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Coraf Action Coraf Action 1er bimestre 2015 www.coraf.org PRODUCTEURS ET UTILISATEURS AU CENTRE DE LA RECHERCHE AGRICOLE N° 76 LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE Pour une Alliance semencière tournée vers le Secteur privé, mais aussi dotée de toutes ses ressources L’étude de cadrage et d’orientation, soumise par SSG Advisors americain au CORAF/WECARD, le 26 janvier 2014, a pour but de présenter le cadre et la feuille de route proposés pour la mise en place de la nouvelle Alliance pour une industrie semencière en Afrique de l’Ouest (ASIWA). Elle entend répondre aux besoins du partenariat de collaboration entre Secteur public-Secteur privé-Partenaire au développement du sous-secteur semencier. D E QUELLES INFORMATIONS SUR LA PROPO- sition de valeur potentielle, les ris- ques et les éléments doivent disposer le CORAF/WECARD pour déci- der de la poursuite de l’initiative de créa- tion de l’Alliance pour une industrie semencière en Afrique de l’Ouest (ASIWA) ? D’ores et déjà, il doit s’en munir suffi- samment, en posant les bases de dis- cussions ultérieures, l’implication des parties prenan-tes et la planification néces- saire pour créer une structure organisation- nelle, des activités et un budget concrets. De prime abord, la considération du rôle de chaque acteur se doit de conduire à une action de tout premier ordre : l’iden- tification de toutes les composantes du Secteur privé et, pourquoi pas, même

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Coraf ActionCoraf Action

1er bimestre 2015

www.coraf.org

PRODUCTEURS ETUTILISATEURS AU CENTRE DE LA RECHERCHE AGRICOLE

N° 76

LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE

Pour une Alliance semencière tournée vers le Secteur privé, mais aussi dotée

de toutes ses ressources L’étude de cadrage et d’orientation, soumise par SSG Advisors americain au CORAF/WECARD, le 26 janvier 2014, a pour

but de présenter le cadre et la feuille de route proposés pour la mise en place de la nouvelle Alliance pour une industriesemencière en Afrique de l’Ouest (ASIWA). Elle entend répondre aux besoins du partenariat de collaboration entre Secteurpublic-Secteur privé-Partenaire au développement du sous-secteur semencier.

DE QUELLES INFORMATIONS SUR LA PROPO-sition de valeur potentielle, les ris-ques et les éléments doivent

disposer le CORAF/WECARD pour déci-der de la poursuite de l’initiative de créa-tion de l’Alliance pour une industrie

semencière en Afrique de l’Ouest (ASIWA) ?D’ores et déjà, il doit s’en munir suffi-samment, en posant les bases de dis-cussions ultérieures, l’implication desparties prenan-tes et la planification néces-saire pour créer une structure organisation-

nelle, des activités et un budget concrets.De prime abord, la considération du rôlede chaque acteur se doit de conduire àune action de tout premier ordre : l’iden-tification de toutes les composantes duSecteur privé et, pourquoi pas, même

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALEECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE

des individus nantis de ce statut. Ce sont les seuls en mesurede jouer un rôle critique donnant à ASIWA la crédibilitévoulue, la pertinence recherchée et la capacité opérationnelleutiles pour attirer une masse critique de semenciers, que ce soitdes « champions » ou des « leaders » agissant à l’échelleaussi bien nationale que sous-régionale. De surcroît, cesderniers feront très proba-blement preuve de volonté à consa-crer du temps et des ressources financières et techniques àson fonctionnement, à sa réussite ainsi qu’à l’efficacité deses groupes de travail.

Négociants en grains, grands transformateurs et associations sous-régionales de producteurs

A l’échelle nationale, un champion a un certain intérêt directdans le développement du sous-secteur des semences, avectoutes la notoriété et la crédibilité nécessairement reconnuespar différents acteurs d’un marché d’une localité. Ceci lui confè-re toute légitimité à se motiver et à agir comme un médiateuret un fournisseur de solutions aux problèmes qui surviennent.Pour cela, les Associations nationales pour le commerce dessemences (ANCS) dynamiques sont bien indiquées à jouerce rôle, de même que les entreprises privées semencières,les distributeurs agricoles, les petits exploitants agricoles, lesagriculteurs commerciaux, les acheteurs de grains — bras-series, entreprises de fabrication d’aliments, meuniers, trans-formateurs, etc. —, sans omettre les Instituts nationaux derecherche agricole, publics ou privés. Mais Ile devoir veutqu’ils soient soigneusement sélectionnés, afin de garder lecaractère dominant qu’est l’orientation vers le Secteur privéde cette initiative. A l’échelle sous-régionale, un champion intervient sur lamajorité des marchés des semences ou des produits agrico-les. Ce pourrait bien être l’Association africaine du commercedes semences (AFSTA) ainsi que les entreprises internatio-nales de semences. L’AFSTA est tout aussi particulièrementbien indiquée, en tant qu’elle peut jouer le rôle d’interfaceentre les Plates formes nationales et les Plateformes sous-régionales, en ce qu’elles entretiennent d’étroites relationsavec les ANCS. Pas seulement, parce qu’elle est effectivementune alliance continentale, et son implication, à ce titre commeà ce degré, pourrait aussi permettre d’exploiter d’importantesleçons apprises et de partager des connaissances sur lesactivités de développement des semences, partout ailleurssur le continent. Les entreprises internationales de semences sont égalementparticulièrement bien indiquées, parce qu’elles sont tout aussiprésentes dans une multitude de marchés sous-régionaux,tels Olam, Export Trading Group et Novel. Il s’agit de Syn-genta, de Pioneer/Dupont, de Monsanto et autres négociantsen grains, grands transformateurs et associations sous-régionales de producteurs.

