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Sapeur no 2

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SommairSommairee

ÉDITORIAL

du Général BEZACIER commandant l’E.S.A.G. .......................................................................................... 3

ÉTUDES et PROSPECTIVE

Une nouvelle doctrine des franchissements .......................................... COL DEFRETIN ................ 7

Doctrine d’emploi des plongeurs de l’armée de terre :quelques pistes .............................................................................................................. COL DESTRIBATS ........ 11

Revue de fonction « Agencement de l’espaceterrestre »............................................................................................................................ COL PARMENTIER........ 15

De l’aide au déploiement au soutien austationnement : perspectives modulaires. .............................................. GBR FRERE ........................ 19

DOSSIER : LE GÉNIE INTERARMES, INTERARMÉES, INTERMINISTÉRIEL

Les grandes dimensions du génie et quelques perspectives ...... GBR BEZACIER................ 27

Un CMO pour les opérations en métropole ............................................ GBR CHINOUILH ............ 35

Le service du génie, composante à vocationinterarmées… et davantage ................................................................................ GDI KEIFLIN ...................... 39

Le génie de l’air, une force originale et opérationnelle ................ COL MERRET .................... 43

La B.S.P.P. dans les opérations extérieures - constatet perspectives................................................................................................................ LCL MALIÉ .......................... 47

Les renforts militaires dans la lutte contre les feux de forêts ...... CNE REININGER ............ 51

Le génie au service des DOM.TOM................................................................ COL SIMON ...................... 55

Se réapproprier les fondements : Le Génie, l’arme interministérielle par essence .......................................................... M. PERNOT ........................ 61

FORMATION

Vers un pilotage de domaine unique............................................................ LCL FERRAT ...................... 67

D.A. Faut-il davantage différencier ? ............................................................ LCL ISSAC .......................... 69

Vers une évolution de la formation du deuxième niveau ............ LCL FORTERRE................ 73

Un véritable parcours professionnel pour les militairesdu rang.................................................................................................................................. LCL FERRAT ...................... 75

La formation sauvetage-déblaiement au SMA .................................... LCL AVERTY ...................... 79

STRUCTURES ET ÉQUIPEMENTS

Le système de pose rapide de travures...................................................... LCL LAPARRA .................. 83

Le système de combat futur du génie ........................................................ LCL SCHMITT .................. 85

L’acquisition d’équipements nouveaux...................................................... COL NEBOIS...................... 89

Un plan de modernisation pour les sapeurspompiers de PARIS .................................................................................................... COL GARRIGUES .......... 91

Un centre JANUS pour les régiments du génie .................................. LCL CABON........................ 95

SAPEURSAPEURRevue d’études

du génie militaire françaispubliée par la Direction

des Études et de la Prospectivede l’École Supérieure

et d’Application du Génie106, rue Éblé - B.P. 4125

49041 ANGERS CEDEX 01

Directeur de la publicationGénéral Gérard BEZACIER

Rédacteur en chefColonel DESTRIBATS

Rédacteurs en chef adjointsCapitaine VENTURA

Lieutenant BARREAU

Impression : PIR ESAG

Dépôt légal à parutionISSN en cours

Juin 2002

N° 2

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ÉditorialÉditorial

Evolution des structures de la brigade du génie ou des régiments des

brigades interarmes, de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris,

adaptation de la formation des officiers, des sous-officiers et des mili-

taires du rang, modification du contour du pilotage de domaine pour

un pilotage unique et cohérent de tous les domaines ressortissant au

génie, définition des besoins en équipements pour l'avenir proche ou

lointain : cette année encore, les acteurs en charge de la réflexion et

de l’action ont mis leurs efforts en commun pour tenter d’ajuster de

façon pragmatique le génie d’aujourd’hui à son emploi avec la

volonté de l’inscrire dans la perspective dynamique du 21e siècle.

L’intervention croisée et complémentaire des sapeurs de toutes les

composantes met en évidence l’omniprésence du génie dans les

crises, qu’elles soient accidentelles ou non, qu’elles se déroulent sur

le territoire national ou à l’extérieur. C’est un peu la trame de ce

deuxième numéro de « SAPEUR » qui veut rappeler que de Toulouse

à la baie de Somme, de Mitrovica à Kaboul, l’action des pontonniers,

démineurs, pompiers ou bâtisseurs dépasse les contours du

ministère de la Défense et, renouant avec une longue tradition histo-

rique, s’inscrit dès à présent dans le cadre d’un besoin inter-ministé-

riel que l’avenir ne manquera pas de renforcer.

Ainsi, ce numéro 2 de notre revue d’études du génie militaire

fourmille des réflexions « multidimensionnelles » nécessaires pour

préparer les inéluctables évolutions que commandent la construction

européenne, la transformation de nos Etats et de nos sociétés comme

celle des relations internationales, des technologies, et donc, certai-

nement de nos cadres d’emploi.

C’est bien à ce prix que nous pourrons, pour le siècle actuel, non pas

conserver le génie de nos habitudes, mais construire le génie de nos

besoins, ceux de la France.

le général BEZACIERcommandant l'école supérieure

et d'application du génie

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ÉtudesÉtudesetet

PrProspectiveospective

Une nouvelle doctrine des franchissements ................................................................ COL DEFRETIN ................................ 7

Doctrine d’emploi des plongeurs de l’armée de terre :

quelques pistes .................................................................................................................................................. COL DESTRIBATS .......................... 11

Revue de fonction « Agencement de l’espace terrestre » ............................ COL PARMENTIER ...................... 15

De l’aide au déploiement au soutien au stationnement :

perspectives modulaires ........................................................................................................................ GBR FRERE ............................................ 19

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GÉNÉRALITÉS SUR LES

FRANCHISSEMENTS

Le franchissement est unephase de la manœuvre IA. Cen’est en aucun cas une actionqui ne concerne que le Génie.E l le se caractér ise par lanécessité de mettre en œuvredes matériels spécifiques aucontact ou à proximité del'ennemi, sous la menace decelui-ci ou sous les contraintesde l’environnement extérieur àla force. Ceci implique de coor-

donner à la fois des actionstactiques (conquête d’une têtede pont, sécurisation de la zone,déception…) et des actionst e c h n i q u e s ( g u i d a g e d e sconvois, mise en œuvre desmoyens de franchissement…).

Sur le plan technique, on peutdistinguer deux types de fran-chissement selon les moyensutilisés :

- le franchissement autonomedes formations,

- le franchissement par moyens

Colonel

DEFRETIN

Jacques

Le Colonel Jacques DEFRETINest chef du bureau « agence-ment de l’espace terrestre » (B8)du CREDAT depuis le 1er juillet1999.

Il a commandé le 13e Régimentdu Génie à TREVES (FFSA) de1997 à 1999.

Précédemment, il a été chef duBureau Opérations Instructionau 3e Régiment du Génie àCHARLEVILLE-MÉZIÈRES et chefdu bureau opération du Batail-lon du Génie de la DivisionSalamandre en Bosnie de mai àseptembre 1996.

Une nouvelle doctrinedes franchissements

Le style d’engagement des forces terrestres a considérablement

évolué au cours de ces dernières années. L’aspect multinational des

interventions en faveur de la paix, l’espace de manœuvre devenu

lacunaire ainsi que la multiplicité des acteurs ont imposé de repenser

la doctrine des forces terrestres, sans pour autant abandonner la pos-

sibilité de s’engager dans une opération de haute intensité.

La doctrine d’emploi du génie a suivi cette évolution et tout naturel-

lement la notion de franchissement a été repensée. C’est ainsi que, à

côté du franchissement classique, au contact, appelé sous menace,

apparaît une nouvelle notion de franchissement : le franchissement

sous contraintes. Celui-ci, prenant en compte les exigences du mode

opératoire « maîtrise de la violence », répond plus particulièrement

au style d’engagement actuel de nos unités.

Le franchissement sous menace est, normalement, bien connu au

sein de la chaîne des forces. C’est pourquoi cet article, après

quelques généralités sur les franchissements, insistera davantage

sur le franchissement sous contraintes. Pour plus de détails, le

lecteur pourra utilement se référer au TTA 750 « manuel d’emploi

relatif aux franchissements » Édition 2001.

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du génie : soit continu, soitdiscontinu.

L'un et l'autre peuvent êtrecombinés au cours de la mêmeopération de franchissement.

Le franchissement autonomeconsis te , pour une uni tédonnée, à passer d'une riveà l 'autre par ses propresm o y e n s , é v e n t u e l l e m e n trenforcés par des moyens dugénie (reconnaissance, aména-gement des berges et sécurité).Les franchissements autonomesincluent :

- le franchissement par flot-teurs ou bateaux isolés,

- le franchissement amphibie,

- le franchissement à gué ou ensubmersion.

Le franchissement par moyens

du génie

Le franchissement continuconsiste à utiliser des ponts dugénie.

Ceux-ci peuvent être :

- des travures continues avecou sans support intermédiaire(p.m. : ponts Bailey, MabbeyJohnson, ou travures desystème de pontage rapide),

- des ponts amphibies, mis en

œuvre par leurs équipages,

- des ponts motorisés, trans-portés et mis en œuvre par lesunités de franchissement,

- des ponts de circonstance,dont la construction reposesur l'emploi de matériauxcourants provenant en géné-ral de ressources locales. (1)

Le franchissement discontinu

est effectué par utilisation desupports flottants motorisés detype bacs ou portières.

Les uns et les autres peuventêtre ambidromes (les véhiculesembarquent et débarquent enmarche avant).

LE FRANCHISSEMENT SOUS

CONTRAINTES

On appelle franchissement souscontraintes (2) une opération defranchissement organisée dansune situation tactique où il n’ya pas d’ennemi en mesure des’opposer directement à la ma-nœuvre de franchissement.

Dans ce cas particulier, aucunedes deux rives ne peut donc êtredéclarée « rive ennemie » ou« rive amie ». De ce fait, la Forcedoit prévoir un dispositif desûreté adapté sur les deux côtésde la coupure. Elle doit aussi enassurer la surveillance une foisce dernier construit.

Initialement, la réalisation d’unpoint de passage a pour objectifd’assurer la liberté de mouve-ment de la force. Cependant cepoint peut être mis aussi à la dis-position de la population, desONG…

Afin de permettre la mobilitédes unités de la force, le pointsera en permanence sous sur-veillance et les flux de la circula-tion seront placés sous contrôlemilitaire.

En règle générale, un point decontrôle sera mis en place surchaque rive du pont.

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1) par exemple ponts de charpente

2) Ces différentes contraintes peuvent relever aussi bien des belligérants, des factions que de la nation hôte, des médias, de la popu-lation locale, des ONG, des mouvements de foule ou de réfugiés…

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Pour assurer la réussite de cetype de franchissement, il estnécessaire de prendre desmesures d’organisation, de sau-vegarde et de disposer demoyens de protection afin detenir compte des contraintessubies et pour faire face éven-tuellement à des agressionsponctuelles et limitées.

Ce type de franchissement s’ap-plique principalement au modeopératoire « maîtrise de la vio-

lence », mais n’exclut pas lemode opératoire « coercition deforces ».

En coercition de forces, i lconcerne le franchissement desunités non soumises à uneaction directe d’un ennemi clai-rement identifié.

Il s’agit donc essentiellement dufranchissement des échelons desoutien à une distance impor-tante des forces ennemies.

En maîtrise de la violence, ils’intègre dans la mission derétablissement d’it inéraire.L’organisation et la sûreté dusite, s’inscrivant dans la durée,nécessitent la mise en placed’un dispositif spécifique.

A la différence du franchisse-ment sous menaces, ce franchis-sement n’impose pas systémati-quement de monter une ma-nœuvre interarmes. En effet,selon la nature et les effets descontraintes subies, il peut êtreenvisagé de n’avoir recoursqu’aux unités du Génie.

Cependant, le point de passage,une fois réalisé, sera gardé sousla responsabilité de la Force,pour préserver sa liberté demouvement, mais pourrait ulté-rieurement être, soit confié auxautorités civiles de la nationhôte, soit démonté.

Dans ce type de franchissement,l’agrégation de moyens étran-gers serait fréquente et imposede connaître les matériels depontage alliés, leurs perfor-mances ainsi que les classes depont compatibles avec leursmoyens.

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Schéma génériqued’un franchissement sous contraintes

Rocade de filtrage(ou de contrôle)

Point de passage

Rocade de filtrage(ou de contrôle)

Poste decontrôle

dispositif

de sûreté

P

1

13

13

Zone de filtrage(contrôle) etde stationnement

Zone de filtrage(contrôle) etde stationnement

Zone detraversée

Poste de

contrôle

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Les équipes de plongeurs del'armée de terre, présentes dansles régiments du génie desbrigades interarmes et de labrigade du génie constituent depetites unités à fort taux d'enca-drement (75 %), au niveau phy-sique élevé, habituées à évoluerdans un milieu profondémenthostile - eau parfois à surfacenon l ibre , courant , f ro id ,absence de vis ibi l i té - t rèsréactives en raison de leur faiblevolume.

Leur formation parachutisteélargit en outre les méthodes deleur mise en place et leurconfère un rôle tout particulierau sein de leurs régiments.

Ces équipes, intégrées au seinde la section de liaison, recon-naissance et orientation, consti-tuent un outil performant auxsavoir-faire uniques et indispen-sables au combat moderne.

ENGAGEMENT EN TERRAIN

OUVERT

La présence importante descours d'eau, tout particulière-ment sur les théâtres euro-péens, posera toujours auxforces le problème de leur fran-chissement. Même si les condi-tions des franchissements ensubmersion sont telles que peud'arguments plaident en leur

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Colonel

DESTRIBATS

Jean-Michel

Saint-Cyrien de la promotioncapitaine de Cathelineau (76-78),le colonel DESTRIBATS estdirecteur des études et de laprospective à l’ESAG depuis le1 er août 2000.

Commandant d’unité au 32e RG,chef de BOI au 34e RG puis au17eRGP, commandant en secondau 17 e RGP, il commande le 19 e RG de 1998 à 2000.

Le colonel DESTRIBATS estingénieur de l’École nationaledes ponts et chaussées etbreveté de l’enseignement mili-taire supérieur.

Directeur de plongée, il a été lechef du groupe des spécialistesd’aide au franchissement du11e RG au sein de la 5 e Divisionblindée de 1980 à 1983.

Doctrine d’emploi desplongeurs de l’armée deterre : quelques pistes

Le contexte des engagements a très largement évolué, le centre de

gravité le plus probable des crises et conflits se déplaçant des

campagnes vers les zones bâties. Les plongeurs de l'armée de terre,

créés initialement dans le cadre exclusif de l'aide au franchissement

autonome, amphibie ou en submersion, ont vu le domaine de leur

emploi s'élargir aux travaux subaquatiques puis à l'intervention

offensive, sans que la définition de l'emploi des équipes soit tout à

fait satisfaisante. C'est pourquoi il apparaît aujourd'hui nécessaire

d'écrire une doctrine d'emploi des plongeurs de l'armée de terre, en

revisitant leur engagement en terrain ouvert et en ouvrant les pers-

pectives nouvelles qu'entraîne l'engagement en zone urbaine

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faveur, les franchissements am-phibies et par moyens du génierestent d'actualité. Il reste doncprimordial de conserver lescapacités de :

- former les équipages ;

- reconnaître les coupures(berges aquatiques, obstaclesimmergés, minage…) ;

- assurer la sécurité des fran-chissements autonomes.

La destruction d'ouvrages d'art(ponts, barrages) qui ne seraitp a s p o s s i b l e p a r a t t a q u eaérienne, dépassera toujours leniveau de décision de la brigadeet fera probablement l'objetd'une opération, généralementlourde, confiée aux unités spé-

cialisées du C.O.S.

L'intervention offensive, cons-truite sur ce schéma est sansdoute dépassée.

En revanche, la « reconnais-sance offensive » destinée àpréciser certains aspects spéci-fiques de l'opération est envisa-geable et cohérent : caractéris-tiques des ouvrages, itinérairesd'approche et d'exfiltration,zones possibles de mise enplace (héliportage ou aérolar-gage) et de récupération.

Le soutien de ce type d'opéra-tion peut également être envi-sagé suivant des modalités àétudier.

Les missions de recherche enmilieu subaquatique restent undes savoir-faire indispensables,qu'il s'agisse de l'emploi dansun cadre opérationnel (recher-che d'armes, objets divers…) oude l'emploi dans le cadre d'unedemande de concours sur le ter-ritoire national (recherche depersonnes portées disparues).

Les techniques doivent êtreentretenues à la fois en eauxdormantes et en eaux cou-rantes.

Ensemble constitutif des sec-tions de liaison, reconnaissanceet orientation, les équipes deplongeurs peuvent participeraux reconnaissances terrestres(itinéraires, zones de déploie-ment, zones d'obstacles…) pourlesquelles elles possèdent à lafois les compétences et lesmoyens.

ENGAGEMENT EN ZONE

URBAINE

L'engagement en zone urbaineest une probabilité forte descrises et conflits futurs.

Dans ce domaine, les plongeursde l'armée de terre peuventapporter, sous réserve d'uneformation et d'un équipementspécifique, une plus-value nonnégligeable aux capacités desforces terrestres.

Habitués à évoluer dans desconditions hostiles, ils sontnaturellement désignés pourdevenir les spécialistes desréseaux souterrains.

L'éventail des capacités àdétenir couvre à la fois la recon-naissance, l'intervention etl'appui.

- connaissance et reconnais-sance des réseaux (secs ouhumides), évaluation desrisques ;

- actions de mobilité et decontre - mobilité (ouvertureou obstruction de réseaux) ;

- déminage ou dépollution en

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milieu aquatique ;

- guidage des unités en milieusouterrain.

Les groupes de plongeurs del ' a rmée de te r re , par l eurconnaissance de ce milieu,pourraient avoir vocation à agirdans le cadre de leur emploi ausein de leur unité d'apparte-

nance, soit, en tant que debesoin, en complément ou enappui d'actions menées par lecommandement des opérationsspéciales.

ENGAGEMENT HORS CRISE

Dans le cadre d'un engagementpost-conflictuel ou dans le cadre

de missions d'assistance auxservices publics, les plongeursde l'armée de terre peuvent êtreconduits à effectuer les actionssuivantes en milieu aquatique :

- reconnaissance ;

- recherche ;

- dégagement d'obstacles ;

- déminage ou dépollution.

Ces quelques réflexions peuventalimenter les débats à venir lorsde l’élaboration d’une nouvelledoctrine des plongeurs del’armée de terre.

S’il est à peu près certain quel’aide au franchissement nesuffit probablement plus à elleseule à justifier la spécialité, ilserait dommage par ailleurs dese priver d’une capacité uniqueau sein de l’armée de terre dontl’engagement en zone urbaineet les multiples interventions enopérations intérieures ont déjàdémontré leur totale nécessité.

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Ces revues consistent à conce-voir et organiser l’évolution dechaque fonction opérationnellepour maximiser sa performanceimmédiate et l’orienter vers sonprofil futur.

Ce processus, centré sur laconsidération des besoins opé-rationnels à court, moyen etlong terme, prend en compte lescontraintes liées aux ressourceshumaines, à l’organisation etaux équipements.

C’est pourquoi la revue defonction opérationnelle, quiconstitue à la fois la synthèse detoutes les démarches du Bureaude Conception des Systèmes deForces (analyse capacitaire,rédaction des concepts, adapta-tion réactive et préparation dufutur) et leur traduction dans lesfaits, implique la quasi-totalitédes bureaux de l’état-major,sans par ler des apports àattendre d’autres organismespropres à faire profiter celui-cide leur expertise.

Dans cette perspective, la ma-nière dont est organisée etconduite la préparation des RFOrevêt une grande importance.

Chaque organisme impliquédoit bien percevoir l’attention etla considération accordées à sespropositions et, au-delà, doitêtre assuré de voir respectéesles prérogatives attachées à sesattributions.

Au moment où les conclusionsdes RFO sont rendues auCEMAT pour donner lieu à desdécisions, il importe que lesrecommandations aient faitl’objet d’un large accord entreles parties prenantes et quecelles-ci se soient appropriées lecontenu des RFO.

En d’autres termes, si le BCSFest à l’origine et au centre decette démarche, il est surtoutl’animateur d’un réseau detravail. A ce titre, il pilote,coordonne, écoute, expose lesdivergences.

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Colonel

PARMENTIER

Saint-cyrien de la promotionMONTCALM (1980-1982), leColonel PARMENTIER a servicomme chef de section puisofficier adjoint en compagnie decombat au 11 e RG à RASTATT de1983 à 1987.

Il a commandé de 1988 à 1990 la1 re compagnie de combat du 6 e

RG à ANGERS.

Engagé dans le cycle de prépa-ration au brevet technique, il asuccessivement été affecté àl’ESGM à VERSAILLES puis àl’EG de PARIS avant d’intégreren 1992, l’École Nationale desPonts et Chaussées, où il obtientle diplôme d’ingénieur civil en1994.

Il rejoint la 108 e promotion deCSEM, puis poursui t unescolarité interarmées au sein dela 3e session du CID.

Chef BOI au 34 e régiment dugénie en 1996, il participe en1997 aux travaux de planifica-tion de la SFOR dans l’équipefrançaise insérée au SHAPE àMONS.

Affecté en 1998 à l’état-major del’armée de terre, il sert aubureau de conception dessystèmes de forces où il est encharge, jusqu’en octobre 2001,de la fonction Agencement del’espace terrestre.

A cette date, il devient l’officiercorrespondant pour les étudesamont au sein de l’état-major.

Il commandera le 13e RG à partirde l’été 2002.

Revue de fonction« Agencement de

l’espace terrestre »Pour faire évoluer chaque fonction opérationnelle en intégrant logi-

quement vision d’avenir et sollicitations du présent, le Bureau de

Conception des Systèmes de Forces procède périodiquement à des

revues de fonctions opérationnelles (RFO).

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Ces RFO recouvrent trois actesessentiels :

- u n a u d i t d e l a f o n c t i o n(capacités, organisation, res-sources humaines, équipe-ments…),

- un rappel des perspectivesd’évolution à long terme(engagements futurs),

- une recommandation portantsur les évolutions à prononcerà court terme.

Dès que le CEMAT a pris sesdécisions, leur mise en œuvreest confiée aux bureaux del’état-major correspondant auxmétiers dont elles relèvent prio-ritairement. Le BCSF perd alorsson rôle de pilote, mais s’assureque les solutions préconiséessont cohérentes avec lesexigences capacitaires.

En ce qui concerne l’agence-ment de l’espace terrestre, larevue de fonction AGESTER1999, a établi un point desituation instantané de lafonction. Sur cette base, leconcept d’emploi du génie a étéélaboré et des directives ontpermis d’orienter les étudesdoctrinales et technico opéra-tionnelles à court terme.

La revue de fonction AGESTER2000, à la lueur de l’analyse des« Engagements futurs des forcesterrestres » a permis d’amorcerles perspectives d’évolution dela fonction à long terme.

La revue de fonction AGESTER2001, à partir de l'évolution ducontexte opérationnel et despropositions de l'étude Génie2015, prend plus particulière-ment en compte l'occurrencedes engagements en zoneurbaine et le développementdes actions d'assistance auxpopulations civiles, en particu-lier sur le territoire national. Elles’inscrit dans une réflexion réso-lument prospective suivant unedouble logique :

- de projection à moyen et longterme, permettant de définirles orientations futures de lafonction opérationnelle,

- de cohérence d’ensemble dela fonction en y incluant ledomaine de la défense NBC etde la géographie.

A partir de cette étude, les prin-cipales orientations et décisionssuivantes ont été arrêtées.

Dans le domaine capacitaire,il est apparu nécessaire deréévaluer les capacités d’aide audéploiement de la Brigade duGénie.

La réorganisation, sous enve-loppe d'effectifs, des structuresdu 1er et 2e régiment du génieaccroît sensiblement la capacitéd'aide au déploiement et créedeux compagnies en mesured'assurer une partie de lamission de soutien au stationne-ment, mesures compensées parune réduction des capacités defranchissement.

Les récentes interventions del'armée de terre dans le cadredes missions d'assistance auxpouvoirs publics ont confirmé lanécessité de disposer d'un CMOspécifique, apte à assurer lamise en œuvre de l'ensembledes moyens déployés. LaBrigade du Génie a vocation àarmer ce CMO « ProjectionIntérieure ».

Enfin, l'adaptation du génieaux nouvelles dimensions ducombat de contact, en particu-lier dans le cadre de l’appui desunités engagées dans desactions de combat en zoneurbaine, nécessite une réorgani-sation, sous enveloppe d'effec-tifs, des structures des compa-gnies de combat du génie.

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A cet effet, le principe d'unestructure ternaire identique quelque soit le régiment du génie debrigade interarmes (3 compa-gnies de combat/régiment,3 sections de combat/compagnie,3 groupes de combat/section) aété adopté. Les modalités et lachronologie de cette réorganisa-tion font l'objet d'une étudedétaillée dont les résultats sontattendus à l’été 2002.

Cette étude s’accompagne d’uneréflexion sur le redéploiementd ’ u n c e r t a i n n o m b r e d ematériels entre les différentsrégiments du génie afin d’opti-miser et de faciliter l’entraîne-ment.

Dans le domaine du NBC, ledéveloppement des capacitésd'interventions de l'armée deterre face aux risques technolo-giques en opérations exté-rieures nécessite la réorienta-tion des missions du Groupe deDéfense NBC vers le traitementdes événements RBC (radiolo-gique, biologique et chimique).Un groupe de travail, piloté parl'EMAT a été constitué enseptembre 2001 afin de définirles futures missions, les struc-tures adaptées et les besoinséventuels en personnel pourfaire face à ses nouvel lesmissions.

D’autres évolutions restent àdéfinir, ainsi le contrôle dumilieu physique et humainnécessite davantage de rensei-gnements sur l'environnementque sur les dispositifs militaires.Dans ce contexte, la rechercheet l'exploitation du renseigne-ment « milieu » requièrent desspécialistes.

A cet effet, et dans le cadre del'élargissement de la recherchedu renseignement « milieu », lesdifférents spécialistes de lafonction AGESTER, id est lescellules reconnaissance etexpertise infrastructure, leséquipes d'évaluation du risquetechnologique (ERE), voire lescellules d'analyse du terrain( T E R A ) p o u r r a i e n t ê t r eregroupés au sein d'un module

multi-expertises, dont l'ossatureserait les détachements dereconnaissance et de liaison dugénie.

Dans le domaine conceptuel etdoctrinal, en vue de définir unevéritable politique d'équipe-ment en lieu et place de laconstitution de « parc de précau-tion », un concept de contreminage doit être rédigé. Cedocument fait l'objet d'uneconcertation avec l'Allemagneafin de pouvoir déboucher surun besoin opérationnel communà l'été 2002.

Dans le domaine des équipe-ments, l’élément essentiel desprochaines années sera laconcrétisation du système decombat futur du génie. Le SCFGpeut être défini comme l'en-semble des matériels majeurspermettant aux unités du géniede remplir les missions d'appuidirect au combat de contactdéf in ies dans le conceptd’emploi du génie en opéra-tions.

Il s'agit de définir quels effetssignificatifs apportent les unitésdu génie, intégrées au premieréchelon, dans les opérationsdans la profondeur et dans lesactions en zone urbaine. Puis ilsera nécessaire de traduire ceseffets en termes de fonctionnali-tés qui seront in fine répartiesdans différents modules.

La RFO est l’outil par lequel serétablit la relation entre lescapacités et les aptitudes. Eneffet, une fois les capacitésréalisées par la combinaisond’équipements regroupés ausein de cellules de base opéra-t i o n n e l l e s ( s y s t è m e s d ecombat), il s’agit de mettre enplace les ressources humaines,les organisations permanentes,les doctrines et les formationspropres à en optimiser la miseen œuvre. Cette opération, quirésume le processus des RFO,n’est rien moins que la transfor-ma t i o n d e c a p a c i t é s e naptitudes. La RFO est ainsi l’ins-trument par lequel se raboutentles visions du présent et du futurde la fonction AGESTER.

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A ce titre, il va modeler le terrainau profit des forces pour leurdonner ou redonner leur libertéd'action.

Au-delà de cette mission bienconnue est apparue depuis peuune nouvelle notion, celle desoutien au stationnement.

Le général chef d'état-major del'armée de terre au cours duforum du CDES sur la visioneuropéenne d'emploi des forcesterrestres, déclarait :

« Vous savez que dorénavant,elles (NDLR : les forces ter-restres) sont désormais appe-lées à participer à la résolutiondes crises que l'on peut sansexagérer qualifier de complexeset durables.

Elles doivent également simul-tanément, et c'est là l'une desdifficultés, conserver leurscapacités à faire face à un conflitde haute intensité, toujourspossible, même si c'est avec desvolumes plus réduits, et bienentendu, elles continuerontcomme les autres armées à êtresollicitées pour des opérationsde service public sur le territoirenational.

Dans ce cadre d'action deuxéléments peuvent retenir l'atten-tion du sapeur : le caractèredurable et les opérations deservice public.

Ce sont deux critères qui dimen-sionnent réellement les forces etleurs soutiens. En effet, l'inscrip-tion dans la durée de ces criseset la simultanéité de plusieursthéâtres imposent une gestionparticulière des moyens.

De même la réponse aux mis-sions de service public nécessitedes ressources particulières. Ilen est ainsi pour les capacités dela chaîne des techniques et opé-rations d'infrastructure.

Dans ce même forum un accentparticulier fut mis sur la néces-saire interopérabilité, la multi-nationalité des opérations etl 'aspect jur id ique de nosactions.

Enfin la construction de l'Europede la défense et les missions,dites de Petersberg, définiesdans le cadre de la conférenced'Helsinki fut évoquée.

De l'ensemble des débats il estpossible de conclure, sans êtreparticulièrement doué en pros-pective, que l'action des arméesfrançaises ne devrait guèredécroître dans les années àvenir et que celle-ci devrait nor-malement être axée sur la réso-lution des crises où le maintienau plus bas niveau de violencerestera la règle.

