu de vie éternelle des morts. C'est pourquoi pendant son vivant, le roi se préoccupe de faire construire son propre mausolée et aménager le site non pas dans le sens d'un site funéraire mais d'un jardin d'un autre monde. Le mausolée du roi Tu Duc, édifié entre 1864-1883, était appelé palais royal Khiem et après sa mort, en 1883, il fut appelé mau- solée Khiem.

C/- les règles d'aménagement ancestrales : l'aménagement d'un mausolée suit rigoureusement une règle essentielle et doit comporter deux parties distinctes :

- une partie de culte, située au sud, comprenant une porte d'entrée principale à trois passages couronnée par un étage de guet, une maison de stèle en pierre précédée par I'es- planade des Grands Saluts avec les statues des mandarins, des éléphants et des chevaux soit en pierre ou en ciment

sculpté, deux obélisques situés au nord de la maison de stèle qui symbolisent l'ascension du pouvoir royal, un temple dédié au culte du roi avec deux dépendances, administrative à l'est et militaire à l'ouest; et deux autres dépendances servant de cuisine et logements de concu- bines. Le mausolée du roi Tu Duc est le seul et l'unique parmi les sept mausolées royaux qui dispose de plusieurs équipements destinés à la distraction du roi de son vivant : le lac Luu Chient (lieu de promenades nautiques), le pavillon de pêche, le pavillon de repos et de lecture, le théâtre Minh-Khiem-Duong, les dépendances destinées aux concubines et aux danseuses.

- la partie du tombeau royal reliée à la première partie par un pont traversant un lac en demi-lune. Le tombeau est protégé par une enceinte disposant d'une porte d'entrée et d'un écran en brique avec un enduit en ciment sculpté et incrusté de céramiques. La forme circulaire des tombeaux de Minh Mang et Thieu Tri répond aux soucis de sécurité du site funéraire.

L'architecture du mausolée est une synthèse entre la reli- gion et la vie où l'homme restera éternellement maître de son architecture et de la nature. Charles Patris avait écrit : -Ces Rois d'Annam très sages. [(Qui font sourire les morts..

En 1957, Jean Cocteau, dans Les Merveilles du Monde)) avait classé les mausolées de la dynastie des Nguyen au titre des merveilles du monde.

L a campagne internationale de sau-

vegarde de la ville de Hué a une

double ambition :

- oeuvrer à la restauration et à la mise

en valeur des monuments historiques de

la cité impériale de Hué et des mausolées

royaux construits à l'extérieur de la

ville, ainsi qu'à la protection de leur

environnement;

- revitaliser les métiers et techniques tra-

ditionnels des artisans de Hué, créant

ainsi une dynamique de développement.

J

tri: TrfrT' ; i ÍK<j a à

CAMPAGNE INTERNATIONALE DE SAUVEGARDE POUR LA

PROTECTION, LA RESTAURATION ET LA MISE EN VALEUR DU

PATRIMOINE CULTUREL DE LA VILLE DE HUE

Située au centre du Viet Nam, Hué a longtemps

été sa capitale historique. Bercée par les flots

de la Rivière des parfums, entourée de collinesboisées, agrémentée de jardins luxuriants, ciselée

par les canaux qui l'entourent, la ville est un chef-

d'oeuvre de poésie urbaine.

Ses premiers bâtisseurs ont voulu l'enchâsser dans le

sublime paysage qui va du Mont de l'Ecran royal à

la colline du Belvédère et aux lagunes de Tarn Giang

et de Can Hai. Et c'est ainsi qu'ils ont élaboré une

architecture subtile, où chaque élément s'inspire de

la nature qui l'entoure. La ville de Hué, c'est l'artajouté à la nature comme un supplément de beauté.

Au coeur de Hué, la Cité historique offre un modè¬

le de structure proportionnée, dont l'harmoniesemble si naturelle qu'elle fait oublier la main de

l'homme qui l'a produite. Au sud, sur les rives de la

Rivière des parfums, se déploient les tombeaux de la

dynastie des Nguyen. Oeuvres des travailleurs et des

artisans les plus habiles du pays, ces ensembles tra¬

duisent des variations originales sur un thème iden¬

tique. Chacun des tombeaux, dans sa singularité

propre, est un exemple achevé d'architecture paysa-

gée; et chacun d'entre eux éveille, dans la sensibili¬

té du visiteur, une récompense particulière. Le tom¬

beau Gia Long, entouré d'un immense parc naturel,

donne une impression de force et de sérénité, celui

de Minh Mang est empreint d'une grande solennité,

tandis que celui de Tu Duc incite à une douce rêve¬

rie.

Mais modèle d'architecture, Hué est aussi un haut

lieu spirituel et un intense foyer culturel - où boud¬

dhisme et confucianisme ont imprégné en profon¬

deur les traditions locales, et nourri une pensée reli¬

gieuse, philosophique et éthique, d'une grande ori¬

ginalité.

C'est dans cette ville, dont les habitants ont la répu¬

tation d'être tous poètes de naissance, que se sont

développées la musique classique comme la

musique populaire. Berceau de nombreux artistes,

centre de création théâtrale, l'ancienne capitale du

Viet Nam a été aussi un foyer de la vie littéraire et

scientifique. La médecine et l'astronomie y ont trou¬

vé un exceptionnel essor, et l'autorité de ses savants

s'est longtemps étendue au-delà de l'enceinte de la

ville.

Or, cette ville s'enorgueillit d'un passé millénaire et

qui représente l'une des plus hautes expressions de

la créativité vietnamienne, est aujourd'hui menacée

dans quelques-uns de ses éléments les plus caracté¬

ristiques. Elle a subi tout à la fois les atteintes du

temps et les destructions occasionnées par une des

guerres les plus cruelles de l'histoire.

A l'intérieur de la citadelle, dans la «Cité pourpreinterdite», presque tous les bâtiments ont été brûlés

par un incendie en 1947. Et les combats qui se sont

déroulés en 1968 ont détruit un certain nombre de

monuments au sud de la ville.

L'organisation symbolique de ses différents espaces

fait de Hué la ville de l'harmonie réussie. Elle réali¬

se une synthèse de l'architecture religieuse et de l'ar¬

chitecture profane, de l'ancien et du moderne, par

où l'antique Cité impériale et la ville moderne coha¬

bitent avec bonheur.

Dans cette région de mousson, de nombreux édi¬

fices, déjà endommagés par les typhons, sont en

danger permanent. Le vent, la pluie altèrent les

motifs décoratifs, effacent les couleurs et détériorentles charpentes en bois, tandis que la végétation

envahit peu à peu les jardins et les pièces d'eau.

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J

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CAMPAGNE INTERNATIONALE DE SAUVEGARDE POUR LA

PROTECTION, LA RESTAURATION ET LA MISE EN VALEUR DU

PATRIMOINE CULTUREL DE LA VILLE DE HUE

Située au centre du Viet Nam, Hué a longtemps

été sa capitale historique. Bercée par les flots

de la Rivière des parfums, entourée de collinesboisées, agrémentée de jardins luxuriants, ciselée

par les canaux qui l'entourent, la ville est un chef-

d'oeuvre de poésie urbaine.

Ses premiers bâtisseurs ont voulu l'enchâsser dans le

sublime paysage qui va du Mont de l'Ecran royal à

la colline du Belvédère et aux lagunes de Tarn Giang

et de Can Hai. Et c'est ainsi qu'ils ont élaboré une

architecture subtile, où chaque élément s'inspire de

la nature qui l'entoure. La ville de Hué, c'est l'artajouté à la nature comme un supplément de beauté.

Au coeur de Hué, la Cité historique offre un modè¬

le de structure proportionnée, dont l'harmoniesemble si naturelle qu'elle fait oublier la main de

l'homme qui l'a produite. Au sud, sur les rives de la

Rivière des parfums, se déploient les tombeaux de la

dynastie des Nguyen. Oeuvres des travailleurs et des

artisans les plus habiles du pays, ces ensembles tra¬

duisent des variations originales sur un thème iden¬

tique. Chacun des tombeaux, dans sa singularité

propre, est un exemple achevé d'architecture paysa-

gée; et chacun d'entre eux éveille, dans la sensibili¬

té du visiteur, une récompense particulière. Le tom¬

beau Gia Long, entouré d'un immense parc naturel,

donne une impression de force et de sérénité, celui

de Minh Mang est empreint d'une grande solennité,

tandis que celui de Tu Duc incite à une douce rêve¬

rie.

Mais modèle d'architecture, Hué est aussi un haut

lieu spirituel et un intense foyer culturel - où boud¬

dhisme et confucianisme ont imprégné en profon¬

deur les traditions locales, et nourri une pensée reli¬

gieuse, philosophique et éthique, d'une grande ori¬

ginalité.

C'est dans cette ville, dont les habitants ont la répu¬

tation d'être tous poètes de naissance, que se sont

développées la musique classique comme la

musique populaire. Berceau de nombreux artistes,

centre de création théâtrale, l'ancienne capitale du

Viet Nam a été aussi un foyer de la vie littéraire et

scientifique. La médecine et l'astronomie y ont trou¬

vé un exceptionnel essor, et l'autorité de ses savants

s'est longtemps étendue au-delà de l'enceinte de la

ville.

Or, cette ville s'enorgueillit d'un passé millénaire et

qui représente l'une des plus hautes expressions de

la créativité vietnamienne, est aujourd'hui menacée

dans quelques-uns de ses éléments les plus caracté¬

ristiques. Elle a subi tout à la fois les atteintes du

temps et les destructions occasionnées par une des

guerres les plus cruelles de l'histoire.

A l'intérieur de la citadelle, dans la «Cité pourpreinterdite», presque tous les bâtiments ont été brûlés

par un incendie en 1947. Et les combats qui se sont

déroulés en 1968 ont détruit un certain nombre de

monuments au sud de la ville.

L'organisation symbolique de ses différents espaces

fait de Hué la ville de l'harmonie réussie. Elle réali¬

se une synthèse de l'architecture religieuse et de l'ar¬

chitecture profane, de l'ancien et du moderne, par

où l'antique Cité impériale et la ville moderne coha¬

bitent avec bonheur.

Dans cette région de mousson, de nombreux édi¬

fices, déjà endommagés par les typhons, sont en

danger permanent. Le vent, la pluie altèrent les

motifs décoratifs, effacent les couleurs et détériorentles charpentes en bois, tandis que la végétation

envahit peu à peu les jardins et les pièces d'eau.

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vumrií ÍN \\\

Hué doit être sauvée. Pour le Viet Nam, dont elle

constitue l'un des hauts lieux où s'exprime son iden¬

tité culturelle, comme pour le reste du monde, en

tant que partie intégrante de l'indivisible patrimoine

de l'humanité.

Le gouvernement vietnamien a, depuis des années,

engagé une importante action de sauvetage; il a mis

en place un service de conservation des monuments

historiques et lancé des travaux de protection des

bâtiments en péril. Avec le concours de l'UNESCO, ila aussi entrepris d'indispensables travaux d'archiva¬

ge, et dressé des plans de restauration et de recons¬

truction.

Il a, par ailleurs, le projet de redonner à la ville unrayonnement à la mesure de son prestigieux passé.

Hué ne deviendra pas seulement un immense

musée, témoignant d'une histoire révolue; elle est

appelée à retrouver la pleine intensité de sa vie cul¬

turelle.

Ces actions restent pourtant et ne sauraient suffire à

sauver Hué. Le programme, très coûteux, dépasse

les moyens d'un pays profondément éprouvé durantdes décennies et qui, à l'heure actuelle, doit faire

face aux multiples défis de son relèvement écono¬

mique. Aussi, déployés par le peuple vietnamien en

vue de sauvegarder la ville de Hué pour les généra¬

tions à venir.

de chaque Etat membre, un comité national destiné

à sensibiliser l'opinion aux problèmes de Hué et à

recueillir les concours nécessaires.

J'invite les musées, les galeries d'art, les biblio¬

thèques à consacrer à Hué des expositions et des

manifestations dont le produit serait versé au comp¬

te spécial destiné à alimenter la campagne en faveur

de la ville.

J'invite tous les intellectuels, artistes et écrivains, his¬

toriens et sociologues, ainsi que tous ceux qui ontpour mission d'informer, journalistes, chroniqueurs,

professionnels de la presse, de la radio, de la télévi¬

sion, du cinéma, à contribuer à sensibiliser le publicde tous les pays aux problèmes de Hué et à l'inciterà contribuer à sa sauvegarde.

J'invite tous les Vietnamiens, où qu'ils se trouventdans le monde, à apporter leur concours au succès

de la Campagne de protection, préservation, restau¬

ration et mise en valeur du patrimoine culturel de

Hué.

Je forme l'espoir que les contributions soient à la

mesure de la vaste tâche à entreprendre : conserver

un environnement urbain aussi chargé d'histoirequ'empreint d'une profonde harmonie et préserver,

pour le bonheur de ceux qui l'habitent comme pour

l'agrément de ceux qui le visitent, la vivante riches¬

se de son âme collective.

C'est pourquoi, conformément à la résolution adop¬

tée par la vingtième session de la Conférence géné¬

rale de l'UNESCO, j'invite les gouvernements de tous

les Etats membres, les organisations internationales,

gouvernementales et non gouvernementales, les ins¬

titutions publiques et privées, les organismes de

financement, les peuples des différentes nations à

participer par des contributions volontaires de toutenature à la protection, la préservation, la restauration

et la mise en valeur de patrimoine culturel de la villede Hué.

Amadou-Mahtar M'BowHanoi, le 25 novembre 1981

J'invite les commissions nationales pour l'UNESCO,

et toutes les bonnes volontés, à constituer, au niveau

23

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vumrií ÍN \\\

Hué doit être sauvée. Pour le Viet Nam, dont elle

constitue l'un des hauts lieux où s'exprime son iden¬

tité culturelle, comme pour le reste du monde, en

tant que partie intégrante de l'indivisible patrimoine

de l'humanité.

Le gouvernement vietnamien a, depuis des années,

engagé une importante action de sauvetage; il a mis

en place un service de conservation des monuments

historiques et lancé des travaux de protection des

bâtiments en péril. Avec le concours de l'UNESCO, ila aussi entrepris d'indispensables travaux d'archiva¬

ge, et dressé des plans de restauration et de recons¬

truction.

Il a, par ailleurs, le projet de redonner à la ville unrayonnement à la mesure de son prestigieux passé.

Hué ne deviendra pas seulement un immense

musée, témoignant d'une histoire révolue; elle est

appelée à retrouver la pleine intensité de sa vie cul¬

turelle.

Ces actions restent pourtant et ne sauraient suffire à

sauver Hué. Le programme, très coûteux, dépasse

les moyens d'un pays profondément éprouvé durantdes décennies et qui, à l'heure actuelle, doit faire

face aux multiples défis de son relèvement écono¬

mique. Aussi, déployés par le peuple vietnamien en

vue de sauvegarder la ville de Hué pour les généra¬

tions à venir.

de chaque Etat membre, un comité national destiné

à sensibiliser l'opinion aux problèmes de Hué et à

recueillir les concours nécessaires.

J'invite les musées, les galeries d'art, les biblio¬

thèques à consacrer à Hué des expositions et des

manifestations dont le produit serait versé au comp¬

te spécial destiné à alimenter la campagne en faveur

de la ville.

J'invite tous les intellectuels, artistes et écrivains, his¬

toriens et sociologues, ainsi que tous ceux qui ontpour mission d'informer, journalistes, chroniqueurs,

professionnels de la presse, de la radio, de la télévi¬

sion, du cinéma, à contribuer à sensibiliser le publicde tous les pays aux problèmes de Hué et à l'inciterà contribuer à sa sauvegarde.

J'invite tous les Vietnamiens, où qu'ils se trouventdans le monde, à apporter leur concours au succès

de la Campagne de protection, préservation, restau¬

ration et mise en valeur du patrimoine culturel de

Hué.

Je forme l'espoir que les contributions soient à la

mesure de la vaste tâche à entreprendre : conserver

un environnement urbain aussi chargé d'histoirequ'empreint d'une profonde harmonie et préserver,

pour le bonheur de ceux qui l'habitent comme pour

l'agrément de ceux qui le visitent, la vivante riches¬

se de son âme collective.

