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Projet de centrale photovoltaïque de Moissac-Bellevue (83630) Mémoire en réponse aux avis du Service Agriculture Environnement et Forêt de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Var en date du 07/08/2018 relatifs aux demandes d’autorisations de défrichement n°18.120/211 et n°18.121/211 Août 2018

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Projet de centrale photovoltaïque de Moissac-Bellevue (83630)

Mémoire en réponse aux avis du Service Agriculture Environnement et Forêt

de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Var en date du 07/08/2018

relatifs aux demandes d’autorisations de défrichement n°18.120/211 et n°18.121/211

Août 2018

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Sommaire

Préambule ......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... p. 3

1. Fonctionnement hydrologique du site .............................................................................................................................................................................................................................................................................. p. 4

2. Bois ayant bénéficié d’aides publiques ............................................................................................................................................................................................................................................................................. p. 5

3. Surface de forêt concernée par le défrichement .............................................................................................................................................................................................................................................................. P. 8

4. Opérations de défrichement ............................................................................................................................................................................................................................................................................................. p. 8

5. Bilan carbone ..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... p. 9

6. Choix du site .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... p. 11

7. Prise en compte du risque incendie ................................................................................................................................................................................................................................................................................ p. 22

8. Raccordement ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. p. 24

9. Concurrence avec la filière bois et biomasse .................................................................................................................................................................................................................................................................. p. 25

10. Obligations légales de débroussaillement ...................................................................................................................................................................................................................................................................... p. 25

11. Biodiversité ...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... p. 25

Annexes ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... p. 32

Annexe 1 – Courriers échangés entre la commune de Moissac-Bellevue et l’ONF relatifs aux bois ayant bénéficié d’aides publiques

Annexe 2 – Position de Parc du Verdon concernant l’installation d’équipement du type centrale solaire photovoltaïque ou thermique de grande surface

Annexe 3 – Courrier du Président du Parc Naturel du Verdon du 29 mai 2018

Annexe 4 – Délibération du Syndicat mixte de gestion du Parc naturel du Verdon du 11 juillet 2018

Annexe 5 – Avis du SDIS 83 sur les demandes de permis de construire portées par URBA 188 et URBA 189

Annexe 6 – Note du bureau d’étude ECO-MED complémentaire à la Notice Natura 2000

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Préambule

En octobre 2015, après une phase de réflexion amont sur le choix d’un site d’implantation et la réalisation d’une pré-étude menée par le Parc naturel régional (PNR) du Verdon, la Commune de Moissac-Bellevue et la Communauté de Communes Lacs et Gorges du Verdon (CCLGV) ont lancé un appel à projets pour la réalisation d’un projet de parc photovoltaïque participatif au lieu-dit « La Colle du Plan Deffends ». En décembre 2016, à l’issue de la procédure, la société URBASOLAR a été retenue pour mener à bien le projet. Le projet comporte deux secteurs : Ouest et Est. Deux sociétés de projet, URBA 188 et URBA 189, filiales à 100 % d’URBASOLAR, ont été créées pour porter les demandes d’autorisations administratives propres à ces deux secteurs :

- URBA 188 porte les demandes d’autorisations administratives relatives au secteur Ouest ;

- URBA 189 porte les demandes d’autorisations administratives relatives au secteur Est. Ainsi :

- Deux demandes d’autorisation de défrichement ont été déposées concomitamment le 3 avril 2018, portées par URBA 188 et URBA 189 (respectivement n° 18.120/211 et n° 18.121/211) ;

- Deux demandes de permis de construire ont été déposées concomitamment le 23 mai 2018,

portées par URBA 188 et URBA 189 (respectivement n° PC 083 078 18 A0005 et PC 083 078 18 A0006).

Dans le cadre de l’instruction des demandes d’autorisations de défrichement, le Service Agriculture Environnement et Forêt (SAEF) de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Var (DDTM 83) a organisé une reconnaissance des bois à défricher qui s’est tenue sur site le 06/07/2018 en présence de :

- M. Vincent PETIT, Technicien Chef des Travaux Forestiers de l’Etat ;

- M. Romain POUBEAU, Chef de projet centrales au sol, représentant des sociétés URBA 188 et URBA 189 ;

- M. Marc CAILLEUX, Adjoint au Maire de Moissac-Bellevue. Cette reconnaissance des bois à défricher a donné lieu à l’établissement de deux procès-verbaux par le SAEF en date du 07/08/2018. Conformément à l’article R 341-5 du code forestier, le porteur de projet dispose de quinze jours à compter de la réception de ces procès-verbaux pour faire connaître ses observations éventuelles sur ceux-ci. Par le présent document, le porteur de projet entend porter à la connaissance du SAEF ses observations sur lesdits procès-verbaux.

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1. Fonctionnement hydrologique du site

Le SAEF note que :

« Le défrichement pourrait entraîner de faibles phénomènes d’érosion du sol, après lessivage de la couche humide du sol forestier (…) Malgré la nature perméable du sous-sol, il y a un risque avéré de divagation des eaux par ruissellement suite à la destruction du couvert forestier. (…) Le défrichement va entraîner la perte totale du couvert forestier existant sur 42,57 ha [pour le secteur Est, porté par URBA 189, et 7,64 ha pour le secteur Ouest, porté par URBA 188] et le projet prévoit une importante surface couverte (panneaux) ainsi que l’imperméabilisation de la voirie et des bâtiments qui vont augmenter et concentrer les ruissellements. Ces ruissellements attendus sont donc importants. »

En préambule, le maître d’ouvrage précise qu’un dossier de déclaration au titre de la loi sur l’eau concernant le projet de Moissac-Bellevue va être déposé à l’automne 2018 auprès du Service de l’Eau et des Milieux Aquatique (SEMA) de la DDTM du Var, dossier qui abordera l’ensemble des points soulevés par le SAEF et qui sera instruit par le SEMA. Succédant aux opérations de défrichement, l’étude d’impact précise, p. 146, que :

« Un terrassement par déblai-remblai est envisagé par endroit pour pouvoir implanter les panneaux photovoltaïques sur les micro-reliefs. La topographie ne sera pas modifiée mais la micro-topographie pourrait l'être très légèrement par endroits. L'impact sur les conditions topographiques des micro-reliefs serait faible à très faible, dans le sens où les transformations ne devraient être qu'infimes étant donnée l'homogénéité du site et l'absence de matériaux rocheux à broyer. Les mouvements de terres seront très limités et n’entraîneront pas de transformation majeure de la topographie locale. »

De plus, pour les secteurs qui pourraient être altérés en phase travaux, il est prévu un passage d’un écologue pour indiquer les secteurs à revégétaliser à l’aide d’espèces locales, pour prévenir les risques d’érosion et ralentir les vitesses d’écoulement (mesures MR 06 et MR 14 de l’étude d’impact, p. 214 et 220) Cette mesure de revégétalisation qui a déjà été mise en œuvre par le porteur de projet sur un site comparable et qui a eu retour d’expérience positif. Cette disposition contribuera à limiter au maximum le risque d’érosion.

Reprise de la végétation suite à la mise en œuvre d’une mesure de revégétalisation au parc photovoltaïque au lieu-dit « La Tour du Palau », commune de la Tour-sur-Orb (34)

(Source : Urbasolar, 2017, droits réservés) Pour autant, sans aménagement de gestion des eaux, la création du parc solaire va modifier les débits de crue et la sensibilité du site à l’érosion car :

- Les coefficients de ruissellement seront augmentés suite au remplacement de la forêt par des panneaux étanches sur une pelouse reconstituée ;

- Les temps de concentration seront modifiés par les changements de circulations des eaux de surface engendrés par les pistes ;

- Les eaux se concentreront en pied de panneaux.

C’est pourquoi la réalisation d’ouvrages de gestion des eaux est prévue, afin de ralentir, récolter les eaux, les stocker, les infiltrer puis les rejeter dans le milieu naturel selon un faible débit. Lorsque la place le permet, des noues et bassins ralentisseurs seront aménagés au milieu du parc photovoltaïque. Des fossés seront aménagés au niveau des pistes de circulation et entre certaines rangées de panneaux, à faibles pentes d’écoulement, et permettront de bloquer l’érosion au niveau du parc photovoltaïque. Le pied du parc photovoltaïque sera aménagé de bassins équipés de buse de fuite dimensionnée suivant les prescriptions du SEMA.

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Les ouvrages qui seront réalisés : Plus précisément, l’avant-projet de gestion des eaux prévoie de réaliser les ouvrages suivants :

Création de fossés périphériques Le projet d’implantation prévoit d’occuper le versant naturel recouvert de forêt et dépourvu d’ouvrages de gestion des eaux. La forêt sera remplacée par une pelouse rase (végétalisation du site). Des pistes périphériques ceintureront le projet et entraveront l’écoulement naturel des ruissellements. Pour ces raisons, l’avant-projet de gestion des eaux prévoit la réalisation de fossés périphériques longeant les pistes de circulation du projet et entre certaines rangées de panneaux, afin de collecter les ruissellements pour réduire l’érosion et les débits de crue générées par la centrale.

Création de bassins de décantation/rétention Plusieurs bassins seront creusés dans le terrain naturel afin de décanter les eaux de ruissellement et écrêter les débits de crue générés par le projet. Ils seront alimentés par les fossés de gestion des eaux. Chaque bassin sera équipé d’une surverse. Les bassins aux exutoires des sous bassins versants seront équipés d’une buse de fuite dimensionnée suivant les prescriptions du SEMA. Ces bassins seront positionnés en aval de la centrale, avant le rejet vers les exutoires.

Création de ralentisseurs Il s’agit de points bas, creusés dans le terrain naturel, permettant le ralentissement des eaux de ruissellement dans les fossés. Ces points bas seront réalisés chaque fois que la place le permet.

Création de passages d’eau sur pistes Les passages d’eau sur piste permettent de couper la vitesse de l’eau de ruissellement sur les pistes et achemine les eaux vers les fossés de bordure. Ce dispositif permet d’éviter l’érosion de la plateforme de piste.

Création de noues Les noues sont des fossés très allongés et larges, positionnées le long des fossés dans les points de stagnation. Elles permettent le ralentissement de l’eau et l’infiltration.

Cordons de pierres pour lutter contre l’érosion Afin de supprimer le risque d’érosion par ruissellement concentré le long des rangées de panneaux parallèles à la pente du sol, des cordons de pierres seront disposés à intervalle régulier au droit des rangées de table.

La mise en place de ces aménagements hydrauliques, permet de redonner de la rugosité au sol. Ils interceptent les ruissellements, les ralentissent, les filtrent, et les restituent le long de leur chemin naturel, sous forme de ruissellements en nappe. Ces cordons permettent de compenser l’effet d’imperméabilisation des sols généré par les panneaux.

Effets sur les bassins versants : Les bassins versants subiront des variations de surface et les écoulements superficiels seront modifiés, mais le projet de gestion des eaux va supprimer les impacts potentiels et améliorer la situation actuelle. L’étude hydrologique considère une augmentation des coefficients de ruissellement due à la présence des panneaux photovoltaïques qui concentrent les eaux météoriques sur l’emprise de chaque module. Les temps de concentration sont également modifiés par le projet. Il en résulte une augmentation des débits de pointe aux exutoires des bassins versants en l’absence d’ouvrages. L’avant-projet de gestion des eaux a été dimensionné en tenant compte de cette augmentation des débits de pointe. L’ensemble des ouvrages respectent les prescriptions techniques du SEMA.

En conclusion, de par la réalisation d’un projet de gestion des eaux, les impacts du projet sur l’hydrologie et l’érosion des sols sont faibles car le projet apporte des améliorations à la situation actuelle.