L'objectif fixé aux forces multi-nationales sera alors le rétablis-sement de la paix, ce qui peut setraduire par la reprise à termedes activités normales despeuples concernés.

Par ailleurs, la solidarité euro-péenne pourrait jouer lors decatastrophes naturelles tou-chant l'un ou plusieurs de sesmembres. Là encore, l'objectif àatteindre devrait être le retourrapide à la vie normale.

Cette notion peut accessoire-ment être étendue au territoirenational, les risques naturels ne

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Général

FRERE

José

Le général José FRERE estDirecteur régional du génie enrégion terre Ile-de-France.

Saint-cyrien de la promotionCapitaine Danjou (1971-1973), ilchoisit le génie et sert successi-vement au 7 e RG en Avignon, àl'EAG comme instructeur EOR,au 19 e RG à Besançon commecommandant de compagnieavant de rejoindre les FFA auCOMGENIE à Rastatt où il sertaux services techniques.

Reçu à l'EMS2 en 1985, il suit lescours de l'ENPC puis de l'écolesupérieure de guerre et duCours Supérieur Interarmées.

Affecté à Castelsarrasin, il estcommandant en second du31e RG et chef de corps du33 e RG de la 15 e DI, régiment deréserve dont un embryon d'état-major et deux compagnies sontactivées.

Après un séjour au BureauP l a n i f i c a t i o n F i n a n c e s d el'EMAT, il prend le commande-ment du 34 e RG à Epernay.

Dès la fin de son temps de com-mandement, il succède au chefde corps du 3 e RG à la tête duB A T G E N d e l a D i v i s i o nS a l a m a n d r e , d e j u i l l e t àseptembre 1996.

Il occupera ensuite à l'État-major des armées les postesde rédacteur planification-pro-grammation et de chef desection Évaluation puis celui deDCG adjoint à partir du 1er juillet2001.

Marié et père de trois enfant, ilest cheval ier de la légiond'honneur et chevalier de l'ordrenational du mérite.

De l'aide au déploiement ausoutien au stationnement :perspectives modulaires.

De nombreux articles traitent aujourd'hui de l'aide au déploiement.

L'actualité y est pour beaucoup. Dans le cadre de la doctrine d'emploi

de l'armée de terre, le génie est responsable de l'agencement

terrestre.

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pouvant être exclus (les récen-tes catastrophes sont là pournous le rappeler).

Dans le contexte évolutif de cesdernières années, le génie, armeet service, a été amené àagencer l'espace terrestre pourautoriser le déploiement desforces et assurer leur libertéd'action mais aussi pour pren-dre en compte le caractèrepermanent du stationnement àeffectif variable sur les théâtresd'opérations.

La longue vocation des arméesde bâtisseurs en interventionextérieure se trouve à nouveaurévélée.

Le passage d'une phase d'aideau déploiement d'un dispositifjeté sur le terrain au plus vitepour « étouffer le feu » à unephase plus longue et moinssoumise aux changements desituation, dite de soutien au sta-tionnement, n'est toutefois passans poser de problèmes.

Si l'on applique aux nouvellesf o r m e s d e « c r i s e s » l e sp r i n c i p e s d e l a g u e r r e ,économie des forces, concentra-tion des efforts et l ibertéd'action, pour la chaîne tech-niques et opérations d'infra-structure ceux-ci éclairent surl'évolution possible des actions.Il ne servirait à rien de mettre enplace une structure ou organisa-tion permanente pour être enmesure de réagir aux circons-tances.

D a n s l e c a d r e q u i n o u spréoccupe, il s'agit de bien dis-tinguer trois phases dans lesopérations, la première qui estcelle de l'aide au déploiementpour laquelle les régiments dugénie embrigadés sont entraî-nés, la dernière qui est celle dusoutien au stationnement quinécessite l'emploi d'experts eninfrastructure et enfin la seconde,phase de transition particulière-ment délicate à gérer.

Ces trois phases sont bien évi-

demment imbriquées deux àdeux. Néanmoins pour lesétapes d'extrémité, les solutionsexistent et sont mises en œuvreactuellement sur les diversthéâtres.

En ce qui concerne la phaseintermédiaire, elle est beaucoupplus difficile à appréhender. Elledépend pour beaucoup de laculture des nations. En effet leschéma proposé ci-après nevaut que parce que la culturefrançaise privilégie dans lerèglement des conflits l'actionde proximité.

Le contrôle de zone obéit alors àun stationnement des unitésengagées au plus près despoints critiques, points décisifsou centres de gravité.

A l'inverse, d'autres nationspréfèrent un stationnement desforces dans des emplacementsaménagés d'avance, nécessitantune logistique importante dès ledébut des opérations.

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La méthode française permetdans l'objectif d'un retour leplus rapide possible à la vienormale de donner des signesévidents permettant de fairebaisser la tension comme l'ex-pliquait le général de Saqui deSannes, commandant la Brigademultinationale Nord au Kosovo(passage du retour de l'espoirau retour de l'activité) lors duForum du CDES.

A l'aune de l'économie desmoyens, il faudrait donc pour lacomposante infrastructure danscette phase transitionnelle parti-culière, assurer la cohérence etla cont inui té des t ravauxréalisés par les unités engagéesdans l'aide au déploiement, êtreen mesure d 'envoyer desmodules « sur mesure » enfonction de l'état des lieux et dutravail à réaliser pour assurer leminimum de confort et lasécurité du personnel. Desmoyens matériels seront indis-pensables et l'effectif nécessai-rement compté.

Au titre de la concentration desefforts, il paraît intéressant d'uti-liser le maximum de ressourcedisponible sur l'opération pourqu'elle donne satisfaction auplus vite. Elle doit pouvoir faireappel tant à l'active qu'à laréserve.

Au titre de la liberté d'action ducommandant de l'opération, elledoit préserver la réversibilité etêtre en mesure de réagir rapide-ment à l'aide de procédures pré-établies, notamment avec l'é-mergence de l'aspect juridiquedans ce type d'action.

Le constat actuel sur les théâtresd'opérations est que l'installa-tion sommaire des bataillons,compagnies, sections et grou-pes a tendance à devenir pé-renne.

Lors de la stabilisation de lacrise puis lors de la baisse duniveau de violence vers unretour à la quasi-normalité, lesunités améliorent leur cantonne-ment sans réels moyens.

Le niveau supérieur ne peutguère leur venir en aide dès lorsqu'il n'en a pas les moyens,étant lui-même d'ailleurssouvent logé à la mêmeenseigne. En ce qui concerne lesPC, la prise en compte de cettesituation a permis de dévelop-per le concept des camps 1000hommes que l'article du LCLFontan dans le premiernuméro de Sapeur illustrebien.

Néanmoins, ailleurs que sur cescamps, i l reste nombre deproblèmes à régler dont ceux dela prise en compte des lieux, del'état des lieux, de la mise auxnormes minimales de sécurité(incendie, travail, etc…).

Sans vouloir reproduire sur leterrain les conditions de vie etde travail de métropole, il fautque les chefs à quelque échelonqu'ils se trouvent prennentconscience des responsabilitésqu'ils ont à assumer vis à vis dela vie de leur personnel.

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Comment faire dès lors que laressource financière et humainene semble pas permettre deréaliser rapidement les travauxque chacun voudrai t voi reffectués au plus vite ?

A ce point de la réflexion, nouspouvons simplifier la probléma-tique en considérant que soit surun théâtre extérieur, soit en casde catastrophe naturelle sur lesol national, il faut concilier unedemande très forte ponctuelle-ment avec des ressources exis-tantes mais non mobilisables.

La réponse devient dès lorslimpide : il faut se donner lesmoyens de mobiliser rapide-me n t l a r e s s o u r c e . C e t t eressource, que doit-elle être ?Du matér iau pour réparer,reconstruire, voire construire.Celui-ci existe soit sur le théâtred'opérations, soit ailleurs. Il fauten tous cas être à même dedéfinir ce qu'il faut en quantitéet en qualité puis se mettre enmesure de l'acquérir. Pour lamise en œuvre, il faut des genscapables de concevoir puis defaire la description des travauxet encadrer leur réalisation soitpar main d'œuvre civile (sou-vent inexistante dans les pre-miers temps) soit par la maind'œuvre militaire. Il faut alorsune ressource qualifiée dans lesmétiers du bâtiment.

Les conditions de réussite,décrites ci-dessus, pour de tellesentreprises sont importantes etnombreuses. Elles ne sont au-jourd'hui pas réunies. Pourtantles ressources existent, il suf-firait de les organiser et de lesmobiliser en tant que de besoin.

Une solution envisageable àmoindre coût pourrait être dedonner une ossature organiqueà une structure activée de tempsà autre.

Cette structure pourrait com-prendre un élément de com-mandement chargé de l'instruc-tion, de l'entraînement, de l'ad-ministration et la planification àfroid puis de la montée enpuissance très rapide et enfin du

commandement sur le théâtrede cette unité.

Certains de ses éléments pour-raient participer aux premièresreconnaissances en fonction dela nature des missions fixées aucontingent français et de l'étatdes lieux.

Un second élément pourrait êtreconstitué des moyens indispen-sables pouvant ne pas être dis-ponibles sur le marché et néces-sitant une formation particulièrepour leur mise en œuvre.

Ce serait une compagnie dematériels spécialisés tels que cen-trale à enrobé, concassage, grue,toupies, camions bennes etc…

Deux autres composantes vien-draient compléter la structure.Une compagnie d 'expertschargés de passer les marchés,au moyen de procédures pré-formatées, capables de conce-voir les travaux, les conduire, lesfaire réaliser. Il s'agit en fait dumétier de base des structures dutemps de paix des établisse-ments du génie (assistanceau commandement, maîtrised'ouvrage, maîtrise d'œuvre).Enf in le dern ier é lément ,pouvant être multiple serait lacompagnie de mise en œuvre,pour réaliser les travaux enrégie (main d'œuvre militaire).

La mission de cette unité seraitalors de proposer au comman-dement de l'opération, ou lorsde catastrophe naturelle àl'EMIAZD, les mesures à mettreen œuvre pour sortir au plus vitede la crise.

L'objectif serait dans le cadre duretour à la vie normale de mettreen condition les zones de sta-tionnement tout en redonnantaux autochtones les moyens dela repr ise économique eninjectant de l'argent (achat dematériaux), en favorisant larenaissance des entreprisesloca les e t en passant desmarchés avec ces dernières dèsque possible.

Cette action s'inscrirait dans un

laps de temps assez courtpuisqu'il s'agirait de répondre àun besoin pressant et ponctuel.

L'amélioration des conditionsde vie et de travail initiales pas-serait alors ensuite par le pro-cessus connu actuellement surles divers théâtres et connu sousle vocable soutien au stationne-ment sous contrôle du CFLT.

L'armement de cette structuredans le cadre du format actuelde l'armée de terre pourrait sefaire à enveloppe d'effectifsconstants.

Il s'agirait de trouver au sein derégiments de la brigade génie, lenoyau dur de l'élément de com-mandement et de transformerune des compagnies actuelles,éventuellement conservant unedouble vocation, en compagniespécialisée.

Pour la compagnie de maîtrised'ouvrage et maîtrise d'œuvre,elle pourrait être constituée àpartir du personnel militaire desétablissements du génie etdirections régionales par abon-nement en fonction du cycle dedisponibilité actuel des brigadesavec un rattachement à étudier.

De même les compagnies demise en œuvre seraient consti-tuées à partir des groupes proje-tables des équipes de caserne-m e n t d e s r é g i m e n t s d e sbrigades qui seraient dans lecycle de projection.

La gestion nominative et l'appelsi besoin seraient à la charge del'élément de commandementsur ordre du CSOAT. Un noyaude réservistes spécialistespourrait aussi être intégré dansces structures. La difficulté dansce cas pourrait être leur mobili-sation dans le cas d'interventionsur le territoire national, leursentreprises en ayant vraisem-blablement besoin ne les met-traient pas à disposition.

Ce concept s'il avait existé auraitpu permettre en plus du schémadirecteur au Kosovo, de traiterles divers points hauts et pointsde stationnement d'unités au

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plan notamment de l'approvi-sionnement en eau et enénergie, ainsi que dans ledomaine de la sécurité élec-trique et incendie.

Par ailleurs, la compétence deséquipes de casernement enca-drées par des experts du serviceaurait permis de rapidementmettre en œuvre les matériauxet matériels nécessaires à laconstitution de locaux confor-mes et relativement confor-tables.

De même, comme il a été faitappel aux experts pour aider lespopulations locales dans laSomme, il aurait été envisa-geable de réaliser une opérationd'envergure après le terribleaccident survenu à Toulouse.

Pour appuyer cette affirmation,voici les quelques actions qu'ilaurait été possible de mener.Immédiatement après l'explo-sion, sur demande de l'EMIAZD,une équipe de reconnaissancecomposée de sapeurs arme(dégagement d’itinéraire, dé-blaiements, etc…) et service(désordres sur l’infrastructure,ressources) aurait pu aider àfaire un bilan rapide des dégâtset l'évaluation sommaire destravaux à réaliser.

Un état des lieux des entreprisescapables d'assurer l'approvi-sionnement des chantiers ainsique de celles en mesure d'appli-quer leur action sur le terrainaurait pu être envisagé.

Une sorte de schéma directeurd'urgence aurait été établi,classant les zones prioritaires etles act ions à mener se lonl'urgence.

Pour dégager les entreprises

afin qu'elles puissent se consa-crer au travail, une mission d'ex-pertise aurait pu être confiée augénie, avec des officiers ousous-officiers assermentés.

Si s’était posé malgré les cir-constances tragiques, le pro-blème de la concurrence, l'ac-tion du ministère de la défenseaurait pu se porter uniquementsur les infrastructures publiques(hôpitaux, écoles…) touchées.

Les crédits mis en place parl'État auraient pu être gérés parune PRM désignée qui auraitpassé les commandes d'ur-gence.

Les travaux dans les établisse-ments publics auraient pu êtreréalisés par les équipes de maind'œuvre militaire constituées àpartir des équipes de caserne-ment des régiments de la régionsud-ouest éventuellement ren-forcées par celles de la RT SE.

Ainsi une véritable structureopérationnelle comprenant desmaîtres d'ouvrage, des maîtresd'œuvre et du personnel d'exé-cution accolée à une structureadministrative permettant depasser les commandes auraitpermis de gagner des délais surla réalisation des travaux depremière nécessité.

A cette organisation modulaireprévue dès le temps de paix ilsera nécessaire de fixer un cadred'emploi. Il sera aussi indispen-sable de prévoir des périodesd'instruction et d'entraînement.

Compte tenu de sa vocationn'est-il pas possible d'envisagerdes opérations ponctuellesnécessitant des compétencesparticulières comme les opéra-

tions de remise en état des infra-structures des camps ou deréfection de certaines parties decasernement ?

Ces opérations pourraient sedérouler selon des périodes dequinze jours, y compris pour lesréservistes, dans les cyclesd'instruction ou d'entraînementdes brigades.

En ce qui concerne l'instructiondes structures, des petitschantiers pourraient être définisà vocation pédagogique, àl'instar de ce qui se fait dans lesRSMA.

Par ailleurs, cette structure pour-rait si le besoin s'en faisaitsentir, intervenir outre-mer dansle cadre d'accord technique oudans la préparation et déroule-ment d'exercices dans lesquelsdes opérat ions de mise àhauteur de casernement sontenvisagés.

Il n'est pas dans l'objet de cepapier d'entrer dans le déroule-ment pratique de la réalisationd'une telle structure.

Il peut néanmoins provoquerdes réactions tant des sapeursarme ou infrastructure qued'autres armes, quant à sa faisa-bilité et à son intérêt.

C'est tout ce que s'est fixécomme objectif cette modesteréflexion quant à une utilisationdifférente des moyens du génie.

Elle me semble proposer deséléments de réponse aux situa-tions nouvelles que nous nemanquerons pas de connaîtretant en métropole ou en Europeque sur les théâtres d'opéra-tions qui s'ouvriront.

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Le Génie interarLe Génie interarmesmesinterarinterarmées,mées,

interinterministérielministériel

Les grandes dimensions du génie et quelques perspectives ........................................ GBRL BEZACIER .......... 27

Un CMO pour les opérations en métropole .......................................................................................... GBR CHINOUILH .......... 35

Le service du génie, composante à vocation interarmées… et davantage .............. GDI KEIFLIN ........................ 39

Le Génie de l’air une force originale et opérationnelle, au service

des forces projetées sur un théâtre d’opération extérieur .......................................................... COL MERRET .................... 43

La B.S.P.P. dans les opérations extérieures - constat et perspectives ............................ LCL MALIÉ............................ 47

Les renforts militaires dans la lutte contre les feux de forêts .................................................. CNE REININGER .......... 51

Le Génie au service des DOM-TOM ...................................................................................................................... COL SIMON ........................ 55

Se réapproprier les fondements : Le Génie, l’arme interministérielle

par essence ...................................................................................................................................................................................... M. PERNOT ........................ 61

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A – LA DIMENSION INTERMI-

NISTÉRIELLE DU GÉNIE DE

VAUBAN, UN INVARIANT

« S’il était possible de vouspartager en deux, je suis sûr quele Roy vous aurait aussi, envoyéà Toulon ». Louvois à Vauban.

Lorsque Vauban accède au com-missariat général des défensesdu royaume, il reçoit la directiontechnique de l’ensemble des for-tifications, tant de la guerre dontil avait l’habitude que du dépar-tement (ministère) de ColbertEt c’est ainsi, que lui, l’ingénieurcontinental, habile en construc-tions et défenses, devient hy-draulicien expert dans le mou-vement des eaux qui bordent lescôtes françaises et baignent sesports.

Après le tracé et la défense deslimes du Nord, de l’Est et duSud-Est, ce génie fortifie lescôtes, bâtit l’infrastructure por-tuaire nécessaire à la flotte etaux échanges, bref à l’expan-sion de la France.

Le génie, tel qu’il le vit et le voitétendu à tous les départementsministériels du Roi-Soleil, de-vient « un métier au-dessus demes forces ».

C ’est pourquoi , i l lu i fautd’abord, par souci d’efficacité etd’économie, réaliser la fusiondes divers acteurs. Un seulcorps pour les personnels venustant de la marine que de laguerre. « Le génie embrasse tropde choses pour qu’un homme lepuisse posséder dans un sou-verain degré de perfection ».Vauban poursuit : « Puisque j’ensuis sur ce chapitre, il faut que jevous fasse voir la différence deceux qui savent bâtir et de ceux

qui ne savent qu’attaquer lesplaces. Il n’y a point d’officiercapable d’un peu de bon sensque je ne puisse rendre capablede la conduite d’une tranchée,d’un logement de contrescarpe,d’une descente de fossé, atta-chement de mineur, etc…, entrois sièges un peu raisonna-bles ; mais un bon bâtisseur nese fait qu’en quinze ans d’appli-cation, encore faut-il qu’il soitemployé à diverses choses etqu’il soit homme de grandeapplication. Nous en avons pré-sentement une assez bonnequantité qui sont propres auxsièges mais très peu qui enten-dent bien le bâtiment et encoremoins de ceux qui entendentl’un et l’autre ».

Or, les gens de la guerre, ceuxde Louvois, appartiennent pourla plupart à la première caté-gorie – celle des « ingénieurs detranchée » (les ancêtres dugénie combat)- tandis que lesingénieurs de chez les Colbert(la marine), davantage formés àl’architecture, s’affirment sou-vent plus compétents dans lesouvrages des places que dansles travaux de siège. PourVauban, l’idéal serait que cha-cun s’applique à exercer l’un etl’autre ces deux types d’activité :« Quand on peut parvenir à se

rendre bien intelligent dans les

ouvrages et dans les sièges et à

être un bon officier d’infanterie,

cela fait la perfection du

métier ».

En ce début du troisième millé-naire, trois cents années noussépareront bientôt (2007) de lamort du maréchal de Vauban ;pourtant, plus que jamais, legénie s’impose avec toutes sesdimensions par le truchementde ses trois composantes dansle souci rigoureux de son unicité.

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Général

BEZACIER

Gérard

Diplômé de l’École nationale desPonts et chaussées (1985) etdiplômé de l’École supérieurede guerre (1986), il a exercé lesfonctions de responsable de laprospective technico-opération-nelle au Centre d’études tac-tiques de l’état-major de l’arméede terre (1991).

En 1992, il rejoint la délégationaux affaires stratégiques où ilest chargé d’études sur laconstruction européenne et lesrelations franco-allemandes.

En 1993 il prend le commande-ment du 13 e régiment du génie àTrèves (Allemagne) puis dubataillon du génie de Bosnie-Herzégovine qui participa audésenclavement de la ville deSarajevo (juin - novembre 1995)avant de rejoindre le Collègeinterarmées de défense à Parisoù il enseigne la géopolitique etla stratégie.

En 1996, i l es t audi teur àl’Institut des hautes études dedéfense nationales et stagiaireau Centre des hautes étudesmilitaires. Il commande ensuitele centre d’études et de prospec-tive de l’armée de terre.

Nommé général en 2000, ilprend les fonctions de sous-chefd’état-major, chef de la divi-sion soutien auprès du généralgouverneur militaire de Metz,commandant la région terreNord-est, commandant les for-ces françaises et l’élément civilstationné en Allemagne.

Il est depuis le 25 août 2001commandant de l’École supé-rieure et d’application du génie,délégué militaire départementalde Maine-et-Loire et comman-dant d ’armes de la p laced’Angers.

Les grandes dimensionsdu génie et quelques

perspectives

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Toujours pour ménager le sangdes soldats comme des civils(victimes collatérales poten-tielles) lors des combats, acteursprincipaux du soulagement despopulations accablées par lesconflits et les catastrophesdiverses, constructeurs par défi-nition des infrastructures opéra-tionnelles ou non qui assurent leconfort minimum des hommeset des états-majors, les sapeurs,qui ne peuvent admettre ni lacouardise ni la fainéantise,restent les plus exigeants avecleurs collaborateurs, ingénieurscomme entrepreneurs.

Arme tout particulièrementadaptée à la guerre comme aumaintien de la paix et aux soucishumanitaires de tous ordres, sesétats de service démontrentavec force son sens des sacri-fices nécessaires quand il y vade la gloire de la République etde l’intérêt de l’État.

B – LE CADRE D’ACTION DU

GÉNIE DE 2002 À 2050 ;

ESQUISSE DU GÉNIE FUTUR

D’évidence aujourd’hui, notam-ment mais pas seulement aprèsle 11 septembre 2001, noussommes devant une nouvellesynthèse stratégique très struc-turée. Celle-ci, très bientôt,validera une architecture réno-vée de nos forces.

D’abord les menaces asymé-triques, thème connu dès le livreblanc de 1994, mais crédibili-sées et « transcendées » par le11 septembre 2001. C’est désor-mais un facteur déterminant dela pensée stratégique.

Ensuite mais connexe (trèsconnexe même, 1986, etc…), lebon niveau auquel il convient deplacer la défense et la protectiondu territoire. C’est depuis tou-jours une mission principale desarmées d’active, de réserve etde la gendarmerie nationale,mais c’est plus que jamaisaujourd’hui un paramètre im-portant de dimensionnement etd’organisation des forces (selonleur nature d’active ou/et de

réserve). En effet, la lutte contrele terrorisme s’étend à toute laplanète dont le terr i toirenational, objet de toutes les

priorités.

Un autre élément très importantde la réflexion consiste en lanécessité absolue du maintiende la transformation des forces.C’est à ce prix seulement queseront progressivement relevésles défis du XXIe siècle. De quois’agit-il ? En permanence et parétapes successives, de se fixerdes buts opérationnels quiguideront la transformation etorienteront les projets de déve-loppements et d’expérimenta-tion. Ce dernier élément ne peutplus se satisfaire du seul cadrenational ; c’est pourquoi sadimension supranationale devraêtre recherchée absolument.

Enfin, critère majeur de dimen-sionnement et de dosage desforces, la capacité ou non deconduire ou/et de participersimultanément ou non à un oudeux conflits selon qu’ilsseraient majeurs ou non. Onnote bien, dans cet énoncé d’al-gorithmes, l’ensemble des pos-sibilités apparemment tropnombreuses.

Pourtant, si l’incertitude poli-tique tant nationale qu’euro-péenne peut paraître irréduc-tible, les faits économiques etstratégiques pourraient per-mettre d’approcher les solutionsréalistes.

D’abord, le contrat européenexistant qui couvre les missionsdéfinies et adoptées à PETERS-BERG. A l’image de celles desdix dernières années, elles setraduisent par de multiplesinterventions potentielles etréelles.

Ensuite, l’assurance que pourtout conflit majeur deux certi-tudes pourraient bien borner lagamme des scénarii vraimentpossibles. Nous serions tou-jours avec les Américains ; on a,en effet, déjà beaucoup de mal àne pas être à leurs côtés dans lespetits conflits ! Enfin, en cas de

dérive extraordinaire, le faitnucléaire, têtu, désespérantmais définitivement présent etque d’aucuns se hâtent trop vited’oublier !

A partir de ces éléments ettenant compte des différentesavancées et maîtrises technolo-giques de notre grand alliéaméricain, qu’on aurait, dans uncadre européen ou non, acqui-ses en tout ou partie selon laréalité de nos efforts budgé-taires (les États d’Europe pourles « meilleurs » sont désormaisdans un rapport de un à dix avecles États-Unis d’Amérique),pourraient s’imposer les ten-dances lourdes suivantes :

• la nécessité de mener encoreet toujours des phases decombat de haute intensité,mais le plus souvent en milieuurbain ;

• ces batailles de courte duréeseraient préparées, facilitées,soutenues et appuyées pardes feux lointains, profonds etprécis – quasiment à la de-mande –, venant de l’espace,de l’air et de la mer ;

• en dehors de ces phasesaiguës où les feux seraientdirigés par un réseau d’obser-vateurs matériels et humainsparticulièrement performants,le combat, principalement lecontrôle de zone, seraitconduit par des forces d’in-fanterie spécialisées large-ment renforcées par deséléments du génie, élémentsconstitués à partir de toutesles composantes de l’armeselon des dosages adaptésaux différentes séquences desinterventions ;

• selon l’éloignement des théâ-tres des territoires nationaux,des forces de logistiqueslargement soutenues par deforts contingents du génie for-meraient la seconde compo-sante indispensable des corpsexpéditionnaires.

S’imposerait donc une constitu-tion (en terme de dosages) desforces d’action du milieu du XXIe

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siècle, relativement rénovée etdifférente des habituels équi-libres datés de la deuxièmeguerre mondiale du XXe siècle :

• des systèmes de renseigne-ments interarmées dont unepartie minoritaire et terrestre ;

• des systèmes de logistiquesinterarmées nécessairementsoutenus pour leurs plates-formes portuaires, aérienneset terrestres, par des unités dugénie articulées à partir descomposantes infrastructure etsécurité ;

• des systèmes de forces mari-times, aériennes (1) et spatia-les, principalement chargésde la conduite des feux ;

• des systèmes de forces ter-restres combinant infanterieet génie environnés par unecavalerie adaptée, complé-ment de protection et d’ac-tions de force, le cas échéant.

* * *Si l’on accepte ces hypothèsesd’emploi comme ces modalitéspour les engagements exté-rieurs, pour lesquels s’avère uneabsence de menace de conflitouvert contre n’importe quelpays de l’Europe des quinze, ilreste l’existence avérée desrisques permanents et durablesqui menacent notre territoirenational et sa population. Lesmodes d’expression sont multi-ples ; ils passent de la crimina-lité par la délinquance, le terro-risme et les catastrophes natu-relles et industrielles, dontTOULOUSE s’impose de façonexemplaire à tous les experts,avec le cri du maire : « A moi leGÉNIE ! ».

L’ensemble de ces nouvelles etpérennes données modifie doncprofondément la finalité straté-gique de l’outil militaire : il nes’agit plus d’une défense hypo-thétique contre une menaceouverte et majeure mais, à l’ex-térieur comme à l’intérieur duterritoire national, d’actions decontrôle et de maîtrise des

zones déstabilisées où le risqueprend, en partie, ses racines.

C’est bien à partir de la réponseà l’importante question du trai-tement militaire de ces pro-blèmes que seront mesurés :

• l’intérêt ou non de conserveren tout ou par t ie descapacités de combat « hauteintensité » ;

• les rôles relatifs des différentscomposants de l’outil mili-taire.

Dans cet ordre d’idée, quatreconstantes s’imposent au tra-vers de l’observation de toutesles interventions récentescomme des réactions de notreopinion publique :

• toute action de stabilisationrequiert une phase de combathaute intensité (ou de « êtreprêt à… »), ne serait-ce quepour emporter une décisioninitiale avec un volume deforces limité sur un théâtrerestreint. C’est l’objet princi-pal des feux ;

• l’efficacité militaire naît biende l’emploi conjugué et simul-tané des moyens aériens etterrestres ;

• le succès de toute opérationse remporte au sol et ladécision nécessite de durerpour contrôler au contact ;

• enfin et c’est le plus im-portant, l’opinion publiqueexige que la priorité del’action des forces soit accor-dée à la protection des popu-lations et à la sécurité du terri-toire national.

Il faudra bien se résoudre àprononcer un rééquilibrage pourles missions de participation desarmées à la défense civile, d’au-tant que celle-ci est déjà maisdeviendra toujours plus inextri-cablement liée à la conjonctureinternationale, conséquence dessociétés ouvertes, du raccour-cissement des distances et del’ensemble des flux d’échanges

liés à la globalisation. Si lepr inc ipe de n ’engager lesarmées qu’en complément desmoyens de la défense civile,quand elles sont seules àdisposer des compétences etmoyens adéquats, reste etrestera la norme, l’analysesouligne l’importance des solli-citations du génie dans ses troiscomposantes.

D’abord et en permanence, toutes

les situations d’urgence et d’excep-

tion feront appel, dès qu’une

ampleur certaine sera avérée, aux

forces armées parce que justement

elles sont faites pour cela (organisa-

tion, permanence, système d’alerte

comme les équipements, l’entraîne-

ment… !).

