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Page 1: Programme de candidature Apimondia Zone AFRIQUE Ukraine 2013
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Programme de candidature Apimondia Zone AFRIQUE

Ukraine 2013

Page 3: Programme de candidature Apimondia Zone AFRIQUE Ukraine 2013

SOMMAIRE INTRODUCTION

 

PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DE L’APICULTURE EN AFRIQUE

I - INTRODUCTION

II - CONTEXTE

III - L’APICULTURE EN AFRIQUE

1- L’Afrique du Nord

2- L’Afrique de l’est

3- L’Afrique de l’Ouest

4- L’Afrique du Sud

5- L’Afrique Centrale

IV - LES ORGANISATIONS APICOLES AFRICAINES

V - PRODUCTION ET CONSOMMATION DE MIEL EN AFRIQUE

 

PARTIE II : PROJET GENERAL DU DEVELOPPEMENT APICOLE EN AFRIQUE

I - REORGANISATION DE L’APICULTURE EN AFRIQUE

1- Dans les pays africains

2- Une plate-forme africaine

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II - LE ROLE DE LA DEMOGRAPHIE DANS L’APICULTURE AFRICAINE 1- La démographie, un atout 2- L’apiculture en milieu scolaire 3- L’apiculture et l’économie africaine

  PARTIE III : LES STRATEGIES DE MISE EN ŒUVRE POUR LE DEVELOPPEMENT EN

AFRIQUE I - L’INFORMATION ET LA FOR MATION 1- La sensibilisation 2- Environnement et ressources mellifères

  II - L’IMPLICATION ET LA VOLONTE POLITIQUE DE L’ETAT 1- Installation 2- Structuration de la filière a- L’institut technique b- Financement de deux outils de la filière apicole : l’interprofession et l’institut technique c- Relation entre les filières apicoles et l’agriculture

  3- Santé de l’ABEILLE a- Intoxication ; pathologies et prédateurs b- Gestion et suivi de la santé des abeilles c- Cheptel apiaire et élevage

  CONCLUSION GENERALE

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Monsieur le Président de APIMONDIA Monsieur Gilles RATIA

Mesdames et Messieurs les membres de APIMONDIA,

Mesdames et Messieurs à vos rangs et grades distingués.

Je suis OULOTO Tiédé Manuel Président de l’Association des Apiculteurs de Côte d’Ivoire (AACI).

En effet, nous sollicitons le poste de Président d’APIMONDIA ZONE AFRIQUE.

-Quelles sont donc les raisons qui nous ont motivées à opérer un tel choix ?

- En d’autres termes pourquoi sommes-nous candidat à ce poste ?

Depuis que nous avons accédé à la tête de l’Association des Apiculteurs de Côte d’Ivoire nous avons mis en place une politique qui nous a permis d’avoir une vision claire du monde apicole dans notre pays.

Dès 2010 nos démarches entreprises nous ont permis de redynamiser le secteur apicole et le rendre plus responsable. C’est dans cette optique que nous avons suscité la venue en Mai de la même année de Monsieur Gilles RATIA pour bénéficier de son expérience mais surtout son expertise en vue de perfectionner encore plus notre apiculture.

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Ces dispositions nous permettront d’avoir des données fiables dans les prochaines années vu notre dévouement pour ce secteur. Ce qui a abouti à la mise sur pieds de plusieurs MIELLERIES et le développement de circuits de distribution.

Aussi, nous souhaitons obtenir ce poste parce que nous envisageons étendre cette vision à tous les pays africains pour faire part de notre volonté de fédérer toutes les associations et fédérations apicoles.

L’une des raisons qui nous pousse aussi à être candidat à ce poste est notre volonté de réduire le taux de chômage qui ne cesse de grimper dans notre pays mais aussi dans notre continent.

Nous envisageons en effet donner du travail à la jeunesse en l’incitant à s’adonner à l’activité apicole. Ce qui lui permettra de s’occuper mais surtout lui donnera de quoi se prendre en charge. Cette activité sera donc le moyen de créer des emplois dans notre pays et aussi dans l’Afrique toute entière.

De plus, nous souhaitons étendre notre expérience par l’organisation :

Des Journées Nationales de l’Apiculture en Côte d’Ivoire (JNACI) qui se déroulent chaque année dans notre pays à toute l’Afrique.

Il s’agit d’une plate-forme qui regroupe tous les apiculteurs ivoiriens, qui se réunissent pour échanger sur l’activité et proposer des orientations nouvelles pour l’amélioration du secteur.

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Etendre cette initiative au plan africain nous permettra de

-réorganiser le secteur apicole,

-créer la cohésion entre les différentes organisations et associations apicoles mais surtout de les fédérer.

Nous sommes aussi candidat à ce poste de Président de APIMONDIA parce que nous sommes aussi conscients de nos potentialités.

En effet, la Côte d’Ivoire dispose d’un espace propice à l’élevage des abeilles vu la variété des climats dont elle dispose. C’est cet atout qui lui permet d’accroître l’élevage de la race APIS MELLIFERA ADANSONII qui ne nécessite pas de traitement majeur mais qui procure une excellente qualité de miel.

Aussi, dans notre souci d’améliorer la production du miel africain et de faciliter son intégration sur le marché européen, nous envisageons mettre sur pied une politique de création de plus de 5O.OOO ruches dans notre pays ; ce qui nous donnera environ une production de 1800 tonnes de miel d’ici cinq années(05).

Cela permettra à l’Afrique d’occuper une excellente place parmi les producteurs mais surtout de donner des emplois à sa jeunesse qui n’a plus de repère.