C'est pourquoi, conformément à la résolution adop¬

tée par la vingtième session de la Conférence géné¬

rale de l'UNESCO, j'invite les gouvernements de tous

les Etats membres, les organisations internationales,

gouvernementales et non gouvernementales, les ins¬

titutions publiques et privées, les organismes de

financement, les peuples des différentes nations à

participer par des contributions volontaires de toutenature à la protection, la préservation, la restauration

et la mise en valeur de patrimoine culturel de la villede Hué.

Amadou-Mahtar M'BowHanoi, le 25 novembre 1981

J'invite les commissions nationales pour l'UNESCO,

et toutes les bonnes volontés, à constituer, au niveau

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PROBLEMATIQUEDE SAUVEGARDE

LES DIFFERENTES CAUSESTION DES EDIFICES

DE DEGRADA-

1- Les conditions climatiques propres de la région :

La citadelle de Hué subit annuellement des déluges depluie, des inondations, des t>'phons et surtout un tauxd'humidité très élevé. Chaque année les édifices sont inon¬dés par la crue de la Rivière des Parfums (cinq mètresquatre-vingt-cinq d'eau en 1985). Ces conditions clima¬tiques favorisent le développement exceptionnel de lavégétation, des lichens, des insectes, tout particulièrementdes termites.

2- La durée limitée des matériaux de construction :

Les édifices sont constmits essentiellement en bois de fer(lim) qui n'a qu'une résistance limitée, variant de cinquan¬te à cent cinquante ans selon les milieux climatiques. AHué, ce bois est souvent dégradé par l'humidité et par lestermites en dépit des méthodes traditionnelles : protectionde laque déposée en treize couches, utilisation de la résinevégétale pour assurer l'étanchéité. Dans le passé, on se

contentait de changer les bois pourris ou les colonnes abî¬

mées en les remplaçant par du neuf : les éléments étaientassemblés de manière traditionnelle à tenons et mortaises.Les sculptures décoratives étaient ensuite restaurées ou«améliorées». De nos jours, la restauration du bois deman¬de une main-d'oeuvre spécialisée afin de conserver ou deretrouver l'aspect d'origine lors des opérations de rempla¬cement des éléments d'architecture : poutres, colonnes, etc.3- Le manque de connaissances .

Sur le système de constmction traditionnel et sur lesméthodes de conservation.4- Les guerres :

De 1825 à 1975, la Cité Impériale a été maintes fois victimedes guerres.5- Les difficultésjinancières6- Les méthodes de construction et les inondations :

Le soubassement de édifices a généralement été construiten parois de briques et de pierres de Thanh Hoa, remblayé

24

par des fragments de briques, de terre, de cailloux et d'unmortier de ciment et de chaux. Ces parois épaisses contien¬nent donc des matériaux absorbant l'eau provenant desinondations et de la nappe phréatique située à faible pro¬fondeur.

LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

Elle est d'une importance capitale et doit comprendre :

- le curetage des canaux, des lacs et des bassins qui entou¬rent les ensembles monumentaux permettant ainsi unemeilleure circulation et donc une évacuation plus rapidedes eaux en période de pluie. A l'heure actuelle les déblaiset la flore aquatique trop abondante empêchent cette éva¬

cuation et la stagnation de eaux leur donne le temps de«remonter» par capillaritédans les fondations desmonuments en attaquant

le bois et les briques quiles composent;- l'élagage et parfois l'ar¬

rachage des arbres dontla croissance anarchiquedes ramures et desracines menace elleaussi la stabilité des édi¬

fices et détériorent lessculptures à base demortier de chaux;

- l'établissement d'unréseau d'eau potable etl'installation de bornes à

incendie, qui permettraient la réutilisation des bâtimentsaprès leur restauration et faciliteraient la lutte contre lesincendies qui ont déjà, par le passé, ravagé les construc¬tions et ont conduit à la perte de leur grande majorité.

LES ACTIONS PRIORITAIRES

1- Contre les dégâts dus à l'eau et à la végétation : curer leslacs, les canaux et douves avant la saison des pluies; éli¬

miner les champs d'aquaculture.

2- Contre les typhons : vingt-sept arbres à enlever, cent dix-neuf à émonder.

3- Contre les incendies : réseaux d'alimentation en eaupotable à compléter, réseaux d'alimentation en eau non-potable à créer pour alimenter les bornes incendies.

4- Contre les inondations et l'insalubrité du site : compléterle réseau d'assainissement.

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HUE ET LA

Convention du patrimoine

mondial de 1972

Avec 136 États parties à la date du 1er janvier 1994, la

Convention concernant la protection du patrimoinemondial, culturel et naturel, généralement désignée

sous le nom de Convention du patrimoine mondial de 1972

à laquelle la république socialiste du Viet Nam a adhéré le10 décembre 1987, est l'instrument juridique international quiconnaît le plus large succès dans le monde pour la protec¬tion des sites et des monuments considérés comme faisantpartie du patrimoine de l'humanité tout entière. A l'occasionde la réunion qui se tient à Huê, nous voudrions brièvementen retracer l'histoire, les objectifs et le fonctionnement.

Les années 60 ont été l'occasion d'une conjonction entredeux réflexions nouvelles, qui facilitèrent la naissance de cetteConvention.En effet, les risques de disparition des monumentsde Nubie sous les eaux du barrage d'Assouan et la grandeCampagne internationale organisée par l'UNESCO pour les

sauver ont fait comprendre, peut-être pour la première fois,la perte irréparable que leur destruction aurait représenté pourl'humanité.

D'autre part, et à la même époque, des voix de plus enplus nombreuses ont commencé à s'élever en faveur de la

défense de l'environnement et de la protection des espacesnaturels. Le mouvement écologique, dont l'importance n'acessé de croître depuis, a favorisé une prise de consciencede l'absolue nécessité de respecter les richesses, la beauté etla diversité de la nature, indissociables de l'histoire de l'hu¬manité comme de son avenir.

La Convention du patrimoine mondial est née de la ren¬

contre de ces deux courants. En affirmant pour la premièrefois que les oeuvres de l'homme et celles de la nature for¬

maient un seul et même patrimoine qu'il convenait de pro¬

téger simultanément, cette Convention présentait en 1972,

lorsqu'elle fut adoptée par la Conférence générale del'UNESCO, une profonde originalité.

Elle concerne les biens immobiliers, culturels et naturels.Les biens culturels peuvent être des monuments, desensembles, ou des sites, et les biens naturels des formationsphysiques ou biologiques, géographiques ou des zones natu¬

relles strictement délimitées, tous ces biens devant revêtir unintérêt universel exceptionnel pour l'humanité, que ce soit dupoint de vue de l'art, de l'histoire, de la science ou simple¬ment de la beauté.

En adhérant à la Convention, les États s'engagent non seu¬

lement à protéger les biens ainsi désignés, notamment en pre¬

nant toutes les mesures juridiques ou pratiques adéquates,mais aussi à respecter ce patrimoine de valeur universellesitué sur le territoire d'autres États, et à contribuer, par le ver¬

sement d'une cotisation financière, à sa sauvegarde dans les

pays qui n'ont pas les moyens de l'assurer.

Chacun des États parties à la Convention reconnaît quel'obligation d'assurer l'identification, la protection, la conser¬

vation, la mise en valeur et la transmission aux générationsfutures du patrimoine culturel et naturel situé sur son terri¬toire lui incombe en premier lieu, et qu'il doit s'efforcer d'agiren conséquence, au premier chef, par ses propres efforts etau maximum de ses ressources disponibles.

Afin d'assurer la protection, la conservation et la mise envaleur aussi actives que possible de ce patrimoine dans les

conditions appropriées à chaque pays, les États parties doi¬

vent s'engager sur cinq points.

Au 31 décembre 1993, 411 biens, situés dans 95 États par¬

ties, étaient inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Parmieux, on dénombrait 305 biens culturels, 90 biens naturels et16 biens "mixtes". Depuis la 16 ème session du Comité dupatrimoine mondial en 1992, deux nouvelles catégories debiens, les "paysages culturels" et les formations géologiques,peuvent désormais être également inscrits sur la Liste, et à sa

17ème session de Carthagène (Colombie) le comité a pour la

première fois inscrit un site (Parc National de Tongariro) au

titre des paysages culturels.

Parmi les richesses culturelles et naturelles de chaque pays,seules peuvent être inscrites sur la Liste du patrimoine mon¬

dial celles dont le caractère et "la valeur universelle excep¬tionnelle" concernent la communauté internationale toutentière.

Ce sont les États parties à la Convention qui, après avoirétabli un inventaire des biens qui leur paraissent mériter d'yfigurer (les "listes indicatives" de chaque pays), en proposentl'inscription sur la Liste au Comité du patrimoine mondial.Cette nécessité de l'initiative d'un État explique que ce ne soitqu'en 1993 qu'Hué ait pu être proposé et inscrit sur la Liste.

Le Comité, organe intergouvernemental composé de 21 États

parties à la Convention renouvelés par tiers tous les deux ans,

étudie ces propositions, en prenant l'avis d'experts et de spé¬

cialistes, parmi lesquels ceux de l'ICCROM et d'ONG commel'ICOMOS et l'UlCN notamment.

Si le nombre de propositions étudiées chaque année est

important, celui des nouveaux biens ajoutés à la Liste du patri¬moine mondial demeure relativement restreint.

Pour faire partie du patrimoine mondial, les monumentsou sites proposés doivent satisfaire à certains critères établis

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Convention du patrimoine

mondial de 1972

Avec 136 États parties à la date du 1er janvier 1994, la

Convention concernant la protection du patrimoinemondial, culturel et naturel, généralement désignée

sous le nom de Convention du patrimoine mondial de 1972

à laquelle la république socialiste du Viet Nam a adhéré le10 décembre 1987, est l'instrument juridique international quiconnaît le plus large succès dans le monde pour la protec¬tion des sites et des monuments considérés comme faisantpartie du patrimoine de l'humanité tout entière. A l'occasionde la réunion qui se tient à Huê, nous voudrions brièvementen retracer l'histoire, les objectifs et le fonctionnement.

Les années 60 ont été l'occasion d'une conjonction entredeux réflexions nouvelles, qui facilitèrent la naissance de cetteConvention.En effet, les risques de disparition des monumentsde Nubie sous les eaux du barrage d'Assouan et la grandeCampagne internationale organisée par l'UNESCO pour les

sauver ont fait comprendre, peut-être pour la première fois,la perte irréparable que leur destruction aurait représenté pourl'humanité.

D'autre part, et à la même époque, des voix de plus enplus nombreuses ont commencé à s'élever en faveur de la

défense de l'environnement et de la protection des espacesnaturels. Le mouvement écologique, dont l'importance n'acessé de croître depuis, a favorisé une prise de consciencede l'absolue nécessité de respecter les richesses, la beauté etla diversité de la nature, indissociables de l'histoire de l'hu¬manité comme de son avenir.

La Convention du patrimoine mondial est née de la ren¬

contre de ces deux courants. En affirmant pour la premièrefois que les oeuvres de l'homme et celles de la nature for¬

maient un seul et même patrimoine qu'il convenait de pro¬

téger simultanément, cette Convention présentait en 1972,

lorsqu'elle fut adoptée par la Conférence générale del'UNESCO, une profonde originalité.

Elle concerne les biens immobiliers, culturels et naturels.Les biens culturels peuvent être des monuments, desensembles, ou des sites, et les biens naturels des formationsphysiques ou biologiques, géographiques ou des zones natu¬

relles strictement délimitées, tous ces biens devant revêtir unintérêt universel exceptionnel pour l'humanité, que ce soit dupoint de vue de l'art, de l'histoire, de la science ou simple¬ment de la beauté.

En adhérant à la Convention, les États s'engagent non seu¬

lement à protéger les biens ainsi désignés, notamment en pre¬

nant toutes les mesures juridiques ou pratiques adéquates,mais aussi à respecter ce patrimoine de valeur universellesitué sur le territoire d'autres États, et à contribuer, par le ver¬

sement d'une cotisation financière, à sa sauvegarde dans les

pays qui n'ont pas les moyens de l'assurer.

Chacun des États parties à la Convention reconnaît quel'obligation d'assurer l'identification, la protection, la conser¬

vation, la mise en valeur et la transmission aux générationsfutures du patrimoine culturel et naturel situé sur son terri¬toire lui incombe en premier lieu, et qu'il doit s'efforcer d'agiren conséquence, au premier chef, par ses propres efforts etau maximum de ses ressources disponibles.

Afin d'assurer la protection, la conservation et la mise envaleur aussi actives que possible de ce patrimoine dans les

conditions appropriées à chaque pays, les États parties doi¬

vent s'engager sur cinq points.

Au 31 décembre 1993, 411 biens, situés dans 95 États par¬

ties, étaient inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Parmieux, on dénombrait 305 biens culturels, 90 biens naturels et16 biens "mixtes". Depuis la 16 ème session du Comité dupatrimoine mondial en 1992, deux nouvelles catégories debiens, les "paysages culturels" et les formations géologiques,peuvent désormais être également inscrits sur la Liste, et à sa

17ème session de Carthagène (Colombie) le comité a pour la

première fois inscrit un site (Parc National de Tongariro) au

titre des paysages culturels.

Parmi les richesses culturelles et naturelles de chaque pays,seules peuvent être inscrites sur la Liste du patrimoine mon¬

dial celles dont le caractère et "la valeur universelle excep¬tionnelle" concernent la communauté internationale toutentière.

Ce sont les États parties à la Convention qui, après avoirétabli un inventaire des biens qui leur paraissent mériter d'yfigurer (les "listes indicatives" de chaque pays), en proposentl'inscription sur la Liste au Comité du patrimoine mondial.Cette nécessité de l'initiative d'un État explique que ce ne soitqu'en 1993 qu'Hué ait pu être proposé et inscrit sur la Liste.

Le Comité, organe intergouvernemental composé de 21 États

parties à la Convention renouvelés par tiers tous les deux ans,

étudie ces propositions, en prenant l'avis d'experts et de spé¬

cialistes, parmi lesquels ceux de l'ICCROM et d'ONG commel'ICOMOS et l'UlCN notamment.

Si le nombre de propositions étudiées chaque année est

important, celui des nouveaux biens ajoutés à la Liste du patri¬moine mondial demeure relativement restreint.

Pour faire partie du patrimoine mondial, les monumentsou sites proposés doivent satisfaire à certains critères établis

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par le Comité, présenter des conditions d'authenticité et d'in¬tégrité et bénéficier d'une protection juridique adéquate. Eneffet, aucun bien, et ceci incombe à l'Etat partie, ne peut êtreinscrit ou maintenu sur la Liste s'il ne bénéficie de cette pro¬

tection juridique ainsi que de mécanismes de gestion adap¬

tés pour assurer sa bonne conservation. L'existence d'unelégislation de protection aux niveaux national, régional etmunicipal est essentielle et les assurances d'une applicationefficace de ces lois sont également demandées. En outre, afinde préserver l'intégrité des sites culturels, particulièrement deceux qui sont ouverts à de grands nombres de visiteurs, l'Etatpartie concerné doit être en mesure de fournir des preuvesde dispositions administratives propices à assurer la gestiondu bien et sa conservation.

Huê, compte tenu de son caractère a été inscrit sur la listeau titre du critère IV puisqu'elle constitue un exemple emi¬

nent d'un type de construction ou d'ensemble architecturalillustrant une période historique significative. Au delà de lamerveilleuse beauté de ses monuments, Huê constitue eneffet un exemple exceptionnel de capitale impériale dont laconception reflète admirablement les préceptes des philoso¬phies et de la tradition vietnamienne.

Le Comité se réunit une fois par an, et son Bureau deuxfois . Un organisme a été chargé de mettre en oeuvre les déci¬

sions du Comité et d'assurer le suivi et la permanence du tra¬

vail: c'est le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO(World Héritage Centre), créé le 1er mai 1992 par M. FedericoMayor, Directeur général de l'UNESCO, dont les missions sontmultiples (voir encadré).

