relation entre la vasodilatation endothélium-dépendante et la taille des anévrysmes de l’aorte...
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Recherche clinique
DOI of or1Service d’
Yag€ue, Burgos2Service d’
taire Getafe, M
820
Relation entre la vasodilatationendoth�elium-d�ependante et la taille desan�evrysmes de l’aorte abdominale
Francisco Medina,1 Joaquin de Haro,2 Aurora Florez,2 Francisco Acin,2 Burgos et Madrid,
Espagne
Objectif : La dilatation m�edi�ee par le flux de l’art�ere brachiale (FMBD) refl�ete indirectementl’action du monoxyde d’azote lib�er�e par l’endoth�elium. Chez les patients ayant un an�evrysme del’aorte abdominale (AAA), les modifications du m�etabolisme du monoxyde d’azote sont enrapport �etroit avec l’inflammation, et jouent un role primordial mais encore peu connu dansl’�etiopathologie de cette maladie. L’objectif �etait d’�evaluer la relation entre la prot�eine C r�eactive(CRP) et la FMBD chez ces patients, et d’�etudier la corr�elation et le comportement de la FMBDpar rapport au diam�etre an�evrysmal (DA).M�ethodes : les valeurs de la FMBD et de la CRP ont �et�e d�etermin�ees chez un total de 30patients avec un AAA � 30mm, confirm�e par tomodensitom�etrie. Les ant�ec�edents cardiovascu-laires et les traitements ont �et�e pris en compte, ainsi que le taux de lipides, la fonction r�enale etle nombre de leucocytes.R�esultats : Le DA m�edian dans notre �echantillon �etait de 43 mm (25
�eme percentile : 37 mm ;75
�eme : 60 mm). Les variables primaires �etudi�ees, FMBD et CRP, ont �et�e les seules qui ontmontr�es une diff�erence significative lorsque l’on a class�e l’�echantillon en quartiles de DA ( p <0,001). Il y avait une corr�elation n�egative entre la FMBD et le DA (R ¼ �0,78 [p < 0,001]) maisune corr�elation positive avec la CRP (0,74 [p < 0,001]). Le rapport CRP/FMDB donne unevaleur R de �0,56 ( p ¼ 0,001).Conclusion : La vasodilatation endoth�elium-d�ependante a une corr�elation n�egative et lin�eaireavec le DA. La corr�elation positive entre la FMDB et la CRP supporte l’hypoth�ese quel’inflammation et la dysfonction endoth�eliale sont des �el�ements associ�es �a la physiopathologiedes AAA et varient avec leur croissance.
INTRODUCTION
Bien que cela ait �et�e largement �etudi�e, l’�etio-pathologie des an�evrysmes de l’aorte abdominale
(AAA) est mal connue. Beaucoup d’�etudes ont
montr�e une origine multifactorielle, impliquant
notamment une destruction des fibres d’�elastine et
iginal article: 10.1016/j.avsg.2009.11.011.
angiologie et de chirurgie vasculaire, Hopital g�en�eral, Espagne.
angiologie et de chirurgie vasculaire, Hopital universi-adrid, Espagne.
