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POUR LES MILITANTS ET LES MEMBRES INTERNATIONAUX AOÛT/SEPTEMBRE 2009 VOLUME 39 N°004

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P O U R L E S M I L I T A N T S E T L E S M E M B R E S I N T E R N A T I O N A U XAOÛT/SEPTEMBRE 2009 VOLUME 39 N°004

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DES GOUVERNEMENTS DU MONDE ENTIER ONT RECOURS AUX DISPARITIONS FORCÉESCOMME OUTIL RÉPRESSIF, AFIN DE MUSELER LES DISSIDENTS ET D’ÉLIMINER TOUTEOPPOSITION POLITIQUE, MAIS AUSSI POUR PERSÉCUTER DES MINORITÉS ETHNIQUES,RELIGIEUSES OU POLITIQUES. CETTE PRATIQUE DOIT CESSER DÈS MAINTENANT.

POUR EN SAVOIR PLUS CONSULTEZ LA PAGE WWW.AMNESTY.ORG/FR/ENFORCED-DISAPPEARANCES ©A

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© Amnesty International Publications 2009

www.amnesty.org

Index AI : NWS 21/004/2009ISSN : 1472-443X

ÉFAI pour la version française47, rue de Paradis - 75010 Parisimprimé sur papier recycléBanbury Litho - Oxon - Royaume-Uni.

Tous droits de reproduction réservés.Cette publication ne peut faire l’objet, en toutou en partie, d’aucune forme de reproduction, d’archivage oude transmission, quels que soient les moyens utilisés(électroniques, mécaniques, par photocopie, par enregistrementou autres), sans l’accord préalable des éditeurs.

Photo de couverture : Des Tamouls déplacés à l’intérieurdu Sri Lanka montrent des photos d’hommes de leur familleenlevés en 1996 par les forces sri-lankaises de sécuritéaprès une descente dans le camp de Chenkaladi. La guerreentre le gouvernement, issu de la majorité cingalaise, et lesrebelles des Tigres tamouls s’est soldée par des dizaines demilliers de morts. Des milliers d’autres ont disparu.© Martin Adler /Panos Pictures

Sur cette page : En Argentine, les Mères de la place de Maiportent des flambeaux lors du rassemblement organisé le30 avril 2007, 30e anniversaire de leur premièremanifestation sur la place de Mai, à Buenos Aires, afind’exiger qu’on leur rende leurs enfants disparus. Selon leschiffres officiels, près de 13 000 personnes sont mortes ouont été portées disparues à la suite de ce qu’on a appelé laguerre sale, période où l’État a procédé à l’égard desopposants politiques à des arrestations illégales, des actesde torture et des exécutions. Les groupes de défense desdroits humains estiment que le nombre de morts et disparusavoisine les 30 000.

RECEVOIR LE FILSouhaitez-vous en savoir plus sur les actionsd'Amnesty International ou vous servir du FILpour faire avancer vos propres projets ?

LE FIL peut être téléchargé à cette adresse :www.amnesty.org.Pour recevoir un exemplaire papier gratuit, ilvous suffit de devenir membre international –rendez-vous en dernière page de ce numéropour en savoir plus.

Les institutions le souhaitant sont invitées àacheter des exemplaires.Pour six numéros annuels, elles devront payer35 livres sterling, 54 dollars des États-Unis ou41 euros. Les sections d’Amnesty Internationalpeuvent acquérir des exemplaires pour leursmembres. Contactez-nous par courriel( [email protected] ) ou partéléphone : + 44 207 413 5814/5507.

CECI EST

VOTREFILMERCI DE NOUS DIRE SI VOUS L’APPRÉCIEZ

» Vous êtes-vous servi des actions ?» Avez-vous parlé autour de vous des informations qu’il contient ?» Quels sont les sujets que vous aimeriez voir traités plus largement dans lesprochains numéros ?» Quels sont ceux sur lesquels, à votre avis, nous ne devons pas nous étendre ?» Avez-vous des articles ou des photos dont vous aimeriez faire profiterd’autres membres ?» Avez-vous déjà consulté le nouveau blog à l’adresse http://livewire.amnesty.org/ ?Merci d’envoyer vos commentaires et vos suggestions à :

WIREEditorial and Publishing ProgrammeAmnesty InternationalInternational SecretariatPeter Benenson House1 Easton StreetLondres WC1X 0DWRoyaume-Uni

ou envoyez-nous un courriel à[email protected]

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SOMMAIRE

RDC : DES MINERAIS ENTACHÉS DE VIOLENCELE FIL analyse la manière dont l’exploitation de minerais enRépublique démocratique du Congo alimente le conflit actuel etles atteintes aux droits humains dans l'est du pays. PAGE 8.

JOURNÉE DES PERSONNES DISPARUESDans le monde entier, des familles attendent desannées, voire des décennies avant de connaîtrele sort de celle ou celui qui a été enlevé à leuraffection. Joignez-vous à notre action pour queles victimes de disparitions forcées obtiennentjustice. Pour en savoir plus, notamment sur ceque vous pouvez faire, rendez-vous en PAGE 2.

QUOI D'AUTRE ?Lisez l’interview d’USMAN HAMID, défenseur desdroits humains (PAGE13) ; informez-vous sur lesexpulsions forcées en Indonésie (PAGE 18) et la duretédu régime de détention en Espagne (PAGE 18) etprenez connaissance de nos conseils pour l’écriturede lettres efficaces, sur notre PAGE MILITANTISME(PAGE 14).

DIGNITÉ, SÉCURITÉ ET JUSTICEPOUR LES FEMMESAUTOCHTONESAu Canada et aux États-Unis, des femmesautochtones subissent toujours un niveauélevé de violence et les autorités negarantissent pas leurs droits. Il faut quecette situation change sans plus tarder.PAGE 15.

CHINE : LES AUTORITÉS S’ENPRENNENT AUX AVOCATS QUIDÉFENDENT LES DROITS HUMAINSDécouvrez comment les autorités chinoisesempêchent les avocats spécialisés dans ladéfense des droits humains de faire leur travail, et manifestezvotre solidarité à ceux qui sont touchés par ces mesures derépression. PAGE 19.

APPELS MONDIAUXLISEZ, DIFFUSEZ, AGISSEZ MAINTENANTVOIR NOTRE ENCART

PASSEZ À L’ACTIONDétachez, signez et envoyez les trois cartes postales enencart. Merci d’utiliser notre affiche le 9 AOÛT, pour laJournée internationale des populations autochtones.Le 30 AOÛT, pour la Journée des personnes disparues,retournez l’affiche et utilisez l’autre côté.

NICARAGUA : LES FEMMES CRUELLEMENT TRAHIES

Lisez l’article consacré à l’interdiction totale de l’avortementau Nicaragua, décision mettant les femmes en péril etportant atteinte à leurs droits. Demandez aux autoritésd'abroger cette nouvelle loi, en PAGE 7.

SUIV

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JOURNÉEINTERNATIONALEDESDISPARUS

Il y a plus de trente ans, Tita Radilla Martinez a vu son père, Rosendo Radilla, pourla dernière fois. Il avait soixante ans lors de sa disparition forcée, en août 1974. Ladernière fois que quelqu’un a aperçu Rosendo Radilla, militant des droits sociaux

et ancien maire d’Atoyac, c’était dans une caserne, quelques jours après sonarrestation illégale à hauteur d'un barrage routier de l'armée, près d'Atoyac, ville del’État de Guerrero (Mexique). Des codétenus ont affirmé qu’il avait été torturé.

« Les gens me demandent "Pourquoi ne pardonnes-tu pas ?", explique TitaRadilla Martinez. Parce que personne ne me dit ce qui est arrivé à mon père.Est-il mort ou vivant ? Je l’ignore. Je me souviens qu’il était frileux. Quand il a étéarrêté, j’ai pensé à ça. A-t-il froid, faim ou soif ? Est-ce qu’il souffre ? Commentva-t-il ? C’est comme ça que nous avons passé toute notre vie. On me dit"Ne rouvre pas cette blessure". "Rouvrir" ? La plaie est à vif, elle n’a jamais cicatrisé. »

Des centaines de personnes ont disparu durant la « guerre sale » qu’a connuele Mexique des années 60 aux années 80. Comme dans d’autres cas de disparitionforcée, les gouvernements mexicains successifs ont refusé de donner deséclaircissements sur le sort de Rosendo Radilla. Mais ses proches, quant à eux,n’ont pas voulu baisser les bras. Ils ont porté l’affaire devant la Cour interaméricainedes droits de l'homme. Ils espèrent que, cette année, un arrêt de la Courcontraindra le gouvernement mexicain à leur dire la vérité et à concrétiser leur droità la justice et à des réparations.

« Il ne s’agit pas de déterrer le passé, assure Tita Radilla Martinez. Le passén’a jamais cessé d’être présent. Nous n’arrivons pas à comprendre comment unetrentaine d’années a pu s’écouler. On se dit toujours : demain, peut-être. Nousavons passé tout ce temps à attendre, à compter les jours. »

La famille de Rosendo Radilla n’est pas la seule dans ce cas.Dans le monde entier, des familles attendent des informations surleurs proches, emmenés par des représentants de l'État ou par despersonnes agissant avec son soutien ou son assentiment.Les autorités prétendent tout ignorer de leur placement endétention ou du lieu où ils se trouvent. Amis et parents n'ont aucunmoyen de s’informer sur le sort de ces personnes.

Des gouvernements du monde entier ont recours aux disparitions forcées commeoutil répressif, afin de museler les dissidents et d’éliminer toute opposition politique,mais aussi pour persécuter des minorités ethniques, religieuses ou politiques.Le 30 août 2009, la communauté internationale va commémorer la 26e Journéeinternationale des personnes disparues ; cependant, certains cas anciens ne sonttoujours pas élucidés et de nouvelles disparitions se produisent.

UNE VIE ASSOMBRIE PAR L’INCERTITUDEUne fois qu’une personne a disparu, elle est soustraite à la protection de laloi. Elle n’est à l’abri de rien, et c’est souvent le pire qui arrive : les cas detorture et même d’homicide sont monnaie courante.

En juin 2008, des soldats sont venus chercher chez elle Nirmala (sonnom a été modifié), une Sri-Lankaise âgée de trente ans. Personne n’a su,alors, où ils l’emmenaient. En fait, conduite dans une prison, elle y a subidiverses tortures, dont le viol. Les soldats voulaient qu’elle « avoue » avoiraidé le groupe d’opposition armée des Tigres tamouls. D’autres détenusautour d’elle subissaient eux aussi la torture. Elle était incarcérée depuis un

UNE PLAIEQUI RESTEÀ VIFLA JOURNÉE INTERNATIONALE DES PERSONNES DISPARUES, LE 30 AOÛT, A POUR BUTD’EXIGER QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX VICTIMES DE DISPARITIONS FORCÉES.

Photos illustrant l’article : quelques-unesdes centaines de personnes disparuesdont le cas a fait l’objet d’une actiond’Amnesty International. Une listecomplète des personnes présentéesici figure en quatrième de couverture.© DR sauf indication contraire.

© Amnesty International

© Associación Pro-búsqueda

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JOURNÉEINTERNATIONALE

DESDISPARUS

mois lorsqu’un soldat est entré dans sa cellule, lui a bandé les yeux etl’a emmenée en voiture. Alors que Nirmala s’attendait à être abattue, elle aété remise en liberté. Sa famille était parvenue à la retrouver et avaitsoudoyé ses geôliers afin qu’ils la laissent partir. Par la suite, elle a fui le SriLanka, et le Royaume-Uni lui a accordé le statut de réfugiée. « Deshistoires comme la mienne arrivent tous les jours au Sri Lanka, dit-elle.Je veux que le monde entier le sache, afin que ces pratiques prennent fin. »

Les proches des personnes qui disparaissent, plongés dans uneincertitude angoissante, n’ont pas la possibilité de faire leur deuil et delaisser la vie reprendre ses droits. Ils se trouvent souvent isolés, seheurtant, dans leur quête de justice, à des autorités qui prétendent qu’il nes’est rien passé.

Chief Ebrima Manneh, un journaliste gambien, a été arrêté en juillet2006 pour avoir eu l’intention de publier un article de la BBC qui critiquait legouvernement de son pays. On ignore à ce jour où il se trouve, malgré unedécision historique prononcée par une cour de justice régionale d’Afriquede l’Ouest, ordonnant au gouvernement gambien de le relâcher et del’indemniser. Le gouvernement ne s’est pas encore exécuté ; la famille

d’Ebrima Manneh est toujours enproie à l’angoisse. Sa mère expliquequ’il lui est impossible de reprendregoût à la vie parce qu'elle penseconstamment à lui. Ses proches ontdit à Amnesty International qu’ils sesentaient de plus en plus isolés carles gens ont peur de les fréquenter.De plus, ils ont souffert de privationscar ils dépendaient du salaired'Ebrima Manneh.

