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LA LETTRE DU HÉRISSON AGRICULTURE Que déduire du scandale du cheval ? PAGE 2 PARCS NATIONAUX Symboles en danger PAGE 4 Reconnue d’utilité publique depuis 1976 > LH N°249 > Printemps 2013

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LALETTREDUHÉRISSON

AGRICULTURE

Que déduire duscandale du cheval ?PAGE 2

PARCS NATIONAUX

Symboles en danger PAGE 4

Reconnue d’utilité publique depuis 1976> LH N°249 > Printemps 2013

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2 > La lettre du hérisson > N°249

Mouvement. À France Nature Environnement, c'est un motqui nous est cher. Et qui compte d'autant plus en ce débutd'année. D'abord au sens propre, puisque nous mettons lanotion de mobilité, ou plutôt de mobilités, puisqu'ellessont multiples, au centre de notre 37e congrès organiséavec la Frane, fédération de la région Auvergne pour lanature et l'environnement. Nous sommes persuadés quenous pouvons nous déplacer et transporter moins, mieuxet autrement. Depuis le milieu des années 2000, avecnotre réseau « transports et mobilités durables », nousnous penchons sur cette question si quotidienne. Preuve,si il en est encore besoin, que les associations de protec-tion de l'environnement s'intéressent à ce qui se passedans les zones les plus urbaines, celles qui semblent lesplus éloignées de la nature. Ce thème des mobilités estaussi très interdépendant des questions d'énergie. Le mouvement, c'est aussi ce que nous attendons de lapart de nos dirigeants à l'heure où les débats sur la transition énergétique et sur la biodiversité débutent enrégion. La confusion est encore importante et la plupartdes régions n’ont toujours pas annoncé de dispositif ou decalendrier officiel. Ou quand elles le font, les associationssont souvent prises au dépourvu, sans être réellement associées au processus. Au niveau national comme au niveau territorial, nous voulons peser de tout notre poidssur les discussions (voir ci-contre). Mais il faut que l’onnous en donne les moyens.Enfin, le mouvement, c'est France Nature Environnementet toutes ses associations membres et affiliées. 850 000hommes et femmes qui chaque jour se mobilisent pourdéfendre le droit de chacun à vivre dans un environne-ment sain. Cette implantation en régions, c'est la force de notre mouvement. Tous ensemble, nous pouvons changer de modèle de développement. •••

édito

PARTENARIAT

Des dons qui facilitent les échangesInciter chacun à s'investir dans les débats sur la biodiversité et l'énergie : c'est lesens des actions des associations de FNE qui seront soutenues cette année grâceaux dons issus du Livret et de la Carte Agir du Crédit Coopératif. Partenaire de France Nature Environnement depuis 2005, le Crédit Coopératif, la banque de l'économiesociale et solidaire, propose des produits bancaires pas comme les autres qui permettent à chacun departiciper à l'action du mouvement France Nature Environnement : le Livret et la Carte Agir. Leur prin-cipe ? La moitié des intérêts des Livrets d'épargne solidaire Agir est reversée à France NatureEnvironnement. Avec la Carte bancaire solidaire Agir, à chaque retrait dans un distributeur, 6 centimesau minimum sont redistribués à FNE. Les dons qu'ils génèrent soutiennent chaque année des dizaines de projets menés par les associations de FNE.

Cette année, ils vont faciliter l'appropriation par les citoyens des débats sur la biodiversité et l'énergie,deux sujets fondamentaux (voir ci-dessus). Plusieurs associations membres de France NatureEnvironnement vont être soutenues financièrement dans leurs actions d’information, de sensibilisationet de participation du grand public. Les associations avaient jusqu'au 13 mars pour déposer leurs dos-siers. Les projets sont ensuite sélectionnés par un jury composé de bénévoles et salariés de la fédération.La remise des prix aura lieu le 5 avril lors de notre congrès à 37e Clermont-Ferrand et les projets récom-pensés seront présentés dans la prochaine Lettre du Hérisson. En 2012, la générosité des épargnantssolidaires du Crédit Coopératif nous a permis de collecter plus de 150 000 €. Au-delà, nous poursuivons avec la banque de l'économie sociale et solidaire une réflexion pour définirdes outils répondant au mieux aux besoins bancaires et financiers des associations du mouvement.•••

TOUT SAVOIR SUR LES PRODUITS SOLIDAIRES DU CRÉDIT COOPÉRATIF WWW.CREDIT-COOPERATIF.COOP/PARTICULIERS/ ET SUR FNE.ASSO.FR, RUBRIQUE J'AGIS > JE FAIS UN DON

BRUNO GENTYPRÉSIDENT DE FNE

La Lettre du Hérisson est éditée par France Nature Environnement, fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement, fondée en 1968, reconnue d’utilité publique en 1976. Directeur de la publication : Bruno Genty Rédactrice en chef : Bénédicte de Badereau FNE 81-83 boulevard de Port-Royal 75 013 Paris / www.fne.asso.fr /[email protected] Conception graphique et réalisation : Cito/ Primo&Primo / www.cito.fr Impression : Imprimerie nouvelle / 93 avenue Denis Papin / 45 800 Saint-Jean-de-Braye / Routage : Dautry / Dépôt légal : avril 2013 / ISSN 1632 4315 La reproduction des articles de la Lettre du Hérisson est autorisée sous réserve d’en citer la source datée et les auteurs. La Lettre du Hérisson est imprimée sur du Cyclus Print, un papier recyclé, par un imprimeur labellisé Imprim’ Vert. Cela signifie qu’il respecte trois objectifs : la bonne gestion des déchets dangereux, la sécurisation des stockages de produits dangereux et l’exclusion des produits toxiques des ateliers.

