revascularisation itérative des membres inférieurs avec des veines de cadavre pour sauvetage de...
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Recherche clinique
DOI of or
Pr�esent�e �aChicago, IL, 6-
DepartmenCleveland, OH
CorrespondSurgery, The CS40, Cleveland
Ann Vasc SurgDOI: 10.1016/� Annals of V�Edit�e par ELS
Revascularisation it�erative des membresinf�erieurs avec des veines de cadavre poursauvetage de membre
Mohsen Bannazadeh, Timur P. Sarac, James Bena, Sunita Srivastava, Kenneth Ouriel,
Daniel Clair, Cleveland, Ohio, Etats-Unis
Nous avons �evalu�e notre exp�erience des allogreffes veineuses de cadavre cryopr�eserv�ees (AVCC)pour les revascularisations jambi�eres chez les patientsayantun �echec depontage oun’ayant aucuneveine autog�ene appropri�ee. Les dossiers de tous les patients qui ont eu une revascularisation desmembres inf�erieurs avec une AVCC pour isch�emie critique de membre ont �et�e revus. Lad�emographie, le vaisseau trait�e, et les suites postop�eratoires ont �et�e analys�es. Les patients quiont eu un pontage it�eratif en veine de cadavre ont �et�e compar�es �a ceux recevant pour la premi�erefois une veine de cadavre. Les taux cumul�es de perm�eabilit�e, de sauvetage de membre, de mortalit�e,et les facteurs li�es aux r�esultats �etaient d�etermin�es avec lam�ethodede Kaplan-Meier avec les risquesproportionnels de Cox. Entre janvier 2000 et d�ecembre 2006, 66 AVCC ont �et�e utilis�ees chez 56patients sur 1.726 pontages. Il y avait 36 hommes et 20 femmes, et l’age moyen �etait de71,67 ± 10,50 ans. Le suivi moyen �etait de 12,12 ± 14,16 mois. Soixante-dix-huit pour cent despatients avaient d�ej�a eu un pontage, et 50% des �echecs concernaient des pontages en PTFE. Lesindications op�eratoires �etaient une gangr�ene (73%) et des douleurs de repos (27%). L’index cheville-bras pr�eop�eratoire moyen �etait de 0,43 ± 0,16, et passait �a 0,89 ± 0,18 �a 30 jours (p¼ 0,001). Lescomplications li�ees �a la proc�edure �etaient l’infection de pontage (3,4%), la thrombose de greffe(3,4%), les faux-an�evrysmes (3,4%), et les h�emorragies (2,3%). Les taux cumul�es de perm�eabilit�eprimaire, primaire assist�ee, secondaire, de sauvetage de membre, avec les intervalles de confiance�etaient respectivement de 0,19 (0,10-0,36), 0,29 (0,18-0,47), 0,42 (0,29-0,60), 0,73 (0,62-0,86), et0,77 (0,65-0,90). Les r�esultats des r�einterventions allaient dans le meme sens. L’analyse multivari�eemontrait que les facteurs pr�edictifs d’un plus grand risque de perte secondaire de la perm�eabilit�e�etaient l’age >70 (rapport de risque [OR]¼ 3,13, p¼ 0,009) et les patients ayant une revasculari-sation secondaire (OR¼ 3,36, p¼ 0,015). Les patients plus ag�es (OR¼ 2,92, p¼ 0,042) et ceux eninsuffisance r�enale (OR¼ 2,92, p¼ 0,019) avaient un plus grand risque de mortalit�e. Les AVCCrestent une option pour la revascularisation it�erative des membres inf�erieurs pour sauvetage demembre s’il n’y a aucune veine autog�ene disponible. Cependant, les taux de perm�eabilit�e sontmauvais, et les patients de plus de 70 ans ont des r�esultats moins bons.
iginal article: 10.1016/j.avsg.2008.04.011.
la R�eunion Annuelle de la Midwestern Vascular Society,8 septembre 2007.
t of Vascular Surgery, The Cleveland Clinic Foundation,, Etats-Unis.