Armés qu’ils sont de liens solides et d’une forte crédibilité parmi les acteurs des semences

Sur un tout autre plan, celui de la résolution des problèmescausés par la défunte Association africaine sur les semences(WASA), cruciale est l’importance de faire la différence parmiles membres de la nouvelle Alliance. Le but : s’assurerqu’elle soit perçue comme réellement représentative du sous-secteur des semences par opposition à la représentation

qu’en ont les Partenaires au développement et les gouverne-ments. Là aussi, préservation doit être faite de l’orientation institu-tionnelle vers le Secteur privé, même ces deux derniers typesde principaux partenaires fourniront, tout au début, un appuifinancier, opérationnel et technique et renforceront les capa-cités de lancement d’ASIWA plus que profitable aux utilisa-teurs, acheteurs finaux, etc.Dans cette perspective, les facteurs budgétaires ne sont, enaucun cas, à négliger sur une période de deux à quatre ans,a l’issue de la prochaine phase proposée. C’est à-dire qu’à lacondition que le PSAO/WASP choisisse d’adopter uneapproche intégrée des activités de ce dernier dans celles del’ASIWA. Dès lors, son personnel actuel pourrait remplir uncertain nombre de fonctions : la coordination sous-régionaleet de la gestion d’ASIWA. A savoir, s’occuper des aspectscommerciaux et des résultats ; de la création et de l’entretiendes relations avec les acteurs sous régionaux ou plus pré-cisément des leaders d’opinion au sein de l’Alliance et dusous-secteur semencier qui contribuent à la conception et àla mise en œuvre des initiatives des groupes de travail ser-vent de liens principaux avec les Partenaires gouvernemen-taux et financiers. A savoir aussi, se préoccuper de l’élaboration et de la miseen œuvre de stratégies de Communication relatives à la pro-motion et à l’animation d’un réseau d’acteurs partageant desexpériences et des connaissances, l’appui au dévelop-pement d’une communauté de pratiques et la coordinationdes analyses dévolues à la Plateforme électronique WASIX ;de l’appui à l’implication des acteurs et aux activités de suivi-évaluation et de coordination des événements ; de l’adhé-sion de ces derniers et de l’établissement des liens avec lesautres projets de développement.

Inscrite dans la même logique que les deux étapes

Les représentants nationaux d’ASIWA, armés qu’ils sont deliens solides et d’une forte crédibilité parmi les acteurs dessemences, négocient et facilitent la collaboration entre cesderniers avec la précieuse aide des spécialistes des semences.Tout aussi précieuse l’est aussi celle des spécialistes de l’agro-business, autrement appelés conseillers techniques, qui contribuent à démarcher et à négocier les marchés, à éla-borer des solutions de développement industriel et à apporterde l’assistance technique aux groupes de travail dirigés pardes directeurs ou coordonnateurs de programmes.Tout compte fait, on n’a pas trouvé meilleure approche pour lelancement d’ASIWA que celle se déroulant étape par étape :d’abord, se concentrer sur la Plateforme, le Comité depilotage sous- régional, le lancement de WASIX et desgroupes de travail sur la facilitation des marchés et le dévelop-pement industriel ; ensuite, introduire progressivement lesaffiliés nationaux d’ASIWA avec un nombre sélectionné desolides champions et une dynamique de marché favorable etse développer avec les toutes premières Alliances qui gagnent du terrain.L’actuelle phase est inscrite dans la même logique que lesdeux étapes centrées sur la mise en place de partenariats etla construction d’alliances. Chacune d’elles en comprendraitégalement deux, l’une pour décider de la poursuite de la miseen place d’ASIWA, l’autre pour impliquer intensément les

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Quand l’Alliance pour une industrie

semencière prend corpsen Afrique de l’Ouest

Après familiarisation avec les bases ainsi que les manièressous-tendant le projet de création d’une nouvelle Alliancepour une industrie semencière en Afrique de l’Ouest(ASIWA), cet article, qui met fin à la série, éclaire sur l’ossa-ture ou l’armature qu’elle doit revêtir. Telle est la propositiondu rapport de cadrage et d’orientation, soumis par SSGAdvisors americain soumis au CORAF/WECARD, le 26 jan-vier 2014, dont nous vous faisons, ici, l’économie.

PRESQUE RIEN N’EST LAISSÉ AU HASARD POUR METTRE EN PLACEcette instance de premier ordre de la règlementationcommunautaire harmonisée sur les semences de la

CEDEAO qu’est la nouvelle Alliance pour une industrie semen-cière en Afrique de l’Ouest (ASIWA). Sous le férule du Pro-gramme sur les semences en Afrique de l’ouest (PSAO/ WASP)du CORAF/WECARD, cela se passe le plus normalement dumonde. C’est-à-dire qu’en début 2015, elle devra s’implanter etcommencer à fonctionner comme une véritable Plateformed’innovation technologique dotée de toutes ses attributions,de tous ses moyens matériels et humains et de toutes sesressources financières.Soutenu à bras le corps par le bureau Afrique de l’Ouest del’USAID, elle se placera sur la position de la Plateforme faî-tière sous-régionale regroupant les membres nationaux, lesgroupes de travail, les groupes de facilitation des marchés etdes solutions d’investissement, les données échangées sur lessemences, l’harmonisation de la législation et de la règlemen-tation de ces dernières, les regroupements de commerce, lacarte et le rôle des acteurs.

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

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partenaires avec comme résultat immédiat l’identification,l’engagement et le recrutement de champions nationaux etsous-régionaux potentiels et avec résultats ultérieurs l’intro-duction dans ses activités d’un volet formation du personneldu PSAO/WASP et d’autres acteurs sur la construction departenariats ; l’établissement d’un budget de quatre ans etd’un plan de mobilisation de deux ans ; la définition claire duprocessus de gouvernance ; l’extension du rayonnement desacteurs au-delà des champions nationaux et sous-régionaux ;la finalisation du Plan d’actions et du budget de mobilisation ;l’élaboration d’un Plan de développement institutionnel et deformation pour le personnel, les affiliés et les championsnationaux ; la rédaction et la publication d’un Plan de dura-bilité. Y parviendra-t-on, dans le respect des délais ?

Contact : Anatole Yékémian KonéCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31E-mail : [email protected] : www.coraf.org

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En tant que Plateforme sous-régionale, ASIWA pourrait servir dehub de communication instaurant le dialogue sur les semences,le partage de connaissances, l’animation d’une communautépartageant les mêmes pratiques, le captage des synergies et desleçons apprises à partir des programmes de développementdes semences et des initiatives régionales et de la gestiondes activités de suivi-évaluation du PSAO/ WASP. Beaucoup des meilleurs résultats d’ASIWA renferment

plus de potentiel que…Pour y arriver, ses principales activités pourraient être menéeset coordonnées par un léger service technique qui travailleraitsous la direction de l’équipe du Programme. Il comprendraitun comité de pilotage, de supervision et d’orientation com-posé de « champions » choisis pour leur grand intérêt audéveloppement du sous-secteur semencier : des dirigeantssous-régionaux issus du Secteur privé et des acheteurs desmarchés finaux sélectionnés parmi les quatre marchés degrains où intervient ce Programme. Il œuvrerait également àdiriger des groupes de travail sur les questions d’intérêt com-mun à l’ensemble des acteurs de la filière semencière. A savoirla qualité et la certification des semences, les activités d’har-monisation des politiques semencières sous-régionales, etc. Il s’attellerait, enfin, à gérer un projet d’échange d’informa-tions sur les semences, appelé wasix.net, qui servirait decentre d’information et de communication et de plateformeélectronique de partage des connaissances et d’apprentis-sage collaboratif sur les questions liées au développementdes semences. Plus précisément, de ce site web on attendaussi plusieurs choses : qu’il recueille et diffuse des informa-tions sur la demande et l’offre de semences dans les marchés ;qu’il effectue des analyses sur ces derniers, leur dévelop-pement ; qu’il intègre les activités de communication et desuivi-évaluation menées par le PSAO/WASP.

