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Jean-Pierre Lieb Décembre 2011 ETAT DES LIEUX DE LA FISCALITE DIRECTE DE NOUVELLE-CALEDONIE

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Page 1: Rapport sur la fiscalité directe en NC

Jean-Pierre LiebDécembre 2011

ETAT DES LIEUX DE LA FISCALITE DIRECTE

DE NOUVELLE-CALEDONIE

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Page 3: Rapport sur la fiscalité directe en NC

L’auteur tient à remercier tout particulièrement

Stéphanie Boiteux, Elise Desmazures, Christel Valentini, Céline Naveau et Michael Lacrampe de la direction des services fiscaux de Nouvelle-Calédonie

dont la disponibilité et la réactivité n’ont d’égales que l’engagement pour la Nouvelle-Calédonie et leur grand professionnalisme.

Le présent rapport est tout autant le leur.

« Article XIII Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés.

Article XIV Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. »

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789

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Page 5: Rapport sur la fiscalité directe en NC

- SOMMAIRE -

Introduction ..............................................................................................................................................7

I. COMMENT SONT IMPOSES LES REVENUS EN NOUVELLE -CALEDONIE ?.................................................9

1. 1. Le fruit de l’histoire............................................................................................................................9

1.2. Les différents prélèvements.................................................................................................................9

1.2.1. L’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) .............................................................9

1.2.2. L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC)..........................................10

1.2.3. L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)....................................................................10

1.2.4. La contribution exceptionnelle de solidarité (CES)..........................................................................11

II. QUE REPRESENTENT CES PRELEVEMENTS DANS LES RESSOURCES FINANCIERES DE LA NOUVELLE -CALEDONIE ?........................................................................................................................12

III. QUELS SONT LES MECANISMES DE BASE DE L’ IMPOSITION DES REVENUS EN CALEDONIE ?...........................................................................................................................................16

3.1. Les principes de base de l’IRPP.........................................................................................................16

3.2. La détermination du revenu net global...............................................................................................16

3.3. La détermination de l’impôt du..........................................................................................................18

IV. QUE RETENIR EN BREF DE L ’ IRPP ? ...................................................................................................19

4.1. Les caractéristiques de l’IRPP en retenant l’ensemble des foyers fiscaux............................................19

4.2. Les caractéristiques de l’IRPP au travers du prisme des seuls foyers imposables................................22

4.3. La composition des foyers fiscaux.....................................................................................................23

V. QUE NOUS APPREND L’ IRPP SUR LES REVENUS DES MENAGES ? ........................................................27

VI. QUELS NIVEAUX D ’ IMPOSITION SUPPORTENT LES DIFFERENTS REVENUS ?.....................................32

6.1. L’approche au travers des taux moyens d’imposition .........................................................................32

6.2. L’approche au travers des taux marginaux d’imposition.....................................................................33

6.2.1. Focus sur les bénéfices agricoles.....................................................................................................35

6.2.2. Focus sur les revenus fonciers .........................................................................................................35

VII. QUI SUPPORTE LA CHARGE DE L ’ IRPP ?...........................................................................................36

VIII. QUE PERMET DE METTRE EN EXERGUE L ’ANALYSE PAR REVENU DOMINANT ?............................40

8.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux.......................................................................................40

8.2. L’analyse sur les seuls foyers imposables...........................................................................................42

8.3. L’analyse au travers d’un cas particulier : les célibataires sans enfants...............................................43

8.3.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux ....................................................................................43

8.3.2. L’analyse sur les seuls foyers imposables........................................................................................45

8.4. L’analyse au travers d’un cas particulier : les couples avec deux enfants............................................45

8.4.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux ....................................................................................45

8.4.1. L’analyse sur les seuls foyers imposables........................................................................................47

Page 6: Rapport sur la fiscalité directe en NC

IX. LA SITUATION DES DIFFERENTES PROVINCES EST -ELLE DIFFERENTE ? ...........................................48

9.1. Données générales.............................................................................................................................48

9.2. Focus sur la répartition par nature de revenu......................................................................................51

X. QUELS SONT LES EFFETS DU BAREME ? ..............................................................................................52

10.1. Les évolutions du barème.................................................................................................................52

10.2. L’impact du barème.........................................................................................................................54

XI. QUELLE EST LA DYNAMIQUE DE LA DEPENSE FISCALE ?..................................................................57

11.1. Les charges déductibles du revenu global.........................................................................................57

11.2. Les réductions d’impôts...................................................................................................................60

11.3. Les bénéficiaires de ces dispositifs...................................................................................................62

XII. COMMENT EST ORGANISEE L ’ IMPOSITION DES RCM ENTRE L ’IRPP, L’ IRCDC ET L ’ IRVM ?..................................................................................................................................................63

12.1. Le rappel du cadre juridique.............................................................................................................63

12.2. Les effets induits..............................................................................................................................64

XIII. QUELLE EST L ’A RTICULATION DES CHAMPS RESPECTIFS DE L ’IRPP ET DE LA CES ? ................67

- ANNEXES –

ANNEXE 1 : DELIBERATION DU CONGRES N°145 DU 1ER SEPTEMBRE 2011 RELATIVE A LA REFORME GLOBALE DE LA FISCALITE

ANNEXE 2 : DEFINITIONS & PRECISIONS STATISTIQUES

ANNEXE 3 : DECLARATION D’ IMPOT SUR LE REVENU CONSOLIDEE (2009)

ANNEXE 4 : STATISTIQUES PAR PROVINCE

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Le congrès de la Nouvelle-Calédonie a par une délibération demandé « au gouvernement d’engager sans délais une réforme globale de la fiscalité : fiscalité directe, fiscalité indirecte, contribution des secteurs miniers et métallurgiques.

Cette réforme aura pour objectif :

- de rechercher la clarté, la simplification et la transparence

- d’assurer une meilleure équité du système de prélèvements obligatoires

- d’offrir des ressources plus stables, plus dynamiques et plus sûres

- d’améliorer la compétitivité de l’économie et soutenir une croissance endogène

- de prendre en compte la nécessité du financement pérenne des dépenses incombant à chaque niveau de collectivité

(…)

S’agissant de la fiscalité directe, le congrès sollicite du gouvernement l’engagement d’une réforme qui devra prendre corps à la suite d’un état des lieux critique en poursuivant l’objectif d’assurer un juste équilibre entre la fiscalité des revenus issus du travail et celle assise sur les revenus du patrimoine. Cette réforme devra ainsi contribuer à assurer un juste financement collectif des besoins sociaux, actuels et à venir, tels les minimums de retraite et vieillesse, en s’appuyant sur une fiscalité directe assise sur l’ensemble des revenus. La réforme s’inscrira dans le calendrier suivant :

- état des lieux : novembre 2011

- simulations de réforme : 1er semestre 2012

- processus législatif: 2nd semestre 2012

- mise en œuvre réforme fiscalité directe : début 2013. »

Le présent rapport en synthétisant les éléments majeurs de la fiscalité directe des ménages constitue, conformément à l’agenda voulu par le congrès, la première étape du processus devant conduire à la mise en œuvre de la réforme de la fiscalité directe.

Il a pour objet d’alimenter la réflexion collective en vue de préparer la deuxième étape qui se traduira par des propositions de réforme.

Celles-ci auront vocation à s’insérer dans la stratégie fiscale globale portant non seulement sur la fiscalité directe, mais également sur la fiscalité indirecte et la fiscalité minière.

Autant le travail effectué l’année dernière s’est concentré sur les entreprises, autant celui-ci se devait d’être ciblé prioritairement sur les ménages. L’étude n’abordera donc pas l’impôt sur les sociétés dont les caractéristiques globales ne suscitent pas de débats majeurs, ni ne reviendra sur les préconisations déjà faites concernant la contribution des patentes.

Page 8: Rapport sur la fiscalité directe en NC

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En revanche, les régimes d’imposition concernant les revenus professionnels seront naturellement évoqués dans la mesure où ils concernent au premier chef l’imposition globale des revenus des ménages. Toutefois, le présent rapport n’intègre pas, en toute logique, les modifications contenues dans le projet de loi de pays qui crée la taxe générale sur les activités et qui comporte corrélativement une harmonisation et une simplification des régimes d’imposition au forfait et au réel des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et des bénéfices non commerciaux (BNC).

Compte tenu de sa place dans l’ensemble du dispositif, l’état des lieux s’attardera plus particulièrement sur les caractéristiques de l’impôt sur le revenu.

La fiscalité directe des revenus des ménages a fait l’objet dans un passé récent d’un certain nombre de critiques formulées par la chambre territoriale des comptes1. Celle-ci synthétisait ses observations en soulignant que la fiscalité des ménages était « déséquilibrée » et en relevant que cette fiscalité était marquée par :

- « un nombre limité d’impôts et des taux d’imposition relativement réduits » ;

- « un régime particulièrement favorable aux professions indépendantes » ;

- « une réforme du barème de l’impôt sur le revenu de portée limitée2 » ;

- « de nombreuses possibilités de réduction à l’impôt sur le revenu ».

Au total, le constat dressé par la chambre était à la fois clair et sans appel : « La répartition de l’impôt sur le revenu calédonien est désormais fortement inégalitaire ».

Qu’en est-il vraiment quatre années plus tard ?

Pour tenter de répondre à cette question, mais aussi afin de permettre tant au décideur qu’au citoyen contribuable de se forger sa propre vision du sujet, le présent document se fixe pour ambition de présenter de manière factuelle un certain nombre de données statistiques et financières dont dispose la la Direction des services fiscaux au travers des éléments déclaratifs en sa possession.

Le parti pris de présentation entend répondre aux objectifs suivants :

- présenter le cadre fiscal global afin de fixer le cadre juridique dans lequel s’organise l’imposition directe des revenus perçus par les calédoniens ;

- dégager au travers de questions simples, les faits saillants permettant d’avoir une vision synthétique d’un sujet austère et technique3 ;

- partager en toute transparence avec le lecteur le maximum de données lui permettant de rentrer plus en profondeur dans l’analyse de la situation existante ;

- commencer à esquisser quelques pistes de réflexion ;

- enfin tout en mettant en exergue les limites méthodologiques et statistiques de l’interprétation de ces données, essayer de prévenir toute compréhension erronée dès lors que les mécanismes d’imposition sous-jacents sont complexes et difficiles à appréhender de manière globale.

*

* *

1 Cf. Rapport d’observations définitives de la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie ROD 08/16/NC du 13 novembre 2008 établi à la suite de l’examen de la gestion des recettes fiscales et douanières à partir de 2002. 2 Le constat visait la modification du barème de l’impôt sur le revenu effectuée par le gouvernement lors de sa délibération n°154 du 28 décembre 2005.

3 Les réponses aux différentes questions peuvent par ailleurs être éclairées par les données statistiques ou les observations formulées dans d’autres sections du document.

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I. COMMENT SONT IMPOSES LES REVENUS EN NOUVELLE -CALEDONIE ?

1.1. Le fruit de l’histoire

Un rappel historique s’avère nécessaire pour comprendre l’origine de la situation actuelle4.

Les premières impositions instituées en Nouvelle-Calédonie n’ont concerné que les formalités d’enregistrement d’actes et le droit de timbre (1859), la détention de patrimoine (contribution foncière en 1864), l’exercice d’une profession (artisanale, industrielle ou commerciale au travers de la contribution des patentes en 1880) et les importations (création de la taxe générale sur les importations en 1920).

On peut rappeler qu’à la même époque et après de nombreux débats très vifs est introduit dans la législation métropolitaine l’impôt sur le revenu par les lois de finances du 15 juillet 1914 et 31 juillet 1917.

La première imposition frappant véritablement les revenus n’a été mise en place sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie qu’en 1924 avec l’instauration de l’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) suivi en 1939 par l’impôt sur le revenu des créances, cautionnements et comptes courants (IRCDC). Ces impôts subsistent toujours.

Les années soixante-dix ont vu la mise en place d’un premier impôt sur les bénéfices ciblé sur le seul secteur de la métallurgie des minerais (1975), imposition étendue en 1979 aux entreprises productrices et exportatrices de nickel et complétée d’un impôt sur les bénéfices de l’ensemble des sociétés commerciales ou industrielles.

En 1980 fut créée la contribution de solidarité, impôt direct de 1,5 % sur les revenus de toute origine des personnes physiques (revenus d’activités agricoles ou professionnelles, traitements, salaires et pensions). Transformée en contribution exceptionnelle de solidarité au taux de 0,75 %, afin de contribuer au financement du régime d’assurance chômage et présentée comme temporaire, elle a été définitivement pérennisée par la délibération n° 100 du 20 avril 1989.

Ce n’est qu’en 1982 qu’un impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) s’inspirant de son équivalent métropolitain a été mis en place en Nouvelle-Calédonie par la délibération n° 374 de l’Assemblée territoriale.

1.2. Les différents prélèvements

Ainsi, les revenus des ménages sont en principe soumis potentiellement aux quatre prélèvements suivants :

1.2.1. L’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM)

Il est régi par les dispositions des articles 528 à 553 bis du code des impôts de Nouvelle-Calédonie et s’applique aux personnes morales distributrices de dividendes ayant leur siège social en Nouvelle-Calédonie.

4 Pour un rappel historique plus détaillé, voir Luc Steinmetz « La fiscalité en Nouvelle-Calédonie : Une histoire ancienne ».

LES FAITS SAILLANTS :

- Des prélèvements catégoriels de conception ancienne côtoient des impositions générales introduites plus récemment

- Les quatre impositions sont : o L’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) o L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC) o L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) o La contribution exceptionnelle de solidarité (CES)

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Son taux est de 10 %5 auquel il faut ajouter la contribution exceptionnelle de solidarité et des centimes additionnels communaux soit un total de 13,25 %.

La société distributrice prélève avant toute distribution de dividendes l'IRVM et le reverse à la recette des services fiscaux. Le paiement se fait sur déclaration au service de la recette de la direction des services fiscaux.

C’est donc un impôt prélevé par retenue à la source et considéré pour le bénéficiaire du revenu comme libératoire de toute imposition ultérieure sur le même flux.

1.2.2. L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC)

L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements est régi par les dispositions des articles 554 à 574 du code des impôts de Nouvelle-Calédonie et s’applique sur les intérêts, arrérages et tous autres produits analogues (créances hypothécaires, cautionnements en numéraire, comptes courants, dépôts de somme d'argent, à vue ou à échéance fixe, quel que soit le dépositaire et quelle que soit l’affectation du dépôt).

Son taux est de 8 %6. Il existe des dispositions d'exonérations détaillées à l'article 555 du code des impôts qui concernent notamment les intérêts des sommes inscrites sur le livret A, sous certaines condition les intérêts des prêts, comptes courants et comptes de dépôt des caisses de crédits agricoles lorsqu’ils proviennent de recettes relatives à l’exercice d’une profession agricole, pastorale ou forestière, les intérêts des prêts et comptes courants des créances, dépôts et cautionnements couvrant des opérations exclusivement immobilières, les intérêts perçus par les personnes relevant de l’impôt sur le revenu, lorsque la totalité de leurs revenus, de quelque source que ce soit, est inférieure à 1 200 000 francs par an…

Le paiement se fait sur déclaration au service de la recette de la direction des services fiscaux et il est à la charge exclusive du créancier, même si le débiteur est tenu solidairement au paiement.

1.2.3. L’impôt sur le revenu

L’impôt sur le revenu est régi par les dispositions des articles 46 à 159 bis du code des impôts de Nouvelle-Calédonie. Inspiré du modèle métropolitain, il s’agit d’un impôt annuel unique établi sur l’ensemble des revenus dont bénéficient les personnes physiques qui ont en Nouvelle-Calédonie leur domicile fiscal.

En principe, les revenus rendus disponibles au cours d’une année civile donnée, sont imposables au titre de cette même année. Sauf exception, l’impôt est calculé et payé au cours de l’année civile suivante.

Les contribuables sont tenus de souscrire annuellement une déclaration d’ensemble des catégories de revenus qui participent à la formation du revenu imposable. Ces revenus sont :

- les revenus du travail :

- traitements, salaires, pensions et rentes viagères,

- rémunération des gérants et associés ;

- les revenus du capital (mobilier, immobilier) :

- revenus de capitaux mobiliers,

- revenus fonciers ;

- les revenus du travail et du capital investi :

- revenus agricoles (BA),

- bénéfices industriels et commerciaux (BIC),

- bénéfices non commerciaux (BNC). 5 En ce qui concerne les produits des bons de caisse anonymes visés au 6° de l’article 529, le taux est porté à 25 %, libératoire de l’impôt sur le revenu. 6 Ce taux est porté à 25 % pour les produits des bons et contrats de capitalisation ainsi que les placements de même nature lorsque le souscripteur et le bénéficiaire, s’il est différent, n’ont pas autorisé, lors de la souscription, l’établissement auprès duquel les bons, titres ou contrats ont été souscrits, à communiquer leur identité et leur domicile fiscal à l’administration fiscale (article Lp 560.2 du CI)

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Chaque catégorie présente des caractéristiques particulières et fait l’objet d’une évaluation distincte. Le domaine de chaque catégorie est délimité par des dispositions du code des impôts qui lui sont propres.

Le revenu imposable est constitué par la somme algébrique de tous les revenus nets catégoriels de tous les membres composant le foyer fiscal, sous déduction dans certaines conditions des déficits catégoriels.

L’impôt s’applique au foyer fiscal, la notion de quotient familial permettant de prendre en compte la composition du foyer fiscal. De même, sont prises en compte, après détermination du revenu net global, certaines situations personnelles, soit sous forme d’augmentation du nombre de parts (enfant à charge, invalidité, étudiant hors territoire), soit sous forme d’abattements (enfants accueillis).

L’impôt est calculé à partir d’un barème progressif par tranches qui est appliqué au résultat de la division du revenu imposable du foyer par le nombre de parts composant le foyer.

L’impôt ainsi obtenu est multiplié par le nombre de parts. Toutefois, certaines dépenses viennent directement en déduction du montant de l’impôt, pour une fraction de leur montant, il s’agit des réductions d’impôt.

1.2.4. La contribution exceptionnelle de solidarité (CES)

La contribution exceptionnelle de solidarité est régie par les dispositions des articles 656 à 675 du code des impôts de Nouvelle-Calédonie.

Le produit de cette contribution devrait en principe être affecté pour 55 % au financement du régime d’assurance chômage géré par la CAFAT, pour 35 % à l’agence pour l’emploi et pour 10 % au budget de la Nouvelle-Calédonie. En réalité compte tenu de divers problèmes juridiques ces sommes sont affectées au budget général (cf. supra).

La CES est due par toutes les personnes physiques exerçant une activité professionnelle salariée ou indépendante (commerçants, artisans, professions libérales…), ainsi que par celles qui perçoivent des revenus fonciers. Les personnes morales relevant de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) y sont également soumises.

Elle comporte quatre assiettes :

- les salaires : la contribution due par les salariés est prélevée directement sur le salaire par l’employeur. Elle est assise sur la partie des salaires bruts non soumise aux cotisations sociales obligatoires. Les éléments ayant le caractère de complément ou d’accessoire du salaire, tels que les primes diverses, les indemnités de sujétion, de fonction ou de vie chère, ne sont pas pris en compte.

Dès lors sont imposés :

- la totalité du salaire brut des fonctionnaires territoriaux et communaux et des gérants majoritaires ;

- la partie du salaire brut non soumise aux cotisations sociales obligatoires des salariés du privé, des contractuels du public et des gérants minoritaires, c'est-à-dire la partie du salaire excédant 337 100 F.CFP par mois en 2011 ;

- pour leur part, les fonctionnaires de l’Etat sont exonérés en tant que redevables de la contribution de solidarité applicable par l’Etat.

La contribution sur les salaires est prélevée à la source par les employeurs et reversée trimestriellement au comptable du Trésor.

- les bénéfices des professions indépendantes : la contribution due par les professions indépendantes est calculée automatiquement sur le bénéfice net imposable à l’impôt sur le revenu au titre de l’année précédente. Les bénéfices annuels inférieurs à 600 000 F.CFP sont exonérés.

Elle est calculée sur la base des déclarations à l’impôt sur le revenu et recouvrée par voie de rôle.

- les revenus fonciers : la contribution due par les titulaires de revenus fonciers est assise sur les revenus nets de cette nature figurant dans la déclaration de revenu globale lorsque ceux-ci sont supérieurs ou égaux à 600 000 F.CFP par an par foyer fiscal.

Page 12: Rapport sur la fiscalité directe en NC

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Les revenus fonciers font l’objet d’une déclaration spécifique et la CES sur ces revenus est recouvrée par voie de rôle.

- les revenus des valeurs mobilières : la contribution est due par les personnes morales, sur tous les produits de valeurs mobilières soumis à l’IRVM, qu’elles perçoivent, c'est-à-dire principalement les dividendes et bénéfices des établissements stables.

Le paiement se fait en même temps que celui de l’IRVM (bordereau commun).

Tous les revenus ou bénéfices soumis à la contribution exceptionnelle de solidarité sont imposables au taux de 0,75%.

La fiscalité directe actuelle des revenus des ménages calédoniens est donc le résultat de cette superposition de prélèvements dont la cohérence d’ensemble, on le verra, n’a jamais été totalement assurée.

II. QUE REPRESENTENT CES PRELEVEMENTS DANS LES RESSOURCES FINANCIERES DE LA NOUVELLE -CALEDONIE ?

Les enjeux budgétaires respectifs des différents prélèvements sont bien évidemment différents. En 2010, les rendements sont les suivants :

- Impôt sur le revenu des personnes physiques : 17 897 millions de F.CFP ;

- IRVM : 4 897 millions de F.CFP ;

- Contribution exceptionnelle de solidarité : 1 365 millions de F.CFP ;

- IRCDC : 783 millions de F.CFP.

La dynamique propre de chaque prélèvement obéit au demeurant à des ressorts différents :

- le rendement de l’IRPP dépend certes de l’évolution des revenus mais voit son rendement directement affecté par l’évolution du barème et des diverses dépenses fiscales ;

- celui de la contribution exceptionnelle de solidarité est plus directement lié à l’évolution générale des revenus mais est également conditionné par la fixation du montant du plafond de salaire pris en compte pour l’établissement des cotisations CAFAT ;

- le rendement de l’IRVM est étroitement corrélé à la santé financière des entreprises calédoniennes et à leur politique de distribution ;

- enfin, le rendement de l’IRCDC est directement influencé par l’évolution des taux d’intérêt, une baisse de la rémunération du capital conduisant mécaniquement à une érosion des recettes au titre de ce prélèvement.

LES FAITS SAILLANTS :

- L’ensemble des prélèvements sur les revenus représente un enjeu budgétaire de près de 25 Md F CFP en 2010

- Si les montants financiers ont en moyenne été multipliés par 2,5 sur 10 ans, les prélèvements sur les revenus ont représenté durant la période une part relativement stable de l’ordre de 12 à 15% des recettes fiscales de la Nouvelle-Calédonie

- L’IRPP et la CES ont les profils les plus réguliers et les plus en phase avec celui qu’a connu l’ensemble des recettes fiscales entre 1999 et 2010

Page 13: Rapport sur la fiscalité directe en NC

13

Graphique 1. : Evolution des prélèvements directs étudiés sur les revenus (1999-2010)

Source : DBAF

Graphique 2. : Dynamique des différents prélèvements directs étudiés (base 100 en 1999)

Source : DBAF Note de lecture : le graphique présente l’évolution de chacun des prélèvements à compter de l’année de référence 1999 (base 100).

