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RAPPORT D’EVALUATION EN SECURITE ALIMENTAIRE TERRITOIRES DE BULUNGU, MASI MANIMBA ET GUNGU DISTRICT DE KWILU, PROVINCE DE BANDUNDU RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO AOÛT 2007 Représentant ACF RDC : Hervé BELLIOT – Chef de mission Responsable technique New York : Devrig VELLY Responsable de l’évaluation : Claire COSTIS Coordonnées d’ACF USA en RDC : 11 Avenue Massamba - Kitambo Q / Basoko / Ngaliema Kinshasa + 243.98.84.12.52

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RAPPORT D’EVALUATION EN SECURITE ALIMENTAIRE

TERRITOIRES DE BULUNGU, MASI MANIMBA ET GUNGU

DISTRICT DE KWILU, PROVINCE DE BANDUNDU

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

AOÛT 2007

Représentant ACF RDC : Hervé BELLIOT – Chef de mission Responsable technique New York : Devrig VELLY Responsable de l’évaluation : Claire COSTIS Coordonnées d’ACF USA en RDC : 11 Avenue Massamba - Kitambo Q / Basoko / Ngaliema Kinshasa + 243.98.84.12.52

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REMERCIEMENTS

En tout premier lieu, et au nom de l’équipe d’évaluation, nous tenons à remercier très sincèrement

l’ensemble des villageois qui nous ont accueillis et qui nous ont offert leur temps et leur dynamisme pour les

différents entretiens que nous avons partagés.

Ces mêmes remerciements vont aux patients et patientes des centres nutritionnels thérapeutiques

visités qui nous ont offert les mêmes moments de discussion.

Un grand merci à l’ensemble de l’équipe qui s’est montrée entièrement disponible et particulièrement

intéressée tout au long de l’évaluation : Guy MUNSANSA et Koko MBATA, enquêteurs, et Jacques

MAHUNDA, chauffeur et chargé des relations publiques.

Enfin, nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidés dans le bon déroulement et

l’avancement de l’évaluation, en particulier le personnel des zones de santé.

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RÉSUMÉ Suite aux résultats alarmants d’enquêtes nutritionnelles menées en octobre 2006 et mai 2007 dans les quatre territoires de Bulungu, Gungu, Idiofa et Masi Manimba du district de Kwilu, Action Contre la Faim a mis en place un programme de traitement de la malnutrition en février 2007 dans ces mêmes territoires.

Afin de comprendre les causes de cette situation nutritionnelle et de caractériser plus généralement le

niveau de vie et les contraintes rencontrées par les familles de la zone, une évaluation en sécurité alimentaire a été menée dans les territoires de Gungu, Bulungu et Masi Manimba. La méthodologie de collecte des données était basée principalement sur la conduite d’entretiens individuels et collectifs dans 10 villages, ainsi qu’au sein de 2 centres nutritionnels thérapeutiques. Les prix de plusieurs marchés ont également été relevés. Les résultats font apparaître trois points principaux :

- La zone d’étude est composée de deux grands systèmes agro-écologiques : le système « savane », caractérisé par des sols sablonneux et où les cultures principales sont le manioc, le millet, le maïs, la courge, le niébé et le voandzou, et le système « forêt », où les sols argileux sont occupés principalement par les cultures de manioc, maïs, arachide, courge et riz. Cette distinction existe à l’échelle du district et à l’échelle du village, qui peut, tout en étant dans un des grands systèmes, bénéficier des deux terroirs. Des indicateurs spécifiques définissent ces deux grands systèmes, en particulier en terme agricole, mais la très grande taille de la zone d’étude et ses disparités locales ne permettent pas à l’issue de cette évaluation de caractériser ces deux systèmes en terme de vulnérabilité des ménages.

- La catégorisation économique des ménages est fournie par la typologie issue du traitement des questionnaires individuels. Les familles sont réparties en trois groupes : (i) les très vulnérables, où le chef de famille est absent et la mère seule pratique l’agriculture pour nourrir ses enfants, (ii) les vulnérables où le ménage est complet et des activités telles que la pisciculture, le tirage du vin ou l’extraction des noix complètent les activités agricoles (il s’agît du groupe majoritaire) et (iii) les non vulnérables dont les sources de revenus sont issues à moins de 50 % de l’agriculture, le reste étant fourni par des activités commerciales ou salariées.

- La principale cause des risques de malnutrition, outre tous les aspects liés à la présence de nombreuses maladies, est la consommation d’une alimentation peu riche et très déséquilibrée. Quatre grands facteurs sont responsables de ce phénomène : la faiblesse des revenus qui interdit des dépenses alimentaires adaptées, la faible production végétale pour certaines cultures, la faible production animale, et des habitudes alimentaires qui parfois défavorisent l’équilibre des rations consommées.

Suite à ces constats, les recommandations d’intervention suivantes sont émises : - Renforcer la production agricole animale et végétale (vivrière et maraîchère) à travers des

formations techniques et des distributions d’intrants, - Parallèlement, encourager la gestion post-récolte et l’évacuation des productions pour la vente à

des prix acceptables, - Favoriser l’amélioration de la ration consommée à travers des sensibilisations sur la santé et la

nutrition, - Afin de garantir la pérennité des effets et pour répondre à l’homogénéité des niveaux de vie des

villageois, favoriser autant que possible une approche basée sur les assises sociales existantes et impliquant la communauté dans son ensemble,

- Approfondir les investigations sur le zonage agro-écologique et si possible le zonage d’économie alimentaire, et collecter au niveau des zones de santé les données sur les maladies diarrhéiques et leur répartition géographique.

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SOMMAIRE I. Introduction et objectifs de l’étude……………………………………………………………………………. 4 II. Méthodologie…………………………………………………………………………………………………. 5

II. 1. Entretiens collectifs et individuels dans 10 villages……………………………………………… 5 II. 2. Entretiens de groupe dans deux centres nutritionnels thérapeutiques……………………………. 5 II. 3. Relevés des prix…………………………………………………………………………………… 5

II. 4. Entretiens avec des personnes ressource et bibliographie………………………………………… 6 III. Caractéristiques générales de la province de Bandundu et du district de Kwilu…………………………….. 6

III. 1. Historique et contexte socio-économique………………………………………………………… 6 III. 2. Découpage administratif…………………………………………………………………………. 6 III. 3. Situation physique……………………………………………………………………………….. 6 III. 4. Répartition de la population……………………………………………………………………… 6 III. 5. Voies de communication et centres économiques……………………………………………….. 7 III. 6. Accès aux services et aux principales ressources………………………………………………… 7 III. 7. Principales activités et projets importants…………………………………………………………7 III. 8. Agriculture………………………………………………………………………………………. 8

III. 8. 1. Répartition des principales cultures et rendements dans la province……………... 8 III. 8. 2. Grands systèmes rencontrés dans les villages et calendriers associés……………. 9

III. 8. 3. Variations géographiques des prix des produits agricoles……………………….. 12 III. 8. 4. Proposition d’un zonage agro-écologique……………………………………….. 14 IV. Caractéristiques de la population enquêtée………………………………………………………………… 15

IV. 1. Composition des familles……………………………………………………………………… 15 IV. 2. Systèmes de culture…………………………………………………………………………….. 15 IV. 3. Usages des récoltes……………………………………………………………………………… 17 IV. 4. Elevage…………………………………………………………………………………………. 19 IV. 5. Ration alimentaire des ménages interrogés……………………………………………………... 19 IV. 6. Dépenses et recettes…………………………………………………………………………….. 21 IV. 7. Proposition d’une typologie des ménages……………………………………………………… 24

V. Conclusions et recommandations…………………………………………………………………………… 26 Annexes………………………………………………………………………………………………………… 28 Annexe I.1 : Questionnaire individuel…………………………………………………………………………. 29 Annexe I.2 : Guide pour les entretiens de groupe……………………………………………………………… 33 Annexe I.3 : Répartition géographique des dix villages et des six marchés enquêtés………………………….. 34 Annexe II.1 : Découpage administratif de la Province de Bandundu…………………………………………… 35 Annexe II.2 : Principales voies de communication dans la province de Bandundu……………………………. 36 Annexe II. 3 : Productions et rendements par territoire des principales cultures de la province……………….. 37 Bibliographie……………………………………………………………………………………………………. 38 Liste des illustrations…………………………………………………………………………………………… 44

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I. Introduction et objectifs de l’étude La Province de Bandundu, située à l’ouest de la RDC, ne fait pas partie des provinces touchées directement par la violence des conflits et les déplacements massifs de population. Elle est considérée depuis longtemps comme un grenier important de Kinshasa et même de la sous-région. Cependant, les analyses les plus courantes citent l’enclavement des villages, la déstructuration du tissu économique au moment de la zaïrianisation et des pillages, et une production agricole en déclin comme responsables d’une situation de vulnérabilité importante des habitants de cette zone. En octobre 2006 et mai 2007, des enquêtes nutritionnelles anthropométriques ont été menées dans les zones de santé de Mosango, Vanga, Gungu et Idiofa. Les taux relevés de malnutrition aiguë globale sont de 16,7% pour Mosango, 10,7% pour Vanga, 7,9% pour Gungu et 4,9% pour Idiofa. Face à ces indicateurs, parmi lesquels deux sont supérieurs aux taux d’urgence, ACF, sur financement Pooled Fund, a ouvert un programme de traitement de la malnutrition, basé sur l’appui et le renforcement des capacités des structures existantes dans la prise en charge des malades. La présente évaluation a été menée en juillet et août 2007 dans les zones d’intervention d’ACF en nutrition, afin de répondre à trois grands objectifs : (i) comprendre les causes de la situation nutritionnelle, (ii) dresser les composantes caractérisant la situation de sécurité alimentaire des familles de la zone, (iii) fournir des recommandations d’intervention afin de lutter durablement contre les causes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. L’évaluation n’a pas été menée dans le but d’obtenir des indicateurs statistiquement représentatifs. Elle cherche plutôt à mettre en évidence des relations de cause à effet, des tendances qualitatives appuyées par des chiffres issus du traitement d’une centaine de questionnaires. Parmi d’autres résultats, cette évaluation débouche en particulier sur un zonage agro-écologique, une typologie des ménages et un arbre à problèmes, outils-clefs de l’analyse de la sécurité alimentaire. Le développement du présent rapport est composé de quatre grandes parties : la méthodologie, les caractéristiques générales de la zone, les caractéristiques de la population, et les conclusions et recommandations.

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II. Méthodologie

La méthodologie de collecte des données est basée classiquement sur différentes échelles de perception et différents groupes d’interlocuteurs.

II. 1. Entretiens collectifs et individuels dans 10 villages

Pour collecter des informations auprès des populations, 10 villages ont été visités et des entretiens de groupe ainsi que des entretiens individuels ont été menés dans chaque village. Selon les objectifs de l’évaluation, les zones visitées sont les zones d’intervention d’ACF en traitement de la malnutrition, c’est-à-dire les zones de santé de Bulungu, Mosango et Gungu. Pour une raison de temps, Idiofa n’a pas pu être visitée.