Dans les situations courantes, ce système peut fonction¬ner de façon satisfaisante bien qu'encore améliorable.Malheureusement, les biens du patrimoine mondial sontconfrontés à toutes sortes de dangers, et parfois même, hélas,à de graves menaces. Certains sont liés au développement età l'évolution des modes de vie, à la pression démographiquesur les ressources naturelles, à l'industrialisation, à la moder¬nisation des centre urbains ou à la pollution. D'autres résul¬

tent de la négligence, du manque d'intérêt, de la pauvreté. Al'inverse, certains sites sont mis en péril par la surfréquenta¬tion touristique, les aménagements dont cet afflux s'accom¬

pagne et les chocs culturels qu'il peut entraîner. Enfin, les

catastrophes naturelles inondations, tremblements de terre,cyclones, et surtout, de nos jours, les guerres sont la causede dommages considérables.

A l'heure actuelle, ces problèmes se multiplient et s'am¬

plifient dangereusement, et il n'est pas exagéré de dire quetout le patrimoine se trouve menacé, à divers degrés.

Lorsque les biens sont soumis à des dangers particulière¬ment graves et précis, naturels ou dus à l'action de l'homme,le Comité peut alors décider d'inscrire certains de ces bienssur la Liste du patrimoine mondial en péril, auxquels une

attention et une assistance encore plus intenses sont alorsaccordées. Seize sites sont maintenant inscrits sur cette Listeen péril, parmi lesquels deux retiennent à l'heure actuelleplus particulièrement l'attention du grand public : Dubrovniket Angkor.

Au-delà des interventions d'urgence que peut fournir leFonds du patrimoine mondial, ces sites peuvent, parmi d'autres,bénéficier d'une des campagnes internationales de sauve¬

garde mises en oeuvre par la Division du patrimoine phy¬sique du Secteur de la culture de l'UNESCO.

Trop souvent impuissante, malgré des efforts dépenséssans ménagement, pour préserver le patrimoine mondial mena¬

cé par les conflits armés, la Convention du 1972, dont leXXème anniversaire a été célébré il y a un peu plus d'un anpartout dans le monde avec beaucoup d'éclat, a cependant,au-delà de ses innombrables interventions positives quoti¬diennes, permit de faire prendre conscience d'une réalité nou¬

velle de la mentalité contemporaine : l'idée que la sauvegardedu patrimoine naturel et culturel de l'humanité est l'affaire dela communauté internationale tout entière, même si, en pre¬

mier chef, elle incombe respectivement à chaque pays.

En considérant que le patrimoine est à la fois culturel etnaturel, l'UNESCO aide l'humanité à revenir aux évidencespremières : la nécessité de préserver les équilibres entre l'hom¬me et son milieu, autant que l'interaction pacifique entre cul¬

ture et nature.

Grâce à la Convention du patrimoine mondial, une doubleconviction commence à s'imposer : les monuments de la cul¬

ture sont un seul et immense mémorial des siècles, et la pré¬

servation des sites de la nature devient un impératif catégoriquecommun à l'humanité tout entière.

Mais, si le travail de prise de conscience a été, en effet,depuis 20 ans, immense, un "satisfecit" autodécerné n'est passuffisant : partout éclatent de nouveaux conflits, partout sur¬

gissent de nouvelles menaces, et la simple existence de la

Convention, sans un travail acharné de chacun d'entre nousmais aussi, et avant tout, chaque jour, de chaque État pourson propre patrimoine, ne peut pas suffire à elle seule à sau¬

ver cette part de notre mémoire, indispensable à la constmc¬tion de notre avenir.

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par le Comité, présenter des conditions d'authenticité et d'in¬tégrité et bénéficier d'une protection juridique adéquate. Eneffet, aucun bien, et ceci incombe à l'Etat partie, ne peut êtreinscrit ou maintenu sur la Liste s'il ne bénéficie de cette pro¬

tection juridique ainsi que de mécanismes de gestion adap¬

tés pour assurer sa bonne conservation. L'existence d'unelégislation de protection aux niveaux national, régional etmunicipal est essentielle et les assurances d'une applicationefficace de ces lois sont également demandées. En outre, afinde préserver l'intégrité des sites culturels, particulièrement deceux qui sont ouverts à de grands nombres de visiteurs, l'Etatpartie concerné doit être en mesure de fournir des preuvesde dispositions administratives propices à assurer la gestiondu bien et sa conservation.

Huê, compte tenu de son caractère a été inscrit sur la listeau titre du critère IV puisqu'elle constitue un exemple emi¬

nent d'un type de construction ou d'ensemble architecturalillustrant une période historique significative. Au delà de lamerveilleuse beauté de ses monuments, Huê constitue eneffet un exemple exceptionnel de capitale impériale dont laconception reflète admirablement les préceptes des philoso¬phies et de la tradition vietnamienne.

Le Comité se réunit une fois par an, et son Bureau deuxfois . Un organisme a été chargé de mettre en oeuvre les déci¬

sions du Comité et d'assurer le suivi et la permanence du tra¬

vail: c'est le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO(World Héritage Centre), créé le 1er mai 1992 par M. FedericoMayor, Directeur général de l'UNESCO, dont les missions sontmultiples (voir encadré).

Dans les situations courantes, ce système peut fonction¬ner de façon satisfaisante bien qu'encore améliorable.Malheureusement, les biens du patrimoine mondial sontconfrontés à toutes sortes de dangers, et parfois même, hélas,à de graves menaces. Certains sont liés au développement età l'évolution des modes de vie, à la pression démographiquesur les ressources naturelles, à l'industrialisation, à la moder¬nisation des centre urbains ou à la pollution. D'autres résul¬

tent de la négligence, du manque d'intérêt, de la pauvreté. Al'inverse, certains sites sont mis en péril par la surfréquenta¬tion touristique, les aménagements dont cet afflux s'accom¬

pagne et les chocs culturels qu'il peut entraîner. Enfin, les

catastrophes naturelles inondations, tremblements de terre,cyclones, et surtout, de nos jours, les guerres sont la causede dommages considérables.

A l'heure actuelle, ces problèmes se multiplient et s'am¬

plifient dangereusement, et il n'est pas exagéré de dire quetout le patrimoine se trouve menacé, à divers degrés.

Lorsque les biens sont soumis à des dangers particulière¬ment graves et précis, naturels ou dus à l'action de l'homme,le Comité peut alors décider d'inscrire certains de ces bienssur la Liste du patrimoine mondial en péril, auxquels une

attention et une assistance encore plus intenses sont alorsaccordées. Seize sites sont maintenant inscrits sur cette Listeen péril, parmi lesquels deux retiennent à l'heure actuelleplus particulièrement l'attention du grand public : Dubrovniket Angkor.

Au-delà des interventions d'urgence que peut fournir leFonds du patrimoine mondial, ces sites peuvent, parmi d'autres,bénéficier d'une des campagnes internationales de sauve¬

garde mises en oeuvre par la Division du patrimoine phy¬sique du Secteur de la culture de l'UNESCO.

Trop souvent impuissante, malgré des efforts dépenséssans ménagement, pour préserver le patrimoine mondial mena¬

cé par les conflits armés, la Convention du 1972, dont leXXème anniversaire a été célébré il y a un peu plus d'un anpartout dans le monde avec beaucoup d'éclat, a cependant,au-delà de ses innombrables interventions positives quoti¬diennes, permit de faire prendre conscience d'une réalité nou¬

velle de la mentalité contemporaine : l'idée que la sauvegardedu patrimoine naturel et culturel de l'humanité est l'affaire dela communauté internationale tout entière, même si, en pre¬

mier chef, elle incombe respectivement à chaque pays.

En considérant que le patrimoine est à la fois culturel etnaturel, l'UNESCO aide l'humanité à revenir aux évidencespremières : la nécessité de préserver les équilibres entre l'hom¬me et son milieu, autant que l'interaction pacifique entre cul¬

ture et nature.

Grâce à la Convention du patrimoine mondial, une doubleconviction commence à s'imposer : les monuments de la cul¬

ture sont un seul et immense mémorial des siècles, et la pré¬

servation des sites de la nature devient un impératif catégoriquecommun à l'humanité tout entière.

Mais, si le travail de prise de conscience a été, en effet,depuis 20 ans, immense, un "satisfecit" autodécerné n'est passuffisant : partout éclatent de nouveaux conflits, partout sur¬

gissent de nouvelles menaces, et la simple existence de la

Convention, sans un travail acharné de chacun d'entre nousmais aussi, et avant tout, chaque jour, de chaque État pourson propre patrimoine, ne peut pas suffire à elle seule à sau¬

ver cette part de notre mémoire, indispensable à la constmc¬tion de notre avenir.

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OPERATIONS DE SAUVEGARDE

RESTAURATIONS DEJA REALISEES PARLES AUTORITES VIETNAMIENNES.

Entre 1990 et 1992, le Service de Conservation et de

Protection des Monuments Historiques de Hué, attaché

au Ministère de la Culture et de l'Information ainsi qu'au

Comité populaire de Thua Thien-Hue, a réalisé dix huit

opérations de sauvetage et de restauration des édifices.

Le coût total de ces opérations s'élève à 355. 520. 167

Dong vietnamiens l'équivalent de 350.000 US dollars.

1- Palais du Trône (Thai Hoa)

2- Pavillon de Lecture (Thai Binh Lau)

3- Cour Sud du Palais des Audiences.

4/5- Dépendances est et ouest du Palais des Audiences.

6- Sauvetage du Temple The Mieu.

7- Sauvetage du Palais de la Longévité.

8- Sauvetage des murs de la Cité Impériale.

9- Installation d'un réseau d'assainissement de la Cité

Impériale.

10- Constmction d'une tuilerie-briquetterie pour les

chantiers de restauration.

11- Installation d'un laboratoire de conservation.

12- Palais Minh Thanh Dien du mausolée Gia Long

13- Palais Bieu Duc du mausolée Thieu Tri

14- Porte Hong Trach Mon du mausolée Thieu Tri.

15- Théâtre Minh Khiem Duong du mausolée de Tu Duc.

16- Pagode Hon Chen.

17- Palais Ngung Hy du mausolée Dong Khanh.

18- Socles des neuf canons (holy) en bronze.

PROJET EN COURS

DE REALISATION

LE PALAIS DE L'HARMONIE SUPREME OUPALAIS DU TRONE (DIEN THAI HOA).

Située au coeur de la Cité impériale, la première salle dutrône, plus vaste, avait été constmite en 1805; l'édificeactuel date seulement de 1833, constmit sur le mêmeemplacement, il mesure 1400 mètres carrés et comportequatre-vingt colonnes en bois rouge et or.

Le caractère symbolique très accentué de ce palais ne per¬met pas de lui attribuer d'autre rôle que son rôle d'origine.

Les travaux de restauration ont commencé en 1991 grâ¬

ce à une subvention du gouvernement vietnamien de77 650 US $.

Les travaux complémentaires sont estimés à :

130 000 US $

La création, sur le site, d'un atelier pour la fabrication de

briques et de tuiles a largement contribué à l'efficacité des

actions entreprises.

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PROJETS EN COURS AVECL'ASSISTANCE INTERNATIONALE

PORTE DU MIDI (NGO-MON)

A l'occasion de la réorganisation du plan de masse de laCité impériale ordonnée par le roi Minh Mang (1820-1840),la Porte Ngo-Mon a été édifiée entre 1833 et 1840 sur l'em¬placement de l'ancienne tour Nam-Khuyet-Lau constmitesous le règne de l'empereur Gia Long (1802-1819).Elle devenait une des portes d'entrée principales de la Citéimpériale de Hué.

Son architecture et sa décoration en font une des oeuvresexceptionnelles de l'architecture de la dynastie des Nguyen(1802-1945) et de l'architecture traditionnelle du Viet Nam.L'édifice est classé et protégé en tant que monument histo¬rique par la Loi du 23 juillet 1991.

Le projet UNESCO - Fonds-en-dépôt japonais pour la PorteNgo-Mon qui s'insère dans le programme général desfonds-en-dépôt japonais pour la préservation du patrimoi¬ne culturel a reçu en 1993, la somme de 100 000 US $.

Après étude du projet d'évaluation, une proposition pour laseconde phase du projet à été faite avec une contributionde 224 800 US $. Cette proposition et actuellement à l'é¬

tude.

Cet ensemble deviendrait l'Office du Tourisme de Hué avecun espace d'exposition permanente sur l'histoire de Hué.On y présenterait également la vie associative de la cité.

Les différentes étapes de la restauration de Ngo-Mon :

A partir de 1840, Ngo-Mon a fait l'objet de plusieurs travauxde restauration. La seconde et la plus importante fut réali¬

sée entre 1921 et 1923 sous le règne de Khai Dinh (1917-1925) où les deux pavillons est (Ta-Duc) et ouest (Huu-Duc-Lau) ont été entièrement démontés et restaurés à

l'identique. Les autres travaux suivirent en 1956, 1963, 1972et 1976, période de grands typhons, de déluges et surtoutde guerres.

Malgré les difficultés financières, les connaissances limitéessur les techniques anciennes de constmction et la raretédes artisans traditionnels, l'édifice Ngo-Mon a été bien res¬

tauré et conservé dans son caractère architectural et déco¬ratif d'origine.

Restauration réalisée depuis novembre 1991 :

Sa restauration en cours avec l'assistance financière duJapon, devrait être achevée fin 1993.

ESTIMATION : 240 000 US $

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LE THEATRE IMPERIAL OU THEATRE ROYAL(DUYET-THI-DUONG)

Le Théâtre Royal, situé dans la Cité interdite, a été constmiten 1826 sous Minh Mang (1820-1840), puis modifié à plu¬sieurs reprises au cours des règnes suivants. La destinationde ce théâtre, réservé à l'usage exclusif de l'empereur, a

changé au début du XXème siècle où on y donnait desreprésentations à un public plus élargi. Puis, au cours desannées I960 une Ecole de Musique y fut établie. Ces chan¬gements dans la destination du théâtre ont entraîné des tra¬

vaux importants qui n'ont pas toujours été réalisés dans lerespect du style architectural et du type de matériaux enusage dans les constmctions de la Cité interdite. Toutefois,dans ce théâtre, le plus ancien de la dynastie des Nguyen,furent données en représentation des pièces légendaires duthéâtre traditionnel vietnamien, des concerts de musique etchants de Hué.

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Ainsi, pour faire connaître aux Vietnamiens et aux touristesles Arts Traditionnels, le Centre des Monuments Historiquesde Hué, décidé à faire revivre le théâtre, a demandé à

l'Association CODEV "VIET PHAP de l'aider à le restaurer.Le programme du projet de restauration établi avec le ser

vice des Monuments Historiques de Hué en accord avecl'UNESCO, répond à trois fonctions distinctes :

- représentations de pièces de théâtre et de concerts;- musée de costumes de théâtre, d'instruments de musiqueet d'objets de scène anciens;- conférences.CODEV VIET PHAP a constitué une équipe pluridiscipli¬naire et a proposé à l'équipe du Centre des MonumentsHistoriques de Hué une étroite collaboration permettant untransfert technologique à l'occasion de cette restauration.Cette première collaboration au niveau de l'étude a permisde faire évoluer le projet de réparation présenté fin 1992 enun projet ambitieux de restauration présenté en novembre1993 à l'UNESCO, mettant en valeur l'architecture en har¬

monie avec les autres constmctions de la Cité interdite, touten permettant de réaliser une vraie salle de spectacle d'unecentaine de places, un musée et des salles de conférencedans les espaces (600 mètres carrés utiles) créés en 1962

pour l'Ecole de Musique.Les travaux du Théâtre Royal comprennent :

- d'une part, les travaux de structure, charpente, couvertu¬re, façades et menuiseries extérieures, dont la maîtrised'oeuvre (conception et direction des travaux) est assuréepar le Centre des Monuments Historiques de Hué. L'équipede CODEV 'VIET PHAP apporte ses compétences tech¬niques afin de permettre une amélioration de la qualité,notamment dans la fabrication des tuiles et pour aider à

l'application des nouveaux Documents Techniques Unifiésédités par le Ministère de la Constmction du Viet Nam encollaboration avec SOCOTEC. A ce jour, les devis descrip¬tifs estimatifs détaillés, les plans et les financements obte¬nus permettent de commencer les travaux de stmcture(réfection des piliers) et de la charpente en bois dès le 2

avril 1994. La poursuite des travaux de couverture com¬mencera dès que les dispositions pour améliorer la qualitédes tuiles seront mises en place;- d'autre part, les travaux d'aménagement intérieurs et leséquipements techniques sont étudiés par le groupe SYN¬

THESE ARCHITECTURE et les travaux d'aménagementextérieurs pour la surface du terrain de 8847 mètres carréssont étudiés par l'équipe du Centre des MonumentsHistoriques de Hué.L'aménagement intérieur alliera le respect de l'architectureoriginale aux impératifs d'une utilisation contemporaine.Le financement des travaux du Théâtre Royal sera assurépour une moitié par le Ministère français des Affaires Étran¬gères et pour l'autre moitié par le mécénat privé. Si leMinistère des Affaires Étrangères a assuré le financement deun million de francs sur trois années dont deux cent cin¬

quante mille francs ont été accordés le 31 décembre 1993,CODEV "VIET PHAP a la tâche de poursuivre la mobilisa¬tion des fonds auprès du mécénat privé pour livrer leThéâtre en 1995.

