republique du senegal un peuple ۵ un but ۵une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · cesag...

75
1 REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵Un but ۵Une foi Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education Educational Research Network for West And Central Africa Programme ROCARE de Petites Subventions pour la Recherche en Éducation RAPPORT FINAL Groupe de recherche composé de Mme Hourèyratou TALL DIA Dr Seck NDIAYE Ibrahima LY Cheikh Ahmed Tidiane Chérif DIAGNE Mars 2007

Upload: haquynh

Post on 14-Sep-2018

226 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

1

REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un peuple ۵ Un but ۵Une foi

�������� Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education

Educational Research Network for West And Central A frica

Programme ROCARE de Petites Subventions pour la Recherche en Éducation

RAPPORT FINAL

Groupe de recherche composé de

Mme Hourèyratou TALL DIA Dr Seck NDIAYE Ibrahima LY

Cheikh Ahmed Tidiane Chérif DIAGNE

Mars 2007

Page 2: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

2

SOMMAIRE

SIGLES ET ABREVIATIONS

02

04

INTRODUCTION : Contexte et justification 05

I- PREMIERE PARTIE :

PRESENTATION DU CADRE THEORIQUE 07

1. 1.1. 2. 1.1.1. 3. 1.1.2. 4. 1.1.3.

Elaboration de l’étude Orientations et Objectifs Problématique Hypothèse principale

08 08 09 11

5. 1.2. 6. 1.2.1. 7. 1.2.2. 8. 1.2.3.

1.3.

Construction de l’étude Présentation de l’étude Technique de collecte des données Calendrier de collecte des données

Chronogramme exécuté

12 12 13 14 16

II-DEUXIEME PARTIE :

EXPERIENCE TRADITIONNELLE DANS 10 DAARA DE LOUGA ET

TRILINGUISME DANS 25 DAARA DE DIOURBEL

17

2.1. Présentation générale du cadre d’étude des daara 18

2-1-1- Aperçu de l’environnement 18

2-1-2-

2-1-2-1. 2.1.2.2. 2-1-2-3.

Du daara traditionnel à l’expérimentation nationale du programme d’introduction du trilinguisme et de la formation professionnelle dans les daara-tests

Les caractéristiques du Daara Traditionnel Aperçu du programme d’introduction du trilinguisme et de la formation professionnelle dans les daara-tests Le bilan de l’expérience nationale

19

19 21 22

2.2. Etat des lieux des expériences dans 25 daara de Diourbel et 10 de Louga

23

2.2.1. L’expérience du trilinguisme à Diourbel 23

2.2.1.1. Environnement et programmes d’éducation dans la Région de Diourbel

23

2.2.1.2. La mise en œuvre du programme national d’introduction du trilinguisme et de la formation professionnelle à Diourbel

28

2.2.1.2..1.

2.2.1.2..2.

2.2.1.2..3.

Les 25 daara-tests ciblés de Diourbel Récapitulation des effectifs par sexe et âge Les niveaux

28 29 29

2.2-2. L’état des lieux de la mise en oeuvre 30

Page 3: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

3

2.2.2.1. Le suivi-évaluation de l’expérience 30

2.2.2.2. Les initiatives de l’Inspection d’Académie de Diourbel 32

2.2.3 Les daara de Louga et l’héritage des anciens 34

2.2.3.1. Caractéristiques générales de la région de Louga 34

2.2.3.2. Programmes d’éducation dans la région de Louga 36

2.2.3.3. Expérience traditionnelle dans 10 daara de la commune de Louga

37

2.2.3.3.1. Les 10 daara ciblés de Louga 37

2.2.3.3.2. Les niveaux 39

2.3 LLeess ffoorrcceess eett lleess ffaaiibblleesssseess 41

2.3.1. Les daara traditionnels 41

2.3.2. Le système du trilinguisme 42

2.3.3. Diagnostic dans le cadre du système éducatif global 45

2.3.3.1. La problématique de l’accès 45

2.3.3.2. La qualité dans les daara 46

2.3.3.3. La gestion dans les daara 47

III- TROISIEME PARTIE :

QUEL DAARA MODERNE A LOUGA ET A DIOURBEL POUR LE

SYSTEME EDUCATIF SENEGALAIS

49

3-1- Prise en compte des réalités socioculturelles dans la définition des finalités de l’éducation au Sénég al

50

3-1-1- Projet éducatif et demande religieuse des populations 50

3.1.2. Projet d’éducation dans les daara 50

3.1.3. La recherche de cohérence dans l’enchaînement des buts et des objectifs de la formation dans les daara

51

3.2. Construction de la formation dans les daara 52

3.2.1. Dispositif de formation 52

3.2.2. Processus de formation 55

3.3. Dispositif du contrôle de la qualité du système de formation dans les daara modernes

56

3.3.1. Mise en place des actions de prévention des risques d’échec 56

3.3.3.3. Dispositifs de contrôle et d’évaluation 57

CONCLUSION : Défis à relever 61

GLOSSAIRE DES TERMES ARABES 64

GLOSSAIRE DES TERMES WOLOF 65

BIBLIOGRAPHIE 66

ANNEXES : outil de collecte des données 69

Page 4: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

4

Abrév Significations littérales APT Association des Parents de Talibé BAC Baccalauréat BCI Budget Consolidé d’Investissement BFEM Brevet de Fin d’Etudes Moyen CADCCH Cellule d’Appui au Développement des Caractères Coraniques

Harmonisés CCH Caractères Coraniques Harmonisés CEM Collège d’Enseignement Moyen CEPE Certificat d’Etudes Primaires et Elémentaires CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF CCaabbiinneett dduu MMiinniissttrree DDéélléégguuéé CChhaarrggéé ddee ll’’AAllpphhaabbééttiissaattiioonn,, ddeess LLaanngguueess

NNaattiioonnaalleess eett ddee llaa FFrraannccoopphhoonniiee CME Compétences, Motivations et Environnement de travail CNREF Commission Nationale de Réforme de l’Education et de la Formation CONFEMEN conférence des Ministres de l’Education ayant le français en partage CRETF Centre Régional d’Enseignement Technique Féminin CVC CCoommppéétteenncceess ddee vviiee ccoouurraannttee DAEB Direction de l’Alphabétisation et de l’ DAGE Direction de l’Administration Générale et de l’Equipement DALN Direction de l’Alphabétisation et des Langues Nationales DEA Division de l’Enseignement Arabe DEST Direction de l’Enseignement Scientifique et Technique DFP Direction de la Formation Professionnelle DJVA Direction de la Jeunesse et des Valeurs Associatives DPLN Direction de la Promotion des Langues Nationales DPRE Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education ECAFFD Etre Capable A la Fin de la Formation De ECB Ecole Communautaire de Base EGEF Etats Généraux de l’Education et de la Formation EPT Education Pour Tous FEMP Foyers d’Enseignement Moyen Pratique IA Inspection d’Académie IDEN Inspection départementale de l’Education Nationale IGF Ingénierie et Gestion de la Formation INEADE Institut National d’Etude et d’Action pour le Développement de l’Education ISESCO Organisation Islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture LN Langues Nationales MAC Motivation Aptitudes Capacités MDCET Ministère Délégué Chargé de l’Enseignement Technique ME Ministère de l’Education MINEDAF (Conférence des) Ministres de l’EDucation des pays d’AFrique ONG Organisation Non Gouvernementale OP Objectif Pédagogique OPO Objectif Pédagogique Opérationnel OT Objectif Terminal OTI Objectif Terminal d’Intégration PDEF Plan Décennal de l’Education et de la Formation PNA Plan National d’Action UNESCO United Nations for Education, Science and Culture Organization UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance VIE Valence, Instrumentalité et Expectation

Page 5: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

5

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Notre pays, le Sénégal est engagé dans un vaste programme décennal

de l'éducation et de la formation afin de trouver des solutions durables aux

problèmes liés à l'éducation et à la formation. L'alphabétisation des

populations en langues nationales occupe une place de premier ordre dans ce

programme.

Dans cette perspective, la Direction de l'Alphabétisation et des

Langues Nationales (DALN), s'est fixé comme objectifs de codifier les

Langues Nationales à usage localisé, de les introduire dans le système

scolaire formel, de les articuler à l'enseignement technique et à la formation

professionnelle des néo-alphabètes et enfin de développer et de piloter des

stratégies pertinentes de pérennisation des acquis.

Cette Direction a constaté que, dans un monde caractérisé par la

mondialisation et la recherche d'une éducation pour tous, les taalibé, des

laissés pour compte, ne reçoivent pas une éducation de base apte à favoriser

leur insertion harmonieuse dans la vie productive. Non seulement, le

français, qui est la langue scientifique et technique, la langue de travail et

d'insertion, leur est difficilement accessible, mais aussi, les maîtres

coraniques qui les instruisent ont rarement accès aux nouvelles technologies

éducatives et aux méthodes pédagogiques modernes.

C'est pour ces diverses raisons qu'elle a voulu initier, dans le sous-

secteur du non formel, un programme d'introduction du Trilinguisme

(Langues Nationales-Arabe-Français) et de la formation professionnelle dans

80 daara-tests furent choisis dans les régions de Dakar (20), de Diourbel

(25), de Thiès (15) et de Kaolack (20 ) regroupant 15735 talibés (élèves).

Page 6: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

6

Seulement six années (2001-2006) de mise en oeuvre n'augurent

toujours pas une véritable modernisation des daara visant l’autonomisation

financière et l'ouverture des taalibe sur le marché du travail. La pauvreté

demeure toujours le lot des daara et les talibé, n'ayant pas souvent de

qualification professionnelle, trouvent de plus en plus de problèmes à

intégrer le système productif de l'Etat.

Les responsables des daara, sans source fixe de revenus, ni diplôme ou

qualification professionnelle reconnue à faire valoir pour trouver un emploi

leur procurant des ressources qui leur permettent d'assurer la qualité des

apprentissages, livrent le plus souvent les taalibe à la mendicité, une des

pires formes de travail des enfants.

Page 7: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

7

Page 8: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

8

1-1-ELABORATION DE L'ETUDE

1-1-1- ORIENTATIONS ET OBJECTIFS

Le titre de modernisation des daara que nous avons pris comme thème

se veut donc une alternative qui ne cible pas seulement, l'amélioration des

cadres physique et sanitaire des daara. Il sera question de soutenir l'effort

colossal que déploie l'Etat du Sénégal pour atteindre la scolarisation

universelle, éradiquer l'analphabétisme dans le pays par l'amélioration de la

qualité des apprentissages dans tous les secteurs de l'éducation (formelle ou

non formelle) et surtout lutter contre la pauvreté.

Ainsi, nous nous appuierons sur l'Ingénierie de la formation pour aider à

analyser et à gérer le travail et la compétence des maîtres coraniques, en

construisant un plan et des dispositifs de formation appropriés et des méthodes

et des outils d'évaluation de formation adéquats.

La complexité de l'expérience en la matière commande également à

investir les domaines de la didactique, de la pédagogie et des techniques de

communication pour une gestion stratégique et opérationnelle de l'innovation

et une conduite technique de l'expérimentation.

La gestion et la formation des inspecteurs et des formateurs, que ce soit

en langue arabe ou en langues nationales au moyen de caractères arabes, ne

pourront se réaliser efficacement qu'avec une adaptation des connaissances

positives en ingénierie de la formation avec les besoins réels des

expérimentateurs. La formation d'acteurs capables d'impulser, de gérer la

conception, la construction et l'évaluation de la formation en arabe et en

écriture des langues nationales au moyen des caractères arabes pourrait

contribuer au renforcement des capacités et à l'amélioration de la qualité des

apprentissages aussi bien dans le public, dans le privé que dans les daara.

Page 9: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

9

Les objectifs visés par cette étude seront donc de réfléchir sur les

dispositifs de formation adéquats à installer les profils et les compétences

requis dans un échantillon de daara-tests choisis dans les régions de Diourbel

et de Louga dans la perspective d’amener l'Etat du Sénégal à :

• Développer la qualification professionnelle et à articuler les

programmes des daara aux besoins du marché du travail ;

• Renforcer, avec les nouvelles technologies éducatives, les

compétences pédagogiques des maîtres coraniques ;

• Créer des passerelles entre les daara et le système éducatif formel

en mettant en cohérence la recherche didactique, le trilinguisme et l'emploi.

1-1-2- LA PROBLEMATIQUE

L'Etat du Sénégal a initié la nouvelle expérience du trilinguisme et de la

formation professionnelle dans les daara après avoir constaté une grave crise

au niveau de l'éducation marquée par le fort taux de désertion de l'école

publique dans les zones où l'autorité religieuse domine. Mais il est venu

l'heure de se demander en quoi les structures éducatives traditionnelles que

constituent les daara (écoles coraniques) peuvent constituer les passerelles

attendus qui permettront à des taalibe de surmonter les problèmes d'insertion

et les maîtres coraniques de devenir des agents compétents du développement.

Ce qui est généralement constaté c'est que les talibés à la fin de leur

apprentissage n'ont comme spécialisation que le titre de « porteur de Coran »

avec souvent un profil d'ouvrier agricole. Ils n'ont donc pas les mêmes

chances que les élèves du public qui peuvent eux réintégrer le système formel

ou les filières professionnelles ouvrant sur la production.

Ces difficultés que rencontrent les daara dans l'inadéquation de la

formation et de l'emploi affectent le système éducatif dans sa globalité. Au

début des indépendances, l'éducation au Sénégal était tributaire de la

Page 10: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

10

colonisation. Ce n'est que vers les années 1980 que l'Etat, à travers les fora et

les rencontres, s'est lancé dans la construction d'un sénégalais de type

nouveau, ouvert et enraciné, instruit et compétent, qualifié et compétitif. Mais

l'approche par les compétences choisie pour créer ce prototype a-t-elle été

toujours efficacement appliquée?

Cette méthode éducative, en expérience au Sénégal depuis quelques

années avec le nouveau curriculum de l'éducation de base autour duquel les

spécialistes s'exercent encore n'a pas donné ses résultats même si elle est

recommandée dans les 155 classes qui abritent l'expérience d'introduction des

langues nationales à l'Elémentaire et timidement mise en oeuvre dans les 80

daara-tests par la formation des maîtres coraniques à la maîtrise d'un

curriculum validant des référentiels de compétences et de métiers.

On constate que le Gouvernement du Sénégal contribue à accompagner

l'expérience en développant des approches novatrices en matière

d'enseignement apprentissage à l'école coranique, en renforçant les capacités

d'intervention des maîtres et responsables moraux des daara et surtout en

initiant des activités de pérennisation.

Seulement, la pratique de l'éducation révèle d'autres réalités. Dans le

public, la pédagogie coercitive des cours magistraux ne privilégie toujours pas

les besoins en formation et la liberté des apprenants. Dans les daara, l'objectif

principal est d'arriver à la mémorisation du Coran. La capacité de résolution

des problèmes de vie courante et d'initiation professionnelle et de gestion

d'activités génératrices de revenus à partir du référentiel de base (le Coran)

n'est pas prise en compte. La démarche ne doit-elle pas aujourd'hui viser à

installer chez les apprenants un savoir-faire, un savoir être et un «savoir

devenir» capables de les transformer en véritables agents du développement

sachant concevoir, gérer et évaluer des projets. C'est probablement la porte à

emprunter pour arriver à moderniser et rentabiliser les daara.

Page 11: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

11

1-1-3- L'HYPOTHESE PRINCIPALE

Des approches sont explorées, à travers un programme quinquennal à

exécuter au moyen de plans d'actions annuels, sur les stratégies d'installation de

compétences opérationnelles dans les daara. C'est ainsi qu'un curriculum validé par

tous les acteurs a voulu restituer à la langue nationale toute sa dimension socio-

culturelle et scientifique d'outil de développement personnel et collectif à faire de

l'arabe une langue de communication et du français et de la formation

professionnelle les leviers d'insertion des apprenants dans la vie productive

nationale. Des réflexions ont été même faites sur l'approche d'ingénierie à adopter

dans les daara-tests pour faciliter l'insertion des talibés à la fin de leurs cursus

coranique.1

Seulement, sur le terrain, il est constaté que les daara testés par la Direction

de l'Alphabétisation en collaboration avec l'UNICEF, le programme amorcé depuis

2000 est diversement exécuté. Les langues nationales, le français et la formation

professionnelle ne sont que très timidement intégrés. Les conditions

d'apprentissage des talibés sont précaires, le matériel didactique et l'encadrement

pédagogique et la formation des maîtres insuffisants.

