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Numéro du projet 0324-2678 Projet d'investissement dans les filières Agricoles P.I.F.A. Rapport Du 3 Août au 8 Octobre 2005, Kigali, Rwanda Yves Busschaert Arnhem, Pays-Bas, Octobre, 2005 © Agriterra

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Numéro du projet 0324-2678

Projet d'investissement dans

les filières Agricoles P.I.F.A.

Rapport

Du 3 Août au 8 Octobre 2005, Kigali, Rwanda

Yves Busschaert

Arnhem, Pays-Bas, Octobre, 2005 © Agriterra

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Agriterra B.P.158

6800 AD Arnhem Willemsplein

43-11 Pays-Bas

Tél. +31 2644 55 445

Fax +31 264455978

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Données AgriStudies™

Auteur Titre Éditeur Pays Catégorie

: Yves Busschaert : Projet d'investissement dans les filières Agricoles P.I.F.A. : Agriterra : Rwanda : Commercialisation et développement institutionnel

(organisation/ environnement)

AMSS Association des Multiplicateurs des Semences Sélectionnées BAIR Bureau d'Appui aux Initiatives Rurales BNR Banque Nationale du Rwanda BOBP Bureau d'Orientation des Banques Populaires. BRD Banque Rwandaise de Développement. CAPMER Centre d'appui aux petites et moyennes entreprises du Rwanda CDC Comité de Développement Communautaire. CDMT Cadre des Dépenses à Moyen Terme CECMA Coopérative d'Exploitation et de Création de Marchés Agricoles CES Conservation des Eaux et des Sols. CIP Centre International de la Pomme de terre CIRAD Centre d'appui aux petites et moyennes entreprises du Rwanda CLECAM Caisse Locale d'Epargne et de Crédits Agricole et Mutuelle CNR Couvoir National de Rubirizi COCURIRWA Coopérative des cultivateurs du riz de Rwamagana COIMU Coopérative Ibukwa Muhinzi COODAF Coopérative de Développement Agriculture, Elevage et Forêt COOPEC Coopérative d'Epargne et de Crédit. COOPEDU Coopérative Duterimbere COTEMU Coopérative Terimbere Muhinzi CPRB Coopérative des producteurs rizicoles de Bugarama CRS Catholic Relief Service. CSC Centre de Services aux Coopératives. CTB Coopération Technique Belge DAEF Direction de l'Agriculture, Elevage et Forêts DRSA Direction Régionale des Services Agricoles DSRP Document de Stratégie sur la Réduction de la Pauvreté FAO Food and Agriculture Organization FDC Fonds de Développement Communautaire FIDA Fonds International de Développement Agricole FIFAPI Fonds d’Investissement dans les Filières Agricoles Porteuses et Innovatrices FRw Franc rwandais (1 USD est égal à environ 540 FRw, 1 EURO environ 680 FRw). ICRA Centre International pour la Recherche Agricole orientée vers le Développement IITA International Institute for Tropical Agriculture IMBARAGA Syndicat des agriculteurs et Eleveurs du Rwanda IMF Institution de Micro Finance. IRAT Institut de Recherche Agronomique Tropicale IRRI International Rice Research Institute ISAR Institut des Sciences agronomiques du Rwanda KIST Kigali Institute of Science and Technology MIG Multisectoriel Investments of Gikongoro MINAGRI Ministère de l'Agriculture. MINECOFIN Ministère des Finances et de la Planification Economique. ONG Organisation Non Gouvernementale OP Organisation Paysanne (associations, groupements, inter-groupements, coopératives, unions) OPD Organisations Paysannes d'encadrement PIFA Projet d'Investissement dans les Filières Agricoles PNAP Programme National d'Amélioration de la Pomme de Terre PRAPACE Programme Régional d'Amélioration de la Pomme de terre en Afrique Centrale et de l'Est RAD Recherche Agricole Orientée vers le Développement ROPARWA Réseau des Organisations Paysannes du Rwanda RSAD Responsable des Services Agricoles de District SER Secrétariat Exécutif du ROPARWA SNS Service National de Semences UCORIBU Union des coopératives rizicoles de Butare UCORIRWA Union des coopératives rizicoles du Rwanda UDEE Unité de développement économique et de l'environnement UNR Université nationale du Rwanda

ABREVIATIONS

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Sommaire Liste des Abréviations Sommaire/auteur Résumé des constats et recommandations 1. Introduction 6 1.1. Termes de référence 1.2. Déroulement et méthodologie 2. Acteurs – Roparwa, OPD, PIFA, FIFAPI 8 2.1. Roparwa 2.2. OPD 2.3. PIFA 2.4. FIFAPI 3. Résultats atteints par la mission 15

3.1. Résultats pour toutes les Filières Agricoles 3.2. Résultats pour la Filière Riz 18

3.3. Résultats pour la Filière Manioc 33 3.4. Résultats pour la Filière Pommes de terre 36 4. Conclusions, recommandations 47 4.1. Conclusions, recommandations pour ROPARWA 4.2. Programmation des activités sur la base des recommandationss 5. Annexes 5.1. Termes de Référence 57 5.2. Programme de la mission 58 5.3. Liste des documents consultés 59 5.4. Personnes rencontrées 60 Auteur Ingénieur agronome, M. Busschaert possède plus de 35 ans d’expérience professionnelle. Il a démarré sa carrière internationale au Rwanda en 1972 (projet Runda-Taba), ensuite il a travaillé pour le BIT au Rwanda (projet Kigali Nord), au Togo (consultant auprès du Ministère des Coopératives) et au Burundi (Bureau d’étude Somedi). A partir de 1980, il a travaillé en Belgique dans une société Horticole (Pépinière Plants de légumes – 16 ha de serres – 100 collaborateurs – CA 15 millions Euro) comme Manager Commercial, Consultant horticole et ICT manager.

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Résumé des constats et recommandations Je pense que le résultat principal se situe dans le renforcement de la cellule marketing au sein du ROPARWA qui vient de démarrer en mai 2005. En travaillant très intensément avec le chargé de la cellule, nous avons élaboré la méthodique et dégagé les grandes lignes à suivre. Quelques idées de base qui se sont dégagées e.a. : • L’importance du choix de la variété et la relation entre le choix de la variété qui à la fois doit

répondre aux exigences des producteurs (potentialité de rendement, résistantes aux maladies etc.) et aux exigences des consommateurs/marché

• L’importance du programme de multiplication/distribution des boutures de manioc, résistantes contre le virus de mosaïque pour relancer la culture du manioc. Sans production il n’y a pas de possibilités de commercialisation et de transformation de tubercules en farine, amidon et autres produits utiles (éthanol).

• L’importance de la disponibilité des intrants (engrais chimiques et produits phyto) de bonne qualité. Une solution possible est suggérée avec le système de consignation en collaboration avec Africhem, lié à un début d’autofinancement des OPD.

• L’importance, à côté du prix de vente lucratif, des rendements/ha sur le revenu net du producteur et ceci est vrai pour toutes les cultures.

• L’importance du fumier (stabulation, cultures fourragères etc.) pour augmenter le rendement/ha de façon durable et ceci est vrai pour toutes les cultures

• L’importance d’examiner les effets (+-) des crédits FIFAPI sur le revenu des producteurs en cas d’investissements dans des magasins de stockage et des fonds de roulement.

• L’importance d’examiner les effets (+-) des crédits FIFAPI sur le revenu des producteurs en cas des grandes unités de transformation

• L’importance d’augmenter/ de renforcer les structures paysannes pour devenir des coopératives viables qui pourront proposer et élaborer des projets commerciaux rentables

• L’importance des structures (formels/informels) au niveau national qui pourront organiser le suivi, la gestion de ces coopératives et le marketing etc.

• L’importance de la réflexion sur la structuration des OPD, leur gestion du personnel et l’augmentation de l’autofinancement.

• L’importance de faire une programmation des activités basées sur les besoins de chaque filière tenant compte des différentes typologies des exploitations et des spécificités des régions.

• L’importance de faire une programmation réaliste et faisable des activités tenant compte du personnel de terrain disponible. Si nécessaire les effectifs (agronomes) devraient être augmentés.

• L’importance de renforcer le niveau national (ROPARWA/IMBARAGA ?) avec un agronome et un responsable des activités de l’IMF.

• L’importance du fonds perdu du ROPARWA pour financer des essais (e.a. emballage de riz de 5 kg, système de séchage pour les unités de transformation du manioc, système de germination des pommes de terre de semences certifiées chez les producteurs eux-mêmes)

• L’importance du renforcement de la connaissance/expérience agricole via un nouveau programme des centres de démonstration, géré par le ROPARWA et les OPD.

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1. Introduction 1.1 Termes de référence Dès son arrivé, le consultant a essayé en concertation avec le Secrétaire Exécutif du ROPARWA de donner à ces termes de référence (annexe 1) une interprétation concrète tenant compte des éléments nouveaux qui n’étaient pas encore mentionnés dans les termes de référence. Ces éléments importants et fondamentaux pour le ROPARWA, la cellule de marketing et indirectement pour sa mission étaient notamment : • La création le 25/07 du fonds FIFAPI, regroupant les fonds d’investissement du PIFA et les

fonds restant du programme PROP-RWA, d’un montant de 2.500.000 Euro soit 1,675 milliard FRw

• La privatisation imminente de trois unités de décorticage de riz ( RWAMAGANA, GIKONKO,

BUGARAMA) En travaillant étroitement avec le chargé du marketing au ROPARWA, le consultant a surtout renforcé la nouvelle cellule de marketing au sein du ROPARWA (démarré en Mai 2005) en intégrant au maximum les objectives mentionnées dans les termes de référence. Son travail était alors plutôt un travail d’Assistant Technique au lieu d’un travail de consultant senso stricto. En renforçant la cellule de marketing, son travail s’effectuait en concertation et en parallèle avec les plans de travail des différentes Filières Agricoles (pommes de terre, riz, manioc), exécutés par les différentes OPD concernées (BAIR, IMBARAGA, INGABO) 1.2 Déroulement et méthodologie La mission se déroula au Rwanda du 3 août au 8 octobre 2005. Basée au Secrétariat exécutif du ROPARWA à Kigali, la méthodologie de travail consistait dans les étapes suivantes: • Revue documentaire (voir liste des documents en annexe 2) • Entretiens avec des acteurs institutionnels, privés, projets, etc. (voir annexe 3) • Traitement et analyse des informations • Restitutions des conclusions et propositions

La mission démarra par la revue bibliographique des informations disponibles sur les 3 filières agricoles retenues. Il fut constaté la faible documentation existante sur ces produits, à l’exception de la pomme de terre, produit ayant fait l’objet d’études relativement précises. Pour le manioc, le riz, des informations existent, mais soit elles sont trop circonscrites à une région (Gitarama pour le manioc), soit le commanditaire de l’étude est un acteur trop impliqué pour permettre une bonne objectivité des données. De manière générale ces études ne s’intéressent pas à tous les volets d’une filière. La liste des personnes rencontrées est présentée en annexe 4, les Provinces visitées furent : Gisenyi, Ruhengeri, Gitarama, Butare, Gikongoro, Cyangugu, Umutara, Kibungo. Certaines provinces ont été visitées plusieurs fois et parfois pour quelques jours consécutifs. Au lieu de visiter un maximum d’acteurs des différentes Filières Agricoles, je me suis limité aux acteurs incontournables (ISAR, SNS, PEARL, CSC etc.). Par contre il me semblait plus important de concentrer mes entretiens avec les acteurs exécutants des OPD, avec lesquels j’ai eu plusieurs entretiens en profondeur. Ceci était aussi nécessaire pour mieux saisir les différents maillons des chaînes, pour évaluer très sommairement les activités encours et pour mieux comprendre les obstacles et opportunités concrètes.

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Sans faire une étude des filières, il s’agissait de comprendre tout le fonctionnement du système, collecter suffisamment d’informations concrètes pour proposer des recommandations. Dans tous mes entretiens, l’objectif était de mieux saisir les différentes relations entre les maillons des trois filières agricoles retenues (pommes de terre, manioc, riz). J’ai concentré mon attention : • sur les semences/boutures et surtout sur le choix des variétés qui à la fois doivent répondre

aux exigences des producteurs (potentialité de rendement, résistance aux maladies etc.) et aux exigences des consommateurs/marché.

• sur des intrants agricoles (engrais, produits phyto, matériels agricoles) car la plupart des

demandes de crédits du FIFAPI concerne justement ces intrants • sur les possibilités de transformation des produits agricoles, usinage etc. • sur le conditionnement, emballage et stockage des produits récoltés • sur le processus de la commercialisation et des niches possibles • sur les coûts de production/ prix de vente des producteurs et leur relation avec le

rendement/ha • sur le niveau du prix d’achat des consommateurs • sur le système, disponibilité de crédit (FIFAPI et IMF)

Dans l'ensemble, la mission s'est déroulée dans de très bonnes conditions, l'organisation des moyens humains et matériels mis à disposition, ainsi que la collaboration de l'équipe du ROPARWA, notamment la collaboration avec le chargé Bernardin Kubwimana ayant été de grande qualité.

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2. Les Acteurs - ROPARWA, OPD, PIFA et FIFAPI Présentation sommaire de • ROPARWA : Organisation de services / de coordination pour les 3 OPD • Les 3 OPD : Partenaires du ROPARWA (BAIR, IMBARAGA, INGABO) • PIFA : Programme d’Investissement dans les Filières Agricoles • FIFAPI : Fonds d’Investissement dans les Filières Agricoles Porteuses et Innovatrices

2.1. ROPARWA Le Réseau des Organisations Paysannes du Rwanda « ROPARWA » est un cadre de réflexion et d’exécution créé en date du 24 décembre 2003 par les Syndicats d’Agriculteurs et éleveurs IMBARAGA et INGABO d’une part et des associations sans but lucratif BAIR et FOR d’autre part. Dés début 2005, ROPARWA a continué ses activités avec IMBARAGA, INGABO et BAIR. ROPARWA a pour mission de renforcer ses organisations membres pour qu’elles puissent jouer un rôle actif dans les filières agricoles retenues. Le Réseau dispose d’une cellule d’appui composée d’un secrétaire exécutif, un chargé en développement institutionnel et renforcement organisationnel, un chargé en gestion administrative et financière, d’un chargé en marketing (à partir de mai 2005) et d’une assistante administrative, d’un chauffeur et d’un planton 2.2. Les OPD - partenaires du ROPARWA ROPARWA travaille avec trois OPD mais de vocations différentes, deux avec une vocation syndicaliste qui va de pair avec des activités d’encadrement technique (IMBARAGA et INGABO) et une OPD (BAIR) à vocation purement d’encadrement technique. Néanmoins les actions syndicalistes se limitent à plaidoyer, à l’accompagnement d’activités de gendre, à la formation de leader et à la structuration des paysans etc. Il ne me semble pas clair à quoi servira cette structuration paysanne et autour de quelles actions concrètes, les paysans sont regroupés en comités / au niveau secteur/ en fédérations au niveau district et en une fédération au niveau province. En général, les activités actuelles des OPD à vocation syndicaliste sont prudentes en évitant des actions syndicales délicates mais néanmoins nécessaires et vitales pour le développement harmonieux des filières agricoles IMBARAGA

• Le Syndicat IMBARAGA exerce ses activités dans les provinces de Butare, Byumba, Cyangugu, Gikongoro, Gisenyi et Ruhengeri, et a ouvert en décembre 2004 ses portes dans les provinces d’Umutara, Kigali Ngali, Kibuye et Kibungo. IMBARAGA est la seule organisation avec un bureau national

• Responsable pour la filière agricole du riz • Actuellement au niveau national en pleine réorganisation après le départ de 4 cadres

nationaux et la réorientation de ses services nationaux INGABO • Le syndicat INGABO exerce ses activités uniquement dans la province de Gitarama. • Responsable pour la filière manioc

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• A partir d’avril 2005 freiné dans ses activités par le départ de 2 des 3 agronomes • INGABO est en pleine période de redressement financier

BAIR • Bureau d’Appui aux Initiatives Rurales (BAIR), est basé à Gisenyi. • Agréé par l’arrêté ministériel nº130/11 du 22 octobre 2004 • Responsable pour la filière pommes de terre à Ruhengeri et Gisenyi, travaille en collaboration

étroite avec IMBARAGA Gisenyi et Ruhengeri

2.2.1. Autofinancement des OPD Actuellement pour financer leurs activités, les OPD dépendent pour plus de 90% financièrement des différents bailleurs de fonds, cela crée une situation financière peu stable et pas durable. Le budget des bailleurs de fonds est en général de courte durée (3-4 ans) avec possibilité incertaine de prolongation, parfois sous un autre nom, avec des ruptures de financement. L’augmentation des ressources propres donnerait la possibilité d’exécuter des programmes à long terme et diminuerait la pression actuelle d’obtenir des résultats immédiats pour satisfaire les bailleurs et ainsi d’être obligé de devoir consommer tout le budget accordé, de peur d’être jugé d’incapacité d’absorption des fonds disponibles. Plusieurs possibilités d’augmenter le degré d’autofinancement sont envisageables. A côté des petites cotisations que les OPD pourraient demander à leurs membres et à d’autres sources de financement (IMBARAGA Ruhengeri a un centre de formation qu’il loue à d’autres organisations, INGABO a des camions loués), il faut étudier comment augmenter le financement propre avec une ou plusieurs activités qui constituent des sources de bénéfices. Une solution à long terme pourrait être la création d’une société commerciale donc les actionnaires sont les OPD. Les bénéfices de cette société pourraient ainsi augmenter leurs fonds propres et diminuer petit à petit leur dépendance vis à vis des bailleurs de fonds. Cette société devrait se concentrer sur des activités qui sont dans le prolongement des activités d’encadrement des Filières Agricoles. Par exemple, l’importation des engrais chimiques/produits phytosanitaires de bonne qualité pour les revendre à un prix concurrentiel aux coopératives/associations. Une fois que la société aura fait preuve de la maîtrise des activités commerciales, elle pourrait envisager la gestion des unités de transformation, etc. Cette démarche n’est pas tellement révolutionnaire car par exemple : L’OPD belge le « Boerenbond » a créé il y a cent ans une société commerciale « Aveve » pour les mêmes raisons que nous citons plus haut. Un autre exemple récent au Rwanda concerne le RIM (Réseau Interdiocésain de Micro finances) qui s’est transformé en une société commerciale anonyme avec les différentes paroisses ou économats généraux comme actionnaires et avec comme objectif principal d’augmenter leur degré d’autofinancement. Une solution intermédiaire pourra être la collaboration avec une société privée d’importation d’engrais de bonne qualité en augmentant le prix/kg d’engrais de 5 FRw. Ce bénéfice pourra servir à constituer progressivement leurs apports propres quand ils voudront créer leur société commerciale mentionnée ci -dessus. Nous avons entrepris des contacts avec Africhem qui est d’accord d’étudier cette collaboration sur l’importation des engrais chimiques à partir des Iles Maurice (Usine M.F.C.I : Mauritius Fertilisers and Chemicals Industries ) voir 3.1.2.1. Engrais chimique L’autofinancement sera plus substantiel si au même moment les OPD agrandissent leurs revenus propres (inputs) et diminuent autant que possible leurs frais de fonctionnement (outputs).

