résonances, mensuel de l'ecole valaisanne, février 1997
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Enseignement des languesTRANSCRIPT
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Du ~etdelau~
Combien de fois par jour ditesvous à vos élèves: «Dépêchez-vous!»? Lorsque je suis
en classe, j'ai souvent l'impression qu'il s'agit d'une course poursui te. n y a pourtant belle lurette que je ne prends plus la grille d'horaire à Ja lettre et que je me permets de poursuivre une activité lorsqu'elle me semble profitable à mes élèves. Et malgré tout, j'ai encore fréquemment le sentiment que le profit n'est pas suffisant par rapport au temps investi. Le plus curieux, c'est que cette cchronomanie» m'étreint lorsque mes élèves se livrent à de véritables activités d'apprentissage. J'en arrive parfois à maudire ces pédagogues modernes qui nous poussent à oublier en vrac les exercices à trous, les sécurisantes grilles de micro-objectifs, les cours tx cathedra et les bonnes vieilles dictées notées. Qu'avaient-ils besoin de nous convaincre que les flèves doivent construire leur savoir? j'ai récemment demandé aux miens de décrire leurs stratégies lors de la résolution d'une opération. Résultat des courses: une di vi•ion - deux pour les plus rapides - en une heure. Certes, j'avais
U comprendre certaines trreurs indéce
b les autreent; les élèves Vaient travaillé ec sérieux. La qua-
lé, d'accord! Mais la lité?
- Févrior 1997
Lorsque je réfléclùs à ce problème de temps, j'en arrive toujours à la même conclusion. Il faut se laisser le temps d'enseigner. Ou plutôt laisser le temps aux élèves d'apprendre et pour cela, il faut leur garantir une continuité de la philosophie qui guide leur apprentissage.
Malheureusement, cette continuité est bien souvent inexistante. Dès septembre, les enseignants craignent le jugement de leurs collègues du degré supérieur. «J'ai fait une dictée non préparée. Pas fameux, les tiens!» Pour peu que la remarque assassine soit faite en salle des maîtres et c'est l' opprobre. Comment expliquer que l' on a négligé Bled pour privilégier l' usage du dictionnaire? Comment
Il n'y a pas qu'en saDe de gym que l'é<ole
s'apparente à une course.
faire comprendre qu'apprendre à apprendre ne s'apprend pas en un an? Et surtout, comment ne pas se dire que son travail ne servira pas à grand-chose s'il ne trouve pas une suite au degré supérieur?
C'est bien là que le bât blesse. Notre école n'a parfois que peu de cohérence. Un professeur d' allemand du cycle me disait repartir à zéro dans cette branche alors que les élèves avaient pratiqué durant quatre ans la méthode Petit. Et prenez le français! On nous a convaincus - souvent difficilement - qu'une nouvelle terminologie était indispensable, rigueur scientifique oblige. Et l'on s' est aperçu qu'elle n'était indispensable qu'au 1ùveau primaire. Pire encore, notre conversion pose problème au secondaire puisqu'il faut alors introduire une nouvelle «ex-terminologie».
Ceux qui sont convaincus que l'acquisition de savoirs est bien moins importante que celle de stratégies
transférables à d'autres situations risquent bien de dé
chanter si ce changement de philosophie n'est
pas appliqué sur le long terme. C'est là un des principaux défis que la réforme scolaire en cours devra relever. Sinon, le Bled su rv ivra bien
longtemps à son concepteur décédé
en décembre.
P. Vetter
É
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D
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1S
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20
D 1 T 0 R Du temps et de la cohérence P. Vetter
A L
0 s s E R Images des langues, images de l'autre N.Muller
Des représentations de l'allemand à l'éveil aux langages J. ·F. de Pietro
Allemand, français, anglais: combien dépensons-nous? F. Grin
le moyen d'enseignement, un vecteur de nouvelles didactiques J. Sieber
Echanges linguistiques et enseignement des langues N. Fournier
Plus par philosophie que par pragmatisme P. Vetter
l'apprentissage de l'allemand vu par deux enseignants N. Revaz
l'enseignement de l'allemand en primaire M. Pannatier
Un CO bilingue: une fleur à la culture française M. Pillet
Immersion précoce: espoirs et craintes P. Vetter
21 Immersion: les expériences valaisannes P. Vetter
22 Petit historique de l'enseignement des langues M. PiHet
ACTUALITÉ
2) ÉCOLE ET MUSÉE D'abord se poser des questions E. Berthod
26 ACT Des idées pour le tricot C. Dervey
2g lA RÉCRÉ DES PROFS Giroud/Formaz
30 ÉDUCATION PHYSIQUE Tournois et cours de l'AVMEP AVMEP
31 SCRABBLE 1 comme Icare J. Berlie
32 CATÉCHÈSE Nouvelles orientotions pour les préparofloia oux sacrements P. Dorsaz
33 ÉDUCATION MUSICALE Enseignement élargi de la musique B. Oberholzer
Jlf ON SE PRÉSENTE Forum transfrontalier de I' édU<ation J. ·D. lorétan
J6 NOS COLLÉGUES Pierre Nicallier: Io passion avant tout N. Revaz
3g LIVRES Sur les chemins de l'apprendre
3tj Enseigner et apprendre à é<rire
t+O livres divers
41 EN RACCOURCI
42 CARTE BlANCHE Un monde en mutation! Une école en transformation J. Weiss
4lf REVUE DE PRESSE D'un numéro à l'outre P. Vetter
INFORMAT I ONS OFFICIEL L ES
t.,.6 Perfectionnement été 97 et année scolaire 97 / 9B
R~-Hvrilrl
~~
Images des langues, images de l'autre Composantes essentielles de l'enseignement et de l'apprentissage
Si l'on vous demandait de noter rapidement les p~en:'iers. mots qui vous viennent a 1 esprit lorsque vous pensez à «l'Allemagne» (faites vite l'exercice!), il y a bien des chances pour que vous répondiez Hitler, bière ou Mur de Berlin ... Ce sont en tous les cas les mots Je plus fréquemment proposés par des élèves entre 10 et 18 ans interrogés en Suisse romande lors d'une enquête soutenue par !'Unesco, et à laquelle l'IRDP (Institut de Recherches et de Documentation Pédagogiques) participait'.
Les pays et leurs images: images de gens
et images de langues Mais pourquoi s'intéresser aux «images» que les élèves se font des pays dont ils apprennent la langue? Parce qu'un certain nombre de recherch es ont p u mettre en évidence le fait que l'image d'un pays est liée à l'image des gens qui l'habitent et à l'image de la langue qu'ils parlent. Ce processus peut être observé, par exemple, dans quelques citations d'élèves bas-valaisans qui avaient choisi de parler du Haut-Valais pour présenter une région «OÙ on parle l'allemand»:
Le Haut-Valais est une région qui ne m'attire pas particulièrement à muse de la difficulté de compréhenswn, une mentalité très rude (élève entre 16 et 18 ans, Sion). Pour moi, la langue est trop hachée ... Pour moi ce sont des gens qur sont durs qui ont un caractère de «cochon». Ils parlent le haut-valaisan (élève entre 14 et 16 ans Sierre). '
La langue propre à une région est ici associée directement aux traits de caractères attribués aux personnes qui la parlent2 ... En ce qui concerne l'apprentissage, une langue n'est pas un objet que l'on «apprend» à la seule condition de mettre en œuvre certaines compétences cognitives. Chaque langue est associée à des images, des représentations, des attitudes. Et apprendre une langue, c'est faire appel à cet univers de représentations, représentations de soi, de son groupe et des autres groupes. Les résultats de l'enquête UNESCO vont bien dans ce sens: ils montrent en effet que plus les élèves ont des images négatives de l'Allemagne moins ils éprouvent du plaisir à apprendre l'allemand, et réciproquement.
Dans tout apprentissage, il y a des représentations
Dans tout type d'apprentissage, on reconnaît aujourd'hui Je rôle que jouent les représentations, les «préconceptions». Dans le domaine des sciences par exemple, l'enseignant peut expliquer et réexpliquer le fonctionnement du système digestif, les élèves interrogés par la suite continueront à le définir à partir de quelques éléments seulement, tels !'estomac et les intestins. De fait, on peu t observer deux manières d' appréhender les objets de connaissances, deux manières qui co-existent en parallèle: l'une adaptée aux exigences de l'enseignement, et l'autre, de sens commun, généralement antérieure, et qui perdure malgré tout (Giordan et al. 1994).
Les pouvoirs politiques, les médias, l'école ne cessent de répéter l'importance de connaître d 'autres langues dans une société où les contraintes politiques, culturelles, économiques et sociales impliquent l'échange à un niveau international. Et cet apprentissage est bien souvent considéré comme une ouverture à l'autre, à la diversité culturelle3. Or, dans le contexte suisse romand, comme le montre l'enquête UNESCO, les représentations que les élèves se font de !'Allemagne sont étroitement liées à leur plaisir ou déplaisir d 'apprendre cette langue. Cette relation, ambigüe, est bien exprimée par un des élèves interrogés:
Je sais pas, l 'allemand, ça ne se passe pas toujours très bien à l'école, ça veut dire que quand on nous parle de l'Allemagne, on pense tout de suite à l'allemand qu'on apprend à l'école; alors, on n 'a plus envie d'aller en Allemagne. Alors que si c'était une langue qui nous plairait plus, ça nous donnerait plus envie de voir un pays (élève de 16 ans, Bienne).
Dans ce contexte, la prise en camp· te des représentations apparait bien comme un enjeu véritable!
Que faire des représentations? Si les représentations jouen t effectivement un rôle dans l'apprentissage, et notamment dans la motivation des élèves, la question se pose: quelle attitude adopter dans l'enseignement?
Faire comme si elles n 'existaient pas? C'est accepter la circulation et
la reproduction, dans le quotidien des classes, d es phrases toutes faites, des préjugés sur la difficulté de la langue allemande, sur ses sons froids et cassants, etc4 .; c'est accepter que les enseignants et les élèves se cantonnent dans l'incompréhension des attitudes et des objectifs les uns des autres.
Constater leur existence et tenter de les éradiquer? C'est méconnaitre les fonctions qui leur sont attachées: les représentations permettent en effet de simplifier, structurer, rendre familières la complexité et la nouveauté; elles permettent également de construire un autre, distant, différent, et par conséquent de se définir soi-même; et elles facilitent la communication avec d 'autres personnes qui partagent les mêmes implicites. Il n 'est donc pas possible de les éliminer parce qu'elles font partie, tout simplement, des processus de pensée et de communication.
Reconnaitre leur existence et leur utilité, et con s t ruire d 'autres connaissances à partir de celles-ci? C'est la démarche que nous avons adoptée et que nous avons explorée dans quelques classes romandes (Muller 1997).
Une première expérience
Un ensemble d'activités didactiques a ainsi été élaboré e t proposé aux enseignants dan s l e but de rela tiviser les représentations, les mettre à distance, en les transformant en objet à analyser de manière critique. Ces activités se fondent sur deux idées principales:
1. il s'agit de reconnaitre l'existence des représentations et de les faire émerger;
4
2. il s'agit de «travailler» ces représentations. Comment? a) à travers la comparaison: sur un même objet, l'Allemagne par
exemple, des élèves bulgares ou français n'ont pas, é tant donné leur perspective propre, le même type de représentations (UNESCO 1995); l'objectif est a lors de confronter ces différents points de vue et ainsi de les relativiser;
b) à travers la discussion réflexive, qui permet, par les débats et la confrontation d 'opinions, une réflexion sur ses propres m anières d'appréhender l'autre et le monde, e t ainsi de les remettre profondém ent en qu estion (Zarate 1983).
Les résultats de cette expérimentation sont encourageants: enseignants e t élèves se montrent intér essés; on observe des mouvem ents a u niveau des représenta-
lions: certaines semblent renf en question, d 'autres relativi: mais on ~bserve aussi des rés~ tances qui mette.n~ en évidence 11
co?1plex1te des phéno. menes en ieu (de Pietro e Muller 1997). 1
Prendre en compte les représentations
dans un enseignement diversifié
Il est commun de dire que !'enseignement de l'allemand rencontre d' importantes difficultés en Suisse romande et que les résut. tats ne sont pas satisfaisants. En étudiant les images, relativement partagées, sur lAllemagne ou la langue allemande, nous observons qu'elles sont en relation les unes avec les autres et qu'elles influen· cent l 'apprentissage. Nous considérons par conséquent que ces représen· talions ne peuvent être ignorées plus longtemps, qu'elles doivent faire l'ob· jet d ' activités spécifiques
qui ne viseraient non pas à les ju· ger ni à les déconsidérer mais à les déconstruire et permettre ainsi à d 'autres types de savoirs de s'éla· borer.
Outre celles que nous avons nousmêmes expérimentées, diverses activités p euvent être imagin~s pour atteindre ces objectifs: partl1' d 'une représentation, présente ch ez ]es élèves, par exemple l'association entre Allemand et bière, et l'enrichir, la préciser sur la bas~ de données diverses (textes littéraireS. données statistiques, etc.); expiai· ter les r eprésentations positiveJ qui sont déjà présentes chez les élèves: images liées au sport, aUJI voitures, à S. Eicher, etc. D'une cef> laine manière, le courant péda~ gique connu aujourd'hui sous terme d' «éveil aux langages»
ssi des représentations que lui au 1 ,. tes élèves se font des angues gu ils é!Udient; nous y reviendrons.
Toutefois, les choses ne sont pas si simples: il ne suffit pas de parler d représentat10ns pour les trans-
foesmer. Ce type d 'activités doit r ,. . d
donc pouvoir s mscnre ans un nsemble qui intègre les représen-
e · ff · !' t tions, mais qui o re aussi occa-~on au-delà des représentations
SI ' d , ue J' on s'en fait, e concrete1nent, ~Uement, rencontrer l'autre.
1 Cette recherche internationale, comparative, portait plus précisément sur les représentations que des élèves suisses romands, français et bulgares se font des différents pays dont ils apprennent la langue; UNESCO 1925, de Pietro 1994.
1Yoir Muller (1994) pour une étude plus approfondie des données de J'enquête UNESCO portant sur la frontière linguistique au Valais.
J La CDIP, par exemple, formule en tant qu '«objectif général de l'enseignement des langues secondes» que les attitudes communes à développer à tous les degrés doivent être les suivantes: «l'élève acquiert une attitude positive face au pluralisme ling uistique en général, à celui de la Suisse en particulier; se dispose à comprendre les autres dans leur langue et à communiquer avec eux; s 'efforce d e saisir les aspects culturels propres à d'autres régions linguistiques; fait preuve de compréhension pour le génie d 'autres communautés linguistiques; est sensible aux aspects esthétiques des langues» (CDIP, 1987, La Suisse, 1111 défi. Une approche de l'enseignement des langues nationales en Suisse, Berne, Etudes et rapports, 2, p. 38).
'•L'apprentissage de l'allemand est tellement teinté de préjugés, que même un élève qui aime cette langue doit se mentir à lui-même pour plaire à ses copains», explique un enseign~nt d'allemand d'un collège geneVOIS (citation tirée du Journal de l'Enst1g11ement, annexe d u Journal de G'"ève. 26.09.94).
l'~ ~halie. Muller travaille à J'IRDP.
ense1gne également au Séminai~ de psychologie de l'Université de "0Uchâtel.
lliW.tlltl':; ~~
Des représentations de l'allemand
à l'éveil aux langages J~-F~;,,,,,kp~,
L'enquête que nous avons conduite dans le cadre de l'UNESCO faisait également apparaitre, chez les élèves, quelques représentations de la langue allemande qu'on rencontre si souvent en Suisse romande, ou ailleurs. Des mots tels que langue barbare, langue différente, accent, grammaire, difficile, moche (mais parfois belle, aussi!) sont mentionnés lorsqu' on demande aux élèves ce qui leur vient à l'esprit en pensant à cette langue ... D e même, dans des textes rédigés par les élèves, on trouve des remarques du genre:
Les enfants allemands ne font pas de grammaire car pour eux, le COD, le COI, etc., c'est automatique» (élève français).
Moi personnellement je n'aime pas parler l 'allemand. Je trouve que c'est une langue oil on massacre les mots, c'est haché. Il n'y a que des "'" (élève de 9•).
L' ethnocentrisme des représentations linguistiques
Ces exemples - qui ne devraient finalement pas vraiment surprendre les enseignants ... - montrent à quel point les représentations que les élèves se fon t de la langue allemande, mais aussi des langues et du langage en général, sont éthnocentriques, souvent négatives e t, vraisemblablement, guère propices à!' apprentissage.
Sortir de sa langue maternelle ... L' «éveil au lan gage» vise à modifier cet éta t de fait et à créer des
conditions plus favorables à un enseignement efficient des langues étrangères. Mais, pour atteindre cet objectif, il ne suffit pas de souligner à quel point l'allemand est utile, beau, rim e, logique ... Un détour est nécessaire: pour pouvoir en trer véritablement dans une autre langue, l'élève doit en effet d'abord comprendre que sa langue n'est p as le langage, qu'il existe d 'autres langues, d'autres filtres à travers lesquels percevoir le monde; et en même temps, il doit aussi saisir qu'en tre ces différentes langues existent des similitudes, plus ou moins fortes selon les cas, des ponts qui rendent possible l 'apprentissage. Il faut donc décentration et compréhension, relativisation et «universalisation», d ifférenciation et rapprochement, sous peine de quoi l'élève pourra certes devenir à p eu près capable d e construire, par exemple, des phrases allemandes bien formées, mais sans avoir pour autant «accepté» que les germanophones s' «acharnent» à parler autrement que lui et - parmi d 'autres bizarreries - à changer et massacrer les mots, ou encore à placer le verbe à la fin de certaines phrases ...
••• pour découvrir la diversité des langues
Mais !'éveil au langage va plus loin. Outre cet objectif de décentration, il vise à une découverte des langues du monde, en s' appuyant sur l' ensemble des lan gues pré-
.....
sentes dans la classe. Et ce faisant, il contribue à une véritable reconnaissance de celles-ci. Nombre d 'activités proposées r ep osent en effet sur l écoute, l' analyse, voire la p ra tique d e langues diverses qui contribuent à cI"éer d ans la classe un climat plmilingue lui-même favorable ensuite à !'approche de quelque langue que ce soit - la langue maternelle comprise! On p eut ainsi r ésumer la démarche «éveil au langage» par ses deux orientations priori taires: légitimer la diver sité linguistique en donnant aux élèves les moyen s de s'ouvrir à celle-ci; p ermettre aux élèves de se décen trer et sortir de leur langue m aternelle.
Des activités diversifiées Hawkins e t son équipe - initiate urs, dan s les années 80, de ce courant, d 'abord connu en Grande-Bretagne sous le terme de «langu age awa reness» - ont produit de nombreux supports p édagogiques. Les activités qui entrent dans un tel cadre sont en effet innombrables, de la découverte d 'autres systèmes d'écriture (idéogrammes, pictogrammes) ou d e communication (langue des signes, communication animale, morse, etc.) à!' étude des lieux-dits en passant par l 'observation du langage des bébés ou l' écoute, voire la prntique, des langues de la migration à travers dictons, formes de salutations ou chan sons. Ces activités ouvrent en outre des p erspectives interdisciplinaires concrètes, qu' il s'agisse de caractéristiques du langage mathématique, de toponymie ou de documents historiques rédigés selon d'au tres codes, en plusieurs langues, e tc.
L'allemand: une langue passionnante parmi d'autres
Diverses activités p euvent également être imaginées en liaison plus immédiate à l'enseignement de l'allemand:
On peut aborder les langues ave< d'autres outMs qut les manuels scolaires traditioMels.
• découvertes d ' ac.cents régionaux fortement distincts;
travail au tour d es familles d e langues, aboutissant à l'observation de certaines parentés entre langues germ aniques, entre langues germaniques et romanes (/ p / qui d evient / f/, comme dan s pater, père - Vater, father; jours de la semaine: Montag - lundi, etc.);
recherche des mots du français qui son t d ' origine germanique (kermesse, cible, etc.), de mots allemands empruntés au français (Kotelette, etc.);
travail su r les différences entre langue p arlée et écrite, entre langue standard et parler des jeunes (la chanson est un bon moyen pour travailler cette dernière dimension);
dans le domaine de la grammaire, avant d'aborder de front la question des cas, ou du genre neutre, ou encore du placem ent du verbe dans les subordon n ées, il p eut être utile de faire découvrir aux élèves, par des activités qui mettent en jeu d es langues diverses (italien, anglais, mais aussi swahili ou finnois!), qu e chacune crée ses propres instrumen ts pour ré-
soudre certaines exigences de la communication verbale.
Loin de représenter une perte de temps, de telles activités permet· tent aux élèves de mieux comprenfile leur propre langue maternelle, de la rela tiviser et de s'ouvrir aux autres langues qui n'apparaissent plus simplement dès lors comm e des complications inutiles, des bizarreries, des trucs pour embêter les élèves ...
Propositions pour l'enseignement
Articulées à une ouverture à la plmalité linguistique, de telles activités contribuent ainsi à créer un climat p lus favorable à l'apprentilsage et à susciter la curiosité.de& élèves. Diverses exp érimentationJ en ce sens ont d éjà été réalisées, autour d e L. Dabène à Grenoble, de C Perregaux à Genève, ainsi . 1 que dan s Je canton de Neuchâte («Groupe Ll / L2»). Celles-ci ont certes mon tré que tout n'était pas simple, que d e n ombreuses quel' tia ns devaie nt encore trouver del solutions!, mais enseignants~ élèves ont généralement mo~ un réel intérêt et se sont bien illl< pliqués dan s les activités; 1
s dès la SP, font p ar exemple B~~v~ d'une ingéniosité certaine P ur reconnaitre d es codes ou des Po gues qui leur sont mconnus et Jan f . t en découvrir le onchonnement'. e ils ne manifestent aucune réachon de rejet e1w ers celles-ci, b ien au
contraire!