ance: Timur P. Sarac, MD, Department of Vascularleveland Clinic Foundation, 9500 Euclid Avenue, Desk, OH 44195, USA, E-mail: [email protected]
2009; 23: 24-31j.acvfr.2009.04.002ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS
INTRODUCTION
La veine saph�ene autog�ene (VSA) est le conduit du
choix pour les revascularisations des membres
inf�erieurs.1 Alors que les veines autog�enes de
n’importe quelle source (grande saph�ene, petite
saph�ene, et veines du bras) sont les conduits du choix
pour la revascularisation distale des membres
inf�erieurs, particuli�erement lors des r�einterventions,
dans un nombre significatif de cas les veines sont
indisponibles en raison d’un pr�el�evement ant�erieur
25
26 Bannazadeh et al. Annales de chirurgie vasculaire
pour pontage coronaire ou revascularisation des
membres inf�erieurs (10-20%).2,3 Par cons�equent, les
chirurgiens vasculaires doivent trouver des conduits
alternatifs. Les autres conduits alternatifs incluent le
polyt�etrafluoro�ethyl�ene expans�e (ePTFE), le poly-
ester, et les allogreffes cryopr�eserv�ees de veines de
cadavres (AVCC), qui sont connues pour avoir une
moindre perm�eabilit�e. Le traitement agressif des
pontages d�efaillants avec une revascularisation
secondaire �a l’aide de veine autog�enes a �et�e rapport�eavec des taux favorables de sauvetage de membre et
une faible mortalit�e.4 A l’oppos�e, les amputations
majeures sont une option moins souhaitable du fait
de taux de mortalit�e �elev�es et d’une r�eadaptation
difficile.
D’une mani�ere g�en�erale, les revascularisations
proth�etiques distales it�eratives des membres
inf�erieurs ont une perm�eabilit�e et des taux de sauve-
tage de membre inf�erieurs en d�epit de s�eries
s�electives rapportant des r�esultats prometteurs des
proc�edures.5-7 Cependant, ces �etudes ne s’appli-
quent pas aux proc�edures it�eratives. Alors que les
AVCC ont montr�e des r�esultats divers, avec des taux
de perm�eabilit�e et de sauvetage de membre allant de
bon �a mauvais,8-13 les taux de sauvetage de membre
lors des proc�edures it�eratives n’ont pas �et�e com-
pl�etement �evalu�es. La variabilit�e de la perm�eabilit�edans ces rapports r�esulte de la diff�erence des popu-
lations de patients, de l’origine et de la conservation
des allogreffes veineuses, des indications chirurgi-
cales, et du caract�ere primaire ou secondaire de la
revascularisation. Le premier objectif de cette �etude�etait d’�evaluer les revascularisations it�eratives des
membres inf�erieurs avec des AVCC en termes de
taux de perm�eabilit�e, de sauvetage de membre, et de
mortalit�e et de les comparer aux revascularisations
homolat�erales primaires. Un objectif secondaire�etait de voir si d’autres facteurs cliniques et chi-
rurgicaux �etaient des facteurs pr�edictifs de per-
m�eabilit�e, de sauvetage de membre, et de mortalit�e.
MAT�ERIELS ET M�ETHODES
Les dossiers de tous les patients ayant une revascula-
risation des membres inf�erieurs avec une AVCC �a la
Cleveland Clinic Foundation entre janvier 2000 et
janvier 2007 ont �et�e r�etrospectivement revus. Cette�etude a eu l’approbation de notre comit�e d’�ethique
institutionnel. Seuls lespatients qui onteu unerevas-
cularisation sous-inguinale avec AVCC �etaient
inclus. L’histoire clinique, la d�emographie, les
comorbidit�es, l’indication chirurgicale, l’art�ere
trait�ee, et les axes d’amont et d’aval �etaient pr�ecis�es.
Les comorbidit�es ont analys�e le tabagisme,
l’hypertension, la coronaropathie, l’infarctus du
myocarde, les pontages coronariens, les AVC, le
diab�ete, la broncho-pneumopathie chronique obs-
tructive, l’insuffisance r�enale, et l’hyperlipid�emie.
Les proc�edures vasculaires pr�ec�edentes, homo-
lat�erales et controlat�erales, et les proc�edures percu-
tan�ees ant�erieures �etaient enregistr�ees. Dans notre
pratique, tous les patients ont une cartographie vei-
neuse pr�eop�eratoire pour s’assurer qu’il n’y a aucune
veine autog�ene appropri�ee disponible.