La sélection des villages a eu lieu en concertation avec le personnel des zones de santé, et en fonction des critères suivants : taille moyenne (entre 50 et 150 familles), position hors des grandes routes, diversité entre les zones de forêt et celles de savane, éventuellement forte provenance des cas de malnutrition, et diversité des secteurs administratifs (unité administrative sous-jacente à celle des territoires).

Les groupes de discussion étaient constitués d’une dizaine de personnes, représentant le mieux possible les différentes composantes sociales et économiques du village (femmes, hommes, agriculteurs, pisciculteurs, instituteur/trice ou infirmier/ère…). Le guide d’entretien utilisé pour ces entretiens est fourni en annexe I.1.

Au total, ce sont 101 ménages qui ont été interrogés individuellement (environ 10 ménages par village, choisis aléatoirement en fonction de l’organisation géographique du village). Le questionnaire utilisé est présenté en annexe I.2.

La figure présentée en annexe I.3 donne la localisation des 10 villages (3 dans le territoire de Bulungu, 3 dans celui de Masi Manimba, qui inclut la zone de santé de Mosango, et 4 dans le territoire de Gungu).

II. 2. Entretiens de groupe dans deux centres nutritionnels thérapeutiques

Deux centres nutritionnels thérapeutiques ont été visités, il s’agît de ceux de Mosango et de Bulungu. Des entretiens ont eu lieu avec l’équipe, et en groupe avec les bénéficiaires, pour réaliser en particulier des arbres à problèmes et préciser le profil des patients.

II. 3. Relevés des prix

Dans chaque territoire visité, des relevés des prix des produits (agricoles et manufacturés) ont eu lieu dans plusieurs marchés d’importances différentes : les marchés ruraux de Kikandji (Bulungu) et Kandal (Gungu), les marchés locaux de Bulungu, Mosango et Gungu, et les différents marchés de Kikwit. Ces relevés ont été complétés par des données sur les prix d’achat des produits agricoles par les commerçants ambulants qui se déplacent jusqu’aux villages dans toute la région. Sur chaque marché et pour chaque produit, les indicateurs relevés sont le prix en francs congolais par kilogramme, l’abondance et la provenance. La carte de l’annexe I.3 indique également la position géographique des six marchés. II. 4. Entretiens avec des personnes ressource et bibliographie

Tout au long de l’évaluation, différentes personnes ressources ont été rencontrées, il s’agissait en particulier des personnels de santé et de nutrition, des intervenants en sécurité alimentaire (ONG locales et internationales, agence FAO), des services administratifs de l’agriculture (inspectorats agricoles de territoire et de district). Au cours de chacun de ces entretiens, les principaux thèmes abordés étaient les causes de la malnutrition, la présence ou non de zones de plus grande vulnérabilité, l’agriculture et les autres activités de la population environnante.

La présente évaluation s’appuie enfin sur l’analyse de quelques ouvrages de référence dont la liste est dressée dans la bibliographie (page 44).

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III. Caractéristiques générales de la province de Bandundu et du district de Kwilu

III. 1. Historique et contexte socio-économique

Bien que la province de Bandundu, située à l’ouest du pays, n’ait pas été frappée directement par la violence des conflits comparativement à d’autres régions, elle souffre néanmoins, suite à la zaïrianisation et aux pillages des années 90, d’une déstructuration économique très importante. La chute des entreprises privées, en particulier les usines d’extraction de l’huile de palme, les difficultés de communication et l’enclavement, l’absence d’opérateurs économiques injectant un flux monétaire, la déstructuration des services publics entraînent de nombreuses difficultés pour la population dans son ensemble. Outre un niveau de vie très bas, ceci se caractérise par l’apparition de phénomènes particuliers comme la pratique du troc (entre les produits agricoles et les produits manufacturés), le départ des jeunes à la recherche de revenus (exploitations de diamant en Angola en particulier), et l’existence des « tracasseries » (sous ce terme sont désignées principalement les taxes illégales que l’on doit payer à différents services administratifs), qui touchent les grands commerçants qui voyagent entre Kinshasa et l’intérieur de la province, comme les villageois qui souvent payent en nature.

III. 2. Découpage administratif

La province de Bandundu occupe une superficie de près de 296 000 km². Elle est découpée en quatre districts, dont le district de Kwilu, étendu sur un peu plus de 78 000 km² et situé au centre de la province. Le district de Kwilu est lui-même découpé en cinq territoires : Bagata, Bulungu, Masi Manimba, Gungu et Idiofa. C’est sur les quatre derniers territoires que portent les programmes de traitement de la malnutrition ainsi que l’évaluation de sécurité alimentaire. L’annexe II.1 présente ce découpage administratif.

III. 3. Situation physique

La province présente un découpage géographique très net entre le Nord et le Sud : tandis que les districts de Mai Ndombe et des Plateaux sont constitués d’une vaste plaine d’environ 400 mètres d’altitude, parcourue de nombreux cours d’eau et lacs et recouverte majoritairement de forêt primaire, les districts de Kwilu et de Kwango sont élevés sur de vastes plateaux beaucoup plus arides, couverts de savane, avec une altitude croissante vers le Sud, atteignant 1000 mètres à la frontière avec l’Angola.

Dans la partie nord, les sols argileux sont largement dominants, tandis que dans le sud, on trouve des sols beaucoup plus sableux. Selon le rapport de l’inspectorat agricole de district en 2004, le Kwilu est couvert à 65 % par des sols de type Kalahari, avec prédominance de sable, sur lesquels évolue la savane (territoire de Gungu en particulier, ainsi qu’une partie d’Idiofa) ; et à 35 % par des sols argilo-sableux, observés dans les galeries forestières longeant les cours d’eau, et les zones où la forêt tient une plus grande place (comme dans les territoires de Bulungu et Masi Manimba).

Cette distinction forêt-savane qui existe à l’échelle de la province est également observée à l’échelle du village, avec des villages qui bénéficient en même temps des deux terroirs (sols argileux dans les galeries forestières, et plateaux sableux à savane). Le paragraphe III.8 revient en détails sur ce découpage agro-écologique observé à des échelles très variées. Les feux de brousse (pratiqués pour la mise en culture et la chasse principalement) attaquent dangereusement, d’année en année, les îlots de forêt restants. Les plateaux se retrouvent soumis à l’érosion et au lessivage. Certaines zones, dont l’agglomération de Kikwit, connaissent de gros problèmes de ravinement. La pluviométrie annuelle dans la province est en moyenne de 1600 à 1800 mm/an. Le réseau hydrographique est dense et utilisé pour la navigation, la production halieutique, la pêche et la production d’énergie. Ce réseau est constitué de nombreuses rivières s’écoulant du sud vers le nord, avec un exutoire principal vers l’ouest et plus loin le fleuve Congo. La destruction du couvert forestier a également de lourdes conséquences sur le réservoir en eaux souterraines, avec en particulier une infiltration moins efficace (plus grand ruissellement et infiltration rapide) sur les zones dégradées.

III. 4. Répartition de la population

Le district de Kwilu est le plus densément peuplé de la province, avec 56 habitants au km² en moyenne. Parmi les quatre territoires d’intervention, c’est celui de Bulungu qui arrive en tête avec 70 habitants au km², suivi de Masi Manimba (61 habitants au km²) et Idiofa et Gungu (tous les deux à 59 habitants au km²).

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III. 5. Voies de communication et centres économiques

Les difficultés de communication sont un des handicaps majeurs au développement économique de la province. Le transport de personnes et de biens sur les longues distances se fait par les voies routière et maritime. La carte de l’annexe II.2 représente ces principales voies de communication. De nombreuses routes et de nombreux ponts sont réhabilités et entretenus par la Coopération Technique Belge (CTB). Mais certaines zones restent très inaccessibles, il faut compter dix heures de route pour relier Bandundu à Kikwit, et autant que l’état des routes, c’est la petite taille du parc automobile qui pose problème, particulièrement pour l’évacuation des productions agricoles. Des commerçants ambulants se déplacent souvent jusqu’aux villages pour acheter directement les produits, et dans ces conditions, la capacité de négociation des producteurs est réduite par rapport aux marchés. Pour illustrer ce phénomène, le chapitre III.8 reprend une partie des données relevées sur différents marchés.

III. 6. Accès aux services et aux principales ressources

Selon la monographie de 2005, seulement 28 % de la population a accès à l’eau potable, principalement dans les villes et les cités. Dans les villages, l’eau de consommation est puisée dans des sources très généralement non aménagées pour les zones de forêt, et dans des cours d’eau pour les zones de savane où les sources sont moins nombreuses et plus éloignées.

En conséquence, les maladies liées à l’eau ont une incidence importante dans la province. Pour l’année 2003, les maladies diarrhéiques occupaient la troisième place dans les causes de la morbidité, après le paludisme et les infections respiratoires aiguës. Selon la variété des zones écologiques, des configurations hydrographiques, et de la densité de population, on peut s’attendre à observer des poches de plus grande incidence des maladies liées à l’eau. Au cours de cette évaluation, il n’a pas été possible d’obtenir tous les chiffres des cas de diarrhées dans chaque zone de santé. Mais ces données sont régulièrement relevées et réceptionnées aux niveaux des bureaux de district et du bureau provincial de la santé. Chaque zone de santé compte également un agent chargé de l’eau et de l’assainissement, susceptible de détenir des informations sur les différents points d’eau.

L’accès aux terres est un des éléments importants pour une population en très grande majorité rurale et pratiquant l’agriculture de subsistance. Dans le district de Kwilu où a eu lieu l’évaluation, le régime est majoritairement matriarcal, l’appartenance au clan étant transmise par la mère. Dans chaque village, un chef de terres est responsable des questions liées au foncier, et consulté en cas de conflit. Généralement, les terres ne sont pas un facteur limitant et leur accès est totalement gratuit : chaque clan du village possède des terres vastes autour du village (ce qui forme des secteurs par clan comme les quartiers au sein des habitations), et toutes les familles du clan peuvent venir y cultiver sans aucune contre partie. Dans les zones de savane cependant, les terres des galeries forestières sont très prisées car plus fertiles et rares. Il existe des cas de limitation de ces terres, en particulier lorsque celles-ci sont vendues par les responsables coutumiers à des fermiers qui y installent une grande exploitation agricole.

L’agriculture est donc l’activité principale dans toute la province et fait l’objet de la partie III.8. Cependant, il est important de noter quelques différences dans les potentiels des différentes régions pour certaines activités : les zones à savane du sud offrent une plus faible disponibilité en gibier (antilope, singe…) que les vastes forêt du nord, mais les vastes étendues de pâturage du sud (Kwango et Kwilu) sont très favorables au développement de l’élevage. Dans le nord de la province, les grandes rivières et la multitude de petits lacs offrent un plus gros potentiel pour la pêche qui y est plus pratiquée qu’au sud, et la disponibilité en poissons y est d’ailleurs plus importante.