L’OUTIL DE LA PEURDans les situations de conflit armé, les disparitions forcées ont pu être utilisées –de façon parfois massive – pour servir les intérêts d’un groupe ethnique,religieux ou politique. Pendant le conflit armé au Kosovo en 1999, plus de3 000 Albanais du Kosovo ont été victimes de disparition forcée aux mains de lapolice et des forces paramilitaires et militaires serbes. Plus de 800 Serbes, Romset autres ont été enlevés par des groupes armés d’Albanais du Kosovo. Quelque1 900 familles, au Kosovo et en Serbie, ne savent toujours pas ce qu’il estadvenu de leurs proches.

Même lorsqu'un corps est retrouvé et identifié, il est rare que des poursuitessoient engagées. Sanje Berisha, de Gjakovë (ou Dakovica, en serbe), se souvientde cette journée fatidique de juin 1999 : « Ils ont ordonné aux femmes et auxenfants de sortir dans la rue, et aux hommes de rester à l’intérieur. Ils en ontarrêté 11. Ilir Berisha, mon fils, était le plus jeune d’entre eux ; il avait dix-septans. » Son corps, enterré par la police serbe dans un charnier, a été exhuméà Batajnica (Serbie) et rapatrié au Kosovo en septembre 2006 pour y recevoirune nouvelle sépulture. La mort du jeune homme n’a donné lieu à aucunecomparution en justice.

Les disparitions forcées, ainsi que d’autres graves violations des droitshumains, se produisent souvent dans le cadre d’opérations contre-insurrectionnelles ou de lutte contre le terrorisme.

La Tchétchénie, qui a tenté de faire sécession de la Fédération deRussie en 1991, a depuis lors été ravagée par deux conflits armés et uneopération antiterroriste. Des membres des forces fédérales russes aussibien que des responsables tchétchènes de l’application des lois ont étéimpliqués dans des affaires de disparition forcée, dont le nombre secompte en milliers. Aucune liste complète des personnes disparuesn’a encore été dressée, et les autorités n’accueillent pas favorablementles demandes de création d’un laboratoire médicolégal spécialisé dansl’identification génétique. La peur des représailles dissuade certainespersonnes de s’exprimer et rend la collecte d’informations sur lesviolations des droits humains à la fois dangereuse et difficile.

Makhmadsalors Delilovitch Massaïev ne s’est pastu, lui : dans un entretien publié en juillet 2008par un journal indépendant, Novaïa Gazeta,il a accusé les autorités de l’avoir maltraitélorsqu’il a passé près de quatre mois en détentionau secret en 2006. Il aurait été incarcéré àTsenteroï dans un centre de détention non officiel,dirigé par le service de sécurité du présidenttchétchène. Ramzan Kadyrov, ancien Premierministre et actuel président tchétchène, était à latête de ce service à l'époque de sa détention.

« ON SE DIT TOUJOURS : DEMAIN,PEUT-ÊTRE. NOUS AVONS PASSÉ TOUT CETEMPS À ATTENDRE, À COMPTER LES JOURS. »

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Un mois aprèsl'entretien, en août2008, MakhmadsalorsDelilovitch Massaïeva été enlevé par deshommes en tenue decamouflage. On ne l’apas revu depuis.

Aux Philippines,plus de 1 600 personnesont disparu depuis lesannées soixante-dix, la plupart dans le cadre d’opérations contre-insurrectionnelles visant des groupes gauchisants ou séparatistes. JamesBalao, défenseur des droits des peuples autochtones et chercheur, estl’une des victimes de disparition les plus récentes. En septembre 2008,alors qu’il se rendait en voiture à La Trinidad, dans la province deBenguet, où il comptait rendre visite à sa famille, des hommes armés enuniforme, se disant policiers, l’ont sommé de s’arrêter et l’ont fait monterde force dans une camionnette blanche. Des témoins oculaires de sonenlèvement ont signé des déclarations sous serment décrivant sa captureet se cachent désormais de peur d’être persécutés.

UNE CONVENTION DE L’ONU FAIT NAÎTRE L’ESPOIROn pourrait se sentir impuissant face à l’ampleur et à la persistance dela pratique des disparitions forcées. Il existe cependant une lueur d’espoir.En 2006, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Conventioninternationale pour la protection de toutes les personnes contre lesdisparitions forcées. Cette Convention traite des violations liées à unedisparition forcée et des obstacles que rencontrent les personnes quiessaient de mener l’enquête et d’obtenir que les responsables présumésrendent des comptes. Elle affirme également le droit des familles àconnaître la vérité sur le sort réservé à une personne disparue et à obtenirdes réparations. Aux termes de la Convention, les États doivent protégerles témoins et tenir pour pénalement responsable toute personneimpliquée dans une disparition forcée. Elle enjoint également aux États demettre en place des garanties rigoureuses pour les personnes privées deleur liberté, de rechercher les personnes disparues et, dans le cas où ellesseraient mortes, de localiser leur dépouille, de la respecter et de la remettreaux proches.

La Convention comporte une disposition relative à la compétenceuniverselle, permettant de poursuivre des auteurs présumés de violations oùqu’ils se trouvent et quel que soit le lieu où les faits ont pu se produire. UnComité des disparitions forcées effectuera un suivi de la mise en œuvre de laConvention et examinera les plaintes déposées par des particuliers et pardes États.

À la mi-juin 2009, il ne manquait que 10 ratifications pour que laConvention entre en vigueur. Tous les gouvernements doivent la ratifier dèsque possible. Ratifier la Convention fera clairement savoir que lesdisparitions forcées ne seront pas tolérées et donnera à ceux quirecherchent un proche un nouvel outil qui leur est bien nécessaire.

PASSEZ À L’ACTIONVeuillez signer la carte postale et l’envoyer au président du Mexique, Felipe de JesúsCalderón Hinojosa. Cette carte postale l’engage à faire en sorte que la famille de RosendoRadilla puisse bénéficier sans restriction de la vérité, d‘une procédure judiciaire et deréparations. Vous pouvez regarder la vidéo 12.511 Radilla Case: An Open Wound fromMexico's Dirty War, à l’adresse suivante : www.witness.org/dirtywar

Ralliez-vous à l'action d’Amnesty International en faveur de la ratification de laConvention internationale pour la protection de toutes les personnes contre lesdisparitions forcées. Si vous souhaitez obtenir de plus amples informations, rendez-vousà l’adresse suivante : http://www.amnesty.org/fr/enforced-disappearances

Pour savoir quels pays n’ont pas encore ratifié la Convention et participer à une action« pays par pays », suivez ce lien : http://www.icaed.org

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Adel Mahi, lycéen, a été arrêté par les forces desécurité près de chez lui, à Oran (ouest del’Algérie), le 28 février 1995. Malgré leurs

efforts inlassables, ses proches n’ont jamais pu avoird’informations officielles sur son sort. De tellescirconstances rendent le deuil impossible.

La disparition forcée de milliers de personnesest une suite particulièrement tragique d’un conflitinterne qui a fait quelque 200 000 morts, selon desestimations officielles. Déclenché par l’annulationd’élections législatives où l'on prévoyait la victoire duFront islamique du salut (FIS), ce conflit a étémarqué par de graves atteintes aux droits humainscommises par toutes les parties en présence.

Âgé d’à peine vingt ans, Toufik Belmokhtar a étéarrêté chez lui, à Alger, le 23 novembre 1993, pardes hommes appartenant aux forces de sécurité.Selon certaines informations, il avait été interpellédeux jours plus tôt et s’était vu intimer l’ordre de seraser la barbe, symbole pour certains d’un soutienau FIS, organisation interdite. Comme dans denombreux autres cas de disparition forcée, aucuneenquête n’a été conduite dans cette affaire et lesauteurs présumés n'ont jamais eu à rendre comptede leurs actes.

Au lieu d’agir pour ne plus voir se reproduire desviolations aussi graves, les autorités algériennes ontadopté, au nom de la « paix » et de la« réconciliation nationale », une série de mesuresd’amnistie. Ces dispositions renforcent l’impunité etblanchissent les auteurs d’atteintes aux droitshumains.

Résolues à effacer le souvenir même desmassacres, disparitions forcées, actes de torture,arrestations arbitraires et autres violences commisesdurant les années 1990, les autorités algériennesvont jusqu’à museler l’expression libre. Aux termesde l’ordonnance n° 06-01 portant mise en œuvre dela Charte pour la paix et la réconciliation nationale,les tribunaux ne peuvent être saisis de plaintescontre les forces de sécurité. De plus, en vertu de cetexte, toute personne qui critiquerait l'action desforces de sécurité durant le conflit est passible decinq années d’emprisonnement.

Après avoir tenté pendant des années d'obtenirdes réponses sur le sort de leurs proches, desparents de disparus, brisant le mur du silence, ontfait entendre leur voix, ont formé des associations defamilles des disparus et ont manifesté pour fairevaloir leur droit à la vérité, à la justice et auxréparations. Bien souvent, ces protestataires étaientdes femmes.

Les autorités algériennes ont proposé de verser

une indemnisation financière aux familles quiprésenteraient un certificat de décès, mais elles ontété assez nombreuses à refuser cette offre, soit parprincipe, soit par crainte que leur acceptation metteun terme à tout espoir de voir un jour l’ouvertured’une enquête et la comparution en justice desresponsables présumés. D’autres, dont la vie étaitdifficile après la perte d’un proche qui assuraitsouvent à lui seul la subsistance de la famille, ontconsenti à recevoir cette compensation.

L'épouse d’Abdelkrim Aribi a ainsi acceptél’indemnisation afin de pouvoir élever leur fille. Sonmari a disparu le 28 août 1995 ; selon certainstémoignages, il aurait été arrêté à son domicile, àAlger, par des agents de sécurité en uniforme del’armée. Elle attendait un enfant, qui est néquelques semaines plus tard. Ses efforts pour

obtenir des informations officielles sur le sortd'Abdelkrim Aribi sont restés vains.

Amnesty International soutient le combat de cesfamilles en faveur de la vérité et de la justice.L’organisation continue de demander que tous lescas de disparition forcée fassent l’objet d’uneenquête, que les auteurs présumés soient déférés àla justice et que les victimes et leur famille se voientaccorder des réparations complètes.

Pour Amnesty International, il ne peut y avoir devéritable réconciliation nationale tant que lesautorités refuseront d’élucider les crimes commisdans le passé et de faire en sorte que les victimesobtiennent justice.

AGISSEZVeuillez signer la carte postale ci-jointe et l'envoyer au présidentalgérien, Abdelaziz Bouteflika, pour lui demander de faire lalumière sur le sort des disparus en Algérie.

Vous trouverez le rapport d’Amnesty International.Un legs d'impunité. Une menace pour l'avenir de l'Algérieà l’adresse http://snipr.com/k5m6e

ALGÉRIE

ALGÉRIE : LA JUSTICE SE FAIT ATTENDREEN ALGÉRIE, DES MILLIERS DE FAMILLES RESTENT SANS NOUVELLES DE LEURS PROCHES, DISPARUS APRÈS LEURARRESTATION PAR LES FORCES DE SÉCURITÉ OU DES MILICES ARMÉES PAR L’ÉTAT AU COURS DU CONFLIT INTERNE QUI ARAVAGÉ LE PAYS DURANT LES ANNÉES 1990.

Toufik Belmokhtar (à gauche), Abdelkrim Aribi

Des familles de victimes de disparition forcéemènent une action de protestation à Relizane (ouestde l’Algérie), novembre 2000.

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FILDIRECTBLOG

FORUM

INFORMATIONS

agissements de ces policiers ne sont pas illégaux au regarddes normes espagnoles. Les gestes brutaux etdéshumanisants filmés dans cette vidéo découlent en effetdu protocole de la police espagnole relatif aux renvois forcésqui, contrairement aux recommandations de diverses entitésdu Conseil de l'Europe, n'interdit pas explicitementl'utilisation des bâillons ou des techniquesd'immobilisation. Ces techniques accroissent les risques desuffocation pour la personne immobilisée si elles ne sontpas correctement utilisées, et elles créent en outre un réeldanger en termes de sécurité lors du décollage et del'atterrissage.

Regardez cette vidéo sur le blog (www.amnesty.org/livewire)

EXIGEONS LA DIGNITÉ AVEC UNE ACTIONWEB AU KENYAEvangelia Papada, depuis Nairobi

Salutations de Nairobi, au Kenya. Le coup d’envoi de lacampagne Exigeons la dignité a officiellement été donné etnous avons mis le turbo pour le travail sur le terrain. AmnestyInternational vient de rendre public un rapport sur lesbidonvilles au Kenya, et Irene Khan, la secrétaire générale, setrouve actuellement sur place.

Lors d’une action de porte-à-porte, un membre du Soweto Forumexplique l’opération SMS d’Amnesty International à Peter,habitant d’un bidonville de Nairobi au Kenya (8 juin 2009).

Nous demandons à tous d’envoyer un SMS gratuit au 3221afin de communiquer au gouvernement kenyan leur idée dece que veut dire vivre dans la dignité. Les messages sontautomatiquement chargés sur le site de la Campagne(http://demanddignity.amnesty.org/fr), où ils rejoignent lesmilliers d'autres messages venus du monde entier.