L’indisponibilit�e des veines autog�enes �etait classifi�ee
en trois sous-ensembles: pontage homolat�eral ou
controlat�eral pr�ec�edente, pontage coronarien, et
diam�etre insatisfaisant de la veine. Les sources
commerciales d’AVCC �etaient Cryolife (Marietta,
GA, Etats-Unis) et LifeNet Health (Virginia Beach,
VA, Etats-Unis).
D�etails op�eratoires
Les greffes �etaient d�egel�ees selon le protocole juste
avant l’implantation, et le groupe sanguin (ABO,
Rh�esus) et la compatibilit�e des greffes �etaient
document�es. Aucune immunosuppression n’�etait
employ�ee apr�es l’intervention. Les suites post-
op�eratoires �etaient revues pour des �ev�enements
d�efavorables comprenant la thrombose aigue �al’hopital et le d�ec�es pr�ecoce. Tous les patients �etaient
anticoagul�es en postop�eratoire selon un protocole
discut�e pr�ealablement.12,14 Pendant l’op�eration, de
l’h�eparine intraveineuse �etait administr�ee �a une
dose qui prolongeait le temps de coagulation activ�e �adeux fois la normale. En postop�eratoire, l’h�eparine
n’�etait pas �et�e neutralis�ee et les patients recevaient
une infusion d’h�eparine �a faible dose (500 unit�es/
hr), lentement augment�ee pour maintenir le temps
de thromboplastine partielle activ�ee (TTPa) �a 55-65.
Ensuite, les patients �etaient anticoagul�es par la
warfarine pour obtenir un international normalized
ratio (INR) th�erapeutique de 2 ou 3. L’aspirine et la
warfarine �etaient poursuivies ind�efiniment �a moins
qu’un �etat clinique impose leur interruption. Les
donn�ees de suivi �etaient obtenues �a partir des dos-
siers de consultation et d’hopital. Une surveillance
duplex des greffes �etait effectu�ee avant la sortie et �a 1
mois, tous les 3 mois pendant la premi�ere ann�ee,
puis tous les 6 mois. L’examen clinique, les index
cheville-bras (ICB), les enregistrements d’impul-
sion-volume (PVR), et la surveillance duplex �etaient
employ�es pour �evaluer la perm�eabilit�e.
Evaluation des r�esultats et statistiques
Les taux cumulatifs de perm�eabilit�e, de sauvetage
de membre, et de survie ont �et�e �evalu�es par
Kaplan-Meier avec le test du log rank. Les rapports
Fig. 1. Taux cumul�e de perm�eabilit�e primaire.
Vol. 23, No. 1, 2009 Revascularisation des membres inf�erieurs avec des veines de cadavre 27
de risque (OR) comparant les risques de perte de
perm�eabilit�e et de mortalit�e entre les groupes d�efinis
par les mesures pr�e- et p�eriop�eratoires �etaient
estim�es en employant le mod�ele proportionnel de
risques de Cox. Comme certains patients avaient
eu plusieurs AVCC, des mod�eles marginaux de
Cox ont �et�e employ�es pour ajuster les �evaluations
d’erreur type OR pour refl�eter la corr�elation poten-
tielle entre les observations du meme patient. L’ana-
lyse �etait ex�ecut�ee en employant le logiciel R
(http://www.rproject.org), et un niveau de
significativit�e de 0,05 a �et�e assum�e pour tous les
tests.
R�ESULTATS
Entre janvier 2000 et janvier 2007, 1.726 pontages
des membres inf�erieurs ont �et�e r�ealis�es dans notre�etablissement, dont 66 pontages AVCC chez 56
patients (3,8%). Il y avait 36 hommes et 20 femmes,
avec un age moyen de 71,7 ± 10,5 ans
(m�ediane¼ 72, extremes 49-92). La dur�ee moyenne
de suivi �etait de 12,2 ± 14,2 mois (m�ediane¼ 6,5,
extremes 0-75). Les comorbidit�es incluaient
l’hypertension (83%), le tabagisme (73%), la coro-
naropathie (70,5%), le diab�ete (53%), l’infarctus du
myocarde (30%), les pontages coronariens (PAC,
39%), la broncho-pneumopathie chronique obs-
tructive (30%), les AVC (31%), l’insuffisance r�enale
(30%), et l’hyperlipid�emie (57%).