ACTUS

EN CHIFFRES

80 % du bois exploité illégalement

dans le monde est expédié aux Etats-Unis,

dans l'Union Européenne, en Chine et

au Japon (PNUE et Interpol, 2012)

ÉNERGIE ET BIODIVERSITÉ

La parole est aux associations etaux citoyens L'élaboration du projet de loi-cadre sur la biodiversité, promesse de campagnede François Hollande, débute par des échanges avec les acteurs locaux. Enparallèle, le débat national sur la transition énergétique entre ce printemps danssa deuxième phase. Comme le prévoit la feuille de route pour la tran-sition écologique, Delphine Batho a demandé auxpréfets d'organiser des débats sur la biodiversitéau niveau régional entre mars et avril. Objectif ?Que le futur projet de loi cadre s’appuie sur l’expertise des acteurs locaux. Ils vont réunir lesinstances de concertation existantes comme leComité régional "Trames Verte et Bleue" ou pren-dront la forme de forum rassemblant les associa-tions intéressées par la biodiversité. Moins ambi-tieux que les débats sur l'énergie, ils permettronttoutefois d'exprimer nos attentes et propositions,notamment sur la gouvernance locale de la biodi-versité, la déclinaison territoriale de l'agencenationale de la biodiversité ou les outils pour la protection de la nature. C'est pourquoi FNE, la LPO et toutes les associations membres semobilisent pour réclamer la tenue de ces débats ety participer activement.

Le débat sur la transition énergétique (voir Lettredu Hérisson 248) est quant à lui entré en marsdans sa phase concrète, jusqu'en juin prochain.Au niveau national, FNE participe à chacun des groupes de travail du conseil national. Sur leterrain, les associations du mouvement organi-sent des discussions publiques sur les scénariosde transition, des débats contradictoires avec lesacteurs institutionnels et économiques. Nous col-laborons étroitement avec elles et leur fournis-sons toutes les informations nécessaires pour faire valoir la défense de la nature et de l’environnement. •••

PARTICIPEZ AU DÉBAT SUR ENERGIE.FNE.ASSO.FR, NOTRE BLOG TENU PAR MARYSE ARDITI,

RESPONSABLE DES QUESTIONS D'ÉNERGIE.

LE SITE INTER-ONG SUR LE DÉBAT ÉNERGIE : TRANSITIONENERGETIQUE.ORG

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FORÊT

Face aux tronçonneuses Dans le bois de Tronçay, 100 hectaresétaient menacés par un défrichement.En octobre 2012, nous avions saisi lajustice et obtenu la suspension d'unarrêté préfectoral autorisant la destruc-tion d’espèces protégées pour la réali-sation d'un projet de scierie industriellecouplée à un pôle de production debois-énergie à Sardy-les-Epiry dans laNièvre. Rebondissement le 31 janvier,quand la préfète a délivré un nouvelarrêté. Avec les associations DECAPI-VEC et Loire Vivante Nièvre AllierCher, nous avons sollicité en urgence letribunal administratif de Dijon, qui a ànouveau suspendu l'arrêté préfectoralle 27 février. Une décision à saluer, enattendant le jugement sur le fond. •••

TRAFIC D'ESPÈCES

Faux papiers pour les tortues Le 23 janvier, le tribunal correctionnel de Mamoudzou, à Mayotte, a condamnéle directeur d'un parc zoologique corse, spécialisé dans les tortues, et l'un de sescontacts originaire de l'île pour l'importation irrégulière de tortues à soc deMadagascar, une espèce très rare qui ne peut être exportée qu'à des fins scienti-fiques. Pour contourner la CITES, convention sur le commerce international desespèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, les prévenus ontprésenté de faux documents et notamment fait intervenir un maître de confé-rence du Muséum d’Histoire naturelle. Si le tribunal a relaxé ce dernier, le directeur et son contact ont été condamnés respectivement à 6 mois d'emprison-nement avec sursis et 20 000 euros d'amende et 3 mois d'emprisonnement avecsursis et 5000 euros d'amende. Parties civiles, FNE et ASPAS, association pour la protection des animaux sauvages, ont vu leur préjudice moral réparé. Le directeur ayant fait appel de la décision, cette affaire devrait revenir devantles juges prochainement. •••

N°249 > La lettre du hérisson > 3

FNE DANS LES MÉDIAS

Passage à l'acte En matière de transition énergétique, nous attendons des faits. « Au-delà desdiscours, on a vraiment besoin de signaux clairs en termes de mobilisation desmoyens. Il ne suffit pas de faire de grandes déclarations », a fait valoir BrunoGenty, président de France Nature Environnement (FNE).Le JDD.fr, le 19 février 2013.