De plus, nous sommes candidat à ce poste de PRESIDENT D’APIMONDIA ZONE AFRIQUE parce que nous estimons que le Président sortant monsieur Mulufird Ashagrie a failli à sa mission durant les deux dernières années.

En effet, dans le souci des représentants d’Apimondia de rendre l’Afrique autonome et compétitive sur le plan international, ceux-ci lui ont assigné des objectifs spécifiques.

Ainsi donc, Apimondia zone Afrique devait mettre en place une commission qui rapprocherait tous les adhérents c’est-à-dire tous les pays apicoles africains. Il avait la lourde responsabilité de fédérer tous les apiculteurs africains. Nous estimons que cela n’a malheureusement pas été fait.

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Vu donc l’organisation que nous avons entamé dans notre pays la Côte d’Ivoire à savoir :

Recenser, organiser les apiculteurs, introduire des techniques modernes et nouvelles pour la promotion et le développement de l’apiculture, nous serons capable non seulement de savoir le nombre exact de tous les pays apicoles africains mais surtout de les organiser et les inciter à intégrer Apimondia en vue d’une amélioration de l’apiculture dans leurs pays respectifs.

Nous envisageons même organiser tous les cinq ans des plates-formes d’échanges et de rencontre dans toute l’Afrique afin de motiver les africains à l’activité apicole chose que l’ancien Président n’a pas pu mettre en place. 

Nous pouvons sommes toutes retenir au terme de cette présentation succincte que les motivations de notre candidature au poste de Président d’Apimondia zone Afrique sont multiples et les lignes qui suivent, montreront clairement notre vision. Ainsi donc, nous ferons une présentation générale de l’apiculture en Afrique, ensuite nous donnerons clairement notre projet général de développement de l’apiculture en Afrique avant de terminer par les stratégies de mise en œuvre pour le développement de la filière apicole à laquelle nous tenons.

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PARTIE I

PRESENTATION GENERALE DE L’APICULTURE

EN AFRIQUE

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I- INTRODUCTION

L’apiculture est née depuis plus de trois (3) milles ans.

En effet il a été découvert des scènes apicoles sur des gravures rupestres de l’Egypte antique datant de 2400 ans avant Jésus Christ. Les pharaons ont été les premiers à élever des abeilles de race égyptienne dans des ruches en terre glaise, empilées les unes sur les autres. On pratiquait également à l'époque l'apiculture transhumante. Le miel était la nourriture délicieuse réservée aux rois et aux nobles. Les papyrus de l'époque pharaonique font état de l'emploi du miel en médecine. Le Coran en fait également mention.

Mais l’apiculture n’a connu un début de modernisation qu’au dix-neuvième (19e) siècle avec la passion de certains scientifiques comme L. Langstroth pour la vie des abeilles.

Aussi depuis ce début de modernisation jusqu’à nos jours, l’apiculture africaine a dû connaitre une certaine évolution. Et aujourd’hui force est de nous poser la question de savoir l’état actuel des choses quand on connait ce glorieux passé.

II- CONTEXTE GENERAL

En Afrique, les températures sont élevées dans certaines régions du nord du continent, tandis que les hautes montagnes de l'est africain y rendent le climat plus agréable. La population de l'Afrique ne représente que 10% environ de la population mondiale totale. Les pays les plus peuplés sont le Nigeria, l'Éthiopie, l'Égypte et ceux de la zone des lacs de l'est africain. Sur la superficie totale de l'Afrique 20% sont occupés par les forêts, 40% par la savane et 40% par le désert. Les principales plantes cultivées sont le palmier à huile, les arachides, le cacaoyer, le cotonnier et l'hévéa. Dans les régions méditerranéennes où le climat est doux on produit des agrumes (oranges, pamplemousses) et autres fruits et légumes. Les pays est-africains exportent de très importantes quantités de cire d'abeilles. L'Éthiopie et la Tanzanie fournissent environ 2,5% et, respectivement, 1,15% de la production mondiale de miel. En Égypte, au Kenya et en Tanzanie on l’utilise pour abriter les abeilles des ruches qui ne sont que peu connues dans les autres pays du continent africain.

En Afrique, l’apiculture dite moderne s’est signalée à des moments différents selon les régions et pays.

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III- L’APICULTURE AFRICAINE

1. L’Afrique du Nord

En Afrique du Nord, les travaux de recherche moderne ont eu lieu en Algérie en 1903 avec doumas.

L'apiculture est pratiquée surtout dans le Nord où la flore mellifère fournit une miellée pendant presque toute l'année.

La principale miellée s'étend de février à mai ou de juin à juillet selon les pays. Dans les zones désertiques où les températures sont très hautes et les vents violents, on a trouvé des ruches traditionnelles en pierre et en terre glaise. Les ruches modernes utilisées dans ces régions, sont principalement du type Langstroth auquel certaines modifications apportées sont liées au climat très chaud. On obtient de bonnes récoltes de miel des colonies logées dans ces ruches.

Les abeilles mellifères sont employées pour la pollinisation des cultures plantées sur des terres améliorées récemment. Les principales espèces mellifères sont les agrumes, le tournesol et les nombreuses plantes sauvages. Les colonies reçoivent des suppléments de pollen et du sirop en vue de favoriser leur développement et l'obtention de populations fortes pour la pollinisation.

Les organisations coopératives sont très actives en apiculture. Les activités de recherche sont conduites par des instituts spécialisés dans le domaine.