0

4 000 000 000

8 000 000 000

12 000 000 000

16 000 000 000

20 000 000 000

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

IR C D C IR VM

C ontribution exceptionnelle de s olidarité Impot s ur le revenu des pers onnes phys iques

0

50

100

150

200

250

300

350

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

IR C D C IR VM

C ontribution exceptionnelle de s olidarité im pot s ur le revenu des pers onnes phys iques

Tota l des recettes

Page 14: Rapport sur la fiscalité directe en NC

14

C’est dire que l’évolution du rendement de ces différents prélèvements n’est pas nécessairement parallèle et que l’interprétation de leur dynamique respective fait appel à des considérations économiques à la fois complexes et multiples.

La comparaison de leurs évolutions respectives sur 10 ans à partir d’une base 100 en 1999 met en lumière des évolutions contrastées, l’IRPP (sous réserve de la réforme du barème intervenue en 2005) et la CES ayant le profil le plus proche de celui constaté pour l’ensemble des recettes de la Nouvelle-Calédonie.

En revanche, l’IRCDC et l’IRVM ont connu des évolutions plus heurtées, ces prélèvements apparaissant plus sensibles aux données macro-économiques générales.

La recette liée à l’imposition des revenus des personnes physiques est particulièrement dynamique puisqu’elle a progressé en moyenne de 9 % par an entre 1999 et 2011.

Tableau 1 : Montants et évolution annuelle de l’IRPP

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011pMontant CA 7 172,1 7 745,4 8 572,1 8 936,9 9 552,3 10 103,6 11 240,9 12 764,2 13 023,7 14 612,6 17 426,2 17 897,5 20 462,5évolution annuelle 5,7% 8,0% 10,7% 4,3% 6,9% 5,8% 11,3% 13,6% 2,0% 12,2% 19,3% 2,7% 14,3%

millions de F.CFP

évolution 1999/2011 185,3%moyenne annuelle 9,1% Source : Compte administratif de la Nouvelle-Calédonie , 2011 : prévisions

Graphique 3. : Rendement budgétaire de l’IRPP

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

p

mill

ions

de

F.C

FP

0%

5%

10%

15%

20%

25%

Evolution annuelle

Montant IRPP

changement de barème

Source : DSF

Note de lecture : Le changement de barème est intervenu sur les revenus 2006 et se traduit donc budgétairement par une contraction des recettes 2007.

Certains ressauts dans le taux de croissance peuvent trouver leur source dans des évènements clairement identifiés. Tel est le cas de l’effet du changement de barème en 2006 qui explique le tassement de l’évolution du rendement de l’IRPP constaté en 2007 sur les revenus perçus en 2006.

Le tassement du taux de croissance de 2010 s’explique essentiellement par une recette 2009 très élevée, ce qui semble provenir des rôles supplémentaires (toutes années de perception du revenu confondues) :

Page 15: Rapport sur la fiscalité directe en NC

15

Tableau 2 : Détails de la composition du montant annuel constaté de l’IRPP (2008-2010)

Rôle général (revenus n-1)

Rôles supplémentaires (quelle que soit l’année

de perception du revenu)

Dégrèvements (rembourseme

nts)

Retenues à la source Autres TOTAL

2008 12 508 576 -132 1 093 568 14 613 2009 13 822 1 929 -231 1 293 614 17 426 2010 15 284 681 -239 1 667 504 17 898

Source : DSF – En millions de F.CFP.

En conséquence, le poids respectif de ces prélèvements dans les recettes de la Nouvelle-Calédonie a connu quelques variations dans le temps.

Graphique 4. : Poids des différents prélèvements directs étudiés dans l’ensemble des ressources fiscales de la Nouvelle-Calédonie

Source : DBAF

Pour autant, la part de la fiscalité directe des revenus dans l’ensemble des recettes fiscales est restée globalement stable depuis 10 ans. Les prélèvements sur les revenus des ménages ont ainsi vu leur poids demeurer aux alentours de 15 % entre 1999 et 2010.

Le bénéficiaire de ces prélèvements est essentiellement le budget de la Nouvelle-Calédonie. Les communes par le biais des centimes additionnels perçus sur l’IRVM y trouvent également une ressource de l’ordre de 1 115 M de F.CFP en 2010.

Il est évident que toute modification des périmètres respectifs de ces impositions conduirait à soulever corrélativement le sujet du maintien du niveau des ressources affectées.

15,72%

15,21%

0,00%

4,00%

8,00%

12,00%

16,00%

20,00%

1999

2001

2003

2005

2007

2009

IR C D C IR VM

C ontribution exceptionnelle de s olidarité impot s ur le revenu des pers onnes phys iques

E ns em ble des prélèvem ents

Page 16: Rapport sur la fiscalité directe en NC

16

III. QUELS SONT LES MECANISMES DE BASE DE L’ IMPOSITION DES REVENUS EN NOUVELLE -CALEDONIE ?

Compte tenu de l’importance et de la place de l’IRPP, il n’est pas inutile de rappeler les caractéristiques essentielles d’une imposition dont les principes sont simples, mais la mécanique technique complexe.

L’IRPP calédonien est calqué sur le modèle métropolitain dont on rappellera qu’il demeure un modèle singulier comparativement aux autres modalités d’imposition sur le revenu pratiquées dans le reste du monde, notamment par la place fait à la composition du foyer (familialisation du quotient) et son mode de gestion (absence de retenue à la source).

3.1 Les principes de base de l’IRPP

Les principes sont les suivants :

- c’est un impôt annuel, il est calculé et payé au cours de l’année qui suit celle de la réalisation du revenu ;

- c’est un impôt déclaratif (exception : les contribuables dont le revenu global, lorsqu’il ne comprend pas de revenu professionnel forfaitaire, est inférieur à 1 million de francs avant toute déduction, ne sont pas tenus à l’obligation déclarative) ;

- c’est un impôt progressif, calculé selon un barème qui augmente au fur et à mesure des tranches ;

- c’est un impôt personnalisé qui tient compte de la situation familiale du contribuable (quotient familial) ;

- c’est un impôt global, constitué principalement par la somme des 6 revenus catégoriels suivants : les traitements et salaires (TS), les pensions, les bénéfices industriels et commerciaux (BIC), les bénéfices non commerciaux (BNC), les bénéfices agricoles, les revenus fonciers (RF) et les revenus de capitaux mobiliers (RCM) ;

- c’est un impôt calculé à partir d’un revenu net : après déduction d’un certain nombre de charges.

Ces principes de base conduisent cependant à une mise en œuvre plus complexe dès lors que chaque revenu catégoriel connaît ses propres principes de détermination.

3.2. La détermination du revenu net global

Ainsi pour chaque type de revenu, on distingue ceux qui sont imposables, de ceux qui sont exonérés.

LES FAITS SAILLANTS :

- Une imposition annuelle portant sur les revenus de l’année antérieure ;

- Un impôt déclaratif, progressif, personnalisé ;

- Un impôt global qui porte sur un revenu net de charges.

Page 17: Rapport sur la fiscalité directe en NC

17

Les revenus d'activité

Nature du revenu

Revenus imposables Revenus exonérés Détermination du revenu net Abattement

Masse brute déclarée après déductions cotisations sociales

Art. Lp 90 (différentes prestations à caractère

social) et Lp 96 (certaines indemnités)

Montant non chiffrable

Déduction pour frais professionnels :- forfait de 10% plafonné à 800 000 F (art Lp 97 BI), en métropole la valeur du plafond de

10% est de 1 689 355 F- ou déduction des frais réels

Abattement de 20 % si salaire régulièrement déclaré (art Lp 97-1 II) limité à 1 800 000 F

En métropole, abattement supprimé

Les gérants de sociétés sont assimilés fiscalement à des salariés (≠ du régime

social)

Les gérants peuvent déduire des cotisations retraite et sociales dans le cadre de l'article Lp 123 , la limite est de 10 fois le plafond

cafat : 3 277 000F

BIC Article 64 CI

- Régime d'imposition au forfait : CA - (Achats+salaires)/2

- régime forfaitaire concerne 88% des déclarants

- Régime d'imposition au réel : produits moins charges + imposition des PV

professionnelles à taux proportionnel

- formule du forfait + l'exploitant forfaitaire peut déduire de son bénéfice les cotisations personnelles retraite et cotisations sociales

au titre article Lp 123. - régime du réel : prise en compte du déficit

possible

BNC Article 99 CI

- Régime d'imposition au forfait : 66,6 % des recettes déclarées,

appliqué par 80% des déclarants- Régime d'imposition au réel : produits-

charges

- formule du forfait + déduction des cotisations personnelles retraite et

cotisations sociales au titre article Lp 123. - régime du réel : prise en compte du déficit

possible

BA Article 80 CI

- Le régime du forfait est le régime de droit commun, appliqué par 96% des

déclarants. Le bénéfice est égal à 16,6% du CA déclaré.

- Le bénéfice réel : produits - charges

- formule du forfait + déduction cotisations personnelles retraite et cotisations sociales

au titre article Lp 123. - régime du réel : prise en compte du déficit

possible

Les autres revenus

Nature du revenu

Revenus imposables Revenus exonérés Détermination du revenu net Abattement

Retraites art. 88 du CI

Abattement de 10% (art. Lp 97-I) limité à

550 000 F + abattement de 20%

(art. Lp 97 II)

Rentes viagères à titre onéreux

art. 98 du CILes rentes viagères ne sont considérées

comme du revenu que pour une fraction liée à l'âge du crédirentier

Revenus fonciers

Article 60 CI

Seule une partie est soumise au barème progressif

Les loyers pour les immeubles situés sur Nouméa, Dumbéa et

Mont-Dore peuvent être exonérés à 50% pendant 10 ans. Pour les autres communes (y compris

Païta), l'exonération est de 100%.

Loyers bruts diminués des charges de la propriété (réparation, entretien, frais de

gérance, dépenses d'amélioration, contribution foncière, intérêts d'emprunt,

forfait de 10 % représentant l'assurance et l'amortissement)

Revenus exonérés : -Produits de capitalisation

liés à l'assurance vie si contrat > 8 ans

(art 118 bis) non chiffrable

-Produits CEL et PEL (art 120-1) non chiffrable

-Produits sur livret A (art 555) non chiffrable

Revenus soumis à un autre prélèvement :

-Dividendes versés à des personnes physiques

(IRVM) = 16 633 830 206 F

-Intérêts (IRCDC), base totale personnes

physiques et morales = 15 950 000 F

TS Article 88 CI

Revenus de capitaux mobiliers

Article 111 CI

Revenus ne bénéficiant pas d'un prélèvement libératoire en amont (IRVM

sur dividendes ou IRCDC sur intérêts de dépôt à terme)

Page 18: Rapport sur la fiscalité directe en NC

18

Les revenus imposables sont éventuellement corrigés de charges (réelles ou forfaitaires) qui les grèvent en tant que tels et sont parfois affectés d’un abattement permettant de déterminer in fine le revenu catégoriel imposable. Ainsi, les traitements et salaires ou les pensions font l’objet d’un abattement de 20 % justifié par la plus grande assurance qu’a l’administration fiscale de l’exactitude des revenus déclarés à ce titre comparativement aux autres revenus eu égard à l’obligation déclarative incombant aux tiers payeurs.

Une fois chaque revenu net catégoriel déterminé, ils sont agrégés afin de déterminer un revenu brut global duquel sont soustraits des charges déductibles du revenu global (intérêts d’emprunt d’habitation principale, salaires versés aux gens de maison, dépenses pour travaux portant sur l’habitation principale et secondaire, primes d’assurance-vie, pensions alimentaires, cotisations sociales, frais de garde des enfants).

Ce revenu est éventuellement corrigé de l’abattement pour personne accueillie permettant de calculer le revenu net global imposable.

C’est ce revenu net global imposable qui va servir d’assiette au calcul de l’impôt.

3.3. La détermination de l’impôt dû

Pour ce faire et afin de tenir compte de la composition du foyer fiscal, il va être divisé par le nombre de part composant le foyer permettant de déterminer le quotient familial.

L’impôt brut sera obtenu en appliquant au quotient familial le taux du barème de la tranche de revenu correspondante et en le multipliant par le nombre de parts.

La dernière étape permettant de déterminer l’impôt effectivement dû consiste à corriger le montant obtenu des éventuelles réductions d’impôt.

On compte quatre réductions d’impôt :

- la réduction au titre des investissements immobiliers (art. 136 II 1°) qui concerne l’habitation principale du contribuable ou de son locataire, accordée uniquement au titre de l’année d’acquisition ou d’achèvement. Le montant de la réduction est de 5 % du prix de revient dans une limite par foyer fiscal de 200 000 F.CFP si le logement est situé à Nouméa, Dumbéa ou au Mont-Dore et à 400 000 F.CFP si le logement est situé dans les autres communes ;

- la réduction pour le versement d’une prestation compensatoire en matière de divorce (art. 136 II 3°) ;

- la réduction d’impôt au titre des dons faits par les particuliers (art Lp 136-3)

- la réduction d’impôt au titre de certains investissements économiques (art. Lp 45 ter 2).

Au total, seules les impositions supérieures à 10 000 F.CFP sont recouvrées.

Page 19: Rapport sur la fiscalité directe en NC

19

IV. QUE RETENIR EN BREF DE L ’ IRPP ?

L’objectif des tableaux qui suivent est de fixer les principaux ordres de grandeur s’agissant de l’impôt sur le revenu et de mettre en exergue les évolutions majeures.

4.1. Les caractéristiques de l’IRPP en tenant compte de l’ensemble des foyers fiscaux

Le nombre de foyers fiscaux a progressé de 25,2 % entre 2005 et 20097 (soit +5,7 % par an en moyenne). La proportion de foyers imposables a eu tendance à augmenter pour s’établir autour de 50 %. Il convient de relever que si cette situation est proche de celle constatée en métropole, elle reste néanmoins singulière au regard de ce que l’on observe dans la très grande majorité des pays développés dont l’impôt sur le revenu est acquitté par une proportion bien supérieure à 50 % des foyers fiscaux.

Tableau 3 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux et proportion de foyers imposables

2005 2006 2007 2008 2009 2010Foyers* 75 425 80 785 85 166 90 692 94 447 93 322dont proportion de foyers imposables 46,7% 47,0% 48,9% 49,8% 49,8% 51,9%dont part de foyers résidents (barème) 97,9% 97,2% 97,3% 96,8% 97,1% 97,0%

* foyers recensés en novembre 2011 Source : DSF L’évolution du nombre et de la proportion de foyers fiscaux imposables est également à mettre en corrélation avec l’évolution des revenus constatés au cours de la même période (cf. supra).

7 La référence à 2010 n’est pas utilisée car l’ensemble des rôles n’a pas encore été émis. Il semblerait que l’on observe une stagnation du nombre de foyers fiscaux en 2010

LES FAITS SAILLANTS :

- Le nombre de foyers fiscaux s’établit à 87 000 qui supportent une imposition de 16,5 Mds de F.CFP pour un revenu économique de 358 Mds de F.CFP.

- Un foyer sur deux est imposable, cette proportion a cru de 5 points en 5 ans.

- Le taux d’imposition moyen au regard du revenu économique s’établit à 4,6% qui correspond à un impôt moyen annuel par ménage de 194 000 F.CFP.

- Pour autant, le montant médian d’impôt sur le revenu acquitté s’établit à environ 18 000 F.CFP.

- S’agissant des seuls ménages imposés, le montant moyen est de 352 000 F.CFP et le montant médian de près de 88 000 F.CFP.

- Depuis la réforme du barème intervenue en 2005, on constate une augmentation du niveau d’imposition moyen tous foyers fiscaux confondus.

- S’agissant des foyers imposables, l’augmentation des droits perçus croît au même rythme que le revenu économique. En conséquence, les droits moyens reviennent progressivement à leurs niveaux nominaux qui prévalaient avant 2005.

Page 20: Rapport sur la fiscalité directe en NC

20

Graphique 5. : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux et proportion de foyers imposables

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

100 000

2005 2006 2007 2008 2009 2010*

foyers imposables

foyers non imposables

Source : DSF

Avertissement : par la suite, seuls les foyers résidents ont été retenus pour l’analyse. A titre informatif, les foyers non résidents représentent 9% de l’ensemble des foyers et déclarent 1,5 milliard de F CFP de revenu. Le régime de droit commun qui leur est appliqué est une imposition forfaitaire de 25% de ces revenus déclarés, soit une recette fiscale inférieure à 300 millions de F CFP.

Non résidents8 366 foyers

9%

Résidents84 956 foyers

91%dont foyers non

imposables45%

dont foyers imposables

55%

Les droits émis au rôle pour l’ensemble des foyers fiscaux ayant évolué dans les mêmes proportions que le revenu économique déclaré (6 % en moyenne annuelle), le taux de prélèvement global de l’impôt sur le revenu est resté stable, à 4,6 %. Dans le détail, on constate que ce taux avait sensiblement diminué en 2006, ce qui s’explique par une modification du barème progressif.

Tableau 4 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux, des montants totaux des revenus économiques déclarés et des droits émis

(Ensemble des foyers fiscaux)

2005 2006 2007 2008 2009 2010Foyers fiscaux 72 425 77 250 80 953 85 407 87 836 84 956Indice 100 107 112 118 121 117Droits émis (F.CFP) 12 288 032 639 11 517 795 011 13 353 716 845 14 416 058 391 15 471 177 843 16 535 655 666

Indice 100 94 109 117 126 135

Revenu économique (F.CFP) 268 254 779 428 290 051 498 805 294 498 816 668 335 950 019 820 350 862 253 857 358 147 526 052

Indice 100 108 110 125 131 134Part des droits émis dans le revenu économique 4,6% 4,0% 4,5% 4,3% 4,4% 4,6%

Source : DSF Note de lecture : L’année correspond à l’acquisition du revenu, quelle que soit l’année d’émission du rôle de l’impôt. Par conséquent, la baisse constatée en 2010 du nombre de foyers fiscaux s’explique exclusivement par la délimitation plus étroite du champ d’analyse de l’année 2010 : au moment de l’établissement de ces statistiques, 2 rôles ont été émis au titre des revenus 2010 contre 5 au titre des revenus 2009. L’analyse en base 100 (année de référence 2005) permet de comparer l’évolution des différentes composantes. Rappel : Le revenu économique est la somme des revenus catégoriels déclarés.

* le nombre de rôles émis au titre des revenus 2010 n’est à ce jour pas complet

Page 21: Rapport sur la fiscalité directe en NC

21

Au delà des montants moyens d’impôt acquitté par les ménages calédoniens, il convient de retenir que 50 % des ménages acquittent une cotisation inférieure à 130 000 F.CFP 8.

Tableau 5 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux, des montants moyens, médians et totaux des revenus économiques déclarés et des droits émis

(Ensemble des foyers fiscaux)

Foyers fiscauxEnsemble Revenu total Revenu moyen Revenu médian Droits totaux Droits moyens Droits médians

2005 72 425 268 254 779 428 3 703 898 2 685 388 12 288 032 639 169 666 02006 77 250 290 051 498 805 3 754 712 2 706 303 11 517 795 011 149 098 02007 80 953 294 498 816 668 3 637 899 2 706 077 13 353 716 845 164 956 10 0402008 85 407 335 950 019 820 3 933 519 2 827 298 14 416 058 391 168 792 11 7992009 87 836 350 862 253 857 3 994 515 2 864 257 15 471 177 843 176 137 12 9202010 84 956 358 147 526 052 4 215 683 3 036 069 16 535 655 666 194 638 17 719

Evolution de 2005-2010 17,3% 33,5% 14% 13% 35% 15%Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 3,2% 6,0% 2,6% 2,5% 6,1% 2,8%

Droits émis (F.CFP)Revenu économique déclaré (F.CFP)

Source : DSF Note de lecture : La médiane correspond au montant qui sépare la population des foyers en proportions égales. Ainsi, au titre des revenus acquis en 2008, 50 % des foyers fiscaux ont acquitté moins de 12 920 F.CFP d’impôt sur le revenu et 50 % d’entre eux ont acquitté plus que ce montant.

On notera la similitude de l’évolution du revenu économique nominal et de celle des droits émis de l’ordre de 6 % par an sur la période 2005-2010, croissance sensiblement supérieure à celle du nombre de foyers fiscaux de l’ordre de 3 % en rythme annuel (ces derniers, englobant à la fois des foyers imposables et des foyers non imposables).

Graphique 6. : Evolution du nombre de foyers fiscaux résidents, des montants du revenu économique et des droits émis (Ensemble des foyers fiscaux)

80

90

100

110

120

130

140

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Foyers fiscaux Droits émis Revenu économique

Impact du changement de barème

Source : DSF – base 100 en 2005

La question se pose ainsi de savoir si ces observations sont sensiblement modifiées lorsque l’analyse est centrée sur les seuls foyers imposables qui représentent en 2009, 49,8 % de l’ensemble des foyers connus à l’IRPP.

8 Les données de 2010 ne sont pas pertinentes pour le calcul de la médiane dès lors que l’ensemble des déclarations n’a pas encore été saisi au jour de la rédaction de ce rapport. La DSF ayant privilégié les déclarations avec paiement, il est normal que la médiane s’établisse à un niveau sensiblement plus élevé que l’année 2009.

Page 22: Rapport sur la fiscalité directe en NC

22

4.2. Les caractéristiques de l’IRPP au travers du prisme des seuls foyers imposables

En limitant ainsi l’analyse aux foyers imposables, le taux d’imposition ressort en diminution entre 2005 et 2010 (de 6,0 % à 5,7 %), ce qui résulte du changement de barème intervenu en 2006 (cf. supra). Toutefois, depuis le creux survenu en 2006, ce taux croit à nouveau pour tendre à rattraper celui constaté en 2005. Cela témoigne d’un alourdissement continu du niveau d’imposition tous foyers fiscaux imposables confondus.

Tableau 6 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux imposables, des montants du revenu économique et des droits émis

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Foyers fiscaux 34 502 36 925 40 519 43 741 45 685 46 928Indice 100 107 117 127 132 136Droits émis 12 288 032 639 11 517 795 011 13 353 716 845 14 416 058 391 15 471 177 843 16 535 655 666Indice 100 94 109 117 126 135Revenu économique 203 428 446 213 221 377 909 961 245 006 663 133 264 610 670 763 279 625 425 226 291 766 217 925Indice 100 109 120 130 137 143Part des droits recouvrés dans le revenu économique 6,0% 5,2% 5,5% 5,4% 5,5% 5,7%

Source : DSF Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux dont le calcul de l’impôt génère un montant de droits supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP).

Ce mouvement est confirmé par l’examen des montants moyens et médians de droits émis qui augmentent à un rythme proche de 3,5% par an depuis 2006. Cette évolution trouve notamment sa source dans une augmentation du nombre de foyers imposables résultant d’un accroissement des revenus perçus par les ménages dans un contexte où le bas du barème est resté inchangé alors même que le salaire minimum garanti a été augmenté à plusieurs reprises (cf. supra).

Tableau 7 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux imposables, des montants moyens, médians et totaux des revenus économiques déclarés et des droits émis

Foyers fiscaux

Imposables Revenu total Revenu moyen Revenu médian Droits totaux Droits moyens Droits médians2005 34 502 203 428 446 213 5 896 135 4 630 978 12 288 032 639 356 154 113 815

2006 36 925 221 377 909 961 5 995 339 4 662 313 11 517 795 011 311 924 76 479

2007 40 519 245 006 663 133 6 046 711 4 663 060 13 353 716 845 329 567 79 880

2008 43 741 264 610 670 763 6 049 488 4 648 490 14 416 058 391 329 578 81 359

2009 45 685 279 625 425 226 6 120 727 4 710 641 15 471 177 843 338 649 84 279

2010 46 928 291 766 217 925 6 217 316 4 764 000 16 535 655 666 352 362 87 880

Evolution de 2005-2010 36,0% 43,4% 5% 3% 35% -1% -23%

Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 6,3% 7,5% 1,1% 0,6% 6,1% -0,2% -5,0%

Revenu économique déclaré Droits recouvrés

Source : DSF

L’approche ciblée sur les seuls ménages imposables modifie sensiblement la perspective : ainsi pour les ménages qui acquittent effectivement des droits, les droits moyens s’élèvent à 352 000 F FCP et les montants médians atteignent près de 88 000 F.FCP.

