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ORGANE DE LA SOCIETE ROMANDE D’APICULTURE Revue suisse d’apiculture 140 e année n Paraît 10 fois par an N o 1404 www.abeilles.ch N o 5 / 2019 n Mai Rose Aubry, 15 ans à la rédaction de notre revue

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Page 1: Revue suisse d’apiculture...REVUE SUISSE D’APICULTURE °| N 5 /2019 3 140e année n N° 5 / 2019 n Mai 2019 Revue suisse d’apicultuRe Fondateur Ed. Bertrand (1878-1903) sOMMaiRe

ORGANE DE LA SOCIETE ROMANDE D’APICULTURE

Revue suisse d’apiculture

140e année n  Paraît 10 fois par anNo 1404

www.abeilles.chNo 5 / 2019 n Mai

Rose Aubry, 15 ans à la rédaction de notre revue

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140e année n  N° 5 / 2019 n  Mai 2019

Revue suisse d’apicultuReFondateur Ed. Bertrand (1878-1903)

sOMMaiRe Page

Les articles publiés dans la Revue suisse d’Apiculture sous une signature individuelle n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Néanmoins, comme nous répondons juridiquement de tout ce qui est publié, selon la jurisprudence, nous nous réservons le droit de ne pas publier certains textes, documents, lettres !

Editorial 4

Mot de la présidente 5

Conseils aux débutants 6

SAR 12

apiservice 33

Liebefeld 40

Sous la loupe de la rédaction 47

Si le miel m’était conté… 48

Les produits de la ruche 51

OSAV 55

Contrôle des pesées 56

Commission d’élevage 60

Agenda apicole romand 2020 63

Journée mondiale des pollinisateurs 64

Dates à retenir 66

Mots croisés 67

Renseignements administratifs 68

Vie des cantons 69

In memoriam 70

Les annonces et articles à publier doivent être adressés à la rédaction :Francis Saucy, rue des Châteaux 49, 1633 Vuippens, [email protected]

Délais : pour la revue de juin : 26 avril ; pour la revue de juillet : 27 mai ; pour la revue d’août : 25 juin

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Chères apicultrices, chers apiculteurs de Suisse romande,C’est à la fois un grand honneur, mais également une lourde responsabilité dont je mesure à peine l’ampleur, que d’avoir la chance de succéder à Rose Aubry, votre butineuse, ainsi qu’à la longue série des rédacteurs qui ont fait notre bul-letin durant ses 140 ans d’histoire. Arrivé au terme de ce premier numéro, je mesure aussi l’ampleur de la charge, les dizaines de petits détails à ne pas oublier et les demandes

de dernière minute à tenter de satisfaire.J’ai l’ambition de m’acquitter de cette tâche de mon mieux, mais, n’étant qu’un simple humain, j’implore d’emblée et avec humilité votre indulgence pour les coquilles, les oublis ou les maladresses qui ne manqueront pas d’égailler ces pages. Tous seront de ma responsabilité et je l’assumerai.Ma première ambition est d’assurer la pérennité de la revue, sa réalisation dans les délais et de servir l’apiculture et les abeilles et leurs ami(e)s. Mais, j’ai également l’ambition de continuer à faire rayonner notre revue, non seule-ment dans nos contrées, mais également dans le monde francophone, par des échanges, des rencontres et des partages avec d’autres disciplines.Dans ce numéro du mois de mai 2019, vous trouverez, entre autres, le compte-rendu de notre assemblée annuelle à Tramelan, les éloges rendus à Rose Aubry à cette occasion, mais aussi les rubriques habituelles de la revue, les articles d’Apiservice et du Liebefeld. A cette occasion, j’inaugure une nouvelle rubrique, « Sous la loupe de la rédaction », qui examine et commente d’un œil critique un article du bulletin.

Francis Saucy

editorial

Couleurs de marquage des reines

2018

2014

2019

2015

2016

2017

Reconnaissance, humilité, responsabilité et ambitions…

impressumEditeur : Société Romande d’Apiculture (SAR)

Rédaction : Francis Saucy, rue des Châteaux 49, 1633 Vuippens [email protected]

Mise en page et impression :Centre d’impression Le Pays, Allée des Soupirs 2, CP 1116, 2900 Porrentruy

Changements d’adresse :David Gillon, Avenue du Guintzet 22, 1700 Fribourg, [email protected]

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Cher membres,Aujourd’hui vous tenez dans vos mains la première revue éditée sous la responsabilité de Francis Saucy.Je souhaite à Francis beaucoup de satisfaction dans cette nouvelle fonc-tion et le remercie pour son engagement pour la cause apicole.Rose a pris une retraite bien méritée ; je tiens vivement à remercier notre

chère butineuse pour tout le travail accompli durant ces 15 années passées au comité central SAR, pour son engagement sans faille pour le bien de l’apiculture en suisse.

Votre présidente

chère Rose, tu es…

Tu es abeille et faux-bourdon

Tu es reine et ouvrière

Tu es l’hiver et le printemps

Tu es le jour et le soleil

Tu es comme tu es

Jour après jour tu ne changes pas, tu vis

Tu es fleur et pollen

Tu es miel et miellat

Tu es propolis et pain d’abeilles

Tu es venin et gelée royale

Tu es comme tu es

Jour après jour tu ne changes, tu vis

Tu écris, tu souris

Tu es l’idée, tu es l’aînée

Tu es papier, tu es revue

Tu es Rose, notre Rose

Tu es comme tu es

Jour après jour, mais surtout ne change.

Avec toute notre reconnaissance pour ton dévouement et ton investissement.

Tes butineuses

Mot de la présidente

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Mai« Il est de retour le joyeux mois de maiAmi quels beaux joursTout sourit, tout est gaiLa verte prairie s’emmaille de fleursPartout de la vie, partout des senteursDans l’ombre du bois, rossignol enchanteurDe ta douce voix dis ton hymne rêveurLe poisson badine dans les eaux brillantesL’abeille butine son miel odorant »

Extrait d’une chanson populaire apprise à l’école

conseils aux débutants

En plaine, alors que les fruitiers ont terminé de fleurir depuis déjà quelques semaines, les colzas sont certainement en train de finir leur floraison et si le temps le permet, les hausses se remplissent à vue d’œil.Les prairies et les sous-bois se remplissent de fleurs multicolores et les abeilles sortent joyeu-sement pour butiner et profiter du nectar et du pollen utile à l’élevage du couvain.

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le temps de la première récolte est arrivéLes colonies les plus fortes ont certainement déjà une ou deux hausses depuis quelques semaines. Avec la floraison des fleurs d’avril, puis celles de mai ont permis aux hausses de se remplir d’un précieux miel qui dès la fin des colzas pourra être récolté par l’apiculteur.Mais ce premier miel est fragile et il faudra trouver le moment idéal pour l’extraire. L’humidité est l’ennemi du miel et c’est encore plus vrai au printemps. Il peut avoir une humidité trop élevée s’il est récolté trop tôt ou cristalliser dans le rayon si l’on tarde trop. Avec un retour de froid, il est possible que les abeilles délaissent la hausse pour s’occuper du couvain dans le corps de la ruche et ainsi le miel peut cristalliser sur les cadres du bord.On le sait, on le dit, on le rappelle, seule-ment les cadres operculés au moins à 80 % devront être récoltés pour garantir un miel amené à maturité et correctement séché par les abeilles. Rappelons que l’humidité d’un miel mûr se situe autour des 18,5 %, ce chiffre est également retenu pour l’ob-tention du label. Les cadres qui ne seront pas assez operculés, donc où le miel n’est pas encore prêt devront être laissés dans la hausse. Si par hasard, des cadres de hausses contiennent du couvain, ils ne devront pas être récoltés pour vendre le miel. Mais ils peuvent être redonnés aux abeilles.Choisissez une belle journée sans pluie (regardez la météo, il ne doit pas pleuvoir le lendemain non plus !), posez les chasse-abeilles 24 heures à l’avance.Personnellement, lorsque je vais chercher mes hausses, je pose une hausse vide ou la hausse la moins remplie (si ma colonie avait deux hausses) sur la grille à reine, puis le chasse-abeille et enfin la hausse à récolter. Avec cette technique, il me semble que je dérange moins les abeilles et qu’elles ne se retrouvent pas coincées dans le corps afin que l’idée d’essaimer ne

leur passe pas par la tête…Le lendemain, nous allons chercher les hausses. S’il reste quelques abeilles, elles seront brossées gentiment pour ne pas les ramener à la miellerie. En règle générale, les abeilles sont plutôt calmes pendant la récolte de printemps. Faites, tout de même, attention à ne pas laisser traîner votre maté-riel ou des hausses pleines ouvertes aux abords du rucher pour ne pas favoriser l’excitation des abeilles et par consé-quent le pillage.Je me munis également de hausses vides pour pouvoir trier les cadres prêts et ceux qui doivent encore rester dans la ruche.

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A la miellerie, les cadres de hausses seront traités au plus tôt, c’est-à-dire dans la journée. Ils seront désoperculés, extraits et filtrés à la sortie de l’extracteur. Le miel sera placé dans un maturateur en inox pour laisser le temps aux bulles dues à l’extraction de remonter à la surface. Puis il sera écumé, à l’aide d’une raclette pour la pâtisse-rie, par exemple, ou avec un cellophane alimentaire appli-qué sur la mousse de surface et retiré immédiatement. Le miel de colza cristallise très rapidement (chez moi, en 2017, il avait figé en deux jours), donc si vous ne voulez pas le chauffer, il devra être mis rapidement en pot.Certains apiculteurs brassent le miel pour casser les cris-taux de sucre et ainsi obtenir un miel plus crémeux. A vous de voir quelle méthode vous voulez utiliser.

continuer la lutte contre l’essaimageComme toujours, procédons à la visite du rucher : demandons-nous si les abeilles ont suffi-samment de place pour se développer correctement ? Ne pas oublier qu’un cadre de couvain complet produira à l’éclosion 3 cadres d’abeilles. Il faut donc anticiper l’espace nécessaire.Si malgré toutes vos précautions, l’essaimage s’invite à votre rucher et que l’essaim est à une hauteur respectable, vous vous demandez certainement comment le récolter ?Dans un premier temps, lorsqu’elles essaiment, les abeilles restent à proximité du rucher, le temps de trouver un endroit qui leur convient. En général, les essaims se forment par une belle journée ensoleillée, aux alentours de midi. Donc lors des jours radieux pendant la période d’essaimage, n’oubliez pas d’aller jeter un coup d’œil à votre rucher en début d’après-midi.Les premières abeilles vont s’accrocher à une branche ou autre support à leur convenance, puis les suivantes vont se tenir par les pattes à leurs sœurs. La reine se trouve généralement vers le bas de la grappe.Pour récolter l’essaim, il faut placer une caisse à essaim (assez grande, étanche, avec une aération suffisante et une ouverture qui puisse être fermée) sous la grappe et taper d’un coup sec sur la branche à côté de la grappe pour ne pas écraser des abeilles. Ainsi l’essaim va tomber dans la boîte et si vous avez de la chance d’avoir attrapé la reine, les abeilles vont la rejoindre. On pose la caisse au pied de l’arbre et on ferme le couvercle en brossant les abeilles vers l’intérieur pour ne pas les blesser. Il faut laisser l’entrée ouverte afin que les abeilles envolées ou qui se trouvent encore sur la branche puissent rejoindre leur mère et leurs sœurs.

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Si la reine se trouve dans votre boîte, les abeilles vont battre le rappel (elles vont battre des ailes, l’abdomen levé) vers l’ouverture pour appeler le reste de l’essaim.

Il est possible qu’une partie des abeilles retournent sur la branche, car leur odeur y est encore présente. Par contre si la totalité de l’es-saim remonte vous devrez renouveler la récolte.

Tous les essaims ne sont pas très bien placés et vous devrez peut-être mettre en œuvre des stra-tagèmes et tous vos talents de contorsionnistes pour aller le rechercher. Mais rappelez-vous qu’il est inutile de vous mettre en danger et de prendre des risques pour récolter un essaim, par exemple trop haut.

L’essaim peut également être dans un endroit accessible, mais où il vous sera impossible de placer la caisse dessous. Vous pouvez alors vous munir de votre brosse ou d’une plume pour prendre les abeilles délicatement depuis le dessous de la grappe et les placer dans la caisse, certains apiculteurs le font également à mains nues. Je vous laisserais donc choisir la méthode qui vous conviendra le mieux ;-)

Si l’essaim s’est posé dans l’herbe, vous pouvez mettre la caisse à côté et généralement les abeilles vont rentrer toutes seules.

La caisse reste au même endroit jusqu’au soir venu. A ce moment-là, toutes les abeilles seront normalement rentrées et vous pourrez fermer la caisse et placer votre essaim dans un endroit frais et sombre afin de laisser la fièvre de l’essaimage redescendre (attention aux essaims volumineux, mettez-les rapidement en ruche pour qu’ils ne surchauffent pas).

Au bout d’une ou deux nuits, vous pourrez mettre votre nouvelle colonie en ruche. Placer quelques cires neuves (selon la grosseur de l’essaim) entre deux cadres bâtis et remplis de miel. Si vous n’en possédez pas, il faudra nourrir l’essaim jusqu’à ce que les cadres soient bâtis et remplis de réserves. Versez l’essaim sur le haut des cadres. Laisser le temps aux abeilles de descendre dans leur nouvelle demeure (un linge peut les aider) et refermer la ruche. Au bout de quelques jours, traitez l’essaim à l’acide oxalique. Les essaims bâtissent rapidement les nouveaux cadres afin que la reine puisse pondre. Cherchez et marquez la reine.

la maladie de mai

La maladie de mai survient généralement au mois dont elle porte le nom, bien qu’elle puisse déjà survenir en avril ou plus tard au mois de juin.

Les nourrices ont besoin de beaucoup d’eau pour digérer le pollen qu’elles transforment en gelée nourricière pour les larves. Le froid et la bise favorisent l’apparition de cette maladie qui est provoquée une bactérie, Spiroplasma apis ou par certains pollens. Plusieurs facteurs

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sont certainement à l’origine de cette maladie, mais le manque d’eau est certainement le facteur principal et peut être contré par l’apiculteur.Selon les connaissances actuelles, la maladie de mai n’est pas contagieuse. Si les porteuses d’eau ne peuvent pas s’envoler à cause de températures basses ou de vent froid, ou si beaucoup d’entre elles meurent d’hypothermie lors de leur sortie, un cercle vicieux fatal commence. En raison du manque d’eau,

l‘intestin des nourrices s’obstrue et elles quittent la ruche pour se soulager.Symptômes : Un amas d’abeilles (vivantes) par terre devant les ruches et des souillures (masse épaisse, jaune à brunâtre) à leurs côtés doivent attirer votre attention.Si on exerce une pression sur l’abdomen rempli, il en sort un excrément épais jaune à brunâtre.Certaines abeilles semblent vouloir évacuer les excréments par tremblement sans beaucoup de succès. Attention de ne pas confondre ces symptômes avec une intoxication qui affecterait l’ensemble de la colonie. Or dans ce cas, seules les jeunes abeilles sont infectées.

Comment les aider ?On peut vaporiser de l’eau tiède sur les abeilles des cadres ou leur donner de l’eau tiède et légèrement sucrée par le biais du nourrisseur. Si les colonies ont une hausse, il faudra leur donner de l’eau pure pour éviter de falsifier involontairement votre miel.Un abreuvoir peut être placé en dehors du couloir aérien des abeilles.En cas de doute, consultez les aide-mémoire d’apiservice ou contactez l’inspecteur de votre région.La maladie de mai affecte les nourrices qui ne peuvent plus fournir assez de gelée nourricière pour le couvain. Par conséquent, il y aurait aussi moins de butineuses plus tard et la colonie s’en verra affaiblie.

Bilan varroaAvec l’euphorie des récoltes et la course aux essaims, on oublie souvent les varroas. Or, ils sont là, bien cachés au chaud, à l’abri dans le couvain et si nous l’avons oublié, eux n’oublient pas de se reproduire. Il faudra donc prendre le temps de compter la chute naturelle et atten-tion aux fourmis qui reprennent du service. Il faut donc les empêcher de « voler » les cadavres à compter, ce qui pourrait fausser le résultat. Pour ce faire, il faudra placer un papier absorbant imbibé d’huile sur les fonds ou les enduire de graisse à traire. Et rappelons qu’au mois de mai, la chute ne doit pas dépasser 3 varroas par jour.

Figure 1 : photo SSA

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Recette au mielJambon caramélisé au miel (par exemple de sarrasin) et aux ananasPréparation : 15 minutes / cuisson : 2 h 15 mn Pour 6 personnes•1jambonfuméentier(environ2kgavecl’os)•255gdemieldeforêtoumieldesarrasin•Lachairetlejusde2oranges•2csdevinaigrebalsamique•1csdemoutardedeDijon•1csdemoutardeàl’ancienne•1grosoignon,coupégrossièrement•1boîtede400mld’ananasentranches•Poivredumoulin

Préchauffer le four à 150°CDéposer le jambon dans une grande casserole et couvrir d’eau froide. Porter à ébullition, puis laisser mijoter à feu moyen 15 min. Retirer le jambon de la casserole et éponger avec du papier absorbant. Réserver.Dans un petit bol, mélanger le miel, le jus et la chair des oranges, le vinaigre et les deux mou-tardes. Réserver.Déposer le jambon dans une cocotte ou une grande lèchefrite. Ajouter l’oignon, le mélange à l’orange et au miel. Verser de l’eau jusqu’à mi-hauteur du jambon. Déposer les tranches d’ananas sur le dessus du jambon et poivrer généreusement.Couvriretmettrelacocotteaufouretcuireenviron2heures(30minutesparkilodejambon)en arrosant régulièrement avec le jus de cuisson. Au besoin, ajouter de l’eau dans la casserole pour garder du jus pendant la cuisson.Retirer le jambon du four et le transférer sur un grand plat de service. Jeter l’oignon et réserver la sauce. Servir nappé de sauce.Pour obtenir une sauce plus épaisse, porter le jus de cuisson à ébullition et laisser réduire environ 10 minutes.Le travail et certainement quelques essaims nous attendent au rucher, je vous souhaite une belle récolte et plein de joie avec vos colonies.

Mélanie Baudet

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saR

Procès-verbal de l’assemblée des délégués SAR du 16 mars 2019 au CIP (Tramelan)1. Souhaits de bienvenue et ouverture de la 142e assemblée des délégués de la SARLa présidente Mme Burri-Schmassmann ouvre cette assemblée par un très beau poème sur l’abeille et s’adresse aux participants. Elle souhaite la bienvenue aux autorités, à tous les invi-tés, membres honoraires, membres vétérans, délégués et membres. Elle constate que l’ordre du jour, qui a paru dans la revue SAR de mars 2019, l’était dans les délais impartis.Sonia Burri-Schmassmann remercie la société du Jura bernois pour l’accueil et l’organisation de cette journée et passe la parole à M. Rémy Meier son président.Rémy Meier souhaite la bienvenue et remercie chaleureusement M. Pierre-Alain Schnegg, Conseiller d’Etat du canton de Berne, ainsi que M. Philippe Augsburger, Maire de Tramelan.La parole est donnée à M. le Maire Phi-lippe Augsburger. Tramelan compte 4’600 habitants avec des structures sportives et des manifestations culturelles. Elle est « le berceau de l’humanité » se plaisait à dire un artiste égyptien… pour preuve le prix Nobel de la Paix décerné à M. Albert Gobat né à Tramelan en 1902.La parole est donnée à M. Pierre-Alain Sch-negg. Le Conseiller d’état fait un parallèle entre la population du Jura bernois et une ruche.Elle est travailleuse comme en témoignent ses centres d’horlogerie, de microtechnique et de robotique. Esprit de cohésion, c’est un pont entre la Suisse allemande et la Suisse romande.