Si depuis presque six ans, l'expérience du trilinguisme ne donne pas les

résultats escomptés, il y a sûrement un dysfonctionnement quelque part soit dans le

management soit dans le dispositif de formation. Il est possible que l'offre de

formation ne corresponde pas aux besoins réels ou que les acteurs n'acceptent pas

de rompre avec la sacralisation et la routine pour adopter les nouvelles

technologies éducatives qu'ils ont pourtant partagées dans le cadre d'orientation et

le curriculum. La réhabilitation de la pratique de formation existant actuellement

dans les daara qui connaît des dysfonctionnements ou une perte d'efficacité est plus

que nécessaire

II-

1 Aly Abdoulaye NIANG : Quelle approche d'ingénierie pour la formation des maures coraniques expérimentateurs du programme d'introduction du trilinguismeet de la formation professionnelle dans les daara: cas de la formationprofessionnelle, Dakar, Mémoire de fin d'Etudes au CESAG, Promotion 2004; 61

Page 12: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

12

1-2-CONSTRUCTION DE L'ETUDE

1-2-1- PRESENTATION DU SUJET

La formation dans les daara doit envisagée suivant trois dimensions :

• Une approche historique du contexte économique, socioculturel,

géographique, de l’environnement institutionnel et de l’organisation.

• Le deuxième moment sera celui du diagnostic de la situation et

d'évaluation de la formation pédagogique;

• La troisième partie sera celle d'abord de la construction du système

de formation de « l'adéquation emploi formation»

Cette étude est une réflexion prospective. Cependant, pour des raisons

liées au temps imparti et à la restriction des moyens alloués à l’étude, nous

procéderons à un échantillonnage accidentel concernant 10 daara de la région

de Louga et 25 de Diourbel où l’enseignement coranique et l’école franco-

arabe sont plus développés que l’enseignement formel. Cependant,

l’insuffisance des moyens ne nous a pas permis de fournir des informations

précises sur le développement de l’enseignement religieux à Louga alors qu’à

Diourbel, les rapports de l’IA et les informations recueillies auprès des

maîtres coraniques ont permis une bonne maîtrise du programme du

trilinguisme mise en œuvre dans la région par la Direction de

l’Alphabétisation depuis 2001.. Aussi, à cause du manque de logistique

adéquate pour relier les différents axes, de grands daara traditionnels comme

celui de Kokki n’ont pas pu être pris en charge. C’est pourquoi, l’enquête n’a

pu se passer que dans les zones les plus accessibles. C’est ainsi que dans

chacune des deux régions ciblées les daara les plus représentatifs du

département contenant le chef lieu ont été visités selon le calendrier suivant :

� La région de Diourbel du 22 au 26 décembre 2006

� La commune de Louga du 20 au 21 mars 2007

Page 13: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

13

Les éléments de contenus ci-après sont donnés à titre indicatif. L’atelier

de conception des outils devra approfondir la réflexion pour cibler toutes les

informations pertinentes et les outils les plus adaptés.

� Sur l’environnement physique et sanitaire des daara ;

� Sur les conditions et les programmes d’apprentissage ;

� Sur les outils de gestion de la classe et les ressources;

� Sur le profil du personnel de gestion et de formation ;

� Sur la formation professionnelle des apprenants.

1-2-2 TECHNIQUE DE COLLECTE DES DONNEES

L’écoute profonde a été au centre de notre démarche et la triangulation a

été utilisée au niveau de l’enquête et de l’élaboration des outils pour permettre

le croisement et la vérification de l’information. Pour recenser les

informations utiles, l’outil le plus approprié a été pré testé, corrigé et

administré et les sources possibles identifiées et pour sa collecte

Au niveau de la documentation, plusieurs études sur les daara sont

faites mais elles sont la plus part du temps accès sur la méthode traditionnelle

d'enseignement des centres historiques comme Pir, Koki…et non sur les

stratégies d’amélioration des apprentissages et de réinvestissement des acquis. 2 Ayant centré notre étude sur les stratégies alternatives de bonification des

enseignements apprentissages des daara des régions de Diourbel et de Louga

ou la religion islamique a été pendant des siècles le grenier de l'intelligentsia

musulmane et demeure presque toujours une zone traditionnelle des grands

daara, nous nous inspirerons de cet ordre d’enseignement classique pour

dresser le tableau historique dans lequel s'insère les daara du Sénégal.

II-

2 Thierno KA : Ecole de Pir Saniokhor : Histoire, enseignement et culture arabo-islamiques au Sénégal du XVIf au xxè siècle, publié par la Fondation Cadi Amar FALL à Pir, Thiès, 2002; 359p Mamadou NDIA YE: L'Enseignement Arabo-islamique au Sénégal. Thèse de Doctorat de IIIème Cycle. Univers. CH. Anta DIOP de DAKAR. 1981-1982.; 347

Page 14: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

14

Pour bâtir des catégories d'analyse, nous avons voulu diversifier nos

sources écrites en procédant à une analyse théorique de quelques ouvrages

d'ingénierie portant sur l'évolution et la réforme du système d'apprentissage,

l'analyse de besoins de formation, la mise en place de programmes de

formation, la qualité, l'adéquation formation emploi, la lutte contre la

pauvreté….

Il s’est agi ensuite d’appuyer la théorie sur des comportements sociaux

observés pour mieux traduire les besoins réels des apprenants. Des enquêtes

de terrain par l'entretien ou le questionnaire en relation avec la vie des daara

sur un échantillon représentatif et orientée par une hypothèse préalable ont

complété les informations livresques. Car c'est par ce moyen qu'il a été

possible d'étudier les acteurs dans leur lieu d'activité, d'observer directement

le fonctionnement des daara et les situations de formation.

Pour analyser les données, nous nous sommes servi des logiciels

informatiques et de recoupements d’informations recueillies dans les enquêtes

et les avons présentés sous forme de graphiques, de tableaux commentés ou de

compte rendus.

1-2-3 CALENDRIER DE COLLECTE DES DONNEES

CCoommppttee tteennuu ddee llaa ddiivveerrssii ttéé ddeess ssii ttuuaattiioonnss eett ddee llaa nnéécceessssii ttéé ddee ggaarraannttii rr

llaa ppeerrttiinneennccee eett llaa ff iiaabbii ll ii ttéé ddeess iinnffoorrmmaattiioonnss àà rreeccuueeii ll ll ii rr,, ll ’’ ooppéérraattiioonn ss ‘‘ eesstt

ddéérroouullééee eenn ttrrooiiss ééttaappeess ::

Première étape : Elaboration des outils

Un atelier de conception et d’élaboration des outils a permi de

stabiliser les données-clé à recueillir, d’élaborer des supports de collecte, de

préparer les maquettes de saisie par la planification de la collecte

Deuxième étape : La collecte des données

Ici il s’est agi d’abord de maîtriser les dispositifs actuels mis en place et

de centraliser toutes les données disponibles

Page 15: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

15

Troisième étape : Construction de l’étude.

C’est le lieu de saisir les données, de les exploiter, de proposer des axes de

réorientations à la lumière de l’analyse des données dans le but de préparer la

publication du document. Le calendrier que nous avons choisi est le suivant :

Activités Objectifs Résultats Stratégies Echéances

Recherche et analyse

documentaire

Identifier à partir de l’existant et de l’état des connaissances sur les questions de modernisation des daara

Des données relatives à la modernisation des daara recensées

Lecture de documents et Visite de structures travaillant ou aillant travaillé sur les daara (DALN, DEA, UNICEF, etc.

Du 10 au 11 décembre 2006

Elaboration et validation des

outils de collecte de données

Disposer d’outils adéquats pour des informations pertinentes

Outils identifiés, élaborés et validés

- Atelier de conception

- Validation

Du 11 au 17 décembre 2006

Collecte de données

Prélever les données relatives à la conception des daara, à l’organisation, à la gestion des formations

Informations disponibles

Missions d’enquête

décembre 2006 et

mars 2007

Exploitation des données collectées

Faire la synthèse des données recueillis par des questionnaires

Grilles de synthèses

Atelier de construction

Du 20 janvier au 28 mars

2007

Rédaction du rapport final

Agencer les éléments de synthèse d’une manière logique

Document unique

- Atelier de construction

- Saisie

- Reprographie

Du 1er au 30 mars

2007

Page 16: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

16

1-3- CHRONOGRAMME EXECUTE

Date Heures Activités Intervenants

Du 05 au 15 décembre 2006

Documentation et communication

Comité Scientifique

11 décembre 2006

Conception et élaboration des outils de collecte des données

Comité Scientifique

13 décembre 2006

Pré test des outils de collecte des données dans quelques daara des régions ciblées

Groupe de recherche

Personnes ressources

15 décembre 2006

Réajustement des outils de collecte des données

Comité Scientifique

Du 22 décembre 2006

au 22 mars 2007

Mission de collecte des données dans tous les daara de

l’échantillon

Groupe de recherche Personnes ressources

Du 20 janvier au 28 mars

2007

Exploitation et reprographie des données collectées dans les

régions ciblées

Comité Scientifique

Du 1er au 30 mars 2007

Rédaction du rapport final Comité

Scientifique

Le 31 mars 2007

Aux heures

disponibles

Dépôt du document final Comité

Scientifique

Page 17: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

17

Page 18: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

18

2-1- PRESENTATION GENERALE DU CADRE D’ETUDE DES DAARA

2-1-1- APERÇU DE L’ENVIRONNEMENT 3

Situé à l’extrémité Ouest du continent africain, le Sénégal, avec une

superficie de 196 722 Km², a un relief presque plat et connaît un climat

multiforme marqué par une alternance de saisons pluvieuses et sèches plus ou

moins longues et une végétation allant de la forêt dense aux épineux mêlés de

baobabs. Sa population, avoisinant les 11 millions, mal répartie, pose des

problèmes de discrimination, de scolarisation et d’emploi. Cette population, à

majorité Wolof et musulmane (plus de 95%), reste ouverte aux étrangers et à

de multiples influences et diversités ethniques, linguistique et culturelle dues à

la rencontre de trois grandes civilisations (négro-africaine, arabo-islamique et

occidentale française). Cependant, le français parlé seulement par 10 à 20%

demeure la langue officielle de l’Etat et de l’enseignement.

Sur le plan politique, la République du Sénégal, divisée en 11 régions

(Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis,

Tambacounda, Thiès et Ziguinchor) reconnaît trois pouvoirs indépendants

(l’exécutif, le législatif et le judiciaire) et développe une politique de

décentralisation impliquant les populations dans la gestion des affaires de la

Nation.

L’économie sénégalaise, malgré l’héritage coloniale relativement

favorable d’infrastructures matérielles et sociales, l’apport de secteurs comme

la pêche et les phosphates, l’importance du secteur industriel, s’est appuyée

pendant longtemps sur le secteur primaire, avec le développement de la

culture de l’arachide. Le contexte généralement défavorable des richesses

intérieures, les cycles de sécheresse, la détérioration des termes de l’échange

et les difficultés du pays à s’adapter aux mécanismes nouveaux de relation

II-

3 ME/MDCET/Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education : Plan National d’Action de l’Education Pour Tous (PNA/EPT) ; Jeu 1er Novembre 2001 ; pp 5 et 6 (65 p)

Page 19: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

19

intervenus dans le monde et le caractère extraverti de l’économie et une

politique financière inadaptée ont conduit le Sénégal à de profondes crises.

Les conséquences furent la négociation avec les institutions financières

internationales de programmes d’ajustement structurel et ensuite

d’accélération de la croissance par l’amélioration continue de la compétitivité

de l’économie, le développement humain durable et la bonne gouvernance.

Pour préparer les conditions d’un développement intégral assuré par la

Nation toute entière, la politique d’éducation du Sénégal, définie par la loi 91-

22 du 16 février 1991, met en œuvre un système d’éducation et de formation

officiel, à travers les deux principaux secteurs du formel et du non formel.

L’enseignement de la religion islamique et de la langue arabe est

largement pratiqué dans les foyers religieux, les écoles franco-arabes sont

introduites à titre facultatif ou sous option dans les écoles maternelles et

primaires dans le moyen, le secondaire et le supérieur. Les daara sont logés

dans le sous-secteur de l’enseignement arabe du non formel. Pourtant ces

daara ont des caractéristiques particulières qu’une sommaire remontée de

l’histoire islamique du Sénégal surtout de celle du développement des cadres

maraboutiques peut aider à comprendre.

2-1-2- DU DAARA TRADITIONNEL A L’EXPERIMENTATION N ATIONALE DU PROGRAMME D’INTRODUCTION DU TRILINGUISME ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE DANS LES DAARA-TESTS

2-1-2-1. Les caractéristiques du Daara Traditionnel

La naissance des daara est inséparable de l’islamisation du Sénégal qui

a débuté au XI ème siècle sur les rives du Bas Sénégal, au Tékrour où

historiquement, il existait des marabouts enseignants (sëriñ fàkk taal) des

boroom daara ou maîtres d’écoles coraniques, le plus souvent, paysans qui

occupaient des fonctions essentiellement religieuses, sans grand rapport avec

le pouvoir monarchique.

Page 20: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

20

L’enseignement qu’ils dépensaient n’était pas très éloigné de celui du

daara de Pir Sañaxóor, l’une des plus anciennes universités arabo-islamiques

du Sénégal, installée au XVIIèmesiècle (1603) dans le Kajoor qui regroupait les

taalibe-kër, pris en charge par le marabout en échange des travaux qu’ils

faisaient aux champs et taalibe-daara, âgés et avancés dans les études qui

venaient de partout. 4

L’enseignement traditionnel dans les daara était la mémorisation du

Coran, la répétition d’un texte prononcé à haute voie par le maître coranique,

enregistré par le taalibe puis restitué. Les études, entrecoupées par les prières

et les travaux champêtres, se déroulaient à l’aube, le matin et la nuit et se

réalisaient à deux niveaux. D’abord, les débutants, en reprenant les mots

tracés sur leurs planchettes et prononcés par le maître, apprenaient des

sourates du Coran et s’initiaient à la lecture et à l’écriture. Cette restitution se

réalise suivant un système de lecture choisi parmi des modèles

conventionnels. Les différents niveaux de compétences en lecture du Coran

sont la reconnaissance des lettres (liifantu), à la syllabation (ijji ), à la lecture

mot à mot des versets (boole), à la lecture courante par cœur (mokkal), à la

restitution spontanée des versets puis des sourates (tari) à la récitation de tout

le Coran (Tari Alxuraan ou beqi)) avant d’atteindre l’étape terminale qui est

celle du kaaŋ fóore ou hâfiz (porteur de Coran) qui a mémorisé tout le

Coran.5

Ces daara traditionnels ont donné naissance à des chefs religieux

illustres et à une intelligentsia arabophone devenus aujourd’hui des chefs de

grands foyers religieux ou de grands diplômés des Universités Arabes qui, à

leur tour ont formé des milliers de taalibe (chercheurs de connaissances

II-

4Thierno KA : Ecole de Pir Saniokhor : Histoire, enseignement et culture arabo-islamiques au Sénégal du XVIIe au XXe siècle,…op. cit pp 69 à 74. 5 Seck NDIAYE : Quelle approche systémique pour la modernisation des daara (écoles coraniques) du Sénégal Mémoire de fin d’études du CESAG ; DAKAR. 2004-2005. ; pp 19 à 20

Page 21: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

21

islamiques) respectés. Cette élite revendique toujours l’héritage des grandes

écoles coraniques du passé.

Ces mêmes réticences sont connues dans des zones religieuses comme

Tuuba et Medina Baay, Medina Gunaas, dans le Njàmbur, dans la région de

Kolda et quelques localités de la région de Kaolack où la majeure partie des

enfants de 06 à 14 ans n’ont quelquefois jamais intégré le système éducatif

formel et n’ont pas les mêmes chances d’accès à l’éducation et la formation

professionnelle du système formel que les élèves du formel.

Et pourtant, l’Etat du Sénégal considère les daara comme les premiers

structures d’éducation de base du pays, le passage obligatoire dans l’éducation

du jeune musulman et les lieux de perpétuation des valeurs positives qui

produisent de véritables dépositaires du patrimoine culturel national. Son

organisation serait donc un impératif pour atteindre l’Education Pour Tous.

C’est pourquoi, dès le départ, le programme d’introduction du

trilinguisme et de la formation professionnelle dans les daara s’est fixé dans

un plan quinquennal comme principaux objectifs: améliorer les cadres

physique et sanitaire des daara ; améliorer la qualité des apprentissages et

réaliser la formation pré professionnelle des apprenants.

