portrait «educavin», il tente de réveiller geoffrey orban ... · 56 12 juin 2009 • la marne...

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56 12 Juin 2009 • La Marne Agricole Portrait i Il cumule les titres prestigieux : Master en œnologie, ambassadeur français du champagne, International Bordeaux Wine Educator. À la tête de sa société «EducaVin», il tente de réveiller nos sens et de nous faire partager sa passion du vin. Son nom est Geoffrey Orban. Geoffrey Orban : ambassadeur du champagne Un métier qui bouge Fort de ces expériences, il de- vient Responsable Vin dans une agence événementielle gastronomique. La diversité des missions proposées répond à son appétit de découverte. «Pendant deux ans, j’ai voyagé dans toute la France. J’ai animé des formations, réalisé de l’évé- nementiel d’entreprise du style dégustation de vin au 1 er étage de la Tour Eiffel. Et puis, j’ai aussi travaillé dans l’oenotourisme ou le conseil gastronomique». Cette dernière mission le fait intervenir chez un des plus grands traiteurs Parisiens. «C’était chez Dalloyau : alors qu’un de ses concurrents, Lenô- tre, travaillait avec le meilleur sommelier du monde, la mai- son Dalloyau n’avait pas encore de vrai spécialiste en vins. Donc ma mission était d’optimiser la cave, d’amener de la valeur ajoutée en conseillant sur de jo- lis vins. On a ainsi refait 60% de la carte… Et puis, on a aussi travaillé sur l’alliance mets et vins. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à travailler sur ce thème très inté- ressant». Le goût du bouchon Mais les voyages incessants ne favorisent pas la vie de couple. Geoffrey Orban change donc de travail et intégre Amorim, le leader du bouchon de liège. Il trouve là un emploi idéal pour élargir sa science du vin. «J’avais l’expérience du vin mais aussi du verre puisque j’avais travaillé à BSN lors de mes congés universitaires. Il ne me restait plus qu’à découvrir l’univers du bouchon. Je me retrouvais dans le 1 er centre de recherche et dévelop- pement du liège. J’en profitais pour discuter avec les techni- ciens, je montrais des bouchons abîmés ou porteurs de défauts… Je voulais comprendre ce qui se passait au cœur de la matière». Responsable commercial de la société, il aide les clients à opti- miser l’utilisation du bouchon. «Souvent les gens se conten- tent de le mettre dans la bou- teille. Pourtant, il y a des règles à respecter pour que le bouchon en liège évite les soucis physi- ques». HUGUES FOURMENT Biographe des entreprises et des particuliers Tél. 06 72 11 45 86 www.biographie.wordpress.com Mail : [email protected] Geoffrey Orban en images... Le voyage culinaire «J’ai créé mes propres formules de cocktail. C’est un voyage culinaire avec différentes étapes très distinctes. Dans ce type de manifestation, les gens prennent du plaisir et apprennent des choses …» Le goût des bonnes choses Geoffrey Orban est né à Reims, quartier de l’Europe. Son père est responsable des stocks à la verrerie BSN et sa mère élève les enfants. «Mais la connexion avec le vin existe, explique Geoffrey Orban. En remontant les générations, j’ai une partie de ma famille qui produisait du champagne dans la région de Dormans. D’autre part, mon oncle, Marcel Orban, tenait le «Restaurant du Soleil» à Sézanne, une adresse renommée pour sa cuisine de terroir. On allait chez lui pour de belles réunions de famille : on avait toujours de belles bou- teilles, de la bonne cuisine… Ça a éveillé la flamme». De nature curieuse et passion- née, le garçon s’intéresse à tout : philosophie, histoire, sport… Mais c’est dans les matières scientifiques qu’il excelle. «J’ai eu des dispositions natu- relles pour les maths … Mais le vivant m’intéressait plus que la théorie. Donc j’ai étudié la bio- logie, le fonctionnement de l’être animal et végétal. Ça demande un esprit très curieux». Des études fructueuses Geoffrey Orban suit des études solides qui le mènent jusqu’en maîtrise de biologie et biochi- mie. «Ensuite, j’ai basculé vers l’œno- logie car ça répondait à mon goût du mouvement, du concret et de l’application». Effectivement, l’oenologie offre de nombreux champs d’appli- cation. A la fin de son Master, il effectue ainsi, chez Taittinger, un stage en vinification qui se révèle un véritable bonheur. «Ce fut un super stage dans une très belle maison avec des gens magnifiques…» De même, son premier CCD en grande distribution, l’amène à intervenir sur une foire aux vins : il négocie, sélectionne les produits et même il intervient sur leur mise en scène en ma- gasins. «J’évite le discours scientifique, je préfère communiquer à travers le domaine pratique». Entreprendre Avec toutes les expériences ac- cumulées, Geoffrey Orban est désormais suffisamment armé pour créer sa propre société. «Donnant des cours de dé- gustation à l’amicale Jamain, je m’étais rendu compte que j’aimais me retrouver avec les gens et leur transmettre mes acquis. J’ai donc décidé de créer EducaVin en 2005». Liées au thème du vin, les prestations proposées sont di- verses : formation, consulting, oenotourisme, événementiel… En seulement quatre ans, notre œnologue donne une belle im- pulsion à sa société. Il enchaîne les missions pour des organis- mes interprofessionnels, des écoles hôtelières ou des socié- tés de la grande distribution. «Créer une société en partant de zéro est un challenge. Pour que ça marche, il faut se déme- ner. C’est aussi une question d’opportunités, de rencontres, de réseaux...» Faire sentir les choses Élu en 2006 «Ambassadeur Français du Champagne» et «International Bordeaux Wine Educator», Geoffrey Orban veut partager sa science. Pour y arriver, il évite le discours scientifique et adopte une méthode pratique. «Par exemple, demain, j’inter- viens à un cocktail dans le vi- gnoble. Nous allons découvrir, en tapant sur des silex, que l’odeur des éclats est la même que celle d’un Sancerre dont la vigne se situe sur du silex». Ainsi, en nous faisant taper sur des cailloux, notre mission- naire du goût essaye de redon- ner du sens à nos sens. «Il faut donner les clés, faire en sorte que les gens comprennent ce qu’ils sont en train de dégus- ter, qu’ils soient capables de se poser les bonnes questions pour réussir l’alliance mets et vins. En clair, il faut rendre le plaisir intelligible». Les sciences «J’ai toujours été attiré par certains thèmes : comment on fonctionne, comment les plantes fonctionnent. Ainsi, dès le lycée, je savais que j’étais attiré par les sciences et vers quelles branches je voulais aller». Le sport «Je faisais beaucoup de sport : du foot et du tennis de table. Je cumulais les entraînements et les compétitions. Ça m’a donné l’esprit d’équipe et le goût du challenge». L’Odovin «Ce sont des fioles d’odeurs du vin. Je les ai développé avec une agence de créateurs en parfumerie. Il est d’abord destiné aux vignerons qui peuvent s’en servir comme d’un outil ludique de support à la dégustation».