Au vu de ces premières exp éri-entations, le groupe Ll / L2 (Neu
:âtel) et l'équipe de C. Perregaux (Genève) ont con venu qu'il était temps de formuler des prop ositions concrètes à l' in tention des instances de la coordination romande, dans le but de mettre à disposition des cla~ses .des supports d'activités et d offnr aux enseignants des pistes de formation . Dans l'argumentaire rédigé à l' intention de COROME, le groupe Ll / L2 a établi huit thèses qui lui semblent résumer les apports d e l'éveil au langage et exprimer ses convictions. Elles sont présentées dans le tableau ci-contre. ... Ainsi, par une prise en comp te des représentations des élèves et de la diversité des langues, nous souhailons proposer des outils qui permettraient d 'améliorer la situation actuelle de l'enseignement de l ' allemand et, p lus largement, qui contribueraient à l' élaboration d'une véritable pédagogie interculIurelle des langues.
1 Faudrait-il créer une nouvelle matière, une discipline-pont comme le dit joliment Hawkins (1985) ou intégrer de telles activités dans les disciplines actuelles? Mais comment le faire sans surcharger le programme? Comment évaluer les changements d'attitudes envers l'apprentissage des langues? etc.
l'~ Jean-François de Pietro
est collaborateur de l'IRDP.
Thèses figurant dans le rapport remis par le gro pe L1 • L2 à la Commission romande des moyens d' enseig ement
(COROME) 1. L'éveil aux langages ne constitue pas une méthode d'enseignement/ap
prentissage des langues et il ne saurait être question qu'il remplace un tel enseignem ent.
2. En revanche, l'éveil aux langages constitue un complément nécessaire à un tel enseignement: il fournit un cadre qui lui donne sens.
3. Par les techniques d'observation qu'il met en œuvre, par la richesse des réflexions qu' il suscite et la diversité des aspects langagiers qu' il prend en compte, l'éveil aux langages permet aux élèves de construire une «culture langagière» qui fait largement défaut à l'heure actuelle.
4. Ce faisant, l'éveil aux langages permet aux enseignants et aux élèves de développer une relation différente au langage et aux langues et d'adopter une attitude plus ouverte, moins •ethnocentrique», à leur égard, et à l'égard des communautés qui les parlent.
5. L'éveil aux langages rend ainsi possible une prise en compte de la réalité plurilingue des classes d'aujourd'hui et favorise une véritable reconnaissance des langues parlées par les élèves, les langues issues de la migration, langues nationales et extranationales, etc.
6. De même, en fournissant un cadre global à !'enseignement des langues, l'éveil aux langages contribue largement à rapprocher les pédagogies des différentes langues enseignées.
7. L'éveil aux langages ne peut donc en aucune façon être réduit à une pédagogie compensatoire: il concerne !'ensemble des élèves et devrait d'ailleurs également avoir des effets favorables sur!' apprentissage du français.
8. En outre, l éveil aux langages ouvre de manière concrète des pistes pour développer l'interdisciplinarité, en ce qu'il propose des démarcl1es pour appréhender la place et le rôle du langage dans n' importe quel domaine et pour n' importe quelle matière.
Pour en savoir plus ...
Oabène L. (1991): •Enseignement p récoce d 'une langue ou éveil au langage?», Le français dans le monde, Août-septembre, 57-63.
de Pietro J.-F. (1994): «Une var iable négligée: les attitudes. Représentations sociales de l 'Allemagne et apprentissage de l'allemand», Education et recherche 1, 89-110.
de Pietro, J.-F. & Muller, N. (1997): «La construction de J'image de l'autre dans l'interaction. Des coulisses de l'implici te à la mise en scène», Bulletin VALS/ ASLA (à paraître).
Giordan A., Girault Y. et p. Clément [Eds.](1994): Conceptions et connaissanœs. Berne, Lang.
Hawkin s E. (1985): (~Awareness of Langu age: La réflexion sur les langues dans les écoles en Grande-Bretagne», Les langues modemes 6, 9-23.
Moore O. (1995): «Eduquer au langage pour mieux apprendre les langues•, Babylonia 2/ 95, 26 - 31 (numéro thématique consacré aux rapports entre enseignements de L1 et de L2).
Muller, N. (1994), Frontière linguistique, stéréotypes et identi té . Le Haut-Valais dans les représentations d'élèves de Sierre et de Sion. Neuchâtel,
I RD P (Reche rc h es , 94.103).
Muller, N. (1997): Place et fonctions des représentations dans l'apprentissage de l'allemand à Bienne. Neuchâtel, IRDP (à paraître).
Perregaux Chr. & Magnin Hottelier, S. (1995): «Quand l'école accueille Pierre, Pedro, Peter et Cie!», Babylonia 2/ 95, 51 -55.
UNESCO (1995): Stéréotypes culturels et apprentissage des langues. Paris, Commission française pour l'UNESCO.
Zarate, G. (1983): «Objectiver le rapport culture m atern e ll e - cu lture étrangère», Le français dans le monde 181.
Allemand, français, anglais dans les écoles suisses
Combien dépensons-nous?
l es d épenses publiques de la Suisse pour l' enseignement et la recherch e tournaient, en
1995, aux alentours de 20 milliards de francs, toutes collectivités publiques confondues; ceci représente quelque 19% du total d es dépenses publiques, assurances sociales n on-comprises. L'utilisation de ces montants soulève un intérêt croissant, qui tient à différents m otifs, d ont l' examen du fonctionnement d es systèmes d e formation : quelles r essources (ou in puts) e n ga g eons-no u s pour l'éducation et pou r la formation? Quels résultats (ou outputs) obtenons-nous en retour? Pourrionsnous faire mieux? En effet, si l' on module soit les inputs, soit les outputs, on peut tenter d'am éliorer Je rapport entre les uns et les autres pour aller dans le sens d' une plus grande efficacité du système. Dans le cadre d 'une réflexion plus générale, en réexaminant à la fois la nature et le montant des inputs et des outputs, on peut viser à accroître 1' efficience du système.
La question d e l'efficience ou de !'efficacité peut toutefois être posée sous des angles assez différents. On peut notamment combiner le quantita tif et le qualitatif; tel est le cas lorsque !'on se demande quelles filières p roposer - par exemple, pourquoi faudrait-il créer d es H autes écoles spécialisées (HES) ou, au contraire, n'en pas créer? -et combien de ressources y consacrer. L' interrogation sur les filières est très voisine d ' une interrogation, encore relativement négligée, sur les matières ou groupes de ma.tières. Parmi ces dernières, les
F~~a~
lan gues secondes, nationales ou non, tiennent en Suisse un rôle tout particulier.
Les paragraphes qui suive.nt présentent certains asp ects du volet «dépenses» d ' une étud e posa.nt précisément la qu estion de !' efficience externe de 1' enseignement des lan gues secondes en Suisse. Par efficience externe, il faut entendre l'examen du rapport entre inputs et outputs à l'extérieur de la sphère éducative. On ne cherche donc pas à mettre en rapport, par exemple, les méthodes didactiques employées et la qualité des productions langagières des apprenants, m ais les ressources financières engagées et les bénéfices extra-scolaires (par exemple, les différentiels de revenu sur Je marché d u travail) qui échoient aux personnes ayan t suivi des cours de lan gue(s) seconde(s) dans le cadre de leur scolarité.
Langues secondes en Suisse: comment évaluer
les dépenses?
On aurait pu s'attendre à ce que les montants dépensés pour l'enseignement de telle ou telle matière, notamment les lan gues secondes, soient assez bien conn us. Or, tel n'est pas le cas. De toute façon, la statistique des dépenses d 'éducation est, en Suisse, passablement incomplète, et d e gros efforts sont entrepris depuis quelques années pour les développer (sur le plan fédéral, par !'Office fédéral de la statistique; sur le plan cantonal, Je Valais vient par
exemple d'accomp lir des progrès considérables à la faveur du projet «Education 2000» ). Toutefois, les statistiques disponibles décompo. sent les dépenses selon différents critères (niveaux de formation; dépenses d e fonctionn ement et dé. penses en cap ital; dépenses plus ou moins directement liées à l' activité éducative p roprement dite), mais jamais selon celui de la matièr e ou du groupe de matières. Par conséquent, s' interroger sur les sommes consacrées à !'enseignem ent d es langues secondes en Suisse nécessitait l'établissement d' une statistique des dépenses par matière, appliquée précisément aux langues secondes.
Cette tâche, souvent assez rébarba· tive, supposait notamment les étapes suivantes: (1 ) la construc· tion d 'un schéma théorique d' estl· mation; (2) l'identification des données à u tiliser dans l'idéal; (3) l'identification des données disponibles dans la pratique (ou, plus exactement, dans les pratiques des 26 cantons et demi-cantons ... ); (4) l' ad aptation du modèle théo· rique d 'estimation compte tenu de la disponibilité des données; (5) le r ecueil d es d onnées (notamment en matière de dépenses totales, de dotations horaires et d'effectifs) et leur traitement afin d 'assurer leur comparabilité; (6) l'introduction des données ainsi traitées dans le mod èle et enfin !'estimation det dépenses.
La démarche débouche ainsi sur une série de tableaux statistiques inédits, qui portent sur la dép~n: totale et par élève, pour les prill éd pales langues secondes enseigR
R~·fiVrilfl
dans les écoles . publiques de Suisse, a savoir rallemand,, le fran-
. l'italien, 1 a ngla 1s çalS, l ' 1
Parfois espagno .
et é , 1,es chiffres agr ,ges ( ui portent sur 1 enqmble de la Suisse) se se . rétent aussi, sous cer-
raines réserves, à une décomposition par région linguistique, q~i permet des compara1-sons intéressantes.
Quelques résultats
La démarche théorique et les résultats chiffrés font l'objet d ' un petit livre (F. Gi·in et C. Sfreddo: L'enseignement des langues en Suisse: à quel prix?) à paraître dans le courant de 1997 au Centre suisse de recherche en éducation
En moyelllle, la Suisse consacre phis de 1 SOQ francs par an et par élève pour les cours de langues.
d' Aarau. Parmi ses principaux résultats, relevons notamment ceux-ci:
• pour l'année scolaire 1993/ 94, les collectivités publiques de Suisse ont dépensé 1,558 milliard de francs à l'enseignement des langues secondes, tertiaire non compris.
• dans les trois premières régions linguistiques d u pays, l'enseignement des langues secondes représente, grosso modo, 10% de la dépense moyenne par élève.
' en moyenne, la Suisse consacre ainsi Fr. 1571.- par année et par élève («consommateur» ou non de cours de langue(s) seconde(s) à l'enseignement de celles-ci.
Bien qu'il ne s'agisse là que d 'un exemple des chiffres livrés par cette_ étude, il appelle d 'emblée certains commentaires.
~mièrement, ces montants sont à lerpréter avec prudence. En effet,
::t donné le caractère incomplet données bru tes disponibles, il
~-Février 1997
a fallu remplacer les informations manquan tes par des estimations qui, en tant que telles, ne peuven t qu'approcher les grandeurs réelles. Il faut espérer qu' à l'avenir, des données plus précises deviendront disponibles, notamment e n ce qui concerne les dotations horaires effectives et la consommation de cours de langues secondes.
Deuxièmement, il ne faut jamais perdre de vue qu' une statistique sur les dépenses est un simple instrument de gestion scolaire, un élémen t d ' information à mettre en rapport avec les bénéfices que produisen t, à term e, les activités que ces dépenses couvrent. En l' occurrence, les montants consacrés à l enseignement des langues secondes sont à mettre en relation av ec les bénéfices, matériels ou non-matériels, qui échoient aux personnes dont les compétences ont été accrues (voire constituées) par l' enseignement qu' ils ont reçu. Ceci nous ramène à ce qui est peutêtre la mission principale du projet
de recherche dans le cadre duquel !'estimation des dépenses a été effectuée: il s'agit d ' une évaluation des taux de rendement sociaux de J' enseignement des lan gues secondes. Les p remiers résultats obtenus sur ce plan con firment que ces taux d e rendement son t for t élevés, et justifient largement l' octroi de ressources à !'enseignement des langues vivantes.
l'~ François Crin enseigne au
Département d'économie publique de l'Université de Genève.
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Moyen d'enseignement
Un vecteur de nouvelles didactiques
La didactique de l'enseignement des langues étrangères (les linguistes p arlent de L2) a connu
plusieurs étapes, parfois contradictoires. Sans retracer ici cette évolution dans Je détail, rappelons-en cependant les courants les plus marquants.
De la grammaire ... à la grammaire?
La didactique qui a régné sans doute le plus longtemps a été celle dite de la grammaire-traduction. A l'époque, on pensait que l'apprentissage d'une L2 se bornait au développement des comp étences grammaticales et lexicales et l'on n 'accordait finalement que peu d'importance à la compréhension orale et écrite, estimant qu'elles allaient d e soi.
A la fin des années soixante, didacticiens et méthodologues se passionnent pour la méthode dite audio-orale (appelée parfois audiovisuelle si elle était accompagnée d'un important support imagé tel que diapositives ou visuels). Selon le credo que «tout ce qui doit être lu doit être d'abord dit, et tout ce qui doit être dit doit d'abord être entendu», les auteurs de ces moyens d 'enseignement mettent l'accent sur la compréhension orale et sur l'expression orale. Les élèves répètent en core et encore les phrases qu'ils ont entendues, car on est persuadé que c'est principalement par mimétisme que l'on apprend une langue.
Au cours des années septante naît une didactique qui vise à donner à
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Ji-1f5k l'élève des outils lui permettant de comprendre la langue qu'il est censé apprendre et aussi de s'exprimer dans cette langue. C'est l 'approche dite communicative.
Fin des années quatre-vin g ts, la nouvelle tendance (inofficiellem ent dénommée post-communicative) tente de combler les lacunes mises en évidence par la démarche précédente. On s'aperçoit en effet que si les comp étences réceptives de nos élèves sont nettement meilleures qu'auparavant, les compétences productives (expression orale et écrite) peuvent encore être améliorées. Le manque de structuration semble déranger les en seignantes et les enseignants d'allemand.
Ainsi, les auteurs de moyens d 'enseignement du début des années nonante accordent-ils une place plus importante à la grammaire dans Je sen s d'une réflexion. Mais il n 'est pas question d'un retour aux exercices d e traduction français - allemand. Il s'agit bien plus d 'amener l 'élève à prendre conscience des régularités / irrégularités de la langue en ayant fréquemment recours à la comparaison avec sa propre langue maternelle.
C'est donc le côté «constructiviste» qui est privilégié dans ces moyens d'en seign em ent, c'est-à-dir e que l 'apprenant crée lui-mêm e sa grammaire d 'une manière consciente. Ceci ne signifie bien s ûr pas que le côté «communication» est négligé. Mais on va tenter de mieux guider l 'élève dans ses productions.
Les derniers-nés Ce survol montre bien le lien étroit entre courants méthodologiques et moyens d'enseignement.
Cependant, nul ne saurait aujourd 'hui prétendre que le moyen d'enseignement seul suffit à garantir un bon apprentissage des élèves. On p eut tout au plus reconnaître aux manuels leur pouvoir d'incitation, de séduction ... et de structuration.
Ces trois aspects révèlent toute leur importance dans l'expérimentation de deux nouveaux moyens d'enseignement de l'allemand dans quelque 50 classes de Suisse romande.
Pour les petits ... Le premier m.oyen d 'enseignement expérimenté, Auf Deutsch, s'adresse à un public jeune (dès la 5° année selon les auteurs). Il adopte une démarche adaptée à l'âge des élèves, dans la m esure où elle est basée essentiellem ent sur la mise en place de structures fixes (on parle de «chunks» ), créant ainsi de véritables réservoirs syntaxicolexicaux dans lesquels J'élève doit pouvoir puiser lorsqu'il cherche.à s'exprimer de façon simple, ma~s correcte. L'accent est mis à la fms sur la compréhension orale et s~r l 'expression orale simple, canalisée. Cette démarche est d'ailleurs corroborée par des observations d'enfants apprenant une L2 en milieu naturel: en effet, ils ont ten· dance à commencer par des expressions entières, permetta~ d'entrer en contact. Dans une pha
R~- févrllf 1997
1 é ieure, ces «chunks» sont dé
u t rposés et travaillés et ensuite '001 é 0 · · t reconstitu s . n a am s1 so~tven
observé (dans nos classes egalenient) que de~ struct~res apparem:
ent maîtrisees contiennent tout a P1 up des erreurs; ceci est un indi~~teur pour une phase d'analyse et de traitement de ces structUl'es.
Par Je biais d 'un rebrassage onstant de la matière à étudier, on ~onne la chance aux élèves les plus faibles de fixer durablement un certain nombre de notions. D e plus, Auf Deutsch! propose au x élèves plus doués des exercices plus exigeants. Ceci permet donc une différenciation à l'intérieur de la classe.
Les activités sont variées et se déroulent par groupes de deux ou de trois, mais le travail en plenum n'est pas oublié.
Le maître-mot est aussi l'auto-évaluation: on apprend à l'élève à évaluer ses capacités, puis on le confronte à la réalité et enfin on lui donne les moyens de remédier à ses lacunes.
... et pour les plus grands
Avec «Sowieso», destiné à un public âgé de 13 ans environ, on se trouve en face d'une autre approche de J' enseignement / apprentissage de l'allemand; on cherche à rendre l'élève autonome en thématisant les stratégies d' apprentissages; on lui donne des moyens de réflexion, mais aussi des exercices sur ces stratégies d'apprentissage. Le but est ici non seulement d'apprendre l'allem and, mais de mieu x apprendre tout court!
Par des formes sociales du travail variées, on cherche à séduire, à montrer que l'allemand n 'est pas aussi rébarbatif que l'on veut bien le croire.
Par la place importante accordée à la réf\ · d ex10n sur le fonctionnement e la langue (possible avec des
~ - Février 1997
élèves de cette tranche d 'âge) ainsi que par l'élaboration de sa propre grammaire (on parle de grammaire de l'apprenant), on espère parvenir à une structuration meilleure, plus durable de la phrase en L2.
En outre, le recours à des documents quasi authentiques, accompagnés d 'un e exploitation soigneuse à la hauteur des compétences des élèves, atténue le côté artificiel de l'apprentissage d'une langue en con texte scolaire.
La brochure d 'activités de l'élève et sa cassette contenant des exercices différents de ceux du manuel, sont un d es points forts de ce moyen d'enseignement.
Le livre du maître - modèle de simplicité et de maniabilité - est unanimement accueilli favorablement par les enseignan tes et les enseignants.
La méthode idéale
Malgré le tableau positif qui vient d'être brossé, ces deux moyens pourraient encore ê tre améliorés, car le moyen d 'enseignement idéal n'existe pas!
Cependant, les personnes qui travaillent au renouvellement des moyens d 'enseignement de l 'allemand à niveau romand estiment quê, pour l'heure, il n 'existe pas de moyens p lus con vaincants sur le marché.
L'expérimentation de ces manuels montl'e d 'or es e t déjà les limites imposées par le cadre structurel contraignant de l'enseignement de l'allemand à l'école. Ainsi, force est de con s ta ter que les d émarches proposées ne sont pas toujours simples à mettre en œuvre. Il est tentant de parler de différenciation à l 'intérieur de la classe ... mais con1ment faire? De n1ême, l 'autonomie de l 'élève n e saurait être contestée en tant qu 'objectif. Mais comment rendre les élèves réellement autonomes? Quelle dose d'encadrement est-elle nécessaire
lill' t(':;
pour mieux voir l'élève voler de ses propres ailes?
Ce sont autant de questions que les enseignantes et les enseignants romands doivent se poser quotidiennement à l'usage de ces nouveaux moyens d 'enseignement.
Une formation indispensable
Osons un truisme: changer de moyen d 'enseignement ne signifie pas pour autant changer celui ou celle qui enseigne.
Certes, le saut de Unterwegs Deutsch aux n ouveaux moyens ne sera jamais aussi grand que celui qui a été fait de Wir sprechen Deutsch au moyen utilisé actuellement dans les cantons romands.
Mais profitons de ce changement pour réfléchir à nos pratiques et les confronter aux développements récents de la recherche sur l' acquisition d'une autre langue.
La recherche pédagogique le sait depuis longtemps: l'enseignement que l'on donne ressemble souvent à celui que l'on a reçu. C'est contre ces habitudes-là qu'il faut lutter si l'on veut réellement changer quelque chose dans nos classes. Le manuel peut nous y aider ... mais l 'essentiel doit se faire par la formation, par la discussion et p ar l'échange d 'idées.
En effet, des voix de p lus en plus nombreuses, issues des milieux les plus divers, s'élèvent ces derniers temps pour réclamer p lus d'efficacité dans l'enseignement / apprentissage de l'allemand à l'école.
A nous donc de relever le défi!
L'~ Jôrg Sieber est président
de la Commission romande pour l'enseignement de l'Allemand
(CREA).
