ravel daphnis et chloe - idagio · 2019. 3. 26. · la musique y scintille, vibre, étincelle,...

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LA VALSE COMPLETE BALLET ORCHESTRE ET CHŒURS DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS RAVEL DAPHNIS ET CHLOE

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  • LA VALSE

    COMPLETE BALLET

    ORCHESTREET CHŒURSDE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS

    RAVEL

    DAPHNIS ET CHLOE

  • 2

    DAPHNIS ET CHLOÉ

    Première partie

    1 Introduction (2:57)

    2 Danse religieuse (4:45)

    3 Danse des jeunes filles (3:28)

    4 Danse grotesque de Dorcon (1:47)

    5 Danse légère et gracieuse de Daphnis (4:01)

    6 Danse de Lyceion (2:21)

    7 Bruits d’armes. Enlèvement de Chloé (1:44)

    8 Nocturne. Danse lente et mystérieuse

    des Nymphes. Apparition de Pan (5:11)

    Deuxième partie

    9 Interlude (2:48)

    10 Au camp de pirates : Danse guerrière.

    Bryaxis ordonne d’amener la captive (4:44)

    11 Danse suppliante de Chloé (2:58)

    12 Bryaxis veut l’entraîner (2:44)

    Troisième partie

    13 Lever du jour (5:01)

    14 Pantomime (Les amours de Pan et Syrinx) (6:30)

    Frédéric Chatoux flûte solo

    15 Danse générale (Bacchanale) (4:43)

    16 LA VALSE (12:30)

    tt 68:35

    MAURICE RAVEL 1875-1937

    DAPHNIS ET CHLOÉBallet en un acte

    LA VALSEPoème chorégraphique

    ORCHESTREET CHŒURSDE L’OPÉRA NATIONALDE PARIS

    PHILIPPE JORDAN

  • Les enregistrements de l’intégrale de Daphnis et Chloé

    de Maurice Ravel sont rares. Celui que nous proposons

    est d’autant plus précieux, je crois, qu’il contient en

    creux toute l’expérience accumulée lors des onze

    représentations du ballet de Benjamin Millepied que

    nous avons données à l’Opéra Bastille au printemps

    2014. Diriger cette partition à la tête de l’Orchestre et

    des Chœurs de l’Opéra national de Paris a toujours

    été pour moi un objectif depuis mon arrivée en France.

    L’expérience que j’ai vécue lors de la préparation et lors

    des représentations de ce ballet m’a beaucoup appris.

    Elle m’a notamment permis d’imaginer une dramaturgie

    qui m’a été très utile pour définir mon propre parcours

    dans cette partition afin de réussir par la musique

    à raconter l’histoire des personnages de Daphnis et

    Chloé (que je suis ravi de voir publier dans le livret

    afin de permettre à chacun d’entreprendre son voyage

    imaginaire sur les terres grecques). Cette œuvre est

    non seulement la plus longue, mais elle est sans doute

    la plus extraordinaire de Maurice Ravel. Je n’oublie

    pas les chefs-d’œuvre que sont La Valse ou Boléro,

    mais l’importance de la composition, la construction,

    le raffinement extrême, la richesse de l’orchestration,

    l’utilisation originale des chœurs font de Daphnis et

    Chloé une réussite exceptionnelle. Et je tiens encore à

    souligner une autre de ses qualités : sa lumière. Il y a ici

    une évocation merveilleuse de la lumière de la Grèce,

    une Grèce à la fois réelle et sublimée, une idée de la

    Grèce traduite en musique, l’Antiquité rêvée par Ravel.

    La musique y scintille, vibre, étincelle, chatoie. On y

    ressent une « joie de vivre » unique pour reprendre

    le titre du tableau célèbre de Matisse.

    À Daphnis et Chloé, j’ai voulu associer pour cet

    enregistrement sa merveilleuse Valse. Comme on le

    sait, Ravel souhaitait rendre un hommage aux valses

    viennoises, témoignages émouvants pour lui d’un

    monde à jamais perdu, un monde d’avant la catastrophe

    de la Première Guerre mondiale. Tout comme pour

    Daphnis et Chloé d’ailleurs, Ravel a créé avec sa Valse

    un véritable poème symphonique qui devait avoir

    initialement Vienne pour titre. Composée après 1918,

    cette œuvre porte en elle le fantôme d’un Empire

    disparu, elle est comme un songe merveilleux et fragile

    d’une forme de candeur et d’insouciance que nous

    pourrions entrapercevoir à travers le brouillard des

    pires cataclysmes. Avec cette Valse nous dansons sur

    un volcan qui n’est pas encore éteint, qui menace même

    de se réveiller. L’abîme est sous nos pieds. C’est dans

    cet esprit, je pense, que Ravel a composé cette merveille.

    C’est une forme de « requiem » d’autant plus boule -

    versant qu’il prend la forme enchanteresse de la valse.

    Philippe Jordan, 2015

    3

    DAPHNIS ET CHLOÉ

  • RAVEL : DAPHNIS ET CHLOÉLA VALSE

    C’est au danseur et chorégraphe Michel Fokine que l’on

    doit l’idée de tirer un ballet des « Amours pastorales de

    Daphnis et Chloé », de Longus (poète grec du iie siècle

    après J.C.). Diaghilev, directeur des Ballets russes,

    s’enthousiasme pour le projet, passe commande de

    la musique à Ravel, qui se met au travail dès 1909.

    Une première version terminée en mai 1910 se verra

    plusieurs fois remaniée, suscitant quelques conflits

    entre le compositeur et Diaghilev. Les discussions sont

    également très vives entre Michel Fokine et Diaghilev,

    en désaccord au sujet de la chorégraphie. Ravel révise

    l’argument du ballet, dont il met au point le canevas

    final. L’action se déroule dans un pay sage pastoral et

    comporte trois grandes scènes. Le berger Daphnis aime

    Chloé ; survient un groupe de pirates qui enlèvent

    Chloé, sauvée par l’intervention du dieu Pan. Les

    amants réunis miment l’histoire de Pan et de la nymphe

    Syrinx, l’œuvre se terminant par une danse générale.

    Un premier concert d’extraits symphoniques est donné

    aux Concerts Colonne le 2 avril 1911, dirigé par Gabriel

    Pierné, avec un accueil mitigé. La première de la version

    intégrale choré graphiée a lieu, sous la direction musicale

    de Pierre Monteux, le 8 juin 1912 au Théâtre du

    Châtelet, dans une chorégraphie de Fokine, décors

    et costumes de Léon Bakst. Nijinsky danse Daphnis,

    Tamara Karsavina, Chloé.

    L’accueil du public et de la presse est médiocre.

    Pierre Lalo, pour Le Temps, éreinte l’œuvre et Vincent

    d’Indy mentionne « des holocaustes de frottis bizarres

    dont l’utilité musicale ne paraît point flagrante ». Le

    critique musical Henry Gauthier-Villars, dit « Willy »,

    en revanche, s’enflamme pour un « orchestre de rêve ».

    Le 29 mai 1913, la représentation de Daphnis et Chloé

    au Théâtre des Champs-Élysées pâtit du couplage avec

    la création (fort tumultueuse, on le sait) du Sacre du

    printemps de Stravinsky, au profit (paradoxal) de ce

    dernier. Quant à l’idée d’inscrire des chœurs dans

    la partition, elle provoque de violents conflits entre

    Ravel et Diaghilev, qui n’en voit pas l’utilité et la juge

    inadaptée au projet. Il prie donc Ravel d’écrire une

    autre version, sans les chœurs. Ravel s’exécute, mais

    demande expressé ment que la version originale soit

    conservée pour les grandes productions. Diaghilev,

    cependant, passe outre pour la présentation

    londonienne de Daphnis au Théâtre de Drury Lane

    le 9 juin 1914, provoquant la fureur du compositeur.

    Les relations se détériorent également entre Fokine et

    Diaghilev, celui-ci jugeant le travail de Fokine désuet

    et lui préférant les innovations de Nijinsky. Fokine,

    outré par ce désaveu d’une œuvre dont l’idée lui

    revient, rompt avec les Ballets russes. L’œuvre entre

    au répertoire de l’Opéra de Paris le 20 juin 1921 et

    connaît enfin le succès.