ESTIMATION :

Théâtre : restaurarion 250 000 US $

équipement 100 000 US $

Kiosque 19 000 US $

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LE TEMPLE DES LETTRES (VAN-MIEU)

Le confucianisme a été la religion principale du Viet Namdepuis la dynastie des Le au Xle siècle. Le modèle de cettereligion est représenté par l'homme sage. Cet homme sagedoit être tout d'abord un être social et moral, qui doit savoirse façonner soi-même, savoir honorer ses parents, gérer lafamille, participer à l'administration de son pays et contri¬buer à sauvegarder la paix du monde. La connaissance,l'instmction sont des éléments essentiels qui déterminent lavaleur d'un homme.Van-Mieu (nom officiel) ou Van-Thanh (nom courant) estun temple qui fut constmit pour rendre hommage à

Confucius et honorer des philosophes, des confucianistesrenommés et des lettrés ayant obtenu le titre de Docteur.On y élève des stèles en pierre avec inscription des nomsdes candidats reçus au "Thi Hoi" (concours préalable auDoctorat) sous la dynastie des Nguyen (1802-1945) etaccompagnés de leur lieu de provenance. Sous le règne deGia Long (1802-1819), il n'y avait encore que le "ThiHuong" (concours triennal recrutant des licenciés et desbacheliers). Il faut attendre ju.squ'au règne de Minh Mang(1820-1840) avec l'in.stauration du "Thi Hoi" pour voirapparaître les premières épitaphes de docteurs. Ces nomsgravés dans la pierre et enregistrés au temple étaient, à

compter de 1831 sous Minh Mang jusqu'en 1921 sous KhaiDinh où se déroulèrent les derniers concours du "Thi Hoi",au nombre de deux cent quatre-vingt dix-sept reçus suc¬

cessivement aux trente-quatre sessions de concours.Situé au bord de la rivière Huong, sur un terrain carré decent soixante mètres de côté, entouré d'une muraille dedeux mètres de hauteur, ayant un porche d'entrée quimenait jadis à l'embarcadère royal, Van-Mieu Hué étaitcomposé environ de dix temples et dépendances. De laporte principale Van Mieu-Mon , on pouvait voir deuxgrandes maisons, en face l'une de l'autre, appelées HuuVan-Duong et Duy Le-Duong, C'étaient des antichambresoù l'empereur et ses mandarins se préparaient avant lacérémonie. Après un ensemble de marches pour traverserla grande porte Dai Thanh-Mon, se dressait, au fond de lacour, le temple principal possédant l'autel de Confucius. Ilse composait de sept travées et de deux appentis. Dechaque côté de ce temple, il y en avait deux autres appe

lés Ta-Huu-Tong-Tu qui possédaient des autels en l'hon¬neur des disciples confucéens. Devant ces deux temples se

dressaient trente-deux stèles en pierre sur lesquelles étaientgravés les noms des lettrés qui, pendant le règne des empe¬reurs Nguyen, avaient obtenu le diplôme le plus élevé : ledoctorat. Enfin, au fond de l'ensemble il y avait deux bâti¬ments servant comme cuisine et grenier. Les bâtiments dutemple sont en "lim" (bois de fer) et en d'autres matériauxprécieux. La composition architecturale, l'ornementation etla décoration obéissent au principe de la symétrie confu¬céenne, mais gardent la solennité et répondent à la signifi¬cation du lieu. Le domaine Van-Mieu était autrefois couvertde pins. Ces arbres restant verts toute l'année sont toujoursconsidérés par les Asiatiques comme représentatifs ducaractère droit et noble de l'homme de bien.Sous le règne des Nguyen, depuis l'empereur Gia Long jus¬

qu'à l'empereur Thanh Thai, Van-Mieu Hué et ses objets deculte ont été constamment restaurés et rénovés, plusieursconstructions supplémentaires ont été ajoutées. Mais à par¬

tir de 1947, pendant la guerre d'Indochine, ce site a com¬mencé à être endommagé sérieusement. Après 1954, lesgouvernements successifs ont utili.sés Van-Mieu pour yexercer des missions militaires et culturelles. De ce fait,Van-Mieu a été de plus en plus détérioré. En 1985, untyphon a complètement arraché les toitures déjà bien affais¬sées des deux derniers temples. Depuis, Van-Mieu resteabandonné dans un paysage dévasté.Pendant plus d'un demi siècle, Van-Mieu n'a pas été res¬

tauré une seule fois. De plus, il a été détmit par les intem¬péries et par l'homme. Avec le temps et l'indifférence desgens, il ne reste aujourd'hui dans cet endroit sacré que tren¬te-deux stèles sur lesquelles la gravure des noms des doc¬teurs est bien usée, certains caractères sont devenus illi¬sibles.Reconstruire Van-Mieu n'est pas un acte de vénération dutemps féodal des empereurs, mais doit être considérécomme un respect envers nos ancêtres, envers les hommesdont la connaissance et la morale sont et resteront, pournous et pour les générations futures, toujours exemplaires

DEVIS ESTIMATIF DES TRAVAUX DE RESTAURATION :

1- Restauration des trente -deux stèles en pierre :

22 400 US $

2- Reconstaiction du Temple des lettrés : 320 000 US $

3- Reconstrtiction des deux Temples Dong-Vu et Tay-Vu :

155 520 US $

4- Reconstmction des deux maisons à l'entrée de Van-Mieu,Duy Le-Duong et Huu Van-Duong : 108 160 US $

5- Reconstmction ou restauration des murs extérieurs etdes trois portes : 46 000 US $

6- Restauration des murs intérieurs et des trois portes :

17 288 US $

7- Restauration des deux maisons des stèles des rois MinhMang et Thieu Tri : 4 000 US $

8- Restauration de l'embarcadère royal, de la porte Linh-Tinh, des cours et des allées : 49 200 US $

9- Reconstmction des dépendances : 57 600 US $

Total général : 781 018 US $

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ENSEMBLE DU TEMPLE DU CULTE DES EMPE¬REURS NGUYEN (THE-MIEU)

ENSEMBLE DU PALAIS D'AUDIENCE (DIENCAN-CHANH)

Constmit en 1811, il brûla en 1947. Les autorités localessouhaitent le reconstruire à l'identique à partir des plans etdes documents conservés. Ses pavillons est et ouest ont étéentièrement restaurés en 1990-1991-

La reconstmction de cet édifice permettrait de redonner ausite sa signification et de rematérialiser l'axe de la Citépourpre interdite et de la Cité impériale.

Cet ensemble deviendrait la Grande Bibliothèque natio¬nale.

ESTIMATION : 1 300 000 US $

Cet en.semble situé au sud-ouest de la Cité impériale com¬prend :

- le Temple lui-même construit en 1820;- le Temple de la Résurrection (Hung-Mieu) dédié au cultedu père de l'empereur Gia Long (1802-1820);- le Pavillon à étages de "la lucidité qui dure" (Hiem-Lam-Cac);- les neuf urnes dynastiques en bronze, fondues entre 1835

et 1839, chacune pesant deux tonnes et demi;- les murs qui les entourent et les douze portes qui y don¬nent accès.

Cet ensemble deviendrait un centre de formation en audio¬visuel et cinématographie, complété par l'ensemble duTemple des Neuf Seigneurs Nguyen.

ESTIMATION POUR LENSEMBLE : 350 000 US $ ENSEMBLE DU TEMPLE DU CULTE DES NEUFSEIGNEURS NGUYEN (THAI-MIEU)

Cet ensemble est situé au sud-est de la Cité impériale. Il a

été construit en 1805 par Gia Long. En 1956, sa toiture a étéemportée par un typhon, en 1963; cependant le temple a

été restauré en 1972; il a été démoli et reconstmit, pluspetit, sur le même emplacement, avec une couverture detuiles mécaniques.

Cet ensemble avec celui du The-Mieu ferait partie d'uncentre audiovisuel et cinématographique.

ESTIMATION : 185 000 US $

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ENSEMBLE DE LA DAME CELESTE(THIEN-MU)

ARÈNE ROYALE (HO-QUYEN)

Il est constaiit à l'emplacement où selon la tradition, étaitapparue une "dame céleste", vêtue de rouge. Elle demandaque le seigneur du lieu fasse bâtir une pagode afin de maî¬

triser le forces souterraines et de dominer la région. La pre¬

mière pagode fut constmite entre 1558 et 1613 par le sei¬

gneur Nguyen-Hoang. De nombreuses restaurations etconstmcrions furent faites en 1665, 1695, 1710. De 1815 à

1831, Gia Long puis Minh Mang firent, eux aussi, effectuerdes restaurations.

Entre 1844 et 1846, le roi Thieu Tri ordonna la constructionde la tour à sept niveaux (Phuoc-Duyen), d'une hauteur devingt et un mètres. Par la suite, d'autres restaurations etconstructions furent ajoutées jusqu'à nos jours.

Cet ensemble sacré e.st l'un des plus vénérés de la ville deHué.

ESTIMATION : 64 000 US $

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Cette arène, construite en 1830, sous le roi Minh Mang e.st

unique en Asie.

Elle .servait aux combats entre tigres et éléphants. Ces com¬bats qui commencèrent vers 1558, se tinrent en divers lieuxjusqu'en 1830. Minh Mang fit alors construire sur la collineLong-Tho, à l'emplacement de l'ancien rempart (Thanh-Hoi) du peuple Champa dominé, ceci afin de montrer sa

puissance. Le dernier combat eut lieu en 1904, sous ThanhThai.

Ce lieu serait dédié à des concerts de musique moderne.

ESTIMATION : 33 000 US

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ENSEMBLE DU MAUSOLEE DU ROI MINHMANG

Commencé par Minh Mang en 1841, il fut achevé en 1843sous le règne de son fils, le roi Thieu Tri qiii régna à lamort de son père en 1842. Cet ensemlile, situé hors desmurs de la ville, comprend de nombreux édifices ainsi queles jardins et les bassins qui les entourent.

ESTIMATION : 398 208 US $

ENSEMBLE DU TOMBEAU DU ROI TU DUC

Le règne de Tu Duc s'étendit de 1848 à 1883; il accordabeaucoup d'importance à la construction de sa dernièredemeure et des bâtiments et jardins qui l'entouraient. Lesnombreux édifices con.stituant l'ensemble sont "fondus"dans la végétation et les nombreux plans d'eau. Ils sont enparfaite harmonie avec leur environnement.

ESTIMATION : 735 894 US $

Novembre 1947 : Loi nationale N°65 pour la protection du patrimoine architectural

Octobre 1957 : Loi Nationale N° 519, classement des sites et des monuments

Avril 1973 : Loi Nationale N°88 pour la protection des bâtiments religieux

Mai 1976 : Décret nationale pour la protection des monuments historiques de Huê

Novembre 1981 : Appel du Directeur général de l'UNESCO pour la sauvegarde de la ville de Huê

Novembre 1987 : Le Viet Nam adhère à la Convention du Patrimoine mondial

Juillet 1991 : Loi pour la protecrion et le classement des monuments historiques de Huê

Décembre 1993 : Inscription du site de Huê sur la Liste du Patrimoine mondial

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PROJET A REALISER D'URGENCEAVEC L'ASSISTANCE FINANCIEREINTERNATIONALE

SAUVETAGE DU MAUSOLÉE DE KHAI DINH

Constmit entre 1920 et 1931, le mausolée du roi Khai Dinhse distingue radicalement de l'architecture traditionnelledes palais royaux de la dynastie Nguyen.

C'est une fusion d'éléments divers, artistiquement mêlés.On y reconnaît des apports français (volumétrie, matériauxet méthode de constmction), asiatiques (disposition deséléments du culte et de décoration) et champa (lignesdécoratives, frises et flèches des obélisques de caractèrehindouiste).

L'ensemble reflète une monumentalité d'une qualité esthé¬

tique exceptionnelle.

L'état de dégradation des mortiers moulés et sculptés estdevenu très préoccupant. Les ardoises provenant de Francequi couvrent le palais Khai-Thanh sont en partie arrachéeset le Buu-Tan (baldaquin) surmontant la statue du roi, fixépar un câble, menace de s'effondrer.

ESTIMATION : 141 376 US $

34

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PROJET : ETUDE CHROMATIQUEREALISEE DANS LES RUESDUONG BACH DANG, HUYNHTHUC KHANG, DUONG LE LOI

LOCALISATION DES SITES DE L'ETUDE:

L'ESPACE DU CANAL

Celui-ci est bordé, au nord-est:par une rangée d'habitations individuelles à rez-de-chaussée simple et parfois rez-de-chaussée plus unniveau et comble. Les activités localisées au rez-de-chaussée, parfois en retrait de la façade, concernentle petit commerce quotidien. Une certaine diversité detypes architecturaux, accumulés dans le temps, mai¬son en bois naturel, habitation à deux niveaux enenduits et stucs, s'organise dans une famille d'aspectscolorés assez cohérente. Les aspects colorés sontexprimés par le bois naturel, la peinture des menui¬series bois, les badigeons de lait de chaux pigmentés.Les notions de vieillissement ou de renouvellementen sont une caractéristique extrêmement intéressante.

La rive sud-est se caractérise par un alignement d'ha¬bitations à rez-de-chaussée plus un, puis deux et troisniveaux. Le module architectural favorise le rez-de-chaussée réservé au négoce, plus particulièrementdes matériaux de constructions stockés en général surle quai au bord du canal. Le principe constructif estbasé sur une structure de poteaux bétons et portiquesqui s'élèvent successivement en fonction des moyensfinanciers. Les finitions de traitement d'aspect sontencore de la peinture, progressivement remplacée pardes matériaux présentant un entretien plus facile ainsiqu'une certaine durabilité tels que le wash-grano.Cette façade semble montrer une modification ducomportement quant au développement en hauteurde l'habitat et à l'utilisation de matériaux nouveauxapportant des prestations de qualités techniques.

Au milieu et justifiant toute l'activité et le développe¬ment des rives se situe le canal, voie de transit, dedéchargement, de séjour.

La rive sud-ouest est plus particulièrement réservée audéchargement sur les quais, la rive nord-est sembledavantage servir de port de séjour.

L'espace du canal forme un tout qui semble actuelle¬ment cohérent avec le mode de vie orienté sur l'utili¬sation de l'eau comme voie de com¬munication.Chaque berge correspondant à une fonc¬tion est bordée par une architecture différente. Unélément commun aux deux rives propose une sourcede confort naturel sous forme des plantations d'arbresen bordure de quai.Les constructions nouvelles, enstructure béton, utilisent des matériaux aux paletteslimitées et moins souples, mais dont la durabilité estplus longue,le vieillissement plus homogène.Les badi¬geons à la chaux sont plus diversifiés, sont remplacésplus aisément et permettent une souplesse d'adapta¬tion à un code couleur lors de la mise en parles habitants. Depuis peu, l'utilisation des matériauxindustriels s'amplifie, aussi des suggestions quant à

leur utilisation, leur aspect, leur relation à une cultu¬re de la couleur évidente pourraient être proposéesdans le cadre d'une réflexion générale sur le caractè¬re, l'identité de Hué dans son développement. Cetteaction pourrait être menée avec les responsables del'aménagement, les urbanistes, architectes, habi-tants.fabricants et artisans.