M. Pierre-Alain Schnegg fait l’historique de la société api-cole du Jura bernois créée en 1876, date où Graham Bell brevetait le téléphone. Comme les abeilles, la communica-tion est un outil indispensable pour transmettre les infor-mations et ce n’est pas le directeur de la santé publique du canton de Berne, passionné pour l’interconnexion des don-nées, qui dira le contraire. Aujourd’hui les données sani-taires des abeilles sont plus à jour que celles des humains ! Cependant tout comme les humains, les abeilles ont besoin de soins attentifs et d’anticiper les mesures à prendre pour répondre aux défis qui vont se présenter. Enfin, le Conseil-

De g. à dr. : Jean-Daniel Charrière (Centre de recherche apicole, Liebefeld), Rémy Meier (président de la Fédé-ration du Jura bernois), M. Philippe Augsburger (Maire de Tramelan), M. Patrick Zenger (ancien président de la Fédération du Jura bernois)

Allocution de M. Pierre-Alain Schnegg, Conseiller d’Etat

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ler d’état remercie la plus petite des fédérations apicoles de Suisse romande d’avoir organisé cette assemblée.Avant de commencer cette réunion, Mme Burri-Schmassmann prie les participants de se lever et d’observer un moment de recueillement en mémoire de nos amis apiculteurs disparus.

2. Contrôle des pouvoirsLes sept fédérations étant représentées, cette assemblée peut délibérer.L’assemblée compte : 63 délégués - 7 membres d’honneur - 7 membres du comitéDroit de vote : 77 personnes - Majorité absolue : 39 personnes.Selon les articles 11 des statuts SAR, les membres du comité n’ont pas le droit de vote sur les points qui concernent les affaires de gestion, seules 70 personnes peuvent voter sur ces sujets.

3. Désignation des scrutateurs2 personnes : Mme Ruth Erismann et M. Alain Broccard.

4. Adoption du procès-verbal de l’assemblée du 17 mars 2018 (voir RSA mai 2018)n VotationLes personnes qui acceptent le PV : 66Les personnes contre : 0Les abstentions : 0

Le PV est accepté à la majorité.La présidente remercie le secrétaire Max Huber.

5. Rapport de la présidenteLa présidente fait un tour complet des sujets qui ont occupé et préoccupé le comité en 2018. Ce rapport est publié in extenso dans la revue.

6. Adoption des rapports publiés dans la RSA de mars 2019La présidente demande s’il y a des questions concernant ces différents rapports.n VotationLes personnes qui acceptent les rapports vulgarisation, élevage, comptes et publicité, bibliothèque et archives, label d’or et assu-rances sont priées de lever leur carte de vote.Les personnes pour : 67Les personnes contre : 0Les abstentions : 0

7. Financesn Comptes 2018Les comptes 2018 ont été publiés dans la revue de mars 2019, la présidente donne la

Jean-Paul Cochard vote dans la bonne humeur, soutenu par Hannelore Preuss

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parole à notre caissier David Gillon. Il commente un certain nombre de chiffres contenus dans le bilan, notamment le prix de la plateforme internet commune à BienenSchweiz ainsi qu’à la STA.Question de Julien Balet, délégué valaisan au sujet du montant de CHF 17’552,20 en 2017 alors qu’il avait été budgétisé une somme de CHF 10’000.-.Réponse : en 2017 seulement CHF 5’000.- avaient été utilisés ; les CHF 5’000.- restants ont été donc intégrés en 2018 dans les CHF 17’552,20. Le coût de CHF 12’552,20.- restant couvrent les prix de modules que l’on souhaitait avoir pour la plateforme informatique. Ces modules n’étaient pas compris dans les CHF 10’000.- de base. Ce montant a été voté au sein du comité central. Ceci relève de la compétence du comité SAR conformément aux statuts en vigueur.M. Balet s’étonne du coût prohibitif du site internet.Réponse : la présidente souligne que ce n’est pas qu’un site internet, mais que cette plate-forme informatique est un outil pédagogique et didactique où tous apiculteurs et apicultrices de la SAR peuvent avoir des documents à jour et les télécharger, ce qui est un grand atout pour la formation.Le caissier continue d’analyser les comptes.Question : combien la SAR a-t-elle investi dans le Brevet fédéral ?Réponse de la présidente : rien.

Vue de l'assemblée

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Question de Rémy Meier concernant le poste frais de vente du livre.Réponse de David : c’est un déplacement comptable, de même que pour les montants versés aux moniteurs-éleveurs et aux conseillers apicoles.

Question de François Juilland ancien président de la SAR.Il précise le rôle de ces montants qui transitent et qui concernent les moniteurs-éleveurs, les ruchers de testages et les conseillers apicoles. Comme les montants octroyés par la Confé-dération étaient arrivés en retard, l’idée mise en place était d’avancer ces montants, ainsi au début janvier tout le monde avait reçu son dû.Réponse de David : si la commission d’élevage a besoin de ces fonds plus tôt, il est ouvert à la discussion, mais actuellement il n’y a pas eu de demande à ce sujet.

La présidente demande s’il y a des questions. Ce n’est pas le cas.n Rapport des vérificateursLa présidente donne la parole à Mme Elisabeth Müller-Frutschi de la section de La Chaux-de-Fonds.

Le rapport des vérificateurs, publié également dans la revue, est lu par Mme Elisabeth Müller-Frutschi. Après les vérifications usuelles, elle propose à l’assemblée d’accepter les comptes 2018 tels qu’ils ont été publiés dans la revue.n Adoption des comptes 2018n VotationLes personnes qui acceptent les comptes 2018sont priées de lever leur carte de vote : 51Les personnes contre : 0Les abstentions : 16

Les comptes sont adoptés à la majorité, un grand merci à notre caissier David Gillon.n Adoption du budget 2019Le budget 2019 a également été publié dans la revue de mars, la présidente donne la parole à David qui n’a rien à ajouter.

La présidente demande s’il y a des questions.

M. François Schoch, vice-président de la fédération du Valais, demande la parole en précisant qu’il a une série de questions à poser.

Question 1Comment se fait-il que dans le budget (Assemblée des délégués, vétérans SAR) figurent que CHF 3’000.- montant divisé par trois cette année ?

Réponse de David Gillion qui confirme que c’est une erreur et qu’il n’a pas eu le temps de la corriger avant l‘AD. Effectivement ce montant devrait rester à CHF 9’000.-

Question 2Pourquoi les frais informatiques de CHF 3’000.- sont-ils multipliés par quatre ?

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Réponse d’Olivier Mooser : ces coûts sont dus aux frais liés à la maintenance du site et au coût de la formation de Mme Aude Steiner, qui peut maintenant effectuer elle-même les mises à jour sur le site.David précise que ces frais ne sont pas apparus dans la comptabilité de 2018 puisqu’ils étaient compris dans le poste informatique.

Question 3Concernant la vulgarisation : la diminution du montant est due à la décision du comité central de stopper le financement des cours de base 1 & 2. Ce qui semble être contraire au contrat passé entre l’OFAG et apisuisse. Comment justifier cette décision ? Que veut faire la SAR du montant économisé ?Réponse de la présidente disant que les informations données ne sont pas tout à fait exactes. Elle précise que ces montants proviennent d’apisuisse, seul interlocuteur avec la Confédéra-tion. Durant l’assemblée des délégués d’apisuisse de 2013, les délégués ont voté une répar-tition des frais et des charges d’apisuisse, ceci en proportion du nombre de membres, ce qui représente pour la SAR 18,8 %. Ce pourcentage touche aussi bien la subvention que les charges. Dans le cadre du contrat qui concerne les subventions pour la formation (vulgari-sation), la SAR a eu la chance d’avoir une rétribution plus importante que celle qu’on aurait dû avoir, c.-à-d. 26,4 % au lieu des 18,8 % ! Cette concession émanait des collègues suisses allemands et représente environ CHF 15’000.-. Cette année BienenSchweiz a demandé que ce pourcentage soit conforme à la décision prise en 2013. En 2018 la charge de la vulgarisation représente plus de CHF 100’000.-. Le prix de base pour les cours pour les débutants a été fixé à CHF 400.-, en Valais à CHF 600.-. Certains cantons attribuent des subventions dans le cadre de la vulgarisation, La SAR s’est engagée à fournir des documents pédagogiques à jour, alors que l’on constate que peu d’apiculteurs après les cours deviennent membres de la SAR. L’autofinancement des cours a pour but de diminuer le déficit de la SAR. La décision de l’autofinancement des cours de base a été prise à la majorité lors de l’assemblée avec les représentants des fédérations et du comité central le 6 octobre 2018 et figure dans le PV du comité dans la revue de novembre-décembre 2018.n Intervention de François JuillandPoint 1 : aucune décision ne peut être prise lors de l’assemblée avec les présidents de fédé-ration et du comité central, ce n’est pas dans les statuts. On ne peut que délibérer, informer, discuter, mais en aucun cas prendre une décision.Point 2 : il conteste vivement l’affirmation (celle de la présidente) disant que les cours de base ne servent pas à grand-chose et que finalement il y a peu de monde qui s’inscrive à la SAR. En 2006 lorsqu’il est rentré au comité SAR, en mettant l’accent sur la formation, on est passé de 2’800 à près de 3’600 membres en dix ans. Ces membres ce ne sont pas que des chiffres, mais des rentrées financières pour la SAR. Dire que c’est de l’investissement inutile, c’est faux !Point 3 : le plus important. En 2006 la Confédération a décidé d’une nouvelle répartition des charges entre cantons et Confédération. Les charges qui étaient attribuées aux cantons dis-paraissaient pour être transférées à la Confédération ; le montant de la vulgarisation payé à la FFSA depuis 2007, 2008, 2010 a été payé par Berne. La Confédération a demandé aux respon-

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sables du dicastère vulgarisation de la SAR, du VDRB et de la STA quels étaient les montants que les cantons versaient chaque année à la vulgarisation. Cette demande a été faite sur dix ans et la moyenne de ces montants a servi de base au calcul. La Confédération ne versait que le 43 % du montant. En d’autres termes, s’il n’y avait pas d’activité on ne recevait rien ; si c’était CHF 100’000.- d’activité on recevait CHF 43’000.- de la Confédération. Ce n’est plus un pourcentage, mais un montant fixe. Or certains riches cantons suisses alémaniques, notam-ment Lucerne, ne payaient rien pour la vulgarisation. Ainsi le chiffre que la Confédération a obtenu l’était sans la vulgarisation de certains cantons, ceux qui ne payaient rien. Ainsi la SAR a vu son montant alloué baisser. Ce problème a été évoqué lors d’une assemblée d’apisuisse avecM.Stöcklidel’OFAG.Aprèsdiscussion,M.WyssaunomduVDRBaacceptédedonnerun montant supplémentaire de CHF 10’000.-.M. Juilland demande au comité SAR et surtout à sa présidente, d’intervenir auprès du VDRB pour réclamer ces CHF 10’000.- qui nous reviennent de droit.

Réponse de la présidenteElle rappelle que ce qui a été voté et décidé durant l’assemblée des délégués d’apisuisse de 2013 est une répartition de 18,8 %. Le contrat avec l’OFAG lié à la vulgarisation est revu tous les quatre ans. La somme qui est donnée à apisuisse dépend des politiciens, étant donné que les budgets sont votés au niveau fédéral.En 2017, les autorités fédérales ont voté une diminution de 6 % pour tout ce qui concerne la formation et de ce fait les apiculteurs sont impactés. Concernant la participation, la prési-dente a eu un entretien au niveau d’apisuisse, afin de proposer une répartition plus favorable pour la vulgarisation. Cette répartition devra être votée par l’assemblée des délégués d’api-suisse qui aura lieu en avril 2019.Il est de la responsabilité du comité central d’anticiper et de diminuer les pertes. Il faut savoir que la perte de la vulgarisation est divisée entre les fédérations et la SAR. La SAR prend en charge les 2/3 des pertes et les fédérations 1/3. Dans le cas d’un budget équilibré, les fédéra-tions n’auront plus cette charge. Le budget proposé est de ne pas reporter ce 1/3 de déficit sur les fédérations, mais que les fédérations puissent avoir un budget équilibré et cohérent avec la réalité et ne pas avoir une perte en fin d’année. De plus, certaines fédérations ont les cours de bases gérés par les écoles d’agriculture et ce sont ces écoles d’agriculture qui prennent en charge ces cours de base. En ôtant ces montants concernant les cours de base de la vulgari-sation, on met toutes les fédérations sur un pied d’égalité dans le cadre de la distribution des subventions que la SAR recevra dans le cadre de la vulgarisation.n Intervention de Benoît DrozIl revient sur les propos de M. Juilland, disant que l’on ne respectait pas le contrat qui nous lie à l’OFAG en ôtant le financement des cours de base. Cela ne change rien, puisque la totalité du montant est reversée aux cantons pour la vulgarisation et que la SAR ne garde rien pour elle.n Intervention de la présidenteElle n’est pas d’accord avec les propos de M. Juilland disant que ce n’est pas de la compétence du comité central de prendre de telles décisions ; au contraire dit la présidente, c’est le devoir du comité central de gérer la SAR au niveau financier, d’anticiper et de se projeter dans l’avenir.

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n Intervention de M. JuillandM. Juilland dit qu’il s’est mal exprimé, ce n’est pas de la compétence du comité et de l’assem-blée des présidents de fédération de décider quoi que ce soit. L’assemblée des présidents de fédération et du comité central ne figure pas dans les statuts, ou alors il faut la créer. Ce n’est que dans le cadre de l’assemblée des délégués que l’on peut prendre des décisions. Il tient à préciser que par rapport aux frais de CHF 3’000.- à 9’000.- il manque donc CHF 6’000.- dans les charges d’exploitation.

Réponse de la présidenteIl ne manque pas CHF 6’000.-, la confusion provient que dans les CHF 9’000.- est compris également le coût des médailles pour les vétérans. Comme il n’y avait pas d’achat de médailles mis au budget pour la somme de CHF 3’000.-, David Gillion s’est trompé, il aurait dû soustraire et pas additionner ces CHF 3’000.-. On aurait dû faire figurer CHF 6’000.- au lieu des CHF 10’037,75 au poste « assemblée des délégués, vétérans SAR ». Malheureusement il était trop tard pour modifier le document, publié dans la revue, étant donné qu’il avait déjà été envoyé à l’imprimerie. Au total les charges représentent CHF 254’580.-.n Question de Clément Formaz du ValaisDans la recherche de jeunes apiculteurs, il s’est aperçu que le Valais comptait environ 840 membres, mais qu’il y avait également 800 apiculteurs qui ne faisaient partie d’aucune société liée à la fédération valaisanne. Face à cette situation, il faut gagner plus de membres surtout si on ne veut pas être infesté par ces « électrons libres ». Pour cela il faut attirer ces gens et le montant qui leur sera demandé pour les cours pourrait être rédhibitoire.

Réponse de la présidenteLe montant de CHF 400.- ou de CHF 600.- n’est pas élevé compte tenu du nombre de cours. Par contre pour la SAR, cela représente une somme substantielle qui va diminuer le déficit de la SAR et par conséquent celui des fédérations.

n Nouvelle intervention de M. SchochQuestion 4

Contrôle du miel et analyse du miel et contrôle d’exploitation CHF 2’000.-Le montant a été divisé par six en 2018. Que cela signifie-t-il ?

Réponse de la présidenteCela est lié au programme dans le cadre de OQuaDu. La subvention de la Confédération pour la promotion de label d’or d’une durée de quatre ans est arrivée à terme en 2018.

Question 5 : vulgarisation subventionComment se fait-il que les montants des subventions de l’OFAG diminuent en 2019 de 24 % par rapport à 2018, soit une diminution de CHF 14’000.-

La réponse à cette question a été déjà abordée.

Question 6 : contrôle du miel recettes analyse miel et contrôle d’exploitationDisparition complète de ces recettes, pourquoi ?

Réponse déjà abordée précédemment au programme OQuaDu.

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Question 7 : contrôle du miel, recettes labelsDisparition des recettes des labels. Les labels n’existent plus ?

Réponse de la présidente : non, les labels existent toujours, c’est le financement qui change.

n Intervention de M. SchochPour comprendre le budget dans son détail, il a par l’entremise de M. Julien Balet obtenu le contrat qui lie apisuisse et l’OFAG, alors que la présidente a refusé de lui fournir ce document officiel. Il fait appel au principe de la transparence supposant que le comité ne veut pas par-tager des informations pertinentes. Qu’est-ce que tout cela cache-t-il ?

Il constate que dans le budget présenté ce sont les charges qui augmentent : charges internes/administratives à l’organisation (comité, frais informatiques, frais de journal), alors que les charges liées à la formation et au suivi de la bonne pratique apicole baissent. Quelle conclu-sion en tirer ?

Sur ces faits, la FAVR demande à l’assemblée des délégués de refuser le budget 2019 en l’état actuel et de le renvoyer pour une nouvelle mouture au comité central. Elle demande, en outre, à ce que le comité central réponde de manière détaillée aux questions soulevées.

n Intervention de Max Huber secrétaire SARM. Huber demande à M. Schoch s’il lit les procès-verbaux qui paraissent dans la revue de la SAR ?

Réponse de M. SchochCela dépend desquels.

M. Huber souligne que M. Schoch aurait pu y trouver une grande partie des réponses à ses questions. L’intervenant demande donc à l’assemblée si l’on peut également voter sur l’utilité de publier ces PV dans la RSA si peu personnes les lisent…

M. Schoch précise qu’il n’y a aucune agressivité contre qui que ce soit, mais il marque sa volonté de se renseigner.

Benoît remercie les Valaisans d’être venus en nombre pour avoir des informations et demande à M. Schoch quelle piste il envisage pour une réforme du budget proposé ?

Réponse de M. SchochCe n’est pas ma vision qui est importante.

Benoît rétorque qu’on ne peut pas critiquer sans avoir une solution à proposer !

