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Quelles sont les mesures de biosécuritéintéressantes à prendre en compte ?

Guy-Pierre MARTINEAUDMV, PhD, Diplomate ECPHM

«La maîtrise sanitaire d’un élevage de lapins en 2010 »ASFC

1er juin 2010, Paris


« Il est plus facile de donner le bon conseil que le bon exemple »

même si …

• Selon le principe de précaution: toutes !

• Selon une approche épidémio-clinique: très peu !– Une affaire de Raison et non pas d’envisager toutes les

raisons


« Le mot "principe" donne une connotation scientifique et rationnelle à des attitudes qui sont scientifiques et totalement irrationnelles ».

Le principe de précaution :piège à c…

Claude Allègre (L’Express, 16/11/2001)

Risques sanitaires par rapport aux : Notion de maladies « tensiogènes » (App, SDRP)

Un sujet essentiel« Ce qui est simple est faux mais ce qui est compliqué est inutile » (Paul Valéry)

• Recherche– Beaucoup d’informations– Beaucoup d’articles

• Médecine porcine>90% / SDRPv

• Clinique– Beaucoup d’idées reçues– Beaucoup d’hypothèses– Beaucoup d’imprécisions,

d’imperfectionset d’incertitudes

• « Country effect »– SDRPv (Amérique du Nord)

– Pédiluve (France)

La biosécurité: une affaire de raisons

Biosécurité, une affaire de raisons

• Le risque « zéro » n’existe pas• La Raison versus les raisons susceptibles

d’expliciter la contamination d’un élevage

American Association of Swine Veterinarians 2010

Qu’est-ce que la biosécurité ?• Biosécurité, c’est l’ensemble des mesures

prises pour– Empêcher l’introduction d’un nouvel agent

infectieux dans un élevageBiosécurité externe

et aussi– Limiter la diffusion des maladies déjà présentes à

l’intérieur de l’élevageBiosécurité interne

la biosécurité contribue donc au maintien de la santé en élevage

Quelles maladies / infections ?• Santé animale

1. Maladies réglementées : MADO ?2. Les maladies « à fort impact économique » ?3. Les maladies d’élevage ?

• Santé publique– Zoonoses : salmonelles surtout– Sécurité des aliments– Grippe A/ H1N1 nouveau variant

(différence lapin/porc)

1. Maladies réglementées : MADO• En général : maladies bien connues, statuts

sanitaires pays-région-élevage connus • Sauf en période épidémique, risque limité

2. Les maladies « à fort impact économique »• Lesquelles prendre en compte ?• Connaissances moindres des voies de

contamination• Statuts zone géographique, élevages pas toujours

bien connu

Quelles maladies / infections ? (1/3)

3. Les maladies d’élevage :– Agents pathogènes omniprésents– Expression clinique liée à conduite d’élevage

• Diarrhées néonatales, de sevrage, …• Maladies respiratoires• Maladies cutanées• Maladies génito-urinaires

⇒Ne les prend pas toujours en compte⇒Mais frontière parfois bien floue


– Définir des mesures de protection en fonction des voies potentielles d’introduction des agents pathogènes

– Propagation d’un agent pathogène

Source(Animal malade ou porteur sain)

Matières virulentes

Cible

Réservoirs

Multiplicationdes agents infectieux

Contaminationpar les agents infectieux

Conservationdes agents infectieux

Transmissiondes agents infectieux Vecteurs


Conclusion (2009) de François MADEC sur la Biosécurité

- La protection des élevages à l’égard des contaminations venant de l’extérieur requiert l’application d’un ensemble de règles

- Pour l’essentiel, les connaissances sont là et des recommandations peuvent être formulées

- Difficulté d’inscrire ces mesures dans la pratique : poids des habitudes, rôle des lois de l’économie…

- Cohérence dans leur mise en œuvre

- Responsabilisation des opérateurs

• de la zone géographique– Densité élevages

• du statut de la zone– Exp : SDRP

• de l’agent étiologique– Modalités de transmission– Transmission aérienne

• pathologie respiratoire > digestive• pathologie virale > bactérienne

La biosécurité est spécifique (1/2)

La biosécurité est spécifique (2/2)

• du type d’élevage– Plein-air : Brucellose porcine– Multi - espèces : Salmonelles

• Porc volailles bovins

• de l’actualité (évolue dans le temps)– Nouvelles pathologies : PCV2– Modifications entourages : nouveaux élevages,

changement statut zone– Evolutions connaissances : SDRP et voie aérienne

• Des maladies apparaissent– SDRP / MAP

• Des maladies disparaissent (en France)– Dysenterie porcine à B. hyodysenteriae

(même si …)• Des maladies évoluent

– Maladie de Glässer à Haemophilus parasuis

La biosécurité et actualité … porcines

• SDRP– Virus à géographie limitée– Variabilité de souches– Hautement infectieux– Biosécurité spécifique très