III. 7. Principales activités et projets importants

L’agriculture est la toute première activité de cette province, toujours considérée comme un grenier de Kinshasa. Alors que la province comptait auparavant de nombreuses exploitations modernes et usines de transformation (en particulier pour l’huile de palme), aujourd’hui, l’agriculture est avant tout de subsistance, et la commercialisation des productions souffre de l’enclavement des zones productrices. L’élevage, même si la province, la partie sud en particulier, offre un gros potentiel dans ce domaine est aujourd’hui peu développé et pas du tout encadré. La pêche et la pisciculture se pratiquent également au niveau des ménages, dans les nombreuses eaux de surface qui drainent la province. Dans le district de Kwilu, quelques intervenants extérieurs mettent en œuvre des projets dans le domaine de la sécurité alimentaire. C’est le cas de USAID en partenariat avec des ONG locales, qui distribue des semences améliorées de plusieurs cultures (dans les territoires de Bulungu, Gungu, Masi Manimba et Idiofa), et met en place des unités de transformation du manioc. La FAO pour le moment n’est pas présente mais souhaite s’implanter dans le district pour mettre en place un système de surveillance. Enfin, UNOPS exécute un programme de développement communautaire (Bulungu, Masi Manimba, Gungu, Idiofa), accompagné d’une

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composante sécurité alimentaire (Bulungu, Idiofa) basée sur la distribution de semences et les formations techniques. Une dynamique communautaire locale importante est un des éléments très avantageux du district, avec des plateformes d’ONG locales comme CRONGD ou FOLECO. Les ONG membres appuient des groupements paysans en formations techniques et parfois avec la diffusion de semences de qualité, en collaboration avec d’autres projets (BCECO) et les instituts spécialisés de l’Etat (SENASEM et INERA).

III. 8. Agriculture

L’agriculture (principales cultures, techniques utilisées, calendriers agricoles) est très liée à la répartition des zones écologiques en « savane » ou « forêt », répartition observée à l’échelle de la province comme à l’échelle du village. L’objet de ce paragraphe est de comprendre ces différenciations et de proposer une caractérisation des grands systèmes qui existent, en s’appuyant sur trois éléments : les données par culture au niveau de la province, les données récoltées au niveau des villages enquêtés, et les variations géographiques des prix des principales productions.

III. 8. 1. Répartition des principales cultures et rendements dans la province L’annexe II.3 présente une série de cartes qui donnent par territoire les productions et les rendements des cultures suivantes (cultures principales dans la province et le district de Kwilu en particulier) : manioc, maïs, riz, arachide, millet, voandzou et niébé. Ces données sont issues de la monographie 2005 et font apparaître plusieurs aspects importants :

- Le manioc est produit en grande quantité dans le Kwilu précisément, sauf pour le territoire de Gungu, où, comme dans le Kwango à Kahemba et à Feshi, les rendements sont plus faibles (large prédominance de la savane et de ses sols sablonneux). Dans le rapport de l’inspectorat agricole de district du Kwilu, la réserve alimentaire en manioc a été qualifiée de très bonne pour l’année 2004.

- Comme pour le manioc, les grosses productions de maïs sont observées dans le Kwilu, sauf pour le territoire de Gungu. Les rendements sont surtout élevés dans le nord forestier de la province, mais sont beaucoup plus faibles dans les zones à savane du sud. L’inspectorat agricole du Kwilu a qualifié de bonne la réserve alimentaire en maïs de 2004.

- Concernant le riz, ce sont les territoires de Bulungu et Idiofa qui sont les plus productifs dans le district de Kwilu. Comme pour le maïs, les rendements sont très bons dans les forêts du nord de la province. La réserve alimentaire a aussi été qualifiée de bonne dans le rapport de l’inspectorat agricole du Kwilu en 2004.

- Les territoires de Masi Manimba, Bulungu et Idiofa offrent les productions d’arachide les plus importantes de la province, Gungu étant situé toujours un peu en arrière. Les territoires de Feshi et Kahemba offrent des rendements faibles.

- Le millet est produit uniquement dans le Kwilu et le Kwango, dans les zones de savane. Dans le Kwilu, ce sont Gungu et Idiofa qui produisent le plus, avec les plus forts rendements observés à Gungu.

- Comme le millet, le voandzou est surtout situé en zone de savane (Kwilu et Kwango). La production est forte à Idiofa, et comme pour le millet, les rendements les meilleurs sont obtenus à Gungu, et le Kwango dans son ensemble offre aussi de bons rendements.

- Les productions et les rendements de niébé montrent peu de différences géographiques significatives, sauf pour le territoire de Kasongo Lunda, dans le district de Kwango, qui se détache par une production et un rendement élevés.

En analysant la répartition pour chaque culture, il apparaît clairement que certaines cultures sont plus propices aux zones de forêt du nord (Mai Ndombe et Plateaux) : manioc, maïs, riz ; et d’autres là où la savane prédomine (Kwilu et Kwango) : millet et voandzou en particulier. Au sein du district de Kwilu, cette distinction existe également, avec le territoire de Gungu dominé par la savane et donc très productif en millet et voandzou mais peu fertile pour le manioc et le maïs, et ceux de Bulungu et Masi Manimba qui présentent davantage de forêt, et où les productions de maïs, manioc et arachide sont fortes. On observe également que le territoire d’Idiofa est le plus productif pour l’ensemble des cultures et offre très souvent les meilleurs rendements. En effet, ce territoire est souvent cité pour son dynamisme économique qui entraîne un plus grand encouragement à la production. Le territoire de Gungu, quant à lui, à part pour les cultures de millet et de voandzou, montre souvent des productions plus faibles que dans les autres territoires d’étude. Pour compléter cette première différenciation entre les cultures pratiquées en savane (millet, voandzou) et celles prédominantes en forêt (maïs, riz), il est nécessaire de se pencher sur les systèmes rencontrés dans les villages enquêtés au sein des trois territoires de Masi Manimba, Bulungu et Gungu.

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III. 8. 2. Grands systèmes rencontrés dans les villages et calendriers associés Les dix villages visités ont été classés dans le tableau suivant en deux grands systèmes (et quatre sous-systèmes) en fonction des zones écologiques, des superficies emblavées, des cultures rencontrées et des associations pratiquées.

Tableau I : Caractérisation des systèmes de culture rencontrés

Superficie moyenne emblavée

par famille (ares)

Dénomination des systèmes

Part de la superficie emblavée en forêt

(%)

Principales cultures et

associations en forêt

Part de la superficie emblavée en savane

(%)

Principales cultures et associations en savane

Sous-système « FORÊT SIMPLE » (4 villages)

80 à 100

1. association de manioc,

arachide, maïs et courge

2. riz pluvial

0 à 20 1. manioc seul

50 à 200 Système « FORÊT » Sous-système

« FORÊT MIXTE »

(2 villages)

30 à 80

1. association de manioc,

arachide, maïs et courge

2. riz pluvial

20 à 70 1. association de manioc,

voandzou, courge et parfois arachide ou niébé ou maïs

Sous-système « SAVANE MIXTE »

(2 villages)

30 à 60

1. association de manioc, arachide et

maïs 2. riz pluvial

40 à 70

1. association de manioc, arachide et niébé

2. association de maïs et niébé

3. millet 4. association de voandzou,

courge et niébé 150 à 300 Système « SAVANE »

Sous-système « SAVANE SIMPLE » (2 villages)

0 - 100

1. association de manioc, arachide et niébé

2. association de maïs et niébé

3. millet 4. association de voandzou,

courge et niébé Ce tableau met en évidence les quatre points suivants :

- en forêt, les cultures prioritaires sont le manioc, le maïs, l’arachide et la courge (le riz est présent mais moins systématiquement) ;

- en savane, il s’agît du manioc, du millet, du voandzou, de la courge, du maïs et du niébé (l’arachide reste rare ou bien dédiée à des terres situées en lisière des forêts) ;

- les superficies emblavées sont nettement plus vastes en savane ; - la diversité des cultures et l’utilisation de techniques culturales visant à maximiser les rendements

(les associations, les rotations) sont plus marquées en savane.

Pour compléter cette classification, les tableaux suivants indiquent les calendriers agricoles pour chacun des deux grands systèmes. Ces calendriers sont la compilation des calendriers élaborés par les groupes de discussion dans chaque village visité.

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Tableau II : Calendrier agricole du système « forêt »

Tableau III : Calendrier agricole du système « savane »

Semis en savane Récoltes en savane Semis en forêt Récoltes en forêt Ces deux calendriers font apparaître que, même si les cultures et les techniques sont plus diversifiées en savane, on ne cultive que sur une saison (sauf parfois pour la courge) comparativement à la forêt où les saisons A et B se démarquent nettement. Généralement, les semis sont plus étalés dans le temps en savane. Les rotations de culture les plus répandues en savane sont la succession du maïs par le millet, les deux étant en association avec le manioc. Chaque année, les nouveaux champs sont investis pour le manioc d’abord, après incinération et labour. Des billons sont formés généralement, souvent dans le sens de la pente. Les femmes sont chargées des travaux agricoles dans leur totalité. En forêt, les associations consistent en un semis aléatoire du maïs et de l’arachide entre les boutures de manioc. Cette technique entraîne une perte de place importante et les densités de semis sont plus faibles que les recommandations. Pour la mise en culture des nouveaux champs, les hommes commencent par déboiser, et après l’incinération, les femmes prennent le relais avec les labours. La saison la plus importante en forêt est de loin la saison A. Le tableau suivant complète les calendriers avec d’autres composantes communes ou spécifiques aux savanes et aux forêts.

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Tableau IV : Autres activités et composantes saisonnières

Dans ce tableau, il apparaît que plusieurs composantes sont identiques dans les deux systèmes, en particulier :

- la pisciculture : la saison sèche est l’occasion d’entretenir les étangs, et le reste de l’année, les pêches ont lieu en fonction des besoins de chaque famille ;

- la vente de bétail : elle intervient surtout en fin de saison sèche pour les achats relatifs à la rentrée scolaire, ainsi qu’au mois de décembre pour préparer les fêtes ;

- la vente de poisson a lieu en début de saison pluvieuse préférentiellement, au moment où les pêches recommencent après les entretiens de la saison sèche ;

- les grandes périodes d’achat sont celles de la rentrée scolaire en août et septembre, celle de décembre pour les fêtes de fin d’année, celle de juin pour les examens d’Etat ;

- dans une majorité de villages, une période de plus grande mortalité a été signalée en janvier et février, ce qui a été confirmé par les infirmiers présents dans certains villages, mais sans pouvoir préciser réellement les causes puisque ces deux mois ne semblent pas correspondre à une période de nombreux cas de diarrhées ou de malaria ;

- la surcharge de travail des hommes apparaît au cours de la saison sèche pour les travaux des étangs, de déboisement et de chasse, tandis que les femmes ne connaissent pas vraiment de période de repos.