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56 12 Juin 2009 • La Marne Agricole

Portrait i Il cumule les titres prestigieux : Master en œnologie, ambassadeur français du champagne, International Bordeaux Wine Educator. À la tête de sa société «EducaVin», il tente de réveiller nos sens et de nous faire partager sa passion du vin. Son nom est Geoffrey Orban.

Geoffrey Orban : ambassadeur du champagne

Un métier qui bougeFort de ces expériences, il de-vient Responsable Vin dans une agence événementielle gastronomique. La diversité des missions proposées répond à son appétit de découverte.«Pendant deux ans, j’ai voyagé dans toute la France. J’ai animé des formations, réalisé de l’évé-nementiel d’entreprise du style dégustation de vin au 1er étage de la Tour Eiffel. Et puis, j’ai aussi travaillé dans l’oenotourisme ou le conseil gastronomique».Cette dernière mission le fait intervenir chez un des plus grands traiteurs Parisiens.«C’était chez Dalloyau : alors qu’un de ses concurrents, Lenô-tre, travaillait avec le meilleur sommelier du monde, la mai-

son Dalloyau n’avait pas encore de vrai spécialiste en vins. Donc ma mission était d’optimiser la cave, d’amener de la valeur ajoutée en conseillant sur de jo-lis vins. On a ainsi refait 60% de la carte…Et puis, on a aussi travaillé sur l’alliance mets et vins. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à travailler sur ce thème très inté-ressant».

Le goût du bouchonMais les voyages incessants ne favorisent pas la vie de couple. Geoffrey Orban change donc de travail et intégre Amorim, le leader du bouchon de liège. Il trouve là un emploi idéal pour élargir sa science du vin. «J’avais l’expérience du vin

mais aussi du verre puisque j’avais travaillé à BSN lors de mes congés universitaires. Il ne me restait plus qu’à découvrir l’univers du bouchon.Je me retrouvais dans le 1er

centre de recherche et dévelop-pement du liège. J’en profitais pour discuter avec les techni-ciens, je montrais des bouchons abîmés ou porteurs de défauts… Je voulais comprendre ce qui se passait au cœur de la matière».Responsable commercial de la société, il aide les clients à opti-miser l’utilisation du bouchon.«Souvent les gens se conten-tent de le mettre dans la bou-teille. Pourtant, il y a des règles à respecter pour que le bouchon en liège évite les soucis physi-ques».

