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par par QUEL BILAN CARBONE POUR NOTRE CONSOMMATION ? La question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre sera largement discutée dans les semaines à venir. Elle nous pousse naturellement à nous interroger sur le bilan carbone de notre consommation au quotidien. Comment le mesurer ? Comment évolue-t-il ces dernières années ? Et comment peut-on l’améliorer ? Pourquoi on en parle ? En vue de la conférence de la COP 21 à Paris, les Etats et les acteurs de l’environnement se préparent à de nouvelles négociations relatives au climat. Cet événement sera l’occasion de discussions pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. S’il s’agit d’un enjeu de taille pour tous les Etats, tous les acteurs économiques, de l’entreprise au citoyen- consommateur ont un rôle à jouer. Nos intervenants • Jean René Brunetière, Président de la Chaire économie du climat de l’Université Paris Dauphine. • Guillaume Bonnentien, Responsable de projets RSE chez EcoAct – expert « énergie- climat » • Patrice Geoffron, Professeur à l’université Paris Dauphine. • Gilles Mergy, délégué général de l’Association des Régions de France. • Thomas Pocher et Vincent de Guitarre, propriétaires de magasins E.Leclerc. QUEL BILAN CARBONE POUR NOTRE CONSOMMATION ?

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parparQUEL BILAN CARBONE POUR NOTRE

CONSOMMATION ?

La question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre sera largement discutée dans les semaines à venir. Elle nous pousse naturellement à nous interroger sur le bilan carbone de notre consommation au quotidien. Comment le mesurer ? Comment évolue-t-il ces dernières années ? Et comment peut-on l’améliorer ?

Pourquoi on en parle ?

En vue de la conférence de la COP 21 à Paris, les Etats et les acteurs de l’environnement se préparent à de nouvelles négociations relatives au climat. Cet événement sera l’occasion de discussions pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. S’il s’agit d’un enjeu de taille pour tous les Etats, tous les acteurs économiques, de l’entreprise au citoyen-

consommateur ont un rôle à jouer.

Nos intervenants

• Jean René Brunetière, Président de la Chaire économie du climat de l’Université Paris Dauphine.• Guillaume Bonnentien, Responsable de projets RSE chez EcoAct – expert « énergie-climat »• Patrice Geoffron, Professeur à l’université Paris Dauphine.• Gilles Mergy, délégué général de l’Association des Régions de France.• Thomas Pocher et Vincent de Guitarre, propriétaires de magasins E.Leclerc.

QUEL BILAN CARBONE POUR NOTRE CONSOMMATION ?

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DOSSIER1. LE BILAN CARBONE AU QUOTIDIEN

Qu’est-ce que le bilan carbone ? Quelles mesures ?

Le Bilan Carbone est une méthode de mesure des émissions de gaz à effet de serre (GES) développée par l’ADEME depuis 2002. Elle permet de mesurer l’impact des activités sur le climat, et de mettre en place des actions visant à modifier les comportements, et à réduire les émissions de GES en se montrant plus respectueux de l’environnement (consommation d’électricité, trajets en voitures, quantité d’eau utilisée, etc). D’autres pays établissent des bilans carbone de manière assez similaire.Néanmoins, pour les comparaisons internationales, on utilise les inventaires des émissions de gaz à effet de serre, statistiques que les Etats doivent produire dans le cadre du protocole de Kyoto.

Bilan Carbone vs Empreinte Ecologique : 2 mesures distinctes

L’empreinte écologique est une mesure de la pression qu’exerce l’homme sur la nature, développée par le Global Footprint Network. Cet outil permet d’évaluer la consommation humaine des ressources naturelles et la capacité de ces ressources à se régénérer. Elle évalue la surface totale requise en hectares globaux (hag) par notre mode de vie pour produire les ressources que nous utilisons, répondre à notre besoin d’énergie et pour fournir l’espace nécessaire à nos infrastructures.Cet indicateur a été inventé au début des années 1990 par Mathis Wackernagel et William Rees, deux chercheurs nord-américains. Il a ensuite été popularisé par l’association mondiale WWF.

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POINT DE VUE : QU’EST-CE QUE LE BILAN CARBONE ? LE BILAN CARBONE EST-IL UNE NOTION PERTINENTE PAR RAPPORT À L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE ?