Inversement, certains éléments sont propres à l’un ou l’autre des systèmes : - les potagers en zone de savane se font généralement à deux périodes, pendant la grande saison des

pluies, et dans les enclos du village, tandis qu’en zone de forêt on compte trois périodes propices : au début de la saison des pluies dans les champs directement, à la fin de cette même saison dans les villages, et pendant la petite saison des pluies près des cours d’eau en forêt ;

- la vente des produits agricoles en savane commence dès le mois d’août avec les récoltes de millet, et se poursuit jusqu’aux récoltes de décembre à février (vendues jusqu’en avril). En forêt, la période de vente est un peu plus courte et concentrée sur les productions de la saison A, de décembre à juin ;

- la période de pénurie la plus marquée pour les villageois correspond aux mois de saison sèche, de mai à août. Le manque exprimé à cette période concerne tout ce qu’on appelle les « condiments », c’est-à-dire les aliments qui accompagnent la pâte : les feuilles et le poisson en particulier. Cependant, en zone de savane exclusivement, une deuxième période de pénurie a été citée à plusieurs reprises, et elle qualifie ce qui correspond d’avantage à une période de soudure, puisqu’elle concerne les quelques mois précédant l’unique récolte de l’année (à part le millet) : d’octobre à décembre. Pendant cette période, les ménages qui ont peu produit sont obligés d’attendre les récoltes à venir et ne peuvent s’approvisionner ailleurs.

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III. 8. 3. Variations géographiques des prix des produits agricoles L’objectif de ce paragraphe est de présenter les prix de produits pour lesquels les variations géographiques sont marquées, afin d’appuyer les différences régionales sur la disponibilité et donc les productions. Le paragraphe IV reprendra d’autres prix dans les détails pour évaluer les dépenses et les recettes des villageois. La carte suivante resitue les marchés visités et indique leur taille relative. A ces six marchés, il faut ajouter quelques prix pratiqués par les commerçants ambulants au sein des villages.

Bulungu

Kikandji

Mosango

Kikwit

Gungu Kandal Marché principal 0 50 100 Km N Marchés intermédiaires Marchés ruraux

Figure 1 : Carte de localisation des marchés enquêtés et importances relatives

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Les graphiques suivants indiquent les prix de quelques produits de référence, regroupés en ventes et achats (pour les villageois).

0

200

400

600

800

1000

1200

Ambulants Kikandji Kandal Bulungu Gungu Mosango Kikwit

Prix

en

FC/k

g

arachidecourgefarine de maïsmanioc cossettesniébériz

Figure 2 : Prix des principales productions locales sur les marchés enquêtés

Pour faciliter l’interprétation de la figure 2 il est proposé de comparer les marchés deux à deux. A

travers leurs positions géographiques, les marchés intermédiaires de Bulungu et de Gungu sont les plus « extrêmes » et susceptibles de représenter un système plus qu’un autre (forêt pour Bulungu et savane pour Gungu). Il en est de même pour les marchés ruraux de Kandal et Kikandji. Gungu se démarque nettement de Bulungu par des prix beaucoup plus élevés pour l’arachide, le maïs, le manioc et le riz, qui sont les cultures prioritaires des zones de forêt, et donc moins abondantes dans les savanes du territoire de Gungu. Le niébé, cultivé d’avantage en savane, est plus rare, donc plus cher, à Bulungu. La courge, qui est produite dans les deux systèmes, est un peu plus chère à Bulungu. Les deux marchés ruraux présentent la même évolution, visible également dans l’absence de certains produits : pas de niébé à Kikandji, pas de riz à Kandal. Les marchés de Kikwit et Mosango (dans une position géographique intermédiaire et situés sur les grands axes routiers) présentent des prix moyens par rapport aux marchés de Bulungu et Gungu, en particulier pour l’arachide, la courge, le manioc et le maïs. Le riz et le niébé sont globalement plus chers que sur les deux autres marchés. Les prix d’achat entre les commerçants ambulants au village et Kikwit sont multipliés par un facteur allant de 2 à 6 selon les produits.

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0

100

200

300

400

500

600

700

800

Kikandji Kandal Bulungu Gungu Mosango Kikwit

Prix

en

FC/k

g (F

C p

our 1

00g

pour

le p

oiss

on s

alé

et le

poi

sson

séc

hé)

poisson séchésavonsel

Figure 3 : Prix de quelques produits d’achat sur les marchés enquêtés

Sur ce graphique, il apparaît clairement que les prix du sel, du poisson séché et du savon, qui sont des produits prioritaires parmi les achats des villageois, sont plus élevés sur les marchés ruraux de Kandal et Kikandji. Ceci s’explique par l’enclavement de ces marchés, où les prix des produits importés sont logiquement plus élevés. III. 8. 4. Proposition d’un zonage agro-écologique En fonction des différentes informations détaillées dans ce paragraphe, il est difficile de définir des zones d’économie alimentaire, mais un zonage agro-écologique peut être proposé. En effet, il est basé sur cette distinction entre les systèmes à savane et à forêt (cf. tableau I), avec le territoire de Gungu qui représente la première catégorie, et celui de Bulungu la deuxième. Cependant, la zone d’étude est très vaste et les disparités locales importantes. De nombreux cas de figure peuvent donc exister au sein de ces deux grands systèmes. Le tableau suivant reprend les grandes caractéristiques des deux systèmes.

Tableau V : Synthèse des caractéristiques des deux grandes zones agro-écologiques Zone « SAVANE » Zone « FORËT »

Principales cultures Manioc, maïs, millet, courge, voandzou, niébé Manioc, maïs, courge, arachide, riz

Contraintes

Sols peu fertiles et faibles rendements pour le manioc, le maïs, et l’arachide

Travail exigent pour les femmes car elles seules assurent les travaux et les superficies

emblavées sont grandes Une seule saison agricole et un risque de

période de soudure

Cultures peu diversifiées Techniques peu élaborées et rendements non

optimaux Gros travail de déboisement pour les hommes

Grandes distances à parcourir jusqu’aux champs Risque de pénurie des terres

Avantages Diversité des cultures Techniques améliorées

Deux saisons dans l’année Sols fertiles, opportunités pour le potager

Malgré cette caractérisation, et en raison de la très grande taille de la zone d’étude par rapport au petit nombre de villages visités, il est impossible à ce stade d’affirmer que les habitants d’une zone sont plus susceptibles d’être vulnérables que ceux de l’autre zone. Pour définir les régions prioritaires en terme d’amélioration de la sécurité alimentaire de ménages vulnérables, il convient d’approfondir les investigations. Le chapitre suivant présente les principaux résultats obtenus au cours des entretiens individuels. Tout au long de son développement, la pertinence de la distinction ci-dessus et les principales caractéristiques dégagées seront vérifiées.

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IV. Caractéristiques de la population enquêtée L’objectif de cette partie est de présenter et interpréter les résultats obtenus auprès des 101 ménages interrogés, tout en gardant comme cadre de lecture la distinction entre les deux grands systèmes (système « savane » représenté par 4 villages donc environ 40 ménages et système « forêt » représenté par 6 villages, donc environ 60 ménages). Les domaines traités sont la composition des familles, les systèmes de culture (superficies et productions), les usages des récoltes, les rations alimentaires et les revenus et dépenses. L’analyse aboutit sur une typologie des ménages, proposée dans le paragraphe IV.7. IV. 1. Composition des familles Sur les 101 ménages interrogés individuellement, la taille moyenne des familles, c’est-à-dire le nombre de personnes qui participent à un même repas, est de 6, parmi lesquels en moyenne 3 sont des actifs, c’est-à-dire des adultes et des adolescents qui participent aux différentes activités agricoles et non agricoles dont vit la famille. La polygamie existe, et même si elle est peu répandue en importance, les familles polygames étaient présentes dans la plupart des villages visités. Le phénomène d’exode des chefs de famille (surtout les jeunes pères qui partent sur des périodes de plusieurs mois ou années en Angola pour les exploitations de diamant) montre également une extension importante, avec des conséquences souvent néfastes sur les jeunes mères restées seules au village avec leurs enfants, et devant assumer seules les besoins de la famille. En moyenne sur les 101 familles interrogées, les superficies emblavées chaque année par actif sont de 47 ares en forêt, contre 83 en savane. Les superficies moyennes par ménage sont données dans le paragraphe suivant.

IV. 2. Systèmes de culture Les deux graphiques suivants représentent respectivement les superficies emblavées et les productions annuelles par culture et par ménage.

121

92

79

97

170

157

77

98

45

64

133

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

Manioc Maïs Arachide Courge Voandzo Niebe Millet

supe

rfic

ies

en a

res

Système "FORÊT"Système "SAVANE"

Figure 4 : Superficies moyennes emblavées par culture et par ménage

Parmi les ménages enquêtés, très peu pratiquaient le niébé, le riz et le voandzou dans les systèmes de forêt. Même si ces cultures existent, le faible nombre de ménages concernés ne permet pas de présenter des résultats représentatifs. Les superficies emblavées en arachide et en courge sont identiques dans les deux systèmes, tandis que celles emblavées en manioc et maïs sont largement supérieures en savane.

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La monographie de la province de 2005 donne des estimations des superficies emblavées par famille pour le manioc, le maïs et l’arachide à respectivement 80, 50 et 20 ares, ce qui est très inférieur aux chiffres présentés ci-dessus. Cette différence peut s’expliquer par deux phénomènes. Les superficies ont été mal estimées, dans un sens ou dans l’autre. Au cours des entretiens de la présente évaluation, les personnes interrogées estimaient visuellement (en indiquant des repères à l’enquêteur comme « d’ici à l’arbre ») les côtés de leurs parcelles. Une autre explication peut être également que les superficies mises en culture dans le Kwilu sont plus élevées par rapport à la moyenne de la province, ce qui pourrait éventuellement arriver si l’intérêt porté aux activités agricoles était très supérieur chez les familles du Kwilu par rapport aux familles du reste de la province.

140

185

24

244

87

46

144

19

684

0

100

200

300

400

500

600

700

800

Maïs Arachide Courge Voandzo Niebe Millet

prod

uctio

ns e

n kg

Système "FORÊT"Système "SAVANE"

Figure 5 : Productions annuelles moyennes par culture et par ménage

2,07

2,88

0,26

2,16

1,62

0,62

3,83

0,37

7,32

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

6,00

7,00

8,00

Maïs Arachide Courge Voandzo Niebe Millet

rend

emen

ts e

n kg

/are

Système "FORÊT"Système "SAVANE"

Figure 6 : Rendements moyens par culture

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La production annuelle de manioc est impossible à estimer pour une famille, car les réserves sont en champ et la récolte dure toute l’année. La production de maïs suit la même évolution que les superficies emblavées, ce qui donne des rendements comparables.