2. Bois ayant bénéficié d’aides publiques

Le SAEF note que :

« Différents travaux de plantation (environ 7 ha) et d’amélioration ont été financés au titre des programmes FEOGA/PIM entre 1983 et 1989 sur les parcelles de la forêt communale concernées par le projet. Les éléments fournis dans l’étude d’impact et par l’Office National des Forêt dans son avis en date du 28 mai 2018 ne démontrent par que les peuplements forestiers ayant bénéficié de ce ces investissements publics sont situés hors de l’emprise du projet ou que ces boisements ne sont pas valorisables. »

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Cette problématique de plantations subventionnée sur la zone d’implantation du projet a fait l’objet d’échanges avec la DDTM 83 lors de l’examen du projet en guichet unique centralisé le 14 décembre 2017. A cette occasion, la DDTM 83 a invité le porteur de projet et la commune à se tourner directement vers l’ONF pour obtenir des précisions quant à aux opérations effectivement réalisées sur la zone d’étude. Comme précisé dans le courrier du 20/12/2017 adressé par la commune de Moissac-Bellevue à l’ONF (annexé à l’« Analyse des peuplements forestiers – Tome 1 : état initial et enjeux », étude elle-même annexée à l’étude d’impact. Ce courrier est repris en annexe du présent document pour mémoire) :

« D’après le plan d’aménagement forestier, la forêt communale de Moissac-Bellevue a bénéficié de subventionnements par les programmes d’investissements publics suivants :

- Programmes intégrés méditerranéens (PIM – 1988 et 1990)

- FEOGA de 1981 à 1984

Le PAF évoque une plantation de pin d’Alep concernée par le projet photovoltaïque sur la parcelle forestière n°9, au sud. Cette plantation figure à la carte des peuplements du PAF mais n’a pas été constatée sur le terrain par le bureau d’études forestier ALCINA, les 24/11 et 14/12/2017. Par ailleurs, il est également fait mention dans le PAF de nettoiements, d’entretiens de plantations et de compléments de régénération en lien avec un subventionnement FEOGA, sans avoir plus de précisions à ce sujet. »

La parcelle forestière n° 9 et la plantation de pin d’Alep évoquée par le PAF figure sur la carte ci-après (zone orange). A noter que seul le secteur Ouest du projet porté par URBA 188 est susceptible d’être concerné par cette plantation subventionnée, et non le secteur Est porté par URBA 189.

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A la demande de précisions sur la nature des travaux subventionnés qui auraient été effectués sur la parcelle forestière n°9, l’ONF a répondu à la Commune (courrier du 31/12/2017, annexé à l’« Analyse des peuplements forestiers – Tome 1 : Etat initial et enjeux », étude elle-même annexée à l’étude d’impact. Ce courrier est repris en annexe du présent document pour mémoire) en fournissant les informations suivantes :

« Depuis [1983/1984], des coupes d’amélioration et d’entretien sont régulièrement effectuées sur les [parcelles forestières 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9 et 10]. En 1986/1987, des travaux d’amélioration sur la parcelle 2 ont été subventionnés par un programme FEOGA de 1984 ; en 1989 des travaux comparables sur la parcelle 9 ont été subventionnés par un programme PIM de 1988. »

Ainsi, si le plan d’aménagement forestier évoque une plantation de pin d’Alep sur la parcelle forestière n°9, l’ONF n’a pas confirmé l’effectivité des travaux associés. Par ailleurs :

- Comme précisé ci-dessus, le bureau d’études forestier Alcina n’a pas constaté la plantation indiquée par le PAF sur la parcelle n°9 au cours de ses deux visites sur le terrain les 24 novembre et 14 décembre 2017 ;

- Lors de la reconnaissance des bois effectuée le 6 juin 2018, le technicien forestier du SAEF n’a

pas non plus constaté la plantation indiquée par le PAF sur la parcelle forestière n°9. Le porteur de projet estime d’ailleurs que ce point important devrait figurer aux procès-verbaux de reconnaissance des bois ;

- Les services de l’ONF n’ont pas non plus retrouvé trace de plantation ancienne sur l’emprise du projet, comme le précise le courriel reçu par la mairie de Moissac-Bellevue le 14 août 2018 (joint en annexe de la présente réponse).

3. Surface de forêt concernée par le défrichement

Le SAEF note que :

« Le projet affecte de manière substantielle et significative l’état boisé en obérant plus de 13 % de la surface de cette forêt communale ».

Le maître d’ouvrage tient à préciser que la commune de Moissac-Bellevue est boisée à environ 82 % et qu’environ 45 % de ces boisements appartiennent aux Domaines. Au total, le défrichement associé au projet de Moissac-Bellevue concerne environ 3 % des forêts situées sur le territoire communal.

4. Opérations de défrichement

Le SAEF indique que :

« La reconnaissance des différentes fonctions sociales et économiques en dehors de la fonction environnementale des bois et forêts n’est pas abordée dans l’étude d’impact. Les travaux de défrichement proprement dits ne sont pas précisés dans leur phasage, leur durée, les techniques retenues pour assurer le déboisement, le dessouchage et le traitement des déchets. »

4.1. Fonctions sociales et économiques

La fonction sociale des bois et forêts est bien abordée dans l’étude d’impact, ainsi en particulier :

« La chasse est pratiquée traditionnellement. Un bail de chasse courrait sur 10 ans de 2002 à 2012. Il était concédé à la société de chasse communale (environ 65 chasseurs). La location est limitée à 1€ symbolique mais le droit de chasse, sur référence de la forêt de Pelenc, est estimé à environ 10 €/ha. Sur le terrain, hormis des traces éparses de frottis de sanglier et de chevreuil et quelques abroutissements, aucun indicateur de pression de gibier trop importante n'a été constatée (…) Les usages courants de cette forêt sont ceux des riverains (chasse, cueillette, randonnée de proximité). Aucun signe manifeste de pâturage n’a été observé lors de la phase de prospection de terrain, si ce n'est la présence de deux vieux abreuvoirs en pierre en bordure de la piste qui longe la zone d'étude élargie à l'ouest. Outre les activités de chasse et de cueillette, essentiellement menées par les habitants, l'enjeu social est renforcé par l'appartenance de Moissac-Bellevue au PNR du Verdon. » (Etude d’impact, p.77) « Plusieurs sentiers de randonnée traversent la commune, reprenant parfois le trace de pistes DFCI dont l’accès est réglementé selon les conditions météorologiques. Il ne s’agit pas de chemin de grande Randonnée (GR) mais ils sont mentionnés sur la carte IGN (pointille rose). L’un d’entre eux traverse la zone d’étude à l’ouest. Au nord de la zone d’étude, un sentier mène jusqu’au point de vue remarquable du « Pin de Guillot ». Certains des sentiers sont balisés pour la pratique du VTT. La chasse est également pratiquée dans les massifs forestiers de la commune et notamment dans la forêt communale de Moissac-Bellevue où des panneaux et des promontoires en bois sont présents à proximité des pistes. » (Etude d’impact, p.116)

En matière d’incidences sur le patrimoine culturel et le tourisme, l’étude d’impact précise (p. 177) :

Au regard des éléments qui précèdent, l’absence de constatation sur le terrain des plantations subventionnées, absence constatée tant par le bureau d’études forestier Alcina que par les techniciens forestiers du SAEF et de l’ONF, permet de conclure que les opérations de reboisement sur cette zone n’ont pas réussi et, qu’à ce titre :

- Ces boisements ne sont pas valorisables ;

- L’obligation de maintenir l’affectation forestière de ces terrains n’est pas applicable au titre du paragraphe 7 de l’article L 341-5 du code forestier ;

- La commune de Moissac-Bellevue se trouve déchargée de tout engagement à ce sujet ;

- Dès lors, l’emprise du projet telle qu’envisagée aujourd’hui peut être autorisée au défrichement.

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« La zone d’emprise retenue présente peu d’enjeux en termes de patrimoine culturel ou touristique. Le site est éloigné des sites présentant une attractivité touristique. Des sentiers de randonnée passent à proximité du projet. Ils ne sont pas recensés comme GR sur la carte IGN ni comme appartenant au Réseau vert départemental. Il est peu probable que la fréquentation des sentiers alentour diminue du fait de cette courte proximité. De plus, la fréquentation des sentiers environnant est davantage liée à une pratique locale de loisirs qu’à un attrait touristique à grande échelle. Le projet de parc solaire au sol ne modifie aucune voie de communication et ne restreint aucun accès hormis au site lui-même. La présence de la centrale photovoltaïque n’influera pas négativement sur la fréquentation touristique locale. »

En conséquence, l’étude d’impact conclut à une incidence très faible sur le patrimoine culturel et le tourisme (cf. p. 177). Quant aux aspects économiques, ils sont également abordés de manière approfondie au chapitre « 3.10.2. – Valeurs des unités forestières » aux p. 78 à 82 de l’étude d’impact, et « 5.8.3 - Impacts vis à vis des conditions abiotiques générales » aux p. 163 à 167. Il ressort de cette analyse que :

« Le sacrifice d'exploitabilité (différence entre la production escomptée sur la période de 82 ans et la coupe liée au défrichement) est de 7 366 m³ de résineux. Cela correspond à 1,5 m³/ha/an ou 123 m³/ha (...) Ce sacrifice d’exploitabilité est modéré, il correspond à environ 55% de l'accroissement actuel de ces forêts. » (Etude d’impact p. 166)

4.2. Travaux de défrichement

En ce qui concerne le calendrier des travaux et le phasage du chantier, l’étude d’impact précise (mesure MR 12 p. 217) que :

« Il est proposé de débuter les travaux de préparation des terrains entre début septembre et fin octobre (cf. calendrier ci-dessous). Les autres travaux (installation des panneaux photovoltaïques, etc.) pourront ensuite être réalisés tout au long de l’année. »

Le porteur de projet appliquera donc ce calendrier pour les différentes phases du chantier.

En ce qui concerne le défrichement à proprement parler, les bois seront coupés à l'abatteuse ou à la tronçonneuse, débardés au porteur forestier jusqu'en bord de route et évacués par camion. Ils feront l'objet d'une valorisation (essentiellement en bois de trituration (pâte à papier) ou bois énergie pour les résineux, en bois de chauffage pour les feuillus). Le dessouchage est pratiqué à la pelle mécanique ou au bulldozer et les souches rassemblées en tas. Plusieurs modes opératoires sont envisageables pour le devenir des souches :

- broyage (si possible avec tentative de valorisation énergétique des produits) ;

- incinération des tas sur place (dans le respect des arrêtés préfectoraux relatifs au brûlage des

végétaux) ;

- évacuation en déchetterie.

5. Bilan carbone

Le SAEF note que :

« Il est indiqué que le bilan carbone est favorable, sans plus de précision. Il n’est pas fait de comparaison avec la capacité du peuplement forestier feuillu à capter le CO2 sans nécessité de défricher. »

Une étude carbone est présente dans l’étude d’impact et détaillée à la p. 143 au paragraphe « 5.2.2.1. - Incidences sur le climat et les émissions de gaz à effets de serre ». Cette étude inclut le dioxyde de carbone libéré par le défrichement et non stocké par la végétation pendant la durée de vie du projet. Le détail en est présenté ci-après :

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L’analyse conclut :

« Le projet de création d’unité photovoltaïque revêt une importance prépondérante dans le cadre des actions de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, puisqu’il permettra d’éviter le rejet annuel de 2 310 t Eq-CO2 dans l’atmosphère soit en moyenne 69 308 t Eq-CO2 sur toute la durée de vie de l’installation. En phase exploitation, le projet présente un impact positif sur le climat et les émissions de gaz à effet de serre »

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6. Choix du site

Le SAEF estime que :

« Au point de vue paysager, le site envisagé serait plutôt visible au sein du Parc Naturel régional du Verdon. »

6.1. Les motifs qui ont conduit la commune à privilégier le site de « La Colle du Plan Deffends »

L’étude d’impact précise les éléments suivants (p. 200) :

« En octobre 2015, la commune de Moissac-Bellevue a lancé un appel à projet portant sur le choix d’un développeur de projet pour la réalisation d’un parc photovoltaïque dans le secteur de la Colle du Plan Deffends, appel à projets remporté par Urbasolar. L’appel à projet précisait que plusieurs réflexions visant à la production d’énergie renouvelable avaient été engagées par la Commune de Moissac-Bellevue et la Communauté de Commune Lacs et Gorges du Verdon (CCLGV) :

- Méthanisation : peu de potentiel en raison de la faiblesse des intrants d’origine agricole ;

- Energie-Bois : absence de filière structurée et débouchés locaux insuffisants (chaudières collectives et particulières à développer) ;

- Eolien : proximité du camp militaire de Canjuers et difficultés d’acceptation locale notamment en termes d’impact sur le paysage ;

- Hydroélectrique : barrage de Sainte-Croix, mais sous maîtrise exclusive du concessionnaire actuel EDF, sans considération participative ;

Le photovoltaïque est apparu à la Commune et la Communauté de Communes comme étant la seule solution crédible pour produire rapidement une énergie renouvelable et participative au service de la population et des activités locales. L’appel à projet précisait encore que la CCLGV ne dispose pas de friche industrielle ou de terrain artificialisé susceptible d’accueillir une centrale au sol photovoltaïque. En octobre 2015, la Commune et la Communauté de Communes ont réalisé une pré-étude de terrain par le Parc Naturel Régional (PNR) du Verdon du lieu-dit « La Colle du Plan-Deffends » :

- Aucune contre-indication au projet au regard des intérêts géologiques, botaniques, de biodiversité et d’activités humaines n’a pu être mis en évidence ;

- L’espace sylvo-pastoral envisagé pour l’implantation de la centrale est relativement pauvre ;

- Le site est très peu visible de par sa topographie.