Alors force est de constater quetous les types de catastrophesliés à des actions volontaires(terrorisme) ou accidentellesseront :

• les tempêtes, du ressort du

génie ;

• les inondations, du ressort du

génie ;

• les destructions de ponts,d’ouvrages d’art, du ressort

du génie ;

• les pollutions industrielles ouautres, du ressort de la

brigade du génie, de la BSPP,

des UISC…

• les séismes, etc…, du ressort

là encore du génie.

Où que l’on observe, il n’y a pasde catastrophes qui ne sont pasdu ressort du génie ! C’est unfait, il est incontournable et il esttêtu.

Il faudra bien qu’on le prenne ausérieux lorsqu’il s’agira deprononcer des aménagements,des inflexions dans les compo-santes de notre armée de terre.

Au total se dessinent donc trèsclairement les rôles des futuresforces d’action terrestres sur leterritoire national comme sur les

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1) Il est possible, à cet horizon, de voir émerger une composante aérobie fortement robotisée et automatisée.

Page 33: Sapeur no 2

théâtres d’interventions au seindes coalitions « supranationa-les » :

• contrôle de zone, aide au

déploiement, soutien au

déploiement et actions de

sauvegarde et de sécurité

pour les populations seront

les activités majeures des

forces dans la durée ;

• actions de force complémen-

taires de l’action des feux

dans les phases de haute

intensité seront les activités

décisives des forces dans des

zones limitées et pour de

courtes durées.

C’est à partir de ces réflexionsqu’on pourrait bien commencerà imaginer notre génie 2025avec ses trois composantes.Nous le faisons à l’ESAG et nousvous le dirons.

CONCLUSION

Nous devons pour le siècle quivient, non pas conserver legénie de nos habitudes, maisconstruire le génie de nosbesoins.

Aussi loin que portent lesregards dans l’histoire commedans le futur, un rôle majeur est

joué par les invariants quiprésident dans l’organisation etles aménagements de ladéfense, pour leurs impactsdans le paysage politique eturbain. Il y a toujours eu besoind’un corps spécialisé chargé destravaux de protection, dedéploiement et de mobilité desforces militaires.

Au temps des guerres locales, ils’agissait des mottes féodalespuis des enceintes urbaines ;lorsque le coût de la guerre adépassé les possibilités indivi-duelles, la guerre est devenuel’affaire des rois et de l’État avecles fortifications, les sièges. Leroi s’est approprié et a organiséà son profit les ingénieurs,réunis pour des raisons d’effica-cité et d’économie dans unmême corps chargé de l’en-semble des ouvrages d’infra-structure et de défense.

La guerre a changé de forme ;aux sièges successifs ont suc-cédé des alternances de mouve-ments d’ampleurs diverses etdes sièges de places dites straté-giques. La guerre devenue na-tionale après la révolution adoté le génie de troupes organi-sées pour l’infrastructure, la for-tification et les communications(armée de l’air – aérostiers et

télégraphistes – transmetteurs,comme ceux des ponts-ponton-niers et des routes).

Aussi le génie s’emparant tou-jours des techniques nouvelles,arme savante par nature etfinalités, a su aménager autantqu’il a conquis (FAIDHERBE)l’espace colonial de la France.

Aujourd’hui et encore plus

demain, après le gel nucléaire

et intellectuel qui aura, durant

50 ans caractérisé notre armée,

le génie retrouve la plénitude de

ses domaines d’action :

• combat en zone urbaine,

• infrastructure,

• mobilité,

• aménagements des théâtres

d’action,

l’ensemble étant, plus que

jamais, amplifié par la néces-

sité des projections extérieures

et intérieures pour l’aide au

déploiement mais aussi et cer-

tainement de plus en plus par

l’urgence de la protection de

l’environnement, les dépollu-

tions de tous ordres et la sauve-

garde des populations.

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A - THE INTERDEPARTMENTAL

DIMENSION OF VAUBAN

MILITARY ENGINEERING, AN

INVARIANT

« Had it been possible to cut youin half, I am sure that the Kingwould have sent you toTOULON too ». Louvois toVauban.

When Vauban acceeds to the« commissariat général desdéfenses du royaume » (generalcommission for the defences ofthe kingdom), he is appointed tothe technical directorate for allthe fortifications. He is then incharge of the practical aspect(war, something he is used to),as well as the administrativeaspect (Colbert’s ministry) of thefortifications.

And so it is he, the continentalengineer good at buildings anddefence works, who becomes anhydraulics engineer expert onthe ebb and flow of the waterswashing the coasts of Franceand laping her harbours.

After having planned and builtthe defence network on theNorthern, Eastern and South-eastern borders, it is thismilitary engineering that alsofortifies the coasts, builds theport infrastructures necssary tothe fleet and trade, in brief to theexpansion of France.

Military engineering, as he livesit and sees it, spreading out toall the Sun King’s ministriesgradually becomes a « professionthat is beyond my strength ».

With a view to efficiency and tosaving money, this is the reason

why he must first and foremostmerge the various actors. Anonly professional body for thepeople coming from the navy aswell as the fighting groundunits.

« Military engineering encom-passes too many things to allowone man to master it perfectly ».Vauban carries on : « Since I amtalking about it, I have to showyou the differences betweenthose who know how to buildand those who only know howto attack fortified towns. There isno officer endowed with a bit ofcommon sense that I cannotenable to supervise a trench, acounterscarp, a ditch slopedown, an obstacle plan, etc… inthree reasonable sieges ; but abuilder becomes a good builderafter years of diligent work, eventhen he must do various thingsand be a man of great applica-tion. We have at present quite agood quantity of engineersappropriate for sieges, but onlya few who really understandwhat « building » means and evenless who understand both. »

I t j u s t s o h a p p e n s t h a tLouvois’people, the soldiers,mostly belong to the firstcategory – the one of the trenchengineers (ancestors of thecombat engineers) – whereasColbert engineers (from thenavy), trained to be architects,are often more competent inbuilding than besieging fortifiedtowns.

For Vauban, the ideal would bethat everyone should applyoneself to practising both activi-ties : « when you can succeed inbuilding and besieging and

being a good infantry officer,you are a perfect officer. »

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Général

BEZACIER

Gérard

The great dimensions ofmilitary engineering and

a few perspectives

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At the beginning of this thirdmillenium, 300 years will soon(2007) separate us from thedeath of marshal Vauban ;however, and more than ever,military engineering (throughtits 3 components) stands out inall its dimensions although rigo-rously preserving its unicity.

In order to waste neither the sol-diers’blood nor the civilians’(potential collateral victims)during the fight, main actors inthe relief of populations strickenb y c o n f l i c t s a n d v a r i o u sdisasters ; by definition buildersof the infrastructures (operation-nal or not) that ensure minimumcomfort for the men and thestaff, the sappers who cannotadmit neither cowardice norlaziness, remain the mostdemanding with their col-leagues, may they be engineersor contractors.

Branch particularly adapted towar as well as peacekeeping andhumanitarian actions of allkinds, its service records showsin the fullest sense of the wordits sense of necessary sacrificeswhen the glory of the Republicand the interest of the State areat stake.

B - THE CONTEXT OF

ACTION OF MILITARY

ENGINEERING FROM 2002

TO 2050 ; AN OUTLINE OF THE

MILITARY ENGINEERING TO

COME.

It is obvious today, notably butnot only after the 11th ofSeptember, that we are facedwith a new and very structuredstrategic synthesis that will verysoon validate the revampedstructure of our forces.

First the asymetric threats, aknown theme since the publica-tion of the 1994 White Paper, butalso backed up and transcendedby the 11th of September. It isnow a determining element ofthe strategic thought.

Then, but related (very closelyrelated, 1986, etc…), the goodlevel where it is advisable toplace the defence and the pro-tection of the territory. It hasalways been the main missionof the regular army, the reserveand the Gendarmerie Nationale,but it is today more than ever aprominent parameter in the eva-luation of the size and the orga-nization of the forces (accordingto their nature : regular and/orreserve). Indeed the f ightagainst terrorism is spreadingout to the whole p lanet ,including the national territory,our top priority.

Another important element oft h o u g h t i s t h e a b s o l u t enecessity to carry on the trans-formation of the forces. It is atthis cost only that the challengesof the XXIst century will be pro-gressively taken up. What is itabout ? Permanent ly andthrough successive stages, toset oneself operational objec-tives that will guide the transfor-mation and will direct theprojects of development andexperimentation. This elementcannot satisfy itself with the solenational framework ; it is thereason why its supranationaldimension must be sought.

Lastly, a major criterion in theevaluation of the size and thepackaging of forces is thecapaci ty or incapaci ty toconduct and/or to take partsimultaneously or not in one ortwo conflicts that would bemajor or not. It is to be dulynoticed than in this series ofalgorithms, the range of possibi-lities is apparently too wide.

However, even if the politicaluncertainty, either national orEuropean, may seem irreducible,the economic and strategic factscould allow realistic solutions tobe reached.

First, the existing Europeancontract that covers the missionsdefined and adopted in PETERS-BERG. Just like the ones of thelast ten years, they result inpotential and real interventions.

Then, the insurance that for anymajor conflict two certaintiescould very well set limits to therange of really possible scenarii.We would still be alongside theAmericans ; it is indeed alreadyvery difficult for us not to bew i t h t h e m d u r i n g m i n o rconflicts ! Finally, in the case ofan extraordinary drift, thenuclear fact, hopeless and thatwill not go away and so definiti-vely present, a fact that toomany hasten to forget tooquickly.

From these facts and taking intoaccount the various technologi-cal advances and the perfectcommand of these new techno-logies by our big american ally,technologies that we wouldhave, in a european context ornot, acquired totally or partly inaccordance with the reality ofour budgetary efforts ( the“best” european states are nowin a ratio of 1 to 10 with theUnited States), the followingsignificant tendencies couldstand out :

- the lasting necessity to conducthigh-intensity fighting, moreoften than not in built-upareas ;

- these short battles wouldbe prepared, made easier,supported by distant fire,deep and accurate (practicallyat one’s request) coming fromspace, air and sea ;

- apart from these acute phaseswhen fire would be directedby a network of particularlyefficient observers, human ornot, the actual fight, mainlythe control of an area, wouldbe conducted by specializedinfantry forces widely supportedby engineer elements, elementsmade of all the branch com-ponents in accordance withthe packaging of forces neededfor the various sequences ofthe interventions ;

- in accordance with the dis-tance between the theatres ofoperations and the nationalterritories, logistic forceswidely supported by large

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engineer contingents wouldconstitute the second compo-nent essential to the expedi-tionary forces.

In terms of force packaging thecreation of XXIst century forcesof action, relatively updated anddifferent from the usual balancedating back to the Second WorldWar of the XXth century shouldbe obvious. It would consist of :

- inter-service intel l igencesystems with a minori tyground component ;

- inter-service logistic systemsnecessarily supported, becauseof their port, air and groundplatforms, by engineer unitscoming from the technicaland security components ;

- mar i t ime, a i r and spacesystems of forces, mainly incharge of the fire control ;

- ground systems of forcescombining infantry andmilitary engineering surroun-ded by an adapted tank forceproviding further protectionand supplementary actions offorce if need be.

If these engagement hypothesesare assumed as operatingmodes for exterior commit-ments that would not involvethe risk of an open conflict withany member of the Europeancommunity, still remains theknown existence of permanentand lasting risks threatening ournational territory and its population.They take on various forms : itgoes from criminality to juveniledeliquency, terrorism and thenatural and industrial disasters,among which TOULOUSE strikesall the experts, with the mayor’sfamous cry : « ENGINEERS,help me ! »

T h e s e t o f t h i s n e w a n drecurrent facts deeply modifiesthe strategic functions of themilitary tool : we are notanymore dealing with the hypo-thetic defence against a majorand clearly identified threat but,within as well as without the

national territory, with actionsaiming at controlling destabili-zed areas where risks take roots.

And it is from the answer madeto the important questionconcerning the military handlingof these problems that will bemeasured :

- whereas it is relevant or not tokeep the whole or only part ofthe high-intensity fightingcapabilities ;

- the roles reserved for thevarious components of themilitary tool.

In this configuration, the studyof all the recent interventionsand the reactions of the publicopinion bring out fourpermanent features :

- every stabilizing actionrequires first a phase of high-intensity fighting (or at leastone has to be ready toconduct it), if only to win theinitial decision with a volumeof forces limited to a theatrewith clearly defined bounda-ries. It is the main purpose offire ;

- military efficiency arises outof the simultaneous combina-tion of air and ground assets ;

- the success of any operationis achieved on the ground andthe decision must last tocontrol in contact ;

- finally, but it is the mostimportant, public opiniondemands that the priority ofthe actions of the forces begiven to the protection of thepopulations and the securityof the national territory.

We will soon need to make upour mind to restore a balancec o n c e r n i n g t h e m i s s i o n sinvolving the participation of thearmy to the civil defence, all themore so as this participation willbecome more and more inextri-cably linked to the internationalsituation, a consequence of theopen societies, the shortening ofdistances and the trade flow

resulting from globalization. Ifthe principle to engage the armyonly as a supplement to themeans of the civil defence whenthey are the only ones to havethe skills and the adequate equi-pements, remains and willremains the norm, the analysisunderlines the extent of therequests made to the three com-ponents of military engineering.

Firstly and permanently, allurgent and exceptional situa-tions will, as soon as a certainlevel will be reached, require theaction of the armed forces justbecause they are made for that(organization, permanence,warning systems as well asequipments, training… !).

So, it is to be noticed that allkinds of disasters linked to acci-dental or deliberate actions willbe :

- s t o r m s , w i t h i n m i l i t a r y

engineering’s province ;

- f loods, within mi l i tary

engineering’s province ;

- destructions of bridges andcivil engineering structures,within military engineering’s

province ;

- industrial pollutions or pollu-tions of other kinds, within the

engineer brigade’s, the Paris fire

brigade’s, the civil security units’

province ;

- seisms, here again within

m i l i t a r y e n g i n e e r i n g ’s

p r o v i n c e .

Wherever you look at, there areno disasters that are not withinthe engineers’province. It’s afact that cannot be ignored andthat will not go away.

We wi l l have to handle i tseriously when adjustments andchanges in the components ofour army will be decided.

To sum up, the roles of thefuture ground forces on thenational territory as well as onthe theatres of interventionwithin supranational coalitionsare taking shape :

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- area control, deployment aid,

deployment assistance and

missions of protection for the

populations will be the major

activities of the forces and are

meant to remain so for a long

time ;

- actions of force as a sup-

plement to actions of fire

during the phases of high-

intensity fighting will be the

decisive activities of the

forces in c lear ly def ined

areas . These actions will

be limited in time.

It is from these thoughts that wecould start imagining our 2025military engineering and itsthree components. We are doingit here at the French ArmyEngineer School and we willmake it known.

CONCLUSION

During the century to come, wemust not cling to the militaryengineering we are used to ;instead we must create themilitary engineering we need.

As far as our eye may come torest, either in history or in thefuture, a major role is played bythe invariants that preside overthe organization and the adjust-

ments of the defence because oftheir impact on the political andurban landscapes. There hasalways been a need for a specia-lized body in charge of protec-tion works, the deployment andthe mobility of the militaryforces.

At a time when wars were local,only « feudal c lods » andfortified towns were at stake butwhen the cost of a war exceededindiv idual poss ib i l i t ies i tbecame, with fortifications andsieges, an affair of kings andstate. The king made theengineers his, turned them tohis advantage and eventuallybrought them together forefficiency reasons and to savemoney. In so doing, he created asole body in charge of all theinfrastructure and defenceworks.

War has taken on a new form,after the successive sieges camealternations of movements ofvarious magnitude and sieges oftowns said to be strategic.Having become national afterthe revolution, war providedmilitary engineering with troopsorganized and trained to buildinfrastructures, fortificationsand communication networks(air force - aerostat pilots and

telegraphists - signallers as wellas the bridges - pontoniers - andthe roads).

So, military engineering, alwayslearning new technologies,skilful branch by nature andpurpose, managed to developthe colonial area of France as itconquered it (FAIDHERBE).

Today and even more

tomorrow, after the nuclear and

intellectual freeze that characte-

rized our army for 50 years,

military engineering is enjoying

again the full of its domains of

action :

- fight in built-up areas,

- infrastructure,

- mobility,

- o r g a n i z a t i o n o f t h e

theatres of action.

these actions being more than

ever magnified by the necessity

to provide deployment aid on

the occasion of exterior and

interior projections but also and

certainly more and more by the

urgent necessity to protect

the environment, to perform

cleaning-ups of all kinds and to

ensure the security of the popu-

lations.

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Page 40: Sapeur no 2

Selon un principe bien établi, lestroupes restent sous contrôleopérationnel militaire, en l'occur-rence celui de l’officier généralde zone de défense (OGZD) oude son représentant, le déléguémilitaire départemental.

Néanmoins, si le volume ou lanature technique des moyensengagés le requiert, le comman-dement des forces peut êtredélégué à un petit état-major decirconstance appelé centre demise en œuvre (CMO).

Après un bref rappel de l'organi-sation générale de la défensesur le territoire, ce CMO seraprésenté sous tous ses aspects :rôle, place, organisation, moyens.Quelques facteurs de réussiteseront ensuite mis en évidencepour être pris en compte lorsdes actions futures.

1. ORGANISATION GÉNÉ-

RALE D’UNE OPÉRATION

INTÉRIEURE

Lors d’un engagement intérieur,les différents intervenants duprocessus décisionnel figurentsur le schéma ci-dessous.

Dans la plupart des cas, le DMDpeut tenir son rôle de conseillerdu préfet et, simultanément,prendre les forces armées enga-gées sous ses ordres, par délé-gation de l’OGZD.

En revanche, si le volume desforces est important ou si leurmise en œuvre est spécifique, ilest indispensable de mettre surpied un CMO de projection inté-rieure. Lorsque les unités enga-gées sont des unités du génieéquipées de leur matériel, ils'agit d'un CMO « génie ».

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Général

CHINOUILH

Jean-Loup

Le général de brigade Jean-Loup CHINOUILH commandela brigade du génie depuis août2001.

Entré à Saint-Cyr en 1969, il sertcomme chef de section au 13 e

régiment du génie et comman-dant d'unité au 17 e régiment dugénie parachutiste, où il revienten 1988 au poste de chef dubureau opérations-instruction.

Il est chef de corps du 6 e régi-ment du génie de 1994 à 1997.

Un centre de mise enœuvre pour les opérations

en métropoleLa tempête de 1999, le naufrage de l’ERIKA, la découverte d'un

danger chimique à VIMY ou l'inondation du bassin de la SOMME sont

autant d’événements pour lesquels les forces armées et plus particu-

lièrement les unités du génie ont été requises afin de porter assis-

tance à la population. Ces interventions militaires, qui s'inscrivent

dans un dispositif interministériel assez complexe, ont été efficaces

et, de ce fait, très appréciées des bénéficiaires. L'expérience

récemment acquise permet maintenant d'éviter toute improvisation

dans la conduite de ces actions de secours.

*) Centre Opérationnel Départemental

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2. LE CMO GÉNIE DE PRO-

JECTION INTÉRIEURE

21. Rôle et place d’un CMO

Généralement proposée par lecommandement de la forced'action terrestre, la mise surpied d'un CMO relève d’unedécision de la chaîne interar-mées (COIA, OGZD).

Subordonné à l'état-major inter-armées de zone de défense(EMIAZD), le CMO reçoit des« ordres au génie » (effets àobtenir sur le terrain) ettransmet aux forces déployéesles « ordres du génie » (actions àmener, méthodes à employer).

Les demandes d'effets à obtenirsur le terrain par une actionmilitaire ainsi que les prioritéssont exprimées par le préfet dezone à l'OGZD. Après avoirvérifié qu'elles sont conformesaux conditions d'emploi et auxcapacités des unités engagées,l'OGZD adresse au chef du CMOles ordres correspondants.Lorsque l'action globale estlancée, les ajustements sontréglés à un moindre niveau,entre le préfet, le DMD et le chefdu CMO, qui joue alors un rôlesupplémentaire de conseillertechnique du préfet.

Le CMO est déployé au plus prèsdu Centre opérationnel de dé-fense (COD) de la préfecturepour pouvoir collaborer étroite-ment avec l'ensemble des ser-vices de la préfecture, la gendar-merie, les directions concernées(sécurité civile, équipement,électricité, télécommunications,agriculture/eaux et forêts, etc.)ainsi que les services techniquesdépartementaux ou municipaux.

22. Organisation d’un CMO

Organisé comme un CMOtactique, le CMO de projectionintérieure assure les fonctions« commandement », « opéra-tions » et « logistique ».

La fonction « commandement »impose de multiples contacts et

une présence à de nombreusesréunions de coordination et dedécision. Elle doit toutefoislaisser au chef du CMO unecertaine liberté d'action pour serendre compte sur le terrain del'évolution de la situation.

Les opérat ions intér ieuresattirant très rapidement les jour-nalistes, la présence d’un offi-cier communication est indis-pensable afin de gérer, en liai-son avec la préfecture, lesdifférents médias sur les chan-tiers où travaillent les militaireset dégager les officiers opéra-tions de tout rôle médiatique.

En plus de l'élaboration desordres et des comptes rendus, lafonction « opérations » inclut laplanification et la conduite desinterventions, d'où le besoind'une équipe habituée à cegenre de travail collectif trans-posable du domaine tactique.

La fonction « logistique » doits’adapter aux capacités de sou-tien local. Lorsque le déploie-ment s'effectue à un endroit oùles armées disposent de capa-cités d’hébergement, d’alimen-tation et de maintenance, laRégion Terre pilote le soutien etdésigne des corps supports.

Lorsque ces capacités militairesn'existent pas dans la zone, leCMO obtient des services de lapréfecture le soutien recherché,

sou-vent par l'intermédiaire duDMD ou de la cellule militaire duCOD qui connaissent les possi-bilités locales et les bons interlo-cuteurs.

Cette analyse fonctionnelle faitapparaître que pour un volumede forces allant de l’unité élé-mentaire au bataillon, le CMOdoit comprendre :

- un chef de CMO ;

- une équipe « opérations » ;

- un détachement de liaison etreconnaissance du génie ;

- un officier « communication » ;

- une ce l lu le « logis t ique-personnel » ;

- une équipe de transmissions.

23. Moyens de commande-

ment.

Comme tout état-major projeté,ce CMO a besoin de liaisonsvers le haut (EMIAZD), vers lebas (unités subordonnées) ettransverses (DMD, régimentsprestataires, soutien).

Il travaille avec des outils clas-siques de bureautique et doitdisposer des moyens habituelsde télécommunications sur ré-seau militaire ou civil (téléphonefixe et portable, Internet, télé-copie, télétype, radio), tout enveillant à la confidentialité d'unepartie des informations.

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Page 42: Sapeur no 2

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SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRRSSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

3 . D E S FA C T E U R S D E

RÉUSSITE À FAVORISER

L'efficacité du CMO repose surtrois facteurs déterminants. Lepremier correspond à une capa-cité, les deux autres à des qua-lités personnelles :

Le renseignement "terrain"

Tous les retours d’expériencefont apparaître qu’en l’absenced'une bonne connaissance duterrain et de ses modificationssuccessives, le chef opérationsdu CMO n’est pas en mesure derecommander le bon emploi desunités.

Lorsque le génie est engagé, ilest donc indispensable que leCMO dispose d’au moins un

détachement de liaison et dereconnaissance du génie et, sinécessaire, d'une équipe géo-graphique.

Le professionnalisme

Lors d’opérations à dominantegénie, il est préférable que lechef du CMO soit un sapeur. Lesofficiers opérations, quant àeux, doivent posséder les com-pétences techniques indispen-sables à l’élaboration d’ordresde mise en œuvre du génie.

Il est à noter que ces ordresseront d'autant plus faciles àdonner et à exécuter que lesunités subordonnées maîtrise-ront elles-mêmes les savoir-fairede base du génie, notamment :navigation, manœuvres de force

élémentaires et mise en œuvrede petits engins, en particulierles scies mécaniques.

L'ouverture d'esprit

Se plonger brutalement dans unmil ieu interministér iel auxcultures disparates impose unegrande ouverture d'esprit car ilfaut d'abord écouter et com-prendre avant d'expliquer etconvaincre. Une attitude peuformel le, bienvei l lante etoptimiste facilite les échanges etpeut contribuer à alléger uneambiance de crise. Elle n'interditpas pour autant une grandefermeté de position.

CONCLUSION

Saluée par les acteurs poli-tiques, les médias et la popula-tion qui en a directement profité,la réussite des interventionsmilitaires menées en métropolec e s d e r n i è r e s a n n é e s acontribué à relever encore labonne image de nos armées.Fortes de leur succès, les unitésdu génie seraient sans doute ànouveau engagées en cas den o u v e l l e c a t a s t r o p h e . L abrigade du génie pourrait alorsfournir un CMO adapté dont lerôle et l'organisation correspon-draient aux grandes lignes decet article.

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Là s’arrête cette comparaisonfacile avec le monde du privé.En effet, le service du génie a, enplus, trois particularités impor-tantes qui rendent cet outil d’in-génierie unique et indispensablepour la Défense :

• Il comprend environ 1000 mi-litaires projetables qui sonttous qualifiés dans les spécia-lités techniques et administra-tives du service, et qui sontpratiquement tous en situa-tion de deuxième partie decarrière, c’est-à-dire dispo-sant d’une expérience mili-taire acquise antérieurementau sein des armes, dont, hélastrop peu souvent, celle dugénie.

• Il est « le service de soutienchargé de l’infrastructure de

l’armée de terre ainsi que,après avis des comités decoordination des servicesd’infrastructure (CCSI) et de lafonction infrastructure (CCFI),de tout ou partie de l’infra-structure relevant d’autresattributaires du ministère »(décret n° 2000-289 du30/03/00). Cela veut dire quele service du génie appartientà l’armée de terre, qui lui four-nit notamment l’ensemble deson personnel militaire etcivil, et qu’il procure, à lademande, les mêmes presta-tions d’infrastructure à l’en-semble du minis tère , ycompris, partiellement, auxdeux autres armées quidisposent en propre d’unservice d’infrastructure. Lerecours à l’un des trois

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Général de

division

KEIFLIN

Marcel

Le GDI Marcel KEIFLIN estdirecteur central du géniedepuis le 1er janvier 2002.

Saint-Cyrien (1967-1969), il sertalternativement dans l’arme dugénie : 33e RG, 5e RG (comman-dant de compagnie), EAG (com-mandant de compagnie EOR),en école comme stagiaire : DT32à l’ESGM, BTEMS (ponts etchaussées 81-83 et ESGI), enétat-major : EMA/OL (95-98) etdans le service du génie : DTd’Angers, DT de Paris, DCG, EGde Malakoff (comme directeur91-95) et DRG Lyon commedirecteur régional (98-01).

Il est officier de la Légiond’honneur et chevalier de l’ordrenational du Mérite.

Le service du génie,composante de l’armée

de terre à vocationinterarmées… et davantage

Schématiquement, le service du génie est comparable à une entre-

prise d’ingénierie d’environ 2 700 personnes, spécialisée dans la

gestion et l’entretien de parcs immobiliers et dans les fonctions de

maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre, implanté sur l’ensemble

du territoire national, y compris les DOM/TOM et possédant des

agences dans quelques pays étrangers (Djibouti, Côte d’Ivoire,

Gabon, Tchad).

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services d’infrastructure offi-ciels du ministère de la dé-fense étant obligatoire pourtous les organismes du minis-tère, cette situation en faitquasiment des « clients cap-tifs », avec tous les aspectspsychologiques de cette si-tuation et, en contrepartiel’obligation pour le service derechercher l’excellence et latransparence.

• Il lui est reconnu au sein duministère, par le décret citéplus haut, des « compétencesspécifiques » que lui seul pos-sède, en matière de champsde tir, de protection contrel’incendie, de « définition desinfrastructures opérationnel-les » et « il participe à la miseen œuvre des moyens néces-saires à l’infrastructure desoutien des unités et détache-ments de l’armée de terredéployés en opérations exté-rieures ». Chacun sait que cesdeux derniers points sontréellement vécus sur le terrainpar les militaires du servicedu génie et que le cadre deleur action dépasse largementcelui de la seule armée deterre.

Comment cette situation géné-rale se traduit-elle concrètementet qu’est-ce que le génie enretire ?

Tout d’abord, pour ce quiconcerne la gestion domaniale,le service du génie a 4 230 im-meubles, soit 80 % de l’en-semble des immeubles de ladéfense, les autres étant géréspar la DCTIM et la DCIA. Ces4 230 immeubles, dont l’arméede terre n’occupe que la moitié,comprennent 48,8 millions dem2 de surface hors œuvre déve-loppée. Le parc immobilier inter-armées soutenu par le génie estdonc considérable. Il faut remar-quer cependant que la politiquede maintenance fait moins appelaux prestations du service.

Ensuite, pour ce qui concernel’activité de construction et lechiffre d’affaires, les travaux

effectués par le génie au profitd’autres organismes que ceuxde l’armée de terre représententbon an mal an 30 à 40 % du totaldes 600 mi l l ions d ’euros(4 milliards de francs) d’investis-sements qu’il effectue.

Il est à signaler cependant queces 30 à 40 % du montant totaldes travaux ne représentent enfait que 15 à 20 % du travaileffectivement réalisé par leservice du génie, en raison dufait que le montant moyen d’uneopération réalisée au profit del’armée de terre est 3 à 4 foisplus faible que celui des autres.

Les ouvrages réalisés en dehorsde l’armée de terre sont quel-quefois banals (logementsfamiliaux des gendarmes) maisaussi souvent très intéressantssur le plan technique (hôpitaux,ouvrages enterrés de l’arméede l’air, sémaphores de lamarine…) et enrichissent lapalette des savoir-faire duservice. Dans tous les cas, cesouvrages sont considéréscomme vitaux par nos clients etconstituent des enjeux straté-giques pour eux du mêmeniveau, sinon plus, que le planVIVIEN pour l’armée de terre.