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2.2.2. Personnels des OPD Si on analyse dans son ensemble (ROPARWA + les OPD) les fonctions du personnel, il me semble qu’il y a un déséquilibre entre le nombre du personnel de service (coordinateurs, comptables, chargé de programme etc.) par rapport au nombre du personnel d’exécution (agronomes, vétérinaire etc.), ceci a comme conséquence directe un nombre restreint des résultats tangibles et des frais de fonctionnement élevés. Un pas dans la bonne direction pourra être que • Toutes les fonctions actuelles des différents acteurs (OPD et ROPARWA) devraient être

examiner de près pour voir si on peut diminuer les fonctions doubles et à quel niveau (provinces ou niveau national) les tâches pourraient être accomplies plus efficacement.

• Actuellement chaque OPD au niveau province engage son personnel nécessaire : un pas

dans le processus d’une plus grande efficacité pourrait être que le chargé national soit impliqué dans ce processus d’engagement du personnel technique

Les OPD font aussi des actions autour de Micro- Finance alors qu’au niveau national, il n’ y a pas un responsable chargé de suivre toutes les activités de l’IMF des OPD. Néanmoins un montant de 1.000.000 euros est destiné au refinancement des IMF au sein du fonds FIFAPI (voir 2.4 Fonds FIFAPI) 2.3. PIFA Le bailleur principal du PIFA est le Ministère Néerlandais de la Coopération au Développement, via l'Ambassade des Pays-Bas à Kigali. Les transferts de fonds vers le PIFA se font à travers AGRITERRA qui les transmet ensuite au ROPARWA sur la base des plans annuels approuvés et des rapports intermédiaires d'avancement. Le budget du PIFA se répartit en quatre grandes rubriques: • Le budget de Fonctionnement, cette rubrique comprend les salaires, des missions d'appui, le

fonctionnement du bureau et des véhicules, les frais de communication, les réunions des organes du Réseau etc.

• Le budget des réunions des organes du PIFA et des organes du Réseau et les frais du suivi

(par le président du ROPARWA, par les présidents des trois OPD membres du ROPARWA) et des missions de suivi sur le terrain faites conjointement avec l'Ambassade.

• Le budget d’équipement, comprenant l'achat des véhicules, ordinateurs, imprimantes, mobilier

de bureau etc. • Le budget des Activités: toutes les activités définies dans le Cadre Logique, dont études,

formations, voyages, représentations, forums, informations, etc. Il s'agit des coûts des activités prévues dans le Cadre Logique. Du fait que l'exécution des activités se déroule tantôt au niveau central, tantôt au niveau provincial, la gestion de ce budget peut être répartie entre le Réseau et les OPD.

Certaines activités seront exécutées par le Réseau ou par les OPD elles mêmes (ateliers, rencontres, vulgarisation, accompagnement), d'autres seront confiées aux tiers (études, recherches, formations). Dans le cadre du PIFA, un Fonds d'investissement est installé visant le développement des filières agricoles retenues et leur renforcement. L’objectif principal est de rendre disponible des fonds permettant d'éliminer certaines lacunes spécifiques dont l'existence pourrait mettre en cause le développement des filières. Deux types d'actions sont prévus dans le budget du Fonds d'investissement • des activités opérationnelles, à vocation productive • des activités expérimentales ou de formation, non génératrices de revenus.

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Activités opérationnelles: Le financement des activités opérationnelles, en relation directe avec la valorisation commerciale des produits concernés. Il peut s'agir par exemple de l'acquisition de facteurs de production (semences, matériels, engrais, etc.), de la construction ou réhabilitation de lieux de collecte, stockage etc. Cette rubrique concentrera l'essentiel du Fonds d'investissement. Les actions concernées ici ayant une vocation productive, de génération de revenus, leur financement fera l'objet de crédits. Cette partie du fonds est transférée à la BRD (voir 2.4. FIFAPI) Activités expérimentales: L'expérimentation d'outils ou équipements à vocation économique, des formations - sensibilisations non prévues dans le budget activités. En effet, certaines actions innovantes du PIFA pourraient nécessiter une phase « pilote» préalable avant d'envisager une mise en marché opérationnelle. Par exemple, il pourra être nécessaire de tester de nouveaux emballages, d'expérimenter de nouvelles variétés de semences, de mener des tests de qualité biochimique en laboratoires, etc. Une grille d'éligibilité sera également établie pour ce type d'actions, partant du principe que certaines opérations, à risque, ne peuvent pas raisonnablement être supportées par les producteurs. Mais elles peuvent pourtant s'avérer très profitables au développement de la filière. Ainsi, le Fonds d'Investissement doit permettre ce genre d'expériences, une fois leur intérêt et/ou rentabilité prouvée, l’activité future pourra alors être financé sous forme de crédit sur bases de données ressemblées durant la période d’expérimentation. Cette partie du fonds reste à gérer par le ROPARWA, sur proposition du Secrétariat exécutif ou des OPD. 2.4. FIFAPI Le fonds FIFAPI a été crée le 26/7/2005 entre le ROPARWA et la BRD. Un contrat entre le ROPARWA et la BRD régit les conditions d’utilisation et de gestion du Fonds d’Investissement dans le Développement des Filières Agricoles Porteuses et Innovatrices (FIFAPI) dont le riz, le manioc, la pomme de terre, le maïs, le blé, les fruits et légumes. Sous le financement de l’Ambassade du Royaume des Pays Bas à Kigali, le ROPARWA à travers ses organisations membres (IMBARAGA, INGABO et BAIR) exécute deux programmes • Le programme de renforcement des capacités, de négociation, de représentation et

d’intervention des organisations paysannes du Rwanda, PROP-RWA dans les Provinces suivantes : Ruhengeri, Gisenyi, Cyangugu et Gitarama portant sur les filières maïs, blé, légumes et fruits (juillet 2002-décembre 2006);

• Le Programme d’Investissement dans les Filières Agricoles, PIFA, sur tout le territoire national

et portant uniquement sur les filières pomme de terre, riz et manioc (décembre 2003-décembre 2006).

Dans les deux programmes, il est prévu des fonds de financement et de refinancement des investissements agricoles (système de Micro finance, Infrastructure et fonds pour les femmes) au service des producteurs agricoles. Pour des raisons d’efficacité et de durabilité, le ROPARWA a décidé de confier les activités de financement et de refinancement à une institution financière professionnelle à travers un appel d’offre compétitif ouvert à toutes les banques et institutions de micro. Une Commission indépendante de sélection (avec l’accord des bailleurs de fonds) a été mise en place sous la facilitation du représentant de la Banque Nationale du Rwanda (BNR). Les résultats des travaux de cette commission montrent que la Banque Rwandaise de Développement (BRD) paraît

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techniquement plus qualifiée. Dans sa réunion du 21 juin 2005, le Conseil d’Administration du ROPARWA a décidé de lui confier ce travail. L’objectif du FIFAPI est de promouvoir le refinancement des Institutions de Micro finance (IMF) et le financement à court, moyen et long terme des activités agricoles menées par des organisations paysannes, associations ou coopératives dans le développement des filières agricoles sélectionnées Pour des prêts de plus de 10 millions c’est la BRD qui octroie les prêts, si le montant du prêt est inférieur à 10 millions, le prêt passe par les IMF (Institutions de Micro Finance) Les conditions d’éligibilité pour obtenir un prêt du fonds FIFAPI sont différentes selon qu’il s’agit des Organisations paysannes, associations ou Coopératives ou des Institutions de Micro finance (IMF) Organisations paysannes, associations ou Coopératives Sont éligibles au FIFAPI les organisations paysannes, associations ou coopératives agricoles remplissant les conditions suivantes: • Etre organisée autour d’une filière agricole (pommes de terre, manioc, riz, blé, maïs ou

légumes et fruits) • Avoir un statut juridique ou exceptionnellement être reconnue officiellement par les autorités

locales, • Avoir un leadership compétent, crédible et mis en place selon les statuts et règlements des

organisations paysannes, associations, groupements ou coopératives, • Avoir une expérience d’au moins 2 ans d’existence, • Avoir un système de gestion participative et transparente avec les états financiers de chaque

année approuvés par les organes compétents. • Disposer d’un apport propre entre 15 - 30% du financement sollicité et en fonction du risque

encouru, • Disposer des garanties morales et/ou matériels tangibles, en fonction du montant des

garantis, le taux d’intérêts que la BRD demande, est de 8% à 12% • Avoir un nombre minimum de 50 (cinquante) membres de et une demande de financement

supérieure ou égale à dix millions de francs rwandais (10.000.000 de FRw), • Fournir des données statistiques (production, superficie, écoulement de la production) qui

permettent d'apprécier et d’évaluer le niveau d'activités de l’organisation paysanne, association, groupement ou coopérative.

Institutions de Micro finance (IMF) Sont éligibles au FIFAPI les Institutions de Micro finance (IMF) remplissant les conditions suivantes: • Etre agréées par la Banque National du Rwanda, • Avoir un leadership compétent, crédible et mis en place selon les statuts et règlements de

l’IMF, • Avoir un système de gestion transparente et fiable avec les états financiers certifiés par une

maison d’audit reconnue, • Etre opérationnelles sous le statut d’une institution de micro finance c’est à dire appliquer une

méthodologie offrant des services financiers de proximité aux populations exclues du système bancaire classique, depuis au moins deux ans,

• Avoir un taux de remboursement supérieur à 90%, • Avoir une évolution de l’autosuffisance opérationnelle qui inspire la confiance quant à sa

tendance dans le temps, • Avoir un nombre de clients supérieur ou égal à 2.500, • Le taux d’intérêts des emprunts, devrait être inférieur ou égal à 30%, soit 2.5% /mois, • Disposer d’un apport propre (parts sociales et épargne) entre 15 et 30% du financement

sollicité, • Disposer des garanties tangibles, • Etre déjà engagée dans le financement de la production agricole à travers les filières visées

dans le présent contrat.

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Le ROPARWA s’engage à mettre à la disposition de la BRD, une ligne de crédit revolving, pour une durée de décaissement de dix huit mois à un taux zéro. Le valeur du FIFAPI correspond à 1.668.828.834 FRw soit l’équivalent de 2.505.749 € dont 1.500.000 € pour le PIFA (pommes de terre, manioc, riz) et 1.005.749 € pour le PROP-RWA. (refinancement IMF, blé, mais et légumes et fruits) Le FIFAPI sera géré et mis à disposition de la BRD selon ses procédures usuelles en matières d’instruction, de décision d’octroi, de déblocage, de prise de garantie, de participation et de recouvrement. Du 5-6 août, nous avons participé à un séminaire atelier, organisé par le ROPARWA, la BRD et les OPD à Ruhengeri, avec comme objectif de présenter le nouveau fonds FIFAPI, les collaborateurs de la BRD et le modèle de canevas pour le montage des crédits. Après le séminaire la cellule de marketing a élaboré une fiche d’identification des demandes possibles (objectifs, montant, durée du crédit etc.) pour avoir très vite un aperçu du type des demandes, des acteurs etc. La plupart des demandes de crédit concernent l’approvisionnement en engrais, en produits phyto et des demandes de crédit pour constituer des fonds de roulement ainsi que des crédits pour la création des magasins de stockage. Le montage des dossiers de crédit est fait en collaboration avec les OPD titulaires ou par des consultants rwandais. Une fois le dossier prêt, les coopératives déposent le dossier directement auprès de la BRD sans concertation, ni avec les OPD titulaires, ni avec le ROPARWA. La BRD examine uniquement si le dossier est bancable et si les garanties sont suffisantes. Le problème qui peut se produire, c’est que même si le projet est bancable, le crédit ne résolve pas les goulots d’étranglement freinant les filières agricoles. Le crédit pourrait même faire ressortir un (des) effet(s) négatifs dans la filière concernée. Par exemple, la coopérative des transporteurs CECMA, qui a déjà 70% du marché à KIGALI, demande un crédit de 214 millions à la BRD pour construire deux silos et un magasin à Kigali. L’objectif est d’acheter les pommes de terre à 30-35 FRw/kg quand elles sont bon marché (mai/mi-juin) et de les stocker dans des silos pour les vendre en juillet-septembre à Kigali à 80 FRw/kg. Effets négatifs envisageables: • Le prix aux producteurs pour les pommes de terre de contre saison restera plus bas que le

prix actuel, car chaque fois que le prix monte, la CECMA pourrait vendre une partie de leur stock, la demande serait moindre, et le prix diminuerait automatiquement à un niveau moins rentable pour les producteurs. Cette manœuvre arrive souvent dans le commerce que ce soit au Rwanda ou dans d’autres pays et peut avoir des effets négatifs pour les producteurs.

• avec leur magasin de vente à KIGALI et leurs silos, la CECMA peut facilement créer un

monopole de fait en concurrençant abusivement les petites associations existantes à KIGALI de vente de pomme de terre qui n’ont pas autant de moyens que la CECMA pour réaliser des programmes d’investissements aussi importants.

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Recommandations • Toutes les demandes de crédit devraient d’abord passer (peut être de façon informelle) par le

ROPARWA de manière à ce que les OPD et le ROPARWA puissent se prononcer sur l’opportunité de ce crédit et ses conséquences négatives éventuelles pour les (certains) acteurs de la filière.

• En d’autres termes, dans le cas où le ROPARWA doute que le crédit sollicité devrait apporter

des effets positifs aux producteurs, l’organisation doit consulter les OPD concernées et les structures paysannes (fédérations) pour demander leur avis sur des possibles conséquences négatives à leur égard.

• Par la commission du suivi entre la BRD et le ROPARWA, il est à examiner si les procédures

et l’approche actuelle (montant/types des garanties, la durée des crédits etc.) sont réellement adaptées au monde rural sans que la BRD devrait diminuer sa rigueur et ses procédures bancaires

• C’est à partir de toutes ces considérations que la BRD peut juger si un dossier est bancable et

passer à l’analyse des garanties et autres conditions exigées • Lors de cette première phase de travail sur les dossiers de demande de crédit, les techniciens

des OPD en collaboration avec la cellule marketing du ROPARWA devraient élaborer des modèles de projets concrets en s’appuyant sur le canevas de la BRD. Ces modèles, élaborés sur des situations réelles, serviront d’exemples dans l’avenir pour élaborer des nouveaux dossiers semblables.

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3. Résultats atteints par la mission Les résultats pourront être rassemblés sur deux niveaux • Le niveau général, valable pour toutes les Filières Agricoles • Le niveau spécifique valable pour une Filière Agricole (Riz, Manioc, Pommes de terre)

3.1. Résultats valable pour toutes les Filières agr icoles 3.1.1 Semences/boutures sélectionnées Une filière agricole n’est pas une ligne droite, mais plutôt un cercle ou tout commence et se termine avec le choix de la variété des semences. Pour le producteur le choix de la variété est primordial car ce choix influence la potentialité de ses rendements, la résistance aux maladies et à la sécheresse etc. Pour le consommateur ce choix définit le goût, l’aspect physique, la durée de la cuisson etc. La multiplication/distribution des semences/boutures sélectionnées, qui répondent à tous les critères demandés, est donc primordiale dans toutes les activités d’encadrement. 3.1.2 Intrants 3.1.2.1. Engrais chimiques Les engrais chimiques sont presque uniquement employés par les filières pommes de terre, riz, légumes et thé. Les formulations les plus utilisées au Rwanda sont :

Formulation N P K Prix de vente NPK 17-17-17 17 17 17 380-400 NPK 15-15-15 15 15 15 380-400 DAP 18 46 0 400 MAP 12 61 0 380 UREE 46 0 0 370-400

Les producteurs constatent que par falsification, la qualité (le contenu en éléments nutritifs) est parfois médiocre et ne donne pas les résultats/rendements escomptés. La chaux, localement produite (région de Ruhengeri) est rarement employée, même si les terres du Rwanda deviennent de plus en plus acides. A la République Démocratique de Congo sur des terres semblables les rendements doublent avec chaulage. Plusieurs coopératives/unions nous ont demandé si elles pourront obtenir un prêt pour importer les engrais des Iles Maurice (la meilleure qualité) La société Africhem, importateur d’engrais, nous a suggéré d’étudier la possibilité d’une commande groupée d’engrais et de l’entreposer dans un entrepôt à Kigali sous consignation. L’avantage est que toute la quantité nécessaire pour les 3 filières agricoles est importée en une fois à un prix intéressant (à partir de 500T). Les coopératives s’approvisionnent au fur et mesure selon leur besoin avec une simple lettre de crédit de la BRD. En plus, en augmentant le prix d’engrais avec 5 FRw par exemple, ce petit bénéfice pourrait servir à augmenter le degré d’autofinancement des OPD. Une autre idée à étudier : si une société commerciale, dont les actionnaires sont les OPD, pourrait commencer par collaborer avec Africhem et à long terme importer et distribuer elle-même les engrais chimiques.

