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REFLECT REFLECT REFLECT d e n t a l p e o p l e f o r d e n t a l p e o p l e 0 2 / 1 1 Les trois piliers de l’esthétique Un résultat convaincant Savoir prendre des voies différentes

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Un résultat convaincant Savoir prendre des voies différentes Les trois piliers de l’esthétique dental people f o r dental people 02/11

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REFLECTREFLECTREFLECTd e n t a l p e o p l e f o r d e n t a l p e o p l e 0 2 / 1 1

Les trois piliers de l’esthétique

Un résultat convaincant

Savoir prendre des voies différentes

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Editorial

Chers lecteurs,

Un des objectifs princi-paux d’Ivoclar Vivadentest de distribuer lesnouvelles technologiesissues de son dévelop-pement dans le mondeentier, et idéalementdans tous les pays enmême temps. Faire ensorte que les profes-sionnels de la médeci-ne dentaire disposentdes nouveaux produitsau même moment dans

toutes les parties du monde n’est pas une mince affaire. Tout lemonde doit y mettre du sien, de la recherche et développementà la logistique, en passant par la production, la vente et le mar-keting. La mondialisation nous contraint à affiner encore nosméthodes pour relever ces nouveaux défis.

Les produits d’Ivoclar Vivadent sont réputés pour leur grandequalité dans le monde entier, et naturellement aussi enAmérique Latine, grâce à nos efforts incessants pour satisfaireet dépasser les attentes de nos clients. Il ne suffit pas pour cela

de vendre des produits. Nous organisons et subventionnonsl’organisation de formations continues et de cours, afin de nousassurer que nos clients possèdent les connaissances techniqueset méthodologiques les plus récentes pour la réalisation de res-taurations esthétiques et durables. Dans ce même but, nous dis-tribuons rapports scientifiques, résultats de recherches et cas cli-niques dans des publications telles que Reflect.

Nous espérons que les articles publiés ici contribueront eux aussià atteindre ce but et qu’ils vous seront utiles dans votre activité.C’est lorsque l’utilisateur est informé au préalable qu’il obtient lesmeilleurs résultats en pratique, en utilisant les produits selon lesinstructions et recommandations que le fabricant lui a données.

Meilleures salutations

German Sarmiento Directeur généralIvoclar Vivadent Colombie

La photo de couverture représente une tranche d’agate renfermant une géode d’améthyste, qui présente un effet opalescent similaire à celui d’une dent naturelle. (Photo : Eva Ilzer)

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Sommaire

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Editorial Les défis de la mondialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .02

German Sarmiento (CO)

Dentisterie esthétique L’aventure d’une incisive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .04

Dr David Hacmoun (F)

Les trois piliers de l’esthétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 07

Dr Julio Reynafarje Reyna et

Dr Gustavo Watanabe Oshiro (PE)

TeamworkUn résultat convaincant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

Prof Dr Daniel Edelhoff et

Oliver Brix, prothésiste dentaire (D)

Ultra-minces mais efficaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

Dr Alejandro James Marti,

Dr Rosa Antonia López Parada et

Francisca Hernández, prothésiste dentaire (MX)

ProthèseUn exercice quotidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Florin Stoboran, prothésiste dentaire (RO)

Savoir prendre des voies différentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Szabolcs Hant, maître prothésiste (HU)

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OURSEditeur Ivoclar Vivadent AG

Bendererstr. 2 FL-9494 Schaan / LiechtensteinTel. +423 / 235 35 35Fax. +423 / 235 33 60

Parution 3 numéros par an

Tirage global 71.000 (versions linguistiques : allemand, anglais, français, italien, espagnol, russe)

Coordination Lorenzo RigliacoTel. +423 / 235 36 98

Rédaction D. Cadiou, Dr R. May, N. van Oers, L. Rigliaco, T. Schaffner

Service lecteurs/ [email protected]

Production teamwork media GmbH, D-Fuchstal

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Dentisterie esthétique

Si l’on observe de près l’émail naturel, on décou-vre tout un monde en miniature. Il paraît presqueimpossible de reproduire ces fines structures etces nuances de couleur. Pourtant, les fabricantsde composites dentaires ont beaucoup travailléet ont mis au point des produits qui permettentaujourd’hui aux praticiens d’obtenir des résultatspresque parfaits. Entre autres progrès, les déve-loppements ont permis de simplifier les étapesde stratification. Les restaurations composites setrahissent cependant souvent par un léger liserégrisâtre. Le cas clinique présenté ici montre com-ment éviter celui-ci et ainsi obtenir une restau-ration d’aspect naturel.

Un garçon de 11 ans se présente à notre cabinet avecune fracture de l’incisive centrale (Fig. 1). L’examen cli-nique fait apparaître une hypersensibilité thermique,des douleurs à la percussion et une fracture proche dela pulpe (Fig. 2). Il n’y a pas de signe clinique de trau-matisme parodontal. Le choix de traitement se porterasur l’application d’un composite couche par couche,pour une restauration a minima et conservatrice.

Relevé de la couleurAu début du traitement, la détermination de la couleurdes dents se fait en lumière du jour, avant déshydra-tation, à l’aide du nuancier du composite qui serviraensuite à la restauration (Tetric EvoCeram). Afin deconfirmer le choix de la teinte, un peu de compositesera appliqué sur une dent et polymérisé. La teinte choi-sie est A2 dentine pour la région cervicale et A1 émailpour la région incisale.

Mock-upSous anesthésie locale, la dent est reconstruite à mainlevée avec un composite d’une couleur facilementreconnaissable, en l’occurrence A4 (Fig. 3), sans pré-paration ni application d’adhésif. Après la polyméri-sation, la forme, la position exacte du bord libre etl’occlusion seront affinés. Enfin, une clé en siliconeréalisée avec un matériau à très haute viscosité enre-gistrera la face palatine, afin de faciliter la stratifi-cation ultérieure. Après la réalisation de la clé en sili-cone, la restauration provisoire (mock-up) est enlevée ;elle sera remplacée plus tard par le composite de lateinte choisie.