Le terrain envisagé pour l’implantation de la centrale est situé sur des parcelles non agricoles et hors Espaces Boisés Classés. Le projet ne présente aucun conflit d’usage avec les activités agricoles. Pour ces raisons, le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) approuvé par le conseil municipal le 29 février 2016 prévoit de « miser sur la production de l’énergie solaire » avec

la réalisation d’un « parc solaire si possible « participatif » sur des terrains communaux, sans covisibilités et présentant le moins d’enjeux écologiques » Le site identifié dans le PADD pour l’implantation d’un parc solaire photovoltaïque est localisé au lieu-dit « La Colle du Plan Deffends » »

Par ailleurs, le porteur de projet tient à préciser les éléments suivants, qui ont été déterminant dans le

choix du site de la « Colle du Plan Deffends » par la Commune :

1. Comme l’illustre la carte ci-dessous, la partie Sud de la Commune présente de forts enjeux liés à la

Trame Verte et Bleue, identifiés dans le PADD. Par ailleurs, la Plaine de Moissac-Bellevue présente

de forts enjeux d’inter-visibilité avec le village. Toute cette zone Sud n’est donc pas favorable à

l’implantation d’un parc photovoltaïque.

2. La zone la plus au Nord de la commune présente une topographie très défavorable à l’implantation

d’un parc. Par ailleurs, la Charte du Parc Naturel Régional (PNR) du Verdon sur la préservation de

l’identité des paysages (cf. annexe) et les prescriptions de l’UDAP 83 sur l’évitement des crêtes ne

seraient pas respectées en cas d’implantation d’un parc à cet endroit. Cette zone présente en outre

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un enjeu potentiel fort d’inter-visibilité avec la plaine et les villages alentours. Enfin, la commune ne

dispose pas d’une maîtrise foncière sur la majeure partie de cette zone, ce qui constitue un autre

critère de non-respect de la charte du PNR du Verdon, qui préconise l’implantation des centrales

photovoltaïques au sol sur du foncier communal. La zone immédiatement située au Sud est

également concernée par cette absence de maîtrise foncière de la commune.

3. Dans la dernière zone au Nord, sous maîtrise foncière de la commune, plusieurs secteurs ont été

envisagés. Le lieu-dit « Le Rouit » a été écarté en raison d’un enjeu forestier potentiellement

supérieur par rapport au site du « Deffends ». Le lieu-dit « Le Pébrégounier », situé à l’entrée de la

forêt communale, présente des enjeux paysagers et de fréquentation par les promeneurs supérieurs

à celui du « Deffends ».

6.2. Variantes du projet

Une fois la zone retenue pour l’implantation du projet, celui-ci a fait l’objet d’adaptations en fonction des

enjeux environnementaux, paysagers, hydrologiques, et de lutte contre l’incendie. Comme il est précisé

p. 201 de l’étude d’impact :

« En 2016, une première implantation du projet a été réalisée par Urbasolar sur la zone envisagée

par la Commune pour l’implantation du projet. La surface clôturée de cette emprise était d’environ

53 ha.

Au deuxième semestre 2017, suite à réception des éléments de l’étude d’impact et notamment des

relevés faune-flore, le maître d’ouvrage a appliqué la démarche Eviter, Réduire, Compenser (ERC).

A la demande de la Commune, Urbasolar a également pris en compte : les enjeux de visibilité de la

centrale depuis les chemins forestiers à proximité immédiate ; l’évitement d’une conduite d’eau

alimentant la fontaine du village ; le maintien de l’architecture DFCI du secteur, en compatibilité

avec le PIDAF en cours d’élaboration (continuité de la piste DFCI L6-L7).

Une implantation révisée a donc été élaborée par le porteur de projet et qui fait l’objet des

demandes d’autorisation administratives. La surface clôturée de cette emprise est de 43,22 ha, soit

une réduction d’environ 10 ha par rapport à l’emprise initiale du projet. Les solutions alternatives

étudiées sont présentées ci-après. »

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Première implantation du projet réalisée en 2016

Implantation finale faisant l’objet des demandes d’autorisation

6.3. Conclusion sur le choix du site et l’emprise finale du projet

Pour l’ensemble des raisons développées ci-dessus, le porteur de projet estime que l’analyse des

différentes options qui s’offraient à la Commune pour l’implantation d’un parc photovoltaïque sur le

foncier communal a été menée, et ce, de manière suffisante, tant sur le plan environnemental que

paysager, afin de conclure que le lieu-dit « la Colle du Plan Deffends » représente l’option de moindre

impact pour l’implantation d’une centrale photovoltaïque au sol sur son territoire.

6.4. Analyse paysagère du site retenu

Il ressort de l’analyse détaillée ci-dessus que les zones situées dans la moitié Sud de la commune dans la

plaine, le plus au Nord sur les versants et la crête des Cugulons, et à l’entrée de la forêt communale au

lieu-dit « Le Pébrégounier », étaient moins favorables sur le plan paysager que le site du « Deffends »,

qui est invisible depuis une majorité de points de vue du fait de sa topographie, comme l’illustre la carte

d’inter-visibilité et de co-visibilité en p. 103 de l’étude d’impact, et reproduite ci-après.

Le porteur de projet souhaite rappeler ici la méthodologie qui a été suivi pour analyser les enjeux

paysagers propre au projet (p. 98 de l’étude d’impact) :

« Méthodologie

Les enjeux paysagers liés à la perception du site et à sa visibilité sont étudiés par le biais d’une étude de

visibilité illustrée par un reportage photographique et réalisée sur la base de déplacements en voiture et

à pied dans l’aire d’étude étendue.

Modèle Numérique de Terrain (MNT)

Cette étude vise à identifier dans un premier temps la perception du site depuis ses abords. Tout d’abord,

une carte d’inter-visibilité potentielle est réalisée à l’aide du Modèle Numérique de Terrain (MNT), pour

déterminer si le site du projet est visible ou non depuis différents secteurs du fait de la topographie. Sur

la carte produite, les zones n’offrant aucune perception possible sur le site sont assombries et seules les

zones de visibilité potentielle apparaissent.

D’autres écrans (végétation, bâtiments…) peuvent également intervenir, masquant des zones qui sont

potentiellement visibles selon la carte d’inter-visibilité. Ces éléments n’ayant pas été incorporés au MNT,

la seule prise en compte de la topographie assure l’analyse de la situation la plus défavorable.

Investigations sur le terrain

Des déplacements sur le site même sont ensuite réalisés afin de contrôler les secteurs perçus depuis le

site. Enfin des déplacements sont réalisés dans l’aire d’étude étendue afin de valider la perception du site

depuis les secteurs définis et de caractériser la perception visuelle du site. L’étude de perception visuelle

est réalisée suivant 4 niveaux de perception :

- Les perceptions exceptionnelles liées à la présence de points de vue dominants présentant une

valeur panoramique dépendante de leur intérêt social, culturel, patrimonial et/ou touristique ;

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- Les perceptions éloignées définies dans un rayon entre 3 et 5 km (et plus), en fonction des

caractéristiques locales ;

- Les perceptions moyennes définies dans un rayon de 1 à 3 km autour du site ;

- Les perceptions immédiates définies dans un rayon d’environ 1 km et moins.

La perception du site peut être totale ou partielle en fonction des écrans potentiels (topographie,

végétation, bâtiments…) pouvant masquer une partie du projet.

Dans un second temps, l’enjeu du secteur depuis lequel le projet est visible sera évalué. Les secteurs sont

classifiés de la manière suivante :

- Habitations, Monuments historiques, site inscrit ou classé, secteurs à fréquentation touristique

importante : Enjeu fort ;

- Routes, chemins de Grande Randonnée (GR), sentier de randonnée référencé dans des guides : Enjeu

modéré ;

- Zone industrielle ou d’activité, chemin privé ou sentier non balisé : Enjeu faible ;

- Boisement, champs : Enjeu nul.

Les différentes perceptions visuelles sont également définies en fonction de la vue limitée, partielle ou

totale du site du projet depuis le point de visibilité identifié. L’attribution de ce qualificatif dépend du

contexte topographique local, de l’insertion du site dans ce contexte, de la présence éventuelle d’écrans

visuels, du point de vue considéré, de l’occupation du sol et de la nature du projet. Les facteurs de

sensibilité visuelle corrélés à ces perceptions s’appuient sur deux types de visions :

- La vision statique depuis les habitations, les belvédères, les sites et monuments remarquables, les

sites touristiques ou points de vue panoramique ;

- La vision dynamique depuis les voies de circulation, les chemins de randonnées, les pistes ;

Une carte d’inter-visibilité est réalisée à partir de la carte d’inter-visibilité potentielle, des enjeux des

secteurs percevant le projet et du reportage photographique réalisé sur le terrain. »

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Le porteur de projet tient ensuite à rappeler les éléments essentiels de l’étude paysagère du projet.

De par la topographie de la zone du projet et les écrans naturels et artificiels (végétation, bâtiments…)

présents au droit des points de vue identifiés sur la carte d’inter-visibilité et de co-visibilité ci-dessus, la

grande majorité de ces points de vue présentent des enjeux nuls voire très faibles.

En particulier, l’enjeu paysager est nul depuis les villages de Moissac-Bellevue, d’Aups et de Régusse.

Vue depuis Moissac-Bellevue : enjeu nul

(Source : Etude d’impact p. 110)

Vue depuis Aups : enjeu nul

(Source : Etude d’impact p. 112)

Par ailleurs, la localisation du projet respecte les préconisations de l’UDAP 83 en matière d’évitement des

crêtes, et celles du plan du PNR du Verdon.

A ce titre, le Président du PNR précise, dans son courrier du 29 mai 2018, joint en annexe : « La commune

ne disposant pas en propriété de friches industrielles ou de zones déjà dégradée, je constate que sa marge

de manœuvre était très faible quant au choix du site potentiel d’implantation de ce projet pour en garder

la maîtrise publique. Sa localisation actuelle sur des terrains communaux permettra donc de ne pas

artificialiser de terres agricoles tout en intégrant le projet paysagèrement (…) Au niveau des paysages, en

effet, le projet est situé dans une zone non contrainte par le plan de Parc : ni cône de vue, ni monument

naturel emblématique du paysage, ni itinéraire routier majeur pour la découverte des paysages. Le site est

très peu visible, grâce à sa topographie. Le site ne sera perceptible ni du village de Moissac, ni de la route

d’Aups à Moissac. La perception de la crête des Cugulons (monument emblématique du paysage au Plan

du Parc), au Nord du site, semble négligeable et sera davantage lié au défrichement qu’à l’implantation

des panneaux. »

Cette analyse a été reprise dans la délibération du syndicat mixte de gestion du PNR du Verdon en date du

11 juillet 2018, jointe également en annexe.