Cette dynamique enclenchée devrait concerner plusieurs acteurs.D’abord, les membres affiliés nationaux — ASIWA Nigeria, ASIWABurkina Faso…—, qui pourraient servir de courroie de trans-mission aux parties prenantes qui désirent s’impliquer et parti-ciper davantage en se constituant en Plates formes nationalesréunissant le Secteur privé que composent des entreprises, lesANCS, les utilisateurs des semences, les acheteurs finaux desgrains, les représentants d’institutions financières, de gou-vernement, les partenaires de la recherche, les membres desprojets de développement et les Partenaires financiers. CesPlateformes serviront, par conséquent, de points de ralliementde tous pour engager le dialogue surtout sur la mise en eouvredes politiques semencières, des activités d’harmonisation, dela qualité et de la certification, sur la facilitation des relationsentre les entreprises, les utilisateurs, les acheteurs finaux, lesfournisseurs de services, telles les banques et entreprisescommerciales, ainsi que les relations entre le secteur commer-cial et les instituts de recherche qui catalysent le marché etapportent les solutions de développement à l’industrie semen-cière.Viennent, à leur tour, les groupes de travail fondés qui doiventêtre créés, même si l’ensemble des Plates formes auront àjouer un rôle très important de rassemblement et de coordi-nation. On pourrait les consacrer à tenir les plaidoyers ou àprofiter plus fructueusement des relations entre acteurs, afinde traiter les défis de développement du sous-secteur, detenter de les résoudre collectivement et à servir de fora consul-tatifs pour les Partenaires au développement intervenant dansun domaine spécifique. Dans certains cas, ils pourraient in-clure des activités du PSAO/WASP intégrées à ASIWA.On en dénombre de plusieurs sortes. Les groupes de travailsous-régionaux et nationaux de facilitation des marchés et dessolutions d’investissement pourraient rendre aisées les rela-tions favorables à la génération des solutions techniques,

Schéma 1 : Structure organisationnelle de base d’ASIWA.

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commerciales et financières. Il faut savoir que ces dernières sontnécessaires non seulement pour développer le rôle du Secteurprivé dans la production des semences et leur approvision-nement, pour faciliter les investissements indispensables auxentreprises semencières consacrées au développement de laproduction, de la conservation et de la distribution de semencesde qualité, mais aussi pour améliorer l’aisance avec laquelleles utilisateurs peuvent accéder aux semences de qualité etpayer ces services. Au niveau national, un tel groupe de travail pourrait s’occuperde la fourniture des services financiers, techniques et de dévelop-pement des affaires, dans le but de placer en incubation denouvelles entreprises privées et d’appuyer celles émergentes, ycompris les associations d’agriculteurs ; de travailler avec lesbanques pour développer des solutions de crédit pouvantsatisfaire les besoins financiers des entreprises émergentesen fonds de roulement et d’investissement dans la produc-tion, le nettoyage et la conservation ; de travailler avec lesentreprises, les fournisseurs d’intrants agricoles et lesbanques, en vue de développer des solutions de crédit pourpermettre aux agriculteurs d’avoir accès à des intrants dequalité ; de collaborer étroitement avec les autres fournis-seurs d’intrants, dans l’intention de développer des paquetstechnologiques qui ciblent les petits exploitants agricoles etde mettre en place des parcelles de démonstration pour lapromotion des techniques de culture et des technologiesmodernes ; de travailler avec les entreprises des techno-logies de l’information et de la communication et les opéra-teurs de téléphonie mobile, aux fins de trouver des solutionsinnovantes parce qu’intégrant des solutions basées sur lesTIC dans la distribution de semences, les services de vulgari-sation et les systèmes d’information sur les marchés.En fonction de l’adhésion, du degré d’appropriation et de col-laboration de la part des acteurs ainsi que des budgets mis àdisposition par les Partenaires financiers, les initiatives, issuesde ces groupes de travail, pourraient être financées ou ap-puyées par des gouvernements, des organisations internatio-nales, etc. De son côté, le PSAO/WASP peut s’attendre à ce

que beaucoup des meilleurs résultats d’ASIWA, issus de cesgroupes de travail, renferment plus de potentiel que ceux desPlates formes sous-régionales et nationales.

Les plus fortes pourraient diriger les Plates formes nationales…

Abordant les efforts actuellement déployés à la fois par laCEDEAO, l’UEMOA et le CILSS pour coordonner l’activitéd’harmonisation des semences avec les gouvernements etles agences nationales, le groupe sous-régional de commer-cialisation et d’harmonisation d’ASIWA pourrait servir decreuset de recueil des avis formulés par le Secteur privé, afinde leur faire accélérer le pas de l’harmonisation et de l’appli-cation des politiques semencières encore à la traîne, identi-fier les problèmes de non-conformité suscités et jouer un rôlede promoteur d’un environnement général favorable à la pro-duction et au commerce des semences et autres intrants dequalité. Ce sont-là autant de considérations pour lesquelles ASIWAse veut être efficace et durable sur le long terme, en bonneentente collaborative avec tous les acteurs de la chaîne decommercialisation des semences. Pour les auteurs de cerapport, « ceci signifie non seulement un engagementinclusif avec les acteurs ayant un intérêt direct dans la pro-duction de semences[,] [leur] approvisionnement […] et […]les programmes de développement pertinents, mais aussiavec le vaste écosystème de partenaires ayant un intérêtdans l’augmentation du commerce des semences, dans ladisponibilité et l’authenticité [accrues] des semences de qualité,dans la croissance générale des rendements et de la productivi-té des principaux marchés de grains, en Afrique de l’Ouest. »S’agissant des Instituts nationaux de recherche agricole (INRA)et des Universités publiques actives dans la recherche, ledéveloppement et la production de nouveaux germoplasmes,des semences-mères et des semences de base, leurs activités-cisont souvent citées comme étant la cause des problèmes dela qualité des semences et de leur approvisionnement. Or, vuleurs capacités budgétaires et connaissances scientifiques,