    « Mon intention, écrit Ravel dans son Esquisse

    autobiographique, était de composer une vaste fresque

    musicale, moins soucieuse d’archaïsme que de fidélité

    à la Grèce de mes rêves qui s’apparente assez volontiers

    à celle qu’ont imaginée et dépeinte les artistes français

    du xviiie siècle. » Cette symphonie choré graphique 4

  • avec chœurs est tout à la fois un ballet, voyant se

    succéder des rythmes de danse contrastés, et une ample

    symphonie, unifiée, écrit Ravel, « au moyen d’un petit

    nombre de motifs dont les développements assurent

    l’homogénéité symphonique de l’ouvrage ». Le com -

    positeur répondait en cela à l’idée originelle de Fokine

    de remplacer les « numéros » du ballet classique par

    une musique et une action continues.

    L’effectif instrumental imaginé par Ravel pour

    Daphnis et Chloé est généreux : cuivres par quatre,

    percussions étoffées, présence d’un éoliphone (machine

    à vent). La magie de cette partition tient d’abord à la

    subtilité de l’orchestration et à l’invention dans le

    déploie ment de l’espace sonore. Les effets impression -

    nistes du tout début, dans le registre grave, l’archaïsme

    des harmonies – pour évoquer une Antiquité grecque

    rêvée ? – laissent émerger progressivement des chants,

    comme si l’œil, contemplant un tableau abstrait, était

    soudainement attiré par un motif figuratif… Tout

    semble fait pour captiver l’auditeur par la magie d’une

    très riche fresque sonore. Les cordes en sourdine pour

    le Nocturne, les effets vibratoires des trilles, l’étrangeté

    des glissandi dans la nuance pianissimo : c’est là l’une

    des séquences les plus fascinantes de tout le ballet.

    Quant au célèbre Lever du jour, avec ses étrangetés

    instrumen tales, sa magie orchestrale, rappelant les

    partitions d’un Rimski-Korsakov, d’un Borodine, d’un

    Richard Strauss, il captive par sa dramaturgie. « C’est

    un sacre, a écrit le musicologue Christian Goubault,

    une épi phanie ; on croirait revivre au Jardin d’Eden ».

    Et la Danse générale qui clôt le ballet procure à Ravel

    l’occasion d’une superbe exaltation orchestrale –

    rutilance de l’orchestration et rythmes très favorables

    au mouvement chorégraphique.

    La date de composition de La Valse (1919/1920) n’est

    pas anodine : faire référence, peu après la fin de la

    Première Guerre mondiale, à l’un des ingrédients les

    plus dérisoires du règne des Habsbourg prend son

    sens le plus virulent. Hommage aux Strauss, bien sûr,

    mais aussi composition foncièrement énigmatique,

    où la jubilation du oum-pa-pa semble menacée par

    l’inquiétude d’une musique rien moins que festive.

    La partition indique : « Des nuées tourbillonnantes

    laissent entrevoir par éclaircies des couples de valseurs.

    Elles se dissipent peu à peu : on distingue une immense

    salle peuplée d’une foule tournoyante. La scène

    s’éclaire progressivement. La lumière des lustres éclate

    au fortissimo. Une cour impériale vers 1855. » Comme

    en un rêve de valse, les contrebasses divisées dessinent,

    dans le flou et les limbes, une esquisse de thème à trois

    temps, la recouvrant d’emblée pour la laisser émerger

    à nouveau. Toute l’introduction, d’une extraordinaire

    étrangeté, se déroule ainsi comme un conflit fanto -

    matique entre la pulsation de la valse cherchant à

    s’imposer et son annulation réitérée par des trémolos

    de cordes, fusées chromatiques des vents et traits

    de harpes.

    L’œuvre est en deux parties : deux grands

    crescendos imposant progressivement la vitalité des

    thèmes de valse, à partir du chaos. Ravel y instaure

    une fascinante ambiguïté entre la brillance d’une valse5

  • viennoise et le déni suggéré par les déchirements

    de l’orchestration et ses effets quasi terrifiants. La

    découvrant présentée à deux pianos en avril 1920,

    Diaghilev eut ces mots : « Ravel, c’est un chef-d’œuvre,

    mais ce n’est pas un ballet. C’est la peinture d’un

    ballet ». Malgré la pertinence de cette remarque, ou à

    cause d’elle, La Valse signa la fin des relations entre

    les deux artistes, ce qui ne l’empêcha nullement de

    connaître une brillante carrière…

    Hélène Pierrakos, 2015

    6

  • DAPHNIS ET CHLOÉ

    Première partie. Une prairie à la lisière d’un bois sacré.

    Au fond, des collines. À droite, une grotte, à l’entrée

    de laquelle, taillées à même le roc, sont figurées trois

    Nymphes, d’une sculpture archaïque. Un peu vers le

    fond, à gauche, un grand rocher affecte vaguement la

    forme du dieu Pan. Au second plan, des brebis paissent.

    Une après-midi claire de printemps. Au lever du rideau,

    la scène est vide.

    1 Entrent des jeunes gens et des jeunes filles, portant

    des corbeilles de présents destinés aux Nymphes. Peu à

    peu la scène se remplit. La foule s’incline devant l’autel

    des Nymphes. Les jeunes filles entourent les socles de

    guirlandes.

    2 Danse religieuse. Tout au fond l’on découvre

    Daphnis précédé de ses troupeaux. Chloé le rejoint.

    Ils s’acheminent vers l’autel et disparaissent à un

    tournant. Daphnis et Chloé entrent au premier plan

    et viennent se prosterner devant les Nymphes. La

    danse s’interrompt. Émotion douce à la vue du couple.

    3 Les jeunes filles attirent Daphnis et l’entourent

    de leurs danses. Chloé ressent les premières atteintes

    de la jalousie. À ce moment, elle est entraînée dans la

    danse des jeunes gens. Le bouvier Dorcon se montre

    particulièrement entreprenant. Daphnis à son tour

    semble dépité. Danse générale. À la fin de la danse

    Dorcon veut embrasser Chloé. Innocemment elle

    prête la joue. Mais d’un geste brusque Daphnis écarte

    le bouvier et s’approche tendrement de Chloé. Les

    jeunes gens s’interposent. Ils se placent devant Chloé

    et éloignent doucement Daphnis. L’un d’eux propose

    un concours de danse entre Daphnis et Dorcon. Un

    baiser de Chloé sera le prix destiné au vainqueur.

    4 Danse grotesque de Dorcon. La foule imite

    ironiquement les gestes gauches du bouvier, qui

    termine sa danse au milieu d’un rire général.

    5 Danse légère et gracieuse de Daphnis. Tous invitent

    Daphnis à recevoir la récompense. Dorcon s’avance

    aussi, mais il est chassé par la foule qui l’accompagne

    de rires bruyants. Les rires s’interrompent devant le

    groupe radieux que forment Daphnis et Chloé enlacés.

    La foule se retire emmenant Chloé. Daphnis reste,

    immobile, comme en extase. Puis il se couche à plat

    ventre sur l’herbe, la figure dans ses mains.

    6 Lyceion entre. Elle aperçoit le jeune pâtre,

    s’approche, lui soulève la tête en lui mettant les mains

    devant les yeux. Daphnis croit à une espièglerie de

    Chloé. Mais il reconnaît Lyceion et veut s’éloigner.

    Lyceion danse. Comme par mégarde elle laisse tomber

    un de ses voiles. Daphnis le ramasse et le lui repose sur

    les épaules. Ironique, elle reprend sa danse qui, plus

    langoureuse, s’anime jusqu’à la fin. Un autre voile

    glisse à terre qui est de nouveau relevé par Daphnis.

    Dépitée, elle s’enfuit, moqueuse, laissant le jeune

    berger très troublé.7

  • 7 L’on perçoit des bruits d’armes, des cris de guerre

    qui se rapprochent. Au second plan, des femmes

    traversent la scène, poursuivies par les pirates. Daphnis

    songe à Chloé, peut-être en danger, et sort précipitam -

    ment pour la secourir. Chloé accourt, éperdue,

    cherchant un abri. Elle se jette devant l’autel des

    Nymphes, implorant leur protection. Un groupe de

    brigands fait irruption, aperçoit la jeune fille et l’enlève.