Graphique 7. : Evolution entre 2005 et 20101 du nombre de foyers imposables résidents, des montants du revenu économique et des droits émis

80

90

100

110

120

130

140

150

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Foyers fiscaux Droits émis Revenu économique

Source : DSF – base 100 en 2005

Page 23: Rapport sur la fiscalité directe en NC

23

Par ailleurs, on relève que depuis 2006 les droits émis progressent globalement à un rythme parallèle à celui du revenu économique.

Graphique 8. : Evolution entre 2005 et 2010 du revenu et des droits moyens par foyer résident imposable

5 700 000

5 800 000

5 900 000

6 000 000

6 100 000

6 200 000

6 300 000

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Rev

enus

en

F.C

FP

280 000

290 000

300 000

310 000

320 000

330 000

340 000

350 000

360 000

Dro

its e

n F

.CF

P

Revenu moyen

Droits moyens

Source : DSF

Si les droits moyens par foyer imposable ont sensiblement diminué à la suite du changement de barème intervenu en début de période, leur niveau actuel est à nouveau proche de celui constaté nominalement sur les revenus 2005, témoignant de l’accroissement de la charge fiscale globale.

4.3. La composition des foyers fiscaux

L’examen des déclarations d’impôt sur le revenu est également riche d’informations sur la composition des foyers calédoniens. Outre la situation matrimoniale, le dépouillement de ces données apporte également un éclairage sur la taille des ménages et le nombre de personnes rattachées.

On rappellera brièvement les dispositions de l’article 133 du code des impôts qui précise les modalités de détermination du nombre de parts en fonction de la situation de famille :

- célibataire, divorcé, veuf ou veuve, sans enfant à charge : 1,0 ;

- marié, sans enfant à charge : 2,0 ;

- veuf ou veuve ayant un ou plusieurs enfants à charge : 1,5.

Ce nombre est augmenté :

- d’une part par enfant à charge titulaire d’une carte justifiant de son invalidité, délivrée par la commission d’orientation et de reclassement des handicapés (CORH) ;

- d’une part par enfant à charge poursuivant des études hors de la Nouvelle-Calédonie à la condition que les parents aient séjourné toute l’année civile en Nouvelle-Calédonie, un certificat de scolarité devant être joint à la déclaration de revenus concernée ;

- d’une demi-part pour tout autre enfant à charge ;

- d’une demi-part par ascendant à charge.

Par ailleurs dans le cas d’une garde alternée, les enfants à charge sont réputés être à la charge égale de chacun des parents et ouvrent droit à une majoration de 0,25.

Enfin, l’article 133 bis prévoit des modalités spécifiques de détermination du nombre de parts (augmentation d’une demi-part) à l’égard de situations particulières (contribuables de plus de 70 ans et invalidité).

Page 24: Rapport sur la fiscalité directe en NC

24

Dès lors, le nombre de parts ne permet pas nécessairement de déduire le nombre de personnes constituant le foyer fiscal et donc de déduire la composition familiale du foyer. De même, le nombre de parts peut correspondre à un ascendant à charge ou à un enfant étudiant à l’extérieur de la Nouvelle-Calédonie qui compte pour 1 part. Par conséquent il n’est pas toujours possible de conclure sur la composition familiale du foyer. Pour autant, pour la simplicité de présentation, on réputera dans la suite des commentaires que ces dernières situations sont marginales.

Il convient de noter que si le système du quotient familial de Nouvelle-Calédonie est inspiré du système d’imposition existant en métropole depuis 1948, c’est un système qui constitue une exception puisqu’il n’est pratiqué dans le monde qu’au Luxembourg et au Portugal.

Il a pour objectif d’organiser une redistribution « horizontale » des ménages sans enfant vers ceux ayant des enfants, toute chose étant égale par ailleurs, afin de compenser le surcroit de charges résultant de cette situation. Mais compte tenu du caractère progressif de l’IRPP, le système du quotient familial a un effet dégressif sur la distribution des revenus puisque l’économie d’impôt induite croît plus que proportionnellement au revenu.

C’est la raison pour laquelle il existe depuis 1981 en métropole un plafonnement des effets positifs en termes d’économie d’impôt induite par le quotient familial9.

Les foyers fiscaux calédoniens apparaissent dans l’ordre constitués majoritairement de :

- de célibataires vivants seuls (31,5 %) ;

- de foyers monoparentaux (24,0 %) ;

- de couples mariés sans enfant à charge (11,2 %) ;

- de couples mariés avec deux enfants à charge (7,6 %) ;

- de couples mariés avec un enfant à charge (6,4 %).

Tableau 8 : Nombre de foyers fiscaux résidents en 2010 en fonction de la situation matrimoniale et du nombre de parts

Nombre de parts du foyer

Célibataire Divorcé Mariés Pacsés Séparé Veuf

1 26 739 4 294 0 0 1 131 3 1471,25 566 216 0 0 91 n.r.1,5 8 955 1 333 0 0 481 362

1,75 160 82 0 0 38 02 4 472 685 9 499 525 319 372

2,25 33 17 51 n.r. n.r. 02,5 1 586 212 5 404 209 121 218

2,75 n.r. n.r. 51 n.r. n.r. n.r.3 541 102 6 448 147 52 87

3,25 11 n.r. 33 0 n.r. 03,5 191 28 3 310 38 13 40

3,75 n.r. n.r. 13 n.r. 0 04 39 9 1 535 n.r. n.r. 15

4,25 0 0 12 0 0 04,5 18 n.r. 551 n.r. n.r. n.r.

4,75 n.r. 0 n.r. 0 0 05 n.r. n.r. 163 0 0 n.r.

5,25 n.r. 0 n.r. 0 0 05,5 n.r. 0 65 n.r. 0 n.r.

5,75 0 0 n.r. 0 n.r. 06 n.r. 0 22 0 0 n.r.

6,5 0 0 n.r. 0 0 07 0 n.r. n.r. 0 0 0

Source :DSF

Lorsque l’on examine le revenu économique net global, il se répartit dans au profit des foyers composés dans un ordre de proportion décroissante de :

- célibataires vivants seuls (19,3 %) ;

- foyers monoparentaux (19,2%).

- couples mariés sans enfants à charge (16,4 %) ;

9 Des travaux sont en cours afin d’évaluer le coût budgétaire de la composante charge de famille du quotient familial

Page 25: Rapport sur la fiscalité directe en NC

25

- couples mariés avec deux enfants à charge (13,3%) ;

- couples mariés avec un enfant à charge (9,4%) ;

Tableau 9 : Revenu économique net déclaré en 2010 en fonction de la situation matrimoniale et du nombre de parts

Nombre de parts du foyer

Célibataire Divorcé Mariés Pacsés Séparé Veuf

1 63 626 15 696 0 0 3 872 8 1211,25 1 693 780 0 0 344 n.r.1,5 25 049 5 800 0 0 1 623 1 180

1,75 434 391 0 0 102 02 13 601 3 165 54 274 3 119 1 228 1 027

2,25 125 96 270 n.r. n.r. 02,5 4 273 998 31 200 1 390 407 687

2,75 n.r. n.r. 252 n.r. n.r. n.r.3 1 352 624 43 970 1 212 216 275

3,25 24 n.r. 206 0 n.r. 03,5 418 120 21 209 376 32 120

3,75 n.r. n.r. 83 n.r. 0 04 87 34 9 515 n.r. n.r. 61

4,25 0 0 57 0 0 04,5 50 n.r. 3 299 n.r. n.r. n.r.

4,75 n.r. 0 n.r. 0 0 05 n.r. n.r. 963 0 0 n.r.

5,25 n.r. 0 n.r. 0 0 05,5 n.r. 0 535 n.r. 0 n.r.

5,75 0 0 n.r. 0 n.r. 06 n.r. 0 157 0 0 n.r.

6,5 0 0 n.r. 0 0 07 0 n.r. n.r. 0 0 0

millions de F.CFP Source :DSF

L’impôt recouvré pour sa part connaît une répartition légèrement différente. Il est acquitté dans l’ordre décroissant par :

- les couples mariés sans enfants à charge (20,8 %) ;

- les célibataires vivants seuls (19,3 %) ;

- les foyers monoparentaux (14,5 %) ;

- les couples mariés avec deux enfants à charge (12,6 %) ;

- les couples mariés avec un enfant à charge (8,9 %) ;

- les divorcés vivants seuls (6,7 %).

Tableau 10 : Impôt recouvré en 2010 en fonction de la situation matrimoniale et du nombre de parts

Nombre de parts

du foyer Célibataire Divorcé Mariés Pacsés Séparé Veuf

1 3 187 1 114 0 0 280 5171,25 80 36 0 0 16 01,5 799 358 0 0 62 33

1,75 8 28 0 0 1 02 504 151 3 434 189 61 22

2,25 3 n.r. 15 n.r. n.r. 02,5 95 68 1 465 61 20 16

2,75 n.r. 0 9 n.r. n.r. n.r.3 27 48 2 082 69 n.r. 5

3,25 n.r. n.r. 4 0 0 03,5 n.r. n.r. 895 19 n.r. n.r.

3,75 0 n.r. n.r. 0 0 04 n.r. n.r. 489 3 n.r. n.r.

4,25 0 0 n.r. 0 0 04,5 n.r. n.r. 141 n.r. 0 0

4,75 0 0 0 0 0 05 0 n.r. 33 0 0 0

5,25 0 0 0 0 0 05,5 0 0 26 n.r. 0 0

5,75 0 0 n.r. 0 0 06 0 0 n.r. 0 0 0

6,5 0 0 n.r. 0 0 07 0 0 0 0 0 0

millions de F.CFP Source : DSF

Page 26: Rapport sur la fiscalité directe en NC

26

Le graphique suivant agrège les données en ne tenant compte que de la seule situation matrimoniale sans égard pour le nombre de personnes rattachées et représente le revenu moyen par foyer. Il met en évidence une hiérarchie selon le statut matrimonial tant s’agissant des revenus constatés que de l’impôt moyen.

On peut trouver un élément d’explication dans les différences constatées dans la composition des foyers concernés : les veufs ont en proportion moins de personnes rattachées fiscalement que les célibataires, il en est de même des foyers pacsés comparativement aux foyers mariés.

Graphique 9. : Revenu et impôt moyen des foyers en fonction de la situation matrimoniale en 2010

0

1 000 000

2 000 000

3 000 000

4 000 000

5 000 000

6 000 000

7 000 000

8 000 000

Célibataire Veuf Séparé Divorcé Mariés Pacsés0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

350 000

400 000

Revenu moyen (échelle de gauche) Revenu moyen par part (échelle de gauche) Impôt moyen (échelle de droite)

Source : DSF Ces différences de niveau d’imposition se traduisent également par une proportion différente de foyers fiscaux non imposables.

Graphique 10. : Répartition entre foyers imposables et non imposables en fonction de la situation matrimoniale (2010)

27,1%

42,2%

33,8%43,8%

53,7%

52,3%

72,9%

57,8%

66,2%56,2%46,3%

47,7%

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

45 000

50 000

Célibataire Veuf Séparé Divorcé Mariés Pacsés

Foyers non imposables Foyers imposables

Source : DSF

Page 27: Rapport sur la fiscalité directe en NC

27

V. QUE NOUS APPREND L’ IRPP SUR LES REVENUS DES MENAGES CALEDONIENS ?

Pour riches et instructifs que soient les éléments descriptifs qui suivent, ceux-ci ne donnent qu’une vision partielle de l’ensemble des revenus perçus par les ménages calédoniens. En effet, compte tenu de l’économie générale de l’impôt sur le revenu, certains revenus sont soit absents de ce descriptif (différentes prestations à caractère social, certaines indemnités, certains produits financiers, plus-values mobilières et immobilières non professionnelles), soit probablement sous-évalués (revenus fonciers et dividendes).

Graphique 11. : Poids des différents revenus dans le revenu économique déclaré

Répartition de l'IR par nature de revenus

Salariés76,98 %

Revenus de remplacement

d'activité 14,54 %

Professions indépendantes

5,69 %

Revenus du capital immobilier

(y compris revenus de

source

extérieure)

2,71 %

Revenus de

capitaux mobiliers

0,08 %

Source : DSF

LES FAITS SAILLANTS :

- Les traitements et salaires représentent 77% du revenu économique déclaré. Viennent ensuite les pensions et retraites (14%), puis les revenus professionnels (6%).

- La structure de ces revenus est globalement stable au cours de la période 2005-2010, même si les taux de croissance respectifs des différents revenus sont contrastés. Les taux de croissance les plus faibles constatés concernent les bénéfices professionnels qui sont également les revenus les plus difficiles à cerner au plan fiscal.

- L’IRPP est cependant loin de couvrir la totalité des revenus des ménages calédoniens : c’est notamment le cas en grande partie des revenus de capitaux mobiliers et des revenus fonciers et en totalité pour les plus-values mobilières et immobilières non professionnelles.

Page 28: Rapport sur la fiscalité directe en NC

28

Tableau 11 : Montant brut déclaré par nature de revenu et poids dans le total des revenus (2010)

Montant brut déclaré par les foyers fiscaux

résidents (données du rôle

général 2009)

% du total des

revenus déclarés

276 032 238 433 76,98%

52 149 097 924 14,54%

-dont régime du forfait 8 499 005 242 2,37%-dont régime du réel** 4 314 812 759 1,20%

TOTAL 12 813 818 001 3,57%

-dont régime du forfait 2 909 966 727 0,81%-dont régime du réel 3 791 300 637 1,06%

TOTAL 6 701 267 364 1,87%-dont régime du forfait 762 759 709 0,21%-dont régime du réel 142 034 202 0,04%

TOTAL 904 793 911 0,25%

8 902 561 790 2,48%

802 625 427 0,22%

283 771 107 0,08%

358 590 173 956 100,00%

* y compris revenus différés** y compris plus-values professionnelles

Formule de calcul du montant brut déclaré au régime du forfait :-pour les BIC = (Chiffre d'affaires - achats - salaires) / 2-pour les BNC = 66 % des recettes déclarées-pour les BA = 16,6 % du chiffre d'affaires déclaré

RCM

Revenus de source extérieure (essentiellement RF perçus en

métropole)

TOTAL REVENUS DECLARES

BNC

BA

RF

Nature des revenus

Traitements et salaires* (au sens large)

Pensions + rentes viagères*

BIC

Source : DSF

Tableau 12 : Evolution entre 2005 et 2010 de la composition du revenu économique déclaré par type de revenu

Traitements,

salaires Pensions, retraites

Bénéfices ind et comm.

Bénéfices non comm

Bénéfices agricoles

Rev fonciers Rev capmobiliers

Rentes viagères

Rev source extérieure

plus-values Rev différés Revenu éco déclaré

2005 205 905 37 812 10 808 5 494 819 6 330 259 274 534 110 ns 268 3542006 223 265 40 563 11 675 5 652 861 6 863 301 302 544 94 ns 290 2262007 226 158 39 540 12 801 6 231 987 7 288 291 320 542 368 ns 294 7912008 259 929 47 013 12 974 6 287 886 7 746 233 332 661 72 ns 336 2702009 269 048 51 102 13 348 6 724 864 8 539 239 363 755 118 ns 351 2472010 275 905 51 746 12 685 6 701 905 8 903 284 401 803 129 ns 358 590

Evolution de 2005-2010 34,0% 36,9% 17,4% 22,0% 10,5% 40,6% 9,4% 46,1% 50,4% 16,8% 33,6%

Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 6,0% 6,5% 3,3% 4,1% 2,0% 7,1% 1,8% 7,9% 8,5% 3,1% 6,0% Source : DSF – en millions de F.CFP

Les années 2005 à 2010 n’ont pas connu de bouleversements dans la composition du revenu économique déclaré. Le revenu économique est structurellement composé d’une part importante de salaires et traitements. Au titre des revenus 2005, la part des salaires et traitements dans le revenu déclaré représente 77 % (à comparer avec le pourcentage de 57 % constaté en métropole)10 du revenu total, suivie par les pensions (14 %), et les revenus des indépendants (6 %). Au titre des revenus 2010, la répartition reste inchangée.

10 Source Rapport du CPO sur les prélèvements obligatoires sur les ménages (Mai 2011)

Page 29: Rapport sur la fiscalité directe en NC

29

Graphique 12. : Evolution entre 2005 et 2010 de la somme des revenus déclarés par type de revenu

0

50 000 000 000

100 000 000 000

150 000 000 000

200 000 000 000

250 000 000 000

300 000 000 000

350 000 000 000

400 000 000 000

2005 2006 2007 2008 2009 2010

F.C

FP

Autres revenus

Revenu fonciers

Bénéfices non comm.

Bénéfices agricoles

Bénéfices ind et comm.

Pensions, retraites

Traitements, salaires

Source : DSF Note de lecture : chaque histogramme représente la structure du revenu économique déclaré pour chaque année étudiée. Ainsi en 2009, les salaires et traitements représentent 77 % du revenu total ( soit plus de 269 048 millions de F.CFP)

Si les revenus déclarés augmentent, il n’y a pas pour autant de déformation au fil du temps de la structure de ces revenus.

Graphique 13. : Evolution entre 2005 et 2010 en proportion de la somme des revenus déclarés par type de revenu

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Autres revenus

Revenu fonciers

Bénéfices non comm.

Bénéfices agricoles

Bénéfices ind et comm.

Pensions, retraites

Traitements, salaires

Source : DSF

Tableau 13 : Evolution entre 2005 et 2010 du revenu moyen par foyer et par type

Traitements, salaires

Pensions, retraites

Bénéfices ind et comm.

Bénéfices non comm

Bénéfices agricoles

Rev fonciers Rev capmobiliers

Rentes viagères

Rev source extérieure

plus-values Rev différés Revenu éco déclaré

2005 2 843 009 522 084 149 228 75 863 11 309 87 407 3 580 3 787 7 369 1 522 ns 3 705 2722006 2 890 164 525 082 151 136 73 160 11 141 88 842 3 898 3 913 7 038 1 221 ns 3 756 9702007 2 793 694 488 426 158 133 76 966 12 192 90 033 3 594 3 951 6 690 4 552 ns 3 641 5052008 3 043 415 550 463 151 906 73 607 10 371 90 696 2 733 3 888 7 745 846 ns 3 937 2662009 3 063 073 581 794 151 965 76 556 9 838 97 220 2 723 4 138 8 592 1 344 ns 3 998 9002010 3 247 624 609 090 149 314 78 879 10 650 104 790 3 340 4 717 9 448 1 515 ns 4 220 893

Evolution de 2005-2010 14,2% 16,7% 0,1% 4,0% -5,8% 19,9% -6,7% 24,6% 28,2% -0,5% 13,9%Taux de croissance annuel

moyen de 2005-2010 2,7% 3,1% 0,0% 0,8% -1,2% 3,7% -1,4% 4,5% 5,1% -0,1% 2,6% Source : DSF – en F.CFP Note de lecture : On entend par revenus moyens les revenus totaux par type divisés par le nombre de foyers. Il ne s'agit donc pas du revenu moyen par détenteur de chaque type de revenu, mais du revenu moyen par foyer.

Page 30: Rapport sur la fiscalité directe en NC

30

L’analyse par revenu moyen laisse apparaître des évolutions différentes selon le type de revenu. La période 1998-2005 se caractérise par une divergence d'évolution entre les revenus d’activité. Le revenu moyen des salaires et traitements par foyer a progressé en moyenne annuelle de 2,7 %, tandis que le revenu moyen des indépendants a stagné sur la période. Un des facteurs d’explication réside probablement dans l’augmentation à plusieurs reprises du salaire minimum garanti au cours de la période.

L'évolution du revenu moyen des indépendants dès lors que l'on se cantonne aux foyers d'indépendants donne également les mêmes résultats. Bien que le nombre d’indépendants ait progressé plus vite que le nombre de foyers fiscaux dans son ensemble, le revenu moyen par indépendant est resté stable avec une légère tendance à la baisse entre 2005 et 2010. Il est à noter que les revenus des indépendants sont également, comparativement à d’autres revenus déclarés comme les traitements et salaires ou les pensions et retraites des revenus, plus difficiles à cerner par l’administration fiscale, faute de tiers déclarant permettant de s’assurer de la fiabilité des revenus déclarés.

Graphique 14. : Evolution des revenus moyens par type de revenus (base 100=2005)

80

90

100

110

120

130

140

150

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Traitements, salaires Pensions, retraites Bénéfices ind et comm. Bénéfices agricoles Bénéfices non comm.

Revenu fonciers Autres revenus Total revenu

Source : DSF

Note de lecture : Les plus values professionnelles et les revenus différés ne sont pas pris en compte dans l’analyse du revenu moyen en base 100 au motif qu’ils ne constituent que des revenus transitoires ; ils représentent une source de revenu supplémentaire qui ne saurait donner d’indication sur l’évolution du revenu "permanent" du foyer. L’analyse en base 100 (année de référence 2005) permet de comparer l’évolution des différentes composantes. On entend par revenus moyens les revenus totaux par type divisés par le nombre de foyers.

L’analyse ne serait pas complète sans une tentative d’évaluer l’homogénéité ou l’hétérogénéité des différents types de revenus. Une manière d’approcher la réalité de la dispersion des revenus en évaluant peut être par exemple les écarts entre le revenu moyen des 5 % les plus modestes et des 5% les plus aisés pour chaque type de revenu. Le positionnement de la médiane vis-à-vis de ces extrêmes est également éclairant.

Page 31: Rapport sur la fiscalité directe en NC

31

Graphique 15. : Dispersion des revenus en fonction de leur type Foyers résidents (IR 2010)

Dispersion des revenus en fonction de leur type Foyers résidents (IR 2010)

542245 98

1 634

881434

964

2 806

2 099

1 0101 473

1 851

4 631

3 874

2 085

3 074

10 673

19 740

11 129 11 129

19 953

99 86 16

479

90

519240727

11 374

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

18 000

20 000

Revenusfonciers

Salairestraitements nets

Pensionsretraites

BIC BA BNC

mill

iers

de

F.C

FP5% - 5è centile

25% - 1er quartile

50% - médiane

75% - 3è quartile

95% - 95è centile

Source : DSF Note de lecture : Les quartiles sont ici les niveaux de revenu divisant la population de foyers fiscaux en 4 parties de taille identique. Ainsi, le quart des foyers déclarant des salaires et traitements en déclare pour moins de 1,6 million sur l'année 2010 (1er quartile), le quart suivant déclare entre 1,6 et 2,8 millions (2ème quartile), le quart suivant entre 2,8 et 4,6 millions (3ème quartile) et enfin le dernier quart plus de 4,6 millions.

Ainsi, le revenu moyen dissimule une profonde dispersion de la distribution du revenu par type, en particulier chez les foyers déclarants des revenus indépendants mais également chez les foyers déclarant des salaires et traitements.

Page 32: Rapport sur la fiscalité directe en NC

32

Tableau 14 : Dispersion des revenus en fonction de leur type Foyers résidents (IR 2010)

Salaires traitements

nets

Pensions retraites

Bénéfices industriels et commerciaux

Bénéfices agricoles

Bénéfices non commerciaux

Revenus fonciers

minimum 1 1 0 0 5 0

5% - 5è centile 542 245 86 16 98 9925% - 1er quartile 1 634 881 434 90 519 479

50% - médiane 2 806 2 099 1 010 240 1 473 96475% - 3è quartile 4 631 3 874 2 085 727 3 074 1 851

95% - 95è centile 19 740 11 129 11 129 11 374 19 953 10 673

maximum 123 461 28 841 102 008 32 214 250 512 55 451 Source : DSF

Unité : en milliers de F.CFP

VI. QUELS NIVEAUX D ’ IMPOSITION SUPPORTENT LES DIFFERENTS REVENUS ?

6.1 L’approche au travers du taux moyen d’imposition

L’approche du taux moyen d’imposition permet d’avoir une première approche simple de nature macroéconomique sur le niveau d’imposition supporté par les différents types de revenu. Toutefois, ce niveau est fonction de nombreux paramètres exogènes aux modalités propres de détermination du revenu catégoriel imposable, parmi lesquels le niveau de revenu global des ménages, l’existence d’une pluralité de revenu ou la composition du foyer fiscal.

