prise en charge de linfection par le vih 25 ans après professeur th. may 12 décembre 2009
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Prise en charge de l’infection par le VIH
25 ans après
Professeur Th. MAY 12 décembre 2009
L’épidémie a 25 ans
1981les 1er SIDA = les 4 H
1984
découverte du LAV
1987
AZT
1996-2009
trithérapie,
infection chronique
1981-2009 : échec du vaccinUne seule prévention le préservatif
De l’AZT aux HAART
1987
Concorde
1994
Delta
1996
Ritonavir Study
Evolution de l’ARN viral : réponse à 24 semaines
Les espoirs déçus : du Ribomunyl à l’IL2
Essai SILCAAT
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Années
0
5
10
15
20
25
30
849846
807812
783780
763745
730709
700684
685654
497495
257249
Témoin
Incidence cumulée (%) des maladies opportunistes
et décès
IL2
1996-2005 : les limites du traitement
• La toxicité est la première cause d’arrêt d’une 1ère ligne de traitement– Intolérance digestive– Anémie– HSR– Toxicité hépatique
• L’hypothèse d’éradication virale se heurte à la persistance du virus dans les réservoirs
• De nombreux patients en situation d’échec virologique
• Complications métaboliques causes de morbidité– Lipodystrophie, diabete,infarctus
• Echec des interruptions thérapeutiques
2005-2010 : les limites sont repoussées
Nouvelle classe thérapeutique :- Inhibiteurs de fusion - Antagoniste CCR5- Anti-intégrases
• Monoprise, monothérapie
• Mais une population qui vieillit : – Risque cardiovasculaire– Trouble cognitif– Cancer– Co-infection
Qualité d’observance et qualité de vie :– Les conditions d’un succès durable
Essai Trio
Le maintien d’un traitement
D’après C. Allavena
n = 570
La cohorte nantaise 2003-2008
Evolution du nombre de SIDA et de décès par SIDA
47,3
10,7
9,3
7,0
3,9
6,8
1,8
1,6
1,8
0,4
1,8
0,1
0,7
0,3
1,6
0,5
0,6
0,6
3,2
36,6
16,8
11,5
8,8
5,0
4,5
2,5
1,9
1,4
1,2
1,2
1,1
1,0
0,8
0,7
0,3
0,3
0,4
4,1
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0
Sida
cancer
VHC
cardiovasculaire
suicide
infection non classant sida
accident
VHB
atteinte hépatique
atteinte neurologique
overdose / intoxication / toxicomanie
atteinte bronchopulmonaire
atteinte rénale
atteinte digestive
iatrogénie
atteinte métabolique
atteinte psychiatrique
autre
inconnue
[proportion (%)]
Mortalité 2000
Mortalité 2005
Causes initiales de décès des adultes infectés par le VIH, évolution entre 2000 et 2005
Nombre estimatif de décès par sidachez l’adulte et l’enfant en 2008
Total: 2,0 millions (1,7 – 2,4 millions)
Europe occidentale et centrale
13 00013 000[10 000 [10 000 – 15 000– 15 000]]
Moyen-Orient & Afrique du Nord
20 00020 000[15 000 – 25 000][15 000 – 25 000]
Afrique subsaharienne1,4 million1,4 million
[1,1 – 1,7 million][1,1 – 1,7 million]
Europe orientale & Asie centrale
87 000 87 000 [72 000 – 110 000][72 000 – 110 000]
Asie du Sud & du Sud-Est270 000270 000
[220 000 – 310 000][220 000 – 310 000]Océanie20002000
[1100 – 3100][1100 – 3100]
Amérique du Nord25 00025 000
[20 000 – 31 000][20 000 – 31 000]
Caraïbes12 00012 000
[9300 – 14 000][9300 – 14 000]
Amérique latine77 00077 000
[66 000 – 89 000][66 000 – 89 000]
Asie de l’Est 59 00059 000
[46 000 – 71 000][46 000 – 71 000]
Couverture thérapeutique antirétrovirale 2008
(OMS – ONU SIDA)Région géographique
Personnes bénéficiant d’une TAR
Personnes nécessitant une TAR
Couverture
TAR
Afrique
subsaharienne
2.9 millions 6.7 millions 44 %
Amérique latine et Caraïbes
445 000 820 000 54 %
Asie de l’Est, du Sud et du Sud Est
565 000 1.5 million 37 %
Europe, Asie centrale
85 000 370 000 23 %
Moyen-Orient, Afrique du Nord
10 000 68 000 14 %
Total 4 millions 9.5 millions 42 %
Disponibilité des ressources et besoins :En 2008, on estimait à US$ 15 milliards la somme disponible pour le VIHL’ONU-SIDA estime que US$ 25 milliards seront nécessaires pour le VIH en 2010