Il faut ajouter aussi que les ruchers Nord Africains sont plus victimes des maladies du couvain (loques américaines et européennes couvains ensachés) et les maladies des adultes (Amoeba, Nosema) que par l’attaque de leurs prédateurs naturels. Pour ce qui est de ces derniers, il faut dire qu’ils sont divers selon le pays ou les territoires ou l’on se situe. L’on rencontre les oiseaux, les guêpes et les fourmis.

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- L’Afrique de l’EST

Il faut dire qu’en plus d’être propice à l'apiculture en proportion de 80% y compris certaines zones arides, cette région doit une part considérable des revenus de son économie à cette branche de l’agriculture. Par le passé les abeilles européennes ont été importées afin de dynamiser la production.

Cependant, même conduites convenablement, elles sont moins utiles que les abeilles mellifères africaines. Les abeilles importées doivent faire face à la concurrence pour les ressources nourricières avec des abeilles africaines, mieux adaptées à l'environnement tropical et dont elles doivent aussi se défendre.

La cire est un produit de la ruche important dans le cas de l'apiculture traditionnelle. La Tanzanie est l'un des principaux exportateurs de cire dans le monde. En 1973, elle a enregistré 275 tonnes de cire exportées.

Douze races d'abeilles africaines ont été décrites. A.m. scutellata est supérieure aux races européennes. La production annuelle moyenne d'une colonie d'A. m. scutellata en ruche traditionnelle est de 15 kg de miel et 1 kg de cire. La production de miel est fournie principalement par les petits apiculteurs qui utilisent des ruches traditionnelles pour les abeilles mellifères africaines. Plus de 95% de l'apiculture est concentrée dans la zone boisée. Le miel et la cire sont employés en médecine traditionnelle pour préparer des remèdes destinés à traiter différentes maladies.

Le secteur apicole est très bien organisée (organisations interprofessionnelles, organismes techniques. . .) dans cette région, ce qui lui donne un avantage certain quant à la réalisation des programmes de développement.

Nous notons aussi que la plupart des races africaines d'abeilles abandonnent leurs nids. L'abandon a plusieurs causes: l'essaimage reproductif, la migration et la désertion. Ces abeilles se défendent très bien contre les intrus. Par la sélection, on pourrait obtenir des abeilles plus douces.

Toutefois, l'apiculture en Afrique de l’Est a de bonnes perspectives de développement dans l'avenir.

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AFRIQUE DE L’OUEST

Cette région est couverte en majorité par la forêt tropicale. La végétation de savane riche en plantes mellifères occupe une bande étroite sur la côte sud et dans les régions du nord. L'apiculture traditionnelle est basée sur l'emploi des matériaux locaux et présente des différences en fonction de la zone écologique (forêt ou savane) et des coutumes particulières aux divers groupes ethniques (par exemple, l'emploi des pots en terre pour loger les abeilles chez les populations du cours moyen de la Volta). Dans la majorité de tous les pays d'Afrique Occidentale, les interactions homme - abeille mellifère sont caractéristiques des régions tropicales où vivent de nombreuses espèces d'abeilles. Les chasseurs de miel exploitent les nids des essaims sauvages d'A.m. adan-sonii et d'abeilles sans aiguillon. La saison apicole va de septembre à avril, avec un pic de production pas très important en novembre - décembre. Le miel produit est destiné au marché intérieur.

Les chasseurs de miel utilisent des méthodes qui impliquent la destruction totale ou partielle de la colonie avant l'enlèvement des rayons du nid, la séparation des rayons de miel de ceux de couvain et l'extraction du miel. Pour cette dernière opération les rayons sont mis à égoutter ou pressés ou encore chauffés, voire brûlés. La qualité du miel dépend de la période de l'année et de son origine géobotanique. La production de miel est importante quelle que soit sa destination: marché intérieur ou international. On a effectué l'analyse des miels provenant des différentes régions, en vue de leur emploi en alimentation et dans l'industrie alimentaire. Suite à cela, la méthode de la cueillette du miel à la lumière du jour a été adoptée.

Malgré la production importante, le secteur apicole est négligée au profit de l’agriculture (café, cacao, hévéas ...).

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4. L’Afrique du Sud

Dans cette région de l’Afrique, Apis mellifera scutellata ressemble beaucoup à l’italienne. Bien adaptée à ce climat sec, aux prédateurs de toutes sortes, cette abeille se comporte naturellement très agressive (ou défensive selon le point de vue). Pour l’apiculteur une bonne protection est donc indispensable.

Le plus grand prédateur des abeilles locales est le philante apivore. Toute une gamme d’astuces est testée pour réduire les grandes pertes de butineuses que provoque ce genre de guêpes. Par centaines ils attendent de bon matin sur le toit des ruches la sortie des butineuses, interrompant ainsi leur envol pour la journée. Des grillages au trou de vol évitent que lézards, serpents, sphinx tête de mort et autres ennemis envahissent les ruches.

Lorsqu’il y a une importante miellée, cette abeille a « le don de transformer » la majeure partie de la population de la ruche en abeilles butineuses. Le couvain entre temps se réduit en conséquence. Les hausses sont très vite pleines, y compris les cadres à couvain. La Scutellata est, lorsqu’il y a miellée, une bonne et rapide butineuse. Les arbustes et arbres de la région sont bons producteurs de pollen et de nectar car leurs racines sont capables de trouver l’eau à de grandes profondeurs.