LA RUE DUONG LE LOI

Située sur la rive droite, en vis-à-vis de la ville ancien¬ne, la rue Duong Le Loi en retrait de la rive, longeparallèlement la Rivière des Perles. Un espace vertpublic répond ainsi à son équivalent sur la rivegauche. Le tissu, à forte dominante végétale est par¬cellisé, des bâtiments de représentation s'y organisentpar rapport à la voie de circulation et à la vue sur lefleuve. La composition s'appuie aussi sur l'espacepublic qui apparaît ainsi comme un prolongementvisuel de la parcelle. Les bâtiments ont un aspectcoloré fréquemment répétitif généralement mono¬chrome ocre doré. Une teinte rose violine qui sem¬

blerait avoir été réalisée pour la qualité de ses effetsau soleil couchant est encore utilisée.

L'étude chromatique qui a été réalisée aide à préciserdes dominantes visuelles, les caractères d'un site et lamémoire des différents apports de l'homme dans letemps. Dans le cadre de cette étude menée sur deuxquartiers de la ville de Hué, quelques réflexions peu¬vent être proposées:

- l'eau et la végétation sont omniprésentes à Hué etun jeu subtil d'associations doit pouvoir s'établir afin

35

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PROJET : ETUDE CHROMATIQUEREALISEE DANS LES RUESDUONG BACH DANG, HUYNHTHUC KHANG, DUONG LE LOI

LOCALISATION DES SITES DE L'ETUDE:

L'ESPACE DU CANAL

Celui-ci est bordé, au nord-est:par une rangée d'habitations individuelles à rez-de-chaussée simple et parfois rez-de-chaussée plus unniveau et comble. Les activités localisées au rez-de-chaussée, parfois en retrait de la façade, concernentle petit commerce quotidien. Une certaine diversité detypes architecturaux, accumulés dans le temps, mai¬son en bois naturel, habitation à deux niveaux enenduits et stucs, s'organise dans une famille d'aspectscolorés assez cohérente. Les aspects colorés sontexprimés par le bois naturel, la peinture des menui¬series bois, les badigeons de lait de chaux pigmentés.Les notions de vieillissement ou de renouvellementen sont une caractéristique extrêmement intéressante.

La rive sud-est se caractérise par un alignement d'ha¬bitations à rez-de-chaussée plus un, puis deux et troisniveaux. Le module architectural favorise le rez-de-chaussée réservé au négoce, plus particulièrementdes matériaux de constructions stockés en général surle quai au bord du canal. Le principe constructif estbasé sur une structure de poteaux bétons et portiquesqui s'élèvent successivement en fonction des moyensfinanciers. Les finitions de traitement d'aspect sontencore de la peinture, progressivement remplacée pardes matériaux présentant un entretien plus facile ainsiqu'une certaine durabilité tels que le wash-grano.Cette façade semble montrer une modification ducomportement quant au développement en hauteurde l'habitat et à l'utilisation de matériaux nouveauxapportant des prestations de qualités techniques.

Au milieu et justifiant toute l'activité et le développe¬ment des rives se situe le canal, voie de transit, dedéchargement, de séjour.

La rive sud-ouest est plus particulièrement réservée audéchargement sur les quais, la rive nord-est sembledavantage servir de port de séjour.

L'espace du canal forme un tout qui semble actuelle¬ment cohérent avec le mode de vie orienté sur l'utili¬sation de l'eau comme voie de com¬munication.Chaque berge correspondant à une fonc¬tion est bordée par une architecture différente. Unélément commun aux deux rives propose une sourcede confort naturel sous forme des plantations d'arbresen bordure de quai.Les constructions nouvelles, enstructure béton, utilisent des matériaux aux paletteslimitées et moins souples, mais dont la durabilité estplus longue,le vieillissement plus homogène.Les badi¬geons à la chaux sont plus diversifiés, sont remplacésplus aisément et permettent une souplesse d'adapta¬tion à un code couleur lors de la mise en parles habitants. Depuis peu, l'utilisation des matériauxindustriels s'amplifie, aussi des suggestions quant à

leur utilisation, leur aspect, leur relation à une cultu¬re de la couleur évidente pourraient être proposéesdans le cadre d'une réflexion générale sur le caractè¬re, l'identité de Hué dans son développement. Cetteaction pourrait être menée avec les responsables del'aménagement, les urbanistes, architectes, habi-tants.fabricants et artisans.

LA RUE DUONG LE LOI

Située sur la rive droite, en vis-à-vis de la ville ancien¬ne, la rue Duong Le Loi en retrait de la rive, longeparallèlement la Rivière des Perles. Un espace vertpublic répond ainsi à son équivalent sur la rivegauche. Le tissu, à forte dominante végétale est par¬cellisé, des bâtiments de représentation s'y organisentpar rapport à la voie de circulation et à la vue sur lefleuve. La composition s'appuie aussi sur l'espacepublic qui apparaît ainsi comme un prolongementvisuel de la parcelle. Les bâtiments ont un aspectcoloré fréquemment répétitif généralement mono¬chrome ocre doré. Une teinte rose violine qui sem¬

blerait avoir été réalisée pour la qualité de ses effetsau soleil couchant est encore utilisée.

L'étude chromatique qui a été réalisée aide à préciserdes dominantes visuelles, les caractères d'un site et lamémoire des différents apports de l'homme dans letemps. Dans le cadre de cette étude menée sur deuxquartiers de la ville de Hué, quelques réflexions peu¬vent être proposées:

- l'eau et la végétation sont omniprésentes à Hué etun jeu subtil d'associations doit pouvoir s'établir afin

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it wd'en prolonger l'esprit et d'en valoriser la qualité deperception ainsi que la présence;

- ces deux quartiers rive droite et rive gauche ont supréserver jusqu'à ce jour leur identité urbaine et archi¬tecturale, consécutives à l'histoire; quel sera leur pro¬cessus d'insertion dans l'aménagement urbain?

- l'apparition de matériaux nouveaux, de procédés deconstruction différents,apporteraient des modifica¬tions dans l'utilisation des aspects de matières et cou¬leurs. Cela ne peut se réaliser que sur la base d'unereconnaissance de la mémoire et de la culture de lacouleur que possèdent les habitants de Hué, commesupport intégrant les apports extérieurs. Un équilibreentre la production des matériaux locaux traditionnelsou nouveaux et l'apport de matériaux extérieurs auViet Nam peut s'établir sans porter préjudice à uneculture ouverte à l'enrichissement d'apports complé¬mentaires.

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it wd'en prolonger l'esprit et d'en valoriser la qualité deperception ainsi que la présence;

- ces deux quartiers rive droite et rive gauche ont supréserver jusqu'à ce jour leur identité urbaine et archi¬tecturale, consécutives à l'histoire; quel sera leur pro¬cessus d'insertion dans l'aménagement urbain?

- l'apparition de matériaux nouveaux, de procédés deconstruction différents,apporteraient des modifica¬tions dans l'utilisation des aspects de matières et cou¬leurs. Cela ne peut se réaliser que sur la base d'unereconnaissance de la mémoire et de la culture de lacouleur que possèdent les habitants de Hué, commesupport intégrant les apports extérieurs. Un équilibreentre la production des matériaux locaux traditionnelsou nouveaux et l'apport de matériaux extérieurs auViet Nam peut s'établir sans porter préjudice à uneculture ouverte à l'enrichissement d'apports complé¬mentaires.

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Etude Chromatique

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Nuancier de couleurs pour le traitement des façadesde la ville de Huê

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REVITALISATION DES ARTS

ET METIERS TRADITIONNELS

REVITALISER LES MUSIQUESET LES DANSES TRADITIONNELLESDE HUE

Codev - Viet - Phap

la musique et la danse de Hué héritent de celles de

Dai Viet du nord et de celles du Champa du sud.

les musiques de Hué - musiques populaires,musiques de cour et musiques bouddhiques - sontaujourd'hui en danger de disparition en raison dela baisse d'intérêt de la pari des jeunes générationset du manque de maîtres survivants,la danse de cour de Hué qui a vu jadis un tel épa¬

nouissement subit le même son.

Cependant ces musiques traditionnelles peuventêtre les sources d'inspiration pour la création de

nouvelles musiques vietnamiennes à l'instar deBariok et Albeniz. Ces compositeurs hongrois etespagnol ont créé des musiques très originales àpariir des musiques traditionnelles de leur pays.

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Codev - Viet - Phap

UN ATELIER POUR LA FORMATION DESFORMATEURS :

But :

- renforcer la formation musicale- susciter l'intérêt des musiques traditionnellesauprès des jeunes générations

Activités :

- organisation de quatre ateliers de formation deun mois pour former dix formateurs- collecte des documents audiovisuels, enregistre¬ments audiovisuels de musiques traditionnelles

Durée : deux ans

Contribution reqidse : 80 000 US $

CREATION DES ARCHIVES SONORES ETDES VIDEOTHEQUES DANS LA REGIONDUDALAT

But :

- sauvegarder les documents audiovisuels demusiques traditionnelles- faciliter aux créateurs l'accès aux documentsaudiovisuels de musique traditionnelle- diffusion de ces documents auprès du grandpublic par l'intermédiaire des média

Activités :

- installer les archives-former les personnels- classer les documents audiovisuels- archiver les documents- organiser la consultation des documents surplaceet par correspondance

Durée : deux ans

Contribution requise : 300 000 US $

ORGANISATION DE SPECTACLES

But :

- susciter l'intérêt du public pour les aris tradition¬nels de Hué- donner des objectifs concrets aux ariistes et auxétudiants

-permettre d'ancrer les arts dans le contexte écono¬

mique

Activités :

- développement du Festival International de Hué

Durée : deux ans

Contribution requise :

- Festival de Hué 1995 : 300 000 US $

LA REVITALISATION DES FETES

Hué a connu jadis desfêtesflorissantes -fêtespopulaires, fêtes de cour, fêtes religieuses. Aprèsune interruption due à la guerre, ces fêtes n'ontpas étéfacilement relancées .

la fête porte témoignage de la vitalité et de la créa¬

tivité collective d'un peuple.

Revitaliser les fêtes traditionnelles va éveiller les

collectivités qui ont laissé les leurs tomber endésuétude et leur donner l'envie de les fairerevivre.

Codev - Viet - Phap

RECENSEMENT DES FETESTRADITIONNELLES

But : constitution des documents de base pourreconstitution desfêtes traditionnelles

Activités :

- enquêter sur place sur les fêtes traditionnelles- étudier les traditions orales- constituer les fichiers et classer les documentsréunis

Durée : deux ans

Contribution requise : 30 000 US $

Codev - Viet - Phap

REVITALISER LES ARTISANATSTRADITIONNELS

Sous la dynastie des Nguyen, il y avait un certainnombre de villages d'artisans, regroupés par spécia¬

lité, que le roifaisait venir des différentes régions dupays pour répondre à ses besoins et à ceux de lacour, brassant ainsi les cidtures régionales en unmélange original - la culture de la cour impérialede Hué.

Depuis lors, une grande partie des artisans a dispa¬

ru avec le déclin des Seigneurs Nguyen.

Certains villages d'artisanats traditionnels popu¬laires (bronze, chapeaux coniques, broderie, céra-

Codev - Viet - Phap

mique, laque, cerfs-volants, etc.) sont menacés dedisparition, les artisans n'étant guère considéréspour cause d'absence d'intérêt de la popidationlocale et d'exploitation d'un marché. Aujourd'hui,au moment où les travaux de restauration des dif¬férents monuments du Palais ont été mis en chan¬tier, ce artisans sont de nouveau demandés pourfournir les tuiles, les carrelages, lespièce de décor enbronze et en laque. Ces objets d'artisanat peuventêtre aussi exportés etfont l'objet d'uneforte deman¬de de la part des touristes.

ATEUER DE POTERIE TRADITIONNELLE

But :

-fabrication sur place des tuiles et des carrelagesnécessaires à la restauration des monuments de laCité impériale- ouverture du marché d'exportation- création d'emplois

Activités :

- réunir la documentation sur la poterie tradition¬nelle- construire un atelier-former des potiers-fournir les équipements

Durée du projet : deux ans

Contribution reqtdse : 110 000 US $

ATELIER DE BRONZERIETRADITIONNELLEBut :

-préservation des techniques traditionnelles- amélioration des qualités techniques et artistiquesen utilisant la technologie moderne- ouverture du marché d'exportation et du tourisme- création d'emplois

Activités :

- agrandir le local de l'atelier existant-former dix artisans- améliorer les équipements

-préservation et amélioration des techniques tradi¬tionnelles- création d'emplois- création d'objets d'art de luxe pour le marché dutourisme et l'exportationActivités :

- réunir la documentation et les objets anciens- étudier les techniques traditionnelles-former quarante artisans- agrandir l'atelier existant- installer une salle d'expositionDurée : un anContribution requise : 50 000 US $

Durée : quatre ans

Contribution requise . 40 000 US $

ATELIER DE LAQUE TRADITIONNELLE

p. Lafond

But :

-formation des artisans de la laque aux travaux de

restauration des monuments de Hué

TOURISME CULTUREL

Pendant trois cent quarante sept ans (entre1558 et 1945), Huéfut la capitale politique etculturelle du Viet Nam. les cent cinquantedernières années correspondant au règne de ladynastie des Nguyen virent l'édification de laCitadelle, de la Cité Impériale et de la Citépourpre interdite ainsi que des mausoléesconsidérés comme les chefs-d'oeuvre du peuplevietnamien. Chaque mausolée est un havre depaix, un paradis en parfait osmose entre lanature, l'homme et l'architecture.Hué n'est pas une "ville-musée" mais un hautlieu d'histoire, de mémoire et d'images,le tourisme culturel à Hué se développerapidement grâce à l'augmentation du nombredes visiteurs vietnamiens ou étrangers sur lessites historiques. Unepolitique touristiquerespectueuse des sites, de la société et de laculture de Hué est nécessaire. L'ACCU (Asiaand Pacific Cultural Centrefor UNESCO, Tokyo)a organisé un atelier régional deformation surce sujet en 1993, auquel a participé unreprésentant vietnamien.De plus, le PNUD (Programme des Nations Uniespour le Développement) a alloué la somme de51 000 US $ pour l'année 1994 pour l'étude despotentialités dans le domaine du développementdu tourisme culturel au Viet Nam etparticulièrement à Hué. Sous cette activité, unprogramme est à l'étude afin de pouvoirformuler un projet opérationnelpour fairerevivre la mémoire du Hué.

PATRIMOINE ET PARTENARIAT

Après le plus grand sauvetage archéologique de tous les

temps, celui des temples d'Abou Simbel en Haute-Egypte, et la réhabilitation du sanctuaire de Borobudur enIndonésie, l'UNESCO, avec le soutien unanime de la com¬

munauté des Etats membres, concentre ses efforts sur la

sauvegarde de vingt-cinq autres sites disséminés de par le

monde. Chacun de ces sites menacé fait l'objet d'opérationsurgentes et d'une campagne internationale de sauvegarde.

Ces campagnes bien au-delà d'une simple interventionesthétique soulèvent aussi bien une problématique de

type socio-économique dans laquelle interviennent le

développement des sites et la redéfinition des fonctionsarchitecturales et urbaines des bâtiments, qu'une protectionde leur environnement. Il s'agit de réinsérer le monumentshistoriques dans la vie contemporaine, pour qu'ils demeu¬

rent un patrimoine vivant. Cela donne la mesure du défilancé à la solidarité internationale. Les vingt-cinq cam¬

pagnes internationales en cours nécessitent un investisse¬

ment national et international important.

Dans un objectif de mobilisation de la communautéinternationale, 1992 fut une année pilote pour la

coopération entre l'UNESCO et le secteur privé en faveurdu patrimoine. Du Viet Nam au Maroc, du Yémen à la

Mauritanie , le secteur privé et l'UNESCO ont plus quejamais uni leurs forces pour contribuer à la sauvegarde et

à la restauration du patrimoine culturel.