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3.1.2.2. Les produits phytosanitaires Les produits phyto sont surtout employés dans les cultures de riz, pommes de terre et fruits et légumes

Nom Produit FILIÈRE AGRICOLE Type

Ridomil Pommes de terre Fongicide

Mancozeb Pommes de terre Fongicide

Superhomai Riz Fongicide Benlate Riz Fongicide Sumithion 50 Riz Insecticide Beam Riz Insecticide Fongere Riz Insecticide Sumicombi Riz Insecticide Thiodan Insecticide Kitazine Riz Insecticide Dimethoate Riz Insecticide

La présence sur les marchés nationaux de quelques produits falsifiés (e.a. mancozeb, mélangé avec farine de maïs) affecte la qualité du traitement et conduit à des dégâts énormes pour les producteurs. Ce sera surtout le cas pour les produits phyto, emballés en sachets d’un kilo. En s’inspirant sur les expériences au Kenya, il est à étudier si une société commerciale (la même mentionnée ci-dessus) ne pourrait pas emballer les produits phyto en sachets d’un 1 kilo, une quantité bien adaptée aux besoins des petits producteurs aux des moyens financiers limités. En outre on pourrait mentionner l’utilisation optimale, les précautions à prendre en kinyarwanda et un Lot numéro, pour tracer tout le trajet entre la fabrication jusqu'à la vente. Ces sachets pourront être vendus par les coopératives/groupements et même par des petits commerçants des centres de négoce. Des commerçants, jugés honnête par les comités /fédérations locales de la filière agricole concernée et qui, sous un système de licence temporaire, sont autorisés de commercialiser les sachets à un prix fixé par la société commerciale. 3.1.3. Conditionnement/stockage/transformation Sous conditionnement des produits (surtout riz et pommes de terre), nous sous-entendons le triage, le calibrage et l’emballage des produits. Surtout dans des périmètres rizicoles informels le manque des aires de séchage et des magasins de stockage (pour stocker et les intrants et le paddy) forme un obstacle majeur pour obtenir un bon produit commercial. Il n’est pas certain que seul le fonds FIFAPI pourrait apporter des solutions à ces problèmes. Une solution pourrait être une combinaison de plusieurs éléments (apport propre des coopérateurs sous forme de cotisations et d’apport en nature, complétés avec des subsides des bailleurs de fonds et si nécessaire complétés avec un crédit du FIFAPI à long terme.) 3.1.4. Transformation On devrait faire la différence entre une transformation artisanale faite par les producteurs eux-mêmes et la transformation semi-industrielle ou industrielle. Dans le premier cas, la transformation est en principe toujours positive car la transformation donne une valeur ajoutée aux produits en augmentant le revenu du producteur. Dans la transformation (semi)-industrielle, il n’est pas toujours question de valeur ajoutée pour le producteur sous forme d’un meilleur prix.

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Les unités de transformation (semi)-industrielles donnent souvent des prix dérisoires aux producteurs car ils doivent concurrencer avec des produits importés (subventionnés et/ou produits à moindre frais). Ces unités ont fait des investissements lourds, la capacité de leurs machines est souvent sous employée avec une productivité très basse et un fonds de roulement insuffisant etc., ceci résulte en des frais de fonctionnement très élevés, un prix de vente trop élevé et pas concurrentiel vis-à-vis du produit importé. Pour rentabiliser leurs unités de transformation ils sont parfois obligés de donner des prix dérisoires aux producteurs. Dans l’octroi des crédits du FIFAPI on devrait prêter attention à ce problème en octroyant surtout des crédits aux unités de transformation donnant un débouché à un meilleur prix. 3.1.4. Commercialisation Actuellement il n’y a pas de problèmes majeurs de débouchés pour le manioc sous toutes ces formes, pour le riz (des nouvelles variétés longues et aromatiques) et pour les pommes de terre de qualités (sangema, victoria, mabondo et nyirakabondo). Pour l’instant, il n’y a pas de structures nationales (formelles ou informelles) pour la filière manioc et pommes de terre. Par contre pour la filière riz, il existe une structure nationale « Ucorirwa », mais elle ne s’occupe pas encore des activités de commercialisation et de marketing. En ce qui concerne les prix aux producteurs, le prix/kg me semble en général raisonnable mais ce qui est plus important est le rendement/ha pour diminuer les frais de production/kg produit et d’augmenter ainsi le revenu des producteurs. Ceci est vrai pour toutes les filières.

Prix de vente/kg Rendement/ha Frais de production/kg Pommes de terre 35-70 FRw 6-25 T 50-18 FRw /kg produit Riz (paddy) 120-240 FRw 4-10 T 135-68 FRw/kg produit Manioc (tubercules frais) 25-40 FRw 5-25 T 25-8 FRw/kg produit

3.1.5. Consommateurs Il existe au niveau des consommateurs plusieurs typologies. En principe il y a deux grandes catégories (les consommateurs individuels et les collectivités) et chaque catégorie est composée de plusieurs groupes selon leur pouvoir d’achat. Toutes les activités, en ce qui concerne la commercialisation et le marketing devraient tenir compte de ces typologies. Dans toutes les stratégies une différente approche est nécessaire selon ces typologies des consommateurs.

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3.2. Résultats valable pour la Filière RIZ Nous avons repris quelques extraits du très bon rapport « Etude diagnostique des coopératives et associations rizicoles » (déc 2004) fait par A/C Team (des consultants rwandais) ; nous avons complété et actualisé leurs données avec nos observations sur le terrain.

3.2.1. Intrants agricoles

Quatre éléments sont discutés

• Semences

• Engrais chimique

• Produits phyto

• Approvisionnement en entrants

3.2.1.1. Semences Variétés utilisées actuellement dans la riziculture rwandaise Variété Type de grain Origine Tox 4331 Gakire) Long ADRAO Wat 86-3-4-2-2 (Intsinzi) Long ADRAO Wat1395 B-24-2 (Tsindagirabigega) Long ADRAO Zhong geng (Kigoli) Rond Chine Fac agro 906 Long Burundi Fac agro 56 Long Burundi Nerica 9 Long ADRAO IR 43450 Long aromatique IRRI BR 153 Long IITA IRAT 104 Long France Basmati 370 Long aromatique Pakistan A Bugarama, la Basmati 370, variété appréciée mais de rendement très faible, est en passe de remplacement par l’IR 43450 et le NERICA 9, plus productives et aussi aromatiques que le Basmati. Les variétés de type japonica (grain rond), Zhong geng et Yun keng présentent une faiblesse prononcée et ont un rendement faible. Les variétés de type indica (grain long) nouvellement introduites (Fac agro 441 et 56 et les 2 TOX : - TOX 4331 WAT 86-3-43-2-2-1 et TOX 4331 WAT 91-3-1-1-1) donnent de l’espoir, par leur qualité commerciale et par leur forte productivité qui atteint 6 à 7 tonnes par ha. Le taux d’usinage est de 70% pour les variétés rondes et 65% pour les variétés longues : le niveau de rendement réalisé par les variétés longues est un atout suffisant pour compenser la différence de 5% résultant de l’usinage. L’ISAR recommande les variétés ci-dessous suivant les zones et leurs caractéristiques agro -climatiques :

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Zone Variété Caractéristique du grain

Rendement ISAR (t/ha)

Rendement paysan (t/ha)

Wat 1395-b-31-1 Long 10-12 6-7

Wat 1394-b-12-3 Long 10-12 6-7

Wat 1396-b-33-5 Long 10-12 6-7

Wat 1396-b-33-6 Long 10-12 6-7

Bugarama

Nerica 9 Long aromatique ND 4-5

Fac 56 Long 7 3-4

Fac 44 Long 7 3-4

Umutara

Muturage Nd ND ND

Fac 56 Long 7 3-4

Fac 44 Long 7 3-4

Rwamagana

Wat 1395-b-27-2 Long 8,5-9 5

Tox 4331 wat 94-3-1-1-1 gakire Long 8,5-12 5

Wat 1395-b-24-2 Long

Butare

Tox 4331 wat 86-3-4-2-2 intsinzi Long 8,5-12

Recommandations • La culture de la variété Nerica 9 est très prometteuse au Bugarama. Les variétés NERICA

(New Rice for Africa) sont des croissements entre le riz asiatique (Oryza sativa) et le riz africain (Oryza glaberrima), en incorporant les meilleures caractéristiques des deux parents. Ensemble avec l’ISAR, il est intéressant d’expérimenter avec les nouvelles variétés Nerica, surtout celles qui sont récemment développées pour la culture irriguée.

• Les anciennes variétés chinoises à grain rond, même si elles ont un rendement très faible et

que les consommateurs ne les apprécient plus, sont encore largement cultivées surtout dans les nouveaux périmètres peu encadrés ; elles doivent être progressivement remplacées pour ces nouvelles variétés à grain long avec une participation active de l’OPD titulaire et de l’ISAR et du SNS à travers un partenariat formalisé qui doit être crée.

La multiplication des semences est assurée par des groupements paysans sous la direction de l’ISAR/SNS et des agronomes affectés aux périmètres rizicoles. Pour chaque groupe de 30 producteurs rizicoles, il y a 4 ou 5 personnes qui font la multiplication. Le prix pour les semences est de 200 FRw au lieu de 150 FRw pour le paddy. Les multiplicateurs vendent leurs semences à la coopérative qui à son tour les vend aux paysans. Pour planter 1 ha de rizière, il faut une quantité de 60 à 80 kg de semences selon les zones et la nature des sols. 3.2.1.2. Les engrais minéraux Ils sont généralement connus et utilisés. Les formules les plus disponibles sont : • Fumure de fond au repiquage, NPK 17-17-17 à raison de 200 à 250 kg/ha ou DAP 18-46-

00 à raison de 80 à 100 kg/ha ;

• Fumure de champ, Urée 100 kg/ha fractionnés en deux applications : 50 kg au début du tallage et 50 kg à l’initiation paniculaire.

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La grande question reste l’approvisionnement en fertilisants de qualité pour tous les périmètres, livrés dans les délais permettant de commencer les saisons culturales sans aucun retard : aujourd’hui toutes les associations de producteurs rizicoles en sont conscientes mais restent toujours dans l’impasse. L’UCORIRWA estime les besoins en engrais nécessaires pour tous les périmètres rizicoles à 3.600 tonnes/ par an. Ce chiffre théorique ne reflète pas la quantité qui sera vraiment achetée. Cette quantité (en cash ou à crédit) est plus proche de 1500 t/an. La fertilisation organique n’est presque pas pratiquée dans les rizières, alors que les essais d’application à Bugarama ont donné de bons résultats. Recommandations • Un des objectifs du fonds FIFAPI est de faciliter l’accès aux intrants et d’aider les

coopératives, en regroupant les commandes d’engrais, d’avoir accès aux intrants de bonne qualité à un bon prix d’importations en limitant le maximum d’intermédiaires.

• Dans le périmètre de Bugarama le rendement obtenu grâce à la combinaison DAP +Urée était

plus élevé qu’en appliquant la formule classique NPK + Urée. Etant donné qu’on utilise moins de kg de DAP/ha, cette combinaison (DAP+ Urée) augmente considérablement les rendements en diminuant en plus les frais de production.

• En collaboration avec l’ISAR, les OPD organiseront des petites démonstrations sur l’emploi et

le moment idéal d’épandage des engrais. 3.2.1.3. Produits Phytosanitaires Il y a trois catégories de produits phytosanitaires employées : Pour l’enrobage des semences, différents produits sont utilisés tels que le Fongorène 50 WP et le Beam 75 WP à 2gr/kg semence. Comme insecticide, surtout le Sumithion 50% et le Diméthoate est employé. Coomme fongicide on emploie en général le Kitazine P48 EC. 3.2.1.4. Approvisionnement en intrants agricoles

Cet aspect primordial de la gestion des coopératives rizicoles constitue globalement un problème dont l’acuité diffère cependant d’un périmètre à l’autre.

Les périmètres rizicoles de Butare

L’acquisition des intrants agricoles des COPRORIZ dans les périmètres formels de Butare est relativement facilitée par l’intervention de l’Union des Coopératives Rizicoles de Butare (UCORIBU) qui fait office d’une fédération autonome de ces coopératives.

En effet, la production des coopératives en riz paddy est acheminée vers l’UCORIBU qui s’occupe de l’usinage et organise la vente du riz blanc. Le chiffre d’affaires réalisé par l’UCORIBU sert en priorité à l’achat des engrais minéraux NPK, UREE, DAP, etc…) et produits phytosanitaires (fongicide et insecticide) par des appels d’offres auprès des fournisseurs.

Sur la base des besoins exprimés par chaque coopérative membre de l’UCORIBU, celle-ci organise ensuite la distribution des intrants aux COPRORIZ.

La constitution des stocks en intrants agricoles est ainsi réalisée par les coopératives grâce à un paiement différé (déduction par l’UCORIBU du coût correspondant sur le produit de la vente à restituer à la coopérative).

La distribution aux groupements d’exploitants agricoles étant effectuée selon un système d’avances ou du crédit-intrants interne à chaque coopérative. Toutefois, ce système d’approvisionnement en

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intrants est fort contestable dans la mesure où l’UCORIBU utilise à cet effet le fonds de redevances des coopératives destiné à l’entretien des ouvrages hydro - agricoles.

Soulignons que les considérations qui précèdent ne concernent nullement les périmètres informels de création récente (50% du total) car ils ne disposent ni d’aires de séchage, ni d’hangars de stockage.

En plus, certains périmètres sont très éloignés (plus de 100 Km) de l’UCORIBU, c’est le cas des périmètres dans les districts Nyakizu, de Nyamure, Akanyaru : dans ces derniers cas, il est recommandé que les OPD identifient les potentialités organisationnelles et financières des associations pour les faire accéder directement aux fonds FIFAPI.

Le périmètre de BUGARAMA

Plusieurs magasins-intrants tenus par des commerçants vendent aux riziculteurs les engrais minéraux et autres produits phytosanitaires dont ils ont besoin. Ce système fonctionne d’une manière fort libéralisée et les ruptures de stocks sont quasiment inconnues.

Excepté la CPRB qui dispose d’un stock en intrants distribués à ses membres sous forme de crédit, les autres coopératives essaient tant bien que mal d’octroyer des petits crédits aux membres ou les avalisent auprès de la Banque Populaire pour qu’ils puissent acquérir les intrants en quantité généralement insuffisante dans les magasins à la «Cité de Bugarama. » qui, eux-mêmes s’approvisionnent auprès des fournisseurs importateurs installés à Kigali.

Remarque

La coopérative CPRB est la première coopérative qui a introduit un dossier de demande de crédit sur fonds FIFAPI : leur dossier va bientôt aboutir car la BRD leur a fait une notification avec des conditions à remplir ; ce crédit sera affecté à l’achat des intrants et pour constituer un fonds de roulement.

Le périmètre de RWAMAGANA

Les groupements riziculteurs, membres de la COCURIRWA accèdent aux intrants agricoles, mais d’une manière insuffisante, grâce à un système organisé par les responsables du périmètre de la manière suivante :

• identification des besoins en intrants des groupements • achat d’intrants agricoles • distribution sous forme de crédit interne aux groupements • remboursement des groupements ou retenue sur la production vendue après la récolte,

l’usinage et la commercialisation.

Ce système est suffisamment opérationnel mais bute sur deux difficultés :

• l’insuffisance du fonds de roulement de la Coopérative pour l’approvisionnement auprès des fournisseurs

• quelques ruptures de stocks chez les fournisseurs importateurs

Plusieurs coopératives sont en train de préparer un dossier pour avoir des crédits d’intrants et de le soumettre à la BRD (fonds FIFAPI)

Nous avons investi pas mal de temps à aider les OPD et les coopératives dans le montage de leur dossier de demande de crédit auprès de la BRD.

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3.2.2. L’accès au crédit

Les coopératives rizicoles recourent généralement à deux types de crédits pour financer leurs activités agricoles : le crédit interne et le crédit externe.

• Le crédit interne concerne uniquement les avances en nature (engrais minéraux et produits phytosanitaires) offertes par la coopérative aux groupements des exploitants. Il s’agit donc d’un crédit-intrant organisé au sein même de la coopérative et qui génère, pour le compte de celle-ci, un petit bénéfice sous forme d’intérêt sur le crédit octroyé. Le remboursement du crédit intervient par déduction du produit de la vente de la récolte.

• Le crédit externe consenti par e.a. les Banques Populaires locales aux groupements des exploitants moyennant la garantie par signature (caution solidaire) de la coopérative dont ils sont membres. Les coopératives vérifient évidemment au préalable la nature et l’ampleur réelle des besoins exprimés par les groupements avant d’engager leur caution solidaire. Ce type de crédit est surtout employé pour payer les mains-d’oeuvre.

Les exploitants membres des coopératives préfèrent solliciter des petits crédits internes qui sont pratiquement acquis sans difficulté et au moindre coût.

Soulignons cependant la grande faiblesse de ce mode de crédit interne: il est rendu possible par les avances en intrants faites par les Coopératives ou Union des Coopératives qui, pour pouvoir s’approvisionner en intrants, doivent utiliser le fonds de redevances des riziculteurs : Il y a détournement du fonds de redevance de son objet.

Cela est notamment le cas des grands périmètres de Butare, Rwamagana qui font figure d’exemple type de ce double mode de crédit interne et externe.

Signalons enfin les difficultés d’accès au crédit externe que rencontrent quelques coopératives handicapées par la petite taille de la banque populaire locale dont les liquidités disponibles ne peuvent pas faire face aux énormes besoins des cultivateurs de riz.

Remarque

Avec la création du Fonds FIFAPI et le fonds de garantie agricole au niveau de la BNR, les coopératives pourront plus facilement se procurer des crédits à des taux d’intérêt entre 8 % et 12 % selon le niveau de leurs garanties

3.2.3. Coût de production et prix de revient

La détermination du coût de production du riz paddy est une pratique inconnue au sein de toutes ces coopératives (exception faite de l’UCORIBU et de l’UCORIRWA). Le calcul ci-après est donc effectué sur la base des données recueillies auprès des agronomes de certaines coopératives, dans l’hypothèse de l’utilisation optimale d’intrants selon les normes agronomiques en la matière. En tenant compte des différents rendements (kg/ha) obtenus par le riziculteur dans les conditions d’exploitation indiquées ci-dessous, nous aboutissons aux résultats suivants (sur 1ha):

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Remarques :

Rendements 4000 kg/ha 6000 kg/ha 8000 kg/ha

- Prix de vente paddy/kg 175 175 175

- Coûts de Production/kg 135 90.5 68

- Marge bénéficiaire /kg 40 84.5 107

Source : selon nos calculs

• On retiendra de ce tableau que les coûts de production/kg de paddy produit sont fortement liés au rendement. Le ROPARWA et les OPD doivent à tout prix mettre en place les mesures appropriées (encadrement technique, fourniture d’intrants, etc…) pour augmenter le rendement moyen des riziculteurs et diminuer ainsi les coûts de production et d’augmenter ainsi par ailleurs leur revenu net.

• Nous notons que les bonnes stratégies de commercialisation du riz en vue d’avoir des

bénéfices réels aux producteurs doivent avant tout être soutenues à la base par des stratégies adéquates d’augmentation des rendements. Cette observation est pertinente et devra mobiliser les OPD pour les paysans producteurs qui pratiquent la culture de riz dans les nouveaux périmètres avec une méconnaissance totale des techniques de production. En effet les périmètres ont été aménagés et mis à leur disposition mais aucune activité de suivi de leurs travaux de production ni d’encadrement n’a été prévue.