2-1-2-2- Aperçu du programme d’introduction du trilinguisme et de la formation professionnelle dans les daara-tests

L’Etat du Sénégal a élaboré en 2001, après des études sur les

possibilités d’élargissement de l’accès à l’éducation de base dans les daara et

une mission de choix des daara-tests dans les quatre régions de Dakar, Thiès,

Diourbel et Kaolack, un programme d’Introduction du Trilinguisme (langues

nationales, français, arabe) et de la Formation Professionnelle dans les écoles

coraniques ou daara dans le but d’améliorer les conditions et la qualité des

enseignements dans les daara traditionnels par l’élaboration de nouveaux

curricula, l’édition de manuels adaptés, la réhabilitation du cadre

Page 22: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

22

d’apprentissage des daara, la mise en place de comité de pilotage et de gestion

et l’installation de microprojets.

Pour la mise en œuvre du premier plan quinquennal (2001-2005),

autorités religieuses et coutumières et des leaders d’opinion furent sensibilisés et

mobilisés, un cadre d’orientation et un curriculum élaborés et validés, un guide

pédagogique conçu pour harmoniser les approches et les méthodes

d’intervention et les maîtres coraniques formés à l’utilisation des nouvelles

méthodes et technologies éducatives.

2-1-2-3- Le bilan de l’expérience nationale

La mise en oeuvre du programme est diversement exécutée d’une

localité à l’autre. Ainsi quelques taalibé récitent les versets, lisent en langues

nationales, effectuent des opérations et résolvent des problèmes. D’autres,

devant le manque de formateurs et la réticence des parents, n’appliquent pas le

trilinguisme. Quant à la formation professionnelle, son intégration reste timide

malgré la volonté des responsables moraux de daara. Certains maîtres

coraniques enseignent l’arabe en lecture, en langage et en écriture. En ce qui

concerne les hadiths, la tendance générale est d’en apprendre un grand nombre

que les taalibe répètent difficilement sans en comprendre toujours le sens. En

calcul, tous les taalibe savent compter de 1 à 20 en langue nationale mais ne

maîtrisent pas toujours les mécanismes opératoires. Faute d’encadrement,

rares sont les daara qui enseignent les compétences techniques.

Les enfants apprennent dans des conditions difficiles (abris souvent

délabrés, l’insuffisance du matériel didactique, de la formation des formateurs

et de l’encadrement pédagogique). Le paquet minimum de services

intégrés prévoyant pour une bonne qualité de l’éducation un cadre physique

adéquat, des conditions d’alimentation, de santé et de nutrition convenables, la

gestion efficiente des enseignements apprentissages et des compétences de

Page 23: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

23

vie courante (CVC), constitue un manque. Il n’y a pas de comité de gestion ou

d’association fonctionnelle de parents de taalibe (APT).

Les taalibe permanents qui ne vont pas à l’école, sont totalement pris en

charge par les sëriñ daara (responsables des daara) qui ne perçoivent qu’un

appui insuffisant de l’UNICEF et du paiement des élèves variant entre 500F et

1000/mois. Assistés le plus souvent par de généreuses marraines (ndey i

daara), la majeure partie des responsables de daara cherche de difficiles

solutions à la mendicité à travers des activités génératrices de revenus et le

stockage des grains de la récolte. Certains responsables disposent de terrains

propres quelquefois même bâtis à moitié, de vastes espaces cultivables, de

bétail et de main d’œuvre.

2-2- ETAT DES LIEUX DES EXPERIENCES DANS QUELQUES DAARA DE DIOURBEL ET DE LOUGA

2-2-1- L’EXPERIENCE DU TRILINGUISME A DIOURBEL

2-2-1-1- Environnement et programmes d’éducation dans la Région de Diourbel

La région de Diourbel, située à l’Est de Dakar, la capitale sénégalaise,

avec ses trois départements Diourbel, Bambey Mbacké, couvre 2,22% du

territoire national soit 4359 km2 et correspond approximativement à

l’ancienne province du Baol. Située en plein cœur du bassin arachidier, cette

région, faiblement dotée en potentialités naturelles, est limitée au Nord et à

l’Est par la région de Louga, au Sud par la région de Fatick, à l’Ouest par

celle de Thiès. Elle ne dispose ni cours d’eau pérennes, ni de façade maritime,

ni de ressources minières, ni de forêts classées.

Le climat de la région ; chaud et sec ; est de type soudano sahélien à

prédominance sahélienne défini par la succession d’une longue saison sèche

pouvant aller du mois d’Octobre au mois de Juin et d’une saison des pluies du

mois de Juin au mois d’Octobre. Il est caractérisé par une faible pluviosité et

une forte évaporation. Les trois types de sols de cette région sont des sols

Page 24: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

24

ferrugineux tropicaux appelés « joor », peu lessivés, pauvres en phosphore

mais favorables à la culture de l’arachide, du mil, du niébé, du manioc, de la

pastèque et du bisaab. Il y a aussi les sols bruns hydromorphes ou « dek » du

département de Bambey d’un aspect argileux et propice aux cultures

céréalières notamment le sorgho et à la pratique du maraîchage. Enfin, les sols

ferrugineux tropicaux rouges ou lithosols communément appelés « dek-joor »

acceptent la culture du maïs, du sorgho, de la tomate, du gombo et des

agrumes

La population composée principalement de Wolof, Sereer et Pulaar, est

estimée à 902 327 habitants pour une densité de 207 habitant / km2. Son

accroissement rapide s'explique surtout par les mouvements migratoires

importants des ruraux vers Touba, la métropole religieuse de la confrérie

mouride.

Sur le plan économique, la région recèle quelques potentialités dans

tous les secteurs : l'agriculture principale activité des populations, l'élevage,

l'artisanat dans tous les corps de métier, l'industrie avec la SONACOS-SEIB

(actuellement SUNUOR) dans la production d'huile et de ses dérivés, la

SETUNA dans la fabrication d'aliments de bétail, TOUBA-GAZ dans

l’exploitation et la commercialisation du gaz . L'activité commerciale prend de

plus en plus de l'ampleur surtout à Touba où la forte attraction s'explique non

seulement par sa fonction religieuse mais aussi par les activités multiples qui

s'y développent au point d'en faire un pôle touristique très important. Ce

dynamisme dans les affaires résulte de l'esprit d’ entreprenariat devenu un trait

caractéristique du Bawol-Bawol. Beaucoup d'entre eux sillonnent le monde à

la recherche d'Eldorado. Cette valorisation de l'émigration illustrée par le

retour de l'enfant prodigue qui construit villas et distribue cadeaux fait que

beaucoup d'élèves et de taalibé abandonnent leurs études.

Page 25: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

25

Sur le plan religieux et culturel la région de Diourbel est dominée par la

confrérie mouride. Sa morale religieuse et sociale se caractérise par un respect

absolu des recommandations du guide spirituel et par l'amour du travail.

Pendant longtemps les écoles coraniques ont constitué un cadre exclusif

d'éducation et de transmission de connaissances religieuses et morales. Elles

ont contribué à la formation d'un type d'homme imprégné de valeurs

culturelles qui semblent parfois rejeter l'école française comme un instrument

d'aliénation. C’est pourquoi, jusqu'en 1995, le taux de scolarisation n'était que

de 28 %. C'est seulement en 1996 qu'il est passé à 35 % grâce aux efforts

fournis par les autorités scolaires et tous les acteurs dans le cadre de

campagnes de sensibilisation et de mobilisation sur la scolarisation de façon

générale et celle des filles de façon particulière. Le TBS est aujourd'hui de

49,24%.6

Dans le formel, les structures de la Petite Enfance sont passées en 3 ans

de 13 à 44. Les effectifs ont triplé passant de 559 à 1726 enfants et la

demande reste encore très forte. Les effectifs s'accroissent presque au même

rythme chez les filles que chez les garçons. La faiblesse du réseau préscolaire

se situe particulièrement dans les zones rurales et périurbaines.

Au niveau de l’élémentaire, la région compte aujourd’hui 371 écoles

publiques autorisées avec 1562 tout corps confondu dont 392 maîtres

contractuels et 412 volontaires de l’éducation. On note un accroissement très

sensible du TBS : 40,36 % en 2000 ; 49,24 % en 2003 contre 43,71 % en

2001 (soit une progression de 5,53 en 2 ans) même s’il reste encore en deçà du

TBS national qui est de 74,8 % en 2003. La faiblesse du TBS en français à

Diourbel de façon générale et à Mbacké de façon particulière s’explique par le

fait que la majorité des enfants en âge d’aller à l’école française sont dans les

daaras et écoles arabes.

II- 6 PRDE de l’IA de Diourbel 04-07, chap 1 « présentation de la région de Diourbel »

Page 26: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

26

Dans le non formel, l’alphabétisation et les écoles communautaires de

base sont assez développées (81 opérateurs pour 951 CAF ou centres

d'alphabétisation fonctionnelle et 19 784 auditeurs en 1999/ 25 677 en 2003).

L’évolution du taux d’analphabétisme est assez satisfaisant ( de 69 % en 1999 à

56 % en 2003). Quant à l’introduction des langues nationales à l’école, elle est

assez tardive dans 14 classes d’un effectif 656 élèves dont 354 filles.

L'Enseignement Arabe et l’éducation religieuse7 sont présents dans les

programmes de l'élémentaire comme du secondaire mais l’expérimentation du

franco-arabe public avance beaucoup plus lentement. Sur un effectif de 74 949

élèves 47919 suivent cet enseignement. Les maîtres d’arabe sont en nombre

insuffisant et certains d’entre eux sont à cheval sur 2 ou 3 écoles en zone rurale

et parcourent de longues distances d’une école à l’autre.

Au niveau non formel l’éducation religieuse et l’enseignement de l’arabe

se développent comme modèle alternatif de formation et d’éducation accueillant

les non scolarisés, les déscolarisés et les enfants « d’émigrés vers Touba» au

sein des daaras et écoles arabes non encore contrôlés par les structures

administratives déconcentrées de l’éducation nationale. Ces centres

d’enseignement comptent au total (non compris les statistiques de Xelkoom)

216 daara qui regroupent en internat 13 836 taalibé soit un ratio de 64,05

taalibé/sëriñ. Sur cet effectif, 458 ont entre 03 et 06 ans ; 9216 ente 07 et 20

ans avec 4603 entre 07 et 12 ans dont les 2482 se trouve dans la capitale

régionale et enfin 992 au dessus de 20 ans8

Si pour adapter l’école à la demande, l’introduction de

l’enseignement religieux ( 47 919 élèves) et la création des écoles franco-arabes

publiques (494 élèves) ont permis de fouetter le TBS à 49,24 % en 2003, les

autorités académiques ont voulu aussi améliorer ce cadre d’accueil en le rendant

II-

7 MEN/IA de Diourbel : « Chap : « Situation de l’éducation religieuse » Plan régional de Développement de l’Education (PRDE) ; 04/2007 pp 19 à 22 8 MEN/IA de Diourbel : « Chap : « Situation de l’éducation religieuse » (PRDE) ; 04/2007 pp 19 à 20

Page 27: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

27

adéquat , fonctionnel, assaini, pour assurer un enseignement de qualité (

implantation de latrines fonctionnelles, cantines scolaires, dotation en boîtes en

pharmacie, en nattes, en savon, eau de javel etc.) C’est ainsi que

l’expérimentation du trilinguisme et de la formation professionnelle qui

concerne 25 daaras dont 10 dans le département de Diourbel 06 dans celui de

Bambey et 09 dans celui de Mbacké, avec un effectif global de 4 026 talibés

encadrés par 99 maîtres coraniques avec 1341 filles, a été mis en œuvre.

2-2-1-2- La mise en œuvre du programme national d’introduction du trilinguisme et de la formation professionnelle à Diourbel

L ’expérimentation du trilinguisme et de la formation professionnelle

concerne 25 daaras dont 10 dans le département de Diourbel 06 dans celui de

Bambey et 09 dans celui de Mbacké, avec un effectif global de 4 026 talibés dont

1341 filles pour 99 maîtres coraniques.

2-2-1-2-1- Les 25 daara-tests ciblés de Diourbel

EFFECTIFS N° NOM DU DAARA LOCALITE RESPON

SABLE G F TOTAL Daara du Département de Diourbel

1. Daara Ndeyi

Jirim Ndoulo

Serigne Oumar

TANDIAN

211 49 260

2. Lilaahi wali rasuulihi

Keur Yelli Diourbel

Alioune NDIAYE

111 66 177

3. Serigne Modou Diop

Keur Serigne Mbaye SARR

Diourbel

Mamadou DIOP

75 10 85

4. Serigne Malick Dieng

Médinatoul Diourbel

Serigne Abdou DIENG

260 70 330

5. M. Lamine Diop Dagana

Keur Goumack Diourbel

Matar T.DIOP

61 48 109

6. Serigne Ndiaga Diouf

Keur Yelli Diourbel

Ndiaga DIOUF

130 30 160

7. Serigne Mor Cisse

Keur Goumack Diourbel

Abdou Khadre CISSE

80 40 100

8. Serigne Mountakha

Mbacke

Keur Yelli Diourbel

Makoura NIANG

126 95 221

9. Bilal Ibnou Rabah

Grand Diourbel Diourbel

Abdoulaye BA

104 97 201

10. Daara Serigne Keur Cheikh Cheikh 40 60 100

Page 28: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

28

Assane Gaye Diourbel GAYE

Daara du Département de Mbacké

11. Madrassatoul

Islamiya Omar diop

Derrière la voix ferrée

70 44 114

12. Mouhamadou

Bachir Mbacke

Serigne Makhoudia

Diouf

Waxal diam

100 20 120

13. Mame chieikh anta mbacke

Saliou ka D.V.F 78 22 90

14. Malik touré Malik touré D.V.F 68 98 166

15. Ridwanoul lahi Serigne cheikh ndiaye

Mbary allé

ndiaye

76 24 100

Daara du Département de Bambey

16. Fondation serigne

ibrahima lo

Cheikhouna Lo Ngalgou 2

49 32 81

17. Serigne ndiagna bousso

Cheikh amadou Bousso

Touba mosquée

99 59 159

18. Elhadji ibrahima dia

Serigne ass Dia Darou salam

371 143 514

19. Al azhar de mbacké

Elhadji ndiaye Mbacké escale

99 44 143

20. Khadimou rassoul

Mafary Ndiaye 60 45 105

21. Mouaz ben jabal

Mansour Sy Route de tya

60 40 100

22. Gouye mame diarra

Ibrahima Sall Touba guede

67 87 154

23. Gainde fatma Touba daarou marnan

40 100 140

24. Daara al quraan Khadim ka Touba mosquée

75 40 115

25. Fondation serigne

ibrahima lo

Cheikhouna Lo Ngalgou 2

49 32 81

Page 29: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

29

25 daara 2685 1341 4026

% par rapport à l’échantillon 64,96% 35,04% 100%

2-2-1-2-2- Récapitulation des effectifs par sexe et âge

De 5 à 7 De 8 à 10 De 11 à 13 + de 13 DEPART

G F G F G F G F

323 191 230 158 192 108 200 82

21.76% 12.87 15.49% 10.64 12.93 7.27% 13.47% 5.52% MBACKE

1484

39,53% 34.63% 26.14% 20.21% 19%

173 98 142 46 141 23 39 12

25.66% 14.54% 21.06% 6.82% 20.91% 3.41% 5.78% 1.78%

BAMBEY 674

17,95% 40.20% 27.89% 24.33% 7.56%

498 235 347 135 131 73 146 32

30.79% 14.53% 21.45% 8.34% 8.10% 4.51% 9.02% 1.97%

DIOURBEL

1597 42,52% 45.33% 29.80% 12.61% 11.00%

994 524 719 339 464 204 385 126

26,48% 13,95% 19,14% 09,03% 12,35% 05,44% 10,26% 03,35%

TOTAL 3755 100%

40,43% 28,17% 17,79% 13,61%

2-2-1-2-3- Les niveaux

Le niveau est déterminé à partir du coran qui est le socle des apprentissages

dans les daara, à savoir le nombre de « hijib » appris par l’enfant. A noter

qu’un « hijib » est égal à 1/60 du coran qui est divisé en 60 parties égales

IDEN

EFFECTIFS NIVEAUX

G F T N1 N2 N3 N4 N5 DIO

UR

BE

L

1143 474 1617 494 287 163 76 292 43 104 36 94 28

MB

AC

KE

929 611 1540 252 229 65 69 104 92 107 56 45 7

Page 30: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

30

BA

MB

EY

528 146 674 180 89 132 44 119 34 60 15 1 0

TO

TA

UX

2600 1231 3831 926 605 360 189 515 169 271 107 140 35

% 67.86

% 32.13

% 100%

27.91%

18.23%

10.85%

5.69%

15.52%

5.09%

8.17%

3.22%

4.22% 1.05%

2-2-2-- L’ETAT DES LIEUX DE LA MISE EN ŒUVRE

2-2-2-1- Le suivi-évaluation de l’expérience

La mission9 de suivi évaluation des daara du trilinguisme et de la

formation professionnelle (TFP) effectuée par l’Inspection d’Académie de

Diourbel du 28 juin au 12 juillet 2005 dans le but de collecter des données

statistiques en vue d’élaborer une base de données ; et de contrôler la gestion

administrative et pédagogique des daara a permis l’analyse des données

suivantes

En ce qui concerne la formation professionnelle, à Diourbel, les maîtres

coraniques n’ont pas bien fait le travail de sensibilisation nécessaire au niveau

des parents sur l’opportunité offerte par le programme du trilinguisme. Les

métiers ne sont pas spécifiés pour faciliter le choix des taalibe. Seule la

couture à Diourbel et le maraîchage à Bambey sont assez convoités. La

majorité des taalibe n’arrivent pas à déterminer les formations souhaitées.