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privées, alors qu’ils sont généralement responsables de la pro-duction des semences de base. Raison pour laquelle, grâce à l’appui du PSAO/WASP, des

concentrer davantage sur la recherche appliquée de variétésde semences améliorées de qualité de concert avec les CIRA(Centres internationaux de recherche agronomique).

les INRA s’efforcent de satisfaire les demandes du marché,mais, dans de nombreux cas, ils ne sont pas autorisés à sous-traiter la production de semences-mères aux entreprises

efforts sont actuellement fournis pour transférer au Secteurprivé le rôle primordial de production des semences-mèreset des semences de base, ce qui permettra aux INRA de se

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Quant aux entreprises de semences locales intervenantdans la production commerciale et la vente de semencesaux distributeurs agricoles et aux agriculteurs, elles sont sou-

des technologies et des pratiques nécessaires pour produire,nettoyer, trier et conserver les semences de qualité, sans oublierleurs déconvenues survenant dans la chaîne de leur approvi-sionnement. On sait qu’elles comptent sur les producteurs — INRA, servicesdes semences et Universités — pour obtenir les semences debase indispensables à la production de celles destinées à lareproduction. De sorte à ce que les écarts, notés entre laqualité et le volume des semences de base, n’aient pas d’im-pact significatif sur leurs affaires. On sait aussi qu’elles sontl’interface entre le gouvernement et les programmes de sub-vention des semences, et donc touchées par les distorsionssubies par les prix et les retards de mise en œuvre des pro-grammes de subvention. On sait surtout que celles, qui sont sans scrupules, commer-cialisent des semences contrefaites et, du coup, affectentcelles aux pratiques honnêtes. Distinguant bien ces grainesde l’ivraie, on fera en sorte qu’ASIWA collabore étroitement avecles premières. L’ultime intérêt de ceci est : développer leurspropres capacités à produire et à fournir des semences par letruchement des services de développement des affaires,d’accès aux finances et d’assistance technique ; améliorer laqualité et la disponibilité des semences de base et l’adoptionpar les producteurs des semences des variétés améliorées ;accélérer l’harmonisation des politiques sous-régionales quipermettront aux plus grandes entreprises de commercialiserles semences, à travers toute l’Afrique de l’Ouest. S’agissant des Associations nationales de commerce dessemences (ANCS), disons que les plus fortes pourraientdiriger les Plates formes nationales à affilier à l’ASIWA, tandisque celles plus faibles pourraient bénéficier du soutien or-ganisationnel de ces dernières ainsi que de l’appui institu-tionnel de l’AFSTA (Association africaine de commerce dessemences), du PSAO/WASP et de la Plateforme sous-régio-nale d’ASIWA, avec comme dessin de renforcer leur crédi-bilité et leurs capacités au sein de leurs marchés respectifs.

Utilisation généralisée des semences de qualité par les petits, moyens et grands agriculteurs

S’agissant des entreprises internationales — Monsanto,Syngenta, Dupont/Pioneer, Zimbabwe-based SeedCo, etc.—, elles ne sont guère des novices, voire même des enfantsde cœur, pour avoir tellement contribué au développementdu sous-secteur semencier avec les Partenaires au dévelop-pement et autres acteurs, afin de promouvoir des variétésadaptées aux climats de la sous-région, d’appuyer l’adoptionde nouvelles variétés grâce aux parcelles de démonstrationet aux services de vulgarisation, de développer des réseauxde distribution, dont le transfert de technologies et de connais-sances, d’appuyer un plus propice marché sous-régional quiles aidera à mieux introduire de nouvelles variétés, à mieuxdévelopper de nouveaux canaux de marché et à cibler denouveaux utilisateurs. S’agissant des distributeurs d’intrants agricoles qui constituentla première interface avec les utilisateurs des semences, ilsconservent et commercialisent souvent des semences, fertili-sants et produits de protection des plantes, tout en servantde source non-officielle d’informations sur les marchés et lesservices de vulgarisation. Il faut savoir qu’ils font souvent les

vent critiquées pour les problèmes que provoquent la qualité etle volume de leurs semences qui entrent dans le marché. Pou-vaient-ils en être autrement, puisqu’elles n’usent pas souvent

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frais des plaintes des agriculteurs contre la pauvre qualité deleurs semences fournies et sont souvent forcés de rem-bourser le prix des « semences améliorées ». Dès lors, ils seraient intéressés à recevoir de l’appui pour ledéveloppement des entreprises semencières et à contribuerau développement de solutions de crédit pour financer laconservation des intrants, l’approvisionnement en intrants etpermettre aux agriculteurs d’augmenter la valeur et le volumedes semences de qualité des variétés améliorées au moyende leurs magasins. S’agissant des agences nationales du Secteur public agri-cole, elles sont une variété de services gouvernementauximpliqués dans la production, l’utilisation et la régulation dessemences, tels les ministères de l’agriculture, INRA, CNCS,Comités nationaux de diffusion des variétés de semences,Agences de contrôle et de certification de la qualité dessemences, Services de protection et de régulation desplantes et Services de vulgarisation. Chargées de garantirque les produits semenciers commercialisés sont fiables etsains, elles doivent aider à assurer la sécurité et la sou-veraineté alimentaires et servir les intérêts des agriculteurs. Elles influent également plus sur la disponibilité des semencesde qualité qui entrent, dans les marchés Ouest africains, àtravers notamment la production des semences-mères et dessemences de base par les services semenciers des INRA etdes SNRA et la régulation du degré de pénétration du marchépar les nouvelles semences du fait des importations et (ou)de la diffusion de nouvelles variétés de semences. Du reste,les gouvernements ont prouvé leur engagement en faveur dela réduction des barrières au commerce sous-régional dessemences par le biais de la réglementation sous-régionaledes semences de la CEDEAO. Même si, faut-il le souligner,les différents niveaux de capacités organisationnelles sontsusceptibles de ralentir la vitesse d’adoption et de mise enœuvre. En toute manière, les gouvernements sont de plus enplus intéressés à davantage partager la charge due à la pro-duction de semences de base et à la certification de leurqualité. S’agissant des Partenaires au développement, Organisationsintergouvernementales et Organisations internationales, ellesse composent d’une multitude d’acteurs menant des pro-grammes nationaux, sous-régionaux ou régionaux soucieuxd’appuyer le développement du sous-secteur semencier oul’amélioration de la productivité agricole. Bien que beaucoupde leurs programmes se complètent les uns les autres, unecoordination est nécessaire pour exploiter les synergies etles ressources, ce qui les éloigne de la duplication et met àprofit les leçons apprises de ces derniers. S’agissant des utilisateurs des semences, autrement dit despetits exploitants agricoles qui produisent pour la subsistanceet la vente sur les marchés, des petites, moyennes et grandesfermes commerciales et des associations d’agriculteurs quipeuvent soit servir de groupements faîtiers d’agriculteurs, soitreprésenter les agriculteurs d’une chaîne de culture vivrièrespécifique, ils voient affecter leurs moyens de subsistance etrevenus à cause de la prévalence de semences de mauvaisequalité et de contrefaçon, aux mauvaises récoltes et faiblesrendements qui en résultent. On ne le dira jamais assez :leurs organisations ont tout intérêt à travailler avec les gou-vernements, les fournisseurs de semences et les Partenaires