L’aventure d’une incisiveRestauration d’une dent antérieure avec Tetric EvoCeram®

Dr David Hacmoun, Antibes/France

Fig. 1 Situation initiale : fracture de l’incisive centrale Fig. 2 Importante perte d’émail, ligne de fracture passant prèsde la pulpe

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Application de l’adhésifLors de l’application de l’adhésif pour la restauration, ilfaut veiller à ce que la surface de la dent ne soit pastrop humide. Une digue retenue avec des ligatures estindispensable car elle dégage la vue au niveau de lazone à traiter, tout en augmentant la sécurité et leconfort pour le praticien aussi bien que pour le patient,pendant le traitement. L’émail est préparé en biseau surla partie vestibilaire. Cette forme garantit l’étanchéitéet assure une transition discrète entre la dent naturelleet le composite (Fig. 4). Après le nettoyage de l’émail etde la dentine avec un mélange de ponce et de chlor-hexidine à 0,2 % (Paroex), le désensibilisant Telio CSDesensitizer est appliqué. Dans le cas présent, l’impor-tante surface d’émail dicte l’utilisation de la tech-nique « Total Etch », autrement dit l’utilisation d’unadhésif qui nécessite un mordançage préalable à l’aci-de phosphorique. L’émail est donc attaqué avec duTotal Etch pendant 30 secondes et la dentine pen-dant 15 secondes. Ce gel de mordançage contient de l’acide phosphorique à 37 %. Les surfaces sont rincéespendant 20 secondes, puis séchées prudemment selonle principe du « wet bonding » (collage sur surfacehumide). L’émail est sec mais la dentine reste un peuhumide. Cette étape de séchage demande un soin par-ticulier quand on utilise ce type d’adhésif : une humidi-té excessive dans les tubulis de la dentine ou l’affaisse-ment des fibres de collagène après un séchage excessif

compromettrait la pénétration de l’adhésif et réduiraitainsi l’adhérence. L’adhésif monocomposant ExciTE® estappliqué sur l’émail et la dentine pendant 10 secon-des. Un jet d’air est utilisé pour faire évaporer le solvantcontenu dans l’adhésif ; il est dirigé vers le miroir tenuen bouche de façon à former un angle par rapport auxsurfaces préparées de la dent. Dès que la surface estbrillante, l’adhésif est polymérisé pendant 10 secondes(mode « Low Power » de la lampe à LED bluephase® G2).

Stratification du compositeOn commence par appliquer le composite du côté pala-tin. La masse d’émail A1 est déposée dans la clé en sili-cone. Elle doit être répartie avec précaution afin d’évi-ter les bulles d’air. La clé en silicone est ensuite intro-duite en bouche et positionnée sur la surface palatineavec une légère pression. Le composite est polymérisépendant 15 secondes en mode « Soft Start » (Fig. 5).La masse dentine (A2) peut ensuite être appliquée enpetits apports, dont l’emplacement sera déterminé enfonction de la situation individuelle. Les dents controla-térales doivent servir de référence pour obtenir un bonrésultat esthétique. Si l’on s’y reporte dans le cas pré-sent, on voit que les mamelons sont bien séparés et seterminent au dessus du bord incisal (Fig. 6). Le respectde ces caractéristiques anatomiques permet d’obtenir unrésultat naturel et esthétique. Le composite est amenéen petite quantité et polymérisé à chaque application

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Fig. 3 Mock-up en composite (A4) pour la clé en silicone palatine

Fig. 5 Réalisation de la surface palatine avec la masse émail(A1). La morphologie est déjà remarquablement précise à cestade.

Fig. 4 Préparation d’un bord biseauté sous digue

Fig. 6 Des lobes de dentine (A2) sont formés et du compositetranslucide est appliquée entre ces mamelons.

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avec la lampe bluephase® en mode « Soft Start ». Unefois la masse de dentine appliquée et polymérisée, ontrace les limites extérieures de la restauration en formantle « bord incisal » de la dent. De petites quantités demasse incisale translucide T sont déposées entre lesmamelons de dentine, en s’aidant éventuellement d’unesonde dans les zones étroites. Du Tetric EvoCeram enteinte Bleach I est ensuite appliqué sur toute la facevestibulaire, en recouvrant à la fois les lobes dentinaireset le bord incisal. Cette teinte permet de légèrementéclaircir la dent. La masse dentine de la restaurationdonne une teinte très proche de celle de la dent natu-relle. La teinte Bleach apporte une luminosité naturelle.

Travail de la surfaceLa réussite esthétique dépend, en grande partie, de lafinition. La reproduction des détails de formes et desétats de surface est aussi importante que les nuances deteinte. Le traitement d’une dent d’enfant impose deporter une attention particulière à la structure micro-et macro-anatomique. La surface est travaillée avec desdiamants de finition (d’abord rouges, puis jaunes), sansprojection d’eau et sous microscope chirurgical. La res-tauration est ensuite polie avec le système Astropol®

(avec irrigation !). À la différence des autres meulettes

de polissage, ces polissoirs en silicone n’altèrent pas lastructure de surface.

ConclusionL’utilisation de différentes masses de composite TetricEvoCeram selon une méthode précise de stratificationpermet de réaliser une restauration naturelle et esthé-tique. La teinte Bleach à la surface de la dent peutéclaircir la restauration, ce qui est intéressant en par-ticulier pour les dents d’enfants. Cette combinaisonadhésif-composite a permis de restaurer la dent tout enconservant les structures existantes (Fig. 7 et 8). q

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Fig. 7 Comparaison avant ...

Fig. 8 ... et après. Une masse Bleach appliquée à la surface confère une luminosité optimale à la restauration.

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Dr David Hacmoun 33 bd. Albert 1er F-06600 Antibes [email protected]

Contact :

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solution moins invasive. Nous décidons de restaurer ladent avec le nouveau composite IPS Empress Direct.

PréparationS’agissant d’une coloration légère à moyenne, uneprofondeur de préparation de 0,3 à 0,5 mm est suffi-sante. Afin d’éviter la contamination de la zone detravail avec le fluide gingival, un cordonnet rétracteurest mis en place après la préparation (Fig. 3). Dans lastratification directe de restaurations, l’étape qui com-porte le plus de risques d’erreur est l’application del’adhésif. Il est conseillé d’utiliser un système d’adhé-sif facile à utiliser mais donnant une adhérence fiable.Nous avons utilisé ici l’adhésif ExciTE® F. Après avoirconditionné l’émail pendant 30 secondes avec un gel demordançage à l’acide phosphorique (Total Etch), nousavons frotté la dent avec l’adhésif pendant 10 secon-des pour le faire pénétrer dans la substance dentaire(Fig. 4), avant de le souffler avec un jet d’air doux pourl’étaler en couche mince et de le photopolymériserensuite pendant 10 secondes avec la lampe bluephase®

en mode « Low Power ». La première couche de com-posite a ensuite été appliquée. Pour masquer les défautsde manière optimale, nous avons choisi la teinte dedentine opaque B2 de la palette IPS Empress Direct.