    Daphnis entre cherchant Chloé. Il découvre à terre une

    sandale qu’elle a perdue dans la lutte. Fou de désespoir,

    il maudit les divinités qui n’ont su protéger la jeune fille

    et tombe évanoui, à l’entrée de la grotte.

    8 Une lumière irréelle enveloppe le paysage. Une

    petite flamme brille soudain sur la tête d’une des

    statues. La nymphe s’anime et descend de son piédestal.

    La deuxième nymphe. La troisième nymphe. Elles

    se concertent et commencent une danse lente et

    mystérieuse. Elles aperçoivent Daphnis. Elles se

    penchent et essuient ses larmes. Elles le raniment et

    le conduisent vers le rocher. Elles invoquent le dieu

    Pan. Peu à peu la forme du dieu se dessine. Daphnis

    se prosterne suppliant. Tout s’éteint.

    Deuxième partie

    9 Derrière la scène, on entend des voix, très

    lointaines d’abord. Des appels de trompes au loin.

    Les voix se rapprochent.

    Une lueur sourde. On est au camp des pirates. Côte

    très accidentée. Au fond, la mer. À droite et à gauche,

    perspective de rochers. Une trirème se découvre, près de

    la côte. Par endroits, des cyprès. On perçoit les pirates,

    courant çà et là, chargés de butin. Des torches sont

    apportées, qui finissent par éclairer violemment la scène.

    10 [Danse guerrière]. Bryaxis ordonne d’amener la

    captive. Chloé, les mains liées, est trainée par deux

    pirates. Bryaxis lui ordonne de danser.

    11 Danse suppliante de Chloé. Elle tente de fuir. On

    la ramène avec violence. Désespérée, elle reprend sa

    danse. De nouveau, elle essaie de s’échapper. Elle est

    encore ramenée. Elle s’abandonne au désespoir, pensant

    à Daphnis.

    12 Bryaxis veut l’entraîner. Elle supplie. Le chef

    l’emporte triomphant. Soudain l’atmosphère semble

    chargée d’éléments insolites. Par endroits, allumés

    par des mains invisibles de petits feux s’allument. Çà

    et là, des êtres fantastiques rampent ou sautillent. Les

    chèvre-pieds surgissent de toutes parts et entourent les

    brigands. La terre s’entrouvre. Formidable, l’ombre

    de Pan se profile sur les montagnes du fond, dans un

    geste menaçant. Tous fuient, éperdus.

    8

  • Troisième partie. Le décor semble se fondre. Il est

    remplacé par le paysage de la première partie à la fin

    de la nuit.

    13 Aucun bruit que le murmure des ruisselets amassés

    par la rosée qui coule des roches. Daphnis est toujours

    étendu devant la grotte des Nymphes. Peu à peu le

    jour se lève. On perçoit des chants d’oiseaux. Au loin,

    un berger passe avec son troupeau. Un autre berger

    traverse le fond de la scène. Entre un groupe de pâtres

    à la recherche de Daphnis et Chloé. Ils découvrent

    Daphnis et le réveillent. Angoissé, il cherche Chloé du

    regard. Elle apparaît enfin, entourée de bergères. Ils se

    jettent dans les bras l’un de l’autre. Daphnis aperçoit

    la couronne de Chloé. Son rêve était une vision

    prophétique : l’inter vention de Pan est manifeste.

    14 Le vieux berger Lammon explique que, si Pan a

    sauvé Chloé, c’est en souvenir de la nymphe Syrinx,

    dont le dieu fut épris autrefois. Daphnis et Chloé

    miment l’aventure de Pan et de Syrinx. Chloé figure

    la jeune nymphe errant dans la prairie. Daphnis/Pan

    apparaît et lui déclare son amour. La nymphe le

    repousse. Le dieu devient plus pressant. Elle disparaît

    dans les roseaux. Désespéré, il arrache quelques tiges,

    en forme une flûte et joue un air mélancolique. Chloé

    réapparaît et figure, par sa danse, les accents de la flûte.

    La danse s’anime de plus en plus et, dans un tournoie -

    ment éperdu, Chloé tombe dans les bras de Daphnis.

    15 Devant l’autel des Nymphes, il jure sa foi sur deux

    brebis. Entre un groupe de jeunes filles costumées

    en bacchantes, agitant des tambourins. Daphnis et

    Chloé s’enlacent tendrement. Un groupe de jeunes

    hommes envahit la scène. Joyeux tumulte. Danse

    générale. Daphnis et Chloé. Dorcon.

    9

  • There are few complete recordings of Maurice Ravel’s

    Daphnis et Chloé. The one we offer here seems to

    me all the more to be treasured because it reflects the

    experience accumulated over the course of the eleven

    performances of Benjamin Millepied’s ballet that we

    gave at the Opéra Bastille in spring 2014. It has been

    my ambition to conduct the Chorus and Orchestra of

    the Opéra National de Paris in this work ever since I

    arrived in France and I learned a great deal through my

    experience in preparing and performing it. In particular,

    I came to a way of visualising the dramatic structure

    which was very useful in defining my own approach to

    the score, enabling me to tell the story of the characters

    in Daphnis et Chloé through the music (and I am

    delighted to see that the book let includes the story so

    that everyone can undertake their own journey of the

    imagination through the Greek landscape). Not only

    is this Ravel’s longest work, it is certainly also his most

    extraordinary, and I say this fully aware of his master -

    pieces La Valse and Boléro. The scale of the work, its

    structure, its extreme sophisti cation, the richness of

    the orchestration and the original use of the chorus

    combine to make Daphnis et Chloé an extraordinary

    success. There is an additional quality which I would

    like to underline: the light. The work is a wonderful

    evocation of the light in Greece, a Greece which is

    both real and idealised, a notion of Greece in music,

    the ancient world as imagined by Ravel. The music

    sparkles, pulsates, glitters, shimmers. To echo the title

    of Matisse’s famous painting, it conveys a unique

    sense of ‘joie de vivre’.

    Alongside Daphnis et Chloé I wanted to include

    Ravel’s wonderful La Valse. We know that Ravel

    wanted to pay tribute to the Viennese waltz, which

    he saw as a touching record of a world lost forever, a

    world dating from before the catastrophe of the First

    World War. As with Daphnis et Chloé Ravel created

    in La Valse a genuine symphonic poem and initially

    intended to give it the title Wien. Written after 1918,

    it is haunted by the ghost of vanished empire, a kind

    of wonderful yet fragile dream in which we catch

    glimpses of carefree innocence through the mists of

    direst calamity. In La Valse we are dancing on the edge

    of a volcano, one that threatens to awaken and erupt.

    Beneath our feet lies the abyss. This is the spirit in

    which I believe Ravel composed this marvellous work.

    It is a kind of requiem, made all the more devastating

    because it takes the enchanting shape of a waltz.

    Philippe Jordan

    10

    DAPHNIS ET CHLOÉ

  • RAVEL: DAPHNIS ET CHLOÉLA VALSE

    It was the dancer and choreographer Michel Fokine

    who first suggested the idea of creating a ballet from

    ‘The Pastoral Loves of Daphnis and Chloé’, by the

    second-century Greek poet Longus. Sergei Diaghilev,

    the director of the Ballets Russes, was very taken with

    the project and put Ravel in charge of the music. Ravel

    started work in 1909 and completed a first version in

    May the following year. This was to be reworked

    several times, a cause of some conflict between Ravel

    and Diaghilev. There were also heated arguments

    between Fokine and Diaghilev, who disagreed about

    the choreo graphy. Ravel revised the scenario for the

    ballet and put the finishing touches to the dramatic

    canvas. The action unfolds in a pastoral setting and

    consists of three tableaux. The shepherd Daphnis loves

    Chloé; a band of pirates arrives and abducts Chloé,

    who is saved by the inter vention of the god Pan. The

    lovers are reunited and enact the story of Pan and the

    nymph Syrinx, and the work ends in a danse générale.

