représentutiqns de systèmes d’irrigation sur un...

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Représentutiqns de systèmes d’irrigation sur un versantdes Andes Equatoriennes : la région d’Urcuqui Thierry Ruf, Patrick Le Goulven, RogerCalvez, Luc Gilet* Introduction P endant un demi-siècle, l’Et& équatorien est intervenu dans le domaine de 1 ‘hydraulique en cowtruisant des projets d’irr&ation’. Entre soixante mille et qaiatre vingt mille hectares ftlreîzt aménagés, soit l’équivale~~t de 1’OfJzce du Niger au Mali durant la mêmepériode. Le plan d’investissements,aujourd’hui remis en cause par son poids dans l’endettement public, faisait suite à une tradition ancienne d’irrigation dans les Andes. En ej]kt, le couloir interandin, c’est-à-dire l’espace encadré par les deux chaines volcaniques parallèles des Andes équatorieunes, connait des régimes pluviométriques contrastés, avec des régions froides et humides au dessus de 3 200 mètres et des régions chaudes et arides en dessous de 2 200 mètres d’altitude. On estime d 325 000 hectares la superficie agricoh bénéficiant d ‘amérlagenaentshydrauliques traditionnels, avec des canaux ela terre. Le régime des concessions publiques de l’eau, institué en 19 73, définit le débit prélevé par le concessionnaire qile ce soit une association paysanne ou un propriétaire foncier. L’instructiM technique du dossier reste locale, et chaque concession est traitée indépendemment des autres demandes d’accès à l’eau. LTNERH.. (Institut équatol-ien des ressoalrces bydriques) souhaitait mettre aai poiiat urae méthode de desct?ption des réseaux d’irrigation, conaprendre lealr of-ganisation, évaluer leurs performances et préciser. les modalités d’un appui public à ce secteur, qui allait bien au delà de la colacession sur lesprises d’eau dans les tor- rents.

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Représentutiqns de systèmes d’irrigation sur un versant des Andes Equatoriennes : la région d’Urcuqui

Thierry Ruf, Patrick Le Goulven, Roger Calvez, Luc Gilet*

Introduction P endant un demi-siècle, l’Et& équatorien est intervenu dans le domaine de 1 ‘hydraulique en cowtruisant des projets

d’irr&ation’. Entre soixante mille et qaiatre vingt mille hectares ftlreîzt aménagés, soit l’équivale~~t de 1’OfJzce du Niger au Mali durant la même période. Le plan d’investissements, aujourd’hui remis en cause par son poids dans l’endettement public, faisait suite à une tradition ancienne d’irrigation dans les Andes. En ej]kt, le couloir interandin, c’est-à-dire l’espace encadré par les deux chaines volcaniques parallèles des Andes équatorieunes, connait des régimes pluviométriques contrastés, avec des régions froides et humides au dessus de 3 200 mètres et des régions chaudes et arides en dessous de 2 200 mètres d’altitude. On estime d 325 000 hectares la superficie agricoh bénéficiant d ‘amérlagenaents hydrauliques traditionnels, avec des canaux ela terre.

Le régime des concessions publiques de l’eau, institué en 19 73, définit le débit prélevé par le concessionnaire qile ce soit une association paysanne ou un propriétaire foncier. L’instructiM technique du dossier reste locale, et chaque concession est traitée indépendemment des autres demandes d’accès à l’eau. LTNERH.. (Institut équatol-ien des ressoalrces bydriques) souhaitait mettre aai poiiat urae méthode de desct?ption des réseaux d’irrigation, conaprendre lealr of-ganisation, évaluer leurs performances et préciser. les modalités d’un appui public à ce secteur, qui allait bien au delà de la colacession sur les prises d’eau dans les tor- rents.

1 nventorier Ees systèmes traditionnels d’irrigation du pays a pour objectif principal l’établissement de bilans hydriques et

économiques. Le projet rassemble les documents existants ‘.

IL grand bassin (photographies aériennes, inventaires anciens, cartogrüphies) et les dossiers techniques des concessions étahîis dans les agences

hydrographique, base de planification.

locales. Une synthèse cartographique des informations est com- pletée par &zs fiches caractéristiques de chaque canal d’irriga- tien. Une enquête ,ra$de auprès des gestionnaires des réseaux donne les indicateurs de leur fonctionnement. Le grand bassin hydrographique du Mira, dans le nord de l’Equateur, comporte 50‘000 hectares aménagés et le débit total dérivé dans les tor- rents par près de 300 canaux atteint 25 mètres cubes par seconde (carte 1).

-

Figure I - bassin hydrographique du Mira et localisation de la Zone d’analyse et de recommandation pour I’irrigafion @IN?!) de Urcuqui.