au développement pour améliorer la disponibilité et l’authen-ticité des semences de qualité et avoir des coûts abordables. S’agissant des acheteurs finaux des produits — négociants engrains, meuniers, transformateurs alimentaires, brasseries,producteurs d’aliments de bétail et de volaille —, ils ont sansnul doute besoin de s’assurer d’avoir des sources fiables etqualitatives pour les grains destinés à approvisionner réguliè-rement leurs opérations. Du fait des marchés fragmentés desgrains et de la dépendance limitée des valeurs de productionlocales, beaucoup d’importants utilisateurs des grains ontrecouru aux importations pour atteindre les volumes requis. Ces utilisateurs finaux ont intérêt à développer la passationde marchés locaux pour réduire les coûts et atténuer lesrisques de fluctuation des monnaies, des prix des grains etles politiques qui peuvent avoir un impact certain sur lesimportations de grains. Mais, le développement de la passa-tion de marchés locaux nécessite une plus grande fiabilité etdes volumes de production plus importants. Ceci pourrait per-mettre, en partie, d’accroître les rendements grâce à l’utilisa-tion généralisée des semences de qualité par les petits,moyens et grands agriculteurs.

Y parviendra-t-il, avant le délai de rigueur ?

S’agissant des fournisseurs de services financiers — ban-ques et autres investisseurs —, qui ont, pendant longtemps,considéré l’agriculture africaine comme un secteur à risques,la voient présentement sous un nouveau jour, sous une nou-velle lumière et comme un secteur potentiel de croissance auvu des marchés de consommation en croissance et de l’énormepotentiel de croissance. Aussi des banques régionales à voca-tion panafricaine, comme Ecobank, se sont-elles montréesintéressées à développer des solutions de crédit pour aider lesagriculteurs à financer les intrants. Dans certaines régions, les compagnies d’assurance, demême que la Fondation Syngenta, ont manifesté le leur àexplorer l’assurance-récolte qui pourrait être commercialiséeavec les semences. Tout comme les investisseurs d’impact,tel Injaro Agriculture Capital Holdings, sont en train d’investirdans les entreprises semencières en croissance. Leur partici-pation future aux activités d’ASIWA leur permettra assuré-ment de mieux comprendre le sous-secteur semencier etd’aider à développer des solutions réalisables qui dévelop-pent leurs services financiers tout en gérant les risques. S’agissant des autres fournisseurs d’intrants — producteurset distributeurs de produits de protection des plantes et d’en-grais —, ils pourraient montrer un intérêt à participer auxactivités d‘ASIWA et des groupes de travail. Puisque,d’ailleurs, ils sont en train de s’accorder, de plus en plus, àoffrir des paquets technologiques complets qui incluent, dansun seul, semences, fertilisants et produits de protection desplantes. Enfin, le fait de réunir les acteurs traditionnels et modernesdes semences permettra de constituer un marché plus impor-tant ou de provoquer la pression de la demande nécessairepour que la future Alliance offre une valeur réelle pouvantattirer leur intérêt, adhésion et participation active. Ceci, enretour, générera une masse critique d’utilisateurs exigeantssur les semences de qualité éligibles à la certification. Cequi, à coup sûr, découragera les entreprises à fournir cellesde mauvaise qualité ou contrefaites et encouragera les inves-

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

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Saly Portudal : un atelier sous-régional

pour préparer les « semences » de 2013

CE N’ÉTAIT PAS DONNÉ POUR UN NOUVEAU PROGRAMME D’Ob-tenir la participation de toutes les nouvelles instancesnationales mises en place. Pourtant, c’est le pari re-

levé, à Saly Portudal, au Sénégal, par le Programme sur lessemences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP). C’était enmars 2013, à l’occasion d’un atelier de concertation avecl’African Seed Trade Association (AFSTA) ou Associationafricaine pour le commerce des semences, passant pour unvéritable forum d’échanges et une réelle opportunité de contri-bution à l’élaboration du Plan d’actions 2013.À l’exception de celles du Nigeria, y sont représentées toutesles Associations nationales de commerce de semences(ANCS), les Unités semencières des stations nationales derecherche ainsi que des petites et moyennes Entreprisessemencières des pays servant de terrains d’expérimentationau Programme que sont le Burkina Faso, le Mali, le Niger, leSénégal, le Ghana et le Benin. Sans compter les représen-tants de l’AFSTA, de la CEDEAO (Communauté économiquedes Etats de l’Afrique de l’Ouest), du CILSS (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel), de la FondationSyngenta, du Seed Science Centre (SSC) de l’Université del’Etat d’IOWA, aux Etats-Unis, et de la défunte Associationafricaine pour les semences en Afrique de l’Ouest (WASA).

Les participants ont eu à se pencher sur plusieurs dossiers.D’une manière générale, il ressort de leur examen que cesnouvelles ANCS sont déjà confrontées à des contraintes quiont pour nom le faible accès aux crédits bancaires, le carac-tère non favorable de la subvention étatique allouée à l’en-treprenariat semencier, le manque d’équipements de condi-tionnement et le non-développement du marché réel dessemences, etc.