    A first concert performance of symphonic extracts

    conducted by Gabriel Pierné received a lukewarm

    reception at the Concerts Colonne on 2 April 1911.

    The complete choreographed work was premiered

    with Pierre Monteux as musical director on 8 June

    1912 at the Théâtre du Châtelet, with choreography

    by Fokine and set design and costumes by Léon Bakst.

    Nijinsky danced the role of Daphnis and Tamara

    Karsavina Chloé.

    It received a modest reception from public and

    press alike. Pierre Lalo tore the work to pieces in

    Le Temps while Vincent d’Indy talked of ‘bizarrely

    obscure sacrificial offerings, whose musical function is

    far from evident’. On the other hand, the music critic

    ‘Willy’ (Henry Gauthier-Villars) enthused about the

    ‘stunning orchestra’. A performance of Daphnis et

    Chloé at the Théâtre des Champs-Élysées on 29 May

    1913 suffered by association with the (famously

    riotous) first performance of Stravinsky’s Rite of

    Spring and, paradoxically, to the advantage of the latter.

    The idea of writing a chorus into the score provoked

    ferocious conflict between Ravel and Diaghilev,

    who did not see the point and considered the idea

    inappropriate. Diaghilev urged Ravel to write another

    version without chorus and Ravel complied, but

    stipulated that the original version should be used in

    all major productions; Diaghilev then infuriated the

    composer by disregarding this for the London

    presentation of Daphnis at the Drury Lane Theatre

    on 9 June 1914. The relationship between Fokine

    and Diaghilev also deteriorated as Diaghilev began to

    consider Fokine’s work old-fashioned and to prefer

    the innovative Nijinsky and Fokine, incensed by the

    rejection of a work that had been his idea, broke with

    the Ballets Russes. Daphnis et Chloé was performed

    at the Paris Opera on 20 June 1921 and was at last

    a success.

    Ravel wrote in his autobiographical sketch that his

    intention ‘was to compose a vast musical fresco, less

    concerned with the archaic than with being faithful to11

  • the Greece of my dreams, which generally resembles

    Greece as imagined and portrayed by the French artists

    of the eighteenth century.’ This symphonie choré -

    graphique with chorus is at one and the same time

    a ballet embracing a succession of different dance

    rhythms and a sweeping sym phony which, as Ravel

    wrote, derives its unity ‘through a series of motifs

    whose development gives the work symphonic

    cohesion’. Here Ravel was responding to Fokine’s

    original idea of replacing the ‘numbers’ of classical

    ballet with continuous music and action.

    Ravel envisaged lavish instrumentation for Daphnis

    et Chloé: quadruple brass, expanded percussion,

    aeoliphone (wind machine). The magic of the score

    stems primarily from the subtlety of the orchestration

    and the inventive use of aural space. The impressionist

    effect of the opening in the lower register and the

    archaic harmonies – perhaps designed to evoke an

    Ancient Greece of dreams? – gradually allow the voices

    to emerge, as when the eye contem plates an abstract

    picture and is suddenly drawn to a figurative element

    within it. It all seems designed to captivate the listener

    through the magic of an opulent fresco of sound. The

    muted strings in the Nocturne, the vibrating effect

    of the trills, the strangeness of the subtle pianissimo

    glissandi make it one of the most fascinating sequences

    anywhere in ballet. The listener is captivated by the

    dramatic effect of the famous Lever du jour, with its

    instrumental idiosyncracies and orchestral magic

    reminiscent of the scores of Rimsky-Korsakov, Borodin

    or Richard Strauss. ‘It is a rite, an epiphany. It feels like

    a return to the Garden of Eden,’ wrote the musicologist

    Christian Goubault. The final Danse générale offers

    Ravel the opportunity for magnificent orchestral

    jubilation – glowing orchestration and rhythms which

    lend them selves entirely to being choreographed.

    The timing of the composition of La Valse (1919/1920)

    is significant: in the immediate aftermath of the First

    World War there is a searing pointedness about the

    reference to one of the most ludicrous features of the

    Habsburg era. Of course it pays tribute to the Strauss

    family, but there is also something deeply enigmatic

    about a work in which the general unease of the far

    from festive music seems to threaten the exuberance

    of the oom-pah-pahs. The score is marked: ‘Breaks in

    the swirling clouds allow glimpses of couples waltzing.

    The clouds slowly disperse to reveal a huge room full

    of people dancing. The scene grows gradually brighter.

    The light bursts from the chandeliers at the fortissimo.

    We are in an imperial court around 1855.’ As in the

    dream of a waltz the divided basses sketch out a soft-

    focus, hazy theme in triple time which immediately

    fades only to resurface again. The whole introduction

    is extremely strange, unfold ing like a ghostly struggle

    between the pulse of the waltz as it strives to impose

    itself and its repeated overwhelming by tremolo

    passages in the strings, chromatic runs in the winds

    and interventions from the harps.

    It is a work in two parts: two great crescendos

    gradually lift the vibrant waltz themes out of the

    general chaos and give them the upper hand. Ravel12

  • establishes an intriguing ambiguity between the

    brilliance of the Viennese waltz and its rejection, which

    is suggested by the almost terrifying effect of the

    heartrending orchestration. When Diaghilev first

    heard the version for two pianos in April 1920, he said:

    ‘Ravel, it is a masterpiece, but it is not a ballet. It is a

    painting of a ballet.’ Despite the perti nence of this

    remark, or perhaps because of it, La Valse signalled

    the end of the relationship between the two artists,

    although this did nothing to stand in the way of

    a brilliant future for the work itself.

    Hélène Pierrakos

    Translation: Elaine Guy

    13

  • DAPHNIS ET CHLOÉ

    Part One. A meadow at the edge of a sacred wood;

    hills in the background. On the right is a cave, at the

    entrance to which an antique sculpture of three nymphs

    is carved out of the rock. A little further towards the

    back and on the left, a large rock vaguely resembles the

    shape of the god Pan. Sheep are grazing in the middle

    ground. It is bright spring afternoon. When the curtain

    rises the stage is empty.

    1 Young men and girls enter, carrying baskets of gifts

    for the nymphs. The stage gradually fills. The crowd

    bow before the altar of the nymphs and the girls deck

    the pedestals with garlands.

    2 Religious dance. At the back of the stage Daphnis

    can be seen following his flock. Chloé joins him and

    they walk towards the altar and pass out of sight at a

    turn in the path. Daphnis and Chloé enter at the front

    of the stage and prostrate themselves before the

    nymphs. The dance breaks off. Tender emotion at the

    sight of the couple.

    3 The girls entice Daphnis and surround him with

    their dance. Chloé feels the first prick of jealousy, but

    is then drawn into the dance of the young men. The

    cowherd Dorcon is particularly attentive towards her

    and now Daphnis seems vexed. General dance. As the

    dance ends Dorcon tries to kiss Chloé. Innocently, she

    offers her cheek, but Daphnis abruptly pushes Dorcon

    away and tenderly approaches Chloé himself. The

    young men intervene: they stand in front of Chloé

    and gently draw Daphnis away. One of them suggests

    a dance contest between Daphnis and Dorcon. The

    prize for the winner will be a kiss from Chloé.

    4 Dorcon’s grotesque dance. The group mock the

    cowherd’s clumsy movements and he ends his dance

    amidst general laughter.

    5 Daphnis’ light and graceful dance. The shepherds

    invite Daphnis to receive his prize. Dorcon steps

    forward too, but is chased away by the crowd amidst

    shouts of laughter. The laughter dies away at the sight

    of Daphnis and Chloé’s radiant embrace. The crowd

    withdraw, leading Chloé, and Daphnis is left quite still,

    as though in ecstacy. Then he lies face down on the

    grass with his face in his hands.

    6 Lyceion enters. She sees the young shepherd and

    approaches him, then lifts his head and puts her own

    hands over his eyes. Daphnis believes that this is Chloé

    having a game but he recog nises Lyceion and tries to

    move away from her. Lyceion dances. As though un -

    intentionally she lets one of her veils fall to the ground.

    Daphnis picks it up and puts it back on her shoulders.