HUGUES FOURMENTBiographe des entreprises

et des particuliersTél. 06 72 11 45 86

www.biographie.wordpress.comMail : [email protected]

Geoffrey Orban en images...

Le voyage culinaire «J’ai créé mes propres formules de cocktail.

C’est un voyage culinaire avec différentes étapes très distinctes. Dans ce type de manifestation, les gens

prennent du plaisir et apprennent des choses …»

Le goût des bonnes chosesGeoffrey Orban est né à Reims, quartier de l’Europe. Son père est responsable des stocks à la verrerie BSN et sa mère élève les enfants.«Mais la connexion avec le vin existe, explique Geoffrey Orban. En remontant les générations, j’ai une partie de ma famille qui produisait du champagne dans la région de Dormans.D’autre part, mon oncle, Marcel Orban, tenait le «Restaurant du Soleil» à Sézanne, une adresse renommée pour sa cuisine de terroir. On allait chez lui pour de belles réunions de famille : on avait toujours de belles bou-teilles, de la bonne cuisine… Ça a éveillé la flamme».De nature curieuse et passion- née, le garçon s’intéresse à tout : philosophie, histoire, sport… Mais c’est dans les matières scientifiques qu’il excelle.«J’ai eu des dispositions natu-relles pour les maths … Mais le vivant m’intéressait plus que la théorie. Donc j’ai étudié la bio-logie, le fonctionnement de l’être animal et végétal. Ça demande un esprit très curieux».

Des études fructueusesGeoffrey Orban suit des études solides qui le mènent jusqu’en maîtrise de biologie et biochi-mie. «Ensuite, j’ai basculé vers l’œno-logie car ça répondait à mon goût du mouvement, du concret et de l’application».Effectivement, l’oenologie offre de nombreux champs d’appli-cation. A la fin de son Master, il effectue ainsi, chez Taittinger, un stage en vinification qui se révèle un véritable bonheur.«Ce fut un super stage dans une très belle maison avec des gens magnifiques…»De même, son premier CCD en grande distribution, l’amène à intervenir sur une foire aux vins : il négocie, sélectionne les produits et même il intervient sur leur mise en scène en ma-gasins.

«J’évite le discours scientifique, je préfère communiquer à travers le domaine pratique».

EntreprendreAvec toutes les expériences ac-cumulées, Geoffrey Orban est désormais suffisamment armé pour créer sa propre société.«Donnant des cours de dé-gustation à l’amicale Jamain, je m’étais rendu compte que j’aimais me retrouver avec les gens et leur transmettre mes acquis. J’ai donc décidé de créer EducaVin en 2005».Liées au thème du vin, les prestations proposées sont di-verses : formation, consulting, oenotourisme, événementiel… En seulement quatre ans, notre œnologue donne une belle im-pulsion à sa société. Il enchaîne les missions pour des organis-mes interprofessionnels, des écoles hôtelières ou des socié-tés de la grande distribution.«Créer une société en partant de zéro est un challenge. Pour que ça marche, il faut se déme-ner. C’est aussi une question d’opportunités, de rencontres, de réseaux...»

Faire sentir les chosesÉlu en 2006 «Ambassadeur Français du Champagne» et «International Bordeaux Wine Educator», Geoffrey Orban veut partager sa science. Pour y arriver, il évite le discours scientifique et adopte une méthode pratique. «Par exemple, demain, j’inter-viens à un cocktail dans le vi-gnoble. Nous allons découvrir, en tapant sur des silex, que l’odeur des éclats est la même que celle d’un Sancerre dont la vigne se situe sur du silex».Ainsi, en nous faisant taper sur des cailloux, notre mission-naire du goût essaye de redon-ner du sens à nos sens.«Il faut donner les clés, faire en sorte que les gens comprennent ce qu’ils sont en train de dégus-ter, qu’ils soient capables de se poser les bonnes questions pour réussir l’alliance mets et vins.En clair, il faut rendre le plaisir intelligible».

Les sciences «J’ai toujours été attiré par certains thèmes : comment on fonctionne, comment les plantes fonctionnent. Ainsi, dès le lycée, je savais que j’étais attiré par les sciences et vers quelles branches je voulais aller».

Le sport «Je faisais beaucoup de sport :

du foot et du tennis de table. Je cumulais les entraînements

et les compétitions. Ça m’a donné l’esprit d’équipe

et le goût du challenge».L’Odovin«Ce sont des fioles d’odeurs

du vin. Je les ai développé avec une agence de créateurs

en parfumerie. Il est d’abord destiné

aux vignerons qui peuvent s’en servir

comme d’un outil ludique de support à la dégustation».