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Dentisterie esthétique

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Chaque praticien est régulièrement confronté àdes cas de dyschromie de dents antérieures. Letraitement est délicat et nécessite le plus souventdes méthodes invasives, autrement dit prothé-tiques, avec des facettes céramiques ou des cou-ronnes. À l’heure où il est beaucoup question de« mini-invasif », il serait temps de changer d’ap-proche. Les composites modernes permettent eneffet d’obtenir d’excellents résultats avec desméthodes aussi peu invasives que possible.

Tous les cours de dentisterie esthétique tournentautour de trois aspects fondamentaux : forme, couleuret texture. La prise en compte de ces trois « piliers »est indispensable pour obtenir une restauration anté-rieure esthétique. Pourtant, la réalisation de restau-rations en composite se concentre le plus souventsur un seul aspect : la couleur. Mais pourquoi donc ?Nous voulons montrer ici que les facteurs esthétiquespeuvent être pris en compte tous les trois.

Situation initialeUne patiente se présente à notre cabinet avec une inci-sive centrale dyschromiée (Fig. 1 et 2). Elle refuse unecorrection par prothèse céramique et demande une

Les trois piliers de l’esthétique

Fig. 1 Situation initiale : forte dyschromie de 11 Fig. 2 Un plan rapproché des dents antérieures maxillaires meten évidence le défaut esthétique.

Restaurations composites en technique directe avec IPS Empress Direct®

Dr Julio Reynafarje Reyna et Dr Gustavo Watanabe Oshiro, Lima/Pérou

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Fig. 11 Polissage final avec le système Astropol

Fig. 8 Modelage de la partie centrale et des mamelons (DentineA1). Le bord incisal est recouvert d’une masse opalescentetranslucide.

Fig. 9 Schéma de stratification du composite esthétique

Fig. 4 La dent est frottée avec l’adhésif pendant 10 secondespour faire pénétrer.

Fig. 5 Le composite (Dentine B2) est appliqué en arc de cercledans la partie cervicale.

Fig. 6 Mise en forme de la couche de composite

Fig. 7 Application sur les parties proximales. Ici aussi, le compo-site est disposé en arc de cercle.

Fig. 3 Situation après préparation mini-invasive de la dent

Fig. 10 Application de l’émail (émail B1)

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StratificationCopier la forme et la couleur d’une dent naturelle estune gageure qui nécessite un grand souci du détail.Dans le cas présenté, la masse dentine a été appliquéeen arc de cercle, de façon à reproduire les effets de ladent naturelle. Une légère pression avec la spatulepermet d’adapter le composite de façon optimale auxbords de la préparation (Fig. 5). L’incrément est mode-lé en mourant vers le centre de la dent, ce qui per-met d’obtenir une transition invisible avec les cou-ches suivantes (Fig. 6). La couche est photopolymérisée 15 secondes avec la lampe bluephase en mode « SoftStart ». Après l’application de « l’arc gingival » mar-quant le bord cervical de la facette, nous appliquonsle composite sur les zones proximales en procédant dela même manière. L’épaisseur décroissante des diffé-rentes couches permet un effet d’interpénétration desteintes et des formes (Fig. 7). La masse apposée aucentre de la dent masque complètement la dyschro-mie. Nous utilisons une Dentine A1 à ce niveau, ainsiqu’en proximal. Pour copier l’aspect des dents voisi-nes, une masse opalescente translucide est appliquéele long du bord incisal. Enfin, la structure est recou-verte d’une couche d’Émail IPS Empress Direct B1,selon le schéma de stratification (Fig. 8 à 10).

Finition Pour se rapprocher de la morphologie d’une dent natu-relle, il faut apporter autant de soin à la finition qu’àla stratification. Après la polymérisation, nous avonstravaillé sur la surface de la restauration. Celle-ci aété dégrossie avec des fraises à grains fins pour élimi-ner les excédents de composite. Les instruments finssont intéressants parce qu’ils permettent une miseen forme contrôlée, tout en évitant les rétentions oucreusements intempestifs. Après le dégrossissage, ladent traitée a été terminée et polie avec le systèmeAstropol® (Fig. 11).

ConclusionsLes composites modernes tels qu’IPS Empress Directpermettent de réaliser des restaurations d’aspectnaturel. Faciles à mettre en œuvre pour des stratifica-tions personnalisées, ils rendent possibles des traite-ments mini-invasifs qui ne seraient sinon réalisablesqu’en technique indirecte. En suivant la méthodedécrite et avec le matériau approprié, il est possible derespecter les trois piliers de la restauration esthétiquedes dents antérieures (Fig. 12 et 13). q

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Contact :

Dr Julio Reynafarje ReynaJr. Grimaldo del Solar 231 Off. 101PE-Miraflores, Lima [email protected]

Dr Gustavo Watanabe OshiroMiguel Angel 220PE-San Borja, [email protected]

Fig. 12 et 13 Le résultat : La dent 11 a été reconstruite de façonesthétique, avec une perte de substance dentaire minime.

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Fig. 2 La forte coloration de 11 s’est déjà étendue à la margegingivale.

Fig. 3 On remarque l’asymétrie des axes des deux incisivescentrales.

Fig. 1 L’apparence est dégradée

par de fortes dyschromies et des malpositions des incisives

centrales maxillaires.

Après un traitement endodontique, les incisives peu-vent être fortement dyschromiées : cette détériora-tion esthétique constitue un défi pour l’équipe char-gée de la restauration. Le but du traitement est derétablir les caractéristiques biomécaniques et visuel-les des dents affectées, en limitant au minimum lecoût biologique de l’intervention. Une approche pré-cisément coordonnée permet d’obtenir un résultatsatisfaisant à l’aide d’un blanchiment interne, dematériaux adhésifs et d’une préparation adaptéeau matériau de restauration. Par rapport à l’appro-che prothétique conventionnelle, cette méthode estnettement moins invasive.

L’étude de cas qui suit décrit la restauration de deuxincisives centrales maxillaires par blanchiment, insertionde tenons en composite fibrés avec superstructuresen composite et pose de couronnes sur armatures endisilicate de lithium (LS2).