Nous avons formé plus de 70 volontaires issus d’associationslocales, qui à leur tour ont formé plus de 100 de leurscollègues afin de mener cette action à bien. Nous disposonsde brochures, de cartes postales et d’une équipe chargée desprises de vues en vidéo, et nous nous efforçons de recueillirce que les gens ont à dire.

Poursuivez votre lecture sur www.amnesty.org/livewire

APPEL À LA JUSTICE AU CONSEIL DESDROITS DE L'HOMME DE L'ONUAmnesty International organise une table ronde sur leSri Lanka aux Nations unies. Michael Chik en parle dansson blog.

Le 12 juin, Amnesty International a lancé unrapport intitulé Twenty years of make-believe: SriLanka’s Commissions of Inquiry. Ce rapportmontre que, depuis des décennies, les autoritéssri-lankaises ne font pas le nécessaire pour queles responsables rendent des comptes et quejustice soit faite dans les affaires de gravesviolations des droits humains. Parallèlement, desdélégués d’Amnesty International se sont rendusauprès du Conseil des droits de l'homme desNations unies et ont animé une table ronde surl’impunité et l'état de droit au Sri Lanka.

Ce débat a compté un moment particulièrementintense : le docteur Manoharan, père d’un descinq jeunes gens tués par les forces de sécuritésri-lankaises sur la plage de Trincomalee en2006, a eu la possibilité de rencontrer desreprésentants du gouvernement sri-lankais et deleur demander pourquoi personne n’avait eu àrendre de comptes pour le meurtre tragique deson fils. Ce fut une étape importante dans laquête de justice du docteur Manoharan.

Poursuivez votre lecture sur www.amnesty.org/livewire

RÉACTION A LA VIDÉO D'UNE EXPULSIONSUR YOUTUBEMichael Chik commente sur son blog le comportementde la police en Espagne

Une vidéo mise en ligne sur YouTube cettesemaine met en évidence les méthodesdégradantes souvent employées lors du renvoiforcé des migrants en situation irrégulière. Cettevidéo qui montre un homme couché à plat ventresur le tarmac de l'aéroport de Madrid, les bras etles jambes liés dans le dos et apparemmentbâillonné, a été enregistrée le 15 juin par unpassager du vol IB3722 à destination de Dakar.L'homme ligoté est finalement soulevé par deuxpoliciers qui le placent à l'arrière d'unecamionnette de la police, comme s'il s'agissaitd'un colis et non d'un être humain. À un moment,un des policiers semble appuyer son pied sur ledos de l'homme après l'avoir fait brutalementrouler sur le ventre.

Ce qui est réellement scandaleux dans cettevidéo, cependant, c'est que la plupart des

Rendez-vous sur www.amnesty.org/livewire pour savoir ce que font lesmembres du mouvement, regarder desséquences vidéo et écouter des clipsaudio enregistrés lors d’actions,de missions, de réunions et demanifestations.

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EXIGEONSLADIGNITÉ

Le Nicaragua fait désormais partiedes rares pays où l’avortement estinterdit en toutes circonstances.

Une modification législative adoptéeen 2006 a supprimé la possibilité pourles femmes de recourir légalement àl’avortement dans certaines circons-tances, notamment lorsque leur vieou leur santé sont en péril ou lorsquela grossesse est le résultat d’un viol.Une disposition du droit qui avaitpermis de préserver la santé ou mêmela vie de nombreuses femmes depuisplus d’un siècle a été rayée d’un traitde plume.

L’interdiction est entrée en vigueuren juillet 2008 avec la mise en œuvred’une version révisée du Code pénal,qui prévoit que les femmes ayantsubi un avortement et les profes-sionnels de la santé ayant pratiquéun tel acte seront punis de peinesd’emprisonnement.

Aux termes des nouvelles dispo-sitions, les professionnels de la santésont également exposés à despoursuites pénales si des soinsprodigués dans le but de préserver lavie ou la santé de la femme font dutort au fœtus. Les médecins qui sefondaient auparavant sur des indi-cations médicales évidentes pourprendre une décision risquent doncdésormais de se sentir obligés desolliciter un deuxième – voire untroisième – avis avant d’intervenir.Certains, sans doute, trouverontmême légitime de ne pas traiter cespatientes. Ces retards vont aggraverl’angoisse et prolonger lessouffrances des femmes et jeunesfilles qui attendent un traitement. Pisencore, ils mettent leur santé etparfois leur vie en péril. « Pour avoirsimplement agi lorsque c’étaitnécessaire, nous pouvons perdre

notre autorisation d'exercer lamédecine, notre liberté et notreréputation », a déclaré un médecin,évoquant le climat de peur etd’insécurité créé par la nouvelle loi.

Les professionnels de la santénicaraguayens se sont retrouvés enpremière ligne du combat pour laprotection de la vie et du bien-êtredes femmes et des jeunes filles. Lesprotocoles du ministère de la Santéà appliquer en cas de complicationsobstétriques sont désormais encontradiction avec la législation.Comme l’a expliqué un médecin àAmnesty International, « ce que leministère de la Santé demande auxmédecins, c’est tout simplement decommettre un crime et de devenirdes criminels. […] Si je ne respectepas les Protocoles obstétricaux, jerisque des sanctions disciplinaires dela part du MINSA [le ministère de laSanté] et si je ne respecte pas la loi jerisque des poursuites pénales. »

Les Nicaraguayennes enceintesont été cruellement trahies par untexte législatif qui leur interdit debénéficier au moment opportun detraitements médicaux essentiels, quipourraient éviter que leur santé soitatteinte de manière permanente et

même, dans certains cas, leursauver la vie.

Aucun choix ne s’offre désormaisaux victimes de violences sexuellesmenacées par les conséquences duviol ou de l’inceste. Plus de la moitiédes victimes de viols signalés sontdes jeunes filles de moins de dix-huitans, selon des chiffres fournis par lesautorités. Le viol a des conséquencesprofondes sur des êtres aussi jeunes.Une psychiatre travaillant auprès dejeunes victimes de viol explique lesrépercussions de ces faits : « Ungrand nombre de celles qui tombentenceintes à la suite d’un viol doiventquitter l’école. Elles n’arrivent pas àse concentrer, et beaucoup nousdisent qu'elles n'ont même pas lavolonté de continuer à vivre. »

L’interdiction totale de l’avorte-ment signifie que des femmessouvent si jeunes qu’elles sont elles-mêmes des enfants devrontdésormais, aux termes de la loi,mener à terme une grossesse quileur rappelle chaque jour lesviolences qu’elles ont subies. C’estpourquoi le Comité des Nationsunies contre la torture a demandéau gouvernement nicaraguayend’abroger la loi.

LES FEMMES ET LES JEUNES FILLESCRUELLEMENT TRAHIESL'INTERDICTION TOTALE DE L'AVORTEMENT EST ENTRÉE EN VIGUEUR AU NICARAGUA EN JUILLET 2008. LA LOI NE PRÉVOIT AUCUNEEXCEPTION. LES FEMMES ET LES JEUNES FILLES DONT LA VIE OU LA SANTÉ SONT MENACÉES, OU CELLES DONT LA GROSSESSE RÉSULTED’UN VIOL, NE PEUVENT DONC PLUS BÉNÉFICIER LÉGALEMENT D'UNE INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE.

Cette jeune fille qui a subi des violences sexuelles se trouve dans un centredestiné aux femmes, où elle reçoit un soutien et une aide psychologique.Nicaragua, 2008.

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Veuillez écrire aux autorités nicaraguayennespour leur demander d’abroger la nouvelle loiet de modifier le Code pénal, de manière àce que les femmes et les jeunes filles quicherchent à avorter ou y parviennent et lesmédecins qui pratiquent dans des conditionssûres les interruptions volontaires degrossesse ne soient pas passibles depoursuites pénales.

Veuillez écrire au président de la République :Daniel Ortega SaavedraPresidente de la RepúblicaReparto El Carmen

Costado oeste del Parque El CarmenManagua, NicaraguaFax : +505 2266 3102

Ing. René Núñez TéllezPresidente de la Asamblea NacionalAsamblea Nacional de la República deNicaraguaAvenida Bolívar, Apto. Postal 4659Managua, NicaraguaFax : +505 2228 3039 (Si une personnedécroche, dites : « tono de fax, por favor »)

www.demanddignity.com

AGISSEZ

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LEFIL[AOÛT/SEPT09]

.EXIGEONSLADIGNITÉ

Alfred a dix ans. Des soldats del’armée congolaise se sont servisde lui pour collecter de l'argent

auprès de mineurs et fouiller dans lestas de déchets d’une mine du territoirede Walungu, dans la province du Sud-Kivu. En novembre 2008, desmilitaires l'ont accusé d'avoir volé unesomme équivalant à deux ou troiseuros. Ils lui ont cassé la mâchoire àcoups de crosse, lui ont entaillé la joueavec un couteau et l’ont laissé sanssoins durant quatre jours. Grâce à uneONG spécialisée dans l’aide auxenfants, Alfred a finalement étéhospitalisé et a pu ensuite rejoindre safamille en février 2009. Les soldats,eux, n’ont pas été poursuivis.

De telles atteintes aux droits

humains se produisent tous les joursdans les mines de l’est de la RDC, depetits sites non réglementés oùrègnent des conditions extrêmementdange-reuses. Les femmes et lesenfants cassent des blocs de pierrepour moins de 50 centimes d’euro parjour. Les groupes armés et les forcesgouvernementales profitent directe-ment de l’exploitation minière et sontresponsables de viols, d’homicides,d’actes de torture et de l’utilisationd’une main-d’œuvre forcée.

Pour la population civile du Sud-Kivu, la vie dans une région riche enminerais apporte son lot de souffrances.La lutte que se livrent armées etgroupes rivaux pour le contrôle desrichesses minières – or, cassitérite

(étain) et coltan en particulier –entretient le conflit depuis quinze ans.Les Forces démocratiques de libérationdu Rwanda (FDLR), qui regroupent descombattants hutus rwandais réfugiés enRDC après le génocide de 1994,financent leurs activités militaires grâceà des mines situées dans des régionsdifficiles d’accès.

Les bénéfices sont détournés,notamment par le biais d’« impôts »illégaux, au profit de l’armée ou degroupes combattants. Un sergent del’armée régulière a indiqué à AmnestyInternational que les militaires prati-quaient l’extorsion systématique dansune grande mine du territoire deWalungu, les bénéfices étant répartisentre deux brigades et l’état-majorrégional à Bukavu.

Bien qu’il renferme de très richesgisements miniers, le territoire deShabunda, au Sud-Kivu, ne disposeni d’un tribunal, ni d’une prison. Sonunique hôpital est délabré, les routesy sont à peine praticables et ses700 000 habitants ne bénéficientd’aucun réseau d’approvisionnement,ni en électricité ni en eau.

Le coltan extrait dans l’est de laRDC est raffiné, généralement en Asiedu Sud-Est, pour être utilisé par desmultinationales du monde entier dansla fabrication de téléphones oud'ordinateurs portables et de consolesde jeux vidéo, entre autres produits. Lacassitérite sert à souder des compo-sants électroniques. Malgré lespressions exercées sur eux, lessociétés et les individus impliquésdans la chaîne logistique n’excluentpas encore les minerais dont l’extrac-tion a donné lieu à des violations desdroits humains.

L'entrée en vigueur d'une versionrévisée du Code minier devraitaméliorer les choses et permettre deréglementer davantage les opérationsminières. Par ailleurs, le Serviced’assistance et d’encadrement dusmall-scale mining (SAESSCAM)fournit aux mineurs conseils juridiqueset formation en matière de sécurité.Cet organisme mis en place par legouvernement congolais manquetoutefois de moyens financiers etn’exerce guère d’influence dans l’estdu pays, où l’insécurité est persistante.

La situation humanitaire commecelle des droits humains se détériorentau Sud-Kivu, où l’armée congolaise,soutenue par la force de maintien dela paix des Nations unies, la MONUC,prépare une offensive contre lesFDLR. Ces derniers mois ont vu unerecrudescence des viols attribuésaussi bien aux militaires qu'auxmembres des FDLR. De nombreuxéléments montrent par ailleurs queces dernières sont prêtes à lancer desattaques de représailles contre lapopulation civile.

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RDC : DES MINERAIS ENTACHÉSDE VIOLENCEAU LIEU D’ÊTRE UN ATOUT PERMETTANT À LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUEDU CONGO (RDC) DE MIEUX RÉPONDRE AUX BESOINS DE LA POPULATION,L’EXPLOITATION DES MINES CONTRIBUE, DANS L’EST DU PAYS,À LA POURSUITE DU CONFLIT ET DES ATTEINTES AUX DROITS HUMAINS.

AGISSEZVeuillez demander au président de la RDCd’ouvrir une enquête sur les allégations deviolations des droits humains commises pardes militaires et de déférer à la justice lesauteurs présumés de ces agissements ;priez-le de mettre un terme aux activitésillégales des membres de l'armée,notamment les officiers supérieurs,impliqués dans les opérations minières ;engagez-le enfin à doter le SAESSCAM demoyens supplémentaires et à le chargerd'identifier les sites d’extraction minière quisont contrôlés par l’armée ou les groupescombattantsVeuillez écrire à :.

