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Programme du 1er Symposium SEROPP 19 Juin 2009, Paris (Automobile Club de France). Le développement de l’Enfant : Avancées Scientifiques & Ostéopathie Sous la présidence du Pr. Claude Racinet, Ancien Chef de service de Gynéco-Obstétrique, Grenoble Hafida Izelfanane, Ostéopathe DO, DEA d’Anatomie, Nantes. “La dure-mère et ses attaches“ Insertions de la dure-mère sur la colonne vertébrale Insertions of the dura mater on the spine Objectifs : Les traités d’anatomie classiques décrivent la dure-mère spinale comme étant une structure libre dans le canal vertébral. Par ailleurs, ont été décrites des attaches dure-mériennes sur le rachis il y a plus d'un siècle. Le but de cette étude est donc de recenser les descriptions faites dans la littérature et de les comparer à une série de dissections. Résultats : Maintenue par ses attaches au niveau du foramen magnum et par le filum terminale, la dure-mère est attachée latéralement aux parois osseuses par les opercules de Forestier et les ligaments de Hofmann. Tout autour de la dure-mère, il existe des attaches conjonctives fragiles et de dissection difficile accompagnant les structures vasculaires; ce sont les fibres de Soulié. Au niveau cervical, nous avons retrouvé une continuité des fibres du ligament occipito-altoïdien dorsal sur la dure-mère ainsi qu’un continuum musculo-aponévro-dure-mérien. A ce niveau, il existe également un véritable ligament dentelé extradural qui se développe à la partie dorso-latérale de la dure-mère spinale, entre les racines spinales cervicales pour se terminer sur le ligament longitudinal dorsal. Conclusion : Les insertions dure-mériennes sur la colonne vertébrale interviennent dans la dynamique d’adaptation de la dure-mère face aux variations de dimensions du canal vertébral. Elles constituent un moyen de moduler, freiner et contrôler la mobilité et la croissance. Ces structures sont aussi en rapport direct avec le paquet vasculo-nerveux du foramen intervertébral, ce qui tient lieu d’organe protecteur. Dr Sélim Bennaceur, Chirurgien Maxillo- Facial, plasticien pédiatrique, Chef de service Robert Debré, Paris. “Intégration d'Ostéopathes dans un service hospitalier " Introduire l’ostéopathie à l’hôpital, surtout les ostéopathes, non médecins, non kinésithérapeutes, n’est pas chose aisée. L’ostéopathie véhicule au mieux de l’indifférence, souvent de la peur et parfois une franche opposition tant dans le milieu médical qu’au niveau administratif hospitalier. Dans le service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale l’aspect biomécanique de l’installation de troubles cranio- faciaux a permis de franchir un premier pas. L’intérêt de certains praticiens pour l’Ostéopathie et la curiosité du plus grand nombre l’ont emporté sur les peurs et les croyances. La première phase a été de confier à l’Ostéopathe quelques jeunes patients présentant des troubles de l’articulé appareillé et de regarder leur impact sur leur développement cranio-facial. Dans la plupart des cas, le traitement couplé «Orthodontie/ Ostéopathie (O/O)» a permis de raccourcir le temps de port de l’appareil. Puis est venu le temps de la réflexion commune avec une analyse approfondie des cas, tant clinique qu’en imagerie médicale. Aujourd’hui nous signons notre deuxième publication commune dans les AOS (Actualités Odonto-Stomatologiques) et la majorité des Orthodontistes du service confie leur cas complexes aux Ostéopathes du service, notamment ceux qui comportent une asymétrie faciale majeure. Même si le volet administratif n’est pas encore réglé, le temps est venu de faire des études O/O ramdomisées pour démontrer la nécessité de la prise en charge commune Dr Magali Rochat, Neurophysiologiste, Université de Parme, Département de Neuroscience. “Les neurones miroirs“ L’existence d’un système miroir fait certainement partie des découvertes les plus intrigantes de ces dernières années dans le domaine des Neurosciences. Le système miroir est un mécanisme cérébral qui établit une connexion directe et pré-consciente entre la représentation visuelle de l’action d’un autre individu et la représentation de cette même action dans le système moteur de l’observateur. Grâce à ce mécanisme, les actions des autres peuvent être reconnues et comprises de manière immédiate sans que de complexes processus de médiation cognitive soient nécessairement impliqués. Il a été récemment découvert que ce mécanisme miroir est commun à plusieurs espèces d’animaux, et qu’il ne se limite pas à la compréhension des actions mais aussi à celle des sensations et des émotions. A travers le système miroir, l’expérience des autres résonne en nous ! Dans mon intervention, je passerai en revue quelques-unes des recherches fondamentales relatives à la découvertes et au fonctionnement des éléments-clef de ce mécanisme: les «neurones miroir» étudiés chez le singe, j’expliquerai ensuite comment fonctionne le système miroir chez l’être humain et je terminerai mon exposition en parlant des possibles applications cliniques de ces découvertes, aussi bien dans le domaine de la réhabilitation neurocognitive que dans celui de la recherche sur l’autisme. Dr Nadia Brüschweiler-Stern, Pédiatre et Pédopsychiatre - Centre Brazelton Genève “Que nous apporte l’Echelle de Brazelton dans la prise en charge d’un nourrisson en Ostéopathie ?“ Le bébé n’est plus considéré comme une boule de pâte à modeler qui est façonnée par son environnement et sur laquelle on peut intervenir sans tenir compte de son état. Il est reconnu comme une personne. Cependant, pour beaucoup, cette désignation reste un concept flou, finalement peu mis en pratique. L’échelle de Brazelton est une procédure systématique qui met en évidence la personne qu’est le bébé. Elle le fait parler dans son langage qui est celui du comportement. Le bébé, dès les premiers jours révèle qu’il a de nombreuses compétences innées qui l’équipent pour l’attachement et pour la vie ; qu’il a une personnalité propre avec de nombreuses caractéristiques et qu’il suit un parcours développemental à travers lequel il renforce ses compétences