On trouvera ci-dessous un extrait du plan de parc de la charte du Parc Naturel Régional du Verdon,

illustrant la préservation des « Monuments emblématiques du grand paysage » du PNR par le projet :

Extrait du plan de parc de la charte du Parc Naturel Régional du Verdon

A proximité du site, comme l’illustre l’extrait de la carte d’inter-visibilité ci-dessous, l’étude paysagère

conclut à un enjeu nul ou très faible sur la plus grande portion des chemins de randonnée (la perception

du site est impossible en raison de la végétation et/ou de la topographie). Signalons l’absence de sentier

de Grande Randonnée dans la zone.

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Extrait de la carte d’inter-visibilité et de covisibilité – Perception rapprochée

(Source : Etude d’impact, p. 107)

Plus en détail :

- L’enjeu est jugé faible sur une petite portion de chemin qui mène à la crête du Défens (Vue 2 sur

l’extrait de la carte d’inter-visibilité ci-contre)

- L’enjeu est jugé modéré depuis un unique point de vue panoramique situé sur la Crête du Défens de

la Colle à 1 km au Nord-Est, point de vue situé à l’écart du chemin de randonnée, à 150 m au sud et

en surélévation par rapport à celui-ci (Vue 4 sur la carte ci-dessous). Le projet n'est donc pas

perceptible depuis le sentier de randonnée en raison du masque lié à la topographie locale et à la

végétation. Ce sentier est indiqué sur la carte en pointillé rose. Il ne s’agit pas d’un GR et la

fréquentation est faible et plutôt locale. Par ailleurs, les gorges du Verdon, situées à proximité,

constituent un point d’attrait nettement supérieur en termes de randonnée pédestre notamment.

La fréquentation réduite de ces sentiers limite l’enjeu de perception.

- L’enjeu est jugé modéré depuis les pistes en bordure du site. Un intérêt particulier sera porté à la

conservation de la végétation existante autour du site. Ainsi, la clôture d’enceinte se situera en

retrait des pistes DFCI d’au minimum 20 mètres (et jusqu’à 90 m aux points les plus éloignés). Le

pourtour de la centrale sera débroussaillé sur 50 m, c’est-à-dire que la végétation basse sera

supprimée afin de réduire la combustibilité du boisement. Cependant, les grands arbres seront

conservés ainsi que quelques formations arbustives résultant d’un débroussaillement alvéolaire,

permettant une atténuation des perceptions de la centrale. Pour les rares portions de pistes qui

passent au plus proche du projet (20 à 30 m), la perception sera possible entre les arbres mais la

visibilité du projet sera toutefois réduite. Sur les autres portions de pistes, malgré l’éclaircissement

du sous-bois, la centrale disparaîtra dans la végétation.

Extrait de la carte d’inter-visibilité et de covisibilité – Perception rapprochée (Source : Etude d’impact, p. 103)

Les photomontages ci-dessous, tirés des pages 173 à 175 de l’étude d’impact, illustrent ces différents

points. A noter que ceux-ci intègrent les obligations légales de débroussaillement (OLD) et restituent

donc leur impact quant à la perception visuelle du parc.

Chemin de randonnée

Chemin de randonnée

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Zoom

Point de vue panoramique à

l’écart du sentier à 150 m au sud, surélevé par

rapport à celui-ci. Le paysage ci-

dessous est invisible pour les

randonneurs évoluant sur le

sentier.

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Pour l’ensemble des raisons qui précèdent le porteur de projet estime que le site envisagé pour

l’implantation du parc constitue l’option de moindre impact sur le plan paysager au sein de la

commune et au sein du Parc Naturel régional du Verdon.

7. Prise en compte du risque incendie

Le SAEF estime que :

« L’impact du projet sur le dispositif de prévention des incendies n’a pas été étudié, notamment pour

ce qui concerne la présence des zones d’appui au Nord et à l’Est de ce projet, dont la piste constitue

l’accès unique. (…) Enfin il n’est fait aucune mention, ni prise en compte de la doctrine DDTM/DDSIS

(mars 2015) sur les parcs photovoltaïques. (…) Le porteur du projet n’a pas pris en compte

correctement ce risque en éludant les mesures de prévention et protection à mettre en place pour

réduire le risque et apporter la sécurité lors des interventions. Seuls ont été considérés la réalisation

des Obligations Légales de Débroussaillement sur 50 mètres de profondeur et la mise en place de 11

citernes de 30 m3, pour limiter le risque d’incendie. »

Le maître d’ouvrage a fait réaliser une étude détaillée sur la prise en compte du risque incendie, étude

réalisée par le bureau d’étude forestier Alcina et annexée à l’étude d’impact, et dont les principaux

éléments sont repris aux chapitres 3.2.2.2. (pages 23 et 24), et 5.11.3.4 (pages 182 à 185) :

- l’aléa subi est modéré en amont du projet global, selon le vent dominant soufflant du nord-ouest. Il

est globalement faible en aval du projet, toujours selon la direction du vent dominant. Sur la

superficie concernée par le projet global, il est majoritairement modéré ;

- l'aléa induit n'est pas significativement augmenté par la création du projet. L'entretien de la

végétation dans et autour du site permet de maintenir le faible de niveau de risque et renforce

l'équipement DFCI existant.

Contrairement à ce qu’indiquent les procès-verbaux de reconnaissance des bois, la doctrine DDTM/DDSIS

(mars 2015) sur les parcs photovoltaïques a bien été prise en compte et est annexée à l’étude d’impact :

« Le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) et la Direction Départementale des

Territoires et de la Mer (DDTM) du Var ont édité une doctrine relative à l’implantation de panneaux

photovoltaïques au sol (cf. annexe). Dans le cadre de la prise en compte du risque incendie, des mesures

et des dispositions conformes aux prescriptions émises par le SDIS et la DDTM dans la doctrine 83 ont

été prises. Ces prescriptions et dispositions sont présentées précisément en annexe. » (p. 182 de l’étude

d’impact)

L’analyse des risques industriels en relation avec le risque incendie est détaillée au paragraphe 5.11.3.4

p. 184 et 185 de l’étude d’impact. Cette analyse précise les moyens mis en œuvre pour assurer le

traitement du risque au regard des objectifs poursuivis :

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Les dispositions prévues pour la prévention du risque incendie sont également détaillées au paragraphe

4.3.1.12. (page 133) de l’étude d’impact, qui reprennent les prescriptions de la doctrine DDTM/DDSIS

(mars 2015) sur les parcs photovoltaïques :

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Ces dispositions ne se restreignent donc pas à la seule prise en compte des OLD et des citernes incendie,

comme évoqué dans les procès-verbaux de reconnaissance des bois. Comme le plan d’implantation du

projet, elles ont fait l’objet d’une pré-validation par le SDIS du Var, avant le dépôt des demandes

d’autorisations de défrichement et les demandes de permis de construire.

Par ailleurs :

« Il faut rappeler que la piste DFCI L7 Bis a été déclassée comme le mentionne le courrier du PIDAF

(Plan Intercommunal d’Aménagement Forestier) présenté en annexe. L’architecture DFCI du secteur

n’est pas altérée même avec le déclassement de la piste L7 bis. » (p. 182 de l’étude d’impact)

« Il est à noter enfin que le plan actuel du projet n'impactera pas l'infrastructure DFCI en vigueur,

comme l'a certifie l'animateur du PIDAF. » (p. 226 de l’étude d’impact)

Le courrier de l’animateur du PIDAF est annexé pour mémoire à la présente réponse.

Enfin le SDIS 83 a rendu deux avis favorables sur les demandes de permis de construire portées par

URBA 188 et URBA 189, avis qui sont présentés en annexe.

En conclusion, le maître d’ouvrage estime avoir correctement pris en compte le risque incendie en

amont de l’élaboration du projet, en concertation avec les services du SDIS du Var.

8. Raccordement

Le SAEF note que :

« Le raccordement des deux parcs au réseau électrique existant, bien qu’évoqué, n’est pas précisé, notamment sur le tracé retenu, ni la technique utilisée pour le réaliser, seul le poste source indiqué est celui de Salernes distant de plus de 16 km. ».

Comme le précise l’étude d’impact p. 135 :

« Le poste électrique susceptible de pouvoir accueillir l’électricité produite par la centrale photovoltaïque de Moissac-Bellevue est celui de Salernes, localisé à 16 km environ au Sud du site. Le raccordement au réseau électrique national sera réalisé sous une tension de 20 000 Volts depuis le poste de livraison de la centrale photovoltaïque qui est l’interface entre le réseau public et le réseau propre aux installations. C’est à l’intérieur du poste de livraison que l’on trouve notamment les cellules de comptage de l’énergie produite. Cet ouvrage de raccordement qui sera intégré au Réseau de Distribution fera l’objet d’une demande d’autorisation selon la procédure définie par l’Article 50 du Décret n°75/781 du 14 août 1975 modifiant le Décret du 29 juillet 1927 pris pour application de la Loi du 15 juin 1906 sur la distribution d’énergie. Cette autorisation sera demandée par le Gestionnaire du Réseau de Distribution qui réalisera les travaux de raccordement du parc photovoltaïque. Le financement de ces travaux reste à la charge du maître d’ouvrage de la centrale solaire.

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Le raccordement final est sous la responsabilité d’ENEDIS. La procédure en vigueur prévoit l’étude détaillée par le Gestionnaire du Réseau de Distribution du raccordement du parc photovoltaïque une fois le permis de construire obtenu, par l’intermédiaire d’une Proposition Technique et Financière (PTF). Le tracé définitif du câble de raccordement ne sera connu qu’une fois cette étude réalisée. Ainsi, les résultats de cette étude définiront de manière précise la solution et les modalités de raccordement de la centrale solaire de Moissac-Bellevue. »

La technique utilisée pour réaliser le raccordement est également abordée p. 135 :

« Le raccordement s’effectuera par une ligne 20 000 V enterrée entre le poste de livraison du projet photovoltaïque. Les opérations de réalisation de la tranchée, de pose du câble et de remblaiement se dérouleront de façon simultanée : les trancheuses utilisées permettent de creuser et déposer le câble en fond de tranchée de façon continue et très rapide. Le remblaiement est effectué manuellement immédiatement après le passage de la machine. L’emprise de ce chantier mobile est donc réduite à quelques mètres linéaires et la longueur de câble pouvant être enfouie en une seule journée de travail est de l’ordre de 500 m. »

9. Concurrence avec la filière bois et biomasse

Le SAEF estime que :

« Le projet concurrence directement la filière bois et biomasse en place. »

Le porteur de projet rappelle que :

- La surface défrichée pour la réalisation du projet représente environ 3 % des forêts situées sur le

territoire communal ;

- Le sacrifice d’exploitabilité est modéré, il correspond à environ 55 % de l'accroissement actuel des

forêts concernées par le défrichement.

Le porteur de projet précise par ailleurs que la commune de Moissac-Bellevue prévoit d’affecter une part

des loyers versés par l’opérateur dans le cadre de l’exploitation de la centrale photovoltaïque aux postes

suivants :

- Des opérations de maîtrise de l’énergie en direction des habitants de la commune ;

- Une politique de sylviculture pour produire du bois d’œuvre et destiné à la filière biomasse.

Pour l’ensemble de ces raisons, le porteur de projet estime que la concurrence avec la filière bois et

biomasse est très limitée.

10. Obligations légales de débroussaillement

Le SAEF indique que :

« Le projet borde des ouvrages DFCI en zone d’appui élémentaire débroussaillée retenus au plan de

débroussaillement de la communauté de communes Lacs et Gorges du Verdon. Les OLD que requiert

cette installation nécessitent leur établissement sur les parcelles voisines n’appartenant pas au

porteur du projet et constituent une « servitude » de fait non évaluée au titre de la présente

demande. »

Le flanc le plus à l’Est du projet est effectivement en bordure de la piste DFCI L6-L7. La bande OLD associée

à cette partie du parc épouse exactement les OLD de la piste L6-L7, dont l’entretien incombe à la

communauté de communes. Il n’est donc pas nécessaire d’établir une servitude pour cette portion de

bande OLD.