Enfin, si on parle des autresprestations du service, celles quise mesurent de façon moinstechnocratique tout en consti-tuant dans les faits un impact degrande qualité du génie vers

l’extérieur de l’armée de terre,on doit signaler le rôle éminentjoué par deux organismes dugénie :

• l’ESAG contribue de façondéterminante à la formationinitiale et permanente desspécialistes en infrastructuredes autres armées et de lagendarmerie, qu’ils soientcivils (IEF, TSEF) ou militaires(officiers et sous-officiers).Cette action découle bienentendu du rôle de l’ESAGcomme école supérieure deformation des cadres duservice du génie. Son rayon-nement s’exerce d’ailleurslargement au-delà de nosfront ières . Ains i , durantl'année scolaire 2000-2001, cesont 75 personnes hors arméede terre qui auront suivi lesformations de l’ESAG, parmilesquelles 12 étrangers, 20gendarmes, 26 personnels del’armée de l’air, 10 de lamarine, 4 de la DGA et 3 duSGA.

• le STBFT exerce de manièrer é g u l i è r e d e s m i s s i o n sd’études techniques et d’ex-pertise de très haut niveau auprofit des « clients » institu-tionnels du service du génie,mais également au profit deministères extér ieurs, del’Elysée, de Matignon et d’or-ganismes publics divers telsque EDF, les aéroports deParis ou l’agence du médica-

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ment. Les études ont souventun caractère technique trèsrare dans des spécialités dontle STBFT détient un savoirfaire du plus haut niveau auplan national : confinement,résistance des structures auxexplosions, protection contreles effets des armes, sécuritéanti-intrusion, traitement del’eau, protection contre lafoudre, installations thermi-ques et électriques comple-xes. En outre, le STBFT repré-sente bien souvent seul leministère de la défense dansplus de cent commissionstechniques interministériellesayant trait à la réglementationet à la normalisation en ma-tière de construction, d’envi-ronnement, de protectioncontre l’incendie.

Dans ce contexte, on comprendque des pays européens commela Slovénie, la Pologne, laRoumanie et la Bulgarie, fontappel à la DCG et au STBFT pourune assistance dans les do-maines techniques et pour l’or-ganisation de leur propre ser-vice d’infrastructure militaire.

Voilà donc un éventail des pres-tations métropolitaines du géniequi dépassent, parfois large-ment, le cadre de l’armée deterre. Il faut bien sûr ajouter àcet inventaire sommaire le rôledu service outre-mer, où ilrelève, dans un contexte interar-mées complètement intégré,des différents COMSUP, COMFORet COMTROUP, et le rôle désor-mais bien connu qu’il joue dans

le cadre multinational et interar-mées des OPEX : soutien au sta-tionnement et large contributionaux actions civilo-militaires.Notamment au Kosovo, leproblème de l’eau qui étaitcrucial a été réglé par le STBFT,de même qu’à Mostar deuxcentrales électriques modulairesde 5,5 mégawatt sont en coursd’ insta l la t ion en vue dedesservir de la façon la plus éco-nomique et fiable les forces.

C’est évidemment dans cecontexte que l’on comprend quetout ce qui est fait en métropolepar les militaires du serviceprend une valeur d’entraîne-ment permanent aux actes tech-niques et administratifs qu’ilsont à accomplir aux côtés deleurs camarades des formationsde combat du génie.

Il est clair que pour l’ensemblede ces missions de métropole,d’outre mer et de projection, lademande est actuellementlargement plus importante quel’offre et que des secteursnouveaux d’intervention, liés au« post 11 septembre 2001 » ouau rôle international de laFrance, s’ouvrent au génie enraison de ses compétences spé-cifiques et de la disponibilité deses personnels militaires etcivils : sachons par exemple quele STBFT étudie actuellementpour EDF la résistance de tousles barrages hydroélectriquesaux divers impacts d’avions,que c’est un architecte militairedu service qui, au Bénin, a conçul’école de déminage et en suit la

réalisation et que ce sont nosingénieurs civils qui définissentactuellement les règles de sécu-rité des dépôts de munitions deN’Djamena, Port Bouet etLibreville.

Actuellement, la seule limite àl’extension du champ d’activitédu service du génie est, bienentendu, celle de ses ressourceshumaines. Une partie encorefaible, mais grandissante desprestations effectuées notam-ment au profit des organismesautres que ceux de l’armée deterre est désormais « externali-sée » à des sociétés privées. Laquestion subséquente est évi-demment de ne pas perdre de cefait les savoir-faire rares et indis-pensables pour l’efficacité denos personnels en projectionextérieure.

En conclusion, et sans mêmeavoir évoqué le caractère inter-ministériel de toute la réglemen-tation technique, urbanistique,administrative et financière quinous est appliquée et qui nousmet en permanence en contactavec le monde extérieur, cerapide tableau décrit un champd’activités, de contraintes et depotentialités qui fait du servicedu génie une société d’ingénie-rie unique et particulièrementriche d’expériences techniqueset humaines à vivre pleinementen raison, notamment de soncaractère interarmées… et da-vantage.

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L’évolution du concept straté-gique d’emploi des forces engénéral et de l’armée de l’air enparticulier, conduisent cepen-dant le génie de l’air à élargir sagamme de missions, plus spé-cialement dans le domaine del’aide au déploiement, et à déve-lopper des capacités associéesdont l’emploi sur un théâtred’opération extérieur s’inscrirade plus en plus dans un cadreinterarmées et multinational,pour la satisfaction des besoinsde l ’ensemble des forcesdéployées.

I) LE GÉNIE DE L’AIR, UNE

FORCE ORIGINALE.

Si le rattachement à l’armée del’air de formations composéespour l’essentiel de personnelsissus de l ’armée de terreconstitue la principale origina-li té du génie de l ’air, lesmissions qui lui sont confiées,les moyens dont sont dotées sesunités, et les méthodes appli-quées pour le maintien dessavoir – faire techniques et tacti-ques de ses personnels sontaussi des domaines qui le distin-

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Colonel

MERRET

Alain

Après avoir servi pendant 3 anscomme adjoint du général com-mandant la brigade du génie, àLILLE puis à STRASBOURG, lecolonel Alain MERRET occupedepuis l’été 1998 le poste desous-directeur du génie de l’air,au sein de la direction centralede l’infrastructure de l’air.

Il a commandé le 3e régiment dugénie à CHARLEVILLE MÉZIÈRESde 1992 à 1994.

Précédemment, il a commandéune compagnie d’appui au 6e

régiment du génie d’ANGERS etassuré la fonction de chef dubureau « opérations – instruc-tion » au 9e régiment du génie deNEUF-BRISACH.

Le colonel Alain MERRET estchevalier de la Légion d’hon-neur et officier de l’Ordre natio-nal du mérite.

Le génie de l’air, une forceoriginale et opérationnelle,

au service des forcesprojetées sur un théâtre

d’opération extérieur

Composées majoritairement de personnels issus de l’armée de terre,

les formations du génie de l’air et plus spécialement les compagnies

opérationnelles du génie de l’air tirent leur spécificité et leur origina-

lité du fait qu’elles constituent une composante infrastructure de

l’armée de l’air, dont la vocation principale et prioritaire est d’assurer

en tout temps et en tout lieu le maintien en état opérationnel des

aires et voiries aéronautiques nécessaires à la satisfaction des

besoins de cette armée.

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guent des autres unités àvocation travaux existant ausein de l’arme du génie.

Ainsi, les missions susceptiblesd’être confiées aux cinq compa-gnies opérationnelles (COGA)composant le 25e régiment dugénie de l’air (25e RGA) couvrentl’essentiel de celles dévolues àl’ensemble de l’arme du génie,à l’exception des missionsd’appui au combat.

En effet, à la mission jusqu’alorsprioritaire de réparation rapided’une voirie aéronautiqueendommagée après une attaqueaérienne, à laquelle est généra-lement associée celle de recon-naissance et de dépollution,s’ajoute désormais toutes lesmissions d’aide au déploiement,y compris la fourniture d’eaupotable et le traitement desdéchets.

Pour répondre à cette vastegamme de missions, le géniede l’air dispose de moyensmatériels nombreux et diversi-fiés. Parmi ceux-ci les moyensspécialisés de travaux publics,qui constituent la partie la plusimportante du parc, lui assurenten particulier une compétenceélargie et spécifique dans lesdeux domaines des produitsnoirs et du béton, puisque le25e RGA est la seule unité dugénie à être dotée à la fois decentrales de production et desmatériels de pose associés.

Force originale par ses mis-sions, ses matériels et lescapacités qui y sont associées,le génie de l’air l’est aussi parles moyens et méthodes qu’ilutilise pour l’instruction de sonpersonnel, dont 80 % assure unefonction opérationnelle.

S’appuyant sur une structurede formation lui permettantd’assurer l’instruction spéciali-sée de tous ses personnels mili-taires du rang sous contrat etsous – officiers dans les deuxfilières, BETP et TPIA, le 25e RGAest en mesure d’entretenir etdévelopper les savoir-faire tech-niques ainsi acquis, lors des

chantiers que les unités effec-tuent sur les bases de l’armée del’air, dans le cadre des plans demaintien en condition opéra-tionnelle établis annuellementpar l’état-major de l’armée del’air.

Par le haut degré de technicitéque réclame l’exigence dequalité des travaux effectués surles voiries aéronautiques, leschantiers conduits, quotidienne-ment par le personnel du géniede l’air lui assurent uneformation permanente dequalité, gage d’une compétencereconnue et d’une parfaitemaîtrise des moyens et tech-niques mises en œuvre à cetteoccasion.

II) LE GÉNIE DE L’AIR, UNE

FORCE EN CONSTANTE ÉVO-

LUTION POUR S’ADAPTER

AUX NOUVEAUX BESOINS.

Créées à l’origine pour répondreà des besoins opérationnelsspécifiques de l’armée de l’air,les unités du génie de l’airactuel les voient leur rô leconfirmé dans un cadre géogra-phique élargi et pour un emploide plus en plus diversifié. Eneffet, la projection constituantdésormais la priorité assignée àl’ensemble des forces conven-tionnelles, le génie de l’air a dûrepenser son organisation etrevoir ses équipements pour

s’adapter aux nouvelles mis-sions et aux contraintes liées àl’éloignement géographique.

Pour répondre aux nouveauxbesoins, les unités du génie del’air ont dû adopter une struc-ture qui leur assure à la fois unecertaine polyvalence et unegrande souplesse d’emploi.

La satisfaction de ces deuxobjectifs a reposé à la fois surune organisation des compa-gnies opérationnelles, caractéri-sée par un effectif important(152 personnels) et une struc-ture modulaire composée d’unepart de « pions de mise enœuvre » constitués des 3 sec-tions opérationnelles, et d’unréservoir de moyens complé-mentaires spécifiques regrou-pés au sein d’une sectiond’appui.

Concernant la section de com-mandement de cette unité, celle-ci ne comporte qu’un soutienlimité aux seuls matériels tech-niques, le soutien de l’hommeétant toujours assuré dansl’armée de l’air par la baseaérienne ou le détachement airdéployé sur un théâtre d’opéra-tion extérieur. Parallèlement, lesunités ainsi structurées ont dûsimultanément compléter leursdotations en matériels pourprendre en compte les nouvellesmissions et procéder à unerecherche à la fois d’allégemente t de compac i té du parc

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existant, pour répondre aumieux aux conditions d’aéro-transport par moyens tactiquesou stratégiques.

Engagées depuis maintenanttrois années consécutives, cesactions permettront aux unités,dès la fin 2002, de disposer decapacités aérotransportablespar avions cargos tactiquesdans les différents domaines dela reconnaissance, de la fourni-ture d’eau potable, de la répara-tion de voirie aéronautique et del’organisation du terrain.

III) LE GÉNIE DE L’AIR, UNE

FORCE OPÉRATIONNELLE

TOURNÉE VERS L’ACTION

AU PROFIT DES FORCES.

Compte tenu de l’évolutionconjuguée des concepts d’em-ploi des forces et des missions àaccomplir, les unités du génie del’air seront de plus en plusamenées à œuvrer dans uncontexte interarmées, voire mul-tinational, favorisant ainsi unemploi au profit des forces dé-ployées, sur la base des seulescapacités et compétences déte-nues.

Bien qu’essentiellement encharge, jusque dans un passérécent, de la remise en état desplates-formes aéronautiquesopérationnelles de métropoleconsécutive à une attaque

aérienne massive, les unités dugénie de l'air ont, depuis leurcréation, toujours œuvré auprofit des forces, quel que soitleur armée d’appartenance ouleur lieu de déploiement.

Appliquée au départ à la remiseen état ou au développementd’infrastructures aéronautiquesen métropole, en Afrique duNord puis dans le Pacifique,cette aptitude des unités dugénie de l’air à servir en touttemps et en tout lieu au profitdes forces en général s’est eneffet vérifiée à maintes reprisesen Afrique (opérations MANTAen 1984 et ÉPERVIER de 1986 à1989 au TCHAD, opérationTURQUOISE au ZAÏRE en 1994),

mais aussi dans l’Océan Indien(réfection et extension de lapiste de l’île de la grandeGlorieuse en 1988).

Mais c’est évidemment depuisle début des années 1990 que lecaractère interarmées et multi-national des interventions desunités du génie de l’air s’est à lafois confirmé et développé, lorsdes opérations conduites sur lesthéâtres de l’ex-Yougoslavie,dans le cadre de l’opérationSALAMANDRE en BOSNIE (1995à 1997) puis de l’opérationTRIDENT en MACÉDOINE et auKOSOVO (1999 - 2001).

Disposant à la fois de capacitéspart icu l ières de nature àrépondre aux besoins spéci-fiques de l’armée de l’air et demoyens comparables à ceux desautres unités du génie dans ledomaine très large de l’aide audéploiement, les unités du géniede l’air sont aujourd’hui enmesure d’assurer un soutienefficace de l’infrastructure hori-zontale au profit d’une forceprojetée, quelles qu’en soient lanature et l’origine.

En effet, si les capacités globalesdu génie de l’air peuvent aujour-d’hui paraître l imitées parrapport au nombre de plates–formes aéronautiques à soutenirdont dispose l’armée de l’air,

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elles s’avèrent très importanteset parfaitement dimensionnéespour l’aide du déploiement et lesoutien au stationnement desforces projetées sur un théâtred’opération extérieur.

Composées de personnels issusde l’armée de terre évoluantquotidiennement au sein del’armée de l’air, les unités dugénie de l’air bénéficient de plusde cette double culture qui enfont une composante de faitinterarmées, dotée d’unecapacité d’adaptation et d’inté-grat ion équivalente danschacune des deux armées.

Cette faculté d’adaptation, quin’a pour seule l imite que

l’absence d’autonomie dans led o m a i n e d u s o u t i e n d el’homme, permet aux unités dugénie de l’air d’agir indifférem-ment au profit d’un détache-ment projeté de l’une ou l’autrearmée, dans un cadre autonomeou comme composante complé-mentaire d’une autre structure.

Agissant toujours sur ordre duCO.AIR, et sur demande du COIAlorsqu’il s’agit d’une interven-tion au profit d’une autre armée,le bénéficiaire des travauxaccomplis par les unités dugénie de l’air sur un théâtred’opérat ion extér ieure lu idictent en principe sa subordi-nation opérationnelle d’emploi,mais aussi de soutien, puisqu’il

appartient à l’autorité d’emploidésignée d’assurer ou de faireassurer, selon le cas, le soutienorganique de l’unité du génie del’air placée sous ses ordres.

Cette subordination d’emploi etde soutien est ainsi confonduelorsqu’elle est dévolue à uncommandant de détachementair (COMDETAIR). Les deuxsubordinations sont par contredistinctes lorsque les moyensdu génie de l’air sont placéssous contrôle opérat ionnel(OPCON) d’un commandantnational de théâtre (ADCON-FRANCE), la charge du soutienétant alors confiée par cetteautorité à une autre unité sur lethéâtre (BATGEN ou BATLOG).

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Dans les conflits actuels, l’envi-ronnement de sécurité desforces déployées prend unedimension prépondérante, dèslors que les unités disposentd’infrastructures correctes etque les besoins logistiques debase sont assurés. Néanmoins,l’utilisation des infrastructuresurbaines, de qualité variableselon les pays considérés, placeles troupes à la merci de risquesdifférents de ceux strictementliés à des actions de guerre.Parmi ceux-ci, les sites indus-triels délabrés et les locauxd’habitation potentiellementdangereux sur le plan desincendies ont conduit les états-majors à établir de nouvellesr è g l e s d e p r o t e c t i o n d e stroupes.

Dans cette optique, la Brigadede sapeurs-pompiers de Parisapporte sa contribution à ladéfense des unités militairesstationnées au Kosovo depuisle mois de janvier 2001. Pourautant, est-ce une idée totale-ment nouvelle et quelles en sontles perspectives de développe-ment ?

I. LA PARTICIPATION DE LA

BSPP AUX OPÉRATIONS DES

ARMÉES FRANÇAISES

La première projection à l’exté-rieur des frontières françaisesd’un détachement de sapeurs-pompiers de Paris remonte à1855, lors de la guerre deCrimée. Une unité, déployée àl’origine pour assurer la sur-veillance de différents dépôts etmagasins des armées enc a m p a g n e , c o m b a t t i t d enombreux sinistres aussi biendans les camps que dans lesvilles, par exemple lors de labataille de Malakoff.

Durant le conflit de 1870-1871, lerégiment de sapeurs-pompiersde Paris assura la défense de dif-férents quartiers généraux del’Armée du Rhin. En 1918, ilpar t ic ipa act ivement à ladéfense de la Capitale et àcertaines opérations sur leFront. C’est en effet un officierdu Corps, le capitaine Schilt, quia mis au point les lance-flammes et certaines techniquesde lutte contre les gaz decombat. Près de 300 sapeurs-

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Lieutenant-

colonel

MALIÉ

Gilles

Saint-Cyrien de la promotiongénéral de Monsabert (1982-1985).

Stagiaire à l’EAG/division d’ap-plication (1985-1986).

Affecté à la BSPP de 1986 à 1996Commandant de la 11° compa-gnie (centre de Paris et secteurde Belleville).

Stagiaire au CID à Hambourg de1996 à 1998.

Affecté à l’EMA/division emploi(responsable du Corps euro-péen) de 1998 à 2000.

Affecté comme adjoint au chefdu bureau opérations de laBSPP depuis août 2000.

Principaux dossiers actuelle-ment gérés :

- plans d’urgence en régionparisienne,

- r é a l i s a t i o n d u S I D A C R(schéma interdépartementald’analyse et de couverturedes risques),

- élaboration de la maquetteopérationnelle 2002-2007,

- déploiement de sapeurs-pompiers de Paris au Kosovo,

- développement du systèmed’information géographique,

- relations entre les SAMU et laBSPP,

- conventions entre la BSPP etles grands opérateurs publics(GDF, EDF notamment).

La BSPP dans les opéra-tions extérieures :

constat et perspectivesLes opérations dans lesquelles les armées françaises sont engagées

ont régulièrement fourni à la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

l’occasion de projeter une partie de ses personnels.

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pompiers ont payé le lourdtribut de leur vie dans ces condi-tions dramatiques.

En 1940, le régiment de marcheremonta sur la Capitale après lasignature de l’Armistice et lerégiment se recentra sur sesmissions traditionnelles de pro-tection de la population pari-sienne, dans une Capitaleoccupée. Résistants, déportés,blessés, des destins se sontbrisés jusqu’à ce que le soleilrejaillisse lorsque le capitaineSarniguet, officier du Corps,hisse le drapeau sur la TourEiffel de Paris libérée.

II. LA BSPP EN OPÉRATION

EXTÉRIEURE AU KOSOVO

Confronté à un incendie nonmaîtrisable sur un site industrieltotalement délabré, à quelquescentaines de mètres à peine desbâtiments abritant son état-major dans le camp « Sermentde Koufra » à Mitrovica, legénéral commandant la brigademultinationale nord (BMN-N) aexprimé, à l’automne 2000, lebesoin de disposer, sur cethéâtre d’opérations urbain, desapeurs-pompiers eux-mêmesformés aux techniques ur-baines.

Une expertise menée au coursdu mois de novembre 2000 partrois officiers de la BSPP, duBataillon de Marins Pompiers deMarseille (BMPM) et de laDirection Centrale du Génie

(DCG) a confirmé les besoinsexprimés et a proposé ledéploiement d’un détachementmixte BSPP/BMPM de 12 per-sonnels, apte à traiter une largepalette de risques bâtimentaireset industr ie ls . Ce module ,commandé par un major, estdéployé depuis la mi-janvier2001 et défend toutes les unités,françaises et alliées subordon-nées, de la BMN-N.

Ce module mixte a ceci d’origi-nal qu’il est commandé à tour derôle par un cadre de la BSPP oudu BMPM, ce qui traduit concrè-tement l’existence d’un pôle depompiers militaires, complé-mentaires et solidaires, dans lesrangs de l’armée de Terre et dela Marine.

Parmi les centaines de candidatsvolontaires, le tri a été sévère.Attirés par ces horizons lointainset la perspective d’envisagerleur mission de protection sousun jour différent, les personnelsretenus ont reçu des missionsclassiques de lutte contre lessinistres et de protection desforces, tant dans les camps quesur les itinéraires routiers,bondés, de la plaine centraleKosovare. L’autre volet majeurcomprend des actions deformation et d’information descontingents français ou alliés,ainsi que du KPC, afin defavoriser la reconversion d’unepartie des anciens rebelles del’UCK dans les nouvelles unitésde Sécurité Civile kosovares. Parailleurs, des manœuvres sont

régulièrement effectuées avecles pompiers de Mitrovica, afinde restaurer leur capacité à agirde manière autonome.

Le programme quotidien esttrès comparable à celui envigueur au sein de la BSPP et duBMPM. Les matinées sontconsacrées au sport et auxmanœuvres, adaptées à l’ab-sence de réseau incendie auKosovo, tandis que les après-midi sont occupés à reconnaître,par voie terrestre ou aérienne,les sites particuliers à réperto-rier, puis à rédiger les plans d’ur-gence, en liaison avec les cel-lules spécialisées de la BMN-N.

III. POSITION STATUTAIRE

DE LA BSPP ET MODALITÉS

DE SON DÉPLOIEMENT

Grande unité militaire de l’armedu Génie, placée pour emploisous les ordres du Préfet dePolice de Paris, la BSPP détacherégulièrement des personnels àl’étranger dans le cadre d’audits,de l’aide militaire technique ouencore des détachements d’in-tervention lors des catastrophes(DICA).

Dans le cas du Kosovo, lasituation est différente. Ledéploiement sur ce théâtred’opérations s’inscrit dans ladurée. Il a donc été décidé derédiger une convention spéci-fique entre le CEMA et le Préfetde Police de Paris, ainsi que defaire signer un avenant devolontar iat aux personnelsretenus.

Cette convention place le déta-chement sous le commande-ment opérationnel du généralcommandant la BMN-N etprécise les modalités de mise enœuvre du module pompiers. Lespoints relatifs au rembourse-ment des frais engagés, quiconcerne différentes collectivi-tés territoriales, et aux aspectsjuridiques de ce déploiementont fait l’objet d’une écriture trèsprécise.

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Sur le théâtre, le détachementest scindé en deux entitésbasées dans les camps Sermentde Koufra et Novo-Selo. Cesconsidérations sont dictées pardes raisons opérationnelles etlogistiques. Le rythme des inter-vent ions est extrêmementvariable et souvent dépendantde la situation géopolitiquelocale.

Les personnels arment deuxengins-pompes tout-terrainappelés VIC (véhicule d’incendiedes camps), fournis par l’arméede Terre, disposent de postesr a d i o R E N A B E C ( r é s e a unumérique à base d’élémentscivils) et d’armements légers,prélevés sur les dotations de laBSPP. Cependant, lors des inter-ventions, ils sont escortés etprotégés par les engins dubata i l lon te r r i to r ia lementcompétent, l’aspect « piège » nepouvant jamais être exclu.

Sur le plan organique, lebataillon est subordonné au BCT(bataillon de commandement etdes transmissions). Les alertessont déclenchées par le centreopérationnel de la BMN-N, quidécide de l’opportunité desinterventions hors les camps enfonction des directives dugénéral commandant et des ren-seignements fournis par lesunités spécialisées.

IV. PERSPECTIVES DE

DÉVELOPPEMENT

De manière générale, l’état desinfrastructures militaires etciviles du Kosovo ne cesse des’améliorer. Les déplacementssur les axes routiers sont plusrapides et se soldent par desaccidents de la circulation trèsgraves, nécessitant l’emploi dematériels de désincarcération

qui ne sont pas encore à laportée des pompiers locaux.

Par ailleurs, les forces passentd’un état d’hébergementd’urgence à des conditions dedéploiement aux normes deplus en plus proches de cellesen vigueur en métropole. Lesrègles de prévention serontdonc de plus en plus appliquées,que les locaux d’hébergementsoient situés dans les camps ouen ville. Afin d’éviter de coûteuxdéménagements des unités, unesensibilisation pourrait certaine-ment se faire dès la phaseinitiale de leur mise en place enassociant un officier sapeur-pompier aux éléments de recon-naissance et d’évaluation.

D’autre part, des audits sonteffectués à la demande pourcertains bataillons alliés subor-donnés , qu i commencentégalement à s’équiper pour lalutte contre les incendies.L’étape ultérieure souhaitableconsisterait à coordonner lesmodules nationaux au sein de laBMN-N, puis de la KFOR ou de laMINUK, ce qui ne manqueraitpas d’ailleurs de créer unecertaine concurrence entre lesnations. Dans le cas contraire, lagestion d’un sinistre majeur nesera certainement pas garantie.

Au niveau des sites industrielsles plus délabrés, la situationcommence à s’améliorer. Lespersonnels du détachement par-ticipent à la sécurisation deschantiers d’enlèvement desproduits les plus dangereux, telsque le Propergol et les acidesparticulièrement toxiques. Cetteaction a même été étendue ausecteur américain.

Toutefois, cette action trouveses limites dans l’avenir desmodules de pompiers au

Kosovo. La participation de laBSPP est en effet liée à l’autori-sation du Préfet de Police deParis. La convention actuelle estprolongée par tacite reconduc-tion, donc sa dénonciation unila-térale peut intervenir à toutinstant. La question qui se poseest de savoir si l’action dessapeurs-pompiers a un intérêt àl’avenir, si cette prestation estdevenue indispensable ou sil’action conduite depuis un an apermis d’améliorer le niveau desécurité de manière telle, que laprésence du détachement n’estplus nécessaire.

En effet, la BSPP et le BMPM onteffectué des dons de matériels(véhicules et lots de désincarcé-ration) au profit des pompierslocaux, les ont formés et ontparticipé à la mise en place despremiers éléments de SécuritéCivile. Aussi, une mission d’éva-luation associant l’EMA, l’EMAT,la BSPP et le BMPM se rendra auKosovo en mars 2002. Sesconclus ions pourra ient setraduire par une propositiond’évolution du mandat du déta-chement, de sa nature, voire parla constitution d’un modulepermanent dédié aux opérationsextérieures, gagé sur des postesdes Armées.

Le pari, difficile, consiste bien àpasser d’une solution ad hoc à ladéfinition d’une doctrine d’em-ploi pérenne, en considérant lesévolutions inévitables des arméesfrançaises pour prendre encompte tous les aspects desopérations extérieures dans unenvironnement multinational,où chaque nation est attachée àdémontrer sa capacité à gérerune crise dans sa globalité, avecprécision et efficience, dans unee x i g e n c e d e s é c u r i t é q u iconvient à une armée profes-sionnalisée.

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La participation des forcesarmées peut être de deux types :

- concours direct avec des for-mations militaires d'interven-tion de surface (FMIS) et desmoyens aériens d’interven-tion (MAI) ;

- concours indirect pour lesoutien des moyens opéra-tionnels de la sécurité civile.

L’emploi des moyens militaires,coordonné par une cellule deliaison et de coordinationmilitaire (CLC) située au centreinterrégional de coordinationopérationnelle de la sécuritécivile (CIRCOSC) à Valabre, estplanifié dans le cadre de deuxplans complémentaires :

- le p lan « HEPHAISTOS »conçu pour faire face à uneaggravation progressive desrisques. Il est articulé autourde 3 stades correspondant à 3niveaux de risques évaluéspar la DDSC ;

- l e p l a n « H E P H A I S T O SROUGE », comparable à unplan ORSEC, qui est établipour faire face à une situationde catastrophe déclarée.

Au même titre que les UIISC, lesmoyens militaires sont desrenforts nationaux, toujoursplacés en renforcement auprèsdu commandement des forma-tions militaires de la sécurité

civile (COMFORMISC) quiassure la planification et la coor-dination de l’ensemble desmoyens.

LES CONCOURS DIRECTS

I. Les formations militaires

d’intervention de surface

(FMIS)

Les FMIS regroupent quatretypes d’éléments qui conserventleur hiérarchie propre.

Lorsqu'ils sont engagés dansdes missions « feu », ceséléments doivent être obliga-toirement assistés de cadresspécialisés (sapeurs-pompiersou UIISC). Ils reçoivent desmatériels spécifiques de luttecontre l'incendie et de protec-tion individuelle fournis par leresponsable des secours auprèsduquel ils sont mis pour emploi.

1.1. Les modules adaptés de

surveillance (MAS)

Ces modules offrent une grandesouplesse d'emploi pour desmissions de surveillance pré-ventive ou de contrôle desfoyers résiduels après traite-ment par les UIISC ou sapeurs-pompiers.

Leur composition est de 17 mili-taires et d'un cadre/sapeur-pompier ; 8 VLTT.