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Programme du 1er Symposium SEROPP19 Juin 2009, Paris (Automobile Club de France).

Le développement de l’Enfant :Avancées Scientifiques & OstéopathieSous la présidence du Pr. Claude Racinet, Ancien Chef de service de Gynéco-Obstétrique, Grenoble

Hafida Izelfanane, Ostéopathe DO, DEA d’Anatomie, Nantes.“La dure-mère et ses attaches“

Insertions de la dure-mère sur la colonne vertébrale Insertions of the dura mater on the spineObjectifs : Les traités d’anatomie classiques décrivent la dure-mère spinale comme étant une structure libre dans le canal vertébral. Par ailleurs, ont été décrites des attaches dure-mériennes sur le rachis il y a plus d'un siècle. Le but de cette étude est donc de recenser les descriptions faites dans la littérature et de les comparer à une série de dissections.Résultats : Maintenue par ses attaches au niveau du foramen magnum et par le filum terminale, la dure-mère est attachée latéralement aux parois osseuses par les opercules de Forestier et les ligaments de Hofmann. Tout autour de la dure-mère, il existe des attaches conjonctives fragiles et de dissection difficile accompagnant les structures vasculaires; ce sont les fibres de Soulié. Au niveau cervical, nous avons retrouvé une continuité des fibres du ligament occipito-altoïdien dorsal sur la dure-mère ainsi qu’un continuum musculo-aponévro-dure-mérien. A ce niveau, il existe également un véritable ligament dentelé extradural qui se développe à la partie dorso-latérale de la dure-mère spinale, entre les racines spinales cervicales pour se terminer sur le ligament longitudinal dorsal.

Conclusion : Les insertions dure-mériennes sur la colonne vertébrale interviennent dans la dynamique d’adaptation de la dure-mère face aux variations de dimensions du canal vertébral. Elles constituent un moyen de moduler, freiner et contrôler la mobilité et la croissance. Ces structures sont aussi en rapport direct avec le paquet vasculo-nerveux du foramen intervertébral, ce qui tient lieu d’organe protecteur.

Dr Sélim Bennaceur, Chirurgien Maxillo-Facial, plasticien pédiatrique, Chef de service Robert Debré, Paris.“Intégration d'Ostéopathes dans un service hospitalier "

Introduire l’ostéopathie à l’hôpital, surtout les ostéopathes, non médecins, non kinésithérapeutes, n’est pas chose aisée.L’ostéopathie véhicule au mieux de l’indifférence, souvent de la peur et parfois une franche opposition tant dans le milieu médical qu’au niveau administratif hospitalier.

Dans le service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale l’aspect biomécanique de l’installation de troubles cranio-faciaux a permis de franchir un premier pas. L’intérêt de certains praticiens pour l’Ostéopathie et la curiosité du plus grand nombre l’ont emporté sur les peurs et les croyances.

La première phase a été de confier à l’Ostéopathe quelques jeunes patients présentant des troubles de l’articulé appareillé et de regarder leur impact sur leur développement cranio-facial. Dans la plupart des cas, le traitement couplé «Orthodontie/ Ostéopathie (O/O)» a permis de raccourcir le temps de port de l’appareil.

Puis est venu le temps de la réflexion commune avec une analyse approfondie des cas, tant clinique qu’en imagerie médicale.