Situation initialeUn patient de 28 ans se présente pour faire restaurer sesincisives centrales maxillaires, fortement colorées à lasuite d’un traitement endodontique. Il explique n’avoiraucune douleur à ce niveau depuis une résection api-cale réalisée quelques années plus tôt, mais déplore ledéficit esthétique causé par l’apparence des dents soi-gnées (Fig. 1 à 3). Le bilan clinique et radiologique fait

Un résultat convaincantRestauration mini-invasive de dents antérieures fortement dyschromiées Prof Dr Daniel Edelhoff, Munich, et Oliver Brix, prothésiste dentaire, Wiesbaden/Allemagne

Teamwork

Fig. 4 Amalgames en composite non étanches et caries secon-daires après traitement endodontique de 11 et 21

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res est renforcée par l’application d’une petite quantitéde ciment phosphate au niveau de la limite entre émailet cément, afin d’empêcher la pénétration du produitde blanchiment dans les zones sensibles (Fig. 5). Leblanchiment interne est réalisé en ambulatoire avec unmélange de poudre de perborate de sodium et d’eaudistillée. L’accès palatin à la chambre pulpaire coronaireest fermé avec des pastilles d’ouate imprégnées d’agentde liaison (Heliobond) et de composite basse viscosi-té (Tetric EvoFlow®). Une semaine plus tard, le patientrevient pour une nouvelle séance. La couleur souhaitéedes dents n’est pas encore atteinte et le produit de blan-chiment est donc renouvelé. Après une nouvelle semai-ne de traitement, l’éclaircissement des deux dents estjugée satisfaisant (Fig. 6). Afin de neutraliser l’agent deblanchiment, une préparation à base d’hydroxyde decalcium (CalciPure®) est mise en place dans la cavité pul-paire pour une semaine. La construction post-endodon-tique des dents piliers peut commencer après cettephase de neutralisation. Pour cela, les comblementsradiculaires sont éliminés, et les canaux aux dimensionsdes tenons fibrés sont forés. Les tenons sont fixés avecdu Variolink® II (polymérisation duale, faible viscosité,teinte blanc opaque) et un système adhésif (Syntac®).Les tenons sont ensuite recouverts d’un compositebasse viscosité (Tetric EvoFlow), puis un composite for-tement chargé (Tetric EvoCeram®, Bleach XL) est utilisépour la construction directe des structures (Fig. 7). Letout est alors photopolymérisé avec une lampe à hautesperformances (bluephase® G2 à > 1000 mW/cm²). Ungabarit de diagnostic s’est avéré utile pour la prépa-ration mini-invasive. Réalisé à partir de la cire, celui-cicontient toutes les informations nécessaires à une pré-paration optimale pour les restaurations définitives.

Réalisation du provisoire et préparations des couronnesLe gabarit de diagnostic a été utilisé aussi pour les cou-ronnes provisoires directes. Celles-ci ont ainsi pu êtreréalisées facilement, à l’aide d’un matériau pour restau-rations provisoires à base de bis-GMA (Telio® C & B, A2).L’adhésif utilisé pour le collage (Heliobond) est appli-qué au préalable sur les surfaces de préparation finieset non mordancées et dans l’intrados des provisoires, puis

apparaître des comblements des canaux radiculaires de11 et 21, étanches et réalisés dans les règles de l’art,sans signe de tenons dans les canaux. Les comblementsen composite des deux couronnes manquent toutefoisd’étanchéité et des caries secondaires se sont déjà for-mées (Fig. 4). Les comblements ont déjà plus de cinqans au moment de l’examen. Pour l’équipe de traite-ment, la difficulté réside dans le souhait du patient devoir ce déficit esthétique rapidement corrigé. Le patientveut retrouver la couleur et la position naturelles de sesdents et demande que la substance dure restante desdents soit stabilisée aussi durablement que possible.

Planification du traitementAvant la planification du traitement définitif, les com-blements déficients des deux incisives sont remplacés etles caries secondaires éliminées. Cela permet d’empê-cher la contamination des deux canaux radiculaires pardes micro-organismes suite à la défaillance des comble-ments en place depuis plusieurs années, et de se faireune idée du degré de destruction des dents. Les panse-ments des deux canaux sont recouverts de façon étan-che par des comblements séparés au niveau de la limiteentre émail et cément. Il n’est pas nécessaire de réinter-venir dessus. Un blanchiment interne des couronnes desdeux dents, selon la méthode ambulatoire (« walkingbleach »), est envisagé. Après une première analyse cli-nique et en laboratoire, le plan de traitement suivant estdéterminé : La malposition des dents et leurs propor-tions seront d’abord corrigées à l’aide d’une cire d’ana-lyse. Un blanchiment interne redonnera à ces dents uneluminosité conforme à celle de leurs voisines avant letraitement proprement dit. En raison de l’état de déla-brement important, la structure post-endodontique seraréalisée directement selon la méthode de collage, grâceà des tenons fibrés. Des couronnes en disilicate delithium sont prévues pour la restauration définitive desincisives très abîmées. Afin d’obtenir un résultat esthé-tique optimal, elles seront fabriquées selon la techniquede « cut back ».

Traitement préalable et préparationAprès le nettoyage des cavités pulpaires coronaires desdeux incisives, l’étanchéité des comblements radiculai-

Fig. 5 Avant le blanchiment interne, les comblements radiculai-res sont contrôlés et leur étanchéité renforcée au niveau de lalimite entre émail et cément. Les cavités sont prêtes pour rece-voir le produit de blanchiment.

Fig. 6 Deux semaines plus tard : le blanchiment interne apresque éliminé les colorations.

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Fig. 9 Dès l’essayage des couronnes, on constate que le lingotinMO et une pâte d’essayage blanc opaque permettent de mas-quer de façon optimale les moignons.

Fig. 11 Les couronnes ont été solidarisées avec un compositede collage correspondant à la pâte d’essayage, combiné à unsystème adhésif. Le résultat esthétique a ainsi pu être obtenude manière prédictible et sûre.

Fig. 12 Vue en lumière transmise. La combinaison d’un maté-riau d’armature translucide et de céramique de stratificationpermet une transmission de la lumière comparable à celle desdents naturelles.

Fig. 10 Essayage des couronnes. Les chapes en disilicate delithium garantissent une apparence uniforme, quelque soit lesupport.

photopolymérisé après élimination des excédents. Aprèsune période de quatre semaines d’évaluation avec leprovisoire conforme à la cire de diagnostic, on procèdeà la prise d’empreintes sur les dents préparées et l’anta-goniste. Ces empreintes sont transmises au laboratoireen même temps que l’arc facial, les cires d’occlusion etune photo des dents préparées. Le laboratoire peut, àpartir de la représentation des préparations, évaluer l’o-pacité nécessaire du matériau d’armature des couron-nes. Compte tenu des translucidités différentes desmatériaux des moignons, et pour masquer une éven-tuelle récidive des colorations, l’équipe a choisi des lin-gotins de céramique à presser MO 0 (opacité moyenne,teinte 0). Les armatures en IPS e.max® sont stratifiées encéramique IPS e.max® Ceram de la teinte A2 (Fig. 8).