-

Le projet de recherche choisit une petite rCgion iriguée de quelques milliers d’hectares amCnagés, reprbscntative d’un grand bassin hydrographique. L’acquisition des donn~cs de ter- rains est longue, mais elle permet de &Finir les indicateurs de gestion de I’eau pour l’ensemble rbgional.

la petite région irriguée, base du

diagnostic

En &~diant le bassin du rio Gua@$, situé sur la cordilière; oiientale, ‘à 35’ kiloinètres dé Quito, l’équipe de recherche décrit de nombreux’ transferts d’eau d’un bassin versant à l’autre. En conséquence, le diagnostic doit tenir compte de l’ensemble des usagers sur l’interfluve, espace de la deniande en eau où se melent des ressources hydriques en provenance des torrents qui l’encadrent. Parce que le terme ‘interfluve n’existe pas en espagnol et que le territoire aménagé dépend en réalité de la complexité des réseaux, la notion de Zone d’analyse et de Recommandation pour 1’Irrigation (ZARI) est employée. La ZAKI d’Urcuqui (carte 2) a été choisie comme terrain repré- sentatif de l’irrigation dans le bassin du Mira. Elle comporte un étagement bioclimatique allant des crêtes du massif du Piiïan (4 000 mètres d’altitude) à la vallée de 1’Ambi (1 500 mètres d’altitude). L’eau dévale des étages froids, dans de .profondes gorges dans les couches de cendres vokaniques remaniées. par des failles, plissements et éboulements. La zone comprise entre le torrent Pigukchuela au nord, le rio Cariyacu au sud, l’Ambi à l’Est, comporte vingt canaux d’irrigation irrigant 4 500 hectares (encadrés 1 et 2 sur la méthodologie employée pour décrire les systèmes d’irrigation et en donner une représentation lisible par les acteurs de la gestion de l’eau).

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Figure 2 - Réseau hydrographique, canaux d’irrigation, périmètres de la ZARI d’llrcuqoi et

situation du système d’irrigation Grande de caciques

Métbde de reptisentation cartographique des systemes d’irrigation.

Les sources d’information Plusieurs sources d’informations permettent de constituer un dossier .sw les infrastruc- tures existantes :

- les cartes d’usage du sol au X/50 500 éta- blies par ie pr?gramme de régionakation agraire MAG-ORSTOM appelé #RSIVq- REG. Ces cartes précisent dans les libeik de l’usage du sol la prbence d’irrigation .avec deux types de classes : terres irriguées 2 pIus de 50 YO et terres irriguées à moins de 50 %. Elles ne définissent pas Les unités spa- tiales de la gestion de l’eau, telles que nous les avons définies : périmètres délimité avec pr’écision et dépendant d’approvisionne- ments en eau identifiés clairement.

- les agences régionales de I’INERHI dispo- sent de divers dossiers techniques et juri- diques sur les concessicpns accordées par

l’État aux usagers de l’eau. Ce type de docu- bnt comprend rarement un extrait de carte ou un schéma expkatif.

- Des inventaires anCienS ont pu &re P%li& par B’INERHI, et même la Caja National de Riegobs qui précédait I’INERHI. 11 s’agissait en général d’inventaires des prises et des canaux sans effort de. d6%mitation des péri- mètres.

Sur La base des trois sources d’informations, le dossier de travail initial comprend une Carte au 1/25 000 où est cnnsignite I’infornu- tion sur les prises, les canaux et tes zones probablement irriguées, et des fiches des- criptives sommaires.

Missbw SUP le terrain Avec l’appui de h photographie aérienne la plus récente disponible, l’équipe de recherche organise le repérage de chaque syst&w d’irrigation, décrit par ses cctmpo- santes : - les prises principales et secondaires. Et3 canaux de transport de l’eau, y compris les owmges d’art, aqueducs. tunnels ; dans de

nombreux cas, la photographie aérienne s’averc insuffisante pour comprendre ce qui se passe lorsque deLix c;Inz~tx se croisent, ‘lès ouvrages ri-partissant l’eau entre P~LI-

sieurs p&im&res avec des débits définis, les p&?m&res de base, gérês par des groupes sociaux divers : haciendas scedes, pysans

seuls ou systt’rues mixtes. Qn doit snivre

l’eau jusqLl’âLlx Confins des systhes. Le pro-

jet vise à comprendre Le fonctionnement de l’irrigation clans les périm&res paysans, I:i où le problème du partage de 1’eau entre de

multiples usagers est crucial. Il faut d&ermi- ner le nombre de clistrilwteurs, Ies blocs hydrauliques des tours d’eau, et repérer tes ouvrages qui assurent la rc?partition cnfre paysans. Enfin, au cours de cette phase. I’Cquipe prend contact avec Ees diffkuwi acteurs de la gestion de E’eau : associntions

d’irrigants, autorités pnl3liqiies locales et régionales, personnalités locaies influantes.

Établissement de la carte au 1/25 000 sur

fond de carte IGM La carte de travail évolue avec le terrain jtisqu’;i reprkenter le mieux possiik I’infor- mation collectée. Plusieurs versions sont nécessaires. car le trawil de terrain est cntre-

COL+! par tkS éta~XS tk fOr~~WhtiW~ Ch

connaissances :IL~ bwcam.