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Capitaine

REININGER

Marc

Issu de l’école militaire inter-armes, le capitaine REININGERMarc rejoint le 6 e régiment dugénie en 1991. Il assure lesfonctions de chef de section àla 141e CGDIMa, d’adjoint àla 2e compagnie de combatmécanisée et commande la3e compagnie de combat.

Après un an comme chef duBRCP, il est affecté en 1998comme officier adjoint au BOIdu commandement des forma-tions militaires de la sécuritécivile (COMFORMISC).Il est plus particulièrementchargé de la formation et desétudes générales.

Le capitaine REININGER a eul’occasion de servir en opérationextér ieure en Républ iqueCentrafricaine, en ex-Yougos-lavie (Krajina, Sarajevo), auCambodge et a participé àplusieurs missions de secours àl’étranger.

Les renforts militairesdans la lutte contre les

feux de forêts :Plus de 700 hommes aux

côtés des UIISCPendant la période estivale comprise entre le dernier mardi de juin et

la mi-septembre, le ministère de la Défense prête son concours à la

direction de la défense et de la sécurité civiles (DDSC).

Régi par un protocole d'accord avec le ministère de l’Intérieur, ce

concours s'applique dans les 15 départements de la zone de défense

sud, pour la prévention et la lutte contre les feux de forêts.

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1.2. Les sections militaires

intégrées (SMI)

Instruites pour lutter contre lesfeux de forêts non violents, cessections sont engagées dans lesmissions de lutte contre les feuxaux côtés d'une formation desUIISC. Elles peuvent êtreégalement engagées dans desmissions de surveillance pré-ventive, dans le traitement deslisières ou la réalisation decoupe-feu de circonstance.

Quatre SMI (effectif par section :30) sont intégrées aux UIISC 1 et7. L'instruction « incendie » desSMI est dispensée au cours destrois premiers jours de la miseen place de ces éléments dansles UIISC.

1.3. Les sections militaires spé-

cialisées (SMS)

D'un effectif de 17 militaires, cesont des formations de chacunedes armées, ayant subi une ins-truction spécifique pour lutter

contre les feux de forêts (SMSAir et Marine) ou les feux deforêts non-violents (SMS Terre).

Ces formations ne sont jamaisintégrées dans les UIISC. Ellesdoivent agir conjointement avecd'autres formations spécialisées

(sapeurs-pompiers et UIISC) etne sont jamais engagéesisolément.

1.4. Les compagnies militaires

de renfort (CMR)

Composées d'un élément de

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Surveillance par une SMI d’un foyer maîtrisé

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commandement et de liaisons etde 3 sections (57 hommes auminimum), ces formations, quin'ont pas reçu d'instructionincendie, sont désignées pourassurer des missions de qua-drillage et de surveillance des

massifs forestiers ou de contrôledes foyers maîtrisés.

Elles sont employées exclusive-ment dans le cadre du planHEPHAISTOS ROUGE.

II. Les moyens aériens d’in-

tervention (MAI)

Les moyens aériens éventuelle-ment fournis par la défense sontdes hélicoptères légers (HL) oudes hélicoptères de manœuvre(HM). Ils interviennent en renfortde ceux de la sécurité civile pouraccomplir des missions dereconnaissance, de transport dePC volant, de secours d’urgence,d’héliportage et d’hélitransportd’UIISC, de FMIS, de sapeurspompiers , ou de matér ie lincendie.

LES CONCOURS INDIRECTS

Pendant la campagne, lesarmées peuvent être sollicitéespar le ministre de l'Intérieurpour renforcer le personnel etles moyens matériels de laDDSC et les services départe-mentaux d ’ incendie et desecours (SDIS).

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Groupe alimentation d’une SMI assurant le ravitaillement en eauà partir d’une motopompe

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I. L’assistance aux personnels

et aux appareils de la DDSC

Il s'agit d'assurer un soutienlogistique au profit des unitésmobiles de sapeurs pompiers entransit ou en phase de remise encondition dans la zone (nourri-ture, hébergement, ravitaille-ment en carburants).

Dans le cadre du plan HEPHAIS-TOS ROUGE, ce soutien logis-tique peut s’étendre à desmissions :

- de soutien santé avec partici-

pation au triage, aux évacua-tions sanitaires primaires etsecondaires, ainsi qu'à l'hos-pitalisation dans les hôpitauxmilitaires spécialisés ;

- d'assistance aux populationssinistrées : aide à l'évacuationpar voie aérienne, routière,maritime, participation à l'hé-bergement et l'alimentation…

- de transport de renforts civilsou militaires de lutte.

II. L’instruction des UIISC

Un crédit d’heures d'hélico-

ptères de manœuvre est accordéannuellement pour la formationdes équipes d'intervention héli-portées des UIISC.

III. La surveillance des feux

Afin d'améliorer l'action préven-tive et de raccourcir les délaisd'intervention sur les départs defeux, les commandants d'unitésvolantes sont formés pourrendre compte systématique-ment par radio de tout sinistreconstaté en vol.

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Fort de cette diversité, cet outilde formation atypique, relevantdu ministère de l’outremerdepuis 1968, a parfaitementrempli, avec son encadrementmilitaire, ses missions d’inser-t ion et de développementdurant ces quarante années.Ainsi, près de 100000 jeunesultramarins ont été formés etont participé à la réalisation deplus de 2500 kilomètres deroutes, pistes et autres ouvragesd’infrastructure dans le cadre dudéveloppement des collectivitésd’outremer.

Près d’un quart de l’encadre-ment, officiers, sous officiers etEVAT, provient de l’arme duGénie, toutes composantesconfondues. A la fois chefs,

experts, formateurs, conseillers,ces sapeurs occupent une placeessentielle au sein de cette insti-tution et participent pleinementà la réussite des actions deformation et d’insertion, et desmissions d’intervention.

1) LA DIMENSION INTER-

MINISTÉRIELLE DU SMA

Aux termes d’une instructionparticulière du Premier ministredatée d’août 1968, le SMArelève du ministère des départe-ments et territoires d’outre-mer,qui dispose à son budget desemplois et des crédits néces-saires aux activités autres quemilitaires. L’arsenal textuel de1991 (décret, arrêté et instruc-

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Colonel

SIMON

Didier

Officier issu des rangs de l’Écolemilitaire interarmes en 1980, lecolonel Didier SIMON est chefd’état-major du Commande-ment du service militaire adaptédepuis l’été 2000.

Chef de section au 71e régimentdu génie à OISSEL et comman-dant d’unité au 10e régiment dugénie à SPIRE, il a assuréla fonction d’adjoint étudesformation au Centre d’étudestactiques et d’expérimentationdu génie de 95 à 98.

Breveté de l ’enseignementm i l i t a i r e s u p é r i e u r , i l acommandé le 3 e RSMA àCAYENNE de 1998 à 2000.

Le " Génie " au servicedes DOM-TOM :

le Service MilitaireAdapté…

Preuve de son succès et de sa pérennité, le service militaire adapté

(SMA) a fêté en 2001 le quarantième anniversaire de sa création. Créé

aux Antilles – Guyane en 1961, il s’est progressivement étendu à la

Réunion (1965), à la Nouvelle Calédonie (1986), à Mayotte (1988), à la

Polynésie française (1989). En 1995, un détachement a vu le jour à

Périgueux.

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tion interministériels) précise lesrelations entre le ministère de laDéfense et le secrétariat d'Étatà l’outre-mer, et répartit lesmodalités pratiques de com-mandement, d’organisation etde fonctionnement entre lesdeux ministères.

11) Le Secrétariat d’État à

l’Outre-mer : la pluralité des

compétences de l’Adminis-

tration au service de l’outre-

mer français.

De création récente, puisqu’iln’est pas antérieur à la Ve

République, le ministère de l’ou-tremer est cependant l’héritierde formations administrativesbeaucoup plus anciennes dontle développement s’est fait augré de l’expansion françaiseoutre-mer. Créé de façon formel-le en 1959, le nouveau départe-ment ministériel chargé desdépartements et territoiresd’outre-mer évolue depuis entrequatre types de situation :ministère, ministère déléguéauprès du Premier ministre,secrétariat d'État auprès duPremier ministre, et enfin secré-tariat d'État auprès du ministèrede l’Intérieur.

Le Secrétariat d'État à l’outre-mer remplit trois missions prin-cipales :

• Une mission de souverai-neté, puisqu'il exerce l'auto-rité de l'État outre-mer. Dansles départements d'Outre-mer, ses attributions sontcelles qu'exerce le ministèrede l'Intérieur en métropole.Dans les territoiresd ' O u t r e - m e r, e nNouvelle-Calédonieet les autres collec-tivités territoriales,il exerce l'autoritéde l'État dans lerespect de l'organi-sation particulièrede ces territoires,définie par les diffé-rents statuts.

• une mission d'in-tervention directeen faveur du déve-loppement écono-

mique, social et culturel del’Outremer, à travers le finan-cement du logement social etcelui des actions en faveur del'emploi et de l'insertion dansles départements d'outre-mer.

• une mission de coordina-tion de l'action des minis-tères qui interviennent outre-mer dans des domainesprécis (par exemple, édu-cation, culture, jeunesse etsports) ou pour œuvrer à sondéveloppement économiqueet social (par exemple, indus-trie, agriculture, emploi).

Le ministère joue également unrôle en matière internationaledès lors que les départements,territoires et collectivités territo-riales sont concernés (coopéra-tion régionale, affaires euro-péennes, traités).

Au sein du secrétariat d'État, lesmissions sont réparties entredeux directions, mises en placedepuis 1979, qui exercent leursattributions sous l'autorité duministre.

• La direction des affairespolitiques, administrativeset financières (DAPAF)exerce les attributions de sou-veraineté. C'est la direction dela sécurité, du droit, desaffaires internationales, duconseil et du contrôle des col-lectivités. Elle est par ailleursresponsable du fonctionne-ment des services d'État(administration centrale etservices déconcentrés).

• La direction des affaireséconomiques, sociales etculturelles (DAESC) a unemission de pilotage du dé-veloppement économiqueoutremer, d'amélioration desconditions de vie des popula-tions et de soutien à l'expres-sion de leurs richesses cultu-relles. A cet effet, elle exerceles compétences liées, d'unepart aux interventions direc-tes en matière de logementsocial, de politique de l'em-ploi et de l'insertion, desoutien aux investissementspublics et aux activités cultu-relles et, d'autre part, à lacoordination des interven-tions des ministères tech-niques en faveur du dévelop-pement économique, social etculturel de l'ensemble descollectivités qui composentl’outre-mer.

Le Service Militaire Adaptédépend de cette direction et lecommandant du SMA relève dudirecteur de la DAESC au mêmetitre que les autres chefs dedépartement, économique,social ou culturel.

12) Le Service Mil i taire

Adapté : 40 ans d’efficacité

au profit de l’outre-mer et de

sa jeunesse.

Organisme de formation et depromotion sociale, le SMA apour mission principale defaciliter l’insertion dans la vieactive des jeunes gens et jeunesfilles des DOM/TOM qui en font

la demande. Ils serventalors, selon la loi du 28 oc-tobre 1997 portant réformedu service national, commevolontaires du service mili-taire adapté.

A cet effet, le SMA dispenseune formation spécialisée etadaptée, dans un cadre mili-taire et avec du personnel dela Défense placé en positionde détachement. Au-delà decette mission première, ils’inscrit également dans lesdispositifs d’intervention de

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l’État, dans le cadre des plansde défense, de secours et d’aideau service public, sous l’autoritédes généraux, commandantssupér ieurs (COMSUP) desforces armées de souveraineté.Enfin, il participe au tra-vers deschantiers d’application, enliaison avec les préfets, hautscommissaires et les présidentsdes collectivités territoriales, audéveloppement des territoiresultramarins là où ses formationssont implantées.

Apprécié de tous les acteurslocaux, attractif pour les jeuneset bien intégré dans l’ensembledes dispositifs de formation pro-fessionnelle, le SMA prend encharge chaque année environ25 % des jeunes d’une classed’âge, sortis du système édu-catif sans qualification, avec unbon taux d’insertion (71 % en2001). Le succès de cette formeoriginale d’insertion a conduit legouvernement à fixer commeobjectif d’atteindre en 2003 lechiffre de 3000 volontairesformés, soit autant que d’appe-lés formés en 1998.

13) L’environnement du SMA :

diversité et complexité.

Tout d’abord, il convient derappeler que si les unités duSMA sont originales par leursmissions sociales de formation

et d’insertion, elles le sont aussipar la complexité de leur envi-ronnement et par les liens parti-culiers de subordination qui lescaractérisent : le SEOM via leCOMSMA pour la partie organi-sationnelle et fonctionnelle (àparfois plus de 10000 kms), laDéfense via le COMSUP (com-mandement interarmées) pourles activités l iées de près(formation et entraînementmilitaire, interventions…) ou deloin (en terme d’image) à laDéfense, le préfet enfin, pour lacoordination des activités de

formation professionnelle et dechantiers d’application (plan decampagne annuel).

De fait, les cadres du SMA sontplacés en permanence au cœurd’un système de formation auprofit d’une jeunesse ultra-marine défavorisée, difficile àappréhender et exigeante. Il leurfaut par conséquent s’inscriredans une véritable continuitééducative et œuvrer en complé-mentarité et en partenariat avecles autres organismes socio-éducatifs, civils comme privésd’ailleurs. Dans ce cadre, lesunités tiennent compte des poli-tiques régionales de développe-ment liées à la formation profes-sionnelle, définies par lesconseils régionaux et formali-sées, pour les départementsd’outremer en particulier, dansles contrats de plan État-Région(CPER) et les documents uniquesde programmation (DOCUP)validés par la CommissionEuropéenne. Ainsi cela permet-ilau SMA de recevoir des fondseuropéens, sous réserve d’enjustifier périodiquement l’emploiauprès des instances euro-péennes, nationales et localesde contrôle, en respectant lesrègles d’éligibilité et les strictesprocédures communautaires.

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Cela accroît sans aucun doute lacomplexité de l’environnementdans lequel les unités sontappelés à évoluer, ainsi que destâches à accomplir par l’enca-drement dans la vie quoti-dienne.

2) LA PLACE DU GÉNIE DANS

L’INSTITUTION SMA : À LA

CROISÉE DES CHEMINS…

DE LA FORMATION, DE LA

TECHNIQUE ET DE L’INTER-

VENTION.

21) L’organisation d’une

unité du SMA

Une unité duSMA est arti-culée en un état-major et une ouplusieurs com-pagnies.

• L’état-majorreste classi-que, avec tou-tefois un ser-vice originalchargé desétudes et dusuivi des tra-vaux d'infra-

structure et des chantiersd’appl icat ion, p lacé auxordres d’un officier supérieuradjoint travaux (OSAT).

• Une compagnie de formationprofessionnelle, commande-ment et logistique, (CFP CL),chargée du soutien et de la viecourante du régiment, ainsique des filières de formationliées aux métiers du soutien(restauration, agent adminis-tratif, magasiniers, mécani-cien…).

• Plusieurs compagnies deformation professionnelle(CFP) englobant les diversesfilières de formation dispen-sées au SMA, souvent regrou-pées par pôle. Ainsi, dans unecompagnie de formation pro-

fessionnelle sont regroupéestoutes les formations liéesaux métiers du bâtiment etdes travaux publics ; uneautre peut être spécialiséedans le domaine de l’agricul-ture et de l’élevage ; unetroisième regroupe d’autresmétiers (protection, transport,etc.) ou s’occupe plus particu-lièrement de la préformationou de formations pré-quali-fiantes… La formation debase des jeunes volontairesest assurée au sein d’une CFPpar une ou deux sections spé-cialisées.

22) Les fonctions occupées

par les sapeurs : du chef de

corps au moniteur technique.

Un quart du personnel d'activeaffecté dans un régiment ou ungroupement du SMA appartientà l'arme du Génie : 23 % desofficiers, 20 % des sous-officierset 31 % des EVAT.

A côté de ces cadres, chargésdes fonctions de direction, desoutien et de formation, ontrouve les moniteurs tech-niques, jeunes EVSMA titulairesdes qualifications techniquesadéquates (BAC pro, BTS).

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2 3 ) L e s s a p e u r s d a n s

l’action : formateur et techni-

cien

A l’instar de ce qui se passedans la Défense, le génie estomniprésent et les trois compo-santes sont représentées au seindu SMA.

231) Le génie forme…

Organisé sous forme de modu-les ou en formation continue,l'apprentissage d'un métier estl'objectif prioritaire des centresde formation du SMA. Laformation professionnelle estrépartie en grands domaines,allant des métiers du secteuragricole jusqu'aux métiers dusecteur tertiaire, de la restaura-tion, de la mécanique, ou d'au-tres encore…, en passant par lesformations du bâtiment et tra-vaux publics, domaines où lescompétences du génie sont una-nimement reconnues. Toutesces filières, décidées à l'occa-sion d'un conseil de perfection-nement (qui réunit annuelle-ment autour d'une même table,sous la présidence du préfet,des représentants de l'État, duSMA et des autres organismes

socio-éducatifs tels l'AFPA,l'ANPE…) sont fonctions desbesoins des territoires et desdébouchés offerts aux jeunes.Elles permettent soit l'attribu-tion d'un titre diplômant AFPAde niveau 5 (CFP), ou d'un CAP,soit de l'attestation de formationprofessionnelle du SMA (AFP),après environ 800 heures deforma-tion. Cette attestation aété officiellement reconnue parla loi PERBEN de juillet 1994. Denom-breux sous-officiers duGénie, qu’ils viennent desrégiments des forces, du géniede l’air ou de la composanteinfrastructure, dispensent lesformations infrastructure, agentd’entretien de bâtiment ouconducteur d’en-gins, en tantque chef de section, adjoint ouchef de groupe.

232) Le génie construit…

Après la formation élémentairethéorique et pratique, les sta-giaires effectuent au sein duSMA « entreprise », leurs modu-les de synthèse pédagogiques,soit l’équivalent d’une applica-tion grandeur nature appeléechantier d’application. Ces tra-vaux sont effectués au profit de

chaque département ou terri-toire, des collectivités locales etrégionales, et des unités, pouraider au développement, partici-per à la réalisation de réseauxstructurants ou améliorer lesinfrastructures. Ils sont réaliséssous la direction de l'officiersupérieur adjoint travaux (OSAT),titulaire d’un diplôme technique,selon un calendrier arrêté sousla direction du préfet de région,et approuvé en final par lesecrétariat d'État à l'outre-mer(DAESC/COMSMA). Les servicesde l’OSAT assurent le montagedes dossiers techniques et effec-tuent, avec les commandantsd’unité (Génie) de formationprofessionnelle, les indispen-sables reconnaissances. Lessapeurs des unités, chefs desection, adjoints et moniteurstechniques, assurent le suivi etl’exécution de ces chantiersavec leurs sections de stagiairesen formation.

233) Le génie intervient…

Sans évoquer en détail les diffé-rentes possibilités d’interven-tion des unités SMA, il fautrappeler que c’est dans le casdes plans de secours ou d’aide

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au service public, que les capa-cités d’intervention du SMA, etdonc les savoir fa i re dessapeurs, prennent toutes leursdimensions. La double capacitéà intervenir, de façon autonomeou en complément d’autresintervenants, et/ou à assurer unsoutien logistique de proximitéd’éléments extérieurs (Sécuritécivile, Gendarmerie…) est parti-culièrement appréciée dans cesoccasions. Sont en fait re-connues explicitement l’exper-tise « terrain » et la capacitéd’aide à la mobilité, tant dans sapartie ouverture ou rétablisse-ment d’itinéraires que dans ledomaine du franchissement de

coupures. Ces capacités sontavant tout légitimées par lesfilières de formation profession-nelle dispensées aux jeunesvolontaires par des sapeursqualifiés, principalement dansles domaines bâtiments ettravaux publics.

CONCLUSION

Le "Génie" de l'outre-mer, avecson personnel détaché au seindes unités et de l’état-major duSMA, tient parfaitement sa placeet contribue avec efficacité etdynamisme au succès de cetteinst i tut ion. Bon nombre de

routes, pistes et autres ouvragesd’art existent outre-mer grâce,entre autres, aux savoir-faire dessapeurs, formateurs et bâtis-seurs, chefs et conseillers. Ainsi,le SMA permet-il à de nombreuxcadres du Génie, toutes spéciali-tés confondues, d’acquériroutre-mer, en situation réelle,dans un environnement particu-lier et souvent complexe àappréhender, au contact d’unepopulation diversifiée, notam-ment à base de jeunes fragilisés,l’expérience humaine et tech-nique indispensable pour réus-sir dans cette vie de militairequ’ils ont choisie.

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1995 St-Martin et St BarthélémyCyclone LUIS1995 GuadeloupeRavitaillement en eauCyclone MARYLIN1999 Baie - MahaultCollecte des déchets ménagers1999 Guadeloupe et St BarthélémyCyclone LENNY

GUADELOUPE

1995 Cyclone IRIS1995 Cyclone MARYLIN1995 St-MartinCyclone IRIS et LUIS1995 St-BarthélémyOurangan GEORGES1998 GUATEMALACyclone MITCH1999 Prêcheur, St-Pierre, CorbetOuragan LENNY

MARTINIQUE

1997 Eradication de la mouche à fruit1997 TUBAICyclone MARTIN1997 TUBAICyclone OSEA1998 TUBAIExtinction de feux de forêt1998 Ile de RAIATEAEradication de la plante Miconia1999 Ile de RAIATEAEradication de la plante Miconia1999 TUBAIExtinction de feux de forêt

POLYNÉSIE-FRANÇAISE

1996 Remire MonjolyMini Raz-de-Marée1998 Remire MonjolyRenforcement de digue

GUYANE

1999 HODINAExtinction d’incendie

MAYOTTE

1996 PROVINCE NORDCyclone BETI1997 KOUMACExtinction d’incendie1998 NANDAIExtinction d’incendie1999 KOUMACExtinction d’incendie

NOUVELLE-CALÉDONIE

1998 Cirque de SALAZIEPluies dilluviennes1998 BOURG MURATEruption du volcan1998 PAS DE BELLECOMBEGuidage des visiteurs1999 Plaine des CAFRES, Terre SainteExtinction d’incendie et surveillance2000 Cirque de SALAZIECyclone CONNIE

LA RÉUNION

2000 PERIGUEUXParticipation cellule intervention préfecture

PERIGUEUX

2000 ILE-DE-FRANCEdéblaiement arbres abattus suite à une tempête

PARIS

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Avant que la Défense de laFrance soit ainsi organisée aveccohérence totale alliant fortifica-tions et troupes permanentesréglées sous l’action efficacedes Le Tellier père et fils, deRichelieu à Louis XIV (cf. A.Corvisier, éd. Fayard), il fautsouligner avec force que toutavait débuté fin XVIe siècle lorsde la reconquête-pacificationentreprise par Henri IV épaulépar son solide homme deconfiance Sully (cf. B. Barbiche,éd. Fayard) . Maximil ien deRosny, avant d’être la référencedes Surintendants des finances,fut d’abord un militaire sur leterrain, payant de sa personne.

Il ne faut en aucune manièreoublier ou minimiser la réalitéde cette famille qui, même si lesrésultats n’étaient pas toujourséclatants, avait de forts liensavec l’administration généraledu Royaume.

Un grand-père était Président enla Chambre des Comptes etMaximilien avait pu mesurer lesdifficultés de réunir - lors decette décennie précédant la Paixfranco-espagnole de Vervins(1598) - les moyens de sonprojet politique qui n’était autreque de redonner le rang à laFrance après son effondrementdans les affrontements fratri-cides des Guerres de religions.

Henri IV avait su utiliser lepotentiel et les ambitions de son« fidèle » en lui confiant outrel’économie de la France, lacharge du Grand Voyer deFrance, de Voyer de Paris, laSurintendance des bâtiments duRoyaume, la Surintendance desFortif ications laquelle seraaccompagnée par la charge deGrand-Maître de l’Artillerie, deGouverneur de la Bastille ainsique celle de Conseiller au Parle-ment (cf. JP. Babelon, Fayard).

En ce début du XVIIe siècle, Sullyavait donc en ses mains tous lesmoyens de l’aménagement et dela Défense de la France.

Des routes et remparts furententrepris , entretenus avecvigueur, il faut souligner qu’il fitétablir en parallèle des cartesdes zones frontières.

Organiser rationnellement lesm o y e n s a f i n d e p e r d u r e rdemande de coordonner rigou-reusement les différents ingé-nieurs avec le renseignement(cf . Amiral P. Lacoste, éd.Économica).

En installant une hiérarchie avecdes missions et objectifs précis,depuis les ingénieurs « provin-ciaux », les « en chef » dans lesplaces assistés de spécialisteslocalement, les « particuliers ».

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Monsieur

PERNOT

Jean-François

Maître de conférences/Histoirede la Civilisation Moderne auCollège de France à PARIS

Responsable du SéminaireBASTION « Génie, Fortifications,Patrimoine urbain » - C.E.H.D.(centre d’études d’histoire de ladéfense) - Ministère de laDéfense - Château de Vincennes

Se réapproprierles fondements : Le Génie,l’arme interministérielle

par essence

Vauban est notre figure, notre emblème, notre modèle de démarche

car il est reconnu positivement par tous les Français. Avec la fête du

Génie depuis 2001, nous lui reconnaissons au service de la France -

lui qui fut autant citoyen que soldat - cette recherche permanente de

solutions pertinentes et au coût le plus raisonnable possible afin que

vive, que survive notre Pays avec une Défense immédiate et une

bonne utilisation de ses composantes économiques. Il installa,

justifia donc par ses pratiques, l’Esprit de Défense qui ne peut être

que global et socle sur lequel nous fondons notre structure politique

et militaire (cf. Histoire militaire de la France, s/dir. A. Corvisier, PUF).

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L’implantation, le développe-ment, l’entretien des placesfurent alors décidés en fonctionde l’analyse stratégique quireposait sur les réseaux mis enévidence par ces cartes, œuvresdans les Alpes des responsableseux-mêmes des travaux (Jeande Beins… cf. D. Buisseret, Lesingénieurs d’Henri IV).

Il a donc bien à l’origine de notreappareil d’État, une volonté etune pratique fondatrice synthé-tique. Le contrôle Général desfinances était aussi bienÉconomie et Finances qu’Inté-rieur, Ministères spécialisés etNerf de la guerre. Les choix bud-gétaires, les obligations an-nuelles de travaux pour main-tenir le tout à niveau, étaient lecreuset d’une interdépendanceministérielle.

Ne parlons-nous pas de départe-ment ministériels, preuve quel’ensemble forme un toutorganique, moyen de survied’une Nation par la vitalité deson État (cf. JF. Pernot, B.Barbiche, L. Bély).

Vauban concevait chaque projeten tenant compte de la totalitédes composantes réelles de l’en-vironnement, s i te local etsituation générale (flux, ravi-taillements…).

Ayant vécu paysan parmi lesjeunes du Morvan, simple cadetau milieu d’une guerre civile, ilne pouvait pas penser hors del’effort synthétique de toutes les

énergies réunies pour le servicede la France (cf. sa carte del’Élection de Vézelay).

Ses mémoires sur les canauxrépondent à ceux sur lesmortiers (tant en maçonneriequ’en artillerie). Ses propos nesont pas encyclopédiques pourun vain jeu intellectuel etscolaire, mais afin d’embraser etde joindre « tout ce qui concourtà la Défense nationale ».

Il est le père naturel de l’Or-donnance de 1959. L’hommerefusa de constituer un recueilunique de ses conceptions -dont le risque était la sclérose, lapensée unique - établit en 12volumes des « Oisivetés » dialo-guant entre eux, mais un réseaucomplet et hiérarchisé des su-jets urgents. S’organisent ainsiune pensée et une action s’inspi-rant des bassins fluviaux (cf.textes réédités par JF. Pernot).

Il peut y avoir des erreurs ponc-tuelles, locales mais globale-ment les enjeux perçus avecréalisme furent traités avec adé-quation.

Les écrits économiques deVauban sont autant des sys-tèmes d’armes proposés afinque vive et survive la Francelaquelle avait bien failli êtredémembrée lors de la Fronde :pour lui tout devait êtreentrepris afin que l’on ne puisserevoir « plus jamais cela » etsoyons toujours dignes du

succès anti-espagnol de Rocroi(1643).

Il est depuis sa citadelle de Lille -copie de celle d’Anvers qui avaitrecopié celle du turin laquelleavait été fondée sur les écrits dePaciotto (Città del Principe,1544-54) - au premier rang pourmesurer, analyser, combattre lesystème économique hollandaisqui avec la 1re Bourse et la 1reBanque s’était imposé commemodèle aux économies euro-péennes.

Vauban pense intelligence éco-nomique, veille stratégique ettechnologique. Il n’y a pas desecteur neutre, calme car lesconcurrents de la France - lesProvinces Unies sont alorsencore nos alliées - n’ont aucunscrupule.

L’ingénieur et le gouverneur desplaces sont des concepteurs etdonc au préalable des deman-deurs et des synthétiseurs dedocumentation (cf. A. de Villeétudié par JF. Pernot).

Le coût d’une place forte est telque le choix, l’enjeu et l’entre-tien pèseront longtemps.

Il n’est pas question d’agir sansréflexion approfondie dans lecadre du maillage interne et desfrontières articulées du royaumepour l’efficacité.

En choisissant les outils et enconcevant des casernes, il créepuis impose la norme quipassera dans le public, dansl’entreprise privée (cf. JF.Pernot, Cahier du CEHD n° 10 et11, n° spécial RHA, 2001).

Le hasard doit être réduit auminimum pour une efficacitémaximum, à l’abri le pluspossible de toute surprise !

Tant avec la guerre d'Indé-pendance Américaine que lorsde celles de la Révolution et del'Empire, même si les actions etconstructions ne s'accomplis-sent pas sur le territoire françaisstricto sensu, tout est maintenu,prévu pour un développement

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économique participant à laDéfense (cf. PH. Prost, Lesbastions de l'Empire).