Dotées d’une qualité nutritionnelle améliorée et répondant à la demande des consommateurs…

Abordant, plus particulièrement, la question du comment ac-croître l’offre de qualité en semence de base et en semencescertifiées dévolue au Secteur privé, les participants ont, delong en large, débattu du renforcement de ses capacitéstechniques de production des semences, en agro-business,de celles organisationnelles des ANCS et du développementdu partenariat public-privé dans l’industrie semencière.Sur le plan de la politique et du plaidoyer, tout doit, par consé-quent, être fait de sorte que l’accès aux crédits bancaires soitpromu, en l’occurrence les systèmes de bons et de licences,l’application de la règlementation semencière communautaireharmonisée de la CEDEAO développée, la formation en cettematière des représentants du Secteur privé assurée et lecontrôle interne de la qualité de leurs semences facilité.Concernant les nouvelles variétés et de semences de prébase, les participants se sont promis de promouvoir le sys-tème d’homologation des nouvelles variétés tolérantes austress dotées d’une qualité nutritionnelle améliorée et répondantà la demande des consommateurs, des ententes contractuellesentre sélectionneurs et multiplicateurs des semences, y com-pris les sociétés multinationales. Cet enga-gement se veutégalement en mesure de faciliter l’Importation de semencesprovenant de l’extérieur de la sous-région Afrique de l’Ouest,avec des dotations de crédits à l’importation et leur adhésionà l’Organisation de coopération et de développement écono-miques (OCDE) et à l’International Seed Trade Association(ISTA).

Forte adhésion ou appropriation du Programmepar les différents partenaires

En ce qui concerne l’agro-business, les participants ont crudevoir insister sur la nécessité de mener des actions de dé-veloppement du marché des semences pour soutenir lacroissance du Secteur privé, de renforcer la promotion dessemences des variétés améliorées au moyen de la démons-tration, de la vulgarisation et de la sensibilisation afin que lesagriculteurs les adoptent facilement. C’est la même attitudequ’ils ont eue de soutenir l’organisation ou la structurationdes agriculteurs, de faciliter la commercialisation des produitsagricoles permettant d’avoir des ressources pour acheter lessemences, d’encourager la création d’entreprises avec dessociétés multinationales, de mener un plaidoyer pour la sup-pression des barrières commerciales — frais non autorisés,arrêts, etc. —, qui favorisent les mouvements des semencesà travers les frontières.A ces recommandations est à ajouter, pour coordonner demanière efficace et soutenue, le soutien à apporter aux ANCSpour qu’elles jouent pleinement leur rôle de leader de l’indus-trie semencière nationale, d’accompagnement et d’installa-

tissements dans de nouveaux équipements et de nouvellespratiques de la part de l’industrie semencière. En même temps, les services gouvernementaux pourraientêtre plus prompts à répondre à la masse critique d’acteursqui prônent l’amélioration de la qualité et de la disponibilitédes semences par opposition au petit groupe d’acteurs de laplus petite industrie des semences. Dans sa tentative de développer une Plateforme capabled’attirer un tel spectre d’acteurs, le PSAO/WASP doit identi-fier les vrais acteurs sous-régionaux et nationaux, com-prendre leurs motivations respectives et apprécier leur rôlepotentiel au sein d’ASIWA. Y parviendra-t-il, avant le délai derigueur ?

Contact : Ernest Assa AsieduCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31E-mail : [email protected] : armand.faye Skype : ernestasieduInternet : www.coraf.org

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A Accra, tout le monde se donne la main pour faire naître

une agriculture plus intelligente

Se nourrir dans le futur n’est vrai-ment pas la préoccupation de lamajorité des gens qui n’ont pourseul souci que de se nourrir, ici etmaintenant ! Pourtant, c’est avoirune courte vue que de croirequ’on peut sortir du cercle vicieuxde la famine et de la malnutritionque de vouloir s’en sortir, main-tenant, pour espérer pouvoir s’ensauver, demain ! Heureusement

CORAF ACTION N° 76 JANVIER-FÉVRIER 2015 1010

ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

En Gambie, chercheurs et autresacteurs résolus à sortir les semences

d’une mauvaise passe

Jauger les progrès de mise enœuvre du Programme de pro-ductivité agricole en Afrique del’Ouest (PPAAO/WAAPP) réali-sés, depuis avril 2014, telle est laraison pour laquelle une missionde supervision s’est rendue, àBanjul, six mois plus tard. En mi-octobre 2014, les experts, qui lacomposent dont ceux du Pro-gramme sur les semences enAfrique de l’Ouest (PSAO/WASP),n’y sont pas allés de main morte. Un diagnostic fut sanscomplaisance, autant leurs recommandations furent idoi-nes.Sur place, en effet, ils ont trouvé que demeurent ténusune agriculture de faible productivité, une recherche defaibles services de vulgarisation, des mécanismes defaibles capacités d’approvisionnement en intrants dequalité — semences et engrais —, des pertes après-récoles de haut niveau et une infime valeur ajoutée agri-cole. Pour y remédier de manière spécifique, ces experts duPPAAO/WAAP, du PSAO/WASP et de la Banque mon-diale ont mesuré les progrès accomplis dans l’exécutiondes activités approuvées dans le Plan d’actions et lebudget annuels comportant les actions, telles que le ren-forcement du système semencier national, celui de trans-

Par Ernest Assah Asiedu

fert de technologie entre la recherche, la vulgarisation etle système de diffusion électronique, la revue des pro-grès obtenus par les projets exécutés sous la houlettede la coordination nationale ; le suivi et l’évaluation dela gestion des acquisitions et des finances ainsi quede ceux répondant aux exigences environnementales,sociales et sécuritaires.Ainsi, dans le court terme, la mission d’experts recom-mande que du personnel additionnel des départementss’occupant d’agriculture soit détaché pour être formésaux techniques de production des semences ; que leSecteur privé le soit aussi dans le domaine des poli-tiques, de la législation et de la règlementation et del’agro-business ; que l’unité de technologie semencièredu National Agricultural Research Institute (NARI) aide àl’obtention d’une qualité minimale dans le contrôle et letest des semences certifiées, commerciales et importées.Elle recommande également que les députés de l’As-semblée nationale mettent sur pied le Conseil nationalsur les semences, le groupe de travail des principauxacteurs devant traiter des problèmes affectant l’industriesemencière pour leur trouver solutions. A moyen et long terme, elle demande d’envisager l’ins-tauration de formations diplômantes pour l’obtention demastères et de doctorats touchant toute la chaîne devaleur, de même que de systèmes et de laboratoires decontrôle et de certification ; la réhabilitation des chambresfroides de germoplasmes et de conservation durable ; lerenforcement des organisations des producteurs et duSecteur privé, etc.Cette mission était dirigée, du côté du gouvernementgambien, par M. Lamin Jobe qui n’est autre que le coor-donnateur national du PPAAO/WAAPP, de celui de laBanque mondiale, par M. Kadir Osman Gyasi, et de celuidu CORAF/WECARD, par Dr Ernest A. Asiedu, chef duPSAO/WASP et Dr Paul Senghor, spécialiste en matièrede politiques semencières.