La carte dcfinitive est rcstituk aux diffi- rentes institutions locales concernées, ri

I’aaence de I’INERHI et aux personnes ayant appuy& Cette phase de recherche. L’achCwement de ce travail décicnchc les opérations de recherche suivantes : Ics mesures hydrauliques seront raisonnks à partir des segments de canaux rcprCsentCs. Les enquêtes ~LIT l’irrigation et sur les sys- t&iies de production agricole pourront être échantillonnées sur I’cnscml~lc des pki- mCtres existants. ,121 compr~hcnsion de l’ori- gine des réseaux. de leur clévcloppcment. des conflits de l’eau p3ssCs ou actuels s’appuie sur cette rcprCsentation cartogra- phique des systkncs irrigués.

Méthode de représentation par cartographie assistée par ordinateur

La carte est rkciuite ,ri une écik4le üdaptée au Coiirixs-de niveau format A4 ou A3 (au MO0 000 en g&-Gral). Cours d’eau

Ix logiciel CANVAS 3.0 comporte deux Prises et Canaux fonctions fonddmcntalcs. D’abord on trouve une pro&dure d’assistance pour rencire vec-

Périmètres

torielle n’importe quelle courbe définie ‘par Noms des Courbes de niveau

des pixels - ainsi, les traits pdssés au scanner Noms des cours d’eau et enregistres point par point,. poltrront Noms ,des Prises et Canaux devenir des objets. Ensuite, le logiciel gkre Noms des Périmètres des calques superposés et ind6pendants. On peut, par la combinaison des calques asso-

Chaque calque peut être traité, colorié, tramé.

cier ou dissocier les composantes &togrd-

phiques. L’ensemble constitue un document publiable sur les structures des systèmes irrigués, mais

Les, structures principales sont calquées sur aussi un document de réflexions sur l’orga- des si~pports différents : nisation des réseaux. En particulier, on - courbes de niveau limitant les étages agro- représente par le ,choix des couleurs et des écologiques ; trames les systèmes d’irrigation depuis les - rés+w hydrographique naturel ; prises jusqu’aux périmètres correspondants. - réseau de kanaux üiec leur prises, jusqu’à On visualise ainsi l’origine des ressources i’entrk des périmètres ; hydrauliques de chaque périmètre, les

- p&im&res identifiés un par un (et non pdS dépendances et inter$pendances.

zones irriguées globales). Enfin, sous cette forme, la carte constitue

On crée pour chaque support un calque une base du travail d’interprétation de l’his-

supplémentaire 61 figurent les identifica- toire des réseaux. L’objectif est de com-

leurs des objets. prendre les dynamiques d’appropriation des

La carte informatisée fiwdle comprend donc ressources hydriques naturelles et des

8 calques superposés à l’écran : espaces de valorisation agricole de l’eau.

Les principaux systèmes d’irrigation à Urcuqui

L e débit capté paf les prises situées vers 2 800 mètres d’altitude, à la base de l’étage froid est de 1 400 litres par

seconde. Les prises situées dans l’étage tempéré, entre 2 800 et 2 200 mètres d’altitude, détournent 760 litres par seconde. Enfin

des points d’eau à celles établies dans l’étage chaud, entre 2 200 et 1 500 mètres

différentes altitudes d’altitude, captent 2 360 litres par seconde, mais seulement 1 200 litres par seconde sont utilisés dans la ZARI, le reste étant conduit aux interfluves voisines de Tumbabiro et Pablo Arenas.

la base de l’étage froid est la plus

appropriée

Les systèmes les plus anciens ont capté l’eau dans la situation la plus favorable : la base de l’étage froid. Là, sur ce versant des Andes, les ressources hydriques torrentielles apparaissent suffisamment abondantes et sûres pour se risquer à l’établisse- ment d’un canal. Plus haut, les bassins versants deviennent trop petits et le débit collecté serait souvent très faible à l’étiage. Plus bas, le débit naturel est abondant, mais deux raisons fon-

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damentales ont écarté à l’origine le choix de prises d’eau en dessous de 2 800 mètres d’altitude. D’une part, l’eau coule dans des canyons et son captage n’est réalisable qu’au prix d’un effort très difficile, long et coûteux. D’autres part, le risque est grand de voir l’aménagement d’une prise en amont sous le pré- texte de l’existence de débits importants non employés par les fondateurs du premier canal.

4 périmètres irrigués

soit 46 % captent

presque 60 % de l’eau

une dotation

suffisante mais irrégulière

étage tempéré, prairie et plantes à

cycles courts

Les pkrimètres irrigués et leurs dotations

Vingt neuf périmètres irrigués 0nE été identifiés dans l’interfluve d’Urcuqui, dont 18 ont une superficie supéri&re à 100 hectares. Parmi ces derniers, figurent quatre ensembles de plus de 300 hectares : Urcuqui (périmètre paysan de 320 hectares), I’hacienda Sari Jose (I’ensemble le plus vaste avec 800 hectares), l’ex hacienda CoÏ%aqui (420 hectares) en voie de disparition au profit de petites kxploitations de 5 hectares, et l’hacienda San Luis (485. hectares). Ces 4 périmètres représentent 2 025 hec- tares, soit 46 % de la superficie irriguée de I’interfluve ; ils cap- tent un débit total de 1 987 Vs, soit 59 O/u de la fourniture en eau.