 

Après les miellées commencent l’essaimage ; à ce moment, il y a très peu de couvain des ruches. De petits essaims l’un après l’autre quittent la ruche. On n’essaye pas de l’éviter, ça ne servirait à rien. L’essaimage terminé les ruches sont presque vides, la nature est ainsi faite : plusieurs petits essaims ont plus de chance de survie dans un environnement hostile, qu’un seul gros. Les pertes d’abeilles sont compensées par la capture d’essaims ou de colonies sortis d’arbres creux, grottes, ou de « vieilles collines » de termites. L’élevage de reines est quasi absent comme dans toutes les autres régions d’Afrique. Cette race d’abeille est très rustique et ne connaît guère de maladie. La fausse teigne toutefois est bien présente.

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Les miels de cette zone peuvent être clairs ou très foncés avec des arômes très intenses. Le miel est surtout consommé à la ferme, conservé aussi pour les années de disette, car on ne récolte pas tous les ans. Les magasins proposent du miel importé d’Afrique du sud.

 

Ces apiculteurs possèdent en moyenne une quinzaine de ruches. Leurs connaissances en apiculture sont plutôt élevées. Ils connaissent très bien les plantes mellifères et leur époque de floraison.

5. L’Afrique Centrale

La présente étude examine la rentabilité financière de l’apiculture au Cameroun. Son objectif global est de comparer la rentabilité des deux types d’apiculture pratiqués au Nord et à l’Ouest du Cameroun. L’hypothèse globale est qu’il existerait une différence significative en rendement de miel et en bénéfice net entre les exploitations apicoles traditionnelles et celles améliorées. Un sondage à deux degrés de stratifications a été utilisé pour obtenir un échantillon de 100 exploitations apicoles. Les données primaires portaient sur les éléments de coût et de revenu. Les principaux résultats suivants ont été obtenus: les exploitations apicoles traditionnelles (avec les ruches traditionnelles) et celles semi modernes ou améliorées (avec les ruches kenyanes «KTBH») produisent respectivement 77,46 et 112,68 litres de miel par an en moyenne, pour des revenus totaux respectifs de 86 832,39 et 143 791 FCFA. La valeur annuelle moyenne respective de leur ratio de bénéfice net sur coût total est de 1,168 et 1,193. Malgré quelques difficultés, l’apiculture au Nord et à l’Ouest du Cameroun est rentable.

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IV- LES ORGANISATIONS APICOLES AFRICAINES

L’apiculture est une activité généralement méconnue par l’ensemble de la population africaine. De nos jours, seulement onze  (11) pays ont des organisations membre d’APIMONDIA. Ce sont : le GHANA, la COTE d’IVOIRE, la TANZANIE, le MAROC, l’AFRIQUE du SUD, la LYBIE, l’OUGANDA, l’ETHIOPIE, l’ANGOLA, le KENYA, le BURKINA FASO. Soit 21% ce qui est relativement très faible pour le continent africain. Nous constatons que les Pays du nord de l’Afrique, berceau de l’apiculture, ne comptent pas assez d’organisations membres d’APIMONDIA.

Les organisations apicoles connaissent de réels problèmes tant au niveau organisationnel, fonctionnel et institutionnel.

Au plan organisationnel, les organisations apicoles n’arrivent pas dans leur ensemble à s’organiser en coopérative ou à fédérer. Il sera important pour l’ensemble des pays africains de s’organiser au sein de fédérations africaines afin d’être plus compétitifs sur le marché international. Au plan fonctionnel, les méthodes traditionnelles sont toujours mises en pratiques par la plupart des organisations (l’utilisation du feu dans les récoltes qui entraine la destruction des colonies d’abeilles…). Ces organisations ont une méconnaissance des pratiques modernes d’extraction du miel car il n’y a pas une véritable politique de développement de l’apiculture en Afrique, très faible taux de centre de formation sur l’utilisation des techniques apicoles.

Au plan institutionnel, les politiques africaines n’accordent véritablement pas d’importance à l’activité apicole. Nos associations ne sont pas soutenues par les dirigeants africains. Ils concentrent plus leurs investissements sur les infrastructures, l’agriculture, l’élevage, l’énergie…Il est important de signaler que les abeilles sont à 80% à la base de la pollinisation des plantes, c’est-à-dire l’essence de la survie de l’humanité en dépend pourtant elle est négligée par les politiques.

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V- PRODCUTION ET CONSOMMATION DE MIEL

La production de miel et des produits dérivés sur le continent africain est totalement méconnue. Les bases de données sur la production du miel existantes sont erronées. Selon les données plus récentes reçues, l’Afrique du Sud produit en moyenne 2000 tonnes de miel par an avec une consommation estimée à 3000 tonnes soit une importation de 1000 tonnes. La Zambie produit près de 15 000 tonnes de miel par an et en exporte près de 1000 tonnes. Le Kenya est un grand producteur de miel et ces techniques sont utilisées dans toute l’Afrique à travers sa célèbre « ruche kenyane ». La ruche kényane qui s’est répandu dans l’ensemble des pays sub-sahariens, où elle a toujours du succès, n’a pas apporté au Kenya les résultats escomptés en production de miel .Le Cameroun fait aujourd’hui parti des pays grand producteur de miel en Afrique. On constate que le Cameroun perd 108 millions de tonnes de miel par an dans l'exportation frauduleuse vers le Nigeria, a déclaré le délégué régional du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (MINEPIA) pour l’Adamaoua, David Iyawa. Ce qui montre que le Nigéria est un grand consommateur de miel. Le Cameroun produit le meilleur miel de la région de l'Adamaoua, mais ce précieux liquide, reconnu pour ses valeurs nutritives et ses qualités thérapeutiques, est écoulé en grande partie au Nigeria dans des circuits informels.