Son Excellence Joseph KabilaPrésident de la RépubliquePrésidence de la RépubliquePalais de la NationAvenue de LemeraKinshasa-GombeRépublique Démocratique du CongoCourriels : [email protected]

Veuillez demander aux autorités de votre paysd’exhorter la MONUC à déployer des soldatssur les sites d’exploitation minière et lesaérodromes de l’est de la RDC, afin de mieuxprotéger les civils et de faire cesser lesactivités illégales liées à l’implication del’armée et des groupes armés dans lesopérations minières. Demandez-leurd’appliquer la résolution 1856 adoptée par leConseil de sécurité des Nations unies en2008, qui engage les États à « prendre lesmesures voulues pour mettre fin au commerceillicite de ressources naturelles, y compris, sinécessaire, par des moyens judiciaires ».

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Pesée de la cassitérite dans la ville minière de Tchonka, dans le Sud-Kivu.Le minerai sera ensuite conditionné et acheminé à bord de petits avionsjusqu’à Bukavu, capitale de la province (RDC, avril 2009).

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Des femmes khantys participent à une course lors des manifestations traditionnelles de la Journéede la pêche et de la chasse, fêtée dans toute la région des Khantys-Mansis en Sibérie (mars 2007).

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NOUSVOULONS DRÉPONSESMAINTENANJOURNÉEINTERNATIONALEDES PERSONNESDISPARUES30 AOÛT 2009

Un groupe de manifestants protestent contre les exactions de l’armée lors du conflit armé internequ’a connu le Guatemala de 1960 à 1996, au cours duquel au moins 200 000 personnes ontété tuées ou ont disparu. On ignore toujours où se trouvent plus de 6 000 personnes. Tous ceuxqui cherchent à faire en sorte que les responsables présumés soient traduits en justice voientleurs efforts entravés, et seuls de rares cas ont été élucidés.

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LEFIL

[AOÛT/SEPT09]

INTERVIEW.

Usman Hamid est le directeurde Kontras, une organisationde défense des droits humainsde premier plan en Indonésie.Son prédécesseur, Munir SaidThalib, a été assassiné en2004. L’affaire n’a toujours pasété élucidée.

LA PEUR RÉDUIT LESGENS AU SILENCE. MAISLA SOLIDARITÉ AVEC LESAUTRES PEUT VENIR À

BOUT DE LA PEUR.

&rqQ COMMENT EST NÉ VOTRE INTÉRÊT POUR LES DROITS HUMAINS ? R la fin des années quatre-vingt-dix, l’Indonésie a connu une période d’instabilité politique, avecune forte répression gouvernementale. En 1998, l’armée a ouvert le feu sur des manifestantsétudiants, à l’université de Trisakti où j’étudiais le droit agraire. Cette attaque lancée contre unemanifestation pacifique m’a paru insupportable. Je me suis senti dans l’obligation d’agir. […] Puis j’ai rencontré Munir Said Thalib, président de la Commission des disparus et des victimes dela violence (KONTRAS), militant remarquable en cette époque de turbulences politiques. Il adéclaré que nous devrions enquêter sur ces crimes en nous appuyant sur un système de défensedes droits humains – pas sur un système militaire. Il m’a donné l’idée de me rendre en Aceh, oùj’ai rencontré d’autres personnes ayant connu ce genre de répression. J’ai fini par devenir bénévolepour Kontras.

Q QUELS SONT, SELON VOUS, LES PRINCIPAUX OBSTACLES RENCONTRÉS DANS LA LUTTE POUR LE RESPECT DES DROITS HUMAINS EN INDONÉSIE ?R Le militarisme. La lutte en faveur des droits humains est réellement une lutte contre le militarisme. Y est intimement liée la question des disparitions forcées, qui est au centre des projets de réforme politique en Indonésie depuis 1997. Pour préserver lepouvoir politique de [l’ancien président] Suharto, l’armée a privé de leur liberté plusieurs étudiantset militants politiques. Ils ont été accusés de tenter de déstabiliser le gouvernement. L’impact desdisparitions forcées a été très important. Les enfants des disparus ont grandi dans l’incertitude dece qui les attendait. De nombreuses familles ont eu l'impression d'avoir perdu non seulement desêtres chers, mais aussi leur avenir.

Bien que l’Indonésie soit passée d’une dictature militaire à un régime civil, il a fallu près de dixans pour convaincre la Commission nationale des droits de l'homme de mener une enquêteapprofondie sur les cas de disparition. Mais à Kontras, on ne baisse pas les bras. En 2008, laChambre des Représentants du peuple a créé une commission spéciale sur les disparitions forcées.Nous continuerons à nous mobiliser afin de découvrir ce qu’il est advenu des disparus et où ils setrouvent, et de poursuivre les responsables présumés.

Q QUELLES CONSÉQUENCES VOTRE ACTION A-T-ELLE SUR VOTRE VIE ET VOTRE FAMILLE ?R Au début, ma mère était si inquiète qu’elle m’a demandé de mettre un terme à mon action dedéfense des droits humains. Elle est par la suite devenue mon soutien le plus solide. Mon épouseest très impliquée dans la lutte en faveur de l’égalité des genres. Depuis la mort de ma mère, c’estauprès de ma femme que je puise ma force. Le meurtre de Munir, mon prédécesseur, a suscité unegrande peur, un sentiment qui croît facilement dans le climat créé par un État répressif. En tantqu’être humain, j’éprouve de la peur. Tout le monde connaît la peur. La peur réduit les gens ausilence. Mais Munir m’a appris que la solidarité avec les autres peut venir à bout de la peur. Sonhumanité lui a permis de vaincre ce sentiment.

Q QUE REPRÉSENTE AMNESTY INTERNATIONAL POUR VOUS ?R Faites quelque chose pour améliorer la situation. Munir était une personne comme les autres. Et ce qui lui est arrivé aurait pu arriver à n’importe qui. Il pourrait s’agir de vous ou de moi laprochaine fois. Alors faites quelque chose. N’attendez pas d’être une victime de la violence policière.

Q AVEZ-VOUS UN MESSAGE POUR NOS LECTEURS ?R Faites quelque chose pour améliorer la situation. Munir était une personne comme les autres. Et ce qui lui est arrivé aurait pu arriver à n’importe qui. Il pourrait s’agir de vous ou de moi laprochaine fois. Alors faites quelque chose. N’attendez pas d’être une victime de la violence politique.

Q QUEL EST L’ENSEIGNEMENT LE PLUS IMPORTANT QUE VOUS AYEZ RETIRÉ DE VOTRE ACTION MILITANTE ?R Tout changement prend du temps. Tout changement demande de la patience. La lutte en faveurde l’humanité est une entreprise de longue haleine. Mais à force de persistance et de fidélité, on peut y arriver.

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USMAN HAMID

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Des centaines de milliers de militants et demembres d’Amnesty International du mondeentier rédigent des lettres pour s’élevercontre la cruauté et l'injustice. Vous aussi,vous pouvez le faire ! Vous trouverez ci-après quelques consignessimples destinées à vous aider à écrire deslettres claires et efficaces.

COMMENT DÉBUTER� Commencez en vous présentant ou enprésentant Amnesty International ou encoreen faisant référence au cas concerné.� Si possible, donnez vos nom etadresse. Cela montre que la lettre estauthentique et personnelle et qu’AmnestyInternational opère dans la transparence.Vous n’êtes pas obligés de fournir votrenom ni votre adresse si vous êtes inquietspour votre sécurité.

PRÉSENTER VOTRE REQUÊTE � C’est là le cœur de votre lettre ; vousdevez faire une demande spécifique à lapersonne à laquelle vous écrivez.

TERMINER VOTRE LETTRE � Essayez d’inclure une tournure incitantle destinataire à répondre. Assurez-vous quevotre nom est clairement lisible. « Je vousprie d’agréer mes salutations les plusrespectueuses » ou « Je vous prie d’agréermes salutations les plus sincères » est lameilleure façon de terminer votre lettre

APRÈS AVOIR ENVOYÉ VOTRE LETTRE� De temps à autre, il est possible quevous receviez une réponse ! Si celle-ci estpositive, réagissez positivement par unnouveau courrier. Ne désespérez pastoutefois si vous ne recevez aucuneréponse. Quelqu’un a lu votre lettre, et s’ily en a eu des centaines ou des milliers,elle aura un impact. � Les mises à jour sur les cas sontpubliées, le cas échéant, surwww.amnesty.org/fr

SI VOUS RECEVEZ UNE RÉPONSE,MERCI D’EN FAIRE PARVENIR UNECOPIE À AMNESTYINTERNATIONAL.

À FAIRE� Suivre les instructions spécifiquesd’Amnesty International concernantchaque cas.� Agir avec rapidité. C'est important, enparticulier si vous réagissez à un casurgent.� Décliner l’identité complète de lapersonne détenue ou en danger, ou despersonnes si elles sont plusieurs.� Mentionner que vous êtes membred’Amnesty International ou que vousécrivez à titre individuel parce que lasituation vous préoccupe.� Demander une réponse.

� Écrire en anglais ou dans votrelangue ou utiliser une traduction exacte.� Exprimer votre requête de manièrepositive et claire.

À NE PAS FAIRE� Adopter un ton agressif ou injurieuxdans votre lettre.

� Aborder des questions idéologiques oupolitiques. C’est aux violations des droitshumains qu’Amnesty Internationals’oppose, pas aux gouvernements ni auxsystèmes politiques. � Utiliser des tournures trop soutenuesou compliquées. Écrivez de façon naturelleet ne déviez pas du sujet.

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LE FIL[ AOÛT/SEPT 09 ]

.MILITANTISME

À MARQUER SUR VOTRE CALENDRIER :Le prochain marathon d’écriture de lettres d’AmnestyInternational aura lieu le 10 décembre 2009

Le jour du Marathon d’écriture de lettres, lesparticipants prennent quelques minutes pour rédigerune lettre, un fax ou un courriel de quelques lignesen faveur de personnes dont les droits fondamentauxsont actuellement bafoués. Joignez-vous à eux !

L’équipe Communautés en ligne commencera enseptembre 2009 à recruter des bénévoles qui serontchargés d’organiser un marathon d’écriture delettres près de chez eux. Chaque bénévole recevraune formation, un guide complet pour la rédactionde lettres et des brochures sur chaque cas qui feral’objet d’une action.

Pour organiser une action d'écriture de lettres,voici la marche à suivre :� Contacter [email protected]� Choisir une date pour votre action, le 10décembre ou aux alentours� Choisir un lieu suffisamment vaste pour queles participants aient la place d’écrire etd’affranchir des lettres� Faire du bruit autour de votre action, par lebiais du numéro de novembre de la lettred’information électronique MyCommunity, et inviterles habitants de votre commune ou de votrequartier à participer à l’opération OU inviter votrefamille et vos amis et en profiter pour faire la fête !� Écrire autant de lettres que possible et lesfaxer ou les envoyer par courriel

Tenez-nous au courant ! Merci de nous indiquer votre pays et le nombre de lettres, courriels ou fax que vous ou vos groupes ont écrits, en envoyant un message à l’équipe ([email protected]).

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Marathon d’écriture de lettres organisé par AmnestyInternational en Corée du Sud, décembre 2006

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lL’ART DE RÉDIGER DES LETTRES

Mahjoub Sharif, poète soudanais et ancien prisonnier d’opinion, et son épouseAmira Jazouli au Secrétariat international en août 2008, avec quelques-unes des2 000 cartes de solidarité que des membres d’Amnesty International lui ontenvoyées en décembre 1990, lorsqu’il était incarcéré.

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LE FIL[ AOÛT/SEPT 09 ]

PEUPLES AUTOCHTONES.

En juillet 2006, à Fairbanks, une autochtone de l'Alaska a signaléà la police qu'elle avait été violée par un homme qui n'était pasautochtone. Elle a fourni une description de son agresseur

présumé, et des policiers municipaux lui ont dit qu'ils allaient essayerde le retrouver. Après avoir attendu leur retour en vain, elle s'est rendueaux urgences pour s'y faire soigner.

Selon le récit fait à Amnesty International par une travailleusesociale, cette femme était couverte d'ecchymoses et tellementtraumatisée que son élocution était précipitée. Toujours selon le mêmetémoin, l'équipe d'intervention chargée des agressions sexuelles l'a d'abord traitée comme une autochtone soûle, et ensuite seulementcomme une victime de viol. Or, cette femme n’était pas ivre.

D’après le récit de la travailleuse sociale, les personnes qui ontaccueilli cette femme lui ont donné des analgésiques et un peud'argent, puis l’ont envoyée dans un centre d'accueil qui n'était pasréservé aux autochtones. Le personnel de ce foyer l'a éconduite,supposant lui aussi qu’elle avait trop bu. « Voilà pourquoi lesautochtones ne vont pas voir la police. Et cela crée un terrain favorable aux prédateurs sexuels », a ajouté la travailleuse sociale.

LES AUTORITÉS AMÉRICAINES ETCANADIENNES NE FONT PAS LENÉCESSAIRE POUR PRÉVENIR LAVIOLENCE VISANT LES FEMMESAUTOCHTONES. LES VICTIMES FONTSOUVENT L'OBJET DE DÉNIS DE JUSTICEET LEUR VOIX EST RAREMENT ENTENDUE.