Soixante-dix-huit pour cent des patients avaient
eu une revascularisation pr�ec�edente (72% homo-
lat�erale et 6% controlat�erale), et 50% de tous les�echecs �etaient des pontages en ePTFE. Dans 89%
des cas, les veines autog�enes �etaient indisponibles
en raison de revascularisations ant�erieures de mem-
bre ou de PAC, et dans les 11% restant, la taille de la
veine �etait insatisfaisante. Les indications chirurgi-
cales �etaient une gangr�ene dans 73% des cas (dont
trois patients qui avaient infect�e des proth�eses en
ePTFE) et des douleurs de repos dans 27% des cas.
Il n’y avait aucun claudicant dans notre s�erie. Les
art�eres cibles �etaient l’art�ere poplit�ee sous-articu-
laire (14%) et les art�eres jambi�eres (86%).
Soixante-dix pour cent avaient un seul axe de
jambe, et 22% en avaient deux. Un seul patient
avait trois axes perm�eables. Chez les 6% restant, il
n’y avait aucun axe de jambe perm�eable et l’anasto-
mose distale �etait faite sur l’art�ere p�edieuse. L’ICB
moyen pr�eop�eratoire �etait de 0,43 ± 0,16, et aug-
mentait jusqu’�a 0,89 ± 0,18 �a 30 jours. La com-
patibilit�e ABO et Rh�esus n’�etaient pas retrouv�ee
pour 12 proc�edures. Parmi les autres 54 veines de
cadavre, seulement six �etaient incompatibles.
Les complications li�ees �a la proc�edure �etaient
l’infection de pontage (3,4%), la thrombose de pon-
tage au cours de l’hospitalisation (3,4%), les faux-
an�evrysmes (2,3%), et l’h�emorragie (2,3%). La
cicatrisation a �et�e retard�ee chez 12 patients (18%).
Le taux de mortalit�e p�eriop�eratoire (<30 jours) �etait
de 4%.
Les �echecs d’AVCC �etaient trait�es par angioplastie
percutan�ee chez 18 patients (27%), r�evision simple
chez deux patients (3%), ou pontage avec AVCC
chez 10 patients (15%). Cependant, 17 patients
(25%) ont finalement eu une amputation majeure
en d�epit de ces efforts. Un patient a �et�e amput�epour infection grave malgr�e un pontage perm�eable.
Fig. 2. Taux cumul�e de perm�eabilit�e primaire assist�ee.
Fig. 3. Taux cumul�e de perm�eabilit�e secondaire.
28 Bannazadeh et al. Annales de chirurgie vasculaire
La comparaison des pontages it�eratifs avec AVCC
avec les primo-pontages avec AVCC en termes de
perm�eabilit�e primaire, de perm�eabilit�e primaire
assist�ee, de perm�eabilit�e secondaire, et de sauvetage
de membre est montr�ee sur lesFigures 1-4. Les taux
cumul�es de perm�eabilit�e �a 1 an �etaient respective-
ment de 19% (IC 95%; 10-36) pour la perm�eabilit�eprimaire, 29% (IC 95%; 18-47) pour la perm�eabilit�eprimaire assist�ee, et de 42% (IC 95%; 29-60) pour la
perm�eabilit�e secondaire. La comparaison univari�ee
des facteurs de risque pr�eop�eratoires et des facteurs
pr�edictifs de perm�eabilit�e et les taux de sauvetage de
membre sont mentionn�es dans lesTableaux I-IV. De
tous les facteurs pr�edictifs, seul un age >70 ans
exposait �a un plus grand risque de perte secondaire
de perm�eabilit�e (OR¼ 2,39, p¼ 0,031) par compa-
raison avec les patients plus jeunes. Il n’y avait
aucune diff�erence de perm�eabilit�e primaire, pri-
maire assist�ee, et secondaire, et les taux de sauve-
tage de membre entre les patients ayant une
revascularisation primaire et ceux ayant une
r�eintervention (respectivement p¼ 0,68, p¼ 0,19,
p¼ 0,49, et p¼ 0,93). Aucun des autres facteurs
pr�edictifs n’�etait significativement li�e au risque de
perte de perm�eabilit�e. L’analyse multivari�ee ne
montrait aucun facteur pr�edictif de perm�eabilit�e
Fig. 4. Taux cumul�e de sauvetage de membre.