Pastille verte « Il faut rapidement interdire les centres-villes les plus fréquentés aux véhicules les plus polluants et le principe de l’écopastille est une bonne idée »,a réagi Benoît Hartmann, suite à l'évocation par le gouvernement de mesuresde lutte contre la pollution de l'air. Le Parisien, le 6 février 2013.

ACTUS

Retrouvez toute l’actualité de France Nature Environnement sur fne.asso.fr

Pages réalisées par Bénédicte de Badereau avec les chargés de mission.

PRODUIT-PARTAGE

Lectures savantes et solidairesFous de nature, passionnés de botanique, ornithologues en herbe ou jardiniersconfirmés, le hérisson vous donne rendez-vous chez votre libraire. Cette annéeencore, France Nature Environnement est partenaire de l’opération « Nature enlibrairie » organisée par les Éditions Belin. À partir du 15 mars et jusqu’à la mi-juin, pour tout livre nature acheté publié par les Éditions Belin, un pourcentagede 3 % est reversé à France Nature Environnement. 50 titres, reconnaissables àleur autocollant France Nature Environnement, sont proposés, du Cours completd’apiculture au Guide des oiseaux de France, en passant par Le grand dictionnaire demon petit jardin. Une autre façon de soutenir nos actions de préservation de lanature et de l’environnement. •••

LISTE DES LIBRAIRIES PARTICIPANTES SUR FNE.ASSO.FR.

(c) FNE/ L. Tocher

Restons connectés ! Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et ne perdez plus une miette de notre actualité. Sur Facebook, page France Nature Environnement, cliquez sur '"j'aime". Sur Twitter, suivez @leherisson_FNE

Créatifs, ne gaspillez pas vosidées Cette année, France Nature Environnement est partenaire de la 17e édition duconcours génération Pub, organisé par l'école de publicité Sup de Pub. Et pourcause : les participants ont jusqu'au 20 avril pour imaginer et réaliser une ou plusieurs affiches ou spots publicitaires autour d'un thème que nous connais-sons bien, le gaspillage alimentaire. •••

PLUS D'INFOS SUR WWW.GENERATIONPUB.FR

JARDIN

Rien ne se perd, tout se transforme Les jardiniers le savent depuis la nuit des temps. Les déchets organiques, de la mai-son et du jardin sont une ressource précieuse. Leurs vertus ? En paillis, ils protè-gent les plantes des ravageurs et de la sécheresse. En compost, ils se transforment

en fertilisant naturel. Avec précision et ingéniosité, Denis Pépin, jardinier, conférencier, formateur etingénieur spécialiste du jardin naturel, développe ces techniques dans un ouvrage préfacé par BrunoGenty. Composts et paillis : Pour un jardin sain, facile et productif, de Denis Pépin, édition Terre Vivante. •••

BOUTIQUE.TERRE-VIVANTE.ORG

ÉVÈNEMENT

La fête des petites bêtes Réaliser 5 000 mini-coins de nature pour préserver les petites bêtes et la biodiversité en général : c'est ledéfi inédit lancé par la Fête de la Nature 2013, du 22 au 26 mai. En invitant tous les amoureux de lanature à participer, la Fête de la Nature propose à chacun d'agir pour que les petites bêtes, batraciens,petits mammifères, insectes et reptiles trouvent refuge à nos côtés. En prime, les associations du mouvement proposeront durant 5 jours des animations. •••

TOUTES LES INFORMATIONS SUR WWW.FETEDELANATURE.COM ET FNE.ASSO.FR

© Fabien Chenel

© LVNAC/DECAVIPEC

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Du cheval déguisé en bœuf. Depuis la crise de la vache folle, c'est le plus grand scandale alimentaire queconnaît l'Europe. Jean-Claude Bévillard, vice-président de France Nature Environnement en charge desquestions agricoles, livre son analyse.

POINTS DE VUE

« Mettre en place un systèmeplus vertueux, c'est possible »

(c) IStock

Pour des parcs nationaux ambitieux

nature), le directeur et le conseil d'administration dechaque parc national peuvent délivrer autorisations ou dérogations à des demandes d'activités. Ce qui n'empêche pas les travaux et aménagements sans autori-sation : défrichement à la Réunion, destruction d'unezone humide dans les Cévennes, sentiers dans leMercantour, etc. Ces constats nous conduisent à deman-der une harmonisation des réglementations ainsi que des réglementations plus simples et plus strictes pour facili-ter leur application et contrôle.Nous nous inquiétons également des difficultés structu-relles - manque de moyens humains et financiers, gouvernance déséquilibrée - qui fragilisent les parcs.Dans le parc national des Cévennes, les diminutions de personnel et l'élargissement des missions font craindre une perte de protection des cœurs des parcs. Les parcs nationaux sont de rares espaces où la nature libreet sauvage est protégée. Ils constituent le patrimoine commun de tous les Français. Nous pouvons y développerun projet de territoire dans lequel solidarité écologique etterritoriale joue pleinement. C'est cette mission que nousdéfendons aujourd'hui. C'est aussi avec cette ambition queFrance Nature Environnement soutient fortement le projetde parc national de zone humide en Guyane.