Un programme de coopération concerté avec des entre¬

prises de renommée internationale rigoureusementchoisies est la clé de voûte pour la mise en oeuvre d'unpartenariat en vue d'actions de sauvegarde du patrimoine.Cette collaboration à des projets concrets de restauration et

de mise en valeur des chefs-d'oeuvre de l'humanité peutrevêtir plusieurs aspects : apports techniques et scienti¬

fiques, formation de personnel, organisation de manifesta¬

tions promotionnelles , réalisation de films, fournitured'équipement, soutien financier, etc. Ces projets conçus enfonction d'une politique de protection de l'environnementont dans de nombreux cas été un support au développe¬ment de la zone ou du pays concerné.

Les partenaires qui s'associent à l'UNESCO dans la miseen oeuvre des projets ont l'avantage d'une projection de

leur image liée à leur engagement culturel important. Celle-ci jouira d'un impact international aussi bien que par le tru¬

chement des manifestations culturelles (expositions, confé¬

rences, films) qu'à travers les publications del'Organisation.

MOBILISATION DE RESSOURCESHUMAINES, TECHNIQUES ETFINANCIERES POUR LA SAUVEGARDEDU PATRIMOINE PHYSIQUE ETNON-PHYSIQUE DU VIET NAM

Le 9 novembre 1993, un colloque accompagné d'une expo¬sition a eu lieu à l'UNESCO sur le thème de la sauvegardedu patrimoine des villes de Hué et Hanoi.

Ce colloque a réuni des représentants des autorités vietna¬miennes et françaises, des experts internationaux, desreprésentants des autorités françaises ainsi que des respon¬sables d'entreprises françaises implantées dans ce pays etd'associations privées apportant leur soutien à la sauvegar¬de du patrimoine culturel du Viet Nam.

Des discussions constructives ont pu se dérouler et un véri¬table dialogue a pu s'instaurer entre les différents partici¬pants. Il ressort notamment qu'un réel partenariat dans ledomaine de la protection du patrimoine devient une prio¬rité et que les entreprises sont dorénavant prêtes à prendreen charge des projets concrets de restauration afin de pro¬mouvoir leur savoir faire et de créer de véritables transfertsde technologie.

ACTION DE SAUVEGARDE DU CENTRE HIS¬TORIQUE DE HANOI :

Les autorités représentant la ville de Hanoi ont présenté unprojet de schéma directeur de la ville. Ses deux principauxobjectifs sont de préserver le patrimoine et les anciensquartiers et de réhabiliter les quartiers historiques ainsi queles quartiers d'époque coloniale pour les réaffecter à denouvelles fonctions. Il prévoit également la création decomplexes industriels à l'extérieur de la ville. Il a été sou¬

ligné que cette restauration ne doit en aucun cas aboutir à

une ségrégation sociale; le patrimoine est synonyme de viesociale dans les villes et non pas celui de ville-musée.

Les architectes et les responsables d'institutions françaisestravaillant au Viet Nam ont rappelé que la spécificité deHanoi résidait dans la complémentarité entre les espacesverts, les canaux, les lacs et le Fleuve Rouge. Ils ont souli¬gné qu'il faut toujours garder à l'esprit cette symbiose afinde réussir la restauration de la ville.

Le développement du réseau des transports en commun estune autre condition de cette réussite sinon la ville risqued'être étouffée par la circulation automobile.

Une réelle réflexion sur la politique urbaine est donc indis-

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PATRIMOINE ET PARTENARIAT

Après le plus grand sauvetage archéologique de tous les

temps, celui des temples d'Abou Simbel en Haute-Egypte, et la réhabilitation du sanctuaire de Borobudur enIndonésie, l'UNESCO, avec le soutien unanime de la com¬

munauté des Etats membres, concentre ses efforts sur la

sauvegarde de vingt-cinq autres sites disséminés de par le

monde. Chacun de ces sites menacé fait l'objet d'opérationsurgentes et d'une campagne internationale de sauvegarde.

Ces campagnes bien au-delà d'une simple interventionesthétique soulèvent aussi bien une problématique de

type socio-économique dans laquelle interviennent le

développement des sites et la redéfinition des fonctionsarchitecturales et urbaines des bâtiments, qu'une protectionde leur environnement. Il s'agit de réinsérer le monumentshistoriques dans la vie contemporaine, pour qu'ils demeu¬

rent un patrimoine vivant. Cela donne la mesure du défilancé à la solidarité internationale. Les vingt-cinq cam¬

pagnes internationales en cours nécessitent un investisse¬

ment national et international important.

Dans un objectif de mobilisation de la communautéinternationale, 1992 fut une année pilote pour la

coopération entre l'UNESCO et le secteur privé en faveurdu patrimoine. Du Viet Nam au Maroc, du Yémen à la

Mauritanie , le secteur privé et l'UNESCO ont plus quejamais uni leurs forces pour contribuer à la sauvegarde et

à la restauration du patrimoine culturel.

Un programme de coopération concerté avec des entre¬

prises de renommée internationale rigoureusementchoisies est la clé de voûte pour la mise en oeuvre d'unpartenariat en vue d'actions de sauvegarde du patrimoine.Cette collaboration à des projets concrets de restauration et

de mise en valeur des chefs-d'oeuvre de l'humanité peutrevêtir plusieurs aspects : apports techniques et scienti¬

fiques, formation de personnel, organisation de manifesta¬

tions promotionnelles , réalisation de films, fournitured'équipement, soutien financier, etc. Ces projets conçus enfonction d'une politique de protection de l'environnementont dans de nombreux cas été un support au développe¬ment de la zone ou du pays concerné.

Les partenaires qui s'associent à l'UNESCO dans la miseen oeuvre des projets ont l'avantage d'une projection de

leur image liée à leur engagement culturel important. Celle-ci jouira d'un impact international aussi bien que par le tru¬

chement des manifestations culturelles (expositions, confé¬

rences, films) qu'à travers les publications del'Organisation.

MOBILISATION DE RESSOURCESHUMAINES, TECHNIQUES ETFINANCIERES POUR LA SAUVEGARDEDU PATRIMOINE PHYSIQUE ETNON-PHYSIQUE DU VIET NAM

Le 9 novembre 1993, un colloque accompagné d'une expo¬sition a eu lieu à l'UNESCO sur le thème de la sauvegardedu patrimoine des villes de Hué et Hanoi.

Ce colloque a réuni des représentants des autorités vietna¬miennes et françaises, des experts internationaux, desreprésentants des autorités françaises ainsi que des respon¬sables d'entreprises françaises implantées dans ce pays etd'associations privées apportant leur soutien à la sauvegar¬de du patrimoine culturel du Viet Nam.

Des discussions constructives ont pu se dérouler et un véri¬table dialogue a pu s'instaurer entre les différents partici¬pants. Il ressort notamment qu'un réel partenariat dans ledomaine de la protection du patrimoine devient une prio¬rité et que les entreprises sont dorénavant prêtes à prendreen charge des projets concrets de restauration afin de pro¬mouvoir leur savoir faire et de créer de véritables transfertsde technologie.

ACTION DE SAUVEGARDE DU CENTRE HIS¬TORIQUE DE HANOI :

Les autorités représentant la ville de Hanoi ont présenté unprojet de schéma directeur de la ville. Ses deux principauxobjectifs sont de préserver le patrimoine et les anciensquartiers et de réhabiliter les quartiers historiques ainsi queles quartiers d'époque coloniale pour les réaffecter à denouvelles fonctions. Il prévoit également la création decomplexes industriels à l'extérieur de la ville. Il a été sou¬

ligné que cette restauration ne doit en aucun cas aboutir à

une ségrégation sociale; le patrimoine est synonyme de viesociale dans les villes et non pas celui de ville-musée.

Les architectes et les responsables d'institutions françaisestravaillant au Viet Nam ont rappelé que la spécificité deHanoi résidait dans la complémentarité entre les espacesverts, les canaux, les lacs et le Fleuve Rouge. Ils ont souli¬gné qu'il faut toujours garder à l'esprit cette symbiose afinde réussir la restauration de la ville.

Le développement du réseau des transports en commun estune autre condition de cette réussite sinon la ville risqued'être étouffée par la circulation automobile.

Une réelle réflexion sur la politique urbaine est donc indis-

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pensable avant toute entreprise de préservation du patri¬moine et une aide dans le domaine de la formation est lachose prioritaire.

CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR LAVILLE DE HUE

Les autorités vietnamiennes ont souligné l'importance de lacoopération avec l'UNESCO et son nécessaire renforcementdans les années à venir.

Cinq propositions ont été faites durant la vingt-septièmesession de la Conférence générale :

1. Adoption d'un plan concret en vue d'aider à trouver desressources humaines et financières.2. Renforcement de la fourniture de matériel technique.3. Inscription du site de Hué sur la Liste du Patrimoinemondial*4. Renforcement du groupe de travail.5. Désignation d'un coordinateur international.

Différents spécialistes présents ont insisté sur la nécessitéabsolue d'une coordination entre les services administratifset techniques de la ville de Hué.

Il a également été proposé de créer une commission tech¬nique afin de mieux gérer l'urbanisme et de renforcer lepérimètre de sécurité autour des bâtiments classés pourparer à toute construction non autorisée.

De plus, la création de chantiers de fouilles archéologiquesa été considéré comme indispensable à une meilleure com¬préhension de l'histoire de la cité.

A l'issue de cette journée de débats, le Ministère françaisdes Affaires étrangères a fait savoir son engagement sub¬

stantiel pour la protection du patrimoine du Viet Nam.

Un autre moment fort de cette réunion a été d'assurer, parle biais d'une table ronde, la présence de quelques per¬

sonnalités marquantes du monde de la culture parmi les¬

quelles Erik Orsenna (Prix Goncourt 1988), Jean Lacouture(journaliste et biographe célèbre) et Pierre Chombard deLauwe (sociologue de renom). Ils ont montré un intérêttout particulier pour le Viet Nam, qu'ils connaissent tousparfaitement, et pour son riche patrimoine culturel.

Le site de Hué a été inscrit sur la Liste du patrimoinemondial le 11 décembre 1993-

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pensable avant toute entreprise de préservation du patri¬moine et une aide dans le domaine de la formation est lachose prioritaire.

CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR LAVILLE DE HUE

Les autorités vietnamiennes ont souligné l'importance de lacoopération avec l'UNESCO et son nécessaire renforcementdans les années à venir.

Cinq propositions ont été faites durant la vingt-septièmesession de la Conférence générale :

1. Adoption d'un plan concret en vue d'aider à trouver desressources humaines et financières.2. Renforcement de la fourniture de matériel technique.3. Inscription du site de Hué sur la Liste du Patrimoinemondial*4. Renforcement du groupe de travail.5. Désignation d'un coordinateur international.

Différents spécialistes présents ont insisté sur la nécessitéabsolue d'une coordination entre les services administratifset techniques de la ville de Hué.

Il a également été proposé de créer une commission tech¬nique afin de mieux gérer l'urbanisme et de renforcer lepérimètre de sécurité autour des bâtiments classés pourparer à toute construction non autorisée.

De plus, la création de chantiers de fouilles archéologiquesa été considéré comme indispensable à une meilleure com¬préhension de l'histoire de la cité.

A l'issue de cette journée de débats, le Ministère françaisdes Affaires étrangères a fait savoir son engagement sub¬

stantiel pour la protection du patrimoine du Viet Nam.

Un autre moment fort de cette réunion a été d'assurer, parle biais d'une table ronde, la présence de quelques per¬

sonnalités marquantes du monde de la culture parmi les¬

quelles Erik Orsenna (Prix Goncourt 1988), Jean Lacouture(journaliste et biographe célèbre) et Pierre Chombard deLauwe (sociologue de renom). Ils ont montré un intérêttout particulier pour le Viet Nam, qu'ils connaissent tousparfaitement, et pour son riche patrimoine culturel.

Le site de Hué a été inscrit sur la Liste du patrimoinemondial le 11 décembre 1993-

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PARTENAIRES

L'ASSOCIATION DES AMIS DE HUE

L'Association des Amis de Hué a été créée en 1983, enréponse à l'appel de l'UNESCO pour oeuvrer à la conser¬vation du patrimoine architectural et artistique de l'ancien¬ne capitale impériale du Viet Nam et de son environnementurbain, s'intégrant dans le développement harmonieuxd'une ville désireuse de modernité pour l'amélioration dubien-être de ses habitants.

Elle reprenait là le flambeau d'une société fondée en 1931,l'Association des Amis du Vieux Hué, qui, pendant plu¬sieurs dizaines d'années, a mené un travail historiqueconsidérable et entrepris au point de vue artistique, uneoeuvre de conservation et de restauration. Le témoignagede cette grande action fut retracé par le Bulletin des Amisdu Vieux Hué, publié par cette société savante de 1914 à

1944.

Déjà à cette époque avait été soulignée l'importance nonseulement du patrimoine architectural mais aussi du patri¬moine immatériel comme la musique, la danse, le théâtre,formes d'expression artistique que l'Association des Amisde Hué entend bien défendre et faire connaître, en s'ap-puyant sur le dynamisme et la bonne volonté de la dia¬

spora vietnamienne et de ses amis français.

peintureDiffusion de livres et revues sur Hué, ainsi que de docu¬ments sonores (cassettes) et visuels (bandes vidéo)Etablissement d'une référence bibliographique concernantHué

Dans le domaine de l'environnement, en relation avec lesproblèmes humains :

Soutien au projet d'aide aux sampaniers de la Rivière desParfums. Ils sont environ dix milles s'entassant par famillesde huit à douze personnes dans ces frêles embarcations à

fond plat que sont les sampans. Ces projets ont pour but laréinstallation sur terre de ces familles. Outre l'aspecthumain,, ce problème est important pour la protection dela Rivière des Parfums.Soutien aux projets de définition d'un schéma directeurd'aménagement, avec l'aide de l'Association pour la diffu¬sion des Techniques Municipales, de l'Atelier Parisiend'Architecture (mission en août 1993) et des Cités Unies,etc.

Aide à différentes structures sanitaires (dispensaires, hôpi¬taux, crèches...) et création d'une léproserie.

Outre ce patrimoine culturel qu'il importe de préserver,l'environnement mérite une grande attention tant sa pro¬tection est indispensable au maintien du charme indéfinis¬sable de Hué.

L'Association des Amis de Hué peut se prévaloir d'avoir desliens privilégiés avec de nombreux artistes et intellectuelssur place, qui constituent un réseau nécessaire à l'aboutis¬sement des nombreux projets en cours de défense de pro¬motion du patrimoine culturel de Hué.Et pour que souffle à nouveau un esprit de sagesse lié à

l'étude, l'Association des Amis de Hué a lancé un appel à

la reconstmction du Temple de la Littérature de Hué.

ACTIVITES ET PROJETS

Dans le domaine culturel :

Aide aux artistes, aux écrivains, aux poètes de Hué (artistesâgés, artistes de la troupe du ballet impérial,...)Aide aux chercheurs de Hué qui travaillent sur les textes encaractères chinois et en nomSauvegarde de la musique traditionnelle en collaborationavec l'Ecole des Beaux ArtsSoutien à l'association des Amis de Diem Phung Thi (sculp¬teur, ancienne élève du Lycée de Jeunes Filles Dong Khanhà Hué) pour créer un Musée d'Art Contemporain dans cettevilleOrganisation à Paris et dans toute la France de représenta¬tions artistiques (musique et danse,...) et d'expositions de

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PARTENAIRES

L'ASSOCIATION DES AMIS DE HUE

L'Association des Amis de Hué a été créée en 1983, enréponse à l'appel de l'UNESCO pour oeuvrer à la conser¬vation du patrimoine architectural et artistique de l'ancien¬ne capitale impériale du Viet Nam et de son environnementurbain, s'intégrant dans le développement harmonieuxd'une ville désireuse de modernité pour l'amélioration dubien-être de ses habitants.

Elle reprenait là le flambeau d'une société fondée en 1931,l'Association des Amis du Vieux Hué, qui, pendant plu¬sieurs dizaines d'années, a mené un travail historiqueconsidérable et entrepris au point de vue artistique, uneoeuvre de conservation et de restauration. Le témoignagede cette grande action fut retracé par le Bulletin des Amisdu Vieux Hué, publié par cette société savante de 1914 à

1944.