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f~ linguistiques et des langues
Q es quelques propos se veulent une réflexion sur l'apport des échanges linguis
tiques dans l'enseignement des langues. On précisera cependant qu'il y a de nombreux autres avantages liés à ce genre d'expérience, notamment:
- Au point de vue humain:
Ces échanges préparent les jeunes à être mobiles et ouverts. Séjourner dans une autre famille, découvrir une région différente, un nouveau système scolaire exige des candidats de faire preuve de tolérance et développe chez eux des facultés d'adaptation et de négociation.
On s'accorde à dire que l'homme de demain devra être mobile. De telles expériences sont très précieuses car elles préparent les jeunes à mieux y faire face.
- Au point de vue psycholo-gique:
Quitter sa famille, ses amis, ses habitudes, même pour une courte durée, est souvent une sorte de défi. De tels séjours contribuent ainsi à renforcer la personnalité de l'élève.
- Au niveau financier:
Cette formule est accessible à toutes les couches sociales. Ces échanges sont en effet basés sur la réciprocité et ne coûtent donc quasiment rien : un avantage non négligeable par les temps qui courent!
- Sur le plan politique enfin:
Les dernières votations et décisions politiques ou économiques
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N~~F~~
ont montré que les parties linguistiques de notre canton et de notre pays n'avaient de loin pas les mêmes sensibilités. Les généralisations simplistes, les préjugés et stéréotypes apparaissent très souvent du fait que l'on ne se connaît que très mal. En développant les échanges entre communautés, on contribue aussi à une meilleure entente.
Et par rapport à l'enseignement des langues? Il y a quelques années (Résonance No 7- mars 1992), nous écrivions dans ces mêmes colonnes que le temps de parole effectif hebdomadaire par élève pour une classe de 25 apprenants (3 périodes) se montait à 1'40"!
Ces propos étaient certes provocateurs. Et pourtant ... Posons clairement la question, sans vouloir jeter la pierre à qui que ce soit : le niveau atteint en fin de scolarité obligatoire permet-il vraiment à tous nos élèves de suivre couramment une discussion en langue 2 par exemple?
Sont-ils vraiment capables de corn· prendre une annonce sur un quai de gare, de se débrouiller dans une pharmacie etc.?
Ces connaissances seront-elles suffisantes pour la suite de leur car· rière? Il serait fort présomptueux de répondre par!' affirmative. Il est indispensable de compléter les notions théoriques acquises en classe par des séjours, de vivre la langue avec ceux qui la parlent.
L' élève se rend alors compte que cette langue est d'abord un outil de communication et non pas une
discipline scolaire. La langue n'est qu' un moyen, plus une fin en sol. Le message (contenu) l'emporte sur l'outil (contenant) car il y a un réel besoin ou une réelle envie de communiquer.
Dans un échange, il y a en effet l'avantage de l'authenticité: il ne s'agit plus de dialogues fictifs dégagés de toute réalité, on s'adresse à un être vivant, la langue est vraiment au service du locuteur.
Grâce à ces contacts, !'élève trouve une réelle motivation à l'apprentissage de la langue. Dès lors je me demande si la solution ne serait pas d' intégrer les séjours linguis· tiques dans le cursus scolaire. Sans aller comme certains jusqu'à dimi· nuer la dotation horajre pour la remplacer par des séjours, je crois qu' il y aurait lieu maintenant d'institutionnaliser les échanges.
Une idée serait d' imposer un cer· tain nombre de semaines de sé· jours linguistiques pendant et hors période scolaire. Ces séjours feraient l'objet d'une évaluation et fi. gureraient en bonne place dans le certificat scolaire.
Irréaliste? Je ne le crois pas. A l'heure actuelle déjà, tout élève va· laisan a la possibilité de mettre en pratique ses connaissances s".°" !aires. Le Bureau des échanges lin· guistiques propose une large pa· noplie de séjours individuels ou en groupe. La tendance à l' heure ac tuelle est aux échanges par ro~ tian (ou par petits groupes) ~ s'étendent sur J' année scolatteCette forme «homéopathique• 1
été proposée et testée par l~ Bit" reau des échanges il y a plusie
R~·Févrltll
ées, elle est retenue par la plus .nn . d , 1 grande partie es eco es ..
nomique (pas de frais de remEco d . ·t . lacement, pas e v1s1 es ou mam-t tations de grande envergure),
suple (les élèves doués peuven t so , . d 1 l ffectuer un se1our e p us ongue
de rée, les élèves ayant moins de u ,. 1 facilités peuvent se1ourner c 1ez
leur partenaire durant leurs vacances), ne nécessitant pas la présence d'un professeur accompagnant, cette forme est aussi efficace (réelle immersion) et présente l'énorme avantage de pouvoir être proposée à toutes les classes sans perturber le déroulement de !'année scolaire (les élèves doivent rattraper la matière vue durant leur absence).
Un autre avantage souvent mal exploité est la présence dans la classe d'élèves hôtes. Il serait en effet re-
grettable de ne les considérer que comme de simples auditeurs: ces élèves peuvent être des assistants précieux de l'enseignant et lui permettre de h·availler différemment. Les expériences d' apprentissage en «tandem» peuvent s' avérer très efficaces.
Terminons peut-être en rappelant que l'on peut se contenter d'un simple échange par correspondance. Là encore, les formes sont multiples. Les supports quel' on choisira (fax, lettres, dias, photos, cassettes, films ... ) permettront de développer les différentes aptitudes et même de faire un travail sur la langue maternelle!
A l'époque d' Internet, il serait peut-être judicieux de ne pas négliger cet aspect de la communication!
Echanges linguistiques
Comme nous avons essayé de le montrer avec quelques exemples, on ne peut plus séparer l' apprentissage théorique d'une langue à l'école de sa pratique. Il est de notre devoir de donne1· à nos élèves le plus grand nombre d'occasions possible d'effectuer des séjours linguistiques.
C'est par ces expériences, auxquelles on pourrait également ajouter l'enseignement bilingue, que l'on parviendra enfin à faire de notre plurilinguisme un atout plutôt qu' une faiblesse.
Nicolas Fournier Bureau des échanges linguistiques
Planta 3 - DIP - 1950 Sion Téléphone 027 / 6064130
Téléfax 6064134
Plus par philosophie que par pragmatisme Delphine Berthod et Andreas Biffiger se sont connus au Collège de Brigue. La première est francophone, le second germanophone. Aujourd'hui, ils étudient tous deux au Collège de la Planta, à Sion . Forts de leur expérience, les deux étudiants sont d' excellents ambassadeurs de la
P0litique d'échanges linguistiques.
Élève de 4• année en section latinanglais, Delphine Berthod a effectué sa première année de collège à Sion. Elle a ensuite opté pour le collège de Brigue avec l' idée d'y passer un an. Finalement, estimant qu'une seule année était insuffisante pour réussir à s'exprimer dans la deuxième langue, elle a décidé de prolonger l' expérience en 3e. Avant de reprendre l'école cet automne, la jeune Sierroise a encore passé deux mois et demi en Australie. Ce n'est qu'à la mioctobre qu'elle a rejoint ses anciens camarades de classe du Collège de la Planta.
Andreas Biffiger a quant à lui passé ses deux premières années au Collège de Brigue avant de rejoindre l'établissement de la Planta
pour y effectuer la 3•, en section de langues modernes. Comme sa camarade, le jeune Haut-Valaisan a choisi de poursuivre ses études dans l'autre partie du canton. Il fréquente aujourd' hui la 4• année et compte passer sa maturité en langue française.
Qu'est-ce qui vous a poussés à entreprendre un échange linguistique?
Delphine: En tant que Suisse, je suis consciente de l' importance de l'allemand. Et comme, en plus, j'habite Sierre, j'ai toujours eu des contacts avec les Haut-Valaisans. Je voulais tenter une expérience nouvelle. J'aime bien saisir toutes les occasions d'ouverture.
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Andreas: A Brigu e, j'étais souvent avec les nombreux Bas-Valaisans qui y font Jeurs études. Et je souhaitais vivre dans une autre ambiance, me faire de nouvelles r elations. C'est vraiment venu de moi. Personne ne m'a poussé à entreprendre cet échange.
C'est étonnant, vous ne parlez pas de l'importance de la deuxième langue pour votre avenir professionnel. Vous y avez tout de même pensé? Delphine: Oui, quand même, mais c'était surtout pour l'expérience. La compréhension du dialecte me semble également très importante pour une welche. Andreas: Bien sûr, la maîtrise des langues est importante. Mais je trouve que de venir ici, d'arriver à m'exprimer, à entrer en relation avec les autres, ça rend heureux.
Qu'est-ce qui vous a le plus marqués dans le système scolaire de lautre partie du canton? Delphine: A Brigue, les étudiants sont davantage responsabilisés. Ils disposent de 40 heures par semestre. Ils peuvent les utiliser pour aller chez le médecin ou pour préparer un examen. En cas de maladie, les trois premiers jours sont déduits. Il faut apprendre à gérer ce capital intelligemment. Andreas: J'ai effectivement ressenti l'inverse en arrivant à Sion. Ici, chaque fois qu'on a un petit truc, il faut !'accord du recteur ou du prorecteur. Je trouve aussi que les professeurs sont vraiment très attentifs aux Haut-Valaisans, qu' ils sont toujours à notre disposition si 1' on a besoin d'aide.
Vous avez pu suivre votre scolarité normalement, sans perdre une année scolaire. C' est le cas de tout le monde? Andreas: A Sion, les Haut-Valaisans que je connais n'ont pas re-
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doublé. Par contre, à Brigue, il y a passablement d e welches qui échouent.
Mais les exigences sont réellement les mêmes pour tous les élèves?
Delphine: A Sion, le premier semestre ne compte pas; à Brigue, c'est!' étudiant qui peut choisir. Au début, certains professeurs étaient un peu plus souples avec les BasValaisans. Mais à la fin, les exigences étaient identiques.
Andreas: Ici, l'an dernier, j'étais dispensé des cours d'allemand. En 4e, je ne participe qu'aux cours de littérature allemande. Ce n'est pas le cas à Brigue où les welches suivent les cours de français.
Et cette année, quelles sont vos notes dans la deuxième langue?
Delphine: Actuellement, j'ai 5,8 en allemand. Andreas: (admiratif!) Comme moi! En français, j'ai 3,8. Mais le problème, ce n'est pas le français mais plutôt l' italien. Dans le Haut-Valais, nous sommes meilleurs en anglais. Par contre, nous avons beaucoup de retard en ita lien. J'ai d'ailleurs décidé de faire un stage en Italie cet été.
Delphine: Moi, j'ai eu des difficultés en latin. La matière y est répartie autrement que chez nous. J'ai été surprise de la capacité qu' ont les Haut-Valaisans à «avaler» une
quantité incroyable dt vocabulaire, que ce SOit en français ou en latin. lis sont vraiment doués pour les langues.
Delphine, quelles dlf. férences as-tu perçue, entre ton expérience de Brigue et celle d' Australie?
Delphi1:e: ~ Brigue, je revenais a la maison chaque soir. De plus, on ne se sent pas à 1' étranger; nous avons
des mentalités semblables. Le problème venait surtout du dialecte. En Australie, j'étais dans une école de filles; .nous portions un uniforme. Comme je n'y séjournais que pour deux mois et demi, j'ai concentré mes efforts sur la langue. Ce n'était pas le cas à Brigue où je devais travailler toute les disciplines du programme.
Selon vous, un séjour linguis· tique est-il indispensable pour apprendre une langue? Andreas: Une maturité donne déjà une bonne base. Je suis étonné des exigences qu'ont les professeurs d'allemand. C'est poussé! Mais un séjour linguistique permet de parfaire ces connaissances.
Delphine: J'ai eu l'impression que les connaissances scolaires étaient enfouies en nous et qu' il fallait partir pour leur permettre de ressortir. Pour maîtriser loral, le séjour dans le pays me semble indispensable.
Si c'était à refaire, vous n'hésite· riez donc pas! Mais est-ce que vous conseilleriez à un camarade pas trop doué de tenter l'expê· rience?
Delphine: Oui, je crois que c'est profitable à chacun.
Andreas: Oui, même s'il doit rater l'année!
Propos recueillis par P. Vtlld
g~-févritfl
E R.-_.:.111
L' de l'allemand vu par deux enseignants
le système de l'enseignement de l'allemand est-il effi cace dans les classes valaisannes? Les mé
thodes proposées sont-elles satisfaisantes? Que faudrait-il modifier en priorité? Autant de questions auxquelles deux enseignants ont bien voulu tenter un début de réponse.
Armin lmstepf Armin Imstepf est professeur au Collège des Creusets à Sion: il pratique l'enseignement bilingue au collège depuis trois ans et est largement impliqué dans les diverses expériences bilingues sédunoises touchant l'ensemble des degrés scolaires.
Selon vous, lenseignement actuel de l'allemand dans les classes valaisannes est-il efficace?
Je ne peux pas vraiment le juger au niveau du primaire. Au cycle d'orientation, je pense qu'il est efficace par rapport aux objectifs fixés. Il a surtout un grand avantage: il n'est pas rébarbatif. Pow· ce qui est du collège, je crois que le niveau atteint p;u les étudiants est très bon.
les élèves apprennent mieux 1' allemand aujourd'hui qu' hier ...
Absolument, avec un état d'esprit beaucoup plus positif, sous-enlfndu qu' il n'y a plus tette aversion qu' il y av · 1, au autrefois pour leallernand. Certes, tout
monde n'aime pas nécessairement l' alle-
mand, mais la situation est globalement plus positive.
A votre avis, les ouvrages proposés sont-ils performants?
Au niveau du collège, non. Les ouvrages ne sont pas adaptés.
De manière générale, quelles améliorations vous semblent les plus urgentes? Il faudrait tout d'abord qu'il y ait une continuation de la méthode entre le cycle et le collège. Actuellement, il y a une cassure. Les approches sont différentes et ne sont pas reliées.
Quel regard portez-vous sur les expériences bilingues en Valais?
C'est une expérience formidable, car c'est une autre approche de la langue. Les résultats sont extrêmement positifs, à l'oral surtout.
Etes-vous a priori favorable ou défavorable à 1' enseignement précoce des langues?
Tout à fait favorable. Cela permet un apprentissage ludique. Lorsque je vois les classes enfantines bi-
Un matériel jugé plutôt moyen.
lingues à Sion, je me pose pourtant une question: qu'est-ce qu'on va faire avec ces futurs collégiens? Il faudra s'adapter, car ces jeunes bilingues seront de futurs trilingues au collège.
Marie-Hélène Dorsoz Marie-Hélène Dorsaz enseigne au Collège de la Tuilerie (cycle d'orientation) à Saint-Maurice. Fortement motivée par l'enseignement de l'allemand, elle participe activement aux échanges organisés cette année entre élèves valaisans et lucernois dans le cadre de son école.
Si vous deviez évaluer l'enseignement actuel de 1' allemand dans les classes valaisannes, que diriezMvous?
Personnellement, je le juge assez moyen. Je trouve que le matériel à disposition ne facilite pas certaines exigences que l'on pourrait avoir par rapport aux élèves.
Ressentez-vous une rupture entre !'école primaire et le cycle
d'orientation?
Non, je suis d 'avis que la coordination ne pose pas de véritable problème. Je pense que les enseignants du prin1aire font correctement leur travail, surtout au niveau de la compréhension de l'oral.
Vous ne pensez donc pas que les élèves d 'aujourd'hui sont meilleurs par rapport à ceux d 'il y a quelques années ...
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Non. Certes, ils sont meilleurs en communication orale. Je crois que la méthode a au moins ça de bien: les élèves osent parler même s'ils font des erreurs. Par contre, au niveau du vocabulaire ou de la grammaire, je ne pense pas que les élèves réussissent mieux. Au fur et à mesure qu'ils avancent, ils perdent - su rtout ceux qui se destinent à un apprentissage - de leur motivation.
Par rapport aux méthodes proposées, vous n'êtes guère satisfaite ...
Non. Bien sûr, Unterwegs est nettement mieux que Wir sprechen deutsch, mais c'est tout de même une méthode qui manque d 'exercices de drills. Par ailleurs, certains documents sont devenus inutilisables parce que décalés par rap-
port à l'actualité. Au niveau des textes, il faudrait aussi choisir ceux d 'écrivains allemands contemporains.
Pour vous, la priorité dans l 'enseignement de l'allemand en classe serait d'améliorer les méthodes ...
Pas seulement. Une autre priorité serait de remédier au manque de motivation de certains enseignants pour qu'ils ne dégoûtent pas les jeunes de l'allemand.
Les expériences bilingues, les échanges sont-ils - à votre avis -des solutions à généraliser?
Oui, tout à fait. Plus j'avance et plus je vois que ces expériences sont positives pour les jeunes. Toutes les formes d'échanges et d 'expériences bilingues sont à ex-
plorer: échange global, échan pendant l'année scolaire, échan 81
pendant les vacances.. 81
Si_ l 'apprentissage des langues se fatt de plus en plus précoceme les élèves ne risquent-ils pas p n~ fois de dépasser leurs prof:: seurs?
C'est bien possible. Pour ma part 1e regrette de ne pas avoir davania'. ge de possibilités pour effectuer~ gulièrement un bain linguistique, Il me manque cette pratique au quotidien et j'en suis souvent frustrée. Au niveau de la formation des professeurs de langue, il y au. rait beaucoup à faire.
Propos recueillis par Nadia Revaz
Enseignement de l'allemand à l'école primaire H"4~P~
l) ès 1972 pour le Haut-Valais et 1973 pour le Bas-Valais, le système scolaire valaisan, fai
sant fi des résistances, des préjugés, des divergences sur l'opportunité de cet apprentissage ou sur le moment idéal pour débuter, inscrit à son programme l'enseignement de la 2• langue au degré moyen.
Aux premiers efforts consentis en matière d'initiation, de formation de base, de suivis pédagogiques, s'ajoutèrent ceux de formation continuée, d'évaluation certificative/ formative, d'information aux enseignants d u CO puis de réajustements de la méthode aux tendances toujours renouvelées des théories d 'apprentissage et d'enseignement des langues.
Où en est-on? Aujourd'hui, 23 ans plus tard, Je Valais peut être fier de la clairvoyance de ses aînés qui ont, par
16
leur détermination, joué un rôle important dans la valorisation de la connaissance des langues. En effet, la plupart des pays européens mettent, à partir des années 1990, l'enseignement des langues dans les objectifs prioritaires des programmes d 'éducation: en France, dans les pays nordiques et ceux de l'Europe de l'Est, dès Je cours élémentaire; en Suisse dès le degré moyen.
Où va+on? Si donc le choix fut, si les degrés supérieurs reconnaissent les acquis des élèves dans ce domaine, il n 'en demeure pas moins que le Valais francophone doit viser à améliorer l'efficacité de cet enseignement sur l'ensemble de la scoJarité obligatoire. Pour réaliser ses ambitions il ne peut qu 'agir sur les facteurs de réussite que sont les moyens d'enseignements, le niveau de connais-
sance des enseignants, les structures scolaires. Ainsi donc, en ce début 1997, confirmé dans ses options, Je canton du Valais se trouve à un carrefour.
a) celui du renouvellement des supports pédagogiques utilisés lors des cours d'allemand. Dés!· reux de faire en ce domaine équipe avec les autres cantons romands, il suivrait les propositions du groupe langue 2 et expérimenterait (la décision finale sera prise prochainement) dès l'automne une méthode appelée T AMBURIN en 4P et une autre appelée AUF DEUTSCH en SP. Ces expérimentations auraient pour but de permettre de juger de l'adéquation de ces deux ou· tils aux publics tant enseigna~IS qu'élèves et de recueillir des tn• formations sur les modes d'accompagnement à mettre en place pour soutenir et guider les
publics précités. Selon les conclusions de ces recherches, le choix se portera sur l'une ou l'autre, éventuellement l'une et l'autre, de ces méthodes qui offrent toutes deux plusieurs volumes.
b) celui de l'introduction de nouvelles formes d'enseignement. Il a pris des options touchant à un concept d 'enseignement par immersion (voir dans cette même brochure l'article y relatif). Il s'est, pour cela, doté d'lme infrastructure d'accompagnement et s'efforce de conduire des recherches-actions en tiran t parti des résultats des analyses, et en offrant aux enseignant-e-s impliqué-e-s une formation et un appui. Ce mode d'apprentissage offre, certes, d'excellentes conditions pour arriver à la maîtrise ~'une langue de façon naturelle; 1~ ne dispense cependant pas de 1 ~ffort d'apprendre, de celui de repéter et de s'entraîner et doit pour pouvoir tenir ses p romesses être enrichi par des é:hanges avec des personnes s '"Primant dans la langue cible.
~-Février 1997
c) celui du développement des p ossibilités d 'échanges (élève et / ou enseignants) durant la scolarité. Le bureau de la formation et des échanges est déjà en mesure de fournir des offres et des adresses intéressantes. Si le canton désire vraiment que la majeure partie des élèves se motive et atteigne la maîtrise d'une ou de plusieurs langues, il se doit de leur donner les moyens d'utiliser cette langue et de découvrir sa culture.
d) celui d 'améliorer l'enseignement des langues par la mise en place, à travers la haute école pédagogique, du profil de l'enseignant, des exigences de connaissances en langue 2, 3, 4 .. . , d 'une formation de base qui sensibilise aux domaines de la pédagogie de l'éveil aux langues, de la didactique des différentes langues, de l'enseignement bi/ plurilingue, de la psycholinguistique, de l' utilité d 'une formation continuée.