de collag�ene,1,2 une augmentation des m�etallo-prot�einases de la matrice3-5, un processus inflam-
matoire chronique,6-8 et une augmentation de
l’apoptose des cellules musculaires lisses.9,10
Il a �et�e montr�e que les variations du monoxyde
d’azote (NO) jouent un role de plus en plus impor-
tant dans l’inflammation et l’�etiopathologie des
Correspondance : Joaquin de Haro, Service d’angiologie et de chi-rurgie vasculaire, Hopital universitaire Getafe, Ctra Toledo, Km 12,500,28905 Getafe, Madrid, Espagne, E-mail: [email protected]
Ann Vasc Surg 2010; 24: 752-757DOI: 10.1016/j.acvfr.2011.02.011� Annals of Vascular Surgery Inc.�Edit�e par ELSEVIER MASSON SAS
Vol. 24, No. 6, 2010 Vasodilatation endoth�elium-d�ependante et AAA 821
AAA.11-16 De plus, ces changements sont consid�er�escomme �etant des �ev�enements pr�ecoces de la
pathologie ath�eroscl�ereuse.17,18
Bien qu’il ai �et�e admis que l’ath�eroscl�erose est �a labase des maladies an�evrysmales et occlusives, les
facteurs qui d�eterminent si une art�ere sera dilat�ee ouau contraire d�eveloppera une st�enose sont assez mal
connus.15,17-20
Dans nos pr�ec�edentes �etudes sur la pathologie
art�erielle p�eriph�erique (PAP), nous avons pumontr�edes variations de la vasodilatation endoth�elium-
d�ependante d�etermin�ee par une dilatation du flux
moyen de l’art�ere brachiale. Ces ph�enom�enesn’ont pas pu etre clairement associ�es aux aspects
cliniques de la maladie, �a sa gravit�e. Cela renforce
l’id�ee d’une implication pr�ecoce des variations de
la vasodilatation endoth�elium-d�ependante dans
le d�eveloppement de la pathologie art�eriellep�eriph�erique.21,22
Dans cette �etude, nous d�eterminons si les AAA,
appel�es classiquement ath�eroscl�ereux, pourraient
avoir une autre origine en relation avec une vasodi-
latation endoth�elium-d�ependante diff�erente de
celle de la PAP.
OBJECTIF
Il s’agit d’�etudier la corr�elation entre la FMBD et la
taille des an�evrismes aortiques abdominaux sous-
r�enaux, et d’�evaluer la relation entre la forte
sensibilit�e de la prot�eine C r�eactive CRP et les
valeurs de la FMBD.
MAT�ERIEL ET M�ETHODE
Nous avons �etudi�e de facon r�etrospective 30 patients
ayant un AAA sous-r�enal de diam�etre sup�erieur ou�egal �a 30 mm, diagnostiqu�es sur un scanner. Le
diam�etre de l’an�evrisme (DA) a �et�e mesur�e sur la
coupe transversale la plus large, perpendiculairement�a l’axe longitudinal de l’aorte en utilisant les options
de reconstructions du logiciel OsiriX (� Antoine
Rosset), version 2,6.
Les an�evrysmes inflammatoires ou sacculaires
ainsi que ceux qui �etaient symptomatiques ont �et�eexclus. Les patients avec des inflammations chroni-
ques ou aigues, ou prenant des traitements st�eroı-diens, ont �egalement �et�e exclus.
La vasodilatation endoth�elium-d�ependante a �et�ed�etermin�ee chez tous les patients en mesurant la
FMDB par ultrason, selon la m�ethode habituelle
d�ecrite dans de pr�ec�edentes �etudes r�ealis�ees par
notre groupe.21 Un seul chercheur, aveugle pour
les mesures des DA a d�etermin�e toutes les mesures
de FMBD.
L’index bras-cheville, le profil lipidique et r�enal,et la num�eration formule sanguine ont �et�ed�etermin�es. La CRP a �et�e d�etermin�ee en utilisant des
analyses immunologiques automatiques �a haute
sensibilit�e (Diagnostics Roche), avec une limite de
d�etection minimale de 0,2 mg/L et un coefficient de
variation de 4,2% �a 4mg/L et 6,3% �a 1mg/L.23 Les
principaux facteurs de risque et traitements ont �et�er�epertori�es. Le coefficient de variation observ�e dans
la mesure de la FMBD �etait de 2,76%.21
Les patients ayant une glyc�emie de base
sup�erieure �a 120 mg/L ou ceux qui n�ecessitait un
traitement hypoglyc�emiant ont �et�e consid�er�escomme diab�etiques.24 Les patients ayant des valeursde pression systoliques sup�erieures �a 140 mm Hg et
diastoliques sup�erieures �a 90 mm Hg, ou ceux pren-
ant un traitement anti-hypertenseurs ont �et�e con-
sid�er�es comme hypertendus. L’hyperlipid�emie a �et�ed�efinie par la pr�esence d’un cholest�erol total
sup�erieur �a 240mg/dL, un LDL-cholest�erol sup�erieur�a 160 mg/dL et des triglyc�erides sup�erieures �a 200
mg/dL, ou la prise d’ un traitement hypolyp�emiant.25
Une cr�eatinine plasmatique sup�erieure �a 1,5 mg/dL a�et�e consid�er�ee comme une insuffisance r�enalechronique.26 La pr�esence d’une PAP a �et�e d�efinie parl’absence de pouls p�eriph�eriques et un index de
pression systolique bras-cheville < 0,9.