Déjà à cette époque avait été soulignée l'importance nonseulement du patrimoine architectural mais aussi du patri¬moine immatériel comme la musique, la danse, le théâtre,formes d'expression artistique que l'Association des Amisde Hué entend bien défendre et faire connaître, en s'ap-puyant sur le dynamisme et la bonne volonté de la dia¬

spora vietnamienne et de ses amis français.

peintureDiffusion de livres et revues sur Hué, ainsi que de docu¬ments sonores (cassettes) et visuels (bandes vidéo)Etablissement d'une référence bibliographique concernantHué

Dans le domaine de l'environnement, en relation avec lesproblèmes humains :

Soutien au projet d'aide aux sampaniers de la Rivière desParfums. Ils sont environ dix milles s'entassant par famillesde huit à douze personnes dans ces frêles embarcations à

fond plat que sont les sampans. Ces projets ont pour but laréinstallation sur terre de ces familles. Outre l'aspecthumain,, ce problème est important pour la protection dela Rivière des Parfums.Soutien aux projets de définition d'un schéma directeurd'aménagement, avec l'aide de l'Association pour la diffu¬sion des Techniques Municipales, de l'Atelier Parisiend'Architecture (mission en août 1993) et des Cités Unies,etc.

Aide à différentes structures sanitaires (dispensaires, hôpi¬taux, crèches...) et création d'une léproserie.

Outre ce patrimoine culturel qu'il importe de préserver,l'environnement mérite une grande attention tant sa pro¬tection est indispensable au maintien du charme indéfinis¬sable de Hué.

L'Association des Amis de Hué peut se prévaloir d'avoir desliens privilégiés avec de nombreux artistes et intellectuelssur place, qui constituent un réseau nécessaire à l'aboutis¬sement des nombreux projets en cours de défense de pro¬motion du patrimoine culturel de Hué.Et pour que souffle à nouveau un esprit de sagesse lié à

l'étude, l'Association des Amis de Hué a lancé un appel à

la reconstmction du Temple de la Littérature de Hué.

ACTIVITES ET PROJETS

Dans le domaine culturel :

Aide aux artistes, aux écrivains, aux poètes de Hué (artistesâgés, artistes de la troupe du ballet impérial,...)Aide aux chercheurs de Hué qui travaillent sur les textes encaractères chinois et en nomSauvegarde de la musique traditionnelle en collaborationavec l'Ecole des Beaux ArtsSoutien à l'association des Amis de Diem Phung Thi (sculp¬teur, ancienne élève du Lycée de Jeunes Filles Dong Khanhà Hué) pour créer un Musée d'Art Contemporain dans cettevilleOrganisation à Paris et dans toute la France de représenta¬tions artistiques (musique et danse,...) et d'expositions de

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L'ASSOCIATION DES AMIS DUPATRIMOINE ARCHITECTURALDU VIET NAM (APAV)

LA NECESSITE D'UNE STRATEGIE DE SENSIBILISA¬TION

A l'aube de l'affluence des capitaux étrangers, le Viet Nams'engage dans une ère de développement massif qui, si ellen'est pas contrôlée, menace l'exceptionnelle richesse deson patrimoine architectural et historique.

En effet, le Viet Nam et, plus particulièrement sa capitaleHanoi, riches d'un métissage architectural très original,représentent un des pays et une des villes de la région lesmieux préservés.

Ce patrimoine ne se limite pas à une simple illustration del'histoire mais constitue une véritable dynamique de déve¬loppement comme en témoigne l'élan touristique de cesdeux dernières années.

L'APAV se veut être, à partir de la France, l'un des élémentsfédérateur des initiatives existantes en matière de sauve¬garde du patrimoine.

L'APAV veut réunir les moyens d'assurer la liaison entre lesinstitutions tant au niveau national qu'international, lesassociations et ONG, afin de recenser les principaux pro¬jets des décideurs et prescripteurs.

Une politique d'information :

L'APAV veut mettre en place différents instruments per¬mettant une action de sensibilisation. :

Colloque : Organiser un colloque à Paris réunissant les ins¬

titutions, les prescripteurs (architectes, urbanistes,juristes,...) et les media, fin 1994.

Voyage d'étude : A la suite du colloque, organiser un voya¬ge d'étude et de motivation avec un certain nombre de par¬

tenaires potentiels. Proposer aux partenaires des opéra¬tions, centrées sur des projets concrets.

Plan media, Plan de communication : Etablir un plan decommunication auprès des media, afin de sensibiliser lesopinions françaises et vietnamiennes.Pour ce faire, mettre en place une campagne d'informationen direction des entreprises, des collectivités locales, desmécènes et des particuliers.

Des documents d'information :

Film de sensibilisation : L'APAV travaille sur un projet defilm présentant la richesse architecturale de Hanoi et l'ana¬lyse d'un plan de sauvegarde, l'intégration du patrimoinedans une dynamique de développement, les implicationspour les habitants des vieux quartiers...

Livre : Le film sera prolongé par la publication d'un livre surun thème identique.

FORMATION

L'APAV veut :

- favoriser les transferts de savoir faire;- favoriser et organiser l'accueil de stagiaires vietnamiensen France;- proposer aux entreprises françaises d'accueillir des spé¬

cialistes vietnamiens pour compléter leur formation;- promouvoir un programme d'échanges inter-universitaires- promouvoir l'envoi de coopérants aux compétences etaux expériences complémentaires (architecte, urbanistes,juristes);- impliquer la Commission Européenne afin de développerla coopération, en liaison souhaitable avec la Commissionde Bruxelles.- établir des protocoles PNUD

CORRESPONDANTS SUR PLACE

L'APAV souhaiterait organiser un réseau de correspondantssur place.

LEGISLATION

L'identification d'un cadre légal adapté ne pourra s'opérerqu'après la mise en place de l'inventaire et l'étude du sché¬ma directeur.

L'APAV pourrait agir en qualité de conseil dans l'élabora¬tion d'une loi cadre générale imposant des normes (quotasde bureaux, procédure de classement des sites, notion desecteur sauvegardé, régime de faveur pour les investisse¬ments fonciers associés à une action de restauration...)

ASSISTANCE TECHNIQUE ET RELATIONNELLE

L'APAV veut mettre à disposition des autorités, des organi¬sations professionnelles ou institutionnelles, des entre¬prises, françaises et vietnamiennes, le savoir faire de ses

membres (architectes, urbanistes, juristes, professionnels dela communication, des relations publiques et des media,...)tant sur le plan technique que sur le plan relationnel.

L'APAV désirerait notamment contribuer à l'élaboration duplan de sauvegarde, à la mise en place de l'inventaire, à lacampagne de sensibilisation en coordination et en liaisonavec les responsables français et vietnamiens.

CONCLUSION

L'enjeu pour Hanoi se situe au-delà d'une possible préser¬vation patrimoniale, il apparaît comme un argument pourle développement.L'urbanisme brutal qui s'est imposé dans certains paysd'Asie démontre la nécessité de sensibiliser prescripteurs etdécideurs à la nécessité de préserver le site exceptionneld'Hanoi , dont la subtilité et la fragile beauté ne résiste¬raient pas à une urbanisation incontrôlée.

Dans le prolongement du colloque du 9 novembre 1993qui s'est tenu à l'LTNESCO à Paris, une volonté s'est affir-

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L'ASSOCIATION DES AMIS DUPATRIMOINE ARCHITECTURALDU VIET NAM (APAV)

LA NECESSITE D'UNE STRATEGIE DE SENSIBILISA¬TION

A l'aube de l'affluence des capitaux étrangers, le Viet Nams'engage dans une ère de développement massif qui, si ellen'est pas contrôlée, menace l'exceptionnelle richesse deson patrimoine architectural et historique.

En effet, le Viet Nam et, plus particulièrement sa capitaleHanoi, riches d'un métissage architectural très original,représentent un des pays et une des villes de la région lesmieux préservés.

Ce patrimoine ne se limite pas à une simple illustration del'histoire mais constitue une véritable dynamique de déve¬loppement comme en témoigne l'élan touristique de cesdeux dernières années.

L'APAV se veut être, à partir de la France, l'un des élémentsfédérateur des initiatives existantes en matière de sauve¬garde du patrimoine.

L'APAV veut réunir les moyens d'assurer la liaison entre lesinstitutions tant au niveau national qu'international, lesassociations et ONG, afin de recenser les principaux pro¬jets des décideurs et prescripteurs.

Une politique d'information :

L'APAV veut mettre en place différents instruments per¬mettant une action de sensibilisation. :

Colloque : Organiser un colloque à Paris réunissant les ins¬

titutions, les prescripteurs (architectes, urbanistes,juristes,...) et les media, fin 1994.

Voyage d'étude : A la suite du colloque, organiser un voya¬ge d'étude et de motivation avec un certain nombre de par¬

tenaires potentiels. Proposer aux partenaires des opéra¬tions, centrées sur des projets concrets.

Plan media, Plan de communication : Etablir un plan decommunication auprès des media, afin de sensibiliser lesopinions françaises et vietnamiennes.Pour ce faire, mettre en place une campagne d'informationen direction des entreprises, des collectivités locales, desmécènes et des particuliers.

Des documents d'information :

Film de sensibilisation : L'APAV travaille sur un projet defilm présentant la richesse architecturale de Hanoi et l'ana¬lyse d'un plan de sauvegarde, l'intégration du patrimoinedans une dynamique de développement, les implicationspour les habitants des vieux quartiers...

Livre : Le film sera prolongé par la publication d'un livre surun thème identique.

FORMATION

L'APAV veut :

- favoriser les transferts de savoir faire;- favoriser et organiser l'accueil de stagiaires vietnamiensen France;- proposer aux entreprises françaises d'accueillir des spé¬

cialistes vietnamiens pour compléter leur formation;- promouvoir un programme d'échanges inter-universitaires- promouvoir l'envoi de coopérants aux compétences etaux expériences complémentaires (architecte, urbanistes,juristes);- impliquer la Commission Européenne afin de développerla coopération, en liaison souhaitable avec la Commissionde Bruxelles.- établir des protocoles PNUD

CORRESPONDANTS SUR PLACE

L'APAV souhaiterait organiser un réseau de correspondantssur place.

LEGISLATION

L'identification d'un cadre légal adapté ne pourra s'opérerqu'après la mise en place de l'inventaire et l'étude du sché¬ma directeur.

L'APAV pourrait agir en qualité de conseil dans l'élabora¬tion d'une loi cadre générale imposant des normes (quotasde bureaux, procédure de classement des sites, notion desecteur sauvegardé, régime de faveur pour les investisse¬ments fonciers associés à une action de restauration...)

ASSISTANCE TECHNIQUE ET RELATIONNELLE

L'APAV veut mettre à disposition des autorités, des organi¬sations professionnelles ou institutionnelles, des entre¬prises, françaises et vietnamiennes, le savoir faire de ses

membres (architectes, urbanistes, juristes, professionnels dela communication, des relations publiques et des media,...)tant sur le plan technique que sur le plan relationnel.

L'APAV désirerait notamment contribuer à l'élaboration duplan de sauvegarde, à la mise en place de l'inventaire, à lacampagne de sensibilisation en coordination et en liaisonavec les responsables français et vietnamiens.

CONCLUSION

L'enjeu pour Hanoi se situe au-delà d'une possible préser¬vation patrimoniale, il apparaît comme un argument pourle développement.L'urbanisme brutal qui s'est imposé dans certains paysd'Asie démontre la nécessité de sensibiliser prescripteurs etdécideurs à la nécessité de préserver le site exceptionneld'Hanoi , dont la subtilité et la fragile beauté ne résiste¬raient pas à une urbanisation incontrôlée.

Dans le prolongement du colloque du 9 novembre 1993qui s'est tenu à l'LTNESCO à Paris, une volonté s'est affir-

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mée de la part des partenaires vietnamiens et français ainsique de l'UNESCO pour promouvoir une véritable stratégiede sauvegarde active et compatible avec le nécessairedéveloppement.

Créée en 1992 et actuellement présidée par Philippe SAIN-TENY, l'APAV regroupe des professionnels et personnali¬tés, issus d'horizons variés et complémentaires.L'APAV compose actuellement son Comité d'honneur quiréunira de grands noms de la culture française et vietna¬mienne ainsi que des industriels.Elle devrait développer cette année son réseau de membresbienfaiteurs auprès du grand public et des professionnels.

L'APAV est parrainée par le Ministère français de laCulture et de la Francophonie, le Ministère français desAffaires Étrangères, l'Ambassade du Viet Nam à Paris, leConseil Régional d'Ile de France.

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mée de la part des partenaires vietnamiens et français ainsique de l'UNESCO pour promouvoir une véritable stratégiede sauvegarde active et compatible avec le nécessairedéveloppement.

Créée en 1992 et actuellement présidée par Philippe SAIN-TENY, l'APAV regroupe des professionnels et personnali¬tés, issus d'horizons variés et complémentaires.L'APAV compose actuellement son Comité d'honneur quiréunira de grands noms de la culture française et vietna¬mienne ainsi que des industriels.Elle devrait développer cette année son réseau de membresbienfaiteurs auprès du grand public et des professionnels.

L'APAV est parrainée par le Ministère français de laCulture et de la Francophonie, le Ministère français desAffaires Étrangères, l'Ambassade du Viet Nam à Paris, leConseil Régional d'Ile de France.

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L'ATELIER DU PATRIMOINEDE LA VILLE DE MARSEILLE

L'Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille a été crééen 1980. Attaché au Secrétariat Général de la Ville, il a pourmission de contribuer, en concertation avec tous lesServices compétents de l'Administration, à accroître la qua¬lité architecturale des projets publics et privés ainsi qu'àsauvegarder et mettre en valeur le patrimoine de la cité.

ACTIVITES MUNICIPALES

Au sein de l'administration municipale, l'Atelier duPatrimoine, en liaison avec la Direction de l'Urbanisme, leService des Autorisations de Voirie et le ServiceDépartemental de l'Architecture:

- participe à l'élaboration du Schéma d'urbanisme, duPlan d'Occupation des Sols, des Plans de Référence, duplan de «Zone de Protection du Patrimoined'Architecture et d'Urbanisme», du Règlement de Voirieet du Règlement Local de Publicités et d'enseignes de la

Commune de Marseille.- établit des dossiers de références (historique, tech¬nique de construction, traitement des matériaux etpathologie architecturale) et des études préalables dansle cadre d'opérations d'aménagement, de réhabilitation,restauration et reconstruction du centre historique ainsique pour les noyaux villageois en liaison avec l'Agenced'Urbanisme et la Direction des Services Techniques dela Ville de Marseille.- établit un «Plan du Patrimoine» et prépare le dossierd'un «Secteur Sauvegardé» du centre urbain historique deMarseille.

- au «Plan d'Action Pour la Méditerranée» - Cent sites histo¬riques d'intérêt commun Méditerranéen - Programme desNations Unies pour l'Environnement .

- au séminaire international sur les villes des provinces duViet Nam en Janvier 1994 à Hué, organisé par l'Associationdes villes des provinces du Viet Nam (APC), Cités UniesDéveloppement (CUD) avec le concours du Ministère desAffaires Etrangères et la Commission Européenne. La Villede Marseille entend profiter du mouvement de développe¬ment urbain pour accentuer sa coopération en matière deformation des responsables à la gestion urbaine (urbanisme,architecture, voirie et circulation, ports maritime et fluvial,déchets urbains, tourisme et informatique) avec les villes deThua Thiên-Huê, Danang, Can Tho, Soc Trang, Vung Tau,Qui Nhon, Cao Lanh, Nha Trang, Yen Bai, Nam Dinh, NinhBinh, Viet Tri, Bac Giang, Thanh Hoa, Phan Thiêt et Hô-Chi-Minh Ville.

PARTICIPATION AU PROGRAMME DE L'UNESCO POURLE VIETNAM.