Jean René BrunetièrePrésident de la Chaire économie du climat de l’Université Paris Dauphine

Le « bilan carbone » est une méthode mise au point par Jean-Marc Jancovici, brevetée, et promue par l’ADEME qui permet d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre d’une entité (ménage, établissement, entreprise, collectivité, projet…). On choisit le périmètre de l’entité sur laquelle on fait le calcul. C’est un exercice utile dans le cadre d’un plan de réduction de ses émissions.Il y a d’autres méthodes d’évaluation des émissions de gaz à effet de serre, notamment les « inventaires » que chaque pays doit produire dans le cadre du protocole de Kyoto : c’est la quantité annuelle d’ « équivalent CO2 » émise sur le territoire du pays.L’empreinte écologique est une notion plus large : c’est une évaluation en hectares de la surface totale nécessaire pour satisfaire l’ensemble des besoins d’une entité (ville, population, organisme…) et absorber ses déchets. En croissance constante, elle dépasse d’ores et déjà la surface de la planète, cette empreinte écologique, même si son calcul fait l’objet de débats techniques, met en évidence un point essentiel : notre mode de développement n’est pas « soutenable ». « L’empreinte carbone » constitue le plus souvent une part majoritaire de l’empreinte écologique.

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POINT DE VUE : QUELS SONT LES PAYS QUI S’ENGAGENT LE PLUS DANS LA RÉDUCTION DE LEUR BILAN CARBONE ? ET AVEC QUELS RÉSULTATS ?

Jean René BrunetièrePrésident de la Chaire économie du climat de l’Université Paris Dauphine

Les « meilleurs élèves » sont la Suisse et les pays scandinaves. L’Union européenne fait des efforts non négligeables (-20 % en 2020, -40 % en 2030 par rapport à 1990). A l’approche de la COP 21 tous les pays ont été invités à mettre sur la table leurs prévisions et leurs engagements (les « INDC », intended nationally determined contribution) pour 2030. On observe, et c’est plutôt nouveau, que les plus grands Etats émetteurs (la Chine et les Etats-Unis, qui viennent de signer un accord sur le sujet) se montrent prêts à programmer des efforts substantiels, encore loin de ce qu’il faudrait pour atteindre l’objectif « -2°C », mais dénotant une première prise de conscience.Les pays en voie de développement (notamment l’Inde) estiment que ce n’est pas à eux en priorité de faire des efforts, car leurs émissions par tête sont encore faibles, et les besoins de leurs populations sont immenses.Enfin, de nombreux pays pauvres vont subir des conséquences graves du changement climatique (par exemple du fait de la montée du niveau des océans) et demandent qu’on leur apporte une aide financière pour s’adapter. A Copenhague, les pays développés ont promis 100 milliards de dollars aux pays pauvres à ce titre, mais ces fonds sont encore loin d’être sur la table.Tout cela fait partie des enjeux de la « COP21 ».

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POINT DE VUE : EST-IL POSSIBLE DE RÉALISER UN BILAN CARBONE À L’ÉCHELLE DE CHAQUE RÉGION ?

Gilles MergyDélégué général de l’Association des Régions de France

Oui bien sûr, et les Régions le font déjà, en partenariat avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). D’ailleurs le bilan des émissions de gaz à effet de serre est une obligation pour toutes les collectivités territoriales de plus de 50.000 habitants. Cela leur permet de piloter les engagements qu’elles prennent sur plusieurs années pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sur leur territoire. On le voit bien, le niveau régional est l’échelle pertinente pour agir contre le changement climatique. Les solutions sont d’abord locales avant d’être nationales ou internationales.

Le bilan carbone des Français

Entre 2008 et 2012, la consommation des français a beaucoup évolué selon les postes de dépenses énergétiques : certains ont augmenté, d’autre ont baissé :

• Le logement a perdu 14% des dépenses énergétiques grâce aux travaux de rénovation énergétique et la baisse de consommation de fioul.• Les produits informatiques sont le poste où il y a eu la plus grosse évolution avec une augmentation de 40%. Cette évolution s’explique par l’équipement des Français en télévisions à écran plat, smartphones et tablettes durant les 5 dernières années. • Le bilan carbone issu de la consommation de viande a baissé de 8%. En cause, la baisse de la consommation de bœuf par les français et une prise de conscience de la population vis-à-vis du manger local.• Le poste du transport en voiture a perdu 1%.• Le transport en avion a augmenté de 7%.• Les services de santé ont augmenté de 5%.