Rassemblement silencieux annuel pour les femmesindigènes portées disparues et assassinées, Ottawa(Canada), octobre 2008

DIGNITÉ, SÉCURITÉ ET JUSTICEPOUR LES FEMMES AUTOCHTONES,DÈS MAINTENANT

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LE FIL[ AOÛT/SEPT 09 ]

PEUPLES AUTOCHTONES

Selon les statistiques du départementaméricain de la Justice, les Amérindiennes et lesautochtones de l’Alaska courent un risque de violou d’agression sexuelle deux fois et demiesupérieur à la moyenne des femmes aux États-Unis. Plus d'un tiers d’entre elles seront violées aucours de leur vie. Dans au moins 86 % des cas,les femmes autochtones victimes de viol signalentque les auteurs n’étaient pas autochtones. Mêmel’assistance médicale est difficile à obtenir pour lesAmérindiennes et les autochtones de l’Alaskavictimes de la violence sexuelle, sans parlerd’éventuelles réparations judiciaires. L'impunitédes agresseurs et l'indifférence à laquelle seheurtent les rescapées créent un climat favorableaux violences sexuelles ; loin d'être considéréscomme des crimes, ces actes passent pournormaux et inévitables, et les femmes necherchent pas à obtenir justice, car elles saventque leurs efforts resteront vains.

Il ne s’agit pas seulement d’une question desanté publique ou de justice pénale, mais aussid’une grave question de droits humains.

Les peuples autochtones, aux États-Unis,subissent une marginalisation constante, quirésulte d’une longue histoire d'exactions et depersécutions systématiques. L’expérience de laviolence sexuelle faite par les femmes autochtonesest marquée par ce lourd passé de violationsgénéralisées des droits fondamentaux.Circonstance aggravante, le gouvernement fédéralne cesse d’amoindrir les pouvoirs qu’il accordeaux autorités tribales ; quant aux ressources qu’ilfournit aux organes de maintien de l’ordre et auxservices censés protéger les femmes autochtonescontre la violence sexuelle, elles sontchroniquement insuffisantes.

Si quelques avancées ont été observéesdepuis qu’Amnesty International a publié, en 2007, le rapport intitulé Le labyrinthe del'injustice, il reste encore aux autorités à prendre

deux mesures essentielles en urgence. « Il fautdésormais passer à la mise en œuvre de la loitribale sur le maintien de l’ordre, un texte ayantpour but de résoudre les problèmes d’attributionde compétence en raison desquels les cas de violne font pas l’objet d’une enquête exhaustive dansles meilleurs délais, a déclaré Charon Asetoyer,directrice générale du centre de ressources pourl’éducation à la santé des femmes amérindiennes.Par ailleurs, les services de santé destinés auxAmérindiens n’ont pas recours à un protocole clairet standardisé de prise en charge des victimes dela violence sexuelle et ne leur proposent passystématiquement un examen médicolégalspécifique aux agressions sexuelles, qui doit êtregratuit et effectué rapidement après les faits.Lorsque les victimes amérindiennes ne peuventbénéficier de ces examens, il est quasi certain queles affaires de violence sexuelle ne donneront paslieu à des poursuites. »

UNE VIOLENCE BIEN ÉTABLIELes organisations de défense des femmesautochtones, au Canada comme aux États-Unis,s’efforcent depuis longtemps d’attirer l’attentionsur la violence qui s’exerce contre ces femmes.Par ailleurs, la police et les pouvoirs publicscanadiens savent depuis longtemps que lesviolences à caractère raciste visant les femmesautochtones sont fréquentes dans les grandesvilles canadiennes, mais n’ont pas fait grand-chose pour les prévenir.

Helen Betty Osborne, étudiante de dix-neufans, rêvait de devenir enseignante.

Le 12 novembre 1971, quatre hommes nonautochtones l’ont enlevée dans la ville de The Pas ;après avoir commis contre elle une agressionsexuelle, ils l’ont tuée. « Betty Osborne seraitencore vivante aujourd'hui si elle n'avait pas étéautochtone, a conclu l’information judiciaireouverte dans le Manitoba sur son homicide. Les hommes qui l’ont enlevée considéraient lesjeunes femmes autochtones comme des objetssans aucune valeur humaine au-delà de leurdimension sexuelle. »

Plus de trente ans plus tard, le 25 mars 2003,une cousine d'Helen Betty Osborne, FeliciaSolomon, âgée de seize ans, a été portée disparueà Winnipeg. Selon les proches de l’adolescente,les policiers de Winnipeg n’ont pas pris l’affaire ausérieux lorsqu’ils leur ont signalé sa disparition. Lapolice a contesté cette critique. C’est cependant lafamille de la jeune fille, et non la police, qui apublié les premières affiches sollicitant desinformations sur le sort de Felicia Solomon. Troismois plus tard, on a retrouvé des parties de soncorps. Son meurtrier n’a jamais été identifié.

Au Canada, les chiffres de la violence à l’égarddes femmes autochtones de tout âge sontchoquants. Les statistiques du gouvernementcanadien montrent que les jeunes femmes

Ci-dessus : Helen Betty Osborne a été victime d’uneagression sexuelle puis tuée à l’âge de dix-neuf ans,en 1971. Sa cousine Felicia Solomon (à gauche) a été tuée en 2003.À droite : Cercle de joueuses de tambour poursoutenir la déclaration universelle des peuplesautochtones, Ottawa (Canada), 2006.

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LE FIL[ AOÛT/SEPT 09 ]

PEUPLES AUTOCHTONES.

autochtones courent un risque de mort violentecinq fois supérieur au risque couru par les autresfemmes de la même tranche d’âge. De nombreuxfacteurs contribuent à cette violence, notammentdes discriminations et une paupérisation déjàanciennes, et le fait qu'une grande partie desforces de police ne réagissent ni rapidement niefficacement lorsque des femmes autochtonessont portées disparues.

Les femmes autochtones doivent faire partiede la solution. « Les autorités du Canada – tant legouvernement fédéral que les provinces – doiventtravailler en collaboration avec les organisations dedéfense des femmes autochtones afin de mettresur pied un plan national d’action visant àéradiquer cette violence », a affirmé BeverleyJacobs, présidente de l’Association canadiennedes femmes autochtones.

LA DÉCLARATION DES NATIONS UNIESSUR LES DROITS DES PEUPLESAUTOCHTONESLa Déclaration des Nations unies sur les droits despeuples autochtones est le texte le plus clair et leplus rigoureux concernant les droits fondamentauxdes peuples indigènes. Elle reconnaît des droitsqui sont essentiels au maintien de l'existence des

communautés autochtones, tels que le droit à l'autodétermination, le droit à participer et à consentir aux décisions ayant un impact sur leurcommunauté et le respect des culturesautochtones. La Déclaration contient égalementdes dispositions spécifiques relatives à la sécuritédes femmes autochtones et d’autres catégories depersonnes appartenant à ces communautés quisont particulièrement exposées à un risque deviolations de leurs droits fondamentaux.

Cependant, lorsque cette déclaration a étésoumise au vote de l’Assemblée générale desNations unies en 2007, le Canada et les États-Unisse sont prononcés contre son adoption. Centquarante-trois autres États ont voté pour.

« En continuant à refuser de soutenir laDéclaration, le Canada et les États-Unisenvoient à tous les États le message clair queles droits des peuples autochtones ne méritentpas d’être protégés, déplore Claire Charters,militante pour les droits des femmesautochtones de Ngati Whakaue, en Nouvelle-Zélande. Ces gouvernements ne considèrentpas les droits des femmes autochtones commedes droits humains mais plutôt comme desdroits de seconde zone à faire respecter ou àbafouer, selon leur bon vouloir. »

PASSEZ À L’ACTIONLa Journée internationale des populations autochtones aura lieu le 9 août 2009. Célébrez cette journée en demandant aux gouvernements américain et canadien de prendre immédiatement les mesures qui s’imposent pour mettre un terme aux violences à l’égard des femmes autochtones.Veuillez écrire au premier ministre canadien :Premier ministre Stephen HarperBureau du Premier ministre80 Wellington Street - Ottawa, ON - Canada - K1A 0A2

Et au président américain :

President Barack ObamaThe White House - 1600 Pennsylvania Avenue NWWashington, DC 20500 - États-Unis d’Amérique

Dans vos lettres, soulevez les points suivants :� La Déclaration des Nations unies sur les droits despeuples autochtones est le texte le plus clair et le plusrigoureux concernant les droits fondamentaux des peuplesautochtones.� Elle fournit un dispositif complet permettant derépondre aux préoccupations des femmes autochtones.Elle met l’accent sur les principes d’égalité dont doiventbénéficier les femmes autochtones, ainsi que sur lesprincipes de consultation et de consentement applicablesà l’élaboration des lois et politiques ayant une incidencesur la vie de ces femmes.� Le gouvernement doit soutenir la Déclaration sansréserve et s’exprimer publiquement en ce sens devantl’Assemblée générale des Nations unies.

Dans votre lettre au Premier ministre canadien, veuillez insister sur le fait que son gouvernement doit immédiatement nouer un dialogue avec les organisations de défense des femmes autochtones. Les autorités doivent trouver une solution aux problèmes spécifiques de ces femmes, notamment en ce qui concerne l’élaboration, à l’échelon national et des provinces, de stratégies relatives à la violence visant les femmes autochtones ; la nécessité d’enquêter dans les plus brefs délais etde façon approfondie sur tous les cas de viol et de violence dans lesquels la victime est une femme autochtone, et d’adopter des dispositions afin qu’elles reçoivent des soins ; et le soutien à apporteraux groupes de défense des femmes autochtones qui sont aux avant-postes de cette lutte.

Dans votre lettre au président américain, merci de bien vouloir engager celui-ci à soutenir la loi tribale sur le maintien de l’ordre. Veuillez également souligner le besoin urgent, pour les services de santé destinés aux Indiens, de mettre en place des protocoles de soins clairs pour les Amérindiennes et les femmes autochtones d'Alaska ayant subi des `violences sexuelles, et de leur permettre de bénéficier gratuitement et dans les meilleurs délais d’un examen médicolégal spécifique aux agressions sexuelles.

© Amnesty International

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LE FIL[ AOÛT/SEPT 09 ]

.COUP DE PROJECTEUR

La législation espagnole autorise ladétention au secret. Ce régimeinterdit de fait à la personne

concernée de consulter l'avocat ou lemédecin de son choix, et sa famillen'est pas informée de son arrestationni du lieu de détention.

Les personnes soupçonnéesd’infractions liées au terrorisme peu-vent être détenues au secret duranttreize jours. Cette durée est de cinqjours pour les individus soupçonnésd’un autre type d’infraction.

Ces dispositions législatives sontcontraires aux normes internationalesrelatives aux droits humains,notamment le Pacte internationalrelatif aux droits civils et politiques etla Convention européenne des droitsde l'homme. Elles font aussi du régimede détention espagnol l’un des plusstricts de l’Union européenne.

Mohammed Fahsi vivait à Vilanovai la Geltrú, près de Barcelone, avecson épouse Khadija Podd.Soupçonné d’infractions liées auterrorisme, il a été arrêté un soir de2006. Sa femme était absente aumoment de son interpellation ; lafamille a ignoré où il se trouvaitdurant quatre jours, durée de sadétention au secret. Un avocatcommis d’office est venu le voir maisn’a pas été autorisé à s’entreteniravec lui. Le médecin qui l’a examinén’a pas donné crédit à sesaffirmations selon lesquelles il étaitsoumis à des mauvais traitements.

Mohammed Fahsi a expliqué qu’ilavait eu les yeux bandés enpermanence et que des membres dela Garde civile l’avaient insulté etmenacé. Il a déclaré avoir été contraintde rester debout dans sa cellule, lesmains contre le mur, ou de faire despompes jusqu'à l'épuisement. Chaquefois qu'il essayait de s'asseoir, ungarde civil le forçait à se relever. On nel’a pas du tout laissé dormir. Lors desinterrogatoires, on lui a dit que safemme et ses enfants seraient envoyésdans le désert au Maroc et qu'il ne lesreverrait plus jamais.

Plus de trois ans plus tard,Mohammed Fahsi est toujours détenudans l’attente d’être jugé. Aucuneenquête n’a été ouverte sur lesplaintes pour torture qu’il a formulées.

AGISSEZDemandez au ministre espagnol de la Justice d’abroger les textes de loi qui autorisent la détention au secret et d'enquêter sur les allégations d'actes de torture formulées par Mohammed Fahsi.Pour en savoir plus, rendez-vous sur lapage http://snipr.com/nccup et visionnezla vidéo (en anglais) dans laquelle KhadijaPodd raconte ce qui s’est passé.

Le 18 décembre 2008, les habitantsde Suluk Bongkal, un village de laprovince indonésienne de Riau, ont

été chassés de chez eux par quelque 700policiers qui ont tiré des coups de feu etutilisé du gaz lacrymogène. Environ 300maisons ont été réduites en cendresaprès que deux hélicoptères eurentlargué un produit sur la localité(probablement un accélérateur de feu).Des bulldozers sont ensuite intervenuspour nettoyer entièrement le secteur.Selon des témoignages directs,l'opération a été marquée par la mort dedeux enfants : une fillette de deux anstombée dans un puits et un bébé de deuxmois qui a succombé à des brûlures.