Souhaitons donc qu'au moment des choix les «décideurs» opteron t en faveur des mesures les mieux à
même de valoriser l'apprentissage et la connaissance des langues. Car l'utilité de ce bagage n'est plus à démontrer elle est à contrario universellement reconnue et je cite en conclusion Mme Cristina Allemann-Ghionda: «La conviction que l'acquisition des langues, en âge précoce, constitue pour chaque personne
un moyen de se construire une identité ouverte aux autres et tolérante;
- une accumulation de capital économique incontournable dans un marché du travail de plus en plus interrégional et international;
est le dénominateur commun des déclarations de la CDIP et des documents analogues approuvés dans d 'autres pays.»
l'~ Monique Pannatier est responsable de la langue 2 pour !'école primaire,
au Département de l'instruction publique.
17
Un CO bilingue: une fleur à la culture f rancaise ,
Honthey fait une nouvelle fois preuve d'esprit d'ouverture et d'engagement face à sa
jeunesse. La rentrée scolaire 1996 fut en effet marquée par un événement important: la mise sur pied d'une classe allemande au cycle d'orientation.
Le Département de l'instruction publique, donnant suite aux propositions du directeur du Cycle d 'orientation de Monthey, M. Duchoud, a donné son approbation quant à la mise sur pied d'une classe allemande en deuxième année du CO. Dans un premier temps, seules les mathématiques parmi les branches principales seront enseignées en français, ceci afin d'éviter tout préjudice aux élèves poursuivant leurs études au-delà de la scolarité obligatoire.
L'enseignement des branches culturelles par le biais d'une langue étrangère traduit dans les faits la prise de conscience d'une nouvelle réali té: celle de l'importance donnée à la communication. En effet, il ne peut plus être question, compte tenu des nouvelles données politiques, de prétendre enseigner une langue dite «étran-gère», bien que nationale, en se retranchant derrière un livre de classe. Basée sm la méthode appliquée à l'enseignement des langues mortes (latine et grecque}, la méthode traditionnelle de l'enseignement de l'allemand s'est caractérisée jusqu'à trop récemment
18
H~P~
davantage par un enseignement livresque plutôt que par la mise en pratique dans un contexte réel de connaissances restées trnp théoriques. Le contexte dans lequel une langue est apprise détermine en effet dans une large mesure la réussite ou l'échec d'un tel apprentissage. L'introduction de la méthode «Unterwegs» (i1 y a quelques années), fut la première étape d'une approche méthodologique plus globale, centrée sur les besoins langagiers de l'apprenant, plutôt que sur la matière à enseigner. Avec la mise sur pied cet automne d'une classe bilingue au cycle de Monthey, un nouveau pas important vers l'univers de la véritable communication sera franchi. Le but de cette expérience est de permettre aux élèves de faire l'apprentissage de l'expression langagière dans un contexte plus élal"gi que celui offert traditionnellement par le système scolaire actuellement en vigueur. En effet, une langue étrangère ne peut-être utilement apprise que si
les connaissances théoriques sont mises à contribution d'une manière active par l'intermédiaire d'un champ d'application. La mise sur pied d'une classe bilingue au niveau du CO signifie pour l'apprenant la possibilité d'utilisation d 'une langue seconde en tant qu'instrument et non en tant que finalité uniquement. Apprendre par exemple à juger d'une situation géopolitique, ou apprendre à percer les premiers secrets d'une cellule vivante au moyen d'un instrument de pensée différent de celui mis à disposition par la langue materne1Ie apporte une dimension autre que purement linguistique à l'apprentissage d'une langue étrangère.
Si la pensée est tributaire du langa· ge, celui-ci devient alors instru· ment de réflexion. Résoudre une tâche, qu'elle soit de réflexion ou concrète au moyen d'une langue seconde permet de déboucher sur la dimension pragmatique du lan· gage, à savoir son utilisation dans diverses situations pratiques, d'où
il ressort à la fois modl· fié et modifiant. Si chaque langue en effet imprime sa coloration à la réalité qu'elle décrit, elle est à son tour mo· difiée par la situation dans laquelle elle trou· ve son application. Comment ne pas évO· quer ici le célèbre exemple fourni par la langue inuite, qui possède 15 mots pour la description des difffrents types de neige
R~·févrltrl
avec. moi ii et ou.i
N°132,5 LA. LAl'l'iUE {LÉM•JJT J.~1110: U\IJ4l.!ERE
PE1i~ R'.l&R"I" 1~88 : o«GA>l6 OiAR~u, ALLO>l<;ii, t1oei.e, PL'\~ j)\).)~ l4. 20Ut.t-iÇ.
i'ROU\J~ L'exPRf{,5iot-J CoRRESPm.lDAAT A\,\ .!)e0Qii-o 1 iAci~O: i'cHW 1
possibles, et 3 pour nommer les düférentes sortes de fleurs!
Telle une carte géographique le langage permet de se repérer dans la réalité quotidienne, en attachant une dimension non seulement acoustique mais également perceptuelle aux êtres et aux choses. Tel ~ne carte géographique, le langage tmprime également une coloration ethnocentrique à la réalité qu'il décrit, à la pensée qu'il soutient.
Faire une première expérience même incomplète de la dimension pragmatique du langage telle (~'offerte par le bilinguisme sco~tre permet donc l'apprentissage d un autre système de pensée et d~ perception de la réalité quotidienne.
Loin d'appauvrir ou de mettre en danger la culture de l'apprenant, le bilinguisme permet au contraire une prise de conscience de la valeur unique de son propre système de pensée, de son propre «génie cu lturel» et ceci en le relativisant par rapport à la culture ainsi approchée. En lui opposant une alternative, à savoir un système de référence extérieur, la langue seconde permet en raison de sa dimension pragmatique d 'affiner la perception de sa propre langue. Seule la différence peut en effet donner la distance nécessaire à la prise de conscience.
Le pluralisme culturel, suite logique du bilinguisme, signifie donc non seulement un enrichisse-
;~ ; ; i~è\N~l'iî \\',!" c;)\'"14 ···yr3713) "311n N ... ~Haf"\ONY"P1~ :;n:l~"'8;tW.!1 :;ml:>t'l\r, ·ç_~
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3hON3d N3~ 3n!)NV7 '\; : <;NO!.Lnïoç:i_
ment personnel par rapport à une autre culture, mais également par rapport à sa propre langue, à sa propre identité culturelle, celle-ci étant perçue d'une manière affinée à travers le miroir d 'une autre culture.
L'ouverture sur l'autre devient ainsi ouverture sur soi-même, et la richesse d'une culture approchée par le biais de la pragmatique langagière vient mettre en exergue l'originalité culturelle de sa propre langue maternelle.
Michel Pillet est professeur au Cycle d'orientation
de Monthetj
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Immersion précoce
Espoirs et~
l es expériences de classes bilingues par immersion précoce ont autant de chauds partisans
que de détracteurs acharnés. Les uns présentent la classe bilingue comme un paradis où l'élève progresse à pas de géant alors que les autres diabolisent ces lieux dont seule une élite tirera un quelconque profit.
Alors que les expériences viennent de débuter, il nous semble trop tôt pour parler d 'avantages et d'inconvénients des modèles testés en Valais. Nous avons préféré évoquer les espoirs et les craintes qu'elles suscitent. Ces hypothèses émises par les deux camps devront être confirmées ou infirmées par les évaluations qui sont en cours. Des évaluations qui nécessiteront du temps pour que !'échantillonnage soit significatif et que les comparaisons puissent être effectuées avec des populations scolaires suivant une filière traditionnelle et placées dans des conditions comparables. Nous espérons ainsi éviter le piège de !'affirmation gratuite dans lequel sont trop
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souvent tombés partisans et adversaires de l' immersion précoce.
Les listes d 'espoirs et de craintes que nous avons établies ont été tirées de différents documents de travail sur l'apprentissage de la deuxième langue par immersion. Des documents aussi variés que les recommandations de la CDIP, des rapports des associations d' enseignants ou de parents, des colloques consacrés au bilinguisme ou des rapports de groupes de travail officiels. Cette liste n'est évidemment pas exhaustive. Un seul exemple pour étayer nos propos: on pourrait placer dans la colonne des espoirs, la conviction qu'ont les partisans du bilinguisme que toutes les craintes des détracteurs sont non fondées. Et inversement!
Espoirs
Grâce à !'apprentissage bilingue par immersion, on espère que:
- !'élève acquerra une attitude positive face au pluralisme linguistique en général, à celui de la Suisse en particulier;
- !'élève se disposera à comprendre les autres dans leur langue et à communiquer avec eux;
- !'élève saisira mieux les aspects ctùturels propres au x autres régions linguistiques;
- ]'élève fera preuve de compréhension pour le génie d 'autres communautés linguistiques;
l'élève sera sensible aux aspects esthétiques des langues;
- l' élève. dév~loppera à l'égard des mrnontes. linguistiques du pay~ un espnt d~ convivialité base sur la comprehension et la tolérance mutuelle;
- l'efficacité de 1' enseignement des langues sera améliorée sana créer de lacunes au niveau de la compétence en langue maternelle;
- le passage d ' un code linguis. tique à l'autre sera rendu natu. rel;
- les élèves, à la fin de la scolarité obligatoire, auront de bien meiJ. leures compétences en langue 2 qu'actuellement et ils seront capables de communiquer à l'oral et à l'écrit dans les situations simples de la vie quotidienne.
- les connaissances acquises dans les différents domaines ensei· gnés par le biais de la deuxième langue seront comparables à celles que les élèves acquièrent lorsque l'enseignement est dispensé dans leur langue maternelle;
- l'enseignement sera compatible avec les innovations pédago· gigues introduites en Suisse ces dernières années;
- cela contribuera au décloisonne· ment des disciplines;
- !'enseignement bilingue par im· mersion pourra être offert à tout le monde.
Craintes
Avec l'introduction de l'apprentissage bilingue, on craint que .. ·
- les élèves - surtout durant les premières armées d 'école - ne souffrent de carences affectives et i·elationnelles, le dialogue entre I' enseignant-e et les en· fants étant naturellement restreint.
_ que les clas~es, bilingéulies 1ne
oient r éservees a une te, es !utres classes accueillant le reste des élèves;
_ que la chal'ge sur les autres classes ne devienne importante au cas où seuls les meilleurs élèves opteraient pour les filières bilingues;
_ que certaines région~ ? u communes ne s01ent favonsees;
_ que la formation des maîtres ne suive pas et qu'on ne donne pas la possibilité aux enseignants en place d 'ajuster leurs compétences;
_ que des bouleversements ne soient inévitables au niveau de l'emploi;
_ que l on élargisse les expé· riences sans soumettre les classes expérimentales à une évaluation sérieuse et scientifiquement inattaquable;
- que les élèves ne subissent une baisse de niveau en langue maternelle;
- que les compétences en mathématiques ne baissent, si cette branche est en majeure partie donnée en deuxième langue;
- que les élèves ne puissent plus, en tout temps, rejoindre une structure traditionnelle, les méthodes et les programmes en vigueur dans les deux parties du canton étant assez éloignés;
- que les décisions ne soient davantage politiques que pédagogiques et que l'on n' agisse avec précipitation pour contenter les parents;
- qu'une partie conséquen te des ressources financières destinées à l'école ne soit affectées au bilinguisme, ceci au détriment des classes traditionnelles et des élèves en difficulté;
- que l'enseignement bilingue ne puisse tenir compte des exigences pédagogiques actuelles (tâches d'apprentissage, différenciation, ... ).
Immersion en Valais
Les en cours
Monthey Une classe de 2• enfantine composée d e 24 élèves. Certains d 'entre eux sont issus d'un jardin d ' enfants allemand privé.
Une classe de 1« primaire composée de 24 élèves.
Une classe de 2• année de CO. Quinze périodes sont données en allemand (branches artistiques, allemand, une partie des mathématiques .. . ).
Sierre Une classe de 1« primaire de 18 élèves, une classe de 2° primaire de 17 élèves. Ces classes sont issues du l•r modèle testé à Sierre (début de l'immersion en 2• enfantine).
Une classe de 3• primaire de 24 élèves existe depuis cet automne. Il s'agit de la première volée qui teste le deuxième modèle choisi à Sierre (début de l' immersion en 3P).
Une classe d e 4° année du CO de 21 élèves.
A l'école primaire, tous les enseignants travaillent à mi-temps. L'enseignant engagé à plein temps n'a pas souhaité enseigner dans deux classes bilingues en raison de la surcharge de travail.
Sion Deux classes de 1 re année enfantine de 22 et 23 élèves.
Deux classes de 2c année enfantine de 22 et 23 élèves.
Quatre maîtresses se partagent le temps d ' enseignement: deux en français, deux en allemand.
Brigue
Une classe de 5• primaire de 20 élèves.
Une classe de 6• primaire de 18 élèves.
Deux maîtreses enseignent à mitemps dans les deux classes.
Dons les collèges
Les deux collèges sédunois offrent la possibilité d'effectuer une maturité dite bilingue. Le principe est le même dans les deux établissements: une introduction progressive des cours donnés en allemand. En première année, c'est la gymnastique (et le dessin à la Planta) qui est concernée. Puis viennent s'ajouter au fil des ans la géographie puis l'histoire. Aux Creusets, certains élèves dès la 2• année suivent également les cours d' histoire de !'art dans la langue de Goethe. Les responsables de la Planta prévoient aussi d'introduire la deuxième langue, dès la 4• année, pour une branche scientifique. Dans toutes ces branches, la maturité est passée en allemand.
Notons en core que !'Ecole supérieure de commerce de Sion a également mis sur pied une classe bilingue.
P. Vetter
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li ne théorie ne peut s'évaluer hors du contexte historique dans lequel elle apparaît, et
dont elle est un reflet partiel. C'est la raison pour laquelle les différentes conceptions de l'enseignement des langues secondes peuvent être considérées comme des manifestations indépendantes, mais corroborées à un ensemble théorique historique dont elles font parties, dont elles sont les témoins.
Les différences fondamentales qui existent entre les théories structuraliste-behavioriste, générative-cognitive, et communicative sont de deux ordres: philosophiques et techniques.
La linguistique structurale est une des implications concrètes de l'esprit mécaniste et déterminjste basé sur la philosophie empirique. La psychologie behavioriste ne tient pas compte de la conscience. Celleci est avant tout une «boîte noire» qui a pour fonction la transmission ou l'association directe entre l'input ou stimulus et output ou réponse. Selon Skinner le langage est un comportement dont la sigiùfication est liée aux conditions entourant ce comportement. Seule une étude scientifique de l'observable est donc concevable.
Les implications des trois approches linguistiques à l'enseignement des langues peuvent être divisées en quatre catégories: la conception de la langue, de l'apprentissage, de l'enseignement, et de la communication. En ce qui concerne la conception de la langue, on peut dire que pour le structuraliste-behavioriste, celle-ci est un code dont la phonétique, la
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syntaxe et la sémantique sont les clés. Le langage est donc selon Bloomfield une somme d 'habitudes acquises par exposition à l'environnement, un comportement verbal appris, une liste de structures ou «chaînes de cases» (Roulet). Les langues sont des entités indépendantes les unes des autres (Moulton), il n 'existe donc pas de «modèle» de langue ou «Metasprache».
La grammaire est un moyen
et non pas un but ensoi
La conception de l'apprentissage d'une langue seconde est également révélatrice de la tendance empirique skinnérienne. L'apprentissage repose sui· des exercices de «drills» de substitutions - un mot à mettre à la place d'un autre dans une case - ou de transformations -ajouter ou supprimer des cases - . La langue est au centre de l'apprentissage, car la description scientifique du langage est la base selon Moulton sur laquelle le matériel d'enseigi1ement doit être éJaboré.
En ce qui concerne l'enseignement de la langue seconde, il faut enseigner la langue et non pas «au sujet» de la langue. La grammaire est par conséquent un moyen et non un but en soi. La phonétique également est un facteur important de l'enseignement langagier, elle est un guide pour la parole elle-même. Primauté est donc donnée à la
compréhension et au comportement oral dans l'enseignement des langues secondes. D 'autre part l'analyse contrastive, c'est-à-dir; l'analyse en parallèle des structures phonétiques, syntaxiques, sémantiques et pragmatiques de deux langues différentes, est un outil dont l'enseignant doit tenir compte, car cette analyse identifiera les différences entre les langues, et donc permettra de prévoir les difficultés d 'apprentissage. Afin d'éviter de parler «au sujet» de la langue, les remarques concernant la structure de celle-ci doivent être aussi brèves que possible. L'enseignement se fait dans le sens enseigi1ant-enseigné et ceci sur la base de «rations 1ninimales» - «minimal step principle» - où l'inconnu -«Rhe1na» - vient « S
1accrocher» au connu - «Thema». Cette démarche doit permettre d'éviter l'erreur, significative d'un conditionnement erroné. En effet, prévenir l'erreur est considérée comme primordial si l'on veut éviter qu'une réponse inadéquate soit source d'un nouveau conditionnement, qu'il faudra par la suite éliminer par un autre conditionnement, approprié celui-là.
Pour la théorie structurale-behavioriste, la communication consis· te, selon Bloomfiel, à p rovoquer une réaction chez une autre personne. L'apprenant devra être capable d 'appliquer en situation de communication, le décodage des structures grammaticales. Il sera capable de placer les mots dans 1~5 cases correspondantes. Communiquer signifie remplir les cases ap· propriées dans des situations ap· propriées.
R~- Févritr 1997
Si la théorie structuraJe-behavio~·1ste est u,ne rnanifestatwn co.ncrete de la philoso~hie e1~pirique, la theone genérative-mentahste r~-résente elle la mam-
p d' . . festation une v1s1on intérieure ou cartésienne du monde. Pour le rationaliste, la forme générale d u système qui permet l'acquisition des connaissances est fixée d'avance, c'est une possibilité de l'esprit. Selon Chomsky la fonction de l'expérience langagière est de provoquer ou de «générer» une élaboration de structures schématiques de plus en plus différenciées. Le comportement est en fait considéré connne le résultat d 'une actjvité intérieure génératrice d'événements langagiers. Contrairement à la psychologie behavioriste, pour la psychologie cognitive la somme 11'est pas selon Heidbreder l'équivalent de la totalité des parties, celles-ci formant du fait de leur intégration un nouvel ensemble langagier, une nouvelle «Gestalt».
Selon Chomsky l 'étude d 'une langue a pour objet l'élaboration d'une grammaire qui peut être considérée comme mécanisme «générateur» de phrases. Contrairement aux structuralistes, l'espri t est ici agent de la pensée. Le langage sera donc une pensée organisée selon des règles grammaticales permettant la création d 'une infinité de phrases. Le langage est fruit d'une dynamique basée sur un ensemble de règles inconscientes, une opération mentale intérieure sous l'égide de l'individu (Chaslain).
L~ conception de l'apprentissage dune langue se démarque également de façon importante de l'école précédente. En effet, l'apprentissage fait appel aux capacités de raisonnement de l 'individu afin de sélectionner les phrases appro-
~- Février 1997
priées à une situation déterminée. Contrairement à l'approche précédente, les activités mécaniques (dialogues, drills, mimiques) son t évitées. La créativité et la signification sont au centre de l'apprentissage. Celui-ci consiste également selon Chastain en une atten tion consciente aux points de grammaire enseignés. L'étudiant est considéré comme un participant actif et responsable du p rocessus d'acquisition de la langue étrangère. Le mot «actif» signifie qu' on fait appel aux capacités de raisonnement de l'apprenant, ceci pour «générer» les phrases appropriées à une situation langagière donnée. Pour l'école structuraliste le mot «actif» signifie par contre la capacité de répondre automatiquement au stimulus, sans faire appel au raisonne1nent.
L'enseignement de la langue étrangère fera appel aux capacités de déduction de l'apprenant et non à sa capacité d 'acquérir des automatismes. Une réorganisation consciente des connaissances, un effort conscient pour se' rappeler les connaissances précédemment acquises, ainsi qu'une in tégration du nouveau matéüel aux anciennes structures mentales (Piaget) font partie des exigences de l'enseignement cognitif (Chastain). Contrairement aux structuralistesbehavioristes, pour lesquels l'apprentissage par création d 'auto-
de l'enseignement, un des buts de l'enseignement cognitif est de démontrer à l'étudiant qu 'un petit nombre d 'informations peut «générer» un grand nombre de phrases adaptées à ses diverses si tu ations langagièr es. C on cernant le traitement des erreurs, celles-ci sont considérées comme un moyen d 'améliorer les con-naissances de la langue
seconde, et non pas, contrairement aux structuralistes, comme des «fautes». Il est en ou tre fait usage de la langue maternelle, lorsque celle-ci facilite la compréhension. Les connaissances nouvelles sont rattachées aux connaissances déjà acquises d'une manière significative pour l'apprenant, c'est-à-dire en tenant compte de son expérience de vie, partie de sa «Gestalt» (Chastain).
En ce qui concerne la communication, pour les génératifs-cognitifs, communiquer signifie «générer» des phrases appropriées au contexte et basées sur un système de règles internes. Il ne s'agit donc pas de répondre à un stimulus d 'une manière automatique mais plutôt de faire appel à ses capacités créatrices. Communiquer, c'est être capable de créer une «Gestalt» ou un ensemble de percep tions génératives d 'un comportement verbal basé sur un système de règles grammaticaJes internes.
La théorie communicative de l'apprentissage d 'une deuxième langue accompagne l'école de philosophie «Dasein» pour laquelle la vision de l 'homme par rapport à son environnement se révèle par son «Das ein», c'e st-à-dire par son existence et ses expériences. D'après Kockelman l'exp érience dans le temps, d 'un instant à l'autre signifie la p reuve de notre humanité. Il ne s'agit donc pas de
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parler «à propos» de l'homme, mais de ce qui est vrai pour lui, de son expérience personnelle à un moment précis de son existence.