Analyse statistique
La normalit�e de la distribution des variables a �et�ed�etermin�ee en utilisant le test KolmogorovdSmir-
nov. Les variables de distribution normales ont �et�ecompar�ees en utilisant le test-t de Student et l’ana-
lyse de variance (analyse ‘‘post hoc’’ : test de Tukey).
Les tests de MannWhitney et de Kruskal-Wallis ont�et�e utilis�es quand les variables avaient une dis-
tribution non normales. Une analyse multivari�ee a�et�e men�ee sur les variables qui ont montr�e des
diff�erences significatives en utilisant une analyse de
r�egression lin�eaire multiple. Les variables
cat�egorielles ont �et�e compar�ees en utilisant le test
chi-2 avec recours au test de Fisher lorsque cela a �et�en�ecessaire. Le test de Spearman a �et�e utilis�e pour
l’analyse de corr�elation. La courbe ROC a �et�e utilis�eepour d�eterminer les valeurs seuil. Les variables ont�et�e exprim�ees en moyenne avec un intervalle de
confiance de 95% en cas de distribution normale, et
enm�ediane avec 25 et 75�eme percentile si ce n’est pas
le cas. La taille de l’�echantillon a �et�e calcul�ee d’abordsur un �echantillon test avant de mener l’�etude, pourobtenir une puissance de 80% avec un risque b�etade 0,5 pour les diff�erences attendues. En fonction
Tableau I. Donn�ees selon le quartile de diam�etre de l’an�evrysme
Groupes selon lediam�etre an�evrysmal �37 mm n ¼ 8 38-43 mm n ¼ 7 44-59 mm n ¼ 7 �60 mm n ¼ 8 p
Age (ann�ees) 67,38 (59,5-75,25) 66,71 (58,73-74,7) 68,29 (61,17-75,4) 68,88 (62,96-75,25) 0,95
DB (mm) 4,69 (4,14-5,24) 4,84 (4,18-5,5) 4,9 (4,43-5,38) 4,75 (4,07-5,43) 0,93
FMDB (%) 8,05 (5,81-10,29) 6,07 (4,92-7,2) 3,74 (2,69-4,8) 2,19 (0,48-3,9) <0,001
CRP (mg/dL) 3 (2,57; 3,25) 4,1 (3,5; 4,96) 4,2 (2,4; 4,2) 9,6 (6,77; 12,47) <0,001
Leucocytes/mm3 7,912 (7,264; 8,550) 8,176 (7,250; 11,300) 7,900 (7,700; 8,400) 7,945 (7,055; 9,337) 0,94
(n/%)
Facteurs de risque
Hypertension 5 (62,5) 3 (42,9) 4 (57,1) 6 (75) 0,64
Diab�ete 4 (50) 1 (14,3) 1 (14,3) 2 (25) 0,34
Coronaropathie 2 (25) 1 (14,3) 1 (14,3) 1 (12,5) 0,9
Tabac 2 (25) 4 (57,1) 3 (42,9) 4 (50) 0,61
IRC 1 (12,5) 0 (0) 0 (0) 1 (12,5) 0,59
BPCO 1 (12,5) 2 (25) 0 (0) 1 (12,5) 0,47
Dyslipid�emie 7 (87,5) 2 (28,6) 5 (71,4) 5 (62,5) 0,12
AVC 4 (50) 1 (14,3) 0 (0) 2 (25) 0,41
PAP 3 (37,5) 4 (57,1) 1 (14,3) 2 (25) 0,35
Traitement m�edicalIEC 4 (50) 3 (42,9) 3 (42,9) 5 (62,5) 0,85
Inhibiteurs calciques 0 (0) 0 (0) 2 (25) 2 (25) 0,33
B�eta-bloquants 1 (12,5) 0 (0) 1 (12,5) 3 (42,9) 0,25
Statines 5 (62,5) 1 (12,5) 2 (28,6) 2 (28,6) 0,21