Pour M. Schoch le budget représente une politique apicole à définir, comment peut-on cher-cher l’équilibre budgétaire au détriment de la formation ?

n Intervention de Serge Jemmely, président de la fédération fribourgeoise.Il revient sur la séance du 6 octobre 2018. M. Jemmely a été très étonné que la fédération valaisanne ait envoyé comme délégués des personnes qui n’étaient pas représentatives de leur fédération et que le président n’était même pas présent ! Fribourg, comme le Valais, a

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également des personnes qui suivent les cours de base donnés par la BienenSchweiz et il se demande si c’est à la SAR de financer ces cours.

n Intervention de l’un des deux Valaisans présents à la journée du 6 octobreIl précise qu’à aucun moment ils n’ont levé la main lors de vote, suivant ainsi l’ordre qui leur avait été donné de ne pas voter !

n Intervention d’Anne-Claude Jacquat, présidente de la section de la SarineConcernant le budget de la vulgarisation se pose le problème de l’agenda à CHF 17’500.-. Mme Jacquat propose pour abaisser les coûts de l’agenda papier, outre le fait que les infor-mations se trouvent sur le site internet, que les informations utiles aux apiculteurs et api-cultrices soient glissées dans la revue SAR sous forme d’encart en abandonnant la partie purement agenda.

Réponse de la présidenteCette question est à l’ordre du jour du comité et une consultation à ce sujet sera proposée dans une prochaine revue de la SAR.

n Intervention de Gaétan Gogniat, président de la section d’Ajoie-Clos-du-DoubsPoint 1 : il approuve l’intervention de François Schoch qui amène le débat, mais regrette qu’il prétende que le comité cache des choses et qu’il n’est pas transparent. Pour M. Gogniat, ce n’est pas le cas, car tout a été publié dans la revue aussi bien le budget que tous les PV. Il rap-pelle que chaque fédération a un délégué au comité central et que ce dernier doit transmettre les informations à sa fédération, évitant ainsi de mauvaises interprétations.

Point 2 : il souligne qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas une obligation pour un apiculteur de rejoindre une fédération. Il rejoint le point de vue de la SAR de ne pas subventionner les cours de base pour des gens qui ne feront pas partie de la SAR par la suite. Il n’est pas d’accord avec la conclusion que formule M. Schoch, disant qu’à la suite de cette décision il y aura plus d’apiculteurs qui vont poser des ruches et « polluer » les alentours.

La présidente rappelle également que lors de l’assemblée des délégués 2018, les personnes présentes ont accepté à la majorité la hausse des indemnisations du comité. Elle recommande aux délégués de cette assemblée d’accepter ce budget 2019 tel qu’il a été présenté.

n Intervention de M. Henri Dupraz de Cossonay, VaudCompte tenu du contexte il demande un vote à bulletin secret.

D’après l’article 18 des statuts de la SAR, il est indiqué que pour un vote à bulletin secret il faut qu’un tiers des membres le demande.

n Votation sur le choix de voter à bulletin secretNombre de votants 77 moins les membres du comité : 70Le tiers : 24 votants

Les personnes qui désirent un vote à bulletin secretsont priées de lever leur carte de vote : 30

Le vote à bulletin secret est demandé.

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La présidente précise que si le budget est refusé, la SAR n’aura pas de budget et le comité devra convoquer une assemblée extraordinaire dont le coût sera d’environ CHF 6’000.-.

Pendant de dépouillement des bulletins de vote, la présidente profite de remercier la présence de M. Pierre-Alain Schnegg, mais qui doit malheureusement partir.

n Votation à bulletin secret, décompteLes personnes qui acceptent le budget 2019 : 43Les personnes contre : 23Les abstentions : 0

Le budget est accepté à la majorité, un grand merci à notre caissier David Gillion.

n Désignation des sections vérificatrices des comptes 2019Pour l’année 2019, les sections de La Menthue, Lausanne et Lucens sont désignées pour la vérification des comptes (point rétroactif).

8. Concours des ruchersLa présidente donne la parole à Isabella Moretti.Isabella souligne que le rapport du concours des ruchers a été déjà relaté dans la revue du mois d’octobre. Ce concours concernait Genève et la partie ouest du canton de Vaud, avec la participation de deux apicultrices et de cinq apiculteurs.Cette année la médaille de vermeil offerte par l’AGORA est attribuée à Claude Fleury de la section de Genève qui a impressionné Isabella. Bien qu’il possède 200 ruches, il apporte le même soin à ses abeilles que s’il n’en possédait que 20 et ceci avec une très grande compé-tence !Les inscriptions du concours des ruchers 2019 qui concernent le canton de Vaud sont ouvertes, mais peu d’inscriptions à ce jour. En 2020, cela sera au tour du Valais de montrer ce qu’il sait faire, Isabella dixit.

9. Membre collectifn Fixation de la participation financièreLa présidente lit les statuts de la SAR concernant les membres collectifs.Le comité central et les représentants des fédérations ont, lors de leur séance de travail du 6 octobre 2018, étudié ce point et vous proposent à l’unanimité de reconduire la participation annuelle de CHF 100.-.La présidente donne la parole à l’assemblée.Une personne demande si le demandeur doit faire partie de la SAR ?Réponse : nonN’y a-t-il pas un risque d’avoir une diminution financière des cotisations ?Réponse : non, à ce jour les membres de ces associations sont déjà membres de la SAR et recherchent un soutien de la SAR.

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n VotationLes personnes qui acceptent de fixer la participation financière pour les membres collectifs à CHF 100.- sont priées de lever leur carte de vote : 68Les personnes contre 0Les abstentions 2La participation financière pour les membres collectifs de CHF 100.- est acceptée.Le comité central a reçu deux demandes d’adhésion comme membres collectifs ; ces demandes sont traitées selon leur ordre chronologique.

n Demande d’adhésion de l’association Espace abeillesLa présidente donne la parole à l’association.Mme Laurence Schmidt présidente de l’association Espace abeille et M. Gilbert Dey nous présentent un PowerPoint très attractif et humoristique. Cette présentation relate l’historique de la naissance d’Espace abeille et reflète très bien en quoi consiste cette association.Intervention de Mme Corinne Haesler présidente de la fédération de Neuchâtel.Elle tient à féliciter Espace abeille pour son travail de sensibilisation auprès des élèves ainsi qu’à un large public. C’est également un lieu où se créent des vocations d’apiculteurs qui viennent se former au travers des cours qui sont donnés. Elle remercie cette association au nom de la fédération neuchâteloise et celui des apiculteurs.n VotationLes personnes qui acceptent la demande de l’association espace abeilles comme membre collectif SAR sont priées de lever leur carte de vote : 74Les personnes contre 0Les abstentions 0L’association Espace abeilles est acceptée comme membre collectif de la SAR.n Demande d’adhésion de l’association Abeille en fêteLa présidente donne la parole à l’association.Mme Corine Brunet du canton du Valais responsable de la communication de l’association Abeille en fête. Elle trace l’historique de cette association née de trois manifestations Abeille en fête qui ont eu lieu en 2006, 2010 et 2016 à Martigny.Depuis six mois cette jeune association compte actuellement 80 membres, dont un certain nombre de politiques. Deux projets sont en cours pour cette année notamment celui concer-nant deux écoles. Mme Brunet nous lit les objectifs de son association : protection des abeilles, diffusion d’information sur l’apiculture auprès des écoles et du grand public, participation à des événements (Passion Nature pour cette année).n VotationLes personnes qui acceptent la demande de l’association Abeille en fête comme membre collectif SAR sont priées de lever leur carte de vote : 69Les personnes contre 0Les abstentions 3L’association Abeille en fête est acceptée comme membre collectif de la SAR.

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10. Comitén Démission du comitéC’est avec une voix pleine d’émotion que notre présidente annonce que Rose Aubry, notre chère butineuse, quitte le comité central SAR, ceci après 15 années passées à élaborer la revue SAR.

15 ans c’est long ! Rose a vécu toutes les modifications relatives à la représentation des ins-tances apicoles suisses. Elle est la première femme entrée au comité SAR.

La présidente a cherché dans les archives la longévité des membres du comité SAR : ils sont actifs entre 1 à 15 ans. Entre les années 1982 et 2019, 6 membres ont siégé durant 15 ans, il s’agitdeMmeRoseAubry,MessieursPaulGirod,FernandMetrailler,RobertFauchère,WillyDebely et Erwin Noirat.

Les personnes restent en fonction au comité SAR en moyenne 7 ans.

Rose fait partie de ces personnes qui se sont investies sans compter, ceci afin de répondre aux obligations toujours plus croissantes des membres du comité central. Elle a su durant ces 15 années travailler en parfaite collaboration avec ses collègues, en exprimant ses avis et opinions, toujours soucieuse du respect des autres membres.

Sonia Burri-Schmassmann, Serge Jemmely, Quentin Völlinger, Francis Saucy et Michel Fahrny rendent hommage à Rose Aubry pour tout le travail effectué au cours de ses 15 ans.

n Hommage de SoniaCe sont toutes les qualités de l’abeille et ses quelques défauts qu’incarne Rose et exprime le souhait que surtout elle ne change pas !

n Hommage de Francis variation sur le nom de RoseR comme RoseO comme OserS comme SolideE comme Eternelle reconnaissance

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n Hommage de SergeBien que cela ne fasse que trois ans qu’il côtoie Rose, Serge la connaît depuis 15 ans au tra-vers de la revue. 15 ans de coups de gueule dans ces éditos, déterminée lors de son élection au comité SAR, travailleuse acharnée au sein de la revue, Rose mérite de passer à autre chose. Un très grand merci de la part de la fédération fribourgeoise et des apiculteurs pour toute l’énergie qu’elle a mise au service des abeilles et sans jamais demander quelque chose en retour.

n Hommage de QuentinUn millier de remerciements au nom du canton de Vaud et de ses apiculteurs pour l’énorme travail accompli, travail de fourmis (ou d’abeilles) pour l’apiculture romande avec tant de per-sévérance et souligne l’ampleur du butinage effectué.

n Hommage de MichelC’est l’ami de toujours qui parle et fait le portrait de Rose. Dans son discours, il associe Eric son défunt mari, grand apiculteur, à la carrière apicole de Rose. Michel retrace l’historique de son activité : responsable du contrôle du miel du canton de Neuchâtel et de son élection comme première femme au comité SAR. Alors qu’elle pensait obtenir le dicastère du miel, elle se voit attribuer celui de la revue ! De cette peau de banane, elle en fit le combat d’une suisse allemande au caractère bien trempé. Elle profite d’un changement d’imprimeur pour mettre de la couleur dans la revue. Avec son bilinguisme, elle fait entrer dans la RSA des articles provenant d’autres parties de la Suisse et de l’étranger. Avec Eric, elle fait partie du cercle fermé d’Apistoria, société de renom international avec siège en France et elle côtoie les gens du Liebefeld. Michel évoque la période difficile qui a suivi la récente disparition d’Eric et la manière dont elle a surmonté cette épreuve. Ce sont 150 revues qui ont été confectionnées par Rose. Un immense merci pour tout ce temps consacré à une revue qui nous est chère et lui souhaite un « happy day » dont l’assemblée écoute un extrait, en accompagnant ce célèbre morceau de musique en tapant des mains dans un esprit très festif.

La présidente au nom du comité central et des 3’500 membres et lecteurs SAR remet à Rose des présents pour la remercier pour son travail et sa parfaite collaboration.

L’assemblée debout lui fait une véritable ovation !

n Intervention de RoseElle exprime tous ses remerciements à l’assemblée. Pour Rose, 15 ans c’est long, mais elle a été soutenue par un grand nombre de personnes dans ce travail très accaparant. Elle se définit comme « votre butineuse », c’est-à-dire celle qui rassemble toutes les informations. Elle remercie Sonia pour son amitié et a une

Rose Aubry lors de son allocution et Sonia Schmassmann, présidente de la SAR et d'Apisuisse

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pensée pour son beau-père Fernand Aubry, celui qui lui fit découvrir en 1970 cette petite créature aux grands effets. Hommage aussi à son défunt mari Eric, très fier de « Madame la rédactrice », avec qui elle a partagé une vie consacrée totalement à l’apiculture.Elle remercie sincèrement Michel Fahrny son ami de longue date, son correcteur, son soutien dans les moments difficiles. Rose termine en projetant trois photos. Celle de 1995, une année de récolte inoubliable représentant une barbe d’abeilles sur une planche d’envol en forme de V comme victoire. La deuxième photo, montre un essaim qui dessine un cœur avec au milieu un bouquet de fleurs. Enfin la troisième, c’est une construction de rayons en forme de cœur qui s’est présentée à un moment de découragement, un symbole qui lui a redonné la motivation de continuer. Elle nous offre ces trois cœurs en guise d’adieu !n Présentation du membre de la fédération neuchâteloise pour le comité centralLa présidente donne la parole à la fédération neuchâteloise pour la présentation du candidat.M. Daniel Leuba se fait un plaisir de présenter M. Guillaume Kaufmann. Né en 1988 à La Chaux-de-Fonds, dès ses 12 ans il s’est passionné pour l’apiculture. Il est épaulé par Claude Pittet ancien inspecteur cantonal et suit les cours de Gilbert Dey. Il est doctorant à la faculté des lettres et des sciences humaines à l’Université de Neuchâtel.

n Election du membre de la fédération neuchâteloise au CCn VotationLes personnes qui acceptent la candidature de M. Kaufmann comme membre du comité SAR, représentant de la fédération neuchâteloise, sont priées de lever leur carte de vote : 77Les personnes contre 0Les abstentions 0

M. Guillaume Kaufmann est élu à l’unanimité au comité SAR.

11. HonorariatLe comité central propose à l’assemblée de nommer à l’unani-mité comme membre d’honneur Mme Rose Aubry, ceci afin de la remercier pour son engagement à la cause apicole et pour son travail au sein du comité central durant ces nombreuses années.Mme Rose Aubry est nommée comme membre d’honneur à l’una-nimité.Le comité central a le plaisir de remettre à M. Michel Denervaud membre de la section de la Glâne et âgé de 88 ans, un certificat pour ses 60 ans de sociétariat. M. Michel Denervaud nous fait l’honneur de quelques mots où il nous apprend qu’en 1972 il a obtenu la médaille d’or du concours des ruchers.

12. Confirmation du lieu de l’assemblée 2020 et organisation pour 2021.L’assemblée des délégués SAR de 2020 se déroulera le 28 mars à Glovelier et sera organisée par la fédération du Jura.Selon le système de tournus, l’assemblée des délégués de 2021 sera organisée par la fédé-ration neuchâteloise et est fixée au 20 mars. Est-ce que la fédération accepte cette tâche ?

M. Michel Denervaud, 60 ans de sociétariat

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Mme Corine Haesler, présidente de la fédération du canton de Neuchâtel, accepte.

13. DiversRuth Erismann demande la parole pour qu’on envoie la revue à une personne actuellement dans un EMS.Réponse de Rose Aubry qui précise que c’est à la demande du curateur de cette personne qu’elle ne reçoit plus notre revue !M. Cochard demande où l’on peut consulter les comptes d’apisuisse et d’apiservice ?Réponse de la présidente : il faut faire une demande aux secrétaires de ces deux organismes.

14. Parole aux invitésM. Davide Conconi, président de la STA

Il a reconnu facilement Tramelan du temps, où étudiant à l’université de Neuchâtel, il a joué dans cette patinoire qui n’a pas changé ! Il a été particulièrement heureux de rendre hommage à Rose qu’il a connue à Teebees il y a un certain temps. Davide a apprécié les francs débats, signes de santé. Il note avec satisfaction qu’il y a dans cette assemblée les trois présidents nationaux SAR, STA et BienenSchweiz. C’est un signe d’une collaboration effective qui répond aux vœux de la confédération d’avoir un partenaire unique : apisuisse. Il apporte bien entendu les salutations de la STA.

M. Mathias Götti-Limacher, président BienenSchweizIl se réjouit de cette récente collaboration. De cette syner-gie sont nés apiservice, le brevet fédéral et le site internet commun, ajoutant que pour BienenSchweiz ce site est éga-lement onéreux. Mathias ajoute qu’il faut respecter le par-ticularisme des régions dans cette collaboration. Il remercie le comité central SAR, les délégués ici présents et particulièrement Sonia Burri- Schmassmannn pour sa précieuse collaboration

tant au niveau national qu’au niveau d’apisuisse, ajoutant qu’il est fier que ce soit une femme la présidente d’apisuisse.

Mme Anja Ebener, directrice d’apiserviceElle souligne l’importance de cette collaboration qui est mise au service de la santé des abeilles. Elle nous présente les résultats du test pratique d’exploitation qui a débuté en

Davide Conconi, Président de la STA (Société tessinoise d'apiculture)

Mathias Götti-Limacher, président de Bienen-Schweiz

AnjaEbener : éloquence et persuasion

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2017. 200 participants ont participé à ce test, dont 18 % provenant de la Suisse romande. Le but du test est de réduire les pertes hivernales à 10 %. On peut dire que 1/3 des participants ont suivi à la lettre les directives, 1/3 plus ou moins et 1/3 pas du tout. Il en ressort que pour le premier groupe la perte a été de 5,6 %, pour le deuxième groupe 9,5 % et pour le dernier 17,9 % pour l’hiver 2017-2018. Par contre 19 % des jeunes colonies sont mortes de faim !!!Ces résultats doivent encourager les apiculteurs à suivre les recommandations du concept d’exploitation, que l’on trouve sur www.abeilles.ch ou la version papier mise à disposition sur le stand apiservice, pour limiter les pertes.Pause de 5 minutes

15. Conférence de M. Jean-Claude GerberM. Gerber aborde les thèmes suivants :•Le papillon, un insecte couvert d’écailles•La magie de la métamorphose•Ses lieux secrets•Une disparition programmée•Sur les traces du naturaliste•Des papillons dans votre jardin•Présentation de son livre « Papillons du Jura ».Cette conférence, très intéressante, est présen-tée par un orateur talentueux et agrémentée par de magnifiques photos. La partie « papillons dans votre jardin » a permis à chacun d’avoir des clés pour aménager son balcon ou son jardin, afin d’attirer et de préserver ces insectes aux magnifiques couleurs, qui jouent un rôle impor-tant dans la biodiversité.

16. Apéritif-RepasUn apéritif généreux nous a été offert, où l’on a pu déguster les vins du canton de Neuchâtel, ainsi qu’un repas généreux typique ce cette belle région.Un très grand merci à la fédération du Jura bernois et à son président, M. Rémy Meier, pour l’accueil et la parfaite organisation de cette journée.

Max Huber, Secrétaire

Jean-Claude Gerber lors de sa conférence sur les papillons du Jura

Mission BLa RTS organise une opération pour favoriser la biodiversité. Elle vous invite à fleurir une parcelle à l'aide de fleurs naturelles et à l'annoncer sur le site: https://missionb.ch/fr. A l’heure de mettre sous presse 120 000 m2 ha ont déjà été annoncés.