En terme de superficie, l’eau captée à la base de. l’étage froid sert à L’irrigation de près de la moitié des surfaces irriguées (2 089 hectares). On voit que le contrôle des prises dans les hauts bassins versants a joué et joue encore un rî,ic fondamen- tal.

Les périmètres irriguées dans l$age tempéré (1 200 hectares) bénéficient de 450 Vs. Le débit fictif contiku est de 0.38 l/s/ha, soit sensiblement inférieur au besoin eq eau global de cet étage bioclimatique évalué par ~‘INERHI à 0.50 Vs.

Les périmèrres irrigués dans l’étage chaud (3 200 hectares) utili- sent près de 3 000 Ils , ce qui donne un débit fictif continu de O,92 l/s, proche de la dotation théorique optimale de 1 l/s/ha dans cet étage. Cependant, dans chaque étage, les disparités de dotation sont importantes entre périmètres avec des écarts de pius ou moins 50 o/ ‘de la dotation moyenne.

Les périmèfres irrigués et I’agricuhre pratiquée

Dans l’étage tempéré, deux grands usages du sol coexistent : les haciendas pratiquent plutôt l’élevage extensif sur prairies irri- guées, tandis que les paysans d’i-rrcuqui et San Blas cultivent surtout des plantes à cycles courts, le mais et le haricot, mais aussi les petits pois, les pommes de terre, le blé et l’orge. Depuis une quinzaine d’années, l’agriculture du village s’intensi-

fie avec le passage à deux cultures par an : maïs semé précoce- ment, en’ juillet au lieu d’octohrc?, récolté en frais avant Noël, et suivi du haricot semé en janvier-février et récolté en mai-juin.

étage chaud i

canne à sucre puis

horticulture

Dans l’étage chaud, gominé par de grandes haciendas, la spécu- lation principale est la canne à sucre. Deux voies d’évolution existent : le passage partiel à la prairie irriguée, qui correspond. souvent à une nouvelle combinaison des ressources dans les haciendas sucrières qui créent un atelier d’él&age et valorise la mélasse (San José>, et l’abandon définitif de la canne à sucre’ au. profit des cultures horticoles intensives de haricots et de tomates, phénomène lié à la reprise de certaines haciendas .par de petits entrepreneurs agricoles acheteurs de lots de quelques hectares (hacienda Co&qut et El Puente).

Les, périmètres qui dépendent c+e ‘ressource de haute altitude sont en voie d’évoluti-, tandis que ceux dont la ressource est captée dans l’étage chaud n’ont pas modifié l’ancien système sucrier. La libération de terres pourrait correspondre à la crainte

étage chaud : de certains propriétaires fonciers de ne plus pouvoir maîtriser le canne à sucre puis captage d’altitude et organiser la maintenance de leurs ouvrages

horticulture hydrauliques. Elle obéit aussi à une stratégie éconon$que des héritiers de j’hacienda Cofiaqui et El Puenté, qui ont préféré sol-, der le Capital foncier (et hydraulique) au moment oti l’économie paysanne est en plein essor, grâce aux prix soutenus par le marche colombien voisin..

L’ évolution historique de l’aménagement

P armi les canaux qui prélèvent leur eau dans l’étage froid et irriguent l’étage tempéré, le plus important est l’acequia,

Grande de caciques qui dessert le territoire paysan d’urcuqui et de San Blas. Ces canaux sont les premiers établis, cités au XVIIe

l’étage froid siècle dans les ‘archives de procès de l’eau (Ruf 1993). Or, mis à

fournissait les étages part les petits canaux de I’Hospital, la destination initiale de ces

inférieurs canaux était l’étage chaud, comme le montrent les procès concernant les eaux de San Eloy, autrefois appelée San Antonio de Purapuche; et Grande de Caciques. Ces ouvrages appor- taient de l’eau jusqu’à la plaine de Coambo, là où s’étend auj&rd’hui les haciendas Santa Isabel (ex San Antonio), Santa. Ana, la Union (Santa Martha, Sta Lucila). Ainsi, pour au moins 75 o/o des débits dérivés actuellement vers l’étage tempéré, il y a, eu déplacement des dotations vers des territoires situés en amont des territoires anciens.