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Jean René BrunetièrePrésident de la Chaire économie du climat de l’Université Paris Dauphine

Les émissions de GES au niveau mondial (32.3 Mds tCO2 éq. en 2014) augmentent année après année, mais leur augmentation se ralentit sous l’effet pour partie du ralentissement de la croissance et des efforts d’économies d’émission. Il faudra qu’elles diminuent fortement et rapidement si l’on veut éviter de dépasser le seuil des 2°C de réchauffement moyen, considéré par le GIEC (Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) comme le seuil de la zone de grands dérèglements. En l’état, les chances de ne pas dépasser ce seuil sont aujourd’hui très faibles.L’Europe s’était fixé comme objectif de réduire ses émissions de 20 % entre 1990 et 2020, et elle est en voie de tenir cet engagement, qu’on peut juger trop peu ambitieux au regard de l’objectif « 2°C ». La France émet relativement peu de GES par habitant, grâce surtout au programme électronucléaire (5,56 t/habitant en 2010) et réduit ses émissions conformément aux engagements européens.En revanche, si l’on observe l’« empreinte carbone », en ajoutant les émissions « contenues » dans les produits importés, celle-ci ne cesse d’augmenter (+15% entre 1990 et 2010) : c’est entre autre l’effet des délocalisations industrielles.

POINT DE VUE : QUELLES SONT LES GRANDES TENDANCES ET ÉVOLUTIONS DU BILAN CARBONE EN FRANCE ET DANS LE MONDE CES 20 DERNIÈRES ANNÉES?

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Guillaume BonnentienResponsable de projets RSE chez EcoAct – expert « énergie-climat »

Certains diront que les émissions de la France ne sont qu’une toute petite goutte d’eau dans l’océan, comparés aux plus gros émetteurs de CO2 que sont la Chine, les Etats-Unis, la Russie ou l’Inde,… Ce n’est pas faux, puisque les activités françaises ne sont responsables que de moins de 2% des émissions mondiales. Néanmoins, la hausse des 2°C concernera tout le monde et pas uniquement les plus gros pollueurs. L’enjeu est planétaire, d’où l’importance de la COP21 en décembre.

DOSSIER2. COMMENT AMÉLIORER LE BILAN CARBONE DE NOTRE CONSOMMATION ?

Quels objectifs pour demain ?

Aujourd’hui la France émet relativement peu de gaz à effet de serre par habitant et réduit ses émissions conformément aux engagements européens. Des progrès ont également été réalisés pour améliorer le bilan carbone de l’appareil productif. Néanmoins de nombreux observateurs indiquent que des efforts supplémentaires méritent d’être entrepris.Selon l’Ademe, si la transition écologique perdure, l’empreinte carbone des Français peut être réduite de 17% en 2030 par rapport à 2007. Atteindre ces objectifs suppose des changements de l’économie et des modes de vie. Ainsi trois grands facteurs de changements sont à considérer pour réduire l’empreinte carbone : • Agir en priorité sur les deux secteurs les plus impactant : le bâtiment et la mobilité • Développer l’usage des transports en commun pour atteindre 28 % des déplacements en 2030 contre 21 % aujourd’hui, mais aussi encourager le vélo, la marche, l’autopartage et le covoiturage.• Allonger la durée de vie des produits et développer des filières de réemploi, de récupération et de valorisation

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Patrice Geoffron Professeur à l’université Paris Dauphine

Depuis le début de l’ère industrielle, il y a deux siècles, le monde a connu une formidable croissance économique, mais au prix d’émissions de CO2 (liées à la combustion du charbon, du pétrole et du gaz) qui menacent très gravement le climat. Il n’est désormais plus possible de produire et consommer sans tenir compte de l’empreinte carbonée de nos actions et il nous faut donc apprendre à « compter » et à nous adapter. La loi de 2015 sur la transition énergétique prévoit, notamment, de réduire les émissions de CO2 de 40% en 2030 et de consommer 30% d’énergies fossiles en moins. Il est également prévu d’accroître la taxe « carbone » qui est destinée à orienter nos choix vers des consommations moins carbonées : elle coûtera 100 €/tonne en 2030. Cette transition prendra du temps. Elle comportera des coûts: changer de voiture pour un véhicule hybride ou électrique, améliorer l’efficacité « thermique » de son logement. Et, pour les produits de grande consommation, les plus vertueux ne sont pas forcément les moins chers … Mais, tous ces efforts peuvent conduire à réorienter les consommations au profit de produits inscrits dans des circuits courts, c’est-à-dire plus largement élaborés en France et, donc, plus riches en emplois localisés dans l’Hexagone. Etre attentif au carbone peut, progressivement, bénéficier à la fois aux entreprises françaises et à leurs salariés.

