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poster inédit de Bruce Lee . revue mondiale d'Arts Mar 318 - décembre 2003-29e année Reportage exclusif a Tokyo Mondial de Kyokushinkaï « Les Gladiateurs} du Karaté PIEDS-POINGS MUAY THAÏ : Kamel Jemel - Johnny Catherine, retour sur un K.O. extraordinaire. C3 CO CO LO

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poster inédit de Bruce Lee

. revue mondiale d'Arts MarN° 318 - décembre 2003-29e année

Reportage exclusif a TokyoMondial deKyokushinkaï «Les Gladiateurs}du Karaté

PIEDS-POINGS

MUAY THAÏ : Kamel Jemel - Johnny Catherine,retour sur un K.O. extraordinaire.

C3CO

COLO

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mm

Taekwondo Les sélections olympiques arrivent : portrait deMickaël Borot, les secrets de l'école coréenne... p.70

Evénement Plongez dans leChampionnat du monde deKyokushinkaï. p.20

Savoir-faire Henry Plée révèlele secret des Katsu. p.34

Trajectoire Alain Hoquet,mémoire vivante de l'Aïkido.p.52

K-i Tous les candidats au titrede "Kïng des Kings". p.96

Muay Thaï Un gala digne dela grande époque à St-Ouenp.106Karaté Bushido/décembre 2003

Bruce Lee + Le samouraï

Éditeur : Européenne de Magazines, 44, avenue George75008 PARIS. Tél. : 01 49 52 14 00. Fax : 01 49 52 14 44.

-f H site lnternet : http://www.karatebushido.co.Karaté-Bushido N°318 - Décembre 2003Printed in FrancePhotos couverture : Samouraï (J. Vayriot) (remerciemenJudogi et Sylvain Guintard), Kyokushinkaï(L. MauchienPoster Bruce Lee (Ag. mercredi)

4. Zooms8. Courrier des lecteurs10. Edito12. Panorama des Arts Martiaux14. Stages16. ShoppingÀ l'approche de Noël, les meilleures idées de cadeaux.

18. Club Bruce Lee20. ÉvénementLe Championnat du monde de Kyokushinkaï à Tokyo.

30. Grand MaîtreKeïgo Abe, 9e dan J.K.A., fondateur de la J.S.K.A..

34. HistoireLes champions légendaires des Arts Martiaux.

40. DossierLe samouraï, le plus mythique des guerriers.

48. Savoir faireComment ranimer quelqu'un grâce aux Katsu.Extraits du dernier livre d'Henry Plée.

52. TrajectoireAlain Floquet, le pionnier de l'Aïkibudo.

58. Le club du moisL'École de Taekwondo d'Hubert Sinègre à Aubagne.

68. La chronique d'Henry Plée70. TaekwondoTout sur les sélections olympiques (4-7 décembre).

80. Kung FuAu coeur des Championnats du monde à Macao.

86. KaratéLes Championnats du monde Cadets et Juniors à Marse

89. KaratéLa saison redémarre avec la Coupe de France.

90. KaratéRevivez la dernière étape de la Golden League.

92. CinémaLa chronique de Manu Lanzi.

96.K-1Présentation de la grande finale et interview de Cyril Abic

10Q.MuayThaï\a explosif à l'île de la Réunion.

106.MuayThaïChocs de titans et ambianceélectrique à St-Ouen.

11 p. ChampionKarim Saada fait un retouren force.

114. Panorama du contact122. Les adresses

Le prochainnuméro de

Karaté Bushidoparaîtra le 26

décembre

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DOSSIE

LES SAMOURAÏSCette armure est une répliqued'une armure originale du 16e

siècle de Kuki Yoshitaka, amiraldu Shogun Nobunaga. Elle à étéréalisée par Sylvain Guintard auterme de 300 heures de travail.