Essayage et intégrationAprès retrait des provisoires, les surfaces de prépara-tion sont nettoyées à la brosse avec une pâte de net-toyage sans fluor. Afin de contrôler la forme et la cou-leur des couronnes en bouche, les restaurations sontmises en place avec un gel de glycérine teinté (Try-in-Paste, Variolink II, blanc opaque). On obtient ainsi déjàun masquage parfait des moignons (Fig. 9 et 10). En vuede l’assemblage définitif, les intrados des couronnes envitrocéramique sont mordancés pendant 20 secondesavec un gel d’acide fluorhydrique à 5% (IPS® CeramicEtching Gel). Un agent de liaison (Monobond Plus) estensuite appliqué. Le système adhésif Syntac est seul uti-lisé sur les dents. La fixation est réalisée avec le systèmeVariolink II (blanc opaque) (Fig. 11).

Fig. 8 Couronnes IPS e.max Press. Afin de mieux masquer lasubstance dure des dents avec une épaisseur de matériau mini-male, un lingotin d’opacité MO a été choisi pour les coiffes.

Fig. 7 En raison du fort délabrement des dents, des faux-moi-gnons ont été réalisés avec des tenons fibrés et du composite.

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ConclusionsLa combinaison d’un matériau d’armature translucide àbase de disilicate de lithium et de vitrocéramique de stra-tification à base de fluoroapatite a permis d’obtenir unetransmission de la lumière comparable à celle des dentsnaturelles (Fig. 12). Le contrôle final des paramètres fonc-tionnels et esthétiques est concluant. La couleur desdents s’harmonise parfaitement avec la denture envi-ronnante. Outre la correction des très fortes dyschromiesdes tissus dentaires, le traitement a permis de corrigerles malpositions et d’harmoniser les proportions desdents (Fig. 13). Le patient est tout à fait satisfait durésultat esthétique et n’a aucun problème phonétiqueaprès la correction de la position des incisives (Fig. 14). q

Fig. 13 Situation postopératoire en protrusion. Le contrôle final des paramètres fonctionnels et esthétiques est concluant. La couleurdes dents est en parfaite harmonie avec celle des dents voisines.

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Fig. 14 Portrait après traitement : les colorations sont éliminées,les malpositions et les propor-tions des dents corrigées (comparer avec les Fig. 1 et 2).

Contact :

Prof Dr Daniel EdelhoffLeitender OberarztPoliklinik für Zahnärztliche ProthetikLudwig-Maximilians-UniversitätGoethestr. 70, D-80336 Mü[email protected]

ZT Oliver BrixInnovatives Dental DesignDwight-D.-Eisenhower-Str. 9D-65197 Wiesbaden

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Fig. 1 Eclat en distal du bord incisal de 21 Fig. 2 Le modèle en plâtre selon Geller, avec die amovible

Le large éventail de matériaux de restaurationdisponibles permet aujourd’hui des traitements trèspeu invasifs donnant de bons résultats fonctionnelsautant qu’esthétiques. La bonne tenue des nou-veaux adhésifs permet souvent de se dispenser depréparations très invasives. La dentisterie moderne apour but d’épargner autant que possible la substan-ce naturelle des dents. Il arrive même qu’un traite-ment puisse être réalisé sans aucune préparation desdents, comme le décrit le cas exposé ici.

Cas cliniqueLe patient nous consulte pour un éclat du bord incisaldistal de 21. On constate de nombreuses abrasionscausées par une dysharmonie occlusale (Fig. 1). Avantla reconstruction de 21, l’occlusion centrée est stabili-sée afin d’éviter d’autres dégâts causés par les troublesfonctionnels. Nous décidons de reconstruire 21 avecune facette sans préparation. Les matériaux modernespermettent, dans le cas présent, une réparation respec-tueuse de la substance dentaire. Après la prise d’em-preinte avec le silicone par addition Virtual®, la prise dephotographies et le relevé de couleur, toutes les don-nées sont envoyées au laboratoire de prothèse.

Travail de laboratoireLe modèle de travail est réalisé selon Geller, en utilisantcomme base de travail un moignon en plâtre amoviblesur 21 (Fig. 2). Ce moignon est dupliqué en matériauréfractaire. La facette est réalisée avec la vitrocéra-mique à la fluoroapatite IPS d.SIGN® sur le moignon enréfractaire, selon un schéma de stratification établi aupréalable (Fig. 3 à 7).

Travail clinique au cabinetLa facette est essayée en bouche avec des pâtes d’essayage Variolink® Veneer Try-In. Ces pâtes per-mettent de déterminer la teinte du matériau de fixa-tion et d’obtenir ainsi un résultat esthétique optimal.L’utilisation d’instruments auxiliaires, par exemple iciun OptraStick®, est recommandée car elle facilite lamanipulation des facettes (Fig. 8). La pâte d’essayageest éliminée après l’essayage et la facette nettoyéepar ultrasons dans un bain d’alcool pour éliminer toutetrace d’impuretés, puis rincée à l’eau et mordancéependant 60 secondes avec de l’acide fluorhydrique à 5 % (IPS® Ceramic Etching Gel) (Fig. 9). Le mordança-ge permet d’obtenir une rétention mécanique. L’acidefluorhydrique est éliminé à l’eau et la facette est à

Ultra-minces mais efficacesTraitement mini-invasif avec des facettes en céramique sans préparationDr Alejandro James Marti, Dr Rosa Antonia López Parada et Francisca Hernández, prothésiste dentaire,León/Mexique

Teamwork

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pendant 5 secondes et la surface de l’émail est séchéependant 5 secondes environ. L’adhésif peut ensuiteêtre appliqué. Nous avons utilisé de l’adhésif ExciTE®

dans ce cas. Le composite de collage (Variolink Veneer)est déposé directement sur l’intrados de la restaura-tion avec la canule d’application, puis la facette estpositionnée en bouche (Fig. 12 et 13), avec une légè-re pression pour chasser les excédents de matériau decollage. Une fois la restauration en place, le composi-te est polymérisé pendant 10 secondes, côtés vestibu-laire et palatin. Les excédents sont éliminés avec unscalpel n° 12 (Fig. 14). Afin d’éviter la couche inhibéeen surface, les bords sont enduits de gel de glycérine(Liquid Strip) et le tout est à nouveau photopolymérisé

nouveau nettoyée par ultrasons dans un bain d’alcoolet rincée abondamment à l’eau. Après le séchage, onapplique du Monobond Plus sur la face intérieure de lafacette et on laisse agir encore 60 secondes (Fig. 10).La zone de travail doit impérativement être séchée tota-lement avant le collage de la facette. Il est conseillé demettre en place une digue (OptraDam®) afin d’évitertoute contamination. L’émail est ensuite mordancépendant 15 à 30 secondes avec du Total Etch (acidephosphorique à 37 %). Il vaut mieux protéger les dentsvoisines en les couvrant avec une bande de Téflon pen-dant le mordançage (Fig. 11), afin d’éviter une attaqueaccidentelle de leur surface et de faciliter l’éliminationde l’excédent. Le gel de mordançage est rincé à l’eau

Fig. 3 Stratification de la facettesur le moignon réfractaire

Fig. 4 et 5 La facette pelliculaire sur le modèle en plâtre

Fig. 6 et 7 La facette est translucide et aussi fine qu’une lentille de contact.