Anti-agr�egants plaquettaires 6 (75) 5 (62,5) 3 (42,9) 4 (57,1) 0,5
Anticoagulants 0 (0) 0 (0) 1 (12,5) 0 (0) 0,33
DB, diam�etre brachial ; IRC, insuffisance r�enale chronique ; BPCO, bronchite chronique obstructive ; AVC, accident vasculaire c�er�ebral; PAP, pathologie art�erielle p�eriph�erique ; IEC, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
822 Medina et al. Annales de chirurgie vasculaire
des statistiques obtenues sur notre �echantillon test,
l’�echantillon n�ecessaire a �et�e de 24. Une valeur p <0,05 a �et�e consid�er�ee comme statistiquement signi-
ficative. Tous les calculs ont �et�e r�ealis�es �a l’aide du
logiciel de statistiques SPSS 11.
R�ESULTATS
Tous les patients �etaient des hommes avec un age
moyen de 67,83 ans (64,89-70,77). Le DA m�edian�etait de 43 mm (37 ; 60). La valeur moyenne de la
FMDB �etait de 5,02% (3,92-6,12). La CRP m�ediane�etait de 4,15 mg/L (3 ; 6,7). La FMDB �etait de
2,47% (1,01-3,93) pour des an�evrismes sup�erieurs �a55 mm et de 6,29% (5,13-7,4) pour ceux avec un
diam�etre an�evrysmal inf�erieur. Le tableau I montre
lesdonn�eesentre les groupes class�esparquartile selonle diam�etre de l’AAA. Seul la FMDB et la CRP �etaientsignificativement diff�erentes entre elles. L’analyse
multivari�ee n’a pas montr�e d’ind�ependance entre
chacune de ces variables dans leur relation avec leDA
( p< 0,001). L’analysedu test deTurkeyamontr�e quela diff�erence entre les valeurs de la FMBD n’est pas
significative dans les quartiles adjacents, mais la
diff�erence existait entre les quartiles subs�equents, telque d�emontr�e au tableau I.
L’�etude de la relation entre le FMBD et le DA a
donn�e un coefficient de corr�elation de r ¼ �0,78
avec un p < 0,0001 (Fig. 2). La CRP et le DA ont
montr�e un r¼ 0,74 avec p< 0,0001 (Fig. 3). Il existe
aussi une relation entre la CRP et la FMDB avec r ¼�0,56, p ¼ 0,001 (Fig. 4).
Par l’analyse de la courbe ROC, montrant la
pr�esence d’un an�evrysme de 55 mm ou plus comme
test positif, l’aire sous la courbe �etait de 87% ( p ¼0,001). Une valeur de FMDB inf�erieure �a 3,7% a �et�eassoci�ee �a un an�evrysme de taille sup�erieure ou�egale �a 55 mm, avec une sensibilit�e de 70% et une
sp�ecificit�e de 80% dans notre �echantillon (Fig. 5).
Un seuil de DA de 55 mm a �et�e choisi car c’est
actuellement la limite couramment accept�ee �a partirde laquelle la chirurgie offre des b�en�efices pour
empecher le risque de rupture, et illustre mieux la
possible utilit�e clinique de la mesure de la FMDB.