La rédaction

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Rapport de la présidente2018, année rouge ; une couleur fascinanteCette couleur joue avec les paradoxes et les contradictions. Le rouge remue les sentiments, cette couleur s’impose par son côté chaleureux, énergique et rassurant. Cette couleur chaude ne laisse pas indifférent et c’est là toute sa force : elle remue les passions positives ou néga-tives.L’assemblée générale de l’ONU a proclamé le 20 mai comme la journée mondiale des abeilles et des pollinisateurs. Cette journée a été fêtée pour la première fois en 2018 ; je remercie les personnes qui ont mis en place des activités, ceci afin de sensibiliser le public à l’importance des enjeux des pollinisateurs. J’ose espérer que les apiculteurs et apicultrices répondront favorablement cette année à cette journée en proposant des activités à la population. Des informations concernant ce thème, se trouvent dans votre revue de mars 2019.La responsable de la revue, Mme Rose Aubry avait annoncé son départ du CC depuis plusieurs années. Aucune personne au sein du comité actuel ne souhaite reprendre son dicastère. Ce dicastère devait donc être repris par le nouveau représentant de la fédération neuchâteloise, fédération qui s’est mise rapidement à la recherche d’un successeur. Au vu des difficultés de recrutement et en accord avec le comité de la fédération neuchâteloise, le CC a décidé de mettre le poste de responsable de la revue SAR au concours. Nous avons reçu 6 postulations. Lors de la séance du 12 novembre 2018, le CC a nommé M. Francis Saucy responsable de la revue SAR, avec entrée en fonction au 1er mars 2019. Francis Saucy participe aux séances de comité SAR, mais avec voix consultative.L’apiculture change, elle évolue, elle est le reflet de notre société actuelle.On parle souvent de l’apiculture, des abeilles et des apiculteurs… mais pas toujours de manière cohérente. On pointe du doigt souvent les pertes de colonies et la disparition des abeilles mellifères.L’apiculture est un domaine complexe lié à différents facteurs biotiques et abiotiques. Si l’on se réfère à une étude de l’EPFL, on peut constater que ces facteurs sont nombreux : acariens et parasites, prédateurs, génétique, conduite du rucher, monoculture et pertes d’habitats, mau-vaise utilisation des produits phytosanitaires, facteurs climatiques, malnutrition ou mécon-naissance, pour en citer quelques-uns. Certains éléments sont directement liés à l’apiculteur, d’autres à l’environnement ou l’emplacement du rucher. Afin de pouvoir identifier au mieux ces différents facteurs et agir de manière professionnelle, la formation de base et la formation continue sont des éléments clés pour une bonne pratique apicole. C’est pour ces raisons que la SAR a investi ces dernières années dans la mise en place d’un classeur pour les cours de base et d’une nouvelle plateforme informatique qui a une fonction pédagogique et didactique.Le comité central s’est retrouvé à 8 reprises. Une journée de travail avec des représentants de chaque fédération s’est déroulée le 6 octobre à Sion. Il est important de prendre des déci-sions en commun, d’anticiper des situations et de se projeter dans l’avenir. Par soucis de transparence, un compte rendu de nos séances est toujours publié dans la revue SAR. Afin

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de transmettre au mieux les informations aux fédérations membres, il est important que le représentant SAR de chaque fédération soit partie prenante lors des séances de comité de sa fédération.Il est pour moi primordial que la SAR soit représentée et active dans toutes les structures apicoles suisses, mais cela implique une grande disponibilité en semaine, ceci afin d’être présente lors des séances, mais également un investissement en temps afin d’étudier les dif-férents dossiers à traiter. J’ai la chance de travailler à temps partiel, d’avoir une plage horaire relativement flexible et de bénéficier du soutien de ma famille.L’année 2018 a apporté un vent de fraîcheur avec la venue de 3 nouveaux membres au comité central. Ainsi tous les dicastères sont répartis.Je tiens à remercier vivement mes collègues du comité central, ainsi qu’Aude Steiner, notre responsable administrative, pour leur travail sans faille, leur participation active, collégiale et leur collaboration tout au long de cette année écoulée.Je souhaite également remercier toutes les personnes qui s’investissent dans les fédérations, les sections et qui ainsi font vivre l’apiculture en suisse romande.En tant que présidente SAR, il me tient à cœur d’unir les apiculteurs et apicultrices de suisse romande, ceci dans le respect des sensibilités et choix apicoles de chacun et de chacune.

Sonia Burri-Schmassmann, Présidente SAR

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Hommage à Rose AubryDiscours de remerciements adressé à Rose pour les 15 années de rédaction de la Revue suisse d’apicultureMadame la Présidente, Mesdames et Messieurs les membres du comité, Monsieur le maire de Tramelan, Mesdames et Messieurs les invités, chers membres de la SAR, je vous remercie de me donner l’occasion de prendre congé de Rose AUBRY qui termine aujourd’hui 15 années de travail intense en qualité de rédactrice de notre Revue préférée.Le monde apicole a eu beaucoup d’occasions de côtoyer Rose AUBRY et celle-ci est loin d’être une inconnue. Toutefois pour celles et ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de la connaître, il est judicieux de dresser un portrait de sa personne. On ne peut parler de Rose sans associer son défunt mari, Eric AUBRY, tellement, ils ont été fusionnels et ont évolué dans le monde des abeilles avec une parfaite harmonie. Le couple qui possédait 2 ruchers situés dans deux endroits différents a beaucoup donné de leur personne au sein de la section de La Chaux-de-Fonds et environ où Eric a été très longtemps président. Eric a également fonctionné en qualité d’inspecteur des ruchers au niveau cantonal. Il a été aussi secrétaire auprès de la Fédération cantonale neuchâteloise d’apiculture. Mais c’est sur le terrain que Eric affectionnait particuliè-rement d’opérer. Le couple a formé de nombreux apiculteurs débutants et l’on ne compte plus le nombre d’essaims qui ont été donnés à droite à gauche, juste pour rendre service.Quant à Rose, elle évoluait comme contrôleuse du miel, d’abord au niveau local, puis elle suivit les cours du Liebefeld et se trouva très vite propulsée responsable cantonale du contrôle du miel dans le cadre de la fédération neuchâteloise cette fois. Elle eut des contacts avec les autres contrôleurs romands. Le responsable SAR du contrôle du miel, quittant sa fonction, Rose fut plébiscitée par les autres responsables de fédérations pour reprendre le poste. Elle se voit bien dans cette nouvelle responsabilité et se présente afin d’entrer au comité SAR pour occuper ce poste avec l’appui de sa fédération. Il y a deux candidats à départager par une élection. C’est le samedi 20 mars 2004 que Rose fut élue et fit son entrée à la SAR.Mais cela ne se passe pas exactement comme elle aurait souhaité. Entrée la dernière au comité SAR, cela se passe comme au Conseil Fédéral : le dernier entré ne peut pas choisir son dicastère. Rose hérite du poste de rédactrice de la Revue SAR !!! Adieu le contrôle du miel et bonjour les ennuis. Elle n’est pas particulièrement heureuse. Etant bilingue et ayant fait ses classes d’école en langue allemande, Elle n’est pas vraiment préparée pour la tâche qui l’attend. C’est le tournant de sa vie, de sa vie apicole. Elle se ressaisit. Elle achète un P.C. et prend des cours d’informatique. Un collègue apiculteur lui offre son aide en qualité de correc-teur de la Revue. Cela va un peu mieux, Rose respire profondément et démarre. Pour quelques années pense-t-elle. C’est mal connaître ROSE. Rose est une battante. Sa force : un travail inlassable et un bon sens. Le même bon sens qui tend aujourd’hui à disparaître sous une ava-lanche de règlements, de lois et de chicanes administratives. Elle progresse : pour commencer, il se trouve que l’imprimerie de la Revue se restructure et arrêtera l’impression dans quelques mois. Cela fait mauvaise impression, mais pas le choix, il faut trouver un nouvel imprimeur !!! Elle se met en chasse et trouve la perle rare dans le Jura. Une imprimerie qui ne facture pas

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le gros prix pour les photos en couleur. Une aubaine. Rose s’équipe et fait de la photo. Elle est douée. Elle se dote ainsi de centaines, puis de milliers de photos apicoles qu’elle ressort pour accompagner des articles qu’on lui fournit.Sans vraiment s’en apercevoir, elle passe la vitesse supérieure. Son bilinguisme l’aide. Elle traduit des nouvelles émanant des revues suisses alémaniques ou autri-chiennes ou allemandes. Tant qu’à faire elle obtient l’autorisation de reproduire certains articles de l’Abeille de France et

aussi d’autres revues. Avec son mari, ils entrent dans le groupe français APISTORIA. Ils com-mencent à côtoyer les Grands.Dans APISTORIA, on retrouve APIS (abeille) et ISTORIA (histoire) Ce groupe retrace l’histoire de l’apiculture en Auvergne, en France et en Europe. Le groupe APISTORIA vient visiter les ruches Suisses (BURKI) du couple AUBRY. Peu de gens sont au courant, car la Famille AUBRY reste humble. Ils n’ont pas la grosse tête.Rose tutoie les sommités du Liebefeld. Toutes les portes apicoles sont ouvertes. Quel miracle. Rose prend des couleurs et devient : « Votre butineuse ». Malgré la charge du travail rédaction-nel et la conduite des 2 ruchers, les AUBRY trouvent le temps de faire visiter leurs ruchers par des classes d’école et/ou par des sociétés toujours intéressées.Art culinaire et recettes au miel. Rose invente le gâteau « Mouchti » qu’elle fait goûter aux visiteurs.

coup de tonnerre dans un ciel bleuTout baigne. Mais la VIE nous réserve des surprises. Un soir, Eric et Rose ont des visites. Moment convivial et tout à coup, tout bascule. Eric s’écroule terrassé par un infarctus. Le temps s’arrête. La cérémonie funèbre se déroule en l’Eglise de la Sagne. Le monde apicole et les nombreux amis affluent pour rendre un dernier hommage à Eric. L’Eglise est bondée. Personne ne s’attendait à pareille chose. Il faut repartir sur de nouvelles bases. ERIC était le chauffeur de Rose et l’accompagnait partout. Rose ne conduit pas. La SOLIDARITÉ joue à fond. Plusieurs apiculteurs se proposent pour conduire Rose à ses deux ruchers. Ses deux filles et ses deux beaux-fils, ainsi que ses petits enfants l’aident pour l’extraction du miel et pour d’autres travaux. Le correcteur offre ses services pour aller chaque début de mois à l’im-primerie. Rose est soucieuse des détails et passe du temps avec l’imprimeur. La qualité est à ce prix. Une nouvelle VIE commence et ROSE s’organise en fonction de la nouvelle donne. Elle a toujours 2 ruchers et la REVUE apicole qui l’occupe le plus clair de son temps. Pour s’évader quelque peu de ces activités chronophages, que fait-elle ? Je la surprends un jour dans son jardin potager : ça la change. Mais comment fait-elle.

Michel Farhni rend hommage à Rose Aubry

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Elle n’a pas toujours vu tout en ROSE. En effet, en 15 ans de bons et loyaux services, selon l’expression consacrée qui va à ROSE comme un gant. Elle en a vu des vertes et des pas mûres : des râleurs qui se croient seuls au monde et qui réclament pour des broutilles. D’autres qui ne comprennent pas pourquoi leurs articles tendancieux ou méchants n’ont pas trouvé grâce devant le comité SAR !!! D’autres encore, ne respectent pas les dates de remise des documents pour la Revue. Oublie tout cela ROSE, mais souviens-toi des compliments mérités que tu as reçus de la part de très nombreux lecteurs et lectrices.

On pourrait encore en raconter un chapitre, mais j’ai le sentiment qu’il va falloir arrêter bientôt, aussi je terminerai par l’essentiel. Rose pendant 15 ans, tu as pondu 10 Revues par année. Cela fait la somme importante de 150 REVUES. Félicitations pour ta volonté, ton expérience, ton dévouement et pour tout le temps passé. Nous avons une dette envers toi. Tu mérites de lever le pied et pendant quelque temps de mettre au rancart tous les API comme par exemple : APIculture, APIcultrice, APIculteur, APIsuisse, APIservice, APIthérapie, APIcole, APIdés, API-vore, etc. Oublie pour un temps tous les API. Saisis-toi d’un jour de joie, d’un jour de bonheur, d’un jour heureux. Je te le dis en anglais, accent en moins choisis un HAPPY DAY. Nous te souhaitons tous un HAPPY DAY.

Michel Fahrny

Standing ovation : l’assemblée se lève et applaudit longuement Rose Aubry pour ses 15 ans d’activité au sercvice de la SAR et de la revue.

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Tendance positive en ce qui concerne la santé des abeilles en 2018Anja Ebener, directrice d‘apiservice/Service sanitaire apicole (SSA), [email protected] Suisse et au Liechtenstein, la santé des abeilles a continué d’évoluer positive-ment en 2018. Les maladies à déclaration obligatoire que sont la loque européenne et américaine tendent à reculer, à l’exception de certaines régions. Les pertes hivernales 2017/18 ont certes diminué par rapport à l’année précédente, mais elles devraient de nouveau augmenter légèrement durant l’hiver 2018/19.La Suisse est actuellement exempte du petit coléoptère de la ruche et du frelon asiatique. La santé des abeilles n’est pas encore menacée par ces nouveaux rava-geurs. Outre les maladies, les ravageurs (en particulier le varroa) et la faim, l’utilisa-tion inappropriée de produits phytosanitaires/biocides et de produits de traitements contre le varroa peut également nuire aux colonies.Le rapport « Santé des abeilles en Suisse » vient d’être achevé par le SSA. Il se base sur la statistique des épizooties, le programme de détection précoce d’Apinella, le recensement des pertes hivernales ainsi que les annonces de suspicion d’intoxication et de frelon asiatique. Il contient également les résultats de l’enquête sur la santé des abeilles. Le rapport complet peut être consulté à l’adresse www.abeilles.ch/apiservice ou dans le domaine des téléchar-gements de la santé des abeilles, sous les aide-mémoire.

Maladies du couvain

Illustration 1 : annonces d’épizooties au cours des dernières années (Source : Info SM)

BIENENGESUNDHEITSDIENSTSERVICE SANITAIRE APICOLESERVIZIO SANITARIO APISTICO

apiservice

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En 2018, 317 cas de loque européenne ont été enregistrés. Comparativement à l’année pré-cédente, ce chiffre est globalement en recul. 9 cantons ont signalé moins de cas, 9 cantons davantage, statut quo pour les autres.

En ce qui concerne les annonces d’épizooties, le canton de Berne vient en tête. 3.04 % des apiculteurs de ce canton étaient concernés par la loque européenne. Ils étaient même 19.63 % dans le canton de Glaris, 8.65 % dans le canton d’Uri et 5.8 % dans le canton de Thurgovie. Dans les autres cantons, le pourcentage se situait au-dessous de 2.5 %. Comme les années précédentes, la Suisse romande et le Tessin ont été largement épargnés par la loque euro-péenne.

Le nombre de cas enregistrés de loque américaine est resté à un faible niveau en 2018 : 42 cas (3 de plus que l’année précédente). La plupart des cas de loque américaine sont apparus dans le canton d’Uri.

pertes hivernales

Dans l’édition de septembre 2018 de la Revue SAR, la question des pertes hivernales 2017/18 a été traitée de façon détaillée. Avec 13.8 %, elles ont de nouveau été sensiblement plus basses que l’hiver précédent, se situant légèrement en-dessous de la moyenne de cette der-nière décennie.

Comparativement avec celles des pays voisins que sont la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Au-triche, les pertes hivernales 2018 en Suisse ont été les deuxièmes plus basses.

Nouveaux ravageurs

Depuis la découverte d’un frelon asiatique en 2017 à Fregiécourt (Jura), aucun autre exem-plaire de ce ravageur et aucun nid n’ont été découverts chez nous. L’espèce Vespa velutina, nom latin de ce frelon, ne semble pas encore s’y être installée. Pour de plus amples rensei-gnements sur le frelon asiatique, veuillez consulter l’article publié dans le numéro de mars de ce journal.

Le projet Apinella pour la détection précoce du petit coléoptère de la ruche a été réalisé pour la quatrième fois en 2018. 138 apiculteurs-sentinelles ont effectué au total 1’236 contrôles.

Par chance, aucune larve ou aucun coléoptère suspect/e n’a été découvert/e en Suisse à ce jour.

enquête relative à la santé des abeilles 2018

En janvier 2019, un questionnaire sur la santé des abeilles mellifères dans les régions concer-nées a été adressé à tous les présidents de fédérations et de sections ainsi qu’aux inspecteurs cantonaux des ruchers. Au total, 129 personnes ont participé à cette enquête (103 en Suisse alémanique, 20 en Suisse romande et 6 au Tessin).

Le varroa est qualifié d’assez problématique et occupe de loin la première place. Les per-sonnes interrogées considèrent la fausse teigne comme plutôt insignifiante, bien qu’elle occupe la deuxième place en Suisse devant la loque européenne.

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76.8 % des personnes interrogées estiment que l’infestation varroa se situe dans la moyenne ou au-dessous. Mais tout de même 23.2 % d’entre elles (soit presque 10 % de plus que l’année précédente) jugent l’infestation varroa au-dessus de la moyenne. La situation s’est quelque peu détériorée par rapport à l’année précédente, de sorte que les pertes hivernales pour 2018/19 devraient de nouveau être plus élevées.

Illustration 3 : le SSA a demandé aux présidents des sections apicoles suisses ainsi qu‘aux inspecteurs cantonaux des ruchers : « Quelle a été l’importance de l’infestation de varroa dans votre région en 2018, comparativement à la moyenne des 3 dernières années ? »

intoxications d’abeilles

En 2018, 15 cas suspects d’intoxications ont été annoncés au Service sanitaire apicole, ce qui correspond à la moyenne des dernières années. Dans 4 de ces cas, une intoxication a pu être prouvée. Tous les échantillons d’abeilles dans lesquels des pesticides ont été détectés en 2018 contenaient plusieurs substances actives toxiques.

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Illustration 2 : principaux ravageurs/maladies problématiques en 2018

Source : enquête du SSA sur la santé des abeilles

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Vous trouverez tous les détails relatifs aux intoxications d’abeilles dans l’article « Baisse des cas d’intoxications de colonies d’abeilles en 2018 » publié dans la revue SAR d’avril 2019.

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Abeille en trait d’éclore.

Agir en cas d’infestation varroa exceptionnelleEmil Breitenmoser, conseiller régional Suisse orientale, Service sanitaire apicole (SSA), [email protected] varroa est le ravageur le plus problématique dans l’apiculture depuis des décen-nies. Il n’y a plus de colonies exemptes d’acariens chez nous. Avec les mesures adé-quates, les apiculteurs peuvent toutefois garder ce ravageur sous contrôle. Agir à temps n’est possible que grâce à l’évaluation de l’infestation naturelle d’acariens. Ce diagnostic varroa est indispensable fin mai, fin juin/début juillet et fin octobre/début novembre. Au cours du premier semestre de l’année, un traitement d’urgence permet de réduire la forte infestation d’acariens.Depuis que le varroa est apparu en Europe, il y a quelques dizaines d’années, il rend la vie dif-ficile aux abeilles et aux apiculteurs. Sans l’intervention de ces derniers, le nombre d’acariens double en moyenne chaque mois au sein d’une colonie. Le varroa est très adaptable et nuit aux

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populations surtout par la transmis-sion de virus. On le trouve aujourd’hui sur tous les ruchers suisses et il est responsable de la mort de milliers de colonies d’abeilles.