Fig. 9 La restauration est mor-dancée pendant 60 secondes.

Fig. 10 Application du silane Fig. 11 La dent voisine est protégée avec une bande de Téflonpendant le mordançage de l’émail avec du Total Etch.

Fig. 8 Détermination de la teinte du compositepour un résultat esthétique. L’utilisation d’unbâtonnet de préhension facilite les manipula-tions.

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Fig. 15 Le joint est enduit de gel de glycé-rine et le tout est photopolymérisé.

Fig. 16 et 17 Finition et polissage des bords

pendant 30 secondes par face (Fig. 15). Enfin, la res-tauration est finie et polie avec le système Astropol®/Astrobrush® (Fig. 16 et 17).

ConclusionsL’éclat en distal du bord incisal de 21 a pu être répa-ré sans aucune préparation (Fig. 18). Les concepts etmatériaux modernes nous permettent aujourd’hui detels traitements respectueux de la substance dentaire.Ils enrichissent considérablement la palette thérapeu-tique, notamment dans les cas d’abrasion et d’éclats.

Fig. 14 L’excédent de composite est éliminéaprès une première photopolymérisation.

Fig. 13 La facette est mise en place à l’aided’un OptraStick.

Fig. 12 Le composite de collage est appli-qué dans l’intrados de la facette.

Fig. 18 La restauration en place. On ne distingue ni transitionentre la dent naturelle et la facette, ni différence de forme oude couleur.

Dr Alejandro James MartiBlvd. Juan Alonso de Torres 2219 Col. Panorama MX-León, Gto. CP [email protected]

Il importe cependant, avant la restauration, d’identifierla cause des dommages et de mettre éventuellementen place un traitement fonctionnel. q

Contact :

Dr Rosa Antonia López ParadaBlvd. Venustiano Carranza 613 Col. San MiguelMX-León, Gto. CP [email protected]

ZT Francisca HernándezAstronautas 802 Col. PanoramaMX-León, Gto. CP [email protected]

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donc long, ce qui ne m’a pas empêché de continuer àutiliser ce matériau car les résultats en valaient la peine.Aujourd’hui, avec les nouveaux lingotins de vitrocéra-mique au disilicate de lithium (LS2) IPS e.max Press, lesprothésistes disposent d’un choix de matériaux quisatisfera toutes leurs attentes, en termes de propriétésmécaniques aussi bien que d’esthétique. Grâce à unerésistance de 400 MPa exceptionnelle pour une céra-mique de pressée, les éclats qui pouvaient se produirequand on travaillait trop vite appartiennent désormaisau passé. Sur les cinq niveaux de translucidité des lin-gotins, j’utilise pour les inlays et onlays les types LT, HTet Impulse (LT = basse translucidité, HT = haute trans-lucidité).

Détermination de la couleurLa détermination de la teinte est cruciale pour unereconstruction en céramique. J’utilise toujours les cani-nes comme référence car elles comportent une forteproportion de dentine. Dans le cas clinique présenté,j’ai choisi un lingotin LT de teinte B3, en raison de l’é-tendue et de la profondeur de la lésion (Fig. 1 et 2). Lazone cervicale de la dent était en teinte B3, les cuspidesun peu plus claires (B2). J’ai voulu produire une satura-tion de la couleur de l’intérieur vers l’extérieur dans la

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Prothèse

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Les inlays, onlays et table tops en céramique réali-sés au laboratoire sont une alternative aux restau -rations directes des dents postérieures avec des composites. Les restaurations réalisées par le pro-thésiste offrent plusieurs avantages, par exemple lapossibilité d’obtenir une morphologie plus travailléeet une teinte naturelle. Le présent article met enlumière les possibilités de fabrication d’inlays « toutcéramique » avec les matériaux IPS e.max® Press et IPS e.max® Ceram.

Il y a une demi-douzaine d’années, j’ai découvert unsystème céramique spécial : IPS Empress® 2 et la céra-mique de stratification IPS Eris® d’Ivoclar Vivadent. Àl’époque, le fabricant vantait les résultats esthé-tiques de son matériau, en particulier la précision deteinte obtenue pour les couronnes unitaires ainsi queles inlays et les onlays. J’ai voulu m’en rendre comptepar moi-même et j’ai testé le système. Mes attentesrelatives au matériau ont été satisfaites mais un aspectlaissait encore à désirer : à mon avis, le matériau n’avaitpas une résistance optimale pour fabriquer des inlayset des onlays. Il fallait sabler les bords des restaura-tions avec une grande prudence pour éviter que lesparties les plus minces ne fracturent. Le travail était

Un exercice quotidien

Fig. 1 Situation initiale : lésion profonde et étendue aprèstraitement des racines

Fig. 2 La couleur est relevée sur la canine. La dent voisine sert àla comparaison.

Restauration de dents fortement délabrées avec IPS e.max®

Florin Stoboran, prothésiste dentaire, Oradea/Roumanie

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Fig. 9 Résultat après lacuisson de glaçage et lepolissage

Fig. 7 La restaurationanatomique pressée etpréparée pour lemaquillage

Fig. 8a et b Caractérisation avec les maquillants etla glaçure

Fig. 4a à e Caractérisation avec les Stains et les Shades

Fig. 5a à d Stratification anatomique avec les différentes masses céramiques

Fig. 3a à d Pour la cuisson de connexion, l’armature est mouillée avec un peu de glaçure liquide etsaupoudrée de poudre de dentine (B3).

Fig. 6 Résultat après lapremière cuisson et lepolissage

restauration. Compte tenu de la profondeur de la pré-paration, j’ai choisi pour cela un lingotin LT basse trans-lucidité, présentant une luminosité et un chroma natu-rels, plutôt qu’un HT. Avec un inlay de cette taille, laforte translucidité d’un lingotin HT aurait apporté dugris à la restauration. Après avoir déterminé le groupechromatique de la canine, on ne s’écarte plus de celui-ci. Dans le cas présent, le groupe chromatique déter-miné est le groupe B. Illustration : la canine a ici la tein-te B3. Le travail vise à éclaircir ou à foncer cette teinteen fonction des particularités rencontrées. Pour traiterce patient, j’ai choisi deux approches différentes : d’unepart, une armature semi-anatomique en IPS e.max Press,

recouverte d’IPS e.max Ceram, et d’autre part un inlayanatomique pressé et caractérisé au moment de la cuis-son de glaçage.