DISCUSSION
Les r�esultats de cette �etude montre l’importance des
troubles du NO dans la pathologie l’an�evrysmale.
Fig. 2. Diagramme de dispersion et lin�eaire des tendan-
ces de la FMBD et du DA. Coefficient de corr�elation de
Spearman R ¼ �0,78 ( p < 0,0001).
Fig. 1. Diagramme de la flow-mediated dilation de
l’art�ere brachiale (FMBD) des diff�erents diam�etres an�e-vrysmals selon le quartile. Les fl�eches montrent ceux qui
ont une valeur p < 0,05 entre eux apr�es analyse de
Tukey.
Fig. 3. Diagramme de dispersion et lin�eaire des tendan-
ces de la CRP et du DA. Coefficient de corr�elation de
Spearman R ¼ 0,71 ( p < 0,0001).
Vol. 24, No. 6, 2010 Vasodilatation endoth�elium-d�ependante et AAA 823
Il existe une diff�erence claire dans les valeurs de la
FMDB entre les patients ayant un an�evrysme dont le
diam�etre n�ecessite une intervention chirurgicale
(>55 m) et ceux avec un diam�etre inf�erieur. Celaexplique la division de l’�echantillon en diff�erentsgroupes en fonction des quartiles de DA. L’analyse
de Turkey nous montre que cette diff�erence n’existepas seulement dans les diam�etres extremes mais
aussi entre les quartiles alternatifs tel que cela est
montr�e dans la Figure I. L’analyse de corr�elation a
ajout�e un lien fort entre la baisse de la vasor�eactivit�e
et l’augmentation de la taille de l’an�evrysme. Seuls
Knipp et al. ont �evalu�e l’existence de changements
dans la vasor�eactivit�e de l’art�ere brachiale en rela-
tion avec la taille de l’AAA. Ils ont analys�e cette
donn�ee chez dix patients t�emoins, 9 avec PAP et 11
avec un AAA. Ce groupe n’a pas montr�e de
corr�elation entre la FMDB et le DA, cependant le
nombre de patients �etudi�es �etait faible, comme ils
l’admettent dans leur discussion. Ils n’ont donn�eaucun d�etail sur la m�ethodologie ni sur les r�esultatsqui ont abouti �a cette conclusion.13
Dans une de nos pr�ec�edentes �etudes, la CRP a �et�ecorr�el�ee au DA dans un groupe de 67 patients avec
AAA.8 De plus, cette relation est mise en �evidencede plus en plus fr�equemment dans la litt�erature,comme �etant un processus inflammatoire chro-
nique.5-7 La pr�esente �etude confirme nos travaux
ant�erieurs, et �etablit �egalement, de facon significa-
tive, un lien n�egatif entre la CRP et la FMDB, ce qui,
tel que d�emontr�e par les �etudes, renforce l’id�ee que
l’inflammation et la dysfonction endoth�eliale sont
en rapport �etroit avec la physiopathologie de l’an�e-vrysme.5,6,16,18 En fait, la CRP est la seule variable,
avec la FMDB, qui diff�ere entre les groupes analys�es,meme apr�es analyse multivari�ee. Cela renforce cette�etude.
Etant donn�e la d�emonstration d’une baisse de la
vasor�eactivit�e syst�emique, tel que d�emontr�e par la
diminution de la FMDB, et le fait que la pathologie
an�evrysmale est fr�equemment pr�esente �a des loca-
lisations multiples, la dysfonction endoth�elialesemble etre un �el�ement clef du d�eveloppement
de cette pathologie, conduisant �a un arbre vasculaire
propice �a la dilatation. Ce point devra etre d�emontr�epar de futures �etudes pour confirmer si la baisse de la
Fig. 5. Courbe ROC d�eterminant la FMDB d’un an�e-vrysme de l’aorte abdominal de 55 mm ou plus. Aire sous
la courbe 87% ( p ¼ 0,001). Valeur seuil : 3,7%
(Sensibilit�e 70% ; Sp�ecificit�e 80%).