11. Biodiversité

11.1. Procédure de dérogation « espèces protégées »

Le SAEF souligne que :

« Une procédure de dérogation « espèces protégées » avec mesures de compensation adaptées

doit être entamée et menée à bien avant d’entreprendre tout défrichement »

L’étude d’impact précise p. 236 :

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« Au regard des impacts résiduels persistant sur certains reptiles, insectes et mammifères, il est

prévu de mettre en oeuvre un dispositif compensatoire dans le cadre de ce projet. Celui-ci a été

discuté en DREAL le 27/02/2018, avec une validation de principe d’une mesure de ré-ouverture de

milieu (d’une surface de 10 ha) couplée à la conservation d’îlots de vieillissement sur un foncier

sécurisé de 36,31 ha situé immédiatement au sud de l’emprise (cf. carte ci-après).

Ces mesures seront approfondies et rendues opérationnelles dans le cadre d’un Dossier de Demande

de Dérogation Espèces Protégées (ex dossier CNPN) actuellement en cours de rédaction et qui fera

l’objet d’une instruction formelle par la DREAL dans les mois à venir. »

Le porteur de projet procédera au dépôt du dossier DDEP auprès de la DREAL à l’automne 2018.

11.2. Aigle de Bonelli

Le SAEF estime, en ce qui concerne l’Aigle de Bonelli, que :

« Eu égard à la surface totale à défricher particulièrement importante (50,21 ha), l’étude d’impact

ne démontre pas dans quelle mesure la mise en place de ce parc photovoltaïque en 2 parties URBA

188 & URBA 188 en milieu naturel n’aura pas d’impact sur l’aigle de Bonelli alors qu’il est pourtant

situé dans le domaine vital de cette espèce protégée à enjeu local de conservation très fort, objet

d’un plan national d’action (PNA). »

Comme exposé dans l’étude d’impact (p. 48) :

« La zone d’étude apparaît au sein d’un domaine vital identifié dans le cadre de ce Plan National

d’Actions. Il s’agit d’un domaine vital dit historique, celui du Verdon, qui a vu le dernier couple

reproducteur de l’espèce dans les années 1980. Depuis, aucune tentative de cantonnement d’un

couple n’a été noté. Ainsi, la présence potentielle de l’espèce au sein de la zone d’étude n’est que

très occasionnelle et ne concerne que des individus erratiques (jeunes individus principalement). Les

couples nicheurs les plus proches sont situés sur le massif de la Sainte-Victoire et sur le Mont-Caume,

vers Toulon. A noter que la limite sud-est de ce territoire vital suit parfaitement la limite communale

de Moissac-Bellevue. A noter également que la zone d’étude ne présente pas d’habitats favorables

à l’alimentation de cette espèce, ceux-ci étant trop boisés et fermés. De plus, aucune de ses espèces

proies traditionnelles (Perdrix rouge et Lapin de garenne) n’a été observée au sein de la zone d’étude

lors de nos différentes prospections. »

Par ailleurs, le porteur de projet tient à apporter les précisions suivantes :

Ce couple « historique » d’Aigles de Bonneli ne se reproduit plus au sein du domaine vital identifié dans

le cadre du PNA depuis plus de 35 ans. Durant cette période, aucune tentative de cantonnement n’a été

observé, et aucun individu même isolé n’y a été observé autrement que de manière erratique.

Les anciens sites de reproduction ont été colonisés par l’Aigle royal. Les retours récents montrent que

l’Aigle de Bonelli « subit » la compétition avec cette espèce et tend à déserter les sites qu’il occupait.

C’est le cas récemment avec le couple du Petit Luberon (84), et dans une moindre mesure le couple de

Lamanon (Roquerousse). Ces deux couples ont perdu la compétition avec l’Aigle royal, plus agressif, et

plus dynamique du point de vue de sa démographie.

Le porteur de projet estime donc que l’Aigle de Bonelli, en l’état actuel, aura de très grandes difficultés à

reconquérir ce domaine vital face à plusieurs couples d’Aigles royaux.

Si cela arrivait, les habitats présents au sein de la zone d’étude ne sont que très peu attractifs comme

zone d’alimentation pour l’espèce. En effet, cette espèce s’alimente préférentiellement de Lagomorphes

et de Perdrix rouge. Au cours des inventaires menés au sein de la zone d’étude, aucune Perdrix rouge n’a

été avérée, les habitats étant défavorables à sa présence. Seul un crottier de Lièvre d’Europe a été trouvé

pour les Lagomorphes, et aucun individu de Lapin de garenne, la proie principale de l’Aigle de Bonelli, n’a

été avéré.

De plus, l’espèce chasse à vue principalement dans des milieux ouverts (pelouses sèches, garrigues

ouvertes, zones rocheuses, zones de cultures, etc.) Les milieux complètement boisés présents dans la

zone d’étude en font une zone d’alimentation très peu favorable, d’autant plus que ses espèces-proies

en sont absentes.

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La surface totale de ce domaine vital est de 240 km². La surface d’emprise du projet représente 0,43 km²,

ce qui correspond à 0,18% de la surface de ce domaine vital. Ce ratio est donc extrêmement faible et

peut être considéré comme non significatif, d’autant plus que la zone concernée par le projet se situe en

marge du domaine vital, et non pas à proximité immédiate des anciens sites de nidification (cf. carte ci-

après).

Il est par ailleurs à noter qu’un parc photovoltaïque est perméable, notamment pour la petite faune, et

tout particulièrement pour le Lapin de garenne et la Perdrix rouge, qui trouvent refuge au sein des

enceintes des parcs photovoltaïques, notamment en période de chasse, comme cela a été constaté sur

le parc de Puyloubier. Un parc photovoltaïque n’est donc pas défavorable à l’espèce, du simple point de

vue de réserve alimentaire, même si aucun retour d’expérience n’est disponible quant à l’exploitation

par l’espèce de parcs PV.

Ainsi, le porteur de projet évalue l’impact résiduel de la destruction de zones d’alimentation peu

attractive comme étant très faible à négligeable, au regard des éléments qui ont été présentés ci-avant.

11.3. Evaluation des incidences Natura 2000

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Le SAEF estime que :

« L’évaluation des incidences Natura 2000 est insuffisante en ne ciblant que le site Natura 2000

FR9301618 Sources et Tufs du haut-Var, ZSC. Cette évaluation doit aussi analyser les incidences

éventuelles sur les sites FR9302012 Plateau de Valensole, ZPS et FR9302007 Valensole, ZSC, situés

à 9,4 km au nord-ouest. »

Il est indiqué dans l’Evaluation Simplifiée des Incidences (ESI) en p.8 : « Compte tenu de l’éloignement de la Zone de Protection FR9312012 Plateau de Valensole, l’analyse des incidences ne portera pas sur ce site, le présent projet n’étant pas de nature à compromettre l’intégrité de ce site Natura 2000 ». Pour chacune des espèces d’intérêt communautaire ayant justifié la désignation de ces deux sites Natura 2000, leur potentialité de présence et le niveau d’atteinte vis-à-vis du projet sont précisés ci-après (et également en annexe au présent mémoire dans une note complémentaire à l’ESI).

11.3.1. Présentation de la ZSC FR9302007 « Valensole »

Le site de Valensole (plateau et alentours) est particulièrement remarquable par la présence de 16 espèces de chauves-souris, dont 8 sont inscrites en annexe II de la Directive « Habitats ». Le plateau présente un paysage agricole très ouvert, devenant plus bocager à proximité des vallons formés par le Colostre et ses affluents. Les versants sont principalement constitués de boisements de chênes et de pins, entrecoupés de clairières. Les secteurs bocagers sont émaillés d'un important réseau de haies, particulièrement favorable aux chauves-souris. Le secteur de Valensole constitue un site exceptionnel pour la conservation du Petit Rhinolophe. C'est l'un des trois secteurs les plus importants de la région PACA. En effet, on y compte 50 colonies de reproduction, réparties dans les habitations et dans des cabanons agricoles. L'effectif de la population reproductrice pour ce secteur est évalué à près de 1000 individus. De même, 8 gîtes (d'hibernation, d'estivage ou de transit) utilisés par les petits rhinolophes sont recensés en plus des gîtes de reproduction. La principale problématique concerne la disparition des gîtes favorables aux chauves-souris, notamment au Petit Rhinolophe, par manque d'entretien (ruines) ou par obstruction des ouvertures de bâtiments. Le maintien et l'entretien du bocage et de ses réseaux de haies est également primordial. Présentation des espèces d’intérêt communautaire ayant justifié la désignation de cette ZSC :

Groupe biologique

Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZSC

Population

Présence avérée ou potentielle dans la

zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations

(statut de l’espèce, nombre d’individus, type d’utilisation

de la zone d’étude par l’espèce, etc.)

Invertébrés

Ecrevisse à pieds blancs

(Austropotamobius pallipes)

Sédentaire C - Non Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Vertigo de Des Moulins

(Vertigo moulinsiana) Sédentaire C - Non

Habitat d’espèce (zones humides) totalement absent

de la zone d’étude

Groupe biologique

Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZSC

Population

Présence avérée ou potentielle dans la

zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations

(statut de l’espèce, nombre d’individus, type d’utilisation

de la zone d’étude par l’espèce, etc.)

Laineuse du Prunellier

(Eriogaster catax) Sédentaire C - Non

Absence de la plante-hôte (Prunellier)

Pique Prune

(Osmoderma eremita) Sédentaire C - Non

Habitat d’espèce (boisements mâtures de grande surface)

totalement absent de la zone d’étude

Grand capricorne

(Cerambyx cerdo) Sédentaire C Potentielle Non

Habitat présent favorable (arbres feuillus mâtures/morts)

Agrion de Mercure

(Coenagrion mercuriale) Sédentaire/rare D - Non

Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Damier de la Succise

(Euphydryas aurinia) Sédentaire C - Non

Absence de la plante-hôte (Céphalaire blanche)

Ecaille chinée

(Euplagia quadripunctaria)

Sédentaire D - Non

L’inscription à la liste DH2 de cette espèce résulte d’une erreur. Il s’agit de la sous-

espèce de l’île de Rhodes et uniquement elle qui devait

être inscrite à la liste.

Lucane Cerf-volant

(Lucanus cervus) Sédentaire C Avérée Non

Habitat présent favorable (arbres feuillus mâtures/morts)

Poissons

Chabot commun

(Cotus gobio) Sédentaire C - Non

Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Blageon

(Telestes souffia) Sédentaire C - Non

Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Mammifères

Minioptère de Schreibers

(Miniopterus schreibersii)

Concentration C Avérée Oui Pistes forestières / Transit

Petit Murin

(Myotis blythii) Concentration C Potentielle Oui

Milieux ouverts et lisières forestières / Transit et chasse

Murin de Capaccini (Myotis capaccinii)

Concentration C - Non Habitat d’espèce (plans d’eau) totalement absent de la zone

du projet

Murin à oreilles échancrées

(Myotis emarginatus)

Concentration C Potentielle Oui Milieux ouverts avec

boisement mixte / Transit et chasse et gîte arboricole

Grand Murin

(Myotis myotis) Concentration C Potentielle Oui

Milieux ouverts et lisières forestières / Transit et chasse

Barbastelle d’Europe

(barbastellus barbastellus)

Concentration C - Non Espèce liée aux boisements mâtures, absents de la zone

d’étude et de ses abords

Grand rhinolophe

(Rhinolophus ferrumequinum)

Concentration C Potentielle Oui

Lisières boisées et milieux semi-ouverts/Transit, chasse

et potentiel en gîte (hors zone d’étude)

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Groupe biologique

Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZSC

Population

Présence avérée ou potentielle dans la

zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations

(statut de l’espèce, nombre d’individus, type d’utilisation

de la zone d’étude par l’espèce, etc.)