LES FAITS SAILLANTS :

- Le taux moyen d’imposition pour les seuls foyers imposables s’établit à 3,16%

- Le taux d’imposition moyen plus élevé constaté pour les revenus professionnels et fonciers sont confirmés par l’analyse des taux marginaux d’imposition.

- Ils mettent en lumière l’hétérogénéité plus grande de niveau de vie entre les foyers percevant des traitements et salaires ou des retraites et des pensions comparativement à ceux percevant des revenus professionnels catégoriels. C’est particulièrement frappant pour les titulaires de BNC.

- Les bénéficiaires de revenus fonciers et de bénéfices agricoles lorsque ces derniers complètent d’autres sources de revenus, apparaissent comparativement plus aisés que la moyenne des autres contribuables.

Page 33: Rapport sur la fiscalité directe en NC

33

Tableau 15 : Moyenne des taux d’imposition en fonction de la catégorie de revenu (IR 2010)

Nombre de foyers

Moyenne taux

d'impositionRevenus fonciers 4 919 6,09%Salaires et traitements 43 247 3,17%Pensions et retraites 12 341 3,18%BIC 4 267 3,41%BA 555 4,24%BNC 1 785 5,08%Ensemble 53 317 3,16%

Source DSF Note de lecture : Pour chaque foyer imposable, le taux d’imposition est calculé, puis la moyenne par catégorie est présentée

Le taux d’imposition appliqué à la catégorie de revenu dépend du montant total du revenu du foyer. Cette approche est dès lors très frustre et difficile d’interprétation. Elle ne saurait permettre d’établir de conclusions opérationnelles. Elle nécessite par conséquent d’être éclairée d’une analyse complémentaire plus fine, notamment au travers du taux marginal d’imposition.

6.2 L’approche au travers du taux marginal d’imposition

Le taux marginal d’imposition correspond au taux appliqué sur la dernière tranche de revenu. Il permet d’identifier le taux d’imposition auquel sera soumis tout revenu supplémentaire. Le taux marginal est défini par foyer fiscal en fonction du quotient (revenu net global imposable sur le nombre de part : RNGI/part).

Cette approche permet notamment de mieux cerner la composition des revenus des ménages en fonction du niveau de leurs revenus. Elle confirme la prédominance, quel que soit le foyer et son niveau de revenu, de la composante salariale. Elle met également en lumière l’importance des revenus catégoriels pour les ménages les plus aisés, soit comme revenus d’appoint, soit comme revenu principal. C’est particulièrement net pour les revenus fonciers. Elle permet également de constater que les ménages actifs ont comparativement des revenus généralement plus élevés que les ménages composés d’inactifs (retraités et pensionnés).

Graphique 16. : Montant total et composition du revenu économique en fonction du taux marginal d'imposition (base IR 2010)

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

0% 4% 12% 25% 40%

mill

ions

de

F.C

FP

Autres revenus*

BNC

BA

BIC

Pensions et retraites

Traitements et salaires

Revenus fonciers

*revenus de source extérieure, autres RCM, revenus différés, plus-values et rentes viajères Source : DSF Note de lecture : chaque histogramme représente, pour chaque taux marginal d’imposition, la structure du revenu économique par type de revenu. Ainsi, le premier histogramme présente le montant et la composition du revenu économique des foyers concernés par le premier taux marginal (0 %).

Page 34: Rapport sur la fiscalité directe en NC

34

Graphique 17. : Montant moyen et composition du revenu brut en fonction du taux marginal d'imposition (base IR 2010)

0

2 000 000

4 000 000

6 000 000

8 000 000

10 000 000

12 000 000

14 000 000

16 000 000

18 000 000

20 000 000

0% 4% 12% 25% 40%

F.C

FP

Autres revenus*

BNC

BA

BIC

Pensions et retraites

Traitements et salaires

Revenus fonciers

*revenus de source extérieure, autres RCM, revenus différés, plus-values et rentes viajères Source : DSF Note de lecture : les histogrammes représentent, pour chaque taux marginal d’imposition, la structure moyenne du revenu économique des foyers concernés par ce taux.

Graphique 18. : Taux marginal d’imposition en fonction du type de revenu (base IR 2010)

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Revenus fonciers Traitements etsalaires

Pensions et retraites BIC BA BNC Autres revenus*

40%

25%12%

4%0%

Taux marginal :

*revenus de source extérieure, autres RCM, revenus différés, plus-values et rentes viajères Source : DSF Note de lecture : les histogrammes présentent, en fonction du type de revenu catégoriel, la part de chaque taux marginal d’imposition dans cette masse de revenu déclaré. Ainsi, 26 % des salaires et traitements sont détenus par des foyers dont le taux marginal d’imposition est de 4 % (1).

Le graphique précédent illustre le fait que les revenus catégoriels sont tous concernés par des taux marginaux différents. Il peut être rapproché du graphique de la section précédente présentant la dispersion des revenus en fonction de leur type. Ainsi il confirme les écarts marqués constatés au sein de la population des BNC, ceux-ci connaissant un contraste plus marqué que les autres revenus catégoriels entre les titulaires de faibles et hauts revenus.

C’est aussi un moyen de détecter la pluralité des sources de revenus des foyers en fonction de leur niveau de revenu.

Ainsi, on constate que les bénéfices agricoles sont concernés à hauteur de 30 % par le taux marginal maximum, ce qui est a priori contre-intuitif compte tenu de leur mode d’imposition (régime forfaitaire de droit quel que soit le niveau des recettes).

(1)

Page 35: Rapport sur la fiscalité directe en NC

35

6.2.1. Focus sur les bénéfices agricoles

Graphique 19. : Bénéfices agricoles : taux marginal d'imposition en fonction du décile (base IR 2010)

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

<= 3

2 17

5

32 1

76- 65

935

65 9

36 - 1

10 1

63

110

164

- 16

6 66

6

166

667

- 24

0 19

4

240

194

- 34

8 19

9

348

200

- 56

5 83

6

565

837

- 1

009

121

1 00

9 12

2 - 2

106

883

> 2

106

884

40%

25%

12%

4%

0%

Source : DSF Note de lecture : les foyers déclarant des bénéfices agricoles, classés par ordre croissant du revenu déclaré sont regroupés par décile. Les déciles sont les valeurs qui partagent une distribution ordonnée en dix parties égales. Ainsi, les 10 % des foyers du bas de la distribution déclarent moins de 32 175F.CFP de revenu alors que les 10 % les plus hauts de la distribution déclarent plus de 2 106 884 F.CFP de revenu. Les histogrammes montrent ainsi que 10 % des bénéfices agricoles du décile le plus bas appartiennent à des foyers concernés par le taux marginal de 40 %.

Il apparaît clairement que les bénéfices agricoles proviennent de foyers bénéficiant de plusieurs catégories de revenus. Les bénéfices agricoles peuvent donc être considérés majoritairement comme des revenus accessoires (Par exemple une personne bénéficiant d'une retraite de 7 millions de F.CFP et d'un BA net de 30 000 F.CFP). 6.2.2. Focus sur les revenus fonciers

Graphique 20. : Revenus fonciers : taux marginal d'imposition en fonction du décile (base IR 2010)

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

<= 4

2 9

21

42 9

22 - 1

04 9

96

104

997

- 2

56 2

57

256

258

- 4

76 0

00

476

001

- 7

07 0

21

707

021

- 9

60 0

00

960

001 - 1

285

087

1 28

5 08

8 - 1

817

417

1 81

7 41

8 - 2

977

560

>2 9

77 5

61

40%

25%

12%

4%

0%

Source : DSF Comparativement à d’autres types de revenus, la progressivité du taux marginal de taxation est plus évidente en ce qui concerne les revenus fonciers. En effet, la part du taux le plus élevé (40 %) apparaît davantage en corrélation positive avec le niveau de décile.

Page 36: Rapport sur la fiscalité directe en NC

36

VII. QUI SUPPORTE LA CHARGE DE L ’ IRPP ?

Graphique 21. : Répartition du nombre de foyers, du revenu et de l'impôt en fonction de la tranche de revenu en 2005

10,0%

8,3%

1,9%

11,6%

4,2%

11,1%

5,7%

18,3%

13,2%

3,7%

12,5%

12,7%

5,8%

8,4%

10,9%

6,3%

5,3%

8,5%

6,0%

6,4%

12,9%

11,3%

8,0%

29,5%

66,3%

0,4% 0,6%0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Foyers REN Droits

+ de 8 000 000

6 000 000 à 8 000 000

5 000 000 à 6 000 000

4 000 000 à 5 000 000

3 000 000 à 4 000 000

2 000 000 à 3 000 000

1 500 000 à 2 000 000

1 000 000 à 1 500 000

500 000 à 1 000 000

0 à 500 000

Note de lecture : le premier histogramme représente la répartition (en %) des foyers fiscaux en fonction de la tranche de revenu (REN = revenu économique net, c'est-à-dire avant abattement mais après déduction des charges professionnels), le second la part de chaque tranche de revenu dans le revenu économique net et le troisième la part de chaque tranche de revenu dans les droits émis. Source : DSF

Graphique 22. : Répartition du nombre de foyers, du revenu et de l'impôt en fonction de la

tranche de revenu en 2009

9,0%

7,9%

10,8%

3,7%

11,1%

5,2%

17,8%

12,0%

12,9%

12,2%

4,5%

8,6%

10,4%

5,2%

5,7%

8,5%

5,2%

9,5%

33,6%

72,5%

0,4% 0,0%

1,6%0,4%

2,5%

6,6%

12,4%

9,7%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Foyers REN Droits

+ de 8 000 000

6 000 000 à 8 000 000

5 000 000 à 6 000 000

4 000 000 à 5 000 000

3 000 000 à 4 000 000

2 000 000 à 3 000 000

1 500 000 à 2 000 000

1 000 000 à 1 500 000

500 000 à 1 000 000

0 à 500 000

LES FAITS SAILLANTS :

- En 2010, les 5 % de foyers les plus aisés concentrent 24 % du revenu et acquittent 59 % des droits

- A l’inverse, 50 % des foyers ne concentrent que 19 % des revenus bruts déclarés et n’acquittent que 2 % des impôts

- Comparativement à la situation de la métropole et dans un contexte de champ de l’IRPP local plus étroit que son modèle, la population de Nouvelle-Calédonie la plus aisée supporte en proportion du total de la charge fiscale moins d’impôt, à l’inverse des 50 % les moins aisés, qui en supportent une proportion plus élevée

Page 37: Rapport sur la fiscalité directe en NC

37

Les chiffres de 2010 sont également mentionnés mais ils ne portent pas sur l’intégralité des rôles et conduisent probablement à surévaluer la proportion des revenus élevés.

On constate une modification de structure en faveur de la tranche de revenu la plus haute de la distribution. Au titre des revenus 2005, les foyers déclarant plus de 8 millions de F.CFP de revenu représente 8 % des foyers fiscaux, concentrent 29,5 % du revenu économique net et acquittent 66,3 % des droits à l’IR ; au titre des revenus 2009, ils représentent désormais 9,5 % des foyers fiscaux et supportent 72,5 % du poids de l’IRPP.

Graphique 23. : Répartition du nombre de foyers, du revenu et de l'impôt en fonction de la tranche de revenu en 2010

7,9%

7,2%

1,4%

9,7%

3,2%

11,0%

4,9%

18,1%

11,6%

2,2%

13,4%

11,9%

4,3%

9,2%

10,6%

5,2%

6,0%

8,4%

5,0%

7,1%

12,5%

9,7%

10,5%

35,2%

73,1%

0,3% 0,4%0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Foyers REN Droits

+ de 8 000 000

6 000 000 à 8 000 000

5 000 000 à 6 000 000

4 000 000 à 5 000 000

3 000 000 à 4 000 000

2 000 000 à 3 000 000

1 500 000 à 2 000 000

1 000 000 à 1 500 000

500 000 à 1 000 000

0 à 500 000

Source : DSF

Graphique 24. : Distribution des revenus bruts, de l’impôt brut et de l’impôt net sur le revenu en métropole (2009)

Page 38: Rapport sur la fiscalité directe en NC

38

Graphique 25. : Distribution des revenus bruts, de l’impôt brut et de l’impôt net sur le revenu

en Nouvelle-Calédonie (2010)

50% l e s -

r i c he s

2%2%

19%

20% su i v a nt s

6%

18%

7%

10% sui v a nt s

7%7%

13%

10% su i v a nt s

17%

13%13%

5% sui v a nt s

13%13%

12%

5% + r i c he s

22%

59%59%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Poids dans l'échelle desrevenus

Part dans le revenu brutdéclaré

Part dans l'impôt brut Part dans l'impôt net

Source : DSF

Les deux graphiques de distribution des revenus bruts, de l’impôt brut et de l’impôt net sur le revenu permettent de mettre en évidence le degré de concentration de l’IRPP. Le premier représente la situation métropolitaine, le second la situation calédonienne.

Il en ressort que :

- les 5 % des ménages les plus riches concentrent 22 % du revenu brut déclaré et supportent 59 % de l’impôt net ;

- à l’inverse les 50 % les moins riches concentrent 19 % du revenu brut et supportent 2 % de l’impôt net.

Compte tenu du faible recours aux mécanismes de réduction d’impôt comparativement aux dispositifs de déductibilité des charges du revenu global, il n’y a pas d’écart sensible entre les résultats en termes d’impôt brut et d’impôt net.

Tableau 16 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux par tranche de revenu économique net déclaré.

Tranche de revenu éco net déclaré (F.CFP)

2005 2006 2007 2008 2009 2010

0 à 500 000 7 260 7 733 19 078 7 677 7 936 6 733500 000 à 1 000 000 6 044 6 656 3 975 6 756 6 939 6 098

1 000 000 à 1 500 000 8 389 8 779 4 907 9 554 9 462 8 2561 500 000 à 2 000 000 8 042 8 565 6 682 9 449 9 716 9 3132 000 000 à 3 000 000 13 256 14 047 12 668 15 398 15 648 15 3833 000 000 à 4 000 000 9 068 9 586 9 915 11 149 11 364 11 3604 000 000 à 5 000 000 6 072 6 392 6 819 7 224 7 538 7 8575 000 000 à 6 000 000 3 841 4 106 4 425 4 809 5 029 5 0846 000 000 à 8 000 000 4 663 4 970 5 390 5 587 5 841 5 993

+ de 8 000 000 5 790 6 416 7 094 7 804 8 363 8 879TOTAL 72 425 77 250 80 953 85 407 87 836 84 956

Nombre de foyers fiscaux

Source : DSF

Page 39: Rapport sur la fiscalité directe en NC

39

Tableau 17 : Evolution entre 2005 et 2010 du revenu déclaré par tranche de revenu économique net déclaré

Tranche de revenu éco net déclaré (F.CFP)

2005 2006 2007 2008 2009 2010

0 à 500 000 1 106 1 183 747 1 221 1 254 1 095500 000 à 1 000 000 4 590 5 058 2 990 5 114 5 255 4 618

1 000 000 à 1 500 000 10 517 11 001 6 188 12 060 11 955 10 4711 500 000 à 2 000 000 14 056 14 936 11 723 16 458 16 922 16 2602 000 000 à 3 000 000 32 812 34 879 31 648 38 222 38 841 38 1543 000 000 à 4 000 000 31 475 33 208 34 415 38 605 39 388 39 3224 000 000 à 5 000 000 27 099 28 535 30 469 32 317 33 662 35 0695 000 000 à 6 000 000 20 998 22 415 24 183 26 300 27 457 27 8046 000 000 à 8 000 000 32 071 34 226 37 169 38 431 40 282 41 330

+ de 8 000 000 72 942 82 160 92 438 101 264 108 758 116 214TOTAL 247 666 267 601 271 970 309 992 323 774 330 337

Revenu économique net (M de F.CFP)

Source : DSF

Tableau 18 : Evolution entre 2005 et 2010 des droits par tranche de revenu économique net déclaré

Tranche de revenu éco net déclaré (F.CFP)

2005 2006 2007 2008 2009 2010

0 à 500 000 0 0 0 0 0 0500 000 à 1 000 000 0 0 0 0 0 0

1 000 000 à 1 500 000 2 2 2 2 2 21 500 000 à 2 000 000 68 49 54 58 59 592 000 000 à 3 000 000 450 319 357 383 381 3693 000 000 à 4 000 000 717 543 614 682 691 7124 000 000 à 5 000 000 779 606 690 744 806 8675 000 000 à 6 000 000 734 607 675 760 811 8276 000 000 à 8 000 000 1 393 1 208 1 338 1 407 1 507 1 610

+ de 8 000 000 8 145 8 184 9 624 10 380 11 213 12 089TOTAL 12 288 11 518 13 354 14 416 15 470 16 535

Droits émis (M de F.CFP)

Source : DSF Note de lecture : les tableaux illustrent pour chaque tranche de revenu économique net définie, la répartition du nombre de foyers fiscaux, du revenu économique net et des droits émis. Ainsi, en 2008, les foyers appartenant à la tranche de revenu supérieure à 8 millions de F.CFP acquittent 10 380 millions de F.CFP de droits émis sur un total de 14 416 millions de F.CFP.

Page 40: Rapport sur la fiscalité directe en NC

40

VIII. QUE PERMET DE METTRE EN EXERGUE L ’ANALYSE PAR REVENU DOMINANT ?

Afin de mieux cerner la typologie des foyers fiscaux, il est possible d’avoir recours à une analyse qui se focalise sur le revenu dominant, celui-ci étant défini comme le revenu catégoriel dont le montant déclaré net est le plus élevé et constitue plus d’un tiers de l'ensemble des revenus nets catégoriels. Cette définition est retenue sur les revenus avant abattement (ainsi, les salaires sont retenus nets des frais professionnels mais avant abattement)

Cette approche permet à la fois d’affiner l’analyse en proposant un angle de vue différent qui conforte et éclaire les autres analyses du présent rapport et d’offrir une identification individuelle au travers de situation-type en rattachant à chaque foyer une seule catégorie de revenu (tous ses revenus déclarés sont alors assimilés à ce revenu dominant.

Graphique 26. : Répartition des foyers en fonction du nombre et de la prédominance d’une catégorie de revenu (IR 2010)

3%

78%

19%

Absence de revenu dominant Une seule catégorie de revenu

Plusieurs catégories de revenu

Une première donnée apparaît importante : une immense majorité de contribuables (78 %) déclare être bénéficiaire que d’un seul revenu dominant. 8.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux Au titre de l’année 2010, 73 % des foyers fiscaux déclarent comme source de revenu principale des salaires et traitements. Les pensions et les retraites constituent la principale ressource déclarée pour 16 % d’entre eux. 7 % des foyers déclarent principalement des revenus professionnels non salariaux. Sur les 86 956 foyers fiscaux plus de 80 % déclarent une seule catégorie de revenus.

LES FAITS SAILLANTS :

- 78% des foyers ne perçoivent qu’une seule source de revenu imposable - 73% des foyers déclarent comme source principale de revenu des traitements ou

salaires - L’approche fait ressortir un pourcentage contrasté de non imposables selon le revenu

catégoriel : élevé pour les bénéfices agricoles (70%), sensiblement plus faible pour les BNC (33%)

Page 41: Rapport sur la fiscalité directe en NC

41

Tableau 19 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction du revenu dominant (base 2010)

Foyers fiscaux

Ensemble Somme Moyenne Médiane Somme Moyenne Médiane Rapport MoyenneSalaires et traitements 61 605 256 704 210 536 4 166 938 2 952 201 12 843 953 587 208 489 22 560 5,0% 2,1%Pensions et retraites 13 714 49 626 177 482 3 618 651 2 823 910 1 427 261 315 104 073 13 720 2,9% 1,5%Bénéfices ind et comm. 4 182 11 493 462 352 2 748 317 1 654 852 748 129 123 178 893 0 6,5% 1,9%Bénéfices non comm. 1 139 5 953 009 220 5 226 523 2 769 867 882 887 439 775 143 53 480 14,8% 4,3%Bénéfices agricoles 326 768 673 920 2 357 895 708 324 77 616 937 238 089 0 10,1% 1,8%Revenus fonciers 1 001 4 883 674 941 4 878 796 3 453 865 513 122 724 512 610 56 680 10,5% 4,8%Revenus de source extérieure 81 407 491 805 5 030 763 2 521 574 19 417 879 239 727 2 527 4,8% 1,1%Revenus de capitaux mob. 15 128 248 171 8 549 878 5 544 552 15 375 216 1 025 014 123 760 12,0% 5,4%Rentes viagières 29 149 916 605 5 169 538 3 746 532 5 123 536 176 674 0 3,4% 1,2%Plus Values nr nr nr nr nr nr nr nr nrAbsence de revenu dominant 2 858 26 336 380 13 168 190 13 168 190 3 638 750 1 273 0 13,8% 0,0%Ensemble 84 956 330 335 555 027 4 023 576 2 858 306 16 567 952 981 195 018 17 719 5,0% 3,4%

Revenu économique net Droits émis Taux d'imposition

Note de lecture : La période de référence correspond à l’année fiscale, c’est-à-dire à la période pendant laquelle les revenus ont été perçus. La moyenne et la médiane concernent l’ensemble des foyers (imposables et non imposables)

Graphique 27. : Foyers et droits en fonction du revenu dominant

Foyers fiscaux

73%

16%

7%

1%

3%

Droits émis

77%

9%

10%4%

Salaires-traitements Pensions-retraites Revenus professionnels non salariaux Autres revenus Absence de revenu dominant

Graphique 28. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant

Moyenne Médiane

Impôt médian

0 1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000 800 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

Revenu Impôt

Note de lecture : La médiane correspond au montant qui sépare la population des foyers en proportions égales. Ainsi, au titre des revenus acquis en 2010, 50 % des foyers fiscaux ont acquitté moins de 17 719 F.CFP d’impôt sur le revenu et 50 % d’entre eux ont acquitté plus que ce montant. A noter que les revenus moyens et médians élevés des BA, BNC et revenus fonciers s’expliquent par le nombre de foyers peu élevé pour ces catégories.

Page 42: Rapport sur la fiscalité directe en NC

42

En 2010, le revenu moyen de l’ensemble des contribuables est légèrement supérieur à 4 millions de F.CFP. Le revenu médian atteint 2,8 millions de F.CFP. L’impôt moyen s’élève à 195 000 F.CFP pour l’ensemble des foyers fiscaux et à 208 000F.CFP pour les contribuables dont la source principale de revenu est constituée par des salaires et traitements. Sur un nombre total de 86 956 foyers fiscaux, 45 % ne sont pas imposables au titre de l’imposition des revenus de 2010. 70 % des foyers déclarant principalement des bénéfices agricoles ne sont pas soumis à l’imposition ; 41 % des foyers à dominance « salariale » n’acquittent pas l’impôt.

Graphique 29. : Répartition par type de revenu dominant

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Ensemble

Absence de revenu dominant

Plus Values

Rentes viagières

Revenus de capitaux mob.