• Le prix de vente de paddy est lié à la période de la vente (150 FRw juste après la récolte jusqu'à 250 FRw deux à trois mois après la récolte) et à la variété.

• L’exploitation de la culture de riz (pour la même variété) dans les différents périmètres du pays induit des coûts de production légèrement différents selon la fertilité des sols et l’expérience des riziculteurs (ancien périmètre formel ou nouveau périmètre informel de création récente)

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Coûts de production du riz paddy (1 ha) - Périmètre de Cyili (Butare) Variété FAC 441

Charges d'exploitation Unité Quantité C.U. (FRw) C.T. (FRw) %

1. Pépinière

- semences Kg 70 160 11 200

- fongicide g 210 5 1 050

- insecticide ml 50 5 250

- préparation des plants H/J 20 400 8 000

- engrais de pépinière Kg 12,5 400 43 775

S/Total 24 875 4,6

2. Préparation de la rizière:

- premier labour H/J 67 400 26 800

- 2ème labour H/J 134 400 53 600

- nivellement H/J 40 400 16 000

- plantation H/J 67 400 26 800

S/Total 123 200 22,7

3. Entretiens :

- sarclage H/J 186 400 74 400

- nettoyage des digues H/J 93 400 37 200

- drainage des canaux H/J 40 400 16 000

- fertilisation et traitement H/J 7 400 28 100

- engrais minéraux Kg 300 350 105 000

- produits phytosanitaires Litre 2 4 500 9 000

S/Total 244 400 45,0

4. Récolte

- fauchage et battage H/J 160 400 64 000

- séchage H/J 20 400 8 000

- vannage H/J 26 400 10 400

- ensachage et pesage H/J 30 400 12 000

S/Total 94 400 17,4

5. Matériels agricoles

- machettes Nombre 3 1 200 3 600

- houes Nombre 3 1 200 3 600

- sacs d'emballage Nombre 60 200 12 000

S/Total 19 200 3,5

6. Frais et taxes divers

- redevance ha 1 25000 25 000

- cotisation coproriz ha 1 9 000 9 000

- taxe de district ha 1 3 000 3 000

S/Total 37 0000 6,8 TOTAL coûts de production

543 075

100,0

Remarques :

• Le tableau est actualisé compte tenu des augmentations du salaire journalier (400 FRw au lieu de 300 FRw), les engrais ( en moyenne 350 FRw au lieu de 300 FRw) et la redevance ( 25.000 FRw au lieu de 12.500 FRw)

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• Le total des coûts mentionnés ci-dessus (543.075 FRw/ha) correspond avec les calculs de l’UCORIRWA (531.375 FRw/ha, cfr Urubuga rw’abahinzi b’umuceri mu Rwanda, mata 2005 )

• Il s’agit des prix de production théoriques et non réels car les quantités d’intrants incorporées

dans le calcul ne correspondent pas au degré réel de fertilisation des terres par des engrais minéraux. L’exemple flagrant est celui de Kabuye qui tient compte d’un rendement de 7T/ha (au lieu du rendement effectif d’environ 1T/ha) dans la détermination du coût de production

3.2.4. Récolte, collecte, stockage et transformatio n 3.2.4.1. La récolte Elle se fait à la serpette ou à la faucille. Le battage se fait à la main sur les parcelles. Les anciens périmètres formels avaient été équipés de batteuses à pédales chinoises qui sont accusées, à juste titre, d’être lourdes sur les champs individuels. Le séchage se fait sur des aires cimentées quand il y en a, ou plus fréquemment sur des nattes ou des toiles plastiques (HCR). Le vannage se fait généralement par des vans traditionnels (urutaro/intara) car les vanneuses mécaniques des anciens périmètres sont hors d’usage, sauf à Rwamagana et à Bugarama (CPRB) que le PRAUPA a équipé de batteuses et de vanneuses « KIST » (imitées du modèle chinois), en leur en faisant don. Proposition

Surtout dans les périmètres informels, de création récente (dans la province de Butare 50% du total) il est envisageable qu’il y ait des programmes de construction d’aire de séchage et de stockage dans lesquels les producteurs auront une contribution sous forme de main-d’œuvre, le matériel étant fourni sur financement du bailleur ; la parcelle sera fournie par les autorités administratives

Disponibilité d’équipements de récolte et de condit ionnement du paddy

Périmètre Batteuses Vanneuses

Aires de séchage + abris

Magasin de stockage

BUT COPRORIZ Cyili - - 7 + 7 6 BUT COPRORIZ Nyiramageni - - 2 + 2 2 BUT COPRORIZ Ngiryi - - 2 + 2 1 BUT COPRORIZ Nyarubogo - - 2 + 2 1 BUT COPRORIZ Agasasa - - 1 + 1 1 BUT COPRORIZ Mirayi - - 7 + 4 2 BUT COPRORIZ Akanyaru - - 6 1 BUT COPRORIZ Kabogobogo - - 2 - BUT COPRORIZ Rusuri - - - - BUT COPRORIZ Mukunguli

Abahuzabikorwa - - 3 3

UMU CODERVAM - - 4 + 4 2 KIB Cyunuzi-Rwabutazi - - - - KIB COCURIRWA 75 75 52 + 2 8 KIG ABAHUJUMUGAMBI - - - - KIG CORIKA - - 5 2 CYA CAVECUVI - - 1 3 CYA CODERIBU - - - - CYA DUTERANINKUNGA - - - - CYA CPCRBU - - 1 1 CYA CPRR - - 1 1 CYA CPRB 1 18 20 + 17 3

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3.2.4.2. La collecte La collecte de paddy est assurée par les associations des agriculteurs ou par des opérateurs indépendants attirés par cette opportunité économique dans un milieu rural particulièrement démonétarisé.

La collecte se fait différemment suivant la structure de transformation. Si le paddy est destiné à une structure de gestion équipée de décortiqueuse (Butare, Rwamagana, Umutara, Ngenda, Kabuye), la collecte est assurée partiellement par ses services et ses moyens de transport et de stockage, et son paiement est différé. Pour les autres périmètres (plus nombreux) les opérateurs indépendants se chargent avec efficacité de la collecte du paddy avec en prime un paiement cash, mais en trichant régulièrement sur le poids et en employant des mesures locales « assiette ou bol ». 3.2.4.3. Transformation Récemment la commercialisation du paddy a été libéralisée, et dans tous les périmètres, beaucoup de décortiqueuses se sont installées comme le tableau suivant en fait un inventaire non exhaustif. Des investisseurs privés ont investi dans ce matériel et appliquent des conditions de prix à l’usinage peu encouragantes. Le paddy est décortiqué et transformé ainsi en riz blanc par des unités de deux types :

• Artisanale, équipée de matériel chinois ou récemment brésilien ; • Industrielle, équipée de matériel chinois ou moins fréquemment allemand (Gikonko et

Cyabayaga).

Equipement de décorticage par zone et par catégorie Nom Catégorie Capacité paddy

kg/h Performance machine

UCORIBU( Gikonko) Rizerie industrielle allemande 2.200 Enlève cailloux, 3 qualités

Nassor Saïd (Butare) Rizerie industrielle chinoise 2.000 Enlève cailloux, 3 catégories Gakwaya Etienne Butare Rizerie industrielle chinoise 2.000 Enlève cailloux, 3 catégories blanc 12 décortiqueuses aux alentours de Gikonko

Artisanale chinoise 800-1.200 Combiné

CODERVAM Semi industrielle allemande 1.200 Enlève cailloux, 3 catégories blanc 4 décortiqueuses aux alentours

Artisanales chinoises 1.200 Combiné

COCURIRWA 2 industries chinoises 2.000 Enlève cailloux, 3 catégories 4 décortiqueuses aux alentours de Cyunuzi

Artisanale chinoise 1.200 Combiné

ABAHUJUMUGAMBI 1 artisanale chinoise 1 artisan. brésilienne

250 300

Combiné Sépare cailloux

CORIKA Industrielle chinoise 2.000 Enlève cailloux, 3 catégories blanc

CAVECUVI 1 industrielle chinoise 1 artisanale chinoise

2.500 600

Sépare Combiné

CODERIBU Artisanale chinoise 600 Combiné Duteraninkunga 1 artisananale chinoise

1 artisanale chinoise 700 1.000

Combiné Combiné

CPCRBU 1 artisanale chinoise 1 industrielle chinoise

1.000 2.000

Combiné Sépare

CPRR 1 artisanale chinoise 1.800 Combiné CPRB 1 semi industrielle brésilienne 1.200 Enlève cailloux,

3 catégories blanc 15 autres décortiqueuses à Bugarama

Artisanales 500-1.000 Combiné

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D’une manière générale, le produit final de ces décortiqueuses artisanales est de qualité inférieure en comparant avec celui provenant des unités industrielles ou semi industrielles. Recommandations • Plusieurs unités de transformation par exemple les unités de RWAMAGANA, GIKONKO, et

BUGARAMA sont en cours de privatisation (les coopératives COCURIRWA, UCORIBU et CPRB) avec l’assistance du ROPARWA. Le bureau d’étude CAPMER fait tout pour que les coopératives puissent entrer en compétition et puisse se procurer ces unités de transformation en utilisant les crédits du fonds FIFAPI. Les engagements pris par le ROPARWA et ses partenaires sont positifs et très louables : cependant une préparation minutieuse des plans d’affaires et des autres éléments exigés par le cahier des charges notamment des bons rapports d’audit et des états financiers certifiés par une maison crédible seront un atout important ; en plus l’UCORIRWA avec ses partenaires le ROPARWA, la BRD et le CAPMER devra organiser le suivi, l’assistance et l’encadrement organisationnel de l’unité acquise.

• Un problème majeur pour les Unités de décorticage concerne les coupures d’électricité

régulières et longues. Les unités peuvent recourir à des groupes électrogènes sur fonds FIFAPI, mais le coût par KW produit par un groupe électrogène est beaucoup plus élevé que le prix par KW demandé par Electrogaz (87 FRw /KW). C’est surtout le cas à Butare (UCORIBU) où le groupe électrogène est déjà plusieurs mois en panne par manque de pièces de rechange adéquates.

• Dans les cas des périmètres trop éloignés des unités de décorticage semi/ industrielles ou

même n’ayant pas d’accès aux intrants, il est recommandé que les OPD identifient les potentialités organisationnelles et financières des associations pour les faire directement accéder aux fonds FIFAPI, en vue d’installer leurs propres unités de décorticage artisanales ainsi que des magasins d’intrants en faveur de leurs membres

Le taux moyen retenu de transformation du paddy en riz blanc est de 65%, 10% de sons et les 5% restant constituent les balles. Les machines installées dépassent largement la capacité de production de paddy mais en général, la qualité du riz blanc fait défaut à cause des principaux facteurs suivants : • Mélange de variétés • Humidité des grains non contrôlée • Mauvaise performance des machines (décortiqueses artisanales) • Faible niveau de technicité des machinistes.

3.2.4.4. Les sous-produits inutiles Les témoins les plus répandus et les plus visibles d’un sous-produit inutile sont les tas de balles de riz impressionnants près des usines. Le produit de leur décomposition constitue une charge polluante pour l’environnement, notamment les eaux superficielles. Aussi, leur destruction par le feu contamine les régions de fumées permanentes, des cendres, des poussières et des odeurs, alors qu’elles peuvent servir, par exemple, comme litière de volailles (Kabuye et Rwamagana), ou comme briquette combustible à la place du charbon de bois devenu rare dans le pays et surtout dans les grandes agglomérations urbaines (Kigali). Notons que les projets de transformer les balles de riz en briquettes combustibles sont aujourd’hui en vogue, à l’instar de la CPRR qui dispose déjà d’une étude d’un tel projet. L’unité de transformation de manioc à Gikonko pourrait employer les balles de riz comme combustible pour résoudre les problèmes de séchage du manioc râpé.

Les frais d’usinage par kg traité en 2004 sont les suivants :

Bugarama Butare Kabuye CODERVAM Nyamure en 2005

12 FRw 15 FRw 16 FRw 21 FRw 20 – 30 FRw

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3.2.3. Commercialisation du riz

3.2.3.1. Système de commercialisation

La commercialisation du riz local est assurée par les circuits suivants :

• Principalement par des grossistes qui le vendent aux détaillants, aux institutions publiques et/ou aux ménages ;

• Ventes directes par les comptoirs de vente des unités de décorticage ; • Autoconsommation et ventes informelles du riz blanc décortiqué par les unités artisanales

pour le compte des paysans riziculteurs.

Le tableau suivant montre sur une période de 3 ans l’évolution de la production et de la commercialisation du riz au Rwanda par rapport aux besoins nationaux.

Evolution de la production par rapport à la demande

Années 2001 2002 2003 1. Importations de riz blanc (T) 27 879,3 14 015,0 12 119,7 2. Production nationale:

- superficie cultivée (ha) 4 759,8 5 368,7 6 020,0

- rendement (T/ha) 3,5 4,1 4,6 - production de riz paddy(T) 16 661,0 21 765,5 27 866,1 - production de riz blanc(T) 10 829,6 14 147,6 18 112,9 3. Consommations nationales totales (T) 38 708,9 28 162,6 30 232,6 4. Autosuffisance alimentaire (en %) 28,0 50,2 59,9

Source : Données statistiques du MINAGRI /AC team

L’évolution est plutôt encourageante par rapport aux proportions antérieures et l’objectif est de couvrir totalement les besoins intérieurs et dégager un excèdent exportable à l’horizon de 2009. La part de la production de riz faisant l’objet de l’autoconsommation et des réserves de semences pour la prochaine saison est généralement considérée à hauteur de 40%, la grande partie étant commercialisée à l’intérieur du pays.

Les prix moyens annuels du riz durant la même époque 2001-2005 ont évolué de la manière suivante :

Evolution des prix moyens annuels

Année Prix moyens

(FRw/kg)

Evolution

(en %)

2001 232 -

2002 235 +1,3

2003 283 +20,4

2004(a) 350 +23,7

2004(b) 400 +14.3

2005 450 +12.5

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3.2.3.2. Circuit de commercialisation

Pour la plupart des coopératives rizicoles du Rwanda (sauf la particularité de Bugarama), la production de riz blanc vendue sur le marché des consommateurs est issue de deux circuits de commercialisation différents : le circuit « formel » organisé par la Coopérative ou l’Union, et le circuit informel où opèrent plusieurs intervenants privés.

Le circuit organisé officiel

Le circuit de commercialisation organisé par l’Union des Coopératives est caractérisé par un petit nombre d’intervenants :

- les producteurs de riz paddy - les coopératives (collecte et stockage) - l’Union des coopératives du périmètre (usinage et vente de riz blanc) - les commerçants (grossistes ou détaillants) - les consommateurs

Cette chaîne de commercialisation est généralement assez maîtrisée par l’Union des Coopératives UCORIBU et canalise une grande part de la production effective des cultivateurs de riz. A la clientèle des commerçants grossistes vient s’ajouter aussi des institutions communautaires telles que les écoles secondaires.

Le circuit informel

Plusieurs opérateurs économiques interviennent dans une autre chaîne de commercialisation qui brasse des quantités ayant échappé au circuit organisé par les coopératives elles-mêmes. Il s’agit des intervenants suivants : les producteurs, les transporteurs, les petits commerçants intermédiaires, les unités de décorticage, les commerçants grossistes ou détaillants, enfin les derniers consommateurs

Il convient de noter que des quantités non négligeables de riz paddy échappent effectivement à la chaîne de commercialisation organisée par les Coopératives ou leur Union et se retrouvent dans ce circuit dit informel. L’explication de ce phénomène réside dans trois facteurs :

• Les riziculteurs membres des coopératives qui ne possèdent pas d’usine ou d’unité de décorticage (c’est-à-dire aussi ni aire de séchage, ni hangar de stockage).

• Les groupements des coopératives dont l’unité de décorticage est d’une capacité fort réduite par

rapport à la production du périmètre • Les cultivateurs membres des coopératives démunies d’aires de séchage et/ou de hangars de

stockage livrent directement leur production aux commerçants qui acheminent le riz paddy vers les unités de décorticage ou le revendent à des grossistes usiniers (tels que Nassor et Gakwaya à Butare).

• Les cultivateurs membres des coopératives qui préfèrent éviter le circuit organisé et s’adresser

directement aux intermédiaires commerçants, soit pour l’appât du gain lié à la spéculation des prix, soit pour l’accès rapide au produit de la vente moyennant des prix bas :

Il importe de préciser que ce problème de production de paddy « détournée » vers les commerçants spéculateurs ( surtout à Rwamagana ) est aussi et surtout la conséquence d’un manque de fonds de roulement suffisant pour acheter au comptant la production des riziculteurs. Cela génère deux effets secondaires néfastes qui ont pour nom : le non remboursement par les membres des crédits internes envers la COCURIRWA et la collecte-usinage trop hâtive du paddy insuffisamment séché (le riz blanc vendu est ainsi appelé « kigoli mbisi »)

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Concernant le cas particulier des Coopératives impliquées dans la production et/ou la commercialisation du riz dans la vallée de Bugarama, le système de commercialisation y est fort libéralisé et ne répond à aucune organisation commerciale de type coopérative tel qu’à Butare par exemple.

En effet, ces coopératives sont toutes propriétaires de décortiqueuses (sauf la CPRB qui est de création récente) et se livrent à une vraie concurrence pour attirer le plus de récolte possible pour usinage et commercialisation.

Ce phénomène résulte principalement du fait que les riziculteurs sont généralement des membres affiliés à plusieurs coopératives à la fois !

Le système de commercialisation est identique au sein de ces coopératives (sauf la CPCRB qui dispose d’un fonds de roulement suffisant pour acheter une grande quantité de riz paddy pour son usine) et s’articule en 4 étapes :

• collecte de riz paddy auprès de plusieurs « déposants » pour décorticage • stockage du riz blanc pour commercialisation • vente du riz blanc aux commerçants grossistes et restitution du produit de la vente aux

déposants, après déduction des frais d’usinage appelés « taxe-machine » • vente de riz aux détaillants à Kamembe ou acheminement vers le reste du pays.

3.2.4. Les prix

3.2.4.1. La structure des prix La structure des prix de l’amont en aval d’un cycle de commercialisation du riz varie légèrement en fonction de trois principaux facteurs : la période au cours d’une saison, la variété du riz et la zone géographique de production (frais de transports différents).

