Usages individuels et collectifs des TIC pour la santé

La formation en question

Robert PICARDDr en Sciences de Gestion

CGIET

Plan de l’exposé

1. Contexte de l’étude

2. Méthodologie

3. Résultats

4. Discussion

1. Contexte de l’étude

• Étude DGRI : « Valeur de la recherche en STIC pour la santé et l’autonomie » (Programme CGIET 2009)

• Importante dimension « terrain» autour des attentes des professionnels

• Entretiens ouverts, non directifs, permettant de faire émerger des thèmes spontanés

• Parmi ceux-ci : la formation

2. Méthodologie• Étude qualitative• Transcription de 30 entretiens conduits

auprès de professionnels de terrain• Sélection des verbatim touchant à

l’apprentissage et à la formation TIC (90 items)

• Regroupement des verbatim par « affinité » pour faire émerger des problématiques communes.

2. Méthodologie

• 6 médecins (dont 5 hospitaliers)

• 3 cadres supérieurs • 6 cadres de santé• 3 infirmières (dont une en

EHPAD)• 2 aides soignantes• 1 animatrice EHPAD• 1 secrétaire médicale

• 1 assistante sociale (CHU)• 1 ergothérapeute• 1 kinésithérapeute• 1 pharmacien-conseil en

officine• 1 dentiste • 2 cadres informaticiens

hospitaliers• 1 cadre d’établissement de

formation

Les personnes rencontrées

2. MéthodologieRemarques• Pas de question a priori sur les thèmes

« formation » ou « formation TIC »• Thème émergeant spontanément chez 90 % des

personnes rencontréesD’où• Réflexions orientées « valeur de la formation »

plutôt qu’à la pédagogie ou autres caractéristiques• Frontière floue entre formation « à »

l’informatique et formation « par » l’informatique

3. Résultats

1. Appropriation des outils

2. Diffusion des usages

3. Défis de la formation

4. Enjeux stratégiques

3. Résultats3.1. Appropriation des outils

Coller au concret, au spécifique, motive et rend les choses faciles, mais pose des problèmes au niveau de la mobilité des professionnels.

• La motivation des professionnels non médicaux, formés tardivement aux technologies, n’est guère prise en compte, alors que des leviers existent

• L’appropriation des outils n’est pas difficile lorsqu’elle est associée à un usage concret. En même temps, les outils intégrant les spécificités des services sont sources de difficultés pour les nouveaux, notamment les intérimaires.

• Il faut à la fois apprendre l’usage des outils – ce qui peut être rapide – et s’en servir aussitôt pour en tirer parti.

3. Résultats3.2. Diffusion des usages

Le manque d’échanges entre professionnels de santé freine la diffusion des outils et des formations à leur usage : la France est en retard

• La communication entre les différents groupes de professionnels, y compris les informaticiens, est limitée, alors que c’est la pratique et l’entraide qui rend les gens compétents dans l’usage des outils.

• La pénétration des technologies de formation, y compris celles spécifiques à l’apprentissage des professionnels de santé (simulation) est lente : la France est en retard.

• Les technologies et les outils sont aujourd’hui très divers et mal connus des professionnels, malgré l’impact qu’ils ont potentiellement. Il faudrait que les praticiens communiquent entre eux sur ces outils et les formations à leur usage.

3. Résultats3.3. Défis de la formation

La diversité des outils, l’hétérogénéité des populations, génèrent de l’anxiété chez les étudiants et les formateurs : tels sont les défis à relever dans la formation aux TIC de santé.

• La sensibilité à l’informatique est hétérogène chez les professionnels de santé. Ceci, joint à la banalisation des outils chez les étudiants, dans les professions de santé, en formation, interpelle les formateurs.

• L’informatisation est porteuse d’anxiété chez les professionnels qui doivent apprendre à utiliser les outils pour accéder à l’information utile, et chez les formateurs dont elles transforment le métier.

• L’arrivée des technologies dans les services s’assortit d’une entrée des TIC dans les programmes de formation, à un niveau généraliste, qui ne s’adapte pas assez vite aux nouvelles générations.

3. Résultats3.4. Enjeux stratégiques (1)

La place des outils TIC dans le savoir médical biaise la vision qu’en ont les médecins : les outils de simulation, qui motivent les professionnels, pourraient changer la donne

• La présence limitée des outils dans le savoir médical conduit à une vision réductrice de leur valeur et de leur complexité par les médecins, et des réticences à l’usage. Le développement des outils de simulation pourrait changer la donne.

• La formation professionnelle par les technologies de simulation, révolutionnaire, motive les professionnels de santé, alors que la dimension informationnelle est difficile à intégrer à ce niveau.

3. Résultats3.4. Enjeux stratégiques (2)

La diffusion des outils et des formations requiert des changements et l’implication des dirigeants ; ceux-ci ne sont pas formés à ces aspects.

• Les établissements ne s’engagent pas assez en propre dans l’adaptation des outils et des formations associées. Les professionnels s’en inquiètent mais s’expriment peu à ce sujet.

• Les outils valent par l’usage qu’en font les personnes, les équipes, et au travers des changements organisationnels qu’ils permettent. La formation des cadres et dirigeants n’aborde pas les TIC sous cet angle.

4. Discussion

Limite des résultats• Diversité des personnes, mais pas de

représentativité statistique• Étude « dérivée » d’une enquête non centrée

sur la formation, d’où des imprécisions• Notamment, assimilation entre

« informatique », « dispositifs », « aides techniques » autour de la notion d’outil TIC

4. Discussion

Conclusion :Derrière la formation « aux » TIC ou « par

les » TIC……une thématique prégnante :

« Faire évoluer la formation professionnelle des métiers de la santé en intégrant les TIC »