Petit rhinolophe

(Rhinolophus hipposideros)

Reproduction/Concentration/Hive

rnage B Avérée Oui

Lisières boisées et milieux semi-ouverts/Transit, chasse

et potentiel en gîte (hors zone d’étude)

Castor d’Eurasie

(Castor fiber) Reproduction C - Non

Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Loup gris

(Canis lupus) Concentration C - Non

Espèce uniquement potentielle en transit. Les

habitats de la zone d’étude sont très peu attractifs pour

l’espèce

Flore Doradille du Verdon

(Asplenium jahandiezii) Reproduction B - Non

Habitat d’espèce (falaises) totalement absent de la zone

d’étude

Légende :

Population (taille et densité de la population de l'espèce présente sur le site par rapport à la taille

des populations présentent sur le territoire national)

A 100 ≥ p > 15 %

B 15 ≥ p > 2 %

C 2 ≥ p > 0 %

D Non significative

Les incidences du projet sur les espèces d’intérêt communautaire sont identiques à cette qui ont été évaluées pour la ZSC « Sources et tufs du Haut Var », à savoir : Concernant le Grand capricorne (Cerambyx cerdo) et le Lucane Cerf-volant (Lucanus cervus), compte tenu de l’éloignement de la zone d’étude avec la ZSC considéré (environ 9,5 km), et qu’il est considéré qu’il n’y a pas de lien intra-populationnel avec les populations de la ZSC, ces espèces ne seront pas prises en compte dans l’évaluation des incidences. Concernant les six espèces de chiroptères, dont quatre sont potentielles, les niveaux d’atteintes sont jugés très faibles et vont porter sur des natures d’atteintes liées des perturbations d’individus suite à une destruction et une altération d’habitats de chasse et de transit. Au regard de ces niveau d’atteintes, aucune mesure spécifique supplémentaire n’est à mettre en œuvre dans le cadre du projet.

Ainsi, le projet de création d’une centrale photovoltaïque a une incidence non notable dommageable sur la ZSC FR9302007 « Valensole ».

11.3.2. Présentation de la ZPS FR9302012 « Plateau de Valensole »

Le site de Valensole (plateau et alentour) est particulièrement remarquable par la présence d'environ 160 espèces d'oiseaux, dont une trentaine d'espèces sont inscrites en annexe I de la Directive « Oiseaux », parmi lesquelles figurent plusieurs espèces de forte valeur patrimoniale dont la répartition est très localisée et fragmentée en France.

Le plateau présente un paysage agricole très ouvert, devenant plus bocager à proximité des vallons formés par le Colostre et ses affluents. Les versants sont principalement constitués de boisements de chênes et de pins, entrecoupés de clairières. Les secteurs très ouverts sont particulièrement favorables aux oiseaux d'affinités steppiques (Outarde canepetière, Oedicnème criard, Busard cendré), tandis que les secteurs plus fermés accueillent des oiseaux forestiers ou bocagers (Circaète Jean-le-blanc, Pie-grièche écorcheur).

Le site présente un intérêt particulier pour la conservation de l'Outarde canepetière (10-15 mâles chanteurs).

Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZPS

Population

Présence avérée ou

potentielle dans la zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations

(statut de l’espèce, nombre d’individus, type d’utilisation de la zone d’étude

par l’espèce, etc.)

Pie-grièche écorcheur

(Lanius collurio)

Reproduction/Concentration

D - Non

Espèce des milieux bocagers. Milieux absents de la zone d’étude.

Cigogne blanche

(Ciconia ciconia) Concentration

D - Non

Espèce uniquement migratrice dans le département. Survol migratoire

possible, comme tous les départements de PACA.

Aigle royal

(Aquila chrysaetos)

Sédentaire D

- Non

Espèce rupestre chassant dans les milieux ouverts et semi-ouverts. Milieux de chasse favorables absents de la zone

d’étude.

Alouette calandrelle

(Calandrella brachydactyla)

Reproduction C

- Non Espèce steppique liée à des milieux très ouverts et dégagés. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Alouette lulu

(Lullula arborea)

Sédentaire/ Concentration

C Avérée Non

Plusieurs individus ont été contactés le long des pistes DFCI au nord et à l’ouest de la zone d’étude, ainsi que dans une parcelle récemment ouverte pour la sylviculture, au sud de la zone d’étude, vers le sud. Celle-ci ne présente que très peu d’habitats favorables pour cette espèce (habitats trop boisés et denses).

Bondrée apivore

(Pernis apivorus)

Reproduction/Concentration

D Avérée en

survol migratoire

Non

Un individu en migration active a été

observé en survol rapide de la zone

d’étude lors de la prospection du 09 mai

2017. La zone d’étude ne présente que

peu d’attraits pour l’espèce, tant pour

sa nidification que pour son

alimentation.

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Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZPS

Population

Présence avérée ou

potentielle dans la zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations

(statut de l’espèce, nombre d’individus, type d’utilisation de la zone d’étude

par l’espèce, etc.)

Bruant ortolan

(Emberiza hortulana)

Reproduction/Concentration

C - Non

Espèce liée à des milieux très ouverts et

dégagés. Absence d’habitat d’espèce au

sein de la zone d’étude.

Busard cendré

(Circus pygargus)

Reproduction/Concentration

C - Non

Espèce liée à des milieux ouverts et

dégagés, de type garrigues basses ou de

zones agricoles extensives. Absence

d’habitat d’espèce au sein de la zone

d’étude.

Busard Saint-Martin

(Circus cyaneus)

Reproduction/Concentration

C - Non

Espèce liée à des milieux ouverts et

dégagés, de type garrigues basses ou de

zones agricoles extensives. Absence

d’habitat d’espèce au sein de la zone

d’étude.

Busard des roseaux

(Circus aeruginosus)

Concentration D

- Non

Espèce liée aux milieux aquatiques.

Présente dans le secteur uniquement en

migration.

Circaète Jean-le-Blanc

(Circaetus gallicus)

Concentration/Reproduction

C Avérée en survol

Non

Un individu de Circaète Jean-le-Blanc a

été observé en survol rapide de la zone

d'étude lors de l'inventaire du 09 mai

2017.

Celle-ci ne présente pas d’habitats

favorables à l’alimentation de cette

espèce, ni pour sa nidification.

Ainsi, seuls des individus sont

susceptibles de survoler la zone d’étude

lors de leurs transits alimentaires.

Martin-pêcheur d’Europe

(Alcedo atthis)

Sédentaire D

- Non

Espèce liée aux milieux aquatiques.

Absence d’habitat d’espèce au sein de la

zone d’étude.

Engoulevent d’Europe

(Caprimulgus europaeus)

Reproduction C

Avérée Non

Un mâle chanteur a été contacté dans la

partie nord de la zone d’étude lors de la

prospection crépusculaire du 12 juin

2017. Au regard des habitats qui la

composent, l’intégralité de celle-ci est

potentielle à la nidification ou à

l’alimentation de l’espèce

Faucon émerillon

(Falco columbarius)

Hivernant/ Concentration

C - Non

Espèce liée à des milieux ouverts et

dégagés, de type garrigues basses ou de

zones agricoles extensives. Absence

d’habitat d’espèce au sein de la zone

d’étude.

Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZPS

Population

Présence avérée ou

potentielle dans la zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations

(statut de l’espèce, nombre d’individus, type d’utilisation de la zone d’étude

par l’espèce, etc.)

Faucon kobez

(Falco vespertinus)

Concentration C

- Non

Espèce liée à des milieux ouverts et

dégagés, de type garrigues basses ou de

zones agricoles extensives. Absence

d’habitat d’espèce au sein de la zone

d’étude.

Faucon pèlerin

(Falco peregrinus)

Concentration/Hivernage

D - Non

Espèce rupestre, évoluant sur de vastes

territoires. La zone d’étude ne présente

qu’un intérêt très réduit pour

l’alimentation de cette espèce.

Râle d’eau

(Rallus aquaticus)

Concentration/Sédentaire

D - Non

Espèce liée aux milieux aquatiques.

Absence d’habitat d’espèce au sein de la

zone d’étude.

Fauvette pitchou

(Sylvia undata) Sédentaire

D - Non

Espèce liée à des milieux de garrigues

basses à Chêne kermès. Absence

d’habitat d’espèce au sein de la zone

d’étude.

Grand-duc d’Europe

(Bubo bubo)

Sédentaire C

- Non

Espèce rupestre, s’éloignant peu de son

site de nidification. La zone d’étude ne

présente qu’un intérêt très réduit pour

l’alimentation de cette espèce.

Milan noir

(Milvus migrans) Concentration

D - Non

Espèce nichant principalement dans des ripisylves, à proximité de cours d’eau. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude, potentielle en simple survol lors des passages migratoires. La zone d’étude ne présente aucun intérêt pour l’espèce.

Oedicnème criard

(Burhinus oedicnemus)

Reproduction C

- Non

Espèce liée à des milieux agricoles

extensifs. Absence d’habitat d’espèce au

sein de la zone d’étude.

Outarde canepetière

(Tetrax tetrax)

Reproduction C

- Non

Espèce liée à des milieux agricoles

extensifs. Absence d’habitat d’espèce au

sein de la zone d’étude.

Vanneau huppé

(Vanellus vanellus)

Concentration/Hivernage

D - Non

Espèce liée à des milieux agricoles

extensifs ou des zones humides.

Absence d’habitat d’espèce au sein de la

zone d’étude.

Pipit rousseline

(Anthus campestris)

Reproduction/Concentration

C - Non

Espèce liée à des milieux très ouverts et

dégagés. Absence d’habitat d’espèce au

sein de la zone d’étude.

Pic noir

(Dryocopus martius)

Sédentaire D

- Non

Espèce liée à des milieux boisés

mâtures. Absence d’habitat d’espèce au

sein de la zone d’étude.

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Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZPS

Population

Présence avérée ou

potentielle dans la zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations

(statut de l’espèce, nombre d’individus, type d’utilisation de la zone d’étude

par l’espèce, etc.)

Rollier d’Europe

(Coracias garrulus)

Reproduction C

- Non

Espèce liée à des milieux agricoles

extensifs ou des ripisylves. Absence

d’habitat d’espèce au sein de la zone

d’étude.

Vautour percnoptère

(Neophron percnopterus)

Concentration C

- Non

Espèce rupestre, ne nichant pas dans ce

secteur du Var. La zone d’étude ne

présente qu’un intérêt extrêmement

réduit pour l’alimentation de cette

espèce.

Vautour fauve

(Gyps fulvus) Concentration

C Avérée en survol

Non

Trois individus ont été observés en

survol rapide de la zone d’étude, à

haute altitude. Ces individus étaient

manifestement en transit et devaient

probablement provenir de la colonie du

Verdon, bien que des individus

erratiques en provenance de la colonie

des Baronnies puissent être observés.

La zone d’étude ne présente aucun

intérêt pour l’alimentation de cette

espèce.

Balbuzard pêcheur

(Pandion haliaetus)

Concentration D

- Non

Espèce liée aux milieux aquatiques.

Absence d’habitat d’espèce au sein de la

zone d’étude.

Légende :

Population (taille et densité de la population de l'espèce présente sur le site par rapport à la taille

des populations présentent sur le territoire national)

A 100 ≥ p > 15 %

B 15 ≥ p > 2 %

C 2 ≥ p > 0 %

D Non significative

Au regard des éléments présentés dans le tableau ci-avant, sur les 29 espèces d’intérêt communautaire ayant justifié la désignation de la ZPS, seules cinq ont été avérées au sein de la zone d’étude ou dans ses abords proches, lors des inventaires menés par le bureau d’études naturaliste ECO-MED. Parmi ces cinq espèces, trois n’ont été observées qu’en survol, sans interagir avec les habitats de la zone d’étude : le Circaète Jean-le-Blanc, le Vautour fauve et la Bondrée apivore.