Tableau I. Taux de perm�eabilit�e primaire avec les OR comparant les groupes
Variable N 12 Mois (%) OR (I 95%) p
Revascularisation
Initiale 22 17 1,00 0,68
It�erative 44 19 1,14 (0,60-2,16)
Sexe
F�eminin 30 18 1,00 0,90
Masculin 36 21 1,04 (0,57-1,89)
Age (ans)
70 ou moins 30 30 1,00 0,19
Plus de 70 36 6 1,51 (0,81-2,82)
Insuffisance r�enale
Non 46 20 1,00 0,63
Oui 20 NA 1,19 (0,58-2,44)
Tabagisme
Non 15 NA 1,00 0,40
Interrompu 26 25 0,58 (0,26-1,30)
Actif 8 25 0,82 (0,23-2,92)
Gangr�ene
Non 27 17 1,00 0,86
Oui 39 20 0,94 (0,50-1,79)
Ant�ec�edent de proth�ese
Non 44 16 1,00 0,65
Oui 22 23 0,86 (0,46-1,62)
Compatibilit�eNon 6 NA 1,00 0,12
Oui 49 21 2,61 (0,77-8,84)
Compagnie
Cryolife 37 23 1,00 0,83
LifeNet 17 25 0,93 (0,47-1,83)
NA, non applicable.
Vol. 23, No. 1, 2009 Revascularisation des membres inf�erieurs avec des veines de cadavre 29
primaire, primaire assist�ee, et de sauvetage de
membre pour toutes les variables analys�ees.
Cependant, pour la perm�eabilit�e secondaire, un
age >70 ans (OR¼ 3,13, p¼ 0,009) et une
r�eintervention (OR¼ 3,36, p¼ 0,015) �etaient
associ�es �a un risque accru de perte de perm�eabilit�e.
Tableau II. Perm�eabilit�e primaire assist�ee avec les OR comparant els groupes
Variable n 12 Mois (%) OR (IC 95%) p
Revascularisation
Initiale 22 41 1.00 0.19
It�erative 44 24 1,72 (0,77-3,84)
Sexe
F�eminin 30 33 1,00 0,45
Masculin 36 26 1,30 (0,66-2,53)
Age (ans)
70 ou moins 30 36 1,00 0,39
Plus de 70 36 22 1,34 (0,69-2,61)
Insuffisance r�enale
Non 46 28 1,00 0,75
Oui 20 33 0,88 (0,39-1,98)
Tabagisme
Non 15 36 1,00 0,55
Interrompu 26 30 0,90 (0,36-2,23)
Actif 8 25 1,64 (0,47-5,76)
Gangr�ene
Non 27 20 1,00 0,37
Oui 39 36 0,72 (0,36-1,46)
Ant�ec�edent de proth�ese
Non 44 30 1,00 0,92
Oui 22 28 1,03 (0,53-2,02)
Compatibilit�eNon 6 NA 1,00 0,10
Oui 49 30 4,42 (0,75-26,01)
Compagnie
Cryolife 37 35 1,00 0,79
LifeNet 17 25 1,11 (0,54-2,27)
NA, non applicable.
30 Bannazadeh et al. Annales de chirurgie vasculaire
Le taux de survie cumul�e �a 1 an �etait de 77% (IC
95%; 64-89). La comparaison univari�ee des facteurs
de risque de mortalit�e montrait une mortalit�e signi-
ficativement moindre chez les patients r�eop�er�es
compar�es �a ceux op�er�es pour la premi�ere fois
(OR¼ 0,37, IC 0,16-0,89; p¼ 0,026). Ceci fut
ajust�e par comparaison de la comorbidit�e entre les
groupes, qui montrait que les patients op�er�es pour la
premi�ere fois d’un pontage AVCC �etaient significa-
tivement plus ag�es (p¼ 0,036) et insuffisants r�enaux
(p¼ 0,014). L’insuffisance r�enale �etait un facteur
pr�edictif significatif de mortalit�e (OR¼ 2,67, IC 1,
14-6, 24; p¼ 0,024). En analyse multivari�ee de la
survie, les patients plus ag�es (OR¼ 2.92, p¼ 0.042)
et ceux en insuffisance r�enale (OR¼ 2,92,
p¼ 0,019) avaient un plus grand risque de mortalit�e.