Au niveau des personnels enseignants, la qualification n’est pas certifiée.

Le plus grand nombre d’enseignants n’ont pas de diplôme. Certains n’ont pas

une formation académique. Les volontaires de l’éducation n’atteignent pax

dix. Les documents pédagogiques ne sont disponibles pratiquement que là ou

il y a un enseignant diplômé. Les autres ont des difficultés à tenir des

documents pédagogiques et administratifs.

II- 9 Rapport de mission du 29 juillet 2005 établi par l’IA de Diourbel

Page 31: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

31

TOTAL CFEE BFEM BAC LICENCE SANS DIPLOME

DIOURBEL 28 05 01 22 MBACKE 33 02 06 04 01 20 BAMBEY 11 01 02 08 TOTAL 72 03 13 04 02 50 % 4.16 18.05 5.55 2.77 69.44

D’une manière générale les autorités académiques ont identifié dans la

mise en œuvre du programme trilingue les problèmes. Les parents des talibés

ne sont pas informés de la réforme entreprise. Les daara, dans la plupart des

cas, ne maîtrisent pas leurs statistiques. Les données statistiques liées aux âges

ne sont pas tout à fait fiables, parce que les enfants, dans leur majorité, ne

disposent pas de pièce d’état civil. 69.44% des personnels enseignants des

daara n’ont pas de formation académique en arabe ou français : ceci explique

les difficultés de prise en charge des documents de gestion. En dehors de

Diourbel, les maîtres coraniques ne sont pas suivis en termes de formation

continue (animation pédagogique). L’apprentissage de l’écriture est

compromis parce que les talibés n’écrivent pas dans des cahiers faute de tables

bancs et d’écritoire. Les conditions difficiles de travail des daara dans

lesquelles étudient les taalibé ne favorisent pas une éducation de qualité. Les

enfants sont assis à même le sol sans livres ni tablettes ;

En souhaitant que les capacités des maîtres coraniques soient renforcés,

le suivi-encadrement stabilisé et le protocole d’accord entre les daara et les

structures de formation professionnelles et techniques élargi aux structures de

formation identifiées dans les départements les autorités éducatives ont

préconisé les solutions suivantes.

♦ La systématisation des opérations de collecte de données et de suivi

évaluation;

♦ La mise à la disposition des daara des documents de gestion ;

♦ La dotation des daara de tables bancs (20 au moins par daara) ;

Page 32: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

32

♦ L’organisation des maîtres coraniques en cellule d’animation

pédagogique ;

♦ La sensibilisation des parents sur les enjeux de la réforme du trilinguisme

et de la formation professionnelle ;

♦ L’amélioration de l’hygiène de l’environnement dans les daara

Cependant, quelques difficultés liées à l’insuffisance des moyens et à la

planification des actions restent à surmonter. Les perspectives pour

l’année2005 - 2006 invitent à une meilleure prise en charge de la planification

et de la gestion du TFP avec l’ensemble des partenaires. C’est dans cette

optique qu’un plan d’action annuel opérationnel doit être élaboré et exécuté en

novembre 2005 pour évaluer la mise en œuvre du TFP, identifier les moyens

et planifier les actions à mener et les acteurs; introduire la formation pré

professionnelle avec les partenaires et installer le conseil d’assistance

2-2-2-2- les initiatives de l’Inspection d’Académie de Diourbel

L’IA de Diourbel ne s’est pas seulement arrêtée à l’appui de la DALN.

Mais elle a su, le 02 Décembre 2004, organiser par ses propres moyens une

réunion d’information et de partage sur le trilinguisme et la formation

professionnelle dans les daara (TFP/Daara) où les services techniques

régionaux de Diourbel, le collectif des daara, le conseil régional de la

jeunesse, l’APE régionale, les autorités académiques de la région (IA+ IDEN)

et le représentant de l’I.A de Kaolack étaient invités

Ainsi, les « Sëriñ daara », les talibés, les structures de formation ont

déterminé ensemble, dans un protocole, les filières cibles et les modes

d’intervention. La formation pré- professionnelle à envisager concernera les

talibés âgés entre 6 et 14 ans. Les partenaires ont , tous, manifesté leur

disponibilité et leur engagement à accompagner ce programme test et ont

demandé à ce que les domaines/activités, les résultats attendus et les acteurs

leur soient soumis avant la signature.

Page 33: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

33

Le mardi, 22 mars 2005, s’est tenue au centre culturel de Diourbel, la

journée de signature de protocole d’accord retenant comme décisions

majeures

� La nécessité de moderniser les daara;

� Le partage de l’option TFP en tant que moyen efficace dans la lutte

contre la délinquance et le vagabondage des enfants ;

� L’opportunité de ce programme pour Diourbel en tant que région

fortement islamisée ou l’enseignement du coran est bien encré ;

� La nécessité de faire des résultats dans le respect du plan d’action de

Tivaoune 10par tous ;

� La nécessité de l’appui de partenaires tels que l’UNICEF, le BIT, Le

PAM…etc.

Le protocole d’accord conclu se donna comme objectif à travers un

partenariat réel et fécond entre les parties signataires piloté par un conseil

d’assistance, d’assister les daara d’une manière bénévole et gratuite dans leurs

domaines de compétences respectifs, de participer à la mise en œuvre du

programme

En 2005 l’IA de Diourbel constata que l’année scolaire 2004-2005 a

vécu une réelle expérience dans la mise en œuvre du trilinguisme et de la

formation professionnelle dans les 25 daara ciblés. Des acquis ont été

réalisés car les daara de la cohorte des cinq et six ans sont dotés de

programme, de tablettes et de manuels en langues nationales, un protocole

d’accord a été signé avec les services techniques de Diourbel en vue de

prendre en charge la formation pré professionnelle, des missions de suivi et

de contrôle ont été effectuées par les services déconcentrés et une mission

conjointe réalisée avec la DALN, l’UNICEF et l’INEADE en avril 2005. De

séances d’animation pédagogique et des sessions de recyclage sont

II- 10 Seck NDIAYE : la modernisation des daara

Page 34: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

34

régulièrement tenues pour les serigne daara. Aujourd’hui, en 2007, la phase

test du partenariat est fonctionnel

Cette situation n’est pas semblable à celle que vit la région de Louga

qui ne bénéficie pas de ce programme expérimental de la Direction de

l’Alphabétisation qui appuie techniquement depuis 06 ans quelques daara de

la région de Diourbel. Les régions de Louga, Saint Louis et Matam sont

prévues dans la phase d’extension du programme de modernisation des daara

par l’introduction du trilinguisme et de la formation professionnelle qui

devrait démarrer en 2008. Les daara de Louga sont toujours de type

traditionnel.

2-2-3- LES DAARA DE LOUGA ET L’HERITAGE DES ANCIEN S

2-2-3-1- Caractéristiques générales de la région de Louga

La région de Louga est la troisième (3é) région la plus vaste du Sénégal

après Tambacounda et Saint-Louis. Née en 1976 de la partition de la région de

Diourbel, elle est située dans le nord bassin arachidier. Cette région,

subdivisée en trois départements : Louga, Linguère et Kébémer, est limitée au

Nord et à l’Est par la région de Saint-Louis, au Sud par les régions de Thiès,

Diourbel, Fatick, Kaolack et Tambacounda. A l’Ouest, l’Océan Atlantique la

gratifie d’une frange maritime longue de 54 Km.

Son relief plat présente quelques formations dunaires à l’Est, au Centre

et à l’Ouest. Le climat est de type sahélien continental avec l’alternance de

deux saisons : une saison des pluies qui s’étend de juillet en octobre et une

saison sèche couvrant la période d’Octobre en Juin. La pluviométrie reste

faible et variable d’une année à l’autre et dépasse rarement, depuis une

décennie, les 300 mm. La végétation a subi les contre coups des années de

sécheresse et la surexploitation préjudiciable à l’élevage. Cependant, la région

peu arrosée, renferme plusieurs nappes souterraines de profondeur et de

qualité variable. Comme eau de surface, il n’existe que le lac de Guiers et la

basse vallée du Ferlo.

Page 35: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

35

Le dernier recensement de la population et de l’habitat (RGPH) réalisée

en 1998 estimait la population de la région à 490 077 habitants soit 7% de la

population du Sénégal avec une densité de 20,4 habitants au Km² inégalement

distribuée entre les trois départements. Linguère qui occupe plus de 65% de

l'étendue est le département le moins peuplé ; seulement 29,35% de la

population

Cette population composée de dix neuf (19) ethnies dont une majorité

de Ouolof 70% et une minorité importante de Pulaar 25% et de Seereer 2%,

est extrêmement jeune. 59% de la population ont moins de vingt ans et

77, 32% de la population est occupé par le secteur primaire avec une

dominante des activités agro-sylvo-pastorales sur lesquelles reposent

essentiellement les bases du développement économique de la région. Le

sous-secteur de l'agriculture occupe plus de 70% de la population régionale.

L'évolution des superficies emblavées et des productions de 1990 à 1997 est

en dents de scie à cause des aléas climatiques de l'appauvrissement des

sols du manque de matériel et à la vétusté du matériel agricole disponible et

du manque d'intrants C’est pourquoi une forte propension à émigrer de la

population est remarquée surtout dans le département de Louga et de Kébémer

liée à la faible performance de l'agriculture.

Au niveau des infrastructures la région de Louga souffre d’un déficit

assez poussé du fait de l’étendue du territoire et de l’enclavement de certaines

zones. En effet, elle fait partie des six régions qui se situent au-dessus de la

moyenne nationale de 32,7% d’individus pauvres avec 61% de pauvres à

Linguère qui accordent beaucoup d’importances à l’enseignement des daara et

des franco-arabes malgré les grands efforts de l’Etat pour démocratiser le

système éducatif par l’implantation de plusieurs infrastructures scolaires.11

II- 11 H:\FESFOP_WEB_infos_tourisme.htm

Page 36: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

36

2-2-2-2- Les programmes d’éducation dans la région de Louga

C’est le département de Louga principalement la commune de Louga

qui nous a servi de cadre d’étude. Pour le programme de l’éducation nous

nous sommes appuyés sur le Plan Départemental de développement de

l’Education (PDDE 2003-2007)12

La population du département à 65,42% rurale comptait 52,60% de

femmes en 1988 et une population scolarisable de filles (7-12) et (13-16)

dépassant largement la moyenne (entre 50,55 et 52,42%). La demande

d’éducation reste cependant supérieure à l’offre dans tous les secteurs de

l’éducation. Le préscolaire qui compte 20 établissements dont 16 privés avec

1869 élèves dont 1002 filles et 42 enseignants contenant 22 arabisants, est un

secteur déficitaire en infrastructures et en personnels. L’enseignement

élémentaire a enregistré un TBS de 72,85% en 2003 et un taux d’admission

de 96,36%.

Dans l’enseignement arabe et l’éducation religieuse qui est d’une forte

demande en milieu rural, 62 maîtres d’arabe occupent 177 classes et encadrent

15362 élèves dont 48,3% de filles soit un ratio d’un enseignant pour 03

classes. Par ailleurs les franco-arabes constituent un « modèle de fusion entre

programme français et programme arabe » et le daara de Kokki est un

maillon très important pour atteindre l’éducation pour tous dans cette région

fortement islamisée et conservatrice.13

En réalité, le Daara de Coki, implantée dans la région de Louga en

1939 par Sëriñ Ahmad Sakhir Lô, est l'école coranique l’une des plus

importantes du Sénégal. Elle regroupe plus de 2 600 taalibé de tout âge qui

reçoivent une formation exemplaire dans le domaine du Coran, du Fiqh, du

« Hadith » et même du français, des langues modernes, de la grammaire, des

II- 12 ME/IDEN de Louga : PDDE 2003-2007 ; version définitive ; Bord d’env ; n°994 du 27août 2003 ; 52p 13 ME/IDEN de Louga : PDDE 2003-2007 ….op cit ; pp 14 à 15

Page 37: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

37

mathématiques, des sciences, de l’histoire et de la géographie. Cette formation

qui combine l’enseignement traditionnel de l’Islam avec celui de matières

essentielles à l’atteinte des objectifs de développement du Sénégal, offre

beaucoup d’opportunités aux jeunes dont beaucoup sont devenus des

ingénieurs, hommes d’affaires, des enseignants ou autres universitaires. Elle

peut contribuer à améliorer les conditions d’apprentissage et le niveau

d’alphabétisation de base et des compétences professionnelles des talibés.

Seulement avec son effectif pléthorique, entièrement pris en charge

(nourriture, logement, santé), le daara de Kokki14 n’a pas les moyens de ses

ambitions comme tous les 10 daara de la commune de Louga que nous avons

eu à visiter.

Les distances très longues qui séparent les différents daara du

département et le manque de logistique adéquate pour faire la jonction nous

ont obligé à limiter l’enquête à 10 des 42 daara du collectif des daara de

Louga. Et c’est grâce à l’appui considérable de l’inspecteur en langue arabe

Daouda Mbaye et au Président du Collectif Chérif Lo que nous avons pu

regrouper des statistiques assez importantes pour comparer les expériences de

Diourbel de type modernisant et celle de Louga de type traditionaliste.

2-2-2-3- Expérience traditionnelle dans 10 daara de la commune de Louga

2-2-2-3-1- Les 10 daara ciblés de Louga

EFFECTIFS N° NOM DU DAARA LOCALITE RESPONSABLE

G F TOTAL 1. Mame Mané

Santhiaba , qtier Mame Cheikh

Mame Diagna BOUSSO

- 50 50

2. Madrasa Salam li takhfîz Qur’ân

Montagne Nord Mahanta DIOP 25 05 30

3. Cheikh SOW Montagne Nord Cheikh SOW 70 30 100

II- 14 O. MBENGUE « le daara de Coki » et allocution de Mme Janice L. Jacobs Ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique au Sénégal à la cérémonie de don d’équipement au Daara de Coki le 08 juin 2006 ; http://www.grioo.com/info4756.html et http://www.lesoleil.sn

Page 38: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

38

4. Mor MBAYE Santhiaba Nord Ndiaga MBAYE 55 - 55 5. El Hadji FALL

Kër Sëriñ Louga Est

El Hadji FALL 65 55 120

6. Cheikh Diaw Montagne Nord Cheikh Diaw 60 - 60 7. Dane Mbacké Altiéri Nord

Mohamadane MBACKE

85 15 100

8. Gallaye SALL Kër Sëriñ Louga

Sud Gallaye SALL 50 - 50

9. Sokhna Mbayang CISSE

Kër Sëriñ Louga Nord

Sokhna Mbayang CISSE

- 40 40

10. Maodo DIA Thiokhna Maodo DIA 44 16 60 10 daara 454 211 665 % par rapport à l’échantillon 68,27% 31,73% 100 %

La majeure partie de taalibé sont âgés de 05 à 10 ans (80,46%) tandis que les

plus de 13 ans ne constituent que 03, 75%. Ce qui veut dire qu’une large partie de

la population scolarisable est absorbée par les daara.