Le Burkina Faso a réussi à développer l’activité apicole et en produit une bonne quantité de miel. En Côte d’Ivoire, la quantité produite de miel et de ces produits dérivés sont méconnues. Raison pour laquelle l’Association des Apiculteurs a initié L’ABEILLE INITIATIQUE afin d’avoir une base de données fiable.

La demande de miel sur le continent africain est inferieur à l’offre, ce qui traduit les importations de miel de la Chine et de l’Australie.

Il est aussi important de noter que l’utilisation de certains pesticides dans l’agriculture détruit les colonies d’abeilles.

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CONCLUSION

En Afrique, il est nécessaire d'élaborer pour l'apiculture des technologies permettant aux petits propriétaires d'obtenir des revenus plus importants de leurs ruches. Ces technologies doivent conserver et utiliser au mieux les ressources naturelles qui risquent de s'épuiser rapidement. Le vandalisme est responsable de la destruction des lignées d'abeilles les plus faciles à manipuler et laisse survivre les variantes plus agressives. Dans le temps, la production de miel constituait l'un des volets les plus importants de l'économie des pays d'Afrique. Le miel est un élément vital dans les cultures africaines et il a servi très souvent de denrée marchande. L'Afrique possède une flore mellifère extrêmement riche, néanmoins les abeilles mellifères africaines ne produisent que des quantités relativement faibles de miel.

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PARTIE II

 

PROJET GENERAL DE DEVELOPPEMENT DE L’APICULTURE EN AFRIQUE

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L’apiculture en Afrique est méconnue tant par les populations mais surtout par ses autorités qui ne font aucun effort pour moderniser ce secteur. Ainsi donc, dans notre souci de redynamiser le secteur apicole africain, nous envisageons sa réorganisation pour qu’elle rayonne et illumine l’Afrique et le monde entier.

 

REORGANISATION DE L’APICULTURE EN AFRIQUE

 

L’Afrique est un continent qui est resté en marge de l’évolution de l’apiculture dans le monde et pour pallier à cet état de fait, nous souhaitons poser d’abord ses bases dans chaque pays africains afin de mener à bien notre vision.

 

1- Dans les pays africains

La vision que nous avons pour le monde apicole est vraiment grande parce que nous y avons réfléchi pendant plusieurs années. En effet, pour que les pays africains prennent un véritable essor dans le domaine apicole il serait intéressant que ceux-ci pratiquent cette activité comme la pêche, la pisciculture, l’élevage, c’est –à-dire que l’apiculture soit reconnue comme étant une véritable filière d’élevage. L’apiculture tout comme toute activité a besoin d’une bonne organisation afin de conduire les populations à s’y intéresser. Il serait alors primordial de commencer à faire un recensement général dans tous les pays africains. Cette action visera à avoir une idée claire de la majeure partie de la population qui pratique l’activité apicole afin de mieux l’organiser et inciter aussi les autres à s’y mettre. Si elle est bien organisée, elle peut être considérée aujourd’hui comme le socle du développement d’un état.

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Il faut ensuite mettre l’accent sur les différentes techniques apicoles. En effet, le constat fait à travers nos recherches montre que dans le domaine apicole, les techniques utilisées en Afrique sont encore rudimentaires pour la plupart des pays Africains. La population est toujours confrontée à des outils archaïques et cela constitue un véritable frein à la modernisation de ce secteur. Nous pensons qu’il serait judicieux de doter tous les pays africains de moyens modernes et de mieux les organiser afin que l’apiculture devienne une activité primordiale dans chaque pays de notre continent.

Elle se présente comme une activité d’avenir si l’apiculture bénéficie du concours de tous. Nous pensons aussi que c’est une activité qui doit être vulgarisée dans tous les pays africains.

De plus, il serait important de mettre en place des mesures de protection de nos amies les abeilles.

En effet, nous avons constaté une disparition galopante des colonies d’abeilles et cela constitue aussi un handicap dans notre volonté de restructurer ce secteur. Nous envisageons donc de mettre sur pied une politique qui viserait à protéger les abeilles de toutes actions néfastes de l’homme. Cela permettra de revaloriser les abeilles mais surtout sera à la base de leur prolifération dans les pays africains. Nous pensons donc, en agissant ainsi, à accroitre la production de miel dans les pays africains mais surtout propulser notre continent parmi les meilleurs producteurs de miel dans le monde entier. Une fois notre objectif atteint, l’Afrique n’aura plus de véritables problèmes à intégrer alors le marché européen et même mondial vu la qualité du miel produit par ses abeilles. Toute cette organisation fera de notre apiculture une des plus durables mais aussi compétitive sur l’échiquier international.

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2- Une plate-forme africaine

Le monde apicole africain a besoin de la participation de toutes ses filles et fils pour son amélioration.

En effet, vu notre expérience acquise lors de nos différents voyages dans les pays africains, nous pensons que pour le redressement de notre apiculture nous devons réunir tous les africains autours d’une plate-forme d’échange et de rencontre. Cette initiative nous permettra non seulement d’identifier les problèmes récurrents dans nos pays respectifs mais aussi et surtout de les résoudre parce que notre union fera notre force. Ce sera le lieu d’expression de tous les apiculteurs africains, lieu qui leur permettra d’exposer leurs inquiétudes sur le secteur apicole. Cette plate-forme permettra donc désormais aux apiculteurs africains d’avoir une seule voix. Cela améliorera les techniques apicoles usitées et va aussi permettre un accroissement de sa production. C’est le cas par exemple de la Côte d’Ivoire qui a institué les Journées Nationales de l’Apiculteur qui se tiennent tous les ans à Abidjan et qui voit la présence de tous les apiculteurs de ce pays.