L’arachide et la courge, elles, montrent des différences de rendements entre les deux systèmes : l’arachide a un meilleur rendement en forêt, et la courge en savane. Même si les superficies emblavées sont identiques dans les deux systèmes pour ces deux cultures, il semble que la fertilité des sols de la forêt profite à la croissance de l’arachide, tandis que l’application de techniques élaborées en savane favorise la production de courge. En effet, en forêt, la courge est la dernière culture semée, dans les espaces laissés entre le manioc, le maïs et l’arachide, tandis qu’en savane, les densités de semis de la courge doivent être plus importants étant donné qu’on trouve des associations plus simples comme courge, manioc et maïs ou courge et voandzou.

Hormis ces différences de production entre les deux systèmes, les quantités sont globalement très faibles au vu des superficies emblavées et de la taille des familles. Le tableau suivant reprend les rendements précédents ainsi que les rendements estimés dans la monographie de 2005 (pour le district de Kwilu) et le rapport 2004 de l’inspectorat agricole du Kwilu.

Tableau VI : Comparaison entre différentes estimations de rendements (tous exprimés en T/ha) maïs arachide courge voandzou niébé millet

Évaluation ACF (moyenne savane et forêt) 0,21 0,23 0,04 0,38 0,04 0,73 Monographie 0,78 0,83 ND 0,46 0,33 0,48

Inspectorat Agricole ND 0,76 0,52 0,44 0,37 0,67 Cette comparaison montre, pour les ménages enquêtés, des rendements particulièrement bas pour la courge et le niébé. Les superficies sont peut-être un peu surestimées, mais pas au point de donner des rendements si bas. Il y a donc un problème dans la mise en culture de ces deux variétés, et ceci en savane comme en forêt pour la courge. Les hypothèses expliquant ces chiffres sont en particulier la densité de semis très faible du fait des associations pratiquées, ainsi que la dégénérescence des variétés, phénomène non quantifié au cours de l’évaluation, mais évoqué plusieurs fois par les villageois. Le maïs et l’arachide présentent des rendements également faibles par rapport aux autres estimations, mais dans une moindre mesure que pour la courge et le niébé. Ceci peut s’expliquer par le fait que ces deux cultures sont parmi les cultures prioritaires pour chaque foyer, donc par rapport à la courge et au niébé qui apparaissent comme secondaires, les densités de semis sont certainement plus proches des optima. Mais ici aussi, il existe un problème de rendement de ces deux cultures. Seul le rendement du millet calculé avec les résultats de l’enquête est supérieur aux autres estimations, ce qui malmène par ailleurs l’hypothèse d’une sous-estimation des superficies, car dans ce cas elle aurait dû être constatée pour toutes les cultures. Au cours de l’évaluation, la culture de millet a été rencontrée dans les 4 villages du territoire de Gungu, où elle semble particulièrement développée et où les conditions environnementales sont tout à fait propices par rapport aux autres territoires du district. Ces résultats sont difficiles à interpréter, dans le sens où on ne connaît pas précisément les méthodologies des estimations de la monographie et du rapport de l’inspectorat. Ceci dit, elles mettent indubitablement en évidence un problème de production pour les cultures prioritaires que sont le maïs et l’arachide (surtout en savane pour l’arachide), ainsi que pour celles plus secondaires de la courge (surtout en forêt) et du niébé (ce dernier en savane surtout).

IV. 3. Usages des récoltes Les deux graphiques suivants présentent les parts moyennes des destinations des productions pour les deux systèmes. Ces destinations sont de trois ordres : la consommation, la vente et le stockage qui, dans la majorité des cas a pour but la conservation des semences pour la saison prochaine. Pour le millet en savane, et parfois pour l’arachide en forêt, les parts stockées sont destinées aux prochains semis et à la consommation (stocks encore en cours de consommation).

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6774

38

78

3315

25

9

0

11

37

13

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

manioc maïs arachide courge

stockageventeconsommation

Figure 7 : Destinations des récoltes (système « forêt »)

7166

5055

6471

61

29

16

2422

15

16

19

0

1826 23 21

1320

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

manioc maïs arachide courge voandzou niébé millet

stockageventeconsommation

Figure 8 : Destination des récoltes (système « savane »)

Ce graphique montre qu’entre les deux systèmes, les parts vendues pour l’ensemble des cultures sont globalement les mêmes, sauf pour la courge, qui semble plus vendue en savane, peut-être du fait de son meilleur rendement. Par contre, l’arachide, qui pourtant produit moins en savane, semble aussi vendue en savane qu’en forêt. Ce phénomène appelle une décision stratégique de chaque foyer, et laisse supposer que l’arachide est réellement utilisée comme une source de revenus et si sa production est mauvaise c’est la consommation qui sera moins importante. Alors que la courge, là où elle produit moins, est moins vendue. Le tableau suivant, en reprenant les productions et les prix de vente locaux de ces productions, donne une estimation des revenus obtenus dans les deux systèmes de la vente des récoltes.

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Tableau VII : Estimation des revenus tirés de la vente des récoltes Système « FORÊT » Système « SAVANE »

Cultures Production (kg)

Part vendue

(%)

Prix de vente (FC)

Recettes (FC)

Production (kg)

Part vendue

(%)

Prix de vente (FC)

Recettes (FC)

Maïs 140 15 50 1050 244 16 50 1952 Arachide 185 25 151 6984 87 24 400 8352 Courge 24 9 467 1009 46 22 238 2409

Voandzou - - - - 144 15 40 864 Niébé - - - - 19 16 100 304 Millet - - - - 684 19 18 2339

TOTAL - - - 9043 - - - 16220 Les résultats obtenus dans ce tableau sont marquants dans la différence entre les deux systèmes : les revenus tirés de la vente des récoltes seraient presque deux fois plus importants en savane qu’en forêt. Ce tableau ne tient pas compte des productions de manioc puisqu’elles n’ont pas pu être estimées. Ceci dit, le rendement du manioc est moins bon en savane mais les superficies emblavées sont plus importantes. Il est donc difficile de dire si les recettes tirées de la vente du manioc sont significativement différentes entre les deux systèmes, en l’occurrence plus faibles en savane ou pas. Par contre, l’écart entre les deux estimations précédentes des recettes totales est d’environ 7000 FC, ce qui, pour un prix de vente du manioc d’environ 50 FC/kg, ne représente que 140 kg de manioc, largement faciles à vendre en une année. Donc, même si l’écart entre la savane et la forêt semble important sur ce tableau, il est important de le nuancer en tenant compte de l’influence de la vente du manioc, qui est de loin la première culture de rente et dont l’estimation des recettes issues de sa vente doit augmenter notablement les revenus estimés ci-dessus. IV. 4. Elevage Le tableau suivant donne, parmi les 101 ménages interrogés, les nombres de ménages possédant les différentes espèces animales et les nombres moyens d’individus.

Tableau VIII : Cheptel possédé par les ménages interrogés

Volaille En % du total Chèvres En % du

total Porcs En % du total Bovins

Nombre de familles qui en possèdent 85 84% 39 38% 4 3% 1

Nombre moyen d’individus par famille 7 2 6 4

Selon les commentaires des villageois, les animaux sont victimes de nombreuses maladies, en particulier la peste sur les caprins et la grippe aviaire. Aucune structure d’encadrement n’existe, les produits vétérinaires ne sont pas disponibles, et le mode d’élevage est très peu évolué : divagation simple des animaux. IV. 5. Ration alimentaire des ménages interrogés En moyenne, au moment de l’enquête, les adultes prennent 2 repas par jour et les enfants 3, les extrêmes rencontrés, pour les enfants comme pour les adultes, étant de 1 et 5 repas par jour. Au cours des entretiens individuels, les denrées consommées durant les dernières 24 heures ont été listées et leurs quantités estimées à partir des mesures locales (en particulier le sakombi pour les farines). L’essentiel des repas est constitué de farine (à base de manioc et maïs en forêt et à base de manioc et millet en savane), accompagnée de feuilles (manioc, amarante, fougère), d’huile de palme et rarement de poisson (toujours en très petites quantités). Pour l’interprétation des résultats qui suivent, il est important de garder à l’esprit que la période d’enquête correspond à la période de pénurie de tout ce qu’on appelle les condiments. Dans certains villages, on a cité la consommation parfois de pâte seule, et des aliments de substitution faisaient partie des repas au moment du passage de l’équipe : par exemple le « sadi sadi » dans la zone de Gungu, ce sont des fleurs séchées consommées spécialement à cette période quand les feuilles sont rares. La composition moyenne de la ration des dernières 24 heures est présentée dans le tableau suivant.

Tableau IX : Caractérisation de la ration alimentaire individuelle journalière Apports par personne et par jour Énergie (en kcal) % protides % lipides % glucides

Résultats obtenus 2790 6 4 90 Résultats réévalués 1812 8 7 85 Recommandations 2500 à 3000 10 à 15 30 à 35 55

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Les résultats obtenus montrent en tout premier lieu un déséquilibre très important entre les trois grands éléments nutritifs, avec une part considérable de glucides, fournis principalement par les farines. Les parts de protides et lipides sont beaucoup trop faibles pour garantir une bonne santé. Cependant, l’énergie journalière est conforme aux besoins moyens, ce qui indique un biais dans ces résultats. En effet, si chaque individu consommait en moyenne 2790 kcal par jour, la province ne connaîtrait pas la situation nutritionnelle alarmante révélée par les enquêtes des derniers mois. Il y a donc eu surestimation des quantités consommées. Pour approfondir les causes de cette erreur, une simulation est proposée. L’énergie calculée provient en grande partie des farines, puisque leurs quantités dans la ration sont généralement très importantes par rapport aux autres composants (plus d’1 kg de farine contre 200 g de poisson, 400 g de feuilles et 50 g d’huile), et les valeurs énergétiques de ces farines sont parmi les coefficients les plus importants. Si on estime que les nombres de sakombis ont été surestimés pour ces farines et qu’on recalcule l’apport énergétique avec des quantités diminuées de 50 % par exemple pour la farine de manioc (ce qui est exagéré mais permet de comprendre les tendances), on obtient un apport énergétique journalier de 1812 kcal par personne, ce qui semble plus cohérant avec la situation nutritionnelle locale. Par contre, le déséquilibre des nutriments reste très marqué, avec 85 % de glucides, 7 % de lipides et 8 % de protides. En conclusion, même si les résultats semblent comporter un biais en ce qui concerne l’apport énergétique, le déséquilibre de la ration est évident, et met en évidence une grande insuffisance en protides et lipides. Au cours des entretiens individuels, la fréquence hebdomadaire de consommation des grands groupes d’aliments a également été relevée. En moyenne sur la centaine de ménages interrogés, elle est de 7 jours par semaine pour les aliments glucidiques (les tubercules et céréales), 1.8 jours pour les aliments protéiques (poisson, viande…), 5.6 jours pour les aliments lipidiques (huile de palme en particulier), et 6.3 jours pour les aliments riches en sels minéraux (les feuilles). Le tableau suivant détaille ce résultat moyen en fonction de la part tirée de la vente des récoltes dans les recettes annuelles, et ceci pour les deux systèmes savane et forêt.