Fig. 4. Diagramme de dispersion et lin�eaire des tendan-
ces de la FMBD et de la CRP. Coefficient de corr�elation de
Spearman R ¼ �0,56 ( p < 0,0001).
824 Medina et al. Annales de chirurgie vasculaire
vasor�eactivit�e persiste ou non apr�es r�esection de
l’an�evrysme. L’association trouv�ee entre la FMDB et
le DA dans cette �etude renforce cette id�ee.Le fait que la PAP et l’AAA, qui partagent tous
deux une dysfonction endoth�eliale et une inflam-
mation en tant que substrats pathog�eniques, se
comportent si diff�eremment reste une �enigme. Il
apparaıt que l’hom�eostasie du NO est essentielle
pour remodeler la paroi art�erielle en controlant la
croissance des cellules musculaires lisses. Quand les
niveaux de NO augmentent au-del�a des valeurs
hom�eostasiques, elles souffrent de p�eroxydation,
leur renouvellement est perturb�e, entraınant une
apoptose massive et une destruction des fibres
externes de la paroi, avec une d�eg�en�erationsubs�equente.14,16
Il doit etre soulign�e que les troubles de la
vasor�eactivit�e sont �etroitement associ�es au DA, alors
que dans la PAP, bien qu’il y ait une diminution
globale, les valeurs de la FMDB sont similaires entre
les patients avec une claudication intermittente et
ceux pr�esentant une isch�emie critique, et cela
ind�ependamment de l’index de pression bras-
cheville.21,22
Une des limites de cette �etude est qu’elle ne
permet pas de discerner, de quelque facon que ce
soit, la significativit�e pathologique de la valeur de laCRP, qui pourrait etre associ�ee soit �a la PAP ou bien �ala pathologie an�evrysmale. Dans tous les cas, il n’y a
pas de diff�erence significative entre les groupes
analys�es selon le quartile de DA en ce qui concerne
le groupe pathologie cardio-vasculaire classique :
coronaropathie, accident vasculaire c�er�ebral et PAP.Ainsi cela confirme, pour l’analyse des valeurs de la
CRP retrouv�ee entre ces groupes, la proportion de
cette CRP que l’on peut consid�erer comme contri-
buant �a une pathologie cardio-vasculaire elle-
meme. Toutefois, on peut observer deux groupes
avec un DA plus important, et ceux chez qui on a
trouv�e une CRP plus haute, contrairement �a ce que
l’on pouvait attendre, un taux plus faible de PAP et
de pathologie isch�emique cardiaque, les pathologies
pour lesquelles une association pr�ecoce et tardive
avec les taux de CRP a �et�e d�emontr�ee. Ainsi, il estd�emontr�e que l’augmentation de la CRP directe-
ment associ�ee au DA est le r�esultat de la pathologie
an�evrysmale et non de la PAP ou de l’isch�emie
myocardique. Ce comportement diff�erent que l’on
peut observer dans la vasor�eactivit�e art�erielle et les
marqueurs de l’inflammation dans l’an�evrysme font
tout sauf confirmer que cette pathologie constitue
seulement une autre variante clinique de l’ath�ero-scl�erose avec une d�eviation dans le devenir patho-
logique qui marque une diff�erence avec la PAP.
Tout cela met en valeur la complexit�e des
m�ecanismes impliqu�es dans l’�etiopathologie de
l’ath�eroscl�erose, qui apr�es plusieurs d�ecenniesd’�etudes n�ecessite toujours d’etre clarifi�e, avec des
avis en faveur d’une origine multifactorielle et un
besoin d’�etudes plus approfondies de l’�etiologie de lamaladie �a un niveau mol�eculaire.
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