L’apiculteur peut endiguer la proli-fération varroa avant même le dia-gnostic varroa printanier : au moyen de la découpe du couvain de mâles. Dès que les colonies commencent à se développer et que les merisiers fleurissent, le cadre à mâles doit être apposé directement au nid à couvain. Le cadre est ensuite retiré dès qu’il est majoritairement operculé. La découpe répétée du couvain de mâle réduit jusqu’à 50 % l’infestation de varroas - sans influencer le développement de la colonie ou la récolte de miel.

Afin de détecter à temps une menace, il est conseillé de compter régulière-ment les acariens morts sur le fond var-roa (voir aide-mémoire 1.5.1. Mesure de la chute naturelle du varroa et 1.1. Concept de lutte contre le varroa). La chute naturelle d’acariens devrait être déterminée en tout cas durant les périodes critiques de fin mai, fin juin/début juillet et fin octobre/début novembre. Si un nombre exceptionnel d’acariens est présent sur le lange, il faut prendre des mesures immédiates.

Lors du contrôle de la chute naturelle de varroas, veiller à ce que le lange couvre tout le fond de la ruche et qu’il soit protégé par une grille. Si le fond

est recouvert de papier-ménage imbibé d’huile comestible, fourmis, perce-oreilles et der-mestes du lard ne peuvent pas falsifier le comptage. Idéalement, ce dernier est à effectuer 3 à 5 jours après l’insertion du lange. Seuls les acariens adultes et foncés sont comptés. Si le comptage révèle des valeurs critiques, le SSA recommande de répéter l’opération par mesure de sécurité avant d’agir.

Des fourmis faussent le comptage des varroas morts

Freiner la prolifération de varroas grâce à la découpe du couvain de mâles

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L’intervention de l’apiculteur est nécessaire dans les cas de la chute naturelle suivantes :

Chute naturelle de varroas par jour

Fin mai Fin juin/début juilletFin octobre/

début novembre

Action nécessaire si plus de 3 acariens 10 acariens 5 acariens

Que faire immédiatement ?

Effectuer le traitement d’urgence

Effectuer le traitement d’urgence ou initier immédiatement le traitement d’été

Traitement complémentaire à

l’acide oxalique

Aide-mémoireTraitement d’urgence :

1.7.1. ou 1.7.2.

Traitement d’urgence :1.7.1. ou 1.7.2.

Traitement d’été- à l’acide formique

1.2.1. à 1.2.5.

- sans acide formique 1.6.1., 1.6.2. ou 1.6.4.

Traitement d’hiver :1.3.1. à 1.3.4.

(s’il y a du couvain, et contrairement au traitement d’hiver

usuel, il ne faut exceptionnellement pas

le retirer)

Avec le traitement d’urgence, une colonie fortement infestée peut être débarrassée de ses acariens en une journée. La technique du traitement d’urgence correspond en fait à la formation d’un essaim artificiel avec reine. Ce dernier est placé sur des cadres de cire gau-frée et alimenté sous forme liquide afin de ren-forcer l’instinct de construction. Après 7 jours au plus tard, les cadres construits doivent être vaporisés des deux côtés avec une solution d’acide oxalique à 5,7 % - simultanément, il faut vérifier la présence d’une reine.

Si, au moment du comptage de la chute natu-relle de varroas, le couvain ressemble à un « couvain en mosaïque », (nid à couvain lacu-naire avec peu de couvain et des cellules non operculées) et s’il y a des pupes, des abeilles ou des larves mortes dans les rayons ou sur la planche d’envol, même un traitement d’urgence ne sert plus à rien. En raison de la forte infestation parasitaire, ces colonies ne peuvent plus être sauvées (varroase) - et

Vaporiser le cadre fraîchement construit dans le cadre du traitement d’urgence

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doivent donc être soufrées. En cas d’incertitude, il faut impérative-ment faire appel à un inspecteur des ruchers, car il pourrait égale-ment s’agir d’une maladie à décla-ration obligatoire.

Couvain en mosaïque – aspect typique d’une varroase

aide-mémoire sur www.abeilles.ch/aidememoire1.1. Concept de lutte contre le varroa 1.5.1. Mesure de la chute naturelle du varroa1.7.1. Traitement d’urgence antivarroa - ruches divisibles1.7.2. Traitement d’urgence antivarroa - ruches suisses2.8. Varroase

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liebefeld

Cultures intermédiaires automnales et développement des colonies d’abeilles mellifères

Jean-Daniel Charrière1, Gérald Buchwalder2

1 Agroscope, Centre suisse de recherche apicole, 3003 Berne, Suisse2 Fondation Rurale Interjurassienne, Courtemelon, 2852 Courtételle, Suisse

L’installation d’un couvert végétal automnal à la suite des récoltes de céréales est pratique courante dans le milieu agricole. Si certains apiculteurs-trices se réjouissent de ces possibilités de butinage, d’autres suspectent un affaiblissement des colonies d’abeilles après le butinage sur ces cultures intermédiaires et craignent un épuisement prématuré des abeilles d’hiver. L’essai présenté ici cherche à éva-luer si le butinage tardif provoque un affaiblissement ou une stimulation des colo-nies avant l’hiver et s’il y a un impact sur l’hivernage. Il vise également à déterminer si les cultures intermédiaires implantées directement après une céréale à paille, enrobée de néonicotinoïdes, peuvent représenter un danger potentiel pour l’abeille.

L’installation d’un couvert végétal automnal à la suite des récoltes de céréales est devenue une pratique courante en agriculture pour limiter l’érosion, apporter un engrais vert et fixer les nitrates. Par ailleurs, ces cultures intermédiaires permettent un apport pollinique et nec-tarifère censé renforcer les colonies avant l’hiver. Cependant le bénéfice de cette pratique agricole est remis en question. En effet, il est possible que le butinage tardif épuise prématu-rément les abeilles d’hiver, ce qui nuirait au bon hivernage des colonies. En outre, le semis de culture intermédiaire, suivant directement une culture enrobée d’un néonicotinoïde, pourrait être une source de contamination pour l’abeille et provoquer des troubles au sein des colonies.

L’essai présenté ici tente de répondre aux deux questions suivantes :1. Le butinage tardif provoque-t-il un affaiblissement ou au contraire un renforcement des

colonies avant l’hiver et influence-t-il leur hivernage ?2. Les néonicotinoïdes se retrouvant dans les sols à la suite de l’utilisation de semences trai-

tées avec de telles substances ont-ils un impact sur les colonies d’abeilles butinant des cultures intermédiaires succédant à une culture traitée ?

déroulement de l’essaiL’essai s’est déroulé durant trois saisons (2012, 2013 et 2014) et dans trois régions : un site d’expérimentation en Ajoie (Jura Suisse), un site dans la plaine de la Bièvre (Isère, France) et un site entre Annecy et Seyssel (Haute-Savoie, France). L’environnement cultural en Ajoie est caractériséparunpatchworkdeculturesdecéréales,decolza,demaïs,debetteraveavecdesforêts et cordons herbeux. Le site d’essai en Isère est une longue plaine de cultures intensives de maïs, de céréales, de colza et de tournesol. En Haute-Savoie la région d’essai est compo-

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sée principalement de polycultures avec élevage (orge, forêts et prairies de fauche). Les trois sites d’essais sont situés à une altitude d’environ 430 m. Pour chaque site d’expérimentation, trois groupes homogènes composés de dix colonies chacun ont été placés, uniquement durant la période de floraison des cultures intermédiaires (début octobre à début novembre), dans différentesconditions.Ungroupetémoin(T)aétéplacéàunedistanceminimalede2kmdetoutes cultures en fleurs afin de limiter son accès à des floraisons automnales. Deux groupes test, P+ et P-, ont été placés en bordure de culture intermédiaire d’un hectare au moins. En Ajoie, il s’agissait de phacélie (Phacelia tanacetifolia ) pure tandis qu’en Isère et en Haute-Savoie, il s’agissait d’un mélange de plantes mellifères composé de phacélie, de moutarde, de trèfle blanc, de trèfle d’Alexandrie et de tournesol. Le groupe de colonies P- a été placé dans une culture intermédiaire dont le précédent cultural était exempt de traitements néonicoti-noïdes. Quant au groupe de colonies P+, il a été installé dans une culture intermédiaire dont les semences du précédent cultural, généralement une céréale à paille, avaient été traitées avec un néonicotinoïde. Dans le cas de l’Ajoie, la substance active utilisée était la clothianidine et dans celui de la Haute-Savoie et de l’Isère, il s’agissait de l’imidaclopride. Les parcelles d’essai étaientsituéesàaumoins2kmd’autresculturesintermédiairesenfleurs.Lecontrôlerégulierdes chutes de Varroa sur les fonds des ruches et une lutte annuelle ont permis d’éviter une forte infestation par le parasite ce qui aurait pu perturber notre essai.

Quels sont les critères évalués ?Afin de nous assurer de l’exposition des abeilles aux cultures intermédiaires, nous avons mesuré la quantité et l’origine botanique du pollen rapporté à la ruche de même que l’inten-sité de vol dans les parcelles P+ et P-. Pour récolter le pollen, trois ruches par groupe ont été équipées de trappes à pollen à leur trou de vol. L’intensité de vol dans les deux champs de cultures intermédiaires a été quantifiée en comptant les abeilles présentes dans cinq péri-mètres délimités de 1 m2.Pour estimer l’impact sur la mortalité d’abeilles, le développement et l’hivernage des colonies, nous avons mesuré la mortalité des abeilles au trou de vol durant la floraison et la force des colonies avant et après l’hiver, selon la méthode de mesure de population dite de Liebefeld (Imdorf et al. 1987). Afin d’enregistrer des éventuels gains ou pertes de poids des colonies durant la période de floraison des cultures intermédiaires, les ruches ont été pesées avant, pendant et après la floraison.Dans le but de mesurer la présence de néonicotinoïdes dans les sols et d’évaluer l’exposition aux pesticides, nous avons fait analyser la terre de chacune des parcelles P de même que le pollen de trappe, le pain d’abeilles, le miel récoltés avant et après le butinage sur les cultures intermé-diaires, et les abeilles mortes. Les analyses chimiques ont porté sur les insecticides de la famille des néonicotinoïdes (imidaclopride, thiamétoxame, clothianidine, thiaclopride et acétamipride).

les cultures intermédiaires ont été butinées et du pollen récoltéLes trois années d’essai ont été marquées, dans chacune des régions, par des conditions météorologiques automnales contrastées, ce qui a eu une influence sur le butinage, le déve-loppement des colonies et leur force à la sortie de l’hiver. Pour chaque région et pour chaque

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année d’essai, le butinage des abeilles sur cultures intermédiaires est confirmé par l’intensité de vol dans ces parcelles ainsi que par l’analyse du pollen récolté dans les trappes à pollen (fig. 1). Les abeilles placées sur cultures intermédiaires ne récoltent pas forcément de plus grandes quantités de pollen que les abeilles du groupe témoin, seule la composition botanique change. De manière typique en Ajoie, les abeilles réduisent le butinage sur le lierre lorsque la phacélie fleurit à proximité. Durant les floraisons des cultures intermédiaires, l’évolution du poids des colonies n’est pas différente entre les colonies avec ou sans accès à ces cultures, cequimontreque lesabeillesn’ont pas stockédenectar oudepollen supplémentaireenprésence de cultures intermédiaires.Les analyses résiduelles révèlent la présence de néonicotinoïdes dans le sol des parcelles P+ mais aussi, dans une moindre mesure, dans les parcelles P-. A quelques occasions et sans relation avec la présence de précédent cultural enrobé ou pas, le pollen de trappe présentait des traces de néonicotinoïdes avec des valeurs maximales de 10 ng/g. Une année, ces insec-ticides ont également été retrouvés dans du pain d’abeille de colonies des deux modalités P avec une valeur maximale d’imidaclopride de 9,8 ng/g provenant des colonies P+ d’Ajoie. De

Fig. 1 Moyenne de la masse de pollen sec récolté par jour de récolte et par ruche dans les trappes à pollen durant la période de floraison des cultures intermédiaires.Légende: T : parcelles témoin; P+ et P- : parcelles test avec un précédent cultural traité ou non avec un néonicotinoïde. Pollens récoltés : Jaune : Hedera (lierre) ; violet : Phacelia ; vert : Brassicaceae (crucifères) ; rouge : Trifolium (trèfle) ; noir : autres.

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manière générale, des résidus de pesticides peuvent se retrouver principalement dans les sols, plus occasionnellement dans les autres matrices et généralement avec des valeurs plus élevées dans les parcelles P+ que P-. Pour l’ensemble des échantillons d’abeilles mortes récol-tées dans les trappes placées devant les ruches dans les trois régions, seuls deux échantillons présentaient des résidus, à un niveau inférieur à la limite de quantification (0,5 ng/g).

Les pertes hivernales de colonies ainsi que les variations hivernales du nombre d’abeilles sont présentées dans la figure 2.

Variation des populations hivernales (% abeilles)

Pertes hivernales (% colonies)

2012 2013 2014 2012 2013 2014

Ajoie

T -51 -22 -21 30 0 0

P- -40 -34 -16 0 0 0

P+ -32 -38 -7 10 0 0

Isère

T -27 -31 +30 20 0 10

P- -45 -55 +7 20 10 0

P+ -34 -44 -41 20 0 10

Haute-Savoie

T -31 -22 -22 0 0 10

P- -55 -1 +36 0 0 0

P+ -44 -27 -11 10 10 0

Fig. 2. Variation moyenne du nombre d’abeilles par colonie entre la dernière mesure avant l’hivernage et celle à la sortie de l’hivernage ainsi que les pourcentages de pertes hivernales des colonies pour les trois années d’essai et les trois modalités (T ; P- ; P+).

l’influence des cultures intermédiaires varie selon l’emplacement

Durant les trois années d’essai, les conditions nécessaires pour tester l’effet du butinage tar-dif étaient réunies, ce qu’atteste la présence des abeilles dans les parcelles de test ainsi que l’origine botanique des pollens récoltés dans les trappes. Les colonies butinant les cultures intermédiaires semblent subir une mortalité au trou de vol plus élevée durant la période de floraison, découlant probablement d’une activité de butinage plus intense (fig. 3). Cette mor-talité ne semble pas être directement liée à la mortalité hivernale qui varie entre les modalités d’une année à l’autre et d’une région à l’autre. En Ajoie (fig. 4) et en Isère, nous n’observons

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aucun effet évident – positif ou négatif – des cultures intermédiaires sur le développement des colonies d’abeilles. En Haute-Savoie par contre, les colonies dans les parcelles P- sont, les trois années consécutives, tendanciellement plus fortes au printemps. Dans ce contexte, la présence de cultures intermédiaires polliniques semble avoir un effet positif sur l’hivernage des colonies d’abeilles.

Résidus d’insecticidesLa présence de néonicotinoïdes dans le sol, le pollen et même le pain d’abeille quelle que soit la modalité est étonnante. Dans la présente étude, l’effet d’une exposition des colonies d’abeilles à d’éventuels pesticides lors du butinage sur des cultures intermédiaires succédant à une culture enrobée est difficile à clarifier pour la raison suivante : ces matières actives n’ayant pas été retrouvées uniquement dans les matrices provenant des variantes P+ mais également, à des valeurs généralement plus basses, dans celles provenant des variantes T et P-, nous n’avons donc pas pu disposer d’un environnement exempt de néonicotinoïdes pour permettre une comparaison irréfutable. De ce point de vue, des recherches de terrain supplé-mentaires sont donc nécessaires.Entre 2012 et 2014, l’Institut de l’abeille ITSAP a conduit en France un projet similaire visant à étudier l’influence des cultures intermédiaires polliniques sur la dynamique des colonies d’abeilles en zone de grandes cultures (Allier et al. 2014). Les résultats de ce projet à grande échelle concluent que la diversification de l’apport pollinique en automne n’influence pas directement l’hivernage des colonies mais améliore les conditions physiologiques des abeilles (taux de vitellogénine) et contribue au développement du couvain.

Fig. 3 Mortalité au trou de vol (moyenne et écart-type) dénombrée dans les trappes à abeilles avant (Pré-dépl.) et durant la période de floraison des cultures intermédiaires.

Fig. 4 Développement des colonies. Nombre moyen d’abeilles par colonie lors des mesures de population réalisées entre septembre et le printemps de l’année suivante. Les résultats des tests statistiques sont présentés en dessus des boxplots. L’étoile représente une différence significative (p< 0.05) entre les groupes.

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pas d’effet mesurable des cultures dérobées sur la survie des coloniesLa présente étude montre que le butinage automnal d’une culture intermédiaire fleurie n’influence pas la capacité d’une ruche à passer l’hiver. Nous n’observons pas un effet clair et systématique du butinage de cultures intermédiaires sur le développement des colonies d’abeilles et selon les années et les régions, la tendance peut être contradictoire. Par consé-quent dans notre essai, les cultures intermédiaires n’ont pas présenté d’effet ni positif ni négatif sur le développement hivernal.Nous pouvons confirmer que les néonicotinoïdes provenant de cultures antécédentes ou adja-centes peuvent se retrouver dans le sol et être assimilés par les plantes utilisées en engrais vert. Il faut cependant relever que les autorisations d’utiliser les néonicotinoïdes pour le trai-tement des semences ont été retirées en Suisse et dans l’Union Européenne à fin 2018. Le scénario que nous avons testé dans notre essai ne reflète donc plus entièrement la situation actuelle.En se basant sur les résultats obtenus durant les trois ans d’essais, il est injustifié d’incriminer la présence de cultures intermédiaires dans le phénomène des pertes hivernales de colonies et de conseiller un fauchage des plantes en fleurs pour éviter le butinage. D’autre part, la présence de cultures intermédiaires à la fin de l’automne ne se révèle bénéfique pour les colo-nies que dans de rares cas et à un faible niveau. Notre étude ne nous a pas permis de définir dans quelles conditions d’environnement et de pratiques apicoles les cultures intermédiaires pouvaient se révéler bénéfiques.

Dix ruches d’essai ont été placées dans une culture intermédiaire (ici, de la phacélie) durant la période de floraison.

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Un rapport détaillé avec les résultats des trois sites d’essai est disponible dans la revue « Recherche agronomique suisse » téléchargeable sur le site Internet du CRA (www.apis.admin.ch > Abeilles et agriculture > Plantes cultivées > Phacélies). Une vidéo décrivant l’essai estdisponiblesouslelienhttps://www.frij.ch/>Filmouhttps://youtu.be/7VhkxIPu3ic.

RemerciementsNos remerciements vont aux financeurs de cette étude: la Fondation sur la Croix, La Répu-blique et Canton du Jura, Le Canton de Berne, la Confédération Suisse (OFAG), Interreg France-Suisse, la Région Rhône-Alpes ainsi qu’aux agriculteurs et apiculteurs ayant participé à l’essai, spécialement Maurice Gigon.