Samouraï ! Un mot qui résonne dans la conscience collective despeuples et qui fait irrésistiblement songer à ce guerrier courageux,héros des hauts faits d'armes du Japon médiéval, maniant le sabrecomme personne et prêt à mourir pour son idéal. Certes la légendeest restée, mais qu'en fut-il exactement ? Les réponses de KaratéBushido.

Dossier réalisé par la rédaction

Karaté Bushido/décembre 2003

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DOSSIER

LES SAMOURAÏS

Ces quatre samouraïs furent parmi les premiers et lesderniers à être photographiés. C'était à la fin du 19e

siècle. Chacun d'entre eux porte les deux sabres,symboles de la classe guerrière du Japon féodal.

Ce samouraï tient dans sa main droite un éventail plié,symbole d'autorité. À droite, on peut distinguer le

fourreau et la poignée de son sabre, très ouvragés, cequi témoigne d'une arme de grande valeur.

Le samouraï était avant tout unmilitaire. Cela signifie que, dans lasociété très hiérarchisée du Japonmédiéval, il appartenait à uneclasse sociale précise appelée

"buké". Les membres de cette classe sonttous des "bushi", terme qui signifielittéralement "homme de guerre"1, le mot"samouraï" lui-même désignant plusprécisément "celui qui sert". En d'autrestermes, le samouraï est le serviteur, levassal d'un seigneur qui lui esthiérarchiquement supérieur.La classe des samouraïs, tous rangsconfondus, dirigea le Japon pendant septsiècles, du 12' au 19e siècle, en faisantrégner sur le pays une loi martiale très durequi s'appliquait à toutes les couches de lasociété, mais aussi à eux-mêmes.Le samouraï de base, si l'on peut dire, étaità la solde d'un chef de clan, à qui il devaitune obéissance absolue. Ce lien particulierde vassalité est un cas unique dansl'histoire des civilisations, puisque lafidélité que le samouraï témoignait à sonseigneur et maître pouvait à tout instantl'entraîner dans la mort. De fait, sa marged'action individuelle était très réduite etson seul souci était de rester fidèle auserment qu'il avait prêté et signé avec sonsang.En tant que membre de la classedirigeante, le samouraï avait de nombreuxdroits sur les membres des autres classes,mais il avait surtout des devoirs envers sessupérieurs. Tous ses faits et gestes étaient

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soumis à une étiquette très stricte quipesait lourdement sur la vie quotidienne.Craint et respecté par toutes les classessociales pour son dévouement à sonmaître, le samouraï était aussi délesté pourson fanatisme et son comportementhautain à l'égard de ceux qui ne portaientpas les armes. Prisonnier de son code deconduite (aujourd'hui connu sous le nomde "Bushido"), le samouraï apparaît auxyeux des observateurs tantôt comme un

Un samouraïétait prêt, àtout instant,à sacrifier savie pour sonseigneurserviteur sans peur et sans reproche,incarnant toutes les qualités humaines,tantôt comme une victime pathétique,manipulée par des chefs cupides etambitieux.Il existe plusieurs exemples de ce que lavie de samouraï pouvait avoir d""extrême".Une loi autorisait tout guerrier à punir sur

le champ, c'est-à-dire à tuer, toutepersonne qui lui aurait manqué de respect.C'est ce qu'on appelait : "Le droit decouper et d'abandonner''. Certains filmsde sabre ont ainsi mis en scène unsamouraï croisant sur sa route un paysan.Les deux hommes se dépassent et tout àcoup, on voit le paysan s'écrouler au sol,mort. Le samouraï, estimant qu'il n'a pasété salué selon son rang, a tout simplementdégainé son arme à la vitesse de réclairpour porter un coup fatal. Ce genred'"exploits" tend évidemment à relativiserla valeur morale du célèbre Bushido.