Revenus de source extérieure

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

Imposable Non imposable

Source : DSF Note de lecture : le graphique présente pour chaque type de revenu dominant la répartition des foyers fiscaux entre contribuables imposables et non imposables. 8.2. L’analyse sur les seuls foyers fiscaux imposables

Tableau 20 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction du revenu dominant (base 2010)

Foyers fiscaux

Ensemble Somme Moyenne Médiane Somme Moyenne Médiane Rapport Moyenne

Salaires et traitements 36 408 210 940 165 123 5 793 786 4 306 482 12 818 829 707 352 088 86 120 6,1% 3,5%

Pensions et retraites 7 158 39 019 551 116 5 451 181 4 812 023 1 422 474 033 198 725 87 800 3,6% 2,8%

Bénéfices ind et comm. 1 749 8 783 842 293 5 022 208 3 578 629 746 621 676 426 885 86 480 8,5% 4,6%

Bénéfices non comm. 763 5 539 012 269 7 259 518 3 881 431 882 547 128 1 156 680 152 000 15,9% 6,4%

Bénéfices agricoles 97 638 973 101 6 587 352 4 224 911 77 562 417 799 613 139 360 12,1% 6,1%

Revenus fonciers 695 4 422 964 206 6 363 977 4 791 732 512 902 122 737 989 174 080 11,6% 6,9%

Revenus de source extérieure 30 294 625 762 9 820 859 5 869 520 19 356 286 645 210 79 929 6,6% 2,7%

Revenus de capitaux mob. nr nr nr nr nr nr nr nr nr

Rentes viagières nr nr nr nr nr nr nr nr nr

Plus Values nr nr nr nr nr nr nr nr nr

Absence de revenu dominant nr nr nr nr nr nr nr nr nr

Ensemble 46 928 270 075 518 923 5 755 104 4 361 094 16 535 835 666 352 366 87 880 6,1% 6,4%

Revenu économique net Droits émis Taux d'imposition

Source : DSF Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux pour lesquels le calcul de l’impôt génère un montant de droits supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP).

En limitant l’analyse aux foyers imposables, le revenu moyen déclaré dépasse 5,8 millions de F.CFP pour un impôt moyen de l’ordre de 352 000 F.CFP. Les foyers dont les ressources principales sont

Page 43: Rapport sur la fiscalité directe en NC

43

constituées par des salaires et traitements acquittent en moyenne 352 000 F.CFP. La moitié de ces foyers paye moins de 86 000 F.CFP d’impôt sur le revenu.

Graphique 30. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu

Moyenne Médiane

Impôt médian

Revenu

0 1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000 7 000 000 8 000 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 1 200 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

RevenuImpôt

Afin de compléter l’approche générale, il peut être utile de faire deux focus sur deux situations types correspondant d’une part aux foyers de célibataires sans enfant (environ un tiers des foyers fiscaux) et d’autre part au foyer composé d’un couple marié avec deux enfants.

8.3. Analyse d’un cas particulier : les célibataires sans enfant

8.3.1. Approche sur l’ensemble des foyers fiscaux

Tableau 21 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction

du revenu dominant (base 2010)

Foyers fiscauxEnsemble Somme Moyenne Médiane Somme Moyenne Médiane Rapport Moyenne

Salaires et traitements 21 038 55 541 114 384 2 640 038 2 203 270 2 728 739 357 129 705 26 440 4,9% 2,4%Pensions et retraites 1 805 3 774 886 817 2 091 350 1 656 768 107 314 653 59 454 4 920 2,8% 1,3%Bénéfices ind et comm. 1 472 2 398 915 202 1 629 698 1 139 566 163 309 838 110 944 800 6,8% 2,0%Bénéfices non comm. 526 1 307 248 815 2 485 264 1 933 002 121 151 625 230 326 30 500 9,3% 3,9%Bénéfices agricoles 109 138 241 085 1 268 267 322 953 13 099 680 120 181 0 9,5% 1,5%Revenus fonciers 192 600 969 512 3 130 050 1 904 174 66 369 141 345 673 24 280 11,0% 4,2%Revenus de source extérieure 27 47 316 486 1 752 462 1 358 820 444 632 16 468 0 0,9% 0,5%Revenus de capitaux mob. nr nr nr nr nr nr nr nr nrRentes viagières nr nr nr nr nr nr nr nr nrPlus Values nr nr nr nr nr nr nr nr nrAbsence de revenu dominant 1 681 . . . 0 0 0 0,0%Ensemble 26 850 63 808 692 301 2 536 363 1 974 586 3 200 428 926 119 643 20 000 12,1% 2,0%

Revenu économique net Droits émis Taux d'imposition

Foyers célibataires stricto sensu

L’analyse des foyers célibataires présente une très forte proportion de foyers fiscaux à dominance « salariale ». Au titre de l’année 2010, 78 % des foyers célibataires déclarent comme source de revenu principale des salaires et traitements. Les pensions et les retraites constituent la principale ressource déclarée pour 7 % d’entre eux. 8 % des foyers déclarent principalement des revenus professionnels non salariaux.

Page 44: Rapport sur la fiscalité directe en NC

44

Graphique 31. : Foyers et droits en fonction du revenu dominant

Foyers fiscaux

78%

7%

8%1%

6%

Droits émis

86%

3%

9%2%

Salaires-traitements Pensions-retraites Revenus professionnels non salariaux

Autres revenus Absence de revenu dominant Source : DSF

Graphique 32. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant

Moyenne Médiane

0 500 000 1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000 3 500 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

0 50 000 100 000 150 000 200 000 250 000 300 000 350 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

Revenu Impôt

En 2010, le revenu moyen de l’ensemble des contribuables célibataires s’élève à 2,5 millions de F.CFP. Le revenu médian atteint près de 2 millions de F.CFP. L’impôt moyen s’élève à 120 000 F.CFP pour l’ensemble des foyers fiscaux et à 130 000 F.CFP pour les contribuables dont la source principale de revenu est constituée par des salaires et traitements.

Page 45: Rapport sur la fiscalité directe en NC

45

8.3.2. Approche sur les seuls foyers fiscaux imposables

Tableau 22 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction

du revenu dominant (base 2010)

Foyers fiscauxEnsemble Somme Moyenne Médiane Somme Moyenne Médiane Rapport Moyenne

Salaires et traitements 14 052 48 086 166 285 3 422 016 2 887 161 2 716 541 413 193 321 74 600 5,6% 3,6%Pensions et retraites 818 2 854 939 708 3 490 146 3 055 002 106 514 765 130 214 59 120 3,7% 2,8%Bénéfices ind et comm. 605 1 790 159 712 2 958 942 2 258 970 162 572 598 268 715 64 280 9,1% 4,8%Bénéfices non comm. 340 1 178 165 308 3 465 192 2 870 820 120 975 625 355 811 127 160 10,3% 5,9%Bénéfices agricoles 27 110 588 930 4 095 886 2 598 805 13 075 400 484 274 76 400 11,8% 5,8%Revenus fonciers 123 538 559 133 4 378 530 3 323 360 66 319 581 539 184 107 360 12,3% 6,5%Revenus de source extérieure nr nr nr nr nr nr nr nr nrRevenus de capitaux mob. nr nr nr nr nr nr nr nr nrRentes viagières nr nr nr nr nr nr nr nr nrPlus Values nr nr nr nr nr nr nr nr nrAbsence de revenu dominant 0 . . . . . . .Ensemble 15 965 54 558 579 076 3 135 224 2 619 839 3 185 999 382 171 490 52 040 5,8% 2,9%

Revenu économique net Droits émis Taux d'imposition

Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux pour lesquels le calcul de l’impôt génère un montant de droits supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP).

En limitant l’analyse aux foyers imposables, le revenu moyen déclaré atteint 3 millions de F.CFP pour un impôt moyen de l’ordre de 171 000 F.CFP. Les foyers dont les ressources principales sont constituées par des salaires et traitements acquittent en moyenne 193 000 F.CFP. La moitié de ces foyers paye moins de 74 000 F.CFP d’impôt sur le revenu.

Graphique 33. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant

Moyenne Médiane

Impôt médian

0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000 3500000 4000000 4500000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

Revenu Impôt

8.4. Analyse d’un cas particulier : les couples avec deux enfants 8.4.1. Approche sur l’ensemble des foyers fiscaux

Tableau 23 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction

du revenu dominant (base 2010)

Foyers fiscauxEnsemble Somme Moyenne Médiane Somme Moyenne Médiane Rapport Moyenne

Salaires et traitements 4 985 33 031 492 387 6 626 177 5 320 639 1 278 258 087 256 421 33 120 3,9% 1,7%Pensions et retraites 216 953 994 982 4 416 643 3 656 835 9 976 526 46 188 0 1,0% 0,5%Bénéfices ind et comm. 269 1 257 258 491 4 673 823 3 486 600 60 526 250 225 005 3 960 4,8% 1,6%Bénéfices non comm. 46 498 081 977 10 827 869 7 953 046 62 009 806 1 348 039 228 180 12,4% 5,8%Bénéfices agricoles 17 59 847 887 3 520 464 1 311 082 4 036 238 237 426 0 6,7% 1,7%Revenus fonciers 23 112 683 200 4 899 270 4 123 562 5 370 617 233 505 0 4,8% 1,8%Revenus de source extérieure nr nr nr nr nr nr nr nr nrRevenus de capitaux mob. nr nr nr nr nr nr nr nr nrRentes viagières 0 . . . . . . .Plus Values 0 . . . . . . .Absence de revenu dominant 43 . . . 0 0 0 0,0%Ensemble 5 599 35 913 358 924 6 460 242 5 173 528 1 420 177 524 257 874 30039 4,0% 1,7%

Revenu économique net Droits émis Taux d'imposition

Couples : nombre de parts=3

Page 46: Rapport sur la fiscalité directe en NC

46

Le plus souvent actifs, 88 % des couples avec deux enfants déclarent comme source de revenu principale des salaires et traitements. 4 % seulement des foyers déclarent principalement des pensions et des retraites. Les revenus professionnels non salariaux constituent la principale ressource déclarée pour 6 % d’entre eux.

Graphique 34. : Foyers et droits en fonction du revenu

Foyers fiscaux

88%

4%6%

1%1%

Droits émis

89%

1%9% 1%

Salaires-traitements Pensions-retraites Revenus professionnels non salariaux Autres revenus Absence de revenu dominant

Graphique 35. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant

Moyenne Médiane

Impôt médian

0 2 000 000 4 000 000 6 000 000 8 000 000 10 000 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 1 200 000 1 400 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

Revenu Impôt

Note de lecture : les revenus moyens et médians élevés des BNC, BA et revenus fonciers s’expliquent par le nombre de foyers peu élevé pour ces catégories

En 2010, le revenu moyen de l’ensemble des couples avec deux enfants s’élève à 6,5 millions de F.CFP. Le revenu médian atteint 5,2 millions de F.CFP. L’impôt moyen s’élève à 258 000 F.CFP pour l’ensemble des foyers et à 256 000 F.CFP pour les contribuables dont la source principale de revenu est constituée par des salaires et traitements.

Page 47: Rapport sur la fiscalité directe en NC

47

8.4.2. Approche sur les seuls foyers fiscaux imposables

Tableau 24 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction du revenu dominant (base 2010)

Foyers fiscaux

Ensemble Somme Moyenne Médiane Somme Moyenne Médiane Rapport MoyenneSalaires et traitements 2 984 27 344 114 833 9 163 577 7 763 887 1 276 986 550 427 945 105 420 4,7% 2,8%Pensions et retraites 80 607 579 845 7 594 748 7 077 301 9 953 211 124 415 54 820 1,6% 1,3%Bénéfices ind et comm. 127 981 023 339 7 724 593 6 154 288 60 472 854 476 164 97 559 6,2% 3,4%Bénéfices non comm. 34 467 979 201 13 764 094 10 155 863 62 000 087 1 823 532 458 100 13,2% 7,8%Bénéfices agricoles nr nr nr nr nr nr nr nr nrRevenus fonciers nr nr nr nr nr nr nr nr nrRevenus de source extérieure nr nr nr nr nr nr nr nr nrRevenus de capitaux mob. 0 . . . . . . .Rentes viagières 0 . . . . . . .Plus Values 0 . . . . . . .

Absence de revenu dominant 0 . . . . . . .Ensemble 3 249 29 628 838 874 8 788 026 7 411 250 1 421 898 914 409 615 89 820 4,8% 2,7%

Revenu économique net Droits émis Taux d'imposition

Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux pour lesquels le calcul de l’impôt génère un montant de droits supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP).

En limitant l’analyse aux foyers imposables, le revenu moyen déclaré atteint 8,8 millions de F.CFP pour un impôt moyen de l’ordre de 410 000 F .CFP. Les foyers dont les ressources principales sont constituées par des salaires et traitements acquittent en moyenne 428 000 F.CFP. La moitié de ces foyers paye moins de 105 000 F.CFP d’impôt sur le revenu.

Graphique 36. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant

Moyenne Médiane

Impôt médian

0 2 000 000 4 000 000 6 000 000 8 000 000 10 000 000 12 000 000 14 000 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 1 200 000 1 400 000 1 600 000 1 800 000

Ensemble

Revenus fonciers

Bénéfices agricoles

Bénéfices non comm.

Bénéfices ind et comm.

Pensions et retraites

Salaires et traitements

Revenu Impôt

Page 48: Rapport sur la fiscalité directe en NC

48

IX. LA SITUATION DES DIFFERENTES PROVINCES EST -ELLE DIFFERENTE ?

9.1. Données générales

Le graphique fait apparaître une différence de richesse entre les provinces. La proportion de foyers non imposables constatée dans les provinces des îles et du Nord est néanmoins sous-évaluée, comme en témoigne la comparaison entre les données du recensement et celles résultant de l’exploitation des déclarations reçues par la DSF11. En effet, si ce rapprochement fait ressortir un taux de couverture de 73,2 %, l’écart est sensiblement plus important dans les communes des provinces précitées.

Graphique 37. : Proportions de foyers imposables et non imposables par province

61,4%50,3%

45,8%

38,6%

49,7% 54,2%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Province des îles Loyauté Province Nord Province Sud

Foyers imposables

Foyers non imposables

11 Le nombre de personnes figurant sur les déclarations est retenu (déclarants, enfants, ascendants). Par exemple, un foyer fiscal de

personnes mariées avec 2 enfants est comptabilisé pour 4 personnes . Ces comparaisons sont néanmoins à analyser avec

précaution.

LES FAITS SAILLANTS :

- La province Sud concentre 90% des foyers fiscaux et des revenus déclarés, la province Nord 8% et la province des îles Loyauté 2%

- Cette répartition demeure stable dans le temps mais recouvre des évolutions divergentes sans être significative selon la nature des revenus catégoriels

- L’exhaustivité du recensement de la population fiscale est plus facilement atteinte dans les zones urbaines qu’en milieu rural. Cet écart concerne probablement une population non imposable qui est déjà largement représentée parmi les foyers déclarants.

Page 49: Rapport sur la fiscalité directe en NC

49

Tableau 25 : Répartition du revenu économique déclaré par province (lieu de domicile)

Foyers Population fiscalement

couverte

Population recensement

diff pop fiscal/ pop

recensement

Population couverte %

NOUMEA 47 035 93 199 97 579 4 380 95,5%KONE 1 484 3 177 5 199 2 023 61,1%POINDIMIE 741 1 672 4 818 3 146 34,7%POUEMBOUT 530 1 137 2 078 942 54,7%KOUMAC 1 222 2 639 3 690 1 051 71,5%BOURAIL 1 559 3 320 4 999 1 679 66,4%TOUHO 250 573 2 247 1 675 25,5%BOULOUPARIS 703 1 486 2 418 932 61,5%POYA 601 1 328 2 648 1 320 50,2%MONT-DORE 8 330 18 947 25 683 6 736 73,8%DUMBEA 7 034 16 311 24 103 7 792 67,7%LA FOA 1 114 2 478 3 323 846 74,6%VOH 450 990 2 408 1 419 41,1%PAITA 4 858 12 029 16 358 4 330 73,5%KAALA-GOMEN 224 509 1 931 1 423 26,3%FARINO 94 190 598 408 31,8%HIENGHENE 171 487 2 399 1 912 20,3%KOUAOUA 195 488 1 345 858 36,2%HOUAILOU 364 941 3 945 3 004 23,9%LIFOU 1 106 3 684 8 627 4 943 42,7%OUEGOA 251 564 2 132 1 569 26,4%MARE 473 1 673 5 417 3 745 30,9%POUM 134 340 1 388 1 048 24,5%MOINDOU 157 321 704 383 45,6%THIO 440 1 132 2 629 1 498 43,0%PONERIHOUEN 226 609 2 384 1 776 25,5%CANALA 287 756 3 341 2 585 22,6%SARRAMEA 52 125 636 512 19,6%YATE 259 694 1 881 1 187 36,9%ILE DES PINS 275 788 1 969 1 181 40,0%BELEP 39 136 895 759 15,2%POUEBO 198 500 2 416 1 916 20,7%OUVEA 314 976 3 392 2 417 28,8%n.r. 2 443 5 496 -5 496

83 613 179 689 245 580 65 892 73,2% RP 2009 et IR 2009 (RG + RS1)

Sources : ISEE et DSF

Tableau 26 : Répartition du revenu économique déclaré par province (lieu de domicile)

Foyers fiscaux Revenu declaré Foyers fiscaux Revenu declaré Foyers fiscaux Revenu declaré Foyers fiscaux Revenu declaré2005 75 705 242 248 6 994 20 170 1 676 5 937 84 375 268 3542006 80 029 261 850 7 580 21 824 1 875 6 552 89 484 290 2262007 72 026 265 895 6 940 22 663 1 617 6 232 80 583 294 7912008 88 840 302 650 8 617 26 422 2 087 7 198 99 543 336 2702009 92 212 317 386 8 329 26 086 2 237 7 776 102 778 351 2472010 90 331 322 958 8 515 28 237 2 015 7 396 100 861 358 590

Evolution de 2005-2010 19,3% 33,3% 21,8% 40,0% 20,2% 24,6% 19,5% 33,6%Taux de croissance annuel

moyen de 2005-2010 3,6% 5,9% 4,0% 7,0% 3,8% 4,5% 3,6% 6,0%

EnsembleProvince Sud Province Nord Province Iles Loyauté

Unités : nombre, millions de F.CFP

Source : DSF (tableaux détaillés par catégorie de revenu en annexe 4)

Page 50: Rapport sur la fiscalité directe en NC

50

Graphique 38. : Foyers et revenu économique par province

Nombre de foyers

90%

8% 2%

Revenu économique déclaré

90%

8% 2%

Nombre de foyers

90%

8% 2%

Revenu économique déclaré

90%

8% 2%

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté

Source : DSF La répartition par province des foyers fiscaux, tout comme celle du revenu économique déclaré, est stable pendant la période revue : 90 % pour la province Sud, 8 % pour la province du Nord et 2 % pour la province des Îles.

Graphique 39. : Evolution du revenu économique déclaré par province (base 100=2005)

80

90

100

110

120

130

140

150

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble

Source : DSF Note de lecture : L’analyse en base 100 (année de référence 2005) permet de mesurer l’évolution du volume des revenus déclarés par province. On peut noter que les revenus de la province Nord ont tendanciellement plus augmenté que ceux de la province Sud.

2005

2010

Page 51: Rapport sur la fiscalité directe en NC

51

9.2. Focus sur la répartition par nature de revenu En revanche, l’évolution est plus contrastée s’agissant des différents types de revenus. On peut ainsi relever la dynamique plus forte des traitements et salaires, BIC et BNC dans la province du Nord comparativement aux autres provinces. La province des îles Loyauté a connu pour sa part un dynamisme plus fort des BNC et des BA que la province Sud.

Tableau 27: Répartition des salaires, traitements et des revenus des indépendants par province (lieu de domicile)

Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers MontantSalaires et traitements

2005 48 394 184 196 827 461 4 636 16 606 755 338 1 197 5 101 353 622 54 227 205 904 936 4212006 51 589 199 748 647 654 5 030 17 938 133 151 1 350 5 578 353 855 57 969 223 265 134 6592007 45 834 202 189 364 630 4 647 18 669 923 743 1 160 5 298 629 099 51 641 226 157 917 4722008 57 805 232 096 438 118 5 776 21 784 722 394 1 481 6 047 771 628 65 062 259 928 932 1392009 59 141 241 178 541 758 5 558 21 404 644 702 1 576 6 464 881 624 66 276 269 048 068 0832010 57 140 246 381 869 269 5 681 23 361 807 531 1 379 6 161 475 398 64 200 275 905 152 197

Evolution de 2005-2010 18,1% 33,8% 22,5% 40,7% 15,2% 20,8% 18,4% 34,0%Taux de croissance annuel moyen de

2005-2010 3,4% 6,0% 4,1% 7,1% 2,9% 3,8% 3,4% 6,0%Bénéfice industriels et commerciaux

2005 5 359 9 473 796 933 684 1 124 626 158 144 209 396 636 6 187 10 807 819 7272006 5 390 10 271 015 268 725 1 156 947 642 157 247 295 949 6 272 11 675 258 8592007 5 701 11 134 883 820 729 1 361 120 242 162 305 310 427 6 592 12 801 314 4892008 5 944 11 347 907 403 775 1 329 279 451 161 296 647 038 6 880 12 973 833 8922009 6 409 11 535 006 434 782 1 473 639 778 170 339 350 463 7 362 13 347 996 6752010 6 396 10 915 675 084 791 1 520 906 725 155 248 516 118 7 342 12 685 097 927

Evolution de 2005-2010 19,3% 15,2% 15,6% 35,2% 8,1% 18,7% 18,7% 17,4%Taux de croissance annuel moyen de

2005-2010 3,6% 2,9% 2,9% 6,2% 1,6% 3,5% 3,5% 3,3%Bénéfices non commerciaux

2005 1 633 5 230 420 339 92 229 368 674 14 34 615 860 1 739 5 494 404 8732006 1 711 5 327 806 252 115 289 840 521 15 33 948 459 1 841 5 651 595 2322007 1 802 5 870 583 031 117 307 173 931 17 52 844 739 1 936 6 230 601 7022008 1 956 5 907 013 938 119 322 233 478 22 57 265 072 2 097 6 286 512 4882009 2 249 6 400 525 048 125 287 203 307 20 36 643 679 2 393 6 724 372 0352010 2 123 6 318 366 336 109 324 546 043 27 58 354 984 2 259 6 701 267 364

Evolution de 2005-2010 30,0% 20,8% 18,2% 41,5% 99,6% 68,6% 29,9% 22,0%Taux de croissance annuel moyen de

2005-2010 5,4% 3,9% 3,4% 7,2% 14,8% 11,0% 5,4% 4,1%Bénéfices agricoles

2005 540 642 494 472 256 173 883 101 11 2 641 759 808 819 019 3322006 561 691 912 785 269 163 392 651 10 5 313 924 840 860 619 3602007 592 788 036 748 287 197 189 458 10 1 722 383 889 986 948 5902008 642 700 361 637 289 183 425 157 15 1 954 035 946 885 740 8292009 694 691 939 611 257 168 164 494 18 4 006 957 969 864 111 0632010 715 721 338 813 268 180 045 979 16 3 409 119 999 904 793 911

Evolution de 2005-2010 32,4% 12,3% 4,4% 3,5% 41,6% 29,0% 23,6% 10,5%Taux de croissance annuel moyen de

2005-2010 5,8% 2,3% 0,9% 0,7% 7,2% 5,2% 4,3% 2,0%

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensem ble

Source : DSF

Graphique 40. : Evolution des salaires et des traitements par province (lieu de domicile) (base 100=2005)

80

90

100

110

120

130

140

150

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble

Page 52: Rapport sur la fiscalité directe en NC

52

Les traitement et salaires qui représentent le revenu le plus important pour l’ensemble des ménages suivent globalement une pente analogue. La divergence constatée en 2010 conduisant à un écart plus marqué entre la province Nord et la province des Îles loyauté.