RéférencesAllier, F., Allaux, C., Aupinel, P., Baechler, F., et al. 2014, Enjeux sur l’amélioration des res-sources alimentaires pour l’abeille mellifère – Projet InterAPI. Colloque de restitution de projet.http://www.itsap.asso.fr/downloads/evenements/colloque_interapi_resume_des_inter-ventions_nov_2014_2.pdfImdorf A, Bühlmann G, Gerig L, Kilchenmann V. & Wille H. 1987. Überprüfung der Schätz-methodezurErmittlungderBrutflächeundderAnzahlArbeiterinneninfreifliegendenBienen-völkern.Apidologie.18(2),137-146.

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sous la loupe de la rédaction

Dans l’article qui précède, Jean-Daniel Charrière et Gérald Buchwalder nous présentent une version abrégée d’une publi-

cation parue en 2016 dans la Revue Agronomique Suisse1.Objectifs de l’étude : On cherche à évaluer l’effet de deux facteurs non liés, soit l’impact du butinage tardif et celui des

néonicotinoïdes sur la survie hivernale des colonies d’abeilles en conditions de plein air.Méthodologie : les objectifs sont ambitieux et nécessitent un plan d’expérimentation soigné et rigoureux, ce qui est le

cas de cette étude. Les objectifs sont bien identifiés, les conditions expérimentales clairement définies, avec des situations de « contrôle » permettant d’analyser les effets des facteurs étu-diés. L’étude est répliquée, avec des lots de 10 colonies, trois stations différentes et trois années d’observation. Une foule d’informations sont recueillies, les analyses statistiques sont pertinentes. On regrette toutefois que les analyses ne tentent d’évaluer les effets respectifs de chacun de ces facteurs et de leurs éventuelles interactions.Résultats et interprétation : les résultats ne permettent pas de mettre en évidence d’effet clair des facteurs étudiés sur la survie des abeilles. Peut-on dès lors en conclure que l’étude réfute de tels effets ? Certainement pas, car les situations définies comme conditions de « contrôle » se sont trouvées mises en défaut par un phénomène imprévu.En effet, et c’est la découverte majeure de cette étude : des néonicotinoïdes en quantités significatives, correspondant pour certains à des conditions de toxicité significative pour les abeilles ont été décelés aussi bien dans le sol des parcelles traitées que non traitées ! De plus, ces substances ont également été détectées dans le pollen récolté et stockésousformedepaind’abeille.Conclusion : Même si les résultats ne permettent pas de répondre aux questions initialement posées, il s’agit là d’une étude importante, et il faut relever la pertinence d’avoir procédé à la quantification de ces substances. L’étude met en évidence une situation d’une gravité inatten-due, tous les sols étant potentiellement contaminés. Les abeilles y sont exposées via le pollen et le nectar ou l’eau des flaques. Ceci explique peut-être aussi pourquoi ces substances se retrouvent dans la plupart des miels de la planète.

Francis Saucy, rédacteur

P.-S. : Selon une étude très récente et largement médiatisée de l’Université de Neuchâtel (avril 2019), la présence de néonicotinoïdes dans nos sols semble générale, quelles que soient les méthodes de cultures. Il paraît donc nécessaire et urgent que ces travaux soient poursuivis et approfondis pour comprendre les raisons et les mécanismes qui conduisent à ces contaminations.

1 Marie Gallot, Gérald Buchwalder, Bernard Beuret, Jean-Marie Cecilio, Marion Guinemer, Pierre Marigo, Samuel Frosini et Jean-Daniel Charrière : Cultures intermédiaires automnales et développement des colonies d’abeilles mellifères, Recherche Agronomique Suisse 7 (3) : 120–127, 2016

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si le miel m’était conté…

Analyse pollinique des miels Les Rosaceæ (suite)La famille des Rosaceæ étant homogène, nous avons vu que, du point de vue pollinique, c’est également le cas. Généralement un pollen de Rosaceæ est plus ou moins triangulaire et tri-colporé (les 3 sillons sont toujours très visibles mais les pores beaucoup moins). Assez facile à reconnaître, la distinction entre les différentes espèces est, elle, beaucoup plus difficiles d’autant plus que, chez les espèces fruitières l’existence de nombreux cultivars se traduit parfois par la production de pollens atypiques ou avortés.

Cependant tous les grains de pollen de Rosaceæ ne sont pas tricolporés et certains sont uniquement tricolpés (pas de pores). C’est le cas des pollens de : la grande majorité des alché-milles - Alchemilla sp, du prunellier - Prunus spinosa, du sorbier des oiseaux - Sorbus aucuparia (mais pas des autres sorbiers). Dans de rares cas, en raison de variabilité, certaines espèces peuvent avoir des grains tricolpés ou tricolporés voire même stéphanocolporés (plus de 3 pores/sillons)…

le cas du pollen de la « Reine des prés »

Filipendula ulmaria plus connue sous le nom de « Reine des Prés » est présente dans toute la France métropolitaine mais absente de Corse. Elle appartient à la Famille des Rosaceæ. C’est une espèce eurasiatique qui croit jusqu’à 1700 mètres d’altitude. Elle est héliophile ou de demi-ombre et demande des sols humides. On la trouve dans des prairies humides, aux bords des eaux, des fossés, des sources. Elle est caractéristique de certaines associations végétales comme les mégaphorbiaies. Elle fleurit de juin à septembre et est très visitée par les abeilles à tel point que l’on peut quelquefois observer sur ces formations des nuages d’abeilles ressemblant presque à un essaim… C’est sans doute pour cela que l’encyclopédie en ligne «Wikipedia»ladonnecommenectarifèrecequiesttotalementfauxcarlaplanten’estvisitéeque pour le pollen et le miel de « Reine des Prés » n’existe pas1…

Malgré tout, son pollen, comme tous les pollens récoltés en pelotes par les abeilles, se retrouve dans beaucoup de miels d’été. C’est un indicateur géogra-phique. La plante n’est présente qu’en Europe et en Asie mais est totalement absente de certaines régions comme la Corse déjà citée. Elle est également rare en région méditerranéenne et c’est surtout dans les miels de nos montagnes que l’on rencontre le plus souvent son petit pollen. Il est quasiment sphérique

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et facilement identifiable. Comme pour toutes les espèces non nectarifères mais visitées exclusivement pour le pollen par les abeilles, ce pollen doit être comptabilisé à part lors des décomptes polliniques.

les miels de Rosaceæ et leur palynologieD’une manière générale, dans cette famille on connaît surtout les miels de certains arbres fruitiers, de l’aubépine ainsi que ceux de ronces et de framboisier.Les arbres fruitiers de la Famille des Rosaceæ font partie avec les saules des premières espèces printanières à l’origine de miels monofloraux. En région méditerranéenne, on récolte du miel d’amandier. Dans la France plus septentrionale, ce seront les cerisiers/merisiers mais surtout les pommiers qui pourront fournir des premières récoltes. Les miels monofloraux de ces espèces sont souvent assez rares car la floraison de ces espèces est partiellement simul-tanée à celle du colza, extrêmement attractif pour les abeilles. En pratique, on trouve le pollen de fruitiers dans des miels dits de « printemps » qui associent saule, colza et arbres fruitiers divers le plus souvent pommiers en raison de leurs floraisons plus tardives et plus étendues en fonction des variétés. Les pruniers et poiriers fleurissent plus précocement, sont moins attractifs et quand ils le sont, le nectar récolté sert surtout au développement des colonies…D’une manière générale ces miels sont assez ambrés et assez parfumés. Ils peuvent avoir une conductivité électrique assez élevée (jusqu’à 500 µs/cm voire même un peu plus). La présence de miellat n’est d’ailleurs pas totalement impossible laquelle pourrait d’ailleurs être mise en évidence par la présence de sorbitol. Chez les Rosaceæ ligneuses cet alcool-sucre est produit par la photosynthèse et transporté par la sève élaborée dans le phloème.Du point de vue pollinique, ces miels sont assez riches en pollen (10 000 à 15 000 grains par gramme en moyenne).Il existe deux espèces d’aubépine en France. Cratægus monogyna est présente dans tout l’hexagone alors que Cratægus lævigata qui possède des preferenda écologiques plus stricts l’est moins (absentes ou très rares sur toutes les parties littorales). On les trouve surtout sur des terrains calcaires, assez secs et bien ensoleillés… Sur les marchés, des miels d’aubépine sont régulièrement proposés à la vente. Or, si les aubépines sont très visitées par les abeilles pour le pollen, elles le sont beaucoup moins pour le nectar dont la production est beaucoup plus aléatoire. Par ailleurs le colza est beaucoup plus attractif pour les abeilles que l’aubépine et les abeilles peuvent préférer aller visiter ces fleurs présentes par milliards même à plusieurs kilomètresquedesaubépinesproches.A l’analyse lamajeurepartiedesmielsd’aubépineproposés à la vente contiennent trop de colza pour une appellation « aubépine ». Les miels d’aubépine existent mais sont rares et ne peuvent vraiment être récoltés que dans les régions où il n’y a pas de colza !!!Les miels de framboisiers (Rubus idaeus ) sont essentiellement des miels de montagne. A l’état naturel les framboisiers ne sont présents que de 100 mètres à 2200 mètres. Ce sont des miels rares, clairs, peu minéralisés et assez riches en pollen, les pollens accompagnants étant souvent des pollens typiquement montagnards comme, par exemple, le rhododendron (Rhododendron ferruginum ).

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Les miels de ronces sont, eux, beaucoup plus fréquents. Les deux espèces de ronciers pré-sents en France Rubus cæsius (absent de Corse) et Rubus fruticosus ont presque la même aire de distribution et sont présents presque partout. Beaucoup de miels de forêts contiennent du miel de ronce mais un miel de ronce n’est pas nécessairement forestier. Les ronces étant des espèces héliophiles, on les trouve dans des espaces ouverts (haies par exemple)… Mono-floraux ce sont des miels très clairs à l’état liquide (presque comme les miels d’« acacia »). Assez riches en glucose, ils cristallisent assez rapidement. En système ouvert, ils sont sou-vent mélangés à du trèfle blanc (Trifolium repens ), quelquefois alors commercialisés comme « toutes fleurs sauvages ». En système fermé (forêts), ils sont plus souvent mélangés à du châ-taignier (Castanea sativa ) et deviennent s’ils ne sont pas monofloraux des « miels de forêts »2. Ils sont alors plus foncés et leur minéralisation augmente. Par ailleurs, les fruits des ronciers, improprement appelés mûres sont quelquefois visités par les abeilles pour leur jus sucré. Leur fruit très fragile facilite cette opération qui a lieu quand il y a pénurie de nectar. « Faute de grives, on mange des merles » et les abeilles récoltent donc le précieux liquide très sucré pour produire un pseudo « miel » qui aura la couleur « rouge sang ». A l’état de traces, lors de l’extraction, ça passe inaperçu. Mais lorsque c’est abondant, l’apiculteur récolte un « miel » surprenant de couleur rouge (un vrai rouge). Il est très agréable à consommer bien que légale-ment cela ne soit pas du miel. L’analyse pollinique montre une quasi absence de pollen, mais présence d’un sédiment fin infra-micrométrique ayant pour origine les matières contenues dans la pulpe du fruit… Des phénomènes similaires peuvent se produire avec d’autres fruits : cerises (miel rouge), prunes (miel ambré). Dans ce dernier cas, le miel est bien ambré et on ne distingue pas de particularité à l’œil nu. A l’analyse pollinique, on retrouve le même type de sédiment d’où l’importance de cette analyse…

Paul SCHWEITZERCETAM

Laboratoire d’Analyses et d’Ecologie Apicole

1 Un des nombreux noms vernaculaires de cette plante est « fleur des abeilles » et pour les anglo-saxons « honey-sweet ». Une plante très visitée par les abeilles n’est pas nécessairement à l’origine de miel. C’est également le cas du coquelicot (Papaver rhœas), des cistes (Cistus sp.) ou même des chênes (Quercus sp.). Le miel de chêne existe mais c’est un miel de miellat qui ne dépend pas de leurs fleurs.

2 Même chose dans les sapinières où ils peuvent être mélangés à des miellats de sapin

Grand MERCI à la rédaction de la revue « Fruits et Abeilles » de nous accorder aimablement le droit de reproduire les articles de la série « Si le miel m’était conté… »

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Piqûre d’abeille : arme et remèdeLe venin d’abeille est un produit apicole très spécial. Il est craint, mais également très apprécié comme remède. Le venin d’abeille provoque des inflammations, mais est en même temps un anti-inflammatoire très efficace.

Les apiculteurs reçoivent le venin d’abeille en cadeau. Selon une large étude menée aux Etats-Unis, le groupe professionnel des apiculteurs souffre moins de rhumatismes ou d’arthrite que tous les autres groupes étudiés. Ils peuvent de plus se réjouir de l’effet de réduction du cholestérol et de la tension artérielle ainsi que de l’effet tonique cardiovasculaire du venin d’abeille.

L’abeille produit le venin dans ses glandes à venin. La production commence au 3e jour et atteint son maximum à 2-3 semaines. Elle utilise le venin prin-cipalement pour la défense de sa colonie et de ses provisions.Lesproduitsapicolesstockésnesontpasseulement appréciés des hommes. Non, les abeilles doivent pouvoir repousser tout un nombre de voleurs possibles, depuis les ours jusqu’à de petits insectes,

mais également ses congénères. Elle utilise aussi le venin comme arme auto-défensive, quand elle se trouve elle-même en détresse.

Le venin d’abeille n’est cependant pas seulement une « arme » efficace. Il est également un médicament d’une valeur inestimable et est le produit apicole ayant un impact sur la santé le plus largement reconnu par la médecine moderne.

comment fonctionne le venin d’abeille

Le mode d’action du venin d’abeille est complexe, comme l’est d’ailleurs sa composition (voir tableau 1). Ses domaines d’application semblent à première vue contradictoires. Le venin d’abeille soulage, comme chacun sait, l’inflammation articulaire alors qu’il déclenche lui-même des inflammations. La méllitine, composant principal du venin d’abeille, agit comme anti-inflammatoire au niveau des tissus enflammés et stimule la sécrétion de cortisol par les glandes surrénales. Le cortisol inhibe à son tour l’activité immunitaire excessive et entraîne une atténuation de l’inflammation. Le venin d’abeille peut aussi remplacer de façon naturelle dans beaucoup de cas l’utilisation relativement large de la cortisone, controversée à cause de ses effets secondaires. En revanche, si l’abeille (ou le thérapeute) pique dans un tissu sain, l’effet est inversé. Il survient alors les symptômes connus : rougeur, gonflement, douleur et fébrilité. Il s’ensuit une activité métabolique accrue. Les fibres et les substances cytotoxiques

les produits de la ruche

Figure 1 : des six produits apicoles, nous aime-rions aborder ici plus en détail les effets extraor-dinaires du venin d’abeille.

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sont mobilisées et leur élimination stimulée. Grâce à l’échauffement, le tissu, la musculature, est assoupli et se détend.

Composants du venin d’abeilles [%]Enzymes :Phospholipase A 10-12Hyaluronidase 1-3Phosphatase et Glucosidase 1-2Peptides :Mélittine 50-55Sécapine 1.5-4Tertiapamine, apamine, procamine 2-5Autres petits peptides 13-15Amines biogènes :Histamine 0.5-2Dopamine 0.2-1Noradrénaline 0.1-0.5Sucre 2Phospholipides 5Substances volatiles 4-8Sels minéraux 3-4

Tableau 1 : composition du venin d’abeille (selon S. Bogdanov) : le venin est constitué principalement de peptides, d’enzymes et d’autres substances bioactives.

Utilisé correctement, le venin d’abeille aide à combattre différentes maladies rhumatismales et neurologiques comme l’arthrose, la polyarthrite ou, en combinaison avec d’autres théra-pies, la sclérose en plaques. Le venin d’abeille peut aussi être utilisé dans le traitement de la douleur ainsi que dans celui des maladies cutanées telles que dermatite atopique, psoriasis et eczéma. Il renforce de plus le système immunitaire. Le venin est également un des produits les plus merveilleux pour notre santé que nous offrent les abeilles. C’est aussi une alternative efficace à certains produits chimiques.

thérapie au venin d’abeille en théorie et en pratiqueAntonio Couto, un apithérapeute portugais expérimenté, s’est spécialisé dans la thérapie au venin d’abeille et traite des maladies de différentes causes et symptômes dans son cabinet de Lisbonne (Figure 2). Il utilise pour cela des pommades au venin d’abeille, des solutions aqueuses de venin d’abeille, lesquelles sont appliquées fortement diluées directement sur la peau, et avant tout des micro-piqûres (Figure 3). Les personnes intéressées, médecins, théra-peutes et apiculteurs, ont pu s’initier à ce thème spécifique en mars dernier durant son cours deformationpratiquededeuxjoursàWinterthour.Desmicro-piqûresontétéappliquéesdansdes exercices pratiques. Pour cela, le dard de l’abeille est appliqué directement sur la peau à

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l’aide d’une pincette (Figure 4). Un dard peut ainsi être utilisé pour jusqu’à 20 piqûres.

Pour ses thérapies, M. Couto utilise d’une part les points douloureux de la partie du corps concernée, mais il travaille aussi avec les méridiens de la médecine asiatique. En particulier, des cicatrices peuvent être ramollies et supprimées grâce à la circulation sanguine stimulée, de sorte que l’énergie cor-porelle circule à nouveau librement.

Pendant le cours, les participants pouvaient essayer eux-mêmes l’application de micro-piqûres. Il existe des petites boîtes spéciales faciles à remplir d’abeilles et desquelles on peut sans problème retirer un seul individu (Figure 5) pour cette utilisation thérapeu-tique en salle de traitement. L’expérience a montré qu’une telle micro-piqûre ne pro-voque en aucun cas la douleur intense d’une piqûre d’abeille dans la nature. Malgré cela, ou à cause de cela, on peut apprendre des effets très positifs sur le système corporel. Le cours a avant tout éveillé la sensibilité au fait qu’une colonie d’abeilles ne récolte pas seule-ment du miel délicieux, mais offre également aux hommes, avec le venin, un sensationnel remède miracle.

cosmétique

Ce traitement permet aussi de réduire ou même d’éliminer des cicatrices existantes. Cet effet repose principalement sur la hyalu-ronidase, une enzyme que l’on trouve notam-

ment dans la peau et qui est également présente dans le venin d’abeille (voir tableau 1). Les produits cosmétiques à base de venin d’abeille existent aujourd’hui dans un large éventail de choix. Ils agissent au niveau du rajeunissement de la peau, de l’élimination des rides et de la structuration.

Risques

Les allergies au venin d’abeille sont bien connues et assez répandues. Comme les allergies aux venins d’insectes peuvent s’avérer potentiellement mortelles, il est important que toutes

Figure 2 : Antonio Couto, apithérapeute et conférencier.

Figure 3 : application d’une micro-piqûre.

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les réactions à la piqûre survenues à côté de l’enflure, comme une difficulté à respirer, des douleurs abdominales, des vertiges, des problèmes circulatoires ou même un évanouissement, soient examinées par un allergologue. Sur place, il convient d’enlever immédiatement le dard. Ce dernier ne doit pas être comprimé avec les doigts, pour évi-ter une pression du sac à venin qui résulte-rait en une injection supplémentaire.