CHRISTIAN HOSY, coordinateur du réseau biodiversité

La préservation d'une biodiversité exceptionnelledemande parfois de prendre des mesures régle-mentaires strictes. Pour que chacun se les appro-

prie, depuis 2006, des chartes sont prévues pour la zoned'adhésion, en plus de la réglementation de la zone"cœur". Véritables projets de territoire, elles sont élabo-rées dans la concertation. Trois d'entre elles viennentd'être adoptées (Écrins, Mercantour, Pyrénées) et les discussions sont tendues pour les sept autres, dont leParc de la Vanoise qui fêtera ses cinquante ans cetteannée. Malgré cinq années de concertation, aucune commune de l'aire d'adhésion n'a émis d'avis favorableau projet de charte. Et pourtant, le texte n'est pas bien ambitieux sur les questions d'aménagement et de domaine skiable. Dans ce projet, comme dans d'autres,les questions de circulation des véhicules à moteur, depublicité ou de trame verte et bleue sont mal abordées,tandis que d'autres comme la gestion de l'eau sont renvoyées au droit commun, ce que FNE ne peut pas accepter.Dans la plupart des parcs, le développement économiquede l'aire d'adhésion par le tourisme et l'exploitation des ressources naturelles semble l'emporter sur la solidaritéécologique avec le cœur de parc. Ainsi, en Guyane, un projet d'exploitation d'or sur la commune de Saül risqued'impacter le cœur du parc amazonien tout proche.Outre des cas d'assouplissement de la réglementation en zone cœur (autorisation de la chasse et des sports de

Outils emblématiques de protection de la nature et symboles historiques de l'engagement de FNEpour la biodiversité, les parcs nationaux sont aujourd'hui dans une situation délicate. Opposition de certaines communes et grève des personnels en sont l'illustration.

Réglementation

assouplie, manque

de moyens

humains et

financiers,

gouvernance

déséquilibrée :

les parcs sont

fragilisés

discussions, la Commission européennedevra rester ferme pour défendre ce qu’ilreste de sa réforme.

Tout ne repose pas surla PAC... C'est juste. Nous devons valoriser l'élevage lié au sol, entre autre pourdiminuer les pollutions aux nitrates. Et la situation évolue : en 2011, nousdénoncions l’absence d’information du consommateur sur les produits ani-maux issus d’élevages nourris auxOGM. Cet étiquetage existe désormaisdepuis un an en France. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, semble prêt à défendre une meilleure prise en compte de l’environnementdans l'agriculture. Espérons que ce capsoit maintenu au fil des mois

Propos recueillis par B. DE BADEREAU

Que révèle ce scandale ? Il met en lumière les dérives de l'industrie agro-alimen-taire et de la grande distribution : spéculation effrénée,multiplication des intermédiaires, manque de traçabilitéet d'information, que nous avons déjà dénoncé par lepassé. Ces pratiques vont directement à l’encontre desintérêts des consommateurs mais aussi des agriculteurs.Du champ à l’assiette, l'affichage environnemental doitêtre lisible et fiable.

Comment échapper à ces dérives ? Nous sommes convaincus que l'on peut produire une ali-mentation de qualité, tout en préservant l'environnement.Ironie du sort, le scandale a éclaté au moment des négocia-tions finales de la politique agricole commune. C'était uneopportunité pour engager la transition vers des modèlesplus durables, en facilitant par exemple la mise en place decircuits de proximité... Hélas, malgré notre e-action, lesdéputés européens n'ont pas fait preuve de la déterminationnécessaire lors du vote du 13 mars. Les mesures de verdis-sement adoptées restent insuffisantes. Elles ne pourraientpas enrayer le déclin des prairies et n'encourageraient pas ladiversification des cultures. Au cours de la dernière étape de

En février 2011, notre campagne de communicationdemandait déjà davantage de transparence

4 > La lettre du hérisson > N°249

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Quel avenir pour le loup ?

GRANDS PRÉDATEURS

La ministre de l’Écologie a présenté le 5 février les pistes retenues pour le nouveau plan national d’actions loup 2013-2017. S'il s'inscrit dans la continuité des plans précédents, certaines propositions nous inquiètent.

TOUJOURS PAS DE NOUVELOURS DANS LES PYRÉNÉESLe 30 janvier, Delphine Batho a indiqué que la France ne procèderait pasdans l'immédiat à de nouvelles réintroductions d’ours. Selon le ministère del'écologie, l’ours est dans une situation plutôt satisfaisante, même s'il admetque des problèmes génétiques pourraient se poser. Il s'appuie sur un nombred'ours multiplié par cinq depuis 1995 - on en compte actuellement vingt-cinq en France - et sur le bon taux de survie des oursons, signe d'un habitatfavorable à l’ours.

Le mouvement France Nature Environnement regrette cette annonce. Lapopulation se répartit actuellement en deux noyaux : l’un, dans les Pyrénéesoccidentales, est menacé d’extinction imminente faute de femelles, l’autrecorrespondant aux Pyrénées centrales et orientales est encore bien trop fai-ble et insuffisamment diversifié génétiquement pour assurer l’avenir de lapopulation. L'Etat le sait et ne peut se défausser de ses responsabilités quantà l'avenir de cette espèce sur notre territoire.

teurs. L’objectif serait de les dissuader de reve-nir là où ils ont été capturés. Les « mauvaisloups » ainsi éduqués sauraient quel est leur territoire et quel est celui de l’homme.