Tableau X : Consommation des quatre groupes d’aliments en fonction des types de revenus Système « FORÊT »

Fréquences hebdomadaires de consommation des quatre groupes d’aliments Part de la vente des récoltes

dans les recettes annuelles Répartition des

ménages interrogés Glucides Protides Lipides Sels minéraux 80 à 100 % 30% 7 1,41 6,12 6,53 50 à 80 % 24% 7 2,23 6,38 6,61 30 à 50 % 24% 7 2,69 5,92 6,3 0 à 30 % 22% 7 2,5 6,58 6,33

Système « SAVANE » Fréquences hebdomadaires de consommation des quatre

groupes d’aliments Part de la vente des récoltes dans les recettes annuelles

Répartition des ménages interrogés Glucides Protides Lipides Sels minéraux

80 à 100 % 13% 7 0,2 3,8 6,6 50 à 80 % 10% 7 0,5 5,5 6,5 30 à 50 % 44% 7 1,76 5,53 6,24 0 à 30 % 33% 7 1,77 5,38 6,46

Ce tableau montre un phénomène intéressant en particulier pour les aliments protéiques. En savane comme en forêt, les gens qui vivent de la vente des récoltes à moins de 50 % mangent à peu près les différents aliments à la même fréquence. Par contre, pour les ménages qui vivent majoritairement de la vente des récoltes, la fréquence de consommation des aliments protéiques diminue quand la part de la vente des récoltes dans les recettes annuelles augmente. Ce constat suggère que les revenus tirés exclusivement ou majoritairement de la vente des récoltes ne permettent pas aux familles d’acheter les aliments protéiques dont elles ont besoin, le poisson et la viande en particulier. Le deuxième point important révélé par ce tableau est la plus faible fréquence de consommation des aliments protéiques (et lipidiques dans une moindre mesure) chez les ménages vivant dans les zones de savane. Ce phénomène peut être expliqué par la disponibilité en aliments contenant des protéines animales, en particulier le gibier plus rare en savane, ainsi que les poissons.

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IV. 6. Dépenses et recettes Les deux graphiques suivants montrent la répartition des sources de revenus annuels pour les ménages interrogés.

54%

12%

9%

2%

2%

21%

vente des récoltesvente de poissonvente de l'huile de palmevente du vin de palmevente de bétailautres

Figure 9 : Origines des recettes annuelles pour les ménages du système forêt

40%

22%

3%

5%

3%

27%

vente des récoltesvente de poissonvente de l'huile de palmevente du vin de palmevente de bétailautres

Figure 10 : Origines des recettes annuelles pour les ménages du système savane

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La partie désignée « autres » regroupe les activités salariées, le petit commerce et l’artisanat. Même si les pourcentages moyens sont importants dans les deux systèmes, ils ne concernent qu’un faible de nombre de familles parmi la centaine interrogée, et pour ces ménages, les revenus tirés de la partie « autres » sont de loin les plus importants. L’analyse se focalise donc sur les autres sources de revenus, qui concernent la grande majorité de la population.

Les résultats montrent quelques différences entre les deux systèmes. En savane, la part tirée de la vente des récoltes est moins importante, au profit de celle tirée de la vente des poissons. Par contre, la vente du vin et de l’huile sont plus faibles. Dans les deux systèmes, la vente de bétail est minoritaire dans les recettes annuelles des ménages. Ces différences entre les deux systèmes ne sont pas réellement significatives, car elles sont la conséquence de disponibilités (en palmiers, en cours d’eau pour la pêche) qui sont très variables géographiquement et donc non représentées dans un échantillon de 10 villages. Donc, pour les deux systèmes, c’est la vente des récoltes qui apporte l’essentiel des revenus, suivie de la vente de poissons (pêche et/ou pisciculture), elle-même suivie de la vente d’huile et de vin en fonction de la présence des palmiers, et en dernier arrive la vente de bétail. Le graphique suivant indique la part des différentes dépenses, sans distinguer les systèmes savane et forêt car les chiffres sont comparables.

39%

23%

21%

17%

éducationnourrituresantéautres (habillement, fêtes…)

Figure 11 : Répartition des dépenses annuelles pour les ménages interrogés

C’est donc l’éducation qui représente les plus grandes dépenses pour les familles, suivie de l’achat de nourriture, puis de la santé. L’origine des recettes n’a pas d’influence sur la part des dépenses comme le montre le graphique ci-dessous. Les affectations d’argent et leur hiérarchisation sont donc globalement les mêmes quels que soient les revenus. Ce sont tout simplement les montants qui sont susceptibles de changer en fonction des recettes annuelles.

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33,4

38,7

33

32,3

28,0

19,1

26

24,4

22,4

21,9

21,1

23,5

16,2

20,4

19,9

19,8

0% 20% 40% 60% 80% 100%

80 à 100 %

50 à 80 %

30 à 50 %

0 à 30 %

Part

de

la v

ente

des

réco

ltes

dans

les

rece

ttes

annu

elle

s

éducationsanténourriturehabits, fêtes...

Figure 12 : Répartition des dépenses en fonction de la part de la vente des récoltes dans les recettes annuelles

Les revenus et dépenses annuelles moyennes n’ont pu être chiffrés au cours de cette évaluation, mais certains prix donnent des idées et tendances sur une série de frais incompressibles par rapport aux recettes supposées. Ces estimations sont regroupées dans le tableau suivant.

Tableau XI : Estimations des montants des revenus et dépenses annuels par ménage

Estimation de quelques dépenses (FC) Part dans les

dépenses annuelles (%)

Montants correspondants (FC)

Minerval (exemple pour 2 enfants en primaire et 1 en secondaire) 11000 à 15000

Autres frais scolaires (paiement des examens, frais de rentrée scolaire) 8000 à 30000

39 19000 à 45000

Prix des soins de santé (1 consultation pour 1 personne avec l’achat des

médicaments) 1200 à 6000 21 10000 à 24000 = 4 à 5

soins par an

Prix d’une ration moyenne pour un jour : poisson séché, tomate en boîte, oignon,

piment, huile 500

Autres aliments : 200 g de bœuf 340 à 500

23 11000 à 27000 = 30 à 75 FC par jour

Total des dépenses annuelles 100 48000 à 115000

Estimation de quelques recettes (FC) Part dans les

recettes annuelles (%)

Montants correspondants (FC)

Vente de manioc (300 kg sur une année) 15000

Vente des autres récoltes (valeurs estimées dans la partie IV.3) 9000 à 16000

49 24000 à 31000

Prix d’1 kg de poisson frais 1000 à 2000 16 8000 à 10000 = 10 kg de poisson frais

Prix d’1 poule 1000 à 2000 Prix d’1 chèvre 15000 à 25000 2 1000 à 1200 = 1 poule

Total des recettes annuelles 100 48000 à 63000

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Le cheminement pour élaborer ce tableau est le suivant :

- Les frais d’enseignement appelés minerval sont de 11 000 à 15 000 FC par an pour par exemple deux enfants en primaire et un en secondaire en fonction des différentes filières.

- Selon le témoignage de plusieurs villageois enquêtés, l’argent tiré de la vente du manioc sert à couvrir ces frais, ce qui correspondrait à la vente d’une production d’environ 300 kg sur une année, ce qui est cohérant.

- Les autres frais scolaires peuvent être estimés de 8 000 à 30 000 en fonction des niveaux d’étude. Ce qui fait que les dépenses annuelles totales pour l’éducation seraient de 19 000 à 45 000 FC, ce qui, selon les résultats des questionnaires, correspond à 39 % des dépenses annuelles.

- A partir de ce chiffre, on peut calculer les autres proportions des dépenses et les comparer aux quelques prix connus. 100 % des dépenses correspondent donc à 48 000 à 115 000 FC par an et par foyer. 21 % des dépenses vont aux frais de santé, ce qui correspondrait à environ quatre à cinq soins par an (10 000 à 24 000 FC), ce qui semble cohérant. Les frais pour l’achat de nourriture représentent eux 23 % des dépenses, c’est-à-dire 11 000 à 27 000 FC par an, ce qui fait une moyenne de 30 à 75 FC par jour. Ce dernier montant est très faible par rapport au prix théorique d’une ration relativement équilibrée (environ 10 fois moins), mais tout à fait corrélé aux résultats obtenus sur les rations alimentaires.

- Concernant les recettes, on peut estimer sans trop d’erreur la vente totale des récoltes en une année à 24 000 à 31 000 FC par an, ce qui représente selon les résultats de l’enquête 49 % des recettes annuelles des ménages.

- Les 100 % donnent donc des recettes annuelles totales de 48 000 à 63 000 FC (fourchette de l’ordre de grandeur de celle des dépenses). La vente de poisson, qui représente 16 %, correspondrait donc à des gains de 8 000 à 10 000 FC par an, soient environ 10 kg de poisson frais vendus en une année. Cette estimation n’est pas non plus incohérente. Concernant le bétail, qui ne fournit que 2 % des recettes, sa vente correspondrait à 1000 à 1200 FC/an, ce qui représente tout juste une poule. Ce résultat est un peu faible, mais si on n’oublie pas que plus de 20 % des ménages ne possèdent aucun animal, il reste cohérant en tant que moyenne.

Même si ces chiffres ne sont que des fourchettes de montants collectés auprès de diverses sources, ils montrent quand même que les recettes couvrent globalement les dépenses, ou en tout cas qu’il n’y a pas de différence incohérente entre l’argent gagné et les achats et les paiements. Par contre, il apparaît clairement que les revenus tirés et la part de ces revenus consacrée à l’achat de nourriture, ne permettent absolument pas de consommer un repas équilibré chaque jour. Enfin, la part des dépenses liées à l’alimentation, étant donné que les autres frais sont relativement constants d’un ménage à l’autre, est celle qui est le plus susceptible de varier en fonction des revenus du ménage.

IV. 7. Proposition d’une typologie des ménages

Au cours des entretiens de groupe dans les villages, un exercice de classement de la population du village en groupes de vulnérabilités différentes a été mené. La synthèse des résultats obtenus au cours de cet exercice et celle des informations des paragraphes précédents permettent de proposer la typologie suivante, avec des estimations du pourcentage de chaque type.