Guillaume BonnentienResponsable de projets RSE chez EcoAct – expert « énergie-climat »

Les bénéfices des actions de réduction des émissions de GES sont multiples. Ils sont d’abord financiers. Que ce soit un particulier ou une entreprise, une action d’efficacité énergétique va permettre de réduire directement et de façon pérenne sa facture. Mais il y a également un nombre incalculable de co-bénéfices environnementaux et sociaux spécifiques à chaque action d’atténuation (amélioration du confort de vie, diminution de la pollution atmosphérique, création d’emplois locaux…).

POINT DE VUE: QUELS SONT LES COÛTS ET BÉNÉFICES D’UNE RÉDUCTION DU BILAN CARBONE ? POUR LES PARTICULIERS ET LES ENTREPRISES ?

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Un bilan carbone amélioré pour les grandes entreprises françaises

La plupart des grandes entreprises françaises ont obtenus des résultats significatifs dans la réduction de leurs émissions de CO2.

• En travaillant à l’amélioration énergétique de ses bâtiments et de ses data centers, Atos réduit ses émissions de 800 000 tonnes équivalent CO2 chaque année.• Grâce à de nombreuses mesures de réduction des émissions sur l’ensemble de l’appareil productif, Renault améliore son bilan de 800 millions de tonnes équivalent C02 e/an.• Le remplacement de matériaux et l’allègement des emballages de certains produits de la marque permettent à Danone de réduire son impact carbone de plus de 14 000 tonnes de CO2 e/an• L’amélioration des procédés industriels a permis à Schneider de réduire le taux de fuite de gaz SF6, dont le potentiel de réchauffement global est 22 800 fois supérieur au CO2, de 4% à 0,47% entre 2008 et 2014.

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Patrice Geoffron Professeur à l’université Paris Dauphine

Comme l’industrie agroalimentaire opère des processus de transformation complexes à partir de matières premières agricoles, la réduction de l’empreinte carbone peut être opérée à tous les niveaux de la « chaîne de valeur » : dans les usines au stade de la production de chaleur et de froid (via des équipements plus efficaces énergétiquement ou en produisant une partie de l’énergie, renouvelable, sur site), en réduisant les circuits logistiques (à la fois pour les produits finis, mais également pour les produits intermédiaires qui parcourent parfois de très longues distances), en simplifiant le conditionnement des produits, en valorisant les déchets (par exemple pour produire du biogaz). Ces industriels doivent anticiper, à mesure de la diffusion d’un étiquetage carbone à l’avenir, une évolution des attentes de consommateurs qui pourront alors discriminer les produits non pas seulement en fonction de l’attrait de leur emballage, mais également en considérant l’empreinte carbone affichée…

La réduction de l’empreinte écologique est un véritable enjeu pour les entreprises françaises. Nous avons interrogé nos intervenants sur cette question.

POINT DE VUE: COMMENT LES ENTREPRISES, EN PARTICULIER DANS LE DOMAINE DE L’AGROALIMENTAIRE, PEUVENT-ELLES RÉDUIRE LEUR EMPREINTE CARBONE ?

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Guillaume Bonnentien Responsable de projets RSE chez EcoAct – expert « énergie-climat »

« Les habitudes de consommation évoluent, les entreprises font l’objet de nombreuses pressions qui peuvent les exposer à des risques économiques et financiers à court et moyen terme. Les clients plus sensibles à l’environnement optent pour des produits et services plus respectueux des personnes et de la planète, les fournisseurs, sous-traitants et autres acteurs sont soucieux de travailler avec des entreprises engagées et responsables, les investisseurs se tournent vers les entreprises impliquées dans les nouvelles productions (éco-conception, éco-activités…), et la réglementation se fait plus contraignante (audit énergétique, bilan GES, …).

Aujourd’hui, un industriel doit prendre en compte tous ces éléments pour poursuivre une activité pérenne et respectueuse de l’environnement. Cela peut passer par les actions suivantes :

1 Un coproduit est une matière créé en même temps que la fabrication d’un produit principale, utilisable pour un usage particulier, comme les tourteaux de colza résultant de la fabrication d’huile et utilisés pour l’alimentation

animale.