L'approche communicative de l'enseignement des langues sera basée avant tout sur l'apprenant en tant qu'être «expérimentant» une situation significative pour lui a un moment donné de son existence. En ce qui concerne la conception de la langue, celle-ci est un moyen pour atteindre un but. La langue est donc selon Stern à considérer dans son contexte social d'emploi. Elle n'est pas considérée soit comme un système de structures imbriquées les unes dans les autres (Skinner) ou comme un instrument créateur (Chomsky), mais avant tout comme un instrument qui permet de remplir le besoin d'interaction sociale (Trim). L'instrument est subordonné à son usage, la langue est au service de celui qui en fait usage.
L'apprentissage d'une langue seconde est avant tout actif, car il s'agit de la langue en situation concrète. L'étudiant n'est pas considéré seulement comme un émetteur-récepteur ou un «générateur» de phrases, mais comme participant à part entière à l'expérience de communication. L'apprenant «est» communication, il est considéré comme le centre de l'apprentissage autour duquel évolue la langue. Les erreurs sont considérées comme faisant partie du processus d'apprentissage et ne sont donc pas considérées comme «répréhensibles». Pour l'approche communicative, Je contenu est plus important que la forme. La satisfaction du besoin de communication est le but premier.
En ce qui concerne l'enseignement, celui-ci sera anti-autoritaire et centré sur l 'apprenant (Strevens). On fera appel au syllabus ou curriculum adapté à l'étudiant et non pas à un curriculum structuré en fonction d'une idée d'un langage externe à l'étudiant. Les structures de la
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langue ne sont considérées qu'en tant que moyen pour atteindre Je but communicatif.
Autant que possible les sujets d'enseignement seront basés sur les expériences réelles des étudiants, ainsi que sur celles qu'ils feront très probablement (Savignon). Il est également important de ne pas
Par l'approche communicative,
la langue devient un instrument
créateur
interrompre le processus communicatif pour corriger des erreurs. Afin de s'approcher Je plus possible de la réalité d 'emploi de la langue, il est préférable selon Savignon de ne pas faire répéter des conversations avant leur emploi en classe. L'étudiant aura ainsi la possibilité de faire appel à son imagination et à sa créativité. Il s'agit ici non seulement d 'appliquer des structures ou de «générer» de nouvelles phrases, mais bien d'enseigner à l'étudiant l'adaptation des connaissances langagières à la situation du moment. Selon Strevens l'enseignement se fera par analogie et non pas par analyse. On évitera ainsi de parler à propos de la langue. Les «drills» seront un des moyens pour atteindre la communication. Il faudra donc mettre les structures apprises en situations réelles et ceci par rapport à la réalité de l'apprenant. La compétence -connaiss3nces théoriques - sera au service de la performance - capacité d'expression -. Le vocabulaire primera sur la structure contrairement au structuralistes pour lesquels les mots sont subordonnés aux cases et contrairement aux tenants de l'approche cognitive pour lesquels la génération de phrases a la priorité.
~u suj~t de_ la communication, 11 s.aglt .d expe~1ment~r la langue en situation sociale. 11 s agit pour!' pœna~t d'adapter son langage àa~ situation et non pas d'employ des chaînes de cases. La commu~~ cation est consi,dérée comme une relat10n entre 1 apprenant et une (des) autre (s) personne (s) dan une situation réelle, et non comm: une relation entre l'étudiant et sa langue. Selon Carrol la langue en situation est primordiale par rapport à la maîtrise des structures.
De la langue considérée comme un groupe de structures reliées entre elles et dont le locuteur ne serait que le transmetteur, nous sommes passés à une conception de la langue selon laquelle l'apprenant serait «générateur» conscient de règles inconscientes, pour arriver à une conception de la langue pour laquelle le locuteur est au centre de l'apprentissage et la langue subordonnée aux besoins d'interactions sociales de l'apprenant.
Chacune de ces trois méthodes a sa place dans l'enseignement des langues secondes à différents niveaux d 'apprentissage. Ces méthodes sont davantage complémentaires qu 'exclusives. Partant d'un enseignement structuré, l'étudiant prend peu à peu sa place au milieu de l'apprentissage pour finalement adapter sa langue à ses besoins particuliers.
Nous sommes donc passés d'une vue extérieure mécaniste ou déterministe avec la conception structu· raliste de l'enseignement des langues, à une vue intérieure ou mentaliste avec la notion de locuteur-générateur, pour arriver à une conception situationnelle ou expérientielle de l'enseignement d'une langue étrangère, selon laquelle la langue est outil d'expériences com· inunicatives.
g~-février1
ÉCOLE ET MUSÉE
D'abord 1-t- fo~ des questions
Comme convenu avec le maître, les élèves restèrent dans la cour après le retentisse
ment de la cloche. Ils attendaien t la suite annoncée du cours d 'Histoire. L'enseignant apparut, les bras chargés de «chevillères», de craies de couleur et de papiers divers. Les enfants s'agglutinèrent autour de lui, curieux et pressés de connaître la suite des informations.
Les consignes se limitaient en la constitution de groupes de 5 à 6 élèves. Les enfants s'accomplirent dans une fébrilité à peine contenue. La suite se précisait ... Le maître distilla ses recommandations puis les élèves se dispersèrent en différents endroits de la cour.
Sur la feuille descriptive, le plan du bâtiment affichait des cotes précises: l'ensemble de la construction s'étalait sur une surface rectangulaire de 23,36 par 8,95 m. Un premier espace, d 'un tiers de la surfa-
Vue d sud.
~-février 1997
ce totale environ, se partageait en trois zones distinctes: un «hall», une «sacristie» et un emplacement pour les foyers, peut-être une «cuisine».
Dàns les groupes on s'affairait: tandis que deux élèves arpentaien t sous la dictée de leurs camarades, un autre traçait les contours encore flous de la fameuse construction.
Le corps principal de l'édifice se constituait d 'une p ièce allongée, caractérisée par une allée cenb·ale délimitée par deux bas-côtés de ctimension à peine plus modeste. Au fond de la «nef» se dressait un «autel».
Aux yeux des élèves, le mystère restait complet: que signifiait ces lignes et où voulait en venir le «prof»?
L'enseignant rassembla bientôt ses élèves et parcourut en leur compagnie les 5 p lans fièrement étalés sur la cour de récré. On s'arrêta enfin devant le dernier.
Essai de reconstltvtlon d1 Mlthraeum de Mll'llgny,
après les fow'les dt 1993.
L'attente était à son comble, tout le monde écoutait.. . De retour en classe les élèves reçurent un document complémentairel qui répondait à tou tes leurs questions: les rites pratiqués, le dieu invoqué, la période concernée, la hiérarchie observée, ...
Lorsque la cloche retentit pour les libérer, on apercevait leur impatience à se retrouver, dans une semaine, pour la suite du cours. Le maître en effet leur avait promis de se rendre au musée pour observer, pour de vrai, les objets découverts lors des récentes fouilles sur le site d'Octodure.
Eric Berthod
----' Document explicatif composé en
deux parties: une présentation des découvertes du Mithraeum de Martigny sur la colonne de gauche, un développement des mots savants et des ouvertures, en relation avec d'autres découvertes, sur ]a colonne de droite.
r---------------------------1 1 '
' ' l RAPPEL i 1 1 1 1
: Visite commentée : 1 1
: de l'exposition «Dialogues», : ! jeudi 27 février à 18 h 30, : 1 Musée cantonal des beaux-arts, : 1 1 l par Mme Marianne CERNY : l 1 1 :
L-----------------------~---~
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ACT
Des ~ pour le tricot
Les marionnettes à doigts (photo 1)
Décorer les marionnettes à l'aide de feutrine, yeux mobiles, . .. (Il existe sur le marché un produit qui, appliqué, ressemble à une broderie).
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Voici de nouvelles idées d'application pour les exercices
de tricot en 3P et 4P Ces idées sont tirées des livres
en prêt à l'ORDP:
«Die neueste Masche» Iris Helms, Topp 2137
«Die skandinavische Masches» Iris Helms, Topp 2055
Toutes ces réalisations ont pour base un tuyau en tricot.
Autres marionnettes (photo 2)
Une marionnette est un sujet qui plaît aux élèves. Peut-être vaudrait-il la peine de l'exploiter et de permettre à l'élève de jouer avec, de s'exprimer (lien avec l'expression orale en classe).
Applications sur sagex (photo3)
cices de tricot, on peut avoir recours à des ouates de rembourra ge, mais également à de la pl modelée et durcie ou du sa Des demi-boules de sagex peuv facilement être transformées en sectes, en ajoutant des cure-pip des yeux mobiles ...
Bocaux (photos 4-5)
Pourquoi ne pas décorer simplement un bocal ou une bouteille afin d 'offrir un cadeau original? Fête des Pères ou Fêtes des Mères? Les jambes et les bras de l'abeille peuvent être réalisés en tricotin, ainsi que l'écharpe sur la bouteille.
(photo 6)
Le tuyau de tricot se transforme en chapeau que l'on place sur une &rosse perle en bois. On décore le ~t de manière à obtenir un beau
e Noël à piquer dans un arran&ement floral.
r---------------------------, 1
SOLDE - ACTION · SOLDE i «Au fil du temps»
Vous pouvez commander au dépôt scolaire «Au Fil du Temps», un livre sur les activi-
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
tés créatrices sur textiles. La : commande (numéro de code : 2572) peut être passée par fax. : 027 / 606 41 54 ou carte postale à
1
l'adresse suivante: Dépôt des ouvrages scolaires, Route des Rottes 62, 1964 Conthey.
i Cet ouvrage créé en 1988 sur : mandat de la Commission ro: mande des moyens d'enseigne: ment explique et illustre les dif: férentes techniques textiles: 1
tricot, broderie, crochet, cou tu-1
re, pa tchwork, tissage, trapun- : to, appliques, macramé, sur- : liures. :
1
Ce livre de référence richement : illustré (350 pages) est vendu i au prix de Fr. 10.-. :
t
L---------------------------~
Pâques (photos 7-8)
Et p our terminer quelques idées pour Pâques: un coquetier où l'on fera germer du cresson, des poussins tout jaunes et tout mignons à suspendre. Bon travail !
Cori11ne Dervey Animatrice ACM
27
La rée.ré des profs
avec
1:TKL1,11,l'IE Sz RCJLY.1t\TN par Alexis Gir et Dominique Fon:
28
N° 3. L'EAU Elément grec : Eléments latins:
Devinette:
"hydr(o)·" "oqu(a)·" "oigu(e)·" "èv(e)·"
Douce dans un lac, elle devient salée dans lamer.
Les indiens l'appellent "Eau-de-feu" Nous, nous disons ...
En Grèce, on l'appelle Poséidon.
a) Ville allemande d 'où provient une eau qui sent bon b) Ville française d'où provient wie eau miraculeuse
Trouve les homonymes!
a) liquide insipide, inodore, incolore b) élevé, grand ... c) déterminant, article contracté d) interjection marquant la swprise e) interjection servant à invoquer f) mte!]ecuon qui exprime l'étonnement l'indignation g) abréviation de "ouest" '
Romain lui domie un autre nom. Le connais-tu ?
"Aqua" ça sert ! • a) à" la peinture à l'eau" b) au "bocal à poissons" c) au "canal pour conduire l'eau" d) au "graveur à !'eau-fmte"
Touve ces quatre noms!
\Ill
En déchiffrant ce rébus, tu découvriras une expression très connue. Elle signifie "nn effort inutile, vain"!
'Irouve le mot qui correspond à chaque définition:
a) qui croît au bord de l'eau b) qui craint l'eau c) étude de l'eau d) qui aime l'eau e) élevage d'espèces marines
Ancien instrument pour mesurer le temps ?
Table creusée en bassin. Anagramme de RNEE
R~ ·Février 1997
v111/
n:ouve les ~eux "homophones" qui repondent a cette définition: Inspire de la répugnance dans des perles de pluie.
y-1 _, l ._,___
Ancien vase à eau, muni d'une anse et d'un bec
Solutions:
"-'Q~l~!R(ZJ JO!A9(l J 01p,(sdo1o(OJ om1111oenbu-o oinido.1p,(q p O!go101p,(4-o oqo4do.1p,(lJ-q onbµ•nb•-•(6 sonno~ sop
-_01uo~9p(g neo,1 suep 09di),p dnoo un(L 01s1uo_pmbe-p onponbr. ·o~ um~enbu-q 01101enbe-e(9 oun1doN(Ç O!A-Op-nco(t 0_g iOlJ-J ' · o , 40 p (x)nc-o ine4-q nuo-•(( neo(z sop1no1-q ougOJO:)-•( 1
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ÉDUCATION PHYSIQUE
Tournois de I' AVMEP
Tournoi de volley-ball du 2e degré
Lieu: Sierre, Salle Omnisports
Date: Mercredi 12 mars 1997
Horaire: D ébut du tournoi: 13h30
Proclamation des résultats: 17h00
Catégories:
Filles: maximum 2 licenciées sur le terrain
Garçons: maximum 2 licenciés sur le terrain
Mixtes: maximum 2 licenciés sur le terrain.
Conditions: 3 équipes par établissement scolaire a u maximum, mais 2 équipes par catégorie
Arbitrage: assuré par les élèves
Inscriptions: à faire parvenir par écrit au responsable du tournoi, en indiquant les nom, prénom, adresse et N o de téléphone du respon sab le de l'équipe, ainsi que le nom del' é tablissement scolaire
Délai: le délai d 'inscription est fixé au I er mars 1997. Merci de le respecter!
Responsable du tournoi: Pierre-André Perren, Vergers 40, 3965 Chippis
L'AVMEP décline toute responsabilité en cas d'accident.
Tournoi de volley-ball pour enseignants
L' AVMEP organise, à l' intention des enseignants de tous les degrés, son tradHionnel tournoi d e vo lleyb all.
30
Lieu: Sierre, Salle omnisports
Date: mercredi 5 mars 1997
Horaire: d ébut du tournoi: 13h30
Proclamation des résultats: 17h00
Equipes: mixtes (2 filles au minimum sur le terrain)
Frais: la finance d ' inscription d e 30 francs par équipe sera versée sur place, le jour du tournoi
Inscriptions: à faire p arvenir par écrit au responsable du tournoi en m entionnant le nom d e l'équipe et les coordonnées du responsab le
Délai: Le délai d' inscription est fixé au 26 février 1997
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Maitres voUeyeurs ou élèves, l'AVMEP
orga ise des tournois pour vous.
Responsable du tournoi: Pascal Germanier, Pré-du-Torrent 22, 1964 Conthey
L 'AVMEP décline toute responsabilité en cas d'accident.
Tournoi de minivolley inter-cycles
Lieu: Sion, Salles du Lycée-Collège des Creusets
Date: mercredi 12 mars 1997
Horaire: d ébut du tournoi: 13h30
Proclamation des résultats: 17h00
Equipes: a) formées de 3 joueurs de classe:
1" CO, filles ou garçons b) formées d e 3 joueurs de classe:
2• CO, filles ou garçons c) formées d e 3 joueurs de classe:
3• CO, filles ou garçons
Conditions: au maximum 2 équipes p ar degré po u r ch aque établissement scolaire
Arbitrage: assuré par les élèves
Frais: une partie d es frais de transport sera couverte par!' A VMEP
Inscriptions: à faire parvenir au responsable d u tournoi, par écrit, en mentionnant les nom, adresse et No d e téléphone d e !' accompa· gnant, nom d e l' école, et catégorie (1", 2 ' ou 3• - fille ou garçon)
Délai: le délai d ' inscription est fixé au 1•' m ar s 1997. Merci de le res·
pecter!
Responsable: Gérard Aymon, Les
Places, 1981 Vex.
L'AVMEP décline toute responsabilili en cas d'accident.
gw,~·Févrftrl
Le film de Verneuil dans lequel Y. Montand incarnait un personnage pur
et dur relatait en fiUgr ane l'assassinat de JF Kenn edy. Rassurez-vous, amis cinéphiles, je ne suis pas là pour descendre en flam mes Icare - le soleil l'a fa it bien avant moi - m a i s pour v ou s conter la saga du 1 dans les arcanes impitoyables du scrabble.
Cette voyelle existe en huit exemplaires dans notre jeu et vaut un modeste point. Elle joue un rôle appréciable dans les désin ences verbales:
associée avec le A: Al, AIS, AIT, ERAI, ERA!S, ERAIT
associée avec le E: IE, IEZ, DEZ, ERIEZ, !MES, !TES .. .
associée avec Je 0: TONS, DONS
Enfin avec le A et le E pensez à la 3• personne du pluriel AIENT. On trouve le I dans 14 mots de 2 lettres. Il occupe trois fois la prentière place et onze fois la seconde. Les solutions les plus rémunératr ices étan t de loin IF (sapin), FI (faire fi) et sur~out XI (lettre grecque donc Invariable; jouez donc SIX avec un S).
Même si au scrabble, on n'a pas l'habitude de mettre les points sur les !, cette lettre tntonne des accents chaleu~ux et multiples. Songez à accent circonflexe. Ce fa-
11\eux chapeau de la cime quL dans un chuintement llgu, tombe dans l'abîme. Celaditm' · · · eme s1 Je dois of-
~- février 1997
SCRABBLE
üu~ücare fusquer les pisse-froid de l'or thographe moderne qui privilégien t l 'abime. Aïe, pensez aussi au tréma que vous trouvez dans le maïs transgénique avant de le voir débarguer dans votre assiette.
Exerci<e 1
Saurez-vous identifier l es n1ots qui se cachen t derrière ces tirages sachant qu1ils comporten t tous un tréma ou un circonflexe.
EEGIMOS
ACCEINO
AAEHINW
EJINOSU
EHIRTU
CEILORT
CEIINOST
EEGIITUX
AEGILLU
Le Ise double dans ANGIITE (in flammation des vaisseaux) - CHAFII, CHAFIISME et CHAFIITE (relatif à une école islamique) CHIISME et CHIITE ( doctri· ne musulmane) - HA· WAllEN - SCENARII - SYL-
VIIDE (passereau) - TORII (portique d'un temple japonais).
Exerci<e 2
Le 1 et le Y (i grec) se mêlent parfois dans un même mot semant ainsi la zizanie dans vos neurones. A vous d e remplacer les points par u n J ou un Y.
.D.LLE .RAQ.EN
S.NON.ME M.TO.EN
HEM.C.CLE S.B.LL.N
S.ND.C T.LBUR.
LAB.R.NTHE H.A.C.NTHE
OAR.ST.S
.LL.R.EN
H.EROGL.PHE
P.THON.SSE
Les 2/ 3 du vocabulaire des mots commençan t par I débutent par IN. On peut encore y ajouter les mots préfixés par IM, autre graphie d u préfixe In devant les lettres B, M et P et souvent IRR pour les mots commençant par R. C'est bien à tort que certains hésitent à doubler ou non Je N dans les mots commençant par IN. Le début INN .. . ne se trou· ve que dans les mots dont le radical commence par N.
SOLUTIONS Exercice 1: ÉGOÏSME - COCAÏNE - HAW AÏEN - INOUÏES . HUÎTRE - CLOÎTRE· STOÏCIEN - EXIGUÏTÉ - GLAÏEUL
Exercice 2: IDYLLE - IRAQIEN - SYNONYME - MITOYEN -HÉMICYCLE - SIBYLLIN - SYNDIC · TILBURY - LABYRINTHE - H YACINTH E - H IÉROGLYPHE - O ARISTYS - ILLYRIEN -PYTHONISSE
Exercice 3: INADAPTÉ - INVENGÉE - INFOUTUS - INÉCOUTÉ - INFARCI - INDIRECT - INEMPLO! - IN ALIÉNÉ
Le <hapeau de la âme lombera+U dans l'abîme?
Ainsi INNERVER (de nerf), INNOVER (de nover), INNOME (de nom). Nuire en lat.in <cnocere» engendre INNOCUITÉ et INNOCENT. Sachez encore qu'aucun mot ne débute par INR sauf INRACONTABLE.
Exerci<e 3
Vous êtes encore droit comme un I pour participer au dernier jeu . JI s'agit de retrouver les mots démarrant par IN dans les tirages suivants.
AADEINPT
EEEIGNNV
FINOSTUU
CEEINOTU
ACFIINR
CDEIINRT
EIILMNOP
AEEIILNN
]. Berlie
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CATÉCHÈSE
De nouvelles orientations pour les préparations aux sacrements
l a catéch èse, qui accompagne les chrétiens d ans leur ch emin d e foi, d em ande une mise à
jour constante. Le Centre d e catéchèse d e la partie fran cophone du diocèse a entrepris d epuis plusieurs années une clarification d es grandes orientation s d e la catéchèse actuelle.
U n prem ier document, définissant les grands axes de la catéchèse p aroissia le a été p u blié en automne 1994: «Les O rienta tions d iocésaines pour une pastorale catéchétique et sacramentelle renouvelée».
Une deuxièm e pa r tie, concernant l es préparations aux sacrements, v ien t d ' être o fficialisée en novembre 1996.
De nombreux catéchistes travaillant à !' école ou en p aroisse ont
collaboré à la rédaction d e ce dossier. A leur d em ande, des précisions sur la théologie des sacrements ont été introduites. Ces points d e rep ères leur perme tten t d e mettre en pratique avec p lus de jus tesse les p ropositions concrètes p résentées.