En Suisse, l’administration de piqûres d’abeille peut être faite seulement par les abeilles (on ne peut pas le leur interdire) et par des médecins ou par des thérapeutes sous la surveillance de médecins.

conclusion

Le venin d’abeille préserve la santé mais agit aussi directement comme remède contre les maladies mentionnées. Pourquoi n’est-il pas utilisé plus largement ? Bien que des milliers de traitements, par exemple en cas de rhumatisme, soient couronnés de succès dans la pratique, la preuve est difficile à apporter dans une étude scienti-fique, car il n’y a guère de placebo avec un mode d’application similaire permettant les études en double aveugle exigées. Comme le venin d’abeille ne peut pas être breveté en tant que substance active, il n’existe pas d’intérêt du côté de l’industrie pharmaceu-tique pour ce produit. En revanche, probablement beaucoup de composants du venin d’abeille sont utilisés pour la fabrication de médicaments.

Pour la récupération de grandes quantités de venin, les abeilles sont amenées à piquer par un dispositif à électrochoc. Le venin est séché et utilisé pour des extraits ou pour une application avec des seringues.

KARIN SAXER ET PETER GALLMANN ([email protected])Source : Schweizerische Bienen-Zeitung 05/2018

Traduction : Aude Steiner et Sonia Burri-Schmassmann

Les photos sont de K. Saxer, sauf la figure 1 de S. Bogdanov

Figure 4 : le dard est prélevé avec une pincette (haut) et la micro-piqûre est appliquée (bas).

Figure 5 : la boîte à abeilles pratique pour le thérapeute.

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Osav

Le programme de détection précoce Apinella est reconduit à partir du 1er mai 2019Le petit coléoptère de la ruche, présent dans le sud de l’Italie, n’ayant pu être éradiqué, le risque de l’introduire en Suisse demeure. En conséquence, nous appelons les apiculteurs à rester vigilants, afin de déceler ce parasite le plus tôt possible s’il devait être importé en Suisse, et nous reconduisons, à cette fin, le programme de détection précoce Apinella en 2019.Durée : du 1er mai au 31 octobre 2019Contrôles : dans toutes les colonies des ruchers sentinelles deux fois par mois au

moyendupiègediagnostiquedeSchäfer,àlaisserdeuxoutroisjoursdans la colonie

Communication des Au moyen de l’application Bee Traffic oucontrôles effectués : sur www.apinella.ch

Un grand merci à tous les apiculteurs participant à ce programme.

Service vétérinaire suisse

Route de Romont 191553 Châtonnaye

Chemin de la Chaussy 61553 Châtonnaye

A d r e s s e p o s t a l e :

labut iner iesar l@gmai l .com

w w w. l a b u t i n e r i e . c h

A d r e s s e m a g a s i n :

0 7 8 6 0 8C o n t a c t : 7 2 12

H o r a i r e m a g a s i n :D e m a r s à s e p t e m b re : M a rd i , Ve n d re d i 9 h 0 0 - 11 h 4 5 e t 13 h 3 0 - 17 h 0 0 D e o c t o b r e à f év r i e r :

To u t p o u r l ’ a p i c u l t e u r e t vo s b u t i n e u s e s !w w w. l a b u t i n e r i e . c h

S a m e d i S a m e d i 9 h 0 0 - 11 h 4 5 e t 13 h 3 0 - 16 h 0 0

o u s u r r e n d e z - vo u s

j u s q u ’ à 16 h 0 0

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contrôle des pesées

Contrôle des pesées et stations d’observationPériode octobre 2018 – mars 2019Avec le mois de mai, nous reprenons cette traditionnelle rubrique qui relate les informations du terrain. Toutes les données n’ont malheureusement pu être transmises dans les délais de parution de la revue, mais c’est bien à partir du mois d’avril que les changements significatifs seront observés. Depuis quelques années, les apiculteurs commencent à s’équiper en matériel électronique. En particulier en Suisse alémanique avec le réseau Capaz. Ce réseau déborde sur la Suisse romande et j’invite les propriétaires d’un tel matériel de rejoindre la présente rubrique. Francis Saucy

Carte de localisation des balances en ligne du réseau Capaz (source : http://www.bienen.ch/services/waagvoelker.html)

i. FribourgGrangeneuve (FR), 572.2, 179.7, 630 m, Ruche Bürki, Ruche DB, Carnica 2016, Carnica 2017, Dominique RuggliLors de la visite de printemps, nous avions découvert deux ruches sans couvain avec des abeilles stressées. Il s’est avéré qu’une était bourdonneuse et l’autre orpheline, donc il a fallu régler leur cas. Sinon toutes nos colonies se développent bien, les abeilles d’hiver sont rem-placées par des naissances. Elles ont pu profiter du pollen des noisetiers et des saules à disposition durant la météo belle et sèche de la fin de l’hiver. Un peu de pluie fera démarrer le printemps rapidement, nous attendons sous peu la floraison des pruniers, cerisiers, suivis des poiriers et pommiers. Nous avons mis les langes pour compter la chute naturelle du varroa. Le développement des arbres fruitiers est en avance d’une semaine par rapport à l’année dernière mais dans la moyenne des 10 dernières années. Nous espérons ne pas subir de gelée

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tardive comme ce fut le cas en 2017. Les balances ne sont pas encore en fonction. Les valeurs serontbientôtvisiblessurinternetsouswww.bienen.ch,rubriqueWaagvölker.

Vuippens (FR), Au Village, 572.3, 167.5, 700 m, Ruche DB, Nicot 10 cadres, Carnica 2018, Francis Saucy

Ruche connectée sur balance (poids, pluviométrie, température et hygrométrie interne et externe ; 10 mesures par 24h). La colonie prend régulièrement du poids depuis la remise en fonction de la station à fin-mars (200 g par jour du 23 mars au 4 avril). Installation en ligne depuis 2017 sous : http://www.bee-online.fr/app/gui/?lngfr&M002A001

Exemple de relevé sur 10 jours. Rouge : température extérieure ; jaune : poids ; vert : hygrométrie ; violet : pluie

Onnens (FR), Le Gottau, 569.9, 180.2, 710 m, Pavillon Bürki, Ruches magasin, Carnica 2018, Francis Saucy

Sur balance traditionnelle depuis mars 2019. Belle colonie, 4 cadres de couvain. Rucher situé dans une exploitation de production de viande bio, entourée de cultures traditionnelles (colza, maïs, prairies) et de bois. Habituellement deux belles récoltes annuelles sur colza et tilleul.

iii. JuraCourgenay, Haute Rive, 576.354, 250.962, 560 m, Ruche DB, Carnica, Gaëtan Gogniat

Je reprends cette chronique de Maurice Gigon, qui a œuvré plusieurs années à nous témoigner la vie de son rucher de Lugnez. La ruche témoin se situe désormais à Courgenay, en zone de culturedecolza,d’arboriculture fruitièreetde forêtmixte.Cettecolonieaperdu7,2kgdu21.10 au 6.4. Ce début de printemps s’est avéré précoce. La floraison des pruniers myrobolans a eu lieu plus de deux semaines avant celle de 2018, avec la première fleur au 17 mars. La visite de printemps du 23 mars a montré une colonie sur déjà 5 cadres de couvain : prometteur pour la suite de la saison ! Le cadre à mâle a été posé à cette occasion. Je me réjouis de vous faire vivre le développement de cette colonie.

v. NeuchâtelCernier (NE), Espace Abeilles, 560.0, 212.1, 770 m, Ruche DB, Carnica 2018, Gilbert Dey

La fin de la saison 2018 a été assez moyenne pour la colonie sur balance. La reine de 2016 n’in-duisait plus un élan laborieux à son peuple gagné par l’indolence. Aucun coup d’état n’ayant été fomenté de l’intérieur, j’ai donc pris la décision de changer la reine. Les traitements ter-minés, j’ai introduit le 16 septembre une reine carnolienne de sélection. Un rapide contrôle quelques jours après, m’a fait constater, en découvrant des cellules royales de sauveté, que cette intrusion étrangère n’avait pas été appréciée. La saison étant assez avancée, j’ai décidé

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d’une nouvelle intervention, mettant sur le trône le 25 septembre une autre reine provenant d’un élevage voisin. La population, privée de toute possibilité de se remérer de manière auto-nome a accepté cette nouvelle venue. Après une longue claustration, les belles journées de février sont arrivées à point pour permettre quelques vols de propreté. L’état de la neige et des toits de ruche alentour a clairement attesté qu’il était temps. Le 3 mars j’ai mis sur la colonie une petite rehausse garnie d’opercules mielleuses de l’année précédente. La cheminée y don-nant accès par le trou de nourrisseur a été bien fréquentée et les abeilles ont transformé cette cire collante en une mégapole aux multiples recoins et couloir. Cet apport de miel a probable-ment mis du baume sur le moral des ouvrières pendant les jours maussades. La cire sèche est prête pour la fonte et alimentera après gaufrage le circuit fermé du rucher. Le premier papier a été posé sur le cylindre de la balance enregistreuse le 18 mars. La colonie en croissance a puisédanslesréservesàraisond’1kgparsemainepourcettepériode.Lesforteschutesdeneige de la semaine dernière ont donné un grand coup de frein aux floraisons des taconnets, ficaires, primevères, pétasites annonçant le printemps. Les cornouillers mâles et saules mar-saults sont à ranger dans les souvenirs. Les colonies sont globalement bien développées et le 23 mars déjà, quelques mâles sortaient des ruches les plus fortes.Un regard sur l’an passé montre que début avril, les butineuses rentraient déjà poudrées du pollen des pissenlits, ce n’est pas encore le cas aujourd’hui, mais l’explosion printanière est programmée.

vi. valais

Mayoux, Anniviers, 611.00, 118.000, 1250 m, Ruche DB, Carnica 2017, Jean-Paul Antille, Vissoie

Une nouvelle année apicole débute avec beaucoup d’inquiétudes et de joies renouvelées. La température du premier mois de l’année fut, dans l’ensemble, tout à fait normale pour la saison.Par contre, le mois de février a été d’une très grande douceur, digne d’un mois d’avril, et nous a gratifiés de vingt jours de grand soleil. Selon les météorologues, ce mois a été le plus chaud de tous les temps, après 1903. Favorisées par ces bonnes conditions atmosphériques, les abeilles ont effectué le vol de propreté dès le 17. Deux jours plus tard, elles ont apporté les premières pelotes de pollen de noisetier. La première visite a pu se faire le 22 mars. Cette visite consis-tait uniquement à contrôler l’état des réserves et la présence de la reine. Le couvain occupe partiellement 4 à 5 cadres. Avec satisfaction, tout ce petit monde a répondu présent. Dès le 19,lebeautempsarégnéenmaîtreetcelajusqu’àlafindumois.Lacolonieaffichait43kgsur la balance.

vii. vaud

Antagnes sur Ollon, 567.00, 125.000, 560 m, Ruche DB, Carnica, Hervé Formaz, Saint-Maurice

Après un hiver doux au début, et froid par la suite, les colonies ont passablement consommé de nourriture pendant la pause hivernale. Vers le 15 février, je leur ai donné à toutes une

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barquette de candi. Vers le 15 mars, j’ai effectué la première visite de printemps et constaté que la ponte est bien présente. A la fin mars, les colonies sont parties en pollinisation dans les vergers d’abricotiers. Une colonie sera replacée sur la balance au retour de la pollinisation.

L’Isle (VD), 520.0, 165.000, 890 m, Ruche DB, Carnica 2018, Alain JuferUn automne chaud a terminé la saison apicole 2018. Cette température a permis à la facélia plantée comme couverture de sol par nos agriculteurs, d’amener une grande quantité de nour-riture au sein de la ruche. Les corps se sont trouvés engorgés de cette manne. A cause de ce trop-plein, il a été constaté, lors du traitement d’hiver, que les abeilles ne formaient pas une grappe, mais une demi-grappe contre la paroi avant de la ruche. Elles se tenaient sur le peu de place sans nourriture qui restait sur les cadres. Heureusement, le froid a été entrecoupé par des températures suffisamment clémentes pour permettre aux abeilles de sortir. A la première ouverture au 31 mars, elle présentait trois beaux cadres de couvain. Les cadres de nourriture, par contre devront être remplacés par des cires à bâtir afin de lui laisser de la place pour pondre.

La Conversion (Lutry), 558 m, Ruche DB, Reine carnolienne 2018, Didier BettensAprès avoir fini de compléter les réserves, j’ai entrepris le deuxième traitement à l’acide for-mique, avec le diffuseur Nassenheider Pro, du 19 septembre au 5 octobre 2018. L’hiver s’est fait « normalement ». Aucun gros coup de froid, ni de chaleur anormale ont été à signaler. Il a même fallu attendre la fin des fêtes de Noël pour voir le froid s’installer durablement jusqu’à début février. Durant cette période, j’ai profité de faire le traitement à l’acide oxalique, le 18 janvier, avec la sublimation pour les colonies de production et le dégouttement pour les jeunes colonies en ruchettes. L’ensoleillement exceptionnel de la dernière quinzaine de février a bien aidé les colonies pour la « poutze » printanière. Le 21 mars, j’ai effectué la première visite. J’ai agi rapidement en contrôlant uniquement quelques cadres de couvain pour vérifier l’état sanitaire et la présence de la reine. La visite a été très réjouissante puisqu’aucune des 13 colonies de l’emplacement n’avait succombé, ni même de problème de reine ou de maladie à relever. Les merisiers se sont parés de blanc dès le 29 mars. Il était temps d’effectuer un contrôle complet. Les colonies possédaient toutes entre 5 et 6 beaux cadres de couvain. À cette occasion, le 1er avril, une cire gaufrée et le cadre à mâle ont été ajoutés à chacune. Tout va désormais aller très vite en ce mois d’avril… Il faudra être vigilant à bien suivre le déve-loppement des colonies et donner de la place à temps. Bonne saison apicole à toutes et tous !Donnéesde labalance:consommationhivernaledu1.10.17au31.03.18, -8kg600: (Octobre-0kg700/Novembre-0kg700/Décembre-1kg100/Janvier-1kg100/Février-2kg400/Mars-2kg600)

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commission d’élevage

Stations de fécondation de reines SAR « A » pour 2019Bonatchiesse : Station A ouverte le samedi 8 juin, lignée HP17, 2e annéeRéservée aux moniteurs éleveurs, ainsi qu’aux éleveurs désignés par la CE-SARResponsable : Jean-Louis Gabbud, Tél. 027 776 29 24 ou 079 784 04 67Auxiliaire : Pierre Besse, Tél. 079 449 48 32Les Toules : Station A ouverte le samedi 1er juin, lignée S91, 2e annéeResponsable : Philippe Sarrasin, Tél. 027 783 33 47Auxiliaire : Simon Pannatier, Tél. 079 302 39 48Moiry : Station A ouverte le samedi 15 juin, lignée Lunz07, 1ère annéeResponsable : Georges Solioz, Tél. 079 606 29 12Auxiliaire : Jean-Paul Antille, Tél. 079 288 07 46Montées des stations valaisannes uniquement le samedi de 7 h à 9 hDernière montée des stations valaisannes : samedi 20 juillet.Gastlosen : Station A ouverte le samedi 18 mai de 7h à 8h, Lignée R5257Petit-Mont : Station A ouverte le samedi 1er juin, lignée B20F1, 1ère année.Montées le samedi de 7h à 8h et le mercredi de 19h à 20 h.Responsable : Laurent Clément, Tél. 079 400 63 05Auxiliaire : Christophe Broillet, Tél. 079 643 40 43Dernière montée au Petit-Mont : mercredi 17 juilletVermeilley : Station A ouverte le samedi 1er juin, lignée S91, 1ère annéeMontées le samedi de 19h à 20hMi-été : samedi 30 juin dès 20hResponsable : Alain Jufer, Tél. 079 473 78 27.Auxiliaire : Daniel Morel, Tél. 079 623 60 47L’Hongrin : Station A ouverte le samedi 1er juin, lignée B20F1, 1ère annéeMontées le samedi de 19h à 20hResponsable : François Andrey, Tél. 079 366 91 52.Auxiliaire : Jacques Linder Tél. 079 659 40 61Grande-Enne : Station A ouverte le samedi 18 mai de 7h à 8h. Lignée KL14Responsable : Alain Jufer, Tél. 079 473 78 27Dernière montée des stations vaudoises : samedi 20 juilletMont Dar : Station B ouverte le 17 mai, lignée M66Montée les vendredis de 18 h 30 à 19 h 30.Responsable:WillyDebély,0797547121Dernière montée au Mont Dar : vendredi 19 juillet L’accès aux stations est autorisé en ayant avisé le responsable 48 heures avant la montée L’éleveur respectera le calendrier et l’horaire établi

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Il remettra la déclaration de montée en station au responsable de la station ou dans la boîte prévue à cet effet

L’entrée en station est formellement interdite en dehors des heures d’ouverture L’éleveur se soumettra aux ordres du responsable Les frais sont fixés à 4.- par ruchette qui seront facturés en fin de saison Les ruchettes devront être marquées aux initiales de l’éleveur et de façon visible Les nourrisseurs devront être garnis en suffisance de nourriture solide sans miel Les ruchettes seront peuplées d’abeilles filtrées et traitées contre le varroa

Attention, le formulaire de déclaration de montée en station a été modifié pour 2019. Les anciens formulaires ne seront plus acceptés.

Pour la commission d’élevage, Alain Jufer

communication importante de l’inspectorat fribourgeois des ruchers pour la station du petit-Mont

L’obligation de présenter un certificat sanitaire pour la station du Petit-Mont en 2018 a été levée. Elle reste recommandée, mais a perdu son caractère obligatoire.

protection des stations de fécondations vaudoises

Les cantons de Vaud et de Fribourg protègent les stations de fécondation de l’Hongrin et de Vermeilley.Ainsi, hormis les colonies à mâles équipant les stations, tout trafic de ruches à l’intérieur du périmètre de protection de ces stations est interdit. Ces zones peuvent être consultées sur le site de la Fédération vaudoise d’apiculture (http://www.apiculture.ch/elevagedereines)En cas de doute, vous pouvez vous renseigner auprès des responsables de stations, soit Fran-çois Andrey pour l’Hongrin (079 366 91 52) ou Alain Jufer pour Vermeilley (079 473 78 27)L’association des stations vaudoises encourage les apiculteurs à élever des reines carnica pures en profitant des stations de fécondation SAR. Nous vous souhaitons plein succès pour les élevages de cette année.

Association des stations vaudoises de fécondation de reines

Journée de nettoyage de la station de l’Hongrin

Rendez-vous le samedi 25 mai 2019 à 8 h à la station.Possibilité de déposer des ruchettes pour les personnes qui participent à cette journée.A midi, il sera servi une collation sur place.Annoncez-vous à François Andrey Tél. 079 366 91 52

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agenda apicole romand 2020

La mise en fonction du nouveau site internet abeilles.ch a permis de rassembler pratiquement toutes les informations contenues jusqu’à main-tenant dans l’agenda apicole romand. Le site est mis à jour régulièrement, ce qui permet de modi-fier les données rapidement et d’assurer ainsi leur exactitude. Grâce à cet outil, l’agenda apicole n’est sans doute plus adapté pour les personnes connectées. La SAR va cependant continuer à le proposer comme alternative au site internet, en limitant l’envoi aux personnes qui en feront la demande.