Une machine programmée pour tuerSi le samouraï pouvait, en touteconscience, se livrer à de tels actes, c'estparce que sa propre vision de la mort étaitaltérée, ou du moins conditionnée, par unepratique, traditionnelle au Japon, connuesous les noms de seppuku ou hara-kiri :autrement dit le suicide rituel.Les raisons de commettre le suicide étaientmultiples. À l'origine, il s'agissait d'unepratique effectuée sur le champ de bataillepar les guerriers vaincus qui ne voulaientpas se constituer prisonniers. Puis lesraisons se sont multipliées : manquementau devoir, accompagné d'un sentiment dehonte ou d'échec, etc., le tout à partir d'unedécision personnelle ou d'un ordre émispar un supérieur hiérarchique. Commetous les actes importants de la sociétéjaponaise de l'époque, le seppuku faisaitl'objet d'une véritable cérémonie ; les

Karaté Bushido/décembre 2003

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détails de celle-ci dépendaient du rang decelui qui devait se supprimer.

La fin des samouraïsLa capacité à effectuer sans discussion leseppuku était liée à l'éducation que lesamouraï recevait dès son enfance au seinde son clan natal et au mépris permanentde la mort qui lui était inculqué à tous lesstades de sa vie. Mourir par suicidedevenait, dans certains cas, un honneursuprême : le guerrier prouvait par cet acte

Cette gravure montre deux fantassinsdont l'un vient de trancher la têted'un ennemi.

Attitude nonchalante d'un samouraïen habit traditionnel. Notez les détailsdu fourreau, strié sur toute salongueur.

qu'il était le maître absolu de son destin ;en même temps il donnait la preuve d'unefidélité sans faille à ses engagements (dansle cas d'un suicide ordonné.)

A la fin du 19e siècle, après 700 ans de loimartiale, le Japon entre dans une nouvelleère. Le pouvoir revient entre les mains del'empereur qui décide la création d'unearmée de conscrits. C'est une révolutioncar, jusqu'alors, pour être militaire, il fallaitêtre membre d'une famille de samouraïs,c'est-à-dire appartenir à la classe noble. Àla fin des années 1800, l'empereur abolitles privilèges féodaux, dissout les clans etdes centaines de milliers de samouraïs seretrouvent au chômage. La révolte estinévitable. Elle a lieu en 1877. D'un côté setrouvent les derniers samouraïs,combattant à l'ancienne pour défendre lestraditions d'un Japon qui disparaît ; faceà eux, les nouveaux militaires de l'arméeimpériale, paysans et gens du peupleentraînés selon des méthodes modernesinspirées des armées européennes. Lerésultat est prévisible. Les samouraïs sontexterminés et le Japon basculedéfinitivement dans le modernisme. Maisl'histoire ne s'arrête pas là. Le chef desrebelles est officiellement réhabilitéquelques années plus tard et Ton peut diresans se tromper que, si les samouraïs sontmorts, leur esprit lui, continue desurvivre... |

Michel Maurice

Le samouraï se devait d'être unguerrier complet et de pratiquerles 18 arts martiaux de base

Le Bushido, la voie de l'honneurL

e terme japonais Bushido signifie"Voie du Guerrier". Il désignecommuné-ment le code d'honneurdes samouraïs. Ce code est nettement

influencé par la pensée chinoise diteconfucianiste.On trouve les origines du Bushido dans lesInstructions Domaniales dictées parNagatoki Hojo, puis dans les codes desseigneurs provinciaux (daïmyo) du 16e siècleet enfin dans les écrits de Soko Yamaga(1622-1685), pour lequel "la mission dusamouraï consiste à méditer sur sa condition,à rendre de bons et loyaux services à sonmaître et à se dévouer corps et âme à sondevoir." Convaincu de la supériorité duShinto sur toutes les autres formes dereligions alors présentes au Japon, Yamagacréa l'école Yamaga-ryu dans laquelle ilenseigna sa propre vision de l'art de laguerre.D'autres sources du Bushido sont les BukéSho Hatto (Codes de Conduite des Guerriers,1615), le Budo Shoshin Shu, écrit à la fin du