Nous ne souscrivons pas à cette proposition.Au-delà des difficultés techniques et desmoyens humains et financiers à déployer, fairecroire que l’on puisse guider, gérer et maîtriserune espèce sauvage est une idée fausse pourl'homme et néfaste pour le loup. D'une part, sile prédateur intègre bien sûr certains signaux,comme un fil électrique, une présence humaine,celle d'un chien de protection ou une détona-tion et agit en conséquence, son adaptabilitédans le temps et les circonstances changeantesd'une vallée à l'autre et d'une saison à l'autren'enlèvent pas son caractère fondamentalementopportuniste. D'autre part cette idée sous-entend que le sauvage peut être éduqué et plu-tôt que d’apprendre à cohabiter, nous pouvonsle dominer. Cohabiter veut dire vivre avec, maisaussi se confronter, et c’est là le pari quel’homme doit relever pour préserver la biodi-versité.

Ce plan doit encore faire l'objet d'une consul-tation électronique publique avant une présentation en Conseil national pour la pro-tection de la nature prévue au mois d’avril.

JEAN-DAVID ABEL, pilote de la mission loup de FNE

Pas de révolution, maisdes évolutionsPour l'heure, le plan national d'actions n'est pasencore complètement finalisé. Selon les princi-pales lignes présentées, les mesures retenuespour la gestion du loup ont été classées selonquatre priorités d’actions (voir encadré). Le pirea été évité, les propositions du Conseil généralde l’écologie et du développement durablen'ayant pas été retenues. Il proposait des tirs duloup en hiver, la fusion du tir de défense et deprélèvement du loup ou encore le non-décompte des loups braconnés dans le plafondde loups annuellement autorisés, etc. Le planrappelle utilement que le loup est une espècestrictement protégée. Toutes les interventionssur le loup sont donc conditionnées au respectdes trois dispositions réglementaires : ne pasporter atteinte à l’état de conservation de l’es-pèce, les dommages aux troupeaux doivent êtreimportants et récurrents et il ne doit pas existerd’autres solutions satisfaisantes que le tir.

Éduquer le loup : une idée dangereuseUne mesure, jamais évoquée pendant la consul-tation, mais annoncée par la ministre de l'écolo-gie, a retenu toute notre attention : l'expérimen-tation de captures de loups. Les animauxseraient ainsi « avertis » puis relâchés dans lanature, de surcroît équipés de colliers émet-

© C.Metz

LES 4 PRIORITÉS D'ACTIONS DU PLAN

1. Un suivi biologique plus réactif, avec des analyses génétiques réalisées plus rapidement pour disposer au plus tôt d’une estimation de la population de loups de l’année précédente.

2. Une protection des troupeaux contre la prédation mieuxadaptée au contexte de l’exploitation, avec des études devulnérabilité menées à l’échelle de l'exploitation et une simplification de l’aide à la mise en place des mesures deprotection.

3. Un dispositif d’indemnisation des dommages affiné et plus transparent

4. Un nouveau protocole d’intervention proportionné auxenjeux, avec une plus grande gradation avant l'autorisationde tirs de prélèvement, un seuil de prélèvement maximal garantissant une augmentation du nombre de loups, tout en permettant d’augmenter le nombre de tirs de prélèvement,et une lutte renforcée contre le braconnage.

N°249 > La lettre du hérisson > 5

© C. Joulot

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ayant pour objectif de rapprocher lieux de rési-dence et bassins d'emplois, activités et circuitsd'échanges des biens, mettant fin à la margina-lisation des plus précaires. "Des outils existentdéjà , précise-t-il, comme la loi Solidarité et renou-vellement urbain (SRU), datant de 2000, qui, bienappliquée, introduit dans les documents d'urba-nisme des principes de densification et de réductionde la consommation des espaces." Cela doit aller depair avec la conception simultanée des poli-tiques d’urbanisme et de transport via le trans-fert des autorités organisatrices des transportsurbains (AOTU) au niveau des schémas decohérence territoriaux (SCoT), c'est-à-dire auniveau intercommunal pour s’extraire d'uncadre communal trop restreint.

En parallèle, de nouvelles habitudes réduisentles déplacements contraints. Des modes deconsommation et de production ont émergé,comme les AMAP, associations pour le main-tien de l'agriculture paysanne, qui livrent enville des produits de saison et de qualité. Nousdevenons "locavores", en achetant des biens pro-duits dans un rayon de 100 à 250 kilomètresautour de nos domiciles. Ces circuits de proxi-mité dynamisent l’activité locale et donc larobustesse de nos territoires. Internet a révolu-tionné notre quotidien. Le télétravail et lesvisioconférences entrent dans les mœurs, desespaces partagés de travail ou "coworking" fleu-rissent. Aux pouvoirs publics d'accompagnerl'évolution de ces comportements, en facilitantpar exemple les démarches administratives enligne.