C’est un espace d’échanges, de partage et de rapprochement des apiculteurs ivoiriens. Elle est à sa deuxième édition cette année et se tiendra en octobre prochain. Ces journées ont permis à ce jour de cerner les problèmes des apiculteurs et tentent de les résoudre afin de rendre encore plus dynamique l’apiculture ivoirienne. C’est cette expérience que nous souhaitons partager avec l’Afrique toute entière en fédérant toutes les associations et organisations apicoles. Cet espace nous permettra donc de débattre des vraies difficultés dont souffre notre Afrique afin de trouver des solutions adéquates. Nous envisageons aussi mettre sur pied un comité scientifique de recherche qui aura pour mission de réfléchir sur les conditions de protection des abeilles et de l’amélioration du secteur apicole africain. Toutes ces initiatives nous permettront de rapprocher les apiculteurs de la fédération Apimondia.

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Apimondia, depuis sa création ne cesse de nous montrer ses ambitions pour les pays africains et c’est cette vision que nous entendons poursuivre. En regroupant et organisant les pays africains, c’est dans le but d’avoir la même conception que les dirigeants d’Apimondia.

Nous faisons donc de cela notre priorité majeure c’est-à-dire rapprocher et intégrer tous les pays africains d’Apimondia. Tout ceci s’inscrit dans notre projet global de développement que nous souhaitons pour l’Afrique mais cela ne peut être possible qu’avec le soutien de ses filles et fils.

 

LE ROLE DE LA DEMOGRAPHIE DANS L’APICULTURE AFRICAINE

 

La démographie, un atout

En règle générale, dans les pays africains, le développement n’accompagne pas toujours la croissance mais nous pensons que l’évolution galopante de la population se présente comme un atout pour le secteur apicole. En effet, nous pensons que la croissance de la population est une véritable opportunité pour l’apiculture africaine. Aujourd’hui, les investigations ont démontré que la majeure partie de la population africaine est jeune. Bien vrai que cette population est jeune, elle manque énormément de moyens modernes pour développer le secteur apicole voir même agricole dans sa globalité. Il serait aussi important de regrouper tous ces jeunes apiculteurs en coopérative et cette organisation sera bénéfique à toute l’Afrique car elle lui permettra de quantifier sa production. Cette idée a déjà été expérimentée dans notre pays et nous entendons la partager à l’Afrique toute entière.

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Aussi, une bonne sensibilisation et une excellente motivation des apiculteurs nous serviront à rendre l’apiculture vraiment dynamique sur le plan international. Il y a aussi le taux de mortalité en Afrique qui est très élevé et cela constitue un véritable frein aux différentes activités apicoles. Nous pensons qu’en réduisant le taux de mortalité, nous allons arriver à acquérir une main d’œuvre supplétive mais qui va permettre à l’Afrique d’accroitre sa main d’œuvre agricole et surtout apicole car l’apiculture est en train de reprendre vie en Afrique.

De plus, nous pensons qu’il est plus important de sortir de l’apiculture traditionnelle car cela nous permettra non seulement de freiner l’abattage des arbres mais aussi de rendre ses acteurs encore plus professionnels. La vision que nous avons pour la population africaine est tellement grande que nous comptons sur votre approbation pour mener à bien cette mission. Nous comptons sur le soutien de chaque membre d’Apimondia parce que nous vous avons côtoyé et il apparait clairement dans vos faits et gestes que vous entendiez partager vos acquis et expériences à la jeunesse du monde entier afin qu’elle arrive à s’auto-suffire sur tous les plans.

L’activité apicole étant très passionnante, nous croyons qu’avec une bonne campagne d’information à la jeunesse, celle-ci se sentira à l’aise avec nos amies les abeilles.

Nous retenons dans cette partie que la démographie galopante, longtemps perçue comme un frein au développement, apparait dans notre vision comme un véritable essor pour l’amélioration de l’apiculture dans nos pays africains. Toutefois, nous pensons que cela ne sera possible que si les autorités administratives et politiques décident d’inclure l’apiculture comme matière, puis filière dans nos prestigieuses écoles et universités africaines.

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L’apiculture en milieu scolaire

 

L’apiculture est une filière de l’agriculture. Tout comme les autres domaines de l’agriculture, elle doit être inscrite dans le cursus scolaire dans les pays africains.

En effet, l’apiculture doit être incluse dans les programmes scolaires et universitaires pour emmener, dès le bas âge, les enfants à s’intéresser à cette activité. C’est notre vision que nous tentons de partager avec l’Afrique toute entière. Nous avons même édité un manuel de l’apiculture intitulé « l’apiculture en milieu scolaire » qui sera proposé au programme scolaire dans notre pays. C’est une œuvre qui présente l’abeille et son milieu de vie. Elle permet à nos enfants de commencer à s’habituer à l’abeille et ses différents comportements. Nous y présentons les ruches et comment se tenir face aux abeilles. Nous pensons qu’en inscrivant l’apiculture dans la vie scolaire et universitaire, nous emmènerons la jeunesse africaine à considérer l’apiculture comme une activité d’avenir.

Aussi, l’activité apicole doit bénéficier de l’intérêt des autorités qui doivent tout mettre en œuvre pour que ce secteur connaisse un essor fulgurent. L’utilisation des pesticides doit être proscrit car cela entraine la destruction de notre flore et donc des abeilles surtout qu’on sait que celles-ci se nourrissent de nectar recueilli dans les fleurs. Les pesticides sont un danger pour les abeilles et comme nous nous présentons comme les premiers défenseurs des abeilles en Afrique, nous œuvrons pour leur environnement sain.