• Récupérer la chaleur produite • Utiliser des technologies efficientes et peu énergivores (pour la production de froid, d’air comprimé, les lignes de conditionnement…)• Travailler en amont sur son approvisionnement en matière première et choisir des matières premières moins émettrices (protéines animales plus sobres en carbone, légumes de saison, choix de l’huile alimentaire, conservation réfrigérée plutôt que congelée…) ;• Valoriser les coproduits fournisseurs ;• Eco-concevoir les emballages ;• Mettre en place un logiciel d’optimisation des tournées (approvisionnements et usines) pour limiter les transports à vide et favoriser la multi modalité ;• Améliorer l’éco-efficience des sites de production et développer l’écologie industrielle et territoriale ;• Favoriser le déploiement de nouveaux modèles économiques basés sur l’économie circulaire : en développant les filières de récupération et de valorisation massive de ces emballages par exemple. »

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Guillaume Bonnentien Responsable de projets RSE chez EcoAct – expert « énergie-climat »

Au-delà des éco-gestes indispensables du quotidien (éteindre la lumière en quittant la pièce, ne pas laisser les équipements informatiques et HIFI en veille mais les éteindre, faire du covoiturage, privilégier le vélo et les transports en commun, …), je vais vous donner des actions clés qui peuvent vraiment faire une différence ! • Privilégier une alimentation responsable avec des produits de saison et de proximité

L’alimentation pèse très lourd dans notre empreinte carbone. En changeant nos habitudes alimentaires, nous pourrons réduire notre contribution à l’effet de serre. En tant que consommateurs responsables, nous pouvons orienter nos choix vers des produits moins émetteurs de gaz à effet de serre et limiter le gaspillage alimentaire. • Réduire, réutiliser, recycler, réparer, partager… :

Cela passe par apprendre ou réapprendre à bien trier les déchets (ampoules, carton, textile…) ; à composter en ville (avec un lombricomposteur à la maison, ou dans des composteurs collectifs) ou dans son jardin ; à réparer, réutiliser dans un Fab Lab ; partager plutôt qu’acheter...

POINT DE VUE: PAR QUELLES ACTIONS CONCRÈTES LES CITOYENS PEUVENT-ILS CONTRIBUER À RÉDUIRE LEUR BILAN CARBONE ?

Quels principes généraux pour améliorer le bilan des ménages ?

Un particulier peut à toutes les étapes de sa consommation influer sur sa consommation carbone. Tout d’abord, chacun peut prendre soin de la planète grâce à des petits gestes au quotidien. Nos experts donnent quelques conseils.

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Patrice Geoffron Professeur à l’université Paris Dauphine

Le citoyens sont déjà familiarisés avec certaines performances environnementales de leurs achats, notamment au moment de faire l’acquisition d’un logement, d’une voiture, de produits d’électroménager, … Certains sites, notamment celui de la SNCF, leur permettront également de comparer les émissions liées à différents modes de transport. Mais il faut bien admettre que, pour l’heure, beaucoup d’achats se font « à l’aveugle », c’est-à-dire sans indication de l’empreinte carbone : s’il est possible de choisir des ampoules plus ou moins performantes, il n’est généralement pas envisageable pour l’instant de comparer des yaourts entre eux. Le Grenelle de l’Environnement a prévu l’expérimentation d’un étiquetage « carbone » sur les produits du quotidien et l’Union européenne travaille également en ce sens. Il est toutefois possible d’acquérir dès à présent quelques réflexes : des produits régionaux seront transportés sur des distances plus réduites que ceux produits au bout du monde (d’où l’intérêt de manger des fruits de saison), des emballages allégés (par comparaison avec d’autres plus sophistiqués) présenteront une empreinte plus limitée, des emballages plastiques seront plus légers que des conditionnements en verre (et donc leur transport nécessitera moins d’énergie),… Surtout, les consommateurs devront veiller à la « fin de vie » de leurs produits en triant leurs déchets pour permettre leur recyclage ou, éventuellement, la production d’énergie à partir de cette ressource. Il faut bien avoir conscience que, pour l’ensemble de la société, cet apprentissage collectif prendra du temps. D’autant qu’il ne s’agira pas uniquement de veiller au contenu carbone, mais d’apprécier également la manière dont d’autres ressources (eau, biodiversité, …) sont susceptibles d’être aussi impactées. La grande distribution a un rôle essentiel à jouer de sensibilisation et d’accompagnement dans cette démarche. Mais, malgré ces difficultés, force est de constater que certains parties de l’Europe (Grande-Bretagne, Scandinavie, …) sont d’ores et déjà assez avancées.