X. QUELS SONT LES EFFETS DU BAREME ?

Le barème est l’instrument par excellence de la progressivité de l’impôt et constitue à ce titre un instrument redistributif. Il est sous-tendu par le concept d’équité verticale selon lequel les personnes disposant de revenus plus élevés doivent supporter une charge fiscale plus importante. Il s’oppose à la notion de flat tax, impôt à taux proportionnel unique s’appliquant quel que soit le niveau de revenu.

De fait, l’augmentation du taux marginal d’imposition en fonction du revenu net imposable conduit effectivement à ce que, toutes choses étant égales par ailleurs, les foyers ayant un revenu net imposable plus modeste supportent une charge fiscale proportionnellement moindre que celles des ménages plus aisés.

Il convient de relever qu’en situation d'inflation les seuils en valeur réelle des tranches fiscales diminuant avec la valeur de la monnaie, la pression fiscale des impôts progressifs augmente (effet multiplicateur de l'inflation). Une indexation sur l’évolution des prix du montant des seuils d’imposition permet d’éviter cet effet induit par le hiatus naturel existant entre évolution nominale et réelle et qui se traduit mécaniquement par un effet d’aubaine pour les finances publiques.

10.1 Les évolutions du barème

C’est en 2005 qu’a été réalisée la réforme du barème de l’impôt sur le revenu calédonien par la délibération n°154 du 28 décembre 2005. Le barème n’avait en effet pas été réévalué depuis 1985.

Cette réforme était ciblée sur les ménages dont les revenus annuels imposables se situaient entre 1,8 M de F.CFP et 4,5 M de F.CFP, autrement dit les classes moyennes. Elle a profité à 24 700 foyers sur 35 390, soit 69,7 % d’entre eux. Les gains potentiels ont pu atteindre 44 % de la charge d’impôt.

Tableau 28 : Comparaison des barèmes avant/après la réforme de 2005

Anciennes tranches Nouvelles tranches

Revenu Taux Revenu Taux

Inférieur à 1 Néant Inférieur à 1 Néant

De 1 à 1,3 5 %

De 1,3 à 1,6 10 % De 1 à 1,8 4 %

De 1,6 à 2,2 15 %

De 2,2 à 2,8 20 % De 1,8 à 3 12 %

De 2,8 à 4,5 30 % De 3 à 4 25 %

Supérieur à 4,5 40 % Supérieur à 4,5 40 %

En millions de F.CFP

LES FAITS SAILLANTS :

- Un barème dont les effets redistributifs sont avérés

- Un barème modifié en 2005 qui n’a pas pris en compte les effets de l’inflation pour l’ensemble des ménages

- Il en résulte un alourdissement de la charge fiscale à la fois pour les bas revenus et les revenus les plus élevés et donc, une concentration de la charge sur les hauts revenus qui s’accentue

Page 53: Rapport sur la fiscalité directe en NC

53

Cette réforme s’est toutefois accompagnée d’une réforme en sens contraire.

Une réduction d’impôt de 15 % initialement plafonnée à 100 000 F CFP puis à 150 000 F.CFP (à compter des revenus 2003) avait été instituée pour compenser l’absence de prise en compte de l’inflation faute d’indexation du barème. Celle-ci, au motif qu’elle était surabondante par rapport à la révision du barème a été supprimée par la loi du pays n°2006-1 du 24 janvier 2006. Elle s’est traduite par un alourdissement de la charge fiscale de l’ordre de 1,1 Md de F.CFP. Les effets propres de la réforme du barème ont en conséquence été sensiblement limités.

Au total, le coefficient d’inflation (1,42 entre 1985 et 2005) n’a été appliqué ni à la première, ni à la dernière tranche du barème de 4,5 millions, laquelle se serait élevée à 6,390 millions.

La non indexation de la première tranche tient à la comparaison avec la métropole. En effet, la situation des foyers calédoniens en l’absence de revalorisation des limites de celle-ci étant encore plus avantageuse que celles des foyers disposant de revenus analogues en métropole.

En revanche, la tranche d’imposition de 40 % est désormais atteinte en Nouvelle-Calédonie dès 4,5 M de F.CFP de revenu net imposable, alors qu’en métropole, elle ne l’est qu’à partir de 8 M de F.CFP12.

Il apparaît donc que la tranche des revenus compris entre 4,5 et 8 M de F.CFP est plus taxée dans le système calédonien que dans le système métropolitain.

Tableau 29 : Comparaison entre le barème calédonien et celui de la métropole

Tranches d'imposition Taux Tranches d'imposition Taux

Moins de 1 000 000 0% Moins de 711 575 0%

de 1 000 000 à 1 800 000 4% de 711 575 à 1 419 570 5,50%

de 1 800 000 à 3 000 000 12% de 1 419 570 à 3 152 743 14%

de 3 000 000 à 4 500 000 25% de 3 152 744 à 8 452 264 30%

plus de 4 500 000 40% plus de 8 452 265 41%

en F.CFP

Barème NC Barème Métropole (2011)

source : DSF

Graphique 41. : Comparaison entre les barèmes calédonien et métropolitain (2011)

0

1000 20

00

300

0

400

0

500

0

6000 70

00

8000 900

0

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

%

Barème NC

Barème Métro

0

100

0

2000 30

00

4000 50

00

6000 700

0

800

0

9000

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

%

Tranches de revenu (milliers de F.CFP)

12 7 956 921 FCFP

Page 54: Rapport sur la fiscalité directe en NC

54

Notamment, pour un quotient familial (revenu net global imposable/nombre de parts) de 5,8 millions, le barème calédonien conduit à une imposition plus forte qu’en métropole, ainsi que le démontre les exemples suivants :

Tableau 30 : Exemples d’écart d’imposition entre la métropole et la Nouvelle-Calédonie

Revenu net imposable

Impôt brut en NC

Taux moyenImpôt brut en

métropoleTaux moyen

Ecart d'imposition

entre la Nouvelle-

Calédonie et la métropole

Ecart en %

Célibataire (Quotient familial calculé pour 1 part)

5 000 000 751 000 15,0% 835 760 16,7% -84 760 -11%8 000 000 1 951 000 24,4% 1 735 760 21,7% 215 240 11%

12 000 000 3 551 000 29,6% 3 324 818 27,7% 226 182 6%16 000 000 5 151 000 32,2% 4 964 818 31,0% 186 182 4%20 000 000 6 751 000 33,8% 6 604 818 33,0% 146 182 2%

Marié 1 enfant(Quotient familial calculé pour 2,5 parts)

12 000 000 1 677 500 14,0% 1 939 401 16,2% -261 901 -16%16 000 000 3 277 500 20,5% 3 139 401 19,6% 138 099 4%18 000 000 4 077 500 22,7% 3 739 401 20,8% 338 099 8%20 000 000 4 877 500 24,4% 4 339 401 21,7% 538 099 11%24 000 000 6 477 500 27,0% 5 852 045 24,4% 625 455 10%

Marié 2 enfants(Quotient familial calculé pour 3 parts)

15 000 000 2 253 000 15,0% 2 507 281 16,7% -254 281 -11,29%18 000 000 3 453 000 19,2% 3 407 281 18,9% 45 719 1,32%20 000 000 4 253 000 21,3% 4 007 281 20,0% 245 719 6%24 000 000 5 853 000 24,4% 5 207 281 21,7% 645 719 11%28 000 000 7 453 000 26,6% 6 694 454 23,9% 758 546 10%32 000 000 9 053 000 28,3% 8 334 454 26,0% 718 546 8%

NB : à partir d'un QF (Revenu net imposable/Nbre de parts) de 5,8 millions, le barème calédonien impose une taxation plus forte qu'en métropole

10.2 L’impact du barème

Un premier impact du barème actuel et de sa non-indexation est l’augmentation du nombre et de la proportion de foyers imposables.

Page 55: Rapport sur la fiscalité directe en NC

55

Graphique 42. : Evolution du nombre de foyers imposables et non imposables

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

100 000

2005 2006 2007 2008 2009 2010*

foyers imposables

foyers non imposables

Note de lecture : le graphique n’est pas pertinent pour 2010 dès lors qu’à ce jour les données sont partielles et ne portent que sur un nombre limité de rôles émis.

Une simulation de la prise en compte de l’évolution des prix depuis 1985 et depuis la réforme de 2005 conduirait aux barèmes actualisés suivant :

Tableau 31: Comparaison entre les barèmes de 1985, 2005 et des simulations de barème actualisés de l’évolution des prix

Tranches Taux Tranches Taux Tranches Taux

Moins de 1 000 0% Moins de 1 100 0% Moins de 1 600 0%

de 1 000 à 1 300 5% de 1 100 à 1 430 5% de 1 600 à 2 070 5%

de 1 300 à 1 600 10% de 1 430 à 1 760 10% de 2 070 à 2 550 10%

de 1 600 à 2 200 15% de 1 760 à 2 420 15% de 2 550 à 3 510 15%

de 2 200 à 2 800 20% de 2 420 à 3100 20% de 3 510 à 4 460 20%

de 2 800 à 4 500 30% de 3 100 à 4 950 30% de 4 460 à 7 180 30%

plus de 4 500 40% plus de 4 950 40% plus de 7 180 40%

barème précédent (revenus 1985 à 2005)

barème précédent actualisé selon IPC de 2005 à 2010

barème précédent actualisé selon IPC de 1985 à 2010

Tranches Taux

Moins de 1 000 0%

de 1 000 à 1 800 4%

de 1 800 à 3 000 12%

de 3 000 à 4 500 25%

plus de 4 500 40%

barème actuel (revenus 2006 à 2010)

On voit que l’actualisation depuis 1985 aurait conduit comparativement au barème métropolitain à accroître encore davantage le nombre de non imposables (augmentation significative du seuil d’entrée) tout en rapprochant le seuil de la dernière tranche de celui connu en métropole. L’impact aurait été d’accentuer la concentration de l’IRPP au détriment des classes moyennes.

Il aurait également eu une seconde incidence : un impact redistributif plus marqué.

* le nombre de rôles émis au titre des revenus 2010 est à ce jour incomplet

+9,9%

+59,5%

Page 56: Rapport sur la fiscalité directe en NC

56

L’impact redistributif du barème peut être visualisé au travers de deux représentations graphiques.

En premier lieu, la concentration comparée du revenu brut déclaré et de l’impôt résultant du barème : plus la courbe des droits s’écarte de celle des revenus, plus l’effet est redistributif.

Graphique 43. : Concentration comparée du revenu déclaré et de l’impôt (IR 2010)

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Proportion des ménages classés selon le revenu déclaré (net des frais) croissant

Revenu net déclaréDroitsbissectrice

Les 60% des foyers déclarant les plus faibles revenus concentrent 4% de l'impôt résultant du barème

Les10% suivants... 4%

Les 10% suivants... 72%

Les10% suivants... 7%

première bissectrice = distribution la plus égalitaire

Les10% suivants...

En second lieu, la comparaison des taux marginaux moyens sur la période 2005-2009.

Graphique 44. : Taux marginaux d’imposition moyens à l’IR 13

3,2%

5,2%

6,5%

8,8%

11,5%

20,5%

0,1%

1,5%

2,2%

23,5%

13,6%

10,5%

7,7%

6,1%

4,2%

0,0%

0,0%0,0%

1,9%

1,0%

21,4%

12,2%

9,1%

6,6%

5,4%

3,3%

1,9%

0,9%

0,0%0%

5%

10%

15%

20%

25%

1er décile 2ème décile 3ème décile 4ème décile 5ème décile 6ème décile 7ème décile 8ème décile 9ème décile 10ème décile

2009

2005

2006

13 A chaque foyer correspond un taux marginal d’imposition (0 ; 4 ; 12 ; 25 et 40 %) La moyenne de ces taux est reportée par décile

Page 57: Rapport sur la fiscalité directe en NC

57

Ces représentations permettent de constater qu’au fil des années l’effet redistributif sur le bas de barème tend à s’éroder légèrement. Cela tient notamment à la non-indexation des tranches hautes et basses du barème. En revanche, le poids global de la fiscalité tend à croitre proportionnellement plus rapidement pour les foyers les plus aisés.

XI. QUELLE EST LA DYNAMIQUE DE LA DEPENSE FISCALE ?

Comparativement à la métropole, le système calédonien d’imposition privilégie les charges déductibles du revenu par rapport aux réductions et crédits d’impôt (ces derniers n’existant pas en Nouvelle-Calédonie). En impactant directement le revenu net imposable et non l’impôt dû, ces dispositifs privilégient proportionnellement davantage les tranches supérieures.

11.1 Les charges déductibles du revenu global

Ainsi qu’on l’a rappelé infra, le revenu brut global est corrigé d’un certain nombre de charges. Celles ci en érodant l’assiette du barème constituent des correctifs représentatifs de dépenses fiscales.

Rappels des dispositifs existants :

Mesures Conditions de déductibilité Plafond de déduction

par foyer fiscal

Dépenses en faveur des familles

Pensions alimentaires, prestations compensatoires (sous forme de rentes ou en capital versées sur une période supérieure à 12 mois) et contributions aux charges du mariage Article 128 c)

Pour les pensions alimentaires versées en l’absence d’une décision de justice, le bénéficiaire doit être dans un état de besoin caractérisé et les déductions opérées par la partie versante doivent être compatibles avec le niveau de ses ressources.

Non cumul de la déduction d’une pension alimentaire et de la comptabilisation comme personne à charge de la personne bénéficiaire de la pension.

Non plafonné

Frais de garde des enfants Article 128 i)

Enfants de moins de 7 ans, structure agréée et emploi à temps plein des 2 parents.

Obligation de joindre un justificatif.

500 000 F.CFP quel que soit le

nombre d’enfants

Salaires versés aux gens de maison Article 128 f)

Salaires nets augmentés des cotisations sociales 1 320 000 F.CFP

LES FAITS SAILLANTS :

- Des charges déductibles du revenu global qui augmentent en moyenne de 2,1% par an et représentent en 2010, 4 Mds de F.CFP

- Les réductions et crédits d’impôts ont plus que doublé entre 2005 et 2010 atteignant 150 M de F.CFP. Cette dynamique s’explique à la fois par la création de nouveaux dispositifs mais aussi par la croissance des investissements défiscalisés. Ce dernier dispositif ne concerne cependant qu’un nombre très réduit de bénéficiaires

- Ces dispositifs représentent un enjeu budgétaire de près de 25% du rendement de l’IRPP

- La légitimité et l’impact économique de ces mesures méritent d’être évalués

Page 58: Rapport sur la fiscalité directe en NC

58

Dépenses relatives à l’immobilier

Intérêts d’emprunt pour la construction, l’acquisition, l’agrandissement ou les grosses réparations Article 128 b)

Immeuble situé en Nouvelle-Calédonie.

Etre propriétaire de l’habitation et en faire sa résidence principale.

Pour les habitations situées à Nouméa :

500 000 F.CFP par an et pour les dix

premières annuités.

Sans limitation de durée et de montant

pour les autres communes.

Paiements sur travaux de grosses réparations, d’amélioration et de ravalement, d’agrandissement, dépenses d’entretien ou de revêtement de surfaces Article 128 h)

Immeuble situé en Nouvelle-Calédonie.

Etre propriétaire de l’habitation et s’en réserver la jouissance (à titre principal ou secondaire).

Travaux réalisés par un professionnel.

Achèvement de l’immeuble depuis plus de 2 ans pour certaines dépenses (agrandissement, dépenses d’entretien ou de revêtement de surfaces, construction d’un garage ou mur de soutènement …).

1 000 000 F.CFP

Dépenses diverses

Cotisations volontaires versées au titre de contrats de retraite Article 128 d) 1°

Lorsque le plafond des cotisations de retraite obligatoires et complémentaires, salariales et patronales, n’est pas atteint dans le cadre de la détermination du revenu catégoriel (ex : TS, bénéfices des professions indépendantes), déduction complémentaire possible sous les mêmes conditions jusqu’à concurrence du plafond ci-contre.

Obligation de joindre une attestation de déductibilité fiscale.

3 277 000 F.CFP (Plafond évolutif puisque

fixé à 10 fois le montant du salaire plafond CAFAT)

Autres cotisations sociales Article 128 d) 2°

Primes couvrant le risque maladie, maternité ou invalidité-décès et non déduites du revenu net déclaré.

Non plafonné

Primes d’assurance-vie Article 128 e)

Liées à la durée effective du contrat (d’au moins 8 ans) et à la nature du contrat.

Obligation de joindre une attestation de déductibilité fiscale établie par l’assureur.

275 000 F.CFP

Tableau 32 : Evolution entre 2005 et 2010 des charges déductibles du revenu global et de leur coût fiscal (en F.CFP)

Nombre de foyers

Montant des charges retenu

Coût fiscal de la mesure

Nombre de foyers

Montant des charges retenu

Coût fiscal de la mesure

Intérêts d'emprunt habitation 12 635 5 696 314 725 764 527 242 14 239 7 022 333 316 931 358 016Travaux sur habitation* 7 035 3 385 605 758 593 938 365 6 887 3 323 207 922 619 661 162Pensions alimentaires 3 680 2 266 370 763 435 713 558 3 870 2 493 046 774 503 910 948Frais de garde des enfants 1 395 406 597 250 25 796 903 1 708 555 688 871 62 038 128Salaires versés aux gens de maison 7 317 2 650 292 830 550 558 150 7 458 3 056 767 434 656 393 234Cotisations sociales 13 443 3 379 692 761 710 504 333 13 876 2 980 333 283 490 434 150Primes d'assurance vie 18 902 3 564 693 002 526 312 655 20 325 3 823 208 201 583 441 666TOTAL 64 407 21 349 567 089 3 607 351 206 68 363 23 254 585 801 3 847 237 304Nombre de bénéficiaires 28 345 33 729

IR RG 2005 IR RG 2008

Nature de la dépense

Page 59: Rapport sur la fiscalité directe en NC

59

Nombre de foyers

Montant des charges retenu

Coût fiscal de la mesure

Nombre de foyers

Montant des charges retenu

Coût fiscal de la mesure

Intérêts d'emprunt habitation 14 721 7 386 874 495 931 358 016 15 143 7 761 807 753 998 075 716Travaux sur habitation* 7 233 3 532 677 986 619 661 162 7 325 3 584 549 832 649 099 649Pensions alimentaires 3 999 2 662 333 363 503 910 948 4 166 2 771 531 825 526 710 464Frais de garde des enfants 1 780 598 702 583 62 038 128 1 797 644 450 525 66 376 240Salaires versés aux gens de maison 7 511 3 105 731 948 656 393 234 7 531 3 167 130 586 700 601 144Cotisations sociales 13 701 2 730 548 007 490 434 150 14 124 2 591 102 478 456 122 308Primes d'assurance vie 21 448 4 043 848 415 583 441 666 21 063 4 015 734 922 611 077 386TOTAL 70 393 24 060 716 797 3 847 237 304 71 149 24 536 307 921 4 008 062 907Nombre de bénéficiaires 38 173 39 546

Nature de la dépense

IR RG 2009 IR RG 2010

*y c. les travaux sur immeubles historiques Source : rôle général Evolution moyenne des charges retenues 2,8%Evolution moyenne du coût 2,1%Evolution moyenne du nombre de bénéficiaires 6,9%

Graphique 45. : Evolution des charges déductibles du revenu

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

2005 2008 2009 2010

mill

ions

de

F.C

FP

Intérêts d'emprunt habitation principale

Travaux sur habitation

Pensions alimentaires

Frais de garde des enfants

Salaires versés aux gens de maison

Cotisations sociales

Primes d'assurance vie

+58,5%

+36,3%

-23,3%

Graphique 46. : Evolution du nombre de foyers bénéficiant des charges déductibles du revenu

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

2005 2008 2009 2010

Foy

ers

Intérêts d'emprunt habitation principale

Travaux sur habitation

Pensions alimentaires

Frais de garde des enfants

Salaires versés aux gens de maison

Cotisations sociales

Primes d'assurance vie

Page 60: Rapport sur la fiscalité directe en NC

60

Le coût fiscal des charges déductibles du revenu global a progressé de 11,1 % entre 2005 et 2010 (soit +2,1 % par an en moyenne). Toutes les catégories de charges ont progressé entre 2005 et 2010 à l’exception des contrats de retraite et de couverture sociale pour lesquels on enregistre une diminution (-8,5 % par an en moyenne). Cette évolution à la baisse s’explique par la prise en compte de ces cotisations de retraite et sociales au niveau de la détermination du revenu catégoriel pour les gérants de société et non plus au niveau du revenu global à compter des revenus de 2007.

On peut également relever la forte croissance du coût fiscal des charges pour intérêts d’emprunt au titre de la résidence principale (+30 % en montant pour un nombre de foyers fiscaux bénéficiaires en hausse de 19 %), qui témoigne non seulement d’un marché actif, mais surtout d’un marché spéculatif. La question se pose de savoir si l’absence totale de plafonnement de la déductibilité des intérêts n’a pas eu pour conséquence d’accentuer ce caractère spéculatif.

11.2. Les réductions d’impôt Rappel des dispositifs existants :

Mesures Date de création Conditions d’octroi Montant de la

réduction Plafond de la réduction

par foyer fiscal

Au titre des investissements immobiliers Article 136 II 1°

1989

Construction ou acquisition d’un logement neuf à titre d’habitation principale.

Réduction unique l’année de construction ou d’acquisition.

5 % du prix d’acquisition ou

du prix de revient

200 000 F.CFP lorsque l’immeuble est situé à Nouméa, Dumbéa ou

Mont-Dore

400 000 F.CFP pour les autres communes

Au titre du mécénat Article Lp 136-3

2008

Dons effectués au profit de certains organismes d’intérêt général dont la gestion est désintéressée, ayant leur siège ou une installation fixe en Nouvelle-Calédonie et dont l’activité doit avoir des retombées significatives en Nouvelle-Calédonie.

Obligation de joindre une attestation de dons.

60 % du montant du don

(70 % pour les versements

effectués avant le 31 décembre

2009)

15 % du revenu net global imposable

Au titre d’une prestation compensatoire Article 136 II 3°

2007

Prestation compensatoire versée sous forme de capital sur une période maximale de 12 mois à partir du jugement définitif.

25 % du montant des versements

4 000 000 F.CFP de versements sur l’ensemble de la période de 12 mois,

soit une réduction plafonnée à 1 000 000

F.CFP

Au titre de l’investissement réalisé dans certains secteurs économiques Article Lp 45 ter 2

2002

Participation à une société translucide (SNC ou SCI) qui apporte des financements dans un programme d’investissement agréé

45 % si l’investissement

se situe sur Nouméa,

Dumbéa, Païta et Mont-Dore et

60 % sur les autres

communes

Aucun plafond, toutefois l’avantage fiscal est

diminué de la rétrocession accordée au promoteur, soit une réduction d’impôt nette

de 13,05 % si le CI est à 45% et de 18% si le CI est

de 60 %

Tableau 21 : Réductions d'impôt (en F.CFP)

Nombre de foyers

Montant des réductions

retenu

Coût fiscal de la mesure

Nombre de foyers

Montant des réductions

retenu

Coût fiscal de la

mesureDon aux œuvres (mécénat) 0 0 0 1 505 29 026 351 25 768 052Réduction d'impôt en faveur du logement 374 71 459 704 43 388 716 395 98 606 445 47 719 407Versement d'une prestation compensatoire 0 0 0 47 18 702 225 11 697 271Crédit d'impôt lié à la défiscalisation n.r. 22 375 591 22 375 591 n.r. 48 265 884 48 265 884TOTAL n.r. 93 835 295 65 764 307 n.r. 194 600 905 133 450 614

Nature de la dépense

IR RG 2005 IR RG 2008

Page 61: Rapport sur la fiscalité directe en NC

61

Nombre de foyers

Montant des réductions

retenu

Coût fiscal de la mesure

Nombre de foyers

Montant des réductions

retenu

Coût fiscal de la

mesureDon aux œuvres (mécénat) 1 556 44 242 062 41 355 926 1 115 40 163 427 36 974 832Réduction d'impôt en faveur du logement 291 78 376 033 30 277 091 191 49 668 566 22 524 007Versement d'une prestation compensatoire 38 13 632 644 8 120 634 43 16 532 424 10 986 413Crédit d'impôt lié à la défiscalisation n.r. 18 148 220 18 148 220 n.r. 84 778 874 84 778 874TOTAL n.r. 154 398 959 97 901 871 n.r. 191 143 291 155 264 126

Nature de la dépense

IR RG 2009 IR RG 2010

Source : rôle général

Graphique 47. : Evolution du nombre de foyers bénéficiant de réductions d’impôt

0

200

400

600

800

1 000

1 200

1 400

1 600

1 800

2005 2008 2009 2010

Fo

yers

Don aux œuvres (mécénat)

Réduction d'impôt en faveur dulogement

Versement d'une prestationcompensatoire

Graphique 48. : Evolution des réductions d’impôt

0

20

40

60

80

100

120

2005 2008 2009 2010

mill

ion

s de

F.C

FP

Don aux œuvres (mécénat)

Réduction d'impôt en faveur dulogement

Versement d'une prestationcompensatoire

Crédit d'impôt lié à la défiscalisation

Les réductions et crédits d’impôt ont progressé en moyenne annuelle de 18,7 % entre 2005 et 2009. La hausse constatée s’explique par la création de nouvelles déductions fiscales intervenue en 2007 (réduction d’impôt au titre des prestations compensatoires) et 2008 (réduction d’impôt mécénat), mais également par l’évolution du montant moyen de la dépense fiscale liée aux investissements dans les projets défiscalisés qui a fortement progressé depuis 2005. On relèvera à cet égard, le nombre très limité de bénéficiaires du crédit d’impôt lié à la défiscalisation (moins de 11 bénéficiaires chaque année).