Karaté Bushido/décembre 2003

17e siècle par Daidoji Yuzan (1639-1730) etle Hagakuré (Caché derrière les feuilles)achevé en 1716 parTsunétomo Yamamoto(1649-1716). En 1899, paraît le célèbreouvrage de Inazo Nîtobé (1862-1933)intitulé "Bushido".Concernant les Buké Sho Hatto, l'articlepremier insistait sur "la pratique à la foisde la littérature et des Arts Martiaux mais,en période de paix, la première prenait lepas sur les seconds. Ainsi, les Tokugawafirent de guerriers samouraïs ignares et maldégrossis d'habiles administrateurs civils."Selon Risuké Otaké, maître de l'écoleTenshin-shoden-katori-shintô-ryu : "Enréalité, la signification du Bushido est defaire quelque chose dans le monde, delaisser quelque chose derrière vous puisd'être capable de rejeter votre corps humainet d'accepter la mort. Mais cette notion estsouvent mal comprise. Il ne s'agitaucunement d'aller simplement au-devantde la mort. Si vous tentez de réaliserquelque chose, que vous échouez et que

vous dites : 'J'ai échoué, je dois me tuer',votre attitude n'a rien de positif. Le Bushidon'a que faire d'une manière aussiirresponsable de concevoir la vie.Si vous avez essayé de faire quelque choseet que vous avez échoué, le Bushido vouscommande aussi de continuer à vivre, mêmedans la honte, s'il est possible que vouspuissiez redresser le tort que vous avezcausé, ou remédier à la situation dont vousêtes responsable.Tel est le véritable Bushido qui fait appel àl'esprit de sacrifice. Le sens de cet esprit desacrifice est que vous vous efforcerez d'aiderles autres ou de faire le bien dans le monde,dut-il vous en coûter la vie. " (Cité dans "LesArts Martiaux, Toutes les disciplines", deReid et Croucher).Les points clés du Bushido, d'aprèsl'ouvrage de Nitobé, sont au nombrede sept: 1. Justice, 2. Courage,3. Bienveillance, 4. Courtoisie,5. Vérité, 6. Honneur, 7. Loyauté H

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DOSSIER

LES SAMOURAÏS

Les 18arts martiauxnécessairesPour remplir à bien leurs missions militaires,les samouraïs se devaient d'être desguerriers bien entraînés. Si la pratique dusabre était la plus prisée et la plus noble,elle n'était pas pour autant la seule et latradition martiale du Japon rapporte que lebon guerrier devait maîtriser au moins 18disciplines de base du combat, les fameux"Bugei-ju-happan" :

1.IAÏ-JUTSU (art de dégainer lesabre).2. KEN-JUTSU (escrime au sabre).3. BO-JUTSU (escrime au bâtonlourd).4. JO-JUTSU (escrime au bâtonléger).5. SO-JUTSU (escrime à la lance).6. NAGINATA-JUTSU (escrime aufauchard).7. KUSARI-JUTSU (combat à lachaîne).8. SHURIKEN-JUTSU (art de lancerles lames).9. BA-JUTSU (équitation).10. YAWARA (combat à mains nues).11. SUIEI-JUTSU (natation martiale).12. KYU-JUTSU (tir à l'arc).13. KUSARI-GAMA-JUTSU (art de lachaîne et de la faucille).14. SENJO-JUTSU (stratégiecollective).15.SANSA-NO-JUTSU (art des'infiltrer dans le camp ennemi).16. YOROI-KUMI-UCHI (grappling enarmure).17. Nagé-teppo-jutsu (explosifs).18. Ho-jutsu (armes à feu). *