La première partie de ce document rassem ble des notes théologiques et des p oints d'attention q ui concernent tous les sacrem ents. Ensuite chaque sacrem ent est abord é avec sa spécificité selon quatre grands axes: rep ères théologiques, enjeux importants, lignes de force p our la préparation , p oin ts d ' a ttention . Le dernier ch apitr e traite du catéchu mén a t: Que faire lorsque des enfants en âge de scolarité ou des adultes demand ent le baptême?
Ces docum en ts s' adressent donc bien sûr aux p rêtres, aux conseils de communau té et aux catéchistes mai s aussi à toute p ersonne parta'. geant avec eux la responsabilité de la préparation d es enfants et des adultes a ux divers sacrements. Si vous êtes concernés, n' hésitez pas à faire un p etit clin d' œil aux p rêtres ou aux catéchistes qui viennent dans votre classe ... Vous pouvez aussi corn mander directement ce docwn en t au Cen tre de catéchèse (027 / 322 23 73)
Merci po u r votre collaboration et bonne route avec les enfants.
Pascal Dorsnz Responsable du Centre
de catécl1lse
r----------------------------------------------------------------------------------- - - --i 1
! O~jcctifs : 1 1
' ' ' ' 1 1 1 1 1 1 1
: Organisateurs : 1 : Intervenant :
; Destinataires : 1 1 Dates:
! Prix: 1 1 Lieu : 1 l J 1 ~ Renseignements : et inscriptions : 1 1
~ Délai d'inscription : l 1 1 1
• Apprendre des chants CHANTER AVEC LES ADOLESCENTS
•Valoriser leur conlenu, leur théologie
• Savoir exercer un esprit critique
• Démontrer leur utilité en catéchèse
• Connaître un répertoire
Nous invitons les personnes qui savent jouer d'un instrument à l'apporter.
Sous-Commission Romande de Catéchèse des adolescents
Jean-Daniel Balet, Dominicain
Animateurs, catéchistes et toutes personnes qui s'occupenl des adolescents (12-18 ans) du samedi 19 avril à 9h30 au dimanche20 avril à 15h30
Fr. 80.-Foyer Franciscain à Saint-Maurice
Tél : (024) 486.11.11
CCRFP, Bd de Graney 29, 1006 Lausanne
Prière d'indiquer votre nom, prénom, adresse complète et téléphone.
21 mars 1997
Week-end 19 et 20 avril 1997 • L------~--------------------------------------------~----------------------------------~-32
ÉDUCATION MUSICALE
L'enseignement élargi de la musique dans les classes· enfantines et primaires
Lf intégration de la mu
sique dans les classes enfantines e t primai
res du Valais se fa it, si l'on peut dire, de_ ma~ière harmonieuse. Mises a part les plages réservées éventuellement pour les enseignants spécialisés, l1 éducation m usicale est souvent pratiquée chaque jour. Cela a été rendu possible par la richesse des pistes offertes par les moyens d'enseignement.
La surcharge des programmes et le souci des enseignants à les réaliser pleinement sont un frein indéniable à leur engagement à pratiquer 1' enseignement élargi de la musique. Pourtant, si 1' on tient compte du développement de l'enfant à travers les savoirs-être (attitudes) et les savoir-faire (méthodes), la musique permet ces acquisitions au mème titre que la langue maternelle ou la mathématique. A ce sujet, les réflexions d'Education 2000 tendent à mettre en application les principes d'acq uisition de ces compétences transversales (voir nouveau carnet scolaire l P). Il n'y a donc, à mon avis, aucune crainte à pratiquer beauc?up de musique en classe, bien au contraire.
Définition l'enseignement élargi de la musique consiste à donner à l'"d . I' e ucahon musicale à école une place plus im
portante que celle accordée )>ar le plan-horaire (75 minutes). Le temps supplé-
~- Février 1997
du Valais romand
mentaire est pris, en principe, sur les branches dites essentielles.
Situation dans le Valais romand
Beaucoup d'enseignants donnent à la musique une place très importante à l'intérieur de leur classe sans pour au tant le faire savoir à la collectivité.
Officiellement pour l'année 1996-1997, 25 classes sont inscrites, réparties de la manière suivante :
3 classes enfantines, 2 classes de l P, 3 classes de 2P, 4 classes de 3P, 1 classe de 3-4P, 1 classe de 4P, 4 classes de 5P, 2 classes de 5-6P, 5 classes de 6P, soit un total de 25 classes.
Nombre de minutes hebdomadaires réservées à l' éducation musicale et moyens utilisés
Classes enfantines: Comme aucune dotation horaire n'est imposée, on peut supposer que, en général, la musique occupe une place importante. Les moyens d'ensei gnement officiels contiennent toutes les pistes permettant aux enfants de construire leur personnalité à travers le chant, le mouvement, l'instrumentarium, les rythmes et structures musicales, !'écoute dirigée et l'audition.
Classes primaires: Dans les différentes grilles d'horaires consultées, le nombre de minutes hebdomadaires se situe dans une fourchette de 100 à 150 minutes, pour une moyenne de 120 minutes. Sachant que la marge de manœuvre des enseignants dans leur classe est très grande, il faut relativiser la valeur de ces chiffres.
Tous les enseignants utilisent les «Moyens romands d'enseignement de la musique».
D'autre part, les élèves s'initient à la flûte dans 15 c1asses, aux instruments à p ercussion dans 12 classes, à la danse et au mouvement dans 8 classes.
La chanson reste, bien entendu, la base de l' éducation musicale.
Branches scolaires diminuées
Le temps consacré au français, aux mathématiques et à la connaissance de l'environnement sont diminuées dans des proportions variables dans presque toutes les classes. L'éducation religieuse, le dessin, la langue allemande et les ACM sont diminués par certains enseignants dans une moindre mesure.
Dans le futur Etant donné les bienfaits reconnus de la musique pour le développement harmonieux de l'enfant, on peut se poser la question d'une éventuelle généralisation de cette démarche pédagogique qu'est l'enseignement élargi de la musique à l'école.
Rien ne serait plus dangereux que d'obliger les enseignants à entrer dans un domaine qu'ils maîtriseraient mal. La musique peut avec bonheur entrer dans l' éducation scolaire générale (français, environnement, langue allemande, éducation physique ... ). Elle peut être également un élément moteur pour les spectacles. Mais laissons aux enseignants Je soin d' approfondir avec leurs élèves une activité qui leur tient particulièrement à cœur.
Je souhaite pourtant, qu'au niveau du cycle d' orientation, les adolescents puissent avoir la possibilité d'intégrer dans leur cursus une année scolaire au moins durant laquelle léducation musicale aurait une place prépondérante.
Quant à la place de la musique dans les collèges, elle a fait l'objet d'une décision fédérale qui la mettrait en valeur. Il reste à définir le nombre exact d'heures qui 1ui serait dévolue ainsi que les contenus. Vaste et passionnant défi.
Bernard Oberholzer
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ON SE PRÉSENTE
Forum transfrontalier de l'éducation
Un lien fM--~ les frontières l) epuis 1993, le Forum trans
frontalier de l'éducation est un heu de rencontres associant
«des praticiens de l'enseignement public et de l'enseignement privé des cantons de Genève, de Vaud, du Valais et des départements de !'Ain et de la Haute-Savoie, ainsi que de toute autre zone frontalière francophone, qui entendent œuvrer à !'établissement d' un dialogue et d'une coopération pardessus ce qui les sépare, dans le même bassin géographique, économique et culturel, pour mieux répondre aux défis de l'enseignement aujourd'hui» (art.1 des statuts de!' association).
Association privée née de l'initiative de quelques enseignants et responsables d'établissements inquiets de l'isolement croissant de la Suisse dans l'Europe où s'apprêtent à vivre les jeunes qui leur sont confiés, le Forum a grandi et s'est vu peu à peu reconnaître par les autorités scolaires genevoises et par l'Académie de Grenoble. Il a reçu de même l'appui du Conseil du Léman, qui le subventionne depuis 1995. Le Forum transfrontalier est co-présidé par deux responsables, l'un suisse et l'autre français. S'il n'est pas indispensable d'être membre de l'association pour participer à ses travaux, on peut manifester concrètement son soutien à ses objectifs en s'acquittant d'une modique cotisation annuelle.
Le Forum, qu'y fait-on?
Le terme Forum transfrontalier recouvre en fait deux réalités: une
34
rencontre annuelle qui se déroule alternativement dans un établissement public ou privé, suisse ou français, et une série de séances de réflexion (les ateliers) réunissant des enseignants de tous horizons à plusieurs reprises dans l'année afin de partager interrogations et expériences.
La rencontre annuelle
Le premier Fornm transfrontalier de l'éducation, en 1994, a eu pour cadre l' Institut Florimont à Genève, et pour thème «Enseignement sans frontières». L' intervenant principal en a été Albert Jacquard. En 1995, au Collège Paul-EmileVictor de Cranves-Sales, 250 participants ont réfléchi au thème «Former des citoyens: quelles valeurs? quels savoirs?», et en 1996, c'est à !'Ecole supérieure de commerce André-Chavanne de Genève que le thème «Frontières .. . » a attiré nombre de professionnels de !'éducation. Le thème de 1997, «L'école d'aujourd'hui pour l'Europe de demain», permettra aux participants d'entendre, à l'Institut Sainte-Famille de La Roche-surForon, René REMOND, historien et politologue, qui sera l'orateur principal.
Les ateliers
~ors de la journée annuelle, après l mterventJon centrale, les partict. pants se regroupent en ateliers échangent et travaillent sur les su'. jets qui les intéressent. Mais ces ateliers ne prennent pas fin avec la journée: ils vont fonctionner au. delà, se réunissant à plusieurs reprises entre deux forums. Aujourd' hui, les ateliers sont au nombre de six et traitent de sujets variés : Vie quotidienne à l'école, Formation des maîtres, Nouvelles technologies de l'information et de la communication, Insertion des jeunes dans la vie professionnelle, Enseigner le français langue maternelle et Orientation.
Les réalisations du Forum Le Forum se veut davantage qu'un lieu de réflexion : il cherche à pro· mouvoir des actions entrant dans le cadre de ses objectifs. Ainsi, au nombre des réalisations concréti· sées grâce à l'association ou in· duites par ses membres, on peut citer la collaboration régulière entre les Etudes pédagogiques se· condaires genevoises et I' Acadé· mie de Grenoble, la coopération entre les services d'orientation de Genève et de la région d' Annemasse ou, plus proches de la vie quoti· dienne des enseignants, des ren· contres entre classes suisses et françaises sur un thème commun ou des stages d'élèves d'un établis· sement dans un autre. Mention· nons également tout particulière· ment la présence, depuis deux ans, d'enseignants français dans des jurys de maturité genevois. Ce
R~- février 1997
dernier exem p'.e de collaboration est !'occasion d échanges mterper·
Jll1els fructueux, que le Forum souhaite voir s'intensifier grâce à
lso création prochaine de duos pé-a f . dagogiques p,ouvant oncho~ne~ toute une annee de concert grace a des contacts fréquents et des visites mutuelles en classe.
Le Forum transfrontalier en 1997
On Je voit, actions et projets ne manquent pas, même s'il faut bien concéder que, pour le moment, ils se vivent principalement dans la région franco-genevoise. Le comité du Forum transfrontalier de l'éducation souhaiterait cependant vivement que les activités de !'association touchent davantage de collègues vaudois et valaisans, qui y ont toute leur place et y seront les bienvenus. Pour tout renseignement, on peut s'adresser au co-président suisse :
jean-Didier LOR ET AN ESC André-Chavanne 14, avenue Trembley Case postale 118 1211 Genève 28 Tél. (022) 740 25 80 Fax. (022) 740 32 36
DÈPARTEMENT DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE DU CANTON DU VAlAIS
Burt<iudeloformolione!deséchongeslinguisliques P~nla3· 1950Sian
Tél. 027 /606 41 JO· Fox 027/606 41 34
Le Bureoudeséchongescherche
des familles ~Oocrneillirdesélèveshongroisporticulièremenl
molivésel à l'aise dons la longue fron~aise,
désireux dedécouvrirun nouveausyslèmescoloire.
Périodes: 1.4.1991·27.6.1997au25.8.1997·30.ll.1997
Une indemnisotioneslprévue.
Possibilitédonnée àunjeuneValoisoodeséiourner enHongrieduronlquelquessemoines.
Renseignements a11prèsduBureaudeséchangeslinguisliques, Plan1a3 · l950Sion-Tél.027/6064130.
~·Février 1997
IVe Forum transfrontalier de l'éducation
Thème: L'école d'aujourd 'hui pour l'Europe de demain
Institut Sainte-Famille, La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie)
Samedi 22 mars 1997
Renseignements au 0033 / 450 03 27 61, ou à l'une des adresses citées
Adresses des responsables d'ateliers
Vie quotidienne à l'école
Mm• Corinne DE HALLER Collège de la Côte A venue des Romains F-74890 BONS-EN-CHABLAIS Tél. 04 50 36 10 19
Formation des maîtres
Mme Janine BEZAGUET Etudes pédagogiques 16, avenue du Bouchet 1209GENÈVE Tél. 734 81 25 Fax 796 8817
Nouvelles technologies de ! 'information et de la communication
M. Léonard MORAND Collège des Grandes-Communes 20, chemin Gérard-de-Terrier Case postale 156 1213 PETIT-LANCY Tél. 792 03 22 Fax 793 08 42
Insertion des jeunes dans la vie professionnelle
M. Jean-François ARRAGAIN Lycée professionnel 26, rue de la Cudry F-74150 RUMILLY Tél. 04 50 0111 80 Fax 04 50 01 07 52
Enseigner le français langue matemelle
M. Jean PRAZ Collège Saint-Louis 34, route de Bellebouche 1246 CORSIER Tél. 75118 61
Orientation
M. Gérard V ALLAT Centre d 'information et d 'orientation 14, avenue du Général-de-Gaulle BP358 F-74107 ANNEMASSE CEDEX Tél. 04 50 38 15 23 Fax 04 50 38 62 31
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NOS COLLÈGUES
P~N~ftu
Résumer l'itinérnire de vie de Pierre Nicollier relève de la ga
geure, car, comme tous les individus passionnés, il a mille facettes. A côté de son activité d'enseignant qu' il exerce à mi-temps à Sion, il conjugue avec bonheur durant ses loisirs nature et culture. Sa triple formation - d'enseignant, de guide de montagne et de maître secondaire en éducati o n artistique -confirme son besoin de découvertes, sa soif d e connaissances. Il en est de même de son goût pour les voyages, pour la lecture ou pour le cinéma. Son itinéraire professionnel n 'est certes pas linéaire, mais Pierre Nicollier vit heureu x avec ce besoin constant de l'alternance d 'activités. Père de famille, il connaît la joie de partager avec sa femme la responsabilité au quotidien d e ses trois enfants mais aussi la joie - c'est lui qui le dit! -de participer activement aux tâches ménagères.
Selon Pierre Nicollier, son premier coup de chance a été d 'obtenir, au sortir de !'Ecole normale en 1980, un poste d'enseignant à mi-temps. Un peu trop jeune à son avis pour ce métier, il a ainsi pu enseigner avec plaisir tout en élargissant ses horizons. Cela lui a permis de découvrir les délices de l'autonomie financière sans pour autant sacrifier ses autres passions. Mais d 'où
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Lo passion avant tout
lui vient ce goût pour des loisirs aussi variés que sont la montagne et la création artistique? Même s' il a découvert très jeune le bonheur des balades avec ses parents, il a véritablement attrapé le virus de la montagne durant sa période «normalienne», avec d es amis d 'alors qui le sont aujourd'hui encore. Et si enfant déjà, il dessinait volontiers, c'est Michel Gaillard, l'un de ses professeurs à !'Ecole normale, qui lui a donné le véritable déclic du dessin et de l'expression artistique en général.
Sportif et artiste
Durant son mi-temps de libre il suit, de 1982 à 1984, la formation pour devenir guide de montagne. Même s' il guide relativement peu, il aime le faire, car la relation avec des adultes lui permet des conversations différentes de celles qu'il peut avoir avec ses élèves. Chacune des passions de Pierre Nicollier enrichit l' autre et c'est ainsi qu'en classe, il transmet son amour de la nature en emm enant ses élèves de temps à autre réviser ou travailler l'élocution en plein air. «Je crois que c'est important de mon· trer aux enfants que l'on peut travailler la matière scolaire sans être forcé· ment dans la classe; on peut apprendre les pieds dans !'eau. Il est bon de les étonner et d'éviter la routine à J' école. J'ai en· vie de leur faire découvrir
qu'on peut être intellectuellement actif avec un vif bonheur», explique d'un ton convaincant Pierre Nicollier.
Un peu avant de terminer cette formation sportive, il en ent~me une autre - artistique cette fois.grâce à son ami et collègue Enc Berthod qui suivait alors les cours de Gottfried Tritten à Berne. Cette formation de maître secondaire en éducation artistique est pour lui u:; autre bonheur. De cette époqueC garde un souvenir lumineux. e
R~-Févner199T.
t en poche, il n'a toutefois jabre~e u envie d'enseigner le dessin rnaise · S i· 't ' de d' orientat10n. e um er a au e~eule branche lui aurait paru -UJl de son tempérament éclec-au vu D l . ue _un peu monotone. e p us, uq ntact avec les enfants au tra-ie co 'è vers des différentEes fmatiil r~s e
1st
ur lui essentiel. n att, n uti tPo rofessionnellement sa forma-se p ,, d lion artistique qu a e rares occa-sions. Il a par exemple collabor é avec le CFPS (Centre de formation édagogique et sociale) en orgam-
~ant des cours à option. Dans son ctivité d'enseignant, cette forma~on artistique lui sert toutefois incontestablement, et pas seulement durant les activités manuelles. •J'aime mettre les enfants en situation de création», relève-t-il. Extrêmement sensible à la création poétique, il !'est de manière générale à toutes les activités qui éveillent la créativité (visites d'expositions, animations théât ra les, etc.).
Sans jamais se considérer comme un artiste, il lui arrive parfois de regretter l'époque où il avait du temps pour peindre, mais se contente aujourd' hui du plaisir procuré par la visite des musées et des galeries. «Je me dis que mes activités d'atelier, j e pourrai les entreprendre à 45 ans», lance-t-il comme un défi.
L'envie de voyages ...
Après quelques années d'enseignement, Pierre Nicollier d écide de prendre une année de congé pour satisfaire son envie de voyager. Il visite le Pérou, le Mexique, Cuba, les USA, etc. II en profite pour faire de la montagne, mais aussi pour errer avec comme points de chute les grandes villes (une autre de ses passions) et leurs musées. «Durant cette période, j'ai beaucoup écrit et lu; j'ai énormément marché. Je ~e suis senti seul parfois, mais 1 éprouvais un grand bonheur à ftre paumé là-bas.» Hasard ou destinée, c'est justement là-bas
~ - février 1997
qu'il rencontre une infirmière zurichoise, elle aussi brillante grimpeuse et voyageuse passionnée, qui deviendra sa femme.
Au terme de son congé sabbatique, il reprend son travail d 'enseignant à mi-temps. Ensuite, c'est le mariage avec Monica . Ayant connu sa femme lors d'un voyage dans des zones désertiques et montagneuses des Etats-Unis, ils décident de repartir ensemble sur le continent américain. Nouveau congé durant l' année scolaire 1990-1991: Pierre Nicollier et sa femme partent clandestinement à trois (officiellement à deux). Le voyage se termine en Colombie avec la naissance de leur premier enfant.
Une fois encore, c'est le retour à la case départ et la reprise du travail à mi-temps avec del' enthousiasme et de la motivation à revendre. «J'espère que si un jour je n'ai plus la flamme pour l' enseignement, je serai assez lucide pour faire autre chose», confie-t-il.
La vie à vélo
Impossible de parler de Pierre Nicollier sans parler du vélo. Après avoir longtemps vécu sous le signe de lautomobile, il a décidé depuis plusieurs années - au départ, quelque peu influencé par sa femme- d 'abandonner la voiture pour Je vélo. Un moyen de transport familial et sportif qui lui permet de se dépenser physiquement au quotidien. Devenu également adepte des transports en commun, le fait de ne plus avoir de voiture n'entrave en rien sa mobilité. Sans jamais êti·e critique à l'égard de ceux qui n'ont pas fait le même choix que lui, il pense que d errière son mode de vie se cache «un certain défi joyeux, mais peut-être aussi un vague sentiment de provocation».
Faire du vélo, du camping, du canoë, ne pas avoir la télévision: c'est pour lui un mode de vie choisi et non subi, presque une philosophie.
Comme il se plaît à le dire, c'est «Une façon de créer l'aventure même en milieu civilisé». Le jour où cela ne lui conviendra plus, il ne s'obstinera pas. A ses yeux, il n'y a pas de honte à réviser ses rêves. Par ailleurs, il n'a pas envie d 'imposer ses choix à ses enfants. Pierre Nicollier pourrait faire sienne une phrase superbe de Simone de Beauvoir: «Se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres.»