En 1996, le ministère de la Forêtavait octroyé à une compagnie qui fournitdu bois à des usines de pâte à papier ledroit d’exploiter les terres du village ;depuis, les villageois étaient en conflitavec cette société, PT Arara Abadi. Lesadversaires n’étaient pas parvenus à unaccord avant l’expulsion, qui s’estdéroulée sans préavis.

La plupart des personnes arrêtéesdurant l’opération ont été remises enliberté. Toutefois, au moins 75 habitantsont été inculpés le 16 janvier 2009 derevendication illégale de terres. S’ils sontdéclarés coupables, ils encourent unepeine pouvant aller jusqu’à quinze ansd'emprisonnement.

La Commission nationale des droitshumains a estimé, le 30 décembre 2008,que la police avait commis des violations

des droits humains. Aucun desfonctionnaires ayant participé à l’opé-ration n’a toutefois été déféré à la justice.Le fait que la police ne soit pas amenéeà rendre compte de ses actes réduit laportée des grandes réformes entreprisesces dix dernières années dans le but demettre en place une force de maintien del’ordre efficace.

Amnesty International a récemmentpublié un rapport intitulé UnfinishedBusiness: Police accountability inIndonesia, qui souligne qu’il est essentiel,pour que le maintien de l’ordre soitréellement assuré, de mettre en place unmécanisme indépendant chargéd’enquêter sur les violations des droitshumains commises par la police.

AGISSEZDemandez aux autorités indonésiennes de mener une enquête indépendante sur les informations selon lesquelles la police a eu recours à une force excessive lors de l’opération d’expulsion conduite au village de Suluk Bongkal, et de déférer à la justice les responsables présumés.Veuillez écrire à :Police Brigadier General Adjie RustamRamdja.Head of the Riau Regional Police (Polda)Jl. Senepelan 10 Riau, IndonésieFax : +62-761-31783

Drs. H.Syamsurizal, MMHead of Bengkalis district (Bupati)Sekretariat DaerahJl. Ahmad Yani No.70Bengkalis 28712, Riau, IndonésieFax : +62-766-21669Courriels : [email protected]

www.demanddignity.com

EXPULSIONS FORCÉESEN INDONÉSIE

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ESPAGNE : UN RÉGIME DEDÉTENTION TRÈS STRICT

La police expulse par la force descentaines d’habitants du village deSuluk Bongkal, dans la province deRiau, en Indonésie (décembre 2008).

Ci-dessus : Mohammed Mrabet Fahsi etses enfants, Sakira et Musa, à Vilanovai la Geltrú, Espagne (mai 2004).

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Plus de 140 000 avocats exercenten Chine, mais seul un petitnombre d'entre eux a le

courage de défendre les victimes deviolations des droits humains et ceuxqui défendent ces droits, arrêtés pouravoir exercé, pourtant pacifi-quement, leur droit à la libertéd'expression. Les auteurs de cesviolations sont bien souvent desresponsables locaux corrompus, quiagissent parfois en collusion avec lesmilieux d’affaires et des malfaiteursafin de tirer un profit maximum dudéveloppement économique.

Les avocats qui s'occupent de ladéfense des droits humains veillent aurespect d’une procédure régulière etcontestent les lois, les textes régle-mentaires et les politiques qui nepermettent pas l’exercice des droitsreconnus par la Constitution. Parcequ’ils protègent les droits d’autrespersonnes, ces professionnels sont enbutte à des actes de harcèlement etd’intimidation ; ils sont agressés, enle-vés, espionnés, placés en résidencesurveillée ; ils sont victimes de disparitionforcée ; ils peuvent être poursuivisau pénal et exclus du barreau.

Dans la nuit du 2 au 3 juin 2009,les avocats Lan Zhixue et Tang Jitianont été arrêtés dans les locaux d’uneONG à Pékin. La police a remis en

liberté Lan Zhixue le 3 juin en find’après-midi, mais Tang Jitian estresté détenu jusque tard dans lasoirée. Une fois relâché, il a été suivipar des policiers, qui l’ont arrêté denouveau vers 2 h 30 le 4 juin. Placésous la garde de plus de 10 agentsdes services de la sécurité intérieure,il a été placé en détention dansplusieurs hôtels situés dans lesdistricts de Haidian et de Chaoyangjusqu’à sa remise en liberté, le 7 juinvers 19 heures.

Le 13 mai 2009, plusieurs fonc-tionnaires de la police du district deJiangjin, à Chongqing, ont passé àtabac deux avocats de Pékin qui setrouvaient chez un client et les ontemmenés, menottés. Âgé de soixante-six ans, le père du client de Zhang Kaiet Li Chunfu, un adepte du mou-vement spirituel interdit du Fa LunGong, était mort subitement le 28 janvier 2009 alors qu'il était détenudans le camp de rééducation par letravail de Xishanping, à Chongqing.

Le 13 avril 2009, deux autresavocats de Pékin, Cheng Hai et ZhouPeng, ont été agressés par au moinsquatre personnes se réclamant d’uneagence gouvernementale chargée decoordonner les fonctions de la policeet des tribunaux à Chengdu (provincedu Sichuan). Ces attaques se sont

produites alors qu’ils se rendaient àun rendez-vous avec la famille d’unde leurs clients.

RENTRER DANS LE RANG OUÊTRE RADIÉ DU BARREAULa législation chinoise prévoit leréexamen annuel de l’autorisationd’exercer accordée aux avocats et auxcabinets juridiques. Les critères et leprocessus d’évaluation sont établis parl’administration au niveau local. À Pékin,par exemple, l'examen comporte septvolets, dont un, très général, qui permetau Barreau de Pékin, contrôlé par lesautorités, de décider de manièrearbitraire si un avocat satisfait aux critèresou non.

Au 31 mai 2009, au moins 18 avocatsspécialisés dans la défense des droitshumains n’avaient pas obtenu uneréponse positive lors de l’évaluationannuelle. Les avocats qui ne détiennentpas l’autorisation requise n’ont pas lapleine capacité de représenter lesvictimes de violations des droits humainsqui cherchent à obtenir justice etréparation.

Les raisons avancées par lesautorités pour expliquer le refus d’octroide l’autorisation annuelle n’avaient rien àvoir avec le respect des règles de laprofession. Le fait d’avoir réclamél'élection démocratique des membres du

comité exécutif du barreau de Pékin oul’acceptation d'affaires d’intérêt généralsans en référer au bureau local duministère de la Justice figurent parmi lesmotifs de refus de renouvellement del’autorisation d’exercer.

AGISSEZVeuillez écrire au ministère chinois de la Justice pour demander que la Chine fasse en sorte que les critères et les procédures appliqués pour le renouvellement de l’autorisation d'exercer des avocats soient transparents et ne concernent que les compétences et le respect des règles de laprofession. Engagez le ministère de la Justice et le gouvernement chinois à protéger le droit des avocats à mener à bien leur travail sans être harcelés ni persécutés, et sans faire l’objet de violences ni craindre des poursuites pénales.

Veuillez écrire au Ministre de la Justice de la République populaire de Chine : WU Aiying BuzhangSifabu10 Chaoyangmen NandajieChaoyangquBeijingshi 100020République populaire de ChineFax : +86 10 65292345Courriels : [email protected]

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LE FIL[ AOÛT/SEPT 09 ]

COUP DE PROJECTEUR.CHINE : LES AUTORITÉS S’EN PRENNENT AUX AVOCATS QUI DÉFENDENTLES DROITS HUMAINSLES AUTORITÉS CHINOISES CONTINUENT DE S'EN PRENDRE AUX AVOCATS ET AUX CABINETS JURIDIQUES QUI TRAVAILLENT SUR DES DOSSIERS DE VIOLATIONS DESDROITS HUMAINS. AGISSEZ MAINTENANT POUR QUE LE GOUVERNEMENT CHINOIS PROTÈGE LE DROIT DES AVOCATS À EFFECTUER LEUR TRAVAIL.

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Des avocats manifestent à Pékin pour soutenir leurs confrères, Li Chunfu et Zhang Kai (mai 2009).

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LE TRAVAIL DE PRESSION ESTEFFICACE : ISRAËL RÉVÈLEL’EMPLACEMENT DE BOMBES ÀSOUS-MUNITIONSL’armée israélienne a lancé près d’unmillion de bombes à sous-munitionsdans le sud du Liban lors du conflitopposant Israël au Hezbollah en 2006.En mai 2009, sous l'effet de pressionsinternationales, les autorités israéliennesont finalement remis aux Nations uniesdes coordonnées et des cartes montrantles lieux exacts où ces armes ont étélarguées.

Des vies seront sans doute sauvéesgrâce à ces informations. Les zonesd’habitation et de culture dans le sud duLiban étaient jonchées de près de quatremillions de sous-munitions dont beau-coup n’avaient pas explosé.

Depuis le cessez-le-feu du 14 août2006, au moins 31 civils, dont septenfants, ont été tués par des enginsn’ayant pas explosé. Des explosionssimilaires ont causé la mort de quatorzeautres personnes : démineurs spécialisésde l’armée libanaise, membres de la forcede maintien de la paix de l’ONU dans lesud du Liban et soldats chargés dudéminage. Il y a eu environ 200 blessés.

Le Centre de coordination de la lutteantimines des Nations Unies, basé dansle sud du Liban, analyse actuellement lesdonnées fournies par Israël. Ceséléments, s’ils s’avèrent précis etcomplets, aideront le Centre à sécuriserles zones touchées.

L’ONU a maintes fois demandé àIsraël de lui remettre des cartesindiquant précisément les empla-cements où son armée a largué desbombes à sous-munitions. Lesmembres d’Amnesty International sesont également mobilisés pour inciterIsraël à fournir ces cartes et d’autresdocuments indiquant exactement oùces bombes se trouvent.Pour en savoir plus sur l’action d’Amnesty International à ce propos, rendez-vous sur notre site Internet : http://snipr.com/kuwh2Vous trouverez davantage d’informations à l’adresse suivante : www.maccsl.org/

JOURNÉE MONDIALE CONTRELA PEINE DE MORTLa Coalition mondiale contre la peinede mort, dont Amnesty Internationalfait partie, organisera des actionslocales partout dans le monde le10 octobre 2009, lors de la Journée

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LE FIL[ AOÛT/SEPT 09 ]

LE SAVIEZ-VOUS ?

AMNESTY INTERNATIONAL est un mouvement mondial regroupant2,2 millions de personnes dans plus de 150 pays et territoires quiluttent pour mettre fin aux atteintes graves aux droits humains.La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacunpeut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclarationuniverselle des droits de l’homme et dans d’autres textesinternationaux relatifs aux droits humains.

LE SAVIEZ-VOUS ? mondiale contre la peine de mort.Cette année, elle aura pour thème« Éduquer à l’abolition ». Vous trouverez de plus amples informations sur le site de la coalition www.worldcoalition.org et dans le prochainnuméro du Fil.

URGENT : OUVREZ LES PORTESDES CAMPS AU SRI LANKATrois cent mille personnes déplacées parles combats au Sri Lanka sont désormaisretenues par le gouvernement dans desconditions qui s’apparentent à celles decamps de détention. Elles ne bénéficientni d’une protection adaptée, ni denourriture et d'eau en quantitéssuffisantes, pas plus que de soinsmédicaux dignes de ce nom. Ayantsurvécu à des semaines de combatsintensifs, nombre de ces personnes sontgrièvement blessées, sous-alimentées ettraumatisées.

Elles ne peuvent quitter ces camps,où les conditions de vie ont été décritescomme déplorables par Ban Ki Moon, lesecrétaire général des Nations unies.

Vous pouvez les aider. Allez sur Internet et agissez dès maintenant. Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse suivante : http://crisis.amnesty.org

En Turquie, les réfugiés et deman-deurs d’asile ont énormément dedifficultés à bénéficier de soins desanté, à disposer d'un logementconvenable, à suivre des études et àoccuper un emploi. De stricteslimitations et les frais nécessaires pourfaire renouveler leur permis de séjouret obtenir d'autres documents lesempêchent de jouir pleinement deleurs droits économiques et sociaux.Veuillez signer cette carte postale etl’envoyer au Premier ministre turc,Recep Tayyip Erdogan, afin de luidemander de supprimer les fraisrelatifs au permis de résidence et lesamendes afférentes. Si vous souhaitez en savoir plus sur les réfugiés et les demandeurs d’asile en Turquie, rendez-vous sur notre site Internet :http://snipr.com/kx0mm

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Irene Khan, secrétaire générale d’AmnestyInternational, avec des habitantes d'un bidonvillede Nairobi (Kenya, juin 2009).

LES CAMPAGNES D'AMNESTYINTERNATIONAL S’EFFORCENTD’OBTENIR LA JUSTICE ET LA LIBERTÉPOUR TOUS ET DE MOBILISER L’OPINIONPUBLIQUE POUR UN MONDE MEILLEUR,QUE CE SOIT LORS DE CONFLITS TRÈSMÉDIATISÉS OU DANS DES ENDROITSOUBLIÉS DE LA PLANÈTE.