Un mythe du cinéma

Tom Cruise, producteurde "The last samouraï",n'est pas le premieracteur américain à

confesser son admiration pourle mythe cinématographiquedes samouraïs. Au début desannées 70, John Wayne, dansune interview à "Timesmagazine", faisait le parallèleentre cette mythologie et celledes héros de la conquête del'Ouest. Marlon Brando etWilliam Holden avaientégalement manifesté leuradmiration pour le Japon médiéval et sesguerriers déchirés entre la justice et ledevoir.Durant des décennies, le cinéma"chanbara" n'a guère été connu en dehorsdes frontières du Japon, à l'exception dequelques films-phares primés dans les plusgrandes manifestations internationales,tels que "Les sept samouraïs"' ou "Lalégende de Musashi1', Oscar 1955 dumeilleur film étranger. C'est au travers dupersonnage charismatique de l'acteurToshiro Mifune que le monde entier adécouvert le visage cinématographique dusamouraï. Mifune a incarné les guerriersdu Japon ancien dans plus d'une dizainede chefs-d'oeuvre absolus du genre, signéspar des cinéastes tels que Kurosawa,Kobayashi, Inagaki ou Okamolo.En Occident, le film le plus diffusé mettantMifune en vedette est le célèbre western"Soleil rouge", dans lequel le samouraïfaisait équipe avec Charles Bronson pourrécupérer un sabre impérial volé par AlainDelon.Si le cinéma samouraï est depuislongtemps passé de mode au Japon, malgré

Le samouraï a été maintes fois porté àl'écran, faisant la gloire du cinémachanbara. Aujourd'hui, on retrouve cemythe dans le film "Zatôichi", mettantnotamment en vedette TadanobuAsano.

le succès du "Tabou" de Nagisa Oshima, etdu récent "Zatôichi" de Takcshi Kitano,son influence est perceptible dans laplupart des productions historiquesaméricaines des vingt dernières années. |

Christophe Champclaux

Et aujourd'hui ?S

i on trouve encore beaucoupd'experts de sabre au Japon ou enOccident, ceux qui continuent deperpétuer la véritable culture des

samouraïs de haut rang sont plus rares. Lessamouraïs étaient des guerriers (bushi) quiavait un emploi : servir leur seigneurféodal. Ils se devaient d'être des expertsd'armes, mais aussi des maîtres en poésiemartiale (wakka), en cérémonie du thé(chado), arrangement floral (ikebana), encalligraphie, en littérature, en danse (celledu théâtre No : No-gaku). Ce samouraï

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n'était pas un passionné (au sens latin duterme) d'Arts Martiaux : pleind'abnégation, de respect et d'obéissance, ilexécutait les ordres de' son seigneur.Ils sont quelques-uns à continuer cetenseignement au Japon liant ensemble lesArts Martiaux, la danse Nô, la calligraphie,le thé et la poésie des "wakka". Ce concepts'appelle Bunpu-Ittaï : arts littéraires etarts martiaux sont un même corps unique !Parmi tous les experts redoutables qu'ilme fut permis de rencontrer au cours demes 23 années de relations avec le Japon,

dont 12 en tant que résident sur leterritoire nippon, seuls quelques-uns ontle droit de porter le titre de samouraï, carils sont pure abnégation, perfectionmartiale, maîtrisant tous les aspects duconcept "Bunpu-ittai".Si parmi eux je ne dois en nommer qu'unau Japon, je citerai une femme-samouraï :Maître Midori-Ukyo Tanaka, futurehéritière de l'école Kukamishin-ryu ! Eten Occident, le Belge menkyo-kaïdenSerge Mol, enseignant de sabre et de Ju-jutsu ancien et auteur d'ouvrages enanglais sur les arts martiaux qui vontdépasser la réputation des ouvrages deDon Draeger ! |

Sylvain Guintard

Karaté Bushido/décembre 2003

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Lessamouraïsc lbres

Au Japon, lesguerriers quidevinrent ensuiteles samouraïs se

nommaient les mononofu.Leur arme de prédilectionn'était pas encore le sabre,mais Tare et les flèches.Parmi les mononofucélèbres, on trouve le princeKamu-Yamato Takéru-no-inikoto, qui allait devenir lepremier Empereur du Japonen 1600 avant J.C. sous lenom de Jimmu Tenno. Au 6e