Propos recueillis par Nadia Revaz
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LIVRES
Sur 1.es chemins de l'apprendre
Publié aux Edi tions du CEFRA, «Sur les chemins de J' apprendre»
est un ouv rage écrit par une enseignante et chercheuse, pour les enseignants, les formateurs, les étudiants, les parents... Bref, pour tous ceux: qui sont intéressés par la réussite scolaire. Il a pour objectif de faire découvrir d es pistes qui aident à apprendre. L'aute ure, Marie -Lo uise Zimmermann-Asta donne tout d' abord la parole aux apprenants: que signifie pour eux le terme apprendre? que ressentent-ils qu a nd o n le ur dit «apprendre»? Trois modèles sont ensuite choisis et présentés. Tous sont centrés sur celui qui apprend. C'est d'abord Je
Modèle allostérique d' André Giordan (directeur du LDES, le Laboratoire de Didactique et d 'Epistémologie des Sciences à Genève); c'est ensuite la Gestion mentale d'Antoine de la Garanderie (directeur de recherches à l'Université de Lyon Il); c'est enfin !'Apprentissage par l'autonomie (APA) de M a rie- Lo u ise Zim m e rmann-Asta.
M arie -Louise Zimm ermann-Asta fait part de sa longue pratique d'enseignante et éclaire conO"ètement l'apprentissage par l'autonomie. Elle en détaille le fonctionnement, expose les conditions qui font qu' une innovation pédagogique résiste au temps. Elle relate une séquence pédago-
gique AP A sur le thème de la chaleur (chaleur, température, ébullition).
L'auteure décrit les éléments à mettre en œuvre pour permettre à l'apprenant de passer d'une concep ti o n «pré-scien tifique» à une conception d_e plus en plus scientifique. L'erreur est alors considérée comme un révélateur du chemin qui reste encore à parcourir. Les exemples choisis sont simples, mais la por tée de cet ouvrage dépasse le domaine scientifique.
Le dernier chapitre propose une réflexion sur 1' art d'enseigner ou / et celui d'apprendre. Des rôles nouveaux sont offerts à 1' enseignant et à 1' apprenant.
Marie -Louise Zimmermann-Asta est docteure èJ sciences de ['éducation et collaborntrice de recherclie au !.DES, il l'Université dt Genève. Formatrice d'e11seignn11ts et de formateurs, ellt a pourtant toujours vo111H demeurer professeure de physique dans l'enseig11eme11t secondaire genevois, où ellt œuvre depuis 25 ans.
Elle n travaillé avec des élèves au cycle d'orie11tati0111
au Collège, dans une écolt primaire privée et, dep1tis sa création, il /'Ecole de Culturt Générale Jean Piaget. Fondatrice et co-directrice d11 CEFRA (Centre de forma· tian et de recherche sur les stratégies d'apprentissage), elle réalise des format ions <Il
Gestion mentale.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••• •••• La bibliothèque de l'ORDP de Sion présente de janvier à mars 1997 une exposition didactique sw· la météorologie.
Destinée aux jeunes de la se année primaire jusqu'au
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EX PO-MÉTÉO Observatoire météorologique
à l'ORDP de Sion
2• degré, elle a été réalisée par le Centro didattico cantonale de Bellinzona, en collaboration avec les météorologues de Locarno-Monti et les spécialis tes de I' enseigne1nent technique et scientifique de la scuola media du Tessin. Elle a été traduite et adaptée par les membres du Groupe romand des centres de documentation pédagogique (GROCEDOP).
Le premier mérite de cette exposition didactique est de parvenir, au travers de tableaux, de vidéos, de cartes
explicatives et d' une petite station météo, à vulgariser un sujet réputé complexe. Chacun a la possibilité de jouer au météorologue averti en analysant les données enregistrées et relayées par un ordinàteur spécialement installé et ainsi de se familiariser avec les éléments compris dans la notion de temps, à savoir la pression, l'humidité, Je vent, les précipitatio ns, la couverture nuageuse notan1rnen t.
La vingtaine de panneaux explicatifs détaille en outre,
lactivité de l'Institut suisse de météorologie, l' importan ce e t le fonctionnemenf des satellites et les données nécessaires à la fiabilité des prévisions météorologiques.
L'exposition peut être visi· tée ' librement du lundi au vendredi de 13h30 à 18h00 (pas de visite commentée); des documents, explicatif (texte de J' exposition) et didactiques (questionnaires à compléter d urant la visite), sont mis à disposition. Les enseignants désirant visiter l'exposition avec leur classe sont p1iés de s'annoncer àla Bibliothèque de J'ORDP.aU 027 / 606 41 50, au moi.Ill 48 heures à J'avance.
Sources: GROCEDOP.
LIVRES
Enseigner et apprendre à écrire
Vers une didactique de l'écriture
A lors que la lecture a fait l'objet de nombreuses recherches, ex
périmentations et publications, l'intérêt potu l'écriture est un phénomène relativement récent. Ce n'est donc pas par hasard si son enseignement demeure largement classique et répétitif, pour ne pas dire ennuyeux. Yves Reuter, professeur de didactique du français à l'Université de Lille 3, saisi t l'occasion de fa ire un bilan critique des pratiques actuelles dominantes de l'enseignement de l'écriture dans le but de mieux les comprendre et surtout de les améliorer.
JI rappelle que d ans l' enseignement traditionnel, «les représentations des apprenants ne sont pratiquement pas prises en compte e t leurs difficultés sont très rarement analysées précisément, les relations lectureécriture [ ... ] sont peu formalisées et la réécriture se trouve radicalement exclue des pratiques tradition-
nelles liées à la rédaction.» La rédaction est encore donnée à voir comme Je lieu explicite de l'enseignement de l'écriture et le littéraire comme lieu de référence.
Yves Reuter examine les apports pédagogiques issus de différents courants (pédngogie Freinet, pédagogie du projet, narratologie et théories des textes, des propositions pédagogico-didactiques: jeux poétiques el d'écriture, nteliers d'écriture) et susceptibles de modifier l'enseignement de l'écriture. A partir de là, il pose les premiers jalons visant à constru ire une didactique de l'écriture autour de la motivation, de la diversification des situations d' apprentissage, de larticulation lecture-écriture, du choix des textes-supports, de l'évaluation et de la rééa·itLue.
Depuis une vingtaine d'années, on assiste à une émergence des théo.ries de l'écriture qui pourront peut-être aboutir à la constitution d' une véritable didactique
de J' écriture. Parmi les contributions majeures de ces recherches, Yves Reuter s 1intéresse plus particulièrement aux approches psychocognitives et psycholinguistiques de J' écriture, à la génétique textuelle, aux apports de !' anthropologie et de l'histoire, de la sociologie et de !'ethnologie.
Sur cette base, Yves Reuter tente une formalisation de J' écriture en fonction des connaissances théoriques disponibles aujourd'hui. Il insiste sur la dimension sociale de l'écriture et sur les distinctions à opérer enh·e la performance, la compétence scripturale et les compétences du Sujet, aux nécessaires tensions constitutives des pratiques pédagogiques. A noter qu'Yves Reuter se situe dans une perspective essentiellement constructiviste.
Comment s'acheminer vers une didactique de l'écriture? En construisant la motiva Hon, en diversifiant les situations de travail, les
TRAVAIL DES ENFANTS DEUX VIDÉOS POUR LES CLASSES
situations d'écriture, en recherchant les textes et les lectures qui peuvent aider à écrire, en pratiquant I' évaluation et la réécriture, répond Yves Reuter.
Cet ouvrage présente un atout communicatif majeur: il s' adresse à tous les enseignants de tous les degrés scolaires, pour autant qu'ils soient concernés par la pratique de l'écriture.
Nadia Revaz
Yves Reuter (1996). Enseigner et apprendre d écrire. Construire une didactique de l'écriture. Paris: ESF, collection Pédagogies. A signaler également un autre ouvrage récemment paru sur le même thème:
Christine Barré-de-Miniac et al. (1996). Vers une didactique de l 'éc r ilu1·e. Pour u11e approche pluridisciplinaire. Paris-Bruxelles: lNRPde Boeck.
l'Organisalion infernafionale du travail (OIT) a produit deux vidéos sur le lrovoil des enfants dons le monde. lnfifulées cJe suis un enlonb el cl' enfonce enchaînée>, ces deux cosseffes, d'une durée de 52 minules chacune, son! disponibles à l'ORDP de Sion el à l'ODIS de St-Maurice.
Ces deux vidéos viennent à poinf pour rappeler que noire pays, duronf ces derniers mois, a affirmé à plusieurs reprises sa volonté de s'engager plus infensiYllrlenf pour Io défense des droils de l'enfant, ef en particulier pour luller contre le frovoil des enfanls. Elles nous roppellenl aussi qu'un rapport récent de fOIT loiJ éfof d'une silualion alarmante en ce qui concerne l'ampleur du phénomène du fravoil des enfants. On estime en elle! qu'ils son! 250 millions dons ~monde à lrovailler, souvent dons des secleurs économiques où ils son! exposés à des risques imporfonls de maladies ef d'occidents. A l'aide de ces vidéos, lisenseignanfs pourront sensibiliser les jeunes en abordant celle problématique tout en les familiarisant avec l'OIT dont les lâches sont souvent méconnues.
~ personn~s intéressées peuvent emprunler ces vidéos à l'ORDP de Sion ou à l'ODIS de St-Maurice. Elles peuvenl aussi les acheter direclemenf à l'OIT à ~adresse su1vonle: Elisabeth Poss, Unilé oudiov~uelle, BIT, 4, rue des Morillons, 1211 Genève 22. Tél. 022 / 799 79 49. Prix: 45.-(robois possible pour .,écoles).
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Vaincre les difficultés de la dictée
Les Editions Labor et LEP viennent de lancer une série d e brochures intitulée: «Vaincre les difficultés de la dictée». Les six volumes de la collection s' adressent aux élèves des classes primaires, de sept à douze ans. Ces livres invitent les enfants à renforcer l'apprentissage et à maîtriser les connaissances de l'orthographe. S'ils peuvent s'avérer d' utiles compléments à certaines activités de renforcement, ils n' apportent malheureusement rien de bien nouveau à l'apprentissage de cette matière. Principe de base: une série d'exercices «à trous» permet de préparer une dictée.
Cette collection est disponible au service de prêt de l' ORDP.
333 idées pour l'allemand
«333 idées paur l'allemand». Le titre de J'ouvrage publié chez Nathan Pédagogie est alléchant. Ces pistes de travail s' adressent avant tout à de jeunes enfants débutants
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LIVRES
mais pourront facilement être adaptées à des élèves déjà initiés. Les suggestions permetten t de mett re en place des activités ludiques favorisant les interactions entre élèves: jeux de rôles, men.10-ry, comptines, interviews .. . Un ouvrage qui contribuera à enrichir vos leçons d'allemand.
Cet ouvrage est disponible au service de prêt de l'ORDP.
L'art sacré, Trésors de suisse
Le nouvel ouvrage Monda est consacré aux trésors suisses de J' art sacré. Tl s' attache à faire connaître trente-trois églises et couvents parmi les p lus intéressants. Le livre ne présente que ce qui, en permanence, est véritablement accessible au regard du lec-
teur: autels, chapiteaux, statues, cloîtres, fresques, vitraux, tombeaux et objets litu rgiques. L'auteur, Robert Schnieper, invite le lecteur à mieux comprendre et apprécier ces joyaux ar tistiques qui sont autant de jalons puisque, au fil des pages, on parcourt toutes les époques de l' art sacré, des débuts paléochrétiens au classicisme et à l' historicisme du XIX• siècle en
passan t par le roman, le gothique le baroque et le rococo. Les réaUsa'. tians des années 1920 et celles de nos jours ne sont pas oubliées.
L'art sacré, Trésors de suisse peut èlrt commandé directement aux Editiorrs Monda, 1800 Vevey, au prix de Fr. 29,50 + 500 points Mo11do ou Fr. 55.- sans la contrepartie en points Monda. On le trouve également en [j. brai rie au prix sans les points.
Les contes de la Fée verte
Deux contes + deux jeux = un livre! Cette équation vient d'être résolue par les Editions LEP qui viennent de lancer une nouvelle collection appelée «Les contes de la Fée verte». Ecrits par des enfants et des adolescents, les contes an· noncent chacun un jeu sur la natu· re. Des jeux originaux et instructifs à construire soi-même, des jeux qui font appel à la stratégie tout en permettant à chaque joueur, petit ou grand, de p rendre conscience que la nature qui nous entoure est fragile et qu'elle doit être protégée.
Les contes de la Fée verte; La vague - La légende du pays de la nuit. Editions LEP, 1996. Prix du volume: 24 francs .
Ed lmhoff Librairie Vs. - Reliure
Encadrements - Gravures
Rue de la Majorie 5 Case postale 2054 1950 Sion 2 Nord 027 / 322 10 70
s .... :.Il
E 2000
Ça travaille touiours E 2000 suit son cours. Actuellement, deux commissions planchent sur les mandats qui leur ont été confiés (voir Résonances de décembre 96). La première se penche sur !' organisation du collège dans la perspective de la nouvelle maturité; la seconde sur l'organisation et le fonctionnement du cycle d'orientation.
De son côté, la Direction du projet examine les retombées législatives engendrées par J' ensemble des mesures proposées. Elle en étudie aussi les incidences financières.
Quant aux experts aux répondants et aux membres des différents modules, ils se retrouveront le 26 mars prochain pour une présentation des premières conclusions auxquelles E 2000 a abouti.
N RACCOURCI
Coexistence inlerculturelle
Séminaires à Fribourg
l'Univlllité de Fribourg organise 111uellement un cycle de neuf liminaires de formation continue 1111 le thème de Io •Coexistence illerwlturelle>. Ils sont deslinés 111 enseignon1s et aux outres professionnels touchés par le problème de Io migration. liun~sont des experts dans les iMléren~ domaines et des praticiens canfirmés, les séminaires aborden1 des thèmes aussi différen1s que l'iœle ou cœur des intercultures, les pathologies liées à la migra1ion ou les ospe<ts ethniques et religieux lins les conflits. le prochain sémillllie qui aura lieu les 13 e1 l 4 mars lllttra de l'adolescent migrant. Le iilai d'inmiption pour ce module llf fixé ou 21 février.
111111 pouvez commonder le ~ogromme de ces séminaires au llrri<e de Io lormolion continue lliîieBilé de Fribourg, ' t duMusée8, 1700 Fribourg. lil. 026 / 300 73 47 hx ll26 / 300 97 28.
BD 97
On cherche nouveaux talents Un de vos élèves de plus de 15 ans es1 passionné de 80 e1 n'a jamais publié d'album. Vous pouvez l'encourager à participer au concours Nouveaux tolen~ organisé par le Festival 80'97 de Sierre. Sur une page A3 et sur un support souple, il créera une bande dessinée sur le thème cles petites bulles>. Il l'enverra à l'adresse suivante avant le 5 avril: Concours Nouveaux talents, Festival 80'97, Case postale 707, 3960 Sierre.
CO de Nendoz et Veysonnoz l'avenir dans le to risme Jeudi 23 janvier, les élèves de 2• année du CO de Nendoz et Veysonnoz ont pu vivre leur désormais traditionnelle journée placée sous le !hème cNotre avenir dans le tourisme• organisée en collaboration avec I' Association des artisans et commerçants de Nendoz. A cette occasion, les élèves ont pu s'initier ou fonclionnement d'un commerce,
d'une agence de location, d'un hôtel ou de l'office de tourisme. Ils ont également v~ité !'Ecole Suisse de Ski et Télé-Nendaz.
Cette journée aura permis à chacun de mesurer l'importance du tour~me pour sa région.
«milAmi»
Une revue à découvrir Lo revue cmilAmi> s'adresse aux enfonls et leur présente un pays étranger dons chacun de ses numéros. Lo dernière parution est consacrée à
l'Albanie. Un petit garçon parle de sa patrie et de sa vie quotidienne. Puis on découvre un conte albanais, des recettes, des jeux. le jeune lecteur apprendra aussi que Mère Teresa avait une maman albanaise et lira un petit reportage consacré à Carla, une infirmière tessinoise qui travaille en Albanie. cmilAmb est édité par Animation missionnaire enfants et jeunes et le Déportement m~sionnoire d'Echange et Mission. l'abonnement annuel (5 numéros) coûte 18 francs. Adresse: «milAmi>, Vignettaz 48, 1709 Fribourg.
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CARTE BLANCHE ~ JA«i~ w~
Un monde en mutation!
7) es regroupem ents d 'entreprises par dizaines, des licenciem ents par milliers, un
nombre croissant d 'exclus, des SDF morts d e froid , une insécurité latente p our tou te une p opulation; nous vivons un m onde en profonde muta tion, e t l'école change avec lui!
Comment change-t-elle? Comment devrait-elle se transformer?
Elever le niveau des compétences
Dans les p ays p ostindustrialisés, les systèmes de formation se modifient, tentent de répondre aux nouveaux besoins éducatifs et sociaux, et surtout cherchent à les anticiper. La Suisse a d'ores et déjà entrepris plusieu rs réformes majeures. Elle institue de nouvelles formations de niveau tertiaire, universitaires et professionnelles, réfor me la maturité, cr ée une maturité professionnelle e t des Hautes Ecoles Spécialisées (H ES), élève la qualification des enseignants et des cadres de l 'école, améliore la maîtrise des langues.
Le Canton du Valais n 'échappe pas à cet te mutation vers une société qui attend de ses citoyens un h aut niveau de qualification, des capacités élevées d'invention, d 'initiative e t de m obilité. Par ses nombreuses réformes, le Valais participe donc de ce mouvement de transformation des systèmes suisses de formation.
L'observateur extérieur que je s uis est même frappé par l'importance des réformes engagées dans ce
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Une école en transformationl canton. Le Valais a en effet renforcé les institutions de formations supérieures professionnelles de manière à pouvoir les intégrer dans une H ES romand e, créé un institut supérieur de formation des enseignants, posé les bases de formations universitaires interdisciplinai..res (IKB). N'a-t-il pas engagé une réforme en profondeur de tout son systèm e de formation (Education 2000) sur une base scientifique et démocratique remarquable - en évitant les heurts que d 'autres cantons ont rencontrés dans des exercices similaires? N 'a-t-il p as réor ganisé ses services de manière à favoriser l'harmonisation des formations de l'école enfantine à la fin de la scolarisation, encouragé l'autonomie des établissements scolaires, engagé une formation de ses cadres? Il est par ailleurs pionnier en Suisse roman de dans le domaine de l'enseignement bilingue et novateur dans celui de l'évaluation .
Ces modifications, structurelles le plus souvent, ne doivent toutefois pas occulter ce qui est l'essentiel des changem ents à entreprendre: la définition des compéten ces à construire et des comportemen ts à favoriser pour vivre dans ce monde en proie à de profondes transformations.
Redéfinir les objectifs de l'école de demain
Qu els devraien t ê tre les compétences et les comportements essentiels du XXIe siècle? En tre 1994 et 1996, l 'UNESCO, l'OCDE et la Commission européenne ont tenté
de définir ce qu e devrait être J'en. seignement du siècle prochain Leurs analyses et leurs propositions convergen t fortement.
La Commission internationale sur !'éducation pour le vingt et unième siècle (UNESCO) propose «Quatre piliers pour l'éducation»: «apprendre à con naître, apprendre à faire, apprendre à vivre ensemble, ap p rendre à être»; c'est-à-dire acquérir les inst ruments de la compréhension, pou voir agir sur son environnement, savoir participer et coop érer avec les autres. Alain Touraine souligne le paradoxe des sociétés contemporaines, universelles et mondiales par les sciences, les techniques et surtout l' écono· mie, mais nationalistes, régionalistes voire intégristes par leur cul· ture et leur histoire. De son côté, la Commission européenne propose d'investir dans l'intelligence et de revaloriser la culture générale con sidérée comme une capacité à saisir la signification des choses, à comprendre et à créer, fonction de base de l'école. Plus précisément, elle suggère d 'offrir une seconde chance par l'école pour éviter l'ex· clusion . En oub:e, elle encourage la maîtrise de trois langues commu· nautaires. Quant à l' OCDE, elle in· sis te sur la nécessité de promou· voir une éducation pour tau&, largement commune et récurre~te afin de favoriser la cohésion socta· le et de réduire J' exclusion par la déqualifica tion . L'OCDE recom· mande également la souplesse et !'ouverture des dispositifs de formation de telle sorte que des ~a~ serelles entre les formations jJU
tiales et continues soient jetées, de
même qu'entre les lieux de la formation et de l'emploi, afin que des chances de poursuivre et de réorienter les itinéraires de formation soient offertes à plusieurs moments de l'existence.
Passer du discours aux actes Toutes ces organisations in ternationales citent en priorité des compétences générales et transversales. Une chose est de les mentionner, une autre est de les acquérir. Il importe donc aujourd 'hu i de passer du discours aux actes. C'est un défi important que les écoles doivent parvenir à surmonter en mettant en place les moyens d ' atteindre ces corn pétences par des plans d'études d'un nouveau genre et des didactiques appropriées, particulièrement novatrices.