Le Vautour fauve est un erratique à l’échelle régionale, se reproduisant dans les colonies du Verdon et des Baronnies pour les plus proches. Cette espèce ne se reproduit pas dans la ZPS, se contentant de la survoler ou de s’y alimenter. Les individus pouvant survoler la zone d’étude peuvent être amenés également à survoler cette ZPS, mais aucun lien fonctionnel n’existe entre ces deux territoires. La Bondrée apivore qui a été contactée en survol de la zone d’étude était un individu en migration active. Il est peu probable que cet individu se soit ensuite stationné en période de reproduction au sein de la ZPS. Ainsi, aucun lien fonctionnel n’existe entre la zone d’étude et la ZPS pour cette espèce, d’autant plus que le territoire vital de l’espèce en période de reproduction n’excède pas quelques dizaines de km², et les oiseaux nichant au sein de la ZPS sont trop éloignés de la zone d’étude pour venir s’y alimenter. Le Circaète Jean-le-Blanc qui a été contacté en survol de la zone d’étude était un individu appartenant probablement à un couple local, en alimentation. Dans ce secteur géographique, les densités de couples sont importantes et le domaine vital moyen n’excède pas un rayon de 5 km autour du site de nidification. Ainsi, les oiseaux nichant au sein de la ZPS sont trop éloignés de la zone d’étude pour venir s’y alimenter, et ce d’autant plus que les milieux qui y sont présents sont très peu attractifs pour l’espèce. Aucun lien fonctionnel n’existe donc entre ces deux territoires. Pour les deux espèces nichant localement, l’Alouette lulu et l’Engoulevent d’Europe, leurs domaines vitaux respectifs n’excèdent pas quelques hectares pour la première et quelques dizaines d’hectares pour la seconde. Ainsi, les populations présentent au niveau de la zone d’étude ne présentent-elles aucun lien fonctionnel direct avec celles présentes au sein de la ZPS, compte tenu de son éloignement trop important. Au regard des éléments présentés ci-avant, et devant l’absence de lien fonctionnel entre les populations d’oiseaux d’intérêt communautaire avérées dans la zone d’étude et celles ayant justifié la désignation de la ZPS, le porteur de projet conclut à l’absence d’atteinte sur ces populations.

Ainsi, le projet de création d’une centrale photovoltaïque a une incidence non notable dommageable sur la ZPS FR9302012 « Plateau de Valensole ».

11.3.3. Conclusion sur l’évaluation des incidences Natura 2000

Au regard des éléments qui précèdent, le porteur de projet estime que :

- L’évaluation des incidences Natura 2000 est suffisante en ne ciblant que le site Natura 2000 FR9301618 Sources et Tufs du Haut-Var, ZSC ;

- L’obligation de maintenir l’affectation forestière de ces terrains n’est pas applicable au titre du paragraphe 8 de l’article L 341-5 du code forestier ;

- Dès lors, l’emprise du projet telle qu’envisagée aujourd’hui peut être autorisée au défrichement.

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Annexes

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Annexe 1. Courriers échangés entre la commune de Moissac-Bellevue et l’ONF relatifs aux bois ayant bénéficié d’aides publiques

1

Romain Poubeau

De: Mairie de Moissac-Bellevue <[email protected]>Envoyé: mardi 14 août 2018 14:18À: Romain PoubeauObjet: TR : à l'attention de M. le Maire - défrichement projet photovoltaïque

Comme convenu. Très cordialement, Stéphanie THELLIEZ

Secrétariat

Mairie de Moissac-Bellevue

Le Cours

83 630 Moissac-Bellevue

Tel : 04 94 70 16 21

Fax : 04 94 70 52 51

mail : [email protected]

Retrouvez toute l'actualité de notre commune sur notre site : http://moissac-bellevue.fr

Le : 14 août 2018 à 09:39 (GMT +02:00) De : "GAUTHIER Laurent (06/83)" <[email protected]> À : "[email protected]" <[email protected]>, "[email protected]" <[email protected]> Cc : "LIONS Olivier" <[email protected]>, "[email protected]" <[email protected]> Objet : à l'attention de M. le Maire - défrichement projet photovoltaïque

M. le maire,

Suite à votre demande en date du 13 août 2018, je vous confirme que pour avoir parcouru la zone prévue en défrichement pour votre projet de parc photovoltaïque en forêt communale, nos services n’ont pas retrouvé trace de plantation ancienne sur cette emprise.

Cordialement 2

PS : ayant deux adresses mail différentes de la mairie j’ai envoyé ce message au deux pour être sûr de sa réception.

Laurent GAUTHIER

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Annexe 2. Position du Parc du Verdon concernant l’installation d’équipement

du type centrale solaire photovoltaïque ou thermique de grande surface

Page 35 sur 38

Annexe 3. Courrier du Président du Parc Naturel du Verdon du 29 mai 2018

Page 36 sur 38

Annexe 4. Délibération du Syndicat mixte de gestion du Parc naturel du Verdon du 11 juillet 2018

Page 37 sur 38

Annexe 5. Avis du SDIS 83 sur les demandes de permis de construire portées par URBA 188 et URBA 189

Page 38 sur 38

Annexe 6. Note du bureau d’étude ECO-MED complémentaire à la Notice Natura 2000

ECO-MED - Tour Méditerranée - 65 av. Jules Cantini - 13298 MARSEILLE CEDEX 20, France / Tél. +33 (0)4 91 80 14 64 / Fax. +33 (0)4 91 80 17 67 ECO-MED - Résidence Atrium, 113 rue Raymond Recouly, 34070 MONTPELLIER, France/ Tél. +33 (0)4 99 54 24 00 ECO-MED - Immeuble Le Boléro - 9 rue Robert - 69006 LYON, France / Tél. +33 (0)4 72 15 60 36 [email protected] / www.ecomed.fr

S.A.R.L. au capital de 150 000€ - SIRET : 450 328 315 000 38 / APE : NAF 7112 B / TVA intracommunautaire : FR 94 450 328 315

Projet de création d’une centrale photovoltaïque – Moissac-Bellevue (83)

Note méthodologique liée à la ZPS FR9302012 « Plateau de Valensole » et à la ZSC FR9302007 « Valensole »

Dans le cadre d’un projet de création d’une centrale photovoltaïque, la société Urbasolar a missionné ECO-MED pour la réalisation d’une Evaluation Simplifiée des Incidences (=ESI) Natura 2000. Cette étude a porté sur le site Natura 2000 le plus proche de la zone d’étude, la ZSC FR9301618 « Sources et tufs et Haut Var ».

Suite à l’instruction de cette ESI par la MRAE et le service forêt de la DDTM 83, une demande de complément a été produite au sujet des deux sites concernant le plateau de Valensole, la ZPS et la ZSC, situés à 9,4 km de la zone d’étude.

La présente note technique va donc présenter, pour chacune des espèces d’intérêt communautaire ayant justifié la désignation de ces deux sites Natura 2000, leur potentialité de présence et le niveau d’atteinte vis-à-vis du projet.

Ce document est un complément à l’ESI qui a été produite. Nous invitons le lecteur de cette note à s’y reporter pour tout ce qui concerne les aspects méthodologiques de l’étude d’ECO-MED, non repris ici.

Présentation de la ZSC FR9302007 « Valensole »

Le site de Valensole (plateau et alentours) est particulièrement remarquable par la présence de 16 espèces de chauves-souris, dont 8 sont inscrites en annexe II de la Directive " Habitats ". Le plateau présente un paysage agricole très ouvert, devenant plus bocager à proximité des vallons formés par le Colostre et ses affluents. Les versants sont principalement constitués de boisements de chênes et de pins, entrecoupés de clairières. Les secteurs bocagers sont émaillés d'un important réseau de haies, particulièrement favorable aux chauves-souris.

Le secteur de Valensole constitue un site exceptionnel pour la conservation du Petit Rhinolophe. C'est l'un des trois secteurs les plus importants de la région PACA. En effet, on y compte 50 colonies de reproduction, réparties dans les habitations et dans des cabanons agricoles. L'effectif de la population reproductrice pour ce secteur est évalué à près de 1000 individus. De même, 8 gîtes (d'hibernation, d'estivage ou de transit) utilisés par les petits rhinolophes sont recensés en plus des gîtes de reproduction.

La principale problématique concerne la disparition des gîtes favorables aux chauves-souris, notamment au Petit Rhinolophe, par manque d'entretien (ruines) ou par obstruction des ouvertures de bâtiments. Le maintien et l'entretien du bocage et de ses réseaux de haies est également primordial.

Présentation des espèces d’intérêt communautaire ayant justifié la désignation de cette ZSC :

Groupe biologique Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZSC

Population

Présence avérée ou potentielle dans la

zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations (statut de l’espèce, nombre

d’individus, type d’utilisation de la zone d’étude par

l’espèce, etc.)

Invertébrés

Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius

pallipes) Sédentaire C - Non

Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Vertigo de Des Moulins (Vertigo moulinsiana)

Sédentaire C - Non Habitat d’espèce (zones humides) totalement absent

Groupe biologique Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZSC

Population

Présence avérée ou potentielle dans la

zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations (statut de l’espèce, nombre

d’individus, type d’utilisation de la zone d’étude par

l’espèce, etc.) de la zone d’étude

Laineuse du Prunellier (Eriogaster catax)

Sédentaire C - Non Absence de la plante-hôte (Prunellier)

Pique Prune (Osmoderma eremita)

Sédentaire C - Non

Habitat d’espèce (boisements mâtures de grande surface)

totalement absent de la zone d’étude

Grand capricorne (Cerambyx cerdo)

Sédentaire C Potentielle Non Habitat présent favorable

(arbres feuillus mâtures/morts)

Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale)

Sédentaire/rare D - Non Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Damier de la Succise (Euphydryas aurinia)

Sédentaire C - Non Absence de la plante-hôte (Céphalaire blanche)

Ecaille chinée (Euplagia

quadripunctaria) Sédentaire D - Non

L’inscription à la liste DH2 de cette espèce résulte d’une erreur. Il s’agit de la sous-

espèce de l’île de Rhodes et uniquement elle qui devait

être inscrite à la liste.

Lucane Cerf-volant (Lucanus cervus)

Sédentaire C Avérée Non Habitat présent favorable

(arbres feuillus mâtures/morts)

Poissons

Chabot commun (Cotus gobio)

Sédentaire C - Non Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Blageon (Telestes souffia)

Sédentaire C - Non Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Mammifères

Minioptère de Schreibers

(Miniopterus schreibersii)

Concentration C Avérée Oui Pistes forestières / Transit

Petit Murin (Myotis blythii)

Concentration C Potentielle Oui Milieux ouverts et lisières forestières / Transit et chasse

Murin de Capaccini (Myotis capaccinii) Concentration C - Non

Habitat d’espèce (plans d’eau) totalement absent de la zone

du projet

Murin à oreilles échancrées

(Myotis emarginatus) Concentration C Potentielle Oui

Milieux ouverts avec boisement mixte / Transit et

chasse et gîte arboricole

Grand Murin (Myotis myotis)

Concentration C Potentielle Oui Milieux ouverts et lisières forestières / Transit et chasse

Groupe biologique Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZSC

Population

Présence avérée ou potentielle dans la

zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations (statut de l’espèce, nombre

d’individus, type d’utilisation de la zone d’étude par

l’espèce, etc.)

Barbastelle d’Europe (barbastellus barbastellus)

Concentration C - Non Espèce liée aux boisements mâtures, absents de la zone

d’étude et de ses abords

Grand rhinolophe (Rhinolophus

ferrumequinum) Concentration C Potentielle Oui

Lisières boisées et milieux semi-ouverts/Transit, chasse

et potentiel en gîte (hors zone d’étude)

Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros)

Reproduction/Concentration/Hive

rnage B Avérée Oui

Lisières boisées et milieux semi-ouverts/Transit, chasse

et potentiel en gîte (hors zone d’étude)

Castor d’Eurasie (Castor fiber)

Reproduction C - Non Habitat d’espèce (cours d’eau) totalement absent de la zone

d’étude

Loup gris (Canis lupus)

Concentration C - Non

Espèce uniquement potentielle en transit. Les

habitats de la zone d’étude sont très peu attractifs pour

l’espèce

Flore Doradille du Verdon

(Asplenium jahandiezii) Reproduction B - Non

Habitat d’espèce (falaises) totalement absent de la zone

d’étude

Légende : Population (taille et densité de la population de l'espèce présente sur le site par rapport à la taille des populations présentent sur le territoire national)

A 100 ≥ p > 15 %

B 15 ≥ p > 2 %

C 2 ≥ p > 0 %

D Non significative

Les incidences du projet sur les espèces d’intérêt communautaire sont identiques à cette qui ont été évaluées pour la ZSC « Sources et tufs du Haut Var », à savoir :

Concernant le Grand capricorne (Cerambyx cerdo) et le Lucane Cerf-volant (Lucanus cervus), compte tenu de l’éloignement de la zone d’étude avec la ZSC considéré (environ 9,5 km), et qu’il est considéré qu’il n’y a pas de lien intra-populationnel avec les populations de la ZSC, ces espèces ne seront pas prises en compte dans l’évaluation des incidences.