    With an ironic glance she resumes her dance, initially

    more languorous in style but becoming more lively

    towards the end. Another veil slips to the ground and is

    once again picked up by Daphnis. Lyceion is vexed and

    runs off, mock ing Daphnis, who is left deeply troubled.14

  • 7 Warlike sounds can be heard, and approach ing

    warlike cries. Women run across the middle ground,

    pursued by pirates. Daphnis thinks of Chloé and that

    she may be in danger, and rushes off to save her. Chloé

    then runs on, panic-stricken, looking for somewhere to

    hide. She throws herself before the altar of the nymphs,

    begging them to protect her. A band of robbers bursts

    in, sees the young girl and carries her off. Daphnis then

    enters in search of Chloé. He finds on the ground one

    of her sandals, which she lost in the struggle. Driven

    mad by despair he curses the gods for failing to protect

    the young girl and collapses in a faint at the entrance to

    the cave.

    8 An unearthly light suffuses the scene. A little flame

    suddenly flickers into life on the head of one of the

    statues. The nymph starts to move and steps down

    from her pedestal, followed by the second nymph and

    then the third. They con sult together and begin a slow

    and mysterious dance. They notice Daphnis. They bend

    over him and dry his tears, then revive him and lead

    him towards the rock. They invoke the god Pan. The

    god gradually takes shape. Daphnis prostrates himself

    in supplication. Darkness.

    Part Two

    9 Voices can be heard offstage, distant at first

    and then coming closer. Distant trumpet calls.

    A dull gleam. We are in the pirates’ camp. A rugged

    coastline, with the sea in the distance. Cliffs stretch

    away on both sides. A trireme is visible, near the shore.

    Cypresses, here and there. Pirates can be seen, hurrying

    back and forth, carrying plunder. Torches are brought,

    which eventually brighten the scene with a harsh light.

    10 [Warlike dance]. The pirate chief Bryaxis gives

    orders that the captive be brought. Chloé, her hands

    tied, is led in by two pirates. Bryaxis orders her to

    dance.

    11 Chloé’s dance of entreaty. She tries to flee but is

    violently dragged back. In despair, she resumes her

    dance. Once again she attempts to escape; once again

    she is brought back. She abandons herself to despair,

    thinking of Daphnis.

    12 Bryaxis tries to take her away. She entreats him.

    He carries her off triumphantly. Suddenly the air is

    filled with strange elements. Here and there small fires

    appear, lit by invisible hands, while fantastic beings

    slither and leap. Satyrs appear on all sides and surround

    the brigands. The earth yawns. The terrifying shadow

    of Pan is outlined against the distant mountains,

    making a threatening gesture. Everyone flees in terror.

    15

  • Part Three. The scene appears to dissolve and is replaced

    by the landscape of Part One. It is just before dawn.

    13 There is no sound except the trickle of the little

    streams that flow from the dew collected on the rocks.

    Daphnis remains stretched out before the cave of the

    nymphs. Gradually, day breaks. Bird song. In the

    distance, a shepherd passes with his flock. Another

    shepherd crosses in the background. A group of herds -

    men enter in search of Daphnis and Chloé. They see

    Daphnis and awaken him. He looks anxiously about

    for Chloé. Finally she appears, surround ed by

    shepherdesses, and the young couple throw themselves

    into each other’s arms. Daphnis notices Chloé’s wreath.

    His dream was a prophetic vision: Pan’s intervention

    is evident.

    14 The old shepherd Lammon explains that if Pan has

    saved Chloé, it was in memory of the nymph Syrinx,

    whom the god loved long ago. Daphnis and Chloé

    enact the story of Pan and Syrinx. Chloé represents

    the young nymph wandering in the meadows. Daphnis/

    Pan appears before her and declares his love. The

    nymph rebuffs him. The god becomes more insistent.

    She disappears into the reeds. In desperation he plucks

    several stems and fashions them into a flute, on which

    he plays a melan choly tune. Chloé reappears and

    mirrors, with her dance, the sound of the flute.

    The dance becomes more and more lively and whirling

    frantically, Chloé falls into Daphnis’ arms.

    15 Before the altar of the nymphs Daphnis pledges

    his love by offering two sheep. A group of girls enter

    dressed as bacchantes, shaking tambourines. Daphnis

    and Chloé tenderly embrace one another. A group of

    young men pour onto the stage. Joyful commotion.

    General dance. Daphnis and Chloé. Dorcon.

    16

  • Gesamtaufnahmen von Ravels Daphnis et Chloé sind

    selten. Die Einspielung, die wir hier vorstellen, ist

    meiner Meinung nach umso wert voller, als sie indirekt

    die gesamte Erfahrung enthält, die wir im Frühjahr

    2014 während der elf Aufführungen von Benjamin

    Millepieds Ballett an der Opéra Bastille gesammelt

    haben. Seit ich in Frankreich bin, war immer mein Ziel,

    diese Partitur mit dem Orchester und Chor der Pariser

    Opéra national zu dirigieren. Die Erfahrungen, die ich

    während der Vorbereitung und bei den Aufführungen

    dieses Balletts machte, waren für mich sehr lehrreich.

    Vor allem trugen sie dazu bei, eine Dramaturgie

    festzulegen, die sehr hilfreich war, um mir den Weg

    durch diese Partitur zu weisen, um die Geschichte

    von Daphnis und Chloe durch die Musik erzählen zu

    können. Dieses Werk ist nicht nur die längste, sondern

    auch die ungewöhnlichste Komposition Maurice

    Ravels. Ich habe Meisterwerke wie La Valse oder

    Boléro nicht vergessen, doch die Bedeutung dieser

    Partitur, ihr Aufbau, ihre erlesene Verarbeitung und

    reiche Orchestrierung, die ungewöhnliche Verwendung

    von Chören machen Daphnis et Chloé zu einem

    heraus ragenden Erfolg. Und ich möchte auch noch

    eine weitere ihrer Qualitäten betonen: ihr Licht.

    Wunderbar ist der Verweis auf das Licht Griechenlands,

    eines Griechen lands, das ebenso real wie vergeistigt

    erscheint, eine Vorstellung von Griechenland, die in

    Musik übersetzt wurde, die Antike, wie sie Ravel sich

    erträumte. Die Musik funkelt, vibriert, glitzert und

    schillert. Man verspürt eine einzigartige ‚Lebensfreude‘,

    um auf den Titel des berühmten Gemäldes von Matisse

    zurückzukommen.

    Für diese Aufnahme wollte ich Daphnis et Chloé

    mit seiner wunderbaren Valse kombinieren. Bekannt -

    lich wollte Ravel den Wiener Walzern Ehre erweisen,

    für ihn bewegende Zeugnisse einer auf ewig verlorenen

    Welt, einer Welt vor der Katastrophe des Ersten Welt -

    kriegs. Wie bei Daphnis et Chloé hat Ravel mit seiner

    Valse eine wahre symphonische Dichtung geschaffen,

    die ursprünglich den Titel Vienne tragen sollte.

    Dieses Werk, nach 1918 komponiert, trägt in sich das

    Phantom eines untergegangenen Imperiums, es ist

    wie ein wunderbarer, zarter Traum, voller Reinheit

    und Unbeschwertheit, den wir durch den Nebel der

    schlimmsten Katastrophen zu erblicken vermögen.

    Mit dieser Valse tanzen wir auf einem Vulkan, der

    noch nicht erloschen ist, der gar droht, wieder zu

    erwachen. Der Abgrund ist unter unseren Füßen. In

    diesem Sinne, so meine ich, hat Ravel dieses wunder -

    bare Werk kom poniert. Es ist eine Art ‚Requiem‘,

    umso erschütternder, als es die bezaubernde Form

    des Walzers angenommen hat.