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Nord Figure 3 - Les unifés de partage de f’eau du système irrigué «Grande de caciques»

SAN BLAS 115 hectares 282 Usager§ Un sd axe et trois mains d’eau utilisées dans 18 blocs codésdeJ&Zet$

0. Une prise principale capte f4 Etiage toute L’eau du rio Huarmihuaycu, 2 2 700 mètres d’altitude, sur le site de Timhyacu, soit environ 200 I/s. La prise caucasienne construite en 1982 par IWWRIII a été détruite par une crue exceptionnelle en 1990. Partiellement réhabilitée, la prise fonc- tionne en 1994 comme une prise tradition- nelle, avec le risque de faire entrer trop d’eau dans le canal primaire iors des crues. A 50 mètres de la prise, m cruvr~g~ rustique de régulation du débit d’entr6e permet d’i-va- mer latéralement Ie surplus de débit. - Un canas maître de 4 kilomètres condui- sant Peau jusqu’au rhervoir situé à San Juan. Le canai est en bon état g&néral ch fmt de l’entretien régulier du lit par les wzigers. Trois petits torrents intermittents se déver- sent dans I’acequia et mettent en péril P’ou- vrage Cn cas d’orage. Trois ouvrages de régulation après ces captions secondaires permertraient d’éviter des incidents et des arrêts du service de l’eau en cas de sur- charge. l Le r&ervoir d’une CqXICité de stockage de 7 200 m&res cultes. Ii a été construit à la fin du XIXe siPcle au profit des laaciendas San ]Ose et San Vicenre quand celles-ci gi”raient le canai pour leurs terres et qu’elles souhi- takIlt éviter les VOk CkW la nuit dans le vil- lage alors privé de ses droits anciens. Consolidé et agrandi pr B’INERHP en 1982, sa capacité actuetlc pernzer de stocker le cEbit concédé a la prise de 200 E/s pendant 10 heures. Les pertes hytltauliqws Iin&iws et ponctuelles et des débits cErivés [Xl’ les droits de tiers en anzont du réservoir climi- ment Le d&it rCeE. IB est compris entre 160

: URCUQUI

: 175 hectares

: 300 usagers

: 5 blocs principaux avec chacun une main d’eau

: eodb (A,B,C,D-E,F-C) :

et 170 l/s et le r&crvoir stocke sans tl&or- der 13 heures. entre 1711 et 6h du matin. Ikans la prdqiie. on peut compter sur 10 ri 11 heures thrrosa~e en régime de croisihc avec un débit en tttc du périni&rc d’environ 320 vs. * Le d&it coiirmt et le cléhit ~PC vichgc ch réservoir s”imissent ;w:int I’otrvmgc2 clc rCp:w- tition de l’eau (partitwr de S:I~ Juan) entre les deux sous-p~rini~tres villageois. I’nc

pointe de dimunt cn mmvais état sép:ire cn

condition d’écodement torrentiel un tiers ch cEbit pour San Ih (107 I/s). Les deux tiers restants (213 Us) vont clirccte1mY!t i-i I’cw

vmge de S:m Ignacio. situi: Ii Ihval clc hi Mas. >. * L’axe unique de tlistrihtion et Ec pi’ri- ndrc de S:uri Blas.

Le rnochlc de hsc de TO7 E/s est divise en trois mains d’ean cl’cnviron 35 I/s, procl~c de la mesure tratfitioniwllc du “nwlino” cEc 33 I/s. l’ocirt:mt, Ic pCrini&re CI~” S;m IHas est organisé autour d’un axe imiquc clans Icqucl transitcnr les trois miins d’eau. Lhyxlier clc San Blas :issiw Ic pass:~c clcs mams d’c:w clans les 17 différents quartiers. lin 1990, 282 droits d’eau sont rwonnus 5 San IHas. per-

mettant ct’moscr 132 Ircct:wcs.

’ Autrenient dit, les infrastructures sont @tirmi les plus anciennes, mais les pkimètres; tels qu’on peut les décrire aujourd’hui, ont un acch à l'eau relativement récent; au cours du XXe siècle. En particulier, le canal Grande de Caciques, construit à la fin du

maintqant seulement XVIe siècle par les caciques d’LJicuqui pour irriguer le coton l’étage tempéré rlans..l~s terres de +~it chaud, est progressivement passé sous

le contrôlé de deux grandes propriétés coloniales, jusqu’en 1945, année de la restitution de la quasi-totalité du débit du canal aux paysans (décision de l’assemblée constituante de Quito confirmée par le président de la république, Velasco

. Ibarra). La gestion du canal concerne aujourd’hui des terres de l’étage tempérk

1 En liaison avec son ‘histoik particulière, le périmètre paysan d’Urcucjui est le mieux doté da& ,I’étage ‘tempéré avec ,0,54 I/s. I. \

Le fonctiorrnetietit de l’aménagement «Gfahde de caciques» s

L es problèmes d’irrigation dans les Andes ne se limitent pas .., aux inégalités de dotations en eau des périmètres mais tou-

chent à i’organisation du partage de l’eau entre les parties pre- . . nantes, entre usagers dans un même $rimètre. Quelles sont les règles de fonctionnement, comment ont-elles été instituées, sont-elles respectées .dans la pratique quotidienne du tour d’éau entre de multiples usagers ?