Carnot, issu de Mézières, l'undes pères de Polytechniqueconduit la Guerre stratégique-ment avec une dizaine d'Arméessimultanément, matériellementpar armes et vivres donc écono-miquement car il faut uni-formes, poudres et armement.Son rôle au Comité de SalutPublic fut central, tout commeses fonctions de Ministre ou dedéfenseur d'Anvers.

Pour tenir son rang, sa placedans le concert des Nations, ilfaut être au meilleur sens pro-fessionnel dans l'interministé-riel. La barre est placée au plushaut car l'excellence vautdivisions et finances par l'imageet le poids extérieur (cf. JP.Bertaud).

Les Sapeurs prévoient, formali-sent, conçoivent, réalisent dansl'immédiat et dans le longterme, dans l'espace et le temps.Dès les origines, ils furent lespremiers sur le terrain militaire,stratégique et technique puis lesderniers afin de permettre unharmonieux et représentatifretour à la paix et à son maintienpermanent.

Le Général Simon Bernard enest l'illustration parfaite tropméconnue. Durant sa carrièresous Napoléon Ier en Illyrie puisà Anvers, puis comme « chefadjoint » des ingénieurs auxÉtats Unis grâce à La Fayette(1815-1830).

Il construisit sur la côte Est desforts (Monroe), des routes, descanaux et des ponts afind'assurer le commerce et le caséchéant les mouvements detroupes avec armes et bagages.

Le territoire des États devenaitcohérent et équipé pour résister.L'Espace était structuré intelli-gemment et géographiquementafin que nul ne puisse réussirune agression. Il reçut donc enappliquant la même démarcheintelligente de son inspirateur, le

surnom de "Vauban du NouveauMonde" (Cahier du CEHD n°11).

Il en fut de même pour Séré deRivières. Après une carrièrearme/service, il devint après lareprise des forts, simultanémentle secrétaire de la Commissionde Défense ainsi que du Sous-Comité exécutif.

Il était à la fois celui quiconcevait une défense militairede la France avec ses places etrideaux et celui qui réorganisaitle territoire du fait de la pertedes 3 départements tout commeil permettait l'essor de l'indus-trie avec la fabrication decanons de Bange et les tourellesMougin.

Son rôle capital et centralentraîna ainsi en retour sa miseà l'écart après 5 ans de forteimpulsion. Il était un général ôcombien efficace et donc tropcompétent pour ses confrères etportant ombrage pour le mondepolitique (Colloq. Épinal 1995).

Avec la crise de l'obus torpille,certains oublièrent les règles etréférences qui donnaient auGénie son influence positive.Joffre après avoir fortifié, partitaux colonies où il fut "centurion"et spécialiste deschemins de fer.

Pendant ce temps,les Commissionsmixtes arbitraient,c o d i f i a i e n t l e smoyens économi-ques de la France.Un pont pouvaitêtre un obstacle decontre-mobil i té,mais en temps depaix il pouvait êtreindispensable audéve loppementindustr ie l de larégion.

Pour les côtes,batteries, phareset balises ainsi col-laboraient dans unessor et dans desprocédures de dé-fense (à fois inter-

diction, informations) et moyensd'import-export indispensablesau rang d'une grande puissance.

Les avis sur toutes les implanta-tions économiques ont eu unimpact réel, tout comme sur lemode dissuasif : préparationstant pour les faire sauter quepour en assurer la sécurité, lalutte contre l'incendie et lesinondations.

Les normes sont à la fois prati-ques au quotidien et utiles pourassurer notre production tout enassurant une défense contre desattaques directes ou des actionsindirectes simples de déstabili-sation.

Vauban avai t ré f léchi aucommerce, aux colonies et auxproblèmes de population, carsans visions larges les systèmesd'armes ne servent à rien. Sessuccesseurs ont suivi ses mé-thodes.

Séré de Rivières fut l'un despères de la République tant éco-nomiquement que militairementen proposant une défense qui reste un modèle quant à SimonBernard, sa mort rapide f i toublier qu'il appliqua l'excel-lence française dans le Nouveau

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Monde. Son surnom souligne saréussite.

Après 1918, le nom Maginot estinexact quant au ministre(Painlevé), manifestant un Géné-ral Belhague, inspecteur tenu enretrait ! Les solutions techniques,novatrices pourtant, furent mas-quées par la personnalité dePétain et de ce fait mal prise encompte par le Haut Commande-ment en 1940, sauf dans les Alpes.

Un sapeur est vraiment lui-même lorsqu'il agit pour le bien

commun dès le temps de paixafin de pouvoir utiliser sessavoirs et ses métiers lors d'unconflit. Le Génie est donc réver-sible en civil et en militaire.

Le succès des Romains le dé-montre. De nos jours une ana-lyse précise de technologiesdéfend nos brevets et nous rendindispensables sur les théâtresd'opérations de même qu'autre-fois les ingénieurs du Roi étaienttrès demandés par les puis-sances alliées ou adversaires dela France.

Le Corps du Génie américainfondé par du Portail et deRochefontaine, West Pointréformé par Simon Bernarddoivent nous persuader de notrecapital à exploiter, à valoriser età maintenir à niveau en perma-nence.

Les Sapeurs sont depuis lesorigines des pionniers de l'intel-l igence en act ion, i l s 'agi td'adapter sans cesse cet tecapacité dynamique essentiellepour une Nation.

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ForFormationmation

Vers un pilotage de domaine unique ...................................................................................... LCL FERRAT .......................................... 67

D.A. Faut-il davantage différencier ?........................................................................................ LCL ISSAC ................................................ 69

Vers une évolution de la formation du deuxième niveau ............................ LCL FORTERRE .................................. 73

Un véritable parcours professionnel pour les militaires du rang ...... LCL FERRAT .......................................... 75

La formation sauvetage-déblaiement au S.M.A. ...................................................... LCL AVERTY .......................................... 79

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C'est pour cette raison qu'undispositif de pilotage de spécia-lités a été constitué. L'armée deterre a réparti l'ensemble desactivités professionnelles deson personnel au travers de19 domaines de spécialités (1) etde 11 pôles de compétence (2).Pour chaque domaine et pôle,un socle de textes réglemen-taires définit les filières, lesnatures de filières, les emplois,les fonctions, les fiches de fonc-tion, les compétences, le réper-toire des act ions de forma-tion et les diplômes à obtenirà chaque niveau. Le dispositif depilotage a donc pour but, ens'appuyant sur l'évolution desconcepts d'emploi, des systè-mes d'armes et des missions dedéfinir les compétences néces-saires, les parcours profession-nels et les cursus de formation.

Le pilote de spécialités constituele niveau de cohérence et desynthèse de l'ensemble desétudes portant sur le domaineou le pôle. Il est ainsi le point depassage obligé de toute propo-sition d'évolution (création, sup-pression, modification) desmétiers ou des cursus deformation associés.

Animateur de réseau, en liaisonavec les organismes de veille,

l'état-major de l'armée de terre,les acteurs de la gestion et de laformation du personnel, i lorganise des groupes d'étude etconduit les comités de pilotagepour statuer sur les évolutionssouhaitables et évaluer la perti-nence des mesures déjà misesen œuvre. I l constitue lesdossiers d'évolution qui serontsoumis pour instruction auCommandement de la formationde l'armée de terre dans le cadrede la commission permanentede la formation (CPF) avantapprobation par l'état-major del'armée de terre (EMAT).

Il assure enfin les travaux d'écri-ture et de mise à jour de l'ins-truction ministérielle et des ins-tructions d'application, qui défi-nissent les métiers et les cursusd e f o r m a t i o n a s s o c i é s d udomaine ou du pôle.

Pour le génie, la figure 1 montrele contour des responsabilitésde formation, de culture d'arme,de pilotage de domaine et depôles. Si le général comman-dant l'ESAG exerce des respon-sabilités de formation et deculture d'arme pour l'ensembledu génie, il n'est aujourd'huipilote de spécialités que pour ledomaine « Combat du génie » etle pôle « Sécurité ». Pour ce

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Lieutenant-

Colonel

FERRAT

Marc

Le Lieutenant-colonel FERRAT aassuré les fonctions de com-mandant en second du 34e RGde 1993 à 1995.

Affecté à l’ESAG, il commandela division de perfectionnementdes officiers de 1995 à 1998.

Il devient alors chargé demission, avec pour mandat lamise en place de la simulationdans les actions de formation del’école.

Il est chef du bureau pilotage dedomaine au sein de la DEPdepuis septembre 2000.

Vers un pilotagede domaine unique

L'armée professionnelle, est aujourd'hui caractérisée par un format

contraint et des ressources comptées, par la disparition des compé-

tences offertes par la conscription, par une technicité accrue, par la

complexité croissante des types d'engagement. L'armée de terre doit

donc gagner la bataille des compétences. A cet effet, elle a constitué

un système de gestion de la ressource humaine grâce auquel elle

cherche à conquérir et fidéliser une ressource de qualité, en assurant

l'adéquation entre les compétences détenues et les missions à

remplir, en offrant des parcours professionnels attractifs et complets.

1) les domaines de spécialités se caractérisent par le fait qu'ils offrent, d'unemanière générale, des itinéraires professionnels continus et complets pourle génie, le domaine combat et techniques du génie (GEN).

2) Généralement les pôles de compétences correspondent d'avantage à desdeuxièmes métiers. Ils n'offrent pas, d'une manière générale, des itiné-raires professionnels continus et complets - pour nous, le pôle sécurité(SEC) et le pôle technique d'opérations d'infrastructure (TOI).

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dernier, les formations spéci-fiques sont dispensées principa-lement au sein de la brigade desapeurs-pompiers de Paris oudes unités d'intervention de lasécurité civile. La BSPP assureen outre la formation généralede ses sous-officiers et de sesmilitaires du rang.

C'est le général DCG qui estpilote de spécialités pour le pôle« Techniques d'opérations d'in-frastructure ».

Demain, le génie devrait pré-senter grâce au rassemblementdes trois composantes dans unpilotage unique exercé par legénéral commandant l'ESAG,une lisibilité plus grande et unemeilleure cohérence (CF figure 2).

Si aujourd'hui, les interlocuteursprincipaux s'égarent dans lacomplexité du génie au prixd'une confusion dans les mis-sions, les pôles ou le domaine,les pilotes, un dispositif uniquedevrait contribuer à atténuercette difficulté préjudiciable àl'efficacité de l'appui des forceset améliorer la perception dugénie par les responsables detous niveaux extérieurs au génie.

Par ailleurs, un pilote unique estsusceptible d'avoir une visionglobale plus précise des prio-rités à accorder en fonctiond'une politique unique. Le dis-positif devrait être de nature àpermettre une organisation pluscohérente des métiers, des ac-tions de formation, des parcoursprofessionnels, en prenantmieux en compte les impératifsdes différents employeurs dugénie.

Ainsi, les synergies devraientêtre renforcées, les possibilitésd'actions de formation commu-nes mieux détectées et mieuxconduites. Il devrait être plusaisé de donner aux cadres dugénie une formation pluscomplète, plus cohérente, quelque soit son domaine ou pôled'appartenance.

Face au devoir d'anticipation, undispositif unique induira une

vue unitaire sur l'avenir dugénie, tenant compte de la com-plémentarité des trois compo-santes, sans faire d'impasse.

Enfin le pilote unique parlerapour l'ensemble du génie. Sonpoids relatif sera donc supérieurpour faire entendre la voix dugénie.

Le pôle unique se situera au seinde la direction des études et dela prospective. Travaillant encollaboration avec la directiongénérale de la formation, la DEP,déjà en contact avec les princi-paux organismes de l'adminis-tration centrale, profitera del'action de la DCG, qui grâce àses contacts permanents avecl'ensemble des acteurs duministère de la défense, mais

aussi avec les administrations etles entreprises est la plus àmême de définir les évolutionsdes métiers du pôle.

Certes, le génie est complexe etles métiers de ses trois compo-santes sont nombreux.

Le passage à un dispositif depilotage unique fera coïncider lecontour des responsabilités deformation, de culture d'arme etde pilotage. Ainsi, le génie seraplus « lisible », sa voix se feramieux entendre : c'est leprincipe tout entier de l'unicitédu génie qui doit y gagner. C'estau final une plus grandecohérence qui se traduira enopérations par une efficacitébonifiée de l'action des troiscomposantes.

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Fig. 1

Fig. 2

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Pour les préparer à leurs futuresmissions opérationnelles, l’ob-jectif de formation de la Divisiond’Application est de former des

chefs de section aptes d’em-

blée dans leur premier emploi.

Sachant qu’ils pourront rejoin-dre n’importe quelle unité descomposantes combat ou sécu-rité, on comprend facilementque leur formation devra subirune différenciation au cours dustage.

Après un tronc commun deformation d’arme, les lieute-nants ont accès, après le choixde leur affectation, à cinq forma-tions différenciées :

- trois pour la composantecombat : aide au déploiement(AAD), travaux lourds etcombat ;

- deux pour la composantesécurité : sapeur-pompier deParis et sécurité civile.

Dans l’état actuel le tronccommun représente 7 mois deformation pour une phased’adaptation de 4 mois. Cettedifférenciation de la formationest passée de 4 semaines à4 mois en deux ans. Ce dispositifn’est pas figé et on peut sedemander s’il ne faudrait pasencore davantage différencier ?

La question posée nous per-mettra d’aborder deux points :

- d’une part le nombre de pha-ses d’adaptation ouvertes auxlieutenants.

- d’autre part la durée des diffé-rentes phases d’adaptation etl’équilibre entre le tronccommun et ces phases.

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Lieutenant-

colonel

ISSAC

Christophe

Le lieutenant-colonel ISSAC estchef du département formationopérationnelle à l’ESAG depuisseptembre 2001.

Saint-cyrien de la promotionLCL GAUCHER (83-86), il sertprincipalement dans la chaînedes forces, chef de section etadjoint en CGDI au 31e régimentdu génie, commandant d’unecompagnie de contre-mobilitédu 71e régiment du génie et chefde BOI du 13e régiment du génie.

De formation scientifique, le LCLISSAC est ingénieur civil desponts et chaussées. Il passe parl’ESGM pour le stage des tech-niques de base du service en 92-93 puis sert une année à l’éta-blissement du génie de Limogesavant d’intégrer l’EMS2.

Avant de prendre le commande-ment du DFO, il enseigne pen-dant une année la Résistancedes Matériaux au sein du Dépar-tement Enseignement Scienti-fique et Technique de l’ESAG.

Division d’application :faut-il davantage

différencier ?

Officiers d’active et officiers sous contrat sont formés ensemble pour

occuper demain, côte à côte, les mêmes postes de chef de section

dans les unités du génie.

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1. VERS DE NOUVELLES

ADAPTATIONS ?

Répondre au premier pointrevient à se demander s’il nefaudrait pas offrir aux futurschefs de section franchisse-ment, contre-minage et obsta-cles, qui sont au sein de laphase d’adaptation combat,une phase d’adaptation particu-lière pour les préparer à leurfutur commandement ?

Compte tenu des matériels ser-vis et de leur emploi, il fauteffectivement préparer de ma-nière spécifique ces futurschefs de section à leur premiercommandement.

Cependant, cette préparations’oriente vers une forme diffé-rente d’une formation d’adapta-tion à part entière.

En effet, tous les futurs chefs desection cités ont toute leur placeaux côtés des futurs chefs desections de combat qu’ils ren-forceront demain, avec leursmoyens spécialisés, sur les sitesde franchissement, dans lesopérations de bréchage et pourla réalisation d’obstacles.

La spécificité de leur premieremploi sera prise en compted’une autre manière, grâce àdeux dispositifs complémen-taires :

- des mises en situation decommandement de moyenscorrespondants à leur futuremploi. Ces mises en situa-tion de chef de section sontréalisées lors d’exercicesd’application conduits avecdes unités du partenariat.Ainsi, pour un exercice defranchissement, c’est un futurchef de section EFA ou PFMqui commandera les moyensde franchissement sur le pointde passage.

- un partenariat inversé, entrel’ESAG et les régiments dugénie. Dans ce dispositif, enplein développement pour lecycle 2001-2002, les régi-ments participent à la for-mation des stagiaires en les

accueillant lors d’exercicesd’entraînement ou d’instruc-tion collective. Ce déport de la formation est particulière-ment important pour la prépa-ration de chefs de section trèsspécialisés, par exemple dansle domaine du contre-minage.Lors des exercices proposéspar les régiments, le stagiairepourra acquérir la connais-sance des matériels et de leuremploi et commencer sonintégration dans son futurmilieu régimentaire.

2. ÉQUILIBRE ENTRE POLYVA-

LENCE ET SPÉCIALISATION

Le deuxième point nous inter-roge sur l’équilibre entre poly-valence et spécialisation. Unedescription des deux grandespériodes de formation : le tronccommun et la phase d’adapta-tion, nous permettra d’appré-cier le temps nécessaire pouratteindre les objectifs fixés, deformation d’arme pour la pre-mière et d’aptitude au premieremploi à l’issue de la seconde.

Maintien d’un fort tronc

commun

La phase de formation d’armedoit donner à tous les stagiairesd’origines diverses un référen-tiel commun sur l’arme dugénie.

Les objectifs de cette phase sont :

- d’intégrer le jeune lieutenantdans l’arme du génie et leformer au comportementmilitaire ;

- de lui donner les compé-tences :

. pour assurer le fonctionne-ment courant de la section(gestion du personnel, MECdes matériels, sécurité,EPMS…) ;

. pour préparer l’engage-ment opérationnel de lasection ;

. pour maîtriser la sûretédans les déplacements etles stationnements ;

. pour conduire l’engage-ment d’une section decombat dans les missionsmajeures du génie.

Le tronc commun (TC) repré-sente l’acquisition indispen-sable de connaissances d’armeet interarmes, en particulier enmatière de raisonnement deproblèmes tactiques. Il doitrester un passage obligé, suffi-samment dimensionné. Pouratteindre les objectifs précé-demment rappelés, une périodede six mois minimum est néces-saire. C’est un volume plancherà préserver dans la formation detous les l ieutenants pourquelques raisons majeures :

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- le tronc commun est le moulepour une population hétéro-gène de lieutenants. Lesacquis de la formation d’armepermettront aux lieutenants,des composantes combat etsécurité, de travailler en-semble lors des projectionsintérieures ou extérieures.L’imbrication et à la complé-mentarité de ces acteurspendant les engagementsimposent une coordinationdes actions qui sera pleine-ment obtenue si elle s’appuiesur une base de connais-sances communes et unereconnaissance mutuelle.

- passage obl igé pour lesjeunes officiers du génie, leTC, creuset d’une armeunique, autorise les variante-ments de carrière entre lesspécialités et comme on peutle constater, pratiquement àtous grades. Une différencia-tion trop précoce ferait courirle risque d’une scission dugénie entre ses composantes.

- le contenu de la formationd’arme préserve l’avenir desofficiers du génie en leurdonnant un bagage pour leurdeuxième temps de carrière àpartir du DEM et pour la pré-paration des concours del’EMS 2.

Une adaptation ciblée sur le

premier emploi opérationnel

La phase d’adaptation visequant à elle à la maîtrise de laspécificité du premier emploi etdoit permettre au lieutenantd’être engagé en opération dèssa sortie d’école.Sur la base du tronc commun,chaque phase d’adaptation estune action de formation à partentière et fait l’objet d’unprogramme de détail dontquelques caractéristiques sontdonnées ici :

- La phase d’adaptation combatest un approfondissement dutronc commun. Dans ledomaine de l’appui direct, lecontact avec l’interarmes estsystématiquement recherché.Cette adaptation permet aussid’étendre les connaissancesdans le domaine de l’appuigénéral : ACM, dépollution,rétablissement de zone, inter-opérabilité, et préparer ainsiles lieutenants à la réalité desactions menées sur les diffé-rents théâtres d’opérations.

- La phase d’adaptation travauxse compose de deux pério-des : une période d’acquisi-tion de connaissances, théo-riques et techniques, et unepériode d’application centréesur l’organisation et la réalisa-

tion de chantiers élémentaires(béton armé, terrassements,construction de pont). Lestage « reconnaissance de ter-rains sommaires » et des visi-tes, de chantiers et de cen-trales de production (béton,carrière, produit noir), com-plètent cette formation. Lesconnaissances dispenséesdonnent au lieutenant leséléments pour organiser etconduire un chantier de sonniveau.

- La phase d’adaptation AADest elle aussi organisée enune partie d’acquisition deconnaissances et une autred’application. Elle s’appuiesur le module AAD du tronccommun et apporte lesconnaissances complémen-taires en matière de produc-tion d’eau (stage EAU 3 deconseiller du commande-ment), de production d’éner-gie, de rétablissement d’infra-structure et de constructionmodulaire. Ces acquis per-mettent au lieutenant d’êtreengagé d’emblée sur des re-connaissances et en conduitede chantier.

- La phase d’adaptation sapeur-pompier de Paris est conduitepar la BSPP. Après une phased’acquisition de connaissan-ces et d’intégration dans lemilieu, le lieutenant fait sonapprentissage avec des exer-cices de secours, de feux, surdes cas concrets gaz, inter-vention sur immeuble degrande hauteur. Au final, cettepériode permet au lieutenantd’assurer sa mission opéra-tionnelle et de service courantdans sa compagnie incendie.Cette formation sera complé-tée par le brevet de préven-tion, passé dans le courant desa première année à la BSPP,lui permettant ainsi de partici-per à des commissions desécurité.

- La phase d’adaptation sécu-rité civile est conduite par leCOMFORMISC. Elle forme lesfuturs chef de section d’inter-vention dans un large éventaild’actions : sauvetage-déblaie-

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ment, feux de forêt, risquestechnologiques, risques chi-miques. La période d’adapta-tion rend le lieutenant apte àconduire des missions de basedu type cyclone ou tempête.Cette formation doit êtrecomplétée ensuite par d’au-tres stages qualifiants, d’unvolume de huit semaines,avant d’atteindre l’aptitudepour tous types de missions.

Les cinq adaptations proposées,renforcées par le dispositif parti-culier du partenariat inversé,seront conduites sur 4 moispour la première fois pour lecycle 2001-2002. Elles apparais-sent bien dimensionnées pourquatre d’entre-elles : combat,travaux, aide au déploiement etsapeur-pompier de Paris.

Chacune d’elle apporte les com-pétences spécifiques au premier

emploi. Pour la sécurité civile,pour laquelle le contrat d’apti-tude d’emblée au premier em-ploi n’est pas entièrement rem-pli, la proposition est de privilé-gier l’accomplissement desstages complémentaires dans lemilieu d’affectation plutôt qued’augmenter de deux mois laphase d’adaptation pour les sta-giaires concernés. Il paraît eneffet beaucoup plus pédago-gique et progressif de réaliserces stages quand le lieutenantest déjà en situation et a acquisun début d’expérience profes-sionnelle.

Premier bilan

Un grand pas dans la différen-ciation a été franchi en deuxcycles, entre 2000 et 2002. Il fautmaintenant prendre le tempsd’analyser le retour d’expé-rience. Il sera apporté par l’éva-

luation externe des lieutenantsaprès six mois passés au seindes unités. Cette évaluation,reconduite de manière annuelle,donnera les éléments pouraménager le programme. Dansl’état actuel, l’équilibre tronccommun à 7 mois/adaptation à 4mois ainsi que l’éventail des dif-férenciations ouvertes semblentoptimiser les onze mois destage. Les objectifs recherchéssont atteints : le lieutenant estpréparé à la spécificité de sonpremier commandement et cha-que officier de l’arme partageles connaissances de basescommunes.

Cet état, atteint pour le cycle2001-2002, devrait faire l’objetde deux aménagements pour leprochain cycle :

- la création d’un module inter-composantes à la charnièreentre le tronc commun et laphase d’adaptation. Ce mo-dule vise à renforcer lesconnaissances des lieute-nants sur les trois compo-santes du génie : combat,sécurité et infrastructure. Dèsl’école, il s’agit de faciliter lasynergie entre les trois spé-cialités par une connaissanceréciproque.

- le renforcement de la phased’adaptation par la créationd’un exercice de synthèse enfin d’année engageant leslieutenants dans leur spécia-lité.

Le tronc commun sera alorstaillé sur une période de sixmois tout en garantissant lesfondamentaux.

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LE BSTAT AUJOURD’HUI

Tel que défini dans l’instructionde référence n° 954, le brevetsupérieur de technicien del’armée de terre (BSTAT) sanc-tionne un haut niveau de qualifi-cation du sous-officier, tant dansle domaine de la formationgénérale que dans celui de laformation de spécialité.

Il est attribué à tout sous-officierqui remplit les conditions decandidature et qui réussitl’épreuve d’accès au 2e niveau(EA2), la formation générale du2e niveau (FG2) et la formationde spécialité du 2e niveau (FS2).

Actuellement, le BSTAT vise àconférer à un sous-officier quien est titulaire, les compétencesde chef de section. Dans lesfaits, ceux-ci n’occupent cettefonction que 4 à 5 ans plus tardaprès son obtention, voirecertains sont réorientés pouroccuper des fonctions équiva-lentes dans un autre domaine.

LE BSTAT DEMAIN

Il apparaît donc nécessaire, dansune logique de juste suffisanceet d’adaptation de la formation àla fonction occupée et auxcapacités de formation duCoFAT, que le BSTAT soitréexaminé afin que les compé-tences détenues correspondentau niveau d’emploi de sous-officier adjoint tout en propo-sant la création d’une formationd’adaptation à la fonction dechef de section.

Toutefois, compte-tenu de lavaleur reconnue du diplôme,son niveau d’homologation et lelien avec l’échelle de solde, ils’agit, pour certaines filières,d’alléger la formation tout enmaintenant une dimension detechnicité incontestable.

Les orientations et les premiersrésultats des travaux en coursconduisent à penser qu’il nes’agit, en aucune manière, de latransformation du BSTAT maisd’une valorisation de la forma-tion des sous-officiers par lacréation d’un stage d’adapta-tion.

L’épreuve d’accès au deuxièmeniveau, partie spécialité (EA2/FS),ayant pour objet de vérifier l’ap-titude des candidats à suivreavec profit le stage de deuxièmeniveau, sera maintenue sous saforme actuelle. Néanmoins,pour certaines filières, le niveaude connaissances pourrait êtreadapté dans un souci de cohé-rence avec la fonction de sous-officier adjoint.

La formation générale de

2e niveau (FG2) :

Au niveau de la formation opé-rationnelle, les objectifs pédago-giques visent à donner au sous-officier les moyens d’exercer lecommandement d’un petit déta-chement doté d’armement indi-viduel et collectif menant uneaction dans le cadre d’unemission simple de sûreté, d’undéplacement ou d’un stationne-ment.

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Lieutenant-

colonel

FORTERRE`

André

Rejoignant l’ESAG en 1995,le lieutenant-colonel AndréFORTERRE est affecté commechef du Bureau emploi instruc-tion du Régiment de soutien del’École.

Après trois années, il est affectéà la DGF/Division des sous-officiers comme officier adjointpuis commandant de division. Ily conduit les travaux deréflexion sur la restructurationde la formation du 1er niveau,notamment le fusionnement de3 CT1 (Génie combat, PMMD,FRANCHT) et la mise en place deformations d’adaptation (EBG,PAA, EFA, PM12…).

Ayant rejoint depuis peu leBureau pilotage de domaine ausein de la DEP, il est plus parti-culièrement chargé d’étudierl’évolution de la formation du2e niveau et la mise en place duCT1 des MDR au sein dudomaine combat et techniquesdu génie.

Vers une évolutionde la formation

du deuxième niveau

Dans le cadre d’une adaptation de la formation à la fonction occupée,

l’État-major de l’armée de terre a décidé d’engager une réflexion sur

le contenu du brevet supérieur de technicien de l’armée de terre

(BSTAT) visant à faire progresser l’adéquation entre les formations

délivrées et les emplois effectivement tenus par les titulaires du

BSTAT.

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La densité des objectifs pédago-giques abordés dans cetteformation montre la nécessitéd’une évolution.

La durée de la future FG2 pour-rait être portée de deux à troissemaines.

La formation de spécialité de

2e niveau (FS2) :

Les travaux en cours, pour ledomaine combat et techniquesdu génie, conduisent à unregroupement des f i l ières« combat du génie et franchisse-ment » avec une FS2 « tronccommun » et une « formationdifférenciée », et à la créationultérieurement, 4 à 5 ans après,pour les sous-officiers désignésà la fonction de chef de sectiond’une formation d’adaptation(FA)- de 4 à 6 semaines.

Les grands domaines d’allége-ment envisagés pour la FS2 :

• qualification directeur de miseen œuvre des explosifs (DMOE)serait supprimée.

• qualification MINEX du chefde section pourrait être remla-cée par la qualification MINEXIII utile pour tout sous-officieradjoint.

• Les exercices tactiques desynthèse de commandementd’une section seraient sup-primés, permettant de réduired’une semaine la FS2 et deprendre en compte des séan-ces nouvelles :

- d’anglais opérationnel,

- de formation juridique,

- de prévention,

- d’affaires civilo-militaires.

La formation d’adaptation(FA) des futurs sous-officierschefs de section :

Ciblée et orientée vers le com-mandement d’une section, cetteformation d’adaptation ulté-rieure pourrait être organisée endeux parties.

D’abord, un tronc commun, cen-t ra l isé à l ’ESAG de quatresemaines, avec efforts sur lescomposantes A (exercice del’autorité et comportementmilitaire) et E (management),accorderait une priorité à l’ac-quisition des « savoir-faire etsavoir-être » de la secondemission TTA.

Ensuite, une formation différen-ciée, d’une durée de une à deuxsemaines, serait orientée versles directives propres à chacunedes futures fonctions attribuéesaux stagiaires.

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Le dispositif initial prévoyait quele CT1 des militaires du rangserait identique au CT1 dessous-officiers. Le nouveau dis-positif, à l’étude depuis juin2001, en vue d’une mise enplace à compter de 2003, prévoitque la qualification techniquedes EVAT s'appuie sur la recon-naissance des savoir-exécuterdétenus, acquis par l'expé-rience, prolongée, le cas éché-ant, par un complément deformation, limité au strict néces-saire et dispensé au regard desseules compétences techniquesrequises pour occuper un em-ploi de niveau 13 du métierconsidéré.