L’exemple ci-après décrit illustre la structure des prix (2004A-2005), du producteur de riz paddy au consommateur final du riz de variété à faible rendement (kigoli) dans la zone de Butare (UCORIBU) et à la récolte:

Libellé 2004 2005

Prix paddy au producteur 120 FRw 150-180 FRw

Prix riz blanc vente ex-usine 218 FRw 280-300 FRw

Prix de vente au détaillant 250 FRw 330-340 FRw

Prix au consommateur 260 FRw 350 FRW

Notons que ces prix peuvent passer du simple au double au cours d’une même saison culturale. L’on peut également constater que les opérateurs économiques intermédiaires ont une bonne marge bénéficiaire (après transport, stockage et commercialisation).

3.2.4.2. La fixation du prix au producteur

Actuellement les grandes unités de décorticage ne sont pas encore entre les mains des coopérateurs même si le processus est déclenché. Le directeur qui gère cette unité de décorticage et influence le prix du paddy et du riz blanc, ne dépend pas de la coopérative car encore salarié par le Minagri. Son comportement en matière de commercialisation et de fixation des prix est plutôt une approche de fonctionnaire.

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Plusieurs unités de décorticage ont l’intention de déposer une demande de crédit auprès de la BRD pour créer un fonds de roulement qui devra servir pour acheter le riz paddy au moment de la récolte quand le prix est le plus bas.

Il est intéressant d’étudier les effets négatifs et positifs de ce fonds de roulement sur le niveau du prix paddy

3.2.4.3. Problèmes avec la TVA

A partir de cette année un système de TVA (taux unique de 18% ) est instauré au sein des unités de décorticage de riz. Au niveau des coopératives, tout le mécanisme de la TVA ( payer et recevoir) ne semble pas clair. En plus, aucune coopérative rizicole n’a un module informatique qui fait la gestion de la TVA. Le logiciel de comptabilité le plus répandu dans le pays est Sage SAALI, qui semble avoir un module de gestion de la TVA.

Nous recommandons l’installation de ce logiciel de comptabilité /module TVA et son exploitation rationnelle dans les usines de décorticage pour faciliter le suivi par l’UCORIRWA.

Actuellement seul la CPRB calcule la TVA dans son prix de vente avec comme conséquence l’augmentation du prix de 18% : le résultat immédiat est que le riz local est devenu moins concurrentiel par rapport au riz importé.

3.2.5. Marketing

Actuellement, il n’existe pas encore de structures pour promouvoir le riz rwandais, certainement pas pour le riz de la meilleure qualité. Nous pensons que l’UCORIRWA, comme union national, pourrait jouer un rôle important dans le marketing du riz rwandais de qualité. Le rôle pourrait comprendre :

• élaboration d’une/plusieurs marques • organisation de mise en sachets • marketing actif avec publicité

Marques nationales Actuellement le riz rwandais de première qualité n’est pas vendu sous une/ plusieurs marques. Il n’est pas conseillé que chaque union/coopérative lance sa propre marque. La création d’une ou plusieurs marques est justifiable uniquement au niveau national. Nous proposons que l’UCORIRWA

• étudie l’opportunité de création d’une /plusieurs marques • crée une / plusieurs marques déposées avec des noms faciles à retenir • crée un emballage plastique de 5 kg • élabore des critèresspécifiques pour chaque marque selon les besoins du marché et des

consommateurs e.a. o définir la /les variétés admises o type de calibrage o % maximum de brisures o sans résidus de produits phytosanitaires

Mise en sachets Deux systèmes pourraient être envisagés • un système centralisé à Kigali sous la responsabilité de l’UCORIRWA. L’union national

achète le riz, répondant aux critères retenus, directement en vrac auprès des coopératives membres pour les mettre en sachets.

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• Un système décentralisé. Des unions (Ucoribu)/coopératives (CPRB) reçoivent une licence (valable pour 2/3 ans) qui les autorisent de mettre le riz, répondant aux critères, en sachet sous la marque déposée. Le rôle de l’UCORIRWA se limite à veiller si les unions/coopératives respectent les critères de la marque et de leur fournir les emballages.

Publicité Une fois la/les marques crées, l’UCORIRWA pourrait organiser le marketing actif au niveau national par des publicités à la radio, dans les journaux etc. Recommandations

• L’étude des emballages appropriés, la création d’une /plusieurs marques pourrait être financiée par « les fonds perdus » de ROPARWA

• Je pense que c’est mieux de démarrer avec deux marques au maximum, une pour le riz aromatique et une pour le riz à grains longs.

• Dans un premier temps je pense qu’il serait préférable de créer un système centralisé de mise en sachets à Kigali. (Kigali est le marché le plus important du pays.)

• L’UCORIRWA devrait tout faire pour augmenter le nombre de ses membres en étudiant différentes formules d’adhésion, peut être des formules temporaires surtout pour des périmètres informels de création récente

• Le rôle de l’UCORIRWA pourrait être élargi avec les points suivants :

o Regrouper les besoins en intrants de toute la filière rizicole o Suivre activement la gestion/comptabilité des coopératives membres o Jouer un rôle actif au niveau de la commercialisation et du marketing

Pour cela les moyens nécessaires devraient être accordés à l’UCORIRWA. Mais pour que l’UCORIRWA garde son indépendance, il est peut être préférable pour une durée déterminée de subventionner l’UCORIRWA par prestations livrées aux coopératives ; selon un schéma semblable pour

o Les périmètres formels, la 1/2 des prestations est payée par la coopérative, l’autre moitié par un bailleur de fonds.

o Les périmètres informels et de création récente, 1/4 des prestations est payé par la coopérative, ¼ par l’UCORIRWA et l’autre moitié par un bailleur de fonds.

Ce système n’est viable que, si les prestations rendues par l’UCORIRWA répondent aux besoins réelles et sont exécutées par des professionnels compétents.

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3.3. Résultats valable pour la Filière MANIOC INGABO est responsable pour la filière manioc et exerce ses activités dans la province de Gitarama. La province de Gitarama est considérée comme la région la plus productrice du manioc et dessert la plupart des régions et des centres commerciaux du pays. Au niveau de cette province, la superficie totale cultivée a été estimée à 173.000 ha fin 2004 dont 58.000 ha occupés par le manioc, soit près de 1/3 de la surface totale cultivée. Le volume de production correspondant à cette superficie a été estimé à 310.000 T. 3.3.1. Intrants 3.3.1.1. Boutures Depuis près de 3 ans, la culture et la production du manioc ont été fortement affectées par une nouvelle souche du virus responsable de la mosaïque à tel point que les productions en manioc ont significativement chuté jusqu’à environ un tiers des niveaux de production précédents Avec l’aide de l’ISAR et de l’IITA (International Institute of Tropical Agriculture/Uganda) le syndicat INGABO a obtenu des boutures de variétés résistantes au virus de la mosaïque, en plus ce sont des variétés précoces dont le cycle est relativement court et qui peuvent être récoltées après 10-12 mois au lieu d’un cycle de dix huit à vingt quatre mois pour les anciennes variétés.

. Le système de multiplication : En janvier 2005, le syndicat INGABO a commencé avec l’organisation de la multiplication des boutures résistantes dans 4 districts de Gitarama (Ntongwe, Kamonyi, Ruyumba et Ntenyo ). Tout d’abord, l’INGABO formait des paysans vulgarisateurs sur les méthodes culturales améliorées et des méthodes d’organisation et de structuration de la filière manioc. Ces vulgarisateurs travaillent presque gratuitement mais comme récompense ils reçoivent une bicyclette. A leur tour ces vulgarisateurs choisissaient des paysans multiplicateurs qui répondaient à certains critères ( superficie minimum de 0.5 -1 ha, à 200 m d’autres champs de manioc infectés, parcelles en jachère durant 2 ans, ayant du fumier ou compost pour une partie du champ de multiplication) Les multiplicateurs reçoivent les boutures sélectionnées gratuitement mais ils doivent redonner 1/3 des nouvelles boutures à l’INGABO (en octobre 2005 et encore une fois en septembre 2006 ).

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L’INGABO les fournit à d’autres multiplicateurs dans les six autres districts de la province de Gitarama. A partir du mois d’octobre 2005 les multiplicateurs peuvent vendre 2/3 des nouvelles boutures résistantes aux autres paysans et associations à un prix convenu de 3 FRw /bouture. (en principe 15 boutures de 20 cm /pied). Le prix de la bouture non sélectionnée est en général entre 1 à 2 FRw /bouture. Durant la période de janvier à octobre 2005, la superficie en multiplication de boutures résistantes était de 180 ha. En réalité, ce chiffre peut être multiplié avec un facteur de 2 ou 3 car les multiplicateurs ont coupé leurs boutures reçues (20 cm) en 2 ou 3 morceaux et ont ainsi planté des boutures avec seulement un seul oeil. L’ISAR a donné des sessions de formation à Gitarama sur la méthode de multiplication rapide des boutures, mais les multiplicateurs ne l’ont pas appliquée. Variétés : Les variétés sélectionnées en multiplication, d’origine d’ IITA, sont : MH 9314, 0057, 0063, et TME 14 L’ISAR n’a pas encore de fiches techniques avec toutes les propriétés de ces variétés, comportement en milieu rural, rendement/ha, adaptation aux différentes zones agro écologiques etc. Recommandations • Renforcer la multiplication, la distribution des boutures de nouvelles variétés dans toute la

province de Gitarama (activité qui à partir d’octobre 2005 sera organisé dans les 6 autres districts de Gitarama). Ainsi à partir de mai-septembre 2006, il y aura des boutures sélectionnées à la disposition des producteurs dans toute la province.

• En concertation avec l’ISAR, des noms rwandais seront donnés aux variétés nouvelles avant

la distribution des boutures en milieu rural. • INGABO peut envisager de donner quelques boutures résistantes dans plusieurs provinces à

titre d’essai en commençant par UMUTARA. • INGABO peut tester et appliquer à une échelle restreinte la méthode de multiplication rapide

(méthode ISAR/IITA) pour examiner si elle est plus efficace et plus rapide que celle appliquée par les multiplicateurs.

3.3.1.2. Engrais/ produits phytosanitaires En ce qui concerne la culture du manioc, on n’emploie ni d’engrais chimiques ni de produits phyto. Néanmoins il y a un problème de diminution de la fertilité des sols et de rendement du manioc. Recommandations • Organiser des démonstrations avec des boutures sélectionnées et l’emploi de

fumier/compost. Durant nos visites nous avons constaté chez un multiplicateur que l’effet de fumier a augmenté le rendement avec un facteur 3-4 (estimation multiplicateur : 6-8 t/ha pour la partie sans fumier et 20-25 t/ha de tubercule frais pour la partie avec fumier)

• Organiser de petits essais et démonstration avec des légumineuses (culture associée avec

arachide, rotation des cultures avec des nouvelles variétés de soja) : pour cela on devra se référer aux expériences enregistrées par le projet CIAT, ceci pour augmenter la quantité d’azote dans le sol et ainsi augmenter le niveau des rendements.

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Manioc ( 8 mois) avec fumier Manioc ( 8 moi s) sans fumier 3.3.2. Transformation des tubercules Etant donné que la production a fortement diminué, il ne sera pas recommandable ni rentable d’implanter une Unité de Transformation de tubercule du Manioc en farine/amidon dans un avenir proche. Nous avons visité les Unités de Transformation du Manioc à Rubona (ISAR) ainsi que celle de Gikonko encore en construction, qui transforment les tubercules lavés et râpées selon le procédé de fermentation et l’ Unité de Transformation du Manioc au Umutara qui ne fermente pas les tubercules râpées. La méthode de séchage après pressage n’est pas encore au point. A Rubona, le bois est employé pour le séchage, mais cette méthode n’est plus applicable vu le manque de bois et la politique de protection de l’environnement en vigueur dans le pays. Au Umutara, on sèche le manioc pressé dans une serre construite avec des plastiques transparents relativement durs, en profitant de la chaleur solaire, cette méthode est élaborée et mise en application par l’IITA -Uganda. Par le fait que UT a employé un type de plastique non résistant aux rayons UV, toute la superficie plastifiée de la serre est déjà déchirée et inutilisable après un an. Le séchage devrait être fait en 3 jours avec une température optimale entre 40-60 C L’ Unité de Transformation du Manioc d’Umutara envisage l’emploi du biogaz pour sécher le manioc. Une étude technique et financière d’installation du biogaz et de mise en fonctionnement est à faire par le KIST ou par un autre bureau notamment le CAPMER dans le cadre du partenariat avec le ROPARWA. Recommandations • Organiser en 2007 en fonction de la production des tubercules à ce moment, une étude de

faisabilité pour étudier si une unité de transformation de tubercule en farine est économiquement justifiable à Gitarama. En plus à ce moment là on pourra se baser sur les résultats / méthodes des UT d’Umutara et Gikondo (Butare), en fonction respectivement fin 2004/fin 2005.

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• Suivre les expérimentations de séchage à Gikondo et Umutara. Je pense qu’une combinaison des deux méthodes (solaire et biogaz) est à envisager, profitant de la chaleur solaire (effet serre) durant la journée et compléter avec un système de chauffage venant du biogaz durant la nuit et les jours de pluie.

3.3.3. Commercialisation Etant donné que la production a fortement diminué en raison du virus, il n’y a pas réellement un problème de débouchés. Les prix sont rémunérateurs, si on ne tient pas compte du faible rendement. Actuellement les tubercules frais sont vendus à 30-50 FRw /kg (en 2003, ce prix était de 10 FRw/kg), les cossettes à 120-150FRw /kg et la farine de manioc à 150-200 FRw /kg jusqu'à 250-300 FRw/kg à Kigali. Au Umutara, le rendement d’un champ de manioc (variété Creolina, non infectée du virus de la mosaïque) peut donner 30 T/ha de tubercules frais (valeur 25 FRw /kg) soit 750 000 FRw/ha/ sur une période d’un an ½. Dans la province de Gitarama la production de manioc restera très faible durant les années 2006-2007. Dans les 4 districts qui disposent déjà de boutures résistantes et précoces, la production pourra redémarrer à partir de mai - septembre 2006. Dans les 6 autres districts, la production démarrera dés septembre 2007-janvier 2008. Tout dépend avec quelle vitesse les boutures des nouvelles variétés seront multipliées/adaptées et de l’emploie de fumier/compost Recommandations • Prévoir un contrat de partenariat avec le projet PEARL (Butare) / Coopérative RAVAC

(Gikonko) pour qu’ils achètent des tubercules frais (prix de 25-40 FRw/kg transport inclus). Le projet RAVAC a un contrat avec la société Racines (France) pour des livraisons de farine de manioc (Foufou du Rwanda), mais leur problème actuel est que la production de manioc est également insuffisante à Butare et RAVAC est donc parti prenante.

• PEARL (via CIRAD) peut aider INGABO à nouer des contacts sur le marché Européen pour

identifier des clients potentiels auprès desquels le produit fini de farine pourra être livré dès la mise en place de l’unité industrielle de transformation à Gitarama

• Étudier le comportement du marché et des consommateurs sur la qualité de la farine de

manioc produite selon deux méthodes différentes de transformation (avec et sans fermentation)

• La participation à l’exposition nationale en exposant les racines brutes et le produit fini doit

être planifié chaque année

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3.3. Résultats valable pour la Filière POMMES de T ERRE L’étude sur « Les systèmes de production de la pomme de terre au Rwanda. Proposition d’actions et de développement dans les Provinces de Ruhengeri et Gisenyi » menée par le ROPARWA en collaboration avec l’ICRA et l’ISAR en 2004 a relevé les contraintes et point forts de la filière Pommes de terre.

3.3.1. Intrants agricoles

Quatre éléments sont discutés

• Semences

• Engrais minéral

• Produits phyto

• Approvisionnement en intrants

3.3.1.1. Semences La multiplication de pommes de terre de semence passe par 3 étapes : 1° étape : L’ISAR est responsable pour la produc tion de pommes de terre semence de souche. 2° étape : A partir des semences de souche, le S NS produit les semences de base. 3°étape : Ces semences de base serviront pour prod uire des semences certifiées par les multiplicateurs (COODAF, AMSS, IABU ea), sous contrôle du SNS. A la fin les producteurs de pommes de terre utilisent les semences certifiées pour produire les pommes de terre de consommation. Etant donné qu’il y a plusieurs acteurs dans la multiplication des pommes de terre de semences cela complique une bonne harmonisation de la chaîne. 1° étape : ISAR L’ISAR fait la sélection des nouvelles variétés et est responsable de la production de pommes de terre semence de souche, pour réaliser ce but l’ISAR est doté d’un labo in vitro et d’un complexe de serres. L’ISAR a aujourd’hui une capacité de production de semences de souche qui peut satisfaire les besoins des producteurs de pomme de terre. Mais le SNS ayant le monopole de production de semences de base ne peut pas consommer toutes les semences de l’ISAR. Cela provoque donc à l’ISAR des difficultés de gestion de ses semences restantes qu’il vend parfois directement au producteurs de pommes de terre de consommation à 150 FRw /kg. D’où le reproche fait au SNS par l’ISAR d’avoir une capacité d’absorption de semences de base très réduite. Pour maintenir les variétés préférées des paysans, la recherche se propose de collecter le matériel végétal disponible en milieu rural pour en faire une purification variétale. 2° étape : SNS Le SNS manque de capacités techniques. Le SNS estime le besoin de semences de base par saison à 1000 tonnes, mais sa capacité actuelle et potentielle est d’environ 500 tonnes par saison. Le SNS a l'intention d'étendre les capacités de multiplication des semences de base par des multiplicateurs privés, mais a indiqué qu'il n'a pas encore pu trouver assez de multiplicateurs compétents et sûrs dans la filière.