DISCUSSION
La reconstruction art�erielle it�erative des membres
inf�erieurs pour isch�emie critique en pr�esence d’un
conduit autog�ene insatisfaisant est un d�efi pour
tous les chirurgiens vasculaires. Chez 21% des
patients qui bouchent un pontage f�emoral-jambier
pour sauvetage de membre, le membre reste viable
malgr�e l’occlusion; cependant, 79% ont une
rechute d’isch�emie critique.15 Si le pontage occlus
ne peut etre r�ecup�er�e par thrombolyse, thrombec-
tomie, ou r�evision, les chirurgiens vasculaires font
face au dilemme d’une revascularisation secondaire
ou d’une amputation majeure. Bien qu’une simple
thrombectomie avec r�evision du pontage doive etre
d’abord consid�er�ee en cas d’�echec de pontage, elle
est souvent techniquement impossible et les pro-
th�eses occluses en ePTFE sont habituellement diffi-
ciles �a sauver.6,15 Cependant, vu les taux de
mortalit�e �elev�es et la r�eadaptation difficile des
amputations importantes,4 le traitement agressif
d’un membre en critique isch�emique par une
revascularisation secondaire est une option plus
souhaitable.
Les revascularisations secondaires sont
g�en�eralement associ�ees �a des r�esultats inf�erieurs
compar�es �a l’op�eration initiale du fait de la non--
disponibilit�e de substituts autog�enes, du mauvais
lit d’aval, et de la progression de l’ath�erome. Dans
Tableau III. Perm�eabilit�e secondaire avec les OR comparant les groupoes
Variable n 12 Mois OR (IC 95%) p
Revascularisation
Initiale 22 43 1,00 0,49
It�erative 44 40 1,37 (0,56-3,33)
Sexe
F�eminin 30 43 1,00 0,85
Masculin 36 41 1,08 (0,50-2,32)
Age (ans)
70 ou moins 30 62 1,00 0,031
Plus de 70 36 23 2,39 (1,08-5,28)
Insuffisance r�enale
Non 46 42 1,00 0,83
Oui 20 37 1,11 (0,45-2,73)
Tabagisme
Non 15 32 1,00 0,72
Interrompu 26 44 0,72 (0,28-1,83)
Actif 8 62 0,61 (0,13-2,79)
Gangr�ene
Non 27 36 1,00 0,91
Oui 39 44 0,96 (0,45-2,02)
Ant�ec�edent de proth�ese
Non 44 33 1,00 0,19
Oui 22 56 0,57 (0,24-1,32)
Compatibilit�eNon 6 NA 1,00 0,20
Oui 49 42 3,08 (0,56-17,01)
Compagnie
Cryolife 37 54 1,00 0,16
LifeNet 17 25 1,78 (0,79-4,01)
NA, non applicable.
Vol. 23, No. 1, 2009 Revascularisation des membres inf�erieurs avec des veines de cadavre 31
notre �etude, 89% des patients n’avaient pas de veine
autog�ene en raison de revascularisations pr�ec�eden-
tes des membres ou des coronaires; 11% avaient
des veines non utilisables sans ant�ec�edent de ponta-
ges. Alors que des proth�eses ont �et�e utilis�ees comme
alternative �a la veine saph�ene, les taux de per-
m�eabilit�e des proth�eses sur les art�eres jambi�eres
ont �et�e variables.5,6,7,16 Le taux de sauvetage de
membre des proth�eses distales en ePTFE rapport�epar Kacoyanis et coll.5 n’�etait que de 38% �a 5 ans.
Dennis et coll.6 ont montr�e que 60% des patients qui
ont eu une revascularisation it�erative en ePTFE
avaient une amputation majeure dans les 3 mois
suivants. Dans notre s�erie, la moiti�e des patients qui
ont eu un pontage en AVCC avait eu un �echec de
pontage en ePTFE, rendant les proth�eses encore
moins souhaitables pour une revascularisation
it�erative.