    Philippe Jordan

    17

    DAPHNIS ET CHLOÉ

  • RAVEL: DAPHNIS ET CHLOÉLA VALSE

    Die Idee, den Hirten- und Liebesroman ‚Daphnis und

    Chloe‘ des griechischen Dichters Longos (2. Jh. n. Chr.)

    zu einem Ballett zu verarbeiten, verdanken wir dem

    Tänzer und Choreographen Michel Fokine. Diaghilev,

    der Leiter der Ballets russes, begeisterte sich für das

    Projekt und beauftragte mit der Musik Maurice Ravel,

    der sich bereits 1909 an die Arbeit machte. Eine erste,

    im Mai 1910 beendete Version wurde mehrere Male

    überarbeitet und führte zu einigen Unstimmigkeiten

    zwischen dem Komponisten und Diaghilev. Sehr

    lebhaft waren auch die Diskussionen zwischen Michel

    Fokine und Diaghilev, die sich über die Choreo graphie

    nicht einigen konnten. Ravel revidierte den Handlungs -

    ablauf des Balletts und schuf das abschließende

    Grundgerüst. Die Handlung spielt in einer pastoralen

    Landschaft und enthält drei große Szenen: Der Hirte

    Daphnis liebt Chloe; eine Gruppe Piraten taucht auf

    und ent führt Chloe, die schließlich durch das Ein -

    greifen des Gottes Pan gerettet wird. Die Liebenden,

    wieder vereint, spielen die Geschichte Pans und der

    Nymphe Syrinx nach, und das Werk endet mit einem

    allgemeinen Tanz. Ein erstes Konzert mit sym -

    phonischen Auszügen fand am 2. April 1911 unter der

    Leitung von Gabriel Pierné in den Concerts Colonne

    statt und wurde verhalten aufgenom men. Die Urauf -

    füh rung der vollständigen choreographierten Version

    erfolgte am 8. Juni 1912 im Théâtre du Châtelet unter

    der musika lischen Leitung von Pierre Monteux, in

    einer Choreographie von Michel Fokine und mit einer

    Bühnenausstattung und den Kostümen von Léon Bakst.

    Nijinsky tanzte Daphnis, Tamara Karsawina Chloe.

    Die Aufnahme durch Publikum und Presse war

    mäßig. Pierre Lalo, für Le Temps, äußerte sich abfällig

    über das Werk, Vincent d’Indy sprach von ‚Brand -

    opfern merkwürdiger Reibungen, deren musikalischer

    Nutzen nicht ersichtlich ist‘. Der Musikkritiker Henry

    Gauthier-Villars, genannt ‚Willy‘, hingegen begeisterte

    sich für ein ‚Traumorchester‘. Die Aufführung von

    Daphnis et Chloé am 29. Mai 1913 im Théâtre des

    Champs-Élysées musste die Kopplung mit der

    (bekanntlich turbulenten) Uraufführung von

    Strawinskys Sacre du printemps über sich ergehen

    lassen, die (paradoxerweise) letzterem Werk zugute

    kam. Die Idee, Chöre in die Partitur aufzunehmen,

    verursachte heftige Auseinandersetzungen zwischen

    Ravel und Diaghilev, der ihren Nutzen nicht einsah

    und sie bei diesem Projekt für unpassend hielt. Er

    bat daher Ravel, eine weitere Fassung zu schreiben,

    ohne Chöre. Ravel kam seiner Bitte nach, erbat sich

    jedoch ausdrücklich, die Originalversion für große

    Produktionen aufzubewahren. Diaghilev hingegen

    überging sie bei der Aufführung von Daphnis am

    9. Juni 1914 im Londoner Drury Lane Theatre und

    zog sich den Zorn des Komponisten zu. Auch die

    Beziehungen zwischen Fokine und Diaghilev, der

    Fokines Arbeit für antiquiert hielt und Nijinskys

    Neuerungen vorzog, verschlechterten sich. Fokine,

    über die Missbilligung eines Werkes empört, dessen

    Idee von ihm stammte, brach mit den Ballets russes.18

  • Das Ballett ging am 20. Juni 1921 in das Repertoire

    der Pariser Opéra ein und erzielte endlich Erfolg.

    ‚Meine Absicht war‘, schrieb Ravel in seiner

    Esquisse autobiographique, ‚ein riesiges musi kalisches

    Fresko zu komponieren, bei dem es weniger um

    Altertümlichkeit als um die Treue zum Griechenland

    meiner Träume ging und das sich recht mühelos in

    das Bild fügte, das sich die französischen Künstler

    des 18. Jahrhunderts von dieser Landschaft gemacht

    hatten.‘ Diese choreographische Symphonie mit

    Chören ist ein Ballett mit einer Abfolge kontrastie -

    render Tänze und gleichzeitig eine ausgedehnte, in sich

    geschlossene Symphonie mit einer geringen Anzahl

    an Motiven, deren Verarbeitung die symphonische

    Homo genität des Werkes gewährleistet. Der Kompo -

    nist kam damit der ursprünglichen Idee Fokines ent -

    gegen, die ‚Nummern‘ des klassischen Balletts durch

    eine fortlaufende Musik und Handlung zu ersetzen.

    Die Instrumentalbesetzung, die Ravel für Daphnis

    et Chloé vorsah, ist üppig: vierfache Blechbläser,

    erweitertes Schlagwerk, Vorhanden sein eines Äoliphons

    (Windmaschine). Der Zauber der Partitur beruht in

    erster Linie auf der subtilen Orchestrierung und der

    Inter vention in die Anlage des Klangraums. Die

    impressionistischen Effekte ganz am Anfang, im tiefen

    Register, die archaischen Harmonien – um eine

    erträumte griechische Antike herauf zubeschwören? –

    lassen allmählich Gesänge hervortreten, als würde das

    Auge bei der Betrachtung einer abstrakten Malerei

    plötzlich von einem figurativen Muster angezogen …

    Alles scheint darauf angelegt zu sein, den Hörer durch

    den Zauber eines sehr reichen Freskos in den Bann

    zu ziehen. Die gedämpften Streicher im Nocturne,

    die vibrierenden Effekte der Triller, die seltsam

    anmutenden, pianissimo vorgetragenen Glissandi –

    hier finden wir eine der faszinierendsten Sequenzen

    des ganzen Balletts. Was den berühmten Lever du jour

    betrifft, mit seinen instrumentalen Merkwürdig keiten,

    seinem orchestralen Zauber, der an die Kompositionen

    eines Rimski-Korsakow, eines Borodin oder Richard

    Strauss erinnert, so besticht er durch seine Drama -

    turgie. ‚Das ist eine Weihe‘, schrieb der Musikwissen -

    schaftler Christian Goubault, ‚eine Offenbarung; man

    könnte meinen, wieder im Garten Eden zu leben.‘ Und

    die abschließende danse générale bietet Ravel Gelegen -

    heit zu einem wunderbaren orchestralen Höhenflug –

    schimmernder Glanz der Orchestrierung und

    Rhythmen, die der choreographischen Bewegung sehr

    förderlich sind.

    Das Datum der Komposition von La Valse (1919/20)

    ist nicht nebensächlich: Der Bezug, kurz nach dem

    Ende des Ersten Weltkriegs, auf eines der lächerlichsten

    Elemente der Habs burger Herrschaft gewinnt ein

    ausgesprochen gehässiges Gewicht. Hommage an die

    Strauß-Dynastie natürlich, aber auch eine von Grund

    auf rätselhafte Komposition, in der das jubelnde

    Humtata durch die Unruhe einer Musik bedroht wird,

    die alles andere als festlich ist. In der Parti tur heißt es:

    ‚Durch umherwirbelnde Nebel schleier sind hin und

    wieder walzer tanzende Paare zu erkennen. Nach und

    nach lösen sich die Schleier auf und geben den Blick 19

  • frei auf einen riesigen Saal mit zahllosen im Kreis

    wirbelnden Menschen. Die Szene hellt sich allmählich

    auf; die Kronleuchter erstrahlen plötzlich in hellem

    Glanz. Ein Kaiserhof um 1855.‘ Wie in einem

    Walzertraum skizzieren die geteilten Kontrabässe,

    unscharf und in der Schwebe, ein Thema im Dreiertakt,

    überdecken es gleich wieder und lassen es erneut

    auftauchen. Die ganze, sehr merkwürdig wirkende

    Intro duktion verläuft demnach wie in einem

    gespenstischen Konflikt zwischen dem Puls schlag des

    Walzers, der sich durchzusetzen sucht, und seiner

    wiederholten Negierung durch Streichertremoli,

    chromatisch aufblitzende Bläser und Harfenklänge.