MIEUX PENSER NOSDÉPLACEMENTS Pour parvenir à changer nos mobilités nousdevons aussi agir sur la durée, la fréquence desdéplacements et leur organisation rationnelle."Là encore, les collectivités disposent d'outils pourconduire une politique cohérente, privilégiant desmodes de transport bien articulés et connectés",complète Demba Dhiedhiou, chargé de mission

Entre pollutions, territoires grignotés etimportations massives de carburant, lestransports pèsent lourd sur notre envi-

ronnement, notre santé, notre économie etnotre bilan énergétique. "Conséquence directe desTrente Glorieuses, des décennies durant, des infra-structures de transport se sont empilées autour denos villes dans une frénésie du toujours-plus,regrette Michel Dubromel, vice-président deFrance Nature Environnement et responsabledu réseau transports et mobilités durables. Nosdécideurs se sont entêtés dans une logique de l’offresans s’interroger vraiment sur la demande." Al'heure où le mythe du pétrole bon marché atrépassé, l'organisation de notre société cou-plée à une absence de vision politique nous ontconduits dans l'impasse. Et dans un contexteoù la mobilité est désormais considéréecomme un droit, la crise exacerbe cette situa-tion. Mais elle constitue aussi une opportunitéde réexaminer nos façons de nous déplacer.Pour concilier respect de l’environnement,bien-être des individus et vitalité économique,pour mettre en œuvre un modèle de dévelop-pement soutenable, nous devons repenser nosmobilités en tant qu'outils politiques et clés del'aménagement du territoire. Cela signifie arti-culer besoins, offres et contraintes environne-mentales, économiques et sociales. Dans la pratique, c'est se placer dans une pers-pective large et globale d’organisation de l’es-pace. Considérer tous les modes de transport,leurs connexions. Etudier les capacités des unset des autres à se déplacer ou à être transporté.Comprendre nos façons de vivre, nos métiers,nos loisirs, notre quotidien. Réexaminer nosmobilités, c'est aussi participer directement à latransition énergétique que doit accomplirnotre pays, sortir du nucléaire, réduire nos gazà effets de serre. Nous pouvons nous déplaceret transporter mieux, moins et autrement.

RÉDUIRE LES DISTANCES L'organisation actuelle de nos territoires et nosvilles qui s'étalent contribuent à l'explosion desdéplacements subis. "Nombre d'entre nous, enparticulier autour des grandes villes, accumulentles kilomètres chaque semaine entre leur domicile etleur lieu de travail, explique Jean-BaptistePoncelet, coordinateur du réseau transports etmobilités durables. Raccourcir ces trajets est unepriorité." Nous appelons de nos vœux une nou-velle politique d’aménagement du territoire,

Les mobilités durables peuvent nous permettre de trouver le juste équilibre entrepréservation de l'environnement, aménagement harmonieux du territoire, qualitéet fiabilité de service pour les voyageurs. C'est ce message fort à l’attention de nosdirigeants mais aussi de tous les citoyens que nous lançons à l'occasion de notre37e congrès, les 4 et 5 avril.

DEMAINSe déplacer moins,mieux et autrement

DOSSIER

À LIRE

> Les mobilités de demain, les proposi-tions de France NatureEnvironnement

> Taxe kilométriquepoids lourds, un outilau service d'une poli-tique de transports durables, plaquette de positionnement deFNE sur ce mécanismeincitatif

> L’écomobilité : repensernos déplacements, étatdes lieux de l'écomobi-lité et document desensibilisation, un document de FNE préparé avec l'Ademe

SUR FNE.ASSO.FR

transports et mobilités durables. Parmi eux :schéma régional du climat, de l’air et de l’éner-gie, plan de protection de l’atmosphère, schémade cohérence territoriale, plan de déplacementsurbains, plan local d’urbanisme... Pour FranceNature Environnement, cette politique doit êtremenée dans le cadre d’une concertation avectoutes les composantes de la société, dont les

associations. Dans le même esprit, nous mili-tons pour une réforme de la gouvernance localequi transformerait l’autorité organisatrice destransports (AOT) en véritable Autorité organi-satrice des mobilités (AOM), unique au niveauterritorial, chef de file de la politique de trans-port qui organise et assure la cohérence de l’ac-tion publique - offre de transport, tarification,stationnement, système global de mobilité - et lapoursuite de l'intérêt général.Une autre solution pour optimiser les circuitsde transport et de livraison de marchandisesconsiste à mettre en place d’une véritable fisca-lité écologique, l’application des principes depollueur-payeur et utilisateur-payeur. Nousdemandons ainsi l'intégration des coûtsexternes des transports de marchandises - pol-lution de l’air, congestion, bruit) dans les péagesd’infrastructures - via la transposition des dispositions de la directive européenneEurovignette. En faisant payer au transport sonvrai coût, la fiscalité écologique peut aussienclencher le report modal de la route vers lesmodes alternatifs, rail et fleuves. "Nous récla-mons une réforme de la fiscalité des carburants, rap-pelle Michel Dubromel, avec dans un premiertemps l’alignement la taxation du diesel sur celle del’essence afin de supprimer cette subvention auxénergies fossiles qui encourage l’utilisation de véhi-cules polluants (voir encadré) et dans un secondtemps, la mise en place d’une contribution climaténergie afin d’appliquer le principe de pollueur

Une transformation profonde

des mentalités doit s'opérer

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des fossiles, grève le budget des ménages et des entre-prises. Face à ces constats, se dégager du modèle dela voiture-bien de consommation pour passer à dessolutions de partage apparaît comme une évidence",assène Michel Dubromel. Covoiturage, auto-partage et transport à la demande doiventcontinuer à se développer, et donc être claire-ment encouragés. Ces nouveaux transportssont créateurs de lien social. Utiliser successivement plusieurs modes detransport pour se déplacer au cours d’un mêmetrajet, c’est possible. Marche, vélo, transportscollectifs : les mobilités alternatives et/oudouces sont à développer pour que chacunpuisse se déplacer autrement. Là encore, lesnouvelles technologies de l'information sontdes atouts indéniables : calculs d'itinéraires parla géolocalisation, information sur l'état du tra-fic en temps réel, gestion des vélos et voituresen libre service, etc. Et si demain, nous vivionstout simplement autrement ?