L’�etude a plusieurs limites. Elle est r�etrospective,
et nous n’avons pas compar�e les pontages AVCC aux
pontages proth�etiques. Cependant, il n’y a jamais eu
d’�etude randomis�ee comparant les veines de cada-
vre cryopr�eserv�ees aux proth�eses pour la
revascularisation primaire ou it�erative des membres
inf�erieurs. Les s�eries rapport�ees de pontages AVCC
varient nettement dans leur taux de perm�eabilit�e(Tableau V). Les diff�erences de populations de
patients, de r�egimes d’anticoagulation, et de sources
commerciales des allogreffes rendent difficile la
comparaison des r�esultats. Dans cette s�erie, les
allogreffes de veine Cryolife ont montr�e des taux
secondaires de perm�eabilit�e plus �elev�es, bien que
sans significativit�e statistique.
Notre taux d’�echec �etait plus important que
pr�evu mais pas significativement diff�erent d’autres
s�eries. La r�eaction immunitaire �a l’allogreffe
cryopr�eserv�ee a �et�e impliqu�ee dans l’�echec des
AVCC. Posner et coll.17 rapportaient des taux de
perm�eabilit�e am�elior�es avec l’utilisation d’une
immunosuppression syst�emique par comparaison
avec un groupe controle. Cependant, les complica-
tions de pontage dont l’an�evrisme et la rupture�etaient plus fr�equentes chez les patients
immunosupprim�es. Carpenter et Tomaszewski11
ont montr�e une activit�e immunologique persistante
dans les AVCC; cependant, ils n’ont pas montr�e que
Tableau IV. Sauvetage de membre avec les OR comparant les groupes
Variable n 12 Mois OR (IC 95%) p
Revascularisation
Initiale 22 0,71 1,00 0,93
It�erative 44 0,74 0,96 (0,36-2,52)
Sexe
F�eminin 30 0,72 1,00 0,50
Masculin 36 0,73 1,40 (0,53-3,65)
Age (ans)
70 ou moins 30 0,80 1,00 0,32
Plus de 70 36 0,66 1,63 (0,63-4,23)
Insuffisance r�enale
Non 46 0,78 1,00 0,33
Oui 20 0,61 1,62 (0,61-4,29)
Tabagisme
Non 15 0,74 1,00 0,81
Interrompu 26 0,78 1,03 (0,29-3,63)
Actif 8 0,86 0,53 (0,06-4,70)
Gangr�ene
Non 27 0,78 1,00 0,36
Oui 39 0,70 1,60 (0,58-4,41)
Ant�ec�edent de proth�ese
Non 44 0,66 1,00 0,11
Oui 22 0,86 0,36 (0,10-1,27)
Compatibilit�eNon 6 1,00 1,00 0,021*
Oui 49 0,69 NA
Compagnie
Cryolife 37 0,76 1,00 0,38
LifeNet 17 0,64 1,61 (0,56-4,68)
NA, non applicable.
*valeur de p �a partir d’un ‘‘score test’’ sans amputations dans un groupe ou plus.
Tableau V. S�eries de greffes veineuses cryopr�eserv�ees
R�ef�erence Patients N Perm�eabilit�e Mois Mortalit�e
Harris et coll. (1993)8 24 25 36% (S) 12 Non rapport�ee
Wcollker et coll. (1993)9 35 39 37% (S) 18 3%
Shah et coll. (1993)10 38 43 66% 12 0
Carpenter et Tomaszewski (1997)11 40 40 13% (P) 12 2,5%
Buckley et coll. (2000)12 24 26 82% 24 0
Harris et coll. (2001)13 66 80 36% (P) 12 4%
P, primaire; S, secondaire.