La Junte Centrale de l’eau d’urcuqui, association paysanne

gestion par une reconnue par 1’Etat depuis 1945, est le gestionnaire du, canal Grande de caciques, disposant de concessions officielles et d’un

organisation règlement’ intérieur qui lui est spécifique. Elle regroupe trois paysanve grands types d’usagers : plusieurs centaines de paysans des

deux villages du périmètre irrigué, San Blas et Urcuqui, une cin- quantaine de familles des mêmes villages disposant d’un droit particulier dit udroit de cacique. et certains grands propriétaires fonciers ayant toujours des droits d’eau parfois importants, dits droits de tiers (Figure 3).

L’organisotion~du tour d’eau

.L’eau a été nationalisée en 1973, fnais neuf années ont- été rkessaires à I’INERHI ‘et à la junte dk l’eau pour établir le document dé concession publique: ‘Mis à part les perturbations dLles auic demandes en eau de. paysans n’ayant aucun droit antérieur, OLI d’haciendas saisissant cette opportunité pour récla-

” mer la’ restitution de droits anciens, la longue période du traite- nient du dossier d’Urcuqui est liée aux tentatives de normalisation du tour d’eau ancien. L’idée initiale des ingé-

Dossier : systèmes irrigués

le droit de caciaue

ancien : diviser des

débits

le droit de tiers

reconnu par la Junte,

ajusté aux besoins

le droit normai sur

inscription

une main d’eau

nieurs de l’IP??RHl était de faire table rase du passé et d’édicter un tour d’eau technique, où chacun regoit une dotation propor- tionnelle 2 sa superficie, En -définitive, la concession publique se réfère aux droits anciens et reprend, pour l’essentiel, les règies de partage de l’eau pratiquees avant la nationalisation.

L’eau est répartie en fonction de trois types de droits d’eau : le droit de caciques, Pe droit de tiers et le droit normal.

Le droit de caciques est détenu par environ une cinquantaine de familles pour irriguer des parcelles précises, répertoriées, selon un mode de partage de l’eau ancestral; lié aux règles des fondateurs du cana1 au XVIe siècle. Tous les quinze jours, le samedi à 12h jusqu’au dimanche, ;i 1411, l’eau est gérée exclusi- vement par les caciques. Dans cette période, le partage de l’eau entre caciques consiste ri diviser le débit et non à répartir des temps d’accès à l’eau. Il existe 24 droits de caciques, correspon- dant 2 un débit de .$ase dc 8,25 litres .par $econdc, I~Gs ccr’: taines familles ne disposent du quart de droits. Ces mains d’eau deviennent beaucoup trop faibles pour irriguer correctement une parcelle. De fait, en absence d’aygadier, la répartition actueEle entre caciques soulève des difficultés. Ceux d’aval et ceux disposant de faibles droits sont mal desservis.

Le droit de tiers (terceros) regroupe les accès ri l’eau reconnus par Ba junte centrale d’urcuqui, qui ne correspondent ni aux droits de caciqeies, ni aux droits normaux. En fait, l’analyse des conflits anciens montre que ces droits dérivent des droits de caciques originels, mais que les bénéficiaires ont préféré ajuster leur droit 2 leur besoin du moment.

Le droit d’eau normal est en réalité le droit d’eau clc la majorite des usagers, mais aussi le dernier à apparaître. IE rCsnitc de l’inscription légale des paysans faite en 1945. Les hacicndas furent expropriées de leur droit, mais pas les caciques du vil-

lage, ni les tiers qui, en rc”gle générale, avaient appuyC Ea révolte paysanne des anni-es 2920-1945.

L’inscription était libre, payante,,. ICgale, interdite aux hacenda- dos : on instituait une règle, d’accc’s ;i une main d’eau d’environ 40 litres par seconde, ri raison de 3 heures par hectare - soit une lame d’eau d’environ 43 mm - et une limitation à cinq hec- tares inscrits par personne, hommes ou femmes proprikiires de terrains dans Ee pCrimGtre vitlageois. Une fois les inscriptions closes, la fréquence d’arrosage pour chacune des huit mains d’eau du système était voisine de 15 jours, compatible avec le’ rythme fixe du tour des caciques.

manque d’eau

dû à une mauvaise

répartition

incidents chez les

caciques

mauvais entretien

augmentation du nombre d’inscrits

changement des

svstèmes de

production donc des

besoins en eau

Les dysfonctionnements actuels

136 de 50 ans plus tard, la répartition de l’eau n’est plus guère confornje aux règles de 1945. La plupart des personnes dispo- sant de droits d'eau se plaint du manque d’eau et propose comme recours la mise en place d’un vaste projet de captation de torrents situés sur le versant opposé des Andes. L’eau pour- rait parvenir au versant semi-aride d’urcuqui au moyen d’un tunnel de huit kilomètres sous la montagne.

En fait, les dotations en eau des périmètres actuels sont globale- ment satisfaisantes, en terme de débits fictifs continus. C’est dans la m@~re de répartir la ressourCe que l’on trouve le plus de dysfonctionnements, impliquant au bout du. transfert de l’eau des incidents : le risque de manquer d’eau existe dans un péri- mètre irrigué bien doté.