    Das Werk besteht aus zwei Teilen: Zwei große

    Crescendi bringen aus dem Chaos allmählich

    lebensfähige Walzerthemen hervor. Ravel schafft eine

    faszinierende Ambiguität zwischen der Brillanz eines

    Wiener Walzers und seiner Verweigerung, suggeriert

    durch die Zerrissenheit der Orchestrierung und ihre

    fast erschreckenden Auswirkungen. Diaghilev kom -

    mentierte die Begegnung mit diesem Werk, das ihm

    im April 1920, auf zwei Klavieren gespielt, vorgestellt

    wurde, mit den Worten: ‚Ravel, das ist ein Meisterwerk,

    aber kein Ballett. Das ist das Gemälde eines Balletts.‘

    Obwohl diese Bemerkung zutrifft, oder gerade weil

    sie zutrifft, markierte La Valse das Ende der Beziehung

    zwischen den beiden Künstlern, was der fulminanten

    Karriere des Werkes allerdings in keiner Weise

    hinderlich war …

    Hélène Pierrakos20

  • DAPHNIS ET CHLOÉ

    Erster Teil. Eine Wiese am Rand eines heiligen Waldes,

    im Hintergrund Hügel. Rechts eine in den Fels

    gehauene Höhle, am Eingang eine antike Statue

    mit drei Nymphen, aus dem gleichen Stein gehauen.

    Links, ein Stück weiter hinten, ein großer Felsblock,

    der entfernt an die Gestalt des Gottes Pan erinnert.

    Schafe weiden im Mittelgrund. Ein heller Nachmittag

    im Frühling. Wenn sich der Vorhang öffnet, ist die

    Bühne leer.

    1 Junge Männer und junge Mädchen tragen Körbe

    herbei, in denen sich Geschenke für die Nymphen

    befinden. Die Bühne füllt sich allmählich. Alle

    verbeugen sich vor dem Altar der Nymphen. Die

    jungen Mädchen schmücken die Sockel mit Girlanden.

    2 Religiöser Tanz. Im Hintergrund folgt Daphnis

    seinen Herden. Chloe gesellt sich zu ihm. Sie nähern

    sich dem Altar und sind nach einer Wegkrümmung

    nicht mehr zu sehen. Daphnis und Chloe erscheinen

    im Vordergrund und verneigen sich vor den Nymphen.

    Der Tanz bricht ab. Zärtliche Empfindung beim

    Anblick des Paares.

    3 Die jungen Mädchen umschmeicheln Daphnis mit

    ihren Tänzen. Chloe spürt einen ersten Anflug von

    Eifersucht. In diesem Augen blick wird sie in den Tanz

    der jungen Leute einbezogen. Der Rinderhirte Dorkon

    geht besonders forsch vor, was wiederum Daphnis

    zu ärgern scheint. Allgemeiner Tanz. Am Ende des

    Tanzes versucht Dorkon, Chloe zu küssen. Arglos hält

    sie ihm ihre Wange hin. Schroff schiebt Daphnis den

    Hirten beiseite und nähert sich Chloe zärtlich. Die

    jungen Mädchen und Männer treten dazwischen. Sie

    stellen sich vor Chloe und führen Daphnis behutsam

    weg. Einer von ihnen schlägt einen Tanzwettbewerb

    zwischen Daphnis und Dorkon vor. Ein Kuss von

    Chloe soll der Preis für den Sieger sein.

    4 Grotesker Tanz Dorkons. Die Menge imitiert

    spöttisch die linkischen Bewegungen des Hirten, der

    seinen Tanz unter allgemeinem Gelächter beendet.

    5 Leichter und anmutiger Tanz von Daphnis. Alle

    fordern Daphnis auf, sich seine Belohnung zu holen.

    Dorkon tritt ebenfalls vor, wird aber von der Menge

    mit schallendem Gelächter weg gestoßen. Das Lachen

    endet vor dem strahlen den Paar Daphnis und Chloe,

    die einander umarmen. Die Menge zieht sich zurück

    und nimmt Chloe mit. Daphnis bleibt unbeweglich

    wie verzückt stehen und legt sich dann platt auf das

    Gras, das Gesicht in die Hände vergraben.

    6 Lykeion erscheint. Sie bemerkt den jungen Hirten,

    nähert sich ihm, hebt ihm den Kopf und hält ihm die

    Hände vor die Augen. Daphnis glaubt an einen Scherz

    Chloes, erkennt jedoch Lykeion und will sich

    entfernen. Lykeion tanzt. Wie aus Versehen lässt sie

    einen ihrer Schleier fallen. Daphnis hebt ihn auf und

    legt ihr ihn wieder um die Schultern. Ironisch nimmt 21

  • sie ihren Tanz wieder auf, der immer verführe rischer

    wird. Ein weiterer Schleier rutscht zu Boden, und

    wieder hebt Daphnis ihn auf. Aufgebracht und ihn

    verspottend, läuft sie weg und lässt den jungen Hirten

    verstört zurück.

    7 Waffenlärm und Schlachtrufe nähern sich. Im

    Mittelgrund laufen Frauen über die Bühne, von Piraten

    verfolgt. Daphnis glaubt, Chloe sei in Gefahr, und eilt

    davon, um sie zu retten. Chloe versucht verzweifelt,

    sich zu verstecken. Sie wirft sich vor dem Altar der

    Nymphen nieder und bittet um ihren Schutz. Eine

    Horde Räuber taucht auf, bemerkt das junge Mädchen

    und nimmt sie mit. Daphnis erscheint, auf der Suche

    nach Chloe. Er bemerkt auf dem Boden eine Sandale,

    die sie in dem Kampf verloren hat. In seiner Ver -

    zweiflung verflucht er die Göttin nen, die das junge

    Mädchen nicht beschützen konnten, und sinkt am

    Eingang der Höhle ohnmächtig zu Boden.

    8 Die Landschaft ist in ein unwirkliches Licht

    getaucht. Eine kleine Flamme leuchtet plötzlich auf

    dem Kopf einer der Statuen auf. Die Nymphe erwacht

    zum Leben und steigt von ihrem Sockel herab, dann

    die zweite und die dritte Nymphe. Sie beratschlagen

    und beginnen einen langsamen, geheimnisvollen Tanz.

    Sie bemerken Daphnis, beugen sich über ihn und

    trocknen ihm die Tränen. Sie bringen ihn wieder zu

    sich, führen ihn zu dem Felsen und rufen den Gott Pan

    an. Allmählich zeichnet sich die Gestalt des Gottes ab.

    Daphnis wirft sich zum Gebet nieder. Es wird dunkel.

    Zweiter Teil

    9 Hinter der Bühne sind Stimmen zu hören,

    zunächst sehr weit weg. Hornrufe in der Ferne.

    Die Stimmen nähern sich.

    Ein dumpfes Glühen. Piratenlager an einer zerklüfteten

    Küste, im Hintergrund das Meer, rechts und links

    Felsenklippen. Eine Trireme nähert sich der Küste.

    Hier und dort Zypressen. Piraten laufen hin und her,

    mit Beute beladen. Fackeln werden gebracht und

    tauchen bald die Bühne in gleißendes Licht.

    10 [Kriegerischer Tanz]. Bryaxis lässt die Gefangene

    bringen. Chloe, an den Händen gefesselt, wird von

    zwei Piraten herbeigeführt. Bryaxis befiehlt ihr zu

    tanzen.

    11 Flehender Tanz von Chloe. Sie versucht zu fliehen,

    wird jedoch gewaltsam zurückgeholt. Verzweifelt

    nimmt sie ihren Tanz wieder auf. Wieder versucht sie

    zu fliehen und wird wieder zurückgeholt. Sie überlässt

    sich ihrer Verzweiflung, in Gedanken bei Daphnis.

    12 Bryaxis will sie entführen. Trotz ihres Flehens

    nimmt der Räuberhauptmann sie triumphierend mit.