32 Bannazadeh et al. Annales de chirurgie vasculaire
l’utilisation d’un immunosuppresseur am�eliore la
perm�eabilit�e des allogreffes. Dans notre s�erie, nous
n’avons pas employ�e d’immunosuppression. Les
r�esultats de Shah et coll.10 sont plus favorables, avec
une perm�eabilit�e de 66% �a 1 an. Le taux �elev�e de
perm�eabilit�e de cette s�erie peut etre expliqu�e par le
fait que 56% des patients avaient une revasculari-
sation primaire. Ils rapportaient des taux significa-
tivement plus �elev�es de perm�eabilit�e pour les
revascularisations primaires que lors des revascula-
risations it�eratives. Un autre facteur important est
que dans la s�erie de Shah et coll.10 l’anastomose
distale �etait poplit�ee dans 60% des cas. Dans notre�etude, 14% des art�eres receveuses �etaient la poplit�ee
sous-articulaire, 80% �etaient les art�eres de jambe, et
6% les plantaires. Buckley et coll.12 ont rapport�e des
taux de perm�eabilit�e et de sauvetage de membre
prometteurs de 82% et 80% �a 24 mois pour les
pontages en AVCC faits en revascularisation pri-
maire. Ils recommandent un traitement par l’aspi-
rine, une h�eparine de bas poids mol�eculaire, un
dextran de faible poids mol�eculaire, du
Vol. 23, No. 1, 2009 Revascularisation des membres inf�erieurs avec des veines de cadavre 33
dipyridamole, ou de la warfarine pour am�eliorer le
sauvetage de membre et la perm�eabilit�e. Dans notre�etude, nous avons anticoagul�e tous les patients avec
le meme protocole (sans dipyridamole). Les com-
plications h�emorragiques �etaient rares, avec un
h�ematome ou un saignement chez deux patients
seulement et aucun saignement gastro-intestinal.
Nos taux de perm�eabilit�e �etaient plus faibles
que pr�evu, mais le taux de sauvetage de membre�etait acceptable �a 73%. Ces r�esultats n’�etaient pas
significativement diff�erents d’autre s�eries.8-13
Walker et coll.9 ont rapport�e des taux primaires
de perm�eabilit�e de 28% et 14% �a 12 et 18 mois
dans leur s�erie de 39 pontages. Les taux secon-
daires de perm�eabilit�e �etaient plus �elev�es �a 46%
et 37% �a 12 et 18 mois. Leur taux de sauvetage
de membre �etait de 67%. Harris et coll.13 ont de
meme rapport�e �a 36% l’�etat ouvert secondaire �a1 an de leur s�erie de 25 revascularisations et de
taux de r�ecup�eration de membre de 65.5% �a 1
an et de 62.3% �a 3 ans.
Dans notre s�erie, la perm�eabilit�e primaire �evalu�ee�a 1, 6, et 12 mois �etait respectivement de 89%, 42%,
et 19%. Les taux de perm�eabilit�e commencent �achuter apr�es les 6 premiers mois (Figs. 1-3), et un
suivi m�eticuleux et la surveillance du pontage sont
recommand�es, et des vitesses duplex anormalement�elev�ees ou basses devraient etre pr�ecis�ees. Malgr�eune perm�eabilit�e moyenne, le taux de sauvetage de
membre �etait significativement plus �elev�e (95%,
82%, et 73% �a 1, 6, et 12 mois, respectivement).
Consid�erant que la majorit�e de nos patients avait eu
d’autres pontages et qu’un nombre significatif avait
des troubles trophiques (68%), notre taux de sau-
vetage de membre de 73% �a 1 an justifie l’emploi
des AVCC dans ce sous-groupe particulier de
patients sans conduit autog�ene disponible. Dans
notre s�erie, les patients de plus de 70 ans ont avaient
un risque plus �elev�e de perte secondaire de per-
m�eabilit�e (p¼ 0,031), ce qui rend les AVCC moins
favorables chez les patients plus ag�es. Alors que les�echecs de pontages ant�erieurs et la gangr�ene limi-
tent l’utilisation des proth�eses pour les recon-
structions art�erielles, l’infection d’une allogreffe de
cadavre n’est survenue que chez 4% de nos patients
qui �etaient �a risque plus �elev�e d’infection apr�es
revascularisation distale. De meme, un autre travail
rapport l’utilisation de veines de cadavre en milieu
infect�e sans r�ecidive infectieuse.18
En conclusion, la revascularisation secondaire
avec une veine cryopr�eserv�ee de cadavre est
associ�ee �a une moins bonne perm�eabilit�e et �a un
taux acceptable de sauvetage de membre. Les
AVCC restent une option de revascularisation dis-
tale it�erative des membres inf�erieurs pour sauvetage
de membre en l’absence de veine autog�ene ou si le
site op�eratoire est s�ev�erement infect�e. Les patients
de plus de 70 ans ont des r�esultats inf�erieurs. Il y a
un besoin de meilleurs conduits alternatifs quand
une veine autog�ene est indisponible.
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