De 5 à 7 De 8 à 10 De 11 à 13 + de 13 DAARA

G F G F G F G F - 21 - 26 - 03 - -

00% 42 % 00% 52% 00% 06% 00% 00% Mame Mané

42% 52% 06% 00% 04 01 10 04 11 - - -

13,33% 03,34% 33,34% 13,33% 36,66% 00% 00% 00% Madrasa Salam li

takhfîz Qur’ân

16,67% 46,67% 36,66% 00% 14 06 25 15 08 07 23 02

14% 06% 25% 15% 08% 07% 23% 02% Cheikh SOW

20% 40% 15% 25% 23 - 25 - 07 - - -

41,81% 00% 45,45% 00% 12,74% 00% 00% 00% Mor MBAYE

41,81% 45,45% 12,74% 00% 24 29 38 13 13 03 - -

20% 24,11% 31,16% 11,09% 11,09% 02,5% 00% 00% El Hadji FALL

44,16% 42,25% 13,59% 00% 29 - 21 - 10 - - -

48,33% 00% 35% 00% 16,67% 00% 00% 00% Cheikh Diaw

48,33% 35% 16,67% 00% 46 10 27 04 12 01 - -

46% 10% 27% 04% 12% 01% 00% 00% Dane Mbacké

56% 31% 13% 00% 17 - 18 - 15 - - - Gallaye SALL

34% 00% 36% 00% 30% 00% 00% 00%

Page 39: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

39

34% 36% 30% 00% - 10 - 25 - 05 - -

00% 25% 00% 62,5% 00% 12,5% 00% 00% Sokhna

Mbayang CISSE 25% 62,5% 12,5% 00%

11 06 26 08 07 02 - -

18,33% 10% 43,33% 13,33% 11,66% 03 ,35% 00% 00% Maodo DIA

28,33% 56,66% 15,01% 00% 168 83 190 95 83 21 23 02

25,25% 12,46% 28,5% 14,25% 12,46% 03,15% 03,45% 0, 3%

TOTAL 665

100% 37,71% 42,75% 15,61% 03,75%

2-2-2-3-2- Les niveaux

Le niveau est déterminé à partir du nombre de hizb mémorisés. Il est constaté

que 60% des taalibé peuvent réciter de mémoire la sourate Aclâ XXXLII, N2 , la

sourate terminant le 1er hizb de la 1ère partie inférieure du Coran (cAmma XXLIII )

mais seuls moins de 05% peuvent le faire pour la sourate Sâfât XXXVII, N5 avant

dernière sourate du 6ème hizb de la 3ème partie inférieure (Yâsin XXXVI )

EFFECTIFS NIVEAUX

N1 N2 N3 N4 N5 DAARA G F T

G F G F G F G F G F

Mame Mané - 50 50 - 17 - 28 - 02 - 03 - -

Madrasa Salam li takhfîz

Qur’ân 25 05 30 09 04 10 03 03 01 - - - -

Cheikh SOW 70 30 100 19 13 43 15 05 01 02 - 01 01

Mor MBAYE 55 - 55 18 - 21 - 12 - 03 - 01 -

El Hadji FALL 65 55 120 24 21 29 26 09 05 02 01 01 02

Cheikh Diaw 60 - 60 39 - 12 - 08 - 03 - - -

Dane Mbacké 85 15 100 28 5 36 9 17 01 04 - - -

Gallaye SALL 50 - 50 17 - 28 - 04 - - - 01 -

Page 40: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

40

Sokhna Mbayang CISSE

- 40 40 - 19 - 15 - 02 - 03 - 01

Maodo DIA 44 16 60 13 10 26 03 04 02 - 01 01 -

165 89 205 99 62 14 14 08 05 04

TOTAL 454 211 665 254 304 76 22 09

% 68,27% 31,73% 100% 38,19% 45,71% 11,42% 03,30% 01,38%

2-2-2-3-3- La typologie de l’enseignement religieux dans les daara de Louga

C’est un enseignement traditionnel libre où chaque sëriñ daara essaie

d’imprimer un cachet hérité à ses taalibe. Si tous les daara veulent faire

mémoriser le Coran de la manière la plus rapide, les programmes ne sont pas

pour autant harmonisés. Certains ne se limitent qu’à l’apprentissage du Saint

Coran tandis que d’autres enseignent les sciences coraniques (fiqh, cibâdât..),

la tradition prophétique, la langue arabe…Mais il existe quand même des

constantes. Partout, les études semblent se réaliser à deux niveaux.

D’abord, les débutants, en reprenant les mots tracés sur leurs planchettes et

prononcés par le maître, apprenaient des sourates du Coran et s’initiaient à la

lecture et à l’écriture. S’il a seulement mémorisé le Coran il est appelé (kaaŋ

fóore ou hâfiz). La mémorisation du Coran suivait plusieurs étapes allant de la

reconnaissance des lettres (liifantu), à la syllabation (ijji ), à la lecture mot à mot

des versets (boole), à la lecture courante par cœur (mokkal) pour se terminer par

la restitution spontanée des versets puis des sourates (tari) et enfin de la

récitation de tout le Coran (Tari Alxuraan ou beqi)) dans le respect des

différentes formes classiques de lectures classiques (tağwîd (harmonique) ou

(tartîl)littérale).

Ensuite le taalibe, cherche auprès des spécialistes réputés de la région ou

dans les écoles franco arabes à approfondir ses études islamiques à passer au

« cycle supérieur » pour acquérir le grade de boroom xam-xam ou aalim ou

(câlim : savant un lettré en jurisprudence islamique (fiqh), en exégèse du Coran,

Page 41: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

41

en Hadiths, en biographie du Prophète Muhammad (SBL), en initiation mystique,

en langue arabe et en sciences des anciens (culûmu-l-’awâ’il : logique, astrologie

et médecine)…15

En fin de carrière, il arrive qu’il y ait, parmi ces sortants de daara qui

occupait le plus souvent la fonction d’imam, de cadi ou d’enseignant des génies

lettrés qui parlent couramment l’Arabe. Mais la plupart des enseignants de

l’échantillon n’ont que des diplômes arabes fournis par les écoles franco-arabes

et non reconnus par l’Etat. Dans le tableau qui suit, il n’existe que des diplômés

arabes dont la majorité n’ont que le brevet arabe (38,46%). Quatre sur treize

n’ont pas de diplôme (30,78%)

DAARA TOTAL CFEE BFEM BAC LICENCE

SANS DIPLOME

Mame Mané 02 00 00 01 00 01 Madrasa Salam

li takhfîz Qur’ân 01 00 01 00 00 00

Cheikh SOW 01 00 00 00 01 00 Mor MBAYE 03 00 00 01 00 02

El Hadji FALL

01 00 01 00 00 00

Cheikh Diaw 01 00 01 00 00 00 Dane Mbacké 01 00 01 00 00 00

Gallaye SALL

01 00 00 00 00 01

Sokhna Mbayang CISSE

01 00 01 00 00 00

Maodo DIA 01 00 00 01 00 00 TOTAL 13 00 05 03 01 04 % 100% 00% 38,46% 23,07% 07,69% 30,78%

2-3-LES FORCES ET LES FAIBLESSES

2-3-1- LES DAARA TRADITIONNELS

L’objectif premier des daara traditionnels est d’enseigner selon des

méthodes pédagogiques assez variées, le Coran et de d’asseoir un

comportement islamique chez le taailbé. Dans les zones rurales, les enfants pris

II- 15 Seck NDIAYE : Modernisation des daara …Mémoire du CESAG, op cit p21

Page 42: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

42

en charge entièrement par les marabouts consacrent une partie de leur temps à

l’étude du Coran et le reste à des travaux agricoles alors que dans la commune

de Louga une contribution financière est demandée aux familles et les enfants

rentrent le plus souvent chez eux.. Ces daara traditionnels, avec une bonne

expérience des maîtres coraniques en matière d’enseignement du Coran des

acquis considérables en compétences instrumentales non négligeables en lecture,

écriture et calcul et une bonne fréquentation et un faible taux d’abandon mais

les efforts fournis par des responsables pauvres et sans ressources additionnelles

sont insuffisants pour freiner la mendicité. La non implication financière des

autorités étatiques et le relâchement de l’ancrage institutionnel s’ajoutent à la non

fonctionnalité des cadres d’apprentissage (manque d’infrastructures adéquates,

Inadéquation des conditions d’apprentissage, Equipement insuffisant des daara )

aggravent les difficultés de ces daara

2-3-2-LE SYSTEME DU TRILINGUISME

Le Programme d’Introduction du Trilinguisme et de la Formation

Professionnelle dans les écoles coraniques est une des innovations entreprises

par l’Etat dans le sous-secteur de l’éducation non formelle en partenariat avec

l’UNICEF qui a reçu l’adhésion des chefs religieux, des autorités

académiques régionaux. Un profil d’entrée (05-06 ans) conforme à celui des

modèles alternatifs (ECB) a été dessiné dans des cohortes spéciales, le profil

de sortie décliné, des référentiels stabilisés (cadre d’orientation, contenus et

environnement curriculaires ) et des dispositifs mis en place (pilotage, cadre

partenarial, protocoles d’accord, évaluation). Mais, l’insuffisance des moyens

financiers, de matériel didactique ( manuels, documents technique, ….) et le

profil incontrôlable des maîtres coraniques, la problématique de la formation

professionnelle, le manque de formation pédagogique et de documentation des

enseignants de planification des programmes ( répartitions mensuelles )

insuffisant, la non régularité de l’encadrement pédagogique (IA et IDEN et

DALN) ; les activités techniques et professionnelles faiblement représentées

Page 43: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

43

constituent des obstacles majeurs à l’améliorations de la qualité des

apprentissages.

D’une manière synthétique, le daara traditionnel soulève la crainte de

l’élimination de la technique traditionnelle d’apprentissage et la disparition des

daara sous le poids du modernisme. Certains responsables de daara pensent

même que, l’Etat, pour mettre en œuvre le nouveau programme, veut remplacer

le daara traditionnel par un daara moderne substituant l’électricité au feu ardent

(gànj), l’ardoise ou le cahier à la tablette (àlluwa), le stylo à bille (bic) au roseau

taillé (xalima) et à l’encre faite de carbone des marmites (xoosit-u-cin) mélangés

à de la gomme arabique (daa)….Mais il y’a aussi que si les marabouts ne

semblent pas maîtriser la nouvelle philosophie de l’éducation, l’évolution

technologique et les nouvelles découvertes dans les sciences de l’éducation,

l’Etat de son côté n’étudie pas à fonds l’ancrage culturel du daara pour

corriger les dysfonctionnements.Tout cela pose le problème de cohérence du

système éducatif sénégalais marqué par l’ambiguïté des finalités et l’absence

d’une communication efficace.

En effet, le programme d’introduction du trilinguisme dans les daara,

bien que piloté par le Ministère de l’Alphabétisation à travers la Division

d’Appui au Développement des caractères Coraniques Harmonisés de la

DALN, n’est pas financé par le Budget National. C’est l’UNICEF qui le plus

souvent épaule la réalisation de certaines initiatives de l’IA de Diourbel.

Si après six ans de mise en œuvre, l’expérience du trilinguisme et de la

formation professionnelle reste encore perfectible il est important de souligner

que le pré-test qu’a subi les curricula 1ère, 2ème et 3ème années (2004-2007) des

cohortes spéciales conformément à la matrice du curriculum de base de

l’éducation de base pourrait faire des daara-pilotes qui ont un réel succès à

Diourbel, de véritables laboratoires pédagogiques capables, dans la construction

de « l’école nouvelle », d’accélérer le processus d’éducation universelle au

Sénégal.

Page 44: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

44

Seulement, pour donner plus d’efficacité et d’efficience à l’expérience,

le système de ces daara modernes (ou modernisants), il faut, tout en intégrant

les nouvelles technologies éducatives, que la loi nationale d’orientation de la

politique d’éducation traduise les besoins réels de la demande d’éducation

islamique qui, à Diourbel, est très visible à travers le mouridisme. Il n’est pas

question d’imposer une nouvelle voie, mais seulement d’inviter tous les

acteurs à regarder l’avenir à partir du passé. Or, des écarts assez

considérables semblent exister entre les objectifs visés et les résultats attendus

dans la mise en œuvre du programme d’introduction du trilinguisme et de la

formation professionnelle dans les daara.

Pour cela, les enseignements/apprentissages du Coran, de l’éducation

religieuse, des matières dominantes de l’école formelle, du trilinguisme (Langues

nationales, Arabe, Français), de la formation diplômante et des activités

génératrices de revenus doivent être réorganisés pour faire du daara un levier sûr

de l’éducation, de la formation et du développement. Les talibés doivent cesser

de constituer toujours une catégorie laissée en dehors du système éducatif de

base pour être comptabilisés convenablement dans les statistiques officiels et

suivre, comme les enfants du formel, un cursus complet ouvrant sur le système

éducatif formel et l’insertion socio-économique.

Or il semble qu’à Diourbel, le test du trilinguisme et de la formation,

professionnelle s’arrête, dans le meilleur des cas, à la passerelle menant au

collège (surtout franco-arabe). Le protocole d’accord liant dans un partenariat les

daara aux structures de formation professionnelle et techniques ne concerne pas

encore les apprenants des cohortes spéciales qui ne parviennent toujours pas à

apprendre d’une manière efficace les compétences techniques enseignées dans le

formel. La formation technique et professionnelle n’a pas encore pris forme dans

les daara-tests et la majeure partie des sortants de daara deviennent des chômeurs

ou émigrent. L’Etat du Sénégal doit s’impliquer en considérant le daara comme

Page 45: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

45

une partie intégrante du système éducatif capable de fouetter le Taux de

scolarisation dans la longue marche vers l’éducation pour tous.

2-3-3-DIAGNOSTIC DANS LE CADRE DU SYSTEME EDUCATIF GLOBAL

2-3-3-1- La problématique de l’accès

Si pour faciliter l’accès à l’éducation à tous, l’Etat a su construire,

réhabiliter suffisamment d'écoles et de salles de classe et appuyer

l'équipement pour permettre à tous les enfants en âge scolaire d'aller à l'école,

des centaines de milliers d’enfants en âge de scolarisation continuent de

tourner le dos à l’école formelle pour les daara qui se révèle être le principal

refuge des enfants déscolarisés. Dans les daara cependant, la mobilité est

moins fréquente qu’à l’école publique parce qu’étant presque probablement

alimenté en permanence par les rejetés du système formel. Le ratio

maître/élève de 55,15 et de 66,5 (Louga) à 161,06, élève/classe avec des daara

pouvant atteindre plus de 400 taalibé. L’âge moyen des apprenants est de 10

ans en conformité avec la tranche d’âges (9/14 ans) ciblée par les modèles

alternatifs, avec 95, 13% de fréquentation et 5, 56% d’abandon. S’il existe un

effort dans l’accès des filles (31 %) aux daara, les garçons constituent toujours

la part la plus importante (69 %).

Cette sollicitation des daara au niveau de l’accès ne signifie pas une

garantie de la qualité des apprentissages ni dans le cadre des daara

traditionnels ni dans celui de l’expérimentation du trilinguisme et de la

formation professionnelle. A Diourbel et à Louga, il n’existe que très peu de

daara ou d’écoles franco-arabes qui suivent un programme transitoire établissant

des passerelles entre l’école formelle et le daara ou d’un système harmonisant

toutes ces composantes pour permettre à un apprenant d’avoir au bout de sa

formation la possibilité, à travers les compétences acquises, de choisir entre les

hautes études et la formation professionnelle ou même l’auto-insertion.

Page 46: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

46

L’adéquation formation/emploi n’est pas évidente dans même des grands daara

comme celui de Kokki..

2-3-3-2- La qualité dans les daara

La gestion pédagogique de la qualité rencontre des difficultés. Les

programmes de l’enseignement islamique prévoit de donner aux écoliers de

l’élémentaire (CI au CM) des notions sur le Coran (mémorisation et tajwîd),

notamment cinq hizb. Mais, ce programme qui comprend en plus l’étude des

hadiths (traditions prophétiques), de la pratique cultuelle, et du tawhîd, est

moins ambitieux que celui proposé dans les daara-tests où les jeunes taalibe

(5-6ans) doivent à la fin de l’année mémoriser un hizb et trois rubc 16

En ce qui concerne la gestion des apprentissages, le décret N°79-1165

du 20 décembre 1979 fixe l’horaire hebdomadaire de l’enseignement primaire

élémentaire à 6 heures par jour alors que le volume horaire hebdomadaire

proposé pour le programme du trilinguisme est en moyenne de 11heures 15

minutes par jour presque le double de celui du formel.

Il faut cependant déplorer les conditions difficiles (abris souvent

délabrés) dans lesquelles étudient les enfants, l’insuffisance du matériel

didactique, de la formation des formateurs et de l’encadrement pédagogique

malgré l’appui de l’UNICEF et surtout le manque de maîtrise de la carte des

daara. Dans des abris provisoires et très peu de construction en dur, les enfants

assis sur des nattes et des bancs, utilisent le corpus du Coran et les manuels

d’arabe et écrivent sur des tablettes avec de l’encre (daa ) et rarement sur des

cahiers avec des stylos et devant des tableaux. 17

Au niveau de la planification, des efforts ont été faits dans la plupart

des daara-tests, (élaboration des emplois de temps et des programmes

II- 16 SENEGAL PORTAL : Enseignement religieux à l’école élémentaire : la difficile mise en route d’une ambitieuse réforme ; synthèse du séminaire organisée en octobre 2003 à Dakar ; INTERNET ; seneportal.com

17 CMDCALNF/DALN/Partenariat UNICEF/DALN : Rapport de Mission de Suivi des Programmes des Daara et des ECB articulés des Régions de Kaolack, Thiès et Diourbel, Rapporteur Mme Rokhaya Bâ NIANG, Jui 2004, Dakar archives de la DALN, 05 p

Page 47: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

47

annuels), mais des insuffisances notoires sont enregistrées dans la conception

des répartitions mensuelles et l’achèvement des programmes prévus pour

l’année. Le quart des daara possède une bibliothèque mal rangée mais la

documentation mise à la disposition des maîtres n’est ni satisfaisante ni

diversifiée, ni parfaitement adaptée aux besoins des bénéficiaires.