Recommandations européennes 2009
http://www.europeanaidsclinicalsociety.org/guidelines.asp
Bilan initial
• Initiation du traitement :
– Evaluation de la préparation du patient et soutien à la mise en route du traitement
– Examen clinique, incluant taille, poids, IMC, TA, tour de taille– Charge virale plasmatique– Génotype de résistance
(si non obtenu auparavant)– CD4, n et % (± CD8, n et %)– NFS, ASAT, ALAT, bilirubine, créatinine (et clairance calculée), Ca/P– Glycémie et bilan lipidique à jeun– Bandelette urinaire (protéine, glucose)– Autres paramètres selon le traitement initial sélectionné– Evaluation du risque cardiovasculaire
Evaluation Fréquence Remarques
Histoire médicale Co-morbidités, ATCD familiaux, co- médications, habitus (alcool, tabac, régime…)
Toute visite
6-12 mois
Repérer ATCD CV
Familiaux précoces
Répartition graisse IMC, évaluation clinique lipodystrophie Annuelle
Maladies cardio-vasculaires
Evaluation du risque (score de Framingham) Annuelle Impératif chez homme
> 40 ans, femme > 50 ans
HTA Prise TA Annuelle
Dyslipidémie Cholestérol total, LDL-c, HDL-c, triglycérides Annuelle
Diabète Glycémie 6-12 mois Test tolérance glucose (2h) si glycémie = 6,1-6,9 mmol/l
Foie FDR ?, ALAT, ASAT, phosphatases alcalines 3-6 mois Adapter à traitement
Rein FDR ?, bandelette urinaire, Débit de filtration glomérulaire (MDRD)
Annuelle
3-6 mois
Adapter à FDR, traitement, DFG
Os FDR ?, score de FRAX si > 40 asn (ou DEXA) / 2 ans Adapter à FDR
Troubles neuro-cognitifs
Questionnaire 1-2 ans Chez patients à risque
Dépression Questionnaire 1-2 ans Chez patients à risque
Cancer Mammographie*, frottis cervical 1-3 ans * Femme 50-70 ans
Dépistage des comorbidités non infectieuses
Cancer IndicationMéthodes
de dépistageBénéfice du dépistage
Anal Homosexuels masculins
Toucher rectal et Cytologie anale
Non prouvé
Sein Femmes 50-70 ans Mammographie Réduction mortalité par cancer du sein
Col Femmes 30 à 60 ans sexuellement actives
Cytologie col Réduction mortalité par cancer du col
Colorectal 50-75 ans Recherche de sang dans les selles
Réduction minime mortalité par cancer colorectal
Prostate Hommes > 50 ans Toucher rectal et PSA
Controversé : favorise le diagnostic précoce, mais davantage de traitement sans diminution de la mortalité
Le dépistage est proposé à une fréquence de tous les 1 à 3 ans
Ces recommandations sont extrapolées à partir de celles de la population générale Un examen cutané régulier doit rechercher Kaposi, Cancer basocellulaire et Mélanome
Dépistage des cancers
Estimations mondiales en 2008Enfants et adultes
• Personnes vivant avec le VIH 33,4 millions
• Nouveaux cas d’infection à VIH en 2008 2,7 millions
• Décès dus au sida en 2008 2,0 millions
Une épidémie qui se stabilise
Estimations globales 1990–2008
Estimate High and low estimates
Number of people living with HIV Adult (15–49) HIV prevalence (%)
Number of people newly infected with HIVNumber of adult and child deaths due to AIDS
1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008
40
30
20
10
0
Nu
mb
er (m
illio
ns)
1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008
1.2
0.9
0.6
0.3
0
1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008
5
3
2
1
0
Nu
mb
er (m
illio
ns)
1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008
5
3
2
1
0
Nu
mb
er (m
illio
ns)
4 4
Figure I
Source: UNAIDS/WHO
%
Plus de 7400 nouveaux cas d’infection à VIH par jour en 2008
• Plus de 97% des cas dans les pays à revenu faible et moyen
• Près de 1200 cas chez les enfants de moins de 15 ans
• Environ 6200 cas chez l’adulte (15 ans et plus), dont:
- près de 48% chez les femmes
- 40% environ chez les jeunes (15–24 ans)
Prévalence de l’infection VIH selon le statut marital
et le sexe dans 9 pays africains de l’Ouest
Source: Lowndes et al. (2008).