QUE POUVEZ-VOUS FAIRE ?

Dans le monde entier, des militants font la preuve qu’il estpossible de résister aux forces qui bafouent les droitshumains. Rejoignez ce mouvement mondial. Combattez lesmarchands de peur et de haine.

� Adhérez à Amnesty International et participez, au seind’un mouvement mondial, à la lutte contre les atteintesaux droits fondamentaux. Vous pouvez nous aider àchanger les choses.

Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix.

Je désire recevoir des renseignements complémentaires sur les conditionsd’adhésion à Amnesty International.

NOM

ADRESSE

PAYS

ADRESSE ÉLECTRONIQUE

Veuillez retourner ce formulaire au bureau d'Amnesty International devotre pays.

Vous trouverez la liste complète des bureaux de l’organisation dans lemonde à l'adresse ci-dessous : www.amnesty.org/fr/worldwide-sites

S’il n’existe aucun bureau d’Amnesty International dans votre pays,vous pouvez adhérer en tant que membre international et rejoindre lacommunauté en ligne des membres internationaux.

Pour ce faire, rendez-vous à l’adresse suivante : www.amnesty.org/fr/joinoù vous aurez la possibilité de consulter des informations relatives àl’adhésion et de vous inscrire en ligne (en arabe, anglais, espagnol etfrançais).

Ou bien écrivez à cette adresse :Online Communities Team, Amnesty International, Peter BenensonHouse, 1 Easton Street, Londres WC1X 0DW, Royaume-Uni

Pour devenir membre international, vous devez vous engager àrespecter le Code de conduite des membres internationaux.Ce Code est disponible (en arabe, anglais, espagnol et français)à l’adresse suivante : www.amnesty.org/fr/code-of-conduct

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DISPARUSFASIAL FARAZ, PAKISTAN, BACHIR MOUTSOLGOV, RUSSIE, ALBION KUMNOVA, KOSOVO, EBRIMA MANNEH,GAMBIE, FARAJI MUHAMMED SALEM BEH-BREIKA, MAROC, IBRAGUIM GAZDIEV, RUSSIE, JORGE JULIOLOPEZ, ARGENTINE, ANA JULIA MEJIA RAMIREZ, SALVADOR, SALAH SAKER, ALGÉRIE, JEAN DIANDY,SÉNÉGAL, BISHNU PUKAR SHRESTHA, NÉPAL

MASOOD AHMAD JANJUA, PAKISTAN, TANIOS CAMILLE AL HABER, SYRIE, ALAIDE FOPPA,GUATEMALA, ALEXIS ÉTIENNE DIATTA, SÉNÉGAL, AMINAT DOUGAÏEVA, RUSSIE, USAMAFAKHRI MUSTAFA BZUR, SYRIE, PUSHPARAJAH KANDAIAH, SRI LANKA, MILAN NEPALI,NÉPAL, JIHAD GEORGE EID, SYRIE, ASTER FISSEHATSION, ÉTHIOPIE, ARNOLDO XI,GUATEMALA, ALE SURESH MAGAR, NÉPAL, ANTOINE NIAFOUNA, SÉNÉGAL, BEKIMBUNJAKU, KOSOVO, NUHA NAIM ALI, SYRIE, HAKIM CHERGUIT, ALGÉRIE, JESÚS PIEDRAIBARRA, MEXIQUE

KIRUBAKARAN GIANESALINO YAM, SRI LANKA, BOULAT TCHILAÏEV,RUSSIE, JAMES BALAO, INDONÉSIE, JAFAR SADDIQ HAMZAH,INDONÉSIE, GRATIEN RUHORAHOZA, RWANDA, ALI LAKHDAR-CHAOUCH,ALGÉRIE, WAFA FAHMI ALI ABIDAT, SYRIE, MAYRA ANGELINAGUTIERREZ HERNANDEZ, GUATEMALA, ABDELKRIM ARIBI, ALGÉRIE,GOPALAPILLAI JEYARATNAM, SRI LANKA, IMAD IBRAHIM ABD AL HADIHAMAD, SYRIE, SARANI MANGA BADIAN, SÉNÉGAL, SRI JEGAM KANDIAH, SRI LANKA, MUNZIR SHARIF QASIM NAZAL, SYRIE,HOUCINE EL MANOUZI, MAROC, DOUIA GAT BENAZIZA, ALGÉRIE,MOÏSE NDOYE DIATTA, SÉNÉGAL, TOUFIK BELMOKHTAR, ALGÉRIE,RUBÉN GUILLERMO JURADO ARMENDÁRIZ, MEXIQUE,KETHESWARAN KATHIVAVETPILLAI, SRI LANKA

PAGE 2 (DE GAUCHE À DROITE, EN PARTANT DU HAUT

PAGE 3 (DE GAUCHE À DROITE, EN PARTANT DU HAUT)

PAGE 4 (DE GAUCHE À DROITE, EN PARTANT DU HAUT)

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Birtukan Mideksa, qui purge une peine deréclusion à perpétuité après révocation d’unegrâce accordée à la mi-2007, est actuellementplacée à l’isolement. Elle a été déclarée coupabled’avoir codirigé des manifestations dénonçant lesrésultats de l’élection de 2005 au cours desquellesquelque 187 manifestants et au moins sixpoliciers ont été tués. Elle a été condamnée en2006, ainsi que d’autres dirigeants del’opposition, des journalistes et des défenseursdes droits humains.

À la mi-2007, la majorité des personnesreconnues coupables lors de ce procès, dontBirtukan Mideksa, ont signé des lettres d’excuseset ont ensuite été graciées, puis libérées.Cependant, les conditions exactes de cette grâcedemeurent floues.

En novembre 2008, Birtukan Mideksa aévoqué lors d’une réunion publique en Suède les

négociations ayant conduit à sa libération,notamment la lettre d’excuses qu’elle avait signée.Dès son retour à Addis-Abeba, le gouvernementéthiopien lui a donné trois jours pour revenir surses déclarations, ce qu’elle a refusé de faire. Ellea été de nouveau arrêtée le 28 décembre. La grâcequi lui avait été octroyée a été annulée et sa peinede réclusion à perpétuité a été rétablie.

Elle est actuellement incarcérée dans unecellule dont la superficie serait de deux mètrescarrés et où la chaleur est souvent insupportable,selon d'anciens détenus. Certes, il lui est parfoispermis de recevoir la visite de sa fille de quatreans, de sa mère et de sa sœur, mais son isolementn’en est pas moins presque complet ; dès lors,Amnesty International craint qu’elle ne soitsoumise à des mauvais traitements. L’orga-nisation la considère comme une prisonnièred'opinion.

La Commission européenne pourrait user deson influence considérable auprès du gou-vernement éthiopien afin de réclamer la libérationde Birtukan Mideksa.

Merci d’écrire à Louis Michel, commissaireeuropéen au Développement et à l'Aidehumanitaire, en lui demandant de déployertous les moyens diplomatiques auprès dugouvernement éthiopien pour qu’il libèreBirtukan Mideksa immédiatement et sanscondition. Envoyez vos appels à :

Louis MichelCommissaire européen auDéveloppement et à l'Aide humanitaireBerlaymont 10 / 1651049 BruxellesBelgique

DISPARITION D’UNSCIENTIFIQUE

PAKISTAN ATIQ-UR REHMAN

ÉTHIOPIE BIRTUKAN MIDEKSA

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RÉCLUSION ÀPERPÉTUITÉ POURUNE DÉFENSEUREDE LA DÉMOCRATIE

©AmnestyInternational

©AmnestyInternational

ARABIE SAOUDITE SULIAMON OLYFEMISuliamon Olyfemi, ressortissant nigérian, pourraitêtre exécuté à tout moment en Arabie saoudite, àl’issue d’un procès inique. Il a été appréhendé enmême temps qu'un grand nombre d’Africains enseptembre 2002, à la suite du décès d’un policierqui serait mort lors d’une altercation avec destravailleurs migrants. Il a toujours clamé soninnocence.

Après son arrestation, on lui a fait apposer sesempreintes digitales sur des documents rédigés enarabe, une langue qu’il ne comprend pas. Il estpossible que ces empreintes aient tenu lieu designature, et que les documents aient été utiliséscomme éléments à charge durant son procès. Lesaudiences elles-mêmes se sont tenues en arabe,sans que des services d'interprétation ou detraduction ne lui soient fournis. Suliamon Olyfemin'a bénéficié d'aucune assistance juridique et, à lafin 2004, il a été condamné à mort.

En 2007, la Commission saoudienne desdroits humains a annoncé que la peine de mortprononcée contre Suliamon Olyfemi avait étéconfirmée par la Cour de cassation et ratifiée parle Conseil judiciaire suprême. Suliamon Olyfemia donc épuisé toutes les voies de recourspossibles et risque d’être exécuté à toutmoment. Amnesty International estparticulièrement préoccupée par sa situation,après la récente exécution de cinq hommes,parmi lesquels un citoyen tchadien dontAmnesty International avait exhorté lesautorités saoudiennes à commuer la peine. Aumoins 48 personnes, dont 15 ressortissantsétrangers, ont été exécutées depuis le début de,’année 2009 en Arabie saoudite.

Merci d’écrire au chef de l’État, le roi Abdullahd’Arabie saoudite, afin de le prier de commuer

la condamnation à mort de Suliamon Olyfemi.Veuillez également écrire aux autoritésnigérianes afin de leur demander d’évoquer cecas avec leurs homologues saoudiens.Envoyez vos appels à :

King Abdullah of Saudi ArabiaOffice of His Majesty The KingRoyal Court - Riyadh - Arabie saouditeFormule d’appel : Your Majesty, / Sire,(Votre Majesté, dans le corps du texte)

His Excellency Oluyemi AdenijiMinister of Foreign AffairsMinistry of Foreign AffairsMaputo Street, Zone 3, Wuse DistrictPMB 130 - Abuja, Federal Capital TerritoryNigeriaSalutation: Your Excellency,/ Monsieur le Ministre,

UN TRAVAILLEURMIGRANT RISQUED’ÊTRE EXÉCUTÉ

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Le 25 juin 2004, Atiq-ur Rehman, un scientifiquetravaillant pour la Commission pakistanaise àl’énergie atomique, est parti acheter de quoipréparer un repas pour les invités de son mariage.Il devait se marier dans la journée mais n’estjamais rentré chez lui. Selon la police, il est endétention sous la responsabilité d’un service derenseignement.

Fin 2001, le Pakistan s’est associé à la« guerre contre le terrorisme » menée par lesÉtats-Unis. Depuis, des centaines de personnessoupçonnées de participation à des activitésterroristes ont fait l’objet d'arrestationsarbitraires et ont été incarcérées dans des lieuxde détention secrets. Soustraits à la protection dela loi, ils ne peuvent rencontrer ni leurs prochesni leurs avocats, ne sont présentés à aucune

instance judiciaire, et risquent la torture etd'autres mauvais traitements. Lorsque la familled’Atiq-ur Rehman s’est adressée à la policelocale, on lui a dit qu’elle ne pouvait déposer uneplainte. Il a donc été porté disparu. Il semble quela police n’ait pas mené d’enquête sur cettedisparition. Divers responsables ont reçu sesproches mais se sont contentés de les orientervers un autre service. Des militaires de haut rangleur ont conseillé de se taire et d’éviter de fairedu bruit autour de l’affaire ou d’ouvrir uneprocédure judiciaire.

En juin 2006, sa famille a adressé une requêteen habeas corpus à la haute cour de Lahore. Lorsd’une audience devant la Cour suprême, le 11 mai2007, le substitut du procureur général a déclaréqu'Atiq-ur Rehman était introuvable.

Merci d’écrire aux autorités pakistanaisesafin de les inviter à informer la familled’Atiq-ur Rehman du lieu où il se trouve.Précisez qu’il doit être libéré dans les plusbrefs délais, à moins qu’il ne soit inculpéd’une infraction dûment reconnue par la loiet jugé dans le cadre d’une procédureéquitable. Envoyez vos appels au Premierministre pakistanais : .................................

Prime Minister GilaniPakistan SecretariatConstitution AvenueIslamabad - PakistanFax : +92-519213780Formule d’appel : Dear Prime Minister,/ Monsieur le Premier ministre,Fax: +92-519213780

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Daka Asani, membre de la minorité rom duKosovo, a été enlevé au marché d'Urosevac/Ferizajle 1er août 1999. En 2000, sa dépouille a étéexhumée d’une tombe anonyme près de Pristina.Les restes mortels de 176 autres personnes -Albanais du Kosovo, Serbes et Roms - ontégalement été retrouvés sur ce site.

Le corps de Daka Asani a été identifié grâceà des échantillons d’ADN fournis par sa famille.Sa dépouille a été remise à ses proches le1erdécembre 2006. Il leur a été indiqué qu’il avaitsuccombé à de multiples blessures par balles àla tête et au torse.