Page 62: Rapport sur la fiscalité directe en NC

62

11.3. Les bénéficiaires de ces dispositifs

La classification des foyers en fonction du nombre de niches auxquelles ils ont recours confirme l’existence d’une corrélation positive entre le revenu et le recours à des niches fiscales. Autrement dit, plus un foyer a des revenus élevés, plus il est bénéficiaire en nombre, en montant et, proportionnellement aux autres contribuables, en allégement de sa facture fiscale finale.

Graphique 49. : Nombre de niches utilisées et revenu des foyers

0

5

10

15

20

25

0 1 2 3 4 5 6

Nombre de niches utilisées

Rev

enu

(mill

ions

de

F.C

FP

)

0,0%

2,0%

4,0%

6,0%

8,0%

10,0%

12,0%

14,0%

Tau

x d'

impo

sitio

n m

oye

n

taux moyen d'imposition (moyenne)

Revenu moyen

Revenu médian

Source : RG 2010

C’est la conséquence logique de la conjonction des effets de la progressivité de l’impôt résultant du barème et du fait qu’il s’agit, pour la plupart de ces dispositifs, d’une réduction du revenu global imposable dont on rappelé infra les conséquences spécifiques.

On peut à cet égard relever l’effort consenti au profit du secteur du logement. En effet, plusieurs mesures concourent à soutenir l’activité de celui-ci :

- déductibilité des charges d’emprunt au titre de la résidence principale,

- déductibilité de certaines charges liées à des travaux d’habitation,

- réduction d’impôt en faveur du logement,

- exonération des revenus fonciers de 100 %, pendant 10 ans, lorsque les immeubles sont situés sur les communes autres que celles de Nouméa, Dumbéa et Mont-Dore et de 50 % dans ces derniers cas.

Un examen critique du bilan coût (environ 1,7 milliard de F.CFP)/avantage de ces différentes mesures s’impose à l’évidence, d’autant qu’elles s’ajoutent à de nombreuses autres dispositions favorables dont bénéficie le même secteur ou le même type d’investissement (par exemple mesures en faveur d’un primo accédant –prêt à taux zéro, allégement des droits d’enregistrement et de manière plus générale absence d’impositions des plus-values immobilières).

En premier lieu, on peut s’interroger sur l’utilité de maintenir plus avant l’exonération totale ou partielle des revenus fonciers.

Ensuite, la question de l’opportunité de maintenir une déduction des intérêts d’emprunt, se pose. A cet égard, il peut être noté que cette incitation supprimée en métropole en 1997, a été réintroduite récemment mais sous la forme d’un crédit d’impôt de 40 %, mais avec une limite annuelle de 447 487 F.CFP (3 750€) pour une personne seule, 894 975 F.CFP (7500€), pour un couple marié ou pacsé, limites majorées de 59 665 F.CFP (500€) par personne à charge. De plus, la prise en compte de ce crédit d’impôt est limitée aux 5 ou 7 premières annuités du prêt.

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63

Par ailleurs, la déduction relative aux travaux de l’habitation représente une dépense fiscale significative, alors que son contrôle est très difficilement maîtrisable et souvent source de contentieux. De plus, cette mesure peut être source d’inégalité de traitement entre les contribuables propriétaires de leur habitation, en leur permettant de diminuer leur base imposable, tout en améliorant leur patrimoine (donc leur capital) et les contribuables locataires, qui n’ont pas eu les moyens d’investir et sont écartés de fait de la mesure, sans moyen de réduire de leur base imposable, les frais engendrés par le logement.

Cette mesure, comme celle relative aux intérêts d’emprunt, avait eu pour objectif surtout de relancer le BTP, à une époque où celui-ci était particulièrement morose. Ainsi la loi du pays du 17 janvier 2000, avait rehaussé le montant déductible de 500 000 F.CFP à 1 million, en réservant uniquement la déduction pour les travaux effectués par un professionnel. Dans le même sens, la loi du pays du 21 novembre 2003 a autorisé la prise en compte de certains travaux de construction (garage, etc.), ainsi que les dépenses d’aménagement de cuisine, lorsqu’ils sont réalisés par un professionnel. La question du soutien au BTP ne se posant plus aujourd’hui dans les mêmes termes, la pérennité du dispositif pourrait être mise en débat.

Outre le secteur de l’immobilier, il pourrait être examiné l’utilité de conserver l’avantage fiscal dont bénéficient les placements en assurance-vie (celui-ci a depuis longtemps été supprimé en métropole) dans un contexte où la Nouvelle-Calédonie ne bénéficie d’aucune retombée économique et fiscale pour les fonds collectés auprès des clients calédoniens. La déduction des primes d’assurance-vie avait été instituée en 1982, comme une mesure sociale, pour aider les contribuables à épargner sur du long terme, et à se constituer ainsi un substitut de retraite. A cette époque, la déduction des cotisations retraite volontaires n’était pas encore prévue, de fait, les sorties de contrat se faisaient généralement sous forme de rentes viagères.

Aujourd’hui, la mesure a perdu son caractère social pour devenir un simple produit financier de placement et les contribuables après avoir déduit les cotisations retraite, peuvent, s’il disposent de ressources suffisantes, chercher une déduction complémentaire dans l’assurance-vie, ce qui leur permet d’en faire financer une partie par le budget. Cette déduction intéresse d’ailleurs les hauts revenus puisque l’avantage dépend de leur taux d’imposition.

Ainsi, un contribuable imposé au taux moyen de 30 %, verra l’assurance-vie financée d’un tiers par l’impôt, sachant que les revenus d’intérêt sont dans le même temps exonérés si le délai de détention de 8 ans est respecté. Cette déduction n’apparaît donc plus aujourd’hui justifiée, puisqu’elle contribue notamment à financer un placement dont les produits ne sont pas imposés, d’autant plus qu’elle a pour effet pervers de drainer l’épargne des calédoniens à l’extérieur, sans contrepartie pour la collectivité.

XII. COMMENT EST ORGANISEE L ’ IMPOSITION DES RCM ENTRE L ’IRPP, L ’ IRCDC ET L ’ IRVM ?

12.1. Le rappel du cadre juridique

L’imposition des revenus de capitaux mobiliers est essentiellement réalisée par le biais de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) et de l’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC), impôts cédulaires institués respectivement en 1924 et en 1939. Cette imposition en amont est le plus souvent libératoire de l’impôt sur le revenu. Lorsque le caractère libératoire n’est pas prévu, les revenus des RCM sont imposés de façon résiduelle à l’impôt sur le revenu progressif (par exemple, dividendes et intérêts de source métropolitaine).

LES FAITS SAILLANTS :

- Une articulation complexe liée à la sédimentation historique qui crée des distorsions importantes en termes de niveau d’imposition entre les RCM et les autres revenus, ces derniers échappant majoritairement à une imposition progressive

- Une différence de modalités d’imposition entre les types de RCM en fonction de leur origine

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- l’IRVM concerne tous les revenus tirés de la participation au capital d’une société dont le siège social est situé en Nouvelle-Calédonie, soit directement (les dividendes), soit indirectement (jetons de présence, etc.). Les dividendes de sociétés calédoniennes, issus d’une distribution régulière sont libératoires de l’impôt sur le revenu pour les personnes physiques (article 111-III du code des impôts) et sont exonérés d’impôt sur les sociétés, lorsqu’ils sont versés à une personne morale soumise à l’IS (article 9 I du code des impôts).

- l’IRCDC concerne essentiellement les revenus de l’épargne liquide, liés à des placements à revenu fixe, lorsque le créancier a son domicile en Nouvelle-Calédonie : intérêts des créances, cautionnements, comptes courants, dépôts à terme. Les intérêts de dépôt à terme effectués auprès des établissements de crédit de la place et les intérêts de compte courant d’associé, versés dans la limite du taux d’intérêt légal, qui ont supporté l’IRCDC, sont libératoires de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (article 111-IV du code des impôts).

Tableau 33 : Evolution des taux de l’IRVM et de l’IRCDC

IRVM IRCDC

10 % + 2.5 % centimes additionnels communaux et 0.75 % de CES (depuis 1990) = 13.25 %

12 % IRCDC abrogé en 1973 et rétabli en 1980 au taux de 8 %, porté à 12 % en 1985, puis abaissé à nouveau à 8 % en 1994.

L’essentiel des revenus de capitaux mobiliers échappe donc à l’imposition sur le revenu progressif.

12.2. Les effets pervers du système actuel

En effet, en 2009 seuls 239 millions, représentant 0,07 % du total des revenus bruts déclarés, ont été pris en compte au travers de l’IRPP.

Ne supportent en réalité l’impôt progressif que les revenus qui ne peuvent pas bénéficier d’un prélèvement libératoire ce qui se réduit pour l’essentiel aux dividendes versés par des sociétés métropolitaines ou les intérêts issus d’obligations.

Le maintien global du rendement de l’IRVM et de l’IRCDC (en dépit d’un fléchissement au cours des deux dernières années) est révélateur d’une certaine capacité fiscale, puisque retirer des revenus de l’épargne mobilière, suppose des capitaux investis et donc une capacité financière liée à un réemploi de revenu.

Or, une partie significative des distributions échappe à tout impôt personnel, par une utilisation optimisée de l’article 536 bis du code des impôts, tel qu’il a été introduit en 1992.

En effet, jusqu’en 1992, l’article 536 du code des impôts, dans le but de renforcer les capitaux propres des entreprises, prévoyait que lorsqu’une société (A) souscrit au capital d’une autre société (B) par la voie d’une augmentation de capital ou d’un apport à la nouvelle société, la société A bénéficie d’une exonération de dividendes versés à ses propres actionnaires à concurrence de la distribution imposable à l’IRVM qui lui a été faite auparavant par la société B. La distribution de B vers A est certes imposée mais la distribution de A à ses actionnaires est exonérée dans cette même proportion.

S’il s’agit de 2 sociétés calédoniennes, on constate un cumul de 2 exonérations :

- la franchise à l’impôt sur les sociétés, prévue par l’article 9 du code des impôts

- et la franchise à l’IRVM, par le biais de l’article 536.

En 1992, les élus ont souhaité étendre l’exonération à l’ensemble des participations le bénéfice de l’article 536, par la création de l’article 536 bis.

12.3. Les effets induits

Dès lors, en cas de distribution successive de dividendes, l’imposition à l’IRVM a lieu dans les conditions suivantes :

Page 65: Rapport sur la fiscalité directe en NC

65

� soit une société B, dont le capital est détenu à 70 % par une société A, souscrit de la façon suivante :

- 15 % par apport en société

- 25 % par augmentation de capital

- 30 % par acquisition d’actions à un tiers

- 70 % au total

� les 2 sociétés ont leur siège à Nouméa, la société B distribue un dividende de 100 000 F.CFP : la part de A sera de 70 000 F.CFP, sous déduction de l’IRVM à 13,25 %, soit 70 000 – 9 275 = 60 725 F.CFP, cette part sera exonérée d’IS entre les mains de A (article 9 du code).

� la société A distribue à son tour un dividende de 80 000 F.CFP, provenant pour :

- 60 725 F.CFP de la société B

- 19 275 F.CFP de sa propre activité

Pour cette société A, l’imposition des dividendes sera la suivante :

- Distribution : 80 000 F.CFP

- Dividendes exonérés : 60 725 F.CFP

- Dividendes taxables à l’IRVM : 19 275 F.CFP = 2 553 F.CFP d’IRVM dû.

L’exemple d’intégration recherché en 1992 peut être illustré par le schéma suivant :

dividendes nets IRVM dividendes nets IRVM dividendes nets IRVM

si SNC translucide (à l'IR) = les répartitions seraient imposées à l'IS et à l'IRPP

distributions à une personne morale : exonération d'IS

(art. 9) et exonération d'IRVM (art. 536 ou 536 bis)

Redistribution par la société

W, holding (SNC) à ses

associés

distributions à une personne physique : exonération à l'IR (art. 111) et exonération à

l'IRVM (art. 536 bis)

société X société Y société Z

Société holding W reçoit dividendes nets des sociétés dont elle est associée, ne paye pas d'IS (art. 9) sur les dividendes reçus

L’institution du texte en 1992, avait répondu au besoin de création d’un mini régime d’intégration fiscale, pour faciliter la vie des sociétés, au-delà de la simple confortation des capitaux propres. Le schéma ci-dessus a en fait été optimisé lorsque les distributions en cascade interviennent avec l’interposition de sociétés en nom collectif ayant opté pour l’IS, car dans ce cas les associés personnes physiques (généralement, on crée une SNC avec des porteurs de parts personnes physiques) ne payent strictement aucun impôt personnel, ni en matière d’IRVM, ni à l’impôt sur le revenu puisque l’article 111 III du code des impôts prévoit l’exonération des dividendes.

L’aboutissement à une exonération complète à l’impôt sur le revenu, de la personne physique, par le caractère purement artificiel de l’interposition d’une SNC ayant opté à l’IS distribuant des sommes considérables (plusieurs centaines de millions) à des associés personnes physiques semble constituer une incohérence au regard de l’équité fiscale et de la réelle capacité fiscale de la personne physique. Ceci, d’autant plus que cette personne physique (gérante associée), de par la législation actuelle est déjà en mesure d’arbitrer favorablement la fiscalité des ses revenus d’activité en ventilant la répartition entre salaires et dividendes, afin de limiter la pression fiscale maximum de ceux-ci à 13,25 % au lieu de l’intégration au barème progressif.

Page 66: Rapport sur la fiscalité directe en NC

66

Exemple réel, tiré d’un foyer fiscal d’un couple marié avec 2 enfants, dont le conjoint est gérant associé dans une SELARL :

RF 2 720 386pensions

alimentaires720 000

TS 22 430 500 6 000 000 intérêts d'emprunt

retenus500 000 (déclarés : 1 576 663 F)

déduction cotisations

sociales-2 314 752 -1 913 011

travaux effectués sur l'habitation

1 000 000 (déclarés 1 245 248 F)

déduction de 10% -800 000 -408 698 salaires aux gens

de maison1 320 000 (déclarés 2 249 577 F)

abattement de 20%

-1 800 000 -735 658 cotisations sociales

complémentaires523 604

Total salaires nets

17 515 748 2 942 632 20 458 380 prime assurance-

vie275 000 (déclarée : 1 200 000 F)

23 178 766 Total charges 4 338 604 (déclarées : 7 515 092 F)Total revenus nets catégoriels

charges déductibles du revenu global :Monsieur Madame Ensemble

Taux d'imposition sur RNGI

18 840 162

3 789 000

12,16%

20,11%

IMPOSITIONRNGI

Impôt sur 3 parts

Taux d'imposition sur revenu brut

REVENU CHARGES

En intégrant les 140 000 000 F.CFP à l’IR progressif, qui ont été perçus en dividendes par le conjoint (dont le revenu réel est de 150 000 000 F CFP), tout en diminuant de ce montant l’impôt payé en amont (IS + IRVM, soit un taux de 39,27 %14, ce qui représente 54 978 000 F.CFP), l’IR au barème progressif (intégration de 85 022 000 F.CFP en revenus) donnerait les résultats suivants :

RF 2 720 386

RCM (dividendes diminués de l'impôt, IS + IRVM, payé en

amont)

85 022 000

TS 22 430 500 6 000 000 intérêts d'emprunt

retenus500 000 (déclarés : 1 576 663 F)

déduction cotisations sociales

-2 314 752 -1 913 011 travaux effectués

sur l'habitation1 000 000 (déclarés 1 245 248 F)

déduction de 10% -800 000 -408 698 salaires aux gens

de maison1 320 000 (déclarés 2 249 577 F)

abattement de 20% -1 800 000 -735 658 cotisations

sociales complémentaires

523 604

Total salaires nets 17 515 748 2 942 632 20 458 380 prime assurance-

vie275 000 (déclarée : 1 200 000 F)

108 200 766 Total charges 4 338 604 (déclarées : 7 515 092 F)

IMPOSITION

Taux d'imposition sur revenu brut

Taux d'imposition sur RNGI

18 840 162

3 789 000

12,16%

20,11%

103 862 162RNGI

Impôt sur 3 parts 37 797 800

Total revenus nets catégoriels

pensions alimentaires

720 000

sans RCM avec RCM

34,93%

36,39%

REVENU CHARGES

Monsieur Madame Ensemble charges déductibles du revenu global :

14 Si bénéfice IS = 100, IS à 30 % = 30, dividendes : 100-30 = 70, IRVM à 13.25 % = 9.275, soit une pression fiscale de 39,27 % sur

100

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67

Il y a donc un déséquilibre entre l’imposition des revenus du travail, les plus représentatifs (76,2 %) de la masse soumise à l’impôt, des revenus mixtes (capital et travail) des professions indépendantes (5,9 % de l’ensemble) et des revenus fonciers (2,6 %) et enfin des revenus de valeurs mobilières soumis pour environ 24 milliards15 à des taux très attractifs (8 % et 13,25 %), là où les prélèvements libératoires se situent en métropole aujourd’hui à 30,1 %, alors que l’imposition au barème progressif est plus que résiduelle, puisqu’elle n’affecte qu’une masse financière restreinte.

Il y aurait un intérêt certain à entièrement rénover la fiscalité de l’épargne, qui repose actuellement sur 3 impôts distincts (l’IRVM, l’IRCDC et l’IR), qui se sont empilés au fil du temps, sans avoir forcément une grande cohérence entre eux, alors que ces impôts concernent les mêmes revenus, ce qui ne facilite pas leur application et laisse ainsi des portes ouvertes à des schémas d’optimisation fiscale. En outre, la connaissance exhaustive de l’IRVM et de la taxation en amont par les services fiscaux, commence réellement à s’effriter. En effet, à compter de 1992, au moment de l’extension de l’exonération, le service était encore en capacité de tenir à jour un tableau des distributions intervenues afin de suivre dans le temps la première taxation à l’IRVM. Toutefois, aujourd’hui, ce suivi est particulièrement complexe et il est devenu lacunaire, aussi dans le cas où la redistribution intervient de façon très éloignée dans le temps, le service n’est plus en mesure et à même de vérifier la taxation en amont, il y donc un risque réel de perte de l’assiette fiscale.

XIII. QUELLE EST L ’A RTICULATION DES CHAMPS RESPECTIFS DE L ’IRPP ET DE LA CES ?

La contribution exceptionnelle de solidarité a été instituée par la délibération n°521 du 25 janvier 1983 afin de contribuer au financement du régime d’assurance chômage. Elle a été reconduite d’année en année jusqu’à une délibération n°100 du 20 avril 1989 qui l’a pérennisée.

Elle est due par l’ensemble des personnes physiques exerçant une activité professionnelle ou percevant des revenus fonciers, les revenus de remplacement étant exclus (pensions et retraites). Elle s’applique depuis 1991 aux revenus de valeurs mobilières soumis à l’IRVM (mais pas à ceux soumis à l’IRCD), en englobant à la fois les revenus d’actions versés aux personnes physiques et aux personnes morales.

On constate ainsi une mutation progressive de cette imposition initialement ciblée sur les revenus du travail des actifs et qui progressivement voit son assiette s’élargir à d’autres revenus sans lien direct avec le financement du régime d’assurance chômage. Pour autant, cette évolution est loin d’être achevée car de nombreux revenus échappent encore à ce prélèvement. 15 On prend comme hypothèse que l’IRCDC concerne avant tout les personnes physiques, et on retient 15 % de la base reconstituée

à l’IRVM

LES FAITS SAILLANTS :

- La CES, un prélèvement initialement ciblé sur les revenus du travail des actifs mais dont l’assiette s’est progressivement élargie à d’autres revenus

- Un prélèvement qui devrait être refondé juridiquement

- Un prélèvement aux modalités de mise en œuvre variables et donc pesant de manière inégale selon la nature et le niveau de rémunération

- Un prélèvement qui ne constitue pas en l’état un socle d’imposition minimum et général pesant sur l’ensemble des revenus quelle que soit leur nature

Page 68: Rapport sur la fiscalité directe en NC

68

Cette mutation n’est pas sans lien avec un imbroglio juridique relevé par la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie dans son rapport public de 2004.

« La contribution exceptionnelle de solidarité (CES) avait été instituée en 1983, pour contribuer au financement du régime d’assurance chômage.

Depuis cette date, elle avait connu un certain nombre de vicissitudes, certes sans effet sur les contribuables, en changeant six fois d’affectation avant, qu’en 1996, il ne soit décidé de l’abroger et de la remplacer par la contribution sociale (CS), affectée, pour l’essentiel, au financement du régime local d’assurance maladie,

La délibération correspondante fut annulée en décembre 1996 par le tribunal administratif de Nouméa, rétablissant ainsi la CES dont l’affectation fut, de nouveau modifiée en 1999.

Or en 2002, le jugement du tribunal administratif a été infirmé par la cour d’appel de Paris, validant de ce fait la création de la contribution sociale et l’abrogation de la contribution exceptionnelle de solidarité.

Pourtant, c’est exactement l’inverse qui est appliqué : la CES est toujours perçue et la CS ne l’a jamais été. »

La situation, dénoncée par la chambre territoriale des comptes en 2004, perdure encore aujourd’hui…

Le tableau ci-après compare les modalités d’imposition d’un revenu moyen annuel net de 4 M de F.CFP. Il fait clairement apparaître le champ différent selon les types de revenus, mais il met également en lumière des modalités de déductibilité inégales dont la cohérence et la logique peuvent prêter à interrogation.

On décèle ainsi des imperfections de conception qui constituent potentiellement des sources d’inégalité et donc d’inéquité entre contribuables.

Le revenu moyen annuel, toutes catégories confondues, se situe à 4 millions annuels, en net

Imposition RCM

si fonctionnaire, 0,75% sur la

totalité rémunération

cotisations salariales incluses

33 330 F, toutefois la CES est déduite du

salaire à déclarer par le salarié pour l'IR

si IRVM, CES à 0,75%

= 30 000 F, si IRCDC, CES = 0

si gérant majoritaire, 0,75% sur la totalité de la

rémunération

30 000F

si salarié du privé, la CES se calcule

sur la base excédant le

plafond mensuel de 337 100 F

mensuel

salaire brut mensuel

~361 300, base annuelle CES

290 400F, CES : 2 178 F

Imposition retraites Imposition RF

CES, à 0,75%

30 000 F non déductible du RF

Pas de CES

Imposition salaires Imposition BIC Imposition BA Impos ition BNC

4 000 000 * 0,75% = 30 000 F, déductible du bénéfice

Il est à remarquer que la différence de champ entre l’IRPP et la CES peut inciter à minorer l’assiette de l’un ou de l’autre des prélèvements. Une illustration peut être trouvée en matière de revenu foncier.