étudiée – Entrave aux échanges

• PCAD (ex-MAP)– Virus à géographie élargie– Variabilité de souches– Infectivité inconnue– Biosécurité spécifique

inconnue– Peu d’entrave


• Les informations sur la biosécurité centrées sur le SDRP


• Pourquoi le SDRP si important en Amérique du Nord ?– Virulence du SDRPv (souches « SAMS »)– Taille d’élevage x Maladie dévastatrice– Variabilité des souches versus la vaccination– Extrême « infectiosité »

Hazard Identification

Hazard Characterization Exposure Assessment

Risk Characterization


• Pourquoi les recherches sur la biosécuritévis-à-vis du SDRP si importantes en Amérique du Nord ?– Eradication « relativement » facile– Recontamination « relativement » facile

• Malgré des mesures de biosécurité• Contamination indirecte

• 2006: Les américains découvrent la filtration– Nombreuses recherches


1 2 3

4 5 6

Les voies de contamination

Tout est vrai mais il faut relativiser-dans le temps-selon le pays-selon la région-selon le type d’élevage-selon l’élevage-selon l’éleveur

• Les points de passage :cohérence avec la protection

générale de la zonepassage véhicule ou passage piétonnotion de contrôle d’accès

Lavage bottes ou chaussures

– Point d’eau, lave-bottes ou petit nettoyeur HP– Pédiluves

• A l’intérieur des bâtiments : à l’abri – Eau, UV, matières organiques, froid

• Les renouveler régulièrement : durée de vie courte des désinfectant = 3-4 j

• A renouveler 2 fois/sem ou dès que sale• Lavage bottes ou chaussures avant utilisation pédiluve• Temps d’action

– Bonne désinfection des bottes : • Laisser tremper la nuit dans désinfectant

– Rangement bottes

“The type of disinfectant was irrelevant if manure was not removed from the surface of boots……Contaminated boot baths increased boot contamination during cleaning…”

MaternitéVerraterieGestantes Post-sevrage Engraissement

APPROCHE EN ANALYSE DE RISQUE

1-Evaluation du risque (Risk Assessment)-Doit être basé sur des bases scientifiques-Doit être documenté-Doit incorporer une méthodologie en 4 étapes

2-Management du risque (Risk Management)-Méthodes de prévention

3-Communication du risque (Risk Communication)-En amont-Au niveau production-En aval

Biosécurité, une affaire de raisons

• La Raison et la « Rationalité limitée »• Le risque « zéro » n’existe pas• La Raison versus les raisons susceptibles

d’expliciter la contamination d’un élevage

RISK ASSESSMENT

Hazard Identification

Hazard Characterization Exposure Assessment

Risk Characterization

Grands principes de la biosécurité

1. Organisation générale Biosécurité externeSituation, Maîtrise des circuits, Marche en avant,

sectorisation2. Gérer les intrants Biosécurité externe

1. Air Situation2. Personnel SAS3. Matériel SAS matériel4. Animaux élevages Quarantaine5. Semence Gestion IA6. Animaux sauvages Nuisibles, oiseaux7. Aliment Circuit, Silos…8. Eau Qualité, circuits…

Grands principes de la biosécurité

3. Gérer les sorties Biosécurité externe1. Porcs Local embarquement2. Cadavres Equarrissage3. Lisier Gestion effluents4. Déchets Gestion déchets

4. Freiner les contaminations intra-élevageBiosécurité interne

Hygiène matériel et personnelLogement et ConduiteNettoyage-désinfection ….

Organisation générale• Disposition des différents bâtiments ou secteurs

– Principe de la marche en avant• Des hommes et animaux du secteur le moins « contaminé » au plus

contaminé• Maternité gestante PS engraissement• Très lié à conception élevage, taille élevage, nombre de personnes

travaillant sur le site• Quai embarquement sans retour en arrière :

– Animaux, homme, matériel– Pas livraison animaux par quai

EngraissementPost-sevrage

MaternitéGestante

Quarantaine

Silos

Clôture

Locald'embarquement

Fosse àlisier

Aire d'équarissage

Sas

Vents dominants

Épandage de lisier autre élevage

Introduction d’animaux• Reproducteurs ou porcelets

– Statut sanitaire connu et contrôlé par rapport aux objectifs sanitaires

• Porcelets – Limiter le nombre d’origine– Conduite en tout plein-tout vide

• Reproducteurs : passage par quarantaine– Mais <50% des élevages porcins ont une « vraie »

quarantaine

Quarantaine : Livraison animaux

– Camion spécifique ou avec animaux issus d’élevage à statut sanitaire connu• Ne pas stationner à proximité d’un camion contenant des