siècle après J.C., il y eutaussi l'unificateur du Japonqui sonna l'entrée du Paysdu Soleil Levant dans l'èreféodale. l'EmpereurShotoku Tashi, 33e du nom.Shotoku livra bataille contrele clan des mononofu quiétait Shintoïste, alors que luivoulait introduire la cultureoriginaire de Chine, dont leBouddhisme.On peut considérer que lapremière figure légendairede samouraï fut le 1er patriarche du Koppo-jutsu, Otomo Komaro, surnommé '"PaumeDivine'1. Il fomentait un coup d'État contrele puissant Fujiwara lorsqu'il fut dénoncépar les espions de celui-ci. Fujiwara envoyaune escouade de soldats en armure pourl'arrêter. La légende rapporte que les septpremiers guerriers qui voulurent l'attaquerfurent touchés par la paume de Komaroet s'écroulèrent au sol après avoir vomi unflot de sang. Les soldats restants prirentpeur et s'enfuirent. Lorsqu'on retiral'armure des gisants, on s'aperçut qu'ilsportaient tous la trace d'une main rougesur la poitrine alors que leurs vertèbressortaient du dos, l'intérieur du corps enbouillie. C'est ainsi que naquit le mythed'Otomo Komaro.Durant la lutte des Minatomo et des Taïra,deux hommes sont restés particulièrementcélèbres : le moine-soldat MusashiboBenkei et son compagnon de route, le

Karaté Bushido/décembre 2003

Iwami Nangaku (à g.) avec l'un de sesélèves en 1916.

samouraï Minamoto Yoshitsuné. Lalégende raconte que les deux s'enfuirentà travers la montagne, mais la véritablehistoire, celle consignée dans lesmonastères, est tout autre. MinamotoYoshitsuné était le frère cadet deMinamoto Yoritomo, qui luttait pour lepouvoir.

Le mystère d'une mort mise en scèneTrès jeune, avec quatre camarades de lanoblesse, il fut enfermé, consigné à unerésidence surveillée au monastère deKurama. Là, apprenant les arts de laguerre, il fit régner la terreur avec sescondisciples, à tel point que cet endroit futsurnommé "le lieu des Tengu". Yoshitsunéfut assimilé à ce Tengu maléfique quisemait la terreur dans toute la campagneavoisinante. Il avait pour passe-temps decollectionner des sabres pris lors de duelsà ses victimes. Selon la croyance populaire,

Moriheï Ueshiba (à dr.) avec le baron du19efiefdeKuki.

À Minamoto Yoshitsuné,selon la légende, a été sauvédes eaux par les Tengu.

il en voulait cent. Pour cela, il barrait lepassage à tout guerrier fameux qui voulaitfranchir le pont de Gojo à Kyoto, àl'époque l'un des faubourgs de la capitale.Le combat entre Benkei et Yoshitsunéreste célèbre dans les mémoires. On ditque Benkei devint ensuite le compagnonde route de Yoshitsuné. Il s'agit là de laversion réservée au grand public.En fait, Benkei fut détaché par l'empereurpour tuer le rebelle Yoshitsuné et c'est cequ'il fit sur le pont de Gojo lors d'un duelépique. Pour des raisons de stratégiepolitique, la mort de Yoshitsuné fut cachéepuis différée et c'est un Kagé-musha quiprit sa place pour s'enfuir... Le reste estinscrit dans l'histoire.Bien sûr, il y eut des samouraïs célèbresautour de 1600 et de la fameuse bataillede Sékkigahara : Miyamoto Musashi etSazaki Kojiro, la famille de l'école Yagyu-Shinkagé (avec Nobutsuna, Munéyoshi,Munénori et Jubei Mitsuyoshi), Ikkosai.le maître de sabre de l'école Itto-ryu,Tsukuhara Bokuden, autre expert derenom... À l'époque Edo, les experts sefirent plus "classiques". On doit citerLizasa lénao de l'école Tenshin ShodenKatori Shinto-ryu et l'émergence desgrandes écoles anciennes comme KashimaShinto-ryu. |

Sylvain Guintard

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