La formation professionnelle n’est pas articulée aux enseignements.

L’alternance est gérée d’une manière désorganisée. Ce n’est qu’à Diourbel

que le Collectif des 25 daara-tests, appuyé par le Conseil Régional et

l’Inspection d’Académie, a pu signer en 2005 un protocole d’accord avec les

structures de formation professionnelle, les centres de santé et les services

chargés de la jeunesse et du sport pour un partenariat. Cette initiative est loin

d’être partagée par les daara traditionnels de Louga.18

Le maître coranique dispose de compétences avérées dans

l’enseignement du Coran et pratique également le métier de l’agriculture,

parfois de moniteurs d’alphabétisation, d’informaticiens, de maçons ou des

tailleurs. Si tous les maîtres coraniques ont capitalisé quelques années

d’expérience dans le métier de l’enseignement coranique, pour l’ensemble des

régions concernées, les analphabètes en français représentent plus de la moitié

et les diplômés supérieurs représentent moins de 10%. La qualification

comprise dans le sens d’apprentissage de métier est presque absente dans les

daara, le sortant du daara qui n’est reconnu que religieusement, n’a qu’une

« alternative » : apprendre un métier sur le lieu d’émigration ou chômer.19

2-3-3-3- La gestion des daara

Tous les daara ne relevant pas du trilinguisme comme ceux de Louga sont

dirigés librement par des responsables religieux qui ont opté pour des

II- 18 Aly Abdoulaye NIANG : Quelle approche d’ingénierie pour la formation des maîtres coraniques expérimentateurs du

programme d’introduction du trilinguisme et de la formation professionnelle dans les daara : cas de la formation professionnelle, Dakar, Mémoire de fin d’Etudes au CESAG, Promo 2004 ; pp32 à 44

19 Mamadou BASSE : Etude sur les Besoins en éducation qualifiante des jeunes des daara ….op cit p 16

Page 48: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

48

enseignements du Coran selon une pédagogie indépendante. L’administration

gouvernementale du secteur éducatif incluant les daar-tests du trilinguisme, elle,

est organisée autour du Ministère de l’éducation ou le Ministre, sous l'autorité du

Premier Ministre, est chargé de préparer et de mettre en œuvre la politique

arrêtée par le Chef de l'Etat en matière d'éducation, de formation des enfants et

des jeunes, d'enseignement supérieur et de recherche scientifique. Il est assisté de

Ministères délégués exercent à son nom et sous son autorité et peuvent le

remplacer sur son autorisation expresse dans l'exercice de toutes ses attributions.

Si les structures spécialisées au niveau du Ministère de l’Education comme la

Division de l’Enseignement Arabe (DEA) a pour mission, en collaboration avec

les directions et services spécialisés de mettre en œuvre la politique concernant

l’enseignement arabe en matière de programmes, méthodes, structures, allocation

de ressources et effectifs, c’est le Ministère de l’Alphabétisation qui est le centre

d’exécution du programme d’introduction du trilinguisme dans les daara. Il

abrite ce programme par le biais de la Direction de l’Alphabétisation et des

Langues Nationales qui, dans le cadre « du processus de formalisation et de

modernisation des écoles coraniques » veillent, en accord avec les autorités

religieuses, à introduire l'alphabétisation et la formation professionnelle dans les

écoles et établissements coraniques.20

Mais l’expérience qu’elle a tenté depuis 2001 tarde à se généraliser aux

milliers de daara que compte le Sénégal. Elle ne peut même plus prendre les 80

daara tests du début. Aujourd’hui 20 daara-pilotes sont à leur 3ème année

d’expérience. Et ce programme, d’une manière globale n’est pas financé par le

Budget National mais entièrement par l’UNICEF.

II- 20 Décrets N° 2004.605 et N° 2004.603 du 30 Avril 2004

Page 49: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

49

Page 50: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

50

3.1. PRISE EN COMPTE DES REALITES SOCIOCULTURELLES DANS LA DEFINITION DES FINALITES DE L’EDUCATION

3-1-1-PROJET ÉDUCATIF ET DEMANDE RELIGIEUSE DES POPULATIONS

Or le système global que propose la tradition sénégalaise montre que

l’éducation n’est pas seulement l’inculcation de connaissances et la

professionnalisation, c’est aussi la construction de la personne humaine(nit) ;

c’est à la fois une personnalisation et une socialisation un « yar bakkan :

éduquer l’énergie vitale ».21

Si dans la définition des orientations de l’éducation, l’Etat,

commanditaire de l’éducation et de la formation au Sénégal, ne tient pas

compte de cet environnement culturel, de cette demande religieuse

d’éducation, il peut favoriser la réticence. Le système éducatif actuel est jugé

insuffisant, il semble même parfois apporter une nette coupure avec les valeurs

culturelles. La marginalisation de la tradition et de la religion par le système

éducatif moderne creuse le fossé entre les parents de de Louga et de Diourbel où

les chefs religieux restent encore hostiles à l’école française et le modèle

modernisant soutenu par l’Etat.

3-1-2- PROJET D’EDUCATION DANS LES DAARA

Pour harmoniser correctement et efficacement, le processus

d’enseignement qui permet d’obtenir le meilleur prototype de sénégalais,

l’éducation doit intégrer, par conséquent, trois dimensions :

• La modernité qui, avec sa rationalité et ses miracles

technologiques donne les savoirs, les techniques et les compétences

nécessaires pour une meilleure garantie d’un développement durable ;

• La religion islamique qui considère, respecte l’homme dans toute

sa globalité et s’oppose à son humiliation.;

II-

21 Gora MBODJ : « Culture (s) et développement de la personne chez les Wolof du Sénégal » ;Homo XXIV ; Rev. De Psychol. D’Educ. De Cult. et de Société ; Univ. Toulouse le Mirail ; 1984 ; Spéc. La Personne en Situation Interculturelle ; p 98 à 102.

Page 51: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

51

• La tradition qui valorise la cohésion sociale, la solidarité et la

primauté du groupe hiérarchisé.

La non prise en compte de ce triptyque a marqué au Sénégal,

l’absence d’une « vision globale » des finalités dans un contexte de religiosité,

de développement et de mondialisation. L’expérience tentée en 2001 est un

pas énorme dans la recherche de cohérence entre finalités et objectifs de

l’éducation.

Le programme d’introduction du trilinguisme, tentée depuis 2001 dans

les daara-tests de la région de Diourbel, est une expérience novatrice dont le but

est de participer à l’amélioration de la qualité de l’éducation mais aussi à la lutte

contre l’analphabétisme et la pauvreté qui sont aussi les priorités de l’Etat du

Sénégal. Les objectifs définis dans le programme initial visaient à faire des

taalibe des acteurs de développement, capables d’intégrer harmonieusement leur

milieu et de le transformer positivement. Seulement, dans la mise en œuvre, les

finalités circonscrites ne semblent pas traduire d’une manière effective la

cohérence dans l’enchaînement des objectifs et des buts visés à court et à long

terme.

3-1-3- LA RECHERCHE DE COHERENCE DANS L’ENCHAINEMENT DES BUTS ET DES OBJECTIFS DE LA FORMATION DANS LES DAA RA22

Au Sénégal aussi, l’éducation a une triple finalité: la préparation des

conditions d’un développement intégral, la promotion des valeurs dans

lesquelles la nation se reconnaît et l’élévation du niveau culturel de la

population. 23

Et pour faciliter la scolarisation obligatoire des enfants de 06 à 16 ans une loi

modificative prévoit une éducation religieuse optionnelle « dans le respect du

principe laïcité de l’Etat »24

II-

22 J.M.DJEGUI : de l’analyse des besoins à la définition des objectifs de formation, cours dispensé au CESAG pendant la session 2004-2005 ; mai 2005 ; pp 32 à 46 23 la loi d’orientation de l’éducation nationale n°91/22 du 16 février 1991 ; dispositions générales 24 Loi 2004/37 du 15 décembre 2004 modifiant et complétant la loi d’orientation de l’éducation nationale n°91/22 du 16 février

Page 52: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

52

C’est dans le respect de ces textes réglementaires de portée générale que le

programme d’introduction du trilinguisme (langues nationales, arabe et français) et

de la formation professionnelle a proposé comme profil de sortie des apprenants la

création d’un homme moderne, ancré dans l’Islam et enraciné dans ses valeurs

traditionnelles positives capable d’expliquer, d’organiser et d’utiliser correctement

ses croyances et ses compétences instrumentales et fonctionnelles pour donner un

sens à la vie, communiquer avec son environnement, résoudre les problèmes de

tous les jours et même de participer à la compétition sur le marché du travail.

Si, dans le souci de respecter les convictions de la majorité de la

population sénégalaise, le Coran qui occupe le gros du crédit horaire, reste le

socle des apprentissages dans les daara, on ne cherche pas toujours à fixer des

objectifs d’intégration clairs permettant un réinvestissement observable et

mesurable des acquis et les passerelles à établir ne repose pas sur des bases

solides parce que l’Etat ne met pas les dispositifs d’accompagnement adéquats (

un personnel qualifié motivé, des conditions d’apprentissage adéquates…). La

formation pré professionnelle et le processus d’insertion bien que programmés

restent à l’état de projet.

On peut simplement constater que le manque de ressources humaines et

matérielles et de qualification solide de la part des maîtres coraniques entrave

encore la bonne prise en charge de ce programme. Mais c’est surtout au

niveau de la construction et de la gestion de ce système nouveau de formation

que se pose les problèmes les plus critiques.

3-2- CONSTRUCTION DE LA FORMATION DANS LES DAARA

3-2-1- DISPOSITIF DE FORMATION

La tutelle lourde du Ministère de l’éducation et la multiplicité des

interventions constituant un réel blocage de la mise en œuvre d’une politique

nationale cohérente et homogène d’alphabétisation et de modernisation des

III-

1991 :exposé des motifs

Page 53: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

53

daara. La décentralisation du pilotage et de l’exécution permet d’assurer la

coordination, l’efficacité, la durabilité et la transparence des interventions et

leur cohérence avec les programmes sectoriels et les initiatives locales. Il

s’agira de réaliser ensemble avec les acteurs concernés un projet collectif

partagé privilégiant la participation des populations au choix et à la réalisation

des actions éducatives et l’adéquation entre les résultats attendus et les

orientations proposées.

Les populations doivent faire émerger leurs demandes locales, leurs

besoins réels explicites ou exprimés et les adapter aux services de l’Etat. Cette

nouvelle forme de pilotage est bien celle adoptée par le système éducatif

moderne du Sénégal mais il s’attarde toujours à considérer les structures

décentralisées, le collectif des daara, les responsables moraux et les maîtres

coraniques comme de véritables acteurs du système éducatif. Or les daara, qui

regroupent autant de taalibe que l’ensemble des structures d’éducation de

base, constituent un maillon important de ce système éducatif que la réforme

curriculaire devait prendre au sérieux.

Dans le système actuel des daara qui relèvent du non formel voire de

l’informel, il est difficile d’affirmer que l’Etat, malgré sa mission régalienne

d’éducation de la population sénégalaise, est le commanditaire et le décideur

de la formation des taalibe. On peut simplement dire que la mise en œuvre

non appuyée financièrement par l’Etat, d’un programme expérimental de

modernisation des daara généralement non reconnus, non répertoriés et non

encore contrôlables, est assurée par le Ministère Délégué Chargé de

l’Alphabétisation des Langues Nationales et de la Francophonie, sous la

tutelle du Ministère de l’Education.

C’est un jeu de pouvoirs, au niveau central et décentralisé, entre des

fonctionnaires techniciens des langues nationales et de la didactique du Coran

et, au niveau local des éducateurs religieux et des responsables moraux de

Page 54: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

54

daara qui, jaloux d’un patrimoine hérité, ne se sentent pas entièrement liés à

l’Etat dans cette expérience qu’il pilote tout en laissant aux bailleurs la liberté

d’orienter les objectifs de leur financement. Le projet de modernisation est

une négociation et non un contrat qui génère des obligations chez les

responsables moraux. La prise en charge par l’Etat de l’expérience et la

motivation des maîtres coraniques par la contractualisation auraient pu donner

beaucoup plus de pouvoir à l’Etat et plus d’engagement aux acteurs des daara.

L’Etat a des craintes pour aller au fond de cette grande réforme qu’elle veut

entreprendre au niveau des daara.

Le système CME 25, articulé autour de la Compétence, de la Motivation

et de l’Environnement du travail peut être probablement appliqué au système

d’enseignement apprentissage des daara. Le daara moderne met toujours en avant

la mémorisation du Coran qui est le fondement de tout savoir en Islam mais elle

doit permettre aussi aux apprenants de maîtriser les cinq composantes de la

compétence que sont : le savoir, le savoir faire, le savoir être, les démarches

intellectuelles et la confiance en soi. Ainsi, le taalibe apprendra des

connaissances théoriques liées à des disciplines (Coran, langues, maths…) et des

« savoirs contextualisés (art de lire le Coran, de le commenter pendant les

cérémonies, art de cultiver…)». Il peut acquérir des habiletés qu’il pourra

investir en situation concrète pour résoudre des problèmes (utiliser le Coran pour

régler un conflit ; pour rectifier une conduite…)

Mais il ne suffit pas seulement d’être compétent, il faut également être

motivé. Si, dans les daara, la motivation est fondamentalement, religieuse

conformément au hadith qui considère comme le meilleur des hommes celui qui

apprend le Coran et l’enseigne, sur le plan économique, par contre, la grande

pauvreté est assez manifeste. Les responsables de daara sans ressources ni

activités génératrices de revenus, vivant dans des conditions précaires et

II-

25 Marc DENNERY : Piloter un Projet de Formation : du diagnostic à la mise sous assurance qualité ; ESP éditeur ; 1999 ; pp 21 à 39

Page 55: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

55

enseignant dans des locaux non fonctionnels et mal adaptés, n’arrivent pas à

nourrir, à habiller et soigner correctement les nombreux taalibé qui sont à leur

charge et dont la participation annuelle des parents est insignifiante. Ils sont

quelques fois contraints de les faire mendier pour obtenir le minimum vital. Les

taalibé les plus grands qui viennent de terminer leur cursus coraniques sont

parfois sans qualification professionnelle et sont tentés par l’aventure.

Si l’on ajoute à cela, la marginalisation dont sont victimes les acteurs des

daara par rapport au système éducatif formel, l’on sent combien la motivation

est nécessaire pour l’amélioration des apprentissages dans un secteur qui peut

pourtant être prometteur. Le développement de la formation professionnelle

des maîtres coraniques, la réhabilitation de leur image par le recrutement en

tant que vacataires, la facilitation de leur accès à la propriété foncière serait

des sources complémentaires de motivation.

3-2-2- LE PROCESSUS DE FORMATION

Le processus de formation à envisager aura comme objectifs terminaux

d’installer des compétences (savoirs, savoir faire, savoir être fondamentales

chez les taalibé ciblé à partir de 05-06 ans, selon un schéma et une progression

en symbiose avec le système éducatif national sur une durée planifiée de façon

méthodique avec des profils de sortie d’étape bien cadrés.

Ainsi le taalibe de 05 à 06 ans déscolarisés, analphabète ou de niveau

00 ou 01 pourra apprendre l’Islam, les langues, la technique, la résolution de

problèmes, la piété, la bonne conduite, la tolérance… et à la fin de 09 ans de

cursus de 10 mois de 32heures / semaine de cours sur le budget de l’Etat

appuyé par les bailleurs et encadré par les structures décentralisées dans des

locaux fonctionnels, de mémoriser et comprendre quelques juz’ du Coran et

les compétences instrumentales et les techniques de communication

nécessaires pour franchir les passerelles établies vers la 6ème

Page 56: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

56

Il suffit qu’on lui enseigne selon les nouvelles technologies éducatives

et les méthodologies modernes (approche par les compétences (pédagogie de

l’intégration), pédagogie par alternance ; par résolution de problèmes ;

méthode mnémotechnique…) en utilisant les supports didactiques adéquats

(locaux fonctionnels adaptés et équipés ; dispositifs de formation et

d’accompagnement adéquats ; corpus de Coran en juz’ adaptés à chaque

étape ; manuels dans tous les domaines du programme ; matériels didactiques

( bureaux, tableaux, écritoires, tables, nattes…) comment mémoriser, lire et

écrire le texte coranique, pratiquer sa religion, acquérir les compétences

instrumentales techniques et fonctionnelles du système éducatif formel et

nécessaires à la résolution des problèmes de la vie courante, communiquer

dans trois langues (Nationales, Arabe et Français) et obtenir les automatisme

de la formation professionnelle (préformation et formation).