Nous concluons que l’apiculture doit, pour sa survie et son amélioration, être intégrée aux mœurs des populations mondiales en général mais africaines en particulier.

L’apiculture et l’économie africaine

 

Le développement économique ne suit pas toujours la croissance. C’est-à-dire qu’il y a une croissance sans développement.

En effet, la redynamisation du secteur apicole serait un moyen de rentrée de devises. Si ce secteur apicole africain est bien organisé comme l’agriculture dans nos pays, il pourrait engendrer beaucoup de devises. Les autorités africaines avec leurs différentes institutions devaient mettre sur pied des lois qui protégeraient les abeilles ainsi que ceux qui s’adonnent à l’activité apicole.

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Les pays africains gagneraient à rendre le secteur apicole africain compétitif sur le marché international par la commercialisation du miel et de ses produits dérivés de très bonne qualité, véritable denrée prisée dans tout le monde entier.

Si l’Afrique parvient à rendre l’apiculture moderne, elle attirera beaucoup d’investisseurs ceci développera ses infrastructures et sera sources de création d’emploi.

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PARTIE III

 

LES STRATEGIES DE MISE EN ŒUVRE POUR LE DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE

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En Afrique, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que l’apiculture y est faiblement développer à cause des quantités et zones de production inversement proportionnelle à l’immensité du territoire.

Aussi pour asseoir une apiculture forte, il nous faut dès à présent nous organiser de manière dans un premier temps, à faire partager l’intérêt pour l’apiculture par l’information et la formation de la société en général et du milieu agricole en particulier.

Dans un second temps, en plus de l’initiative privée, il faudrait une implication et une volonté politique forte pour motiver les sceptiques et accompagner l’installation des nouveaux exploitants.

Et enfin, créer les organes techniques et interprofessionnels indispensables à la filière afin de ne pas naviguer à l’aveugle.

Ainsi, à travers ce plan, ce sont, tous les aspects de la filière apicole, qu’ils soient à la fois économiques, écologiques, de développement rural et de santé publique, qui sont pris en compte.

Toutefois, il faut s’incliner sur le fait que tout développement est garanti par la stabilité politique et économique. Et quand la stabilité est retrouvée, cela diminue ou endigue les risques comme la criminalité, la conjoncture, la baisse du pouvoir d’achat, la fraude, les troubles sociaux, la guerre, ...

L’INFORMATION ET LA FORMATION

 

La sensibilisation

Une sensibilisation à l’abeille et à son rôle dans la pollinisation doit être donnée dans la société en générale et dans le milieu rurale, tous les lycées agricoles et toutes les écoles vétérinaires en particulier. Cette sensibilisation, doit se faire sur tous les moyens de diffusion à la portée du pays ou du territoire dont il est question afin d’avoir une plus grande audience de la population comme avec les langues vernaculaires à la radio.

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Il faut aussi permettre aux enfants déjà à l’école primaire, de comprendre que le rôle de l’abeille dans la pollinisation est indispensable avec des livrets éducatifs. Et il serait intéressant d’instituer, en accord avec les ministères de l’Éducation nationale, un cours en science de la vie et de la terre, des cours sur l’abeille et l’apiculture dans les programmes des classes ce qui permettrait un temps soit peu d’assurer la relève et même l’augmentation du nombre d’apiculteurs.

Environnement et ressources mellifères

Afin de rendre l’environnement plus favorable au développement des abeilles dans des territoires plus diversifiés, il est indispensable de se rapprocher du monde agricole dans l’optique de réfléchir ensemble à des problématiques communes touchant à la protection de l’environnement. Citons par exemple la diversité des cultures, la relance des rotations culturales, l’implantation de jachères apicoles et de haies, source de biodiversité et de nourriture pour les abeilles et l’amélioration de la gestion des ressources en arbres mellifères avec les exploitants forestiers.

 

L’IMPLICATION ET LA VOLONTE POLITIQUE DE L’ETAT

 

Installation

L’apiculture en Afrique, souffre d’un manque d’installations. Et pour une filière naissante ou en développement, il faut, en plus de l’initiative privée, une volonté politique forte pour accompagner la croissance.

Ainsi, la synergie de ces actions contribuera à une meilleure acceptation par la société en générale et les communautés rurales en particulier en induisant la reconversion d’agriculteurs en apiculteurs hybrides et la naissance d’apiculteurs exclusifs.

Il faut professionnaliser la filière et installer des jeunes apiculteurs. Il faut aussi que l’Etat insiste sur le développement de nouveaux ruchers en intéressant les propriétaires d’exploitations agricoles afin de rendre plus facile la construction d’une miellerie sur les terrains agricoles.

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Et comme actions concrète, il faut tout d’abord fournir aux futurs exploitants, quelques équipements entre autre les ruches, les équipements de protection et les abeilles, qui leur permettront de débuter l’exploitation apicole.

 

Structuration du secteur apicole

 a- L’institut technique

L’objectif général auquel devra répondre l’institut technique qualifié sera de mener et/ou coordonner des travaux scientifiques et techniques pour proposer des solutions afin d’améliorer les conditions de production de la filière et ceci dans les domaines spécifiques tels que : les pathologies apicoles, l’élevage et la sélection des abeilles, la qualité des produits de la ruche, les pratiques générales apicoles…

En outre, le futur institut technique aura donc un double rôle : celui de coordination des associations régionales de développement apicole, actuels pôles de compétences régionaux de développement, d’expérimentation et d’assistance technique aux apiculteurs, d’une part, et la réalisation de travaux techniques d’envergure nationale d’autre part avec les structures techniques spécialisées comme les Ministères de tutelle, et également impliquer l’Union Africaine.