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Tableau XII : Typologie des ménages

Ménage très vulnérable Ménage vulnérable Ménage non

vulnérable Composition de la

famille Femmes seules avec

enfants Ménage complet Ménage complet

Activités menées Agriculture

exclusivement par les femmes

Agriculture par les femmes, pisciculture et/ou tirage du vin et/ou cueillette des noix et/ou

chasse et pêche par les hommes

Agriculture, petit commerce, activité

salariée…

Systèmes de culture

Superficies peu importantes en forêt

car difficultés de déboisement

Grandes superficies

Plus ou moins grandes superficies puisque

l’agriculture n’est pas prioritaire

Bétail possédé Aucun Quelques poules et/ou chèvres

Cheptel important (plus de cinq chèvres,

et parfois porcs, bovins…)

Part de la vente des récoltes dans les

recettes annuelles 100 % 50 à 80 % Moins de 50 %

Caractérisation de la ration alimentaire et

risque de malnutrition

Ration très déséquilibrée, très fort

risque Ration déséquilibrée, fort risque Ration équilibrée,

risque faible

Proportions des différents types 20 % 40 à 60 % 20 à 40 %

Cette typologie ne présente pas de distinction entre les systèmes savane et forêt. Comme précisé précédemment, il est impossible au vu de cette analyse de définir si les ménages d’une des deux zones sont susceptibles d’être plus vulnérables que ceux de l’autre zone. D’autre part, parmi tous les résultats présentés dans la partie IV, si plusieurs d’entre eux confirment la distinction savane et forêt et leurs caractéristiques, aucun ne permet d’avancer des hypothèses de vulnérabilité spécifique à un système ou à l’autre. C’est donc la typologie des ménages seule qui peut donner ces tendances.

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V. Conclusions et recommandations La conclusion de tous ces résultats, les interprétations en termes de causes de la vulnérabilité et des risques de malnutrition, ainsi que la hiérarchisation des problèmes exprimée par les villageois et les patients et patientes des CNT sont synthétisées dans la figure suivante.

Risques de malnutritionInsécurité alimentaire

Ration alimentaire peu riche et dRation alimentaire peu riche et dééssééquilibrquilibrééee

MaladiesNaissances rapprochées

Faibles revenusFaibles revenusFaible production pourFaible production pour

certaines cultures (courge, nicertaines cultures (courge, niéébbéé, ma, maïïs,s,arachide, cultures maraarachide, cultures maraîîchchèères)res)

Faible disponibilitFaible disponibilitééen ben béétail et poissonstail et poissons

Habitudes alimentairesHabitudes alimentaireset manque de recetteset manque de recettes

Faible production piscicoleÉlevage peu développé

Absence des structures d’encadrement et techniques

non optimalesPeu d’accès aux intrants

(géniteurs, alevins, produits vétérinaires, outils)

Problèmes de logement, eau potable, hygiène, difficulté d’accès aux soins

Prix de vente des récoltes très faiblesDifficulté physique d’évacuation des produits (stockage,

longues distances, routes impraticables, peu de véhicules)Rareté des acheteurs, marchés rares et peu fournis

Pratique du troc, tracasseries, chômage et peu d’activitésgénératrices de revenus à part la vente des récoltes

Faible fertilité des sols, pénurie de terres fertilesDégénérescence des variétés

Techniques non optimalesDécouragement à la production à cause

des difficultés d’évacuation

Risques de malnutritionInsécurité alimentaire

Ration alimentaire peu riche et dRation alimentaire peu riche et dééssééquilibrquilibrééee

MaladiesNaissances rapprochées

Faibles revenusFaibles revenusFaible production pourFaible production pour

certaines cultures (courge, nicertaines cultures (courge, niéébbéé, ma, maïïs,s,arachide, cultures maraarachide, cultures maraîîchchèères)res)

Faible disponibilitFaible disponibilitééen ben béétail et poissonstail et poissons

Habitudes alimentairesHabitudes alimentaireset manque de recetteset manque de recettes

Faible production piscicoleÉlevage peu développé

Absence des structures d’encadrement et techniques

non optimalesPeu d’accès aux intrants

(géniteurs, alevins, produits vétérinaires, outils)

Problèmes de logement, eau potable, hygiène, difficulté d’accès aux soins

Prix de vente des récoltes très faiblesDifficulté physique d’évacuation des produits (stockage,

longues distances, routes impraticables, peu de véhicules)Rareté des acheteurs, marchés rares et peu fournis

Pratique du troc, tracasseries, chômage et peu d’activitésgénératrices de revenus à part la vente des récoltes

Faible fertilité des sols, pénurie de terres fertilesDégénérescence des variétés

Techniques non optimalesDécouragement à la production à cause

des difficultés d’évacuation

Figure 13 : Arbre à problèmes synthétique

Cet arbre à problèmes synthétique fait apparaître quatre grands groupes de facteurs qui favorisent la consommation d’une alimentation insuffisante et peu diversifiée. Il s’agît des problèmes de faiblesse des revenus, de production agricole insuffisante, de production animale également insuffisante et d’habitudes alimentaires à la défaveur de la consommation d’aliments nutritifs. Concernant ce dernier point, aucun indicateur n’a été relevé pour caractériser le phénomène, mais au cours des entretiens et des investigations, plusieurs éléments révélateurs sont apparus, comme par exemple le manque de recettes culinaires pour l’arachide, l’interdiction de consommer des œufs pour les femmes enceintes et les enfants, l’habitude de peu consommer le haricot, les productions maraîchères… Les trois autres facteurs ont été illustrés dans les paragraphes précédents, et en particulier la faiblesse des revenus est un élément systématiquement cité et explicité par les villageois. Les problèmes de production agricole n’ont été évoqués que dans quatre villages ainsi que dans les CNT. Face à cette problématique aux composantes nombreuses et variées, et dans le souci de venir en aide aux populations les plus vulnérables pour réduire durablement les risques de malnutrition et l’insécurité alimentaire chronique, les recommandations suivantes, basées sur les quatre principaux facteurs énoncés plus haut, sont formulées au terme de ce rapport :

1. Améliorer la production agricole : végétale (vivrière et maraîchère) et animale. Les activités pour atteindre cet objectif peuvent être des formations techniques couplées à des distributions : (i) formations sur les techniques culturales améliorées (semis en ligne, associations optimales, cultures pures en fonction des contextes écologiques…), formations sur la conduite du petit élevage (alimentation, traitement des maladies, gestion du bétail…), formation sur la pisciculture (construction des étangs, alimentation, alevinage, pêches…), formation sur la conduite des cultures maraîchères, (ii) distributions d’animaux (dont géniteurs), distributions d’alevins,

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distributions de semences vivrières de qualité, distribution de semences maraîchères, éventuellement d’outils…

2. De manière obligatoirement couplée au point précédent, améliorer la gestion post-récolte et

favoriser le stockage, éventuellement la conservation et la transformation pour certains produits maraîchers, et surtout l’exportation de toutes les productions (végétales et animales). Cet objectif peut être atteint à travers des activités de construction de dépôts communautaires, appui organisationnel et formations des comités de gestion, appui financier pour le premier transport des productions et encadrement sans appui financier pour les suivants, encadrement en gestion financière pour la redistribution des recettes… Pour la production animale, la gestion du bétail peut être encouragée au niveau individuel, tandis qu’une production piscicole associative pour les plus vulnérables fournirait de grandes quantités de poisson à conserver et exporter en commun. Le risque de ne pas soutenir la gestion post-récolte et l’exportation tout en améliorant la production est tout simplement de décourager les agriculteurs à fournir des efforts pour produire en grandes quantités. Le problème des faibles revenus dans les causes de l’insécurité alimentaire semble à ce jour bien plus important que celui des faibles productions.

3. Chaque villageois impliqué dans une ou plusieurs des activités citées précédemment devra

également bénéficier de sensibilisations ou formations sur la santé et la nutrition, ainsi que de séances de démonstrations culinaires, afin que chacun dispose des moyens de bien gérer sa production entre les parts vendues et consommées. L’objectif direct de ces activités est l’amélioration de l’équilibre de la ration alimentaire à partir du renforcement des productions.

4. L’approche retenue devrait s’appuyer sur les assises sociales existantes. En effet, la cohésion est

forte dans les villages et les niveaux de vie des villageois sont plutôt homogènes. Afin de garantir la réussite des activités, il est nécessaire d’impliquer toute la communauté, privilégier beaucoup d’efforts dans peu de villages plutôt que peu de personnes concernées dans beaucoup de villages. Ceci se justifie par, premièrement le fait que les critères de vulnérabilité pour l’identification des bénéficiaires seraient très difficiles à choisir dans le cas d’une grande extension géographique. La sélection entraînerait par ailleurs des jalousies légitimes puisque les niveaux de vulnérabilité sont très proches. Deuxièmement, l’acceptation du projet et sa réussite dans un village peut avoir rapidement des répercussions très positives sur les villages environnants, ne serait-ce qu’à travers la réplication des techniques utilisées, l’organisation pour la gestion post-récolte… Ensuite, au sein d’un même village, il sera possible de toucher les différentes catégories de familles et de répondre à leurs besoins particuliers : pour les « très vulnérables » spécifiquement (tels que définis dans la typologie), il est recommandé de développer le petit élevage, ainsi que les activités de pisciculture en commun, afin de diversifier les revenus et d’offrir rapidement un capital anti-crise. Pour les « vulnérables », le petit élevage est également recommandé. Pour tous, les sensibilisations, et les formations techniques (en particulier agricoles), ainsi que la gestion post-récolte et l’exportation répondraient aux besoins communs de la grande majorité des villageois. Concernant le petit élevage, celui-ci est recommandé dans le sens où il représente en tout premier lieu un capital anti-crise et donc un allègement pour les familles en cas de difficulté. Mais à long terme, son développement, couplé aux sensibilisations sur la santé et la nutrition, peut avoir un impact sur la disponibilité locale en aliments protéiques et leur consommation par les ménages. Une dernière remarque concernant le mode de distribution du cheptel : il devrait dans la mesure du possible être établi dans un souci de recapitalisation générale et pas seulement individuelle.

5. Pour palier aux difficultés de s’approvisionner en produits de première nécessité (savon, sucre…),

des boutiques pourraient être ouvertes en tant qu’activité génératrice de revenus dans certains villages où l’organisation de la communauté est très bonne. Ce genre d’activité ne peut être mis en place à court terme car il nécessite d’abord que l’argent se soit remis à circuler dans le village pour que la boutique (ou toute autre AGR) soit rentable. En attendant, une solution intermédiaire est, pour chaque client qui a déposé des productions dans le hangar communautaire, de déduire l’achat des produits de la boutique des recettes tirées de la vente en commun des récoltes.

6. Enfin, deux aspects nécessiteraient des investigations supplémentaires. Il s’agît d’approfondir le

zonage géographique et de comprendre si des implications existent en terme de vulnérabilité de la population. Le deuxième aspect concerne les questions liées à l’eau et à l’hygiène. Même si une évaluation complète n’est peut être pas nécessaire, il serait intéressant de collecter les chiffres des cas de diarrhées par zone, voire par aire de santé, afin de voir s’il existe des foyers prioritaires.

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ANNEXES

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Annexe I.1 : Questionnaire individuel Enquêteur : …………………… N° questionnaire : ……….. Place de la personne interrogée dans le ménage : ….……………………..………. Combien de personnes participent aux repas dans votre foyer ? ……..……… Parmi eux, combien sont capables de travailler ? ………..…… Quelles sont les principales activités dans votre famille (par ordre d’importance) ? …………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………. I. Exploitation agricole Combien de parcelles cultivez-vous (y compris celles en jachère) ? ………………………

Parcelle N°1 N°2 N°3 N°4 N°5Taille

approximative

Type de sol et de zone écologique, estimation de la

fertilité

Temps nécessaire pour y aller

Mode d’acquisition de la

terre

Cultures (détailler par saison, mettre

en évidence les associations)

Utilisation d’un fertilisant (min ou

org)

Observations

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Est-ce qu’on cultive parfois des légumes dans l’enclos ?