Il s'agît également d'adapter leCT1 des EVAT aux contraintescapacitaires des organismes deformation dans un dispositif réa-lisable par l'armée de terre.

LE DISPOSITIF EN PLACE

Toutes les natures de filières ontleur formation du premierniveau.

Toutes les FS1, y compris cellesdes MDR/C, s'inscrivent dans undispositif centralisé, en orga-

nisme de formation et/ou centrede formation.

Tous reçoivent donc une for-mation complète, souvent lon-gue, identique à celle des EVSO,à l 'except ion d'un module,généralement l'UV1, tenantcompte du CTE détenu.

Les stages sont longs (de 6 à 13semaines pour les MDR/C). Ladisponibilité du personnel estdonc amoindrie et le coût dusystème très élevé.

Ce dispositif est tout à fait com-patible avec des FSE diverses(31 pour le domaine) et dedurées très variables :

Les FSE, b ien adaptées àl’armée de conscription (unhomme, un emploi pour untemps limité) ont été élaboréesen fonction de l'emploi de NE12,en les limitant à la formationstrictement nécessaire.

Le dispositif se caractérise parson « classicisme » : des stagesà chaque étape du cursus, lesplus complets possible, desépreuves d’accès, des concours(CAT2).

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Lieutenant-

colonel

FERRAT

Marc

Le Lieutenant-colonel FERRAT aassuré les fonctions de com-mandant en second du 34 e RGde 1993 à 1995.

Affecté à l’ESAG, il commandela division de perfectionnementdes officiers de 1995 à 1998.

Il devient alors chargé de mis-sion, avec pour mandat la miseen place de la simulation dansles actions de formation de l’é-cole.

Il est chef du bureau pilotage dedomaine au sein de la DEPdepuis septembre 2000.

Un véritable parcoursprofessionnel pour les

militaires du rangLe domaine combat et techniques du génie comporte 1450 militaires

du rang de niveau d’emploi 13, c’est à dire titulaires du CT1 militaire

du rang. Cette qualification, très importante pour les MDR/C, est

nécessaire pour l’accès à une carrière longue.

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LE DISPOSITIF À L’ÉTUDE

Le nouveau système s’inscritdans la logique des objectifs« stratégiques » du dispositif deressources humaines de l’arméede terre.

Il s’agit tout à la fois de :

• conquérir,

• constituer,

• conserverla ressource humaine et d’enoptimiser l’emploi, grâce àl’adéquation fine :

• du juste besoin ;

• de la juste formation ;

• des attentes mais aussi descapacités de la ressource.

Alors que depuis des décennies,en France, la primauté était don-née à la formation reçue, aujour-d’hui - et la loi dite de moderni-sation sociale en témoigne - : sila formation reçue conserve tou-te sa valeur, la validation des ac-quis professionnels et l’expé-rience sont désormais reconnues.

Il s’agit donc de donner au MDR,par la FGI et la FSI, puis par laFGE et la FSE, la formation stric-tement nécessaire pour débuterdans un emploi et non plus d’ap-prendre une fois pour toutes autravers d’un stage, souvent long.

Le militaire du rang, en plu-sieurs années de vie profession-nelle, va enrichir ses connais-

sances et ses compétences,jusqu’à éventuellement attein-dre un niveau permettant de luiattribuer le CT1.

Il faudra bien sûr suivre etmesurer l’acquisition des cescompétences. Les travaux encours s’orientent vers des livretsde suivi professionnel, inspirésdes systèmes utilisés pour lesformations qualifiantes.

Une commission régimentairese prononcera sur le niveauatteint par l’engagé volontaire,lequel sera alors admis, le caséchéant, à suivre une formationcomplémentaire dans un orga-nisme de formation ou un centrede formation.

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Ce nouveau dispositif sera bienen adéquation avec le principede la reconnaissance et de lavalorisation des acquis profes-sionnels ; il marquera en outreclairement la volonté de sortirde la logique « hors des stages,point de salut » combinée à lamise en place systématique devéritables parcours d’obstaclesà chaque étape d’une carrière.

LES INSUFFISANCES DU

DISPOSITIF GÉNÉRÉES PAR LE

NOUVEAU SYSTÈME DE CT1

Les FSE ont été élaborées enfonction de l'emploi de NE12, ense limitant à la formation stricte-ment nécessaire.

Pour les emplois de NE 13, auchamp de compétences plusvaste, il devient alors difficile des’appuyer sur des formationsélémentaires se limitant au strictn é c e s s a i r e . E n e f f e t , o ncomprend bien que la FSEMFRD (Moyen de Forage rapideet de destruction), par exemple,est tout à fait adaptée à unemploi très spécialisé maisprépare mal à la FS1 génie. Il n'ya dès lors pas ou très peud'acquis par l'expérience àenvisager.

La quasi-totalité des FSE combatdu génie et des emplois de NE12 associés sont dans ce cas ;l'exception est représentée parla FSE combat du génie.

La même analyse vaut pour lanature de filière TPIA-VF ; lesexceptions sont représentéespar les FSE béton et produitsnoirs.

La nature de filière BETP nepose pas les mêmes problèmesde diversité. Cependant, lesemplois, très différenciés, selonla FSE détenue, limitent les pos-sibilités d'élargissement descompétences en corps detroupe.

La nature de filière aide au fran-chissement peut être considéréecomme un cas particulier. Laformation aux niveaux élémen-taire, 1 et 2 exige des installa-tions, des instructeurs très spé-cialisés, des lieux de formationhors de portée des régiments. Ilest donc envisageable de main-tenir la centralisation des actionsde formation à l'ESAG pour lesmilitaires du rang. Il est égale-ment possible, à l’inverse, d’en-visager les mêmes modalitésque dans les autres natures defilière (livret de suivi profession-nel, validation des acquis).

La nature de filière eau électro-mécanique appliquée peut s’a-dapter sans difficultés au nou-veau système.

LES AMÉNAGEMENTS INDIS-

PENSABLES.

Pour mettre en cohérence le cur-sus dans sa globalité, il convien-drait de réduire les FSE au nom-bre d’une par filière, par exem-ple la FSE génie combat pour lafilière combat du génie, et detransformer les autres FSE de lanature de filière considérée enformations d'adaptation.

Ce système présente les avan-tages suivants :

- Il donne plus de polyvalence àl’engagé volontaire ;

- la FSE met « le pied à l'étrier »et la FS1 constitue bien l'ap-profondissement et l'élargis-sement des compétences ;

- le militaire du rang n’est pascantonné à un emploi trèslimité, le mettant rarement ensituation (MFRD, PMM…) ;

- ce dispositif est en cohérenceavec le dispositif de la FS1génie combat, complétée pardes formations d'adaptation.

Il présente des inconvénientsmineurs ou facilement maîtri-sables :

- la remise en cause du disposi-tif, pourtant récent, des FSE ;

- le risque de changementsd'emploi trop fréquents pourl'engagé volontaire, par for-mations d'adaptation succes-sives.

Le CT1 des MDR/C, sous sanouvelle forme, est la premièremise en pratique forte de lareconnaissance des acquis pro-fessionnels et de l’expériencedans un parcours professionnel,avec attribution d’un niveau dequalification, pour une popula-tion nombreuse. Il est conformeà la loi, très récente, de moderni-sation sociale. Il rompt avec deshabitudes de formation coû-teuses, désormais hors de por-tée. C’est un changement trèsimportant, qui certainement nerestera pas isolé dans le sys-tème de formation de l’armée deterre.

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Après études, et afin de répon-dre de la manière la plus adé-q u a t e a u r i s q u e s i s m i q u emajeur existant dans la zonecaraïbéenne, c'est la formation« sauvetage-déblaiement » quifut retenue.

La grande aventure commençaitalors pour le RSMAM. En effet,si la menace cyclonique étaitbien connue d'un régimentimplanté depuis plus de 40 ansdans le département pour yavoir fa i t face à p lus ieursreprises, le vocable « sauvetage-déblaiement » n'évoquait rienpour les cadres, si ce n'est devagues souvenirs de journauxtélévisés et de terribles et loin-taines catastrophes. Tout étaitdonc à créer.

Fort heureusement le régimentn'était pas livré à lui-même etpoint n'était besoin de réinven-

ter un cursus parfaitement ma-îtrisé par les sapeurs-pompierset les camarades de la sécuritécivile dont l'aide fut particulière-ment précieuse.

Il n'était pas, bien sur, dans lesambitions de former des profes-sionnels du secours mais dedonner à un certain nombre devolontaires une compétencesupplémentaire devant leur per-mettre de venir éventuellementen renfort des structures exis-tantes en cas de catastrophesmajeures et, pourquoi pas, dansun second temps de faire naîtredes vocations chez quelques-uns les amenant à poursuivredans ce domaine après leur pas-sage au SMA.

Les objectifs définis, la premièredifficulté consistait à choisir lafilière de formation profession-nelle la mieux adaptée pour y

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Lieutenant-

colonel

AVERTY

Christian

Actuellement commandant ensecond du Régiment du SMA deMartinique depuis l’été 2000, le lieutenant-colonel AVERTYoccupait antérieurement lesfonctions d’officier supérieuradjoint de l’ESAG.

Diplômé technique en étudesjuridiques, il a servi auparavantau 71 e, 32 e et 1er R.G. ainsi qu'àla D.F.P.

La formation"Sauvetage Déblaiement"

au 1er RSMA

Le 27 octobre 1999, monsieur le Premier Ministre, en visite à la

Martinique annonçait, dans un discours prononcé au palais des

sports de MADIANA, la mise en place au sein du régiment du SMA

d'une formation adaptée et d'une capacité d'intervention destinée à

contribuer au renforcement de la sécurité des départements environ-

nants et des pays voisins. Cette décision fut confortée par la mise en

place, à l'été 2000, d'un état-major de défense et de sécurité civiles

pour la zone de défense Antilles.

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intégrer un module « sauvetage-déblaiement », finalement lechoix se porta sur les agents deprévention et de sécurité dont lecursus comprenait déjà la pré-paration à l'AFPS (attestation deformation aux premiers secours)et dont la forme physique étaitindéniable.

Surgit alors le deuxième pro-blème, qui ne fut pas le moin-dre, la formation sauvetagedéblaiement supposait, en effet,la disposition d'une infrastruc-ture adaptée dite « aire des a u v e t a g e - d é b l a i e m e n t »dest inée à représenter unbâtiment en ruines consécutive-ment à un séisme.

C'est ainsi qu'en janvier 2001 lasection travaux publics durégiment reçut la mission inha-bituelle de construire desruines ! Mission qui fut réaliséeà la satisfaction générale en par-ticulier celle des futurs instruc-teurs.

La formation pouvait alors réel-lement commencer. El le se

décomposait en deux parties :

• Le CFAPSE (certificat deformation aux activités depremiers secours en équipe)formation dispensée par lessapeurs pompiers du servicedépartemental d'incendie etde secours de la Martinique(SDIS), et sanctionnée par undiplôme national nécessitantun minimum de 44 heures deformation.

• Le SD1 (sauvetage déblaie-ment de 1° niveau) formation

dispensée par un détache-ment de 3 sous-officiers desunités militaires de la sécuritécivile, qui fournissaient éga-lement l'indispensable maté-riel spécifique, renforcé pardeux sapeurs pompiers duSDIS, et qui conduisit après130 heures de stage à lareconnaissance de l'aptitudeà tenir le poste d'équipierdans un groupe de sauvetage-déblaiement.

Ainsi, monsieur le Secrétaired'État pouvait remettre en avril2001 les 20 premiers diplômesd'équipiers en sauvetage-déblaiement du SMA.

Depuis, cette formation a pris savitesse de croisière et le secondstage s'est déroulé en novembre2001 immédiatement suivi parun autre au profit, cette fois descamarades de Guadeloupe.

Fidèle à sa tradition, le SMA, etses spécialistes du génie, toutescomposantes confondues, a unenouvelle fois démontré sacapacité à répondre aux besoinsnouveaux des populations desdépartements des Amériques.

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StrStructuructureseset équipementset équipements

Le système de pose rapide de travures .............................................................................. LCL LAPARRA ...................................... 83

Le système de combat futur du génie .................................................................................... LCL SCHMITT ...................................... 85

L’acquisition d’équipements nouveaux................................................................................ COL NEBOIS.......................................... 89

Une phase de modernisation pour les sapeurs-pompiers de Paris...... COL GARRIGUES ............................ 91

Un centre JANUS pour les régiments du génie ........................................................ LCL CABON ............................................ 95

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Cependant, il n'est pas certainque l'acquisition du SPRAT ap-paraisse comme une nécessitéaux yeux de tous. Certains re-mettent en effet en cause lebesoin opérationnel, expliquantnotamment qu'il s'agit d'unsystème d'un autre temps nepouvant s'adapter aux missionsactuelles.

D'autres, certes convaincus dubesoin, pensent pourtant qu'iln'est pas indispensable quel'armée de terre se dote d'unnouveau système. Ce sont lestenants, soit de la « mutualisa-tion » des moyens de franchis-sement au niveau européen, soitde la rénovation du PAA.

Nous tenterons ici de répondre àces objections et de démontrertout l'intérêt du SPRAT. En fait,l'enjeu est clair : il s'agit

d'éviter une rupture capacitaire

définitive dans le domaine

du franchissement à compter

de 2006.

LE BESOIN OPÉRATIONNEL

Les 41 PAA, possédant chacundeux travures de classe MLC 50auxquelles il faut ajouter sixtravures de classes MLC 70 pourl'ensemble des forces, souffrentd'importants problèmes de fia-bilité. Mis en service en 1970,déjà rénové entre 1992 et 1996,le parc ne sera plus opérationnelà partir de 2006. Si rien n'est faitavant cette date, la capacité depontage sur brèche sèche ouhumide de largeur inférieure à25 mètres n'existera plus.

C'est pourquoi le SPRAT est unsystème destiné à assurer lefranchissement des coupuresdont la largeur est compriseentre 3 et 25 mètres, en appuidirect des unités engagées dansla zone des contacts et quel quesoit le mode opératoire envi-sagé (coercition de forces oumaîtrise de la violence).

Bien sûr, ce besoin recouvre lesopérations de coercition tellesque les actions dans la profon-deur en haute intensité (accom-pagnement d'un raid blindé)ou le franchissement d'uncomplexe d'obstacles battu parles feux (participation à une opé-ration de bréchage). Rappelonssimplement à ce sujet, d'unepart que ce type d'opérationsfait toujours partie de nos mis-sions et, d'autre part, qu'ellessont dimensionnantes sur leplan technique, notamment entermes de mobilité ou de protec-tion.

Les possibilités d'emploi duSPRAT sont cependant beau-coup plus vastes. Il trouveraitpar exemple sa pleine justifica-t ion dans des actions decontrôle de zone, en maîtrise dela violence, lorsqu'il s'agit derétablir des itinéraires pourfaciliter les mouvements deconvois de tous types ou sim-plement pour recouvrer notreliberté d'action. Plus encore, et àcondition de l'avoir pris encompte au moment de l'expres-sion du besoin (notamment surle plan de la mobilité), il pourraitêtre util isé sur le territoirenational en cas de catastrophe.

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Lieutenant-

colonel

LAPARRA

Issu de l'EMIA (82-83), il sertsuccessivement au 6 e RG, au21e RIMa et au 13 e RG commecommandant de compagnie.

Il est ensuite affecté à l'ESGM,avant de suivre la scolarité del'EMS2 :

- diplômé du cours supérieurdes systèmes d'armes ter-restres (CoSSAT) ;

- CSEM (110 e promotion) etCID (5 e promotion).

Depuis 1998, i l occupe lesfonctions d'off icier de pro-gramme des domaines franchis-sement et contre-minage à laSTAT.

Le système de poserapide de travures

Le 26 avril 2002 aura lieu la remise des offres industrielles concernant

le système de pose rapide de travures (SPRAT (1)). Successeur histo-

rique du poseur de travures de l'avant (PTA), abandonné en 1996, le

SPRAT doit nous apporter beaucoup plus que le simple remplace-

ment du PAA.

1) Un sprat est un petit poisson abondant dans la Manche et la mer du Nord.

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Si l'on ajoute que les actionsdans la profondeur ou de bré-chage peuvent parfaitement serencontrer dans les opérationsde maîtrise de la violence, onvoit clairement que le SPRAT nepeut en aucun cas être une« survivance de la guerre froi-de » mais, au contraire, commele répète l'état-major de l'arméede terre, un élément essentiel dela cohérence du système decombat de contact terrestre.

C O M B L E R L E D É F I C I T

CAPACITAIRE

Si donc le besoin opération-nel est avéré et si l'onconsidère que le PAA nedépassera pas 2006, quefaut-il faire ?

Il faut mutualiser, c'est-à-direconstituer un stock de moyensau niveau européen utilisablepar chacune des nations, nousdisent certains. Il est indéniableque cette solution est généra-trice d'économies immédiates (ilreste cependant à démontrerqu'elles seraient importantes). Atitre d'exemple dans le domainedu franchissement, ce doit êtreenvisageable relativement aisé-ment pour des ponts fixes puis-

que le Mabey Johnson ou leFB48 sont devenus des réfé-rences sur ce marché. Il pourraitainsi y avoir une alternative àl'acquisition d'un successeur aupont Bailey.

Mais nous parlons ici d'un enginde contact. Partager la capacitéde franchissement tactique, carc'est bien de cela qu'il s'agit,paraît pour le moins risqué.Sommes nous prêts à accepterde ne pas pouvoir réaliser cettecapacité à un moment où lanation souhaite s'engager tota-lement ? En outre, soyons réalis-tes, toutes les nations ont aujour-d'hui débuté un programmed'acquisition d'un système d'ar-mes dans ce domaine. Lequelfaut-il alors choisir ?

Il faut donc rénover le PAA,notamment pour attendre desévolutions technologiques (allé-gement des structures, téléopération…) qui permettraientde disposer d'un SPRAT mieuxadapté.

Nous avons déjà parlé du PAA. Ilne saurait être question derénover une deuxième fois unparc en bout de potentiel. Enoutre, les économies généréespar une rénovation relativement

à une acquisition sont là encoreimmédiates, mais restent àdémontrer en terme de coûtglobal.

Des avancées technologiquesdans le domaine de l'allégementdes structures sont réellementattendues. Mais elles concerne-ront essentiellement les tra-vures et seront donc immédiate-ment applicables à un SPRATqui serait mis en service en2006. Quant à la robotique, elleest déjà prise en comptepuisque la télé opération estprévue dans le cahier descharges fonctionnel du SPRAT.

On le voit , l 'alternative estsimple : disposer dès 2006 d'unengin de cohérence opération-nelle indispensable ou, enraison d'une rupture capacitaireprobablement définitive, être àla merci du bon vouloir denations disposant de cette capa-cité pour remplir nos missions.

Si le SPRAT ne voit jamais lejour pour des raisons finan-cières, il s'agira alors d'un choixpolitique. Mais nous ne pouvonsaccepter que de fausses bonnesraisons nous amènent à unetelle issue…

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Il s’agit donc de « repenser » legénie combat, afin d’apporter lemeilleur appui aux unités decontact. D’où l’appellation de« système » de combat futur dugénie, comportant plusieursmodules à vocation spécifique,composés d’un ou plusieursvéhicules ou engins.

Plusieurs principes guident cetteréflexion :

• Le génie doit fournir un appuispécifique, dont il est le seul àdétenir la compétence ;

• La robotisation croissante deséquipements permet, face audanger, de se substituer danscertains cas au soldat ;

• L’évolution des missions dansun contexte de maîtrise de laviolence nécessite des équi-pements adaptés ;

• Les contraintes imposent derester sous enveloppe d’effec-tifs ;

• La fonction terrassementn’est pas indispensable aucontact immédiat ;

• Chaque plate-forme doitpermettre le remplacementd’éléments, ou « briques », enfonction de l’évolution de latechnologie.

Le SCFG s’articule donc àl’horizon 2020 autour desmodules suivants :

• Un module « combat embar-qué », autrement dit lourd,blindé et chenillé, intégré auc o m p l e x e L E C L E R C , e tdestiné aux grands espacesde manœuvre, p lutôt àvocation coercition ;

• Un module « combat débar-qué », plus léger, destiné àaccompagner le VCI, plutôtorienté vers la zone urbaine etla maîtrise de la violence ;

• Un module « organisation duterrain », regroupant lesmoyens nécessaires pourréaliser des embossements,abris, tranchées ;

• Un module déminage spéci-fique, apte à effectuer dud é m i n a g e d e z o n e , d ubreaching et de l’ouvertured’itinéraire.

Ces modules fixent l’objectif àatteindre, et seront déclinés àcourt e t moyen terme ensolutions transitoires associantun compromis entre la loi deprogrammation militaire et l’étatde l’art en technologie.

Un certain nombre de fonction-nalités, en cours de définitionseront répart ies sur cesmodules.

Les premières grandes lignessont décrites ci-après :

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Lieutenant-

colonel

SCHMITT

Eric

Saint-cyrien de la promotionGrande Armée (1981-1983), leLCL SCHMITT a servi commechef de section, puis officieradjoint en compagnie blindée au32 e RG à KEHL de 1984 à 1989.

Commandant de 1989 à 1991 au3e RG la compagnie chargée del’expérimentation tactique del’EBG, il a participé dans cecontexte à l’opération DAGUET.Engagé ensuite dans le cycled e p r é p a r a t i o n a u b r e v e ttechnique, il a successivementété affecté à l’ESGM de VER-SAILLES, puis à l’EG de MONT-PELLIER avant d’intégrer en1993 l’École Nationale des Pontset Chaussées, où il a obtenu lediplôme d’ingénieur civil en1995, et de suivre la scolarité duCSEM (109 e promotion), puis duCID (4 e session).

Chef BOI au 3 e RG en septembre1997, il est projeté en mars 1999à « l’extraction force » comman-dée en MACÉDOINE par legénéral VALENTIN, où il tient lesfonctions de chef G5 Plans etassure les responsabilités dechef du camp de réfugiés deSTENKOVAC, avant d’entrer auKOSOVO avec la br igadeLECLERC.

Muté en septembre 1999 à l’état-major de la 3 e BM de LIMOGES,comme chef de section, puis debureau emploi, il effectue deuxautres séjours à l’état-major dela Brigade Multinationale Nordau KOSOVO, à nouveau commechef G5 Plans puis comme sous-chef Opérat ions jusqu’enseptembre 2001, où il rejoint leBureau de Conception desSystèmes de Forces (BCSF) àl’EMAT, afin de prendre lafonction « agencement del’espace terrestre », traitant deprospective dans les domainesgénie, géographie et NBC.

Le système de combatfutur du génie (SCFG)

Alors que depuis de nombreuses années le génie combat oscille

autour des notions de blindé, mécanisé, motorisé, la définition du

champ de bataille à l’horizon 2020 transforme ces appellations

autour des concepts de combat embarqué et combat débarqué.

Le premier correspond au combat de coercition, articulé autour de la

cohérence d’armes du système LECLERC.

Le second, plus mobile, léger et manœuvrier, s’inscrit plutôt dans un

contexte urbain.

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• MODULE COMBAT

EMBARQUÉ

Défini aujourd’hui en cohérenceavec le système LECLERC, cemodule correspond à courtterme (2008) à une rénovationde l’EBG, apte à appuyer leLECLERC dans ses missions decoercition.

L’effort portera sur l’améliora-tion des capacités existantes(travail télé opéré ou sous pro-tection) et surtout l’intégrationau système de transmissions etde commandement du LECLERC,avec une cible de 36 engins.

La définition du successeur decet « EBG2 » interviendra vers2010, les concepts actuels nepermettant pas de prévoir si unecomposante blindée, chenilléeet lourde, sera toujours indis-pensable à l’horizon 2020.

En fonction de la décision prisealors, deux hypothèses sontenvisageables : l’extension de lacible ECFG en remplacement del’EBG2, ou le développementd’un nouvel engin lourd chenillé.

• MODULE COMBAT

DÉBARQUÉ

Ce module sera composé dedeux engins, l’un incluant toutesles fonctionnalités spécifiquesgénie, l’autre étant le véhiculede transport du groupe decombat. Les nouveautés portentsur l’aide au combattant, axéessur la robotisation.

Les fonctionnalités susceptiblesd’équiper l’ECFG sont :

• Un ensemble d’outillage(couper, perforer, forer…)éventuellement télé opéré ;

• Des systèmes facilitant lamobi l i té du combattantdébarqué (nacelle d’accès auxétages, aménagement d’un

cheminement à travers desstructures, accès aux réseauxsouterrains) ;

• Un dispositif de renseigne-ment à distance (caméra dé-portée) ;

• Un dispositif de dispersion demines ou d’armement nonlétal ;

• Un moyen de dépiégeage àdistance, puis de dislocationau contact de barricades.

L’engin devra être adapté auxévolutions en milieu urbain,donc resserré.

Plusieurs plate-formes sont envi-sageables, dont celle du VBCI,du VAB 6 x 6 ou du CENTAUROitalien, cette dernière offrant uneopportunité de coopération bila-térale.

Un châssis chenillé n’est pasexclu mais peu probable. Lacible pour 2008 correspond à72 engins (6 par compagnie),destinés aux brigades légères,en substitution d’une partie desMPG.

• MODULE ORGANISATION

DU TERRAIN

Le MPG est un engin rempli dequalités reconnues par tous lesutilisateurs, mais ne peut êtreconsidéré comme un engin decombat de premier échelon. Sonavenir est orienté vers un rem-placement par des engins soitde type TP civils légèrement« militarisés », soit déjà produitsdans d’autres pays.

La combinaison d’un engin TPperformant, offrant une impor-tante capacité de terrassementet de transport de matériaux,associé à un engin militaire plusmobile disposant par exempled’un godet rétro offre le meilleurcompromis pour remplir lesmissions de ce type.

• MODULE DÉMINAGE

En raison du nombre d’équipe-ments spécifiques au déminage,cette composante ne peut êtreentièrement intégrée aux autresengins et doit faire l’objet d’unmodule dédié.

Articulée aujourd’hui autour duMADEZ, de l’AMX 30 DT et duSOUVIM, une première phased’amélioration à court termeconcerne ces engins.

Le MADEZ sera équipé d’unramasse-débris, pour améliorerla qualité du déminage, et demoyens rendant la section ca-pable de traiter également desendroits où le MADEZ ne peutpas aller actuellement (fossés,approches de bâtiment etc.).

L’AMX 30 va bénéficier d’ici2005 – 2006 d’un nouveau dispo-sitif de leurrage (DEDALE),d’une vidéo télécommande, etd’une surprotection.

Le SOUVIM ne traite actuelle-ment que les mines AC à pres-sion simple et à charge explo-sive concentrée. Les amélio-rations demandées pour 2004comprennent un élargissementde la menace mines à prendreen compte comprenant lesmines à action latérale, lesmines à allumeur à influencepassive, les mines à allumeur àinfluence active sans contre-mesure et les mines à allumeurà bascule ou contact.

Les fonctions à améliorer sontpar ordre de priorité : le leurrage(explosion de la mine), la détec-tion et le marquage des mines,la modularité de la configurationdu système, la mobilité, la des-truction/neutralisation et le bali-sage de la voie sécurisée.

Douze EBG vont aussi être trans-formés en « breacher », paradjonction sur certains d’entreeux de systèmes de déminage« fuel air explosives » israéliensCARPET. L’éventualité d’undéveloppement d’un « breacherNG » ultérieur est envisagée,

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dépendant des performances duSYDERA.

Le développement du SYstèmede DEminage RApproché(SYDERA) représente le longterme pour un équipement desforces à l’horizon 2010, encoopération avec la républiqueFédérale d’Allemagne.

Balayant le spectre de l’ouver-ture d’itinéraires, de la dépollu-tion de zone et du franchisse-ment d’obstacle miné, ce sys-tème, en phase d’étude, avocation aujourd’hui à rempla-cer toutes les composantes du

déminage mentionnées aupara-vant, à l’exception du breacher.

Constitué d’un ou plusieursporteurs, il sera à même detraiter tous les types de minesAC et AP connues, posées,enfouies ou dispersées, ainsique les UXOs, avec une probabi-lité de réussite dans la four-chette de 95 à 98 %.

Dans une conjoncture difficileliée à la loi de programmationmilitaire, où l’ensemble desgrands programmes estmenacé, il est importantd’arriver à faire entrer rapide-

ment en service dans les unitésdu génie des équipementsnouveaux.

L’achat « sur étagères » depetites séries satisfait le besoinet permet de gagner en finance-ment et en délais pour l’équipe-ment des forces.

Le SCFG 2020 correspond doncà un objectif à atteindre, permet-tant de faire converger lesétudes amont, et faisant l’objetd’étapes d’équipement intermé-diaires, conformes au conceptde « progrès technologique dif-férencié ».

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Agissant dans la continuité de lapolitique d’équipement conçuepar le bureau système d’armesde l’EMAT, la Section Techniquede l’Armée de Terre (STAT) sepositionne en tant qu’acteurmajeur dans la réalisationd’équipements à mettre enservice dans les forces. Elleexerce deux métiers complé-mentaires dans ce domaine : laconduite des programmes d’ar-mement et les expérimentationstechnico-opérationnelles.

Ces dernières visent à vérifierles caractéristiques militaires desystèmes d’armes et de soutiendans le cadre d’un emploi opé-rationnel. Il s’agit de s’assurerde la satisfaction du besoin et deprononcer l’adoption puis lamise en service opérationnel dumatériel dès lors que les condi-tions sont remplies.

Le leader dans ce travail est l’of-ficier de marque, entouré de sonéquipe de cadres expérimenta-teurs. Cet officier rédige toutd ’ a b o r d u n p r o g r a m m ecommun d’essais qu’ i l vaconduire, sur plusieurs mois, enliaison avec la DGA et de plus enplus souvent avec l’industriel. Leplus fréquemment, les forcesparticipent activement à cesexpérimentations.