Pour recevoir l’agenda apicole romand 2020, nous prions donc les personnes intéressées de remplir le talon ci-dessous et de le ren-voyer jusqu’au 21 juin 2019 à :

Aude Steinerles Brussattes 1 2904 Bressaucourtou par e-mail : [email protected]

Prénom et nom :

Adresse :

NP et localité :

Par la présente, je commande l’agenda apicole romand 2020

Date : Signature :

Bulletin de commande

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Journée mondiale des pollinisateurs

L’« abeille », valeur universelle pour le 21e siècleL’abeille occupe depuis la nuit des temps une place unique dans l’his-toire de l’humanité. Aussi loin que remontent nos connaissances et que l’homme laisse des traces interprétables (c’est-à-dire grosso modo depuis le néolithique), des indices de cohabitation entre l’homme et l’abeille sont avérés. Sur le plan figuratif, la plus ancienne représentation remonte à quelque 6000 à 10 000 ans avec une scène de récolte de miel (ou chasse au miel), illustrée sur une paroi de la grotte de l’Araignée (Valence, Espagne)1. Datant de la même époque, des traces de cire d’abeille ont également été retrouvées sur des restes de poteries dans de nombreux sites archéologiques à travers le monde. C’est toutefois à la période historique que les premières représentations d’apiculture au sens moderne du terme apparaissent, en particulier sur des bas-reliefs de l’Egypte antique. Des fouilles archéolo-giques ont confirmé que des ruches cylindriques en terre cuite étaient répandues à la même époque dans l’ensemble du Moyen-Orient.

Au-delà de l’exploitation des produits de la ruche, l’abeille occupe dès l’antiquité une place à laquelle aucun autre insecte n’a osé prétendre : celle de divi-nité. C’est le cas dans l’Egypte ancienne, dans la Grèce et la Rome antiques avec le mythe d’Aristée, mais aussi dans les civilisations pré-colombiennes, avec les abeilles mélipones (abeilles mellifères sans dard d’Amérique latine) qui sont considérées comme filles du dieu créateur de l’univers.

Bien que toujours respectées, mais domestiquées et exploitées pour la cire et le miel, les abeilles perdent leur statut de divinité avec l’avènement des religions monothéiques, dans lesquelles un dieu unique règne sans partage. Malgré cela, l’abeille conserve au cours des deux derniers millénaires de notre ère une part du charisme acquis dans l’antiquité, celui d’un insecte industrieux, régulé par des relations sociales remarquables et souvent donné en exemple pour asseoir ou justifier des positions politiques : une société conduite par un roi dans l’antiquité, puis par une reine dès la Renaissance, pour finir par illustrer le modèle de la démo-cratie participative dans laquelle les décisions sont prises lors de véritables « débats démo-cratiques » résultant en consensus comparables à ceux dont s’enorgueillit l’Helvétie moderne2.

Mais patatras, voici qu’à la fin du 20e siècle, les populations de cet insecte, dont ne se pré-occupaient plus que quelques passionnés, s’écroulent. Dans une indifférence générale et un silence assourdissant, malgré les cris d’alarme de ces passionnés. Qui finissent par se faire entendre en invoquant un mythe moderne, faussement attribué à Einstein : « si les abeilles disparaissent, l’humanité n’aura plus que quelques années à vivre ». Les signaux d’alarme

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se transforment en cris de détresse. Ils finissent par inonder les médias qui les répercutent au point que chacune et chacun est désormais dûment informé et s’inquiète du destin des abeilles et des pertes de biodiversité qui accompagnent le déclin de leurs populations.Autrefois considérés comme de vieux fous illuminés, mais sympathiques, les amis des abeilles sont subitement devenus des héros modernes, incarnant le futur de l’humanité. Mais surtout, c’est l’abeille qui prend une dimension nouvelle : elle symbolise désormais par son déclin les dégâts que l’homme a causés à son environnement, mais par les mesures prises en sa faveur elle incarne aussi la voie et l’issue à nos errances passées. Prononcez le mot « abeille » et vous générez autour de vous un formidable élan de sympathie. Eh oui, l’« abeille » au sens large, métaphorique, incluant l’abeille domestique, les abeilles sauvages et solitaires, mais aussi les divinités des civilisations anciennes.En 2017, l’ONU, lors de son Assemblée générale a décrété à l’unanimité le 20 mai « journée mondiale de l’abeille », avec première célébration en 2018. C’est cet événement que nous célébrons désormais chaque année, le 20 mai, en signe d’espoir pour le salut de la planète. L’« abeille » est devenue une véritable « valeur » universelle pour le 21e siècle.

Mais, ne nous y trompons pas, l’abeille n’a pas de pouvoir magique : ce ne sera qu’en réalisant, en prenant la mesure et en admettant l’ampleur des dégâts, puis en ayant le courage d’initier et de mettre en place les mesures de correction nécessaires, que les choses changeront et s’amélioreront. Toutefois, l’« abeille » au sens large a un effet multiplicateur, car elle est ce qu’on appelle une espèce « parapluie ». En prenant des mesures pour la protéger, on protège et on soutient indirectement tout un cortège d’autres espèces, souvent méconnues, et qui constituent ce qu’on appelle la « biodiversité ». A prendre ces mesures, il y a là bien sûr des intérêts directs pour le bien-être et la santé humaine, mais il y a surtout derrière ce projet un idéal profond et puissant qui transcende et doit dépasser une pure et simple conception utilitariste de la nature.La nature est belle : c’est une raison suffisante et même impérative pour en prendre soin, la respecter et, par là-même offrir ainsi à nos enfants et petit-enfants la chance d’éprouver la joie de s’en émerveiller eux aussi. Notre intelligence et notre capacité d’action sur le monde sont gigantesques : la responsabilité et les devoirs qui en découlent sont de la même ampleur. C’est à une dimension morale, éthique que nous sommes confrontés. L’« abeille » peut devenir l’une des « valeurs » qui motivent et conduisent nos actions au 21e siècle.

Francis Saucy, rédacteur1 Ces pratiques se retrouvent encore de nos jours dans certaines peuplades isolées2 La démocratie chez les abeilles, T. Seeley, 2017

http://www.un.org/en/events/beeday/

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dates à retenir

JURA – SECTION FRANCHES-MONTAGNES04.05.2019 09.30 Visite d’Espace Abeille, inscription Nadia

Gagnebin (laisser message)Cernier 079 724 91 54

JURA BERNOIS03.05.2019 18.00 Elevage au rucher Laubscher Corgémont 079 674 76 90

04.05.2019 13.30 Fabrication d’une ruche Starter Corgémont 079 674 76 90

VALAIS – SECTION SION04.05.2019 14.00 Cours cantonal FAVR Rucher école à Châteauneuf

VALAIS - SECTION D’HéRENS25.05.19 10 h 00 Manœuvres à notre station de

fécondationLes Chèques [email protected]

09.06.19 10 h 00 Cour d’Elevage rucherdePatrickBourdin [email protected]

VAUD – SECTIONS NORD-VAUDOIS, MENTHUE, GROS-DE-VAUD, ORBEMai – août 18.00 Tous les jeudis, rucher école ouvert à tous La Coudre, Bonvillars 079 488 31 04

04.05.2019 14.00 Visite du rucher d’Aurèle Spertini, sur inscription

Gare de Baulmes 077 418 02 22

VAUD - SECTION DES ALPES VAUDOISES05.05.19 9 h 30 Visite de rucher chez Jean-Philippe

GerberVilleneuve 079 350 47 83

24.05.19 17 h 00 Picking(surinscriptionauplustardune semaine avant)

chez Stéphane Günther [email protected]

26.05.19 9 h 30 Visite de rucher chez Blaise Regamey Puidoux 079 627 16 69

07.06.19 17 h 00 Picking(surinscriptionauplustardune semaine avant)

chez Stéphane Günther [email protected]

30.06.19 9 h 30 Visite de rucher chez Stéphane Pilloud Aux Pléïades 078 861 38 65

FRIBOURG - SECTION DE LA VEVEySE03.05.19 20 h 00 Conférence sur François Huber

(apiculteur génial du 18e siècle) animée par Francis Saucy

Attalens, salle polyvalente (salle les Blés)

021 947 46 51

NEUCHÂTEL – SECTION LA CHAUX-DE-FONDS & ENVIRONS25.05.19 14 h-16 h Balade botanique (suivie d’une collation

dans la forêt aux Monts 95).LeLocle:parkingduChâteau des Monts. Route des Monts 65.

Corinne Haessler032 967 61 92

Date Heure Manifestations Lieu Téléphone

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Horizontal1. Travail à l’aiguille – entre deux

antagonistes2. Rendre moins dur – pour deux voix3. Bruit de tambour – à Meyrin ou à

Malley ! – résultat d’entreprise4. Toujours sans glace pour les puristes…

– arrivé à5. Interrogation – rayons qui brunissent –

juridiction6. Déchets des reins – fait plaisir7. Ville où l’on dévore ? – rendu mûr8. Village valaisan9. Vieux Japon – trucidées10. Draperies – ½ conjonction négative11. Transpirations – évite une longue liste

vertical1. Excentrique ou historique – période de

bronzette2. Ancien pays – famille d’amateur de miel3. Lac d’altitude – son vase ou ses haricots

sont célèbres4. Chère à Don Quichotte – mis sous silence5. Son en retour – qui a peut-être mal au

cou6. Grimace – pas bon au goût7. Terminaison verbale – reflet de carrière

– grosseur8. Notre pays en plus court – rendus lisses9. OK moscovite – coules10. Aperçu – nettoient en « suisse »11. A son frère – comme c’est écrit !

Philippe Locatelli

Mots croisés N° 71

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

Mots croisés N° 701 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

1 P O U L A I N T H E

2 R A T O N L A V E U R

3 I S I S L I A N E S

4 O L A C E T I R A

5 R I E N T R I A T

6 I N G I T E S O z

7 T E N E U R R O T

8 E G O L E V A G E S

9 A T R E S E R R E

10 B L E U S I L E A L

11 L E S T U S S I S

Mots croisés

Des erreurs se sont glissées dans la grille n° 70 du mois d’avril, les cases V1/H4 et V8/H8 devaient être vides, alors que la case H4/V8 devait être pleine, La rédaction s’en excuse auprès de nos fidèles cruciverbistes.

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68 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 5 / 2019

Composition du comité de la Société romande d’apiculture : (5/2019)Site internet : www.abeilles.chPRESIDENCE – CONTRÔLE DU MIEL – MATERIEL DE PUBLICITE – MARKETINGMme Sonia BURRI-SCHMASSMANN, route de Bâle 10, 2805 Soyhières. Tél. 032 422 46 32.E-mail : [email protected] REVUE RSA – ANNONCES – PESEES & OBSERVATIONSM. Francis Saucy, rue des Châteaux 49, 1633 Vuippens. Tél. 079 634 54 09.E-mail : [email protected]. Délai rédactionnel : voir au bas de la page 3 de chaque édition.CONCOURS DES RUCHERS – PREPOSE AUX VETERANS – DIPLÔMES – INSIGNES – BIBLIOTHèqUE – ARCHIVESMme Isabella MORETTI, route de Lentine 36, 1950 Sion. Tél. 079 903 16 72E-mail : [email protected] / [email protected]. Max HUBER, chemin des Voirons 28, 1213 Petit-Lancy. Tél. 079 633 56 68. E-mail : [email protected]. Benoît DROz, Avenue du Léman 58, 1005 Lausanne. Tél. 079 773 43 69. E-mail : [email protected] – INFORMATIqUE – CONSULTANTM. Olivier MOOSER, Grienweg 2, 2572 Mörigen. Tél. 078 712 02 10. E-mail : [email protected] – CAISSEM. David GILLON, Avenue du Guintzet 22, 1700 Fribourg. E-mail : [email protected] AUX DéBUTANTS (DèS AOûT 2019)M. Guillaume KAUFMANN, Numa-Droz 27, 2300 La Chaux-de-Fonds, Tél. 079 839 37 41. E-mail : [email protected] ET CHANGEMENTS D’ADRESSESuisse : M. David GILLON, Avenue du Guintzet 22, 1700 Fribourg. E-mail : [email protected] abonnements partent toujours du 1er janvier. Les nouveaux membres reçoivent la Revue Suisse d’Apicul-ture à partir du mois pendant lequel ils ont effectué le paiement de leur cotisation. Les revues déjà parues dans l’année civile en cours peuvent être commandées gratuitement au caissier. Prix de l’abonnement annuel : 50 francs suisses à payer au CCP 10-1480-6 de la Société romande d’apiculture à Lausanne ou à la Banque Cantonale de Fribourg, de et à 1701 Fribourg.Etranger : Pas de chèques. Paiement uniquement par virement bancaire à la :Banque Cantonale de Fribourg, Boulevard de Pérolles 1, case postale, 1701 Fribourg.IBAN : CH81 0076 8111 0056 9650 6, SWIFT/BIC : BEFRCH22, Clearing : 768.Changement d’adresse : Les changements d’adresse sont gratuits. Les demandes doivent être accompa-gnées de la dernière adresse découpée dans la revue et adressée à l’administrateur.

Hors comitéADMINISTRATION – ASSISTANTE ADMINISTRATIVE – ASSURANCESMme Aude STEINER, Les Brussattes 1, 2904 Bressaucourt, Tél. 032 466 31 20.E-mail : [email protected]. Heures de contact pour les cas d’assurances, mardi et jeudi 8 h à 11 h.CONSEILS AUX DEBUTANTSMme Mélanie BAUDET, route des Coudres 29, 1298 Céligny, Tél. 079 251 18 74.E-mail : [email protected]èqUE – MEDIATHèqUE DU VALAISMédiathèque du Valais, Bibliothèque cantonale, rue de Lausanne 45, 1950 Sion, Tél. 027 606 45 50.E-mail : [email protected]. Site internet : www.mediatheque.ch

Renseignements administratifs

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REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 5 / 2019 69

VAUDFédération Vaudoise des sociétés d’Apiculture

LE CONCEPT VARROA DU SERVICE SANITAIRE APICOLE (SSA)

La FVA, avec le soutien de la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétéri-naires (DGAV) du canton de Vaud propose en 2019 une demi-journée d’information sur le « Concept Varroa » avec un exposé et des postes pratiques qui aura lieu

le samedi 22 juin 2019 à Agrilogie de Grange-Verney, Moudon de 8 h 30 à 12 h 30.Les postes : Comptage varroas, Traitement d’ur-gence, Acide formique et divers types de diffu-seurs, Produits autorisés, Découpe cadre à mâles, Traitements d’hiver.

Les intervenants sont : Benoît Droz, conseiller api-cole et les conseillers apicoles VD.

Personne de contact : Quentin Voellinger, Publoz 38a, 1070 Puidoux, 079 290 08 17, [email protected].

L’inscription se fera à travers la plateforme du site internet de la FVA : www.apiculture.ch.

Au plaisir de vous rencontrer lors de cette mani-festation en 2019 !

Quentin Voellinger & Alain Lauritzenresponsables vulgarisation FVA

vie des cantons

NEUCHÂTEL

L’association Espace Abeilles a tenu son assem-blée générale le vendredi 5 avril et a eu le grand plaisir d'annoncer son adhésion à la SAR en tant que membre collectif.

Nous remercions vivement les délégués des fédé-rations romandes réunis à Tramelan le 8 mars pour leur soutien et leur confiance.

L'ouverture saisonnière du rucher « Espace Abeilles » au public aura lieu le samedi 4 mai. A cette occasion une petite fête est traditionnelle-ment organisée, une chorale d'enfants apportera quelques notes de gaieté. Boissons, soupe, et diverses grignotes seront également proposées.

Espace Abeilles sera ouvert en visite libre 7/7 de 10 h à 17 h jusqu'au dimanche 20 octobre. Les membres assurent une permanence le mercredi après-midietleweek-endpouraccueillirlesvisi-teurs et ouvrir notre petite boutique. (renseigne-ments www.espaceabeilles.ch)

Journée mondiale des abeilles et des pollinisateurs

Le samedi 18 mai, afin de marquer cette journée importante, un chantier participatif sera organisé à Espace Abeilles.

Les personnes soucieuses du maintien de la popu-lation d'insectes et plus précisément d'hyménop-tères, seront conviées à venir œuvrer pour mettre en place un petit site propice aux diverses abeilles s'installant dans les tiges creuses ou autres trous, ou dans le sol.

Un repas sera proposé pour éviter les baisses de tonus.

En cours d'organisation, cette activité sera commu-niquée par voie de presse en temps voulu.

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70 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 5 / 2019

in memoriam

Hommage à Claude ForelClaude Forel nous a quitté le 21 janvier 2019.

Claude fut un membre fidèle de notre société d’api-culture des Alpes vaudoises, puis secrétaire et caissier. Il fut l’instigateur de notre journal interne « L’Avette ».

Claude avait beaucoup de plaisir à partager des moments conviviaux, à parler des abeilles, à recevoir des classes de Montreux, le passeport vacances autour de ses ruches, et nous a accueil-lis pour des visites de ruchers organisées par notre société.

Claude habitait au Vallon de Villard et s’y plaisait beaucoup. C’est là dans son jardin qu’il avait ins-tallé ses ruches.

D’importants problèmes de vue lui avaient beau-coup compliqué la vie depuis bien des années. Ce qui lui a imposé de cesser son activité apicole prématurément, ainsi que son activité au sein du comité car la lecture et l’écriture devenaient très difficiles malgré l’usage d’une machine-loupe.

Mais il était toujours positif. Il a ensuite trouvé d’ingénieuses solutions pour rester indépendant dans sa maison qu’il aimait tant.

Les plaisanteries, les rires et la bonne humeur de Claude resteront à jamais gravés dans nos mémoires.

Adieu Claude et merci pour tout ce que tu as fait pour notre société et pour l’apiculture.

Nos pensées vont à sa famille à qui nous faisons part de toute notre sympathie.

Hommage à Jean-François LeyJean-François Ley est décédé accidentellement en montagne le 12 janvier 2019, à l’âge de 28 ans.

Apiculteur débutant, il avait été admis membre de notre société à l’assemblée de mars 2018.

Nous n’avons donc pas eu beaucoup de temps pour faire plus ample connaissance, mais sommes tou-chés par ce départ bien prématuré.

Nous adressons nos pensées et nos sincères condo-léances à sa famille, ainsi qu’à son amie Sarah Dupertuis.

Nous l’accueillons avec plaisir en tant que membre ami. Elle souhaite en effet soutenir notre société en mémoire de Jean-François.

Section des Alpes vaudoises

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«Les mystères de la pollinisation»Conférence gratuite samedi 8 juin, 14h00par le Dr. Joseph Hemmerle de l’université de StrasbourgEn collaboration avec l’association L’Abeille en fête

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