Culture Production à la dernière récolte

Origine des Semences

Consommation Vente Troc Don

Stockage (dans quel but)

Destinations de la

production (%)

Autre (préciser)

Observations (maladie, mauvaise production…)

Combien d’animaux possédez-vous (lister le nombre par espèce) ? …………………………..................................................................................... ………………………………………………………………………………………………….....................................................................................

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II. Gestion des recettes et des dépenses Origine des recettes annuelles Ordre % Origine des dépenses annuelles Ordre %

Vente de récolte Achat de nourriture Vente de bétail Santé

Vente des produits de la pêche Education Vente des produits de la chasse Fêtes

Activité commerciale Crédits Activité salariée Location de terres

Vente de biens non productifs Achat de biens productifs Vente de biens productifs Achat de biens non productifs

Retour d’un exode Achat de bétail Perception d’un loyer Paiement de salaire

Aide, don Dons Remboursement d’un prêt Activité commerciale

Autres (préciser)

Autres (préciser)

Troc inclus (pour ce tableau, noter d’abord les thèmes cités spontanément et relever l’ordre d’importance ; ensuite, pour les principaux, évaluer les proportions) Parmi ces recettes et ces dépenses, lesquelles sont concernées par le troc ? (estimer la nature et la quantité des produits échangés sur une année) …………………………………………... ………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………….. III. Eau et assainissementAu cours des trois derniers mois, y a-t-il eu un décès dans votre famille ? ……………………. Si oui, quel âge avait la personne décédée ? ……..…………………………………………….. Quelle était la cause du décès ? ……………………………………………………………….... Combien de fois par jour allez-vous chercher de l’eau pour la famille ? ……………………… Quelle quantité rapportez-vous à chaque fois ? ………………………………………………... Combien de temps jusqu’au point d’eau ? …………………………………………………….. Combien de familles viennent à ce même point d’eau ? ………………………………………. Est-ce que vous traitez (décantation, ébullition) l’eau avant de la consommer ? ……………… ………………………………………………………………………………………………….. Est-ce que les membres de la famille se lavent les mains avec du savon avant les repas ? ……. Est-ce que vous possédez une latrine ? …………………… Une douche ? …………………… Quelle est la consommation de savon par mois pour la famille ? ……………………………… Observations ……………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... IV. Situation nutritionnelle et alimentaire Au cours des 12 derniers mois, l’un de vos enfants a-t-il fréquenté un centre nutritionnel ? (si plusieurs enfants, indiquer combien) …………………………………………...

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Composition de la ration des 24 dernières heures (cocher pour chaque denrée et estimer les quantités totales pour tous les repas de toute la famille) :

Nb repas

Manioc farine

Maïs Farine …

Enfants

Adultes

Quantité totale

Fréquence des consommations

Nb de jours par semaine Si 0, estimer autre fréquence

Glucides, céréales, féculents 0 1 2 3 4 5 6 7

Protéines (viande, poisson, œufs, haricot, arachide) 0 1 2 3 4 5 6 7

Lipides, huiles dont celle d’arachide 0 1 2 3 4 5 6 7

Sels minéraux, légumes, feuilles vertes, fruits 0 1 2 3 4 5 6 7

V. Contraintes et stratégies d’adaptation Quelles sont les principales difficultés que connaît votre famille ? …………………………… …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... Avez-vous connu une situation difficile dans le passé ? ………………………… Si oui, quelles en étaient les principales causes et quelles stratégies avez-vous adoptées (cf. tableau) ? ……………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………………………... Stratégie Ordre prioritaire Vente de produits (récoltes) Vente de produits (bétail) Vente de biens productifs Vente de biens non productifs Changement du régime alimentaire (précisez) Diminution du nb de repas/j Exode (précisez : destination, durée, membres concernés) Emprunts Aides gratuites Autres (précisez) Faites-vous ou avez-vous fait partie d’un projet de développement rural ? Si oui, quelles expériences (bonnes ou mauvaises) en avez-vous tiré ? ………………………………………. ………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………….. Observations générales ………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………………………..

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Annexe I.2 : Guide pour les entretiens de groupe 1. Présentation de la mission d’évaluation et du déroulement de l’entretien

2. Rapide présentation de chaque membre du groupe et de ses activités principales

3. Informations générales sur le village :

- nombre de familles

- nombre et qualité des points d’eau

4. Définition du calendrier des activités, périodes de ventes et achats, charges de travail, maladies, soudure…

5. Principaux problèmes auxquels les villageois sont confrontés, liste puis hiérarchisation en causes et

conséquences

6. Définition d’une catégorisation économique des familles du village, pourcentages des ménages « riches »,

« moyens » et « pauvres », et caractéristiques de chaque catégorie.

7. Historique des différents projets qui sont intervenus dans le village

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Annexe I.3 : Répartition géographique des dix villages et des six marchés enquêtés 0 50

i

Bulungu

ntaire – Kwilu – RDC – 2007

N Villages 100 Km

Marchés

o

i

Genda I

Kabalamba

Longo Pindi

Mbondo

Kandal village

Mundonda Kayanda

Kiyaka

Ngamba KisendaKik

Kisamba Matuta

Kipas

Kikwit

andj

Gungu

Kandal

Mosang

34

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Annexe II.1 : Découpage administratif de la Province de Bandundu

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Annexe II.2 : Principales voies de communication dans la province de Bandundu

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Annexe II. 3 : Productions et rendements par territoire des principales cultures de la province (données monographie 2005)

Productions annuelles de manioc par territoire

Plus de 500 000 400 000 à 500 000 200 000 à 400 000 Moins de 200 000

200 km

N

Production en tonnes

Rendements du manioc par territoire

Plus de 12 000 10 000 à 12 000 8 000 à 12 000 6 000 à 8 000

200 km

N

Rendement en tonnes par hectare

Rendement en tonnes par hectare Plus de 12 000 10 000 à 12 000 8 000 à 12 000 6 000 à 8 000

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Productions annuelles de maïs par territoire

200 km

N

Plus de 25 000 15 000 à 25 000 5 000 à 15 000 Moins de 5 000

Production en tonnes

Rendements du maïs par territoire

200 km

N

Rendement en tonnes par hectare

Plus de 0,8 0,7 à 0,8 0,6 à 0,7

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Productions annuelles de riz par territoire

200 km

N

Production en tonnes

Plus de 10 000 5 000 à 10 000 Moins de 5 000

Rendements du riz par territoire

200 km

N

Plus de 0,8 0,7 à 0,8 0,6 à 0,7 0,5 à 0,6

Rendement en tonnes par hectare

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Productions annuelles d’arachide par territoire

200 km

N

Production en tonnes

Plus de 15 000 10 000 à 15 000 5 000 à 10 000 Moins de 5 000

Rendements de l’arachide par territoire

200 km

N

Plus de 0,8 0,7 à 0,8 0,6 à 0,7

Rendement en tonnes par hectare

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Productions annuelles de millet par territoire

200 km

N

Plus de 15 000 5 000 à 15 000 Moins de 5 000

Production en tonnes

Rendements du millet par territoire

200 km

N

Rendement en tonnes par hectare Plus de 0,5 0,4 à 0,5 0,3 à 0,4 0,2 à 0,3

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Productions annuelles de voandzou par territoire

200 km

N

Production en tonnes Plus de 200 100 à 200 50 à 100 Moins de 50

Rendements du voandzou par territoire

200 km

N

Plus de 0,5 0,4 à 0,5 0,3 à 0,4

Rendement en tonnes par hectare

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Productions annuelles de niébé par territoire

200 km

N

Plus de 1 000 600 à 1 000 200 à 600 Moins de 200

Production en tonnes

Rendements du niébé par territoire

200 km

N

Rendement en tonnes par hectare Plus de 0,5 0,4 à 0,5 0,3 à 0,4 0,2 à 0,3

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BIBLIOGRAPHIE Monographie de la province de Bandundu, Ministère du Plan, avril 2005 Rapport annuel 2004, Inspectorat Agricole du District de Kwilu, 2005 Rapport d’enquêtes nutritionnelles anthropométriques, Zones de santé de Mosango et de Vanga, octobre 2006, ACF Enquête nutritionnelle anthropométrique, Résumé exécutif, Zone de santé de Gungu, mai 2007, ACF Enquête nutritionnelle anthropométrique, Résumé exécutif, Zone de santé d’Idiofa, mai 2007, ACF

LISTE DES ILLUSTRATIONS Tableau I : Caractérisation des systèmes de culture rencontrés…………………………………………………. 9 Tableau II : Calendrier agricole du système « forêt »…………………………………………………………… 10 Tableau III : Calendrier agricole du système « savane »………………………………………………………... 10 Tableau IV : Autres activités et composantes saisonnières…………………………………………………….. 11 Tableau V : Synthèse des caractéristiques des deux grandes zones agro-écologiques…………………………. 14 Tableau VI : Comparaison entre différentes estimations de rendements (tous exprimés en T/ha)……………... 17 Tableau VII : Estimation des revenus tirés de la vente des récoltes……………………………………………. 19 Tableau VIII : Cheptel possédé par les ménages interrogés……………………………………………………. 19 Tableau IX : Caractérisation de la ration alimentaire individuelle journalière…………………………………. 19 Tableau X : Consommation des quatre groupes d’aliments en fonction des types de revenus………………… 20 Tableau XI : Estimations des montants des revenus et dépenses annuels par ménage…………………………. 23 Tableau XII : Typologie des ménages………………………………………………………………………….. 25 Figure 1 : Carte de localisation des marchés enquêtés et importances relatives……………………………….. 12 Figure 2 : Prix des principales productions locales sur les marchés enquêtés………………………………….. 13 Figure 3 : Prix de quelques produits d’achat sur les marchés enquêtés………………………………………… 14 Figure 4 : Superficies moyennes emblavées par culture et par ménage………………………………………… 15 Figure 5 : Productions annuelles moyennes par culture et par ménage………………………………………… 16 Figure 6 : Rendements moyens par culture…………………………………………………………………….. 16 Figure 7 : Destinations des récoltes (système « forêt »)………………………………………………………… 18 Figure 8 : Destination des récoltes (système « savane »)………………………………………………………. 18 Figure 9 : Origines des recettes annuelles pour les ménages du système forêt………………………………… 21 Figure 10 : Origines des recettes annuelles pour les ménages du système savane…………………………….. 21 Figure 11 : Répartition des dépenses annuelles pour les ménages interrogés………………………………….. 22 Figure 12 : Répartition des dépenses en fonction de la part de la vente des récoltes dans les recettes annuelles. 23 Figure 13 : Arbre à problèmes synthétique…………………………………………………………………….. 26

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