L’officier de programme estchargé de la conduite duprogramme dans sa totalitédepuis les études de faisabilitéjusqu’au retrait du service. Sonpremier t ravai l , avant lelancement de l ’opérat ion,consiste à écrire le besoinmilitaire sous la forme d’une

fiche de caractéristiques mili-taires (FCM) en tenant comptedes besoins des formations, destechniques disponibles, desmatériels existants et du coûtglobal. Le document, qui peutdans certains cas évoluer, estélaboré avec une extrêmeprécision, en concertation avecla DCMAT, la DGA, le CoFAT, leCFAT (1).

Il incombe à l’officier de pro-gramme d’effectuer ce travail deconcertation et de rédaction. Ledocument servira de référencetout au long des différentesphases du déroulement du pro-gramme ; l’officier de program-me, garant du respect du besoinmilitaire, opérera des choix dansles limites de son contenu. Ceschoix interviennent tant dans ledéveloppement du programmeet la réalisation du prototypeque dans la phase d’utilisation,au moment de modifier les équi-pements pour les rendre plusperformants.

Ces deux officiers (officier demarque et officier de pro-gramme) appartiennent à uneéquipe de programme intégrée(EDPI) constituée au moment dulancement de l’opération. Tousdeux symbolisent les domainesde compétence de la STAT quicompte 80 EDPI.

Fort de 30 personnels, le grou-pement « mobilité » est l’un deshuit groupements de la STAT.Articulé autour de 10 EDPI, ilconduit quelque 120 program-mes d’armement et opérationsnon érigées en programme.

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Colonel

NEBOIS

Diplômé du Cours Supérieur desSystèmes d’Armes Terrestres(CoSSAT), le colonel NEBOISsert une première fois, en 1996,à la STAT en tant qu’officier deprogramme.

Désigné en 1998 pour rejoindrele COMLE, il dirige l’équipe demarque de montée en puissancedu 2 e Régiment Étranger deGénie.

Il prend le commandement durégiment, dès sa création, le 1 er

juillet 1999.

Il assume les fonctions de chefdu groupement Mobilité depuisl’été 2001.

L’acquisitiond’équipements nouveaux

La procédure d’acquisition d’équipements nouveaux au profit de

l’armée de terre est complexe du fait des règles de concurrence à

respecter et des différents contrôles qui s’imposent.

1) Chacun de ces organismes désigne, en principe, un représentant, membrede l’équipe de programme intégrée (EDPI).

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C’est au sein de ce groupementque sont pilotées en liaison avecla DGA toutes les opérationsnouvelles d’acquisition d’équi-pements spécifiques au profitdes régiments du génie (2). Deplus, son domaine de compé-tence s’étend aux véhiculestactiques, logistiques et enginsspéciaux ainsi que l’équipementdes PC (abris, shelters). Le grou-pement mobilité intervientégalement auprès de la DCMATau moment du renouvellementde ces matériels arrivant en finde service.

Le groupement mobilité conduit,en définitive, ce que l’on acoutume d’appeler les opéra-tions de cohérence opération-nelle ; une multitude de réalisa-tions complexes et variées qui,pour le génie, concerne l’aide audéploiement, les en-gins decombat du génie, le minage et lecontre-minage ainsi que le fran-chissement. Ces opérations cor-respondent à une cible réduited’équipements et n’engagent,pour chacune d’elles, qu’unmontant financier limité.

En revanche, elles sont soumi-ses aux mêmes règles que cellesqui régissent les programmesmajeurs, passent les mêmesjalons de contrôle administratifet financier (contrôle financierdéconcentré, commissionspéciale des marchés, etc…).

L’action des EDPI est détermi-nante pour mener à bien lesacquisitions en respectant lecalendrier prévisionnel. Il s’agit,pour elles, de trouver le boncompromis entre d’une part lebesoin opérationnel « idéal », vusous l’angle de l’emploi et del’utilisation et, d’autre part, lafaisabilité du point de vue indus-triel. En d’autres termes, l’EDPIdoit parfaitement connaître,d’une part, ce qui est technique-ment et financièrement possibleet, d’autre part, ce qui existe surle marché notamment lorsqu’ilest question d’achats surétagères. Elle doit continuelle-ment mesurer l’impact et lesconséquences en termes dedélais et de coûts d’uneexigence technico-opération-nelle portée sur la FCM.

L’action des EDPI est détermi-nante dans la conduite même del’opération. Elles doivent en per-manence « pousser » ces opéra-tions qui pourraient paraîtresecondaires de part leur faiblemontant financier. Dans unsouci d’efficacité globale de nossystèmes d’armes, il est absolu-ment indispensable depréserver ces opérations decohérence opérationnelle et deleur éviter tout retard dans leurdéroulement.

Pour optimiser l’acquisition deces équipements, la STAT estrésolument tournée vers les for-mations qui lui permettentd’affiner le besoin opérationnelen tenant compte des retoursd’expériences et de porter leséventuelles modifications sou-haitées tout au long de la phased’utilisation. Ces contactsdirects entre les utilisateurs et laSTAT (voire les EDPI) serontdonc entretenus et privilégiés.

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(2) Hormis le 25e RGA.

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Depuis quinze ans, la brigadeest confrontée à une augmenta-tion forte et continuelle dunombre de ses missions sansaccroissement de moyens. Lasollicitation des hommes et desmatériels atteint aujourd’huiune limite. Elle impose désor-mais des solutions de fond,allant bien au-delà des écono-mies d’échelle et des réorgani-sations partielles qui ont déjàété réalisées en interne.

Le plan de modernisation de labrigade, accepté par les auto-rités de tutelle fin 2001, répond àce constat, en visant à remettreà niveau les moyens dont elledispose sur la période 2002-

2007, pour lui permettre à la foisde :

• garantir sa capacité opéra-tionnelle au profit de la sécu-rité des parisiens et des habi-tants des départements de lapetite couronne ;

• prendre en compte les évolu-tions à venir dans les domai-nes relevant de ses compé-tences.

Ce plan comporte deux parties :la première partie dresse un étatdes lieux, la seconde proposeles mesures de renforcementindispensables pour répondreaux objectifs du plan.

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Colonel

GARRIGUES

Serge

BEMS maîtrise « hygiène et sécuritédans l’industrie » et diplôme d’ingé-nieur en génie atomique (89/92)Auditeur à l'Institut des hautesétudes de la défense nationale(I.H.E.D.N.) (126e session régionale1996 à ROUEN)Auditeur à l'Institut des hautesétudes de la sécurité intérieure(I.H.E.S.I) (13e session nationale2001)

Saint-Cyrien de la promotion« Maréchal Davout » (77/79), lecolonel GARRIGUES a effectué deuxséjours au sein de la Brigade deSapeurs-Pompiers de Paris, unepremière période (82/87) en tantqu’officier subalterne puis une 2eoù il prend le commandement du 2egroupement d’incendie (98/2000).

Entre ces deux périodes, il a étéaffecté en tant qu’adjoint au chef dubureau opérations instruction duCommandement des formationsmilitaires de la sécurité civile (COM-FORMISC) en 87/89, puis commechef du B.O.I à l’Unité d’Interventionet d’instruction de la sécurité civilen° 1 (UIISC1) à Nogent-le-Rotrou(28) de 92 à 94.

Il est ensuite muté pour 3 ans àl’École de défense nucléaire, biolo-gique et chimique à Caen (14) où il asuccessivement occupé les postesd’Adjoint au chef du centre étudestactiques et expérimentations(C.E.T.E.) plus spécialement chargéde la prise en compte du risqueindustriel et des menaces de terro-risme N.B.C au sein de l'armée deterre (en métropole et horsmétropole), puis directeur de lachaine « Risques technologiques »tout en étant conseiller technique àFINABEL et à l’O.T.A.N.

Il est actuellement chef du bureauétude générales de la BSPP et res-ponsable auprès du général com-mandant la Brigade des études évo-lutives, que cela soit dans ledomaine organisationnel, techniqueou conditions de vie. Il a été un desprincipaux artisans du plan demodernisation, plan accepté par lesautorités de tutelle fin 2001.

Un plan de modernisationpour les sapeurs-pompiers

de Paris

La Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) est une unité

militaire de l’armée de terre appartenant à l’arme du génie,

commandée par un officier général et placée pour emploi sous l’auto-

rité du Préfet de Police. Son financement est assuré par le budget

spécial de la Préfecture de Police auquel contribuent l’État, principa-

lement le Ministère de l’Intérieur, la Ville de Paris, les conseils

généraux et les communes des trois départements de la petite

couronne parisienne.

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Page 112: Sapeur no 2

UN PLAN DE MODERNISATION

AUJOURD’HUI INDISPENSABLE

La brigade subit depuis seizeans une augmentation conti-nuelle de ses activités opéra-tionnelles, qui conduit à une sol-licitation toujours plus impor-tante de ses personnels et deses moyens matériels.

1) Une activité opération-

nelle en forte croissance

Depuis 1985, le nombre desinterventions effectuées par labrigade est passé de 252 347interventions en 1985 à 449 525en 2001 (près de 1 232 interven-tions par jour), soit un taux d’ac-croissement de 78 % sur lapériode considérée.

L’essentiel de cette augmenta-tion est dû à la forte croissancedes interventions pour le se-cours à victimes, qui sont pas-sées de 78 562 en 1985 à 289 643en 2001, soit un taux d’accrois-sement de 294 % sur la périodeconsidérée ou de 17 % par an enmoyenne.

Les raisons de ces évolutions,sur lesquels la brigade n’a pasde prise, tiennent à des facteursqui sont à la fois d’ordre tech-nique, comme l’essor considé-rable de la téléphonie mobiledepuis 1987, sociologique, avecen particulier le développementde la précarité, juridique et liésau désengagement d’un certainnombre d’acteurs de la missionde secours à victime (médecinslibéraux, ambulanciers privés…).

Cependant, chaque fois qu’ellel’a pu, la brigade a agi pourréduire le nombre de ses inter-ventions, sans toutefois parve-nir à en contenir la forte crois-sance, notamment en rationali-sant l’emploi de ses moyens, enredéfinissant certaines de sesmissions, en renforçant les ef-fectifs et en rénovant les maté-riels du centre de coordinationdes opérations et transmissions(centre 18-112) et en recher-chant une meilleure complé-mentarité avec ses partenairesde l’urgence.

2) Des ef fect i fs et des

matériels de plus en plus

solicités

Cette pression croissante sur labrigade conduit à une sollicita-tion toujours plus importante deses effectifs, demeurés quasiconstants (6 840 sapeurs en2001 contre 6 760 en 1985), etde ses matériels vieillissants,avec des conséquences préjudi-ciables sur la capacité opéra-tionnelle de l’unité, qui se trouvefragilisée, ainsi que sur le recru-tement et la fidélisation des per-sonnels.

La sollicitation est d’autant plusgrande, que les effectifs de labrigade sont sous-dimensionnéspar rapport à la population dé-fendue : le ratio est en effet leplus faible de France, avec 1,1 sa-peurs-pompiers pour 1 000 habi-tants, contre 4,51 pour l’en-semble du territoire national.

Ce sous-dimensionnement setraduit par une charge de travailtrès importante, chaque sapeur-pompier de Paris assurantannuellement 150 gardes de 24heures et 20 réserves de 10heures, soit plus de 90 heures deprésence par semaine.

Le temps passé sur intervention,sur une garde de 24 heures, aégalement augmenté, passantde 22 minutes par heure en 1985à 36 en 2000.

Cette charge de travail exce-ssive, qui se fait au détriment dutemps disponible consacré àl'instruction et aux repos desécurité, a des conséquencesdommageables sur le plan durecrutement et de la fidélisationdu personnel.

Le taux de sélection desengagés a, en effet, chuté àmoins de 2 candidats pour un

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poste en 2001 contre 6 en 1996,alors que le nombre des départsdes militaires du rang engagés aaugmenté de 45 % depuis 1996(520 en 2001, contre 351 en1996) et de 35 % pour les sous-officiers.

Du côté des matériels et desvéhicules, la situation estégalement critique puisque l’ac-croissement du nombre dessorties d’engins, qui sontpassées de 374 261 en 1985 à533 806 en 2001, soit une haussede 42,63 %, a été réalisée sur unparc à la fois modeste et vieillis-sant, avec pour conséquence uncoût d’entretien et de mainte-nance très élevé, la poursuite del’utilisation de véhicules tropâgés devenant rapidement plusonéreuse que leur valeur vénale.

** *

La brigade de sapeurs-pompiersde Paris a ainsi atteint la limitede ses capacités d'intervention àmoyens constants, et doit àcourt terme renforcer seseffectifs et renouveler son parcde matériel, pour à la foisretrouver un potentiel opéra-tionnel en rapport avec lesbesoins et s'adapter aux évolu-tions qu'elle doit assumer.

C'est dans cet esprit qu'a étéélaboré le plan de modernisa-tion, qui suppose un effort signi-ficatif sur le plan budgétairepleinement justifié par l'écono-mie générale du projet.

UN PLAN DE MODERNISATION

À METTRE EN ŒUVRE DE

MANIÈRE CONCERTÉE ET

ÉCHELONNÉE

L'effort budgétaire que repré-sente le plan de modernisation,qui se traduira par la mise à dis-position de la BSPP de moyensnouveaux, est mis en œuvrede manière concertée et éche-lonnée.

1) Des moyens nouveaux

pour maintenir la capacité

opérationnelle de la brigade

Le plan se concrétisera par lerecrutement de personnels sup-plémentaires, de nouvellescapacités d'hébergement et l’ac-quisition de matériels.

En ce qui concerne les effectifs,un total de 750 militairesdevront être recrutés sur 6 ans,dont 20 officiers, 144 sous-officiers et 586 militaires durang.

Ces créations de postes, 125 paran, doivent permettre à la BSPPde mieux assurer la mission desecours à victimes, de répondreaux besoins en matière desoutien, de maintenir le tauxd’encadrement actuel et d’amé-liorer les conditions de vie et detravail du personnel, selon larépartition suivante :

• 432 sous-officiers et militairesdu rang au titre de la missionsecours à victime, dont 216pour assurer la permanencede la couverture opération-nelle et 216 pour répondre àl’inflation de la demande en lamatière ;

• 46 sous-officiers et militairesdu rang au titre des besoinsen matière de soutien ;

• 20 officiers afin de maintenirle taux d’encadrement actuel ;

• 252 sous-officiers et militairesdu rang au titre de l’améliora-tion de la condition dupersonnel.

Ces recrutements doivent néces-sairement s’accompagner d'unvolet immobilier, dans la mesureoù pour des raisons statutaireset opérationnelles la brigadeloge une partie de ses person-nels.

Les besoins en hébergementssupplémentaires, qui participentà la politique de fidélisation dupersonnel, rendue d’autant plusindispensable avec la profes-

sionnalisation, sont estimés à431 logements familiaux et 250places en chambrée, suivant laréglementation militaire envigueur.

Enfin, la rénovation des maté-riels et des moyens logistiquesdoit notamment répondre aurisque de retard technologiqueen remplaçant les véhiculeshors d’âge et en acquérant denouveaux dont 24 véhicules depremier secours relevage.

2) Une mise en œuvre

concertée et échelonnée du

plan de modernisation

Le budget prévu par le plan estcohérent avec les besoinsrecensés et sera mis en œuvrede manière concertée et éche-lonnée sur la période 2002 –2007.

D’un montant de 479,4 millionsde francs, hors professionnalisa-tion et mensualisation dessoldes, dont 50 millions defrancs pour le réseau radioACROPOL, le plan se dé-compose en 179,4 millions defrancs de dépenses pérennes(personnel, immobilier locatif etentretien, matériel et fonction-nement) et 300 millions defrancs de dépenses non immé-diatement renouvelables (maté-riels, ACROPOL, acquisition delocaux d'hébergement).

Sur ce montant, la part respec-tive de chacun des contributeursau financement est évaluée àenviron :

• 94,8 millions de francs à lacharge de l’État ;

• 124,1 millions de francs à lacharge de la ville de Paris ;

• 136,4 millions de francs à lacharge des conseils générauxde la petite couronne ;

• 124 millions de francs à lacharge des 123 communes dela petite couronne.

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DE LA CAISSE À SABLE À LA

SIMULATION TACTIQUE

- La simulation : pourquoi ?

L'emploi de simulations durantles exercices a bouleversé leshabitudes prises dans lesexercices « carré vert » en yapportant le réalisme descontraintes du temps, del'espace et de la logistique. Eneffet, le temps n'est plus où unrégiment de chars, qui avait« oublié » de prévoir son recom-plètement, pouvait tout demême (parce que la manœuvren'attend pas) réaliser son raiddans la profondeur. La mêmeremarque serait à faire pour lesmoyens de renforcements génie« oubliés » loin derrière lepremier échelon et propulséssoudain sur les points de fran-chissement (parce que lamanœuvre n'attend pas).

« Mettre en situation de com-mandement proche de la réalitéet dans la durée un niveauentraîné (un chef de section ouun PC de régiment) et fournir àl'ensemble des intervenants unenvironnement du combat inter-armes aux contraintes réalis-

tes », telle est la capacité dessimulations.

L'emploi de la simulation a denombreux avantages. Il permetde pallier la diminution de ladisponibilité des troupes demanœuvre, de faire sans consé-quence des erreurs grossièresnon reproduite sur le terrain etdonc d'optimiser les phasesd’exercices d’application sur leterrain avec matériels et troupede manœuvre. La capacité d'ins-truction tout temps peut serévéler un plus non négligeable.Durant la conduite de l'exercice,une plus-value pédagogique estapportée par la flexibilitéd'emploi (possibilité de mise enpause pour recentrage, possibi-lité de rejouer une séquence dela manœuvre, pause de nuit etreprise le matin)

La capacité de revisionnerl'action durant les séancesd'analyse après action est enfinun apport essentiel pour les for-mateurs et les analystes encharge de la critique (construc-tive) des exercices

Mais comme tout système, lasimulation a des contraintes etdes limites qu'il faut absolumentconnaître et prendre en compte.

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Lieutenant-

colonel

CABON

Yves

Après sa formation à Saint-Cyr(83-86) puis à Angers, le lieute-nant-colonel Yves CABON sertsuccessivement au 6 e RG puisau 13 e RG où il commande de1990 à 1992 une compagnie decombat.

Il est ensuite affecté à l'ESGMpuis à l'EG de Malakoff avantd'entamer sa scolarité del'EMS2 :• école nationale supérieure des

techniques avancées (optionrecherche opérationnelle) ;

• CSEM (110 e promotion) ;• CID (5 e promotion).

Il rejoint ensuite pour deux ansle CROSAT (centre de rechercheopérationnelle et de simulationde l'armée de terre) en qualitéde directeur de projet de BBS-France, simulation utilisée auCEPC de Mailly pour l'entraîne-ment des PC de niveau 2.

Affecté à l'ESAG en 2000, il yoccupe le poste d'adjoint dudépartement formation opéra-tionnelle et de coordinateurNTIC pour l'école. Depuis 2002,il est rédacteur au bureaudoctrine de la Division Études etProspective.

Un centre JANUS pourles régiments du génie

Résolument orientée vers l'utilisation des technologies les plus

modernes et maison mère du génie, l'école supérieure et d'applica-

tion du génie entend délivrer à tous les sapeurs le meilleur support

pour la formation, l'instruction collective voire l'entraînement.

Or, l'école possède en son sein depuis plus de vingt ans un centre

tactique au concept alors novateur et encore aujourd'hui apprécié :

un cube contenant 26 cabines disposées en L, réparties sur 2 étages

et plongeant sur un amphi de 54 places. Ce centre accueille

désormais de nombreux outils informatiques et notamment l'outil de

simulation JANUS-FRANCE.

La décision prise à l'été 2001 de transformer l'actuelle antenne de

l'école en centre JANUS à l'identique des autre écoles d'application,

afin d'y entraîner les PC des régiments des forces, donnera au centre

tactique de l'ESAG de nouvelles capacités d'emploi.

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Page 117: Sapeur no 2

En tout premier chef, la simula-tion ne peut reproduire toutesles contraintes ergonomiquesou psychologiques ou d’envi-ronnement (stress, froid) et neremplacera donc jamais l'exer-cice final sur le terrain et avectroupe de manœuvre.

Deuxièmement, la simulation aun coût humain. En effet, dupersonnel compétent doit êtreaffecté à temps plein (chef desite, opérateurs) afin d'assurerl'utilisation optimale des outils.Un deuxième cercle de person-nel en double emploi doit êtreconsenti pour tenir l'ensembledes postes d'opérateurs néces-saire.

Troisièmement, les simulationstactiques sont des outils mis à ladisposition des instructeurs detactique militaire afin de formerles jeunes officiers à raisonnerles problèmes et à conduire lesactions de leur niveau. La tech-nique est donc au service de latactique, les instructeurs sedevant de maîtriser cette tech-nique afin qu’elle n’entrave pasla qualité pédagogique desexercices de simulation.

Enfin, comme tout exercicetactique, la qualité de l'anima-tion et des séances d'analyseaprès action dépendront avanttout de la qualité du personnelaffecté à ces missions.

- la simulation : comment ?

Les simulations existantesaujourd'hui sont essentielle-ment orientées vers le combatde mêlée haute intensité. Or, lesbesoins spécifiques des simula-tions au profit de la formationdes sapeurs sont différents. Ilsdécoulent en effet de la spécifi-cité mê-me des mis-sionsconfiées au génie.

Le sapeur agit sur le terrain pourmodifier sa traficabilité afind’améliorer ou d’entraver lamobilité des forces en présence(l'EMAT utilise le terme deviscosité !). Il agit de même sur

le terrain pour améliorer la sur-vivabilité des forces.

Les simulations au profit dessapeurs doivent donc prendreen compte les contraintes natu-relles du terrain entravant lamobilité, les contraintes supplé-mentaires créées par lessapeurs dans le cadre de l’appuià la contre mobilité ou par toutautre moyen, la réduction descontraintes réalisées par lessapeurs dans le cadre de l’appuià la mobilité, le camouflage et laprotection offerts par les travauxréalisés par les sapeurs.

Ces simulations doivent doncprendre en compte l’évolutiondes caractéristiques du terrainau cours du temps et la réparti-tion non uniforme des informa-tions d’évolutions entre lesjoueurs. A titre d'illustration, lefait qu’un pont soit détruit encours de jeu modifie la caracté-ristique du terrain réel mais nedoit être connu, vu sur un écran,que par les joueurs ayant reçucette information par compte-rendu ou de visu.

La simulation utilisée à l'ESAGest une version génie de lasimulation JANUS-FRANCE,d'origine américaine dont lesfonctionnalités et les règles ontété francisés par le CROSAT(centre de recherche opération-nelle et de simulation de l'arméede terre). Grâce au travail degrande qualité réalisé par cetorganisme, l'école possède au-jourd'hui un outil de simulationpar fa i tementadapté à la for-mation des fu-turs comman-dants d'unité.

L'ensemble desengins du génieest en effet si-mulé avec leurscapacités et leurscontraintes demise en œuvre.Pour les sa-peurs, la phasede confrontationdirecte avec

l'ennemi n'est pas la plus impor-tante. En effet, le sapeur, par lescontraintes de temps liées à laréalisation de ses missions,travaille et donc réfléchit avecun temps d'avance sur lamanœuvre. Une pédagogie par-ticulière à l'école est doncnécessaire. Elle doit rejeter ladouble action pure et simple,intégrer des recalages fréquentset admettre de rejouer desphases de l'action. La pédagogiedu succès final ou de l'échec n'apas lieu d'être ; il ne s'agit pasde « gagner », il s'agit deconduire des séquences del'action génie en cohérence avecla manœuvre de l’unitéappuyée.

Il faut ainsi mettre l'accent surl’intégration de l’action géniedans la manœuvre, sur l’antici-pation nécessaire du sapeur, surla procédure écrite (rédactiondes ordres et CR) et orale(ordres et CR radio), sur la circu-lation de l'information (vers lehaut, vers le bas, utilisation duS.I.R.) et sur la compréhensionde la situation et la prise dedécision en cours d'action(chaîne du renseignement,tenue et mise à jour de la carto-graphie, ordres de conduite).

Ainsi la pédagogie JANUS àl'ESAG peut se formuler de lafaçon suivante : pédagogie del’appui génie réussi par lamaîtrise de la méthode, de l’or-ganisation et des procédures.

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Le centre tactique de l'ESAG,

un ensemble cohérent au

service de la formation

Le centre tactique fonctionneavec du personnel permanent etnon permanent. Au chef decentre s'ajoute une équipeJANUS qui comporte un admi-nistrateur de données, deuxopérateurs tacticiens perma-nents, neuf semi-permanentsqui sont formés et s'entraînentune demi-journée par semaineau centre tactique.

La mission générale du centreest double. Il s'agit de participerà la formation tactique des sta-giaires du niveau chef de sectionet commandant d'unité et àl'instruction collective desunités élémentaires notammentcelle du partenariat.

En dehors de la simulationJANUS-FRANCE, le centretactique possède une panoplieimpressionnante d'outils amé-liorant la qualité des prestationsoffertes.

17 postes SIR (Système d'infor-mation régimentaire). quatrevéhicules PC-SIR (été 2002)

5 postes MESREG équipés de lamessagerie SIRGEX sont enplace et fonctionnent au centretactique.

30 boîtiers radio ont été réalisésen 2000. Ils permettent d'émulerplusieurs réseau radio lors desexercices.

Le système d'information géo-graphique (SIG) GEOCONCEPTde qualité professionnelle estutilisé par les formateurs enamont des exercices. Il permetd'effectuer une analyse appro-fondie d'un terrain (visualisation3D avec texturage par carted'état-major).

Outil réalisé par l'école, GENIUSpermet de simuler une recon-naissance de terrain via desphotos, des vidéos panora-miques de sites de franchisse-ment.

L'évolution planifiée du

centre tactique en centre

JANUS

Le CFAT ayant exprimé le besoinde faire passer les PC desrégiments dans les centresJANUS du CoFAT pour préparerleurs exercices d'évaluationANTARES, l'EMAT a décidé àl'été 2001 de faire évoluer les4 centres JANUS des écolesd'application vers une ciblecommune de 20 consolesJANUS par centre.

L'impact majeur de cette chargenouvelle, qui n'est pas lamission majeure de l'école,consiste dans le recrutementpuis la formation d'une quaran-taine d'ESR en tant qu'opérateurJANUS. Le centre d'Angers doitêtre opérationnel à l'été 2003.

A la différence d'autres écolesd'application (EAI, EAABC), lecentre JANUS est implanté dansle centre tactique. Le plan decharge du centre doit doncenglober à la fois les exercicesavec simulation (formationinitiale des chefs de section etcommandants d'unité, instruc-tion collective des unités élé-mentaires, entraînement des PCde régiments) et l'ensemble desautres activités réalisées à l'inté-

rieur du centre. La « facture »pour l'ESAG consistera donc àrecevoir quatre régiments dugénie par an pour des exercicesd'auto-entraînement. Ce serontsoit des exercices de niveaurégiment ou les commandantsd’unité sont les joueurs, soit desexercices de niveau brigade oule PCR est joueur et le niveaubrigade est animé par le chef decorps ou des cadres de l’ESAG.La qualification du personnelconcerné à l'école ainsi que larépartition spatiale d'un telentraînement est à l'étude.Si les objectifs de formation desstagiaires de l'école sont parfai-tement connus et validés, ceuxd'entraînements sur simulationde PCR du génie sont à cerneravec précision. Mais l'armée deterre a acquis grâce au Centred'entraînement des PC de Maillyun savoir-faire indiscutable dansl'entraînement des PC de ni-veau 2.

En confrontant les capacitésd'organisation et de coordina-tion, les méthodes et outilsemployés au sein d'un PC avecle spectre des dix fonctions opé-rationnelles, on obtient unéventail très large d'objectifstechniques d'entraînement desPC (de régiment génie ou non etde brigade).

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A titre d'exemple :

• coordination de la fonctioncommunication opération-nelle ;

• exploitation des bilans logis-tique et prise en compte de lasituation logistique dans laconduite de la manœuvre ;

• planification et conduite d'unmouvement ou d'un franchis-sement ;

• organisation, place et rôle descellules, conduite duprocessus décisionnel ;

• rédaction des différentsordres et conduite destravaux de planification.

Le choix de ces objectifs d'en-traînement sera du ressort duchef de corps du régiment lorsde la phase de préparation del'exercice. Celle-ci, architecturéeautour d'un dossier d'exercice

créé conjointement par l’école etles unités appuyées, suivra laprocédure suivante. Après ladéfinition en commun des butspoursuivis, le thème tactiquesera, selon le besoin et surtoutla capacité du BOI de l'unité, soitcréé ex-nihilo, soit adapté d'unpanel de thèmes existants aucentre tactique. L'école prendraen charge la création des basesde données (Ordre de bataille etterrain) Après quelques rendez-vous intermédiaires de « valida-tion » avec l'unité, celle-ci sedéplacera sur Angers pour unepériode d'une semaine. Sil'équipe du centre tactiquedégage l'unité s'entraînant detoute contrainte technique,celle-ci devra néanmoins fournirle personnel de l'animation et del'analyse après action, le chef decorps étant le directeur d'exer-cice.

Avec un centre tactique auxfonctionnalités augmentées,l'école supérieure et d'applica-tion du génie disposera, dèsl'été 2003, d'un outil particuliè-rement adapté à sa missionmajeure de formation descadres du génie mais aussi dis-ponible pour tous les régimentsdu génie dans le cadre de l'ins-truction collective des unitésélémentaires et de l'entraîne-ment des PC des régiments. Audelà des régiments des brigadesinterarmes, par sa grande flexi-bilité, le centre pourrait dansl'avenir et en fonction du besoinexprimé s'ouvrir à un spectreplus large d'unités du génie.voire au PC de la brigade dugénie dans des exercices avecemploi des unités de défenseNBC et de géographie.

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