Le «Travail de maturité», exigé à ''.avenir de tous les élèves gymnasiens, inscrit précisément dans les actes ce projet de mettre au prenuer plan de la formation la maîtrise de compétences complexes mobilisatrices de savoirs et savoirfaire divers. Les enseignants des
~-Février 1997
collèges de Suisse, pour leur part, se sont livrés à une réflexion fondamentale sur les objectifs de la formation gymnasiale et ont rédigé un «plan d 'études-cadre» pour les écoles de maturité. C'est un document original qui devrait inciter les enseignants à investir dans le développement de formes nouvelles d'enseignement et dans la pratique de méthodes de t ravail variées. Il est ouvert à des approches interdisciplinaires de 1' enseignement, encourage le développement de compétences transdisciplinaires -«Sociales, éthiques et politiques; -intellectuelles, scientifiques et épistémologiques; - communicatives, culturelles et esthétiques; - de la personne, de la santé et de son corps; - de l' information, des techniques d ' apprentissage et de technologie». Un document similaire devrait in1pérativernent être réalisé aujourd'hui pour la scolarité obligatoire de la Suisse romande dont les plans d'études actuels on t plus de 25 ans. Les procédures d ' évaluation scolaire mériteraient également un réexamen critique afin de les mettre
en harmonie avec les orientations nouvelles des formations. Plu tôt qu' être une information subie, l'évaluation devrait pouvoir être, pour 1' élève, une occasion de retour sur soi, d'appréciation de ses apprentissages, et permettre une mise en rapport des compétences acquises avec un projet personnel de formation. Le maître aurait, dans ce cas, la responsabilité de guider et de nuancer les au to-évalua t ions et auto-orientations des élèves à la lumière de ses propres appréciations d ' enseignant. Ce serait une action for matrice à plus d 'un titre pour !'élève, u tile
à la mise en place d'aptitudes à ajuster ses compétences plusieurs fois tout au long de sa vie. Cet apprentissage à la construction, par chacun, de sa formation première, puis continue, pourrait commencer de bonne heure, dès !'école primaire. Plusieurs cantons ont d' ailleurs déjà mis sur pied de telles pratiques fondées sur des échanges entre les élèves, les parents et !'enseignant.
D'autres innovations restent encore à imaginer et à expérimenter pour transformer en profondeur un modèle de formation conçu pour une société de plein emploi et de stabilité sociale et professionnelle.
l'~ Jacques Weiss
est directeur de l'IRDP à Neuchâtel.
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REVUE DE PRESSE
D'un numéro à l'autre
Accord intercontonol Prix des étDdes fixés Les cantons non universitaires savent ce qu' ils vont payer pour former leurs étudiants. Le Groupe d' études pour les finances cantonales a fini ses calculs. Aujourd' hui, le canton paie 9000 francs par an pour chaque étudiant formé ailleurs, quelle q ue soit la faculté fréquentée. Désormais, les montants seront différenciés en fonction des études suivies. Pour le Valais, l' augmentation prévue se monte à 38%. Actuellement, le canton verse 22,3 millions et la facture prévue passera à 30,8 millions. Cet accord entrera en vigueur en 2003. (NQ 23.12)
Autisme Ecole spécialisée Première du genre en Suisse romande, une école vaudoise vient d'ouvrir une classe pour enfants autistes. Installée à Echichens sur Morges, elle accueille actuellement trois enfants. La classe est organisée de manière à donner w1 maximum de repères aux enfants. Chacun travaille à sa table; ses activités lui sont dictées par des signes visuels. Au fur et à mesure qu' il progresse dans l'abstraction les signes passent de l'objet à la photo, puis au d essin, au mot et enfin au la ngage. Les familles paient un écolage similaire à celui des écoles privées, le solde étant pris en charge par la Fondation
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pour l'éducation des enfants autistes (FEDEA). (J. de Genève 4.01)
Internet Outil pédagogique In terne t est aussi un outil pédagogique. Trois classes romandes le testent avec succès depuis six mois. Journal de classe, exposés d'histoire contemporaine ou correspondance suivie avec le Canada, les u tilisations possibles ne manquent pas. En se connectant au Net, les élèves de primaire e t de secondaire ne vont peut-être pas apprendre plus vite, mais ils vont s'instruire différemment. L'emploi d'Internet redynamise souvent des élèves réputés peu intéressés par la chose scolaire. .savoir que l'on est lu par des gens du monde entier nous motive beaucoup. Nous faisons davantage attention à !'orthographe, au style et à la construction des phrases)), avoue l' un d'eux. (NQ6.01.)
Ecole genevoise
Propo5itlons 1-bérales Le banquier et député libéral Armand Lombard veut bousculer 1' école genevoise pour mieux l'ouvrir sur la cité. Il propose de donner p lus d'autonomie aux établissements scolaires en leur permettant de gérer leur adminis tration, leurs immeubles, de pouvoir choisir les enseignants proposés par le DIP. Il suggère aussi
de les mettre en réseau avec le monde associatif, économique, politique et culturel. La gauche, elle, se méfie de ce qu'elle considère comme une amorce de privatisation. Selon le socialiste René Longet, on irait alors vers une différenciation des écoles selon les quartiers. (NQ6.01)
Ecoles du Tessin Le français régresse L'enseignement du français est en perte de vitesse au Tessin. Au niveau secondaire, cette branche a été rabotée de deux heures hebdomadaires au profit de l'allemand. La décision n'a suscité pratiquement aucune réaction, à l'exception de quelques critiqu es isolées dans la presse. Les raisons pratiques l'ont emporté sur les considérations politiques et culturelles. Cette érosion est la conséquence d'une réalité économique et sociale qui contraint à des choix pragmatiques. Cette situation est préoccupante, d'autant plus que dans divers cantons de Suisse alémanique, les heures consacrées jusque-là au français font place désormais à l'anglais ou à d'autres matières. (24 Heutes 7.01)
Etude de l'OCDE Suisses p iètres lecteurs
Selon l' OCD E, les Suisses ont une capacité de lecture t rès ins u ff i sa n te. 55 % d' Alémaniques et 51 % des Romands auraient des diffi-
cuités à lire des textes simples: déterminer, par exemple, à l'aide d'une notule accompagnant le médicamen~ la durée maximale recommandée pour la prise d'aspirine ou remplir la denùère ligne d'un bon de commande dont le total est chiffré en dollars ... Les Helvètes arrivent dans le peloton de queue, seule la Pologne faisant moins bien. (24 Heures, 8.01)
Apprentissage
Plus proche du marché L' Ofiaml veut améliorer l'insertion professionnelle des apprentis. L'apprentissage réformé devrait être p lus proche des besoins du marché. Les employés de commerce seront les premiers à bénéficier du nouveau concept, si tout va bien dans deux ans. Le projet de l'Ofiamt prévoit la suppression de l'examen final, une évaluation continue avec un système de créd its et un programme plus souple afin de répondre de plus près aux besoins de l'économie. (NQB.01)
Université
Des thèses bien écrites
L'universitaire génial n'ut pas celui qu i • lei meille ures idées. C'est celui qui sait les exprime~ Constatant que trop de m moires et de thèses m••:crent la langue dans Jaqu If le ils sont écrits, la sodé
R~- Févrltl' lt97
université . et reche~che SUR) distribue depuis 8
( des prix aux travaux les ~ux écrits. Membre du ~de la SUR, Jacques Neirynck, ex-professe~r à l'EPfL, tient sa .m1ss10n en haute considérat:J.on ma1s ne cache pas son désespoir. Il estime que la plu part des étudiants qu'il fréquente sont des illettrés dont les connaissances littéraires ne franchissent pas le n iveau zéro. Selon lui, on ne peut pas prétendre être universitaire tant que l' on n'arrive pas à bien s'exprimer par écrit. (NQ 13.01)
Genève Ecoles à créer Genève doit multiplier les écoles pour absorber une nouvelle vague de jeunes. Après une période de tassement, le Département de l'instruction publique doit consentir à d' importants investissements afin de ne pas se trouver dépourvu d'écoles face à l'étonnante croissance du nombre d'adolescents. Selon les estimations, 1000 élèves supplémentaires entreront à l' écoJe secondaire obligatoire en l'an 2000, ce qui correspond à une croissance de près de 10%. (/. de Genève 16.01)
HES
Le Valais participera La Haule Ecole Spécialisée (HES) de Suisse occidentale (HES-SO) sera bientôt une réa lité. Il y aura une
seule école mais vingt ~t un lieux d'enseignement répartis dans les cantons de Genève, Vaud, Valais, Fribourg, jura et Neuchâtel. Environ 4300 étudiants des écoles d'ingénieurs, de gestion ou d'arts appliqués sont concernés. Actuellement, le dossier est en possession du Conseil fédéral pour approbation, tandis que le projet de concordat doit encore être approuvé par les exécu tifs et les législatifs cantonaux. Le Valais est très concerné puisque plusieurs de ses écoles feront partie de la HES-SO: !'Ecole d' ingénieurs, !'Ecole supérieure de cadres pour 1' économie et l'administration (ESCEA) de St-Maurice, la Haute école de gestion de Viège. (NF 18.01)
Fribourg
l'Uni évaluée L' Université de Fribourg s'est soumise à une évaluation. C'est la première fois qu'en Suisse, une haute école s'est prêtée de son plein gré à un diagnostic global de ses activités. Quelques résultats de cette procédure ont été publiés. Quelques résultats seulement, car pour que les professeurs accep tent de se prêter à une telle introspection, il a fallu leur garantir une stricte confidentialité. Les étudiants ont participé à cette analyse, mais ils ont dû donner de la voix pour y avoir droit. Dans 11 ensemble, l'Université de Fri-
p R ( ,HAIN 4-tJ~
t apprentissage de l'écriture Délai rédactionnel: 20 février 97
bourg s'en so.rt plutôt bien. Ses prestations dans I' enseignement et la recherche sont en général jugées bonnes, voire de très haut niveau. (NQ 20.01)
Tolérances orthographiques
Enseig ants lnforntés Les enseignants de Suisse romande n'on t plus le choix. Ils doivent désormais accep ter les nouvelles tolérances orthographiques approuvées en 1990 par l' Académie française. Et ceci même si les dictionnaires n'ont pour l' instant entériné qu'un tiers d'entre elles. Les choses se sont faites lentement, mais elles ont fini par se faire: publiée à l'i.Jùtiative de la CDIP, une brochure explicative a commencé à parvenir aux enseignants de Suisse romande. En Valais, les étuctiants de !'Ecole normale sont déjà formés en tenant compte des nouvelles graphies acceptées. (N.d.l.r: le NQ publie dans cet article la liste complète des nouvelles graphies.) (NQ 24.01)
Fribourg
Maitresses fâchées Les maîtresses fribourgeoises d'école enfantine, d' activités créatrices manuelles et d' écon omie familiale veulen t être payées comme des instituteurs. Elles ont déposé un recours au T1·ibunal administra tif pour revendiquer une rec1assification non discriminatoire des professions féminines. Ce recours attaque l'arrêté du Conseil d 'Etat concernant la classification des fonctions du personnel de l'Etat de Fribourg. Les p laignantes viennent de recevoir une modeste revalorisation de leur fonction mais elles estiment que leur activité est tout aussi lourde que l'enseignemenl primaire. (ATS/NQ 27.01)
RlSOllANaS Mensuel de l'école voloisonne.
Edition, odminislrotion, rédaction Déportement
· de l'instruction publique (DIP) Office de recherche el de documenlolion pédagogiques (DROP) Grovelone 5, 1950 Sion Tél.(027) 606 41 52.
Direction J,.n·Pierre Solomin
Rédaction Poul Veller
Consed de rédaction Patrick Abbet, Ass. porenls Sandrine Morel, SPVol Maurice Oirren, OSP Jeon·Fronçois Lavey, DIP Fabio Oi Giacomo, AVECO Maurice Nonchen, OMP Jocelyne Gogliordi, AVPES Georges Sierra, AMEP
Pllotogrophe Jacques Dussex
Données techniques Surface de composition: 175 x 245 mm. Formol de Io revue: 210 x 280 mm. Impression en offset en noir el une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction focturés séparément pour documents fournis prêts à Io reproduction.
Parution Le 15 de choque mois soul juillet el ooûl.
Défol de remise des textes et des onnon<es Le 20 du mois précédent.
RÉGIE DES ANNONCES Valais VALPRINT SA, 1951 Sion Tél. 1027) 322 23 70 Fox (027) 322 07 47.
Hors-conton PUBLICITAS, 1951 Sion Tél. (027) 329 51 51 Fox (027) 323 57 60. Impression, expédition VALPRINTSA, 1951 Sion Tél. (027) 322 23 70 Fox (027) 322 07 47.
4S
PERFECTIONNEMENT DE L'ÉTÉ 1997 DESTINÉ AUX MAÎTRES DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
Thèmes et dates . Lieux Destinataires A11imateurs
1. En cours d'année scolaire 1996/1997
l. L'informatique au service de la Conthey Enseignants M. Michel Chastellain mathématique (samedi, printemps et des degrés 7 à 9 + autres animateurs automne 1997 soit 5 jours, à défirùr)
2. Les dernières nouveautés à Enseignants du CO M. Jean-Marie Rouiller, de l'informatique: déterminer et du 2• degré EmossonSA Qu'attendent l'économie et l'industrie de nos élèves? (mercredi 10 ou 17 juin 1997)
II. Semaine du 30 juin au 4juillet1997
3. L'apprentissage du vocabulaire en L2, Leytron Maîtres d'allemand Mm• Suzanne Wokusch
allemand du CO et du 2• degré
(30 juin 1997)
4. Préparation à une évaluation formative en Conthey Enseignants M. François Jaquet
mathématique des degrés 7 à 9 +animateur (30 juin au 4 juillet 1997)
5. Fonctionnement, acquisition et Lycée-Collège Maîtres de français M. Jean-Pierre Jaffre didactique de l'orthographe des Creusets du CO & du primaire (30 juin et 1•r juillet 1997) Sion
6. Cours bilingue «Le Valais et ses grands Haut-Valais Enseignants M. Ewald Salzmann
passages des Alpes (Simplon et Grand Bas-Valais de tous les degrés Mm• Elisabeth Gaspoz
Saint-Bernard)» (30 juin au 4 juillet 1997)
7. Couture Leytron Maîtresses EF Mm• Jacqueline Gammaldl
(30 juin au 4 juillet 1997) Mm• Marie-Claire Sierro
8. Micro-ondes et gastronomie Leytron Maîtresses EF Anagil Culinaire,
(1er ou 2juillet1997) Genève M. & Mm• Golay
9. Cours de TM Ecoles prof. Maîtres de TM du CO de Sion et Maîtres professionnels de Martigny
10. Trois clés pour une pédagogie religieuse, Lycée-Collège Enseignants du CO Père Jean-Marie Schiltz dynamique et attrayante des Creusets prioritaires, du 2• degré
avec les adolescents Sion & du niveau primaire (30 juin, 1er et 2 juillet 1997)
11. Formation des animateurs d'éducation au Sion Enseignants du CO M. Maurice Dirren
choix professionnel 2• année CO + collaborateurs
(30 juin et 1er juillet 1997) + animateurs
46
f ~ J ~
pERFECTIONNEMENT DE L'ÉTÉ 1997 DESTINÉ AUX MAÎTRES DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
~etdates 12.Formation des animateurs d'éducation au
choix professionnel 3• année CO (30 juin et 2 juillet 1997)
Lieux
Sion
Lycée-Collège
Desti11ataires Animateurs
Enseignants du CO M. Maurice Dirren + collaborateurs + animateurs
Enseignants Mme Eliane Launaz 13. Cours sur les abus sexuels (30 juin au 2 juillet 1997) des Creusets de tous les degrés Mm• AsU11cion Pescador
ru.semaine du 18 au 22 août 1997
14. Les nouveaux manuels d'éducation physique (Agrès et grimper, se mouvoir, les jeux) (18, 19, 20 août 1997)
15. Programmer avec Microsoft Visual Basic 4.0 (18 au 22août1997)
Sion, le 20 janvier 1997
Sion
Lycée-Collège des Creusets Sion
CO Goubing-Sierre
Maîtres Mm• Christiane Dini d'éducation physique M. Walter Bucher
M. Frédéric Roh
Enseignants du CO M. Gérald Duc prioritaires, du 2• degré & du niveau primaire
Proiet pour le perfectionnement des enseignants du CO Donner du sens à l'école et faire de l'élève un apprenant responsable de son savoir
l. en différenciant l'enseignement
Différender l'enseignement
- apprivoiser les différences par les atelieri; - exploiter les différences dons Io gestion
des groupes;
2. en diversifiant les moyens d'enseignement 3. en reliant les apprentissages entre eux
Utdiser des moyens d'enseignement diversifiés
- l'informatique, l'outil d'avenir de l'enseignant;
Relier les apprentissages entre eux
- introduire dons les classes une pédagogie du projet;
- apprendre à trovoiller ovec des classes à niveaux hétérogènes;
- connaftre les différentes stratégies personnelles d'opprentissoge;
- les nouvelles technologiques au service de Io pédagogie (Internet, télématique ... );
apprendre à élaborer des séquences d'enseignement interdisciplinaire.
- introduire différentes formes d'évaluation.
- découverte de logiciels el de CD-Rom à but didactique;
- util isation de l'ordinateur en classe.
(es cours sont proposés par la COO/COVAR el l'AVECO en vue de la mise en place du nouveau fO. De plus amples renseignements seront publiés dans le programme général des cours de perfectionnement du personnel enseignant pour l'été 1997
el l'année scolaire 1997/ 1998.
47
Cours de perf.ectionnement été 1997 et année scolaire 1997 /1998
Au personnel enseignant des écoles primaires du Valais romand
Mesdames, Messieurs,
Une nouvelle fois nous publions, pour votre information, les indications relatives aux cours de perfectionnement qui se dérouleront durant l'été 1997 et la période scolaire 1997 / 1998.
L'année dernière, une part importante du budget de la formation continue des enseignants a été utilisée pour les cours Education 2000 et Education à la santé. Cette année, le Bureau d'Education 2000 possède son propre budget pour la formation continue. Par contre, un montant assez important devra être prévu pour les rencontres d'Education à la santé. Cependant, l'éventail des cours mis sur pied durant la session pédagogique et durant l'année scolaire pourra être élargi.
Nous prévoyons d'organiser pour la fin juin 1997 et dans le courant de l'année scolaire 1997 /1998 les activités de perfectionnement décrites ci-après et pour lesquelles des indications spéciales seront communiquées. En plus des cours traditionnels, seront prévus des cours qui s'inspirent déjà du concept d'E 2000.
- Recyclage en éducation musicale, obligatoire pour les enseignants titulaires de 6• année primaire ou de classes à plusieurs degrés dans lesquelles se trouvent des élèves de 6• primaire ainsi que pour ceux qui, à ce jour, n'ont pas encore suivi le cours de base (du 30 juin au 4 juillet 1997).
- Mathématique
- Français expression
- Allemand
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- Cours bilingue (Haut-Valais/ Bas-Valais)
- Environnement
- Evaluation formative enfantine + primaire
- Formation à l'intervision (concept E 2000)
- Se lancer dans un projet d'école (concept E 2000)
- Vivre le changement (concept E 2000)
- Education religieuse
- Enseignement spécialisé
- Informatique
- Approche interculturelle
- ACM
- Education physique
- Audio-visuel
- L'hygiène mentale des écoliers
Les relations enseignants-parents
Le développement du langage et les difficultés rencontrées
- L'aventure psychomotrice
- Comment gérer notre capital santé
Toutes les informations de détail concernant ces cours paraîtront dans le numéro d'avril 1997 de Résonances avec les bulletins d'inscriptions.
Nous espérons que le programme qui vous est_p~ senté vous donnera satisfaction et nous vous mvt· tons à suivre les cours qui correspondent le mieux à vos besoins.
DÉPARTEMENT DE L'INSTRUCTION PUBLlQ~E Service cantonal de l'enseignement prima:
et des écoles norma PieTl'e-Marie Gabioud
R~·fivr1trlff7
SPECTACLE
Maupassant par la voix Découvir les tex les de Moupossonl dils par deux comédiennes professionnelles, c'est ce que vous propose I' Associolion cSurporoles Lectures, née de Io rencontre de Rita Goy et Sylviane Montilleri. Toutes deux ont élé formées à !'Ecole romande d'art dramofique et du Conservofoire de Lausanne. Elles ont aujourd'hui une gronde expérience de la transmission orale de textes, pour des publics variés. De leur passion pour les personnages et les situations quotidiennes des Nouvelles de Maupassant est né un spectacle accessible à tout public, y compris à celui des enfants ou adolescents, pourvu qu'ils soient préparés à l'écoute de ces textes. Un spectacle qui ne nécessite aucune sonorisation et peut donc s'instoller partout, à condition de privilégier un espace permeffanf un échange direct entre comédiennes et spectateurs.
A l'écoute des récifs de Maupassant, à dominante réaliste, tragique ou fontasfique, les auditeurs ne monqueronf pas d'être frappés par l'impression de vérité qui s'en échoppe. Or, un rapide examen des fifres est significatif, dans Io mesure où ils font presque toujours référence à des choses de la vie, modestes et humbles. li s'agit d'histoires vraies, de drames quotidiens comme Le petit Fût, La Relique, Les Sabots, Nuit de Noël ou La Fenêtre. Maupassant découpe dans le réel des parcelles d'existence, des bribes de quotidien. Ses personnages représentent une Ioule diverse et bigarrée parmi laquelle chacun de nous se retrouve en pays de connaissance.
les classes intéressées par la présentation d'un choix de textes de Moupossonf peuvent s'adresser à Surparoles Lectures, Rita Goy, Rte du Bois-de-Io-Choux, 1602 Lo Croix / Lutry. Tél. 021 / 792 12 09.
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membre de !'Association First et agréée par le British Council
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Faites parvenir vos annonces pour avril et mai 1997 au service de publicité de «Résonances» (mensuel de l'Ecole valaisanne), Publicitas SA, avenue de la Gare 25, 1951 Sion.
Pour tous renseignements: Publicitas Sion, Mm• Dessimoz se tient à votre disposit ion, téléphone (027) 329 51 51 .
Dernier délai de remise des ordres: 27 mars 1997 (pour l'édition d'avril).