Technique de stratificationAprès avoir dégagée l’armature pressée du revêtementavec de l’oxyde d’aluminium (110 µm, 2 bar), on sablesa surface avec un produit de sablage donnant un polibrillant. Grâce à la résistance exceptionnelle du disilica-te de lithium, il n’y a pas de risque d’abîmer les bords dela restauration. Après le sablage, j’applique une mincecouche de glaçure liquide puis la saupoudre de poudredentine de la même teinte que le lingotin. L’adhérence

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entre la céramique de stratification et le disilicate delithium est ainsi améliorée, et on obtient en outre un « effet diamant » en lumière incidente (Fig. 3a à d).Après une première cuisson à 750°C, la restauration estfinement caractérisée. Des accents sont appliqués pourla caractérisation : teintes sombres aux points les plusprofonds de la restauration (sillon médian), plus clairesdans les zones des cuspides (Fig. 4a à e). Après la cuis-son des maquillants, la stratification est réalisée selonun schéma simple : dentine (B2) pour les cuspides, unpeu d’Opal Effect 2 (OE2) entre celles-ci et jusqu’au silloncentral (effet de profondeur), un peu de Transpa Incisal I(TI1) pour reproduire l’anatomie de la dent postérieure.On garde toutefois 0,2 mm de marge par rapport à laforme définitive, afin de laisser de la place pour le maté-riau OE4. Ce dernier a la particularité de réfléchir unepartie de la lumière. Il est souvent employé, pour cetteraison, pour reproduire l’effet blanchâtre des pointesdes cuspides (Fig. 5a à d). Après la stratification et unenouvelle cuisson à 750°C, on peut s’occuper de la tex-ture de surface, travaillée à l’aide d’instruments rotatifsavant une cuisson de glaçage à 725°C. La restaurationest ensuite polie avec des polissoirs en caoutchouc etune pâte diamantée (Fig. 6).

Technique de maquillageToutes les caractéristiques morphologiques de la dentpostérieure, y compris la texture de surface, sont repor-tées sur la sculpture en cire. Après la pressée et ledémoulage, l’inlay en céramique est légèrement sur-facé et les points de contact ainsi que l’occlusion sontvérifiés (Fig. 7). Pour la cuisson de caractérisation quisuit, j’utilise les mêmes maquillants que pour la stratifi-cation (Fig. 8a et b), en les appliquant avec parcimoniepour éviter un effet de « miroir » : lorsque la couche demaquillants est trop épaisse, la lumière est renvoyée parla surface de la restauration et ne traverse pas celle-cipour donner l’effet de transparence souhaité. La formeet la précision d’adaptation des bords sont contrôlésavec de la poudre d’argent avant et après la cuisson deglaçure. Enfin, la restauration est polie brillant avec unpolissoir en caoutchouc et une pâte diamantée (Fig. 9).

ComparaisonLes deux restaurations sont essayées en bouche et mon-trent une précision d’adaptation quasi parfaite. Il fautdonc se baser sur des considérations esthétiques pourchoisir celle qui sera posée. La restauration maquilléea pour elle sa structure monolithique et le fait qu’el-le se compose exclusivement de disilicate de lithium,aux valeurs mécaniques exceptionnelles (Fig. 10). Cetterestauration est donc préférable du point de vue méca-nique et fonctionnel, mais elle n’a pas la transluciditésouhaitée. En comparaison, la restauration stratifiée aune teinte nettement meilleure (Fig. 11) et c’est finale-ment elle qui sera choisie (Fig. 12).

ConclusionsAssociés à la technique de collage, les matériaux IPSe.max Press et Ceram enrichissent énormément l’arse-nal du prothésiste dentaire. Ils peuvent être utilisés, parexemple, pour réaliser des inlays à la fois très esthé-tiques et extrêmement résistants. Ils constituent ainsiune alternative séduisante au soin direct par inlays,avec des avantages aussi bien pour le patient que pourle praticien et le prothésiste. q

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Fig. 10 Essayage de l’inlayanatomique pressé etmaquillé

Fig. 11 Essayage de l’inlaystratifié

Fig. 12 L’inlay choisi en place

ZT Florin StoboranS. C. STOBY DENTAL S.R.L.Hategului / 39ARO-410257 Oradea/[email protected]

Contact :

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Prothèse

Dans cet article, l’auteur expose deux solutionsdifférentes pour une restauration de dents anté-rieures : la méthode classique, avec des facettesstratifiées cuites sur un revêtement réfractaire,et une méthode moins conventionnelle, avec desfacettes en céramique pressée.

Situation initialeIl s’agit de corriger l’apparence esthétique des dents 11et 21 d’un patient exigeant, gêné surtout par leur pala-to-position et la coloration des restaurations en com-posite (Fig. 1). Dans l’esprit d’un traitement peu inva-sif, la solution recherchée doit épargner au maximumla substance dentaire intacte. Après analyse des modè-les de situation, il s’avère qu’une correction à la foisesthétique et très peu invasive ne pourra être obtenuequ’avec des facettes en céramique (Fig. 2). La palato-position des deux dents antérieures maxillaires laissesuffisamment de place pour fabriquer une facette stra-tifiée sans aucune préparation. Dès cette phase, ondécide de comparer, dans le traitement de ce cas, uneméthode encore peu connue sur le marché et la pro-cédure classique.

Méthode classiqueLa céramique IPS d.SIGN® est retenue pour le traite-ment de ce cas en méthode classique. Les facettessont directement stratifiées sur des dies en revête-ment réfractaire (GC Orbit Vest) fabriqués au préalable (Fig. 3 à 6). Lors du modelage, les restaurations encomposite sont recouvertes avec une dentine opaque,de façon à ne pas transparaître à travers la facette encéramique. L’utilisation de matériaux transparents auniveau cervical donne de bons résultats, sauf si la facet-te doit recouvrir une dent complètement dyschromiée,auquel cas il faut leur préférer des masses TranspaNeutral et Opal Effect 1. La bonne transparence dela masse Transpa Neutral et l’opalescence de l’OpalEffect 1, proche de celle du bord incisal, se combinent

bien dans cette zone. Cette méthode permet de bienmasquer les transitions au niveau cervical. Dans laméthode sur dies réfractaires, il est important de tra-vailler par petites étapes. La liaison mécanique et chi-mique entre la céramique et le revêtement est plus fai-ble qu’entre l’opaque et la masse céramique dans unestratification classique sur armature. Il faut absolumenten tenir compte, car il est difficile de rattraper lasituation si une céramique stratifiée en épaisseur tropimportante se détache du die. Comme il n’y a pas d’ar-

Savoir prendre des voies différentesLes facettes stratifiées sur une base en céramique presséeSzabolcs Hant, maître prothésiste, Budapest/Hongrie

Fig. 1 Situation initiale : Des restaurations en composite coloréset des dents en malposition mécontentent le patient.