Aujourd’hui nous signons notre deuxième publication commune dans les AOS (Actualités Odonto-Stomatologiques) et la majorité des Orthodontistes du service confie leur cas complexes aux Ostéopathes du service, notamment ceux qui comportent une asymétrie faciale majeure. Même si le volet administratif n’est pas encore réglé, le temps est venu de faire des études O/O ramdomisées pour démontrer la nécessité de la prise en charge commune

Dr Magali Rochat, Neurophysiologiste, Université de Parme, Département de Neuroscience.“Les neurones miroirs“

L’existence d’un système miroir fait certainement partie des découvertes les plus intrigantes de ces dernières années dans le domaine des Neurosciences. Le système miroir est un mécanisme cérébral qui établit une connexion directe et pré-consciente entre la représentation visuelle de l’action d’un autre individu et la représentation de cette même action dans le système moteur de l’observateur. Grâce à ce mécanisme, les actions des autres peuvent être reconnues et comprises de manière immédiate sans que de complexes processus de médiation cognitive soient nécessairement impliqués. Il a été récemment découvert que ce mécanisme miroir est commun à plusieurs espèces d’animaux, et qu’il ne se limite pas à la compréhension des actions mais aussi à celle des sensations et des émotions. A travers le système miroir, l’expérience des autres résonne en nous ! Dans mon intervention, je passerai en revue quelques-unes des recherches fondamentales relatives à la découvertes et au fonctionnement des éléments-clef de ce mécanisme: les «neurones miroir» étudiés chez le singe, j’expliquerai ensuite comment fonctionne le système miroir chez l’être humain et je terminerai mon exposition en parlant des possibles applications cliniques de ces découvertes, aussi bien dans le domaine de la réhabilitation neurocognitive que dans celui de la recherche sur l’autisme.

Dr Nadia Brüschweiler-Stern, Pédiatre et Pédopsychiatre - Centre Brazelton Genève“Que nous apporte l’Echelle de Brazelton dans la prise en charge d’un nourrisson en Ostéopathie ?“

Le bébé n’est plus considéré comme une boule de pâte à modeler qui est façonnée par son environnement et sur laquelle on peut intervenir sans tenir compte de son état. Il est reconnu comme une personne. Cependant, pour beaucoup, cette désignation reste un concept flou, finalement peu mis en pratique. L’échelle de Brazelton est une procédure systématique qui met en évidence la personne qu’est le bébé. Elle le fait parler dans son langage qui est celui du comportement. Le bébé, dès les premiers jours révèle qu’il a de nombreuses compétences innées qui l’équipent pour l’attachement et pour la vie ; qu’il a une personnalité propre avec de nombreuses caractéristiques et qu’il suit un parcours développemental à travers lequel il renforce ses compétences

et en développe de nouvelles. Il montre notamment s’il est confortable ou débordé dans une interaction et ses signaux ne demandent qu’à être entendus.Il est utile au professionnel qui soigne des nouveau-nés de savoir repérer les ressources et les vulnérabilités des tout petits. Quand on a appris à les «lire», on ne peut plus les traiter comme avant.

Dr Patrick Quercia, Ophtalmologiste, Membre du Comité Pédagogique du DU, Dijon.“Dysproprioception. Existe-t-il des liens entre certains troubles de la petite enfance et l’apparition d’une dyslexie ? Quelques pistes… “La dyslexie est définie comme un « trouble de l’apprentis-sage de la lecture survenant en dépit d’une intelligence normale, de l’absence de troubles sensoriels ou neurolo-giques, d’une instruction scolaire adéquate, et d’opportunités socioculturelles suffisantes ». Depuis trente ans se sont succédées des approches psycho-affectives, organicistes, socio-éducatives puis neuro-psychologiques pour tenter d’expliquer et de traiter ce trouble des apprentissages qui touche plus de 600.000 enfants scolarisés en France. Développée à la suite des observations cliniques de Martin da Cunha, le traitement proprioceptif s’inscrit dans la logique de relations développementales entre perception et action. Conception originale, complexe et encore émergente, il représente un véritable espoir pour les dyslexiques. Utilisant la posture comme moyen d’analyse du trouble proprioceptif, le diagnostic puis le traitement font appel à des modifications proprioceptives par le biais des capteurs qui agissent sur la proprioception, notamment oculaires et podaux. L’examen morphologique des asymétries faciales très fréquemment présentes chez les dyslexiques au sein des asymétries posturales laissent penser qu’une action préventive est à discuter. Une évaluation de l’intérêt de l’ostéopathie chez le nourrisson dont la famille a des antécédents de dyslexie est une voie de recherche clinique qui mériterait une attention particulière dans les années à venir. Les travaux scientifiques qui montrent que la relation entre proprioception et dyslexie a une logique seront présentés.