1.12.9
6.2 6.7
0.3
2.33.3
Single Married/cohabiting
Divorced/separated
Widowed
1.2 1.6
3.9
0.6 1.30.0
14.8
Single Married/cohabiting
Divorced/separated
Widowed
0.41.4 1.8
8.2
0.6 0.92.2
Single Married/cohabiting
Divorced/separated
Widowed
Ghana Guinea
2.2 1.6
6.3
0.8
2.8
Single Married/cohabiting
Divorced/separated/widowed
0.51.3
7.2
10.6
0.21.2
2.3
Single Married/cohabiting
Divorced/separated
Widowed
4.66.1
1.3
3.6
11.0
14.9
Single Married/cohabiting
Divorced/separated/widowed
Burkina Faso Benin Côte d’Ivoire
Mali1614121086420
%
1614121086420
%
1614121086420
%
0.4 0.5
6.4
3.9
0.4 0.9
3.6
0.3 0.9
3.8
0.00.9
2.2
Single Married/cohabiting
Divorced/separated/widowed
Single Married/cohabiting
Divorced/separated
Widowed
1.8 1.4
5.3
2.20.9
1.83.1
Single Married/cohabiting
Divorced/separated
Widowed
toofewcases
toofewcases
toofewcases
toofewcases
toofewcases
toofewcases
toofewcases
Niger Senegal Sierra Leone
1614121086420
%
1614121086420
%
1614121086420
%
1614121086420
%
1614121086420
%
1614121086420
%
Female
Male
Les découvertes de séroposivité en France
6500 nouveaux patients
Recrudescence de la syphilis en Europe de l’Ouest
2000Paris
1997Bristol
1996Hambourg
2001Anvers
2002Copenhague
2001
1995
Tam
per
e
2000Milan
2000Dublin
2000Oslo
2000Amsterdam
1999
Sto
ckh
olm
Données non accessibles
Vers un dépistage universel
Granich – Lancet 2009
En conclusionLa prise en charge de l’infection par le VIH
est l’affaire de tous
Vers un dépistage universel pour un traitement de tous les patients
Nouvelles modalités de réalisation des tests de dépistage
Recommandations HAS – octobre 2009
• Place des TDR (test de dépistage rapide) délai de rendu (30’), acceptabilité
• Réduit les barrière du dépistage• Peut être réalisé sur plasma, sang total, salive• Le résultat doit être confirmé par un test Elisa
combiné• Nécessité d’adaptation du counseling
Nouvelles modalités de réalisation des tests de dépistage
Recommandations HAS – octobre 2009
• Recommandé dans les situations d’urgence– Par un professionnel de santé– Après obtention du consentement éclairé de la
personne• Accident professionnel d’exposition au sang (pt source)• Accident d’exposition sexuelle (aux 2 partenaires)• Accouchement chez des femmes enceintes dont le
statut sérologique n’est pas connu ou ayant eu une exposition supposée depuis le dernier test
• Au SAU devant une pathologie aiguë évocatrice de SIDA
Tests de dépistage rapide
• Propositions d’études chez les populations pour lesquelles le dispositif actuel est insuffisant (sans droit, marginalisés, fuyant les institutions…)– Action de proximité auprès des gays– Urgences de AP-HP et hôpitaux IDF– Action auprès des personnes en situation de précarité
(PASS, Dispensaires publiques …)
• Mais fiabilité des TDR ?– Manque de sensibilité lors de la primo-infection– Limites sur des variants non B
Nouvelles stratégies de dépistage
• Proposition d’un test de dépistage à la population générale (15-70 ans) par médecins généralistes, gynécologues, SIUMPS, CPEF, PMI, PASS, SAU
• Évaluation des résultats dans 5 ans : ↘ diagnostics tardifs, pratiques à risques, morbi-mortalité
• Maintien et renforcement d’un dépistage ciblé et régulier des populations à risque
• Renforcer le dépistage au cours de la grossesse
– 1ère consultation prénatale
– Au cours du 3ème trimestre si exposition aux risques
– Au futur père (4ème mois)
Nouvelles stratégies de dépistage
• Aux personnes à risque d’exposition– Personnes ayant des partenaires multiples (> 1/année)
– Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH)
– Travailleurs du sexe
– Usagers de drogues injectables– Personnes originaires d’une zone à forte endémie (Afrique, Caraïbes)
– Partenaires de sujets infectés
– Population des DFA (Dépistage volontariste en Guyane)
• Relais de cette stratégie– CDAG/CIDDIST
– CSAPA
– Structures associatives (selon résultats études en cours)
Priorités de la Mission RDRs
• Dépistage et ttt ARV sont des outils majeurs de réduction des risques.
• Préservatifs restent le socle de la prévention du VIH (+ PEP, + ARV).
• Programme de santé sexuelle pour les personnes séropositives = Prevention positivePrévention de la transmission, dépistage des IST, prise en charge des
troubles sexuels, contraception, projets parentaux et grossesse
Pacte social contre la pénalisation.
La prévention chez les Gays• La prévention chez les HSH est une priorité
urgente et absolue.
• La mobilisation des associations LGBT est une priorité.
• Création de centres de santé sexuelle LGBT.
Renforçer le rôle du COREVIH