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Gilles MergyDélégué général de l’Association des Régions de France

Il existe toute une palette de moyens pour atteindre cet objectif majeur pour la transition énergétique, du plus incitatif au plus contraignant. Les décisions sur la fiscalité carbone sont du ressort du gouvernement. Mais les démarches participatives pour inciter les citoyens à modifier leurs habitudes restent très efficaces, pour peu qu’elles soient partagées dans leurs objectifs et les moyens pour y parvenir.Ces dernières années les Régions ont multiplié les initiatives pour inciter les citoyens à changer de comportement. Elles le font déjà sur leur patrimoine immobilier propre, celui des lycées, qui représente 42 millions de mètres carrés, l’équivalent d’une ville de deux millions d’habitants ! Ainsi, les Régions ont revu leurs marchés d’énergie pour améliorer le bilan carbone de chaque lycée. Elles se mobilisent bien sûr aussi au travers de leurs investissements dans les transports propres, en premier lieu les TER. Mais elles agissent aussi pour rénover les logements et encourager les modes de vie durables. Ainsi, l’ambitieux plan « 100.000 logements » porté par la Région Nord-Pas-de-Calais dans son chantier de 3e révolution industrielle. Le programme Effilogis de la Région Franche-Comté pour accompagner les ménages à toutes les étapes de la rénovation énergétique de leur logement. Ou l’action Ecowatt en Bretagne, par laquelle les citoyens réduisent eux-mêmes leur consommation en période de forte pointe sur le réseau électrique.

POINT DE VUE: COMMENT INCITER LE CITOYEN À RÉDUIRE LE BILAN CARBONE LIÉ À SA CONSOMMATION ?

La compensation carbone, une solution ?

La compensation carbone est un processus volontaire qui permet aux particuliers et aux entreprises qui veulent lutter contre le réchauffement climatique de financer des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour concrétiser leurs actions, ces acteurs peuvent réaliser un projet dans un pays en voie de développement ou en France.

Plusieurs types de projets peuvent être financés :

- Captage de méthane - Boisement et reboisement - Développement des énergies renouvelables et de solutions de substitution énergétique (solaire, hydraulique, éolien, etc.) - Efficacité énergétique

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LE BILAN CARBONE DE L’ENSEIGNE E.LECLERC

L’enseigne E.Leclerc est bien consciente de la problématique des émissions de gaz à effet de serre et dans la grande distribution, la réduction des émissions passe principalement par celle de la consommation d’énergie. Aujourd’hui dix magasins ou centrales d’achats régionales sont certifiés ISO 50001 et trente-trois sont en cours de certification. Cette certification est basée sur l’amélioration continue de sa politique énergétique. Elle fixe un cadre d’exigence afin que l’établissement certifié puisse:

• Élaborer une politique pour une utilisation plus efficace de l’énergie ;• Fixer des cibles et des objectifs pour mettre en ?uvre la politique ;• S’appuyer sur des données pour mieux cerner les usages et la consommation énergétique et prendre des décisions nécessaires ;• Mesurer les résultats et examiner l’efficacité de la politique ; • Améliorer en continu le management de l’énergie.

Vincent de Guitarreprésident du magasin de Poitiers, qui vient de recevoir la certification ISO 50001

Qu’est-ce qui vous a décidé a passé à la certification ISO 50001 ?Notre magasin a été créé en 1972 à partir d’une structure datant du début des années 60. Il a évolué très régulièrement depuis, principalement pour répondre à des besoins commerciaux et améliorer le confort des clients et des collaborateurs. La réflexion sur l’’économie d’énergie est plus récente et nous sommes aujourd’hui beaucoup plus sensibilisés sur cette question. Nous avons donc pris la décision d’engager une réflexion globale dans le cadre de travaux de climatisation et de chauffage. Pour faire des économies d’énergie, mon grand-père me disait d’éteindre en sortant d’une pièce, c’était simple et logique. Faire la même chose à l’échelle d’une entreprise réclame une démarche structurée avec un process et une vision globale du sujet. Nous avons démarré en mars 2015 en réalisant un état des lieux, et mettant en place des outils de suivi. Naturellement on se projette à moyen et long terme.