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Le SNS s’oriente plutôt vers un service de contrôle et il s’occupe de moins en moins de la production proprement dite. Il contrôle toutes les conditions sur place et dans son laboratoire à Kigali avant de certifier les pommes de terre. 3° étape : Multiplicateurs privés Les multiplicateurs privés de semences sont chargés de la production et de la vente de semences certifiées aux producteurs. Ces multiplicateurs sont les suivants : COODAF C’est une Coopérative de Développement Agriculture, Elevage et Foresterie (COODAF) qui regroupe une centaine d’associations d’une capacité de 60 ha ; elle existe depuis 5 ans. La COODAF dispose de terres qu’elle fait cultiver pour la production de semences certifiées. Elle signe des contrats avec les particuliers en leur attribuant une portion de sa terre et ces derniers travaillent pour son compte. La COODAF leur fournit encore des crédits (semences, intrants et formation) nécessaires pour une production de qualité. A la récolte, elle rachète toute la production du particulier après avoir retiré le montant du crédit qui lui a été accordé au départ. COODAF a reçu du SNS deux terrains, pour multiplier les semences pommes de terre certifiées sous la supervision de 2 agronomes. En outre la coopérative a reçu de l’USAID en don un magasin de stockage de pommes de terre de semences certifiées. Il laisse germer les pommes de terre de semence dans des sacs à mailles. AMSS C’est l’Association des Multiplicateurs de Semences Sélectionnées (AMSS). Ce sont des paysans semenciers qui exploitent leurs propres champs surtout dans la province de Ruhengeri. Ils sont encadrés par les OPD (IMBARAGA et BAIR) . L'AMSS ne produit presque plus. Elle souligne les problèmes suivants : insuffisance des semences de base à multiplier, absence de champs sains pour faire la rotation exigée (1 culture sur 4 pourra avoir des pommes de terre), la dispersion de petites parcelles qui rend le suivi difficile ainsi que l'encadrement, les faibles connaissances des techniques de multiplication des semences etc. Par exemple l’écartement employé pour la production de pommes de terre de semences est inadapté (le même écartement que pour la production de pommes de terre de consommation soit 15 tiges/m²). Par ce fait, la moitié de la production de pommes de terre de semence est composée de pommes de terre d’un calibre trop grand, qui sont vendues comme pommes de terre de consommation. En plus nous avons constaté en visitant les champs de multiplication que la culture des pommes de terre était assez irrégulière par le fait que les semences de base arrivent prégermées quelques jours avant la plantation et que durant le transport les pommes de terre de semence perdent un ou plusieurs germes. IABU C’est une association récente de multiplicateurs de Semences Sélectionnées. Ce sont des paysans semenciers qui exploitent les champs appartenant à l’Eglise dans la province de Gisenyi. 85% des semences certifiées proviennent du SNS, contre 13% de la COODAF et seulement 2% des AMSS/IABU . Pour les producteurs, le fait que les multiplicateurs ne produisent pas assez de semences certifiées entraîne une faible couverture des besoins. L’insuffisance des points de vente de semences des multiplicateurs ne favorise pas non plus l’achat de semences certifiées, mais plutôt l’auto production. Aggravé parfois par le fait qu’il manque souvent les moyens de transport pour les amener aux producteurs. Pour les semences de base et semences certifiées, il y a encore des lacunes entre l'offre et la demande. La quantité de semences certifiées produite par la chaîne ISAR/ SNS/ AMSS/ autres multiplicateurs privés ne couvre actuellement que 20 à 30 % des besoins des producteurs.

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Recommandations • Il est envisageable que le ROPARWA conclut rapidement un contrat de partenariat avec

l’ISAR qui couvrira notamment le domaine semencier de manière à ce que les autres multiplicateurs privés puissent bénéficier des effets de ce partenariat

• L’Isar devrait tout faire pour introduire des nouvelles variétés résistantes, adaptées aux

différents sols et qui répondent aux demandes des consommateurs • Etudier avec le SNS sous forme d’un partenariat, les possibilités d’améliorer toutes les étapes

de multiplication des semences • Plusieurs grands producteurs de pommes de terre de consommation sont prêts à multiplier les

pommes de terre certifiées s’ils peuvent obtenir un financement pour construire un magasin de stockage selon le modèle de la COODAF : dans ce cas nous recommandons qu’ils faient recours au fonds FIFAPI pour réaliser leur projet .

• Adapter l’écartement en fonction des nombres de germes/plantes pour arriver à 30-40

tiges/m², ainsi on obtient un rendement/ha plus élevé et un plus grand nombre de pommes de terre de semences certifiées de petit calibre.

• Etudier des méthodes/moyens pour que chez les producteurs eux- mêmes les pommes de

terre de base pourront germer (peut être en de petites caisses en bois qui seraient rangées dehors durant les périodes non pluvieuses)

• Organiser mieux la distribution des pommes de terre certifiées en examinant si c’est possible

avec la collaboration des collecteurs (COIMU/COTEMU) Variétés Les variétés de semences les plus plantées

Variétés Cycle Dormance Rendement Résistance végétatif (jours) (t/ha) LB (jours) (mildiou)

Sangema 90-110 110-130 30 Tolérant

Victoria 90-110 50-70 32 Tolérant Mabondo 100-120 50 37 Tolérant Kirundo 90-110 30-50 35 Susceptible

Nyirakabondo 100-120 30 35 IPP 90-110 50-70 30 Cruza 120-130 30-40 30 Tolérant Macrone Bineza

Tout programme de multiplication doit être principalement basé sur les besoins des fermiers, bien que les consommateurs et les fermiers aient des préférences de variétés différentes

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Producteurs de la région des Laves • Courte dormance des plants

• Court Cycle végétative

• Résistance au mildiou

• Tolérance à la bactériose

• Tubercules larges

• Possibilité de commercialisation

Producteurs de la région des sols acides • Tolérance à la bactériose

• Rendements élevés des sols acides

Consommateurs de la Pommes de terre • Longue dormance des plants

• Bonne qualité de stockage

• Bonnes qualités de cuisson et de goût

• Bonne qualité pour frites

• Teneur élevée en matière sèche

Source : « Commercialisation des pommes de terre au Rwanda» F. Goossens, janvier 2002 Les producteurs souhaitent davantage avoir les six variétés suivantes, qui répondent réellement à leurs préoccupations, avec le % des réponses données :

Variétés souhaitées % des réponses 1.Sangema 37,50% 2.Bineza 23,61% 3.Kirundo 19,44% 4.Mabondo 16,67% 5.IPP 15,28% 6.Victoria 5,56%

Source : rapport sur les résultats de l’enquête sur les profils des producteurs, ROPARWA, Juillet 2005 Parfois les paysans utilisent des variétés comme la Macrone et le Cruza pour leurs résistances aux les maladies (bactériose) et leur rendement élevé sur des sols acides même si les consommateurs ne les apprécient guère 3.3.1.2. Engrais chimiques La fertilisation de la pomme de terre est nécessaire pour améliorer le rendement qui ne cesse de diminuer d’année en année. La formule de fertilisation organo-minérale vulgarisée depuis une vingtaine d’années correspond à la dose de 3 kg de NPK 17.17.17 et de 100 à 200 kg de fumier par are. Les résultats d’application d’engrais ne sont pas toujours convaincant surtout par le fait que la technique ne tient pas compte des variations entre les types de sols et la taille des exploitations. Plusieurs producteurs ont fait leur propre recherche et ont observé que le mélange de NPK avec DAP donne un meilleur rendement. Ils ont obtenu de bons résultats en pulvérisant les produits phyto avec un peu d’Urée. Dans un proche avenir l’ISAR Ruhengeri va démarrer des essais pour optimaliser l’emploi des engrais.

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La combinaison des engrais chimiques avec de la fumure organique est bien pratiquée par toutes les catégories d’exploitations agricoles bien qu’à des proportions différentes selon les moyens financiers des exploitants et à des doses non optimales. Dans certain district, 80% des exploitations ont une vache en stabulation permanente pour procurer le maximum de fumier, indispensable pour avoir un rendement minimum. Le problème fondamental est la production des herbes fourragères (manque de parcelles). Ainsi l’herbe est devenue une marchandise très demande qu’on vend aux centres de négoce. Pour pallier à ce problème de manque de fumier, l’IMBARAGA avec la collaboration des producteurs a fabriqué un fumier organique basé sur le fumier de poule, terre imbibé d’urine et des feuilles de plantes. Bien que la fertilisation semble être généralisée. C’est en général les petites exploitations qui faute de fumier font beaucoup plus usage d’engrais comme le NPK, le DAP et l’urée. Elles sont suivies des moyennes exploitations qui combinent beaucoup la fumure organique et la fumure minérale. Les grandes exploitations agricoles utilisent beaucoup plus de la fumure organique. 3.3.1.3. Produits phytosanitaires Les traitements phytosanitaires de la pomme de terre sont très pratiqués et le matériel de pulvérisation y est présent ici et là ; et même si l’on n’est pas propriétaire, il y a lieu de faire des locations. Le traitement phytosanitaire aux pesticides devient un impératif pour mieux lutter contre certaines maladies et ravageuses. Les produits à usage courant sont le DithaneM45 (mancozeb) et Ridomil contre le mildiou Phytophtora infestens. 3.3.1.4. Matériel agricole Seuls les grands producteurs disposent de leurs propres pulvérisateurs. Les autres les louent avec les voisins. Le traitement phytosanitaire se fait rapidement pour économiser le temps, ce qui met en cause la qualité des traitements. Souvent l’intervalle de traitement n’est pas respecté par manque de moyens pour de location du pulvérisateur. Les producteurs manquent surtout des pulvérisateurs ( 30.000 FRw/pièce) et de brouettes ( résultats de notre propre enquête ROPARWA) 3.3.1.5. Approvisionnement en intrants Le manque d'approvisionnement en intrants de qualité dans les régions où se concentrent 80% de la production nationale de pomme de terre constitue une contrainte majeure. Les producteurs manquent de moyens financiers pour investir dans la culture. Par conséquent ils ont tendance d’appliquer la dose qui correspond juste à leurs faibles moyens et d’acheter des intrants de qualité inférieure qui ont une incidence négative sur la production. Actuellement, l’approvisionnement de ces intrants ne satisfait pas les besoins en quantité et qualité des producteurs. Le commerce des intrants est un maillon faible de la filière parce qu’il n’est pas autant structuré que les autres. A côté de quelques commerçants, se sont surtout les coopératives (COIMU, CECMA, COODAF et autres) qui ont vendu à leurs membres les intrants en quantités insuffisantes par manque des fonds de roulements . Recommandations • un système d’importations groupées au niveau national reste la meilleure alternative pour

procurer aux coopératives les intrants (engrais, produit phyto, matériel agricol), de bonne qualité à des prix concurrentiels et avantageux.111

• Les OPD devraient stimuler l’emploi du fumier en propageant la stabulation permanente et la

production des cultures fourragères

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3.3.2. Coûts de production et prix de revient Dans toutes les discussions concernant le prix rémunérateur pour les pommes de terre , les OPD et fédérations retiennent 35 FRw/kg comme base mais comme dans toutes les filières agricoles les coûts de production / kg produit varient énormément avec le rendement. Le tableau ci-dessous représente les données collectées auprès des producteurs en 2005 en montrant les coûts de production/ par kg produit et la marge bénéficiaire (+-) pour un prix de vente moyen de 35 FRw.

Rendements 5 T/ha 15 T/ ha 25 T/ha Prix de vente moyen 35 35 35 Coûts de production 55 28 18 Marge bénéficiaire/kg -20 17 27

Source : calculs propres Recommandations • Les OPD doivent tout faire pour augmenter les rendements/ha, car c’est le seul moyen

d’augmenter le revenu net des producteurs de pommes de terre (surtout par l’organisation/distribution des pommes de terre certifiées, des intrants de bonnes qualités et la promotion de production de fumier)

3.3.3. Influence négative sur le produit commercial isable Dans cette partie, nous donnons les différents facteurs ayant ou susceptible d’avoir une influence négative sur le produit destiné au marché : 3.3.3.1. Méthode culturale et système de rotation La maîtrise des techniques culturales est jugée encore insuffisante. Il s'agit de la préparation insuffisante de champs, le sarclage trop profond et trop tardif, la mauvaise application et le mauvais dosage des pesticides (le dosage est trop élevé, des intrants de mauvaise qualité sont utilisés, on utilise trop d'eau et le pesticide est ainsi dilué), la monoculture et le manque de rotations de cultures, la mauvaise hygiène des champs, le mauvais conditionnement des pommes de terre etc. 3.3.3.2. Récolte prématurée /manque de défanage

La récolte est faite prématurément à 3 au lieu de 4 mois, et par conséquent les pommes de terre sont écorchées (d’ou le risque de maladies fongiques et maladies bactériennes), la pelure est affaiblie (réduction de période de conservation). De ce fait, les pommes de terre doivent être vendues dans les 5 jours après la récolte, ce qui entraîne une accumulation de grandes quantités sur le marché et donc une influence négative sur le prix de vente. Les raisons de la récolte prématurée découlent surtout du besoin urgent d’argent chez les petits producteurs et la crainte de vol. Le défanage bien que pratiqué dans les pays voisins en RDC et en Uganda, n’est pas fait au Rwanda. Par le défanage, la peau extérieure durcira et évitera la pénétration des spores de mildiou durant la récolte, deux éléments qui contribueront à la prolongation de la durée de stockage des pommes de terre. 3.3.3.3. Choix des variétés

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Il est incontestable que le choix de la variété par les producteurs détermine la qualité culinaire des pommes de terre, surtout les variétés Cruza et Macrone sont moins désirées/moins payées par les consommateurs Recommandations • C’est seulement quand les commerçants rémunéreront suffisamment (10-15FRw/kg) les

pommes de terre récoltées après défanage, et après 4 mois, que les producteurs (surtout les grands) seront d’accord de pratiquer ces méthodes culturales.

• Les coopératives CECMA et COIMU voudraient démarrer la vente des pommes de terre de

première qualité en augmentant le prix aux producteurs c’est une initiative à soutenir avec bien sûr un bon suivi pour éviter les mauvaises expériences du passé.

3.3.4. Collecte et distribution Les collecteurs sont des commerçants qui achètent la pomme de terre aux producteurs sur les sites de collecte pour les revendre aux commerçants transporteurs qui les acheminent vers les centres urbains. Généralement, une fois que les pommes de terre destinées à la consommation arrivent à maturité, les producteurs les emmènent dans des sacs (sur la tête ou à vélo) aux points de collecte. Ces points de collecte sont de petits bâtiments qui appartiennent aux groupements ou aux privés : en moyenne 4 à 5 tonnes de pommes de terre peuvent être collectées par jour. Dans les deux provinces de Gisenyi et Ruhengeri, la distribution à partir des points de collectes fonctionne comme suit: • A Gisenyi : ce sont les coopératives COIMU - COTEMU qui coordonnent la collecte avec des

camionnettes de la coopérative des Commerçants CECMA dans les deux districts Mutura et Cyanzarwe.

o COIMU, abréviation de coopérative Ibukwa Muhinzi, créée le 24 mars 2002, a obtenu

sa personnalité juridique par l’A.M. No 028/1500/2004/coop. du 13/07/2004. Elle comprend 370 membres dont 11 groupements coopératifs. Pas mal de ses membres sont des commerçants e.a. le président de la coopérative et 12 de ses membres sont des transporteurs, membres de la CECMA. La COIMU a un magasin de vente (pas encore achevé) et organise aussi la vente des intrants

o COTEMU est de création plus récente, elle regroupe 400 membres, en général de

grands producteurs (la superficie de leur exploitation est en moyenne plus qu’un 1 ha). La coopérative a fait une demande auprès de la BRD pour obtenir un crédit FIFAPI pour la vente des intrants et pulvérisateurs.

Les deux coopératives collectent les pommes de terre de leurs membres et des petits producteurs (souvent non membres) dans les districts de Mutara et Cyanzarawe. Chaque coopérative organise la collecte à tour de rôle (2 semaines/mois, chacune). La COIMU et la COOTEMU ont une liste de tous les points de collecte (54) de ces districts sur lesquels elles coordonnent et dirigent les camionnettes accompagnées d’un ticket d’accès au centre de collecte. La collecte des stocks par les camionnettes est ainsi organisée, pour éviter que des localités plus éloignées et/ou isolées soient défavorisées.

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Points de collecte

Ces 3 dernières années chaque coopérative a collecté environ 75.000 t/an de pommes de terre. Pour chaque camionnette (capacité entre 5 et 8 tonnes) qui est chargée, les coopératives perçoivent une commission de 2000 FRW. La logistique n'est pas encore au point : ainsi les camionnettes n'arrivent pas régulièrement pour chercher les pommes de terre, avec pour conséquence des stocks qui ne sont pas écoulés à temps. Les infrastructures notamment les routes sont insuffisantes et de mauvaise qualité surtout en période de pluie, et donc difficilement praticables par les camionnettes, causant ainsi des difficultés d'écoulement de la production des endroits peu accessibles.

• A Ruhengeri : ce sont les groupements de producteurs qui vendent les pommes de terre à la

coopérative de transporteurs/commerçants CECMA, à l'association TURWANYINZARA et autres, assisté par la Fédération Pomme de Terre. La fédération essaye de régler le flux de pommes de terre sur le marché en donnant priorité aux petits producteurs qui ont besoin d’argent immédiat et en demandant aux grands producteurs d’attendre de commercialiser leurs pommes de terre. Normalement c’est dans l’intérêt des grands producteurs car le prix de vente augmente en fonction de la diminution de l’offre. A côté de la production/vente de semences certifiées la coopérative COODAF organise la commercialisation des pommes de terre de consommation (environ 175 T/an) et la vente des intrants. COODAF est créée en 1998 et a obtenu sa personnalité juridique en 2001.

Mode de fonctionnement de COODAF o COODAF fournit les semences remboursées en kg récoltés + 50% en nature o Semences et consommables sont aussi achetées par COODAF semences prix

marché + 10% ; consommables achetées au prix du marché ; o la marge sur la semence couvre les frais de fonctionnement et dégage une marge

brute d’environ 10 FRW/kg. o Les consommables sont vendues ailleurs avec une marge variable qui fait vivre

l’entreprise.

Un système de collecte comme à Gisenyi n’existe pas encore à Ruhengeri. Les producteurs sont favorables à l’installation de ce système à condition que la collecte soit organisée par la fédération de pommes de terre en évitant la main mise des commerçants et en laissant participer davantage les petits producteurs.

3.3.5. Commercialisation 3.3.5.1. Conditionnement /emballage Le conditionnement au niveau des magasins tenus par les commerçants détaillants ou grossistes est encore insuffisant : les pommes de terre ne sont pas gardées dans de bonnes conditions de stockage et d'emballage. Souvent les pommes de terre sont stockées soit en vrac, soit dans des sacs plastiques.