Fig. 2 Le modèle de la situation initiale fait ressortir la palato-position des incisives centrales.

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mature métallique recouverte par l’opaque, une cou-che de dentine relativement fine est suffisante. Ondispose ainsi de plus de place pour les masses incisa-

les. Après les cuissons, le revêtement est éliminé et lesfacettes sont essayées. Le résultat dans la zone cervi-cale est optimal, entre autres grâce à la pâte d’es-sayage utilisée (Variolink® Veneer Try-In). La couleurdes dents est également réussie ; les masses transluci-des du bord incisal laissent transparaître la couleurnaturelle de la dent. Mais tout n’est pas parfait : enregardant de plus près, on découvre un défaut que lepatient exigeant ne peut accepter. Le bord incisal estun peu plus lumineux que celui des dents voisines,comme le montrent les figures 7 à 9. Nous ne sommespas non plus satisfaits de la forme : les facettes sontun peu trop grandes et leur intégration n’est donc pastotalement harmonieuse.

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Fig. 3 Stratification de la masse Deep Dentin pour obtenir unpouvoir couvrant suffisant

Fig. 4 Achèvement de la stratification avec des masses Transpaet Opal

Fig. 5 Les facettes stratifiées sur des dies en revêtementréfractaire

Fig. 6 Les facettes après le retrait du revêtement réfractaire

Fig. 7 L’essayage des facettes ... Fig. 8 ... ne satisfait ni le patient ni l’équipe en charge dutraitement.

Fig. 9 Le bord incisal est trop clair, les facettes semblent légère-ment surdimensionnées.

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Une méthode innovanteIl faut trouver une solution satisfaisante pour traiter cepatient. La méthode choisie alors repose sur le mêmeprocédé mais met en œuvre des matériaux différents.La gamme des céramiques à presser IPS e.max® Presscomprend en effet des lingotins « HT » très transluci-des. Ce matériau a été développé pour réaliser desinlays, onlays et facettes. Grâce à sa fluidité élevée età sa grande résistance (400 MPa), il peut aussi êtreutilisé pour réaliser par pressée des facettes d’unefinesse extrême (0,3 mm). En l’occurrence, les facettesseront pressées à partir d’un lingotin HT A2 puis meu-lées jusqu’à une épaisseur de 0,3 mm (Fig. 10). Lecontrôle sur le patient montre que ce matériau lais-se bien transparaître la couleur de la dent naturelle (Fig. 11). L’espace disponible est suffisant pour la miseen forme du bord incisal et permettra de contrôler latransparence de manière adéquate. La stratificationdoit, ici encore, tenir compte des comblements encomposite existants. Afin de masquer ces colorations,il est nécessaire d’utiliser un matériau opaque. Il enexiste deux dans le système IPS e.max® : les massesDeep Dentin et Mamelon, toutes deux très couvrantes.Les masses pour mamelons doivent être utilisées avec

parcimonie dans ce type de cas. À l’exception de lateinte « light », elles sont fortement teintées, ce quipeut influer visiblement sur la couleur de la restaura-tion. Les masses dentine et transparente sont ensuitesuperposées de la manière habituelle. Le grand avan-tage de cette méthode est que la stratification et lechoix des matériaux peuvent être contrôlés directe-ment en bouche entre les cuissons (Fig. 12). Commenous l’avons vu, la forme des premières facettes strati-fiées n’était pas satisfaisante. Elle est donc retravaillée(Fig. 13). Le résultat est bien meilleur et le patient estsatisfait (Fig. 14).

AssemblageL’utilisation de deux matériaux céramiques différentsest une bonne occasion d’évoquer les différences d’utilisation du produit de mordançage. Le mordan-çage d’une facette céramique avec un gel d’acidefluorhydrique (IPS® Ceramic Etching Gel) est uneétape importante et délicate lors de la procédure decollage. La durée du mordançage dépend de la céra-mique utilisée. Le temps indiqué par le fabricant estde 60 secondes pour la céramique fluoroapatite IPSd.SIGN et de seulement 20 secondes pour la céra-

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Fig. 10 Les facettes pressées sont meulées et serviront de base àla stratification.

Fig. 11 Essayage des facettes pressées avant stratification

Fig. 12 Contrôle de l’effet chromatique après la première cuisson Fig. 13 Les facettes stratifiées sur une base en céramique IPS e.maxpressée

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mique au disilicate de lithium IPS e.max Press. Il fautrespecter strictement ces instructions, sans raccourcirni allonger le temps de pose. Après le contact avecl’acide, la surface doit être soigneusement nettoyéesous l’eau courante. Un appareil à ultrasons permetun nettoyage optimal. Le prothésiste peut se chargerdu mordançage des facettes. Il faut cependant garderà l’esprit que toute la surface mordancée devra dansce cas être encore une fois nettoyée à l’acide phospho-rique après l’essayage en bouche et avant la silani-sation (Monobond Plus). Les résultats d’études mon-trent que la salive peut contenir des résidus decontaminants qui nuisent à l’adhérence, notammentsi des pâtes d’essayage à base de glycérine ont étéutilisées.

ConclusionsLes facettes en céramique IPS d.SIGN offrent depuisplusieurs années une gamme de solutions très esthé-tiques. Il existe cependant aujourd’hui d’autre maté-riaux et méthodes qui peuvent dans certains cas don-ner des résultats encore meilleurs, tel que le systèmeIPS e.max.

Il est intéressant de réfléchir, en fonction du cas à trai-ter, à d’autres méthodes de traitement, et de se lais-ser un peu de liberté créative ... mais sans jamais per-dre de vue les caractéristiques des matériaux et leurslimites éventuelles. q

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Fig. 14 Les facettes en place. Le patient et l’équipe soignante sont à présent satisfaits. Il faut parfois faire un deuxième essai ...

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Contact :

Szabolcs HantMadarász Viktor utca 13.HU-1131 [email protected]

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www.ivoclarvivadent.comIvoclar Vivadent AGBendererstr. 2 | FL-9494 Schaan | Liechtenstein | Tel.: +423 / 235 35 35 | Fax: +423 / 235 33 60

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