Dans le cas de l’acequia Grande de caciques, en tenant compte des modes de répartition hérités du passé et toujoufs en vigueur, on observe les incidents suivants :

- les caciques n’arrivent plus à un accord minimal pour partager les débits, mais ils refusent nettement d’être intégrés au tour d’eau normal. Une partie d’entre eux s’attache à un statut parti- culier, même s’il semble désuet pour les autres.

- les tiers situés à l’aval ne recoivent plus l’eau dans de bonnes conditions, ‘du fait du manque d’entretien de l’axe ancien du canal entre San Ignacio et l’extrémité du réseau. Ils sont d’ailleurs en nombre insuffisant pour assumer le nettoyage des cinq kilomètres de lit du canal, envahis par des arbustes et des déchets de toute sorte. Cependant, ils s’attachent à ce droit en payant leur quote-part à la junte centrale d’urcuqui.

- les usagers titulaires de droits d’eau du tour d’eau normal attendent parfois 25 jours avant d’irriguer. Entre 1945 et 1993, des inscriptions supplémentaires ont été reques, moyennant paiement à la junte. Au cours de cette période, les cinq quar- tiers d’Urcuqui passent de 700 à plus de 1 000 heures inscrites. Le temps d’irrigation moyen par hectare est proche de six heures - soit une dose de 86 mm. Cette évolution ne poserait guère de problème si les systèmes de production agricole du village se décalaient tous vers un élevage extensif sur prairies permanentes. Ces modalités d’arrosage correspondent en effet aux besoins des prairies : gros module pour l’avancement de l’eau; grosse dose pour saturer la réserve en eau du sol sur une grande firofondeur, consommation de cette réserve sur trois semaines à un mois. Il se trouve que l’agriculture paysanne a évolué vers un modèle très différent : la double culture

SAN BJA§ : 3h30’ en moyenne URCUQUI : 5h55’ en moyenne Les droits d’eau sont praches des règles initiales

clti tour d’eau 09451, trois heures par hectxre.

Les droits d’eau ont parfois tloul~lé ou triplé par

rapport :111x règles de 1945. En cordquence, Pa fréquence d’irri@tion est

voisine des 14 jours prhw. En conskpence, la fréquence d’irrigation atteint

24 ou 25 jours, et parfois plus clans certains

I,Iocs.

Figure 4 - Représentahns des droits d’eau dans le périmètre d’llrcuqui et San B/as

annuelle basée sur du maïs récolté en, épis frais et sur du hari- cot sec. Ces cultures sarclées,, fragiles, avec des racines qui explorent seulement les horizons supérieurs du sols, ont des besoins en eau à i’opposé de ceux des prairies : main d’eau limitée et contrôlée dans un dispositif d’arrosage de raies grou- pées, dose faible pour saturer seulement les horizons superfi- ciels, et Surtout nécessité d’arrosage ffkquents pour recharger ceme réserve en eau du sol.

En fait, toutes Ies familles n’ont pas systématiquement suivi Ia stratégie de l’accroissement des droits individuels. On note des disparités sensibles entre Ies quartiers des deux villages, et, dans chaque quartier, entre parcelles (Figure 4). Mais, l’inscrip- tion d’heures supplémentaires n’a pas pris des formes occultes, même si elle s’opérait dans le réseau de clientèle des diffk!nFS présidents de ia junte qui se sont succécik chaque anke depuis 1945. En fait, elle permettait à tous les usagers de payer moins cher l’eau. La crise actuelle du pakagc de l’eau ti Urcuqui est finalement assumioc par l’enseml~le des usagers.

mettre en place un

nouveau tour d’eau négqcié avec les

utilisateurs

réduire ‘bour le

«nromal»

réajuster pour les

autres

C’est clans cc’ contexte que l’étude du fonctionnement quotidien du tour d’eau a 696 menée au cours de la campagne de juin 1990 ri juin 1991, pour comparer les droits d’eau et leur mise en pratique quotidienne. 11 s’agit d’évaluer la satisfaction des demandes en eau des cultures sur chaque parcelle et de connaître les pertes en eau induites par le mode actuel de ges- tion de l’eau (voir l’bticle de Luc Gilot).

Aujourd’hui, le débat sur la rénovation du partage de l’eau à Urcuqui rassemble les représentants des trois associations d’usa- gers, les caciques, les usagers de San Blas et ceux d’Urcuqui. La junte centrale est’ partenaire du projet de réhabilitation du canal qui inclut comme action principale la mise en place d’un nou- veau tour d’eau négocié avec les intéressés. Le Centre International de Coopération pour le Développement Agricole (CICDA) est l’opérateu’r frangais du projet financé par l’Union Européenne. Les documents cartographiques, les graphes, les traitements infographiques permettent de représenter de mani?re globale le problème du partage de l’eau. Mais les modalités techniques d’un accord ne sont pas fixées autoritaire- ment : l’objectif général est de pouvoir servir tous les usagers dans la période de 14 jours définie par le tour des caciques. Quelle main d’eau, quel temps d’arrosage conviendraient ? La base de discussion consiste à réduire les mains d’eau à 33 litres par seconde pour un temps d’utilisation de 4h 30’ par hectare à chaque tour, soit une lame d’eau de 53 mm fournie tous les quinze jours dans des blocs d’irrigation ajustés. Mais il faut éga- lement négocier avec les caciques et les terceros les modalités de leur accès à l’eau.