porcs ou des reproducteurs– 1er élevage livré et si possible 1ère tournée de la

semaine– Livraison directe dans quarantaine ou sur quai de

réception– Chauffeur n’entre pas dans quarantaine et/ou

• Bottes et tenue spécifiques, point d’eau avec savon, pédiluve

Personnel

• Personnel : différents niveaux de sécurité1. Pas de contact direct avec un autre élevage

de la même espèce . Exp: porc porc2. Contact indirect avec autre élevage de la

même espèce. Personne de l’entourage proche

3. Contact direct avec autre élevage de la même espèce

• et statut sanitaire connu et au moins meilleur• et statut sanitaire inconnu et/ou moins bon

Sas d’entrée personnel

• Précautions visiteurs extérieurs– Personnes extérieures

• Limiter les personnes– Si personnes en contact avec d’autres élevages

• Délai de retrait avant visite 48 heures• Et si possible visite programmée le lundi matin • Feuille d’engagement sur ce délai

– Registre des visites– Attention pannes, visites d’urgence, maintenance

Haynes, Taylor, and Sackett (1979)“compliance in Health Care”

1422 références

Observance:Degré de concordance entre le comportementd’un individu et la recommendation médicale

57

La friction : Une technique efficace

Après Savon doux30 sec

Avantlavage

Après savonantiseptique

30 sec

Après friction30 sec

Elimination des bactéries

Des bijoux porteurs de germesP

hotos : C

HR

U Lille

L’aire d’équarrissage• Extérieur de l’élevage, le plus loin possible, à

l’écart vents dominants et entrées d’air– Container étanche avec couvercle, si possible réfrigéré– Cloche pas idéale

• Précautions– Mains, tenues, bottes après contact avec aire

équarrissage– Système de transfert : nettoyé-désinfecté– Bac et aire d’équarrissage : nettoyés-désinfectés après

chaque départ

La biosécurité et sa perception

• Perception par les acteurs au quotidien– Eleveurs / Techniciens

/ Vétérinaires• Perception par les

metteurs en scène– Groupements,

Vétérinaires

« La production de lapins s’est rationalisée à partir des années 80 avec la pratique de l’insémination artificielle et la conduite en bandes. Mais les contextes économique et sociétal nous imposent des remises en question de notre modélisation afin d’assurer la pérénnité de la filière » (A. Dronneau, SNGTV 2010)

FORD

RENAULT

3-Communication du risque (Risk Communication)-En amont-Au niveau production-En aval

Pré-conclusion• Biosécurité ne supprime pas les risques elle les

minimise– Stratégie: définir des règles en fonction des objectifs

sanitaires et des spécificités de chaque élevage– Tactique: cohérence des mesures en fonction des

équipements, moyens humains, organisation du travail : privilégier les règles de bon sens.

• Les mesures doivent être appliquées par tous. • Respect des recommandations = observances et dérives dans le

temps

• Intérêt des audits biosécurité et information régulières du personnel

• La biosécurité est une philosophie (Batista, 2009)– Philosophie du bon sens

• La biosécurité est opérationnelle / SDRP – Si le maillon le plus faible est identifié– Si le risque d’infection est évalué– Si le risque de ré-infection est évalué

• La biosécurité est toujours une œuvre inachevée• La biosécurité est essentielle

Conclusion (1/4)Attention aux usines à gaz

Conclusion (2/4)L’essentiel...demeure toujours le même…

Bible: Les soldats hébreux retournant de la guerredevaient flamber tout leur équipement et devaientPlonger leurs vêtements dans de l’eau bouillante.

Bible (Deutéronome): Les soldats hébreux ont reçudes pelles pour ensevelir leurs fèces.

Empereur Charles VI (1730) décréta que les écuriesqui abritaient des chevaux malades devaient être traitées

avec de la chaux vive

1-Evaluation du risque (Risk Assessment)

2-Management du risque (Risk Management)

3-Communication du risque (Risk Communication)

Conclusion (3/4)Approche en Analyse de risque

Permet d’appréhender le problème-avec de la méthode-avec une démarche scientifique-avec tous les acteurs

Conclusion (4/4)La Biosécurité n’est pas limitée au porc

Entre• Ce que j’ai pensé vous dire• Ce que je voulais vous dire• Ce que j’ai cru vous dire• Ce que je vous ai dit• Ce que vous aviez envie d’entendre• Ce que vous avez cru entendre• Ce que vous avez entendu• Ce que vous aviez envie de comprendre• Ce que vous avez cru comprendre• Ce que vous avez compris

Il y a 10 possibilités que nous ayons eu des difficultés à communiquer. J’ai essayé …

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