District Zone Nombre

de sites Jour de collecte

Kora 19 Lundi/jeudi Kabatwa 9 Mardi/Vendredi

MUTURA

Rusiza 19 Mercr./samedi CYANZARWE Cyanzarwe 6 Mercr./samedi

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Les sacs plastiques, actuellement utilisés pour l'emballage, causent le pourrissement d'une partie du stock. La conservation et emballage sont faits dans des sacs en polyéthylène, donc les pommes de terre ne peuvent pas respirer, ce qui provoque le pourrissement après seulement une semaine Le prix des sacs est de 250FRw/pièce pour 100 à120 kg et de 120 FRw pour des sacs de 50 kg. Il existe sur le marché de Kigali des sacs en mailles (170 FRw/sac de 50 kg). Ces sacs sont surtout utilisés pour l’exportation et pour des pommes de terre destinées aux semences (COODAF) 3.3.5.2. Commercialisation des pommes de terre au Rwanda La totalité du marché de pommes de terre est estimé à 450-500 T/jour, donc 300-350 t/jour à Kigali. Le reste est commercialisé dans les autres villes régionales. Le marché interne est pour 80 % dominé par la CECMA, 15-% est commercialisé par 3 associations et 5 % par des commerçants non organisés. Dans ville de Kigali, il existe deux marchés importants de pommes de terre :

• le marché de GITICYINYONI avec la CECMA • le marché de NYABUGOGO regroupant 2 associations

Le marché de GITICYINYONI La CECMA a démarré en 2002, regroupant 237 commerçants ayant à leur actif plus de 200 véhicules de transport. La coopérative ne dispose pas actuellement de ses propres camionnettes et fonctionne comme coordinateur des activités de ses membres qui pour la plupart disposent de camionnettes ou qui louent des camionnettes pour chercher des pommes de terre dans les provinces. La liste des membres de CEMCA selon leur origine : • 50% des membres sont de la province de Ruhengeri • 20% des membres sont de Kigali-ville • 10 % des membres sont de la province de Gisenyi

Certains producteurs commerçants sont membres en même temps des deux coopératives COIMU et de CECMA. La coopérative CECMA est leader sur le marché de distribution de la pomme de terre La quantité totale achetée et transportée par la CECMA est d’environ de 350 - 400 T/ jour (soit 120-170 T /jour venant de la province de Ruhengeri et 180- 230 T/jour de Gisenyi ). A côté de la commercialisation de pommes de terre, la coopérative a vendu 150 T d’engrais aux producteurs en 2004. Les camions/camionnettes venant du nord arrivent l’après midi/soirée à Kigali sur un parking de la CECMA, la vente des pommes de terre se déroule entre 5 et 6 h 30’ entre les transporteurs et les acheteurs grossistes ou détaillants. Une ou plusieurs personnes achètent un camion et les pommes de terre sont transportées aux différents marchés ou dépôts dans les différents quartiers à Kigali où les camions sont déchargés. La CECMA ne dispose pas encore de hangars de stockage ni à Kigali ni dans les lieux de production, si bien que les camionnettes chargées qui arrivent au cours de la journée à Kigali doivent attendre le lendemain pour décharger. Avec l’aide du fonds FIFAPI la coopérative CECMA voudrait construire un magasin de vente à Kigali et 2 silos de stockage sur les lieux de production. L’objectif est d’acheter à bas prix ( 30-35 FRw) durant la période de surproduction pour les revendre en période de soudure à 70-90 FRw/kg.

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Le marché de NYABUGOGO Ce marché regroupe 2 associations donc les plus importantes sont la TURWANYINZARA et la DUFATANYE, ayant 80 membres commerçants-détaillants avec 6 véhicules de 15 T chacune. Les membres de ces associations à Nyabugogo achètent les pommes de terre directement du nord du pays, ou de l’Ouganda (période d’août-octobre) pour les déposer sur une bâche et être vendues au détail aux consommateurs. L’exportation de pommes de terre est encore très limitée (environ 15 t/jour), dont un tiers vers le Burundi et le reste vers la Tanzanie. L’importation des pommes de terre se limite uniquement durant la période août –septembre. Durant cette période la CECMA et les Associations de Kigali importent 60% de leur vente journalière de l’ Uganda surtout la variété Sangema. Auparavant CECMA importait aussi des pommes de terre du DRC, mais actuellement l’importation du DRC est arrêtée car les pommes de terre sont acheminées vers Kinshasa. La qualité des pommes de terre du DRC était très appréciée et obtenait le meilleur prix sur le marché de Kigali, par contre la qualité de pommes de terre venant de l’Uganda est moins appréciée. 3.3.5.3. Structures des prix Jusqu’à décembre 2003 la récolte des pommes de terre se faisait en concertation entre les producteurs / la COIMU et la Fédération des pommes de terre. Le prix minimum était fixé par une commission de prix qui regroupe tous les acteurs de la filière agricole et les OPD (IMBARAGA et BAIR). Actuellement, le prix de vente est fixé par les coopératives de commerçants (COIMU/COTEMU) et le district sans consultations des petits producteurs et les OPD. Normalement ce prix n’est valable que pour la province du Gisenyi mais à automatiquement des répercussions sur le prix de vente à Ruhengeri. Le prix pour le consommateur varie de 45 FRw à 100 FRw/kg selon la saison /la variété. En 2005 le prix aux producteurs est de 30-35 FRw /kg et jusqu'à 60-80 FRw en contre saison (août-septembre). 3.3.6. Consommateurs Les variétés demandées par les consommateurs selon l’ordre de leurs préférences

Sangema Victoria Kirundo Nyirakabondo Makondo Baku Cruza Makrone

Prix aux producteurs 30-75

Frais pour chargement/déchargement 2 Bénéfice collecteur 1

Coût transport 11-16 Taxe district payée par le transporteur 1

Bénéfice transporteur 3 Bénéfice CECMA 2 Bénéfice détaillants 2-5

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Les consommateurs préfèrent des variétés à gros tubercules qui donnent des bonnes frites. La Cruza et la Makrone sont surtout utilisées pour l’autoconsommation et sont achetées par des gens à faible pouvoir d’achat, car moins chères. A Kigali il existe certainement une niche de consommateur avec un pouvoir d’achat plus élevé qui sont prêt à payer plus pour des pommes de terre triées, lavées et dans un emballage approprié. En association avec un groupe de producteurs intéressés, IMBARAGA Ruhengeri prévoira des essais durant les mois d’octobre-novembre pour examiner cette niche plus en détail (prix supplémentaire (10-15 FRw /kg ?), magasins intéressés, demande etc.) . Recommandations • restaurer l’opérationnalisation et le fonctionnement de la commission des prix à Gisenyi avec

tous les acteurs de la filière pommes de terre • organiser un système de collecte de pommes de terre à Ruhengeri. Le même système

comme à Gisenyi mais cette fois ci par la fédération pommes de terre de Ruhengeri. • améliorer le système de réglage du flux de pommes de terre qui sont acheminées sur le

marché en mettant en place des dispositions quant aux périodes de récoltes au niveau des grandes exploitations ( cf des expériences à Ruhengeri )

• renforcer avec le fonds FIFAPI les associations des petits producteurs pour qu’ils puissent

obtenir des magasins de stockage de pommes de terre de consommation et mieux concurrencer les initiatives de la CECMA.

• aider les associations de vente de pommes de terre à Kigali pour augmenter la concurrence et

pour éviter qu’un acteur obtienne une position de monopole de fait, néfaste aussi bien pour les consommateurs que pour les producteurs.

• tenant compte de la mentalité du secteur privé en général, les OPD doivent créer /soutenir

des organisations paysannes viables (coopératives, associations etc.) qui contrebalancent les excès possible du secteur privé.

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4 Conclusions et recommandations 4.1. Conclusions pour le ROPARWA Les conclusions pour le ROPARWA • Chargé des programmes agricoles • Partenariat • Planning des activités • Centres de démonstration

4.1.1.Chargé des programmes agricoles Il me semble bizarre qu’au sein du ROPARWA qui s’occupe de 3 filières agricoles sous le programme PIFA et même de 6 filières agricoles sous le programme PROP RWA et le fonds FIFAPI, qu’il n’ y ait pas un chargé de l’agriculture. Recommandations Engager un chargé d’agriculture (agronome A°) avec les responsabilités suivantes : • Aider les responsables (agronomes) des OPD dans la programmation de leurs activités par

filière agricole, en se basant sur les problèmes et les besoins réels de chaque filière agricole et des particularités de chaque province.

• Suivre mensuellement l’évolution sur le terrain en faisant une évaluation des activités et en discutant des activités planifiées.

• Préparer avec les responsables des OPD toute la documentation dont ils ont besoin pour les sessions de formation/ travail de vulgarisation.

• Organiser des voyages d’études • Examiner, en collaboration avec le chargé de marketing et les agronomes des OPD, tous les

dossiers concernant les demandes de crédit FIFAPI. En estimer leur impact dans la filière agricole en général et sur les conséquences positives et négatives pour les producteurs et les autres acteurs dans la filière agricole.

4.1.2. Partenariat Durant notre visites/entretiens plusieurs institutions ont montré leur intérêt dans une collaboration structurée et plus étroite : un contrat de partenariat est à formaliser aussi vite que possible d’autant plus que plusieurs actions sont déjà menées avec les OPD ou avec le ROPARWA Avec l’ISAR, les axes seraient les suivants : • Essais rapides d’adaptabilité de variétés • Formation des techniciens des Organisations Paysannes membres du ROPARWA • Essais de fertilisation

Avec le Projet PEARL : • Echanges d’information d’expérience sur la culture du manioc • Recherche de marchés • Technologies de transformation

Avec le SNS : • Echanges d’information et d’expériences dans le domaine semencier • Multiplication des semences • Commercialisation des semences • Certification des semences

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4.1.3. Planning des activités En étudiant les filières agricoles, j’ai examiné avec les responsables concernés la planification des activités pour juillet -décembre 2005 Ce qui m’a frappé, c’est que les activités retenues ne correspondent pas toujours aux problèmes et besoins réels de chaque filière agricole et des particularités de chaque province. Par exemple pour la filière riz, les problèmes et les besoins sont tout à fait différents s’il agit des périmètres formels et de création de longue date ou des périmètres informels très récents. L’exécution des activités est parfois freinée ou même supprimée étant donné que le financement n’est pas arrivé à temps auprès aux OPD. Par manque de financement, les OPD décideront arbitrairement quelles activités seront retenues mais qui ne sont pas toujours les plus prioritaires. La présentation des activités ne reflète pas comment les responsables vont les exécuter. Les indicateurs vérifiables sont trop ambitieux et pas du tout réalistes. Recommandations • Baser la programmation semestrielle/annuelle des activités par filière agricole sur les

problèmes et besoins réels de chaque filière agricole et des particularités de chaque province. • Les activités proposées et même la différence d’approche devront tenir comptes de cette

réalité • Cette planification devra être accompagnée d’un calendrier mensuel des activités et reprendra

les activités non prévues, même celles encore inconnues au moment de l’élaboration de la planification. (visite d’un consultant, séminaire atelier non prévu, invitation pour assister aux activités des partenaires etc.)

• La présentation devrait refléter la ou les démarches, la manière dont on va réaliser les

objectifs et si nécessaire les différentes étapes qui seront suivies • Les indicateurs devraient être moins ambitieux mais réalisables dans le délai prévu.

• A côté d’une planification des activités, le ROPARWA devrait élaborer une planification

financière stricte qui ne donne pas aux OPD une excuse de ne pas avoir exécutés les activités prévues dans le plan d’actions.

4.1.4. Centre de Démonstration L’approche de l’agriculture par Filière Agricole est intéressante pour étudier tous les maillons de la chaîne et connaître les contraintes et les opportunités. Au niveau de l’exploitation agricole cette approche est parfois trop restreinte car elle ne touche pas tous les problèmes auxquels les paysans sont confrontés (diminution des rendements, érosion, rotations des cultures etc.) Il me semble donc préférable de se baser sur plusieurs filières agricoles complémentaires. Un élément constant devrait être l’intégration de l’agriculture à l’élevage, surtout la promotion de vaches/chèvres en stabulation et la production des cultures fourragères. Une activité qui se dégage, est la promotion des herbes fourragères qui peuvent servir dans la Lutte Anti Erosive. La production de fumier organique est la clé de l’augmentation des rendements de toutes les cultures. Le fumier peut doubler/tripler les rendements, diminuer la quantité d’engrais chimiques et garder la fertilité des sols d’une manière durable. A côté du fumier vous avez le lait (10 à 20 litres selon que la vache est d’une race améliorée ou est une pure « frisonne ».) d’une valeur de 300 FRw /litre et la valeur du veau.

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Le niveau de l’encadrement technique est parfois médiocre par manque d’exemples concrets et de moyens en matériel et personnel Recommandations Un nouveau programme (d’une durée minimum de 6 ans) est à envisager, en évitant les erreurs d’expériences précédentes et avec comme objectifs : • renforcer l’encadrement et la connaissance technique des OPD • renforcer les exemples concrets qui pourront présenter une/des solutions aux problèmes

techniques des paysans • renforcer la recherche paysanne • intégrer plus intensément les structures paysannes (comités de secteurs) dans l’élaboration

et la diffusion des solutions à leurs problèmes sur les techniques culturales

Le programme devrait renforcer les Filières agricoles aussi bien au niveau national (ROPARWA) qu’au niveau des OPD dans les provinces. Le programme serait construit en deux étapes : Première étape Elle concerne la création de 5-6 petits centres de démonstration (2 ou 3 ha/chacun) avec la démonstration des différentes solutions pour 2 cultures tenant compte des différentes typologies de producteurs. Chaque centre a une petite unité de stabulation avec une parcelle de cultures fourragères et légumineuses. • à Gitarama cela pourra être la démonstration de différentes solutions concernant le manioc et

le soja/ l’arachide • à Ruhengeri cela pourra être la démonstration de différentes solutions concernant la pomme

de terre et le blé • à Butare cela pourra être la démonstration de différentes solutions concernant le riz • à Kigali-ngari cela pourra être la démonstration de différentes solutions concernant les

légumes et fruits a partir de la 3° année • à Gisenyi cela pourra être la démonstration de différentes solutions concernant la pomme de

terre et le maïs sur des sols acides à partir de la 4° année Tous les centres font la démonstration d’une unité de stabulation très simple avec une vache « Frisonne » qui fournit la matière de base pour faire la fumure organique, la démonstration d’une parcelle de cultures fourragères/ légumineuse, en intégrant les éléments de «Integrated Soil Fertility Management » Cette première étape sera exécutée et suivie par l’agronome de ROPARWA en collaboration étroite avec les responsables de l’OPD concernée. Deuxième étape Visite des producteurs intéressés (individuels, représentants des associations /comités) au centre. Les visiteurs (paysans-chercheurs) choisissent une ou plusieurs solutions qui pourraient être une solution

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à leurs problèmes spécifiques et procèdent à la phase de test et d’adaptation des solutions choisies sur leur parcelle ou sur leurs champs collectifs. A partir des résultats obtenus auprès des paysans-chercheurs, la diffusion de certains thèmes pourra être proposées aux membres des associations/comités confrontés à des problèmes semblables. Cette deuxième étape sera suivie conjointement par l’agronome du ROPARWA et par celui des OPD, une plus grande partie des tâches revenant aux agronomes des OPD. Il est à conseiller qu’il y ait au sein de ROPARWA, un deuxième agronome qui s’occupera spécialement du suivi des paysans- chercheurs en collaboration avec les OPD concernées. 4. 2. Programmation des activités sur base des reco mmandations Dans ce chapitre nous résumons les recommandations faites dans le chapitre 3. Nous sommes d’avis que celles-ci pourront être incorporées dans le plan d’activités 2006. Avant de présenter le tableau récapitulatif, qui distingue deux types d’activités ((i) celles qui concernent toutes les filières agricoles et (ii) celles qui concernent une filière particulière), nous formulons quelques considérations générales qui sont d’importance pour l’élaboration du plan d’activités 2006 : • Partir d’une évaluation des activités réalisées dans le 2° semestre 2005 : problèmes

rencontrés, solutions préconisées, besoins concrets par province et par type d’exploitation agricole.

• Continuer/ renforcer et, au besoin, ajuster les activités prometteuses de 2005. • Insérer, si nécessaire, des activités supplémentaires pour obtenir une programmation plus

équilibrée, tout en considérant les ressources humaines disponibles (personnel de terrain) • Prioriser les activités prioritaires par filière (par Roparwa et les OPD), qui varier par province

et par type d’exploitation (par exemple dans la filière rizicole, la priorité des activités pourra être totalement différente si il s’agit d’un périmètre formel ou informel de création récente.)

• Veiller à ne pas gonfler le nombre des activités, pour éviter qu’elles deviennent irréalisables

en quantité et qualité avec les moyens disponibles. • Exercer de la pression pour que les recommandations dont l’exécution est aux mains de tiers

soient exécutées (par exemple octroyer des crédits FIFAPI par le BRD, donner des noms rwandais aux nouvelles variétés par l’ISAR et/ou SNS).

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Activités concernant toutes les filières

Facteurs de Production Engrais • regrouper les commandes de toutes les Filières Agricoles Roparwa

• étudier les possibilités d'importations groupées Roparwa • étudier les possibilités d'importations groupées/exigences avec Africhem Roparwa • étudier/mettre au point tout un système à partir d'une commande groupée d'une coopérative, demande crédit intrants jusqu'à la livraison Roparwa

• étudier les possibilités d’incorporer un début d’autofinancement des OPD Roparwa Produits Phyto • regrouper les commandes de toutes les Filières agricoles Roparwa

• étudier les possibilités d'importations groupées Roparwa • étudier/mettre au point tout un système à partir d'une commande groupée d'une coopérative, demande crédit intrants jusqu'à la livraison Roparwa • étudier/mettre au point tout un système centrale d'emballage des produits phyto en plus petites quantités (un kilo) Roparwa

• étudier/mettre au point tout un système d'agents (coop./commerçants privées) qui peuvent vendre les produits phyto sous licence. Roparwa

Organisation National

• étudier les possibilités /avantages de créer des unités nationales (formels ou informels) pour les Filières Agricoles Pommes de terre et

Manioc Roparwa, Coop

• étudier les possibilités de renforcer ROPARWA avec un Agronome • étudier la création d’une société commerciale gérée par les OPD Roparwa, OPD

Financement • étudier les possibilités de renforcer le niveau national avec un Responsable IMF Roparwa, Coop. • standardiser/ajuster le processus de demande de crédit FIFAPI et la politique de garanties bancaires Roparwa, BRD

Centres de Démonstration • étudier l'opportunité de créer des centres de démonstration/Filière agricole Roparwa • étudier la symbiose des activités des centres de démonstration avec celles de ROPARWA et des OPD Roparwa, OPD

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Recommandations pour la FILIERE RIZ Facteurs de production Périmètre formel Engrais • regrouper les besoins et commandes OPD, Union, Coop. • faire des essais limités avec fumier et/ou engrais chimique (formulations et moment) OPD, Coop., ISAR Produit Phyto • regrouper les besoins et commandes OPD, Union, Coop. • faire des essais limités avec des nouveaux produits phyto OPD, Coop., ISAR Périmètre informel Semences • faire des essais limités avec de nouvelles variétés OPD, Coop., ISAR Engrais • regrouper les besoins et commandes OPD, Union, Coop. • faire des essais limités avec fumier et/ou engrais chimique (formulations et moment) OPD, Coop., ISAR Produit Phyto • regrouper les besoins et commandes OPD, Union, Coop. Général • organiser des démonstrations concernant les méthodes culturales optimales OPD, Union, Coop. Post Récolte Périmètre formel Outillage • faire des essais limités avec batteuse/vanneuse améliorées OPD, Coop., KIST Périmètre informel Aire séchage • organiser une méthode/source(s) de financement pour la construction des aires de séchage OPD, Union, Coop.