Concernant les six espèces de chiroptères, dont quatre sont potentielles, les niveaux d’atteintes sont jugés très faibles et vont porter sur des natures d’atteintes liées des perturbations d’individus suite à une destruction et une altération d’habitats de chasse et de transit.

Au regard de ces niveau d’atteintes, aucune mesure spécifique supplémentaire n’est à mettre en œuvre dans le cadre du projet.

Ainsi, le projet de création d’une centrale photovoltaïque a une incidence non notable dommageable sur la ZSC FR9302007 « Valensole ».

Présentation de la ZPS FR9302012 « Plateau de Valensole »

Le site de Valensole (plateau et alentour) est particulièrement remarquable par la présence d'environ 160 espèces d'oiseaux, dont une trentaine d'espèces sont inscrites en annexe I de la Directive " Oiseaux ", parmi lesquelles figurent plusieurs espèces de forte valeur patrimoniale dont la répartition est très localisée et fragmentée en France.

Le plateau présente un paysage agricole très ouvert, devenant plus bocager à proximité des vallons formés par le Colostre et ses affluents. Les versants sont principalement constitués de boisements de chênes et de pins, entrecoupés de clairières. Les secteurs très ouverts sont particulièrement favorables aux oiseaux d'affinités steppiques (Outarde canepetière, Oedicnème criard, Busard cendré), tandis que les secteurs plus fermés accueillent des oiseaux forestiers ou bocagers (Circaète Jean-le-blanc, Pie-grièche écorcheur).

Le site présente un intérêt particulier pour la conservation de l'Outarde canepetière (10-15 mâles chanteurs).

Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZPS

Population

Présence avérée ou

potentielle dans la zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations (statut de l’espèce, nombre d’individus,

type d’utilisation de la zone d’étude par l’espèce, etc.)

Pie-grièche écorcheur

(Lanius collurio)

Reproduction/Concentration D - Non Espèce des milieux bocagers. Milieux

absents de la zone d’étude.

Cigogne blanche (Ciconia ciconia)

Concentration D - Non

Espèce uniquement migratrice dans le département. Survol migratoire

possible, comme tous les départements de PACA.

Aigle royal (Aquila

chrysaetos) Sédentaire D - Non

Espèce rupestre chassant dans les milieux ouverts et semi-ouverts. Milieux de chasse favorables absents de la zone

d’étude.

Alouette calandrelle (Calandrella

brachydactyla)

Reproduction C - Non Espèce steppique liée à des milieux très ouverts et dégagés. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Alouette lulu (Lullula arborea)

Sédentaire/ Concentration C Avérée Non

Plusieurs individus ont été contactés le long des pistes DFCI au nord et à l’ouest de la zone d’étude, ainsi que dans une parcelle récemment ouverte pour la sylviculture, au sud de la zone d’étude, vers le sud. Celle-ci ne présente que très peu d’habitats favorables pour cette espèce (habitats trop boisés et denses).

Bondrée apivore (Pernis apivorus)

Reproduction/Concentration D

Avérée en survol

migratoire Non

Un individu en migration active a été observé en survol rapide de la zone d’étude lors de la prospection du 09 mai 2017. La zone d’étude ne présente que peu d’attraits pour l’espèce, tant pour sa nidification que pour son alimentation.

Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZPS

Population

Présence avérée ou

potentielle dans la zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations (statut de l’espèce, nombre d’individus,

type d’utilisation de la zone d’étude par l’espèce, etc.)

Bruant ortolan (Emberiza hortulana)

Reproduction/Concentration C - Non

Espèce liée à des milieux très ouverts et dégagés. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Busard cendré (Circus pygargus)

Reproduction/Concentration C - Non

Espèce liée à des milieux ouverts et dégagés, de type garrigues basses ou de zones agricoles extensives. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Busard Saint-Martin

(Circus cyaneus)

Reproduction/Concentration C - Non

Espèce liée à des milieux ouverts et dégagés, de type garrigues basses ou de zones agricoles extensives. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Busard des roseaux (Circus

aeruginosus)

Concentration D - Non Espèce liée aux milieux aquatiques. Présente dans le secteur uniquement en migration.

Circaète Jean-le-Blanc

(Circaetus gallicus)

Concentration/Reproduction C

Avérée en survol Non

Un individu de Circaète Jean-le-Blanc a été observé en survol rapide de la zone d'étude lors de l'inventaire du 09 mai 2017.

Celle-ci ne présente pas d’habitats favorables à l’alimentation de cette espèce, ni pour sa nidification.

Ainsi, seuls des individus sont susceptibles de survoler la zone d’étude lors de leurs transits alimentaires.

Martin-pêcheur d’Europe

(Alcedo atthis) Sédentaire D - Non

Espèce liée aux milieux aquatiques. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Engoulevent d’Europe

(Caprimulgus europaeus)

Reproduction C Avérée Non

Un mâle chanteur a été contacté dans la partie nord de la zone d’étude lors de la prospection crépusculaire du 12 juin 2017. Au regard des habitats qui la composent, l’intégralité de celle-ci est potentielle à la nidification ou à l’alimentation de l’espèce

Faucon émerillon

(Falco columbarius)

Hivernant/ Concentration C - Non

Espèce liée à des milieux ouverts et dégagés, de type garrigues basses ou de zones agricoles extensives. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Faucon kobez (Falco

vespertinus) Concentration C - Non

Espèce liée à des milieux ouverts et dégagés, de type garrigues basses ou de zones agricoles extensives. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZPS

Population

Présence avérée ou

potentielle dans la zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations (statut de l’espèce, nombre d’individus,

type d’utilisation de la zone d’étude par l’espèce, etc.)

Faucon pèlerin (Falco

peregrinus)

Concentration/Hivernage D - Non

Espèce rupestre, évoluant sur de vastes territoires. La zone d’étude ne présente qu’un intérêt très réduit pour l’alimentation de cette espèce.

Râle d’eau (Rallus

aquaticus)

Concentration/Sédentaire D - Non

Espèce liée aux milieux aquatiques. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Fauvette pitchou (Sylvia undata)

Sédentaire D - Non Espèce liée à des milieux de garrigues basses à Chêne kermès. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Grand-duc d’Europe

(Bubo bubo) Sédentaire C - Non

Espèce rupestre, s’éloignant peu de son site de nidification. La zone d’étude ne présente qu’un intérêt très réduit pour l’alimentation de cette espèce.

Milan noir (Milvus migrans)

Concentration D - Non

Espèce nichant principalement dans des ripisylves, à proximité de cours d’eau. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude, potentielle en simple survol lors des passages migratoires. La zone d’étude ne présente aucun intérêt pour l’espèce.

Oedicnème criard

(Burhinus oedicnemus)

Reproduction C - Non Espèce liée à des milieux agricoles extensifs. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Outarde canepetière

(Tetrax tetrax) Reproduction C - Non

Espèce liée à des milieux agricoles extensifs. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Vanneau huppé (Vanellus vanellus)

Concentration/Hivernage D - Non

Espèce liée à des milieux agricoles extensifs ou des zones humides. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Pipit rousseline (Anthus

campestris)

Reproduction/Concentration C - Non

Espèce liée à des milieux très ouverts et dégagés. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Pic noir (Dryocopus

martius) Sédentaire D - Non

Espèce liée à des milieux boisés mâtures. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Rollier d’Europe (Coracias garrulus)

Reproduction C - Non Espèce liée à des milieux agricoles extensifs ou des ripisylves. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Nom

Statut biologique et

effectif dans la ZPS

Population

Présence avérée ou

potentielle dans la zone d’étude

Lien intra-populationnel

Autres informations (statut de l’espèce, nombre d’individus,

type d’utilisation de la zone d’étude par l’espèce, etc.)

Vautour percnoptère (Neophron

percnopterus)

Concentration C - Non

Espèce rupestre, ne nichant pas dans ce secteur du Var. La zone d’étude ne présente qu’un intérêt extrêmement réduit pour l’alimentation de cette espèce.

Vautour fauve (Gyps fulvus)

Concentration C Avérée en

survol Non

Trois individus ont été observés en survol rapide de la zone d’étude, à haute altitude. Ces individus étaient manifestement en transit et devaient probablement provenir de la colonie du Verdon, bien que des individus erratiques en provenance de la colonie des Baronnies puissent être observés.

La zone d’étude ne présente aucun intérêt pour l’alimentation de cette

espèce. Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus)

Concentration D - Non Espèce liée aux milieux aquatiques. Absence d’habitat d’espèce au sein de la zone d’étude.

Légende : Population (taille et densité de la population de l'espèce présente sur le site par rapport à la taille des populations présentent sur le territoire national)

A 100 ≥ p > 15 %

B 15 ≥ p > 2 %

C 2 ≥ p > 0 %

D Non significative

Au regard des éléments présentés dans le tableau ci-avant, sur les 29 espèces d’intérêt communautaire ayant justifié la désignation de la ZPS, seules cinq ont été avérées au sein de la zone d’étude ou dans sas abords proches, lors des inventaires menés par ECO-MED.

Parmi ces cinq espèces, trois n’ont été observées qu’en survol, sans interagir avec les habitats de la zone d’étude : le Circaète Jean-le-Blanc, le Vautour fauve et la Bondrée apivore.

Le Vautour fauve est un erratique à l’échelle régionale, se reproduisant dans les colonies du Verdon et des Baronnies pour les plus proches. Cette espèce ne se reproduit pas dans la ZPS, se contentant de la survoler ou de s’y alimenter. Les individus pouvant survoler la zone d’étude peuvent être amenés également à survoler cette ZPS, mais aucun lien fonctionnel n’existe entre ces deux territoires.

La Bondrée apivore qui a été contactée en survol de la zone d’étude était un individu en migration active. Il est peu probable que cet individu se soit ensuite stationné en période de reproduction au sein de la ZPS. Ainsi, aucun lien fonctionnel n’existe entre la zone d’étude et la ZPS pour cette espèce, d’autant plus que le territoire vital de l’espèce en période de reproduction n’excède pas quelques dizaines de km², et les oiseaux nichant au sein de la ZPS sont trop éloignés de la zone d’étude pour venir s’y alimenter.

Le Circaète Jean-le-Blanc qui a été contacté en survol de la zone d’étude était un individu appartenant probablement à un couple local, en alimentation. Dans ce secteur géographique, les densités de couples sont importantes et le domaine vital moyen n’excède pas un rayon de 5 km autour du site de nidification. Ainsi, les

oiseaux nichant au sein de la ZPS sont trop éloignés de la zone d’étude pour venir s’y alimenter, et ce d’autant plus que les milieux qui y sont présents sont très peu attractifs pour l’espèce. Aucun lien fonctionnel n’existe donc entre ces deux territoires.

Pour les deux espèces nichant localement, l’Alouette lulu et l’Engoulevent d’Europe, leurs domaines vitaux respectifs n’excèdent pas quelques hectares pour la première et quelques dizaines d’hectares pour la seconde. Ainsi, les populations présentent au niveau de la zone d’étude ne présentent-elles aucun lien fonctionnel direct avec celles présentes au sein de la ZPS, compte tenu de son éloignement trop important.

Au regard des éléments présentés ci-avant, et devant l’absence de lien fonctionnel entre les populations d’oiseaux d’intérêt communautaire avérées dans la zone d’étude et celles ayant justifié la désignation de la ZPS, nous concluons à l’absence d’atteinte sur ces populations.

Ainsi, le projet de création d’une centrale photovoltaïque a une incidence non notable dommageable sur la ZPS FR9302012 « Plateau de Valensole ».

Fait à Marseille, le 09 août 2018

Frédéric PAWLOWSKI