Pr. Claude Racinet, Ancien Chef de service de Gynéco-Obstétrique, Grenoble.“Risque médico-légal en ostéopathie, le point de vue de l’expert “La communication du Pr. Racinet sera disponible sur le site dans une dizaine de jours.

Pr Jacques Salducci, Interniste, ancien Chef de service de Gastro-Entérologie, Marseille. Dr Jean Berthet, Gynécologue-Obstétricien, HAS, habilité à diriger des recherches“Recherche en ostéopathie : comment élaborer un projet de recherche ?“

Pr Jacques Salducci : Le but et surtout les moyens utilisés sont spécifiques en ce qui concerne la recherche clinique ou fondamentale. Je me focaliserai dans la recherche clinique qui me semble à première vue convenir le mieux à l’ostéopathie. Déjà, dans ce domaine, la spécificité de la recherche clinique en ostéopathie pose de nombreux problèmes que Jean Berthet va analyser dans sa présentation. Tout d’abord les critères d’inclusion des patients qui, dans les cas les plus simples (ostéopathie versus aucun traitement) supposent deux sortes de patients appareillés en fonction de leur âge, de leurs antécédents, de leur sexe, etc… Il faudra ensuite, surtout actuellement, demander l’avis d’un comité d’éthique.En cas d’acceptation, il sera nécessaire de conduire une étude clinique qui a priori, impliquera un très grand nombre de patients de façon à obtenir des résultats dans les plus brefs délais et dans cette optique une étude multicentrique.Je pense que la création de la SEROPP représente un atout considérable par le nombre important de participants à l’étude, qu’elle pourra fournir pour mettre en place un profil d’étude commun.Il faudra insister sur les points suivants :1°- les critères de l’étude (choix des patients, critères d’inclusion, constitution d’un dossier commun, procédés de suivis des dossiers, etc…) 2°- l’accord des différents participants à l’étude ayant la même formation. Cela nécessitera un investissement personnel très important car la jeunesse de l’ostéopathie, toutes ces contraintes, me paraissent indispensables pour que de telles études soient acceptées par les comités de lecture et revues scientifiques.3°- l’interprétation des résultats et le type de revues scientifiques dans lesquelles ils seront publiés dans un souci du choix et des symptômes à traiter.Le traitement des données sera fait par des épidémiologistes.ConclusionAu total, une étude difficile avec de très nombreuses exigences qui devraient être surmontées par notre volonté de promouvoir l’ostéopathie

Dr Jean Berthet : RECHERCHE EN OSTEOPATHIE : Comment élaborer un projet de recherche ?Par rapport à la recherche clinique ou fondamentale, l’ostéopathie présente des spécificités et des difficultés. Au-delà de ces spécificités, tout projet a des points communs.Toute recherche doit d’abord se définir :• Un ou des objectifs : qu’est-ce que l’on veut montrer ? Mieux l’objectif est défini, plus le travail est facile à initialiser. L’objectif ciblé il faut définir le ou les marqueurs d’efficacité. En cas de besoin, il sera possible de calculer le nombre de cas à inclure : par exemple lors de la mise en évidence d’une différence entre deux séries. Des objectifs vagues ou très nombreux amènent à ce que l’on surnomme « a fisching expedition ».• Des moyens en terme de méthodologie : enquête, essai, aveugle simple ou double, travail d’observation. La puissance de preuve dépend le plus souvent du modèle choisi, le meilleur demeurant le prospectif tiré au sort et en double aveugle : fréquemment utilisé versus placebo dans les études sur des médicaments. Il faut aussi d’emblée prévoir comment les résultats seront analysés en terme statistique• Des autorisations, avec fréquemment la nécessité de solliciter un ou des comités d’éthiques.• Souvent, malheureusement, des moyens humains et financiers.• Et enfin de prévoir à quelle publication le travail est destiné.Les spécificités de l’ostéopathie :• Il s’agit encore souvent d’une pratique artisanale, volontiers opérateur dépendante.• Elle ne possède pas de placebo éthiquement envisageable. La comparaison ne peut être que du type traitement versus rien ou allopathie, sans aveugle possible.• La définition de marqueurs d’efficacité qui soient à la fois robuste et reconductible n’est pas simple.• L’ensemble de ces difficultés risque d’imposer, si l’on n’y prend garde, la nécessité d’avoir recours à de très grandes séries.Au totalLe premier objectif d’un travail de recherche en ostéopathie devrait être la simplicité dans la définition des objectifs et des marqueurs.

SEROPP Association loi de 1901 n° 07 / 0809 Préfecture de Paris

Société Européenne de Recherche en Ostéopathie Périnatale et Pédiatrique

15, rue Léopold Bellan 75002 ParisContact e-mail [email protected]

www.osteopathie-perinatale-pediatrique.com