Magasin de stockage • organiser une méthode/source(s) de financement pour la construction des magasins OPD, Union, Coop.

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Organisation Périmètre formel • stimuler/organiser les coop. en des unions régionales Ucorirwa, Coop., OPD • organiser les coop. avec des UT privatisées en des vraies coop. avec personnel propre Ucorirwa, Coop., OPD (directeur) et des procédures de gestion bien élaborées • renforcer, organiser la gestion et le suivi comptable avec le même programme comptable Ucorirwa, Coop., OPD • étudier les problèmes concernant la TVA et introduire un module de calcul de la TVA Ucorirwa, Autorités, OPD • renforcer la capacité des dirigeants en matière de gestion, de comptabilité, de commercialisation Ucorirwa, Union, OPD • organiser des sessions avec les membres concernant les droits/obligations coopératives OPD, Union, Coop. Périmètre informel • stimuler l'intégration des coop. en des unions régionales existantes OPD, Union, Coop. • renforcer, organiser la gestion et le suivi comptable avec le même programme comptable Ucorirwa, Coop., OPD • renforcer la capacité des dirigeants en matière de gestion, de comptabilité, de commercialisation Ucorirwa, Union, OPD • organiser des sessions avec les membres concernant les droits/obligations coopératives OPD, Union, Coop.

Transformation • étudier/optimaliser les techniques de décorticage du paddy Ucorirwa, Union, OPD • élaborer/installer les mêmes procédures de gestion dans toutes les UT Ucorirwa, Union, OPD Commercialisation • élaborer des dossiers de crédit FIFAPI pour des fonds de roulement (achat paddy) OPD, Coop., BRD • étudier/créer des marques commerciales Ucorirwa, Union, OPD • étudier/créer des emballages de 5 kg Ucorirwa, Union, OPD • étudier l'évolution du prix d'achat paddy, de vente riz blanc Ucorirwa, Union, OPD • étudier les possibilités de publicité au niveau national Ucorirwa, Union, OPD

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Recommandations pour la FILIERE MANIOC Facteurs de production Boutures • continuer la multiplication systématique ( au niveau secteurs) des boutures de variétés sélectionnées OPD, Groupements • faire des essais limités avec la technique "multiplication rapide " OPD, ISAR Fumier • faire des démonstrations avec fumier ou compost, combinant la recherche paysanne OPD, Groupements Organisation • renforcer la capacité technique des animateurs OPD, Groupements • identifier les problèmes techniques /commerciales et les solutions proposées OPD, Groupements Transformation • étudier/mettre au point un système de séchage de manioc râpé, fonctionnant toute l’année OPD, Ravac, CSC • étudier la possibilité économique d’UT à Gitarama OPD, Capmer Commercialisation • étudier les possibilités de commercialisation des tubercules à Kigali avec des commerçants locaux OPD, Groupements • étudier les possibilités de commercialisation des tubercules à Butare avec Ravac/Pearle OPD, Ravac • renforcer/organiser cette commercialisation avec les structures existantes au niveau secteur/fédérations OPD, Groupements

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RECOMMANDATIONS POUR LA FILIERE POMMES DE TERRE Facteurs de production Plançons • concerter avec l'ISAR, SNS, multiplicateurs pour augmenter la quantité de semences certifiées OPD, ISAR, SNS • étudier/mettre au point les canaux de distribution de semences certifiées (disponibilité et à temps) OPD, ISAR, Fédérations • mettre au point un système permettant de germer les plançons chez eux OPD, ISAR, Fédérations • faire des essais pour fixer l'écartement optimal, obtenant le max de plançons d'un calibre désiré OPD, ISAR, Fédérations Engrais • regrouper les besoins et commandes OPD, OP, Fédérations • faire des essais limités avec fumier et/ou engrais chimique (formulations et moment) OPD, OP, ISAR Produit Phyto • regrouper les besoins et commandes OPD, OP, Fédérations Matériel Agricole • regrouper les besoins et élaborer des dossiers de crédit FIFAPI pour des achats groupés OPD, BRD, Fédérations Général • organiser des démonstrations pour augmenter le rendement/ha, combinant la recherche paysanne OPD, OP, Fédérations Organisation • organiser un système de collecte à Ruhengeri (comme à Gisenyi mais sous contrôle des OP) OPD, OP, Fédérations • ajuster le système de réglage du flux des pommes de terre OPD, OP, Fédérations • renforcer les capacités des dirigeants des OP pour que certains puissent évoluer vers des Coop. commerciales OPD, OP, Fédérations Commercialisation • mettre au point un système de pommes de terre de qualité, stockable (défaner, trier, (laver), emballer) OPD, OP, Fédérations • élaborer des dossiers de crédit FIFAPI pour des fonds de roulement (stockage de pommes de terre par les OP) OPD, BRD, Fédérations • restaurer la commission prix avec tous les acteurs de la filière OPD, OP, Fédérations

Annexe 1 Termes de référence I. INTRODUCTION.

Depuis décembre 2003, l'Ambassade du Royaume des Pays Bas au Rwanda a financé le programme d'investissement dans les filières agricoles « PIFA en sigle» exécuté par le Réseau des organisations Paysannes du Rwanda « ROPARWA» à travers ses organisations membres BAIR, IMBARAGA et INGABO sous la responsabilité d 'AGRITERRA. L'année 2004 a été caractérisée par la reformulation et le processus de choix des trois filières prioritaires pour le PIFA. En février 2005, trois filières: riz, pommes de terre et manioc ont été choisies et une série des activités à mener dans chacune de ces filières a été proposée par Sylvain DARDEL dans son rapport de deuxième mission au Rwanda pour le PIFA. A partir de ce rapport, le secrétariat exécutif du ROPARWA a établit un plan opérationnel qui montre les activités à mener aussi bien par les producteurs que par les organisations d'encadrement dans chacune de ces trois filières. Les plans d'affaires pour les filières riz, pomme de terre et manioc occupent une place importante dans ce plan et leur élaboration s'avère plus qu'une nécessité dès le départ. II. OBJECTIF GLOBAL DE LA MISSION L'objectif global de cette mission est de conduire les travaux d'élaboration des plans d'affaires pour les filières riz, pomme de terre et manioc tels que décrits dans le plan d'opération PIFA, période de juillet à décembre 2005. III. OBJECTIFS SPECIFIQUES DE LA MISSION Les objectifs spécifiques de cette mission sont:

• clarifier les relations entre les producteurs, les transformateurs et les consommateurs sur chaque filière,

• déterminer la nature et la taille du financement pour tous les maillons des trois filières, • identifier les niches de marché pour chacune de ces trois filières, • proposer des activités à mener par les producteurs agricoles et les OP pour satisfaire de façon

durables les marchés identifiés pour les trois filières. IV. RESULTATS ATTENDUS Par rapport à cette mission, les résultats attendus sont:

• un plan d'affaires réaliste pour chacune des trois filières prioritaires du PIFA, • une bonne maîtrise de mise à marché de la part des OP et fédérations des producteurs agricoles. • La mise en place des outils de gestion et de suivi de la réalisation des activités comprises dans les

plans d'affaires. V. PERIODE ET DUREE DE LA MISSION. La présente mission s'effectuera au cours des mois d'août et septembre 2005 sur le terrain et le mois d'octobre 2005 sera réservé au suivi à distance de la mise en œuvre des plans d'affaires qui seront produits. Le nombre de jours de travail de ce suivi sera convenu entre le ROPARWA, l’Agriterra et l'expert. La durée totale de cette mission est estimée à trois mois.

VI. EXECUTION DE LA MISSION. La présente mission sera exécutée par Monsieur Yves Busschaert en collaboration avec les cadres du secrétariat exécutif du ROPARWA sous la responsabilité d'AGRITERRA. Fait à Kigali, le 20 juillet 2005 NSENGIYUMVA François Secrétaire Exécutif du ROPARWA.

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Annexe 2 Programme de la mission, 2 Août – 8 Octobr e 2005 Mardi 2/8 Départ Bruxelles Mercredi 3/8 Arrivée à Kigali Jeudi 4/8 Revue documentaire (annexe 3) et Entretien P. Lambers (CTB) Vendredi 5/8 - Samedi 6/8 Séminaire-Atelier ROPARWA- OP – BRD concernant FIFAPI Dimanche 7/8 - Lundi 7/8 Revue documentaire (annexe 3) Mardi 8/8 INGABO Gitarama - Entretien Ambassade Pays Bas Mercredi 9/8 Revue documentaire (annexe 3) /préparation plan de travail

Jeudi 10/8 Entretien BRD concernant FIFAPI Entretien CAPMER concernant Privatisation Usines RIZ

Vendredi 11/8 Entretien Consultant Silas et IMBARAGA Discussion avec Ser ROPARWA concernant Plan de Travail Samedi 12/8 - Lundi 15/8 Kigali, préparation des entretiens Mardi 16/8 Séminaire-Atelier UCORIRWA-ROPARWA-OP-Coopératives rizicoles Mercredi 17/8 - Mardi 23/8 Retour en Belgique -Funérailles Beau Père Mercredi 24/8 Entretien Ucoribu Butare – CAPMER - Filière agricole Riz Jeudi 25/8 Entretien Pearle - Visite de 2 périmètres rizicoles à Butare Vendredi 26/8 Entretien CPRB à Bugarama – CAPMER - Filière agricole Riz Samedi 27/8 Retour Cyangugu - Kigali Dimanche 28/8 Traitements, Analyse des données Lundi 29/8 Entretien Ucorirwa -- Filière agricole Riz Mardi 30/8 Entretien INGABO - Analyse Activités Filière agricole Manioc Entretien CSC Gitarama et visite des multiplicateurs du Manioc Mercredi 31/8 Entretien ACDI-VOCA Jeudi 1/9 Entretien Pearle Butare - Visite UT du manioc à Gikongo Entretien ISAR Rubona (Riz et Manioc) - Visite UT manioc ISAR Vendredi 2/9 - Dimanche 4/9 Kigali, préparation des entretiens/visites Lundi 5/9 Entretien Minagri et SNS et CAPMER Mardi 6/9 Entretien avec BAIR à Gisenyi - Filière agricole POMMES DE TERRE Entretien avec Coop. COIMU concernant FIFAPI - Filière agricole Pdt Mercredi 7/9 Entretien avec Coop. COTEMU concernant FIFAPI - Filière agricole Pdt Entretien avec Coop. CAIGA concernant FIFAPI - Filière agricole Pdt Jeudi 8/9 Entretien avec IMBARAGA Ruhengeri - Filière agricole POMMES DE TERRE Entretien avec Coop. COODAF concernant FIFAPI - Filière agricole Pdt Vendredi 9/9 Entretien avec IMBARAGA - ISAR Ruhengeri - Séminaire-Atelier ICIPE Samedi 10/9 - Dimanche 11/9 Kigali, préparation des entretiens/visites Lundi 12/9 Séminaire-Atelier Micro Assurance / Joop Blom Mardi 13/9 - Mercredi 14/9 Kigali, préparation Rapport Jeudi 15/9 Entretien président CECMA – commercialisation Pdt Vendredi 16/9 Réunion de restitution Micro Assurance – Réunion avec SE et CTA Agriterra Samedi 17/9 Entretien avec Africhem - Livreurs Intrants Dimanche 18/9 - Lundi 19/9 Kigali, préparation Rapport Mardi 20/9 Entretien CECMA ( commercialisation Pdt ) - Africhem ( importation engrais) Entretien ROPARWA - ADRAO - ISAR Mercredi 21/9 Visite Rwamagana et UT manioc UMUTARA Visite Champs manioc UMUTARA Vendredi 23/9 Entretien IMBARAGA Ruhengeri + Gisenyi - Analyse Activités Pdt Entretien + visite Fédération POMMES DE TERRE - AMSS Samedi 24/9 Entretien Associations Vente Pdt à Kigali Dimanche 25/9 Kigali, préparation Rapport Lundi 26/9 Entretien BRD - Coop COCURIRWA – Privatisation Usines RIZ Mardi 27/9 Entretien IMBARAGA Butare + Cyangugu - Analyse Activités Filière agri RIZ Mercredi 28/9 - Vendredi 30/9 Kigali, préparation Rapport restitution finale Samedi 1/10 Entretien avec Coordinateur INGABO Filière agricole Manioc Dimanche 2/10- Vendredi 7/10 Kigali, préparation Rapport restitution finale Samedi 8/10 Réunion de restitution ROPARWA – AGRITERRA - Départ Bruxelles

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Annexe 3 Liste des documents consultés Manioc • « Projet d'encadrement technique et montage structurel des producteurs de manioc dans la

Province de Gitarama - Extension du projet» INGABO, janvier 2005. • « Projet d'extension de la filière manioc dans la Province de Gitarama. Plan stratégique de

renforcement de la filière manioc - Proposition après PIAD » INGABO, août 2004. • « Plan stratégique de renforcement du système de communication de la filière manioc» INGABO,

août 2004 • « Etude sur l'organisation des circuits de collecte et de commercialisation du manioc dans la région

d'Amayaga» Cogec Sarl / INGABO, août 2004 • « Valorisation de la Filière Manioc. Installation des Unités Micro-Industrielles de Transformation de

manioc en farine et amidon dans la province de Gitarama » CEGEAC août 2003 Pomme de terre • « Les systèmes de production de la pomme de terre au Rwanda. Propositions d'actions de

recherche et de développement dans les Provinces de Ruhengeri et Gisenyi » ICRA / ROPARWA / ISAR, Juillet 2004

• « Etude des filières pomme de terre et légumes au Rwanda dans les Provinces de Gitarama, Gisenyi, Cyangugu, Ruhengeri » ROPARWA, LEI, AFDI, Agriterra ; 2003

• « Commercialisation des pommes de terre au Rwanda» F. Goossens, janvier 2002 Riz • « Etude diagnostic des coopératives et associations rizicoles» AC Team, décembre 2004 • « Promotion of rice post-harvesting technologies and marketing in Kibungo Province» KIST, June

2002 • “Schéma directeur d’investissements publics prioritaires 2005-2010. Filière POMMES DE TERRE et

RIZ » Rugaba Silas Juin 2005 IMF • « Constats et recommandations IMF - CLECAM» mission Pelloquin 2004 • « Evaluation du secteur Financier Rwandais » Belgian Bankers Academy Juin 2004

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Annexe 4 Personnes Rencontrées Noms Fonction Organisation Localisation

Bavugamenshi Muzamuzi Jonas Coordinateur National UCORIRWA Kigali

Binart Daniel CTB SNS Kigali

Bizimana Jean Claude Director UNR Outreach Center PEARL PROJECT Butare

Blom Joop Consultant MIAM Kigali

Faïda Responsable commercial COODAF Ruhengeri

Francis Mbuza Head of food science Department KIST Kigali

Gafaranga Joseph Secrétaire Exécutif IMBARAGA Ruhengeri

Gashabuka Eugène Chef de station ISAR Ruhengeri Ruhengeri

Habinaza Come Directeur DAEF Ruhengeri Ruhengeri

Hakizimana Protais ex-Ser IMBARAGA Kigali

Kagaba Callixte Spécialiste en Technologie Industrielle CAPMER Kigali

Kamisharaza Sylvain Coordinateur UCORIBU Butare

Kayitera Safari DieudonneJ Agronome A1 IMBARAGA Butare

Kubwimana Bernardin Spécialiste Marketing ROPARWA Kigali

Lambers Paul Co-Director MINECOFIN/SPPMD Kigali

Mafurebo Isabelle Directrice ACDI VOCA Kigali

Mbabazi François-Xavier Coordinateur I NGABO Gitarama

Mbaraga Aloys Président Dufatanye Kigali

Mukakalisa Donata Présidente Clecam Ruhengeri

Mukamugema Annonciata Sécrétaresse SER ROPARWA Kigali

Mukarutamu Dafrose Présidente IMBARAGA Kigali

Munyankusi C.Wenseslas Commerçant Commerce Denrées Kigali

Munzuyarwo Célestin Coordinateur COODAF Ruhengeri

Murenzi Jérôme Agronome Imbaraga Ruhengeri

Musange Paul Multiplicateur manioc Ingabo Gitarama

Ndagijimana Gaspard Adviser, Rural Economic Transformation Amb Pays-Bas Kigali

Ndimururwango Philippe SER IMBARAGA Gysenyi

Nizeyimana Innocent SER IMBARAGA Cyangugu

Nkunziyarwo Denis Coordinateur COODAF Ruhengeri

Nsengiyumva François Secrétaire Exécutif ROPARWA Kigali

Nteziyaremye Jérôme coordonnateur Cecma Kigali

Ntukanyagwe Aimable Chargé du Programme d'agri business CAPMER Kigali

Nyamwasa Jean Damascene CRT CTA Kigali

Nyirumuringa Prosper Directeur BRD Kigali

Nzakizwanimana Vincent Directeur Unité d'Organisation Intra Inter PME CAPMER Kigali

Paganin Paolo Directeur Gérant AFRICHEM Rwanda Kigali

Rubura Célestin Chef de projet DERN Ruhengeri

Samali Octavien Conseiller BAD Kigali

Silas Rugaba Conseiller Cabinet BECOF Kigali

Simpunga Innocent Chercheur-Formateur UGAMA-CSC Gitarama

Soter Sibomana Comptable SER ROPARWA Kigali

Suresh K. Raina PhD Principal Research Scientist ICIPE/UNDP/GEP Ruhengeri

Umurerwa Françoise Présidente Turwanyinzara Kigali

Vanlauwe Bernard Scientific Officer TSBF/CIAT Nairobi

Wilber Lwande PhD Programme Leader ICIPE/UNDP/GEP Ruhengeri