-Monsieur HO Anh-Dung, Architecte-Urbaniste, Consultantde l'UNESCO participe au programme de sauvegarde, deprotection et restauration des monuments historiques de laCité Impériale et des mausolées royaux de Hué ainsi quedes Schémas Directeurs de la région Thua Thiên-Huê et duVieux Hanoi. Il a été sollicité par le Groupe de Travail HUE-UNESCO en Novembre 1992 en tant que «CoordinateurInternational» du groupe et «Consultant International» pour leSchéma Directeur de la région Thua Thiên-Huê, appelé parles Autorités Locales.

Les techniques de réhabilitation-restauration ou de rava¬

lement de façades figurent en priorité. L'expérience acqui¬se a permis de situer l'échange de savoir-faire au niveaunational et international et d'assumer les séances de forma¬tion des techniciens municipaux responsables, des archi¬tectes et des entreprises privées de la région.

Dans l'objectif de bien sensibiliser les élus locaux, lesprofessionnels et la population marseillaise, chaque année,l'Atelier du Patrimoine prépare plusieurs expositions per¬

manentes sur l'histoire de l'urbanisme, l'architecture desvilles, les projets urbains et sur la culture de Marseille etdes villes méditerranéennes.

ACTIVITES INTERNATIONALES

Les expériences acquises et enrichies depuis quatorzeans permettent à l'Atelier du Patrimoine de participer, pourle compte de la ville de Marseille:

- aux «Réseaux MED-URBS» qui ont pour objectif l'aide à lasauvegarde du centre historique des villes (les médinas etcasbahs) de Sousse (Tunisie), Rabat (Maroc), Tripoli(Liban), Lisbonne (Portugal) et Anderlecht (Belgique).

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L'ATELIER DU PATRIMOINEDE LA VILLE DE MARSEILLE

L'Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille a été crééen 1980. Attaché au Secrétariat Général de la Ville, il a pourmission de contribuer, en concertation avec tous lesServices compétents de l'Administration, à accroître la qua¬lité architecturale des projets publics et privés ainsi qu'àsauvegarder et mettre en valeur le patrimoine de la cité.

ACTIVITES MUNICIPALES

Au sein de l'administration municipale, l'Atelier duPatrimoine, en liaison avec la Direction de l'Urbanisme, leService des Autorisations de Voirie et le ServiceDépartemental de l'Architecture:

- participe à l'élaboration du Schéma d'urbanisme, duPlan d'Occupation des Sols, des Plans de Référence, duplan de «Zone de Protection du Patrimoined'Architecture et d'Urbanisme», du Règlement de Voirieet du Règlement Local de Publicités et d'enseignes de la

Commune de Marseille.- établit des dossiers de références (historique, tech¬nique de construction, traitement des matériaux etpathologie architecturale) et des études préalables dansle cadre d'opérations d'aménagement, de réhabilitation,restauration et reconstruction du centre historique ainsique pour les noyaux villageois en liaison avec l'Agenced'Urbanisme et la Direction des Services Techniques dela Ville de Marseille.- établit un «Plan du Patrimoine» et prépare le dossierd'un «Secteur Sauvegardé» du centre urbain historique deMarseille.

- au «Plan d'Action Pour la Méditerranée» - Cent sites histo¬riques d'intérêt commun Méditerranéen - Programme desNations Unies pour l'Environnement .

- au séminaire international sur les villes des provinces duViet Nam en Janvier 1994 à Hué, organisé par l'Associationdes villes des provinces du Viet Nam (APC), Cités UniesDéveloppement (CUD) avec le concours du Ministère desAffaires Etrangères et la Commission Européenne. La Villede Marseille entend profiter du mouvement de développe¬ment urbain pour accentuer sa coopération en matière deformation des responsables à la gestion urbaine (urbanisme,architecture, voirie et circulation, ports maritime et fluvial,déchets urbains, tourisme et informatique) avec les villes deThua Thiên-Huê, Danang, Can Tho, Soc Trang, Vung Tau,Qui Nhon, Cao Lanh, Nha Trang, Yen Bai, Nam Dinh, NinhBinh, Viet Tri, Bac Giang, Thanh Hoa, Phan Thiêt et Hô-Chi-Minh Ville.

PARTICIPATION AU PROGRAMME DE L'UNESCO POURLE VIETNAM.

-Monsieur HO Anh-Dung, Architecte-Urbaniste, Consultantde l'UNESCO participe au programme de sauvegarde, deprotection et restauration des monuments historiques de laCité Impériale et des mausolées royaux de Hué ainsi quedes Schémas Directeurs de la région Thua Thiên-Huê et duVieux Hanoi. Il a été sollicité par le Groupe de Travail HUE-UNESCO en Novembre 1992 en tant que «CoordinateurInternational» du groupe et «Consultant International» pour leSchéma Directeur de la région Thua Thiên-Huê, appelé parles Autorités Locales.

Les techniques de réhabilitation-restauration ou de rava¬

lement de façades figurent en priorité. L'expérience acqui¬se a permis de situer l'échange de savoir-faire au niveaunational et international et d'assumer les séances de forma¬tion des techniciens municipaux responsables, des archi¬tectes et des entreprises privées de la région.

Dans l'objectif de bien sensibiliser les élus locaux, lesprofessionnels et la population marseillaise, chaque année,l'Atelier du Patrimoine prépare plusieurs expositions per¬

manentes sur l'histoire de l'urbanisme, l'architecture desvilles, les projets urbains et sur la culture de Marseille etdes villes méditerranéennes.

ACTIVITES INTERNATIONALES

Les expériences acquises et enrichies depuis quatorzeans permettent à l'Atelier du Patrimoine de participer, pourle compte de la ville de Marseille:

- aux «Réseaux MED-URBS» qui ont pour objectif l'aide à lasauvegarde du centre historique des villes (les médinas etcasbahs) de Sousse (Tunisie), Rabat (Maroc), Tripoli(Liban), Lisbonne (Portugal) et Anderlecht (Belgique).

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CODEV VIET PHAPASSOCIATION DE COOPÉRATIONAVEC LE VIETNAM

Electricité de France a développé depuis 10 ans une formenouvelle de mécénat dans laquelle l'entreprise apporte ses

technologies et les compétences de son personnel dans desactions concrètes concernant le patrimoine, la création, lasanté, la formation, l'environnement, la solidarité et le déve¬loppement. Ce mécénat technologique et scientifique se tra¬

duit aussi par un transfert de connaissances et de domainede l'aide au développement.

Les Clubs CODEV (Coopération Développement), créés à

l'initiative du personnel d'Electricité de France réalisent desactions de mécénat technologique humanitaire intervenantun peu partout dans le monde et depuis cinq ans à Hué,Viet Nam. Ces actions concernent l'aide humanitaire (créa¬tion d'un dispensaire, d'une école, d'une cantine) et la valo¬risation du patrimoine culturel dans le processus de déve¬loppement.

CODEV VIET PHAP (CVP - Association loi 1901) prolongeet amplifie cette action dans les domaines de la formation,du développement économique et de la promotion du tou¬risme culturel.

C'est dans ce cadre, qu'après avoir organisé en avril 1992 unFestival Culturel franco-vietnamien et réalisé une étudechromatique sur la coloration des façades de la ville, quel'Association CVP, sollicitée par la Direction des MonumentsHistoriques de la ville de hué, intervient dans laRestauration du Théâtre Royal de la cité Impériale. L'objectifest de rendre ce Théâtre opérationnel dès le deuxièmesemestre 1995 pour permettre des représentations du théâtretraditionnel et la création de nouveaux spectacles.

Cette action, qui s'inscrit dans la campagne internationale del'UNESCO a été présentée lors du Colloque organisé parl'UNESCO le 9 novembre 1993,

EDF:MECENAT TECHNOLOGIQUEET SCIENTIFIQUE

Le mécénat technologique est une nouvelle forme de mécé¬nat initiée à Electricité de France en 1984 et développédepuis dix ans clans des domaines variés : la conservation dupatrimoine, la création artistique, la santé, l'environnementet aussi les besoins humanitaires.

Dans cette forme d'intervention, le mécène n'apporte pas unchèque mais le savoir-faire et les compétences de son per¬sonnel et les technologies qu'il utilise. L'objectif, en effet, nese borne pas seulement à réaliser le projet mais à induire, à

travers des actions concrètes, un véritable transfert deconnaissances.

Dans le domaine humanitaire, cette manière de faire a

l'avantage d'impliquer directement le personnel de l'entre¬prise dans ses actions concrètes sur le terrain en collabora¬tion étroite avec les habitants.

Chaque projet contient du même coup un programme deformation qui s'inscrit souvent dans le compagnonnage ausein des équipes.

Les CODEV (Clubs de Coopération-développement) quiréalisent les actions de mécénat technologique d'Electricitéde France ont choisi au Viet Nam de consacrer l'essentiel deleurs efforts dans la province du Centre et notamment Huê.

- Complexe école - dispensaire - cantine dans un quartierdéfavorisé- Construction d'une maison d'hôtes- Eclairage de l'avenue Le Loi- Aide à l'enseignement et à la recherche- Création et développement de la société Viet-Phap Service- Organisation du premier festival culturel franco-vietnamien- Electrification du village de Binh Chan ( au sud d'Ho ChiMinh Ville )

Autant de réalisations concrètes qui ont renforcé les liensd'amitié entre la France et le Viet Nam, en attendant la res¬

tauration du Théâtre Royal de la Cité Impériale et bien sûr lenouveau festival.

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CODEV VIET PHAPASSOCIATION DE COOPÉRATIONAVEC LE VIETNAM

Electricité de France a développé depuis 10 ans une formenouvelle de mécénat dans laquelle l'entreprise apporte ses

technologies et les compétences de son personnel dans desactions concrètes concernant le patrimoine, la création, lasanté, la formation, l'environnement, la solidarité et le déve¬loppement. Ce mécénat technologique et scientifique se tra¬

duit aussi par un transfert de connaissances et de domainede l'aide au développement.

Les Clubs CODEV (Coopération Développement), créés à

l'initiative du personnel d'Electricité de France réalisent desactions de mécénat technologique humanitaire intervenantun peu partout dans le monde et depuis cinq ans à Hué,Viet Nam. Ces actions concernent l'aide humanitaire (créa¬tion d'un dispensaire, d'une école, d'une cantine) et la valo¬risation du patrimoine culturel dans le processus de déve¬loppement.

CODEV VIET PHAP (CVP - Association loi 1901) prolongeet amplifie cette action dans les domaines de la formation,du développement économique et de la promotion du tou¬risme culturel.

C'est dans ce cadre, qu'après avoir organisé en avril 1992 unFestival Culturel franco-vietnamien et réalisé une étudechromatique sur la coloration des façades de la ville, quel'Association CVP, sollicitée par la Direction des MonumentsHistoriques de la ville de hué, intervient dans laRestauration du Théâtre Royal de la cité Impériale. L'objectifest de rendre ce Théâtre opérationnel dès le deuxièmesemestre 1995 pour permettre des représentations du théâtretraditionnel et la création de nouveaux spectacles.

Cette action, qui s'inscrit dans la campagne internationale del'UNESCO a été présentée lors du Colloque organisé parl'UNESCO le 9 novembre 1993,

EDF:MECENAT TECHNOLOGIQUEET SCIENTIFIQUE

Le mécénat technologique est une nouvelle forme de mécé¬nat initiée à Electricité de France en 1984 et développédepuis dix ans clans des domaines variés : la conservation dupatrimoine, la création artistique, la santé, l'environnementet aussi les besoins humanitaires.

Dans cette forme d'intervention, le mécène n'apporte pas unchèque mais le savoir-faire et les compétences de son per¬sonnel et les technologies qu'il utilise. L'objectif, en effet, nese borne pas seulement à réaliser le projet mais à induire, à

travers des actions concrètes, un véritable transfert deconnaissances.

Dans le domaine humanitaire, cette manière de faire a

l'avantage d'impliquer directement le personnel de l'entre¬prise dans ses actions concrètes sur le terrain en collabora¬tion étroite avec les habitants.

Chaque projet contient du même coup un programme deformation qui s'inscrit souvent dans le compagnonnage ausein des équipes.

Les CODEV (Clubs de Coopération-développement) quiréalisent les actions de mécénat technologique d'Electricitéde France ont choisi au Viet Nam de consacrer l'essentiel deleurs efforts dans la province du Centre et notamment Huê.

- Complexe école - dispensaire - cantine dans un quartierdéfavorisé- Construction d'une maison d'hôtes- Eclairage de l'avenue Le Loi- Aide à l'enseignement et à la recherche- Création et développement de la société Viet-Phap Service- Organisation du premier festival culturel franco-vietnamien- Electrification du village de Binh Chan ( au sud d'Ho ChiMinh Ville )

Autant de réalisations concrètes qui ont renforcé les liensd'amitié entre la France et le Viet Nam, en attendant la res¬

tauration du Théâtre Royal de la Cité Impériale et bien sûr lenouveau festival.

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Directeur de publication :

M. Bouchenaki

Rédaction et coordination :

N. Chambón, S. Ramzi

Rédacteurs :

N. Aikawa, B. Atteinger, C. Bernay, J.C. Bernay, V. Bolo, S. Bramly, M. Cler, M. Détot, Anh-Dung Ho, B. de Kosmi,Cuong Le, Huy-Can Le, A. Le Brusq, L. Lévi Strauss, P. Sainteny, A. Saurat, W. Szambien.

Conception et Impression :

Imprimerie Pellerin 42 01 91 00

Logos :

A. Bouchenaki

Pour tous renseignements s'adresser à :

UNESCO, Division du patrimoine Culturel - 1, rue Miollis, 75015 ParisTel : (1) 45 68 10 00 - Fax : (1) 42 73 01 78

Association des Amis de Huê - 25, me de Crimée, 75019 ParisTel : (1) 42 39 04 88 - Fax : (1) 48 40 26 78

Les Amis du Patrimoine Architectural du Viet Nam (APAV) - 16, me Ortolan, 75005 ParisTel : (1) 43 36 56 56 - Fax : (1) 47 07 46 63

Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille - 10 ter, Square Belsunce, 13001 MarseilleTel : (16) 91 55 15 57 - Fax : (16) 91 56 14 6l

CODEV VIET PHAP, Association de Coopération avec le Viet Nam, Les Renardières, BP N°l, 77250 Moret sur LoingTel : (1) 60 73 73 80 - Fax : (1) 60 73 73 81

Electricité de France (EDF) - Mécénat Technologique et Scientifique - 42, me de Lisbonne, 75384 Paris Cedex 087Tel : (1) 40 42 38 31 - Fax : (1) 40 42 72 08

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Directeur de publication :

M. Bouchenaki

Rédaction et coordination :

N. Chambón, S. Ramzi

Rédacteurs :

N. Aikawa, B. Atteinger, C. Bernay, J.C. Bernay, V. Bolo, S. Bramly, M. Cler, M. Détot, Anh-Dung Ho, B. de Kosmi,Cuong Le, Huy-Can Le, A. Le Brusq, L. Lévi Strauss, P. Sainteny, A. Saurat, W. Szambien.

Conception et Impression :

Imprimerie Pellerin 42 01 91 00

Logos :

A. Bouchenaki

Pour tous renseignements s'adresser à :

UNESCO, Division du patrimoine Culturel - 1, rue Miollis, 75015 ParisTel : (1) 45 68 10 00 - Fax : (1) 42 73 01 78

Association des Amis de Huê - 25, me de Crimée, 75019 ParisTel : (1) 42 39 04 88 - Fax : (1) 48 40 26 78

Les Amis du Patrimoine Architectural du Viet Nam (APAV) - 16, me Ortolan, 75005 ParisTel : (1) 43 36 56 56 - Fax : (1) 47 07 46 63

Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille - 10 ter, Square Belsunce, 13001 MarseilleTel : (16) 91 55 15 57 - Fax : (16) 91 56 14 6l

CODEV VIET PHAP, Association de Coopération avec le Viet Nam, Les Renardières, BP N°l, 77250 Moret sur LoingTel : (1) 60 73 73 80 - Fax : (1) 60 73 73 81

Electricité de France (EDF) - Mécénat Technologique et Scientifique - 42, me de Lisbonne, 75384 Paris Cedex 087Tel : (1) 40 42 38 31 - Fax : (1) 40 42 72 08

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