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L’ensemble du magasin a été impliqué ? Oui, et c’est extrêmement important. Nous avions la volonté la volonté de créer un vrai projet d’entreprise et l’ensemble des collaborateurs ont été impliqués pour déterminer ce qui pouvait être fait en matière d’économie d’énergie par secteur. L’aspect environnemental a fait qu’il y a eu une excellente perception interne, plus que sur d’autres projets, avec une facilité de mise en œuvre. Tous sont moteurs et ont apportés beaucoup d’idées.

Quels sont les résultats espérés ? Il y a plusieurs aspects. Dans l’immédiat, cela améliore le rapport de tous à l’outil de travail et créé une véritable dynamique humaine. Cela est difficilement quantifiable mais c’est très important. Ensuite, nous espérons 20% d’économie d’énergie sur les 2 ans. Ce qui permettrait d’amortir en 3 ans les importants investissements que nous avons réalisés. C’est donc équilibrés et intéressant.

Concrètement qu’avez-vous fait ? Par ordre d’importance, nos principaux postes énergétiques sont les frigos, la climatisation et l’éclairage. Pour le froid, nous avons dû faire de très gros investissement mais finalement le principe est simple : on récupère dorénavant toute la chaleur produite par les centrales froid pour la transformer en chauffage magasin ! Nous avons aussi tenu à mélanger ces gros projets avec d’autres, plus petits, qui génèrent des économies plus marginales sur le papier mais qui mises bout à bout sont très importantes. Comme typiquement, l’extinction des écrans d’ordinateur le soir. Et d’un point de vue environnemental, ce type d’action prolonge également la vie du matériel !

Quelle est l’impact sur vos clients ?Évidemment, ce type d’engagement permet de « faire de l’image ». Mais nous avons aujourd’hui décidé de ne faire aucune communication à l’extérieur sur ce sujet. Nous mettons en œuvre et nous ne communiquerons que lorsque nous aurons des résultats solides et avérés.

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CONSOMMATION ?

Thomas PocherDirecteur des magasins E.Leclerc de Templeuve et Wattrelos

Quelles actions menez-vous pour diminuer les émissions carbone de vos magasins ?En 2008, à l’occasion du Grenelle de l’environnement, nous avons mené une expérimentation pilote d’affichage des bilans C02 des produits en rayon. Nous avons également réalisé à cette occasion le bilan carbone global du magasin. Les principales sources d’émissions viennent de notre consommation d’énergie et des fuites de gaz frigorigènes. Aussi nous avons mis en place dans nos magasins un système de réfrigération grâce au CO2 transcritique, qui en cas de fuite rejette jusqu’à 4 000 fois moins de carbone dans l’atmosphère. Nous travaillons aussi la récupération de chaleur pour diminuer notre consommation d’énergie. Ce sont des choses qui aujourd’hui sont prises en compte dès la conception de l’ensemble des nouveaux hypermarchés de l’enseigne. La difficulté aujourd’hui est de déployer ce type de solutions dans des bâtiments plus anciens.

Vous parliez de l’affichage des bilans CO2 des produits en rayon. Prenez-vous d’autres initiatives dans ce sens ?Nos clients n’attendent pas de nous la publication du résultat d’un calcul savant, mais des solutions concrètes. Nous devons satisfaire les besoins de tous sans culpabiliser personne et proposer les bonnes offres pour concilier les impératifs économiques et environnementaux. Nous nous appuyons sur deux leviers pour faire la différence : la consommation locale et la lutte contre le gaspillage. Grâce aux alliances locales avec les producteurs et transformateurs de la région, nous donnons de la visibilité à ces produits et le choix à nos clients. Le gaspillage est un grand combat et entraîne des émissions de carbone alarmantes. Jeter une tonne de marchandises, c’est aussi gaspiller les émissions carbones liés à leur production. En valorisant les invendus grâce aux dons on arrive à réduire ce passif de 75%.

Quel est l’importance d’améliorer votre bilan carbone ?Améliorer notre bilan carbone, c’est une vraie dimension de progrès. Nous sommes tous confrontés aux enjeux environnementaux et nous devons nous montrer exemplaire et pionnier. Nous ne communiquons pas trop là-dessus mais nous essayons à notre échelle de faire le petit plus concret qui change des choses, de valoriser des comportements vertueux de la part de nos collaborateurs et de nos clients. Cela donne véritablement du sens à notre métier.

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