tion du bureau sous-régional de l’AFSTA qui a pour missiond’instaurer une meilleure coordination des activités de pro-motion de Secteur privé semencier, à cette échelle.A la fin de l’atelier, nul doute n’est plus permis sur l’assimilationde la connaissance par les participants du PSAO/WASP, de sesapproches et modalités de mise en œuvre. Rien que cela leursuffisait peut-être pour réviser et valider son projet de Plan d’ac-tions et de budget 2013, et de manière participative en plus ! Cela ne devrait-il pas faciliter une forte adhésion ou appro-priation du Programme par les différents partenaires ainsiqu’une compréhension claire de ses rôles et responsabilités,portes d’entrée d’une mise en œuvre harmonieuse de sesactivités ?

Contact : Armand FayeCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail [email protected] [email protected] : aramandfaye MY : armand.faye Internet : www.coraf.org

Par Harold Roy-Macauley

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que l’United States Agency for International Development(USAID) et le Conseil Ouest et Centre africain pour larecherche et le développement agricoles (CORAF/WECARD), à travers son bureau sous-régional, ont saisi leballon du partenariat au vol pour le jouer à terre. Les activités,qui se résument en des rencontres de renforcement de cepartenariat, se sont déroulées, en octobre 2014, à Accra.En soutenant le CORAF/WECARD, sur le plan institutionnelet programmatique, l’USAID, à travers son bureau Afrique del’Ouest, appuie l’agriculture intelligente pour le climat, en-courageant ainsi le développement des technologies derésilience porteuses de progrès et de sécurité. Ces partenaires avaient pour ambition non seulement departager les résultats réalisés, en 2014, et de dessiner lePlan d’actions de 2015, mais aussi de présenter le systèmede suivi-évaluation du CORAF/WECARD ainsi que lesapproches de gestion de la performance des deuxProgrammes. A cette « moisson », ajoutons le partage despéripéties liées à la mise en place de la nouvelle Alliance, leniveau d’exécution de la règlementation semencière com-munautaire de la CEDEAO, notamment, sur l’approvision-nement des semences de pré-base et le développementde l’agro-business et des capacités du sous-secteursemencier. Le Programme sur les engrais en Afrique de l’Ouest(WAFP) de l’International Fertilizer Development Center(IFDC) en fait de même avec ses résultats relatifs auxétudes sur la révision et la reformulation des recommanda-tions de l’usage des engrais pouvant remplacer les vieillesformulations d’il y a plus de 50 ans, l’expérience de réseaudes manufactures d’importation et de distribution d’engraiset de renforcement des capacités des agents de cesdernières appelés à adopter les bonnes pratiques d’emma-gasinage et de gardiennage.Le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse auSahel (CILSS) tout comme le Hub rural ont fait la mêmechose avec leurs expériences dans les mécanismes d’i-dentification des barrières commerciales et les tracasseriessur les principaux axes retardant les transactions et aug-mentant leurs coûts sur certains axes (routiers) et dans for-tification de la cuisson de l’huile avec du zinc, du fer et del’acide folique en vue d’améliorer la nutrition humaine envigueur dans les pays de la sous-région. La délégation du CORAF/WECARD, dirigée par son direc-teur exécutif d’alors, Dr Harold Roy-Macauley, a tenu dessessions de travail avec M. Maurice L. Shines, chargé de l’a-griculture et du Secteur privé au bureau Afrique de l’Ouest del’USAID, avec Dr. Richard Greene, directeur du Projet FtF,ainsi qu’avec Dr Moustapha Niang, chef du Projet de parte-nariat sur le coton de l’USAID pour le Tchad, le Benin, leBurkina Faso, le Mali. Les dossiers abordés étaient multipleset variés : les stratégies et résultats, les valeurs ajoutées, la diversité des technologies à promouvoir en matière d’agri-culture intelligente pour le climat, la fertilisation des sols, larotation culturale, les techniques après-récoltes, l’augmenta-tion de la productivité et de la qualité du coton, l’identificationde domaines de partenariat et le lancement, en janvier 2015,

Directeur de publicationHarold Roy-Macauley

Directeur de la rédactionAbubakar Njoya

Directeur adjoint de la rédactionAnatole Yékéminan Koné

Rédacteur en chefArmand Faye

Comité de rédaction et de lectureErnest Assah Asiedu; George Muluh Achu

Vincent Joseph Mama, Abdourahamane SangaréMbène Dièye, Hamadé Kagoné

Abdulai Jalloh, Niéyidouba LamienFolarin Sunday Okelola, Yacouba Diallo

Francis Ofoe Konu, Julienne KuiseuJérôme Konan Kouamé, Mika Ndongo

Mise en pagesNgor Sarr

Alassane Dia

Postage en ligneGorgui Alioune Mbow

Documentation, édition et diffusionCORAF/ WECARD

Version anglaise disponible

CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Sénégal

Tél. : (221) 33 869 96 18Fax : (221) 33 869 96 31

E-mail : [email protected] : www.coraf.org

ISSN : 0850 5810

CORAF ACTION N° 76 JANVIER-FÉVRIER 201511

ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

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Coraf Action

Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Le CORAF/WECARD est une association internationale a but non lucratifnée, en mars 1987, et regroupe actuellement 22 Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de la sous-région. Il s’appelait alors la Conférence des responsables de recherche agronomique africains etfrançais, changée, en 1995, en Conférence des responsables de larecherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, puis, en son actuelnom, en 1999. Le CORAF/WECARD a pour vision et pour mission la réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire par une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et l’amélioration durabledu système de recherche agricole, de la productivité, de la compétitivité etdes marchés par la satisfaction des principales demandes des acteursadressées aux SNRA.Parmi celles-ci, les données et informations scientifiques vulgarisées quevéhicule, depuis octobre 1996, Coraf Action éditée avec à travers leProgramme sur les semences en Afrique de l’Ouest du CORAF/WECARD,le présent appui financier bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID (UnitedStates Agency for International Development).

du Projet « Politique stratégique pour la sécurité alimentaire » parle CILSS (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse), leCIRAD (Centre international de recherche agronomique pour le