Enfin il faudra évaluer l’atteinte des objectifs et la satisfaction des

apprenants, le processus et de la qualité des apprentissages, l’implication de

tous les éléments du dispositif de formation avant de partager, capitaliser et

bonifier les résultats d’évaluation

3-3- DISPOSTIF DE CONTROLE DE LA QUALITE DU SYSTEME DE FORMATION DANS LES DAARA MODERNES

3-3-1- MISE EN PLACE DES ACTIONS DE PREVENTION DES RISQUES D’ECHEC

Risques majeurs

Actions préventives

Actions curatives Actions correctives

. Relâchement de l’ancrage institutionnel

Respecter les hiérarchies administratives et établir des relations fonctionnelles entre les niveaux

Autonomiser les ministères de tutelle et les doter de moyens pour faire des daara le modèle alternatif de l’avenir

Mettre les daara au même niveau que les autres secteurs de l’éducation pour atteindre l’éducation universelle

. Réduction considérable du temps consacré aux apprentissages.

Empêcher la mobilité des maîtres coraniques et la

Elargir le volontariat aux maîtres coraniques ou indemniser les daara

Fixer les daara modernes et planifier les apprentissages

Page 57: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

57

mendicité des taalibe

optant pour la modernisation

par un crédit horaire dans un cadre physique et sanitaire adéquat

. Retard et niveau de connaissance hétérogène des maîtres et de leurs encadreurs sur les nouvelles technologies éducatives

Renforcer les capacités des maîtres et de leurs encadreurs

Systématiser une formation continue des maîtres et de leurs encadreurs

harmoniser le niveau intellectuel et pédagogique des acteurs des daara-tests

. Retrait prématuré des enfants des daara par les parents.

Sensibiliser les parents de taalibe et motiver les taalibe

Instituer un enseignement diplômant et professionnel dans les daara modernes

Confectionner des tenues et distribuer annuellement des prix dans les daara

. Résistance et réticence d’origine culturelle

articuler la philosophie et les contenus éducatifs aux besoins socio-culturels des apprenants et

intégrer l’éducation religieuse parmi les finalités de l’éducation et assurer des supports didactiques adéquats véhiculant la culture des daara

Sensibiliser , Mobiliser et faire adhérer tous les acteurs des daara à la réforme

Grande taille des effectifs

Initier un enseignement par niveau dans des locaux fonctionnels et équipés

Stabiliser et « genrer » des effectifs à 40 suivant les âges et les niveaux

Instaurer un enseignement progressif par niveau

3-3-2- DISPOSITIFS DE CONTROLE ET D’EVALUATION

Après la prévention des risques et la planification, il reste à contrôler

l’état d’avancement, à maîtriser les dérapages et à les résoudre. Le comité de

pilotage installé par la DALN sur les orientations de ME doit se réunir de

manière fréquente, pour contrôler les coûts, les délais, confirmer les choix,

valider les options, le cahier des charges et les programmes de formation. Il

doit surtout aider, par des « revues » périodiques, les acteurs à gérer

efficacement leurs compétences en fonction des objectifs terminaux (OT) pour

l’amélioration de la qualité des apprentissages dans les daara.

Après les revues, il serait important d'évaluer le processus et le

management du programme, c'est à dire les moyens, les outils et les

Page 58: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

58

performances utilisés pour moderniser les daara. Or, depuis 6 ans, les

différentes évaluations effectuées pendant les formations de la DALN dans les

daara-tests se sont simplement arrêtés à un constat de satisfaction ne prenant

en compte que les opinions « à chaud » des stagiaires sur les comportements

des organisateurs, les prestations des formateurs, la documentation, le contenu

de la formation, sur la prise en charge et les conditions de travail des

participants à la formation.

Cette « auto-évaluation », employée dans presque toutes les formations

que la DALN a eu à faire dans le cadre du Programme d'Introduction du

Trilinguisme dans les daara, est subjective et difficile à contrôler (des

concertations peuvent se faire). Elle ne cible que la vérification de quelques

critères permettant de suivre l’évolution du programme de formation (qualité

de la formation, conformité aux objectifs, productivité..).

Elle pouvait être complétée, après la formation, dans les nombreuses

missions réalisées dans les daara-tests, par une « évaluation à froid ». Après

trois à six mois, un questionnaire à remplir par l’ancien stagiaire aurait permis

de maîtriser l’évolution des compétences, les changements dans

l’environnement de travail et l’amélioration du niveau de motivation. Mais là

aussi, ce serait toujours le maître coranique ou le taalibé, dans son

individualité, qui serait évalué ou qui se serait évalué.

Le niveau d'évaluation le plus important ne serait-il pas d’atteindre, par

le renforcement des compétences, l'accroissement du taux de

"multicompétence" des maîtres coraniques en les rendant par exemple

capables d'enseigner à la fois le Coran, les langues nationales, l'arabe, les

CVC ?….Actuellement, cette multicompétence est difficile à établir. Par

ailleurs, il n’est nullement question d’évaluation « opérationnelle et

stratégique » pour mesurer les acquis à l’issue de la formation, faire le bilan

d’amélioration, apprécier l’influence et les transformations que la formation a

Page 59: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

59

apportées sur le système d’enseignement des daara. Une évaluation du produit

final aurait permis de remonter à l'analyse de la demande et à poser la

question de savoir si L'Etat du Sénégal, à travers la modernisation des daara, a

réellement chercher, dans le cadre de l'EPT, à combler un écart de

performance en agissant sur les changements d’attitudes, l’implication, la

motivation, l’engagement, la polyvalence, la multi compétence, la

complémentarité de compétences, le transfert des connaissances acquises sur

des « situations de travail »26

Est-il possible, après 06 ans d’expérimentation du programme trilingue,

de mesurer les acquis que le taalibé de niveau zéro-zéro en 2001, a réellement

accumulés et peut réinvestir ?. Est-il aujourd’hui, un porteur de Coran motivé,

de bonne moralité possédant des capacités techniques et professionnelles qu’il

peut utiliser dans sa vie de tous les jours, des compétences qui lui permettent

de franchir le mur étanche qui le sépare de la formation diplômante et de la

spécialisation professionnelle ?

S’il faut, à la fin, capitaliser en faisant « fructifier » l’investissement en

temps, énergie et finance ou en apprenant individuellement ou collectivement

à partir de l’expérience du trilinguisme dans les daara, il est possible de dire

schématiquement que les différents acteurs (comité de pilotage, formateurs,

maîtres coraniques et taalibé) ont tous acquis quelques savoirs par l’échange à

travers ces six années d’expérience mais ces savoirs se sont-ils transformés en

compétences investies dans des situations apprenantes ou dans la vie de tous

les jours ou même pour préparer le pilotage d’autres programmes ou la

généralisation qui était prévue en 2008 ? Existe-t-il au niveau de la DALN une

stratégie de « modélisation » formelle de l’expérience pour éviter les

II-

26 Alain MEIGNANT souligne qu’une évaluation n’est complète que si elle regroupe les quatre types d’évaluation que sont : l’évaluation de satisfaction, l’évaluation pédagogique, l’évaluation de transfert sur les situations de travail et l’évaluation des effets Alain MEIGNANT Manager la formation ; Edtions Liaisons ; 1997 ; pp 366 à 393.Il centre cependant cette méthode d’évaluation sur l’entreprise. Le découpage de Marc DENNERY : Piloter un projet de formation ; op cit …pp149 à 156 en évaluation « à chaud/à froid »//individuelle/collective semble plus approprié à la formation dans les daara

Page 60: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

60

tâtonnements et les erreurs du passé, une « mise en mémoire » regroupant les

procédures, les outils méthodologiques, les scénarios pédagogiques, les

cahiers des charges, les dispositifs de suivi…) pour permettre à la postérité de

s’approprier les résultats de l’expérience dans le but de les perfectionner ?

C’est la grande équation qui entoure l’expérience d’introduction du

trilinguisme dans les 80 daara-tests des quatre régions du Sénégal(Dakar,

Diourbel, Thiès, Koaloack) de 2001 à maintenant.

Les chemins semés d’embûches ne facilitent pas la « défense de

l’Education » comme le veut l’UNESCO car les taalibé demeurent toujours

les exclus du système éducatif sénégalais et ne comptent que sur leurs propres

initiatives pour trouver des emplois. Les Móodu-móodu riches, bien que issus

pour la majorité des grands daara du pays (Kokki, Ndaam, Faas, Tuuba….)ne

constituent qu’une infime partie de jeunes porteurs de Coran qui investissent

la rue et la mendicité et les barques de l’aventure vers l’Europe sans

qualification ni diplôme. Le Système éducatif sénégalais a par conséquent un

autre défi à relever : celui de la généralisation et de l’intégration de la

modernisation des daara dans les lignes budgétaires de l’Etat comme modèle

alternatif porteur d’espoir.

Page 61: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

61

DEFI A RELEVER

Le défi à relever par le savoir, les aptitudes techniques et le savoir faire,

pour défendre et atteindre les espérances d’une éducation de développement

intégrant les daara, est donc celui de « l’excellence » indissociable des

finalités et des objectifs du système éducatif sénégalais mais surtout largement

tributaire « d’une vision claire de l’éducation (d’une) efficacité du processus

de formation (et d’une) adéquation de la production du système aux besoins

de la société »27

Et cette tradition d’excellence, les daara l’ont toujours connue dans les

grands foyers éducatifs historiques de Louga et de Diourbel où d’illustres

érudits ont su embrasser toutes les sciences islamiques et même profanes,

nécessaires à leur époque, pour figurer parmi l’élite. Si cette recherche de

l’excellence avait une coloration spirituelle, elle n’a pas manqué de se mettre

en connexion avec l’environnement socio-culturel du Sénégal traditionnel

(excellence dans la pratique du métier agricole qui était à la mode et qui

mettait l’astrologie à son service mais aussi du respect des règles d’intégrité,

d’abnégation et d’honneur enseignées par les ancêtres).

Le daara moderne à installer ne peut donc pas se défaire de ce « niveau

local et national » qui non seulement implique les acteurs directs mais

minimise aussi la dépendance par rapport à un héritage importé que cela soit

arabe ou colonial. « L’école nouvelle » qui intègre définitivement les daara,

sera désormais une école de proximité qui vise le développement de l’homme

dans toutes ses dimensions culturelle, économique, physique, politique sociale

et spirituelle. En prenant en compte, à la fois, la réalité socioculturelle et les

II-

27 Khadim SYLLA : L’éducation en Afrique…op cit pp 37 à 38

Page 62: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

62

défis de la modernisation, elle cherche également à régler les inégalités, les

disparités et l’exclusion par la démocratisation de l’éducation. Le plan de

formation à adopter sera un outil précieux qui permet d’asseoir la cohésion

sociale et la tolérance, de développer la confiance en soi et une conscience

aigue du devoir et de la citoyenneté, d’adapter la qualification des maîtres

coraniques, de faciliter l'introduction de nouvelles technologies éducatives et

améliorer la qualité des enseignements apprentissages. Il doit inclure la

rationalité et faire du taalibé le centre et le moteur de l’apprentissage en lui

apprenant à utiliser sa capacité à comprendre, à raisonner et à trouver seul les

solutions à ses problèmes de vie courante. C’est ce qui lui permet de s’adapter

au présent, de vaincre ses situations difficiles auxquelles il est confronté et de

disposer des meilleures armes pour affronter l’avenir.

Pour ce faire, des changements indispensables sont nécessaires dans les

politiques éducatives, les programmes et la pédagogie des daara pour la

promotion d’un taalibé porteur de Coran, intègre et compétitif sur le marché

du travail. Il s’agit d’adapter l’éducation religieuse aux nouvelles exigences

du monde moderne marqué par la compétitivité. Le nouveau daara appelle

plusieurs choses à la fois :

1. la satisfaction des besoins éducatifs sortant d’une enquête socio

culturelle objective et d’un diagnostic fouillé

2. la mise en cohérence des différents secteurs, programmes, dispositifs et

moyens du système éducatif sénégalais établissant des passerelles entre le

formel et le non formel

3. la prévision d’espace de concertation, de réflexion et de communication

permettant une capitalisation efficace des expériences en vue de la

généralisation d’un programme concerté de modernisation des daara

Page 63: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

63

4. un comité de pilotage efficace assurant une coordination, un suivi, une

régulation et une évaluation pour la pérennité du projet.

5. Un processus d’enseignement apprentissage spécial à travers un cursus

complet pour les enfants des daara âgés de 05 à 25 ans et des adultes de plus

de 25 ans sur l’ensemble du pays.

L’expérience sera étalée dans le temps pour tester sa faisabilité, sa

fiabilité et son efficience avant d’être évaluée, capitalisée, partagée et

généralisée.

Une telle expérience vue son ambition ne peut être engagée que par l’Etat

car elle nécessite la mise en place des infrastructures d’accueil équipées, de

programmes spécialisés et contextualisés et d’un système de certification et de

normalisation adéquats. Car si aujourd’hui le non formel éprouve de sérieuses

difficultés c’est parce les autorités politiques tardent à faire de

l’alphabétisation et de la modernisation des daara des priorités dans la lutte

contre la pauvreté et la course vers l’Education universelle.

Page 64: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

64

Termes Significations littérales

‘adab Finesse d’esprit, éducation, bienséance, civilité…

‘ahlâq Mœurs, morale, éthique

Câlim Savant, docte, érudit

Câqâ’id croyances, dogmes, doctrines

Cibâdât adorations, dévotions, pratiques cultuelles

Fiqh Jurisprudence musulmane

Hadît Dires, gestes et silences recueillis du Prophète Muhammad (SBL)

Hâfiz Celui qui a mémorisé ( tout le Coran)

Hizb 1/60ème du Coran regroupant plusieurs sourates

Luġa langue

Mucâmalât Rapports sociaux, transactions civiles et commerciales

Rub c 1/240ème de Coran, le ¼ d’un hizb

Sîra Biographie du Prophète Muhammad (SBL)

Ta’dib Education, discipline, châtiment corporelle

Taclîm Enseignement, instruction

Tafsîr Commentaire, explication (du Coran)

Tağwîd Perfectionnement, récitation distincte (intonation), science qui étudie la prononciation la plus usuelle

Tahdîb Education, raffinement, politesse

Tarbiya Education, pédagogie

Tartîl CChhaanntt ssaaccrréé,, ppssaallmmooddiiee,, ccaannttiiqquuee

Tasdîq Corroboration, confirmation, adhésion

Tatbîq AApppplliiccaattiioonn,, mmiissee eenn vviigguueeuurr

Tawhîd monothéisme, unicité divine

cUlûmu-l ‘awâ’il Science des anciens

Page 65: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

65

Termes Significations littérales

Aalim Savant, celui qui a appris

Alluwa Tablette pour les taalibé

Alxuraal Le Coran

Beqi Réciter de mémoire, retourner une terre mouillée

Boole Réciter ensemble des versets appris à part, rassembler

Boroom Propriétaire

cin Marmite

Daa Encre spéciale utilisée dans les daara

Daara Ecole coranique

Gànj Feu ardent pour les études nocturnes dans les daara

Gune enfant

ijji Apprendre en épelant les voyelles et les consonnes

Kaaŋ fóore Porteur de Coran, celui qui a mémorisé tout le Coran

Kër Maison, tombe

Liifantu Apprendre en épelant seulement les consonnes

Mag GGrraanndd,, vviieeuuxx

Pir Ville religieuse à 30 km de Thiès sur la route de Saint-Louis

Piri Commentaire, traduction

Seriñ MMaarraabboouutt,, mmaaîîttrree,, ééppoouuxx

Taalibé Disciple, élève, postulant

Xalima Ecritoire construit à partir d’un roseau, plume

xam-xam Savoir, connaissance

Xoosit Le produit de ce qui est gratté

Page 66: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

66

1. BASSE Mamadou : « Etude sur l’élargissement de l’accès à l’éducation de base dans les daara par l’introduction du trilinguisme » ; Sénégal-UNICEF ; Dakar ; Avril 2001 ; 30p

2. DECRETS N° 2004.605 et N° 2004.603 du 30 Avril 2004

3. DENNERY Marc : Piloter un Projet de Formation : du diagnostic à la mise sous assurance qualité ; ESP éditeur ; 1999 ; 215 p

4. DJEGUI J. M. : « de l’analyse de besoins à la définition des objectifs de formation » ; cours dispensé à l’IFDRH du CESAG pour la session 2004-2005 ; mai 2005 ; 50 p

5. Jacques LAPOINTE : « L'approche systémique et la technologie de l'éducation » Document extrait de INTERNET [email protected]

6. KA Thierno : Ecole de Pir Saniokhor : Histoire, enseignement et culture arabo-islamiques au Sénégal du XVIIe au XXe siècle, publ par la Fondation Cadi Amar FALL à Pir, Thiès, 2002 ; 359p

7. Loi d’orientation de l’éducation nationale n°91/22 du 16 février 1991 ; dispositions générales

8. Loi 2004/37 du 15 décembre 2004 modifiant et complétant la loi d’orientation de l’éducation nationale n°91/22 du 16 février

9. MBIDA Réal Romuald : connaissance des organisation, des entreprises et gestion des Ressources Humaines », Dakar, CESAG ; nov 2004 ; 15 p

10. MBODJ : Gora « Culture (s) et développement de la personne chez les Wolof du Sénégal » ;Homo XXIV ; Rev. De Psychol. D’Educ. De Cult. et de Société ; Univ. Toulouse le Mirail ; 1984 ; Spéc. La Personne en Situation Interculturelle ; p 98 à 102.