Il s’agit d’un des milliers de cas dedisparition forcée et d’enlèvement qui ont eu lieuau moment du conflit armé de 1999 au Kosovo.Quelque 3 000 Albanais du Kosovo ont disparu

aux mains des autorités serbes, et environ800 Serbes et Roms ont été enlevés par l'Arméede libération du Kosovo (UÇK). La Missiond'administration intérimaire des Nations uniesau Kosovo (MINUK) a initialement été chargéed’enquêter sur les cas de disparition forcée etd’enlèvement. Sous l’effet de pressions exercéespar Amnesty International, la MINUK a ouvertdes enquêtes sur plusieurs cas. En décembre2008, la mission de police et de justice del’Union européenne, connue sous l’appellationEULEX, a repris les rênes des enquêtes et despoursuites relatives aux crimes de guerrecommis au Kosovo.

Malgré les demandes répétées de safamille, l’enlèvement et la mort de Daka Asanin’ont jamais fait l’objet d’une enquête.

Merci d’écrire au chef de la mission EULEX afinde demander que l’enlèvement et la mort deDaka Asani donnent lieu à une enquête dans lesmeilleurs délais, et que les responsablesprésumés soient traduits en justice. Envoyez vosappels au chef d’EULEX au Kosovo :

Head of EULEX KosovoYves de KermabonSt. Mbreteresha Teuta 21Tauk Bahqe, Road to GermiaP.O. Box 268PristinaKosovoFax : +381 38 513 9333Courriers électroniques : [email protected] d’appel : Monsieur

ENLEVÉ ET TUÉ

©DR

DES DÉFENSEURSDES DROITSHUMAINS MENACÉS

COLOMBIE MOVICE

BOSNIE-HERZÉGOVINE TOMISLAV MATANOVIĆ

Tomislav Matanovic, Croate, prêtre catholique dePrijedor (Bosnie-Herzégovine), a été arrêté par lapolice locale le 24 août 1995. Il a passé la nuitdans un poste de police, puis a été ramené chezses parents le lendemain. Il a été assigné àrésidence avec son père Josip et sa mère Bozena.Tous trois sont restés en détention sous la gardede policiers jusqu’au 19 septembre, date à laquelleils ont été conduits au poste de police d’Urije. Ilsont ensuite fait l’objet d’une disparition forcée.

En septembre 2001, les restes de trois corpsmenottés ont été retrouvés au fond d’un puits dansle village de Biscani. Des tests médicolégaux ontrévélé qu’il s’agissait de Tomislav Matanovic et deses parents. Ils avaient été tués par balles, lescoups de feu ayant été tirés depuis une faible

distance et, selon les tests balistiques, par desarmes policières. Les menottes retrouvées sur cescorps étaient également du type de cellesqu'utilise la police, ce qui donne à penser que lesauteurs de l’exécution extrajudiciaire desMatanovic étaient des policiers.

Onze policiers font actuellement l’objet d’uneenquête. Il aurait été établi que ce sont les dernièrespersonnes ayant vu la famille Matanovic en vie.

Plus de dix ans après la fin de la guerre enBosnie-Herzégovine, au moins 13 000 personnessont toujours portées disparues. Dans nombre decas, il s’agit de disparitions forcées. Les auteursde ces actes sont des militaires, des policiers etdes groupes paramilitaires impliqués dans laguerre de 1992-1995.

Merci d’écrire au procureur général afin del’engager à conclure dans les meilleurs délais,en collaboration avec le ministère del’Intérieur, l’enquête sur le meurtre deTomislav Matanovic et de ses parents, et àdéférer les responsables à la justice. Envoyezvos appels au procureur général de laRepublika Srpska :

Chief Prosecutor of Republika SrpskaAmor BukicVladike Platona bb78000 Banja LukaBosnie-HerzégovineFax : +387 51 316 168Courriers électroniques : [email protected]

MEURTRE D’UNPRÊTRE ET DESA FAMILLE

©AAP/PAPhoto/William

FernandoMartinez

©DR

Le Mouvement national des victimes de crimesd’État (MOVICE) est une coalition rassemblantplus de 200 organisations non gouver-nementales de défense des droits humains etorganisations à vocation sociale. Créé en 2004,le MOVICE milite afin d’obtenir vérité, justice etréparations pour les innombrables victimes deviolations des droits humains perpétrées par lesforces de sécurité et les groupes paramilitairesau cours du très long conflit armé dont laColombie est le théâtre. Les forces de sécurité etles paramilitaires sont toujours aux prises avecles groupes de guérilla.

Le 7 mai 2009, un tract signé par un groupeparamilitaire a été diffusé à Bogotá. On y trouvaitune liste de personnes à qui il était ordonné dequitter le secteur sous peine de mort. Desorganisations, dont plusieurs appartenaient auMOVICE, étaient également ciblées.

Le 11 mai 2009, la fille d’Aída Quilcué,dirigeante d’une organisation de défense des droitsdes indigènes faisant partie du MOVICE, a été miseen joue par un homme armé devant son domicile.Ces faits se sont produits après une interventiond’Aída Quilcué devant le Conseil des droits del'homme des Nations unies au sujet des violationsdes droits des peuples autochtones. Son époux,Edwin Legarda, a été tué par des militaires dansdes circonstances controversées en décembre 2008.

Des listes de militants et d'organisations dedéfense des droits humains, dont des membres deMOVICE, figuraient dans des dossiers des servicesde renseignement militaire découverts dans lesdépartements du Caquetá et d'Antioquia en mai2009. Ces listes étaient censées répertorier desindividus ou groupes liés au mouvement deguérilla des Forces armées révolutionnaires deColombie (FARC). La Corporation juridique

« Liberté », une organisation membre du MOVICEbasée à Medellín, et Domingo Emilio Pérez Cuellar,président du MOVICE dans le Caquetá, faisaientégalement partie d’une des listes.

Merci d’écrire aux autorités afin de lesexhorter à prendre des mesures efficacespour la protection des membres du MOVICE.Demandez l’ouverture immédiate d’enquêtessur les attaques visant les défenseurs desdroits humains en Colombie.Envoyez vos appels au président colombien :

Señor Presidente Álvaro UribePresidente de la RepúblicaPalacio de NariñoCarrera 8 No.7-26Bogotá - ColombieFax: +57 1 337 5890Formule d’appel : Monsieur le Président,

KOSOVO DAKA ASANI

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«J’AIBESOIN

DESAVOIR

CEQUILUI

ESTARRIVÉ

»TITA

RADILLAMARTINEZ

LES RÉFUGIÉS NE DOIVENT PLUSPAYER DE FRAIS POUR OBTENIR UNTITRE DE SÉJOUR

FAITES LA LUMIÈRE SUR LE SORTDES DISPARUS EN ALGÉRIE

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Monsieur le Président,

Je vous exhorte à mettre à profit votre troisième mandat présidentielpour répondre aux demandes des familles de milliers de victimes dedisparition forcée qui cherchent à faire valoir leur droit à la vérité, lajustice et à des réparations.

Je m’inquiète de ce que certaines dispositions de l’ordonnance06-01 empêchent l’émergence de la vérité sur le sort réservé auxdisparus ainsi que le bon fonctionnement de la justice. Je vousappelle donc à modifier ou à abroger les dispositions concernées,ainsi que l'a recommandé le Comité des droits de l'homme desNations unies en 2007.

À mes yeux, il ne pourra y avoir de véritable réconciliation nationaleconsécutive au douloureux conflit interne des années quatre-vingt-dix que si les autorités algériennes donnent des éclaircissements surle sort des « disparus » et proposent aux familles un recours utile.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de messalutations les plus sincères.

Nom :

Adresse :

Adresse électronique :Amnesty International, Secrétariat international, Peter Benenson House, 1Easton Street, Londres WC1X 0DW, Royaume-Uni. www.amnesty.org

Abdelaziz BouteflikaPrésident de la République algériennePrésidence de la RépubliqueEl MouradiaAlgerAlgérie

Index:MDE28/005/2009

Photo : Un couple algérien manifeste avec les familles de disparus à Relizane,dans l’ouest de l’Algérie, en novembre 2000 © Amnesty International

MonsieurlePrésident,

En1974,RosendoRadillaaétévictimed'unearrestation

illégaleetd'unedisparitionforcéeàAtoyac,dansl’Étatde

Guerrero.Ilétaitalorsâgédesoixanteans.

Lesautoritésmexicainesn’ontjamaiséclaircicequiétait

arrivéàRosendoRadillaetn’ontjamaisobligéles

responsablesprésumésdesadisparitionàrendredes

comptes.Enquêtedejustice,safamilleasoumisl’affaire

àlaCourinteraméricainedesdroitsdel'homme.Une

décisiondoitêtrerenduecetteannéeàcesujet.

Jevousengageàfaireensortequetouslesobstacles

empêchantcettefamilled’accéderpleinementàlavérité,

àlajusticeetàdesréparationssoientéliminésetàceque

denouvellesmesuressoientprisesdanslebutd’élucider

cecas.

Jevousexhorteégalementàveilleràcequevotre

gouvernementrespectel’obligationqueluiimposeledroit

internationalrelatifauxdroitshumainsenmettantfinà

l'impunitépourlesviolationsgravesdesdroitshumains.

Veuillezagréer,MonsieurlePrésident,l'expressiondemes

salutationslesplussincères.

Nom

:

Adresse:

Adresseélectronique

:

AmnestyInternational,Secrétariatinternational,PeterBenensonHouse,

1EastonStreet,LondresWC1X0DW,Royaume-Uni.ww

w.am

nesty.org

FelipedeJesúsCalderónHinojosa

PresidenteConstitucionaldelosEstadosUnidos

Mexicanos

ResidenciaOficialde"LosPinos",CasaMiguelAlemán

Col.SanMiguelChapultepec

MéxicoD.F.,C.P.11850

MEXIQUE

Index:AMR41/034/2009

Photo:Tita

RadillaMartinez,filledeRosendoRadilla.ImageGabriel

HernándezTinajeroprovenantdufilm12.511RadillaCase:AnOpen

Wound

from

Mexico'sDirtyWar.©CMDPDH/WITNESS

QU’EST-ILAR

RIVÉ

ÀRO

SEND

ORA

DILLA?

¿QUE

LESU

CEDIÓARO

SEND

ORA

DILLA?

SeñorP

residente:

En1974,RosendoRadillafuedetenidoilegalmenteyvíctimade

desapariciónforzadaenAtoyac,estadodeGuerrero.Enaquel

entoncestenía60años.

Lasautoridadesmexicanasnohanesclarecidonuncalasuertede

RosendoRadillanihanhechorendircuentasantelajusticiaalos

responsablesdesudesaparición.Buscandojusticia,sufamilia

llevóelcasoantelaCorteInteramericanadeDerechosHumanos.

SeesperaqueesteañolaCorteemitaunfallosobreelasunto.

Quisieraacordarlequeseaseguredequeseretirantodoslos

obstáculosquepudieranimpedirquelafamiliadeRosendo

Radillatengaplenoaccesoalaverdad,lajusticiaylas

reparaciones,yqueseadoptaránaccionesrenovadaspara

resolverelcaso.

Leinstoademásaqueseaseguredequesugobiernocumplelas

obligacionesinternacionalesquetienecontraídasenmateriade

derechoshumanosalobjetodeacabarconlaimpunidadporlas

violacionesgravesalosderechoshumanos.

Atentamente,

Nombre

Dirección

Correo-e

Photo : Un demandeur d’asile soudanais montrant son titre de séjour, mars 2008.© Amnesty InternationalAmnesty International, Secrétariat international, Peter Benenson House,1 Easton Street, Londres WC1X 0DW, Royaume-Uni. www.amnesty.org

Recep Tayyip Erdoğan, Premier ministreBureau du Premier ministreBaşbakanlık06573 AnkaraTurquie

Index:EUR44/002/2009

LES RÉFUGIÉS NE DOIVENT PLUS PAYER DEFRAIS POUR OBTENIR UN TITRE DE SÉJOURMonsieur le Premier ministre,

Je suis préoccupé(e) par le fait que les demandeurs d’asile et lesréfugiés vivant en Turquie ne jouissent pas de l’ensemble de leurs droitséconomiques et sociaux. De graves restrictions les empêchent d'exercerleurs droits à la santé, à un logement convenable, à l’éducation et àl’emploi.

Dans un premier temps, je vous prie instamment de supprimer les fraisd’obtention des titres de séjour et les amendes qui y sont liées, afin depermettre aux demandeurs d’asile et aux réfugiés de bénéficier de leursdroits sociaux.

Sayın Başbakan,

Türkiye’deki sığınmacı ve mültecilerin, ekonomik ve sosyal haklaraerişememeleri beni kaygılandırmaktadır. Ciddi bir takım kısıtlamalarnedeniyle, sığınmacı ve mülteciler sağlık, barınma, eğitim ve çalışmahaklarından yararlanamamaktadırlar.

Bir ilk adım olarak, sizi sığınmacı ve mültecilere uygulanan ikametharcı ve ilgili cezai ücretleri kaldırmaya, sığınmacı ve mültecilerinsosyal haklarına erişimlerini sağlamaya davet ediyorum.

Saygılarımla,

Nom :

Pays :