B. DE BADEREAU

DIESEL : LA DISCUSSION ÉTOUFFÉE

"Le débat sur le diesel est clos". Par cette formule lapidaireprononcée le 7 mars, Arnaud Montebourg, ministre duredressement productif, a balayé l'idée d'une éventuelletaxation de ce carburant. Nous avons réagi immédiatementen rappelant que rien ne justifie l'avantage fiscal accordéau diesel. Les pollutions aux particules fines, imputablesen grande partie aux moteurs diesel, représentent ungrave problème de santé publique qu'aucune mesure n'essaie de résorber comme nous l'avons dénoncé en juillet2012, lors de notre opération Black Carbon. D'un point devue économique, cette faveur engendre un manque-à-gagner de 7 milliards d'euros par an pour l'Etat. Refuser dela remettre en cause avant même la fin du débat sur latransition énergétique est tout simplement un pied de nezau processus de concertation annoncé par le Président dela République lors de la première conférence environne-mentale.

2 JOURS DE DÉBATS

Les 4 et 5 avril 2013, acteurs politiques, associatifs, syn-dicaux, économiques, se retrouvent à l'initiative deFrance Nature Environnement pour débattre des mobili-tés de demain et élaborer des propositions concrètes auPolydome de Clermont-Ferrand. Quatre grandes questionsguideront nos réflexions : quelles énergies pour quellesmobilités ? Quelle gouvernance pour un service d'intérêtgénéral ? Quelle marge de manœuvre pour agir sur lademande en mobilités ? Les mobilités à quels coûts ?Avec le Village des Mobilités, nous proposons un espaced'échanges et de rencontres pour les associations, les col-lectivités et tous ceux qui s'intéressent à la question desmobilités. Un 37e congrès organisé en étroite collabora-tion avec la Frane, fédération auvergnate des associationsde protection de la nature.

payeur." Les ressources dégagées par ces deuxréformes financeront la transition énergétiquevia le développement d’alternatives ver-tueuses : transports en commun, systèmesd’auto-partage, pistes cyclables..."Encourager en ville l'utilisation de véhicules plusefficaces, plus sobres, fonctionnant grâce aux éner-gies éco-renouvelables semble aussi une piste pourque les constructeurs automobiles et leurs salariéssortent du marasme économique ", reprend DembaDhiedhiou. En pleine crise économique, la miseà niveau et la modernisation du réseau d’infra-structures de transport existant doivent préva-loir sur la création de nouveaux projets de déve-loppement dispendieux, destructeurs etconsommateurs de milieux naturels et qui nerépondent pas aux objectifs d’aménagementéquilibré du territoire ni aux besoins descitoyens. Les notions de solidarité nationale,d’équilibres territoriaux et d’équité doivent pré-sider aux grands choix stratégiques dans ledomaine des mobilités.

CHANGER NOTRECONCEPTION DES TRANSPORTSCe sont aussi de stratégies logistiques à revoirpour les entreprises. L’acheminement des mar-chandises est source de pollution et de conflitdans l’usage de la voirie. La progression conti-nue et très forte des ventes sur Internet et levieillissement de la population entraînentl’augmentation des livraisons de marchandisesen ville. De nouveaux moyens de transport sontnécessaires et doivent être encouragés pourassurer les derniers kilomètres de livraison :péniches, véhicules électriques, triporteurs, etc.Pour que ce dispositif soit opérationnel, desespaces de stockage doivent exister en ville ,points de ralliement de ces modes de transport. Enfin, rien ne sera possible sans un changementprofond des mentalités. Aujourd'hui, 70 % desdistances sont parcourues en voiture. La voiturereste un objet d'affirmation sociale. Mais unvéhicule reste 95 % de son temps à l'arrêt. "Lahausse continue du prix des carburants, liée à la fin

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proposition citoyenne ». Pour préserver lesserres, le collectif propose la couverture partiellede l'autoroute A13, une déviation de l'avenuede la Porte d'Auteuil et l'agrandissement du célèbre Court n°1. Une expertise solide et indépendante, menée par un ingénieur desPonts et Chaussées, démontre la faisabilité du projet, chiffré à 53 millions d'euros, un coûtraisonnable compte tenu des bénéfices qu'en-gendre le tournoi. Jeu, serres et match.