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CORAF ACTION N° 76 JANVIER-FÉVRIER 2015

NOTE DE LECTURE

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Rapport final. Evaluationdes capacités des labora-toires nationaux et régio-naux d’Afrique de l’Ouestqui pourraient servir decentre d’excellence de laCEDEAO et du CORAF/WECARD en biotechnolo-gie et biosécurité. ParAbdourahamane Sangaré,de Côte d’Ivoire.Après avoir abordé, dans leséditions antérieures, les for-ces et faiblesses des capaci-tés techniques des principauxlabo des SNRA et Institutionsinternationales exerçant dansla biotechnologie et la biosé-curité en Afrique de l’Ouest,du contexte sous-régional, ré-gional, continental et mondialainsi que des raisons qui jus-tifient l’entreprise d’une telleétude, puis de ce qu’est labiotechnologie, ce document,

de la plus haute importancepour le CORAF/WECARD(www.coraf.org) et la CEDEAO(Communauté économiquedes Etats de l’Afrique del’Ouest), a commencé, dansles présentes éditions, ànous faire mieux connaîtreses multiples applicationsdans la vie de tous les jours.

Après avoir traité de son ap-plication à l’amélioration gé-nétique, au génotypage, à lacartographie génétique, à l’i-dentification des quantités delipides surfaciques (QLS, por-tions d’ADN) et à la caractéri-sation des gènes, continuons,d’abord, par celle au dépistageet à l’étude des pathogèneschez les animaux et les plan-tes. Dans ces deux cas, le cher-cheur se sert généralement dedeux méthodes de détectiondes microorganismes pathogè-nes (vecteurs de maladies) :les tests ELISA et PCR.

Le test ELISA agit à partird’une réaction spécifique desanticorps et des antigènes,les antigènes étant dans laplupart des cas des virus.

Le test PCR, qui veut dire Poly-merose Chain Reaction, am-plifie un fragment d’ADN duvecteur de maladies. Là, lechercheur peut parfaitementvisualiser ce fragment aumoyen, par exemple, du geld’agrose, avant de le séquen-cer.

Par ailleurs, le chercheur em-ploie d’autres techniques dedépistage, comme les cultu-res d’isolats sur milieux,l’immuno-précipitation ou l’hy-bridation.

Il faut savoir, maintenant, quele chercheur est à même, pourle compte des organismes derecherche-développement ouà la demande des opérateursagricoles, de réaliser tous cestests de détection et de caractéri-sation au laboratoire, dans uncentre de recherche, dans une

faculté d’université ou dans unegrande école d’agronomie.

Poursuivant, ensuite, par l’ap-plication de la biotechnologieà la multiplication des indi-vidus et à la conservation desressources génétiques, il y alieu de préciser, d’emblée,que, dans la pratique, le cher-cheur utilise la technique dela multiplication des individusau moyen de la culture in vitroplus que toute autre tech-nique ou méthode de produc-tion massive (en milliers) deplantules jumelles ou clones,soit pour la conservation desressources génétiques, soitpour la multiplication des indi-vidus élites, soit encore pourla production massive deplantules destinées à la créa-tion de plantations.

Au labo, le chercheur cultiveavec les cellules, les tissus oules organes, dans des boîtesde Pétri, tubes ou bocaux surdes milieux nutritifs contenantdes hormones, des oligo-élé-ments, des vitamines et d’au-tres éléments nécessaires audéveloppement des cellulesanimales et végétales.

S’en suit l’application de labiotechnologie à la transfor-mation des plantes, qui donnedes OGM (Organismes géné-tiquement modifiés) — plan-tes, animaux, bactéries ouvirus —, dont le support héré-ditaire (ADN) est modifié parmutation, par insertion ou pardélétion d’un ou de quelquesgènes, en vue de leur confé-rer quelques propriétés. LesOGM sont transformés, parceque de nouveaux caractères,telles la résistance à une maladie, la production de protéi-nes et de vitamines, l’améliora-tion de la qualité nutritionnelle,leur sont ainsi conférés.

Aussi les produits qui en sontissues, telles les plantes transgé-niques, ne représentent qu’unepetite partie des OGM, la plupartétant constituée par les bactéries,

tels les Escherichia Coll,dont leslabo se servent, depuis desdizaines d’années.

Enfin, pour boucler la boucle,la biotechnologie s’appliqueaussi bien aux ressources ani-males qu’halieutiques. Chezles animaux, le chercheur s’ensert, en l’occurrence, pour gé-rer les géniteurs et améliorer lasanté animale grâce au dia-gnostic, à la caractérisation et àla lutte contre les vecteurs demaladies.

Ainsi, à l’aide du génie généti-que, le chercheur peut ob-tenir des vaccins recombinantsqui empêchent le risque deréveil de l’agent pathogène,réduit les risques de contami-nation par d’autres vecteursde maladies, etc., offrant ainsiplus d’avantages sanitairesque les vaccins classiques. Ilspermettent surtout, dans unétat spécifique et stable, depouvoir distinguer les ani-maux vaccinés et ceux natu-rellement infectés.

En outre, contre les parasites,c’est-à-dire tiques, helminthes,etc., cette nouvelle techno-logie de l’ADN recombinantoffre de nouvelles possibilitéspour le développement de vac-cins, là où les approches tra-ditionnelles ont échoué.

De même, plusieurs tech-niques de reproduction sontdisponibles. A savoir l’insémi-nation artificielle, le transfertd’embryons, son sexage et lacryo-conversation du sperme,des ovules et des embryons.

De même, des animaux trans-géniques, tels que les souristransgéniques secrétant unegrande quantité d’hormonesde croissance, existent austade de la recherche.

Pour s’en convaincre, n’exis-tent-ils pas certains animauxtransgéniques servant à lafabrication de produits théra-peutiques et d’autres don-neurs d’organes ?

développement) et leCSIRO (CommonwealthScientific and IndustrialResearch Organisation)avec la participation d’uneéquipe du CORAF/WECARD. Ce qui est sûr et certainest qu’une Afrique del’Ouest intégrée est ungage d’ouverture des mar-chés sous-régionaux etd’accélération de la crois-sance économique. L’estaussi le fait que les tech-nologies et innovationséprouvées sont indispen-sables et doivent provenirdes Programmes sous-régionaux, tel le PSAO/WASP, axés sur les varié-tés de céréales tolérantesà la sécheresse mises enavant dans la lutte contrela variabilité climatique.