Conclusion

P hase longue, phase dijjcile à mettre en place, en particu- lier purce que les relevés de terrain sont mal pergzus par la

population, or la recherche et la représentation des systèmes b.ydro-agricoles traditionnels sont des impérat$s. A Urcuqui, comme dans quatre autres sites des Andes équatoriennes, le repérage, la description des systèmes et la représentation carto- graphique au 1/25 000 a duré de 3 à 6 mois avec 3personnes à temps pleins. Même si les réseaux concernés sont très daférents d’une région à l’autre, les difficultés ont toujours été impol-taiates : - soit par le nombre élevé de réseaux en zones densément amé- nagées avec des canaux de plusieurs centaines de litres par seconde, ce qui implique de multiples contrôles sur les croise-

mellts des infhstr-ucttwes, les sépartiteum, les apports secon- daires. - soit par le nonzbse élevé de canaux en zouesjhiblernent amé- aagées avec des canaux de faibles débits dhviron 10 l/s, ce qui imphque des déplacements sw de larges espaces. - soit par l’importame des périmètres paysms inhsiqu6s avec des accès à l’eau complexes pour kes usagm-.

d;e diagnpstic sur les -vsfoilctioni2en?ellts de l’irsigatioil, construit à base d ‘enquêtes agronoruiques, de suivis @dl-au- liques et d’études des systèmes de production s’est dh-o~rlc! SUI deux années, donnarat lieu à des poiuts de uue cc)nlp~~n2sltaises sur les différents maillons de la chaîne des opkrations de tsans- fe1-t d’eau depuis les hauts bassins versajzts jlsqu ‘aux pasceUes pa-ysankzes. Cependant, le point de rencontre eutre les disciplines est la représentation du tour d’eau, truitée la tsoisike anuée d’études - de manièse approfondie - tlniqtrement à Urcuqui. pour trois misons principales : d’abord, le .système d’irrigation villageois avait une dimensioiz et uue complexitk raisonnable par rapport à d’autres réseaux - 320 hectares, 200 litres pal seconde, 3 associations, 300 famille$. Euuite, les gestiowaires du réseau d’Urcuqu( les représelztants des usagers éh chaque année, ont renouvelé l’appui à Igqliipe de recherche, non saus avoir au préalable mal interpr&& les psemières actions de recherche : ils pensaient à une remise en CUIL~L’ des droits du vil- lage à gérer le canal, Enfin, le phimh-e d’Urcuqrii dispose de nombreux écrits, en particulier des aschives précises sur les confits du passé, y compris le pass6 récent. DerriGre les il+-a- StFWtWeS, les phS et les bilans, QM peSÇOi/ 6 t!kXlqUi h?F-@qe d’une socikté villageoise oti 1 kazi était un eujeu mqjew ol9iet de phs de conflits que d’accords etltre les parties prcuantes, aux d@ére&es échelles de sou tsa f lsfe&

Uue communauté peut-elle réjhmer les hases uncienales des accès à l’eau grâce à la psésence de médiateurs indkpem~auts ? Tel est L’enjeu représenté pur la s6hahilitcitiora du canal Gsande de caciques d’&rrcuqui, que l’on peut considhw COF~E~C’ UH dcc~ lieux de rkflexion sur la place et le rôle des institutiorzs locale.$ et des admiw3tsationspubliques daus la gestion de Peau.

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Résumé L’étude monografihiclue des bonne connaissance géogra- réseaux d’irrigation d’Urcuqui, phique des réseaux, des moyens dans le nord des Andes équato- de suivre l’eau à travers toutes riennes a permis de cerner les les échelles, du bassin versant à diffkrents niveaux d’investigation la parcelle irriguée. La recherche pour comprendre le fonctionne- historique donne une profon- ment d’un ensemble ci>mplexe deur au diagnostic actuel, mais de syst?mes irrigués. Des va bien au delà. Dans les conflits approches scientifiques doivent de partage des ressources, être combinées : l’hydrologie et l’exposé des fondements histo- l’hydraulique pour analyser la riques des règles de distribution ressource en eau, l’agronomie et en vigueur permet aux per- l’économie pour analyser l’usage sonnes et aux groupes opposés dans les systèmes de productions de se rètrouver dans les étapes agricoles, les sciences sociales anciennes de construction de pour analyser les règles de par- leur système et d’envisager un tage de l’eau. Urcuqui montre processus de réhabilitation du que ces approches sont fruc- canal fondé sur le renouvelle- tueuses si elles s’appuient sur un ment du contrat social des tours découpage spatial commun, une d’eau.