L’institut technique se dotera d’un CST (Conseil Scientifique et Technique) qui lui sera propre, proposé par la profession à l’administration, composé entre autres d’experts scientifiques et techniques en apidologie.

Il serait aussi important de développer de nouvelles catégories de ruches qui permettront de protéger les abeilles mais surtout d’accroitre la productivité.

C’est dans cette réflexion que le Pr Bruno IRITIE, enseignant chercheur à l’Institut National Polytechnique Houphouët BOIGNY (INPHB), a mis sur pieds « la ruche IRITIE», ruche horizontale composée de deux compartiments et une chambre de production avec une capacité de production de 100kg et facilement manipulable.

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b- Financement des deux outils de la filière apicole l’Interprofession et l’Institut technique

 

Au-delà des financements à venir provenant de la cotisation interprofessionnelle c'est-à-dire les associations et les syndicats d’apiculteurs, d’autres pistes de financements sont proposées telles:

La taxe DAR

Cette taxe concerne les sommes prélevées au titre du Développement Agricole et Rural (taxe DAR). Et compte tenu du rôle de l’abeille dans la pollinisation des cultures et le maintien de la biodiversité, un retour financier à la hauteur sur les enveloppes destinées aux instituts et aux Chambres d’agriculture au travers d’une ligne budgétaire globale fléchée pour le développement apicole par le ministère concerné.

c- Relation entre les filières agricoles et l’apiculture

De nombreux produits agricoles (fruits, légumes, oléo-protéagineux) sont concernés par la pollinisation entomophile en particulier par les services rendus de l’abeille domestique et par le travail des apiculteurs. Il serait tout à fait envisageable de réfléchir à une participation financière de ces filières au développement de la filière apicole. Cela nous ramène à affecter une part supplémentaire des fonds DAR.

 

3- Santé de l’abeille

 

a) Intoxications, pathologies et prédateurs

Il faut mettre en place un réseau qui permettra de faire la déclaration et le recensement des troubles et l’identification de leur origine (pathologie ou intoxication). Pour cela les enquêtes de terrain et les analyses appropriées des abeilles et de leurs ressources alimentaires doivent être financées et réalisées rapidement. Ainsi, une bonne coordination entre les structures et associations locales doit être le pilier du bon fonctionnement de ce réseau.

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L’implication de nouvelles équipes de recherche fondamentale et appliquée pour comprendre les causes des pertes de colonies et/ou des dépopulations d’abeilles et trouver les moyens de lutte contre varroa et les autres pathogènes doit être encouragée (et pas seulement l’identification de la présence de tel ou tel agent pathogène).

Ces moyens de lutte doivent respecter les qualités intrinsèques et le caractère naturel des produits de la ruche.

Il est également important que des nouvelles méthodes de lutte contre les pathologies pour l’apiculture biologique soient développées en apiculture.

Les structures techniques apicoles doivent être impliquées dans les processus d’homologation et de suivi post homologation des produits phytosanitaires afin de protéger las abeilles et de veiller à la production d’un miel de qualité, répondant aux normes internationales.

Le respect des directives européennes sur la persistance des produits phytosanitaires dans les plantes et les sols par exemple :

b) Gestion et suivi de la santé des abeilles

Afin de suivre au mieux les ruchers, il est nécessaire de créer des directions départementales pour le suivi et la validation des ruches. Cette structure procèdera à l’enregistrement de la déclaration annuelle des ruches. Cette déclaration permettra une gestion efficace de la protection sanitaire des ruches et de l’ensemble des mesures en faveur de l’apiculture ce qui facilitera la couverture par les agents sanitaires en mission.

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c) Cheptel apiaire et élevage

La sélection des abeilles en vue d’une amélioration de leur production doit être encouragée. Autour de cette problématique, les plans de sélection, la conservation des caractéristiques régionales des abeilles locales, ont toute leur place.

Ainsi l’augmentation du nombre de colonies d’abeilles est indispensable pour la pollinisation des cultures et des vergers et pour assurer la biodiversité végétale. Il faut plus d’élevages de reines et d’essaims, pour maintenir ou développer les cheptels sans devoir importer des colonies mal adaptées à nos régions.

La filière élevage doit être encouragée et soutenue par des mesures appropriées. Ainsi la mise en place de mesures incitatives induira à long terme, le renouvellement et l’expansion de l’apiculture. Des outils de sélection génétique et d’insémination artificielle doivent être mis en place.

Cette mesure doit pleinement prendre en compte la situation particulière des jeunes en cours d’installation.

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CONCLUSION

L’on peut développer des plans basés sur de grandes théories et établir toutes les stratégies de développement imaginables. Cependant s’il n’y a pas la stabilité dans un pays, un continent ou un territoire donné, cela ne servira à rien et toutes ces actions serons vouer à l’échec. Par conséquent, pour nous africains, il serait temps de nous pencher sur notre futur à très long terme sur l’échiquier internationale en faisant une projection dans le temps. Et une fois cette analyse terminée nous nous rendrons compte que nous sommes en train d’avancer à reculons avec toutes ces crises. Soyons humbles et retenons ce que l’abeille nous apprend tous les jours. Nous sommes tous différents et chacun à un rôle précis à jouer dans la communauté. Jouons ce rôle et faisons la prospérer.