11. ME : Lettre de politique générale pour le secteur de l’éducation et de la formation ; Dakar ; Déc 2004 ; 08 p

12. ME/IA de Diourbel : Plan régional de Développement de l’Education (PRDE) ; 04/2007 pp 19 à 22

13. ME/IA de Diourbel : Rapport de mission du 29 juillet 2005 établi par l’IA de Diourbel

14. ME/CURRICULUM DE L’EDUCATION DE ASE : « guide du formateur » ;draft 0 août 2003 ; 17p

15. ME/DPRE : (Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education ): Plan National d’Action de l’Education Pour Tous (PNA/EPT) ; Jeu 1er Novembre 2001 ; (65 p)

16. ME/DPRE : (Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education ):le développement de l’éducation : rapport national du Sénégal ; août 2004 ; 32 p

17. ME/ MDCALNF : « Projet expérimental d’alphabétisation fonctionnelle en caractères coraniques harmonisés pour enfants et adolescents en situation difficile » ; 1999 ?; 14 p

Page 67: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

67

18. ME/MDCALNF / DPLN : Rapport de mission sur le choix des daara-tests ; préparé par Mamadou Basse et Aly Abdoulaye NIANG ; Dakar ; juin 2001 ; 29 p

19. ME/MDCALNF / DPLN : Programme d’introduction du trilinguisme (français, arabe et langue nationales) et de la formation professionnelle dans les daara ; Dakar ; août 2001 ; 10 p

20. ME/MDCALNF/ DPLN /Partenariat UNICEF/DPLN : Rapport de Mission de Suivi des Programmes des Daara et des ECB articulés des Régions de Kaolack, Thiès et Diourbel, Rapporteur Mme Rokhaya Bâ NIANG, Jui 2004, 05 p

21. ME/MDCALNF/ DPLN : Cadre d’Orientation du Trilinguisme et de la Formation Professionnelle dans les daara du Senégal; Archives DALN ; Dakar ; Août 2002 ; 22 p

22. ME/MDCALNF/ DPLN : Curriculum de l’Introduction du Trilinguisme et de la Formation Professionnelle dans les Daara ; Archives de la DALN ; Dakar ; Décembre 2002 ; 53 p

23. ME/MDCALNF/DALN : Rapport de la mission de contrôle de démarrage de la cohorte de l’an 1 (05-06 ans) après l’atelier de Tivaoune (Aout 2004) ; Dakar, Avril 2005 ; 14 p

24. ME/MDCALNF/DALN/: Rapport d’évaluation des Programmes des Daara de Boubacar NDIAYE ; Dakar 2004 ; 23 p

25. ME/MDCALNF/DALN/: : Rapport Général Atelier De Capitalisation De Partage Et De Plaidoyer Pour Les Modèles Alternatifs Hôtel Aldjanatou Tivaouane Du 10 Au 15 Août 2004 , Dakar août 2004 32 p

26. ME/MDCALNF/DPLN : Guide pédagogique pour les maîtres coraniques ; Dakar, Edit Kalaama, Sept 2003 ; 42 p

27. ME/MDCAPLN/ DPLN : Projet recherche-action sur l’utilisation des Caractères Coraniques Harmonisés (CCH) dans la lutte contre l’analphabétisme ; Dakar ; 1994 ; 17 p

28. ME/MDCETFP: Politique Nationale d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle ; Dakar ; janvier 1996 ; 130 p

29. MEIGNANT Alain : Manager la formation ; Editions Liaisons ; 1997 ; 435 p

30. MINTZBERG Henry : Structure et dynamisme des organisations, Paris, Editions d’organisation, 1982

31. NDIAYE Mamadou : L’Enseignement Arabo-islamique au Sénégal. Thèse de Doctorat de IIIème Cycle. Univers. CH. Anta DIOP de DAKAR. 1981-1982. ; 347

32. NDIAYE Médoune Chimère : « La Modernisation des Daaras, un Projet Alternatif pour la Lutte contre la Mendicité des Talibés» ; Mémoire de fin d’études Ecole ; Nationale d’Economie Appliquée (ENEA) ; Département Education Animation du Développement (EDA), (31° Promotion) ; Dakar ; 2005 ; 128p

33. NDIAYE Seck : Quelle approche systémique pour la modernisation des daara (écoles coraniques) du Sénégal Mémoire de fin d’études du CESAG ; DAKAR. 2004-2005. ; 129 p

34. NIANG Aly Abdoulaye : Quelle approche d’ingénierie pour la formation des maîtres coraniques expérimentateurs du programme d’introduction du trilinguisme et de la formation professionnelle dans les daara : cas de la formation professionnelle, Dakar, Mémoire de fin d’Etudes au CESAG, Promotion 2003 ; 61 p

35. PATEL Mohammed : Education islamique : 3 p Document d’INTERNET

Page 68: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

68

36. PORTAIL DE L’EDUCATION AU SENEGAL INTERNET : education. gouv.. sn

37. ROEGIERS Xavier : « Approche par les compétences, curriculums, équité et réduction de la pauvreté » UNESCO, Genève, 10 nov 2004, 15 p

38. REP du NIGER/UNESCO/BREDA : Atelier Régional sur l’introduction des techniques modernes de transcription des CCH dans la lutte contre l’analphabétisme, tenu à Niamey du 20 au 24 sept 1999 ; rapport final ; Niamey, Sept 1999 ; 125 p (rapport d’ateliers et communications)

39. ROYAUME DU MAROC/Commission Spéciale Education Formation : Réforme du Système d’éducation et de formation ; bilan d’étape et conditions d’une relance ; Juin 2005, 68p

40. REVUE PEDAGOGIQUE ADEF/Afrique , Nouvelle version ; Cahier Spécial : Forum sur les Modèles Alternatifs Daara/ECB ; Dakar ; 2004 ; pp 11 à 29

41. REVUE PEDAGOGIQUE/ADEF Afrique : Spécial curriculum de l’éducation de base ; n°5 ; Dakar ; mai 2006 ; 40 p

42. SALBIYY Dr Ahmad ; Muğtamacul-‘Islâmiyy : ‘Asasu Takwînih, Asbâbu ducfih, wasâ’ilu nahdatih : (Société Islamique : bases de sa formation , raisons de son déclin, moyens de sa renaissance, Caire,1983, Biblio. de la Renaiss, 6èmeédition p 73

43. SAMB Amar : « Education islamique » Notes Afric. N°136 ; oct 1972, p 97.

44. SOURANG Professeur Moustapha, Ministre de l’Education : « Place de l’éducation religieuse dans le système éducatif sénégalais : Historique, Problématique, Perspectives » Conf. Introd. inaugurale prononcée le 16 juillet 2002 lors du Séminaire d’introduction de l’Education Religieuse et la création d’écoles Franco-arabe dans le système éducatif sénégalais du 16 au 20 juillet 2002 au PAPA, Dakar, 2002, 13 p

45. SYLLA Khadim: L’éducation en Afrique : le défi de l’excellence ; Préf de J.KI ZERBO ; Harmattan, Coll. Sociétés Africaines et Diaspora ; Paris ; 2004 ; 272 p

Page 69: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

69

Page 70: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

70

REPUBLIQUE DU SENEGAL UN PEUPLE - UN BUT - UNE FOI

--------

FICHE INDIVIDUELLE DES DAARA

Année de recensement………… N° d’Identification…………

1 – Localisation 1-1-Région……………….. Inspection d’Académie de …………………IDEN de…………………..

1-2- Zone Urbaine □ Zone Semi Urbaine □ Zone Rurale □

2 - Identification 2-1 Nom du daara…………………………………………………………………………………...

2-2 Date de création…………………………………………………………………………………

2-3 Adresse……………………………………………………………Téléphone…………………

2-4 Régime

Internat □ Demi pensionnat □ Externat □

2-5 En cas de régime interne combien de taalibe habitent dans le daara ?……………

2-5.1 Combien couchent sur une natte ? ………………..

2-5.2 Combien couchent sur un lit ?……………….…….

3 - Environnement et santé

Nature du local

3-1-1- Bâtiment en dur □ Nombre de salles de classes………….

3-1-3- Abri provisoire □ Nombre de salles de classes…………..

3-1-6- Plein air : Oui □ Non □ 3-2- Cadre physique et sanitaire

3-2-1- Le local est-il clôturé : ………………… ..Oui □ Non □

3-2-2- Y a-t-il de l’eau :…………………………Oui □ Non □

Quelle est la source de ravitaillement ?

Puits : □ Robinet: □

A qui appartient-elle ? : Daara □ Communauté □

3-2- Le type d’éclairage

Electricité : □ Lampe tempête : □ Bougie: □ Foyer ardent : □ Solaire : □

3-3- Y a-t-il des toilettes Oui □ Non □

Page 71: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

71

Bon : □ Acceptable □ Dégradé □

3-4- Existe-t-il une boite de pharmacie dans le daara ? Oui □ Non

3-5- Quelles sont les maladies les plus fréquentes chez les taalibe ?

1)……………………………………………..

2)…………………………………………….

3)……………………………………………..

4)…………………………………………….

3-6- Les taalibe prennent-ils des vaccins pour se prémunir contre ces maladies ? Oui □ Non □

4- Conditions d’apprentissage 3-1-8- Types de classes :

Niveaux séparés: □ Niveaux groupés: □

4-2- Les talibés sont-ils assis :

par terre : □ sur des nattes : □ sur des tapis : □ sur des bancs : □ sur des table-bancs : □

4-2- Avec quels supports apprennent-ils ?

Tableau □ Tablette □ Cahier □ Ardoise □ Corpus de Coran □ Manuels en arabe □

Autres……………………………………………………………………

Le matériel est-il suffisant ? Oui □ Non □

Quel est le matériel nécessaire qui manque le plus ?………………………………………….

4-3- Avec quoi écrivent les talibés ?

Encre noire (da) : □ Bic : □ Autres : □

4-4-Les talibés utilisent-ils des livres ? Oui □ Non Lesquels ?

1-………………………………………………………………………………………………………

2-………………………………………………………………………………………………………

4-5- Où sont rangés les outils pédagogiques ?

Dans une armoire : □ Une valise : □ Une malle : □ Autres :…………….

4-6-Le daara possède-t-il une bibliothèque ? Oui □ Non □

4-8-1- Si oui, de Combien de livres…………….…………

4-8-2- Quel livre a le plus d’exemplaires ? ………………………………

5- Gestion pédagogique du daara 5.1 Période et durée des apprentissages

Toute l’année 3 trimestres de l’année Un semestre Autres (préciser) Période

Page 72: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

72

Durée Journée Demi-journée Nuit Autres (préciser)

Horaire

5.2 Contenus d’enseignement

Quelle est la langue véhiculaire des talibés ?…………………………………………………...

Contenus

Coran

Hadith

Tawhîd

Fiqh

Siira

Résolution de problème

Disciplines non linguistiques

Gestion de l’environnement

Arabe

Langues nationales

Français

Disciplines linguistiques

Autres

Les langues sont-elles enseignées en même temps que les autres disciplines ? Oui □ Non □

Y a-t-il une interdisciplinarité entre le français et l’arabe ? Oui □ Non □

II- 5-3- Effectifs et ressources humaines

Nombre Total……………………………Garçons…………………Filles ……………….

Effectifs Garçons Filles Total

Agés de 03 ans

Agés de 03 à 05 ans

Agés de 06 ans à 07 ans

De 07 à 12 ans

Page 73: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

73

De 12 à 16 ans

Les plus de 16 ans

5-3-1- Age du plus jeune........……ans du plus âgé.................ans

5-3-2- Combien de niveaux y a t-il dans le daara ?

Nombre de Garçons Filles Total

Débutants

Taalibe ayant mémorisé 02 hizb

Taalibe ayant mémorisé 30 hizb

Taalibe ayant mémorisé tout le Coran

Taalibe apprenant les LN en CCH

5-3-3- Il y a combien de maîtres coraniques dans le daara…………………

Ages Hommes Femmes Total

Agé de 30 ans

Agé de 30 à 40 ans

Agé de 40 ans à 50 ans

Agé de plus de 50 ans

5-3-4- Les lieux de formation des enseignants

Au Sénégal A l’Extérieur Structures

Hommes Femmes Hommes Femmes

Total

Daara

EFA

Public

Universités

5-3-5- Diplômes obtenus ou niveau

Académiques : CEPE □ BFEM□ BAC □ Licence □ Maîtrise□ Autres □ (à préciser)

Professionnels : CEAP□ CAP□ CEAM□ CAEM□ CAES□ Autres □ (à préciser)

5-3-6- Domaines de spécialisation

Page 74: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

74

Domaines islamiques

Coran □

Enseignement religieux : Fiqh □ Hadith □ Siira □ Tawhîd □

Domaines extra islamiques

5-3-7- Qualification professionnelle : Quel métier maîtrisez-vous ?…………………

Pouvez- vous l’enseigner ? Oui □ Non □

5-3-8- Les langues maîtrisées :

Arabe : Ecrit □ Oral □

Langues Nationales : Ecrit □ Oral □

Français : Ecrit □ Oral □

6 - Formation Professionnelle 6-1- Quels sont les 05 métiers les plus porteurs dans la zone ?

1 Agriculture □ 2 Menuiserie □ 3 Maçonnerie □

4Menuiserie Ebéniste □ 5Menuiserie Métallique □

Autres □ Lesquels :..………………………………….

6-2- Est-il appris à l’intérieur du Daara Oui □ Non □

Si non, dans laquelle des structures ci-après est-il enseigné ?

Dans le public : 1- CFP □ 2- CRETF□ 3- CETF□ 4-CRFP□ 5-FEMP□

Dans le privé : 4- Centre privé de formation □ 5-atelier de métier voisin □

6-3- Est-il enseigné par le Maître coranique Oui □ Non □

Si non quel rôle joue le maître coranique dans la formation

Tutorat □ monitoring □ coaching □ Conseiller pédagogique □

6-4- Est-il enseigné par un autre ? Oui □ Non □ Qui……………………………………

6-5-Les métiers génèrent t-il des revenus Oui □ Non □

7- Gestion financière 7-1- Le daara est-il financé sur fonds propre ? Oui □ Non □

7-2- Le daara reçoit-il un financement de l’extérieur ? Oui □ Non □

7-3-Sous quelle forme ?

Subventions □ Dons □ Contributions des parents □

7-4-Combien payent régulièrement les parents de taalibe ?………………….francs

7-5- Existe-t-il dans le daara des activités génératrices de revenus

7-6- Lesquelles ?

1………………………………………………………………………………………….

2-………………………………………………………………………………………….

3-………………………………………………………………………………………….

Page 75: REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple ۵ Un but ۵Une foirocare.org/smgrt2006-sn-daara.pdf · CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures En Gestion CMDCALNF Cabinet du Ministre Délégué

75

7-7- Les taalibe sont-ils pris en charge au plan de la restauration ? Oui □ Non □

7-8- Quelle est la dépense moyenne par jour pour la restauration des taalibe ?…………………frcs

7-9- Les taalibe se livrent-ils à la mendicité ? Oui □ Non □

7-10- Pourquoi se livrent-ils à la mendicité ?…………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………

7-11-Quel est le coût estimatif du matériel pédagogique ?……………………………………………

7-12-Quel est le matériel qui fait l’objet de beaucoup plus de dépenses ?……………………………

7-13- Combien coûte ce matériel par année ?………………………………… francs

Quels sont les problèmes rencontrés au niveau de la gestion financière ?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Quelles sont vos suggestions ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………