L’article 62 III du code des impôts, issu d’une délibération de 1989, prévoit que les revenus nets perçus sur des immeubles neufs, bénéficient d’une exonération de 100 %, pendant 10 ans, lorsque les immeubles sont situés sur les communes autres que celles de Nouméa, Dumbéa et Mont-Dore. Pour ces dernières communes, c’est un abattement de 50 % qui s’applique.

Compte tenu de l’existence de cette exonération, la DSF ne connaît pas le volume des revenus s’y rapportant, puisque dans ce cas, le plus souvent, les déclarations ne sont même pas déposées, faute de prélèvements à l’impôt sur le revenu. En principe, ces revenus restent soumis à la CES, mais avec un taux à 0,75 %, la plupart des cabinets comptables chargés de l’établissement de ces déclarations pour des revenus de placement locatifs, conseillent à leurs clients de ne pas les souscrire.

Page 69: Rapport sur la fiscalité directe en NC

69

Ainsi les mesures fiscales prises en matière d’impôt sur le revenu à l’égard de certains revenus fonciers conduisent par contrecoup à minorer le rendement de la CES.

Par ailleurs, cette contribution est éloignée dans son champ de ce que pourrait être une contribution sociale généralisée.

Tableau 34 : Assiette comparée de la CES et d’une CSG

CES

CSG

Revenus fonciers Revenus < à 600 000 F

exonérés Revenus fonciers Taxables au 1er franc

Revenus de capitaux mobiliers

Revenus soumis à l’IRCDC : exonérés Revenus soumis à l’IRVM : taxés, y compris les dividendes versés aux personnes morales Revenus déclarés à l’IR : exonérés

Revenus de capitaux mobiliers

Taxables au 1er franc à l’IRCDC, à l’IRVM (dans l’absolu, il faudrait exclure les personnes morales), à l’IR

Salaires Assiette incluant les cotisations sociales (non connue), impôt prélevé par l’employeur pour les salaires > au plafond CAFAT et au 1er franc pour les fonctionnaires payés par les collectivités locales (si salaire versé par l’Etat, pas de CES)

Salaires Taxables au 1er franc, pas de différenciation secteur privé/secteur public Abattement de 3% en métropole Impôt déductible à hauteur de 5% à l’IR

Pensions, retraites

Assiette exonérée Pensions, retraites Taxables 1er franc

Bénéfices des professions indépendantes

Bénéfices inférieurs à 600 000F, exonérés

Bénéfices des professions indépendantes

Taxables 1er franc

Plus-values professionnelles

Assiette exonérée Plus-values professionnelles

Taxables 1er franc

Plus-values sur cessions de droits sociaux

Impôt inexistant Plus-values sur cessions de droits sociaux

Impôt inexistant, à créer à l’IR

Plus-values immobilières Impôt inexistant Plus-values immobilières Impôt inexistant, à créer

Page 70: Rapport sur la fiscalité directe en NC

70

*

* *

Que retenir de cet état des lieux qui constitue une première étape du chantier de la réforme de la fiscalité directe ? Sept caractéristiques majeures peuvent être mises en exergue en guise de conclusion :

• La place modeste de la fiscalité directe des revenus dans les ressources fiscales de la Nouvelle-Calédonie, alors même que la potentialité d’un élargissement de l’assiette et des redevables est réelle.

• La forte influence d’un système métropolitain qui demeure singulier et rare parmi les pays développés, tant par la proportion comparativement élevée de foyers non imposables, que par les effets de redistribution horizontaux du quotient familial.

• L’approche essentiellement progressive de l’imposition des revenus d’activité et de remplacement à rapprocher de l’approche proportionnelle de l’imposition des autres revenus comme ceux de l’épargne, voire à la minoration (revenus fonciers) ou l’absence de taxation d’autres revenus issus du capital qui peuvent être significatifs (plus-values).

• L’absence de socle minimum de taxation générale proportionnelle des revenus des ménages qui exclut par conséquent une part significative de la population du champ de la participation aux charges publiques en fonction de leur capacité contributive.

• Une articulation complexe et globalement peu cohérente des différents prélèvements directs existants, pour certains de conception archaïque, qui est source d’inégalité devant l’impôt et donc d’inéquité sociale et économique.

• Le dynamisme des niches fiscales, et par conséquent de la dépense fiscale en résultant, dont la légitimité et l’efficacité économique sont sujettes à interrogation et dont les effets sont concentrés sur les ménages les plus aisés.

• Un système qui préserve plus que d’autres les ménages modestes mais également les ménages les plus aisés pour autant que leurs revenus ne soient pas exclusivement composés de revenus d’activité ou de remplacement et qui au total pèse plutôt sur les classes moyennes, nonobstant la réforme du barème intervenue en 2005.

C’est dire que les pistes de réforme potentielle sont nombreuses et variées.

C’est la première fois qu’autant de données relatives à l’imposition des revenus auront été rendues publiques en Nouvelle-Calédonie. On peut souhaiter que cet exercice de transparence inédit par son ampleur, rendu possible par un travail remarquable de dévouement et de mobilisation des équipes de la DSF, éclaire utilement un débat qui se doit avant tout d’être rationnel.

Les choix d’évolution nécessitent à l’évidence de reposer sur une vision politique, économique et budgétaire cohérente, en particulier lorsqu’il s’agira de définir le type de progressivité et de redistribution souhaité.

Au final, elle implique d’avoir une conception claire et partagée par le plus grand nombre de ce que le principe de l’égalité devant les charges publiques posé par l’article XIII de la déclaration des droit de l’homme et du citoyen signifie pour les calédoniens.

Jean-Pierre Lieb

Inspecteur Général des Finances

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-Annexes- Annexe 1 : Délibération du congrès n°145 du 1er septembre 2011 relative à la réforme globale de la fiscalité Annexe 2 : Définitions & précisions statistiques Annexe 3 : Déclaration d’impôt sur le revenu consolidée (2009) Annexe 4 : Statistiques par province

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Annexe 1

Délibération du congrès n°145 du 1er septembre 2011 relative à la réforme globale de la fiscalité

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Annexe 2

Définitions et précisions statistiques

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� Le revenu Le revenu économique : le revenu économique est la somme des revenus catégoriels déclarés. Les différents revenus catégoriels isolables dans la déclaration fiscale sont :

– les salaires et traitements ; – les pensions et retraites ; – les revenus professionnels non salariaux16 : bénéfices industriels et commerciaux (BIC), bénéfices non commerciaux (BNC) et bénéfices agricoles (BA) – les revenus fonciers – les revenus des capitaux mobiliers bruts (RCM) – les revenus de source extérieure – les revenus différés – les plus-values professionnelles – les rentes viagères (total net avant abattements liés à l’âge du crédit rentier)

Le revenu économique net : il s’agit du revenu privilégié pour les comparaisons entre revenus catégoriels puisque les salaires sont retenus nets des frais professionnels (forfait et frais réel) mais avant abattement. Le revenu net global imposable (RNGI) est le revenu après déduction des charges (par exemple des frais de garde d’enfants) et des abattements. Il sert de base à l’application du barème. Le Quotient familial : il s’agit du rapport entre le revenu net global imposable et le nombre de parts (RNGI/parts) Le revenu dominant : Le revenu dominant est défini comme le revenu catégoriel dont le montant est le plus élevé et constitue plus d’un tiers de l’ensemble des revenus nets catégoriels. Cette définition s’applique ici aux revenus tels que retenus pour le calcul du revenu économique net.

� L’impôt et le taux d’imposition L’impôt brut : impôt issu du barème, sur le revenu net global imposable (RNGI), avant déductions et imputations. L’impôt net : impôt après réductions et imputations et y compris les pénalités, après prise en compte du seuil de recouvrement (10 000 F.CFP) Les droits : impôt sans prise en compte du seuil de recouvrement ni des pénalités (mais après réductions et imputations) = droits calculés.

16 application du forfait au chiffre d’affaires déclaré ou résultat déclaré au réel

Avertissement Le traitement statistique couvrant la période 2005-2010 porte sur les données fiscales issues du dépouillement exhaustif annuel des déclarations des revenus. Les données pour chaque année sont extraites du rôle général et des rôles supplémentaires disponibles fin octobre 2011. La période étudiée comporte deux ruptures méthodologiques qui concernent les années 2007 et 2010. Ces ruptures s’expliquent exclusivement par la délimitation plus étroite des champs d’analyse. A titre d’exemple, pour l’année 2010, 2 rôles ont été émis (le rôle général et le premier rôle supplémentaire) au titre des revenus 2010 contre 5 au titre des revenus 2009 ; pour l’année 2007, l’exhaustivité n’a pu être assurée pour des nécessités de services, ce sont ainsi les déclarations d’environ 17 000 foyers non imposables qui n’ont pas été saisies. A noter également qu’un changement de barème est intervenu sur les revenus perçus en 2006.

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Les droits émis : impôt avec prise en compte du seuil de recouvrement, sans prises en compte des pénalités. Taux d’imposition (net)17 = droits émis sur le revenu économique (net). Il peut être calculé par foyer ou sur l’ensemble d’une population. Dans ce dernier cas, il est à distinguer de la moyenne des taux d’imposition (le taux d’imposition est calculé pour chaque entité puis la moyenne de ces taux est effectuée). Le taux marginal d’imposition correspond au taux appliqué sur la dernière tranche de revenu. Il permet d’identifier le taux d’imposition auquel sera soumis tout revenu supplémentaire. Le taux marginal est défini par foyer fiscal en fonction du quotient (RNGI/part).

17 Parfois qualifié de taux « réel » d’imposition par opposition au taux « marginal »

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Annexe 3

Déclaration d’impôt sur le revenu consolidée (2009)

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Annexe 4 :

Statistiques par province

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2005 (Nombre,F.CFP)Nature des revenus Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant

Revenus fonciers soumis à la c.e.s 4 134 5 999 979 279 275 315 712 548 18 14 734 819 4 427 6 330 426 646

Revenus de capitaux mobiliers 422 254 941 006 14 3 487 632 nr nr 438 259 283 612

Plus-values professionnelles 12 108 562 071 nr nr 0 0 13 110 245 560

Traitements et salaires (bruts) 48 394 184 196 827 461 4 636 16 606 755 338 1 197 5 101 353 622 54 227 205 904 936 421

Pensions, retraites et rentes (bruts) 14 263 35 538 111 504 1 010 1 703 444 862 281 570 405 646 15 554 37 811 962 012

Rentes viagères à titre onéreux 302 272 864 768 nr nr nr nr 308 274 252 684

Revenus différés nr nr 0 0 0 0 nr 8 292 783

Revenus de source extérieure 637 521 523 247 21 9 445 670 nr nr 665 533 679 015

B.I.C.Régime du forfait 4 453 5 420 184 006 574 609 329 659 116 107 361 598 5 143 6 136 875 262

Régime du réel simplifié 749 2 937 475 368 102 466 605 584 27 99 950 701 878 3 504 031 653

Régime du réel 157 1 116 137 559 nr nr nr nr 166 1 166 912 811

Total BIC 5 359 9 473 796 933 684 1 124 626 158 144 209 396 636 6 187 10 807 819 727

B.A.Régime du forfait 506 428 130 745 255 163 048 569 11 2 641 759 773 593 821 074

Régime du réel simplifié 34 214 363 726 nr nr 0 0 35 225 198 258

Total BA 540 642 494 472 256 173 883 101 11 2 641 759 808 819 019 332

B.N.C.Régime du forfait 1 179 1 710 287 066 61 73 294 558 11 6 526 131 1 251 1 790 107 755

Régime du réel simplifié 454 3 520 133 273 31 156 074 116 nr nr 488 3 704 297 118

Total BNC 1 633 5 230 420 339 92 229 368 674 14 34 615 860 1 739 5 494 404 873

Total revenus 75 705 242 247 813 862 6 994 20 169 618 550 1 676 5 936 890 251 84 375 268 354 322 664

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble

Source : DSF

2006 (Nombre,F.CFP)

Nature des revenus Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant

Revenus fonciers soumis à la c.e.s 4 301 6 467 124 037 313 378 336 486 17 17 579 042 4 631 6 863 039 564

Revenus de capitaux mobiliers 415 299 783 622 11 1 222 224 nr nr 429 301 114 676

Plus-values professionnelles 11 84 487 938 nr nr nr nr 13 94 317 908

Traitements et salaires (bruts) 51 589 199 748 647 654 5 030 17 938 133 151 1 350 5 578 353 855 57 969 223 265 134 659

Pensions, retraites et rentes (bruts) 15 036 38 032 262 540 1 085 1 870 096 848 315 660 240 270 16 435 40 562 599 658

Rentes viagères à titre onéreux 333 301 025 700 nr nr nr nr 339 302 250 605

Revenus différés 39 99 816 632 nr nr 0 0 40 106 287 811

Revenus de source extérieure 644 525 793 234 26 14 033 322 nr nr 675 543 713 676

B.I.C.Régime du forfait 4 509 5 942 087 079 611 662 869 258 128 133 977 702 5 249 6 738 934 039

Régime du réel simplifié 729 3 083 380 727 102 443 980 539 25 99 348 875 856 3 626 710 141

Régime du réel 152 1 245 547 462 12 50 097 845 nr nr 167 1 309 614 679

Total BIC 5 390 10 271 015 268 725 1 156 947 642 157 247 295 949 6 272 11 675 258 859

B.A.Régime du forfait 528 469 627 133 268 163 282 474 nr nr 806 638 223 531

Régime du réel simplifié 33 222 285 652 nr nr 0 0 34 222 395 829

Total BA 561 691 912 785 269 163 392 651 nr nr 840 860 619 360

B.N.C.Régime du forfait 1 279 1 961 735 966 84 119 511 582 12 14 161 751 1 375 2 095 409 299

Régime du réel simplifié 433 3 366 070 286 30 170 328 939 nr nr 466 3 556 185 933

Total BNC 1 711 5 327 806 252 115 289 840 521 15 33 948 459 1 841 5 651 595 232

Total revenus 80 029 261 849 675 661 7 580 21 823 954 747 1 875 6 552 301 600 89 484 290 225 932 008

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble

Source : DSF

2007 (Nombre,F.CFP)

Nature des revenus Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant

Revenus fonciers soumis à la c.e.s 4 465 6 861 351 050 332 408 580 614 27 18 508 336 4 824 7 288 440 000

Revenus de capitaux mobiliers 374 288 074 731 17 2 765 234 nr nr 393 290 935 376

Plus-values professionnelles 17 368 481 934 0 0 0 0 17 368 481 934

Traitements et salaires (bruts) 45 834 202 189 364 630 4 647 18 669 923 743 1 160 5 298 629 099 51 641 226 157 917 472

Pensions, retraites et rentes (bruts) 12 236 37 330 632 081 772 1 667 990 688 225 540 935 741 13 233 39 539 558 510

Rentes viagères à titre onéreux 342 315 832 312 nr nr nr nr 349 319 841 348

Revenus différés 73 235 323 320 nr nr nr nr 81 265 160 062

Revenus de source extérieure 590 512 587 362 29 22 514 047 nr nr 628 541 574 113

B.I.C.Régime du forfait 4 808 6 269 859 482 626 726 472 683 133 176 044 525 5 567 7 172 376 689

Régime du réel simplifié 725 3 185 801 280 88 497 322 554 28 112 092 645 841 3 795 216 479

Régime du réel 168 1 679 223 057 15 137 325 005 nr nr 184 1 833 721 320

Total BIC 5 701 11 134 883 820 729 1 361 120 242 162 305 310 427 6 592 12 801 314 489

B.A.Régime du forfait 550 524 793 680 286 196 538 820 nr nr 846 723 054 884

Régime du réel simplifié 42 263 243 068 nr nr 0 0 43 263 893 706

Total BA 592 788 036 748 287 197 189 458 nr nr 889 986 948 590

B.N.C.Régime du forfait 1 378 2 180 445 336 91 138 217 427 12 13 313 160 1 482 2 331 975 922

Régime du réel simplifié 423 3 690 137 695 26 168 956 505 nr nr 454 3 898 625 780

Total BNC 1 802 5 870 583 031 117 307 173 931 17 52 844 739 1 936 6 230 601 702

Total revenus 72 026 265 895 151 019 6 940 22 663 240 359 1 617 6 232 382 218 80 583 294 790 773 595

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble

Source : DSF

Page 92: Rapport sur la fiscalité directe en NC

2008 (Nombre,F.CFP)Nature des revenus Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant

Revenus fonciers soumis à la c.e.s 4 714 7 278 323 205 360 446 770 888 28 20 970 464 5 103 7 746 064 557

Revenus de capitaux mobiliers 289 232 746 475 nr nr nr nr 297 233 376 187

Plus-values professionnelles nr 71 815 200 nr nr 0 0 nr nr

Traitements et salaires (bruts) 57 805 232 096 438 118 5 776 21 784 722 394 1 481 6 047 771 628 65 062 259 928 932 139

Pensions, retraites et rentes (bruts) 16 389 43 922 066 801 1 249 2 323 421 932 366 767 881 267 18 004 47 013 370 000

Rentes viagères à titre onéreux 347 330 903 068 nr nr nr nr 353 332 101 497

Revenus différés 45 136 426 129 0 0 0 0 45 136 426 129

Revenus de source extérieure 700 626 299 595 38 29 854 513 nr nr 747 661 465 211

B.I.C.Régime du forfait 5 101 6 974 242 727 681 897 526 451 130 172 536 715 5 912 8 044 305 893

Régime du réel simplifié 698 3 303 682 083 81 375 049 474 30 124 110 323 810 3 802 841 880

Régime du réel 145 1 069 982 592 13 56 703 526 0 0 158 1 126 686 118

Total BIC 5 944 11 347 907 403 775 1 329 279 451 161 296 647 038 6 880 12 973 833 892

B.A.Régime du forfait 602 530 759 529 287 181 417 054 15 1 954 035 904 714 130 618

Régime du réel simplifié 40 169 602 108 nr nr 0 0 42 171 610 211

Total BA 642 700 361 637 289 183 425 157 15 1 954 035 946 885 740 829

B.N.C.Régime du forfait 1 536 2 413 795 973 88 128 208 856 17 19 903 777 1 642 2 561 908 606

Régime du réel simplifié 419 3 493 217 964 31 194 024 623 nr nr 455 3 724 603 882

Total BNC 1 956 5 907 013 938 119 322 233 478 22 57 265 072 2 097 6 286 512 488

Total revenus 88 840 302 650 301 568 8 617 26 421 795 045 2 087 7 198 003 920 99 543 336 270 100 533

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble

Source : DSF

2009 (Nombre,F.CFP)

Nature des revenus Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant

Revenus fonciers soumis à la c.e.s 4 967 8 048 855 023 366 464 552 965 30 26 025 934 5 364 8 539 433 923

Revenus de capitaux mobiliers 274 239 069 421 nr nr nr nr 277 239 148 319

Plus-values professionnelles 11 117 999 610 nr nr 0 0 12 118 049 610

Traitements et salaires (bruts) 59 141 241 178 541 758 5 558 21 404 644 702 1 576 6 464 881 624 66 276 269 048 068 083

Pensions, retraites et rentes (bruts) 17 292 47 949 910 131 1 190 2 250 115 586 415 902 394 346 18 897 51 102 420 062

Rentes viagères à titre onéreux 412 362 564 295 nr nr 0 0 414 363 495 698

Revenus différés 36 144 871 317 nr nr nr nr 38 145 601 480

Revenus de source extérieure 727 716 242 233 44 35 986 988 nr nr 776 754 680 435

B.I.C.Régime du forfait 5 649 7 468 499 806 676 827 498 284 141 198 974 584 6 465 8 494 972 674

Régime du réel simplifié 643 3 068 648 476 95 533 565 739 27 122 011 225 765 3 724 225 441

Régime du réel 118 997 858 152 12 112 575 755 nr nr 132 1 128 798 560

Total BIC 6 409 11 535 006 434 782 1 473 639 778 170 339 350 463 7 362 13 347 996 675

B.A.Régime du forfait 658 547 383 745 256 167 855 989 18 4 006 957 932 719 246 692

Régime du réel simplifié 36 144 555 866 nr nr 0 0 37 144 864 371

Total BA 694 691 939 611 257 168 164 494 18 4 006 957 969 864 111 063

B.N.C.Régime du forfait 1 790 2 667 406 659 100 120 454 198 18 21 999 498 1 908 2 809 860 355

Régime du réel simplifié 458 3 733 118 390 25 166 749 108 nr nr 485 3 914 511 680

Total BNC 2 249 6 400 525 048 125 287 203 307 20 36 643 679 2 393 6 724 372 035

Total revenus 92 212 317 385 524 881 8 329 26 085 723 516 2 237 7 776 128 984 102 778 351 247 377 382

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble

Source : DSF

2010 (Nombre,F.CFP)

Nature des revenus Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant

Revenus fonciers soumis à la c.e.s 5 109 8 378 245 606 382 495 296 685 30 29 019 500 5 521 8 902 561 790

Revenus de capitaux mobiliers 295 266 513 102 11 11 051 311 nr nr 308 283 771 107

Plus-values professionnelles 14 128 720 074 0 0 0 0 14 128 720 074

Traitements et salaires (bruts) 57 140 246 381 869 269 5 681 23 361 807 531 1 379 6 161 475 398 64 200 275 905 152 197

Pensions, retraites et rentes (bruts) 17 312 48 569 021 528 1 210 2 298 779 757 396 878 084 685 18 918 51 745 885 970

Rentes viagères à titre onéreux 407 396 096 783 nr nr 0 0 415 400 727 092

Revenus différés 58 126 532 105 nr nr nr nr 60 129 571 098

Revenus de source extérieure 762 755 281 802 55 38 039 991 nr nr 825 802 625 427

B.I.C.Régime du forfait 5 682 7 469 637 546 684 883 233 577 133 146 134 119 6 499 8 499 005 242

Régime du réel simplifié 632 2 812 855 542 91 497 269 349 21 94 965 537 744 3 405 090 428

Régime du réel 82 633 181 996 16 140 403 799 nr nr 99 781 002 257

Total BIC 6 396 10 915 675 084 791 1 520 906 725 155 248 516 118 7 342 12 685 097 927

B.A.Régime du forfait 682 579 600 391 267 179 750 199 16 3 409 119 965 762 759 709

Régime du réel simplifié 33 141 738 422 nr 295 780 0 0 34 142 034 202

Total BA 715 721 338 813 268 180 045 979 16 3 409 119 999 904 793 911

B.N.C.Régime du forfait 1 710 2 759 895 873 87 117 024 664 23 33 046 189 1 820 2 909 966 727

Régime du réel simplifié 413 3 558 470 462 22 207 521 379 nr nr 439 3 791 300 637

Total BNC 2 123 6 318 366 336 109 324 546 043 27 58 354 984 2 259 6 701 267 364

Total revenus 90 331 322 957 660 501 8 515 28 236 717 335 2 015 7 395 796 120 100 861 358 590 173 956

Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble

Source : DSF Note de lecture : les données pour chaque année sont extraites du rôle général et des rôles supplémentaires disponibles fin octobre 2011. La baisse constatée en 2007 du nombre de foyers fiscaux et du revenu déclaré s’explique exclusivement par la délimitation plus étroite du champ d’analyse de l’année 2007.

Page 93: Rapport sur la fiscalité directe en NC