    Die Atmosphäre scheint plötzlich von ungewöhnlichen

    Elementen befrachtet. Unsicht bare Hände entzünden

    hier und da kleine Feuer, merkwürdige Wesen kriechen

    und hüpfen umher. Überall tauchen Satyrn auf und

    scharen sich um die Räuber. Die Erde öffnet sich. Auf22

  • den Bergen im Hinter grund zeichnet sich bedrohlich

    ein furchter regender Schatten Pans ab. Alle fliehen

    überstürzt.

    Dritter Teil. Das Bühnenbild scheint in sich zusammen -

    zufallen. Es wird ersetzt durch die Landschaft des ersten

    Teile am Ende der Nacht.

    13 Außer dem Plätschern des Taus, der in Rinn salen

    von den Felsen herabläuft, ist kein Laut zu hören.

    Daphnis liegt noch immer ausgestreckt vor der

    Nymphengrotte. Allmäh lich bricht der Tag an.

    Vogelgesang ist zu hören. In weiter Ferne zieht ein

    Hirte mit seiner Herde vorbei, ein anderer Hirte im

    Hintergrund. Eine Gruppe Hirten begibt sich auf die

    Suche von Daphnis und Chloe. Sie entdecken Daphnis

    und wecken ihn. Ängstlich sieht er sich nach Chloe um.

    Sie taucht schließlich auf, von Hirten umgeben. Sie

    werfen sich einander in die Arme. Daphnis bemerkt

    Chloes Krone. Sein Traum war eine pro phetische

    Vision: Pan hat offenbar eingegriffen.

    14 Der alte Hirte Lammon erklärt: Wenn Pan Chloe

    gerettet habe, so sei es in Erinnerung an die Nymphe

    Syrinx geschehen, in die der Gott einst verliebt war.

    Daphnis und Chloé spielen die Geschichte von Pan und

    Syrinx nach. Chloe stellt die junge Nymphe dar, die

    durch das Gras irrt. Daphnis/Pan erscheint und erklärt

    ihr seine Liebe. Die Nymphe weist ihn zurück. Der

    Gott wird forscher. Sie verschwindet im Schilf. Ver -

    zweifelt reißt er einige Schilfhalme aus, fertigt daraus

    eine Flöte und spielt eine melancholische Melodie.

    Chloe taucht wieder auf und imitiert in ihrem Tanz

    die Klänge der Flöte. Der Tanz wird immer lebhafter,

    und Chloe sinkt in einem heftigen Wirbel Daphnis in

    die Arme.

    15 Vor dem Altar der Nymphen schwört Daphnis

    Treue und verspricht, zwei Schafe zu opfern. Eine

    Gruppe junger Mädchen, als Bacchantinnen verkleidet,

    tritt auf, Tamburin spielend. Daphnis und Chloé

    umarmen einander zärtlich. Eine Gruppe junger

    Männer eilt auf die Bühne. Vergnügtes Getümmel.

    Allgemeiner Tanz. Daphnis und Chloe. Dorkon.

    Übersetzung: Gudrun Meier

    23

  • 24

    Violons 1

    Frédéric Laroque

    Karin Ato

    Agnès Crepel

    Marie-Laure Goudenhooft

    Thierry Huchin

    John Kang

    Lisa Oshima

    Elisabeth Pallas

    Hélène Perrat-Laroque

    Carole Saint-Michel

    Klodiana Skenderi

    Cécile Tête

    Yuki Tsuji

    Laurence Delvescovo

    Véronique Guay

    Valentin Broucke

    Violons 2

    Geneviève Simonot

    Ludovic Balla

    Marie-Hélène Clausse

    Marion Desbrueres

    Michèle Deschamps

    Jeanne Lancien-Mondon

    Cédric Laroque

    Vincent Laurent

    Thierry Poulet

    Ghislaine Benabdallah

    Clement Berlioz

    Elodie Laguillier

    Dinu Marinescu

    Noémie Roubieu

    Altos

    Laurent Verney

    Diederik Suys

    Anne-Aurore Anstett

    Fanny Baradeau

    Jacques Chirinian

    Jonathan Nazet

    Jacques Borsarello

    Marine Gandon

    Clémence Gouet

    Guillaume Leroy

    Marion Plard

    Elsa Seger

    Celli

    Aurélien Sabouret

    Giorgi Kharadzé

    Jean Ferry

    Alexis Descharmes

    Nathalie Gaudemer

    Eric Watelle

    Nicolas Carpentier

    Louise De Ricaud

    Renaud Malaury

    Contrebasses

    Thierry Barbé

    Catherine Leroy

    Amandine Dehant

    Min-Huei Den

    Stéphane Garaffi

    Axel Salles

    Hervé Moreau

    Antonio Torres Olmo

    Flûtes

    Frédéric Chatoux solo

    Claude Lefebvre

    Céline Nessi

    Pierre Dumail

    Hautbois

    Jacques Tys

    François-Xavier Bourin

    Christophe Grindel

    Clarinettes

    Jean-François Verdier

    Véronique Cottet-Dumoulin

    Jérôme Verhaeghe

    Bruno Martinez

    Bassons

    Nicolas Pinard

    Ludovic Tissus

    Vivian Angelloz

    Anne Vigneau

    Cors

    Vladimir Dubois

    Philippe Bréas

    Misha Cliquennois

    Pierre Moragues

    Eric Vernier

    Trompettes

    Marc Geujon

    Clément Garrec

    Luc Rousselle

    Nicolas Pardo

    Trombones

    Jean Raffard

    Nicolas Drabik

    Frédéric Potier

    Tuba

    Laurent Pézière

    Timbales

    Philippe Poncet

    Percussions

    Jean-Baptiste Leclere

    Tsuey-Ying Tai

    Christophe Vella

    Didier Vérité

    Nicolas Lethuillier

    Cécile Baillia

    Claviers

    Christine Lagniel

    Jean-Yves Sébillotte

    Harpes

    David Lootvoet

    Sylvie Perret

    ORCHESTRE DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS

  • 25

    Premiers Sopranos

    Sophie Claisse

    So-Hee Lee

    Pranvera Lehnert

    Béatrice Malleret

    Adriana Simon

    Corinne Talibart

    Seconds Sopranos

    Vania Boneva

    Anne-Sophie Ducret

    Rufeng Xing

    Natacha Figaro

    Florence Gelas

    Mezzos

    Caroline Menard

    Caroline Verdier

    Yingbin Xie

    Alexandra Foursac

    Aurélie Magnée

    Altos

    Olga Oussova

    Caroline Petit

    Myriam Piguet

    Carla Rita Vero

    Valentine Kitaine

    Anne Ollivier

    Premiers Ténors

    Emanuel Mendes

    Vincent Morell

    Hyoung Min Oh

    Hyun-Jong Roh

    Francisco Simonet

    Mathieu Septier

    Seconds Ténors

    Chae Hoon Baek

    Ook Chung

    Myoung-Chang Kwon

    Cyrille Lovighi

    Barytons

    Frédéric Guieu

    Nikolay Handjiev

    Chae Wook Lim

    Christian-Rodrigue

    Moungoungou

    Lucio Prete

    Franck Lopez

    Basses

    Marc Chapron

    Yves Cochois

    Julien Joguet

    Philippe Madrange

    Kim Ta

    Directeur musical

    Philippe Jordan

    Chef des Chœurs

    José Luis Basso

    Chef des Chœurs Adjoint

    Alessandro Di Stefano

    CHŒURS DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS

  • Recording : Grande Salle, Opéra Bastille, Paris,

    16, 17 & 20 October 2014

    Executive producer : Opéra national de Paris

    Recording producer, balance engineer,

    editing and mixing : Jean-Martial Golaz

    Assistant : Can Aykal

    With the participation of the technical teams

    of the Opéra Bastille / Opéra national de Paris

    Daphnis et Chloé

    Edition : C Redfield BV / Nordice BV;

    administered by Ed. DURAND S.A.

    Design C Christophe Lavergne – restezvivants

    Cover photo C Jean-François Leclercq/OnP

    P 2015 Opéra national de Paris, under exclusive licence

    to Parlophone Records Limited,

    A Warner Music Group Company.

    C 2015 Parlophone Records Limited,

    A Warner Music Group Company.

    This recording is supported by

    the Annenberg Foundation / GRoW

    26