Ce n'est pas son premier coup d'éclat sur le circuit associatif parisien. Depuis quatre ans,cette ancienne attachée de presse s'investit pourdéfendre la nature et la santé en Île-de-France.En professionnelle de la communication, AgnèsPopelin aime créer l'événement. En 2007, elleavait entraîné son collectif de riverains du XVIe,qui n'ont pas tout à fait le profil d'activistes écolos, bâcher les ponts de Paris pour protestercontre le projet du Stade Jean-Bouin. Et aprèsces échanges sur terre battue, la secrétaire géné-rale adjointe d'Île-de-France Environnement necompte pas s'arrêter là. Elle souhaite s'investir davantage au sein de France Nature Environne-ment. Le tournoi continue.

B. DE BADEREAU

Tenace, cette mère de trois enfants construit un dossier juridique béton pour contester la décision. « J'ai trouvé auprès de France Nature Environnement une accessibilité et une aide précieuse. » Au printemps 2012, elle passe desjournées entières sur le dossier, coachée par Michel Dubromel, vice-président et Sophie Bardet, chargée de mission du réseau juridique .Le 1er mars 2013, le tribunal administratif deParis arbitre en faveur des associations. Il estimeque la concession porte sur une durée de 99 ans, « exceptionnellement longue » et « étend defaçon significative la surface concédée à la fédération(...) sans contrepartie financière suffisante. » La Villede Paris a deux mois pour résilier la conventionsignée avec la Fédération française de tennis. « Ils ont voulu s'arroger un espace qui ne peut pasleur être attribué », commente Agnès Popelin. Ladécision de justice va les obliger à revoir leurstratégie.

Deuxième set : montrer l'étendue de son jeu. Le mardi 5 mars, Agnès Popelin a présenté à lapresse le plan du Collectif Auteuil-Les Princes,soutenu par FNE, Vieilles maisons françaises etSites & Monuments « dans une démarche de

C'est un îlot tropical à l'orée du Bois deBoulogne. Sur 6 hectares, les serresd'Auteuil, construites au XIXe siècle

et classées monuments historiques, abritentdes plantes exotiques venues de Nouvelle-Calédonie et du Sahel, des orchidées et des bégonias, réunis patiemment par des botanistespassionnés. C'est aussi le petit paradis d'AgnèsPopelin. La présidente du Collectif Auteuil -Les Princes, association membre d'Île-de-FranceEnvironnement, connaît comme sa poche cecoin raffiné de l'ouest parisien, aux limites duXVIe arrondissement de Paris et de Boulogne-Billancourt. Elle y a grandi, l'a quitté un tempspour Londres, avant de revenir s'y installer en 2000. Vraie citadine, cette tornade brune a besoin de ces espaces verts, « ces morceaux de nature qui nous rappelle que nous sommes des êtreshumains. Et ces serres, petits bijoux de technologiehygrométrique, réunissent un patrimoine végétalinégalable ».

Nichés entre le périphérique parisien et le stade Roland-Garros, ces quelques hectares deverdure suscitent les convoitises. Depuis delongs mois, la Fédération Française de Tennis(FFT) rêve d'agrandir le site mitoyen de Roland-Garros. Tous les mois de mai, 435 000 spectateursse bousculent Porte d'Auteuil pour assister aux Internationaux de France. Même si l'idée dedélocaliser le stade en banlieue est évoquée, lesbarons du tennis français y tiennent mordicus :Roland-Garros se jouera à Paris. La décision estactée en 2011.

Premier set. Le collectif de riverains Auteuil-LesPrinces monte au filet. « En tant qu'association,nous n'avons pas voulu critiquer une décision votéeen assemblée générale de la FFT, admet-elle, fair-play.En revanche nous avons choisi de combattre le projetet de proposer une solution alternative. » Le matchs'annonce serré. Une concertation a bien été organisée, mais aucun sujet important n'estabordé. « Nous avons l'impression d'avoir étéconsultés uniquement sur la couleur des fauteuils »,résume-t-elle avec humour. Huit associations dela capitale ont d'ailleurs décerné au projet leGrand Prix de la casserole parisienne, récom-pensant avec ironie le plus mauvais processusde concertation sur un projet d'urbanisme.

En juillet 2011, la ville de Paris accorde à la FFT12,5 hectares en plein cœur du Bois de Bou-logne. Elle a beau aimer le tennis, le projet faitbondir Agnès Popelin. « Le Stade annexerait unepartie du jardin botanique, pour y installer des boutiques en lieu et place d'une partie des serres, véritable bibliothèque vivante, s'insurge-t-elle. Pourun tournoi qui ne dure que 15 jours ! » Elle conti-nue : « refuser le projet de la FFT, c'est aussi unemesure de santé publique, quand on sait que la Ported'Auteuil est l'un des endroits les plus pollués deParis. Peut-on vraiment tout accepter au nom dusport-business ? »

Le Collectif Auteuil-Les Princes a pris à revers la Fédération Française de Tennis et la Mairiede Paris. Le 1er mars, le tribunal administratif de Paris a renvoyé en fond de court leur projetd'extension du Stade Roland-Garros. Rencontre avec sa présidente.

« On ne peut pas tout accepter au nom du sport-business »

AGNÈS POPELIN Une mousquetaire pour les serres

PORTRAIT

REPÈRES

2007 Création du Collectif Auteuil -Les Princes

2009 Secrétaire générale adjointe d'Île-de-France Environnement

2010 Mobilisation pourla défense du StadeJean-Bouin

2013 Lutte contre leprojet d'extension de Roland-Garros

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